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Blois • Ciné'fil

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Le cinéma, Ciné’Fil et la vie

Quel est donc ce puissant ressortqui fait que le cinéma peut s’em-parer de votre vie ? La rendre plussurprenante, plus excitante, plusépanouissante ? Rire, pleurer, vi-brer, frissonner, admirer, rêver,fantasmer, mais aussi découvrir,comprendre, et surtout aimer, lecinéma est capable de provoquertous ces états et de les rendre dé-lectables, au point de ne plus pou-voir s’en passer… Je suis entré à Ciné’Fil en janvier 1995, répondant à l’invite d’un professeur d’histoire,Roger Maurice, alors président. Au même moment je venais de rejouer avec mes élèvesdu lycée Camille Claudel, une scène inaugurale du cinéma, juste cent ans après : la bataillede boules de neige devant la maison des Frères Lumière à Lyon ! Ironie et signe du destin!Ma passion du cinéma, ancrée dans le ciné-club de mes années-lycée, allait s’en trouvernourrie et démultipliée, et mon besoin de partager et d’inventer en m’inscrivant dans uneaventure collective allait devenir un axe de vie.Les pages qui vont suivre vous diront ce qu’ont été ces 25 années de Ciné’Fil, le parcoursde cette association qui a fait découvrir plus de 1300 films et accueilli 300 invités. Elles fe-ront entendre les témoignages d’autres fous de cinéma, qui ont apporté leurs sensibilitéset leurs énergies pour que le cinéma d’auteur, les films en version originale du monde en-tier, les documentaires, les classiques du patrimoine, les courts métrages, éclairent lesécrans des salles de Blois, les 3 Clefs et les Césars hier, aujourd’hui les Lobis, mais aussi lesnuits des bords de Loire à l’Embarcadère ou à St-Dyé. Elles rendront hommage à ceux quiont cru en nous et nous ont apporté des soutiens sans faille, adhérents fidèles en toutpremier lieu, financeurs avisés et indispensables, et surtout exploitants convaincus et au-

dacieux. Elles diront l’envie toujours intacted’être, dans le paysage cinématographique deBlois, un acteur dynamique et créatif. Elles ex-primeront enfin, par des textes et des images,ce pouvoir fascinant qu’a le cinéma de rendre lavie plus intense et d’être cet art qui inscrit lemonde dans la mémoire de l’œil.

Jean-Marie Génard, président

I

SOMMAIRE Editos ...................................... IChronologie ........................... VTémoignages ......................... VIChroniques cinéphiles ........... XIIls sont venus ...................... XVParoles de cinéastes .......... XVIIRêve de cinéma................. XVIII

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Dominique Roy, Christiane Gleizal et Jean-Marie Génard (2003)

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La beauté du geste

Vingt-cinq ans. Il nous aura fallu 25 ans ànous tous, les pionniers, ceux de la pre-mière heure, le groupuscule de base, nousles défricheurs, les promoteurs, 25 anspour arrêter de vous parler, à chaque cé-lébra!on de Ciné'Fil, des soirées d'ébriétéà coller des enveloppes, des chaises àtransporter pour les séances en plein airde l'Embarcadère, des pannes du projec-teur les soirs d'été, du vin chaud, de laLoire « aussi belle que Marlène », et j'enpasse... Maintenant, faut que ça s'arrête,on va finir par radoter si ce n'est déjà fait.

Vous, les suivants, vous avez été pa!ents,vous vous êtes comportés comme des sol-dats de l'ombre qui faisaient tout le boulotet qui n'aviez « rien » à raconter de pi"o-resque, rien à revendiquer, alors que c'estvous qui avez permis à Ciné'Fil de con!-nuer à vivre, vous qui avez réellement mo-difié en profondeur ce geste magique dese déplacer, quel que soit le temps, le mo-ment, pour aller voir des films « difficiles »,et persister à aller au cinéma pour, commedisait Godard, « lever la tête » vers l'écran,alors que quand on regarde la télévisionon la baisse... C'est grâce à vous que s'estcons!tué à Blois un public éclairé, exi-geant, connaisseur, tout ce dont nousavions rêvé, vous l'avez fait. Il faut dutemps pour ça et beaucoup d'énergie.Bien souvent, en venant en spectatrice, j'aiété émue en voyant l'un de vous, un soird'hiver, présenter avec ferveur à une salleplus ou moins clairsemée, un film magni-fique, peut-être en noir et blanc, sansaucun doute sous-!tré, dont nous sor!onsfantoma!quement reconnaissants... Et jeme disais alors que c'était ça la beauté dugeste, ceux qui bravaient le froid et renon-çaient à la télé pour rejoindre ceux quicroyaient à cet art du mystère entre rêveet réalité.

Peut-être é!ons-nous des pionniers dansune ville où la tradi!on cinématogra-phique était pauvre, convenue, et surtoutrésignée —on disait alors que le cinémaétait mort, et les salles à la papa commele Wilson fermaient—, sans doute quenous avons joyeusement contribué à résis-ter, mais vous, vous êtes des militants,vous avez installé sur la durée ce rapportimpensable aux tout débuts entre la fré-quenta!on, et peut-être même la de-mande, et une programma!on sansconcession.

C'est un peu facile à dire dans l'après-coup, quand d'autres ont fait tout le tra-vail, mais c'est exactement comme ça, il ya 25 ans, que nous avions envie que celasoit...

Je rêve beaucoup en ce moment, depuisplusieurs mois, pour de vrai... quand jem'endors le soir je sais que je vais assisterà des choses extraordinaires, rencontrerou retrouver des êtres étranges ou fami-liers dans des paysages irréels, m'interro-ger sur moi parce que des situa!onsétonnantes vont m'y pousser... Quand jem'endors le soir mon a"ente est intensé-ment curieuse, et quand je m'éveille j'ail'impression d'avoir vécu une vie paral-lèle... Je crois que c'est pour ça que j'aimele cinéma, à cause de ce"e coïncidenceavec le rêve...

C'est pour ça que j'irai à la nuit du cinémale 11 avril, rêver, et dormir peut-être...

Mar!ne Benchimol, fondatrice et

présidente d’honneur de Ciné’Fil

II

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Édito de Marc Gricourt, Maire de la Ville de Blois

A l'occasion du n°100 de Travelling, lemagazine de Ciné'Fil, je tenais à soulignerle dynamisme de l'associa!on qui, depuis25 ans, permet au public de découvrir ouredécouvrir des talents singuliers, desformes cinématographiques audacieuses,originales, parfois marginales mais tou-jours de grande qualité. Cinéma d'auteur,grands classiques, pépites méconnues,rien n'échappe à l'œil aver! des mem-bres de l'associa!on.Je salue l'inves!ssement des 15 béné-voles qui font vivre Ciné'Fil au quo!dien,notamment à travers les nombreusesmanifesta!ons organisées comme « Lasemaine du cinéma italien » ou encoreles rencontres-débats en présence d'ac-teurs, réalisateurs, historiens et autresspécialistes du cinéma.Ciné'fil, présent au cinéma Les Lobis encœur de ville, est un acteur incontourna-ble du paysage ar!s!que blésois. La Villede Blois est heureuse de lui apporter sonsou!en et de contribuer à ce que le 7e arts'ouvre à tous.Bel anniversaire à Ciné'Fil ! Faites-nouspartager encore longtemps vos coups decœur cinématographiques.

Mot d’Antoine Favron ancien maire-adjoint à la Culture

En 1989, avec Jack Lang, il s'agissait d'ac-compagner l'évolu!on des salles de laville et, notamment, de favoriser l’art etessai… Même si nous n'avons pu éviter lafermeture du Wilson, nous avons plutôtréussi, aidés par le CNC et par tous lesprofessionnels et amoureux du cinémablésois : les propriétaires de salles,M.Jouvencelle, M. Pigelet, qui ont immé-diatement coopéré, Philippe Dejust, pas-sionné, déterminé et loyal, qui acceptad'associer au mul!plexe une salle art etessai en centre-ville… et l’associa!onCiné’Fil, sans laquelle rien n'eût été pos-sible, avec sa première présidente, Mar-!ne Benchimol, son humour parfois unpeu provoc', son indépendance d'esprit,mais surtout son inébranlable volontéd'aller de l'avant, Roger Maurice l’homme tranquille , Claude Joigny le ci-néphile érudit, et enfin Jean-Marie Gé-nard, infa!gable animateur, aussiresponsable aujourd’hui du dynamiquecycle cinéma des Rendez-vous de l'his-toire.

III

Édito de Maurice Leroy, président du Conseil général de Loir-et-Cher

En 1989, quelques Loir-et-Chériens, passionnés de cinéma, fondaient l’associa!onCiné’Fil, dans le but de développer la programma!on des films « art et essai » dans ledépartement. Vingt-cinq ans plus tard, Ciné’Fil est devenue l’associa!on incontourna-ble des amoureux du 7e art ! Depuis plusieurs années maintenant, le Conseil généralde Loir-et-Cher sou!ent l’associa!on Ciné’Fil dans ses projets et ses ambi!ons, afin deperme"re aux Loir-et-Chériens un accès simplifié aux richesses du cinéma na!onal etinterna!onal.Ce 100e numéro de Travelling est la preuve de l’engouement que l’associa!on suscitechez tous les cinéphiles du Loir-et-Cher. Bravo à Jean-Marie Génard, président de Ciné’Fil, et à toute son équipe pour le beautravail qu’ils accomplissent au service du cinéma et de la promo!on culturelle dansnotre département.Bon anniversaire à l’associa!on Ciné’Fil, en souhaitant qu’elle con!nue à transme"rela passion cinématographique pour encore de nombreuses années. Que l’amour du cinéma ne s’éteigne jamais en Loir-et-Cher !

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IV

Édito de François BonneauPrésident de la Région Centre

La Région Centre mène depuis de nombreuses années une ac!on d’envergure enfaveur du développement culturel, vecteur de lien social, d’épanouissement person-nel et source de rayonnement pour nos territoires. Dans ce contexte, la valorisa!onde la créa!on ar!s!que et l’accès du plus grand nombre aux œuvres sont des ob-jec!fs essen!els. C’est pourquoi nous nous réjouissons d’accompagner l'associa!onCiné'fil dans sa diffusion des films d’auteur, ses publica!ons et les conférences gra-tuites qui complètent ce"e approche. Je !ens à saluer ici ce travail précieux et lespartenariats qui se sont noués en par!culier avec Ciclic, l’Agence régionale du Centre

pour le livre, l'imageet la culture numé-rique. Ciné'fil contri-bue de manièreremarquable à ladiffusion d’œuvresexigeantes et àl’éduca!on àl’image, priorités del’ac!on culturelle denotre région.

Édito de Sylvie Le ClechDirectrice régionale des affaires culturelles du Centre

Ciné'Fil programme et diffuse le cinémad’art et d'essai à Blois depuis un quartde siècle ! Quelle belle occasion de met-tre celui-ci à l’honneur en offrant unenuit du cinéma, aux Lobis, à tous lesamoureux du 7e art. La direc!on régio-nale des affaires culturelles du Centres’associe avec plaisir à cet événement.

