1 Amphithéâtre 3 Le modèle à générations imbriquées Etienne LEHMANN Professeurs des...
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1
Amphithéâtre 3
Le modèle à générations imbriquées
Etienne LEHMANNProfesseurs des Universités
CREST – Laboratoire de Macroéconomie
http://www.crest.fr/pageperso/lehmann/lehmann.htm
2
Dans le modèle de croissance néo-classique (séance 1)
• Les agents ont un horizon de vie infini
• Il n’y a pas d’imperfection de marché (externalités, concurrence imparfaite, … (contrairement aux modèles de croissance endogène)
L’équilibre décentralisé de marché et l’optimum social coïncident
La meilleure allocation possible des revenus entre consommation et épargne et obtenue en « laissant faire » les agents.
Ici, remise en cause de l’hypothèse d’horizon de vie infini des agents
• A chaque date cohabitent des agents d’âge différents
L’allocation consommation /épargne demeure-t-elle efficace ?
Conserve-t-on l’équivalence Ricardienne ?
Financement des retraites par répartition ou par capitalisation ?
3
Plan de la séancePlan de la séance
1) Le modèle à générations imbriquées (OLG) avec accumulation de capital (Peter Diamond American Economic Review 1965)
2) Le modèle OLG avec altruisme intergénérationnel
3) Retraite par répartition ou par capitalisation ?
4) Le modèle de jeunesse perpétuelle
4
Le modèle de Diamond (1965)Le modèle de Diamond (1965)
Modèle en temps discret (1 période = +/- 30 ans)
• Chaque agent vit deux périodes. Coexistence à chaque date de « jeunes » et de « vieux » (Overlapping Generations Model).
• Les jeunes travaillent, répartissent leur salaire wt entre consommation présente ct et épargne st avec ct + st = wt
• Les vieux reçoivent les intérêts de leur épargne et la consomment dt avec dt = (1+rt)st-1
• Fonction d’utilité U(ct ; dt+1) avec U’i > 0 et U strictement concave
• Marché du travail concurrentiel, offre de travail inélastique égale au nombre de jeunes Lt = L0 (1+n)t
• Rendements constants Yt = F(Kt ; Lt) avec F’i > 0 > F’’ii
• Dépréciation totale du capital Kt+1 = st Lt
5
Le modèle de Diamond (1965)Le modèle de Diamond (1965)
Programme des entreprises
(1+rt) Kt = Max F(Kt ; Lt) – wt Lt
d’où : wt = F’L(Kt ; Lt)
Théorème d’Euler : F(Kt ; Lt) – wt Lt = F(Kt ; Lt) – F’L Lt = F’K Kt d’où : 1+rt = F’K(Kt ; Lt)
Posons f(x)≡F(x,1), et kt = Kt / Lt
Alors Yt / Lt = f(kt), 1+rt = f’(kt) et wt = f(kt) – kt f’(kt)
6
Le modèle de Diamond (1965)Le modèle de Diamond (1965)
Equilibre :
Firmes: F(Kt ; Lt) = wt Lt + (1+rt) Kt
Contrainte budgétaire des jeunes : ct + st = wt
et Kt+1 = Lt st => wt Lt = Lt ct + Kt+1
Contrainte budgétaire des vieux : (1+rt)st-1 = dt
et Kt = Lt-1 st-1 => (1+rt) Kt = Lt-1 dt
Equilibre sur le marché des biens F(Kt ; Lt) = Lt ct + Lt-1 dt + Kt+1
Comme Lt+1 = (1+n)Lt
111
tt
tt knn
dckf
7
Le modèle de Diamond (1965) : Le modèle de Diamond (1965) : Programme des jeunes
111
1
1etsous
tttttttt
ttt
dsrwscdcUdsc
:,,,
max
Condition du premier ordre (Keynes-Ramsey intragénérationnel)
111 1 ttdtttc dcUrdcU ,','
Maximisation d’une fonction continue strictement concave sur un espace compact convexe :
Un maximum existe et est unique
Les conditions nécessaires sont également suffisantes et déterminent entièrement l’optimum des agents
