Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire...

62
Richesses & Patrimoine de l’Université Paris Descartes

Transcript of Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire...

Page 1: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

Richesses & Patrimoine

de l’Université Paris Descartes

Page 2: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

Couverture : Entrée principale de l’Université Paris Descartes, rue de l’École de Médecine.

Page 3: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

Richesses & Patrimoine

de l’Université

Paris Descartes

Textesde Sandrine Le Brize

Direction du PatrimoineUniversité Paris Descartes

Photographies de Sandrine Le Brize

Conception graphique de Michel Tournier

Service Pré-presseUniversité Paris Descartes

Janvier 2009

Page 4: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical
Page 5: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

5

Raphaël GreffeDirecteur du Patrimoine

Janvier 2009

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

Page 6: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical
Page 7: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

7

Sommaire

1. Les Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives . . . . . . . . . 9

2. Le Centre Universitaire des Saints-Pères . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

3. La Faculté de Pharmacie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

4. La Faculté de Droit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

5. L’Institut de Psychologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

6. L’IUT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

7. La Faculté de Chirurgie Dentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

8. La Faculté de Médecine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

~ Les Cordeliers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

~ Cochin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

~ Necker . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

9. Le Siège . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57

Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

Page 8: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

Historique :1838 : Fondation du Collègede l’Immaculée Conception1914-1918 : Hôpital militaire puis civil1923 : Propriété de l’Université de Paris1930 : Inauguration du premier Institutd’Éducation Physique à Paris

L’établissement se compose d’unbâtiment principal, avec façade sur rue, detrois niveaux avec combles, d’un gymnased’agrès, d’un gymnase de sports collectifset d’une piste d’athlétisme de 250 mètres.

© Sandrine Le Brize

Page 9: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

9

1. Les Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives − Paris 15ème

Inscription à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques du dortoir del’ancien Collège de l’Immaculée Conception, derniers témoins existants d’un ensemble

religieux et éducatif prestigieux du XIXe siècle, par arrêté du 2 octobre 1990.

L’établissement propose des enseignements spécialisés, éducation et motricité, entrainement sportif, activitéphysique adaptée et santé, préparation aux concours. Ils sont enrichis par des services singuliers : un LaboratoireAction, Mouvement, Adaptation (L.A.M.A.), un laboratoire Motricité, Culture et Société, un laboratoirephysiologie du muscle ainsi qu’un centre technique documentaire.

Avant la Révolution, un établissement de soins, la cure de Saint-Sulpice, occupait l’emplacement de l’UFRSTAPS. La propriété ne comprenait qu’une petite maison de campagne entourée d’un grand jardin. Confisquépar l’État en 1791, le domaine est racheté à la Restauration. Le nouveau propriétaire, Dupré, y établit unefabrique de cosmétiques et prépare plus particulièrement du blanc de céruse. En 1829, les locaux sont vendusà l’abbé Poiloup qui donne une nouvelle vocation aux lieux; ce sera un collège de jeunes enfants. Jusqu’en1834, de gros travaux sont entrepris par l’abbé. L’architecte Lemarié fait élever cinq corps de bâtiments,aujourd’hui disparus, et édifie une grande chapelle située 391, rue de Vaugirard, décorée d’une fresque réaliséepar le fils du peintre Fragonard. L’abbé poursuit son projet et agrandit le domaine en achetant un terrain àproximité. En 1838, l’établissement qui a pris le nom de collège de « l’Immaculée Conception » occupe uneplace importante dans le monde scolaire et universitaire jusqu’à la fin du règne de Louis-Philippe.

A partir de 1848, en raison de dissensions dans le personnel, l’établissement périclite. En mai 1852, lesjésuites rachètent les douze hectares du domaine et redonnent au lieu une nouvelle prospérité. En 1869, ilsfont édifier les bâtiments actuels qui porteront le nom de « Pavillon Joly » du nom de l’architecte. En 1870, unincendie ravage la chapelle. Les jésuites entreprennent les restaurations, profitent des travaux pour modifierles plans et y adossent un très grand parloir. La loi de séparation de l’Église et de l’État ruine leurs efforts. Lacongrégation religieuse se retire non sans avoir, dès 1880, créée une société civile dont le père du général DeGaulle fut le directeur adjoint. Son fils fréquenta le collège et fut le plus illustre de ses élèves. En 1900, il y futinscrit en classe de cinquième et y étudia jusqu’en 1907, avant de poursuivre ses études en Belgique.

Monseigneur Amette, archevêque de PARIS loue les bâtiments entre 1908 et 1911 et y installe le séminairediocésain. Durant la guerre 1914-1918, le bâtiment devient un hôpital militaire avant de devenir l’hôpital civilde Vaugirard.

En 1923 et grâce aux initiatives du recteur Charlety, l’université de Paris devient propriétaire du terrain. Enapplication du décret du 9 juin 1928, le professeur Chailley-Bert et quelques enseignants de la Faculté demédecine de Paris occupent les lieux et inaugurent l’Institut d’Éducation Physique. Après Bordeaux et Nancy,Paris voit naître son premier institut. En 1930, l’institut accueille cinquante stagiaires inscrits à une année decours de perfectionnement en éducation physique.

Cependant, les débuts de l’institut sont relativement modestes. Les cours théoriques sont enseignés dansde petites salles attenantes à l’école pratique de la Faculté de médecine, boulevard Jourdan. L’enseignementpratique se déroule au lycée Henri IV puis au lycée Saint-Louis et enfin dans une école, rue du Jardinier. Malgréle manque d’installations, des personnalités enthousiastes, le docteur Dufestel, le docteur Richard, Orgelet,inspecteur de l’enseignement primaire, encadrent les élèves. Ce n’est qu’en 1930 que l’institut s’installedéfinitivement dans les locaux actuels. Cependant, un bail emphytéotique signé en 1927 avec le ministère dela santé, oblige l’établissement à céder le troisième étage. Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

Page 10: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

10

médicament s’installent sur 800 m². Les premierstravaux de mise en sécurité en 2002 permettrontà l’UFR de récupérer tout l’étage.

Dès les années 1930, l’institut participe à laformation professionnelle des futurs professeursd’éducation physique et se spécialise dans laformation des médecins inspecteurs des écoles.Les cours dispensés visent à spécialiser cesmédecins afin qu’ils soient en mesure desélectionner les sujets aptes à l’éducationphysique.

L’institut gagne de l’importance au sein de lacapitale et en 1937, le directeur fait appel à

l’architecte Mesnier afin de réaliser une entrée digne dece nouveau statut. D’inspiration très Art Déco, ildésigne par ses entrelacs la destination sportive du lieu.Aux frontons, les motifs stylisés dessinent les sports qui

font légion au sein de l’institut. En 1938, l’établissement propose un dispensaire et l’année suivante des cours degymnastique médicale s’y développent. L’institut présente de très bons résultats et une croissance constante. Ainsil’établissement et plus particulièrement le dispensaire reçoivent une aide significative en la personne du sous-secrétaire d’État à l’éducation physique, le docteur Dezarnaulds. Parallèlement aux activités du dispensaire, unlaboratoire de radiologie et d’investigations biologiques permettant d’effectuer les examens médicaux les pluscomplets, est créé. L’institut de Paris délivre alors uncertificat universitaire appelé « diplôme médicald’éducation physique ». En 1940, il se présente commeun centre d’exception en France. En 1941, le professeuragrégé Chailley-Bert devient le directeur de l’institut. Cedernier propose au conseil d’administration, devantl’augmentation des demandes d’inscription, la mise enplace d’un concours de recrutement. Cinquante filles ettrente garçons sont sélectionnés sur la base d’épreuvesphysiques : « course 60 m plat pour les filles, 100 m pourles garçons, saut en hauteur, lancer de poids, barresparallèles, grimper, exercices d’assouplissement, natation,33 m nage libre, départ plongé ». Durant la guerre 1939-1945 et malgré les difficultés,l’institut continuera à fonctionner. Au lendemain de laguerre, il retrouve son activité normale sous la directiondu professeur Olivier. Cette période trouble passéeapporte à l’institut un nouveau rayonnement :

− Jean Sarrailh, nouveau directeur del’Éducation générale, apporte une aide précieuse à l’IREP(Institut Régional d’Éducation Physique) de Paris en luiaccordant d’importantes subventions.

− Un certificat de biologie appliquée au sport età l’éducation physique se met en place dans les Facultésde médecine.

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

© Sandrine Le Brize

l’École libre de l’Immaculée Conception, Paris.Vue des bâtiments en 1860.

Gravure du Musée Carnavalet / 1873.

Page 11: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

11

− Les installations sportives étant devenues impraticables dans Paris, l’institut met à dispositions seslocaux, ses installations et son stade à des institutions.

En 1951, la première chaire de biologie appliquée à l’éducation physique est créée à l’institut de Paris etconfiée à Chaillet-Bert. Le premier préparateur de cette chaire est le docteur Talbot. Dans les années soixante,l’établissement propose deux formations distinctes. La première d’une durée de quatre ans conduit auprofessorat d’éducation physique. La seconde formation, qui prépare au monitorat d’éducation physique,s’adresse aux étudiants recrutés après le diplôme national du brevet. A la fin de la seconde annéed’apprentissage, les étudiants passent un concours appelé « maîtrise d’éducation physique ». Quelques candidatss’inscrivent également au concours de la ville de Paris et en cas d’admission, sont nommés professeursd’éducation physique dans les écoles primaires.

Le 21 novembre 1967, le professeur Plas, directeur de l’institut, est nommé président de la Société françaisede médecine du sport. Il contribue par l’importance de ses travaux de recherche, à la création en 1971 d’uncours de médecine du sport dans l’enseignement médical (4ème année du second cycle). La loi de 1968 dite« Edgar Faure » permet à l’institut de devenir une unité d’enseignement et de recherche, rattachée à l’universitéDescartes. L’UER sera désormais dirigée par un président qui sera obligatoirement un professeur desuniversités. Le conseil d’administration de l’UER propose à la signature du Ministre de l’éducation nationale etdu Ministre de la jeunesse et des sports, le nom d’un professeur d’éducation physique pour assurer la directiontechnique de la composante. En 1975, l’UER obtient la création du DEUG STAPS, suivi en 1977 de la Licence,puis en 1981 de la Maîtrise et enfin en 1983 par l’ouverture d’un 3ème cycle.

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

© Sandrine Le Brize

Page 12: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

12

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

Depuis les années 1930, les installations (le bâtiment principal, les deux gymnases et la piste d’athlétisme)sont pratiquement demeurées sans réhabilitation. Afin de répondre à l’engouement pour les études STAPS,plusieurs projets de déménagement ont vu le jour dès le début des années 1980. La plus récente des étudesenvisageait une construction à Gentilly. Face à ces départs probables, des travaux d’entretien et deréaménagement n’ont jamais été envisagés. L’UFR souffrait de cette situation.

Le contrat état région a décidé de réhabiliter le site par des opérations de mise en sécurité et derestructuration. Ainsi, depuis six années, l’UFR STAPS est en travaux ou en cours d’étude. L’établissementa subi une profonde restructuration ; renaissance d’une bibliothèque répondant aux besoins actuels, rénovationd’un amphithéâtre et mise aux normes des installations d’eau chaude et de chauffage. Des travaux derénovation ont été réalisés sur la toiture du gymnase Watteau avec installation de trappes d’évacuation desfumées.

Des travaux d’assainissement ont été conduits afin d’évacuer les eaux pluviales des aires sportives et de lavoie d’accès des pompiers. La restructuration des lieux a obligé à déplacer cette voie et à la réinstaller ens’assurant de sa conception très spécifique en cas d’utilisation et de stationnement des véhicules des sapeurs-pompiers.

Été 2007, une nouvelle piste d’athlétisme a été livrée. A l’origine, elle était recouverte de cendrée. Remiseà neuf, la piste d’athlétisme a été recouverte d’un revêtement synthétique et enrichie d’aires sportives. Dumatériel adapté a été sélectionné dans la réalisation des espaces : saut à la perche, saut en hauteur, le lancer depoids et de disque. Des matelas de réception, un tapis-pointe de recouvrement, des bâches d’intempéries, desbarres de saut et une cage disque double hauteur en aluminium avec filets viennent compléter le dispositif. Lazone piétonne et les espaces verts sont valorisés par des candélabres et du mobilier urbain.

L’UFR STAPS dispose d’un gymnase d’agrès dont l’ossature aurait été dessinée par Gustave Eiffel ou sonécole sans pour autant apporter des preuves de cette origine. Couvert d’un toit à la Mansart, les murs allientles montants en acier et la brique. Situé au 1er étage de l’ancien Collège de l’Immaculée Conception, il offreune luminosité hors paire qui lui vaut d’être classé parmi les plus beaux gymnases de Paris.

© Sandrine Le Brize

Page 13: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

13

2. Le Centre Universitaire des Saints-Pères − Paris 6ème

Inscription aux Monuments Historiques de la cathédrale ukrainienne Saint-Wladimir (façades sur rue et sur cour, vantaux) par arrêté du 16 mars 1926.

L’établissement propose des enseignements spécialisés : biomédicale, mathématiques et informatique ousciences humaines et sociales. Ils sont enrichis par des services singuliers : bibliothèque universitaire, écoleeuropéenne de chirurgie, service du don des corps, laboratoire d’éthique médicale et médecine légale.

La création d’une nouvelle Faculté de médecine située « rue des Saints-Pères » avait pour intentiond’accueillir les étudiants de première et deuxième année afin de désengorger ce qui deviendra l’ancienne Facultéde médecine située au 12, rue de l’école de Médecine. La démolition, en 1935, de l’hôpital de la Charité transféréà Clichy, laisse un emplacement disponible dans le quartier des écoles. Le 3 Décembre 1936, Gustave Roussy,doyen de la Faculté, grand savant et grand administrateur, assiste à la première coulée de béton. Actuellement,il ne subsiste de l’hôpital que la chapelle devenue ukrainienne sous le nom de cathédrale Saint-Wladimir etl’ancien couvent des sœurs de la Charité, rue du Vieux Colombier qui est occupé par la caserne des pompiers.

A peine née, la Faculté est déjà menacée. Les travaux interrompus en 1940, ne reprirent qu’en 1948.L’ossature constitua un lieu de dépôts d’engins de guerre et de terrain de jeux aux enfants du quartier. Quantaux habitants, ils se réfugièrent dans ses sous-sols lors des bombardements.

A la libération, les lieux sont occupés par les Forces Françaises Libres qui remplacent les troupes allemandes.En 1945, la réquisition est levée mais une explosion se produit dans les sous-sols. La responsabilité des Arméesest évidente mais le dédommagement de l’université sera incomplet (300 000 F contre 500 000 F de dégâts).

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

Le centre universitaire des Saints-Pères s’organiseselon trois entités : lebâtiment des Saints-Pères,le bâtiment Jacob et lacathédrale Saint-Wladimir.

