Actualités des Musées de Poitiers 3-2010

Actualités des Musées de Poitiers septembre-octobre-novembre-décembre 2010

Dans les musées

Les Musées de Poitiers

2

La construction d’un nouvel Hôtel de Ville pour Poitiers, remplaçant le vieil échevinage, fit l’objet de plusieurs projets au cours du XIXe siècle. Il fallut attendre les plans de Gaëtan Guérinot, l’architecte de la préfecture, en 1867, pour que la construction soit enfin lancée.La restauration en cours - les intérieurs à partir de l’automne 2010 - est l’occasion d’une exposition qui révèle la genèse du bâtiment, les ambitions de ses concepteurs et la qualité de son décor. Grâce aux prêts consentis par la Médiathèque François-Mitterrand et les archives municipales, de nombreux documents sont mis au jour : plans, élévations, photo-graphies, maquettes, factures, discours, médaille commémorative... Le concours de grandes collections publiques (musées d’Amiens, Dijon, Lyon, du Louvre et du Petit Palais à Paris, musées royaux d’art et d’histoire de Bruxelles) comme celui d’un collectionneur particulier permet de réunir dessins et esquisses peintes de Pierre Puvis de Chavannes, en complément de ceux appartenant aux musées de Poitiers, qui éclairent l’exécution du décor de l’escalier d’honneur.

■ LA CONSTRUCTION DU MUSEE – HOTEL DE VILLELe chantier du nouvel Hôtel de Ville fut porté par Louis-Olivier Bourbeau, maire de Poitiers à partir de 1847. Devenu brièvement ministre de l’Instruction publique en 1869, il présida la pose de la première pierre le 31 octobre de cette année-là.La mise au point du projet, entre 1867 et 1869, évolua vers un parti monumental d’une qualité exceptionnelle. Le choix de l’emplacement, longuement mûri, comme la révision des plans de Guérinot avec Lefuel, l’architecte du Louvre de Napoléon III, traduisent les ambitions portées pour cet édifice : à la fois lieu de pouvoir et musée, le bâtiment rappelle, dans son pavillon central, les guichets du Louvre, réputés être le chef-d’œuvre de Lefuel.De la même façon, le décor sculpté, confié pour partie à des artistes poitevins, mais aussi à des Parisiens – Bernard et Mallet – comme à Louis-Ernest Barrias, qui livre les modèles des figures de l’Agriculture et de la Science pour la façade

principale, et à Auguste Cain, célèbre sculpteur animalier, auteur des « tigres chimères » du campanile, s’inscrit dans cette ambition monumentale pour l’édifice, dont le vestibule doit abriter des sculptures du musée.

■ LE DECOR PEINT DE PIERRE PUVIS DE CHAVANNESLe recours à Pierre Puvis de Chavannes, déjà auteur des décors peints du vestibule du musée d’Amiens et de l’escalier du musée de Marseille, décidé par le ministre des Beaux-Arts en 1870, souligne encore l’ambition double de ce Musée – Hôtel de Ville.Connu pour son indépendance, l’artiste s’empare toutefois des travaux menés par quelques membres de la Société des Antiquaires de l’Ouest pour définir le programme décoratif qui emprunte largement à l’histoire de la ville et soumet au Salon de 1874, le premier décor achevé : L’an 732, Charles Martel secourant la chrétienté par sa victoire sur les Sarrasins près de Poitiers. La seconde composition, Retirée au couvent de Sainte-Croix, Radegonde donne asile aux poètes et protège les Lettres contre la barbarie du temps, VIIe siècle, recevra elle aussi un accueil très favorable au Salon. Les deux toiles valorisent des épisodes fondateurs qui rappellent la place occupée par Poitiers dans l’histoire de France.Les dessins et esquisses réunis dans l’exposition permettent de découvrir le processus créatif de l’artiste, vers une plus grande efficacité des mises en page, afin d’asseoir la noblesse des sujets représentés.

A.B.P.

Un Louvre pour Poitiers ; la construction du Musée-Hôtel de Ville (1867-1875)MUSéE SAINTE-CROIx, 15 OCTObRE 2010 – 16 jANVIER 2011vernissage le jeudi 14 octobre à partir de 18h

Vue perspective de l’Hôtel de Ville datée et signée en bas à droite « 1869 G. Guérinot », offerte le jour de la pose de la première pierre « à Son Excellence M. O. Bourbeau Ministre de l’Instruction publique, Hommage respectueux de l’auteur, 31 octobre 1869, G. Guérinot ».

Exposition

En couverture : Puvis de Chavannes (1824-1898)Retirée au couvent de Sainte-Croix, Radegonde donne asile aux poètes et protége les Lettres contre la barbarie du temps, VIIe siècle (détail). (1874) Décor de la cage d’escalier de l’Hôtel de Ville.

3

CONféRENCES

Exposition

■ Mardi 26 octobre à 18h30, auditorium du musée Sainte-Croix - entrée libre

« Un Louvre pour Poitiers ; la construction du Musée-Hôtel de Ville (1867-1875) »par Grégory Vouhé, historien de l’art et commissaire adjoint de l’expositionPrésentation de la sélection de documents opérée pour illustrer l’histoire de la construction du Musée - Hôtel de Ville de Poitiers, depuis le projet de 1867 jusqu’à l’achèvement du bâtiment en 1875.Loin du pastiche que l’on prétend fautivement, c’est en vérité l’un des plus beaux exemples de l’architecture municipale du temps de Napoléon III, pour lequel son architecte, G. Guérinot, fut médaillé tant en France qu’aux Etats-Unis.

■ Mardi 4 janvier à 18h30, auditorium du musée Sainte-Croix - entrée libre

« Puvis de Chavanne (1824-1898) et le décor peint de l’Hôtel de Ville de Poitiers » par Sophie Bozier, historienne de l’art.Souvent associé à Gustave Moreau comme précurseur du Symbolisme pictural, Puvis de Chavannes est avant tout un artiste des plus singuliers, créateur d’une œuvre au caractère intimiste, raffiné, aux lignes stylisées, aux tons assourdis. Puvis a également su renouveler l’art du grand décor monumental, comme en témoignent, entre beaucoup d’autres commandes publiques, les deux toiles marouflées dans l’escalier de l’Hôtel de Ville de Poitiers.

Pierre Puvis de Chavannes, esquisse peinte pour Charles Martel vainqueur des Sarrasins, (vers 1873), huile sur papier marouflé sur toile, collection privée.

