15 Outil de travail

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MICHEL BOCCARA Editions DUCTUS & URA 1478 Université de Picardie CNRS Les Labyrinthes Sonores ENCYCLOPÉDIE DE LA MYTHOLOGIE MAYA YUCATÈQUE TOME 15 O UTILS D'ANALYSE X- TABAY mère cosmique LE W AY K OT dans le brasier de l aigle L ES AROUCHES c apteurs d’ancêtres C HAK ET SES CHEVAUX L A CORDE DE VIE L ES LIVRES DE C HILAM B ALAM J ESUS C HRIST ET LA CROIX ARBRE L ES OISEAUX L ES B ALAM H- WAN TUL maître du monde souterrain L ES FRÈRES J ACQUES ET LEURS SŒURS LES VIERGES G SRDIENS J AGUARS A NCÊTRES ET S ERPENTS VOCABULAIRE - GLOSSAIRE - BIBLIOGRAPHIE

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MICHEL BOCCARA

C’est un livre naturel car il n’a été fabriqué par personne. Le livre tourne seul ses pages.Chaque jour s’ouvre une page et si quelqu’un veut la tourner intentionnellement,il saigne parce qu’il est vivant.

Le mythe n’est pas un récit, il est d’abord un vécu, le noyau de tout vécu ou encore,pour emprunter le langage des physiciens, la dimension subjective du réel.Bien souvent la relation entre mythe et vécu mythique est comparable à celle qui s’établit entre rêve et récit du rêve.C’est pourquoi cette encyclopédie, qui comprend au total 15 tomes,ne se contente pas de présenter des récits, elle rend également compte des vécus qui les engendrent et présente, dans des documents audiovisuels,différents types de pratiques mythiques.

Le tome 15 présente des outils qui facilitent la lecture de cette encyclopédie. Il commence par un Vocabulaire religieux et philosophiquelequel présente une cinquantaine de notions clefs et facilite une lecture pluriculturelle de cette encyclopédie.Une série de glossaires sont autant d’éclairages particuliers sur la faune, la flore et les “divinités” ou plus exactement les vencêtres mayas(vencêtre traduit la notion yucatèque de ik’).Enfin une bibliographie organisée en quatre sections complète l’ensemble.

MICHEL BOCCARA

OUTILS D'ANALYSEVOCABULAIRE - GLOSSAIRE - BIBLIOGRAPHIE

Editions DUCTUS &

URA 1478Université de Picardie

CNRS

Editions DUCTUS &

URA 1478Université de Picardie

CNRS

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Les Labyrinthes Sonores

Les Labyrinthes Sonores ENCYCLOPÉDIE DE LA MYTHOLOGIE MAYA YUCATÈQUE TOME 15

OUTILS D'ANALYSE

X-TABAYmère cosmique

LE WAY KOTdans le bras ier de l’aig le

LES AROUCHEScapteurs d’ancêtres

CHAK ET SES CHEVAUXLA CORDE DE VIE

LES L IVRES DE CH ILAM BALAMJESU S CHR I S T ET LA CRO IX ARBRE

LES O I SEAUX

LES BALAM

H-WAN TULmaître du monde souterrain

LES FRÈRES JACQUESET LEURS SŒURS LES V IERGES

GSRD IENS JAGUARS

ANCÊTRES ET SERPENTS

ISBN : 2-911184-07-6

150 FF

VOCABULAIRE - GLOSSAIRE - BIBLIOGRAPHIE

ENCYCLOPÉDIE DE LA MYTH OLOGIE MAYA YUCATÈQUE TOME 15

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Outils d’analyse(Vocabulaire, Glossaire, Bibliographie)

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Les Labyrinthes sonoresENCYCLOPÉDIE DE LA MYTHOLOGIE MAYA YUCATÈQUE

Tome 1 Introduction : nés d’une pierre de maïs

Tome 2 Ancêtres et serpents : mythologie du ciel et de la terre*

Tome 3 X–tabay, mère cosmique : mythologie de l’amour

Tome 4 H–wan tul, maître du monde souterrain : mythologie du bétail et de l’argent

Tome 5 La corde de vie ou le cordon ombilical céleste*

Tome 6 Le Way kot, dans le brasier de l’aigle : mythologie du sacrifice, du commerce et de la guerre

Tome 7 Les arouches, capteurs d’ancêtres : mythologie de la fabrication des dieux

Tome 8 Chak et ses chevaux : mythologie de la pluie et de la fertilité

Tome 9 Les frères Jacques et leurs sœurs les Vierges : l’unité mythique du pays yucatèque*

Tome 10 La croix-arbre et notre seigneur Jésus Christ : l’axe du monde*

Tome 11 L ’«oisèleté» ou le monde des oiseaux*

Tome 12 Les livres de Chilam Balam, le prophète Jaguar*

Tome 13 Les Balam, Gardiens Jaguar*

Tome 14 Thèmes variés* (Tamaychi, les rois mayas, le maïs, le cerf, les abeilles...)

Tome 15 Outils de recherche : Vocabulaire, bibliographie, glossaire

* à paraître ultérieurement

du même auteur

Entre métamorphose et sacrificeLa religion populaire des MayasParis, L ’Harmattan, 1990

Artautotal, le poète tue ses doubles, Paris, Ductus, 1996

Tu ne connaîtra jamais bien les Mayas, Paris, CNRS Audiovisuel-LAUA de l’Ecole d’Architecture de Nantes,Mnemosyne, 1995 (film)

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Outils de rechercheVocabulaire, Glossaire, Bibliographie

Les Labyrinthes sonoresENCYCLOPÉDIE DE LA MYTHOLOGIE MAYA YUCATÈQUE

Michel Boccara

EDITIONS DUCTUS & URA 1478Université de Picardie – CNRS

TOME 15

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© 1997 Michel Boccara – Editions Ductus – URA 1478Ductus – 11, rue Cambrai – bât. 028 – 75019 Paris – Tél.: 01 40 38 41 21Maquette Dutcus : Philippe Camus, Jean-Louis FradeliziCouverture : Nathalie Moulin / Dessin : Flo VillacèqueImpression Launay – ISBN 2–911184–07–6 – Dépot légal IIe trimestre 1997

Conventions

Les noms d’animaux, les noms deplantes ainsi que les noms scien-tifiques correspondants, les nomsde vencêtres (ancêtres mythiques)et certains termes mayas figu-rent au Glossaire (tome 15).Les mots mayas sont donnés enitaliques à l’exception des nomspropres, en caractères romainset débutant par une majuscule.Chaque terme suivi d’une étoile(*) figure dans le Vocabulaire phi-losophique et religieux (tome 15).Pour ne pas alourdir la notation,l’étoile est placée, pour chaquetexte du corpus, et chaque cha-pitre de l’analyse, une seule fois,à la première occurence.Les références bibliographiquessont données en note de maniè-re abrégée, les fiches bibliogra-phiques complètes figurent dansla Bibliographie du tome 15. Untiré à part de la Bibliographie estdisponible, sur demande, chezl’éditeur.

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1. Vocabulaire philosophique et religieuxI. Introduction .................................................................................................................................. 13

1. Pourquoi un vocabulaire philosophique et religieux ? 2. Orientations de ce vocabulaire3. Critères de choix et thèmes traités

II. Vocabulaire ................................................................................................................................... 18

2. Bibliographieréalisée avec Pascale Barthélémy

Liste des abréviations utilisées ....................................................................................................... 104A. Sources .................................................................................................................................. 105

A.1 Sources préhispaniquesA.2 Sources colonialesA.3 Littérature orale contemporaine

B. Dictionnaires mayas .............................................................................................................. 117C. Littérature secondaire ........................................................................................................... 119

C.1 études mayasC.2 Varia

D Liste des récits recueillis et notices sur les conteurs ............................................................ 140

3. Glossaire

1. Glossaire général ........................................................................................................................ 165

2. Glossaire des vencêtres ............................................................................................................... 174

3. Glossaire des plantes .................................................................................................................. 185

4. Glossaire des animaux ................................................................................................................ 1904.1 classification par ordres et familles zoologiques4.2 Ordre alphabétique

SOMMAIRE

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Outils de recherche

1. Vocabulaire philosophique et religieux

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I. Introduction1. Pourquoi un vocabulaire philosophique et religieux ? 2. Orientations de ce vocabulaire3. Critères de choix et thèmes traités

II. Vocabulaire

A Ah k’inAh tepal

B Bal

C Cha’Chilam

D Dyos

G Grasya

H H (X) – menHahHelHets’

I Ik’

K KabKilichKitKolelKuchKux, Kuxa’an

K’ K’ah(ol)K’asK’exK’uK’ub

L Loh

M MehenMis

N Nat

P PasmoPayPixanPul

S SantigwarSantoSipSuhuySuywa

T TabTankasTasTits’Tus

T’ T’up

TS’ Ts’ul

U Uts

W WayWinik

Y Yum

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Vocabulaire

Introduction

même si de longues années de pratique ont pu la luirendre familière.

Le second est lié à la nature même du vocabulairereligieux, en effet il n’est souvent pas compris par lelocuteur profane. Il m’a fallu, pour certaines notions,me livrer à de longues enquêtes éthnolinguistiques ethistoriques pour les comprendre.

Pour certaines de ces notions, j’ai dû inventer desnéologismes, c’est le cas par exemple de la notion deik’, que j’ai traduite par «vencêtre».

Pour d’autres, j’ai pu utiliser un terme courant maisil m’a fallu préciser son sens en fonction du contex-te. C’est le cas notamment de pay rendue par «appel»mais qui, lorsqu’il est employé avec wakax, «le tau-reau», doit être traduite par «toréer».

Enfin, un autre ensemble de notions ne pouvaientêtre rendues que par plusieurs termes ; dans ce cas j’aisouvent décidé de conserver le terme maya suivi dela traduction qui convenait dans ce contexte.

C’est le cas pour la notion suhuy que l’on traduirasuivant les cas par originel, pur ou très pur, nouveau,sacré, lunaire, vierge...

I – Vocabulaire – 11

1. POURQUOI UN VOCABULAIRE PHILOSOPHIQUE

ET RELIGIEUX?

Tout philosophe, et à plus forte raison tout anthro-pologue, se doit d’être philologue. L ’amour de lasagesse et l’amour de la langue vont de pair.

Une des difficultés principales, lorsqu’on abordeune autre langue c’est la traduction. Traduire est unacte dangereux et, les Mayas l’ont bien compris,profondément religieux. Lorsque cette religion vise àl’acquisition d’une certaine sagesse, elle devient amourde la sagesse, philosophie.

Au XVIe siècle, le principal des spécialistes religieuxdes Mayas, le chilam, était d’abord un traducteur, uninterprète de la langue originale des vencêtres. C’estainsi que les dictionnaires coloniaux le définissent avantde préciser ses attributions en matière de religion.

Lors de mes débuts dans la langue maya, quand j’aicommencé à la maîtriser suffisamment pour tenter de tra-duire des textes rituels, je me suis heurté à deux obstacles.

Le premier est celui que rencontre tout traduc-teur vis-à-vis d’une langue qui n’est pas la sienne

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1 Il y a aussi un glossaire pour lestermes mayas qui ne figurent pasdans ce vocabulaire ainsi que desglossaires spécialisés (cf. infra).

2 C’est la position de Giorgio Collipour lequel il y a une sorte dedécadence de la pensée grecque àpartir de Socrate avec l’avénementde la philosophie (cf. Giorgio Colli,la sagesse grecque, 1990-92, 3 vol.

3 C’est ce qui arriva, raconte lemythe, à l’ancien roi d’Uxmal.

Ainsi, lorsque je me suis proposé d’éditer unepartie des textes que j’avais traduits, j’ai vite réaliséqu’un simple glossaire ne suffisait pas1 pour les notions les plus complexes. De là l’idée de ce vocabulaire.

Il me faut m’expliquer sur les qualificatifs de phi-losophique et religieux. Pourquoi n’avoir pas, plussimplement, parlé de vocabulaire mythologique ?

Outre que la notion de mythique est très problé-matique et que je ne la conserve que pour ne pas trou-bler un champ d’interprétation déjà fort compliqué(cf. tome 1, ch.1), elle ne recouvre que partiellementle terrain de ce vocabulaire.

En effet, beaucoup des notions présentes ici dépas-sent le domaine purement mythique, elles sont devéritables outils de connaissance et pour certaines onpeut les qualifier de concepts. Prenons encorel’exemple de suhuy qui renvoie aux concepts d’origi-ne et de pureté.

Certains puristes préfèrent réserver le terme de phi-losophie aux seuls Grecs et parler de sagesse pour lesautres sociétés. C’est méconnaître la distinction quePlaton faisait entre sagesse et philosophie puisque,comme le développe Socrate dans le Banquet, on ne peutaimer que ce que l’on a pas, ainsi celui qui est sage nepeut aimer la sagesse. Dans ce cas, parler de sagesseconduit à valoriser ces sociétés et à leur accorder ce queles Grecs auraient perdu2. L ’idéal d’une société de sagesest un idéal mythique au sens fort de ce terme, c’est-à-dire qui ne peut être vécu que dans certains momentsd’exception et de transparence au monde, laquelle,dès qu’on s’efforce d’en rendre compte, devient opaque.

Si, conformément à une tradition plus récente, onpropose de définir le philosophe comme le sujet dela science et si on lie la naissance de la philosophieà celle de la science, alors les Mayas ont atteintcette étape, même si leur originalité est de ne l’avoirpas pensé et vécu comme inéluctable et d’être enquelque sorte revenu en arrière, avant la science, avecle mythe.

Mais ce retour n’en n’est pas vraiment un, il n’estqu’une des voies possibles dans cette quête de la sages-se que les chamanes mayas ont entreprise.

Enfin, une autre approche de la notion de philoso-phie est possible, et cette fois-ci je me rapproche despuristes, il s’agit du rapport entretenu à un des conceptsclefs de la philosophie grecque, le rapport à la vérité(hah*) et à l’erreur (tus*). C’est ici que le chilam est leplus proche de son homologue grec : il propose unedéfinition de la vérité sous une forme énigmatique.

Ce qui permet à un homme de devenir Halach*Winik*, «Homme Véritable», gouverneur de provin-ce, c’est sa capacité non seulement à comprendre lesénigmes mais aussi à comprendre que le monde est uneénigme.

Comme chez les Grecs, la notion d’énigme est, pourles Mayas, au centre même de leur édifice du savoir.

Suywa, «l’énigme», dérivation de la racine suy, «clô-ture», qui a donné aussi suhuy, est «le langage de lapureté» (suhuy t’an), «le langage des origines» et ilest bien possible que certains sages mayas aient pu,comme Homère, mourir pour n’avoir pas comprisce langage et son secret3.

12 – Tome 15 – Outils de recherche

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I – Vocabulaire – 13

2. ORIENTATIONS DE CE VOCABULAIRE

Il existe six dictionnaires connus du maya yuca-tèque colonial et trois dictionnaires du mayacontemporain (cf. infra et Bibliographie). A la dif-férence de ces outils, le présent travail est unvocabulaire, c’est-à-dire qu’il ne définit qu’unpetit nombre de termes (une cinquantaine pourcette édition, une centaine à la fin de la publicationdes quinze tomes).

Après une introduction synthétisant les donnéesdes sources coloniales4 et indiquant, dans certainscas, les antécédants préhispaniques5, chaque articlepropose une sélection de phrases, pour l’essentielextraites du corpus, permettant de situer les notionsdans leur contexte.

J’ai accordé une attention particulière aux Livresde Chilam Balam et au Livre des Bacabs6 car ces textessont essentiels pour cerner le sens philosophique deces notions.

Une enquête éthnolinguistique particulière a étéréalisée sur certains termes et a permis d’enrichir lesdonnées obtenues.

Une définition à la fin de chaque article permetau lecteur de comprendre la notion de manière syn-thétique. Certaines de ces notions sont analyséesplus en détail dans les différents tomes de cetteencyclopédie ou dans des articles séparés. Dans cecas, les éléments bibliographiques, ainsi que le pas-sage correspondant de l’encyclopédie sont indiquésen note.

3. CRITÈRES DE CHOIX ET THÈMES TRAITÉS

Deux ensembles de critères ont présidé au choixdes termes de ce vocabulaire :

1. Je me suis efforcé de traiter les principales notionsreligieuses et philosophiques des Mayas yucatèquesainsi qu’un certain nombre des grands concepts de latradition philosophique même lorsque ceux-ci n’ap-paraissaient pas nettement dans le corpus.

C’est le cas de la notion de nah, «connaissance divi-natrice» ou encore celle de tus, «mensonge, fiction,fausseté».

2. Ce vocabulaire est d’abord un outil pour le lec-teur et l’utilisateur de cette encyclopédie. C’est pour-quoi j’ai défini les notions principales qui apparais-saient dans le corpus dans la mesure où elleprésentaient des difficultés de traduction. Ainsi,certaines notions ayant une importance philosophiquemais ne présentant pas de difficultés de compréhen-sion ne figurent pas dans ce vocabulaire. L ’index géné-ral de ce volume indique les endroits où j’ai traité deces notions et les développements que je leur ai consa-crés.

C’est le cas de la notion de «parole», t’an, qui nefigure pas dans le dictionnaire mais est largement com-mentée dans le chapitre qui analyse les chants de pluie(tome 8, analyse, ch.6).

Les notions de «ciel» (kan), de «terre» (lu’um) et de«monde souterrain» (mitnal ou metnal) n’apparaissentpas davantage. En revanche on trouve une entrée à kab,autre terme pour désigner «la terre» en tant qu’elle est«monde» et comprend à la fois la surface et le sous-sol.

4 Chaque source est indiquée par unchiffre, la dénomination de chaquesource est indiquée à la fin de cetteintroduction.

5 Je me suis appuyé sur les cataloguesexistant : celui de Thompson, deKelley et de Davoust ainsi que surl’ouvrage de Landa, Relaciones de lascosas de Yucatán, (1562) 1973, pointde départ de toutes les recherchesépigraphiques.

6 Rappelons qu’on ne connait pas ladate exacte du Livre des Bacabs.Dans son état actuel, il s’agit d’unmanuscrit du XVIIIe siècle mais ilpourrait être la copie d’un originaldu XVIe.

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Le temps k’in*

Monde des vencêtresik’*, tankas, Dyos, k’u*

l’action spirituelle, le transfertk’exuch/pul

l’existence et l’être, les règles de l’éxistence : «la morale»k’as, uts’pixan, hah

La filiationyum, kit, kolel, mehen, t’upl’altéritéts’ul, tus

Les formes de la penséeway*, k’ex, suywa

la connaissance mythiquenah

le monde des originessuhuy, tankas

Monde intermédiaireballes médiateurs «chamanes» et souverainsway*, h–men, ah tepal, chilam, ah k’in*

la nourrituregrasya

l’espace tits’, tas

Monde des hommeswinik*

L ’action matérielle, le fairemen* (cf. h–men)hel : rotation, successionkal*/pa’ (cf. ik’)

la nature humaniséek’ab*, kuxa’an

La filiationyum, kit, kolel, mehen, t’upla vérité, l’identitéhah

les formes de l’action, (les maladies, la guérison)santigwar, pasmar, susto, kuch/pul, tab/sip*,hets’, pay, loh, cha’, k’ub, mis

la connaissance profanek’ah(ol)*

TABLEAU I : Schéma analytique

du vocabulaire(les termes dont les glyphes préhispa-niques ont été identifiés sont indiqués

par une étoile)

7 On trouvera cependant uneexception, celle du coupleconceptuel sip/tab . les deux termesdésignant chacun aussi bien unvencêtre qu’une notionphilosophique.

J’ai également exclu les noms des vencêtres7, deplantes et d’animaux (je les ai simplement indiquéeslorsqu’ils apparaissent comme des composés incluantune notion du vocabulaire), ceux-ci figurent dans lesdifférents glossaires.

Enfin, on notera que certains termes sont emprun-tés à l’espagnol : il s’agit de notions qui sont devenuesfondamentales pour la religion maya, soit qu’elles se

14 – Tome 15 – Outils de recherche

superposent à une notion maya existante (par exemplesanto et kilich ou pasmo et tankas) soit qu’elles intro-duisent une notion nouvelle qui n’existait pas avantla conquête espagnole (par exemple santigwar).

L ’ordre de ce vocabulaire est alphabétique mais unschéma analytique permet d’indiquer les rapportsde certains termes entre eux ainsi que leur champd’application.

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I – Vocabulaire – 15

Liste des sources coloniales

1. Diccionario de Motul (partie maya-espagnol)8

2. Diccionario de Motul (partie espagnol-maya)3. Diccionario de Viena4. Diccionario San Francisco(partie maya-espagnol)5. Diccionario San Francisco (partie espagnol-maya)6. Diccionario de Ticul7. Arte del Padre Beltrán de Santa Rosa8. Diccionario de don Juan Pio Perez9. Livre des Bacabs

10. Livres de Chilam Balam

Sources contemporaines

11. Diccionario de Solis Alcala12. Diccionario del maya contemporaneo

Les renvois internes de chaque article de ce Vocabulaire utilisent cette numérotation.Exemple: h–kin (8).

Lorsque le renvoi désigne un extrait du corpus figurant dans l’article, il est précédé de lamention «n°». Exemple: Les chilam* sont souvent désignés par le titre d’ah k’in (n°2).

De plus une étoile, comme dans le reste de l’encyclopédie, désigne les termes qui appa-raissent dans ce vocabulaire.

Enfin, lorsqu’un terme espagnol est aussi employé par les Mayas, il est également donnéà la suite du (des) terme mayas.

8 Cette numérotation suit, dans l’ensemble celle du Diccionariomaya Cordemex, à l’exception dessources 9 et 10: le livre des Bacabs ne figure pasdans le Cordemex, c’est une des rares lacunes de ce dictionaire,et les livres de Chilam Balam sontdécalés d’un rang.

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Ah k’inn Le mot, variantesphonétiques et traductions

Ah k’in, ah kin, h–k’in, h–k’iin,k’inCelui du soleil (celui du jour,celui du cycle) le maître dutemps, prêtre et chamane (cf.Ah men*).

Sacerdote

n Racine

K’inle soleil, le jour, le cycle, letemps.

n Sources préhispaniques

Glyphe de k’in, dessin en croixindiquant les quatre directionscardinales, plusieurs variantes.Glyphe spécifique pour Ah k’in.

n Sources coloniales

Les dictionnaires traduisent leplus souvent ak k’in par prêtre(sacerdote, clerigo de misa,cura... 1, 2, 3, 5). Ce termedésigne à la fois les spécialistesindigènes et les prêtres de lanouvelle religion chrétienne.Ah k-in précède souvent unnom propre et est alors untitre, on en a de nombreuxexemples dans les Livres deChilam Balam.On trouve aussi la formeabrégée h’k’in (8) ou encorek’in (n°1). Les chilam* sontsouvent désignés par le titred’ah k’in (n°2).

n Contexte

n°1Kex kantu ti k’uvous, les quatre vencêtres,

kax kan tul ti Bacabeattachez les quatre Bacabs

u lubul bin iknaltombez dans la demeure de

Ix Ko tankas ek’dame Dent-force vitale-étoile

Kan k’in chilanSerpent maître du temps etprophète/il resta allongépendant quatre jours9

iknal Ix Ko tankas ekdans la demeure de dameDent-force-vitale étoile(Livre des Bacabs, texte II, fol. 8)

n°2Tu t’an Ah k’in chilamLe maître du temps etprophète a parlé

ka tu ts’ibtah(et) a écrit

u wich katunle visage du cycleichil waxak Ahau ele huitième du mois Ahau(Chilam Balam de Tizimin, fol.15 r 10)

n°3Tumen wa piede11 yan u yikah,ku kasatik u pe meyahe te yumAh kino.Car il est possible alors qu’unvencêtre maléfique portepréjudice au travail du pèresoleil, le maître du temps(Tome 8, corpus, texte 71)

n°4Ka k’uchuk le k’iino’ob he’elu ya’almah Chilam Balam, uH–k’iinil Mani’ kachoCes jours arriveront comme l’adit Chilam Balam, le ProphèteGardien Jaguar12, maître dutemps à Mani autrefois.(Tome 5, corpus)

n°5Ka tu yoheelto’ob ukahnaalilo’obe’ tu seeblakil tuts’ahilo’ob u yoheelt le yumh–k’iin yan te kaaho’Lorsque les gens du villagel’apprirent, ils se rassemblèrentpour aller avertir le prêtre duvillage.(Tome 8, corpus, texte 41)

16 – Tome 15 – Outils de recherche

9 On a deux traductions possiblesde ce passage selon que l’ontraduit chilan par «étendu» oupar «prophète», k’in prend lesens de «jour» ou de «maître dutemps» (k’in est alors une formeabrégée de Ah k’in).L ’association serpent, temps etprophète (kan k’in et chilam) seretrouve aussi dans le Tizimin(cf. n° 2). Les deux traductions peuvents’entendre en même tempspuisque le chilam est étendu, entranses, lorsqu’il tombe dansl’infra-monde.Ramon Arzapalo traduit kan k’inpar «quatre jours», il obtientdonc «il resta quatre joursallongé» et attribue cette transeaux quatre vencêtres, aux quatreBacab. Les deux autres mentions dechilan dans le Livre des Bacabsse présentent également sous laforme kan k’in chilan. L ’uned’elle est sans équivoque car ontrouve une forme passée dechilan: kan k’in bin chilani, «ilresta allongé pendant quatrejours» (cf. texte XI, fol.67).

10 Chilam Balam de Tizimin,d’après la transcription deMonro S.Edmunson, The ancientfuture of the Itza, 1982, p.159.

11 Piede pour puede.12 Si Chilam Balam est traduit le

plus souvent par «ProphèteJaguar», le sens religieux deBalam est «Gardien Jaguar».

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n Définition

Le terme ah k’in est trèscertainement préhispanique.Le glyphe 334 du catalogue deThompson le représenterait. Ilest vraisemblable qu’autrefois ildésignait un spécialiste desquestions de divination mais iljouait sans doute aussi le rôlede titre pour les chamanes dehaut rang. Aujourd’hui, il estemployé dans un sens plusgénéral.

Contrairement à h–men, iln’a pas de forme féminine. Ilest donc fort probable que letitre de Ah k’in fut réservé auxhommes bien que, par ailleurs,nous ayons la preuve del’existence de spécialistesféminins.

Le champ sémantique dek’in, notion très liée à celle deAh k’in, a fait l’objet d’uneétude détaillée de la part deMiguel Leon Portilla13 qui amontré l’importance de lanotion de cycle et son rapportavec la conception maya dutemps. K’in était d’ailleurs undes noms du temps lui-même.

Une des originalités de laconception maya estl’imbrication de cycles denature différente quipermettent de rendre compte àla fois du retour et durenouvellement desévénements. La fonctiond’interprète (cf. chilam*) est à

prendre au sens propre : le sensdes événements est enpermanence à réinterpréter etfait l’objet de luttes de pouvoirdont le devin est à la fois partieet arbitre. On a vu (cf. sourcescoloniales) qu’on trouvaitfréquemment dans les textescoloniaux la mention dudouble titre de ah k’in etchilam*. Le jour, comme lesoleil, est ce qui fait retour à lafois identique et différent.L ’étude des jours (notammentà travers les calendriers) estdonc la grande affaire de l’ahk’in . Aujourd’hui cet aspect dutravail a reculé au profit de laprière et de l’appel (cf. cha* etpay*)

Ah tepal

n Le mot, variantes et traductions

Ah tepalle souverain, le seigneur, lepuissant, le commandement

n Racine

Tepchose ornée

n Composés

Mul tepal : confédération,littéralement réunion desouverains (10)

n Sources coloniales

Le terme Ah tepal est employédans le sens de «seigneur»,«souverain» que ce soit unsouverain terrestre (humain) oucéleste (1 : Señor, soberano,deciase a los reyes y señores ycon mas congruencia a Dios, ysuena como majestad ; el quereina o ha de reinar : «seigneur,souverain, se disait aux rois etaux seigneurs et, avec plus depertinence à Dieu, et cela sonnecomme majesté ; celui qui règneou doit régner»). Tepal, racine de ah tepal, a unchamp sémantique assez large etdésigne différents attributs dusouverain : la prospérite,l’abondance, la gloire, le pouvoir(1, 2, 5, 6, 9), la majesté (2, 5,6). Employé comme verbe, ilprend le sens de «régner»,«commander». On le retrouveavec constance dans tous lesgrands textes religieux bien qu’ilne soit cité que deux fois dans leLivre des Bacabs. Il a aussi le sens de «beaucoup»,«nombreux», «suffisant» (1).On trouve également tepalil«majesté, le propre titre deDieu» (majestad, titulo propio deDios (4, 5)) mais aussi cosa real,«chose royale» (1) «majesté»,«grandeur», «altesse» (7, 8) et utepalil winik: «la prospérité,l’abondance de l’homme» (1 : laprosperida, abundancia, gloria ycontento del hombre)

I – Vocabulaire – 17

13 Miguel Leon Portilla, Tiempo yrealidad en el pensamiento maya,1968.

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n Contexte

n°1tu kabaix ka noh ahau Rey AhtepalAu nom de notre souverain roile Puissant

lay yahaulil tumen ka yumil tiDiosqui règne grâce à notre pèreDieu(Document de Yaxkukul,fol.114)

n°2ts’aan yuchukiloffert en abondance

tumen ka yumil ti dyospar notre seigneur en Dieu

ah tepal lay laesouverain aussi(Livre des Bacabs, texte XLVII,fol.215)

n°3Kit ah tepalePère souverain...K’u ah tepaleSouverain sacré(Tome 8, corpus, texte 80)

n°4U lik’il muyal lak’inLe nuage de l’est se lève

ti nakahbal chumuk ti kanil ahtepalpour atteindre le centre du cielsouverain(Tome 8, corpus, texte 81)

n°5 u ti kan tepaloaux quatre puissants

tia bakan pour eux bakan!

u kan tepalo bakanles quatre puissants bakan!(Tome 8, corpus, texte 83)

n°6a tial tepalle commandement est à toi

a tial ix ahaulil xanla souveraineté est à toi aussi

Kech meheneToi mon fils(Tome 8, corpus, texte 89)

n°7 lik a walik je te le dis aussi

kech yumetu es le père

kech ah tepaletu es le souverain(Tome 8, corpus, texte 89)

n Définition

Le terme ah tepal désigne lesouverain qu’il soit humain oumythique : on peut y voir lanature mythique du pouvoirdu souverain – son caractèrethaumaturgique comme disaitMarc Bloch -. Si on analyse le champsémantique de tepal, on voitque les qualités principales dusouverain sont d’apporterl’abondance et la prospérité. Tepal n’est pas un termeemployé couramment, on ne letrouve que dans les textesreligieux mais on l’emploieautant aujourd’hui quependant la période coloniale.La racine tep15 signifie d’aprèsle Motul (1) «chose ornée».On ne l’emploie plusaujourd’hui mais elle nousintroduit au centre de la notiond’ornement. Comme levêtement, l’ornement estassocié à l’essence même del’individu, il participe de lamétamorphose de l’être. Avoirune parure de plumes parexemple, c’est déjà deveniroiseau, être un way* oiseau.Ainsi l’ornement est l’attributpar excellence de lasouveraineté.

Bal

n Le mot, variantes ettraductions

Bal, ba’al, ba, ba’, ba’a, ba’l (1).

La chose, l’entité, la puissance,l’animal

la cosa, la fuerza, la potencia,el animal

n Composés

k’akasbal, k’asibal, la chose oupuissance mauvaise (cf. k’as*)ba’alche’ l’animal(littéralement : chose du bois)balnak’: fœtus, glouton(littéralement : chose duventre).ba’al nail/ba’l nail, membre dela familleba’ale: cependant

18 – Tome 15 – Outils de recherche

14 Documento n.1 del deslinde detierras en Yaxkukul, Yuc., (1554)(édité, transcrit et traduit par)Alfredo Barrera Vasquez, 1984.

15 Une décomposition possible detepal serait «fils (en lignéematernelle, rappelons ladistinction entre mehen «fils dupère» et al «fils de la mère») del’ornement», l’ornement étantdans ce cas féminisé.

Page 18: 15 Outil de travail

n Sources coloniales

Globalement le sens de ba’aln’a pas fondamentalementvarié de la période de lacolonie à nos jours.

Il signifie «chose en général» etplus particulièrement «chosecontenue dans une autre» (1),par exemple ba’al che’: «lesanimaux» (littéralement : «leschoses du bois») (1). On voit que dès l’époquecoloniale ba’al a aussi le sensd’animal, on dira également uba’al ha’, u ba’al k’ak’nab : «unanimal aquatique, un animalde mer» (3, 6) et employé cettefois pour un être humain, uba’alen yotoch David: «je suisde la famille de David»(Littéralement : «je suis unechose de la maison de David»).

On trouve aussi u ba’al k’ab:«chose que l’on a entre lesmains pour s’en servir», c’est-à-dire «ustensile usuel» (6, 9). Avec le suffixe abstractif il,ba’alil prend le sens d’affaire(8 : negocio).

On trouve parmi leshomophones quelques termesde parenté : bal, consuegro soit«co-beau père», terme deparenté qui n’existe pas enfrançais et bal, baal «beau-frère» (d’un homme) (1, 7, 9). Ah bal na «La chose de la

maison» est «le père defamille» (1), dans ce cas lafiliation avec bal, «chose», estcertaine. On peut doncenvisager l’extension du terme«chose» aux êtres humains (cf.infra, définition et n°2).

n Contexte

n°1Ts’o’oki u betkob u tusbatel lewinikobo, talob yaal bal ts’amobka hop’ u bal ts’amil.Quand les hommes eurent finide défiler, un grand nombre dechoses furent apportées, oncommença à installer un grandnombre de choses.(Tome 3, corpus, texte 15)

n°2Ts’oki le chano ; ka tun ahawehop’ u tuklik max yetel lex–balob bin ts’okok u bel.Quand la fête se termina, le roise mit à réfléchir pour décideravec qui il allait se marier.(Tome 3, corpus, texte 15)

n°3 Ku eksistir bweno un tu espiritutsama Hah*al Dyose* ti yokokabe yane ba’alo be(y) k’asobo*mu yilik mako pero tulakayilike.Eh bien il existe un esprit quinous est donné en ce mondepar le Dieu Véritable. Il y abeaucoup de puissancesmauvaises, certaines ne sontpas visibles mais il existe desgens qui les voient.(Tome 4, corpus, texte 2)

n°4U baalob Kisin :Les faits et gestes de Kisin.(Tome 4, corpus, texte 30)

n°5 Hun pe istoriko, un pe ba’ uyotoch un tu mak kaax yan xanpoder ti uchiQuelque chose d’historique,une chose qui est la maisond’un homme qui autrefois avaitdu pouvoir.(Tome 6, corpus, texte 37)

n°6 Ba’ale’ yan a bin a kaxaant tetu’ux yano’, a’ala’ab ti’ tumenHunab K’uh.Cependant, il faudra que tuailles le chercher là où il setrouve, lui dit Hunab K’u.

I – Vocabulaire – 19

Page 19: 15 Outil de travail

n Définition

Le terme «chose» est souventemployé pour désigner un êtremythique comme dans lecomposé k’ak’asbal qui désigne«la puissance mauvaise», «lemaître du monde souterrain».On dit aussi ma winik, leti bal :«ce n’est pas un être humain,c’est une chose».D’un point de vuephilosophique, on peutconsidérer que bal désigne lachose avant la différenciationobjet/sujet.Il est employé aussi dans lesens courant pour désignerquelque chose qui n’est nianimal ni humain mais quin’est pas pour autant inanimépuisque tout est vivant(kuxa’an*) : un objet est vivantmais l’énergie ne circule passuffisamment en lui, elles’accumule et peut devenirnégative.

Le terme bal est aussi employépour les être humains bienqu’il existe deux classificateursdifférents : un pour les êtresanimaux incluant les humains,tul, et un pour les objets, pel. Ilest assez fréquent que l’onemploie pel, classificateur desobjets, pour désigner un êtrehumain alors qu’il estbeaucoup plus rare que l’onemploie tul pour désigner unobjet (cf. tome 4, analyse).

La généralisation de l’emploide bal pour les êtres animaux –rappelons qu’animal se ditbalche’ et qu’il se décomposeen «la chose du bois»16- ycompris les humainsn’implique-t-elle pas unetendance chez tout être àaccumuler de l’énergie qui nepeut circuler ? On pourrait letraduire en termespsychanalytiques par lapulsion de mort, ce que leschrétiens expriment par le malinhérent à la nature humaine.Ce serait alors l’existence quiserait marquée du sceau de lachosification, seuls les êtressuhuy, incréés, échappant àcette loi de la chose et de lamort. On retrouve ici lesanalyses de Georges Bataillesur la tendance à la réductionde l’homme à la chose17.Cependant, cette réductionserait, non un produit del’évolution, mais un traitfondamental de l’être humainet de sa conscience de soi.Peut-on alors parler deréduction, terme qui a unrelent d’évolutionnisme ? Oncomprend du même couppourquoi il existe des doubles(way*) choses de l’homme àcôté des doubles animaux etcosmiques.On pourrait proposer deconsidérer que la catégorietaxinomique «chose» est plus

large que celle d’animal»(balche’) et contient aussi leshumains (winik*).Cette «chosification» des êtresest conforme à la théoriegénéralisée du nawal (way*)où tout ce qui existe estassujetti à une même loi detransformation/conservation del’énergie vitale (ik’*)18.Enfin, on peut employer ba’alavec le suffixe e (ba’ale)comme adverbe dans le sens de«cependant».

Cha’

n Le mot, variantes et traductions

Cha’: appel

n Composés

Cha’chak : appel de la pluieen Espagnol, llamada de lalluvia, primicias.On trouve aussi la forme ch’achak: puiser, prendre, apporterla pluie.

cha’chitik: appeler avec labouche (n°3)

n Sources coloniales

Le terme cha’ ne figure pas avecle sens d’appel dans lesdictionnaires coloniaux, ni laforme composée cha’chak quidésigne l’appel de la pluie, laprincipale cérémonie agricoledes Mayas. Le terme decha’chak apparaît pour lapremière fois dans un texte deJuan José Hernandez au milieudu XIXe siècle (cf. tome 8,analyse, ch.6).

20 – Tome 15 – Outils de recherche

16 On peut aussi voir dans ceterme un écho du Popol Vuhdes Mayas quichés d’aprèslequel les êtres humains de latroisième création, en bois, sontdevenus les animauxd’aujourd’hui.

17 Georges Bataille, Théorie de lareligion (1948) 1973.

18 Voir pour un exposé de cettethéorie Michel Boccara, Entremétamorphose et sacrifice...1990, Conclusion.

Page 20: 15 Outil de travail

n Contexte

n°1 Hach kabet bin yuhe ta meyahbach makobe bax ola bin ku betale cha’chako. Tumen yan makema tu krertik, yane chen ku bine,pwes mina nu kreansya ticha’chak...Il est nécessaire d’expliquer àbeaucoup de gens pourquoi onréalise le travail de l’appel dela pluie. Parce que denombreuses personnes vontsimplement sur les lieux de lacérémonie et ne croient pas àl’appel de la pluie...(Tome 8, corpus, texte 71)

n°2(le)ti bakanyum balano bakanley a cha’chitko bakaneux bakan!les pères Gardiens Jaguarbakan!il me faut également lesappeler avec la bouche bakan!(Tome 8, corpus, texte 83)

n°3 (le)ti santo Krus Ebano bakancha’chitik bakan tu noh kanik’eban tu xolanpix lahun !tux payalchi’tik bakanelle, la sainte Croix Ebènebakan!(je l’) appelle avec la bouchebakan!au grand Cielpécheurs, agenouillez-vous dix(fois)!là où on appelle devant soiavec la bouche bakan!(Tome 8, corpus, texte 83)

n Définition

Il est peu probable que cha’ soitun terme récent mais il estpossible que son introductiondans le vocabulaire religieux lesoit. On ne le trouve pas dansle Livre des Bacabs alors qu’ilexiste de nombreusesoccurrences de pay*, autreterme pour l’appel et que l’onpeut traduire par «appeler audevant de soi». A la différencede pay, cha’ ne semble pasindiquer d’orientation dansl’espace. De plus, ce terme nes’emploie que dans certainesrégions et chez certainsfaiseurs.Don Tono de Tabi l’utilise aussien combinaison avec le termechi, «bouche» et en parallèleavec la notion voisine de paySon importance estessentiellement liée à sonutilisation dans le termecha’chak.Rappelons qu’il existe deuxformes pour la cérémonie de laPluie : ch’a chak, «attraper,puiser la pluie» et cha’chak:«appeler la pluie». Si la notiond’appel, cha’ s’applique àl’ensemble de la cérémonie, lepuisage de l’eau de Pluie, ch’a,décrit en revanche l’étape de larecherche de l’eau suhuy*l’«eau très pure».

Chilam

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

Chilam, chiilam, (ah) chila’n :interprète, prophète-historien,chamane de haut rang

n Racine

Chi? bouche, Chil ? étendu,

n Composés

Chilam Balam: Interprète,Prophète Gardien Jaguar ouProphète énigmatique, celuidont la bouche profère desénigmes19, nom de l’auteurprésumé des livres de ChilamBalam, ensemble de manuscritscoloniaux, peut être un titrehonorifique, dans ce cas, ildésignerait plusieurspersonnes.

I – Vocabulaire – 21

19 Selon une suggestion de Barreraet Rendon qui proposent de lirele double sens de Balam,«(Gardien) Jaguar» mais aussi«le Caché», «l’Occulte» (cf. Ellibro de los libros de ChilamBalam, p 31.

Page 21: 15 Outil de travail

n Sources coloniales

On trouve plusieurs formes pourchilam (cf. supra) qui peuventfaire penser à deux dérivations,l’une à partir de chi, «labouche», et l’autre à partir dechila’n, «chose étendue,couchée» (1 : cosa echada oacostada). Les deux notions pourraientconvenir puisque suivant leChilam Balam de Tizimin (n°2),le chilam étendu à terre, parleavec la bouche posée sur le sol.On trouve également la formechila’n t’an, «interprète ounawal» (1 : interprète onaguatato). On peut d’ailleursl’employer dans un sens profaneet pas seulement dans le sensd’interprète du langage desvencêtres : on a ainsi chilah t’an:«déclarer dans un autre langage»(2 : declarar en otro lenguaje).On trouve aussi la forme chilant :«prendre pour intermédiaire,intercesseur» (1 : tomar pormedianero o intercesor ofarsante que hable por el :prendre pour intermédiaire ouintercesseur ou comédien quiparle à sa place, avec l’exemplesuivant : ch’a’ex a chilante ka’ko’olel* ti’ suhuy* santa Maria:tomad por medianera a nuestra(santa Maria), «prendre pourintercesseur notre Dame trèspure sainte Marie»).

n Contexte

n°1 Tu t’an ah k’in chilamka tu ts’ibtahu wich katunichil waxak Ahau e

Le maître du temps etprophète a parléet a écritle visage du cyclele huitième du mois Ahau(Chilam Balam de Tizimin, fol.15 r 20)

n°2 He wak ma u natahobi*lai t’an alab tiob laehe bin Chilam Balamechil kabalBin ichil u wayichil yotochma ix bin tan u likilma ix bin tan u yilabal u wichwa ba hun u kahmax ku t’anyokol u nailyotochtumen tebin ku hekelyokol u nailyotochka tun bin hop’oku yalabal t’an laeti tum bin hu mol ah k’inob*yiknal Chilamka hop’ u yalabal t’anku talel tiob laema yoheltahobmak al tiobi

Noh kan Yum*ka bin u t’anobka bin noklah ob ti lumuyubobt’an laeProfeta Chilam

Voilà qu’ils ne comprenaientpasles paroles qui leur étaientditesVoici qu’arrive Chilam Balam,le Prophète Gardien Jaguarétendu sur la terreIl est icidans sa maisonEt il ne se lève paset ses yeux ne voient pasjusqu’à ce que commencela parole de quelqu’un21

sur la maisonla demeureparce que il est perché àcalifourchonsur la maisonla demeureet donc ils ont commencé àentrerles dits de sa parole égalementlà où s’étaient rassemblés les ahk’in, maîtres du tempsdans la demeure du Prophètecommencèrent à se dire lesparoleselles arrivèrent jusqu’à euxmais ils ne savaient pasquelle personne leur parlaitLe Grand Père serpent22

ses paroles arrivaientla bouche contre terre

et (ils) écoutaientla parole égalementdu Prophète Interprête.(Chilam Balam de Tizimin,fol.7r, 7v23)

n°3Y que en las sierras de Mani, quees en la provincia de Tutu Xiu,un indio llamado Ah Cambal, deoficio Chilám, que es el que tienea su cargo dar las repuestas deldemonio, les dijo públicamenteque pronto serían señoreados porgente extranjera, y que lespredicarían un Dios y la virtudde un palo que en su lenguallaman Wamonche, que quieredecir palo enhiesto de granvirtud contre los demonios...

Et que dans les forêts de Mani,qui est la province de TutulXiu, un Indien appelé AhCambal, dont le métier étaitprophète, c’est-à-dire celui quia à sa charge de donner lesréponses du démon, leur ditpubliquement qu’ils seraientbientôt commandés par desgens d’origine étrangère, etqu’ils leur précheraient unDieu et la vertu d’un bâton quedans leur langue ils appellentWamonche, ce qui veut direbâton dressé de grande vertucontre les démons...(Landa, Relaciones de las cosasde Yucatán 24)

22 – Tome 15 – Outils de recherche

20 Chilam Balam de Tizimin,d’après la transcription deMonro S.Edmunson, The ancientfuture of the Itza, 1982, p.159.

21 Thompson, dans une traductionde ce fragment et d’un autresimilaire du Chilam Balam deMani propose d’interpréter Maxpar «esprit», «génie» (duende),(cf. John Eric Thompson,Historia y religion de los Mayas,1977, p. 233).

22 Edmunson traduit par «lesQuatre grands Pères» (MonroS.Edmunson, The ancient futureof the Itza, 1982), Thompsontraduit aussi par «Grand PèreSerpent» (John Eric Thompson,op.cit.). Sur les rapports entre laparole et le serpent, cf. tome 8,corpus, texte 82.

23 Idem, p.185-86.24 Diego de Landa, Relaciones de

las cosas de Yucatan, (1562)1973, p. 20.

Page 22: 15 Outil de travail

n°4 Y sabido por el dicho capitánFrancisco de Cieza quiénes eranlos chilanes amotinadores yrebeldes25 hizo castigo ejemplaren ellos justiciándolos lo cual fuecausa que la tierra se sosegase ylos indios cesasen de dar guerray acudiesen con los tributos a lavilla de Chuaca...

Et le dit capitaine Francisco deCieza sachant de quelle natureétaient les prophètes,fomenteurs de mutinerie etrebelles, leur fit subir unchâtiment exemplaire en lesjugeant ce qui fut cause que laterre se soumit et que lesIndiens cessèrent de faire laguerre et qu’ils acoururent avecles tributs à la ville de Chuaca(Chauac-Ha).(Relación de la villadeValladolid, 157926)

n°5 kex kan tu ti k’u*Kax kan tul ti Bakabeu lubul bin iknalIx Ko tank’as* ek’Kan k’in chilaniknal Ix Ko tankas ek

vous, les quatre vencêtres, attachez les quatre bacabstombez dans la demeure dedame Dent-force vitale-étoileSerpent maître du temps etprophète/ il resta allongé

pendant quatre jours27

dans la demeure de dameDent-force vitale-étoile(Livre des Bacabs, texte II, fol. 8)

n°6 kubin in k’aatik bakanu beeintisyoono bakantu chuun u mesa bakanChilam Balam bakan

je demande bakan!une bénédiction bakan!au pied de la table bakan!de Chilam Balam, le prophèteGardien Jaguar bakan!(Incantation de croix-signement28, Oxcutscab, 1980)

n°7 ka k’uchuk le k’iino’ob he’el uya’almah Chilam Balam, uH–k’iinil Mani’ kacho

Ces jours arriveront comme l’adit Chilam Balam, leProphète Gardien Jaguar,maître du temps à Maniautrefois.(Tome 5, corpus)

n Définition

Le chilam, «celui qui estbouche» d’après Barrera etRendon29, «le gisant», si onchoisit une autre étymologie(cf. supra) – dans l’étymologiemythique les deux sens sontd’ailleurs compatibles -,désigne probablement le plusimportant des spécialistesreligieux de l’époque de laconquête. Les chilam avaient unefonction d’interprète de lalangue des vencêtres qui estbien attestée. Comme l’a notéJohn Eric Thompson, unfragment apparaissant dans lesLivres de Chilam Balam deMani et de Tizimin (cf. n° 2)nous décrit la posture duChilam, dans sa maison,recevant étendu à terre et labouche contre le sol la paroled’un vencêtre perché àcalifourchon sur une des piècesde bois de la charpente.«Je suppose, ajoute Thompson,que ce passage décrit le chilan(chilam) en état hypnotique,gisant immobile, la figurecontre le sol et parlant demanière à ce que personne nel’entende après avoir prisquelque narcotique».Le narcotique est une puresupposition mais, quant aureste de la description, ellepermet, par exemple, de mettreen évidence un chamane maya

pas très différent de sesconfrères sibériens.Curieusement celui qui estaujourd’hui le plus proche decette figure du Chilam est lespirite (espiritista), c’est-à-direun spécialiste venu des Etats-Unis au milieu du XIXe

siècle (cf. notamment tome 7,corpus, texte 17) bien qu’il soitdifficile d’isoler la naissance duspiritisme du fond commun depratiques mythiques quitraversaient le continentaméricain. On a ici unevéritable création coloniale quis’abreuve à la fois aux sourcesdu savoir de l’ancien Chilam etaux spirites de la sociétémoderne.On retrouvera cette fonctiond’interprète avec la religion descroisés du Quintana Roo (cf.tome 10).Maître du temps, maître de laparole, il est aussi un maître del’écrit, qu’il soit glyphique oualphabétique, c’est pourquoi laplupart des écrits religieux del’époque coloniale sontattribués au plus important deschilam, Chilam Balam, leProphète Gardien Jaguar. Eneffet, l’écriture glyphique,davantage encore peut être quela parole, est l’outil principalde la maîtrise du temps. Ils’agit d’une traduction dulangage cosmique et cettetraduction s’inscrit dans un

I – Vocabulaire – 23

25 Robert Chamberlain (Conquistay colonización de Yucatan, 1517-1550, 1974) rapporte l’histoired’un chilam appelé ChilamAnbal (on notera la présence dumorphème bal, «caché» dans lesnoms des principaux Chilam)qui prit la tête d’uneinsurrection en se déclarant filsde dieu préfigurant déjà laGuerre des Couleurs, la grandeguerre insurrectionelle du XIXe

siècle (cf. tome 10).26 Relaciones Historico-geográficas

de la Gobernacion de Yucatan,(1579-81) 1983.

27 Cf. supra, article ah k’in, note 9.28 Ce croix-signement a été réalisé

sur une jeune femme quisouffrait de menstruationsirrégulières, transcription ettraduction anglaise dans WilliamHanks, Sanctification, structure,and experience in a yucatec ritualevent, 1984.

29 Alfredo Barrera Vasquez, SilviaRendon, El libro de los libros deChilam Balam, 1949, p.10.

Page 23: 15 Outil de travail

combat terrestre, une prise depouvoir qui est conçue commeune inscription sur terre d’uncombat entre vencêtres célesteset souterrains. Voilà pourquoiles chilam sont décrits par lesecclésiastiques comme desrebelles (cf. n° 4). Ce sont euxqui, le plus souvent, prendrontla direction des insurrectionscontre les Espagnols. Pendantlongtemps, le nom de ChilamBalam, le ProphèteEnigmatique30, fera tremblerles Espagnols car, à chaquenouvelle révolte maya, il sera làpour en prendre la direction31.Chaque texte est une nouvelleinterprétation du grand livreoriginel, une actualisation dutemps mythique, et chaqueévénement historique,réinterprété dans les écrits deschilam, nous amène àretoucher le mythe.Il est possible que Balam soitun titre plutôt qu’un nompropre, il est significatif en toutcas qu’aujourd’hui il désigneune catégorie d’ancêtresgardiens (cf. tome 12).La relation du chilam avec leserpent est à mettre en rapportavec les anciennes formesd’initiation avec un maîtreserpent, un serpent de sagessetel qu’il est notammentreprésenté sur certaines stèles(cf. tome 4, corpus, texte 9 ettome 6, analyse, ch.2).

Aujourd’hui, comme les grandsfaiseurs, il est devenu unvencêtre, et, dans certainesincantations (n°6), on luiattribue une table, un autelcomme aux principauxvencêtres mais on trouvetoujours des allusions à sesprophéties (n°7).

Dyos

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

Dyos, tiho’osDieu

n Composés

Dyos Yum*bil (on trouve aussiDyos Kit*bil à l’époquecoloniale), Dyos Mehen*bilDyos Espiritu Santo* soit lestrois formes de la sainteTrinité : Dieu le Père, Dieu leFils et Dieu le Saint-Esprit.Hah*al Dyos: le Vrai Dieu(espagnol : Dios Verdadero),terme souvent employé pourdésigner Dieu le Père.

n Sources coloniales

Comme il s’agit d’un termeespagnol, on procédera à larecherche de ses apparitionsdans les textes en maya. Toutindique qu’il est apparu très tôt. Dans le Livre des Bacabs, qui estun document où peu de termesespagnols apparaissent, il yapparait huit fois dans quatretextes. Dans deux de ces textes,il est cité dans une invocation dela sainte Trinité : Dyos* Yumbilyetel Dyos Mehenbil yetel DyosEspiritu Santo. On trouvera cetteinvocation quasi inchangée dansles chants contemporains.Les deux autres mentionsconcernent Dieu le Père seul,sous la forme Dyos Yumbil ouYumil ti Dyos ah tepal* (n°2).Dans un document peut-êtreencore plus ancien datant de155432, le terme Dyos apparaîtsix fois. Il est utilisé dans deuxpassages distincts pour faireréférence au roi qui règne par lagrâce de Dieu (n°1). Il apparaît àtrois reprises dans uneinvocation de la sainte Trinité etenfin il figure dans l’expression ukilich kaba Dyos, au saint nomde Dieu.On remarquera que toutes cescitations visent le Dieu deschrétiens et qu’on n’y trouve pasde traduction ou d’équivalent dela notion de k’u*.

24 – Tome 15 – Outils de recherche

30 Autre sens de Balam, cf. supra.31 Peu avant le déclenchement de

la Guerre des Couleurs, JoséTurrisa, alias Justo Sierra, écritces lignes : «Qui est ChilamBalam ? Quel est cet être siprodigieux qu’il répand laterreur parmi les enfants etmême parmi les anciens ?...Enchaque période de famine et dedésolation, Chilam Balamsortait danser et ses prophétiesobtenaient de nouvauxornements» (José Turrisa,Profetas yucatecos, 1841 cité parMiguel Bartolome, La dinamicasocial de los Mayas de Yucatan,1988, p.218).

32 Barrera qui a édité le documentde Yaxcucul, pense qu’il date de1554 et non de 1544 commel’indique la date sur lemanuscrit (Documento n.1 deldeslinde de tierras en Yaxkukul,Yuc., (1554) (édité, transcrit ettraduit par) Alfredo BarreraVasquez, 1984).

Page 24: 15 Outil de travail

n Contexte

n°1Tu kabaix ka noh ahau Rey Ahtepallay yahaulil tumen ka yumil tiDyos

Au nom de notre souverain Roile Puissantqui règne grâce à notre pèreDieu(Document de Yaxkukul, fol.1)

n°2ts’aan yuchukiltumen ka yumil ti Dyosah tepal lay lae

offert en abondancepar notre seigneur en Dieusouverain aussi(Livre des Bacabs, texte XLVII,fol.215)

n°3 Nukuch makobo mas hachuchben takobo, ha ! letiobe mas(u)la tiho’oso, ula tiho’oso!

Les anciennes personnes, lestrès anciennes personnes, ellesétaient comme des dieux, ellesétaient des dieux !(Tome 7, corpus, texte 8)

n°4 Una de las cosas que estospobres tenían por más ardua ydificultosa era hacer ídolos depalo, a lo cual llaban hacerdioses;

Faire des idoles de bois étaitune des choses que ces pauvresgens tenaient pour les plusardues et les plus difficiles etils appelaient cela «faire desdieux»;(Tome 7, corpus, texte 18)

n°5ma ti k’alik’an chen makme(n)mi. H’exe (bi)xe, yantepulya’obo mu poder Dyostsamili, poder Dyose mixtuntsaik koha’ani, chen mak tsak upoder, ah ! Chen ma’ak.

ce n’est pas une captation del’énergie vitale ancestrale, cesont juste des hommes qui fontcela. Comme ceux qui jettentdes sorts, ce n’est pas lepouvoir de Dieu qu’ilsreçoivent, car le pouvoir deDieu ne rend pas malade...C’est juste une personne quidonne le pouvoir, juste deshommes. (Tome 7, Corpus, texte 35)

n°6 Yete Dyablo ku meya le meno’bo,ma yete Hahal Dyos ku meya.Aj, yete Dyablo, leyli dyose, udyos u Dyosile yokokata

Les faiseurs travaillent avec leDiable, pas avec le Vrai Dieu.Car le Diable, c’est aussi undieu mais c’est le Dieu de cemonde(Tome 7, Corpus, texte 35)

n°7 ti u k’ab Dyos Uumbil33

Dyos MehenbilDyos Espiritu santo

à la main de Dieu le PèreDieu le FilsDieu le Saint-Esprit(Tome 8, corpus, texte 81)

n°8Rogar in k’atikkichkelem Hahal Dyos

Je voudrais prierle magnifique Vrai Dieu(Tome 8, corpus, texte 82)

n Définition

Le terme Dyos, Dieu, estintroduit avec la conquête. Onle trouve dans le documents lesplus anciens comme le Livredes Bacabs. Il va très vite êtretraduit par k’u et, plus tard, onattribuera aux Mayasl’existence de la notion deDieu. Or, il ne semble pasévident d’attribuer aux Mayas,du moins en ce qui concerneleur religion populaire, desdieux et encore moins un Dieuunique (cf. infra, article k’u). Sile terme Dyos apparaîtfréquemment aujourd’hui pourdésigner notamment la sainteTrinité dans les chantschamaniques ou simplement leDieu des chrétiens, il est aussiemployé comme équivalent dela notion de dueño, yum* oupour traduire les différentstermes qui renvoient à lanotion de vencêtre : ik’*,yumtsil*, nukuch ts’ul*...Un texte désigne d’ailleurs lesanciennes personnes commedes dieux ce qui est révélateurdu sens de ce terme en maya(cf. n° 3).

I – Vocabulaire – 25

33 Cf. supra note 3.

Page 25: 15 Outil de travail

Grasya

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

Grasya, maïs, grâce.

n Composé

Grasyail, le Maïs, la Grâce, lesuffixe il indiquant l’aspectdivin.Tun grasya, la pierre de maïs (lapierre qui donna naissance aumaïs).

n Les sources coloniales

Comme il s’agit d’un termeespagnol, on procédera à larecherche de ses apparitionsdans les textes écrits en maya. Les premiers textes où ontrouve le terme de grasya34

(souvent écrit ga) sont lesLivres de Chilam Balam, iln’apparaît pas, en revanche,dans le Livre des Bacabs. On le trouve notamment dansun mythe d’origine du maïs duChilam Balam de Chumayel(n°2). Grasya est le nomésotérique du maïs et le textedécrit une ascension ou unpassage par plusieurs grasya. Ilest vraisemblable qu’il désigneici les couches de nuage quicomposent le cosmosconformément aux rituels oùchaque couche de pain, chaquegrasya, représente une couchede nuage35.On trouve aussi la formegrasyail.

n Contexte

n°1 Tumen ts’ul*obe ts’oki uminantal ka yum*il ti JesuKristo tu t’anob ; tulakal ukilich* grasya Hah*al Dyos*lae ts’oki ulah tok kob...

Parce que, pour les étrangers,le Père Dieu Jésus Christn’existe plus dans leursparoles : tout le saint maïs duVrai Dieu a été volé...(Déclaration de Jacinto Canek etManuel Antonio Ay, Tabi,184736)

n°2 Ti minan kaan y luumox amay tun grasyauch ki u patki u k’uil ah tepale.

Là où il n’y a ni ciel ni terreil y avait une pierre de maïstriangulaireet la sacralité du puissant (Tome 8, corpus, texte 4)

n°3Wa bela tu epoka inale, pweshoko holka tiale ka’axo, tialegrasyobo.

Si c’était en ce momentl’époque des épis de maïs, etbien on irait à l’extrémité duvillage, pour les maïs.(Tome 8, corpus, texte 77)

n°4 tu santa primisya grasyatu luk’ in pixantu luk’ in puksik’al

de saintes prémices de maïsme dérobent l’espritme dérobent le cœur

(Tome 8, corpus, texte 82)

n°5 kanba yh le santo sujuy gracia

mûr/sonnant est ce saint et trèspur maïs(Tome 8, corpus, texte 86)

n°6i me darais grasia Para inmendarmei Per se Berar

Et vous me donnerez la grâcede m’amenderet de persévérer(Tome 8, corpus, texte 87)

26 – Tome 15 – Outils de recherche

34 Ma version de ce texte reposeessentiellement surl’interprétation du termegrasya*. Aucun des traducteurs,par méconnaissance de la réalitéethnographique, n’ a su yreconnaître le nom ésotériquedu maïs.

35 Antonio Mediz Bolio bien qu’iln’ai pas compris le sens degrasya traduit par «couche deciel» et saisit le sens général dupoème, Edmunson traduit par«grâce».

36 Jacinto Canek apparait commesignataire d’un texte écrit unsiècle après sa mort. On peutpenser à une révélation à unchamane lors d’un rêve ou d’unvécu mythique. L ’autresignataire est un des leaders del’insurrection. Ce texte a étépublié en maya et allemanddans Carl Heller, Reisen inMexico Inder Jahren 1845-1848,1853, p.293, une versionespagnole de José Tec Poot aparu dans Miguel Bartolome, Ladinamica social de los Mayas deYucatan, 1988.

