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La conjoncture économique
du 4e trimestre 2016
La croissance légèrement meilleure et
une progression significative des
créations d’emplois
La conjoncture économique du 4e trimestre 2016
- 2/23 -
Édito
La croissance économique a accéléré au 4e trimestre (+0.4%) après une quasi-stagnation au 2e et au
3e trimestre. Cette tendance reflète celle de la consommation des ménages qui a progressé de 0.6%
après deux trimestres de stagnation. Cela montre le déséquilibre du modèle de croissance français qui
repose principalement sur la consommation des ménages et moins sur l’investissement et les
exportations. Le retard de l’investissement et le déficit du commerce extérieur ont lourdement pesé
sur la croissance de ces dernières années. On note par ailleurs une amélioration dans ces deux
domaines en fin d’année. L’investissement des entreprises et les exportations ont progressé plus
fortement que pendant les deux précédents trimestres. En revanche, l’investissement public a diminué
de nouveau pour atteindre un niveau inédit depuis deux décennies.
Sur l’ensemble de l’année 2016, la situation économique, notamment les créations d’emplois, le niveau
d’investissement et la santé financière des entreprises, est meilleure à celle de 2015. La croissance
atteint 1.1%, soit 0.1 point de moins qu’en 2015. Mais malgré cette baisse du rythme de la croissance,
l’économie marchande a créé deux fois plus de l’emplois qu’en 2015 (soit près de 200 000 emplois).
En outre, les faillites d’entreprises ont été moins nombreuses (-7%) et les créations plus nombreuses
(+5%). A cela s’ajoute une amélioration de la marge économique des entreprises de plus de 10
milliards (+2.6%) après avoir augmenté de 19 milliards (4.9%) en 2015. Cette marge a permis de
créer et/ou de sauvegarder des emplois. L’investissement a été le principal bénéficiaire de cette
amélioration de la situation des entreprises. Sur l’ensemble de l’année, il a augmenté de 10,1 milliards
en 2016, ce qui est équivalent au supplément de marge réalisée par les entreprises. En valeur relative,
il augmente de 4%, soit sa plus forte augmentation depuis 5 ans.
Ces améliorations incontestables dans le domaine de l’emploi et du chômage, de la situation des
entreprises, de l’investissement et même des finances publiques ne doivent pas occulter deux
difficultés majeures. La première est la dégradation du commerce extérieur en 2016 qui a coûté 0.8
point de croissance. Cela est due à une croissance très faible du commerce mondial mais surtout à
l’insuffisante réactivité des entreprises françaises à répondre à la demande étrangère. En effet, la
demande étrangère adressée à la France, c’est-à-dire l’estimation des commandes étrangères à nos
entreprises, a augmenté de 2.5% alors que les exportations n’ont augmenté que de 1.1%. Si les
entreprises avaient pu satisfaire l’intégralité de ces commandes, le déficit du commerce extérieur se
serait réduit de 8 milliards et sa contribution à la croissance serait moins négative.
L’autre difficulté est la montée de la précarité en raison de la faiblesse de la hausse des salaires et de
la persistance du chômage même si celui-ci recule en 2016. Cela conduit à s’interroger sur la
pertinence d’une hausse du pouvoir d’achat. Une telle mesure ciblée sur les personnes les moins aisées
permet de réduire les inégalités de revenus et la précarité. Mais, l’objectif de relance économique par
la hausse du pouvoir d’achat sera partiellement atteint si cela bénéficie à la consommation des produits
importés. D’où la nécessité d’accompagner cette mesure de relance de la demande par des mesures
de nature à rendre compétitive la production locale.
La conjoncture économique du 4e trimestre 2016
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SOMMAIRE
ÉDITO ........................................................................................................................................................................................... 2 SYNTHESE DE LA CONJONCTURE (CHIFFRES DU T4 2016) ..................................................................................................... 4
1. UNE REPRISE DE LA CROISSANCE DANS LES PAYS AVANCES ............................................................................................... 5
La croissance accélère dans la zone euro grace à la demande interne ............................................................ 5
La croissance en Europe s’affaiblira légèrement en 2017 et 2018 selon le FMI ........................................... 5
2. LA CROISSANCE FRANAÇSE ACCELERE AU 4E TRIMESTRE .................................................................................................... 6
Une hausse de 0.4% du PIB .............................................................................................................................................. 6
L’évolution des composantes de la croissance ........................................................................................................... 6
3. LA PRODUCTION PROGRESSE DANS L’INDUSTRIE, LES SERVICES ET DANS LA CONSTRUCTION ....................................... 7
La production industrielle en forte hausse ................................................................................................................... 7
Taux d’utilisation des capacités de production industrielle ................................................................................... 7
Les services marchands : l’activité progresse de 0.6% .......................................................................................... 8
La production agricole toujours dans le négatif ......................................................................................................... 8
la construction : une légère hausse au 4e trimestre ................................................................................................ 9
4. LES EFFETS DE LA POLITIQUE DE L’OFFRE : RESULTATS DU 4E TRIMESTRE ....................................................................... 9
4.1. Le coût du travail progresse moins vite .............................................................................................................. 9
4.2. Le taux de marge se stabilise ................................................................................................................................ 10
4.3. Le taux d’investissement en nette hausse ....................................................................................................... 11
5. STABILISATION DES CREATIONS D’ENTREPRISES ET RECUL DES FAILLITES .................................................................... 12
5.1. Les créations d’entreprises se stabilisent après une forte progression depuis début 2015 .......... 12
5.2. Les faillites poursuivent leur baisse .................................................................................................................... 13
6. L’EMPLOI SE REDRESSE SENSIBLEMENT .............................................................................................................................. 14
Création nette de 204 000 emplois en 2016 ............................................................................................................ 14
Le secteur marchand a créé 188 000 emplois en 2016 ........................................................................................ 14
7. RECUL DU CHOMAGE A SON NIVEAU DE 2012 ................................................................................................................... 15
Le chômage est ramené à son niveau de 2012 ....................................................................................................... 15
Le nombre de demandeurs d’emploi a diminué de 133 000 personnes depuis janvier ........................... 16
8. INFLATION STABLE ET SALAIRES EN LEGERE HAUSSE ........................................................................................................ 17
L’inflation se stabilise après un redressement au trimestre précédent .......................................................... 17
Les salaires continuent de ralentir ................................................................................................................................ 17
Le pouvoir d’achat du salaire de base progresse sans effacer la perte du 2e trimestre........................... 18
Le pouvoir d’achat du revenu disponible des ménages stagne au 4e trimestre .......................................... 18
9. LA DETTE PUBLIQUE ET LE DEFICIT PUBLIC DIMINUENT AU 4E TRIMESTRE ....................................................................... 20
Niveau de la dette publique au sens de Maastricht en milliards d’euros et en points de PIB ................ 20
Le déficit public diminue de 3 milliards en 2016 ..................................................................................................... 20
INDEX POUR MIEUX COMPRENDRE ............................................................................................................................................ 21
La conjoncture économique du 4e trimestre 2016
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Synthèse de la conjoncture (chiffres du T4 2016)
PIB ↗ +0.4% au T4
2 118M€ en 2016
Le PIB a augmenté plus fortement (+0.4%) au T4 comparativement au T3 (+0.2%). L’accélération de la croissance après deux trimestres de stagnation est portée par la consommation, l’investissement et les exportations.
La production ↗ +0.6% au T4
3752 M€ en 2016
La production continue de progresser à un rythme légèrement supérieur (+0.6% après +0.5 au T3). Cette hausse concerne l’industrie (+1%), les services (+0.5%), le BTP (+0.3%). La production agricole se stabilise (-0.1%) après une baisse continue depuis 2015.
Consommation des ménages
↗ 0.6% au T4
1133 M€ en 2016 La consommation des ménages se redresse (0.6%) après une stagnation depuis le printemps 2016. La hausse de la consommation concerne les biens industriels et l’énergie. Les dépenses alimentaires ont reculé pour des raisons saisonnières.
Investissement total du pays
↗ +0.4% au T4
462.6 M€ en 2016 Enfin, l’investissement repart après deux trimestres quasi-stagnation (+0.2 au T2 et T3 contre +0.4% au T4). Cela concerne surtout l’investissement des entreprises (+500 millions en un trimestre). Cette hausse de l’investissement productif est en partie un rattrapage de deux trimestres de stagnation. De leur côté les ménages ont continué à investir essentiellement dans le bâtiment. En revanche, les administrations publiques, notamment les collectivités locales, ont poursuivi leur baisse de dépenses d’investissement après une pause au trimestre précédent.
Invest. des entreprises
↗ 0.8% au T4
(66.2 8M€ au T4)
Invest. des ménages
↗ +0.7% au T4 (26 M€ au T4)
Invest. public ↘ -1.5 % au T3
(17.9 M€ au T4)
Exportations ↗ +1.3% au T4
(163.4 M€ au T4)
Les exportations accélèrent plus fortement au T4 : +1.3% soit +2.3 milliards de plus qu’au T3. Cela correspond à des livraisons de gros contrats aéronautiques et navals en fin d’année.
Taux de marge des entreprises
31.6% au T3 (89.7 M€ au T3)
Le taux de marge économique des entreprises se maintient à un niveau stable depuis 3 trimestres. En valeur, la marge a augmenté de 200 millions € au T3 par rapport au T2.
Taux d’utilisation des capacités de production
↗ +0.8 point au T4
(83.7 % au T4)
Le taux d’utilisation des capacités de production dans l’industrie augmente de 0.8 point et efface la diminution de 0.9 point du T3. Cette hausse s’explique par l’augmentation de la production industrielle et l’amélioration des anticipations sur la demande à venir.
Défaillances d’entreprises
↗ -3.6% au T4
(519 fermetures de moins)
Les faillites d’entreprises ont reculé fortement durant toute l’année 2016. Au 4e trimestre, on enregistre la plus forte baisse (-3.6%) ce qui porte à -7,7% le nombre de faillites annuelle comparativement à 2015. La construction affiche le plus fort recul du nombre de faillites (-13% en 2016 et -4.2% au T4). L’industrie a connu un léger regain des faillites au 4e trimestre (+1.4%) mais diminuent fortement (-11%) sur l’ensemble de l’année. Dans le même temps, les créations d’entreprises ont progressé de 5% en 2016 même si elles ont stagné au 4e trimestre.
Créations d’entreprises
+0.0% au T4 (25 créations de
plus)
Emploi marchand
↗ +0.4% au T4
(+64 400 créations nettes)
L’emploi marchand a augmenté de 0.4% soit 64 000 créations nettes au T4. Cela porte
le nombre de créations cumulées en 2016 à 188 000 emplois, soit la plus forte augmentation enregistrée depuis 2007.
Taux de chômage
-0.1 p au T4 (9.7% / -31 000
au T4)
Le taux de chômage recule légèrement de 0.1 en métropole, soit -31 000 chômeurs Il baisse chez les jeunes (-1.7 p), les séniors (-0.5 p) et les femmes (-0.3 p). Il augmente chez les 25-49 ans (+0.2 p) et se stabilise chez les hommes.