Historique :- 1620 : Consécration de lachapelle de la Charité - 3 Décembre 1936 :Première coulée de béton du bâtiment des Saints-Pères - 1940 à 1948 : Interruptiondes travaux

- 3 Décembre 1953 : Inauguration du bâtiment des Saints-Pères- 1970 : Construction du bâtiment Jacob

Page 14: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

14

Le déminage de la Faculté sera assuré par une équipe spécialisée. Malheureusement ce travail devait s’avérerincomplet puisque le 4 juin 1951, soit presque à l’achèvement du chantier, une explosion heureusement sansgravité eut lieu près d’un feu de popote d’ouvriers, pourtant entouré de briques comme le recommandait lasécurité.

Primitivement, les bâtiments devaient aller jusqu’à la rue de Rennes qui devait être prolongée et dont laréalisation fut abandonnée. Le bâtiment actuel ne représente que la moitié des bâtiments projetés. De plus,l’édifice s’élevant sur neuf niveaux, il est classé en immeuble de grande hauteur, communément appelé « IGH ».Cette situation n’est due qu’à une amputation du terrain par la ville de Paris, pour agrandir une école voisine.Le projet primitif ne comportait que cinq étages sur le terrain total de l’ancien hôpital.

Le bâtiment des Saints-Pères

La Faculté est inaugurée le 3 Décembre 1953 par le Président de la République Vincent Auriol. Laconception du bâtiment des Saints-Pères qui est le cœur du centre universitaire a été réalisée selon les vœuxde Gustave ROUSSY, en collaboration avec l’architecte Louis Madeline. Le doyen de l’université désirait queles « maîtres » et les élèves ne vivent plus à l’étroit dans des installations désuètes et peu dignes d’une Facultéjustement fière de son prestige. Il souhaitait ardemment « de pouvoir laisser aux générations qui montent…Un précieux patrimoine : une Faculté de Médecine à la Charité ».

En 1958, la Faculté dispose de huit chaires d’enseignement: physique médicale, physico-chimie médicale,radiologie médicale, chimie médicale, physiologie, histologie, embryologie et anatomie. Ce sont des chairesd’enseignement théorique et pratique, pourvues désormais d’amphithéâtres confortables, de nombreuses sallesde travaux pratiques et de laboratoires modernes. Ces divers départements sont aérés, ventilés, chauffés,éclairés grâce à des installations originales. La centrale électrique et un important service de chauffage ont prisplace dans les sous-sols et leur visite fait l’admiration de tous les ingénieurs. L’équipement électrique est conçupour obtenir une sécurité maximale et une grande simplicité d’exploitation. Dans l’éventualité d’une pannegrave de la sous-station Rennes dont dépend la Faculté ou du réseau l’alimentant, un groupe électrogène desecours a été installé. De cette manière, les opérations d’arrêt de travail et d’évacuation des étudiants peuvents’effectuer sans difficulté. Il en résulte une grande sécurité pour les travaux de recherche qui peuvent êtrepoursuivis aussi longtemps qu’il est souhaitable sans qu’aucune interruption ne soit à craindre. L’éclairage général a été étudié pour obtenir des taux d’éclairement correspondant aux types de travail. Du matériel adaptéa été installé, en particulier dans les amphithéâtres où les pupitres disposent d’un éclairage réduit et les sallesde dissection où au contraire la lumière est vive évitant ainsi les ombres. Dans ce dernier cas, les étudiantssont placés dans des conditions analogues à celles qu’ils retrouveront plus tard dans les salles d’opérations.Toutes les salles de conférence, amphithéâtres et salles de cours, ont été étudiés pour que la parole de l’orateurreste en tous points parfaitement audible et intelligible.

Le grand amphithéâtre Binet de mille places constitue un des succès de cette nouvelle Faculté. La chaireétait équipée de toutes les commandes électriques et mécaniques de la salle et deux appareils dits « Diareflet »remplaçaient le tableau noir. Ceux-ci permettaient au conférencier, sans tourner le dos à l’auditoire, d’écriredes notes que des tablettes réfléchissaient sur un grand écran. Ce procédé novateur a été remplacé par un« Banc Titre ». Une caméra rotative numérise ou filme le document, l’objet et diffuse la copie sur un écran parle biais d’un signal vidéo. Egalement pour des raisons de sécurité, les lampes individuelles qui garnissaient lestables des étudiants ont été enlevées. Enfin, le centre universitaire recèle une autre richesse. L’architecte JeanProuvé a collaboré à la naissance de l’établissement en dessinant l’amphithéâtre Claude Bernard. Refusanttout artifice et toute mise en scène, le mobilier porte sa signature si personnelle, l’alliance du bois et du métal.Les murs en pavés de verre répondent à l’étalonnage des bancs d’étude où les lignes horizontales, verticales etobliques contrôlent l’espace. Jean Prouvé a beaucoup travaillé en série et a apporté quelques variantes à ses

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

Page 15: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

15

réalisations. Les autres amphithéâtres portent une certaine trace de sa portée créatrice sans pour autant lesattester de sa main.

Le dessein de Gustave Roussy fut pleinement abouti puisqu’en 1958, le doyen Binet la considère commeune des plus belles Facultés médicales du monde : « cette Maison neuve, moderne, embellie par des artisteséminents qui ont su l’orner de médaillons nombreux et d’une porte pleined’allégories ». Quarante-cinq sculptures, situées sous le premierétage, agrémentent les façades. Toutes inspirées par lesdisciplines enseignées, le corps médical ou les avancéesscientifiques, elles ont été traitées par des artistesreconnus, anciens élèves de l’école des Beaux-artset presque tous lauréats du prix de Rome.

L’entrée principale n’est pas moins singulière.Étudiants et chercheurs sont accueillis par uneporte monumentale, la « Porte de la Science »,porte de bronze, haute de 7,80 m et large de 4 mqui se compose de deux grands vantaux mobiles etd’un tympan. Bien loin des froides allégories, lesthèmes choisis par le sculpteur Paul Landowski ont ététraités de manière très humaine.

Les vantaux sont divisés en trois grands bas- reliefs séparéspar deux bas-reliefs plus petits. Les deux grands bas-reliefs de la basereprésentent l’apparition de la vie. Au centre, des combats et des accouplementsd’animaux marins, reptiles, oiseaux et mammifères s’articulent dans un tumulte deformes. L’homme et la femme apparaissent jaillissant de la végétation qui les entoure.

Les deux grands bas-reliefs centraux représentent lecouple humain devant le mystère de la vie et l’énigmede la mort. Dans ce chaos, gravitent les mythes quitentent d’expliquer les miracles du monde vivant :Déméter, déesse mère de toutes les religions s’offrantau Dieu créateur, apparait entre l’homme et la femmejouant avec leur enfant. Sortant des flots, Vénusapporte la coupe sacrée de la vie. Sur le vantail droit,un groupe épouvanté rencontre pour la première foisla mort. Emportés par les démons, les hommesapparaissent aux damnés sous le regard du Dieu desenfers, tandis que, de sa main, Dieu appelle à lui lesélus. Dans la partie supérieure, à droite, Jason cueillela pomme d’or sur l’arbre de la Science. En face,Héraclès vainqueur des Enfers ramène Alceste sur laterre. Les petits bas-reliefs traduisent les malédictions.A droite, Adam et Eve sont chassés du paradis. Agauche, Pandore, par son imprudence, répand lemalheur sur la terre. Autour d’elle, les trois Parques déroulent le fil des destinées humaines.

Enfin dans le dernier bandeau de séparation, lesmotifs évoquent les rédemptions. Apollon, le héros,

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

“La Renaissance”,Alphonse Terroir,Prix de Rome 1902.

© Sandrine Le Brize

© Sandrine Le Brize

Page 16: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

16

affronte les forces du mal. A droite, le centaure Chiron tue le taureau monstrueux qui dévastait la terre. Les Néréides recueillent le sang et le porte à Prométhée qui enchainé préconise de le mélanger à l’eau de mer. Ce mélange ainsi formé est à l’origine de la légende du premier médicament.

Sur le tympan, tout en ronde-bosse, Asclépios, dieu de la Médecine, domine lacomposition. Il est représenté sous l’aspect de l’un de ces médecins qui allaientde ville en ville porter la science. La couleuvre sortant de terrelui apporte la première plante médicinale. D’un côtéla légende de la naissance d’Asclépios, filsd’Apollon et de Coronis, fille de roi mais mortelle.Brûlée aux rayons du soleil, Apollon retire de sonsein l’enfant demi-dieu qu’il confie au CentaureChiron. A l’opposé, la mort d’Asclépios répondà la vie. Il avait osé ressusciter un mortelmalgré la défense de Jupiter ; pour le punir,Jupiter le foudroie. La mort voilée l’emporte.Aux pieds d’Asclépios, en longue frise, sepresse la foule des suppliants. Depuis lestemps les plus reculés, ils crient leurdésespoir et demandent la guérison auxsavants et aux dieux.

Le bâtiment Jacob

Construit dans les années 1970, il communique à tous ses niveaux avec le bâtiment des Saints-Pères.Ce bâtiment, rectangulaire et tout en béton, est complètement enclavé dans la parcelle. S’élevant sur sixniveaux, sa destination était exclusivement réservée aux travaux dirigés.

La cathédrale Saint-Wladimir

Démolie en 1613 selon les vœux de Marie de Médicis, la chapelle s’élèvait sur les ruines d’une chapelleprimitive de style gothique datée du XIIe siècle. En 1620, la Reine de France inaugure la chapelle destinée àl’hôpital Saint-Jean-Baptiste ou hôpital de la Charité. L’église est redessinée en 1731 par Robert de Cotteet Cholat sur un plan en croix latine. Le 6 avril 1795, les trois comités, des travaux publics, des secours etd’instruction décident d’attribuer la chapelle de l’hôpital de la Charité à la clinique interne et celle de l’ancienarchevêché, qui jouxte l’Hôtel-Dieu, à la clinique externe. C’est finalement au printemps 1799 que l’écolede médecine clinique s’établit à l’hôpital de la Charité même si le directeur Thouret déplore l’absence demalades. Les premiers projets d’agrandissement de la chapelle sont présentés dès le 25 novembre 1794.L’architecte de l’assistance publique Nicolas-Marie Clavereau réorganise le bâtiment pour y installer unamphithéâtre et des salles de clinique. Lors de ces travaux, la façade est modifiée. L’étage à ordre ioniqueest remplacé par un mur percé de trois arcatures et l’entrée imposante est encadrée de deux reliefs représentant un faisceau de licteurs, symbole éminemment républicain. Les états de proposition d’acomptesindiquent que les sculpteurs Antoine et Augustin-Félix Fortin ont perçu chacun 3 000 livres pour les travauxréalisés. Il semblerait que le premier, ornemaniste, ait exécuté le décor architectural intérieur et que le secondait proposé le décor de la façade ainsi que le tympan où trône le personnage assis d’Asclépios.

A l’intérieur, il y régnait une atmosphère de basilique romaine. Un plafond à caissons qui a disparucouvrait au rez-de-chaussée, la nef et ses deux galeries latérales. L’absence d’éclairage direct rendait ce

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

© Sandrine Le Brize

Page 17: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

17

promenoir fort sombre, ce qui contribuait à inviter les élèves au silence comme lesouhaitait l’architecte. Ce dernier, pouraccentuer le caractère moral del’architecture, souhaitait porter sur lescolonnes des inscriptions relatant lesnouvelles découvertes en médecine et les cures extraordinaires, constituant ainsi des sujets constants de méditation etd’instruction pour les élèves. Cepromenoir conduisait à l’amphithéâtre quioccupait l’ancien chœur de la chapelle. Ilen était séparé par un escaliermonumental qui s’inscrivait dans levolume entier de l’ancienne croisée dutransept.

Cet escalier permettait d’accéder ausommet des gradins de l’amphithéâtre etdesservait les salles du premier étage. Eneffet, la nef était divisée en deux niveauxaffectés aux salles des malades avec unplancher intermédiaire supporté par descolonnes ioniques. En cours d’étude,l’architecte modifia le plan en hémicyclede l’amphithéâtre pour proposer un plan parfaitementcirculaire. Ce lieu remplissait une double fonction : une salle de conférence clinique et plustraditionnellement, une salle de démonstration anatomique. L’amphithéâtre était pourvu en son centred’une table de dissection avec un écoulement pour le sang. Les autopsies y étaient effectuées puisque c’étaitla seule salle aménagée en cette fin. Les gradins furent disposés de cette manière de façon à ce que le plus

grand nombre d’élèves puissent voir de près les gestes de l’opérateur. En1805, les chapelles latérales et méridionales abritaient encore les

préparations anatomiques ou les instruments de chirurgie. Ces chapelles ont été détruites. Le bras droit du transept

portait le nom de salle de pathologie, les collections depièces anatomiques y étaient rassemblées.

En 1935, la chapelle demeure un des dernierssouvenirs de l’hôpital de la Charité. La grande salledu rez-de-chaussée a été occupée par les salles demalades ou des infirmeries jusqu’à la fin de l’année1942. Rendue au culte, elle fut attribuée etreconnue comme église catholique de ritebyzantin-ukrainien. Le 9 mai 1943, l’église est

consacrée sous la présidence de Mgr Chaptal,

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

Intérieur de l’École de Médecine, rue des Saints-Pères, par CLAREVEAU, Architecte.

La salle des morts se situait dans le prolongement de l’actuelpresbytère occupant ainsi une partie du square Chevtchenko.

© Sandrine Le Brize

Page 18: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

18

évêque de Paris. Aujourd’hui, elle porte le nom de cathédraleukrainienne Saint-Wladimir le Grand, nom du prince qui fit baptiserson peuple de la Rous’ de Kiev en 988.Actuellement, ses sous-sols servent deréserves à l’université et des logementsoccupent le premier étage. Au rez-de-chaussée, le bâtiment est occupé par l’égliseukrainienne et son presbytère.

L’amphithéâtre Laennec se situe toujours dansle chœur de la chapelle. Les étudiants y accédaient par un unique passage depuis lepremier étage du bâtiment des Saints-Pères.

La nef et l’amphithéâtre ne possèdent plus decommunications. Cependant on y retrouve la même harmonie esthétique.L’amphithéâtre se distingue par une décoration sobre et des banquettes en bois sans dossier pouvant recevoirà peine quatre-vingts auditeurs. La décoration directoire s’affirme très nettement par une jolie frise en palmettes

sculptées, couronnée par une corniche àmodillons. Des motifs à la « grecque » et desfilets grenat viennent souligner cet espaceintimiste. A l’entrée de l’amphithéâtres’élève un buste de Laennec et une plaquede marbre retrouvée dans l’ancien hôpitalet qui porte cette inscription :

“En septembre 1802, Laennec suivit lesleçons. De Corvisart dans cet amphithéâtre.Professeur de clinique le 18 mars 1823,Laennec y donna son enseignement jusqu’enMai 1826, époque de son dépar pourKerlouarnec où il mourut le 13 août 1836.”

