AVANT-PROPOS - foyeresperance.net 2008.pdf · possible à ceux qui comptent sur l’aide de Dieu et...

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AVANT-PROPOS Chers amis et amies, collaborateurs et collaboratrices du Foyer de l’Espé-rance, Me voici, encore une fois, au rendez-vous annuel du rapport d’activités. Je voudrais tout simplement vous signaler quelques moments importants dans la vie du Foyer.

Nous avons pu célébrer au mois de février, le 30ème anniversaire de la nais-sance du Foyer. Nous avons voulu faire de cet anniversaire un moment de réflexion ouvert vers l’avenir, ainsi qu’une occasion pour faire connaître l’œuvre du Foyer de l’Espérance dans la ville de Yaoundé. Tout s’est bien passé mais, malheureusement, aucune des personnalités, civiles ou ecclé-siastiques, invitées à la fête n’est venue. Seuls sont venus les amis et colla-borateurs de toujours, accompagnés par d’autres. Je voudrais les remer-cier : sans eux, fidèles et silencieux amis, le Foyer n’aurait jamais pu exister.

Le travail dans la rue s’est fortement développé. Trois éducateurs à plein temps et un à temps partiel y travaillent. Le centre d’écoute de Mvan de-vient vraiment très étroit ; il faudrait un autre, plus grand. Les autorités de la Commune Urbaine qui nous avaient attribué un terrain très adapté à nos besoins, ont fait machine arrière et se sont bien moquées de nous… Comme quoi, le problème des enfants de nos rues, n’intéresse pas les grands ! Il nous faut donc trouver un terrain dans un endroit convenable, et construire un Foyer adapté à nos besoins. Pour cela il faudra encore beaucoup de temps, de patience et pas mal d’argent, mais rien n’est im-possible à ceux qui comptent sur l’aide de Dieu et la proximité des plus petits.

La formation de nos éducateurs continue à nous préoccuper. Avec la colla-boration de la Fondation d’Auteuil, nous avons organisé une session d’une

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semaine au Centre Jean XXIII de Mvolyé. Les animateurs sont venus de Kinshasa, Paris, et Douala. Nous avons pu inviter des éducateurs venant d’autres institutions qui font le même travail que nous au Cameroun et aussi des agents du Ministère des Affaires Sociales. Une autre session a pu avoir lieu dont le thème était : « La ré-forme du Code Pénal au Cameroun et les mineurs en conflit avec la justice ».

Beaucoup d’autres événements sont encore arrivés pendant cette année 2008. Il y en a eu de très agréables et d’autres vraiment pénibles ; comme quoi la mort et la vie, l’amour et la haine sont bien présents dans la vie ! Je vous laisse donc, pour que chaque pôle d’activité vous raconte sa propre histoire. Avec toute mon amitié

P. Alfonso Ruiz Coordinateur

1. LE CENTRE D’ECOUTE DE MVAN a achevé cette année 2008 avec bonheur et satisfaction. Communément connu sous l’appellation de « Maison d’Écoute de Mvan », le Centre s’est rendu disponible à ses nombreuses tâ-ches. Notre travail est basé sur l’accueil, les entretiens, l’écoute, les soins en milieux fermé et ouvert, les causeries éducatives, le repos, les conseils, le suivi ainsi que les accompagnements d’enfants de la rue en situation pré-caire vers les différentes structures du Foyer de l’Espérance et vers leurs familles. Enfin nous avons tous œuvré dans ce sens-là et nous pouvons d’ores et déjà dire que le bilan 2008 de ses activités s’est soldé positivement. Mais seulement et comme toujours, le principal problème reste et demeure pour la petite maison d’écoute de Mvan, son éloignement des zones de fréquentation des enfants de la rue. L’obtention d’un terrain viable serait d’une grande importance. Nous pourrions construire une structure neuve respectant les normes requises pour un centre d’accueil digne de ce nom. Les négociations avec la Communauté Urbaine de Yaoundé pour la cession d’un terrain ont échoué et nous cherchons d’autres solutions. Il est assez douloureux de constater que les autori-tés locales ne portent aucun intérêt à notre travail et même, parfois, essaient de nous exploiter, tandis les asso-ciations privées, nationales et étrangères, nous apportent leur soutien et leur aide. Si les résultats de l’année 2008 sont probants et meilleurs que ceux des années antérieures, c’est grâce à l’apport de moyens nécessaires pour notre travail et à la collaboration avec les autres pôles du Foyer. La Maison Frère Yves a reçu de la maison d’E-