Demandeurs d’emploi
↗ -0.7% au T4
(-27 000 au T4)
Le nombre de demandeurs d’emplois de catégorie A diminue de 27 000 personnes entre décembre et septembre 2016. Sur l’ensemble de l’année, il y a eu 105 000 demandeurs d’emploi de moins, soit la première baisse enregistrée depuis 2008.
Salaire moyen de base
↗ +0.3% au T4 Le salaire moyen continue de progresser, mais lentement : +0.3% au T4 comme au T3. Sur un an, la progression est de +1.1% contre 1.2% en 2015.
Inflation 0.1% au T4
Après un redressement de 0.9% au T2, l’inflation se stabilise pendant les deux derniers trimestres. Mais on observe une accélération depuis le début de l’année 2017. Elle augmente de plus de 1% en janvier et en février comparativement à la même période de l’année 2015.
La conjoncture économique du 4e trimestre 2016
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1. Une reprise de la croissance dans les pays avancés
La croissance accélère dans la zone euro grace à la demande interne
2015 2016 T2 2016 T3 2016 T4 2016
Zone euro 1,9% 1,7% 0,3% 0,4% 0,4%
Allemagne 1,5% 1,7% 0,5% 0,1% 0,4%
Espagne 3,2% 3,2% 0,8% 0,7% 0,7%
France 1,2% 1,2% -0,1% 0,2% 0,4%
Italie 0,6% 0,8% 0,1% 0,3% 0,2%
Royaume-Uni 2,2% 2,0% 0,6% 0,6% 0,7%
États-Unis 2,6% 1,5% 0,4% 0,9% 0,5% OCDE
La croissance en Europe s’affaiblira légèrement en 2017 et 2018 selon le FMI
Croissance réalisée en %
Projections en janvier 2017
Révisions de la prévision par rapport à octobre 2016
2014 2015 2016 2017 2108 2017 2018
Zone euro 0.9 2.0 1.7 1.6 1.6 0.1 0.0 Allemagne (28%)* 1.6 1.5 1.7 1.5 1.5 0.1 0.1 France (21%) 0.6 1.3 1.3 1.3 1.6 0.0 0.0 Italie (19%) -0.3 0.7 0.9 0.7 0.8 -0.2 -0.3 Espagne (12%) 1.4 3.2 3.2 2.3 2.1 0.1 0.2
USA 2.4 2.6 1.6 2.3 2.5 0.1 0.4 Japon 0.0 1.5 0.9 0.8 0.5 0.2 0.0 Royaume-Uni 3.1 2.2 2.0 1.5 1.4 0.4 -0.3
Pays Emergents 4.6 4.1 4.1 4.5 4.8 -0.1 0.0 Russie 0.7 -3.7 -0.6 1.1 1.2 0.0 0.0 Chine 7.3 6.9 6.7 6.5 6.0 0.3 0.0
Production mondiale 3.4 3.2 3.1 3.4 3.6 0.0 0.0 Commerce mondial 3.7 2.7 1.9 3.8 4.1 0.0 -0.1
Prix du pétrole -7.5 -47.2 -15.9 19.9 3.6 2.0 -1.2 Inflation (pays avancés) 1.4 0.3 0.7 1.7 1.9 0.0 0.0 Taux d’intérêt (dépôts en €) ** 0.2 0.0 -0.3 -0.3 -0.2 0.1 0.2
Source : FMI - * part dans le PIB de la zone euro. ** Taux du LIBOR (taux d’intérêt interbancaire) des fonds en euro à trois mois.
Lecture : en avril 2016, le FMI prévoit une croissance de la zone euro de 1.5% en 2016, soit -0.2 point par rapport à sa prévision de janvier dernier.
La croissance française enregistre une
hausse de +0.4% au 4e trimestre après une
quasi-stagnation depuis le printemps dernier.
La France se situe ainsi dans la moyenne de
la zone euro (+0.4%) et au même niveau de
l’Alamagan (0.4% également) et derrière le
Royaume-Uni ou l’Espagne (0.7% chacun).
L’ensemble des principaux pays de la zone
euro ont bénéficié de la reprise à l’exception
de l’Italie qui a vu sa croissance s’affaiblir.
La hausse de l’inflation est liée à la remontée du cours de pétrole depuis le début de l’année. En excluant les dépenses
en énergie et en produits alimentaires saisonniers, l’inflation sous-jacente est positive mais elle a progressé plus
faiblement (0.9% actuellement contre 0.8% il y a un an). Cette faible inflation sous-jacente s’explique par la très
faible progression des salaires dans beaucoup de pays européens notamment ceux du sud : -1.2% en Grèce, 0% en
Italie, 0.3% en Espagne, 0.2% au Portugal. En France, la hausse est de 1.5% moins que la moyenne européenne
(1.6%) et largement moins qu’en Allemagne (2.2%). Pour consolider la croissance en Europe, les salaires et plus
généralement la demande interne doivent progresser plus fortement. Cela est d’autant vrai dans un contexte de
ralentissement du commerce international qui peine à prendre le relais de la demande interne. Le Brexit et les
velléités protectionnistes américaines risqueront de prolonger pour longtemps la faiblesse de la croissance
européenne. D’ailleurs, les prévisions du FMI et de l’OCDE nous rappellent ce risque. Il y aura moins de croissance
en Europe en 2017 et en 2018. Pour l’instant, l’économie européenne sous perfusion monétaire de la BCE résiste
mais jusqu’à quand. Une remontée des taux d’intérêt risque d’asphyxier les économies du sud notamment les plus
endettés.
La reprise en zone euro s’explique principalement par la consommation finale (+0.3 point) et à un degré moindre par l’investissement (+0.1 point) tandis que le commerce extérieur y a contribué négativement (-0.1 point). En France, l’ensemble des facteurs de la croissance y compris le commerce extérieur ont contribué positivement à la croissance. La hausse de la croissance en Europe s’est accompagnée par la baisse du chômage à 10% en 2016 contre 10.9% en 2015. La tendance à la baisse du chômage est générale y compris dans les pays du sud (Espagne,
Portugal, Grèce, France et Italie). En conséquence, une poussé de l’inflation apparait en ce début de l’année 2017. Le taux d’inflation (1.7%) avoisine l’objectif de la BCE (2%).
La conjoncture économique du 4e trimestre 2016
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2. La croissance franaçse accélère au 4e trimestre
Une hausse de 0.4% du PIB
Insee, comptes nationaux trimestriels
L’évolution des composantes de la croissance
Par trimestre Par an
T3 16 T4 16 2015 2016
PIB 0,2% 0,4% 1,2% 1.1% Consommation Ménages 0,1% 0,6% 1.5% 1.8% Consommation publique 0,3% 0,4% 1.4% 1.5%
Investissement total 0,2% 0,4% 0.9% 2.7% dont: Entreprises -0,1% 0,8% 2.7% 4.0%
Public 0,1% -1,5% -3.9% -0.6% Ménages 0,7% 0,7% -0.8% 2.0%
Exportations 0,8% 1.3% 6,0% 1.1% Importations 2,7% 1.0% 6.4% 3.7%
Contributions Demande intérieure 0,2 0,5 1.3 1.9 Variation de stocks 0,7 -0,1 0.2 0.0 Commerce extérieur -0,6 0,1 -0.3 -0.8
INSEE
1,1
%
-0,1
%0
,7%
0,0
% 0,2
%0
,0%
0,2
% 0,4
%0
,1%
0,6
%
0,0
%0
,3%
0,2
%0
,7%
-0,1
%
0,2
%0
,4%
495
500
505
510
515
520
525
530
535
-0,4%
-0,2%
0,0%
0,2%
0,4%
0,6%
0,8%
1,0%
1,2%
20
11T1
20
11T2
20
11T3
20
11T4
20
12T1
20
12T2
20
12T3
20
12T4
20
13T1
20
13T2
20
13T3
20
13T4
20
14T1
20
14T2
20
14T3
20
14T4
20
15T1
20
15T2
20
15T3
20
15T4
20
16T1
20
16T2
20
16T3
20
16T4
Taux de croissance du PIB par rapport au trimestre précédent et volume en milliards €
PIB en Mds € (échelle droite) Taux de croissance (échelle gauche)
Le PIB a progressé de 0.4% au 4e trimestre après
+ 0.2% au trimestre précédent. L’ensemble des
facteurs de la croissance sont orientés
positivement.
Le principal moteur de la croissance reste la
consommation des ménages. Elle a augmenté de
0.6% après deux trimestres de stagnation. Cela
semble être due en partie à un effet de rattrapage
dans la mesure où les ménages auraient différé
leur consommation compte tenu de leurs
incertitudes économiques. Entre mars et
septembre 2016, les ménages ont augmenté leur
épargne en maitrisant leurs dépenses de
consommation. Le taux d’épargne avait atteint
son plus haut niveau depuis 2012. Au 4e
trimestre, les ménages ont relâché leurs
dépenses notamment en biens industriels. Les
achats de voitures (+2.6%) qui représentent
20% de la hausse de la consommation en est
l’illustration de l’évolution du comportement des
ménages. Les dépenses en énergie (chauffage,
électricité et carburant) qui ont augmenté de 5%
représentant un tiers des dépenses
supplémentaires des ménages au 4e trimestre. Le
reste des dépenses est partagé entre les services
notamment les loyers et les autres biens
industriels de la vie courante. Notons enfin une
baisse des achats de produits alimentaires de 9%
pour des raisons saisonnières.
On peut ainsi retenir deux facteurs de la hausse
de la consommation au 4e trimestre : 1) facteur
économique lié à l’amélioration de la situation
économique des ménages (épargne, baisse du
chômage, moral des ménages) ; 2) facteur
saisonnier imputable à la hausse des dépenses en
énergie.
L’investissement est le 2e moteur de la croissance au 4e trimestre. L’investissement des entreprises a augmenté de 0.8% après une stagnation au 2e et au 3e trimestre. Cette reprise de l’investissement est constatée dans les télécoms, l’industrie notamment dans la branche de matériels de transport et enfin dans le bâtiment. Sur l’ensemble de l’année 2016, ce sont également ces trois branches qui ont le plus investi (+5.4% dans l’industrie, +3.5% dans le bâtiment
et +6.5% dans les télécoms). La branche des services techniques et technologiques aux entreprises (bureaux d’études, d’ingénierie, sécurité et entretien) a vu ses investissements reculer de 0.2% au 4e trimestre et de 0.5%
au 4e trimestre.
Les ménages de leur côté ont également augmenté leurs dépenses d’investissement pour le 6e trimestre de suite. En revanche, la puissance publique a diminué ses investissements pour atteindre leur niveau le plus bas depuis 1999.
En ce qui concerne le commerce extérieur, le déficit s’est résorbé légèrement au 4e trimestre mais il s’est creusé sur un an. Les données des douanes font état d’une dégradation du solde extérieur de 3 milliards (-6.5% sur un an) en raison du recul des exportations (-2.5 milliards) alors que les importations ont progressé de 1/2 milliard.