Le vaisseau de la cathédrale présenteles mêmes motifs que l’amphithéâtre bienque le jaune tendre soit remplacé par legrenat. Il se compose d’une nef assez largeet de simples bas-côtés séparés par descolonnes ioniques sans canneluressupportant un entablement. De chaquecôté, quatre fenêtres en plein cintreéclairent les allées. Deux niches recevantdes icônes de la Vierge mènent versl’iconostase, œuvre de Mazurek, datée de1971. Celle-ci est valorisée par un puits delumière assez large, couvert par une toiturepyramidale en verre qui surplombaitl’escalier majestueux dont il ne reste plusaucune trace.

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

© Sandrine Le Brize

En septembre 1802, Laennec suivit les leçonsDe Corvisart dans cet amphithéâtre. Professeur de clinique le 18 mars 1823, Laennec y donna son enseignementjusqu’en Mai 1826, époque de son départ pour Kerlouarnec où il mourut le 13 août 1836.

Page 19: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

19

Un fort encrassement avait été constaté sur la façade de la chapelle, surtout dans la partie basse. De nombreuses pierres portaient des traces de sel, d’autres s’effritaient ou étaient cassées au niveau de lacorniche. Au printemps 2004, les travaux ont été exécutés par des entreprises spécialisées dans le traitementde la pierre. Toute la mission des parties sculptées, caissons, faisceaux et surtout la sculpture d’Asclépiosou d’Esculape (chez les Romains,) a été confiée à un restaurateur. La réparation ou le remplacement deblocs de pierres étaient devenus indispensables. L’assemblage des pierres à l’aide de mortier ainsi que lapose d’une patine d’harmonisation au lait de chaux ont constitué la plus grosse partie des travaux. Le nettoyage à l’eau ou avec adjonction de produit chimique a été choisi selon la nature de la pierre. Des travaux de couverture ont également été menés afin d’éviter les infiltrations d’eau et permettre unemeilleure évacuation des eaux pluviales. Le grand portail a été changé et repeint selon la teinte des anciennesécailles.

Conçu avant 1939 et bien que réalisé dans les années 1950, le centre universitaire des Saints-Pères est untémoignage monumental de l’art officiel. L’empreinte de Jean Prouvé, architecte et designer parmi les plus côtés duXXe siècle, et la participation de quinze sculpteurs très représentatifs de cette époque ne peut que valoriser cet ensembleunique dans la capitale.

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

Façade de la cathédraleukrainienne Saint-Wladimir Le Grand,rue des Saints-Pères, datée de la fin duXVIIIe siècle.© Sandrine Le Brize

Page 20: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

© Sandrine Le Brize

L’établissement propose des disciplines spécialisées,pharmacie et sciences biologiques et chimiques.

Historique :1257 : Installation des Chartreux à l’emplacement actuel de laFaculté de pharmacie1578 : Fondation de la « Maison de la charité chrétienne », parNicolas Houel, maître apothicaire, rue de l’Arbalète1624 : La communauté des apothicaires de Paris hérite de laFondation de Nicolas Houel1630 : Construction d’un nouveau bâtiment abritant lacorporation des apothicaires, rue de l’Arbalète1777 : Naissance du Collège de pharmacie1803 : Création de l’École de pharmacie en application de la loide Germinal1875 : Attribution des terrains de la nouvelle École de pharmacie,avenue de l’Observatoire1882 : Inauguration de l’École de pharmacie1920 : Création de la Faculté de pharmacie en reconnaissance desservices rendus durant la guerre 1914/19181970 : Naissance de la Faculté des sciences pharmaceutiques etbiologiques

Page 21: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

21

3. La Faculté de Pharmacie − Paris 6ème

Classement aux Monuments Historiques par arrêté du 14 mars 1972 de :

~ la cheminée en bois sculpté, doré et peint de la Salle des Actes, datée de 1664, ~ du tableau « La rencontre de Ménélas et Hélène avec les souverains d’Egypte »

de Charles Poerson, École de Simon Vouet, 18ème siècle, Salle des Actes,~ du tableau « Portrait en pied de Nicolas Houel », attribué à Notté, Salle des Actes.

Au milieu du XIIIe siècle, Saint Louis, admirateur de la règle de Saint Bruno, décide de fonder unechartreuse à proximité de Paris. Installés dans un premier temps à Gentilly, les cinq religieux souhaitent serapprocher de la capitale et jettent leur dévolu sur le domaine de Vauvert, laissé à l’abandon, mi-villa royale,mi-forteresse, un repaire de brigands au bord de ce vallon de campagne suburbaine. Le roi leur accorde lelieu, le restaure et agrandit le manoir de huit cellules conformément à la règle. Pendant cinq siècles, leschartreux vont exploiter les sols et les terres. Pas moins de onze carrières ont été recensées sous la Facultéce qui confirme que les religieux n’ont jamais cessé d’extraire de la pierre dont ils faisaient probablementcommerce. Durant la guerre 1939-1945, les étudiants et le personnel se sont abrités dans ces sous-sols. Un poste téléphonique, un éclairage électrique ainsi qu’une fontaine permettant une alimentation en eaudouce y avaient été installés. L’accès aux catacombes a été muré, cependant un passage officiel permetaux services des carrières d’accéder aux nombreuses carrières sous-terraines qui subsistent. Quant à cesterres, les pépinières des Chartreux offraient une réputation de qualité qui s’étendait bien au-delà desfrontières. En 1712, la Chartreuse comptait quatorze mille arbres. Il était dit : « qu’on possédait là tout cequi existait sous nos climats de meilleur et de plus précieux ». Le catalogue de 1775 publié en 1862 proposequarante variétés de pêches, dix d’abricots, trente-sept de prunes, treize de cerises, cent de poires etquarante-deux de pommes. Les arbres étaient vendus à des tarifs précis (haute tige, demi-tige, arbre nain,)et les religieux exigeaient le paiement comptant. La Révolution déposséda puis expulsa les Chartreux. Le département mit en vente nombre d’arbres et huit cent mille sujets furent plantés au parc de Sceaux oùils dépérirent pour la plupart. En 1792, le domaine fut vendu après de multiples inventaires. Fauted’acquéreur solvable, les bâtiments servirent de manufacture de poudre et salpêtre durant la Conventiontandis que la fonte de canons s’organisa sur les terrains libres.

La déclaration royale du 25 avril 1777, qualifiant la pharmacie d’« art précieux de l’humanité », donna latotale indépendance à la corporation des apothicaires qui prit le nom de « Collège de Pharmacie ». Celui-cidonnait des cours publics et gratuits, tenait des réunions scientifiques à la « Maison de la charité chrétienne »,créée en 1578 par Nicolas Houel, maître apothicaire, rue de l’Arbalète. Les cours du Collège de pharmacie,tels qu’ils sont définis par la déclaration royale, sont organisés « pour entretenir l’émulation, profiter desdécouvertes, remédier aux abus et perfectionner l’art ». L’installation officielle du Collège eut lieu le 30 juin1777 sous la présidence de Le Noir, lieutenant de police. A la Révolution, l’esprit corporatif étant contraireaux nouveaux principes de liberté, le Collège est dissous. La pharmacie devient libre et n’importe qui peut s’établir et délivrer des remèdes. Face aux inconvénients graves pour la santé publique, le Collège est rétablidans ses droits et ses prérogatives. Le provisoire se prolongeant, les pharmaciens créent le 30 ventôse An IV(20 mars 1796), la « Société libre des pharmaciens de Paris » constituée des 137 membres résidants du Collègequi poursuivent officiellement leurs activités : représenter la profession, concourir au progrès des sciences etinstruire les futurs pharmaciens dans leur « École gratuite de Pharmacie ». Les cours ont lieu dans les locauxde la rue de l’Arbalète. Ils échappent à la vente qui frappe tous les lieux ayant appartenu à une corporationgrâce à l’habileté du directeur Truson. Il propose d’effectuer dans ses locaux des analyses de vin et autresboissons. Le gouvernement donne son accord et l’établissement est déclaré d’utilité publique. Le 11 avril 1803,le Consulat confie à l’État, le monopole de l’enseignement de la pharmacie en créant trois Écoles à Montpellier,

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

Page 22: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

22

Strasbourg et Paris. Les membresde « la Société libre despharmaciens » de Paris sontdépossédés pour la plupart de leurdroit d’enseigner et de leurslocaux. Afin de conserver leuractivité de société savante, quatremois plus tard, ils inaugurent « laSociété de Pharmacie de Paris »dont le premier président futParmentier, alors pharmacien enchef des Invalides et le deuxième,Vauquelin, alors directeur de lanouvelle École de pharmacie. Dès novembre 1803, la Société de pharmacie de Paris estofficiellement autorisée à siégerdans les locaux de l’École depharmacie. Elle a continué à tenir régulièrement ses séances,dans la Salle des Actes rue de l’Arbalète devenue, avenue del’Observatoire.

La nouvelle École depharmacie voit le jour sous laIIIème République qui a la volonté d’encourager les sciences. Les projets de construction sesuccèdent pendant une dizained’années. En 1870, l’architecteJean Charles Laisné élabore

deux projets. La loi du 22 décembre 1875 affecte, par la voie indirecte d’un crédit, les terrains nécessairesà la construction de la nouvelle École avec son jardin botanique. La dépense s’élève à 4 550 000 F dont untiers pour le jardin. Les terrains délimités et entourés de palissades, les travaux commencent en 1877 pours’achever en 1882. Charles Joseph Laisné est chargé de la construction de l’École de pharmacie, ses plansayant été adoptés par la Direction des bâtiments civils. L’architecte ne touchait pas de traitement annuelmais recevait 5 % sur les mémoires de travaux exécutés sous sa direction. En mars 1881, le gros œuvre estterminé. Le plan présente une architecture très sobre : un édifice sur deux niveaux plus combles, en pierrede taille, bordé d’une cour d’honneur rectangulaire fermée d’une grille. Une colonnade, d’inspiration très italienne, valorise le bâtiment principal et ses deux ailes. L’architecture sous l’influence de Viollet-le-Ducne manque pas de grandeur mais sa sévérité a du surprendre puisqu’elle a été considérée comme uneréussite technique sans prétentions autres qu’utilitaires. En mai 1882, la presse indiquait : « Tel qu’il seprésente, ce monument est simple et sans décors inutiles, et il a bien le caractère d’une école ».

Au rez-de-chaussée, trente colonnes de section carrée, très sobres, soutiennent des arcs surbaissés avecclef de voûte en saillie. La grande salle des actes, le secrétariat et les laboratoires des professeurs debotanique, de cryptogamie, de toxicologie, de minéralogie, une bibliothèque et des salles de lecture trouventleur place dans ce premier niveau. Dès l’origine, le second niveau est destiné à abriter les collections de

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

© Sandrine Le Brize

Page 23: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

23

zoologie, de physique, de matière médicale, un herbier et la bibliothèque. Ainsi, des baies vitréeshémisphériques viennent se loger dans la partie supérieure des arcs en plein cintre. Dessous, des pans demurs en pierre de taille, rehaussés de moulures, portent les effigies des savants qui par leurs études, leursvoyages et leurs inventions ont étendu le domaine des sciences physiques et chimiques. En 1878, la directiondes Beaux-arts commande ces médaillons. L’administration, désirant obtenir des œuvres de qualité,s’adresse à des artistes exposant au Salon et ayant obtenu des commandes officielles. Il était convenu quechaque sculpteur recevait, par médaillon, 1 000 F en deux ou trois versements. Vraisemblablement, le Dépôtdes marbres attribuait le bloc nécessaire à la réalisation.

Sur les deux niveaux, la façade se distingue par un perron souligné d’un entablement marqué et deux pairesde colonnes engagées. Au premier étage, une verrière, encadrée de colonnes ioniques, s’ouvre sur un balcon.En 1932 et durant sept années, l’architecte Roux et son assistant Levrat réalisent la surélévation du bâtimentprincipal par dérasement des combles et construction de trois niveaux de plancher en béton armé. L’horlogeencastrée dans les combles disparait alors et laisse place, en guise de fronton, à un bas relief, deux couples degrâces, vêtues du péplos. La commande est attribuée à deux élèves de Bourdelle, André Lavrillier, 2ème Prix deRome en 1911 puis Grand Prix de Rome en 1914, et à son épouse, Margarita Cossaceanu-Lavrillier. Dans cettedémarche artistique, deux statues en pied, œuvres de Pierre Hébert, complètent la cour d’honneur : Vauquelin,premier directeur de l’École de pharmacie, et Parmentier, l’un en robe de professeur, l’autre en costume demembre de l’Institut. L’attention de l’architecte s’est également portée sur le vestibule d’entrée qui a reçu unedécoration particulière. Des colonnes engagées soutiennent des chapiteaux aux feuilles d’acanthes ou dessculptures de plantes médicinales. Ces figurations au nombre de seize, assez stylisées, représentent le pavot,la camomille ou la digitale.

A chaque extrémité de la façade, des escaliers monumentaux en pierre de Crussol mènent aux étages.A un projet de rampe en pierre succède, pour des raisons d’économie, une rampe en fer forgé. L’architecteréalisa les dessins et confia ce travail de ferronnerie d’art à l’entrepreneur Lelubez. La rapidité d’exécution,une des qualités de cette technique, fut cependant difficile à obtenir. Ce retard dans la pose des rampes eutune conséquence inattendue, l’impossibilité d’inaugurer solennellement l’École à la date prévue, le 9 janvier1882 en présence des ministres de l’Instruction publique et des Arts. Le 30 décembre 1881, l’architectedemandait à l’entrepreneur qu’au moins une rampe soit posée pour l’inauguration. Mais le 7 janvier, lereprésentant du ministre ne pouvait que manifester son mécontentement et ajourner la cérémonie, tandisque l’architecte écrivait à l’entrepreneur : « Il est dit que jusqu’à la dernière goupille qui vous sera demandéepour l’École de pharmacie, vous laisserez apporter une lenteur fâcheuse». Émile Hirsch, maître verrierréputé, réalisa les vitraux qui éclairent ces grands escaliers. Connu comme portraitiste avant de se consacrerà la réalisation de cartons pour vitraux, il ne manquait pas de rappeler au Ministre des Beaux-arts, un ami,son souvenir et lui écrivait : « Mon cher ministre, m’as-tu oublié ? J’attends toujours la commande des vitraux du vestibule de l’École de pharmacie ». L’escalier de gauche offre deux vitraux,

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

© Sandrine Le Brize

Page 24: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

24

« Charles de Linné reçu au jardin des plantes par Bernard de Jussieu » et « Laurent de Jussieu fait replanterl’École botanique, 1789 ». A l’opposé, les vitraux présentent « La corporation des apothicaires et droguistes »et « Lavoisier, dans son laboratoire, visité par Antoine Fourcroy, Claude Berthollet et Guyton de Morveau ». En 1936/1939, la construction du 3ème étage et d’un escalier les cachent en partie.

