Foctions Cognitives

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Les troubles des fonctions cognitives Formation AVS 2014-2015 Gervaise CHARDON, Psychologue Education nationale 1

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Les troubles des fonctions cognitives

Formation AVS

2014-2015

Gervaise CHARDON, Psychologue Education nationale 1

Page 2: Foctions Cognitives

Les troubles des fonctions cognitives1. Qu’est-ce que les fonctions cognitives ?

2. Les différentes fonctions cognitives

2.1. La cognition sociale

2.2. Le langage

2.3. Nombre et calcul

2.4. Les fonctions attentionnelles

2.5. Les fonctions mnésiques

2.6. Les fonctions exécutives

2.7. Les fonctions visuo-spatiales

2.8. Les gnosies

2.9. Les praxies

2.10. De l’intelligence au trouble : la déficience intellectuelle

3. Conclusion

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Qu’est-ce que les fonctions cognitives ?

Cognition = processus par lesquels un organisme acquiert des infos sur l’environnement et s’en sert pour régler son comportement.

Compétences précoces du bébé = « boîtes à outils » cognitives.

Anomalies dans la « boîte à outils » = troubles des fonctions cognitives.

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Les fonctions cognitives se développent selon 2 modalités :

• Spontanément avec le temps et l’exposition à un stimulus ou un environnement : marche, langage, etc. → Apprentissage implicite directement dépendant des « boîtes à outils » de l’enfant.

Si dysfonctionnement d’une de ces boîtes à outils : trouble cognitif.

• Par apprentissage explicite : démonstrations, répétitions, entraînement → création d’un nouveau réseau de neurones.

Si modification neuronale dysfonctionne : trouble spécifique des

apprentissages ou trouble complexe des apprentissages.

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Les différentes fonctions cognitives

• Cognition sociale

• Langage

• Nombre et calcul

• Fonctions attentionnelles

• Fonctions mnésiques

• Fonctions exécutives

• Fonctions visuo-spatiales

• Gnosies

• Praxies

• Intelligence vs déficience intellectuelle

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A partir de quand parle-t-on de trouble ?

• Est considéré comme trouble ce qui relève d’un diagnostic (aspects médicaux, orthophoniques, psychologiques). → On se situe au-delà de la difficulté, inhérente à tout apprentissage, et au-delà du simple retard.

Quel que soit le trouble :

• Expliquer à l’enfant que l’on connaît ses difficultés mais qu’on va travailler avec lui pour trouver des solutions qui vont l’aider.

• S’intéresser à ses centres d’intérêt et valoriser ses réussites → estime de soi.

• Déterminer ses faiblesses mais aussi ses aptitudes qui peuvent être des points d’appui.

• Lui faire prendre conscience de ses capacités et de ses limites.

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La cognition sociale

Les fonctions sociales précoces permettent au bébé d’être en interaction avec son environnement physique ethumain.

5 étapes du développement de la connaissance de soi et des autres :

6 premières semaines : le nourrisson possède un sens de son corps comme étant différencié de à sonenvironnement + Émergence du sourire social.

Dès le 2ème mois : naissance du dialogue social (jeux imitatifs par ex.)

Entre 2 et 7 mois : le bébé a des attentes sociales dans sa relation à autrui :

https://www.youtube.com/watch?v=apzXGEbZht0

9ème mois : attention partagée avec autrui (ex : commence à montrer du doigt des objets del’environnement en s’assurant que l’autre est attentif à l’objet montré).

Vers le 18ème mois : apparition d’une co-conscience de soi et des autres, avec entrée dans le verbal et lesymbolique → apparition de la capacité à se représenter les perceptions, croyances et connaissancesd’autrui → ce que l’on nomme aujourd’hui « théories de l’esprit ».

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Cognition sociale = capacité à se représenter les relations entre soi-même et les autres, ce qui permet d’ajuster de manière souple son comportement social.

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Page 9: Foctions Cognitives

La théorie de l’esprit

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La théorie de l’esprit = capacité d’attribuer à autrui des pensées et des émotions. → permet à une personne de faire le lien entre le comportement qu’il observe chez quelqu’un d’autre et l’état mental, l’état d’esprit de cette personne.

https://www.youtube.com/watch?v=oazK2fkRU1A

Sally et Ann

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Théorie de l’esprit

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Les Smarties

Vincent, 3 ans

Morgane, 5 ans

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Les troubles de la cognition sociale

Chez les enfants présentant un TED, dont l’autisme :

• une atteinte des interactions sociales,

• une atteinte de la communication

• et un certain nombre d’intérêts restreints (comportements répétitifs ritualisés).

Les troubles autistiques se caractérisent par des troubles précoces du développement de l’enfant qui altèrent l’ensemble des capacités permettant d’établir des interactions sociales entre le sujet et son environnement :

• déficit de la communication sociale,

• incapacité à attribuer à autrui des intentions,

• manque d’empathie,

• déficits d’imitation.

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Les troubles de la cognition sociale

La difficulté des enfants avec autisme ou atteints de déficience intellectuelle (/à la théorie de l’esprit) serait une conséquence de leur difficulté à analyser les intentions communicatives d’autrui.

→ difficulté à raisonner sur les pensées, les croyances et les émotions (les leurs comme celles d’autrui). MAIS ils sont capables de développer ces connaissances, par apprentissage.

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Les troubles de la cognition sociale : pistes d’aide

Améliorer les capacités de TOM nécessite un enseignement explicite !

• Participer à des jeux de simulation (faire-semblant) → prendre conscience que les comportements et la manière d’exprimer ses émotions varient d’une pers à l’autre.

• Parler des pensées, des souhaits et des sentiments des gens et des raisons qui les poussent à agir comme ils le font→ ne pas se contenter de dire « c’est pas bien de faire… ».