Page 26: 15 Outil de travail

n Définition

Ce terme signifie «la grâce»,mais aussi, dans un sensésotérique, «le maïs».Pourquoi l’introduire à certainsendroits, alors que par ailleursl’auteur a à sa dispositiond’autres termes comme ixim?Parce que, pour le chamane quil’emploie, il traduit exactementle concept de maïs et passeulement celui de la plante. Il le traduit mieux encore quene pourrait le faire le maya etc’est pourquoi on va forgeravec lui l’expression tun grasyaque l’on doit traduire par«pierre de maïs» ou encore«pierre précieuse de maïs»(n°2). On trouvera même l’expressionsustina (sustinal) grasya, quel’on peut traduire par «le maïsqui nous soutient» ou encore«la nourriture fondamentale».En effet, pour les chrétiens, lagrâce, c’est la chose la plusprécieuse qui nous estaccordée par Dieu, ce dontnous dépendons absolument etdont nous devons êtrereconnaissants absolument. Ils’agit bien du maïs, qui est,suivant le mythe,consubstantiel à l’homme.J’ai noté, dans le tome 1 (cf.ch.4) l’importance que revêtaitla forme abrégée :conformément auxconventions en usage à

l’époque en Europe, le termegrasya est écrit ga. C’est bienici le g, plus que le r de grasyaqui est aussi un phonèmeimporté, qui porte le mot, quien est en quelque sorte leglyphe37.Le terme grasya peut aussi êtreemployé, dans uneconversation espagnole, pourdésigner la partie immatérielled’une offrande (cf. tome 7,corpus, texte 39).

H (X) men

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

H (X)-men, h (x)-meen, Ah (Ix)men, meen, menLe faiseur, la faiseuse, lechamane, la chamanesse, leprêtre (la prêtresse) de la forêt.

yerbatero, sacerdote del monte

n Racine

men: faire (meyah, «travailler»)

n Sources préhispaniques

Men est le douzième de la sériedes vingt jours que comptechaque mois lunaire. Il existeun glyphe, recueilli par Landa,le désignant.

n Sources coloniales

Dans le Motul (1, 2), le termeah men a le sens général de«maître artisan» (maestro oartifice de cualquier dote uoficio : «maître ou artisanquelque soit l’art ou le métier)et la partie espagnol-mayaprécise qu’il s’agit d’artsmécaniques ou manuels(obrador asi de cosasmecanicas) ce qui estcontradictoire avec la premièreformulation.On ne sait pas si la formeabrégée h–men existait déjà carelle n’apparaît qu’au XVIIIe

siècle (7, 8). On trouve, dans différentessources, une imposante listed’une quarantaine d’exemplesparmi lesquels ah men tak’in :«orfèvre» (platero) (2, 4, 6, 8),ah men ts’ib: «peintre»,«dessinateur», «écrivain» (ts’ibdésignant à la fois «peindre»,«dessiner» et «écrire») (2, 3),ah men habon «fabriquant dejambons» (jabonero) (6)...Mais on ne trouve pas la formeix (x) men38, preuve une fois deplus de la misogynie des frèreset de l’orientation masculine dece dictionnaire39.On trouve également ahmenyah : «le travailleur» (el trabajador) (3, 6, 8).Un texte que l’analysepaléographique permet dedater du XVIIIe siècle est le

I – Vocabulaire – 27

37 Le fait que cette écriture estd’origine européenne n’excluepas son rapport avec l’écritureglyphique, cf. tome 1, ch.4.

38 Les ethnologues et linguistes nevalent guère mieux puisque laseule forme fémininecontemporaine incluse dans leDiccionario maya Cordemex estla cuisinière, ix men hanal !

39 On se reportera notamment àl’article mehen.

Page 27: 15 Outil de travail

premier à mentionner le sensreligieux de h–men (sous laforme meeno’ob) dans un récitde sacrifice (cf. n°1). Il fautattendre la fin du XIXe siècleavec Brinton (cf. infra,définition) pour trouver unenouvelle mention de ce terme.

n Contexte

n°1Yaax maaxo’ob k’ucho’ob tukuuchil u chi’ le ts’ono’ot u ti’ilekili’ich kiimil k’ultal ahawkaano’ob ku ts’o’ole’, ah kiino’obtu pacho’ob k’uch meeno’ob, htaan kaho’ob, pach kaho’ob.

Les premiers à arriver au borddu cénote pour la mort sacréesont les souverains serpents,suivent les maîtres du temps,puis les faiseurs, ceux ducentre des villages et ceux dufond des villages40.(U hublil oxil nupt’an(Destruction de la triplealliance), texte anonyme,XVIIIe s41)

n°2Hum ! Entonses u klase(s) lemeya’o ya’ab, un pe klase,espiritista, x–men, kolel.Espiritista xib, h–men,yerbatero, bweno... Letie klase’o.

Hum ! Et donc il y a beaucoupde sortes de travail, il y a laspirite, la faiseuse, unefemme, et le spirite, unhomme, et le faiseur, leyerbatero. Voilà les sortes detravail. (Tome 7, corpus, texte 17)

n°3 Le ka anchao un tu chan men, tutsikbata lu kwentoi.

Il eut un jour un petit faiseur,dit l’histoire(Tome 8, corpus, texte 31)

n°4 - Tene hach hatsuts, hach uts tinxikin in uyik u k’ay le menmenti yorai u tial u kubik un pecha’chak. Hach uts tin wich umeyahobo. Tene, takin kanik.

- Je trouve très beau et trèsmélodieux le chant du faiseurréalisé au moment d’offrir unappel de la pluie. Je trouve cetravail vraiment très beau.Moi, je voudrais comprendre.(Tome 8, corpus, texte 32)

n° 5- Don Lino, talon wi tech tumenha ka men cha’chak ?- Pwes, kin betik xan !

- Don Lino, nous sommesvenus t’entendre pour savoir situ fais le cha’chak, l’appel de lapluie ?- Eh bien je le fais également !(Tome 8, corpus, texte 77)

n°6 Tie kakat ora ku liki be yich tilikle meno wa yan munyal. Mina’a.Chen ka tilu, u... u wolo bin u pechan wol munyal lak’in.

A chaque instant le faiseurlevait les yeux pour voir s’ilvenait un nuage. Il n’y avaitrien. Et soudain il vit qu’il yavait un petit morceau denuage à l’est.(Tome 8, corpus, texte 77)

28 – Tome 15 – Outils de recherche

40 Les almehenob, littéralement«enfants du père et de la mère»,désignaient le groupe social desdirigeants. Ils vivaient au centredu village. Les autres, ou«banlieusards» étaient d’unstatut inférieur. Ces distinctionsliées à l’habitat ont perduréjusqu’au XXe siècle, elless’estompent peu à peuaujourd’hui.

41 Dans Domingo Dzul Poot,Leyendas y tradiciones historicasmayas, 1987.

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n Définition

Nous connaissons un textecolonial datantvraisemblablement du XVIIIe

siècle qui mentionne les h–menen tant que spécialistes religieuxaux côtés des ah k’in*(n°1). Celapermet d’affirmer leurancienneté, bien que le terme nefigure pas avec ce sens dans lesdictionnaires. Leur mentionjuste après les ah kin* indiquequ’ils en étaient à la foisdistincts, bien qu’ aujourd’huion ne distingue plus les deuxfonctions, et vraisemblablement,d’un rang inférieur. C’estprobablement ce qui expliqueleur absence du Livre desBacabs.Brinton, à la fin du XIXe siècle,définit le terme de la manièresuivante : «Le devin est appeléh–men42, une forme personnellemasculine du verbe men«comprendre», «faire».L ’emploi de la racine «faire» seretrouve dans d’autres culturespour désigner des fonctionschamaniques. Ainsi, le faber quia donné le forgeron a desimplications mythiques enEurope. On notera que le termeespagnol, hechizero, estconstruit sur la racine hecho,«un fait». Dans le langagecourant on dit : es un trabajoque fue hecho, «c’est un travailqui a été fait» pour désigner unacte de sorcellerie.

Hah

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

Hah (ha’): vérité

n Composé

Hahal : très vrai, vrai.Hahal Dyos*: le Vrai Dieu (leDieu des chrétien)littéralement Dieu très Vrai.Halach: véritable.Halach Winik* (HalahachWinik), Homme Véritable,Chef de province, Président.Tu hahi: certainement, oui.Halach kanche’, trône.

n Sources coloniales

Hah désigne la vérité. Ce quiest vrai est permanent nousindique le Motul (1 : cosa fija ypermaneciente y cosaverdadera y válida : «chose fixeet permanente et chosevéritable et valide») mais ontrouve aussi la forme hal (9). Hahal, redoublement de hah ale même sens, encore plusfermement affirmé, «chosevraie, sans faute et sans douteet véritablement et en vérité»(cosa verdadera, sin falta y sinduda y verdaderamente ydeveras). L ’accumulation dequalificatifs indiquel’augmentatif : hahal c’est enquelque sorte «plus vrai quevrai», d’où l’utilisation de ceterme pour qualifier le Dieudes chrétiens.On trouve également lesformes hahibe : «c’est vrai»(verdad es eso), u hahil:«certitude», et tu hahil (1, 2, 3,6) ou tu hahal (5) «vraiment,réellement».Halach signifie «véritable»(cosa verdadera (1)) commedans l’expression halach t’an:«chose véritable et certaine»(cierta cosa verdadera) mais ontrouve aussi le sens de«homme de pouvoir» (2 :hombre de hecho). Pluscouramment sous la formeHalach Winik: il désigneplusieurs types de hauts

dignitaires espagnols etindigènes (1 : obispo, oidor,provincial y comisaria, y esnombre para estas dignidades yotra semejantes : «évêque,auditeur (fonctionnaire dejustice), provincial etcommissaire, et c’est un nom(employé) pour ces dignités etd’autres semblables»). HalachWinik désigne aussi legouverneur (1, 3, 7, 8).Comme l’indique Ralph Roysle Halach Winik était pour lesMayas le plus haut niveau de lahiérarchie politique, legouverneur d’une provinceindépendante. Sous la formeHalach Winikil, ce termedésigne la charge du HalachWinik (halach winikil, el oficioi cargo de los tales : «l’office etla charge de ces derniers»(n°10)).Halach t’an désigne «unserment» et, comme formeverbale, «jurer» (1, 6, 8), ontrouve aussi hahal t’an (3) cequi indique la proximité desformes hahal et halach.

I – Vocabulaire – 29

42 On trouve aussi dans certainessources coloniales le termepayab (cf. pay*) qui est employéaujourd’hui dans un sens voisinmais ne désigne plus lespécialiste religieux. On trouveaussi dans les dictionnaires leterme Ah bobat, «Prophète» (1,2, 4, 5, 8), plus spécifique quecelui de chilam, celui de pul yah(cf. pul*) toujours employé.De nos jours, on distingueessentiellement le spirite(espiritista) du yerbatero maistous deux peuvent être appelésh–men (cf. tome 7, corpus, texte17 et doc. 42).Certains faiseurs ont aussi desspécialités : le massage (yoot’),la traumatologie (utskinah bak)mais je n’ai pas observé quecela induisait des hiérarchiescomme l’indique MiguelBartolome (cf. MiguelBartolome, La dinamica social delos Mayas de Yucatan, 1988).

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n Contexte

n°1 ti noh ix u tepal xanHahal Dyoslay Hahal k’u

à la droite de la grandepuissance féminine43 aussidu Vrai Dieule Vrai vencêtre aussi(Chilam Balam de Chumayel,fol. 27r)

n°2 Halahach Winki le lumotun tuklik «Bax ku yuchul xan»

Et le Chef Véritable, lePrésident, de cette terrea pensé : «Qu’est-il doncarrivé»(Chanson de Mario Ewan (tome1, ch.344)

n°3 - Taan waa in naay ? ki bin. Ma’lela’ ma’ naayi’, lela’ hach hah!

- Est-ce que je rêve ? dit-elle.Non je ne rêve pas, ceci estvraiment vrai!(Tome 1, Annexe)

n°4 Ootsil u ahawil Uxmal, u k’aaba’ bine’ Tutul Xiu, mina’an u na’ mix u x–chiw.Mix hah wa Ahau u ch’ila’kabal

Pauvre diable le roi d’Uxmaldont le nom est Tutul Xiuil n’a eu ni mère ni nourriceson vrai lignage n’est passouverain(Tome 1, Annexe)

n°5- H–esech waa.Ka bin tu nuutahe’:

- H–esen in yum.

- Ma’lob, ki bin yum ahaw. Watumen hah H–eseche’, saamale’u pilinsut in wotoch kunahsiken ! He’e waa u Paahtal amentike’!

Il lui dit : - Tu es H–es45?

L ’autre répondit :- Je suis H–es, mon père !46

- C’est bien, dit le pèresouverain, si tu es vraimentH–es, demain ma maisontournera lorsque je meréveillerai ! On verra si tu peuxle faire !(Tome 1, Annexe)

n°6 Lah kinob ku payalchitik* tiHahal K’u, ma yuchul lob tiyahaulil.

Tous les jours elle priait leDieu Véritable qu’il n’arriverien à son souverain.(Tome 3, corpus, texte 15)

n°7 Pero take takino desaparesernaemehor dicho ma tu kubi*, pero...pero uniko... uniko esterekwerdo, wa u hahile, letiyotocho, lelo mu fayar...

Mais même l’argent a disparu,autrement dit, il ne l’a pasremis, mais la seule chose quipeut rappeler que cela est vrai,c’est sa maison, cela ne peutpas être mis en doute...(Tome 6, corpus, texte 37)

n°8 - Pues hach wa tun tu hahi?- Tu hahi!

- Mais c’est vraiment laréalité ?- C’est vrai!(Tome 6, corpus, texte 37)

n°9 Pwes bela’e kin ta ila ts’a kwenta(t)u hahile bax kyaako, ma chentu tusken*...

Et bien, aujourd’hui, je me suisrendu compte qu’il disait lavérité, ce n’était pas unmensonge...(Tome 7, corpus, texte 30)

n°10 Bee MeheneWet Halach WinikileWet ah tepale*

Tu es mon filstu as aussi la charge deGouverneur comme moitu es aussi souverain(Tome 8, corpus, texte 89)

30 – Tome 15 – Outils de recherche

43 On notera l’emploi de ix,particule qui indique l’agentféminin, sans doute parce qu’ilest ici question de la croixidentifiée au yaxche’ sous saforme féminine.

44 cf. Tome 1, ch.4.45 Rappelons que H–es désigne à

la fois le nom du nain et ledevin.

46 Jeu de mot sur in yum, mon pèreet mon seigneur.

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n Définition

Le vrai est la permanence et lalégitimité : celle du pouvoiravec le Halach Winik, l’hommevéritable (n°2), le plus hautdignitaire politique de l’époquepréhispanique et coloniale,mais aussi la légitimité de laparole, haha t’an, «une parolevraie».Dans les chants des faiseurscomme dans les Livres deChilam Balam, il est surtoutemployé sous la forme HahalDios ou Hahal k’u, «le VraiDieu», le Véritable vencêtre(n°1). En effet, la légitimité, lecaractère véritable a étéconfisqué par les chrétiens dela même manière que, dèsl’époque coloniale, ilss’emparaient du titre de HalachWinik pour l’appliquer auxdignitaires espagnols.Si la vérité est inscrite au cœurdu politique – elle définit ledignitaire suprême – ce n’estpas elle qui caractérise sonsavoir.Son savoir est énigmatique(suywa t’an*), la réponse àl’énigme ne fait pas disparaîtrecette dernière.Je pense qu’il faut plutôtconsidérer deux vérités, l’uneliée à l’œuvre humaine en cequ’elle a de solide, de véritable,de légitime (savoir légitime,filiation légitime), de fondé (cf.hets*) et l’autre qu’il faut

chercher du côté du nonmanifesté, du suhuy*.Les Mayas, à la différence desGrecs, n’ont pas abandonné lesavoir des anciens pour le cultedu vrai, du bon, du beau.Le Livre des Bacabs qui necompte aucune occurrence dehah est un bon témoignage dupeu d’importance de la véritédans les incantations.Le statut de la vérité pourraits’énoncer ainsi : il n’y a pas devérité indépendamment dupouvoir de la faire passer pourtelle, de l’imposer par la force.La vérité est le résultat deluttes entre lignages pourl’interprétation du grand livreoriginel dont les hommes nepeuvent donner que destraductions approximatives.C’est pourquoi, pour devenirHalach Winik, il faut maîtriserle langage énigmatique et nepas parler en langage clair.C’est aussi le sens de ak’ab ts’ib,l’écriture-dessin obscure :l’écriture glyphique esténigmatique et doit garder sapart d’obscurité. Aujourd’hui,en continuant de résister auxefforts des savants, elle garde sapureté.La notion de permanence, miseen avant par le Motul pourexpliciter hah, montre bien lecaractère contradictoire de lavérité pour les hommes : cettepermanence s’oppose en effet

au caractère mobile et toujoursredéfinissable parl’interprétation du savoir pourles chilam.L ’histoire du nain d’Uxmal (cf.tome 1, annexe) indiquecombien les lignages desHalach Winik sont fragiles etcomment ils sont soumis aucaractère énigmatique dusavoir. C’est pourquoi le roi luidemande s’il est «vraiment»H–es (n°5). Si c’est le cas, ildoit prouver cette vérité par laforce. L ’insulte suprêmequ’adresse le nain au roi – «sonvrai lignage n’est passouverain» (n°4) – entraîneraun combat, une joute oratoirequi ne pourra se terminer quepar la mort d’un desprotagonistes : la vérité ou lamort.

Hel

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

Hel : permutation, rotation,nouveau, réponse, équivalent,à la place de...

n Composés

(Ah) kanhel, kangel: les quatrequi permutent/le serpentpermutant/l’ange, l’archange.hela’an, helan différent

I – Vocabulaire – 31

Page 31: 15 Outil de travail

n Sources coloniales

Le terme hel est donné commeun équivalent de k’ex* danscertains de ces emplois. On retrouve deux des troisvaleurs dégagées pour k’ex (cf.infra): le troc, l’échange (3 :trueque o troeque ; recompensao recompensación ; paga,retorno o recompensa decualquier cosa : «troc ;récompense ou compensation,paiement, retour ourécompense de n’importequelle chose») et lechangement dans le temps, cequi implique la succession et lapermutation (1 : sucesor decualquier oficio o cargo o loque se sucede o se pone enlugar de lo, que se gastó, quitóo faltó: «successeur den’importe quel métier oucharge ou ce qui succède à ouse donne à la place de ce qui aété dépensé, ôté ou quimanque») La notion de discorde estcependant exclue.La forme la plus intéressanteest celle de kanhel (kangel) ouah kanhel (ah kangel), ou l’angeet l’archange espagnols sesubstituent parfaitement aukanhel maya. L ’iconographiedes anges combattant lesdragons a du être «lue» commeune association entre ange ailéet dragon, c’est-à-dire serpentailé, figure de Chak. On trouve

l’association kangel Chak dansles livres de Chilam Balam (cf.n°1).Les dictionnaires sont assezlaconiques sur cette notion etdonnent serpent (3, 8), dragon(7, 8).La notion de mutation attachéeà hel (mudar : muter (1, 3, 4, 7,9) a pu être à l’origine dukanhel en raison des propriétésmorphologiques – lechangement périodique depeau – du serpent (cf. tome 2).De mutation, on passe ensuiteà différent, différence (hela’nil(8) hela’an (3), helan helan (1).Hel hel signifie «parfois» ou«alternativement» (1 : a veces oalternativamente).La notion de helep associée auchangement coutumier estprésente dans le Motul (1 :mudarse en costumbre o ennaturaleza y trocarse una porotro : «changement encoutume ou en nature etéchanger l’un avec l’autre») ontrouve aussi helep u, «laconjonction de la lune» (1).Dans le Pio Perez, elle a le sensde fête de l’année nouvelle,tout comme le k’ex* (8 : añonuevo, dia de remudarse losoficiales públicos : «nouvel an,jour où se renouvellent lesoffices publics) mais on peutpenser qu’il s’agissait d’unrituel à l’intérieur du k’ex.

n Contexte

n°1 ka kolabi u kanhel Chak xibChakeSak xib chak kolabi u kanhelu kanhel Ix ek’ yuwan chak...

ils prirent par force l’ange/leserpent permutant de PluieRouge de Pluie Blanche, ils prirent parforce l’ange/le serpentpermutantl’ange/le serpent permutant dedame Noire géante47 de pluie(Livre de Chilam Balam deChumayel, fol.2r)

n°2 Mina’an ba’al sen subtsilhun tu’ul ahaw mixba’al u yohel che’e k’abeet u kaxtal bin u hel

Il n’y a pas de chose plushonteusequ’un roi qui soit sans savoiril faut donc lui trouver unsuccesseur(Tome 1, annexe)

n°3 lay tin mahan tahu helinte

et je t’emprunte à nouveaupour te baiser à nouveau(Tome 3, corpus, texte 5)

n°4 in takiku hel yax bak

Je m’approche de la nouvelle dive dame héron(Tome 3, corpus, texte 5)

n°5 Ka tux taak albil ti Ix kito, ts’okin helbesik in tukul.

Même si j’ai aimé Ix kit, j’aichangé d’avis. (Tome 3, corpus, texte 15)

n°6 Pero un pe espiritu helan, leti kusut xan.

Mais il est équivalent à unesprit, il se transforme aussi.(Tome 4, corpus, texte 2)

n°7 - Pus, ma’alo ! In wilik bix inbe’etke. Pero yan in sutiktech uhe’ele...

- C’est bien, je vais voircomment je vais faire. Mais, (sije n’y arrive pas), je t’endonnerai un autre... (Tome 6, corpus, texte 2)

32 – Tome 15 – Outils de recherche

47 Je lis yuuan comme yu wan soit«le géant», «la géante». Wan estun terme qui a pu donnéH–wan, interprété généralementcomme le Juan espagnol, etH–wan tul, le maître du mondesouterrain (cf. tome 4, analyse,ch.1).Monroe Edmunson propose d’ylire un titre ce qui ne donne passa signification (cf. Heaven bornMerida..., 1986, p.80, n.719).

Page 32: 15 Outil de travail

n°8 Mina’an u hel

Il n’y en avait pas d’autre(Tome 6, corpus, texte 30)

n°9- Ay ! in u tuuchi’en in yuum*yetin ko’ole. In ch’a’u nohchiKanhel*.- Ay, je suis l’envoyé du père etde la mère. Je suis venuchercher le grand Kanhel, legrand serpent ailé (le serpentpermutant).(Tome 8, corpus, texte 17)

n° 10 mahe max u hel u patal u menke

n’importe qui ( n’importe quelsuccesseur) ne peut pas lefaire(Tome 8, corpus, texte 32)

n Définition

La notion de hel est employéedans le langage courant pourdésigner quelque chose quel’on doit donner en réponse ouen équivalence : par exemple laréponse à une lettre, ou bienun objet équivalent si on aperdu un objet emprunté...Hel suppose une succession,une rotation, une alternance etcette notion se retrouve dansun rituel associé au k’ex de lanouvelle année. Les quatrechak sont remplacés par quatreautres et ce changement, cetterotation s’appelle le helep (cf.tome 8, corpus, texte 55). Ledictionnaire de Pio Perez (8)considère même le helepcomme le nom du rituel de lanouvelle année, en faisant unvéritable synonyme de k’ex (cf.supra).Les notions de k’ex et de helsont voisines mais hel estdavantage de l’ordre de lacirculation naturelle, del’alternance, alors que k’eximplique un transfert, souventviolent, c’est-à-dire uneintrojection et une projection(cf. k’ex*). Cette différence estexemplaire dans le cas de latroisième famille de sens dek’ex: la discorde. La notion dehel n’indique pas la discordemais un changement, unesuccession naturelle.Le santo kanhel (de kan:

serpent et hel: permutation)désigne à Chan Kom le chevalde Pluie, signe de l’étroiteassociation entre serpent etcheval (cf. tome 8, analyse,ch.3).

Hets’

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

Hets’: soutenir

n Composés

Hets’ lu’um : soutenir la terre,cérémonie réalisée pourl’occupation d’une nouvelleterre.Hets’ katun : fondation dukatun, cycle de vingt ans,cérémonie réalisé encore àl’époque coloniale pour ledébut d’un cycle de vingt ans(10).Hets’ mek’: soutenir enembrassant, cérémonie qui seréalise à trois mois pour unefille et quatre pour un garçon,considéré aujourd’hui commele baptême maya.Hets’kunah (2, 8), hets’kuntah(8, 9) : appuyer, installer avecfermeté (n°3).

I – Vocabulaire – 33

Page 33: 15 Outil de travail

n Sources coloniales

On trouve hets’ dans la plupartdes dictionnaires avec commetraduction fijar, afirmar,asentar, apoyar con firmeza :«fixer, soutenir, installer,appuyer avec fermeté».On aura ainsi hets’ kah «fonderun village» (3) et hets’ kab«installer une ruche» (3).Mais on trouve aussi le sens dehets’ lu’um avec différentesvariantes signifiant :- soit la fondation, lepeuplement d’une nouvelleterre, hets’ lu’um, poch lu’um,poblar o tomar posesión,«peupler ou prendrepossession» (4), hets’ lu’um,escojer lugar o tierra, tomarposesión, «choisir un endroitou une terre, prendrepossession» (5), - soit dans un sens plus général– la terre, lu’um, étant ici le lieupar excellence de toutefondation – : fijar, afirmar,asentar y apoyar con firmeza,«fixer, soutenir, installer,appuyer avec fermeté» (7).Apoyar, sellar, asentar confirmeza, fundar establecer,«appuyer, seller, installer avecfermeté, fonder, établir» (8).Si le sens religieux n’est pasdonné, il est sous-entendu etl’opération matérielle de fonderun village étaitvraisemblablementindissociable de ses aspects

rituels ou mythiques.On trouve dans le Motul unvocable très voisin de hets’ mek,hetsmek’tah, si ce n’est que hets’s’est modifié en hets, ce qui estun phénomène phonétiquecourant dans les termescomposés.Hetsmek’tah, est défini ainsi :sobarcar y sustentar, o llevar otraer los niños en brazos lasindias, sustendandolos, lomismo es de los cantaros deagua y cosas asi que los llevansobre el hueso de la cadera (1) «Se dit des Indiennes quitiennent sous l’arc du bras etsoutiennent, ou portent etapportent les enfants dans lesbras, en les soutenant, et il enest de même pour les cruchesd’eau et les choses similairesqu’elles portent sur l’os de lahanche».Cette description correspond àl’acte initial du hets’mek’ qui estassez précisément cerné par ladécomposition du terme :«soutenir en embrassant».La forme hets’mek est ensuiteattestée par Pio Perez au XIXe

siècle (8).Un grand nombre de composésde hets’ et de formesgrammaticales diversesattestent l’importance de cetteopération dans la société mayapréhispanique et coloniale.Le Chilam Balam de Chumayelfait aussi un large usage de

cette notion en particulier dansles chroniques des katun oucycles de vingt ans où hets’indique le jour de la fondationdu cycle, u hets’ katun . Ontrouve aussi la mention de hets’lu’um.

n Contexte

n°1 Emalu hets’ katunti hun AhauEmon tabemon sum

Descentela fondation du cycleest au premier du mois Ahaule cordon est descenduela corde est descendue(Chilam Balam de Chumayel,fol.39 r)

n°2 Primero = Buluk AhauU yax hets’ luum ts’ulob laePremier = Onze du mois AhauLa première fondation deterre des étrangers également(Chilam Balam de Chumayel,fol.47 r)

n°3In hets’ kunt yok’ol u e yul al. In hets’ kun(t) yok’ol ah winklis ts’ipin hets’ kun(t) yok’ol bobochex

Je m’appuiesur l’enfant de la noirepolisseuseje m’appuiesur l’hommelibérateur/écorcheur48

je m’appuie sur ton désir(Tome 7, corpus, texte 2)

34 – Tome 15 – Outils de recherche

48 Suivant que l’on lit sip ou ts’ip,le s et le caractère pour ts’ sont,dans l’orthographe utilisée pourle Livre des Bacabs, trèsproches.

Page 34: 15 Outil de travail

n°4 Bax kini bete, ka k-bet u(n) pek’ex* ti, ka k-mentex un pe hetslu’um. Halibe ! Yete le meya’elo,u pata lu ka sutu.

Nous devons faire un transfert,un k’ex, nous devons faire unhets lu’um, «un soutien de laterre», pour apaiser la terre.(Tome 8, corpus, texte 32)

n° 5 Pues konex hets lu’umte!Eh bien, allons soutenir laterre!(Tome 8, corpus, texte 32)

n Définition

Si le hets’mek’ est restéimportant dans la sociétéyucatèque, le hets’ lu’um,comme le loh lu’um*, estdevenu plus rare, et on ad’ailleurs tendance à confondreles deux notions. En touterigueur le hets’ lu’um ne peut seréaliser que sur une nouvelleterre, suhuy*. Dans la pratique,on assimile des terresinhabitées depuis longtemps,redevenues vierges en quelquesorte (cf. suhuy*), à des terresnouvelles de la même manièrequ’un enfant n’est pasabsolument nouveau puisqu’ilest en partie le retour, lek’exol*, d’un de ses ascendants.C’est une manifestation decette dialectique du retour etdu nouveau qui estconstitutive de la notion decycle, k’in (cf. ah k’in*).Lorsque le faiseur Don Pedrotente de faire revenir un enfantenlevé par les vencêtres, ilréalise à la fois un k’ex*, unrituel de transfert, et un hetslu’um pour apaiser la terre.Bien qu’il s’agisse d’une terrede forêt, il fait comme si cetteterre allait être habitée. Eneffet, le temps d’un rituel, leshommes et les vencêtresdoivent cohabiter et cetteopération est déjà assimilée àune forme primaire d’habitat49.Soutenir, porter dans ses bras,

c’est transmettre au nouvelentrant dans la société nonseulement la force mais aussi laloi. Le rituel du hets’ mek’consiste, après avoir prisl’enfant, les jambes écartées,sur la hanche, en position dehets’mek’, à lui donner lesobjets dont il devra se servirpendant sa vie. Si c’est unefille, elle recevra marmite,aiguille et toile. Si c’est ungarçon, il recevra hache et coa.On ajoute aujourd’hui le cahieret le crayon pour les deuxsexes.Je n’ai pas pu observer de rituelde hets’ lu’um mais Redfield etVilla Rojas mentionnent unrituel de hets’ luumil kabpermettant d’installer unnouveau rucher. Kab a ici lesens d’abeille et luumil kabcelui de «terre d’abeille»,rucher. Ils expliquent qu’ils’agit d’une des cérémonies lesmoins importantes et qu’il n’estpas nécessaire de réaliser unfour souterrain50. Je ne suis passûr qu’il faille interpréter ainsiles données, dont les auteursnotent par ailleurs qu’ellesn’ont pu être recueillies demanière satisfaisante vu l’étatd’ébriété du faiseur51.L ’absence de four souterrainou pib peut être associée au faitqu’il n’est pas besoin deréaliser un k’ex*, l’opérationfondamentale du chamanisme

maya, lors d’une nouvelleinstallation. On trouve aussicette absence dans une autrecérémonie associée àl’édification d’une nouvellemaison, u ch’uyenil na 52.Hets’ comme loh’* ont à voiravec la circulation de l’énergievitale. Tout lieu est habitéd’abord par les ancêtres et ilfaut prendre soin de les rendreinoffensifs avant de l’occuper.Pour cela il faut faire desoffrandes, c’est-à-dire donner un autre«logement» à occuper auxvencêtres. Si on ne prend pasce soin, alors les vencêtresresteront sur place etprovoqueront une maladie.Dans le cas d’un hets’, on peutfaire l’hypothèse qu’il n’est pasnécessaire de faire une offrandesouterraine si le lieu est sain etqu’il n’est pas un lieu derésidence des vencêtres. Ceux-ci ne font que passer et il suffitde leur «élever» une offrande«céleste» sur l’autel, le kanche’.

I – Vocabulaire – 35

49 Sur ces relations entre rituel ethabitat, je renvoie aux travauxque j’ai réalisés à l’Ecoled’architecture de Nantes etnotamment à mon projet derecherches, Espace rituel etespace d’habitation, 1988.

50 Cf. Robert Redfield et AlfonsoVilla Rojas, Chan Kom, a mayavillage, 1934, p.146, cf. aussip.117.

51 Cette ivresse est rituelle etassociée à l’importance descombats que les faiseursdoivent mener (cf. comunicationorale de Juan Kob, faiseur deYaxcaba).

52 Ch’uy est un terme qui signifie«suspendre», il ne semble doncpas qu’un hets’ ou «fondation»soit en cause pour laconstruction d’une maison.

Page 35: 15 Outil de travail

Ik’

n Le mot, variantesphonétiques et traductions53

Ik’, iik’, ik, yik’al (yikal)Vent, cyclone, ancêtremythique, vencêtre, forcevitale.

Viento, dueño del monte

n Composés

Ik’al, yik’al: tempête, esprit (1,7, 8)Ik’imak : un être mythique,littéralement une personne devent, un personne vencêtre.Tus ik’: asthme, vent asphyxantque l’on trouve en perforantcertains puits ou dans lesgrottes, littéralement «ventmenteur».Kal ik’: (ka’ik’) clôturer, capterl’énergie vitale, le vencêtre,désigne aussi le rituel quipermet de protéger une milpa.Pa’ik’: détruire, romprel’énergie vitale, le vencêtre, ils’agit de l’étape finale decertaines cérémonies commepar exemple le cha’chak.Kuch* ik’: charger de l’énergievitale.Mus ik’: chasser l’énergie vitale,ce terme désigne aussi ledeuxième trou d’un récipientlui confèrant ainsi un caractèresacré et bénéfique.Batab ik’: vent capitaine ouvent dirigeant, désignecertaines pierres divinatrices(cf. tome 8, ch.2, §3).

n Sources préhispaniques

Le glyphe de ik’ a la forme d’unT renversé et on le retrouve àl’intérieur de différentssupports ou représentations :les ouvertures des temples sonten forme de ik’, manifestationmatérielle de la circulation duvent et de l’énergie à l’intérieurde l’édifice. On le retrouveaussi dans la main du principalvencêtre yucatèque, Chak,Pluie.Ik’ est aussi le dix-neuvième dela série des vingt jours quecompte chaque mois lunaire.

n Sources coloniales

Dans tous les dictionnaires duXVIe au XXe, il signifie à la foisesprit, vie et respiration (elespiritu, vida y aliento (1-3, 5-6,9-12)). Il a aussi le sens de«vent» et «d’air», viento (3, 5,6, 10) aire (2, 5, 6, 10).On le trouve aussi précédé dupréfixe ah qui le personnifie :Ah ik’al (7) : «esprit»(espiritu). C’est la seuleattestation dans lesdictionnaires coloniaux del’utilisation de ik’ dans le sensdans le sens de vencêtre,néologisme que j’ai forgé pourexprimer les notionscombinées de vent et d’ancêtremythique.Le Livre des Bacabs fait ungrand usage des formes ik’ etik’al ou yik’al (n°7) : on trouvenotamment le composé tus ik’,«asthme» (cf. texte XI, LIXetinfra, article tus) ainsi que laforme kal ik’ utilisée dans lesrituels pour capter la forcevitale ancestrale et lesvencêtres (n°6). Plusieursincantations mentionnent cequi apparaît comme desvencêtres particuliers, commepar exemple le vencêtre Nuageblanc, Sak munyal ik’ (texteXL) que l’on retrouve dans unrécit contemporain (cf. tome 6,corpus, texte 18), ou levencêtre Tourbillon, Mosomik’54 (texte IX).

36 – Tome 15 – Outils de recherche

53 On trouvera notamment undéveloppement sur la notion deik’ dans le chapitre 1 del’analyse du tome 7.

54 Variante libre de Moson ik’.

Page 36: 15 Outil de travail

n Contexte

n°1- Bix a bel nohoch ts’ul ?- Ay in wet xibil, in ka’ kimi !- Baax tun kinskech ?- Hali’ in winkilile’*, in pol, tuchibal in winkililoob, yan tenik’. Taken in wil wa hela’santigwargwene*. - Ta kaxta tun u sip*chei’?- Tin kaxta an.- Tun yan ?(Ka tu hosa)-Chan mach tun le hela’, chichmach beya’...

- Comment va tu grandhomme ?- Ay, mon ami, je vais mourir !- Coment cela ?- Voilà mon corps, ma tête, lesos de mon corps qui me fontmal, un vencêtre m’a saisi... Jevoudrais voir si tu peux mecroix-signer. As tu été chercher le sipche’,l’arbre libérateur ?- Oui, je l’ai trouvé.- Où est-il ?(Il le sort)- Et bien attrape cela, attrape-lefortement...(Conversation entre don Tonoet un de ses patient, Tabi, 1977)

n°2Ma ku mana ik’ ta tierae ?

Le cyclone n’est pas passé surta terre (dans ton pays) ?

(Phrase recueillie en 1989, peuaprès le pasage du cycloneGilberto)

n°3 hun ten, ka ten, ox ten, kan ten,tak hun k’aal u tenel, kin ukt’iktech Balam ka pul ten yik’almetnal ti in palaloob.

une fois, deux fois, trois foisjusqu’à une vingtaine de fois, jet’interdis, Balam de jeter surmes enfants la force vitale dumetnal, le monde souterrain

(tome 4, corpus, texte 26)

n°4 X–tabay ik’... yan... yanX–tabay ik’, yan... lelo eksistidotak belae ti nukuch che’o, ueksistir, tix yaxche’ hoko beyo,lelo yan... yan...

Le vencêtre X–tabay, oui, ilexiste le vencêtre X–tabay, ilexiste aujourd’hui encore, dansles grands arbres, dans lesfromagers, il sort de ces arbres,oui, c’est vrai il existe...(tome 3, corpus, texte 31)

n°5 pwes ku kuxkintik, ku kalik’tik,ku ka’ik(tik) yete nwebe dias,ku nu tsay le saka tio, kuorartik, ku orartik.

alors ils les font vivre, ilscaptent les vencêtres, ilscaptent les vencêtres, pendantneuf jours, on offre de l’eaublanche et ils prient, ils prient.(tome 7, corpus, texte 35)

n°6makmak ti munyal makmak ti luum makmak ti yik’almakmak tii k’in makmak ti ak’ab makmak tin tan makmak tin pachmakmak tii hun suyi

enfermée dans le nuageenfermée dans la terreenfermée dans la force vitaleenfermée au sein du jourenfermée au sein de l’obscuritéenfermée en face de moienfermée derrière moienfermée dans mon enclosure.(tome7, corpus, texte 2)

n°7 Kal k’ab xan mak’ ik’k’al ik’k’anal k’abal

Clôturer ce qui est en baségalementpour boucher l’énergie vitaleclôturer l’énergie vitaleen haut et en bas(tome7, corpus, texte 2)

n°8 Tia’ani tile ka bin ti yuba’e u talu pe kankach ik’. Kien sa tu tal uik’, bin ki, u ko tal u bin yeaaan,beske cheobo : – Bax tune ku tal beyo ? ku tukulle chan pal bino. Halibe’ le ka ti yube, in kaxu’uki, xuk tux yuche lecha’chake, ti xu’uke bey ik’o.

Il était là-bas et il entendit lebruit d’un vent puissant, qui saitd’où venait ce vent, il faisaitvibrer les arbres, et il pensa :- Qu’est-ce qui vient commecela ? Voilà, il écouta cela et celui-ciarriva, il arriva à l’endroit oùon faisait l’appel de la pluie, cevencêtre arriva là. (tome 8, corpus, texte 32)

I – Vocabulaire – 37

Page 37: 15 Outil de travail

n°9 Pwes beyi wohli tene, de ke yanyikal. Tumen wa ma tu mentati’e, mentrase tak ti u na i tux kubine, u tsaik u pe kohani, tumenewa u lu kompanyeroe. Tumenleti yan ik’, ti nohoch ik’ ts’an titux kuch le meyaho, ese kuatakartike ula un tu le ma’ak machukan leti’o.

Oui, je le sais, il y a del’énergie vitale ancestrale, sicelui qui passe n’est pas atteint,il peut cependant provoquerune maladie dans la maison oùil se rend. Il a chargé unvencêtre, un grand vencêtre là,sur le lieu du travail. Et cevencêtre peut attaquer uneautre personne sans faire demal à celui qui l’a chargé !(tome 8, corpus, texte 71)

n Définition

La notion de ik’ désigne à lafois le vent et l’ancêtremythique c’est pourquoi jepropose de la traduire par lenéologisme de vencêtre.Le vencêtre est un êtremythique dont la formefondamentale est le vent, lesouffle cosmique quicaractérise tout être vivant,kuxan*.Les saints, les arouches et tousles êtres mythiques quipeuplent et constituent enquelque sorte le corps de laforêt, sont des ik’ob.Yik’al désigne à la fois le soufflel’esprit, sous une forme plusabstraite encore que ik’ et unvent très fort, un cyclone.

Il existe potentiellement, dansl’espace, du ik’, de l’énergievitale sous forme libre : pourles Mayas l’espace temps semanifeste comme un champvital.

Ce champ vital peuts’objectiver sous des formesmultiples dans des enveloppesou pixan*.

Lorsque ces enveloppesdeviennent visibles, l’énergieacquiert un certain degré deliaison analogue aux êtresanimés et inanimés.

Ainsi, un ancêtre mythique ouvencêtre, ik’, estfondamentalement invisiblemais il se rend visible àl’homme sous des formesdiverses, cosmiques, minérales,végétales ou humaines.

L ’énergie vitale sous formelibre est très dangereuse etl’homme doit se protéger deson contact. Plus l’énergie estliée et plus elle est manipulablepar l’homme : l’homme peutmomentanément «capter desvencêtres» (kal ik’) dans unespace adéquatement préparéet c’est ce qu’il faitrégulièrement lors decérémonies ou pratiquesmythiques, mais il peut aussiles capter plus durablementdans des récipients à formehumaine : ce sont les arouches(cf. tome 7 et n°6 et 7).

Il est nécessaire de libérerensuite les vencêtres si on neveut pas risquer que leurcontact détruise les vieshumaines qui passent à leurportée. C’est ce que l’onappelle pa’ik’, «romprel’énergie vitale», mouvementinverse du kal ik’. Tout rituelconsiste en une alternance deces deux opérations (cf.tome 8, analyse, ch.6).

La vie à l’état libre, ik’, a donctendance à se glisser dans touteenveloppe corporelle. Mêmeun pot contient du ik’ et c’estpourquoi les anciens Mayascassaient régulièrement leursustensiles à la nouvelle annéepour éviter l’accumulationdangereuse de ik’.

L ’énergie libre non contrôléeva avoir en effet tendance àincorporer de l’énergie liée ouenveloppée. On dit en mayaque l’on a chargé de l’énergievitale, kuch* ik’. En d’autrestermes, il s’agit d’une sorte defonction cannibalique.

38 – Tome 15 – Outils de recherche

Page 38: 15 Outil de travail

Kab

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

Kab, kaab, kale monde, le monde terrestre

n Composés

Kabil: le monde, la nation (1)Yokokab: la surface terrestre.Kankab: terre rouge, Kakab : terre fertileSaskab: terre blanche, chauxKankabiyok: pied de terrerouge, nom d’un hérosmythique (cf. tome 8, corpus,texte 2)Luumkab: cul terreux, paysan

n Sources coloniales

Le terme kab signifie «lemonde», «le peuple», «larégion» (1) voire «la terre»(10). On trouve aussil’expression yok’ol kab ou yok’kab : way kuxaano’on yok’ol kabo yok’ kab: aqui vivimos en elmundo, «nous vivons ici dansle monde» (1).Le suffixe il permet de traduiredes notions nouvellesintroduites par les Espagnolscomme la nation, kabil (1).Une source donne un champsémantique encore plus vaste,6 : région, miel, mundo, fuerzao la fortaleza de algo, «région,miel, force ou la puissance dequelque chose». En effet kab aun homophone qui signifie lemiel (l’abeille est appeléekolel* kab, «dame du miel») eton trouve l’expression luumkab dans le sens de rucher (cf.article hets’*).

n Contexte

n°1 lumbiltu yox lahun tas kabti metnaleyiknal ix hun ahausisil ahau...

il tombejusqu’à la treizième couche dela terredu royaume souterrain Dans le domaine de Ix hunahau, la reine des ténèbresla reine très froide...(tome 3, corpus, texte 2)

n°2 - Ba’ax tun ka chen o’otiklu’umkab? ki bin ya’ik.

- Pourquoi pleures-tu commecela, cul-terreux? dit-il. (tome 4, corpus, texte 34)

n°3 Ti aktun, ku yanta xan, tisaskab yan xan, yanan lanaktun tan...

Dans les grottes, il y en a, dansles carrières de sable blanc(terre lumineuse), il y en aaussi dans la profondeur desgrottes...(tome 7, corpus, texte 28)

n°4 Seas ke tulak le ba’alo ku mentahe’elo, puro u dyosile* wayokokab

Et donc toutes les choses qu’ilsfont comme cela, c’estuniquement (des choses) dudieu de ce monde(tome 7, corpus, texte 35)

n°5 tulakal tu mambal tu kabil

à tous ceux qui passent en cemonde(tome 8, corpus, texte 82)

n°6ti’ u kan tits’* le kaanadesde tu kan titits’ kakabkilin ku t’anyum Chaakoob

aux quatre coins du cieldepuis les quatre coins de laterre fertilela parole du père Pluie est de tonnerre grondant(tome 8, corpus, texte 82)

n°7u kalan kakabilo bakan

à ceux qui prennent soin desterres fertiles bakan(tome 8, corpus, texte 83)

I – Vocabulaire – 39

Page 39: 15 Outil de travail

n°8 Yan tun tu kan titsika’an, ukantitsi yokoka, tu kantitsimesa. Le ola ka wikech e kusignifikarku ku menta tune lewaho beyo. Ku prepararta lemesa tun ma’alobo.

Et donc tu dois le placer auxquatre coins du ciel, aux quatrecoins de la surface du monde,aux quatre coins de l’autel. Etvoilà comment on peut voir ceque signifie tout ce qui se fait.Pour (offrir) le pain, onprépare donc l’autel, la table,bien !(tome 8, corpus, texte 71)

n Définition

La polysémie du terme kabrend parfois difficile dedéterminer quel est le sensemployé. Le rôle mythique desabeilles comme premiers êtresà avoir peuplé la terre renforcel’assimilation possible entrel’abeille, le miel et la terre, toustrois rendus par kab.L ’expression kolel* kab quidésigne les abeilles de la terre,c’est-à-dire les abeillesindigènes peut aussi se traduirepar «dame, patronne du ciel»et «dame, patronne du monde,de la terre». C’est d’ailleursainsi que John Eric Thompsonle traduit dans un passage duChilam Balam de Chumayel(cf. kolel*).On notera qu’il existe un autreterme pour «terre», lu’um,lequel désigne davantage laterre matière. Mais cettedistinction n’est pas absoluepuisque l’on trouvel’expression kankab, «terrerouge» pour désigner un typede terre rouge et quekantitsilu’um (tits’*) se traduitpar «les quatre coins de laterre» dans le sens de surfacedu monde55.L ’expression yok’o kab désigne«la surface terrestre» et donc lemonde en tant qu’il estessentiellement le territoire deshommes par opposition auxdeux autres espaces : le metnal,

domaine souterrain et le ciel(kaan) qui hébergent animauxet vencêtres. Comme certains textesindiquent une assimilationpossible entre kab et metnal (cf.n°1), cela tendrait à montrerque kab, en tant que monde,contient aussi le metnal. Enrevanche, nous n’avons pasd’évidences comme quoi ilcontiendrait aussi le ciel. Onaurait donc deux ensembles leciel et la terre, kab, cettedernière se divisant entremetnal et lu’um.Kab est un des termes les plusemployés dans les chants de lapluie en particulier sous laforme kabil, «le monde» (n°5)et kakab, la terre fertile,identifiée à un vencêtre (n°6 et7).En résumé les différentesformes du terme kabpermettent de mettre enévidence l’oppositionfondamentale ciel/terre quevient compléter une oppositionternaire terre/ciel/mondesouterrain.

Kilich

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

Kilich, kirich : saint, sacré

santo sagrado

n Racine

Kil, kiil ?tremblement, grondement,pouls, pulsation.

n Composés

Kilichkunah, kirichkuntah:sanctifier, bénir santificar, bendecir.

40 – Tome 15 – Outils de recherche

55 On peut proposer unehypothèse qui rende compte deces deux expressions : si lu’umdésigne plutôt la surfaceterrestre et, de ce point de vue,les couches de terre sontgénéralement superficielles etlaissent vite la place à la rochekarstique, alors l’emploi de kabdans le terme kankab pourraits’expliquer par le fait que leskankabal (étendue de kankab)sont des sols plus profonds queles autres, on toucherait déjà aumonde souterrain. De mêmekantitsilu’um désigneraituniquement les quatre coins dela surface terrestre.

Page 40: 15 Outil de travail

n Sources coloniales

Je propose de dériver kilich dela racine kil.Le champ sémantique de kils’oriente autour de la notion detremblement (pouls, pulsation,tremblement (1, 7, 8), el latidoy golpe que da el pulso (1) «lebattement et (le) coup quedonne le pouls»). Quant à kilich, le termen’apparaît pas isolément dansles dictionnaires mais sous uneforme composée et à une datetardive (kilichkunah:«sanctifier, bénir» (8)).Cependant, l’existence de ceterme dans le Livre des Bacabspermet de vérifier la pertinencede son emploi dans le sens de«saint», «vénérable» (n°1).L ’existence dès le Motul (1) del’onomatopée kilin kilin pourdésigner le son de la cloche oud’un certain type de tambourva dans le même sens quel’emploi de kililin, largementutilisé aujourd’hui pourdésigner le grondement desChak. De même kilba figureavec le sens de «trembler»,sens qu’il a conservéaujourd’hui.

n Contexte

n°1 u man to ka kilich kolel*tu yoxlahun tas kan

en passant sur notre saintedameà la treizième couche du ciel(tome 3, corpus, texte 5)

n°2 ah tsolan kancheobti kilich ts’ami balcheyetel u kilich yakunah ti Uumtsiloob

celui qui ordonne les autelsau saint balche’ qui macèrenotre saint amour pour les Pères vénérables(tome 8, corpus, texte 81)

n°3 u tial u ch’aobu kilich ts’abilahti kilich noh Dyos* Uumbil

pour qu’ils apportent leur sainte faveurà la sainte droite de Dieu lePère(tome 8, corpus, texte 81)

n°4

kilin ku t’anyum chaakoob

la parole des pères Pluie est de tonnerre grondant(tome 8, corpus, texte 82)

n°5 ay, yum*! ti kililin bakanah, Père ! au tonnerregrondant, bakan(tome 8, corpus, texte 83)

n°6 way kin wensik t’antan u mesa kilich Dyos Yumbil

je descends ici ma paroledevant la table du très saintDieu le Père(tome 8, corpus, texte 85)

n Définition

Kilich est généralement traduitpar la notion espagnole desanto*, saint. Comme pourcertaines autres notions, cesdeux termes forment undoublet et ce n’est que trèsrécemment que la notion dekilich semble reculer audépend de celle de santo*.Encore peut-il s’agir d’unphénomène limité à certainesrégions, il faudrait enquêtersur les régions 1 et 7.Comme tout termepolysyllabique, kilich renvoie àune racine. J’ai proposé, enm’appuyant sur l’étudesémantique des chants dePluie, de considérer kil,«grondement», «tremblement»comme cette racine. Si onaccepte cette hypothèse, c’estalors «le grondement de lapluie», kilin ku t’an, la paroleoriginelle, qui définit lecaractère de kilich rendu par lanotion de sainteté, de sacralité.On peut aussi considérer pluslargement tout tremblementcomme une manifestationélémentaire de la vie, et doncdu sacré, comme l’indique lesens de kil, «pouls»,«pulsation».

I – Vocabulaire – 41

Page 41: 15 Outil de travail

Kit

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

KitPère, dans le sens de pèremythiquetante paternelle

n Composé

Kitbil: père mythique, vencêtremasculin, nom du Dieuchrétien dans certains textes.

n Les sources coloniales

Si, dans le sens de «tantepaternelle», le terme est bienattesté dans l’ensemble dessources (1, 3, 5, 6, 7, 8, 9), iln’apparaît avec le sens de pèremythique que dans les textesreligieux. On trouve ainsimentionné Kit bolon, «Pèremultiple/neuvième» dans lesens de patron d’un k’atun(cycle de vingt années). LeLivre des Bacabs nous donneplusieurs occurences du termeet la Relación de Kampocolche etChochola (n°5) nous fournitune précieuse association avecah tepale «le souverain».Le Livre de Chilam Balam deChumayel nous donne unemention de Dyos* kitbil associéaux deux autres membres de lasainte trinité : Dyos Mehen*bilet Dyos Espiritu Santo* (n°4).

n Contexte

n°1La baka56 un naala baka u kol kit

Et voilà la mère du jeune-homme !et voilà le père luxurieux dujeune-homme !(Livre des Bacabs, texte II, fol.9)

n°2 y(i)knal Ix ho can beyiknal Kit ho kan lub

chez Celle qui ouvre les quatrecheminschez le Père des quatrereposoirs

(Livre des Bacabs, texte III,fol.19)

n°3 u mehen Dyos Kitbil

le fils de Dieu le Père(Dictionaire de San-Francisco)(4)

n°4 Dyos KitbilDyos MehenbilDyos Espiritu Santo57

Dieu le PèreDieu le FilsDieu le Saint-Esprit(Livre de Chilam Balam deChumayel, fol. 36 r)

n°5 Kit ah tepalePère souverain(Tome 8, corpus, texte 80)

42 – Tome 15 – Outils de recherche

56 Baka peut aussi jouer le rôle dubakan contemporain, particulerythmique que j’ai analysé dansle tome 8.

57 Les majuscules sont indiquéesdans le manuscrit.

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Définition

Voilà un exemple de terme qui,dans le sens de «père», aaujourd’hui presque disparudu vocabulaire et qu’on netrouve plus que dans lesincantations. Il désignait aussi«la tante maternelle» et on leretrouve encore dans les nomsde certains personnagesmythologiques comme Ixkitchel, la tante Arc-en-ciel,une des formes de Ix chel. Dans le Livre des Bacabs, il estemployé en association avec na«la mère» (n°1) et figure dansle Chilam balam de Chumayelcomme un des membres de latrinité, Dyos kitbil, à la placedu traditionnel Dyos yumbil(n°4). Il est probable qu’ildésignait uniquement le pèremythique voire le pèrecréateur, produit del’autofécondation de la mèrecosmique58. Sa double valeur,féminine et masculine, permetde formuler l’hypothèse qu’ildésignait le père-mère oumère-père initial, l’ancêtrebissexuel originel.Aujourd’hui, yum est employéà la place de kit à la fois dans lesens du père ordinaire et dupère mythique (on trouve aussila forme yuntsil cf. yum*).

Kolel

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

Kolel, ko’olel59

Femme, dame, patronne

n Racine

kool, kol ?grand-mère et luxurieuse,fornication

n Composés

KolebilDame, ViergeSeñora, VirgenKolel kab, dame du miel,abeille indigène.

n Sources coloniales

A l’inverse du terme masculinyum, qui désigne lepère/patron, kolel n’a pas lesens de mère, il a pour sensgénéral «la maîtresse», «lapatronne», «la dame» (ama,dueña, señora). Il faut allerchercher un vocable voisin,kol, pour trouver un terme deparenté, «grand-mère», bienque ce terme ne soit attesté quedans le vocabulairecontemporain60.On trouve cependant à maintesreprises dans le Livre desBacabs le terme kool,«fornication», dans descontextes où il pourraitdésigner la mère mythiquedans son rôle de fornicatriceoriginelle. On trouve la forme ko’olelbilavec le sens suivant : señora oama de siervos o esclavos, sindenotar cuyo y asi no llevapronombre (1), «maîtresse deserfs ou d’esclaves, sanspréciser lesquels et ainsi sansindiquer de pronoms» etseñora de siervos, dueña ouseñora (3), «maîtressed’esclaves, patronne ou dame».On ne trouve pas d’indicationde l’emploi de Kolebil pour laVierge alors que cet emploi estgénéralisé aujourd’hui, on letrouve cependant dans leMotul (1, cf. chilam*)l’expression Ka’ ko’olel ti’

suhuy* santa Maria, «Notredame très pure sainte Marie»).Le Livre des Bacabs quimentionne un grand nombrede vencêtres féminins, leséquivalents des Viergescoloniales et contemporaines,emploie généralement le termede Ix, préfixe indiquant l’agentféminin, mais on trouve aussil’expression kilich kolel (n°2). Le terme kolel kab61, dame dumiel, qui désigne l’abeilleindigène (mélipone et trigone)est aussi une indication d’unélargissement de l’emploi dekolel .Un fragment de la Relacion deKampocolche y Cholola, rédigéentre 1579 et 1581, emploie leterme kolel dans le sens de«patronne, vencêtre». Ontrouve en effet kolel ix kan le oxdans un extrait de chant dePluie. L ’intérêt de cettemention est que kolel n’est passuivie, comme aujourd’hui, dusuffixe abstractif bil.La forme kolebil pour désignerun vencêtre («dame» ou«vierge») est, dans l’état actueldes documents, tardive (8 : kolebil, ko’olebil: porantonomasia la sacratísimaVirgen madre de Dios, «parantonomase la très sacréeVierge mère de Dieu»).

I – Vocabulaire – 43

58 Ramon Arzapalo propose de letraduire par «père créateur».

59 Pour une première analyse de ceterme, on se reportera à monouvrage, Les rêveurs d’eau,(1983), 1985, ch. 22.

60 Robert Redfield et Alfonso VillaRojas, Chan kom a maya village,1934, p.93.

61 John Eric Thompson propose decomprendre la mention de kolelkab dans le Chilam Balam deChumayel comme indiquantune «dame de la terre»,équivalent de Ix Chebel Yax,nom donné à une desprincipales mères mythiquesdans les sources coloniales (cf.tome 3, corpus, texte 7) mais lesens d’abeille convient aussitrès bien pour ce passage.

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n Contexte

n°1 u kool ch’abu kool ak’ab

la luxure de la créationla luxure de la nuit(Livre des Bacabs, texte XXI,fol.117)

n°2 u man to ka kilich koleltu yoxlahun tas kan

en passant sur notre saintedamea la treizième couche du ciel(tome 3, corpus, texte 5)

n°3Okena paik wakxo, a promesa tiKolebil.

Entre toréer, c’est ta promesse àla Vierge.(tome 3, corpus, texte 16)

n°4 U kwento un pe kolel karinyosati chayil kan.

Conte d’une femme qui selaissa séduire par unechayikan.(tome 3, corpus, texte 22)

n°5 Tu loch be yalan hum p’el yaxchét-yihoob kulukbal hun tul koleltan u xachetik u tsotsel u pol,yetel tan u k’ay ; le ka tu yilah lepaloob ka hop’ u yalik :

- Tuux ka bin, koten waye !

A la croisée d’un chemin etsous un fromager ils virentqu’était assise une femme quichantait en peignant sonépaisse chevelure ; etlorsqu’elle vit les deux jeunesgens, elle dit :

- Où vas-tu ? Viens ici !(tome 3, corpus, texte 35)

n°6Kolele ix kanleoxeDame Jaune feuille de noix-pain(tome 8, corpus, texte 80)

n°7 (Le)ti bakane kolebil Ha’

Elle, bakan, la dame Eau(tome 8, corpus, texte 83)

n Définition

Aujourd’hui, le terme kolel aun champ très large : il désignela femme, quelle que soit sacondition62. L ’expressionkolebil désigne en revanche lesVierges par excellence et pluslargement les mères mythiquesmais on ne trouve pas ce termeà l’époque coloniale. On assiste donc, en l’état actueldes sources, à un glissementsémantique : de patronne etmaîtresse, voire vencêtre, lakolel est devenue simplefemme mais en même temps seserait constitué un composé(kolebil) pour désigner lamaîtresse et la patronnemythique. Il est possible que cecomposé existait déjà mais lessources que nous possédonssont insuffisantes pourl’attester.On constate une dissymétrie sion compare le champ de lakolel au champ du yum*, sonéquivalent aujourd’hui dans ledomaine mythique. Si yum peut être employécomme terme révérenciel pourdésigner un homme,exactement comme kolel, enrevanche kolel n’a pas le sensde mère mais celui de grand-mère. D’autre part, à l’époquecoloniale, si on emploie yumcouramment pour désigner lespères mythiques63, le termekolel est plus rare dans le sens

de «mère mythique» bien que,dans le Livre des Bacabs, leterme kool, «fornication»pourrait désigner la mèremythique dans son rôle defornicatrice originelle (cf.supra). Avec la conquête, la kol, lagrand-mère mythique, lafornicatrice originelle se seraittransformée en Kolebil Maria,en Vierge Marie. Si le terme kolebil n’est pasprésent dans le Livre desBacabs, on commencecependant à voir apparaîtredans ce texte la figure de Marieliée pour l’instant à celle deJésus sous la forme Jésus Marie.Pour conclure, je voudraisproposer une lectureénigmatique du sens deKolel/Kol: elle désignerait lesecret de la création du monde,comme je l’indique dans monanalyse des noms féminins duvin (cf. tome 8, analyse, ch.6) :le secret (en tant qu’il est secretfondamental, secret desorigines) prend chez les Mayasla forme de l’énigme de laféminité. Cette femme,maîtresse de sagesse et damedu vin, est aussi la X–tabay,terrible patronne desalcooliques et des amoureux.L ’amour et l’ivresse étantassociés dans cette quête dusecret.

44 – Tome 15 – Outils de recherche

62 Il existe un terme spécifique,xunan, xunaan ou xuna’an, pourdésigner «la dame», équivalentféminin de ts’ul*. On trouveaussi xuna’an kab pour désignerla «dame du miel», c’est-à-dire«l’abeille de la forêt».

63 On a vu que kit*, aujourd’huidisparu, avait autrefoisexclusivement ce sens, il y apeut-être trace ici d’unglissemement analogue pourkolel qui remonterait au toutdébut de la conquête.