La conjoncture économique du 4e trimestre 2016
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3. La production progresse dans l’industrie, les services et dans la construction
La production industrielle en forte hausse
Insee, comptes nationaux trimestriels Données CVS-CJO
Taux d’utilisation des capacités de production industrielle
Années Industrie Agro. Alim
Equip. Electr.
Matériels Transport
Autres industries
Moyenne 2000 -2007
85,3 82,6 82,8 89,3 85,2
2015
T1 82,3 81 78,2 88,1 81,4
T2 82,3 82 80 84 82
T3 82,2 82,4 78.7 86,6 81,1
T4 80,9 82,0 76,9 87,0 80,8
2016
T1 82,3 81,7 78,8 87,0 81,4
T2 83,8 82,5 79,7 89,9 82,5
T3 82,9 81,8 79,1 86,8 82,6
T4 83,7 81,6 78,9 89,7 83,0
Insee, Enquête de la conjoncture dans l’industrie
-1,1
%
0,6
%
-0,9
%
1,8
%
-1,2
%
-0,3
% 0,1
%
0,8
%
-0,5
%
1,5
%
-0,5
%
0,6
%
0,3
% 0,5
%
-0,7
%
0,2
%
1,0
%
204
206
208
210
212
214
216
218
-1,5%
-1,0%
-0,5%
0,0%
0,5%
1,0%
1,5%
2,0%
Production industrielle: niveaux et évolution par rapport à T-1
Production en Mds € (échelle droite) Croissance (échelle gauche)
La production globale du pays augmente de 0.6% après +0.5% au trimestre précédent. Sur un an, elle augmente de 1.4% soit un peu plus qu’en 2015 (+1.3%).
L’industrie, les services et le bâtiment enregistrent une hausse de leur
production au 4e trimestre et sur l’ensemble de l’année 2016 alors que l’agriculture subit une diminution de sa production pour la 2e année de suite.
Dans l’industrie (+1% au 4e trimestre), la branche de matériel de transport et l’énergie expliquent la quasi-totalité de la
progression. Ces deux branches sont en effet portées par une dynamique de la consommation au 4e trimestre.
La branche des matériels des transports
enregistre la plus forte progression
(+3.7% au 4e trimestre et +4.5% sur
l’ensemble de l’année). L’industrie
automobile qui pu redressé sa
compétitivité et l’aéronautique ont toutes
les deux contribué à la hausse de la
production. L’automobile enregistre
même une hausse non négligeable des
exportations (+4.5%) sur un an. Par
ailleurs, les exportations aéronautiques
ont stagné en raison des retards de
livraisons que connait le constructeur
européen en 2016.
La branche de production agroalimentaire
a connu une baisse de sa production (-
0.5%) due au recul des exportations (-
0.8%). La branche de la chimie, qui est la
2e exportatrice après l’aéronautique, est
également pénalisée par les exportations
(-2%). Cependant, cette branche
(notamment la fabrication de produits
cosmétiques) est devenue la 1ère source
d’excédents extérieurs en 2016 devant
l’aéronautique.
Le redressement de la production industrielle s’est accompagné par une hausse de l’utilisation des capacités de
production dans les entreprises, à l’exception de l’industrie agro-alimentaire et des équipements informatiques et
électroniques. Le taux d’utilisation des capacités de production dans l’industrie (83,7%) se rapproche donc de sa
moyenne de long terme (85.3%). Pourtant, l’emploi industriel poursuit sa diminution : -55 00 emplois, soit -0.2%
de l’effectif salarié au dernier trimestre et -25 000 sur l’ensemble de l’année (-0.8%). Les restructurations
industrielles, l’externalisation et l’automatisation seraient les principales causes de cette diminution de l’emploi
salarié industriel. Mais on observe aussi une hausse importante de l’intérim industriel: +16500 au dernier trimestre
(+6.2%) et +22 000 (+8.5%) sur un an. Ce paradoxe s’explique par la recherche de la flexibilité de la part des
entreprises pour s’ajuster plus facilement à la conjoncture et aux transformations numériques en cours.
La conjoncture économique du 4e trimestre 2016
- 8/23 -
Les services marchands : l’activité progresse de 0.6%
Insee, comptes nationaux trimestriels - Données CVS-CJO
La production agricole toujours dans le négatif
Insee, comptes nationaux trimestriels Données CVS-CJO
0,3
%
0,0
%
0,5
%
0,2
%
0,6
%
0,3
% 0,5
%
0,3
%
0,7
%
0,2
%
0,5
%
0,5
%
1,0
%
-0,1
%
0,6
%
0,6
%
450
460
470
480
490
500
510
-0,6%
-0,4%
-0,2%
0,0%
0,2%
0,4%
0,6%
0,8%
1,0%
1,2%
Services marchands: niveaux et évolution par rapport à T-1
Production en Mds € (échelle droite) Croissance (échelle gauche)
-0,9
%
-0,7
%
0,1
%
1,4
%
2,4
%
1,8
%
-1,0
%
-1,1
%
-1,3
%
-1,7
%
-2,1
%
-1,3
%
-1,0
%
-0,1
%
17,9
18,2
18,6
18,9
19,2
19,5
19,8
20,2
20,5
20,8
21,1
21,4
-2,5%
-2,0%
-1,5%
-1,0%
-0,5%
0,0%
0,5%
1,0%
1,5%
2,0%
2,5%
3,0%
La production agricole: niveaux et évolution par rapport à T-1
Production en Mds € (échelle droite) Croissance (échelle gauche)
Le secteur des services connait une
croissance de son activité proche de celle
du trimestre précédent (+0.6%). Sur
l’ensemble de l’année, le secteur réalise sa plus
forte progression depuis 2011 (+2.1%). Elle
s’est traduite par la création nette de 153 000
emplois hors intérim sur un an après 120 000
en 2015.
Toutes les branches ne bénéficient pas de cette
embellie. Le transport, l’hébergement et la
restauration, les services immobiliers et les
services non marchands ont progressé moins
vite que la moyenne du secteur au 4e trimestre,
tandis que la branche d’information et
communication, la finance, les services aux
entreprises et le commerce ont progressé plus
vite.
La production agricole continue de diminuer
au 4e trimestre pour atteindre son niveau le
plus bas depuis le début des années 2000.
Sur l’ensemble de l’année, elle baisse de
5.7% en volume. Cette baisse de la
production en volume est en réalité plus
forte en incluant les prix. En effet, les prix
mondiaux des produits agricoles notamment
des céréales ont considérablement diminué
(-10% pour les céréales, -7% pour les
produits laitiers et –4% pour les viandes). La
valeur de la production (avec effet des prix
en baisse) a diminué de 7,5% en 2016 et la
valeur ajoutée de la branche a chuté de
13.5% en un an.
Deux principales raisons expliquent cet
effondrement de la production : les
conditions climatiques la baisse des
exportations.
La branche des services aux entreprises est la première créatrice d’emplois. Elle a créé 120 000 emplois en 2016,
soit près de 60% des créations nettes d’emplois tertiaires dont 40% dans les services dits administratifs et de
soutien (sécurité privée, entretien et nettoyage). L’autre branche créatrices d’emplois est les communication et
l’information dont les services informatiques qui ont créé plus de 20 000 emplois sur un an (10% des créations
nettes du tertiaire). La branche hébergement et restauration, qui a souffert de la baisse des fréquentations
touristiques, a quand-même créé 21 000 emplois. C’est la branche restauration qui est à l’origine de ces créations
tandis que l’hébergement en a détruit 1000 emplois. Dans le transport, les 12 000 créations nettes d’emplois sont
toutes des emplois intérimaires. Dans la finance (banque et assurance), on enregistre une hausse des créations
d’emplois (+9000, soit +1%) dont la moitié au dernier trimestre. L’emploi dans cette branche résiste encore mais
la numérisation du travail aboutira très probablement à une diminution dans les prochaines années.
Les conditions climatiques exceptionnellement anormales (un printemps humide et froid et un été chaud et sec) ont
affecté les cultures quantitativement qualitativement, notamment les céréales. La moisson a chuté de 25% avec
une qualité du blé très atypique et hétérogène. En raison de la baisse de la qualité et d’une demande mondiale
notamment chinoise en fort recul, les exportations agricoles françaises ont chuté de 8% en 2016 pour descendre à
leur plus bas niveau depuis 2009.
La conjoncture économique du 4e trimestre 2016
- 9/23 -
la construction : une légère hausse au 4e trimestre
Insee, comptes nationaux trimestriels - Données CVS-CJO
4. Les effets de la politique de l’offre : résultats du 4e trimestre
4.1. Le coût du travail progresse moins vite
Evolution de l’indice du coût du travail (salaire et cotisations sociales)
-1,6
%
0,0
%
1,0
%
0,6
%
-1,0
%
-1,3
%
-0,5
%
-0,2
%-0
,7%
0,6
%
0,4
%
-0,3
%
0,9
%
0,3
%
60
61
62
63
64
65
66
67
-2,0%
-1,5%
-1,0%
-0,5%
0,0%
0,5%
1,0%
1,5%
Activité dans le batiment: niveaux et évolution par rapport à T-1
Production en Mds € (échelle droite) Croissance (échelle gauche)
Industrie Industrie manufacturière
Tertiaire Construction Ensemble
2010 3,8% 3,9% 2,7% 3,3% 3,0%
2011 3,9% 4,1% 3,1% 3,5% 3,3%
2012 2,7% 2,7% 2,2% 1,8% 2,3%
2013 0,9% 0,9% 0,3% 0,1% 0,4%
2014 1,3% 1,3% 1,0% 0,5% 1,1%
2015 1,4% 1,5% 1,1% 0,7% 1,2%
2016 1,5% 1,3% 1,1% 1,9% 1,2%
L’activité dans la construction
progresse de nouveau (+0.3%) mais
moins fortement qu’au 3e trimestre
(+0.9%). Cette amélioration a commencé
fin 2015 et repose principalement sur les
dépenses d’investissement des ménages en
hausse depuis six trimestres. Les ventes de
logements et les prix repartent à la hausse
à la faveur des taux d’intérêts
historiquement bas. Les commandes HLM
semblent repartir également selon la
fédération française du bâtiment. Mais le
facteur le plus structurel de cette reprise est
la loi Pinel qui commence à apporter des
résultats. Cette loi permet une
défiscalisation des dépenses
d’investissement locatif (acheter ou
construire pour louer).
Cela se traduit dans les chiffres des autorisations de construction de logements qui croissent avec un taux annuel
à deux chiffres depuis le début d’année. Au 3e trimestre, elles ont augmenté de 20% par rapport au même
trimestre de 2015. Les deux segments du marché ont connu une forte progression : la construction de logements
collectifs (sociaux et résidentiels) et celle de logements individuels. C’est le premier segment qui a le plus
contribué à la croissance du secteur avec 20% au 3e trimestre par rapport à l’année dernière. Les commandes
de HLM et le retour des investisseurs immobiliers (promoteurs) expliquent ce résultat. Quant à la construction de
logements individuels, sa progression est moindre, mais reste vigoureuse (+9%).
