Carablancas - notre-planete.info · Etape 17: La ceinture de feu Pour comprendre l'origine de la...

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Carablancas Saison 2, épisode 6 Carnet de route de  Marie-Anne et Sylvain pour l'association ¡Nouvelle formule! Projet 2009-2010 « Corridor biologique en Amérique...latine! »

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CarablancasSaison 2,  épisode 6

Carnet  de route de  Mar ie­Anne et  Sylvainpour  l 'association

¡Nouvelle  formule!

Projet 2009­2010« Cor r idor biologique en Amér ique. . . latine!  »

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Etape 17:  La ceinture de feu

Pour comprendre l'origine de la biodiversité centraméricaine, il faut s'intéresser à son histoire géologique (voir Carablancas 0). En Amérique centrale, les grandes chaînes montagneuses sont en partie responsables de la diversité des écosystèmes (variations d'altitude, de climat et donc de faune et de flore). Loin d'être des alpinistes émérites, nous nous concentrons plutôt sur une autre thématique géologique : les volcans, incontournables ici. Entre la visite du marché artisanal de Chichicastenango et les fêtes religieuses de la Semaine Sainte à Antigua, nous nous organisons donc, en avril, quelques treks sur trois des volcans du pays.

Le volcan Pacaya

Notre premier choix se porte sur le volcan Pacaya, que nous rêvions de fouler depuis nos aventures au Costa Rica. Situé près d'Antigua, ce « cracheur de feu » est unique au Guatemala puisqu'il permet d'approcher des coulées de lave de près, en dépit du danger (ci-dessus). Trop près peu être, comme en témoigne la déformation des semelles de nos chaussures, fondues sous l'anormalité des températures.

L'ascension du volcan Pacaya est un business florissant et nous nous retrouvons rapidement au milieu de cinquante touristes sur le même tronçon de lave. Autant dire que peu de précautions sont prises pour assurer la sécurité des visiteurs. Pour plus d'intimité, nous sollicitons un guide local pour passer la nuit sur place, en tête à tête avec le volcan. A demi-rassurés par les propos de notre nouveau compagnon, nous plantons la tente au pied de la montagne en colère et nous nous mettons en route pour une visite nocturne des lieux. Sous nos pieds, des rougeurs vives s'illuminent avant même d'atteindre la coulée de lave. A quelques petits centimètres de la rivière incandescente, la chaleur devient insoutenable. Malgré les clichés que nous faisons en vitesse, nous n'évitons pas la fonte des caoutchoucs du trépied. Nous poursuivrons donc le spectacle depuis la tente à bonne distance du cratère...le temps de laisser refroidir nos voûtes plantaires!

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Le volcan Tajumulco

Nous faisons route ensuite vers Quetzaltenango, au sud du pays. Chargés comme des baudets, nous nous mettons en tête de gravir le sommet le plus haut d'Amérique centrale, le volcan Tajumulco. Ce volcan éteint culmine à 4220 mètres, dans la région de l'Altiplano. Il reste facilement acessible à tout bon marcheur sans grande expérience de la haute montagne, même si, au cours de l'ascension, le manque d'oxygène impose des arrêts à intervales réguliers pour reprendre son souffle. En débutant la randonnée à 3000 m d'altitude et avec un rythme de croisière de 2 km/h, nous atteignons le sommet au bout de 4 heures de marche, non sans peine en raison de notre lourde charge. La faune reste discrète mais quelques rares lézards (voir portrait sur le blog) et oiseaux se laissent apercevoir dans les forêts de conifères que nous traversons.

Au sommet, par chance, l'absence de vent rend les basses températures un peu plus acceptables. Mais pour la première fois du voyage, bonnets,

gants et deux vestes polaires sont nécessaires pour nous tenir au chaud! Une précaution indispensable pour savourer les lever et coucher de soleil au dessus des nuages: Le panorama depuis le toit de l'Amérique centrale est à couper le souffle...

