Post on 18-Oct-2020
Jeri-Vida
2-031-09 Campus Abroad Brésil
Été 10
Plan d’affaires – Gestion des déchets
Présenté par
Blanco Pablo (11099487)
Lapointe Laperrière Myriam (11098145)
Madour Amel (11103553)
Michaud Julie (11118472)
Paquet Marie-Kym (11111816)
Tousignant-Paradis Nalitha (11132096)
Pour
Marlei Pozzebon
11 Juillet 2010
Tables des Matières
PRÉSENTATION DE L’ÉQUIPE ............................................................................................................ 3
INTRODUCTION : EXPLICATION DU MANDAT .................................................................................. 4
SITUATION INITIALE ........................................................................................................................ 5
PESTEL .............................................................................................................................................. 8
SWOT .............................................................................................................................................. 12
PROBLÈMES / LIMITES .................................................................................................................... 14
FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS ........................................................................................................... 16
SOLUTIONS ...................................................................................................................................... 18
DIMINUTION ....................................................................................................................... 18
RÉUTILISATION ................................................................................................................. 19
COLLECTE SÉLECTIVE ....................................................................................................... 21
FINANCEMENT ................................................................................................................... 23
ÉDUCATION / SENSIBILISATION ......................................................................................... 25
MARKETING ....................................................................................................................... 26
PLAN D’ACTION - ÉVOLUTION DANS LE TEMPS .............................................................................. 27
ANNEXES ........................................................................................................................................ 28
Présentation de l’équipe
Marie-Kym Paquet : sera titulaire d’un B.A.A en décembre 2010, spécialisation management. Présentement employée de la Banque Nationale
en tant que représentante au service à la clientèle et assistante de recherche à
la Chaire de Management Éthique du HEC.
(marie-‐kym.paquet@hec.ca)
Julie Michaud: sera titulaire d’un B.A.A en avril 2011, spécialisation comptabilité. Présentement elle est employée du gouvernement, pour le
Curateur public du Québec à la direction de l’administration des patrimoines
dans le secteur des placements.
(julie.2.michaud@hec.ca)
Nalitha T-Paradis : sera titulaire d’un Baccalauréat multidisciplinaire dans les domaines des Affaires internationales, de la Coopération Internationale
ainsi que de l’étude de la Chine et du mandarin en mai 2011. A été VP d’une
association étudiante internationale visant à envoyer des jeunes universitaires
en stage à l’étranger et à développer leur leadership. Présentement stagiaire
en communication au Comité pour la Justice Sociale de Montréal.
(nali.tparadis@gmail.com)
Myriam Lapointe-Laperrière : est titulaire d’un B.A.A spécialisation marketing depuis mai 2010 et entamera sa maitrise en affaires internationales
dès le mois de septembre. Elle a été VP accueil et intégration pour les
étudiants étrangers qui venaient faire l’entité de leurs études à Montréal. Elle a
fait son échange étudiant à Lisbonne en 2009 où elle a pu se familiariser avec
la langue portugaise.
(my.lapointe@gmail.com)
Amel Madour : Finissante en mai 2010 en Administration des Affaires spécialisation en gestion des opérations et de la logistique et entame une
deuxième spécialisation en comptabilité. Actuellement à l’emploi de Sears
Canada dans le département de la gestion de la qualité du service.
(amel347@hotmail.com)
Pablo Blanco : Finissant du B.A.A cohorte trilingue 2010 spécialisations en marketing et affaires internationales, il a été VP Projet de l’association Marketing
de HEC durant sa 3ème année. Il a déjà participé dans des nombreux stages chez
TELUS Solutions en Santé, Hyundai Merchant Marine et Novartis Pharma
Canada en tant qu’assistant au département Marketing.
(blanco.pablo@hotmail.com)
Introduction: explication du mandat
Ce rapport à pour but de présenter des solutions pratiques, efficaces et faisables à
la communauté de Jericoacoara au Brésil en ce qui à trait à la gestion de leurs déchets et
matières recyclables. Ce rapport s’adresse tant à la communauté elle-même qu’au
gouvernement de la municipalité de Jijoca.
Lors de notre visite sur place, nous avons eu la chance de rencontrer autant les
gens influents de la communauté de Jijoca que ceux du village de Jericoacoara. Nous
tenons à remercier la participation du centre de tourisme et d’écologie de Jijoca, ainsi que
du centre communautaire du village de Jericoacoara. Leur accueil et leurs réponses à nos
questions nous ont permis de comprendre et de voir plus clairement le problème de
gestion des déchets auquel ils font face.
Vous trouverez, ci-joint, une analyse de la situation initiale auquel fait face la
communauté de Jericoacoara et le gouvernement municipal de Jijoca, de même qu’une
liste détaillée des problèmes qui en découlent. Par la suite, nous vous présenterons notre
projet pour aider à diminuer et réutiliser les déchets. Finalement, vous trouverez une
analyse des coûts et des risques d’une telle solution de même qu’une explication de
l’évolution du programme dans le temps.
Situation initiale
Histoire
Jericoacoara est un petit village de 2500 habitants permanents qui vivent, en
majeure partie, de l’industrie du tourisme. Par contre, il n’y a pas moins de vingt ans,
Jericoacoara vivait seulement de la pêche. Ce village fait partie de la municipalité de
Jijoca, municipalité comptant sept autres villages qui ont tous des noms reliés à l’eau. On
le surnomme aussi Jeri, tout simplement. Le village se trouve à l’extrémité d’un parc
environnemental qui est protégé intégralement par le gouvernement fédéral, et ce, depuis
1984. Pour entrer au village de Jeri, il faut faire un trajet d’une demi-heure dans le parc
qui ne contient aucune route pavée.
C’est présentement la municipalité qui est responsable de la gestion des déchets
de ces huit villages. Elle procure le transport des déchets de ceux-ci vers un dépotoir à
aire ouverte qui est situé non loin du centre du village. Lors de notre visite du dépotoir,
les déchets y étaient même incinérés. Nous nous sommes fait dire que ce n’était pas chose
commune, mais reste tout de même que les déchets y étaient brûlés et que les feux
n’étaient pas arrêtés.