Cette politique s’est traduite effectivement
par le ralentissement du coût du travail. Il n’y
a pas eu de baisse de ce coût, mais une plus
faible augmentation, soit 1.2% en 2016
contre 3% en moyenne avant la mise en place
du CICE. C’est dans les services et la
construction où le coût du travail a le moins
augmenté. En effet, le salaire qui représente
70 à 80% du coût du travail dans les
entreprises de services augmente beaucoup
moins vite dans ces secteurs
comparativement à l’industrie.
La politique de l’offre conduite depuis 2013 consiste à favoriser les entreprises en abaissant le coût du travail et fiscal.
Les deux mesures emblématiques de cette politique sont le CICE en 2013 et le pacte de responsabilité à partir de
2015. Le CICE est une réduction d’impôts équivalente à 6% des salaires en dessous de 2,5 SMIC. Cela représente
une économie pour les entreprises estimée à 20 milliards en 2015. A cela s’ajoutent 11 milliards d’économies au titre
du pacte de responsabilité (réduction des cotisations familiales acquittées par les employeurs, réduction puis la
suppression de la C3S (taxe sur le chiffre d’affaires) et enfin, la baisse progressive de l’IS à partir de 2016). D’autres
mesures prises récemment, notamment l’aide de 2000 € à l’embauche dans les PME, viennent renforcer cette
politique. Avec cette aide, un emploi au SMIC est totalement exonéré de cotisations sociales. La politique de l’offre
est complétée par des mesures dites structurelles comme la flexibilisation du marché du travail (la loi travail de
2016).
La conjoncture économique du 4e trimestre 2016
- 10/23 -
4.2. Le taux de marge se stabilise
INSEE, Comptes nationaux et Indicateurs de la conjoncture Champ : sociétés hors entrepreneurs individuels. En prenant en compte ces derniers, le taux de marge est de 35% en 2012.
Croissance par trimestre (comptes des SNF, en valeur)
Valeur ajoutée
EBE Investisse
ment Dividendes
nets
2013 1,4% 0,5% 1,0% -14,2%
2014 0,8% 2,3% 1,4% 12,0%
2015 2,3% 5,7% 2,6% -0,2%
2016 2,5% 3,2% 4,9% 1,1%
2016
T1 1,4% 2,7% 2,3% 0,1%
T2 -0,6% -1,8% 0,0% 0,7%
T3 0,4% 0,3% 0,1% 1,4%
T4 0,7% 0,6% 1,0% 2,0%
INSEE comptes des agents
31
,5%
31
,6%
30
,2%
30
,3%
30
,5%
31
,7%
31
,2%
31
,3%
31
,6%
32
,0%
31
,6%
31
,6%
31
,5%
29%
30%
31%
32%
33%
34%
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Taux de marge des sociétés non financières (en % de la
valeur ajoutée à prix courant)
Moyenne 2000-2007: 32,6%
CICE
14
,2
11
,4
12
,4
12
,4
12
,5
12
,7
12
,9
5,5%
4,3%4,4%
4,4%4,4% 4,5%
8
9
10
11
12
13
14
15
3,0%
3,5%
4,0%
4,5%
5,0%
5,5%
6,0%
2013 2014 2015 2016
Mds €en %
Taux de dividendes nets des sociétés non financières (en % de la valeur ajoutée à prix courant et en milliards €)
Moyenne 2000-2007 : 5,2%
L’écart entre le coût du travail et la productivité
détermine le taux de marge des entreprises.
Plus cet écart est élevé, plus les entreprises
gagent en marge économique. Cette équation
explique les choix qui ont été faits par les
entreprises ces dernières années. Elles ont
joué sur les deux tableaux pour améliorer leurs
marges. Elles ont limité les hausses des
salaires pour maitriser le coût du travail et en
même temps elles ont limité les embauches
pour accroître la productivité.
En conséquence, le taux de marge augmente
significativement en début d’année pour
atteindre son plus haut niveau depuis 2009,
soit 32% de la valeur ajoutée. Ce taux diminue
légèrement à partir du printemps non pas
parce que le coût du travail s’est envolé, mais
parce que les entreprises ont réalisé moins de
valeur ajoutée et ont multiplié les embauches.
Au 4e trimestre la marge se redresse de 1% et
augmente de 3.2% sur l’ensemble de l’année.
Avec ce rétablissement de la marge, le
montant des dividendes augmente de 2% à
12.9 milliards au 4e trimestre. En cumul, le
montant des dividendes nets s’est accru de
600 million à 50,6 milliards sur l’ensemble de
l’année, soit +1.1% par rapport à 2015. Pour
rappel, les dividendes ont augmenté en 2016
moins que l’investissement et la marge
économique. Il faut préciser par ailleurs que
ces distributions de dividendes ne concernent
qu’une petite partie des entreprises françaises.
La grande majorité des entreprises, c’est-à-
dire les PME, ne distribuent pas de dividendes
ou très peu. Leur marge est souvent dirigée
intégralement vers l’investissement ou vers
l’embauche, quand elle n’est pas utilisée pour
se désendetter ou pour renforcer la trésorerie.
Après une stagnation pendant deux trimestres,
l’investissement se redresse enfin (+1%) au 4e
trimestre. Sur l’ensemble de l’année, il
augmente de presque 5%, soit sa plus forte
hausse depuis 2007.
Au regard de ces évolutions, on peut dire qu’en
2016, l’amélioration de la marge des
entreprises a profité principalement à
l’investissement. Ce dernier a augmenté de
12,5 milliards quand la marge n’a augmenté
que de 11 milliards. Autrement dit, en 2016,
l’investissement capte la totalité de la marge
supplémentaire réalisées par les entreprises.
La conjoncture économique du 4e trimestre 2016
- 11/23 -
4.3. Le taux d’investissement en nette hausse
Insee, comptes nationaux
Insee, comptes nationaux
22
,7%
22
,6%
22
,9%
22
,8% 2
3,3
%
23
,4%
23
,4%
20,5%
21,0%
21,5%
22,0%
22,5%
23,0%
23,5%
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Taux d'investissement des sociétés non financières (en
% de la valeur ajoutée à prix courant)
Moyenne 2000-2007 : 21,4%
CICE
1,7
% 2,1
%
-0,1
%
-0,1
%
0,8
%
3,1
%
3,6
%
-0,6
%
-2,9
%
1,7
%
1,4
%
1,2
%
0,4
% 1,3
%
0,4
%0,8
% 1,4
%
-0,1
%
1,4
%
0,3
%
-4%
-3%
-2%
-1%
0%
1%
2%
3%
4%
T4 T1 T2 T3 T4
2015 2016
Taux de croissance trimestrielle de l'investissement des entreprises non financières
(en volume)
Ensemble Indutrie manuf. Construction Services marchands
Au 4e trimestre, le taux
d’investissement (part de la valeur
ajoutée consacrée à l’investissement)
des sociétés non financières est resté
stable après 6 trimestres de
progression. Il s’élève à 23.4% de la valeur
ajoutée, son plus haut niveau depuis 2008.
Même en valeur, le niveau des
investissements a rattrapé son niveau
d’avant crise. Sur l’ensemble de l’année
2016, l’investissement des entreprises non
financières a augmenté de 4%, soit son plus
haut niveau depuis six ans. Cette forte
croissance est due à l’industrie dont le
volume des investissements a bondi de 5.4%
à 89 milliards en 2016 (4.6 milliards de plus
qu’en 2015). Plus de la moitié de ces
nouveaux investissements sont réalisés dans
la branche de matériel de transport
(aéronautique et automobile). Dans cette
branche, l’investissement a cru de 12.2%
après +5.8% en 2014. Les biens
d’équipements ont également réalisé une
belle progression (+4.8% en 2016 après
+3% en 2015).
De son côté, la construction a enregistré une
très légère hausse de l’investissement
(+0.4%) au 4e trimestre après un rebond de
1.3% au trimestre précédent. Sur l’ensemble
de l’année, ce secteur a réalisé sa plus forte
progression de l’investissement depuis la
crise (+3.5%). Tout semble indiquer la fin de
la crise dans le bâtiment qui rappelons-le est
le 2e pourvoyeurs d’investissements (65
milliards) après l’industrie (89 milliards).
Dans les services, l’investissement a
également progressé légèrement au 4e
trimestre. Mais sur l’ensemble de l’année, la
progression est la plus forte depuis 2010
(+3.3%). C’est la branche des télécoms et
information (3e investisseur en valeur, soit
56 milliards en 2016) qui est à l’origine de
cette progression. Cette branche a investi
3,5 milliards de plus qu’en 2015, soit 6,6%
de progression. En revanche, la branche des
services aux entreprises a diminué de 0.5%
ses investissements à 50.3 milliards en 2016.
La conjoncture économique du 4e trimestre 2016
- 12/23 -
5. Stabilisation des créations d’entreprises et recul des faillites
5.1. Les créations d’entreprises se stabilisent après une forte progression depuis début 2015
Insee, Indicateurs de conjoncture. Champ : secteur marchand hors activités agricoles
Variation des créations d’entreprises (cumul sur une année, données CVS-CJO)
Insee, Indicateurs de conjoncture Champ : secteur marchand hors activités agricoles
Lecture : en 2015, le nombre de créations d’entreprises hors micro-entrepreneurs a augmenté de 12.3% par rapport à avril 2014.
Variation trimestrielle des créations d’entreprises (CVS-CJO)
Croissance par rapport au trimestre précédent
2015 2016
T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4
Hors micro-entrepreneurs 7,3% 3,7% 2,2% 2,5% 6,1% 3,8% 1,2% -1,3% Micro-entrepreneurs -16,9% -8,3% -0,5% 1,2% 0,8% 9,4% -13,4% 2,1%
Ensemble -5,2% -1,7% 1,1% 2,0% 1,8% 6,1% -5,0% 0,0% Insee, Indicateurs de conjoncture
50
53,5
57
60,5
64
67,5
71
74,5
78
81,5
85
120
125
130
135
140
145
150
155
160
165
170
T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4
2012 2013 2014 2015 2016
Mill
iers
Mill
iers
Nombre de créations d'entreprises (en milliers, données CVS)
Ensemble (échelle gauche)
Hors micro-entrepreneurs (échelle droite)
Micro-entrepreneurs (échelle droite)
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Hors micro-entrepreneurs 261 398 257 576 242 126 265 075 268 414 302 811 330 321
Variation 0,5% -1,5% -6,0% 9,5% 1,3% 12,8% 9,1%
Micro-entrepreneurs 358944 292248 305717 274382 282730 222767 221530
Variation 11,4% -18,6% 4,6% -10,2% 3,0% -21,2% -0,6%
Ensemble 620 342 549 825 547 843 539 458 551 145 525 578 551 850
Variation 6,5% -11,4% -0,4% -1,5% 2,2% -4,6% 5,0%
Le nombre de créations
d’entreprises hors microentreprises
a enregistré une forte croissance
depuis le début de 2015. Plus de
330 000 nouvelles entreprises ont été
créées en 2016, soit 30 000 de plus
qu’en 2015 (+9%). En comptabilisant
les microentreprises, la progression est
moins forte (+5%). En effet, on observe
une stabilisation du nombre de
microentreprises créées en 2016 après
une très forte baisse en 2015 (-21%). La
perte d’attractivité du statut de
microentreprise s’explique en partie par
les mesures de 2015 qui ont requalifié le
statut d’autoentrepreneur en celui de
micro entrepreneur avec l’obligation de
s’immatriculer au registre du commerce et des sociétés ou au répertoire des métiers de l’artisanat. Cette obligation
s’est accompagnée par des frais de chambre et parfois par des formations obligatoires. Ces mesures auraient ainsi
incité une partie des créateurs d’entreprises à choisir le régime de société ou d’entreprise individuelle plutôt que celui
de microentreprise. Cette baisse des créations de microentreprises est constatée dans tous les secteurs sauf dans le
transport (notamment les taxis) et l’action sociale (services à la personne). Inversement, les créations hors
microentreprises ont progressé (sur un an) dans tous les secteurs y compris dans l’industrie et la construction (16%
et 7%). Au 4e trimestre, leur nombre s’est stabilisé sur l’ensemble des secteurs. Il baisse dans les télécommunications
et l’action sociale tandis qu’il progresse dans l’industrie, la construction et les autres services.