• Apprendre à exprimer ses sentiments, ses émotions à l'aide de dessins ou de pictogrammes :

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Les troubles de la cognition sociale : pistes d’aide

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• Ecouter des histoires et en parler, surtout celles qui évoquent des surprises, des secrets, des trucages et des erreurs, qui invitent les enfants à voir les choses de points de vue différents (ex : le Petit Chaperon rouge ne sait pas que le loup est déguisé en Mère-grand)

• Verbaliser son propre point de vue pour que l’enfant prenne conscience qu’il y a différents points de vue.

Ce qui se comprend implicitement par l’enfant « normal » doit faire l’objet d’un apprentissage explicite pour l’enfant qui a un déficit de théorie de l’esprit.

• S’adresser explicitement à l’enfant :→ l’interpeller par son prénom (+ contact physique et/ou oculaire) → il ne se sent pas concerné par une consigne collective.→ Expliquer pourquoi on le réprimande mais aussi pourquoi on le félicite.

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Le langage

Langage = ensemble des processus utilisant un code arbitraire mais conventionnel pour traduire la pensée en mots, notamment pour transmettre cette pensée d’une personne à une autre.

Langage ≠ communication

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Communication

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Le langage

La communication fait intervenir des aspects langagiers (style et niveau de langage) et des aspects non langagiers (intonations, regards, gestuelle…)

= pragmatique, qui va faire que la communication sera efficace ou non.

Parole = « oralisation », « sonorisation » du langage.

L’évolution de la parole et du langage ne sont pas toujours parallèles :→ retard de parole (parler « bébé », non-acquisition de certaines consonnes, etc.)

→ retard de langage (erreurs de syntaxe, lexique inférieur à l’âge).

Le langage utilise un code arbitraire à 4 niveaux : • Phonologie

• Lexique

• Syntaxe

• Sémantique

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Le langage

• Phonologie =

• Lexique = vocabulaire = mots de la langue

• Syntaxe = grammaire ≈ ordre des mots

• Sémantique = signification des mots → compréhension

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Le langage

Quelques repères chronologiques (en réception) :

• 6-9 mois : l’enfant réagit à son prénom, comprend l’interdiction (« Non ! »)

• 7-12 mois : il exécute un ordre simple et habituel, éventuellement accompagné du geste. Vers 10-16 mois, le geste est inutile.

• 16-20 mois : il désigne 1 à 5 parties du corps.

• 18-24 mois : il exécute un ordre double (ex : donner quelque chose à quelqu’un, aller chercher ceci et cela).

• 24-30 mois : il désigne 5-8 objets (ou images d’objets) familiers.

• 3 ans : il comprend la négation grammaticale (le bébé n’est pas couché) et le pluriel (le bébé dort vs les bébés dorment).

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Le langage

Quelques repères chronologiques (en production) :• 20-24 mois : premières phrases de mots juxtaposés, genre et nombre.

• A partir de 2 ans, la grammaire se construit : l’enfant associe des mots (papa pa’ti) et l’organisation des phrases va se complexifier.

• A la fin de la 2ème année, accroissement très important du vocabulaire.

• A 3 ans, l’enfant doit - faire des phrases d’au moins 3 mots.

- Utilise couramment la négation,

- les pronoms personnels,

- les questions,

- les adjectifs courants,

- les numéros (un pour 1, deux pour 2, trois pour « plus que 2 »)

- et quelques noms de couleurs.

• Dès 4 ans l'enfant possède un vocabulaire de base (fondamental) proche de celui de l'adulte.

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Les troubles du langage oral : les dysphasies

Dysphasie : trouble sévère et durable du langage oral, alors que l’enfant entend bien, ne présente ni TED ni déficience mentale et a été soumis aux stimulations linguistiques habituelles dans son environnement familial et socio-culturel.

→ Le jeune dysphasique est empêché de mettre en mots une pensée qu’il conçoit bien.

Symptômes possibles :

• Déviance phonologique (ex : cancagne ou panpagne pour campagne).

• Manque du mot mais le mot est connu.

• Vocabulaire hétérogène.

• La compréhension peut être touchée.

• L’enfant parle peu.

• Propos qui manquent de sens.

• Décalage entre capacités d’expression et capacités de compréhension.

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Les troubles du langage oral : les dysphasies

Dysphasie expressive phonologie lexique syntaxe

Phonologique ⊝⊝⊝ normal

Phonologico-syntaxique ⊝⊝ normal ⊝⊝⊝

Manque du mot normal ⊝⊝⊝ normal

Dysphasie réceptive Compréhension déficitaire

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Capacités expressives = parler

Capacités réceptives = comprendre

https://www.youtube.com/watch?v=u_I15VI_1O4

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Les dysphasies : pistes d’aide

- Privilégier la communication non-verbale (signes, gestes)

- Privilégier les supports visuels (dessins, schémas, picto des consignes)

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Les dysphasies : pistes d’aide

• Laisser plus de temps à l'enfant, ne pas lui imposer un rythme qu’il ne peut suivre.

• Parler plus lentement et faire des pauses pour qu’il ait le temps d’assimiler les informations.

• Parler face à l’enfant, pour qu’il puisse voir votre visage et vos lèvres.

• Accentuer la prosodie : intonations, accentuation des mots, durée des sons.

• Bien articuler et séparer légèrement les mots pour qu’il perçoive la frontière entre les mots

• Simplifier les consignes verbales, donner une information à la fois.

• Vérifier régulièrement sa compréhension en lui faisant répéter avec ses mots. Lui poser des questions.

• Solliciter l'utilisation de 2 voire 3 sens : voir et entendre + toucher.