Pour le village de Jeri, trois camions s’occupent de la collecte; un camion
compacteur et deux camions ouverts à l’arrière. L’entreprise qui s’occupe de ces trois
camions a gagné l’appel d’offres et doit faire la collecte tous les jours à Jericoacoara. Il
est d’usage de voir les camions passer plus d’une fois par jour dans la ville, souvent parce
que les résidents n’ont pas déposé leurs poubelles à temps. Les employés de la collecte de
déchets font le tour des grandes rues avec les camions et vont à pied collecter les
poubelles des plus petites rues qui sont inaccessibles en véhicules motorisés. La
couverture de la collecte est totale, mais les citoyens font parfois face à de légers
problèmes qui ralentissent cette dernière. Citons par exemple le bris des camions,
l’accessibilité des véhicules dans le parc environnemental et les évènements spéciaux
organisés.
Dans le passé, plusieurs tentatives ont été amorcées en ce qui a trait à une collecte
sélective. Nous entendons ici par collecte sélective la séparation des matières recyclables
(papier, métal et plastique) des autres éléments qui constituent les déchets. Certaines
tentatives ont été plus fructueuses que d’autres. Notez, cependant, que certaines de nos
informations ne sont pas complètes.
La première tentative de recyclage a été entreprise par la mairie. Un camion
passait par trois communautés choisies au préalable et allait vendre les matériaux
recueillis à Fortaleza.
Une seconde tentative a été effectuée par un entrepreneur. Il a distribué des
pamphlets et des sacs de plastique de différentes couleurs de porte en porte. Cette
initiative a fonctionné durant six mois, mais l’entrepreneur a laissé tomber parce qu’il y
avait plus de coûts que de bénéfices.
Le projet qui a semblé être le plus fructueux est celui qui fut instauré par la
femme médecin en 1995. Ils utilisaient un terrain vide et ils séparaient les matières
recyclables. Les matières recyclables se rendaient à Fortaleza par un camion qui apportait
des matériaux de construction dans la ville. De plus, le programme employait une dizaine
de personnes à temps plein. Ce programme était reconnu dans le Cearà puisque la
docteure en parlait souvent à l’extérieur de la ville. La communauté a même reçu un prix
pour ce programme de recyclage qui a fonctionné pendant cinq ou six ans avec la
population de Jericoacoara. La docteure semble avoir été un personnage des plus
important pour ce qui est de la motivation de la population locale, de même que pour
l’exposition du village dans le reste de la province et du pays. Lorsqu’elle a décidé de
quitter Jeri, le projet de recyclage est tombé par manque de motivation de la part de la
population.
Un dernier programme de recyclage a été entamé dans les années 1997 et 1998.
Un centre de tri avait été instauré pour le besoin. On y faisait, à cet endroit, la séparation
et la compaction des matières recyclables.
En ce qui a trait à la collecte sélective, nous nous rendons compte que les
programmes qui fonctionnent sont ceux qui sont propulsés par la communauté locale et
qui sont indépendants du gouvernement municipal de Jijoca. Il existe en effet une tension
entre le centre communautaire de Jericoacoara et le conseil municipal de Jijoca. Cette
tension semble expliquer les difficultés éprouvées auparavant.
Des tentatives de compostage ont aussi été réalisées. L’une des plus importantes
fut effectuée en même temps que la collecte sélective qui était orchestrée par la femme
médecin. Chaque deux jours, ils retournaient le mélange des matières organiques et en
moins de 15 jours, le tout était prêt à être utilisé.
Buts / objectifs réels
Les objectifs relatifs à la gestion des déchets doivent être considérés de deux
côtés, soit de celui du gouvernement municipal et de l’office de tourisme et de
l’environnement, ou de celui du conseil communautaire du village.
Pour ce qui est du gouvernement municipal, son intérêt est de premièrement
trouver une solution en ce qui a trait au transport qui est très couteux pour la municipalité
de Jericoacoara. Il aimerait aussi trouver une solution à long terme qui se soutienne seule
ou qui pourrait même rapporter de l’argent. De plus, le gouvernement souhaiterait
diminuer la quantité de déchet et instaurer du recyclage. Il n’a présentement pas
d’opinion arrêtée sur le cas du compostage, mais il semble ouvert aux propositions. De
plus, ceux-ci croient que si une partie des déchets ou des matières réutilisables étaient
utilisés à Jeri, les coûts de transport pourraient ainsi s’en voir réduits.
Pour ce qui est des gens du conseil communautaire, ils aimeraient avoir un projet
qui inclut autant la collecte sélective que le compostage. Il serait aussi très important pour
eux d’obtenir l’autonomie financière du projet; soit de ne pas dépendre du gouvernement
municipal en place. Ils sont ouverts à plusieurs solutions et ils croient même qu’en
possession d’un programme solide ils pourraient demander de l’aide aux différents
niveaux gouvernementaux et recevoir ce qu’ils demandent puisque le gouvernement de
Lula investit beaucoup dans le tourisme. Le conseil communautaire semble prêt à prendre
des actions pour faire des changements plus rapidement et à s’impliquer plus que le
gouvernement municipal.
Finalement, les deux organismes apportent leur appui afin de trouver une solution
créative pour le transport des déchets, l’instauration d’une collecte sélective des matières
recyclables et ils semblent également aller de l’avant relativement à l’idée du
compostage.
Pestel
Influences politiques
Il existe trois niveaux de gouvernements pouvant exercer une influence sur la
faisabilité et la réalisation du projet : fédéral, provincial et municipal. Les influences
qu’exerce le gouvernement fédéral sont plutôt générales, mais ont une incidence sur la
population en place. Étant l’un des états les plus pauvres du Brésil, le Ceará a beaucoup
bénéficié de l’instauration de la Bolsa Familia par le gouvernement fédéral. La Bolsa
Familia consiste en un montant d’argent attribué aux parents de chaque enfant
fréquentant un établissement scolaire. Cette bourse a contribué à l’augmentation de
revenus de plusieurs familles très pauvres tout en assurant une éducation minimale pour
les enfants. De plus, le gouvernement fédéral a aidé à l’augmentation des moyens
financiers de la majorité des habitants de cet État en haussant le salaire minimum, qui est
actuellement de 510 Reais par mois. Ensuite, les influences que pourraient exercer le
gouvernement de l’État du Ceará sont aussi à considérer. En effet, selon les gens du
centre communautaire de Jericoacoara, le gouvernement provincial est ouvert à des
projets environnementaux et pourrait participer à l’investissement initial dont la
communauté aurait de besoin pour le démarrage d’un tel projet. Cependant, comme ce
même gouvernement a déjà participé à l’achat d’équipements de tri et de compactage
dans les années 1990 et que l’utilisation fut arrêtée, il faudra le convaincre de la présence
de ressources en place qui permettraient de préserver la longévité du projet. Finalement,
le gouvernement municipal a eu une énorme influence dans le passé en ce qui a trait à la
gestion des déchets dans le village de Jericoacoara et en aura fort probablement dans le
futur. En effet, les changements de pouvoir à la mairie ont fait en sorte que la politique
sur la gestion des déchets a souvent été modifiée. Ainsi, la dépendance du village face à
la municipalité est à considérer dans nos propositions. Par exemple, le seul endroit
pouvant être utilisé comme centre de tri appartient officiellement à la municipalité de
Jijoca. Selon les gens du centre communautaire, il faudrait s’assurer d’un contrat à long
terme pour l’utilisation de ce site et ainsi éviter que le prochain parti au pouvoir le leur
enlève. Dans la même ligne de pensée, malgré les bonnes relations invoquées avec le
maire actuel, la communauté de Jericoacoara préfère une indépendance face au pouvoir
en place concernant la politique de gestion des déchets.