Soutenir les associa!ons qui œuvrentpour la promo!on et la diffusion du film« art et essai » est l’une des priorités duministère de la Culture et de la Commu-nica!on. Elles favorisent en effet, pour

tous les publics, notammentles scolaires, le chemin de lasalle de cinéma et la trans-mission de la cinéphilie.

La diversité culturelle, autre objec!f duministère, est bien ce qui caractérise leschoix de programma!on de Ciné Fil, enpromouvant le cinéma d'auteur detoutes na!onalités ainsi que les films dupatrimoine.

Je !ens à remercier les membres duconseil d'administra!on, toute l’équipede Ciné’Fil et plus par!culièrement sonprésident, Jean-Marie Génard, tous despassionnés de cinéma auxquels je réi-tère mes bons vœux d'anniversaire.

Alain Guiraudie (2003)

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V

Ciné’Fil en quelques dates

5 juin 1989 : créa!on de Ciné'Fil (statuts déposés en préfecture). Mar!ne Benchimol présidente.

1991 : premières projec!ons à l'Embarcadère.

1992 : créa!on des mardis de la 2e chance une fois par mois à 18h et 21h aux Trois Clefs.Cycle « Cinéma hispanique ».

1993 : Roger Maurice président.

1994 : passage à un film par quinzaine avec la créa!on des "mardis Coups de cœur" en al-ternance avec la "2e Chance" aux Trois Clefs. Paru!on en septembre-octobre du premier nu-méro du bulle!n Ciné'Fil Première.

1995 : cycle Ken Loach. Transfert aux jeudis des projec!ons des Trois Clefs

1996 : Jean-Marie Génard président, passage à un film hebdomadaire toujours sur 2 séancesaux Trois Clefs, cycle « Séduc!on » aux Césars.

1997 : cycle « Shakespeare au cinéma », cycle des Pestaclerires aux Césars, soirée Chahine.

1998 : passage à 4 séances, les jeudis et lundis, cycle « Cinéma(s) du Japon », hommage àMitchum et Stewart aux Césars, 1e édi!on du cycle cinéma des Rendez-vous de l'histoire surle thème de « Crime et pouvoir », en présence de Costa-Gavras.

1999 : cycle « Cinémas de la Méditerranée », Kirikou et la sorcière aux Césars, 1e édi!on de lasemaine de cinéma italien avec l'ACFIDA et Gérard Legrand, cycle « Le Temps du Maroc».

2000 : cycle « Gangsters au cinéma », cycle « Cinéma des Pays-Bas », In the Mood for Lovepour dire adieu aux Trois Clefs, recrutement d'une salariée médiatrice en "emploi jeune",Chris!ne Dumand.

2001 : installa!on de Ciné'Fil aux Lobis, passage à 6 séances par semaine, transforma!ondu bulle!n Trente-troisième en Travelling n°33, changement de logo.

2002 : cycle « Hitchcock » en présence de Jean Douchet, cycle « Secrets de famille au cinéma».

2003 : cycle « L'adolescence au cinéma ».

2004 : Claude Joigny président, soirée des 15 ans de Ciné'Fil.

2005 : stage « Cinéma et surveillance », 1er cycle de cinéma hispanique.

2006 : cycle « Regards vers l'Est », semaine de la Résistance.

2008 : recrutement de Marie Tassigny au poste de salariée médiatrice de Ciné'Fil.

2009 : soirée des 20 ans de Ciné'Fil.

2011 : soirée «Broadway, Hollywood et le Jazz» avec Virginie Capizzi, cycle « J'ai même ren-contré des Tsiganes heureux », rencontre avec Alain Cavalier, événement Donoma.

2012 : semaine « À la marge, expérience(s) cinématographique(s) », Jean-Marie Génard pré-sident.

2013 : 1e semaine de cinéma britannique, semaine de cinéma marocain.

2014 : 1e Nuit de Ciné'Fil pour célébrer les 25 ans.

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Rencontres

Ciné’Fil est syno-nyme pour moiavant tout derencontres… Ren-contre avec Jean-Marie Génarddans le hall desTrois Clefs lors dufes!val Shakespeare, qui a déclenchémon engagement progressif, rencontreensuite avec les membres du bureau. Àl’époque, les réunions se faisaient chezles uns et les autres avant le « local »,rencontres enfin avec des animateursde débats formidables [...]. Noël Sim-solo, sa gouaille et son éternel chapeau,Pierre Gabaston et son accent du Sud,Jean-Charles Fitoussi, assistant desStraub, [...] Jean Collet, digne succes-seur d’André Bazin… et beaucoup d’au-tres.

Ciné’Fil c’est aussi des lieux : avantCap’Ciné et son popcorn, Blois comptait3 cinémas. Je me souviens de l’escaliermoque"é des Césars, de l’autre côté dela Loire, des 3 Clefs, des déplacementsà Cannes, à La Rochelle, dans les ciné-mas de la région, à l’APCVL, dans lesmédias locaux…

Et enfin, Ciné’Fil, c’était avant tout desfilms et, pour ce qui me concerne, lesfilms du répertoire comme la program-ma!on hommage à Mitchum et Ste-wart, un de mes meilleurs souvenirsmalgré son échec rela!f.

Hélène Armanet ancienne administratrice

Fragments du passéLes Lobis appar!ennent à mon enfancecomme les trois autres cinémas de laville, qui existaient à l'époque. Pe!te,ce"e salle faisait par!e de mes terrainsde jeux favoris. Le rituel de la sor!e ci-néma se concré!sait toujours par undessin offert en caisse et à Maria, quiavait commencé comme ouvreuse dansce"e salle. Je con!nuais mon tour versLouis le coupeur de !cket, un bonjouren cabine. Il y avait ensuite le bureaude M. Jouvencel. Ce lieu maintenantdisparu était pour moi une sorte detemple du cinéma. En grandissant, denombreuses discussions cinématogra-phiques y ont vu le jour. Ciné'Fil a com-mencé à naître quand j'étaisadolescente, sous l'œil bienveillant deLuc, qui était toujours présent dans cesquatre cinémas. Il m'impressionnait parsa culture et ce don qu'il avait pourtransme"re sa passion.Je souhaite un bel anniversaire àCiné'Fil et 25 ans de plus.

Vanessa OdeProgrammatrice Art et Essai & Jeune

Public pour Cap'Cinéma

Souvenirs d’une soiréeCela fait plus de dix ans que j’accom-pagne les anima!ons de Cinéfil. Parmila centaine de soirées que j’ai pu vivregrâce à ce"e associa!on, j’en re!ensune tout par!culièrement. Il s’agit de lavenue d’Alain Cavalier au moment de lasor!e de son merveilleux Pater. « L’hu-milité et la générosité sont les deuxqualités que l’on retrouve chez les plusgrands cinéastes » disait Jean-Luc Go-dard en pensant à Fritz Lang.

Nicolas OlivierResponsable du cinéma Les Lobis

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Noël Simsolo (2001)

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Un historique du « Capitole »aux « Lobis »En juillet 1959, nous prenons la direc-!on de la salle de cinéma Le Capitole,rue des Juifs [...] et en 1971 celle de lasalle du « Studio » rue du Foix (ce"esalle appartenait au diocèse) où nouscommençons une programma!on artet essai [...] En 1976 nous prenons ladécision de créer un complexe de troissalles avenue Maunoury, sous l’en-seigne « Les Lobis », ouverte en 1978.La restructura!on du cinéma Le Capi-tole en trois salles interviendra en1981. L’ac!on art et essai se poursuivrasur ce site, appelé désormais « Les TroisClefs » [...] En 1989, un groupe d’amis,emmené par Mar!ne Benchimol, fon-dent l’associa!on Ciné’Fil et vient nousproposer de collaborer afin de poursui-vre ce"e ac!on. Très intéressé par ceprojet, nous décidons d’accueillir ce"eassocia!on dans nos salles. A ce jource"e collabora!on perdure aux ciné-mas « Les Lobis », à la sa!sfac!on descinéphiles de notre région.

Philippe JouvencelAncien directeur des cinémas Les

Lobis et Les Trois Clefs

La Passion Ciné’FilVingt-cinq ans déjà, j’ai l’impressionque c’était hier que Roger (Maurice),président de Ciné’Fil me présentait unjeune homme prome"eur qui désiraits’inves!r dans l’associa!on Ciné’ Fil !C’était hier que Jean-Marie et Roger ve-naient me présenter leur programma-!on, toujours plus belle, plussurprenante, plus éclec!que que cellede l’année précédente. Il fallait voiravec quelle force ils défendaient leursidées, leurs films, leurs invités... Et cesont ce"e force, ce"e convic!on, ce"e

passion du cinéma qui m’ont toujoursséduit. Des envies, des cycles, desstages, des pèlerinages transformés enréalité lors de réunions tardives dans lebureau où nous déterminions le justeprix. Celui du marchand et celui de laculture... Au fil des années j'ai d’ailleursl’impression que l’on ne sait plus trèsbien qui est qui...Mais une associa!onne peut vivre que par le renouvelle-ment de ses membres, que par la trans-mission de la passion... Et là aussiCiné’Fil a réussi : une généra!on en-!ère abreuvée de cinéma...Après le mul!plexe, la rénova!on desLobis, le numérique, All That Jazz, où lecinéma blésois va-t-il aller ? Car le ci-néma a changé, le monde a changé. Au-trefois machine à rêves, il nousemmena à Casablanca ou en Arabie [...]Aujourd’hui les voyages sont à la portéede tous. Le cinéma a perdu ce"e magie.La télé, internet, le portable, les ta-ble"es nous donnent à voir ces paradisar!ficiels. Le cinéma doit explorer d’au-tres domaines. Les étoiles, les super-héros pour les mul!plexes. Et lacondi!on humaine pour le cinémad'auteur : c’est devenu sa raison d’être.Nous franchissons la porte des Lobis etde la programma!on Ciné’Fil pour dé-couvrir des rivages intérieurs inexplo-rés, que nous ne pouvons a"eindre quegrâce à la vision d’un réalisateur qui ex-prime ses rêves et ses fêlures à traversses acteurs et ses actrices.Alors vive le cinéma, lieu de vie,d’échanges, de bonheur, de tristesse.Vive Ciné’Fil, ces fondus de cinéma, cesbouffeurs de toiles. Et surtout qu’ils neperdent rien de leur passion ! Et sur-tout, surtout, allez voir Nebraska !