8
Le modèle de Diamond (1965)Le modèle de Diamond (1965)
Définition : Etant donné k0, un équilibre est une séquence {ct , dt , kt+1}t=0,1,… vérifiant
1. Equilibre emploi ressources
2. Allocation intra-générationnelle des ressources
3. Allocation inter-générationnelle des ressources
111 ttdtttc dcUkfdcU ,'','
111
tt
tt knn
dckf
t
ttttt
tt
ttt
wkkfkfknc
sr
kkfnd
'
'
1
1
1
1
1
9
Le modèle de Diamond (1965) : Le modèle de Diamond (1965) : Programme des jeunes
ttttttt srdswcsrswUs 111 1et:avec1 ,max
La condition du premier ordre (Keynes-Ramsey intragénérationnel)
ttttdtttttc srswUrsrswU 111 1110 ,','
Définit implicitement les fonctions de comportement
1111
11
1
111
11
1
tttttt
tttttt
ttt
rwSrrwDd
rwSwrwCc
rwSs
;;
;;
;
10
Le modèle de Diamond (1965)Le modèle de Diamond (1965)
Equations d’équilibre
La dynamique d’évolution du capital (kt+1 en fonction de kt) est entièrement décrite (implicitement) par
tttt
tt
tttttt
kfkkfw
kfr
rwSLsLK
'
'
;
11
11
1
1
n
kfkfkkfSk tttt
t
11
1
';'
kt+1 = (taux d’épargne des jeunes) × (part des salaires = revenus des jeunes dans la production) × production par tête / (1+n)
Les deux premiers termes peuvent évoluer de manière ambigüe avec k
11
Le modèle de Diamond (1965)Le modèle de Diamond (1965)
Pour étudier S , fonction d’utilité additivement séparable
Le programme du consommateur donne :
11 tttt dvcudcU ;
ttttt
ttt
srvrswu
dvrcu
11
11
11
1
''
''
Qui détermine alors les propriétés de la fonction S[. ; . ]
Avec u’(.) > 0 > u’’ et v’ > 0 > v’’
12
Le modèle de Diamond (1965)Le modèle de Diamond (1965) ttttt srvrswu 11 11 ''
Quand w augmente, s augmente … S’w > 0 … et donc dt+1 augmente aussi avec wt
… Mais effet ambigu de rt+1 …
st
u’(ct)
(1+rt+1) v’(dt+1)
st = S[wt ; 1+rt+1]
13
Le modèle de Diamond (1965)Le modèle de Diamond (1965)
De la même manière ct augmente avec wt
ttttt cwrvrcu 11 11 ''
ct
u’(ct)(1+rt+1) v’(dt+1)
ct = C[wt ; 1+rt+1]
14
Le modèle de Diamond (1965)Le modèle de Diamond (1965)
ct dt+1 et st augmentent avec wt dès que ct et dt+1 sont des biens normaux Aussi 0 < S’w < 1
Effet de 1+rt+1 est en général ambigu.
• Hausse de rt+1 augmente le prix de la consommation présente par rapport à la consommation future (effet substitution) : baisse de ct, hausse de st et de dt+1
• Hausse de rt+1 augmente la frontière des possibles (effet revenu) : hausse de ct, st et de dt+1
Effet ambigu sur ct et sur st. Hausse non ambiguë de dt+1
111
1 11
ttt
tt dvr
r
dwu ''
15
Le modèle de Diamond (1965) : Le modèle de Diamond (1965) :
Equilibre du marché du capital à la date t
11
11
11Offre
1Demande
tttt
tt
rwSskn
rkf
;:
':
Tant que les effets revenus ne sont pas trop importants, l’épargne augmente ou ne « diminue pas trop » avec r et le marché du capital admet un équilibre temporaire unique
Dans ce cas, une hausse de kt => augmente wt => st et kt+1 augmentent
kt+1
rt+1 f’(kt+1) = 1+rt+1
(1+n)kt+1 = S[wt ; 1+rt+1]
16
Le modèle de Diamond (1965)Le modèle de Diamond (1965)
Si effets revenus sont très forts, l’équation
n
kfkfkkfSk tttt
t
11
1
';'
… peut même admettre plusieurs solutions en kt+1 étant donné kt
… Ou admettre une dynamique monotone, mais avec plusieurs états stationnaires, certains stables, d’autre non.