LA RUE

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coute trente jeunes, et le Foyer de l’Arche en a reçu cinq, proposés à un ap-prentissage en mécanique et à bien d’autres formations. Il faut aussi noter que l’équipe de la rue a été sollicitée par la Maison Frère Yves pour la recherche des enfants qui ayant quitté le Foyer, se sont retrouvés dans la Rue. Nous avons bien collaboré avec les administrations Publiques et Privées et les institutions socioculturelles de notre circonscription administrative. Notre équipe a été renforcée et actuellement nous comptons sur trois éduca-teurs travaillant à plein temps et un à temps partiel. Notre centre a reçu cette année (05) stagiaires provenant d’institutions et d’horizons divers. Il faut noter aussi, que tous les éducateurs ont participé à plusieurs sessions de formation. Difficultés Comme toujours les agressions dans la rue ne manquent pas. Elles sont l’œu-vre des grands de la rue, mais aussi des personnes non avisées au sujet de no-tre travail avec les enfants. Il faut dire que les différentes activités rencontrées dans la rue ou au sein de ces bandes d’enfants ne leur profitent guère, au contraire, elles participent activement à leur destruction. Les jeunes se dro-guent, volent, agressent. Ils sont sujets de pédophilie, du tabagisme, de l’al-coolisme et de bien d’autres méfaits. Or ces enfants que les uns et les autres qualifient de grands bandits et de criminels de grand chemin, ne le sont peut-être pas ! Ils sont victimes des égoïsmes, des injustices et enfin des préjugés. Il y a eu cette année une vaste campagne du Ministère des Affaires Sociales, pour le rapatriement des enfants de la rue vers leurs villages. Cette mesure a eu des conséquences fâcheuses pour notre travail dans le sens que nos diffé-rentes actions auprès de ces enfants, ont été mises à néant et nous avons per-du la continuité du travail déjà amorcé. Aussi le système de délogement voulu et souhaité par les autorités de la Com-mune Urbaine de la ville au sujet de ces bandes est montré du doigt. Le corol-

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laire est que ces jeunes chassés d’un point à l’autre de leurs sites de concentrations, -et ceci régulièrement-, fait d’eux des éternels « émigrés ». Devant cette volonté des autorités de la place de voir disparaître à jamais cette présence d’enfants de la rue, nous sommes restés gênés et impuissants. Nous avons pu inscrire régulièrement au Centre Éducatif Professionnel le Bon Berger, en première année de Menuiserie Bois, un jeune venu directement de la rue. Ce gar-çon est l’objet d’une très grande attention de notre part. Bien qu’ayant débuté avec trois semaines de retard en septembre dernier, il a eu de bons résultats. Il nous dit ici son histoire dans la rue, en famille et nous transmet ses émotions. « Ma rencontre avec les éducateurs de la Maison d’Écoute de Mvan a changé ma vie. Je me suis vu comme l’aveugle de Jéricho devant Jésus. Tels l’accueil et l’hospi-talité qui m’avaient été réservés me dépassaient et je me demandais si réellement mon projet allait aboutir. Aujourd’hui c’est chose faite ! Je suis dans l’allégresse. Mais seulement je vis dans une très grande inquiétude au sujet de ma formation. Vais-je vraiment la terminer ? Je me pose autant de questions comme ça là. Je voudrais tou-jours garder mon sourire, c’est ma prière pour affronter le reste du temps. Je voudrais par la suite remercier tous les éducateurs du Foyer auxquels j’adresse mes vœux les meilleurs en les précisant de continuer de m’apporter une aide pour la bonne conti-nuité de ma formation. Au début je n’aimais pas évoquer mon histoire, mais aujourd’hui grâce à ce que je fais maintenant et grâce au Foyer de l’Espérance, j’ai perdu tout le doute et le dé-sespoir qui m’envahissaient. Je suis issu d’une famille divisée. Ma mère étant partie, l’épouse de mon père ne m’accepte pas ! Devant cette situation, mon existence au sein de la famille était devenue difficile. Je cherchais une solution qui pourrait m’enle-ver cette souffrance. J’ai tout de suite pensé à la rue. Au bout de 3 ans de rue, je peux dire que je me suis senti seul jusqu’au moment où j’ai fait la rencontre avec les éducateurs du Centre d’Écoute de Mvan. C’est ma gratitude que je rends aux édu-cateurs du Foyer de l’Espérance qui m’ont soutenu et encouragé lorsque j’étais fai-ble, abandonné à moi-même. Que Jésus soit avec vous ! Merci ! »