Commissariat : Anne Benéteau Péan, Grégory VouhéCatalogue : Anne Benéteau Péan, Grégory Vouhé ; préface d’Alain Claeys, Député-Maire de Poitiers ; 152 pages, ill. Couleur ; 25 euros.

Les présentations de l’exposition, par Daniel Clauzier guide-conférencier, à destination des enseignants (premier et second degrés) auront lieu le mercredi 20 octobre à 14h et le mardi 26 octobre à 10h

Catalogue rédigé par Anne Benéteau Péan et Grégory Vouhé

Un Louvre pour Poitiers

Un

Louv

re p

our

Poiti

ers

Gré

gory

Vou

hé –

Ann

e B

enét

eau

Péan

9 782919 251001

25 eISBN 2-919251-00-1

Des décennies durant on attendit la reconstruction du vieil échevinage. En 1867, Gaétan Guérinot, qui venait de bâtir la

préfecture, rédigea un projet d’Hôtel de Ville et Musée de Poitiers. La révision des plans fut supervisée par Lefuel, l’architecte du Louvre de Napoléon III. Dans son dessin définitif, le pavillon central de l’Hôtel de Ville rappelle d’ailleurs de près les guichets du Louvre, qui passent pour le chef-d’œuvre de Lefuel. A l’instar du musée parisien, le bâtiment poitevin doit aussi abriter les collections municipales de peinture et de sculpture. Destiné à accueillir une partie des statues, le vestibule est en fait une reprise assez claire du passage Richelieu du Louvre. Et quand en 1870 le ministre des Beaux-Arts attribue les peintures de l’escalier d’honneur, il choisit Puvis de Chavannes, qui a décoré ainsi le vestibule du musée d’Amiens et l’escalier de celui de Marseille.

Un Louvre pour PoitiersLa construction du Musée – Hôtel de Ville

1867-1875

Mus

ée S

aint

e-C

roix

, Poi

tiers

4

La collection Taillet se compose d’un ensemble d’environ 14000 objets lithiques et 1250 pièces osseuses provenant des terrasses du Clain, découverts en prospection par M. Maurice TAILLET lors de l’exploitation de sablières de 1947 à 1960.La collection lithique présente des séries du Paléolithique inférieur et du Paléolithique moyen incluant des racloirs et des denticulés, du débitage Levallois (technique visant à prévoir plus précisément la forme des éclats). Des pièces osseuses (mammouth, renne, bison, hyène) constituent un ensemble remarquable dont une mandibule de jeune mammouth entière, en très bon état de conservation ainsi que plusieurs défenses d’autres animaux, jeunes et adultes, de la même espèce. Tout le matériel trouvé a fait l’objet d’un repérage, a été enregistré et marqué. Les séries sont donc bien individualisées, par leurs différentes patines et par leur provenance. Elles constituent donc de nouveaux jalons dans la chronologie paléolithique locale. La collection inclut également des vestiges d’habitats protohistoriques publiés à l’occasion des XIVe et XVe congrès préhistoriques de France (1955 et 1957). La station de la Viaube (Bronze II b final de la chronologie de Déchelette) correspondait à un habitat dont les restes de fonds de cabane en partie incendiés ont permis la détermination de végétaux : blé (Triticum Monococcum et Triticum Dicoccum), orge (Ordeum), glands (plusieurs espèces de chêne), châtaignier, pépins de raisin, source d’informations sur l’environnement et l’agriculture.

Carnet des musées

ACqUISITIONS

Don de la collection Taillet

L’habitat de Sous-Clan (1er Âge du Fer) a livré de la céramique parfois décorée dont plusieurs formes (jarre, coupes, tasse) ont pu être entièrement reconstituées. Des fragments de faisselle attestent de la fabrication de fromage.Ces recherches ont fait l’objet d’une thèse de doctorat d’Etat soutenue à Paris I – Sorbonne en 1987 sous la direction de Mme J. BEAUJEU-GARNIER et de J. CHAVAILLON intitulée : Potentialités de Jaunay-Clan (Vienne). Evolution comparative.La collection Taillet offre un intérêt tout particulier pour les musées de Poitiers. Elle complète les séries des Paléolithiques inférieur et moyen de la collection Patte et du dépôt de l’Université : collection Chauvet (alluvions de la Charente et de la Vienne, sites en grotte charentais).La région de Jaunay-Clan et de Saint-Georges-les-Baillargeaux, dense en sites protohistoriques (et antiques) déjà présents dans nos collections (par exemple la riche sépulture du Mia) voit par ailleurs son passé plus récent se préciser à la lueur des découvertes actuelles en archéologie préventive. Le matériel de la Viaube et de Sous-Clan prend sa place dans cette continuité.M. TAILLET, descendant d’une famille poitevine, a souhaité faire don de sa collection aux Musées de Poitiers. Ayant consacré des années aux recherches dans la région de Jaunay-Clan, il veut que celles-ci soient utiles aux chercheurs et que le matériel soit conservé et mis en valeur.

C.B

Jarre céramiqueSous-Clan (Jaunay-Clan, Vienne)

Bronze final / Premier Âge du Fer

Mandibule de jeune mammouthLa Viaube (Jaunay-Clan, Vienne)

Paléolithique inférieur

5

ACqUISITIONS

Don de la collection Taillet

L’habitat de Sous-Clan (1er Âge du Fer) a livré de la céramique parfois décorée dont plusieurs formes (jarre, coupes, tasse) ont pu être entièrement reconstituées. Des fragments de faisselle attestent de la fabrication de fromage.Ces recherches ont fait l’objet d’une thèse de doctorat d’Etat soutenue à Paris I – Sorbonne en 1987 sous la direction de Mme J. BEAUJEU-GARNIER et de J. CHAVAILLON intitulée : Potentialités de Jaunay-Clan (Vienne). Evolution comparative.La collection Taillet offre un intérêt tout particulier pour les musées de Poitiers. Elle complète les séries des Paléolithiques inférieur et moyen de la collection Patte et du dépôt de l’Université : collection Chauvet (alluvions de la Charente et de la Vienne, sites en grotte charentais).La région de Jaunay-Clan et de Saint-Georges-les-Baillargeaux, dense en sites protohistoriques (et antiques) déjà présents dans nos collections (par exemple la riche sépulture du Mia) voit par ailleurs son passé plus récent se préciser à la lueur des découvertes actuelles en archéologie préventive. Le matériel de la Viaube et de Sous-Clan prend sa place dans cette continuité.M. TAILLET, descendant d’une famille poitevine, a souhaité faire don de sa collection aux Musées de Poitiers. Ayant consacré des années aux recherches dans la région de Jaunay-Clan, il veut que celles-ci soient utiles aux chercheurs et que le matériel soit conservé et mis en valeur.