kt
kt+1 (1+n)kt+1 = kt
17
Le modèle de Diamond (1965)Le modèle de Diamond (1965)
Cas particulier : si élasticité de substitution unitaire u(c)=Log(c), v(d)=Log(d)
Les conditions d’optimalité donnent :
t
tttttt
tttttt
t
t
wr
dwswc
cssrdd
r
c
1
1et
11
1
1et11
11
111
1
Taux d’épargne constant : effets revenu et effet substitution se compensent exactement
Une hausse du taux d’escompte intragénérationnel réduit le taux d’épargne
18
Le modèle de Diamond (1965)Le modèle de Diamond (1965)
Cas particulier (référence)
kkf
dcdcU tttt
11 loglog;
On a
D’où :
tttt kwws
1
1
tt k
nk
1
1
11
Unique état stationnaire non trivial, qui est stable …
19
Le modèle de Diamond (1965)Le modèle de Diamond (1965)
Optimum social. Soit le taux d’escompte social intergénérationnel
1tttt dcU
W 11
1 ,
Le cas utilitariste correspond à 1/(1+) = 1+n, soit < 0
Le cas utilitariste « par tête » correspond à = 0
Pour que le problème soit bien posé, on pose dorénavant > 0. (Utilitarisme par tête avec préférence pour les générations présentes)
L’optimum social maximise W en ct, dt et kt+1 pour t = 0, 1, …, étant donnés c-1 et k0, sous la contrainte emploi-ressources
111
tt
tt knn
dckf
20
Le modèle de Diamond (1965)Le modèle de Diamond (1965)
On utilise la contrainte emploi ressources pour éliminer ct
11
11
1
1
11
11
tt
ttt
t
tt
tt
dknn
dkfU
W
knn
dkfc
;
D’où les cpos
11
11
21111
11
ttctttct
ttcttdt
dcUkfdcUnk
n
dcUdcUd
;'';':
;';':
21
Le modèle de Diamond (1965)Le modèle de Diamond (1965)
A partir des cpo
11
11
21111
11
ttctttct
ttcttdt
dcUkfdcUnk
n
dcUdcUd
;'';':
;';':
L’allocation intra-générationnelle des ressources est décrite par la même équation à l’optimum et à l’équilibre
111 ttdtttc dcUkfdcU ,'','
L’allocation inter-générationnelle des ressources est décrite par une « règle d’or modifiée » (Keynes-Ramsey intergénérationnel) dépendant du facteur d’escompte intergénérationnel dans l’objectif social
21
11 11
ttc
tttc dcU
n
kfdcU ,'
','
22
Le modèle de Diamond (1965)Le modèle de Diamond (1965)
A moins d’un « coup de chance » (condition sur ), l’équilibre concurrentiel et l’optimum diffèrent par la condition d’allocation intergénérationnelle des ressources :
21
11
111
1
11Optimum
1Equilibre
11
ttct
ttc
ttt
ttdtttc
tt
tt
dcUn
kfdcU
kkfnd
dcUkfdcU
knn
dckf
,''
,'
'
,'','
L’allocation d’équilibre peut très bien ne pas être Pareto-efficace
Le problème vient de l’allocation des ressources entre les générations
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Le modèle de Diamond (1965)Le modèle de Diamond (1965)Prenons une allocation d’équilibre. A quelles conditions redistribuer à chaque période la consommation des jeunes vers les vieux de la génération précédente, sans changer la dynamique du capital améliore le bien-être de toutes les générations ?
i.e. pour t=0, 1, … ct=c < 0 dt=-(1+n)c > 0 et kt = 0
Pour la génération née en -1, c0 < 0 est toujours bénéfique car elle a déjà consommée c-1 à la période précédente.
Pour la génération née en t
11
11
1
1111
1
ttdt
ttdttd
ttc
ttdtttcttt
dcUcrn
dcUcndcU
dcU
dcUddcUcdcU
,'
,','
,'
,',',
24
Le modèle de Diamond (1965)Le modèle de Diamond (1965)
Redistribuer la consommation des jeunes vers les vieux de la même période a un rendement social n
Laisser les jeunes réallouer leur richesse d’une période à l’autre a un rendement rt+1
Si rt+1 < n il y a suraccumulation de capital. On améliore alors le bien-être de toutes les générations, y compris la première (née en -1) par ct < 0 < dt
L’allocation d’équilibre est alors dynamiquement (Pareto) inefficace
En revanche, en cas de sousaccumulation de capital, il faudrait diminuer la consommation des vieux et augmenter la consommation des jeunes, mais alors, la génération née en -1 perdrait.