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Les mercredis portes ouvertes Du nouveau au Centre ! Nous n’y avions pas bien cru ; pourtant les résultats de ces mercredis portes ouvertes surprennent et sont motif de satisfaction pour nous tous. Les journées portes ouvertes ici sont un appétissant régal pour nos jeunes et pour nous-mêmes, animateurs. Les activités qui s’y déroulent marquent l’esprit, épa-nouissent l’âme autant que le corps. Les enfants font du tissage ou de la broderie, fabriquent des savons et des sacs qui peuvent être source de petits revenus. Le football, la musique, les jeux de ludo etc. viennent aussi contribuer à leur épanouissement. Le temps est aussi propice pour un ultime et sérieux entretien avec l’un ou l’autre d’entre eux. QUELQUES STATISTIQUES Nombre d’enfants accueillis au Foyer par mois (en moyenne)

Mois Nombre d'en-

fants Mois Nombre d'en-

fants Janvier 8 Juillet 22 Février 5 Août 15 Mars 5 Septembre 15 Avril 5 Octobre 6 Mai 7 Novembre 23 Juin 2 Décembre 25

Total 138

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Perspectives. Bien que n’ayant pas trouvé un terrain pour construire notre Centre d’Ecoute, nous demeurons pleins d’opti-misme. Peut-être pourrons-nous louer une maison géographiquement mieux située, et plus adaptée à nos be-soins. Nous voudrions par la suite renforcer le matériel éducatif et ludique du Centre. Nous avons souhaité avoir un quatrième éducateur pour mieux encadrer nos enfants. Nous croyons néces-saire de visiter plus fréquemment les postes de police et les brigades de la place afin qu’ils puissent bien nous connaître et ainsi, mieux travailler pour les besoins des enfants en difficulté. Nous voudrions davantage nouer une collaboration stable et franche avec les structures faisant le même tra-vail que nous dans la ville de Yaoundé. Conclusion . Cette année 2009, nous voudrions encore donner le maximum de nous mêmes pour un meilleur encadre-

Mois Enfants rentrés en famille

Enfants envoyés dans une structure

Enfants restés dans la rue

Janvier 00 02 06 Février 01 01 03 Mars 00 01 04 Avril 01 01 03 Mai 03 02 02 Juin 00 02 02 Juillet 02 07 13 Août 02 02 11 Septembre 01 06 08 Octobre 02 00 04 Novembre 03 07 13 Décembre 03 04 18 Totaux : 18 35 87

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ment de nos enfants. Les défis sont certes nombreux, toutefois nous continuerons à orienter nos enfants vers le Centre d’Écoute pour un meilleur suivi ; à soigner nos entretiens avec eux ; à poursuivre les causeries éducati-ves ; à établir une véritable médiation entre ces enfants et leurs parents sachant que la manifestation des vrais problèmes et la recherche des solutions découlent de cette relation.

