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Dossier de presse et photos disponibles sur www.new-story.eu

Durée : 1h35

SORTIE LE 14 JUIN

2017PRIX DE LA MEILLEURE

INTERPRÉTATION MASCULINE

FESPACO

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Dans la culture bambara, les sociétés d’initiation ont pour rôle de former leurs adeptes de manière à en faire des membres dignes de leur communauté.

Dans la société dite du Ntòmo, les initiés progressent à travers cinq niveaux :

Leniveaudulionenseigneàl’individud’oùilvient.

Celuiducrapaudluiditoùilva.

Celuidel’oiseaulerenseignesurcequ’ilest.

Celuidelapintadeconsidèrelaplacedel’homme faceaucosmos.

Ledernierniveauéclairel’initiésursaplacedanslasociété. C’estleniveauduchien(Wùlu).

Ladji a 20 ans. Il travaille dur comme apprenti-chauffeur à Bamako. Lorsqu’on lui refuse une promotion qu’il estime avoir largement méritée, il décide de contacter Driss, un dealer de drogue, qui lui doit une faveur. Avec deux compères, Ladji plonge dans l’univers du trafic de cocaïne…

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LE MALI, ÉTAT EN CRISE

LE MALI, ÉTAT EN CRISE

 Le Mali fait régulièrement la une des médias français sous l’angle de  la menace  terroriste. Pourtant  le  sujet  central dans  ce  pays  reste  la  grave  crise  de  gouvernance  qui  a provoqué  l’effondrement de  l’Etat  sur  lui-même en 2012 lors du coup d’état qui  a  renversé  le président Amadou Toumani  Touré  à  moins  de  deux  mois  de  l’élection présidentielle alors qu’il ne s’y présentait pas. 

Le  Mali  a  longtemps  été  décrit  comme  l’exemple  en matière  de  démocratie  et  de  développement,  mais  les masques  sont  tombés  pour  révéler  une  vérité  crue  que personne ne voulait voir : la faillite d’un modèle politique, social et économique. Le Mali a pu mesurer la grave crise morale dans laquelle il se trouvait, ses structures politiques, sociales et économiques étant largement gangrénées par la corruption.

La corruption au Mali a plusieurs causes, mais celle qui a eu le plus d’impact est celle générée par le crime organisé, et en particulier lié au trafic de drogue. Le trafic de cocaïne en  provenance  d’Amérique  latine  et  à  destination  de l’Europe transite par l’Afrique de l’Ouest. La cocaïne arrive le plus  souvent par  la  côte  (Mauritanie, Sénégal, Guinée Bissau et Guinée) pour ensuite remonter vers l’Europe via le Sahel. Les filières sont celles par lesquelles transitaient 

déjà  les  autres  trafics  (armes,  cigarettes,  migrants...). L’argent  généré  par  ce  trafic,  plusieurs  milliards  de dollars  par  an,  a  inondé  les  sphères  décisionnelles  du Mali et en particulier la sphère politique qui a trouvé là une généreuse source de financement. L’Etat a dépassé la  simple  complicité  pour  être  directement  impliqué dans  ce  trafic  comme  le  montre  l’affaire  du  boeing chargé de cocaïne qui s’est posé en plein désert malien en 2009 et dont  le déchargement a été supervisé par des éléments de l’armée malienne. 

Il y a un proverbe africain qui dit que le poisson pourrit toujours par la tête. L’implication des hautes autorités a eu un effet dévastateur sur la société malienne, diffusant un signal simple : tout est permis pour gagner de l’argent. La chute du président Amadou Toumani Touré a révélé que  l’Etat  n’avait  plus  d’éthique  et  que  les  valeurs morales  de  la  classe  politique  et  de  la  société  entière s’étaient  dégradées  au  point  où  plus  aucune  règle  de droit  ne  prévalait.  Le  trafic  de  cocaïne  a  été  un accélérateur redoutable de cet affaissement moral dont le pays ne se relève toujours pas.  Laurent Bigot - ancien diplomate, consultant en stratégie