111 ttdttt dcUcrndcU ,',
25
Le modèle de Diamond (1965)Le modèle de Diamond (1965)
Exemple, f(k) = k et U(ct;dt) = Log(ct) + Log(dt+1)
11
1
1
11Optimum
1
1
1Equilibre
tt
t
tt
knc
c
kn
k
Aussi à l’état stationnaire,
1
1
1
1
11Optimum
1
1
1Equilibre
nk
nk
26
Le modèle de Diamond (1965)Le modèle de Diamond (1965)
Aussi à l’état stationnaire, le k optimal dépend de mais pas de .
1
1
1
1
11Optimum
1
1
1Equilibre
nk
nk
Si
1
artionnelintragénér escompted'Facteur
1
L’allocation d’équilibre se traduit par de la suraccumulation de capital.On peut alors augmenter le bien-être de toutes les générations en réallouant la consommation des jeunes vers les vieux de la même période (amélioration Paretienne).
27
Le modèle de Diamond (1965)Le modèle de Diamond (1965)
L’équivalence Ricardienne : est-ce que la date à laquelle on effectue un prélèvement forfaitaire compte?
Non dans le modèle à horizon infini, car seul compte la contrainte budgétaire intertemporelle des agents qui n’est pas affecté par le « timing » des prélèvements
Oui dans le modèle à générations imbriqués car cela affecte la contrainte budgétaire d’agents de générations différentes
111
1
1
1etsous
tttttttt
tt
ttt
dTsrTwsc
dcUdsc
:
,,,
max
Exemple : hausse de Tt+k et baisse de Tt+k+1 ne change pas la CBI du ménage de génération k mais augmente le revenu des jeunes en k+1 (et donc leur épargne) et diminue anticipée pour les jeunes en k-1
28
Le modèle de Diamond (1965)Le modèle de Diamond (1965)
La remise en cause de la seule hypothèse d’agents vivant infiniment
Peut potentiellement compliquer la dynamique d’équilibre (multiplicité et instabilité d’état stationnaires, voire indétermination si effets revenus sont très élevés).
Laissez faire les agents peut conduire l’économie à un équilibre de suraccumulation du capital qui est Pareto inefficace.
Les générations futures n’ont pas le moyen de compenser les « vieux » de la génération présente en cas de suraccumumation de capital
Donne un rôle à l’état en terme de taxation du capital pour corriger cette inefficacité.
Remet en cause l’équivalence Ricardienne
La date de remboursement des emprunts est à présent déterminante.
29
Générations imbriquées et altruisme intergénérationnelGénérations imbriquées et altruisme intergénérationnel
On suppose dorénavant que les individus tiennent également compte du bien-être de leur descendants, en plus de leur utilité de cycle de vie.
On suppose ainsi que la génération née en t maximise l’utilité dynastique Wt définie de manière récursive à partir de l’utilité intragénérationnel de cycle de vie U(ct , dt+1) et du taux d’altruisme intergénérationnel ]0,1[ selon : 11 tttt WdcUW ,
D’où
01
kktkt
kt dcUW ,
On autorise un ménage de la génération t à un faire un don xt+1 (leg, héritage donation,…) aux jeunes de la génération suivante …
mais « nul n’est tenu d’accepter un héritage », d’où la contrainte xt+1 ≥ 0
30
Générations imbriquées et altruisme intergénérationnelGénérations imbriquées et altruisme intergénérationnel
La génération t résout:
tttt
tttt
tttt
tttt
tt
srxnd
xwsc
xWdcUxdsc
xW
111
111
11
11et
Sous
0
,,,,
max
Soit
1111
11
111
1
0
tttt
tttt
tt
tt xWdr
xndxwU
xdxW ,
,max
31
Générations imbriquées et altruisme intergénérationnelGénérations imbriquées et altruisme intergénérationnel
Soit les cpos:
1111
11
111
1
0
ttt
t
tttt
tt
tt xWdr
xndxwU
xdxW ,
,max
111
11
1111
1
1
1
ttt
ttct
ttdtttct
xWn
rdcUx
dcUrdcUd
',':
,',':
Compte tenu de la cpo des firmes 1+rt+1 = f’(kt+1) et de la condition d’enveloppe
1 ttctt dcUxW ,''
32
Générations imbriquées et altruisme intergénérationnelGénérations imbriquées et altruisme intergénérationnel
On retrouve l’allocation intragénérationnel optimale des ressources
111 ttdtttc dcUkfdcU ,'','
L’allocation intergénérationnel dépend si la contrainte de positivité xt+1
≥ 0 du leg est ou non mordante.
