Comprendre et utiliser l’oxymètre de pouls

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Comprendre et utiliser l’oxymètre de pouls

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Comprendre et utiliserl’oxymètre de pouls

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TABLE DES MATIERES Page

Le projet de l’OMS: 3l’oxymètrie peut sauver des vies dans le cadre du projet global« pour une chirurgie plus sûre »

Glossaire des termes 6

Comprendre la physiologie du transport de l’oxygène 8o Oxymètre de pouls Quiz 1o Oxygèneo Transport de l’oxygène aux tissuso Combien y a t-il d’oxygène dans le sang?o Qu’est ce que la saturation du sang en oxygène?

Connaître l’oxymètre 10o Oxymètre de pouls Quiz 2o Que mesure l’oxymètre?o Le moniteuro Le capteuro Utilisation pratique de l’oxymètreo Comment interpreter les alarmes?o Quels facteurs peuvent interférer avec la lecture de l’oxymètre?o Ce qui n’est pas mesuré par l’oxymètre

Comprendre comment survient une désaturations 13o Oxymètre de pouls Quiz 3o Causes d’hypoxie lors de l’anesthésieo Que faire lorsque la saturation chute

o Plan d’action lorsque la Sp02 est inférieure à 94%o Action à entreprendre lorsque la Sp02 est inférieure à 94%

Atelier sur l’oxymètre 20o Cas cliniqueso Oxymètre de pouls Quiz 4o Oxymètre de pouls Quiz 5

Appendices1 Lecture complémentaire sur la courbe de dissociation de l’hémoglobine 252 Carnet d’oxymétrie et audit des pratiques 28

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L’OXYMETRIE PEUT SAUVER DES VIES EN CHIRURGIEUN PROGRAMME REALISE PAR L’OMS DANS LE CADRE DU PROJET GLOBAL« POUR UNE CHIRURGIE PLUS SURE »

Bienvenue sur le programme d’éducation vidéo sur l’oxymétrie de pouls réalisé sous l’égide del’organisation mondiale de la Santé. L’OMS a récemment publié des recommandations pour améliorerla sécurité des actes chirurgicaux dans le monde. L’amélioration de la sécurité anesthésique fait partieintégrante de ce programme.

Dans beaucoup de pays, la surveillance de l’anesthésie par oxymétrie de pouls est obligatoire. Le butde l’OMS est de rendre cette technologie disponible en routine dans tous les pays du monde pour lapratique de l’anesthésie.

Bien que l’oxymétrie de pouls soit une technologie simple et fiable pour détecter une diminution dutaux d’oxygène dans le sang, ces appareils ne sont efficaces que si les personnes en charge del’anesthésie ont compris leur fonctionnement et savent ce qu’il faut mettre en route lorsque survientune désaturation c'est-à-dire une diminution du taux d’oxygène sanguin. Cette vidéo a pour objetd’expliquer le fonctionnement des oxymètres de pouls et de montrer comment les utiliser correctement.

Cette vidéo contient les informations essentielles que doivent connaître toutes les personnes réalisantdes anesthésies et elle sera utile à tous les membres de l’équipe opératoire.

L’equipe de conduite du projet mondial de l’oxymètre de pouls de l’OMS :

(THE WHO GLOBAL PULSE OXIMETRY PROJECT LEADERSHIP TEAM

Atul Gawande MD MPHAssociate Professor, Harvard School of Public Health, Associate Professor of Surgery, HarvardMedical School, Boston, MA, USA

Alan Merry ONZM, FANZCA, FFPMANZCA, FRCA, Hon FFFLMProfessor and HOD, Department of Anaesthesiology, University of Auckland, New Zealand

William Berry, MD, MPHHarvard School of Public Health, Boston, MA

Gerald Dziekan MD, MScActing Coordinator, Patient Safety Programme, World Health Organization, Geneva, Switzerland

Angela Enright MB, FRCPCDepartment of Anesthesia, Royal Jubilee Hospital, Victoria, BC, Canada

Peter EvansSpecial Procurement AdvisorWHO Safe Surgery Saves Lives Oximetry Project

Iain H. Wilson MB ChB, FRCADepartment of Anaesthesia, Royal Devon and Exeter NHS Foundation Trust, Exeter, UK

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L’EQUIPE D’ÉDUCATION DE L’OXYMÈTRE DE POULS

Editeurs:Angela Enright MB, FRCPCDepartment of Anesthesia, Royal Jubilee Hospital, Victoria, BC, Canada

Isabeau Walker BSc MB BChir FRCAConsultant Paediatric Anaesthetist,Great Ormond Street Hospital NHS Trust, London, UK

Manuel:Auteur: Iain H. Wilson MB ChB, FRCADepartment of Anaesthesia, Royal Devon and Exeter NHS Foundation Trust, Exeter, UK

Illustrations: David Wilkinson PGDip(AP)Physician’s Assistant (Anaesthesia), Department of Anaesthesia, Royal Devon and Exeter NHSFoundation Trust, Exeter, UK

Affiche:Producteur: Michael Scott MB ChB, FRCP, FRCAConsultant in Anaesthesia and Intensive Care Medicine, Royal Surrey County Hospital,Guildford, Surrey, UK

Les aides éducatives et les cas cliniques:Auteur: Robert J McDougall MBBS, FANZCA, GradCetHlthProfEdSpecialist Paediatric Anaesthetist, Deputy Director, Department of Paediatric Anaesthesia and PainManagement, Royal Children's Hospital, Parkville, Victoria, Australia

Guide:Auteur: Iain H. Wilson MB ChB, FRCADepartment of Anaesthesia, Royal Devon and Exeter NHS Foundation Trust, Exeter, UK

Photographe: Michael Scott MB ChB, FRCP, FRCAConsultant in Anaesthesia and Intensive Care Medicine, Royal Surrey County Hospital,Guildford, Surrey, UK

Vidéo:Producteur: Rafael Ortega MDProfessor, Vice-Chairman of Academic Affairs, Department of Anesthesiology, Boston UniversityMedical Center, Boston, MA, USA

L’oxymètre virtuel:Producteur: Samsun Lampotang PhDProfessor, Department of Anesthesiology, Director, Center for Simulation, Safety and AdvancedLearning Technology, University of Florida, Gainesville, FL, USA

Edition française:Isabelle Murat MDProfessor and Chairman, Service d'Anesthésie-Réanimation, Hôpital Armand Trousseau, Paris,France

Edition espagnole:Gonzalo Barreiro MDAnesthesiologist and Critical Care specialist, Anesthesia Director, Centro Cardiológico, SanatorioAmericano, Montevideo, Uruguay

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Avec les contributions de:

Luke Funk MD, MPHResearch Fellow, Harvard School of Public HealthSurgery Resident, Brigham and Women's Hospital, Boston, MA, USA

Alan Merry ONZM, FANZCA, FFPMANZCA, FRCA, Hon FFFLMProfessor and HOD, Department of Anaesthesiology, University of Auckland, New Zealand

Florian Nuevo MD, DPBA, FPBCADepartment of Anesthesiology, Faculty of Medicine and Surgery, University of Santo TomasManila, Philippines

Stephen Ttendo MB ChB, MMed (Anaesth)Senior Lecturer, Head, Department of Anaesthesia, Mbarara University of Science and Technology,Mbarara, Uganda

Les éditeurs souhaitent remercier les docteurs Chan Yoo Kuen (Malaysia), Sarah Hodges (Uganda),Christine Manning (Cameroon), Haydn Perndt (Australia) et Olaitan Soyannwo (Nigeria) pour leur aide.

