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Notes du mont Royal

Cette œuvre est hébergée sur « No­tes du mont Royal » dans le cadre d’un

exposé gratuit sur la littérature.SOURCE DES IMAGES

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LES

POÉSIES DE CATULLE

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LYON

IMPRIMERIE LOUIS PERRIN

1879-1882

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C. UcALERI CMTULLI LIBER

LES

POÉSIES DE ÇATULLETRADUCTION EN VERS FRANÇAIS

PAR

EUGÈNE ROSTANDTexte revu d’après le: travaux le: plus remit: de la Philologie

Avec un Commentaire critique a explicatif

PAREf’âiïiaNOIST

Profill’our de Poélia Latine à la l’acuité des Lettres de Paris

7’0 W15 S E C O IM’D

OUVRAGE COURONNE PAR L’ACADEMIE FRANÇAISEAU CONCOURS DU PRIX JULES JANIN

PARIS PX 35 JeHcACHET’TE ET ou, ÉDITEURS M"

79, Boulevard Saint-Germain, 79

M DCCC LXXXII

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AVERTISSEMENT

L y a déjà asse-r longtemps, trois au quatre

ans environ, que le Commentaire qui suitest commencé ; l’impression même est en

train depuis ce temps à peu près. Destiné à paraître

avec la traduction en vers de mon ami et ancien élèveW. Rostand, il s’est trouvé brusquement interrompupar des deuils de famille re’pe’te’s, par la maladie qui,

à deux reprises, m’a cloue’ sur mon lit ou emprisonné

dans ma chambre pendant des mais entiers, et m’aensuite laissé languissant et à peine en e’tat de suflire

aux ne’cessite’s d un enseignement laborieux et absorbant.

Toutefois aujourd hui que ma santé parait refermie etque j’ai repris quelques forces, il m’a semblé nécessaire

de donner au public tout ce qui était stfisammentachevé. Il ne convenait pas de continuer à laisser sans

le Commentaire promis la remarquable traduction demon collaborateur. voici donc déjà le premier fasci-

p

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viîi AVERTISSEHENT.

cule contenant environ la moitié de [annotation critiqueÔ explicative. Tespère que Î année ne se passera pas

sans que le reste ne soit complété,

Comme le livre.s’est composé et imprimé à des

époques dife’rentes, il est nécessaire de dire un mot des

discussions qui ont été soulevées depuis lors et des

questions sur lesquelles se porte Î attention du publicsavant. Tout Æ abord on peut dire que ces discussionsauxquelles ont pris part surtout W. Ellis, W. mun-ro , W. ?almer, en dngleterre ; W. Bæhrens,W. Schulïe, W. Magnus, W. Rien, W. Schwabe,en allemagne, ne changent pas d’une manière notable le

texte et la partie de Ï interprétation qui sont ici publiés

ensemble. c9". Schwabe avait promis un Commentairequi devait faire suite aux deux fascicules qu’il avaitdéjà donnés; on croyait quiil publierait une nouvelle

édition du texte et de l’annotation critique. Il siest fait

envoyer et a eu, en mfet, entre les mains, quelquetemps, le manuscrit Sangetmanensis de la Bibliothèque

Nationale à Paris. Rien toutefois n’a encore parudepuis lors. Toi vu dans les journaux philologiquesÎ annonce d une édition promise par W. Rien; onÎ attend encore. En 1879, chq Hir-(el, a été donnée la

4° édition du Catulle, Tibulle Ô Troperce de Haupt,revue par W. Uahlen, et qui Î améliore en quelques points

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AVERTISSEMENT. Ex

f Cf. le jugement de Schulze, Philolog. Rundschau,l Ïahrg. n’ 26). En I878, W. Ellis a donné uneseconde édition de son Catulle, où, en maintenant une

partie de ses premières vues sur le Datanus et lesmss. inférieurs, il accorde une place plus importante àl’ indication des variantes de O; d’ ailleurs un articlequ’il apublie’ dans l’Academy (12 nov. 1881) sur

une dissertation qui a paru en dllemagne sous ce titre,De recensendis Catulli carminibus, nous donne sonopinion exaéle aujourd’hui. Selon lui Bohrens exagère

la valeur de G et de 0, mais Sydow, l’auteur de ladissertation ci-dessus indiquée, semble la trop rabais-ser. On peut voir les jugements de Wagnus, dans lesJahresberichte de Bursian, I879 et de SchuI-(e dansles Neue Jahrbücher, l. 121, 2° livr. p. 12j et suiv.fe ne dis rien de celui de Bœhrens dans l’lenaer Lite-

raturzeitung de 1878. Il est trop violent pour êtreéquitable. Bæhrens lui-même a été vigoureusement

censuré par Schmidt dans le même journal la mêmeannée. Il n’y a ce me semble aucune raison pour modi-

fier dans la question générale des sources du texte deCatulle ce que l’ on peut lire p. 357-521..

?our ce qui regarde l’interprétation grammaticale et

les rapprochements avec les autres auteurs latins, leCommentaire d’Ellis, malgré l’ appréciation sévère de

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X AVERTISSEMENT.

Bæhrens dans l’Ienaer Literatuneitung de 1878 et de

Wagnus dans la Zeitschrift fiât das Gymnasialwesen1878, p. 4.92 et suiv. est toujours le travail le pluscomplet, le plus abondant et le plus utile, riche etsolide résumé de tous les Commentaires antérieurs et

des recherches personnelles de l’auteur. 8ans doute les

uns trouvent à ajouter, d’autres à retrancher; voyez les

articles de 8chwabe, Neue Jahrbücher, 1878,p. 2 5’7 et suiv. et de Schulqe, Zeitschrif’t für das

Gymnasialwesen, 1877, p. 689 et suiv. Mais cene sont là que des critiques de détail. Max disserta-tions qui sont citées p. 356, on peut ajouter les sui-vantes, Danysz, De scriptorum imprimis poetarumRomanorum Studiis Catullianis, Posen, 1876;Ziegler, De G. Valeri Catulli sermone quæstionesselectæ, Fribourg en Brisgau, 1879; Ziwsa, DieEurythmische Technik des Catullus, vienne, 1873,Duderstadt, De particularum usu apud Catullum,Halle, I881; Baumann, De arte metrica Catulli,I881. L’occasion se présentera sans doute dans la suite

de mon travail d’user de ces brochures et de diversarticles qui ont paru dans les revues philologiques surdes questions particulières ainsi que de plusieurs disser-tations déjà anciennes qui ne sont pas marquées p. 3f6

mais qui me sont parvenues depuis.

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AVERTISSEMENT. XI

Dans ces derniers temps un certain nombre de ques-tions assez importantes ont été agitées relativement à

l’identification de Lesbia, à la formation du recueil deCatulle, etc. Il convient d’en dire quelques mots.

Lesbia me semble toujours être la CIodia, saur dutribun ennemi de Cicéron ; certainement la pièce XLIX

a une intention ironique. Il faut maintenir la séparationen deux parties de la pièce LXVlll, comme l’avaientdéjà fait S chwabe ê Bahrens, après d’autres que cite

Schwabe dans ses notes critiques; assurément il n’est

pas prouvé que le Wallius soit le même que celui del’Epithalame LXI , mais je ne puis m’empêcher de trou-

ver avec S chwabe à cette identification une grandevraisemblance. Pour ce qui regarde la composition durecueil de Catulle, j’accorde que les pièces peuventavoir été rassemblées non par lui, mais après lui par

quelqu’un qui a imité assez grossièrement le principe de

l’alternance des mètres et des sujets suivis dans lespremières pièces, et il se peut que la dédicace à Corné-

lius 90’120: ne s’applique qu’au petit roman que forment

ces pièces. Seulement, il manque dans la discussionintéressante de W. Schulïe l’indication des circons-

tances à la suite desquelles les deux fragments se sonttrouvés ainsi mutilés. Ils peuvent d’ailleurs, en laissant

subsister la conclusion de la dédicace a Cornélius

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xii AVERTISSEMENT.

Népos du petit recueil comprenant les pièces t-xxv,se raccorder soit à la place 1b, soit à la place 11”, soit à

la place le”.Il y a eu, il y a encore sur le texte et l’interpréta-

tion de Catulle bien des points incertains. f ai essayéd" introduire dans ces débats le lecteur français et dedonner une solution aussi vraisemblable qu’il m’a été

possible. fe prie donc ceux qui auront ce livre de lecomparer avec le texte et le Commentaire de l’ édition

de W. Naudet, que je ne dédaigne nullement,d’ailleurs, et que j’ai toujours sous les yeux, quand j’ai

à écrire quelque chose sur Catulle. Tout en continuant

de rendre justice au savant académicien, ils verront à

quelles transformations depuis cinquante-six ans ontété soumises la leçon et l’interprétation du poéte latin.

Ci-dessous sont indiquées un certain nombre decorreaions de tout genre, en partie typographiques, quem’a suggérées la lecture des feuilles déjà imprimées.

Il est vraisemblable que le nombre s’en accroîtra encore

jusqu’au moment ou le volume sera complet. Elles seront

données en Epilegomena.

E. BENOIST.

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ADDENDA ET CORRIGENDA. fifi

F

w wwppw w w?

F

ADDENDA ET CORRIGENDA

348, ligne 27. Au lieu de 20, lisez 21.358, note I. Dans G le q du mot qui est majuscule et en bleu.

Au-dcssus de u se trouve un petit o en rouge; uI’ est en encrenoire; il se trouve un petit grattage en face de o.

358, note 7. G a Jupiter par une majuscule.géo, note a. Voyez sur and: pumice espolitum la rectification de

la page 418.3 6;. Dans les NOTES CRITIQUES, note I, lisez lesbie, sans majus-

cule, et note ;: al’ patenti.364, note 8. Séparez A gravis.366, note 2. G porte ce et’lmum.366, note 7. G a cicladas, sans majuscule.367, note I5. G a exorigine.;67, note I7. G a imbuisse. Le troisième jambage de m est mal

venu, mais à la loupe on le reconnaît.383. NOTES CRITIQUES. - Ix. Ad verdunium, titre, est en rouge

dans G. -- 2. G: michi. - II. Dans G il y a lecius, sansaucune carrection.