Philippe DejustDirecteur du cinéma Les Lobis

et du réseau Cap’Cinéma

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À Nickie Gonet

Ciné'Fil fête son anniversaire. Difficile nepas en être, chacun à sa façon : nous lui de-vons tant, d'une manière ou d'une autre.Tous ceux qui font – ont fait vivre – ce"eassocia!on méritent le plus profond res-pect. Elle offre à la cinéphilie blésoise dequoi contenter son appé!t d'images. Pourma part, elle m'a donné l'opportunitéd'écrire sur le cinéma. Je pense en par!cu-lier à Roger Maurice et Jean-Marie Génard,à leur ami!é, leur sou!en désintéressé,leurs encouragements indéfec!bles. Qu'ilsen soient ici chaleureusement remerciés.Rares sont ceux qui vous me"ent le pied àl'étrier sans arrière-pensée et, au jour desbilans, de façon finalement si décisive.Comme on dit communément : il y aura euun avant et un après. L'associa!on a enoutre favorisé bien des commerces ami-caux (je pense aussi à Isabelle, Odile etMar!ne). Ce qui n'est pas rien. Vous voyez,je n'ai pas oublié. Le temps ne fait rien àl'affaire. Ces quelques mots ci-dessous enguise de cadeau, si peu au regard de ce queCiné'Fil a su offrir. Mille tendresses. Takecare.

Olivier Facquetancien administrateur

Retrouvez les cri!ques d’Olivier sur son site Pikachu.over-blog.net, et un texte inédit dédié à

Ciné’fil sur Les Valseuses sur le site de Ciné’fil.

Bel anniversaire, Travelling !

Très prosaïquement, Travelling est l’ou!lde communica!on clair et efficace qui nouspermet de bien programmer dans nosagendas les séances à ne louper sous aucunprétexte. Merci à ceux qui le réalisent.

Mais Travelling, ça n’est pas que cela ! C’estcertainement plus de 2000 instants ma-giques qui nous ont été présentés. Com-ment n’en retenir qu’un ? Puisqu’il le faut,je sacrifierai à l’exercice avec une focale sur

Atanarjuat, film inuit de Zacharias Kunuk,Caméra d'or 2001 à Cannes, qui nous a em-menés loin, très loin, dans l'espace et dansle temps, à l'écart de tout repère familieret nous laisse, des années après, une traceindélébile. Merci de nous laisser tant debeaux souvenirs.

Que les 100 prochains numéros de Travel-ling con!nuent « à parler de cinéma. Pour-quoi parler d’autre chose ? Avec le cinéma,on parle de tout, on arrive à tout*».* Selon le mot de J.-L. Godard.

Véronique Vandewalleancienne administratrice

Les surprises des programma!ons

Lors du Pays des sourds de Nicolas Phili-bert, on avait fait un débat avec un dessourds-muets du film. Après, à une heuredu ma!n, il nous a raconté à sa façon unehistoire drôle ! Cela m’est resté comme unmoment extraordinaire ! Une autre fois,j’avais proposé Mad Max au conseil d’ad-ministra!on : gros débat, les uns pour, lesautres contre. Finalement j’emporte la dé-cision, on passe le film, et c’est un carton !Des jeunes ont adhéré dans la foulée ! Sou-venir aussi de Med Hondo qui m’avait faitrire quand il m’avait dit de sa grosse voix :« C’est moi qui ai doublé la plante carnivoredans La Pe!te Bou!que des horreurs.

Luc Pageancien vice-président

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Alain Cavalier (2001)

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Une soirée singulière ou l’Embarcadère englou!

Qui se souvient du 27 juillet 2000 ? Ilpleuvait dru depuis des jours, toutessortes de pluies – bruines, orages, cra-chin – éparses... Péril en la demeure deMichel Deville était programmé le mer-credi. Reporté donc. Le jour suivant, letemps était encore menaçant, mais lelendemain prome"ait pire encore !Alors bo"és et encapuchonnés, on ainstallé les chaises sur le parquet où pa-!naient, hilares, les escargots. « Pasplus de cinquante ! » a dit Jean-Marie.« Ça devrait suffire avec le temps ! » Unprésident qui rêve… Humidissime donc.Quand les premier accords de Grana-dos,

sous les doigts de Christophe Malavoy,ont reten! nous é!ons quinze : l’équipede Ciné’Fil du jour, soutenue par troisIndiens hiéra!ques et parisiens enrou-lés dans leurs couvertures comme s’ilsa"endaient la neige, et un Mar!en ensarouel, les pieds nus dans des spar-!ates ; et aussi une mère de famille en-cadrée par ses deux fils, un peuailleurs ; et encore Nicolas, fidèle, sespinces à vélo traduisant l’effort et lecourage (qui s’est promené à vélo cetété-là ?).C’était mince, mais quand Nicole Gar-cia, demi-nue, a couvert frileusementses épaules d’un cardigan sous l’œil in-crédule de Malavoy, guitariste fauchéramant dans une histoire glauque, ons’est tous laissé embarquer, fascinés. La Loire exhalait une haleine laiteuse,les sternes ont suspendu leur vol et,entre les nuages floconneux, parfois lui-sait l’œil embué de la lune. Le vin chaudà la cannelle, au changement de bo-bine, a fini de nous enivrer. Le charmes’est installé dans ce"e soirée, noyée,qui nous renvoyait à une autre, canicu-laire, de juin où nous avions osé Désirshumides* ! À contretemps. On auraitdû y penser !*Film de Tatsumi Kumashiro (1974)

Brigi"e Laurilleauancienne administratriceUne séance à l’embercadère (1999)

Découvertes

En 94, ma découverte de la région Centre débuta par un coup de cœur pour Blois etses bords de Loire. Avec Ciné’Fil, elle se poursuivit en famille, une vraie famille amou-reuse du cinéma avec laquelle j’ai découvert la richesse du cinéma du Sud-Est asia-!que ou iranien. Mais plus encore, après 100 numéros de Travelling, me restent en mémoire les re-gards a"en!fs, chaleureux et sans complaisance sur le monde qui les entoure, ceuxde Frédérick Wiseman et de Raymond Depardon. En plan fixe et sans travelling.

Arnaud Giacome)ancien vice-président

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Noces d’argent

Ciné’Fil aura bientôt 25 ans ! Des noces d’ar-gent avec ses adhérents dont nous sommes,bien que nous ne connaissions Ciné’Fil quedepuis 22 ans seulement lorsqu’une amienous a parlé d’une associa!on installée ruedu Foix. Et c’est en mai 1992, que nous avonseu notre premier contact, assistant au Capi-tole (Les Trois Clefs) à la semaine du cinémahispanique. C’était la distrac!on idéale etbienvenue pour nous, notre maison étant to-talement détruite par un incendie trois se-maines plus tôt. Chaque soir nous par!ons àBlois, oubliant le désastre, au ciné. Sûrementque nos adhésions datent de ce printemps.Pendant les années suivantes, nous avons vuà peu près tous les films proposés ; appré-ciant spécialement les séances dédiées auxpays étrangers grâce aux réalisateurs nous fai-sant connaître et partager leur culture auquo!dien, leurs lu"es et leurs passions.Expérience faite, on sait bien que la vie n’estpas un long fleuve tranquille, mais sortant

parfois accablés et même quelque peu culpa-bilisés de ces films militants et résistants, onse surprend à rêver de quelques comédiescomme au bon vieux temps des soirées ma-giques et es!vales de l’Embarcadère… Unesimple sugges!on.Tout ceci finalement pour dire BRAVO, et trèssincèrement MERCI, à vous qui faites vivreCiné’Fil de si belle façon. Nous vous resteronsfidèles jusqu’au terminus, assez proche main-tenant, en a"endant, qui sait, Cinéma Para-diso.

Françoise et Serge Frogeradhérents de la première heure

La Belle Équipe

Alors ? comme ça Ciné’Fil a 25 ans ! Mon Dieu, c’est fou comme le temps passe… Quand je penseque je l’ai connu tout pe!t celui-là, un bien joli bébé entouré de nombreuses et fort charmantes« fées »… Il paraît que je m‘en suis occupé 2 ou 3 ans comme tuteur-président. Comme c‘est lointout ça, un peu comme dans une autre vie.Ciné’Fil, c’était à la fois « La Belle Equipe » pour la bonne humeur et le bonheur d’être ensemble,et « Cinéma Paradiso » pour les séances d’été en bord de Loire. Ah, nostalgie quand tu nous !ens…Et cela suffisait à mon bonheur.

Depuis quelque temps, je me suis éloigné ducinéma. Cependant les deux derniers films quej’ai vus, C’est eux les chiens... et Ida m’ont rap-pelé que la fine équipe de Ciné’Fil n’avait rienperdu de ses talents et de son charme. Longuevie à Ciné’Fil et merci.

Roger Maurice, ancien président

L’équipe du film Donoma (2011)

Christine Dumand (2007)

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Comme Obélix (et bien que n'en ayantpas – pas encore ? – l'opulente stature),je suis tombé enfant dans la po!on ma-gique. La première fois, si je me sou-viens bien, c'était dans un pe!t cinémade la banlieue de ma bonne ville deTroyes (en Champagne), où l'on donnaitLes Enfants du paradis. J'en suis ressor!émerveillé (les costumes, l'agita!on po-pulaire du « poulailler »), interloqué (lebandit à l'œil masqué d'un bandeaunoir, qui avait dit sur scène que ce qu'ildissimulait serait encore pire à voir, etqui, le re!rant à son entrée dans saloge, me"ait à jour un œil absolumentnormal) et désespéré de voir l'insuccèsde la poursuite finale de Garance par lemime Bap!ste. Est-ce là l'origine demon malaise face à la foule ? Si c'est lecas, on pourrait dire que mon adhésion,bien des années plus tard, à l'associa-!on Ciné'Fil avait eu pour objet d'éviterla bousculade, et ce fut hélas quelque-fois le cas. Mais cela ne m'empêche pasd'apprécier une salle bien remplie,preuve d'une heureuse rencontre entreles a"entes des spectateurs, devenuspour beaucoup des amis fidèles, et desadministrateurs qui ont la lourde et sub-!le tâche de proposer les programmes.Même si, entre le film de Carné et monrecrutement par le président d'alors(qui est à nouveau celui d'aujourd'hui,et qui avait repéré ma barbe blanchecomme appartenant à un spectateur as-sidu), j'avais vu pas mal de films dansma ville natale, sous une conduite pa-ternelle a"en!onnée, ou plus tard dansle Quar!er la!n (ah, la découverted'Ivan le terrible dans la grande salle deLa Pagode !...), mon entrée au CA deCiné'Fil m'a fourni des occasions de dé-couvertes d'œuvres (ah, Les HarmoniesWerkmeister, de Bela Tarr, avant

L'Homme de Londres et Le Cheval deTurin !) et de rencontres de réalisateursen chair et en os, que ce soit à Cannes(Wim Wenders) ou dans « notre » salle(Bertand Tavernier, Alain Cavalier, LucMoullet, et j'en passe). Et si ma cultureet mon âge me font naturellement ap-précier la ressor!e en copies rénovéesde mes enthousiasmes de jeunesse,c'est avec une a"en!on et une curiositéintactes que je découvre chaque annéedes talents, des sujets et des styles denarra!on innovants, que j'ai à cœur departager avec le plus possible de mesamis du grand écran.