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GLOSSAIRES DES TERMES

Anaphylaxie Une réaction allergique sévère mettant en jeu lepronostic vital due à un médicament ou uneautre substance comme le latex présent dans lesgants chirurgicaux

Arythmie Tout rythme cardiaque anormal

Atélectasie Collapsus partiel ou total d’un poumon ou d’unsegment pulmonaire préalablement normalement aéré

Bradycardie Une fréquence cardiaque trop basse en rapport avecl’âge du patient. Moins de 60 / min pour les adultes.Selon l’âge pour les enfants (voir page 9 de cemanuel)

Capnographe Le monitorage qui permet de détecter la présence degaz carbonique à chaque respiration

Cyanose Coloration sombre de la peau, de la langue et desmuqueuses due à une diminution de l’hémoglobineoxygénée dans les vaisseaux irriguant ces organes

Hémoglobine désaturée Hémoglobine sans oxygène fixé

Hypotension Pression artérielle basse

Hypothermie Baisse de la température centrale (inférieure à 36 C)

Hyperthermie Augmentation de la température centrale (supérieureà 37 C)

Hypoventilation Diminution de le fréquence et/ou de l’amplitude de laventilation

Hypovolémie Diminution du volume vasculaire

Hypoxie Taux d’oxygène du corps anormalement bas

Microprocesseur Un petit ordinateur qui peut calculer les chiffres defréquence cardiaque et la saturation de l’hémoglobineen oxygène à partir des signaux détectés par lecapteur

Intubation oesophagienneLa sonde d’intubation n’est pas dans la trachée maisdans l’œsophage

Oxymètre /Oxymètre de poulsUn appareil qui peut détecter un signal pulsatile surune extrémité du corps comme le doigt ou l’orteil etpeut calculer la quantité d’hémoglobine oxygénée et lafréquence cardiaque

Pneumothorax Collapsus pulmonaire du à une fuite d’air à partir dupoumon, le plus souvent au décours d’un traumatisme.L’air pénètre dans l’espace pleural (entre le poumon etla plèvre) et empêche l’expansion pulmonaire

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Pneumothorax compressif Lorsque le pneumothorax est compressif, la pressiondans l’espace pleural est très élevée et le patient a desdifficultés à ventiler. La déviation du cœur peut êtreresponsable d’un arrêt cardiaque

Vasopresseurs Médicaments comme l’adrénaline, l’éphédrine ou laphényléphrine qui augmentent la pression artérielle envasoconstrictant les vaisseaux sanguins ou enaugmentant le débit cardiaque

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COMPRENDRE LA PHYSIOLOGIE DU TRANSPORT DE L’OXYGENE

OXYMETRIE DE POULS –QUIZ 1

Avant de lire ce manuel, nous voulons savoir ce que vous savez de l’oxymètre de pouls. Les réponsescorrectes sont dans les paragraphes suivants

1. Comment l’oxygène est transporté de l’atmosphère dans les tissus ?2. Quelle est la saturation normale du sang artériel ?3. En quoi consiste la pré-oxygénation ?4. Un patient est anesthésié pour une cure de hernie inguinale. La saturation est à 82% pendant

la chirurgie. Est-ce trop haut ou trop bas ? Que faut-il faire ?

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OXYGENE

L’oxygène est indispensable à la vie. Bien que tous les organes aient besoin d’oxygène, l’apportd’oxygène est critique pour le cerveau et le cœur, organes très sensibles à toute diminution de l’apporten oxygène. La diminution du taux d’oxygène au niveau tissulaire conduit à une hypoxie au niveau dece tissu. Une hypoxie se prolongeant au-delà de quelques minutes peut être fatale.Le risque d’hypoxie lors d’une anesthésie générale est important. L’hypoxie peut survenir dans les cassuivants : obstruction des voies aériennes, diminution de la ventilation, saignement, troubles durythme cardiaque et/ou dysfonction de l’équipement anesthésique.Lors de la survenue de l’une de ces situations, la délivrance d’oxygène aux tissus peut être altéréeconduisant à une hypoxie. Si celle-ci n’est pas traitée correctement, il peut en résulter une atteintesévère ou la mort du patient.

TRANSPORT DE L’OXYGENE AUX TISSUS

L’oxygène est transporté dans le sang grâce à une protéine, l’hémoglobine, contenue dans lesglobules rouges. L’oxygène pénètre dans les poumons lors de la respiration puis se combine àl’hémoglobine contenue dans les globules rouges des vaisseaux pulmonaires. Le cœur assure lacirculation du sang qui permet l’apport d’oxygène aux différents organes et tissus.

La délivrance de l’oxygène aux tissus et organes nécessite les conditions suivantes:

- L’oxygène doit être inhalé à partir de l’air ou du circuit d’anesthésie et parvenir aux poumons- L’oxygène doit être transporté de l’air contenu dans les alvéoles pulmonaires jusqu’au sang- Le sang doit contenir suffisamment d’hémoglobine pour assurer le transport de l’oxygène aux

tissus- Le cœur doit être capable de faire circuler suffisamment de sang pour apporter aux tissus la

quantité d’oxygène dont ils ont besoin- Le patient doit avoir une masse sanguine suffisante pour que le sang irrigue tous les tissus

COMBIEN D’OXYGENE EST TRANSPORTE PAR LE SANG

Chez un patient bien portant :

Chaque gramme d’hémoglobine peut fixer 1,34 ml d’oxygène. Chez un patient ayant un tauxd’hémoglobine normal de 15 g/dl, 100 ml de sang transporte environ 20 ml d’oxygènecombinés à l’hémoglobine. En plus, une petite quantité d’oxygène est dissoute dans le sang.

Chez l’adulte, le cœur fait circuler en moyenne 5000 ml de sang vers les tissus. Ceci permetd’apporter 1000 ml d’oxygène aux tissus par minute.

Les cellules des tissus extraient l’oxygène du sang pour leur métabolisme, ce qui représenteenviron 250 ml par minute. Ceci signifie qu’en l’absence d’échange gazeux au niveau dupoumon, l’oxygène présent dans le sang aura disparu en environ 3 minutes.

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Respirer 100% d’oxygène pendant plusieurs minutes avant le début de l’inductionanesthésique (pré-oxygénation) augmente le stock d’oxygène dans les poumons. Si le patients’arrête de respirer et n’est pas ventilé, le contenu en oxygène des poumons diminuerapidement. Si le patient a reçu 100% d’oxygène pendant plusieurs minutes avant l’inductionde l’anesthésie, l’augmentation de la réserve d’oxygène pulmonaire permet de délivrer plusd’oxygène aux tissus, ajoutant de précieuses minutes avant la survenue d’une désaturation. Ily a beaucoup de situations où cette pratique est fondamentale. Un bel exemple est la femmeenceinte chez qui l’augmentation du volume de l’utérus diminue le volume pulmonaire alorsque le fœtus augmente la demande métabolique. Les jeunes enfants sont un autre exemple.Ils ont eux aussi un petit volume pulmonaire et de gros besoins métaboliques. Ils utilisent trèsrapidement l’oxygène mais la pré-oxygénation peut être difficile chez les jeunes enfants.

Les patients anémiques ont des taux d’hémoglobine diminués et ne sont pas capables detransporter suffisamment d’oxygène dans le sang. Si le taux d’hémoglobine est inférieur à6g/dl, la délivrance d’oxygène aux tissus peut devenir insuffisante en regard de la demandemétabolique de ces mêmes tissus. Les patients qui saignent pendant la chirurgie etprésentent une anémie aigüe doivent recevoir 100% d’oxygène. Ceci va augmenter la quantitéd’oxygène dissoute dans le sang ce qui permet d’augmenter un peu l’apport d’oxygène auxtissus. La transfusion sanguine est vitale dans ces situations.

QU’EST-CE QUE LA SATURATION EN OXYGENE ?