;86 et ;87, NOTES CRITIQUES. - x. I. Il y avait mens, dans G. ona écrit tau-dessus meus. La ligature supérieure de n a étégrattée, et une seconde main a fait une ligature en bas, demanière à faire u. -- a. G : eforo. (Le ms. sur lequel G aété copié unissait la préposition au mot suivant, comme unesorte de proclitique, c’est une habitude des mss. carlovingiens).- 9. Dans G le c de nichil engrené. - ln est sur un grat-tage-Avant Ipïs on peut lire I’, c.-à-d. in. ll devait y avoirneq; nec in ipsis. Ou distingue ec sous le grattage, c -à-d. cequ’on lit dans O. ln provient d’une mauvalse place donnée ausigne N représentent s et qui aura été mis sur le premier i.Ellis donne pour G ipt’s, tandis qu’il y a ip’s. - I6. Dans larature de G Il y avait Ieticiam. --- I9. G a. q: et non qd. --:6. ll y a dans G : lstos cômoda nô. Entête du vers le signex. Il est vraisemblable que la leçon de Schulze est la meil-laure.

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xiv ADDENDA ET CORRIGENDA.

P. ;9o et toi. NOTES CRITIQUES. -- XI. Dans G il n’y a pas d’inter-valle. Un signe rouge à gauche. Le titre en rouge dans l’in-terligne, marge de dr0Ite. Suite de la note marginale: Exquinque pedibus constans; primas trocheus, secundus spondeus,tertio: dactilus, quartas trocheus et quintus spondeus et lutinsgeneris ries versus anttpanuntur Secundum genus est adoni-cum cousions ex dactilo et spondeo. - 6. G :Sagittiferos ne.- 7. G :Siue que. --- 2;. ll y avait certainement à la fin duvers: Tactus aratro est. La correction semble avoir été faitepar le scribe même. L’écriture de la ligne Suivante est un peuétalée par suite du grattage. Pourtant, l’écriture st la même,et l’encre aussi. ll y a une particularité à noter. (Quand lacorrection a été laite, le titre en rouge de la pièce suivanteétait écrit déjà. On l’a gratté et récrit après est. Toutefois,on a oublié ad, et il n’y a qu’asinium. J’inclinerais à croire

que ces titres sont de la même main que le corps du ms.Ils doivent s’être trouvés, en partie du moins, sur le ms. quiservait de copie. lls doivent remonter à l’archétype du VIII’ou

«mame394, NOTES CRITIQUES. - xn. I. Au-dessus de manucure, ily a

dans G une variante qui a été grattée et qui a dû être al’marrucine. - I 5. G avait avant le grattage : misserunt.

. 397. - xnI. Le titre est en rouge dans G. - Io. Il y a aussidans G quelque espace entre elegantt’us et ne.

398. - x1v. Le titre est en rouge dans G.400, ligne t I. Au lieu de juillet, lisez août.aco, ligne ;4. Au lieu de juillet, lisez l’année.

. 412, ligne 26. Lisez Fortunatianus.4I 5, ligne 7. Lisez les afait.438, ligne 29. - Munro est cité parmi ceux qui rejettent le v. 6,

c’est-adire qu’il ne le met pas dans le texte, tout en recon-naissant que cette addition ajoute à la symétrie du poème, etest fort probable.

444, ligne no. Lisez et au souvenir de Lesbie, et non en souvenir.446, ligne I7. Lisez bu et non 51-3.

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COMMENTAIRE

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COMMENTAIRECRITIQUE ET EXPLICATIE SUR LE TEXTE DE CATULLE,

PAR E. BENOIST,

Professeur de Poésie Latine Il la Faculté des Lettres de Paris.

Assurément, depuis la Renaissance, l’attention des érudits et deslettrés n’a jamais cessé de se porter sur Catulle et sur son livre. Ilest permis de dire toutefois que dans ces derniers temps, c’est-à-dire depuis que Lachmann, il y a cinquante ans environ, a essayéde constituer le texte d’après de nouvelles règles, Catulle est devenul’objet d’études toujours plus nombreuses et conduites avec une plusdiligente exactitude. L’Allemagne a vu se multiplier surtout les éditionscritiques et les dissertations destinées à débattre les diverses difficultésque présentent le texte et l’interprétation, ou la fixation des cir-constances de la vie du poète. En Angleterre a paru le travail consi-dérable d’Ellis, texte, traduction, commentaire, et le France, commel’ltalie, a produit un bon nombre d’études littéraires en vers ou enprose (Voyez ci-dessus, Prefuce, p. Ix, x, xw; Vie de Catulle, p. xxIII).

C’est encore une traduction, et une traduction en vers, que le pré-sent volume devait surtout offrir au public. Néanmoins l’œuvre prétendne pas rester dans l’ornière banale de la plupart des traducteurs, etavec le sentiment délicat du soin dont est digne un poète commeCatulle, et aussi une idée relevée du but qu’il faut atteindre, l’au-teur, mon ami et ancien élève, M. Rostand, a jugé bon de s’entourerde tous les secours qui pouvaient ajouter à l’intérêt du livre. C’estainsi qu’il a voulu posséder un texte qui lût établi d’après les re-cherches les plus récentes, et sur lequel il pût faire et revoir sontravail. Il a désiré aussi un commentaire où lussent exprimées lesraisons qui ont déterminé le choix du texte adopté, et ou l’on trou-

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342 COMMENTAIRE.

v6t divers renseignements sur les choses que la traduction mentene peut exprimer, quelques détails sur les personnages dont le noms’offre aux lecteurs, sur la latinité, sur les imitations que le poètes’est permises, ou qui ont été faites de lui, enfin sur certains passa-ges difficiles.

Telle est l’origine du présent travail, telles sont les circonstancesdans lesquelles il a été composé. On voit sans peine quelle en devraêtre la forme.

La partie critique y sera naturellement considérable. Le texte deCatulle, qui est plus haut mis en regard de la traduction, est assezdifl’erent de celui que l’on a coutume de lire en France, c’est-a-dire,de celui que laissent voir la traduction de la Collection entreprisesous la direction de M. Nisard, la traduction qui se trouve dans laCollection qui portait autrefois le nom de Panckoucke et que lalibrairie Garnier a reprise. Il dilTere aussi beaucoup du texte queM. Naudet a donné avec un intéressant commentaire dans la Col-lection des Classiques Latins de Lemaire, et qui reproduit le travail deDœring. L’édition de Dœring date en efl’et de la fin du siècle der-nier, et depuis ce temps la critique, en s’appliquant à Catulle, a bienmodifié les anciennes données sur lesquelles on se fondait.

Il est nécessaire, ce semble, pour faire saisir les diverses transfor-mations par lesquelles a passé ce texte, de présenter ici un courtexposé de ces transformations.

A la Renaissance, il est arrivé à Catulle la même chose qu’a laplupart des auteurs anciens. Le hasard a seul pre’side’ au choix dutexte que la typogra hie a d’abord reproduit. La première édmOn.sans date (Ellis, Cam li Veronensis liber, p. xtii). puis celle de i472.que l’on appelle d’ordinaire I’Édition Prinreps, celles qui viennent lm-

médiatement après et qui copient habituellement les premières, furentfaites sur des manuscrits de qualité médiocre. On a cru reconnaitre(Heyse, CatuII’: Buch der Lieder, fla, p. 285) que le texte qui aservi a l’édition de i472 est celui du Codex Laurenrianus, n, Io. ilfaut ajouter aux défauts des originaux les fautes de typographiesans nombre dont l’inexpérience des imprimeurs émaille leurs livres.L’éditeur du Catulle publié à Vicence en i48i essaie de corriger ceque ses prédécesseurs ont laissé de trop choquant sous ce rapport.Les éditions se succèdent et se surchargent de commentaires a la findu xv’ sècle, sans qu’une amélioration réelle se produise, jusqu’au

moment où parait la première Aldine, qui est de l son.Le texte, qui a pour fond les éditions antérieures avec les correc-

tions d’Avancius, est enfin convenablement lisible. ll est reproduit

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COMMENTAIRE. 34;quelquefois intégralement, le plus souvent avec des modifications, parles éditeurs qui viennent ensuite. Il a été indiqué plus haut que lemanuscrit de I’Édition Princrps était d’une qualité inférieure; ceuxqui ont servi aux autres éditions du xv’ siècle ne semblent pas avoirété des meilleurs. Du reste, il faut noter que les textes imprimesdans ce temps-la exerçaient toujours une influence considérable surl’esprit des éditeurs. On remaniait dans un certain nombre de pas-sages ceux qui avaient paru les premiers, soit à l’aide de la conjecture,soit en usant de manuscrits nouvellement découverts; mais on n’allaitjamais jusqu’à la refonte complète. Il en est résulté que lors mêmeque les meilleurs manuscrits ont été employés, ils n’ont pas rendu lesservices qu’on devait attendre d’un tel usage.

L’AIdine de 1502 est reproduite par la Juntine de 150;, par l’édi-tion de Simon de Colines, :529, répétée a son tour en i534, aLyon, dans la Gryphienne.

Une seconde Aldine de 1515, passablement différente de Ia pre-mière, et corrigée a l’aide de manuscrits italiens, est imitée pardivers éditeurs, ou bien sert, avec l’Aldine de 1502, à former le textecomposite de l’édition de Bâle, Hznrico-Perrina, de isgo, et del’édition de Venise de [549. En même temps avaient paru, 154i.les commentaires d’Alexandre Guarini (voyez ce qu’en dit Ellis, ACommenrary on Catullus, p. v1), supérieurs à ceux que Parthénius etPalladius avaient rédigés au xv’ siècle.

Deux éditions considérables sont publiées à peu près concurrem-ment, toutes les deux a Venise, dans l’imprimerie des Aides, celle

’de Muret en 1554, et celle d’Achilles Statius (le Portugais Estaço),en 1566. Toutes deux ont pour point de départ la seconde Aldine,celle de I515. Muret y fait de nombreuses corrections, les unestirées de son propre fonds, les autres à l’aide de quelques manus-crits, dont l’un remonte, suivant lui, aux premières années duxv’ siècle (mais codex ante centum et amplius urina: scriptus). AchillesStatius a moins d’esprit que Muret; mais il est servi par une im-mense lecture, une connaissance approfondie de la langue poétiquedes Latins, et la possession d’un certain nombre de manuscrits, dontquelques-uns ont une réelle valeur.

