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Rapport d’évaluation 1
« Chantier Jeunes Citoyens » RAPPORT D’EVALUATION
TRAJECTOIRES GROUPE REFLEX Ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et de la Vie associative Fonds d’Expérimentation pour la Jeunesse 95 avenue de France – 75650 Paris cedex 13 www.jeunes.gouv.fr/experimentation-‐jeunesse
Thématique : Engagement des jeunes
AP3 – N°070
Rapport d’évaluation 2
INTRODUCTION Cette évaluation a été financée par le Fonds d’Expérimentation pour la Jeunesse dans le cadre de l’appel à projets n°AP3 lancé en 2010 par le Ministère chargé de la jeunesse. Le fonds d’expérimentation est destiné à favoriser la réussite scolaire des élèves et améliorer l’insertion sociale et professionnelle des jeunes de moins de vingt-‐cinq ans. Il a pour ambition de tester de nouvelles politiques de jeunesse grâce à la méthodologie de l’expérimentation sociale. A cette fin, il impulse et soutient des initiatives innovantes, sur différents territoires et selon des modalités variables et rigoureusement évaluées. Les conclusions des évaluations externes guideront les réflexions nationales et locales sur de possibles généralisations ou extensions de dispositifs à d’autres territoires. Les résultats de cette étude n’engagent que leurs auteurs, et ne sauraient en aucun cas engager le Ministère. Ministère de l’éducation nationale de la jeunesse et de la vie associative Secrétariat d’État chargé de la jeunesse et de la vie associative Direction de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative Mission d'animation du Fonds d'Expérimentation pour la Jeunesse 95, avenue de France 75 650 Paris Cedex 13 Téléphone : 01 40 45 93 22 http://www.experimentationsociale.fr Pour plus d’informations sur le déroulement du projet, vous pouvez consulter sur le site www.experimentationsociale.fr la note de restitution finale soumise au FEJ par le porteur de projet .
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FICHE SYNTHÉTIQUE
Chantier Jeunes Citoyens
URHAJ Rhône Alpes Jean-‐Pierre Fayard, Directeur Nadège Parant, Chargée de mission
Trajectoires groupe Reflex Pascal Bavoux, Directeur Valérie Pugin, Chef de Projet Durée d’expérimentation : de septembre 2010 à mai 2011 Date de remise du rapport d’évaluation : 31 mars 2012
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RÉSUMÉ (UNE PAGE MAXIMUM) Cette évaluation a pour objectif de déterminer les effets et les impacts du Chantier Jeunes Citoyens mis en œuvre par l’URHAJ Rhône-‐Alpes, composé de sept journées de formation à destination des animateurs de foyers logement et d’un week-‐end Jeunes Acteurs pour animateurs et résidents. Partant du constat que les animateurs consacrent davantage de temps au suivi individuel des jeunes qu’à leur accompagnement dans le champ collectif, l’URHAJ a mis en place ce chantier pour donner aux professionnels des foyers les outils pour accompagner les jeunes dans la construction de projets collectifs, soutenir les jeunes dans la réalisation de projets et dans leur implication citoyenne et favoriser le développement d’une culture de l’action collective dans les foyers. Le Chantier s’est révélé très bénéfique pour les animateurs sur plusieurs points :
- en permettant une réelle prise de conscience des bienfaits du développement de l’action collective dans les foyers
- en assurant une meilleure connaissance des ressources disponibles pour soutenir les jeunes
- en favorisant l’échange, le partage d’expérience et ainsi la diffusion de « bonnes pratiques »
- en stimulant la mise en place d’un réseau de professionnels ressenti comme nécessaire entre foyers et avec les différents partenaires à l’échelle régionale
Si la mise en œuvre de l’accompagnement des jeunes dans la réalisation concrète de leurs projets reste à améliorer, il faut néanmoins prendre en compte le temps de maturation nécessaire à la concrétisation des envies en projets. De plus, l’URHAJ met également actuellement en place des outils concrets d’accompagnement pour les animateurs. Du côté des jeunes qui ont participé au week-‐end, les effets et les impacts sont forts :
- un changement de regard sur leur foyer désormais perçu comme le lieu d’une vie collective riche et non seulement comme un hébergement temporaire
- une ouverture sur le champs des possibles en termes de participation à la vie du foyer (CVS…)
- une source d’inspiration qui s’est traduite par une augmentation de propositions concrètes pour améliorer et animer la vie de leur foyer et de nouvelles envies de mobilisation collective
- une meilleure connaissance du rôle de leur animateur et du soutien qu’il peut leur apporter dans différents domaines
- un positionnement qui est davantage celui d’un « acteur » et plus seulement « consommateur » d’actions collectives
Là encore, il existe des marges de progression possibles quant au passage de l’idée au projet d’une part et quant à la sensibilisation effective des jeunes qui n’ont pas participé au projet, et qui n’ont pas été impacté par le Chantier. Pour bilan, le Chantier Jeunes Citoyens est un succès puisqu’il est parvenu à des résultats significatifs par rapport aux objectifs visés au départ. Son essaimage peut être tout à fait envisagé, en portant attention à ce qu’il réponde aux besoins territoriaux et des animateurs qui peuvent être différenciés.
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NOTE DE SYNTHÈSE (6 PAGES MAXIMUM)
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I. L’expérimentation Le projet L’expérimentation Chantier Jeunes Citoyens est menée par l’Union Régionale pour l’Habitat des Jeunes de Rhône-‐Alpes (URHAJ), qui coordonne et anime le réseau de Foyers de Jeunes Travailleurs de cette région. Ces structures ont pour objectif d’aider les jeunes à devenir des citoyens à part entière en les situant comme acteur de leur parcours, à travers les solutions de logement qui leur sont proposées mais aussi par l’accompagnement des professionnels dont les jeunes peuvent bénéficier au sein des foyers. Si le fait de favoriser l’implication des jeunes dans l’action collective prend tout son sens dans le cadre de ces objectifs, cela n’est pas pour autant aisé au sein des foyers. « La pratique socio-‐éducative dans les FJT souffre, depuis une dizaine d’années, d’un désinvestissement des animateurs dans l’action collective, qui est remplacée progressivement, en tant que pratique éducative, par l’accompagnement individuel. Dans sa pratique quotidienne, le personnel socio éducatif est confronté à des difficultés dans le cadre du montage ou de l’accompagnement de projet. La mise en œuvre des idées se heurte à des obstacles méthodologiques, administratifs ou financiers. » Il est difficile de « faire émerger les idées et prises d’initiative d’un public jeune en difficulté, peu concerné et informé sur les moyens auxquels il a accès pour passer de l’idée au projet. »1 Face à ce constat, et convaincue de la nécessaire articulation entre l’accompagnement individuel des jeunes et leur implication dans la vie collective pour permettre aux jeunes de devenir acteur de leur parcours au sein de la société, l’URHAJ a développé le projet Chantier Jeunes Citoyens. Celui-‐ci est constitué d’un cycle de 7 journées de formation et du « week-‐end Jeunes Acteurs ». Le cycle de formation, qui s’est déroulé de septembre 2010 à mai 2011, a ciblé principalement les animateurs des structures logement jeunes mais aussi quelques administrateurs, directeurs ou agents d’accueil. Le week-‐end, organisé en janvier 2011, était destiné aux animateurs mais surtout aux jeunes résidents. Par la fréquence des formations, la façon dont elles ont été élaborées (interventions d’experts extérieurs), les thématiques développées, ainsi que par le fait d’avoir impliqué des jeunes directement en les conviant au week-‐end, le projet est innovant. L’URHAJ n’avait pas développé un projet d’une telle envergure avant le Chantier, et les animateurs interrogés n’avaient pour la plupart d’entre eux jamais bénéficié d’une formation spécifique sur l’accompagnement des jeunes dans leurs projets collectifs, outre leur formation initiale. Trois grandes orientations sont ainsi visées par le Chantier Jeunes Citoyens :
v Permettre aux professionnels des foyers d’accompagner les jeunes dans la construction de projets collectifs
v Soutenir les jeunes dans la construction/réalisation de projets collectifs et dans leur implication citoyenne
v Favoriser le développement d’une culture de l’action collective entre les foyers L’évaluation : Ces trois orientations ont été explicités par Trajectoires Groupe Reflex et déclinées en objectifs opérationnels grâce à la lecture des documents de cadrage sur le projet ainsi que par l’intermédiaire de temps de travail avec l’URHAJ. En face de chaque objectif opérationnel, l’évaluateur a identifié des indicateurs de réalisation, d’effets et d’impacts pour mesurer le niveau d’atteinte des objectifs. Ce document, le Diagramme Logique des Intentions, est présenté en annexe : il constitue le document cadre de l’évaluation. Les outils d’évaluation (grilles d’entretien)
1 Réponse à l’appel à projet « Expérimentations pour les jeunes », février 2010
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ont été construits sur la base de ce document cadre pour permettre de répondre aux indicateurs identifiés. La méthode d’évaluation mise en œuvre est la suivante :
• Des entretiens menés avec les animateurs et les jeunes rhônalpins ayant participé aux formations et au week-‐end, en début et en fin de projet. Ils ont été menés sur la base de deux grilles d’entretien (l’une pour les jeunes et l’autre pour les animateurs) quasiment identiques aux deux phases de l’enquête, comprenant chacun une soixantaine de questions dont des questions fermées, traitées au niveau quantitatif, et des questions ouvertes permettant l’expression libre des personnes interrogées dont les propos ont été analysés de manière qualitative. Chaque entretien a duré entre une heure et une heure et demi environ. Cette méthode a ainsi permis de mesurer les évolutions de pratiques et de perceptions chez les publics directement ciblés par le projet. Les évolutions potentielles des jeunes qui n’étaient pas présents au week-‐end ont été perçues à travers le regard des animateurs.
• Des entretiens menés auprès d’animateurs et de jeunes de foyers aquitains sur la base des mêmes grilles que celles utilisées en Rhône-‐Alpes, réalisés en phase 1 de l’enquête, pour servir de groupes témoins.
• L’assistance en tant qu’observateur à la presque totalité des temps de formation organisés par l’URHAJ dans le cadre du projet.
• L’évaluation de 3 projets collectifs montés au sein des foyers durant le Chantier.
Enquête Rhône Alpes (Cibles) Aquitaine (Témoins)
Phase 1 : fin 2010, début 2011
Entretiens avec : -‐ 40 jeunes -‐ 20 professionnels Dans 18 foyers
Entretiens avec : -‐ 28 jeunes -‐ 20 professionnels Dans 7 foyers
Phase 2 : Fin du 1er semestre 2011 (jeunes) Fin 2011 (animateurs)
Entretiens avec : -‐ 30 jeunes (les mêmes qu’en phase 1, moins 3 refus et 7 injoignables : changement de foyer, de portable, non réponse mails) -‐ 32 professionnels (dont 14 déjà interrogés en phase 1)2, Dans 21 foyers
Il existe des écarts significatifs entre les groupes cibles et témoins en début d’évaluation, les animateurs et les jeunes d’Aquitaine se situant un peu plus que les rhônalpins dans des dynamiques collectives. Ces écarts s’expliquent davantage par les différences de contextes et de dynamiques locales entre l’Aquitaine et Rhône-‐Alpes que par les modalités des groupes cible et témoin. En Aquitaine, le nombre de foyers logement participant à l’URHAJ est beaucoup plus réduit qu’en Rhône-‐Alpes, ce qui favorise l’interconnaissance des acteurs et influe sur leur capacité à travailler ensemble. Selon l’URHAJ Aquitaine, il existe une habitude bien ancrée de travail en partenariat, qui a débouché sur des actions communes entre foyer et avec les partenaires, notamment sur l’accompagnement socio éducatif. En Rhône-‐Alpes, les foyers logement participant à l’URHAJ sont beaucoup plus nombreux (plus de 60) et il est donc plus difficile de permettre les échanges entre les foyers et d’établir des liens privilégiés avec les acteurs ressources jeunesse du territoire. Les
2 Sur les 59 animateurs rhônalpins touchés par au moins une formation et/ou par le week-‐end, 32 ont pu être interrogés du fait d’un turn over des animateurs au sein des foyer ou de congés (maternité, maladie, etc.). Sur les 32 entretiens réalisés, 5 personnes ne travaillaient pas directement au contact des jeunes. Leurs réponses ont donc été traitées seulement de manière qualitative et seuls 27 questionnaires ont été traités de manière quantitative.
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dynamiques sont donc moins soutenues au sein du territoire, du moins au début du projet Chantier Jeunes Citoyens. Au-‐delà de ces écarts, l’évaluation montre des évolutions importantes et statistiquement significatives chez les groupes cibles d’animateurs et de jeunes rhônalpins entre les réponses qu’ils ont pu donner au début de l’évaluation, et après la mise en œuvre du projet. Par exemple, sur les 30 jeunes rhônalpins communs interrogés en phase 1 et 2 de l’évaluation, alors que 40% avaient proposé des idées pour améliorer le fonctionnement du foyer avant le projet, c’est le cas de 83% d’entre eux après3. Si 47% avaient fait des propositions collectives au sein du foyer avant le projet, 86% l’ont fait à la fin du chantier4, etc. Dans le cours de l’évaluation, le raisonnement de l’évolution des groupes cibles a été privilégié entre le début et la fin de la mise en œuvre du projet, en comparaison aux groupes témoins pour situer ces évolutions. II. Les effets et les impacts du projet
v Les effets sur les professionnels des foyers :
Les animateurs ont pris conscience de l’importance de développer des actions collectives au sein des foyers et d’y impliquer des jeunes. L’échange d’expériences, les rencontres avec les animateurs d’autres foyers, la découverte de projets collectifs construits dans certains foyers ont constitué les apports les plus importants du Chantier. Les animateurs jugent ainsi, pour ceux qui ont participé le plus souvent aux formations5, qu’elles sont tout à fait utiles puisque 93% ont le sentiment qu’elles leur ont permis de mettre en place de nouvelles actions. Les animateurs ont aussi une meilleure connaissance des ressources existantes à destination des jeunes sur lesquelles ils peuvent s’appuyer. Ils rencontrent davantage les partenaires jeunesse de leur territoire à la fin du projet.
! (20 animateurs rhônalpins et 20 animateurs aquitains interrogés en phase 1, 27 animateurs rhônalpins interrogés en phase 2, résultats statistiquement significatifs p=0,01)
Des marges de progression demeurent néanmoins possibles. Tout d’abord, si tous les animateurs des foyers rhônalpins ont été conviés à participer aux formations, et qu’un nombre total relativement conséquent y est venu au moins une fois (59), près de la moitié des animateurs participants n’y est venue qu’une seule fois. Les effets du Chantier auraient été plus importants encore auprès de tous les animateurs s’ils étaient venus de manière plus régulière et soutenue.
3 Résultats statistiquement significatif : p=0,005. 4 Résultats statistiquement significatif : p=0,001. 5 (soit 14 animateurs communs interrogés en début et en fin d’expérimentation)
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De plus, on constate que si les animateurs ont pris conscience de l’importance de développer les actions collectives au sein des foyers et qu’ils sont davantage en mesure de s’appuyer sur les partenaires et les ressources jeunesse du territoire, le passage effectif à l’action concrète reste à améliorer. Ces difficultés sont notamment dues aux problèmes individuels rencontrés par les jeunes eux-‐mêmes et à un manque de disponibilité des animateurs, notamment pour accompagner physiquement les jeunes vers les structures. Enfin, le passage à l’accompagnement concret de projets reste à renforcer : les animateurs ne sont pas plus nombreux à la suite du Chantier à avoir réalisé par exemple une demande de subvention pour le montage d’un projet. Pour autant, le temps est certainement plus long qu’une année entre la prise de conscience de l’importante d’un axe de travail autour des actions collectives et sa mise en pratique concrète. De ce point de vue, l’URHAJ Rhône-‐Alpes a développé, à l’issue du Chantier, des actions plus concrètes à destination des animateurs pour leur donner des outils liés au montage de projet.
v Les effets sur les jeunes résidents au sein des foyers : Les effets et les impacts du Chantier ont été très forts sur les jeunes ayant participé au week-‐end organisé pour les jeunes dans le cadre du projet. Il s’est agi d’un temps où les jeunes ont été directement impliqués, ce qui a été facteur clé de réussite du projet. Cette participation a d’abord permis chez ces jeunes l’émergence d’envies, d’idées de projets collectifs à monter au sein de leur foyer. Si 47% des jeunes interrogés en phase 1 avaient fait des propositions collectives dans le foyer avant le week-‐end, c’est le cas de 86% d’entre eux six mois après6. Si 40% d’entre eux avaient déjà proposé des idées pour améliorer le fonctionnement de leur foyer avant le week-‐end, c’est le cas de 83% d’entre eux en phase 27. Ces évolutions sont significatives et témoignent du fait que le week-‐end a suscité des envies d’engagement des jeunes au sein de leur foyer, envies qui se traduisent par le fait qu’ils formulent des propositions concrètes.
(Enquête auprès des 30 jeunes rhônalpins suivis en phase
1 et 2 et des 28 aquitains interrogés en phase 1) Ces jeunes identifient aussi davantage leur foyer comme un lieu de vie collective, où ils peuvent faire appel également pour les accompagner pour des projets collectifs. Ils participent également plus aux activités organisées au sein de leur foyer, dont ils se tiennent davantage informés. Comme pour les animateurs, le passage effectif au montage concret de projet reste néanmoins à réaliser, les jeunes évoquant comme freins le fait que leur projet n’était parfois pas assez précis, le manque de moyens financiers, d’accompagnement, le manque de motivation des autres résidents.
6 Résultats statistiquement significatifs (p=0,001) 7 Résultats statistiquement significatifs (p=0,005)
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Cependant, le Chantier a d’ores et déjà permis à ces jeunes un premier pas, celui d’avoir l’envie de proposer des idées de projets collectifs. Leur participation au week-‐end leur a enfin permis de s’ouvrir davantage aux autres et sur leur environnement. Ils échangent plus avec des jeunes ou des animateurs d’autres foyers : plus des deux tiers le font après le projet, contre un quart avant8. Ils connaissent mieux les partenaires et ressources jeunesse de leur territoire. Quelques-‐uns ont engagé des actions de bénévolat. Certains semblent plus sensibles aux questions d’intérêt général (inscriptions accrues sur les listes électorales, participation légèrement accrue à des réunions de quartier). Il semble désormais que pour certains d’entre eux, la perspective de réaliser des projets fasse davantage partie des leurs envies futures. Si les effets du week-‐end, ont été très forts pour les jeunes qui y ont participé, ceci se vérifie moins chez les autres jeunes des foyers. Ceux-‐ci n’ont pas évolué entre le début et la fin du projet sur l’ensemble des critères évoqués. Cela s’explique par le fait qu’ils n’ont bénéficié du projet qu’indirectement par le biais des animateurs davantage formés. De ce point de vue, l’échelle de temps entre les deux phases de l’enquête ne permet pas de mesurer des effets et des impacts qui se situeraient certainement à plus long terme.
v Les effets sur la gouvernance et la coordination des acteurs : Sur cette orientation également, les effets et les impacts du projet ont été importants. La mise en œuvre du projet a tout d’abord permis de révéler des besoins d’échanges et de rencontres des animateurs de foyer entre eux, et notamment autour de la question des actions collectives. Ceux-‐ci, travaillant principalement au sein de leur foyer sur l’accompagnement individuel des jeunes dont certains sont en grande difficulté, ont beaucoup apprécié se rencontrer, échanger sur leurs difficultés à monter des projets, sur les solutions expérimentées dans tel ou tel foyer. Cela leur a permis de bénéficier d’une dynamique qu’ils puissent mettre en œuvre et conserver au sein de leur foyer. Ces besoins ont été pris en compte à travers la construction en cours par l’URHAJ de la plate-‐forme « vie collective en Habitat Jeunes ». Celle-‐ci contient trois axes : des rencontres trimestrielles des professionnels socio éducatifs pour poursuivre les échanges d’expériences, les outils et les projets, une boîte à outils en ligne et un journal trimestriel « info de la vie collective ». La boîte à outils en ligne comportera la rubrique la vie collective dans les structures et les actions développées où seront listées les animations collectives réalisées dans les foyers de Rhône-‐Alpes par thématique et les ressources du réseau sous forme de bourses aux savoirs où seront présentées les compétences et les connaissances de chacun en matière de montage de projets, ainsi que les questions sur lesquelles un besoin de connaissance se fait sentir. Il s’agira donc à court terme d’un outil qui viendra répondre aux besoins exprimés des animateurs durant le Chantier, en termes d’échanges de pratiques et de renfort de connaissances sur les aspects concrets liés au montage de projet. III. Perspectives d’essaimage et de généralisation Etant donnés les effets et les impacts importants qu’a eu le projet sur les trois orientations visés, et plus encore sur le développement d’envies d’engagement chez les jeunes directement impliqués, il serait intéressant de mettre en œuvre ce projet sur d’autres territoires. En effet, les difficultés à mobiliser les jeunes dans des actions collectives semblent un constat partagé au niveau national, et nous n’avons pas noté de spécificités marquées pour le territoire d’expérimentation qui auraient
8 Résultats statistiquement significatifs (p=0,001)
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orienté de manière déterminante son succès. Les publics ciblés par l’expérimentation, jeunes résidents et animateurs au sein des foyers, ne semblent pas se distinguer fortement des caractéristiques de ces mêmes publics au niveau national. Concernant la démarche d’évaluation, qui aurait pu influencer le cours du projet, tel n’a pas été le cas puisque l’évaluateur n’est pas intervenu de manière déterminante ni sur la conception du projet, ni sur sa mise en œuvre. En cas d’essaimage, certains points de vigilance sont à signaler :
• Il paraît nécessaire, pour la réussite du projet, que les animateurs soient le plus présents possible aux formations et au week-‐end, et non seulement à l’une ou deux d’entre elles. Des modalités incitatives pour favoriser leur présence ou une réflexion sur le rythme des réunions sont à réfléchir.
• Il est essentiel d’impliquer directement les jeunes dans le Chantier et de travailler un ou plusieurs moments qui leur sont destinés. Cette implication directe est un facteur clé de réussite du projet. Une attention particulière pourrait être portée sur les jeunes les plus en difficulté qui ont moins tendance à participer à ce type de temps si ne sont pas mises en œuvre des modalités d’accompagnement réfléchies en amont.
• Il est important de définir, selon les territoires, les besoins des animateurs en matière d’accompagnement pour monter un programme de formation le plus adapté possible. En effet, on a pu repérer que les dynamiques collectives n’étaient pas les mêmes en Rhône-‐Alpes qu’en Aquitaine. Ceci laisse supposer que les besoins d’accompagnement des animateurs varient certainement d’un territoire à l’autre. De plus, l’évaluation montre aussi des marges de progression possibles dans la formation des animateurs pour les rendre plus en capacité d’accompagner concrètement le montage de projet.
• Enfin, à l’issue du projet, il est intéressant de penser un outil qui permet de maintenir les dynamiques engagées. A ce titre, la plate-‐forme développée par l’URHAJ, qui comprend des rencontres entre professionnels, une boîte à outils en ligne d’échanges de connaissances et de pratiques, ainsi qu’un journal, est particulièrement intéressante et transférable.
PLAN DU RAPPORT
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Le plan retenu pour le rapport est conforme à la trame fournie par le FEJ.
INTRODUCTION GENERALE page 13
I. L’expérimentation page 15
1. Objectifs du projet et nature de l’action expérimentée 2. Objectifs et modalités de l’évaluation i. Problématique et méthodologie mise en œuvre ii. Validité interne
Comparabilité du groupe bénéficiaire et du groupe témoin Triangulation des données
II. Enseignements de politique publique page 26
1. Résultats de l’évaluation page 26 i. Les publics touchés par l’expérimentation page 26
Caractéristiques des bénéficiaires de l’expérimentation Adhésion du public ciblé au dispositif
ii. Les effets du dispositif expérimenté page 29 Effets de l’expérimentation sur le public bénéficiaire Effets attendus et effets induits/inattendus Gouvernance et coordinations d’acteurs Conclusion de la partie et mise en perspective
2. Validité externe des résultats et perspectives de généralisation/essaimage page 66
i. Caractère expérimental du dispositif évalué ii. Caractère transférable du dispositif et changement d’échelle
Représentativité du terrain, des acteurs et du public bénéficiaire Transférabilité du dispositif
iii. Rôle de l’évaluateur dans l’expérimentation Intervention de l’évaluateur en amont du projet Intervention de l’évaluateur pendant le projet CONCLUSION GENERALE page 70
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RAPPORT D’ÉVALUATION INTRODUCTION GENERALE L’URHAJ Rhône-‐Alpes, les Foyers de Jeunes Travailleurs et les services adhérents ont pour objectif d’aider les jeunes à devenir des citoyens à part entière en les situant comme acteur de leur propre parcours. Ils accompagnent les jeunes vers l’autonomie, vers une meilleure participation à la société. En articulation avec l’accompagnement individuel des jeunes résidents, l’objectif poursuivi est de leur apporter, à travers la mobilisation collective, une meilleure compréhension de la société et de ses règles, une meilleure connaissance des droits, devoirs et moyens existants de participation. Néanmoins, l’URHAJ Rhône-‐Alpes a fait le constat que dans la pratique quotidienne, les professionnels des foyers étaient souvent confrontés à des difficultés dans l’accompagnement et le montage de projets, liées à leur mobilisation sur l’accompagnement individuel de jeunes parfois en grande difficulté, à des obstacles méthodologiques, administratifs ou financiers. C’est pourquoi l’URHAJ a élaboré le Chantier Jeunes Citoyens proposé dans le cadre des expérimentations lancées par le Fonds d’Expérimentation Jeunesse sur la thématique « engagement des jeunes ». Ce projet est composé de formations à destination des animateurs socio éducatifs des foyers logement adhérents de Rhône-‐Alpes, et d’un week-‐end à destination des jeunes eux-‐mêmes ainsi que des animateurs. Trois orientations déclinées en objectifs opérationnels sont visées par le projet et structurent ainsi les questions évaluatives :
v Permettre aux professionnels des foyers d’accompagner les jeunes dans la construction de projets collectifs
1-‐ Faire en sorte que les professionnels connaissent les ressources existantes sur leur territoire pour les jeunes en matière d’accompagnement de projets et de développement d’actions citoyennes 2-‐ Faire en sorte que les professionnels orientent les jeunes vers ces ressources si besoin 3 -‐ Sensibiliser les professionnels à l’importance de la participation des jeunes à des actions collectives et citoyennes dans leur parcours de vie 4-‐ Renforcer les capacités des professionnels à communiquer avec les jeunes, à les aider à faire émerger des envies, des projets 5-‐ Renforcer les capacités des professionnels à accompagner les jeunes dans la réalisation de leurs projets collectifs
v Soutenir les jeunes dans la construction/réalisation de projets collectifs et dans leur implication citoyenne
1-‐ Favoriser l’émergence chez les jeunes d’envies, d’idées de projets collectifs à mettre en œuvre au sein du foyer ou entre foyers 2-‐ Faire en sorte que les jeunes s’impliquent dans la vie collective du foyer en mettant en œuvre des projets collectifs et en s’impliquant dans les instances de participation
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3-‐ Les sensibiliser à l’intérêt général, aux questions sociétales et à l’intérêt de s’impliquer dans des actions collectives ou des instances de participation en dehors de la vie du foyer
v Favoriser le développement d’une culture de l’action collective entre les foyers 1-‐ Créer un réseau de professionnels référents en matière d’action collective pour insuffler cette dynamique au sein des foyers. 2-‐ Partager les expériences de projets avec d’autres structures agissant pour l’engagement des jeunes et mutualiser les ressources, les compétences mobilisées et les méthodes pédagogiques pertinentes La méthode d’évaluation poursuivie a consisté à interroger les animateurs et les jeunes ayant participé aux formations ou au week-‐end en début et en fin de projet, et à comparer leurs réponses à celle de deux groupes témoins d’animateurs et de jeunes des foyers de la Région Aquitaine non concernée par le projet. Les entretiens ont été composés de questions qualitatives et de questions quantitatives. Trajectoires Groupe Reflex a également participé en tant qu’observateur aux séances de formation et de bilans proposées et a évalué trois projets collectifs montés suite au Chantier. Ces méthodes sont amplement détaillées dans le rapport. L’analyse des résultats de l’évaluation montre des effets et des impacts importants sur les trois orientations poursuivies par le projet, mais plus encore sur les jeunes qui ont participé au week-‐end et pour lesquels les postures face à l’action collective et les envies d’engagement ont particulièrement évolué, comme démontré dans le rapport ci-‐dessous.
