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Association Francophone de Comptabilité Tunis 2006 1 Evaluation de la qualité de l’Audit interne/Audit externe : Application dans le cadre des relations d’agence internes Makram CHEMANGUI Enseignant-chercheur, AUDENCIA Nantes Correspondance : 8 route de la Jonelière, 44312 Nantes Cedex 3 Tel : 33 - (0)2 40 37 34 34 E-mail : [email protected] Résumé Les récents constats d’inefficacité des audits interne et externe réconfortent l’idée, aussi bien chez les praticiens que les académiciens, de redéfinir les règles d’évaluation de leurs rôles respectifs. L’approche traditionnelle de la qualité de l’audit débouche sur une incapacité à évaluer la pertinence des travaux d’audit menés. Nous estimons que le contrôle de la qualité de l’audit doit désormais se situer au niveau de sa mise en œuvre. Il s’agit désormais de mesurer l’adaptabilité des travaux d’audit réalisés aux zones de risque de l’entreprise. L’objectif principal de cette communication est la construction d’échelles de mesure des travaux d’audit interne et externe permettant l’expérimentation de cette nouvelle approche d’évaluation. En se limitant au cadre du contrôle des relations agence internes, la conception et la validation des échelles de mesure ont été réalisées dans le cadre d’un protocole expérimental du paradigme de Churchill. Articulant des phases quantitatives basées sur deux questionnaires de recherche (141 répondants) et des phases qualitatives (entretiens avec les experts de l’audit), cette démarche a démontré la fiabilité et la validité de la majorité des échelles obtenues. Mots clés Qualité d’audit, audit interne, audit externe, approches d’évaluation, adaptabilité des travaux d’audit, paradigme de Churchill. Abstract The recent reports of inefficiency of the internal and external audits comfort the idea, as well in the experts as the academicians, to redefine the evaluation rules of their respective roles. The traditional approach of the audit quality leads to an incapacity to evaluate the relevance of undertaken audit tasks. Our purpose is to measuring the audit tasks adequacy to the risk zones of the company. The principal objective of this study is to develop measurement scales of internal and external audit tasks allowing the experimentation of this new evaluation approach. By limiting to audit tasks in the control of internal agency conflicts, the design and the validation of the scales of measurement are carried out within the framework of an experimental protocol according to the Churchill paradigm. Articulating quantitative phases based on two questionnaires of research (141 guarantors) and the qualitative phases (discussions with the experts of the audit), this step showed the reliability and the validity of the majority of the scales obtained. Keywords Audit quality, internal audit, external audit, evaluation approaches, audit tasks adequacy, Churchill paradigm. halshs-00548100, version 1 - 18 Dec 2010 Manuscrit auteur, publié dans "COMPTABILITE, CONTROLE, AUDIT ET INSTITUTION(S), Tunisie (2006)"

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  • Association Francophone de Comptabilit Tunis 2006

    1

    Evaluation de la qualit de lAudit interne/Audit externe :

    Application dans le cadre des relations dagence internes

    Makram CHEMANGUI

    Enseignant-chercheur, AUDENCIA Nantes

    Correspondance : 8 route de la Jonelire, 44312 Nantes Cedex 3

    Tel : 33 - (0)2 40 37 34 34

    E-mail : [email protected]

    Rsum

    Les rcents constats dinefficacit des audits interne et externe rconfortent lide, aussi bien chez les praticiens que les acadmiciens, de redfinir les rgles dvaluation de leurs rles respectifs. Lapproche traditionnelle de la qualit de laudit dbouche sur une incapacit valuer la pertinence des travaux daudit mens. Nous estimons que le contrle de la qualit de laudit doit dsormais se situer au niveau de sa mise en uvre. Il sagit dsormais de mesurer ladaptabilit des travaux daudit raliss aux zones de risque de lentreprise.

    Lobjectif principal de cette communication est la construction dchelles de mesure des travaux daudit interne et externe permettant lexprimentation de cette nouvelle approche dvaluation. En se limitant au cadre du contrle des relations agence internes, la conception et la validation des chelles de mesure ont t ralises dans le cadre dun protocole exprimental du paradigme de Churchill. Articulant des phases quantitatives bases sur deux

    questionnaires de recherche (141 rpondants) et des phases qualitatives (entretiens avec les

    experts de laudit), cette dmarche a dmontr la fiabilit et la validit de la majorit des chelles obtenues.

    Mots cls

    Qualit daudit, audit interne, audit externe, approches dvaluation, adaptabilit des travaux daudit, paradigme de Churchill.

    Abstract

    The recent reports of inefficiency of the internal and external audits comfort the idea, as well

    in the experts as the academicians, to redefine the evaluation rules of their respective roles.

    The traditional approach of the audit quality leads to an incapacity to evaluate the relevance of

    undertaken audit tasks. Our purpose is to measuring the audit tasks adequacy to the risk zones

    of the company.

    The principal objective of this study is to develop measurement scales of internal and external

    audit tasks allowing the experimentation of this new evaluation approach. By limiting to audit

    tasks in the control of internal agency conflicts, the design and the validation of the scales of

    measurement are carried out within the framework of an experimental protocol according to

    the Churchill paradigm. Articulating quantitative phases based on two questionnaires of

    research (141 guarantors) and the qualitative phases (discussions with the experts of the

    audit), this step showed the reliability and the validity of the majority of the scales obtained.

    Keywords

    Audit quality, internal audit, external audit, evaluation approaches, audit tasks adequacy,

    Churchill paradigm.