Influences économiques
Tel que mentionné plus haut, le statut de la majorité des habitants s’est amélioré
grâce à la Bolsa Familia et à la hausse du salaire minimum par le gouvernement Lula.
Aussi, la population, qui vivait principalement d’agriculture auparavant, a actuellement
comme activités premières le tourisme, le commerce et le cajou. Il n’en reste pas moins
que la grande majorité ne gagne que le salaire minimum de 510R par mois. Cette
information est importante pour nos prévisions des ressources humaines et doit être
complétée par le lot d’avantages sociaux l’accompagnant, ce qui peut augmenter les coûts
à 1000R par mois par personne. L’autre point important est que le manque de ressources
financières de la municipalité de Jijoca fait en sorte que la collecte de déchets n’est pas la
priorité. En effet, ceux-ci ont même affirmé qu’ils aimeraient que cette activité soit
éventuellement rentable, ce qui est presque impossible. La contrainte économique
première reste les coûts de transport élevés qui sont en défaveur de la rentabilité du projet
et qui ont déjà découragé toutes les personnes ayant essayé d’atteindre cet objectif.
Ensuite, comme l’activité principale est le tourisme, les commerçants et habitants
rencontrés trouvent important de garder la ville propre dans le but d’attirer davantage de
touristes. Paradoxalement, ils affirment aussi que ce sont les touristes qui produisent le
plus de déchets. En bref, les contraintes économiques font en sorte que nos propositions
doivent être peu coûteuses et contrebalancées par des projets de financement solides.
Influences sociologiques
Comme déjà mentionné, le village de Jericoacoara possède 2500 habitants
composés de locaux et de touristes. Il est cependant difficile pour la municipalité d’avoir
des données précises considérant le fait que plusieurs des visiteurs y restent plusieurs
mois avant de repartir. Ainsi, il devient difficile de différencier les « locaux » des
touristes. 90% de ces derniers viennent de l’état du Ceará et, selon plusieurs personnes
rencontrées, il existe un grand phénomène de tourisme sexuel dans la région. En ce qui
concerne les ressources en place, l’exode des meilleures compétences vers le sud,
considéré comme une grande réussite au Brésil, fait en sorte qu’il y’a un grand manque
de personnes dont les compétences et les connaissances sont un peu plus poussées. En
effet, la notion d’efficience n’est pas appliquée, ce qui peut être observé dans le Nordeste
entier. Ce point est très important et aura une grande influence sur le type de solutions
proposées, puisque ce problème a eu une incidence sur les projets passés. Ainsi, les
employés de la municipalité et les personnes du centre communautaire semblent avoir
plusieurs bonnes idées dont l’élaboration est freinée par un manque de compétences en
gestion. De plus, si ces projets voient finalement le jour, ils en viennent à ne pas durer
longtemps. Il est important de noter que malgré la pauvreté des gens du village, nous
nous sommes fait affirmer qu’il n’y avait aucun problème relié à l’alphabétisation.
Cependant, toutes les personnes rencontrées en entrevue s’entendent sur une chose : la
population locale n’est pas sensibilisée aux problèmes environnementaux du village. Ils
s’entendent aussi pour dire que ce sont les touristes, et particulièrement les touristes
Céarenses, qui produisent le plus de déchets, mais aucun d’entre eux l’a clairement
affirmé. En effet, comme la majorité des habitants de Jericoacoara vivent du tourisme, on
peut comprendre qu’ils ne veulent pas perdre des visiteurs en les froissant.
Influences technologiques
Dû à l’absence de ressources financières, la municipalité de Jijoca et le village de
Jericoacoara subissent un grand manque de technologies. Notamment, les équipements
pour faire le tri et le compactage pour le recyclage que le gouvernement avait aidé à
financer dans les années 1990 ne sont plus disponibles suite à un manque d’utilisation et,
possiblement, d’entretien. Aussi, le problème majeur soulevé à plusieurs reprises par la
municipalité représente les coûts élevés du transport entre Jericoacoara et Jijoca pour la
collecte et entre Jijoca et Fortaleza pour la livraison du recyclage. Les coûts
diminueraient considérablement si la municipalité disposait de ses propres camions. On a
également constaté un manque d’infrastructures appartenant au village de Jericoacoara,
ce qui augmente la dépendance face au pouvoir en place. Le centre de tri démontre bien
cette situation. Tous ces points ont évidemment une incidence sur les propositions finales.
Influences environnementales
Le village de Jericoacora fait partie d’une zone APA, ce qui signifie qu’elle se
situe à l’intérieur de la zone périphérique du Parc Environnemental de Jericoacoara.
Ainsi, plusieurs restrictions sont à prendre en considération. Par exemple, on ne peut pas
enfouir les déchets à l’intérieur du périmètre fixé et si du compost doit être fait, il doit
l’être naturellement sans catalyseur. De la sorte, tous les déchets doivent être transportés
vers Jijoca pour l’enfouissement. Il est aussi à souligner que les camions doivent traverser
le parc national où aucune route n’est construite, ce qui joue significativement sur les
coûts de transport ainsi que sur les coûts de la collecte en général. Aussi, les personnes
rencontrées à la mairie de Jijoca nous ont informés qu’un nouveau document nommé
PDP contenant plusieurs nouvelles règles dans le but de protéger le Parc
Environnemental et, du même coup, améliorer la propreté de la ville est sur le point
d’être finalisé et devrait être mis en œuvre dans les prochains mois. Entre autres, aucune
voiture n’aura accès au village, une route sera construite pour améliorer la circulation et
un prix devra être payé à l’entrée du village. On ne connait cependant pas où les revenus
d’une telle taxe seront dirigés.
