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DEDALE Association des Amateurs de Planeurs Anciens 33, rue Pasteur 44410HERBIGNAC Tél/Fax 02 40 88 90 75 [email protected] http://www.dedale-planeur.org/ N°91 LETTRE D’INFORMATION Jean-Paul Robin a pris sa dernière ascendance le 5 janvier

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COMPTE RENDU DU CA Samedi 24 Novembre 2007

Étaient présents : Daniel LAMERAND

— Jean Michel GINESTET — Yves

SOUDIT (représentant également l’AS-

PAC) — Jean MARAT — Peter

URSCHELER — Denis AUGER —

Benoît AUGER — Jacques

BOULANGER — Didier PATAILLE —

Jean Claude JAHANT — Jean Claude

NEGLAIS – Christian MATHIEU –

Gérard SAINT DENIS – Gérard MARIE

(et son fils) – Joseph BOCCIARELLI –

Marc WEIBEL

Soit environ un cinquième des inscrits

à DEDALE.

0 — PréambuleAu jour du conseil d’administration,

soit ce 24 novembre 2007, l’association

DEDALE compte 91 membres. Pour

mémoire l’objectif fixé en début d’an-

née était de 85. Cela démontre l’intérêt

croissant pour les planeurs anciens et

pour notre association.

1 — Rassemblement deBRIOUDE en MAI 2008 — In-tervention de Jean MichelGINESTETLe rassemblement est organisé par

l’aéro-club de Brioude sur son aéro-

drome de Brioude (en Haute Loire -

43) : ce club, dans lequel on y pratique

l’avion et le planeur, nous y attend à

bras ouverts, n’hésitez donc pas à

venir, même pour un bref passage.

¬ La plate-forme de Brioude se situe à

environ 60 km au Sud de Clermont

Ferrand, dans la plaine de la Limagne,

entre le Forez et le Cézallier-Cantal :

l’accès routier y est très facile.

¬ La particularité du terrain de Brioude

est qu’il est situé sur un plateau un

peu “ porte-avion ” au Nord de l’ag-

glomération de Brioude, sans que cela

occasionne des effets dangereux de

rouleaux ou de rabattants sauf par fort

vent de Sud : l’altitude est de 450 m.

¬ Il comporte deux pistes en herbe,

côte à côte, une de 1000 x 80 m pour

les planeurs (située la plus près des in-

stallations), une de 850 x 40 m pour les

avions.

¬ La superficie du terrain est de 32

hectares, dont 27 sont la propriété du

club.

¬ Il n’y a pas de zone réglementée à

proximité immédiate.

¬ Les fréquences sont 123.05 et 123.50.

¬ Le remorquage s’effectuera avec un

MS 893 de 180 CV.

¬ Le club possède également 4 pla-

neurs et un deuxième avion.

¬ Les hangars (environ 1500 m²) per-

mettent de ranger 10 planeurs

DEDALE, les 4 planeurs club ainsi que

le remorqueur. Le club accepte de dé-

monter ses planeurs chaque soir pour

libérer de la place supplémentaire

pour nos planeurs. La météo clémente

permettra sûrement d’éviter ces nom-

breuses manipulations !

¬ Le club house comporte une grande

salle, dans laquelle se tiendra l’AG

2008 de DEDALE, un coin détente ainsi

qu’une cuisine.

¬ Le camping, sur le terrain, est vaste,

desservi en eau et électricité, dis-

posant de sanitaires (3 WC et 3

douches).

¬ Le restaurant La Carlingue est situé

sur l’aérodrome, à quelques dizaines

de mètres des installations : les petits

déjeuners ainsi que les déjeuners sont

en cours de négociation.

¬ Des hôtels à proximité immédiate du

terrain, de nombreux gîtes dans la ré-

gion mais il faudra réserver tôt.

¬ Toutes les informations utiles sur le

club sont disponibles sur son site In-

ternet [email protected]. L’adresse

du terrain est Plateau de Chaumaget

43100 BRIOUDE.

Le téléphone 04 71 50 13 53.

EDITORIAL

2007 est derrière nous avec encore une

fois de multiples occasions de nous ren-

contrer lors de nos rassemblements natio-

naux ou internationaux avec de plus en

plus de machines en « super »état de vol.

91 c’est le nombre de Dédaliens à fin dé-

cembre. Ce résultat est la preuve que notre

association est de plus en plus reconnue et

à son utilité pour ces adhérents.

Les heures de vol 2007 ? je vais dire que

j’attends encore les retardataires … donc

à vos stylos, à vos courriels … mais cela

devient urgent

2007 : notre dernière rencontre au Congrès

Historique du vol à voile où nous avons

confirmé que le rassemblement national

de Dédale se déroulera à Brioude du 26

avril au 4 mai. Encore merci à Jean Michel

Ginestet qui a orchestré cette organisation.

2008 : cette année commence mal : Jean

Paul Robin nous a quitté. Dédalien depuis

l’origine, vélivole confirmé, j’avais eu le

plaisir de faire un vol avec Bernadette sa

compagne lors de notre dernier rassem-

blement du 1er mai 2007 à Montluçon-Gué-

ret. Nous lui rendons hommage dans cette

LI. Nous perdons un ami, un passionné, un

spécialiste. Je présente à Bernadette, à sa

famille et à ses proches toutes nos sincères

condoléances.

Merci encore à Peter, à Denis et à tous ceux

qui envoient des articles sans qui une fois

encore cette LI ne serait pas parue et RDV

à Brioude.

Nb : cette LI sera consultable sur notre site

internet http://dedale-planeur.org

2

Didier Hosatte nous signale un très bon livre édité fin 2007,qui relate les aventures des pionniers du vol à voile lors dupremier stage montagne à Llagogne dans les années 50.A commander sur amazon.frPrix : 20,90 € livraison gratuite

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Compte tenu de deux ponts “ en suiv-

ant ” (1er et 8 mai), il se tiendra du 26

avril au 4 mai 2008, avec un temps fort

pour le pont du 1er mai : donc, les pre-

mières arrivées le samedi 26 avril, les

départs le dimanche 4 mai.

L’AG de DEDALE se tiendra le

jeudi 1er mai matin.

Le 1er mai au soir, ce sera la

soirée de dégustation des spé-

cialités régionales apportées

par les pilotes.Comme pour les années précédentes,

il faudra prévoir une projection de

photos avec vidéo-projecteur (Peter).

De même, il y aura prise en charge

d’une partie des frais de transport pour

ceux qui amènent un planeur.