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    10Manuscrit auteur, publi dans "COMPTABILITE, CONTROLE, AUDIT ET INSTITUTION(S), Tunisie (2006)"

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    Evaluation de la qualit de lAudit interne/Audit externe :

    application dans le cadre des relations dagence internes

    Cest dans la notion de qualit que se cristallisent les enjeux des activits daudit interne

    et daudit externe. En effet, la qualit des certifications justifie la profession dauditeur

    externe et le monopole dexercice dont elle fait lobjet (McNair, 1991). De mme, le

    dveloppement de la fonction daudit interne au sein des entreprises est dpendant de

    lefficacit des contrles dont elle a la charge (Roth, 2000). Dune faon gnrale, un audit de

    qualit suprieure est tributaire, dans le cadre de son mandat, dune capacit rduire les

    anomalies et dysfonctionnements existants. Pourtant, la majorit des tudes normatives et

    exprimentales sur la qualit daudit sest contente dextrapoler la "qualit de laudit" par la

    "qualit de lauditeur" (De Angelo, 1981a ; Citron et Taffler, 1992 ; Carcello et al., 1992 ;

    Tondeur, 2002 ; Prat dit Hauret, 2003). La qualit dune dmarche daudit est ainsi

    dtermine par la capacit de lauditeur, tant intellectuelle que de moyens, dceler les

    ventuelles carences du systme audit (qualit de dtection) et rendre compte des

    "dcouvertes" mises en vidence lors de ses travaux (qualit de rvlation).

    Cette approche dvaluation "indirecte" souffre de plusieurs limites. De nombreux

    chercheurs ont soulign la prsence de dfaillances la fois conceptuelles tel que le risque de

    slection adverse (Watts et Zimmerman, 1986; Behn et al, 1997) et empiriques avec des

    critres de mesure simplistes donnant lieu des rsultats contradictoires (Pig, 2003 ;

    Wooten, 2003). Les rcents scandales financiers confirment la relativit, sinon

    lobsolescence, de certains indicateurs indirectes de la qualit daudit.

    Lensemble de ces constats conforte le besoin, aussi bien chez les praticiens que chez

    les acadmiciens, de redfinir les rgles dvaluation de laudit (Fuerman, 2004). A cet gard,

    un des lments qui contribuent lamlioration de la qualit daudit est vraisemblablement

    la rigueur procure par lutilisation de mthodologies plus adquates aux zones de risque de la

    firme. Cet lment contribue en lui-mme faire en sorte que le travail accompli apparaisse

    mieux construit, ne serait-ce que pour respecter les principes de formalisation.

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    Dans cette perspective, nous proposons une approche dvaluation permettant de

    mesurer le niveau dadaptation des travaux daudit aux zones de risque de lentreprise. La

    mise en uvre dun protocole exprimental selon le "paradigme de Churchill" permet la

    conception et la validation des chelles de mesure ncessaires loprationnalisation de cette

    nouvelle approche. Aprs une prsentation conceptuelle de notre approche dvaluation (1),

    nous exposerons la dmarche empirique d'laboration d'chelles de mesure de la qualit de

    l'audit interne et de laudit externe dans le cadre des relations dagence internes (2). Nous

    exposerons enfin les principaux rsultats dgags (3).

    1. PROPOSITION DUNE APPROCHE DEVALUATION DIRECTE DE LA

    QUALITE DAUDIT

    Les auditeurs, quils soient internes ou externes, sont tenus deffectuer un certain

    nombre de contrles permettant de limiter les risques et dapporter des solutions aux

    dysfonctionnements constats dans lentreprise. En effet, lentreprise, en tant quentit

    conomique, est un systme complexe qui mobilise des moyens humains et matriels

    structurs afin de permettre latteinte des objectifs conomiques escompts. La prise en

    compte du paysage complexe rgissant lentreprise, atteindre les objectifs escompts tels que

    la sauvegarde et lamlioration de la performance, ncessite la mise en place dune batterie de

    contrles permettant de cerner les diffrents risques associs aux activits de lentreprise.

    Dans cette configuration, la qualit des audits dpend certainement de leur capacit

    rpondre aux priorits de contrle de la firme (Mock et Wright, 1999). Les auditeurs sont

    tenus de raliser des travaux de contrle en fonction des zones de risque spcifiques dune

    firme donne : la structure de proprit (entreprises familiales, managriales et

    institutionnelles), la structure de financement (niveau dendettement), la nature des actifs

    (actifs spcifiques/redployables), la complexit sectorielle (secteur financier, ptrolier,..), etc.

    En dfinitive, mesurer le degr dadaptation des travaux daudit, cest valuer si les

    techniques et moyens de contrle mis en oeuvre par les auditeurs permettront de dtecter et

    dexpliquer les dysfonctionnements ventuellement existants dans lentreprise (Figure 1).

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    Figure 1- Prsentation schmatique de lapproche dvaluation

    Auditeur

    externe

    Entreprise

    audite Ralisation des travaux daudit

    Caractristiques et zones de

    risque spcifiques

    Nature des travaux daudit

    effectivement raliss

    Mesure du niveau

    dadaptation des

    travaux daudit

    Approche

    dvaluation

    Auditeur

    interne

    2. METHODOLOGIE ET MISE EN UVRE EMPIRIQUE

    Peu dtudes ont cherch dvelopper une mesure fonde sur les travaux daudit

    effectivement mis en uvre dans les entreprises1. De plus, loprationnalisation de notre

    approche dvaluation via la construction dchelles de mesure multi-items (les travaux

    daudit raliss) ncessite la mise en uvre dun protocole empirique adquat.

    Churchill (1979) a dvelopp une dmarche dordre mthodologique appele

    "Paradigme de Churchill", visant intgrer les connaissances concernant la thorie de la

    mesure ainsi que les techniques appropries pour lamliorer dans une procdure

    systmatique. Cette dmarche permet de construire avec rigueur des instruments de mesure de

    type questionnaires chelles multiples. Les diffrentes tapes proposes dans le paradigme

    de Churchill (Figure 2) visent rduire les deux types derreur de mesure : erreur alatoire et

    erreur systmatique. La phase exploratoire (tape 3 et 4) tente de rduire lerreur alatoire,

    c'est--dire lexposition de linstrument aux alas tels que les circonstances, lhumeur des

    personnes interroges (Evrard et al., 1993). La phase de validation (tape 5, 6, et 7) essaie de

    rduire non seulement lerreur alatoire, mais aussi lerreur systmatique lie la conception

    de linstrument.

    1 La majorit des tudes ont cherch dfinir les rles de lauditeur sans passer une phase

    doprationnalisation empirique permettant didentifier la nature et le niveau des travaux daudit ncessaires pour atteindre les assertions daudit viss (Lam et Chang, 1994 ; Abdolmohammadi et Usoff, 2001)

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    Figure 2- Dmarche du paradigme de Churchill.