• Faciliter l'expression orale de l'enfant → 2 aspects « contradictoires » :

→ Spontanéité (ne pas reprendre systématiquement l’enfant) → expliquer aux autres ce qu’est la dysphasie préviter moqueries

→ Expression contrôlée (l’enfant formule sa réponse que vous validez ou corrigez avant prise de parole devantgroupe-classe) → le solliciter, valoriser ses efforts.

• Si vous n'avez pas compris ce qu'il veut dire, lui poser des questions fermées pour le comprendre. Reformuler sespropos pour vérifier que chacun comprend l’autre.

• Faire pour l’enfant les tâches sans rapport avec l’objectif d’apprentissage → alléger (ex: copie, découpage).

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Page 24: Foctions Cognitives

Nombre et calculNombre : concept abstrait qui permet d’évaluer et de comparer des quantités ou des grandeurs,mais aussi d’ordonner des éléments par une numérotation.

Différents sens attribuables au nombre :

• Désignation = étiquette, sans idée de quantification, ex : le bus 28.

• Rangement (nombre ordinal) permet de repérer les objets les uns par rapport aux autres (on peutsituer le 25 du mois par rapport à la veille)

• Quantification (nombre cardinal) : répond à la question « combien de… ? »

- Pour estimer une collection (environ 20, à peu près 100),

- Dénombrer exactement une collection (comptage) → « cardinalisation » : « il y en a X »,X étant le cardinal de la collection. Le cardinal d’une collection permet de garder la mémoire de laquantité et, éventuellement de faire des calculs sur cette quantité.

Calcul : permet de déterminer le résultat d’opérations.

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Nombre et calcul

Les représentations de la quantité

→ On distingue deux grands systèmes de représentation mentale des quantités :

• Représentation analogique, innée et universelle → représentation

approximative de la quantité

• Représentation symbolique (code verbal et indo-arabe), acquise par

apprentissage (scolaire) → représentation exacte de la quantité.

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Page 26: Foctions Cognitives

Nombre et calcul

① Analogique = représentation figurative → rapports de ressemblance avec le modèle. En ce qui

concerne les quantités : collections qu’on peut voir, dessiner, manipuler… ex : cailloux, doigts,

jetons.

Images mentales automatiquement activées lors de situations de comparaison et d’estimation de

quantités → donnent directement l’importance de la quantité.

Etape nécessaire pour accéder au sens du nombre.

② Symboliques : utilise un code arbitraire mais conventionnel → les signes n’ont pas de rapport

de ressemblance avec ce qu’ils désignent.

La représentation symbolique permet de compter en associant chaque mot à un élément d’une

collection : → « un, deux, trois. »

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Page 27: Foctions Cognitives

Nombre et calcul : les trois représentations en résumé Type de représentation de la quantité Rôle

Analogique

= image mentale

- Innée

→ Comparaison, estimation approximative de

quantités

indépendant de la langue

Symbolique verbale

= mots qui désignent les nombres à l’oral

ou écrits en lettres (ex : vingt-neuf)

- Acquisition par apprentissage, dès 18 mois /2 ans

familial, puis scolaire.

- Rôle des doigts.

→ Calculs exacts, comptages, mémorisation

(calcul mental)

Dépendant de la langue.

Symbolique « indo-arabe »

= nombres écrits en chiffres (ex : 29)

- Acquisition par apprentissage scolaire.

- Numération de position, de base 10 (Importance

des traitements visuo-spatiaux).

Indépendant de la langue.

→ Calculs exacts, opérations (pose et résolution)

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Page 28: Foctions Cognitives

Nombre et calcul

Quelques repères chronologiques

• Vers 2 ½ - 3 ans, l’enfant met précisément en relation le mot « deux » et une

collection de 2 objets ; le terme « trois », signifie « plus que 2 ». Ce n’est que vers 3

ans que le mot « trois » désignera précisément une collection de 3 éléments.

• Vers 4 ans, l’enfant apprend les noms des nombres et sait qu’ils se rangent sans

maîtriser ce classement (ex : 1,2,3,5,7,4 puis 1,2,3,6,8,2 à un autre moment).

• Vers 4 ½ - 5 ans, production « de bonnes fautes » (ex : « vingt-huit, vingt-neuf,

vingt-dix ») qui traduisent une bonne compréhension du système.

• Entre 5 et 7 ans, la chaîne numérique s’allonge et peut être démarrée à partir de

n’importe quel nombre, le comptage à rebours devient possible. Le comptage

s’automatise et devient utilisable pour de petits calculs.

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Page 29: Foctions Cognitives

Nombre et calcul

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Page 30: Foctions Cognitives

Quelques écueils dans la construction du nombre

L’apprentissage du code indo-arabe est a priori simple et économique : 10 symboles : les chiffres de 0 à 9

MAIS il présente des difficultés pour les apprenants :

• Son écriture est positionnelle (sens du chiffre dans le nombre)

→ nécessite des compétences spatiales aussi bien pour la lecture/écriture des nombres que pour la pose et la résolution des opérations.

• Le code verbal (les mots) et la notation chiffrée ne coïncident pas, ex : « cent-vingt » 10020, « quatre-vingt-douze » 42012 ou 8012)

→ obstacle classique pour les enfants en cours d’apprentissage.

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Page 31: Foctions Cognitives

Les troubles des compétences numériques

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Dyscalculies = trouble spécifique des compétences numériques et des habiletés arithmétiques chez des enfants d’intelligence normale.

Dyscalculie « vraie » = trouble du « sens du nombre » : en lien avec un déficit des compétences précoces.

