Dossier de presse du musée départemental Arles antique

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Conseil général des bouches-du-rhône Direcon de la Culture - www.culture-13.fr Musée départemental Arles anque Presqu’île-du-Cirque-romainBP 205 - 13635 Arles cedex Tél. 04 13 31 51 03 – Fax. 04 13 31 51 37 - www.arles-anque.cg13.fr cg13.fr LE MUSÉE DÉPARTEMENTAL ARLES ANTIQUE Inauguraon le 25 mars 1995 SON AILE DÉDIÉE AU COMMERCE ET À LA NAVIGATION Inauguraon le 4 octobre 2013 cg13.fr

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Conseil général des bouches-du-rhôneDirection de la Culture - www.culture-13.frMusée départemental Arles antiquePresqu’île-du-Cirque-romainBP 205 - 13635 Arles cedexTél. 04 13 31 51 03 – Fax. 04 13 31 51 37 - www.arles-antique.cg13.fr

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LE MUSÉE DÉPARTEMENTAL ARLES ANTIQUEInauguration le 25 mars 1995

SON AILE DÉDIÉE AU COMMERCE ET À LA NAVIGATION Inauguration le 4 octobre 2013

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En Arles, après les formidables découvertes de pièces et sculptures antiques prestigieuses dans les eaux du Rhône, dont l’unique et désormais fameux buste de Jules César, le travail des archéologues-plongeurs et des scaphandriers a permis d’extraire du fleuve une autre merveille, un chaland de plus de 30 mètres de long qui, par son état de conser-vation, la présence de sa cargaison et du mobilier de bord des bateliers ainsi que ses appareils de navigation, s’est révélé être une pièce archéologique majeure justifiant son classement comme « Trésor national » par le ministère de la Culture.C’est grâce au travail méthodique de repérage des archéo-logues qui, depuis de nombreuses années, collectent des données scientifiques sur les gisements de vestiges en-fouis dans les limons du Rhône, et grâce au talent et au courage exceptionnels des équipes d’archéologues plon-geurs, que le fleuve a livré ce nouvel élément significatif du prestigieux passé romain du territoire arlésien. Il aura fallu une véritable prouesse technique, scientifique et humaine pour procéder à son relevage. Il aura fallu aussi beaucoup de conviction, de passion et d’engagement - et notamment celui de la Compagnie Nationale du Rhône que je remercie encore pour son mécénat - pour réunir les conditions de son extraction.Pour la présentation publique de ce bateau et de tous ses éléments, le Conseil général n’a pas hésité à réaliser l’extension de son Musée Départemental Arles Antique, entendant ainsi apporter sa pierre à la sauvegarde et à la mise en valeur d’un patrimoine universel riche de deux millénaires, qui constitue un atout culturel décisif pour le développement et le rayonnement touristique des Bouches-du-Rhône. En cet automne 2013 cette présentation au public va constituer, j’en suis persuadé, un des temps forts de l’année Capitale européenne de la Culture.Elle contribuera à la réussite de cette manifestation pour laquelle le Conseil général des Bouches-du-Rhône s’est investi avec enthousiasme et détermination, guidé par sa volonté de mettre à la portée et à la connaissance de tous une culture de qualité.

Jean-Noël GuériniPrésident du Conseil Général

Sénateur des Bouches-du-Rhône

Le Rhône livre ses trésors SommaireEditos ............................................................................................................. p. 1Arles, une passion d’Antiques, historique du muée archéologique..................................p. 2Naissance du musée : une cité muséale ..........................................................................p. 4Les collections du « musée bleu » .................................................................................. p. 10Les collections du musée par section ............................................................................... p. 16 I. Préhistoire ......................................................................................... p. 16 II. Protohistoire ..................................................................................... p. 17 III. Haut-Empire .................................................................................... p. 18 IV. économie ......................................................................................... p. 19 V. Mosaïques ........................................................................................ p. 20 VI. Rites funéraires ............................................................................... p. 21 VII. Antiquité tardive ............................................................................ p. 22 VIII. Maquettes ..................................................................................... p. 23

Hortus, un jardin d’inspiration Romaine .......................................................................... p. 24

Les services du musée ..................................................................................................... p. 27 Le département des collections ........................................................................... p. 28 Service conservation ........................................................................... p. 29 Service restauration ............................................................................. p. 38 Service archéologie ............................................................................. p. 41 Centre de documentation ...................................................................p. 44 Le département des publics ................................................................................ p. 46 L’opération Arles-Rhône 3 et l’aile fluvio-maritime ..........................................................p. 50 Une aventure archéologique et muséographique hors-norme ...........p. 51 Un écrin pour le chaland Arles-Rhône 3 et quelques 480 objets .........p. 56 Sous le signe de Neptune, les collections de l’extension .....................p. 60 Le chaland Arles-Rhône 3 : un trésor national ....................................p. 68 Un puzzle de 31 mètres de long ...........................................................p. 74 Une épave inscrite dans l’histoire de l’archéologie sous-marine ........p. 80 Des objets par milliers : le dépotoir portuaire recouvrant l’épave .......p. 84 Rendre visible l’invisible ......................................................................p. 90 Les partenaires ..................................................................................... p. 93 Organigramme ............................................................................................................. p. 98Espace presse ............................................................................................................. p. 99La politique culturelle du CG 13 ....................................................................................... p. 100Informations pratiques ..................................................................................................... p. 102

Patiemment accumulées au fil du temps les collections archéologiques font partie de l’identité arlésienne depuis le XVIe siècle. En 1983, l’architecte Henri Ciriani était rete-nu pour le projet d’un nouveau musée rassemblant l’in-tégralité des collections jusqu’alors dispersées dans trois lieux peu adaptés. Son bâtiment triangulaire, aux lignes épurées, introduit avec bonheur la poétique de la couleur : bleu pour la façade car le ciel reste la seule chose intan-gible depuis l’Antiquité ; blanc, couleur de l’esprit, pour les salles de recherches ; rouge, couleur de l’action, pour les laboratoires de recherche. Le visiteur peut y saisir, grâce à des objets magnifiques ou modestes, l’évolution de la ville et de ses environs. Une scénographie soignée, un classe-ment qui mêle chronologie et thématique, des maquettes et des plans, s’efforcent de rendre accessibles à tous les anciens témoignages de la cité, depuis la Préhistoire jusqu’à l’Antiquité tardive. Musée municipal à l’origine, la tutelle du Conseil général 13, intervenue en 2003, donne un nouveau souffle à l’établissement : équipé d’un audito-rium, puis plus tard du jardin d’inspiration romaine Hortus, le musée conduit une ambitieuse politique de grande ex-position, de recherches de pointe et de pédagogie pour tous les publics, lui donnant rapidement une renommée nationale puis internationale. En 2012, une nouvelle étape est franchie avec la présentation des principales découvertes faites depuis vingt ans dans le Rhône par les archéologues plongeurs : le somptueux portrait attribué à César, les statues de marbre ou les bronzes dorés, en sont devenues les pièces les plus marquantes. Mais le musée ne cessant de rayonner et ses collections de s’accroître, c’est une nouvelle aile qui lui est adjointe en 2013, afin de rendre perceptible la puissance du port dans l’Antiquité et la vitalité des échanges entre le delta du Rhône et les rives de la Méditerranée. Arles-Rhône 3, un chaland complet datant des années 50/60 de notre ère, en devient la pièce emblématique.

Claude SintèsDirecteur du musée départemental Arles antique

Un musée dédié à la recherche et à la diffusion archéologique

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’Antiquité, partout présente dans la cité, a très tôt incité des amateurs à rassembler des té-moignages du riche passé de la « petite Rome des Gaules ».

Les consuls de la ville ont, dès 1614, acheté une statue de Jupiter dont seule la partie inférieure

est encore conservée au musée, victime des aléas de la Ré-volution. Les archevêques de la ville, des ordres religieux ou encore nombre d’érudits ont réuni leurs collections de témoignages de la grandeur passée de la cité. Certaines de ces collections étaient accessibles. Les religieuses de la Miséricorde, installées dès 1666 sur les ruines du théâtre avaient été tenues de « donner l’entrée et de laisser le passage libre aux personnes qui voudraient aller voir les deux colonnes, sans les pouvoir jamais abattre, ni démolir, ni moins bâtir contre icelles… ».

En 1788, des découvertes faites en ces lieux (les dan-seuses, un silène, les autels et une draperie), furent expo-sées en une sorte de jardin public d’antiques.

L’acte de naissance du musée d’Arles est daté du 7 dé-cembre 1784, quand une convention est signée entre les consuls de la ville et les Minimes installés aux Alyscamps. Les autorités de la cité y approuvaient la création d’un mu-sée public d’antiquités, « ouvert librement à ceux qui le souhaitaient ».Le responsable du projet était le père Étienne Dumont, arrivé de Rome l’année précédente où il avait été subjugué par les antiquités de la ville.Aux collections réunies en ce lieu par cet ordre venait s’ajouter une partie de celles patiemment amassées par les consuls depuis plus d’un siècle. Quelques témoignages gravés ou dessinés rendent compte de la présentation adoptée dans la nef à ciel ouvert de Saint-Honorat. De nombreux sarcophages y furent présentés, malheureuse-ment les plus beaux furent sciés afin de ne présenter sur les murs que la face historiée. Cette première initiative a malheureusement connu les affres de la Révolution. Les Minimes désertèrent les Alys-camps, les œuvres rassemblées connurent quelques ava-nies, certaines furent cassées et d’autres disparurent.

Mais le pire danger était alors la dispersion des collections vers d’autres cieux, Marseille ou Paris. Un Arlésien s’est battu pour empêcher ce désastre, Pierre Véran. Il obtient

qu’un décret impérial du 9 janvier 1805 autorise la ville à utiliser une église désaffectée située contre l’Hôtel de ville, Sainte-Anne, afin d’en faire un musée. Il en sera le premier conservateur bénévole.

Il faut cependant attendre 1826 pour que le musée ouvre au public avec des collections mises en place par le nou-veau conservateur, François Huard. L’église paraît alors bien grande pour les quelques objets qui ont résisté à la tourmente. L’Antiquité est au cœur des intérêts de la ville puisqu’à cette époque a été initié le dégagement des arènes des deux cent douze maisons qui les occupaient.

Le musée reçoit, petit à petit les objets qui sont trouvés lors des travaux effectués un peu partout dans la cité et qui parfois ravagent des sites extraordinaires comme les Alyscamps lors de la création des ateliers du PLM entre 1845 en 1856 ou Trinquetaille avec la gare maritime en 1874 et la gare de Camargue en 1891. Ce dernier site a livré, outre des stèles, le superbe sarcophage de Phèdre et Hippolyte.

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Arles, une passion d’Antiques

Les premières fouilles archéologiques furent entreprises avant la fin du XIXe siècle, ainsi, en 1899, un artiste et cher-cheur, Gaston de Luppé fit des sondages à Trinquetaille et donna au musée le matériel mis au jour. Son exemple fut suivi, mais il fallut attendre l’arrivée de Fernand Be-noît, conservateur des musées de 1933 à 1944, savant et archéologue, pour que l’archéologie arlésienne devienne une réalité. C’est lui qui, notamment, dirigea le dégagement des cryp-toportiques pendant la seconde guerre mondiale.

A cette époque, Sainte-Anne était devenue trop petite et Fernand Benoît ne put désengorger le monument en 1936 qu’en présentant la préhistoire et surtout l’extraor-dinaire collection de sarcophages chrétiens dans l’église désaffectée du collège des Jésuites. Le partage n’était pas très pertinent, mais il permettait de surseoir le rangement d’œuvres en réserve. Face à cette situation, Jacques Latour transforma Sainte-Anne en musée lapidaire en 1954. L’exposition retrouvait du sens, mais perdait l’essentiel des petits objets liés à la vie quotidienne, céramiques, bronzes, objets en os, verres…

Seule la création d’un nouveau musée pouvait alors palier cette incohérence. Jean-Maurice Rouquette hérita de cette situation et n’eut de cesse de faire construire un lieu digne d’une si riche antiquité. Appuyé par le directeur des musées de France Pierre Quoniam, lui-même archéologue, il présenta le programme scientifique d’un musée lors d’un colloque de l’UNESCO à Mexico en 1968.

Le projet prévoyait la construction d’un bâtiment moderne en dehors de l’enceinte de la ville de façon à disposer de la place nécessaire pour présenter les collections les plus importantes. Très rapidement, la proximité du cirque romain apparut comme la meilleure solution. Reliant le quartier de Barriol à la cité, le site bordait le Rhône qui avait fait la fortune de la ville dans l’Antiquité.

Il fallut attendre les projets du Président François Mitterand pour que le programme prenne forme. La ville avait alors bénéficié de l’aide de l’État, de l’Europe, au titre du FEDER, du Conseil régional et du Conseil général.

En 1988 fut posée la première pierre du bâtiment dessiné par Henri Ciriani qui avait remporté le concours d’architec-ture en 1983. Le musée, qui prend la forme d’un triangle, fut inauguré en mars 1995. Chacune des ailes du musée correspondait, dans l’esprit de l’architecte, à une fonction, culturelle, technique et muséale.C’est à ce musée que le Conseil général a décidé d’ad-joindre en 2010 une extension destinée à recevoir l’épave exceptionnelle d’un chaland romain daté des années 50/60 et mesurant 31 mètres de long.

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La naissance du muséeUne cité muséale

Un projet d’architecture répond toujours à un besoin, celui du musée départemental Arles antique s’inscrit dans cette histoire

patrimoniale, celle du goût desAntiques et des importantes découvertes archéologiques.

Ainsi dans les années soixante, le manque de place, les mauvaises conditions de conservation, l’absence de mise en

valeur des objets et de confort pour les visiteurs engagent une réflexion globale sur le devenir de ce patrimoine. Apparaît progressivement la nécessité d’un nouvel espace plus vaste,

unique, qui rassemblerait toutes les collections, disposerait d’infrastructures pour assurer l’activité scientifique

et pour développer l’accueil des publics.

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1. La déf inition du programmeLe projet du musée départemental Arles antique est entre-pris à l’initiative de Jean-Maurice Rouquette, conservateur des musées d’Arles de 1956 à 1995. Il formule une pre-mière estimation des surfaces et des besoins techniques à partir d’un programme scientifique.

Le programme scientifiqueIl est prévu plusieurs secteurs consacrés aux différentes thématiques de la civilisation gallo-romaine : l’espace ur-bain, l’espace rural, l’organisation sociale, la vie écono-mique, le culte impérial, la religion, et le domaine funé-raire. Il inclut également la prise en compte des terroirs et des paysages antiques, des matériaux, des habitants et des modes de vie à travers une présentation historique.

Le choix du siteLe choix s’est porté sur un grand terrain peu construit, en périphérie, qui répond à la fois aux critères de stratégie urbaine de développement de la ville d’Arles et au désir de rendre le bâtiment visible.La présence du cirque romain, élément important de la composition de la ville antique, apporte un point d’ancrage majeur au futur musée départemental Arles antique. Des fouilles archéologiques sont entreprises autour des ves-tiges du cirque, révélant une nécropole antique. La pose de la première pierre a lieu le 8 décembre 1988, marquant le début de sept années de travaux.

2. Un parti pris architectural Un projet qui se distingueC’est un projet « visuel » à l’architecture moderne qui a été choisi pour marquer l’entrée de la ville d’Arles. Le jury du concours a choisi, parmi dix équipes en concurrence, le projet d’Henri Ciriani : un bâtiment porteur à la fois d’une identité méditerranéenne et moderne, qui minimise la dis-tance au passé et s’intègre dans une ville plutôt tournée vers l’histoire. Un bâtiment qui affiche un esprit contem-porain.

Une organisation tripartiteLe choix d’un parti pris architectural fort se réalise dans la figure du triangle qui répond parfaitement aux trois mis-sions d’un musée archéologique. Le bâtiment s’articule autour d’un centre, le patio, et définit ainsi trois secteurs :le secteur scientifique regroupe aujourd’hui les opérations de restauration, de conservation et d’archéologie ;le secteur culturel constitue, avec la bibliothèque, les bu-reaux et les salles d’ateliers, le lieu de diffusion et de trans-mission des vestiges du passé ;le secteur d’exposition permanente est un vaste espace de respiration au cœur de la composition, consacré à la pré-sentation des collections permanentes.

Un projet moderneConformément aux règles de la construction moderne, Henri Ciriani utilise une structure poteau/poutre pour concevoir le bâtiment. Il crée une trame régulière permet-tant d’offrir un espace ouvert, flexible et dénué de mur de refend (de mur plein porteur). Ensuite il travaille l’espace selon le principe du « plan-libre » : la structure se compose donc de plus de deux cents poteaux en béton reposant sur des pieux atteignant trente-cinq mètres de profondeur en raison de la nature instable du terrain marécageux en bordure du Rhône. L’architecture se plie également à la règle de l’ornement minimal. La plupart des parois, sols, murs et plafonds sont laissés bruts ou peints en blanc, ce qui engendre dans l’édifice une double impression de permanence et de monumentalité. De la même manière, la façade respecte le principe de sobriété décorative avec l’utilisation d’un verre boulonné de couleur uniforme. Le sol, également réalisé dans une matière brute uniforme et noble, est en pietra serena (pierre de Florence, gris clair).

Trois points fondateursLa prise en compte du contexte :Le projet du musée, mis au concours en 1983-1984, avait pour ambition d’apporter une nouvelle pièce à l’histoire de la ville.Le choix d’un parti pris architectural fort :La forme du triangle répond à l’ovale parfait de l’amphi-théâtre romain. De plus, cette forme a la capacité de s’adapter aux évolutions du programme, qui est passé de 6 000 m2 à 7 400 m2.

Le rôle de la lumière :L’architecture du musée est entièrement subordonnée au besoin de lumière naturelle.

Intérieurs / extérieursL’organisation de l’ensemble du musée a été conçue en étroite relation avec les espaces extérieurs afin d’assurer une continuité avec les éléments environnementaux. Le patio, caractéristique de l’architecture méditerranéenne, procure ombre et fraîcheur tel un microclimat à l’intérieur du musée. Le visiteur perçoit sa présence, ce qui accentue la sensation de fluidité des déplacements lors de la visite et invite à un parcours complémentaire sur le toit grâce à un escalier monumental. Le toit-terrasse constitue un « événement » qui achève la visite de manière spectacu-laire. Ce dernier a été conçu et aménagé comme une qua-trième façade pour l’édifice afin d’apprécier une vue pano-ramique sur la ville d’Arles et ses monuments.

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Les couleursLe bleu rappelle la couleur du ciel d’Arles, élément im-muable qui donne une impression de permanence. C’est la couleur de la façade du musée composée de plaques de verre.Le rouge représente le sang et la force vivante. Il correspond aux activités archéologiques et scientifiques et fait référence au rouge pompéien. Il signale également les espaces inaccessibles au public.

Le vert renvoie aux traces du temps. C’est le vert du cuivre qui change de couleur et qui s’oxyde avec les saisons. Il est visible à l’entrée du musée par les carreaux de mosaïque qui habillent l’escalier de secours.Enfin, le blanc, fortement symbolique, figure la dimension intemporelle et immatérielle des choses.Il est associé aux choses de l’esprit et notamment à l’espace de la bibliothèque.

3. Une conception muséographique novatrice

La « cité muséale »La visite du musée se conçoit ici comme celle d’une cité antique. On se promène dans les allées du musée comme dans les rues de la ville, on y trouve des points de vue privi-légiés sur des sculptures. Le plan libre prend en compte les trois angles du triangle qui servent d’espaces « d’articula-tion » dans le parcours.

L’accueil est aménagé dans le premier angle du musée. C’est le point initial et final de la visite.

Le deuxième angle du musée constitue une transition entre le parcours chronologique jusque-là linéaire et le parcours thématique qui poursuit la visite. Il est conçu comme une « respiration » laissant entrevoir le paysage extérieur du bord du Rhône.

Le troisième angle accueille les mosaïques mises en valeur grâce à une passerelle en surplomb. Cet effet de scénogra-phie permet en même temps de créer un point d’appel visuel.

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4. La visite des collections permanentesLe musée doit être perçu par le visiteur comme un espace accessible et agréable grâce à son ambiance lumineuse naturelle mais aussi comme un espace de libre échange avec les œuvres afin de rompre avec le sentiment d’un savoir pontifiant.La visite se veut une déambulation libre à travers 3 000 m2

sans aucune cloison, au cours de laquelle se révèlent les différents éléments de la collection. Le visiteur peut suivre les deux directions définies par les scientifiques et reprises dans le plan libre : un parcours chronologique court et un parcours thématique long.L’architecte s’est appuyé sur le programme scientifique des archéologues qui définit deux parcours. Le parcours chronologique débute à la période de la Préhistoire (2 500 av. J.-C.) et se termine à l’Antiquité tardive (VIe siècle). Il est plutôt directif et rectiligne, et ramène le visiteur à son point de départ, le hall d’entrée. Le parcours thématique évoque de son côté plusieurs aspects de la vie romaine dans des espaces de libre circulation. On y retrouve les thèmes de l’urbanisme et des monuments, de l’organisation sociale et économique, de la vie quotidienne, des dieux et du culte des morts.

5. La lumière, un élément structurantD’un point de vue moderne, il est important de préser-ver la lumière dans sa qualité naturelle. D’un point de vue muséographique, elle ne doit pas être directe, trop intense ni trop colorée. Pour répondre à ces contraintes, l’archi-tecte a choisi une lumière diffuse et homogène renforçant l’idée d’une « cité muséale ». Ainsi sont créées à l’intérieur du musée les conditions d’éclairage extérieures. Les statues, autrefois disposées dans la ville antique, peuvent à nouveau être contemplées dans leurs conditions initiales d’exposition. D’autre part, les baies vitrées, de grandes dimensions, qui ouvrent sur la nature du côté du Rhône, accentuent l’idée d’une continuité avec l’extérieur.

Un guide pour se déplacerDans le même temps, la lumière constitue le moteur de la circulation.Ainsi, le parcours chronologique commence dans une atmosphère sombre pour s’orienter progressivement vers la lumière. L’espace est ensuite baigné d’une lumière douce et uniforme venant des sheds et des fenêtres hautes orien-tées vers le nord.

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Les collections du “musée bleu”

Le musée départemental Arles antique, reconnu pour la qualité de ses collections peut être

également perçu comme un musée de site car il met en valeur uniquement des collections qui ont pour origine

la ville et son territoire proche. L’exposition est chronologique, mais l’essentiel des collections

appartenant à la période romaine, les œuvres ont été disséminées en fonction de thématiques

reflétant la richesse du patrimoine arlésien.

e visiteur est accueilli par la sculpture funéraire

d’un lion daté du Ier siècle av. J.-C. qui provient de l’Arcoule, près des Baux-de-Provence. Il ouvre sur les sections de la Préhistoire et de la Pro-tohistoire.