C.B

Carnet des musées

■ jacques VILLEGLE (né à quimper en 1926)Guide du pèlerin de Saint-Jacques de Compostelle (2006)

Peinture à l’huile et bombage au pochoir sur 4 toiles de lin, H. 600 – l. 210 cm chaque toile Acquis avec la participation du F.R.A.M. (Fonds régional d’acquisition pour les musées)

Réalisée pour la cathédrale de Poitiers, dans le cadre de l’exposition La nuit des temps organisée en septembre 2006, cette œuvre exceptionnelle entre au musée grâce à la géné-rosité de l’artiste qui a offert à la Ville trois toiles sur les quatre.Sur quatre lés de lin, Jacques Villeglé a transcrit le dernier chapitre du Guide du pèlerin de Saint-Jacques

de Compostelle écrit en latin par Aimery Picaud, de Parthenay-le-Vieux, au XIIe siècle. Le récit prend place à Poitiers et narre des événements dramatiques survenus suite au mauvais accueil réservé à des pèlerins de Saint-Jacques, rappelant le lecteur au devoir d’hospitalité. Le texte, ici dans sa version française, est composé dans l’alphabet sociopolitique rassemblé par Jacques Villeglé depuis 1969, à partir de graffiti urbains et de signes appartenant aux domaines économique, religieux, politique, scientifique.Jacques Villeglé est une figure majeure du Nouveau Réalisme. Depuis soixante ans, il s’approprie les affiches lacérées par les passants anonymes, dans les rues du monde occidental dont il a fait son atelier. L’une d’elles, Ras l’front – Rue des Quatre-Roues, qu’il a prélevée en février 1998 à Poitiers, appartient aux musées de Poitiers. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont Urbi & Orbi, Cheminements, Liens et Lieux. Tout son œuvre – affiches lacérées, alphabet sociopolitique – est le miroir de nos « réalités collectives », miroir abyssal, réfléchissant dans le lambeau, la fibre, la couleur, les mots, les images lacérées, colères, victoires, élans de vie, embrasements d’humanité.

Plus de 190 expositions personnelles lui ont déjà été consacrées dans le monde entier depuis 1957, dont une importante rétrospective au Musée national d’art moderne en 2008, et il a fait l’objet de plusieurs monographies.Exposé à Poitiers à plusieurs reprises depuis 1988, notamment en 1999 au Confort Moderne – Le Grand Mix – et en 2003 au musée Sainte-Croix – L’alphabet socio-politique – l’œuvre de Jacques Villeglé, désormais représenté de manière exceptionnelle dans les collections poitevines, y prend ainsi une dimension majeure.

■ Henri DOUCET (Pleumartin, 1883 – Ypres, 1915)Vue d’une ville (vers 1913)

Aquarelle sur papier, H. 33,5 – l. 24,5 cmSignée en bas à droite : H. Doucet

Acquis avec la participation du F.R.A.M. (Fonds régional d’acquisition pour les musées)

La carrière très courte d’Henri Doucet, interrompue brutalement par sa mort au front en mars 1915, explique que l’œuvre de cet artiste demeure méconnu. Pourtant ce surdoué, origi-naire de Pleumartin près de Châtellerault, fréquenta très tôt les avant-gardes, après une formation à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. Voyageant en Italie en 1905, il s’arrêta à Saint-Tropez où le néo-impressionnisme de Paul Signac le séduisit. Proche du groupe de l’abbaye de Créteil, il exposa à deux reprises aux côtés notamment de Gleizes et de Brancusi, et dès 1907, il participa au Salon d’Automne et au Salon des Indépendants, où l’influence de Cézanne et des cubistes était alors sensible dans ses œuvres.Ami du critique d’art, peintre et érudit anglais Roger Fry, il séjourna à Londres en 1912 et travailla pour les Omega Workshops fondés par Fry. De retour à Paris après un voyage en Italie et en Tunisie durant l’été 1913, il reçut des commandes de décors pour le Théâtre des Arts. Installé au printemps suivant à Villeneuve-lès-Avignon, il y peignit de nombreux paysages.

6

Carnet des musées

Dès 1948, une rétrospective lui était consacrée à Poitiers, faisant entrer dans les collections trois toiles et un projet de tapisserie. Trois peintures purent être acquises en 1988 et 1990, puis deux autres en 2005, grâce au legs de Jeannie Boisseau.L’œuvre graphique de Doucet demeure rare, ce qui renforce l’intérêt de l’aquarelle qui entre aux musées de Poitiers, complétant ainsi les neuf œuvres sur toile déjà présentes. La sensibilité de l’artiste pour la couleur se révèle dans cette aquarelle : la palette acidulée où prédominent les valeurs froides – bleu, vert – contraste avec des accents de rose et de jaune.

■ Christina KUbISCH (née en 1948 à brême)23 promenades électromagnétiques à Poitiers (2008)

Crayons de couleur sur papier, H. 82 – l. 63 cmSigné et daté en bas à droite : Kubisch 2008


Christina Kubisch travaille à l’intersection des arts visuels et de la création musicale. Peintre, musicienne et compositeur, elle figure parmi les pionniers du mouvement international « Sound Art ». Depuis 1976, elle réalise des installations et promenades sonores dans les grandes villes du monde entier : muni d’un casque, le promeneur est plongé dans un univers sonore inouï qui se superpose au paysage sonore naturel.

Invitée en résidence par la Ville de Poitiers en 2008, Christina Kubisch y a composé 23 promenades : durant tout le mois d’octobre, les promeneurs coiffés de casques équipés de capteurs transformant en fréquences audibles les ondes magnétiques produites par les multiples appareils du quotidien, étaient invités à redécouvrir rues, bâtiments et commerces selon les itinéraires conçus par l’artiste.Ce dessin transcrit le plan des itinéraires et témoigne d’une expérience auditive et artistique unique.