Si elle ne l’est pas, on retrouve la condition d’allocation intergénérationnelle optimale des ressources (avec )
211
1 1
ttct
ttc dcUn
kfdcU ,'
','
Sinon, on retrouve la condition d’allocation intergénérationnel des ressources d’équilibre du modèle de Diamond
tttt kfkndx ' 1et01
33
Générations imbriquées et altruisme intergénérationnelGénérations imbriquées et altruisme intergénérationnelEn résumé, tant que la contrainte de positivité des legs n’est pas contraignante, l’économie réalise une allocation optimale
On retrouve les propriétés habituelles (unicité d’un état stationnaire non trivial, qui est convergent. « Inutilité » de la politique économique, Equivalence Ricardienne, etc…)
En revanche, dès que cette contrainte est mordante, on retrouve une dynamique analogue à celle de Diamond, avec les mêmes problèmes.
Intuition : lorsque les agents sont suffisamment altruistes, ils adoptent le point de vue de la dynastie de leur descendants et se comportent comme un agent unique ayant un horizon de vie infini.
Le fait de pouvoir léger à leur descendant leur donne un instrument supplémentaire pour réallouer les ressources entre les générations
Mais en cas de suraccumulation du capital à l’équilibre sans leg, il faudrait des legs négatifs pour réallouer la consommation…
34
RetraiteRetraite
On considère l’introduction d’un système de retraite
A la date t les jeunes payent un prélèvement t et les vieux reçoivent une « pension » pt
Il y a deux systèmes de financement
Le système de retraite par répartition (qui prédomine en France) fait payer les retraites des « vieux » de la génération t par les « jeunes » de la génération t+1 (Pay as you Go), i.e. Lt-1 pt = Lt t
Intuitivement, ce système est d’autant plus « efficace » que la croissance démographique est élevée (que le ratio actifs/ inactifs est élevé
35
RetraiteRetraite
Le système de retraite par capitalisation fait payer les retraites des « vieux » de la génération t par un prélèvement quand ils sont jeunes que l’on place sur les marchés financiers et que l’on ressert avec taux d’intérêt (fonds de pension). Lt-1 pt = Lt-1 (1+rt) t-1
Intuitivement, le système par répartition est d’autant plus productif que le rendement du capital est élevé.
En cas de sous-accumulation du capital, on a n < rt+1 et on s’attend à ce que la capitalisation domine la répartition
En cas de sur-accumulation du capital on a n > rt+1 et on s’attend à ce que la la répartition domine la capitalisation
La répartition peut-elle restaurer l’efficacité dynamique en cas de sous-accumulation ?
Quid de l’effet sur l’accumulation du capital et du taux d’intérêt ?
36
RetraiteRetraite
Le système de retraite par capitalisation : on a pt = (1+rt)t-1 et Kt+1 = Lt(st+t)
Programme des jeunes
111
1
1
1et
tttttttt
tt
ttt
psrdwscsous
dcUdsc
:
,,,
max
1
1
1
11
111
t
ttt
t
tttt
ttr
pw
r
dcsousdcU
dc:,
,max
Soit
tt
tttt
tt
wr
dcsousdcU
dc
1
11
11
:,,
max
Compte tenu de l’équilibre du système pt+1 = (1+rt+1)t
37
RetraiteRetraite
Le système de retraite par capitalisation
…laisse inchangée l’épargne totale st + t
On a éviction parfaite de l’épargne choisie st par l’épargne forcée t
La dynamique du capital reste inchangée.
L’allocation des ressources est donc inchangée par l’introduction d’un système de retraite par capitalisation.