Les témoignages préhistoriques concernent essentielle-ment la période néolithique, particulièrement importante dans notre région. Une vitrine et une maquette mettent en valeur les hypogées d’Arles, longues allées couvertes creu-sées dans la molasse, datées de 2 500 à 2 000 av. J.-C. Elles ont livré un matériel abondant et quelques pièces excep-tionnelles comme un poignard en cuivre d’origine ibérique ou une perle en or.

Si l’âge du bronze est peu représenté, la Protohistoire, qui débute vers 700 et s’achève vers 50 av. J.-C. est nettement plus riche au niveau régional. À Mouriès ont été produits des cippes et des éléments d’architecture décorés de che-vaux et de cavaliers. Cette période est marquée par la nais-sance de la ville d’Arles au VIe siècle av. J.-C. Quelques ob-jets et la maquette du quartier extra-muros dit du « Jardin

d’hiver » permettent de percevoir l’importance de la cité qui s’appelait alors Théliné (la Nourricière).La naissance de la ville romaine est magnifiée par le por-trait attribué à Jules César, l’homme qui a souhaité faire d’Arelate une colonie. Les sections suivantes présentent différents monuments qui caractérisent la ville romaine : forum, théâtre, amphi-théâtre, cirque, enceinte et arcs de triomphe.

Le théâtre a révélé de nombreuses sculptures depuis le XVIIIe siècle, comme la statue colossale d’Auguste en semi nudité héroïque qui décorait la niche centrale du mur de scène, des danseuses de style hellénistique, un buste d’Aphrodite, copie romaine d’un original grec classique et des silènes. Quatre autels rappellent que le lieu de spec-tacle était dévolu à Apollon.

La section de l’amphithéâtre comprend essentiellement un cippe élevé par un marchand de gladiateurs et surtout la statuette d’un secutor, armé de son glaive tenant son bouclier et dont le casque s’ouvre pour dévoiler le visage du combattant.

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La romanisation est introduite par un monument insigne, le bouclier votif d’Auguste découvert après la seconde guerre mondiale dans les cryptoportiques. Le clipeus virtutis érigé sur le forum arlésien en 26 av. J.-C. est une copie du bouclier en or qui avait été déposé dans la curie romaine, hommage solennel du Sénat à l’empereur.Les portraits de Gaius et de Tibère, provenant eux-aussi des cryptoportiques sont certainement des productions importées de Rome. Un fragment de chapiteau de pilastre en marbre jaune montre un dauphin dont l’œil prend la forme d’une comète. C’est une allusion à l’astre mentionné par Suétone qui apparut dans le ciel à la mort de César.

La société et les notables sont évoqués par des inscriptions relatant la carrière des honneurs de quelques citoyens. Une vitrine permet de découvrir le monnayage frappé à Arles à partir de 313 quand Constantin décida le transfert de l’ate-lier d’Ostie. Des émissions en or, en argent et en bronze ont été réalisées jusqu’à la fin de l’Empire en 476.

L’armée est représentée par des reliefs et des inscriptions de vétérans. Certains de ces soldats ont servi parmi les prétoriens, corps habituellement réservé aux Italiens.

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Le pont de bateau connu par des auteurs classiques et une mosaïque d’Ostie, n’a pu être évoqué que par une ma-quette. Celle-ci est accompagnée de bornes miliaires qui jalonnaient les voies terrestres. La vie économique est marquée par le fleuve qui a fait la richesse de la ville, mais également par des témoins indi-rects de l’activité, des tuyaux d’adduction d’eau potable, une meule de la meunerie de Barbegal, un sarcophage montrant des Amours ramassant des olives, le couvercle d’un autre sarcophage avec un berger gardant son trou-peau ou encore une cuve arborant une scène de chasse et des tambours de colonnes couverts de vigne présentant un Amour vendangeur.

Arles était un port de passage pour les marchandises venant de Méditerranée et devant aller vers le nord de la Gaule et la Germanie. De nombreux objets témoignent de l’importance de la cité durant tout l’Empire.Le cadre de vie regroupe une abondance d’objets du quo-tidien, les céramiques, verres et vaisselle de métal que l’on trouvait sur les tables ainsi que les terres cuites contri-buant à la conservation des aliments et à leur cuisson. Les lampes à huile servant à l’éclairage dont une très rare lampe à vingt becs ou des lampes avec un décor figuré : divinités, animaux, scènes érotiques…

Bijoux, jeux et jouets, écriture, clés et serrures, instru-ments de médecine qui participent de la vie quotidienne des habitants, sont illustrés par de nombreux objets plus ou moins riches ou habiles, reflets de la société qui formait la ville portuaire.

Une partie du musée expose les mosaïques qui décoraient les plus belles villas, notamment à Trinquetaille. Celle de l’Annus-Aiôn datée de la fin du IIe siècle provient d’une salle à manger. Le dieu du temps, inscrit dans la partie centrale est entouré d’Amours qui symbolisent les saisons et de quatre couples marins. Un riche bandeau placé à l’entrée de la pièce représente l’ivresse de Dionysos. L’enlèvement d’Europe ou Orphée charmant les animaux occupent le centre d’autres pavements ayant orné des villas romaines.

Le panthéon romain est surtout présenté à travers des petits bronzes provenant de lieux de culte privés alors que les cultes orientaux, Isis et Harpocrate, Cybèle, Mithra sont bien représentés. Une statue en marbre montre un Aiôn autour duquel s’enroule un serpent figurant la course du soleil dans le ciel. Des signes du zodiaque sont inscrits entre chacun des anneaux formés par le corps du reptile.

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Le monde funéraire est surtout fameux par les sarco-phages provenant des nécropoles de la cité. Les rites de la crémation ont cependant prévalu jusqu’au IIe siècle, des urnes en verre, céramique, plomb et pierre témoignent des pratiques, ainsi que des petits objets, essentiellement des balsamaires contenant à l’origine des parfums.

Les sarcophages païens sont peu nombreux et de prove-nances diverses. Un exemple du milieu du IIIe siècle pro-venant d’Attique porte sur sa cuve l’histoire de Phèdre et Hippolyte sur deux faces et des scènes de chasse sur les deux autres. Le défunt est sculpté sur le couvercle en forme de lit.

Les sarcophages chrétiens du IVe siècle sont une des ri-chesses de notre institution. Le tombeau des époux, décou-vert en 1974 à Trinquetaille en compagnie de ceux de Marcia Romania Celsa et de la chasse, est exceptionnel par sa taille et ses trois niveaux de représentations de scènes de la Bible.

Un couple de rang sénatorial, inscrit dans une coquille au centre de la façade du monument, y avait été inhumé. Une autre cuve évoque la remise de la loi à saint Pierre par le Christ docteur alors que deux autres montrent le passage de la mer Rouge par les Hébreux et l’armée de Pharaon engloutie par les flots.

La visite se termine par l’Antiquité tardive, époque du-rant laquelle la ville a connu une période de prospérité, notamment sous Constantin, avant de devenir le chef-lieu administratif et politique de la fin de la Gaule romaine, et même l’ultime bastion de la romanité quand la ville est prise par les Wisigoths. Un chapiteau byzantin en marbre qui proviendrait de la basilique Saint-Étienne clôt la visite du musée.

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1. PréhistoireContexte historiqueDurant la Préhistoire, l’homme vit d’abord de chasse, de pêche et de cueillette avant de s’installer dans des campe-ments saisonniers. Avec la sédentarisation des peuples, au Néolithique , l’agri-culture et l’élevage font leur apparition et les premières céramiques sont élaborées. Vers -2 000, débute l’Âge du cuivre, ou Chalcolithique , pé-riode historique durant laquelle les techniques de la taille de la pierre sont affinées et la production de céramiques encore perfectionnée avec la mise au point de la céra-mique campaniforme.

Dans le muséeA la fin du Néolithique, la pratique des inhumations collec-tives se généralise mais alors que l’habitat reste constitué de matériaux légers et périssables, certaines tombes construites en dur atteignent des proportions monumentales. Ainsi, les célèbres monuments de Fontvieille, connus sous le nom « d’hypogées d’Arles » comptent-ils parmi les plus grandes tombes mégalithiques d’Europe. Au nombre de quatre, ces hypogées creusés dans le rocher et signalés en surface par des tumulus de terre de forme circulaire, sont constitués de longues chambres funéraires, recouvertes de sept à huit dalles selon la taille.Fouillées, ces tombes ont livré un mobilier varié témoi-gnant d’une utilisation au Néolithique comme au Chalco-lithique : des haches en pierre polie, des éléments de parure mais aussi deux vases campaniformes à décor au peigne, une perle et une plaquette en or perforée, un poi-gnard en cuivre...

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Les collections du musée

par section

II. ProtohistoireContexte historiqueVers 600 av. J.-C., l’arrivée en Provence de navigateurs grecs venus de Phocée en Asie Mineure marque un tour-nant majeur pour les populations indigènes. La fondation par les Phocéens de la cité de Massalia, Marseille, entraîne des conflits territoriaux entre les nouveaux occupants et les populations anciennement installées. Elle favorise néanmoins la prospérité, grâce au développement des échanges économiques.Pour la première fois, les communautés indigènes se regroupent au sein d’habitats organisés, dans de véritables villes qui adoptent les plans réguliers (ou orthonormés ) caractéristiques des cités grecques. Le mode de vie des celto-ligures est ainsi bouleversé.

Dans le muséeLes textes anciens rapportent deux noms successifs pour la cité préromaine : Theliné et Arelate. Theliné serait un terme d’origine grecque signifiant « La Nourricière » et Arelate, d’origine celtique, « l’habitat près des marais ». Ces deux appellations montrent que la cité fut en contact avec des cultures différentes.La céramique d’origine grecque (céramique à figures noires par exemple) retrouvée à Arles confirme les rela-tions existantes, notamment avec les commerçants grecs de Massalia.Quelques indices archéologiques, comme un certain type de vaisselle, révèlent l’accentuation de la culture indigène dans la vie quotidienne.

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III. Haut-EmpireContexte historiqueEn 46 av J.C, Jules César fonde une colonie sous le nom de Colonia Iulia Paterna Arelate Sextanorum. Des Romains, les vétérans de la VIe légion, conduits par le général Tibérius Claudius Néro, viennent habiter l’ancienne Arelate.Sous les Flaviens , la ville connaît une période de prospérité qui se traduit par une nouvelle étape de développement urbanistique. Trinquetaille, un grand quartier périphérique situé sur la rive droite du Rhône, se transforme quant à lui en une vaste zone résidentielle, artisanale et commerciale.Au IIIe siècle, les constructions publiques se raréfient mais l’habitat privé s’étend jusque vers les années 260-275, mo-ment où les quartiers périphériques des deux rives du Rhô-ne sont sérieusement sinistrés.Au IVe siècle, le rôle commercial, politique et religieux d’Arles se renforce avec le transfert d’administrations im-périales d’abord, puis de la préfecture des Gaules.Assaillie par les Wisigoths, Arles tombe en 476...

Dans le muséeLa colonie romaine d’Arles, fondée en 46 av. J.-C., se dote sous Auguste d’un plan d’urbanisme, caractérisé par un système de quadrillage dans lequel s’inscrivent les monu-ments publics.Les rues sont organisées autour de deux axes principaux, le cardo (nord-sud) et le decumanus (est-ouest).Le forum, centre politique et religieux, le théâtre ainsi qu’une enceinte donnent ainsi à la ville l’aspect d’une cité romaine.

A la fin du Ier siècle, l’enceinte est en partie démolie afin de permettre la construction de l’amphithéâtre.Vers 150, le cirque romain est érigé le long du Rhône, à l’extérieur des murailles.En raison probablement des incursions barbares, Arles est en partie détruite à la fin du IIIe siècle. Aux siècles suivants la politique édilitaire reprend mais c’est sur le plan religieux que l’aspect urbain change le plus. Au début du Ve siècle la cathédrale est déplacée de la périphérie vers le centre et au début du VIe siècle, saint Césaire fonde un monastère de femmes dans la partie haute de la ville.

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IV. EconomieContexte historique« L’empereur ouvrit des routes et relia les diverses nations par un tel commerce que les produits d’un lieu quelconque semblaient appartenir à tous les pays »

Pline le Jeune. Panégyrique de Trajan

Dès la Protohistoire, Arles entretient des relations com-merciales avec la cité grecque de Massalia (Marseille) mais aussi avec d’autres ports du bassin méditerranéen.Privilégiée par sa situation géographique en bordure du Rhône et au carrefour de trois voies terrestres (via Domitia, via Agrippa et via Aurelia), Arles développe davantage ses réseaux commerciaux pendant la période romaine.Véritable plaque tournante, Arles permet de distribuer les productions agricoles ou manufacturées issues des terres les plus lointaines de l’empire.Dans l’Antiquité tardive, Arles est l’un des ports les plus actifs de la Méditerranée

Dans le muséeSimple emballage destiné au transport et à la commercia-lisation des denrées alimentaires, les amphores jouent un rôle important dans l’histoire de l’économie antique. De formes variées, elles sont utilisées pour transporter des liquides (vin, huile, garum, miel, ...) mais aussi des olives ou des fruits.Si l’amphore est destinée à recevoir un liquide, celle-ci est préparée par un revêtement interne de résine ou de poix garantissant son étanchéité. Une fois remplie, elle est fermée par un bouchon de liège ou de céramique, surmonté d’un opercule de chaux.Des inscriptions sont parfois lisibles sur les parois. Peintes ou estampillées, elles mentionnent le plus souvent le produit, sa qualité, son poids, le nom du commerçant et le lieu de production. Malheureusement pour les archéo-logues, elles mentionnent très rarement leur destination.Une fois vidées, elles sont considérées comme un embal-lage jetable mais elles sont souvent réemployées : récipient de stockage, réservoir d’eau douce, sépultures, ...

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V. MosaïquesContexte historiqueLa mosaïque est tout d’abord une technique permettant de revêtir une surface plane ou courbe (sol, parois, voûtes, colonne) qui met en œuvre des éléments distincts de dimensions variables pris dans un mortier qui les fixe entre eux à la surface à couvrir. Constitués à l’origine de galets dans la Grèce antique du IVe siècle av. J.-C., ces éléments prirent ensuite la forme de petits cubes (les tesselles), de pierre, de terre cuite, ou de pâte de verre. dans les pavements que l’on désigne habituellement du terme d’opus tessellatum.

Dans le muséeLes collections du musée offrent un aperçu de deux tech-niques de mosaïque :L’opus tessellatum : des tesselles - éléments taillés selon une forme approximativement cubique, inférieurs à deux cm de côtés - sont assemblées au moyen de mortier sur les surfaces à couvrir selon des motifs géométriques et fi-gurés. Cette technique va connaître une grande diffusion à l’époque hellénistique puis dans tout l’empire romain. Exemple : mosaïque de l’Aiôn.

L’opus sectile : pavement confectionné à l’aide de plaques de marbre et d’autres pierres dures taillées selon di-verses formes géométriques telles que carrés, rectangles, losanges, hexagones, cercles, etc. A la richesse des formes s’ajoute la polychromie des pierres. Exemple : l’opus sectile, site de la Verrerie.D’autres techniques ne sont pas présentes à ce jour dans les collections du muséeL’opus vermiculatum qui est un opus tessellatum aux tes-selles de très petites dimensions (inférieures à 5 mm) et de formes variées épousant les contours du dessin, qualifié parfois de véritable peinture de pierre.Et l’opus signinum qui est un sol de mortier, à l’origine de terre rouge ; par extension, sol de mortier de tuileau broyé, normalement de couleur rouge, constituant une surface lisse. Ce sol peut recevoir des incrustations de tesselles ou de crustae (plaquettes de pierre de forme régulière).

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VI. Rites funéraires Contexte historiqueDans l’Antiquité, les pratiques funéraires des Romains évoluent : au Ier siècle, la crémation est la plus pratiquée tandis qu’au début du IIe siècle, l’inhumation commence à s’imposer pour devenir peu à peu exclusive.Quel que soit le rite employé, l’aspect de la tombe varie selon le statut social du défunt : Les cendres des plus pauvres sont recueillies dans des urnes sommaires, et plus tard les corps sont abrités dans des sépultures modestes : des amphores, des abris de tuiles, des coffres en bois ou encore simplement des fosses en pleine terre.

Les plus riches, quant à eux, font déposer leurs cendres dans des urnes précieuses. Par la suite, ils sont inhumés dans des sarcophages souvent sculptés et placés parfois dans des mausolées.

Dans le muséeDans l’Antiquité, les tombes sont souvent signalées par une stèle. Celle-ci invoque les dieux familiaux (les dieux mânes) et nous renseigne sur l’identité du défunt en mentionnant son nom, ses titres lorsqu’il s’agit d’un personnage impor-tant, ainsi que le nom de ceux qui ont élevé la tombe.

En calcaire ou en marbre, ces « monuments », du verbe latin monere, « se souvenir », jalonnent les grandes voies de communication au sortir des villes, invitant le passant à s’arrêter un instant, à commémorer le défunt et à méditer sur le sort qui l’attend.Le décor, s’il existe, s’adresse tout autant aux vivants. La face est souvent ornée de représentations du défunt et de sa famille, des instruments de travail évoquent le métier exercé, et parfois des signes sculptés ou gravés complètent le décor comme l’ascia, herminette ou petite pioche, sym-bole de consécration de la tombe.

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Contexte historiqueL’Antiquité tardive, période comprise entre le IVe et le VIe

siècle, est pour Arles un moment privilégié. Tandis que les autres villes de la région connaissent des difficultés crois-santes dès la fin du IIe siècle et pendant le IIIe siècle, Arles semble avoir supporté la crise économique malgré une destruction sérieuse de ses quartiers périphériques vers 260-275.La renaissance se manifeste dès le début du IVe siècle avec le règne de Constantin, comme en témoigne un nouveau programme monumental urbain, l’installation en juillet 313 de l’atelier monétaire qui frappera jusqu’en 476 et la réu-nion du 1er Concile d’Occident en 314 sous la présidence de l’évêque d’Arles.La ville occupe une position clef sur les lignes de commu-nication entre Rome et une Gaule progressivement aux mains des Barbares. Cela explique le transfert, à la fin du IVe siècle ou au tout début du Ve siècle, de la Préfecture du Prétoire des Gaules repliée de Trèves et l’installation de l’Assemblée des VII Provinces, qui fait véritablement d’Arles le chef-lieu administratif et politique de ce qui reste de la Gaule romaine.

Dans le muséeInvité à emprunter une allée évoquant le célèbre site des Alyscamps, le visiteur du musée découvre quelques uns des monuments funéraires livrés par le sol des nécropoles, arlésiennes.Les sarcophages de marbre, païens ou chrétiens, se dis-tinguent tant par leur richesse iconographique que par leur qualité d’exécution. Ces pièces, destinées aux plus riches, étaient souvent importées, d’Italie ou même de Grèce. Les tombeaux étaient parfois transportés inachevés et alors finis sur le lieu de destination afin de donner les traits des défunts aux personnages figurés sur le couvercle.Au IVe siècle, le décor de certaines cuves s’enrichit de thèmes chrétiens qui viennent élargir le répertoire ico-nographique et témoigner ainsi du profond changement intervenant dans le monde romain. Les sujets bibliques, scènes de l’Ancien Testament, épisodes de la vie du Christ notamment, constituent désormais une source d’inspira-tion nouvelle.

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VII. Antiquité tardive VIII. Maquettes Les collections du Musée départemental Arles antique sont organisées autour de quatorze maquettes, qui facilitent la mise en contexte du mobilier archéologique découvert dans certains grands sites.

Elles présentent :- Arles au IVe siècle,- Des monuments disparus (forum, cirque, pont

de bateaux, nécropole du cirque)- Des monuments dont l’état de conservation rend difficile

l’interprétation (meunerie de Barbegal, théâtre)- Des monuments en partie démontés (amphithéâtre,

thermes)- Des monuments non accessibles (hypogée de la

montagne des Cordes, habitat préromain du jardin d’hiver)- La reconstitution du chaland Arles-Rhône 3 en situation

de navigation.Si des détails demeurent obscurs, une grande rigueur scientifique a permis aux maquettistes d’intégrer au réalisme de leurs maquettes les découvertes archéologiques récentes.

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Hortus Le jardin public

du musée !Inauguré en 2010 et côtoyant les vestiges

antiques du cirque romain et le musée, le jardin public Hortus se veut autant

un espace de jeux et de fêtes qu’un lieu de découvertes du monde romain.

Formé d’espaces thématiques, il est un trait d’union entre le centre ancien d’Arles et le musée,

qu’il prolonge de façon originale.

Cette « fiction végétale » de plus de 6000 m² est une invi-tation à découvrir la civilisation romaine selon un point de vue et des aménagements contemporains. Hortus est en effet inspiré d’un texte de Pline le Jeune écrit il y a 2 000 ans qui détaille un jardin reprenant la forme d’un hippo-drome (monument dédié aux courses de chars également appelé « cirque »). Situé justement à proximité des ves-tiges du cirque romain, Hortus est à la fois une allusion au texte et une manière de rappeler la présence de ce vaste édifice disparu depuis la fin de l’Antiquité.

Un vaste chantier d’insertionLe jardin Hortus a été imaginé en 2007 sur la presqu’ile du cirque romain à l’occasion d’un vaste projet européen

EQUAL ID2 porté par la CCIT Pays d’Arles, et a été réalisé dans le cadre d’un chantier d’insertion*. Il a impliqué, aux côtés du musée, l’établissement public local d’enseigne-ment agricole des Alpilles de Saint-Rémy-de-Provence et deux entreprises privées (Arkheïa et l’Esprit des jardins). Plus de 30 ouvriers ont ainsi été formés aux travaux paysa-gers et ont ainsi contribué activement à la création de cet espace public original. Il est aujourd’hui géré par le Conseil général des Bouches-du-Rhône.

*Ce projet a été soutenu par le Fonds social européen, l’Etat, la région

Paca, le département des Bouches-du-Rhône et la fondation Solidarité

Société Générale.

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Un jardin d’inspiration romaine en forme de cirque Plan du jardin

Hortus* est organisé à la façon d’un cirque et de ses principaux ensembles : gradins (jardins thématiques), piste (pelouse de promenade), spina **. Le parcours de visite alterne des lieux de découvertes thématiques, des zones de détente et de repos et des espaces de jeux basés sur des modèles antiques.Le visiteur est invité à jouer selon les règles romaines et à rivali-ser de stratégie et d’habileté aux échecs, jeux de balles, marelle ou osselets...Des kits à jouer comportant les pièces et règles de jeux propo-sés sont disponibles gratuitement à l’accueil du musée (contre dépôt d’une pièce d’identité).

*Hortus : Mot latin désignant le jardin.