    1. Spcifier le domaine du construit

    2. Gnrer un chantillon ditems

    3. Collecte de donnes

    4. Purifier linstrument de mesure

    5. Collecte de donnes

    6. Estimer la fiabilit

    7. Estimer la validit

    8. Dvelopper des normes

    Revue de littrature

    Consultations des experts

    Revue de littrature

    Consultations des experts

    Coefficients alpha

    Analyse factorielle

    Coefficient alpha

    Fiabilit des deux moitis

    Matrice MultiTraits-MultiMthodes

    Coefficients ou techniques recommandes

    Source: Churchill (1979)

    La dmarche de Churchill offre aussi la possibilit daffiner lanalyse quantitative par

    une analyse qualitative. Dans le cadre de cette tude, les tests qualitatifs ont t raliss en

    impliquant des professionnels de laudit dans la conception et dans la validation des chelles.

    Cette technique de consultation a t souvent utilise pour amliorer la fiabilit des chelles

    par les recommandations des experts sur le terrain (De Vellis, 1991 ; Churchill, 1995).

    DEFINITION DU DOMAINE DU CONSTRUIT : LES RELATIONS DAGENCE INTERNES

    Notre exprimentation tente de construire un outil de mesure de la qualit des travaux

    daudit dans le cadre du contrle des relations dagence internes entre les dirigeants et les

    salaris. Cette relation peut tre conflictuelle2 ou non conflictuelle

    3 selon le niveau de

    divergence (versus convergence) dintrts entre les deux parties. Lidentification de la nature

    de la relation entre les deux parties est une tape essentielle pour dterminer les zones de

    risque prioritaires auditer.

    2 Selon la thorie de lagence avec lhypothse de divergence dintrts entre lagent et le principal.

    3 La thse de lenracinement des dirigeants a dmontr que certaines relations, considres comme conflictuelles

    par la thorie traditionnelle de lagence, sont plutt non conflictuelles (Pig, 1998 ; Charreaux, 2000).

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    A ce stade de conception, notre objectif est de dvelopper une premire structure de

    base des construits de la qualit daudit interne/audit externe qui peut nous orienter dans la

    gnration des items. Nous avons effectu une revue de la littrature et des entretiens avec

    des experts de laudit (3 experts-comptables expriments, 4 directeurs daudit interne, 1

    prsident de CA dun groupe industriel international, 2 professeurs en sciences de gestion).

    Suite ces revues et concertations, les travaux daudit interne et daudit externe ont t

    classs en deux thmes :

    Les travaux daudit prconiss par lhypothse traditionnelle de la thorie dagence

    qui postule lexistence dune relation conflictuelle entre les deux parties.

    Les travaux daudit prconiss par lhypothse de lenracinement des dirigeants qui

    suppose lexistence dune relation "non conflictuelle" avec les salaris.

    La bidimensionnalit des deux chelles constitue notre hypothse de base tester en

    phases exploratoire et de validation.

    GENERATION DES ITEMS ET CONSTITUTION DES QUESTIONNAIRES

    Face labsence dchelles de mesure comparables, notre mthodologie de gnration

    des items a t approfondie en faisant appel, en plus de la littrature acadmique, des

    rfrentiels professionnels de laudit (normes internationales de IIA pour laudit interne,

    Normes internationales de lIFAC pour laudit externe, cadre lgal de la fonction du

    commissaire aux comptes en Tunisie, etc.). Cette revue nous a permis de dresser deux listes

    ditems daudit externe (13 items) et daudit interne (15 items). Afin de purifier les items

    prsents et de gnrer de nouveaux items, une deuxime srie dentretiens avec des

    professionnels de laudit a t engag (6 experts-comptables expriments et 11 auditeurs

    internes). En dfinitive, nous avons retenu une liste de 9 items daudit externe (Annexe 1) et

    12 items daudit interne (Annexe 2).

    Les items identifis ont t intgrs dans deux modles de questionnaires exploratoires

    dots dune chelle de Likert 5 points. Le choix du nombre de points dans lchelle a t

    dict par la volont des professionnels de laudit qui ont souhait une chelle simple.

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    Rappelons que nos observations portent sur les travaux daudit raliss et non les

    auditeurs. Chaque nonc fournit une information sur limportance de laudit ralis dans une

    entreprise contrle. Cette prcision a une double importance dans le choix de sujets

    rpondants. Dun cot, nous devons adresser un seul questionnaire pour chaque fonction

    daudit interne de lchantillon. Par contre, il est possible dadresser plusieurs questionnaires

    un seul cabinet qui a ralis plusieurs missions daudit externe de notre chantillon.

    Avant dentamer la circularisation des questionnaires, un test qualitatif pralable sur un

    chantillon rduit a permis de dtecter et de corriger les problmes potentiels de

    comprhension ou de confusion. Trois groupes dexperts composs dacadmiciens et de

    professionnels de laudit ont t constitus. Tout dabord, nous avons ralis une

    circularisation rduite des questionnaires 4 experts-comptables et 6 directeurs daudit

    interne. Ensuite, un groupe dtude compos de 3 universitaires a t mis en place. Plusieurs

    suggestions ont t retenues pour amliorer lintelligibilit des noncs.

    Pour les besoins de la phase de validation, nous avons ajout aux deux questionnaires de

    validation une chelle simple permettant de mesurer, dune faon globale, le niveau des

    travaux daudit interne/externe dans le contrle des relations dagence internes (Annexe 3).

    LES POPULATIONS RETENUES ET LES ECHANTILLONS

    La collecte des donnes reprsente lune des difficults pratiques rencontres. Lobjectif

    tait de slectionner des entreprises disposant la fois des fonctions daudit interne et daudit

    externe pour fixer ainsi deux populations mres inter-relies. Nous avons eu accs la base

    de donnes de lAssociation Tunisienne des Auditeurs Internes (ATAI) qui prsente une liste

    actualise des entits ayant une unit daudit interne4 (soit 168 entits). Nous avons procd

    llimination des entreprises but non lucratif (offices publics et organismes similaires) (21

    entits) ainsi que les entreprises appartenant au secteur financier (Banque, Assurance,

    Leasing,..) (31 entits). Notre chantillon a t ainsi ramen 116 entreprises.