■ f. fORICHONPortrait de Guillaume Gilbert (1891)

Huile sur toile, H. 56,1 – l. 46 cmDédicacé, signé et daté en bas à droite : A mon ami Gilbert/F. Forichon 91


La personnalité du modèle constitue l’intérêt principal de ce portrait : Guillaume Gilbert, né à Moulins en 1862 et mort entre 1940 et 1942, dirigea à la fois l’école des Beaux-Arts et le musée de Poitiers de 1894 à 1928. Il avait été l’élève de Jean-Léon Gérôme à Paris avant d’arriver à Poitiers où il enseigna d’abord le dessin, la peinture et la sculpture à l’école des Beaux-Arts dont il prit la direction. Les musées de Poitiers conservent deux toiles de sa main.L’auteur de cette toile demeure moins connu. Ami du modèle si on en croit la dédicace, il était portraitiste et enseigna le dessin au lycée de Nîmes. Ce portrait, exécuté avec finesse et un réel talent, permet d’enrichir les collections liées à l’histoire de Poitiers au tournant du XXe siècle.

A.B.P.

7

Carnet des musées

MUSéOGRAPHIE : PRéHISTOIRE

Des vitrines pour La Marche

Les Musées de Poitiers conservent deux collections exceptionnelles : la collection Péricard et la collection Bastière. Celles-ci proviennent des fouilles du site de La Marche (Lussac-les-Châteaux, Vienne) menées par Léon Péricard et Stéphane Lwoff de 1937 à 1942 et par Jean Airvaux en 2001.De ce matériel, riche et abondant, quelques éléments seulement se trouvent exposés au public. Les plus connus sont les gravures sur pierre réalisées sur des supports de taille variable (quelques centimètres à plus d’un mètre) décryptées par Léon Pales qui y consacra de longues années. Un visage humain, des silhouettes à la féminité et à l’embonpoint exacerbés, deux hommes dans un face à face ludique ou cérémoniel, un avant-train de mammouth, des têtes : cheval, cervidé, lièvre… se laissent découvrir. Leur présentation nécessite un éclairage mieux adapté actuellement en cour d’étude.La dernière « Nuit des Musées » a été l’occasion de sortir de l’ombre une quarantaine d’incisives de cheval gravées de petits triangles quadrillés évoquant fortement une figuration de sexe féminin. Leur destination précise nous échappe encore. Ces objets donnent aujourd’hui lieu à une étude pluridisciplinaire (odontologie, techniques de fabrication, traces d’utilisation). La diversité de l’outillage en os, bois de renne et ivoire (baguettes, sagaies, bandeaux, lissoirs, alènes, aiguilles à chas, bâtons percés) ainsi que l’abondance et la qualité des objets de parure (pendeloques, perles, dents perforées, coquillages) justifient que deux nouvelles vitrines leur soient prochainement consacrées.Si la majeure partie de ce matériel est courante dans du Magdalénien moyen, quelques types d’objets sont très localisés sur le plan régional et précisément datés du Magdalénien III (14280 B.P. I 160) : il s’agit des petites sagaies rainurées à biseau simple dite « de Lussac-Angles », des incisives de cheval gravées ou encore des perles « claviformes » en ivoire ou en bois de renne à propos desquelles on pourrait évoquer un phénomène de « mode ».

C. B.

Plaquette gravée figurant une tête de cheval (Relevé et photo)CalcaireMagdalénien moyenRelevé Léon Pales

Perle-pendentif claviforme décorée Ivoire

Magdalénien moyen

Sagaies dites « de Lussac-Angles », osMagdalénien moyen

CONVENTION ENTRE LA VILLE DE POITIERS, L’INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHES ARCHéOLOGIqUES PRéVENTIVES, LA DIRECTION RéGIONALE DES AffAIRES CULTURELLES

La conférence de Thierry Cornec s’inscrit dans ce cadre.C’est préalablement à la réalisation de lotissements au nord de La Rochelle, à L’Houmeau, que Thierry Cornec réalisa une intervention archéologique en 2008. Les 5 ha fouillés ont révélé une occupation antique et médiévale couvrant près d’un millénaire (IIe –Xe siècle).A l’époque romaine, se rattache un bâtiment viticole dont subsistaient un chai, une aire de foulage, des bassins (cf. photo). Bordé par une voirie, il fonctionne dès le IIe siècle et évolue jusqu’au VIe siècle. Plus inattendus dans ce secteur, des ensembles funéraires antiques ont été mis au jour, révélant, pour l’un, des sépultures d’enfants avec mobilier de verre et de céramique, pour l’autre, des tombes d’adultes réunies au sein d’une vaste fosse et accompagnées d’un riche mobilier d’offrandes.

L’occupation du site est toujours attestée à l’époque carolingienne représentée par des vestiges d’habitats et de zones de travail, associés à une nécropole. Foyers, silos, aire d’ensilage, puits déterminent cette implantation médiévale. Le site de Monsidun se révèle d’un très grand intérêt, puisqu’il permet d’appréhender, sur près de 10 siècles, l’évolution de l’aménagement d’un territoire situé sur le littoral, depuis l’Antiquité jusqu’à l’aube du Moyen Âge.

CONféRENCE■ jeudi 21 octobre à 18h30, auditorium du musée Sainte-Croix – entrée libreMille ans d’évolution d’un territoire littoral à L’Houmeau (17) ; des viticulteurs romains aux agriculteurs du Moyen Âge (Ier – Xe siècles)Par Thierry Cornec, Inrap

Carnet des musées

Les Musées ont pour mission la conservation, l’inventaire, l’étude des collections patrimoniales, mais aussi leur valorisation auprès du public, par des actions de médiation. L’Inrap assure, lui, sur prescription de l’Etat, la détection, la conservation ou la sauvegarde par l’étude, du patrimoine archéologique affecté par l’aménagement du territoire, mais veille également à médiatiser les résultats de ses recherches. Le Service Régional de l’Archéologie contribue, quant à lui, à la diffusion auprès des publics

des connaissances acquises dans le cadre d’opérations archéologiques menées sous le contrôle des services déconcentrés de l’Etat. C’est pourquoi ces trois partenaires ont souhaité, réunis par des missions culturelles et scientifiques communes ou complémentaires, établir une convention ayant pour objectif de valoriser, auprès d’un très large public, par des conférences, des expositions, des colloques…, la recherche archéologique régionale.

Vue générale de l’installation viticole romaine, dotée de bassins à cupule,

mise à jour à L’Houmeau (Monsidun).Cliché Inrap, Thierry Cornec.

8

MOUVEMENT DES œUVRES

CONféRENCE■ jeudi 21 octobre à 18h30, auditorium du musée Sainte-Croix – entrée libreMille ans d’évolution d’un territoire littoral à L’Houmeau (17) ; des viticulteurs romains aux agriculteurs du Moyen Âge (Ier – Xe siècles)Par Thierry Cornec, Inrap

Carnet des musées

Les musées de Poitiers constituent le premier ensemble muséal de la région Poitou-Charentes pour leur richesse patrimoniale. Les collections Beaux-Arts – peinture, sculpture, dessin, arts décoratifs – comme celles d’archéologie ou d’histoire régionale sont régulièrement sollicitées pour des prêts à de nombreuses expositions en France et à l’étranger.