2 — Heures de vol 2007Les heures de vol 2007 sont à envoyer

à DEDALE d’ici le 31 décembre 2007.

3 — Autres rassemblements

2008- Avec le calendrier de 2008, le 1er mai

tombe aussi sur l'ASCENSION. En

conséquence le rassemblement

Franco Suisse de Bellegarde devenu

presque habituel n'aura pas lieu

cette année.

- L’APARAT en liaison avec

DEDALE organise, cette année

encore, un stage sur le Causse

Méjean, du 21 au 27 juin 2008.

- Vincenzo PEDRELLI organise un

rassemblement à PAVULLO, du 28

juin au 4 juillet 2008

- Le rassemblement international

des "Spatz" et "Fauconnets" se tien-

dra cette année à Birrfeld en Suisse.

- Le 36ème rassemblement interna-

tional du VGC se déroulera à WELS,

en Autriche, du 30 juillet au 10 août

2008 Il sera précédé du traditionnel

Rendez-Vous qui aura lieu à Gun-

delfingen en Allemagne.

- Concernant le déplacement des

planeurs français en CDNR (ou en

CNRA) à l’étranger, suite à une ques-

tion de Jean Claude JAHANT, Didier

FULCHIRON indique à Christian

RAVEL que l’EASA considèrerait

comme toujours en vigueur l’accord

de réciprocité de reconnaissance des

titres de navigabilité restreinte au sein

de l’Espace Economique Européen. Si

tel est le cas, il n’y a aucune démarche

à mener pour aller voler cet été en

Allemagne et en Autriche. Christian

RAVEL vérifiera et nous communi-

quera le résultat.

3

Image devinette :par Manouche

C'est quoi ce truc ?

... le premier qui don-

nera le réponse sur le

forum de Dédale aura

droit à mon sucre !...

http://www.dedale-planeur.org/phpBB2/index.php

Est-ce une niche ? Une ruche ? Une armure ?

Un barbecue ? Une cheminée ?....ou autre chose ?

Alors qui donnera sa langue au chien ?

Non !

l’Edelweiss

n’a pas de

moteur, le

bruit c’est les

ronflements

du pilote qui

fait la sieste

Haha! le Zident installe

un mini bar

dans son planeur ?

PETITES ANNONCES

A vendre un lot de deux bijaves +

un super javelot et une remorque

wasmer C'est vendu en lot, avec

leurs instruments et prêt à voler -

Situation V pour les deux biplaces

+ mono et remorque 2500 €

Ces machines sont en trés bon etat,

le club se dirige vers le plastique.

Tél : Jean-Paul Montignac président

du club d’Angoulème 06 81 90 23 65

ou email : [email protected]

Christian Ravel vend son Air 102

Email : [email protected]

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Un ami nous a quitté....

Jean-Paul ROBIN nous a quitté

brusquement le 5 janvier 2008 ter-

rassé par une crise cardiaque à l'âge

de 61 ans à son domicile d'Espinasse

dans les bras de sa compagne

Bernadette.

C'était un dédalien de la première

heure. Tous se souviendront de son

splendide Castel 25s F-CRML n° 115

qu'il avait restauré aux couleurs de

l'armée et avec lequel il faisait voler

inlassablement tous ceux qui en

avaient envie au cours de nos rassem-

blement et balades.

Sur les terrains, beaucoup se souvien-

dront aussi de sa caisse à outils bien

garnie qui était en permanence dans

le coffre de sa voiture et avec laquelle

il a pu les dépanner avec efficacité.

En 2007, nous l'avons encore vu le 1er

mai au RNPA de Montluçon-Gueret.

Puis en septembre il était venu à

Mauborget pour assister avec

Bernadette aux décollages avec

sandow chez nos amis et voisins de

l'OSV en Suisse et ou il paraissait en-

core en pleine forme.

Claude Visse, en tant que "presque

voisin" de Jean-Paul est probablement

le dédalien qui connaissait le mieux

les activités de ce dernier. Il nous a

transmis ses souvenirs dans le texte

qui suit :

Jean-Paul Robin s'était très tôt in-

téressé aux choses de l'air... Déjà,

étant enfant, n'avait-il pas balancé, du

haut des étages de l'immeuble qu'il

habitait, un "Nounours" suspendu à la

toile d'un vieux parapluie?...

Après un début de carrière à l'armée

(au cours de laquelle il avait notam-

ment fait partie du fameux team para-

chutiste "Phénix") il habita à Gap où il

complétait sa retraite en travaillant

aux P et T dans les services de distri-

bution du courrier.

Pilote de vol à voile confirmé, à cette

époque, il volait surtout sur le terrain

d'Aspres-sur-Buech, tout en participant

à la maintenance du matériel du club

local, effectuant en particulier les ré-

parations, avec une compétence

unanimement reconnue. Il remit en

état de vol un certain nombre de ma-

chines, dont le Castel-25 S / F-CRML du

Patrimoine Aéronautique que lui avait

confié le président Pierre Prinet... et

avec lequel il participa au Rassemble-

ment International de Bourges en 1988

(ayant pu obtenir de l'armée l'autori-

sation de le peindre aux couleurs de la

Section Militaire de Salon-de-

Provence). C'est aussi à cette époque

qu'il remit en état la Fauvel AV-36 de

Pierre Prinet, que le souffle d'un hélico

manœuvrant au parking avait re-

tournée comme une crêpe, lors d'un

meeting...

Déjà, il avait rejoint le mouvement

DEDALE dès l'AG du 3 mai 1986 et, à

partir de là, devint un fidèle de nos

Rassemblements Planeurs Anciens,

tant en France qu'à l'étranger. En mai

1987, il était au Blanc pour le Rassem-

blement National et en juillet il faisait

le déplacement en voiture jusqu'à

Aalen-Elchingen, en Allemagne, pour

assister comme visiteur au 15e Rallye

International.

En 1988 il proposa, à partir d'Aspres,

une rencontre amicale, plus spéciale-

ment destinée aux planeurs de type

Ailes-Volantes (grandeur et modèles

réduits, car il était aussi un modéliste

de grand talent et avait construit beau-

coup de modèles, dont certains assez

originaux). Mais le mauvais temps et

une faible participation ne récompen-

sèrent pas cette initiative...ce qui ne le

découragea cependant pas, car ce fut

encore à cet endroit qu'eut lieu en mai

1989 le 5eme Rassemblement National

de planeurs anciens (et qui réunit cette

fois un certain nombre d'appareils

divers). À signaler au passage que lors

de l'AG, l'idée avait été émise de créer,

en vue des travaux à effectuer sur les

planeurs, un groupement d'achat et

J.P.Robin s'était proposé pour en pren-

dre la responsabilité.