    4 Cette base renferme une liste nominative de la majorit des auditeurs internes appartenant ces

    entreprises.

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    Pour la ralisation des deux phases empiriques de la dmarche (exploratoire et

    validation), deux sous-chantillons ont t constitus pour chaque population dauditeurs

    (tableau 1). Pour laudit interne, nous avons slectionn un chantillon exploratoire de 20

    auditeurs internes. 17 questionnaires valides ont t collects. Le sous-chantillon de

    validation est compos par le reste des units daudit interne. Nous avons collect 57

    questionnaires circulariss, soit un taux de rponse de 70,37%. Les caractristiques des

    auditeurs internes rpondants montrent quils ont des niveaux dtudes et dexpriences

    satisfaisants pour donner une apprciation des travaux daudit au sein de leurs firmes.

    Pour laudit externe, le sous-chantillon exploratoire est compos de 20 mandats. Les

    questionnaires ont t adresss essentiellement aux responsables des missions daudit. Nous

    avons collect 15 questionnaires correctement remplis. Les caractristiques des auditeurs

    externes rpondants montrent quils sont tous des experts-comptables ayant une exprience

    qui dpasse les 5 annes. Le sous-chantillon de validation est compos par le reste des

    mandats. Nous avons constat que les 96 mandats daudit externe sont raliss par seulement

    25 cabinets daudit. 52 questionnaires ont t collects, soit un taux de rponse de 54.16%.

    Les auditeurs rpondants sont tous des experts-comptables ayant une exprience qui dpasse

    les 2 annes (dont 56.25% des experts rpondants ont plus de 5 ans dexprience).

    Tableau 2- Caractristiques des auditeurs internes rpondants

    AUDIT INTERNE AUDIT EXTERNE

    Niveau dtudes Phase

    exploratoire

    Phase de

    validation Niveau dtudes

    Phase

    exploratoire (*)

    Phase de

    validation (**)

    Licence ou

    quivalent

    9 32 Licence ou

    quivalent 0 0

    DESS, DEA ou

    quivalent

    8 24 Expert-

    comptable 12 32

    Doctorat ou

    quivalent

    0 1 Autres 0 0

    Exprience Exprience

    < 2 ans 0 11 < 2 ans 0 0

    entre 2 et 5 ans 1 21 entre 2 et 5 ans 0 14

    > 5 ans 16 25 > 5 ans 12 18

    Total 17 57 Total 12 32

    (*) Les 15 rponses ont t donnes par 12 experts-comptables (dont 2 appartenant au mme cabinet).

    (**) Les 52 rponses ont t donnes par 32 experts-comptables travaillant dans 18 cabinets diffrents.

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    3. RESULTATS ET ANALYSES

    ROBUSTESSE ET STRUCTURE FACTORIELLE DES ECHELLES

    Les tapes exploratoire et de validation permettent de tester la robustesse des chelles

    partir dune valuation de leurs cohrences internes. La consistance interne de lchelle est

    teste par lAlpha de Cronbach. Une analyse en composante principale (ACP) est utilise

    ensuite pour identifier la structure factorielle de lchelle et vrifier sa bidimensionnalit

    (hypothse tester). En tenant compte de labsence dtudes comparables dans le domaine

    daudit, la phase exploratoire a t oriente vers lobservation de la fiabilit de lchelle de

    mesure plutt que lpuration du construit (telle que prconise par la dmarche du paradigme

    de Churchill).

    Rsultats des tests de fiabilit pour laudit interne

    Tableau 2- Corrlations et Alpha de Cronbach de lchelle

    Phase exploratoire Phase de validation

    Items Corrlation entre

    litem et le score de lchelle

    Coefficient Alpha

    sans litem Corrlation entre litem et le score de lchelle

    Coefficient Alpha

    sans litem

    ICONIN1 .5230 .7745 .4200 .7448

    ICONIN2 .6161 .7666 .6120 .7283

    ICONIN3 .1422 .8113 .3297 .7662

    ICONIN4 .4070 .7826 .1442 .7574

    ICONIN5 .4290 .7802 .5922 .7211

    ICONIN6 .4312 .7796 .6438 .7194

    ICONIN7 .3739 .7847 .4735 .7387

    ICONIN8 .5987 .7642 .6019 .7251

    ICONIN9 .4909 .7742 .2988 .7545

    ICONIN10 .2887 .7918 .2409 .7593

    ICONIN11 .5830 .7623 .5108 .7299

    ICONIN12 .5019 .7721 .3228 .7603

    Coefficient Alpha

    de Cronbach .7938 Coefficient Alpha de

    Cronbach .7607

    Au cours de la phase exploratoire, ltude des corrlations des items, avec le score

    global de lchelle dune part et lAlpha de Cronbach sans litem dautre part, nous montrent

    que les variables ICONIN3 et ICONIN10 sont faiblement corrles avec le score global de

    lchelle. La suppression de ICONIN3 permettrait de relever sensiblement le score de lAlpha

    de Cronbach. Nous avons not aussi que lAlpha de Cronbach enregistre un niveau

    satisfaisant (0.7938), ce qui montre que la majorit des items partagent une notion commune

    et contribuent la fiabilit de notre mesure par sa consistance interne.

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    Les tests de fiabilit de la phase de validation confirment la faiblesse de la variable

    ICONIN3 (faible corrlation avec le score global). A la lumire de ces rsultats, nous avons

    dcid de llimination de ICONIN3. La faible significativit de cet item (vrification de

    conformit aux prescriptions des lois, rglements ou directives applicables aux salaris) peut

    tre explique par le fait quune telle catgorie de travaux ne constitue pas un domaine

    important dans le champ dintervention de laudit interne. En effet, au-del du respect des

    rgles juridiques, le rle de la fonction daudit interne est orient vers le contrle

    oprationnel dans une perspective conomique (contrle des performances selon les normes

    technique de lactivit).