■ joseph CharronClovis après Tolbiac (1881) - terre cuite modelée.

Exposition « Les héros. Le désir de l’exceptionnel » au Industriemuseum d’Hattingen (Allemagne) du 12 mars au 31 octobre 2010.

■ Tête gauloise(IIe ou Ier s. av. j.-C.)Poitiers, rue de la Marne - fouille Inrap 2002

Exposition « Les Gaulois font la fête », musée de Bibracte, du 1er avril au 30 novembre 2010.

■ Edgard MaxenceSérénité (1er quart xxe) - huile sur boisVue du château de La Tourière à Bouguenais (1er quart xxe) – huile sur toile.

Exposition « Maxence » au musée des Beaux-Arts de Nantes du 21 mai au 13 septembre 2010, et au musée de la Chartreuse à Douai du 16 octobre 2010 au 17 janvier 2011.

■ André brouilletIntimité , huile sur toile, (1893).

Exposition « Sous la lampe. Peintures de 1830 à 1930 » du 9 octobre 2010 au 16 janvier 2011 au musée de Saint-Maur, villa Médicis à Saint-Maur-des-Fossés.

Edgard MaxenceSérénité (1er quart XXe) - huile sur bois

Tête gauloise trouvée à Poitiers (IIe ou Ier s. av. J.-C.)

9

10

Les rendez-vous des musées

Thème national « Les grands hommes : Quand femmes et hommes construisent l’Histoire »

■ samedi 18 septembre

Musée Sainte-Croix• 11h : Préhistoire : Etienne Patte, savant poitevin,

par Thomas Bauduin, guide-conférencier• 14h : A l’aube du Moyen Âge, Hilaire, Radegonde,

Fortunat, par Thomas Bauduin, guide-conférencier• 15h : performance chorégraphique et musicale (durée

20 mn) : Barbara Blanchet, danseuse et chorégraphe de la Cie « Pic la Poule », invite la chanteuse lyrique Veronica Onetto, le temps d’une performance autour du tableau de Romaine Brooks « Weeping Venus » au musée Sainte-Croix. Donner vie à ce tableau. S’en imprégner pour qu’il prenne corps. Investir, envahir l’espace, le laisser résonner. Ce tableau fait partie des sources d’inspiration de Barbara Blanchet pour son prochain solo « La femme échouée » qui sera créé au printemps 2011. « Pic la poule » est conventionnée par la Ville de Poitiers.

• 16h : Les leçons de Rubens dans la peinture de l’Ecole du Nord au XVIIe siècle, par Daniel Clauzier, guide-conférencier

• 17h : spectacle de danse par la Cie « Pic la Poule » (reprise)

Hypogée des Dunes : ouverture exceptionnelle• 11h : Dominique Simon-Hiernard, responsable des

collections antiques et médiévales• 14h : Françoise d’Argenson, guide-conférencière• 15h : Monique Béraud, guide-conférencière• 16h : Dominique Simon-Hiernard, responsable

des collections antiques et médiévales

visites limitées à 13 personnes et sur inscription (service culturel : 05 49 41 07 53)

■ dimanche 19 septembre

Musée Sainte-Croix• 11h : L’école d’Ingres (1780-1867), par Sophie Bozier,

guide-conférencière• 14h : A l’aube du Moyen Âge, Hilaire, Radegonde,

Fortunat, par Thomas Bauduin, guide-conférencier• 15h : performance chorégraphique et musicale autour

du tableau « Weeping Venus » de Romaine Brooks (1874 ? – 1970), par Barbara Blanchet (danse) et Véronica Onetto (chant lyrique) de la Cie « Pic la poule » (reprise)

• 16h : Les leçons de Rubens dans la peinture de l’Ecole du Nord au XVIIe siècle, par Daniel Clauzier, guide-conférencier

• 17h : spectacle de danse par la Cie « Pic la Poule » (reprise)Hypogée des Dunes• 11h : Monique Béraud,

guide-conférencière• 14h : Françoise d’Argenson,

guide-conférencière• 15h : Dominique Simon-Hiernard,

responsable des collections antiques et médiévales

• 16h : Françoise d’Argenson, guide-conférencière

visites limitées à 13 personnes et sur inscription (service culturel : 05-49-41-07-53)

LES ExPRESSIfS (en partenariat avec Poitiers Jeunes)■ Vendredi 8 – samedi 9 – dimanche 10 octobre, dans la cour du musée Sainte-CroixProgramme disponible à partir du 15 septembre sur www.lesexpressifs.com

CONCERTLe Circuit (en partenariat avec le Confort Moderne et dans le cadre des « Tudiantes », semaine d’accueil des étudiants)■ Samedi 2 octobre à 16h (durée 1h)Angil and the hiddentracks : groupe stéphanois qui évolue entre pop, hip hop (par le phrasé du chanteur) et rock. Tarif : 3 € /Gratuit pour les bénéficiaires de la carte culture (programme complet dès septembre sur www.confort-moderne.fr)

LES jOURNéES EUROPéENNES DU PATRIMOINE - entrée libre

Romaine Brooks « Weeping Venus » (1917)

Parc de l’hypogée

11


CONCERT-LECTUREChopin, un hiver à Majorque■ Dimanche 5 décembre à 16h15 (durée 1h15)entrée librePar les élèves musiciens du Conservatoire à Rayonnement Régional de Niort (C.R.R. ) et par les élèves comédiens du département d’art dramatique du C.R.R. de Poitiers, sous la direction de Pierre Fardet.Au XIXe siècle, l’Espagne est à la mode. Les voyageurs s’y rendent en pèlerinage passionné et multiplient leurs récits. On étudie la langue, la littérature, l’histoire, les institutions et les arts de cette mystérieuse péninsule, rêve de tous les romantiques. Entre novembre 1838 et février 1839, Frédéric Chopin fait un séjour sur l’île de Majorque où il écrit une partie de son œuvre. Les œuvres musicales seront accompagnées par la lecture de sa correspondance avec Franz Liszt, George Sand : Mateo FERRER, Franz LISTZ, Giacomo MEYERBEER, Mariano Rodriguez de LEDESMA, Robert SCHUMANN...