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I. L’expérimentation
1. Objectifs du projet et nature de l’action expérimentée La description du projet « L’enjeux du Chantier Jeunes Citoyens était de donner des outils aux professionnels qui travaillent auprès et avec les jeunes de nos structures, pour leur permettre d’articuler les formes de soutien individuel et les actions pour développer leur esprit de citoyenneté, en se basant sur des principes d’éducation populaire (…) Il s’agit de rendre concrète la notion de jeune acteur de lui-‐même et de la société dans laquelle il vit. ».9
• Ce projet prend la forme d’un cycle de 7 journées de formation et d’un week-‐end organisés par l’URHAJ de fin septembre 2010 à fin mai 2011 et destinés aux professionnels socio éducatifs et animateurs intervenant principalement dans des foyers de jeunes travailleurs ou d’autres structures destinées à favoriser l’habitat des jeunes. Outre les animateurs en contact avec les jeunes, des administrateurs, directeurs de structures ou agents d’accueil ont également été présents aux formations et des jeunes résidents ont participé au week-‐end.
• Ces sept journées de formation abordent les thèmes suivants : 1 > 21/09/10 : Habitat des jeunes et éducation populaire 2 > 26/10/10 : Mieux connaître les jeunes. Créer du lien, mobiliser et communiquer
avec eux 3 > 16/11/10 : De l’idée au projet. Formation / action 4 > 14/12/10 : Préparation du week-‐end Jeunes Acteurs à Evian avec les jeunes 5 > 21/01/11 : Marges de manœuvre entre commande publique et projet associatif 6 > 15/02/11 : Accompagnement du parcours résidentiel du jeune 7 > 24/05/11 : Journée bilan
• Les journées de formation évoquent des thèmes variés mais elles abordent toutes en
filigrane la question de la mobilisation et de l’implication des jeunes et de leur accompagnement dans la mise en place d’actions collectives. Les journées sont l’occasion de présentations réalisées par des intervenants spécialisés mais également de partage, d’échanges d’expériences et d’exercices interactifs entre les professionnels présents.
• Une autre dimension de ce projet a été la préparation puis la réalisation d’un week-‐end à Evian intitulé « week-‐end Jeunes Acteurs » le 8 et 9 janvier 2011 à l’occasion duquel animateurs et « jeunes » des foyers ont été conviés. Le week-‐end avait pour thème « L’engagement des jeunes et la prise d’initiative : des outils pour mieux agir et s’impliquer ». Le but était de « sensibiliser à la notion de jeunes acteurs » à travers des interventions, des animations, des exercices collectifs et des échanges à la fois entre professionnels, entre professionnels et résidents et entre résidents de différents foyers afin de « permettre à des 9 Document de l’URHAJ, présentation du projet « Chantier Jeunes Citoyens ».
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jeunes résidents et à des professionnels de mettre en œuvre la participation dans la vie de leur structure et de la cité, dans une démarche de citoyenneté. (…). Le week-‐end a été pensé dans le but d’apporter aux jeunes les outils pour leur permettre de s’investir dans les lieux de prises de parole et de décision (tel que le CVS)10 et de mettre en place des projets utilisant leurs compétences et les outils qui sont à leur disposition »11.
Les personnes ciblées par le projet et ses bénéficiaires Les personnes ciblées par le projet et notamment par les formations étaient avant tout les animateurs, professionnels socio éducatifs œuvrant auprès des jeunes dans les foyers et donc susceptibles de les accompagner dans leur implication dans la vie collective et dans la construction de projets collectifs et de susciter la participation et la mobilisation des jeunes. Les jeunes ayant participé au week-‐end Jeunes Acteurs sont également ciblés directement par le projet. A terme, l’ensemble des jeunes des foyers devraient être les bénéficiaires finaux du projet, même s’ils ne sont pour la plupart pas touchés directement par le projet : ils devraient bénéficier indirectement du projet, à travers la sensibilisation et le renforcement des compétences de leurs animateurs sur la participation des jeunes, leur implication dans des projets collectifs et dans la vie citoyenne, l’accompagnement et la mobilisation des projets collectifs. Ils pourraient également bénéficier des impacts qu’aura pu produire la participation au week-‐end pour les jeunes qui y auront participé et qui seront susceptibles, de retour au foyer, de lancer des dynamiques en termes d’implication au sein des foyers. L’apport du projet par rapport au droit commun et à l’activité habituelle de l’URHAJ Le projet « Chantier Jeunes Citoyens » s’inscrit dans le cadre de la mission de l’URHAJ d’animation de réseau et de formation d’acteurs intervenant dans le domaine du logement des jeunes et en particulier des Foyers Jeunes Travailleurs (FJT). Ces structures ont pour objectifs, dans le cadre de leurs missions ordinaires, d’aider les jeunes à devenir des citoyens à part entière en les situant comme acteur de leur parcours. Elles visent, à travers l’action des professionnels présents au sein des foyers, l’accompagnement des jeunes vers l’autonomie, vers une meilleure participation à la société. Si le fait de favoriser l’implication des jeunes dans l’action collective prend tout son sens dans le cadre de ces objectifs dans la mesure où elle peut leur permettre de se situer dans la société, d’y jouer un rôle, d’acquérir des compétences et des savoir-‐faire (etc.), cela n’est pas pour autant aisé au sein des foyers. L’URHAJ fait en effet le constat que « la pratique socio éducative dans les FJT souffre, depuis une dizaine d’années, d’un désinvestissement des animateurs dans l’action collective, qui est remplacée progressivement, en tant que pratique éducative, par l’accompagnement individuel ». « Dans sa pratique quotidienne, le personnel socio éducatif est confronté à des difficultés dans le cadre du montage ou de l’accompagnement de projet. La mise en œuvre des idées se heurte à des obstacles méthodologiques, administratifs ou financiers. » Il semble également difficile de « faire émerger les idées et prises d’initiative d’un public jeune en
10 Conseil de Vie Sociale : instance de participation des résidents au sein des foyers et des structures. 11 Document de l’URHAJ, présentation du projet « Chantier Jeunes Citoyens ».
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difficulté, peu concerné et informé sur les moyens auxquels il a accès pour passer de l’idée au projet. »12 L’apport par rapport à l’activité habituelle du porteur de projet Le thème du projet Chantier Jeunes Citoyens : favoriser la participation des jeunes, et notamment les plus en difficulté afin de favoriser leur intégration, leur prise d’initiative, leur rôle d’acteur dans la vie collective et dans les foyers est une des lignes conductrices de l’URHAJ. Avant le projet, des initiatives avaient déjà été lancées. En effet, il avait été constaté un besoin de formation des animateurs travaillant dans les foyers qui étaient parfois uniquement investis dans l’accompagnement individuel des jeunes au détriment de la vie collective dans les foyers. Il s’agissait d’une part d’une journée annuelle « culture réseau » destinée uniquement aux nouveaux animateurs et directeurs de foyers rhônalpins pour les sensibiliser au fait qu’ils appartenaient à un réseau d’éducation populaire et à l’importance de l’action collective. Il s’agissait d’autre part de proposer tous les deux ans un week-‐end CVS où étaient invités un animateur par foyer ainsi que les jeunes élus ou ceux qui souhaitaient l’être, afin d’expliquer le fonctionnement et les possibilités offertes par cette instance. Pour autant, ces actions étaient très ponctuelles, destinées à un nombre restreint de participants. Il ne s’agissait pas, comme dans le cadre du projet Chantier Jeunes Citoyens, du lancement d’une dynamique de formations et de mobilisation sur le long terme à travers un cycle de journées de formations et un week-‐end qui pouvait inclure l’ensemble des jeunes et animateurs des foyers. Cela a constitué une grande mobilisation pour la structure porteuse du projet. Le projet « Chantier Jeunes Citoyens » apporte à ce titre une certaine innovation. Il a permis l’organisation d’une journée de formation une fois par mois, ce qui représente donc une capacité de mobilisation importante et régulière des professionnels intervenant dans les foyers. Il a également permis l’intervention d’experts extérieurs afin de former ces professionnels. Enfin, il a permis de proposer un week-‐end spécifique à destination des jeunes eux-‐mêmes et de les impliquer réellement dans le projet. L’apport par rapport au droit commun Le point de vue des professionnels interrogés confirme l’aspect innovant du projet par rapport au droit commun. En effet, la majorité des animateurs rhônalpins interrogés (19 sur 27) n’ont, leur formation initiale et celles organisées dans le cadre du Chantier mises à part, pas suivi de formation spécifique sur l’accompagnement des jeunes. Les animateurs rhônalpins ayant suivi ce type de formations sont plusieurs à évoquer la santé parmi les thématiques des formations suivies, donc une thématique qui relève avant tout de l’accompagnement individuel. La volonté de l’URHAJ de mettre en place des journées et un week-‐end de formation sur l’accompagnement des jeunes notamment pour valoriser leur implication dans les structures et dans des projets collectifs est un apport par rapport à l’existant dans le
12 Réponse à l’appel à projet « Expérimentations pour les jeunes », février 2010
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domaine. En effet, elle ne « double » pas d’autres formations que les animateurs pourraient recevoir par ailleurs. Les objectifs du projet : Ce projet vise ainsi trois grandes orientations qui ont chacune été déclinées en objectifs opérationnels dans un diagramme logique des intentions, document cadre de l’évaluation :
v Permettre aux professionnels des foyers d’accompagner les jeunes dans la construction de projets collectifs
1-‐ Faire en sorte que les professionnels connaissent les ressources existantes sur leur territoire pour les jeunes en matière d’accompagnement de projets et de développement d’actions citoyennes 2-‐ Faire en sorte que les professionnels orientent les jeunes vers ces ressources si besoin 3 -‐ Sensibiliser les professionnels à l’importance de la participation des jeunes à des actions collectives et citoyennes dans leur parcours de vie 4-‐ Renforcer les capacités des professionnels à communiquer avec les jeunes, à les aider à faire émerger des envies, des projets 5-‐ Renforcer les capacités des professionnels à accompagner les jeunes dans la réalisation de leurs projets collectifs
v Soutenir les jeunes dans la construction/réalisation de projets collectifs et dans leur implication citoyenne
1-‐ Favoriser l’émergence chez les jeunes d’envies, d’idées de projets collectifs à mettre en œuvre au sein du foyer ou entre foyers 2-‐ Faire en sorte que les jeunes s’impliquent dans la vie collective du foyer en mettant en œuvre des projets collectifs et en s’impliquant dans les instances de participation 3-‐ Les sensibiliser à l’intérêt général, aux questions sociétales et à l’intérêt de s’impliquer dans des actions collectives ou des instances de participation en dehors de la vie du foyer
v Favoriser le développement d’une culture de l’action collective entre les foyers 1-‐ Créer un réseau de professionnels référents en matière d’action collective pour insuffler cette dynamique au sein des foyers. 2-‐ Partager les expériences de projets avec d’autres structures agissant pour l’engagement des jeunes et mutualiser les ressources, les compétences mobilisées et les méthodes pédagogiques pertinentes
2. Objectifs et modalités de l’évaluation
i. Problématique et méthodologie mise en œuvre Les problématiques auxquelles répond l’évaluation : Les grandes orientations du projet citées ci-‐dessus ont été mises à plat et déclinées en objectifs opérationnels par TrajectoiresGroupeReflex sur la base desquels ont été identifiés des indicateurs de réalisation et des indicateurs d’effets et d’impacts mesurables. Cet ensemble constitue le Diagramme Logique des Intentions, document cadre de l’évaluation,
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qui précise ce que l’évaluation cherche à mesurer et de quelle manière. Ce diagramme, présenté en intégralité en annexe, a été construit à partir de l’analyse de documents et d’entretiens avec l’URHAJ et a été validé par le porteur de projet. Les objectifs de l’évaluation sont de : -‐ Mesurer les plus-‐values des actions de formation en direction des personnels qui ont participé aux formations et/ou au week-‐end, et notamment l’évolution de leurs compétences pour accompagner les jeunes dans la participation à des actions collectives, -‐ Repérer chez les jeunes ayant participé au week-‐end et plus largement des jeunes résidant dans les foyers rhônalpins des changements dans leur perception de leur environnement, dans leur souhait de s’engager, de construire, de proposer des activités au sein de la structure ou ailleurs. La méthode d’évaluation utilisée : La méthode d’évaluation suivie est composée :
• D’entretiens menés en début et en fin d’expérimentation avec des professionnels et des jeunes bénéficiaires directs du projet, avec l’idée de comparer leurs réponses en début et en fin de projet, ainsi qu’à un groupe témoin de professionnels et de jeunes des foyers d’Aquitaine. Les évolutions potentiellement repérables des jeunes n’ayant pas participé au projet directement sont approchées à travers le regard que portent les animateurs participants au projet sur l’ensemble des jeunes de leur foyer. Les entretiens ont été conduits avec deux grilles d’entretiens, l’une à destination des animateurs et l’autre à destination des jeunes13. Chacune contenait des questions fermées traitées quantitativement, et des questions ouvertes laissant la possibilité aux personnes interrogées de s’exprimer librement. Leurs propos ont alors été précisément notés, et analysés de manière qualitative. En phase 1, les grilles d’entretiens destinées aux animateurs comportaient 5 identifiants, 33 questions fermées et 20 questions ouvertes. 4 questions fermées et 5 questions ouvertes ont été ajoutées en phase 2. Les grilles d’entretiens à destination des jeunes en phase 1 comportaient 6 identifiants, 52 questions fermées et 8 questions ouvertes, auxquelles ont été ajoutées 8 questions fermées et 2 questions ouvertes en phase 2. A chaque phase, les entretiens avec les animateurs comme avec les jeunes ont duré en moyenne environ une heure.
• D’observations participantes à toutes les sessions de formations et temps de bilan proposés par l’URHAJ aux professionnels.
• De l’évaluation de quelques projets collectifs (3) montés à l’issue du Chantier.
Afin de tenter d’identifier les effets et les impacts du projet, il a été choisi de faire passer des questionnaires à la fois à des « jeunes » résidents dans les foyers et ayant participé au week-‐end à Evian, en tant que cibles et bénéficiaires directs du projet, et à des animateurs des foyers ayant participé au projet (ayant assisté au week-‐end et/ou à au moins une formation), « cibles » du projet et intermédiaires indispensables pour atteindre les bénéficiaires finaux.
13 Présentées en annexes
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Des « jeunes » rhônalpins résidents dans les foyers et ayant participé au week-‐end à Evian ont donc été interrogés à deux moments : au début du projet « Chantier Jeunes Citoyens » (fin 2010, début 2010 : phase 1) et après le Chantier (fin du 1er semestre 2011 : phase 2) afin de mesurer l’impact éventuel de ce projet sur eux. S’il était prévu initialement de réinterroger les jeunes un an après le week-‐end et le début des formations afin de laisser le temps aux effets potentiels de se faire sentir, le moment de la deuxième passation des questionnaires a été avancé à la fin du 1er semestre 2011 dans la mesure où le temps moyen passé par les jeunes dans un foyer est inférieur à une année. Il était donc important d’avancer le temps de la 2ème passation pour limiter le risque de « perte des jeunes » entre les phases 1 et 2. Malgré cela, sur les 40 jeunes interrogés en phase 1, 30 ont été retrouvés en phase 2 et ont pu être réinterrogés (dont 10 ayant quitté leur foyer depuis). Parmi les 10 jeunes qui n’ont pas été réinterrogés, on compte trois refus et sept personnes se sont révélées injoignables malgré les efforts engagés (relances téléphoniques et par mail, passage par les animateurs des foyers), notamment en raison de changements d’adresse, de numéro de téléphone portable et de mail. Les réponses des 30 jeunes qui ont été interrogés lors des deux phases seront comparées pour mesurer les évolutions de leurs perceptions et de leurs pratiques. Il est important de préciser que ces jeunes ayant participé au week-‐end à Evian ne sont pas nécessairement tous représentatifs de l’ensemble des jeunes des foyers. Certains participants étaient déjà à la base intéressés par l’idée du week-‐end et pouvaient déjà se compter parmi les jeunes les plus sensibles aux projets collectifs et à l’implication citoyenne. Toutefois, la comparaison de leurs réponses entre les deux phases est très intéressante pour mesurer les dynamiques que le projet a pu engendrer pour eux et les dynamiques qu’ils ont pu par la suite lancer dans leur foyer. D’autres jeunes résidents participants ont pu au contraire se rendre au week-‐end par curiosité parce qu’ils étaient disponibles sans avoir de sensibilité particulière pour l’action collective. En complément des « jeunes » rhônalpins bénéficiaires du projet, des « jeunes » aquitains résidents également dans des foyers ont également été interrogés en phase 1 afin d’être susceptibles de servir de groupe témoin en tant que « jeunes » résidents non touchés par le projet. Dans ce cadre, 28 jeunes ont été interrogés, et leurs réponses seront à comparer avec celles des jeunes rhônalpins en phase 1 et 214. Des animateurs rhônalpins qui ont participé au projet (à une ou plusieurs formations et/ou au week-‐end) ont été également interrogés à deux reprises comme les jeunes. 20 animateurs rhônalpins ont été interrogés en phase 115, et 14 ont pu être réinterrogés une nouvelle fois en phase 2, ce qui permettra de comparer leurs réponses et de mesurer l’impact du projet sur eux. Ces 14 animateurs ont un profil particulier car 71% d’entre eux ont participé au week-‐end (contre 26% pour l’ensemble des animateurs ayant participé au projet) et ils ont participé en moyenne à 2,4 formations, soit un nombre légèrement supérieur à la moyenne de l’ensemble des participants. Il est donc possible que l’impact des formations sur eux soit supérieur. En complément, 15 autres animateurs rhônalpins touchés par le projet ont été interrogés. Sur les 59 animateurs rhônalpins touchés par au moins une
14 Il était initialement prévu d’interroger 30 jeunes aquitains. Cependant, malgré de nombreuses sollicitations, 28 contacts de « jeunes » résidents dans les foyers de la Région aquitaine nous ont été transmis. 15 Cela est d’autant plus pertinent qu’il s’est avéré que les animateurs aquitains interrogés et qui devaient servir de groupes témoins avaient des réponses significativement différentes de celles des rhônalpins en phase 1, soit avant la mise en œuvre du projet.
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formation et/ou par le week-‐end, 3216 au total ont pu être contactés pour des raisons liées à un important turnover des animateurs au sein des foyers ou à des prises de congés. En complément des animateurs rhônalpins touchés par le projet, 20 animateurs de foyers aquitains non touchés par le projet ont été interrogés en phase 1 afin de servir de groupe témoin et de comparer leurs réponses avec celles des animateurs rhônalpins interrogés aux deux phases de l’évaluation. Tableau récapitulatif des deux phases de collecte de données sur le terrain
Enquête Rhône Alpes (ayant participé au Chantier)
Aquitaine (non touchés par le projet, groupe témoin)
Prévu Réalisé Prévu Réalisé
Phase 1 : fin 2010, début 2011
40 jeunes
Entretiens avec : -‐ 40 jeunes -‐ 20 professionnels Dans 18 foyers
30 jeunes 20 professionnels
Entretiens réalisés avec : -‐ 28 jeunes17 -‐ 20 professionnels Dans 7 foyers
Phase 2 : Fin du 1er semestre 2011
40 jeunes (les mêmes qu’en phase 1) 40 professionnels
Entretiens avec : -‐ 30 jeunes (3 refus et 7 injoignables) -‐ 32 professionnels (dont 14 déjà interrogés en phase 1), issus de 21 foyers
16 Nous avons réalisé 32 entretiens mais il s’agissait dans 5 cas de personnes qui ne travaillaient pas directement au contact des jeunes ou au sein de foyers ou de structures susceptibles de mettre en place des actions collectives. Leurs réponses ont donc été traitées seulement de manière qualitative et seuls 27 questionnaires ont été traités de manière quantitative. 17 Malgré de nombreuses sollicitations, seuls 28 contacts de « jeunes » résidents dans les foyers de la Région Aquitaine nous ont été transmis.
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Calendrier du projet et de l’évaluation
Les questionnaires à destination des jeunes et des animateurs ont été construits en fonction des hypothèses évaluatives formulées dans le Diagramme Logique des Intentions pour obtenir des réponses aux indicateurs identifiés. Les questionnaires passés entre le temps 0 et le temps 1 sont quasiment identiques (dans le second questionnaire, des questions spécifiques liées aux éventuels projets mis en œuvre à la suite des formations ont été ajoutées) afin de voir comment les réponses formulées évoluent. Au-‐delà de l’analyse quantitative, les questionnaires passés auprès des jeunes et des animateurs par téléphone contient également de nombreuses questions ouvertes qui ont été traitées de manière qualitative. Ceux-‐ci sont présentés en intégralité en annexe.
• Au-‐delà de cette enquête qui constituait le cœur de l’évaluation, nous avons également participé, en tant qu’observateurs à l’ensemble des journées de formation et temps de bilan proposés par l’URHAJ aux professionnels participants au projet. Ces observations participantes n’étaient pas prévues initialement dans la démarche d’évaluation proposée, mais a semblé intéressante à mettre en œuvre pour avoir une vision directe du projet mis en place et recueillir des éléments qualitatifs à travers les réactions des professionnels présents.
• Enfin, trois projets collectifs mis en place au sein des foyers ont été plus précisément analysés et évalués. Ceux-‐ci ont été identifiés sur la base d’une liste des projets collectifs engagés dans les foyers en 2011 fournie par l’URHAJ, dans laquelle Trajectoires GroupeReflex a sélectionné 3 projets qui impliquaient directement les jeunes et qui semblaient intéressants. Une grille d’entretien a été élaborée sur la base des questions évaluatives, et des entretiens téléphoniques ont été menés avec les animateurs référents pour chacun de ces projets, ainsi qu’avec quelques jeunes impliqués dans leur élaboration L’URHAJ, en tant que porteur du projet, n’est intervenue qu’à la marge sur les outils ainsi que la méthode d’évaluation proposés, et lorsqu’elle est intervenue, cela se positionnait dans une perspective d’amélioration de la démarche.