Ces deux travaux sont fréquemment répétés ou imités. Souventles nouveaux éditeurs se recommandent du texte et de l’interpréta-tion, tantôt de Muret, tantôt de Statius. Joseph Scaliger lui-même,comme le remarque Ellis, reproduit quelquefois Statius sans s’enapercevoir, à cause de l’autorité que possède des lors ce commen-taire, qu’Ellis appelle I peut-être le meilleur qui existe. .

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344 COMMENTAIRE.

Mais pour la constitution du texte, Scaliger, 1577, allait donnerune impulsion nouvelle, que son autorité devait rendre prépondé-rante. Le travail de Scaliger est surtout dirigé contre celui de Muret.Il songe avant tout à le contredire, et, sur quelques points, cettedisposition a été fâcheuse. Ainsi il reprend l’Aldine l, inférieure àl’Aldine Il, dont s’était servi Muret. D’un autre côté, il se laisseséduire par un manuscrit que lui prête Cujas, celui que l’on nommele Cujaciunus et qui est fort médiocre. S’il restitue nombre de pas--sages avec le talent de divination qui le caractérise, il en altèred’autres arbitrairement. Néanmoins des lors l’édition de Scaliperdevient le type des éditions de Catulle, perfectionnées a l’aide destravaux des deux Douza. Le commentaire posthume et d’ailleurs pouconnu de Passerat, 1603, est précédé du texte de Scaliger, dont l’e-rudition d’lsaac Vossius, 1684, peut seule contrebalancer la renommée.De Scaliger a Vossius, les savants qui s’occupent de Catulle prétendentuser de manuscrits nouveaux; tels sont le Codex Marcili’i, les textesallégués par Passerat, par Janus Gebhardus dans l’édition de 1631,enfin par Vossius (Sillig, Prafar. p. xv11). L’un d’eux, le Mediola-nantis, a été reconnu pour celui qui à la Bibliothèque Ambrosienneporte le chiffre 1,67 (Ellis, Catulli Veronmsis lib. etc. p. xxxvni).

Dès lors les travaux relatifs à Catulle semblent baisser de méritependant le XVIII’ siècle et le commencement du XIX’. En France onréimprime le texte de Scaliger, 172;, 174;, 1754, 179:. En An-gleterre, l’édition de Cambridge, 1707, celle de Maittaire, dans leCorpus Postarum, 1 71 5, n’ont qu’une importance secondaire, quoiquela première donne les leçons d’un manuscrit nouveau; celles deBirmingham (Baskerville), 1772, de Londres, 177;, sont plutôt desmonuments de typographie que des œuvres philologiques. L’Italeprésente les deux livres de Vulpius, 17;7, et de Corradini de Allie,17;8, généralement peu estimés des philologues. L’édition deDœring, avec son maigre commentaire et son texte insuffisant, 1778,est la principale contribution de l’Allemagne. Toutefois, a côté despublications qui offrent le texte complet, il faut noter celle desAdversariu de Heinsius, dont le 4’ livre concerne Catulle, 174;.celle des Observations, 1761, et des Emmdationes, 1776, duhollandais Schrader.

Pendant la fin du xv1ii’ siècle et le commencement du x1x’, c’est

Dœring qui domine; Laurent Santen se contente de rassembler desmatériaux pour une édition dont il ne donne que le spécimen en:788; Mitscherlich ne s’occupe que de l’Épithalame de Thétis et dtPélée, dans ses Lectionz: de 1786; Ugo Foscolo traduit et commente,

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conneaux". 34;en 180; , la Cherclure de Bérénice; Hand discute divers passages dansses Observationes criticœ, en 1809. Mais Dœring se réimprime en:820, à Turin, et c’est lui que M. Naudet reproduit a peu prèsintégralement dans la Bibliothèque Lemuirt, en i826, en y ajoutantd’ailleurs une préface pleine de goût et du plus vif sentiment desbeautés du texte, avec quelques notes savantes.

Pourtant déjà l’autorité de Dœring était ébranlée. Sillig, qui, en

183°, dans les Annule: de John, critique assez vivement M. Naudet,tout en ménageant, on ne sait pourquoi, Dœring que M. Naudet asuivi, avait, dans son édition de 182;, tenté de faire autrement.Il réunit un assez grand nombre de documents relatifs au texte, etessaya d’établir un classement systématique des manuscrits et desleçons. ll faut convenir qu’il ne réussit guère dans cette entreprise,si l’on songe qu’il eut entre les mains une collation médiocre, ilest vrai, mais assez considérable du Sangermanmsis, et ne sut pointalors en reconnaitre la valeur.

lI était réservé a Lachmann sinon de constituer un texte définitif,au moins de reconnaître la méthode. Reprenant les matériauxamassés par Santen, il choisit deux manuscrits qui lui parurent su-périeurs à ceux qu’il connaissait, et avec leur aide contrôla les leçonsde toute nature qui étaient alors recueillies. C’est sur ces deux ma-nuscrits, le Laurentianus (c’est a-dire le manuscrit de Laurent Santen),L, et le Datanus, D, qui après avoir appartenu a Carlo Dati, puis àHeinsius, avait plus tard passé entre les mains de Santen, et en der-nier lieu était avec L déposé à la Bibliothèque de Berlin, qu’il fondale texte de l’édition de i829, reproduite en 1861. Ces manuscritsne sont pas de la première qualité, mais dès lors la méthode étaittrouvée. Cette méthode consistait, par la comparaison des varianteset des textes, à se rapprocher sans cesse de l’original primitif dont L etD n’étaient que des copies assez altérées. La sagacité de Lachmannlui permit de faire entre les diverses leçons un choix, la plupart dutemps heureux, malgré l’imperfection de ses instruments. M. Nau-det, dans la préface de son édition de 1826, avait nommé lemanuscrit de l’ancien fonds de Saint-Germain, qui est à la Biblio-thèque Nationale; Sillig, dans son article de 18;o, le signale parmiles manuscrits importants, avec le Regius I, le Colberrinu: et leThuaneus; Haupt en invoque l’autorité dans ses Questions: Catul-linnæ, 18", et ses Observation: criticæ, 1841, qui ont faitaccomplir de si grands progrès a la connaissance des poèmes deCatulle, sous le rapport historique, critique et grammatical. Dansson édition de :854, Rossbach le considère comme le principal

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346 COMMENTAIRE.

représentant de la première famille des manuscrits qui contiennentCatulle entier. Des lors l’efl’ort des savants consiste à reconstruireun archétype primitif, dont certaines données historiques l’ontconcevoir l’existence au moyen-âge, et à reconnaître ceux desmanuscrits actuels qui nous en offrent l’image la plus pure; etcomme, des manuscrits complets, celui du fonds Saint-Germainest le plus ancien par la date qu’il porte, un, et les caractère:qu’il laisse apercevoir, on le voit peu a peu gagner en importance eten autorité. Schwabe le place au premier rang dans son édition de1866. Ellis fait de même dans sa grande publication de 186-9, aOxford, quoiqu’il considère D, c’est-à-dire le Datanu: de Lachmann.comme dérivé d’une source plus ancienne. Lucien Muller, en 1869.sans lui accorder le rang que lui donne Schwabe , le regardenéanmoins, avec quatre autres, le Datanus, le manuscrit de LaurentSanten, le Colbeninus, et le Hamburgmsis, comme l’un des exem-plaires capables de fournir une exacte notion de l’archétype.

Cependant les études sur Catulle, les commentaires critiques sur sontexte, sa vie, sa grammaire, sa métrique s’étaient multipliés. QLii seflatterait, vu l’abondance de la production, de tout recueillir et detout voir? Qn pourrait même se donner la tâche de tout citer, sansrisquer d’oublier quelque chose?

Vers ces derniers temps, la discussion a porté surtout sur l’iden-tification de Lesbie avec CIodia, la sœur de l’ennemi de Cicéron,identification à laquelle les uns se refusent, et, au contraire, que lesautres jugent au moins très-vraisemblable, et aussi sur les principesde la constitution du texte.

En effet, le débat qui s’était élevé entre les éditeurs sur le mérite

du Sangermunensis, relativement aux antres manuscrits, a pris unenouvelle vivacité à l’apparition de l’édition de M. Bæhrens, quis’attachant au manuscrit d’Oxford, pour la première fois collationneet mis en usage par Ellis, veut faire reposer toute la critique deCatulle uniquement sur ce manuscrit et sur le Sangermunqnsis, lesseuls, suivant lui, qui dérivent directement du manuscrit conservedans son intégrité à travers le moyen-âge et qui se trouvait à Ve-rone à la fin du XIv’ siecle.

A toute cette diapute la France et l’ltalie n’ont pris qu’une part res-treinte. Celle-ci n’a produit, à ma connaissance, que des études et destraductions estimables, mais qui n’entrent point dans le vif de la que-relle sur les divers points ou la constitution ou bien l’interprétationdu texte de Catulle offrent matière a contestation. Chez nous, M. Pa-tin, qui, à plusieurs reprises, avait choisi Catulle pour sujet de ses

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COMMENTAIRE. 347leçons à la Faculté des lettres de Paris, n’a publié que quelquesthorceaux exquis, insérés dans ses Étude: sur la Point Latine, 1868(voyez surtout t. I, p. St), 68-75, 96-99, [0]), et qui ne doiventpas rester inaperçus pour un nouveau commentateur français, maisuù la critique du texte, d’après les mss., n’a pas de place.Toutefois,les papiers qu’il a laissés renferment des études nombreuses et déli-cates ou le goût le plus sur aide à mieux entendre le texte et à pé-nétrer plus profondément dans l’art a la fois ingénieux et original deCatulle. Depuis lors. outre les traductions que M. Rostand a men-tionnées dans sa Préface, nous ne pouvons guère apporter que l’Étudesur Catulle de M. Couat, thèse agréablement écrite, dans laquellel’identification de Lesbie et de Clodia est admise, sans d’ailleursque les arguments soient bien nouveaux, ni présentés d’une fa-çon supérieure, et où aussi le pacte est juge avec esprit, peut-êtresans une connaissance assez approfondie de la langue et de lamétrique. Mais dans ces derniers temps (janvier 1877), un ar-ticle de M. Bonnet, inséré dans la Revue Critique a propos del’édition de M. Bœhrens, a un caractère bien diiTérent de ce qui aété écrit jusqu’ici en France, et certes contribuera d’une manièreconsidérable a la solution de la question. M. Bonnet, sans admettretoutes les vues de M. Bæhrens sur les deux manuscrits dont celui-civeut faire le fondement de la critique de Catulle, et surtout sansaccepter les nombreuses conjectures que M. Bæhrens propose d’in-troduire dans le texte, et que la plupart des philologues sont d’accordpour juger inadmissibles (Magnus, dans les Annales de Jahn;Schulze, dans la Z. fur Gymnasialwesen), reconnaît a qu’aucundes manuscrits aujourd’hui connus ne peut être comparé, pourla pureté du texte, au manuscrit de Saint-Germain et a celuid’Oxford, et que M. Bæhrens a eu raison d’en faire la base de Sucritique, a mais il ajoute qu’il n’est pas encore prouvé que lesautres manuscrits soient uniquement dérivés de ceux-ci, et que tantque l’on n’aura pas établi en détail la filiation de chacun d’eux, on

peut, tout en usant de piudence a leur égard, leur emprunter cequ’ils ont de bon quand les deux autres ne s’accordent pas ou sontévidemment fautifs.