La M.F.Y. est le pôle d’hébergement des enfants de la rue. Elle accueille les garçons de 10 à 17 ans, qui sont en rupture avec leur milieu familial, en vue de leur stabilisation et de leur réinsertion familiale et sociale. Ce travail est fait par une équipe d’éducateurs et de bénévoles. I. Le travail de stabilisation à la M.F.Y. Le travail de stabilisation est accompli par toute l’équipe, même si chaque éducateur a une fonction spécifi-que. Ce travail consiste en un certain nombre d’activités qui sont : les causeries éducatives, l’alphabétisation et la scolarisation, l’animation et les loisirs, le travail manuel. Les causeries éducatives se font à travers les réunions entre éducateurs et enfants chaque mercredi après-midi et aussi de manière informelle pendant les autres activités ou aux heures de pause. Les causeries éducatives permettent de mieux cerner le problème de l’enfant en famille et les raisons de son départ dans la rue, les mo-tivations de son arrivée au Foyer, ainsi que son projet de vie. Ce projet est facilité par les bonnes informations que la famille fournit aux éducateurs ainsi que sa capacité à collaborer pour le projet de l’enfant. Au cours de l’année scolaire 2007-2008, sur 16 enfants inscrits régulièrement au cycle primaire, seuls quatre (04) ont pu terminer l’année scolaire. Ce maigre résultat est dû au fait que certains de ces enfants n’ont pas pu s’adapter au système scolaire normal, et que d’autres sont retournés dans la rue. Pour éviter cette désertion scolaire, cette année, nous avons opté pour préparer les enfants au Foyer en engageant à cet effet, une insti-tutrice. Le nombre limité des enfants présents en classe fait qu’il y a plus de contacts personnels avec la maî-tresse, laquelle également, s’est adaptée petit à petit au milieu, comprenant mieux les enfants. Nous pensons

MAISON FRERE YVES LESCANNE

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que cette méthode aura plus de succès mais il faudra en faire l’évaluation à la fin de l’année scolaire. L’animation et les loisirs sont assurés par un éducateur, ainsi que par des personnes bénévoles qui donnent de leur temps et de leur énergie pour l’encadrement des enfants. Comme activité d’animation, il y a l’initiation au cirque qui se fait les mercredis après-midi et les samedis matin. Il y a aussi l’atelier de bricolage les mardis après-midi pendant lequel les enfants font de la décoration, du dessin. Enfin il y a la bibliothèque les jeudis après-midi où les animateurs aident les enfants à s’intéresser à la lecture. Le football se pratique régulièrement entre les en-fants et aussi avec d’autres jeunes du quartier et même des groupes paroissiaux. Pendant les vacances, un championnat est organisé au Foyer avec les jeunes du quartier. Une salle d’informatique est désormais disponible au Foyer où les enfants peuvent travailler avec l’aide d’un éducateur. Le travail manuel consiste pour les enfants à participer aux travaux domestiques, à l’entretien de la palmeraie à partir de laquelle, on produit l’huile de palme pour la consommation au Foyer. Les enfants participent également aux travaux de cuisine. Toutes ces activités contribuent à aider l’enfant à se valoriser, à s’épanouir et aussi à créer une ambiance de mise en confiance.

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II. La réinsertion Après un temps plus ou moins long au Foyer (allant d’une journée à quelques années), l’enfant devrait rentrer dans sa famille. Ce processus commence par une identification de la famille à travers les informations que donne l’enfant. La réinsertion est plus facile lorsque les parents collaborent avec le Foyer et aussi lorsque l’en-fant n’a pas passé trop de temps dans la rue. Dans la mesure du possible, le Foyer continue à soutenir moralement et souvent matériellement l’enfant retour-né en famille, surtout pour la scolarité ou la formation professionnelle. Cette année nous avons été très touchés par le décès d’un de nos enfants Eyene Axel,que le Foyer soutenait pour la scolarité et qui était en classe de 1ère A4. Il faut noter que cette année, nous avons reçu beaucoup d’enfants dont l’âge est compris entre 9 et 11ans ; preuve que, de plus en plus, les enfants très jeunes se retrouvent dans la rue. La responsabilité des parents est ici mise en cause dans l’encadrement des enfants. Nous tenons à remercier ici toutes les personnes qui soutiennent notre travail. Les différents donateurs, les béné-voles, les stagiaires à qui nous souhaitons beaucoup de courage. STATISTIQUES 2008 Nombre d’enfants accueillis par mois (en moyenne)

Ages des enfants reçus :

Nombre de nouveaux enfants reçus au Foyer en 2008 : 103 Nombre d’enfants retournés en famille en 2008 : 38 Nombre d’enfants retournés dans la rue: 40 Nombre d’enfants en famille d’accueil : 2 Taux de réinsertion en famille en 2008 : 39,14%