En juillet 1991, il participa, toujours

avec le C-25 S, aux Rallyes Interna-

tionaux de Schaffhausen et de Herren-

berg (Allemagne)...se faisant

notamment quelques frayeurs lors

d'un certain départ en remorqué der-

rière un "Chipmunk", avec largage pré-

maturé au ras des sapins qui

bordaient la piste!...

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Toujours à l'affût de choses originales,

il chercha de la documentation sur le

planeur biplan Sablier "Grand Sport"

(type Chanute), avec l'intention d'en

construire un...mais orienta ensuite

son choix sur un biplan cellulaire Max

William "Jeunesse" (de type Chanute

lui aussi), qu'il construisit et dont les

"heures de vol" furent cependant, par

la suite, prises en compte dans l'activ-

ité de DEDALE de 1991, avec...2 min-

utes et 27 secondes, en 24 glissades!...

dont une d'ailleurs lui provoqua

quelques soucis sérieux (un bras

cassé) car, un certain jour, après avoir

fait voler quelques jeunes sous la

pente des Apôtres (avec le planeur

centré-avant, vu leur faible poids), il

partit à son tour...mais en oubliant de

reculer le point d'attache de son har-

nais!

Il commença aussi la construction

d'un planeur-école à fuselage-poutre

de type "Sablier-14", dont il présenta la

partie arrière en tubes d'acier soudés,

lors d'un Congrès Historique de la

FFVV...car c'était aussi un assidu de

cette manifestation annuelle. En effet,

en plus de pratiquer le vol à voile, il

s'intéressait beaucoup à l'histoire de

notre sport et possédait une bonne

documentation, tant technique que

historique...et c'est en connaisseur

averti qu'il avait pu amener quelques

éléments de réponse lorsqu'en 1988

l'ami J.C.Néglais nous avait intrigué

avec quelques images inédites, ex-

traites d'un film court-métrage de

35mm (en très mauvais état d'ailleurs)

dont lui avait fait cadeau un de ses col-

lègues, qui l'avait trouvé vers Brienne-

le-Château, dans les environs d'une

ancienne base U.S.

En 1992, il fait voler le "Super-Javelot"

F-CCKQ remis en état par ses soins,

mais c'est son C-25 S qu'il aligne au

départ de la 1e Balade de planeurs an-

ciens, initiée par Jean-Michel Ginestet

au départ d'Angers.

En 1993, ayant accepté d'organiser la

2e Balade de planeurs anciens à partir

d'Aspres, il fut quelque peu dépassé

par la tâche...Pas suffisamment sec-

ondé et à cause d'un manque d'organ-

isation, cette manifestation n'obtint

pas le succès escompté, les partici-

pants se trouvant quelquefois égayés

dans la nature ou obligés de se re-

grouper chaque soir au point de dé-

part... Cependant, parmi les planeurs

présents on put y admirer une nou-

velle "bête", le Castel-311 P / F-CAYM,

récemment restauré par ses soins (et

qui eut besoin de surcroît d'une petite

attention supplémentaire, suite à une

mauvaise vache).

Suite à des mutations d'activités sur

l'aérodrome d'Aspres, J.P.Robin quitta

ce site et en 1995, installa ses deux pla-

neurs sur la vélisurface de La Motte-

du-Caire, où il s'activa parallèlement à

l'entretien des planeurs (pour le club

et pour des particuliers). C'est encore

sur ce site qu'il invita, à plusieurs

reprises, ceux qui étaient intéressés, à

venir faire un stage d'une semaine

pour s'initier aux joies subtiles du dé-

collage au treuil...

Entre 1999 et 2001, Il fut aussi présent

à Bellegarde aux 3 premières Rencon-

tres franco-suisses de planeurs an-

ciens avec son C-25 S qui procura

beaucoup de plaisir à ses nombreux

passagers, heureux de voler "le coude

à l'air" !...

Après le tragique accident de Jean-

Pierre Gilly au dessus de La Motte-du-

Caire, Robin ne s'entendit plus suff-

isamment bien avec le club local et

préféra s'établir ailleurs...Il acheta une

maison à Espinasse, dans laquelle des

travaux de rénovation lui prirent beau-

coup de temps. Cette maison possé-

dant un garage suffisamment grand, il

envisagea de le transformer en atelier

pour travailler à la remise en état d'un

ULM à ailes en tandem dont il avait fait

l'acquisition à Montélimar en novem-

bre 2000... ce qui ne l'empêchait pas

d'aller voler de temps en temps sur le

petit terrain de Seynes-les-Alpes.

Mais, ces derniers mois, d'assez

sérieux problèmes de santé lui

gâchèrent l'existence...Tout dernière-

ment (le 11 décembre 07, il me rendait

encore visite chez moi à Tallard, sortant

de l'hôpital pour une série d'examens,

sans que les toubibs aient pu déter-

miner les causes exactes de ses prob-

lèmes). Aussi, l'annonce de son décès

brutal nous a surpris et fait beaucoup

de peine...il avait encore tellement de

projets en tête...Et toutes ces histoires

qu'il savait si bien raconter...même si

elles n'étaient pas toutes entièrement

vraies!...

"Ah!...Jean-Paul, tu vas nous man-

quer!..."

Il n'y a rien d'exhaustif dans ce petit

topo...(ma mémoire n'étant pas celle

d'un éléphant!). Il y a certainement

des périodes de sa vie qui m'ont

échappé. J'ai recherché dans mes

archives et dans mes souvenirs per-

sonnels, les événements les plus mar-

quants que nous avons partagés avec

lui, ou qu'il a vécus de son côté.

Claude Visse

5

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6

à Jean PaulC'est avec infiniment de tristesse que

j'ai appris par un coup de téléphone de

Claude le décés subit de Jean Paul

Robin. Je l'avais retrouvé avec plaisir à

Mauborget cet automne et ma foi, s'il

m'avait conté quelques ennuis de

santé il paraissait avoir retrouvé la

forme et avait des projets à la pelle.