Rapport d’évaluation 23
La structure a validé en intégralité le Diagramme Logique des Intentions ainsi que les questionnaires, sans y apporter de modifications. L’URHAJ, qui connaît bien les publics bénéficiaires du projet, et notamment les jeunes qui restent en moyenne moins d’un an dans les foyers, a en revanche suggéré d’avancer la période de passation des questionnaires aux jeunes en phase 2 de l’expérimentation, ce qui nous a effectivement permis de limiter la perte des jeunes entre les phases 1 et 2. Enfin, l’URHAJ a toujours convié Trajectoires Groupe Reflex aux journées de formations et temps de bilan, ce qui a permis d’élargir l’analyse avec des éléments qualitatifs.
ii. Validité interne Comparabilité du groupe bénéficiaire et du groupe témoin Comme précédemment détaillé, la méthode d’évaluation proposée repose à la fois sur une comparaison entre groupes cibles et groupes témoins et sur l’analyse de l’évolution des groupes cibles dans le temps. Un groupe cible de 40 jeunes et un groupe cible de 20 professionnels ont été interrogés en début de Chantier en Rhône-‐Alpes. Pour comparaison en début de projet, un groupe témoin de 28 jeunes et un groupe témoin de 20 professionnels ont été interrogés dans les foyers d’Aquitaine qui ne bénéficient pas de la démarche « Chantier Jeunes Acteurs ». En phase 2, soit après la mise en œuvre du Chantier, les mêmes jeunes rhônalpins ont été interrogés pour mesurer l’évolution de leurs perceptions et pratiques. Il en est de même pour les professionnels rhônalpins réinterrogés en phase 2, renforcés par 12 enquêtes complémentaires pour bénéficier d’une vision plus exhaustive. Le choix de la Région témoin s’est fait en lien avec l’URHAJ Rhône-‐Alpes et son réseau de partenaires nationaux. L’URHAJ Aquitaine était intéressée par le transfert du projet en cas de résultats positifs et a proposé de jouer le rôle de témoin. Les animateurs aquitains interrogés (témoins) représentent la presque totalité des animateurs des foyers logements participant à l’URHAJ dans cette région. Les jeunes aquitains (témoins) ont été identifiés par les animateurs directement en lien avec eux. Si ceux-‐ci avaient pour consignes de choisir 3 à 4 jeunes par foyer représentatifs de l’ensemble des jeunes de la résidence, ils ont plutôt choisi, dans les faits, des jeunes avec qui ils étaient en contact (à travers des suivis individuels, ou des actions semi-‐collectives) et qui accepteraient de répondre au questionnaire. Il y a donc eu une conciliation entre les exigences de la démarche d’évaluation et l’état de la réalité au sein des foyers aquitains (accord des jeunes pour être interrogés, foyers acceptant de participer à l’évaluation, mais sans que ceux-‐ci soient en capacité de mobiliser pleinement leurs équipes pour identifier des jeunes au hasard, etc.). 20 professionnels et 28 jeunes aquitains ont ainsi été interrogés comme témoins, issus de 7 foyers logement différents en Aquitaine. On constate en phase 1 de l’évaluation qu’il existe des différences entre les groupes cible et témoin concernant les animateurs comme les jeunes. Les animateurs et les jeunes aquitains (témoins) se situent globalement dans une dynamique un peu plus favorable à l’action collective que les animateurs et les jeunes rhônalpins (cibles). Pour exemple, parmi les animateurs des foyers, si 63% des animateurs rhônalpins (cibles) déclarent ne pas avoir le
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sentiment de bien connaître l’ensemble des dispositifs et ressources jeunesse de leur territoire, c’est le cas de 35% seulement chez les Aquitains (témoins)18. Alors que 65% des animateurs rhônalpins n’ont pas le sentiment d’être bien informés sur l’actualité des ressources, des dispositifs et des partenaires jeunesse du territoire, c’est le cas de 26% des animateurs aquitains19. Quant aux jeunes, si 58% des rhônalpins (cibles) n’ont jamais proposé d’idée pour améliorer le fonctionnement dans le foyer, c’est le cas de seulement 28% des témoins20. Alors que 42% des jeunes rhônalpins disent avoir échangé avec des animateurs sur leurs idées de projet, 71% des témoins l’ont fait21. Ces écarts s’expliquent davantage par les différences de contextes et de dynamiques locales entre l’Aquitaine et Rhône-‐Alpes que par les modalités des groupes cible et témoin. En Aquitaine, le nombre de foyers logement participant à l’URHAJ est beaucoup plus réduit qu’en Rhône-‐Alpes, ce qui favorise l’interconnaissance des acteurs et influe sur leur capacité à travailler ensemble. Selon l’URHAJ Aquitaine, « il existe en effet sur ce territoire une habitude historique forte à travailler ensemble non seulement au sein de l’URHAJ, mais aussi avec les partenaires jeunesse du territoire ». En interne à l’URHAJ et entre les foyers logements, cela s’est traduit concrètement par « la mise en place de groupes de réflexion communs, par exemple sur la thématique de la santé jusqu’à la fin de l’année 2010. Ce groupe a aujourd’hui évolué vers une Commission socio-‐éducative qui s’intéresse aux questions de la mobilisation et de l’action collective chez les jeunes et au sein des foyers. » En Rhône-‐Alpes, les foyers logement participant à l’URHAJ sont beaucoup plus nombreux (plus de 60) et il est donc plus difficile de permettre les échanges entre les foyers et d’établir des liens privilégiés entre les acteurs ressources jeunesse du territoire. Les dynamiques sont donc moins soutenues au sein du territoire, du moins au début du projet Chantier Jeunes Citoyens. Au-‐delà de ces écarts entre groupes cible et témoin, il y a des évolutions importantes et statistiquement significatives des groupes cibles d’animateurs et de jeunes rhônalpins entre les réponses qu’ils ont pu donner au début de l’évaluation, et après la mise en œuvre du projet. Par exemple, sur les 30 jeunes rhônalpins interrogés à la fois en phase 1 et 2 de l’évaluation, alors que 40% avaient proposé des idées pour améliorer le fonctionnement du foyer avant le projet, c’est le cas de 83% d’entre eux après22. Si 47% avaient fait des propositions collectives au sein du foyer avant le projet, 86% l’ont fait à la fin du Chantier23, etc. Les animateurs et les jeunes bénéficiaires du Chantier « rattrapent » ainsi, sur une série d’indicateurs clés, les animateurs et les jeunes témoins de la Région d’Aquitaine, voire les dépassent dans certaines situations. Dans le cours de l’évaluation, le raisonnement de l’évolution des groupes cibles a été privilégié entre le début et la fin de la mise en œuvre du projet, en comparaison aux groupes témoins pour situer ces évolutions.
18 Résultats statistiquement significatif : p=0,015. 19 Résultats statistiquement significatif : p=0,015. 20 Résultats statistiquement significatif : p=0,01. 21 Résultats statistiquement significatif : p=0,02. 22 Résultats statistiquement significatif : p=0,005. 23 Résultats statistiquement significatif : p=0,001.
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Triangulation des données Comme précisé précédemment, l’évaluation était à la fois quantitative et qualitative. Les grilles d’entretien comportaient à la fois des questions fermées agrégées quantitativement et des questions ouvertes qui ont permis l’expression libre des personnes interrogées. Ces entretiens ont duré en moyenne une heure avec chaque personne interrogée. Les observations réalisées par notre équipe lors des journées de formation et de bilan organisées par l’URHAJ Rhône-‐Alpes ainsi que l’évaluation de 3 projets ont nourri le point de vue quantitatif d’éléments qualitatifs. Les résultats de l’évaluation ont donc été produits en recoupant les données quantitatives, collectées grâce à des entretiens auprès des acteurs, avec des données qualitatives issues de ces mêmes entretiens ainsi que des observations et de l’évaluation de projets. Les apports qualitatifs ont notamment permis de confirmer un certains nombre de constats issus des traitements quantitatifs et surtout de les ancrer dans la réalité de la vie dans les foyers afin de mieux les comprendre et de les analyser. Par exemple la place et le rôle de l’informel dans les échanges entre jeunes et animateurs dans les foyers sont nettement ressortis dans les enquêtes quantitatives. Ce sont ensuite les entretiens qualitatifs, les études de projets et les observations effectuées durant les temps d’échange pendant les journées de formation qui ont permis de confirmer ce constat et de l’approfondir. Ces données qualitatives ont permis d’éclairer comment se déroulent les temps informels : à l’accueil, autour d’un café, durant la préparation d’une activité collective… ils permettent aux jeunes de dialoguer bien plus facilement avec l’animateur-‐éducateur qu’au cours d’une réunion ou d’un échange bilatéral formalisé de part et d’autre d’un bureau. Ces temps permettent aux jeunes de s’exprimer sur leurs souhaits, leurs projets individuels ou collectifs. Ils peuvent faire naître des idées, des envies et sont particulièrement utiles dans le cadre de l’accompagnement individuel puisqu’une relation différente se noue avec l’animateur. Les enquêtes quantitatives ont également fait ressortir que les jeunes avaient tendance à bien moins solliciter les animateurs qu’ils n’étaient sollicités par eux, notamment pour les projets collectifs24. Dans un second temps, les observations et études de projets collectifs ont permis de mieux saisir l’importance d’un travail de mobilisation active des jeunes par les animateurs pour organiser une vie collective dans les foyers, pour susciter des envies, des idées, rebondir sur les « talents » des résidents, sur leurs passions et les valoriser afin de les inciter à les faire partager (spécialités culinaires, compétences sportives, musicales…). En matière de communication, cela implique que les animateurs ne se contentent pas de moyens de communication « passifs » de type affichage mais sollicitent oralement et directement les jeunes à travers une communication ciblée, adaptée à chacun, effectuent des relances afin de les inciter à participer, à s’investir leurs donner envie et susciter leurs curiosité à travers des démonstrations.
24 Ainsi, 71% des animateurs rhônalpins interrogés en phase 2 considèrent qu’ils sollicitent davantage les jeunes qu’eux-‐mêmes sont sollicités par eux.
Rapport d’évaluation 26
II. Enseignements de politique publique
1. Résultats de l’évaluation i. Les publics touchés par l’expérimentation
Caractéristiques des bénéficiaires de l’expérimentation Les sept journées de formation :
• Le public ciblé par les formations du projet Chantier Jeunes Citoyens est avant tout
constitué des professionnels socio éducatifs des foyers et des structures œuvrant dans le domaine de l’habitat des jeunes qui travaillent auprès des jeunes et les accompagnent de manière individuelle mais aussi de manière collective en tant qu’animateurs des foyers. Ils pouvaient s’agir d’éducateurs, d’animateurs, volontaires ou salariés travaillant dans les foyers.
• L’ensemble des professionnels des foyers et des structures d’Habitat Jeunes
appartenant au réseau de l’URHAJ étaient conviés à ces journées. Ils recevaient des invitations par courrier et par mail au sein de leur foyer et des relances téléphoniques étaient effectuées par l’URHAJ pour annoncer les journées.
• Les directeurs des foyers avaient été informés, notamment lors de réunions, du projet et des journées de formations dont la journée « Marge de manœuvre entre commande publique et projet associatif » qui leur était plus particulièrement adressée ainsi qu’aux administrateurs des foyers. Le week-‐end « Jeunes Acteurs »
• L’ensemble des professionnels socio éducatifs des foyers et structures Habitat Jeunes a été convié et ciblé par le week-‐end « Jeunes Acteurs ». Des supports de communication et des bulletins d’inscriptions ont été transmis aux différents foyers.
• L’ensemble des jeunes résidents de ces structures (environ 12 000 en Rhône Alpes)
étaient également théoriquement ciblés par le week-‐end puisqu’il n’y avait ni critère de sélection, ni restriction particulière. Ce sont les animateurs qui, au sein des foyers, on eu un rôle d’informateur et de mobilisateur des jeunes pour leur participation au week-‐end. Les jeunes avaient également la possibilité de participer à la journée de formation consacrée à la préparation du week-‐end.
• D’autres professionnels des foyers ont été conviés au week-‐end en raison du rôle qu’ils jouent dans les structures, comme les agents d’accueil ou des veilleurs de nuit.
Rapport d’évaluation 27
Adhésion du public ciblé au dispositif Les professionnels socio éducatifs des foyers et structures
• Les formations et/ou le week-‐end organisés dans le cadre du Chantier ont touché au total 61 animateurs dont 59 rhônalpins originaires de 32 foyers. Ces animateurs/professionnels socio éducatifs touchés ont été 26% à participer au week-‐end et ils ont participé en moyenne à 2 formations par animateurs. 55 animateurs rhônalpins (issus de 30 foyers) ont participé à au moins une des sept formations. 15 animateurs (venant de 12 foyers) ont participé au week-‐end. Près de la moitié des animateurs participants (49%) ayant assisté à une ou des formations n’ont toutefois participé qu’à une seule journée de formation.
(Pour les 55 animateurs/professionnels socio éducatifs des foyers ou des structures oeuvrant dans le domaine de l’habitat des jeunes qui ont assisté à une ou plusieurs formations)
• Les formations n’ont pas connu la participation du même nombre d’animateurs. La formation sur l’accompagnement du parcours résidentiel du jeune a eu le plus de succès en termes de nombre de participants, suivie par celle sur la connaissance des jeunes et la communication, puis de celle sur le montage de projet.
• En revanche, seul un animateur a été présent à la formation « marge de manœuvre entre commande publique et projet associatif ». Cela ne signifie pas qu’il n’y avait qu’un seul participant mais que ce sont avant tout des administrateurs ou directeurs de foyers qui y ont participé et non pas les animateurs/ professionnels socio éducatifs intervenant auprès des jeunes dans les foyers qui sont les seuls à être pris en compte ici puisque ce sont eux qui sont susceptibles d’avoir un impact auprès des jeunes.
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(Pour les 59 animateurs/professionnels socioéducatifs ayant assisté à une ou des formations et/ou week-‐end) 21/09/10 : Habitat des jeunes et éducation populaire 26/10/10 : Mieux connaître les jeunes. Créer du lien, mobiliser et communiquer avec eux 16/11/10 : De l’idée au projet. Formation / action 14/12/10 : Préparation du week-‐end Jeune Acteur à Evian avec les jeunes 21/01/11 : Marges de manœuvre entre commande publique et projet associatif 15/02/11 : accompagnement du parcours résidentiel du jeune 24/05/11 : journée bilan
• Les professionnels des foyers qui ont participé aux journées et notamment à plusieurs journées peuvent se distinguer par une sensibilité particulière au sujet abordé et à l’importance de la mobilisation et de la participation des jeunes dans des actions collectives, de leur prise d’initiative et de la vie collective dans les foyers. Les directions des foyers peuvent être également plus ou moins sensibles à ce thème. Cependant, d’autres facteurs peuvent entrainer une moindre participation aux journées de certains animateurs de certains foyers, notamment dans des petites structures qui comptent moins d’animateurs qui ont donc moins disponibilité et de temps à consacrer à ce type de formation car ils doivent rester présents dans leurs foyers. Certains foyers peuvent également comprendre davantage de travail d’accompagnement individuel en fonction notamment de conventions qu’ils signent avec le Conseil général pour l’accompagnement des jeunes et donc moins de temps pour les formations. Les jeunes
• 52 jeunes ont finalement participé au week-‐end « Jeunes Acteurs » et 6 ont participé à la journée de préparation. Tout comme le public résidant en structures Habitat Jeunes, les jeunes ayant participé au week-‐end ont des profils très variés. Il peut s’agir de jeunes rencontrant des difficultés (sociales, d’emploi, d’insertion) ou non. Il pouvait s’agir de jeunes déjà sensibilisés au thème abordé : déjà membre du Conseil de Vie Social de leur foyer, volontaire en service civique ou jeunes qui venant par curiosité parce qu’ils étaient disponible le week-‐end. La disponibilité lors du week-‐end était un des principaux critères de participation des jeunes : certains de ceux qui sont venus pouvaient être des jeunes particulièrement disponibles et qui passent beaucoup de temps dans le foyer (jeunes en recherche d’emploi ou en insertion par exemple).
Rapport d’évaluation 29
Outre les jeunes et les professionnels socioéducatifs, un veilleur de nuit particulièrement identifié au sein de son foyer pour son rôle auprès des jeunes et dans la vie collective au sein du foyer et un agent d’accueil ont participé au week-‐end.
ii. Les effets du dispositif expérimenté Effets de l’expérimentation sur le public ciblé I) Les effets sur les animateurs : Les effets escomptés du dispositif sur les animateurs étaient de leur permettre d’accompagner les jeunes des foyers dans la construction de projets collectifs, dans la prise d’initiative, leur implication dans la vie collective du foyer. Pour parvenir à cette orientation, le projet avait plusieurs grands objectifs déclinés dans le Diagramme Logique des Intentions : 1-‐ Faire en sorte que les professionnels connaissent les ressources existantes sur leur territoire pour les jeunes en matière d’accompagnement de projets et de développement d’actions citoyennes 2-‐ Faire en sorte que les professionnels orientent les jeunes vers ces ressources si besoin 3 -‐ Sensibiliser les professionnels à l’importance de la participation des jeunes à des actions collectives et citoyennes dans leur parcours de vie 4-‐ Renforcer les capacités des professionnels à communiquer avec les jeunes, à les aider à faire émerger des envies, des projets 5-‐ Renforcer les capacités des professionnels à accompagner les jeunes dans la réalisation de leurs projets collectifs Il s’agit de vérifier à l’aide d’indicateurs associés à chacun de ces objectifs si le projet a permis de les atteindre, dans quelle mesure et de quelle manière. Objectif 1 : connaissance des ressources par les professionnels Les animateurs ont davantage le sentiment de connaître les dispositifs, les partenaires et les ressources en faveur des jeunes et leur actualité après le Chantier
• Les animateurs rhônalpins interrogés sont plus nombreux en phase 2, à la suite des formations, à avoir le sentiment de bien connaître les dispositifs et ressources liés à la jeunesse. Ils étaient seulement 37% en phase 1 et sont 66% en phase 2. Il y a un phénomène de rattrapage des animateurs aquitains interrogés comme groupe témoins, dont on a vu qu’ils semblaient davantage informés des dispositifs et ressources jeunesse. Néanmoins, même en phase 2, les animateurs rhônalpins déclarent parfois avoir des lacunes et découvrir constamment de nouveaux dispositifs ou partenaires susceptibles de leur être utiles pour accompagner les jeunes. Certains regrettent d’avoir découvert « trop tard » certains dispositifs ou partenaires dont ils n’ont pas pu bénéficier au moment où ils en auraient eu besoin.
Rapport d’évaluation 30
(20 animateurs rhônalpins et 20 animateurs aquitains interrogés en phase 1, 27 animateurs rhônalpins interrogés en phase 2)
• Sur le total des animateurs rhônalpins interrogés en phase 1 et 2, on observe que si une minorité d’animateurs déclaraient avoir le sentiment d’être bien informés de l’actualité des dispositifs et des ressources jeunesses en phase 1, ils sont désormais majoritaires en phase 2 après avoir suivi les formations. Leurs réponses se rapprochent ainsi de celles des animateurs aquitains identifiées en phase 1, même si elles n’atteignent pas tout à fait le même taux. Si on considère l’évolution des réponses des mêmes animateurs interrogés en phase 1 et en phase 2 sur ce point, les résultats sont encore plus significatifs : parmi ces 14 animateurs, alors que 29% se considéraient comme bien informés de l’actualité des ressources, des partenaires et des dispositifs jeunesse du territoire en phase 1, c’est le cas de 77% d’entre eux en phase 225. Néanmoins, les animateurs déclarent parfois rencontrer encore des difficultés pour se tenir informés de l’actualité des dispositifs. Cela demande du temps et certains dispositifs sont parfois relativement complexes et évoluent fréquemment. Dans certains foyers, les différents professionnels sont « spécialisés » sur un thème et s’enquièrent des dispositifs et de leur évolution sur ce thème (la santé, le logement…) et informent les autres.
(20 animateurs rhônalpins et 20 animateurs aquitains interrogés en phase 1, 27 animateurs rhônalpins interrogés en phase 2)
• En phase 1, les animateurs rhonalpins interrogés étaient déjà les trois quarts à avoir déjà rencontré des « acteurs ressources jeunesse » de leur territoire. Leur part augmente en phase 2, pour concerner quasiment tous les animateurs interrogés, ce qui est également le cas des animateurs interrogés en Aquitaine. Cependant, il s’agit principalement de partenaires rencontrés dans le cadre du suivi individuel des jeunes26.
25 Résultats statistiquement significatif : p=0,001. 26 D’abord les missions locales, les assistants sociaux de secteurs ainsi que les dispositifs dans le domaine de la santé et plus particulièrement de la santé mentale.
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(20 animateurs rhônalpins et 20 animateurs aquitains interrogés en phase 1, 27 animateurs rhônalpins interrogés en phase 2)
• Les structures rencontrées sont d’abord les missions locales, que presque tous les animateurs ont eu l’occasion de rencontrer. Cela rejoint les préoccupations des jeunes interrogés pour qui le travail était un de leurs sujets de préoccupations prioritaires pour l’avenir et un de ceux pour lesquels ils sollicitent le plus souvent les animateurs.
• Les assistants sociaux de secteurs sont également souvent cités par les animateurs parmi les acteurs rencontrés, ainsi que les dispositifs dans le domaine de la santé et plus particulièrement de la santé mentale (« maison des ados », centre médicopsychologique).
• Les animateurs sont également parfois amenés à rencontrer d’autres acteurs ou lieux ressources tels que le Centre Régional d’Information Jeunesse, le Bureau d’Information Jeunesse, le Centre d’Information et d’Orientation, les éducateurs de rue. Des dispositifs dans le domaine du logement (associations, bailleur, Comité Local pour le Logement Autonome des Jeunes, Centres d’Hébergement et de Réinsertion Sociale) dans le domaine de la justice (Protection Judiciaire de la Jeunesse, Maison de Justice), de l’emploi et de la formation (Pôle Emploi, entreprises d’insertion), voire de la culture sont parfois cités. à Le fait d’avoir assisté aux formations proposées dans le cadre du Chantier Jeunes Citoyens a significativement amélioré le niveau d’information des animateurs rhônalpins qui sont plus nombreux à avoir l’impression de bien connaître les dispositifs, ressources et partenaires liés à la jeunesse et à se sentir bien informés de leur actualité. Cependant, de manière plus qualitative, ceux-‐ci ont tout de même le sentiment d’avoir encore du chemin à parcourir dans la connaissance de ces dispositifs et de ces partenaires, notamment dans la connaissance d’acteurs intervenant dans le champ de l’action collective plus que dans les suivis individuels des jeunes. Objectif 2 : orientation vers les ressources par les professionnels 1) Des professionnels qui orientent le plus souvent moins de la moitié des jeunes du foyer vers les ressources dont ils ont besoin, voire seulement quelques uns, et les accompagnent plus souvent physiquement
• En Aquitaine, comme en Rhône Alpes et en phase 1 comme en phase 2, les professionnels des foyers ont presque tous une fonction d’orientation des jeunes vers les ressources dont ils ont besoin. En revanche, cela concerne le plus souvent seulement une minorité des jeunes des foyers, moins de la moitié, voire uniquement quelques uns. Certains animateurs interrogés expliquent que la part des jeunes orientés dépend beaucoup des situations des jeunes dans les foyers. Certains n’ont pas besoin d’être orientés ou sont complètement autonomes. Au contraire, les jeunes « confiés » par
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les services sociaux et logés dans les foyers sont accompagnés de manière plus approfondie et sont donc systématiquement orientés. Le Chantier n’a pas eu d’effet sur ce point.
(20 animateurs rhônalpins et 20 animateurs aquitains interrogés en phase 1, 27 animateurs rhônalpins interrogés en phase 2)
• Les animateurs expliquent que l’accompagnement physique de certains jeunes vers les dispositifs est parfois nécessaire, au moins pour les premières prises de contact. Cependant, cela nécessite des moyens humains et du temps pour les animateurs (un animateur seul dans un foyer ne peut pas se permettre de quitter le foyer pour accompagner un résident). La plupart des animateurs déclarent avoir déjà accompagné physiquement des jeunes, même si cela concerne la plupart du temps uniquement quelques jeunes qui en ont particulièrement besoin. Entre la phase 1 et la phase 2, la part des animateurs rhônalpins déclarant n’avoir jamais accompagné de jeune diminue puisqu’elle passe de 40% à 11%. Certains animateurs évoquent de nouveaux dispositifs locaux qui ont été mis en place et qui leur ont permis récemment d’accompagner physiquement des jeunes alors qu’ils ne le pouvaient pas auparavant27.
(20 animateurs rhônalpins et 20 animateurs aquitains interrogés en phase 1, 27 animateurs rhônalpins interrogés en phase 2) 27 Deux animateurs citent notamment le dispositif AJA (Accompagnement Jeune Adulte) mis en place récemment à Grenoble et permettant aux professionnels d’accompagner physiquement certains jeunes de leur foyer.
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2) Des animateurs qui rencontrent encore des difficultés dans leur mission d’orientation
• En phase 2, comme en phase 1 et comme en Aquitaine, la majorité des animateurs interrogés ont le sentiment d’avoir en main tous les outils pour orienter les jeunes au mieux. Toutefois, en phase 2, les animateurs rhônalpins restent relativement nombreux (42%) à ne pas avoir ce sentiment. La participation des animateurs au Chantier Jeunes Citoyens ne semble pas avoir eu d’impact particulier dans ce domaine.
(20 animateurs rhônalpins et 20 animateurs aquitains interrogés en phase 1, 27 animateurs rhônalpins interrogés en phase 2)
• Les difficultés et les freins évoqués par les animateurs dans le cadre de l’orientation des
jeunes sont de natures variées. o Certaines difficultés citées sont liées aux jeunes eux-‐mêmes et à la difficulté de les
mobiliser, ce sont les freins les plus fréquemment évoqués par les animateurs. Les jeunes accompagnés se sont parfois déjà heurtés à de nombreuses difficultés, ils sont parfois découragés, ils manquent de motivation pour aller dans les structures, n’y voient pas l’intérêt et doutent de leur utilité. Ils peuvent ainsi avoir une perception négative des structures, perception qui peut être basée sur une expérience négative, un échec, une déception, ou sur des expériences que leurs proches ont pu leur relater ou par des rumeurs. Les missions locales sont particulièrement concernées par cette image négative et les jeunes ont parfois noué des relations conflictuelles avec elles. Ils ont besoin d’être mobilisés pour cela, voire d’être physiquement accompagnés et pris en charge, au moins pour lancer une dynamique. Il est souvent évoqué par les animateurs que les jeunes manquent d’une réelle connaissance des structures, se sentent perdus. Dans certains domaines, les sujets sont parfois particulièrement sensibles à évoquer, ce qui rend l’orientation difficile : c’est le cas des problèmes liés à la santé et notamment à la santé psychiatrique ou aux addictions.
o D’autres difficultés citées sont liées aux structures vers lesquelles les jeunes sont orientés ou à des contraintes structurelles (marché de l’emploi, marché du logement). Plusieurs animateurs expliquent que les structures sont débordées de demandes par rapport aux moyens dont elles disposent. Les délais sont donc parfois très longs pour bénéficier d’un accompagnement et sont inadaptés aux situations d’urgence que peuvent ressentir les jeunes face à leurs difficultés (délais longs pour obtenir une aide financière, un rendez-‐vous psychiatrique, etc.). En outre, les animateurs évoquent parfois des contraintes structurelles qui pèsent particulièrement sur les jeunes : un marché de l’emploi au sein duquel il est difficile pour un jeune de trouver un emploi stable, des obstacles pour trouver un logement dans le secteur privé et de longs délais dans le public.
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o Enfin, certaines difficultés citées sont liées aux animateurs eux-‐mêmes qui déclarent manquer de temps et de disponibilité pour orienter les jeunes et, au-‐delà, pour prendre le temps nécessaire pour accompagner véritablement les jeunes, notamment physiquement. Le turnover des professionnels dans les foyers et dans les structures a été également évoqué comme nuisant à l’orientation des jeunes et à leur accompagnement vers les structures.
à Si le fait d’avoir assisté aux formations semble avoir amélioré la connaissance des animateurs des dispositifs, ce n’est pas pour autant qu’ils ont le sentiment d’avoir tous les outils en main pour effectuer convenablement leur mission d’orientation. Ils rencontrent toujours certaines difficultés dans cette mission, en partie liées à la situation des jeunes eux-‐mêmes parfois en rupture avec les institutions et font face à des difficultés complexes. Objectif 3 : sensibilisation des professionnels à l’importance des actions collectives Le Chantier Jeunes Citoyens (week-‐end et formations) avait pour objectif de sensibiliser les professionnels à l’importance des actions collectives afin qu’ils intègrent cette notion dans leurs pratiques quotidiennes dans leur structure et mettent en place de nouvelles actions dans leurs foyers, impliquant différemment les jeunes, tentant de valoriser leurs mobilisations. 1) Un sentiment d’utilité accru du week-‐end et des formations parmi les animateurs qui y ont le plus participer
• La plupart des animateurs interrogés (près de la moitié) déclarent avoir « un peu » le sentiment que leur participation au week-‐end et/ou aux formations leur ont permis de mettre en place concrètement de nouvelles actions au sein de leur foyer avec les jeunes. De plus, 15% déclarent avoir l’impression que le week-‐end et/ou les formations ont été « très » utiles. Cependant, 37% considèrent que ces moments n’ont pas été vraiment utiles, voire pas du tout dans leurs pratiques quotidiennes. Ce résultat mitigé peut s’expliquer par le fait que les 27 animateurs interrogés ont participé en moyenne à seulement 2 formations et 5 animateurs n’ayant pas participé au weekend n’ont participé qu’à une formation. De plus, seuls 41% des 27 animateurs interrogés ont assisté au week-‐end, phase « intense » du Chantier et susceptible de produire d’importants effets. En effet, un des animateurs interrogés déclare qu’il n’avait pas compris lors de la formation à laquelle il a assisté l’intérêt de la mobilisation et de l’engagement des jeunes et n’en avoir véritablement compris et ressenti l’intérêt que lors de sa participation au week-‐end.