Remédiations spécifiques : logiciels tels que « la course aux nombres » ou « l’attrape-nombre » qui visent à rétablir un lien entre d’une part la connaissance des mots-nombres et leur écriture indo-arabe et d’autre part la représentation analogique de leur taille et leur signification.

« Dyscalculies-symptômes » = les difficultés en numération et calcul sont la conséquence d’un déficit en amont : langage, gnosies, traitements visuo-spatiaux (dyscalculie spatiale), mémoire de travail, fonctions exécutives, etc. → associées à d’autres Dys (dyslexies, dyspraxies, dysphasies, …) même si c’est le trouble du calcul qui a été mis en avant.

→ Importance de bien cerner la nature du trouble pour apporter la remédiation la plus efficace.

https://www.youtube.com/watch?v=oAiw5H7i7yc

Page 32: Foctions Cognitives

Les fonctions attentionnelles

Attention =

• Capacité d’être alerte à son environnement et de maintenir son attention sur une durée de temps appropriée pour son âge.

• Capacité de se concentrer sur une tâche donnée en dépit de ce qui se passe autour ou de partager son attention entre plusieurs tâches simultanément.

Les troubles attentionnels

→Peuvent ou non s’accompagner d’une impulsivité et d’une hyperactivité. On parle donc de trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité = TDA/H.

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Page 33: Foctions Cognitives

TDA/H

https://www.youtube.com/watch?v=euK9svAXZ5I#t=142

Conséquences du TDA/H sur le comportement, les autres fonctions cognitives et donc sur les apprentissages (ex. perte d’informations), ainsi que sur les relations sociales.

Quelques symptômes :

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L’enfant présentant un déficit d’attention L’enfant présentant une hyperactivité

Difficultés à s’engager dans des tâches qui demandent

un effort soutenu

Difficultés à attendre son tour

Ne termine pas le travail commencé Interrompt les activités des autres

Peut manquer d’intérêt pour le scolaire Répond avant la fin de la question

Perd les affaires nécessaires à la réalisation de la tâche N’écoute pas les consignes jusqu’au bout

Facilement distrait par stimuli externes Ne termine pas le travail commencé

Semble ne pas écouter Toujours debout, en mouvement

Erreurs d’inattention Souvent bruyant (mains, pieds, parle ++)

Change d’humeur rapidement, réagit de manière

exagérée à la frustration

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TDA/H

Difficultés associées au TDA/H

• Progrès lents, autonomie entravée.

• Fatigabilité, lenteur, rendement insuffisant.

• Pensée désorganisée car les infos sont sélectionnées « en gruyère ».

• Apprentissages difficile car l’attention est un préalable pour apprendre.

• Mauvaise estime de soi → peut engendrer dépression, anxiété, stress.

• Trouble du comportement fréquent.

• Trouble de construction de la personnalité.

• Retentissement sur la vie familiale, scolaire et sociale.

https://www.youtube.com/watch?v=e-M6aS3PzJU#t=158

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Page 35: Foctions Cognitives

TDA/H : pistes d’aide

• Une grille d’observation peut aider à identifier les comportements problématiques qui caractérisent l’élève et permettre de cibler ceux sur lesquels il faut intervenir en priorité (ex : parfois/souvent).

• Lui offrir des opportunités de bouger.

• Lui proposer de manipuler une balle anti-stress.

• L’enseignant peut accepter que l’enfant s’isole du groupe quand il perd le contrôle → l’accompagner. Ne pas lui demander la raison de sa colère à ce moment-là car ça exacerbe le sentiment de frustration.

• S’il coupe la parole, lui faire prendre conscience de son impulsivité d’un simple contact. → « écris ton idée pour ne pas la perdre ».

• Faire reformuler les consignes par l’enfant.

• Séquencer les consignes (enfants qui oublient vite les choses). Eviter les doubles-tâches.

• Contrat ou feuille de route : cibler un ou deux comportements problématiques et lui faire cocher chaque fois que le comportement apparaît.

• Enlever tout ce qui n’est pas utile sur la table de travail.

• Installer des routines pour la mise au travail → automatismes = moins d’efforts d’attention.

• Ranger les choses toujours au même endroit.

• Habituer l’enfant à se relire (autocorrection).

• Améliorer son estime de soi en le félicitant et en l’encourageant au maximum.

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Page 36: Foctions Cognitives

Les fonctions mnésiques = les mémoires

Fonctions mnésiques = ensemble de fonctions en relation avec la capacité d’enregistrer, d’élaborer, de stocker, de récupérer et d’utiliser des informations.

• Les mémoires perceptives (sensorielles) :

= type de mémoire spécifique chargé d’enregistrer les sensations, ce qui permet d’explorer les caractéristiques physiques des objets.

• La mémoire de Travail (MdT) :

= ensemble de processus permettant le maintien des infos en mémoire pendant quelques secondes.

→ capacité de traiter et manipuler mentalement des infos données dans le moment présent. Ex: retenir un N° de téléphone le temps de pouvoir l’inscrire, ou encore effectuer un calcul mental.

→ peut être visuelle, auditive, olfactive, etc.

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Page 37: Foctions Cognitives

Les fonctions mnésiques = les mémoires

Les mémoires à long terme

1. La mémoire déclarative = explicite :

1.a Mémoire épisodique

→ Relative au souvenir des événements vécus par une personne, que cette personne ait été impliquée personnellement ou non.

1.b Mémoire sémantique

→ Relative à l’acquisition et l’utilisation des connaissances sur le monde,indépendamment de notre expérience personnelle. Ex : connaître le sens d’un mot,la capitale de la France, etc. Contenu est dépourvu de résonance affective.