CONféRENCES ■ Mardi 26 octobre à 18h30, auditorium du musée Sainte-Croix - entrée libre« Un Louvre pour Poitiers ; la construction du Musée-Hôtel de Ville (1867-1875) » par Grégory Vouhé, historien de l’art et commissaire adjoint de l’exposition.■ Mardi 4 janvier à 18h30, auditorium du musée Sainte-Croix - entrée libre« Puvis de Chavanne (1824-1898) et le décor peint de l’Hôtel de Ville de Poitiers » par Sophie Bozier, historienne de l’art.■ jeudi 21 octobre à 18h30, auditorium du musée Sainte-Croix - entrée libreMille ans d’évolution d’un territoire littoral à L’Houmeau ; des viticulteurs romains aux agriculteurs du Moyen Âge (Ier – Xe siècles), par Thierry Cornec, Inrap.

CYCLE DE CONféRENCES(en partenariat avec l’Ecole des Beaux-Arts de Poitiers)Auditorium du musée Sainte-Croix, les jeudis à 19h15 - entrée libre« Art, architecture, design » par Rozenn Carnevet (programme complet sur www.musees-poitiers.org) ■ jeudi 18 novembre : Les mouvements d’avant-garde ; de l’objet à l’environnement ■ jeudi 9 décembre : Art et architecture ; un conflit fertile

■ jeudi 13 janvier : Mouvements radicaux ; au carrefour de l’art, l’architecture et du design ■ jeudi 24 février : Du point de vue à l’ambiance■ jeudi 17 mars : Expérimenter et parcourir l’espace urbain : du privé au public et vice versa■ jeudi 21 avril (à la Maison de l’architecture) : Art, architecture et paysage ■ jeudi 12 mai (à la Maison de l’architecture) : Sculpture et architecture

LES MUSICALES DU MARDI musée Sainte-Croix - entrée libre

Les « Musicales du mardi » au musée Sainte-Croix sont des mini-concerts de trente minutes, animés par les élèves des classes de musique de chambre du conservatoire, à travers des œuvres dont le répertoire peut s’étendre du XVIIe siècle à nos jours.

■ Mardi 7 décembre à 12h30■ Mardi 8 février à 12h30 (dans le cadre des Journées de la Musique de Chambre)■ Mardi 12 avril à 12h30■ Mardi 28 juin à 18h

fILMS DOCUMENTAIRESauditorium du musée Sainte-Croix – entrée libre■ Mardis 19 octobre et 14 décembre à 12h30« Pierre Puvis de Chavannes ou la nostalgie de l’idéal » par Jean-Marie Lantez (1995 – 26’)Consacré aux six grandes compositions que l’artiste a réalisées sur les murs du musée de Picardie à Amiens entre 1861 et 1882, ce film pose un regard nouveau sur l’art d’un peintre devenu porte-parole des valeurs officielles de son temps. ■ Mardi 9 novembre à 12h30 – entrée libre« Louise Bourgeois », par Camille Guichard (1993 – 52’)La vieille dame qui traverse la rue c’est elle, Louise Bourgeois, dont l’histoire nous est d’abord brossée à grands traits par le biais de photographies tirées des archives familiales. La rencontre a lieu chez elle et dans son atelier de Brooklyn où elle entreprend une exégèse de son œuvre dans une optique résolument psychanalytique.

12

■ Dimanche 5 septembre, à 15h : Préhistoire ; de la chasse au festin, par Claudine Gautier, animatrice

■ Mardi 7 septembre, à 18h : L’écriture dans la société gallo-romaine, par Thomas Bauduin, guide-conférencier

■ Dimanche 12 septembre, à 15h : Visite de l’exposition « L’expédition de Glen Baxter en Poitou-Charentes », par Daniel Clauzier guide-conférencier

■ Dimanche 26 septembre, à 15h : Romaine Brooks (1874 ?-1970), par Sophie Bozier, guide-conférencière

■ Dimanche 3 octobre, à 15h : Les animaux à la Préhistoire, par Claudine Gautier, animatrice

■ Mardi 5 octobre, à 18h : Des lions au musée, de l’Antiquité au XIXe siècle, par Françoise d’Argenson, guide-conférencière

■ Dimanche 17 octobre, à 15h : Visite de l’exposition « Un Louvre pour Poitiers ; la construction du Musée-Hôtel de Ville (1867-1875) », par Sophie Bozier, guide-conférencière

■ Dimanche 24 octobre, à 15h : Le bestiaire roman, par Monique Béraud, guide-conférencière

■ Dimanche 31 octobre, à 15h : L’or de Venise, le retable de Paolo Veneziano (XIVe s.), par Daniel Clauzier guide-conférencier

■ Mardi 2 novembre, à 18h : Les rites funéraires dans l’Antiquité, par Thomas Bauduin, guide-conférencier

■ Dimanche 7 novembre à 18h : La scénographie par la lumière dans la peinture du XIXe s., par Sophie Bozier, guide-conférencière

■ Dimanche 14 novembre, à 15h : Visite de l’exposition « Un Louvre pour Poitiers ; la construction du Musée-Hôtel de Ville (1867-1875) » par Daniel Clauzier guide-conférencier

■ Dimanche 21 novembre, à 15h : Naissance de l’art en Préhistoire, par Monique Béraud, guide-conférencière

■ Dimanche 28 novembre, à 15h :Quand les Pictons passent à table par Thomas Bauduin, guide-conférencier

■ Dimanche 5 décembre à 15h :Visite de l’exposition « Un Louvre pour Poitiers ; la construction du Musée-Hôtel de Ville

(1867-1875) » par Sophie Bozier, guide-conférencière■ Mardi 7 décembre à 18h :

Chez ces gens là ; les petites gens dans la peinture des XVIIe-XVIIIe siècles, par Françoise d’Argenson, guide-conférencière

■ Dimanche 12 décembre, à 15h : « Magnum Lemonum » ; Poitiers, et son territoire dans l’Antiquité, par Thomas Bauduin, guide-conférencier

■ Dimanche 19 décembre, à 15h : Auguste Rodin et Camille Claudel, par Sophie Bozier, guide-conférencière

VISITES COMMENTéES DES COLLECTIONS DU MUSéE SAINTE-CROIx

: Visite traduite simultanément en langue des signes (L.S.F.)

Brassard d’archer, schiste. Sépulture de Magné, Gençay (Vienne) ; pointes de flèches, silex.

Abri de Bellefonds (Vienne) ; Pointe, cuivre. Sépulture de Thorus, Château-Larcher (Vienne).

Chalcolithique.