Il ne fait aucun doute que le fait que le village fasse partie d’un Parc
Environnemental protégé amène plusieurs restrictions qu’il faut prendre en considération.
Cependant, cette particularité présente l’opportunité de présenter le village en tant qu’une
destination touristique écologique, ce qui améliorerait sa propreté à long terme. De plus,
l’avènement du PDP et des nouveaux règlements l’accompagnant aidera fort
probablement à atteindre cet objectif.
Influences légales
Nous venons de discuter de la particularité du Parc Environnemental qui engendre
son lot de règles et de restrictions dont nous devons tenir compte dans l’élaboration de
nos solutions. Un autre aspect est le processus d’appel d’offres pour l’obtention du
contrat de la collecte de déchets. Selon la discussion avec le responsable des appels
d’offres de la municipalité de Jijoca, la démarche générale semble adéquate. Cependant,
on peut se questionner sur le processus de sélection des entreprises à qui l’invitation doit
être envoyée. Celles-ci sont en effet sélectionnées par « une commission formée de
personnes de confiance du maire ». Sans sauter à des conclusions hâtives, il est certain
qu’un peu plus de transparence aurait été préférable. De plus, le système de contrôle
apparaît relativement faible. Par exemple, lors de notre visite au dépotoir où les déchets
étaient incinérés, l’employé de la ville ne semblait pas connaître la conséquence qu’aura
l’entreprise qui s’occupe de la collecte. Le lendemain, nous avons eu la confirmation que
les entreprises fautives recevaient deux avertissements avant de devoir payer une amende.
En effet, puisque le contrat actuel finit en décembre 2010, il sera intéressant de voir si la
municipalité gardera la même entreprise ou procèdera à un changement considérant les
écarts de conduite celle-ci : incinération des déchets et absence d’un trou d’enfouissement
creusé. Malgré ces constatations, il nous semble cependant infaisable de changer les
procédures et de se mêler de la politique en place. Les propositions dans ce rapport n’en
feront donc pas mention.
FFOM (SWOT)
Forces
• Les habitants du village semblent prêts à s’engager dans de telles procédures • Le conseil communautaire exerce une bonne influence dans le village. Son
organisation s’est améliorée. • Jeri n’a pas de problème quant à l’alphabétisation de sa population. • Présence d’une protection unique et stricte de l’environnement de la ville en
raison du parc de protection environnementale où il est situé. • Escapade touristique prisée.
Faiblesses
• Manque de compétence en gestion à l’intérieur du village. • La communauté de Jeri semble encline à suivre un leader charismatique (ex : la
docteur) • La distance entre Jericoacoara et la municipalité entraîne des coûts de transport
très élevés. • Ce sont les touristes de Jeri qui font le plus de déchets. • Manque de technologie. • Manque d’infrastructures, donc dépendance du gouvernement en place. • Le fait d’être un parc environnemental apporte son lot de règles strictes à suivre.
Menaces
• Les changements politiques affectent grandement les projets entamés. Lorsqu’un changement s’effectue, le projet peut aussi bien être continué comme arrêté du jour au lendemain.
• Plusieurs niveaux de gouvernement. • Manque de ressources financières et de prévisions budgétaires de Jijoca dans le
domaine de la collecte des déchets. • Exode des savoirs vers le sud. • Le processus de sélection de l’entreprise qui s’occupera de la collecte des déchets
semble manquer de transparence.
Opportunités
• Nouveau gouvernement à Jijoca. La communauté de Jericoacoara partage de bons liens avec eux.
• Jeri est dans la mire du gouvernement fédéral. Celui-ci veut encourager le tourisme et pourrait éventuellement être apte à fournir un investissement initial considérable.
• La Bolsa Familia incite les parents à laisser les enfants à l’école.
Problèmes / Limites
La plupart des problèmes ont déjà été mentionnés précédemment dans
l’environnement PESTEL. Dans cette section, ils seront développés davantage afin d’être
en mesure de proposer plus facilement des solutions pour la gestion de déchets de la ville.
Le manque de ressources
Tout d’abord, le manque de ressources financières, humaines, et technologiques
constitue un problème important de ce village puisque l’absence de financement ne
permet pas de faire des investissements dans le but de mettre en branle plusieurs projets.
Un budget de seulement 100 000 à 300 000 Réais est disponible pour assurer la gestion
annuelle des déchets, ce qui est loin d’être suffisant. Dû à la faible population de la ville
et à l’exode des habitants vers le sud, il est difficile de trouver de la main d’œuvre
adéquate et de qualité pour accomplir les idées du conseil de la ville. Bien que le Brésil
soit une puissance émergente, la qualité des installations technologiques n’est pas tout à
fait à point et ce, encore plus dans les régions pauvres comme le Ceará. Par exemple,
l’accès à une connexion internet de qualité, l’accessibilité à un ordinateur, le type de
machineries ainsi que les appareils de télécommunication, ne sont pas aussi développés et
disponibles qu’au sud du pays.
L’emplacement et le parc national
Ensuite, l’emplacement de la ville de Jeri constitue un problème très important. Sa
situation géographique qui est à environ 23 km de la ville de Jijoca sur des routes de
sable quasi inexistantes occasionne des coûts de transport très élevés et la difficulté de
circuler due à l’enfoncement des roues des camions dans le sable. Selon les données du
conseil municipal de Jijoca, les coûts de collecte pour Jeri sont trois fois plus élevés que
les autres municipalités. La difficulté d’accès est par le fait même un obstacle pour le
transport des matériaux de construction. De plus, le village est entouré d’un parc national
protégé, ce qui signifie que rien ne peut être ajouté ou enlevé sans l’autorisation du
gouvernement. Donc, il est significativement interdit d’enfouir des déchets sur le
territoire. Les rebuts doivent alors être retournés en tout temps à Jijoca où il y a la
présence d’un dépotoir, représentant un problème supplémentaire.
L’absence de sensibilisation
Aussi, étant donné que la population n’est pas très fortunée et peu éduquée, il y a
un manque de sensibilisation à la protection de l’environnement et par le fait même un
manque d’accès à l’information. Il semble qu’il soit difficile de sensibiliser la population,
car les habitants ne se sentent pas concernés par l’environnement. Par exemple, au lieu
d’utiliser les sacs réutilisables qu’ils ont reçus, ils préfèrent les sacs de plastique, car ils
les utilisent pour les poubelles. Aussi, découlant du manque d’implication des habitants,
ils oublient de déposer les déchets dans les rues à l’heure appropriée, ce qui augmente le
temps de la collecte puisque le camion doit repasser deux à trois fois. Enfin, les touristes,
dont 90% sont brésiliens, produisent beaucoup de déchets, mais ne s’en préoccupent pas
en raison d’un manque d’éducation et de conscience sociale.