… du moins, tant que la retraite n’est pas trop élevée.
pose des problèmes en pratique: hétérogénéité des préférences intragénérationnel, insécurité des rendements, création de monopsones (fonds de pensions) sur le marché du capital, …
38
RetraiteRetraite
Le système de retraite par répartition On a pt = (1+n)t
Programme des jeunes
111
1
1
1et
tttttttt
tt
ttt
psrdwscsous
dcUdsc
:
,,,
max
1
1
1
11
111
t
ttt
t
tttt
tttr
pw
r
dcsousdcU
dsc:,
,,max
Soit
1
1
1
11
111
t
tt
t
tttt
ttr
rnw
r
dcsousdcU
dc:,
,max
Compte tenu de l’équilibre du système pt+1 = (1+n)
39
RetraiteRetraite 1
1
1
11
111
t
tt
t
tttt
ttr
rnw
r
dcsousdcU
dc:,
,max
srnswUr
srnswU
tdt
tc
11
1
111
110
;'
;'
La condition du premier ordre …
''''''
''''''
ddtcdtcc
ddtcdtcc
UrUrU
UnrUrnUs
2
11
11
112
112
Définit implicitement l’effet sur l’épargne de la retraite
Si rt+1 = n (règle d’or) éviction unitaire.
Si Ucd’’ = 0 et rt+1 > n (sous accumulation) 0 < - s < -
Si Ucd’’ = 0 et rt+1 < n (sur accumulation) 0 < - < - s
40
RetraiteRetraite
Aussi, la dynamique d’accumulation du capital se trouve ralentie
n
kfkfkkfSk
tttt
t
1
1
1
;';'
kt
kt+1 (1+n)kt+1 = kt
L’introduction d’un retraite par répartition réduit l’intensité capitalistique des états stationnaires stables
=> Baisse de w, hausse de r
S[wt;rt+1]
41
RetraiteRetraite
L’introduction d’une retraite par répartition
Réalloue la consommation des jeunes vers les vieux de la période courante
Diminue l’intensité capitalistique => r augmente, w diminue
Si suraccumulation du capital r < n (et si Ucd’’=0), on a alors une amélioration Parétienne.
Sinon, les vieux de la génération présente y gagnent, tous les autres y perdent.
A contrario, supprimer ou réduire un système PAYG est toujours néfaste pour au moins une génération…
42
Le modèle de jeunesse perpétuelleLe modèle de jeunesse perpétuelle
Le modèle OLG présuppose qu’une période = 30 ans.
Utile pour parler retraite, mais « quid » de questions et de politiques conjoncturelles? D’où le modèle de jeunesse perpétuelle de Yaari (1965) et Blanchard (1985).
Temps continu indexé par t.
Chaque individu meurt selon un processus de Poisson (d’où « jeunesse perpétuelle) de paramètre p ]0,+∞[
A chaque instant nait une nouvelle cohorte de taille p
La cohorte des agents d’âge a a une taille égale à p Exp[- p a]
La population totale a une taille constante unitaire
43
Le modèle de jeunesse perpétuelleLe modèle de jeunesse perpétuelle
Quid de la richesse d’un individu lors de sa mort?
Blanchard introduit une assurance vie « à l’envers ». Les individus vivant peuvent recevoir un flux de unités de biens contre la promesse de laisser une unité de bien à leur mort.