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WÙLU EST VOTRE PREMIER LONG-MÉTRAGE, QUEL A ÉTÉ VOTRE PARCOURS JUSQUE LÀ ?Je suis né et j’ai grandi à Marseille. J’ai fait des études d’économie, un DEA de philo éco et je croyais être heureux dans cette voie là avant de perdre ces certitudes. Un événement particulier qui remet en question tout ce que j’avais tracé jusque là, et je me retrouve avec l’envie de faire autre chose. Je traîne sur les plateaux, je deviens régisseur, j’apprends le montage et j’exerce comme monteur pendant quelques années. Puis j’ai envie de me frotter à la réalisation. Je réalise un premier court métrage en 2008 à Bamako. Très vite je me projette sur des histoires qui ont lieu en Afrique parce que j’ai envie de creuser l’idée d’être africain. Qu’est-ce que cela revêt, signifie ? Je me rends compte en vivant en France que l’image de l’Afrique que nous avons est celle véhiculée par les médias. On ne creuse pas très en profondeur. C’est la famine, la misère, les vastes paysages de savane... Ce n’est pas l’Afrique que je connais. On oublie qu’il y a des grandes villes en Afrique. J’ai envie de me servir du cinéma comme d’un outil pour la présenter autrement.Mon premier court tourne en festivals, me permet de rencontrer des gens et d’en faire un deuxième...

LE CINÉMA EST-IL ARRIVÉ PAR HASARD DANS VOTRE PARCOURS ?L’envie se renforce autour de la vingtaine lorsque je découvre deux films. D’abord Waati de Souleymane Cissé. C’est autant le film que la rencontre avec son auteur, car il était venu présenter le film à Marseille, qui m’ont marqué. Le fait de parler de l’Afrique, du Mali et de son expérience de cinéaste m’ont fasciné. J’aimais ce que le film racontait et l’émotion qu’il générait en moi. Puis, à la même période, je vois La Haine de Mathieu Kassovitz qui me marque beaucoup. Je suis dans un film et j’ai l’impression pourtant de connaître tout le monde. Et je me dis que le cinéma peut créer cette complicité. Et décuple mon désir de passer le pas.

LE TITRE DU FILM MAIS AUSSI UNE PARTIE DE CETTE HISTOIRE FAIT RÉFÉRENCE À LA CULTURE BAMBARA. POUVEZ-VOUS NOUS EN DIRE UN PEU PLUS ?C’est une culture plus qu’une communauté. Et une langue majoritairement parlée au Mali. Mais le film fait surtout référence à un rite d’initiation bambara qui figure au générique. Y faire référence me permet aussi d’évoquer une culture traditionnelle. Qui dit d’où l’on vient, quelles sont nos origines. Cela me semblait intéressant de l’évoquer en préambule car elle symbolise certaines valeurs, qui sont celles de Ladji au début du film. C’est le respect de soi, travailler pour la communauté. Dans la culture bambara tu n’existes pas parce que tu as un corps, tu existes car tu es utile à la communauté. Inutile, tu es considéré comme un paria. Et cela m’intéressait de montrer le parcours d’un homme qui a grandi avec ces valeurs traditionnelles et qui va être confronté à celles du monde moderne comme celles de l’argent. Entre les deux, Ladji va devoir apprendre à s’adapter pour assurer sa survie.

COMMENT S’EST DÉROULÉE L’ÉCRITURE DU SCÉNARIO ? La figure du criminel m’a toujours fasciné. Et en particulier ceux que l’on peut rencontrer en Afrique de l’Ouest. Il faut vraiment ne plus rien avoir à perdre pour devenir un criminel en Afrique. J’ai vu des types se faire lyncher car ils avaient arraché un portefeuille. Face à une telle sentence, à un tel risque, à ce tribunal populaire qui exécute la punition immédiatement, comment fait-on pourtant pour franchir le pas ? Comment cela se passe-t-il dans la tête du criminel ? La criminalisation de la société africaine est un thème que je voulais aborder par la fiction. L’autre amorce du film c’est la fameuse affaire ‘Air cocaïne’, une histoire incroyable que même le scénariste le plus doué n’aurait pas pu inventer. Une affaire qui permet de

mesurer l’ampleur du trafic de cocaïne en Afrique. Derrière ce fait divers, on sent toute une société qui glisse. Il faut qu’il y ait une prise de conscience collective du danger qui nous guette. Et puis, lorsque je me mets à écrire le scénario, les évènements politiques se précipitent. Il y a un coup d’état au Mali, suivi de l’invasion des deux tiers du pays, la guerre qui s’installe et je ne peux plus faire un film qui mette en garde contre le danger mais je suis obligé de faire un film qui essaie de mettre en évidence les raisons pour lesquelles on en est arrivé là.