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Déclarative = explicite

Procédurale = implicite

Page 38: Foctions Cognitives

Les fonctions mnésiques = les mémoires

2. La mémoire procédurale = implicite :

= « Savoir-faire » implicite acquis par des apprentissages divers :

→ ne se produit pas nécessairement de manière consciente,

→ ne peut pas réellement être raconté,

→ accessible seulement par l’action.

• Il s’agit d’habiletés sensorielles, motrices et cognitives acquises par lapratique et qui sont peu à peu devenues automatisées. Ex : conduire unevoiture ou jouer d’un instrument de musique.

• Une fois l’habileté acquise, son exécution devient automatisée → réfléchirn’est plus nécessaire pour exécuter l’action.

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Page 39: Foctions Cognitives

Les fonctions mnésiques = les mémoires

3. mémoire émotionnelle

4. mémoire prospective

https://www.youtube.com/watch?v=t24jrFCF1SI&list=PLLnYkA36oBTwdYwiTh4b7tzGV_NJbjqCE

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Page 40: Foctions Cognitives

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Page 41: Foctions Cognitives

Les fonctions mnésiques = les mémoires

Quelques étapes du développement de la mémoire

• Dès les 1ers mois de la vie, développement de la Mémoire implicite = procédurale → systèmes opérationnels préservés durant le reste de la vie adulte.

• Vers l’âge de 8 mois, apparaît la Mémoire explicite = déclarative qui se développe au fur et à mesure que les enfants grandissent.

• De 3 à 5 ans : souvenirs principalement liés aux événements de la vie quotidienne de l’enfant.

• A partir de 6 ans, l’utilisation du langage comme « outil pour penser » provoque d’importants changements dans le développement de la mémoire.

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Page 42: Foctions Cognitives

Les troubles mnésiques

→ Pas les mêmes répercussions sur les apprentissages selon le type de mémoire concernée.

Troubles de la MLT :

• Se révèlent généralement à l’entrée au CE1 (apprentissages relatifs à des connaissances comme les leçons d’histoire/géo, l’orthographe d’usage, etc.) →infos à mémoriser plus « encyclopédiques » et affectivement neutres, →effort conscient de mémorisation → stratégies → mémoire sémantique sollicitée.

= pathologie « muette » durant les 1ères années de vie où dominent la mémoire procédurale, puis la mémoire épisodique.

Rq : lecture et écriture étant relatives à des apprentissages d’ordre procédural, le développement initial du langage écrit s’effectue dans des délais normaux pour ces enfants.

affecte de façon importante les apprentissages scolaires.

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Page 43: Foctions Cognitives

Les troubles mnésiques

Troubles de la MdT auditivo-verbale :

Déficit intense (empan < 3 éléments) → grande difficulté de compréhension du langage conversationnel, de consignes longues, d’explications, etc.

Car la MdT permet la compréhension en temps réel des discours :

→ Maintien actif des infos (en MdT) + travail cognitif permettant l’accès au sens (en MLT).

Mêmes processus pour accéder à la compréhension en temps réel des textes lus : l’enfant peut avoir une lecture fluide, mais si problème en MdT, arrivé au bout du texte, c’est comme s’il n’avait rien compris à ce qu’il vient de lire.

Par ailleurs, comme les compétences phonologiques mobilisent fortement la MdT, on observe chez ces enfants d’importantes difficultés dans l’acquisition de mots nouveaux et dans la mobilisation de la voie d’assemblage en lecture.

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Page 44: Foctions Cognitives

Troubles mnésiques : pistes d’aide

• Faire passer les savoirs par plusieurs canaux sensoriels (auditif, visuel, kinesthésique). →Utiliser les canaux performants de l’enfant pour compenser ceux déficitaires. Ex: pour mémoriser l’orthographe d’un mot, lui faire écrire avec son doigt sur la table, lui dire en même temps le mot et lui montrer une image du mot.

• Si une leçon est étalée sur plusieurs séances, rappeler l’essentiel du cours précédent.

• Revenir fréquemment sur les notions antérieures, ré-évoquer afin de consolider les connaissances acquises.

• Séquencer les consignes, les informations complexes. Laisser une trace visuelle des différentes tâches à effectuer.

• L’utilisation de la couleur aide la mémorisation → Proposer de surligner les mots clés ou de les mettre en gras : utiliser un code couleur identique pour toutes les matières pour mettre en relief le plan de la leçon. Objectif : apprendre l’essentiel.

• Proposer des outils « aide-mémoire » (affichage, fiches, sous-mains, carnet…).

• A la fin d’une leçon, noter de manière simple les points essentiels : mots clés, résumé ou schémas. → les aidera à réviser et à retenir le principal.

• Donner des exemples concrets, réels ou familiers pour l’enfant.

• Donner des moyens mnémotechniques. Ex : mourir ne prend qu’un r car on ne meurt qu’une fois et nourrir en prend 2 car on mange plusieurs fois par jour.

La répétition peut favoriser +++ la mémorisation.

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Page 45: Foctions Cognitives

Les fonctions exécutives

= Habilités du cerveau permettant l’adaptation à des situations

nouvelles, « non-routinières ». Elles permettent :

- l’élaboration de stratégies → être efficace,

- la planification des tâches à accomplir : anticipation, réalisation

logique, priorités,

- le maintien de l’attention et la surveillance de l’avancement des

tâches jusqu’à la réalisation de l’objectif,

- la flexibilité mentale : adaptation aux imprévus, correction des

erreurs, passage d’une tâche à l’autre,

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Page 46: Foctions Cognitives

Les fonctions exécutives

Gervaise CHARDON, Psychologue Education nationale 46

https://www.youtube.com/watch?v=qaQsDHZufDw

Page 47: Foctions Cognitives

Les fonctions exécutives

- le contrôle de l’inhibition : capacité à résister aux informations non pertinentes, aux distractions, mais aussi aux comportements inadaptés ou automatiques → Inhiber par ex. un commentaire

→ comparable à un filtre ou un frein. (Effet Stroop)

- le jugement : permet de prendre des décisions appropriées et d’adopter des comportements adaptés aux situations.