Jusqu’ici il a été fait mention seulement des remaniements qu’a subis

le texte de Catulle depuis la Renaissance, et les principales édition;ont été énumérées. Mais, comme il a souvent été question des ma-nuscrits, il devient nécessaire de remonter plus haut et d’expliquer aumoins rapidement ce que nous savons, ou du moins ce que la cri-tique moderne a cru découvrir de l’histoire des poésies de Catulle, et

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348 COMIENTMRE.de la manière dont la transmission s’en est opérée jusqu’au moment oul’imprimerie a commencé a les reproduire. Ainsi, plusieurs des ren-seignements ci-dessus indiqués seront plus complètement déve-loppés.

ll est vraisemblable que les poésies de Catulle, d’abord répanduesisolément dans le public, au fur et à mesure de leur composition (l’al-lusion qui, XVl, u,est faite à v et a vu, semble le démontrer) ont et:recueillies par le poète avant sa mort. La pièce qui sert de dédicace aCornélius Népos, et que Catulle écrivait déjà soulîrant et près de mou-

rir (cf. xxxvni, tu), peut a cet égard servir de témoignage. Qu’iln’ait pas fait entrer dans le recueil tous les morceaux qu’il avait écrits.cela est possible. Mais il est vraisemblable que ce recueil nous estparvenu, saufcertaines transpositions,dans l’etat où ila été formé, etque les générations voisines du poète n’ont pas connu de lui autrechose. Les fragments que l’on lit d’ordinaire à la suite des éditionssont d’une authenticité fort contestable (Suss, CaruIIiana, l, p. i; etsuiv.). La savante disposition qui repartit les dilïe’rentes pièces en troissections bien distinctes (I-tx, LXl-LXVIII, lXIx-CXVI, selon lesuns , ou I-tx, LXI-wa, va-cxvi, selon d’autres) , qui liechacune de ces parties au commencement de la suivante par desanalogies de mètre et de sujet, enfin qui entrelace les morceaux demanière à faire alterner dans chaque partie les formes métriques etles sujets, décèle un dessein délibéré, comme la polymàrie du com-

mencement du premier livre des Odes dans Horace. On peut rap-porter environ à l’année 700, av. J. C. 54,, l’époque de la formationdu recueil; cxm, a, fait allusion aux événements de (mais; ; XI, u.XXIX,20, un, a, aceux de 7oo[54, et sauf Lll, qui peut d’ailleurss’expliquer d’une façon satisfaisante, on ne trouve rien qui rappelleles années suivantes, lesquelles auraient pourtant bien autrement du,s’il eut vécu, inspirer la verve satirique de Catulle.

Le poète était lié avec le groupe d’écrivains qui tentaient, enimitant les Alexandrins, de renouveler la poésie latine, parmi lesquelsil nomme Calvus, Cinna, Anser, Asinius Pollion, Hortensius, Cor-nificius. il est possible que ses rapports avec Cicéron n’aient pas etcbien cordiaux, et la pièce xux peut s’expliquer autrement qu’on nele fait d’ordinaire (Cf. Soss, Catulliana, p. 29 et suiv.). Est-il un deces Confort: Euphorionis que raille l’orateur(Tusc. tu, a; ; A1 Anic. vu.a, I)? Dans Cicéron, Ali Q,fr. Il, 1;, 4, se trouvait-il une allusion"a xxv, a? il est peu probable que dans certains passages de Lucrèce etde Catulle que l’on a complaisamment rapprochés, on doive cher-cher une imitation que l’un des deux poètes aurait faite de son émule

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COMMENTAIRE. 349(Jessen, Utber Lucrq and rein Verhdlmiss ru CaruII und. Spà’teren, Kiel,l 872). Mais l’œuvre de Catulle fut de bonne heure hautement prisée,si l’on en juge par ce qu’en dit Cornélius Népos (Artic. in). Virgilel’imite moins qu’il n’a fait pour Lucrèce, mais l’imitc toutefois demanière a ce qu’on ne puisse s’y méprendre, d’abord dans les Bucoli-ques et les Giorgiquex, puis dans l’Êne’ide. Horace est mécontent dubruit que ses admirateurs l’ont autour de ses poésies (Sur. I., Io, 9),et tout en s’attribUant la gloire d’avoir le premier introduit chez lesRomains les mètres des Ëoliens et la poésie lyrique, ce quu est faire tortà Catulle, il laisserait peut-être plus d’une fois reconnaître des rémi-niscences involontaires de son predécesseur. Les auteurs anonymesdes petits poèmes qui nous sont pirvenus sous le nom de Virgile imi-tent au contraire Catulle de facon à b.en montrer l’admiration qu’ilsprofessent pour lui. Tibulle, Properce, Ovide le nomment Commeleur modèle. Les témoignages se rencontrent ensuite d.ms Velleius(Il, 36), dans Sénèque le rhéteur (Controv. :9). Sénèque le philo-sophe reproduit un de ses vers dans I’Apocolocymare. Pline l’ancien,Pline le jeune le citent à plusieurs reprises avec éll ge. Martial l’imitesans cesse (Patikstadt, De Monial: CuruIIi imimnre). Son nom. desallusions a ses poésxes ou ’a des circonstances de sa vie se lisent dansTacite, Juvénal, Qlllllhllt’n, Suétone, Aulu-Gelle; plus tard dansAusune, Macrobc, Apulée, Sidoine Apollinaire, Boèce, Charisius,DiomècleI Térentianus Maurus, Nonius, les grammairiens et lesscholiastes. Mais ici trouve sa place l’indicalion d’une théorie sug-gérée d’abord par M. L. Muller (Prirfiit. p. xn) et reprise parM. Bæhrcns (Proltg. p. XLVI, XLVII). C’est que vers le temps deFronton, un grammairien, d’ailleurs plein d’admiration pour Catulle,y trouvant des archaismes assez nombreux, essaya de lui rendrece qu’il croyait être l’orthographe ancienne régulière. ToutefoisM. Schulze, Hermes, t. XI", p. go et suiv. a combattu ces vues dansune discussion serrée qui s’appuie sur une exacte compararaison desleçons de l’Oxoniensis et du Siingermtmensis, et sur une collationnouvelle de l’Oxoniencis, qui a fait relever quelques inexactitudesdans celle de M. Bæhrens. En tout cas, les citations des auteurs an-ciens nous montrent souvent qu’il possédaient, avant le temps quivient d’être marqué, une leçon préférable a celle qui domina ensuiteet à ce le que nous avons nous-mêmes.

La dernière mention que l’on trouve de Catulle, en avançant dansles siècles, est d’lsidore de Séviïle, On’gin. Vl, I2, et x1x, a et n(dans le livre Xlx’ il rapporte des vers de Catulle en les attribuanta Cinna). Il n’est pas sûr d’ailleurs qu’lsidore de Séville ait eu le

22.

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fic COMMENTAIRE.texte lui-même sous les yeux, et, comme beaucoup de grammairiensde l’antiquité, il a pu noter le passage d’après des compilationssem-blables à la sienne. La connaissance de Catulle semble donc avoirdiminué. Il faut descendre jusqu’à Rathier, évêque de Vérone dumilieu du x" siècle, qui dans un de ses sermons prononcé peut-êtreen 965, rappelle le nom de notre poète, CaIuIIum numquum d’unlecrum (voir pour les détails les préfaces d’Ellis, de Schwabe, deL. Muller, de Bæhrens). Puis il n’est plus question du poète, etl’on ne trouve pas d’allusion à ses vers qui décèle la connaissanceincontestable du recueil entier jusqu’au commencement du xxv’ siècle.Une épigramme lutine qui se lit dans quelques manuscrits, et dontl’auteur, Benvenuto de Campesani, est mort vers 1;;o, nous an-nonce que Catulle, c’est-à-dire un manuscrit de Catulle, est denouveau à Vérone. Des citations faites dans un ouvrage composéen i329, les F10M: moralium, et aussi d’autres insérées dans sonHistoire de Vérone par Guillaume de l’astrengo, qui écrivait de 1295à que, témoignent de l’existence de ce manuscrit. Pétrarque, quiest allé à Vérone l’an I345, semble en diverses circonstances momtrer qu’il l’a feuilleté. En H74, un savant Florentin, Coluccius Salu-tatus, réclame une copie de Catulle a un autre savant, qui résidaità Vérone. Mais ici la série des manuscrits dates commence par leSangermanensis, dont la transcription a été terminée le i9 octobrei375, comme le marque une indication tout-à-fait spéciale misepar le copiste à la fin du volume. Ce manuscrit, qui a appar-tenu à la collection de Saint-Germain-des-Pres, et c’est de làque vient son nom actuel de Sungermanensis, est aujourd’hui dé-posé à la Bibliothèque Nationale. sous le chifl’re un".

Ce n’est donc qu’une copie du texte de Vérone, lequel aujourd’hui

a disparu, et ce n’est pas non plus le plus ancien témoin manuscritde l’œuvre de Catulle, car un recueil de morceaux divers, déposéaussi à la Bibliothèque Nationale, sous le chiffre 807i, qui a étépossédé par Jacques-Aug. de Tliou, et que pour cette raison onnomme le Thuimeus, contient la pièce an. Ce Florilegium, commeon l’appelle d’ordinaire, a été écrit à la fin du Ix’ siècle ou au com-

menccment du x’, et a été copié d’après un original formé entre lemilieu du vn’ et le Ix’.