Deux grands amphithéâtres dédiés à Moissan et à Guignard pouvant contenir trois cent cinquantepersonnes sont reliés aux bâtiments de la cour d’honneur par des vestibules et des galeries. Situés derrièrele corps principal, ils sont orientés vers la rue d’Assas. Pour des raisons esthétiques, il importait que lestoitures des amphithéâtres ne puissent être visibles depuis l’avenue de l’Observatoire. L’architecte dessinaalors des couvertures à très faible pente, traitées en zinc. La question des grandes portées des charpentesétait résolue par l’industrie technique qui en construisant la Tour Eiffel avait déjà proposé des profilés degrandes longueurs. La technologie permettant une relative légèreté, les fermes furent donc constituées de

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

© Sandrine Le Brize

Émile HIRSCH,vitrail du grand escalier septentrional, “La Corporation des apothicaires et des droguistes”.

Page 25: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

25

structures en acier. Située perpendiculairement à l’avenue de l’Observatoire, l’aile des travaux pratiquesest construite dans un tout autre style : murs de brique avec encadrement des baies, parements de pierrede taille ; le tout coiffé de nombreuses souches de cheminées en poterie.

En raison du nombre accru d’élèves, de nouvelles conditions d’utilisation des locaux, d’enseignementsnouveaux et d’appareillages plus nombreux et plus volumineux, très vite, les surfaces des laboratoires derecherche et d’enseignement devinrent trop exiguës. Laisné et ses adjoints ont conduit les travaux jusqu’en1891, date du décès de l’architecte, puis Dauphin prit la succession. Dès 1893, la chaire de matière médicaleest agrandie sur la surface des combles. En 1898/1899, l’aile des travaux pratiques surélevée d’une toiture mansardée accueille les salles de micrographie et de microbiologie. En ce début de XXe siècle, la bibliothèque se développe sur les anciens locaux descollections de pharmacie, de minéralogie et l’herbier est transféré au laboratoire de botanique. En 1930,l’amphithéâtre Boudier, letroisième, voit le jour.Restructuré, il a été divisé danssa hauteur et présenteaujourd’hui deux salles, unehaute et une basse.

La Salle des Actes

Considérée comme le joyaude la Faculté, la Salle des Actesdemeure le symbole de la continuité avec l’ancienne Écolede pharmacie. Lieu d’histoire,lieu de prestige mais aussi lieuartistique, elle demeure le siègede l’Académie nationale depharmacie. Les séancesofficielles et les soutenances dethèses s’y déroulent sous leslambris de style Louis XIII. C’esten effet la grande salled’assemblée de la communautédes maîtres apothicaires etépiciers, de la rue de l’Arbalète,que l’architecte a reconstituéavec des dimensions plus vastes,avenue de l’Observatoire. Lespoutres étant apparentes,l’architecte Laisné les avaitcommandées en chêne de premier choix afin qu’elles reproduisent celles de l’ancienne salle et avait indiqué :« La salle des Actes de la nouvelle École supérieure de pharmacie, doit recevoir de la dorure sur quelquesunes des moulures en bois qui l’ornementent et notamment sur les cadres dans lesquels sont enchâssés les

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

© Sandrine Le Brize

Page 26: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

26

portraits qui la meublent ». En effet, ceux-ci retracent toute la mémoire de la corporation des apothicaireset de ses maîtres illustres.

Au-dessus de la cheminée, une toile de Charles Poerson, élève de Simon Vouet, décrit la rencontre deMénélas et Hélène avec les souverains d’Egypte qui leur font présent de deux remèdes précieux entre tous,le népenthès et le moly. Charles Poerson, peintre ordinaire du Roi, fut reçu à l’Académie en 1651 et endevint plus tard le Recteur. Le tableau illustre un passage de l’Odyssée : « Hélène, dit Homère, mêla dansle vin qu’on servait à table, une poudre qui assoupissait le deuil, calmait la colère et faisait oublier tous lesmaux… Telle était la vertu de cette drogue que lui avait donnée Polydamna, femme de Thonis, Roi d’Égypte ». A l’autre extrémité de la salle des Actes, un autre tableau, attribué à Notté, présente leportrait en pied- imaginaire- de Nicolas Houel qui a remplacé une toile détruite durant la période révolutionnaire, « Louis XIII confirmant l’inspection des poids et mesures aux marchands apothicaires et

épiciers ». L’auteur n’est autrement connu que par le titre qu’il s’accordait, « Peintre de l’École dePharmacie ». Les quatre murs de la salle exhibent

quatre-vingt-onze portraits de gardes et demaîtres apothicaires. Les premiers portraitsont été exécutés dès 1630, date de laconstruction du nouveau bâtiment. Seulle portrait de Moissan a été ajouté dansles années 1900. Outre le témoignage de l’art du portrait français aux XVIIe,XVIIIe et XIXe siècles, ces tableauxfournissent une source abondante derenseignements sur les maîtres.

Certains exercèrent les fonctionsde professeurs de l’École, de prévôtsou d’échevins de la ville de Paris. Cesderniers sont reconnaissables à larobe en usage depuis François 1er,rouge à l’épaule droite et brun àl’épaule gauche. Les professeursde l’École de médecine, par unarrêté du 20 thermidor An XII(12 novembre 1803), furent les premiers à être pourvus ’un costume universitaire. A l’origine, ce costume comportait deux parties : lasimarre, sorte de soutanenoire et la robe de couleur qui était portée par-dessus.Ces deux parties furentbientôt réunies en un seulvêtement. De plus, lesprofesseurs de médecine

n’ont pas reçu un seul maisdeux costumes : un grand

costume en soie cramoisie avec des

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

© Sandrine Le Brize

Page 27: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

27

devants et des parements de soie noire et un petit costume en étamine noire avec des devants et desparements de soie cramoisie. Ainsi, il n’y avait entre les deux costumes qu’une simple inversion des couleurs.Dès 1804, les professeurs de l’École de pharmacie réclamèrent un costume ; n’en désirant qu’un seul, ilsproposèrent modestement qu’il soit analogue au petit costume des médecins. Ils obtinrent satisfaction parl’arrêté du 22 fructidor An XII (9 septembre 1804) et c’est essentiellement ce costume qui a été toujoursporté par les professeurs de Facultés de pharmacie avec toutefois l’ajout de deux accessoires. Le premierinsigne est porté à partir du 31 juillet 1809. Les palmes universitaires, alors simples marques de fonctions,sont ainsi brodées sur le costume. Après le 7 août 1866, les palmes universitaires deviennent des insignesde mérite, se transforment en métal et sont suspendues à des rubans. Le second symbole est la chausse,toujours portée par les professeurs des diverses Facultés et souvent dénommée « épitoge ». C’est une pièced’étoffe de la couleur de la robe et placée sur l’épaule gauche. Elle comporte deux pans, celui de devant ou« cornette » à bords parallèles descend au-dessous de la taille, l’autre « la coquille » est bien plus court ets’élargit à la base. A l’origine, les deux pans étaient terminés par un rang de fourrure mais Napoléon imaginade distinguer les docteurs par trois rangs. Les professeurs des Écoles de pharmacie, non docteurs, n’avaientpas le droit de porter la chausse. A partir de 1841, ils en portèrent une mais de couleur légèrement différente

La galerie des portraits subit la tourmente révolutionnaire. Le décret de la Convention du 1er août 1793ordonnait la confiscation, sous huitaine, au profit de la Nation, des maisons et autres édifices portant desarmoiries. Les membres du Collège de pharmacie, désireux de prouver leur civisme, ne se contentèrent pasde détruire le tableau représentant Louis XIII mais prirent, le 2 novembre 1793, une délibération en vertude laquelle les prévôts devaient faire disparaitre, sans aucun retard, tous les signes de féodalité qui setrouvaient sur les portraits des maîtres, non seulement les armoiries mais aussi les costumes considéréscomme évocateurs. Quelques portraits furent alors souillés et restèrent dans cet état jusqu’en 1805. Acette date, l’École de pharmacie demanda à Notté de les restaurer. A tous, il leur assigna un encadrementet des dimensions uniformes. Puis en 1811, il fit subir à toute la collection : lavage, nettoyage et vernissage.C’est probablement au cours de cette seconde restauration que quelques armoiries ont reçu des couleursfantaisistes en complet désaccord avec les règles de l’art héraldique.

Sous le poids des années, la Salle des Actes avait perdu de son éclat d’origine et de son prestige d’antan.Une rénovation très importante s’imposait non seulement pour restaurer les boiseries mais aussi pourmoderniser l’éclairage, les sièges, l’équipement audiovisuel. Le point de vue architectural de ChristianOrnano qui souhaitait redonner vie à la salle en la restaurant dans l’esprit des grandes galeries du début duXVIIe siècle, tout en apportant confort, sécurité et installations techniques, fut retenu. Les travauxcommencèrent en 1993 grâce notamment à la réponse enthousiaste et le généreux soutien de la professiontoute entière. Une grande attention fut portée sur la réfection des boiseries et des dorures. Le choix de lateinte de la peinture oscillant entre le vert et le brun a fait l’objet de vives conversations. Le brun, très envogue à la fin du XIXe siècle, a été choisi après un vote à bulletin secret. Enfin pour donner un éclat particulierà l’ensemble et reproduire l’ambiance d’une galerie éclairée aux chandelles, huit lustres de style hollandaisont été installés. Les haut- parleurs ont été disposés dans les poutres, l’écran de projection caché derrièreune poutre maîtresse et le système de projection a été intégré au décor du plafond.

Le Musée de matière médicale

Le musée de matière médicale regroupe les collections du Laboratoire de Pharmacognosie de l’UniversitéParis Descartes. Il comprend actuellement environ 25 000 échantillons de drogues végétales et animales etd’objets associés à leur production, leur transport, leur commerce et leur emploi. En pharmacie, on entendpar «drogue», toute substance naturelle conservée par séchage destinée à la préparation de médicaments. Lescollections ont pour origine le cabinet d’histoire naturelle de la corporation des pharmaciens de Paris, créé en1763. Elles sont attribuées au Laboratoire à la Révolution Française.

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

Page 28: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

28

Les collections s’étoffent ensuite régulièrement, à partir du début du XIXe siècle, grâce au développementdes voyages et du commerce. Les expositions universelles et coloniales ainsi que diverses missions scientifiquesconcourent à son enrichissement, qui se poursuit actuellement grâce aux échanges suivis du laboratoire avecdes universités ou instituts de recherche, tant en France qu’à l’étranger et aux dons d’anciens élèves.

Le musée est organisé en quatre grands ensembles :

- la collection générale qui dénombre 8 000 échantillons présentés dans l’ordre des familles botaniques.

- la collection Guibourt, d’intérêt essentiellement historique, réunit plus de 1300 échantillons de droguesanciennes, datant pour l’essentiel du XVIIe, du XVIIIe et de la première moitié du XIXe siècle.

- les collections géographiques regroupent quatre grands domaines : Asie et Orient, Afrique et Madagascar,Amériques, Océanie.

- les collections monographiques ont une portée essentiellement pédagogique. Ces vitrines thématiques sontconsacrées aux épices (poivres, girofle, piments, vanilles, cannelles…), aux plantes à caféine, aux caoutchoucs etguttas.

La pagode, meuble- vitrine hérité de l’Exposition universelle de 1889, présente les quinquinas. Elle contientl’échantillon ayant permis à Pelletier et Caventou de découvrir la quinine en 1820 ainsi que deux surons (sacs decuir dans lesquels les écorces de quinquinas sauvages, provenant de la Cordillère des Andes, étaient rapportées

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

© Sandrine Le Brize

Page 29: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

29

pour être expédiées par bateau en Europe). Les poisons de flèches exposés comportent notamment une importantecollection de curares sud-américains, en tubes, pots et calebasses. Ces curares sont accompagnés de flèches,d’une sarbacane et d’ornements de sorciers provenant de la mission franco-vénézuélienne de 1951.

Ces ensembles de drogues sont complétés par une importante collection de produits naturels chimiquementdéfinis issus notamment des travaux de recherche de Pelletier, Tanret, Berthelot et Jungfleisch, Bourquelot,

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

© Sandrine Le Brize

Page 30: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

30

Léger, Janot… Une seconde collection témoigne de l’industrialisation de la pharmacie en Europe, avec des produitsde Pelletier, Delondre et Levaillant, Pointet-Girard, Taillandier, Menier Roques, Poulenc Frères, Kahlbaum ouencore Polonovski et Nitzberg.

Époque contemporaine : Principaux aménagements

L’évolution de la règlementation des établissements recevant du public a rendu nécessaire larestructuration des services et la remise en conformité des équipements d’alimentation en eau potable, enair comprimé, gaz et électricité.

- 1952/1953 : Deux amphithéâtres souterrains, de quatre cent cinquante places, dédiés à Bussy et àBourquelot et leurs annexes sont construits. Les anciennes soutes à charbon permettent la réorganisationdes galeries de circulation du sous-sol.

- 1954/1960 : Trois niveaux de réserve sont aménagés dans l’ancienne salle de lecture de la bibliothèque.Compte tenu des charges importantes, les fondations ont été prolongées jusqu’au sol stable des carrièreset les maçonneries en élévation confortées par un voile de béton.

- 1956/1958 : L’aile adossée aux deux premiers amphithéâtres est surélevée de deux étages.

- 1959/1961 : Les amphithéâtres Moissan et Guignard sont rénovés. Les gradins de bois sont suppriméset les toiles de Dufresne et de Gromaire sont déposées.

- 1963 : Les salles de travaux pratiques sont rénovées. Un projet d’extension sur la rue d’Assas est rejetépour les raisons suivantes: la diminution de l’ensoleillement du jardin botanique et le désaccord depersonnalités résidant dans cette même rue.

- 1961/1964 : Le musée de zoologie est supprimé et la collection est confiée au muséum.

- 1964/1965 : Un nouveau bâtiment, avec toiture couverte en espace vert, est élevé sur deux hauteursdont un en sous-sol, parallèlement à l’aile des travaux pratiques « Montaigne».

- 1964/1967 : Dans le jardin botanique, un nouveau corps de bâtiment de six niveaux vient s’adosser àl’abside des amphithéâtres. Deux niveaux souterrains sont destinés au stationnement. Les façades,résolument modernes, sont constituées de béton, de brique et de baies vitrées. Cette élévation a entraînéla suppression de trois grandes serres et la restructuration du jardin. Un seul et grand bassin a pris place àl’emplacement des deux anciennes pièces d’eau.