**Spina : Littéralement l’ « épine dorsale », désigne au centre de la piste de

l’hippodrome, le mur très peu élevé, mais large de plusieurs mètres, qui était

orné de bassins, de statues et d’obélisques.

Quelques chiffres : 6 700 m2

dont 3 000 m2 de pelouse promenade, 50 espèces dif férentes de plantes, agrémentés de 180 mètres de bancs

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Les services du musée

Le Rhône a livré une incroyable quantité d’œuvres et ob-jets d’un grand intérêt. Mais il ne s’agit pas d’un ensemble homogène, on trouve, en effet, des fragments d’architec-ture, des amphores, de la vaisselle fine, des éléments de bateau, des monnaies ou encore de la tabletterie (peignes et aiguilles en os). Une partie de ces pièces a rejoint la nou-velle aile du musée dans le parcours qui entoure le chaland Arles-Rhône 3, mais beaucoup d’autres, afin de garder tout son sens au parcours muséographique du musée doivent intégrer des sections comme la romanisation, l’armée ou les vitrines de la maison.

En effet, toutes les œuvres n’ont pas un rapport direct avec le fleuve et ses activités, à commencer par l’exceptionnel buste identifié à César, créateur de la colonie d’Arelate, qu’il convient d’installer dans la partie consacrée à la créa-tion de la colonie romaine.

D’autres pièces prestigieuses comme les bas-reliefs des Dioscures, la tiare de l’Artémis d’Ephèse ou la statuette d’Esculape trouvés dans le Rhône ou la statuette d’Hercule provenant des Saintes-Maries-de-la-Mer viendraient ren-forcer le secteur consacré à la religion et plus particuliè-rement les cultes traditionnels gréco-romains, moins bien représentés actuellement.

Toute cette zone devrait d’ailleurs être révisée, des œuvres de grande qualité sortant des réserves et des témoignages de piété populaire venant s’ajouter aux œuvres déjà pré-sentées.

Un petit couple de gladiateurs en plomb gagnerait la vitrine consacrée aux activités de l’amphithéâtre alors que la sta-tue du captif et la Victoire en bronze accompagneraient la romanisation. Les glaives ayant conservé leurs fourreaux ainsi que le casque de type étrusco-italique découvert au seuil de Ter-rin en 1969, seraient les éléments principaux d’une vitrine qui devra être dévolue à l’armement tandis que des acqui-sitions récentes permettront de proposer une vitrine plus didactique dévolue au monnayage d’Arles des IVe et Ve siècles.

L’exceptionnelle verge d’ancre (4, 84 m de haut) qui a peut-être servi à amarrer le pont de bateaux pourrait être présentée près de la maquette de ce pont, ouvrage remar-quable de l’Antiquité. Parmi les céramiques et vases en métal, de nombreux exemples seront intégrés dans deux nouvelles vitrines (en lieu et place de celles dévolues au commerce dans l’ac-tuelle présentation) consacrées à l’utilisation de ces réci-pients pour conserver et chauffer les aliments et leur desti-nation sur la table romaine.

Quasiment tout le musée sera touché par cet apport, une tablette à écrire et des stylets en bois compléteront ainsi la présentation d’un encrier et de stylets en os et en métal. De même, des peignes et des bijoux gagneront la vitrine dévolue à la parure.

La répartition des collections trouvées dans le Rhône

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a

Le département

des collections

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Le département des collections du musée, dirigé par un conservateur en chef, regroupe quatre services

complémentaires qui font la spécificité de notre institution : conservation, restauration, archéologie et documentation. c’est une chance de bénéficier des compétences de tant

d’acteurs différents. Cela permet, notamment, de suivre le parcours de certains objets depuis leur découverte jusqu’à

leur présentation au public en passant par leur étude, leur documentation, leur restauration et leur inscription

dans les registres d’inventaires.

le rôle de la conservation est d’inventorier, documenter, classer, conserver, étudier et présenter le patrimoine du musée.

Le service conservation

La conservation au cœurdu muséeLa conservation des œuvres est au cœur des préoccupa-tions de notre institution, c’est même la tâche fondamen-tale. Un objet qui a résisté au temps et qui entre au musée doit pouvoir être transmis aux générations futures dans le meilleur état possible.

Les pièces les plus importantes sont présentées dans les salles d’exposition permanente où un contrôle de la tem-pérature et de l’hygrométrie permet de présenter les œuvres dans d’excellentes conditions, nécessité due à nos collections qui comportent maintenant de nombreux ob-jets en bois au premier rang desquels l’épave du chaland Arles-Rhône 3 longue de 31 mètres.

Cependant, il arrive que certains chantiers livrent un maté-riel particulièrement abondant. Il faut alors choisir quelles pièces peuvent rejoindre l’exposition permanente et déci-der de placer dans des réserves les autres.

L’une de ces réserves a notamment été équipée d’une climatisation afin de suivre les normes en vigueur pour la conservation de la verrerie, du métal et des objets en ma-tériaux organiques, os, ivoire, cuir et bois. Les objets qui y sont conservés sont accessibles aux scientifiques qui sont nombreux à venir étudier les collections arlésiennes.

L’étude des collectionsLa conservation organise l’étude des collections. Chaque objet, quelle que soit sa valeur ne peut intégrer les col-lections qu’après avoir été présenté devant la commission régionale d’acquisition. Il reçoit ensuite un numéro d’in-ventaire. Le musée peut également recevoir des dépôts, comme ceux effectués par le DRASSM suite aux nom-breuses fouilles pratiquées dans le Rhône ou sur la côte.

Les objets doivent être préalablement identifiés. Les diffé-rentes fouilles réalisées à Arles, à terre ou dans le Rhône, ont mis au jour des objets rares dont nous ne connais-sions pas l’usage. Il a fallu établir des comparaisons avec

des pièces similaires conservées dans d’autres collections, chercher des représentations montrant l’utilisation de ces objets ou faire appel à des spécialistes.

Les rapports de fouille sont des éléments essentiels, l’étude de la stratigraphie permettant de proposer une datation des œuvres. Des analyses peuvent également être pratiquées par des laboratoires publics et privés. Ces études permettent de dater ou d’identifier les matières composant un objet. C’est une aide souvent indispensable dans la préparation des restaurations.

La documentation de chaque objet est composée de dossiers d’œuvres qui conservent les documents origi-naux dans lesquels les objets sont mentionnés : rapports d’étude et de restauration, reproductions utilisées dans d’autres contextes, cartes postales, livres scolaires, études diverses… Mais le plus important est le logiciel adopté par le musée en 2002, destiné à l’inventaire des collections : TMS (The Museum System). Il permet de joindre aux fiches détaillées, des copies de tous les documents nécessaires à la compréhension de l’œuvre : photographies, rapports de fouilles, dossiers de restauration, notices de catalogues…

La conservation a pour mission prioritaire le récolement des collections afin de répondre aux obligations de l’État. Chaque objet est vu et documenté par rapport à l’inven-taire. Son état est également observé afin de l’inclure dans de futures campagnes de restauration.

L’étude des collections a déjà abouti à trois publications : lampes à huile, sarcophages païens et verrerie. D’autres sont en préparation, le chaland Arles-Rhône 3, plusieurs volumes sur le matériel découvert dans le dépotoir qui recouvrait l’épave, les médaillons d’applique, la sculpture funéraire…

Ces ouvrages sont destinés à faire connaître nos collec-tions. Un catalogue général des œuvres présentées dans l’exposition permanente est à la disposition du public depuis 1996. Profitant des connaissances nouvelles, il a été révisé à chacune de ses rééditions en attendant une refonte plus importante pour intégrer l’extension et les œuvres qui y ont pris place.

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L’exposition des œuvresLa présentation des collections est un enjeu important car il ne s’agit pas seulement d’offrir des œuvres à la seule délectation des connaisseurs. Il faut fournir au plus grand nombre les données nécessaires à leur compréhension, au moyen d’une présentation qui les mette en valeur.

Dès la conception du programme muséographique, l’expo-sition des œuvres a été pensée comme celle qui prévaut dans un musée de beaux-arts avec des espaces aérés et un circuit qui laisse le plaisir au public de déambuler parmi les thèmes retenus dans le projet muséographique. L’exten-sion a été pensée de la même manière, comme une conti-nuité du projet initial. Il a fallu faire des choix parmi les très nombreuses pièces conservées au musée. De nombreux objets, parmi les près de trois mille qui ont été inventoriés, sont demeurés en réserve afin de montrer des ensembles cohérents.

La diffusion des connaissancesLa médiation est essentielle pour le musée car il s’agit de transmettre un contenu scientifique de qualité, accessible aux divers visiteurs. Il ne s’agit plus seulement de dispo-ser des cartels sommaires et d’organiser des visites avec un conférencier. Des fiches de salles ou des explications supplémentaires sont proposées à certaines occasions. La

conservation joue pleinement son rôle dans la transmis-sion des données entre les différents services du musée.

La conservation au centre d’un réseauLa conservation entretient des liens étroits avec de nom-breux organismes, musées et centres de recherche qui lui apportent une aide importante dans la réalisation de ses missions. Des partenariats ont été signés avec le musée du Louvre, le CNRS et l’INRAP.

Des échanges fructueux ont été organisés avec le Louvre, des œuvres, mais également des expositions ont été re-çues à Paris et à Arles. Le centre Camille Julian d’Aix-en-Provence est une pépinière de chercheurs dont beaucoup viennent à Arles étudier les collections. Une aide sérieuse a été apportée dans l’étude architecturale du chaland Arles-Rhône 3. La convention qui nous lie à l’INRAP prévoit notamment que les services du musée puissent apporter leur aide lors des fouilles organisées sur le territoire de la commune. En contrepartie, des objets peuvent rejoindre l’exposition permanente du musée.

Au fil des années, d’autres chercheurs, français et étran-gers, ont été sollicités pour améliorer les connaissances des collections arlésiennes. Les résultats mis à la disposi-tion du public résultent de l’ensemble de ces bonnes vo-lontés.

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La restaurationLeS INTeRveNTIoNS d’URGeNCeS

Ces restaurations concernent essentiellement les maté-riaux issus de fouilles archéologiques récentes, terrestres et subaquatiques, qui risquent de s’ altérer fortement et définitivement si aucune action n’ est entreprise rapide-ment. Tous les matériaux ne sont pas concernés, ceux qui présentent les risques les plus importants d’ altération sont le verre et le métal issus des fouilles terrestres.

Les travaux subaquatiques permettent de remonter éga-lement du bois, un matériau omniprésent dans les civili-sations de l’Antiquité mais qui est quasiment absent des musées archéologiques du fait de sa fragilité. Sorti de son contexte et s’ il n’est pas traité, le bois se déforme inexora-blement. Une résine est appliquée qui, en prenant la place de l’eau, permet de sauvegarder l’apparence de l’ objet. Outre le chaland Arles-Rhône 3, des centaines d’ objets, représentatifs de l’activité du port ou de la vie quotidienne ont été traités avant d’être présentés au public.

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Le foNdS ANCIeN dU mUSéeDes efforts très importants ont été accomplis pour res-taurer les très nombreuses œuvres des collections dé-couvertes anciennement. Le verre, le métal et une grande partie des céramiques ont été traités pour l’ouverture du musée en 1995 ou sont fortement avancés. Une étude, conduite sur plusieurs années, a permis de vérifier l’ état de tout le lapidaire du musée et une programmation des interventions a pu être planifiée.

Cette sélection des œuvres ne nous empêche pas de bou-leverser l’ ordre des programmes quand des découvertes exceptionnelles sont réalisées. Les équipes de restaura-teurs profitent régulièrement de ces mises au point pour préparer leurs campagnes. L’attention porte maintenant sur le médaillier, riche de plusieurs milliers de monnaies.

LeS éTUdeS eT LeS exPoSITIoNSNous devons tenir compte de demandes éventuelles en rapport avec les activités développées par le musée ou d’autres institutions. Des études scientifiques sur nos col-lections sont régulièrement menées par des chercheurs, il faut alors prévoir de rendre accessible des objets issus des chantiers de fouille. Les monnaies sortent générale-ment concrétionnées et sont donc illisibles. Pourtant, la numismatique peut être d’une grande aide dans la data-tion d’une strate archéologique ou pour connaître la circu-lation des marchandises dans l’Antiquité.Les catalogues des collections requièrent la restauration des œuvres. Les lampes à huile, les sarcophages païens et la verrerie ont déjà été publiés par des spécialistes, d’autres sujets sont actuellement étudiés comme la sculp-ture funéraire ou les médaillons d’applique. Certaines œuvres nécessitent de légères restaurations ou « refixages » afin de supporter le transport sans risques lors d’une demande de prêt par d’autres institutions pour des expositions temporaires.

Le BUT deS ReSTAURATIoNSLa première mission de la restauration est la préservation des témoignages insignes légués par l’Antiquité. Cepen-dant, si des interventions peuvent redonner à une pièce un aspect proche de celui qu’elle avait dans l’ Antiquité, la conservation préventive, en offrant les meilleures condi-tions de conservation, permet à une œuvre de gagner une stabilité nécessaire à sa présentation.Des interventions s’ avèrent également nécessaires pour permettre le dessin d’un verre ou d’une céramique, décou-vrir d’éventuels motifs sur une boucle en bronze, lire une monnaie ou rendre à une statue un peu de son lustre. Les sculptures découvertes dans le Rhône, par exemple, pré-sentaient des séries de taches qui rendaient parfois leur présentation difficile.

En liaison avec les conservateurs, les restaurateurs ont tra-vaillé à réduire l’ importance des taches sur ces marbres et ces calcaires et a trouvé un équilibre permettant leur lecture par le public.

Des découvertes sont également réalisées lors des restau-rations. Le dégagement des yeux des chiens de mer qui ornent les anses d’une amphore en bronze du début du Ier siècle découverte dans le Rhône en 2005 ont montré qu’ ils étaient en argent.

Une très patiente restauration a permis de faire ressortir d’une façon magistrale la dorure qui couvre la Victoire en bronze remontée du fond du fleuve en 2007.

Les expositionsLe musée bleu est fréquemment sollicité par d’ autres ins-titutions culturelles pour prêter ses collections. Une ma-jorité de ces emprunteurs est constituée de musées d’ar-chéologie français, mais il est n’est pas rare que les objets arlésiens voyagent en Europe, voire même au-delà.

Le musée emprunte également des collections à divers éta-blissements pour mener à bien ses propres projets d’ ex-positions, fruits de l’activité de l’ensemble de ses équipes. On peut noter qu’un partenariat signé avec le musée du Louvre (département des antiquités grecques, étrusques et romaines) favorise les échanges de tous ordres et faci-lite notamment les perspectives de prêt.

La gestion des prêts est constituée de multiples étapes permettant aux musées prêteurs et emprunteurs de se mettre d’ accord sur les modalités de leur collaboration. Ainsi, les premières prises de contact ont lieu générale-ment des mois avant l’ ouverture d’ une exposition, voire même plus de deux ans à l’avance pour certains projets d’ envergure.Outre des échanges de documents administratifs, cette première phase est l’ occasion d’ anticiper les conditions d’ exposition des œuvres, notamment du point de vue de leur conservation. Par la suite, l’ organisation des embal-lages et des transports intervient en lien direct avec des entreprises spécialisées dans le transport des œuvres d’art.

Véritables discours en images, les expositions constituent des mises en scène des collections dont la création est confiée à des scénographes. La construction des dispositifs de présentation (cimaises, vitrines, textes de présentation, cartels, lumières…) occasionne un chantier complexe que le musée doit coordonner avec l’installation des œuvres.

Le suivi de la production de publications grand public ou de catalogues spécialisés dans le cadre des expositions est

également assuré en interne au musée. Travail de longue haleine, il nécessite la réunion de textes, bien sûr, mais également la commande de nombreuses illustrations. Ces ouvrages permettent de garder la trace du travail scienti-fique mené par les agents du musée.

Les réservesLe musée départemental Arles antique comprend trois es-paces de réserves, chacun d’eux permettant le stockage des collections non présentées dans les salles d’exposition permanente.

La première réserve contient les collections de faible en-combrement et celles particulièrement fragiles (bois, mé-taux, verre, os…). Une climatisation autonome permet de réguler précisément le climat de cette salle afin de préser-ver au mieux ces collections très sensibles.La deuxième réserve est dédiée au stockage des collec-tions lapidaires : plaquages de marbre, sarcophages y cô-toient stèles et éléments statuaires.

La dernière réserve renferme essentiellement le dépôt de fouilles du musée, constitué de quelques milliers de caisses et boîtes contenant le produit des diverses fouilles archéologiques (terrestres ou subaquatiques) réalisées sur le territoire arlésien depuis un siècle.

Au total, ce sont près de 15 000 objets ou ensembles d’ob-jets qui sont conservés dans les réserves. Loin d’être inac-cessibles, ces collections sont gérées au quotidien par le service Conservation, étudiées et publiées par des cher-cheurs et prêtées à d’autres musées.

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La conservation préventiveLa conservation préventive est une discipline récente qui consiste à agir sur l’environnement des collections - et non sur les collections elles-mêmes - afin de préserver au mieux ces dernières.

Il s’agit notamment :- d’utiliser des matériaux chimiquement neutres au contact des objets (afin d’éviter toute interaction). Les col-lections de petits objets (céramiques, verres, tabletterie…) ont ainsi bénéficié d’une campagne de conditionnement sur mesure en mousse de polyéthylène ;- d’adapter les mobiliers de stockage, en réserve comme en exposition ;- de veiller à maintenir un climat constant adapté à la na-ture des objets ;- d’organiser le ménage des locaux, la poussière étant un facteur de détérioration en lui-même et pouvant égale-ment attirer des insectes ;- d’inspecter régulièrement les collections afin de repérer tout début d’altération.

Grâce à la prévention, de graves dommages peuvent être évités et, ainsi, le patrimoine confié au musée pourra être transmis intact aux générations futures.

L’inventaire informatisé des collections

L’ inventaire est un acte obligatoire quand il s’agit de conserver des collections patrimoniales. C’ est également un critère nécessaire pour l’agrément d’un musée au titre des Musées de France.

C’ est une liste exhaustive, qui concerne l’ensemble des collections acquises par les musées ou qui y sont dépo-sées. Il a pour but d’ en assurer la conservation adminis-trative. Il est une référence obligatoire pour l’ étude et l’ identi-fication des objets et permet de gérer les collections. De plus, l’ inscription d’ un objet à l’ inventaire induit son en-trée dans le domaine public et garantit alors son inaliéna-bilité et son imprescribilité.L’ inventaire est réalisé sur une base de données informa-tique, à partir des documents d’ acquisition de l’ objet et/ou des rapports de fouille.

Les dix-huit rubriques essentielles de données - définies dans l’arrêté du 25 mai 2004 fixant les normes techniques relatives à la tenue de l’inventaire - sont renseignées dans le logiciel The Museum System (TMS). À ces champs mi-nimaux que sont le numéro d’inventaire, la dénomination (titre/typologie), la description physique, les mesures, les matériaux, la datation, le mode d’acquisition, l’auteur, la

provenance du bien… s’ajoutent un inventaire photogra-phique, une documentation liée au contexte archéolo-gique et à l’histoire de l’objet, la possibilité d’intégrer une infinité d’informations issues de parutions et d’archives ainsi qu’un stockage de toutes les opérations de conser-vation préventive et de restauration dans les 800 champs que possède la base TMS.

Très complète, la base du musée autorise la gestion quo-tidienne de plus de 20 000 fiches et possède plusieurs modules annexes, liés directement aux fiches d’inventaire, permettant également de gérer les informations relatives aux expositions, à l’administration des prêts, à la bibliogra-phie et aux sites de fouille d’où est issue la majorité des collections du musée.

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La numérisation des collectionsDans un contexte de demandes croissantes d’un accès virtuel aux collections, le service Conservation procède actuellement à la mise en ligne des collections du Musée départemental Arles antique.Après une première phase de travail d’une durée de près d’une année, une version interne a été installée sur l’intra-net du musée, afin d’être accessible à tous ses agents pour des opérations de consultation.

Le site web dédié sera une interface du logiciel de gestion des collections The Museum System (TMS) qui propose un accès aux collections du musée, avec de nombreux champs de recherche, mais aussi des propositions de sé-lections autour des collections, une mise en valeur des événements ainsi qu’un accès privilégié et sécurisé pour les scientifiques travaillant sur les collections non publiées ou le dépôt de fouilles.

Afin de proposer un outil le plus complet possible, un chantier d’harmonisation et de documentation de la base de données TMS a été lancé depuis février 2012.

Le récolementLe récolement est une obligation légale et réglemen-taire (loi 2002-5 du 4 janvier 2002 relative aux musées de France) renforcée par des textes réglementaires et d’appli-cation (dont l’arrêté du 25 mai 2004 relatif au récolement).

Tous les dix ans, il consiste à vérifier sur pièce et sur place, à partir d’un bien ou de son numéro d’inventaire, la pré-sence du bien dans les collections, sa localisation, l’ état du bien, son marquage et la conformité de l’ inscription à l’ inventaire avec le bien ainsi que, le cas échéant, avec les différentes sources documentaires, archives, dossiers d’œuvres ou catalogues.

La date de fin du récolement est fixée par circulaire à fin juin 2014 au plus tard.

Le service Conservation a mis en place un protocole et des outils informatiques afin de faciliter les opérations de ré-colement. Après une phase de test en 2011, un binôme d’ agents récoleurs, spécialisés en conservation préven-tive, a été mis en place dès juin 2012 avec un prévisionnel de 5 000 objets récolés par an.

Les acquisitionsLe musée reçoit chaque année toutes sortes d’objets ar-chéologiques provenant d’Arles et de sa proche région. Ils émanent de fouilles organisées par le musée ou d’autres organismes : INRAP, DRASSM, CNRS… C’est ainsi que des caisses de tessons ou des mosaïques ont intégré les col-lections, ou alors qu’un captif en bronze et la tête dite de

César ont été déposés par l’Etat.Le musée reçoit également des dons. Parmi les pièces offertes ces dernières années figure un fragment de cuve de sarcophage portant l’image d’un cheval de course. Notre institution acquiert des œuvres auprès de particu-liers, d’antiquaires ou lors de ventes aux enchères. Depuis une quinzaine d’années, les efforts ont particulièrement porté sur les monnaies frappées par l’atelier d’Arles entre 313, date du transfert de l’atelier d’Ostie à Arles, et 476, chute de l’Empire romain. Plus d’un millier de pièces en or, argent et bronze ont ainsi rejoint le médaillier du musée.

Présentation du service conservation

Alain CHARRON : chef du département des collection/adjoint au directeur

Aurélie COSTE : régisseuse des collections, chargée de la conservation préventive.

Valérie CLÉNAS : assistance à la régie des collections.

Soizic TOUSSAINT : chargée de l’inventaire et de la do-cumentation des collections, administratrice de la base de données des collections.