• Ainsi, les avis sur l’utilité du week-‐end et des formations sont différents parmi les 14 animateurs suivis depuis la phase 1 qui sont 71% à avoir participé au week-‐end, qui ont assisté à davantage de formations en moyenne (3). Sur ce panel, seul un animateur pense que sa participation au projet de lui a « pas vraiment » permis de mettre en place de nouvelles choses au sein de sa structure. 93%, soit la quasi totalité ont au contraire réutilisé les apports des formations et/ou du week-‐end.
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(27 animateurs rhônalpins interrogés en phase 2 pour le graphique de gauche et 14 animateurs rhônalpins interrogés en phase 2 parmi ceux suivis depuis la phase 1 à droite)
• Si les formations et/ou le week-‐end ont touché un nombre important d’animateurs rhônalpins (59) issus de divers foyers, seuls 16 animateurs ont participé au week-‐end et près de la moitié des 55 animateurs ayant assisté aux formations n’ont participé à qu’à une seule formation. De plus, certains animateurs visés ne se situent pas dans des structures ou dans des postes intervenant auprès des jeunes et ne sont donc pas susceptibles d’accompagner des projets collectifs. Ainsi, cinq personnes contactées lors des entretiens ne correspondaient pas à ce profil, notamment car elles exerçaient uniquement dans des structures effectuant de l’accompagnement individuel. Le Chantier n’a donc pas pu avoir d’effet sur elles. à Le sentiment des animateurs interrogés quant à l’utilité du week-‐end et/ou des formations est globalement positif même si certains animateurs sont mitigés. Cela semble lié au faible nombre de formations auxquelles ils ont participé et qui n’ont donc pas pu produire d’effet significatif en termes de sensibilisation des animateurs et d’évolution de leurs pratiques. Les animateurs qui n’ont participé qu’à une formation et n’ont pas participé au week-‐end ont été moins sensibilisés que ceux qui y ont le plus participé, qui déclarent avoir trouvé le Chantier utile, voire très utile et avoir réinvesti leurs apprentissages dans le cadre de leur action au sein des foyers. 2) Les apports du week-‐end et des formations liées avant tout aux rencontres, aux échanges de pratiques et d’expériences et aux lancements de dynamiques
• Parmi les animateurs qui déclarent avoir mis en place de nouvelles actions suite aux formations, la mise en pratique de nouveaux outils, notamment en termes d’animation et de mobilisation des jeunes est évoquée. Les animateurs expliquent également parfois avoir mis en place à la suite du Chantier de nouvelles activités ou, de nouveaux projets ou avoir réimpulsé des projets existants. Des CVS ont été notamment mis en place ou redynamisés à la suite du week-‐end sous l’impulsion des animateurs et des jeunes ayant participé au week-‐end.
• Parmi les apports du week-‐end et des formations, plusieurs animateurs évoquent une occasion de sortir du foyer permettant le lancement d’une dynamique, de nouvelles idées, d’une nouvelle vision des choses. « Cela a permis de trouver une dynamique à l’extérieur qui puisse permettre d’en garder une à l’intérieur, de ne pas se ramollir et rester dans ses petites habitudes ». Cependant, ils expliquent rencontrer des difficultés à conserver, de retour au foyer et dans le temps, cette dynamique et ne pas « retomber » dans leur « routine » et leurs « soucis quotidiens ».
• De nombreux animateurs citent parmi les apports liés au projet les rencontres, les échanges entre professionnels, les échanges d’expérience, la possibilité de prendre du recul par rapport à ses pratiques, ce qui est particulièrement utile, notamment pour des animateurs intervenant dans des petites structures où il n’existe pas de moment d’analyse de la pratique. L’interactivité dans le
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déroulement des formations a été appréciée par les animateurs et a favorisé ces échanges. Les animateurs ayant participé au week-‐end expliquent que cela a été une occasion pour les jeunes qui y ont participé de sortir de leur foyer, de rencontrer d’autres jeunes, de confronter leurs expériences. Des contacts ont parfois été conservés entre jeunes sur le long terme.
• La sensation de s’inscrire dans un réseau, la possibilité de prendre des contacts et de conserver des liens en cas de besoin est également évoquée par les animateurs parmi les points positifs du projet. « Cela aide à connaître le réseau et à s’y intégrer ».
• Cependant, certains animateurs évoquent la difficulté de réutiliser certaines connaissances très théoriques et de les mettre en pratique concrètement dans les foyers. Les connaissances que les animateurs ont trouvées utiles sont surtout celles relatives aux dispositifs, aux possibilités de financements, celles concernant la méthodologie de projet et la recherche de subvention, l’organisation de la communication avec les jeunes. Un animateur déclare que le Chantier lui a permis de mieux comprendre les jeunes et un autre que cela a permis de valoriser le statut d’animateur qui est souvent considéré secondaire par les professionnels socio éducatifs intervenant dans les foyers.
• Certains professionnels considèrent par ailleurs que le statut d’animateur, s’il est exercé en second lieu par rapport à leur fonction d’éducateur, et notamment à travers les suivis individuels des jeunes, ne doit pas être considéré comme totalement distinct de cette fonction d’éducateur qui doit permettre de favoriser l’épanouissement des jeunes, de les ouvrir sur l’extérieur. Ainsi, une animatrice remarque que c’est souvent à l’occasion de projets collectifs ou d’activités que de réels échanges se font avec certains jeunes, y compris sur leur suivi individuel, certains jeunes pouvant être mal à l’aise lors des entretiens formels en face à face dans un bureau. Lors des projets collectifs, de nouvelles relations se nouent entre jeunes résidents et équipes éducatives, leurs perceptions mutuelles évoluent. à Les apports du week-‐end et des formations sont avant tout liés, selon les animateurs, aux échanges d’expériences, aux rencontres, aux dynamiques lancées ou aux connaissances acquises. Le Chantier, notamment par son interactivité, a permis des échanges intéressants entre animateurs, notamment des échanges d’expériences et de projets collectifs. Les animateurs considèrent ces échanges très importants pour améliorer leur pratique. Objectif 4 : renforcement de leurs capacités à communiquer avec les jeunes, à faire émerger des idées 1) Des animateurs qui échangent davantage avec les jeunes
• Pour la majorité des animateurs rhônalpins interrogés en phase 2, les échanges avec les jeunes, dans le cadre de suivis individuels et dans le cadre des projets collectifs représentent une part essentielle de leur travail. C’est à cela qu’ils consacrent le plus de temps et ce temps semble augmenter entre la phase 1 et la phase 2, et dépasse désormais les chiffres constatés en Aquitaine.
• Ainsi, en phase 2, une forte majorité des animateurs rhônalpins interrogés (65%) passent plus de 10 heures par semaine à échanger avec les jeunes. Ils ne sont plus que 8% à y passer moins de 5 heures par semaines contre 38% en phase 1 et 35% en Aquitaine.
• Concernant les 14 animateurs suivis en phase 1 et 2, ceux-‐ci sont 8/14 à déclarer passer en moyenne plus de 10 heures par semaine à échanger avec les jeunes, soit la majorité d’entre eux, contre seulement 5/14 en phase 1.
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(20 animateurs rhônalpins et 20 animateurs aquitains interrogés en phase 1, 27 animateurs rhônalpins interrogés en phase 2)
• Cependant, malgré ces temps d’échanges importants susceptibles de faire émerger des envies de projets, les animateurs ne constatent pas en phase 2 que les sollicitations des jeunes augmentent, notamment concernant les projets collectifs. à Les échanges avec les jeunes sont cruciaux pour la plupart des animateurs qui considèrent qu’il s’agit d’une des dimensions les plus importantes de leur métier. Par ailleurs, les temps d’échange semblent augmenter entre la phase 1 et la phase 2. Cependant, si ces échanges sont susceptibles de faire émerger des idées, les animateurs considèrent être sollicités relativement peu par les jeunes, notamment pour des projets collectifs. 2) Des difficultés ressenties par les animateurs concernant leurs capacités à communiquer avec les jeunes
• Si 19% des animateurs rhônalpins ont le sentiment de communiquer facilement des informations aux jeunes, la moitié dit y arriver de temps en temps et un tiers n’y arrive pas vraiment. Ces taux sont même en légère diminution depuis la phase 1.
• Pour autant, les supports de communications qu’ils utilisent à cet effet sont cependant plus variés en phase 2. En phase 2 comme en phase 1, ce sont avant tout les échanges informels et l’affichage qui sont les plus utilisés. L’affichage, utilisé dans presque tous les foyers pour informer les résidents, n’est pas suffisant selon les animateurs pour faire passer une information. Des moyens de communication « actifs » tels que les échanges informels, oraux, ciblés et individualisés doivent être utilisés en complément. Parmi les autres supports de communication utilisés, les flyers peuvent être à disposition des résidents sur un présentoir ou, pour plus d’efficacité, remis en mains propres aux résidents susceptibles d’être intéressés. Ces outils sont utilisés par plus du tiers des animateurs en phase 2. Un quart des animateurs utilisent également la page Facebook du foyer pour faire passer des informations. En revanche, les mails, sites Internet voire journaux de foyers restent peu développés.
• Parmi les autres moyens de communication cités par les animateurs, les réunions d’informations et les CVS sont cités ainsi que des mots ciblés dans les boîtes aux lettres des résidents. Les SMS et les appels sont également cités par un animateur comme supports de communication possibles.
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• Concernant son contenu, la communication peut concerner l’accès aux droits, les dispositifs et structures auxquels les jeunes peuvent avoir accès, la vie interne du foyer (activités, fonctionnement) ou des événements qui se déroulent à l’extérieur (événements culturels, sportifs, dans le domaine de la santé, projets, campagnes de sensibilisation). Quand ils communiquent sur l’extérieur du foyer, les animateurs communiquent souvent au niveau local, à l’échelle de leur quartier ou auprès d’autres foyers afin de promouvoir un événement au sein du foyer. à Les animateurs rhônalpins interrogés sont moins confiants en leur capacité à communiquer auprès des jeunes et à bien les informer en phase 2. Ils ressentent souvent des marges de progression dans ce domaine en particulier. Cependant, leurs supports de communication sont plus variés en phase 2 même si l’affichage et les échanges informels restent les moyens de communication les plus utilisés. On note toutefois une faible utilisation d’outils tels que Facebook, les mails et les SMS qui sont pourtant les moyens de communication privilégiés des jeunes. 3) Des décalages entre les moyens de communications utilisés par les animateurs pour diffuser une information et les moyens utilisés par les jeunes pour s’informer à la suite du week-‐end
(Enquête auprès des 30 jeunes et 27 animateurs rhônalpins interrogés en phase 2)
• On constate un décalage entre l’utilisation par les jeunes et par les animateurs de ces supports de communication. La quasi-totalité des animateurs (96%) utilisent l’affichage pour faire passer une information alors que seuls 57% des jeunes interrogés déclarent utiliser ce support pour s’informer. Cela rejoint le constat des animateurs que l’affichage n’est pas suffisant pour faire passer une information. Des moyens de communication « actifs » tels que les échanges informels, oraux, ciblés et individualisés doivent être utilisés en complément.
• De plus, les outils tels que les flyers et surtout les sites Internet et les journaux des foyers sont utilisés par très peu d’animateurs alors qu’une part relativement importante des jeunes interrogés déclarent les utiliser à la suite du Chantier même s’ils restent minoritaires. Objectif 5 : renforcement de leurs capacités à accompagner les projets 1) Des animateurs qui n’ont pas encore mis en pratique leurs connaissances en matière de soutien à la mise en œuvre de projets collectifs
• En phase 1 comme en phase 2, les animateurs rhônalpins interrogés sont près de 45% à ne pas avoir le sentiment de disposer de tous les outils et de toutes les connaissances nécessaires
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pour accompagner au mieux les jeunes dans le montage de projets. En outre, ils ne déclarent pas davantage en phase 2 accompagner occasionnellement voire régulièrement des jeunes pour monter des projets collectifs. Cela peut cependant être dû à leur meilleure compréhension à travers les formations de ce qu’est un « projet collectif » et à une vision plus restrictive de ces projets.
• Les animateurs rhônalpins interrogés sont une courte majorité, en phase 1 comme en phase 2, à déclarer avoir déjà réalisé le montage financier d’un projet (52% en phase 2). Ils sont minoritaires en phase 1 comme en phase 2 à avoir déjà eux-‐mêmes réalisé des demandes de subvention pour un projet (41% en phase 2).
• Les jeunes eux-‐mêmes confirment ce point de vue. Les jeunes rhônalpins interrogés en phase 2 sont une forte majorité (79% au moins) à considérer leurs animateurs « assez » ou « très » compétents dans l’ensemble des domaines sur lesquels ils sont susceptibles de les solliciter (les questions familiales et personnelles, liées au travail et à l’orientation, liées au logement, liées à la santé ou liées au montage de projet). Cependant on note des différences dans les degrés de compétences perçues par les jeunes selon les domaines. Ils sont au moins un tiers à considérer leurs animateurs « très » compétents dans les domaines des questions personnelles et familiales, dans le domaine du travail, du logement et de la santé. En revanche, ils ne sont que 15% à considérer leurs animateurs très compétents dans le domaine du soutien au montage de projet.
Trouves tu ton animateur compétent concernant les questions :
(Enquête auprès des 30 jeunes rhônalpins suivis en phase 1 et 2) à Si le fait d’avoir assisté aux formations a contribué à sensibiliser les animateurs à l’importance de l’action collective, à leur faire davantage connaître les ressources jeunesse existantes, cela ne leur a pas pour autant permis d’utiliser concrètement des outils pour accompagner les projets des résidents. Ils sont relativement peu nombreux à avoir mis davantage en pratique une demande de subvention pour un projet ou à avoir davantage effectué le montage financier d’un projet. On peut considérer que le temps est certainement plus long qu’une année entre la prise de conscience de
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l’importance d’un axe de travail et sa mise en pratique concrète. De plus, au-‐delà des formations de sensibilisation et des formations théoriques qui étaient nécessaires dans un premier temps, le fait de pouvoir renforcer les compétences des animateurs dans le montage de projets collectifs nécessite certainement un accompagnement pratique, qui est progressivement mis en place par l’URHAJ aujourd’hui, à la suite du Chantier. 2) Des foyers cadres de projets particulièrement intéressants
• Si les animateurs constatent que seule une petite minorité de jeunes sont prêts à s’impliquer collectivement, des projets particulièrement intéressants sont menés au sein des foyers dans des domaines très variés.
• Ces projets collectifs impliquent les jeunes à des degrés variables. Les projets collectifs sont parfois distingués par les animateurs des simples projets de « consommation » à l’occasion desquels les jeunes ne sont pas acteurs car ils ne sont pas impliqués dans l’organisation. Il peut s’agir par exemple d’une sortie au cinéma, au bowling, au musée, à un concert, au théâtre, d’une sortie sportive (accrobranche, séjour aux sports d’hiver, tournoi de football). Cependant, les animateurs notent parfois que la simple participation des jeunes résidents à ces sorties et à ces activités peut également produire des effets intéressants sur les jeunes. C’est l’occasion pour les jeunes d’échanger avec les animateurs, de construire une perception différente du foyer et des professionnels. Des envies de s’engager, des idées de projets peuvent émerger dans ce cadre. Selon certains animateurs, il est intéressant de voir de quelle manière chaque jeune s’implique dans le collectif lors des sorties et ce que cela produit pour lui sur un plan individuel. Les sorties permettent également aux jeunes de se découvrir entre eux, favorisent leur épanouissement et leur permet de voir leur foyer comme un lieu de vie collective.
• L’implication des jeunes résidents dans les sorties et activités va parfois au-‐delà de la simple participation. Ils sont notamment à l’origine de projets de séjours dont ils peuvent participer à l’organisation (il peut s’agir de séjours à la montagne, dans une grande ville ou de loisir). Ainsi, les jeunes choisissent ensemble le lieu et les modalités (le logement sur place, les activités). L’organisation peut durer plusieurs mois, plusieurs réunions de préparations sont alors organisées. Dans certains foyers, les animateurs constatent que l’implication des jeunes dans l’organisation des séjours est de plus en plus approfondie avec le temps au fur et à mesure que des séjours sont organisés. Les jeunes du foyer apprennent donc peu à peu à s’impliquer en expérimentant et les animateurs apprennent à favoriser la participation des jeunes et à les laisser prendre des responsabilités. De plus, les professionnels constatent parfois des « caps » dans les séjours qui sont de plus en plus ambitieux avec des séjours en France puis à l’étranger, en avion, accompagnés des animateurs puis en autonomie.
• Les jeunes organisent parfois eux-‐mêmes des animations telles que des concerts, soirées à thème, rencontres festives ou participent à leur organisation. Plusieurs foyers mettent en place des soirées-‐repas ou des ateliers cuisines qui s’appuient sur les savoir-‐faire de résidents qui transmettent leurs savoirs et font déguster leurs spécialités.
• De simples participants, les résidents se saisissent parfois de projets qui leur sont proposés afin d’en devenir acteurs et d’en faire des espaces d’expression. Ainsi, dans certains foyers, les résidents se sont impliqués dans la conception et la réalisation de courts métrages ou de clips vidéo. Ils ont parfois, assisté par des professionnels, réalisé des calendriers, des fresques murales, monté des spectacles et préparé des représentations auxquels d’autres jeunes résidents et les professionnels des foyers assistent (dans le domaine de la danse, du théâtre, du « free style »). Ces projets ont demandé un certain investissement de soi et une certaine assiduité aux résidents qui y ont participé et les ont menés à bien. Dans le cadre des projets théâtre notamment, les animateurs constatent qu’à cette occasion certains jeunes découvrent leurs capacités, s’étonnent eux-‐mêmes, sont très valorisés (« ils me disent « je me suis éclaté, je ne pensais pas que j’en étais capable »)
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même si l’investissement à la fois personnel et sur le long terme peut être plus difficile pour les jeunes les plus fragiles.
• Si les animateurs constatent parfois qu’avec le temps l’effectif de jeunes participants à un projet de ce type a diminué, le nombre de jeunes participants à un moment ne reflète pas l’ensemble des jeunes qui ont été impliqués dans le projet à un moment donné. En effet, dans le temps, certains jeunes cessent de s’impliquer ou quittent le foyer, d’autres viennent rejoindre le projet. Même si les projets ne vont pas toujours jusqu’au bout, ils produisent des effets sur les jeunes qui y ont participé à un moment et sur les animateurs qui peuvent changer de regard sur les jeunes en les voyant ainsi s’exprimer dans un cadre différent. Ainsi, une animatrice interrogée à propos d’un projet qui a peu abouti en termes de nombre de participants malgré des efforts importants déployés se dit être « prête à repartir maintenant même si ça ne va pas jusqu’au bout. » Et déclare : « On en a tous retiré quelque chose ».
• Certains résidents ont pu, seul ou collectivement, être moteur d’un projet en particulier en fonction de leurs envies ou de leurs compétences. Par exemple un jeune a donné des cours de danse urbaine, une autre s’est formée afin de donner des cours hebdomadaires de danse orientale, un résident bénévole à la Croix Rouge a présenté les « gestes qui sauvent », une résidente a recherché un professeur de guitare pour donner des cours dans le foyer…
• Les jeunes participent également parfois à la rénovation, l’aménagement de leur foyer et à
la création de nouveaux équipements. Par exemple ils peuvent être impliqués dans l’aménagement de salles collectives et l’ouverture de nouvelles salles telles qu’un bar ou une salle informatique. Ces initiatives favorisent leur appropriation des lieux. Au sein d’un foyer, des jeunes ont mis en place une salle de musculation. Ils se sont occupés du montage du projet (qui a duré 7 mois), de la budgétisation, de l’achat du matériel. A la suite de l’ouverture de la salle, trois jeunes s’occupent de l’encadrement à tour de rôle et une vingtaine de jeunes résidents y participent. L’idée de créer une bibliothèque a également été lancée par le CVS d’un foyer. Un appel aux dons a été mis en place, des réunions sont organisées régulièrement en soirée afin de trier les livres, de rédiger la future charte de la bibliothèque et de déterminer le règlement. à Le week-‐end a eu un fort impact sur les jeunes participants en ce qui concerne leurs envies d’actions collectives. Relativement peu de jeunes résidents sont prêts à participer à des projets collectifs en tant qu’acteurs et dans la durée selon les animateurs. Cependant les foyers de jeunes travailleurs sont le cadre de nombreux projets au sein desquels les jeunes sont parfois fortement impliqués et qui peut leur permettre d’avoir une autre perception des projets collectifs et du collectif en général. à Les projets collectifs menés dans les foyers valorisent les jeunes impliqués et sont susceptibles de donner envie à certains autres jeunes de s’impliquer (même si cela ne concerne pas la majorité des jeunes des foyers). Ils ont donc des impacts sur les jeunes qui y participent et, au-‐delà, sur certains des jeunes du foyer. Ils ont également des effets sur les animateurs pour qui l’accompagnement de projets collectifs est l’occasion de comprendre l’importance pour les jeunes de s’impliquer et les effets que cela peut produire. II) Les effets sur les jeunes Les effets escomptés sur projet sur les jeunes qui ont participé au week-‐end et sur l’ensemble des jeunes résidant dans les structures à travers la sensibilisation et le renforcement des capacités des animateurs sont de les soutenir dans la construction et la réalisation de projets collectifs, dans leur prise d’initiative et leur implication citoyenne. Pour atteindre ces effets, le projet cherche à atteindre trois grands objectifs déclinés dans le diagramme logique des intentions dont il s’agit de mesure l’atteinte :
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1-‐ Favoriser l’émergence chez les jeunes d’envies, d’idées de projets collectifs à mettre en œuvre au sein du foyer ou entre foyers 2-‐ Faire en sorte que les jeunes s’impliquent dans la vie collective du foyer en mettant en œuvre des projets collectifs et en s’impliquant dans les instances de participation 3-‐ Les sensibiliser à l’intérêt général, aux questions sociétales et à l’intérêt de s’impliquer dans des actions collectives ou des instances de participation en dehors de la vie du foyer Objectif 1 : émergence chez les jeunes d’envies, d’idées de projets collectifs 1) Les jeunes participants au week-‐end perçoivent davantage leur foyer comme un lieu de vie collective à la suite du week-‐end. Ils savent de quelle façon ils peuvent participer à son fonctionnement et la façon dont ils peuvent s’impliquer. Ils ont davantage conscience que le foyer peut être un cadre pour monter des projets collectifs.
• En phase 1, les jeunes rhônalpins interrogés considèrent avant tout que le foyer est un lieu utile, pratique et peu cher pour se loger, en attendant de trouver mieux. Cela rejoint la perception de certains animateurs qui ont le sentiment qu’une partie des jeunes de leurs foyers considèrent le foyer comme un bailleur par défaut, comme un endroit pour se loger uniquement, faute d’avoir accès à un logement « autonome » dans le privé ou le public.
• En phase 2, les réponses évoluent. Les jeunes ont davantage le sentiment d’appartenir à un lieu de vie collective, à un lieu de socialisation et non pas uniquement comme un lieu pour se loger, en attendant de trouver mieux.
• En effet, la moitié des jeunes interrogés voient désormais leur foyer notamment comme un espace où il est possible de participer, de monter des actions, des projets alors qu’aucun des jeunes interrogés ne citait cette réponse en phase 1. Ils sont désormais plus nombreux que les jeunes aquitains interrogés (50% contre 18%).
• Les jeunes sont désormais une grande majorité (70%) à percevoir leur foyer comme un espace de rencontre, contre seulement 17% en phase 1. Ces proportions dépassent désormais celles relevées pour les jeunes Aquitains qui étaient 38% à considérer leur foyer comme un lieu de rencontre.
• De la même manière, les jeunes ont désormais perçu la possibilité que donne le foyer d’avoir des adultes disponibles pour les orienter, les renseigner, les accompagner. Ils sont désormais 63% à citer cette dimension, contre seulement 7% en phase 1. Ce taux dépasse désormais celui constaté chez les jeunes aquitains.
• En phase 2, la grande majorité des jeunes déclarent que le foyer est un lieu où ils se sentent bien, ce taux a presque doublé et semble propice à un engagement des jeunes au sein du foyer et à leur implication/leur participation à des activités collectives.
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(Enquête auprès des 30 jeunes rhônalpins suivis en phase 1 et 2 et des 28 aquitains interrogés en phase 1. Plusieurs réponses étaient possibles) à A la suite du week-‐end à Evian, les jeunes qui y ont participé perçoivent davantage leur foyer comme un lieu de vie collective. Cette perception est susceptible de favoriser leur envie de s’impliquer dans le foyer en tant que lieu de vie. 2) Des échanges plus fréquents avec les animateurs, notamment au sujet des projets collectifs, pour les jeunes suivis ayant participé au week-‐end
• Les jeunes rhônalpins suivis sont plus nombreux en phase 2 à avoir déjà échangé avec des animateurs de leur foyer sur leurs idées de projets (80% contre 49% en phase 1). Ils sont également plus nombreux à avoir été accompagnés ou orientés vers un dispositif (11 contre 6 en phase 1).
• Les échanges avec les animateurs sont plus nombreux concernant les différents thèmes abordés en général (santé, travail, famille) et en particulier concernant les projets collectifs. 79% des jeunes ayant déjà eu des échanges avec les animateurs déclarent discuter le plus fréquemment de projets collectifs, contre 64% en phase 1.
(Enquête auprès des 30 jeunes rhônalpins suivis en phase 1 et 2, plusieurs réponses étaient possibles à la question « de quoi discutes-‐tu le plus fréquemment avec les animateurs ? »)
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à Les jeunes ont plus perçu le rôle des animateurs à la suite du week-‐end, ils les consultent davantage sur l’ensemble des thèmes qui touchent leur quotidien et notamment sur les projets collectifs, ce qui est susceptible de favoriser l’expression de leurs envies et de leurs idées de projets. 3) Des envies de projets, des propositions à la suite du week-‐end pour les jeunes participants
• La plupart des jeunes déclarent que leur participation au week-‐end à Evian leur a donné envie de monter un projet (82%). En étudiant plus en détail le contenu de ces envies de projets, on constate toutefois qu’elles restent pour la plupart relativement peu concrètes : il s’agit de faire plus d’activités, d’avoir plus d’idées sans être véritablement un projet précis. On note toutefois quelques envies plus concrètes et précises qui émergent telles comme par exemple le souhait de donner des cours de danse orientale, celui de monter un ciné club dans le foyer.
• En phase 1, les jeunes suivis sont minoritaires (12/30) à déclarer avoir déjà proposé des idées pour améliorer le fonctionnement du foyer, alors qu’ils représentent plus des deux tiers des jeunes interrogés en Aquitaine. Les jeunes aquitains semblaient alors nettement plus impliqués au sein de leur foyer que les jeunes rhônalpins.