    En plus dune amlioration de lAlpha de Cronbach qui passe 0,7662, llimination de

    ICONIN3 permet de rduire le nombre de composantes principales trois tout en amliorant

    la variance cumule (60,3%). La position des items sur les facteurs reste constante entre la

    phase exploratoire et la phase de validation.

    Tableau 3- ACP avec rotation Varimax (phase de validation)

    Item

    s

    Facteur 1

    21.582% Facteur 2

    21.173% Facteur 3

    17.545% ICO

    NIN1 .146 -.113 .893

    ICO

    NIN2 .587 .405 .240

    ICO

    NIN4 .582 -.403 .281

    ICO

    NIN5 .627 .378 .164

    ICO

    NIN6 .225 .421 .724

    ICO

    NIN7 .705 .111 .152

    ICO

    NIN8 .200 .449 .600

    ICO

    NIN9 .792 -.117 2.870E-02

    ICO

    NIN10 -3.785E-02 .632 -1.246E-02

    ICO

    NIN11 .244 .695 .188

    ICO

    NIN12 -8.189E-03 .749 .160

    Variance totale =60.300%

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    A la lumire de ces rsultats, les travaux daudit interne dans le cadre du contrle des

    relations dagence internes sarticulent autour de trois axes (Annexe 4) :

    - Le contrle des risques lis lasymtrie dinformation entre salaris et dirigeants

    (Facteur 1). Les audits raliss visent perfectionner le systme de contrle interne un

    niveau oprationnel, de dtecter les fraudes des salaris, et dinformer les dirigeants

    pour une meilleure prise de dcision.

    - Les contrles des risques lis lenracinement des dirigeants via les salaris

    (facteur 2). Les travaux daudit visent limiter lasymtrie dinformation entre la

    coalition dirigeants-salaris et le reste des parties contractantes (essentiellement les

    actionnaires).

    - Le troisime axe affiche un contrle technique des performances lchelle

    oprationnelle. Il sagit dun nouveau champ dintervention des auditeurs internes qui

    ne cesse de crotre avec les nouvelles normes de laudit-qualit (normes ISO).

    Ces rsultats infirment nos prdictions thoriques concernant la prsence de deux

    thmes de travaux daudit dans le cadre du contrle des relations dagence internes et

    confirme la prsence dune troisime composante de travaux daudit non prvue par le cadre

    thorique contractuel adopt.

    Rsultats des tests de fiabilit pour laudit externe

    Tableau 4- Corrlations et Alpha de Cronbach de lchelle

    Phase exploratoire Phase de validation

    Items Corrlation entre

    litem et le score de lchelle

    Coefficient Alpha

    sans litem Corrlation entre

    litem et le score de lchelle

    Coefficient Alpha sans

    litem

    ECONIN1 .5736 .6401 .5393 .6599

    ECONIN2 -.0603 .7559 .0491 .7667

    ECONIN3 .5201 .6679 .1824 .7151

    ECONIN4 .6728 .6308 .4624 .6733

    ECONIN5 .3222 .6923 .2274 .7114

    ECONIN6 .5285 .6485 .4696 .6687

    ECONIN7 .6930 .6326 .6387 .6429

    ECONIN8 .2149 .7113 .4445 .6751

    ECONIN9 .2003 .7237 .5994 .6383

    Coefficient Alpha

    de Cronbach .7071 Coefficient

    Alpha de Cronbach .7113

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    Lanalyse de cohrence interne montre un niveau satisfaisant des principaux indicateurs.

    Le coefficient de Cronbach est de 0,7071 et la majorit des items affichent des corrlations

    suffisantes avec le score global de lchelle. Cependant, nous remarquons une corrlation

    ngative de ECONIN2. Le constat de faible cohrence de cette variable par rapport au reste

    de lchelle est confirm par les rsultats de la phase de validation, ce qui nous conduit sa

    suppression pour une meilleure consistance interne de lchelle.

    La faible significativit de la variable ECONIN2 (tude et analyse des comptes-rendus

    oprationnels dans le cadre de la certification globale des comptes) implique que ces

    contrles ne constituent gnralement pas des travaux prioritaires dans le programme

    daudit. En effet, la nature du mandat daudit, ax sur la certification des tats financiers de

    la firme, rduit limportance des contrles associs dautres systmes qualitatifs et

    quantitatifs de Reporting interne tels que les comptes-rendus oprationnels.

    Tableau 5- ACP avec rotation Varimax

    Item

    s

    Facteur 1 Facteur 2 Facteur 3

    30.637% 28.795% 15.062%

    ECONIN1 .835 .182 -7.368E-03

    ECONIN3 -4.639E-02 .178 .926

    ECONIN4 .742 5.084E-02 .427

    ECONIN5 .764 -9.750E-02 -.315

    ECONIN6 .730 .322 3.102E-02

    ECONIN7 .246 .753 .190

    ECONIN8 -2.626E-02 .904 -2.492E-02

    ECONIN9 .152 .859 .170

    Variance totale = 74.493%

    La structure factorielle retenue, aprs llimination de ECONIN2, est articule en trois

    composantes principales (Annexe 5):

    Un premier facteur qui regroupe les noncs du contrle des risques lis lasymtrie

    dinformation entre salaris et dirigeants. Au cours de la phase intrimaire et de la

    phase de contrle des comptes, les audits visent lanalyse du systme de contrle interne

    et la proposition de mesures correctives. Ensuite, des travaux "post-audit" vont renforcer

    ces contrles par la vrification priodique du niveau de prise en compte des actions

    correctives, linformation des dirigeants, et la documentation des rsultats daudit.

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    Un deuxime facteur qui regroupe les travaux daudit dans le cadre du contrle des

    risques lis lenracinement des dirigeants via les salaris : contrle des avantages

    donns certains cadres et salaris, vrification de la prsence dautorisations des

    dirigeants, et divulgation des irrgularits au conseil dadministration ou au comit

    daudit le cas chant.

    Un dernier facteur reprsentant le contrle de conformit lgale concernant les

    salaris.