Les globules rouges contiennent de l’hémoglobine. Une molécule d’hémoglobine peut transporterjusqu’à 4 molécules d’oxygène. Lorsque les 4 sites de liaison sont occupés, la molécule d’oxygène estdite « saturée » en oxygène. La mesure de la saturation des molécules d’hémoglobine contenuesdans le sang artériel s’appelle la saturation artérielle en oxygène ou SaO2. Si toutes les moléculesd’hémoglobine sont saturées, la SaO2 est égale à 100%.

La plupart de l’hémoglobine présente dans le sang se combine à l’oxygène lorsqu’il traverse lespoumons. Un individu normal en bonne santé respirant l’air ambiant au niveau de la mer a unesaturation artérielle en oxygène comprise entre 95% et 100%. Le sang provenant des tissus circuledans les veines et contient moins d’oxygène que le sang artériel. Normalement la saturation veineuseen oxygène est de l’ordre de 75%. Lors de l’anesthésie générale, si la saturation en oxygène estinférieure à 90%, le patient doit être considéré comme hypoxique et doit être traité immédiatement.

Le sang artériel et le sang veineux ont une couleur différente en raison de la différence de saturationde l’hémoglobine. Comme la saturation en oxygène du sang artériel est plus élevée que celle du sangveineux, le sang artériel à une couleur plus rouge et plus brillante que le sang veineux. Lors d’unediminution de la saturation artérielle en oxygène, le sang artériel devient rouge foncé. Quand lasaturation artérielle en oxygène est normale, la langue et les lèvres sont roses. Quand la saturationartérielle en oxygène est basse, la langue et les lèvres deviennent bleues. On appelle ce phénomènela cyanose.

Il est souvent difficile de détecter la cyanose cliniquement, en particulier chez les patients ayant unepeau foncée, car elle ne devient souvent évidente que trop tardivement lorsque la saturation artérielleen oxygène est inférieure à 90%. Ceci est encore plus vrai chez les patients anémiques qui neprésentent pas de cyanose même lorsque la saturation artérielle en oxygène est très basse.

Pendant l’anesthésie, la saturation doit toujours être comprise entre 95 et 100%. Si la saturation estinférieure à 95%, le patient est hypoxique et doit être traité immédiatement. Une saturation inférieureà 90% est une urgence clinique.

A retenir : Il est difficile de détecter cliniquement une cyanose avant que la saturation ne soit<90%. Un patient anémique peut ne pas présenter de cyanose même si la saturation est trèsbasse

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CONNAITRE L’OXYMETRE DE POULS

OXYMETRIE DE POULS – QUIZ 2

Les réponses correctes se trouvent dans les paragraphes suivants

1. Quelles sont les deux paramètres mesurés par l’oxymètre ?2. Que voit-on sur l’écran de l’oxymètre ?3. Un capteur d’oxymètre comporte deux parties. Quelles sont-elles ?

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QUE MESURE L’OXYMETRE?

L’oxymètre mesure DEUX valeurs numériques : la saturation en oxygène du sang artériel et lafréquence cardiaque.

La valeur affichée de la saturation en oxygène s’accompagne d’un signal sonore audibledont la tonalité dépend de la saturation en oxygène. Un assourdissement de la tonalité indiqueune diminution de la saturation en oxygène. Comme l’oxymètre mesure la saturation enoxygène périphérique au niveau des doigts, des orteils ou des oreilles, le résultat affiché estconnu sous le terme de saturation périphérique en oxygène ou SpO2.

La fréquence cardiaque est affichée en battements par minute, moyennés sur 5 à 20secondes. Certains oxymètres affichent la courbe de l’onde de pouls qui permet de contrôlerla qualité du signal. Ceci indique la qualité de la perfusion tissulaire. Le signal diminue lorsquela perfusion tissulaire devient inadéquate.

A retenir : Un oxymètre de pouls permet une détection précoce des complications. L’oxymètrede pouls mesure en continu la saturation de l’hémoglobine en oxygène du sang artériel. Ilpermet de détecter une hypoxie bien plus tôt que l’apparition des signes cliniques d’hypoxieque peut détecter l’anesthésiste tels que la cyanose. Cette capacité de l’oxymètre à donnerl’alerte rapidement et précocement en fait un appareil indispensable pour la sécuritéanesthésique.

L’OXYMETRE DE POULS

Un oxymètre de pouls est composé d’un moniteuréquipé de batteries et d’un capteur qui détectel’onde de pouls.

Cette photo montre un oxymètre de pouls. L’écranmontre que la SpO2 est à 98% et la fréquencecardiaque à 72/min.

LE MONITEUR DE L’OXYMETRE

Le moniteur comporte le microprocesseur et un affichage. L’affichage montre la saturation en oxygène,la fréquence cardiaque et l’onde de pouls détectée par le capteur. Le moniteur est connecté au patientpar l’intermédiaire du capteur.

Pendant son utilisation, le moniteur met régulièrement à jour ses calculs et donne une lectureimmédiate de la saturation en oxygène et de la fréquence cardiaque. L’onde de pouls affichée encontinu donne des informations sur le débit sanguin. La tonalité du signal audio change avec lasaturation en oxygène et constitue un élément de sécurité important. La tonalité aigue de l’oxymètres’assourdit en cas de désaturation et redevient aigue lors la saturation remonte. Ceci permet à

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l’anesthésiste d’entendre immédiatement les changements de la saturation en oxygène sans avoir àregarder en permanence le moniteur.

Le moniteur est fragile. Il est sensible aux manipulations brutales, à une chaleur excessive et àl’exposition aux agents liquides. Sa surface doit être nettoyée avec un chiffon humide. Quand il n’estpas en fonction, il doit être branché sur le secteur pour recharger les batteries.

LE CAPTEUR DE L’OXYMETRE

Le capteur de l’oxymètre comporte deux éléments, une diode émettrice et une diode réceptrice aussiappelée photo-détecteur. Le rayon lumineux émis par la diode émettrice traverse les tissus et estréceptionné par le photo-détecteur. La lumière est absorbée par les tissus et par le sang. La quantitéde lumière absorbée par le sang dépend de la saturation en oxygène. Le photo-détecteur détecte lalumière transmise par les pulsations sanguines à travers les tissus et, à l’aide de cette information, lemicroprocesseur calcule la valeur de la saturation en oxygène, appelée SpO2.

Pour que l’oxymètre fonctionne, le capteur doit être placé dans un endroit où l’onde de pouls peut êtredétectée. La diode émettrice doit être placée en face de la diode réceptrice pour que le photo-détecteur puisse lire correctement la quantité de lumière traversant les tissus.

Quand l’oxymètre de pouls est allumé, le capteur doit émettre une lumière rouge clairement visible.

Il existe des capteurs de doigt, d’orteil ou d’oreille. Il existe plusieurs modèles. Les capteurs type pincesont les plus courants mais ils sont endommagés facilement. Les capteurs adhésifs sont les moinsfragiles mais l’adhésif peut diminuer le débit sanguin local lorsqu’il est trop serré autour du doigt. Lescapteurs d’oreille sont très légers et sont utiles chez les enfants et chez les patients ayant unemauvaise perfusion périphérique. Des capteurs plus petits ont été fabriqués pour la pédiatrie, mais lespinces adultes s’adaptent le plus souvent sur le pouce ou le gros orteil des enfants. Pour les pinces àdoigt ou à orteil, l’orientation du capteur sur le lit de l’ongle est indiquée sur le capteur par le fabricant.

Le capteur est la partie la plus délicate de l’oxymètre qui peut être facilement endommagée. Il estimportant de le manipuler avec précaution. La connexion entre le capteur et le moniteur comporteplusieurs broches fines qui peuvent être facilement endommagées. Il est essentiel de bien aligner lesdeux morceaux du câble avant d’essayer de les raccorder. De la même façon il est essentiel de nepas tirer directement sur le câble relié au moniteur pour désolidariser le capteur de l’appareil. Il estdonc important de garder les 2 parties du câble solidaires lorsqu’on veut débrancher le capteur dumoniteur.