LE FILM EST TRÈS CONTEXTUALISÉ À LA FOIS SUR UN PLAN HISTORIQUE, POLITIQUE, SOCIÉTAL… D’un côté je souhaitais que cette histoire ait un potentiel universel, que l’on puisse la comprendre et la projeter un peu partout dans le monde. Que l’identification de n’importe quel spectateur soit possible. Et en même temps, j’avais la volonté de jalonner le récit de faits historiques parce que je voulais insister sur le fait que cette fiction n’était pas totalement inventée. Et que les spectateurs familiers de cette actualité-là puissent dérouler à nouveau le fil de l’histoire et se rendre compte que tel événement apparemment sans conséquence en avait une sur le pays.

WÙLU S’INSCRIT PLEINEMENT DANS LA VEINE FILM NOIR, THRILLER. ETAIT-CE UNE VOLONTÉ INITIALE DE VOTRE PART ?J’étais parti sur un film qui serait une fable, mais au cours des conversations avec mon producteur Eric Nevé, l’idée d’un polar a germé. J’ai donc essayé dans une scène pour voir si cela fonctionnait. Je glisse des codes, des petites touches ainsi que cette idée de rythme inhérente à ce genre. Et je découvre que cela me plaît. Que j’aime ce que cela apporte au récit. La dimension supplémentaire que cela confère au film. Cela modifie l’ambiance. Je peux ralentir, jouer avec le spectateur, ne pas être dans un déroulé linéaire de l’histoire. Même si la structure du scénario reste classique et sans perdre le côté fable qui m’importe, je peux varier. Et plus je creuse cette piste, plus je la trouve intéressante. Et c’est comme cela que le film s’étoffe et prend cette couleur.

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C’EST UN FILM OÙ SE CROISENT TOUS LES TRAFICS : CELUI DU CORPS QUE VEND AMINATA, DE LA DROGUE, DU POUVOIR, DES ARMES. DES IDÉES QUE L’ON A TENDANCE TROP SOUVENT À COLLER AU CONTINENT AFRICAIN…Il ne faut ni généraliser ni se leurrer. Ni s’interdire d’en parler de peur que cela construise une image réductrice de l’Afrique. D’abord parce qu’un cliché ce n’est pas forcément faux. Ce qui m’intéressait c’était de traiter de ces états de fait mais surtout révéler ce qu’il y a derrière tout cela, d’évoquer une forme de complexité. Le but n’est pas de balancer une vérité mais de réfléchir et trouver des angles pour modifier le regard, le prolonger derrière les apparences. Et changer une certaine image de l’Afrique, en la précisant.

LE SCÉNARIO ARTICULE UN JEU TRÈS SUBTIL ENTRE ELLIPSES ET SÉQUENCES EN TEMPS RÉEL…Cela permet d’abord d’entretenir du mystère autour du personnage de Ladji qui est quelqu’un qui ne communique pas. Son expression est dans l’action. C’est le choix que j’ai fait et du coup les ellipses nous permettent de nous rendre compte que Ladji a toujours un coup d’avance sur nous. Ce principe d’ellipse nous rend encore plus curieux de son destin. En revanche le temps réel pallie son manque de discours. C’est à travers ses réactions qu’on le devine, qu’on le comprend. Je voulais capter sa guerre intérieure à travers des petits gestes anodins, des attitudes, sa manière de regarder le sol, de respirer. Qui précèdent l’instant où il a enfin pris sa décision et où il s’engage avec détermination.