Jessy RUIZ : chargée de l’administration des collections, des prêts d’œuvres et des éditions des publications.

PRESTATAIRES DE SERVICEEn plus de ses agents, le service a recours aux compé-tences de prestataires spécialisés afin de mener à bien ses missions fondamentales. A la suite de procédures d’appel d’offres, ces prestataires sont présents à nos côtés depuis 2005.

Société IBM Conservation, spécialiste en conseil pour la conservation préventive : assistance au récolement, missions de conditionnement, chantier des collections.

Société Grahal, spécialisée en ingénierie documen-taire : assistance à l’administration de la base de don-nées, à l’inventaire et au récolement.

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HistoriqueL’atelier de conservation et de restauration a été créé en 1992 au sein du musée départemental de l’Arles antique. Il est spécialisé en matière de conservation préventive, de restauration et de présentation du patrimoine mosaïstique antique. De renommée internationale, l’atelier est sollicité tant en France qu’à l’étranger pour la protection et la sau-vegarde de pavements antiques conservés en place dans des sites archéologiques ou dans des musées.De plus, l’atelier intervient également pour l’entretien des collections du musée départemental de l’Arles antique et lors d’expositions temporaires présentées à Arles.

Son équipe assure la médiation de ses activités scienti-fiques auprès de publics scolaires et adultes sous forme de visites, de conférences, d’expositions temporaires, de films…L’Atelier participe en tant qu’institution spécialisée au dé-veloppement de la recherche sur la conservation et sur la connaissance des mosaïques antiques. Ses travaux sont communiqués lors de colloques et de séminaires et par le biais de publications spécialisées. Il s’inscrit ainsi dans la dynamique de formation, de coopération culturelle et d’échanges qui se développe tout autour de la Méditer-ranée.

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Le service restauration

Objectifsg Conservation et restauration de pavements et de mosaïques antiques.

g Conservation préventive et maintenance collections préservées en musées ou sur les sites.

g Formation de restaurateurs français et étrangers, par des stages à l’atelier ou lors de missions de coopération principalement menées dans le bassin méditerranéen.

g Action pédagogique et valorisation auprès d’un large public jeune et adulte (scolaire, universitaire, grand pu-blic) des principes de sauvegarde et de conservation du patrimoine archéologique à partir des travaux effectués.

Présentation du service restaurationtél. : 04 13 31 51 10 (atelier)tél. : 04 13 31 51 41 (atelier)fax : 04 13 31 51 37mél : [email protected]

Responsable de l’atelier de conservation et de restauration : Patrick Blanc.

Effectif de l’atelier : 7 personnes restaurateursMarie-Laure Courboulès, Patricia JouquetAurélie Martin, Ali Aliaoui, Hafed RafaïMichel Marque, Gilles Ghiringhelli

Thèmes de travaux et de rechercheg Expertises et diagnostiques des collections de mosaïques conservées dans les musées ou découvertes sur les sites archéologiques.

g Conservation préventive, maintenance des pavements sur les sites archéologiques, traitement de consolidation, protection, « réenfouissement », présentation au public, prélèvement s’il n’y a pas de garantie de préservation.

g Conservation et restauration des mosaïques, entretien et mise en valeur des collections dans les musées, reprise de restaurations anciennes (« dérestauration »), transfert sur nouveau support, présentation au public.

g Formation d’équipes spécialisées à la conservation pré-ventive, la maintenance et la restauration des mosaïques lors de missions de coopération.

g Collaboration avec les formations universitaires fran-çaises et étrangères spécialisées dans la conservation des biens culturels.

g Accueil de stagiaires français et étrangers.

g Collaboration avec les équipes de recherche du CNRS et avec les laboratoires de recherche spécialisés dans l’étude des mosaïques et des matériaux.

g Collaboration avec les écoles et instituts archéologiques français à l’étranger, les services de coopération culturelle des Ambassades de France.

g Coopération avec des institutions étrangères spéciali-sées dans le domaine de la conservation des biens cultu-rels.

g Participation et organisation de séminaires internatio-naux sur la conservation des pavements antiques.

g Participation et élaboration d’expositions présentant les travaux effectués.

g Information, accueil et diffusion auprès du grand public.

Mosaïque de la Méduse, traitement de restauration. Collection du MDAA (© 2008Acrm-MDAA).

Année de l’Algérie en France. Restauration/formation pour les musées algériens (© 2003Acrm-MDAA).

Mosaïque d’Aiôn, détail. Collection du MDAA (© 2004Acrm-MDAA).

Musée du Louvre. Traitement de restauration de la mo-saïque des Amours et Dauphins (© 2012Acrm-MDAA).

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Coopérations culturellesL’Atelier mène des opérations de conservation in situ ou dans les musées en étroite collaboration avec les équipes locales des pays du pourtour méditerranéen. Ainsi, l’Atelier est il intervenu en Albanie, Algérie, Egypte, Espagne, Grèce, République de Macédoine, Serbie, Slovénie, Tunisie, Turquie et dans les Territoires autonomes palestiniens.Dans le cadre d’appels d’offre, il intervient aussi par des restaurations réalisées pour les musées et sites archéologiques en France (Musée du Louvre, musées d’Alès, Apt, Fréjus, Orange, musée d’Histoire de Marseille…). L’Atelier est ainsi un outil important de la coopération culturelle entre institutions françaises.

Principales méthodes et techniques mises en œuvreLes traitements mis en œuvre varient selon l’état de conservation des pavements et les choix de préservation et de présentation au public. Ils suivent les principes qui président à la conservation et la restauration des biens culturels dans le respect de l’intégrité du document archéologique (conservation préventive, conservation in situ, traitement de nettoyage, traitement de consolidation, traitement des lacunes, transfert sur nouveau support, « dérestauration », documentation, présentation au public). Les interventions menées in situ répondent aux mêmes exigences et, dans le cas de missions à l’étranger, sont menées dans le respect du cadre culturel et traditionnel du pays en développant des solutions locales.

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Le service Archéologique

fouilles Sur le terrain, c’est-à-dire à travers l’ensemble du territoire urbain d’Arles, l’équipe archéologique dirige ou participe à des fouilles programmées et intervient dès que nécessaire dans le cadre de fouilles d’urgence. Les opérations d’ar-chéologie préventive, pour leur part, sont dirigées par des organismes agréés extérieurs au musée (INRAP, Archeo-dunum, HADES…). Grâce à une convention signée avec l’INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives), les archéologues du musée sont associés à certaines opérations d’archéologie préventive.

L’équipe du musée d’Arles a dirigé des opérations archéo-logiques d’envergure aussi bien en milieu terrestre que subaquatique. La dernière en date, la plus médiatique, a porté sur la fouille programmée du chaland Arles-Rhône 3. Mais les fouilles terrestres ont également livré depuis des décennies leurs lots de surprises : un cirque et sa nécro-pole attenante, une cour à portiques à l’emplacement du cimetière de Trinquetaille, des thermes sur l’Esplanade Charles de Gaulle, mais également de nombreuses mai-sons aux sols mosaïqués…. Si la majorité des mosaïques mises au jour ont été conservées in situ (crédit Agricole,

Le service archéologique du musée départemental Arles antique, dont l’origine remonte à 1975, est constitué d’une équipe de trois archéologues permanents. Un quatrième chercheur a été recruté de 2011 à 2013 dans le cadre de l’opération Arles-Rhône 3. Le service participe à des fouilles archéologiques, contribue à la recherche scientifique et diffuse ses informations auprès du public.

Mosaïque de la Méduse, traitement de restauration. Collection du MDAA

(© 2008Acrm-MDAA).

Délos, Grèce. Coopération avec l’Ecole française d’Athènes pour la conservation in situ des pavements de la Maison de Fourni (© 2010Acrm-MDAA).

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office du tourisme, Jardin d’Hiver…) certaines d’entre elles ont été prélevées et restaurées par le service restauration du musée telle la magnifique mosaïque de l’Aïon mise au jour dans le quartier de Trinquetaille sur le site de la Verre-rie et exposée dans les collections.Outre ces chantiers majeurs, d’autres opérations archéo-logiques dites d’urgence ont été réalisées en corrélation avec des travaux menés au sein de la ville et ont révélé des vestiges capitaux pour la compréhension de l’urbanisme antique. On ne signalera ici que les découvertes mar-quantes les plus récentes : portion de voie romaine déga-gée en 2009 dans la rue de la Calade, niveaux d’occupation du VIe siècle observés au sein du théâtre antique, portion de rempart de l’Antiquité tardive dans la rue du Cloître ou encore du plus grand chapiteau jamais découvert en Gaule qui devait mesurer 1m70 de hauteur.

RechercheRapports de fouille Les archéologues réalisent des rapports pour chaque opé-ration. Le « rapport de fouille archéologique » est le do-cument primaire, produit par celui ou celle qui a conduit scientifiquement l’opération archéologique. Quelle que soit la période ou le contexte de réalisation, ce rapport ne traite, par définition, que d’une seule opération archéolo-gique. Premier témoignage de ce qui a été mis au jour, il livre un descriptif détaillé des vestiges et il est à la base de toutes les études et publications qui suivront. Les rapports sont tous consultables au service archéolo-gique du musée mais également au Service régional de l’Archéologie à Aix-en-Provence. La consultation des docu-ments doit être justifiée et s’effectuer dans le respect des dispositions du code de la propriété intellectuelle. Ainsi les reproductions sont-elles autorisées pour un usage privé,

à fin de citation justifiée par la mention de la source ou encore à des fins exclusives d’illustration dans le cadre de l’enseignement et de la recherche. Ces utilisations ne peuvent en aucun cas donner lieu à une exploitation com-merciale.

Publications En sus des rapports d’opérations qui sont des rapports administratifs, les archéologues réalisent des publications scientifiques et des ouvrages destinés au public. La liste des publications se trouve à la fin de cette note.

Programmes de recherche Le service travaille avec l’ensemble des acteurs de la re-cherche (universités, CNRS, INRAP, DRASSM, DRAC, SRA, collectivités territoriales, service du Patrimoine de la ville d’Arles…) pour contribuer à une meilleure connaissance du patrimoine antique arlésien. Il participe à des colloques nationaux et internationaux, contribue à des projets col-lectifs de recherche ou travaille en collaboration avec des laboratoires dans des domaines spécifiques qui néces-sitent une expertise particulière. On citera ici notamment la participation des archéologues du musée à certains programmes de recherche du centre Camille Jullian (UMR 7299), laboratoire d’archéologie mé-diterranéenne et africaine de l’Université d’Aix-Marseille, du CNRS et du Ministère de la Culture :

- Topographie urbaine des villes de Gaule Narbonnaise (coordination Marc Heijmans)

- La mer : navires, espaces portuaires, ressources et échanges (coordination Michel Bonifay, Myriam Sternberg)

- Techniques, économies et sociétés (coordination M. Bonifay)

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Présentation du service ArchéologieDavid Djaoui > archéologie subaquatiqueétude céramologique Tél. 04 13 31 51 47, [email protected]

Alain Genot > archéologie terrestre – médiation Tél. 04 13 31 51 49, [email protected]

Marie-Pierre Rothé > archéologie terrestre documentation et publication Tél. 04 13 31 51 50, [email protected]

Sabrina Marlier > responsable de l’opérationArles-Rhône 3Tél. 04 13 31 51 56, [email protected]

Afin d’optimiser la recherche des relations de partenariats ont été mises en place avec notamment la création de conventions récemment actées avec l’INRAP et le Centre Camille Jullian d’Aix-en-Provence.

Médiation et exposition Le service archéologique participe et organise des activités de médiation culturelle : mise en place de sorties archéologiques sur divers sites du territoire des Bouches-du-Rhône, visite des chantiers de fouille en cours, contrôle scientifique du festival Arelate, prise en charge du com-missariat de certaines expositions temporaires, participa-tion à l’élaboration des catalogues et aux publications des fouilles…

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Le Musée départemental Arles antique abrite en son sein une bibliothèque spécialisée dont le fonds est constitué de plus de 7 000 ouvrages, 8 000 périodiques, environ 3 000 tirés à part ainsi que des dossiers d’œuvres relatifs aux col-lections conservées par l’institution. Ils traitent de l’Histoire, de l’art et de l’archéologie depuis la Préhistoire jusqu’au Haut Moyen-âge, mais d’autres sujets, plus professionnels sont abordés : médiation culturelle, droit et administration des musées, restauration des œuvres, études scientifiques des objets…Les collections d’ouvrages ont été constituées progressivement via des dons (fonds Coupry et Latour, chercheurs et personnels du musée) et sont constamment enrichies par le biais d’achats et d’échanges avec d’autres institutions afin de constituer un outil de travail permanent pour les différents services qui composent l’établissement (service éducatif, conservation, laboratoires d’archéologie et de restauration des mosaïques, service de la communication), les chercheurs et les étudiants venant de l’extérieur ; l’ensemble des documents peut également être mis à la disposition du public, sur rendez-vous, pour une consultation sur place uniquement.

Horaires de la bibliothèque : du lundi au vendredi, de 8h à 16h.Personne à contacter : Lorène Linarès-Henry au 04 13 31 51 46 [email protected]

Consultation sur place et sur rendez-vous.

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Le centre de documentation du musée

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LE déPARtEMEnt

dES PUbLIcS

PrésentationCe département assure toutes les fonctions liées au volet « diffusion » du musée. Plus concrètement une équipe de 21 personnes remplit les missions d’accueil des visiteurs (sur site, au téléphone), de gestion de la boutique, de médiation culturelle à travers une riche programmation destinée à tous les publics.

Le musée vit ainsi toute l’année avec de très nombreuses propositions (plus de 500 rendez-vous par an) qui touchent aux collections du musée et à ses expositions temporaires, aux services scientifiques du musée qui alimentent sans cesse de nouvelles offres. Ce travail est aussi imaginé en lien avec un riche réseau de partenaires institutionnels et

associatifs et avec de nombreux intervenants extérieurs issus du monde l’ éducation, de la recherche et des Arts. C’est dans ce cadre que le musée s’inscrit pleinement dans la dynamique de son territoire et que les nombreux festivals (musique, photographie, théâtre, danse, reconsti-tutions historiques...) trouvent dans les collections du mu-sée un cadre et une résonance unique.

Le musée est aussi soucieux d’ être accessible au plus grand nombre en consacrant une grande partie de ses efforts à l’ accueil des publics qui sont les moins présents dans les institutions culturelles ou ceux dont la situation de handicap peut constituer un frein important à la fréquentation.

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Le département

des publics

Faire vivre le musée toute l’année auprès de ses publics, offrir un accueil de qualité, une programmation audacieuse, riche et diversifiée,

en liaison avec toutes les spécialités de l’archéologie... Telles sont les missions du département des publics.

Une médiation entre hier et aujourd’hui

Vous avez dit médiation ?L’objectif de la médiation est de mettre en relation et de construire un dialogue entre les objets archéologiques, le savoir scientifique et le public quel qu’il soit. Le médiateur est en quelque sorte un passeur, dont la mission première est de faciliter l’accès pour tous aux col-lections permanentes, expositions temporaires, activités scientifiques et archéologiques, au moyen d’outils didac-tiques, de propositions de visites et de projets sur le long terme.

Curieux, spécialistes, passionnés… Un musée pour tousL’équipe de médiation joue pleinement son rôle auprès des publics adultes en proposant diverses actions qui per-mettent aussi bien à des curieux, néophytes de découvrir le musée et de s’initier à l’Antiquité romaine et l’archéolo-gie (visites guidées par des professionnels, journées portes ouvertes, ateliers…) qu’à des passionnés et spécialistes d’approfondir leur connaissance (cycles de conférences, visites thématiques, rencontres avec les scientifiques…) et de pouvoir ainsi venir et revenir au musée autant de fois qu’ils le souhaitent (carte d’abonnement).

De nombreux évènements et créations ouverts à de nouveaux publicsLe domaine du spectacle vivant introduit des temps de partage et d’interrogation inhabituels, extraordinaires… et « vivants ». Il s’inscrit dans une nouvelle forme d’action culturelle que développe le service de médiation en per-mettant d’introduire dans nos activités des disciplines et des domaines artistiques très variés, pour répondre aux attentes des publics aux pratiques de plus en plus hétéro-gènes.Au final c’est l’idée de proposer une autre manière de voir, de visiter, de découvrir les collections et d’établir des pas-serelles entre les différents « univers culturels » : histoire, archéologie, science, théâtre, danse, musique, vidéo …

Patti Smith au musée en 2011

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Attentifs aux jeunes et très jeunes

Depuis son ouverture en 1995, le musée s’attache à placer les publics scolaires au centre de ses préoccupations et ce dans la tradition et le savoir faire du Service éducatif des musées d’Arles créé en 1976 ! A travers des visites, des ateliers, des rencontres ou des projets à l’année, les mé-diateurs s’attachent à développer une pédagogie vivante du patrimoine. Apprendre à regarder, à voir, à analyser, à s’interroger sur les collections afin de mieux appréhender notre patrimoine, notre histoire et donc la société d’au-jourd’hui.

Un musée pour s’initier à l’histoire des arts Il s’agit d’aborder les grands thèmes de l’archéologie, la vie d’un musée et les métiers, la romanisation, l’art, l’architec-ture ainsi que la vie quotidienne, la société et la religion à l’époque romaine au moyen d’un programme édité chaque année ainsi que la préparation de projets pédagogiques sur mesure en particulier dans le domaine de l’histoire des Arts.Les médiateurs développent aussi différents outils pédago-giques et ressources (dossier enseignants, ateliers, pistes pédagogiques, site internet) permettant aux enseignants de préparer, assurer ou prolonger leur visite du musée, complétés par des propositions de formations élaboré avec l’éducation nationale (la DAAC du Rectorat d’Aix-Marseille, le CRDP Aix-Marseille, l’IEN et les conseillers pédagogiques de la circonscription d’Arles).

Attentifs aux jeunes et très jeunes L’équipe du service médiation porte une attention toute particulière au public familial pour faire de ce passage

parmi nous un moment privilégié d’éveil à la culture, de découverte et de partage. Nous concevons ainsi à partir des collections archéolo-giques romaines du musée, des activités spécifiques pour le jeune public accompagné des parents :Dès 3 ans, avec une initiation à la lecture et à l’archéologie au moyen d’un tapis d’éveil et toujours d’une découverte des collections.Dès 6 ans, avec des visite-jeux axées des récits mytholo-giques et des enquêtes.Mais aussi des contes, des ateliers de pratique artistique (argile, dessin, sculpture…) avec de nombreux intervenants : compagnies de théâtre, plasticiens …

Une place prépondérante aux publics les plus éloignés de la cultureLe service médiation du musée œuvre depuis son ouver-ture en direction des publics pour lesquels l’accès aux collections, au discours archéologique et à la culture en général, est difficile.L’équipe imagine ainsi différentes propositions de visites et d’ateliers à partir des sensibilités de chaque public : col-lections permanentes, expositions temporaires, activités scientifiques et archéologiques pour permettre une dé-couverte « sur mesure » du musée de manière ponctuelle ou dans le cadre de projets menés à l’année.A travers notre expérience et une pédagogie basée sur l’apprentissage du regard et le questionnement, l’équipe élabore des propositions en collaboration avec les acteurs et responsables des établissements spécialisés du champ social ainsi que les institutions et professionnels du handi-cap, des hôpitaux et hôpitaux psychiatriques, des prisons…

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Personnes en accompagnement socialA travers la rencontre, l’échange et la connaissance mutuelle, il s’agit de permettre une découverte du musée, de ses cou-lisses et de son actualité. Grâce au dispositif « 13 en par-tage » porté par le Conseil général des Bouches-du-Rhône, les visiteurs sont invités à se rendre une première fois au musée. Des propositions variées et spécifiques peuvent également être élaborées en concertation avec les profes-sionnels du secteur social.

Personnes en situation de handicapDes visiteurs individuels et des groupes présentant diffé-rents types de handicap sont accueillis au musée par un personnel sensibilisé, soucieux de favoriser une intégra-tion maximale.

Public handicapé mental ou psychiqueLes personnes en situation de handicap mental ou psy-chique sont accueillies au musée et profitent en accès libre ou accompagné des prestations proposées aux autres vi-siteurs. L’équipe d’encadrement peut contacter l’interve-nant du musée afin de connaître l’activité qui semblera la mieux adaptée et permettre ainsi de définir l’objectif de la sortie, son inscription ou non dans un projet à caractère pédagogique.

Personnes à mobilité réduiteL’intégralité du musée est adaptée aux personnes en fau-teuil qui bénéficient, en accès libre ou encadré, des mêmes prestations que celles proposées aux autres visiteurs. Prêt de fauteuils roulants.

Public sourd et malentendantPour le public sourd, des visites des collections perma-nentes sont conduites par une guide conférencière natio-nale en LSF. Sont également prévues des visites guidées par une interprète LSF/Français et une médiatrice du musée pour le public familial (enfants à partir de 6 ans) et pour des groupes constitués. Pour le public malentendant : la banque d’accueil et l’auditorium sont équipés d’une boucle magnétique.

Public malvoyant et non voyantPour le public malvoyant, l’équipe de médiation propose des visites sensorielles à partir d’un choix d’œuvres phares évocatrices des grandes thématiques du musée. Le parcours tactile (sélection d’œuvres à toucher accom-pagnées des cartels en braille) est en cours de refonte et sera disponible fin 2014.

Un musée accessible pour tous

Restructurés fin 2012, nos espaces d’accueil et sanitaires répondent aux normes d’accessibilité définies par la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Le musée est également certifié (certification afaq-afnor pour l’accueil physique et téléphonique) dans le cadre de la démarche qualité accueil du conseil général des Bouches-du-Rhône.

Présentation du service des publicsFabrice DENISE > Responsable du département des PublicsTel : 04 13 31 51 52. [email protected]

Service accueilZohra SAYAH > responsable du service accueilTel : 04 13 31 51 39. [email protected] FACCHIN > chargée du standard téléphoniqueTel : 04 13 31 51 03Françoise JOMAIN > chargée des réservationsTel : 04 13 31 51 48La billetterie : 04 13 31 51 13La boutique : 04 13 31 51 20

Service médiationMarie VACHIN > responsable du service médiationTel : 04 13 31 51 26. [email protected] CLASERT > médiatrice culturelle, responsable du public scolaireTel : 04 13 31 51 51. [email protected]ève VERGOS ROZAN > médiatrice culturelle, responsable du public handicapé et familial Tel : 04 13 31 51 09. [email protected] BONNEFILLE > médiatrice culturelle, responsable du public en accompagnement socialTel : 04 13 31 50 99. [email protected]

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Arles-Rhône 3, une aventure archéologique et muséographique hors-norme Sortir du Rhône une épave de 31 m de long et des milliers d’objets, les restaurer, les étudier et les présenter au public dans une extension du musée spécialement construite pour l’occasion, le tout en moins de trois ans : un défi relevé par le Conseil général des Bouches-du-Rhône.