Nouveau dédalien, j'avais fait sa con-

naissance au rassemblement du Blanc

en 87 et nous avions sympathisé au-

tour de l'intérêt commun pour la

menuiserie aéro. Il était reparti avec la

bagnole remplie de nervures d'ASK 13

récupérées chez Rangeon à Centrair ;

c'est qu'il avait plusieurs de ces pla-

neurs à réparer chez Chantou à Vinon

où il travaillait alors, dont celui avec

lequel j'avais appris à piloter à

Malzéville. Sans que j'ai mémorisé où

il vivait, nous nous sommes retrouvés

par hasard aux vacances suivantes

que nous avons passées à Gap. Avec

Colette son épouse, Il nous a fait dé-

couvrir la région, et à moi la pente des

Apôtres à Aspres en Bijave. C'est là

aussi que j'ai fait la connaissance de

Jacques Ménéï qui était alors le chef

pilote. Il m'a aussi emmené chez

Weiss, chez Félicien Noin, chez Claude

et Paule Visse… la totale ! Nous y

sommes revenus et comme la météo

n'était pas toujours géniale, je lui don-

nais ces jours là un coup de main sur

le 25 S qu'il retapait alors sous un

hangar à Aspres. En 88 à Angers puis à

Bourges, j'ai pu lui faire essayer mon

901. Ah, cet orage à Bourges, moi à

califourchon sur la queue du Breguet

et Jean Paul et Marc à chaque bout

d'aile à le retenir dans la tourmente et

sous la douche dantesque ! Ensemble

nous avons fait notre lâcher AV 36 sur

les Apôtres grâce à Jean Michel

Ginestet qui y avait amené celle de

l'ASPAC. Il m'y a fait découvrir le 25 S

et même faire à son bord la première

étape de la ballade organisée là. As-

pres Gap par Bures, beau souvenir !

Ce 25 S nous en avons refait à Pont

Saint Vincent où il était venu pour un

rassemblement annuel, à Herrenberg

au "Rendez vous" où effectivement le

Chipmunk chauffait et obligeait parfois

à des largages improbables, mais

quelle bonne ambiance au camping

contre le petit bois de sapins, mais

quels vols nous avons fait sur la Forêt

Noire, croisant Firmin dans son Röhn-

lerche, puis à Schaffhausen au "Rally"

du VGC. Quand je dis nous, toute la

famille en a fait au moins un tour et

beaucoup d'autres aussi, c'est même

à son bord avec Jean Paul que Ben-

jamin a pris ses vraies premières

leçons de pilotage, c'était à Romilly, et

elles ont porté leurs fruits ! Il avait son

côté agaçant, on en a tous un, lui c'é-

tait son aplomb à raconter comme lui

étant arrivé personnellement toutes

les aventures réelles ou supposées

courant dans l'Armée de l'Air et à se

faire passer pour une sorte de "bar-

bouze dormant"… bien bavard. Ce tra-

vers "mytho" faisait partie intégrante

du personnage et on y a tous cru un

peu. Mais on peut être ainsi et excel-

lent pilote et il nous en faisait

régulièrement la démonstration sans

ostentation. Et puis nous avions tous

les deux un passé modéliste et un petit

faible pour les ailes volantes, chacun

comprenait le cheminement de la

réflexion de l'autre. Et un jour, le cou-

ple de nos amis s'est séparé, Jean Paul

a ensuite quitté Aspres puis La Motte

du Caire et pendant des années je n'ai

plus eu de nouvelles directes. Jusqu'à

ce samedi ensoleillé en Suisse.

Jusqu'à ce coup de fil terrible.

Va y avoir un grand vide dans la

pompe !Jean Claude Néglais

J'ai le regret de vous faire part du

décès de Jean-Paul ROBIN ce samedi

dernier d'une crise cardiaque à son

domicile d’Espinasse dans les bras de

Bernadette.

Jean-Paul sera incinéré à Manosque

Jeudi prochain, le 10 janvier. Une céré-

monie religieuse sera organisée à GAP

mercredi prochain à 14 h.

Merci de faire part de cette triste nou-

velle à tous les Dédaliens.

PA Ruffieux

Aou !, ca fait mal !

C'était mes premiers pas dans les pla-

neurs anciens, (stage VV à Aspres en

89) le C25S à Aspres puis les rassem-

blements, balades...tout ca grâce a lui,

il m'a prêté aussi AV36, C310P...

Je n'y serai pas, mais je vais penser a

lui toute la journéeDidier Sales

Ces dernières années ont été trèsdures ...après Yves Pollet, Henri Jam-bon, Pierre Plane, André Baradon,Jean Bioley, Guy Uriot, Bert Strijks,Jacques Ménéï,... Jean-Paul Robin lesrejoint ; ça me console de penser quepeut-être, tous cachés au ”coin d’uncumulus”, s’amusent de nous voir“batailler” dans la pompe pour pou-voir gratter quelques mètres...

Merci à eux pour les beaux souvenirsqu’ils nous ont laissés !

D. Auger

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7

Par un beau jour de février, alors que mon

âme de vélivole se prépare à sortir de son

hibernation pas très tranquille (Est-ce qu’il

y aura de l’onde ce we ? Ou de la pente ?

Juste un peu de pente ???), je scrute le ciel

comme à mon habitude (ou devrais-je dire

“ notre habitude ” ?) et que vois-je là sur

les crêtes ? UN CUMULUS ?!? Oui, un vrai,

pas un de ces rabougris, sorte d’avorton de

l’azur. Non, c’est un vrai cumulus ! Et si

mon regard se porte un peu plus loin, j’en

vois d’autres ! Chacun rivalisant d’imagi-

nation et de grandeur pour attirer “ son ”

vélivole ! Ce ne sont certes pas des pur-

sangs, des cumulus de

course, mais enfin, on ne va

pas faire le difficile pour les

premiers cumulus de la sai-

son. Et me voici en train de

spiraler, en train d’essayer de

centrer ce thermique. Il est

faible, à peine perceptible.

Pourtant, à force de per-

sévérance, d’ouvrage et de

cette once de chance qui se

doit d’être dans les bagages

de chaque vélivole, j’arrive

d’abord à réduire ma chute,

puis à grimper gentiment. Il

est franchement maigrichon,

mais enfin, il est ! Petit à petit, au fur et à

mesure que je quitte les turbulences des

basses couches et que le soleil réchauffe le

sol encore gelé, le thermique s’accentue

pour arriver à un “ fier ” 0,5 m/s. On se

contente de peu lorsque cela fait 4 mois

qu’on est cloué au sol. Comble du bon-

heur, une magnifique buse vient participer

à mon ballet aérien et nous formons alors

un magnifique duo, que personne ne re-

marque du sol. C’est un privilège que seul

la buse et moi avons que de profiter de

cette symbiose nature/homme/machine.....

POUM !

Comment ça POUM ? Quel est ce faux-

pas de danse ? Qui ose ainsi me déranger

pendant mes œuvres ? Mon genou me rap-

pelle bien vite à la réalité. Il n’a pas appré-

cié que je spirale à toute vitesse sur ma

chaise de bureau, trop près de celui-ci....