Voici maintenant les déductions très-vraisemblables que l’examendes divers manuscrits, du Sangermanensis, du Thadntux, et aussides autres, a suggérées aux savants qui se sont occupés du texte deCatulle.

Au milieu du naufrage de l’antiquité classique, au commencement

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couusnnin. 3pdu moyen-âge, un exemplaire de Catulle a du exister vers le vni’ siè-cle en Gaule. Baehrens, p. xuv de ses Prole’gomènes, d’après cer-tains indices, pense qu’il était écrit en lettres capitales. D’un autrecôté, Scaliger, au xvt’ siècle, L. Muller, Bæhrens, aujourd’hui, croient

reconnaitre, à travers les fautes des manuscrits que nous possedons,des traces d’écriture lombarde; Ellis, des traces d’écriture mérovin-gienne. Il n’y a dans tout cela rien d’inconciliable. Nous ne pouvonssavoir au juste le nombre des transcriptions par lesquelles a passé letexte de Catulle avant d’arriver à nous; ainsi il a pu retenir l’em-preinte des diverses mains qui nous l’ont transmis.

De l’archétype il a été fait probablement plusieurs copies; de l’uneest sorti le morceau inséré dans le Thuunzus ; de l’autre, l’exemplaire

que Rathier eut à Vérone. Rathier apporta-t-il avec lui cet exem-plaire? L’emporta-t-il à son départ? C’est sur quoi les philologuesdisputent sans pouvoir rien prouver. L’exemplaire qui reparaît àVérone, au commencement du Xiv’ siècle, est-il celui que Rathieravait connu au x’? Encore un problème insoluble. Mais, en l’absencede témoignages contraires, on peut supposer que c’était le même,ou une copie issue de celui-là.

Dans tous les cas, le manuscrit, actuellement perdu, qui se trou-vait à Vérone au commencement du xIv’ siècle, et qui étaitissu d’un manuscrit subsistant en Gaule au vut’ siècle, a été le pèrede tous ceux que nous connaissons aujourd’hui. La question à résou-dre, question fort épineuse, est de savoir si ceux-ci, à leur tour, ontété directement transcrits de celui de Vérone, ou s’il y a eu, dansl’intervalle, des intermédiaires. Pour le Sungermunensis, la questionest hors de doute; il a été copié sur celui de Vérone; il restera a ap-précier avec quelle fidélité. Le manuscrit d’Oxl’ord, I’Oxoniensix, connu

seulement depuis que M. Ellis en a usé pour son édition, examinéde nouveau par M. Bæhrens, dont la collation beaucoup plus ap-profondie est complétée par les indications de Schulze, Hernies. xtii,p. sa et suiv.,est dans le même cas que le Sungermunensix. il dérivedirectement du manuscrit de Vérone; le copiste semble même avoirquelquefois essayé d’imiter la forme des lettres qu’il avait sous les yeux.Enfin la ressemblance du parchemin, de l’encre, de l’écriture permet-tent de croire qu’il a été copié à peu près vers le même temps et par le

même copiste que le Sungermtmensi: (Bæhrens, Proleg., p. x1v).Q1antaux soixante-dix autres manuscrits environ, qui existent dans les di-verses bibliothèques, aucun de ceux qui sont datés ne remonte plushaut que l’année un, dans laquelle a été écrit le Bonaniensis. LeDatant", sur lequel s’appuyait surtout le travail de Lachmann, est

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3î2 connu-ruas.de 146;. Le manuscrit de Laurent Santen, le Colbminu: (n’ 8134de la Bibliothèque Nationale), le Humburgensit de Schwabe, lesRiccardiurius, Ambrotiunus, ’Phillippensis, Laurenriuni. Vaticanus, Ve-ndus, Vicenrinus, etc.. d’Ellis, formant d’ailleurs entre eux desgroupes distincts les uns des autres, laissent voir de notables difl’é-rences entre leurs leçons et celles du Sungtrmunensii et de l’Oxoniui-sis. Ils ont tous été Copies en Italie au temps de la Renaissance. Oron sait quelles libertés prenaient avec les textes les savants de cetemps-la. surtout les savants italiens. Les difiérences que l’on remar-que sont-elles des conjectures, ou des alterations qui se multiplientdans la transcription à mesure que l’on s’éloigne du modèle primi-tif, ou bien sont-ce les copistes de G et de 0 (il est commode dedésigner, comme on le fait d’ordinaire, le Sungermunensis ou Germa-nenxis et l’Oxonicnsi: par la lettre initiale de leur nom) qui ont moinsbien lu que ceux de D (le Dumnus) par exemple, et C (le Colbmi-nus), etc? Ainsi M. Ellis croit D issu, indirectement peut-être, maisissu ou bien d’un texte autre que le manuscrit déposé a Vérone auxtv’ Sièc’e, ou bien d’une copie de ce manuscrit plus exacte que G,et selon lui piut-étre G lui-même n’est-il que la copie d’une copie in-termédiaiie? Au contraire, M. Bælirens juge que tous les manuscrits.sauf O, dérivent de G et que par conséquent une fois O et G connus,on doit iiég’iger les autres. Mais, s’il y a une présomption en faveurde G et de O, à cause de leur ancienneté incontestable, s’ils semblentnous représenter plus directement l’état du manuscrit de Vérone, onn’a jamais encore prouvé , comme le dit parfaitement M. Bonnet,que les autres dérivent de G, et il n’est pas impossible que quelques-uns, issus d’une autre copie de l’original. aient conservé, malgré leuraltération, des leçons meilleures que celles qui sont dansG et O.Sans doute G. et. O, à la fois yar leurs ressemblances et leurs ditîé-rences, sesoutiennent et se [ont valoir réciproquement. Mais tant quela filiation exacte de D et des autres n’a pas été exactement établie,on peut croire qu’ils émanent non d’un texte autre que le manuscritde Vérone (il n’y a pas trace qu’un autre manuscrit ait existé), maisd’une Copie autre que G et O, et quoique G et O, plus rapprochésde l’original, doivent servir de base a la critique, les autres ne peu-vent étre absolument négligés.

Tout n’est point d’ailleurs terminé lorsque l’on s’arrête surtout au

texte de G et de O (eny ajoutant, bien entendu, le Thuaileut, T, pourla pièce an), comme l’instrument le plus sur pour rétablir d’abordce qu’il y avait dans le manuscrit de Vérone, et ensuite ce qu’il pou-voit y avoir dans la version dont le manuscrit de Vérone nous trans-

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COMMENTAIRE.mettait le dépôt plus ou moins altéré. Entre G eth, il y a desdifférences assa considérables.

Ces différences portent d’abord sur les leçons, et elles sont passa-blement nombreuses. Mais les ressemblances sont telles que G (dumoins la leçon primitive) et O doivent avoir été copiés sur le mêmemanuscrit. O, par le soin qu’a montré le transcfipteur à imiter quel-quefois l’écriture de son modèle, a reproduire plus exactement l’écri-ture archaïque, semble un témoin volontairement plus fidèle. Mais,comme le dit M. Bonnet (Revue Critique, XI’ ann. n’ 4, p. 63), enune foule d’endroits O serait inintelligible sans G, il est rempli defautes que G a évitées.

Il y a de plus une particularité fort remarquable a constater,c’est que G a, pour la plupart des pièces, ces titres, A1 Comelium,Ad Varum, etc. que portent en général les manuscrits du xv’ siècleet qui ont été reproduits dans un certain nombre d’éditions, tandis que

cestitres manquent dans O; que G laisse voir soit en marge, soitentre les lignes, une grande quantité de variantes, tandis qu’il n’y ena que fort peu dans O. Enfin, O offre dans le texte tantôt ce qui estdans le texte de G, tantôt ce qui est dans les variantes de celui-ci.Est-ce O qui a copié insuffisamment le manuscrit de Vérone? est-ceG quiy a ajouté? M. Bæhrens croit que 0 n’a copié que la premièremain du manuscrit de Vérone, V, sans s’occuper. sauf un extrême-ment petit nombre de cas, des additions de tous genres, variantesIgloses, etc., qui s’y trouvaient. Et de fait, il est fort vraisemblable queV ait été un texte corrigé et chargé d’additions. Ogant aux titres,dont on trouve la trace déjà dans un livre postérieur de peu d’années(Bæhrens, Prafat. p. xxxn i) a l’apparition nouvelle de V a Vérone,il est probable qu’ils ne reposent pas plus que ceux des odes d’Ho-race sur une tradition vraiment ancienne. ll est possible qu’ils ne sesoient pas tous trouvés dans V; il est possible qu’ils aient été ajoutésau moins en partie depuis que V reparut a Vérone et imaginés parceux qui alors le possédaient. Les systèmes que l’on a établis sur lenombre des lignes et des pages donnent lieu à mille difficultés et nepeuvent s’imposer à la réflexion. M. Bonnet dit fort justement que letranscripteur de O a pu faire a quelquefois son choix entre la leçondu texte deV et la variante interlinéaire, ou essayer de corriger V.nQuant a G, on ne peut croire, comme le prétend M. Bæhrens, queles variantes et les gloses soient toutes de la même main. M. Rib-beck, qui a examiné le manuscrit à son passage a Paris, en octobre1876, m’a dit a moioméme qu’il était d’un avis contraire. Dübner,

qui l’a collationné pour Schwabe, y reconnaissait quatre mains diffé-

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3f4 COMMENTAIRE.rentes; M. Bonnet en admet trois au moins, auxquelles sont dues descorrections de lettres ou des surcharges dans le texte même, desvariantes interlinéaires ou marginales, quelques gloses, une partie destitres, écrits d’une main différente, et placés entre les lignes ou enmarge, et non dans un interstice spécial. Enfin moi-même une éludeattentive du manuscrit m’a fermement convaincu que, sans que l’onpuisse toujours les discerner sûrement à chaque endroit, il y a cer-tainement trace de plusieurs écritures, de temps assez divers.