Par Claude SInTeS, Conservateur en chef, Directeur du musée

Situé sur la presqu’île du cirque romain, le musée départemental Arles antique abrite les richesses que livre le sol de la ville d’Arles et les profondeurs du Rhône (photo Rémi Bénali)

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Depuis 25 ans, les choses ont bien changé : le Rhône est désormais le terrain de fouille de loin le plus productif de la cité et les avancées historiques que les milliers d’objets remontés autorisent ont renouvelé radicalement la vision que l’on pouvait avoir. Sous l’égide du Département des recherches en archéologie subaquatique et sous marine, associé au musée départemental Arles antique, les direc-teurs de fouilles Luc Long, Sabrina Marlier, Sandra Greck, David Djaoui et Mourad El Amouri donnent jour après jour une image convaincante des échanges hauturiers ou lo-caux, des trafics économiques et des outils utilisés. La moisson est belle car le Rhône, si décrié pour ses crues ravageuses et sa pollution, est un merveilleux protecteur du patrimoine. Ses eaux douces n’abritent pas les espèces

dévoreuses de bois ou de marbre que l’on rencontre en mer, son courant uniforme ne maltraite pas les sculptures au point d’arrondir et de polir les pierres les plus dures, son manque de visibilité (quelques dizaines de centi-mètres la plupart du temps) et ses dangers empêchent le pillage généralisé que les eaux claires de la Méditerranée connaissent depuis l’invention du scaphandre autonome. Si des centaines de milliers d’objets gisent aujourd’hui au fond du fleuve, c’est aussi en raison de l’espace restreint que constitue le port fluvial, de ses sept cent ans d’usage et de ses échanges commerciaux intenses. La moisson est belle, disait-on, qu’on en juge : une unique fenêtre de moins de 200 mètres carrés ouverte dans le limon en 2011 a livré près de 4 000 objets entiers répertoriés au musée

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et 120 tonnes de tessons divers, qu’il a fallu remettre dans le fleuve, après comptage et analyses, à l’emplacement même de l’épave, une fois celle-ci prélevée.

Un ensemble aussi exceptionnel de données se devait d’être exploité au mieux afin que la communauté scienti-fique en bénéficie et l’intègre à son tour dans des études générales. Les équipes de chercheurs du musée et du Drassm, associés à l’Université et au CNRS, au premier rang duquel le laboratoire Centre Camille Julian, sont donc engagées dans un processus d’inventaire, d’analyses et de publications de premier ordre. Réserver cette matière aux seuls spécialistes eut été cependant dommageable en raison des budgets publics importants affectés à cette

recherche. Le Conseil Général des Bouches-du-Rhône, conscient de ses obligations, s’est donc doté de moyens conséquents afin de proposer aux visiteurs une synthèse précise mais assimilable de ces nouvelles connaissances. Une première exposition « César, le Rhône pour mémoire » a offert en 2009-2010, le bilan d’une vingtaine d’an-nées d’explorations. Sans renoncer un seul instant à la rigueur scientifique nécessaire, la présentation d’objets spectaculaires (le portrait présumé de César en étant le plus emblématique), une mise en espace soigneusement scénographiée mais aussi l’évocation de ce que les journa-listes se plaisent à nommer « l’aventure archéologique », a touché le public au-delà de toute prévision : près de 400 000 personnes se sont passionnées pour ce dossier, mon-

histoire urbaine d’Arles est assez bien connue en raison des monuments célèbres que la ville abrite et des nom-breuses fouilles terrestres qui y sont

conduites. Le musée départemental Arles antique, ouvert en 1995, présente une bonne part de ces découvertes, rassemblant ainsi une des plus belles collections archéologiques du pays. Mais si les sarcophages, les mosaïques ou les fragments architecturés y sont nombreux, la vie économique et la puissance du port fluvio-maritime n’étaient en revanche qu’évoqués. Des infrastructures étendues, une place commerciale de premier plan redistribuant les richesses des provinces de l’empire, des chantiers navals efficaces, des corporations d’armateurs ou de bateliers, tout cela ne pouvait qu’être entrevu à travers les textes et les inscriptions dont Arles est riche, sans pouvoir disposer d’un mobilier archéologique suffisant pour préciser les datations ou les provenances.

L’

Emblématique des fouilles du Rhône, le buste de César, découvert en 2007 par l’équipe de Luc Long (Drassm) (photo Rémi Bénali)

La sortie d’un des tronçons de l’épave, en août 2011 (photo Rémi Bénali)

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trant à tous, s’il en était nécessaire, que l’archéologie est désormais un enjeu aux répercutions sociétales ou écono-miques, bien loin du seul cabinet feutré des savants.Cette prise de conscience, renforcée par l’attribution du titre de Capitale européenne de la culture à Marseille-Pro-vence pour l’année 2013, a permis d’envisager une pré-sentation pérenne des collections déjà découvertes mais aussi de rendre accessible le projet fou d’une exhumation et d’une restauration d’une épave repérée dans le fleuve depuis plusieurs années. En effet, lorsqu’en 2004 un flanc de bateau est apparu dans les eaux glauques du Rhône, bien peu de gens pouvaient imaginer qu’un chaland long de 31 mètres, quasiment entier dans toutes ses parties, se dissimulait sous la vase. Et bien moins encore pouvaient

croire que ce vestige unique trouverait sa place dans le musée départemental Arles antique agrandi pour l’occa-sion, quelques années plus tard.Avec cette opération en tout point exceptionnelle, la barge gallo-romaine Arles-Rhône 3, nom de code donné par les archéologues, allait rejoindre le club très fermé des ba-teaux trouvés complets (ou presque) en fouille, sauvés et installés dans un musée. S’il existe d’assez nombreux fonds de carène ou fragments de navires présentés dans le monde, seuls les navires royaux Vasa de Stockholm et Mary Rose de Portsmouth, la jonque Nanhai 1 de Canton, les bateaux vikings de Roskilde et le chaland Arles-Rhône 3 répondent à cette définition. La décision politique de l’opération a été prise en 2010,

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avec pour objectif une inauguration en octobre 2013. Au vu de cette contrainte, c’est un pari insensé qui a été tenté, et contre toute attente, réussi : sortir de l’eau, en moins de sept mois, 11 tonnes d’un bois fragile comme du verre sans en briser la moindre partie ; restaurer l’ensemble dans des délais – moins de deux ans – défiant toutes les normes ; installer ce chaland, mais aussi 450 objets permettant d’en comprendre le contexte, dans une aile de 800 m² spéciale-ment construite pour l’occasion. Et tout cela en moins de trois ans alors que des opérations du même type, pour les bateaux cités précédemment, avaient duré plusieurs dé-cennies. Et tout cela alors que les archéologues n’avaient pas idée des techniques de relevage qu’il leur faudrait em-ployer, alors que les restaurateurs n’avaient jamais traité

autant de bois d’un coup, alors que les architectes de-vaient élaborer leurs plans sans connaître les dimensions exactes du chaland encore enfoui !

Arles-Rhône 3 ayant rejoint le musée est désormais classé « Trésor national » : les privilégiés qui ont participé à la merveilleuse aventure de sa sauvegarde sont fiers de sa-voir que des milliers de visiteurs vont à leur tour rêver et apprendre devant un témoignage aussi insigne.

L’architecte J.-F. Hérelle (à gauche) et l’équipe de direction du musée, Cl. Sintès et A. Charron (au centre), entouré de H. Bernard-Maugiron, d’Arc-Nucléart et l’ébéniste P. Garrivier (à droite) et de P. Roucheyroux, de

Cic-Orio (le 2e sur la gauche), autour de la proue du chaland en cours de remontage à Grenoble (photo Rémi Bénali)

Juin 2013, l’arrière du chaland arrive dans les réserves du musée en pièces détachées conditionnées sur des plateaux et dans des caisses (photo Rémi Bénali)

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Un écrinpour le chaland Arles-Rhône 3

L’extension du musée départemental Arles antique a été construite en à peine un an.

Retour sur une opération réalisée et menée par la Direction de l’Architecture et de la Construction

du Conseil Général des Bouches-du-Rhône.

Le musée départemental Arles antique et son extension (photo Rémi Benali)

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Procéder à l’extension d’un musée pour recevoir un cha-land antique de 31 mètres, et les découvertes d’une cité classée au patrimoine mondial de l’Unesco, ne va pas sans quelques responsabilités. Cela impose l’humilité d’une dé-marche basée sur le partage des savoirs et la continuité. A partir de ce postulat, la mutation entreprise par cette institution est le fruit d’une réflexion collective menée dès les premières esquisses avec les équipes du musée. Cette collaboration a permis de répondre aux contraintes tech-niques, muséographiques et de conservation, sans oublier le contexte historique du site. Il a été choisi de conserver

le registre formel et les matériaux du bâtiment existant, tout en utilisant les structures laissées en attente, pour développer l’extension dans la continuité du parcours mu-séal. Garder le contact visuel avec le fleuve et les vestiges, ouvrir les collections sur la cité, offrir par transparence ce patrimoine aux promeneurs, ont été les éléments essen-tiels du projet, qui présente le chaland gallo-romain de nouveau amarré au quai de chargement qu’il avait perdu. Il a été choisi de l’exposer comme s’il était à flot, au-dessus d’une fosse destinée à suggérer l’onde du fleuve et à dissi-muler la structure sur laquelle il repose.

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L’extension du musée départemental Arles antiqueUn parti architectural qui conjugue l’existant et les contraintes techniques.

Les proportions élégantes du chaland en font un objet fuselé et spectaculaire. De toute évidence, la muséogra-phie se devait d’être axée sur cette pièce maîtresse ! La définition du parcours muséographique a été élaborée de concert avec la conception architecturale et l’étude des éclairages, facteur d’ambiance incontournable de toute présentation. C’est autour de l’embarcation, et sur la base du programme scientifique établi par l’équipe de conser-vation du musée qu’a été dessiné un parcours qui se veut souple : la boucle peut être abordée dans les deux sens, la circulation reste fluide, laissant au visiteur le temps et la liberté de la découverte. Tout au long du parcours, plus de 450 objets illustrent trois thèmes : le port et ses activités,

le commerce fluviomaritime et la navigation. Le mobilier et les vitrines qui abritent ces objets ont été conçus et réalisés dans la continuité de la muséographie du musée, afin de rester fidèle à l’esprit des lieux et de proposer aux visiteurs une unité de présentation. Dominant le bateau, la superbe statue de Neptune accueille les visiteurs et veille sur ce tré-sor : un chaland de 2 000 ans vient d’accoster. Une lumière de fin de journée éclaire son chargement de pierres, le fond de dolium faisant office de brasero installé à l’arrière est encore chaud. Il y a peu, les bateliers y ont fait cuire leurs aliments... un autre voyage peut commencer.

La muséographie de l’extension autour du chaland

Ou l’art de présenter autour d’un objet de 31 m de long une collection qui en compte plus de 450.

L’extension et la fosse destinée à recevoir le chaland avec les différentes sections pour accueillir

les collections (photo J-F Hérelle-AMŒ/CG13)

Cimaise relative au thème des ouvriers du port en cours de mon-tage (photo J-F Hérelle-AMŒ/CG13).Croquis de recherche pour l’installation de la statue de Neptune

(Régine Got-AMŒ/CG13).

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Sous le signe de neptune

Les collections de l’extension du musée départemental Arles antique

Autour du chaland Arles-Rhône 3, plus de quatre cent cinquante objets découverts

sur le territoire maritime, fluvial et terrestre d’Arles évoquent la navigation, le commerce et le port. exceptionnels, voire uniques comme de nombreux objets en bois, ils sont des témoignages inestimables de l’activité commerciale de la cité durant l’époque romaine.

La statue de Neptune, sculptée dans du marbre grec, est datée de la seconde moitié du IIe siècle. Elle a été remployée au IIIe et une inscription a alors été gravée en l’honneur d’une corporation de bateliers. Le dieu, qui tenait à l’origine un trident de la main gauche, est identifiable au monstre marin qui est à ses pieds et à la représentation d’un Amour chevauchant un dauphin sur la face arrière (photo Rémi Bénali/Studio Atlantis, Mdaa/CG13)

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La navigationLa section consacrée aux bateaux rend compte de la na-vigation sur le fleuve. A l’époque romaine, Arles était un port de transfert de charge : les barges fluviales et les ba-teaux fluviomaritimes apportaient vers la Méditerranée les productions de Gaule et remontaient vers le nord les marchandises venues de tout l’Empire. La maquette d’un navire à grandes jarres, des dolia, permet de présenter au public un type de bateau fluviomaritime. Divers équipements de navigation viennent compléter l’exposition. On compte ainsi deux ancres composées de bois, fer et plomb, d’autres sont en pierre et en fer. Quelques éléments d’accastillage proviennent des bateaux

qui mouillaient dans le port d’Arles ou dans l’avant-port des Saintes-Maries-de-la-Mer : chaumards à tête de ca-nard, plomb de sonde ainsi qu’une exceptionnelle poulie de bois à âme de bronze. Une seconde maquette présente l’épave Arles-Rhône 3 en cours de fouille, avant son relevage. Quelques éléments du chaland, trop fragiles ou trop petits pour être replacés sur le bateau, ont pris place dans une vitrine : quelques-uns des mille sept cents clous en fer, un chiffon de laine ayant servi à l’étanchéité de la coque et surtout la monnaie vo-tive du bateau.

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Le commerceLe commerce fluviomaritime rend compte du rôle essen-tiel joué par la cité, carrefour de voies romaines et pre-mière étape pour les bateaux remontant le Rhône.Les amphores sont les récipients les plus communément transportés sur le fleuve ; l’institution arlésienne en conserve une collection exceptionnelle. Elles sont expo-sées chronologiquement, depuis le Haut Empire jusqu’à l’Antiquité tardive, le long du chaland, ou présentées en fonction de leurs lieux de production. Sur les cols de cer-taines, des inscriptions peintes indiquent la provenance ou encore la qualité des produits, essentiellement des conserves de poissons ou de la saumure. Des vitrines abritent des bouchons dont certains sont encore en place

dans le col de l’amphore. Cinq vitrines permettent de découvrir les principaux vases de transport et la vaisselle de table provenant de Gaule, d’Italie, d’Espagne, d’Afrique du Nord et de Méditerranée orientale.La Gaule se distingue par divers types de céramiques pro-duites en très grandes quantités : communes, sigillées, claires B, des lampes à huile, mais également deux vases en bronze et de nombreux verres. L’Italie est représen-tée par plusieurs vases précieux en bronze provenant de Campanie, notamment des pichets, une casserole et une grande amphore de bronze dont les anses sont décorées de chiens de mer. Parmi les céramiques figurent de nom-breuses lampes à huile ainsi qu’un gobelet sur lequel le

n pénétrant dans la nouvelle aile du musée, le visiteur découvre le chaland, impres-sionnant par ses dimensions et son état de conservation. Il est maintenant installé

face au Rhône où il a reposé durant presque deux mille ans. Les collections présentées autour du bateau témoignent de la longue histoire qui a lié Arles à son fleuve, à la Méditerranée et à l’empire romain. Trois sections évoquent ainsi les bateaux commerçant sur le Rhône, les mar-chandises transitant par Arles ainsi que le port et la vie quotidienne de ceux qui y travaillaient. Chacune de ces parties est mise en valeur par des objets provenant du Rhône ou de la mer, mais également des découvertes effectuées lors de fouilles terrestres.

E

Par Alain Charron,

Conservateur adjoint Responsable du département des collections

Le dépotoir situé au-dessus du chaland a livré d’exceptionnels éléments d’accastillage antique : des poulies de deux types différents visibles à l’arrière plan, une poulie avec son réa (une roue de poulie à gorge) avec du cordage encore en place, un fragment de cordage et un cabillot (une cheville servant à amarrer les manœuvres) au premier plan

(photo Rémi Bénali/Studio Atlantis, Mdaa/CG13)

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potier s’est plu à modeler un visage. Des verres exception-nels d’époque augustéenne, une assiette mosaïquée et une coupe imitant l’onyx résultent de fouilles réalisées à Cadillan, près de Graveson. L’Espagne offre une superbe collection de parois fines et l’Afrique du Nord des céra-miques dont de magnifiques lampes à huile tardives. Les objets provenant de Méditerranée orientale révèlent l’im-portance du commerce arlésien. Parmi les objets remar-quables, on distingue des céramiques, un vase plastique avec une tête de Bacchus ou une lampe anthropomorphe à tête et pattes de chat, ainsi que de la verrerie. Un ensemble de matières premières varié est aussi pré-senté. De nombreuses pièces en bronze ont été remon-tées par des pêcheurs des Saintes-Maries-de-la-Mer et pourraient attester de la présence, au débouché du Petit Rhône, d’une épave chargée de bronzes de récupération. Des objets de grande qualité en proviennent, notamment une série d’anses, divers vases ou encore un couvercle à poignée en forme de dauphin. D’autres éléments en bronze provenant du Rhône, bras de statue, élément de toge dorée, résultent de sculptures mises en morceaux, certainement pour les refondre.Les minerais sont représentés par des lingots de cuivre, d’étain, de plomb et de fer, ces derniers représentant un trafic important, à destination de la frontière germanique. Des pierres provenant du chaland Arles-Rhône 3 et un sar-cophage inachevé de Beaucaire, transportés par bateau, montrent l’importance des carrières locales.

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Ce vase en forme de chien couché, une importation italienne, a été découvert au milieu des vestiges archéologiques accumulés au-dessus du bateau.

Un goulot situé sur le dos du canidé, maintenu par une anse, permettait d’introduire un liquide qui était ensuite versé par l’orifice pratiqué dans le

museau. De tels vases d’apparat venaient orner les tables romaines pour le plus grand amusement des

convives (photo Rémi Benali)

De nombreux vases ayant séjourné deux mille ans au fond du Rhône ont néanmoins conservé des inscriptions peintes. Sur cette amphore, il est ainsi indiqué qu’elle contenait une préparation à base de poisson, qualifiée de vierge et excellente et qu’elle provenait d’Antibes. Le nom du négociant figure sur la dernière ligne (photo Rémi Bénali)

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La section consacrée au port est dominée par la statue de Neptune. La sculpture du dieu fut choisie pour être dédiée à une corporation de bateliers, les lenunclarii, ce qu’at-teste une dédicace inscrite sur le socle. Cette section permet d’évoquer les métiers liés au port, et à ses infrastructures : les chantiers navals, les entrepôts, les ateliers, les bureaux pour l’administration, etc. Outre les lenunclarii, une autre corporation, les utri-culaires, liée au transport de marchandises au moyen d’outres, est évoquée par le sarcophage de l’un de ses membres. La stèle honorifique d’Agricola, procurateur des Augustes pour le service de l’annone (le ravitaillement de Rome en céréales) en Narbonnaise à la fin du IIe siècle, dis-tingue le travail des marins au long cours, les naviculaires,

en mentionnant un de leurs patrons. Enfin, la représen-tation d’un bateau sur la stèle funéraire d’Hermia laisse penser que ce personnage exerçait une activité en relation avec les bateaux.Sur les quais s’activaient dockers et manutentionnaires. Un relief montre des emballeurs ficelant un ballot et deux terres cuites présentent un personnage portant une outre et un second serrant une amphore entre ses jambes. Des plaquettes en bois, qui servaient peut-être à comptabiliser les chargements, accompagnent ces figurines. Les petits métiers du port sont illustrés par une hache, des semelles et de nombreuses alènes qui servaient à raccommoder voiles et filets.Deux seaux complètent la présentation. Le premier, pro-

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venant du Rhône, est constitué d’un cordage enroulé et d’une poignée en bois. Couvert de poix, il est très certai-nement le témoignage d’un ouvrier calfateur, tout comme le tampon de chiffon contenant des cailloux ayant servi à étaler la poix sur les coques des bateaux. Le second, en bois, découvert aux Saintes-Maries-de-la-Mer, est rempli de clous en fer. Le musée a la chance de conserver l’épitaphe d’un « douanier », Apronianus, chargé de percevoir le « 40eme des Gaules », un impôt levé sur toutes les marchandises importées. Des poids et balances, instruments de me-sures contrôlés par l’administration, servaient à vérifier les échanges. Les services administratifs sont également évoqués par des plombs qui scellaient les marchandises.

Certains donnent des indications sur la provenance des chargements : la Palestine, Djerba ou encore l’Anatolie.

L’activité commerciale sur le fleuve a perduré tout au long de l’Histoire et les visiteurs peuvent découvrir, grâce à la longue ouverture pratiquée dans la façade de l’extension, des péniches et des bateaux fluviomaritimes allant vers le port actuel de la ville, installé plus au nord. Deux mille ans plus tard, Arles est toujours un port et le Rhône continue à jouer un rôle essentiel dans la vie de la cité.

Le port antique et ses métiers

Avant d’être placé dans une vitrine, ce plat de type « italique » a été nettoyé, photographié, restauré, marqué, inventorié, analysé et étudié, nécessitant, comme tous les objets de la fouille Arles-Rhône 3, l’intervention de nombreux spécialistes(photo Rémi Bénali)

Des plombs attestent du paiement des frais de douane et de l’importance du commerce arlésien dans l’Antiquité. L’un, provenant de Palestine est décoré d’une menorah (le chandelier à sept branches) et l’autre, arborant les portraits d’une famille impériale du IIIe siècle, porte une légende mentionnant Djerba (photo Rémi Benali)

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Le chaland Arles-Rhône 3

un trésor nationalFouillée depuis 2008 et prélevée des eaux du Rhône

en 2011, l’épave Arles-Rhône 3 a été étudiée par de nombreux chercheurs. Le fruit de leurs travaux nous livre aujourd’hui

une vision très complète de ce chaland, unique au monde.

La coque du chaland Arles-Rhône 3 remonté (Photographies Rémi Bénali ; assistants Nicolas Lacave et Heather Robinson. Photogrammétrie 3D Sylvestre Bénard et Nicolas De Boni/SINTEGRA)

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Les études d’archéologie navale, initiées par Michel Ri-val (CNRS/CCJ) et poursuivies par Sabrina Marlier et Pierre Poveda, montrent que l’épave Arles-Rhône 3 correspond à un chaland – un bateau à fond plat destiné à naviguer en milieu fluvial – dont la construction est complexe. L’assem-blage des éléments constitutifs de la coque est assuré par 1700 clous en fer et sa proue est ceinturée par une véri-table armature métallique. Analysés par la société A-Cor-ros, les clous ont été réalisés avec un alliage de fer et de carbone de très bonne qualité.L’étanchéité de la coque est assurée par des tissus pois-sés disposés entre les planches de la coque. L’étude de Fa-bienne Médard (Anatex) montre que les tissus employés étaient des chiffons de laine récupérés et trempés dans de la poix. Cette même substance, une résine de pin chauffée, était également répandue sur le bois de la coque.Le travail de restitution, conduit par Pierre Poveda (Ipso Facto), révèle un bateau long de 31 m et large de moins de 3 m, soit un bateau long et très étroit qui présente une proue filiforme, jamais rencontrée sur les autres chalands gallo-romains d’Europe. Une autre singularité de cette épave est celle d’avoir conservé tous ses aménagements internes. En relation avec la cargaison, c’est un véritable caisson, constitué d’éléments amovibles, qui a été mis en place dans la partie centrale du chaland.