Claude Joignyvice-président de Ciné’Fil

Wim Wenders à Cannes (2003)

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XII

Mauvais œil

Je le vois mon œil, –celui de Catherine De-neuve dans la première séquence de Ré-pulsion. Je le vois ce regard perdu etobsessionnel à la fois, qui scrute dans leréel les signes effrayants d'une invisiblemenace, le monde extérieur, ce"e angois-sante altérité. Mais cet Autre angoissant,c'est moi ; dans les difformités et les reliefsdu corps et les recoins inexplorés de l'es-prit. Et c'est le même œil qui se brise à lamoi!é de Persona : mon regard se frag-mente en une myriade d'iden!tés, court-circuite mes synapses, ne sait plus ce qu'ilvoit, doute de qui il est. Ma ré!ne endolo-rie se résigne alors à capter avec une pas-sivité ostentatoire le quo!dien d'un mondeà la vitesse effrénée. Parce qu'il souffre dene pas s'adapter à son cadre, mon corps –celui d'Aurore Clément dans Les Rendez-Vous d'Anna – incommodé doit imprimerle malaise d'autres solitudes, recueillir lesmonologues d'une altérité blessée, poly-phonie de l'Histoire composée d'histoires

individuelles. Miracle que ce"e capacitéinépuisable du cinéma, le mien et le nôtre,à accorder Verbe et Sensa!on dans unmême mouvement : Jeanne Moreau etMastroianni enlacés sur les ves!ges sédi-mentaires de leur amour dans La No"e,Gena Rowlands improvisant librement surscène à la fin d'Opening Night, FrançoiseLebrun - coincée entre Léaud et Laffont -déclamant son monologue (vaccin contrele virus de l'Amour, violent poison de dés-illusions) en larmes dans La Maman et LaPutain, et, de nouveau ce"e chère Anna,mue"e et appliquée, massant les fesses deJean-Pierre Cassel lors de son avant-der-nier rendez-vous.

C'est finalement lorsque la caméra opèrel'ul!me rencontre des corps, des inquié-tudes et des visages, qu'elle me réconcilieavec le spectateur aveugle qui est en moi,en chacun de ceux qui se sont éparpillés,s'éparpillent et s'éparpilleront toujoursdans l'espace de la salle.

Maël Mubaleghadhérent, lycéen

Cette chère Anna par Maël Mubalegh.Pastel dilué, crayon de couleur et feutre,

inspiré par une scène du film Les Rendez-vous d’Anna

de Chantal Akerman

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L’image manquante

Rithy Panh fait fabriquer une maque"ede la maison familiale mais les murs netombent pas justes. Une pe!te figurineest modelée pour ajuster les propor-!ons. L’idée du film est née. La terre revient avec l’argile et avec elle,juste ce qu’il faut d’eau, pour l’assouplir.Coincée entre le pouce et l’index, la ma-!ère inerte reprend vie. Rithy Panhévoque la résurgence des visages ainsiretrouvés : « Les morts, en moi, sont àla fois figés et pas figés. J’ai perdu lesnoms mais pas les visages. J’ai travailléavec un seul sculpteur, Sarith Mang, quia mis du temps et dont le style donneune unité à la diversité des personnageset à leurs expressions. Il est jeune et neconnaissait pas l’histoire des Khmersrouges. Travailler avec lui m’obligeait àreplonger dans ce passé pour le lui ra-conter. J’ai trouvé en lui la poésie desgrands ar!stes qui frôle l’innocence del’enfance. Même réussite dans la gravitéde la musique de Marc Marder. La voixde Randal Douc tombe juste, tout letemps » (interview de Rithy Panh sur lesite La-croix.com, 8/10/2013).L’enfant n’oublie pas mais reporte à plustard les mots et les images de sa dou-leur.

Les responsables du génocide se met-tent à table. Un camp à la lumière élec-trifiée cerné par le précipice où lecinéaste et ses assistants tournent lanuit. Un plateau abondant de figurinesqui ressemble à ces crèches de Noël oùon célèbre la na!vité avant que la boueet la grisaille ne gagnent du terrain etque l’homme ne se retrouve seul face àson des!n.L’image se brouille quand le cortège fu-nèbre accompagne en contre-jour la dé-pouille du père. Des silhoue"es commeles sculptures de Giacome) ramenéesà la vulnérabilité essen!elle de leurêtre. Comme un bonimenteur qui agitedevant nos yeux ses gobelets, l’imagemontre un corps qui passe d’uneplanche à une autre. Le rythme desimages s’accélère. Le lendemain, le filsse rend à l’hôpital pour nourrir la mèrequ’un coup de dé a emporté.

Laure Weiladhérente

Extrait de l’ar!cle : « Le courage des oiseaux »de Laure Weil paru sur Le-capital-des-mots.fr

XIII

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L’Image manquante de Rithy Panh©CDP

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Rendez-vous de l’histoire

En 1998, Ciné'Fil se voit proposer de par!-ciper à la concep!on et l'organisa!on ducycle cinéma des Rendez-vous de l'histoire.En 16 édi!ons, il est devenu un temps fortdu fes!val et témoigne de l'énergie impul-sée par Ciné'Fil. Qu'on en juge : une sélec-!on d'une cinquantaine de fic!ons et dedocumentaires, vecteurs de représenta-!ons de l'histoire et eux-mêmes objetsd'histoire, la par!cipa!on de grandes ins!-tu!ons comme les Archives françaises dufilm du CNC, l'INA, la Cinémathèque deToulouse ou la Cinémathèque française, degrands réalisateurs invités comme Manoelde Oliveira, Costa Gavras, Claude Chabrol,Claude Miller, Rithy Panh, des ciné-concerts, des communica!ons, des dé-bats... Et des prix couronnant ledocumentaire d'histoire, comme en 2013,le film L'Image manquante de Rithy Panh !J.-M.G.

XIV

Rithy Panh (2011)

Couverture : Rémi Boinot - Double page centrale : Paysage d’Andreï Roublev de Jean-Gilles Badaire - Imagepage 11 : Cette chère Anna de Maël Mubalegh - Photos : Jean-Marie Génard, Benoît Goldschmidt, Claude Joigny.Impression : Dixit Imprim’ (Vendôme)

[...]Tarif réduit et deux avant-premières en prime,Réalisateur présent en chair et en os,Micro baladeur et scénario qu’on désosse,Nos impressions à chaud face aux acteurs s’ex-priment.

Anniversaire de ce"e aventure au printemps,Mémorables séances nocturnes et en plein airL’été : tous sur le pont, film à l’embarcadèreAvec pour bande-son les canards cancanant.

Cinéf’Fil a depuis pris d’autres Rendez-vous,L’Histoire sur les écrans en octobre s’afficheCosta-Gavras, Chabrol, de leurs films on s’en!cheTavernier quant à lui, c’est le pe!t chouchou !

Travelling en Italie, en Chine ou en Espagne,Tapas en ouverture, spécialités ou nemsCiné’Fil à goûter et déguster, on aime.Nuit la plus courte passée avec les « courts mé-trages » [...].

Annie Loyau, adhérenteLire le poème complet sur le site internet

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Extraits du livre d’or

« J’ai fait un retour agréable au vérita-ble centre du cinéma français, puisquenous sommes à côté des étangs de LaRègle du jeu. Mais 98. »

Luc Moullet (1998)

« En souvenir du meilleur débat et duplus drôle poseur de ques!ons que jen’ai jamais eus. »

Émilie Deleuze (1999)

« Suis revenu à vélo sans vélo dans unbout de vacances de mon enfance. N’aipas retrouvé la Chocolaterie. Alorsvalse entre l’écran et la scène. J’aimoulu moulu du vélo à la Halle auxGrains, traversé la rue, pas fait choco-lat. Grosse séance, merci Rive"e. Lagrande Loire est toujours aussi belle.Ami!és. »

Jacques Bonnaffé (2001)

Puisque le livre dort je lui souhaite unebonne nuit. »

Nicolas Philibert (2002)

« La pluie, un public clairsemé, unesono envahissante… Tout est sauvé, dé-passé, susurré (ou murmuré ?) par l’Au-hebung des ciné-fils : deux femmescharmantes, un président exténué, unmonsieur loyal polytechnicien, polyci-néphile et last but not least, une île flot-tante sinon volante au sep!ème ciel deBlois. Ami!és. »

Serge Bozon (2003)

« Pour des journées splendides où ci-néma et histoire ont con!nué deconsommer leur voyage d’amour. »

Claude Miller (2010)

« Merci pour ces rencontres, mercid’être ce dernier chaînon sans qui lesfilms, nos films n’existeraient pas, ouexisteraient moins. Bref : merci pourvotre amour du cinématographe, dépo-sitaire de l’amour de l’existence, témoindes êtres. »

Jean-Charles Fitoussi (2003)

« Vive Blois. Vive Ciné’Fil. Vive Jean-Marie. Vive l’Histoire. Le passé n’est pasmort il n’est même pas encore passé. »

Bertrand Tavernier (2010)

Claude Chabrol (2000)

« Vous recevez (bien trop bien !) vraimentn’importe qui. »

Un aigri« Des gens comme vous je les embrasse-rais dans chaque ville.

Un sen!mental« Con!nuez, vous faites bouger les choseset changez (peut-être) les mentalités. »

Un op!miste « Vous avez réussi, à ce que je vois, à met-tre tout le monde d’accord. »

Claude Chabrol (2000)

XV

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Les invités de 2014 à...

Marianne Néplaz, Claire Angelini, CarolineRousset, Hicham Lasri, Dominique Ca-brera, François Caillat, Pierre-Luc Granjon,Jus!ne Malle, Nurith Aviv, Henry Colomer,Jihane Chouaib, Rafael Lewandowski, Ni-colas Guiot, Chris!ne Thépénier, StefanoSavona, Auraeus Solito, Hafed Benotman,Anaële Godard, Djinn Carrenard, ArianeDoublet, René Féret, Namir Abdel Mes-seh, Olivier Babinet et Pablo Nicomedes,Tania Rakhmanova, Jean-Charles Hue, Ma-riana Otéro, Elise Doménach, MyriamAziza, Élisabeth Kapnist, Jérôme Bonnell,Mathias Gokalp, Stéphane Mercurio, Mi-chelange Quay, Claire Simon, Chris!anRouaud, Jean Gabriel Périot, Emilio Pacull,Djamel Ouahab, Michel Moisan, Gaël Mo-caër, Xavier Liébard, Med Hondo, Pierre-Luc Granjon, Aurélia Georges, DanièleDubroux, Ca! Couteau, Florence Colom-bani, Julie"e Cahen, Nicolas Philibert, Ber-trand Bonello, Jo Béranger, Danièlle Arbid,Patricio Guzmán, Marie-Claude Treilhou,François Lunel, Claude Pinoteau, PascalDeux, Mahamat-Saleh Haroun, Jean-Charles Fitoussi, Alain Guiraudie, Emma-nuel Bourdieu, Alexander Abela, Jean-PaulCiveyrac, Bénédicte Liénard, Hervé Leroux,Claudine Bories, Marie-Chris!ne Quester-bet, Laurent Cantet, Henri-François Im-bert, Sophie Brédier, Myriam Aziza, Alicede Lencquesaing, Bernard Ménez, VirginieCapizzi, Mâkhi Xénakis, Serge Bozon, Flo-rence Loiret-Caille, Sylvain Rifflet, DianeDassigny, Laurent Barré, Radio Mentale,Arnold Pasquier, Bernard Surugue, LouisRobilliard, Amobé Mévégué, DominiqueBlanc, Dj Reska et Racous!k, Jacques Bon-naffé, Nathalie Najem, Thomas Gayet,Hafed Benotman, Renaud Pennelle, MarcVella, Charles Tesson, Nicolas Pa!n, NabilAyouch, Pierre Vermeren, Laurence Schi-fano, Jérôme Momcilovic, Sébas!enLayerle, Patrick Lebou"e, Thierry Pillon,Chris!an Delage, Esther Benbassa, Jean-