LADJI EST EN EFFET UN MYSTÈRE... UNE CONSTRUCTION EN CREUX QUI LUI CONFÈRE UNE OPACITÉ MAIS AUSSI UNE FORCE INDÉNIABLE.Ladji est une victime. C’est ce qui nous attache à lui. Il n’aurait jamais dû se retrouver là où il en est. Il est sérieux, travailleur, intelligent, rusé, il mérite mieux. Il ne demande pas grand-chose. Ce n’est pas un Tony Montana. Le fait qu’il soit aussi taiseux, mutique, nous renvoie à sa dimension d’anti héros. Je ne voulais surtout pas faire d’un gangster un modèle d’identification mais je voulais plutôt que les jeunes puissent s’identifier à un jeune homme confronté à des difficultés.

COMMENT INTERPRÉTER LA FIN ? MORALE ? LUCIDITÉ DU HÉROS ?Ladji a pris des décisions fortes tout au long de sa vie et il s’en impose encore une. Il est à ce moment précis capable de dresser un bilan avec honnêteté. Cela rappelle que dans certaines cultures africaines, lorsque l’on a fauté, on quitte le village, on s’isole et on fait ce que l’on a à faire.

SA SŒUR AMINATA EST TOUR À TOUR FATALE, PROSTITUÉE, ARROGANTE, GÉNÉREUSE, ARRIVISTE, NOUVELLE RICHE. UN PERSONNAGE AUX ANTIPODES DE SON FRÈRE. COMPLEXE, MULTIPLE…C’est une femme qui s’offre le luxe de mettre le regard des autres de côté. Cette façon dont la société, ceux qui nous entourent, nous empêchent d’accéder à nos rêves. Elle a vécu l’enfer, elle en est revenue, elle prend tout avec distance. Donc elle s’autorise à vivre sa vie de manière

complètement libre. Elle a envie de légèreté et pense qu’elle la mérite. Je lui trouve une force incroyable car je ne suis pas capable de me comporter comme elle. C’est pour cela que c’est un personnage que j’aime beaucoup. Et il me semblait intéressant de la placer à côté de Ladji qui est son contraire absolu. Il est dans la sécurité. On le voit à travers les choix qu’il fait pour elle. Le danger il se le réserve. De plus, Aminata est très intelligente. Elle met peu à peu à distance tout ce qu’elle est au début du film. Sa pseudo vulgarité s’estompe… elle sait où elle veut aller et elle y va de façon très organisée. Il y a aussi le personnage d’Assitan qui est étudiante, qui est partie aux Etats-Unis, qui est autonome… là aussi je jouais sur les deux tableaux. Ce à quoi on s’attend de la femme en Afrique et puis il y a l’autre versant qui est plus souvent ignoré. Et j’espère que l’on retient tout cela. C’est dans la continuité de ce qu’était l’une des ambitions de ce film : déplacer son champ de vision…

C’EST LA CHANTEUSE INNA MODJA QUI INTERPRÈTE AMINATAJ’avais pensé à elle pour le rôle d’Assitan. Pas du tout pour celui d’Aminata. Je la croyais un peu trop sophistiquée et j’avais du mal à me projeter avec elle dans ce rôle. Mais, hasard de casting, elle fait des essais pour Aminata et elle est déjà incroyable. Elle a sa force. En plus, Inna connaît Bamako, elle y a grandi. Elle sait exactement qui est Aminata. C’est une actrice qui est capable de s’adapter à tout et très vite. Il y a plusieurs Aminata dans le film et elle a été capable d’en saisir la moindre nuance à chaque fois.