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Le volcan Santiaguito

Certainement notre randonnée la plus difficile! Le Santiaguito est un volcan particulièrement actif. Environ 20 fois par jour, il crache de gigantesques colonnes de cendres. Pour contempler ce spectable, la plupart des visiteurs optent pour le sommet du volcan Santa Maria. Situé tout proche et sans difficulté technique pour le gravir, il offre une vue exceptionnelle sur le cratère du Santiaguito. Une autre option existe...bien moins répandue. Elle consiste à contourner le Santa Maria, grimper le Santiaguito et camper à seulement 150 mètres du cratère frémissant. Nous nous lancons dans l'aventure.

La randonné n'est pas un partie de plaisir: rigoles glissantes, végétation étouffante, blocs de pierre...les difficultés s'enchainent et ne laissent aucun moment de répit. La dernière partie très escarpée nous contraint à finir la randonnée à quatre pattes. Au total, ce sont 8h d'efforts durant lesquelles les premières éruptions, les pluies de cendres et les paysages lunaires nous aident à oublier combien nos cuisses souffrent. Enfin, nous atteignons une plage de cendre, notre aire de camping pour la nuit.

Face à nous, un nuage de brume cache encore le paysage mais l'émotion est déjà là lorsque nous entendons, après seulement quelques minutes, le vacarme d'une explosion: le bruit TRES amplifié d'une bouteille qu'on dégaze, suivi de la porcelaine qu'on casse (en réalité, les chutes des pierres incandescentes). Puis c'est l'image. La brume s'efface et nous contemplons enfin le cratère dans toute sa splendeur...

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De nuit, tendant l'oreille, nous enchaînons les va-et-vients depuis la tente. Nous ne perdons pas une miette des sautes d'humeurs de M. Santiaguito. Toute la nuit et jusqu'au petit matin, la lave jaillit du cratère et les cendres s'étalent sur notre tente. Au réveil, le volcan nous offre sa dernière surprise: une nuée ardente, qui viendra se dissiper juste devant nos yeux!

Durant ces deux journées, nous avons flirté avec tout les stades émotifs possibles et inimaginables: rires, larmes, frustration, fatigue, émerveillement, douleurs, vertiges... Le retour, tout aussi technique que l'aller, finira par nous achever.

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L'Equateur

Il serait fort dommage de passer un an dans les forêts tropicales américaines sans mettre un pied dans la plus grande jungle du monde: l'Amazonie. Alors pourquoi ne pas changer nos projets de voyage pour remédier au problème? Et pourquoi pas l'Equateur? Un petit pays qui rappelle sous bien des angles le Costa Rica...Sur un coup de tête, après un cours passage en France pour retrouver les proches, nous nous envolons le 29 avril vers notre nouvelle destination. Des forêts encore plus luxuriantes, une faune encore plus riche...nous nous y voyons déjà et repartons en voyage « gonflés à bloc » !

Coincé entre le Pérou et la Colombie, L'Equateur s'étend des îles Galapagos jusqu'en Amazonie. Il est traversé dans sa longueur par la cordillère des Andes. Alpinistes chevronnés, jeunes Indiana Jones ou fanatiques des journées farniente sur la plage, il y en a pour tous les goûts. Quant aux problématiques liées à la conservation des forêts, qui nous intéressent ici, elles diffèrent de nos étapes précédentes. Industries pétrolières et orpaillage sont en Equateur les principales causes de déforestation. Ces activités se répandent anarchiquement sur tout le territoire amazonien, grignotant et polluant chaque jour un peu plus notre trésor végétal.

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Etape 18:  La communauté  de  Campo Cocha

La région de l'Amazonie équatorienne couvre tout l'est du pays. Appelée Oriente, elle se découpe en 6 provinces, faiblement peuplées. Différentes éthnies indiennes se partagent le territoire: les Shuaras-Jivaros, les Huaoranis, les Cofans, les Kichwas (en photo)... Nous tenterons de connaître certains aspects de leur culture et de comprendre les combats que mènent ces communautés au fur et à mesure de notre périple en Amazonie.