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Kuch

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

Kuch: charge, charger, porter,saisir, classificateur numéralpour compter les charges

cargar, carga

n Composé

Ah kuch: chargé, député,organisateurdiputado, interesado.Ah kuch kab: «celui qui chargela terre», dignitaire de l’époquecoloniale, une sorted’administrateur trésorierd’une collectivité territoriale.

n Sources coloniales

Le sens premier de kuch est «lacharge portée sur lui par unhomme ou un animal» (1, 2,5 : carga que el hombre o labestia lleva a cuesta). Onl’emploie aussi pour le verbe«porter».De là, on a le sens symboliquede «charge», «obligation»,«faute» (3, 5).Ainsi le péché de sodomie sedit kuch pach keban,littéralement «péché chargépar derrière» (1).On trouve aussi le sens de kuchpour désigner certains jours. En effet, dans le calendriertraditionnel des Mayasyucatèques, l’année ne pouvaitcommencer que par quatrejours successivement. Cesjours s’appelaient les kuch: loscuatro dias principales del mesen que por su turno empezabael año dándole su nombresegun el calendario indio (8),«les quatre jours principaux dumois à partir desquels tour àtour commençait l’année luidonnant leur nom suivant lecalendrier indien». On lesappelait encore kuch ha’ab«chargeur d’année».Un autre sens dérivé de kuchest celui de «lieu», «état desiège» (1 : estado o grado enque esta alguno puesto, asientoo lugar propio de alguna cosa,asiento de reyes o señores,

«état ou niveau où quelqu’unse trouve situé, siège ou lieupropre d’une chose, siège derois ou seigneurs»).Kuch a aussi le sens de «biens»,«propriété» ou «trésor» (1 : bienes, hacienda o tesoro).Il peut aussi désigner «lemontant d’une somme» (8).Kuch signifie aussi«gouverner» (1) et, précédéd’un suffixe d’agent masculin(ah) – on omet le féminin –«celui qui occupe un posteofficiel, une charge» (1). Ahkuch kab, «celui qui charge laterre», était un dignitaireimportant. Le Motul (1) ledéfinit ainsi : regidor o jurado,Indio principal que tienecuidado de algun parcialidadpara recojer el tributo y paraotras cosas de la communidad,«regisseur ou juré, Indienprincipal qui avait la charge dequelque territoire pourrecueillir le tribut et pourd’autres affaires de lacommunauté, une sorted’administrateur-trésorier».Ce terme peut aussi êtreemployé comme classificateurnuméral ce qui est aussi le casd’autres notions importantes64,il sert à compter les charges (5,6, 7).Kuchkabal (kabal est un suffixequi indique la relation avec laterre, l’en- bas) signifie à la foisprovince (1, 2, 3, 5, 6, 7) et

famille (1, 3).Ah kuch k’in k’u est un termeimportant car il est relié ausens religieux de kuch (cf. infra,notice). Il signifiel’organisateur de la fête d’unsaint (el que hace alguna fiestaen día de algún santo, dandode comer a muchos,ayudándole otros con algo :«celui qui fait une fête lors dujour (de la fête) de quelquesaint, donnant à manger àbeaucoup, il est aidé pard’autres avec certaines choses»(1)).Kuch t’an, «porter la parole» setraduit par «mener uneambassade» (llevar embajada(1, 7, 8)).Enfin (ah) kuch wits (witssignifie la forêt haute et parextension ceux qui viventdedans, les paysans mayas)désigne «une certainereprésentation donnée par lesIndiens» (cierta representacionde Indios (1)) sans doûte parcequ’elle était reliée à latransmission de la charge(kuch) lors d’une fêtereligieuse.

I – Vocabulaire – 45

64 Cf. articles tas* et tab* ainsi quela notion de t’ul (tome 4,analyse, ch.2).

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n Contexte

n°1 Chakal tup Chakk’anal tup Chakti cha u kuchobti ch’abi Hunah ah chibalu kuchobchak siniksakekk’anal sinik

Pluie rouge extincteurPluie jaune extincteurlà où il lâche ses charges65

là où l’unique mordeur aapporté66

ses chargesde rouge fourmijaunenoirejaune fourmi67

(Livre des Bacabs, texte, XIV,fol. 86)

n°2 Wa ix bin taku kookilelay binu tikin senilelay u kuchob loehe u xiule

S’il y a ausside l’asthmeet aussiune toux sèchevoilà celles qui les chargerontvoilà les herbes(Livre des Bacabs, texte XLVIII,fol.217)

n°3 Wa tal in kahin chukubyax luh lowatal in kahin paabu kuch bob lo

Si je me dressepour attrapercet iguane originel68

si je me dressepour détruirela charge de ce bob69

(Livre des Bacabs, texte XIV,fol.89)

n°4 Que le Balam m’écoute, quevienne la X–tabay, ques’approche H–wan Tul, que jecharge Kisin avec moi et qu’ilne touche pas mes enfants70.(tome 4, corpus, texte 26)

n°5 Entonses le maako leti mix tuyeese wa bruho sino don ClaudioPadiya le kuch Ya’axcaba.

Et donc cet homme ne montrajamais s’il était un nawal maisil était don Claudio Padilla, ledéputé de Yaxcaba71.

(tome 6, corpus, texte 28)

n°6 tumen tu kucha u yikale nukuchyuntsilo tux oksa te ich aktuno.

parce qu’il fut saisi par la forcevitale des grands pèresméritants, là où il avaitséjourné dans la grotte. (tome 8, corpus, texte 32)

n Définition

La notion de kuch a un champsémantique très étendu quirecouvre assez bien celui de«charge» en français. Si le sensreligieux n’apparaît pas dansles dictionnaires, il est enrevanche souvent employédans les incantations du Livredes Bacabs. Ce sens est très précis etexplique un grand nombre demaladies, en particulier toutescelles liées à la présence ou àl’influence d’un vencêtre. Ondit que l’on a chargé unvencêtre, kuch ik’, lorsquecelui-ci s’est introduit àl’intérieur de nous pourphagocyter une partie de notreénergie vitale. Le faiseur (chamane) peutdécider de charger un vencêtrepour l’éloigner d’une victime(cf. n°4). Le faiseur peut doncs’incorporer un vencêtre, grâceà sa maîtrise de la circulationde l’énergie vitale, le ik’*.Ce mouvement est analogue àcelui d’une introjection et peutêtre considéré comme un desmoments du k’ex*, l’autre étantcelui du pul*.C’est une des formes queprennent les combats quemènent les chamanes et ilsutilisent pour cela les mêmesarmes que les vencêtres. Onpeut penser que ce qui joue icic’est le tankas* du faiseur, cette

46 – Tome 15 – Outils de recherche

65 Ramon Arzapalo, dans satraduction du Livre des Bacabs,interpréte u kuchob comme «sussignificados», en s’appuyantprobablement sur le dictionnairede Solis Alcala (11) qui donnepour kuch «coefficient».

66 Autre possibilité «là où l’uniquemordeur est né» (ch’ab-i au lieude ch’a-bi, cf. Ramon Arzapalo,El ritual de los Bacabes, 1987.)

67 La fourmi est un animal associéau monde souterrain et que l’onretrouve aussi dans les chantsde la pluie (cf. tome 8, corpus,texte 82). Il est possible de lirece passage comme une lutteentre Chak et le maître de lasécheresse : Pluie lâche sescharges contre celles d’Uniquemordeur, le maitre de lasécheresse (cf. tome 8, analyse,ch.6).

68 Il s’agit de l’iguane associé àItsam, le père cosmique (cf.tome 8, corpus, texte 15).

69 Deux sens possibles : une plante(cf. glossaire) et, ce qui est plusprobable, un animal mythiqueauquel est, ici, identifié Itsam.Je n’ai pas rencontré cet animaldans mes enquêtes de terrainmais Redfield et Villa Rojas (Cf.Chan Kom, a maya village, 1934,p.122) indiquent qu’il s’agit d’ungrand animal avec de longscheveux et ayant desressemblances avec un taureau.Avec la forme taureau, onretrouve l’associationItsam/H–wan tul, déjà discutée(cf. tome 4). Ramon Arzapalo (op. cit.) traduitpar la clave del bob que lleva acuesta: «la clef du bob qu’ilporte sur les épaules» car il nesaisit pas le sens mythique dekuch ici associé à la notion depaab, «rompre l’énergie vitale»(cf. pa’ik’ dans ik’*).

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force vitale originelle, présenteen chaque être, qui donne àcelui qui la maîtrise la capacitéde saisir l’énergie vitale del’autre.On retrouve la notion de kuchen relation avec l’organisationdes fêtes patronales dont nousavons vu que l’organisateurs’appelait ah kuch, traduit enespagnol par diputado,«député». Cette fête peutd’ailleurs prendre le nom dekuch, ou «fête de latransmission de la charge». Lacharge d’énergie vitale est iciétendue au niveau de lacommunauté tout entière et desa transmission correctedépend la prospérité du village.Ce que cette transmission doitassurer, c’est une circulation del’énergie vitale ancestrale auniveau communautaire. Leterme k’ub* est en rapport aveccette transmission.

Kux, Kuxa’an

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

Kux, Kuxa’anchose vivante, vivre, vivant

n Composé

Kuxkintik, kuxkintah, kuxkinah:faire vivreTan u kuxtal: se dit d’uneculture de transplantation quia «pris»

n Sources coloniales

Le Motul indique trèsprécisément l’extension duchamp du vivant : vivir el hombre, animales yplantas y piedras (1).Cependant la forme ah kuxtal,ah indiquant un agentmasculin, en limite le champaux animaux et végétaux (1).Une autre source réduit encorele champ de ce terme aux seulsêtres rationnels (animaux) (3 :viva cosa que tiene almaracional : «chose vivante qui aune âme rationelle»). Il a étéaussi traduit par la notionchrétienne d’âme (2).La forme composée kuxkintah(5, 8)/kuxkinah (1, 2, 3)«donner la vie» est égalementcoloniale et prend, sousl’influence chrétienne, le sensde «ressusciter».

n Contexte

n°1 - Eske senyor ts’aaten hum p’epermiso ka oohken in kaxtba’alche’ob in ts’u’uts’ uk’i’ike’elo’ob te’ ich kaaho’yo’olal u beytal in kuxta

- Je voudrais, Seigneur, que tume donnes la permissiond’entrer dans le village pourque je puisse chercher unanimal afin de lui sucer le sang,et ainsi pouvoir vivre(tome 4, corpus, texte 6)

n°2 Ma he’elobo ! Pucha ! pero leba’ala, kuxa’an lak, k-ban tentun ku luklo tu pwesto ?

- Ils sont là ! Bonne mère ! ceschoses sont vivantes, pourquoidonc se déplacent-elles ?(tome 7, corpus, texte 13)

I – Vocabulaire – 47

70 Le texte ne donne pas l’orginalmaya pour ce fragment mais onreconnaît la forme kuch queManuel RejónGarcia traduitjustement par le verbe cargar:Oígame el Balam, venga laX–tabay, acérquece Juan Tul,cargue el diablo conmigo y notoque á mis hijos (cf.Supersticiones y leyendas mayas,1905, p.66, note 1).

71 Ou : «il était celui qui était venuà Yaxcaba», en effet la formecontractée de ku uch «il estvenu» est kuch.

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n°3 Tene, ma tin kana meyah tu basehechiseria’e. Bax tin kana tene ?Ts’ak yete xiu. Ma tin kana, matin kanik kuxkin arux...malobe... Hey i kuxkintik xane,pero tene mi mentik k’as timixmak, min betik ten mixba timixmak...

Juan : Moi, je n’ai pas appris àtravailler à base de sorcellerie.Ce que j’ai appris, c’est àsoigner avec des herbes. Je n’aipas appris à faire vivre (oufaire revivre)72 des arouches,comme cela c’est bien... Moiaussi, je pourrais faire vivre(un arouche), mais je ne fais demal à personne, je ne fais rien àpersonne.(tome 7, corpus, texte 17)

n°4Seas ke de noche (k)u kuxta, dedia ma, de tunich.

Cette chose vivait la nuit maispas le jour. Elle était en pierre. (tome 7, corpus, texte 29)

n°5 - Pwes, senyor, ten xane komo tikilinale. Pwes u masilo’obo, estekuxa’an u nalo, len tia’ tena tukimi !

- Eh bien, seigneur, mon maïsest desséché. Alors que celuides autres est vivant, le miense meurt !(tome 8, corpus, texte 38)

n°6 Chan tsimin tu hoksah, tu lets’atulakal le tuux hats’aan, ka putkuxlahi.

Le petit cheval arriva, il lelécha partout où on l’avaitfrappé et il le fit revivre.(tome 8, corpus, texte 44)

n°7Joaquinito tu tuxtah u sukunoobu tial u tsool ti u tataob bix yantumbel kuxtal ka u tasoob ti lekah tuux sunah Ahaulil.

Le petit Joaquim envoya sesgrand frères avertir ses parentsde sa nouvelle vie et les amenerà la ville où était le roi.(tome 8, corpus, texte 44)

n Définition

Pour le Maya tout est vivant,kuxa’an, aussi bien les astresque les pierres ou les objets.Même les morts sont vivantsbien que sous des modalitésdifférentes de celles deshabitants ordinaires de lasurface terrestre.Il ne semble donc pas que lesinfléchissements de sens visantà limiter le sens de kuxa’an,voire à le réduire aux seulsanimaux et humains que l’ontrouve dans certainsdocuments et expressionscoloniales, aient leur sourcedans la religion et laphilosophie maya. Le faiseurmaya est aussi capable dedonner la vie (kuxkintik) etc’est la fameuse opération de lafabrication des alouches quej’ai décrite dans le tome 7.Un des plus célèbres objetsvivants de la mythologie est lacorde de vie, kuxa’an suum,véritable cordon ombilicalcosmique à laquelle estconsacrée le tome 5 de cetteencyclopédie.

K’ah(ol)

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

K’ah, k’ahol (ka’ol, kao, kahol),connaître, connaissanceconcrète liée à la visionordinaire, connaîtrescientifiquement, logiquement,se rappeler.

n Sources coloniales

On trouve les deux formes k’ahet k’ahol, «connaître» (9)«reconnaître» en précisantqu’il s’agit d’une connaissanceliée à la vision (1 : reconocer oconocer de vista : «connaîtreou reconnaître de vue» )Comme en français, cetteracine permet de former le sensde «être reconnaissant»(k’ahkunah (3, 4, 8))K’ah est également lié à lamémoire et à la connaissancequi en découle, on trouve plusgénéralement la forme k’ahal(recordar, acordarse : «sesouvenir, se rappeler» (1, 2, 3,5, 7, 8)) et k’ahal ik’ (2, 7 : «serappeler»), ce dernier termesignifie également : «reprendreconnaissance» (1).

48 – Tome 15 – Outils de recherche

72 Mario traduit kuxkintik par«faire revivre» (revivir), jetraduis par «donner la vie». Lesdeux traductions sont possibles.En effet, puisque fabriquer unarouche c’est capter de l’énergieancestrale, et aussi – ladistinction n’est pas nette – unvencêtre, on peut considérerque faire vivre un arouche, c’estrappeler à la vie un ancêtre, luiredonner un corps. Mais onpeut aussi concevoir que donnerun corps à de l’énergie vitalelibre, c’est, à proprement parler,le processus même de donner lavie. Pour une discussion decette question, voir tome 7,analyse.Les dictionnaires coloniauxdonnent également les deuxsens : «donner la vie» et«réssusciter».

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n Contexte

n°1 Wa me’ yaan ora ku ch’iiki techche’, wa ku kooche’etkech che’tan meyah. Tumen letiobe tunrogarko’obe’ ku’ loobito’ob maak.Pero kwandoske k’aha’an xanDyos* ti maake’ mixtan uts’aaba permiso ti’ob.

Et tu peux te faire transpercerpar un bois affilé ou recevoirun coup par derrière quand tues en train de travailler. Parcequ’ils implorent la permissionafin de pouvoir faire du malaux hommes. Mais lorsquel’homme se rappelle de Dieu,alors celui-ci ne leur donnejamais la permission.(tome 4, corpus, texte 6)

n°2 Ma u chak a wilkaba yetelitumen ma chu yeskuba ti max uk’aholma bix he u pahtal yetele,bale ti le max ma u k’ahole kuhok’ol tu bel

Mais tu ne le trouveras pas caril ne se montre pas à ceux quile connaissent pour demeureravec lui mais à ceux qui ne leconnaissent pas.(tome 4, texte 16)

n°3 U kaotko de pwes ke le kwerpo,xan bey u kwerpo u ma’ake, kut’ano yete. Sin ke u xoko mix upe libro, kex ma yohlo xoki, peroku t’an yetele. U kanik lu meni.U kanik tulaka.

Il connut comment était leurcorps, comme le corps humain,il parla avec eux, sans étudierdans aucun livre. Même s’il nesavait pas lire, il parlait aveceux, pour comprendre l’art dufaiseur, pour tout apprendre. (tome 8, corpus, texte 31)

n°4 Ta op in bin tu bandai, ka natse,nats tie ti hach kaholtike. Kiwike u winkilal un tu nohochmen*, uchbe men in kaole ukaba’e nohoch meno don... donSesar.

Et donc je me mis à aller prèsde lui, je m’approchais, et je lereconnus. Je vis le corps d’ungrand faiseur, un ancien faiseurdont je connaissais le nom, cegrand faiseur s’appellait don...don Cesar(tome 8, corpus, texte 32)

n°5 Tak behla’e’ hach k’aha’an ten leka’ p’eel ha’ato’ob le kamina’anchah chaak yo’olalkinsa’ab hun tuul tsuk kaan tetin kaahalo’.

Encore aujourd’hui, je merappelle bien les deux annéesoù il n’y eut pas de pluie parcequ’on avait tué un serpent àcrinière dans mon village.(tome 8, corpus, texte 59)

n Définition

Il y a deux termesfondamentaux pour désigner laconnaissance : nat* et k’ah. Natest un terme qui s’applique à laconnaissance dont l’essence esténigmatique, connaissance parnature divinatrice. K’ahs’applique à une connaissanceplus concrète et liée à la vision.C’est ainsi qu’un vencêtre nepeut être connu (k’ahol) mais ilpeut être deviné ou «diviné»(nata).On ne le connaît pas, onl’entend seulement : lorsquepasse un vencêtre Tourbillonon l’entend remuer la forêtmais on ne le voit pas ; pour levoir, il faut se trouver dans unautre état de connaissance.Mario Ewan dit des vencêtresou nukuch ts’ul* qu’ils sont«inconnus», ma kaholil commeles étrangers73..J’ai cependant rencontré un casoù on emploie k’ahol pour unvencêtre (cf. n°2) : il s’agit deH–wan del monte ou Jean desbois, une des formes du diable.Peut-être est-ce en raison de larelation matérielle qu’impliquele contact avec H–wan delmonte, lequel apporte larichesse liée à l’exploitationcommerciale du chiclé ougomme à macher. C’est unexemple de plus de la difficultéde délimiter nettement lafrontière entre homme et

I – Vocabulaire – 49

73 Cf. Michel Boccara, Un pèreéloigné, la notion de dzul dans lasociété maya yucatèque, 1989 etinfra, article ts’ul.

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vencêtre, entre visible etinvisible : le vencêtre a aussiun corps et est appelé winik*,être humain, dans ce cas là ildoit être alors possible de le«connaître».

K’as

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

k’as, k’aas, kas, k’akas, kakasimpureté, mal, mauvais,malheur, sexuel, vicieux,dangereux, le mal, le diable,dans certains cas sortilège(n°6).

malo, el malo, el demonio

n Composés

K’asil (suffixe abstractif il, 1, 9)K’asul (9).K’ak’as très mauvais,dangereux.K’akas bal, k’asibal: le démon,le diable, littéralement : lachose mauvaise, la puissancemauvaise.Tankas, tamkas*: le malprofond, la force vitale.K’askuntah, kaskunah, kastah:abîmer, peut aussi s’employerdans le sens de déflorer.

n Sources coloniales

K’as : ruin, «vil» (3), feo, malo,«laid», «mauvais» (1, 8),bellaco, «fripon» (5, 8). K’asil1, 9 : «laideur», «bêtise»,«friponnerie», «malheur».K’a’s peut aussi en compositiondiminuer la force d’un verbe oud’un adjectif: k’as kalan, un peusaoul, à moitié saoul. On peutconsidérer ce sens dérivé dupremier, k’as a alors la valeurd’«imparfait». On trouve aussidans le vocabulairecontemoporain k’as uts* «àmoitié bon».Employé comme verbe, il a lesens de dañar, empeorar«gâcher», «aggraver» voire«casser» dans le sens de«casser une parole ou unjugement» (1). Le sens de k’asal «partiesgénitales» est particulièrementintéressant parce qu’il indiquela relation en maya entre k’as etsexualité que l’on retrouvedans un terme commetamk’as*. Ce rapport se vérifie dansplusieurs expressions commekasil yakunah pour désignerl’amour charnel. Cependant larelation entre mal et séxualitén’est pas évidente dans cesexemples.On franchit une étapesupplémentaire avec k’aspahalqui signifie à la fois «devenirmauvais, vil» et «avoir une

relation sexuelle» : k’aspahi yolti ch’uplal, deseo pecar con unamujer: «je veux pêcher (fairel’amour) avec une femme» (1).Enfin on trouve k’as winik,«vil, libertain» dans une sourcedu début du XXe siècle (11).

50 – Tome 15 – Outils de recherche

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n Contexte

n°1 Pwes, ombe, es ke a familia, k’asu tukul. Le ola tial u k’asi lutukule, bisa mene k’as xano...

Eh bien homme, c’est que tafemme avait une penséevicieuse. A cause de sa penséevicieuse, elle a été emportéepar le démon.(tome 3, corpus, texte 22)

n°2 Komo ke u hefeobe pwes a lomehor wa chen ku chan yamenta kasile ba’ beyo, pwes taichile yetu wakxile.

Et comme c’est leur chef, enréalité il doit les aider, c’est lapuissance mauvaise au milieudu bétail.(tome 4, corpus, texte 2)

n°3 Maria Santisima, he lu kasi-tentasyona la’a ! Buka k’asiletentasyon ku senkukuha’, MariaSantisima ! kyaik ka tupersiknartuba

Marie très sainte, voici le mal-tentation ! Regarde commecette tentation est horrible, ilboit beaucoup d’eau, Marie trèssainte ! dit-elle, et elle se signa(tome 4, corpus, texte 14)

n°4 Pak ten u k’asul ch’ab a k’asul ak’abe.

Détiens-toi, impureté de lacréationimpureté de la nuit(tome 7, corpus, texte 2).

n°5 Wa ma’ xilbech a waktaant ak’aasile’, kunkintaba ti’ k’ak’asts’iibalalo’ob

Si tu n’es pas homme à faireface à ta propre méchanceté,stoppe immédiatement tesdangereux désirs(tome 7, corpus, texte 19)

n°6 Le bax meihule, yan a bin te’elo.Entonses le, le u ts’ulilo* tunbeyo pwes, ku beko le k’as beytie propriedado tiola mu, mumache mixbali.

N’importe quel travail, tudevais aller (le faire). Et doncles patrons, les ts’ul, ilsfaisaient donc des sortilègesdans leurs propriétés pourqu’on ne leur prenne rien(tome 7, corpus, texte 40)

n°7- De pwes seas ke tene ma k’asokin man in mentik, kin man inment uts*, tin man in mentfabor.

- Mais je ne suis pas en train defaire du mal, je vais faire lebien, je vais faire des faveurs.(tome 8, corpus, texte 31)

n°8 Max mu kretik xane, u chen tumeyah, myentrase un pe kas kutasik, ma utsi !

Celui qui n’y croit pas, ilréalise simplement le travail,et, pendant ce temps, il apporteun malheur, ce n’est pas bon !(tome 8, corpus, texte 71)

n°9- Entonses, ma chingoneche. Unpe ba tsa k’askunke, ku deber awuts*kintik !

- Alors tu n’es pas fort.Quelque chose que l’on aabimé, on doit pouvoir leréparer !(tome 8, corpus, texte 76)

n°10 tu luumil k’ebanku sut le k’aso taktuux ku taa(l) le k’inab ik’o

sur la terre du péchéle mal est revenu là d’où vient le vencêtre de ladouleur(tome 8, corpus, texte 82)

n Définition

Aujourd’hui k’as signifie le malmais il n’est pas sûr que ce malsoit équivalent au nôtre. Lesdictionnaires coloniaux rédigéspar les Franciscains indiquentune notion de puissanceperverse et sexualisée, mais lek’as caractérise la force vitaleessentielle du cosmos, letankas*. D’ailleurs, au début dece siècle, H–wan tul, le maîtredu monde souterrain,invariablement désigné commele K’asibal, «la puissancemauvaise», «le démon», étaitégalement considéré commeun yumtsil, «un pèreméritant». Or, dans yumtsil onreconnaît la racine uts*, «lebien», «le bon», aujourd’huil’exact opposé de k’as.On a vu, dans le lexiquecolonial, la relation entre malet sexuel. Aujourd’hui, dans lemême ordre d’idée, kaskuntah–kaskunah signifie à la fois«gâcher» et «déflorer». Onpeut faire l’hypothèse que k’aséquivaut à cette puissancetrouble des origines de lacréation et qui permet de sortirde l’état de suhuy*, la puretéinexistante, à l’état d’existant,d’impur, de manifesté. En cecas, k’as n’a pas, dans son sensésotérique, de connotationnégative, il désigne aucontraire une puissancepositive puisqu’elle est à

I – Vocabulaire – 51

Page 51: 15 Outil de travail

l’origine du monde. C’est cequ’indique le Livre des Bacabsen associant de manièreconstante74 les termes k’asil etk’asul à la nuit et à la créationoriginelle (n°4).

K’ex

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

K’ex75, (k’eex): changement,échange, transfert, désigneaussi la principale descérémonies de guérissage. C’estaussi, vraisemblablement, undes noms de la cérémoniepréhispanique de la nouvelleannée

cambio

n Composés

K’ex ol: présomptueux,vaniteux, «au cœurchangeant».K’ex kuxtal: transfert de vie,désigne le cœur de l’action lorsde la cérémonie de guérissageappelée plus couramment k’ex.Pul k’ex: (cf. pul*) «jeterl’équivalent», terme employédans la région orientale pourdésigner le pa’ik’ (cf. ik*).

n Sources coloniales

On peut relever différentesfamilles de sens qui s’oriententtoutes autour de la notion de«changement», «échange»,«transfert» : - L ’échange d’objet, le troc (2,4, 5 : trueque de algo : «troc dequelque chose», 1 : trocar oferiar o con mutar una cosacon otra, «troquer ou acheter àla foire ou commuter unechose avec une autre», ink’extah in tsimin ti’ t’ul: «j’aitroqué mon cheval contre unemule»).- Le changement de temps lié àla permutation76, la rotation, lasuccession, en particulier desgénérations (1 : ke’xulan,sucessor que sucede a otro,«sucesseur qui succède à unautre», ten u k’exulan in yum tuba’al u ba yetel u batabail, yosoy el que sucedió a mi padreen su hacienda y cacicazgo :«j’ai succédé à mon père poursa richesse matérielle et poursa chefferie» et 7, 9 : «fils»,«successeur», «héritier»).- Le changement dessentiments lié à la discorde(k’ex, poner discordia y apartarponiendo discordia :«introduire de la discorde etséparer en introduisant de ladiscorde»), on trouve aussi k’exol, «être en discorde» (6 :discordar), discorde (8 :discordia).

- Le changement à l’intérieurd’un objet nous conduit à lanotion de division : k’exel kah,dividirse el pueblo en parecereso bandos (5), «la division duvillage en quartiers oubandes».La notion de k’ex dans le senscérémoniel n’apparaît pas dansles dictionnaires mais dans undocument que l’on peut daterdu XVIIIe siècle, une chansonrecueillie dans le village deDzilbalche’, au Campêche(n°4).

52 – Tome 15 – Outils de recherche

74 On compte 21 associations danstrois chants différents.

75 J’ai étudié en détail la notion dek’ex dans mon livre Entremétamorphose et sacrifice, 1990.

76 Nous ne sommes pas loin ici dela notion de hel* à laquellerenvoie d’ailleurs le Diccionariomaya Cordemex (p.396).

Page 52: 15 Outil de travail

n Contexte

n°1 Ayik’lil ku tasik u k’ex tech yetela pixan

Il t’apporte la richesse enéchange de ton esprit.(tome 4, corpus, texte 16)

n°2 ma a t’anik tumen ma u chak unuktiktechi wa ma u k’ex a bolsayetel u tiale ; ti u bolsa kun he up’atkech ayik’il, ti a tiale kun ubix a pixan*.

ne lui parle pas car il ne terépondra pas à moinsd’échanger son sac avec letien ; dans son sac il y a de quoidevenir riche, et dans le tienton esprit, ton âme.(tome 4, corpus, texte 16)

n°3 Bax kini bete, ka k bet u(n) pek’ex ti, ka k mentex un pe hets*lu’um.

Nous devons faire untransfert, un k’ex, nousdevons faire un hets’ lu’um, «unsoutien de la terre», pourapaiser la terre.(tome 8, corpus, texte 32)

n°4 koneex koon t-chum yaaxche’koox ts’aik k-k’eexu tial tumben haab

allons, allons au tronc duyaxche’, le premier arbre’allons donner le k’ex, lerenouvellement de l’année.celui qui assure le passage de lanouvelle année(tome 8, corpus, texte 54)

n Définition

K’ex est un des termes centrauxde la religion yucatèque car ilnous introduit au cœur de lalogique des relations entrehommes et vencêtres. Ceséchanges peuvent prendre laforme d’échanges«sacrificiels» : une vie estdonnée pour une autre, c’est lek’ex kuxtal, «échange de vie»ou «transfert de vie»,terminologie qui me paraîtplus adaptée.Comme dans le vocabulaire dela psychanalyse, c’est bien d’undouble processus de projection(pul*) et d’introjection (kuch*)dont il s’agit. Lorsqu’on offre àla terre, où demeurent lesvencêtres responsables de lamaladie, un poulet, on leurpropose d’introjecter, decharger ou de «manger» cetaliment contenant un pixan etde projeter/rejeter dans lemême temps la portion depixan du malade qu’ils se sontincorporés. L ’introjection et laprojection se définissent entermes mythiques comme«charger» et «rejeter» ou, surle registre de l’alimentation,comme «manger» et«excréter» du pixan, cetteenveloppe psychique de l’êtrevivant. C’est d’ailleurs ce mouvementd’absorption et d’excrétion quiest décrit dans le grand rituel

d’initiation aujourd’hui connusous la forme de pacte avecH–wan tul, identifié au diable(cf. tome 4).Cette interpénétration entrelogiques spirituelles etmatérielles se retrouve dansl’emploi de la notion de k’expour désigner l’échangemarchand. Qu’est-ce quel’argent pour un maya si cen’est une puissance qui permet,comme l’énergie vitale le ik’*ou le tankas*, de s’incorporerla puissance vitale des autres etde jouer le grand jeumétamorphique de la vie et dela mort au sein de l’univers77.De manière plus générale, il estpossible de relier le k’ex à lanotion de way*, doublespirituel qui est le produit de ladivision originelle du sujet à lanaissance. Au niveauéconomique, cette division estaussi celle de la valeur envaleur d’usage et valeurd’échange, l’argentfonctionnant comme le doublesuprême et H–wan tul maîtredes nawals (cf. tome 4)devenant en toute logique, lemaître de l’argent.Pour éviter l’accumulationexcessive78, il est nécessaireque les énergies circulentsuffisamment, il faut doncpériodiquement réaliser desk’ex chez les personnes, maisaussi au sein de la

I – Vocabulaire – 53

77 On peut en gros classer lesformes d’envoûtement et desorcellerie en trois grandsgroupes : «baiser l’autre»,l’envoûtement sexuel, «mangerl’autre», l’envoûtementcannibalique, et «acheterl’autre», l’envoûtement marchand(cf. Michel Boccara, Artotautal, II,1996).

78 La suraccumulation est lamaladie du capital.

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communauté humaine. Voilàpourquoi, chaque année, avaitlieu une grande cérémonie derenouvellement destinée àassurer la santé du village etdes hommes, et au delà dumonde, du cosmos. Cettecérémonie, décrite par Landasans qu’il nous donne sonnom, comme un rituel dunouvel an79, porte le nom dek’ex. dans la chanson deDzilbalche.

K’u

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

K’u, k’uh, k’uul, k’ul, k’uhilsacré, lieu sacré, temple,pyramide, nid d’oiseau, àl’époque coloniale dieu (Dieu),saint, vencêtre.

Dios (cf. Dyos*).

n Composés

K’uul kisin: idolâtrer(littéralement adorer le péteux(le diable)) (1).Ku’tik: adorer.Hunab K’u : le seul Dieu, DieuUnique, le cosmos.K’uil ka’ax: vencêtres, «dieux»,esprits de la forêtdueños del monte, dioses delmonte.K’uulula’ntah (1, 3), k’ultah (8) :adorer.K’ulche’: image ou statue desaint.K’uche’: cèdre. Ah k’ul, ah k’ulel: ministre,représentant, littéralement«homme sacré».Yotoch k’u, k’uul na: église (1).Kulem ts’ib: écriture-dessinsacrée (1, 2, 3, 5).Tohk’u: une espèce de datura (cf.glossaire, littéralement : «levencêtre droit, juste, vengeur»).

n Sources préhispaniques

K’u : tempête, «dieu» kuche: cèdre (arbre receptacled’énergie sacrée)Il existe plusieurs glyphes pourk’u, la plupart ont commeélément graphique le sang, lié àl’énergie vitale ancestrale et à lacaptation des vencêtres (cf.tome 7, analyse, ch.2).

n Sources coloniales

Si, dans les dictionnaires, lesens de «dieu» (Dieu) apparaîtprépondérant – il faudraattendre Pio Perez pour avoirle sens de «temple», «lieusacré» -, dans les Relacioneshistorico-geograficas de 1579-1581, il apparaît avec le sensde «pyramide», «adoratoire».A regarder de plus près lesdéfinitions, on s’aperçoitcependant que le champsémantique est plus large. Ontrouve en effet dios o idolo,«dieu ou idole» (1), cosadivina, «chose divine» (6),adorer, adoration (2, 5, 8, 9).La notion de sacré apparaîtaussi très vite (k’ulem pisil ts’ib:biblia, escritura sagrada,«bible, écriture sacrée» (2) etdivina o sagrada cosa, «divine,chose sacrée» (3) ). Le sens de nid d’oiseau,largement attesté (1, 3-5, 9)peut être rattaché au sens de«lieu sacré» si on considère

que l’oiseau est, pour lesMayas, le seul animal à êtreorganisé, comme l’homme, ensociété politique (cf. tome 11).Le Motul (1) nous donneégalement l’expression HunabK’u avec cette définition :Unico Dios vivo y verdadero yera el más grande de los diosesde los de Yucatan. No teníafigura, porque decían que nopodía figurarse por serincorpóreo, «Dieu uniquevivant et véritable et qui était leplus grand des dieux duYucatan. Il n’avait pas defigure, car on disait qu’on nepouvait pas le figurer car ilétait incorporel». On trouveaussi dans le dictionaire deVienne (3) une citationanalogue qui, de plus, identifieHunab K’u à Kolop u wich k’in,«le soleil à l’œil blessé», c’est-à-dire le soleil nocturne.

54 – Tome 15 – Outils de recherche

79 Cf. Diego de Landa,Relacion de las cosas deYucatan, (1562) 1973,p. 88.

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n Contexte

n°1Ku yantal in k’ati oltik suhuyalak tu Ah k’uilob k’aaxiti Ah kanulilobtu K’anan k’aaxilob

Voici que je souhaite80 le trèspur compagnon animal aux Vencêtres de la forêtaux Gardiens des personnesaux Gardiens de la forêt(Incantation de ch’a chak pourla chasse rituelle, Chan Kom,193081)

n°2Tu kich kabatu ni’ k’u xan in yum

En son nom magnifiquedans le nez du vencêtre aussimon père(Chant de la grotte deBalankanche, 195982)

n°3 En medio de esta villa deValladolid, al tiempo que se pobló,en la plaza de ella le caía un k’u(cu) de piedra, hecho a mano,muy alto.Tenía en la cumbre de él,muy blanqueada y bien hecha,una pieza que se veía desde lejos,y allí tenían aquel ídolo que atrásdije en el primer capítulo, dondelos indios iban a idolatrar ; eraeste k’u cerro de proporcíonredonda, ocupaba en contorno

más de cuatrocientos pasos,arriba era seguido, no tan ancho.Llamábase k’u (cu) porque asíllamaban los indios a sus diosesque adoraban, tenían sus ídolos enla casa de arriba, hechos de barro,de la forma de macetas dealbahaca muy bocadeadas, consus pies, y en ellos hechos rostrosmal agestados y disformes demalas cataduras.

Au centre de la ville deValladolid, à l’époque où elle sefonda, sur la place haute setrouvait un lieu sacré de pierre,construit à la main, très haut.En son faite, il portait, trèsblanche et bien faite, une pièceque l’on voyait de loin, et là ilsavaient cette idole dont j’aiparlé plus haut dans le premierchapitre83, que les Indiensallaient idolâtrer ; ce lieu sacréétait un tertre de proportionsarrondies, il occupait plus dequatre cent pas de périmètre, ilse prolongeait en hauteur maisplus étroit. On l’appelait lieusacré, car c’est ainsi que lesIndiens appelaient les dieuxqu’ils adoraient ; ils avaientleurs idoles dans la maison d’enhaut, fabriquées en argile, ayantla forme de pots de basilicsevasés, avec leurs pieds, et(gravés) dessus des visages demauvaise mine, disgracieux etdiformes. (Relacion de Valladolid, 157984)

n°4ti walae u chab tabaltumen oxlahun ti k’utumen bolon ti k’u

lorsque son lien à l’odeur defemme a été défait d’un seulcouppar les treize lieux sacréspar les neuf lieux sacrés(tome 3, corpus, texte 1)

n°5 H–waan tuul tumen leti’ unoohoch le wakaxo’obo’ bey uk’uhilo’obe’. He’ebix bey Yuun*k’uh kanaantik tulaakalba’alo’obo’, bey xan le H–waantuulo’, leti’ kanaantik lewakaxo’obo’.

Et aujourd’hui on le connaîtsous le nom de H–waan Tuulparce que c’est le chef du bétailil est comme un vencêtreprotecteur. C’est comme un Pèregardien qui prend soin de tousles animaux, c’est le cas deH–waan Tuul, il prend soin dubétail.(tome 4, corpus, texte 3)

n°6 He ku taal noh yum hol poptun taal yetel u h–akuleel

Voilà qu’arrive le grandseigneur hol pop, celui quis’assied à la tête de la natte, il vient avec son ah kulel,l’homme sacré(tome 6, corpus, texte 16)

n°7 ti minan kaan y luumox amay tun grasya uch ki u patki u k’uil ah tepale

là où il n’y a ni ciel ni terreil y avait une pierre de maïstriangulaire85

et la sacralité du puissant (tome 8, corpus, texte 4)

n°8Le ka k’ucho’ob le ka’ tuulyumtsilo’ob tu yiknal HunabK’uhe’, taanil k’e’eyo’ob tuyo’olal xaanchahik u k’uchulo’ob

Et lorsque les deux pèresméritants arrivèrent à lamaison de Dieu Unique, ilcommença à les gronder pourleur arrivée tardive(tome 8, corpus, texte 58)

n°9 K’u ah tepaleSouverain sacré(tome 8, corpus, texte 80)

I – Vocabulaire – 55

80 Les informateurs de Redfield etVilla Rojas précisent «jesouhaite qu’il soit libéré» maiscela n’apparaît pas dans le textemaya.

81 Robert Redfield et Alfonso VillaRojas, Chan Kom, a mayavillage, 1934, p.347.

82 Ramon Arzapalo, «Theceremony of tsikul t’an ti’yuntsiloob at Balankanche’»dans Willie Andrews IV:Balankanche, Throne of the tigerPriest, appendice 2, p.145.

83 Cette idole s’appelait Ah Sakiwal, il donna son nom maya àl’actuelle ville de Valladolid,Saki.

84 Relaciones historico-greograficas.., (1579-81) 1983.

85 Ma version de ce texte reposeessentiellement surl’interprétation du termegrasia*. Aucun autre traducteur,par méconnaissance de la réalitéethnographique, n’a su yreconnaître le nom ésotériquedu maïs.

Page 55: 15 Outil de travail

n Définition

La notion de k’u est au centremême de la conception mayade la religion. C’est pourquoiles frères se la sont appropriéeen proposant d’en fairel’équivalent de dieu, et plusparticulièrement, du Dieu deschrétiens. La forme Hunab K’u définiedans le Motul par «Dieuunique, vivant et véritable» afourni aux mayistes une basede spéculation sur l’existenced’un dieu unique chez lesMayas. Il est vraisemblable queles frères ont repris le conceptd’une mère-père créatrices’auto-engendrant etengendrant le monde avec elleet qu’ils l’ont identifiée au Dieudes chrétiens.Un des documents les plusanciens, rédigé en partie pardes Mayas, propose pour k’ul’équivalent de «lieu sacré»,«pyramide». Cette traduction,me semble-t-il, s’approchedavantage du sens originel dek’u.En effet, plutôt que d’en faireun synonyme de vencêtre ouencore le qualificatif d’unecatégorie supérieure devencêtre – ce qui reste unehypothèse possible – il paraîtplus intéressant d’approfondircette notion de lieu sacré oud’idole.

Une idole, un lieu sacré c’est,en termes mayas, un endroitoù a été capté de l’énergievitale, un réceptacle d’énergievitale. K’u serait alors le termepour désigner un tel réceptacleet pourrait, dans certains cas,s’identifier au vencêtre qui yrepose temporairement oudéfinitivement. Cetteinterprétation nous permetaussi d’envisager un sens mayaà Hunab K’u, traduit par lesfrères par «un seul dieu», quiserait le grand réservoird’énergie vitale ancestrale, lecosmos tout entier. Danscertaines représentations, ilpeut être identifié au corpscéleste et souterrain d’Itsam.Deux autres formesimportantes que l’on trouveaussi bien dans le Livre desBacabs que dans les Livres deChilam Balam doivent êtrediscutées : Il s’agit de Oxlahunti k’u, «Les treize lieux sacrés»et de Bolon ti k’u, «Les neuflieux sacrés». Ces termes sontgénéralement traduits par «Lestreize divinités» et «Les neufdivinités»86. La division enneuf et treize couches ducosmos maya peut être mise enrapport avec ces lieux sacrés(cf. tas*).Le ah k’ulel désigne au XXe

siècle l’assistant du kuch*, celuiqui veille à la transmission ouoffrande (k’ub*) des objets

sacrés ou charge (kuch*). C’esttoujours le processus decirculation de l’énergie vitaleancestrale (ik’*) qu’il s’agitd’assurer et de contrôler. AuXXe siècle il devient un desassistants de l’organisateurprincipal (kuch*) d’unecérémonie.K’u est encore employéaujourd’hui, bien querarement, dans le sens devencêtre (n°5) ou saint : MarioEwan (Tabi, région 3) traduitnohoch k’u par «grand saint»,«saint de la forêt».

K’ub

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

K’ub, k’u’: offrir, remettre.

n Composés

K’ub pol: offrande de la tête(aujourd’hui, désigne la dansede la tête du cochon).K’uben: dépôt.K’uben t’an: message transmisoralement.K’ub yaah: enseigner lasorcellerie.

56 – Tome 15 – Outils de recherche

86 Comme je l’indique plus haut(cf. n°4), on peut cependantaussi traduire oxlahun ti k’u par«les treize vencêtres».

Page 56: 15 Outil de travail

n Sources coloniales

K’ub a le sens général de«remettre», «dédier» (entregar,dedicar), «déposer» (2, 3, 7,9). Il peut désigner plusprécisément l’action de donneren mariage (dar mujer al varony marido a la mujer (1, 9)) et ildésigne aussi le ipiltraditionnel (avant que leterme ipil dérivé du nahuatl nes’impose) et, par extension, lafemme puisqu’elle porte le ipil(mujer y es porque visteguaypil que se solia llamark’ub: «femme et c’est parcequ’elle s’habille avec le huipilque l’on appelait autrefois«k’ub ’»). Il a aussi le sensd’«offrande rituelle» mais cesens n’apparaît pas directementdans les dictionnaires. Ontrouve cependant k’ub luchlittéralement «remettre, offrirune calebasse», dans le sens de«faire la fête» (hacer fiesta ydar jicaras en ella a losconvidados : «faire la fête etlors de celle-ci donner descalebasses (de boisson) auxconvives»). Le Livre des Bacabsne le mentionne qu’une seulefois mais dans un contexteclairement rituel (cf. n°1).K’uben désigne «un dépot» etk’uben t’an «un messagetransmis oralement»(memorias, saludos, o mensajeque de palabra se envia a otropor encargo : «mémoires,

saluts, ou message qui s’envoieoralement à quelqu’un par unintermédiaire (8)).On trouve aussi k’ub dans lesens d’enseignement avec laforme composée k’ub yaah.

n Contexte

n°1 Sam tun bakinin ku’ben tech ti k’u

cela fait un moment que/ (tuétais) odorant donc lorsque87

je t’ai offert au lieu sacré(Livre des Bacabs, texte XXV,fol.132)

n°2 likil in k’ubik tu noh k’abka Yumil* ti Dyos*ku pulik u bendisyon

que se lève mon offrande à lamain droitede notre Père Dieuqu’il jette sa benédiction(Incantation de hanlikol, ChanKom, 193088)

n°3 le santo sopakin k’ubik teex xantu mambal lu kabil*

cette sainte soupeque je t’offre aussiqui passe sur ce monde(tome 8, corpus, texte 82)

n°4 ki’ k’ub bakane santo’ ultimo t’an

j’offre bakancette sainte et ultime parole(tome 8, corpus, texte 84)

n°5 ki’ k’ubik xandesde be’ora bakan

j’offre aussià partir de maintenant bakan(tome 8, corpus, texte 84)

I – Vocabulaire – 57

87 Double sens de sam, odeurpersistante et moment.

88 Robert Redfield et Alfonso VillaRojas, Chan Kom, a mayavillage, 1934, p.347.

Page 57: 15 Outil de travail

n Définition

Le terme k’ub et le verbetransitif k’ubik formé sur lamême racine désignentl’offrande et l’action d’offrir leplus souvent une nourritureaux vencêtres. Le termeespagnol est entregar qui setraduit par «remettre» etindique la notion d’un dépôttransitoire. En effet, touteoffrande transite par sondestinataire qui la remettrasous une autre forme encirculation. Cette vieillelogique du don n’implique pasd’ailleurs une restitution exactede ce qui a été remis alors quedans le vocabulaire colonial,avec le développement deséchanges marchands, ilcommence à prendre ce sens.Un des emplois les plus clairsde cette notion est celui associéà la fête patronale où on offreles restes des cierges (cabos) àcelui qui organisera la fêtel’année suivante. Lors de laprochaine fête, celui-ciremettra en circulation descierges entiers qui, après avoirété offerts au saint patron –lequel prélèvera la part qui seconsumera pendant la fête -,seront remis à celui qui aura lacharge de la fête suivante. Onvoit bien que, le temps de latransmission, le dépôt estaugmenté de manière àpermettre l’autre dépôt-

offrande, celui destiné auxvencêtres qui donneront encontrepartie des cierges, laprospérité pour le village.Les cierges symbolisentaujourd’hui la charge ou kuch*du village. Dans d’autresvillages, plusieurs objets enfont office, notamment la têtedu cochon89.

Loh

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

Loh: rachat, libération,récupération, restauration,purificationLohik: purifier, libérer, sauver.

n Composés

Ah lohil : sauveur, rédempteur.Lohil: purification.Loh na: cérémonie derestauration de la maison.Loh korral: cérémonie derestauration du corral.Loh lu’um: cérémonie derestauration de la terre.Loh kah, lohkatal: cérémoniede restauration d’un village,d’une communauté.

n Sources coloniales

Le sens premier est celui derécupération, rachat (redimir,rescatar (1)), on se trouve ànouveau devant un sens infléchipar le contexte culturelespagnol : la notion chrétiennede «rachat». Il peut aussi êtreemployé dans le sens chrétiendu «sauveur» (1, 2, 3, 5, 6). Lesens symbolique et rituel de lohne figure pas dans les sourcescoloniales (cf. infra, notice). Leterme n’apparaît pas davantagedans le Livre des Bacabs.

n Contexte

n°1 Kin kiki t’an kechu kilich* Krusk-Ah lohil u Hezucrizto

Je te parle trèsharmonieusementsainte Croixde notre Sauveur Jésus Christ(Texte écrit sur la croix de lagrotte de X–takumbil xunan,cf. tome 8, textes 10-12)

n°2 El loh corral se verifica cuandose va á poblar de ganado unafinca ó cuando una epidemiacualquiera invade y diezma laganaderia.

La restauration du corral seréalise lorsque l’on vacommencer un élevage debétail dans une propriété oulorsqu’une épidémiequelconque atteint et décime letroupeau.(tome 4, corpus, texte 26)

n°3 A tia lohil noh primisyaliikik tin (un) pe santo makinal

Pour que la purification degrandes prémices se lève en un saint jour de fête(tome 8, corpus, texte 86)

58 – Tome 15 – Outils de recherche

89 C’est aussi le cas du ramillete,«bouquet de fleurs»représentant le cosmos àplusieurs couches. On transmettête de cochon et ramillete àDzitas, fête que j’ai observée enjanvier 1984 ou encore lors dela fête de X–kalakdzonot décritepar Villa Rojas (cf. RobertRedfield et Alfonso Villa Rojas,Chan Kom, a maya village, 1934,p.155).

Page 58: 15 Outil de travail

n°4 ti xalay okt’o loh [octdoloj]aktun

également à la grotte dont onimplore la purification(tome 8, corpus, texte 86)

n°5 ki ki kay ti Kristok pixan leti lohik

je chante doucement à Christil purifie notre esprit(tome 8, corpus, texte 87)

n°6 Desde e ka’bin ts’ab tumen Hahal Dyos Padre tukanileleti’ bin ka’ bin loh yok’ol kaab

Depuis qu’il a été installé par leVrai Dieu Père dans le ciellorsque l’on a réalisé lapurification sur la terre(tome 10, corpus90)

n Définition

On réalise un loh lorsqu’un lieun’est plus apte à être occupépar des animaux ou des êtreshumains. Ce lieu est «malade»et il faut le «guérir», lerestaurer car des vencêtres ontpris possession de ce lieu. Lesraisons peuvent être diverses :faute rituelle, abandon du lieupendant un temps, invasiond’un vencêtre maléfique... Ilfaut donc réaliser unecérémonie pour que lesvencêtres acceptent de quitterle lieu : une terre, une maison,un corral, voire un village toutentier. C’est cette opération quicorrespond à la notion derachat d’un bien ou d’unesclave, mise en avant par lesrédacteurs des dictionnairescoloniaux. Comme pour un k’ex, il fautdonner au vencêtre quelquechose pour qu’il accepte dequitter le lieu. Ce sera engénéral un animal, souvent unpoulet, ou un bovin s’il s’agitd’un loh corral, qui permettrad’effectuer le transfert. Unk’ex* est d’ailleurs souventréalisé pendant la cérémoniedu loh.Le Christ, le sauveur dumonde, s’étant donné ensacrifice pour restaurer lemonde dans son intégrité, oncomprend l’emploi de la notionde loh pour le désigner. On

peut envisager que certains lohde grande envergure commeles lohkah mettaient en œuvredes sacrifices humains. Le lohréalisé par le Christ est, dans lalogique maya, un loh kab.Lohil peut aussi désigner lapureté rituelle des offrandes(n° 2).

Mehen

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

Mehen, ix mehen : fils, fille dupère et par extension fils, filleen général, petit, petite.

n Composés

Mehenbil: le Fils dans le senschrétien, mais, comme on leverra, ce terme ne désigne pastoujours le Christ.Mehen kisin, mehen xulu(b): filsdu diable, de cornu, insulte.X–mehen nal: maïs dematuration rapide (environdeux mois et demi).Almehen: enfant du père et dela mère, équivalent des nobleseuropéens.

I – Vocabulaire – 59

90 Dans Benito Aban May, Utzikbalil Yum Santísima CruzTun..., Historia de la SantísimaCruz Tun..., 1992, p.17.

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n Sources coloniales

Mehen: hijo varon respecto delpadre, «fils du père» (1), ontrouve aussi, plus rarement,mehen xiblal (3).Curieusement, lesdictionnaires n’indiquent pasla forme féminine. On trouveles formes composées mehenbilet menhentsil (bil et tsil sont icides suffixes abstractifs) quipermettent de désigner «le filsdu père en général sanspréciser de qui» (hijo respectodel padre sin denotar cuyo (1,3, 7, 8)) et plus généralementtout produit d’unengendrement (cosaengendrada) (1, 3). La formemehenbil que l’on trouve dansles chants de h–men* pourdésigner un des membres de lasainte Trinité (cf. infra, notice)n’apparaît pas dans lesdictionnaires mais on la trouvedéjà dans deux incantations duLivre des Bacabs.Le terme de mehenob a aussi lesens de «descendants» sansplus de précision (6).Par extension, mehen désigneaussi «le petit» comme lemontrent de nombreuxexemples.Métaphoriquement mehen envient à désigner le sperme91 (1 :metaforicamente, semen viril).Il existe de nombreuses formescomposées, en voici quelquesexemples :

mehenchahal, mehenkuntah«diminuer», «rapetisser», (8), mehen ahal «femme qui vientd’accoucher» ou «femme quiallaite» (1, 3 : la recien parida ola que cria). On trouve aussi,dans le même sens, ah mehen al(1, 6) et ix mehen al (2, 5). Onnotera l’emploi de ah suffixeindiquant l’agent masculinpour un personnage féminin.(Ah) mehen che’: charpentier (2), mehen ek’: les pléiades92 (1, 11), mehenilan: filleul (2, 3, 5, 7, 8), almehen: «l’enfant du père et dela mère» (hijos respecto depadre y madre (1)), celui dontle lignage est attesté en lignepaternelle et maternelle estl’équivalent du noble ou del’hidalgo espagnol (1-8).

n Contexte

n°1 U Mehen Dyos* Kit*bilLe Fils de Dieu le Père(Diccionario de San-Francisco (3))

n°2 tu k’ab Dios Yum*bilyetel Dios Mehenbilyetel Dios Espiritu Sanamen93

à la main de Dieu le Pèreavec Dieu le Filsavec Dieu le Saint-Espritamen(Livre des Bacabs, texte XLV,fol.211)

n°3 U chebal u kaxtik yatan tumen ukat u ts’okol u bel yetel hun tulx–kichpam x–ch’up, kex maalmehenile.

Et il proclama qu’il recherchaitune femme car il voulait semarier avec une belle jeunefille même si elle n’était pasnoble.(tome 3, corpus, texte 15)

n°4Le ka’ah tu ya’alah dyees mesesti’e taan u xiinbal, he’e bix lemehen ba’alcheo’obo.

Quand il eut dix mois, ilmarchait comme marchent lespetits animaux.(tome 4, corpus, texte 3)

n°5 Bla max a yum che ?Bla ton a yum ?U kool mehen

Quel est donc ton père ?Quel est ton putain de père ?Le masturbateur(tome 7, corpus, texte 2)

n°6 - Ay xipa, kyaikte, mik xik uha’asa wole mehen xulub ba’awala...

– Ah ! Garçon, attention de nepas te faire surprendre par cepetit cornu comme cela...(tome 7, corpus, texte 7)

n°7ti u k’ab Dyos UumbilDyos MehenbilDyos Espiritu Santo

à la main de Dieu le PèreDieu le FilsDieu le Saint-Esprit(tome 8, corpus, texte 81)

n°8 Bala mehenexen tales ten u yax k’ikel in u ix mehene

Et encore une chose mon filsva vite me chercher le sangoriginel de ma fille(tome 8, corpus, texte 89)

60 – Tome 15 – Outils de recherche

91 On pense, en français, àl’emploi du terme «le petit»pour désigner le pénis dans lesbordels.

92 On les désigne plusgénéralement par ts’ab, le nomdu serpent à sonnettes.

93 J’ai respecté les majuscules dumanuscrit.

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n Définition

Le système de parenté mayadistingue deux termes pourdésigner l’enfant : mehen,l’enfant du père et al (wal)l’enfant de la mère, c’estpourquoi l’enfant légitime estalmehen, enfant du père et de lamère. Ce terme désignait aussi àl’époque coloniale le groupesocial des dirigeants et étaittraduit par hidalgo, «noble»,après la conquête. Mais il n’existe pas de termedistinctif pour préciser le sexe,pour la fille du père on secontente du préfixe désignantl’agent féminin, ix, soit ix mehenou x–mehen et pour la fille de lamère du terme «jeune fille» :ch’uplal-al. Quand au fils dupère, il est généralement mehensans marque du masculin maison peut aussi dire mehen xiblal(3). Le fils de la mère est, quantà lui, désigné par le terme«garçon», xiblal-al.Dans les textes religieux d’aprèsla conquête, le fils ou la fille dupère est favorisé et il existe peude mentions du fils ou de la fillede la mère, (x)al. Cependant leterme al est mentionné àplusieurs reprises dans le Livredes Bacabs en relation avec kol(cf. kolel*) et peut se traduirepar «la luxure de celle quiengendre» (u kol u al).

La notion chrétienne de fils duPère et de règne du Fils a biensûr influencé la religionpopulaire des Mayas mais, si leschamanes rythment leurdiscours d’invocations au Père,au Fils (Dyos Mehenbil) et ausaint Esprit, le Fils n’est pastoujours le Christ. La placeprépondérante du Christ et de lacroix dans le christianisme aconduit les Mayas à identifierassez souvent le Christ au Pèrelui-même, voire à diviser JésusChrist en deux personnes : lePère et le Fils. C’est aussi parceque le père ne peut obéir au fils,dit-on, bien que, parfois, oncommente l’évolution actuelleen ces termes : si tout va plusmal c’est que les fils aujourd’huicommandent aux pères.Dans un des textes ésotériquesfondamentaux des Mayas,faisant référence à l’origine dubalche’ (cf. n°8), c’est la fille dupère, ix–mehen, qui est lepersonnage originel, même si ledialogue met en scène le père etson fils. De même dans le Livredes Bacabs, certains textes fontréférence à une genèse parautoperforation de l’ancêtreoriginel et celui-ci est davantageune mère-père qu’un père-mère.Suhuy*, la pureté et l’origine, estdu côté de la lune féminine ettout contact avec le soleilmasculin lui ôte ce caractère.

Mis

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

Mis: balais, balayer, nettoyer

n Composés

Mistik ahau: le Père souverainnettoyeur, un des vencêtrescités dans le Livre de ChilamBalam de Chumayel (n°1).Misi ik’: vencêtre Nettoyeur(n°5).

n Sources coloniales

Pour traduire mis on trouvedans la plupart des sources lanotion de «balayer» (barrer (1,2, 5, 6, 7, 8) couplée avec cellede rénover (1 : barrer, limpiar orenovar caminos, echandofuera yerba aunque no seabarriendo, «balayer, nettoyerou rénover des chemins, jetantà l’extérieur les herbes même sice n’est pas balayé»).Sous la forme misib, toutes lessources indiquent le balais etMis est aussi un nom propreque l’on retrouve dans les textesmythiques (n°1). On trouveaussi des toponymes : Misnebalam: «la Queue de jaguar quitraîne à terre» et Mistik, lieu citédans le livre de Chilam Balamde Chumayel (n°2).Mismis désigne une chose quitraîne au sol et ainsi le balaye(1 : cosa que va bariendo elsuelo, como ropa larga o colade animal, «chose qui balaye lesol tel un vêtement large ou laqueue d’un animal»).La forme mison est uneintéressante variante du termeMoson ou Tourbillon (cf.glossaire) qui désigne levencêtre associé à lasécheresse. Ce vencêtre ou venttourbillonant a effectivementpour fonction de balayer laterre en activant le brûlis.

I – Vocabulaire – 61

Page 61: 15 Outil de travail

n Contexte

n°1 Eya !Alakon Miskit ahau

Eya !Nous sommes les animauxdomestiques/les compagnonsfidèles de Miskit ahau, le pèresouverain Nettoyeur(Livre de Chilam Balam deChumayel, fol.32v)

n°2 Xiu tik u lubobta muk’ u talelMiskit ahauMistik u lubob

Ils tombèrent à Xiu tikils vinrent s’y rassembler(ceux du) père souverainNettoyeurils tombèrent à Mistik(Livre de Chilam Balam deChumayel, fol.1v)

n°3 ti ah Kalan xu’ukobKalan misob hil p’isib che’

aux Gardiens des bornes desmilpasaux Gardiens nettoyeurs desbâtons de mesure(Chant de wahikol,Bekanchen94)

n°4 - Way... way k-bin he’elexe.Konex miste!Ka ku misto te ka’axo, ka op utsako kachko ti kinche, tial utabo k’ak tu ba pa’acho, yokskoltunich.

- Nous allons nous reposer ici,nous allons balayer cetendroit !Ils commencèrent à balayer, lesous-bois. Ils commencèrent àchercher du bois sec pourallumer un feu autour d’eux etils apportèrent des pierres.(tome 7, corpus, texte 29)

n°5ti misi ikilo bakanaux vencêtres balayeurs, bakan!(tome 8, corpus, texte 83)

n°6(le)ti misili ha’ bakanelle, l’eau nettoyeuse, bakan!(tome 8, corpus, texte 83)

n Définition

Comme nous y sommeshabitués, une même notions’étend du domaine profane audomaine religieux car il n’y apas de différence entre l’actionspirituelle et matérielle. Touteaction est toujours d’embléespirituelle et matérielle,psychique et corporelle. Nettoyer, balayer est uneaction primordiale, celle de lapluie et des vencêtres de lasécheresse et, plusgénéralement, de tout vencêtreen tant que vent qui souffle etqui balaye.C’est aussi une des premièresactions que l’on réaliselorsqu’on commence àcultiver : balayer, nettoyer leschemins pour pouvoir mesurerla terre. C’est ainsi que leprésente le Chilam Balam deChumayel : Miskit ahau, lesouverain Nettoyeur arrivejuste après le Maître de lamesure, Ah p’is.Enfin, balayer c’est l’action quicommence la journée, lorsquela femme se lève et qu’ellebalaye autour du foyer avantde le rallumer.Lorsque le faiseur nettoie lecorps des vencêtres quipeuvent y adhérer (cf.santigwar*) le terme n’est pasmis mais pus, terme employédans la région orientale.