LADJI EST CAMPÉ PAR IBRAHIM KOMA QUE L’ON A DÉJÀ VU DANS PAS MAL DE FILMS EN FRANCE. COMMENT VOUS ÊTES VOUS RENCONTRÉS ?J’étais persuadé de trouver mon Ladji à Bamako. J’ai rencontré plus de deux cents personnes là-bas mais sans avoir de réel coup de cœur. Et puis j’ai rencontré Ibrahim qui vit à Paris. Nous discutons et au bout de deux minutes, il se comporte comme s’il était engagé (rires). Il pose des questions sur le personnage, souligne ce qui lui échappe. Fait immédiatement preuve d’implication. Pour préparer le film, il s’est rendu à Bamako, a été logé dans un institut qui recueille des enfants des rues, a fait plusieurs séjours avec eux restant à chaque fois plusieurs semaines, a fait des stages pour apprendre à conduire un minibus… Et un jour, les gens se sont adressés à lui en bambara en lui donnant des ordres comme s’il était un apprenti chauffeur parmi d’autres. Et là je me suis dit ça y est, il est à sa place. Il s’était dissimulé dans le paysage. Ensuite pour le travail d’acteur, c’est un grand professionnel. Il fait ce métier depuis qu’il a dix ans, il comprend tout très vite, est capable d’une grande subtilité.

BAMAKO EST UN PERSONNAGE À PART ENTIÈRE DE WÙLU…Cette ville dit la modernité de l’Afrique, souvent remise en questions par certains politiciens. Les villes africaines vivent énormément. Elles sont beaucoup plus vivantes que grand nombre de villes occidentales. Il y a cette énergie qui mélange tout et tout le monde. Je voulais restituer cela car c’est comme cela qu’on la reçoit quand on se promène dans la rue. J’ai essayé de retranscrire ce sentiment, de plonger le spectateur au cœur d’une place qui grouille, pleine de vie et de jeunesse. Avec les plans de marché au début, je voulais que l’on voit que, comme pas mal de pays africains, le Mali est un pays jeune. Près de la moitié de la population a moins de quinze ans. Donc tout va vite, dans tous les sens et cela traduit le dynamisme africain.

COMMENT AVEZ VOUS ABORDÉ LA MISE EN SCÈNE ?Même si Wùlu s’apparente au cinéma de genre, pour la mise en scène je me suis éloigné de mes références. Nous ne sommes pas dans les mêmes conditions de travail, il faut très souvent improviser, le feu de l’action nous pousse à changer ce qui était prévu. C’est bien d’avoir pensé avant au découpage, cela nous rassure, nous aide mais après une fois sur le plateau, c’est avant tout l’histoire que l’on veut raconter que l’on doit avoir en tête. Le seul vecteur de la mise en scène c’est cela, c’est le personnage de Ladji. J’ai beaucoup observé les apprentis qui bossent de 6 heures du matin jusqu’à 21h. Ils ont une énergie folle, un courage inouï. J’ai passé beaucoup de temps à les regarder, à analyser leurs gestes, ce qui était important dans leur comportement. Je traînais avec mon appareil photo, les emmerdais un peu (rires) et au moment de mettre en scène c’est eux que j’avais en tête. Je voulais raconter leur histoire, la société qui est la leur, son organisation. J’ai essayé d’inventer le moins possible. De restituer et trouver un filtre narratif à travers lequel la réalité pouvait être retranscrite.

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VOUS OPTEZ POUR UNE APPROCHE RÉALISTE MAIS QUE VOUS INTERROMPEZ PAR DE BRUSQUES INSERTS SURRÉALISTES OU ÉTRANGES COMME LA SCÈNE ONIRIQUE AVEC LA MARIONNETTE…

Ces incursions viennent de la fable de départ dont je vous parlais. Alors qu’elles nous sortent de la réalité, elles nous permettent de toucher le spectateur de façon plus intime. Et cela permet de faire le lien avec l’aspect spirituel. La marionnette est utilisée dans la culture bambara comme intermédiaire entre le monde de vivants et celui des morts. Elle

LE MONTAGE DONNE À RESSENTIR TOUTES LES PULSATIONS DE CETTE HISTOIRE. CELLES DE LA VILLE, DES PROTAGONISTES, LE SUSPENSE…Cela nous a permis d’avoir la certitude que son silence était la bonne manière de raconter ce personnage. Qu’il fallait assumer le choix fait au début du film et qu’au fond, on n’avait pas besoin de le voir s’exprimer plus. On a encore accéléré le processus d’un héros taiseux, de privilégier l’action et le montage a amplifié cela. Nous sommes allés à quelque chose de plus en plus brut, radical, éliminant des moments de transition qui nous semblaient inutiles.