Capteur de doigt avec sa connexionLes connexions entre le capteur et le moniteur doivent être alignées

Un capteur de doigt réutilisable et un capteurd’oreille

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Quand il n’est pas en fonction, le câble de l’oxymètre doit être enroulé de façon lâche pour permettrele rangement ou le transport, mais pas de façon trop serrée qui pourrait compromettre l’intégrité ducircuit interne du câble. L’écran et le capteur doivent être décontaminés et nettoyés après usage. Onpeut utiliser pour cela de l’eau savonneuse ou une éponge imprégnée d’alcool pour enleverdoucement la poussière ou les dépôts de sang sur le capteur.

A retenir : Pour donner une mesure correcte, le capteur doit émettre une lumière rouge et doitêtre positionné correctement pour détecter l’onde sanguine pulsatile.

UTILISATION PRATIQUE DE L’OXYMETRE

Allumer l’oxymètre de pouls : il va se calibrer et se vérifier tout seulChoisir la taille de capteur adaptée au patient et à la situation. Vérifier que le site d’applicationest propre. Si besoin, enlevez le vernis à ongleConnecter le capteur à l’oxymètrePositionner soigneusement le capteur ; vérifiez qu’il est bien ajusté, ni trop lâche ni trop serréEviter de placer le capteur sur le bras où est placé le brassard à tensionAttendre quelques secondes que l’oxymètre détecte le pouls et calcule la saturationRegarder le signal de la courbe de l’onde de pouls afin de vérifier que la machine a biendétecté l’onde de pouls. Sans visualisation de l’onde de pouls, les chiffres affichés ne veulentrien direLorsque l’appareil a détecté l’onde de pouls, la saturation en oxygène et la fréquencecardiaque vont s’afficherAjuster le volume du son à un niveau confortable – ne jamais couper le sonVérifier toujours que les alarmes sont en fonctionComme tous les appareils, les oxymètres peuvent de temps en temps donner des valeursfausses. En cas de doute, fiez vous à votre jugement clinique, plutôt qu’à l’appareil

Si vous n’obtenez pas de signal après avoir placé le capteur, vérifiez les points suivantsLe capteur est-il fonctionnel et correctement placé ? Vérifiez que le capteur émet une lumièrerouge et essayez de déplacer la capteurLe patient a-t-il un bon état circulatoire ?

Vérifiez l’absence de bas débit en cas d’hémorragie, d’atteinte cardiaque ou d’état de choc septique.Si la pression artérielle est basse, il faut immédiatement réanimer le patient. La qualité du signal vas’améliorer en parallèle avec la situation clinique du patient.

Vérifiez la température du patient. Si le site de placement du capteur est froid, masser le doucementce qui peut restaurer le signal.

A retenir : L’oxymètre de pouls peut être testé en mettant le capteur sur votre propre doigt

QUE VOUS INDIQUENT LES ALARMES DE L’OXYMETRE ?

Les alarmes doivent alerter les anesthésistes en cas de problème clinique. Les alarmes sont de 4types

Désaturation nécessitant des mesures d’urgence indiquée par une SpO2 égale ou inférieure à90%, indiquant une hypoxie. Chez les patients en bonne santé sous anesthésie, la SpO2 doitêtre au moins égale à 95%. Si la SpO2 est à 94% ou moins, l’état du patient doit être évaluérapidement et la cause de cette désaturation doit être rapidement identifiée et traitée. Si laSpO2 est 90%, LA SITUATION EST URGENTE ET LE PATIENT DOIT ETRE TRAITED’URGENCELe pouls n’est pas détecté – alarme sur la perte du signal de pouls. Cette alarme sonne si lecapteur se déplace. Cependant cette alarme peut aussi indiquer une baisse de pressionartérielle, une hémorragie ou un arrêt cardiaque. Vérifiez le capteur rapidement et évaluez lepatient. Si nécessaire réanimer suivant le concept ABC (airway, breathing, circulation etc)

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Fréquence cardiaque basse – alarme de diminution de fréquence cardiaqueFréquence cardiaque élevée – alarme d’augmentation de fréquence cardiaque

L’alarme de fréquence cardiaque permet d’alerter l’anesthésiste d’une augmentation ou diminution dela fréquence cardiaque. Comme les enfants ont une fréquence cardiaque plus élevée que les adultes,mais une saturation en oxygène identique, l’alarme de fréquence cardiaque peut sonner chez lesenfants si les limites d’alarme n’ont pas été modifiées.

Age Fréquence cardiaque normale Saturation normale (SpO2)Nouveau-né – 2 ans2 - 10 ans10 ans -adulte

100-18060-14050-100

Tous les patients doivent avoirune SpO2 de 95% ou audessus pendant l’anesthésie etlors du réveil *

* Une exception : La saturation des enfants prématurés hospitalisés en néonatologie doit être comprise entre 89 et 94% pouréviter la toxicité de l’oxygène sur la rétine. Pendant l’anesthésie, la saturation des enfants prématurés doit être > 95% commepour tous les patients.

L’alarme de fréquence cardiaque élevée peut être déclenchée par une anesthésie trop légère, uneanalgésie insuffisante, l’atropine, la kétamine, l’hypovolémie, la fièvre ou des troubles du rythme.L’alarme de fréquence cardiaque basse peut être déclenchée par une diminution de fréquencecardiaque secondaire à un réflexe vagal, une anesthésie profonde, ou une hypoxie sévère. Lesathlètes entraînés et les patients sous bêtabloquants ont également une fréquence cardiaque basse.

COMPRENDRE COMMENT UNE DESATURATION SURVIENT

QUELS SONT LES FACTEURS QUI PEUVENT INTERFERER AVEC LA LECTURE DE L’OXYMETRE ?

Plusieurs facteurs peuvent interférer avec la détection du pouls par l’oxymètreLa lumière : une lumière brillante (comme celle d’un scialytique ou le soleil) dirigée versl’oxymètre peut affecter la lecture. Pour éviter ceci, protégez le capteur de la sourcelumineuseLes frissons : les mouvements au niveau du capteur peuvent empêcher la détection dusignal de pouls. Pour résoudre le problème, enlevez le capteur et replacez le sur un site où ilsy a moins de mouvementsAmplitude de l’onde de pouls : l’oxymètre ne peut détecter qu’une onde pulsatile. Quand lapression artérielle est basse en raison d’un choc hypovolémique, d’un bas débit cardiaque oude troubles du rythme, le pouls peut être trop faible pour que l’oxymètre puisse détecter lesignal. La restauration d’une circulation efficace corrigera le problèmeLa vasoconstriction diminue le débit sanguin périphérique. L’oxymètre ne peut détecter lesignal si la vasoconstriction est trop importanteUne intoxication au monoxyde de carbone peut donner une saturation faussement élevée.Le monoxyde de carbone se fixe sur l’hémoglobine et déplace l’oxygène pour former uncomposé rouge brillant, la carboxyhémoglobine. Cette situation peut se rencontrer au décoursd’une inhalation de fumée.L’anémie – Les oxymètres de pouls fonctionnent normalement chez les patients anémiquesqui ont une diminution de leur nombre de globules rouges. Chez un patient très anémique, lasaturation en oxygène peut être normale (95-100%) mais il n’y a plus suffisammentd’hémoglobine pour transporter l’oxygène vers les tissus. Lors de l’anesthésie, ces patientsdoivent recevoir 100% d’oxygène pour améliorer la délivrance d’oxygène aux tissus

A retenir : Le bas débit sanguin du à une perte sanguine est la cause la plus fréquente dediminution du signal d’oxymétrie lors de l’anesthésie. Il faut aussi penser à l’hypothermie.