Florian Boeckle

(texte trouvé sur le site du CVVN ... club de

vol à voile de Neuchâtel)

Apprenez bien les paroles de cettechanson, car lors du prochain rassem-blement, à Brioude notre "Barde" vavous demander de la chanter ! ( vousêtes donc prévenus ) Marche historique des “BANNIARDS” 1934

Composée un soir de “Grande Tenue” de

la Confrérie Lampiste, sous la présidence

du Père Lampiste MARTIN, et en présence

de nombreuses bouteilles.

Allez, Banniards ... marchons au pas !

( Air : “Les Gars de la Marine” )

Refrain

C’est nous les As du vol à voile,

Partout où y a d'l’ascendance

Nous allons tâter les pentes.

Giclés sur nos pièges de toile,

Tour à tour nous montons,

Parfois “aux vaches” atterrissons.

En descendant de la carlingue,

Au Mont-Dore on va faire la bringue,

C’est nous les As du vol à voile,

Les petits, les grands, les gros

Voilà la bande des rigolos !

1) A la Banne d’0rdanche,

Au camp des moniteurs,

Il n’y a rien qui flanche

Chacun est plein d’ardeur.

Pour remonter la pente, nous mettons un

temps fou,

Et toute la descente,

S’résume à rien du tout.

Les plus belles performances,

Ne sont pas celles qu’on pense,

Et le record de l’heure

Se bat au bar du “Docteur” !

au refrain

2 ) Nous les durs, les Lorrains,

Les “Saint-Vincent-Pontins”

Sur nos AVIA 40, nous forçons le destin.

Du Puy Mary au Puy Gros,

De Laqueuille au...bistrot,

Nous sillonnons l’azur...quand le temps est

au beau.

Pompant sous les nuages,

Nous grimpons sous l’orage,

Amis des cumulus

Et mêm’ des stradivarius !

au refrain

3) Quand Mad’moiselle Sardou,

Rabote les cailloux

Et qu' le XI-A crashe dans le creux du

Puy Loup

Ses équipiers déçus,

Se disent ”c’est le Dahu

Cet animal terrible

Qui sur ’ment l’a mordue!

Mais un bon Marseillais

Ne s’en fera jamais,

Quand même il cassera

Tout ’une série d' XI-A .

au refrain.

Retransmise aux générations futures par

le Petit Frère Lampiste REY (A.P.V.V. 1933-

1939) à Bouchillou Président Fondateur du

Club Albatros Bergerac

Re-retransmise à Guy Uriot par Pierre

Labonne et à Claude Visse le 9 juin 1993

Albert MARTIN et Célestin REY (Cdt

responsable de la section militaire en 1934

et 1935)...

Dans l'article concernant la

renaissance du Castel 3010 immatriculé

CREJ j'ai écrit que cette machine était un

exemplaire hybride unique car dans la liste

des fabrications figurant dans le livre de

Christian Castello j'avais trouvé aucune

trace concernant la construction de pla-

neurs type Castel 3010.

Or j'ai découvert depuis que le GPPA pos-

sédait un autre Castel 3010 (N°1026 imma-

triculé CRMG) et qu'un 3ème Castel 3010

était à l'ASPAC de Paray le Monial (le

CRFQ) ... et il en existe certainement

d'autres

La bizarrerie vient du fait que sur les Castel

C301 S et sur les Castel C310 P les fuse-

lages et fixations d'aile sont identiques.

Donc les ailes sont interchangeables. A un

certain moment, il était même possible de

se procurer des paires d'ailes de Castel

310. Ainsi, le possesseur d'un planeur d'en-

traînement type Castel 301 pouvait le

transformer au moindre coût en planeur

dit "de performance".

... Il suffisait de le savoir !

Peter

Rêve de cumulus...

Marche historique des “BANNIARDS” 1934

RECTIFICATIF

Li 90

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8

Pour répondre à Laurent Passemard ausujet de l'article sur son "Javelot", parudans la dernière Lettre d'information deDEDALE, notre honorable "BARDE",(alias Claude Visse, qui est aussi unlecteur attentif et un archiviste méti-culeux) nous a transmis le texte suivantélaboré à partir des articles parus dansle "Dauphiné Libéré" et dans V.S.D. àl'époque de ce tragique événement.

Alain Prieur, cascadeur professionnel

de haut niveau, avait imaginé qu'un

homme pouvait passer d'un planeur à

un autre en plein ciel, sans parachute...

Déjà, en mars 1991, en Andalousie,

pendant un vol à haute altitude, il

passa, sans parachute, de la place ar-

rière d'un planeur biplace tandem

(verrière enlevée) à la place arrière

d'un autre planeur biplace volant en

formation sous le premier, s'étant au

préalable assis sur le bord d'attaque

de l'aile avant de descendre par une

courte échelle de corde!...

Au départ de l'aérodrome de Sisteron-

Vaumeilh, il s'était entouré d'une

équipe de professionnels et s'était

déjà exercé à plusieurs reprises à

répéter l'opération.

Il s'agissait pour lui de s'extraire de la

place arrière du "Bijave" F-CCZU, de se

laisser descendre le long d'une double

élingue de quatre mètres, les jambes

à l'équerre, se présentant de dos au

"Javelot" F-CCHF qui avait comme

mission de le réceptionner en douceur

en position assise sur le bord d'at-

taque de l'aile...après quoi il récupérait

le parachute fixé sur le dos du fuselage

du monoplace, juste derrière la ver-

rière, s'en harnachait, puis se laissait

tomber dans le vide et chutait

quelques instants avant d'ouvrir pour

se poser normalement...

Le 4 juin 1991, il décida de tenter l'ex-

ploit dans les conditions réelles (la

cascade devait être

filmée pour An-

tenne 2, dans le

cadre de l'émission

"Envoyé spécial"...)

Les planeurs furent

remorqués jusqu'à

l'altitude de 3.500

mètres et, aussitôt

après le largage,

Alain Prieur sortit

du cockpit du "Bi-

jave" et commença

sa descente le long

des cordes...et c'est

à ce moment-là que

les problèmes se

présentèrent : déjà,

il lui avait fallu un certain temps pour

sortir du biplace et ses gestes sem-

blent s'être mal enchaînés...

Il aurait dû être stable au bout des

cordages, mais, à l'instant où le WA-21

arriva sous le WA-30 par l'arrière, les

deux brins s'étaient croisés et le cas-

cadeur se présentait de face au pla-

neur. Il perdit du temps à tenter de

démêler les cordes, s'ag-

itant beaucoup, mais en

vain...