VOUS FAITES LE CHOIX DU SCOPE QUI EST LE FORMAT DES WESTERNS, CE QUI VA PARFAITEMENT À CETTE HISTOIRE DE TERRITOIRES. MAIS C’EST AUSSI UN FORMAT QUI EXACERBE LES RUPTURES DE CADRES, FILME LES PAYSAGES URBAINS GROUILLANTS ET LES HORIZONS INFINIS… Le scope c’est tout cela. Tout d’abord, cela permet de filmer des personnages ensemble et j’avais besoin que Ladji et Aminata soient dans le même cadre. De manière à capter la force qui est dans leur relation. Deux manières de voir le monde qui s’oppose, deux personnages qui s’affrontent, unis à la fois par l’amour et la tension. Le scope nous permet aussi d’avoir une scène « attaque de diligence », d’évoquer le western, l’immensité du territoire… Il permet de pouvoir jouer dans le même plan l’intimité du héros et le monde qui l’entoure, et filmer à la fois sa douleur, son ambition, sa place dans le monde… Le scope ouvre le champ des possibilités, donne de l’espace. On peut être à la fois dans le détail, dans l’intime, et embrasser quelque chose de plus large, donner une respiration indispensable à un film qui colle à son héros.

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Né à Marseille, franco-malien, Daouda Coulibaly questionne la place de l’Afrique de l’Ouest dans son rapport au reste du monde. Après avoir exploré des thèmes tels que l’histoire contemporaine ou l’identité culturelle dans ses courts métrages (Il était une fois l’indépendance, 2009 ; Tinyè So, 2011), il s’interroge, avec Wùlu, son premier long métrage, sur l’origine de la crise malienne de 2012.

FILMOGRAPHIE

2009 IL ÉTAIT UNE FOIS L’INDÉPENDANCE COURT-MÉTRAGE

(Fespaco 2009, New-York Film Festival 2009, Rotterdam Film Festival 2010, New-York African Film Festival 2010, etc) Prix : Python pygmée – Prix du meilleur court métrage, festival de Ouidah, Bénin.

2011 TINYÈ SO COURT-MÉTRAGE

(Fespaco 2011, Festival de cinema africano de Milano 2011, New-York Africa Film Festival 2011, Durban IFF 2011, FIFF de Namur2011, BFI London Film Festival 2011, Dubaï IFF 2011, etc) Prix : Poulain de bronze, Fespaco 2011 ; Prix du meilleur court-métrage, festival de cinema africano de Milano 2011, Prix CUMSE ; Prix spécial du jury, Dubaï IFF 2011.

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Né dans le 20e arrondissement de Paris, Ibrahim Koma grandit à Antony, dans les Hauts-de-Seine. Il n’a pas encore 10 ans quand il fait sa première apparition dans un épisode de la série Navarro, auprès de Roger Hanin.En 2001, il interprète un des deux rôles principaux dans la comédie de Didier Bivel, Fais-moi des vacances, l’histoire de deux enfants, bloqués dans leur cité, qui emploient tous les moyens pour partir en vacances.Entre 2002 et 2006, on le verra régulièrement à l’écran grâce à sa participation dans la série Sous le soleil, diffusée sur TF1. Il se fait rapidement remarquer et va se dévouer entièrement au métier d’acteur.Il suit une formation d’acteur aux cours Viriot et, en 2011, participe au Laboratoire de l’acteur-Hélène Zidi.Parallèlement, on le voit dans des films tels que La Cité Rose en 2012, qui lui permet de se faire connaitre du grand public et lui vaut d’être présélectionné au César du meilleur espoir masculin l’année suivante. En 2014 on le retrouve aux côtés de Fabrice Eboué et Nicolas N’Gijol dans Le Crocodile du Botswanga où il incarne un jeune joueur de football.En 2016, il occupe le rôle principal du premier film du réalisateur malien Daouda Coulibaly, Wùlu, qui lui vaut le prix d’interprétation masculine au FESPACO.