• Après le week-‐end, les 83% des jeunes suivis (25/30) ont déjà proposé des idées pour améliorer le fonctionnement du foyer28. On observe la même dynamique au niveau des propositions collectives que les jeunes peuvent faire avec d’autres résidents. Alors que 47% des jeunes rhônalpins avaient fait des propositions collectives avec d’autres résidents du foyer en phase 1, ils sont 86% à l’avoir fait en phase 229. En pratique, il s’agit avant tout de proposer de nouvelles activités, des soirées au sein du foyer, de proposer de nouveaux équipements ou l’amélioration des équipements existants, des idées de sorties ou des propositions relatives au fonctionnement du foyer. Cela est confirmé par les animateurs interrogés qui déclarent que, si les jeunes du foyer sont minoritaires, voire ne sont que quelques uns à lancer des idées d’actions collectives et à s’impliquer et à faire des propositions pour améliorer leur cadre de vie, ceux qui ont participé au week-‐end ont souvent fait partie à la suite de cette expérience des « noyaux durs » fortement actifs en termes d’émulation, de propositions et d’idées au sein des foyers.
(Enquête auprès des 30 jeunes rhônalpins suivis en phase 1 et 2 et des 28 aquitains interrogés en phase 1)
28 Résultats statistiquement significatif : p=0,005. 29 Résultats statistiquement significatif : p=0,001.
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• En ce qui concerne le nombre de propositions ou idées individuelles et collectives proposés
par les jeunes, celui-‐ci augmente également puisque 35% des jeunes rhônalpins déclarent en phase 2 avoir eu plus de 6 propositions ou idées contre 20% pour la phase 1 et 30% pour les aquitains. 11 jeunes rhônalpins suivis de plus ont eu une ou plusieurs idées ou des propositions entre la phase 1 et la phase 2. Comme en phase 1, les idées ou propositions des jeunes sont le plus souvent des activités, des soirées ou des sorties. Certains jeunes proposent également de nouveaux équipements pour le foyer ou l’amélioration d’équipements existants. D’autres ont la volonté de changer certaines règles ou certains modes de fonctionnement du foyer. à La participation au week-‐end a donc bien généré de nouvelles envies et de nouvelles idées en termes d’action collective et d’implication pour les jeunes y ayant participé. 4) Des jeunes suivis qui pensent pouvoir jouer un rôle important au sein des foyers et savent de quelle façon ils peuvent s’impliquer à la suite du week-‐end :
• Comme en phase 1 et comme en Aquitaine, les jeunes sont plus des trois quarts à avoir l’impression de pouvoir jouer un rôle dans l’amélioration du fonctionnement de leur foyer. Cependant, ils sont plus nombreux en Rhône Alpes à avoir l’impression que ce rôle est très important (43% en Rhône Alpes en phase 1 et 2 contre 29% en Aquitaine). Les réponses des jeunes rhônalpins suivis n’évoluent pas sur ce point entre les deux phases.
• En phase 1, 40% jeunes répondaient souhaiter davantage s’impliquer dans le fonctionnement de leur foyer mais ne pas savoir comment s’y prendre, position qui peut être particulièrement frustrante et qui paralyse leur envie d’engagement. En phase 2, seuls 4% des jeunes interrogés souhaiteraient s’investir sans savoir comment s’y prendre. Les jeunes rhônalpins suivis semblent donc être mieux informés sur le fonctionnement du foyer et sur la façon dont il est possible de s’y investir. Ils se sentent moins perdus et désemparés face à leurs éventuelles envies d’engagement au sein du foyer même s’ils sont moins nombreux à désirer davantage s’engager. Les jeunes suivis en phase 2 sont moins nombreux à souhaiter davantage s’investir dans le fonctionnement de leur foyer, toutefois cela peut être lié au fait qu’ils semblent entre la phase 1 et 2 s’être plus investis dans leur foyer, avoir lancé de nouvelles idées, avoir participé à des projets, voire participer pour la majorité d’entre eux au CVS. Cela peut expliquer leur moindre engouement à souhaiter s’investir davantage.
(Enquête auprès des 30 jeunes rhônalpins suivis en phase 1 et 2 et des 28 aquitains interrogés en phase 1) à A la suite du week-‐end, les jeunes qui y ont participé savent comment il est possible de s’engager concrètement dans le foyer ou de lancer des actions collectives et ils ont le sentiment de
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pouvoir jouer un rôle dans le foyer, préalables nécessaires pour lancer et mettre en œuvre des idées et des projets collectifs. Objectif 2 : implication des jeunes dans la vie collective du foyer 1) Une participation aux activités du foyer en hausse pour les jeunes ayant participé au week-‐end, des idées de projets en hausse pour ces jeunes mais qui aboutissent rarement Corrélée avec leur changement de vision du foyer comme espace de vie collective, la participation des jeunes aux activités de leur foyer est en hausse.
• En phase 1, les jeunes rhônalpins interrogés sont 77% à participer occasionnellement ou
systématiquement aux activités organisées par le foyer (qu’il s’agisse de rencontres, de sorties, d’activités), contre 82% en Aquitaine. En phase 2, la quasi totalité des jeunes rhônalpins interrogés déclarent participer occasionnellement ou systématiquement aux activités (93%), taux qui dépasse ceux constatés en phase 1 pour ces mêmes jeunes ainsi que pour les jeunes aquitains.
• En phase 1, la majorité des jeunes rhônalpins et aquitains déclarent ne jamais participer à des rencontres inter foyers (67% et 64%). Au contraire, en phase 2, les rhônalpins sont 67% à y participer parfois et seuls 23% n’y participent jamais.
• Il a été vu précédemment que les jeunes suivis ayant participé au week-‐end sont plus nombreux en phase 2 à faire des propositions individuelles et collectives pour améliorer la vie du foyer et sollicitent davantage les animateurs, notamment pour évoquer leurs idées de projets collectifs. Cependant, si le week-‐end a eu un impact très fort et semble avoir effectivement généré des idées de projets chez presque tous les jeunes rhônalpins, la plupart n’ont finalement pas pu mettre leur projet en œuvre six mois après.
(Enquête auprès des 30 jeunes rhônalpins suivis en phase 1 et 2)
• Les raisons évoquées par les jeunes et expliquant la non mise en œuvre de leurs projets sont diverses. Cependant, la majorité des jeunes déclarent ne pas avoir eu les moyens de le mettre en œuvre (en termes de ressources notamment financières, d’informations, d’accompagnement, etc.). Les jeunes suivis sont près de la moitié (42%) à ne pas avoir le sentiment d’avoir les bons outils ou les bonnes connaissances pour monter un projet.
• Parmi les autres explications fournies par les jeunes à la non réalisation de leurs projets, un jeune évoque le problème de la motivation des autres résidents et plusieurs le fait qu’ils n’avaient
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au final pas vraiment de projet précis. Cela rejoint les propos des animateurs interrogés qui évoquent souvent une frontière entre l’émergence d’idées par les jeunes et les difficultés que ceux-‐ci ont à les préciser et à les concrétiser dans un projet qui nécessite une certaine implication et un certain engagement sur le long terme. à Les jeunes suivis qui ont participé au week-‐end participent plus aux activités proposées par le foyer et s’impliquent donc plus en tant que participants. Leur participation au week-‐end leur a également donné envie d’être acteurs et de monter des projets. Cependant, ces envies ont du mal à se concrétiser dans le foyer à la suite du week-‐end. Là encore, un temps plus long qu’un semestre est sans doute nécessaire entre l’émergence d’une idée et sa mise en œuvre concrète. 2) Une meilleure connaissance du CVS et une participation en hausse parmi les jeunes suivis, mais une faible implication au sein des CVS de l’ensemble des jeunes des foyers selon les animateurs
• En phase 2, la totalité des 30 jeunes suivis savent désormais si leur foyer dispose d’un CVS alors que 5 jeunes l’ignoraient en phase 1.
• En phase 2, plus de 80% des jeunes participent parfois ou souvent au CVS contre 70% en phase 1 et en Aquitaine. Déjà en phase 1, les jeunes suivis étaient particulièrement impliqués dans le CVS de leur foyer puisque plus de la moitié déclaraient y participer très régulièrement.
(Enquête auprès des 30 jeunes rhônalpins suivis en phase 1 et 2)
• Cependant, selon les animateurs des foyers interrogés en phase 2, s’il existe des petits « noyaux » de jeunes très impliqués au sein du CVS, au niveau de l’ensemble des résidents du foyer, les jeunes sont plutôt peu impliqués (57%). Selon les animateurs, différents types de raisons expliquent l’investissement ou au contraire le manque d’investissement des jeunes au sein de cette instance. Celles-‐ci peuvent être liées à la fois aux situations individuelles et aux parcours des jeunes eux-‐mêmes, aux impulsions éventuelles des animateurs et aux caractéristiques des foyers de jeunes travailleurs :
o Les jeunes qui s’investissent sont ceux qui ont des envies, des projets collectifs, des propositions et souhaitent améliorer leur cadre de vie commun. Ils ont compris que cela pouvait être une occasion de s’exprimer et de « faire bouger les choses ». Ce sont en général des jeunes impliqués dans les questions de société, dans la vie collective et qui en retirent beaucoup. Ils aiment passer du temps ensemble. Cette participation est valorisante pour eux et peut être aussi un moyen de s’occuper pour ceux qui se sentent seuls.
o Les animateurs expliquent le non-‐investissement de certains jeunes au sein de cette instance comme avant tout lié au jeune lui-‐même. Certains jeunes sont peu intéressés par le collectif ou sont davantage dans une posture de consommateurs que d’acteurs ou avancent le fait qu’ils manquent de temps. Certains sont trop situés dans l’incertitude concernant leur avenir et
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sont dans une situation individuelle trop instable et précaire pour s’investir dans le collectif. C’est le cas de nombreux jeunes au sein des structures et cette raison est très souvent évoquée par les animateurs. D’autres jeunes ne participent pas car ils manquent de confiance en eux, ne sont pas à l’aise pour parler en public et ne se sentent pas concernés par ce type de structure. De plus, les problèmes relationnels, les conflits qui peuvent exister dans le foyer peuvent également être des freins pour certains jeunes.
o Par rapport à l’implication des jeunes dans le CVS, les animateurs évoquent souvent leur propre rôle, leurs difficultés à être suffisamment disponibles pour communiquer autour du CVS, la complexité à créer un cadre qui soit propice à l’implication de tous. De plus, certaines contraintes inhérentes au fonctionnement des foyers et notamment au fait qu’il s’agisse de logements transitoires avec un important turnover de résidents renforce cette difficulté à inciter les jeunes à s’impliquer dans une instance qu’il faut souvent relancer, reconstituer quand des jeunes partent, afin qu’elle fonctionne réellement sur le long terme. à Les jeunes participants au week-‐end étaient déjà avant le week-‐end particulièrement impliqués dans le CVS. Après le week-‐end, ils connaissent désormais tous cette instance qui permet une participation structurée des résidents au fonctionnement du foyer et l’émergence de dynamiques collectives. En revanche, les animateurs considèrent que les autres jeunes résidents restent généralement peu impliqués au sein des CVS. 3) Une plus grande variété de supports de communication utilisés par les jeunes suivis pour s’informer des événements du foyer, une attente et une exigence supérieure de leur part vis-‐à-‐vis des informations données par le foyer
• En phase 2, comme en phase 1, l’affichage et les échanges avec les animateurs du foyer restent pour les jeunes rhônalpins suivis les supports de communication les plus utilisés pour s’informer des événements du foyer. Cependant, les jeunes qui ont participé au week-‐end utilisent désormais, en phase 2, de plus nombreuses sources d’informations. Cela peut traduire à la fois une meilleure implication de la part des jeunes qui cherchent davantage à s’informer des événements du foyer en variant les sources et/ou une amélioration de la communication et des outils de communication plus variés mis en place par les animateurs du foyer. Ainsi les jeunes sont plus nombreux en phase 2 à consulter le site Internet du foyer et l’éventuel journal du foyer. Les jeunes citent également le rôle de l’accueil, des réunions et des courriers comme sources d’informations au sein du foyer.
(Enquête auprès des 30 jeunes rhônalpins suivis en phase 1 et 2)
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• En phase 2, à la suite de leur participation au week-‐end les jeunes rhônalpins suivis
connaissent mieux le CVS, ils participent davantage aux activités du foyer, échangent davantage avec les animateurs, utilisent des supports d’informations plus variés pour s’informer des événements du foyer. Pourtant, ils sont en phase 2, soit après le week-‐end, non pas moins nombreux mais légèrement plus nombreux (deux jeunes de plus) à déclarer ne pas avoir le sentiment d’être bien informés sur le fonctionnement du foyer. On peut supposer qu’en s’impliquant davantage au sein des dispositifs, en participant à des projets, en lançant des propositions et des idées et en essayant de les mettre en œuvre, les jeunes ont réalisé que le fonctionnement du foyer était plus complexe que ce qu’ils pouvaient penser. Cette impression d’être insuffisamment informés du fonctionnement du foyer peut aussi s’interpréter comme une exigence supérieure en termes d’information sur le fonctionnement du foyer.
à A la suite du week-‐end, les jeunes rhônalpins suivis qui y ont participé s’informent davantage des événements mis en place dans le foyer et utilisent davantage de sources d’informations pour cela. Légèrement plus nombreux à se considérer insuffisamment informés sur le fonctionnement du foyer, leurs exigences en termes d’informations et de compréhension des modalités d’organisation de leur lieu de vie semblent donc supérieures. 4) Des animateurs qui se considèrent plutôt rarement sollicités par les jeunes du foyer, notamment en ce qui concerne les projets collectifs. De nombreux freins à la mobilisation des jeunes dans des actions collectives et à leur implication dans le foyer
• Les animateurs interrogés en phase 2 estiment pour 71% (77% soit plus des trois quarts pour les 14 suivis) solliciter davantage les jeunes qu’ils ne sont sollicités par eux. De plus, les sollicitations ne portent que très rarement sur des projets collectifs mais bien plus souvent sur des questions relatives au parcours individuel du jeune (emploi, logement, formation, santé, problèmes quotidiens). En un mois, en phase 2, les animateurs estiment que les jeunes sont seulement quelques uns, voire très peu à les solliciter pour un projet collectif. 22% des animateurs déclarent même n’être en moyenne sollicités par aucun jeune pour un projet collectif sur une période d’un mois (29% pour les 14 suivis en phase 1 et 2) alors qu’ils n’étaient que 6% en phase 1 (8% pour les 14 suivis). Sur ce dernier point, il s’agit moins d’un moindre engouement de la part des jeunes pour les projets collectifs que d’une sensibilisation accrue des animateurs aux demandes des jeunes concernant les projets collectifs à la suite des formations et à la nature véritablement collective des projets pour lesquels ils sont sollicités. A la suite de leur participation aux formations et au week-‐end, les animateurs distinguent désormais souvent clairement deux types de projets. Ils différencient ainsi les projets collectifs des projets « de consommation » auxquels de nombreux jeunes peuvent participer mais que en tant que « consommateurs » : il s’agit de projets proposés aux jeunes mais dont ils ne sont ni à l’origine, ni impliqués dans l’organisation et la mise en œuvre (une sortie bowling par exemple). Les animateurs identifient en revanche des projets réellement « collectifs », dont certains jeunes sont parfois à l’origine et/ou sont impliqués en tant qu’acteurs dans l’organisation, dans la préparation et dans la mise en œuvre, et qui nécessitent un engagement plus on moins long de leur part.
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(20 animateurs rhônalpins et 20 animateurs aquitains interrogés en phase 1, 27 animateurs rhônalpins interrogés en phase 2) Les freins cités par les professionnels socio éducatifs pour expliquer ce manque d’engouement de la part des jeunes pour les projets collectifs et pour le collectif en général sont de natures variées.
• Les animateurs évoquent en premier lieu les freins liés aux jeunes eux-‐mêmes et notamment liés aux difficultés individuelles rencontrées par les jeunes :
o Les jeunes dans les foyers font parfois face à de nombreuses difficultés (emploi, santé, logement, famille, problèmes administratifs, financiers), il leur est alors très difficile de se projeter dans l’avenir. Quand les jeunes ont trop d’incertitudes sur leur propre avenir individuel, ils ne peuvent pas s’inscrire dans le collectif, cela ne leur paraît pas prioritaire. Les problèmes matériels urgents doivent déjà être réglés pour aborder sereinement leur avenir et envisager de participer à des actions collectives. « Ce ne sont pas ceux qui sont le plus en difficulté qu’on touche dans les projets collectifs ».Tant que les problèmes matériels « vitaux » ne sont pas résolus, les jeunes ne sont pas disponibles pour s’engager dans la durée, dans des projets autres que ponctuels et immédiats. Les animateurs constatent ainsi qu’il est difficile de s’appuyer sur des jeunes qui rencontrent de nombreux problèmes pour mener des projets qui nécessitent une préparation longue et un engagement de longue haleine.
o Il est plus difficile pour les jeunes de s’engager, non pas ponctuellement, mais sur la durée et dans une posture d’acteurs plus que de consommateurs. Ils ont une tendance à fuir les responsabilités et les engagements de long terme et ont peur des contraintes. Leurs comportements sont parfois volatiles. Beaucoup ne voient pas d’intérêt dans le collectif. En outre, cela est accentué par le cadre du Foyer de Jeunes Travailleurs qui n’est qu’un cadre transitoire et qu’un logement temporaire pour les jeunes, ce qui ne les incite pas forcément à s’inscrire dans un engagement à plus long terme. Il est également difficile de mobiliser l’ensemble du foyer sur un même projet, tant les centres intérêts peuvent être divergeants. De plus, les jeunes qui ont déjà une vie sociale en dehors du foyer ont moins tendance à s’impliquer par rapport à ceux qui se sentent plus isolés et qui ont moins de liens à l’extérieur. La population des foyers est parfois relativement hétérogène (étudiants, travailleurs, mineurs, voire même personnes handicapées et âgées dans certains foyers). Les jeunes voient parfois le foyer uniquement comme un logement où ils sont dans un parcours de transition à défaut d’avoir trouvé mieux et d’avoir pu accéder à un logement autonome, ils ne sont pas là pour créer des liens. Les jeunes peuvent également ne pas se sentir en capacité à s’inscrire comme acteur dans une action collective, ne pas avoir suffisamment confiance en eux et en les autres pour une telle démarche. Certains jeunes en outre travaillent et manquent de temps pour s’engager dans le collectif.
• Des animateurs évoquent également la tendance à l’individualisme de l’ensemble de la société où les structures collectives ont de moins en moins d’importance. Les jeunes des foyers
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subissent cette influence même si certains peuvent avoir une réelle culture de l’action collective et trouver beaucoup de ressources dans le collectif. En outre, certains animateurs expliquent qu’un petit noyau de deux ou trois jeunes très motivés peut suffire à lancer une dynamique dans l’ensemble d’un foyer, même si cette dynamique reste fragile, notamment en cas de départ de ce « noyau » du foyer. Ainsi, des projets sont parfois proposés pour tenter de créer ce noyau qui pourra par la suite être réutilisé pour impliquer les jeunes dans le fonctionnement du foyer.
• Les professionnels socio éducatifs évoquent également leur propre manque de disponibilité pour accompagner les jeunes et susciter leur intérêt dans le domaine du collectif. Leur manque de temps et de connaissance notamment pour communiquer auprès des jeunes, les mobiliser et « attiser la flamme de l’engagement collectif ». Etant le plus souvent chargés également des suivis individuels, parfois en tant qu’éducateurs, ils considèrent parfois avoir trop peu de disponibilité en tant qu’animateur. Les suivis individuels et leur rôle d’éducateur sont par ailleurs souvent considérés comme prioritaires par les professionnels par rapport à leur rôle d’animateur. En effet, l’étude de projets collectifs montre l’importance du travail de mobilisation des animateurs en amont afin de favoriser la participation des jeunes dans des projets. Par exemple, un projet « Fresque Graff » a été proposé aux jeunes du FJT d’Aix-‐les-‐Bains mais les jeunes n’ont pas répondu à cette proposition. Pour impliquer les jeunes dans ce projet un apéritif a été organisé en présence d’un graffeur qui a proposé non seulement une démonstration mais aussi aux jeunes de tester par eux-‐mêmes, ce qui a donné aux jeunes envie d’apprendre davantage et de s’impliquer dans le projet. Désormais, un petit noyau de 5/6 jeunes s’est investi dans le projet qui a commencé dès la semaine suivante, pour éviter que la dynamique liée à la soirée ne retombe. Ainsi, comme le dit une animatrice, pour impliquer les jeunes, il faut « rebondir sur les talents des résidents » et être actif pour faciliter l’émergence d’envies et leur concrétisation en projets : « Ils me parlent de quelque chose, je les « taquine » un peu et ils reviennent et souhaitent mettre en place un projet ». Toutefois, ces démarches nécessitent du temps et des outils et connaissances de la part des animateurs. De la même manière, une animatrice explique que, pour favoriser la participation et la mobilisation des jeunes dans un projet théâtre inter foyer, elle accompagnait physiquement les jeunes aux lieux de répétition et repartait ensuite les chercher. Cet accompagnement matériel était nécessaire pour favoriser la participation et notamment celle des jeunes les plus fragiles pour lesquels un déplacement pouvait constituer un obstacle important mais cela nécessite des ressources en termes de temps.
• Le cadre des Foyer de Jeunes Travailleurs et les nouveaux modes d’organisation de l’espace où beaucoup de services sont présents à l’intérieur des chambres (kitchenettes…), et la disparition de lieux collectifs comme la cuisine sont également moins propices aux engagements collectifs puisque les jeunes ont de plus en plus tendance à s’isoler dans leur chambre et à moins fréquenter les lieux collectifs et à tisser des liens entre eux. à En phase 2, les professionnels des foyers constatent que seule une part très minoritaire des jeunes les sollicitent pour des projets collectifs. Les explications des professionnels pour expliquer cette situation sont diverses mais sont avant tout liées aux difficultés intrinsèques et individuelles des jeunes qui sont perçues comme devant être réglées avant d’envisager sereinement la possibilité de s’impliquer dans le collectif. Objectif 3 : sensibilisation à l’intérêt général et à l’intérêt de s’impliquer 1) Une implication en hausse des jeunes rhônalpins ayant participé à des projets à l’extérieur du foyer, mais une implication faible des jeunes des foyers en général selon les animateurs
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• Entre la phase 1 et la phase 2, les indicateurs relatifs à l’implication des jeunes suivis en
Rhône-‐Alpes dans des projets collectif ou d’intérêt général en dehors du foyer sont pour la plupart en hausse, de manière plus ou moins marquée selon les domaines.
• Cependant, certains de ces indicateurs n’évoluent pas, tout en restant à un niveau particulièrement élevé. Ainsi, entre la phase 1 et la phase 2, un nombre similaire de jeunes déclarent avoir participé à une action de solidarité dans l’année qui précède (telle que Sidaction, Téléthon, Restos du Cœur) : 10 sur 30, contre 12 en phase 1 et un nombre similaire de jeunes parmi ceux interrogés sont membres d’une association (10 contre 13 en phase 1). Les associations dont les jeunes sont membres sont principalement des clubs ou associations sportives, des associations intervenant dans le domaine de la solidarité ou du développement durable, de l’écologie, voire des associations culturelles.
• Les jeunes rhônalpins participant au week-‐end sont en revanche plus nombreux après le week-‐end, en phase 2, à déclarer avoir fait du bénévolat ces dernières années (15, soit la moitié, contre 11 en phase 1). Entre la phase 1 et la phase 2, un jeune de plus a réalisé un service civique et trois jeunes ont participé à des Chantiers de jeunes bénévoles alors qu’il n’y en avait aucun en phase 1. Ils sont désormais plus nombreux à être inscrits sur les listes électorales et à avoir une carte d’électeur (17, soit plus de la moitié contre 12 en phase 1). Ils sont deux de plus (5 contre 3 en phase 1) à participer occasionnellement à des réunions de quartier.
• En phase 2, après le week-‐end à Evian, les deux tiers des jeunes rhônalpins suivis déclarent échanger avec des jeunes ou animateurs d’autres foyers, contre un quart en phase 130, ce qui témoigne d’une ouverture à l’extérieur du foyer. La quasi totalité des jeunes évoquent en effet les apports du week-‐end avant tout en termes d’échanges et de rencontres. Les animateurs remarquent que les jeunes résidents reviennent généralement ravis des rencontres avec d’autres jeunes ou d’autres animateurs issus d’autres foyers : ils découvrent alors que d’autres jeunes vivent les mêmes situations qu’eux, les fonctionnements des autres foyers et cela améliore parfois leur perception de leur propre foyer et de son équipe éducative.
(Enquête auprès des 30 jeunes rhônalpins suivis en phase 1 et 2)
• Cependant, concernant l’ensemble des jeunes des foyers, ils ne seraient qu’une minorité voire quelques-‐uns seulement à être prêts à s’engager dans des projets collectifs ou associatifs, selon les animateurs interrogés. Il n’y a sur ce point que peu de changements entre la phase 1 et la phase 2. En entretien, les animateurs distinguent un petit noyau de jeunes très impliqués dans la vie collective du foyer, ayant une certaine culture du collectif, dont les problèmes matériels les plus prégnants ont déjà été résolus et qui seraient véritablement prêts à s’engager dans un projet collectif
30 Résultats statistiquement significatif : p=0,001.
Rapport d’évaluation 53
ou associatif, et la grande majorité des jeunes qui seraient peu enclins à s’engager, notamment sur la durée, dans ce type de projets.
(Enquête auprès des 27 animateurs rhônalpins interrogés en phase 2) à Les jeunes ayant participé au week-‐end étaient déjà particulièrement sensibles à l’intérêt général et à l’intérêt de s’impliquer, y compris en dehors du foyer. Leur participation au week-‐end leur a apporté des connaissances et a renforcé cette dynamique d’engagement. En revanche, en phase 2 comme en phase 1, ce n’est pas le cas pour les jeunes qui n’ont pas participé au week-‐end. Les animateurs constatent que seule une petite minorité de jeunes seraient prêts à s’engager dans un projet collectif ou associatifs. Le week-‐end et les formations, s’ils ont eu des effets sur les publics directement bénéficiaires (les jeunes participants et les animateurs), n’ont sans doute pas encore pu avoir des effets sur les publics indirectement bénéficiaires, c’est-‐à-‐dire l’ensemble de tous les jeunes des foyers. 2) Une connaissance de plus de dispositifs pour les jeunes ayant participé au week-‐end, mais une faible connaissance des dispositifs par l’ensemble des jeunes des foyers
• Les jeunes rhônalpins interrogés et ayant participé au week-‐end ont le sentiment de mieux connaître les dispositifs jeunesse qu’en phase 1 même s’ils sont toujours moins de la moitié à déclarer les connaître.