Nat

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

Nat, na’t, na’at: deviner, savoir(mythiquement), connaissancedivinatoire, sagesse,compréhension, entendement,intelligence

62 – Tome 15 – Outils de recherche

94 Bekanchen est un village de larégion sud du Yucatan (région4). Une transcription et unetraduction de ce chant ont étépubliés par Bruce Love etEduardo Peráza Castillo dansWahil kol, a yucatec agriculturalceremony, 1984. Cet extrait setrouve page 269.

Page 62: 15 Outil de travail

n Sources coloniales

Na’at est traduit aussi bien parraison que par énigme.L ’association entre ces deuxformes est a priori curieuse et jel’expliquerai dans la notice.Le Motul (1) donne razón einstinto natural o juicio, «raisonet instinct naturel ou jugement»et sous la forme na’atlah: decirenigmas y que es cosicosa y talenigma, «dire des énigmescomme des rébus et telleénigme» mais d’autres sourcesdonnent pour na’at aussi bien«raisonner» que «connaître pardivination» (3, adivinar, razonnatural del hombre : «connaîtrepar divination «diviner», raisonnaturelle de l’homme»).Na’atle c’est «un conte», «unefable» – on voit l’importance descontes, des récits mythiquespourrait-on dire au sens de istoria(cf. tome1, ch.1) puisqu’ils sontassociés à la définition même dela connaissance la plus élevée.Ah na’at, c’est un homme«astucieux», «discret»,«intelligent» (discreto,entendido), «un hommeintelligent, astucieux,précautionneux et prévoyant, quiobserve les inconvenients et cequi peut être et arriver» (1 :hombre entendido, astuto,cauteloso y precavido, que miralos inconvenientes y lo quepuede ser y suceder), enfin «undevin» (8).

n Contexte

n°1 Na’ate, na’ate paalobDevinez, devinez les enfants(Formule d’ouverture pourposer une devinette)

n°2 Ma ta na’atik?Est-ce que tu comprend?(Phrase usuelle)

n°3 suywa t’an yetel natu tial ka yumSr Gov Mariscal

Le langage énigmatiqueavec la connaissancedivinatricepour notre pèrele seigneur gouverneurMariscal(Chilam Balam de Chumayel,fol.17r)

n°4 - H–talen in wa’altech in yum*bix tin xokhilak u yichex–ya’axche’o’obo’, wa yan ana’ate’ tech kana wa’al hayp’eel, bey tin xokilaka’ in yum...

- Je suis venu te dire, monpère, comment j’ai compté tousles fruits des fromagers, si tupossèdes le savoirénigmatique, tu me dirascombien il y a de fruits, voilàcomment je les ai comptés,mon père...(tome 1, annexe)

n°5 Le Ix kit la bin tun yilik hun tulx–nuk, yaab u naat u tial umak’antik u lobil yakunah kutsayal ti ch’upalob.

Alors Ix kit s’en alla voir unevieille femme qui connaissaitl’art de restaurer les amoursmalheureuses et de ramenerl’amant à la femme qui l’aime.(tome 3, texte 15)

n°6K’i na’atik le ke bix u klase umamak ka’ax.

Je sais quels sont les êtres quipassent dans la forêt.(tome 7, corpus, texte 1)

n°7Pues lelo, wa ka han chak, maxyan u nat ku he ch’en tiobo. Kuyanta ha’ tio sufisyente kuyai(k).

et bien voilà, s’il y avaitquelqu’un qui devinaitcomment ouvrir le puits, il yaurait suffisamment d’eau.(tome 8, corpus, texte 31)

n°8 Pero belitasa ma na’atik kanamentili, ilbi ! kyalati xan xipamene nukuch mako kiko.

Mais maintenant tu ne vas pasessayer de deviner, tu vasvoir ! Voilà ce que dirent ces grandsancêtres au petit garçon.(tome 8, corpus, texte 32)

I – Vocabulaire – 63

Page 63: 15 Outil de travail

n Définition

Il y a deux termesfondamentaux pour désigner laconnaissance : nat et k’ahol*.Nat est un terme qui s’appliqueà la connaissance dontl’essence est énigmatique (cf.n°4), connaissance par naturedivinatoire. K’ahol s’applique àune connaissance plusconcrète et liée à la vision.C’est ainsi qu’un vencêtre nepeut être k’ahol (connu) mais ilpeut être nata (deviné).Lorsque l’on pose unedevinette, la forme populaire etcontemporaine de l’énigme(suywa t’an, cf. suywa*), oncommence toujours par «nate,nate paalob, devinez, devinezles enfants...» (n°1).Pour les Mayas, comme pourles sages grecs, l’essence de laraison est d’ordre divinatoire eténigmatique, cela explique queles dictionnaires coloniauxtraduisent na’at par raison,divination, connaissanceénigmatique. C’est une autrepreuve de la nature de leurécriture, l’écriture-dessinobscure, ak’ab ts’ib en tant queplus haute expression de leursavoir et de leur philosophie.Elle ne peut être quedivinatoire.

Pasmo

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

Pasmo: saisissement lié à unchaud-froid95.

Le terme espagnol signifierefroidissement, étonnement,saisissement.Du verbe : Pasmar, (se) pâmer.

n Sources coloniales

Si, aujourd’hui, le terme pasmo(pasmado) s’est incorporé à lalangue courante, lesdictionnaires coloniauxdonnent de nombreux termesmayas équivalents à cettenotion. Plusieurs fontréférence au processus mêmedu pasmo c’est-à-dire le passagebrutal du chaud au froid(buhke’eltal, «coupé de froid»,ke’el, «froid», hul ke’el,«saisissement de froid»), lesaisissement (mach:«attraper»), l’attaque par unvencêtre (kal ik’, expressionqui signifie «enfermer»,«cloturer un vencêtre»,indiquant qu’un vencêtre apénétré le corps, et donc lesang, de la victime, hats’ ik’,«frappe de vencêtre» quiindique le coup donné par unvencêtre).L ’équivalent le plus intéressantest la forme tankas* (on trouveaussi les variantes librestamakas et tamkas) qui indiquela nature de l’attaque, c’est laforce vitale originelle de lapersonne qui est saisie (1 :envaramiento o pasmo coral oenfermedad de frenesi queenmudece, entontece y ensordeceal que tiene, «engourdissementou saisissement de natureépiléptique ou maladiefrénétique qui rend muet, rendstupide et sourd celui qui

l’attrape» et locura (8) frenesi(1, 7, 8) «folie», «frénésie». Ontrouve aussi la forme hats’tamkas «frapper la force vitaleoriginelle» et luba’an tankasokol «ruine du tankas». Rappelons que ik’ et tankasdésignent tous deux la forcevitale mais celle du tankas estplus profonde et touche àl’origine (cf. articles tankas etik’).

64 – Tome 15 – Outils de recherche

95 Pasmo renvoie à tankas, quidésigne à la fois l’énergie vitaleoriginelle et son saisissement(cf. infra, article tankas).

Page 64: 15 Outil de travail

n Définition

La notion de pasmado unit lesdeux sens d’étonnement et derefroidissement. Il s’agit d’uneforte fièvre provoquée par unsaisissement lié à un chaud-froid . Pour guérir, il estnécessaire de réaliser le tok’,sorte d’acupuncture sanglanteréalisée avec une dent deserpent à sonnettes ou, commecela se fait de plus en plus,avec un petit morceau de verrefixé à une baguette par à unmorceau de gomme à mâcher.Il faut faire sortir le sang vicié,de couleur noire, qui est lamarque de la pénétration duvencêtre. Il y avraisemblablement un rapportavec les affections liées autankas* qui sont parmi les plusimportantes décrites dans leLivre des Bacabs. Tankas sousla forme tamakas est d’ailleursune des traductions depasmado, pasmo dans lesdictionnaires coloniaux.Le complexe de chaud/froid,bien attesté en occident, estprobablement égalementpréhispanique et à mettre enrapport avecl’opposition/complémentaritésec/humide. Le principehumide est froid et le principesec est chaud, et une tropgrande froideur est à mettre enrelation avec l’inframonde,domaine aquatique. On parle

de «reine très froide» pourdésigner la mère cosmique entant qu’elle est maîtresse dumonde souterrain (tome 3,corpus, texte 2).Redfield et Villa Rojasdécrivent une méthodeélaborée qui permet au faiseurde tester la nature chaude oufroide du patient par analyse deson sang : il mélange quelquesgouttes de sang à dessubstances chaudes ou froideset en déduit, d’après la couleur,l’état du sang et la nature desnourritures, froides ouchaudes, que doit absorber lepatient96.On peut se représenter leschoses ainsi : une différencebrutale de températureprovoque une perte d’unepartie de la force vitale et unepénétration d’un vencêtreétranger qui vient saisir unepartie du pixan* (les deuxmouvements sont symétriques,cf. le kex*). C’est notammentce qui peut se produire si on aun rapport sexuel sans seprotéger, par exemple en forêt .Un trop grand échauffementsuivi d’une exposition à lafroideur de la forêt hauteentraînera immédiatement unpasmo de la nature la plusgrave.Autrefois, les anciens nefaisaient l’amour qu’une seulefois par mois, au moment de la

pleine lune. Cette relationdurait trois jours et, ledeuxième jour, le coupleréalisait un repas chaudagrémenté d’une poule. Puison devait pendant 10 joursporter autour du front unbandeau afin d’éviter lesépanchements de fluide vitalaprès le coït (cf. tome 3,analyse, ch.1). Cette protectionavec un bandeau est àrapprocher du bandeau quiprotège le I-chak lors de lacérémonie de l’appel de lapluie, car celui-ci est encontact permanent avec lesvencêtres (cf. tome 8, analyse,ch.7) .Redfield et Villa Rojasprécisent deux cas intéressantsde pasmo: celui d’une femmestérile et celui d’une femmedont la colère soudaine peutarrêter les menstruations. Demême, l’excès de nourrituresfroides, particulièrement aprèsl’accouchement, peutprovoquer des irrégularitésdans les règles97.L ’écoulement périodique de lafemme est ici mis en rapportavec l’évacuation de sangchargé et la nécessité deréguler l’énergie vitale. Cette théorie des menstruesm’a été décrite parBonaventure Cetz Pech commeliée aux fluctuationsénergétiques des femmes,

tantôt plus «fortes» et tantôtmoins «fortes» que leshommes (cf. tome 8, analyse,ch.7). En particulier, le regardd’une femme menstruée surune blessure l’empêche deguérir car elle perturbe lacirculation de l’énergie vitaledans le sang.La relation entre le pasmo et lesang est une des manifestationsde la relation entre pixan*, ik*et sang. Pour les Mayas aussi,«l’âme est dans le sang».

I – Vocabulaire – 65

96 Lorsque le sang ajouté à du jusd’orange a une couleur d’unrouge clair, preuve de santé,alors les nourritures plutôtfroides (half-cold) comme le jusd’orange sont conseillées. S’ildevient noir, il vaut mieuxprendre des nourritures chaudes(cf. Robert Redfield et AlfonsoVilla Rojas, Chan Kom, a mayavillage, 1934, p.163).

97 Cf. Robert Redfield et AlfonsoVilla Rojas, Chan Kom, a mayavillage, 1934, p.162.

Page 65: 15 Outil de travail

Pay

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

Pay : appel, appeler au devantde soi.

n Composés

Payab : liane d’appel en généralfabriquée avec le x–tabka’anil,«racine du ciel» (cf. glossaire).Pay ha’: spécialiste religieuxdont la fonction est d’appeler.Pay wakaxtoréer (appeler le taureau)torear (citar).Payalchi: prière (appel avec labouche).

n Sources coloniales

On retrouve dans les sourcescoloniales les sens profanes etreligieux d’appel. Le senssymbolique a, semble-t-il, peuvarié depuis la conquête. Lesfrères franciscains se sontd’ailleurs saisis de cette notionpour tenter de la détourner àleur profit. Le sens «d’appel»est attesté dès le Motul (1) enassociation avec celui de«provoquer», «inciter»(provocar, incitar, llamar), sensque l’on retrouve dans lesLivres de Chilam Balam (10).Celui de payal chi’ pour «la

prière» se retrouve danspresque toutes les sources(oración (1, 2, 3, 5, 9)). Avec lesuffixe ah, il traduitl’importante notion de rézador,«celui qui dit les prières»,fonction aujourd’hui dévolueaux femmes dans certainesrégions (région centralenotamment).On trouve aussi bien pay dansle sens d’idolâtrer, c’est-à-dired’invoquer des vencêtresmayas (pay kisin, idolatrarllamando al demonio,«idolâtrer en appelant ledémon») que dans celuid’invoquer le Dieu chrétien.Pay kun est un des termes pourjeter un sort (atraer conhechizo (1, 2, 5, 6, 8)) toutcomme pul* yah (pul*).L ’existence de pay wakax dansle Dictionnaire de Vienne, soitvraisemblablement dès le XVIe,est un autre indice del’importance qu’avait puprendre la corrida maya dès ledébut de la période coloniale(cf. tome 4, analyse, ch.2).

n Contexte

n°1 U t’anil kehpayab lae

L ’incantation du cerfson appel aussi(Livre des Bacabs, texte XLVI,fol.212)

n°2 layix tii chiilayix tii payiégalement dans la boucheégalement dans un appel(Livre des Bacabs, texte XXVII,fol.142)

n°3 - Ma tin wokli payi wakaxtumen tene ma toreroeni. Wa kinwokli paye, ku kinske !

- Je n’irai pas toréer car je nesuis pas toréro. Si j’y allais, jemourrais !(tome 4, corpus, texte 10)

n°4Ka op u payalchi. Tsoku akaltantik, tulakal ikob tsokupayalchitik beyo.

Et il commença à prier. Ilinvoqua, il appela tous lesvencêtres comme cela.(tome 8, corpus, texte 32)

n°5Tumen yan u menta lu peteni, upeteno tial u bin trese luch, ya ubin trese chamal, ah, un pebredonte beya. U ch’uybilo’obetrese chuyob, a kwatro kada upayabilo, u yoke le chuybobo.

Car on doit faire le cercle delianes tressées, le peten, cepeten sert à installer treizecalebasses et on doit égalementdisposer treize cigarettes, surquelque chose de rond commecela, c’est le suspensoir, lechuyub. On fait donc treizerondelles fixées par quatrepetites lianes d’appel, c’est cequi va servir à suspendrechaque rondelle. (tome 8, corpus, texte 71)

n°6tulak a yum Balano bakan !k’amchitko bakan !e tux payalchitko bakan !

tous les pères Gardiens Jaguarbakan!on les reçoit avec la bouchebakan!en ce lieu, on les appelle audevant de soi avec la bouchebakan !(tome 8, corpus, texte 83)

66 – Tome 15 – Outils de recherche

98 Dans l’est, les hommes ontconservé cette fonction avec lesmaestros cantores, fonctioncréée par les Espagnols àl’époque coloniale.

Page 66: 15 Outil de travail

n Définition

A la différence de cha’, lanotion de pay est très biendocumentée et son sensreligieux est manifeste. Sonemploi pour désigner la corridadès le début de la colonie,indique la précocité de ce rituelqui allait très vite s’imposer,aux côtés de l’appel de la pluie,comme un des principauxrituels des Yucatèques. Lesrécits prouvent amplement, ettous nos interlocuteursconcordent, que pay wakaxsignifie invoquer le diable sousla forme d’un taureau. La notion d’appel, et plusprécisément d’appel au devantde soi est donc une descaractéristiques fondamentalesde la religion yucatèque. Capterun vencêtre, pour quelquesjours (cha’chak) ou pour touteune vie (arouches), nécessitetout d’abord de l’appeler. Cetappel a lieu de différentesmanières qui combinent appelsvocaux (payal chi’: «appeleravec la bouche», «prière») etappels gestuels : l’appel dutoréro lorsqu’il «cite» letaureau, mais aussi celui dufaiseur et de ses assistantslorsqu’ils tirent sur les lianesracines du ciel (x–tabka’anil)pour faire descendre pères etmères Pluie. Ces lianes sontappelés payab, «appeleuses».

Pixan

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

Pixan, pixa’n, pixa’anenveloppant, âme, esprit

espiritu, alma

n Racine

Pix: enveloppe, couverture.

n Composés

Hanal pixan : nourriture desâmes, banquet de la Toussaint.

n Sources coloniales

La racine pix est, dès lespremières sources, attestée avecles valeurs générales de«couverture», «enveloppe» (1, 4,5, 8). Couverture peut s’entendreégalement dans un sens figurécomme dans l’expression u pixk’eban, «la couverture d’unpéché», son excuse, ma’a t’aik upix a k’eban, no pongas coberturea tu pecado : «ne couvre pas,n’excuse pas ton péché». On trouve de plus des sensvoisins mais distincts comme«enroulé». Une autre famille de sens estcelui de «genou».Pixan est un composé de laracine pix et du suffixe an . Undes sens de ce suffixe est «être»,«exister». La traduction de pixanpose néanmoins des problèmescar, dans les dictionnaires, ellecorrespond à la marque duparticipe passé. Pixan setraduirait alors par «enveloppé».Mais il arrive aussi que an (a’n)indique le participe présentcomme dans kuxan* (kuxa’an)qui se traduit par «vivant». Dansce cas pixan peut donc se rendrepar «enveloppant» Si onconsidère le premier sens, «être»,«exister», mentionné plus haut,alors on obtient «enveloppe del’être», sens qui est en harmonieavec celui d’«enveloppant» (cf.infra, définition). La traduction donnée par les

dictionnaires est inspirée del’espagnol : alma, espiritu,«âme», «esprit».C’est le pixan, nous dit le Motul,le premier dictionnaire mayaparvenu juqu’à nous, qui donnela vie au corps. Le pixancaractérise l’animalindépendamment de l’objet :(ah) pixan, animal que tienealma racional, «l’animal qui aune âme rationelle» (2, 5). Unechose bien qu’elle soit vivante,kuxa’an, n’a donc pas de pixan.Par extension(ah) pixan désigne«celui qui a de la chance», «leprospère» (afortunado, dichoso yprospero) et, dans le cas d’unmoine, ce qui est logique,«bienheureux» et «saint»(bienaventurado y santo (2))sens encore attesté dans le Solis(11). On dit même pour un saintah bolon pixan, littéralement«celui aux nombreuses âmes ouenveloppants». Il estvraisemblable que le saint estpensé comme un puissant way*aux nombreux doubles.Avec le suffixe il, on trouve ahpixanil : «chose spirituelle» (2,5)(chose au sens large) et pixanilmehen* «fils spirituel», «filleul»(1, 2, 5, 6).Parmi les composés, signalonspixan t’an «figure» ou«semblance» (6) (littéralement :parole d’âme).

I – Vocabulaire – 67

Page 67: 15 Outil de travail

n Contexte

n°1 U pixan tuun ku hokol ti beob upay winikob u tus* t’anikob, uchebal u kimskob.

Depuis, son esprit va sur les chemins à la rencontre des hommes et leur tient des discours mensongers et lesentraîne peu à peu dans la mort.(Tome 3, corpus, texte 15)

n°2 Le ka’ah k’ucho’ob tu hool lekoorralo’ ti wa’akbal le chaanxi’ipalo’, ba’ale’ ma’ taan upaahtal u yila’al tumen u taatao’tumen cheen pixaan, mina’an uwiinklal*.

Lorsqu’ils arrivèrent à l’entréedu corral le petit garçon étaitdebout mais son père nepouvait pas le voir car c’étaitun pur esprit, il n’avait pas de corps.(Tome 4, corpus, texte 3)

n°3Pak bin, ka ila chen u pakte tukaba ti tasane u letraso. Ala, kuchik u pixane mak beyo. Ma tiaku hant(k)u kuerpoe pero le upixano u tial leti, u tiale Wantu’ulo.

Et lorsque l’heure arrive,l’autre regarde simplement lenom comme cela, les lettressont écrites sur ce papier, etvoilà il prend son esprit, sonâme. Il ne mange pas son corpsmais son âme qui est pour lui,elle appartient à Wan tul.(Tome 4, corpus, texte 14)

n°4Laten to’on meta be, dibulyato’on Dyosa, mixtun k’an u patli,un pakili !. Eso leti to’one upixan e pa’atli, to’one tunmantak be’ora, tumen tan waikpatlo yo lume te tsokobi, upixano tone pa’atlo...

Et Dieu nous envoya le délugeet pas un seul ne resta, en unebonne fois ! Quand à nousautres, (quand nous mourrons)notre âme reste, nous quipassons sur cette terreaujourd’hui, parce que on ditque nous sommes sur la terreet que nous y restons, et quenotre âme demeure.(Tome 7, corpus, texte 28)

n°5Pwes u pixan le nukuch uchbemakobo, menobo leti e kumano xante, te men cha’chakxano, letiobe ku hoyabo bela !

Ce sont les esprits des anciens,des anciens faiseurs quiappelent la pluie, ce sont euxqui viennent irriguermaintenant !(Tome 8, corpus, texte 31)

n Définition

Le pixan, traduit par les frèresfranciscains par la notiond’âme, est, littéralement,«l’enveloppant» de l’énergievitale du sujet. Cette enveloppen’est pas spécifiquementhumaine puisqu’on peut laretrouver chez des êtresmythiques «créées» parl’homme comme les arouches.Après la mort le pixan n’est pasdétruit. Certains textespermettent de penser que lespixan des individusremarquables (aujourd’hui lesgrands chamanes, autrefois lesrois) deviennent alors desvencêtres, des forcescosmiques. C’est parfois mêmede leur vivant que cettemétamorphose a lieu.L ’idée d’un pixan«enveloppant» est étrangepour nous qui avons plutôttendance à penser le corpsdans cette fonction. Il y a unevéritable relation dialectiqueentre contenant et contenupuisque le pixan se retrouvedans le sang qui coule àl’intérieur. Pour les Mayas,comme pour les chrétiens,l’âme est dans le sang (cf.pasmo*).Au sein du pixan la personneest étroitement lié avec un ouplusieurs doubles, les way*,généralement animaux maisaussi cosmiques. L ’individu

68 – Tome 15 – Outils de recherche

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(winik*) est lié à son double(way*) par un principe desolidarité : ce qui arrive à l’unarrive à l’autre.De plus, le pixan est divisé enplusieurs parties mais lesYucatèques ne nous ont pastransmis clairement, à ladifférence d’autres ethniesmayas comme les Tzotzils, ledétail de sa composition.Lorsque la personne estmalade, un certain nombre deces parties se sont retirées ;elles ont été saisies par unvencêtre ou vagabondent dansla forêt. Le chamane, pourguérir le patient, doitréintégrer ces parties dans lecorps.Le sujet manifeste donc unedualité corps/esprit,winkil/pixan que l’on peut lier àsa naissance même, lorsque lesujet se divise en un êtrecorporel et un double animalspirituel99. Le pixan est le lienqui permet à l’être vivant depasser d’un enveloppant àl’autre.

Pul

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

Pul: jeter.

n Composés

Pulyah : jeter un sort, Ah (Ix).Pulyah: jeteur (se) de sorts,sorcier (ère).

Pul k’ex: «jeter l’équivalent»(cf. k’ex*), terme employé dansla région orientale pourdésigner le pa’ik’ (cf. ik*).

n Sources coloniales

Le premier sens de pul est«jeter» (arrojar (1, 2, 4-7, 9)desechar (1, 2, 6, 7, 9)). Danscertains cas, cette action estviolente (pulba, (ba, est laforme réfléxive), arrojarse ydespeñarse y arremeter confuria y velocidad : «se jeter etse précipiter et s’élancer àgrande vitesse avec furie» (1),«s’élancer» (abalanzarse (1, 2,5, 6, 8)).Ah pul ou ah pul ya est un desmots employés pour «le jeteurde sorts» (hechizero (2, 3, 4,6), 1 : significa, añadiendo elnombre de la enfermedad, elhechizero de aquellaenfermedad o mal, «signifie, enajoutant le nom de la maladie,le sorcier (jeteur de sorts) decette maladie ou mal») et on acet exemple, ah pul abich k’iik’,«hechizero que hace que unoorine sangre, sorcier qui faitque quelqu’un urine du sang».

n Contexte

n°1 likil in k’ubik tu noh k’abka Yumil* ti Dyos* ku pulik u bendicíon

que se lève mon offrande à lamain droitede notre Père Dieuqu’il jette sa benédiction(Chant de guérison, ChanKom, 1930100)

n°2 hun ten, ka ten, ox ten, kan ten,tak hun k’aal u tenel, kin ukt’iktech Balam ka pul ten yik’almetnal ti in palaloob.

une fois, deux fois, trois foisjusqu’à une vingtaine de fois, jet’interdis, Balam de jeter surmes enfants la force vitale dumetnal, le monde souterrain.(tome 4, corpus, texte 26)

n°3 Mix hun ten in ch’a sahkil he bixbelae, tin pulyahtal wale ?

Moi qui n’avait jamais senti lapeur, quelqu’un m’a-t-il jeté unsort?(tome 4, corpus, texte 16)

I – Vocabulaire – 69

99 On verra une première analysedu sujet divisé des Mayas dansMichel Boccara, Un père éloigné,la notion de dzul dans la sociètémaya yucatèque, 1989.

100 Robert Redfield et AlfonsoVilla Rojas, Chan Kom, a mayavillage, 1934, p.347.

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n°4 Katin macha u bolsa u nukul intsoni, hupin kab tela le tin ho’osale ba ku in, in sekreto xane, ka tiho’osa xane. Branka ! tin pula.

Je pris donc ma cartouchière etje plongeai ma main àl’intérieur et je sortis une chosequi est mon secret, je la sortiset je la jetai, Branka!(tome 7, corpus, texte 1)

n Définition

Pul c’est jeter, souvent avecviolence, mais c’est aussiprojeter, au sens mythique etpsychanalytique du terme.Ainsi, le sorcier (pulya) est unspécialiste de la projectioncomme de l’introjection quel’on peut définir par kuch*,charger.Pul est une des étapes d’unk’ex, lorsque par exemple onjette les restes de l’autel quisera renouvelé, reconstruit l’anprochain, on appelle cela pulk’ex. dans la région orientale etpa’ik’ dans la région centrale.Dans les deux cas unedestruction, mouvement deprojection, précède uneconstruction, mouvementd’introjection (kuch*),d’attraction des vencêtres surles lieux ou de force vitale dansun récipient (kal ik’).

Santigwar

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

Santigwar: croix-signer, faire lesigne de la croix.

n Racine

Santo, sanctus facere: «fairesaint».

n Racines coloniales

Si, aujourd’hui, comme pourpasmo*, le terme santigwar estpassé dans la langue maya, ontrouve dans les dictionnairescoloniaux deux termes pourtraduire cette notion. Ce sontchikilbesah «apposer sasignature»(on trouve aussi lesformes chikilbesas ich «signerle visage ou l’intérieur» etchikilbesah ti krus «signer encroix») et ts’ib ich «signer levisage» ou «signer l’intérieur».Tous deux font référence auxsignes, écrits ou dessinés (ts’ibest l’écriture-dessin desMayas). Cette relation au signeet à l’écriture-dessin fait ducroix-signement espagnoll’héritier de l’écritureglyphique et justifiel’importance de cette pratiqueet son omniprésence dans lesrituels. Comme pour les pratiquescontemporaines, lasantigwasyon de l’époquecoloniale combinait prières etgestes : imposition des mainset signes de croix101. Peut-êtreles glyphes avaient-ils aussiune extension gestuelle ?Certains récits font d’ailleursétat de lettres glyphiqueslaissées par les vencêtres sur ledos de patients qu’ils ont«saisis» (tome 7, corpus,texte 12).

70 – Tome 15 – Outils de recherche

101 On trouve dans le Tesoro de lalengua castellana, de donSebastian de Cobaruvias,publié pour la première fois en1611, cette définition de l’actede santigwar:Santiguar es dezir algunasoraciones devotas y santas sobrealgún enfermo, haciendoalgunas cruzes y echándolebendiciones in modum crucis.Todo esto es santo y bueno,especialmente quando los quesantiguan son sacerdotes y dizensobre los enfermos losEvangelios, poniéndoles lasmanos encima.«Croix-signer c’est direquelques prières dévotes etsaintes sur un malade enfaisant quelques (signes de)croix et lui jetant desbénédictions in modum crucis.Tout cela est saint et bonspécialement lorque ceux quicroix-signent sont prêtres etdisent sur les malades lesEvangiles, en leur apposant lesmains».(Sebastian de Cobaruvias,Tesoro de la lengua castellana,(1611) 1987.

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n Contexte

n°1 - Bix a bel nohoch ts’ul*?- Ay in wet xibil, in ka’ kimi- Baax tun kinskech ?- Hali’ in winkilile’, in pol, tuchibal in winkililoob, yan tenik’... Taken in wil wa hela’santigwarguene. Ta kaxta tun usipchei’?- Tin kaxta an.- Tun yan ?(ka tu hosa)-Chan mach tun le hela’, chichmach beya’...

- Comment vas-tu grandhomme ?- Ay, mon ami, je vais mourir !- Comment cela ?- Voilà mon corps, ma tête, lesos de mon corps me font mal,un vencêtre m’a saisi... Jevoudrais voir si tu peux mecroix-signer. As tu pris lesipche’, l’arbre libérateur ?- Oui, je l’ai pris- Où est-il ?(Il le sort)- Et bien attrape cela, attrape lefortement...(Conversation entre un faiseuret son patient, Tabi, 1977)

n°2 ka bisa i kani, ku sa’a iknemenobe ka tiawe u hanti... kahan santigwarte. Ke ki ila la,lete aluxo, leti tsoni.

il l’emmena se faire soignerchez les faiseurs et ils direntqu’il fallait rapidement lecroix-signer. Et le faiseur vitque c’était un arouche qui luiavait tiré dessus.(tome 7, corpus, texte 11)

n°3 Ka ul o waye ora, ko yan malomeno way Chemaxe, ka ul tuneka tu meta hu’, u he’ele u... uyilma, yilma ta yal(a) mak ku biu he, u santigwar talo. Kasantigwar tabe, ka ila be letearux ku ta, ike senyora.

Or, en ce temps-là, il y avait ici,à Chemax, d’excellentsfaiseurs, il y alla donc pourfaire... et il vit, il vit qu’il yavait beaucoup d’hommes quivenaient pour se faire croix-signer. (Le faiseur) lecroix-signa, il vit que c’étaitl’arouche qui venait donc voirsa femme.(tome 7, corpus, texte 25)

n°4 Chen ke ilake pwes letie tan taku mentik mobimyentoi ix umentik le meno kia u kusantigwarobo.

Et on vit qu’il faisait lesmouvements que faisait lefaiseur lorsqu’il croix-signait.(tome 8, corpus, texte 32)

n°5 A kabet tu santigwar ta tun tuhatsa tune, ka patak u nu ma’alota.

Il faut alors la croix-signer etla fouetter pour qu’elle puisseretrouver la santé.(tome 8, corpus, texte 70)

n Définition

J’ai proposé de traduire santigwarpar croix-signer en suivantMetraux qui emploie ce termepour une opération analogue duvaudou haïtien. On a vucomment, pour les Espagnols dudébut de la conquête, l’action desantigwar combinait, commepour les Mayas d’aujourd’hui,paroles et gestes.Le croix-signement est uneopération que l’on retrouve danstoutes les cérémonies. Il a pourobjectif de nettoyer (limpiar oupus102) le corps des vencêtres quis’y seraient introduits. On leréalise aussi bien après uncha’chak ou appel de la pluie quelors d’une cérémonie deguérissage, lors d’un k’ex*, ouplus simplement tout seul,accompagné ou non deprescription de médicaments.Bien qu’il existe plusieurséquivalents mayas (cf. sourcescoloniales), le terme santigwars’est imposé dans le vocabulairereligieux.Les films (par exemple tome 8,corpus, documents 47, 66 et 69)montrent en détail cetteopération qui consiste à balayeravec des branches de sipche’(souvent neuf ou treize) le corpsde la personne et sesarticulations tout en récitant uneprière. Dans certains cas, il arriveque le faiseur tienne cesbranches en croix.

I – Vocabulaire – 71

102 Pus entre dans la compositionde plusieurs noms de lieuxcomme X–puskuha’ ouPustunich (cf. tome 7, corpus,texte 8).

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Santo

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

Santo: du latin sanctusSaint, sacré

n Composés

Santo Winik: Saints Hommes,nom donné aux vencêtres dansla région orientale.

Espiritu Santo: Saint-Esprit.

n Sources coloniales

Ce terme, emprunté àl’espagnol, apparaît pour lapremière fois dans le documentde Yaxkukul103, un despremiers textes en langueyucatèque que nousconnaissons. On le rencontresoit sous la forme santaassociée à krus ( Santa krus ouS.ta104 krus) et à iglesia (S.tayglesia), soit sous la formesanto associé à espiritu (esptu.S.to) ou à evangelio (S-toevangelio) (n°1).Dans le Livre des Bacabs, ilapparaît deux fois enassociation avec espiritu pourconstituer la Trinité.

n Contexte

n°1 kuxlahebal kah ytoh olal ka kane S.toevangelio ti monexterio

pour que les villages viventen bonne santé et apprennentle saintévangile dans le monastère(Documento n°1 de Yaxkukul,vers 411-412, p.43)

n°2 ku ki’ k’ubu* bakan !u santoy bakan !u ki’ k’ubu santo balan !

j’offre harmonieusement bakansa sainteté bakan!j’offre harmonieusement bakanson saint bakan!

(Chant de la grotte deBalankanche, 1959105)

n°3 Le ka kucho ti yax santo Hai :- kichkelem Ha’, kyaik leti lemeno, pero ma, ma te k-bin ch’aisanto Ha’.

Ils arrivèrent à la premièresainte Eau :- Eau magnifique, dit le faiseur,mais non, ce n’est pas là quenous allons puiser la sainte Eau. (tome 8, corpus, texte 6)

n°4 Tsak un pe santo etse bakan !Tu tsak un pe santo (le)tiX–kakanpol bakan !

On présente une sainteoffrande bakan!On présente en un saint lieuune ravissante dame Tête jaunebakan!(tome 8, corpus, texte 83)

n°5 in tsaik un santo suhuy bakanti las dose ti ma(n) tieje place un saint et très pursacrifice à midi, quand ils passent par ici(tome 8, corpus, texte 83)

n°6 In tsaik un pe santo bino tiyum* ChakoJ’installe un saint vin pour lespères Pluie(tome 8, corpus, texte 83)

n°7 tu santo Tresetu santo Nwebetu santo Syetetu santo Lahum p’el bakantu ki’ t’an xan

au saint Treizeau saint Neufau saint Septau saint Dix bakanon parle mélodieusement aussi(tome 8, corpus, texte 84)

n°8 tdaquvil (t’a k’ubil) u lub xolanpixta seño (senyor) satos (santos)apostatesti santos arcages (arcanheles)ti san Cerafinesanta virgenessantos capillasti nuestro senor (señor)jesucristo

la parole106 offerte tombeagenouillée la parole des seigneurs saintsapôtresaux saints archanges107

à saint Sérafinsaintes viergessaintes chapellesà notre seigneur Jésus Christ(tome 8, corpus, texte 86)

72 – Tome 15 – Outils de recherche

103 Documento n°.1 del deslinde detierras en Yaxkukul, Yuc.,(1554) (édité, transcrit ettraduit par) Alfredo BarreraVasquez, 1984.

104 On notera les formes abrégéesen usage dans les graphiesmanuscrites de l’époque, pourune interprétation maya de cesabréviations, cf. tome 1, ch.4.

105 Ramon Arzapalo, «Theceremony of tsikul t’an ti’yuntsiloob at Balankanche’» enWillie Andrews IV:Balankanche, Throne of thetiger Priest, en appendice 2,p. 88.

106 J’interprète t’a comme t’an. Ontrouve dans plusieurs chantsde pluie (cf. tome 8, corpus,texte 85 notamment) et dans leLivre des Bacabs cetteexpression ku lubul u t’an: «quema parole tombe».

107 Rappelons la polysémie dearcangel, archanges et serpentsdes pères Pluies (ah kanhel :serpent permutant (cf. tome 8,corpus, texte 4)).

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n Définition

Santo est un équivalentcolonial du mot kilich* bienque ce dernier soit encorecouramment employéaujourd’hui. On peut penserque son emploi pour désignerle Saint-Esprit (Espiritu Santo),probablement dès le début dela conquête, a favorisé sonintroduction. Certains textesmodernes en font un usageintensif et il peut mêmeprendre la place de la notioncentrale de suhuy* (n°3 et n°4).

Sip

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

Sip: libérer, relâcher un lien,vencêtre protecteur desanimaux sauvage et qui al’apparence d’un petit cerfdaguet (yuk, cf. glossaire).

n Composés

Si’p, sipil : péché.Sipche’: plante très importante(cf. glossaire) dans lespratiques mythiques, elle estutilisée pour croix-signer c’est-à-dire pour libérer la personnedes vencêtres qui ont pu la«charger» (kuch*).

n Sources préhispaniques

Sip: troisième mois de l’annéemaya pendant lequel ont lieules principales fêtes dechasseurs et de pêcheurs108.

n Sources coloniales

Sip a plusieurs sens distincts et,si ces formes peuvent donnerprise à des jeux de mot, ellesn’ont pas de lien visible entreelles. Nous ne prendrons encompte ici que le sens qui serattache à notre notion, c’est-à-dire à la libération, aurelâchement d’un lien. Le sens premier est lié à l’usagedes armes à lien, l’arc et lepiège : desarmar el arco, el lazo(5) «désarmer l’arc, le lasso», eton a sipan «arbalète, arc oulasso, lequel est désarmé» (1 :ballesta, arco o lazo, el cual estádesarmado).On a ensuite sip ik’, «se libérerd’une occupation quelconque»(1, 5 : librarse o soltarse dealgun oficio). L ’etymologie decette expression est précieuse eton peut la mettre en relationavec un autre terme sipil «semourir» (1 : morirse). En effet,littéralement sip ik’ c’est «selibérer de son énergie vitale»,donc, au sens propre, «mourir».Se libérer d’une occupation estdonc, métaphoriquement,envisagé comme une mort.On trouve aussi, dans la mêmefamille de sens, sip ik’ k’in et sipik’ u «le coucher du soleil» et«le coucher de la lune»,identifiés également à une mort.La forme si’p, «péché», bien quedifférente, semble avoir desrelations avec notre vocable (cf.

infra, définition). On noteraune acception assez proche decelle de Sip, le vencêtreprotecteur des animauxsauvages, «rater son tir»(si’pesah: errar el tiro con que oa donde se queria acertar, «raterson tir avec ce avec quoi ou versoù on voulait tirer» (2)).Sipit est une forme composée àpartir de la racine sip. Le sensgénéral est «lâcher de la main»(soltar de la mano (4)). Ontrouve «lâcher la flèche» (sipituhalal: soltar la flecha (7, 9)) et,par extension, «tirer». Sipit-tah développe le sens delibérer en l’appliquant audomaine humain : «libérer unprisonnier» (1 : dar libertad alpreso para que se vaya :«donner la liberté au prisonnierafin qu’il s’en aille»).Dans un sens plus large encore,il signifie «permettre» (1 : sipitt’an ti dar licencia como a hijo oyerno para que salga de la casa ymore por si, «donner lapermission par exemple à unfils ou un gendre de quitter lamaison et d’habiterindépendamment»).

I – Vocabulaire – 73

108 Cf. Landa, Relación de las cosasde yucatán, (1562), 1973.

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n Contexte

n°1 Ku yantal u makal u chi p’ap sipobku yantal u makal u ni ti ek’ sipob

Il faut que soit couvertela bouche des libérateurs-geais109

il faut que soit bouchéle nez des libérateurs-guêpesSauvages110

(Incantation de cha’chak pourla chasse rituelle, Chan Kom,1930111)

n°2bin u ku ki’ mistoh*yet u sipiche’

on va harmonieusement lenettoyeravec le sipche’, l’arbrelibérateur(Chant de la grotte deBalankanche, 1959112)

n°3 Y con su devoción invocaban loscazadores a los dioses de lacaza, Acanum, Zuhuyzip,Zipitabai y otros...

Et, dévotement, les chassseursinvoquaient les divinités de lachasse, Akanum, Suhuy* sip,«le très pur libérateur», Sip etTabay, «le libérateur et letrompeur», et autres...(tome 3, corpus, texte 4)

n°4 ay jesus sasusipil /natuclatu juolol u Pucsical jua/Bin/ceBan xan tu no jol u kaB*

ay jesuséclaircit le péché ne pense pasque l’intérieur du cœur devienne un pécheur aussiau sud du monde(tome 8, corpus, texte 87)

n Définition

Sip est la notion antagoniste etcomplémentaire de tab* bienque le vencêtre qui luicorresponde n’ait pasl’importance de la X–tabay oude Ix tab.Le domaine de la chasse nousfournit comme pour tab leparadygme essentiel bien quetab signifie aussi «s’enraciner».Sip c’est se libérer du lien, quece soit pour un animal ou unhomme. La force du vencêtreSip est dans la fuite mais ilpeut aussi attaquer celui qui lemenace, c’est pourquoi on lereprésente sous la forme d’unpetit cerf daguet avec uneruche de guêpes sauvages (ek’ )entre les cornes.Il existe, en théorie, (cf. n°1)des Sip pour chaque espèced’animal.On peut faire l’hypothèsed’une liaison entre la formesi’p, «péché», et la forme sip«relacher un lien» : relacher lesliens sociaux, ce serait alorss’adonner au péché et il nesemble pas que les prêtresespagnols, cette fois-ci, soientintervenus pour en infléchir lesens.

Suhuy

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

Suhuy, suy, pur, très pur,originel, mystérieux, sacré.

n Racine

Suy, clôturé.

74 – Tome 15 – Outils de recherche

109 Oiseau siffleur, cf. tome 15,Glossaire.

110 Ek’ signifie «noir» mais c’estaussi le nom de la guêpesauvage que l’on trouve entreles cornes du Sip (cf. infra).

111 Robert Redfield et AlfonsoVilla Rojas, Chan Kom, a mayavillage, p.347.

112 Ramon Arzapalo, «Theceremony of tsikul t’an ti’yuntsiloob at Balankanche’»dans Willie Andrews IV:Balankanche, Throne of thetiger Priest, appendice 2, p.100.

Page 74: 15 Outil de travail

n Sources coloniales

Les dictionnaires coloniaux –en particulier le Motul écrit àla fin du XVIe siècle, ontprivilégié la traduction desuhuy par «vierge»avec cetteétrange variation suhuytal,«redevenir vierge»(8).Redevenir vierge, c’estreplonger dans les eaux dutemps primordial, car l’eau est,pour les Mayas, l’élément purpar essence, suhuy ha’ .Le dictionnaire de Vienne (3)donne une définition partiellede l’eau pure, suhuy ha’: «eauvierge, qui sort pour lapremière fois du puits» (aguavirgen, que sale la primera vezdel pozo). J’ai montré que l’eausuhuy était bien plus que cela(cf. tome 8, analyse, ch.6 etinfra, notice).On trouve aussi l’interessantenotion de suhuy k’in pourtraduire «midi» (1, 4)113. Lejour, et le temps avec lui,redevient donc chaque jour«vierge» à midi, et cette heuretrès pure (cf. n°3) est uneheure mythique, propice auxapparitions.Suhuy lu’um, la terre très pure,est également donnée commeéquivalent de la notioneuropéenne de paradis (2, 5).Lorsqu’on se tourne vers leLivre des Bacabs, on est frappépar l’abondance des occurencesde cette notion. Elle apparaît

34 fois, notamment pourqualifier une des identités de lamère cosmique : Ix hun ahau,la première souveraine (quatrefois), Ix chel, la dame Arc enciel (trois fois)... ou encore (àsept reprises) pour qualifierl’aiguille originelle (suhuyputs’) qui servit à la mèrecosmique à s’autoperforer pourengendrer le monde et que l’onretrouve dans le rituel deguérissage du percement outok’, qui permet au sang viciéde redevenir suhuy.Elle désigne aussi des objets,des matières, des parties ducorps : la couronne, la corde(tab*), l’argile, le feu, lescheveux, le sang

n Contexte

n°1 tin k’ubik bakan xanti bakane ! santo suhuy uk’ulyetel u suhuy chamalob bakanxanyetel u suhuy ulil bakan xan

J’offre également bakanbakan! cette sainte et très pureboissonavec ces cigarettes très pureset également ce très purbreuvage(Chant de wahikol,Bekanchen114)

n°2 Ku yantal in k’ati oltik suhuyalak tu Ah k’uilob* k’aaxiti Ah kanulilobtu K’anank’aaxilob

Voici que je souhaite115 le trèspur compagnon animal aux Vencêtres de la forêtaux Gardiens des personnesaux Gardiens de la forêt(Incantation de cha’chak pourla chasse rituelle, Chan Kom,1930116)

n°3 Kkubin in k’aatik bakanxan u beeintisyoono bakantu chuun u meesa bakansuuhuy san peedro bakan

Je viens demander bakanaussi une bénédiction bakanau pied de la table bakanà saint Pierre très pur bakan(Incantation de croix-signement117, Oxcutscab,1980)

n°4 ku ki’ mis*kuba bakandesde be’orayok’o bakansanto suhuy ha’le suhuy ha’ku ki’ k’atah xan

on doit harmonieusementnettoyer bakandès maintenantà la surface bakande la sainte eau très purecette eau très pureon demande harmonieusementaussi(Chant de la grotte deBalankanche, 1959118)

n°5 Ki’ k’at’oteex xantu suhuy t’an

Je demande mélodieusementà la très pure parole(Chant de la grotte deBalankanche, 1959119)

I – Vocabulaire – 75

113 Ce point permet d’affirmer quele jour commençait à midi chezles Yucatèques de l’époque de laconquête.

114 Bekanchen est un village de larégion sud du Yucatan (région4). Une transcription et unetraduction de ce chant ont étépubliées par Bruce Love etEduardo Peráza Castillo dansWahil kol, a yucatecagricultural ceremony, 1984.Cet extrait se trouve page 269.

115 Les informateurs de Redfield etVilla Rojas précisent «jesouhaite qu’il soit libéré» maiscela n’apparaît pas dans letexte maya.

116 Robert Redfield et AlfonsoVilla Rojas, Chan Kom, a mayavillage, 1934, p.347.

117 Ce croix-signement a étéréalisé sur une jeune femmequi souffrait de menstruationsirrégulières, transcription ettraduction anglaise dansWilliam Hanks, sanctification,structure, and experience in ayucatec ritual event, 1984.

118 Ramon Arzapalo, «Theceremony of tsikul t’an ti’yuntsiloob at Balankanche’»dans Willie Andrews IV:Balankanche, Throne of thetiger Priest, appendice 2, p.92.

119 Idem, p.117.

Page 75: 15 Outil de travail

n°6 ti bakan !ti suhuy be bakan !

à bakan!au chemin très pur bakan!(Chant de la grotte deBalankanche, 1959120)

n°7 Tumen ti’al u beetiko’ob ch’achaak yum* h–meeno’obe’* kuyantal u k’uchulo’ob u sayabilts’ono’ot tu’ux yan u suhuy ha’iltaamii tuune’, ti’ ku yila’al utiip’sik u le kaana’.

Car pour faire le ch’a chaak, lespères faiseurs doivent allerjusqu’aux courants d’eau descénotes, là où se trouve l’eautrès pure. Et dans sesprofondeurs, ils voientapparaître la tête du serpent.(Tome 8, corpus, texte 59)

n°8 ka k’ubik a kilich yakunahka nahmatika chik suhuy ts’abilah

que tu nous offres ton saintamouret que tu nous remettes ta très pure faveur de hautmérite(Tome 8, corpus, texte 81)

n°9 u suhuy bakan las dose ti byernes

(heure) très pure, bakan !à midi, ce vendredi(Tome 8, corpus, texte 83)

n°10 u liva (liba121) u noh ayikJunpel h–kilich primiciatu noh tii suy Balam cacab*

se lève un grand ventde saintes prémicesà la droite des très pursGardiens Jaguar de la terrefertile(Tome 8, corpus, texte 86)

n Définition

Une petite conversation avecJuan Kob, faiseur yucatèque,nous mettra en relation avec lechamp sémantique de suhuy.

Michel Boccara : Un mot peutse traduire par différentsautres. Par exemple, le motsuhuy...

Juan Kob : Oui, «unedemoiselle vierge»... (unadoncela virgen)

Michel : Mais il y a aussid’autres usages de suhuy où onne peut pas traduire par«vierge» par exemple vêtementsuhuy, travail suhuy...

Juan : Pour un vêtement, onpeut dire aussi tunben, «neuf»;un vêtement suhuy c’est unvêtement qui n’a jamais étéporté, un vêtement neuf, demême suhuy luch, unecalebasse qui vient d’êtrefabriquée et qui n’a pas encoreété utilisée. En ce qui concerneun travail suhuy, on peuttraduire par «sacré» (sagrado)ou «pur» (puro) qui convientaussi...

Un grand nombre d’objetspeuvent être suhuy et le champsémantique n’a probablementpas changé depuis la conquête. Suhuy est une des plus

importantes notions de lareligion maya, on la retrouveau cœur des rituels puisque,traditionellement, tous lesobjets utilisés dans les rituelsdoivent être suhuy. Le rituel estd’ailleurs le travail suhuy parexcellence.Suhuy k’ak’ et suhuy ha’, «le feuoriginel» et «l’eau très pure»sont les élémentsfondamentaux, tels qu’ilsexistaient avant la création dumonde et tels que l’on peutencore se les procurer si onsuit les étapes appropiées.La recherche de l’eau suhuyétait une des étapes les plusimportantes de l’appel de lapluie mais il semble qu’elle aitaujourd’hui disparu (cf. tome8,analyse, ch.6).Bien que le sens de suhuypuisse varier suivant lecontexte, la notion qui meparaît rendre le mieux suhuyest celle de pureté.Ainsi que l’indiquent plusieurstextes du Livre des Bacabs, lemonde, pour parvenir àl’existence, doit être perforé(avec l’aiguille originelle, suhuyputs’) et devenir impur, cetteimpureté se confond d’ailleursavec l’exposition à la lumièresolaire. La notion d’eau suhuy aconservé cela puisque lesfaiseurs disent toujours d’uneeau suhuy «qu’elle n’a jamaisvu le soleil».L ’eau suhuy est

76 – Tome 15 – Outils de recherche

120 Idem, p.149.121 le b s’écrit tantôt b et tantôt v,

conformément à la graphieespagnole où b et v sont siproches que lorsqu’on épelleon distingue «b grande» et «vchico». Dans le passage aumaya, la réalisation est trèsproche du b, il n’y a donc paslieu de distinguer b et v (cf.tome 1, ch.3).

Page 76: 15 Outil de travail

donc une eau lunaire et est lamarque de l’exceptionyucatèque en Méso-amériquedans un contexte géographiquemarqué par le culte et laprédominence du soleil. Le récit du nain d’Uxmal nousconte cette victoire de la lunesur le soleil et les Pawatun,autre nom des pères Pluie, sontappelés, dans le Chilam Balamde Chumayel, les fils de la lune(cf. tome 8, ch.3).Est donc suhuy ce qui n’existepas encore au sens où exister,c’est devenir impur.

Suywa

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

Suywa: énigmatique.

n Racine

Suy: clôture, hermétique.

n Composés

Suywa t’an: langageénigmatique.

n Sources coloniales

Bien qu’il s’agisse d’une notionessentielle, on ne le trouve pasdans les dictionnairescoloniaux. Ce mot apparaîtcependant avec un sens prochede celui de «langageénigmatique» (suywa t’an,«lenguaje figurado : langagefiguré») dans le dictionnaire deSolis Alcala datant de 1930(11) en référence aux textesdes Livres de Chilam Balammais on le trouve aussi avec lesens dérivé de «désordre»,«confusion» (cf. infra,définition). Suywa t’an, le langageénigmatique, caractèrise eneffet plusieurs sections desLivres de Chilam Balam (cf.n°1 et 4), il y est aussi associé àla connaissance divinatrice(article nat, cf. n°1). On le retrouve également dansle Livre des Bacabs associé auserpent à plumes (n°3).

n Contexte

n°1 suywa t’an yetel nat*u tial ka yum*Sr Gov Mariscal

Le langage énigmatiqueavec la connaissancedivinatricepour notre pèrele Seigneur gouverneurMariscal(Livre de Chilam Balam deChumayel, fol.17r)n°2 Lay yax ts’oyeyetel otlom kabalelik y alikesuy!

Ainsi que la première femmemaigrecelle qui tombe sur le solcomme un fruit mûrc’est ce qu’il dirahermétique !(Livre de Chilam Balam deChumayel, Ms)

n°3 u lubul t’ansuywa in t’anabna k’uk’ulkan

ma parole tombema parole énigmatiquedans la maison de Kukulkan, leserpent à plumes (tome 7, corpus, texte 2)

I – Vocabulaire – 77

Page 77: 15 Outil de travail

n°4 a tial a tepal mehenea tial ix ahaulil xantech mehenesuywa t’an

le commandement est à toila souveraineté est à toi aussitoi mon filslangage énigmatique(tome 8, corpus, texte 89)

n Définition

La traduction de suywa par«désordre», «confusion»(barullo, confusion) dans ledictionnaire de Solis peut êtreinterprétée de deux manières :- on peut y voir un signe del’oubli progressif de la notioncentrale d’énigme et de langageénigmatique- ou bien encore la manière dontle profane perçoit ce langage. Le langage énigmatique est aucentre d’un ensemble de textesque l’on trouve dans lesChilam Balam de Tusik etChumayel.Ces textes se présentent sous laforme d’un dialogue entre un«père» et un «fils». L ’enjeu estl’accès à la dignité de Halach*Winik*, Homme Véritable.C’est d’ailleurs la maîtrise dulangage de suywa qui permetau nain d’Uxmal de vaincre levieux souverain et de devenirHalach Winik à sa place (cf.tome.1, ch.1 et annexe).Le père, l’ancien, pose au jeunehomme, au nouveau, desquestions et c’est dans laquestion même que réside laréponse, qu’elle y est encloseainsi que l’étymologie du termesuywa (suy clôturé) nous yinvite.Il faut en quelque sorte ladébusquer dans «la folie de lalettre», u ko woh, (cf. tome 8,corpus, texte 89)

communiquée par l’ivressesacrée qu’entraine l’absorptionde la boisson de l’arbre secretbalche’ et de la sagesse qui y est enclose. Ce secret est celuidu féminin, de l’origineféminine du monde, dont le balche’ est, avec d’autres«choses», une métaphore, un glyphe, une lettre.Suywa peut aussi être mis enrelation avec suhuy*, la pureté.L ’association de l’énigme et dela pureté, si elle peut paraîtreétrange dans un premier tempsme paraît préciser à la fois lesens de pureté et celuid’énigme.Car la parole, en son origine,est énigmatique, et l’énigme estun langage de pureté. Au sensmaya, mais aussi au sens grec :une parole qui dévoile en lavoilant l’essence du langage,une parole des origines qui n’apas encore été souillée par lesoleil de l’interprétation.

Tab

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

Tab122: lien, piège, corde,racine, mecapal (lien deportage), classificateurnuméral pour compter lesobjets que l’on attache parvingtaine123.

n Composés

Ix tab, X–tabay: la dame de laCorde, la Grande trompeuse.Tabi: piégé, emprisonné, pris,c’est également un nom devillage et un nom de plante (cf.glossaire).X–tab ka’anil : nom de plante(cf. glossaire).X–tabentun: nom de plante (cf.glossaire), nom de boisson etnom de la nation mayabsuivant Fray Joseph deBuenaventura124 (cf. tome 3,analyse).

78 – Tome 15 – Outils de recherche

122 On trouvera des analyses sur lanotion de tab dans monouvrage Les rêveurs d’eau(1983) 1985, ainsi que dans lapartie analytique du tome 3 decette encyclopédie.

123 Cf. article kuch* et tas*.124 Fray Joseph de Buenaventura,

Historias de la conquista delMayab 1511-1697, (1725)1994, p.3.

Page 78: 15 Outil de travail

n Sources coloniales

Le sens le plus général est«cordon», «corde». Comme l’indiquent lesexemples (cordon de soulier,corde d’instrument demusique, corde pour attacherune charge...), il s’agit d’unecorde relativement mince, lagrosse corde étant désignée parle terme su’um (cf. n°6 et tome5). Il existe aussi une Dame dela corde, Ix tab, dont Landa aindiqué l’importance pour lareligion maya.Un nombre important determes sont construis à partirde la racine tab:- tabal, «prendre», «enraciner»(tabal mots, prender la planta,arraigarse, «prendre racine,s’enraciner»);- tabal désigne aussi au sensfiguré «un parent consanguin»(5) ou «un cousin éloigné» (4)ou encore, sous la forme taba’n,«un condisciple» (taba’n elcompañero del mismo colegio,de la misma opinion (1), «lecompagnon du même collège,de la même opinion»);- le sens de piège n’est pasattesté mais on trouve celui de«prendre au lasso», ce qui esttrès proche (tabi: enlazar, tabitin leh : enlazóse en mi lazo, «jel’ai pris au lasso»);- on trouve également le sensde tromperie, tabsah. Lepersonnage mythologique de

Ah/x–tabay attesté dès le XVIe

(cf. Livre des Bacabs, n°4) aégalement ce sens ;- il existe aussi unclassificateur numérique tabpour compter les vingtaines dedifférents animaux ou objetsqui ont pour point commun depouvoir être liés par un tab,cordon, tab veinte o ventenasde gallinas, peces, ganado yotros animales, de cargas demaíz o de lana y de mantas detributo (1) : «vingt ouvingtaines de poules, poissons,bétail et autres animaux ou delaine et de couvertures decoton du tribut»125.Il est posssible que ta’ab le sel(il existe aussi une forme tab)ait aussi un rapport avec lesignifiant tab, le sel pouvantêtre considéré comme uncondiment qui lie les alimentsen leur donnant une saveurcommune.

n Contexte

n°1 emalu hets’ katunti hun Ahauemon tabemon sum

descentela fondation du cycleest au premier du mois Ahaule cordon est descendula corde est descendue(Livre de Chilam Balam deChumayel, fol. 39 r)

n°2 ti walae u chab tabaltumen oxlahun ti k’u*tumen bolon ti k’u

lorsque son lien à l’odeur defemme a été défait d’un seulcoup par les treize lieux sacrés par les neuf lieux sacrés(tome 3, corpus, texte 1)

n°3 y así había muchos que conpequeñas ocasiones de tristeza,trabajos o enfermedades seahorcaban para salir de ellas e ira descansar a su gloria donde,decían, los venía a llevar ladiosa de la horca que llamabanIx tab

et il y en avait beaucoup qui,pour de petits chagrins,problèmes de travail oumaladie, se pendaient pouréchapper à ces peines et allerse reposer au lieu de gloire où,disaient -ils, les emmenait ladéesse de la pendaison appeléela Dame de la corde.(tome 3, corpus, texte 3)

n°4 ix mek’lah u sihkiu poch’ak tabalbin tumen ah tabay

l’embrasseuse de la naissancea été insultée (humiliée) ettrompéepar Ah tabay, le Grandtrompeur(tome 3, corpus, texte 3)

n°5 Bix u tabsah X–tabay

Comment trompe la X–tabay,la Grande trompeuse.(tome 3, corpus, texte 36)

I – Vocabulaire – 79

125 Il s’agit du tribut versé par lesMayas aux Espagnols, lescouvertures de coton étaient,avec les poules et le maïs, unepartie importante du tribut.

Page 79: 15 Outil de travail

n°6 Le su’um bina’ u taabil u tuch leH–xiiwo’obo’

Cette corde était le cordonombilical des Xiu126 .(tome 5, corpus)

n°7 desde ka deskubrirta Espanyol,belae’ u kabae’ Tabi.Tumen way tabine ku ta’. Tabi,tumen tu chahe senyora hahta’beyo.

Depuis que l’Espagnol l’avaitdécouvert, aujourd’hui, sonnom espagnol était Tabi,«prise». Car ici à Tabi, levillage «prise», il est venu.Tabi parce qu’il a réellementpris cette femme, comme cela.(tome 8, corpus, texte 45)

n Définition

La notion de lien est une desnotions centrales de la religionet de la philosophie maya etelle est reliée à un des êtresmythiques principaux laX–tabay, la mère cosmique. Le lien est omniprésent dans lavie quotidienne et les Mayasont effectué le rapport entre lelien matériel et le lien social.On peut saisir, à travers cettenotion, toute l’importanced’une pensée concrète quis’ouvre en même temps surl’abstrait : c’est à partir de latechnologie du lien et enrelation avec elle qu’est penséle lien social127.Le lien social a deux faces, uneforme positive qui donne lelien de parenté ou le lien quirelie deux partenaires et uneforme négative, le lien quipiège, conçu sur le modèle dupiège du chasseur, latromperie. Dans la relation amoureuse, lelien social par excellence, là oùse nouent les alliances, se meten scène une chasse à l’autre(et à l’Autre) où la tromperieest une des armes les plusconstantes. La patronne del’amour, la terrible et trèsdouce X–tabay, nous met lacorde au cou et quand nousnous en apercevons, il est troptard.Ces deux faces du lien social

sont bien mises en scène dansla mythologie de la X–tabay, lamoderne dame de la Corde. Ilest probable que Ix tab, de partson étroite relation avec lalune, portait aussi cetteambigüité. Comme pour la notion desuhuy* et d’autres notionscentrales de ce vocabulaire, onretrouve la lune aux originesdu lien. La lune, en tant quemère cosmique, est bien lagrande patronne du lien, dulien de vie et du lien de mortqui figure dans la mythologiesous la forme de la fameuse«corde de vie» ou kuxan su’um(cf. n°6 et tome 5). Tressée de plusieurs liens (tab),cordon ombilical céleste, ellenourrit les vencêtres etachemine le sang du sacrifice.Si le cordon ombilical est untab, u tab tuch, la corde dunombril, le kuxa’an su’um,tressée de plusieurs tab, a pourfonction de nourrir lesvencêtres. Enfin, il nous faut souligner lecouple formé par les notionsde tab, lien, et sip*,relâchement, libération, queLanda a d’ailleurs relié sous unmême vocable : sipitabay (cf.tome 4, corpus, texte 4). SiTabay est le vencêtre qui prendau piège, Sip* est celui quirelâche l’animal pris au piège.