Janvier 29 Juillet 30

Février 27 Août 30

Mars 27 Sept. 27

Avril 23 Oct. 28

Mai 28 Nov. 30

Juin 32 Déc. 33

Mois Nombre Mois Nombre

7 – 9 ans 10 – 12 ans 13 – 15 ans 16—17 ans

3 37 53 10

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Le Foyer de l’Arche de Noé essaie de s’adapter aux réalités actuelles des jeunes victimes de douloureuses expériences de la rue et de la prison. Le travail n’est pas facile, mais la difficulté ne nous décourage pas et nous continuons dans la tâche de la réinsertion familiale et sociale de nos jeunes. Nous essayons de développer les aptitudes et le centre d’intérêt de chacun, afin de don-

ner à tous la possibilité de construire leur propre projet d’avenir. Cette année 2008, nous avons accueilli 41 jeunes qui ont tra-vaillé au Foyer de l’Arche de Noé de la façon suivante : Six jeunes ayant commencé le travail en

2008 sont encore là à la suite de leur projet.

Nous avons eu des échecs, des suc-cès, des inquiétudes et pas mal d’ évènements inattendus. Durant le mois de mars, une semaine après un important cambriolage dans notre bureau, la clôture du Foyer s’est écroulée à cause des travaux d’amé-nagement de la route. Toutes nos ac-tivités ont été affectées mais surtout les samedis portes ouvertes; la sortie des jeunes détenus du mercredi ma-

FOYER DE L’ARCHE

Un mois D’un mois à trois mois

De trois mois à six mois et plus

16 jeunes 07 jeunes 12 jeunes

Mois Jeunes Ac-

cueillis Mois Jeunes Ac-

cueillis

Janvier 124 Juillet 00

Février 100 Août 00

Mars 25 Septembre 89

Avril 00 Octobre 60

Mai 00 Novembre 36

Juin 00 Décembre Interruption de la sortie

Total de jeunes accueillis 434

Sortie des mineurs prisonniers vers le Foyer de l’Arche

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tin a été interrompue pendant plusieurs mois. Vie de famille : La famille africaine, comme partout ailleurs, est à la racine des attitudes de l’enfant et du jeune ; c‘est pour cette raison que nous essayons de créer une ambiance familiale. Nous organisons pour eux différentes activités quotidiennes. Elles assurent leur éducation, leur santé, leur apprend les bonnes manières de vivre en société. Alphabétisation : Nous donnons une grande importance à l’alphabétisation. Beaucoup de nos jeunes n’ont jamais été à l’école et parlent mal le français. Nous essayons de leur donner une base en écriture, lecture et calcul pour qu’ils puissent mieux se débrouiller dans la vie. Nous avons eu 17 jeunes pendant l’année 2008. Remise à niveau : la remise à niveau est adaptée à chacun et s’est avérée plus dynamique : les cours ont été très participatifs. Parfois il est difficile de trouver la motivation nécessaire pour que les jeunes arrivent jusqu’à la fin du programme. Nous avons soutenu 24 jeunes durant l’année 2008.

Le quartier mineurs, construit à l’époque pour recevoir entre 50 et 70 jeunes, est arrivé à en accueillir cette année jusqu’à 290. Au 31 décembre 2008, les pensionnaires étaient encore 220. La surpopulation a été notre difficulté et notre défi. L’assainissement a été difficile à gérer ; les maladies de la peau ont augmenté impi-toyablement ; la dénutrition et l’affaiblissement ont facilité l’apparition de maladies contagieuses ;plusieurs jeunes atteints de tuberculose ont été accueillis au Foyer de l’Arche où ils ont été soignés. Nous avons pensé qu’il était nécessaire de continuer à fournir trois repas par semaine à tous les jeunes du quartier mineur en améliorant aussi la qualité. Cette amélioration a évidemment provoqué un grand écart entre les prévisions budgétaires et nos dépenses en alimentation. L’école : L’organisation de l’école reste toujours l’une de nos principales activités. Elle donne aux jeunes la possibilité

LE CENTRE SOCIO-EDUCATIF DE LA PRISON CENTRALE

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de commencer ou de continuer leur formation scolaire. En principe, tous les mineurs doivent assister aux cours. Quelques jeunes filles quittent le quartier des femmes pour venir suivre les cours. L’organisation de l’en-semble ne se fait pas sans difficultés : les vols de matériel scolaire est fréquent ; certains jeunes essaient de fuir les cours ; la recherche des actes de naissances ou des cartes nationales d’identité, nécessaires pour l’inscrip-tion aux examens officiels, devient presque une mission impossible, et nous devons nous batte sous le regard curieux de ceux qui devraient nous aider à réaliser ce travail. Inscriptions aux examens officiels.