La conjoncture économique du 4e trimestre 2016
- 13/23 -
5.2. Les faillites poursuivent leur baisse
Evolution trimestrielle des faillites d’entreprises
Insee - * trois derniers mois (septembre à novembre)
Evolution mensuelle des défaillances d’entreprises (CVS)
Evolution mensuelle Ensemble Industrie Construction Services Ensemble Industrie Construction Services
déc-16 4289 328 1001 2844 -11,2% -3,0% -9,7% -11,8% nov-16 4828 338 1109 3223 1,7% -2,0% -0,4% 0,5% oct-16 4746 345 1114 3207 0,0% 6,8% 3,8% 1,5% Evolution trimestrielle
Ensemble Industrie Construction Services Ensemble Industrie Construction Services
T4 2016 13863 1011 3224 9274 -3,6% 1,4% -4,2% -2,5% T3 2016 14382 997 3364 9508 -2,2% 0,5% -3,6% -1,9% T2 2016 14711 992 3490 9688 -3,1% -5,8% -4,1% -3,6% T1 2016 15178 1053 3640 10046 0,9% -4,9% -3,7% 2,1%
Evolution annuelle Ensemble Industrie Construction Services Ensemble Industrie Construction Services
2016 58134 4053 13718 38516 -7,7% -11,0% -13,3% -5,9% 2015 62997 4553 15823 40945 0,5% -2,0% -0,9% 1,0% 2014 62714 4645 15968 40553 -0,4% -2,8% 0,8% -0,9%
13
86
3
14
38
2
14
71
1
15
17
8
10
11
99
7
99
2
10
531
10
7
Industrie (échelle gauche)
800
850
900
950
1000
1050
1100
1150
1200
1250
1300
10000
11000
12000
13000
14000
15000
16000
17000
18000
T4T3T2T1T4T3T2T1T4T3T2T1T4T3T2T1T4T3
20162015201420132012
Nombre de défaillances d'entreprises , par trimestre (CVS)
Les défaillances d’entreprises connaissent
une forte baisse depuis le début de l’année.
Il y a eu 4863 faillites de moins en 2016
comparativement à 2015, soit une baisse
de 7.7%. Cette baisse est la plus forte
depuis le déclenchement de la crise en
2009. Cependant, le niveau des faillites
reste supérieur à leur niveau d’avant crise
de 13%. Il y a encore des entreprises qui
sont fragiles malgré l’amélioration de la
situation financière et économique d’une
grande majorité d’entre elles. Cette fragilité
n’est pas imputable exclusivement aux
conséquences de la crise. La transformation
du système productif impulsé par la
numérisation de la production et du travail
s’est accompagnée probablement par la
disparition des petites entreprises situées
en bout de chaine des filières. Mais il peut
y avoir des créations d’entreprises dans la
nouvelle économie comme l’illustrent les
chiffres des créations d’entreprises.
L’ensemble des secteurs ont bénéficié de la baisse des faillites en 2016. Dans l’industrie, les faillites ont reculé
fortement au 1er trimestre avant de progresser légèrement au 2e semestre mais elles baissent de nouveau pendant
les deux derniers mois de l’année. Sur l’ensemble de l’année, leur nombre diminue de 11%. La situation de la
construction est différente. Ce secteur enregistre une baisse de faillites sans discontinuer depuis la 2e moitié de
2015. Sur l’ensemble de l’année, on comptabilise 13.3% de faillites en moins qu’en 2015. Enfin, les services dont
les faillites sont très sensibles à la conjoncture du secteur enregistrent également une nette amélioration. Leur
nombre diminue de 5.9% comparativement à 2015.
Ainsi, c’est la première fois depuis le déclenchement de la crise que l’on constate un recul net des faillites
d’entreprises. Cela montre bien que la reprise est de plus en plus solide même si sa durabilité n’est pas tout à fait
garantie. Les fondamentaux macroéconomiques sont en grande partie solides. Les risques du court et de moyen
terme qui peuvent peser sur la conjoncture dans son ensemble et celle des entreprises en particulier sont de nature
externe (effet du Brexit et du protectionnisme américain) et politique (issue de l’élection présidentielle française).
La conjoncture économique du 4e trimestre 2016
- 14/23 -
6. L’emploi se redresse sensiblement
Création nette de 204 000 emplois en 2016
Insee- comptes nationaux
Insee- comptes nationaux
Le secteur marchand a créé 188 000 emplois en 2016
Industrie
Tertiaire marchand hors intérim
Construction Intérim Ensemble marchand
Avec intérim hors intérim
Niveau de l’emploi (en
milliers)
T1 2016 3 122,4 11 008,6 1 313,0 585,9 16 029,9 15 444,0 T2 2016 3 114,6 11 047,8 1 310,7 587,0 16 060,1 15 473,1 T3 2016 3 109,4 11 077,4 1 308,0 615,7 16 110,5 15 494,9 T4 2016 3 103,9 11 111,9 1 305,9 653,2 16 174,9 15 521,7
Variation en milliers
T1 2016 -6,4 49,4 -3,6 2,9 42,2 39,3 T2 2016 -7,8 39,2 -2,3 1,1 30,1 29,0 T3 2016 -5,1 29,6 -2,6 28,6 50,5 21,8 T4 2016 -5,5 34,5 -2,2 37,6 64,4 26,8
Variation trimestrielle en%
T1 2016 -0,2% 0,5% -0,3% 0,5% 0,3% 0,3% T2 2016 -0,3% 0,4% -0,2% 0,2% 0,2% 0,2% T3 2016 -0,2% 0,3% -0,2% 4,9% 0,3% 0,1% T4 2016 -0,2% 0,3% -0,2% 6,1% 0,4% 0,2%
Source : Insee, Dares. Champ : secteur marchand hors agriculture
24
,75
24
,5
24
,5
24
,5
24
,5
24
,5
24
,5
24
,5 24
,5
24
,5
24
,5
24
,5
24
,5
24
,5
24
,6 24
,6 24
,64
24
,69
24
,74
24
,79
24
,84
24,25
24,35
24,45
24,55
24,65
24,75
24,85
24,95
20
07 T
4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T42012 2013 2014 2015 2016
Emploi (en milliers d'emplois, données CVS)
9
-9-19
-25
-15-8
10
43
20
6
-12 -10
1121
3746
59
47 48 51
-40
-20
0
20
40
60
80
2012 2013 2014 2015 2016
Destruction- créations d'emplois (milliers de personnes)
Malgré une très faible croissance,
l’économie continue de créer des emplois de
plus en plus nombreux. Au 4e trimestre, on
enregistre 51 000 créations nettes d’emplois
salariés, dont 45 000 dans le secteur marchand.
En 2016, plus de 92% des créations nettes
d’emplois est réalisée par les entreprises privées
contre 67% en 2015. Cela conforte l’idée d’une
reprise de plus en plus solide dans le secteur
marchand. Sur l’ensemble de l’année, 204 000
emplois créés dont 188 000 dans le secteur
marchand. C’est 2,5 fois de plus qu’en 2015.
Cependant, le stock de l’emploi salarié
marchand est inférieur de 120 000 par rapport
à celui 2007.
Ces créations d’emplois s’expliquent par
l’amélioration de la conjoncture des entreprises
et très probablement par les effets de la politique
de l’offre. La baisse du coût du travail et l’aide à
l’embauche dans les PME auraient amplifié la
croissance « naturelle » de l’emploi en phase de
redémarrage de l’économie.
L’industrie et la construction contrastent avec le
reste de l’économique puisque les destructions
d’emplois salariés se poursuivent même si elles
sont moins nombreuses qu’en 2015. Dans
l’industrie, l’emploi salarié diminue de -25 000
en 2016 contre -35 000 en 2015. Dans la
construction, les pertes sont de 10800 emplois
contre 32500 en 2015. Les services et l’intérim
compensent très largement ces pertes avec une
création nette en 2016 de 153 000 dans les
services (hors intérim) et de 70 000 emplois
dans l’intérim. En 2015, ces deux secteurs ont
créé 119 000 et 49 000 emplois.
La conjoncture économique du 4e trimestre 2016
- 15/23 -
Source : Dares
7. Recul du chômage à son niveau de 2012
Le chômage est ramené à son niveau de 2012
Sexe Age Ensemble H F 15-24 25-49 >49
T4 2008 7,0 7,8 19,9 6,6 4,2 7,4
T4 2012 9,9 9,6 25,4 8,8 6,3 9,7 T4 2013 9,8 9,7 23,0 9,2 6,4 9,7 T4 2014 10,5 9,7 24,0 9,6 6,8 10,1 T4 2015 10,4 9,4 23,8 9,3 6,7 9,9
T1 2016 10,2 9,5 24,1 9,3 6,5 9,9 T2 2016 10,0 9,3 23,9 8,9 6,5 9,6 T3 2016 9,8 9,8 25,0 8,8 7,1 9,8 T4 2016 9,8 9,5 23,3 9,0 6,7 9,7
T2 2017 - - - - - 9,5 (p) Insee, France métropolitaine, Chômage au sens du BIT.
15
49
5
15
48
1
15
44
9
15
40
8
15
36
5
15
38
6
15
39
4
15
38
4
15
37
4
15
35
3
15
35
4
15
34
8
15
35
9
15
36
7
15
40
5
15
44
4
15
47
3
15
49
5
15
52
2
54
2
55
1 56
6 58
35
86
58
76
16
65
3
480
500
520
540
560
580
600
620
640
660
15300
15350
15400
15450
15500
15550
T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4
2013 2014 2015 2016
Emploi salarié et interimiare (en milliers de personnes)
Ensemble hors intérim (échelle gauche) Intérim (échelle droite)
46
73
114
-58
50
18
-72
-10
-65
38
-31
-100
-50
0
50
100
150
T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4
2012 2013 2014 2015 2016
Variation trimestrielle du nombre de chômeurs en milliers de personnes (au sens de BIT- France métroplotaine)
Le chômage au sens du BIT est une définition universelle permettant les comparaisons
internationales (cf. lexique en page 21). Cette définition est celle utilisée par l’INSEE pour calculer le taux de chômage.