Le manque de compétences et de connaissances
Ensuite tout comme observé lors de l’analyse SWOT, les gens du centre
communautaire ont d’excellentes idées, mais le manque de compétence et de
connaissances en gestion rend la mise en place des projets plus difficiles. Il est laborieux
de garder les gens compétents dans la ville, car bien que les touristes soient présents, Jeri
ne pourra jamais prendre beaucoup d’expansion puisque le gouvernement veille à
protéger le parc et à freiner son développement.
L’absence de recyclage
De plus, il n’y a pas d’entreprise qui veut acheter les matières recyclables de la
ville, car pour eux les coûts sont plus élevés que les bénéfices ce qui veut dire que les
coûts de transport pour se rendre à Jeri sont supérieurs au profit de la vente des articles
recyclables. En ce sens, l’entreprise COELCE a un très bon projet ECOELCE pour les
familles à faibles revenus, soit la réduction de la facture d’électricité selon la quantité
(poids) de produits recyclables qui sont rapportés dans les centres de tri. Une liste indique
le montant du rabais pour chaque quantité de produits. Par contre, dû à la situation
géographique de ce village éloigné, l’entreprise n’est pas intéressée à s’y installer.
La surconsommation de matières recyclables
Un autre problème très important est relié au fait qu’il n’y ait pas de recyclage et
que la présence des touristes est accrue en janvier, février et juillet, les mois les plus
populaires. Cette vague de touristes qui fait augmenter de beaucoup la population
occasionne une surconsommation des matières recyclables soit les bouteilles plastiques,
les contenants d’aluminium ainsi que le papier. En ce sens, l’absence de recyclage fait en
sorte qu’il n’y a pas de collecte sélective, donc tous les déchets sauf ceux organiques se
retrouvent au dépotoir.
La politique et le manque de soutien gouvernemental
Enfin, la politique est un problème, car «la gestion de déchets ne donne pas de
votes». En fait, la ville de Jeri est gérée par la mairie de Jijoca ce qui rend le village
dépendant dans ses actions. De plus, le manque de soumission de projet innovateur et les
échecs répétitifs de recyclage font en sorte que le soutien gouvernemental n’est pas très
présent pour Jericoacoara. Par contre, si un projet important est soumis prochainement,
les gens du centre communautaire sont confiants de recevoir de l’aide en raison de la
croissance des investissements par Lula, dans le domaine du tourisme.
Facteurs clés de succès
Suite aux l’analyse PESTEL, FFOM et des problèmes et limites effectuées, il est possible
de ressortir les facteurs clés de succès qui permettront au projet de se réaliser.
Effectivement, la situation particulière de Jericoacoara présente plusieurs risques,
énumérés plus tôt, dont on doit tenir compte. Ainsi, les facteurs qui favoriseront le succès
du projet et son implantation à long terme sont :
• Réussir à sensibiliser les habitants aux questions environnementales en
trouvant le point qui les inciteraient à avoir une contribution au projet. Selon les
rencontres et discussions avec le centre communautaire, les gens sont attirés par
les compensations monétaires. Cependant, nous ne pensons pas que ce soit une
bonne idée de payer les gens pour qu’ils deviennent plus sensibilisés à
l’environnement. Nous essaieront alors d’accomplir cet objectif par de bonnes
campagnes marketing, de la sensibilisation dans les écoles avec la collaboration
de centre communautaire et, éventuellement, essayer d’offrir des rabais ou
cadeaux.
• Ce qui est ressorti de notre collecte de données est que ce sont les touristes qui
produisent le plus de déchets. Ainsi, la sensibilisation doit aussi être faite pour
les touristes, ce qui est plus difficile puisque ce ne sont jamais les mêmes. On
peut considérer l’option de faire en sorte que le travail de sensibilisation puisse
commencer avant que les touristes arrivent à Jericoacoara en donnant une image
écologique au village. Avec les informations chiffrées sur les touristes de
Jericoacoara, il nous semble plus que faisable de faire ainsi puisque 90% des
visiteurs viennent de l’état du Ceará.
• Un autre facteur de succès est de rechercher le plus possible une indépendance
face gouvernements en place. Évidemment, nous sommes conscients que,
considérant les moyens financiers et infra structuraux du village, une
indépendance entière est quasi impossible. Cependant, on doit privilégier les
ententes privées lorsque possible et essayer de faire en sorte que l’aide
gouvernementale ne soit présente qu’au démarrage du projet et laisser la gestion
de celui-ci aux membres du centre communautaire.
• Le plus gros problème mentionné est celui du coût de transport. Celui-ci est
influencé par deux facteurs importants : le parc environnemental qui doit être
traversé et la distance entre le village et les entreprises de recyclages situées à
Fortaleza. La possibilité que le village ait son propre camion nous semble être
un facteur de succès du projet, car il pourrait diminuer les coûts.
• Finalement, un facteur de succès important est la collaboration des
propriétaires de posadas, bar/restaurants et des commerçants en général. Les
commerçants rencontrés semblaient intéressés par plusieurs de nos idées, mais
paraissaient vouloir dire qu’ils ne voulaient pas contribuer s’ils perdent de
l’argent. Avoir leur collaboration est primordial et peut même inciter les habitants
à changer leurs habitudes de consommation. Cependant, pour avoir leur
collaboration, une pression des habitants et touristes dot être ressentie, ce qui nous
ramène à la sensibilisation.
Solutions
Ici seront développées les solutions élaborées par le groupe dans le but de non
seulement diminuer la quantité de matière consommée à même la ville de Jericoacoara
mais aussi réutiliser d’autres matières consommées afin de leur donner une nouvelle vie.
Par ces deux catégories de solutions, la quantité de déchets transportée de Jericoacoara à
Jijoca s’amoindrit considérablement, diminuant ainsi les besoins en transport pour la
gestion des déchets. Évidemment, cet amoindrissement des besoins de transport
engendrera des économies à long terme, lorsque le contrat stipulera un coût selon le
nombre de voyages effectués et non un coût annuel.