La conclusion de M. Bonnet est donc irréfutable : a G, dans sonétat actuel, est un manuscrit diversement interpolé. n il a pureproduire des gloses et des variantes de V, lesquelles elles-mêmespouvaient étre soit anciennes, soit ajoutées depuis la réapparition deV à Vérone. ll a pu être corrigé et remanié d’après une autre copiede V, soit antérieure (M. Bonnet,d’après M. Ellis, fait très-bien observerqu’il n’est pas prouvé qu’il n’y eût pas de copies de V plus anciennes

que G, et si l’auteur de G ne les connaissait pas, les possesseurs sub-séquents de G ont pu s’en servir), soit postérieure (car si l’on a copié

O sur V, on a pu en faire aussi d’autres transcriptions). ll a pu êtrecorrigé plus tard par l’un de ses possesseurs, a l’aide de manuscritsindirectement issus de V. En conséquence a on ne peut prendre entoute sécurité, comme dérivé directement de V, que le texte lui-meme, sans corrections, ni variantes. a

Ci-dessous, on trouvera donc toutes les variantes de O et de G,au texte que l’on peut voir plus haut, les variantes de 0 d’aprèsM. Ellis et M. Bæhrens, et bien entendu la préférence sera donnée ausecond, quoique la différence entre les deux collations soit indiquéeautant que cela sera possible, lorsque l’indication nettement formuléepar Ellis ne sera pas celle de Bœhrens; les variantes de G, d’après mapropre collation, sans cesse éclairée par celle qu’a publiée Rossbach en:859, celle que Dübner a fournie à Schwabe, celle d’Ellis, celle deBælirens, et les particularités soigneusement relevées par M. Bonnet.Les variantes de T seront ajoutées pour la pièce 1x1 l, et d’après Lach-mann, Schwabe, Ellis, 1.. Müller, il sera fait un choix, assa sobred’ailleurs, des variantes des autres manuscrits. Les manuscrits serontsignalés par les lettres qui servent d’ordinaire à les désigner; Fin.dication V, admise d’ordinaire lorsque les textes sont d’accord etsemblent ainsi reproduire le modèle, reste trop conjecturale pourêtre accueillie ici.

Un moment on avait pu songer à présenter en outre les variant:des principales éditions depuis les commencements de la typographie,de manière à faire voir d’un coup d’œil l’histoire du développement

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continuum. 3;;du texte. Après réflexion, il a semblé préférable d’y renoncer, decrainte d’étendre outre mesure les dimensions de ce volume, et lechoix que l’on montrera de telles variantes sera fort restreint.

Pour l’orthographe, le plan suivi a été de conserver les formeslégitimes du temps de Catulle que présentent les manuscrits, gardantailleurs les formes régulières de l’orthographe classique, telle qu’elleest en général définie par Brambach. On pourra ainsi voir le mêmemot écrit de deux façons différentes à des intervalles assez rappro-chés. Mais cet inconvénient, qui n’aurait pas beaucoup choqué lesRomains, n’est-il pas moindre que celui de faire disparaître destémoignages vraisemblablement anciens de la forme des mots, ouque celui de refaire de toutes pièces, au risque d’erreurs graves,comme le grammairien du temps de Fronton, que supposent L. Mül-ler et Bæhrens, l’orthographe de tout le volume? Les archaïsmes quiont été acceptés sont au moins des leçons de l’un des deux manus-crits principaux.

Le commentaire contiendra plus d’une fois des corrections autexte qui est placé en face de la traduction. Ce texte a été pour lapremière fois établi en 187;, sur celui de L. Muller, a l’aide descollations de Schwabe, et d’un premier examen de G, qui me sem-blait le manuscrit auquel il fallait surtout s’arrêter. Il a subi déjàquelques remaniements dans le cours "de l’impression. Mais depuis quela publication de M. Bæhrens a fourni une image plus complète de Oque ne l’avait fait M. Ellis, depuis les discussions diverses auxquellesa donné lieu le système de M. Bæhrens, surtout de la part deM. Schulze et de M. Bonnet, enfin grâce à la lecture des dernierstravaux relatifs a Catulle, les vues de l’auteur se sont modifiées surquelques points, et comme iln’était pas possible de faire réimprimer lespages qui eussent appelé des corrections, il a paru suffisant d’in-diquer dans le commentaire, ces corrections qui pourront trouverplace dans une autre édition, s’il doit y en avoir une plus tard.

Vu l’espace, nécessairement restreint, qui est réservé au commen-taire dans un livre de ce genre, ce commentaire sera, par la forcedes choses, peu étendu. il contiendra, comme il a été dit plushaut, les variantes principales, au besoin quelque courte discussionde critique, quelques indications biographiques et historiques indis-pensables, ce qui est suffisant de métrique pour se rendre comptede la versification de Catulle, l’indication des imitations les plus cer-taines qu’a faites le poète, ou dont il a été l’objet, chez les an-ciens, enfin quelques observations grammaticales sur la langue, et çàet la quelques remarques de goût sur le style et la composition.

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H6 COMMENTAIRE.

Les sources de ce travail sont les éditions antérieures, les clisser-tations nombreuses qui ont eu pour objet l’établissement ou l’in-terprétation du texte de Catulle. M. Rostand, avec une exactitudequ’on ne saurait trop louer, a donné dans sa Préfixe la liste destraductions les plus importantes, et s’est acquitté rigoureusement dudevoir de les examiner. Pour moi, j’ai vu presque toutes les éditionsanciennes qui sont indiquées ci-dessus, et que possèdent les différentsdépôts publics où j’ai accès, en particulier celles de I475, IÇSI,I486, Muret, Statius, Scaliger, Passent, Vossius, Vulpius. Ma proprebibliothèque, en fait de textes anciens, ne m’a fourni que l’Aldinede I502. Mais pour les derniers temps, sans parler des résultatsrecueillis dans les principales histoires de la littérature latine, j’ai puréunir Sillig, 182;, Naudet, 1826, Lachmann, I861, les Disser.tations de Haupt, contenues dans ses Opuscula, la traduction deHeyse, I8; g, la réimpression de I857 du Catulle de Rossbach, avecle Programme de Breslau, I859, qui contient les collations faitesautrefois pour Sillig, l’édition de Haupt de I86I (je n’ai pu avoircelle de I868), la dissertation de Pleitner, De: Qy. Valmy; CatullusHochfeitgesangc, I858 , la traduction de Hertzberg et Teulfel. avecle commentaire abrégé qui l’accompagne, I862, les Camll’x Gedichtede Westphal, I 87°, l’édition Teulmeriana de L. Müller, I870, l’édition

d’Ellis, I867, les anstiones de Schwabe, 186:, et son édition deI 866, l’Exquisxe littéraire et historique de Ribbeck, I872. don gracieuxde l’auteur, que j’ai eu l’avantage de voirà Paris en septembre 1876,la Dissertation de Schulze, De Catulle (Inn-arum imitatorc, I871,celle de Hupe, De genre dictndi C. ValerIi Catulli, l87l, celle deReeck, D: Catulliunorurn carminum r: grammatica et mmica, I872,celle de Teufel, De Catulli, Tibulli, Propenii vocibus singularibux,I872, les Questions Catullianæ de Bœhme, 187:, le Programmede Kiel, donne par Jessen, Ueller Lucrq and sein V erhalrniss faCatull and Spateren, I 87:, les Analecta Catulliana de Bæhrens, I874,et son édition, I876, la Dissertation de Peiper, intitulée Q. Valniu:Catullus, Beitrage fur Kritilt rainer Gedichte, I875 , celle d’Ovefl-Iol-thaus, Syntaxi: Catulliunæ capita duo, I875, celle de Paukstadt, D:Martial! Camlli imitatore, I876, les Catulliana de Süss, Erlangen,I876, les Studien 7:1 Catullus de Pleitner, Programme de Dillingenpour I876, et enfin le Commentaire d’Ellis sur Catulle, I876, volumede quatre cents pages, servant de complément a son édition de I867,lequel quoique bien volumineux pour un auteur elégant et délicatcomme Catulle, et cependant laissant sur certains points regretter deslacunes à l’observateur attentif, est aujourd’hui ce qu’il y a sur le

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COMMENTAIRE. 377Ipoète de plus exact et de plus complet. Enfin, l’auteur mettra quel-

quefois à contribution les papiers manuscrits de M. Patin, dont unebienveillante disposition des derniers temps de la vie de l’illustresavant l’a rendu possesseur.

Parmi les articles les plus importants publiés récemment par lesjournaux philologiques, suscités par les éditions et les brochures dontle titre a été ci-dessus indiqué, et dont il a été fait usage, il convientde citer dans le Rheinisches Museum, ceux de Bergk et de Riese; dansles Jahlbûcherfiir Philologie, ceux de Teufi’el, de Riese, de Magnus;dans le Philologus, de Frohner; dans l’lenaer Literar. Zeitung, deSchwabe, dans la Zeimhnfr für Gymnaxialwesen, de Schulze, dansl’Acadzmy, d’Ellis.

Assuaément le travail ci-dessous sera loin d’être parfait. Le lecteurcependant aura pu voir dans le texte un aspect nouveau de Catulle,dans la traduction un effort plus intense pour faire passer en fran-çais les beautés originales du modèle. L’espoir de l’auteur du com-mentaire est que son œuvre accompagnera suffisamment celle de soncollaborateur, et contribuera, dans sa mesure, a faire concevoir àceux qui le liront une image plus vraie d’une âme et d’un espritantiques, une idée plus approfondie d’un monument remarquable del’art des anciens.

TITRE

G : Catulli Veronensi: libtr incipit. O : Catullus Veroncnsis pond,a manu paulo recentiore, n selon Bæhrens. D, le Colbertinus, leRiocardianus, le Cujacianus, selon Scaliger, donnent pour prénomau poète Q, On croit aussi trouver ce prénom dans Pline, H. N.XXXVII, mais les meilleurs mss. omettent la lettre Qen cet endroit.Apulée, Apol. X (s 4o; Oudend., p. I; Krüger) écrit : a Endemopéra accusent C. Catullum quod Lesbiam pro Clodia nominarit. nSuétone, éd. Reili’ersclieid, p. y) : a Gaius Valerius Catullus scribtorlyricus Veronæ nascitur.n Excerpt. ex Hieronym. 0l. I7;, a. Cf. lesnotes critiques d’Ellis, et Schwabe, Quint. Catull. p. 9 et suiv. Ontadopté le prénom de Qyintus, parmi les modernes z Scaliger, Lach-mann, Rossbach, Haupt, 1.. Muller, Pleitner, Peiper.

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3ç8 I COMMENTAIRE.

Il.