Louis Margolin, Anne-Violaine Houcke,James Burnet, Stephane Bouquet, EstherBenbassa, Claire Vasse, Alberto Toscano,Jean-Philippe Tessé, Charlo"e Garson, Flo-rence Tamagne, Fritz Taubert, Mar!nPréaud, Gilles Pécout, Sandrine Ko", AnneKerlan-Stephens, Anne-Violaine Houcke,Marie Holzman, Alain Ferrari, Nabil El-Hag-gar, Antoine de Baecque, Simon Che-mama, James Burnet, Jean Breschand,Marion Blanchaud, Julien Bobot, DidierDaeninckx, Irina Bilic, Alain Bergala, ClaudeEveno, Elisabeth Lequéret, Monique Bour-din, Thierry Jousse, Yannick Lemarié, JeanDouchet, Midori Kurooka, François Vigou-roux, Carole Desbarat, Noël Simsolo, CésarTrapero, Laë!!a Miklès, Bernard Bas!d,Cathy Cousin, Chris!an Liabeuf, ThomasSchmi", Françoise Arnaud, Sarah Sobol,Catherine Zins, Thierry Lounas, Jean-Jacques Varret, Hélène Gacon, Denys Ro-billiard, Jean Oury, Marc Ledoux, Amaro deVillanova, Ma"hieu Orléan, Hervé Mesna-ger, Hugue"e Hatem, Michel Amram, Ray-mond Delambre, Bernard Remy, LionelQuille, Jean-Claude Polack, Claude Jeangi-rard, Chilpéric de Boiscuillé, François Hu-rard, Françoise Sironi, Jean-ChristopheBailly, E"ore Scola, Sylvain Garel, LennyBorger, Jean Dréville, Joshka Schidlow, Fré-déric Pierrot, Med Hondo, Claire Vassé,Danielle Dubroux, Paul Carpita, Jean-Jacques Varret, le Footsbarn Theatre, JackLang, Raymond Najaonarivelo, Aline Per-ret, Robert Bozzi, Tangui Perron, La Com-pagnie du Hasard, Emmanuel Utwiller,Anne"e Dutertre, Magda Wassef, Cyril Au-chapt et la Pipistrelle grinçante, CarolineDucey, Jean Viala, le Brass Band de l’ENM,Costa-Gavras, Gilles Bourdos... Nous re-mercions également les nombreuses asso-cia!ons, collec!vités, personnalitéslocales. La liste complète des invités est enligne sur le site internet de Ciné’Fil.

XVI

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Le Blanc du Noir et BlancIl n’y a pas de blanc dans les films encouleurs. La véritable blancheur, cellede la neige, celle de l’écume, celle desfleurs blanches les nuits de lune, ellen’est rendue que par le noir et blanc. Laneige dans Aurélia Steiner, elle est lelong des quais de Vancouver dansl’écume de la mer, je l’ai reconnu dansle film.

Marguerite Duras Extrait des Cahiers du cinéma n° 312-

313 (juin 1980) : Les Yeux verts

« Vous regarderez ce que vous voyez.Mais vous le regarderez absolument.Vous essaierez de regarder jusqu’à l’ex-!nc!on de votre regard, jusqu’à sonpropre aveuglement et à travers celui-ci vous devrez essayer encore de regar-der. Jusqu’à la fin. »

Extrait du film L’Homme atlan!que

(1981)

XVII

" C'est là le sujet qui m'intéresse leplus : l'amour, le manque d'amour, lamort de l'amour, la douleur qu'en-traîne la perte des choses qui noussont les plus nécessaires. »

John Cassavetes

« Il faut confronter des idées vaguesavec des images claires. »« Je fais un cinéma déplacé ; effec!-vement, je m’intéresse plutôt aux

marginaux et je me sens plus près desgens déplacés, qu’ils soient arabes dé-placés par les juifs, ou alors juifs dé-placés par les Allemands, aucontraire : malades déplacés par lesdocteurs, fous déplacés…, enfin deschoses comme ça, un cinéma dé-placé ; et à cause de ça, il n’est sou-vent pas à sa place là où il est vu. »

Jean-Luc Godard

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Marguerite Duras aurait eu 100 ans en 2014

Hiroshima mon amour d’Alain Resnais (1959)

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La cloche de Boris

Deux heures du ma!n sonnaient à l’hor-loge de la cathédrale. L’orage éclata.L’enfant réveillée en sursaut de son cau-chemar se mit à hurler en appelant samère. Ses yeux dilatés s’obs!naient de-vant la trouée violacée de la fenêtreéclairée comme par la braise d’un incen-die.Le père la prit dans ses bras avec lamême douceur qu’on porte quelqu’unen terre et la coucha dans son lit. Touten con!nuant à pleurer doucement elleréclama qu’il lui raconte une fois encorela scène de la cloche d’Andreï Roublev.Il commença comme chaque fois : …etle jeune homme orphelin dont le pèrelui aurait enseigné le secret de la fonteavant de mourir commença à creuser, àcreuser…L’enfant à tous pe!ts cris gé-missait : « Boris ! Boris ! »Le père con!nua : « Le feu fait rage.Tout autour c’est une ac!vité de forge.On voit passer une mue"e avec son che-val... S’il neige demain, tout le travail estfichu. C’est moi qui serais foue"é. Met-tez l’argile…L’enfant s’était apaisée. Il reprit : « Puisil commande la coulée. Quand le métal

est refroidi... lentement le ba"ant semet en branle… Boris marche parmi lesflaques d’eau et s’effondre en sanglotantprès d’un pieu. Son père ne lui a léguéaucun secret. » L’enfant s’était endormie. Elle aperçutdes feux dans la nuit, entendit deschants païens. À travers les arbres à lalueur des torches des hommes et desfemmes nus couraient vers une rivièreoù ils poussaient une barque offrande,la laissant dériver dans le courant. Desrires lointains gonflaient, des soupirsalanguis et des bruits secs de baisers lafirent sourire dans son sommeil. Le ciels’ébranla et se roula comme un tapis, ildevint noir, la lune rouge et les étoilesdégringolèrent en une grêle de sang surle fleuve qui s’embrasa. L’horloge de lacathédrale se mit à ba"re trois coupslents.

Agnès De Graaffsadministratrice

XVIII

Double page suivante : Paysage d’Andreï Tarkovsky, pigments, encre de Chine et cire,par Jean-Gilles Badaire.

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Andreï Roublev de Andreï Tarkovsky (1966)

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RSTouret Lustiger au miroir d’une amitié

Un film de Grzegorz Tomczak (France, 2013, 54 minutes)L’un est sculpteur, l’autre prêtre. Durant plus detrente ans une amitié fidèle anime ces deuxhommes libres et vrais. Nourris de leur foi enDieu, chacun renvoie à l’autre ses propres ques-tions et intuitions au sujet de la représentation du sacré. Aux différentes époques de sa vie sacerdotale, de l’aumônerie de la Sorbonneà l’archevêché de Paris, Jean-Marie Lustiger a demandé à Jean Touret sculp-tures, retables, objets liturgiques et aménagements de lieux de cultes, dont l’au-tel de la cathédrale Notre-Dame de Paris.Suite au premier film qu’il avait réalisé en 2001 (Présences de Jean Touret),Grzegorz Tomczak a souhaité montrer le legs artistique que cette amitié a fé-condé. Enrichi des nombreux témoignages de ceux qui furent les témoins decet échange artistique et spirituel, le film fait rayonner la splendeur et la forced’une œuvre inspirée.> Cinéma Les Lobis mardi 27 mai à 20h> Salle Bel Air aux Montils à 20h> Séance en plein air aux Douves à Onzain samedi 5 juillet à partir de21h30 dans le cadre de la saison culturelle des Douves proposée par l'as-sociation Les Arts d'Hélion (02 54 20 82 66 - www.lesdouvesonzain.fr)Les trois séances sont organisées par l'association Ciné'Fil avec le sou-tien du Conseil général. Elles seront accompagnées par le réalisateur etles frères Sébastien et François Touret. Un accrochage de quelques œu-vres de Touret sera présenté lors des séances. Tarif unique de 5€.

La 317è section

Un film de Pierre Schoendoerffer (France, Espagne, 1965, 1h40)> Séance unique vendredi 9 mai à 17h à l’auditorium de la bibliothèqueabbé Grégoire, organisée à l'occasion du 60e anniversaire de la fin de laGuerre d'indochine, proposée par l'ONAC 41, la F.A.I.T.O.E. et la BAG. En-trée libre.

Rêves urbains #3

Le festival des arts urbains est de retour dans le départe-ment pour deux semaines de performances, de specta-cles, de concerts, de conférences, de projections,d’ateliers et de stages. Pour cette troisième édition, l’en-semble des partenaires a tout mis en œuvre pour une pro-grammation riche, complète et ouverte à tous ! En 2014,le « collectif Rêves urbains » est composé de La Halle auxgrains scène nationale de Blois, L’Hectare Scène conven-tionnée de Vendôme, les services jeunesses de Blois /Vendôme et Montoire, le Chato’do, Figures libres, et LaCaverne. > Du 3 au 17 mai à Blois, Vendôme et Montoire. 18

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CINÉMA LES LOBISMaps to the Stars

Un film de David CronenbergÉtats-Unis, 2014, vostfAvec John Cusack, Robert Pattinson,Julianne Moore...L'histoire d'une dynastie hollywoo-dienne, la famille Weiss, obsédée par lacélébrité. > En sortie nationale le 21 mai (sousréserve)

Deux jours, une nuit

Un film de Jean-Pierre et Luc Dar-denne, France, Belgique, 2013Avec Marion Cotillard, Fabrizio Ron-gione, Olivier Gourmet...Sandra, aidée par son mari, n’a qu’unweek-end pour aller voir ses collègueset les convaincre de renoncer à leurprime pour qu’elle puisse garder son tra-vail. > En sortie nationale le 21 mai (sous réserve)

Jimmy’s Hall

Un film de Ken LoachRoyaume-Uni, 2013, vostfÉvocation du destin de Jimmy Gralton,leader communiste irlandais qui émigraaux États-Unis en 1909, avant de revenirdans son pays et d'y créer en 1921 undancing. À cause des réunions politiquesorganisées dans ce lieu, les commu-nistes et l'Église catholique s'affrontèrentviolemment. Jugé indésirable, JimmyGralton fut déporté en Amérique en 1933– cas unique dans l'histoire du pays. > En sortie nationale le 2 juillet (sousréserve)

La Fête du cinéma

Cette année, la Fête du cinéma dure4 jours : du dimanche 29 juin aumercredi 2 juillet.