Le taux de chômage recule légèrement au 4e trimestre
(-0.1 point), ce qui représente 31 000 chômeurs de
moins. Sur l’ensemble de l’année, le taux de chômage
diminue de 0.2 point (68 000 chômeurs de moins qu’en
2015) à 9.7%, soit son niveau le plus bas depuis 2012
et 2013. Selon les prévisions de l’INSEE, cette baisse
s’accentuera au début de l’année 2017 pour ramener le
taux du chômage à 9.5% au 1er trimestre.
Les jeunes ont bénéficié de la reprise de l’emploi
intérimaire faisant baisser leur taux de chômage de 1.7
point au 4e trimestre. Mais sur un an, le chômage des
jeunes n’a reculé que de 0.5 point. L’autre population
bénéficiaire de cette amélioration est celle des séniors.
Leur taux de chômage diminue de 0.4 point pendent le
trimestre et se stabilise sur un an. En revanche, le
chômage des 25-49 ans progresse de 0.2 point pendant
le trimestre mais diminue de 0.3 point sur un an.
La population active a augmenté plus fortement qu’en
2015, soit 144 000 personnes de plus contre 41 000 en
2015. Mais la hausse de l’emploi (+212 000) a permis
de répondre à cette hausse de demande de l’emploi et
à faire baisser le chômage.
L’intérim progresse fortement au 4e trimestre :
+39000 (+6.1%) après + 29000 (+4.9%) au
trimestre précédent. Sur l’ensemble de l’année
2016, 70 000 (+12%) emplois intérimaires ont été
créés après 49000 (+9%) en 2015.
Tous les secteurs ont connu une très forte embellie
de l’intérim. L’industrie et la construction ont
embauché massivement des intérimaires alors qu’ils
ont supprimé des emplois salariés. L’intérim
industriel a progressé de 6.1% au 4e trimestre et de
8.5% sur l’ensemble de l’année. Cela représente
22 000 intérimaires de plus en 2016 alors que
l’emploi salarié industriel a diminué de 25 000
postes. Plus de 40% de ces intérimaires sont
embauchés par la branche de matériel de transport,
soit 8000 intérimaires alors que cette branche a
détruit 4000 emplois salariés.
Les autres branches industrielles ont embauché 14000 intérimaires et détruit 21 000 emplois salariés. Concernant la
construction, l’intérim a augmenté de 5.1% au 4e trimestre et de 13% sur l’ensemble de l’année 2016. En nombre, le
secteur a embauché 14400 intérimaires en 2016 et a détruit 10800 emplois salariés. Les services ont également
embauché massivement d’intérimaires (+6% au 4e trimestre et +16% sur l’ensemble de l’année). Un tiers de ces
intérimaires ont été embauchés par les entreprises de services techniques et de soutien aux entreprises et 20% par
les entreprises de transport et d’entreposage. L’emploi salarié dans le tertiaire a également progressé (+1.4%) mais
l’emploi intérimaire a progressé beaucoup plus vite (+16%).
La conjoncture économique du 4e trimestre 2016
- 16/23 -
Le nombre de demandeurs d’emploi a diminué de 133 000 personnes depuis janvier
Dares, France Métropolitaine
Lecture : au 2e trimestre 2016, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A diminue de 2000 nouveaux inscrits en moyenne par mois. Source : DARES.
3
4842
5240
29
717
-33-20
-26 -27
5161
7686 85
95
29
42
-10 -15
34
-11
-40
-20
0
20
40
60
80
100
120
T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4
2014 2015 2016
Variation trimestrielle du nombre de demandeurs d'emploi
Cat. A Cat. ABC
Cat. A Cat. ABC
Niveau en milliers
Variation m/m-1 Niveau en milliers
Variation m/m-1
milliers En % milliers en %
2016
Mai. 3 520,3 9,2 0,3% 5 428,3 31,3 0,6%
Juin 3 525,7 5,4 0,2% 5 434,6 6,3 0,1%
Juil. 3 506,6 -19,1 -0,5% 5 442,1 7,5 0,1%
Août 3 556,8 50,2 1,4% 5 518,2 76,1 1,4%
Sept. 3 490,5 -66,3 -1,9% 5 480,2 -38,0 -0,7%
Oct. 3 478,8 -11,7 -0,3% 5 460,8 -19,4 -0,4%
Nov. 3 447,0 -31,8 -0,9% 5 475,8 15,0 0,3%
Lexique
Le chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) comptabilise les personnes en âge de travailler (conventionnellement 15 ans ou plus) qui : 1) n’ont pas travaillé, ne serait-ce qu’une heure, au cours de la semaine de référence ; 2) sont disponibles pour travailler dans les deux semaines ; 3) ont entrepris des démarches actives de recherche d’emploi dans le mois précédent, ou ont trouvé un emploi qui commence dans les 3 mois.
Demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi : La catégorie A : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi ; La catégorie B : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ; La catégorie C : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. de plus de 78 heures au cours du mois).
Pour sa part, le nombre de demandeurs
d’emplois de catégorie A diminue
fortement (-27 000) pendant ce
trimestre. Sur l’ensemble de l’année
2016, le nombre de demandeurs
d’emploi de catégorie A recule de 105
000 personnes (-3%). Il s’agit de la
première diminution du nombre de
demandeurs d’emplois depuis 2007.
En incluant la catégorie B et C
(demandeurs d’emplois ayant exercé
quelques heures d’activité), leur nombre
diminue également au 4e trimestre (-
11 000 personnes) et se stabilise sur
l’ensemble de l’année (-1 000
personnes).
En 2016, le chômage recule mais au
profit d’emplois précaires (faible durée et
de salaire). Cette précarisation du travail
nous la retrouvons essentiellement dans
l’intérim et dans l’emploi d’indépendants
(micro-entrepreneurs). La forte
progression de ces deux types d’emplois
en 2016 a permis donc de sortir des
milliers de personnes du chômage mais
pas de la précarité.
Le halo autour du chômage
(personnes souhaitant travailler mais ne
sont pas considérées comme chômeurs
au sens du BIT pour manque de
disponibilité ou de non recherche active
d’emploi) a progressé au 4e trimestre de
21 000 personnes (+1.4%) à 1.47
millions. Sur un an, il augmente de 65
000 (+6.3%). Ce phonème est donc
l’autre indicateur de la précarisation des
conditions sociales.
En revanche, le chômage de longue
durée (1.22 millions de personnes)
diminue légèrement à 4.3% (-0.1 point)
de la population active au 4e trimestre et
il est comparable à celui de l’an dernier.
Malgré la montée de la précarité depuis
quelques années, on peut dire qu’en
2016 la situation du marché du travail
s’est nettement améliorée. Il faut que la
baisse du chômage soit amplifiée et
durable pour qu’elle se traduise par une
amélioration des conditions de l’emploi
(hausse des salaires, recul de la précarité
et amélioration des conditions du
travail).
La conjoncture économique du 4e trimestre 2016
- 17/23 -
Le salaire moyen continue de progresser
à un rythme très faible (+1.2% par an).
Comme nous l’avons écrit dans les notes
précédentes, cette modération salariale
s’explique par la très faible inflation et par
le chômage qui exerce une pression sur le
salaire d’embauche et la négociation
salariale dans les entreprises.
Cette modération salariale n’affecte pas
encore le pouvoir d’achat. Mais une
hausse brutale de l’inflation risque
d’appauvrir des dizaines de milliers de
salariés accentuant ainsi les inégalités
salariales qui ont progressé cette année
selon l’INSEE. Durant la 2e moitié de
l’année 2016, l’écart entre l’inflation et la
hausse des salaires se réduit. Le pouvoir
d’achat augmente mais moins fortement.
8. Inflation stable et salaires en légère hausse
L’inflation se stabilise après un redressement au trimestre précédent
Taux d’inflation global Inflation mensuelle par famille de produits
Période Taux mensuel Taux annuel en % Janv.2017 Sur un an
2017 Fév. 0,1% 1,2% Ensemble des produits -0.2 1.4
Janv. -0,2% 1,4% Hors tabac -0.2 1.4
Déc. 0,3% 0,6% Alimentation 0.4 1.3
2016 Nov. 0,0% 0,5% dont Produits frais 2.8 9.0
Oct. 0,0% 0,3% Produits manufacturés -2.4 -0.3
Sept. -0,2% 0,4% Produits de santé -0.1 -2.5
Août 0,3% 0,2% Energie 4.5 10.3
Moyenne annuelle Taux dont produits pétroliers 7.5 19.9
2016 0,2% Services -0.1 0.9
2015
0,0% Loyers, eau 0.0 0.3
2014
0,5% Services de santé 0.2 0.3
2013
0,9% Transport -3.5 1.2
2012 2,0% Communication -3.4 -1.1
Insee, Indice des prix à la consommation. Champ : France entière, base 100 en 1998
Les salaires continuent de ralentir
DARES. Champ : entreprises de 10 salariés et plus du secteur marchand non agricole
1,2
%1
,2%
1,2
%
0,0
% 0,3
%
0,5
%
-0,5%
0,0%
0,5%
1,0%
1,5%
2,0%
2,5%
3,0%
T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4
2011 2012 2013 2014 2015 2016
Taux de croissance annuel du Salaire mensuel de base (SMB) et du taux d'inflation (par rapport au même trimestre de
l'année précédente )SMB
Inflation
Depuis le début de l’année 2013 jusqu’à la fin de l’année 2016, le taux d’inflation n’a jamais dépassé 1%. Durant
cette période l’inflation a été même négative entre 2015 et le début de 2016. Cette faible inflation est une
caractéristique d’une économie en proie de dépression qui peut durer de longues années comme c’est le cas du Japon.
Pour la première fois depuis 5 ans, les prix augmentent de plus de 1% en ce début d’année de 2017. Dans certains
pays européens, le taux d’inflation avoisine les 2%. Pourtant, cette remontée des prix ne signifie pas une dynamique
de la demande et notamment de la consommation des ménages. La hausse de l’inflation s’explique en grande partie
par la hausse des prix du pétrole (+20% en janvier comparativement à l’an dernier) et des produits agricoles frais
(+9%). En d’autres termes, c’est une mauvaise inflation puisqu’elle alourdit les coûts de production. Le prix des
produits manufacturés, qui reflète en quelque sorte l’état de la demande potentielle, diminue en janvier et en février.
Sur un an, les prix des biens manufacturés se stabilisent (-0.3% en janvier). Seule une hausse du pouvoir d’achat
conséquente et durable pourrait dynamiser la consommation. Une remontée des prix qui s’ensuivra reflétera alors la
bonne inflation, celle qui renseigne de l’évolution réelle de l’économie : une meilleure répartition de la richesse entre
salaires et capital et une amélioration de la qualité des produits consommés par exemple.