13

LES P’TITS ATELIERS POUR LES 4-6 ANSde 9h30 à 11hLes enfants doivent être accompagnés d’un adulte.

■ 26 octobre / 21 décembre / 28 décembreCiel mes bijoux ! : retrouve les différentes parures et autres bijoux portés par les personnages du musée. Atelier : confection de bijoux en divers matériaux.■ 28 octobre / 30 décembrePurée ! Quelle compote ! : découverte de la nature morte dans les collections. Atelier : réalisation en volume d’une petite nature morte.■ 2 novemb re / 23 décembreVive le vent d’hiver ! : observe les quatre saisons parmi les œuvres peintes. Atelier : composition en peinture et collage sur les saisons.

Pour les 6-8 ans■ 26 octobre / 21 décembreChapeau l’artiste ! : De nombreux personnages du musée portent des chapeaux de toutes sortes, pars à leur recherche. Atelier : confection d’un chapeau.■ 28 octobre / 23 décembre Ciel mes bijoux ! : retrouve les différentes parures et autres bijoux portés par les personnages du musée. Atelier : confection de bijoux en divers matériaux.■ 2 novembre / 28 décembreLa peau du dragon : découverte des dragons du musée. Atelier : création d’une peau imaginaire de monstre en collage et peinture. ■ 24 décembre L’étoile mystérieuse : évocation des légendes de Noël. Atelier : réalisation d’un objet lié à la fête de Noël.

■ 30 décembreCes serpents qui sifflent sur vos têtes : découverte des personnages d’Athéna et de Méduse. Atelier : réalisation en découpage, collage, assemblage, d’une tête monstrueuse de Méduse. Prévoir pour chaque enfant une boîte type boîte à chaussures.

Pour les 9-12 ans■ 29 octobreLes contes de la crypte : viens découvrir les œuvres les plus inquiétantes du musée. Atelier : réalisation d’une drôle d’araignée.■ 31 décembreChapeau l’artiste ! : De nombreux personnages du musée portent des chapeaux de toutes sortes, pars à leur recherche. Atelier : confection d’un chapeau.

Croq'musée

Renseignements et inscriptions au service éducatif :

05 49 41 07 53 ou [email protected]

ATELIERS-jEUxde 14h à 16h30

LES ANNIVERSAIRES AU MUSéE POUR LES 5 à 10 ANS (groupe d’âge homogène), les samedis, à 14h00 ou à 15h30. Un adulte responsable accompagne le groupe.

14

Les Amis des musées

jOURNéE DES ASSOCIATIONS AU PARC DE bLOSSAC■ Dimanche 26 septembre Stand d’information sur les activités de la SAMP.

VOYAGES ■ Samedi 2 octobre En car : visite du village de Tusson (ruines d’une abbaye, musée, église) et découverte du bel ensemble roman de Saint-Amand-de-Boixe. ■ Mercredi 8 décembreVisites des expositions dans les Galeries nationales du Grand Palais à Paris :• « Claude Monet » : Pendant plus de soixante ans, Claude

Monet a peint sans relâche, élaborant une œuvre qui incarne l’expression la plus pure de l’impressionnisme, pour constituer au début du XXe siècle un des fondements de l’art moderne.

• « La France 1500, entre Moyen Âge et Renaissance » : L’exposition a pour ambition de faire découvrir l’effervescence créatrice sans précédent qui a accompagné le passage du Moyen Âge à la Renaissance. Les pièces exposées constituent un ensemble très riche et représentatif de la diversité des formes culturelles de ce moment de transition : peintures, sculptures mais aussi art du verre et architecture.

CONféRENCE■ Mardi 12 octobre à 18h, auditorium du Musée

Sainte-CroixLa restauration des tableaux, (suite de la conférence en 2009 sur la dégradation des peintures) par B. Jadot-Pivet

Tarif : 4 € plein tarif / gratuit adhérents SAMP / Gratuité pour les étudiants et demandeurs d’emploi

LES COURS DE L’éCOLE DU LOUVRE (formulaire d’inscription sur www.musees-poitiers.fr)

Le siècle d’Or de la peinture espagnole, par Emmanuel Stiller chargé de cours et de travaux dirigés devant les œuvres, Ecole du Louvre, les lundis à 18h : ■ 8 novembre : un long siècle d’Or. Les acquis de

la Renaissance et les leçons du Greco.■ 15 novembre : Un style national et ses relations avec

l’Europe. Ribera à Naples. ■ 22 novembre : Les centres régionaux. Velasquez et

Zurbaran à Séville.■ 29 novembre : Le roi, la cour et la gloire de Velasquez■ 13 décembre : Murillo, le baroque international et

la fin des Habsbourg d’Espagne.

Tarif : 40 € / tarif réduit : 25 €

L’impulsion créative : l’Expressionnisme en Allemagne (1905-1914), par Eve Lepaon, chargée de cours et de travaux dirigés devant les œuvres, Ecole du Louvre, à 18h :■ Lundi 21 mars : Dresde 1905 : l’utopie libertaire du

groupe Die Brücke■ Lundi 28 mars : L’Expressionnisme à Berlin entre

1910 et 1914 : rencontres, ruptures et éclatement.■ Lundi 4 avril : De Murnau à Munich : l’association

des artistes autour de Kandinsky■ Lundi 11 avril : Der Blaue Reiter ou la quête

de la spiritualité.

Tarif : 32 € / tarif réduit : 20 €

Cotisation annuelle : 28 € individuels / 45 € couples / 5 € étudiantsRenseignements : SAMP, 3 bis, rue Jean-Jaurès - 86000 PoitiersTél : 05 49 41 34 93 (répondeur / enregistreur).

Permanence : le jeudi matin (sauf pendant les vacances scolaires)Pour toute information complémentaire : www.musees-poitiers.org, rubrique Les Amis des musées

15

Innovation propre au Moyen Âge, les pavements de terre cuite glaçurés ornèrent en France à partir du XIIe siècle, demeures seigneuriales, hôtels particuliers, maisons bourgeoises, châteaux et nombre d’édifices religieux. Au même titre que la peinture murale, le vitrail, la sculpture, ils firent rapidement partie intégrante de l’architecture médiévale et constituaient souvent, à cause des matériaux coûteux et des artisans spécialisés, des pavements luxueux et ostentatoires. L’ornementation des sols se développa à partir du XIIIe siècle. L’héraldique y joua aussitôt un rôle important : les armoiries s’y déclinèrent. « Pendant deux ou trois siècles, marcher sur la couleur », écrit Michel Pastoureau, « c’est souvent marcher sur des armoiries ou des emblèmes, et, ce faisant, c’est aussi proclamer son identité, évoquer ses ancêtres, souligner sa parenté, affirmer sa propriété, exposer ses ambitions et mettre en place son pouvoir ».Les musées de Poitiers conservent des centaines de carreaux, hérités de sauvetages patrimoniaux poitevins, effectués en majorité par la Société des Antiquaires de l’Ouest, mais que les registres d’inventaire ne renseignent guère. Parmi ce fonds, un ensemble remarquable et homogène se démarque du lot : bicolore, réalisé dans une terre rouge, il relève de la technique de l’estampage. Par la forme losangée, la qualité de sa facture, le style et les couleurs, il se révèle d’un grand intérêt historique et artistique.