L’étude xylologique, conduite par Sandra Greck (Ipso Facto) montre une sélection raisonnée des bois avec le chêne pour la construction du fond de la coque et du résineux (sapin, épicéa, pin) pour les flancs et les aména-gements internes. Le chêne, dense et durable, est bien adapté pour supporter des charges importantes et résis-ter à l’échouage. La faible densité des essences résineuses

permet, au contraire, d’alléger l’embarcation. Les analyses dendrochronologiques de Frédéric Guibal (CNRS/IMBE) révèlent que c’est un sapin de 40 m de hauteur et de plus de 300 ans d’âge qui a été abattu, puis fendu ou scié en deux dans sa longueur pour former l’essentiel du corps des flancs. La dendrochronologie, avec la mesure de l’épais-seur des cernes, permet aussi de dater assez précisément l’abattage des arbres employés à la construction du bateau que l’on situe début des années 50.

Les études dendrologiques devraient aussi venir préciser les provenances de ces différentes essences. A l’évidence, les résineux ne proviennent pas du sud du bassin rhoda-nien. Cela n’exclut pas que ce bateau ait pu être construit dans les chantiers navals d’Arles car il était fréquent, dans l’Antiquité, d’acheminer les billes de bois par flottage. De fait, l’étude des poix d’étanchéité (Pauline Burger, Bri-tish Museum) montre que ces substances ont été pro-duites dans un environnement méditerranéen et l’étude des pollens piégés dans ces poix (Valérie Andrieu-Ponel, Aix-Marseille Université/IMBE) révèle la présence de taxons d’olivier, étayant ainsi l’hypothèse d’une construc-tion locale. Les chantiers navals d’Arles sont bien connus dans l’Antiquité, rendus notamment célèbres par César qui leur a passé commande de douze vaisseaux de guerre « achevés et armés en trente jours à compter du moment où le bois pour leur construction a été abattu » (Bell. Gall. I, 36, 4). La rapidité avec laquelle ces navires sont fournis et leur nombre montrent le dynamisme de ces chantiers au Ier siècle av. J.-C.

es études conduites sur l’épave Arles-Rhône 3 depuis sa découverte réunissent une vingtaine de collaborateurs scienti-fiques (archéologues navals, dendrologues,

céramologue, épigraphiste, géologues, palynologue, numismate…). elles permettent aujourd’hui de reconstituer l’histoire de ce bateau et d’en révéler toute l’importance.

L

Par Sabrina MarlierArchéologue, en charge de la fouille et du suivi de l’opération de relevage, restauration et remontage de l’épave Arles-Rhône 3Chargée de mission au musée départemental Arles antique

Mesure des cernes de croissance d’une pièce de sapin par Frédéric Guibal. La date d’abattage appro-chée, pour cet arbre, se situe peu après 47 apr. J.-C. (photo Rémi Benali, Studio Atlantis, Mdaa/CG13)

Pour en savoir plus sur le chaland

Arles-Rhône 3 et accéder à

de nombreuses images de la fouille

et du chaland : www.atlaspalm.fr

Et à paraître (2014),

Arles-Rhône 3. Un chaland gallo-romain

du Ier s. apr. J.-c., sous la direction de

Sabrina Marlier, dans Archaeonautica

18, cnRS Editions, Musée départemental

Arles antique.

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Un siècle plus tard, les mêmes chantiers devaient être en-core très actifs pour construire un bateau tel que le cha-land Arles-Rhône 3. On imagine un foisonnement d’activi-tés et d’artisans. L’approvisionnement en bois devait être important. De nombreuses inscriptions, imprimées dans les bois du chaland, sembleraient ainsi correspondre, se-lon l’étude qu’en a réalisée Nicolas Tran (Université de Poi-tier), à des logiques d’approvisionnement ou de stockage des bois. Des forges et des ateliers de corderie devaient également se trouver à proximité tandis que devaient être entreposés des ballots de chiffons de laine et des marmites bouillonnantes de poix.

Les caractéristiques d’Arles-Rhône 3 l’inscrivent dans la famille des chalands gallo-romains du bassin rhodanien. Etudiée par Eric Rieth (CNRS/LAMOP-Musée national de la Marine), cette famille se caractérise par des influences d’origine maritime et par des éléments architecturaux ori-ginaux : le recours au lutage est un procédé d’étanchéi-té typiquement méditerranéen tandis que l’utilisation de demi-troncs de sapin, pour la construction des flancs, est commune à quelques épaves de ce groupe. A l’interface entre la Méditerranée et le Rhône, les chantiers navals d’Arles ont sans doute joué le rôle de creuset de ces in-fluences maritimes qui se sont ensuite propagées par la voie fluviale au moins jusqu’à hauteur de Lyon.

Une coque conservée à plus de 90% avec l’ensemble de ses aménagements internes suffit déjà à faire de cette épave une découverte exceptionnelle. La mise au jour de ses appareils de navigation conduit à la considérer comme une des épaves de bateau parmi les plus complètes au monde.Rangé dans le fond du caisson, c’est un mât en frêne qui a aussi été découvert lors des fouilles. Il s’agit bien d’une pièce exceptionnelle si on considère que très peu de mâts de bateaux antiques ont été découverts et qu’aucun mât de halage n’avait jamais été mis au jour jusque-là. La petite taille de ce mât (3,70 m) et les traces de passage de cor-dages permettent en effet de l’interpréter comme un mât de halage destiné à la traction du bateau depuis les berges du fleuve. En arrière de l’épave, une rame-gouvernail en chêne a été découverte. Avec une datation et des dimensions (7,20 m de longueur) qui concordent avec celles du bateau, cette pelle de gouverne a été associée au chaland dont elle s’est sans doute détachée. Disposée à l’origine dans l’axe arrière de la coque, cette rame permettait d’assurer la direction du chaland. Une zone de vie était enfin aménagée à bord. Située sur l’arrière, cet espace comprenait du mobilier céramique et des outils. Organisés autour d’un fond de dolium (grande jarre) réutilisé comme foyer, des bouilloires, un mortier, des bols et des assiettes attestent d’une activité de cuisine.

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Sur une assiette et un col de bouilloire, des initiales (AT) ont été gravées : elles marquent sans doute l’appartenance de cette vaisselle à l’un des bateliers. Une lampe à huile vient compléter ce service. Le comptage de cet ensemble, étudié par David Djaoui (Mdaa), permet de déterminer la présence de trois bateliers à bord. Parmi les outils, Sandra Greck (Ipso Facto) a identifié une serpe, une houe, un fer plat à douille ainsi qu’un réa de poulie. A la proue du bateau, deux perches de sonde, du bois de chauffage, pour l’alimentation du braséro, et un gros cor-dage ont également été découverts. C’est aussi à la proue, coincée entre deux pièces d’architecture, que la monnaie votive du bateau a été découverte (cf. photo p. 3 du 2ème article Lison). Mise en place au moment de la construction, cette pièce en argent était destinée à assurer au bateau la bienveillance des dieux.

Ainsi construit et équipé, ce chaland était destiné au trans-port de marchandises dans un espace de navigation cir-conscrit pour l’essentiel à la section inférieure du Rhône. Lors de son dernier voyage, c’est une cargaison de pierres calcaires que transportait le chaland pour un poids estimé entre 21 et 31 tonnes, soit l’équivalent d’environ soixante charrettes. L’équipe de géologues de Philippe Bromblet (CI-CRP) a confirmé que ces blocs provenaient des carrières de Saint-Gabriel (Tarascon), situées à 15 km au nord d’Arles. Selon Pierre Excoffon, l’archéologue qui a étudié le charge-ment, ces pierres relativement ordinaires pourraient illus-trer un commerce mal connu de l’époque, mais pourtant important, destiné à alimenter en partie le marché arlésien mais plus probablement en lien avec la construction de vil-las agricoles en Camargue, vaste zone totalement dépour-vue de pierres.D’autres types de marchandises ont pu être transportés sur ce chaland en relation, notamment, avec le sens de na-vigation. S’il était plus rentable d’acheminer des pierres en

navigation descendante, une cargaison moins pondéreuse devait être privilégiée à la remonte. A la descente, le cha-land se laissait en effet porter par le courant alors que pour remonter, le bateau devait être halé. Par conséquent, plus le bateau était chargé, plus il fallait d’hommes. Dans l’An-tiquité, le halage sur le Rhône était en effet assuré par des hommes, sans doute des esclaves, et on estime qu’il fallait 26 haleurs pour tracter le chaland chargé au maximum. Si le chargement était moins lourd à la remonte, il pouvait en revanche être volumineux. Ballots de laine, céréales et sel auraient pu être transportés par le chaland au retour de Camargue si on envisage cette région comme point de destination du chargement de pierres. Dans ce cas, le cha-land aurait alors fait une halte dans le port d’Arles avant de reprendre la descente du fleuve. Il ne repartit cependant jamais puisqu’il fut englouti dans les eaux du Rhône. Quel évènement a pu causer un naufrage aussi rapide pour que les bateliers n’aient pas le temps de récupérer leurs effets personnels et que le chargement soit définitivement perdu ? Une crue est sans doute la cause de cet épisode tragique. En atteste l’épaisse couche d’argile retrouvée sur le fond de la coque et provenant, selon le géomorphologue Claude Vella (Aix-Marseille Université/CEREGE), d’une phase de décrue qui aurait succédée à une crue.

Près de 2 000 ans plus tard, le chaland Arles-Rhône 3 est à nouveau en situation de navigation. Avec son mât de ha-lage et sa pelle de gouverne remis en place, le mobilier de bord de son équipage et une partie de son chargement (en fac-similé), cet ensemble représente un témoin précieux de la batellerie gallo-romaine. Il constitue également une des plus belles épaves antiques jamais renflouée et présen-tée dans un musée. En classant le chaland Arles-Rhône 3 « Trésor National », le Ministère de la Culture ne s’y est pas trompé.

C’est l’archéologue amateur Othello Badan qui a orienté les archéologues et les géologues vers les car-rières de St-Gabriel d’où proviennent les pierres de chargement du chaland (photo Rémi Benali, Studio

Atlantis, Mdaa/CG13)

La monnaie votive du chaland décou-

verte entre deux pièces d’architecture,

à la proue du chaland. La restauration

et l’étude numismatique conduites

par Joël Françoise (Arc-Numismatique)

permettent d’identifier un denier

républicain en argent frappé en 123 av.

J.-C. à Rome (photo Rémi Benali, Studio

Atlantis, Mdaa/CG13).

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Le chaland Arles-Rhône 3 un puzzle de 31 mètres de long

A Grenoble, sur le site du CEA, le nucléaire est au service du patrimoine. Pour assurer sa conservation, la proue du chaland Arles-Rhône 3 est en cours d’installation dans la cellule d’irradiation pour être exposée aux rayonnements gamma (photo Remi Benali)

A Grenoble, une équipe de restaurateurs et de chaudronniers relève le défi de conserver et présenter au public le chaland Arles-Rhône 3 en moins de deux ans

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pendant le transfert par camion vers l’atelier de conserva-tion ARC-Nucléart.

L’imprégnation du bois par polyéthylène glycol ou com-ment remplacer l’eau d’un bois archéologique par une résine ?A sa sortie du Rhône, le bois était si mou qu’on pouvait y enfoncer un doigt. Pour le consolider, les restaurateurs de Grenoble ont immergé les bois pendant un an dans des bassins afin de l’imprégner dans une résine liquide, le polyéthylène glycol. Le reliquat d’eau encore présent a ensuite été éliminé par lyophilisation. Pour y parvenir, les éléments de l’épave ont été placés à tour de rôle dans un lyophilisateur où une congélation à -30°C a transformé l’eau en glace. Une mise sous vide a provoqué ensuite le phénomène physique de « sublimation » de la glace, qui se caractérise par son évaporation. En moins de deux mois, toute la glace avait disparu et le bois était désormais to-talement sec et sans déformation grâce à la cristallisation de la résine. Les pièces les plus massives pesaient 400 kg quand elles étaient humides. A la sortie du lyophilisateur, elles n’en faisaient plus que 200 kg. Il aura fallu pas moins de trente cycles de lyophilisation pour sécher les 10 tonnes de bois gorgés d’eau de l’épave.

1700 clous en fer et des sulfures de fer… : le spectre du Vasa plane sur l’épave Arles-Rhône 3La coque du chaland était assemblée par près de 1700 clous en fer forgé. Par précaution, les chimistes de l’atelier de Grenoble ont vérifié l’éventuelle présence de sulfures de fer dans le bois à proximité des clous. Des échantillons prélevés autour des clous ont été analysés. Les conclusions ont été sans appel : le sulfure de fer était présent dans le bois à proximité des clous. L’expérience malheureuse de l’épave suédoise du Vasa, ce splendide vaisseau royal du 17e siècle conservé au musée du Vasa de Stockholm, nous a appris que la forte teneur du bois en sulfure de fer, combinée à l’humidité de l’air, provo-quait un spectaculaire processus d’acidification du bois. Ce phénomène se manifeste par une diffusion progressive et inexorable de l’acide sulfurique depuis les zones cloutées vers les zones saines du bois.Pour bloquer le processus, des restaurateurs de la société A-Corros, spécialisés dans le domaine des métaux archéo-logiques, ont procédé à l’enlèvement de la majorité des clous de fer, en l’associant systématiquement à un curet-tage préventif. Celui-ci éliminait les premiers millimètres de bois au contact des clous, soustrayant ainsi de l’épave les ingrédients susceptibles de la détruire sournoisement.

Par Henri Bernard-Maugiron,Responsable de la restauration des bois Arc nucléart – Grenoble

Quel traitement de conservation pour une épave de 31 mètres de long alors que vous vous ne disposez que de deux ans ?Essayez de sortir un bois archéologique qui a séjourné 2000 ans au fond du Rhône et laissez le sécher à l’air. Le résultat sera catastrophique ! Gorgé d’eau comme une éponge, le bois, en séchant, se rétractera et se fissurera dramatique-ment. Pour éviter ce résultat irréversible, quelques rares ateliers disséminés dans le monde entier ont développé des techniques spécifiques de consolidation et de séchage de ces bois si fragiles.Lorsque la décision de conserver le chaland par l’atelier ARC-Nucléart a été confirmée, l’équipe de Grenoble a dû concevoir un projet permettant de trouver les solutions techniques pour la conservation d’une très grande em-barcation dont le bois gorgé d’eau avait perdu une grande partie de sa solidité. A cette difficulté s’ajoutait celle de pouvoir s’inscrire dans le délai extraordinairement tendu de deux années. En conséquence, la majorité des installa-tions d’imprégnation et les deux lyophilisateurs principaux - ces grandes enceintes de séchage sous vide - de l’atelier a été mobilisée pour le traitement prioritaire du chaland. Il a aussi été décidé de découper l’épave en tronçons dont les dimensions étaient compatibles avec celles de toutes les installations de traitement. La résine nécessaire à la conso-

lidation du bois a été sélectionnée avec un faible poids moléculaire pour une plus grande vitesse d’imprégnation. Enfin, un calendrier prenant en compte l’ensemble des éléments de l’épave et le temps de passage dans chaque installation a rendu évident le recours partiel à une aide extérieure, celle d’un industriel de la lyophilisation (Lyofal), pour mener à bien tous les cycles de séchage prévus.

Le démantèlement partiel de l’épave dès sa sortie de l’eau ou, comment, sur les bords du fleuve, la prépara-tion du traitement du bois commence déjàFouillée, l’épave a été découpée en dix tronçons qui ont été remontés successivement à la surface du Rhône, entre juillet et octobre 2011, selon un plan de découpage défi-ni par les archéologues, en concertation avec les restau-rateurs. Une fois à terre, les côtés de l’embarcation ont été désassemblés. Afin de préparer le traitement du bois, l’équipe de restauration du musée, sous la direction de Marie-Laure Courboulès, a nettoyé chaque fragment préa-lablement numéroté par les archéologues pour faciliter la reconstitution du bateau. Pendant toute la durée des opé-rations, l’équipe a assuré également la bonne conservation des bois par arrosage régulier sous des rampes d’asper-sion. A la fin de toutes ces opérations, un conditionnement adapté a permis le calage et le maintien des bois humides

Juin 2013 : après huit mois d’immersion, le banc de mât et diverses pièces du bateau, disposés sur des plateaux, sortent des bassins remplis de polyéthylène glycol (photo Remi Benali)

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Les clous retirés ont été remplacés par des copies en résine.En plus des clous d’assemblage, la partie avant du chaland présente des renforts ferreux, aux remarquables formes lancéolées, disposés de part et d’autre de la proue. Ces parties métalliques, bien que capables de générer une source de sulfures de fer, ont été conservées en raison de leur grand intérêt technique et de leur valeur esthétique. Afin d’assurer la stabilité de cette partie « composite », un traitement complémentaire a été réalisé grâce au procédé « Nucléart ». Développé par l’atelier grenoblois implanté sur le site du Commissariat à l’Energie Atomique de Gre-noble, ce procédé consiste à imprégner le bois au moyen d’une résine liquide polyester dont le durcissement est ob-tenu en quelques heures par irradiation au rayonnement gamma. Le bois ainsi traité devient hydrophobe et donc impropre à la diffusion d’une éventuelle acidification.

Restaurer le bois et reconstituer le chaland Arles-Rhône 3 sur un support sur mesure pour évoquer son ultime voyageUne fois le bois séché, de nombreux mois d’un long et très patient travail de restauration ont été nécessaires. Des centaines de fragments encore fragiles ont été manipulés avec le plus grand soin pour être recollés et consolidés. La

reconstitution du chaland n’a pu être réalisée qu’après la conception puis la réalisation, par les chaudronniers de CIC-Orio, d’un support métallique adapté sur mesure aux bois replacés progressivement. Les parties disparues de l’arrière de l’embarcation ont été reconstituées en bois contempo-rains. Le mât de halage a été dressé dans son emplanture. La longue pelle de gouverne a retrouvé sa position d’usage à l’arrière du chaland. Des blocs de pierre (des copies en résine légère) viennent s’entasser dans le caisson central pour figurer le dernier chargement du chaland.

Tout au long du travail de restauration et de remontage du chaland, une étroite collaboration a uni constamment les chaudronniers, les régisseurs, les ébénistes, les restaura-teurs et les archéologues – en tout, une vingtaine de per-sonnes – pour un seul objectif : offrir au public la reconsti-tution du chaland lors de son dernier voyage.Aujourd’hui, le chaland gallo-romain Arles-Rhône 3 est la plus grande des embarcations archéologiques présentées en France.

Séance d’enlèvement des clous par les restaurateurs d’A-Corros (photo Remi Benali)

Le chaland en cours de remontage, sur son support, au musée départemental Arles antique par les régisseuses d’ARC-Nu-cléart et les chaudronniers de CIC-Orio (photo Remi Benali)

La restauratrice Ethel Bouquin assure au pinceau les finitions pour la présentation du chaland (photo Remi Benali)

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Arles-Rhône 3 une épave inscrite dans l’histoire

de l’archéologie sous-marine française,

un projet muséographique emblématiqueMichel L’Hour

Conservateur général du Patrimoine. Directeur du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines, membre de l’Académie de marine

Le Drassm : un service d’Etat unique et exemplaire

Grâce à André Malraux, alors ministre des Affaires Cultu-relles, la France dispose depuis 1966 d’un Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-ma-rines (Drassm) apte à gérer scientifiquement et adminis-trativement l’ensemble des biens culturels maritimes des eaux françaises, de l’Atlantique au Pacifique et de l’Indien à la Méditerranée. Exerçant sa tutelle sur le second espace maritime le plus vaste du monde, le Drassm joue en outre un rôle privilégié sur le patrimoine immergé des eaux inté-rieures françaises depuis sa fusion en 1996 avec le Centre national de la recherche archéologique subaquatique (CN-RAS). Service à compétence nationale (SCN) du ministère de la Culture, le Drassm assure ainsi depuis près de 50 ans la mise en valeur, l’étude et la protection de tous les biens culturels maritimes, qu’il s’agisse d’objets isolés, d’épaves homogènes ou de sites terrestres aujourd’hui submergés. Il a notamment pour mission d’appliquer, en liaison avec les administrations compétentes, la législa-tion et la réglementation relatives aux épaves à caractère patrimonial, recenser et expertiser l’ensemble des décou-vertes sous-marines, conduire ou superviser les fouilles sous-marines, gérer les collections d’objets découverts fortuitement ou au cours des fouilles, établir un rapport scientifique détaillé de chaque découverte de bien cultu-rel maritime afin d’instruire les demandes de récompense présentées par les inventeurs, recueillir et diffuser l’infor-mation et la documentation, participer aux expositions et aux manifestations sur le patrimoine sous-marin et, enfin, former aux techniques de l’archéologie sous-marine en ac-cueillant des stagiaires, français et étrangers.Parmi ces missions, toutes incontestablement fondamen-tales, il en est deux toutefois qui apparaissent chaque jour

plus cruciales pour le développement de la recherche archéologique sous-marine et le maintien de l’efficience française dans cette discipline : la formation et l’expertise.