A) Projets de diminution des matières consommées
Drafts de bière (Zchopp)
La collecte d’information a permis de souligner plusieurs difficultés dans la
collecte sélective. En effet, bien que la plupart des gens séparent leurs déchets de nature
différente, le tout est néanmoins transporté à la même place à la fin de la journée. Afin de
réduire la quantité de bouteilles de verre et de cannettes d’aluminium se retrouvant au
dépotoir, il faudra diminuer la consommation de celles-ci. Évidemment, ce sera aux
restaurants et aux bars de s’investir dans ce projet puisqu’ils en sont les principaux
concernés. Nous suggérons ici une toute autre méthode pour servir la bière et les boissons
gazeuses. Au lieu de les servir dans des emballages individuels, nous suggérons
l’installation de distributeur en fût, lesquels permettraient de réduire considérablement
(voir d’éliminer) la consommation de bouteilles de verre ou de cannettes d’aluminium.
Nous sommes conscients qu’il s’agit là d’un projet ambitieux de grande envergure pour
les restaurants, mais nous savons déjà que cette technologie existe et qu’elle est utilisée
dans le village, par exemple au Zchopp pour le remplissage des tours de bière. Il ne
s’agirait ici que de répandre cette méthode au reste des produits.
De plus, il est clair que ce projet réduit du même coup les frais de transport reliés
à l’approvisionnement des boissons. En effet, les quantités transportées en boîtes
contenant de grandes poches sont plus importantes et moins lourdes que celles
transportées en emballages individuels. Le camion effectue donc moins d’allers-retours.
En somme, cet approvisionnement nécessite moins de kilométrage de la part du camion,
donc coûte moins cher.
Distributrices d’eau
Finalement, nous suggérons l’installation de distributrices d’eau avec des verres
en en papier conique tels qu’utilisés au Sebrae. Ces distributrices pourraient être
installées à des endroits stratégiques tels qu’à la réception des Pousadas à côté des
distributeurs de café. Cette suggestion se base sur nos observations qui ont révélé le fait
suivant : les achats de bouteille d’eau sont souvent effectués dans le but d’étancher une
soif d’une ou deux gorgées. Nous espérons par cette initiative diminuer l’achat des
bouteilles d’eau (polluantes en raison de l’absence de recyclage) et ainsi réduire les
quantités de déchets à collecter. Soulignons également le fait qu’il serait possible de se
servir de l’eau à même son verre écologique. Toutefois, si la personne ne possède pas de
verre réutilisable, les verres de carton utilisés restent beaucoup moins dommageables
pour l’environnement puisqu’ils sont biodégradables.
B) Projets de réutilisation des matières consommées
Maison avec fondations en bouteilles
Un autre projet a été réfléchi afin de réutiliser les bouteilles vides de tous genres
(plastique, aluminium, verre, etc.). L’idée serait de les utiliser comme fondations pour
créer des maisons et des établissements. Il serait donc possible de construire un second
établissement pour le centre communautaire afin qu’il puisse agrandir ses espaces dans le
but de donner plus facilement tous les cours prévus à la communauté. Bien que l’idée
semble farfelue, plusieurs maisons de ce type ont été construites et sont habitées
aujourd’hui. Mentionnons également que ces constructions sont très sécuritaires. Afin de
voir plus en détail les étapes de ce projet, nous recommandons les sites suivants, qui
expliquent ces étapes par le biais de plusieurs projets réalisés. Le principe de base est de
conserver les bouteilles vides d’un même type pour les remplir de sable, les empiler pour
ensuite les recouvrir de ciment afin de bâtir les murs. Évidemment, il faudrait créer un
partenariat avec des gens d’expériences en architecture, mais une fois cette étape
franchie, rien n’est impossible. (voir annexe – 1 Fondation en Bouteilles)
Verres écologiques réutilisables
En premier lieu, nous suggérons fortement l’instauration d’un concept de verres
réutilisables au sein de la communauté locale et touristique de Jeri, quoique nous ciblons
davantage ici les touristes, sachant qu’il s’agit du groupe le plus pollueur. Ainsi, au lieu
d’utiliser des centaines de verres en plastique jetables pour servir les jus et
consommations alcoolisés, chaque touriste pourrait se procurer pour un certain prix (par
exemple, 20 réais) un verre réutilisable afin se faire servir ses propres consommations au
restaurant ou sur la plage.
Ces verres seraient fabriqués à partir des bouteilles de long neck non recyclables,
produit constituant une portion importante des déchets produits par la ville. Suite à la
collecte de ces bouteilles, on scie celles-ci à la hauteur désirée du futur verre pour ensuite
limer les bords afin de les rendre sécuritaires. Par la suite, les artisans de Jeri peuvent les
peindre et les décorer au gré de leur imagination afin de les rendre plus attrayantes aux
yeux des touristes. Se faisant, non seulement ceux-ci contribuent à rendre Jeri plus verte,
mais ils en repartent avec un superbe souvenir qui leur rappellera leur voyage.
Afin d’inciter l’achat de ces verres, nous suggérons d’augmenter le prix des
consommations qui ne sont pas achetées avec le nouveau contenant (par exemple
+0,50Réais). Cette idée prend son sens où le client qui n’utilise pas son verre réutilisable
consomme des verres en plastique, coût supplémentaire pour le commerçant. Le prix des
verres servira à payer les artisans et financer les immobilisations requises. Les profits
retirés de ces ventes pourront être conservés pour la caisse communautaire écologique.
En annexe sont placées les sources des photographies des images qui nous ont inspirés.
D’un autre côté, il est important de souligner que le projet des verres écologiques
permet en même temps la diminution d’une grande quantité de matériel consommé
puisque cette idée a pour but principal la réduction drastique de la consommation de
verres de plastique, produit polluant au cycle de vie très court. Ce concept peut donc
s’inscrire dans les deux catégories de projets. (voir annexe-‐2 : verres réutilisables)
C) La collecte sélective
Entre les solutions de diminution des déchets et des matières recyclables et les
stratégies de réutilisation de ces derniers, tous énumérés et expliqués ci-haut, nous
proposons une nouvelle tentative de collecte sélective qui serait instaurée dans
Jericoacoara même. À cet effet, il serait important de porter une attention particulière afin
de conscientiser et de faire comprendre à la population de Jeri l’importance de cette
collecte sélective afin que le village soit bel et bien reconnu comme donnant l’exemple en
matière de développement durable.
La construction d’une coopérative locale, bâtie à partir de bouteilles recyclées par
exemple, pourrait représenter l’établissement qui serait responsable de la collecte
sélective conjointement avec le conseil communautaire (qui, selon nos informations,
serait prêt à retenter l’expérience de la collecte sélective). Par le fait même, cette nouvelle
séparation des matériaux recyclables favoriserait la création d’emplois parmi les non-
natifs et les natifs qui se sentent moins concernés par les questions environnementales de
Jeri et pourrait du même coup les intégrer dans le cycle économique du village.