CARREAUx DE PAVEMENT

Château de Dissay (Vienne)Fin du XVe siècleTerre cuite

L'œuvre en question

Ces carreaux proviendraient du château de Dissay, reconstruit par Pierre d’Amboise, évêque de Poitiers de 1481 à 1505. Les 90 éléments conservés ont pu orner un sol du château, déposé vers 1858, ainsi que l’évoque Mgr X. Barbier de Montault, lors d’une visite en 1887. Le

château, qui fut la résidence épiscopale de Poitiers, offre des pavements encore en place décorés aux armes de

Pierre d’Amboise. D’autres carreaux empruntent, comme les spécimens du musée, le décor au

blason : fleurs de lys, lions couronnés, griffons évoquant les alliances de la famille d’Amboise.

L’écusson de Pierre d’Amboise y apparaît aussi avec sa devise en belles lettres gothiques

« toute diversité, toute patience ». On sait que l’évêque appréciait la

chasse, d’où la présence de cerfs, de marcassins, de chiens, mais aussi

la danse comme l’illustrent les sujets représentés. Le bestiaire fantastique prend la forme de griffons et de dragons. Plus inattendues, d’élégantes

lettres gothiques appartiennent à un alphabet utilisé, comme dans

les vitraux de la chapelle, en simple décor.

L’ensemble de l’ornementation du château de Dissay démontre l’ambition

artistique et religieuse de l’évêque de Poitiers, et illustre le profond renouvellement

artistique qui marqua le passage du Moyen Âge à la Renaissance. Ces carreaux de terre

cuite en témoignent, modestement, et nous rappelle, par ailleurs, l’importance du mécénat de

Pierre d’Amboise.D.S.H.

Carreau de pavement exposé au musée Sainte-Croix

Renseignements pratiques

Musée Sainte-Croix • 3 bis rue Jean-Jaurès86000 Poitiers

www.musees-poitiers.org • [email protected]

HORAIRES DES MUSéES DE POITIERS

■ Horaires du 1er octobre au 31 mai mercredi au vendredi : 10h-12h / 13h15-17hsamedi et dimanche : 14h-18hJournée continue : le mardi au musée Sainte-Croix

de 10h-17h■ Horaires du 1er juin au 30 septembremardi au vendredi : 10h-12h / 13h15-18hsamedi et dimanche : 10h-12h / 14h-18h Nocturnes : le mardi au musée Sainte-Croix

jusqu’à 20h jusqu’au 31 aoûtFermeture le lundi et les jours fériés, sauf le 11/11, le jeudi de l’Ascension, le 14/07 et le 15/08

L’HYPOGéE DES DUNESCet oratoire mérovingien aménagé aux confins d’une nécropole romaine par l’abbé Mellebaude reste l’un des monuments les plus éloquents du Haut Moyen Âge par les inscriptions et les sculptures uniques en Europe qu’il renferme. Fermé au public par mesure conservatoire, il fait actuellement l’objet d’une campagne de restauration.

MUSéE RUPERT-DE-CHIèVRESFermé pour travaux de rénovation jusqu’à fin 2012.

TARIfS D’ENTRéE AUx MUSéES Tarif normal : 4 € individuels, 2 € le dimancheTarif réduit : 3 €, groupes d’adultes

(à partir de 5 personnes) Gratuité : Jeunes jusqu’à 17 ans révolus, étudiants, apprentis, personnes handicapées, demandeurs d’emploi non indemnisés, bénéficiaires du Revenu Minimum d’Insertion, du Revenu de Solidarité Active ou de tout autre dispositif du même type, guide-conférenciers, enseignants, adhérents à la Maison des artistes, groupes scolaires, centres de loisirs, bénéficiaires de la carte Bourse spectacle...Journées de gratuité : le mardi et le 1er dimanche de chaque mois

LA CARTE D’AbONNEMENTTarif normal : 10 € - Tarif réduit : 3 € Elle est valable un an à compter de sa date de délivrance. Elle permet l’accès gratuit au musée Sainte-Croix, l’abonnement aux programmes culturels des musées, l’invitation aux vernissages d’expositions, la gratuité pour 3 visites commentées au choix, le tarif réduit pour les autres visites commentées.

TARIf DES VISITES COMMENTéES (en sus du tarif d’entrée sauf mardi et 1er dimanche du mois)Tarif normal : 3 €, individuels Tarif réduit : 2 €, abonnés aux musées de Poitiers, Membres de la SAO, SAMP, guide-conférenciers, adhérents à la Maison des Artistes, personnes handicapées, bénéficiaires du RSA, ou de tout autre dispositif du même type et les demandeurs d’emploi inscrits au Pôle emploi et non indemnisés, bénéficiaires de la carte Bourse spectacle, personnes non imposables.Gratuité : Jeunes de mwoins de 18 ans.

TARIfS DES ANIMATIONS éDUCATIVESAteliers-jeux , P’tits ateliers, En avant la zizique, les mystères du samedi : 3 € pour les enfants de Poitiers

5 € pour les enfants hors Poitiers

Anniversaires : 5 € pour les enfants de Poitiers7 € pour les enfants hors Poitiers

Actualités des musées de PoitiersDirecteur de la publication : Alain Claeys, Député-Maire de PoitiersRédaction : Anne Benéteau-Péan, Catherine Buret, Dominique Simon-Hiernard (équipe scientifique), Stéphanie Coussay et Cécile Le Bourdonnec (service culturel et éducatif)Crédits photographiques : musées de Poitiers, Ch. Vignaud, sauf mention contraireRéalisation : IRO – La Rochelle -Tirage : 10 000 exemplaires

Dépôt légal : ISSN 1295- 3563

Actualités des Musées de Poitiers 3-2010

Documents

Transcript of Actualités des Musées de Poitiers 3-2010