Tankas

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

Tankas, tamkas, tamakas128

le mal profond, la force vitaleoriginelle, la force vitale liée àla sexualité et la maladie qui secaractérise par une atteinte decette force vitale originelle(épilepsie, un des équivalentsde pasmado (pasmo*)); àl’époque coloniale désigneaussi la voie lactée.

n Racines

Tankas est un terme composédes deux racines suivantes :k’as*, mal, sortie de l’état depureté par l’intermédiaire de lasexualité ;tam, profond (en compositiontam donne tan).

80 – Tome 15 – Outils de recherche

126 Le lignage royal d’uneimportante région située aucentre et au sud du Yucatan (cf.tome 1, ch.5).

127 On notera ici l’importance dela notion de «lien social» enpsychanalyse et notammentdans le groupe de recherchesdont je fais partie, l’URA 1478(CNRS-Université de Picardie)«Psychanalyse et pratiquessociales de la santé».

128 Pour une première analyse dela notion de tankas, on sereportera à mon ouvrage Lesrêveurs d’eau (1983)1985,ch.XXV.

Page 80: 15 Outil de travail

n Composé

Comme nous l’avons vu,tankas est déjà un composé.On trouve aussi les formesTank’as ik’: un vencêtre«personnifiant» l’énergie vitale originelle et une maladie de la force vitale.Tankas che’: un arbre auxnombreuses propriétésmédicinales soignant enparticulier les affections de la force vitale (cf. glossaire).Tankasil : la force vitaleoriginelle, le suffixe ilindiquant son caractèremythique et abstrait (1, 7).

n Sources coloniales

Le Motul (1) donne ladéfinition suivanteenvaramiento o pasmo coral oenfermedad de frenesi queenmudece, entontece yensordece al que tiene tamakas,«engourdissement ousaisissement épileptique oumaladie de frénésie qui rendmuet et sourd celui qui a letamakas».Le Livre des Bacabs commencepar une série de conjurationsdestinées à guérir les affectionsde tankas . On notera que l’ontrouve toujours la forme tankasdans le Livre des Bacabs, ontrouve aussi mention de l’arbretankasche’ et le composétankasil.Tankas et ses dérivésapparaissent 127 fois dans leLivre des Bacabs, ce quiindique l’importance de cettenotion.Celui qui a le tamakas (1) outamkas (3) désigne en réalitéun détenteur de force vitaleoriginelle puisque la maladie etla force sont désignées par lemême nom comme l’avait déjàcompris Ralph Roys et ainsique le révèlent les enquêtes deterrain, effectuées au XXe siècle(cf. infra définition). Bien que les expressionsrecueillies par les frèresfranciscains l’indiquent, ceux-ci ne semblent pas l’avoir

compris dans leurstraductions. Ainsi on a ahtamkas tumen tamkas ha’ats’alque l’on peut traduire par«celui qui est atteint du tamkascar son tamkas a été frappé»(ha’ats’al) mais qui est traduitdans le dictionnaire de Vienne(3) par pasmado el que latiene, «celui qui l’a est saisi» –on notera au passagel’équivalent pasmado (pasmo*)qui est aujourd’hui entré dansle vocabulaire religieux desMayas -.Une source plus récenteindique plus simplement«folie», «frénésie» (locura,frenesi (8)) mais on trouvedéjà cette traduction pour laforme tamakasil, «frénésie» (1,7).Une autre notion importanteest celle de «Voie lactée» quine peut s’expliquer que par lesens ésotérique, que lesdictionnaires n’indiquent pasmais qui se déduit des textesdu Livre des Bacabs, d’«énergievitale originelle»129.Le sens sexuel, lié àl’engendrement originel, estindiqué dans un intéressantcomposé tamakastal quidésigne les jeux sexuels dedeux jeunes gens, de deuxêtres suhuy*, qui n’ont pasd’intention impure. Noussommes bien ici aux originesde la vie sexuelle, avant que

celle-ci ne devienne coït (jugarun muchacho con unamuchacha y tocarse las partesde la puridad sin hacer nada osin entender lo que hacen«jeux d’un jeune garçon avecune jeune fille sans rien faireou sans comprendre ce qu’ilsfont» (1)).

I – Vocabulaire – 81

129 Idem.

Page 81: 15 Outil de travail

n Contexte

n°1 U t’anil balam mo tankasu Koil tankas lae

Incantation de la force vitaleoriginelle du jaguar araForce vitale luxurieuseégalement(Livre des Bacabs, texte II,fol.4)

n°2 Ix K’an tanen k’inIx K’an tanen Uti waliku sihiltii walaku ch’abtabalok bintii xux tankasilu chii k’ak’nab

Dame Soleil au centre jauneDame Lune au centre jauneici on raconteta naissanceici on raconteta création attachéetu es entréedans la force vitale originellede la guêpe au bord de la mer130

(Livre des Bacabs, texte IX,fol.54)

n°3 Chakal tankaschesakal tankascheek’el tankaschek’anal tankase

Rouge arbre tankas (arbre dela force vitale originelle)blanc arbre tankasnoir arbre tankasjaune force vitale originelle(Livre des Bacabs, texte II,fol.6)

n°4 U tamakastahen Juan ti paalenkuchi

Jean «joua» avec moi lorsquej’étais une petite fille131

(Diccionario de Motul, XVIe

siècle)

n Définition

Redfield et Villa se sont heurtésà la difficulté de cerner lanotion de tankas. Ils ont notél’importance des oiseauxnocturnes, en particulier Motankas, ara de force vitaleoriginelle. Ces oiseaux sontpensés comme le pixan* d’unenfant mort sans baptême,c’est-à-dire un être suhuy* encontact avec les forces del’origine132. On remarqueraque c’est un ara, mo, que l’onretrouve dans le Livre desBacabs, associé à la mèrecosmique133. Toujours selonRedfield et Villa, le tankas estassocié à la nuit, la mort,l’absence d’énergie, touteschoses qui renvoient à uneprivation radicale d’énergievitale134.On rapprochera cesqualifications de celle deMario, «chaque être vivant ason tankas». Redfield et Villaremarquent également que siun vent (c’est-à-dire unvencêtre) peut être personnifié,ce n’est pas le cas du tankas.On a en effet affaire à ce quej’ai appelé de l’énergieancestrale libre telle qu’elleexiste depuis l’origine avantque, lors del’autoengendrement originel dela mère primitive, les êtrespersonnifiés viennent àl’existence.

Tas

n Le mot, les variantesdialectales

Tas : couche (généralementcéleste), classificateur numéralpour compter les objets platsou concaves135.

n Composés

Tasche’ : nom d’une pièce de lacharpente, fabriquée avec desplanches, planche (3, 7, 8 etépoque contemporaine).Tasuntas: choses plates etempilables (1, 10).

82 – Tome 15 – Outils de recherche

130 Les guêpes sont ici assimiléesaux abeilles, être originelsconsubstantiels à la mer,réservoir originel de forcevitale.

131 Me jugueteo Juan cuando yoera una muchacha, le Motulprécise qu’il s’agit d’un termeancien.

132 Cf. Robert Redfield et AlfonsoVilla Rojas, Chan Kom, a mayavillage, p. 169.

133 Mo, l’ara macao, est un oiseausolaire, mais il est, dans lamythologie maya yucatèque,subordonné à la lune. On serappelera le beau mythed’origine du soleil dans lemonde souterrain aux côtés del’eau suhuy, eau lunaire (tome8, corpus, texte 6). Le Livredes Bacabs indique aussi unedame Soleil (cf. n°2).

134 Idem, p.167 : «the tancas isjust blackness...».

135 Cf. article kuch* et tab*.

Page 82: 15 Outil de travail

n Sources coloniales

Le champ sémantique de tass’ordonne autour de la notiond’objets plats ou légèrementconcaves qui s’empilent les unssur les autres. Si l’exemple dumatelas vient en premier (laropa de la cama como colchon,frazada o manta, y cosas quesirven de esto, y cama asi, «le revêtement du lit tel que le matelas, le couvre-lit, et les choses qui servent pourcela, et le lit lui-même»), c’est problement en raison del’importance pour lesEspagnols de cet objet car ildevait être fort rare dans unemaison maya. La notion de couche et sonrapport au ciel n’est présentedans les dictionnaires les plusanciens que sous une formecomposée, tasuntas, cosas quevan una encima de otras, comolos cielos (1, 10), «choses quivont les unes au-dessus desautres comme les ciels». On la trouve en revanche dansle Livre des Bacabs où lafréquence de son usageconfirme son importance pourla cosmologie maya (n°1). Elledésigne aussi les couches dunawal ou way, indiquant qu’ilest structuré en couchescomme le cosmos (cf. n°2 etarticle way).

Le terme capa, équivalentespagnol de la notion decouche, n’apparaît en revancheque tardivement, filas, ordenes,senos o capas sobrepuestas dealguna cosa (8), «files, ordres,choses concaves ou couchessuperposées d’une chosequelconque».De même tas, classificateurnuméral, est également tardifmais cela est dû aux progrès del’enquête grammaticalepuisque ce terme apparaît dansl’œuvre du père Beltrán deSanta Rosa, grammairien etlexicographe du yucatèque :para contar filas, ordenes osenos, «pour compter les files,ordres ou choses concaves». A part le terme couche (capa),les exemples cités sont lesmêmes que ceux de Pio Perez(8).

n Contexte

n°1 hin ki tahokol utsil*a x–maytak lahun tas metnal

j’arrive/je viens forniquer/ jeviens prendre possession avecplaisir136

sur/de la pureté137

de ta biche au parfumcéleste138

jusqu’à la dizième couche dumonde souterrain(Livre des Bacabs, texte XLVI,fol.213)

n°2 La bakin u wayasbaka tin tupah u k’ak’il ?Tin pay yah Hunak ah wenelikoten Ix haykoten Ix muts’.Bal tun bakinu hel u tas way ?U yax tas nek’ubul tin ts’ahu helint* u tas u way.

Sa figure était-elle làlorsque j’ai éteint son feu ?J’ai appelé le Grand dormeurviens Dame qui baille139

viens Dame aux yeux fermés140.Quel sera donc la permutation des couches deson nawal ?Les premières couches de saqueue

je les ai offertes et données pour que permutent lescouches de son nawal.(Livre des Bacabs, texte XXXVIII, fol. 173)

n°3 Ka bini tu yoxlahun tas kaanIls allèrent à la treizièmecouche du ciel(Livre de chilam Balam deChumayel, Ms)

n°4 lumbiltu yoxlahun tas kab*ti metnale

il tombejusqu’à la treizième couche dela terredu royaume souterrain (Tome 3, corpus, texte 2)

n°5 u man to ka kilich* kolel*tu yoxlahun tas kan

en passant sur notre saintedameà la treizième couche du ciel(Tome 3, corpus, texte 5)

I – Vocabulaire – 83

136 Je choisis de traduire tahcomme une forme du verbe tal.Ce verbe signifie à la fois«venir», «forniquer» et«prendre», «voler».

137 Pureté traduit utsil, cf. uts*138 X–may signifie à la fois

«biche» et «parfum céleste»(odeur rattachée au piment, autabac et au miel).

139 Ou Dame étendue.140 C’est aussi le nom d’une plante

médicinale pour le traitementde certaines maladies des yeuxet de l’épilepsie (Cf. Dicionariomaya Cordemex, p.542 etGlossaire).

Page 83: 15 Outil de travail

n° 6 Trese u yala yani, le ola ku betawae kuatro lahun tas, ocholahun tas, trese lahun tas

Et comme ils n’ont pas toustreize couches comme cela, onfait des pains de quatrecouches, de huit couches, detreize couches. (Tome 8, corpus, texte 71)

n°7 U lik’il muyal lak’inti nakahbal chumuk ti kanil ahtepal*ti oxlahun tas muyal

Le nuage de l’est se lèvepour atteindre le centre dupuissant ciel141

aux treize couches de nuage(Tome 8, corpus, texte 81)

n°8 tu holtun tas muyal

à l’entrée de la couche denuage(Tome 8, corpus, texte 81)

n Définition

Tas est un classificateur pourcompter les objets plats ouconcaves et notamment lacouche de nuage quicaractérise la structure spatialedu cosmos maya. Cette notionde concavité est passionnantecar elle peut indiquer que lesMayas auraient eu la notiond’un espace courbe142.Aujourd’hui, tas est le plussouvent précédé d’un numéralet suivi de munyal, le nuage. Ilest traduit par «couche». Les couches de nuage, tasmunyal, sont aussi représentéespar les pains à plusieurscouches que l’on fabrique pourles banquets rituels etnotamment pour l’appel de lapluie (cf. tome 8, corpus,doc.70).Le Livre des Bacabs nementionne pas de couches denuage mais les couches du ciel(kaan) du monde terrestre(kab*) et du monde souterrain(metnal, cf. n°1).A cette structuration verticaleen couches correspondl’orientation horizontale encoins (tits*).Neuf, et surtout treize, sont deschiffres qui reviennent plusfréquemment que d’autres. Eneffet, il existe une traditionméso-américaine qui divise lemonde céleste en treizecouches et le monde souterrain

en neuf couches. On trouveaussi les formes bolon ti k’u etoxlahun ti k’u, les neuf et lestreize lieux sacrés (cf. k’u*).Cependant cette tradition n’estpas uniforme, on trouve aussides récits qui distinguent neufcouches célestes143.

Tits’

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

Tits’ (tits), titits’, tsil ? : le coin,l’angle.

n Composés

Kantetsilu’um/kantitsilu’um, lesquatre coins de la terre, onpeut le considérer comme unvencêtre(décomposition : kan (quatre),tits (coin, angle), i (suffixegénitif) et lu’um (la terre)). Kantitsika’an: les quatre coinsdu ciel.Kantitsimesa: les quatre coinsde la table.

84 – Tome 15 – Outils de recherche

141 Autre traduction : du cielsouverain.

142 Si on étudie la forme desobjets cités : les nuages, lesgalettes, les matelas, ce sonttous des objets plutôt platsmais qui ont la propriété des’incurver lorsqu’on les disposeen couches.

143 C’est le cas, par exemple, d’unrécit du Way kot, qui ne figurepas dans cette encyclopédie,recueilli par José Gonzales àKopoma.

Page 84: 15 Outil de travail

n Sources coloniales

Les dictionnaires indiquent,sous la forme tits, le senscourant de «coin», «angle» (1,2, 4, 7, 8, 9). Il existe aussi uneforme ésotérique de tits : amay(4, 7) que l’on trouvenotamment dans le ChilamBalam de Chumayel pourdésigner la pierre triangulairede maïs (tome 8, corpus,texte 4).En composition on trouve lesformes titsik «cosa esquinada»,«chose avec des coins», et leverbe titskunabal (3) outitskunah (8) «faire des angles»et quelques autres dérivés(tiitiits «anguleux»,titiitschahal «avec denombreux angles»...).Le sens religieux n’apparaît pasdans le Livre des Bacabs, je nel’ai pas non plus trouvé dansles Livres de Chilam Balam144.Il semble être doncd’apparition récente, sansdoûte parce qu’on employaitplutôt amay (cf. infra, notice).

n Contexte

n°1Yan tun tu kan titsika’an, ukantitsi yokoka, tu kantitsimesa. Le ola ka wikech e kusignifikarku ku menta tune lewaho beyo. Ku prepararta lemesa tun ma’alobo.

Et donc tu dois le placer auxquatre coins du ciel, auxquatre coins de la surface dumonde, aux quatre coins del’autel. Et voilà comment onpeut voir ce que signifie tout cequi se fait. Pour (offrir) le pain,on prépare donc l’autel, latable, bien !(Tome 8, corpus, texte 71)

n°2ti u kantetsil kaan145

ti u kantetsil luum

aux quatre coins du cielaux quatre coins de la terre(Tome 8, corpus, texte 81)

n°3tu kan titits’ le mesa de oroaux quatre coins de la table d’or(Tome 8, corpus, texte 82)

n°4 tulakal tu kan titits’ kakab ik’oà l’ensemble des vencêtres desquatre coins de la terre fertile.(Tome 8, corpus, texte 82)

n°5 kililin ku t’anti noh Kanti Kantitsikanti Kantitsilu’um

de tonnerre est sa paroledans le grand Cielaux Quatres coins du cielaux Quatres coins de la Terre(Tome 8, corpus, texte 83)

n Définition

Selon une conception méso-américaine, le monde estcomposé d’une série decouches, dont le nombre peutvarier, treize et neuf étant lesnombres les plus fréquents.Ces couches sontquadrangulaires. Ainsi, suivantla dimension où on se place,une couche cosmique seradésignée soit par tas* soit partits’*. Cependant, le terme tits’n’apparaît pas dans les sourcesanciennes, on lui préfère plutôtle terme amay.Les pains cosmiques lorsqu’ilsont quatre couchesreprésentent la dimensionhorizontale et donc les quatrescoins d’une couche ou del’espace en général et lorsqu’ilsont 8, 9 ou 13 couches,représentent la dimensionverticale d’un niveau (céleste,terrestre, infra-terrestre) ou del’espace en général.

I – Vocabulaire – 85

144 Un recensement exhaustif restecependant à faire, je renvoiepour cela à la parution dutome 12.

145 J’ai laissé la transcription deBrasseur bien qu’il ait pu setromper.

Page 85: 15 Outil de travail

Tus

n Le nom, les variantes

Tus : mentir, mensonge, faux,fiction ; désigne aussi uneespèce de lépidoptèrepsychide.Ah tus: menteur, comédien.

n Composés

Tus ik’: vent ou vencêtrementeur, asthme, gazasphixiant que l’on peutrencontrer en creusant lespuits.Tus xiu: plante médicinaleentrant dans la compositiondes remèdes contre l’asthme(cf. .glossaire).Tuskep: terme argotique,connerie (littéralement vergementeuse).

n Sources coloniales

La notion de tus est à la foistraduite par «fiction»,«invention», «construction»,«mise en ordre» (ficción (3, 7,8, 9), inventar, componer,ordenar, constituir (1)) et par«mensonge» (1, 3, 6, 9)«tromperie» (1).On trouve sous la forme tusahune distinction entre lespersonnes et les autres êtres(1 : si refiere a personassignifica mentir y engañarmintiendo ; no refiriéndose apersona significa fingir,disimular fingiendo, «si on seréfère à des personnes, celasignifie mentir et tromper enmentant ; si on ne se réfère pasà des personnes feindre,dissimuler en feignant»).Le ah tus présente la mêmedualité que tus, il signifie«menteur» (1, 3, 6, 8) et«auteur ou inventeur» (autor oinventor de alguna cosa :«auteur ou inventeur d’unechose quelconque» (1)), on aaussi ah tus kay, un«compositeur de chansons».Tus ik’ désigne «l’asthme» ettus be «commettre un péché»(cometer cualquier pecado :«commettre un péchéquelconque» (1)) be signifiant«le chemin» et, par extension,une des formes de la vérité (cf.hah*).Tus est aussi un nom propre .

n Contexte

n°1 sot ta kokbetus ik’ kokbe146

souffle coupé du ventre gonflé souffle coupé de l’asthme(Livre des Bacabs, texte 11,fol. 66)

n°2 Ts’ookin wilik ba’axten tuukabata tus tumen ma’tan wilikwa tian tuu tana’ae.

J’ai vu pourquoi on l’appelaitce lépidoptère, le menteur,parce qu’on ne voit pas s’il estdans sa maison.(Extrait d’un texte sur le tus,lépidoptère psychide Tabi147)

n°3 U pixan* tuun ku hokol ti beob upay* winikob* u tus t’anikob...

Depuis, son esprit va sur leschemins à la rencontre deshommes, leur tient desdiscours mensongers(Tome 3, corpus, texte 15)

n°4 - Aruxe ku man u tuskep, pa’atalik148 mixba kun u cha’ak tsonikway lugare...

C’est un arouche qui passefaire des conneries, tu vas voir,on ne chassera rien à cetendroit...(Tome 7, corpus, texte 7)

n°5 Ka tu tale don Sakaso animaso,kyaik tene :- Xipa, min le tux ka ts’ona, kawaik teno, kyaik, ka tenbihane... Como hach ya ya u kalik bey tusbeyo.

Arriva alors don Sakas qui medit :- Mon gars, à l’endroit où tu asété chassé je suis déjà allé deuxfois... me dit-il. Comme je sais qu’il saitmentir, (je ne le croyais pastrop).(tome 7, corpus, texte 30)

n°6 Pues bela’e kin ta ila ts’a kwenta(t)u hahile bax kyaako, ma chentu tusken...

Et bien, aujourd’hui, je me suisrendu compte qu’il disait lavérité, ce n’était pas unmensonge...(Tome 7, corpus, texte 30)

86 – Tome 15 – Outils de recherche

146 Encore aujourd’hui, kok et tusik’ décrivent deux formes demaladie respiratoire difficiles àdifférencier.

147 Texte écrit en espagnol parBonaventure Cetz Pech.Manuscrit, collection MichelBoccara.

148 Forme contractée de wilik.

Page 86: 15 Outil de travail

n Définition

La notion de tus n’est pasl’exact opposé de hah* (vrai).Comme dans le cas de k’as*(cf. l’opposition uts*/k’as*) elleest plus riche que son inverseapparent et fait référence à laconstruction, la création dequelque chose de nouveau. Dans la pensée philosophiquedes mayas, il semble qu’ilexistait, à côté de la véritéhumaine (hah), une véritéoriginelle et que toute œuvrehumaine était du côté du tus,c’est-à-dire du faux, aussi biendans un sens positif(invention) que négatif(mensonge). On pourrait penser à ladoctrine indienne du manaconcluant à la fausseté dumonde à jamais du côté desapparences. Pourtant la notionhumaine de hah* vientcontredire cela. Un petit mythepassionnant raconte commentla première guérisseuse futguidée par un animal nommétus. Cet animal, appartenant àla classe des lépidoptèrespsychides, est le roi desfeinteurs mais c’est aussi unconstructeur. Il construit unemaison à l’aide de brindilles etde bave et, comme on ne saitjamais s’il est chez lui, onl’appelle tus, menteur. Enpermettant d’identifier lesplantes médicinales qui

guérissent l’asthme, parmilesquelles le tus ik’ xiu, notreanimal assume aussi l’autreversant du tus, son versantfondateur de la culture car l’artde soigner est un des arts lesplus importants dans laconstruction du social149.

T’up

n le nom, les variantes

T’up : Le benjamin, le plus petitd’un groupe, le pouce.

n Composé

T’upil: le plus petit.

n Sources coloniales

A la fois le pouce et le pluspetit des frères ou des sœursdans la plupart desdictionnaires. On trouve lesformes u t’upil ix mehen, «laplus petite des filles du père»et u t’upil al, «le plus petit desfrères de la mère». Sur cedernier point, la plupart dessources semblent cependantconfuses car soit elles neprécisent pas «le plus petit»(1), soit elles ne précisent pas«de la mère» (4, 5). SeulBeltran, le grammairien, estsuffisamment précis : t’up al,hijos ultimos de madredistinguiendose con ah e ix,«les derniers enfants de lamère, en distinguant avec ah etix» (7).

n Contexte

n°1 ti yum t’up k’ab Balam

au père Gardien Jaguar à laplus petite main(Chant de Wahikol,Bekanchen150)

n°2 –Ay ! Chiich ma’ tun in woheli’.In watech maax un chak uyoheltik, -H–t’up, u H–t’upil awabile’. Chumuk ka’an anik k-k’ine’ tii ku yook’ot chumuk uk’iwikil u wuts’ kabil* lu’ume’.

- Ay ! Petite mère, je ne sais pas.Mais celui qui doit le savoir,c’est H–t’up, le plus jeune de tespetits enfants. Lorsque le soleilest au milieu du ciel, H–t’updanse au centre de l’endroit oùla terre s’incurve.(Tome 8, corpus, texte 2)

n°3 ti T’up sastun bakan !

à la Benjamine des pierreslumineuses bakan !(Tome 8, corpus, texte 83)

n°4 (le)ti t’up Chako bakan !(le)ti kin cha’chitik

lui, le benjamin des pèresPluie, bakan !je vais l’appeler avec la bouche(Tome 8, corpus, texte 83)

I – Vocabulaire – 87

149 Je donne ici le récit du tus entraduisant d’après la versionécrite espagnole deBonaventure Cetz Pech, (1983,cf. supra) :En ce temps là il y avait unevieille femme, une ancienne,qui était une sage pour lesMexicains et lorsqu’elle serendit compte que beaucoup degens mouraient de maladie,elle se rappela du nom de tusik’ Et donc, elle s’en alla et elleattrapa l’insecte tus et ellerapprocha l’insecte d’une autreherbe qui avait aussi le nom detus. La femme, en raison de sasagresse, se promena avecl’insecte pendant quelquesjours afin d’observer lessignaux qu’il faisait sur chaqueherbe. Et lorsque l’anciennedemandait le nom (de chaqueherbe) bien que le tus ne parlapas, il faisait des signaux avecsa salive au pied de chaqueplante. Lorsque celle-ci luidemandait quel nom elle avait,il laissait tomber une goutte desalive. Cette sage ancienne futtrès célèbre en ces temps là carelle pu découvrir des remèdesgrâce au tus. C’est pour celaqu’en raison de son nom detus, il put soigner le tus ik’,l’asthme.

150 Bekanchen est un village de larégion sud du Yucatan (région4). Une transcription et unetraduction de ce chant ont étépubliées par Bruce Love etEduardo Peráza Castillo dansWahil kol, a yucatecagricultural ceremony, 1984.Cet extrait se trouve page 268.

Page 87: 15 Outil de travail

n Définition

La notion de t’up se comprend àla fois dans le temps (le plusjeune) et dans l’espace (le pluspetit). Si cette notion est bienattestée dès l’époque coloniale,en revanche on ne mentionnepas le fait que le t’up est aussi leplus puissant. Appliquée aux sastun oucristaux divinatoires, le t’up estle plus petit d’une série de troissastun. Si on considère parexemple une famille de pèresPluie, le t’up est le plus jeunedes quatre frères (cf. n°2). Maisc’est aussi, plus communément,le plus jeune d’une lignée defrères qui partent chercherfortune. Invariablement, c’estlui qui triomphe des obstaclesalors que ses frères échouent et,parfois, tentent, sans succès, dele mettre à mort. On retrouveun thème cher aux conteseuropéens.Le petit, c’est aussi celui qui estplus près des origines,généralement suhuy*, encorepur mais on peut aussi y voirl’application d’une règled’héritage appliquée danscertaines sociétés européennes.Frazer151 a décrit commentcette règle s’appliquait auxrapports sociaux de l’ancientestament.Dans la société maya, c’est enrevanche le frère aîné quipossède l’autorité.

Ts’ul

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

Ts’ul, ts’uul152

personne de qualité, personnefortunée, patron, étranger

persona de qualidad,adinerada, dueño, extranjero

n Composés

Nukuch ts’ul: grand seigneur,grand ancêtre, terme génériquepour vencêtres (cf. ik’*).Ts’ulil: encomendero.

n Sources coloniales

Si on analyse les acceptions desXVIe et XVIIe siècles onremarque que ts’ul désigne à lafois «l’étranger» (extranjero deotro reino (1) «étranger d’unautre royaume») «l’espagnol»(3) et «l’encomendero» (ts’ulilllaman los indios alencomendero de algun pueblo«les Indiens appellent (ainsi)l’encomendero de quelquevillage»). Ce terme traduitaussi un des sens de yum*,«le père», associé à ts’ul dansl’expression yum ts’ulil. Onverra, avec l’étude duvocabulaire contemporain, quela notion de père ne peut sedissocier de celle de ts’ul.Les Livres de Chilam Balamaccordent une grandeimportance à la notion de ts’ul.On peut même dire qu’ils ontété écrits pour répondre àl’invasion des ts’ul venusd’ailleurs (cf. n°1) et qui leursemblaient de véritablesnukuch ts’ul, «grands vencêtresétrangers».Ces ts’ul, auxquels sont aussiidentifiés les mythiques Itzas,dont les descendantspeupleront la province desDzul winikob, sont qualifiésd’hérétiques, d’hommes audouble langage et au doublevisage...Le Livre des Bacabs emploie le terme ts’ul pour désigner

le vencêtre ara comme c’estencore l’usage aujourd’huipour d’autres vencêtres (n°2). Au XIXe siècle, toujours en s’appuyant sur lesdictionnaires, la traduction par «espagnol» se généralise et devient «européen»,«descendant d’européen»(forastero, extranjero,actualmente se dice deleuropeo o de su descendiente,equivale al espagnol «étranger,on le dit actuellement del’européen ou de sondescendant»).Ts’ul (Dzul) est aussi un nompropre.

88 – Tome 15 – Outils de recherche

151 James G Frazer, «La herencia deJacob y la ultimogenitura»dansEl folklore en el antiguotestamento (1907-1908 1ère éd.de la trad.), 1981.

152 On se reportera à mon article«Un père éloigné, la notion dedzul dans la société mayayucatèque», 1989, pour unexposé plus complet sur lanotion de ts’ul.

Page 88: 15 Outil de travail

n Contexte

n°1 Primero = Buluk AhauU yax hets’* luum ts’ulob lae

Premier = Onze du mois AhauLa première fondation de terredes étrangers également(Chilam Balam de Chumayel,fol.47 r)

n°2 Ix K’an ts’ul Mou na yalIx Kan tanen k’ink’an tanen U

La patronne ara jauneon dit que c’est la mèredame Soleil jaune du milieuLune jaune du milieu(Livre des Bacabs, texte IX,fol.47)

n°3Bix a bel nohoch ts’ul?- Ay in wet xibil, in ka’ kimi !

- Comment vas tu grandhomme?- Ay, mon ami, je vais mourir !(Conversation entre don Tonoet un de ses patients, Tabi,1977)

n°4 U ta’ le wechoU ta’ le wechoU yoch sikil yum ts’ulU yoch sikil yum ts’ulKu ts’i ! ku ts’i ! ku ts’i !

La merde du tatouLa merde du tatouLa délicieuse graine de courgemoulue du riche seigneurLa délicieuse graine de courgemoulue du riche seigneurEcris ! Ecris ! Ecris !(Le tatou, poème maya153)

n°5 - Xeen a k’aat tio’ob, tak inchiich u yoohel. Le nohoch ts’uulka meyahtiko’ in taatah.

- Demande-lui donc, même magrand-mère le sait. Le grandpatron étranger pour lequel tutravailles est mon père.(tome 4, corpus, texte 3)

n°6 sansamal tan u much’kubats’ulo’ob té’elo’, hach uts* tinxikin in wu’uyik u tsikbalo’ob

les pères étrangers seréunissent constamment là-bas, j’aime beaucoup entendreleurs conversations(tome 8, corpus, texte 2)

n°7 Ay chiich, tene’ a’ala’an tentumen nukuch ts’ulo’ob yetel inchiiche’, X–ha’il bine’ ti yantu’ux ku wak’ale k’ino’.

Ay petite mère, ce sont lesgrands seigneurs, les grandsancêtres ainsi que ma grand-mère qui me l’ont dit, X–hahilse trouve là où se lève le soleil.(tome 8, corpus, texte 2)

n°8- Bix ka kretik wa ten kin ts’on,ts’ul ! kyaik ts’ul !

- Mais comment crois-tu quetout seul je vais chasser,seigneur! il dit comme cela,seigneur!(tome 8, corpus, texte 6)

n°9- Pero, iho, ma ta wilik yanenukuch ts’ulobo? Ma tia uyik utsikbali tene nak ni (bi) woli, watexe bin xik u chuke xi’ika ?

- Mais, fils, tu ne vois pas qu’ily a les grands seigneurs?J’entends qu’on le raconte. Et sile vencêtre venait te saisir ?(tome 8, corpus, texte 31)

n Définition

Donnons la parole à MarioEwan Chan :

«A partir du moment où ils’agit d’une personne decondition élevée, nouspouvons dire «ts’ul». C’est leseul qui possède plus et lespaysans sont ceux qui ont lemoins, alors ils respectent lesplus riches».

Equivalent yucatèque de«métisse», le terme ts’ul a lemérite de ne pas proposer unclivage racial. Le ts’ul devientétranger parce qu’il est riche etil y a des ts’ul d’origine maya.En dernière analyse, le ts’ul estd’ailleurs le vencêtre, celui quidétient le pouvoir suprême.

Au Quintana Roo, parmi leshéritiers des Mayas de laGuerre des Couleurs, le terme aconservé sa connotationnégative des Livres de ChilamBalam : il désigne l’ennemi etest nettement péjoratif, ce n’estque précédé de nohoch«grand», qu’il peut désigner unallié.

Au Yucatan, associé à nukuch,terme plus valorisant encore etdont le sens est également«grand», il désignera levencêtre bénéfique parexcellence, le père vénérable, le

I – Vocabulaire – 89

153 Recueilli et publié par José TecPoot, Breve reseña histórica deun viejo estribillo maya : elWech, 1978.

Page 89: 15 Outil de travail

yuntsil.Si le terme de ts’ul faitintervenir une double distancespatiale et sociale, lequalificatif de nukuch radicalisecette distance en en faisantl’autre par excellence, le pèreéloigné, celui dont l’essence estde rester inconnu «mak’aholil* ». «Nous ne lesconnaissons pas, nous lesentendons seulement» dit-ondes Nukuch ts’ul.

Le père est ainsi, avec leNukuch ts’ul, inscrit au centrede la relation d’inconnu.

Uts

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

uts, utsilbon, bénéfique, bienfaisant,bonté

n Composés

yumtsil/yuntsil154, plurielyum/yunts’ilob: pèrebienfaisant, vénérable.Utstin wich : cela me plaît(littéralement : «beau à mesyeux»).Utstin tan : c’est mélodieuxpour moi (littéralement : «beauà mes oreilles»).Hats’uts: c’est joli, c’est beau.Yutstik: guérir, faire du bien.

n Sources coloniales

Uts cosa buena, «chose bonne»(1, 2, 4) «chose juste, entière,sans tache et saine» (3 : justacosa...; entera cosa ; sin maculapor sanidad).Uts winikil* «homme de bien»(6).On voit que le sens de bien estgénéralement attesté avec unelégère inflexion vers la pureté(sans tache, entière) qui estdavantage exprimée par lanotion de suhuy*.Uts-hal a à la fois le sens de «sefaire bonne ou devenir bienfaite pour une chose, seperfectionner» (1 : hacersebuena o bien hecha algunacosa) et un sens plus neutred’action, «se faire quelquechose» (6 : hacerse algo) voirefaire indifféremment le bien etle mal, utskinah, «faire desœuvres de vice et de vertu» (2 :hacer obras de vicio y virtud).Alors que le redoublementindique généralement unrenforcement de la notion,utsiuts signifie«moyennement»,«raisonnablement» (2, 5).En composition, Ah uts olal,littéralement «de bonnevolonté» a le sens de«pacifique», «tranquille»,«affable» et «amoureux» (sanssens sexuel ici) (1 : pacifico yquieto, afable y amoroso).

n Contexte

n°1 lay x bin emek taxkuntikyok’ol kab* xantu yuts’il yetel lob

et elle descendra155 pourapplanirla surface du mondepour le bien et pour le mal(Livre de Chilam Balam deChumayel, fol. 27r).

n°2 hin ki tahokol utsila x–maytak lahun tas* metnal

j’arrive/je viens forniquer/ jeviens prendre possession avecplaisir156

sur/de la puretéde ta biche au parfumcéleste157

jusqu’à la dizième couche dumonde souterrain(Livre des Bacabs, texte XLVI,fol.213)

n°3 Dyos tsaik tech yab u utsQue Dieu t’apporte beaucoupde bonheur(Formule de courtoisie)

n°4 iki bakan kaxtik bakan !un pe santo uts bakan !

90 – Tome 15 – Outils de recherche

154 Dérivation proposée parAlfredo Barrera Vasquez(yumtsil viendrait de yumutsil).

155 Il s’agit de la puissanceféminine de Dieu, issue de lacroix (cf. hah*).

156 Je choisis de traduire tahcomme une forme du verbe tal.Ce verbe signifie à la fois«venir», «forniquer» etprendre, voler».

157 X–may: «biche» et «parfumcéleste» (odeur de piment, detabac et de miel). Uts’ est undes termes pour «sentir» et encomposition signifie «baiser»,on voit comment pourraient sedéployer les assonances(uts/uts’) autour de différentssens érotiques.

Page 90: 15 Outil de travail

bakan je vais chercher bakan!un bien saint bakan!(Chant d’offrande de balche’(cha’chak), Tabi, 21-7-1983158)

n°5 He in siil techa, yume ; un chak uyutstal ta wich.

Voilà mon seigneur, je t’offredes choses qui te plairont(seront bonnes à tes yeux).(tome 3, corpus, texte 15)

n°6 Ka han cha’e un tu chupa yan katul u nobio. Le nobio u mama’ema uts tu tan le nobio le chupauts ti (wi)cho. Pero leti lechupalo le uts tu wich u mama,ma uts tu wich leti.

Il était une fois une jeune fillequi avait deux fiancés. Lepremier ne plaisait pas (n’étaitpas bon à la parole) à lamaman mais plaisait (était bonà l’œil) à la jeune fille. Lesecond plaisait à la mamanmais ne plaisait pas à la jeunefille(tome 3, corpus, texte 16)

n°7 Hatsuts u kanik mak, . hatsutsyohetik mak.C’est beau lorsqu’unepersonne comprend, c’estbeau lorsqu’une personne sait.(tome 7, corpus, texte 17)

n°8 Ma’ uts a maan ximbal bulak’abi’

Ce n’est pas bien que tu passesainsi dehors toute la nuit(tome 8, corpus, texte 2)

n°9 hach uts tin xikin in wu’uyik utsikbalo’ob, ya’ab ba’alo’ob hachhats’uts tak ku tsikbatiko’ob

J’aime beaucoup entendre (il est bon à mon oreille)leurs conversations, ilsracontent beaucoup de trèsbelles choses(tome 8, corpus, texte 2)

n°10- Entonses, ma chingoneche. Unpe ba tsa k’askunke, ku deber awutskintik !

- Alors tu n’es pas fort.Quelque chose que l’on aabimé, on doit pouvoir leréparer!(tome 8, corpus, texte 76)

n°11 tulakaal he helaan balche’oobyun(u)tsiloob

aux pères vénérables de tousles animaux différents(tome 8, corpus, texte 82)

n Définition

Bien que uts paraisse s’opposer àk’as*, il n’en est pas ainsi enprofondeur, lob, qui comme k’asse traduit par «mal», mais dontle sens est plus restreint,convient mieux dans un grandnombre de cas (cf. n°1).

Certes on a yumtsil qui désigne levencêtre bénéfique et quis’oppose au k’asib’al, «le vencêtre(la chose) maléfique» mais lechamp sémantique de uts estmoins étendu que celui de kas.Le véritable opposé de k’as, c’estsuhuy*.

Uts peut désigner une apparencede bonté qui masque un fondrigide et sans cœur comme dansle cas de la uts kolel quideviendra la X–tabay159. On peuty lire l’insuffisance du uts pourdonner la vie, il y faut du mal, dela sexualité. La catégorie de utsserait donc conceptuellementliée à celle de suhuy, pureté dontelle serait un reste terrestre. Cequi reste du suhuy une fois qu’ilest passé par l’épreuve de lacréation. Cependant il arrive queutsil (uts + suffixe abstractif il)soit employé dans le sens depureté (cf. n°2).

Dans le vocabulaire courant utsdésigne une situationd’harmonie applicable auxdifférents sens.

I – Vocabulaire – 91

158 Il s’agit d’un chant très prochedu texte 83 du corpus dutome 8. Récité trois ans avant,il permet de mesurer laconstance du chant d’un mêmefaiseur.

159 Cf. tome 3, corpus, texte 12.

Page 91: 15 Outil de travail

Way

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

Waydouble de la personne, sorciernawal c’est-à-dire capable de semétamorphoser en son (ses)double(s).

n Composés

Wayak: rêver.Wayasba: figure, symbole.

n Sources préhispaniques

Nombreux glyphes différentspour exprimer la notion deway.

n Sources coloniales

1 : Ah way, brujo,negromantico, encantador«sorcier», «nécromant»,«enchanteur».1 : Familiar que tienen losnigromanticos brujos ohechiceros, que es algunanimal, que por pacto quehacen con el demonio seconvierten fantasticamente, yel mal que succede a talanimal, succede tambien albrujo cuyo familiar es, «familier que possèdent lesnécromants, sorciers ou jeteursde sorts, qui est un animalquelconque, en lequel par unpacte qu’ils passent avec ledémon, ils se convertissentfantastiquement, et le mal quiarrive à cet animal arrive aussiau sorcier dont c’est lefamilier». Plusieurs exemples sont cités :ah way ch’amak, brujo quetoma figura de zorra (1)«sorcier qui prend figure derenard (renard gris)», ah waybalam, brujo que toma figurade tigre (3) «sorcier qui prendfigure de tigre (jaguar)», ahway mistun, brujo que tomafigura de gato (10), «sorcierqui prend figure de chat». Ahway Chak, nigromantico quehacia llover por arte deldemonio, (1) «nécromant quifaisait pleuvoir par art dudémon».

Le Livre des Bacabs fait ungrand usage de la notion dewayasba, «figure», «symbole»contruite à partir de «way» enrelation avec la notion de tas*way «couche de nawal», ce quiindique que le nawal peut être,comme le cosmos, structuré encouches (n°1).

n Contexte

n°1 La bakin u wayasbaka tin tupah u k’ak’il ?Tin pay yah Hunak ah wenelikoten Ix haykoten Ix muts’bal tun bakinu hel u tas way?U yax tas nek’ubul tin ts’ahu helint* u tas u way.

Sa figure était-elle làlorsque j’ai éteint son feu ?J’ai appelé le Grand dormeurviens Dame qui baille160

viens Dame aux yeuxfermés161.Quelle sera donc la permutation des couches deson nawal?Les premières couches de saqueueje les ai offertes et données pour que permutent lescouches de son nawal(Livre des Bacabs,texte XXXVIII, fol. 173)

92 – Tome 15 – Outils de recherche

160 Ou Dame étendue.161 C’est aussi le nom d’une plante

médicinale pour le traitementde certaines maladies des yeuxet de l’épilepsie (Cf.Dicionnario maya Cordemex,p.542 et Glossaire).

Page 92: 15 Outil de travail

n°2 Pero de repente bine, le kakuchna hun tule, leili xanestudyadoe, leili xani waye, leilipope, leili ku bine. U yohe xaneletiele le... letie le le u wayilo.

Mais un jour, un individuarriva qui était égalementsavant, c’était aussi un nawal,un (nawal) natte, lui aussipouvait s’en aller. Il connaissaitlui-aussi l’art du nawal.(Tome 6, corpus, texte 2)

n°3 Pwes wa yan chikanlobi, pweskex yan bey u puntas u xi’ikepwes wa yan pintor chingon bix,bix u pat u dibuhar hun pech’ich, way ch’ichibo kexe choch,ke tunkuruchu, ko’akabo, pwesmismo leti ku dibuhar, kyaik,bixe aka ch’ichobo tumen le Waykoto akabch’ich ani beyo...

Même si c’est à moitié visible,même s’il n’y a que les pointesdes ailes eh bien, si le peintreest très fort, il peut arriver àdessiner un oiseau, un nawaloiseau, comme une effraie desclochers, un grand-duc, unpetit-duc, lui-même peut lesdessiner, dit-il, n’importe queloiseau de nuit, parce que leNawal aigle est un oiseau denuit.(tome 6, corpus, texte 37)

n°4 Yan hum p’el u kol pakan yetelchukwa keh ki kanantaal tumenJuan yetel Pedro. Hebansansamal ku sastal pechhataantumen way tsimin...

Ils avaient une milpa semée decacahuètes que surveillaientJuan et Pedro. Cependant, tousles matins à l’aube,apparaissaient les empreintesd’un nawal cheval...(tome 8, corpus, texte 44)

n Défintion

Le nawal, en maya yucatèqueway, désigne à la fois uneconception méso-américainedu corps humain et de sonenveloppe spirituelle et unepropriété fondamentale duchamane. Il est aussi lefondement de l’organisationqui caractérise les sociétésméso-américaines à tendancecentraliste mais au seindesquelles l’État ne s’est jamaisdégagé des formes mythiquesde production et deconscience. De ce point de vue,on peut parler de nawalismedans la mesure où l’ensemblede l’organisation sociale dessociétés où le nawal estdominant est concerné parcette notion.

Conçu originellement commeune capacité de métamorphoseet comme la manifestationd’une unité énergétique desdifférentes formes vivantes(kuxa’an*), il va permettre depenser et de mettre en pratiquela transition vers des étatsnouveaux de circulation decette énergie, et notamment cequ’aujourd’hui nous appelonsla circulation des marchandisesou commerce.

Aujourd’hui un des way le plusfameux est le Way kot ouNawal aigle (cf. n°3) auquel j’aiconsacré le tome 6. Il porteaussi le nom de Way pop,Nawal natte ou Nawal chef(n°2). Les plus courants sontdes chamanes qui setransforment en animauxespagnols tels que le bouc(chibo), le chat (mis) le cheval(ts’imin, n°4)...

Wayak, dérivé de la racine waysignifie «rêver», et «rêver» estdérivé de way dans un grandnombre de langues mayas162.Ce rapprochement entre rêveret nawal permet de considérerque l’activité métamorphiquedu way est pensée commeanalogue à celle de rêver. Dansles deux cas, il y a transfertd’une partie du pixan* dans unautre corps, corps qui, dans lecas du way, lui est associé dèsla naissance (cf. tome 6). Lesincantations du Livre desBacabs indiquent que cepixan*, comme le nawal, étaitprobablement structuré encouches comme le cosmos.Dans les récits de faiseurs(h–men*) yucatèques, le vécude rêve et le vécu mythiquesont les deux moyensprincipaux de rencontrer unvencêtre.

I – Vocabulaire – 93

162 Terrence S. Kaufman,Materiales lingüisticos para elestudio de las relacionesinternas y externas de la familiade idiomas mayanos, 1972.

163 On avait aussi tasche’ pourdésigner une autre pièce de lacharpente (cf. article tas).

Page 93: 15 Outil de travail

Winik

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

Winik, wiinik: homme,chrétien.

n Racine

Win ?: ordre.

n Composés

Santo Winik : Saints Hommes,nom donné aux vencêtres dansla région orientale.Winki che’, winkil che’:chevrons163.Winkilil, winkil: le corps.

n Sources préhispaniques

Il existerait deux glyphes ayantle sens de winik.

n Sources coloniales

Sous la forme winik ou ahwinik, on trouve «homme ausens général d’être humain»,certaines sources indiquentqu’il peut être employé pourdésigner «la femme» (mujer(5, 9)). Avec le suffixeabstractif, il, on trouve aussi lesens de «personne» (1, 2, 3, 4,6)164, «être», «naturehumaine» et, par extension,«nature» (1 : persona, ser, onaturaleza del hombre y decualquier otra cosa, «personne,être, ou nature de l’homme oude quelque autre chose» (1)),ou encore «l’humanité» (2, 6,7, 8). Dans un sens dérivé, celapeut désigner «la corpulance»ou «la condition», «le statut»(1) et, sous la forme winikilil«le corps» (7).Winikil est aussi «le nompropre d’un lignage» (2 :apelido de linaje). Winikiledésigne «le caractère» (1 : elnatural de cada uno) et winkilest un des termes qui désigne«l’esclave», «le serf» (1, 4, 8, 9).Winkil che’ désigne «lechevron», c’est-à-dire la piècede bois qui porte le corps de latoiture.Winkilis désigne «une choseréalisée par l’homme» (1 : cosalabrada o pintada de labores ypinturas : «chose fabriquée(produit du travail) ou peinte,de travaux et de peintures» )

ainsi qu’«une image», «unereproduction de l’image del’homme qui donne l’illusiond’être vivant» (1 : figurapintada o dibujada al natural,que parece estar viva, «figurepeinte ou dessinée au naturel,qui paraît être vivante»).La forme Halach* Winikdésigne le Gouverneur deprovince, l’Homme Véritable(10 et n°3, cf. article hah).

n Contexte

n°1 Le ka’ah k’ucho’ob tu hool lekoorralo’ ti wa’akbal le chaanxi’ipalo’, ba’ale’ ma’ taan upaahtal u yila’al tumen u taatao’tumen cheen pixaan*, mina’an uwiinklal.

Lorsqu’ils arrivèrent à l’entréedu corral le petit garçon étaitdebout mais son père nepouvait pas le voir car c’étaitun pur esprit, il n’avait pas decorps.(tome 4, corpus, texte 3)

n°2Pwes tune ma’ako’ pwes nimodos komo ts’u’ kiinsik u tuuleyun* Santo* Win(i)ko’obo, kukalan ho’kaho’o beya. Pwes ka’tun bisa’ab u ch’a’ u nook’ binmene yun Santo Winko’obo’.

Comme il venait de tuer un despères Saints Hommes, cethomme n’avait donc pasd’autre solution que de garderl’entrée du village comme cela.Et donc les autres pères SaintsHommes l’emmenèrentchercher son costume. (tome 4, corpus, texte 6)

n°3 - Ko(n) weye winik ! – asi dice aantes : winik! 165- in tsatech unpe... un pe baka kargada. A bise,a tial a atender ta watoch.

94 – Tome 15 – Outils de recherche

164 Pour désigner la personne, ilexiste aussi la notion de mak.

165 En espagnol dans le texte.

Page 94: 15 Outil de travail

- Viens ici winik, homme ! –voilà comment l’on disait avant«winik»»- je vais te donnerune vache grosse. Tu vasl’emmener et t’en occuper cheztoi. (tome 6, corpus, texte 31)

n°4 De repente tak encontrar tuxyan, de forma winik, tienebigote, tiene su ojo, tiene susombrero, tiene su escopete, sonde antiguos, como cristianospero son chaparitos asi.

On peut par hasard endécouvrir un, de formehumaine. Il a des moustaches,il a des yeux, il a son chapeau, ila son fusil, ils sont d’autrefois,comme des chrétiens mais ilssont tout petits, comme cela (ilfait le geste).(tome 7, corpus, texte 28)

n°5 U laa’ tune hente le p’uso’ob, lewinko’ob letiobe’, yane’ tu tukle’hu’ meetik chen pila de tuunichti’ilu bin yo’ ha’.

Et donc, parmi les nainsbossus, certaines personnespensèrent qu’ils pourraientfaire des vaisseaux de pierrepour aller sur l’eau.(tome 8, corpus, texte 17)

n°6 Ta op in bin tu bandai, ka natse,nats tie ti hach kaholtike*. Kiwike u winkilal un tu nohochmen*, uchbe men in kaole ukaba’e nohoch meno don... donSesar.

Et donc je me mis à aller prèsde lui, je m’approchai, et je lereconnus. Je vis le corps d’ungrand faiseur, un ancien faiseurdont je connaissais le nom, legrand faiseur s’appellait don...don Cesar(tome 8, corpus, texte 32)

n°7Bee mehenewet Halach Winikilewet ah tepale

Tu es mon filstu as aussi la charge deGouverneur comme moitu es aussi souverain(tome 8, corpus, texte 89)

n Définition

Winik désigne l’humain et cequi s’y rattache, que ce soit desobjets ou des corps. Ainsi lesarouches, même si ce sont desvencêtres, puisqu’ils ont formehumaine, peuvent être appeléswinik. Devenir homme estd’ailleurs une possibilité pourles vencêtres de la mêmemanière que les hommespeuvent aussi devenir vencêtre.On a ainsi la notion de SantoWinik, qui, dans la régionorientale, est un termegénérique pour vencêtre aumême titre que ik’.Le winik est mortel, il a uncorps, winkilil. Un ancêtre soussa forme winik peut être tuécomme nous l’enseigne unrécit, il est alors restitué à saforme originelle d’énergie libre.A l’époque coloniale, winik apris le sens de chrétien paropposition aux êtresdiaboliques, assimilés àcertaines catégories devencêtres. Si on peut rattacher winik à laracine win, «ordre», alors onobtient une catégorie del’existence : devenir winik, c’estpasser d’une forme originelle àune forme existant dans lemonde, yokokab*, etl’opposition fondamentale n’estplus celle entre vencêtre ethomme mais celle entre êtres«inexistants» (suhuy*) qui ne

sont pas de ce monde, et êtresde ce monde.Etre Santo Winik, c’est corrigersa nature terrestre par uncaractère saint, santo*, qui lesacralise sans pour autant luiconférer l’inexistence propreaux immortels.

I – Vocabulaire – 95

Page 95: 15 Outil de travail

Yum

n Le mot, variantesphonétiques et traductions

Yum, uum, yuum, yuunpère, patron, propriétaire,seigneur.

Padre, dueño, señor.

n Composés

Yumil, yumbil: père, patron,propriétaire, seigneur.Yuntsil, yumtsil: père, seigneurméritant, vénérable. Dyos* Yumbil: Dieu le Père.

n Sources coloniales

Le sens premier est «père»dans toutes les sources (1 à 10). Dans les sens de «seigneur»,«maître», on rencontre parfoisla forme yum (3) ou plusfréquemment la forme yumil(avec le suffixe abstractif) ouyumbil (1, 2, 3, 5, 6, 7, 8). Le sens de yumbil est aussiattesté dans le sens de Pèreéternel, le Dieu suprême desEspagnols. On trouve aussi laforme kitbil mais elle a disparudes sources contemporaines(cf. article kit).Le forme yum ts’ulil* a le sensparticulier d’encomendero etpatron, l’équivalent duseigneur médiéval dans lenouveau monde,théoriquement administrateurd’une terre pour la couronnemais dans la pratique sonpropriétaire.En revanche, on ne trouve pasdans les dictionnairescoloniaux de termes en yumpour désigner les vencêtres, ilfaut voir là les limites du savoirdes moines, mais le Livre desBacabs nous en fournit denombreux exemples (n°1).Le terme yumlah désigne «leparrain» ou «celui qui est à laplace du père» (el que esta enlugar e padre).

n Contexte

n°1 Ten k-lib (lub) a ch’uYum Ak Winik ik’

Je ferai tomber ta parolemurmurantePère tortue167, hommevencêtre(Livre des Bacabs, texte 6,fol. 32)

n°2 ts’aan yuchukiltumen ka yumil ti Dyosah tepal* lay lae

offert en abondancepar notre seigneur en Dieusouverain aussi(Livre des Bacabs, texte XLVII,fol.215)

n°3 - H–esen in yum ts’o’ok a wilik,tulaakal ba’ax k’aate’ ts’o’okinmehtik. Ba’ax u k’aat ten bela’ inyumtsile’?

- C’est moi, mon père, tu as vu,tout ce que tu m’a demandé, jel’ai fait. Que veux-tu de moi,aujourd’hui, mon pèrevénérable?(tome 1, annexe)

n°4 Kahanoob kachi ti hum p’elkakab yum H–wan Dzul* yetel uyatan, lela tah hats’uts’ beykichpam Kolebile.Dans un petit village vivaient lepère Juan Dzul et sa femme,laquelle était si jolie qu’onaurait dit la Vierge magnifique.(tome 3, corpus, texte 34)

n°5 Le ulak le alak balo tial u yumi,yan u tia tene... entonses tianbeyani. Pues el duenyo... – todostienen duenyo -. tumen yan yaniyumilo bey alako, tulakaalako...

Car tous les autres animauxdomestiques appartiennent aupatron, j’ai aussi les miens... Etdonc le patron... – Car ils onttous des patrons – tous lesanimaux domestiques (ont despatrons)(tome 4, corpus, texte 2)

96 – Tome 15 – Outils de recherche

167 Ak a plusieurs autres sens qui peuvent s’entendresimultanément : les troisétoiles des gémeaux, pécari,nain et graminée servant à la couverture des toits...

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n°6 Tulaka aotoridade ku mana beyoklo be de kos ke le terenohe’elo... tia... tia este gobyernofederal mixmak u tokarke,tumen minaa yumi.

Mais comme toutes lesautorités qui se sont succédéesont vu que le terrainappartenait au gouvernementfédéral, personne ne l’a touché,par ce qu’il n’avait pas depropiétaire.(tome 6, corpus, texte 37)

n°7 Despwes ka tsu tsonke, ti ka biyile de ke u yumil kole tu tsono.Après avoir tiré, il a été voir etil s’est rendu compte qu’il avaittiré sur le propriétaire de lamilpa.(tome 7, corpus, texte 11)

n°8 Pwes le ka paate, kyalati men uabwela, u chicho, chan «mayum» u kaba, chan «ma yum» utana men u abwelae.

Et il resta comme cela avec sagrand-mère et l’on appelait«sans père», ainsi l’appelait sagrand-mère, «sans père» voilàcomment elle l’appelait. (tome 8, corpus, texte 31)

n°9 ti u k’ab Dyos Uumbil168

Dyos Mehenbil*Dyos Espiritu Santo*

à la main de Dieu le PèreDieu le FilsDieu le Saint-Esprit(tome 8, corpus, texte 81)

n°10 Ti p’en lak’in UumeAu lever de notre Père de l’est(tome 8, corpus, texte 81)

n°11 kilin ku t’an yum Chaakoob

de tonnerre grondant est laparoledes pères Pluie(tome 8, corpus, texte 82)

n°12 tulakaal he helaan balche’oobyuntsiloob

aux pères vénérables de tousles animaux différents(tome 8, corpus, texte 82)

n°13 Ah yum! Tu noh ka’yil bakan !

Ah père! Au grand Villagebakan!(tome 8, corpus, texte 83)

Définition

Le yum, c’est le père-patron destraditions méditerranéennes. Ilcorrespond assez bien au dueñoespagnol qui a également lesens de propriétaire.Il existe un autre terme pourpère, tat, probablementd’origine nahuatl et qui estdavantage employé dans lelangage courant. Cependant,dès qu’il y a une intention derespect, on peut employer yum,y compris pour désigner lepère biologique.Kit* a aujourd’hui disparumais désignait probablementautrefois exclusivement le pèremythique. On avait donc trois termes : kit– yum – tat:Kit et tat étaient destermes spécialisés désignantrespectivement le pèremythique et le père biologiqueet yum jouait le rôle d’un termepolyvalent qui pouvaitdésigner aussi bien le pèremythique que le pèrebiologique.Yum prend très facilement uneterminaison en il ou en bil quilui donne une valeur abstraiteet sacrée et en fait un deséquivalents du père divin descatholiques, Dyos Yumbil, Dieule Père.Un autre composé trèsemployé est yuntsil (yumtsil),«père vénérable» où on peutvraisemblablement reconnaître

la racine uts*. C’est un destermes génériques pourvencêtre et il est souventemployé au pluriel (yuntsiloob)mais on peut aussi l’employerlorsqu’on s’adresse à unsouverain (cf. n°3).

I – Vocabulaire – 97

168 Cf. supra.

Page 97: 15 Outil de travail

98

Page 98: 15 Outil de travail

99

Outils de recherche

2. Bibliographieréalisée avec Pascale Barthélémy

Liste des abréviations utilisées

A. Sources

A.1 Sources préhispaniques

A.2 Sources coloniales

A.3 Littérature orale contemporaine

B. Dictionnaires mayas

C. Littérature secondaire

C.1 études mayas

C.2 Varia

D Liste des récits recueillis et notices sur les conteurs

A noter La ville de Merida, citée denombreuses fois dans cettebibliographie, est la ville mexicaine,capitale de l’état du Yucatan. Il n’apas été jugé utile d’ajouter à chaquefois Yuc. pour le préciser.

Afin de mieux situer dans le tempsles textes cités dans cettebibliographie, chaque fois que cela aété possible, la date de la premièreédition (ou, parfois, de la rédaction) aété mise entre parenthèses après letitre du texte en question.

Page 99: 15 Outil de travail

Liste des abréviations utilisées

CEM : Centro de Estudios Mayas (Mexico)

CIW : Carnegie Institution of Washington (USA)

CNRS : Centre National de la Recherche Scientifique (France)

ENAH : Escuela Nacional de Antropologia e Historia (Mexico)

ESCAUDY : Escuela de Ciencias Antropologicas de la Universidad de Yucatan (Merida, Mexique)

INAH : Instituto Nacional de Antropologia e Historia (Mexico)

INI : Instituto Nacional Indigenista (Mexico)

LAUA de l’EAN : Laboratoire Architecture Usage Altérité de l’Ecole d’Architecture de Nantes (France)

LERSCO : Laboratoire d’Études et de Recherches Sociologiques sur la Classe Ouvrière (Nantes)

MIRE : Mission Interministérielle de Recherche-Expérimentation(France)

SEDESOL : Secretaria de Desarrolo Social (Mexique)

SEP : Secretaria de Educación Publica (México)

UADY : Universidad Autonoma De Yucatan (Merida, Mexique)

UDY : Universidad De Yucatan (Merida, Mexique)

UNAM : Universidad Nacional Autonoma de Mexico

URA : Unité de Recherche Associée (France)

100 – Tome 15 – Outils de recherche

Page 100: 15 Outil de travail

A.1. – Sources préhispaniques

Cette partie de la bibliographie n’est pas exhaustive. Dans le cadre de ce travail, centré sur la littératureorale, il s’agissait de donner un certain nombre de pistes et quelques ouvrages généraux (notmment lescatalogues) qui permettent au lecteur de s’orienter.

1. TOUS SUPPORTS CONFONDUS

DAVOUST, Michel, L ’Ecriture maya et son déchiffrement, Paris, CNRS éd., 1995, ill.

KELLEY, David H., Deciphering the Maya script, Austin, University of Texas Press, 1976, ill.

MILLER, Mary Ellen, SCHELE, Linda, The Blood of kings : dinasty and ritual in Maya Art, New York, G. Braziller, Fort Worth, Kimbell Art Museum, 1986, ill.

THOMPSON, John Eric, Maya hieroglyphic writing : an introduction, 3rd ed., Norman, University of Oklahoma Press,1971, ill. (Civilization of the American Indian series, 56)

1.A. SOURCES SUR PIERRE

GRAHAM, Ian, MATHEWS, Peter, VON EUW, Eric, Corpus of Maya hieroglyphic inscriptions, Cambridge, Mass.,Peabody Museum of Archæology and Ethnology, Harvard University, 1975-, ill., 13 vol. parus en 1992.