2017 WÙLU DE DAOUDA COULIBALY

2014 LE CROCODILE DU BOTSWANGA DE FABRICE ÉBOUÉ ET LIONEL STEKETEE

2013 LA CITÉ ROSE DE JULIEN ABRAHAM – NOMMÉ AUX RÉVÉLATIONS CÉSAR 2014

2013 GARE DU NORD DE CLAIRE SIMON

2013 JE SUIS DADDY DE MICKAEL N’DOUR

2006 BEUR, BLANC, ROUGE DE MAHMOUD ZEMMOUR

2002 FAIS-MOI DES VACANCES DE DIDIER BIVEL

2002 LA MENTALE DE MANUEL BOURSINHAC

2001 3 ZÉROS DE FABIEN ONTENIENTE

2001 CINÉMA PERMANENT DE CHARLOTTE SILVERA

1999 MON PÈRE, MA MÈRE, MES FRÈRES ET MES SŒURS DE CHARLOTTE DE TURCKHEIM

Née à Bamako au Mali, d’une famille de sept enfants, Inna Modja est initiée à la musique dès son plus jeune âge, par le biais de la chorale à laquelle l’inscrivent ses parents, et des disques que son père joue à la maison. Les influences musicales de la jeune fille sont alors très variées, allant du jazz au rap, en passant par le blues, la soul ou encore la disco.

Adolescente, elle intègre le Rail Band de Bamako, un groupe dans lequel Salif Keita et Amadou Bagayogo (Amadou & Mariam) ont fait leur début. Jouant du Blues Mandingue et du jazz, elle fait ses classes avec eux à Bamako. Après un premier album en 2009, son second album Love Revolution sorti en 2011 connaît un succès retentissant, notamment en France.

Sur son dernier album, Motel  Bamako, elle chante principalement en bambara et aborde des thèmes tels que la guerre dans son pays ou encore les droits de la femme.En 2013, on l’a vue à l’écran dans Pendant ce temps, la capsule humoristique du Grand Journal de Canal+, mais c’est en 2016 qu’elle se lance dans le cinéma avec son premier rôle dans un long-métrage au côté d’Ibrahim Koma dans Wùlu de Daouda Coulibaly.

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Ladji IBRAHIM KOMA

Aminata INNA MODJA

Rafael QUIM GUTIÉRREZ

Zol ISMAËL N’DIAYE

Houphouet JEAN-MARIE TRAORÉ

Issiaka HABIB DEMBÉLÉ

Assitan MARIAME N’DIAYE

Jean-François OLIVIER RABOURDIN

Réalisateur DAOUDA COULIBALY

Scénario DAOUDA COULIBALY

Musique originale ERIC NEVEUX

Image PIERRE MILON

Son OLIVIER DANDRÉ

Mixage NATHALIE VIDAL

Montage JULIEN LELOUP

Costumes MARIAM COULIBALY

Directrice de production MARIE-NOËLLE HAUVILLE

1ers assistants DEMBA DIEYE ET VINCENT CANAPLE

Scripte DELPHINE RÉGNIER-CAVERO

Casting ATHILDE SNODGRASS

Régisseurs généraux PAPA MADICKÉ MBODJ ET DRAMANE TRAORÉ

Ventes internationales ORANGE STUDIO ET INDIE SALES

Directeur artistique PAPA MAHAMOUDOU KOUYATÉ

Producteurs ERIC NÉVÉ, OUMAR SYUne coproduction France-Sénégal-MaliLa Chauve-Souris, Astou Films, Orange Studio, Appaloosa FilmsAvec la participation de Canal+, Ciné+ et TV5MONDE

Avec la contribution financière de l’Union Européenne & le concours du Groupe des Etats ACPAvec le soutien de la Région Ile-de-France, Fonds Vision Sud Est, Festival de Locarno, Direction du Développement et de la Coopération Suisse

Avec la participation de l’Aide aux Cinémas du Monde Centre National du Cinéma et de l’Image Animée Ministère des Affaires Étrangères et du Développement International Institut Français

Avec le soutien de La Région Île-de-France

Open Doors Festival del Film Locarno

© La Chauve-Souris, Astou Films, Orange Studio, Appaloosa Films 2016

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