La conjoncture économique du 4e trimestre 2016
- 18/23 -
Le pouvoir d’achat du salaire de base progresse sans effacer la perte du 2e trimestre
Croissance annuelle
Croissance trimestrielle (T/T-1)
2015 2016
2011 2012 2013 2014 2015 T4 T1 T2 T3 T4
Inflation 2,1% 2,0% 0,9% 0,5% 0,0% -0,1% -0,5% 0,9% 0,0% 0,1%
SMB (salaire mensuel de base) 2,2% 2,1% 1,7% 1,4% 1,2% 0,2% 0,4% 0,3% 0,3% 0,3%
Pouvoir d'achat du SMB 0,1% 0,1% 0,8% 0,9% 1,2% 0,3% 0,9% -0,6% 0,3% 0,2% Insee, DARES. Lecture : en 2015, l’inflation a été nulle alors que le SMB a augmenté de 1.2%. Le pouvoir d’achat du SMB a ainsi progressé de 1.2%. Champ : secteur privé hors agriculture. Salaires hors primes et heures supplémentaires.
Le pouvoir d’achat du revenu disponible des ménages stagne au 4e trimestre
Salaire moyen par tête (salaire nominal brut, en €, CVS)
-0,1%
-0,2%
-1,7%
0,4%
-0,2%
-0,4%
0,5%
0,4%
-0,1%
0,9%
0,0%
0,8%
0,5%
0,6%
0,3%
0,7%
0,1%
-2,0%
-1,5%
-1,0%
-0,5%
0,0%
0,5%
1,0%
1,5%
T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4
2012 2013 2014 2015 2016
Evolution du pouvoir d'achat du Revenu disponible brut des ménages en%
Le pouvoir d’achat du revenu disponible
(revenu net d’impôt et augmenté des
prestations sociales) se stabilise au 4e
trimestre suite à une remontée de l’inflation
alors que les revenus salariaux ont continué
de progresser au même rythme depuis le
début de l’année. Le paiement de l’impôt sur
le revenu et sur le patrimoine (+1.3%) qui
intervient durant le 4e trimestre s’est traduit
aussi par la baisse du pouvoir d’achat alors
que les transferts sociaux ont progressé
moins fortement (+0.4% contre +0.6% au
trimestre précédent).
Pour l’année 2017, on s’attend à la
stagnation du pouvoir d’achat du RDB au 1er
trimestre (0.0%) et une très légère hausse
au 2e trimestre (+0.4%). L’effet des
transferts sociaux et fiscaux sera neutre
mais la légère hausse des salaires sera
effacée par l’inflation
Lexique : le Revenu disponible brut des ménages (RDB) est la somme des
revenus incluant les transferts sociaux directs (allocations) et après les prélèvements sociaux et fiscaux (impôt sur le revenu, taxe d’habitation, CSG, CRDS). Il est qualifié de revenu brut, car il n’est pas déduit de l’amortissement du capital fixe (l’usure des biens immobiliers). Ce revenu est ainsi disponible pour la consommation, l’épargne et l’investissement.
L’évolution trimestrielle (par rapport au trimestre précédent) montre que l’inflation est inférieure à la hausse du
salaire mensuel de base (hors rémunérations variables). Le pouvoir d’achat a ainsi gagné 0.3% au 3e trimestre et
0.2% au 4e trimestre. Sur un an, la très faible inflation a permis un gain en pouvoir d’achat du salaire mensuel de
base de 0.9%.
Selon les prévisions de croissance de l’INSEE, l’inflation devra accélérer de 0.6% au 1er trimestre 2017 et les salaires
ne suivront que de 0.4%. Au 2e trimestre, les salaires continueront de progresser (+0.4%) alors que l’inflation
baissera en rythme à 0.2%. Le pouvoir d’achat du salaire devra ainsi diminuer au 1er trimestre avant de se redresser
au 2e trimestre. On s’attend donc à une stagnation du pouvoir d’achat sur la première moitié de l’année en cours
mais la consommation devra augmenter très légèrement (entre 0.2% et 0.4%).
Le tableau ci-après montre l’évolution des salaires moyens par tête (SMPT) et par branche d’activité dans le secteur
privé. Ces évolutions tiennent compte des heures supplémentaires et de la modification de la structure des
qualifications. Elle intègre également les rémunérations variables (intéressement, primes de fin d’année, variation du
temps de travail, etc.).
Au 4e trimestre le SMPT a augmenté au même rythme que le SMB (+1.2%). La partie variable de la rémunération
est ainsi neutre. Le SMPT a augmenté beaucoup moins vite au 4e trimestre comparativement au trimestre précédent
dans l’industrie et le BTP. Il a légèrement accéléré dans le tertiaire et a diminué dans l’agriculture.
La conjoncture économique du 4e trimestre 2016
- 19/23 -
SMPT par mois (moyenne du trimestre)
Variation annuelle (par rapport au trimestre n-1)
T3 2016 T4 2016 T3 2016 T4 2016
Total 2 526 2 534 1,2% 1,2%
Industrie 3 019 3 032 1,6% 1,4%
BTP 2 197 2 203 2,6% 1,7%
Tertiaire 2 449 2 457 1,1% 1,2%
Agriculture, sylviculture 1 914 1 912 0,2% -0,4%
Industries extractives 2 939 2 962 2,9% 2,7%
Ind. agro-alimentaires 2 298 2 310 0,8% 1,3%
Habillement, textile, cuir 2 430 2 448 1,5% 1,6%
Bois et papier 2 611 2 611 0,5% -0,2%
Cokéfaction, raffinage 5 181 5 229 6,2% 4,7%
Industrie chimique 3 716 3 718 1,1% 0,6%
Industrie pharma. 3 993 3 963 1,1% -0,1%
Industrie plastique 2 857 2 867 1,7% 1,4%
Métallurgie 2 773 2 793 1,6% 2,0%
Fab. produits informatique, electr., optiq. 3 999 3 977 2,7% 1,0%
Fab. équipement électriques 3 253 3 293 2,2% 3,0%
Fab. machines et équipements 3 222 3 253 1,5% 2,0%
Fab. matériel de transport 3 605 3 608 1,9% 0,7%
Industrie automobile 3 183 3 204 1,5% 1,5%
Fabrication d'autres matériels de transport 4 152 4 122 1,8% -0,7%
Ind. meuble et réparation machines 2 832 2 847 1,7% 1,5%
Prod. Distrib. électricité, gaz, air conditionné 4 108 4 129 3,1% 3,3%
Prod. distrib. eau. Assainissement 2 461 2 465 1,3% 1,4%
Construction 2 197 2 203 2,6% 1,7%
Construction de bâtiments 2 707 2 728 2,9% 2,4%
Génie civil 2 600 2 622 2,5% 2,7%
Travaux de construction spécialisés 2 068 2 068 2,6% 1,4%
Commerce, réparation auto-moto 2 348 2 358 1,2% 1,6%
Commerce et réparation d'auto. moto. 2 431 2 448 1,7% 2,3%
Commerce de gros 3 174 3 190 1,8% 2,1%
Commerce de détail 1 888 1 898 0,9% 1,5%
Transports et entreposage 2 543 2 544 1,3% 1,0%
Hébergement et restauration 1 716 1 728 0,5% 1,0%
Hébergement 1 988 2 021 1,2% 2,2%
Restauration 1 633 1 639 0,5% 0,8%
Edition et audiovisuel 3 922 3 907 3,5% 2,5%
Télécom. 3 383 3 346 0,8% 0,3%
Activités informatiques 3 857 3 851 1,9% 1,2%
Activités financières et assurances 4 069 4 097 1,6% 2,2%
Activités immobilières 2 625 2 656 3,2% 3,4%
Activités juridiques, conseil, ingénierie 3 659 3 648 1,6% 0,7%
R&D 3 487 3 486 1,8% 1,6%
Autres activités scientifiques, techniques 2 830 2 849 3,1% 2,9%
Activités de soutien administratif 1 909 1 926 0,5% 2,0%
Education (établissements privés) 1 857 1 851 -0,2% -0,5%
Activités pour la santé humaine (privées) 2 222 2 230 1,0% 1,1%
Action sociale, hébergement médico-social 1 619 1 623 0,7% 0,7%
Arts, spectacles et activités récréatives 2 091 2 103 3,2% 1,6%
Autres activités de services 1 781 1 796 -1,0% -0,1%
Activités extraterritoriales 4 095 4 093 -0,1% -0,2%
Associations 1 764 1 770 1,0% 0,9%
Institution sans but lucratif aux services des ménages 1 700 1 704 1,1% 0,8%
Source : Acoss
La conjoncture économique du 4e trimestre 2016
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9. La dette publique et le déficit public diminuent au 4e trimestre
Niveau de la dette publique au sens de Maastricht en milliards d’euros et en points de PIB
Niveaux (en milliards d’euros) Evolution T4 2016 / T3 2016
2015T4 2016T1 2016T2 2016T3 2016T4 En M€ En%
Ensemble des administrations publiques 2098,0 2139,5 2171,2 2161,0 2147,2 -13,8 -0,6%
En point de PIB (*) 95,6% 97,6% 98,4% 97,5% 96,0% 0,0 -1,5%
dont: Etat 1661,3 1694,7 1724,5 1722,2 1709,9 -12,3 -0,7%
Autres administrations centrales 19,6 19,5 18,7 17,2 12,7 -4,5 -26,0%
Collectivités locales 196,7 194,3 194,7 193,1 199,6 6,5 3,4%
SECU 220,4 231,0 233,3 228,5 225,0 -3,5 -1,5% Source : Comptes nationaux - INSEE, DGFIP, Banque de France (*) . Au 4e trimestre, le PIB utilisé est exprimé en données brutes. Cette mesure n'a pas de strict équivalent en cours d'année : elle est approximée par le cumul du PIB trimestriel en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables (CVS-CJO) sur les quatre derniers trimestres connus.