- 1967/1970 : La rénovation des salles de travaux pratiques se poursuit.

- 1978/1979 : Les installations électriques de l’aile Montaigne sont rénovées. Une chaufferie centralevient remplacer les circuits de vapeur d’eau et une cabine haute tension est installée.

La Galerie Fialon ou Guillaume Valette

En 1963, l’antichambre du cabinet du Doyen est aménagée en Muséum d’histoire de la pharmacie etreçoit le nom de « Galerie Fialon » en hommage au pharmacien de Rueil, grand amateur d’art etcollectionneur qui par l’intermédiaire du professeur Emile Perrot fit don à la Faculté d’une importante sériede faïences pharmaceutiques. Celle-ci a constitué le noyau de ce petit musée auquel se sont ajoutés d’autresdons et le souvenir de pharmaciens illustres. Si à l’origine le don de Fialon comprenait 599 pots, il n’est paspossible de les retrouver en totalité actuellement. La collection est remarquable et 400 pots depharmacie sont ainsi présentés : un bel ensemble de faïences italiennes de Savone, espagnoles de Catalogne,d’Aragon ou d’Alcora à décor Bérain, une paire de pots polychromes au cerf couché de Delf. La deuxièmevitrine conserve des pots et piluliers chinois sur lesquels ont été collées des étiquettes « gingembre » et« soja ». Originaires de la région de Kouang- T chéou-Wan, ils préfiguraient à l’Exposition coloniale du Grand

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

Page 31: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

31

Palais des Champs- Elysées de 1906. Cette même année, la ville de Marseille organisaitégalement une Expositioncoloniale. Une pharmaciechinoise y avait été présentéedont ces pots. Le professeurÉmile Perrot obtint alors du Gouverneur général del’Indochine qu’il en fasse le don gracieux au Musée dematière médicale de l’École depharmacie. Les régions françaises ontégalement apporté leursrichesses. Quelques potsviennent de l’hôpital Saint-Louisde Rouen et ils figurent parmi lespremiers sortis des fabriques dela ville à la fin du XVIIe siècle.Montpellier est représenté parquelques vases issus de lamanufacture Olivier. Des piècestrès raffinées proviennent de lamanufacture de Sceaux créée àla fin du XVIIIe siècle par Chapelle,démonstrateur de chimie. Undon de la famille Francfort-Mouton est venu compléterl’ensemble de quelques pièces defaïences de Bordeaux. Enfinquelques récipients en verre

évoquent des remèdes aux relents de charlatanisme : œufs de l’eider, yeux d’écrevisse, colle de morue, dentsde loup, follicules de rats musqués, ergots de tortues, os de cœur de cerf, pierres de merlan, nids d’alcyon,pierres de carpe et dents de requin.De plus une trentaine de mortiers de bronze de France et de Catalogne datés des XVIIe et XVIIIe siècles, desrécipients en bois originaires d’Europe centrale et des flacons de verre, des étains d’apothicairerie et autresobjets utilisés dans les anciennes officines complètent cette importante collection. Les vitrines conservent diverssouvenirs des pharmaciens illustres parmi lesquels, des vases provenant de la pharmacie de Joseph Pelletierainsi que sa croix d’Officier de la Légion d’Honneur, des échantillons d’ergotinine obtenus par Tanret, une boîtede remèdes originaire de la pharmacie de Scheele, les piluliers de Guibourt, le premier échantillon d’aluminiumobtenu par Sainte-Claire-Deville. Un grand mortier de bronze avec son pilon est à remarquer. Provenant desGravelines, dans le Nord où il avait été fabriqué à l’occasion d’une fonte de cloches, il est daté de 1668 et signéde la main de Dominique Renar. Louis Vaneufville, pharmacien installé d’abord à Gravelines puis à Villers-sur-Mer dans le Calvados, l’offre à la Faculté en 1972. Enfin, une des pièces incontournables de cette collection est sans nul doute le volumineux pot à thériaque,disposé à l’entrée de la galerie. Cette préparation-connue depuis l’Antiquité-appartient aux trois règnes de lanature et contient plus de cinquante composants dont une dose assez forte d’opium. La composition était

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

© Sandrine Le Brize

Page 32: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

32

réputée pour ses vertus toniques et efficaces contre les venins, les poisons et certaines douleurs. Chaqueapothicaire préparait sa propre thériaque. Moyse Charas, pharmacien français, né en 1619, mit fin à cettepratique et ne proposa plus qu’une seule formule gardée physiquement par la communauté des apothicairesqui se chargeait de sa préparation et sa vente. Matériellement, trois cadenas condamnaient le pot. Ce pot àthériaque rappelle aux étudiants, la fameuse épreuve - autrefois subie devant le collège de pharmacie et aucombien redoutée - qui consistait à recomposer l’illustre formule.

Le jardin botanique

S’étendant derrière les amphithéâtres, à l’origine, la surface réservée au jardin botanique atteignait 8 000 m².En 1903 lors du centenaire, le professeur Guignard indiquait que le sol était constitué de matériaux de remblaisqui recouvraient sur une profondeur de plusieurs mètres, le terrain de l’ancienne pépinière. Les espèces vivacesqui y avaient été plantées ne tardaient pas à périr. Son premier soin, dès sa nomination en février 1887, « fut dechanger le sol des plates-bandes ». La classification des cours de botanique et de matière médicale fut adoptée lorsde la replantation du jardin. Un espace d’environ 850m² avait été réservé afin d’y installer diverses serres. Ellesvirent le jour en 1888 lorsque le professeur de botanique se servit de trois bâches mises en forme et pourvuesd’appareils de chauffage. Un vestibule et une allée menaient à un pavillon central avec à sa gauche, une serrechaude et à l’opposé, une grande serre tempérée. Cinq autres serres étaient disposées de part et d’autre.L’ensemble des serres s’étendait alors sur une surface utile de 540m² pour être ensuite réduite entre 1964 et 1967,suite aux travaux, à 253 m². A l’origine, une orangerie avait pris place au sous-sol de l’amphithéâtre sud et unpavillon servait de logement au jardinier-chef et ses deux adjoints. Les travaux ont nécessité la refonte du jardin.Le massif des conifères et des arbres côtoie la plante bande des plantes toxiques et le carré des plantes employéesen parfumerie et en cosmétologie.

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

© Sandrine Le Brize

Page 33: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

33

4. La Faculté de Droit − Malakoff

Inscription à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques des parties suivantesde l’ancienne École supérieure d’électricité, par arrêté du 24 Juin 2004 :

~ les façades et toitures du bâtiment donnant sur l’avenue Pierre Larousse,

~ l’amphithéâtre Paul Janet en totalité,~ l’entrée avec son petit escalier,~ le grand hall et le grand escalier,~ les circulations du rez-de-chaussée et du premier étage,~ la bibliothèque.

En plus de sa discipline maîtresse, l’établissement propose des enseignements spécifiques : une filièreAdministration Economique et Sociale (AES) devenue aujourd’hui Economie-Gestion, trois licences auxmentions adaptées, des licences professionnelles (banques, management européen de produits touristiques),des masters professionnels et de recherche et plus d’une dizaine d’instituts de recherche.

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

Historique :- 10 novembre 1927 : Inauguration des nouveaux locaux de l’École supérieure d’électricité à Malakoff par le Président de la République, Gaston Doumergue et Paul Painlevé,Ministre de la Guerre - 1976 : Attribution des locaux à la nouvelle Faculté de droit de l’université Paris Descartes

Page 34: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

34

En 1975, Jean Pierre Soissons alors Secrétaire d’État aux universités décide d’affecter dans les locauxlaissés vacants suite au départ de l’École supérieure d’électricité, l’université Paris 5. Le 27 Septembre 1975,l’université reçoit officiellement l’ancien immeuble. En 1976, Alice Saunier Seïté, Secrétaire d’État auxuniversités, et Florian Delbarre, Président de l’université, décident d’y installer, la Faculté de droit de Paris 5,formant ainsi un 4ème groupe de disciplines aux côtés de la médecine, de la pharmacie et des sciences humaines.

L’École supérieure d’électricité a été fondée en 1884. Installée à Paris et se trouvant trop à l’étroit, ledirecteur décide en 1924 de s’installer toutprès de Paris, à Malakoff, sur un terrain de16 000 m². Le 9 novembre 1925, lePrésident de la République, GastonDoumergue, assiste à la cérémonie de lapose de la première pierre. L’année 1931sera remarquable pour l’École. Le 24 avril,une expérience de « visio-phonie », auretentissement mondial, se déroulependant près de deux heures entre le grandamphithéâtre de l’établissement et lacompagnie des compteurs de Montrouge.Dans les années 1960, afin de répondre aunombre croissant d’étudiants, les bâtiments sont agrandis et surélevés.Cette solution ne suffira pas ; une nouvelleconstruction est envisagée. En juin 1975,SUPÉLEC quitte Malakoff pour desinstallations plus vastes et plus modernesà Gif sur Yvette.

De manière très esthétique, la façadelatérale se compose de trois volumesdifférenciés selon leurs fonctions avecnotamment un pavillon d’entréeremarquable qui abrite au premier étage labibliothèque. A l’arrière, un corps de bâtiment accueillela seconde bibliothèque et les sallesd’étude. Imaginée par les architectesAndré Raimbert, Jean Papet et GeorgesAppia, l’entrée présente une façadeoriginale, nourrie de références antiques et d’un décor en grès dû à la maison Gentil et Bourdet. L’ampleurdes espaces intérieurs est mise en valeur par des sols et des menuiseries de portes et de fenêtres de qualité etdes ferronneries originales.

Les façades extérieures imposantes mais élégantes manient les matériaux dans leurs couleurs et leursstructures. Au rez-de-chaussée, les blocs de pierres taillées soulignent les baies en plein cintre. Sur les deux niveaux supérieurs, la briquette habille les murs et de nouveau, l’accent est porté sur les ouvertures. Malgré lasimplicité, elle vient former un motif qui accroche la lumière. Le dernier niveau n’est pas resté sans intérêt. Il seprésente comme l’entablement d’un temple. Les chapiteaux ont disparu mais les petites fenêtres sont encadrées

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

Page 35: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

35

de médaillons et de motifs ressemblant fortement à des triglyphes. Les mots « Société Française des Electriciens »sont indiqués au fronton de l’entrée principale. La frise se poursuit par une corniche en saillie. Cette partiesupérieure est magnifiée par le travail de deux céramistes, Alphonse Gentil et François Eugène Bourdet. Anciensélèves de l’architecte Victor Laloux, ils s’associent en 1905 et fondent la société « Gentil, Bourdet et Cie,céramique pour la construction, l’ameublement » à Billancourt. Durant de nombreuses années, ils travaillent enétroite collaboration avec les plus grands architectes. Dans leur production d’avant guerre, ils réalisent des

revêtements en grès ou des mosaïques pourdes villas, immeubles et stations de métros parisiens. Ils participent avec succès àl’Exposition internationale des ArtsDécoratifs de 1925 et sous l’influence de cemouvement artistique, ils ont fait évoluerleurs créations. Ainsi, les façades de laFaculté de droit se parent de grès vernissésdorés qui se révèlent sous l’effet du soleil.

Paul Janet (1863-1937), normalien,Directeur de l’École supérieure d’électricitéde 1895 à 1937, a donné son nom à un amphithéâtre. Emprunt du style des années1930, une large verrière et son largeencadrement de stucs apportent toute lavaleur au lieu. De ce remarquable plafonniers’échappe une lumière zénithale qui inondel’amphithéâtre. Cette esthétique immaculéerépond aux lignes horizontales et brunes desbancs et dossiers.

La seconde bibliothèque a pris place dansl’ancienne salle des machines. Des paroismobiles en bois s’appuyaient sur les nombreuses fenêtres situées sur les façadeslatérales, compartimentant ainsi l’espace. Aumilieu des années 1980, une dalle a divisé cetespace, au volume très imposant. De part ceplafond assez bas et cette lumière qui traverse la salle, la bibliothèque baigne ainsidans une lumière singulière.

La bibliothèque historique n’en est pasmoins originale. Intégrée aux plans dès

l’origine, les architectes ont fait le choix de la situer au premier étage du pavillon d’entrée. Ainsi, trois baies vitréeshautes de deux étages accueillaient les étudiants de l’École supérieure d’électricité. Cette transparence seretrouve à l’intérieur sur trois côtés. Dans une très belle harmonie, la ferronnerie qui encadre ces baies est réutiliséedans la conception intérieure de la bibliothèque. Les collections sont présentées en mezzanine, style très en voguepour l’époque. Un escalier métallique en colimaçon, très étroit, permet d’accéder à l’étage. Il a été conçu par lesForges de Strasbourg et porte encore la plaque émaillée, « Installation de rayonnage pour bibliothèques et archives-STRAFOR ». Au titre du confort des lecteurs et dans un souci phonique, les marches de l’escalier et les planchersdes mezzanines ont été fabriqués en bois.

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

© Sandrine Le Brize

Page 36: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

36

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

Historique :- 31 juillet 1920 : Autorisation par décret ministérielde la création d’instituts d’université - 1993 : Naissance du nouvel Institut de psychologiede l’université Paris 5 - René Descartes- Septembre 1999 : Installation de l’Institut de psychologie dans ses nouveaux locaux

© Sandrine Le Brize

Page 37: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

37

5. L’Institut de Psychologie − Boulogne Billancourt

Un diplôme de Licence sciences humaines et sociales, mention psychologie, est délivré après validationdes six semestres de formation. La première année de master est accessible sur diplôme alors que la

seconde, très sélective, s’obtient uniquement sur dossier. Ce master qui comporte sept spécialités, quatreprofessionnelles et trois dirigées vers la recherche, oriente les étudiants vers le doctorat d’une durée de trois ans. La formation continue et postuniversitaire vient renforcer le dispositif.

En novembre 1920, de part sa position de successeur d’Alfred Binet- pédagogue, psychologue et inventeurdes premiers tests du développement- et de directeur du laboratoire de psychologie physiologique de laSorbonne et de sa revue, l’Année psychologique, Henri Piéron acquiert la possibilité de créer le premier Institutde psychologie d’université à Paris, destiné à délivrer un diplôme d’études psychologiques après une scolaritéd’au moins deux semestres. Jusqu’à cette date, il n’existait à l’université, aucune autre formation en psychologieque celle destinée aux étudiants en philosophie. L’enseignement était dispensé par des universitaires possédantpar tradition une double formation de philosophe et de médecin. Ainsi le philosophe Théodule Ribot étaittitulaire de la toute première chaire de psychologie, créée en 1887 au Collège de France.