Les Jours heureux

Un film de Gilles PerretAvec Raymond Aubrac, RobertChambeiron, Daniel Cordier...Entre mai 1943 et mars 1944 seizehommes appartenant à tous les hori-zons politiques vont rédiger le pro-gramme du Conseil national de laRésistance intitulé magnifiquement : «Les jours heureux » > Séance uniquemercredi 4 juin à 20h30.

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Le Petit Roi et autres contes de Ferenc Mikulas Hongrie, 2008, 41 minutes, dès 5 ans)Un petit tour d'horizon des contes et légendes de Hongrieremplis de mystères, d'ensorcellement, de ruse, de courageet d'histoires magiques... Cinq fabuleux courts métrages :Le Petit Roi, Le Joueur de flûte, Le Veau d'or, Les Trois Frères et le châteaumaudit. > Du 23 avril au 4 maine

Le secret de la pierre de lune de Heiki Ernits, Janno Poldma (Lettonie/Estonie, 2011, 1h15, dès 3 ans)Une nuit, deux mystérieux étrangers s'introduisent à Gad-getville, le village des inventeurs, pour fouiller la maison duvieil explorateur Aldebert. Lotte les surprend alors qu'ils s'enfuient en laissanttomber la pierre jaune qu'ils viennent de dérober. Aldebert lui raconte alors que,lors de son dernier voyage dans la montagne avec deux amis, ils avaient trouvédes pierres mystérieuses. > Du 30 avril au 11 mai

Léo et Fred de Pal Toth (Hongrie, 1987, 41 minutes, dès 4 ans)En piste pour le cirque et les aventures d'un drôlede duo ! Venez découvrir un programme de six his-toires de Léo le lion et Fred le dompteur ! Très com-plices Léo et Fred nous entraînent dans un mondefarfelu et un quotidien riche en surprises.> Du 21 mai au 1er juin

CINÉ

DIM

ANCH

ECiné Dimanche, labellisé Art et Essai Jeune Public par le CNC, propose unchoix de films de qualité de différents genres pour les enfants et les adultes afinque chacun y trouve plaisir. C’est un partenariat Ville de Blois / Les Lobis.Renseignements au 02 54 44 52 15. Dates et horaires complets disponiblessur la plaquette Ciné Dimanche.

Pour les moins de 14 ans, le cinéma c’est 4€ en 2014 !

Les films

Malette pédagogique

Ciné'dimanche possède une malle de jeux optiques dits de « préci-néma » qui peut être mise à disposition des groupes scolaires ou deloisirs afin de comprendre le passage d'une image fixe à une imageanimée : toupies, ombrocinéma, anamorphoses, flipbook, thaumatropes,zootropes, praxinoscopes, phénakistiscopes. Rens. : Véronique Rétiveau ([email protected] - 02 54 44 51 87)

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LES AMANTSÉLECTRIQUES Un film de Bill Plympton

Etats-Unis, 2013, 1h16, vostf

Jake et Ella se rencontrent dans unaccident d'auto-tamponneuse ets'éprennent follement l'un de l'autre.Mais c'est sans compter lemachiavélisme d'une garce qui sèmele trouble chez les amoureux transis.Jusqu'où la jalousie la mènera-t-elle ?Entre envie de meurtres, tromperiesen tout genre et un peu de magie,Jake et Ella sauront-ils surmonter leurrancœur ?

À partir de ce récit, Bill Plympton, leplus indépendant et le plus inventifdes animateurs américains, a pudonner libre court avec délectation àson art des délires visuels. À ses follesperspec!ves, et ses corps àl’anatomie outrée, ses obsessionsorganiques, et (oui !) ses momentsde grâces oniriques. On y retrouvetout ce qui fait le style et l’humour

(visuel) follement anarchique de BillPlympton, qui déforme les corps pourcroquer les âmes. On est proche del’univers absurde et surréaliste deRoland Topor. On pense bien sûraussi à Tex Avery (voir la scèned’ouverture, lorsque la belle Ellatraverse la foule...).Bill Plympton est aussi unindécrottable romantique. Toutcomme son héroïne Ella (il dit en êtretombé amoureux en la dessinant)grand chapeau à ruban et littératuresentimentale, sublimementaccompagnée par les compositionsde la soprano française NicoleRenaud.La beauté de l’animation vient entreautres de ce qu’elle laisse visible lamarque de la technique (le crayonnéavec ses belles imperfections, loin dela perfection des films de studios) etla générosité de son auteur. En effet,Plympton a réalisé, avec unejubilation tout enfantine chacun des40 000 dessins du film ! Sescrayonnés sont magnifiquementréhaussés par des aplats d’aquarellerecrés numériquement.

Pour adulte uniquement !M. T.

jeudi 26 juin > 18h et 20h30samedi 28 juin > 16hdimanche 29 juin > 21h*lundi 30 juin > 18h* et 21h*vendredi 4 juillet > 18hau cinéma Les Lobis

* Séances programmées dans lecadre de la Fête du cinéma quise déroule du 29 juin au 2 juillet.

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LETTRE D’UNEINCONNUE Un film de Max Ophuls

Avec Joan Fontaine, LouisJourdan, Mady Christians Etats-Unis, 1948, 1h26, vostf...

« Si vous recevez cette lettre voussaurez comment j’ai été à vous quandvous ne saviez ni qui j’étais ni mêmeque j’existais. » Un homme, pianistepassé à côté de sa carrière etséducteur vieillissant lit une lettreécrite par une inconnue qui depuisson adolescence lui a voué sa vie et aeu un enfant de lui sans qu’il ne lesache jamais. Il pleure alors, peut-être pour la première fois de sa vie,comprenant enfin pourquoi il vientd’être provoqué en duel et acceptealors son sort de héros tragique. Ainsicommence ce splendide mélodrame :par la voix off d’une femme tombéeamoureuse de Stefan sans le voir, enl’écoutant jouer Un Sospiro, pièce

bien nommée de Franz Liszt. CommeOrphée, sa musique a ensorcelé Lisamais comme Orphée perdantEurydice il ne peut se retourner surson passé. « Si vous aviez reconnu cequi vous avait toujours appartenu ?Trouvé ce qui n’était jamais perdu… »écrit- elle.Le projet de ce film fut initié par JoanFontaine (dans un de ses plus beauxrôles) qui souhaitait adapter lanouvelle de Stefan Zweig, critiqueviolente de la bonne sociétéviennoise futile et incapable de voir lafolie masochiste d'une femme douceet amoureuse au-delà de tout espoir. Ce chef-d’œuvre élégiaque etmélancolique magnifié par un jeu defondus enchaînés qui nous entraînentdans la ronde inflexible du tempsdécrit les tourments d’une âme dansla pénombre. Le film est aussi unevariation sur le rendez-vous manqué.Stephan n’a jamais cessé d’oublierLisa, Lisa a aimé un absent, unfantasme, un fantôme. Et dans lascène du train de fête foraine, voyageimaginaire des deux amants quivoient défiler des paysages peints,Ophuls, homme de théâtre, soulignequ'il s'agit là peut-être d'un amourrêvé, d'un spectacle mis en scèneplus doux que la réalité cruelle.

A. D. G.

jeudi 19 juin > 18h et 20h30samedi 21 juin > 16hdimanche 22 juin > 21hlundi 23 juin > 18h et 21hvendredi 27 juin > 18hau cinéma Les Lobis

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WAJMA, UNE FIANCÉEAFGHANEUn film de Barmak Akram

Avec Wajma Bahar, MustafaAbdulsatar, Hadji Gul...France, Afghanistan, 2013, 1h26,vostf

Dans un premier temps, Wajma seprésente comme une belle ettouchante histoire d’amour. Wajma etMostafa sont jeunes, ils habitent àKaboul aujourd’hui, ils s’aiment. Leursfamilles respectives semblent êtreassez modernes. Elle fait des études, iltravaille dans un bar branché, ilsbénéficient d’une certaine liberté demouvement. Ils doivent bienrespecter certaines règles afghanesmais savent composer avec elles pourse ménager quelques espacesd’intimité. L’image de l’Afghanistanqui nous est donnée est bien éloignéedes clichés. Les personnages sontdans une position intermédiaire, unpied déjà dans la modernité, un autreencore dans l’archaïsme constitutif deleur société. Et c’est toute la richessedu film de dépeindre cet entre-deux.

C’est alors que survient le drame :Wajma et Mostafa font l’amour,Wajma tombe enceinte. La honterisque de s’abattre sur la famille, l’undes pires maux possibles en terremusulmane. Or, Mostafa refuse del’épouser. L’amant ne tarde pas àdisparaître et arrive le père. Au fil dessolutions envisagées pour cacher ledésastre, est mise en évidence toutela violence des mœurs afghanes.

Aussi riches que les questions queleur histoire soulève, les personnagessont révélés dans leurs nuances, dansleur complexité. Wajma offre unportrait inattendu de l’Afghanistancontemporain. En racontant d’abordune jolie histoire d’amour puis ledrame qu’elle génère, le filminterroge la position problématiquede ceux qui, dans ce pays, ont un pieddans la modernité. Bien construit,élégamment mis en scène, servi pardes comédiens qui interprètent trèsjustement des personnages forts,c’est subtilement et avec une bellelimpidité que le film rend sensible unesituation complexe.

Source : Critikat.com

jeudi 12 juin > 18h et 20h30samedi 14 juin > 16hdimanche 15 juin > 21hlundi 16 juin > 18h et 21hvendredi 20 juin > 18hau cinéma Les Lobis

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L’ÉTRANGEPETIT CHATUn film de Ramón Zürcher

Allemagne, 2013, 1h12, vostf

Une cuisine. Un chat roux, efflanqué,passe. Une fillette hurle, puis éclated’un rire radieux. Une femme, samère sans doute, grave, avec unregard comme perdu. Un homme, unmari ? qui s’affaire. Des bribes deconversation drolatiques, oscillant dubanal au surréaliste. Des objets quiprennent vie, une bouteille, uneballe. Une menace au-dessus de latête du chat endormi. Une famille, quise recompose dans cet appartement,quasi unité de lieu qui sans cesse seremplit et se désemplit. De l’amour,des tensions, de l’humour, dubonheur, mais comme une ombre quiplane.Dans ce premier film si singulier,virtuose sans ostentation, trèslibrement inspiré de Lamétamorphose de Kafka, on ne saitpas grand-chose donc on imaginebeaucoup, on s’égare régulièrementsur de fausses pistes. Pour notre plusgrand bonheur.