Les ateliers sont des activités qui aident les jeunes à s’épanouir en apprenant quelque chose d’utile. Ils leur donnent aussi la possibilité d’obtenir quelque petits revenus. Cette année ont fonctionné les ateliers de tis-sage de bracelets, la fabrication de sacs et la cordonnerie. Le cirque : Un éducateur, spécialisé dans la jonglerie et l’animation, est présent trois fois par semaine. Les jeunes ont été très intéres-sés à cette activité et une centaine d’entre eux ont participé. Les difficultés principales sont le manque d’une salle adéquate et les vols du matériel de jonglerie : boules, quilles, bâtons… Suivi juridique : Beaucoup de mineurs sont en prison pendant plusieurs mois, voire plus d’une année, sans être jugés. La cause est la lenteur du système judiciaire. Nous essayons de nous rapprocher de juges et magistrats qui traitent leurs

Examen Inscrits Présentés Réussites CEP 00 00 00

BEPC 11 08 00 PROBATOIRE 05 05 01

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dossiers on nous a demandé d’assister à certaines audiences et parfois nous accueillons au Foyer des jeunes en liberté surveillée avec engagement de les garder et de veiller à leur formation scolaire ou professionnelle. Liens entre les jeunes et les familles : Nous essayons de recueillir le plus d’informations possibles pour renouer le contact entre les familles et les jeunes, afin d’instaurer un climat de confiance entre eux, et de soutenir moralement et psychologiquement les familles qui tombent dans le découragement. C’est une démarche qui nous aide à bien centrer les problèmes de cha-cun. Pour obtenir ce résultat, il nous faut adopter une continuelle attitude de dialogue et d’écoute avec les mi-neurs, utiliser très souvent les téléphones portables, faire de déplacements fréquents à la recherche des maisons où les familles demeurent.

Notre année 2008 aura été marquée avant tout par la réflexion menée autour

de la création du GIC évoqué dans notre rapport de l’an dernier. Nous avons élaboré des Statuts et surtout constitué le groupe de celles qui sont prêtes à démarrer dans ce cadre leur activité professionnelle. Comment arriver à travailler ensemble, à collaborer en faisant passer au premier plan l’intérêt commun, à gérer l’activité de façon efficace, autant de questions qui nous ont occupées tout au long de l’année. En menant en parallèle la recherche du local adéquat… Nous ne l’avons pas encore trouvé, mais nous sommes décidées maintenant à prendre un local même provisoire, pour lancer l’activité dans les meilleurs délais. Nous envisageons de démar-rer par la restauration, la couture et la décoration, et le local servirait également de lieu d’apprentissage pour celles qui voudraient à l’avenir faire une formation professionnelle. Malheureusement notre projet n’a pas été retenu par l’ambassade d’Allemagne, ce qui a retardé la mise en route. Nous n’avons pas effectué en 2008 de « descentes » dans la rue, parce que nous ne voulions pas donner à d’é-ventuelles nouvelles venues l’illusion que le groupe était synonyme d’un emploi immédiat. Mais dès que l’activi-té sera en route, nous chercherons à rencontrer de nouvelles filles.

LE GROUPE RAHAB

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L’équipe a encore connu des départs et des arrivées : sœur Simone nous a quittées pour la France, d’où elle nous donne régulièrement des nouvelles. Et nous avons accueilli Katalin, qui est à Yaoundé pour un an, et Anne-Marie. Comme chaque année la fête de Noël (en janvier) a rassemblé le groupe autour des enfants pour une après-midi. En 2008 c’est l’école des sœurs spiritaines à Mvolyé qui nous a ouvert ses portes, et les jeux instal-lés dans la cour ont été bien appréciés de tous ! Nous avons également vu un film et partagé un goûter pré-paré par les mamans. Deux naissances ont eu lieu, un garçon fin mai et une fille fin octobre, deux beaux bébés très éveillés. En décembre plusieurs parmi nous ont participé au baptême du premier. Sur le plan de la santé, l’année nous aura apporté son lot de soucis et de maladies, avec l’hospitalisation prolongée de l’une des femmes du groupe. Une situation qui une fois de plus nous a permis d’apprécier l’es-prit d’entraide et de solidarité que plusieurs ont manifesté, par exemple en accueillant chez elles la malade à sa sortie de l’hôpital. La collaboration avec la bibliothèque Lucioles continue, avec la participation de l’une des femmes du groupe à l’équipe d’animation qui va dans la rue.