En 1921, l’Institut de psychologie de l’université de Paris accueille 44 élèves dont 26 étrangers. Dès l’origineet par manque de locaux, les étudiants et les professeurs sont obligés de se partager entre la Sorbonne, l’ancienlaboratoire d’Alfred Binet situé à «l’asile Sainte-Anne » et le laboratoire de psychologie de l’enfant créé parHenri Wallon à Boulogne. Durant la guerre 1939/1945 et malgré l’activité restreinte, l’Institut obtient en 1943la création d’un certificat d’études supérieures en psychologie à la Faculté des sciences. En 1947, la licence depsychologie est instituée ; l’enseignement théorique qui en découle va affirmer la finalité professionnelle de l’établissement. Henri Piéron dirigea l’Institut jusqu’en 1951 et ce n’est qu’à la veille des années 1960, que denouveaux locaux situés dans l’immeuble des Sociétés savantes- immédiatement jugés trop exigus- sontattribués. Il est vrai que quelques sociétés occupent encore les lieux, la dernière, la société d’apiculture ne lesabandonnera qu’au moment des travaux de mise en sécurité en 1976. En 1962, à l’occasion des 80 ans dufondateur de l’Institut et en sa présence, la bibliothèque « Henri Piéron » est inaugurée. Dans les années 1980,elle est intégrée au Service Commun de la Documentation de l’université Paris 5 – René Descartes.

Le mouvement étudiant de 1968 et la loi d’orientation font évoluer l’enseignement de la psychologieparisienne qui dorénavant se répand dans les nouvelles universités. L’université Paris Descartes devient alorsl’héritière de l’UFR et de l’Institut, berceau de la psychologie française. En 1993, les deux entités fusionnentet se muent en un nouvel Institut de psychologie. Compte tenu de la forte croissance des effectifs, leregroupement sur un seul site devenait nécessaire. Le 29 novembre 1994, le Ministère de l’Enseignementsupérieur et de la recherche acquiert un immeuble à Boulogne-Billancourt dans lequel IBM France avait installéson centre de formation. Les locaux sont alors mis à la disposition de l’université Paris Descartes. Les coûts d’aménagement s’avèrent importants. L’entreprise souhaitant aider l’université, elle s’engage à lui verser undon de 20 MdF. De gros travaux de réhabilitation sont entrepris. Le bâtiment principal est composé de troisniveaux de sous-sol, deux étant réservés aux parkings. Le niveau -1 est attribué à la bibliothèque. Entièrementvitrée sur l’extérieur, la bibliothèque donne accès aux espaces verts en contrebas. A ce même niveau, la galeriesouterraine dessert deux des quatre amphithéâtres ainsi que le restaurant universitaire logé dans un bâtimentdu CROUS indépendant. Totalement accessibles aux étudiants handicapés, le rez-de-chaussée et les troisétages accueillent les salles de cours et les services administratifs. Les 4ème et 5ème étages hébergent leslaboratoires de recherche. Le toit terrasse situé au dernier et 6ème étage est réservé aux locaux techniques. L’Institut a pris possession du bâtiment à la rentrée universitaire de 1999.

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

Page 38: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

38

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

Historique :- 1968 : Création du 1er InstitutUniversitaire de Technologie à Paris - Septembre 1969 : Installation de l’IUT dans ses nouveaux locaux,avenue de Versailles

© Sandrine Le Brize

Page 39: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

39

6. L’IUT − Paris 16ème

L’établissement vient de fêter ses 40 ans et durant de longues années, il pouvait se targuer d’avoir été le seulIUT de Paris intra-muros, avant la création en 1993 de l’IUT Paris-Jussieu.

L’IUT propose six départements d’enseignement : Carrières sociales, Gestion des entreprises et desadministrations, Information et communication, Informatique, Statistique et traitement informatique desdonnées, Techniques de commercialisation et quatre modes de certification : Formation initiale classique pourles jeunes bacheliers, apprentissage en alternance, formation continue pour les adultes en reprise d’études etla validation des acquis de l’expérience (VAE). Tous cycles confondus (enseignement de formation initiale etadultes en reprise d’études), l’établissement compte environ 1800 étudiants et apprentis et 700 stagiaires enformation continue.

A sa fondation, l’enseignement se déroulait à Boulogne avant de s’installer dans ses locaux définitifs, avenue de Versailles.

L’IUT est constitué de trois entités indépendantes, reliées par une galerie couverte :

- Le bâtiment Versailles, composé de cinq étages sur rez-de-chaussée, est destiné à l’accueil, au logementdes personnels, à l’enseignement, à l’administration ainsi qu’à la bibliothèque.

- Le bâtiment Blériot, haut de sept étages sur rez-de-chaussée, est implanté sur le quai éponyme, en bordurede Seine. Les bureaux et les salles de cours se partagent les étages tandis que le sous-sol qui couvre toute lasurface accueille un parking, des locaux techniques et le restaurant universitaire.

- Deux amphithéâtres d’une capacité de 176 places, chacun, font la jonction entre les deux précédentsbâtiments.

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

Page 40: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

40

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

© Sandrine Le Brize

© Sandrine Le Brize

Historique :- 1968 : Installation de l’École Nationale de Chirurgie Dentaire de Paris à Montrouge dans les locaux de l’École Normale Supérieurede jeunes filles- 1984 : Fondation de la Faculté de chirurgie dentaire

Page 41: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

41

7. La Faculté de Chirurgie Dentaire − Montrouge

En 1699, les édits royaux reconnaissent l’activité professionnelle des dentistes. Placés sous l’autoritédu Premier chirurgien du Roi, les dentistes exercent dorénavant à égalité avec les médecins et les

chirurgiens. Cependant la Révolution Française va de nouveau créer un fossé entre les professions. Lesréformes vont ignorer les dentistes tandis que les docteurs en médecine et en chirurgie deviennent des officiersde santé. Tout au long du XIXe siècle, les médecins-dentistes, exerçant sur titre, s’opposent aux dentistes, soumisà la patente. Ces derniers réclament l’autonomie de la profession, les autres la médicalisation. La loi du 30 novembre1892, en préparation depuis 1880, officialise la profession de chirurgien-dentiste. Jusqu’en 1965, l’enseignementde la chirurgie dentaire est dispensé en grande majorité dans les écoles privées. Le décret du 22 septembre 1965fonde les Écoles Nationales de Chirurgie Dentaire (E.N.C.D.) et les centres de soins d’enseignement et de recherche dentaires.

La Faculté de chirurgie dentaire partage avec l’École nationale supérieure, l’ancien bâtiment de l’École normalesupérieure de jeunes filles. En 1960, la direction de l’École décide d’offrir de nouveaux locaux aux jeunes filles etchoisit sur la commune de Montrouge, un terrain de 25 000 m² appartenant à l’Éducation nationale. Malgré lesprotestations, tant au niveau de la municipalité à qui on avait promis l’implantation d’un lycée, que du Préfet et duRectorat, rien n’y fait. En 1963, le projet de l’architecte Roger Dhuit est accepté. Les travaux commencent dès1967 pour s’achever dès la fin de l’année1968 et 1970 pour certaines parties.

Le décret du 10 Octobre 1968 fonde l’École nationale de chirurgie dentaire de Paris qui s’installe alors dansune partie des locaux destinés à accueillir les normaliennes. En 1970, l’E.N.C.D., profitant de la loi Édgar Faurede 1968 qui crée les universités, est rattachée à l’université René Descartes- Paris 5. En 1984, l’établissementprend le nom définitif de Faculté de chirurgie dentaire. L’ancienne école de jeunes filles se compose d’un externat de neuf niveaux dont six étages, et de quatre toursdont trois sont exclusivement utilisées par l’ENS. La dernière tour haute de huit étages et le bâtiment principalsont utilisés par les deux écoles, notamment le sous-sol et le rez-de-chaussée qui enferme la cafétéria. L’externatest relié aux tours par une galerie formant un angle à 90°. Constituée d’une paroi en verre scandée de motifs enbéton armé, la galerie s’ouvre sur un jardin intérieur et des patios. Sur un seul côté de ce corridor, des petits couloirsaccèdent aux anciennes turnes des étudiantes, jamais utilisées en ce sens et aujourd’hui transforméesmajoritairement en bureaux. Austères mais pratiques, toutes les chambres avaient accès aux cinq patios.

Les études comportent des enseignements théoriques, pratiques et cliniques et conduisent au diplôme d’étatde docteur en chirurgie dentaire. Une part importante des travaux pratiques est consacrée à l’initiation gestuellesur modèles simulant des situations cliniques. Très tôt les étudiants sont confrontés à la relation patient-soignant.

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

Page 42: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical
Page 43: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

43

8. La Faculté de Médecine

L a Faculté de médecine de l’université Paris Descartes est née le 15 juin 2004 de la fusion de troisFacultés Broussais / Hôtel-Dieu, Cochin / Port-Royal et Necker Enfants-Malades. Elle est

le premier exemple de mutualisation / concentration des moyens humains, pédagogiques et de rechercheen médecine avec comme objectifs :

~ de rendre visible à l’international une offre de formation et de recherche d’excellence,

~ de perfectionner la formation des futurs médecins de notre pays en leur permettant, entre autre, debénéficier d’un programme pédagogique rénové et d’un vaste choix de stages hospitaliers sur divers sites :Cochin, Hôpital Européen Georges Pompidou (HEGP), Necker, Hôtel-Dieu et Broussais,

~ d’améliorer la gestion administrative et financière ainsi que celle de ses ressources humaines dansun souci d’efficacité du service public de l’enseignement médical.

La Faculté de médecine en quelques chiffres :

~ 8 000 étudiants,

~ 800 enseignants,

~ 300 personnels administratifs et techniques,

~ 1 500 chercheurs - dans 44 unités de recherche - liès à 4 grands hopitaux et 100 services cliniques,

Trois Facultés : les Cordeliers, Cochin et Necker.

Ces trois Facultés ont été construites entre les années 1960 et 1973. Elles regroupent d’abondantesspécialités médicales, chirurgicales et biologiques avec de nombreux services internationalement reconnus.

� Les Cordeliers ~ Paris 6ème

Le Siège de la Faculté de médecine est inséré entre l’ancien cloître du couvent des Cordeliers, à l’usage del’université Pierre et Marie Curie, et le réfectoire, daté de la fin du XVe siècle et classé Monument Historiquepar arrêté du 12 juin 1975. Fondé par Saint-Louis, le couvent des Cordeliers fut l’un des hauts lieux de laRévolution Française. Marat fut enterré dans le jardin de la communauté religieuse sous un saule pleureurjusqu’à son transfert au Panthéon.

Vu du ciel, le bâtiment des Cordeliers dessine un« H ». Au niveau de la barre centrale, deux escaliersintérieurs desservent les différents étages. Edifié en 1960,l’ensemble se compose de six niveaux. Les deux ailes ontété surélevées d’un 3ème étage en 1966. Les sallesd’archives, trois amphithéâtres, des laboratoires, le foyerdes étudiants ainsi que la cafétéria se situent entre l’entresol et le RDC où se loge un square arboré.

Cochin ~ Paris 14 ème

A la fin du VXIIIe siècle, la rue Saint-Jacquesprolongée par le faubourg du même nom traverse unquartier de couvents et de propriétés constituant ainsile patrimoine de l’Hôtel-Dieu. Ces nombreux

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

L

Page 44: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

44

établissements (abbayes, cliniques, hôpitaux, hospices des Enfants-Trouvés puis des Enfants-Assistés,établissements psychiatriques, maternités et école de sages-femmes) participent au développement de lapédiatrie. L’hospice Saint-Jacques et Saint-Philippe-du-Haut-Pas, fondé par l’abbé Jean-Denys Cochin,est construit entre 1780 et 1782 par l’architecte Viel. A la Révolution, l’établissement devient un hôpital etporte le nom de son père. Vers 1850, à part trois pavillons, la formation sanitaire se présente comme unamas lamentable de baraques en bois. Cependant dès la fin du XIXe siècle, l’hôpital Cochin est célèbre pourson école médicale et chirurgicale. En 1893, Pasteur y inaugure la première salle d’opérations moderne,construite à Paris. Les différents établissements de ce quartier se réunissent en 1963 autour d’une Facultéde médecine. Cette même année, la Faculté de médecine Cochin commence à se séparer de la Faculté dela rue de l’École de Médecine. En 1970, la Faculté de médecine Cochin/Port-Royal est intégrée à l’universitéRené Descartes.

Le site Cochin de la Faculté de médecine comprend deux bâtiments, séparés par le Faubourg Saint-Jacques. Le « bâtiment Faculté » relève de l’université alors que le second appartient à l’AssistancePublique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Ce dernier, le bâtiment Gustave Roussy est inséré dans l’enceintede l’hôpital Cochin.

Bâtiment « Faculté »

Le bâtiment estsusceptible d’accueillir 1078 personnes dont830 étudiants. Il a une forme en « T » et a été livré en 1969. Il est constituéprincipalement d’une struc-ture en béton armé. Les façades et pignons,recouverts de dalles de béton,présentent des poteauxfilants. La Faculté demédecine est constituée d’unbâtiment principal donnantsur le Faubourg Saint-Jacques. Côté cour,unsecond bâtiment s’y raccordeen son milieu. Ceux-cicomportent sept et huitniveaux. L’édifice admet ungrand amphithéâtre de 300 places « Jean PierreLuton », en hommage auDoyen de la Faculté demédecine Cochin. Unenouvelle bibliothèque vientd’être inaugurée et succède àla salle de consultation. D’unesuperficie de 665 m², ellepeut accueillir 300 étudiants.

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

© Sandrine Le Brize

Page 45: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

45

Gustave Roussy

Le bâtiment Gustave Roussyse situe dans la zone méridionalede l’hôpital Cochin. Il est composé de deux ailesperpendiculaires de dix étages etd’une 3e aile de deux étages surrez-de-chaussée. Edifiée en1973, la structure en béton arméest complétée de deux niveauxde sous-sols. Le bâtiment qui estdestiné essentiellement à larecherche, ne présente plus uneseule salle de cours. Autreparticularité, une banque detissus osseux et une morguesont hébergées sur le site. Cettedernière se présente sur deuxniveaux. La morgue du rez-de-chaussée accueille le public alorsque l’accès au sous-sol estexclusivement destiné auxétudiants en médecine. Leplancher bas du dernier niveauest situé à 34,24 mètres duniveau d’accès des secours. En conséquence, le bâtimentdevrait être classé en Immeublede Grande Hauteur (IGH)d’après le Code de laconstruction et de l’habitation.Devant la très faible portée desprescriptions en terme deprévention incendie, la

Commission de Sécurité a, dans son rapport du 12 Décembre 2000, admis de ne pas classer le bâtiment enIGH sous réserve que les étages 9 et 10 ne modifient pas leur destination (animaleries et étage technique).