B. G.

Le jeune réalisateur de ce film à lafrontière du fantastique et pourtanttrès réaliste, écrit au cours d’unséminaire avec Béla Tarr présente sonfilm comme « un film d’horreur sanshorreur ». Le jeu minimaliste desacteurs, les dialogues parfoissurréalistes (« les chats sont mesoignons », « la bouteille est la sœurde la saucisse ») participent del’hésitation permanente duspectateur qui se demande tout aulong du film si ou quand cela vaexploser dans cette familleapparemment normale.Apparemment, car les souriressonnent faux, les sons des appareilsménagers sont discordants, les planscoupent parfois la tête aux adultes etles surcadrages nombreux enfermentce microcosme dans un étauoppressant.Mais ne soyez pas effrayés ! On secroirait en famille et on s’amusebeaucoup aussi dans ce film primédans plusieurs festivals.

A. D. G.

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jeudi 5 juin > 18h et 20h30samedi 7 juin > 16hdimanche 8 juin > 21hlundi 9 juin > 18h et 21hvendredi 13 juin > 18hau cinéma Les Lobis

Ce film est soutenu par l’Acid :www.lacid.org/les-films-42/l-etrange-petit-chat

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LES GRANDESONDES (À L’OUEST)Un film de Lionel Baier

Avec Valérie Donzelli, MichelVuillermoz, Patrick Lapp...Suisse, France, Portugal, 2013,1h24

Le directeur genevois d'une chaînede radio suisse en perte d'audiencea, pour remonter son audimat, uneidée qu'il pense imparable : envoyerune équipe enquêter à l'étranger. Etil n'y va pas de main morte : ce serasa propre maîtresse, Julie (ValérieDonzelli), qui mènera l'enquête,escortée de Cauvin, un ancien grandreporter dont on va peu à peu

comprendre les raisons de sa miseau rencart. Et cette brillante équipeaura pour mission d' enquêter surles dons généreux de la Suisse à laculture d'un pays étranger, en

l'occurrence le Portugal. Renforcéepar un jeune autochtone (amoureuxde la langue française et enparticulier de Marcel Pagnol) et d'unvieux correspondant local de la radiosuisse, qui assure le transport et lasono, et alors que l'ambiance setend de plus en plus entre Julie etCauvin, la petite bande va tomber enpleine révolution des œillets (j'aioublié de dire que nous sommes en1974), et s'y faire une jolie publicité,en particulier Cauvin... Le tonus deJulie et la verve de Cauvin vontdépasser tout ce qu'imaginait ledirecteur de la chaîne de radio...Avec ses personnages tous un peu« à l'ouest », mais attachants dansleurs excès, cette comédie sansprétentions mais pleine de situationsinattendues et de suspenselinguistique sait tirer parti dudécalage entre l'organisationhelvétique et la joyeuse expressiond'un peuple méditerranéen libérésans verser de sang d'une dictaturede près de quarante ans...

C. J.

jeudi 29 mai > 18h et 20h30samedi 31 mai > 16hdimanche 1er juin > 21hlundi 2 juin > 18h et 21hvendredi 6 juin > 18hau cinéma Les Lobis

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EASTERN BOYSUn film de Robin Campillo

Avec Olivier Rabourdin, KirillEmelyanov, Danil Vorobyev...France, 2013, 2h08Avertissement : des scènes, despropos ou des images peuventheurter la sensibilité desspectateurs

Rarement un film n’aura, selon moi,réussi aussi bien à croiser uneproblématique intime, celle du désirhomosexuel et de la prostitution, etun problème de société complexe,celui de l’immigration clandestine.L’ouverture du film nous plonge dansune réalité inquiétante : venus del’Est, d’Ukraine ou de Russie, unebande de jeunes garçons passe sontemps devant la gare du Nord, àl’affût de quelques vols à la tire oude rencontres tarifées, sous lahoulette protectrice et autoritaire deleur chef, Boss. Un homme mûr,Daniel, incarné avec puissance etaussi vulnérabilité par OlivierRabourdin, les observe, tel unprédateur, pour choisir celui quisatisfera son désir… Ce sera Marek,

un jeune Ukrainien. Mais cettedrague va réserver bien dessurprises, puisque dès le lendemain,toute la bande fait irruption dansl’appartement de Daniel, le mettantà leur merci… Pratiquant une formequasi documentaire, avec unecaméra scrutatrice très mobile,Robin Campillo nous plonge dans lequotidien de ces jeunes clandestins,dans leurs combines et leurs codessociaux, dans leur violence rebelle (ila fait tourner des non-professionnelsissus de ce monde). Mais il nousintroduit aussi dans les replis dudésir, filmant les corps avec cruditéet respect à la fois, tout ensuggérant les ambiguïtés de larelation entre Daniel et le jeuneMarek, entre rencontre intéressée,éducation sentimentale et rapportpère-fils, tout ceci sous la menace dela bande. Avec une scienceépoustouflante du suspense, le filmnous tient jusqu’au bout en haleine,jouant des codes du film noir pourdessiner la complexité de rapportsde domination, à la foispsychologique et sociaux, et livrerune réflexion sur l’identité et laliberté existentielle des êtres, quandl’amour surgit.

J.-M. G.

jeudi 22 mai > 18h et 20h30samedi 24 mai > 16hdimanche 25 mai > 21hlundi 26 mai > 18h et 21hvendredi 30 mai > 18hau cinéma Les Lobis

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LA COUR DE BABELUn film de Julie Bertuccelli

France, 2013, 1h29

La tour de Babel a été la punition deDieu infligée après le déluge auxhommes mais La Cour de Babel nousmontre comment elle fut aussi unechance, celle d’encourager às’écouter les uns des autres comme lefait l’enseignante de cette classed'accueil du collège La Grange-Aux-Belles dans le 10e arrondissement deParis qui reçoit 24 adolescents de 22nationalités pour leur apprendre lefrançais.Ils sont chinois, brésiliens, irlandais,sénégalais, chiliens… et JulieBertucelli s’est installée pour un andeux fois par semaine dans leurclasse. Ils racontent comment ils ontvécu leur dernier jour dans le paysqu’ils ont quitté (« j’étais à la foistriste et gai » dit Eduardo), les raisonspour lesquelles ils sont partis :religieuses, politiques, économiquesou familiales. Tous mettent dans laFrance beaucoup d’espoirs etinvestissent l’école avec courage etdétermination. Ils veulent devenirarchitectes, stewards, ou médecins,mais ils restent des adolescents avecleurs contradictions ou leurs rêvesparfois inaccessibles, et plusieursincidents nous montrent que toutn’est pas toujours rose dans cette

classe. Cependant la réalisatrice filme cesétrangers non comme desproblèmes, mais comme des hérosqui nous font croire en l’avenir et çafait du bien en ces temps de replicommunautaire ! Par le choix duquasi huis clos dans la classe elle

donne aussi à voir un groupe qui seconstitue grâce à l’enseignante dontla capacité à valoriser les talents dechacun et à aborder par unepédagogie active la question de lareligion est une leçon de tolérancepour tous. En filmant le plus souventles visages au plus près elle permetde voir aussi comment se construitpour chacun la capacité à s’exprimerde mieux en mieux et à grandir avecles autres. Ensemble.

A. D. G.

jeudi 15 mai > 18h et 20h30samedi 17 mai > 16hdimanche 18 mai > 21hlundi 19 mai > 18h et 21hvendredi 23 mai > 18hau cinéma Les Lobis

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Ce film vous est proposé en partenariat avec l’association Europe Ensemble,dans le cadre de la journée de l’Europe.

L’EXPÉRIENCEBLOCHERUn film de Jean-Stephane Bron

Avec Christophe BlocherFrance, Suisse, 2013, 1h40, vostf

Christoph Blocher est depuis 25 ans unhomme politique suisse qui a réussi àconquérir un tiers de l’électorat avecdes thèses extrémistes xénophobes ethostiles à l’Union européenne,réinventant une mystique du chef etune rhétorique nourries des mythessuisses (Guillaume Tell…). Pours’approcher de cette figure sulfureuseet débusquer sa part d’ombre, Jean-Stéphane Bron utilise les armes ducinéma : une attention donnée à soncorps, ses gestes, ses silences, son rire,qu’il réussit à capter grâce à uneintimité incroyable, dans une mise enscène acceptée par Blocher lui-mêmeet sa femme ; une voix off par laquelleil s’adresse à son « héros »,contrechamp critique à sa gestuelle et àsa stratégie politique ; le recours à unenarration digne de Shining, avec longstrajets en voiture, plans dans sa maisonsilencieuse, musique inspirée des BOdes films d’horreur, celle que l’on peutlégitimement nourrir face à cemachiavélique milliardaire obsédé parl’attrait du pouvoir. Comme l’écrit Jean-Stéphane Bron, « le succès de Blocher,c’est l’histoire d’une névroseindividuelle qui rencontre une névrose

collective », celle d’un peuple qui apeur, qui a perdu sa confiance dans ladémocratie, et qui se laisse envoûterpar le discours du repli et du fantasmenational… De quoi nourrir une réflexionqui peut s’appliquer à l’Europe toutentière.

J.-M. G.

*Projection accompagnéed’une présentation et d’undébat avec Magali Balent,chercheure associée à l'IRIS et à laFondation Robert Schuman, spécia-liste du fait nationaliste en Europe etdes discours populistes d'extrêmedroite,

vendredi 9 mai à 20hen partenariat avec Europe Ensemble.

jeudi 8 mai > 18h et 20h30vendredi 9 mai > 20h*samedi 10 mai > 16hdimanche 11 mai > 21hlundi 12 mai > 18h et 21hau cinéma Les Lobis

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Ce film vous est proposé dans le cadre du festival RÊVES URBAINS #2014 qui sedéroule du 3 au 17 mai à Blois, Vendôme et Montoire : concerts, danse, graffs,battles, slam, hiphop, cinéma, stages et conférences. www.revesurbains.com

VANDALUn film de de Hélier Cisterne

Avec Zinedine Benchenine, Jean-Marc Barr, Brigitte Sy, CorinneMasiero, Ramzy Bedia, MarinaFoïs... France, 2013, 1h24

Chérif, âgé de 15 ans est un jeunedélinquant. Sa mère décide de l’envoyer àStrasbourg pour commencer une nouvellevie et préparer un CAP de maçonnerie.L’adolescent ne veut plus voir son pèrequ’il n’a pas vu depuis 4 ans, mais une foislà-bas, il va être obligé de le rencontrer.Chérif retrouve son cousin Thomas, qui lanuit, va graffer. Ce dernier l’initie à cetteactivité nocturne.

Chérif, son cousin et leurs amisdécouvrent l’existence d’un certain Vandalqui graffe lui aussi la ville en solitaire. Lesjeunes prennent ça comme une sorte derivalité et veulent découvrir qui est cefameux Vandal. Une histoire autour desgraffitis commence.

On assiste ici à un film qui explore uneadolescence rythmée par la nuit, pleine depromesses de devenir, et par le jour avecle monde du travail, montré ici comme

plutôt dur et éprouvant et des relationsavec les autres apprentis qui ne sont pastrès bonnes, excepté avec Élodie.

Le graffiti n'est pas alors considéré commedu vandalisme mais plutôt comme unmoyen d'expression artistique à partentière. Cela permet à Chérif de renaîtreun matin, au lever du soleil, et de devenirun nouveau Vandal : il retrouve uneidentité qu'il avait perdue, loin de safamille et de ses amis.