La formation : un enjeu de taille où intervient Arles Rhône 3La pénurie de spécialistes pénalise aujourd’hui dans le monde entier la protection d’un patrimoine immergé que menacent pourtant de manière sans cesse plus impérative les activités industrielles ou de pêche, voire un pillage tou-jours mieux organisé. Face au besoin croissant de spécia-listes il convient donc de créer des centres internationaux de formation à l’archéologie sous-marine vers lesquels l’on recentrerait la demande et où l’on réunirait des for-mateurs venus de tous les horizons. La ratification par un nombre toujours plus important d’États - dont la France depuis février 2013 - de la Convention Unesco de 2001 sur la protection du patrimoine culturel subaquatique a accen-tué depuis une décennie la pression amicale qu’exercent de nombreux pays sur la France pour l’inciter à créer une telle filière de formation. En septembre 2013, l’Université d’Aix-Marseille a donc inauguré une formation de haut ni-veau à l’archéologie maritime et sous-marine. Largement ouvert à l’international, le cursus de niveau master 1 et 2 mis en place a l’ambition de satisfaire tant à la formation scientifique et technique qu’à l’apprentissage à la logistique des futurs cadres de l’archéologie sous-marine mondiale. Réunissant des formateurs venus de tous les horizons, ce cursus entend bien sûr mettre aussi - et d’abord - à contri-bution les savoirs patiemment édifiés par les chercheurs instruits en France sur des chantiers phares, comme ceux de la Natière, en Bretagne, et d’Arles-Rhône 3, dans le Rhô-ne. Car, pendant des décennies, c’est très essentiellement

L’André Malraux, navire de recherche

du Drassm, et le sous-marin canadien

Aquarius, en opération en août 2013 sur

les épaves du D-Day. Lors de cette cam-

pagne préparatoire aux commémorations

du 70e anniversaire du débarquement

de Normandie, le Malraux a également

mis en œuvre le sous-marin monoplace

Deep Worker (Cliché Sébastien Legrand/

Drassm)

Le Drassm exerce sa tutelle sur un espace

maritime aux dimensions planétaires,

près de 11 millions de km² répartis dans

tous les océans. Il est de ce fait amené à

programmer des expertises très loin de

sa base de Marseille. Ici, la prospection

d’un cimetière d’esclaves du XIXe siècle

situé en bordure du fleuve Mahury, face

à Degrad des Cannes, port de Cayenne,

Guyane (Cliché Guy Dauphin/MCC)

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tiques des découvertes, des épaves comme celles de la Madrague de Giens, la Pointe Lequin 1, Aber Wrac’h 1, Ta-tihou A/B, et E, Natière 1 et 2 ou Arles-Rhône 3 n’auraient sans doute jamais révélé leur potentiel et ne se seraient jamais affirmées comme les sites de référence qu’elles sont devenues. Enregistrer et expertiser sont donc deux fonctions historiques essentielles du Drassm autant qu’un préalable incontournable et irréductible à tout projet de fouille programmée.

Arles-Rhône3 : une vie exemplaire au long d’un fleuve non tranquilleNée à l’histoire contemporaine lors de sa découverte au cours d’une mission de carte archéologique conduite en 2004 par Luc Long (Drassm), expertisée en 2005 et 2006 par la même équipe, objet en 2007 d’un sondage appro-fondi mené par Sabrina Marlier, fouillée de manière mé-thodique, de 2008 à 2011, par une équipe de jeunes cher-cheurs auxquels le Drassm mit autrefois le « pied à l’étrier

», l’épave Arles-Rhône 3 a resurgi en 2011 des flots boueux du Rhône pour finalement intégrer, en 2013, dans un écrin conçu spécifiquement pour elle, les prestigieuses collec-tions du musée départemental Arles antique.Après l’étude des épaves de la Natière à Saint-Malo ou la fouille du dépotoir sous-marin de Trinquetaille et l’exposi-tion en 2010, à Arles, de ses résultats, le site Arles-Rhône 3 apparaît ainsi comme l’une des matérialisations les plus exemplaires de ce qu’une gestion scientifique et adminis-trative coordonnée et raisonnée du patrimoine immergé peut offrir. Désormais inscrite à la meilleure place dans la jeune histoire de l’archéologie sous-marine, elle offre ce faisant l’image magistrale d’un trait d’union fulgurant jeté tout à la fois entre les hommes de l’Antiquité et nos contemporains, entre une institution expérimentée voulue par Malraux et un monde de chercheurs en devenir, entre des archéologues, enfin, et un grand musée dont le dis-cours inspiré et renouvelé s’impose de jour en jour comme emblématique. On voudrait qu’il en soit toujours ainsi !On recherchera obstinément d’en pérenniser le modèle.

par l’accueil de « stagiaires » au sein d’équipes de fouilles d’ores et déjà constituées que se sont transmis en France les savoirs. Il en fut ainsi pour la plupart des archéologues sous-marins aujourd’hui en activité et ce fut aussi la filière empruntée par la grande majorité des spécialistes qui ont eu, depuis 2008, la charge de l’étude du site Arles Rhône 3.

Enregistrer et expertiser : un acte fondateur de toute démarche scientifiqueL’une des premières attributions du Drassm réside dans l’inventaire et l’expertise systématiques des nouvelles découvertes de biens culturels maritimes. Doté pour ce faire, dès 1967, d’un navire de recherche archéologique sous-marine, L’Archéonaute, le Drassm a profondément modernisé ses moyens d’intervention en 2012 en ac-cueillant au service opérationnel un nouveau navire de recherche, l’André Malraux. Conçu par et pour des spécia-listes de l’archéologie sous-marine, ce bâtiment de 37 m et 300 tonneaux est apte à naviguer depuis la frange littorale

jusqu’à 200 milles des côtes. Parfaitement équipé pour accueillir et mettre en œuvre tant des plongeurs, à l’air et au nitrox, que des sous-marins habités, des robots ou des systèmes de détection électronique, l’André Malraux a déjà parcouru en deux campagnes près de 20 000 nau-tiques. Depuis la Corse jusqu’à la mer du Nord, il ainsi réa-lisé en moins de deux ans l’expertise de plusieurs dizaines d’épaves localisées jusqu’à 500 mètres de profondeur.La mission d’expertise, dont s’acquitte le Drassm avec opiniâtreté, est une contrepartie logique à l’obligation faite à tout « inventeur » d’un bien culturel maritime de le laisser en place et d’en faire la déclaration dans les 48 heures de la découverte ou du retour au premier port. Le résultat de cette disposition juridique et scientifique est qu’en un peu moins de cinquante années, l’analyse sys-tématique du patrimoine immergé découvert a entraîné le Drassm à enregistrer comme biens culturels maritimes plus de 1350 gisements sous-marins. Elle l’a aussi conduit à exercer la tutelle d’un très grand nombre de chantiers de fouille programmée qui ont permis de faire progresser la recherche et ont assuré à la France la première place dans la discipline. Sans l’enregistrement et l’expertise systéma-

Conduit par le Drassm de 1999 à 2008, le chantier de fouille de la Natière, à Saint-Malo, a permis l’étude de deux épaves de navires corsaires perdus l’un en 1704, la Dauphine, l’autre en 1749, L’Aimable Grenot. Cette opération a offert un témoignage unique sur la vie des corsaires et des marchands du début du XVIIIe siècle (Cliché Teddy Seguin)

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des objets par milliers le dépotoir portuaire recouvrant

l’épave Arles-Rhône 3

2 000 ans après le naufrage du chaland Arles-Rhône 3, les archéologues découvrent une épave recouverte

par une montagne d’objets qui livrent quantité d’informations sur le commerce dans l’Antiquité et l’Arles romaine.

(1) Tel Atlas portant la voute Céleste, Vincent Castello, du service tech-nique du musée départemental Arles antique, range une amphore à huile de Bétique (Andalousie) dans les rayonnages des réserves du musée (photo Rémi Bénali) (double page d’ouverture)

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86 - Dossier de presse MDAA Dossier de presse MDAA - 87

Constitution du dépotoirC’est avant tout la découverte de milliers d’amphores qui matérialisent un commerce rassemblant des produits is-sus de l’ensemble de la Méditerranée (vin, huile, sauces de poisson). Une fois les produits arrivés à destination et transvasés dans différentes céramiques de stockage, les amphores, simples conteneurs de transport, étaient gé-néralement rejetées dans le Rhône. Cette accumulation amphorique constitue ce que les archéologues appellent une « zone de rupture de charge ». L’étude de ces am-phores, dont les formes correspondent assez fidèlement à une provenance et un produit, permettent ainsi de mieux mesurer les flux commerciaux dans l’Antiquité. De nom-breuses inscriptions peintes, véritables étiquettes com-merciales, permettent de valider la nature et la qualité des produits transportés. Ainsi, peut-on lire sur une amphore de Bétique (Andalousie) qu’elle renferme du jeune thon de moins d’un an qualifié d’excellent et dont il est mention-né que ce dernier a vieilli pendant quatre ans. Plus éton-nante est la mention inédite de Mala Cotonia c’est-à-dire du coing. Pline l’Ancien, écrivain et naturaliste romain du Ier s. apr. J.-C., précise que ce fruit offrait de nombreuses vertus médicinales et se trouvait exploité sous différentes

formes. On les connaît cuits dans du vin, confits dans du miel ou pilé avec des feuilles de roses bouillies (Hist. Nat., II, 23.2). A cet abondant mobilier amphorique, qui témoigne de l’intense activité commerciale et du trafic fluviomaritime à Arles, à l’époque romaine, s’ajoutent également des mil-liers d’objets qui nous renseignent autant sur les importa-tions de céramiques fines que sur le matériel de bord des bateaux.Les quantités importantes de sigillées sud-gauloise (pro-duction de l’Aveyron) et des parois fines de Bétique (Anda-lousie) retrouvées sans aucune trace d’usage témoignent de la circulation de vases-marchandises. Ces derniers, ébréchés et cassés durant le transport, auraient été jetés dans le Rhône à leur arrivée. Le stationnement prolongé des bateaux amarrés en rive droite du Rhône a entrainé également le rejet d’une partie des vaisselles et des conserves qui, cassées ou consom-mées par les marins, ont été ensuite basculées par-des-sus bord. Il est étonnant de constater que certains de ces petits conteneurs en céramique participent de la même logique commerciale que les amphores : une forme cor-respond à un produit. C’est le cas pour une soixantaine de pots, produits dans le Latium (région centrale d’Italie), et

Après que les eaux boueuses du Rhône eurent englouti le chaland Arles-Rhône 3, la vie économique et commerciale de l’antique Arelate a repris son cours normal. Les nombreux rejets issus des activités portuaires sont venus recouvrir l’épave pour constituer un véritable « dépotoir». L’étude de cet amas détritique permet ainsi d’appréhender partiellement l’activité portuaire et artisanale de la rive droite du Rhône. A travers les 900 m3 de sédiments fouillés et déplacés pour atteindre et renflouer l’épave, ont été extraits plus de 4 000 amphores, des dizaines de milliers de céramiques, 816 lampes, 428 monnaies, un millier d’objets en verre, une centaine d’objets en bois appartenant à des gréements de navire.

Par David Djaoui,

Archéologue, Responsable de fouilles sous-marines et subaquatiques

Regroupement d’archéologues autour de la découverte de gobelets miraculeusement retrouvés intacts et encore empilés (photo Rémi Béna-li)

Mathilde Carrive, doctorante, étudie plus de 2000 fragments d’enduits peints. Les restes de matières

conservés derrière les fragments d’enduits attestent l’usage de torchis, de lattis de bois et éventuellement de briques de terre crue. Ils devaient orner des habitats modestes ou des zone d’ateliers (photo Rémi Bénali)

Le briefing conduit par Mourad El Amouri (Ipso Facto), co-responsable scientifique de

l’opération, et Benoît Poinard (O’Can), chef de chantier, permet d’organiser la journée et de

répartir les postes entre la fouille subaquatique

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88 - Dossier de presse MDAA Dossier de presse MDAA - 89

tecture Antique), en charge de l’étude regroupant plus de 2000 fragments d’enduits peints, porte sur l’homogénéité de la série qui pourrait servir l’hypothèse d’une apparte-nance à une construction proche ou adjacente au Rhône. Certains types de déchets proviennent de structures arti-sanales (boucheries, tuileries…) qui ont probablement pro-fité de la proximité du fleuve pour y rejeter leurs rebuts.

Une découverte exceptionnelleOn signalera enfin une découverte exceptionnelle, celle d’un cratère en céramique. Sur ce dernier, une frise consti-tuée de médaillons d’appliques présente une Vénus dont le nom a été gravé dessous. Au-dessus de deux grappes de raisin, deux graffiti réalisés avant cuisson, c’est-à-dire contemporains de la fabrication du cratère, portent les noms Aminea et Cavara. La mention Aminea ne peut dé-signer que le célèbre cépage campanien, bien connu par les textes antiques. Pline l’Ancien donne justement la pre-mière place aux vignes aminnéennes pour la force de leur

vin qui gagne toujours du corps en vieillissant. (Hist. Nat., XIV, 21). Plus étonnant, et devant suivre la même logique, la mention Cavara doit également désigner un cépage. Cavara fait référence au nom des Cavares, un peuple que l’on situe au-delà de Cavaillon-Avignon-Orange. Or aucune source écrite, ni même archéologique, ne fait mention de la présence d’un vignoble et d’un tel cépage. Sous les deux poissons, deux personnages barbus identiques sont en-tourés et coiffés par des serpents qui s’étendent jusqu’aux grappes. Par comparaison avec des cratères découverts à Pompéi, ce personnage énigmatique pourrait corres-pondre au dieu thraco-phrygien Sabazios, venu de la Phry-gie anatolienne et représenté le plus souvent barbu. Engagées depuis à peine un an, les études conduites par une vingtaine de chercheurs sur l’ensemble de ce mobilier révèlent d’ores et déjà tout le potentiel de ce site archéo-logique subaquatique devenu, en quelques années, un site archéologique de référence au même titre que celui de Pompéi.

qui contenait systématiquement un produit halieutique (à base de poisson). On a pu ainsi identifier des sardines, des araignées de mer, du thon voire même des préparations élaborées à partir de petits poissons. Après avoir filtré l’un des pots, l’ichtyologue Gaël Piquès (CNRS/Archéologie des Sociétés méditerranéennes) a ainsi isolé une trentaine de jeunes aloses, six petits maquereaux, quelques anchois et une petite sole. À cela s’ajoutaient huit parties antérieures de têtes tranchées de maquereau dont il manquait assez curieusement le reste du corps. Cette découpe précise permet en réalité de vider les maquereaux de leur sang afin d’éviter la corruption rapide des chairs pour en amé-liorer la conservation. La tête des maquereaux devait être tranchée au dessus du pot, de manière à faire écouler le sang dans le récipient pour le mêler directement aux autres ingrédients dont le sel. A la lecture des textes an-tiques, cette préparation pourrait correspondre à la dé-finition que Pline l’Ancien fait de l’hallec à partir d’une multitude d’espèces et notamment de petits poissons : « l’alex, rebut du garum, est une lie grossière et mal filtrée, cependant on commence à le préparer séparément avec un tout petit poisson, du reste sans usage ; c’est l’apua (IX,

74, 5) des Latins, l’aphye des Grecs (anchois)… » (Hist. Nat., XXXI, 44). De manière ponctuelle, certaines découvertes peuvent laisser envisager une manipulation malencontreuse des portefaix, hommes dont le métier était de porter des far-deaux. C’est sans doute le cas pour quatre-vingt-dix-sept gobelets retrouvés encore empilés les uns dans les autres Leur concentration bien ordonnée au fond du Rhône si-gnale que ces récipients devaient être contenus dans une caisse en bois, aujourd’hui disparue.

L’environnement proche commence à se dessinerLes fouilles ont mis également au jour des fragments d’en-duits peints, de marbre, des rejets d’ateliers de boucherie, des moutons de tuiles et des parois de four dont l’origine est à rechercher, sinon à proximité immédiate de la zone de rejet, du moins dans un secteur assez proche. L’un des premiers constats établi par Mathilde Carrive (Aix-Marseille Université/Institut de Recherche sur l’Archi-

Assia Veleva (Ipso Facto) dessine la frise d’un immense cratère. Ce cratère, servant à mélanger le vin et l’eau, devait accueillir des banquets rituels où l’ivresse devait te-nir une place de choix dans la célébration de ce culte (photo Rémi Bénali)

Page 47: Dossier de presse du musée départemental Arles antique

90 - Dossier de presse MDAA Dossier de presse MDAA - 91

Rendre visible l’invisible Par Fabrice DenISeAttaché de conservationResponsable du département des publics du musée départemental Arles antique,

L’archéologie sous-marine attire un public nombreux, sti-mulé par cette rencontre spectaculaire des sciences hu-maines et de la plongée en scaphandre autonome. Depuis l’apparition de ce nouveau domaine d’investigation dans les années 1950, à Marseille, les possibilités d’informa-tions se sont multipliées : expositions temporaires dans les musées, films documentaires, festivals cinématogra-phiques, reportages télévisés, sites internet dédiés… Cette valorisation a également pu se faire au travers d’expé-riences « immersives » : plongées guidées sur des sites immergés, implantation de panneaux didactiques reliés par un fil d’Ariane ! Mais dans l’ensemble, l’accès du grand public aux chantiers de fouilles archéologiques subaqua-tiques reste difficile, voire impossible, à la différence des opérations terrestres et de leurs désormais traditionnelles « journées portes ouvertes ».

Avec l’opération Arles-Rhône 3, le musée départemental Arles antique a imaginé plusieurs façons de rendre ac-cessible les résultats des fouilles. Il faut dire que la valo-risation de la recherche archéologique est inscrite dans les missions fondamentales de ce musée qui, depuis son ouverture en 1995, n’a cessé d’être une vitrine très active pour la discipline dans son ensemble.

Depuis les premières fouilles de l’été 2008, jusqu’à la pré-sentation de l’épave complète en octobre 2013, plusieurs milliers de personnes ont eu la possibilité de « rentrer » directement dans cette extraordinaire aventure scienti-fique, technique et humaine. Six années qui ont vu toute une population de résidents, de promeneurs, de scolaires, d’amateurs éclairés… s’approprier peu à peu une épave antique et se familiariser avec une équipe scientifique pluridisciplinaire, fortement engagée dans ces activités de médiation.

Au final, le programme imaginé par le musée a été d’une incroyable richesse, tant sur le lieu de la fouille que dans les espaces muséographiques : des rencontres chaque se-maine avec les équipes de fouille, des échanges en direct du fond du fleuve avec les plongeurs équipés de caméra et micros, des projections et conférences de plein air dans le cadre festif des soirées « Rhône Movie Party », des visites du chantier de fouille ou des locaux de conditionnement des collections, des conférences-croisières à proximité des zones de fouille, une exposition de plein air, des blogs, des vidéos, un site dédié (www.arles-rhone3.fr)... De quoi rendre véritablement visible l’invisible, avant même que le chaland ne trouve une nouvelle vie au milieu des collec-tions et des publics du musée.

A chaque relevage de tronçons de l’épave, les visiteurs affluaient sur les berges du

Rhône. Sur place, plusieurs médiateurs du musée commentaient l’opération

(© Remi Benali)

Sabrina Marlier (responsable de l’opé-ration) présente la proue du chaland à

de jeunes collégiens lors d’une visite des locaux de conditionnement de l’épave

(© Lionel Roux)

Le rendez-vous hebdomadaire de la médiation entre le public et les divers responsables du chantier. Des écrans permettaient de suivre en temps réel

certaines opérations subaquatiques(© Philippe Robin)

découvrez sur www.arles-antique.cG13.fr un

ensemble de reportages (5mn par épisode)

très didactiques qui retracent l’intégralité

de l’opération, de la fouille à l’installation du

chaland dans le musée (réalisation : Kaléo)

Page 48: Dossier de presse du musée départemental Arles antique

92 - Dossier de presse MDAA Dossier de presse MDAA - 93

Les partenaires

Page 49: Dossier de presse du musée départemental Arles antique

94 - Dossier de presse MDAA Dossier de presse MDAA - 95

La compagnie nationale du Rhône

a Compagnie Nationale du Rhône est le deuxième producteur français d’électricité et le premier d’énergie exclusivement renouvelable. Elle produit et valorise plus de 15 TWh issus de l’hydraulique, de l’éolien et du photovoltaïque.

Son capital est majoritairement public : la Caisse des Dépôts et Consignations ainsi que des collectivités locales détiennent plus de 50% des actions et GDF-SUEZ, action-naire de référence, 49,97%.

Créée en 1933, elle a reçu de l’État en 1934 la concession du fleuve pour l’aménager et l’exploiter selon trois mis-sions indissociables et solidaires financièrement : la pro-duction d’hydroélectricité, l’amélioration de la navigation, l’irrigation et autres usages agricoles. Elle a ainsi réalisé des centrales, barrages et écluses offrant 330 km de voie navigable à grand gabarit jalonnée de sites industriels et portuaires, ports de plaisance, haltes nautiques et zones de loisirs.

La Compagnie Nationale du Rhône mène une stratégie in-dustrielle performante axée sur l’entretien de son patri-moine, le développement d’un mix énergétique exclusive-ment renouvelable (hydraulique, éolien et photovoltaïque) et, depuis 2004, la réalisation de programmes ambitieux et volontaires de Missions d’Intérêt Général élaborés en concertation avec les collectivités territoriales et les ri-verains. Ce modèle d’entreprise, le modèle CNR, référent dans le domaine des concessions hydroélectriques, est basé sur la redistribution des fruits de la croissance et le

développement durable des territoires dont est issue la production d’électricité.

Maîtrisant en interne l’ensemble des activités liées à l’énergie, elle propose des prestations en gestion et com-mercialisation d’électricité renouvelable sur les marchés européens ainsi qu’en ingénierie fluviale et hydroélec-trique en France et dans une trentaine de pays.En 2012 la CNR a initié une démarche de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) pour mesurer les impacts sociaux et environnementaux de l’ensemble de ses actions ainsi que la pertinence et la solidité de son modèle.

Patrimoine•19 barrages •19 centrales hydroélectriques • 9 petites centrales hydrauliques et 8 mini-centrales (3022 MW de puissance installée) • 27 parcs éoliens (301 MW) • 6 parcs photovoltaïques (14,9 MWc) • 14 écluses à grand gabarit • 3 écluses de plaisance • 400 km de digues • 32 stations de pompage • 330 km de voies navigables à grand gabarit • 27 000 ha de domaine concédé • 18 plateformes indus-trielles multimodales dont le Port de Lyon Edouard Herriot (PLEH) et 9 sites d’activités où sont implantés 230 clients industriels et logisticiens, représentant 4 500 emplois di-rects

Production 2012 15,46 TWh soit ¼ de l’hydroélectricité nationale Plus de 500 GWh en éolien et photovoltaïque

La Compagnie Nationale du Rhône s’est engagée volon-tairement en 2004 dans des plans ambitieux de Missions d’Intérêt Général, emblème de son modèle de développe-ment, solidaire et redistributif. Elle accompagne des projets durables de développement des territoires d’ordre culturel, économique, environne-mental ou sportif dans le cadre d’une approche concertée du fleuve et de son domaine concédé.

Au titre du volet « ancrage local », la Compagnie contribue à la mise en valeur et à la découverte culturelle, patrimo-niale et naturelle du fleuve et de ses trésors, aux côtés des acteurs locaux.

En août 2007, alors que la CNR était maître d’ouvrage dans la construction de l’appontement du quai de la Gabelle à Arles, des fouilles archéologiques menées au même mo-ment en collaboration avec le département de Recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm) et l’association archéologique sous-marine (2ASM) ont abou-ti à la découverte de plus de 250 amphores, du flotteur d’un radeau de l’époque gallo-romaine et enfin de l’épave du chaland Arles-Rhône 3 en rive droite du Rhône. Il a ra-pidement été décidé de restaurer ce chaland et d’agrandir le musée départemental Arles antique pour l’accueillir. La CNR a naturellement souhaité s’associer à ce projet qui met en lumière la «Petite Rome des Gaules », réputée dès l’Antiquité pour son commerce de longue distance.