Afin de faciliter la collecte et la gestion des déchets en général à Jeri, nous
proposons les cinq alternatives connexes suivantes.
La diminution de la fréquence de collecte et des déchets
Au lieu de faire passer le camion à tous les jours afin de ramasser les déchets à
Jeri comme c’est présentement le cas, nous suggérons que la collecte des ordures se fasse
de 2 à 3 fois par semaine maximum. Ainsi, les salaires versés aux camionneurs, la
consommation d’essence des véhicules et les émissions de gaz de carbone se verraient
diminuer.
L’ajout de poubelles dans le village et sur la plage.
Afin que Jeri demeure digne de son futur statut de village vert, il est nécessaire de
mettre en place un maximum de poubelles afin que les gens n’hésitent pas à les utiliser.
Nous suggérons donc l’ajout de poubelles sur les rues principales ainsi que le long de la
plage. De plus, des poubelles pourraient être distribuées pour chaque commerce et
résidence afin de réduire les odeurs, et ce, dans le cas où la collecte ne serait plus réalisée
de manière quotidienne.
Le transport des déchets de Jeri jusqu’a Jijoca
Nous suggérons que le transport qui était anciennement pris en charge par les
camions de compactage en provenance de Jijoca soit maintenant effectué à l’aide d’un
camion qui serait propre à Jeri. Puisque le gouvernement de Lula investit beaucoup dans
le tourisme, tel que mentionné précédemment, Jeri pourrait facilement se voir accorder un
camion si le village déposait un projet innovateur au gouvernement du Céara (telles les
maisons en bouteilles). Ce camion partirait donc directement de Jeri, deux à trois fois par
semaine, afin d’apporter les déchets à Jijoca. Cela permettrait au village touristique de
procéder à une séparation et de créer une distance avec la municipalité de de plus ou
moins 17 500 habitants. Ainsi, les 2 500 résidents de Jeri pourraient avoir davantage le
sentiment de gagner en indépendance.
L’envoi du reste du recyclage à Fortaleza à l’aide du camion de Jeri
Au lieu qu’une société privée vienne chercher le recyclage à Jeri deux fois à
chaque semaine, nous proposons plutôt que l’envoi des matières recyclables jusqu’à
Fortaleza se fasse sur une base hebdomadaire à l’aide du camion qui appartiendrait à Jeri.
L’objectif ici demeure de minimiser le transport et de réutiliser la majorité de ce qui est
réutilisable à l’intérieur de Jeri. C’est ainsi que (tel que discuté plus haut), les bouteilles
resteraient à Jeri en totalité afin de les utiliser pour l’artisanat, mais que le reste
retournerait à Fortaleza.
La reprise du compostage sous la forme d’un jardin communautaire
Puisque les déchets de table et du jardin comptent pour un grand apport des
déchets qui sont normalement envoyés au site d’enfouissement, nous conseillons
fortement à Jeri de s’arranger pour les garder sur place. Une bonne stratégie serait donc
de sensibiliser les résidents et commerçants à garder leurs déchets organiques dans des
bacs ou des contenants en plastique afin qu’ils soient enfin transférés dans un jardin
communautaire à Jeri. Le principe serait le même que celui antérieurement tenté par le
conseil communautaire : le compost serait 100% organique, sans ajout de catalyseurs (à
l’exception peut-être de dérivés de lait placé sous de la paille et de feuilles de palmiers
afin de garder l’humidité). Si l’on se fit au passé, ces résidus organiques devraient être en
mesure de servir d’engrais dès les deux premières semaines, en évitant du même coup un
enfouissement dommageable pour l’environnement. Comme clients potentiels pour ce
compost, nous avons identifié plusieurs entreprises et plantations rurales, sans oublier la
municipalité même, qui pourrait l’utiliser pour fertiliser ses jardins et ses arbres.
Programmes connexes pour mettre en place notre solution
Financement
Malheureusement, nous n’avons pas toutes les données et les éléments nécessaires
à la création d’une prévision financière initiale. Cependant, nous pouvons vous indiquer
la provenance des revenus et où ceux-ci seront principalement dépensés. Toutes les
solutions précédemment décrites nécessitent des fonds pour l’achat d’immobiliers et pour
la rémunération du personnel engagé. Pour couvrir ces coûts, nous proposons donc trois
sources de revenus différentes afin de diversifier les risques. Les trois entrées d’argent
sont indépendantes et elles iront toutes dans une caisse commune écologique qui sera
dorénavant gérée par le département communautaire et non par la municipalité
gouvernementale. (voir annexe-3 : figure des 3 recettes)
Voici les détails de chacune de ces options qui furent proposées à la population locale
lors de notre passage à Jericoacoara afin de confirmer la faisabilité et l’acceptation de nos
solutions:
Solutions de rémunération variables Taxe écologique
aux touristes
Déjà fonctionnelle dans diverses réserves nationales, c’est un moyen
de sensibiliser et faire payer les étrangers pour la contamination dans
la ville. Puisque chaque jour les touristes génèrent des grandes
quantités de déchets, nous proposons une taxe d’un Réais par jour
par vacancier. Avec le nouveau contrôle d’entrées et sorties préétabli
par la municipalité, il faudra donner lors de l’entrée un billet qui sera
payé à la sortie. Ce montant (dépendant des jours demeurés) sera de
1Réais par jour, jusqu’à concurrence de 15Reais/mois et sera mis en
valeur dans la campagne marketing (voir annexe 4)
Ventes des
produits
recyclés
La vente des produits écologiques tels que les verres ou des maisons
en bouteilles, seront des sources d’entrées d’argent qui serviront à
payer nos solutions.
Solution de rémunération fixe
% Impôts
interchangeables
Avec l’approbation du gouvernement, un % des impôts des
commerces peut-être échangé ou donné à des organismes
écologiques pour réduire les impacts. Cette solution est généralement
très supportée par le gouvernement et les commerçants.
Dons
Avec la volonté d’améliorer la situation, avec une constante pression auprès du
gouvernement et un bon plan d’exécution, la municipalité nous a confié que le
gouvernement pourrait leur accorder un camion pour l’indépendance et la
diminution des couts de transport
Avec une bonne communication marketing, des partenariats peuvent se créer avec
des entreprises qui veulent renforcer leur image et qui peuvent donner de
l’équipement pour les projets ou des jouets pour le programme d’éducation
(présenté dans la section de sensibilisation).