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OXYMETRIE DE POULS – QUIZ 3

Les causes d’hypoxie durant l’anesthésie peuvent dues à des problèmes liés aux Voies Aériennes(Airway), à la ventilation (Breathing), à la Circulation, aux Drogues ou au matériel (Equipement). Il fautmémoriser cette liste (ABCDE) dans cet ordre pour identifier et traiter les hypoxies.

En utilisant la liste ci-dessous, essayez de voir ce qui dysfonctionne pendant l’anesthésie et ce qui estresponsable de l’hypoxie. Comparez vos réponses à celles du tableau page suivante

Voies Aériennes (Airway)Ventilation (Breathing)CirculationMédicaments (Drugs)Matériel (Equipement).

Quelle est selon vous la cause la plus fréquente d’hypoxie au bloc ou en salle de réveil ?

CAUSES D’HYPOXIE PENDANT L’ANESTHESIE

Il y a de nombreuses causes d’hypoxie lors de l’anesthésie. Les principales sont indiquées sur letableau. L’obstruction des voies aériennes est la cause la plus fréquente d’hypoxie.

Source du problème Causes les plus fréquentesVoies aériennes (A airway) L’obstruction des voies aériennes empêche l’oxygène

d’atteindre les poumonsLa sonde d’intubation peut être mal placée, en particulierdans l’œsophageDes vomissements inhalés peuvent obstruer les voiesaériennes

Respiration (B breathing) Une ventilation insuffisante empêche l’oxygèned’atteindre les poumonsUn bronchospasme sévère ne permet pas l’arrivée d’unequantité d’oxygène suffisante pour permettre leséchanges gazeuxLa ventilation peut être compromise par un niveau derachianesthésie trop élevé

Circulation (C Circulation) Une diminution du débit sanguin compromet l’arrivéed’oxygène aux tissusLes étiologies fréquentes sont l’hémorragie, les troublesdu rythme et l’insuffisance cardiaque

Médicaments (D Drugs)Une anesthésie profonde diminue la ventilation et lacirculationLa plupart des agents anesthésiques induisent unediminution de pression artérielleLes curares paralysent les muscles respiratoiresUne réaction anaphylactique peut entraîner unbronchospasme et diminuer la fonction pompe du cœur

A retenir : Lorsque survient une hypoxie, il est essentiel de savoir si le problème est lié aupatient ou à l’appareil de monitorage. En cas de problème avec le monitorage, il faut d’abordvérifier rapidement que le patient va bien et si c’est le cas vérifier ensuite l’équipement.

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QUE FAIRE EN CAS D’HYPOXIE ?

Lors de l’anesthésie, toute diminution de la saturation en oxygène doit être traitée immédiatement etde façon appropriée. Le patient peut devenir hypoxique à tout moment de l’anesthésie lors del’induction, de l’entretien ou du réveil. Si la saturation en oxygène est inférieure à 95%, il fautadministrer 100% d’oxygène, ventiler le patient à la main, et corriger la cause de l’hypoxie. Parexemple, si les voies aériennes ne sont pas perméables et si l’oxygène ne peut parvenir aux poumons,il faut restaurer la perméabilité des voies aériennes.

Chaque fois qu’il existe une désaturation, il faut administrer un débit d’oxygène élevé et considérer lesétapes de la réanimation suivant l’acronyme anglais ABCDEA – Airway (voies aériennes)B – Breathing (ventilation)C – CirculationD – Drugs (médicaments)E – Equipement

En cas d’hypoxie, vous devez immédiatement administrer de l’oxygène, vérifier que la ventilation estadéquate en reprenant le patient avec un ballon, appeler de l’aide et démarrer la séquence deréanimation ‘ABCDE’. Il faut traiter les patients dans l’ordre de la séquence. Après une premièreanalyse des causes de désaturation et leur traitement, recommencez la séquence jusqu’à ce que toutsoit correct et que la condition du patient se soit améliorée. L’OMS a édité un algorithme pour vousaider à vous rappeler quels sont les points à vérifier et dans quel ordre il faut le faire (voir plus loin). Enurgence, vous n’aurez pas le temps de relire le protocole. Demandez à un collègue de le lire de façonà vérifier que vous n’avez rien oublié..

A retenir: Si la SpO2<94%, administrez 100% d’oxygène, reprenez le patient à la main,démarrez ABCDE

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MANAGEMENT OF SPO2 < 94%

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En particulier, il est essentiel de considérer les points suivants

A – Les voies aériennes sont-elles perméables ?Le patient respire t-il calmement sans signe d’obstruction ?Existe-t-il des signes de laryngospasme ? (un laryngospasme incomplet se traduit par desbruits inspiratoires aigus ; en cas de laryngospasme sévère, il n’y a pas de bruit, l’air ne peutpasser entre les cordes vocales)Y a-t-il des vomissements ou du sang dans la cavité buccale ou dans les bronches ?La sonde d’intubation est-elle en place ?

L’obstruction des voies aériennes est la cause d’hypoxie la plus fréquente pendant l’anesthésie. Lediagnostic est clinique et le traitement doit être immédiat. L’intubation oesophagienne méconnue estune des causes de mortalité et morbidité majeures lors de l’anesthésie. Chez un patient intubé quiallait bien avant l’intubation et qui devient hypoxique après, il faut éliminer le déplacement de la sonde,une coudure ou l’obstruction par des sécrétions. Il faut vérifier la sonde d’intubation et l’enlever aumoindre doute.

S’il y un problème de perméabilité des voies aériennes :

Vérifiez l’absence d’obstructionSi le patient respire au travers d’un masque facial, réaliser une traction du menton et luxer lamâchoirePuis considérez l’intérêt de mettre en place une canule oropharyngée ou nasopharyngéeVérifier l’absence de laryngospasme et le traiter s’il existeVérifiez le masque laryngé ou la sonde d’intubation – en cas de doute sur la bonne position,les enlever et utiliser un masque facialAspirez les sécrétions des voies aériennesConsidérez la possibilité de réveiller le patient si le problème apparaît dès l’inductionConsidérer l’indication d’intubationUne trachéotomie chirurgicale peut être indiquée si le patient n’est ni ventilable ni intubable

B. Le patient respire t-il de manière adéquate ?

Regarder, écouter, sentir :Les mouvements du thorax et le volume courants sont-ils adéquats ?Auscultez les 2 poumons – l’auscultation est-elle symétrique ? Le murmure vésiculaire est-ilnormal ? Y a-t-il des sibilants ou des bruits ajoutés ?Les mouvements du thorax sont-ils symétriques ?L’anesthésie a-t-elle entraîné une dépression respiratoire ?Le niveau supérieur de la rachianesthésie n’est-il pas trop haut ?

Il y a de nombreuses situations cliniques où il existe une atteinte pulmonaire empêchant des échangesgazeux corrects, tels qu’un bronchospasme, des atélectasies, un pneumothorax, une contusion ou unœdème pulmonaires. Les médicaments comme les morphiniques, une curarisation résiduelle ou uneconcentration élevée d’anesthésiques halogénés peuvent déprimer la ventilation. Un niveau supérieurde rachianesthésie trop élevé peut paralyser les muscles respiratoires. Chez un nourrisson, ladistension gastrique secondaire à la ventilation au masque peut gêner le diaphragme et la ventilation.Le traitement doit être adapté à chaque diagnostic.

Si le patient ne respire pas bien :Assistez la ventilation avec un volume courant correct pour expandre les poumons jusqu’à ceque le problème soit diagnostiqué et traitéSi vous avez le temps, une radio pulmonaire peut vous aider

Si la ventilation n’est pas adéquate, ventilez le patient à l’aide d’un masque facial, d’un masquelaryngé ou d’une sonde d’intubation. Ceci traitera rapidement les problèmes liés aux médicaments, ouà un niveau de rachianesthésie trop haut ou à des atélectasies.