(Enquête auprès des 30 jeunes rhônalpins suivis en phase 1 et 2)
• Ces jeunes sont moins nombreux en phase 2 à ne pas connaître ou à ne jamais avoir entendu parlé des dispositifs tel que l’appel à projet jeunes citoyens de la Région (15 contre 23 en phase 1), le Centre Régional d’Information Jeunesse (9 contre 10 en phase 1), le programme Envie d’agir (22 contre 24 en phase 1), les Bourses Déclic Jeune (25 contre 28 en phase 1). 12 des 30 jeunes rhônalpins suivis ne savent toujours pas ce qu’est un service civique, ce qui est toutefois un progrès
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étant donné qu’ils étaient 20, soit les deux tiers en phase 1. Toutefois, ils sont légèrement plus nombreux à ne pas connaître le Point Information Jeunesse de leur commune (18 contre 14 en phase 1). De plus, même en phase 2, certains dispositifs restent inconnus de la moitié ou plus des jeunes rhônalpins suivis comme l’appel à projet jeunes citoyens, le programme Envie d’agir, les Bourses Déclic Jeunes. Dès la phase 1, les MJC ou centres sociaux semblaient bien identifiés par les jeunes qui ne sont qu’une minorité à ne pas les connaître (7 jeunes sur 30).
• Cependant, si les dispositifs semblent plus connus des jeunes quand ils sont cités en phase 2, sur le plan qualitatif, ils resent peu connus des jeunes qui déclarent pour la plupart en avoir simplement déjà entendu parlé mais sans savoir précisément ce qu’ils font. Les jeunes sont une petite minorité à déclarer s’informer régulièrement des dispositifs et ainsi bien les connaître (un seul concernant l’appel à projets jeunes citoyens, 8 sur 30 concernant le CRIJ, aucun pour le programme envie d’agir ou le PIJ ou les Bourses Déclic Jeunes).
• Ils ne sont ainsi que 11 sur 30 en phase 2 à avoir déjà sollicité ces dispositifs. Il s’agit principalement du CRIJ, de MJC, voire du PIJ qui ont surtout été sollicités dans le cadre de recherches d’informations et de renseignements. Sur ce point, on ne constate pas de progrès entre la phase 1 et la phase 2. Si peu de jeunes déclarent ne pas avoir sollicité les structures par méconnaissance de leur existence par rapport à la phase 1 (2 contre 8 en phase 1), 5 sur 16, soit près d’un tiers déclarent ne pas les avoir contacté car ils ne les connaissent pas. Cela rejoint les observations précédentes : si les jeunes suivis ont davantage entendu parlé des dispositifs après le week-‐end et savent désormais qu’ils existent, ils n’en ont pas pour autant une connaissance très précise.
(Enquête auprès des 30 jeunes rhônalpins suivis en phase 1 et 2)
• Si on interroge les animateurs sur la connaissance des jeunes des ressources et dispositifs qui leurs sont accessibles sur le territoire, ceux-‐ci considèrent en phase 2 qu’ils sont connus seulement par moins de la moitié des jeunes de leur foyer (57%), par seulement quelques jeunes (36%), voire même par aucun (7%). Seule une minorité de jeunes connaissent les ressources du territoire selon les animateurs. On compte peu de changements entre la phase 1 et 2 sur ce point.
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(Enquête auprès des 27 animateurs rhônalpins interrogés en phase 2) 3) Une meilleure opinion des structures représentatives ou des structures d’action collective, une plus grande sensibilité à l’actualité pour les jeunes suivis
• Les jeunes suivis ont en phase 2 une perception très majoritairement positive des syndicats professionnels et les associations de jeunes, deux structures fondamentales en termes de vie collective et auxquels ils sont susceptibles d’être confrontés. Plusieurs ont donc changé d’avis entre la phase 1 et la phase 2 et ils sont désormais très minoritaires à déclarer ne pas s’y intéresser. Ainsi, 26 jeunes sur 30 considèrent les syndicats professionnels utiles ou très utiles, contre 11 en phase 1. La quasi totalité des jeunes pensent que les associations de jeunes sont utiles (29/30) et les deux tiers les considèrent très utiles.
(Enquête auprès des 30 jeunes rhônalpins suivis en phase 1 et 2)
• En phase 2, les jeunes suivis sont plus nombreux à déclarer se rendre à des conférences et séminaires (rencontres, échanges documentaires) dans leur foyer et à l’extérieur, ce qui tend à montrer une sensibilité accrue aux débats de société et aux enjeux actuels. Plus de la moitié déclarent s’y rendre de temps en temps, contre moins d’un tiers en phase 1.
• Les jeunes suivis étaient déjà en phase 1 particulièrement intéressés par les questions d’actualité : tous les jeunes interrogés se déclarent intéressés par ces questions. En phase 2, ils sont légèrement moins nombreux à se déclarer intéressés mais cela concerne encore 26 jeunes sur 30, soit encore la quasi-‐totalité. Il n’y a donc pas eu de progression sur ce point mais il y avait toutefois peu de marges de progression possibles.
• De plus, les jeunes suivis utilisent davantage les différents moyens d’informations pour s’informer de l’actualité qu’en phase 1 et leurs sources sont plus variées. Plus de la moitié des
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jeunes s’informent entre autres à travers la télévision, Internet et la presse écrite. Plus d’un tiers écoute la radio et 30% consultent les journaux gratuits que l’on peut trouver notamment dans les transports en commun de type 20 minutes ou Métro. 4) Des jeunes plus confiants dans leur capacité à transformer leur situation, à décider d’un parcours de vie
• En phase 2, les jeunes sont plus nombreux à considérer l’avenir avec inquiétude ; près de la moitié des jeunes suivis considèrent que les termes « incertitude », « inquiétude », « obstacle », « besoin de s’en sortir » sont pertinents pour décrire leur perception de leur avenir. Cependant, en phase 2, la quasi totalité des jeunes, soit 87%, considère désormais que l’avenir est aussi synonyme pour eux de réalisation de projets, contre seulement un tiers en phase 1.
(Enquête auprès des 30 jeunes rhônalpins suivis en phase 1 et 2)
• Le travail est un enjeu majeur pour l’avenir des jeunes dans la phase 1 comme dans la phase 2 puisque la majorité des jeunes interrogés voient leur avenir à l’aune du besoin d’acquérir de l’expérience et de trouver un travail. Cependant, en phase 2, près de la moitié des jeunes suivis évoquent également le fait de réaliser ses projets.
(Enquête auprès des 30 jeunes rhônalpins suivis en phase 1 et 2) à A la suite du week-‐end, les jeunes rhônalpins suivis ont donc un meilleur niveau de confiance dans leur capacité à se projeter, à transformer leur situation et à décider de leur parcours de vie.
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Cette vision est nécessaire pour permettre une participation et une implication dans la vie collective ou en tant que citoyen. Gouvernance et coordinations d’acteurs La dernière orientation du projet était aussi de modifier la gouvernance et la coordination des divers acteurs du réseau des structures Habitat Jeunes et de leurs partenaires dans le but de favoriser le développement d’une culture de l’action collective entre les foyers. Il s’agissait notamment de créer un réseau de professionnels référents en matière d’actions collectives pour insuffler une dynamique collective au sein des foyers. L’objectif était également de partager les expériences de projets collectifs, les partenariats avec les structures agissant pour l’engagement des jeunes, de mutualiser les compétences, les méthodes et les savoir-‐faire. Objectif 1 : création d’un réseau de référents en matière d’action collective 1) Un Chantier faisant ressortir un réel besoin dans la création d’un réseau
• Les animateurs rhônalpins interrogés considèrent majoritairement pouvoir s’appuyer sur un réseau de référents pour accompagner les jeunes dans leur montage de projets collectifs (67%). Ils citent souvent l’URHAJ comme ayant ce rôle de référent. Parmi les apports du week-‐end et des formations, les animateurs participants citent, entre autres, l’impression plus concrète d’appartenir à un réseau sur lequel il est possible de s’appuyer.
• En phase 2, après le Chantier, la mise en place d’un réseau de référents, notamment concernant l’action collective, est un besoin fréquemment exprimé par les animateurs interrogés. Les animateurs déclarent être très absorbés par leurs suivis individuels et manquer de temps pour se former et aller rechercher de l’information à l’extérieur de leurs établissements. Ils souhaiteraient ainsi disposer d’un document de référence comprenant, entre autres, des contacts, des supports et des informations concrètes. Dans les entretiens, ils déclarent ainsi avoir besoin d’un « réseau de contacts », d’un « guide », d’un « annuaire », d’une « base de donnée », d’un « répertoire commun » actualisé et remis à jour régulièrement. Plus précisément, ils souhaiteraient que soient intégrés au sein de ce document : -‐ un annuaire de noms et de contacts de personnes ressources par thématique -‐ les contacts actualisés de partenaires potentiels et d’acteurs dont les coordonnées pourraient être utiles dans le cadre de l’accompagnement individuel et du montage de projets collectifs thématiques avec les jeunes (par logement, santé, emploi, loisir, action collective) -‐ les dispositifs existants par thème et les évolutions récentes -‐ les subventions disponibles et leur échéancier en fonction des thèmes des projets ainsi que des explications sur la façon concrète de demander des subventions : à qui s’adresser, quand demander, comment. -‐ des outils ressources : sur la mobilisation des jeunes, sur la méthodologie et le montage de projets, sur la communication à Le besoin de réseau, notamment dans le domaine de l’action collective, est très fortement ressenti par les animateurs.
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2) La construction d’une plateforme
• Dans ce cadre, l’URHAJ construit, dans le sillage du Chantier, une plateforme « vie collective en Habitat Jeunes », comme outil au service des professionnels en matière d’accompagnement collectif des jeunes :
« La volonté de réaliser une plateforme autour de la vie collective dans les structures Habitat Jeunes est apparue suite à la mise en place du Chantier Jeunes Citoyens (…). Ces journées ont permis de mettre en avant les projets et actions collectives en marche dans les structures (…). Mais l’objectif va au-‐delà des sessions de formation, puisqu’il s’agit d’un processus à soutenir sur le long terme : animation de journées de travail avec les professionnels socio éducatifs, mise à disposition d’informations, d’outils et d’actualités sur les projets au sein des structures accueillant des jeunes. » 31
• La plateforme prévue a pour but de porter une dynamique de réseau à travers plusieurs
modalités : o des rencontres trimestrielles des professionnels socio éducatifs pour favoriser
l’échange d’expériences, d’informations, d’outils et d’actualités des projets mis en œuvre. Le but est également que les rencontres permettent de recenser les besoins pour renforcer les pratiques professionnelles et améliorer les outils pédagogiques. Les rencontres ont déjà débuté avec une journée organisée par l’URHAJ en décembre et une journée en mars.
o La mise en ligne d’une boîte à outils vie collective partagée avec différentes rubriques liées notamment à l’animation, aux actions collectives, aux ressources du réseau, aux partenaires et financement de projets, aux outils de développement d’action.
o Un journal « info de la vie collective » trimestriel et actualisé après les rencontres reprenant par rubrique les informations et les actualités serait susceptible d’être un outil de travail.
• L’action collective telle qu’elle est conçue par les professionnels et l’URHAJ s’entend de manière large. Ainsi, il ne s’agit pas seulement d’échanger sur les projets ponctuels ou réguliers construits autour d’une thématique particulière (atelier culturel ou artistique, événement sportif, soirée d’information avec un partenaire ou soirée thématique). Elle concerne également plus largement les actions d’animation de l’espace de vie collectif qui permettent aux jeunes et professionnels de se connaître, de se rencontrer lors d’animations régulières (pot, soirée jeux…) et la valorisation de tous les moments et espaces de rencontre spontanés. Cette valorisation fait écho au constat des animateurs de l’importance des moments informels dans les foyers. L’URHAJ souhaite ainsi valoriser ces occasions informelles de créer du lien et de la relation socio éducative qui favorisent l’expression des résidents. Les entretiens avec les professionnels montrent que ces moments sont de réels temps collectifs tout aussi importants pour la vie collective des foyers et l’implication des jeunes que les projets plus « cadrés » au sein desquels la participation des jeunes est plus « formalisée ». à Le Chantier Jeunes Citoyens a révélé l’importance de la mise en place d’un réseau dans le domaine de l’action collective. La plateforme en cours de construction par l’URHAJ correspond à ce besoin de réseau qui s’est exprimé à l’occasion du Chantier. Lors d’une rencontre des professionnelles socio éducatifs des foyers organisées le jeudi 15 mars à l’URHAJ, la boîte à outil Internet de la plateforme a déjà été présentée pour amélioration. 31 Citation issue d’un document de l’URHAJ « Plateforme Vie collective en Habitat Jeunes, Outils pour les professionnels socio éducatifs en matière d’accompagnement collectifs des jeunes ».
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Objectif 2 : partage des expériences 1) Des animateurs qui se rencontrent rarement, montent relativement peu de projets ensemble
mais diffusent et mutualisent davantage d’outils entre foyers à la suite du Chantier
• Les animateurs rhônalpins interrogés après le Chantier montent rarement et de manière très ponctuelle des projets interfoyers ou interpartenariaux. Il s’agit souvent de l’organisation d’activités interfoyers (un tournoi sportif, de football par exemple) ou de sorties (une sortie « ski »). Il peut exister également des projets interpartenariaux, notamment avec des acteurs dans le domaine de la santé par exemple.
• Des projets interfoyers ambitieux sont néanmoins parfois lancés sur le long terme. Le cadre interfoyer peut alors rendre le projet plus solide : « même si le travail à plusieurs prend du temps pour se réunir et organiser, c’est plus motivant et cela permet d’avoir des projets plus construits : si un animateur rencontre un obstacle, les autres sont là ».
• Les animateurs rhônalpins interrogés à la suite du Chantier ont rarement l’occasion de rencontrer d’autres animateurs de foyers sur le montage de projet (pour 50% d’entre eux). Lorsque cela arrive, c’est le plus souvent dans le cadre de réunions ou de formations à l’URHAJ, dans le cadre du montage de projets interfoyers ou dans le cas de foyers regroupés au sein d’un réseau de foyer ou au sein d’une même association. Les rencontres organisées par l’URHAJ sur le montage de projets et notamment dans le cadre du Chantier Jeunes Citoyens donnent aux animateurs l’occasion d’échanger sur ce thème qu’ils ont peu l’occasion d’aborder dans d’autres occasions. Par ailleurs, des comptes rendus des journées ont été rédigées à chaque fois et ont permis de capitaliser les connaissances partagées et les besoins exprimés.
• Selon certains animateurs, ces rencontres sur le montage de projets collectifs sont particulièrement importantes et leurs effets vont au-‐delà des connaissances et des idées qu’elles apportent. En effet, des animateurs interrogés constatent rencontrer de nombreux échecs et de nombreuses déceptions en ce qui concerne les projets collectifs. Les rencontres d’autres animateurs de foyer sur ce thème permettent alors selon eux de réussir à ne pas s’arrêter et à toujours recommencer et persévérer dans ce domaine. Les rencontres Chantier Jeunes Citoyens ont donc été particulièrement importantes en cela.
• En phase 1, avant le Chantier, les animateurs rhônalpins interrogés ne sont qu’une minorité (40%) à déclarer diffuser, mutualiser ou partager des outils avec d’autres foyers, contre 56% en phase 2, après le Chantier. L’impact du Chantier semble avoir été particulièrement fort pour les 14 animateurs suivis en phase 1 et 2 (67% contre 50% en phase 1) qui ont assisté a davantage de formations.
Rapport d’évaluation 60
(20 animateurs rhônalpins et 20 animateurs aquitains interrogés en phase 1, 27 animateurs rhônalpins interrogés en phase 2) à Les rencontres entre animateurs de foyers sur le thème des actions collectives menées dans le cadre du Chantier Jeunes Citoyens ont permis aux animateurs d’approfondir leurs connaissances et leurs compétences dans ce domaine. Cela a été l’occasion également de partager leurs expériences, leurs difficultés dans ce domaine ce qui les aide à préserver une dynamique dans leurs propres foyers. 2) Des perspectives en matière d’échanges d’expériences prévues dans le sillage du Chantier
• Au sein de la plateforme « vie collective » que l’URHAJ souhaite proposer aux professionnels socio éducatifs des foyers, une boîte à outil « accompagnement collectif en Habitat Jeunes » a, entre autres, pour rôle de « favoriser échanges entre professionnels socio éducatifs ». Au-‐delà et dans une perspective d’ouverture, la plateforme pourrait également être ouverte plus largement à toute personne qui s’y inscrirait et notamment aux jeunes des foyers.
• Elle comporte six rubriques dont plusieurs sont plus particulièrement consacrées aux échanges de pratiques et d’expériences. Il s’agit des rubriques suivantes :
o La vie collective dans les structures « des actions pour favoriser le vivre ensemble, la prise d’initiative et l’esprit de citoyenneté des jeunes » : le principe de cette rubrique est de lister et de décrire brièvement les animations collectives réalisées dans les structures par thématique32. Pour cela les professionnels des foyers sont invités à remplir des fiches afin de capitaliser leurs expériences en termes d’action collective. Les actions ou projets en question peuvent être thématique ou non, ponctuels ou régulier. Il peut encore s’agir d’actions d’animation de l’espace de vie ou encore de valorisation des moments informels et des espaces de rencontres spontanées.
o Les ressources du réseau : des compétences à partager : le principe de cette rubrique est « l’élaboration d’une bourse aux savoirs ». Les professionnels sont invités remplir des fiches pour indiquer d’une part les expériences, compétences et connaissances qu’ils sont éventuellement susceptibles de transmettre et de partager dans le cadre de la mise en œuvre actions collectives et les expériences, compétences et connaissances dont ils auraient besoin et qu’ils recherchent. à Les besoins des animateurs en termes d’échanges d’expériences se sont exprimés durant les formations et les échanges menés dans le cadre du Chantier. A l’issue du Chantier, l’URHAJ construit un outil pour répondre à ce besoin de capitalisation et d’échange. Celle-‐ci est en cours de finalisation. 32 Les thématiques étant « animation et prévention santé », « solidarité système D », « activités art et culture », « sport et plein air », « temps de discussion et d’échange », « information vie pratique/quotidienne »
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3) De nouveaux partenariats formés, des partenariats remobilisés
• Des volontaire en service civique de l’association Unis-‐Cité ont assisté au week-‐end. Leur présence a été l’occasion d’informer les jeunes et professionnels présents sur le service civique et a contribué à approfondir les liens entre l’URHAJ et Unis-‐Cité. Ces liens ont abouti à une demande d’agrément de l’URHAJ au niveau régional pour accueillir des volontaires au sein des foyers. Désormais l’URHAJ appartient à la plateforme service civique aux côtés des MJC, d’Unis-‐Cité et de la Ligue de l’enseignement.
• Entre différents URHAJ, des liens ont également été renforcés autour du projet, des URHAJ
d’autres régions ayant suivi le projet. Un partenariat avait été mis en place avec l’URHAJ Aquitaine et certains animateurs des foyers aquitains ont participé aux formations, des présentations du projet ont été réalisées à l’UNHAJ ou dans un groupe de l’UNHAJ sur la participation des jeunes auquel différentes URHAJ participent. L’objectif à terme pour l’URHAJ Aquitaine était de suivre la démarche du projet afin de pouvoir utiliser le dispositif en Aquitaine. Effets induits/inattendus Le Chantier a eu plusieurs effets qui n’avaient pas été tous visés explicitement par le porteur du projet.
De nouvelles réflexions et de nouveaux besoins
• Le projet a d’abord fait émerger des besoins et notamment un besoin important
d’échanges de pratiques de la part des animateurs et comme précédemment vu, des dispositifs ont ainsi été mis en place à la suite du projet pour tenter de répondre à ces besoins. Ainsi, le projet a débouché sur de nouveaux dispositifs qui permettent à la dynamique lancée par le projet de perdurer.
• De nouvelles réflexions ont débouché du projet pour l’URHAJ et ses partenaires : par
exemple le rôle de l’informel dans la vie collective, le rôle des animateurs et mais également celui des agents d’accueils, des veilleurs de nuit, du personnel d’entretien et leur importance dans la vie des foyers, l’importance des partenaires locaux pour lancer une dynamique locale et aider les jeunes à monter leur projets, la valorisation des compétences des jeunes pour favoriser leur implication. De nouvelles compétences et un nouveau dispositif mobilisé : les services civiques
• Le projet a permis à la structure porteuse de développer ses compétences, notamment dans le domaine des techniques d’animations de groupe. Lors du week-‐end, un intervenant extérieur avait participé à l’animation et avait présenté des techniques d’animation.
• A l’issue du projet et à la suite de discussions lors des formations, une demande
collective d’agréments a été faite par l’URHAJ afin de pouvoir recevoir des volontaires en service civique au sein des foyers qui soient spécifiquement chargés de développer la vie collective et des actions collectives dans les structures. Ces volontaires répondent au besoin
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de temps et de disponibilité pour mobiliser les jeunes et développer une vie collective dans les foyers, temps dont ne disposent pas toujours les animateurs engagés souvent en tant qu’éducateur dans l’accompagnement individuel des jeunes des foyers, parfois sous convention avec le Conseil Général pour effectuer cet accompagnement.
• Au-‐delà du travail de ces volontaire au sein des foyers pour créer une vie collective, développer des animations, mobiliser les jeunes, leur présence dans les foyers en tant que jeunes volontaires en service civique interroge également les résidents sur l’expérience du volontariat et les amènent à les questionner sur le dispositif, et peut susciter des envies de s’investir. Les liens entre professionnels rhônalpins approfondis et création de nouveaux contacts
• Lors du projet, des professionnels des foyers issus de toute la Région ont pu se rencontrer. Alors qu’auparavant, les professionnels connaissaient surtout leurs collègues du même département, l’interconnaissance au niveau régional a ainsi pu progresser, ce qui permet des échanges de contacts, de pratiques et de savoir-‐faire.
• Des liens nouveaux se sont également créés au cours du projet entre l’URHAJ et les
professionnels des différents foyers de la Région. Désormais, l’URHAJ est davantage considérée comme un interlocuteur et un intermédiaire entre les différents foyers, notamment pour les actions collectives. Lors du montage d’actions ou de projets, la structure est désormais de plus en plus sollicitée par les foyers et de mieux en mieux identifiée dans son rôle d’appui et de lien au niveau régional. Conclusion de la partie et mise en perspective L’expérimentation Chantier Jeunes Citoyens menée par l’URHAJ Rhône-‐Alpes a donc eu des effets intéressants par rapport aux trois orientations initialement ciblées par le projet :
v Permettre aux professionnels des foyers d’accompagner les jeunes dans la construction de projets collectifs
v Soutenir les jeunes dans la construction/réalisation de projets collectifs et dans leur implication citoyenne
v Favoriser le développement d’une culture de l’action collective entre les foyers
v Permettre aux professionnels des foyers d’accompagner les jeunes dans la construction de projets collectifs
Comme le montre l’évaluation, les animateurs ont pris conscience, à travers le week-‐end Jeunes Acteurs et les formations proposées dans le cadre du Chantier, de l’importance de développer des actions collectives au sein des foyers et d’y impliquer des jeunes. L’échange d’expériences, les rencontres avec les animateurs d’autres foyers, la découverte de projets collectifs construits dans certains foyers, les effets repérés par les animateurs sur certains jeunes acteurs ont constitué les apports les plus importants du Chantier, du point de vue des animateurs. Ils jugent ainsi, pour ceux qui ont participé le plus souvent aux
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formations (soit les 14 animateurs communs interrogés en début et en fin d’expérimentation), qu’elles sont tout à fait utiles puisque 93% ont le sentiment qu’elles leur ont permis de mettre en place de nouvelles actions. De plus, au-‐delà de cette sensibilisation des animateurs à l’importance des actions collectives, ceux-‐ci ont acquis une meilleure connaissance des ressources existantes à destination des jeunes sur lesquelles ils peuvent s’appuyer. Celles-‐ci sont désormais mieux identifiées dans le paysage éducatif et peuvent être sollicitées si besoin dans l’accompagnement d’un jeune ou d’un projet. Parmi l’ensemble des animateurs rhônalpins interrogés en phase 1 et 2, ils étaient en effet 37% à se sentir bien informés, pour atteindre 66% en phase 2. Si l’on observe les 14 animateurs communs en phase 1 et 2, 29% connaissent bien l’actualité des ressources et des partenaires jeunesse, pour atteindre 77% en phase 2. Les animateurs rencontrent également davantage ces partenaires à la fin du projet. Des marges de progression demeurent néanmoins possibles. Tout d’abord, si tous les animateurs des foyers rhônalpins ont été conviés à participer aux formations, et qu’un nombre total relativement conséquent y est venu au moins une fois (59), près de la moitié des animateurs participants n’y est venue qu’une seule fois. Les effets du Chantier auraient été plus importants encore auprès de tous les animateurs s’ils étaient venus de manière plus régulière et soutenue. Pour cela, des réflexions sont envisageable concernant le rythme mensuel des réunions qui a été choisi pour le projet et qui a pu sembler relativement « lourd » aux animateurs dans certains cas et concernant la mobilisation des animateurs afin de favoriser leur venue aux réunions (appels de relance ciblés dans les foyers…). De plus, on constate que si les animateurs ont pris conscience de l’importance de développer les actions collectives au sein des foyers et qu’ils sont davantage en mesure de s’appuyer sur les partenaires et les ressources jeunesse du territoire, le passage effectif à l’action concrète reste à améliorer. En effet, ils éprouvent encore des difficultés à orienter les jeunes vers ces ressources. Ces difficultés sont notamment dues aux problèmes individuels rencontrés par les jeunes eux-‐mêmes, qui manquent parfois de motivation ou qui sont dans des relations parfois conflictuelles avec certaines structures qui leur sont destinées. Ils ont ainsi besoin d’être mis en confiance, voire même accompagnés physiquement par les animateurs vers ces structures, alors que le manque de disponibilité ou le turn over important des animateurs les entravent dans cette mission. Enfin, le passage à l’accompagnement concret de projets reste également à renforcer : les animateurs ne sont pas plus nombreux à la fin du Chantier à avoir réalisé par exemple une demande de subvention pour le montage d’un projet. Ils restent d’ailleurs principalement identifiés par les jeunes résidents comme très compétents dans leur accompagnement individuel sur les domaines tels que les questions familiales ou personnelles, les questions liées au travail ou à l’orientation, les questions liées au logement ou à la santé, et moins sur le soutien au montage de projet. Pour autant, on peut considérer que le temps est certainement plus long qu’une année entre la prise de conscience de l’importante d’un axe de travail autour des actions collectives et sa mise en pratique concrète. De ce point de vue, l’URHAJ Rhône-‐Alpes a développé, à l’issue du Chantier, des actions plus concrètes à destination des animateurs pour leur donner des outils liés au montage de projet.