NORMAN, V. Garth, Izapa sculpture, Proto, Utah, New World archaeological foundation, Brigham Young University,1973-76, 2 vol, ill. (Papers of the New World archæological foundation, 30).

1.B. SOURCES SUR CÉRAMIQUE

COE, Michael D., Lords of the underworld : masterpieces of classic Maya ceramics, Princeton, N. J., Princeton UniversityPress, 1978, ill.

COE, Michael D., The Maya scribe and his world, New York, Grolier club, 1973, ill.

KERR, Justin, The Maya vase book : a corpus of rollout photographs of Maya vases, New York, Kerr Associates, 1989-92, 3 vol.

ROBICSEK Francis, HALES Donald M, The Maya Book of the Dead : the ceramic codex, Charlottesville, Va., University ofVirginia Art Museum, Norman, University of Oklahoma Press, 1981, ill.

II. – Bibliographie – 101

Page 101: 15 Outil de travail

1.C. SOURCES SUR MÉTAL

LOTHROP, Samuel Kirkland, Metals from the cenote of sacrifice Chichen Itza, Yucatan, Cambridge, Mass., PeabodyMuseum of Archæology and Ethnology, Harvard University, 1952, ill. (Memoirs of the Peabody Museum of Archaeologyand Ethnology, vol. X, n°2).

1.D. SOURCES SUR PAPIER D’ECORCE

Codex de Dresde (ou Dresdensis), conservé à la Sächsische Landes bibliothek de Dresde.

Codex Dresdensis: true colour facsimile ed. of the Maya-manuscript in possession of Sachsische Landesbibliothek Dresden,comment. by F. Anders and H. Deckert, Graz, Akademische Druck-u. Verlagsanstalt, 1975.

Voir aussi Los Codices mayas.

Codex de Madrid (ou Tro-Cortesianus), conservé au Museo de America de Madrid.

BRASSEUR DE BOURBOURG, Charles E, Manuscrit Troano. Etudes sur le système graphique et la langue des Mayas,Paris, Imprimerie Impériale, 1869-1870, 2 vol. Contient une reproduction partielle et d’un format réduit.

Codex Tro-Cortesianus: true-colour facsimile ed. of the illustrated Maya-manuscript (two parts) in possession of thteMuseo de America, Madrid, Graz, Akademische Druck-u. Verlagsanstalt, 1967.

Voir aussi Los Codices mayas.

Codices mayas, reproducidos y desarrollados por J. Antonio Villacorta C. y Carlos A. Villacorta, Guatemala, TipografiaNacional, 1933. Reprod. en fac-simile des codices de Dresde, de Madrid et de Paris.

Los Codices mayas, introduccion y bibliografia por Thomas A. Lee, Tuxtla Gutiérrez, Chiapas, Universidad Autonomade Chiapas, 1985. Reprod. en fac-simile des codices de Dresde, Paris (ou codex Peresianus), Madrid et Grolier (oucodex Saenz).

A.2. Sources coloniales (jusqu’en 1820)

ALVARADO, Pedro de, An Account of their conquest of Guatemala in 1524, ed. and trans. by Sedley J. Mackie, New York, The Cortes society, 1924. Contient la reprod. en fac-simile de l’éd. de 1525.

ANNALES DES MAYAS CAKCHIQUELS

The Annals of the Cakchiquels, transl. from the cakchiquel maya by Adrian Recinos and Delia Gœtz, Title of the lords ofTotonocapan, transl. from the quiché text into spanish by Dionisio José Chonay ; english version by Delia Gœtz,Norman, University of Oklahoma Press, 1953 (Civilization of the American Indian, 37).

102 – Tome 15 – Outils de recherche

Page 102: 15 Outil de travail

BACABS (LIVRE DES)

Manuscrit conservé à la Princeton University LibraryEl Ritual de los Bacabes, edición facsimilar con transcripción rítmica, traduccíon, notas, indice, glosario y cómputos estadísticos de Ramon Arzapalo Marin, Mexico, UNAM, 1987. Reprod. en fac-simile dumanuscrit conservé à la Princeton University Library, transcription du texte maya et trad. espagnole.

Ritual of the Bacabs : a Book of Maya Incantations, transl. and ed. by Ralph Loveland Roys, Norman, University ofOklahoma Press, 1965. Transcription du texte maya et traduction anglaise.

Documento n.1 del deslinde de tierras en Yaxkukul, Yuc., (1554), Alfredo Barrera Vázquez, éd., Mexico, INAH, 1984(Colección cientifica, 125. Lingüistica). Transcription du texte maya et trad. espagnole.

CANTARES DE DZITBALCHE

El libro de los cantares de Dzitbalche’, trad., notas y introd. por Alfredo Barrera Vásquez, Merida,Ayuntamiento de Merida, 1980. Avec une reprod. en fac-simile du manuscrit.

CHILAM BALAM (LIVRES DE)

El Libro de los Libros de Chilam Balam, trad. por Alfredo Barrera Vasquez y Silvia Rendon (1948) :, Mexico, Fondo deCultura Economica, 1974 (Coleccion popular, 42). Traduction espagnole d’extraits des différents manuscrits

Chilam Balam de Chan CahManuscrit du XIXe siècle conservé au Archivo Historico del INAH (México).

Manuscrito de Chan Cah, transcr. y trad. de W. Brito Sansores, Juan R. Bastarrachea Manzano et al., Mexico, GrupoDzibil, 1982. Reprod. en fac-simile du manuscrit, transcription du texte maya et traduction espagnole.

Chilam Balam de ChumayelManuscrit du XVIIIe s., daté 1782 conservé à la Princeton University Library ; compilé par Juan José Hoil.

The Book of Chilam Balam of Chumayel, with introduction by George B. Gordon, Philadelphia, University of Pennsylvania Museum, 1913 (University of Pennsylvania. The Museum. AnthropologicalPublications, 5). Reprod. en fac-simile du manuscrit.

The Book of Chilam Balam of Chumayel, transl. by Ralph Loveland Roys, Washington, CIW, 1933 (CIWpublications, 438). Transcription du texte maya et traduction anglaise.

Livre de Chilam Balam de Chumayel, trad. de l’espagnol et prés. par Benjamin Péret, Paris, : Denoël, 1955.Traduction française du texte espagnol traduit du maya par Antonio Mediz Bolio.

II. – Bibliographie – 103

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Libro de Chilam Balam de Chumayel, prol. y trad. Antonio Mediz Bolio (1941), Mexico, UNAM, 1973 (Bibliotecadel estudiante universitario, 21). Traduction espagnole.

Libro de Chilam Balam de Chumayel, trad. Antonio Mediz Bolio, prol., introd. y notas Mercedes de la Garza,Mexico, SEP, Cien de Mexico, 1985. Traduction espagnole.

Heaven born Merida and his destiny : the Book of Chilam Balam of Chumayel, translated and annotated by Munro S.Edmonson, Austin, University of Texas Press, 1986. Transcription du texte maya et traduction anglaise.

Chilam Balam d’IxilManuscrit conservé au Museo Nacional de Antropologia de Mexico. Le Codice Perez en contient des rextraits.

Chilam Balam de KawaManuscrit original perdu ; deux transcriptions de la deuxième partie établies par Ralph L. Roys vers 1929 l’unemanuscrite, l’autre dactyl., complétées par la reproduction à la main des dessins sont conservées au Middle AmericanResearch Institute, Tulane University, New Orleans (photocopies des deux transcriptions, : manuscrite et tapuscrite,et des dessins disponibles au Centro de Estudios Mayas, UNAM, Mexico).Copie manuscrite du XVIIIe siècle de la première partie conservée au Middle American Research Institute, TulaneUniversity, New Orleans (photocopie de ce manuscrit disponible au Centro de Estudios Mayas, UNAM, Mexico). Desextraits du Chilam Balam de Kawa se trouvent dans le Codice Perez

Chilam Balam de ManiManuscrit original perdu ; en très grande partie (ou totalement ?) transcrit dans le Codice Pérez.The Codex Pérez and the book of Chilam Balam of Mani, translated and ed. by Eugene R. Craine and Reginald C.Reindorp, Norman, University of Oklahoma Press, 1974. Traduction anglaise.

Códice Pérez, transcr. et traduction espagnole d’Ermilo Solis Alcala (1949), Merida, Ed. de la Liga de Accion social, s.d. Transcription du maya et traduction espagnole. ( précédé de Roys, Ralph L., Guia para el Codice Perez, trad. deGustavo Vega Ibarra, Merida, Ed. de la Liga de Accion social, 1950)

Chilam Balam de NahManuscrit du XIXe siècle appartenant à la Collection Gates ; photographies conservées à la Latin American Library,Tulane University, New Orleans.Manuscritos de Tekax y Nah, transcr. y trad. de W. Brito Sansores, Juan R. Bastarrachea Manzano et al., Mexico, GrupoDzibil, 1981. Reprod. en fac-simile du manuscrit de Nah, transcription du texte maya et traduction espagnole.

Chilam Balam de TekaxManuscrit original appartenant à la Collection Gates. photographies à la Latin American Library, Tulane University,New Orleans.

Manuscritos de Tekax y Nah, transcr. y trad. de W. Brito Sansores Juan R. Bastarrachea Manzano et al., Mexico, GrupoDzibil, 1981. Reprod. en fac-simile du manuscrit. deTekax.

104 – Tome 15 – Outils de recherche

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Chilam Balam de TiziminManuscrit original du XIXe siècle (1827-1836) conservé au Museo Nacional de Antropologia, México.The Ancient Future of the Itza : The Book of Chilam Balam of Tizimin, transl. and ann. by Munro S. Edmonson, Austin,University of Texas Press, 1982. Transcription du texte maya et traduction anglaise.

Chilam Balam de TusikManuscrit original conservé à Tusik, Quintana Roo, reproductions au Peabody Museum of American Archaeologyand History, Harvard University..

Codice Perez (voir Chilam Balam de Mani pour les éditions)Ce manuscrit est un recueil de copies de documents faites par Juan Pio Perez (1798-1859); reproductions au PeabodyMuseum of American Archaeology and History, Harvard University. contient, en plus du Chilam Balam de Mani, desparties du Chilam Balam de Kawa, d’Ixil, et d’après certains, d’Oxkutzcab.

CIUDAD REAL, Antonio de (auteur supposé), Relacion breve y verdadera de algunas cosas de las muchas que sucedieronal padre fray Alonso Ponce en las provincias de Nueva España (1588), in Colleccion de documentos ineditos para la historiade Espana, Madrid : Imprenta de la Viuda de Calero, 1872, vol. 57 et 58 (traduction anglaise partielles dans Fray AlonsoPonce en Yucatan 1588, transl. and annot. by Ernest Noyes, New Orleans, Tulane University, 1932 (Middle AmericanResearch Series, 4, Middle American papers))

CODICE ( OU CRONICA) DE CALKINIManuscrit original perdu ; copie à la Latin American Library, Tulane University, New Orleans.Codice de Calkini.Cantares de Dzitbalche, traduccion original Alfredo Barrera Vazquez, Calkini, Campeche, CORACEC,H. Ayuntamiento de Calkini, Merida, Maldonado, 1984. Traduction espagnole seule pour le texte du codice de Calkini

COLOMB, Christophe, La Découverte de l’Amérique, trad. de Soledad Estorach et Michel Lequenne, Paris, F. Maspéro,1979, 2 vol.

CORTES, Hernan, La Conquête du Mexique, trad. de Désiré Charnay (1896), introd., notes et cartes de BernardGrunberg, Paris, F. Maspéro, 1982 (La Découverte, 9).

DURAN, Fray Diego, Historia de las Indias de Nueva España y Islas de Tierra Firme, la publica con un atlas de estampas,notas é ilustraciones José F. Ramirez, Mexico, Editora nacional, 1951, 2 vol. et un atlas.

GAGE, Thomas, Nouvelle Relation contenant les voyages de Thomas Gage dans la Nouvelle Espagne, prés.de Paul Vernière,Paris, Champion, Genève, Slatkine, 1979, 2 vol. Reprod. en fac-simile de l’édition de 1676.

GRANADO, Bartolomé del, «Los Indios de Yucatan, informe dado por el cura de Yaxcaba D. Bartolomé del Granado, encontestacion al interrogatorio de 36 preguntas, circulado por el ministerio de ultramar sobre el manejo, vida ycostumbres de los Indios, que acompaño el Illmo. Sr. Obispo à la diputazcion provincial» (1813), Registro Yucateco, 1845,vol. 1, p.165-178.

II. – Bibliographie – 105

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HERRERA y TORDESILLAS, Antonio de, Descripcion de las Indias occidentales... Historia general de los hechos de losCastellanos en las islas y tierra firme del mar Oceano, Madrid, Imprental Real, 1726-1730, 4 vol.

JUDIO (El). Voir à OSSADO, Ricardo.

LANDA, Diego de, Relación de las cosas de Yucatan (1560), introd. por Angel M. Garibay K. (1959), decima ed., Mexico,Editorial Porrua, 1973 (Biblioteca porrua, 13)

LANDA, Diego de, Relation des choses du Yucatan = Relación de las cosas de Yucatan, éd. introd. et trad. française de JeanGenet, Paris, Jean Genet, 1928-29, 2 vol. Texte espagnol et trad. française en regard

LANDA, Diego de, Relacion de las cosas de Yucatan : a translation, edited with notes by Alfred M. Tozzer, New York,Kraus Reprint, 1966. Reprod. en fac-simile de l’édition de 1941. Trad. anglaise

LIZANA, Bernardo de, Historia de Yucatan : Devocionario de nuestra senora de Izmál y conquista espiritual, Mexico,Museo Nacional, 1893. Reprod. en fac-simile de l’édition de 1633.

LOPEZ DE COGOLLUDO, Diego. Historia de Yucatan, Mexico, Editorial Academia literaria, 1957, 2 vol (Coleccion degrandes cronicas mexicanas, 3). Reprod. en fac-simile de l’éd. de 1688.

LOPEZ MEDEL, Tomas, Relacion (1612) in LANDA, Diego de, Relacion de las cosas de Yucatan : a translation, editedwith notes by Alfred M. Tozzer, New York, Kraus Reprint, 1966, p. 221-229.

NUÑEZ DE LA VEGA, Francesco, Constituciones diocesanas del obispado de Chiappa hechas... año de 1492, Rome, Imprentade C. Zenobi, 1702.

OSSADO, Ricardo (pseud.), El Libro del Judio o medicina domestica (XVIIIe s.), aumentado con fuentes de informacionpor Dorothy Andrews Heath de Zapata, Merida, chez l’auteur, 1979. Manuscrit conservé à la bibliothèque du PeabodyMuseum of Archaeology and Ethnology, Harvard University ; attribué à Giovanni Mayoli, médecin de Valladolid, dit «eljudio»; on retrouve les recettes de ce livre dans l’ouvrage de Ralph L. Roys, The Ethno-botany of the Maya, cf. la sectionEtudes mayasde cette bibliographie.

PONCE, Fray Alonso. Voir CIUDAD REAL, Antonio de.

POPOL VUH DES MAYAS QUICHESLe Popol Vuh, les dieux, les héros et les hommes de l’ancien Guatemala d’après le Livre du conseil : essai de traduction parGeorges Raynaud (1925), Paris, Librairie d’Amérique et d’Orient, 1980 (Classique d’Amérique et d’Orient, 6). Trad.française.

Le Popol Vuh : las antiguas historias del Quiché, trad. del texto original con introd. y notas por Adrian Recinos(1947), Mexico, Fondo de Cultura Economica, 1982 (Coleccion popular, 11). Trad. espagnole.

Popol Vuh : the Mayan Book of the Dawn of Life, transl. and commentary by Dennis Tedlock, New York, Simon &Schuster, 1986. Trad. anglaise.

106 – Tome 15 – Outils de recherche

Page 106: 15 Outil de travail

QUIJADA, Diego, Don Diego Quijada, alcalde mayor de Yucatan, 1561-1565, documentos public. por France V. Scholesand Eleanor B. Adams, Mexico, Antigua libreria Robredo, de José Porrua e hijos, 1938 2 vol., (Biblioteca historicamexicana de obras ineditas, 14 et 15).

Relaciones histórico-geográficas de la gobernación de Yucatan (Mérida, Valladolid y Tabasco), Mexico, UNAM, 1983, 2vol (Fuentes para el estudio de la cultura maya, 1). Reprod. en fac-simile des documents manuscrits et transcription dutexte espagnol.

RUIZ DE ALARCON, Hernando, «Tratado de las supersiticiones y costumbres que aun se encuentran entre los Indiosde la Nueva España, escrito en Mexico, año de 1629», in SERNA, Jacinto de la, et al., Tratado de las idolatrias,supersticiones, dioses, ritos, hechicerias y otras costumbres gentílicas de las razas aborígenes de México, notas, comentariosy un estudio de Francisco del Paso y Troncoso, Mexico, Ediciones Fuente Cultural, 1953, vol. 1, p.17-130.

SAHAGUN, Bernardino de, Historia general de las cosas de Nueva España, Mexico, Editorial Porrua, 1975.

SAN BUENAVENTURA, Fray Joseph de, Historias de la conquista del Mayab 1511-1697 (1725), ed., introducción, paleografía y notas de Gabriela Solis Robleda, Pedro Bracamomonte y Sosa, Mérida, Facultad de cienciasantropologicas, UAY, 1994.

SANCHEZ DE AGUILAR, Pedro, Informe contra idolorum cultores del obispado de Yucatan dirigido al rey N. Senor en sureal consejo de las Indias (réd. en 1613, pub. en 1639), Renan A. Gongora Biachi, ed., 5a ed., Valladolid, Yuc., Ediciones delInstituto cultural Valladolid, [1996]. Contient la reprod. en fac-simile de l’édition de 1892, Mexico, Imprenta del MuseoNacional.

«Titulos de la casa Izquin-Nehaib, señora del territorio de Otzoya», in Cronicas Indigenas de Guatemala, traduccion ynotas de Adrian Recinos, 2a ed., Guatemala, Academia de geografia y historia de Guatemala, 1984.

«U Tlublil oxil nupt’an [= Destruction de la triple alliance]» in DZUL POOT, Domingo, Leyendas y tradiciones hsitoricasmayas, Merida, Maldonado, INAH, 1987, p. 71-96. Edition bilingue maya-espangol.

TOVILLA, Martin Alfonso, Relaciones historicas descriptivas de la Verapaz, el Manché y Lacandon, en Guatemala, France V.Scholes and Eleanor B. Adams, ed, Guatemala, Editorial universitaria, 1960 (Universidad de San Carlos de Guatemala.Public., 35).

II. – Bibliographie – 107

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A.3. – Litterature orale contemporaine

NB : – Lorsque les textes ont été remaniés, adaptés ou que plusieurs versions d’un même thème sont réuniesen une seule, l’éditeur intellectuel a été considéré comme un auteur.- Si rien n’est précisé à la fin de la notice, il s’agit, sauf erreur, de versions espagnoles.- La littérature orale éditée à l’époque coloniale figure dans la section précédente.

ABAN MAY, Benito, U Tzikbalil Yum Santísima Cruz Tun, «U chumukil yok’ol kab» = Historia de la Santísima Cruz Tun,«centro del mundo», Merida, Direccion General de Culturas Populares, 1982. Ed. bilingue maya-espagnol.

ABREU GOMEZ, Ermilo, Leyendas y consejas del antiguo Yucatan, Mexico, Botas, 1961.

According to our ancestors: folktales from Guatemala and Honduras, ed. by Mary Shaw, Norman, Summer Institute ofLinguistics of the University of Oklahoma, 1971 (Publications in linguistics and related fields, 32).

ARZAPALO, Ramon, «Contribución para el estudio de la religion maya a traves de las primicias y plegaria para lacuracion de una enfermedad en Pustunich, Yucatan», Indiana, 1980, 6, p.137-153. Contient la transcription maya et latraduction espagnole d’un chant de guérison.

BARBACHANO Y TARRAZO, Manuel, Vida, usos y habitos de Yucatan al mediar el siglo XIX (paru en 1951 sous le titreMedallones viejos, Vida, usos y habitos de Yucatan al mediar el siglo XIX, col. Ventana yucateca, ed. Artes y letras), Merida,Maldonado, 1986 (Collecion del caminante, 3).

BLAFFER, Sarah C., The Black-man of Zinacantan : a central american legend, including an analysis of tales recorded andtransl. by Robert M. Laughlin, Austin, University of Texas Press, 1972.

BOCCARA, Michel, «Littérature maya : le Yucatan» in Monde maya, Paris, Nouveaux Loisirs, 1995 (Guides Gallimard),p. 138-145 Textes traduits en français.

BONILLA, José Maria, «Xtacumbil Xunan», Yikal maya than (Merida), 1944, t. 5, n°54, p.43-44. Ed. bilingue maya-espagnol, traduction de l’espagnol en maya par Nemesio Barrera.

BOREMANSE, Denis, Contes et mythologie des Indiens Lacandons : contribution à l’étude de la tradition orale maya, Paris,L ’Harmattan, 1986. Trad. française de contes.

BRUCE, Robert D., RAMOS CHAO, Maria Enriqueta, ROBLES URIBE, Carlos, Los Lacandones, 2 : Cosmovision maya,Mexico, INAH 1971 (Departamento de Investigaciones Antropologicas, Public., 17).

CAB BAZ, Lilio, «La hechizera de Uxmal», Yikal maya than (Merida), 1944, tomo 5, n°60, p.174-75 et 187.

Canciones mayas tradicionales = K’aayo’ob suuk u beeta’alo’ob, Gerardo Can Pat, comp., s.l., INI, SEDESOL, 1994, 2 vol.,(Maya dziibo’ob bejla’e = Letras mayas contemporaneas, 32-33). Un volume de textes mayas et un volume de leurstraductions en espagnol.

108 – Tome 15 – Outils de recherche

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CARRILLO, Fray Estanislao (sous le pseud. de «un curioso»), «Dos dias en Nohpat», Registro Yucateco, 1845, vol. 2,p. 261-272.

CARRILLO, Fray Estanislao, «Fantasmas : X–tabai» Registro Yucateco, 1846, vol. 4, p.105.

CARRILLO, Fray Estanislao, «Fantasmas : Alux», Registro Yucateco, 1846, vol. 4, p.103-104.

CARILLO Y ANCONA, Crescencio, El Arbol de luz (tradición popular) : historia del santísimo Cristo de las ampollas(1887), Merida, Gremio de comerciantes y terratenientes, Impreta Guerra, 1947.

CARVAJAL ITURRALDE, Rafael, ( sous le pseudonyme de Ecarrea de Bolbra) «El X–tabay», Registro Yucateco, 1846,n° 3, p. 68-71.

CASTRO V., Jacinto, «El hechizado», Yikal maya than, 1940, t. 1, n°9, p.11 et 19-20.

CHAK NAH, Miguel Angel, El K’ub pol de San Bernardo, Halacho, sans date (circa 1982). Dactyl. ; collection Michel Boccara.

CHIMAY, Marcos de, pseud. Voir à : REJON GARCIA, Manuel.

«Como engaña la X–tabay – Bix u tabzah xtabay» (1), [anonyme], Yikal maya than (Merida), 1939, t. 1, n°2, p.7.Bilingue maya-espagnol.

«Como engaña la X–tabay – Bix u tabzah xtabay» (2), [anonyme], Yikal maya than (Merida), 1939, t. 1, n°4, p.16.Bilingue maya-espagnol..

CORNYN, John Hubert, «Ixcit Cheel», Maya Society Quarterly, 1933, vol. 3, p.47-52.

Creencias, profecias y consejas mayas = Ba’ax ku tukultiko’ob maya wiiniko’ob ku yuuchul, Santiago Dominguez Aké,comp., s.l., INI, SEDESOL, 1993, 2 vol. (Maya dziibo’ob bejla’e = Letras mayas contemporaneas, 19-20). Un volume detextes mayas et un volume de leurs traductions en espagnol.

Cuentos de Oxkutzcab y Mani =U tzikbalilo’ob Oxkutzcaab yeetel Mani, recopilados por Gongora Pacheco, Maria Luisa,Merida, Direccion general de Culturas Populares, Maldonado, 1990, 2 vol. Ed. bilingue maya-espagnol.

Cuentos mayas, Mexico, SEP-INI, 1981. Ed. bilingue maya-espagnol.

Cuentos mayas : tradicion oral indigena = Tsikbalo’ob maya, Mexico, Cultura-SEP, 1982. Ed. bilingue maya-espagnol.

Cuentos mayas tradicionales y Cuentos mayas de temas europeos, I-II = Tzikbalo’ob suuk u beeta’alo’ob, I-II, Irene DzulChablé et al., comp., s.l., INI, SEDESOL, 1993, 4 vol. (Maya dziibo’ob bejla’e = Letras mayas contemporaneas, 13-16).Deux volumes de textes mayas et deux volumes de leurs traductions en espagnol.

Cuentos mayas yucatecos= U Tsikbalilo’ob Mayab (Uuchen Tsikbalo’ob), Manuel J. Andrade, Hilaria Maas Colli, recopil.,Mérida, UAY, 1990-1991, 2 vol. Ed. bilingue maya-espagnol.

II. – Bibliographie – 109

Page 109: 15 Outil de travail

Cuentos sobre las apariciones en el mayab = Tzikbalo’ob yo’olal ja’asaj oolo’ob k’aak’as ba’alo’ob yeetel aluxo’ob, Merida,Direccion general de Culturas Populares, Maldonado, 1992. 2 vol. Littéralement le titre maya se traduit par : «Histoires surce qui frappe d’effroi : les très mauvaises choses et les arouches». Ed. bilingue maya-espagnol.

DARY FUENTES, Claudia de los Angeles, «Introduccion al estudio de la cultura popular en el area de Peten, Guatemala», Tradiciones de Guatemala : Revista del Centro de Estudios Folkloricos(Universidad de San Carlos de Guatemala), 1986, n°26, p9-67.

DZUL POOT, Domingo, Cuentos mayas, Merida, Maldonado, INAH–SEP, 1985-1986, 2 vol. Ed. bilingue maya-espagnol.

DZUL POOT, Domingo, Leyendas y tradiciones históricas mayas, Intro. de Alfredo Barrera Rubio, Merida, Maldonado,INAH–SEP, 1987. Edition bilingue maya-espagnol

An Epoch of Miracles : Oral Literature of the Yucatec Maya, transl. with commentaries by Allan F. Burns, Austin,University of Texas Press, 1983. Contient un texte bilingue maya-anglais, les autres textes sont en anglais.

GALA, Joaquin R. de la, «El caballo endemoniado = Way tzimin», Yikal maya than (Merida), 1952, t. 13, n° 149-150, p.17-19. Bilingue maya-espagnol.

GARCIA EROSA, Everardo, «El Puhuy», Yikal maya than (Merida), 1953, .t.. 14, n°170-171, 189-190 et 196-199.

GONZALES, José, El Pueblo del diablo. Manuscrit conservé au Centro Regional de Culturas Populares, Merida ; collecteeffectuée autour de 1983.

GOSSEN, Gary H., Los Chamulas en el mundo del sol : tiempo y espacio en una tradicion oral maya (1974, éd. anglaise),trad. de Celia Paschero, Mexico, INI, 1979. Trad. de l’anglais.

HANKS, William, «Sanctification, structure and experience in a Yucatec ritual event», Journal of American Folklore,1984, vol. 97, n°384, p.131-166. Contient la transcription d’un chant maya de croix-signement.

Itza Maya texts with a grammatical overview, Charles Andrew Hopkins, ed., Salt Lake City, University of Utah Press,1991.Ed. bilingue maya-anglais.

LABASTILLE BOWES, Anne, Birds of the Mayas : a collection of mayan folk tales, a guide to finding and knowing birds ofMayaland, a check list of birds, folklore as told by Ramon Castillo Perez, Merida, chez l’auteur, s. d. Textes en anglais.

Leyendas y tradiciones campechanas, Raúl Pavon Abreu, recopil., Campeche, H. Ayuntamiento de Campeche, Mérida,Maldonado, 1989-1991.

Leyendas y tradiciones yucatecas, selección de Gabriel Antonio Menéndez, segunda edicion, Merida, Editorialyucatanense «Club del libro», 1951, 2 vol.

LLANES PASOS, Eleuterio, «Juan del monte : leyenda chiclera, versión maya», Yikal maya than (Merida), 1953, t. 14,n° 168, p.143-144. Bilingue maya-espagnol.

110 – Tome 15 – Outils de recherche

Page 110: 15 Outil de travail

MAGAÑA ESQUIVEL, Antonio, «La mujer de piedra», Yikal maya than (Merida), 1954, t. 15, n°180, p.129-133 (paruantérieurement dans le Suplemento culktural del Diario del Sureste, abril 25 de 1954).

MANZUR ISBIR, Jorge, «X–tabay», Limites (Mérida), n° 1, 1930, p.5. Republié en 1954 dans le t. 15, n° 173-174, deYikal Maya Than, p. 13 sous le nom erroné de Manzur Sbir. La revue indique la publication antérieure dans Limites maisavec la (fausse) date de 1926.

MEDIZ BOLIO, Antonio, La Tierra del faisan y del venado (1922), Mexico, Costa Amic, 1974 (Libros de ayer, de hoy yde siempre, 18).

MIMENZA CASTILLO, Ricardo, «La dama escondida», Yikal maya than (Merida), 1940, t. 1, n°.8, p.12.

MIMENZA CASTILLO, Ricardo, «La X–tabay», Tierra (Merida), 20 de mayo 1923, n°4, p. 7-8.

MONTEJO, Nazari, «La X–tabay (tradición)», Yikal maya than (Merida), 1953, tomo14, n°166, p.108-109.

NEGRÓN PÉREZ, Porfirio, «Origen de la X–tabay según una antigua tradición», Yikal maya than (Merida), 1944,tomo5, n° 58, p.134-136.

NEGRÓN PEREZ, Porfirio, «la X–tabay», Yikal maya than (Merida), 1942, t. 3, n°40, p. 526 et 540.

NOVELO EROSO, Paulo, «El Kin kah de dzitas o kub pol», Yikal maya than (Merida), 1940, t. 1, n°6, p.11 et 16.

La nueva cancion maya, I-II = Maya k’aayo’ob suuk bejla’abeono’be, I-II, Gerardo Can Pat, comp., s.l., INI, SEDESOL,1994, 4 vol. (Maya dziibo’ob bejla’e = Letras mayas contemporaneas, 33-36). Deux volumes de textes mayas et deuxvolumes de leurs traductions en espagnol.

Of cabbages and kings : tales from Zinacantan, Robert M. Laughlin, ed., Washington, Smithsonian Institution Press, 1977(Smithsonian contribution. to Anthropology, 23). Ed. bilingue maya-anglais.

PAVIA F. L., «Xunan Tunich (1909», Yikal Maya than (Merida), 1942, t. 3, n°39, p.515-516.

PEREZ ALCALA, Felipe, Cosas de antaño : recordaciones historicas, Merida, Imprenta Constitucionalista, 1919.

PÉREZ ARCEO, Leopoldo, «U Tzicbalil Xtabay, la leyenda de la Xtabay», Tierra, (Merida), 19 de agosto1923, n°17,p. 23-25. Bilingue maya-espagnol..

RAMIREZ AZNAR, Luis A., Nachi Cocom, Merida, [chez l’auteur], s.d. (circa 1980).

REDFIELD, Margaret Park, «The Folk literature of a Yucatecan town», Contributions to American Archaeology, 1937(issued june 1935), vol. 13, p. 1-50 (CIW publications, 456).Textes traduits en anglais, à l’exception de quelques textesen espagnol.

REJÓN GARCIA, Manuel (sous le pseud. de Marcos de Chimay), Supersticiones y leyendas mayas, Merida, JoséDiaz–Bolio, 1981. Reprod. en fac-simile de l’éd. de 1905.

II. – Bibliographie – 111

Page 111: 15 Outil de travail

Relatos del centro del mundo = U tsikbalo’obi chuumuk lu’um, Silvia Teran, Christian H. Rasmussen, recopil., Pedro PabloChuc Pech, transcr. y trad., Merida, Gobierno del Estado de Yucatan, 1992, 3 vol. Ed. bilingue espagnol-maya.

Rezos sacerdotales mayas, I-I = U Payalchi’ob j-meno’ob, I-II, Carlos Montemayor, comp., s.l., INI, SEDESOL, 1994, 4 vol.(Maya dziibo’ob bejla’e = Letras mayas contemporaneas, 37-40). Deux volumes de textes mayas et deux volumes deleurs traductions en espagnol.

ROSADO VEGA, Luis, El Alma misteriosa del Mayab (1934), Mexico, Botas, 1957.

ROSADO VEGA, Luis, Amerindmaya, Mexico, Botas, 1938.

ROZALES, Margarita G, « El origen de X–Juan Thul, dueño del ganado», Boletin de la ESCAUDY, sep-oct 1977, n°26,p. 26-33.

SIERRA O’REILLY, Justo (sous le pseud. de José Turrisa), «Xtakumbilxunaan», Registro Yucateco, 1845, vol.1, p.248-257 Daté en fin d’article : Merida, enero 25 de 1844. Republié dans Yikal maya than (Merida), 1940, t. 1, n°8, p. 9, 10,16 et n°9, p. 13, 14 et 20.

SMAILUS, Ortwin, Textos mayas de Belice y Quintana Roo : fuentes para una dialectologia del maya yucateco, Berlin, Gebr.Mann Verlag, 1975 (Indiana Beiheft, 3). Ed. biblingue maya-espagnol.

SOUZA, NOVELO, Narciso, Leyendas mayas (circa 1950), Merida, Distribuidora de libros yucatecos, 1970.

Teatro maya contemporaneo, I-II = Baldzamo’ob, I-II, Feliciano Sanchez Chan, comp., s.l., INI, SEDESOL, 1993-1994, 4vol. (Maya dziibo’ob bejla’e = Letras mayas contemporaneas, 21-24). Deux volumes de textes mayas et deux volumes deleurs traductions en espagnol.

TEC POOT, José, El K’ankubul ha’, Ixil, 1978. Dactyl. ; collection Michel Boccara.

TURRISA, José (pseud.). Voir à: SIERRA O’REILLY, Justo.

VAZQUEZ, Juan Adolfo, «La X–tabay en el folklore y la literatura de Yucatan», Revista de la Universidad de Yucatan, sep-dic. 1981, vol.23, n°137-138, p. 43-72.

XIU CACHON, Gaspard Antonio, Los Aluxes duendes del Mayab : testimonios reales de su existencia, Merida, TalleresGraficos del Sureste, 1993.

Yum santisima cruz tun = U Yum santisima kruuz tuunil Xocen, Benito Aban May, Marié Luisa Gongora Pacheco, SantiagoDominguez Aké, comp., s.l., INI, SEDESOL, 1994, 2 vol. (Maya dziibo’ob bejla’e = Letras mayas contemporaneas, 25-26).Un volume de textes mayas et un volume de leurs traductions en espagnol.

112 – Tome 15 – Outils de recherche

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B. – DICTIONNAIRES MAYAS

DICTIONNAIRES DU MAYA COLONIAL (par ordre chronologique)DICCIONARIO DE MOTUL (fin XVIe s-déb. XVIIe s.; maya-espagnol et espagnol maya ; attribué à Fray

Antonio de Ciudad Real)Diccionario de Motul : maya-espanol, atribuido a Fray Antonio de Ciudad Real, ed. hechapor Juan Martinez Hernandez, Merida, Talleres de la Compañia Tipografica Yucateca, 1929. Transcription de la partiemaya-espagnol.

CIUDAD REAL, Antonio de [attribué à], Calepino maya de Motul, ed. de René Acuña, Mexico, UNAM, 1984, 2 vol(Instituto de investigaciones filologicas. Filologia. Gramaticas y diccionarios, 2). Reprod. en fac-simile de la partiemaya-espagnol.

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DICCIONARIO DE SAN FRANCISCO, (fin XVIIe s ?; maya-espagnol et espagnol-maya)Diccionario de San Francisco, ed. de Oscar Michelon, Graz, Akademische Druck- undVerlagsanstaldt Graz, 1976(Bibliotheca linguistica americana, 2). Reprod. en fac-simile de la copie manuscrite réalisée par Juan Pio Perez autourde 1850 à partir de l’original aujourd’hui perdu.

DICCIONARIO DE TICUL (fin XVIIe s.; maya-espagnol).Voir ci-dessous à PIO PEREZ, Juan, Coordinacion alfabetica...

BELTRÁN DE SANTA ROSA, Pedro, Arte del Idioma Maya Reducido a Sucintas Reglas y Semilexicón Yucateco (1746),Mérida, Imprenta de J.D. Espinosa, 1859. (Voir aussi ci-dessous à PEREZ, Juan Pio.Coordinacion alfabetica...).

PIO PEREZ, Juan, Diccionario de la lengua maya, Merida, Imprenta Literaria de Juan F. Molina Solís, 1866-77. [Ledictionnaire de Pio Perez est classé dans les sources coloniales car, bien que publié à l’époque contemporaine, il sefonde essentiellement sur des sources coloniales, le dictionnaire a été édité après la mort de Juan Pio Perez, d’aprèsses manuscrits].

PIO PEREZ, Juan, Coordinación Alfabetica de las Voces del Idioma Maya que se hallan en el Arte y obras del Padre Fr.Pedro Beltrán de Santa Rosa con las equivalencias castellanas que en las mismas se hallan, Merida, Imprenta de laErmita, 1898, contient le Diccionario de Ticul.

Diccionario maya Cordemex, maya-espanol, espanol-maya, director Alfredo Barrera Vásquez, Mérida, Yucatan,Cordemex, 1980. Reprend tout le matériel lexical antérieur.

II. – Bibliographie – 113

Page 113: 15 Outil de travail

MAYA CONTEMPORAIN : DICTIONNAIRES ET VOCABULAIRES

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DICTIONNAIRES MAYA-FRANÇAIS-ESPAGNOL

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NB: Les références des dictionnaires d’autres langues que le maya sont placées à la fin della section VARIA, sous la rubrique Dictionnaires.

114 – Tome 15 – Outils de recherche

Page 114: 15 Outil de travail

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Les dictionnaires de langue autres que mayas ont été mis à la fin de cette section

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L'Art de péter : essai théori-physique et méthodique, Paris, Louis Pariente, 1988. Reprod. en fac-simile de l'éd. de 1776.

L ’Art des sculpteurs taïnos : chefs-d’œuvre des Grandes Antilles précolombiennes, sous la dir. de Jacques Kerchache, Paris,Paris-Musés, 1994.

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BACHELARD, Gaston, LEau et les rêves : essai sur l’imagination de la matière, Paris, José Corti, 1942.

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MEHEUST, Bertrand, En soucoupe volante : pour une mythologie des récits d’enlèvements, (1985), Paris, Imago, 1992.

MEHEUST, Bertrand, «Le somnanbule du XIXe siècle : «sugget ou surjet», in La règle sociale et son au-delà inconscient,sous la direction de Paul-Laurent Assoun et Markos Zafiropoulos, Paris, Anthropos, 1994.

MICHEL, Aimé, Métanoia : phénomènes physiques du mysticisme (1973), Paris, Albin Michel, 1986.

132 – Tome 15 – Outils de recherche

Page 132: 15 Outil de travail

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MÜLLER, Friedrich Max, Nouvelles leçons sur la science du langage, trad. de l’anglais par Georges Harris, Paris,A.Durand et Pedone-Lauriel, 1867-1868, 2 vol.

NERVAL, Gérard de, Les Filles du feu. La Pandora. Aurelia, texte prés. et annoté par Béatrice Didier, Paris, Folio-Gallimard,1972 (Folio, 179).

NOWAK, Ronald M., PARADISO, John L., Walker’s mammals of the world, 4th ed., Baltimore, Johns Hopkins UniversityPress, 1983, 2 vol.

PRATT, Hugo, Mü, Tournai, Casterman, 1992 (Corto Maltese).

PROPP, Vladimir Ja., Les Racines historiques du conte merveilleux (1946 pour l’éd. russe), trad. du russe par Lise Gruel-Apert, Paris, Gallimard, 1983.

PULIDO, José Ramirez, et al., Guia de los mamiferos de Mexico, Mexico, UAM, 1986.

QUPPERSIMAAN, Georg, Mon passé eskimo, éd. par Otto Sandgreen, trad. du danois par Catherine Enell, Paris,Gallimard, 1992.

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ROMAGNESI, Henri, WEILL, Jean, Fleurs sauvages de France et des régions limitrophes, Paris, Bordas, 1977, 2 vol.

ROSS, Charles, GARNETT, Stephen, Crocodiles, alligators et caïmans, Paris, Bordas, 1990. Trad. de l’anglais.

ROUGET, Gilbert, La Musique et la transe : esquisse d’une théorie générale des relations de la musique et de la possession,préf. de Michel Leiris, Paris, Gallimard, 1980.

RUYER, Raymond, L ’Animal, l’homme, la fonction symbolique, Paris, Gallimard, 1964.

SAHLINS, Marshall, Age de pierre, âge d’abondance : l’économie des sociétés primitives, trad. de l’anglais par Tina Jolas ;préf. de Pierre Clastres, Paris, Gallimard, 1976.

SAINTYVES, Pierre, Les Contes de Perrault et les récits parallèles (1923)..., éd. établie par Francis Lacassin, Paris, R.Laffont, 1987.

SAUSSURE, Ferdinand de, [Textes sur les anagrammes]in Jean Starobinski, Les mots sous les mots : anagrammes deFerdinand de Saussure, Paris, Gallimard, 1971.

SCHLOETH, R., «Cycle annuel et comportement social des taureaux de Camargue», Mammalia, 1958, vol. 22, p. 121-139.

SEBILLOT, Paul, Le Folklore de France, (1904-1907) Paris, Imago, 8 volumes, 1982- 1986, 8 vol.

II. – Bibliographie – 133

Page 133: 15 Outil de travail

SELER, Eduard G., Gesammelte Abhandlungen zur amerikanische Sprach-und Altertumskunde, Berlin, A. Asher, puisBehrend, 1902-1923, 5 vol.

STAROBINSKI, Jean, Les Mots sous les mots : les anagrammes de Ferdinand de Saussure, Paris, Gallimard, 1971.

STERN, Daniel, Le Monde interpersonnel du nourrisson : une perspective psychanalytique et développementale (1985 éd.américaine), traduit de l’américain par Alain Lazartigues et Dominique Pérard, Paris, PUF, 1989.

TCHOUANG TSEU, Œuvres complètes, trad., préf. et notes de Liou Kia-Hway, Paris, Gallimard, Unesco, 1985.

THOMPSON, Stith, Motif Index of Folk-Literature, revised. and enlarged ed., Copenhague, Rosenkilde and Bagger, 1955-1958, 6 vol.

THORPE, William Homan, Animal nature and human nature, London, Methuen, 1974.

THIS, Bernard, «De la musique avant toute chose», in L ’aube des sens : ouvrage collectif sur les perceptions sensoriellesfœtales et néonatales, sous la dir. d’Etienne Herbinet et Marie-Claire Busnel, Paris, Stock, 1985 (Les Cahiers du nouveau-né, 5), p. 315-324.

TINBERGEN, Nikolaas, La Vie sociale des animaux : introduction à la sociologie animale (1953, éd. anglaise), trad. del’anglais par L. Jospin, Paris, Payot, 1979 (Petite bibliothèque Payot, 103).

Trilogie ismaélienne, textes éd. avec trad. française et comm. par Henry Corbin, Teheran, Institut franco-iranien, Paris,Adrien-Maisonneuve, 1961 (Bibliothèque iranienne, 9).

TUSTIN, Frances, Le Trou noir de la psyche : barrières autistiques chez les névrosés, trad. de l’anglais par Paul Chemla,Paris, Ed. du Seuil, 1989.

VALADÉZ ÁZOA, Raoul, El perro mexicano, Mexico, 1995.

VIDAL, Daniel, Critique de la raison mystique : Benoït de Canfield, possession et dépossession au XVIIe siècle, Paris, JérômeMillon, 1990.

VUARNET, Jean-Noël, Extases féminines, Paris, Arthaud, 1980.

WEAVER N., WEAVER E.C., «Beekeeping with the stingless bee melipona boechii by the yucatec Maya», Bee World, 1981, n°62, p.7-19.

WEBER, Max, L ’Ethique protestante et l’esprit du capitalisme (1920, éd. allemande), trad. de l’allemand par JacquesChauvy, Paris, Plon, 1964 (Recherches en sciences humaines, 17).

134 – Tome 15 – Outils de recherche

Page 134: 15 Outil de travail

DICTIONNAIRES DE LANGUE (AUTRE QUE LE MAYA)

EspagnolCOBARRUBIAS OROZCO, Sebastian de, Tesoro de la lengua castellana o española, New York, The Hispanic Society ofAmerica, 1927. Reprod. en fac-simile de l’édition de 1611.

MOLINER, Maria, Diccionario de uso del español, Madrid, Editorial Gredos, 1983, 2 vol..

FrançaisROBERT, Paul, Le Grand Robert de la langue française : dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française,deuxième éd. entièrement revue et corrigée par Alain Rey, Paris, Le Robert, 1985, 9 vol.

GuaraniRUIZ DE MONTOYA, Antonio, Tesoro de la lengua Guarani, Madrid, por Sanchez, 1639.

NahuatlSIMEON, Rémi, Dictionnaire de la langue nahuatl ou mexicaine rédigé d’après les documents imprimés et manuscrits les plusauthentiques et précédé d’une introduction, Graz, Akademische Druck und Verlagsantalt, 1963.Reprod. en fac-simile del’édition de 1885.

II. – Bibliographie – 135

Page 135: 15 Outil de travail

1 Je rappelerai ici la liste desrégions, telle qu’elles figurent dansle tome 1 ainsi que sur la carte entête de ce volume, et les numérosque je leur ai attribuées :1 La région orientale (Yucatan,Quintana Roo), 2 Le nord-est(Yucatan), 3 La région centrale(Yucatan), 4 La région sud(Yucatan), 5 La région occidentale(Ancien camino réal: Campèche etYucatan), 6 Le canton deHopelchen (Campêche), 7 Larégion milpéra des krusooboucroisés (Quintana Roo), 8 Larégion de la culture de l’agave(Yucatan), 9 Les régions côtières(toute la péninsule), 10 L ’ouest duCampeche, 11 Merida-Ho’(Yucatan), 12 Belize et le Peten, 13La région de colonisation mais oùje n’ai récolté azucun récit.

D. – Liste des récits recueillis et notices sur les auteurs

A part quelques rares récits collectés de 1976 à 1980, l’essentiel de la collecte figurant dans cetteencyclopédie s’est effectué en quatre séjours : – 1983-84, l’année du début du projet pendant laquelle j’ai séjourné au Yucatan en tant que chercheurinvité par le département d’Etudes Socio-économiques de l’institut Hideyo Noguchi de l’Université duYucatan (UDY), – 1986, l’année du début du tournage des films et notamment du film 16 mm qui allait voir le jour neuf ansplus tard sous le titre «Tu ne connaîtra jamais bien les Mayas»,– deux séjours en 1989, aux mois de février et août.

Après 1989, le travail de rédaction l’a emporté sur la collecte même si j’ai continué à recueillir quelquesrécits puisque le dernier date de décembre 1995.

Les récits choisis ne représentent qu’une petite partie (environ un cinquième) des récits collectés. Les critères ont porté sur la valeur «littéraire» mais aussi l’originalité du récit, sa qualité à rendre compte

d’un vécu et sa provenance régionale.En ce qui concerne le régions étudiées, si mes enquêtes ont essentiellement porté sur la région centrale

(31), j’ai effectué cependant plusieurs courts mais intenses séjours dans toutes les autres régions àl’exception de la région 10.

Les régions 1 et 7 qui sont, avec la région 3, le cœur de la tradition mythique du Yucatan, ont fait l’objetde recueils de textes que j’ai présentés dans le tome 1 et auxquels j’ai emprunté plusieurs récits.

J’ai également effectué plusieurs séjours à Xocen, le centre religieux de la région 1.

136 – Tome 15 – Outils de recherche

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2 Les conteurs sont présentés parordre décroissant du nombre derécits et, dans chaque série, parordre alphabétique du prénom.

3 L ’âge donné est celui en 1996,année de cette édition sauf lorsquele narrateur est décédé (*), je lui aialors donné l’âge qu’il avait àl’époque du son premier récit.

JOSÉ MOO MOO2 (9 RÉCITS), 56 ANS3, AGRICULTEUR ET BOUVIER.

José, neveu de Bonifacio et fils de Manuel, fait partie du «clan» des Moo. Je met «clan» entre guillemets carce n’est pas un clan au sens ethnologique du terme. Mais Tabi se divise, je l’ai montré dans l’introduction dema thèse Les rêveurs d’eau, en une série de trois grandes familles, les Moo, les Chan et les Canche.

José était destiné a rester un célibataire endurci mais, sur le tard, il s’est marié avec une sœur d’Honorio,autre solitaire.

Nos relations sont très confiantes et il a toujours été intéressé par mon travail. C’est lui qui a invité pour moiDon Pil, le h–men de Tekoh. Il m’a ensuite demandé un enregistrement de son chant pour essayer de l’apprendre(cf. Variations sur un thème de Pluie, tome 8, corpus, document 69). Comme il a longtemps travaillé dans lesranchs, éloignés des villages, il a appris beaucoup de contes lors des «veillées» improvisées. Il écoute aussibeaucoup la radio et apprend parfois les contes de cette manière.

Tome 3 Texte 30 Histoire de Don Boni 2 (1984)Tome 4 Texte 10 H–wan tul à Tabi (1983)

Texte 18 Don Ros et H–wan tul (1983)Tome 7 Texte 40 Arouches et travail salarié (1983)Tome 8 Texte 73 La geste de don Lino : divination (1983)

Texte 76 La geste de don Lino : bataille de chamanes (1983)Texte 77 La geste de don Lino : l’appel de la pluie en mars (1983)Texte 96 La geste de don Lino : histoire de Doña X–mas qui voulait écouter le chant de la pluie (1983)Texte 97 L ’enfant qui était monté sur l’autel de la pluie (1983)

II. – Bibliographie – 137

Page 137: 15 Outil de travail

MARIO EWAN CHAN (9 RÉCITS), 54 ANS, TABI (RÉGION 3), AGRICULTEUR.

Avec don Tono et Bonaventure, il fait partie de ma «sainte trinité». C’est avec lui que je discute, depuis tou-jours, mes hypothèses, c’est avec lui encore que je vérifie transcriptions et traductions... Il m’a avoué avoir eudes douleurs d’oreille pendant plusieurs mois à la suite d’auditions prolongées. Qu’il veuille accepter ici mesexcuses et toute ma reconnaissance.

Mario est surnommé le maître, d’où notre identification. Notre relation s’établit autour de la connaissance.Christine, une de mes meilleures amies de Tabi, disait que Mario savait bien ce qu’il faisait avec moi, ilgagnait des connaissances qu’il pouvait utiliser ailleurs, c’est pourquoi il n’avait pas besoin de retirer de béné-fice matériel.

Comme beaucoup de personnes du village, il vit un peu à l’écart, alternant périodes de grande sociabilité etde solitude.

Depuis une dizaine d’années, il est très engagé dans différentes activités avec «le gouvernement». Sa der-nière entreprise est liée à l’ouverture de la clinique rurale de Yaxcaba où les faiseurs du pays pourront donnerdes consultations comme des médecins.

Tome 3 Texte 22 La chayil kan ou l’église du diable (deux versions : 1983 et 1989)Texte 23 Mœurs de la chayil kan et croyances à son sujet (1989)

Tome 4 Texte 11 La danse sur une fourmilière (1983)Texte 36 Récit des modifications entraînées par la nouvelle loi sur l’élevage (1984)

Tome 6 Texte 33 Le commerçant de Sotuta (1979)Texte 37 Les nouveaux Way kot : techniciens, voleurs d’enfants...(1983)

Tome 7 Texte 39 Discussion autour des arouches (1989)Tome 8 Texte 53 Le rituel du tup k’ak’, l’extinction du feu, aujourd’hui (1986)

Texte 71 Dialogues de Pourquoi chanter la pluie ? (1986)

138 – Tome 15 – Outils de recherche

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4 Tous les Mayas sont plus ou moinschasseurs mais la mention«chasseur» indiquent qu’il s’agitd’une de leurs activités principales

TIMOTÉO DORANTES GAMBOA (9 RÉCITS), 77 ANS, TABI (RÉGION 3), AGRICULTEUR ET CHASSEUR4.

Timotéo a toujours témoigné d’un très grand désir de me parler et de me raconter des histoires. Alorsmême que je venais d’arriver au village de Tabi, lequel allait devenir ma résidence principale au Yucatan, il futle premier à s’être longuement et sans réticences entretenu avec moi. Grand chasseur, bon connaisseur des tra-ditions, il a aussi beaucoup voyagé dans sa jeunesse et notamment travaillé comme bracero aux États-Unis, ilest d’ailleurs le seul habitant du village à avoir fait ce voyage. C’est aussi un grand fabulateur et les villageoisse méfient de ses récits. Il raconte ainsi qu’il a été jusqu’à la grande Chine. Il est un bon exemple de ce quel’on appelle «le conteur menteur», c’est à dire un conteur qui transforme la tradition et crée de nouvelles ver-sions qui s’écartent parfois sensiblement de la tradition. On notera qu’ en Maya le terme tus* signifie à la foismenteur, comédien et fabricant.

Tome 3 Texte 31 Histoire de Don Boni 3 (1984)Texte 14 Le pacte de mon grand-père (1983).

Tome 6 Texte 1 Maximiliano Padilla, Way kot de Yaxcaba (1983)Tome 7 Texte 7 Une battue collective (1985)

Texte 30 La dame arouche (1985)Tome 8 Texte 60 La fin d’un mauvais vent (1983)

Texte 61 La délivrance d’un Père Pluie (1983)Texte 53 Le rituel du tup k’ak’, l’extinction du feu, aujourd’hui (1986)Texte 71 Dialogues de «Pourquoi chanter la pluie ?» (1986)

II. – Bibliographie – 139

Page 139: 15 Outil de travail

ANTONIO PACHECO TUN (8 TEXTES), 71 ANS, TABI (RÉGION 3), AGRICULTEUR ET H–MEN (CHAMANE).

Don Tono est le faiseur de Tabi et on peut dire que je lui dois l’essentiel, une lente et continue compréhen-sion du monde invisible que, plus tard, mon ami Juan Kob me permit de compléter. Don Tono est un hommedoux (cf. tome 3, analyse, ch. 3 pour une explication de cette notion), un des ces merveilleux faiseurs mayasqui vieillissent en chantant et sont presque naïfs dans leur rapport à l’autre.

Bien qu’au village on se méfie un peu de lui – on lui attribue des métamorphoses en chat – je n’ai, en ce quime concerne, aucune méfiance et je pense que c’est réciproque.

Il est toujours là, mon ami don Tono et j’espère l’accompagner encore longtemps dans ses visites.Il est devenu h–men en même temps que je passais ma thèse de doctorat, j’ai raconté cela dans un autre livre.Son fils unique a emmigré à la ville et je crois qu’il est content de m’avoir transmit une partie de son savoir.

Je ne serai pas chamane comme il en a un jour caressé l’envie mais j’espère contribuer à la transmission de cet«art du faiseur», de cette connaissance énigmatique dont les Chilam d’autrefois étaient porteurs et que les h–mend’aujourd’hui continuent d’assurer.

Tome 6 Texte 40 Etre Way kot, c’est bien... (1983)Tome 7 Texte 9 Offrande d’eau blanche (1983)

Texte 13 Arouche de cire et arouche d’argile (1989)Texte 29 Le cheval de pierre (1989)

Tome 8 Texte 38 L ’incrédule (1986)Texte 53 Le rituel du tup k’ak’, l’extinction du feu, aujourd’hui (1986)Texte 71 Dialogues de «Pourquoi chanter la pluie ?» (1986)Texte 83 Chant du balche’ (1986)

140 – Tome 15 – Outils de recherche

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5 Bonaventure a toujours voulu êtremusicien. Depuis 1996, c’est chosefaite, il a obtenu une subventiondu gouvernement qui lui a permitde s’équiper et de fonder un petitorchestre. De cette manière, il n’estplus obligé d’aller travailler à laville.

II. – Bibliographie – 141

BONAVENTURE CETZ PECH (7 RÉCITS), 42 ANS, TABI (RÉGION 3), AGRICULTEUR, MAÇON, ÉLECTRICIEN, MUSICIEN5.

Bonaventure est un de mes meilleurs amis, je le connais depuis le début de ma découverte du Yucatan bienque nos relations n’aient pas commencé tout de suite. Il a une position marginale dans le village, José Tec diraitque c’est lié à son caractère «Pech» bien qu’il ne soit Pech que par sa mère. Sa famille est une des raresfamilles protestantes du village de Tabi mais lui n’est pas pratiquant. Il est d’ailleurs mollement croyant. Trèsdébrouillard, intelligent mais avec un petit poil dans la main ce qui lui vaut une mala réputación au village. Lesgens ne comprennent pas pourquoi il est un de mes meilleurs amis. J’ai cependant prouvé, lorsque nousavons construit ensemble une maison, qu’il pouvait faire un travail vite et bien, même si les mauvaises languespourront toujours dire que l’on pouvait mieux faire.

Pour un portrait plus détaillé de Bonaventure (avec ceux de don Tono et Mario Ewan) ainsi qu’une des-cription plus précise de nos relations, on consultera l’introduction de mon livre Entre métamorphose et sacri-fice (cf. Bibliographie).

Tome 7 Texte 3 Portrait de l’arouche, chasseur mythique (1983) Texte 12 La lettre inconnue.(1983) Texte 21 Le meurtre d’un arouche (1983)

Tome 8 Texte 19 Conte des anciens hommes face au déluge (1985)Texte 31 L ’enfant chamane (1983)Texte 32 L ’enfant qui voulait apprendre à chanter les chants de Pluie (1986)Texte 99 Signes de pluie (1983)

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6 La mention «environ» indiquequ’il s’agit d’une estimation de mapart.

ANSELMO CANCHE CANUL* (DON CHEM) (4 RÉCITS), 66 ANS, TABI (RÉGION 3), AGRICULTEUR.

Don Chem est un des patriarches de la famille Canche, je devrai dire «était» car il est décédé. Assezméfiant au début, il s’est progressivement dégelé mais nos relations, cordiales, ne sont jamais devenues excel-lentes, c’est, je crois, son caractère, dont ont hérité certains de ses fils bien que son frère, don Milo, soit trèsdifférent, plein d’humour et de chaleur...

Cependant c’est à don Chem que je dois, sur une indication d’Ovidio Chan, ce qui est sans doute le récitfondateur de cette mythologie : il m’a révélé le nom secret de Tabi, le cénote-gourde, Chu-ts’onot, qui contienten résumé toute l’histoire du cycle de pluie.

Sur la fin de sa vie, il partageait son temps entre Tabi et Merida, la capitale de l’État, où résidaient plusieursde ses filles.

Tome 6 Texte 26 La fondation de Yaxata (1983)Tome 8 Texte 45 Le cheval qui sauta le cénote (1980)

Texte 53 Le rituel du tup k’ak’, l’extinction du feu, aujourd’hui (1986)Texte 71 Dialogues de «Pourquoi chanter la pluie ?» (1986)

PEDRO KANTUK CHAK (4 RÉCITS), 65 ANS ENVIRON6, CHEMAX (RÉGION 1), AGRICULTEUR.

Un de mes informateurs lors de mon séjour à Chemax pour le carnaval de 1989.

Tome 7 Texte 8 La chasse à l’affût (1989)Texte 11 La récolte de haricots ou l’arouche déréglé (1989)Texte 25 L ’arouche séducteur (1989)Texte 36 Les saintes croix vivantes (1989)

142 – Tome 15 – Outils de recherche

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FLORENCIO POOT MAY (3 RÉCITS), 56 ANS, TABI (RÉGION 3), AGRICULTEUR ET SACRISTAIN.

Don Florencio est sacristan (sacristain) du village de Tabi – dans la région centrale on dit sacristan et dansla région orientale maestro cantor -, il est aussi coiffeur et adore la «jasette» et les blagues. Etre sacristan, c’est-à-dire maîtriser les aspects officiels du rituel catholique, ne donne pas de pouvoirs particuliers sur les ven-cêtres, il en a fait l’expérience à ses dépens (cf.tome 8, corpus, texte 78). On touche ici les limites de la concep-tion unitaire que les Mayas ont de la religion : si les saints sont des vencêtres, il y a cependant deux manièresde s’en occuper, à la manière des ts’ul, et cela don Florencio sait faire, et à la manière des Mayas, ce quidemande des pouvoirs et un courage que Florencio n’a pas. Sa timidité régule son tempérament roublard etc’est très bien comme cela, pour lui comme pour les autres.

Texte 22 : Le meurtre d’un arouche (1983)Tome 8 Texte 74 L ’âne et les météorologues (1983)

Texte 78 La colère des Pères Pluie (1976)

JOAQUIM KU (3 RÉCITS), 40 ANS ENVIRON, TINUM (RÉGION 10), AGRICULTEUR.

Un de mes informateurs lors de mon séjour à Tenabo en 1989. Il se distingue par l’excellence et l’originali-té de ses récits, très traditionnels mais racontés dans un espagnol parfait car il ne sait pas bien parler maya.

Tome 6 Texte 34 : Don Jacinto Herrero, Way pop de Tinum (1989)Tome 7 Texte 32 : La femme des arouches (1989)

Texte 33 : Les arouches en costume trois pièces (1989)

II. – Bibliographie – 143

Page 143: 15 Outil de travail

JUAN KOB (3 RÉCITS), 53 ANS, YAXCABA (RÉGION 3), AGRICULTEUR ET H–MEN (CHAMANE).

A ceux qui voudraient découvrir la pensée de Juan Kob, je propose de regarder d’abord le film «Conversationavec Juan Kob» (cf. tome 7, corpus, document 42). Juan Kob fait partie de ces jeunes chamanes, il a aujour-d’hui un peu plus de cinquante ans, qui combinent savoir ancien et moderne, connaissances par les rêves et lesvécus mythiques, et connaissance livresque. Un jour que, un peu démagogue, je voulais vanter l’excellence dela connaissance lyrique, il me dit très sérieusement qu’il avait autant à apprendre de moi que moi de lui car jeconnaissais beaucoup de livres et que la connaissance des livres était une haute connaissance tout comme celledes mythes. Juan Kob a aussi un grand respect pour les femmes avec qui il travaille et dont il a été l’élève.