Ce film est aussi un drame social. QuandChérif est avec son père au chantier, nousle voyons culturellement loin de sesorigines car son père et ses collèguesparlent entre eux en arabe, mais lui ne leparle pas. Il ne comprend pas non plus leschants entamés ensuite, et on remarqueune gène persistante entre le père et lefils.

Hélier Cisterne a très bien réussil'opposition jour/nuit. Ce film est prenant,original, on se prend de compassion pourChérif et on a envie qu'il évolue à traversses relations familiales, amicales etamoureuses, et surtout à travers son art.Vandal apporte également une autrevision du graffiti clandestin, une visionbelle et poétique, car c'est le seul moyenpour Chérif d'évoluer et de deveniradulte.

Laure Kiesel et Gautier Lavallart, élèvesde première L HIDA au lycée Dessaignes

jeudi 1er mai > 18h et 20h30samedi 3 mai > 16hdimanche 4 mai > 21hlundi 5 mai > 18h et 21hvendredi 9 mai > 18hau cinéma Les Lobis

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LIBRES COURTS :EN TERRE(S)INCONNUE(S)Un programme de courts métrages

Terrain privilégié d'exploration desgenres et des thèmes, le courtmétrage se pare ici des couleurs del'autre et de l'ailleurs, mettant enscène des personnages et despaysages insolites : du Japon auGroenland, en passant par laBelgique ou l'île de Tristan da Cunha.Tantôt vues par le prisme de lacomédie (Welkom, Inupiluk), dudocumentaire (Arekara) ou évoquéesdans une dimension plus poétique(37°4 S, La Lampe au beurre de yak),les questions du territoire et de

l'altérité se retrouvent ainsi au coeurde ce programme et résonnentcomme un hymne à la différence et àla rencontre.

Au programme (1h37) : Welkom de Pablo Muñoz Gomez37°4 S d'Adriano ValerioArekara de Momoko SetoInupiluk de Sébastien Betbeder (leréalisateur de 2 automnes 3 hivers)

Rencontre avec ElsaMasson programmatrice àl’Agence du court métragemardi 29 avril à20h30Gagner des places pour cette séance enparticipant au jeu Libres courts ! Rendez-vous sur Ciclic.fr et sur Facebook.

Ce film programme est proposé en partenariat avec Ciclic et Les Lobis.

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DONS

Devenez mécène

Devenir mécène de Ciné’Fil,c’est s’engager pour la vie culturelle de Blois et son agglomération,c’est soutenir un cinéma différent, indépendant,c’est garantir une programmation hebdomadaire er des cycles thématiques,c’est contribuer à son dynamisme et son originalité,c’est accompagner Ciné’Fil dans son avenir.

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Un don de 50€ vous permet de dé-duire 33€ de votre impôt sur le re-venu et ne vous revient doncréellement qu’à 17€.

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Qu’est-ce que Ciné’Fil ?Ciné’Fil est une association loi 1901 qui programme des films d’auteur avec le désirde découverte de talents singuliers, de formes cinématographiques audacieuses,originales et parfois marginales, marque d’une diversité et d’une richesse multi-culturelles.

Pourquoi adhérer ?La carte d’adhérent permet de bénéficier :> du tarif privilégié de 6,20 € (au lieu de 8€) sur les 7 séances de la programmationCiné’Fil,> du tarif privilégié de 6,20€ (au lieu de 6,50€) sur Le Film de la Semaine des Lobissoutenu par Ciné’Fil,> de 4 entrées gratuites à des films Ciné’Fil ou Film de la semaine aux Lobis (la 10e, la15e, la 20e et la 30e de l’année), et du renouvellement de cet avantage une fois les 30séances effectuées,> de 2 entrées gratuites à des avant-premières au cinéma Les Lobis,> du tarif réduit de 6,20€ aux Lobis les mercredi et vendredi (à partir de 18h),> du tarif réduit de 6,80€ à Cap’Ciné le vendredi (à partir de 19h30),> du tarif réduit de 30€ aux concerts de jazz des Lobis.L’adhésion à l’association Ciné’Fil est valable un an, de date à date.

Combien coûte l’adhésion ?Plein tarif : 15€Titulaire du Pass Culture-Tourisme de la Ville de Blois : 13€Tarif réduit : 10€ (étudiants, demandeurs d’emploi et personnes en invalidité)Étudiants : vous bénéficiez du tarif privilégié de 5,20€ à chacune de nos séances !

Comment adhérer ?Remplir le bulletin ci-dessous et le retourner à l’adresse suivante : Ciné’Fil - B.P. 162- 41 0005 Blois Cedex, accompagné d’un chèque du montant de l’adhésion, d’unephoto d’identité, et d’une photocopie du justificatif de tarif réduit.

Afin de réaliser des économies sur ses frais postaux et maîtriser ses charges, leconseil d’administration de Ciné'Fil a décidé de cesser l’envoi de Travelling par cour-rier, ceci à compter du numéro 101, à paraître en septembre 2014. Il sera alors misà votre disposition au Cinéma Les Lobis, et dans plusieurs lieux de culture de Bloiset de son agglomération. Pour ceux qui souhaiteraient continuer à le recevoir, il serademandé une majoration de 3€ au tarif de l'adhésion. Cette somme correspond auxfrais d'envoi. Merci de votre compréhension et de votre fidélité.

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Maquette originale : Bleu Cerise (Blois)Rédaction : Jean-Marie Génard, Agnès De Graaff, Benoît Goldschmidt,

Claude Joigny, Marie Tassigny, Laure Kiesel et Gautier Lavallart.Photo de couverture : Vandal de Hélier Cistern

Chers amis cinéphiles,

Ce numéro 100 « collector » de Travelling se doit de vous présenter également laprogrammation que nous vous avons concoctée pour les mois de mai et juin. Celle-ci est placée sous le signe de quelques-uns des crédos de Ciné’Fil : l’attachementau cinéma européen, la curiosité à l’égard de la diversité du monde et le goût au-dacieux pour des œuvres aux esthétiques surprenantes.Entrant en résonance avec la tenue des élections européennes le 25 mai prochain,quelques-uns des films que nous avons choisis illustrent la vitalité de la cinémato-graphie européenne. Du côté du documentaire, L’Expérience Blocher, film de Jean-Stéphane Bron est l’occasion de s’interroger sur les ressorts de la poussée populistehelvétique, qui risque de contaminer l’Europe tout entière. La venue d’une spécia-liste, Magali Balent lors de la Journée de l’Europe du 9 mai permettra d’en débattre.Du côté des fictions, une comédie suisse pleine de verve, qui vous emmènera aucœur de la révolution des Œillets au Portugal en 1974, Les Grandes Ondes (àl’ouest), et un film allemand aux frontières du surréalisme et de l’absurde kafkaïen,L’Étrange Petit Chat, donneront la mesure d’une culture européenne que nousavons en partage.De l’Europe au monde, le regard du cinéma sait aussi se faire politique. Ainsi avecLa Cour de Babel, c’est la découverte d’enfants venus d’ailleurs avec la soif d’ap-prendre, de se réaliser et de vivre la liberté, magnifique ode à notre creuset répu-blicain. Avec Eastern Boys, c’est la face sombre et ambiguë d’une immigrationclandestine venue de l’Est, et le surprenant chemin que la rencontre des désirs peutlui faire prendre... Et avec Wajma, une fiancée afghane, c’est une plongée dans lesdilemmes qu’impose un pays coincé dans ses traditions à deux jeunes amoureux…Enfin, pour nourrir votre goût cinéphile des formes singulières, une soirée de courtsmétrages sur le thème « En terre(s) inconnue(s) » débutera le mois de mai. Ellesera suivie la même semaine d’un film d’un jeune cinéaste français qui s’est attachéà des artistes du « street art » (Vandal), en écho avec la semaine des cultures ur-baines. Et pour clore en beauté la saison, se succéderont fin juin un chef d’œuvredu patrimoine, Lettre d’une inconnue, du merveilleux Max Ophuls, et un bijou del’animation pour adultes, Les Amants électriques de Bill Plympton… Voilà de de quoi nous l’espérons vous électriser complètement ! Car n’est-ce pasainsi que l’on fêtera le mieux Ciné’Fil ?JMG et l’équipe de Ciné’Fil

PS : Certains de ces films de mai-juin seront précédés de petits clips, réalisés pardes lycéens, sur une commande d’Amnesty International pour illustrer et dénoncercertaines violations des droits de l’homme.

Jean-Marie Génard et toute l’équipe de Ciné’fil.

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Sauf mention spéciale, les projectionsse déroulent au cinéma Les Lobis 12 avenue Maunoury à Blois.

Ciné’fil adhère à l’ACO

R (Association des Ciném

as de l’Ouest pour la Recherche), à l’A

CID (A

ssocia-tion du Ciném

a Indépendant pour sa diffusion) et à l’ACC (A

ssociation des Cinémas du Centre).

Libres Courts mar. 29 avril20 h 30*

L’ExpérienceBlocher

jeu. 8 mai18 h et 20 h 30

ven. 9 mai20 h*

sam. 10 mai16 h

dim. 11 mai21 h

lun. 12 mai18 h et 21 h

La Cour de Babel

jeu. 15 mai18 h et 20 h 30

sam. 17 mai16 h

dim. 18 mai21 h

lun. 19 mai18 h et 21 h

ven. 23 mai18 h

Eastern boys jeu. 22 mai18 h et 20 h 30

sam. 24 mai16 h

dim. 25 mai21 h

lun. 26 mai18 h et 21 h

ven. 30 mai18 h

Wajma... jeu. 12 juin18 h et 20 h 30

sam. 14 juin16 h

dim. 15 juin21 h

lun. 16 juin18 h et 21 h

ven. 20 juin18 h

Lettre d’uneinconnue

jeu. 19 juin18 h et 20 h 30

sam. 21 juin16 h

dim. 22 juin21 h

lun. 23 juin18 h et 21 h

ven. 27 juin18 h

Vandal jeu. 1er mai18 h et 20 h 30

sam. 3 mai16 h

dim. 4 mai21 h

lun. 5 mai18 h et 21 h

ven. 9 mai18 h

Les GrandesOndes...

jeu. 29 mai18 h et 20 h 30

sam. 31 mai16 h

dim. 1er juin21 h

lun. 2 juin18 h et 21 h

ven. 6 juin18 h

L’Étrange PetitChat

jeu. 5 juin18 h et 20 h 30

sam. 7 juin16 h

dim. 8 juin21 h

lun. 9 juin18 h et 21 h

ven. 13 juin18 h

Les Amantsélectriques

jeu. 26 juin18 h et 20 h 30

sam. 28 juin16 h

dim. 29 juin**21 h

lun. 30 juin**18 h et 21 h

ven. 4 juillet18 h

CALENDRIER*Projections accompagnées d’une rencontre-débat

**Fête du cinéma du 29 juin au 2 juillet.

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bulletin d’information de l’association cinéfil blois n°100 mai-juin 20142

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