→ fragilité chez les enfants TED

- l’autocritique : capacité à évaluer convenablement ses proprescapacités et comportements et à être conscient de ses forces et sesdifficultés.

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Page 48: Foctions Cognitives

Les fonctions exécutives

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Page 49: Foctions Cognitives

Les fonctions exécutives

Elles interagissent avec les autres fonctions cognitives, à des finsd’adaptation et de raisonnement dans tout type de situation. Ellespermettent à l’individu :

- d’exercer un contrôle intentionnel sur sa pensée et sur ses actions,

- en supervisant la mobilisation de toutes les autres fonctionscognitives engagées dans cette action :

• 1) lorsqu’il n’existe pas de routine (= pas d’automatisme) ou quandles automatismes sont inappropriés à l’action parce que cettedernière est nouvelle;

• 2) lorsque l’activité est complexe (notion de surcharge cognitive).

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Page 50: Foctions Cognitives

Les fonctions exécutives

Elles sont impliquées dans toute action orientée vers un but. Il s’agit d’un

ensemble de fonctions qui peut être comparé à un chef d’orchestre dont l’objectif

est de coordonner efficacement les autres fonctions cognitives = fonctions

cognitives de haut-niveau.

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Page 51: Foctions Cognitives

Les fonctions exécutives

Quelques étapes du développement des fonctions exécutives1) Les fonctions exécutives sont liées à la maturation du cortex préfrontal, qui se développede manière intense entre 2 et 6 ans mais cette maturation ne s’achève que vers la fin de l’adolescence.2) Les fonctions exécutives se développenten interaction avec l’environnement via les processus de plasticité cérébrale 3) Le développement du langage impacte le développement des fonctions exécutives → capacités langagières très développées = fonctions exécutives bien développées.4) Les variables socio-culturelles influeraient sur le développement des fonctions exécutives (lien avec le développement du langage).

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Page 52: Foctions Cognitives

Les troubles des fonctions exécutives

Gêne quotidienne pour l’élève

→ Au niveau des exercices à accomplir en classe :

- Défaut de mémoire de travail (maintien de l’attention)

- Difficulté à organiser son travail pour aboutir à la bonne réponse (planification)

- Difficulté à remettre en question ses erreurs (flexibilité mentale)

- problèmes de compréhension (déficit attentionnel).

→ Au niveau de sa socialisation :

- Comportement inadapté (défaut d’inhibition)

- Comportement inadapté sur le plan de l’autonomie (difficulté à réagir demanière adaptée et à organiser sa vie hors de la routine).

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Page 53: Foctions Cognitives

Les troubles des fonctions exécutives

• Cas modérés : on installe des routines en identifiant avec l’enfant le but à atteindre, en écrivant les étapes à suivre pour y parvenir, en identifiant l’activité en cours et en vérifiant qu’on suit bien les étapes, puis on s’assure que l’objectif est réalisé.

L’apprentissage par cœur permet aussi l’encodage des données → Apprendre comme une récitation les actions successives :

• Cas les plus sévères : adapter l’environnement à l’enfant, substituant aux fonctions exécutives déficitaires des aides extérieures :

→ aides visuelles et/ou verbales pour rappeler les étapes de la tâche

→ aide d’une tierce personne (AVS) pour guider l’action.

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Page 54: Foctions Cognitives

Troubles des fonctions exécutives : pistes d’aide

• Manque d’initiative souvent pris pour de la paresse ou un manque de motivation. Même si l’élève comprend la consigne, il ne sait pas s’organiser pour y répondre

Poser une question à l’enseignant pour demander de l’aide sur l’exercice en cours est difficile car cela nécessite d’identifier l’objectif et de planifier une stratégie.

→ Formuler le but et aider l’enfant à planifier la tâche (séquençage) : plan de travail avec des tâches précises à accomplir,

→ Donner un signal de départ pour l’activité voire assister l’élève pour qu’il débute l’activité,

→ S’assurer que l’élève ne reste pas dans une impasse en répétant constamment la même erreur.

+ Scénarios sociaux.

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Page 55: Foctions Cognitives

Troubles des fonctions exécutives : pistes d’aide

• La limitation de la mémoire de travail peut s’exprimer par un déficit de l’attention car cette mémoire permet de garder à l’esprit les éléments d’un énoncé.

→ Redonner les consignes une à une et s’assurer que l’élève a bien compris.

→ Comme il est préférable de ne pas donner à l’élève deux tâches simultanées à exécuter, lui demander d’écouter plutôt que de prendre des notes → Prendre les notes à sa place.

→ S’il est lecteur, lister les étapes d’une consigne complexe et lui faire barrer au fur et à mesure de leur réalisation.

En lecture, l’enfant oublie les informations qu’il vient de lire :

→ l’habituer à résumer en 1 phrase ou 1 mot-clé chaque paragraphe.

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Page 56: Foctions Cognitives

Troubles des fonctions exécutives : pistes d’aide

• Manque de flexibilité mentale

La vie de l’enfant gagne à être aussi routinière et cadrée que possible pour sécuriser l’enfant, éviterles distractions et pour focaliser toute son attention sur les acquisitions scolaires.

→ Préparer (avec l’enfant) un emploi du temps lui permettant de connaître le programme de lasemaine (classe + décloisonnements).

L’enfant peut se sentir agressé si on tente de lui faire modifier son point de vue → prendre encompte l’aspect défensif de cette rigidité mentale.