Or, lors des briefings, des

consignes strictes

avaient été données à

tous les acteurs du projet

: à partir de l'altitude de

2.500 mètres, Alain ne

pouvait plus se permettre

d'attendre et il était im-

pératif d'appliquer la

procédure de secours, à

savoir que, tandis que le

"Javelot" dégageait de

son côté, il devait lâcher

les cordes et se laisser

tomber en prenant une position de

freinage maximum pour attendre que

ses deux

assistants parachutistes aient le temps

de s'élancer depuis l'avion-largueur

(qui suivait de très près) et

puissent le rejoindre rapidement...

Il lâcha donc les élingues, mais il n'é-

tait plus qu'à 2.200 mètres environ

quand les paras arrivèrent à son con-

tact. Aussitôt il s'agrippa à l'un des

deux, comme envisagé, mais après

une perte de temps de une ou deux

secondes, déjà plus bas (entre 800 et

1.000 mètres) que l'altitude prévue.

Il parvint cependant à fixer l'un des

mousquetons du harnais mais n'eut

pas le temps d'accrocher le deuxième

avant de réaliser qu'il était trop tard,

car déjà très près du sol, pour ouvrir la

voilure spécialement adaptée pour

supporter le poids de deux hommes

lors du choc à l'ouverture...Leur seul

espoir de s'en sortir étant d'utiliser le

parachute de secours.

Mais au moment de l'ouverture de

celui-ci, le choc fut à ce point violent

que Alain Prieur se détacha de son

coéquipier et tournoya un instant au

bout de la seule sangle à laquelle il

était accroché...ce qui vrilla la sécurité

du mousqueton, provoquant sa rup-

ture et la chute fatale...

Le Javelot F-CCHF par Claude Visse

Qui se rendra au 1er mai à Brioude ?Une rubrique a été ouverte sur le forum deDédale pour vous y inscrire (rubrique ma-nifestation).Ceux qui n’ont pas de connection, mercide signaler votre intention et la durée duséjour auprès de Didier Pataille.

pour rester en vie,

mieux vaut partir

avec son “sac à dos”

Page 9: de?dale LI 91 bonne q2.qxp:Mise en page 1a60planeur.free.fr/a60/Fauc_articles/LI91.pdf · 2008-11-11 · glomération de Brioude, sans que cela occasionne des effets dangereux de

En août 2006, à Angers puis à Angoulême,

beaucoup de vélivoles et modélistes se

sont intéressés à cette machine. Les mod-

élistes de Retroplane ont réalisé un remar-

quable "photopack" avec les images de

tous ses détails de construction. Christian

Ravel a même pu l'essayer, sans rien

savoir sur son histoire et ses origines (CF :

son article paru dans la revue du musée ré-

gional de l'air. N°91). Il m'a donc semblé

intéressant d'apporter avec ce texte mes

connaissances sur le sujet glanées depuis

mon enfance.

Le premier "Hol's der Teufel" est apparu en

1923. Il a été dessiné et réalisé durant

l'hiver 1922/23 à la Wasserkuppe dans l'ate-

lier Weltensegler par Alexandre Lippisch,

aidé de 2 jeunes étudiants suédois pas-

sionnés par le vol sans moteur (... pour la

petite histoire, l'un d'eux Rolf Berg-

wik aurait eu comme motivation le

désir de devenir le premier pilote

suédois à obtenir le diplôme "C"...

!). Ces étudiants étaient encore très inex-

périmentés dans le travail manuel. En util-

isant leur marteau pour planter des clous

il leur arrivait très souvent de se taper sur

leurs propres doigts et chacune de leurs

maladresses était suivie d'un juron en sué-

dois "Djävlar-Anamma". Et les suédois ju-

raient à longueur de journée chaque fois

que quelque chose allait de travers. Quand

le planeur a été terminée, ils ont inscrit ce

juron DJÄVLAR-ANAMMA à l'avant de la

nacelle du pilote. Quand on leur a de-

mandé ce que cela voulait dire en alle-

mand ils ont traduit par "Hol's der Teufel",

(en français quelque chose comme "va

chercher le diable" ou "que le diable t'em-

porte")... et le nom est resté attaché à l'ap-

pareil.

Le "Djävlar Anamma" alias Hol's der Teufel

de 1923 avait une envergure de 10.5m , sur-

face alaire 16.8m2 et allongement 6.56.

Les ailes rectangulaires étaient haubanées

uniquement par câbles sur une structure

triangulaire en forme de A. Des câbles re-

liant les ailes à la partie supérieure du A et

d'autres reliés à la partie inférieure près du

patin de la machine. Comme on peut le

voir sur les images jointes, le pilote était in-

stallé sur un petit siège sous l'aile au mi-

lieu de cette structure dont la barre

oblique devant le pilote faisait partie. Un

légère nacelle entoilée entourait le poste

de pilotage pour améliorer l'aérody-

namique. Le tout reposait sur le patin de

l'appareil. A l'arrière, une poutre porte em-

pennages rigide en treillis qui était

haubané latéralement avec les ailes.

Cette machine a été l'archétype des pla-

neurs de début, en influant jusqu'au début

des années 50 pratiquement tous les con-

structeurs mondiaux. Par la suite, sa tra-

duction de Hol's der Teufel a été souvent

reprise pour désigner des répliques plus

ou moins ressemblantes.

Quelques dates et explications concernant

son développement ultérieur :

Fin août 1924 il y a eu la création de la

"Rhön-Rossitten-Gesellschaft" (initiales :

RRG)

Fin novembre 1925 : entrée d'Alexandre

Lippisch dans la RRG

En août 1927, Hans Jacobs est entré dans

la RRG sous les ordres de Lippisch

En novembre 1927, le menuisier Alexandre

Schleicher a crée son entreprise à Poppen-

hausen au pied de la Wasserkuppe et dé-

cide d'y construire des planeurs pour des

clubs et des particuliers.

Quelques chiffres sur les premières pro-

ductions de Schleicher :

9

MONOGRAPHIE par Peter

Histoire du "Djävlar Anamma" devenu "Hol's der Teufel"

Le pilote est

probablement

un des étudiants

qui l'a construit

Wolf Hirth sur une

machine construite

par la suite.

la machine transportée sur un chariot est certainement un "Anfänger" construit

par Schleicher (version 10 m avec haubannage rigide et sans nacelle).