De la même manière que nous pouvons prévoir d’où proviendront nos revenus,
nous pouvons prédire les coûts dans nos solutions en pourcentage. Nous estimons que les
coûts s’élèvent à :
35% en transport
Comme nous l’avons vu dans l’analyse à cause de l’emplacement de Jeri les dépenses majeures dans n’importe quel projet seront toujours en transport. Ici on parle des matières séparées qui ne pourront être réutilisées et devront être déplacées à Jijoca.
30% dans l’usine
L’ancien endroit de séparation et classification pourrait être repris pour entreposer et procéder les matières autant recyclées que de compostage. Cependant, il faut racheter les machines qui sont déjà désuètes et en mauvais état.
15% en salaire Rémunération qui sera payée aux artisans, collecteur de taxes, processeur des matériaux recyclés, etc.
10% en marketing
Les impressions, communiquées, pamphlets qui seront distribués dans la ville pour promouvoir notre campagne publicitaire.
10% en autre On garde 10% de nos coûts à des frais non définis, car il y a toujours des imprévus à prendre en considération.
Pour une certitude de rentabilité majeure, chacun des éléments et prix devront être évalué
plus en détails.
Éducation / Sensibilisation
Lors de notre visite de la municipalité à Jijoca, les représentants nous ont
mentionné qu’ils sont très intéressés à commencer rapidement un programme d’éducation
pour sensibiliser les jeunes dans les écoles à protéger l’environnement. Pour répondre à
leur demande, nous avons pensé à un système de motivation par récompense. L’idée
nous est venue d’une institution financière au Canada qui envoyait un représentant aux
écoles de la région pour ouvrir un compte d’épargne à chacun des élèves dans la classe
dès un jeune âge. Par la suite, à chaque semaine, le représentant venait chercher les
enveloppes individuelles des élèves avec des montants minimes pour les déposer dans
leur compte. Cette stratégie nous donnait le goût prématuré d’épargner et assurait une
fidélisation d’une grande majorité des habitants à la banque.
De la même façon, nous voulons implanter le principe d’un compte d’épargne
dans une institution financière écologique. Le concept est de générer la mentalité d’un
gestionnaire chez les jeunes pour qu’ils amènent leur récupération de la maison pour les
déposer dans leur compte écologique. Les matériaux recyclés seraient par la suite
distribués pour la fabrication de l’artisanat mentionné dans nos solutions, pour faire du
bricolage à l’école, ou même pour la construction de leurs récompenses. Pour ce qui est
de leurs récompenses, nous ne pouvons pas leur donner des points ou de l’argent, car cela
engagerait de la compétition parmi les jeunes. Il y aurait plusieurs solutions pour
enthousiasmer les étudiants : ceux qui ont ramené 100 bouteilles à la fin de l’année
pourront choisir dans un paquet de jouets (dons d’une entreprise partenaire par exemple);
ceux qui ont atteint la cible pourront avoir un accès privilégié à un terrain de soccer, cour
de jeu, maison de récréation, etc. Ils pourraient avoir droit à des cours de Sandboard ou
Capoeira gratuits; etc.
Néanmoins, des séminaires de formation et sensibilisation par le biais du centre
communautaire avec les associations de buggeros, vendeurs de consommations, cavaliers,
vendeurs de rues, parc national et les distributeurs (proprios et gérants) devraient avoir
lieu pour informer le reste de la population de l’importance de ramener le matériel
recyclé pour la réutilisation dans la construction de la communauté et ainsi complémenter
le programme d’éducation scolaire.
Marketing
En même temps que nous sensibilisons les écoliers, nous devons éduquer le reste
des habitants, car pour la réussite du projet tous les acteurs doivent travailler en
collaboration. Pour ce faire, une campagne de marketing mettant en vedette Jeri comme
une ville verte et propre est nécessaire. Puisque la ville n’est pas très étendue, nous
n’avons pas besoin d’implanter des moyens de communication divers. Cependant, les
affiches ou autocollants devront être présents dans la majorité des établissements : les
restaurants, les hôtels, les magasins, sur les poubelles, ou les murs des maisons et si c’est
possible, ils devraient même être affichés par les associations des artisans, pousadas,
boogies, vendeurs de boisson, cavaliers, vendeurs de rue, etc.
Un slogan simple et attrayant tel que : « ici on recycle »; « Recycler = Amour à la
vie »; « Jeri une ville verte »; « Vida-Jeri »; etc devrait avoir un fort impact sur les
résidents. Également, avec une visibilité accrue dans tous les établissements et avec une
présentation continue, peu à peu les villageois commenceront à devenir préoccupés de
l’importance de garder la ville propre.
Le fait de créer une image écologique et un slogan vert pour la ville servira à la
publicité touristique de la région et Jericoacoara pourrait devenir ville exemplaire à suivre
à l’internationale. Par après, une fois que la ville sera conscientisée, des nouveaux
programmes tels que la taxe écologique ou des nouveaux projets pourront être mis en
place. Les affiches peuvent même provenir d’un concours de dessins entre les écoliers
(même méthodologie que pour le logo de produits artisanaux). Pour des exemples de
création des affiches, voir annexe 4
Plan d’action – évolution dans le temps
Actions Échéancier -‐ Efforts de conscientisation de la
population et des touristes
-‐ Mise en place des tactiques de diminution et de réutilisation des déchets, matériaux recyclables et matières organiques
-‐ Mise en place de la collecte sélective
-‐ Procédures auprès du gouvernement afin que Jeri obtienne son propre camion grâce à ses projets de gestion des déchets innovateurs et à son statut de village touristique
Année 1
de agosto de 2010 até agosto 2011
-‐ Reprise des distributeurs en fût pour les boissons gazeuses et les jus, afin de faire suite à la bière et à l’eau
-‐ Exportation de l’artisanat des bouteilles [autre groupe]*
Année 2
de agosto de 2011 até janeiro 2011
Annexe-1 Solutions : Fondations en Bouteilles
Pour plus d’images sur le processus de construction avec des bouteilles, visitez :
http://www.daringideas.com/house-built-from-recycled-bottles.html
http://www.eco-tecnologia.com/portal/proyectos.php (en espagnol)
Annexe-2 Solutions : Verres écologiques réutilisables
Annexe-3 Financement : Figure des 3 recettes
Annexe-3 Financement : Coûts de la Campagne
Annexe-4 Marketing : Exemple de Créations Graphiques