Nous CRITIQUES. G. Ad Comelium (encre rouge). Note en. marge de G z Genus metriJfaleuticum endecasillabum. Conmms a

quinque pedibus primo spon (a secundo ductile et tribu: traduis interquas recipitur et sporuler: maxime in fine ponitur et quoque iambu: inprimo pede et alquando trocheus. - I. Qui, G O, Guillaume dePastrengo, dans son livre De originibut rerum. p. 885 . Cul, Ausone,a Præfat. Griphi, n ldyll. X1; a Prælat. ad Pacat., r I; TerentianusMaurus, 2562, 2567; lsidor. Origg. V1, I2, ;. Cui est dans uncertain nombre de mss. d’ordre secondaire. Quoi est admis parl’éd. princeps, celle de I473. Cui se trouve dans l’Aldine de I302,Depuis Muret, on ne voit plus d’autre leçon que quoi. - 2. Arido.G O, Ausone, lsidore, Cæsius Bassus, p. 260 sq. Keil, TerentianusMaurus, 2560 et suiv., Marius Victorinus, p. us, Keil; Atilius For-tunatianus, p. 26I, K.; Schol. Veron. Ad Verg. (dag. VI, p. 7;, K.La plupart des manuscrits de second ordre, c’est-adire LCHDI, ontarido ou arrido. Les Italiens du xv’ siècle, d’après Lachmann, initia.

Cette leçon est due au témoignage de Servius, ad Æn. x", ,87:a Pumicem autem iste masculine genere posuit et hune sequimur : nainet Plautus ita dixit: licet Catullus dixerit feminino. - Arrida se trouvedans Guillaume de Pastrengo. L’Ëdition Princeps, celle de I473, ontaride. Parthénius, éd. I486, écrit arida. Depuis lors cette leçon aété admise parles éditeurs, excepté Palladius, 1500; Statius, l 566;-Conr. de Allie, I738; Lachmann, I829, I86I ; Ellis, I866; Bath-rens, I876. Ellis range Haupt parmi ceux qui admettent aride;l’édition de I861 a arida. Le même savant croit que le passage deServius s’applique à quelque fragment perdu, ce qui n’a aucunevraisemblance. Les citations qui ont été faites de ce passage n’ontpas le caractère formel du témoignage de Servius, qui montre quelleétait à cet égard la doctrine critique de l’antiquité. - 5. G : fait!(z tamen) cum aima é. Les manuscrits de second ordre: jam rumen,O : ni. Tarn est restitué des l’Édition Princeps. -- 6. G: eum corrigéen tuant EBonnet]. - GO z amis. Pour cette orthographe, cf. Bram-bach, Hiifsbiichlein, etc., p. 3l . - 7. GO : iupiter. Cf. Brambach,Hülfsbiichl. p. 4;. QIant a pour i consonne, je n’ai pas hésité àle maintenir. (Cf. OEuvres de Virgile, f édit. t. I, p. Lx). - 8. GO:quare tibi habe quicquid hoc libelli. Au-dessus de libelli, un correc-teur G2, suivant Dubner [Schwabe], a écrit al’ nul. Les anciennes

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COMMENTAIRE. 159éditions, Aldine de I502, par exemple, ont déjà fait l’interversiondes mots que le mètre rend nécessaire. Bæhrens: qui": tu tibi hdbemeihoc libelli. suss, Catull. I, p. I4, pense que la formule plususuelle tibi hala: a trompé le copiste. - 9. GO omettent o, rétablidepuis Palladius, I500. D écrit quidem au lieu de quad. G: qd’Lachmann croit a un vers omis. après libelli. ll écrit qualecunque qui-dem, croit à une fin de vers omise, admet une lacune au vers suivantavant patrona virgo. Haupt de même. Munro, Criticisms and Eluctd.cf Catullux, p. I, propose, après Bergk, l’Ingénieuse correction quevoici : patronti ut ergo, ce qui signifierait donc: afin que le nom decelui qui veut bien s’en faire le patron lui assure l’immortalité; lesderniers vers seraient alors adressés à Cornélius Népos. - I0. O:perïe, c’est-à-dire, perimne (Bæhrens). D: peremne.-G : feclo. J’ainoté avec soin toutes les circonstances où a est remplacé. par e. Enefi’et, quelquefois ce remplacement n’a pas lieu; on trouve a ou g.Bæhrens n’ayant pas noté exactement cette faute, on peut, croire.d’après ce qu’il dit page mon, que partout ou G a e, il en est demême de O.

COMMENTAIRE. -- La pièce est écrite en vers phaléciens ouhendécasyllabes. Le premier nom vient du poète alexandrin Phalcecusqui s’en est servi habituellement, navrât «film, c’est-a-dire sansmélange d’autres espèces de vers. Le second, cf. Catulle, xxxxn, I,vient du nombre des syllabes. Le vers phalécien, qui appartient à lacatégorie des vers logaédiques, a été introduit par Lévius et Varronchez les Romains, et y est devenu extrêmement populaire. il se com-pose de cinq pieds dont le premier est un trochée, un spondée ou uniambe, formant ce que les métriciens appellent la base, puis d’unesérie glyconique, c’est-a-dire d’un dactyle et de trois trochées. En

voicilafiguresfiêl-uul-uI-rp j-TQ. .La pièce est adressée a Cornélius Népos, originaire, comme le

poète, de la Gaule cisalpine, peut-être de Ticinum, sur les bordsdu Pô. Cf. Pline, H. N, III, I8, I27; Pline le jeune, 5p. Iv, 28, I,et l’article de l’Hermes, III, p. 62, Rem. I, cité par Teui’fel. CurII.Népos rapproche les noms de Catulle et de Lucrèce, Allie. I2, 4.On a agité la question de savoir si cette dédicace s’applique à l’œu-

vre entière de Catulle ou seulement à la première partie, qui con-tient les pièces I-I.x. Cette dernière opinion, partagée par Ellis etSuss, Catulliana, I, 24, est très-vraisemblable si l’on remarque quela place donnée à l’épithalame de Manlius en fait une sorte de pièce

initiale des poèmes lXI, LXII, lell, LXIV, et que la dédicace a

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360 connu-rune.Hortensius de la pièce xtv semble aussi embrasser tous les mor-ceaux en vers élégiaques issus de l’imitation de Callimaque, Bat-tiadæ. Mais il faut. aussi considérer que la pièce I est la seule dédicaceformelle d’une série de morceaux, que c’est par un artifice de dis-position que les pièces [XI et va deviennent des dédicaces pour plu-sieurs morceaux, la pièce va étant un envoi plus spécialement pourla pièce LXVI. La pièce I, au contraire, a été composée exprès. unefois le recueil entier terminé; la partie à laquelle elle sert plus parti-culièrement de préambule est la première, et la disposition de tout:l’œuvre, j’entends des trois parties unies les unes aux autres, est sortied’un dessein formé (Sûss, Catull. I, p. 2 ;). Cette dédicace s’appliquam

donc plus spécialement a la première série deI à Lx, domine cepen-dant l’œuvre entière. C’est ainsi qu’Horace, lorsqu’il a publié les trois

premiers livres des Odes, a placé évidemment par honneur la pièceconsacrée à Pollion en tété du second livre, et que pourtant la dédi-cace adressée a Mécène, en tète du premier livre, domine le recueiltout entier. -- I. Cf. Martial, III, 2, l : a Cujus vis fieri, libelle,munus. n - Lepiilum. Cf. VI, I7. --- Novum. Le livre est nouveau,car il vient d’être achevé dans sa fabrication (macla); mais le malinCatulle croit bien aussi qu’il ne ressemble à aucun de ceux qui l’ontprécédé. Cf. Virg. Bac. III, 86: a Nova carmina. a - 2. Aridapumice expolitum. Cf. xxu, 8; Martial, VIII, 72, I-;; Tibulle, III,I, 9. Les anciens, après avoir collé ensemble les feuilles de papyrusou de parchemin (membrana), sur lesquelles un texte était écrit.polissaient ces feuilles a la pierre ponce par une opération semblableà notre satinage. Aridut puma: est une expression proverbiale, cf.Plante, Aulul. Il, 4, I8. - 3. Pline cite ce passage, H. N. Præfat. l:a Namque tu solebas putare esse aliquid nuas nugar, ut obicere moliarCatullum contenaneum meum (agnoscis et hoc castrense verbum). a- 4. Nagas. Cette expression, d’après ce qui a été dit plus haut,désigne plus particulièrement les poésies érotiques et malignes enmètres divers de I à LX. Cf. Martial, Ix, I, 5; II, 86, 9 et to; vu.26, 7, 8. Cornélius Népos avait lui aussi fait des vers érotiques; cf.Pline le Jeune, 5p. v, 3, 6. - 5. Jam mm. Bien avant que Catulleeût fait cette dédicace. - Una: Italorum. Cependant Varron et Atti-cus ont aussi composé des abrégés d’histoire universelle. CornéliusNépos l’a-t-il fait avant eux ou bien est-ce le poète qui dédaigne ouignore toute autre œuvre que celle de son ami, c’est ce que l’un nepeut décider. -- 6. Omne muni. Cie. Brutut, Il I, I; : a Omnemrerum memOIiam n - Explicare. Cicéron, Brutus, Iv, I5: a Expli-catis ordinibus temporum. n - Tribu: clama. Catulle fait allusion

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connu-ruas. 361aux Chronica, en trois livres sans doute, d’après son expression, queCornélius Népos avait composés. Halm en a rassemble les frag-ments, p. l l9 de son édition. - 8. Qpicquid hoc libelli. Expressionpartitive; cf. Virgile, En. i, 78 : I Œodcumque hoc regni. nOverholthaus a rassemblé de nombreux exemples de Catulle, p. 29.- 9. Quicqfld... qualecumquc. Asyndeton justifié par l’usage deCatulle; cf. Süss. 6m11. I, p. 1;. ll y a d’ailleurs une gradationdans l’expression du dédain que le poète affecte pour son livre. -Patrona virgo, la Muse. Cf. Suét. Cramm. 6: a Poetæ sunt subclientela Musarum. n -- le. Menteur. Cf. Callimaque, fr. 12], Blomf.:1mm: (Liman (70;. Cinna, cité par Suétone, Gramm. l l : a Sæculapermanent nostri Dictynna Catonis. n Parenne s’oppose à novum duv. l. Süss, Candi. l, p. 1;, cite ce vers de la Ciris, IOO, dans l’in-vocation aux Piérides, où il semble y avoir une réminiscence de Ca-tulle: a Atque novum æterno prætexite honore volumen. a

lb.