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Le "Hol's der Teufel" type Alexandre Lip-

pisch + Alexandre Schleicher -. 8 exem-

plaires livrés entre 1927 et 1931. (Certains

écrits indiquent que ce sont des versions

type "Djävlar Anamma" ... mais on peut

penser que la production a évolué ensuite

vers la version Jacobs à haubanage

rigide).

Le "Zögling" (apprenti) type Fritz Stamer

+ Alexandre Lippisch - 15 exemplaires

livrés entre 1928 et 1935. Des ailes

haubanées par câbles et envergure 10m.

(Pour mémoire, en 2001 le hongrois Laszlo

Revy a construit une réplique de ce mod-

èle immatriculé HA1929. On trouve une

photo de cette machine en page de cou-

verture de la Li n°79 de Dédale. Nous

avons aussi pu la voir voler aux rassem-

blements VGC à Zbrazlawice et à Achmer).

Le "Anfänger" (débutant) type Hans Ja-

cobs + Alexandre Schleicher - 60 exem-

plaires livrés entre 1929 et 1936 - Selon la

notice descriptive un "Hol's der Teufel" sim-

plifié, sans nacelle et dont les ailes d'une

envergure de 10,2m étaient maintenues

par un haubanage rigide.

Sources de ces chiffres : le site Internet de

Schleicher, à l'adresse suivante :

http://www.alexander-schleicher.de/ga-

lerie/typen_galerie/galerie_45.htm

Le "Hol's der

Teufel" version

Hans Jacobs

En 1928 Hans Ja-

cobs qui travail-

lait alors sous la

direction de Lip-

pisch dans le bu-

reau de la RRG a

publié le pre-

mière édition

d'un livre traitant

de le construc-

tion et de la répa-

ration des

planeurs "Werk-

stattpraxis" (en

français = pra-

tiques d'atelier) chez Otto

Maier Verlag Ravensburg.

Dans une pochette an-

nexée à ce volume il y avait

un jeu de 3 plans d'un pla-

neur qui ressemblait à l'an-

cien Hol's der Teufel, mais

qui avait été complètement

redessiné. Envergure

12.568m surface alaire

19.52m2 et

allongement

8.1. Dans

cette ma-

chine, les

ailes avaient un double

haubanage rigide les reliant

à la partie inférieure de la na-

celle, près du patin. Les ex-

trémités des ailes étaient

arrondies. L'appareil com-

portait une nacelle rigide

pour le pilote . Seule la par-

tie arrière supportant les em-

pennages était construite

sous forme treillis de poutres

et haubanée latéralement

par des câbles reliés aux

ailes. Les ailes de la version

Hans Jacobs étaient rallongées de 2

mètres et son fuselage rallongé de 1 mètre.

Les performances de cette machine étaient

bien meilleures que celles des appareils

précédents. La finesse de ses

prédécesseurs était de l'ordre de 8 à 9.

Celle de la nouvelle machine était de l'or-

dre de 13 ... de quoi étendre sensiblement

le domaine de vol !.

Le livre de Hans Jacobs a eu beaucoup de

succès et un bon nombre de clubs et parti-

culiers ont utilisé ces plans pour constru-

ire la machine.

A titre d'exemple, le groupe de vol à voile

de Schaffhausen à Schmerlat en Suisse

s'est crée en 1933 autour d'un petit groupe

de 6 copains qui ont construit leur "Hol's

der Teufel" pour pouvoir voler de leurs pro-

pres ailes ! ... et maintenant, dans peu de

temps : du 30 au 31 Août 2008, ce groupe

de vol à voile va fêter les 75 ans de sa créa-

tion ! .

En 2004, l'allemand Gerhard Maleschka et

le tchèque Jiri Lénik ont terminé la con-

struction d'un Hol's der Teufel sur plans

Hans Jacobs qui a volé sous l'immatricula-

tion OK A415 à plusieurs rassemblements

VGC, à Jelenia Gora et Gliwice (Pologne),

Angers et Angoulême (France) puis Rana

(CZ) et Nitra (SK).

Autre machine dérivée du "Djävlar-

anamma"

10

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Le "Grunau 9" ou "ESG 29" ou

"Schädelspalter" (fendeur de crânes)

... 3 noms pour une même machine con-

struite sous l'influence du menuisier Gott-

lob Espenlaub (un ancien de la

Wasserkuppe) et produit dans les ateliers

d'Edmund Schneider à Grunau. Dimen-

sions et structure triangulaire similaire à

celle du "Djävlar Anamma", mais pas de na-

celle. Le pilote tenait le manche à balai

d'une main et pouvait se cramponner avec

l'autre main à la barre oblique devant lui.

Cette barre étant sensée protéger le pilote

en cas de collision avec des obstacles (clô-

tures, buissons...) ... mais pouvait aussi en

cas de crash brutal lui causer des blessures

au crâne, d'ou son surnom de "Schädelspal-

ter".

En France, les premier planeurs "Avia" 10 et

11A inspirés des exemples allemands sont

apparus seulement à partir de 1930.

Citons pour mémoire le SG38 produit à par-

tir de 1938 plus de 9000 exemplaires sur

ordre des hitlériens pour formation mas-

sive de pilotes de

guerre ... tristement

un outil de malheur !.

Quelques dates repères

● En 1948 ... il y a 60 ans le deux-ième vol de la "Louisette" ... (pla-neur actuellement chez MarcWeibel en attente de fin de restau-ration) et aussi premier vol du CM-7 n°1 (le biplace F-BBBR à ailes demouette) Le C25s de Jean-PaulRonin était à l'époque tout neuf,car construit en 1947.

● En 1958 ... il y a 50 ans le pre-mier vol du proto de la "Fauvette"(F-WCDY) ... également le premiervol du WA-30 "Bijave"

11

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Mon histoire de remorquesDix huit ans de vol à voile, quinze d'instruction et

cinq de vieilles plumes, et toujours le même constat

: quelle galère pour faire voyager un planeur par la

route! Depuis mes premiers concours et mes pre-

mières vaches, le fait était entendu, les remorques

de planeurs sont toujours des nids à problèmes. La

découverte du monde des planeurs anciens et de

ces multiples rencontres aux quatre coins de l'Eu-

rope pose le problème sous la forme d'un énoncé à

deux équations. D'une part, il faut se déplacer pour

se rendre aux rencontres sans être bloqué par la

première averse, d'autre part il faut monter, dé-

monter et ranger nos reliques sans les mettre en

péril.