Concurrence parfaite sur l’assurance => Profit nul => = p
Le caractère Poissonien du processus de décès implique que le comportement des individus est indépendant de leur âge. Ils résolvent (avec t = wt – Tt)
ttttt
t
pttt caprasousdteecu
:0
44
Le modèle de jeunesse perpétuelleLe modèle de jeunesse perpétuelle
D’où la condition de Keynes-Ramsey
ttt
t
t rprpccu
cu '
''
En l’absence d’assurance, on aurait eu:
prprccu
cuttt
t
t '
''
Pour boucler simplement le modèle, on prend u(c) = Log(c), si bien que
tt
t
tt
t
t rt
c
c
cc
cu
cu log
'
''
45
Le modèle de jeunesse perpétuelleLe modèle de jeunesse perpétuelle
Aussi, pour un individu né en s, sa consommation en t vérifie
t
sxxst dxrcc exp
En intégrant la contrainte budgétaire du ménage
stpcdxpr
dxprapra
stdxrcapra
s
t
sx
xt
t
sx
xttt
t
sx
xstttt
expexp
exp
exp
d’où:
t
sx
s
t
sx
x
s
uxs
t
sx
xt dxsxpcdxdupradxpra expexpexp
46
Le modèle de jeunesse perpétuelleLe modèle de jeunesse perpétuelle
Or quand t tend vers + ∞, le terme de gauche doit tend vers zéro (condition de non-Ponzi). Aussi :
sx
x
s
uxss dxduprapc exp
Tous les consommateurs consomment la même fraction + p de leur revenu permanent actualisés
Celui-ci est égal à la somme de leur richesse financière at et des revenus actualisé de leur travail dans le futur
Aussi, au niveau agrégé
tx
x
t
uxtt dxprApC exp
47
Le modèle de jeunesse perpétuelleLe modèle de jeunesse perpétuelle
tttt
ttt
tt
tttt
tx
x
t
uxtttt
tx
x
t
uxtt
AppCrC
ApCpr
CA
CArpC
dxprprApC
dxprApC
exp
exp
Impact de C : Keynes-Ramsey habituel…
Impact de A : tous le monde consomme une même fraction de son patrimoine plus un terme constant. Les jeunes ont relativement moins de patrimoine, mais ils l’accumulent plus vite et leur consommation croît donc plus vite. A plus élevé moins de jeunes C croît moins vite
48
Le modèle de jeunesse perpétuelleLe modèle de jeunesse perpétuelle
On a At = Kt et, rt=f’(kt) et l’équilibre emploi-ressources
ttt KCKf 1,
Aussi, la dynamique de l’économie est-elle décrite par
ttt
tttKt
CKFK
KppCKFC
'
49
Le modèle de jeunesse perpétuelleLe modèle de jeunesse perpétuelle
ttt
tttKt
CKFK
KppCKFC
'
Kt
Ct
K cst
C cst
50
Le modèle de jeunesse perpétuelleLe modèle de jeunesse perpétuelle
Aussi, l’économie converge-t-elle vers un état stationnaire unique
On retrouve les propriétés de régularité du modèle de Ramsey…
… Mais le taux d’intérêt converge vers une valeur supérieure au taux d’escompte psychologique
… et donc supérieur à 0 (sous-accumulation de capital, efficacité dynamique
Un allongement de la durée de la vie (baisse de p) fait augmenter K et w et baisser r à l’état stationnaire
51
Le modèle de jeunesse perpétuelle : rôle de la detteLe modèle de jeunesse perpétuelle : rôle de la dette
Introduction de la dette B, des dépenses publiques G et des taxes forfaitaires t
La dette de l’état capte à présent une partie de la richesse financière des ménages. On a à présent At = Kt + Bt
La dynamique de l’économie est alors décrite par :
TGBKFB
GCKFK
BKppCKFC
ttKt
ttt
tttKt
'
'
52
Le modèle de jeunesse perpétuelleLe modèle de jeunesse perpétuelle
GCKFK
BKppCKFC
ttt
ttttKt
'
Kt
Ct
K cst
C cst
B > 0
G > 0
53
Le modèle de jeunesse perpétuelle : rôle de la detteLe modèle de jeunesse perpétuelle : rôle de la dette
L’état stationnaire est donné par
GBKFTCGKF
BKppCKF
K
tK
***
**
'
'
et
Le stock de capital de l’état stationnaire est implicitement défini par H(K, B, G, p) = 0 où H est définie par
BKppGKFKFTGBKH K *',,,
54
Le modèle de jeunesse perpétuelle : rôle de la detteLe modèle de jeunesse perpétuelle : rôle de la dette
BKppGKFKFGBKH K ',,
On a
00
0
0
KFHppH
BK
GKFKFKFGKFF
ppKFKFGKFFH
GB
KK
KKK
'''
''''
'''''
Si G et B sont suffisamment petits, comme F’ < F/K, on a par continuité H’K < 0
Un pays plus endetté voit à l’état stationnaire sont stock de capital diminuer et son taux d’intérêt augmenter
Si p = 0 (Ramsey), r est indépendant de la dette à l’état stationnaire