Aspirez les sécrétions trachéales.

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Posez une sonde gastrique pour traiter la distension gastrique.

Suspectez un pneumothorax en cas d’abolition du murmure vésiculaire d’un côté après untraumatisme, une pose de cathéter central ou un bloc plexique par voie sus-claviculaire. Chez cespatients, la percussion du thorax est utile pour diagnostiquer un pneumothorax. En cas depneumothorax, demandez une radio et posez un drain thoracique.

Si le pneumothorax est suffocant et s’accompagne d’une diminution de pression artérielle, il fautl’évacuer d’urgence sans attendre la radio.

C - La circulation est elle normale ?L’anesthésie est-elletrop profonde ? le niveau du bloc spinal est-il trop haut ?Le retour veineux est-il gêné par une compression de la veine cave inférieure ? (ce qui peut seproduire avec un utérus gravide ou une compression chirurgicale)Le patient est il en choc septique ? en choc cardiogénique ?

En général, en cas de débit sanguin inadéquat, on voit sur l’oxymètre de pouls une disparition ou uneréduction de l’onde pulsatile, ou bien on a de la difficulté à obtenir le signal.

S’il y a un problème de débit sanguincherchez le pouls et des signes de vie, y compris un saignement actif du champchirurgicalprenez la tension artériellevérifiez la perfusion périphérique et le temps de recoloration en périphérievérifiez dans les bocaux d’aspiration et les champs chirurgicaux s’il n’y a pas eu desaignement excessifsi la tension artérielle est basse, corrigez-lavérifiez les pertes sanguinesremplissez par voie intraveineuse (sérum physiologique ou sang selon l’indication)pensez à mettre la tête en bas, ou à relever les membres inférieurs, ou à basculer sur lecôté gauche la femme enceintepensez aux vasoconstricteurs : éphédrine ou phenyléphrinesi arrêt cardiaque , commencez la réanimation et envisagez les causes réversibles (4 H ,4 T : Hypotension , Hypovolémie , Hypoxie , Hypothermie ; pneumothorax sousTension ,Tamponnade cardiaque , Toxicité ( anesthésie profonde ,sepsis , médicaments ) ,complications Thromboemboliques (par exemple embolie pulmonaire)

D - Effets des médicamentsLes médicaments de l’anesthésie ont-ils été donnés correctement ?

Un surdosage en halothane (ou en un autre agent volatile) peut diminuer la force de la pompecardiaque. Les relaxants musculaires peuvent diminuer la capacité respiratoire si ils n’ont pas étéantagonisés correctement en fin d’intervention. L’anaphylaxie entraine un collapsus cardiovasculaire,avec souvent un bronchospasme et un rash cutané. Cela peut se produire lors de l’administration d’unmédicament, de sang ou de soluté colloïde auquel le patient est allergique. Certains patients sontallergiques au latex.

Si le problème est un effet des médicamentsidentifiez le médicament entrainant l’effet indésirable, arrêtez son administration, renversezses effets si besoinen cas d’anaphylaxie , arrêtez l’administration de l’agent responsable , administrez 100%d’oxygène , perfusez du sérum salé isotonique en intraveineux en commençant avec un bolusde 10ml/kg , administrez de l’adrénaline , envisagez de donner des corticostéroïdes , desbronchodilatateurs et des antihistaminiques.

E - L’équipement fonctionne- t- il normalement ?Y a-t-il un problème dans la délivrance d’oxygène au patient ?Le signal pulsatile de l’oxymètre est il adéquat ?

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S’il y a un problème d’équipementvérifiez le circuit respiratoire et la sonde trachéale : obstruction, déconnectionvérifiez que l’obus d’oxygène n’est pas videvérifiez que l’extracteur d’oxygène marchevérifiez que la centrale d’oxygène de l’hôpital marchechanger le capteur de place : essayez-le sur votre propre doigt pour vérifier sonfonctionnement

Si l’équipement est défectueux, utilisez le ballon auto gonflable et ventilez le patient à l’airambiant, en attendant qu’un nouvel équipement ou de l’oxygène arrive. Si tout manque, uneventilation bouche –à-tube ou bouche-à-bouche peut sauver une vie.

CONCLUSIONNous espérons que cette livret vous a aidé à comprendre comment marche un oxymètre de pouls, etcomment il peut vous aider à améliorer la prise en charge de votre patient anesthésié.

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Dans tous les cas cliniques proposes, il faut rechercher pourquoi la SpO2 est basse (ABCDE) etquelles sont les mesures à prendre pour corriger la situation. Les trois premiers cas cliniques sontdétaillés. Les autres doivent être discutés avec vos collègues.

1. Un enfant de 12 ans est programmé pour une chirurgie du pied. Le patient est bien portant(ASA1). L’anesthésie est induite au thiopental suivie de l’inhalation d’halothane dans un mélange air-oxygène au masque facial. Pendant l’induction, le patient commence à tousser et développe unlaryngospasme. La SpO2, qui était initialement à 98%, diminue à 88% pendant l’épisode de toux puisà 74% lorsque le laryngospasme survient. Expliquez pourquoi la saturation chute et décrivez lesgestes à faire pour rétablir la situation.

Points de discussion attendus:

Donner 100% d’oxygène, évaluer ABCDEA – L’obstruction des voies aériennes est-elle due a un laryngospasme? Appliquer une pressionpositive sur le ballon réservoir, approfondir l’anesthésie. Si la situation ne s’améliore pas, on peutadministrer une faible dose de succinylcholine (0.5 mg/kg).B – La ventilation s’améliore après résolution du laryngospasme.C – Vérifiez la fréquence cardiaque – Une bradycardie peut survenir soit par hypoxie soit due à lasuccinylcholine. Dans ce dernier cas, l’atropine peut être indiquée après avoir traité l’hypoxie.D – Vérifier que la cuve d’halothane n’est pas fermée ou vide car une anesthésie trop légèrefavorise le laryngospasme.E – Vérifiez que l’équipement anesthésique fonctionne correctement et que les connexions sontcorrectes.

Après traitement du laryngospasme, le patient s’améliore et la SpO2 redevient normale.

2. Un patient obèse de 56 ans doit avoir une laparotomie pour occlusion intestinale. Enpréopératoire son état est satisfaisant et la SpO2 est à 95%. Après induction en séquence rapide etintubation, le patient est ventilé et l’anesthésie est entretenue avec de l’halothane dans l’air avec 30%d’oxygène. Dans les 10 minutes suivantes, la SpO2 du patient descend à 85%. Quelles sont lescauses les plus probables et quelles sont les actions à entreprendre?

Points de discussion attendus:

Donner 100% d’oxygène, évaluer ABCDEA – Vérifiez les voies aériennes et la position de la sonde d’intubation. Regardez si la ventilationdes 2 poumons est symétrique et si la sonde d’intubation n’est pas coudée. Vérifiez qu’il n’y a pasde vomissements dans la bouche indiquant une possible inhalation.B – Vérifiez à l’auscultation qu’il n’y a pas de bruits pulmonaires surajoutés en faveur d’uneinhalation, d’une atélectasie ou d’un bronchospasme. Ventilez à la main avec de grands volumeset auscultez de nouveau le patient. La ventilation est-elle facile?C – Vérifiez qu’il n’y a pas de problème hémodynamique.D – Vérifiez si le patient est bien curarisé. Vérifiez l’absence de signe en faveur d’une réactionanaphylactique (en particulier sibilants + hypotension + rash, évocateurs d’une réactionanaphylactique)E – Vérifiez que l’équipement anesthésique fonctionne correctement et que les connexions sontcorrectes.