    LES TESTS DE VALIDATION DES CONSTRUITS

    La phase exploratoire, ainsi que les tests pralables de la phase de validation, ont trait

    essentiellement de la fiabilit de nos construits. Un type de validit a t trait aussi au dbut

    de la phase exploratoire : la validit faciale ou de contenu5. Il reste traiter de la validit du

    construit qui a pour objectif de s'assurer que les diffrents items des chelles dun

    questionnaire sont une bonne reprsentation du phnomne tudi. Deux lments constituent

    cette validit : La validit discriminante (la mesure est faiblement corrle avec dautres

    mesures dont elle diffre) et la validit convergente (plusieurs mthodes de mesure arrivent

    aux mmes rsultats). La matrice multitraits-multimthodes (MTMM) permet dapprhender

    ces deux lments. Propose par Campbell et Fiske (1959), cette mthode de validation, au

    vue de son anciennet et de laccumulation des expriences, a dmontr sa robustesse en

    respectant certaines rgles empiriques reconnues. Sa mise en place ncessite lutilisation de

    deux instruments de mesure diffrents pour vrifier si les rsultats obtenus de deux faons

    sont convergents :

    La mthode M1 correspond aux chelles de mesure multi-items qui ont t soumises

    aux tests de fiabilit au cours des deux phases exploratoire et de validation. Les deux

    matrices MTMM pour laudit interne et laudit externe sont dgages partir de six

    traits ( cot de lchelle de contrle des relations dagence actionnaires-dirigeant, le

    5 Cette validit a t vrifie par un groupe dexperts (professionnels et acadmiciens) qui taient impliqus dans

    le protocole de conception et de validation des chelles.

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    questionnaire de ltude comprend cinq autres chelles de mesure associs dautres

    domaines de contrle : contrle des relations dagence actionnaires-dirigeants,

    relations dagence actionnaires-cranciers, actifs redployables, actifs spcifiques ,

    et le niveau de coopration entre laudit interne et laudit externe.

    La mthode M2 est constitue d'chelles de mesure simples (composes chacune

    dun seul item). Il sagit de questions globales qui permettent de reflter

    limportance des travaux daudit au niveau chaque dimension du construit tudie.

    Figure 3- Matrice MTMM du construit "qualit daudit interne"

    IC O N IN

    M 1

    IC O N A D

    M 1

    IC O N A C

    M 1

    IC O N A P

    M 1

    IC O N O I

    M 1

    C O O P IN

    M 1

    IC O N IN

    M 2

    IC O N A D

    M 2

    IC O N A C

    M 2

    IC O N A P

    M 2

    IC O N O I

    M 2

    C O O P IN

    M 2

    IC O N IN

    M 1

    IC O N A D

    M 1

    -.258

    IC O N A C

    M 1 .017 .084

    IC O N A P

    M 1 .026 -.248 -.137

    IC O N O I

    M 1 -.110 .210 -.082 .273(*)

    C O O P IN

    M 1 .130 -.015 .067 -.039 .107

    IC O N IN

    M 2

    .597(**) -.129 .067 -.110 -.076

    -.162

    IC O N A D

    M 2 -.065 .322(*) .204 -.112 .262(*) .058 -.114

    IC O N A C

    M 2 -.070 .084 .515(**) -.058 .071 -.059 -.032 .212

    IC O N A P

    M 2 -.141 -.026 -.016 .545(**) .277(*) -.137 -.071 -.098 .208

    IC O N O I

    M 2 .040 .058 -.033 .320(*) .370(**) .050 -.093 .027 -.228 .147

    C O O P IN

    M 2 .141 -.046 .037 -.073 .061 .931(**) -.202 .055 .033 -.107 .052

    ** L a corrlation est significative au niveau 0.01 (bilatral).

    * L a corrlation est significative au niveau 0 .05 (bilatra l).

    Figure 4- Matrice MTMM du construit "qualit daudit externe"

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    E C O N IN

    M 1

    E C O N A D

    M 1

    E C O N A C

    M 1

    E C O N A P

    M 1

    E C O N O I

    M 1

    C O O PIN

    M 1

    E C O N IN

    M 2

    E C O N A D

    M 2

    E C O N A C

    M 2

    E C O N A P

    M 2

    E C O N O I

    M 2

    C O O PE X

    M 2

    E C O N IN

    M 1

    E C O N A D

    M 1

    -.068

    E C O N A C

    M 1 -.116 -.154

    E C O N A P

    M 1 -.286(*) -.175 .115

    E C O N O I

    M 1 -.268 .271 -.151 .197

    C O O PIN

    M 1 .195 -.059 -.020 -.130 -.070

    E C O N IN

    M 2

    .552(**) .068 .081 -.355(**) -.070 .098

    E C O N A D

    M 2 -.098 .524(**) -.150 -.186 .079 -.153 .006

    E C O N A C

    M 2 -.258 -.107 .720(**) .142 .080 -.105 -.055 -.021

    E C O N A P

    M 2 -.280(*) .006 .178 .664(**) .204 -.144 -.202 -.020 .228

    E C O N O I

    M 2 -.340(*) .346(*) -.109 .135 .881(**) -.009 -.082 .118 .013 .181

    C O O PE X

    M 2 .191 .007 .002 -.114 .115 .828(**) .212 -.107 -.094 -.067 .169

    ** L a corrlation est significative au niveau 0.01 (bilatral).

    * L a corrlation est significative au niveau 0.05 (bilatral).

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    A linstar de la dmarche utilise Cambpel et Fiske, nous avons procd trois formes

    de tests de la validit discriminante :

    (I) Le premier test consiste comparer les coefficients de corrlation de la diagonale de

    validit (bloc M1-M2) avec ceux des triangles htrotraits-monomthode. Conformment la

    rgle de dcision, les corrlations de nos deux chelles ECONIN et ICONIN avec eux-

    mmes (mesures par les deux mthodes M1 et M2) sont suprieures celles qui lassocient

    avec dautres traits (mesures par la mme mthode M1 ou M2). Ce premier rsultat confirme

    la validit discriminante des construits mesurs pour laudit interne et laudit externe.