Sollicitée par le Conseil général des Bouches-du-Rhône pour le financement de l’opération de levage et de valo-risation du chaland gallo-romain, la Compagnie a apporté une contribution de 2,5 M€ qui a permis :

• la remise au jour du chaland gallo-romain, ainsi que sa fouille subaquatique et l’inventaire photogrammétrique qui en a découlé ;• son transport vers un atelier de conservation et sa res-tauration ;• son rapatriement, soclage et installation dans l’aile nou-vellement créée du Musée Départemental Arles Antique, dédiée aux échanges fluviomaritimes au temps de l’Anti-quité romaine ;• sa mise en valeur au plan scénographique et la présenta-tion d’une nouvelle muséographie.

Au-delà de l’appui financier, la CNR a également apporté à ce projet ses compétences techniques en matière de travaux fluviaux et sa connaissance approfondie du Rhô-ne. C’est une opération d’envergure, liée directement au fleuve considéré ici non seulement comme espace de fouille et d’innovation mais aussi comme témoin incon-tournable de l’Histoire.

Ce partenariat illustre l’action de la CNR qui contribue à la valorisation culturelle de toute une région et accom-pagne Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture.

Contacts presse :Anne MERY, directeur de la CommunicationTél. 04 72 00 68 96 / [email protected]

Marie-Cécile GRISARD, responsable des Relations Presse - 04 72 00 69 48 / [email protected]

En 2007, la Compagnie Nationale du Rhône menait des travaux pour construire l’appontement du quai de la Gabelle à Arles. Parallèlement, des fouilles archéologiques poussées aboutissaient à la découverte de nombreux trésors enfouis dans le Rhône. Parmi eux, l’épave d’une trentaine de mètres du chaland Arles-Rhône 3.

La CNR, partenaire incontournable des collectivités territoriales de la vallée du Rhône, a décidé de contribuer à la valorisation de ce vestige, classé Trésor National : apport financier et apport de ses compétences techniques, de sa connaissance du fleuve pour l’extraction du chaland, sa restauration et l’installation dans le nouvel espace du Musée Départemental Arles Antique dédié aux activités fluviomaritimes.

À travers ce mécénat, la Compagnie témoigne de son attachement à préserver et valoriser le patrimoine rhodanien. Il trouve entièrement sa place dans le volet « ancrage local » de nos Missions d’Intérêt Général, démarche volontaire engagée dès 2004 pour soutenir des projets durables de développement des territoires aux côtés des collectivités et des riverains. Emblèmes de notre modèle de développement, solidaire et redistributif, les Missions d’Intérêt Général s’inscrivent dans la démarche de Responsabilité Sociétale des Entreprises de la Compagnie vis-à-vis des territoires où elle exerce son activité.

elisabeth Ayrault Présidente du directoire

Présidente directrice générale

Compagnie Nationale du Rhône

L

La cnR : mécène de la restauration du chaland gallo-romain et partenaire du Musée départemental Arles Antique

Page 50: Dossier de presse du musée départemental Arles antique

96 - Dossier de presse MDAA Dossier de presse MDAA - 97

La culture joue un rôle fondamental dans la constitution d’une société du vivre ensemble et de la connaissance. C’est pourquoi la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur sou-tient la culture, vecteur d’échange et de partage entre les citoyens de toutes générations et de toutes origines, et travaille au développement culturel de son territoire. En la matière, l’engagement de la collectivité se fait en articula-tion avec les communes, les intercommunalités, les dépar-tements et l’Etat. En contribuant à la richesse culturelle de Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Région favorise également son développement économique et touristique.

• AINSI, CoNCeRNANT LeS mUSéeS, LA RéGIoN SoUTIeNT :

- la restauration ou la réhabilitation ainsi que l’exten-sion ou la construction des musées labellisés Musées de France pour un montant moyen de 1,5 M€ par an.

C’est dans ce cadre que la Région a soutenu l’extension du musée départemental Arles antique à hauteur de 501 672 €.La construction de l’extension du Musée pour l’accueil du chaland antique a été assurée par l’Atelier de maîtrise d’œuvre du Conseil général des Bouches-du-Rhône avec pour objectif une intégration optimale dans l’architecture d’ensemble conçue à l’origine par l’architecte Henri Ciria-ni. Cette nouvelle aile de 900 m² se développe en prolon-gement des espaces d’exposition existants. Elle privilégie une muséographie innovante dont le chaland restauré est l’élément central et ouvre une nouvelle thématique fondée sur Arles comme port antique, et plus largement sur la navigation et le commerce fluvio-maritime dans la Provence antique.

La Région est partenaire de l’Etat pour la construction du MUCEM qu’elle a financée à hauteur de 19,35 M€.

- l’enrichissement des collections de ces mêmes musées par le financement du Fonds Régional d’Acquisition des Musées pour un montant moyen de 260 000 € par an.

- les projets de médiatisation à échelle régionale ou inter-départementale : expositions d’intérêt régional, numéri-sation des collections pour leur diffusion par internet.

• dANS Le domAINe de LA CoNSeRvATIoN de L’eN-SemBLe deS PATRImoINeS, la Région est membre fon-dateur et co-financeur du CICRP (Centre interdisciplinaire de conservation et de restauration du patrimoine) implan-té à Marseille à la Belle de Mai. Ce groupement d’intérêt public culturel (qui rassemble également l’Etat, le dépar-tement des Bouches-du-Rhône et la Ville de Marseille) a pour mission de mettre à la disposition des collectivités et des restaurateurs :- une expertise sur toutes les questions relatives à la conservation préventive et la restauration des œuvres d’art. Cette expertise est assurée par des techniciens et des scientifiques mis à disposition du CICRP par l’Etat et la Ville de Marseille, elle est gratuite pour toutes les collecti-vités de la région.- un plateau technique regroupant des instruments d’ex-pertise scientifique de pointe avec les techniciens compé-tents à leur manipulation, des volumes adaptés aux très grands formats pour l’analyse et la restauration.

Cette structure comparable au laboratoire de recherche des Musées de France est unique en Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Contact presse : Valérie Miletto 06 86 53 56 [email protected]

La Région soutientle Musée départemental Arles antique

Page 51: Dossier de presse du musée départemental Arles antique

98 - Dossier de presse MDAA Dossier de presse MDAA - 99

espace presse / imagesLes documents de l’espace presse sont réservés aux journalistes et iconographes des médias qui en font la demande. Les documents, textes et images sont protégés par les droits d’auteur. Ils sont uniquement destinés à la presse, pour la promotion du musée dé-partemental Arles antique. Toute autre utilisation, notamment commerciale, est formellement exclue. Toute reproduction totale ou partielle de ces documents à usage collectif est stric-tement interdite sans autorisation expresse de leurs auteurs. Le musée départemental Arles antique ne peut être considéré comme responsable de l’inexac-titude des informations ni de l’utilisation qui en sera faite par les internautes. Ces visuels sont protégés par des droits réservés.

Foreign policy : Use of the images only in the French Press. Foreign medias should contact the Museum communication department before any uploading. Mail : [email protected]

D’autres visuels sont disponibles sur le site internet du musée : www.arles-antique.fr

Musée départemental Arles antique

Corinne falaschiResponsable service communicationtél : 04 90 13 31 51 [email protected]

Vanessa FraquetWebmastertél : 04 13 31 51 [email protected]

Service presse du Conseil généraldes Bouches-du-RhôneEugénie Marcouxtél : 04 13 31 15 29Fax : 04 13 31 18 [email protected]

Arrivée de la première partie du chaland AR3 /©Remi Benali MDAA

Reconstruction du chaland romainAR3 au MDAA / ©Remi Benali MDAA

Ethel Bouquin Restauratrice / ©Remi Benali MDAA

Relevage du derniertroncon AR3 / ©Remi Benali MDAA

Levage du chaland romain AR3 / ©Remi Benali MDAA

Levage du chaland romain AR3 / R©Remi Benali MDAA

Levage dutroncon 7 AR3 / ©Remi Benali MDAA

lyophilisation Arc Nucleart / ©Remi Benali MDAA

Neptune dans l’aile fluvio-maritime / ©Remi Benali MDAA

Palette aluminium / ©Remi Benali MDAA

Le musée la nuit / ©Remi Benali MDAA

Le musée / C. Rombi

Vue aérienne du musée / ©Remi Benali MDAA

Neptune dans l’aile fluvio-maritime / M. Lacanaud

Le chaland dans le musée / ©Remi Benali MDAA

conseil général des bouches-du-Rhônedirection de la culture

Musée départemental Arles antique

SEctEUR AccUEILResponsable du secteur

Zohra SAYAH

Pôle accueil/billetterieMarie-Hélène BENSON

Mireille FINIELSBrigitte GIMONETPatrice GISONTI

Philippe KERT(50%)Joël MALLET

Joëlle OTALORAStéphanie PITON

Richard PUNZANONoëlle TELLE

Julien TRANIERAnne-Laure VERDIER

Pôle réservations/accueil téléphoniqueAnnie FACCHIN

Françoise JOMAIN

Régie Auditorium / huissierPhilippe KERT (50%)

SEctEUR MédIAtIOnResponsable du secteur

Marie VACHIN

MédiatricesElise BONNEFILLEChantal CLASERT

Geneviève VERGOS-ROZAN

SEctEUR AdMInIStRAtIFAudrey VANHOORDE

Carine CAUDRONEdith BEYNET

Khadija DERNAOUISandrine FERRAND

ESPAcES VERtSFabien BABASSUT

SEctEUR cOnSERVAtIOnValérie CLENAs Aurélie COSTE

Jessy RUIZ Soizic TOUSSAINT

SEctEUR REStAURAtIOnResponsable du secteur

Patrick BLANCAdjointe au responsable

Marie Laure COURBOULÈS

Aurélie MARTIN – Michel MARQUEAli ALIAOUI

Gilles GHIRINGHELLIPatricia JOUQUET

Hafed RAFAI

SEctEUR tEcHnIqUEVincent CASTELLOGuy PALENZUELLA

SEctEUR ARcHéOLOGIEMarie-Pierre ROTHÉ fouilles terrestres/documentation

Alain GENOT fouilles terrestresDavid DJAOUI fouilles sous marines/

subaquatiques Sabrina MARLIER responsable de

l'opération Arles Rhône 3

bIbLIOtHèqUELorène LINARES-HENRY

SEcRétARIAt GénéRALSecrétaire générale

Marion CASTIGLI

déPARtEMEnt dES PUbLIcSChef de Département

Fabrice DENISE

déPARtEMEnt dES cOLLEctIOnSChef de Département/Adjoint au Directeur

Alain CHARRON

cOMMUnIcAtIOnCorinne FALASCHI

Anne-Céline BOLARDVanessa FRAQUET

Secrétariat de directionGinette JOMAIN

dIREctIOnClaude SINTÈS

Organigramme

Page 52: Dossier de presse du musée départemental Arles antique

100 - Dossier de presse MDAA Dossier de presse MDAA - 101

La politique culturelle du conseil général des bouches-du-Rhône

Ses deux objectifs prioritaires portent sur :• la détermination à élargir et à diversifier les publics signi-fiant une forte volonté de démocratiser l’accès à la culture sur tout le territoire et dans tous les milieux sociaux, no-tamment en initiant des mesures incitatives à l’égard des publics prioritaires mais aussi en insérant la culture dans une réflexion visant à un aménagement du territoire équi-libré.• la défense et la promotion d’une grande exigence de qualité et de professionnalisation dans les actions soute-nues ou conduites ainsi ouvertes à tous, seule garante no-tamment d’une contribution réelle de l’action culturelle à l’intégration sociale et au renforcement de la démocratie. Cette exigence de qualité doit se traduire dans les relations que le Conseil général a avec les acteurs culturels et dans les actions qu’il décide de soutenir et d’organiser.

Des moyens en conséquenceLes établissements culturels départementaux (Archives et bibliothèque départementales Gaston Defferre, Museon Arlaten, Musée départemental Arles antique et Galerie d’art du Conseil général) sont positionnés en tête de ré-seau dans une dynamique d’aménagement du territoire, d’exigence qualitative et de préservation du patrimoine. Les domaines départementaux tels que le Château d’Avi-gnon aux Saintes-Maries-de-la-Mer, le Domaine de l’Étang des Aulnes qui accueille une résidence d’artistes et bientôt d’autres espaces remarquables, propriétés du Conseil gé-néral, s’inscrivent dans cette dynamique.Partenaire de nombreux acteurs culturels du département, artistes professionnels, lieux permanents de création et de diffusion artistiques, le Conseil général tend à consolider ces liens sous la forme de conventions triennales de parte-nariat. Ces conventions baptisées “Culture 13” s’adressent aux associations d’artistes et compagnies, aux opérateurs culturels, aux producteurs, diffuseurs et médiateurs.

Le Conseil général met en place des dispositifs depuis plu-sieurs années.

Saison 13, les tournées des Chants de Noël, l’opération Collège au cinéma, les tournées « Littératures du monde », « Bibliothèques en herbe », « Cinéma documentaire », « Musiques », les conférences « Echanges et diffusions des savoirs » ont été complétées par d’autres initiatives : un iti-néraire « Arts plastiques » départemental, des “Tournées découvertes 13”, l’élaboration d’un schéma départemen-tal d’enseignement artistique, la création et la diffusion artistiques au collège etc.

Le Conseil général a également mis en œuvre des parte-nariats privilégiés pour des opérations culturelles exem-plaires, telles que le Festival international d’Art lyrique d’Aix-en-Provence, le Festival international de piano de la Roque d’Anthéron, la Fiesta des Suds, les Rencontres d’Arles. L’ensemble de ces partenariats s’accompagne d’une véritable démarche de concertation avec l’ensemble des acteurs du monde culturel notamment au travers des Assises de la culture organisées régulièrement à l’Hôtel du Département. Dans ce cadre, le Conseil général a créé un groupe de travail pour réfléchir à des mesures concrètes d’accompagnement pour les artistes dans la précarité, bé-néficiaires du RSA.

En 2012, le Conseil général consacre à sa politique cultu-relle un budget de près de 30 M€, auquel il ajoute une ligne spécifique destinée à financer les projets liés à Marseille Capitale Européenne de la Culture 2013.

Marseille-Provence 2013 : les clés d’une réussite collectiveLes enjeux de l’événement “Marseille Provence 2013- Capitale Européenne de la Culture” (MP 2013) croisant ces priorités et venant conforter la politique départementale, le Conseil général s’est fortement engagé dans le soutien de la candidature de l’aire marseillaise. Au total la collecti-vité investit près de 83 millions d’euros pour la réussite de ce rendez-vous.

Véritable acteur dans le domaine culturel, le Conseil général des Bouches-du-Rhône développe des interventions fondées sur des valeurs d’humanisme et d’universalité qui contribuent à favoriser une politique culturelle répondant à des exigences d’aménagement du territoire, de cohésion sociale et de développement.

Au-delà de son engagement financier, le Conseil géné-ral, s’investit pleinement dans ce projet transversal. Quoi de plus logique pour un des opérateurs incontournables de la culture dans les Bouches-du-Rhône ? En prenant la mesure des effets d’un formidable challenge, l’institution accompagne lucidement un légitime élan de créativité et d’audace, en associant toujours rigueur et efficacité car nul n’ignore que la crise économique et sociale, conjuguée au désengagement de l’Etat, ne sera pas sans conséquence sur la scène culturelle. Au Conseil général, tout est mis en œuvre, dés aujourd’hui pour que cette réussite collective soit partagée par le plus grand nombre, pour le plus grand nombre.

Des investissements conséquents et des projets d’en-verguresLa collectivité est un financeur de premier plan pour le fonctionnement de l’association (12,5 M€) mais égale-ment un partenaire essentiel de projets d’équipements qui structurent “Marseille Provence 2013 - Capitale Euro-péenne de la Culture” notamment :• le MUCEM, musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée : 19,35 M€,• le Museon Arlaten, musée ethnographique départemen-tal, dont le Conseil général a engagé la rénovation dans le cadre d’un projet de niveau européen, pour un montant global estimé de 30 M€,• le Camp des Milles à Aix-en-Provence : 2,9 M€ • d’importants monuments arlésiens tels que le Théâtre Antique ou l’Amphithéâtre, dans le cadre de la participa-tion du Conseil général au Plan Patrimoine Antique. Cette aide est financée par une autorisation de programme de 6,896 M€ qui permettra également le financement des travaux portant sur la stabilisation de l’église Saint Victor par des confortements (piliers, fondations) et des contre-butements supplémentaires dans la crypte et dans l’église haute et d’un montant s’élevant à 418 060€.

Un effort supplémentaireLe Conseil général des Bouches-du-Rhône, conscient de l’enjeu majeur que représente le projet de Marseille Pro-vence 2013 Capitale Européenne de la Culture (MP2013) pour faire du territoire Marseille-Provence une véritable métropole euro-méditerranéenne est déterminé à tout mettre en œuvre pour contribuer à son succès.Il a ainsi décidé de dégager une enveloppe supplémentaire de 11 M€ d’investissement en faveur d’équipements indis-pensables à la réussite du projet.

A marseille5 M€ en faveur d’équipements structurants parmi lesquels :• la participation à une première tranche du schéma direc-teur de la Friche de la Belle de Mai,• la rénovation du Musée des Beaux Arts au Palais Long-champ, l’aménagement de l’espace du J1• la restauration et l’aménagement du projet BorélyCes lieux emblématiques marseillais permettront de pré-senter, à un large public, les manifestations d’envergure imaginées par l’équipe de MP 2013 comme des grandes expositions d’art moderne ou contemporain. Le J1, au-de-là des expositions et spectacles qu’il accueillera est desti-né à être un lieu d’information, de rencontre, de convivia-lité, l’un “des cœurs” de l’année capitale.

A Arles6 M€ en faveur de l’extension du Musée départemental Arles antique (MDAA). En effet, les fouilles conduites dans le Rhône depuis maintenant une vingtaine d’années par l’État (DRASSM, Département des recherches archéolo-giques subaquatiques et sous-marines) en association avec le Conseil général des Bouches-du-Rhône ont permis de découvrir un matériel archéologique tout à fait extraordi-naire, ayant donné lieu à une médiation hors norme et à un engouement public de premier ordre. Mais le fleuve recèle encore beaucoup de trésors dont un chaland romain de 30 mètres de long datant du 1er siècle de notre ère, récemment sorti du fleuve et en cours d’installation.L’extension du MDAA permettra donc de sauvegarder et de présenter cette collection de manière cohérente et per-manente. En effet, la création, au sein du musée, de cette nouvelle aile dédiée à l’activité fluviomaritime illustre le rôle qu’Arles et la basse vallée du Rhône ont joué dans les échanges euro-méditerranéens dans l’Antiquité.Compte tenu de l’attractivité du musée auprès de visiteurs toujours plus nombreux et de la thématique que cette extension permet de valoriser, ce projet est particulière-ment pertinent dans le cadre de MP2013.Le coût global de l’opération - levage et restauration de la barge, extension du Musée, adaptation muséographique - représente un montant estimé à plus de 8 M€, hors fonc-tionnement supplémentaire induit.Le Conseil général assure la maîtrise d’ouvrage de l’exten-sion du musée (6 M€) et participe à la mise en œuvre du projet global en lien avec les organismes publics et pri-vés concernés par le levage et la restauration de la barge (DRASSM, DRAC, Compagnie Nationale du Rhône, Région PACA…) avec pour objectif l’ouverture de cette extension en 2013.

Page 53: Dossier de presse du musée départemental Arles antique

102 - Dossier de presse MDAA Dossier de presse MDAA - 103

Infos pratiques

HoRAIReSTous les jours de 10h à 18h, sauf le mardi Fermeture : 1er janvier, 1er mai, 1er novembre et 25 décembre

TARIfSEntrée plein tarif : 8 €Entrée tarif réduit : 5 €Visite guidée : 2 € (30 places avec casque audio)Tous les dimanches à 11h (visite thématique) et 15h (visite générale)Tous les jours à 15h (visite générale), sauf le mardi, pendant les vacances scolaires (A, B, C)

Visites thématiques : tous les dimanches à 11h.2 € en plus du billet d’entrée.

Réservation obligatoire pour tous les groupes (à partir de 10 personnes) Tél. 04 13 31 51 48

GRATUITé Chaque premier dimanche du moisMoins de 18 ansDemandeur d’emploi, bénéficiaire du RSA, carte d’invalidité, ICOM, étudiant, Pass éducation, Presse, Ministère de la Culture, conférenciers MH, membres de l’Association des « Amis du Vieil Arles »

ABoNNemeNT ANNUeL 15 € (tarif unique)Accès illimité au musée + expositions temporairesAccès gratuit aux visites guidéesValidité 1 an à date d’émission

veNIR AU mUSéeNavia A, la navette gratuite du centre ville (arrêts : gare sncf, amphithéâtre, musée Réattu, quais du Rhône, mdaa).Tous les jours, sauf dimanches et jours fériés. Passage toutes les 30 minutes devant le musée.www.tout-envia.comTaco & Co service arlésien de vélo taxi06 50 29 60 00/ www.tacoandco.fr

HORTUS (jardin d’inspiration romaine)Le jardin (accessible indépendamment du musée) est gratuit pour tous les publicsIl est ouvert tous les jours SAUF LE MARDI Fermeture : 1er janvier, 1er mai, 1er novembre et 25 décembre.De 10h à 19h du 1er avril au 30 septembreDe 10h à 17h30 du 1er octobre au 31 marsPrêt d’un « Kit à jouer » à l’accueil du musée sur remise d’une pièce d’identité (réservé aux individuels).

PHOTOGRAPHIES ET VIDEOS AUTORISEES SANS PIED DANS LES COLLECTIONS PERMANENTESPour mieux assurer la sécurité du public cet établissement est placé

sous vidéosurveillance, conformément aux textes en vigueur.

Loi N° 95.73 du 21 janvier 1995 - Décret n° 96.929 du 17 octobre 1996

Musée départemental Arles antiquePresqu’île du Cirque-Romain, BP 205, 13635 Arles [email protected] : 04 13 31 51 03Le musée est sur

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104 - Dossier de presse MDAA Dossier de presse MDAA - 105

Crédits photos : Rémi Bénali -Studio Atlantis : couverture + pages : 1, 4, 11, 12, 13, 16 (panoramique), 18, 1920, 21, 27, 28, 29, 30, 31, 34, 36, 42, 43, 45, 50, 52,Michel Lacanaud : pages 2 ,3, 6, 14, 16, 22, 23, 32, 33, 44, 97 / Christian Rombi – CG13 : pages 5, 7, 8, 9,Jean -Luc Maby - Lionel Roux : p15 / Lionel Roux : p 25 / Service communication Arles Patrick Mercier p 47 / MDAA : p 43, 46, 47, 48, 49