� Necker ~ Paris 15ème

L’hôpital Necker a été fondé en 1778 par Madame Necker, née Suzanne Curchod, mère de Madamede Staël et épouse de Jacques Necker, ministre de Louis XVI. Il est consacré à la médecine et à la chirurgiede l’adulte. En 1816, Laënnec y est nommé médecin et enseigne la pathologie médicale. Poursuivant sesrecherches, il découvre les possibilités du cylindre bien vite appelé « stéthoscope » et crée l’auscultationmédiate. L’ère de l’investigation médicale s’ouvrait.

L’hôpital des enfants malades est une création du Conseil Général des hospices lui-même constitué enjanvier 1801 afin de gérer l’ensemble des structures sanitaires et sociales de Paris. Cet hôpital est inauguréen juin 1802 sur l’emplacement de l’orphelinat-hôpital de l’Enfant Jésus. L’établissement est exclusivement

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

© Sandrine Le Brize

Page 46: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

46

dédié aux enfants des deux sexes de moins de quinze ans et ainsi devient le premier hôpital pédiatrique aumonde. En 1920, l’hôpital Necker et l’hôpital des enfants malades, contigus, sont réunis mais conserventleurs spécificités propres (adultes-enfants).

La Faculté de médecine Necker-Enfants malades est créée en 1968 autour des hôpitaux Necker Enfants-malades, Laennec, Boucicaut, Corentin Celton et Vaugirard appartenant tous à l’Assistance Publique et, parconvention, l’hôpital de l’Institut Pasteur et l’hôpital Suisse. L’Hôpital Européen Georges Pompidou y estégalement rattaché dans sa grande majorité.

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

© Sandrine Le Brize

Page 47: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

47

Dès 1965, le permis de construire est déposé. Ouvert aux chercheurs en octobre 1969, le bâtiment est unecréation d’André Wogenscky. Chef d’atelier et architecte adjoint de Le Corbusier, Wogenscky collabore, en particulier, à la création de la Cité radieuse de Marseille (1945-1952) et à l’Unité d’habitation de Rezé (1952-1956) puis part enseigner quelques années à Bruxelles. En 1966, il est nommé architecte en chef des bâtimentscivils et palais nationaux. Avec son agence formée en 1956, il répond à d’importantes commandes publiques(hôpitaux à Paris, préfecture et palais de justice des Hauts-de-Seine, Maison de la culture à Grenoble,...) etconstruit aussi au Liban et au Japon. Il reçoit le Grand Prix national de l’architecture en 1989 et en 1998, il estélu membre de l’Académie des Beaux-arts. Il restera président de la Fondation Le Corbusier de 1971 à 1988.En adéquation avec sa devise, les proportions, les volumes et les rythmes organisent la structure de l’édifice.Selon Wogenscky, l’architecture ne se définit pas par la matière qui la compose, pierre ou béton, mais parl’organisation de formes dans l’espace.

Ainsi, le site Necker est ceinturé d’un parvis en béton. Celui-ci est percé de patios qui apportent la lumièrenécessaire aux bureaux situés au niveau -1. De ces cours intérieures nait une végétation qui apporte du relief àla place. La décoration intérieure, épurée, est représentative du courant de pensée dont relevait Wogenscky.Quelques touches de rouge (mobilier, luminaires et garde-fou) adoucissent les volumes en béton brut dedécoffrage. L’accueil ainsi que les services administratifs se situent au rez-de-chaussée de l’édifice. De ce mêmeniveau, un grand escalier mène au sous-sol qui comprend les espaces de restauration, la salle du conseil, la bibliothèque ainsi que quatre amphithéâtres donnant sur un grand hall. Le deuxième sous-sol enserre un parking,des salles d’archives et des locaux techniques. Un immeuble haut de neuf étages surplombe l’ensemble. Un bâtiment d’habitation de trois étages, rue Vaugirard, vient compléter l’ensemble.

L’édifice est classé IGH. Chaque étage de « la tour », est composé de laboratoires spécifiques. Unschéma identique se reproduit à tous les niveaux. La circulation annulaire distribue les laboratoires avecbureaux, donnant en façade. Les locaux techniques se situent au centre de l’anneau (chambres froides,laveries, sanitaires, locaux communs de recherche, locaux techniques électriques, fluides). L’architecte n’apas traité les façades extérieures à l’identique. Celles septentrionales et méridionales sont aveugles, alorsqu’à l’est et à l’ouest, la structure de béton accueille le vitrage monté sur ossature de bois ainsi que despare-soleils de béton.

© Sandrine Le Brize

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

Page 48: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

48

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

Historique :1253 : Fondation de la Faculté de médecine de Paris1731 : Création de l’Académie royale de chirurgie1769-1774 : Construction du Collège et de l’Académie royale de chirurgie, rue de l’École de médecine1793 : Suppression des « gothiques facultés »1794 : Naissance des Écoles de Santé1808 : Refondation des Facultés de médecine1958 : Création des Centres Hospitaliers Universitaires La Faculté de médecine de Paris éclate en onze établissements (Loi Debré)1968 : Refondation de l’université parisienne qui se divise alors en treize universités (Loi Edgar Faure, dite loi d’orientationuniversitaire)1971 : Naissance de l’université René Descartes- PARIS 5,l’administration ne désirant reconnaître l’établissement que par le numéro d’ordre

© Sandrine Le Brize

Page 49: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

49

9. Le Siège de l’Université Paris Descartes − Paris 6ème

Classement par arrêté du 8 avril 1998, aux Monuments Historiques, de l’ancienne Académieroyale de chirurgie, actuel siège de l’Université Paris Descartes.

Propriétaire : Ville de Paris

Autour de l’an 1200, dans un bouillonnement intellectuel extraordinaire, naît au cœur de l’Ile de la Cité,l’université parisienne. Conservé auparavant dans les monastères, le savoir, tout en restant sous tutelleecclésiastique, s’acquiert dorénavant dans ce nouveau centre intellectuel. En 1253, après la théologie, les artset les lettres puis le droit, la quatrième Faculté de Paris celle de médecine voit le jour. Indépendante du pouvoirpolitique, elle est placée sous l’autorité du chancelier de l’université qui ne dépend que du Pape. Jusqu’auXVIIIe siècle, la Faculté de médecine calque ses statuts, son enseignement et sa vie sur le modèle de la Facultéde théologie. Ses membres sont des clercs progressivement remplacés par des laïcs qui ne seront dégagés ducélibat qu’en 1452. Son enseignement, étroitement surveillé, doit répondre aux exigences du dogme chrétien.Les élèves suivent les cours chez leurs maîtres ou dans les églises et leurs dépendances. Les cérémoniesreligieuses (messe du samedi, cérémonie de Saint-Luc, le saint-patron, ou encore messes célébrées pour lerepos de l’âme des docteurs défunts) tiennent une place importante dans la vie universitaire. Ainsi l’Égliseimposera jusqu’au XVIIIe siècle le système de Galien, médecin grec du premier siècle après J.C, dans lequel lamaladie est liée à un déséquilibre des quatre fluides ou humeurs du corps humain (le sang = l’air, la bile jaune = le feu, l’atrabile = la terre et le flegme = l’eau). Les humeurs s’harmonisent pour donner un hommeen bonne santé, c’est-à-dire « tempéré ». Figée dans ce carcan, la Faculté de médecine de Paris n’aura de cessede freiner les progrès scientifiques et médicaux et n’admettra, par exemple, que cinquante ans plus tard ladécouverte par Jean Pecquet, en 1651, du système lymphatique. A la fin du XVIIIe siècle, la Faculté de médecinen’est plus qu’une institution vide de sens dont la Révolution ne fera que hâter la chute inévitable. Corporative,elle n’aura de cesse de mener une guerre sans merci contre les chirurgiens, les barbiers, les apothicaires, lesmédecins étrangers et les charlatans- ne possédant pas la culture livresque-. Leurs activités étaient considéréescomme des exercices pratiques appris le plus souvent en assistant un proche. Humiliations, mensonges etprocès sont ses armes favorites. Depuis la fondation de la Faculté, les chirurgiens, considérés comme desmanuels faisant couler le sang, y sont exclus. Ils enseignent librement leur métier dans des écoles de chirurgie.Ce sera leur chance car libérés du joug scolastique, ils deviendront au XVIIIe siècle des hommes de sciencesrespectés, incarnant la modernité médicale. Le pouvoir royal les comble d’honneurs et de richesses,abandonnant la vieille Faculté à son immobilisme et à sa rage. N’ayant pas les moyens de son ambition, laFaculté de médecine ruine sa réputation, vide ses caisses et n’arrive plus à se loger. A l’opposé, les chirurgiensde la confrérie de Saint-Damien et de Saint-Côme triomphent et la renommée de cette dernière se propagerapidement.

Georges Mareschal, François Gigot de La Peyronie et Germain Pichault de la Martinière, chirurgiens deLouis XV, demandent la création d’une Académie royale de chirurgie, s’inspirant des statuts de celle des sciencescréée par Colbert en 1666. Dénonçant les risques d’une chirurgie sans règles, ni contrôles, le grand dessein duchirurgien Mareschal sera d’associer les chirurgiens du royaume et des pays étrangers. L’Académie royale dechirurgie est créée le 18 décembre 1731. Auditeurs et visiteurs se pressent à la première réunion qui se tientdans la salle d’assemblée de la communauté de Saint-Côme. Son rayonnement fit l’admiration de l’Europesavante toute entière. La suppression des universités en 1793 et la création par la Convention, l’année suivante,de trois Écoles de Santé à Paris, Strasbourg et Montpellier mettront fin à la lutte entre les médecins et leschirurgiens qui recevront un enseignement unique. Dissoute, l’Académie royale de chirurgie accueille dans sesmurs, tour à tour, l’École de santé en 1794 pour redevenir Faculté de médecine en 1808.

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

Page 50: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

50

Devant le succès de cette nouvelle formation, Louis XV fait édifier rue des Cordeliers, aujourd’hui ruede l’École de Médecine, le Collège et l’Académie royale de chirurgie à l’emplacement de l’Hôtel deBourgogne, acquis en 1768. L’année suivante, Louis XV désigne l’architecte Jacques Gondoin, ancienpensionnaire de l’École Française de Rome. Les travaux débuteront en 1769 pour s’achever officiellement,le 14 décembre 1774. Les premiers cours ont lieu dès 1775.

Chef d’œuvre du style « à la grecque » très en vogue à la fin du règne de Louis XV, le bâtiment s’organiseautour de la cour d’honneur, séparée de la rue par un portique. Ce péristyle d’entrée présente, au premierétage, des fenêtres rectangulaires, à l’exception des trois travées centrales qui comportent un panneauoblong orné d’un décor sculpté. Un passage, aménagé au centre de ce péristyle, conduit le regard vers lagrande porte, encadrée de colonnes corinthiennes, qui mène au grand amphithéâtre. Cette double colonnadeionique produisit une grande impression sur les contemporains par l’absence d’éléments traditionnels decomposition tels que les pavillons d’angle ou l’avant-corps. Les colonnes et l’entablement, dépourvu defrise, courent le long des trois façades de la cour. Elles se composent d’un rez-de-chaussée percé de baiesen plein cintre, ponctuées de colonnes engagées. Le grand amphithéâtre, hémisphérique, est couvert d’une coupole à caissons percée d’un oculus qui autrefois permettait un éclairage zénithal. S’éloignant des règlescanoniques en vigueur, l’œuvre de Gondoin reçut une très bonne critique et fut qualifiée de « simplicité àl’Antique » de par ses volumes et sa pureté.

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

Saint-Côme et Saint-Damien et leurs attributs, par Hans Süss.La matula est l’emblème de Saint-Côme, le patron des médecins, alors que le pot à onguent est celui de Saint-Damien, le patron des pharmaciens. Selon la théorie humorale héritée de l’Antiquité, l’urine est le reflet de l’équilibre ou du déséquilibre des quatre humeurs de l’organisme. Au Moyen-âge, l’uroscopie est très largementemployée. Aussi pour émettre un diagnostic, le médecin mire les urines du patient dans un vase dénommé matula.

Page 51: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

51

La décoration du bâtiment découle de l’admiration que porte Gondoin à l’Antiquité classique. Une grisaille,œuvre du peintre Gibelin, atteste du soin apporté à la décoration intérieure. Intitulée « Salus » (La santé), ellese situe dans l’ancien escalier d’honneur. Également à la demande de l’architecte, le sculpteur Pierre Berruer,ancien pensionnaire de la villa Médicis à Rome, réalise les bas-reliefs du portique et du fronton. Les chapiteauxcorinthiens, les cinq médaillons ainsi que les guirlandes de fleurs du pavillon central, en fond de cour, attestentd’une grande délicatesse. En son centre, la sculpture en pied du médecin biologiste et physiologiste XavierBichat, œuvre du non moins célèbre David d’Angers, accueille les étudiants. Le fronton présente la Théorieet la Pratique. Se tenant la main, l’une d’elle tient une lame, tandis que les putti s’empressent d’apporter à laseconde, les mémoires de la science. A l’opposé, cinq putti assistent à une intervention.

Le panneau sculpté du portique présente, en son centre, Louis XV, accompagné de la Sagesse et de laBienfaisance. Le roi présente les plans de la nouvelle Académie et lui accorde des privilèges. Aujourd’hui,c’est un jeune homme ailé qui a remplacé l’effigie du roi, détruite à la Révolution. La symbolique accompagnece bas-relief. Hermès, le messager des dieux, caractéristique à ses attributs, le casque et les sandales, porte àla main le caducée. Les serpents ne s’y enroulent pas mais ils sont portés dans les bras d’une déesse. Quantà la cigogne, elle rappelle la devise et le blason de la corporation des médecins : trois cigognes à la branched’origan. Au XVIIIe siècle, les médecins préconisaient essentiellement les saignées et les purgations. Le symboleest fort : la cigogne étant l’animal qui se purge lui-même ! (médaillon visible sur la porte de l’ancien muséeOrfila).

Sous la Révolution, l’Académie royale de chirurgie,n’ayant plus d’existence légale, est transformée enatelier de salpêtre. En 1794, le bâtiment retrouve sa destination d’origine et accueille l’École de Santé dontles services investiront également le couvent des Cordeliers, de l’autre côté de la rue. A cette fin, JacquesGondoin est rappelé. Des modifications sont à prévoir. Le grand amphithéâtre nécessite des réparations.Une vaste salle doit être créée et l’hôpital des femmes doit être transformé en loge pour le concierge.