→ Expliquer chaque situation nouvelle.

→ Etayer l’élève dans les situations nouvelles ou déstabilisantes. Eventuellement comparer lesprocédures de chacun sans jugement.

→ Toujours lui donner l’assurance que vous êtes là pour l’aider et écouter son point de vue. Écouterses plaintes et les confronter à la réalité sans le brusquer. Il faudra souvent lui faire prendreconscience que les autres ne sont pas contre lui.

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Page 57: Foctions Cognitives

Troubles des fonctions exécutives : pistes d’aide

Déficit du contrôle de l’inhibition : Face à une question ou une situation, l’élèverépond impulsivement sous forme d’automatisme.

Ce manque d’inhibition peut aussi conduire à des comportements inadaptés,l’enfant réitérant toujours la même action face à un même stimulus, quel que soitle contexte.

→ Rappeler les règles (sociales, de jeux).

→ Assister l’enfant pour passer d’une activité à l’autre → Etre explicite.

Explorer les représentations, déconstruire les conceptions initiales → Faireobserver et mettre en relief, à l’aide du langage, les différences entre la situationnouvelle et la situation à laquelle l’élève se réfère.

→ Expliquer, réexpliquer les règles sociales (inutile de se fâcher). Rappeler àl’enfant que chacun a sa propre façon de ressentir les choses.

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Page 58: Foctions Cognitives

Troubles des fonctions exécutives : pistes d’aide

• Fatigabilité :

L’enfant fait des efforts pour compenser, d’où fatigue supplémentaire.

→ Prendre en compte sa lenteur et sa fatigabilité en lui octroyant du temps

supplémentaire ou en réduisant la longueur du travail demandé :

→ Lui copier une partie de la leçon,

→ Dictée à l’adulte s’il est lent à l’écrit.

→ l’aider à faire son cartable.

Les dysfonctions exécutives, peuvent provoquer un sentiment de tristesse et

d’autodépréciation, ainsi que des difficultés pour l’intégration sociale.

→ Rassurer l’enfant, l’encourager, valoriser ses efforts.

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Page 59: Foctions Cognitives

Les fonctions visuo-spatiales

• Permettent de percevoir correctement les objets dans l’espace en

déterminant la distance à laquelle ils se trouvent ou comment ils

s’organisent les uns/aux autres ou encore dans quelle direction l’objet

se déplace.

• Permettent de se repérer dans l’espace de la page ou sur un plan.

→ Fonctions fondamentales pour discriminer les formes, appréhender

les distances, saisir les objets, ou encore écrire sur les lignes.

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Page 60: Foctions Cognitives

Les fonctions visuo-spatiales

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Figure de Rey B Figure de Rey A

Page 61: Foctions Cognitives

Les fonctions visuo-spatiales

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Page 62: Foctions Cognitives

Les fonctions visuo-spatiales

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Matrices de Raven : https://www.youtube.com/watch?v=FWP5Mpr6Jbk#t=32

Page 63: Foctions Cognitives

Les troubles visuo-spatiaux : symptômes

- Difficultés à se repérer dans l’espace (général ou page ; tableaux, pose d’opérations),

- Problèmes en graphisme (écrire sur la ligne, souligner),

- Difficultés en orthographe (malgré l’orthophonie, surtout en copie + qu’en dictée car règles connues),

- Difficultés en géométrie,

- Lenteur d’exécution,

- Refus d’écrire voire refus scolaire (sans phobie scolaire),

- Refus des jeux de puzzle, Lego, dessin,

- Maladresses (se cogne, trébuche, fait tomber ses affaires),

- Difficultés à viser (ballon),

- Difficultés à trouver les objets (même « sous son nez »),

- Manque de soin apparent (torchon),

- Lettres mal formées ou mal jointes.

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Page 64: Foctions Cognitives

Les troubles visuo-spatiaux

Souvent associés à :

- Infirmité motrice cérébrale,

- Troubles spécifiques :

▪ dyspraxie visuo-spatiale (= trouble du geste + trouble visuo-spatial),

▪ dyslexie de surface (voie d’adressage) caractérisée par une

dysorthographie sévère → difficulté à reconnaître visuellement les mots.

▪ dyscalculie (difficultés de dénombrement, alignement des chiffres,

géométrie et mesure).

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Page 65: Foctions Cognitives

Les troubles visuo-spatiaux

Gervaise CHARDON, Psychologue Education nationale 65

Page 66: Foctions Cognitives

Les troubles visuo-spatiaux

https://www.youtube.com/watch?v=Fb6w2LFhGLY#t=870

https://www.youtube.com/watch?v=Fb6w2LFhGLY#t=989

Gervaise CHARDON, Psychologue Education nationale 66

Page 67: Foctions Cognitives

Les troubles visuo-spatiaux : pistes d’aide

- Valoriser ses points forts et le déculpabiliser / ses échecs,

- Lui faire épeler les mots mal orthographiés (difficulté graphique maisorthographe souvent connue),

- Surlignage 1 ligne sur 2, caches (lecture),

- Utiliser la couleur,

- Proposer des caches pour qu’un seul

exercice soit apparent,

- Se substituer à l’enfant en copie,

- Evaluer à l’oral → dictée à l’adulte,

- Passer beaucoup par l’oral, la verbalisation.

Gervaise CHARDON, Psychologue Education nationale 67

Page 68: Foctions Cognitives

Les troubles visuo-spatiaux : pistes d’aide

Gervaise CHARDON, Psychologue Education nationale 68

Page 69: Foctions Cognitives

Les troubles visuo-spatiaux : pistes d’aide

→ écriture cycle 2

• On démarre au feu vert et on s’arrête au feu rouge .