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v Soutenir les jeunes dans la construction/réalisation de projets collectifs et dans leur implication citoyenne
Les effets et les impacts du Chantier Jeunes Citoyens ont été très forts sur les jeunes ayant participé au week-‐end à Evian organisé pour les jeunes dans le cadre du projet. Il s’est agi d’un temps fort, où les jeunes ont été directement impliqués, qui a été déterminant. Cette participation a d’abord permis chez ces jeunes l’émergence d’envies, d’idées de projets collectifs à monter au sein de leur foyer. Si 47% des jeunes interrogés en phase 1 avaient fait des propositions collectives dans le foyer avant le week-‐end, c’est le cas de 86% d’entre eux six mois après. Si 40% d’entre eux avaient déjà proposé des idées pour améliorer le fonctionnement de leur foyer avant le week-‐end, c’est le cas de 83% d’entre eux en phase 2. Ces évolutions sont significatives et témoignent du fait que le week-‐end a suscité des envies d’engagement des jeunes au sein de leur foyer, envies qui se traduisent par le fait qu’ils formulent des propositions concrètes. Ces jeunes identifient aussi davantage leur foyer comme un lieu de vie collective, comme un lieu où ils peuvent faire appel à des animateurs non seulement pour leurs problèmes personnels, mais aussi pour bénéficier de leur accompagnement pour des projets collectifs. Ils participent également plus aux activités organisées au sein de leur foyer, dont ils se tiennent davantage informés. Comme pour les animateurs, le passage effectif au montage concret de projet reste néanmoins à réaliser, les jeunes évoquant comme freins le fait que leur projet n’était parfois pas assez précis, ou encore le manque de moyens financiers, ou d’accompagnement, ou encore le manque de motivation des autres résidents. On peut néanmoins souligner que le facteur temps est important pour permettre de transformer des envies de projets en projets effectifs et que le Chantier a d’ores et déjà permis à ces jeunes un premier pas, celui d’avoir l’envie de proposer des idées de projets collectifs. Au-‐delà de ces envies d’engagement générées chez les jeunes, leur participation au week-‐end leur a aussi permis de s’ouvrir davantage aux autres et sur leur environnement. Ils échangent plus avec des jeunes ou des animateurs d’autres foyers : plus des deux tiers le font après le projet, contre un quart avant. Ils connaissent globalement mieux les partenaires et ressources jeunesse de leur territoire. Quelques-‐uns ont engagé des actions de bénévolat. Certains semblent également plus sensibles aux questions d’intérêt général (inscriptions accrues sur les listes électorales, participation légèrement accrue à des réunions de quartier). Il semble désormais que pour certains d’entre eux, la perspective de réaliser des projets fasse davantage partie des leurs envies futures. Si les effets et les impacts du projet, et notamment du week-‐end, ont été très forts pour les jeunes qui y ont participé, ceci se vérifie moins chez les autres jeunes des foyers qui n’étaient pas au week-‐end. Ceux-‐ci n’ont pas évolué entre le début et la fin du projet sur l’ensemble des critères précédemment évoqués. Cela s’explique par le fait que, n’ayant pas participé au week-‐end, ils n’ont bénéficié du projet qu’indirectement par le biais des animateurs davantage formés. De ce point de vue, l’échelle de temps entre les deux phases de l’enquête ne permet pas de mesurer des effets et des impacts qui se situeraient certainement à plus long terme. On peut néanmoins retenir que l’implication directe des jeunes dans le projet, en plus des formations destinées aux animateurs, est un facteur clé de réussite du projet. Une marge de progression consisterait donc à élargir la participation des jeunes à ce type de temps forts en tentant notamment de faire venir les jeunes les plus en situation de fragilité, ou à rendre ces temps plus fréquents.
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v Favoriser le développement d’une culture de l’action collective entre les foyers
Sur cette troisième orientation également, les effets et les impacts du projet ont été importants. La mise en œuvre du projet a tout d’abord permis de révéler des besoins d’échanges et de rencontres des animateurs de foyer entre eux, et notamment autour de la question des actions collectives. Ceux-‐ci, travaillant principalement au sein de leur foyer sur l’accompagnement individuel des jeunes dont certains sont en grande difficulté, ont beaucoup apprécié se rencontrer, échanger sur leurs difficultés à monter des projets, sur les solutions expérimentées dans tel ou tel foyer. Cela leur a permis de constater que d’autres professionnels rencontraient des difficultés à concilier l’accompagnement individuel et la mise en place d’actions collectives, de s’exprimer collectivement quant à ces difficultés, d’échanger sur les actions en cours, de se nourrir de l’expérience des autres animateurs, etc. Les échanges entre professionnels dépassent d’ailleurs le cadre formel des formations puisqu’entre le début et la fin du projet, les animateurs interrogés déclarent davantage diffuser, mutualiser, et partager des outils avec les autres foyers. Ces besoins ont été pris en compte à travers la construction en cours de la plate-‐forme « vie collective en Habitat Jeunes ». Celle-‐ci contient trois axes : des rencontres trimestrielles des professionnels socio éducatifs pour poursuivre les échanges d’expériences, les outils et les projets développés dans les foyers, une boîte à outils en ligne et un journal trimestriel « info de la vie collective » prenant en compte les productions liées aux rencontres et les actualités sur les outils développés. La boîte à outils en ligne comportera la rubrique la vie collective dans les structures et les actions développées où seront listées les animations collectives réalisées dans les foyers de Rhône-‐Alpes par thématique et les ressources du réseau sous forme de bourses aux savoirs où seront présentées les compétences et les connaissances de chacun en matière de montage de projets, ainsi que les questions sur lesquelles un besoin de connaissance se fait sentir. Il s’agira donc à court terme d’un outil qui viendra répondre aux besoins exprimés des animateurs durant le Chantier, en termes d’échanges de pratiques et de renfort de connaissances sur les aspects concrets liés au montage de projet.
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3. Validité externe des résultats et perspectives de
généralisation/essaimage
i. Caractère expérimental du dispositif évalué
Comme écrit précédemment (partie I.1), le thème du projet, à savoir favoriser la participation des jeunes, leur prise d’initiative, leur rôle d’acteur dans la vie collective et notamment dans les foyers, est l’une des lignes conductrices de l’action de l’URHAJ, chargée d’animer le réseau des Foyers de Jeunes Travailleurs et de former leurs agents. Pour autant, l’URHAJ avait fait le constat d’un déficit d’intervention des animateurs dans le champ des actions collectives, remplacée progressivement par un accompagnement individuel des jeunes renforcé d’autant plus sur des situations de jeunes en difficultés multiples. Souhaitant conjuguer accompagnement individuel et engagement dans des actions collectives, en ayant conscience que l’implication des jeunes dans le champ collectif et citoyen pouvait avoir des retombées importantes sur leurs trajectoires individuelles, l’URHAJ Rhône-‐Alpes s’était d’ores et déjà engagée dans des actions spécifiques. Une journée annuelle était organisée à destination uniquement des nouveaux animateurs et directeurs des foyers de la région pour les sensibiliser au fait qu’ils appartenaient à un réseau d’éducation populaire et à l’importance de l’action collective. Un week-‐end était organisé tous les deux ans à destination des jeunes déjà impliqués dans les instances de décision des foyers, les CVS. Pour autant, ces actions étaient très ponctuelles, destinées à un nombre très restreint de participants (soit les nouveaux professionnels, soit les jeunes déjà impliqués). L’expérimentation a apporté une plus-‐value importante par rapport à l’existant. Elle n’a pas consisté à reprendre une pratique existante sur d’autres territoires, ni même une pratique existante au sein de la structure, tant les changements d’échelle et de méthode ont été différents par rapport aux actions préalables ci-‐dessus décrites. L’ensemble des animateurs a tout d’abord été visé par les formations. Ces formations ont été très régulières et ont permis une mobilisation continue des professionnels. Le contenu des formations a été réfléchi en amont pour en faire des temps importants d’enrichissement théorique avec l’intervention d’experts et d’échanges d’expériences entre les professionnels. Les jeunes conviés ont également été nombreux et ont été recrutés au-‐delà des seuls jeunes impliqués dans les instances de décision des foyers. La dynamique engagée par l’expérimentation est donc forte et ne préexistait pas à celle-‐ci. Le point de vue des professionnels interrogés confirme l’aspect innovant du projet par rapport au droit commun. En effet, la majorité des animateurs rhônalpins interrogés (19 sur 27) n’ont, leur formation initiale et celles organisées dans le cadre du Chantier mises à part, pas suivi de formation spécifique sur l’accompagnement des jeunes. La mise en œuvre de cette expérimentation, portée exclusivement par l’URHAJ, n’a pas directement dépendu de la nature des autres dispositifs proposés sur ce territoire. L’expérimentation est donc transposable dans d’autres territoires. On a néanmoins constaté, avec la comparaison des perceptions des animateurs et des jeunes en Aquitaine, que si l’implication des jeunes et des professionnels dans des actions collectives était une difficulté
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que rencontraient tous les FJT, celle-‐ci pouvait être plus ou moins marquée selon les territoires, en fonction de leur taille et des dynamiques préalables lancées sur ce thème par les acteurs des foyers logement.
ii. Caractère transférable du dispositif et changement d’échelle
Représentativité du terrain, des acteurs et du public bénéficiaire Les bénéficiaires finaux du projet sont les jeunes résidents des structures concernées par le projet de l’URHAJ. Le public des structures Habitat Jeunes et des foyers de jeunes travailleurs de Rhône Alpes est, tout comme au niveau national, très varié. Il peut s’agir de jeunes très en difficulté, de jeunes travailleurs ou d’étudiants plus ou moins favorisés en passant par des mineurs confiés aux foyers par l’aide sociale à l’enfance ou la protection judiciaire de la jeunesse. Les âges sont variables, certains foyers acceptant des mineurs dès 15 ou 16 ans et les résidents peuvent parfois dépasser les 30 ans selon les foyers. En 2010, les foyers rhônalpins ont accueilli environ 10 000 jeunes, dont près de 70% d’hommes. Environ 13% de mineurs ont été accueillis, 70% des jeunes accueillis ayant entre 18 et 25 ans et environ 17% plus de 25 ans (et 6% plus de 30 ans). On note que, selon les données de 2010, la majorité des jeunes résidents des structures de Rhône Alpes ne choisissent pas d’aller vivre en foyer de jeunes travailleurs par véritable choix, parce qu’il s’agit d’un lieu d’habitation où ils peuvent rencontrer d’autres jeunes mais plutôt pour des raisons pratiques : moindre formalités, moindre coût, pas d’autres solution de logement. Les niveaux de diplômes sont par ailleurs très variables : en 2010, un quart des jeunes ont un niveau bac +2 ou plus. On compte environ un tiers de salariés, un tiers d’apprentis ou stagiaires, un cinquième environ de scolaires et étudiants et 8% de demandeurs d’emploi. La comparaison des profils des résidents des structures à l’échelle de la région et à l’échelle nationale montre très peu de différences si ce n’est que les structures observées à l’échelle nationale comprennent davantage de femmes (38% contre 30%) et que leurs résidents sont un peu plus diplômés. L’écart est un plus important entre le niveau national et régional en ce qui concerne la durée des séjours des résidents, qui sont plus longues en Rhône-‐Alpes qu’au niveau national avec 44% de séjours de plus de six mois en Rhône Alpes contre 36% au niveau national et seulement 18% de séjours de moins d’un mois en Rhône Alpes contre 26% au niveau national. Cet écart est susceptible d’avoir une incidence sur l’existence d’une vie collective dans les foyers et la participation des résidents à des activités collectives. En effet, un turnover important des résidents et des séjours courts peuvent être des freins à la mobilisation collective et à l’appropriation par les jeunes de leur foyer comme lieu de vie collective.
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Nous ne connaissons pas la représentativité des professionnels socio éducatifs des foyers de Rhône Alpes par rapport aux autres régions et à l’échelle nationale. Cependant, concernant leur sensibilité à la mobilisation des jeunes dans des actions collectives et le développement de la vie collective dans les foyers, la situation peut être très variable entre foyers et entre régions en fonction des dynamiques en place et de la situation de chaque foyer (caractéristique du public, des bâtiments, des partenaires de proximité, nombre de professionnels…). Transférabilité du dispositif Etant donné l’importance que peut avoir la mobilisation des jeunes dans une vie collective dans les structures Habitat Jeunes, y compris pour favoriser leur intégration et leur accompagnement individuel, il pourrait être pertinent de mettre en place des projets susceptibles de favoriser l’action collective des jeunes dans les foyers. Le lancement de dynamiques d’échanges de pratiques entre professionnels des foyers et structures d’Habitat Jeunes, de savoir-‐faire pourrait être particulièrement pertinente dans d’autres régions. Dans ce cadre, un dispositif du type Chantier Jeunes Citoyens peut être transférable dans d’autres régions en fonction des besoins locaux avec une attention particulière sur certains points. Selon les porteurs de projet, un projet de cette envergure, tel qu’il a été mis en place nécessite une personne à temps plein et des financements significatifs. Cependant, certaines actions qui peuvent mettre en place une dynamique d’échanges de pratiques, telle que la « plateforme vie collective » que met actuellement en place l’URHAJ, sont moins « lourdes » et nécessitent moins de financements pour la structure porteuse. Pour qu’un projet de ce type soit le plus utile possible, il doit partir d’un diagnostic au niveau local auprès des animateurs (même s’il est important de sensibiliser également les directeurs pour qu’ils suivent le projet et autorisent les animateurs à se rendre aux formations). Il faut donc passer un certain temps à s’assurer que le projet corresponde bien aux besoins des animateurs. Il faut également prévoir un temps pour mobiliser les animateurs et effectuer des relances en amont des formations. Le mode de formation doit être adapté au rythme des animateurs. Durant le Chantier, le rythme était d’une réunion par mois, ce qui est un rythme important, les porteurs de projets ont ainsi décidé de poursuivre la dynamique sur un rythme trimestrielle qui permet un suivi moins « lourd » des formations par les animateurs et de favoriser leur participation. En effet, les professionnels socio éducatifs des structures participent déjà à de nombreuses réunions, commissions, groupes d’analyse de la pratique... Une journée par trimestre permet au contraire aux animateurs de davantage suivre le rythme des réunions proposées et laisse également le temps que les projets avancent, que des actions se mettent en place, que de nouveaux partenariats se nouent au sein des foyers. L’échange d’informations et le point réalisé tous les trois mois est alors plus pertinent. C’est en effet avant tout pour l’échange d’informations sur des projets concrets que les animateurs ont apprécié les formations et les rencontres, plus que sur le contenu théorique des échanges.
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iii. Rôle de l’évaluateur dans l’expérimentation Intervention de l’évaluateur en amont du projet Le projet a été intégralement conçu par l’URHAJ. Trajectoires Groupe Reflex n’a pas contribué à la définition du projet Chantier Jeunes Citoyens qui était déjà tout à fait précis au moment de la réponse à l’appel à projet. Intervention de l’évaluateur pendant le projet Trajectoires Groupe Reflex et l’URHAJ ont eu des liens très réguliers durant l’ensemble du projet. Le bureau d’études a notamment assisté à presque tous les temps de formation et de bilan proposés par l’URHAJ aux animateurs. Pour autant, l’évaluateur n’a pas donné de conseils au cours du projet sur son déroulé, son contenu, ses réorientations possibles, etc. Lorsqu’il a assisté aux temps de formation et de bilan, c’était en position d’observateur et d’extériorité. Si une étape de l’évaluation a pu contribuer à structurer davantage encore le projet, bien qu’on ne puisse pas dire dans quelle mesure, il s’agit peut-‐être du moment de l’élaboration des outils d’évaluation. La construction du Diagramme Logique des Intentions (qui formalise précisément les objectifs opérationnels du projet parfois implicites) et des grilles d’entretiens (qui contiennent des questions précises cherchant à renseigner un certain nombre d’indicateurs) peuvent contribuer à clarifier les intentions du projet et les effets visés, et donc permettre d’identifier mieux encore les points sur lesquels il vise à agir. En ce sens, ils peuvent orienter le projet. Néanmoins, cela ne pose pas de problème particulier dans la mesure où d’une part, il s’agit plutôt d’une influence positive sur le projet, et d’autre part, cela n’entrave pas la transférabilité du projet qui est ainsi, dès son origine, plus formalisé et plus explicite. La conciliation de la position de proximité avec le porteur de projet et l’impartialité requise pour l’évaluateur n’a pas posé de problème particulier sur cette mission. En interne à notre bureau d’études, différentes personnes ont travaillé sur cette évaluation (assistance aux temps de formation et de bilan, réalisation des entretiens) afin de conserver une certaine objectivité. Des temps d’échanges et d’analyse communs ont permis de croiser les points de vue. De plus, les outils utilisés, mixant les données qualitatives et quantitatives, ont permis d’objectiver au mieux les résultats présentés. Enfin, concernant les modifications éventuelles du comportement des enquêtés liées à la présence de l’évaluation, celles-‐ci n’ont pas été particulièrement saillantes et repérées, ni à l’occasion des entretiens, ni lors des observations réalisées. Ainsi, l’évaluation ne semble pas avoir pesé sur la mise en œuvre du projet au point que celui-‐ci ne puisse pas produire des effets similaires s’il n’est pas accompagné d’une évaluation.
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CONCLUSION GENERALE Les points forts de l’expérimentation A travers les formations régulières des animateurs professionnels intervenant auprès des jeunes dans les foyers logement, qu’il s’agissait de rendre plus conscients de l’importance de favoriser l’implication des jeunes résidents dans des projets collectifs et d’armer afin qu’ils soutiennent ces jeunes dans leurs idées de projets, l’URHAJ est parvenue à faire évoluer les postures et les compétences des animateurs ainsi que celles des jeunes. Les animateurs ont effectivement pris conscience de l’importance de développer des actions collectives au sein des foyers et d’y impliquer des jeunes. L’échange d’expériences, les rencontres avec d’autres animateurs d’autres foyers, la découverte de projets collectifs construits dans certains foyers, les effets repérés par les animateurs sur certains jeunes acteurs ont constitué les apports les plus importants du Chantier, du point de vue des animateurs. Ils jugent ainsi, pour ceux qui ont participé le plus souvent aux formations (soit les 14 animateurs communs interrogés en début et en fin d’expérimentation), qu’elles sont tout à fait utiles puisque 93% ont le sentiment qu’elles leur ont permis de mettre en place de nouvelles actions. De plus, les animateurs formés ont acquis une meilleure connaissance des ressources existantes à destination des jeunes sur lesquelles ils peuvent s’appuyer. Parmi l’ensemble des animateurs rhônalpins interrogés en phase 1 et 2, ils étaient en effet 37% à se sentir bien informés, pour atteindre 66% en phase 2. Si l’on observe les 14 animateurs communs en phase 1 et 2, 29% connaissent bien l’actualité des ressources et des partenaires jeunesse, pour atteindre 77% en phase 2. Les animateurs rencontrent également davantage ces partenaires à la fin du projet. Les effets et les impacts sont plus importants encore sur les jeunes qui ont participé au week-‐end organisé dans le cadre de l’expérimentation. Il s’est agi d’un temps fort, où les jeunes ont été directement impliqués, et qui a été déterminant dans la réussite de l’expérimentation. Cette participation leur a d’abord permis d’avoir des envies, des idées de projets collectifs à monter au sein de leur foyer. Si 47% des jeunes interrogés en phase 1 avaient fait des propositions collectives dans le foyer avant le week-‐end, c’est le cas de 86% d’entre eux six mois après, parmi ces mêmes jeunes. Si 40% d’entre eux avaient déjà proposé des idées pour améliorer le fonctionnement de leur foyer avant le week-‐end, c’est le cas de 83% d’entre eux en phase 2. Le week-‐end a donc réellement suscité des envies d’engagement et des propositions concrètes de la part des jeunes au sein de leur foyer. Ces jeunes identifient aussi davantage leur foyer comme un lieu de vie collective, comme un lieu où ils peuvent faire appel à des animateurs non seulement pour leurs problèmes personnels, mais aussi pour bénéficier de leur accompagnement pour des projets collectifs. Ils participent également plus aux activités organisées au sein de leur foyer, dont ils se tiennent davantage informés. Leur participation leur a enfin permis de s’ouvrir davantage aux autres et sur leur environnement. Ils échangent plus avec des jeunes ou des animateurs d’autres foyers : plus des deux tiers le font après le projet, contre un quart avant. Ils connaissent globalement
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mieux les partenaires et ressources jeunesse de leur territoire. Quelques-‐uns ont engagé des actions de bénévolat. Certains semblent également plus sensibles aux questions d’intérêt général (inscriptions accrues sur les listes électorales, participation légèrement accrue à des réunions de quartier). Il semble désormais que pour certains d’entre eux, la perspective de réaliser des projets collectifs fasse davantage partie des leurs envies futures. Enfin, l’expérimentation a permis de développer une certaine culture de l’action collective entre les foyers. Elle a tout d’abord permis de révéler des besoins d’échanges et de rencontres des animateurs de foyer entre eux, et notamment autour de la question des actions collectives. Ceux-‐ci, travaillant principalement au sein de leur foyer sur l’accompagnement individuel des jeunes dont certains sont en grande difficulté, ont beaucoup apprécié se rencontrer, échanger sur leurs difficultés à monter des projets, sur les solutions expérimentées dans tel ou tel foyer.. Les échanges entre professionnels dépassent d’ailleurs aujourd’hui le cadre formel des formations puisqu’entre le début et la fin du projet, les animateurs interrogés déclarent davantage diffuser, mutualiser, partager des outils avec les autres foyers. Ces besoins ont de plus été pris en compte à travers la construction de la plate-‐forme « vie collective en Habitat Jeunes » qui contient trois axes : des rencontres trimestrielles des professionnels socio éducatifs pour poursuivre les échanges d’expériences, les outils et les projets développés dans les foyers, une boîte à outils en ligne et un journal trimestriel « info de la vie collective » prenant en compte les productions liées aux rencontres et les actualités sur les outils développés. Il s’agira donc à court terme d’un outil qui viendra répondre aux besoins exprimés des animateurs durant le Chantier, en termes d’échanges de pratiques et de renfort de connaissances sur les aspects concrets liés au montage de projet. En outre, l’implication dans le projet de professionnels des foyers qui ne sont pas des professionnels socio-‐éducatifs (veilleur de nuit, agents d’accueil) se poursuit actuellement et paraît être une démarche particulièrement intéressante puisque ces professionnels peuvent avoir des relations particulières avec les jeunes et ont donc un rôle important à jouer dans la vie collective et la mobilisation des jeunes. Les marges de progression identifiées : Certaines marges de progression demeurent à l’issue du projet. Tout d’abord, si l’expérimentation a eu des effets et des impacts forts sur les publics qui y ont participé directement et de manière active, on peut noter que le nombre de personnes concernées et les taux de participation pourraient être accrus. Les animateurs par exemple, s’ils ont été nombreux au total à participer aux formations, ont participé en moyenne à relativement peu de formations parmi l’ensemble proposé. On constate d’ailleurs que les effets repérés sont plus importants chez les animateurs qui ont participé le plus. Des mesures incitatives pourraient par exemple être prises pour favoriser la participation des animateurs à l’ensemble des formations proposées, ainsi qu’au week-‐end. Concernant les jeunes, les effets et les impacts sont très forts pour ceux qui ont participé au week-‐end, mais très faibles sur ceux qui n’y étaient pas présents. Même si pour ces derniers, l’effet est beaucoup plus indirect et donc difficilement perceptible à court terme dans la mesure où c’est par le renforcement des compétences des animateurs de leur foyer qu’ils
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pourront être impactés, il pourrait être néanmoins intéressant d’inciter le maximum possible de jeunes à participer à ces temps conviviaux et d’échanges. Au-‐delà des effets importants identifiés en termes de changement de posture par rapport à l’action collective et à l’envie accrue de monter des projets, chez les jeunes comme chez les animateurs, on repère néanmoins des difficultés à mettre en œuvre concrètement ces changements. Du côté des animateurs, ils connaissent par exemple mieux les ressources, les partenaires jeunesse du territoire, mais ressentent encore des difficultés à y orienter concrètement des jeunes. S’ils connaissent les ressources existantes en matière de montage de projet, ils n’en ont pas pour autant monter beaucoup plus qu’auparavant. Du côté des jeunes, ceux qui avaient des envies du projet ont souvent eu des difficultés à les réaliser concrètement. Il semble donc qu’un soutien supplémentaire est nécessaire pour passer à l’étape concrète de la mise en œuvre de la totalité des acquis. De ce point de vue, l’URHAJ développe un outil intéressant à destination des animateurs pour capitaliser les acquis, permettre la poursuite des échanges d’expérience, renforcer les apports de connaissances concrètes auprès d’eux (recherche de financement, techniques de montage de projets, etc.). Un essaimage de l’expérimentation qui serait possible et intéressant : Comme vu dans le rapport d’évaluation, la réussite de l’expérimentation n’est pas liée à un contexte préexistant au sein du territoire où elle s’est déroulée en termes de partenariat entre les acteurs jeunesse par exemple, ou au sein de la structure porteuse du projet en termes d’expériences déjà fortement développées dans le champ de l’action collective. Ainsi, outre le fait que ce projet demande, pour être réussi, un portage rigoureux et sérieux, tel que fait par l’URHAJ Rhône-‐Alpes, son essaimage sur d’autres territoires semble possible et souhaitable, considérant les effets intéressants qu’il a pu produire, et les difficultés identifiées dans de nombreux foyers d’engager des dynamiques collectives. Il serait néanmoins sans doute nécessaire d’examiner au préalable sur les autres territoires potentiellement intéressés les actions déjà menées pour développer les compétences des animateurs des foyers logement en matière d’actions collectives et pour favoriser l’implication des jeunes pour adapter au mieux les formations aux besoins. En effet, la comparaison de Rhône-‐Alpes avec l’Aquitaine a permis de voir qu’il pouvait exister des différences selon les territoires, et que les besoins d’accompagnement des animateurs ne sont certainement pas les mêmes selon les contextes. Le fait d’analyser davantage les besoins précis des animateurs avant l’élaboration des formations serait sans doute pertinent, d’une part pour répondre de manière ciblée à leurs besoins, et d’autre part pour impliquer les directeurs des foyers dans la démarche et les inciter ainsi à faire participer les animateurs aux formations. Enfin, l’un des facteurs essentiels de réussite du projet réside dans le fait que des jeunes y ont été directement impliqués, à travers leur participation au week-‐end. En cas d’essaimage du projet, les plus-‐values de cette implication doivent être gardées en mémoire, et traduite soit sous une forme similaire de participation à un week-‐end, soit sous d’autres formes à réfléchir à condition de maintenir cette participation directe.