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ANNÉE

Présen-ces

journa-lières*

Nou-veaux reçus

Retour en fa-

mille de 1991 à 2007

Taux de réinser-tion de 1991 à 2007

2008 10 471 103 38 38,89% 2007 11 819 74 45 60,80% 2006 9 364 119 56 47,10% 2005 8 668 113 59 52,20% 2004 7 860 77 37 48,10% 2003 5 589 71 46 64,80% 2002 3 377 69 37 53,60% 2001 2 988 63 39 61,90% 2000 3 539 77 48 62,30% 1999 6 124 151 63 41,70% 1998 6 246 236 64 27,10% 1997 5 998 200 56 28,00% 1996 6 228 200 55 27,50% 1995 5 356 172 67 39,00% 1994 3 612 116 64 55,20% 1993 5 699 183 94 51,40%

ANNÉE

Présen-ces

journa-lières

Nou-veaux reçus

Retour en fa-

mille de 1991 à 2007

Taux de réinser-tion de 1991 à 2007

1992 4733 152 91 59,90% 1991 3612 116 40 34,50% 1990 2 491 80 1989 5 232 168 1988 4 017 129 1987 3 991 129 1986 5 667 115 1985 4 586 93 1984 5 375 75 1983 4 178 42 1982 3 256 40 1981 2 411 22 1980 985 39 1979 329 15 1978 1 107 26 1977 1 463 13 TO-

TAUX : 156 371 3 278 999

MAISON FRERE YVES LESCANNE

PAS

DE D

ONE

ES

* Nous appelons « présences journalières » le nombre de journées complètes passées par un enfant au Foyer.

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Nombre de jeunes séjournant à l’ARCHE et durée de leur séjour

ANNÉE 1 jour - 1mois

1 - 3 mois

3 - 6 mois + 6 mois TOTAL

2007 5 3 11 5 24 2006 4 14 7 1 26 2005 7 19 8 3 37 2004 18 34 5 2 59 2003 35 33 9 3 80 2002 47 32 2 - 81 2001 23 34 8 1 66 2000 29 12 13 1 55 1999 32 9 15 4 60 1998 31 25 13 - 69 1997 31 48 10 - 89 1996 37 13 8 2 60 1995 41 31 9 - 81 1994 45 22 8 1 76 1993 29 16 8 2 55 1992 12 10 7 - 29 1991 19 13 4 1 37 1990 17 9 4 1 31

TOTAUX 462 377 149 27 1 050

2008 16 7 8 4 35

FOYER DE L’ARCHE PORTES OUVERTES

2007 316 2006 509 2005 582 2004 654 2003 523 2002 498 2001 1 482 2000 1 098 1999 1 009 1998 1 123 1997 1 215 1996 1 060 1995 1 234 1994 1 094 1993 984 1992 982

TOTAL 14 690

2008 327 FOYER DE L’ARCHE

SORTIE DES MERCREDIS

2007 384 2006 600 2005 570 2004 502 2003 942 2202 595 2001 745 2000 748 1999 902 1998 969 1997 1 035 1996 1 200 1995 1 056

TOTAL 10 682

2008 434

19

Rue6%Arche

24%

Coordination

9%Prison10%

MFY51%

Coordination

Rue

MFY

Arche

Prison

UMBELE6,8%

FOLLEREAU ENFANTS

8,8%

MISEREOR22,9%

ENTRECUL-TURAS14,5%

DONS LOCAUX

3,6%

RESSURCES PROPRES

3,8%

AUTRES SUVB.

ETRANGERES

11,2%

CORDAID28,3%

Notre financement

Nos dépenses par pôles d’activité

- Toutes les dépenses de scolarisation des enfants en famille sont notées sur la MFY. - Les frais d’audit et autres évaluations sont notés dans la Coordination.

Nous avons eu la joie et l’honneur d’être choisis pour recevoir le prix international “Fondation Abbé Pierre”. Nous avons reçu, avec le « béret Abbé Pierre », une impor-tante aide économique de 10.000 € et un di-plôme commémoratif.