Dès nos premiers contacts avec la Suisse, lors des

rencontres de l'OSV, une évidence : sur la trentaine

de machines du plateau, toutes sont transportées

par des remorques fermées en dur. Seules excep-

tions, les trois remorques françaises. A Mollis, nos

amis nous ont gracieusement offert des bâches

pour couvrir nos fauconnets: le spectacle devait être

anachronique !!! Merci à Max pour sa gentillesse et

son aide, qui, a l'époque, furent appréciées à leur

juste valeur.

De retour en France, la situation était des plus nor-

males : une douzaine de planeurs présents sur les

manifestations, la quasi totalité avec des remorques

de fortune, non fermées évidemment. Le constat est

douloureux, mais en grande partie lié aux difficul-

tés d'avoir une remorque homologuée en France: la

suite de l'article nous le démontrera...

Premier Fauconnet en 2003, acheté avec une re-

morque plateau de moins de 500kg, donc sans carte

grise. Premier essai pour la passer à 750kg et la bâ-

cher: premiers déboires, puisque la construction

était trop vieille pour être aux normes en vigueur.

Achat en 2004, d'un Bergfalke sur remorque tube

homologuée en allemagne pour 650 kg. Une nou-

velle fois, impossible d'homologuer cette remorque

construite 50 ans plus tôt. Je roule donc hors la loi,

ou plus exactement, j'évite de rouler: c'est la raison

pour laquelle vous n'avez jamais vu mon Bergfalke

sur les rencontres de vieilles plumes. Un comble

pour un propriétaire de belle machine ancienne que

d'être bloqué à domicile. Je cherche donc sur inter-

net, mais le constat est dur:

pas de marché en France,

surtout lorsque les cotes de

la machine ne sont pas

standard, comme c'est le

cas sur nos vieux pièges.

En Allemagne, tu trouves

en permanence ton bon-

heur, mais impossible de le

ramener en France pour les

éternelles raisons adminis-

tratives. Mon ami Pascal

trouve, sur le net, une base

plateau avec carte grise

qu'il transforme en re-

morque fermée: après une

saison de travail, et un pas-

sage à l'hôpital, sa re-

morque est enfin prête. Je veille les petites

annonces dans l'espoir de trouver, moi aussi, la so-

lution miracle. Un an sans touche et je me jette sur

la première remorque fermée disponible: une

grosse remorque importée par le précédent pro-

priétaire. J'ai enfin un outil pour les rencontres,

mais à l'usage il ne se révèle pas formidable: Très

lourd, pas étanche, trop gros pour le fauconnet et

trop petit pour le Bergfalke. Quelques problèmes de

stockage au sein du

club provoquent la

vente du bergfalke et,

du même coup, celle

de la remorque. Me

voilà revenu au point

de départ.

Nouvelle donne: j'ai

vendu mes anciens

planeurs et j'achète

celui de Peter en ex-

cellent état. Je me

dois donc de lui trou-

ver une remorque

fermée opérationnelle, qui, en cas de problème de

stockage, puisse servir de hangar. J'explore toutes

les pistes: Internet en France, marché quasi nul, en

Allemagne, problème pour l'homologation. Je dé-

cide d'étudier les solutions sur le

neuf: Sigma refuse de prendre en

compte ma demande de rehausse

obligatoire pour le fauconnet, chez

Cobra les prix sans rehausse dépas-

sent de loin mon budget. Les artisans

franc-comtois de remorques refusent

mon cahier des charges invoquant les

problèmes de DRIRE. Jean Michel Gi-

nestet, qui cherche comme moi, m'in-

vite à contacter les établissements

Bouveret : à deux, on devrait tomber

les prix, mais le devis en euros (7400€

HT) et en masse (1000kg à vide) ren-

dent la solution caduque.

La solution passera par l'étranger: je

relance un devis vieux de deux ans,

chez Swan, qui me répond sans augmenter ses ta-

rifs. Cette fois, je fais appel à Francis, mon copilote

habituel de Janus, qui parle allemand bien mieux

que moi. En quelques coups de fil, l'affaire est né-

gociée: remorque en kit, complète, rehausse à la

cote demandée, papiers pour la douane et homolo-

gation européenne, le tout livré en trois semaine:

5500€ HT. Banco !!! C'est parti, 50% à la commande

le reste à la livraison avant Toussaint : impératif, car

je veux faire la route avant l'hiver: La société, petite

entreprise familiale, est située en Allemagne de

l'est, à 200 km au nord-ouest de Berlin. Il me faudra

21 heures de route en solo pour ramener l'outil,

mais la motivation efface les kilomètres. Début no-

vembre, j'ai donc une remorque avec tous les pa-

piers allemands. C'est du bel ouvrage, la version kit

est livrée à finir soi même, mais elle comporte la to-

talité des éléments: berceau, chariot, puit de roue,

support d'aile, traverse de dévers, buées, vis, tôles,

rivets... il ne manque rien.

Je pensais avoir fait le plus dur, mais l'administra-

tion française allait me prouver le contraire. Premier

bug en préfecture où on m'impose un certificat

douanier. Passage obligatoire à l'Hôtel des impôts

où on me demande une TVA (déjà acquittée en Alle-

magne). Après vérification, les papiers imposés ne

concernent que les véhicules à moteur. Reset. Je re-

tourne donc en préfecture, où second bug, les pa-

piers de conformité allemands ne sont pas

reconnus: donc passage à la DRIRE. Après la rédac-

tion d'un épais dossier, j'envoie le paquet au centre

de Belfort. Après quinze jours sans nouvelles, je té-

léphone et on m'informe que pour les importations,

il faut un technicien supérieur agréé qui n'existe

plus dans le département. Le dossier part pour Be-

sançon où le technicien ad hoc, parti en retraite, n'a

pas été remplacé. Le dossier fini à Vesoul, où, oh mi-

racle, il y a encore un technicien agréé pour ce type

d'opération, mais... il est en congé maladie ! J'ar-

rive enfin à le joindre et ,après étude du dossier,

nous convenons d'une date pour présentation de la

remorque. J'obtiens donc le coup de tampon, à 86€,

qui me permet de demander une carte grise, à 48€.

Bilan: alors que Swan me fabrique la remorque en

trois semaines, je mets, sans chômer, sept semaines

pour avoir une carte grise !?!

Pour tout connaître des subtilités du dossier et des

prestations Swan, reportez vous à ma page web

http://a60planeur.free.fr/swan/, ou rejoignez nous

lors des prochaines rencontres de vieilles plumes.

Didier -Janvier 2008

Remerciements à Francis pour sa gentillesse et sa

disponibilité ainsi qu'à Markus pour son travail et

sa réactivité.

12

Par Didier Hosatte