Après avoir ventilé le patient avec de grands volumes courants et augmentation de la fractioninspirée d’oxygène, la situation s’améliore. La situation décrite est celle d’une atélectasie(collapsus pulmonaire).

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ATELIER DE CAS CLINIQUES

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3. Pendant une césarienne sous rachianesthésie, la patiente, primipare de 23 ans en bonnesanté, se plaint de difficultés pour respirer et de fourmillements dans les doigts. La SpO2 chute de97% à 88%. Quelles sont les causes les plus probables et quelles sont les actions à entreprendre?

Points de discussion attendus:

Donner 100% d’oxygène, évaluer ABCDEA – Vérifiez la liberté des voies aériennesB – Vérifiez la ventilation. Une rachianesthésie trop haute paralyse les muscles ventilatoires. Si laventilation est inadéquate, ventilez la patiente, procédez à l’induction anesthésique et intubez lapatiente après une induction en séquence rapide. Ventilez la jusqu’à la levée du bloc moteur.C – Vérifiez la pression artérielle – une hypotension est attendue. Traitez la en plaçant la patienteen décubitus latéral gauche, faites un remplissage vasculaire et administrez des vasopresseurs.D – Vérifiez la hauteur du bloc. Rechercher les signes de bloc moteur trop élevé – respirationdifficile, voie chuchotée, faiblesse et engourdissement des bras et des épaules. Tous ces signesindiquent que les nerfs diaphragmatiques commencent à être bloqués. Ceci rend la respiration dela patiente difficile puis impossible. Si le bloc n’est pas trop haut, la patiente doit parler avec unevoix normale et peut bouger ses bras normalement mais le blocage des muscles intercostaux peutgêner la respiration.E- Assurez-vous que tout l’équipement est prêt si cette complication survenaitAprès administration d’oxygène, l’anesthésiste a considéré que le bloc n’était pas trop haut, il arassuré sa patiente et l’a positionnée en décubitus latéral et effectué un remplissage vasculaire.La SpO2 s’est améliorée après oxygénation. Il est important de rappeler que toute hypoxie chezune femme enceinte est dangereuse pour l’enfant.

Discutez les cas suivants avec vos collègues:

1. On vous rapporte qu’en sale de réveil, un patient de 43 ans qui vient de subir une chirurgie desparties molles du genou sous anesthésie au masque présente une SpO2 à 77% Quelles sont lescauses les plus probables de cette désaturation et quelle action faut-il entreprendre?

2. On vous rapporte qu’un patient de 43 ans venant de subir une laparotomie sous AG avec curaresprésente une SpO2 à 77% en salle de réveil et qu’il présente des mouvements saccadés. Quelle estla cause la plus probable de cette désaturation et quelle action faut-il entreprendre?

3. Au 3ème jour après un accident de la route ayant provoqué la fracture de 5 côtes, un patientprésente une SpO2 de 83%. Il n’est pas sous oxygène, mais il a mal. Quelles sont les causes les plusprobables de cette désaturation et quelle action faut-il entreprendre?

4. Un patient est en train de subir une splénectomie d’urgence après un traumatisme. L’oxymètre quimontrait une fréquence cardiaque à 120 / min et une SpO2 àf 94%, ne montre plus de chiffres et semet en alarme. Quelles sont les causes les plus probables de cette désaturation et quelle action faut-ilentreprendre?

5. Un nourrisson de 10 mois doit avec une induction à l’halothane pour une laparotomie pourinvagination intestinale aigüe. Ce nourrisson était très mal avant l’anesthésie. Pendant l’induction, lafréquence cardiaque passe de 190 /min à 60 / minute. Dans les 30 secondes suivantes, la fréquencecardiaque continue de chuter. La SpO2 est à 98%. Vous notez qu’il n’y a pas de courbe de pouls surl’oxymètre et qu’aucun chiffre n’est affiché. Quelles sont les causes les plus probables de cettedésaturation et quelle action faut-il entreprendre

Points de discussion à considérer:

1. ABCDE, oxygène, effets résiduels des agents anesthésiques au réveil, position du patient,médicaments, inhalation.

2. En plus des points cités dans le paragraphe précédent, envisagez le rôle des curares et de leurantagonisation.

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3. Douleur, respiration superficielle, contusion pulmonaire et atélectasies, analgésie.

4 & 5. Hypovolémie, évaluation et mise en condition peropératoire, défaut de signal, vasoconstrictionpériphérique, arrêt cardiaque par hypovolemia, dépression circulatoire due à l’halothane, signes dechoc hypovolémique chez l’enfant.

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Quiz 4. Démonstration de l’oxymètre de pouls

Démonstration pour l’instructeur ou pour un collègue:

1. Comment charger la batterie et ranger les accessoires pour qu’ils soient prêt à l’emploi.

2. Comment choisir le capteur le plus approprié pour chaque patient.

3. Comment placer correctement le capteur.

4. Le témoin de batterie – Qu’est ce qu’il indique?

5. Comment allumer le moniteur et décrire la procédure d’auto-test.

6. Les caractéristiques de l’écran principal.

7. Les caractéristiques de la courbe d’onde de pouls.

8. Comment régler les alarmes.

9. Comment changer la tonalité du moniteur.

10. Comment allumer et éteindre le retro-éclairage.

Répondez aux deux questions suivantes.

11. Dans quelles conditions la lecture peut être faussée?

12. Comment choisir le meilleur endroit pour positionner le capteur?

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Quiz 5. Connaître l’oxymètre de pouls

Répondez aux questions concernant l’oxymètre de pouls – les réponses sont en bas de page. Il peut yavoir plus d’une réponse correcte.

1. L’oxymètre de pouls mesure:

a. Le taux d’hémoglobine sanguinb. La quantité d’oxygène continue dans le sangc. Le pourcentage d’hémoglobine saturée par l’oxygèned. La fréquence cardiaquee. Le débit cardiaque

2. Quelles sont les réponses vraies (s’il y en a) concernant l’oxymètre de pouls?

a. Les capteurs d’oreille ont tendance à donner des chiffres plus élevés que les capteurs dedoigtb. Les capteurs coûtent cherc. Les capteurs peuvent être nettoyés à l’eau savonneused. S’il n’y a pas de signal, le capteur est toujours défectueuxe. Le vernis à ongle n’a pas d’influence sur la fonction du capteur

3. Quelles conditions peuvent fausser les chiffres donnés par l’oxymètre?

a. La peau noire des patientsb. Une fréquence cardiaque élevée avec une pression artérielle normalec. Une lumière vive place sur l’oxymètred. Une intoxication au monoxyde de carbonee. L’administration d’oxygène

4. La saturation en oxygène:

a. Doit toujours être à 100% pendant l’anesthésieb. Est normalement supérieure à 95% chez un enfant de 2 ans bien portantc. Est normalement inférieure à 93% chez un patient de 70 ansd. N’est inquiétante que lorsqu’elle est inférieure à 75%e. Ce n’est pas la peine de la mesurer lors d’une césarienne sous rachianesthésie

5. Parmi les conditions suivantes, quelles sont celles susceptibles de fausser la lecture de l’oxymètre?

a. Fièvreb. Hypertensionc. Drépanocytosed. Troubles du rythmee. Hypovolémie

Les réponses correctes sont

1. c, d;2. b, c:3. c, d:4. b5. d, e:

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APPENDICE 1. INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES SUR LA COURBE DE DISSOCIATION DEL’HEMOGLOBINE.

Cette partie comporte des informations complémentaires sur le rôle de l’hémoglobine et les relationsentre la SpO2 et les gaz du sang artériel. A la fin sont indiquées des références complémentairesaccessibles via Internet.