Une sale  histoire

Premier jour en Equateur, première mésaventure. Durant le trajet de bus entre Quito, la capitale, et Tena, principal point d'accès pour l'Oriente, d'habiles pickpokets nous soulagent de quelques kilos de bagages. Une heure de négligence sur nos sacs et c'est la moitié de notre équipement photo qui se volatilise avant même notre première étape.

A ce sujet, les plus observateurs auront constaté que la mise en page de notre Carablancas a changé. Et bien oui, les voleurs sont partis avec l'ordinateur et le disque dur (d'où la « nouvelle formule »!). Qu'à celà ne tienne, il en faudra plus pour nous arrêter. Après un grosse semaine de déprime et d'autoflagellation, d'allers et retours en ville pour retrouver un peu de matériel, nous nous remettons en route, plus vigilants que jamais, prêts à défendre le peu de matériel qu'ils auront bien voulu nous laisser.

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Reprendre à  zéro

Nous arrivons finalement à Campo Cocha, petit village Kichwa installé le long de la rivière Arajuno, à une heure de bus à l'est de Tena (province de Napo). Cette communauté de 57 familles n'est toujours pas prête à céder sa forêt au compagnies petrolières et d'orpaillage.

Elle protège actuellement 2450 hectares de forêt primaire et secondaire. Lieu de détente familiale, cette forêt est aussi une zone de cueillette (plantes, champignons), de chasse et de pêche occasionnelles et règlementées. Il y est par exemple interdit de chasser les mammifères protégés. Quant à la chasse au petit gibier (agouti, paca...), elle n'est autorisée qu'en cas de problèmes financiers importants.

Nous faisons connaissance de César, un kichwa « moteur » dans la vie de la communauté. Cet homme a notamment mis sur pied un projet de tourisme communautaire en créant les cabanes Nanambiiki pour acceuillir les touristes. C'est ici que nous passerons 12 jours, entourés de végétation et d'indigènes chaleureux.

Nous ne sommes pas les seuls à vivre près des cabanes: grenouilles (photo première page), serpents et tarentules nous tiennent quotidiennement compagnie. L'entomofaune est ici particulièrement impressionnante :

phasmes (en photo + voir portrait du blog), mantes, papillons (ci-contre une chenille de Saturnidae), criquets, fourmis géantes...ça grouille dans tous les coins!

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Au travers de différentes visites et activités, nous découvrons chez l'habitant la culture locale: utilisation des plantes médicinales, élaboration de la chicha (une boisson à base de yuca), fabrication du chocolat (ci-dessous, fève de cacao), techniques de chasse et de pêche, musique traditionnelle...

Désireux d'en savoir davantage sur le pouvoir curatif des plantes, nous suivons Marco et sa femme Elena (en photo), impliqués depuis 5 ans dans un projet de revaloristaion des vertus medicinales des plantes. Aujourd'hui, on considère qu'un produit sur quatre utilisé en medecine provient des plantes tropicales. Pour la majorité des amérindiens, elles sont l'unique moyen de se soigner. Le manque de ressources financières est ici la principale raison évoquée. Aidés de trois autres habitants, Marco et Elena confectionnent notamment des pommades et des sirops (ci-dessous).

La construction d'un local entièrement dédié à cette activité, la recherche des noms scientifiques des plantes utilisées et l'obtention d'une autorisation de vente au près du ministère de la santé sont les prochains objectifs du groupe. Toute aide est la bienvenue...

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A suivre  !

Lézard à écailles malachites, gecko à bandes, phasme-brindille, dendrobate à ventre tacheté...

retrouver nos portraits animaliers sur le blog: www.biodiversite2010.blogspot.com

Pour nous contacter:Sylvain Lefebvre et Marie-Anne Bertin

Association Exode [email protected]