Tome 7 Texte 17 Les différentes catégories d’herboristes et la fabrication de l’arouche (1989)Texte 24 L ’arouche dans la maison (1989)Document 42 Une conversation avec Juan Kob (1989)

LEONARDO MOO (3 RÉCITS), 55 ANS ENVIRON, DZITAS (RÉGION 1), AGRICULTEUR.

Un de mes meilleurs contacts lors de mon séjour à Dzitas, en janvier 1989, lors de la fête patronale en l’hon-neur de santa Ines.

Tome 4 Texte 20 H–wan tul sous la forme d’une belle jeune fille (1984)Texte 27 Les préparatifs d’un loh* corral (1984)

Tome 8 Texte 34 Les ts’imin chak (chevaux/tapirs de pluie) de pierre (1984)

144 – Tome 15 – Outils de recherche

Page 144: 15 Outil de travail

CLEFAS BALAM CANCHE (2 RÉCITS), 76 ANS, AGRICULTEUR ET BOUVIER.

Clefas a vécu pendant longtemps dans un ranch où il occupait les fonctions de gérant. Il est arrivé au villa-ge il y a quelques années. Mes relations avec lui ont toujours été courtoises mais les premières années, ellesétaient distantes. Il m’a raconté par la suite qu’il se méfiait de moi parce qu’il pensait que j’étais venu pourséduire les femmes. La série de récits sur les arouches est la première que m’ai relatée Cléfas. Il a pris son rôlede conteur très au sérieux et est venu répéter la veille chez moi avant que je l’enregistre.

Depuis ces récits, mes relations avec Clefas sont devenues plus profondes et, chaque année, avec don Tono,il vient m’aider à tuer le cochon.

Tome 7 Texte 10 Les pastèques (1989)Texte 37 L ’arouche et le saint (1989)

EVANGELINA DIAZ DE SANTOS (2 RÉCITS), 50 ANS, YAXCABA (RÉGION 3), COMMERÇANTE.

La mère de Virginie, une de mes grandes amies, est une des plus riches commerçantes de Yaxcaba. Avecson mari, Adrian Santos, et ses enfants, ils ont trois boutiques et vendent de tout, de l’épicerie aux produitspharmaceutiques en passant par les aliments agricoles, les chaussures... Nous avons d’ailleurs un projet, avecVirginie, de racheter la maison du Way kot, le nawal commerçant de Yaxcaba, elle y installerait une boutiqued’artisanat et moi une maison de la culture maya... pour l’instant un doux rêve...

Evangelina parle parfaitement maya et est un excellent exemple de ces inclassables yucatèques. Est-elle ts’ul?Est-elle maya ? Il est impossible de le dire.

Tome 4 Texte 1 Wan tul avertit les animaux de leur capture prochaine (1984)Tome 6 Texte 32 Commentaires sur le Way kot de Yaxcaba et sa maison (1984)

II. – Bibliographie – 145

Page 145: 15 Outil de travail

LUIS ARCEO MARUFO (2 RÉCITS) 81 ANS, TABI (RÉGION 3) BOUVIER, COMMERÇANT, AGRICULTEUR.

Don Luis est l’homme «riche» du village de Tabi. En fait, il mène une existence plutôt modeste et son trainde vie n’est pas vraiment différent de autres habitants. Il possède un ranch mais a perdu beaucoup d’animauxlors des années soixante dix qui ont entraîné la clôture des champs de pâture (cf. tome 8). Il a aussi, avecTimotéo, un des deux moulins de Tabi, une boutique et sa maison est toujours le centre d’une grande anima-tion. C’est un grand bosseur comme ses enfants. Il ne se livre que rarement mais nos relations sont très franches.Il est en quelque sorte mon «banquier» de Tabi puisqu’il avance l’argent de mes notes d’électricité.

Tome 4 Texte 19 H–wan tul m’est apparu sur un cheval blanc (1983 et 1990)Texte 36 Récit des modifications entraînées par la nouvelle loi sur l’élevage (1984)

MOISES SANTOS* (2 RÉCITS), 8O ANS ENVIRON, YAXCABA (RÉGION 3), AGRICULTEUR ET MUSICIEN.

Compère de don Clot, libre penseur comme lui, il ajoutait à ses qualités un extraordinaire humour et ungrand talent de chanteur que je n’ai malheureusement connu que sur le tard. Il chantait souvent avec sonfrère qui exerçait le métier de professeur de musique. C’est pour moi un des plus beaux exemples de séréni-té : à la fin de sa vie, il se sentait de plus en plus gai et prêt à quitter le monde, comme don Clot !

Comme disait maître Hampaté Bâ, voilà une bibliothèque de plus qui a brûlé et dont j’ai préservé quelquesfeuillets arrachés à la faucheuse.

Il est aussi le grand-père de Virginie.

Tome 6 Texte 31 Don Claudio Padilla, Way pop de Yaxcaba (1984)Texte 39 La contrebande (1984)

146 – Tome 15 – Outils de recherche

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7 Relation à plaisanterie, nous nousappelons primo, cousin. J’avaisaussi une telle relation avec la fillede Concha que je n’ai pourtantconnue qu’un très bref laps detemps.

DOÑA NAH (2 RÉCITS), 50 ANS, HALACHO (RÉGION 5), AGRICULTRICE.

Doña Nah est la mère de Miguel Chak Nah, auteur d’une monographie sur la fête du cochon de San Bernardo(cf. tome 4, corpus, texte 46). Avec le récit qui figure au tome 4, elle m’a aussi raconté plusieurs récits sur saintJacques de Halacho qui figureront au tome 9.

Tome 4 Texte 17 La bouvière de Halacho(1983)Texte 9 Le Way pop voleur de soskil (fibres d’agave) (1983)

PLACIDA GAMBOA DE SANTIAGO* (2 RÉCITS), 48 ANS, TABI (RÉGION 3), AGRICULTRICE ET PRIEUSE.

Doña Placida est une des prieuses du village et a toujours été très communicative. Nos relations ont été excel-lentes à l’image de celle que j’entretiens avec son mari, mon «cousin»7 don Luis Santiago, dont je n’ai pasrecueilli de récits mais qui est un blagueur invétéré... Elle était très sensible, sujette à des dépressions : on disaitqu’elle souffrait «des nerfs» (l’expression est espagnole : son sus nervios). Sur la fin de sa vie, elle est devenueaveugle et cela l’a fait beaucoup souffrir. Un accident de chasse qui a entraîné l’emprisonnement de son maria accru sa tristesse et, «ses nerfs» lâchant, elle est morte en 1992.

Tome 3 Texte 16 La trompeuse de Tabi (1984)Texte 27 La Vierge et les animaux (1984)

II. – Bibliographie – 147

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ALBERTO CHAN MATU (1 RÉCIT), 66 ANS, AGRICULTEUR, TABI (RÉGION 3), AGRICULTEUR.

Alberto (don Beto) est un des rares Chan qui apparaisse dans cette encyclopédie, c’est d’ailleurs la branchede la famille Chan dont je suis le plus proche, la seule qui fasse partie des «hommes doux» (cf. tome 3, ana-lyse, ch. 3 pour une explication de cette notion et pour une description du caractère des autres Chan deTabi). Ses deux fils, Elie, trop vite emporté par une maladie attribuée à la sorcellerie, puis Ovidio le mari deChristine, sont parmi mes plus fidèles soutiens et on peut dire que je fais réellement partie de la famille. Irmaet Chati, deux de ses filles, sont devenues, depuis que Pascale m’accompagne, deux de ses meilleures amies.Don Beto est taciturne et calme ; un peu mélancolique, il me livre de temps en temps quelques commentairesprécis et spontanés comme celui que j’ai transcrit sur les signes de Pluie.

Tome 8 Texte 98 Signes de pluie (1983)

ALFREDO BARRERA VAZQUEZ* (1 TEXTE), 60 ANS, MERIDA (RÉGION 10), LINGUISTE, ANTHROPOLOGUE, BOTANISTE.

Comme don Domingo, Alfredo est à la fois un conteur et un écrivain. C’est également un homme de scien-ce dont la patience a permit que voit le jour cet extraordinaire outil qu’est le Diccionario maya Cordemex. Pendantles quatre années de notre trop courte amitié, nous avons souvent évoqué nos souvenirs : Alfredo avait travailléen Afrique, séjourné plusieurs fois en France. Dans le domaine scientifique, je lui dois un grand nombre depistes et notamment celle du tapir.

Le récit que je propose dans cette encyclopédie est un compte rendu d’une de nos conversations où se mélaientlectures et vécus puisque Barrera, comme doña Evangelina et tant d’autres yucatèques, est un véritable métis-se maya.

Tome 6 Texte 41 Le Way et le Way kot (1980)

ANDRES MEDINA (1 TEXTE), 60 ANS ENVIRON, CHEMAX (RÉGION 1), AGRICULTEUR.

Un de mes informateurs lors de mon séjour à Chemax pour le carnaval de 1989.

Tome 6 Texte 8 Le Way pop perché sur un fromager (1989)

148 – Tome 15 – Outils de recherche

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BENITO ABAN MAY (1 TEXTE), 35 ANS ENVIRON, XOCEN (RÉGION 1), CHERCHEUR

Chercheur au centre ethnologique de «Culturas populares», il a recueilli un ensemble de récits sur la Trèssainte croix de Xocen sur lesquels il a publié deux livres (cf. Bibliographie et tome 10). Sa place à Xocen n’estpas simple dans un village où il y a déjà bon nombre d’intellectuels originaux, h–men compris, et où on se méfiedes institutions gouvernementales.

Tome 6 Texte 35 Le père de don Andres, Way kot de Xocen (1985)

BONIFACIO MOO MOO* (1 RÉCIT), 80 ANS, TABI (RÉGION 3), AGRICULTEUR.

Célèbre victime de la X–tabay, je n’ai connu Bonifacio que sur le tard quand, solitaire, il déclinait peu àpeu. On sentait une certaine tristesse chez cet homme mais en même temps un grand sens de l’humour. DonBoni s’en est allé tout doucement, comme la plupart des amis mayas que j’ai connu quand ils avaient déjà dépas-sé la soixantaine.

Tome 3 Texte 30 Histoire de Don Boni 1 (1984)

CLOTILDIO KOB (DON CLOT)* (1 RÉCIT), 85 ANS ENVIRON, YAXCABA (RÉGION 3), AGRICULTEUR.

Fameuse figure régionale, don Clot est un habitant de Yaxcaba, un de mes villages repères et que don ClaudioPadilla, Way kot, a administré au XIXe siècle. C’est un libre penseur, ce qui ne l’empêche pas de croire aux ven-cêtres, bien sûr. Il est un exemple vivant de la tradition révolutionnaire et socialiste des Mayas yucatèque, tra-dition qui se manifesta notamment par le gouvernement socialiste de Felipe Carrillo Puerto. Il s’en est allé àla gloire en chantant m’a dit Moises. En effet, don Clot est mort la guitare à la main. Grand lecteur, il avaitpresque cent ans et était considéré comme un des hommes les plus cultivés de la région. Qu’il repose en paixnon pas au ciel, puisqu’il n’y croyait pas, mais dans sa bonne terre de Yaxcaba.

Tome 6 Texte 29 Origine de Yaxcaba et histoire véridique de don Claudio Padilla, Way pop de Yaxcaba (1983)

II. – Bibliographie – 149

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DOMINGO DZUL POOT (1 RÉCIT), 65 ANS ENVIRON, MERIDA-BEKAL (RÉGION 11 ET 5), ÉCRIVAIN ET HISTORIEN.

Il était, lorsque je l’ai connu, collaborateur de mon ami Alfredo Barrera Vasquez. Don Domingo est un desgrands puristes de la langue maya. Il figure dans cette encyclopédie davantage par ses écrits que par ses récitsoraux car, même s’il m’a raconté Kankabiyok (tome 8, corpus, texte 2) ou l’histoire du nain d’Uxmal (tome 1,annexe), j’ai préféré donner les versions écrites, plus complètes et plus originales. On se reportera à l’intro-duction pour davantage d’informations sur ses talents de conteur. C’est aussi un protestant mais dont la foi n’apas touché sa profonde compréhension du Mayab. Il travaille aujourd’hui à l’Instituto Nacional de Antropologiae Historia (INAH).

Tome 6 Texte 36 Glose sur le Way kot de Bekal (1984)

FULGENCIO ALBORNOZ* (1 RÉCIT) 80 ANS, YAXCABA (RÉGION 3), AGRICULTEUR ET H–MEN (CHAMANE).

C’était le plus vieux des chamanes de Yaxcaba mais il s’est éteint il y a deux ou trois ans. Il était le dernierde la région à pratiquer le Bolon ixim, qu’il tenait de don Canas, lui-aussi décédé, gendre du légendaire donLino (cf. tome 8, corpus). Quand je l’ai connu, il était assez sourd mais encore très vif, il m’a parlé à plusieursreprises de ses expériences avec les pères Pluie. Comme tout chamane lyrique, il les rencontrait souvent depuisson enfance.

Tome 8 Texte 75 Rêves de Pluie (1983)

FULGENCIO NOH DZIB (1 RÉCIT), 59 ANS, XOCEN (RÉGION 1), AGRICULTEUR, ÉCRIVAIN.

C’est un peu l’historien de Xocen. Très cultivé, puisant ses informations aussi bien dans les livres d’histoi-re que dans la tradition orale, c’est un homme qui aime parler et dont les informations sont souvent très pré-cieuses, «rares», si je peux employer ce mot. C’est aussi un des informateurs préférés de ChristianRasmunsen et Silvia Teran qui ont édité plusieurs de ses récits. C’est également, comme Mario et Bonaventure,un grand écrivain, aussi à l’aise à l’écrit – comme l’indique son nom maternel, Dsib (Ts’ib), Ecriture – qu’à l’oral,mais je n’ai pas eu la chance de recueillir un de ses écrits.

Tome 4 Texte 7 Le roi rouge (1983)

150 – Tome 15 – Outils de recherche

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HERNAN CAMAL (1 RÉCIT), 60 ANS ENVIRON, TENABO (RÉGION 10), AGRICULTEUR.

Un de mes informateurs lors de mon séjour à Tenabo en 1989.

Tome 6 Texte 3 Le Way pop de Tenabo (1989)

DON JOAQUIM (1 TEXTE), 60 ANS ENVIRON, HOCTUN (RÉGION 8), AGENT D’ENTRETIEN.

Une vieille connaissance, il travaillait, au moment de ce récit, comme agent d’entretien à Fonapaz, centreculturel de Mérida.

Tome 6 Texte 10 La mort d’un Way kot (don Joaquim, Hoctun, 31/5/1983)

JOSÉ CETZ (1 RÉCIT), 76 ANS, TABI (RÉGION 3), AGRICULTEUR.

José est le père de Bonaventure mais nous n’avons jamais été très intimes. Bien qu’il soit un adepte de la reli-gion protestante, et qu’à ce titre il fréquent un grand nombre de ts’ul*, des missionnaires américains pour la plu-part, il se méfie des ts’ul (et donc de moi), qu’il pense, à juste titre, essentiellement intéressés par l’argent. Lapsychologie d’un ts’ul – il commente ici un des sens de ts’ul, celui de personne riche – consiste à n’être jamaissatisfait de la quantité d’argent qu’il possède, quelle qu’elle soit. L ’argent, pour les ts’ul, a prit la place du maïs.

Il est un bon exemple de coexistence de confession protestante et de croyance aux vencêtres, même s’il n’as-siste pas aux cérémonies qui leur sont consacrées.

Tome 7 Texte 35 L ’arouche et les deux dieux (1989)

II. – Bibliographie – 151

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JOSÉ TEC POOT* (1 RÉCIT), 35 ANS, IXIL (RÉGION 8), PROFESSEUR D’UNIVERSITÉ, ANTHROPOLOGUE.

Tragiquement disparu dans le tremblement de terre de Mexico en 1985, il s’agit d’un véritable intellectuelmaya, héritier des grands chilam* de la conquête. Il combine harmonieusement pensée mythique et penséescientifique dans sa pratique quotidienne, il a la double raison, lirica et estudiosa.

Professeur de maya à l’Université de Mérida, il a publié de nombreux articles parmi lesquels Abejas y hombresde la tierra maya que nous avons écrit ensemble

Tome 3 Texte 33 Orfeo Yucatèque (1985)

JOSÉ LUIS DOMINGUEZ (1 TEXTE), 50 ANS, MERIDA-YAXCABA (RÉGION 11 ET 3), HISTORIEN, ÉCONOMISTE.

José Luis est un de mes amis de Merida et il nous est arrivé de nous promener ensemble dans le pays, notam-ment à Ticul. Il est l’auteur d’une thèse de licence sur l’histoire de Yaxcaba (cf. Bibliographie) et c’est à cette époqueque, lors de nos discussions sur Yaxcaba, il m’a raconté ce bref récit dont je n’ai pu, ensuite, recueillir l’équivalent.

Tome 6 Texte 19 Le Way kot transforme les jeunes filles en colombes messagères (1979)

JUAN CETZ POOT (1 RÉCIT), 38 ANS, TABI (RÉGION 3), AGRICULTEUR.

Juan est le fils unique d’Honorio, célibataire et un des propriétaires de ranch de Uahtunil, à Tabi. Il est plu-tôt taciturne comme son père mais notre appartenance à la même génération nous rapproche. Nous avons sym-pathisé lorsqu’il a bâtit sa maison et que j’ai filmé une partie de la construction. Ce récit est un des plus anciensà figurer dans l’encyclopédie, il date de mes premières études sur le Way kot.

Tome 6 Texte 11 Le Hats hol de Chetumal (1980)

152 – Tome 15 – Outils de recherche

Page 152: 15 Outil de travail

8 Cf. tome 8, corpus, texte 45 pourle mythe de référence et monarticle Mythe et pratique sociale : lecheval qui sauta le cénote, publié en1983.

LAURA LINE ESTRODA MOLINA (1 RÉCIT), 36 ANS, SOTUTA (RÉGION 3), INSTITUTRICE.

Ma rencontre avec Laura est un véritable vécu mythique. Comme dans le cas de Virginie, c’est elle qui a cher-ché à me rencontrer, ce qui a déclenché au village des commentaires ironiques et admiratifs à la fois. Mais sil’envie de Virginie s’était cristallisée autour de la France, qu’elle connaissait grâce à ses lectures de ParisMatch et aux reportages sur la famille régnante de Monaco, celle de Laura a surgit de son séjour à Tabi, commeinstitutrice, une année où je n’étais pas là. Profondément intégrée au village, ce qui est rare pour une maestra– elle a toujours des ami(e)s à qui elle rend visite alors qu’elle a quitté Tabi depuis plusieurs années – elle aimmédiatement perçu Tabi comme un village mythique (un pueblo fantasma).

Lorsqu’elle a lu, ensuite, un de mes textes sur la malédiction de Tabi8, elle a été saisie par la concordanceentre ses impressions et mes descriptions. L ’originalité de Laura repose sur le fait qu’elle étudie Tabi à la maniè-re d’un chamane. Elle a en effet rêvé le village avant d’y arriver.

Sa piété mystique lui permet également de vivre, tous comme les chamanes, des vécus mythiques commecette rencontre avec Jésus Christ dont le récit figurera dans le tome 10.

Tome 7 Texte 41 Arouches et extraterrestres (1995)

LEOPOLDO MOO (POLO) (1 RÉCIT), 39 ANS, TABI (RÉGION 3), AGRICULTEUR, CHAUFFEUR

Leopoldo est protestant et c’est en tant que tel qu’il interviendra dans le débat sur la cérémonie de la Pluie.Nous sommes de bons amis et depuis qu’il est devenu chauffeur, en acquérant un vieux tacot, puis une petitecamionette, nous nous voyons davantage. Sa religion a du bon, il boit peu, ce qui est essentiel pourt être unbon chauffeur.

Tome 8 Document 66 Chanter et danser la pluie qui tombe (1986-91)

DON MACHIN (1 RÉCIT), 60 ANS ENVIRON, TEKAX (RÉGION 4).

Don Machin est l’heureux propriétaire de la maison – on dit le château car cette maison a trois étages – du Waykot, le nawal aigle, à Tekax. Il est descendant de français – d’où son nom – et cela lui vaut un certain prestige.

Tome 6 Texte 28 Le château du Way kot de Tekax (1983)

II. – Bibliographie – 153

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MARCOS POOT ET VALENTINA MAS (1 TEXTE), RESPECTIVEMENT ENVIRON 40 ET 60 ANS,CHEMAX (RÉGION 1), AGRICULTEURS.

Deux de mes informateurs lors de mon séjour à Chemax pour le carnaval de 1989

Tome 6 Texte 20 Tentative manquée pour fabriquer un arouche (1989)

MANUEL MOO (1 RÉCIT), 81 ANS, TABI (RÉGION 3), AGRICULTEUR ET COMMERÇANT.

Manuel Moo est un des patriarches de la famille Moo, petit frère de don Boni, il est celui-là même pour quiBoni était allé chercher des médicaments lorsqu’il a rencontré la X–tabay. Autrefois très aisé, ses économies ontprogressivement fondu avec les dépenses dues à sa maladie, c’est ainsi hélas que finit une bonne partie des «for-tunes» des paysans mayas. Il a encore une petite boutique, très modeste, qu’il gère avec son plus jeune fils, Juan.C’est un typique représentant du caractère maya, un mélange de confiance et de méfiance, de roublardise etde naïveté (voir don Florencio par exemple) agrémenté d’un goût propre aux Moo pour le conflit et la dispu-te qui, chez son frère Amado par exemple, alla jusqu’à se saborder lui-même plutôt que de donner raison à sesadversaires (cf. tome 4, corpus, texte 36).

Tome 8 Texte 40 Descente et remontée d’un cheval/tapir de Pluie (1989)

MARIO, (1 RÉCIT), 45 ANS ENVIRON, VALLADOLID (RÉGION 1), INSTITUTEUR.

Il s’agit du deuxième instituteur de cette liste et un des premiers à avoir attiré mon attention sur le phéno-mène, si important pour le chamanisme yucatèque, des enfants ravis.

Tome 7 Texte 31 Les enfants enlevés par les arouches (1983)

154 – Tome 15 – Outils de recherche

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DON MAX (1 TEXTE), 65 ANS ENVIRON, SANAHKAT (RÉGION 8), AGRICULTEUR ET H–MEN (CHAMANE).

Je n’ai rencontré don Max que brièvement, lors des trois jours qu’a duré un appel de la Pluie (cf. le film Leschevaux de Pluie (tome 8, corpus, doc. 47) mais j’en ai gardé un souvenir extraordinaire. Franc comme l’or,complètement à l’opposé d’un chamane comme don Andres, par exemple, qui essayait toujours de me rouler.Je me rappelle de son interprétation remarquable de la nature de ma caméra, il l’a comparée à une des ses pierresdivinatoires car, comme le sastun, disait-il, elle permet de voir au loin et de pouvoir ainsi, par exemple en obser-vant les nuages, prédire la pluie.

Don Max se caractérise aussi par un style très personnel : il chante fort, son chant est très apprécié des pro-fanes car ils peuvent enfin comprendre quelque chose. Rappelons que le chant des faiseurs est en général mukult’an, c’est-à-dire dit à voix murmurante.

Tome 6 Texte 4 Le Way kot de Sanahkat (don Max, Sanahkat)

NACHO SANTIAGO (1 TEXTE), 50 ANS, TABI (RÉGION 3), CHASSEUR ET AGRICULTEUR.

Nacho ne m’avait jamais conté de récits jusqu’au jour où j’ai assisté au deuxième enterrement, réalisé cinqans après le premier, du fils de Milano, son beau-père. Sans doute l’univers mythique de la forêt pouvait êtreévoqué lors de cette cérémonie où, pour la dernière fois (en principe), les défunts viennent nous rendre visitesous leur forme humaine . Ensuite qu’advient-il ? Ils sont reversés dans le stock de pixan* réincarnables ou vontgrossir le rang des ancêtres mythiques. Nacho, comme il l’évoquera brièvement à la fin de ce récit, vient de réin-tégrer le village de Tabi après une longue phase de marginalité où il travaillait à Mérida, la capitale de l’état duYucatan. Il revenait de temps à autre au village mais, en général, il était ivre et, comme il en témoigne lui-même,il vivait alors une grande souffrance.

La chasse est pour lui à la fois son activité préférée, une source importante de viande et de revenus et un véri-table mode de vie. C’est en chassant dans la forêt, le plus souvent en solitaire, que Nacho vit l’intimité dont ila besoin et dont il a si cruellement manqué à la ville.

Tome 7 Texte 1 Le labyrinthe sonore (1989)

II. – Bibliographie – 155

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SALVADOR KU SALAZAR (1 RÉCIT), 45 ANS ENVIRON, TINUM (RÉGION 10), AGRICULTEUR.

Un de mes informateurs lors de mon séjour à Tenabo en 1989.

Tome 4 Texte 21 Histoire de way wakax (1989)

SEBASTIAN CAAMAL* (1 TEXTE), 85 ANS ENVIRON, TIBOLON (RÉGION 3), AGRICULTEUR ET H–MEN (CHAMANE).

Chamane très réputé, il est décédé il y a une dizaine d’années. Il était déjà très fatigué lorsque je l’ai ren-contré à Tabi, en 1980, lors d’un cha’chak, et qu’il m’a, très gentiment, autorisé à recopier son cahier (cf. tome 8,corpus, texte 87). Si fatigué que don Tono, qui débutait à l’époque, l’a remplacé au milieu d’un chant.

Tome 8 Texte 87 Cahier de chamane, extrait (années 1970, recopié en 1980)

VICTORIO PERAZA (1 RÉCIT), 60 ANS ENVIRON, CHEMAX (RÉGION 1), AGRICULTEUR ET H–MEN (CHAMANE).

Don Victor est un h–men de la communauté de Chemax que m’emmène voir le médecin du village. Ceci estun bel exemple, plutôt rare, d’une cohabitation entre deux spécialistes de la maladie. Bien que je connaisse trèspeu don Victor, je me suis essayé, sous toutes réserves, à un petit portrait.

Il est très catholique et semble influencé par le dogme chrétien dans ses pratiques : il m’a déclaré par exemplerefuser d’enterrer les poulets du sacrifice lors du k’ex* car le domaine souterrain appartient au diable. Mais ilest possible que cela soit un mensonge à mon intention. Mon doute s’appuie sur l’attitude déroutante (maispas anormale chez un chamane méfiant) qu’il eut lorsque, sur l’invitation du docteur, je lui demandais d’as-sister à une cérémonie qu’il allait réaliser le lendemain : il accepta avec réticence, mais le lendemain impos-sible de le trouver...

Tome 7 Texte 28 Arouches et pu’usob, les nains bossus (1989)

156 – Tome 15 – Outils de recherche

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ANONYMES (7)

Tome 3 Texte 41 La X–tabay, patronne des amoureux fêtée le 15 août (Tikal, région 12, 1983 )Tome 4 Texte 2 Wan tul, le patron des animaux domestiques (Chemax, région 1, 1989)

Texte 33 Le pari de saint Pierre avec le diable ou pourquoi le diable a les yeux rouges (Tabi,région 3, 1980)

Tome 6 Texte 2 Le Way pop de Santa Maria Acu (Halacho, région 5, 1983)Tome 7 Texte 14 La vengeance de l’arouche (Teabo-Tabi, région 4-3, 1984)Tome 8 Texte 6 La recherche de l’eau suhuy (Izamal, région 8, 1983)

Texte 7 Santo ha’ (l’eau sainte) (Sotuta, région 3, 1994)

II. – Bibliographie – 157

Page 157: 15 Outil de travail

158

Page 158: 15 Outil de travail

159

3. Glossaire

Outils de recherche

1. Glossaire général2. Glossaire des vencêtres3. Glossaire des plantes4. Glossaire des animaux

4.1 classification par ordres et familles zoologiques4.2 Ordre alphabétique

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Glossaire

1. Glossaire général

AAh kuch* kab*«Celui qui a charge de la terre», dirigeant dequartier.Kuch kab désigne aussi, d’après le Diccionario deMotul «les biens propres d’une communauté oud’un village, le trésor public de cette mêmecommunauté». Dans cette acception, la notion deterre s’étend à l’ensemble de la richesse et le ah kuchkab devient l’équivalent d’un trésorier.A ah kuch kab, le Motul indique la définitionsuivante «régisseur ou juré, indien noble qui avaitla charge d’un quartier pour recueillir le tribu etpour d’autres affaires de la communauté».Ralph Roys précise «membre du conseil de lacommunauté, à la tête du quartier, il collectait lestribus et s’occupait d’autres affaires municipales ; lechef de lignage qui formait le conseil du village, lechef d’un quartier de la communauté» (cf.Diccionario maya Cordemex).

Ahau kan «serpent souverain», dignitaire maya qui porte undes noms du serpent à sonnettes. Il y a vraisemblablement dans ce nom un jeu demot sur kaan, «le ciel». Il est cité au premier rangdans un des chants de Dzilbalche’ (cf. tome 8,corpus, texte 54) ce qui laisse augurer qu’ildésignait un dignitaire très important, peut être undes titres du Halach* Winik, «l’homme véritable»,le gouverneur de province. On peut aussi y voir leserpent mythique qui descend recevoir le sacrifice.Le Diccionario de Ticul et l’Arte del idioma maya deBeltrán de Santa Rosa le donnent comme traductionde «évêque». Ralph Roys le définit comme «grandmaître, prêtre principal de Mayapan dont le posteétait héréditaire et qui appartenait en propre aulignage des May» (cf. Diccionario maya Cordemex)mais sa présence à Dzilbalche’ montre que ce titreétait aussi en vigueur ailleurs qu’à Mayapan.

III. – Glossaire – 161

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Ah K’ulel, «homme sacré», désigne un dignitaire de rangsecondaire, probablement un officiant. Le Diccionario de Motul le définit comme «uncertain official de la république, de rang inférieuraux ah kuch kab mais supérieur aux tupil...» Ildésigne aussi un avocat ou intercesseur, lemandataire d’un cacique (cf. Diccionario mayaCordemex).

Aktungrotte naturelle à l’intérieur de laquelle on trouvesouvent, mais pas toujours, un cénote. Les aktunsont d’importants lieux sacrés et peuvent fairel’objet de cultes.

Almude(la forme maya mud est dérivée de l’espagnol),mesure de volume correspondant environ à quatrelitres et qui permet de mesurer les graines(haricots, maïs, courge...).

Atoleboisson de maïs, nom espagnol du sa’.

BBalche’«boisson de l’arbre secret», boisson fermentéeconfectionnée avec de l’eau suhuy*, du miel et del’écorce de balche’ (Lonchocarpus violaceus).

CCargamesure de volume représentant douze almudes.

Cañadatraduction espagnole de sakab. Ce terme désigne lamilpa qui a été essartée il y a un an ou plus.

Coadu nahuatl coatl, sorte de serpette qui ;sert àdesherber et à couper le petit bois.

Copalencens sylvestre, voir pom.

ChChultun«pierre où s’écoule l’eau», réservoir creusé dans lapierre pour recueillir l’eau de Pluie. Les Mayasutilisèrent les chultun pour cacher les images devencêtres, et notamment les arouches, pendanttoute la période coloniale.

162 – Tome 15 – Outils de recherche

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:

Ch’Ch’akbenjardin ou milpa qui a été essarté dans l’année. Lasuperficie de ch’akben est presque toujours la plusimportante car les rendements dépassent largementceux du sak’ab, voir milpa roza.

Ch’uyubsuspensoir, fabriqué avec des lianes tressées, et quel’on utilise, notamment, pour suspendre lescalebasses cérémonielles sur le peten.

EEncomenderoterme espagnol désignant un conquérant ayant reçudélégation de la Couronne espagnole pour exploiterun territoire. Il devait en échange assurer leurprotection et les instruire dans la religioncatholique.

Estanciaferme centrée autour de l’élevage, de propriétéprivée ou communautaire, maya ou non maya.Forme d’exploitation agricole qui s’est développée àpartir du XVIIe siècle, en liaison notamment avecles confréries (cofradias) de saints patrons et dontle déclin a commencé avec l’expropriation desfermes de confréries (estancias de cofradias ) à la findu XVIIIe siècle.

GGremioterme espagnol désignant le groupe solidaire chargéde l’organisation d’une fête, en général la prise encharge d’une journée de la fête patronale d’unecommunauté. Les grémios sont structurés parprofession mais, dans les communautés rurales, laplupart sont des grémios d’agriculteurs.

HHanlikol«banquet de la milpa», cérémonie qui s’effectuetraditionnellement en période de sécheresse(yaxk’in) c’est-à-dire après la saison des Pluies, àune date variable. La nourriture offerte consisteessentiellement en des pains à plusieurs couchescomme dans le Cha’chak.

III. – Glossaire – 163

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Haranadanse métisse, mélange de rythmes mayas etespagnols, parmi lesquels on peut reconnaître lasevillane, le fandango andalou et la jota aragonèse.

Homa’petite calebasse taillée dans le fruit d’une petite variétéde Lagenaria. Son embouchure est étroite et elle estutilisée dans les rituels. c’est aussi un nom de famille.

Huch’pâte de maïs confectionnée à partir du k’u’um ouNixtamal.

Huipilvoir ipil.

II’chak«ongle», on le traduit aussi par policier, il est celuiqui veille à la pureté rituelle des participants et quichâtie, le cas échéant, les fautes. L ’ongle est la partie agressive de la main, cettemétaphore provient sans doute de la relation entreChak et la main, signe du vent et de l’énergie vitaleik’ (cf. analyse, ch.2).

Ipil terme d’origine nahuatl désignant une robe brodéesans manches. On dit d’une femme qui porte un ipilqu’elle est meztiza, c’est-à-dire maya. L ’ancine nomdu ipil est k’ub*.

KKanche’«bois carré» ou «bois ciel», tabouret, trône, jardinsuspendu, autel... Dans le langage rituel, le kanche’désigne une sorte de table fabriquée avec desbranchages et symbolisant le monde. Le dessus dela table indique le domaine céleste et le dessous lemonde souterrain.

Kaanmesure de longueur d’environ vingt mètres etmesure de surface d’environ quatre cents mètrescarrés. En espagnol yucatèque mécate.

Kolbouillie que l’on mange lors de l’appel de la pluie.Elle est confectionnée avec du maïs, le bouillon desviandes sacrificielles et du roucou (kuxub ou kiwi,cf. Glossaire des plantes).

164 – Tome 15 – Outils de recherche

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Kol«essart», le jardin – le terme jardin est employé enraison des petites superficies cultivées, quelqueshectares – où le paysan maya cultive les plantesprincipales (maïs, haricot et courge) et, dans desétendues plus fertiles, les plantes complémentairestelles que tubercules, fruits (pastèques, ananas,melons...) et légumes (tomates, concombres,piments...).Dans cette encyclopédie, je traduis kol par le termemexicain d’origine nahuatl «Milpa».

K’K’atun«vingt ans», cycle de vingt années, largementutilisé dans les chroniques historico-mythiques desLivres de Chilam Balam.

K’eyem(k’eeyem), boisson de maïs réalisée en faisant cuireplus longtemps le k’u’um ou Nixtamal.

K’u’ummaïs cuit dans de l’eau additionnée de chaux, il estlaissé toute la nuit dans l’eau, puis soigneusementlavé à l’eau claire au petit matin. Il peut alors êtremoulu pour être transformé en huch’ ou pâte demaïs (Masa).

LLek1) récipient fabriqué à partir de certains fruitsévidés de Lagenaria et qui permettent de maintenirau chaud les tortillas ou galettes de maïs.2) gourde, Lagenaria siceraria ou Lagenaria sp .

MMasa«pâte», nom espagnol de huch’.

Metnal(mitnal) monde souterrain maya, en généralaquatique, on dit aussi mitnal. A l’époque colonialeet contemporaine le metnal désigne aussi les enfers.

Meztizo (a)nom porté par les Mayas yucatèques.

Milpaterme d’origine nahuatl qui traduit la notion mayade kol, «l’essart», «le jardin».

III. – Glossaire – 165

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Milpa rozatraduction espagnole du maya ch’akben, désigne lamilpa ou jardin qui a été essarté dans l’année.

NNawaldu nahuatl nawali, homme doué du pouvoir demétamorphose, on le trouve aussi, notamment chezles auteurs anciens, sous la forme nagual, je l’utilisepour traduire le yucatèque way .

Nagualvoir nawal.

Nixtamalmaïs cuit dans de l’eau additionnée de chaux, nomespagnol du k’u’um.

PPaselhabitation construite dans la forêt, au milieu d’unemilpa. Sa taille peut varier d’une simple cabane àune hutte comparable aux habitations du village. Saplace dans la milpa obéit à des règles précises carelle ne doit pas se trouver sur le chemin d’unvencêtre qui pourrait la «charger».

Petenlarge cercle de lianes tressées de forme ronde quel’on utilise pour accrocher les ch’uyub qui servirontaux calebasses cérémonielles.Ce terme désigne aussi – une région maya– le cercle qui se forme autour de la lune et qui estsigne de pluie– un type particulier de relief, à proximité de lamer, constitué par une extension de forêt hauteavec en son centre un trou d’eau. Dans lesdictionnaires coloniaux, on traduit cetteconfiguration géographique par «île».

Pitarillaboisson fermentée, nom espagnol du balche’ danscertains documents coloniaux.

Pibmode de cuisson sous la terre, désigne aussi le fourdu même nom. Ce mode de cuisson, que l’on trouve dans d’autresrégions du monde (notamment en NouvelleCalédonie), consiste à faire cuire la nourriture,préalablement enveloppée dans des feuilles, sur despierres calcaires très chaudes. Le four est fermé enrecouvrant la nourriture de couches successives debranchage et de terre. Le pib est une cuissonconsidérée comme «froide» et il est le mode decuisson préféré pour les repas rituels. On trouveune description du pib dans le film Chanter etdanser la pluie qui tombe (tome 8, corpus, doc. 66).

166 – Tome 15 – Outils de recherche

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Pomencens maya réalisé à partir de la résine de l’arbrede même nom, voir Copal.

Pozolebouillie de maïs, nom espagnol du k’eyem.

SSa’bouillie de maïs réalisée en délayant du huch’ (pâtede maïs) dans de l’eau, parfois additionnée de sucreou de miel. Elle se boit en général chaude, voirAtole.

Sabukansac en sisal que le paysan maya emporte chaquematin en allant à sa milpa.

Saskab«terre claire», désigne une carrière de sable calcairequi se trouve souvent être aussi l’entrée d’une grotte.

Saka’«eau blanche», bouillie de maïs cérémonielle, cuitemoins longtemps que la bouillie ordinaire ou k’eyem,et sans addition de chaux. La préparation du saka’est décrite dans le film «Chanter et danser la pluiequi tombe» (cf. tome 8, corpus, document 66). C’estla boisson des vencêtres.

Sakabce terme désigne la milpa (kol, milpa) qui a étéessartée il y a un an ou plus. Le temps de travail estinférieur à celui nécessaire pour le Ch’akben carl’essartage, étape la plus longue et la plus difficile,est remplacée par un désherbage du petit taillis quis’est formé et des tiges (sakab) de maïs de l’anpassé, voir Cañada.

Sakatanpetit tambour d’origine nahuatl de plus faibledimension que le tunk’ul composé d’une «caisse»en bois et d’une peau.

Sakbe(ob)chemins cérémoniels des anciens mayas, ce nomdésigne aussi la Voie lactée.

Sastok«pierre lumineuse», terme employé par RosadoVega (corpus, tome 6, texte 17), voir sastun.

III. – Glossaire – 167

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Sastun«pierre précieuse lumineuse», elle est la pierredivinatoire principale des faiseurs ou h–men*. Chaqueh–men possède plusieurs sastun qui sont, en général,organisés en groupe de trois, le t’up* ou benjaminétant le plus puissant. Suivant le point de vue on peutconsidérer les sastun comme des capteurs de vencêtresou des vencêtres à part entière. Dans ce cas, c’est lapierre qui a statut de vencêtre, comme la plante oul’animal. Originellement, ce sont des cristaux deroche, mais ils peuvent aujourd’hui emprunterdifférentes formes : bouchons de carafe, billes...Il existe d’autres pierres divinatoires dont la structuren’est pas translucide et qui n’ont pas la qualité desastun, c’est notamment le cas des batab ik’ ou«vencêtres capitaines» que j’ai fait figurer à la partie«vencêtres» de ce glossaire.

Sikilgraines de courge, une fois moulues, elles entrentdans la composition de plusieurs plats etnotamment les pains rituels fabriqués lors desbanquets de Pluie.

SolarPetit jardin situé dans le village, souvent autour dela maison, il est le lieu de cultures intensives etnotamment de x–mehen* nal, maïs à maturationrapide.

Soskildésigne la fibre d’agave séchée avant qu’elle ait ététransformée en cordage.

TTernorobe de fête traditionnelle et richement brodée desYucatèques, elle est composée de trois pièces d’oùson nom.

Tok’«pierre pointue», technique d’acupuncture mayaemployée lorsque le sang est pasmado, c’est-à-diresaisi par un vencêtre. On pique avec un instrumentpointu (dent de serpent à sonnettes, pointe deverre...) le sujet à différents endroits du corps etparticulièrement aux articulations et sur le front. Sile sang est noir, le sujet est pasmado, sinon lamaladie est due à d’autres causes. Cette techniquepeut ou non accompagner un rituel de guérissage.Elle fait aussi partie des techniques médicales quetout le monde connaît et emploie sans avoir besoinde spécialiste.

Tunk’ul(tunkul, tunk’uy), tambour traditionnel creusé dansun morceau de tronc (en général le cèdre, k’uche’,l’arbre vencêtre par excellence, cf. Glossaire desplantes). Deux fentes latérales permettent demoduler la caisse de résonance. Les arouches ensont les gardiens (cf. tome 7). Seuls certains villagescontinuent de l’utiliser, bien que beaucoup plusrarement qu’autrefois.

168 – Tome 15 – Outils de recherche

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Tupilce poste désignait la fonction la plus basse dansl’échelle des charges.

YYaxk’ince terme peut être employé dans le sens de«premier jour de l’année», il a aussi le sens de«sécheresse», k’in signifie alors «soleil» et yaxk’in«jeune soleil». On trouve l’emploie aussi commenom propre pour désigner le jeune fils du soleil (cf.tome 8, corpus, texte 3).

Yerbatero (a)terme espagnol pour traduire h–men (x–men), lechamane ou la chamanesse maya, cf. Vocabulairephilosophique et religieux, article h–men.

III. – Glossaire – 169

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1 L ’expression «sans doutepréhispanique» indique qu’iln’apparaît pas dans les premiersdocuments de la conquête, maisqu’il y a de fortes chances pourqu’il soit néanmoins d’originepréhispanique. Rappelons quel’existence d’un nom maya n’estpas une garantie d’originepréhispanique, le nom peut avoirété forgé à l’époque coloniale,voire contemporaine.

:

AAh kanhel, Arkangel, Anhel, Kanhel«l’Ange qui assure les permutations», «le serpentpermutant», vencêtre de double origine, espagnoleet maya, jeu de mot sur l’Ange (Angel) des religionseuropéennes et le Kanhel, serpent des pères Pluie.

Ah kanulce terme désigne un ancien peuple qui a disparu audébut de la conquête et qui habitait la région dumême nom. C’était, suivant les chroniques, desmercenaires venus du centre du Mexique et ils sontdevenus aujourd’hui des vencêtres protecteurs dontles fonctions combinent celles de Gardien (analogueaux Balam) et de Way, double nawal. C’est pourquoidon Fulgencio, de Xocen, les définit comme desanges gardiens. Ils ont une queue de cheval etpartagent donc des éléments des vencêtres Pluie.

Ah kanan ou Kanan«les Gardiens», vencêtres Gardiens, aux fonctionsproches des Balam. Bien qu’aujourd’hui ces deuxfamilles soient distinctes et elles-mêmes subdiviséesen une série de sous-familles, il est possible qu’ellesaient une même origine. Cette hypothèse estrenforcée par le fait que le terme balam est aussiutilisé comme verbe avec le sens de «garder»,«protéger», «administrer».On trouve un très grand nombre de Kanan parmilesquels les Kanan kaax, ou Gardiens des forêts, lesKanan kol, ou Gardiens des milpas, les Kananlu’um ou Gardiens de la terre, les Kanan ts’onot ouGardiens des cénotes, les Kanan sayab ou Gardiensdes courants d’eau... Pour une liste partielle, voirtome 7, corpus, texte 28.

Ah musen kab ou Musen kab«Le coupeur de miel», maître des abeilles, vencêtrecolonial et contemporain, sans doutepréhispanique1, aujourd’hui, il habite le village deCoba.

170 – Tome 15 – Outils de recherche

Glossaire

2. Glossaire des vencêtres

Je n’ai pas donné dans ce glossaire tous les noms, et en particulier tous ceux apparaissant dans le Livre des Bacabs. En effet, les Mayas affectionnent les termes descriptifs et les périphrases pour nommer leurs vencêtres et, souvent, ce que l’on peut prendre pour un vencêtre différent, n’est qu’un autre nom pour un vencêtre connu. Il est vrai que, même pour un maya, la différence est souvent difficile à établir, tant est proche l’acte de nomination et l’acte de création.

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Ah tabay, «Le grand trompeur», voir X–tabay.

Akan (Akanum, Akantun)Brame (Pierre bramante), vencêtre préhispanique etcolonial du balche’, la boisson de l’arbre secret,vraisemblablement associé à la connaissanceénigmatique (nat*).

Arouches (Alouches)petits vencêtres matérialisées dans des figurinesd’argile et d’origine coloniale. Le tome 7 leur estconsacré.

BBakabvencêtres préhispaniques coloniaux etcontemporains au nombre de quatre et associés auxquatre coins du monde, leur fonction n’est pas trèsbien connue. Un récit contemporain fait d’eux lesgardiens de l’eau suhuy (tome 8, corpus, texte 2).La racine bak «verser de l’eau» et «jeune homme oujeune fille vierge» confirme cette identification.

Balam, «Gardien Jaguar», à la fois un, quatre et uneinfinité, ce sont les gardiens vigilants de la terrehabitée par les hommes, que ce soit le village(Balam kah) ou la forêt (Balam kakab...). Le tome13 leur est consacré.

Balam tun, «Gardien Jaguar pierre précieuse», voir YumSantissima Krus tun.

Bolon ts’akab, «Eternité» ou «L ’éternel générateur», vencêtrepréhispanique et colonial, forme du père cosmiqueItsam, cité sous sa forme féminine, Ix bolon ts’akab,dans le livre des Bacabs et dans les Livres de ChilamBalam. Ts’akab est aussi un nom propre.

ChChak ex«pantalon rouge», autre nom de H–wan tul, lemaître du monde souterrain.

Chak (yum Chak), «Pluie»(«père Pluie»), à la fois un, quatre et uneinfinité (cf. tome 8, corpus, texte 22 pour une sériede noms qui le désignent), le principal desvencêtres mayas d’aujourd’hui. La plus importantedes cérémonies agricoles, le cha’chak, ou appel de lapluie lui est dédiée. Le tome 8 lui est consacré.

Chakal tok’le «Grand et Rouge perceur», vencêtrepréhispanique cité dans le livre des Bacabs etassocié à Chakal chuk et aux fourmis xulab.

III. – Glossaire – 171

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Chakal chuk, le «Grand et Rouge charbonnier», vencêtrepréhispanique cité dans le Livre des Bacabs, associéà Chakal tok’ et aux fourmis xulab.

Chilam Balam, «Gardien Jaguar Prophète-historien», vencêtrecolonial et contemporain qui aurait vécu au toutdébut de la conquête, auteur mythique des Livresde Chilam Balam, livres en écriture latine quiopèrent une synthèse entre textes glyphiquespréhispaniques, littérature orale et littératureespagnole. Chilam Balam est aussi invoqué en tantque vencêtre dans certaines cérémonies (cf.Vocabulaire..., article Chilam*).

EEk kokay mut«Noire luciole renommée», voir Kokah (kokay) mut.

HHahal Dyos*«le Vrai Dieu», on trouve aussi à l’époque colonialela forme Hahal* K’u*. A l’époque coloniale etcontemporaine, il désigne le nom du Dieu deschrétiens (cf. Vocabulaire philosophique et religieux,article hah).

Hapay kan«le serpent qui avale beaucoup», je l’ai surnommé«l’avaleur de monde», grand serpent mythique quiavalera les pécheurs au jugement dernier, vencêtrepréhispanique, colonial et contemporain.

Hun ahau«Un souverain», le maître du monde souterrain,vencêtre préhispanique et colonial.

Hunab K’u«Un seul Vencêtre», «Un seul Dieu», on ne sait sice vencêtre était préhispanique. A l’époquecoloniale, il désignait le Dieu des chrétiens,aujourd’hui il est remplacé par la forme Hahal Dios.S’il n’est pas une création des Espagnols, il a pudésigner le cosmos maya et une des formes d’Itsam.

Hunak keelvencêtre qui apparaît dans les Livres de ChilamBalam à différentes époques, soit incarné dans unsouverain, soit sous la forme du vencêtre du maïs.On raconte notamment comment il prit le pouvoiren se jetant dans le cénote de Chichen Itza pouraller chercher la parole des vencêtres qui y étaitenclose. C’est aussi lui qui aurait déclenché lagrande crise politique du XIIIe siècle, laquelleentraîna la destruction de «la triple alliance» entreChichen Itza, Uxmal et Mayapan.

172 – Tome 15 – Outils de recherche

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H–wan de la Krus verdeune des formes de H–wan de la Krus messie mayaet porte parole (ou incarnation ?) de la croix aumoment de la Guerre des Couleurs. On trouveaussi le nom de H–wan de la Krus tun.

H–wan del montevencêtre associé à H–wan tul et spécialisé dans lepatronage des collecteurs de sapotille. Il aprobablement surgit au XIXe siècle en liaison avecl’exploitation commerciale du chiclé, ses relationsavec l’argent sont encore plus marquées que dans lecas de H–wan tul.

H–wan tulnom dont la traduction pose problème, on peut lerendre par «Nawal total» ou encore «Nawal lapin».Ce nom ne nous est connu que par des sourcescontemporaines. Il est aujourd’hui la principaleidentité du maître du monde souterrain mais il aaussi, comme Itsam à l’époque coloniale etpréhispanique, des aspects célestes. C’est pourquoion peut le considérer comme un bon équivalentd’Itsam à l’époque contemporaine, le tome 4 lui estconsacré.

IIx asal nok«Dame au vêtement misérable».Dans ce nom, comme dans le suivant, asal dériveprobablement de la racine as «miseria o trabajogrande y mala ventura», «misère ou grand travail etpauvre fortune» (Diccionario de Cordemex, p.17) etdésigne donc une vieille de mauvais augure,porteuse de guigne, l’aspect maléfique de la mèrecosmique.

Ix asal woh«Dame qui travaille avec douleur l’écriture» seraitla mère de Itzamna, l’inventeur de l’écriture et, parconséquent, une des formes de la mère cosmique.

Ix bolon ts’akab«Dame éternelle génératrice», une des formes de lamère cosmique, voir Bolon ts’akab.

Ix chebel yax«Dame au pinceau originel», possible parèdred’Itsam sous la forme de maîtresse de l’écriture-dessin ou écriture glyphique.

Ix chel«Dame arc-en-ciel», vencêtre préhispanique etcolonial, une des formes de la mère cosmique.Aujourd’hui seul un récit a préservé cette forme(voir Ix kit chel).

III. – Glossaire – 173

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Ix hun ahau«Dame une souveraine», parèdre de Hun ahau, unedes formes de la mère cosmique. Dans le Livre desBacabs, où plusieurs chants lui ont consacrés, onl’appelle aussi «Reine très froide».

Ix kan le ox«Dame jaune feuille de noix-pain», vencêtrecolonial et contemporain, sans doutepréhispanique, maîtresse du maïs et mère Pluie,une des formes de la mère cosmique

Ix kan le ox le munyal«Dame jaune feuille de noix-pain et de nuage»,vencêtre contemporain, variante de la précédente,le terme munyal insiste sur le caractère de Pluie, cenom ne nous est connu que par un récit de Xocen.

Ix kit chel«Tante arc-en-ciel», forme contemporaine de Ixchel (cf. tome 3, corpus, texte 15).

Ix k’ak’ tan chel«Dame feu au milieu de l’arc-en-ciel», vencêtrepréhispanique cité dans le Livre des Bacabs,probablement une forme sèche de Ix chel.

Ix makan xok«Dame requine recouvrante», une autre traductionpossible est «Dame qui clôt l’écriture ou lecompte», vencêtre préhispanique cité dans le Livredes Bacabs.

Ix tab«Dame de la corde», vencêtre préhispanique etcolonial, une des formes de la mère cosmique.

Ix tun walake«Dame pierre précieuse dressée», vencêtrepréhispanique, cité dans le Livre des Bacabs.

ItzaVencêtre préhispanique, colonial et contemporain.Comme les Ah Kanul, les Itzas sont un peuple quiest devenu ancêtre, avec cette différence que lesItzas désignent toujours un peuple, qui habite lenord du Guatemala (cf. tome 1, ch. 5) alors que lesAh Kanul sont devenus complètement mythiques.Pour les Yucatèques, en particulier dans les régionsorientales (1 et 7), les Itzas sont toujours présentsdans le monde souterrain et il viendra un temps oùils reviendront sur la terre aider les Mayas à sedébarrasser de la domination étrangère.

Itsam, Itsam tul/t’ul, Itsam na, Itsam na tul,

Zamnadifférentes formes du père cosmique, l’analyse deces noms est donnée dans le tome 4. Itsam peut se rapporter 1. à la racine Its, «la sueur», «la rosée», mais aussi«le chamane» comme l’a indiqué Barrera dans sonétymologie de Itsa, 2. à différents animaux : «Le saurien», «lecrocodile», «la baleine», «le manati» (cf. Glossaireanimaux).

174 – Tome 15 – Outils de recherche

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JJesus Christo (Hesu Kristo)«Jésus Christ», le fils de Dieu, est souvent identifiépar les Mayas à Dieu le Père lui-même. Associé à lacroix, il est une des formes du père-mère originelmais il peut aussi désigner le patron d’un village, ilest alors équivalent à un saint. En association avecla croix, le tome 10 lui est consacré.

KKanchikCoati fertile ou serpent coati, vencêtrecontemporain associé au Kulub chak et parfoisconfondu avec lui.

Kananvoir Ah kanan

Kanhel, voir Ah kanhel.

Kanpolvoir Kichpam kanpol

Kantitsilu’um«Quatre coins de la terre», vencêtre colonial etcontemporain (sans doute préhispanique) quipersonnifie la surface terrestre.

Kantitsika’an«Quatre coins du ciel», vencêtre colonial etcontemporain (sans doute préhispanique) quipersonnifie le ciel. On trouve aussi la formeKantitsimesa.

Kichpam kanpolla Ravissante dame Tête jaune, vencêtrecontemporain du balche’ (cf. tome 8, corpus,texte 83). On trouve aussi la forme Kanpol, «Têtejaune».

Kisin«Péteux», vencêtre préhispanique, colonial etcontemporain, aujourd’hui Kisin désigne à la fois leDiable et un démon ordinaire. A l’époquepréhispanique il est représenté pétant, des volutess’échappant de son anus.

Kit bolon tun«Père neuf pierres précieuses», vencêtrepréhispanique cité dans le Livre des Bacabs etmentionné par Diego Lopez de Cogolludo comme«Dieu de la médecine».

III. – Glossaire – 175

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Kolebil«Vierge», désigne la patronne d’un villageparticulier sous la forme d’un des noms de laVierge, associée à une étape de sa vie. On a ainsiKolebil Natividad, Kolebil Konsepsion, KolebilKandelaria..., la Vierge de la Nativité, del’Immaculée Conception, de la Chandeleur... UneVierge est un vencêtre au même titre que ceux quiont un nom maya et est invoquée comme telle dansles chants rituels et les cérémonies. Le tome 9 estconsacré aux vierges et aux saints.

Kolebil Ha’«Vierge ou Dame Eau», un des noms donnés àl’Eau primordiale.

Kokah (kokay) mut«Celui qui à la réputation de couper la respiration»,soit «L ’asphyxieur», une des formes du seigneur dela mort. Kokah, variante de kokay, luciole, renvoieà la racine kok, terme générique pour les maladiesrespiratoires. Le Kokah mut est celui bouche lesorifices par où circule l’énergie vitale, en bonseigneur de la mort. On trouve aussi Ek kokay mutet Yax kokah mut, le Noir asphyxieur et le Vertasphyxieur.

Krusvoir Santa Kruz.

Kukulkan (X–kukikan)«Serpent(e) à plumes», souvent féminin dans lesmythes et identifié(e) à un serpent à sonnettes, et à unserpent à sonnettes-aigle bien que son nom, kukul,fasse plutôt référence au quetzal mais le quetzal (cf.tome 6, corpus, texte 43) est un oiseau associé à l’aigle.

Kulub Chak«Pluie raton laveur», un des maîtres de lasécheresse, capturé par les pères Pluie lors du rituelcontemporain du tup k’ak’, «l’extinction du feu»,une des étapes du cha’chak, l’appel de la pluie.

K’K’ak’asbal«la Puissance mauvaise» ou «la très mauvaisechose», désigne à la fois tout vencêtre maléfique, et,à l’époque contemporaine, le Diable.

K’inich ahau«Souverain œil (figure) du soleil», nom principaldu vencêtre solaire à l’époque préhispanique etcoloniale.

K’inich k’ak’mo«Œil (figure) du soleil ara de feu», vencêtrepréhispanique associé à l’ara macao, l’oiseau solaire,une des formes du vencêtre soleil.

176 – Tome 15 – Outils de recherche

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LLakahterme figurant dans le vocabulaire colonial et employéaujourd’hui dans la région orientale. Il désigne depetits vencêtres matérialisés dans des figures d’argileaux fonctions proches des arouches, ce serait lesarouches préhispaniques puisque les arouches sontcoloniaux. Ils jouent un rôle de protecteurs de la forêtet sont associés aux Kanan sayab.

MMamon la viejanom donné dans le village de Xocen à la vieille mèrecosmique, une des identités de Ix kan le ox, «Damejaune feuille de noix-pain» (cf. tome 4, corpus, texte7), nom pan-maya que l’on retrouve dans le PopolVuh des Mayas quichés

Moson«Tourbillon», vencêtre colonial et contemporain(sans doute préhispanique), il se manifeste aumoment des brûlis sous la forme d’un venttourbillonnant qui facilite la combustion des essarts.

Muken kabvoir Ah musen kab

NNombreson trouve dans les chants de la pluie contemporainsdes invocations à des Nombres (neuf, dix, treize...),les nombres étaient vraisemblablement desvencêtres à l’époque préhispanique. On trouveaussi des personnifications des pères Pluie sous laforme Yax Chak (Premier Pluie), Ka tu Chak(Second Pluie)...

PPahatun, Pahwatun, Pawatun, Papatun«Briseur de pierres précieuses» ou «Père Pierreprécieuse», vencêtre préhispanique, colonial etcontemporain (cf. tome 8), une des formes de yumChak, le père Pluie.

III. – Glossaire – 177

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P’P’u’usnains bossus qui ont habité la terre lors de lapremière création. Ils ont été emportés lors dudéluge à cause de leur stupidité : ils ont construitdes canoës en pierre avec un trou au milieu pourque l’eau ne fasse pas couler l’embarcation. Si certaines traditions insistent sur leur stupidité,d’autres, au contraire, mettent en scène leurspouvoirs surnaturels, tels que l’utilisation de laparole pour faire rouler les fagots de bois, bougerles pierres...Certains chamanes les identifient aussi aux arouches.Enfin, toujours selon certaines traditions, ils étaientles sujets du nain d’Uxmal.

SSanta Krusun des plus puissant vencêtres, d’originepréhispanique. Chaque santa Kruz est sainte et peut-être la patronne d’un village, d’un parage, d’unegrotte... Mais le père-mère de tous les saintes croixest le fameux Yum Santisima Krus tun, Père Trèssainte Croix de pierre précieuse, patronne de Xocen,encore appelé Balam tun, le Jaguar Pierre précieuse.La sainte Croix est souvent de couleur verte, lacouleur du centre.

Santiago«saint Jacques», un des plus célèbres saint patrondu Yucatan, sous des identités multiples (on parledes frères Santiago), il patronne plusieurs villagesqui sont reliés par de véritables chemins de saintJacques, équivalents des sakbe des anciens mayas. Iljoue aussi le rôle d’un distributeur de maïs enpériode de disette. Avec les vierges, le tome 9 lui estconsacré.

Santo*«saint», à la fois nom commun et partie de nompropre, il désigne alors le vencêtre patron d’unecommunauté, voire un lieu-dit ou un cénote. Ontrouve aussi la forme Kirich, Kilich* (cf. Vocabulairephilosophique et religieux, article santo)

Sip*, Suhuy* sip, Suhuy keh«Libérateur», «Très pur libérateur», «Cerf depureté», vencêtre protecteur des cerfs,préhispanique, colonial et contemporain qui seprésente sous la forme d’un petit cerf daguet, leyuk, avec entre les cornes une ruche de guêpes ek’(cf. Glossaire animaux et Vocabulaire philosophiqueet religieux, article sip).

Sipytabayforme composée citée par Diego de Landa (Diegode Landa, Relación de la cosas de Yucatán) etassociant Sip et Tabay ; vencêtre préhispanique dela chasse, voir Sip et X–tabay.

178 – Tome 15 – Outils de recherche

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TTabay«Grand trompeur», voir X–tabay.

Tas munyalsous la forme Tas munyal, Couche de nuage, nousavons des forces que l’on peut considérer commedes vencêtres. Les plus importants sont Bolon tasmunyal, Neuf couches de nuage et Ox lahun tasmunyal, Treize couches de nuage.