• En haut c’est le ciel (couleur bleue) en bas c’est la terre (couleur marron).

• On complète le code couleur pour faciliter l’écriture avec un vocabulaire qui sollicite l’imagination :

- les lettres ont les pieds par terre: ligne de terre, marron,

- les petites lettres s’arrêtent à l’herbe: ligne de l’herbe, verte,

- les grandes lettres vont jusqu’au ciel : ligne du ciel, bleue,

- certaines descendent sous la terre: ligne de feu, rouge (ou grise, les cailloux), et bien sûr, à gauche, feu vert, on démarre; à droite, feu rouge, on s’arrête.

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Page 70: Foctions Cognitives

Les gnosies

Gnosie = capacité à percevoir un objet grâce à nos différents sens (vision,

ouïe, toucher), puis à le reconnaître. On parlera donc respectivement de

gnosie visuelle, de gnosie auditive et de gnosie tactile.

Troubles des fonctions gnosiques ou troubles sensoriels

→ Ces troubles relèvent généralement de prises en charge en établissements

spécialisés (ex : IJA de Lille).

On retiendra juste :

→ Face à un déficit gnosique, solliciter au maximum toutes les autres fonctions sensorielles.

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Page 71: Foctions Cognitives

De l’intelligence au trouble : la déficience intellectuelle

Une définition possible parmi d’autres :

Ensemble d’habiletés qui comprend les compétences verbales, le raisonnement non-verbal, des aspects de la mémoire de travail et la vitesse de traitement de l’information visuelle.

Le QI constitue la mesure de l’efficience intellectuelle

→ représenté par un score dont la moyenne est de 100.

→ permet de situer le niveau intellectuel d’une personne par rapport à la population d’âge comparable.

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Page 72: Foctions Cognitives

Troubles du fonctionnement intellectuel = déficience mentale ou cognitiveClassification de l’OMS

Déficience mentale profonde : QI < 25

Déficience mentale sévère : QI < 40

Déficience mentale modérée : QI < 55

Déficience mentale légère : QI < 70

Déficience mentale limite : QI < 85

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à considérer avec prudence !

• Déficience mentale profonde : l’âge mental ne dépasse pas 2 à 3 ans

• Déficience mentale sévère à modérée : âge mental de 6/7 ans → pas de scolarisation possible

• Déficience mentale légère et limite → Niveau de développement :

- Scolarité = critère fondamental caractérisant l’enfant

- Langage = pas d’anomalie sévère

- Insertion sociale satisfaisante

Page 73: Foctions Cognitives

Courbe dite de « normalité »

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Page 74: Foctions Cognitives

Troubles du fonctionnement intellectuel = déficience mentale ou cognitive

Troubles affectifs et du comportement associés → deux axes possibles :

- Instabilité, réactions colériques devant l’échec,

- Inhibition, soumission.

A la différence des DYS qui présentent un trouble cognitif spécifique, dans la déficience intellectuelle, on se situe dans des troubles + ou –globaux.

→ Pistes d’aide précédemment évoquées d’autant plus applicables mais requièrent de solliciter plus encore tous les canaux sensoriels,

l’enfant ne disposant pas du même capital de compréhension générale.

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Page 75: Foctions Cognitives

Pour résumer les causes d’échec scolaire :

Immaturité = retard

Troubles psychologiques = mauvaise utilisation des moyens mais

les moyens sont présents

Trouble des fonctions cognitives = manque de moyens :

● Global = déficience intellectuelle

● Spécifique = DYS

● Complexe (plusieurs troubles associés mais intelligence

normale) = trouble complexe des apprentissages.

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Page 76: Foctions Cognitives

Tableau récapitulatif

Gervaise CHARDON, Psychologue Education nationale 76

Page 77: Foctions Cognitives

Quelques mots pour conclure

Si les compétences précoces = « boîtes à outils » sont innées, les fonctions cognitives qui se développent à partir de ces compétences ne sont pas innées → dépendent du matériel génétique de l’enfant et de ce que les opportunités d’apprentissages lui permettront d’en faire.

Plasticité cérébrale

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Environnement physique, affectif, social…

Apprentissages

Apprentissages tout au long de la vie

Page 78: Foctions Cognitives

Quelques mots pour conclure

Quel que soit le trouble cognitif, le diagnostic ne constitue pas un « destin » pour l’enfant :

• c’est par le repérage de ses difficultés,

• par un environnement affectif, scolaire et rééducatif de qualité,

• et par un étayage adapté que l’enfant pourra mettre à profit les autres fonctions cognitives préservées pour évoluer le plus favorablement possible.

Votre étayage va passer par :

- La répétition qui va permettre à la notion travaillée de « rentrer », ce qui implique de lapatience,

- Des démonstrations sur des situations concrètes (manipulations, exemples concrets)plus parlantes pour l’enfant,

- Des rituels qui vont structurer le temps de l’enfant et le rassurer,

- De la bienveillance : valorisation des réussites, encouragement dans la difficultépermettent à l’enfant d’avoir une meilleure image de lui, essentiel pour lui donner enviede faire des efforts.

Vous avez par conséquent une place essentielle auprès du oudes enfants que vous accompagnez.

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Page 79: Foctions Cognitives

Bibliographie

• http://www.educol.net/coloriages-pictogrammes-emotions-c493.html

• http://www.autisme-aba.fr/verbes.html (picto)

• http://www.lacourseauxnombres.com/nr/home.php?lang=fr

• http://www.attrape-nombres.com/an/home.php

• 100 idées pour mieux gérer les troubles de l’attention, Editions Tom Pousse

• 100 idées pour développer la mémoire des enfants, Editions Tom Pousse

• 100 idées pour accompagner un enfant avec autisme, Edition Tom Pousse

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