    (II) Le deuxime test consiste comparer les corrlations de la diagonale de validit et

    ceux des triangles htrotraits-htromthodes. Les rsultats obtenus confirment la validit

    discriminante des nos deux chelles ICONIN et ECONIN. La corrlation de chaque chelle

    avec elle-mme (mesure par les deux mthodes M1 et M2) est largement suprieure celles

    quelle entretient avec dautres traits (mesures par les deux mthodes M1 et M2).

    (III) Le troisime et dernier test consiste vrifier la stabilit des structures de

    corrlation entre les triangles htrotraits-htromthodes et les triangles htromthodes-

    monomthode. Cette condition de validit discriminante nest pas vrifie puisque les

    structures ne sont pas systmatiquement voisines. Nanmoins, on peut relativiser ce constat

    par les bons rsultats obtenus selon les tests prcdents, ainsi que par le nombre limit de ces

    drogations par rapport lensemble des structures de corrlations de la matrice.

    En conclusion, nos deux chelles prsentent une bonne validit discriminante, mme si

    elle est un peu attnue par le troisime test. Campbell et Fiske (1959) admettent quil est

    difficile de viser une validit absolue et concluent que dans la pratique, tout ce quon peut

    esprer est de dmontrer une validit relative des traits (p. 84).

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    4. SYNTHESES ET CONCLUSIONS

    La revue des rsultats dgags, quant la fiabilit des chelles, nous permet de

    visualiser au moins deux divergences entre les travaux daudit interne et externe dans le

    contrle des relations dagence internes. Nous remarquons tout dabord la significativit de la

    variable ECONIN3 de laudit externe, alors que la variable comparable ICONIN3 a t

    supprime de lchelle de laudit interne suite sa faible cohrence. Ce constat montre les

    divergences dans les mandats respectifs de nos deux mcanismes. En effet, si lauditeur

    interne est plutt intress par le contrle de la performance conomique des salaris,

    lauditeur externe exerce sa mission dans un souci de respect des obligations lgislatives. La

    responsabilit lgale de lauditeur externe envers des parties externes lentreprise,

    notamment les institutions dotes dun pouvoir de rglementation et de contrle, loblige

    exercer des contrles de conformit rglementaire.

    Lobservation des statistiques descriptives pour ces deux items confirme cette

    interprtation. Ltude des moyennes montre que la ralisation de ces travaux par les

    auditeurs externes est trs forte ce qui nest pas le cas des auditeurs internes (2.61 sur une

    chelle de 5).

    Inversement, nous relevons un deuxime exemple de diffrence qui montre un champ

    dintervention plus tendu de laudit interne cette fois. La variable ECONIN2, qui reflte

    ltude et lanalyse des comptes-rendus oprationnels, a t limine de lchelle daudit

    externe cause de sa faible cohrence. La variable quivalente chez les auditeurs internes

    (ICONIN2) a enregistr une significativit importante. Nous pouvons dduire que le contrle

    du systme de communication lchelle oprationnelle est une priorit de contrle pour

    laudit interne, ce qui nest pas le cas de laudit externe qui cible les zones de risque

    incidence financire significative.

    Tableau 6- Comparaison des moyennes et cart types

    AUDIT INTERNE AUDIT EXTERNE

    Item ICONIN2 ICONIN3 ECONIN3 ECONIN2

    Moyenne 4.63 2.61 4.46 2.63

    Ecart type 0.522 0.796 0.576 1.155

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    Ces deux niveaux de divergence entre les travaux daudit interne et externe constituent

    la dmonstration empirique dune diffrentiation de plus en plus prononce entre les deux

    mcanismes. Cette divergence sera vraisemblablement bnfique pour la qualit globale des

    contrles si elle est exploite via une coopration positive entre les auditeurs internes et

    externes. Elle permettra un partage des rsultats de contrle et une meilleure apprciation des

    risques de la firme.

    Au del des rsultats dgags, notre tude a montr la possibilit de construire une

    mtrique de la qualit des travaux d'audit. Lobjectif est de passer une phase dobservation

    empirique permettant de vrifier la ralisation effective des travaux de contrle. Notre

    dmarche a t fonde sur le paradigme de Churchill qui permet de capter la complexit du

    concept de la qualit en lexprimant par des chelles multi-items. Il sagit dune nouveaut

    dans les recherches base quantitative dans ce domaine puisque, notre connaissance,

    aucune recherche na engag cette dmarche jusqu prsent.

    Concernant la validit interne et externe de cette tude, la rigueur mthodologique

    poursuivie via le paradigme de Churchill ne permet pas elle seule de dpasser le seuil

    exploratoire. Cette limitation est inhrente labsence de recherches comparables ce qui ne

    permet ni la confrontation de nos chelles avec dautres pour identifier les diffrences et les

    expliquer, ni de mettre en uvre la dernire tape de la dmarche de Chruchill (tape 8-

    Dvelopper les normes). En effet, nous nous situons dans un domaine de recherche qui, s'il

    figure sous les feux de l'actualit, a paradoxalement t peu tudi. Cest essentiellement la

    comparaison des liens entre les variables de la recherche avec des rsultats dtudes

    antrieures qui peut tablir la validit prdictive ou nomologique du questionnaire (Peter,

    1981). De plus, la validit prdictive et la validit de contenu ayant des liens forts, nous nous

    sommes contents de lanalyse de la validit de contenu (Evrard et al, 1993 ; Igalens et

    Roussel, 1998).

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    Annexe 1- chelle multi-items daudit interne

    (Questionnaires exploratoire et de validation)

    Quel est le niveau de ralisation des travaux daudit interne suivants :

    Audits selon lhypothse de conflits dintrts entre les dirigeants et les salaris

    CODE Items

    ICONIN1 Identification de tous les processus oprationnels intervalle rgulier.

    ICONIN2 Analyse du systme de contrle interne au niveau oprationnel et proposition des

    mesures correctives.

    ICONIN3 La vrification de conformit aux prescriptions des lois, rglements ou directives

    applicables aux salaris.