Tres reyes«Trois rois», forme maya des trois rois mages, cevencêtre tripartite joue le rôle de patron de village –il est par exemple le patron de l’importantecommunauté de Tizimin capitale de la région nord-est – mais il a probablement une origine maya etrenvoie dans ce cas à un ensemble de trois rois,occupant trois centres préhispaniques importants(les noms varient mais on trouve notamment Tikal,en territoire Itza) et continuant de communiquerpar des chemins souterrains.

T’T’up chakle benjamin et le plus puissant des pères Pluie.Suivant les traditions, soit le Chak de l’Ouest,associé au monde souterrain et à la mort, soit leChak de l’Est, associé à la fertilité et à la vie.

TSTsimin chak ou Cheval de Pluie, chaque père Pluie a le sien, ilspeuvent être considérés comme des vencêtresauxiliaires des pères Pluie, au même titre que lesKanhel.

VVirgen«Vierge», voir Kolebil.

III. – Glossaire – 179

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WWawapachGéant mythique cité par le folkloriste DanielBrinton. On trouve, dans la littérature, plusieursvariantes aux sens différents telles que : Way pachnawal écraseur, Wapach, premiers hommes quipeuplèrent la terre...

Way tul«Nawal lapin», possible forme de H–wan tul àl’époque coloniale, il est aussi figuré sous la formed’un Moson ou Tourbillon et associé aux Balam, lesGardiens Jaguar.

XX–tabay (Ah tabay)la Grande trompeuse (le Grand trompeur), une desidentités de la mère-père cosmique, patronne desamoureux et des alcooliques, vencêtrepréhispanique, colonial et contemporain. Si, auXVIe siècle, on ne connait que la forme masculine,la forme féminine domine aujourd’hui. Le tome 3lui est consacré.

Xibalba«Celui qui disparaît», une des formes du maître dumonde souterrain, que l’on retrouve dans le PopolVuh des Mayas quichés. Il désigne parfois aussi lemonde souterrain lui même.

YYax kokay mut«Verte luciole renommée» ou «Originelle luciolerenommée», voir Kokah (kokay) mut.

Yum Santissima Krus tun«Père Très sainte Croix de pierre précieuse» encoreappelé Balam tun, «Gardien Jaguar pierreprécieuse», une des formes contemporaines de lamère-père originelle, synthèse coloniale etcontemporaine de la croix maya et de la croixchrétienne, Mère-père des croix parlantes qui ont«conduit» l’insurrection maya ou Guerre desCouleurs au XIXe siècle. En association avec JésusChrist, le tome 10 lui est consacré.

180 – Tome 15 – Outils de recherche

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1 Sauf mention contraire, lesidentifications sont tirés del’ouvrage de Alfredo BarreraMarin, Alfredo Barrera Vazquez etRosa Maria Lopez Franco,Nomenclatura etnobotanica maya,1976.

AAk, Andropogon sp.

Anikab, Plusieurs plantes de la famille desBigognacées : Arrabidae floribunda, Bignogniaunguis-cati, Bignognia diversifolia, Cydistaaequinoctialis, Cydista heterophylla, Cydista spp.1:

BBakalche’, Bourreria pulchra

Bakel ak (bakel ak’), Psychotria microdon

Bakel wo (Baken wo), Pilea herniaroides

Balche’, Lonchocharpus violaceus,

Beek (Bek), Ehretia tinifolia

Boh (bohom), Cordia gerascanthus, Cordiaalliodera

ChChakah, Bursera simaruba et bursera spp,

Chak chakah, Bursera Simaruba

Chak ch’om, Bromelia Karatas

Chakil xiu, Boerhaavia caribaea

Chakmool che’ (Chakmolche’, Chakmo’olche’),Erythrina standleyana

Chakmul, Gomphrena globosa ou dispersa ?

Chak nikte’, Plumeria rubia

Chak sik’in, Caesalpinia pulcherrima

III. – Glossaire – 181

Glossaire

3. Glossaire des plantes

Ordre alphabétique

Page 181: 15 Outil de travail

2 D’après le Livre des Bacabs (cf.tome 3, corpus, texte 5), uneplante médicinale en relation avecla lèpre et les éruptions.

3 C: Diccionario maya Cordemex.,une plante médicinale pour letraitement de certaines maladiesdes yeux et de l’épilepsie.

Chakte’ kok, Caesalpinia platyloba, Comokalyxspectabilis

Chaya, Cnidoscolus aconitifolius, Cnidoscoluschayamansa

Chichibeh (chi’chi’be, chichi’beh), Corchorussiliquosus, Stylosanthes hamata.

Chichipate, figuier sauvage (Ficus spp)

Chiopile (chiople’), Eupatorium aromatisans, E.hemipteropodum

Chu’, gourde, Lagenaria siceraria

Chukum, Pithecellobium albicans

Chukwa, Arachide, Cacahuète.

Ch’Ch’am, pignelle, Bromelia karatas, B. Pinguin

Ch’ikam (Chiikam, Chi’kam), jicama, Pachyrrhizuserosus

Ch’ooy, Cochlospermum vitifolium,

HHabin (Ha’abin, Ha’bim, Ha’bin), Piscidiacommunis, Piscidia piscipula, Piscidia spp.

Halal, laîche, carex, Arundo donax, Phragmitesaustralis et Scirpus validus.

Hepek, plante médicinale entrant dans lacomposition d’une pommade pour lesrhumatismes, les enflures et les brûlures (nonidentifiée, il s’agit probablement d’une solanacée).

Hol, Hampea trilobata, Hibiscus clypeatus

Hu’petskin (humpets’k’in, hunpets’k’in), Tillandsiasp (?)

IIb, espèc de haricot, Phaseolus Lainetus

Is, Patate douce, Ipomoea batatas

Iximche’ (Ixi’imche’, voir aussi Ximche’), Casearianitida

Ix muk kan (plante non identifiée2)

Ix muts (plante non identifiée3)

182 – Tome 15 – Outils de recherche

Page 182: 15 Outil de travail

4 D’après le Livre des Bacabs (cf.tome 3, corpus, texte 5), uneplante médicinale en relation avecla lèpre et les éruptions.

5 C: une plante médicinale pour letraitement de certaines maladiesdes yeux et de l’épilepsie.

KKa’, courge, Cucurbita sp

Kabal silil, (plante non identifiée4)

Katsim, Acacia, Acacia Gaumeri.

Kitinche’ (Kitimche’), Caesalpinia gaumeri

Ko’op (Kopo’), Ficus cotinifolia

Kolemax (Kolokma’ax ?), Crataeva tapia (?)

K’K’uche’, cèdre mexicain, Cedrela mexicana

K’uxub (K’iwi), roucou, Bixa orellana

LLuch, calebassier, Crescentia Cujeta

MMakal, tubercule comestible, Xanthosomayucatanense (Kukut makal) et Disocorea alata(Ak’i’makal), Colocasia esculenta

Malva, mauve (genre malva, malvacées)

Meex nuxib (me’ex nuxib), «barbe de vieux»,Clematis dioica, Chloris Virgata, Tillandsiabrachycaulos, Tillandsia usneoides

Muts’ (plante médicinale non, identifiée5)

NNikte’, frangipanier, Plumeria sp et Plumeria rubra

Num, Numtsutsuy, Nuntsutsuy,Nuumtsutsuy, espèce de cactus, Cereuspentagonus, cf. X–nututsutsuy

OOp (op’), Anone, Annona cherimola

Ox, Noix-pain (Espagnol : ramon), Brosimumalicastrum.

Oxo (oxo-ak’, oxol), Abrux precatorius

PPakan (pak’am, pak’an), Nopalea cochenillifera,Opuntia dillenii

III. – Glossaire – 183

Page 183: 15 Outil de travail

6 Identification du Diccionario mayaCordemex.

7 D’après le Livre des Bacabs (cf.tome 3, corpus, texte 5), uneplante médicinale en relation avecla lèpre et les éruptions.

8 Entre dans la composition deremèdes permettant de soignerl’asthme.

Pich, Enterolobium cyclocarpum

Pitaya, pitte grimpante

Pochote, (cho, ch’o), fromager épineux, ceibaaesculifolia (appelée encore k’inim ou k’inim, k’uchou pi’im).

Pom, copal, Protium copal, protium aff., Protiumschipii

Pop (Poop), jonc servant à tresser les nattes,Thypha angustifolia, Scirpus validus6

SSak chuuen (plante non identifiée7)

Sihom, saponaire, Sapindus saponaria

Sipche’, «Arbre libérateur», Bunchosia swartzianaet Malpighia glabra.

Soskil chak, Tillandsia usneoides, cf. Meex nuxib

TTa’ chak, «excrément de Pluie», Ustilago zeae L,nustoc sp

Tabi (tabi’), «l’enracinée», Trixis radialis

Tahonal (tah), Viguiera dentata et Vigiuerahelianthoides

Tankas che, «arbre de la force vitale originelle»,Zanthoxylum fagara

Tohk’u, datura (Datura stramonium)

Tuk’ (Tuk), Espagnol : cocoyol, Acrocomiamexicana

Tus xiu (tus ik’ xiu?) herbe à tus (plante nonidentifiée8)

T’T’unhuy (T’ulunhuy), espèce de frangipanier,plumeria pudica, cf. X–tulunhuy

TsTsakam (Tsakam ak’), nopal, Cereus donkelaari

Tsalam, Lysiloma bahamense.

184 – Tome 15 – Outils de recherche

Page 184: 15 Outil de travail

9 Je ne connais pas de plante de cenom-là. Ce pourait être un autrenom pour Chikin chak, nénupharidentifié à Nimphaea ampla etPistia stratiotes.

Ts’Ts’iin (Ts’iim), manioc, Manuhot esculenta

Ts’iits’ilche’, Ageratum maritimum etGymnopodium antigonoides.

Ts’iuche’, Pithecellobium dulce, Pithecellobiumunquis-cati

Ts’ukts’uk (Ts’uts’uk), Cissampelos pareira,Diphysa carthagenensis,

XX–ha’il (X–hahil), «Eau», Ipomoea meyeri

X–kax: (x–k’ax), Randia longiloba, Randiatruncata

X–nutsutsuy, espèce de cactus, Cereus pentago,(cf.Num, Numtsutsuy, Nuntsutsuy, Nuumtsutsuy),

X–tabay che, nopal, Cereus donkelaari, cf. tsakam

X–tabentun, Pittiera grandiflora, Turbinacorymbosa

X–tabka’anil (Tabkan), Liane «racine du ciel»,Cissus cycioides, C. rhombifolia

X–tulunhuy, frangipanier, Plumeria pudica, cf.t’unhuy

Xa’an, espèce de palmier, Reinhardtia sp. et Sabalmayarum

Xache’ maax, «peigne de singe ?»,Pithecoctenium echinatum

Xache’ X–tabay, «peigne de la X–tabay»,Pithecoctenium echinatum

Xikin chah «oreille contrefaite», espèce denénuphar (Nimphaea ampla ? et Pistia stratiotes ?9)

Ximche’, Casearia nitida, cf. Iximche’

Xolixiu, plante médicinale pour soigner les seinsdes femmes (non identifiée)

YYa’, sapotille, Manilkara zapota

Yaxche’ (Ya’axche’), fromager, Ceiba pentandra

Ya’ax kalache (ya’ax halalche?), Pedilanthisitzaeus ?

III. – Glossaire – 185

Page 185: 15 Outil de travail

10 En ce qui concerne lesidentifications, j’ai utilisé lesouvrages suivants : Reptiles: Julian C.Lee, Anecogeographic analysis of theHerpetofauna of the Yucatanpeninsula, 1980; Jonathan A.Campbell, William W. Lamar, TheVenimous reptiles of Latin America,1989; Nancy L. Hamblin, Animal Useby the Cozumel Maya, 1984,Encyclopedia Yucatanense, tome 1,(1944) 1977, (EY), Santiago PachecoCruz, Diccionario de la faunayucateca, 1958, (PC). Mammifères:A Starker Leopold, Fauna Silvestrede Mexico, (1959) 1982. SantiagoPacheco Cruz, Op. cit., Ronald W.,Nowak, John L., Paradiso, Walker’sMammals of the World, 1983. JoséRamirez Pulido, et al., Guia de losmamiferos de Mexico, 1986.Oiseaux: Helga-Maria Hartig, Lasaves de Yucatan, 1979; AnaLabastille Bowes, Birds of the Mayas,1964 (LB), Ralph Roys L, The ethno-botany of the Maya, 1931 (R),Encyclopedia Yucatanense, tome 1,(1944) 1977, (EY), Paul Geroudet,les rapaces nocturnes d’Europe,1995;, Hermann Heinzel et al.,Oiseaux d’Europe d’Afrique du Nord

4.1 CLASSIFICATION PAR ORDRES ET FAMILLES ZOOLOGIQUES

ANIMALTerme générique, balche’, décomposition possible :«la chose du bois, de l’arbre».

REPTILES(SERPENTS, LÉZARDS (IGUANES), CROCODILES ET TORTUES)

SerpentsIl existe une cinquantaine de serpents mayas recen-sés, je n’ai indiqué ici que ceux qui apparaissent dansles tomes de cette livraison de l’encyclopédie (1997),une liste complémentaire sera fournie avec les autrestomes et en particulier le tome 2 consacré à la mytho-logie des serpents.

Kan, terme générique

Ahau kan, serpent souverain (Crotalusdurissus10), voir Tsab kan, serpent à sonnettes

Chayil kan, (Spilotes pullatus (EY: Spilotespullatus mexicanus))

Ekuneil, (Drymarchon corais)

Kaba, espèce de boa (non identifié)

(X) K’ok’ob kan, k’ok’o, serpent de parole(Lepthophis mexicanus)

Och kan, (Boa constrictor)

Tsab kan, serpent à sonnettes (Crotalus durissus),voir Ahau kan

Wayan choch, serpent gigantesque (non identifié,mythologique ?)

Lézards et iguanes (Sauriens)Lézards et iguanes ont une place centrale dans lamythologie maya en raison de l’identification deItsam, le maître du cosmos maya, à un saurien.Malheureusement plusieurs espèces ne peuvent êtredésignées que par leur nom maya bien que, par

186 – Tome 15 – Outils de recherche

Glossaire

4. Glossaire des animauxIl n’existe pas de travail de synthèse sur la zoologie maya alors que pour la botanique on dispose de l’excellent livre de AlfredoBarrera Marin, Alfredo Barrera Vasquez et Rosa Maria Lopez Franco, Nomenclatura etnobotanica maya, una interpretacióntaxonómica paru en 1976. J’ai donc pensé qu’il était utile de proposer pour le glossaire des animaux deux versions : l’une ordonnéesuivant la classification systématique de la zoologie, et l’autre ordonnée, comme pour les plantes, par ordre alphabétique .

Page 186: 15 Outil de travail

et du Moyen-Orient, 1996. Insectes: Santiago Pacheco Cruz, op.cit., Wolfang Dierl, Werner Ring,Guide des Insectes, 1992, Charles L,Hogue, Latin American insects andentomology, 1993, Bert Hölldobler,Edward O. Wilson, The ants, 1990.Généralités: Alvarez Solorzano,Ticul, Gonzalez Escamilla, Manuel,Fauna, Atlas cultural de Mexico,1987.

11 Santiago Pacheco Cruz le décritcomme une espèce rare de lézard quimesure de huit à dix centimètres delong. Sa tête ressemble beaucoup àcelle de la tortue.

12 A l’époque coloniale, on trouve uneforme d’Itsam, Itsam kab ain, «Itsamcrocodile de la terre» pour désignerla baleine (Diccionario mayaCordemex). L ’identification aulamentin m’a été suggérée par unegravure du XVIe siècle lereprésentant (cf. L ’art Taïno,catalogue d’exposition, 1994 et tome8, analyse, ch.2).

13 Cet iguane a sur le dos une ligned’épines proéminentes.

14 On n’est pas sûr qu’il existe uncaïman yucatèque : d’après C.ARoss, Crocodiles, aligators etcaïmans, 1990, le caïman commun(Caïman crocodilus) est présent auMexique mais on ne le trouve pas auYucatan, Julian Lee (Anecogeographic analysus of theHerpetofauna of the Yucatanpeninsula, 1980) n’en fait pas nonplus état mais l’existence d’un termespécifique qui pourrait le désignerlaisse la question ouverte.

15 Cf. Julian C.Lee, An ecogeographicanalysus of the Herpetofauna of theYucatan peninsula, 1980.

ailleurs, Julian Lee ait effectué une bonne recensiondes espèces existantes.

(X) Baan, espèce de lézard non identifiéeBek’eh, espèce de lézard non identifiée

(X) Kankalas, lézard (EY: Ameiva undulutaundulata et Cnemidophorus gularis)

(X) tulub, espèce de lézard non identifiée

Silwo’oh, lézard (PC: Selopurusmicrolepidotus11).

Iguanes

Itsam, terme générique, désigne aussi le maîtredes mondes souterrain et céleste, personificationdu cosmos. Il s’emploie aussi pour saurien (espagnol : lagarto)crocodile, lamantin et baleine12.

Huh, iguane, terme générique (Ctenosaura similis,Iguana iguana)

Baat, basilique (Basilucus sp), voir aussi Tolok

Tolok, basilique, (Basilucus sp), voir aussi Baat.

Tol huh, iguane à crète13

Crocodiles et caïmans (Crocodilidés)

Ahimil, caïman ou espèce de crocodile14

Aim (ain, ayin), crocodile (Crocodylus acutus, C.moreleti)

Chi’wa’an, crocodile (Crocodylus acutus, C.moreleti)

Tortues

Ak’ (ak, aak, a’ak, aakil), terme générique

On connaît onze espèces de tortues parmilesquelles : Chelydra serpentina, Kinosternuncreaseri, K. scorpiodes, Chrysemys scripta etRhinoclemys areolata)

Kok, kok ak, espèce de tortue (EY: Kinosternidae)

Tsulin ak, espèce de tortue (non identifiée)

AmphibiensSeuls les Anoures apparaissent dans cette mythologiebien qu’il existe une famille de salamandres compre-nant cinq espèces. On trouve à la fois des grenouilleset des rainettes, reconnaissables à leurs doigts aplatisterminés par des disques adhésifs qui, dans l’icono-graphie, ont la forme de petites boules. Le cas desAnoures est comparable aux Lézards : une seuleespèce est identifiée avec son nom maya bien qu’ il exis-te une bonne recension des espèces par Julian Lee15.

Much, terme générique pour grenouille

III. – Glossaire – 187

Page 187: 15 Outil de travail

16 Pour les oiseaux, lesidentifications sont dues à HelgaMaria Hartig, sauf mentioncontraire : LB, Labastilles Bowes,Birds of the Mayas, 1964, EY:Encyclopédia Yucatanense (Pearse),C: Diccionario maya Cordemex, R:Roys, Ethno-botany of the Maya,1931.

17 Noms français des oiseaux dumonde, 1993.

18 Je ne trouve pas ce nom dans lerépertoire des Noms français desoiseaux du monde, 1993.

Becero much, «grenouille-veau» (non identifiée)

Itza much, «grenouille-Itza» (idem)

Kariyo much, «grenouille-carillon» (idem)

Lek much, «grenouille-lek» (idem)

Ot much, «grenouille-ot» (idem)

Wo much, «grenouille-Wo» (Rhynophyrusdorsalis).

Yax much, «grenouille verte» (non identifiée)

OISEAUX

En ce qui concerne les oiseaux, les noms varient suivantles collectes. J’ai pris pour base l’ouvrage de Helga-MariaHartig, le plus complet à ce jour, dont les enquêtes ontporté sur les villages de Tinum, Pixoy (région 1) et RioLagartos (région 9) mais des collectes rigoureusesdans d’autres régions permettraient d’obtenir d’autresvariantes16. En ce qui concerne les noms français, je mesuis appuyé sur l’ouvrage de la Commission internatio-nale des noms français des oiseaux du monde17.

Ch’ich’, terme générique

Ch’ich’il, «oisèleté», peuple des oiseaux

CICONIFORMES HÉRONS, BUTORS, AIGRETTES (ARDEIDAE)

Bak, héron (terme générique)

Bak ha’, héron occidental, grande aigrette (Ardeaoccidentalis, Casmerodibus albus), Helga MariaHartig recueille Sak garsa, Sak kaanal ok ch’ich’il ha’.

Bech ha’, butor mirasol, héron vert (Botauruspinnatus, Butorides virescens, deux espèces quivivent dans les cénotes), et (Heterocnusmexicanus18)

Bech hach’, cf. Bak.

Sak garsa, héron occidental, grande aigrette, cf.Sak bak et Sak kaanal ok ch’ich’il ha’.

188 – Tome 15 – Outils de recherche

Page 188: 15 Outil de travail

19 Bien que le terme «urubu» soitaujourd’hui adopté en Français(cf. Noms français des oiseaux dumonde, 1993), je préfère, dans unsoucis de cohérence avec lalittérature antérieure, utiliser lenom composé «vautour-urubu».

Sak kaanal ok ch’ich’il ha’, héron occidental,grande aigrette, voir aussi Grues (Gruidae).

Urubus (En espagnol : Zopilote) (Cathartidae)

Chak pol ch’om, vautour-urubu19 à tête jaune(traduction du nom maya : vautour-urubu à têterouge), on l’appelle également Batab ch’om, «chefdes vautours» (Cathartes burrovianus)

Ch’om ou Ch’oon, à l’époque coloniale K’uch,vautour-urubu (à tête rouge, noir) (Catharistaurubu, cathartes aura aura, coragyps atratus)

K’uch, nom du vautour-urubu à l’époquecoloniale, cf. ch’om.

FALCONIFORMES

RAPACES DIURNES: BUSES, BUSARDS, ÉPERVIERS, AIGLES

(ACCIPITRIDAE)

Ch’uy, buse (à gros bec), busard Saint-Martin,milan bec-en-croc. Ch’uy est traduit en espagnolpar gavilan, épervier (Buteo magnirotris, Circuscyaneus, Chondrohierax uncinatus), voir aussiFaucons (Falconidae)

Kos (k’os), buse (à gros bec, noire, urubu) faucondes chauves souris, kos est aussi traduit en espagnolpar gavilan (Buteo magnirostris griseocauda,Buteogallus anthracinus, Hypomorphnus ouButeogallus urubitinga)voir aussi Faucons (Falconidae).

Kot (voire aussi Muan), aigle, aigle harpie (Harpiaharpya ?)

Faucons et crécerelles (Falconidae).

(Buses, éperviers et faucons sont souventconfondus dans les récits et la terminologieindigène)

Ch’uy, faucon (emerillon, aplomado, pélerin),macagua rieur, carrifex barré (Falco columbarius,Falco femoralis, Falco pereginus, Herpetotherecachinnans, Miscratur ruficollis), voir aussiAccipitridae et Muan.

Chuyunt’ul, «le souleveur de lapins» ou «lefaucon des lapins» (non identifié).

Kenkenbak, crécerelle d’Amérique (LB: Falcosparverius).

Kos (k’os), faucon des chauves souris, (Falcoalbigularis (rufigularis)), voir aussi Accipitridae.

Bul kos, rapace diurne non identifié

GALLIFORMES ORTALIDES ET PÉNÉLOPES (CRACIDAE)

Ba’ch (bach), ortalide chacamel, (espagnol,chachalaca), (Ortalis Vetula)

Kox, pénélope panachée, (espagnol, cojolito),(Penelope purpurascens)

(Odontophoridae)

III. – Glossaire – 189

Page 189: 15 Outil de travail

Bech’, colin (chanteur, à gorge noire), (Dactylortyxthoracius, Colinus nigrogularis)

(Phasianidae).

Meleagridinae

Kox, dindon ocellé, (Agriocharis ocellata) voirKuts.

Kuts, dindon sauvage, dindon ocellé (Agriocharisocellata, Meleagris gallopavo)

Ulum, Tso (tso’o), dindon domestiquePhasianinae

Kax, poule domestique (femelle de Gallusdomesticus)

T’el, coq domestique (mâle de Gallus domesticus)

K’ambuul (k’anbul, kambul), faisan (Craxrubra, Crax rubra griscomi)Grues (Gruidae).

Bak, grue, grue du Canada (Grus canadensis, Grussp (C)), voir aussi Kaanal ok ch’ich’il ha’

Kaanal ok ch’ich’il ha’, grue du Canada (Gruscanadensis, Grus sp(C)), voir aussi Bak

PIGEONS, COLOMBES ET TOURTERELLES (COLUMBIDAE).

Mukuy, colombe (bleutée, à queue noire, rousse),(Claravis pretiosa, Columbina passerina et C.talpacoti)

Kankab tsutsuy, pigeon à bec noir, colombe (deverraux, roux violette), (Columba nigrirostris, LB:Geotrygon Montana, EY, LB, R: Leptotila verreauxi)

Sak pakal, tourterelle (à ailes blanche, à queuecarrée), colombe de verraux (Leptotila verreauxi,zenaida asiatica et z. aurita).

ARAS (PSITTACIDAE)

Moo, ara rouge (Ara macao)

RAPACES NOCTURNES

CHOUETTES ET HIBOUX (TYTONIDAE ET STRIGIDAE)

Xoch’, effraie des clochers (Tyto alba)

Buh, grand-duc (Bubo virginianus), voir Buh kab

Buh kab, grand-duc (Bubo virginianus), voir buh

190 – Tome 15 – Outils de recherche

Page 190: 15 Outil de travail

20 Dans l’ouvrage du XVIIIe siècle deFrère de san Buenaventura, l’aigleest aussi appelé Muan.Récemment, et sans avoirconnaissance de l’ouvrage deBuenaventura, plusieursarchéologues ont produit denouveaux arguments pourl’identifier à un rapace diurne,faucon, crécerelle ou milan.Joseph Bell propose une troisièmeidentification, la chevêchettebrune (cf. Nicolai Crube, LindaSchele, Kuy, the owl of omen andwar, 1994)

21 Quatre termes mayascorrespondent au grand-ducd’Amérique, l’importancemythologique des chouettes et deshiboux explique cette diversité.On peut proposer deuxhypothèses : soit il existe desespèces présentes sur le territoireyucatèque qui n’ont pas encore étéobservées par les ornithologues,soit la classification maya desrapaces nocturnes est plus fineque la classification scientifique.

22 Plusieurs espèces de picsidentifiées par Helga-Maria Hartign’ont pu être retrouvées dans lerépertoire des Noms français desoiseaux du monde, 1993, citonsnotamment Centurus aurifrons,Centurus dubius dubius et dubiusleei, Chloronerpes yucatanensis.

Ko ak’ab, petit-duc, (Otus Guatemalae, CiccabaVirgata), voir aussi Muan

Muan (Moan) rapace nocturne (petit-duc,chevêchette brune...) ou rapace diurne (aigle,milan...), les identifications varient20 (EY: OtusGuatemalae, Ciccaba Virgata, J. Bell : Glaucidiumbrasilianum, et Falco sp.), voir aussi Ko ak’ab

(X)T’oh kah x–nuk, chevêchette brune,(Glaucidium brasilianum), voir aussi Muan

Tunkuruchu, grand-duc d’Amérique (Bubovirginianus)

Tsikin (Ikim ?) grand-duc d’Amérique ?21 (Bubovirginianus?)

ENGOULEVENTS (CAPRIMULGIDAE)

Puhuy, différentes espèces d’engoulevent(Caprimulgus badius, C.carolinensis, C. salvini,Chordeiles acutipennis, Ch. minor, Nyctodromusalbicolis, Otophanes yucatanicus)

MARTINETS (APODIDAE).

Kusam, martinet (ramoneur, de Vaux) (Chaeturagaumeri, C. pelagica, C. vauxi), voir aussiHirondelles (Hirundinidae).

COLIBRIS, MANGOS (TROCHILIDAE).

Ts’unum, différentes espèces parmi lesquellesl’ariane (cannelle, du Yucatan, à ventre gris) lemango de Prevost, l’émeraude de Canivet, le colibri( à gorge rubi, élise), (Amazilia.yucatanensis, R, EY,LB: A. rutila, EY, LB: A. tsacatl, Anthracothoraxprevostii, Chlorostibolon canivetii, Archilochuscolubris, Doricha eliza...)

MOMOTS (MOMOTIDAE).

Toh, momot (à sourcils bleus, de Lesson, houtouc)(Eumomota superciliosa, Momotus lessoni exiguuset Momotus momota)

PICS (PICIDAE)

(X) Kolomte’ (kolonte’), plusieurs espèces de picsparmi lesquelles le pic ouentou et le pic roux(Dryocopus lineatus, Celeus castaneus)22

Tyrans (Tyrannidae)

X–takay, plusieurs espèces de tyran parmilesquelles le pitangua, le roux, le tyran de Wied, letyran mélancolique (Megarhynchus pitangua, LB:Myiarchus tuberculifer, LB: M. tyrannulus, LB:Tyrannus melancholicus...).

HIRONDELLES (HIRUNDINIDAE)

Kusam, différentes espèces d’hirondelles parmilesquelles l’hirondelle rustique, de rivage, chalybée,noire (Hirondo rustica, Progne chalybea, P. subis,Riparia riparia)

III. – Glossaire – 191

Page 191: 15 Outil de travail

23 La seconde espèce ne figure pasdans le livre ds Noms français desoiseaux du monde, 1993. Uncorbeau est également cité dansun récit (tome 8, corpus, texte 33)mais sans l’équivalent maya. Al’époque coloniale, le corbeau estdésigné soit par le nom duvautour-urubu, ch’om, soit sous lenom de maach (cf. Diccionariomaya Cordemex, partie espagnol-maya, p. 98).

24 Le nom entre parenthèses indiqueune identification divergente entreHelga Maria Hartig et lacommission internationale desnoms français des oiseaux (Nomsfrançais des oiseaux du monde,1993).

MOQUEURS (MIMIDAE)

Sak chik, moqueur des savanes (C: Mimus gilvusgracilis)

MERLES (TURDIDAE)

X–kok’o (X–kool, X–kook, X–kok’olche’), merlefauve (Turdus grayi)

GEAIS (CORVIDAE)

P’ap (paap), geai enfumé (Psylorhinus morio,Psylhorinus mexicanus vociferus23)

Orioles, quiscales et vachers (Icterinae)

Hom xanil (hon xa’ani), oriole masqué, oriole dunord (Icterus cucullatus, I. galbula)

Kau (X–kau, k’a’au), quiscale à longue queue(Cassidix mexicanus (Quiscalus mexicanus24))

Pich’, quiscale chanteur (Dives dives), voir Way kot

Ts’iu, vacher bronzé (Tangavius aeneus (Molotrusaenus)), voir aussi Fringilles (Fringillidae).

Way kot, quiscale chanteur, cacique à bec jaune(Dives dives, Amblycercus holosericeus)

FRINGILLES (FRINGILLIDAE)

Chakts’its’ib, cardinal rouge (Cardinalis cardinalis)

Ts’iu, jacarini noir (Volatinia jacarina), voir aussiIcteridae.

192 – Tome 15 – Outils de recherche

Page 192: 15 Outil de travail

25 Variété de couleur de cendre et unpeu plus petit que l’espècedominante. Il vit sous la terre d’oùil tire son nom (P.C)

ARTHROPODES

MILLIPEDES

Spirostreptidae

X–chimas, (chimes), mille-pattes ( EY: différentesespèces d’Orthoporus, Gymnostreptus zizicolens)

Ek chapat, (chapat), mille-pattes (non identifié)

ARACHNIDES

Theraphosidées (tarentules)

Ch’intun, tarentule (espagnol : alacran de latigo,«scorpion fouetteur»), C: Tarantula fuscimana)

Toyoli’ (toy), tarentule (espagnol : araña capulina(C)), non identifiée

Kowoh, tarentule (C: Euripelma sp).

Le’um, espèce d’araignée de grande taille (C).

CENTRUROIDÉES (SCORPIONS)On se trouve dans la même situation que pour leslézards et les grenouilles, il y a plusieurs noms mayas,plusieurs espèces décrites, mais pas de correspon-dance entre noms mayas et noms scientifiques.

Sinaan, scorpion, nom générique ((P.C: HadrurusAztecus, EY: différentes espèces de Centrurus)

Ek’ chuah, (Ek’chuh, ek’ chuem, ek’ chuen) grandscorpion noir que l’on trouve dans les murs (C).

K’an sina’n, «scorpion roux très vénimeux» (C:espagnol, alacrán bermejo muy ponsoñoso)

Sinaan luum, «scorpion de la terre» (espèce nonidentifiée25)

Ixodoidés

Pech, tique, terme générique (EY: Dermacentor etAmblyomma)

III. – Glossaire – 193

Page 193: 15 Outil de travail

26 Santiago Pacheco Cruz(Diccionario de la fauna yucateca)donne un grand nombre de sesidentifications en s’appuyant surle traité de zoologie de MaximoMartinez, dont malheureusementil ne donne pas les références.

27 Les Mayas connaissent un certainnombre d’espèces d’abeilles de laforêt, Kaaxikab ou kolelkab (cf.infra) qui appartiennent aux deuxfamilles des mélipones et destrigones . Les identifications queje donne dans cet ouvrage, à partMelipona boechii, qui est la plusconnue et qui, dans la langueparlée, est désignée par le termegénérique, Kolel kab, sont dues àAdalberto Aguilar, bibliothécaireet apiculkteur de Valladolid Melipona boecheii est l’espèce Laplus connue que les Mayascontinuent d’élever dans desruches fabriquées dans des troncsd’arbre (hobon) (cf. Charles L.Hogue, Latin American insects andentomology, 1993, Weaver N,Weaver E.C, Beekeeping with thestingless bee melipona boechii bythe yucatec Maya, 1981).Signalons aussi une petite revuelocale, dont il n’est paru que sixnuméros, et qui fut consacrée auxabeilles traditionnelles, U thanyikzl kab, la voix des abeilles,éditée à Merida avec, entre autres,la collaboration de AdalbertoAguilar.

INSECTES

ARCHIPTÈRES

T’uyul, termite (non identifié)

HOMOPTÈRES

Bulel, Cercope («cicadelle») écumeux, PC (E.Step) Philaenus spumarius

Ch’och (Ch’och lim, ch’och lin), Cigalle (P.C(Martinez26) : Cicada rudis)

FULGORIDAE

Kokay, luciole (non identifié)

ORTHOPTÈRES

Mas (h–maas), grillon (EY: Amphiacusta yucatana,Tobila atelomma)

Saak’, sauterelle (nom générique, Schistocerca sp)

HÉTEROPTÈRES

(Pentomidae)

Kisay, insecte à odeur fétide de couleur cendre,parasite de la guayabe (PC: Pentatoma)

HYMÉNOPTÈRES

Abeilles

Termes génériques

Kolel kab (ko’olel kab), Xunan kab, Ah bol (ahbo’ol), Yilk’il kab, Kaxikab, abeille de la forêt,mélipones et trigones (Melipona sp, trigona sp27)

Kab, abeille européenne (Apis mellifera)

Termes spécifiques

Kolel kab (ko’olel kab), Xunan kab, dame du miel,mélipone (Melipona boecheii et M. fulvipes)

E’ho’ol, abeille tête noire, cephalotrigone(Capitata zexmenae)

Kamtsak (Kamtsa, k’antsaak), scaptotrigone(Scaptotrigona pectoralis)

Xik, trigone (Frieseo melitta negra)

Us (Us kab), abeille moucheronne, hypotrigone(genre plebeia)

guêpes

Ek’, guêpe productrice de miel (non identifiée)Tup chaak, guêpe (non identifiée)

X–ni chaak, guêpe (idem)

194 – Tome 15 – Outils de recherche

Page 194: 15 Outil de travail

28 Sakal et say désignent des fourmisdu genre Atta célèbres par leuraptitude à cultiver deschampignons et leurs immensescavitées souterraines qui peuventatteindre plus de six mètres deprofondeur. Il en existe deuxespèces au Yucatan mais je nepeux déterminer à quelle espècecorrespondent les noms mayas.Une troisième fourmichampignonniste qui n’appartientpas au genre Atta mais qui estaussi présente au Yucatan estAcromyrmex octospinosis (cf. BertHölldobler, Edward O. Wilson,The ants, 1990 et Enciclopediayucatanense, vol. 1).

29 Identification que je proposed’après Charles L Hogue, LatinAmerican insects and entomology,1993, en m’appuyant sur sesdessins.

Xux, guêpe, (idem)

Fourmis

Sinik, terme générique

Sakal, espèce de fourmi champignonniste(espagnol : hormiga arriera) (Atta cephalotes ouAtta mexicana28)

Say, espèce de fourmi champignonniste(espagnol : hormiga arriera) (Atta cephalotes ouAtta mexicana)

Xulab (xu’la), fourmi de feu ? (EY: Solenopsisgeminata ?)

Libke’h, espèce de fourmi (non identifiée)

LÉPIDOPTÈRES, PAPILLONS

Pepem, papillon, terme générique

(Psychidae)

Tus, «le menteur» (Oiketicus sp ?29)

X–mahana, papillon non identifié.

COLÉOPTÈRES

Ch’uytun, scarabée (non identifié)

Makech, scarabée (non identifié)

DYPTÈRES

K’oxol, moustique (Culicidae,, nom générique)Us (tanus), moucheron sauvage de couleur cendre(EY: Drosophilidae (Drosophila repleta, Drosophilasp) et Chloropidae (Hippelates pusio, Oscinellasp.))

Ya’axkach (x–ya’axkach), mouche verte (nonidentifiée)

III. – Glossaire – 195

Page 195: 15 Outil de travail

30 Sauf mention contraire, lesidentifications des mamifères sontdues à A. Starker Leopold (Faunasilvestre de Mexico, (1959) 1982.Le Guia de los mamiferos deMexico, (José Ramirez, Pulido, etal., 1986) propose des listes parétats méxicains . Il m’a permit,dans certains cas, de compléterles informations de Starker.Lorsqu’une identification en estextraite, elle est précédée de lamention «Guía».

31 «Walker» désigne le livre deRonald W. Nowak et JohnL.Paradiso, Walker’s Mammals ofthe World, Baltimore and London,1983.

32 Je n’ai retenu qu’une desidentifications proposées parl’Enciclopedia Yucatanense, cellequi correspond au Walker. Bienque ba’ est traduit par tusa,«taupe», il ne s’agit pas d’unetaupe mais d’un rongeursaccophore et creuseur degaleries.

MAMMIFÈRES

CHAUVES-SOURIS (CHIROPTEA)

Sots (sots’), chauve-souris, nom générique

Il existe au Yucatan un grand nombre d’espèces dechauve-souris, l’Enciclopedia yucatanense enrépertorie 32 appartenant à six familles parmilesquelles Rhynchiscus naso priscus, Macrotuspygmeatus, Desmodus rotundus murinus, Tadaridayucatanica...

Ikim soots’, «chauve-souris grand-duc», trèsgrande chauve souris (C), (non identifiée)

Machun mach, petite chauve-souris (C) (nonidentifiée)

Ukum sots’, «chauve-souris colombe», grandechauve-souris (C) (non identifiée)

(EDENTATA)

Dasypodidae

Wech, tatou (Dasypus novemcinctus30)

LAGOMORPHES (LAGOMORPHA)

Lapins (Leporidae)

T’ul (tul, t’u’ul) lapin (Sylvilagus brasiliensis, Guía :S. floridanus yucatanensis).

RONGEURS (RODENTIA)

Ecureuils (Sciuridae)

Kuuk (ku’uk, kuukil, kukeb), écureuil yucatèque(Sciurus yucatanensis, S. deppei), on trouve aussiKunab et Ku’ux (E Y).

Dasyproctidae

Haleb, paca (Cuniculus paca ou Agouti paca(Guía et Walker31))

Ts’u, agouti (Dasyprocta punctata)

Geomydae

Ba’ ou ba’esa, géomydé saccophore (espagnol :tuza) (EY: Heterogeomys hispidus32)

Heteromydae

Hihits’beeh ou puutenput, autre espèce desaccophore, espagnol : raton de abazon (C et EY:Heteromys gaumeri)Ch’o’ob (ch’o), rat (nom générique)

MARSUPIAUX

Didelphidae

Ox, opossum (Guía : Didelphis Virginianayucatanensis ou Oposum virginianus)

196 – Tome 15 – Outils de recherche

Page 196: 15 Outil de travail

33 La mention «Et. Y» désignel’ouvrage de Juan Alberto.Arellano, Ramon Rodriguez Riveraet Pascual Uuh Chi, EthnofloraYucatanense, 1992.

34 Le Chakmol, bien que classifié,comme le Balam, Felis onca, estassez différent. Il est de mêmetaille mais moins féroce et sa robeest rouge et marron alors que celledu Balam arbore les classiquestaches sur fond brun qui lui ontvalu de figurer dans le mythed’origine de l’écriture glyphique.

35 Si Starker donne Mazamagouazoubira, pour le Walker, seulMazama americana habiterait leYucatan. Ce petit cerf a les cornesd’un seul tiran, les anglais lenomment Brocket deeri, soit «cerfdaguet».

Carnivores (Carnivora)

Renards, loups, chiens (Canidae)

Ch’omak, renard gris (Urocyon cinereoargenteus)

Pek, chien (Canis familiaris)

On trouve plusieurs espèces de chiens dans lesdictionnaires et les codices, les dictionnaires nousdonnent les noms suivants :

Ah bil, Kik bil, chien sans poils (R: Caniscaribaeus)

Tsotsim pek, chien poilu

Tsul, chien domestique

Procyonidés (Procyonidae)

Kulub (k’ulu’), raton laveur (Procyon loctor)

Chiik (chik), coati (Nasua narica), on trouveaussi chab et ch’we (Et. Y33).

Félins (Felidae)

Balam, jaguar (Felis onca)

Chakmol, jaguar (Felis onca)34

Koh, puma, (Felis concolor)

PERRISSODACTYLES (PERISSODACTYLA)

Tapirs (Tapiridae)

Tsimin, tapir (Tapirella bairdii)

Chevaux et mules (Equidae)

Tsimin, cheval (Equus przewalskii forma caballus)

T’ul, mule (Croisement de Equus przewalskiiforma caballus et de equus asinus)

ARTIODACTYLA

Suidés (Suidae)

K’eken, cochon (Sus sp)

Tayasuidés (Tayassuidae)

Kitan, peccari à collier (Tayassu tajacu (Pecaritajacu)) et peccary à lèvres blanches (Tayassu pecari),voir aussi ak qui désigne plus particulièrement lemâle et le pécari à collier, on trouve encore la formeK’ek’enil k’ax, «cochon des bois».Cervidés (Cervidae)

Keh, cerf à queue blanche ou cerf de Virginie(Odocoileus virginianus)

Yuk, cerf daguet (Mazama americana, Mazamagouazoubira ?35)

III. – Glossaire – 197

Page 197: 15 Outil de travail

36 Reents-Budet, Painting the mayauniverse, 1994.

Bovidés (Bovidae)

Wakax, vache ou taureau (Bos taurus) on trouveaussi Bakay et Kastelan keh («cerf espagnol»)

Taman, mouton

Siréniens (Sirenia)

Baklam, Chiil, Tek, Itsam ?, manati, lamantin (C:Trichechus Manatus)

POISSONS

La mythologie des poissons est un des points faiblesde cette encyclopédie. En effet d’une part les villagesde pêcheurs d’aujourd’hui ont perdu une partie de leurcaractère maya, de l’autre, je n’ai pu travailler que trèssuperficiellement sur les communautés de pêcheurs(à Progreso, essentiellement). Les archéologues décou-vrent, depuis quelques années, la richesse mythiquede la faune sous-marine d’autant plus que l’infra-monde maya est aquatique et que la mer est considé-rée, encore aujourd’hui, comme le grand réservoir cos-mique d’énergie vitale. Les représentations,notamment, d’un poisson serpent à plumes36, ainsique la relation entre Itsam et plusieurs animaux marinspermettent d’envisager de nouvelles perspectives.

Kay, terme générique

Box kay (box), bagre (Bagre marinus)

Ah xuul, raie (EY: Urobatis jamaicensis)

Xok (ah xook) requin, (EY: Scolidion terrae-novae)voir aussi Yaxbay

Yaxbay, requin, (EY: Scolidion terrae-novae) voiraussi xok

198 – Tome 15 – Outils de recherche

Page 198: 15 Outil de travail

4.2 ANIMAUX (ORDRE ALPHABÉTIQUE)

AAhau kan, serpent à sonnettes (CrotalusDurissus), voir tsab kan

Ah bil, chien sans poils (R: Canis caribaeus), voiraussi Kik bil

Ah bol, abeille de la forêt, mélipones et trigones,(Melipona sp, M. boecheii, M. yucatanica, Trigonasp), voir kolel kab et yilk’il kab.

Ahimil, caïman ou espèce de crocodile (On n’estpas sûr qu’il existe un caïman yucatèque)

Aim (ain, ayin) crocodile (Crocodylus acutus, C.moreleti), voir aussi chi’wa’an

Ak (aak, aakil), peccari à collier (Tayassu tajacu(Pecari tajacu)) et peccary à lèvres blanches(Tayassu pecari), désigne plus particulièrement lemâle et le pécari à collier, voir Kitan et K’ek’enilk’ax’

Ak’ (ak, aak, a’ak, aakil), tortue, on connaît onzeespèces de tortues parmi lesquelles : Chelydraserpentina, Kinosternun creaseri, K. scorpiodes,Chrysemys scripta et Rhinoclemys areolata), lesnoms mayas connus sont les suivants : kok, kok ak(EY: Kinosternidae) et tsulin ak.

BBa’ ou ba’esa, géomydé saccophore (espagnol :tuza) (EY: Heterogeomys hispidus)

(X) Baan, espèce de lézard (non identifié)

Baat, basilique (Basilucus sp), voir aussi Tolok

Ba’ch (bach), ortalide chacamel, (espagnol,chachalaca) (Ortalis Vetula)

Bak, héron (terme générique)

Bakay, bovin, (Bos taurus), voir Wakax

Bak ha’, héron occidental, grande aigrette (Ardeaoccidentalis, Casmerodibus albus), voir aussi Sakgarsa, Sak kaanal ok ch’ich’il ha’

Baklam, manati, lamantin (C: TrichechusManatus), voir aussi Chiil et Tek

Balam, jaguar (Felis onca)

Batab ch’om, vautour-urubu à tête jaune(Cathartes burrovianus), voir ausi Chak pol ch’om

Bech ha’, butor mirasol, héron vert (Botauruspinnatus, Butorides virescens, deux espèces quivivent dans les cénotes), et (Heterocnusmexicanus)voir Bak

III. – Glossaire – 199

Page 199: 15 Outil de travail

Bech’, colin (chanteur, à gorge noire) (Dactylortyxthoracius, Colinus nigrogularis)

Bek’eh, espèce de lézard (non identifié)

Besero much, «grenouille veau» (non identifiée)

Buh, grand-duc d’Amérique (Bubo virginianus)

Buh kab, grand-duc d’Amérique (Bubovirginianus)

Bulel, Cercope («cicadelle») écumeux, PC (E.Step) (Philaenus spumarius)

Bul kos, espèce de buse ou de faucon ? (nonidentifié)

ChChab, coati (nasua narica), voir aussi Chiik etCh’we

Chakmol, jaguar (Felis onca)

Chak pol ch’om, vautour-urubu à tête jaune(traduction du nom maya : vautour-urubu à têterouge), (Cathartes burrovianus), voir aussi Batabch’om

Chakts’its’ib, cardinal rouge (Cardinaliscardinalis)

Chayil kan, (Spilotes pullatus)

Chi’wa’an, crocodile (Crocodylus acutus, C.moreleti), voir aussi Aim (ain, ayin)

Chiil, manati, lamantin (C: Trichechus Manatus),voir aussi Tek et Baklam

Chiik (chik), coati (Nasua narica), voir aussi chab.

Chuyunt’ul, «le souleveur de lapins» ou «lefaucon des lapins» (non identifié)

Ch’Ch’ich’: oiseau

Ch’intun, tarentule, (espagnol : alacran de latigo,«scorpion fouetteur») (C: Tarantula fuscimana)

Ch’o’ob (ch’o), rat (nom générique)

Ch’och, cigalle (P.C (Martinez) : Cicada rudis)

Ch’om ou Ch’oon, à l’époque coloniale K’uch,vautour-urubu (à tête rouge, noir) (Catharistaurubu, cathartes aura aura, coragyps atratus)

Ch’omak, renard gris (Urocyon cinereoargenteuset Et Y: Urocyon parridens)

Ch’we (Et Y), coati (nasua narica), voir aussi chiiket chab

200 – Tome 15 – Outils de recherche

Page 200: 15 Outil de travail

Ch’uy, Ch’uy, buse (à gros bec), busard Saint-Martin, milan bec-en-croc, faucon (emerillon,aplomado, pélerin), macagua rieur, carrifex barré.Ch’uy est traduit en espagnol par gavilan, épervier(Buteo magnirotris, Circus cyaneus, Chondrohieraxuncinatus, Falco columbarius, Falco femoralis,Falco pereginus, Herpetothere cachinnans,Miscratur ruficollis)

Ch’uytun, scarabée (non identifié)

EE’ho’ol, abeille tête noire, cephalotrigone(Capitata zexmenae)

Ek’, guêpe de couleur noire (non identifiée)

Ek’ chapat, mille-pattes (non identifiée)

Ek’ chuah (Ek’chuh, ek’ chuem, ek’ chuen), grandscorpion noir que l’on trouve dans les murs (C)(non identifiée)

Ekuneil, serpent (Drymarchon corais)

HHaleb, paca (Agouti paca ou Cuniculus paca)

Hihits’beeh ou puutenput, espèce de saccophore(espagnol : raton de abazon), (C et EY: Heteromysgaumeri)

Hom xanil (hon xa’ani), oriole (masquée, dunord) (Icterus cucullatus, I. galbula, R, EY:I.prosthemela)

Huh, iguane (Ctenosaura similis, Iguana iguana).

IIkim, (tsikin?) grand-duc d’Amérique ? (Bubovirginianus?)

Ikim soots’, «chauve-souris grand-duc», trèsgrande chauve souris (C) (non identifiée)Itsam, terme générique, s’emploie pour saurien,crocodile, baleine et manati

Itsa much, «grenouille Itza» (non identifiée)

KKaanal ok ch’ich’il ha’, grue canadienne (Gruscanadensis (C)), voir aussi Bak

Kab, abeille (Apis mellifera)

Kaba, espèce de boa (non identifié)

Kamtsak (Kamtsa, k’antsaak), scaptotrigone

III. – Glossaire – 201

Page 201: 15 Outil de travail

(Scaptotrigona pectoralis)Kan, serpent (nom générique)

Kankab tsutsuy, pigeon à bec noir, colombe (deverraux, roux violette), (Columba nigrirostris, LB:Geotrygon Montana, EY, LB, R: Leptotila verreauxi)

(X) Kankalas, lézard, (Ameiva unduluta undulataet Cnemidophorus gularis)

Kariyo much, «grenouille carillon» (nonidentifiée)

Kastelan keh, vache, taureau (Bos taurus), voiraussi wakax et bakay.

(X) Kau, quiscale à longue queue (Cassidixmexicanus (Quiscalus mexicanus)), voir aussiX–kau, k’a’au.

Kax, poule (femelle de gallus domesticus)

Kay, poisson, terme générique

Keh, cerf à queue blanche ou cerf de Virginie(Odocoileus virginianus)

Kenkenbak, crécerelle d’Amérique (L.B: Falcosparverius)

Kik bil, chien sans poils (R: Canis caribaeus), voiraussi Ah bil

Kitan, peccari à collier (Tayassu tajacu ou Pecaritajacu) et peccary à lèvres blanches (Tayassu

pecari), on trouve aussi les forme ak et k’ek’enil k’axKo ak’ab, hibou petit-duc, (Otus Guatemalae,Ciccaba Virgata), voir aussi Muan

Koh, puma (Felis concolor)

Kok, kok ak, tortues de la famille desKinosternidés (EY: Kinosternidae)

Kokay, luciole (terme générique ?)Kolel kab (ko’olel kab), abeille de la forêt,(mélipones et trigones, Melipona sp, M. boecheii,M. yucatanica, Trigona sp) voir aussi Ah bol (ahbo’ol), Yilk’il kab

(X) Kolomte’ (kolonte’), plusieurs espèces de picsparmi lesquelles le pic ouentou et le pic roux(Dryocopus lineatus, Celeus castaneus)

Kos (k’os), buse (à gros bec, noire, urubu), faucondes chauves souris, (Buteo magnirostrisgriseocauda, Buteogallus anthracinus,Hypomorphnus ou Buteogallus urubitinga, Falcoalbigularis (rufigularis))

Kot, aigle, aigle harpie (Harpia harpia) voir aussiMuan.

Kowoh, tarentule (C: Euripelma sp).

Kox, pénélope panachée, (espagnol, cojolito),(Penelope purpurascens), dindon ocellé,(Agriocharis ocellata), voir Kuts.

Kulub, raton laveur (Procyon loctor), voir K’ulu’.

202 – Tome 15 – Outils de recherche

Page 202: 15 Outil de travail

Kunab, écureuil yucatèque (Sciurus yucatanensis,S. deppei), voir Ku’ux et Kuuk.

Kusam, martinet (ramoneur, de Vaux) (Chaeturagaumeri, C. pelagica, C. vauxi), différentes espècesd’hirondelles parmi lesquelles l’hirondelle rustique,de rivage, chalybée, noire (Hirondo rustica, Prognechalybea, P. subis, Riparia riparia).

Kuts, dindon sauvage (Agriocharis ocellata,Meleagris gallopavo)

Kuuk (ku’uk, kuukil, kukeb), écureuil yucatèque(Sciurus yucatanennis, s.deppei)

Ku’ux, écureuil yucatèque (Sciurus yucatanensis,S.deppei)

K’K’a’au, quiscale à longue queue (Cassidixmexicanus (Quiscalus mexicanus, Megaquiscalusmajor macrourus)

K’ambuul (k’anbul, kambul), faisan (C: Craxrubra rubra, Crax rubra griscomi)

K’an sina’n, «scorpion roux très vénimeux», (C)espagnol : alacrán bermejo muy ponsoñoso

K’eken, cochon (Sus sp)

K’ek’enil k’ax, «cochon des bois», peccari àcollier (Tayassu tajacu (Pecari tajacu)) et peccary àlèvres blanches (Tayassu pecari), on trouve aussiles formes ak et kitan(X) K’ok’ob kan (k’ok’o), «Serpent de parole»(Lepthophis mexicanus)

K’oxol, moustique (nom générique)

K’uch, vautour-urubu (à tête rouge, noir)(Catharista urubu, cathartes aura aura, coragypsatratus)

K’ulu’, raton laveur (Procyon loctor), voir Kulub

LLek much, «grenouille lek» (non identifiée)

Le’um, espèce d’araignée de grande taille (C).

Libke’h, espèce de fourmi (non identifiée)

MMachun mach, (C) petite chauve souris, (nonidentifiée)

Makech, scarabée (non identifié)

Moo, ara rouge (ara macao)

III. – Glossaire – 203

Page 203: 15 Outil de travail

Muan (Moan), rapace nocturne (petit-duc,chevêchette brune...) ou rapace (aigle, milan...), lesidentifications varient (EY: Otus Guatemalae,Ciccaba Virgata, J. Bell : Glaucidium brasilianum, etFalco sp.), voir aussi Ko ak’ab

Much, grenouille (nom générique)

Mukuy, colombe (bleutée, à queue noire, rousse),(Claravis pretiosa, Columbina passerina et C.talpacoti)

OOch kan, boa (Boa constrictor)

Ot much, «grenouille ot» (non identifiée)

Ox, opossum (Guía : Didelphis Virginianayucatanensis ou Oposum virginianus)

PP’ap (paap), geai enfumé (Psylhorhinus morio,Psylhorinus mexicanus vociferus)

Pek, chien (Canis vulgaris)

Pepem, papillon, nom générique

Pich’, quiscale chanteur (Dives dives).

Puhuy, différentes espèces d’engoulevent(Caprimulgus badius, C.carolinensis, C. salvini,Chordeiles acutipennis, Ch. minor, Nyctodromusalbicolis, Otophanes yucatanicus)

SSaak, sauterelle (terme générique)

Sakal, C: espèce de fourmi champignonniste(espagnol : hormiga arriera) (Atta cephalotes ouAtta mexicana) voir Say.

Sak garsa, héron occidental, grande aigrette(Ardea occidentalis, Casmerodibus albus), voir sakbak et Sak kaanal ok ch’ich’il ha’

Sak kaanal ok ch’ich’il ha’, héron occidental,grande aigrette, grue canadienne (Ardeaoccidentalis, Casmerodibus albus, Gruscanadensis?)

Sak pakal, tourterelle (à ailes blanche, à queuecarrée), colombe de verraux (Leptotila verreauxi,zenaida asiatica et z. aurita).

Sak chik, moqueur de savanes (C: Mimus gilvusgracilis)

Say, espèce de fourmi champignonniste(espagnol : hormiga arriera) (Atta cephalotes ouAtta mexicana), voir sakal.

204 – Tome 15 – Outils de recherche

Page 204: 15 Outil de travail

Silwo’oh, espèce de lézard (Selopurusmicrolepidotus?)

Sinaan, scorpion, nom générique (P.C: HadrurusAztecus, EY: différentes espèces de Centrurus)

Sinaan luum, «scorpion de la terre» (nonidentifié)

Sinik, fourmi, nom générique

Sots (sots’), il existe au Yucatan un grand nombred’espèces de chauve-souris, l’Enciclopediayucatanense en répertorie 32 appartenant à sixfamilles parmi lesquelles Rhynchiscus naso priscus,Macrotus pygmeatus, Desmodus rotundusmurinus, Tadarida yucatanica...

TTaman, mouton

Tek, manati, lamantin (C: Trichechus Manatus)

Toh, momot (à sourcils bleus, de Lesson, houtouc)(Eumomota superciliosa, Momotus lessoni exiguuset Momotus momota)

Tol huh, iguane à crète

Tolok, basilique, voir aussi Baat (Basilucus sp).

Toyoli’ (toy), tarentule, espagnol : araña capulina(C) (non identifiée)

Tunkuruchu, grand-duc d’Amérique (Bubovirginianus), voir tsikin et ikim.

Tupchaak, guêpe non identifiée

Tus, «le menteur» (Oiketicus sp ?)

T’T’el, coq, mâle de galus domesticus

T’oh kah x–nuk (X–t’oh kah x–nuk), chevêchettebrune (Glaucidium brasilianum)

T’ul (tul, t’u’ul), lapin (Sylvilagus brasiliensis).

T’ul, mule (Croisement de Equus przewalskiiforma caballus et de equus asinus)

T’uyul, termite (non identifiée)

TSTsab kan, serpent à sonnettes (Crotalus durissus),voir Ahau kan

Tsikin (Ikim ?), hibou grand-duc ? (Bubovirginianus?)

Tsimin, tapir (Tapirella bairdii)

III. – Glossaire – 205

Page 205: 15 Outil de travail

Tsimin, cheval domestique (Equus przewalskiiforma caballus)

Tso (Tso’o), dindon domestique, voir Ulum.

Tsotsim pek, chien poilu (non identifié)

Tsul, chien domestique (Canis familiari)

Tsulin ak, espèce de tortue (non identifiée)

TS’Ts’iu, jacarini noir (Volatina jacarina), vacherbronzé (Tangavius aeneus (Molotrus aenus))

Ts’u, agouti (Dasyprocta punctata)

Ts’unum, différentes espèces parmi lesquelles l’ariane (cannelle, du Yucatan, à ventre gris) lemango de Prevost, l’émeraude de Canivet, le colibri( à gorge rubi, élise) (Amazilia yucatanensis R, EY,LB: A. rutila, EY, LB: A. tsacatl, Anthracothoraxprevostii, Chlorostibolon canivetii, Archilochuscolubris, Doricha eliza...)

UUkum sots’, grande chauve-souris (C) «chauve-souris colombe» (non identifiée)

Ulum, dindon domestique, voir tso

Us (Us kab), abeille moucheronne, hypotrigone(genre plebeia)

Us (tanus), moucheron sauvage de couleur cendre(EY: Drosophilidae (Drosophila repleta, Drosophilasp) et Chloropidae (Hippelates pusio, Oscinella sp.))

WWakax, vache, taureau (Bos taurus), voir Bakay etKastelan keh («cerf espagnol»)

Wayan choch, serpent gigantesque (non identifié,mythologique ?)

Way kot, quiscale chanteur, cacique à bec jaune(Dives dives, Amblycercus holosericeus)

Wech, tatou (Dasypus novemcinctus)

Wo much, «grenouille wo» (Rhynophyrusdorsalis).

XX–chimas (chimes), mille-pattes ( EY: différentesespèces d’Orthoporus, Gyymnostreptus zizicolens)

X–kok’o (X–kool, K’ok’), merle fauve (Turdus grayi)

206 – Tome 15 – Outils de recherche

Page 206: 15 Outil de travail

III. – Glossaire – 207

X–kokolche, merle fauve (Turdus grayi)

X–mahana, espèce de papillon (non identifié)

X–ni chaak, espèce de guêpe (non identifiée)

X–nuk, chevêchette brune (Glaucidiumbrasilianum), voir T’oh kah x–nuk

Xik, trigone (Frieseo melitta negra)

Xoch’, effraie des clochers (Tyto alba)

Xok, requin (terme générique)

X–takay, plusieurs espèces de tyran parmilesquelles le pitangua, le roux, le tyran de Wied, letyran mélancolique, (Megarhynchus pitangua, LB:Myiarchus tuberculifer, LB: M. tyrannulus, LB:Tyrannus melancholicus...)

Xulab (xu’la), fourmi de feu ? (EY: Solenopsisgeminata ?)

Xunan kab, voir Kolel kab (ko’olel kab), Ah bol (ahbo’ol), Yilk’il kab, abeille de la forêt, mélipones ettrigones (Melipona sp, M. boecheii, M. fulvipes, M.yucatanica, Trigona sp)

Xux, guêpe (non identifiée)

YYa’axkach (x–ya’axkach), mouche verte (nonidentifiée)

Yax much, espèce de grenouille (non identifiée)

Yilk’il kab, abeille de la forêt, mélipones ettrigones, (Melipona sp, M. boecheii, M. fulvipes, M.yucatanica, Trigona sp), voir aussi Kolel kab (ko’l’elkab), Ah bol (ah bo’ol).

Yuk, cerf daguet (Mazama americana, Mazamagouazoubira ?)