Gaz du sang artériel et SpO2

Comme ceci vous a été expliqué, l’oxymètre de pouls mesure la saturation en oxygène del’hémoglobine du sang artériel. On peut utiliser un analyseur de gaz du sang pour mesurer le contenuen oxygène d’un échantillon de sang (gaz du sang artériel). L’analyseur de gaz du sang donne lamesure du contenu en gaz en pression partielle Il mesure la pression partielle en oxygène (PaO2) eten gaz carbonique (PaCO2), le pH du sang et la concentration en bicarbonates.

Qu’est ce que la pression partielle? – L’atmosphère est composée d’un mélange de gazà la pression d’une atmosphère, 101kPa ou 760mmHg. L’oxygène représente 21% del’atmosphère et la pression partielle de l’oxygène dans l’air est égale à 21kPa ou150mmHg. Quand le sang entre en contact avec des gaz, le gaz traverse vers le sang ensuivant le gradient de pression. Les pressions partielles en oxygène et en gaz carboniquedu sang peuvent être mesurées grâce à analyseur de gaz du sang à partir d’un échantillonde sang, ce qui permet d’évaluer l’efficacité de l’oxygénation et de la ventilation. Lasaturation en oxygène mesurée à l’aide d’un oxymètre donne des informations continuessur l’oxygénation, mais ne donne aucune information sur le CO2 ou le pH.

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LA COURBE DE DISSOCIATION DE L’HEMOGLOBINE

La relation entre la pression partielle en oxygène et la saturation en oxygène est décrite par la courbede dissociation de l’hémoglobine. Quand la pression partielle de l’oxygène dans le sang augmente, lasaturation en oxygène augmente également. L’aspect sigmoïde de la courbe de dissociation reflète lesinteractions entre l’hémoglobine et les molécules d’oxygène.

Certains analyseurs de gaz du sang estiment la saturation en oxygène à partir de la pression partielleen oxygène à l’aide d’un processeur intégré, mais cette mesure est moins précise que celle obtenueavec un co-oxymètre.

Les échanges gazeux ont lieu au niveau des poumons. Les poumons sont rechargés en oxygène àchaque respiration. La pression partielle de l’oxygène (PaO2) qui est élevée et égale à 13kPa or 100mmHg permet à l’oxygène d’atteindre les molécules d’hémoglobine jusqu’à ce que 95 à 100%d’hémoglobine soit saturée. L’hémoglobine relargue l’oxygène lors de son passage dans les tissus. Lapression partielle de l’oxygène du sang revenant des tissus (sang veineux mêlé) est beaucoup plusbasse que celle du sang artériel (PvO2 5.3 kPa ou 40mmHg).

La courbe de dissociation de l’hémoglobine est initialement raide puis elle s’aplatit (ce qu’on appelleune courbe sigmoïde). La chose la plus importante à retenir c’est que lorsque l’oxymètre indique unesaturation inférieure à 90%, la pression partielle en oxygène va diminuer très brutalement avec ladiminution de la saturation et la délivrance d’oxygène aux tissus va être rapidement compromise etpeut conduire à un arrêt cardiaque. Vous devez intervenir immédiatement si la saturation en oxygènedescend en dessous de 90%.

LECTURES COMPLEMENTAIRES SUR L’OXYMETRIE DE POULS.

1. Fearnley SJ. Pulse Oximetry. Update in Anaesthesiahttp://www.nda.ox.ac.uk/wfsa/html/u05/u05_003.htm

2. Hill E, Stoneham MD. Practical applications of pulse oximetry.http://www.nda.ox.ac.uk/wfsa/html/u11/u1104_01.htm

3. Principles of pulse oximetry. http://www.oximeter.org/pulseox/principles.htm

Le point artériel. Le sang esttotalement oxygéné. SaO2 100%,PaO2 13.3.kPa (100 mmHg)

Le point du sang veineux mêlé.Le sang dé-oxygéné retournevers le coeur: SvO2 75%, PvO25.3 kPa (40 mmHg)

La délivrance d’oxygène auxtissus diminue rapidement sila SaO2 est < 90%

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APPENDICE 2. RECUEIL DES DONNEES DE L’OXYMETRE ET EVALUATION

Après avoir travaillé avec le manuel et avoir appris à connaître l’oxymètre de pouls, il est recommandéd’utiliser l’oxymètre chez tous les patients et de recueillir les données de l’anesthésie de votre carnet.Remplir le carnet ne prend que quelques secondes et ce carnet doit vous permettre d’identifier lesparties de l’anesthésie où vous pouvez vous améliorer.

Le carnet comporte le type de chirurgie réalisé, la technique anesthésique et la saturation la plusbasse mesurée lors de l’anesthésie. Au fur et à mesure vous allez vous familiariser avec l’oxymètre etcorriger rapidement les problèmes rencontrés, vous devriez voir diminuer le nombre de patientsprésentant une désaturation. Partagez votre expérience avec vos collègues.

Pour comprendre comment remplir votre carnet, Essayez de le remplir avec les cas suivants:

1. Un enfant de 6 ans sous anesthésie à la kétamine pour une réduction de fracture du coude. Lasaturation est restée supérieure à 95% pendant toute l’anesthésie.

2. Un patient de 23 ans a eu une induction anesthésique au thiopental pour incision d’un abcès de lacuisse. L’entretien de l’anesthésie est réalisé par inhalation d’halothane au masque facial. Al’incision il présente un laryngospasme et la saturation chute à 77%. Il s’améliore après prise encharge des voies aériennes et administration d’oxygène.

3. En salle de réveil au décours d’une laparotomie non urgente, une femme de 43 ans présente unedésaturation à 82% alors qu’elle est couchée sur le dos. L’anesthésie a comporté une intubationtrachéale après induction avec du thiopental et de la succinylcholine. L’entretien a été réalisé àl’éther. Elle s’améliore après avoir été placée en décubitus latéral ce qui a permis de restaurer laperméabilité des voies aériennes supérieures.

4. Une femme de 22 ans qui a une césarienne en urgence sous rachianesthésie développe unedésaturation modérée à 92% et a quelques difficultés à respirer. Ses voies aériennes et sarespiration sont correctes, mais la pression artérielle systolique est à 75 mmHg. Elle s’amélioreavec la position en décubitus latéral, l’oxygénation et un remplissage vasculaire.

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eure

sD

even

ir du

nou

veau

-né:

B =

bon

; MN

= m

ort-n

é: D

C =

déc

ès e

n sa

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’op;

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cès

dans

les

prem

ière

s 24

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MER

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LA

PA

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29

Cla

ssifi

catio

n de

la S

ocié

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icai

ne d

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hési

stes

(sco

re A

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sco

re A

SA

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os p

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nts

lors

de

lavi

site

per

opér

atoi

re.

AS

A G

rade

1

Un

patie

nt e

n bo

nne

sant

éA

SA

Gra

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U

n pa

tient

ave

c un

e pa

thol

ogie

peu

sév

ère

bien

con

trôlé

e co

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e un

e hy

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nsio

n m

odér

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ne a

ném

ie m

odér

ée o

u un

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me

peu

sévè

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SA

Gra

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n pa

tient

ave

c un

e pa

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sév

ère

qui l

imite

son

act

ivité

, com

me

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te n

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aité

, une

insu

ffisa

nce

resp

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n pa

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ave

c un

e pa

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qui

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en

jeu

le p

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l com

me

une

écla

mps

ie s

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e ou

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nsio

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alig

ne.

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Un

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qui a

peu

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ces

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hiru

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tens

ion

impr

enab

le.

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peut

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qui

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que

que

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ratio

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faite

en

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nce.

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une

pat

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e av

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ion

impr

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ssée

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sie

de c

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s, a

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l’ox

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teur

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……

……

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……

……

L’un

de

ces

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au b

loc

ou d

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les

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ière

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I/NO

N.

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sez

quel

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ez c

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spin

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31

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