    ICONIN4 Analyses spcifiques de dtection des fraudes au niveau oprationnel.

    ICONIN5 Etude et analyse des comptes-rendus et rapports dactivits raliss au niveau oprationnel.

    ICONIN6

    Contrle technique des performances des oprationnels (Analyse et suivi des niveaux

    de productivit des units oprationnelles de production, Analyse lefficacit et de lefficience des units oprationnelles).

    ICONIN7 Vrification permanente du niveau de prise en compte des actions correctives par les

    responsables de secteurs.

    ICONIN8 Information des secteurs oprationnels audits.

    ICONIN9 Information de la direction gnrale (les dirigeants).

    ICONIN10 Documentation des rsultats d'audit ce niveau.

    Audits selon lhypothse de lenracinement des dirigeants via les salaris

    CODE Items

    ICONIN11 Contrle des avantages en nature et pcuniaires donns aux cadres et salaris.

    ICONIN12 Divulgation des irrgularits au conseil dadministration ou au comit daudit le cas chant.

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    Annexe 2- chelle multi-items daudit externe

    (Questionnaires exploratoire et de validation)

    Quel est le niveau de ralisation des travaux daudit suivants :

    Audits selon lhypothse de conflits dintrts entre les dirigeants et les salaris

    CODE Items

    ECONIN1 Analyse du systme de contrle interne au niveau oprationnel et proposition des

    mesures correctives.

    ECONIN2 Etude et analyse des comptes-rendus oprationnels dans le cadre de la certification

    globale des comptes.

    ECONIN3 La vrification de conformit aux prescriptions des lois, rglements ou directives

    applicables aux salaris.

    ECONIN4 Vrification priodique du niveau de prise en compte des actions correctives

    recommandes par les rapports daudit ce niveau.

    ECONIN5 Information de la direction gnrale (les dirigeants).

    ECONIN6 Documentation des rsultats d'audit ce niveau.

    Audits selon lhypothse de lenracinement des dirigeants via les salaris

    CODE Items

    ECONIN7 Contrle des avantages en nature et pcuniaires donns aux cadres et salaris.

    ECONIN8 Vrification des autorisations des dirigeants et du bien-fond et lutilit de ces avantages en cas dexistence dautorisation.

    ECONIN9 Divulgation des irrgularits au conseil dadministration ou au comit daudit le cas chant.

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    Annexe 3- chelles simples (questionnaire de validation)

    Questionnaire de validation audit interne :

    Concernant cette mission, comment jugez-vous limportance de travaux daudit interne

    suivants :

    CODE Items

    ICONIN M1 Contrle des relations internes entre les dirigeants et les salaris.

    ICONAD M2 Contrle des relations entre actionnaires et dirigeants.

    ICONAC M2 Contrle des relations entre actionnaires et cranciers.

    ICONAP M2 Contrle et valuation des actifs matriels de lentreprise.

    ICONOI M2 Contrle et valuation des actifs immatriels de lentreprise.

    COOPIN M2 Coopration et Prise en compte des travaux daudit interne par les auditeurs externes.

    Questionnaire de validation audit externe :

    Concernant cette mission, comment jugez-vous limportance de travaux daudit suivants :

    CODE Items

    ECONIN M1 Contrle des relations internes entre les dirigeants et les salaris.

    ECONAD M2 Contrle des relations entre actionnaires et dirigeants.

    ECONAC M2 Contrle des relations entre actionnaires et cranciers.

    ECONAP M2 Contrle et valuation des actifs matriels de lentreprise.

    ECONOI M2 Contrle et valuation des actifs immatriels de lentreprise.

    COOPEX M2 Coopration et Prise en compte des travaux daudit interne par les auditeurs externes.

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    Annexe 4- Prsentation structurelle de lchelle de mesure de laudit interne valide

    C ontrles classiques des

    salaris (risques lis

    lasym trie dinform ation

    entre salaris et d irigeants)

    C ontrles des risques lis

    lenracinem ent des d irigeants

    via les sa laris

    A nalyse du systm e de contrle interne au

    niveau oprationnel et proposition des

    m esures correctives

    A nalyses spcifiques de dtection des

    fraudes au niveau o prationnel

    E tude et analyse des com ptes rendus et

    rapports dactivits raliss au niveau

    oprationnel

    V rification perm anente du niveau de prise

    en com pte des actions correctives par les

    responsables de secteurs

    Inform ation de la d irection gnrale (les

    d irigeants).

    Identification de tous les processus

    oprationnels in tervalle rgulier.

    D ocum entation les rsultats d 'audit ce

    niveau

    D ivulgation des irrgularits au conseil

    dadm inistration ou au com it daudit le cas

    chant

    C ontrle des avantages en nature et

    pcuniaires donns aux cadres et salaris

    C ontrles techniques des

    perform ances oprationnelles

    C ontrle technique des perform ances des

    oprationnels

    Inform ation des secteurs o prationnels

    audits

    D im ension 1: C ontrle

    des relations dagence

    internes

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    Annexe 5- Prsentation structurelle de lchelle de mesure de laudit externe valide

    C ontrles classiques des

    salaris (risques lis

    lasym trie dinform ation

    entre salaris et d irigeants)

    C ontrles des risques lis

    lenracinem ent des d irigeants

    via les sa laris

    A nalyse du systm e de contrle interne au

    niveau oprationnel e t proposition des

    m esures correctives

    V rification priodique du niveau de prise en

    com pte des actions correctives

    recom m andes par les rapports daudit ce

    niveau

    D ocum entation des rsultats d 'audit ce

    niveau

    Inform ation de la d irection gnrale (les

    d irigeants).

    C ontrle des avantages en nature et

    pcuniaires donns aux cadres et salaris

    D ivulgation des irrgularits au conseil

    dadm inistration ou au com it daudit le cas

    chant

    V rification des autorisations des d irigeants

    et du bien-fond et lutilit de ces avantages

    en cas dexistence dautorisation

    La vrification de conform it aux

    prescrip tions des lo is, rglem ents ou

    directives applicables aux salaris

    C ontrle de conform it lgale

    D im ension 1: C ontrle

    des relations dagence

    internes

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