En 1828, une réhabilitation des bâtiments est envisagée. Seulement vingt-cinq années plus tard, Gisorsest nommé architecte de l’université et propose des agrandissements et la création d’une nouvelle écolepratique. La dépense est jugée trop importante et le projet est reporté. En 1864, une nouvelle étude, menéepar l’architecte Léon Ginain, est également rejetée. Le 20 janvier 1877, Viollet-le-Duc, membre de lacommission d’architecture de la Ville de Paris, accepte les plans remaniés de Ginain. Ainsi, les bâtimentsvont se développer à droite de la cour d’honneur, créant en particulier la cour de chimie, la cour des examens,le vaste hall d’accueil et le grand escalier menant à la BIUM (bibliothèque interuniversitaire de médecine et d’odontologie). Les travaux commencent en 1879, Léon Ginain ayant suivi les recommandations ducélèbre architecte. En effet, Viollet-le-Duc préconise de respecter les plans de Gondoin et que les deuxépoques de construction soient visibles. Aussi, Ginain diminue la hauteur de la salle de lecture de labibliothèque et emploie des poutrelles de fer à la manière d’Eiffel. Ainsi, le bâtiment révèle deux époqueset deux styles : l’architecture néo-classique de la fin du XVIIIe siècle affectionnée par Jacques Gondoin et

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

Louis XV accompagné de la Sagesse et de la Bienfaisance.Bas-relief du portique d’entrée.

Page 52: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

52

l’idéal du style universitaire du XIXe siècle mis en valeur par Léon Ginain et Charles Duprez, nommé pourle seconder. Cet archétype est matérialisé par l’élévation du boulevard Saint-Germain : entrée magistraleencadrée de deux cariatides portant le péplos, allégories de la médecine et de la chirurgie, œuvres dusculpteur Gustave Crauk, supportant le fronton de « la Faculté de Médecine ».

La bibliothèque interuniversitaire de médecine et d’odontologie

A la fermeture de la Faculté, lescollections sont dispersées maisrapidement reconstituées par lechirurgien et bibliothécaire Pierre Süequi y joint les fonds de l’ancienneAcadémie de chirurgie, ceux de laSociété royale de médecine et enfind’autres, pris dans les dépôts

littéraires de la capitale. Demeurant la plus importante bibliothèque universitaire de médecine, en 1970, elle estintégrée dans la bibliothèque interuniversitaire. En 1977, une convention est signée portant création,

organisation et fonctionnement de la BIUM. La prestigieuse bibliothèque interuniversitaire de médecineet d’odontologie et ses vieux lambris occupe une place éminente par la richesse de son inventaire sur leplan national et international. Ainsi, elle figure parmi les trois plus riches du monde avec la National Libraryof Medecine américaine et la bibliothèque du Wellcome Institute à Londres. Elle conserve tous lesdocuments représentatifs du savoir médical depuis le XVe siècle, dans les plus belles éditions originales,reliures en parchemin du 16ème siècle, toiles et cartonnages du XIXe siècle, et offre un exceptionnel fondsd’étude : 23 000 périodiques, 400 000 ouvrages et 500 000 thèses.

La Salle du Conseil, le Foyer des Professeurs et les salons de la Présidence

Ces locaux prestigieux renferment des œuvres de très haute qualité, notamment dans la Salle du Conseil,une suite de tapisseries des Gobelins dessinées selon les cartons de Charles Le Brun. Chefs d’œuvre de lamanufacture des Gobelins, « les quatre éléments » aux armes de Louis XIV, tissées sur des métiers de hautelisse entre 1663/1667, sont une commande de Colbert, à la gloire du jeune roi, afin de meubler ses appartements à Versailles. Médiateur entre le cosmos éternel et la terre soumise aux fluctuations du temps,le roi de France était souvent comparé à un médecin sacré, chargé de rétablir la santé du corps politique enfaisant descendre sur lui les influences bénéfiques des corps célestes dont le soleil qu’il avait pris poursymbole. En raison du « service rendu par l’École de santé », en 1796, le garde-meuble national attribue lasuite de tapisseries au futur Siège de l’université Paris Descartes. Le dépôt fut envoyé le 7 pluviôse an IVen compensation des dégâts et vols subis pendant la Révolution. Les quatre grandes pièces des « Éléments » :le Feu, l’Eau, la Terre et l’Air -cette dernière ne rejoindra les autres qu’en 1911- forment un ensemble

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

Les bibliothècaires de la Faculté de Médecine de Paris réunis autour du directeur, le docteur Louis Hahn (assis au premier rang à gauche).Photographie prise le 11 avril 1908.

© BIUM Paris

Page 53: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

53

cohérent, complété par « l’Entre-fenêtres de l’eau », conservée un temps dans une salle du Palais del’Assemblée Nationale. Ce galion armé aux couleurs des armes royales - trois fleurs de lys surmontéesd’une couronne- traduit toute l’attention que le roi portait à sa marine. Les bordures et leurs devisesrappellent les qualités du roi, ses quatre vertus cardinales ou ses actions mémorables. Quant aux festons,ils s’agencent de motifs aquatiques, d’instruments de musique, d’armes, de fleurs ou de fruits.

Les chefs d’œuvre exposés au Foyer des Professeurs et dans les salons de la Présidence confortent lavolonté des médecins de faire entrer l’art dans ce lieu de savoir. Afin d’honorer leur profession, ces médecins-collectionneurs n’ont cessé d’associer leur activité à un intérêt soutenu pour les arts. Ainsi le tableau« Hippocrate refusant les présents d’Artaxerxès », réalisé en 1792 par Anne-Louis Girodet de Roucy, ditGirodet-Trioson, est une commande du docteur François-Benoit Trioson. Généreux et attentionné, cemédecin cultivé veilla à l’éducation de ce jeune peintre. Devenu célèbre, ce dernier ajouta légalement à sonpatronyme celui de son bienfaiteur. Le docteur Trioson décéda en 1815, fit de Girodet son légataire universelet son exécuteur testamentaire et légua l’œuvre en 1816 à la Faculté de médecine.

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

© Sandrine Le Brize

Les Quatre Éléments,tapisseriede l’Eau (détail) : “Triton essayant de remettre à l’eau les poissons rejetés par la tempête”.Manufacture des Gobelins, Charles Lebrun, 1664/1665.

Page 54: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

54

Les portraits, de factures remarquables et d’excellentes signatures (Philippe de Champaigne, Houdon,Nattier, Van Clève), sont de signification analogue et ont la même origine. Issu de cette activité appelée « l’artmédical », le portrait a été un titre de noblesse spirituelle pour les humanistes et un moyen d’affirmer les liensde leur métier avec la culture générale. Le portrait de médecin dérive du portrait de lettré. Il sert l’honneur d’uneprofession qui n’a rien à envier aux plus nobles et participe à la conversation générale des esprits. François Gigotde La Peyronie est dépeint par Hyacinthe Rigaud et son atelier, lors d’une démonstration oratoire. Entouré desaccessoires qui s’attachent à sa fonction, le manteau rouge bordé d’hermines du docteur en médecine posé surle dossier du fauteuil, le premier chirurgien de Louis XV tient le premier tome des mémoires de l’Académie dechirurgie. Le tableau, légué par sa famille et classé au titre des Monuments Historiques en 1909, est inscritdans les collections de l’ancienne Académie royale de chirurgie depuis 1762.

Le buste en marbre de Germain Pichaud de La Martinière porte la dédicace de Lemoyne et a été offert parle chirurgien Houstet en 1769. Grand chirurgien militaire, il œuvra afin de rendre la chirurgie indépendante dela médecine. Germain Pichaud de La Martinière est représenté en habit brodé, une cravate à jabot et un manteauà large plis. Son buste resta plus de cent ans dans le grand amphithéâtre, à l’emplacement où l’avait présentéGondoin lors de la création des Écoles de chirurgie.

Le musée d’histoire de la médecine

Depuis 1905, le Siège de l’universitéParis Descartes conserve dans une salleà galeries de l’ancien Collège de chirurgie,les plus anciennes collectionsd’instruments de chirurgie d’Europe. Lecabinet d’anatomie, créé sous Louis XV,a constitué le noyau des collections,enrichies de nombreux dons et legs. Auxinstruments de chirurgie réunis par ledoyen Lafaye au 18ème siècle, s’ajouteun important ensemble de pièces quicouvre les différentes branches de l’artopératoire jusqu’à la fin du XIXe siècle.Peintures, « le triptyque de la vie et la parenté de Sainte Anne » (anonyme,école flamande, fin du XVe siècle),gravures, lithographies, médailles etjetons complétés de rares trousses demédecins et de chirurgiens, d’unmannequin d’acupuncture japonais(XVIIe siècle) ou de l’extraordinairemannequin anatomique en tilleul de Felice Fontana (1799), entièrementdémontable et de dimension humaine,couronnent cette remarquable présentation.

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

© Sandrine Le BrizeCoffret à pharmacie à usage familial,

XVIIe/XVIIIe siècles.

Page 55: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

Les tapisseries royales de la Salle du Conseil du Siège de l’Université.Détails des Quatre Éléments :oiseaux de paradis aux plumagessuperbes, lion débonnaire,animaux exotiques, ménagerie etautres trésors marins.Manufacture des Gobelins,Charles Lebrun, 1664/665.

Page 56: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical
Page 57: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

57

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

Remerciements

J’adresse mes remerciements à Monsieur Jean-Charles d’ASSUNCAO(6), Monsieur Guy GONZALVES(4), Monsieur Loïc GUILLARD(5), Madame Sonia PONCET(7), Madame Faïza SAGHIR-M’BARKI(4)

et toute l’équipe du service reprographie du Siège de l’Université qui ont facilité la réalisationde cet exposé et plus particulièrement

Madame Marie-France GARDETTE(3), Monsieur Didier GATARD(2), Madame Isabelle MALOSSE(2)

et Madame Geneviève MAURICE(2) qui se sont investis dans ce projet.

Je réserve une attention particulière à Monsieur Elie BZOURA(8), Monsieur Christian CHENE(4), Madame Marie-Véronique CLIN(7), Monsieur Guy COBOLET(9), Monsieur Jérôme DUGUE(3), Monsieur Aurélien LE ROUX(12), Monsieur Pierre MARTIAL(4)(6), le Père MICHEL(10), Monsieur Pierre-François RILHAC(1)

et Monsieur François TILLEQUIN(11)

qui ont répondu spontanément à mes sollicitations et transmis de nombreux renseignements et documents.

Enfin, je tiens à exprimer ma reconnaissance à Monsieur Michel TOURNIER, graphiste-maquettiste au service pré-presse-reprographie de l’Université,

qui par ses compétences a su mettre en valeur cet exposé.

(1) Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives, (2) Le Centre Universitaire des Saints-Pères, (3) La Faculté de Pharmacie,(4) La Faculté de Droit, (5) L’Institut de Psychologie, (6) La Faculté de Chirurgie Dentaire, (7) Le Siège-Musée d’histoire de la médecine,(8) Membre de l’Académie nationale de pharmacie-Vice président de la Société d’histoire de la pharmacie,(9) Le Siège- Bibliothèque interuniversitaire de médecine et d’odontologie, (10) Cathédrale ukrainienne Saint-Wladimir le Grand,(11) Faculté de Pharmacie-Le Musée de matière médicale, (12) ancien étudiant de l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville.

Page 58: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical
Page 59: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

59

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

Bibliographie

« Le bâtiment des travaux pratiques et de recherches de la Faculté de Médecine de Paris », in La Technique Moderne- Construction, Paris : Éditeur DUNOD, 1955, N° 1, Janvier 1955.

BINET Léon, « Les amphithéâtres de la nouvelle Faculté de Médecine de Paris »,

in La Presse médicale, Paris : MASSON et Cie. Éditeurs, 1956, N° 45, Juin 1956.

BINET Léon, « La nouvelle Faculté de Médecine de Paris-Faculté de la rue des Saints-Pères (épreuves du 8 août 1958)»,

in La Presse médicale, Paris : MASSON et Cie. Éditeurs, 1953, N° 78, Décembre 1953.

BZOURA Élie, FLANAUT Jean, « Charles-Henri FIALON, créateur du Musée historique de la Faculté de Pharmacie de Paris »,

in La revue d’Histoire de la Pharmacie, Paris, 2004, N° 342, 2ème trimestre 2004.

CHAILLEY-BERT P., LESTOCQUOY Ch., RICHARD G.-A., L’institut d’Éducation Physique-Université de Paris, 1938, 18p.

« Les collections anciennes de la bibliothèque interuniversitaire de médecine de Paris », in La Revue du praticien, Paris, 2008, Volume 58, Mars 2008.

Le Comité de Rénovation, La Salle des Actes de la Faculté de Pharmacie – PARIS V, Paris : Éditions ECN, 1996, 96p.

Faculté de Médecine – PARIS-COCHIN – PORT ROYAL – Sainte ANNE – Saint VINCENT-DE-PAUL, Paris :Éditions Cité Nouvelle, 1973, 119p.

La Faculté de Pharmacie de Paris (1882-1982), Saint-Cloud : Éditions COMARCO, 1982, 207p.

FUMAROLI Marc, CLIN Marie-Véronique, Le corps mécène : Chefs d’œuvre de l’Université René Descartes, Italie : Les amis du musée d’histoire de la médecine/

la compagnie d’Hauteville, 2005, 191p.

« La grande misère des élèves et professeurs d’Éducation Physique », in France Soir, Paris, Octobre 1973.

« Histoire de STAPS », in Les Dialogues de Descartes, Paris, Avril 2005.

LAGET Pierre-Louis, Histoire des locaux destinés à l’enseignement de l’anatomie dans les institutions parisiennes : De la création de l’École de Santé de Paris à la construction du premier institut d’anatomie (1794-1832), DEA d’Histoire de l’Art (1998-1999),

Académie de Paris- Université Paris 1.

MARTIAL Pierre, Historique de la commune de Malakoff et du centre universitaire de la porte de Vanves : Des origines à SUPELEC,

Paris, Juin 2004.

MARTIAL Pierre, « Montrouge : Petite histoire de la Faculté », in Les Dialogues de Descartes, Paris, Février 2004.

Page 60: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical

60

MARTIAL Pierre, Montrouge : Des origines à la restauration, Paris, Juin 2004.

MARTIAL Pierre, « Petite histoire de Malakoff et du centre universitaire de la porte de Vanves (Faculté de Droit de Paris 5) »,

in Les Dialogues de Descartes, Paris, Avril 2004.

Le musée d’Histoire de la médecine de Paris, 1994, 78p.

TILLEQUIN François, « Le musée de matière médicale-Collections du laboratoire de Pharmacognosie de la Faculté de Pharmacie

de l’Université Paris 5», in Les Dialogues de Descartes, Paris, Février 2005.

Université René Descartes 25ème anniversaire (1971-1996), Imprimerie nationale, 1996, 127p.

VALLERY-RADOT Pierre, « A la Faculté de Médecine de Paris : Les tapisseries des Gobelins de la Salle du Conseil »,

in La Presse médicale, Paris, 1955, N° 86, Décembre 1955.

RICHESSES & PATRIMOINE DE L’UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES

Page 61: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical
Page 62: Couverture : Entrée principale de l’Université Paris ... · Ainsi, un laboratoire d’hydrologie et l’agence du ... cours de médecine du sport dans l’enseignement médical