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BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE BOURRIEAU J., l’Education populaire réinterrogée, l’Harmattan, 2001 BECQUET V., DE LINARES C., ION J., Quand les jeunes s’engagent : entre expérimentations et constructions identitaires, Editions l’Harmattan, 2005 BORDES V., « La place des animateurs au sein de l'intervention sociale : quelle formation pour quelles missions ? », Pensée plurielle, 2007/2 n° 15, p. 101-109. ION, J., « Engagement public et exposition de la personne », in ION J. et PERONI M. (dir), Interventions sociales, engagements bénévoles et mobilisation des expériences personnelles, Ed de l’Aube, 1997 ION J., FRANGUIADAKIS S., VIOT P., Militer aujourd’hui, Ed Autrement, coll « CEVIPOF/Autrement », 2005 SUE R., Renouer le lien social. liberté, égalité, association, Odile Jacob, 2001 SEGRESTAN P., « Former des animateurs militants » C'est impossible, alors faisons-le !, VST - Vie sociale et traitements, 2006/3 no 91, p. 67-73. TILLY C., « Chapitre 8. Action collective et mobilisation individuelle », in Pierre Birnbaum , Sur l’individualisme Presses de Sciences Po « Références », 1991 p. 211-243.
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ANNEXES I) Le diagramme logique des intentions
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II) Grilles d’entretiens, Rhône Alpes, phase 2 QUESTIONNAIRE – Jeunes Rhône Alpes – Chantier Jeunes Citoyens – Phase 2
(mai-juin 2011) Date de l’entretien ………………………………………………………………..
Nom, prénom: ……………………………………………………………….. Contacts (adresse mail, n° tél) ………………………………………………………………. ………………………………………………………………. Le statut
1. Scolaire et étudiant 2. Stagiaire 3. Apprenti 4. Intérimaire 5. Salarié 6. Demandeur d’emploi
Région :
1. Rhône-Alpes 2. Aquitaine
Nom du Foyer et adresse (ou ex foyer) ………………………………………………………………. ………………………………………………………………. Le jeune et son foyer Depuis combien de temps vis-tu (ou as-tu vécu) dans ce Foyer ?
1. Moins de 6 mois 2. 6 mois - 1an 3. 1 à 2 ans 4. Plus de 2 ans
Aujourd’hui, vis-tu toujours au foyer ?
1. Oui 2. Non, je l’ai quitté il y a moins d’un moins 3. Non, je l’ai quitté depuis 1 à 3 mois 4. Non, je l’ai quitté depuis 3 à 6 mois
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Si non, vis-tu actuellement : 1. Dans un autre foyer en Rhône-Alpes 2. Dans un foyer dans une autre région 3. Autres. Précisez : ……………………………………
Comment est-ce que tu vois (ou tu voyais) ce foyer ? (plusieurs réponses) 1. C’est un lieu où tu te sens bien 2. C’est un lieu utile, pratique et peu cher pour se loger 3. C’est un lieu en attendant de trouver mieux 4. C’est un espace où tu peux rencontrer des jeunes 5. C’est un espace où des adultes peuvent t’orienter, renseigner ? 6. C’est un espace où tu peux participer, monter des actions, des projets 7. Autres. Précisez………………………………………………….
As tu le sentiment de pouvoir jouer un rôle dans l’amélioration du fonctionnement de ton foyer (ou d’avoir pu y jouer un rôle) ?
1. Oui très 2. Oui un peu 3. Non pas tellement 4. Non pas du tout
As-tu déjà proposé des idées pour améliorer le fonctionnement dans le foyer (proposition de règlement, d’activités, de rencontres etc.)
1. Oui très souvent 2. Oui un peu 3. Non pas tellement 4. Non pas du tout
Est-ce qu’il t’arrive (ou t’arrivait) de faire des propositions collectives (avec d’autres résidents) dans le foyer (projet, animations, soirées, proposition de règlements etc.) ?
1. Oui très souvent 2. Oui un peu 3. Non pas tellement 4. Non pas du tout
Est ce que tu pourrais quantifier le nombre de propositions, idées que tu as fait collectivement ou individuellement pour améliorer le fonctionnement du foyer depuis que tu y es ou y étais) ?
1. 0 2. 1-2 3. 3-5 4. 6-10 5. 10 et +
Si oui, pourrais tu m’en citer quelques unes ? ……………………………………………………….. ……………………………………………………….. ………………………………………………………..
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……………………………………………………….. ……………………………………………………….. ……………………………………………………….. Est ce qu’il t’arrive (ou t’arrivait) de participer simplement aux activités organisées par le Foyer (rencontres, sorties, activités etc.)
1. Oui je participe à toutes les activités organisées 2. Oui je participe à quelques activités organisées 3. Non je participe rarement aux activités organisées 4. Non jamais
Est-ce qu’il t’arrive (ou t’arrivait) de participer à des rencontres inter –foyers ?
1. Oui je participe à toutes les activités organisées 2. Oui je participe à quelques activités organisées 3. Non je participe rarement aux activités organisées 4. Non jamais
Est-ce que tu aimerais (ou aurait aimé) davantage t’investir dans le fonctionnement de ton foyer ?
1. Oui ça fait partie de mes projets 2. Oui mais je ne sais pas très bien comment m’y prendre 3. Non je n’en n’ai pas vraiment envie 4. Non pas du tout envie pour le moment
Focus sur le CVS Y’a-t-il (ou y avait-il) un Conseil de la vie sociale (CVS) dans ton foyer ?
1. Oui 2. Non 3. Je ne sais pas
Si oui, est-ce que tu participes (ou participais) au CVS de ton foyer ?
1. Oui très régulièrement 2. Oui un peu 3. Non pas tellement 4. Non jamais
Es tu (ou étais-tu) membre/élu dans le CVS de ton foyer?
1. Oui 2. Non
Concernant ton engagement hors foyer Durant cette dernière année, t’est il arrivée de participer à une action de solidarité (telle que Sidaction, Téléthon, Resto du Cœur…)
1. Oui 2. Non
Es-tu engagé/membre d’une association (sportive, culturelle, solidaire)?
1. Oui – lesquelles
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……………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………
2. Non pas du tout Si oui, fais tu partie du bureau ?
1. Oui 2. Non
As-tu été délégué de classe durant ta scolarité ?
1. Oui 2. Non jamais
As tu fait du bénévolat ces dernières années?
1. Oui très régulièrement 2. Oui un peu 3. Non pas tellement 4. Non jamais
As-tu déjà participé à des chantiers de jeunes bénévoles (national ou international)?
1. Oui 2. Non jamais
As-tu déjà réalisé un Service civique ?
1. Oui 2. Non, pas encore 3. Non, je ne sais pas ce que c’est
Es-tu déjà parti en France ou à l’étranger pour une mission humanitaire/ de solidarité/ chantier/ ?
1. Oui 2. Non 3. Je ne sais pas comment
Es-tu inscrit sur les listes électorales ? As tu une carte d’électeur ? 1. Oui 2. Non
Est-ce que tu as l’intention de voter aux prochaines élections ?
1. Oui 2. Non
As-tu voté aux dernières élections (cantonales, en mars 2011) ?
1. Oui 2. Non 3. Mon canton n’était pas concerné par ces élections
Participes-tu à des réunions de quartiers ?
1. Oui très régulièrement
Rapport d’évaluation 84
2. Oui un peu 3. Non pas tellement 4. Non jamais
Que penses tu des syndicats professionnels ?
1. Je trouve ça utile 2. Je trouve ça très utile 3. Je trouve ça pas du tout utile 4. Je ne m’y intéresse pas
Que penses-tu des associations de jeunes ?
1. Je trouve ça utile 2. Je trouve ça très utile 3. Je trouve ça pas du tout utile
La connaissance des ressources jeunesse As-tu le sentiment de bien connaître les dispositifs liés à la jeunesse ?
1. Oui, je les connais très bien 2. Oui, plutôt bien 3. Non pas vraiment, 4. Non pas du tout
Connais-tu ?
Région (appel à projet jeunes citoyen)
Le Centre régional d’information jeunesse (CRIJ)
Le programme Envie d’agir
Le Point Information Jeunesse de ta commune
La MJC/ Centre social de ta commune
Connais tu les Bourses Déclic Jeunes
Oui, je m’y informe régulièrement
Oui, j’en ai déjà entendu parlé mais ne sais pas bien ce qu’ils font
Non
As tu déjà sollicité ces dispositifs ?
1. Oui 2. Non
Rapport d’évaluation 85
Si oui, lesquels ? à quelles occasions ? ……………………………………………………………………………………………………………….. ……………………………………………………………………………………………………………….. ……………………………………………………………………………………………………………….. ……………………………………………………………………………………………………………….. ……………………………………………………………………………………………………………….. ……………………………………………………………………………………………………………….. ……………………………………………………………………………………………………………….. Si non, pourquoi ?
1. Tu as le projet de les contacter prochainement 2. Tu ne les connais pas 3. Tu n’en as pas eu besoin jusqu’à présent 4. Tu ne savais même pas que cela existait 5. Autres :…………………….
La communication As-tu le sentiment d’être bien informé (ou d’avoir été bien informé) sur le fonctionnement de ton foyer?
1. Oui, tout à fait 2. Non pas vraiment
Si non, pourquoi : …………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………… Quel support de communication utilises-tu pour trouver une information ? (plusieurs réponses possibles)
1. Affichage 2. Le Journal du Foyer 3. Site internet 4. Flyers 5. Presse 6. Echanges informels avec des amis 7. Echanges avec des animateurs du Foyer 8. Si autres (préciser)
……………………………………………………………………………………………………
Rapport d’évaluation 86
…………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………… Est-ce que les questions d’actualité t’intéressent ?
1. Oui beaucoup 2. Oui un peu 3. Non pas vraiment 4. Non pas du tout
Par quels biais t’informes tu de l’actualité ?
5. Je lis les journaux type Metro, 20 Minutes etc. 6. Journaux, presse écrite, quotidiens régionaux, nationaux 7. Via Internet 8. Radio 9. TV 10. Je m’informe peu de l’actualité ou pas du tout
Est-ce qu’il t’arrive de te rendre à des conférences / séminaires (rencontres, échanges, documentaires) dans ton foyer et à l’extérieur ?
1. Oui très régulièrement 2. Oui de temps en temps 3. Non jamais
Dans la relation de confiance à l’animateur As tu déjà échanger avec des animateurs de ton foyer sur tes idées de projets ?
1. Oui à plusieurs reprises 2. Oui une fois ou deux 3. Non pas pour le moment 4. Je n’ai pas de projets
Si oui, de quoi discutes-tu (ou discutais-tu) le plus fréquemment avec les animateurs
1. Projet de travail 2. Questions de santé 3. Questions personnelles, familiales 4. Projets collectifs
Trouves-tu que les animateurs de ton foyer sont compétents (ou étaient compétents) pour répondre à tes questions ? (cocher)
Familiales, personnelles
Sur les questions de logement
Sur les questions de travail, l’orientation
Sur la Santé
Sur le soutien au montage de Projet
Rapport d’évaluation 87
Très compétent
Assez compétent
Peu compétent
Pas du tout compétent
As-tu le sentiment d’avoir les bons outils/ connaissances pour monter un projet?
1. Oui, tout à fait 2. Oui plutôt 3. Non pas vraiment 4. Non pas du tout
En moyenne, combien de fois par mois sollicites-tu (ou sollicitais-tu) les animateurs quand tu as (avais) une question ? un projet ?
1. Jamais 2. Moins d’une fois par mois 3. Une ou deux fois par mois 4. Une fois par semaine 5. Plusieurs fois par semaine
As tu déjà été orienté ou accompagné vers les dispositifs/ ressources jeunesse par un animateur ?
1. Oui 2. Non, jamais
Si oui, dans quel domaine ? …………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………… Est ce qu’il t’arrive (ou t’arrivait) d’échanger avec des jeunes ou animateurs d’un autre foyer ?
1. Oui 2. non jamais
Si oui, à quelle occasion? …………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………
Rapport d’évaluation 88
…………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………… Toi et ton avenir ? Pour toi l’avenir est synonyme de quoi ?
1. Incertitude 2. Inquiétant 3. Obstacles 4. Besoin de s’en sortir 5. Impatience 6. Réalisation de projets 7. De rien 8. Autres :
préciser………………………………………………………………………………………………………………..…………………………………………………………………
Pour le moment ton avenir tu le vois comment ?
1. Besoin de poursuivre ta formation 2. Besoin de faire de l’expérience, trouver un travail 3. Besoin de trouver un véritable chez soi 4. Réaliser tes projets 5. Je n’ai idée 6. Autres. Précisez
………………………………………………………………………………………………………………..…………………………………………………………………………
Le week-end à Evian Tu as participé au week-end à Evian les 8 et 9 janvier 2011. Est-ce que ça t’a donné envie de faire des choses, de monter un projet ?
1. Oui 2. Non 3. Je n’ai pas participé à ce week-end ⇒fin du questionnaire
Si ça t’a donné envie de monter un projet, de quoi s’agissait-il ? …………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………… Aujourd’hui, est-ce que tu as pu mettre en œuvre ton projet ?
Rapport d’évaluation 89
1. Oui 2. Non
Si non, pourquoi ?
1. J’ai abandonné mon idée 2. Je n’ai pas eu le temps de le faire 3. Je n’ai pas trouvé les moyens de le faire (ressources, informations, aides) pour le faire 4. Autres. Précisez
………………………………………………………………………………………………………………..…………………………………………………………………………
Qu’as-tu pensé de ce week-end ? Qu’est-ce qu’il t’a apporté ? …………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………..………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………..………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………..……………………………………………………………………………………….. …………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………
REMERCIEMENTS POUR PARTICIPATION
Rapport d’évaluation 90
QUESTIONNAIRE – Animateurs Rhône Alpes – Chantier Jeunes Citoyens – Phase 2 (fin 2011)
Date de l’entretien ………………………………………………………………..
Nom, prénom animateur: ……………………………………………………………….. Contacts (adresse mail, n° tél) ………………………………………………………………. ………………………………………………………………. Nom du Foyer et adresse ………………………………………………………………. ………………………………………………………………. Avez-vous participé au cycle de réunions de formation dans le cadre du projet Chantier Jeune citoyen ?
1. Oui 2. Non
Si oui, à quelles journées de formations avez-vous participé ?
8 > 21/09/10 : habitat des jeunes et éducation populaire 9 > 26/10/10 : Mieux connaître les jeunes. Créer du lien, mobiliser et communiquer
avec eux 10 > 16/11/10 : De l’idée au projet. Formation / action 11 > 14/12/10 : Préparation du week-end Conseil de la Vie Sociale à Evian
avec les jeunes 12 > 21/01/11 : Marges de manœuvre entre commande publique et projet
associatif 13 > 15/02/11 : accompagnement du parcours résidentiel du jeune 14 > 24/05/11 : journée bilan
Total des journées de formation auxquelles il (elle) a participé : ………………………………….. Avez-vous participé au week-end du 8/9 janvier à Evian ?
1. Oui 2. Non
Rapport d’évaluation 91
La connaissance des ressources jeunesse Pour vous, quel peut être le rôle du Foyer dans le parcours d’un jeune (plusieurs réponses possibles ?) ?
1. Une solution de logement adapté à un moment donné 2. Un soutien dans son parcours professionnel 3. Un soutien individuel 4. Une étape vers l’autonomie 5. Une étape pour l’aider à construire son projet
Avez-vous suivi des formations spécifiques sur l’accompagnement des jeunes (sans compter les formations dans le cadre du chantier) ?
1. Oui, une à deux depuis que je suis animateur 2. Oui, très régulièrement (plusieurs par an) 3. Non, mis à part ma formation initiale
Précisez les thématiques des formations que vous avez reçues depuis que vous êtes salarié (sans compter les formations dans le cadre du chantier) : ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… Avez-vous le sentiment de bien connaître l’ensemble des dispositifs et ressources liés à la jeunesse du territoire ? Par exemple (si demande) : les CIO, les missions locales, le CRIJ, les MJC…
5. Oui, je les connais très bien 6. Oui, plutôt bien 7. Non pas vraiment, 8. Non pas du tout
Avez-vous le sentiment d’avoir en main tous les outils pour orienter les jeunes au mieux ?
1. Oui, tout à fait 2. Oui, plutôt bien 3. Non pas vraiment, 4. Non pas du tout
Avez-vous déjà rencontré d’autres acteurs ressources jeunesse du territoire afin de mieux savoir ce qu’ils proposent ?
Rapport d’évaluation 92
1. Oui 2. Non
Si oui, lesquels ? à quelles occasions ? à l’initiative de qui ? ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… Orientez-vous les jeunes vers les dispositifs/ ressources du territoire?
1. Oui, je les ai tous orienté au moins une fois 2. Oui, j’ai orienté plus de la moitié des jeunes du foyer 3. Oui j’ai orienté, moins de la moitié des jeunes du foyer 4. Oui j’ai orienté quelques jeunes du foyer 5. Non, aucun jeune n’a été orienté
Si oui, vers quels dispositifs en particulier? ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… Accompagnez-vous physiquement les jeunes vers les dispositifs/ ressources du territoire?
1. Oui, je les ai tous accompagné au moins une fois 2. Oui, j’ai accompagné plus de la moitié des jeunes du foyer 3. Oui j’ai accompagné, moins de la moitié des jeunes du foyer 4. Oui j’ai accompagné quelques jeunes du foyer 5. Non, aucun jeune n’a été accompagné
Rapport d’évaluation 93
Selon vous les jeunes de votre foyer connaissent-ils les ressources qui leur sont accessibles sur le territoire ?
1. Oui, tous les jeunes les connaissent 2. Oui, plus de la moitié des jeunes du foyer les connaissent 3. Oui moins de la moitié des jeunes du foyer les connaissent 4. Oui quelques jeunes du foyer les connaissent 5. Non, aucun jeune ne les connait
Quels sont les freins que vous rencontrez pour orienter des jeunes vers les dispositifs/ ressources, vers d’autres partenaires ? ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… Echanger, orienter En moyenne, combien de temps par semaine passez vous à échanger avec les jeunes sur leurs orientations, leurs engagements etc. ?
1. Moins de 2 heures 2. Entre 2 et 5h 3. Entre 5 et 10h 4. 10 et 20h 5. 20 et +
En moyenne, combien de jeunes vous sollicitent pour un projet collectif dans un mois ?
6. Aucun 7. Très peu 8. Quelques uns 9. La moitié 10. Une majorité
Avez-vous institué des moments particuliers pour échanger ? des permanences ?
5. Non
Rapport d’évaluation 94
6. Echanges structurés – permanences précises 7. Echanges informels/ temps collectifs 8. Au cas par cas
Dans les échanges avec les jeunes, est-ce davantage :
1. Vous qui les sollicitez 2. Eux qui vous sollicitent
Sur quelles thématiques les jeunes vous questionnent ?
1. Logement 2. Recherche d’un emploi 3. Orientation professionnelle, scolaire 4. Problèmes de santé 5. Recherche de solutions financières (aides etc.) 6. Recherches de nouvelles activités sportives et culturelles 7. Autres. Précisez
………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… Est-ce que vous avez le sentiment de pouvoir bien répondre à leurs attentes ?
1. Oui, tout à fait 2. Oui plutôt 3. Non, pas vraiment 4. Non pas du tout
Merci de précisez les points sur lesquels vous trouvez des difficultés à répondre aux attentes des jeunes : ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………
Rapport d’évaluation 95
Pourriez-vous estimer la part des jeunes prêts à s’engager dans un projet collectif, associatif au sein de votre foyer ?
1. Tous (100%) 2. La part est importante (plus de la moitié) 3. La part est assez importante (moins de la moitié) 4. Ils sont peu nombreux à se mobiliser dans ce champ là (quelques uns) 5. Elle est inexistante (aucun)
Pour quelles les raisons les jeunes s’engagent ou non d’après vous ? ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… Si le foyer dispose d’un CVS Votre foyer dispose t’il d’un Conseil Vie Sociale (CVS) ?
1. Oui 2. Non
Avez-vous participé directement au montage de ce projet CVS ?
1. Oui 2. Non
Si votre foyer dispose d’un CVS, comment qualifieriez vous le degré d’investissement des jeunes dans celui ci ?
1. Les jeunes sont très impliqués 2. Les jeunes sont peu impliqués 3. Les jeunes ne sont pas du tout impliqués
Pourquoi les jeunes s’y investissent selon vous ? ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………
Rapport d’évaluation 96
………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… Pourquoi ne s’y investissent-ils pas selon vous ? ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… La communication Avez-vous le sentiment d’être bien informé de l’actualité des ressources/ partenaires/ dispositifs jeunesse du territoire ?
3. Oui, tout à fait 4. Non pas vraiment
Par quel biais êtes-vous informé ?
1. Réunions 2. Séminaires 3. Presse 4. Site internet 5. Newsletter 6. Téléphone 7. Radio 8. Bouche à oreille 9. Autre. Précisez.
………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………
Rapport d’évaluation 97
………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………
Avez-vous le sentiment de bien communiquer auprès des jeunes, de les informer
1. Oui, tout à fait (à chaque fois) 2. Oui de temps en temps 3. Non pas vraiment
Lors de quels moments, quels événements communiquez vous ? ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… Quel support de communication utilisez vous pour diffuser une information ?
9. Affichage 10. Le Journal du Foyer 11. Site internet 12. Mail 13. Blog 14. Page Facebook 15. Flyers 16. Echanges informels 17. Si autres (préciser)
………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………
Rapport d’évaluation 98
………………………………………………………………………………………………… Vous arrive-t-il de communiquer sur un événement au-delà du foyer ?
3. Oui 4. Non jamais
Si oui, à quelle échelle ? ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… Si non, pourquoi : ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… Connaissances en montage, gestion de projets Avez-vous déjà vous-même réalisé des demandes de subvention pour un projet ?
1. Oui, je l’ai déjà fait plusieurs fois 2. Oui, une fois ou deux 3. Non pas vraiment, une partie 4. Non jamais
Avez-vous réalisé le montage financier d’un projet ?
1. Oui, je l’ai déjà fait plusieurs fois 2. Oui, une fois ou deux
Rapport d’évaluation 99
3. Non pas vraiment, une partie 4. Non jamais
Vous arrive-t-il d’accompagner des jeunes pour monter leurs projets collectifs ?
1. Oui, régulièrement 2. Oui, occasionnellement 3. Non, rarement ou jamais
Si oui, combien en avez vous réalisé depuis que vous êtes dans le foyer ? ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… Si non, pourquoi : ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………….. ……………………………………………………………………………………………………………….. ……………………………………………………………………………………………………………….. Vous arrive-t-il de monter des projets inter foyers ? ou inter partenariaux ?
1. Oui, souvent 2. Oui, mais rarement
Rapport d’évaluation 100
3. Non jamais Si oui, à quelles occasions (donner des exemples : ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… Si non, pour quelles raisons ? ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… Vous arrive-t-il de rencontrer d’autres animateurs de foyers sur le montage de projets collectifs ?
1. Oui à chaque fois 2. Oui, souvent 3. Oui, mais rarement 4. Non jamais
Si oui, à quelles occasions (donner des exemples : ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………
Rapport d’évaluation 101
………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… Si non jamais, pour quelles raisons ? ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… Avez-vous le sentiment de disposer de tous les outils/connaissances pour aider /accompagner les jeunes dans leur orientation ? le montage de projet ?
1. Oui, tout à fait 2. Oui, plutôt 3. Non pas vraiment, 4. Non pas du tout
Avez-vous le sentiment de pouvoir vous appuyer sur un réseau de référent pour accompagner les jeunes dans leur montage de projet collectif?
1. Oui, tout à fait 2. Oui, plutôt 3. Non pas vraiment, 4. Non pas du tout
Quels seraient les outils/connaissances pratiques dont vous auriez vraiment besoin au quotidien pour mieux accompagner les jeunes ? ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………
Rapport d’évaluation 102
………………………………………………………………………………………………… Vous arrive t’il de diffuser, mutualiser, partager des outils avec les autres foyers ?
1. Oui, très régulièrement 2. Oui, plutôt 3. Non pas vraiment, 4. Non jamais
⇒Si non participation aux formations ou au week-end CVS, fin du questionnaire. MERCI. Seulement pour les professionnels qui ont participé au week-end CVS du 8/9 janvier à Evian Pourriez-vous nous dire, en 1 ou 2 points, ce que vous a apporté le week-end CVS à Evian par rapport à votre pratique professionnelle ?
1. …………………………………………………………………………………………………………..…………………………………………………………………………………………………………..…………………………………………………………………………………………………………..
2. …………………………………………………………………………………………………………..………………………………………………………………………………………………………….………………………………………………………………………………………………………..
Seulement pour les professionnels qui ont participé a au moins une journée de formation chantier jeune citoyen Pourriez-vous nous dire, en 2 ou 3 points, ce que vous ont apporté les formations auxquelles vous avez assisté par rapport à votre pratique professionnelle ?
1. …………………………………………………………………………………………………………..…………………………………………………………………………..
2. …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
3. …………………………………………………………………………………………………………..………………………………………………………………………..
Seulement pour les professionnels qui ont participé soit au week-end, soit aux formations, soit les 2 Avez-vous eu le sentiment que le fait d’avoir assisté au week-end CVS ou aux formations vous ont permis de mettre concrètement en place de nouvelles choses au sein de votre foyer ou avec les jeunes ?
1. Oui, beaucoup
Rapport d’évaluation 103
2. Oui, un peu 3. Non pas vraiment, 4. Non pas tout
Si oui, pourriez-vous préciser quoi ? ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… Les projets montés suite aux formations Avez-vous monté des projets collectifs avec des jeunes du foyer depuis le début des formations?
1. Oui 2. Non
Si oui, combien? …………………………………………………………………………………………………… Aviez-vous déjà monté ce type de projets avant les formations ?
1. Oui 2. Non
Pourriez-vous décrire brièvement chacun des projets : Projet 1 : Nom du projet : …………………………………
Nb de jeunes concernés : ……………
Durée du Projet : …………………………………
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Projet 2 : Nom du projet :
Nb de jeunes concernés :
Durée du Projet :
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Rapport d’évaluation 104
Projet 3 : Nom du projet :
Nb de jeunes concernés :
Durée du Projet :
Description brève du contenu
Projet 4 : Nom du projet :
Nb de jeunes concernés :
Durée du Projet :
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Projet 5 : Nom du projet :
Nb de jeunes concernés :
Durée du Projet :
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Projet 6 : Nom du projet :
Nb de jeunes concernés :
Durée du Projet :
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Lequel de ces projets a eu le plus d’intérêt selon vous ? Et pourquoi ? ……………………………………………………………………………………………………………..
Rapport d’évaluation 105
Fonds d’Expérimentation pour la Jeunesse
Ministère de l’Education Nationale, de la Jeunesse et de la Vie Associative Direction de la Jeunesse, de l'Education Populaire et de la Vie Associative
Mission d'animation du Fonds d'Expérimentation pour la Jeunesse
95, avenue de France 75 650 Paris Cedex 13 Téléphone : 01 40 45 93 22
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