Le déficit public diminue de 3 milliards en 2016
Solde budgétaire Dépenses publiques Recettes publiques
en Mds€ en % de PIB En milliards € Variation En % de PIB En milliards € Variation En % de PIB
2010 -135,5 -6,8% 1127,7 2,5% 56,5% 992,2 3,2% 49,7%
2011 -104,9 -5,1% 1151,4 2,1% 55,9% 1046,6 5,5% 50,8%
2012 -100,6 -4,8% 1186,1 3,0% 56,8% 1085,5 3,7% 52,0%
2013 -85,6 -4,0% 1205,4 1,6% 57,0% 1119,9 3,2% 52,9%
2014 -84,5 -3,9% 1226,5 1,7% 57,3% 1142,0 2,0% 53,3%
2015 -78,7 -3,6% 1244,0 1,4% 57,0% 1165,3 2,0% 53,4%
2016 -75,7 -3,4% 1257,0 1,0% 56,6% 1181,3 1,4% 53,1%
T1 2016 -18,4 -3,3% 312,6 0,6% 56,3% 294,2 -0,1% 53,0%
T2 2015 -18,7 -3,4% 313,9 0,4% 56,7% 295,1 0,3% 53,3%
T3 2016 -21,0 -3,8% 315,7 0,6% 56,8% 294,8 -0,1% 53,1%
T4 2016 -17,7 -3,2% 314,9 -0,3% 56,3% 297,2 0,8% 53,2%
Source : Comptes nationaux - INSEE
Rappel de la trajectoire des finances publiques
2015 budget 2015 réalisé 2016 2017
Hypothèse de croissance économique 1.0% 1.2% 1.5% 1.5% Déficit public 3.8% 3.5% 3.3% 2.7% Dépenses publiques en % du PIB 56.1% 57.0% 55.5% 54.5% Taux de prélèvements en % du PIB 44.6% 44.5% 44.5% 44.2%
Source : loi de finance de l’année 2015 adoptée le 29 décembre 2014 et le compte rendu du conseil des ministres du 15 avril 2015
La dette publique a reculé de 13.8 milliards au 4e trimestre mais elle a augmenté de 49 milliards sur un an pour s’établir
à 96% du PIB contre 95.6% en 2015. Il s’agit de la plus faible hausse en valeur et en pourcentage depuis 2006. Au 4e
trimestre, la dette de l’Etat et des administrations centrales ainsi que de la SECU diminue alors que celle des collectivités
locales augmente. Sur l’ensemble de l’année 2016, l’Etat et les administrations centrales se sont endettées de 41,7
milliards, les collectivités locales de 2.9 milliards et la SECU de 4.7 milliards.
Concernant le déficit public, on constate une amélioration au 4e trimestre et sur l’ensemble de l’année. Il baisse de 3.3
milliards au 4e trimestre et de 3 milliards en 2016. Il s’élève à 3.4% du PIB soit 0.1 point de plus à l’objectif du
gouvernement. Cette amélioration est due à un ralentissement des dépenses publiques et à une plus forte dynamique
des recettes alors que le taux d’imposition a diminué (-0.1 point de PIB en 2016 à 44.1% du PIB). En effet, les dépenses
n’ont augmenté que de 1% (+13 milliards), soit un niveau historiquement bas. De leur côté, les recettes ont progressé
de 1.4% (+16 milliards) qui s’explique par la hausse des cotisations sociales et aux recettes de la TVA.
La conjoncture économique du 4e trimestre 2016
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INDEX POUR MIEUX COMPRENDRE
Activité économique
Comptes nationaux : une représentation chiffrée de
l’économie française. Ils détaillent la répartition de la
richesse créée pendant une période entre la consommation,
l’investissement, les exportations et les stocks. L’INSEE
décline les comptes de la nation par trimestre et par an.
Consulter les comptes de la Nation publiés par l'INSEE
Valeur ajoutée : la valeur que l’on ajoute à une matière
première ou à un produit semi-fini. Cette valeur correspond
ainsi à la richesse qu’un agent productif crée en utilisant un
input appelé consommation intermédiaire. En comptabilité,
la valeur ajoutée est la différence entre la production et la
valeur des consommations intermédiaires. En comptabilité
nationale, la somme des valeurs ajoutées correspond au
PIB.
PIB (Produit intérieur brut) : la somme des valeurs ajoutées
créées dans un pays (une région). C’est aussi la somme des
revenus distribués dans ce pays ou encore la somme des
dépenses qui y sont effectuées. Le taux de variation du PIB
correspond au taux de croissance économique.
Croissance économique : l’évolution de la richesse créée
dans un pays (une région) entre deux périodes,
généralement un an ou un trimestre. Cette somme de la
richesse est mesurée par le PIB, qui est le principal
indicateur de la conjoncture économique. Consulter la
dernière note d'analyse de la conjoncture de l'INSEE
Déficit public : solde négatif du budget de la nation
(différence entre les recettes et les dépenses publiques de
l’Etat au sens large, incluant les organismes de la sécurité
sociale). Le déficit public au sens de Maastricht est limité à
3% du PIB. C’est l’un des principaux indicateurs que les
pays de la zone euro doivent respecter. L’autre principal
indicateur est le ratio dette publique/PIB qui ne doit pas
dépasser 60%.
Marché du travail
Demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi : données
mensuelles publiées par Pôle Emploi. Elles sont souvent
reprises, à tort, par les médias comme des données sur le
chômage. Or, les inscrits à Pôle Emploi ne sont pas tous des
chômeurs puisqu’une partie peut avoir un emploi (à temps
partiel ou à temps plein), mais qui désire le changer ou le
compléter par une autre activité. Consulter les derniers
chiffres publiés par la DARES
Chômage au sens du BIT : nombre de personnes sans
emploi, qui n’ont pas travaillé ne serait-ce qu’une heure
pendant une semaine de référence, qui recherchent
activement un emploi et qui sont disponibles à reprendre un
travail dans les 15 jours. Consulter les derniers chiffres sur
le taux de chômage publiés par l'INSEE
Chômage (halo autour du chômage) : c’est la frontière
entre le chômage et l’inactivité. Il s’agit des personnes
inactives donc non comptabilisées comme chômeurs, mais
qui souhaitent travailler. Le plus souvent elles ne
recherchent pas du travail parce qu’elles sont découragées
ou elles attendent les résultats des démarches antérieures.
Parfois elles ne sont pas disponibles immédiatement parce
qu’elles sont en formation ou elles gardent leurs enfants.
Emploi salarié : stock d’emplois de contrats de droit privé
(CDI, CDD, contrats aidés). L’évolution de ce stock nous
donne les créations (ou les destructions) nettes d’emplois.
Les données publiées conjointement par l’INSEE et la
DARES sont trimestrielles. Consulter les derniers chiffres de
l'emploi publiés par l'INSEE
Emploi total : stock de l’emploi total y compris celui des
agents de la fonction publique. Consulter les derniers
chiffres publiés par l'INSEE
Intérim : les chiffres de l’intérim sont publiés mensuellement
et déclinés par branche d’activité et par région. Son
évolution est considérée comme une « indication avancée
du marché du travail » du fait de la sensibilité élevée de
l’emploi intérimaire à la conjoncture économique. Chiffres
de l'intérim sur le site de la DARES
Démographie des entreprises
Créations d’entreprises : nombre d’entreprises créées
mensuellement, décliné par secteur d’activité. Consulter les
derniers chiffres publiés par l'INSEE
Défaillances d’entreprises : nombre d’entreprises en
redressement judiciaire. Les chiffres sont déclinés par
activité économique et taille des entreprises. Consulter les
derniers chiffres publiés par la Banque de France micro-
entrepreneur (ex- autoentrepreneur) : est un régime
fiscal et social avantageux pour les personnes physiques
souhaitant créer une entreprise individuelle (loi de
modernisation de l’économie d’aout 2008 et loi Pinel de juin
2014). Ce statut n’est pas à confondre avec la catégorie
« microentreprise » qui est une catégorie statistique utilisée
par l’INSEE à des fins d’analyse. Cette catégorie représente
les entreprises de moins de 10 salariés et d’un chiffre
d’affaires ou un bilan inférieur à 2 millions €.
Rentabilité des entreprises
Marge économique ou Excèdent brut d’exploitation
(EBE) : est le résidu de la valeur ajoutée après paiement
des salaires, des taxes et cotisations. Cette partie de la
valeur non distribuée est en général destinée à financer les
investissements et à rémunérer le capital.
Taux de marge économique : rapport entre l’EBE et la
valeur ajoutée. C’est l’indicateur de référence pour mesurer
la rentabilité économique des entreprises.
CICE (Crédit impôt pour la compétitivité et l’emploi) :
réduction d’impôt instaurée en janvier 2013. Elle est égale
La conjoncture économique du 4e trimestre 2016
- 22/23 -
à 6% de la somme des salaires bruts inférieurs à 2.5 fois le
SMIC. La finalité du CICE est de créer un cercle vertueux
entre la compétitivité, le taux de marge, l’investissement et
l’emploi.
La productivité : correspond en général à la valeur ajoutée
créée par un salarié (rapport entre la valeur ajoutée et
l’effectif de l’entreprise). Le taux de marge économique de
l’entreprise augmente quand la productivité croît plus vite
que les salaires. Inversement, quand la hausse des salaires
est supérieure à celle de la productivité, le taux de marge
économique baisse.
Investissement
Investissement : au niveau macroéconomique,
l’investissement correspond à la FBCF (formation brute du
capital fixe) qui mesure le montant des acquisitions d’actifs
fixes (équipements, machines, bâtiments, usines, logiciels,
etc.). Au niveau de l’entreprise, l’investissement doit être
analysé au regard des motivations économiques :
augmentation des capacités, modernisation/rationalisation,
introduction de nouveaux produits et techniques, économie
d’énergie, amélioration des conditions de travail, sécurité,
environnement. Enquête d’INSEE sur l'investissement dans
l'industrie
Taux d’investissement : rapport entre la FBCF (dépenses
d’investissement) et la valeur ajoutée. Autrement dit, c’est
la part de la valeur ajoutée consacrée à l’investissement.
Taux d’utilisation des capacités de production : il indique
la surcapacité ou la sous-capacité productive d’une
entreprise ou d’un pays. Quand il se rapproche de 100%,
l’entreprise doit investir et embaucher pour augmenter ses
capacités de production. Quand il est trop bas, l’entreprise
licencie le personnel ou recourt au chômage partiel.
Salaire et pouvoir d’achat
Inflation : le taux d’inflation correspond à l’évolution
généralisée des prix. Il existe plusieurs taux d’inflation :
selon la famille des produits, la géographie retenue, la
destination finale des produits (produits de consommation,
d’investissement, d’exportation, etc.). En général, le taux
d’inflation de référence est l’évolution de l’indice général des
prix à la consommation hors tabac en France
métropolitaine. Consulter le taux d'inflation sur le site de
l'INSEE
Pouvoir d’achat : la quantité de biens ou de services que
l’on peut acheter par une somme de monnaie (le salaire par
exemple). L’évolution du pouvoir d’achat du salaire est
obtenue en faisant la différence entre le taux de croissance
du salaire nominal et le taux d’inflation. On parle de gains
de pouvoir d’achat quand le salaire augmente plus vite que
l’inflation. Une perte de pouvoir d’achat décrit la situation
contraire.
Salaire moyen : le salaire brut moyen par tête correspond
au rapport entre la masse salariale et le nombre de salariés.
Cette moyenne est une donnée macroéconomique qui
masque les disparités entre les métiers, la taille des
entreprises et le temps de travail. Le salaire moyen par tête
est publié par branche d’activité économique. Consulter les
chiffres de la masse salariale, des salaires et de l'emploi sur
le site de l'ACOSS
ORSEU 3 rue Bayard – 59 000 LILLE Tél : +33 3 20 47 15 24 Fax : +33 3 20 31 91 82 www.orseu.com E-mail : contact@orseu.com SAS au capital de 298 080 euros
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