N OTES canulas. - Ce morceau n’est pas la dédicace, c’estune préface aux lecteurs, et l’idée de l’avoir mise après la dédicacefait voir encore, ce semble, que la dédicace, tout en étant plus spé-ciale à une partie du recueil, le domine tout entier. D’ailleurs cettepréface n’occupe pas dans les manuscrits la place qu’elle a ici. Elle secompose de deux fragments, l’un de trois vers qui est après XIV, 2;,l’autre de trois vers aussi qui est après Il, l0. Les anciens éditeursavaient déjà exercé leur critique sur ces deux fragments. Après Il,Io, Guarini supposait une lacune d’au moins un vers, et Lachmann,après lui, Haupt, Ellis, 1.. Muller, ont laissé l’espace d’un vers. Ross-bach a compris qu’il s’agissait d’un fragment mutilé d’une pièce à

part. Guarini et après lui Avancius, l’éditeur de l’Aldine de 1502,ont déplacé le second morceau et l’ont mis entre les vers i; et i4de xvt. Ainsi font Muret, Scaliger. Dans Vossius, Vulpius, Dœring c’estun fragment a part, auquel ils ajoutent xvr, 14. Depuis on a laisséen énéral ces trois vers isolés sous le chifi’re xlvb. Pleitner, Des Q,l’ai Car. Hochïei! Gexdnge, p. 90, et Klotz ont remarqué le rapportdu second fragment et du premier et en ont fait une seconde piècede six vers. Schwabe l’a placée après i, comme préface, et j’ai d’a-bord fait comme lui. Mais touché des raisons que donne Süss, Catull. l,p. :8 (le principe de rariatia), je crois maintenant avec celui-ci

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362 COMMENTAIRE.

et Bœhrens qu’il faut rendre à cette pièce le chilfre lib, que lui assi-gne la place gardée par la seconde partie du morceau, cause de toutle trouble intervenu et ingénieusement expliqué par Pleitner. Certainss’étonnent qu’il y ait deux préfaces, voisines l’une de l’autre; mais

Martial, x1v, en a trois. Voyez Sus, CaruII. i, p. y et suiv. - Lesvers h; suivent XIV, 1;; les vers 4-6 suivent Il, le, sans aucunintervalle, dans les manuscrits. - j : G a admonre; du silence deBæhrens on peut conclure qu’il y a dans O: ummovere, comme dansL de Lachmann. -- 4: G: michi... pileur. - 6. Priscien, p. s46P. r a Similiter Catullus Veronensis: Quad zonam soluit diu ligataminter hendecasyllabos Phalæcios posuit, ergo nisi solui trisyllabumaccipias, versus stare non possit. n Il eût donc fallu écrire reluit dansle texte; c’est une faute d’impression à coniger. Priscien confirmela leçon ligatam. G : negaram aI’ ligaram (G I selon Schwabe). O cnegatam. DLCH, l’édition Princeps, etc. :Iigaram. Cf. une imitationAnthol. ed. Meyer, i704, 49 : a Te vacant prece virgines pudicæ,Zonulam ut solvas diu ligatam. r Ellis cite Claudien, Fuma. a7, 8 :a Et seminudo pectore cingulum Forti negatum solveret Herculi. aD’une réminiscence de ce dernier passage a pu venir la variantenegaram. Mais le témoignage de Pn’scien est prépondérant.

COMMENTAIRE. - Mètre Phalécien. Cf. plus haut, p. H9 -l. Si quifone. Cf. Furius Bibaculus, dans Suétone, Cramm. Il : a Siquis forte mini domum Catonis n. Martial, i, 4, i. - lnqniarum.Cf. v1, i4; Cicéron, D: Orar. i, 24, Il l; nage, dans la dédicace;Horace, 5m. l, 9, a; Martial, Il, 8, 9 et Io; Mélissus. alïranchi deMécène, au rapport de Suétone, Gramm. a], avait publié un recueilde poésies satiriques sous le titre d’lnepriæ. Pline le jeune appelle sespoésies légères tantôt nugæ, tantôt ineptie, tantôt [tous (5p. tv,i4, 8 ; ix, as, x). Voyez Süss, Catull. i, p. 3. --4. Tarn gratina est.La concordance des temps n’est pas observée entre la proposition con-ditionnelle et la proposition principale. La lecture qui pourra êtrefaite des poésies de Catulle est au futur par rapport au moment ouil parle; la joie qu’il ressent par avance a cette pensée est actuelle.-4-5. Puellæ pernici. Catulle, qui depuis quelques années fait desfaçons pour publier son recueil, se compare à Atalante qui longtempsa repoussé tous les prétendants, et les a vaincus à la course, jusqu’aujour où les pommes d’or d’Hippomène l’ont séduite. Sur l’histoire

d’Atalante, cf. Ovide, Métaux. x, 360. Sur le mythe, cf. Preller,Gricch. Myrhol. u, 306, 355 ; Maury, Hisr. des relig. de la Grèce anr.t, 154.

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couusuruns. 363

N on: CRITIQUES. - Cette pièce est séparée de la précédentepar un blanc d’une ligne dans GO. Dans ce blanc G, à l’encrerouge, écrit fiera: passeri: Lesbie. - i. G : delicie me: paella. -a. GO : qui cum. - 3. G0: qui. -GO : ar panai. G écrit au-dessus: al patati. Le mot a été surchargé de telle sorte qu’il y aeu patati. Selon Dübner (Schwabe) parenti est de Gll’ et pannri decr. - 4. 0 z ca acris. G: en corrigé en et (Bonnet). -- 6. O: Ka-rum. G : Karum corrigé en Carum (Bonnet). - O: liber. Dans lamarge : al iuIm. - 8. G : Credo ur cum gravis adquitscet ardor. Laleçon primitive était acquiescer. Le c a été transformé en d. 0 : ao-quiescet. C’est donc la forme qu’il eût fallu admettre. Les ancienneséditions, Aide, Muret, Statius, etc., suivies par Dœring, Sillig,Schwabe, L. Muller, Haupt (uri avec Sehrader) écrivent : Credo utgravi: adquiescar ardor. Lachmann et Rossbach maintiennent le textedes manuscrits, le second en le faisant précéder d’un astérisque. Ellis:Credo a cum gravi: acquiescit ardor. J’admets la leçon proposée parBæhrens. Ut est entré dans le texte à la suite d’une correction malinterprétée. On a écrit cum au lieu de rum (le c et le r se confon-dant dans l’écriture); un correcteur a mis tau-dessus tu, et un co-piste a retourné les lettres en supprimant le sigle. - 9. O : tecum,en marge al’ tecum. -- O : ludere. Mais un correcteur a gratté unepetite barre au-clessus du second a. G : Iudere. Au dessus : airluderem, selon Dübner (Schwabe) G).

COMMENTA l". - Le mètre est le vers phalécien. Voyez p. 359.- t . Passer. Politien et d’autres savants de la Renaissance ont cherchéà entendre sous ce mot une équivoque obscène, qu’il n’est nullementnécessaire d’admettre, et qu’il n’y a pas lieu de développer ici. -

Mec paella. Lesbie, laquelle est vraisemblablement Clodia, la sœurde l’ennemi de Cicéron. Voyez la VIE DE CATULLE, placée en tète

de ce volume. - Cf. pour ce vers, Martial, i, 7. i. - 3. Primumdigirum, le bout du doigt. Cf. Plaute, Banda. w, 4, :4 : a Primori-bus digitulis. n - Adperenri. Cf. Pline, H. N. XI, ego : a Dexteraosculis averse adpetitur. a - 4. Er, etc’. Tournure qui équivaut aet cujus, etc. ,- Morsur. Cf. Cicéron, de Sen. xv, si z a Aviumminorum morsus. n -- s. Desiderio men nirenri. Construisez : cumliber mec desiderio nirenti, c’est-à-dirc, mm guelfe pulchra. Deside-

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364 connin-Ain.rium, l’objet de mes désirs, comme en grec, «660;; nirens exprimel’éclat de la beauté cf. LXI, 186. - 6. Jocari aliquid, faire quelquechose en se jouant; jocari nescio quid carum, faire en se jouantquelque chose qu’on aime. Donc: lorsqu’il plaît au charmant objetde mes désirs de se livrer a ce jeu qu’elle aime. - 7. Solacialum sertd’apposition à toute la phrase, liber jocari. Solaciolum ne se trouveque dans cet endroit de Catulle; cf. Teufel, De roc. singu1., p. Il- 8. Agravis ardor, comparez I gravis febris. a Pline le jeune,Ep. IV, ai, 93, a dit: u dolor acquiescet. - - 9. Passent. a lavaleur d’un optatif: si j’eusse pu! et l’imparfait du subjonctiféquivaut à notre plus-que-parfait. Cf. Madvig,s 347, b, Rem. a.-- io. Cf. Martial, xn, 34, B et 9.

Il].

Nous CRITIQUES: - Pièce unie à la précédente sans intervalledans G O. -- 3. O : me: puelle. G z mourus, changé en monqu parun trait de deuxième main [Bonnet]. Mu palle, corrigé en me:puellæ, d’une main récente. - 4. G : delicie me: puelle, con-igé endeliciæ mcæpuellæ d’une main récente. Le vers 4 est omis dans ungrand nombre de manuscrits d’ordre secondaire, dans les éditionsdu xv’ siècle, dans Statius; Sillig, 1823, le croit interpolé. Ald. x.Scaliger, Vossius, Dcering et les éditeurs modernes l’ont maintenu.-- 7. Lachmann, Haupt, L. Müller : ipso, avec L (le manuscritde Laurent Santen) et C. - 9. G: circum siliens. O : drain!filent; en marge z aI’ riliens. - no. GO : piplabar. De mêmeL C H (le Hamburgensis). Lachmann, Haupt, Ellis, avec D, l’édi-tion Princeps, la Vulgate : ipilabar. Mais l se confond souventavec i. Aussi ai-je écrit pipia et avec Schwabe, L. Müller, Bæhrens.Voyez la note de Vossius sur ce mot et Teufel, De Candi. roc.sing., p. 36. -- n. GO et la plupart des manuscrits: rencbronlm.L’édition Princeps : renebriosum. Tenebricosum est déjà dans l’Al-dine de 1592. - la. G : illud. O: illud, en marge A al’illuc. Ellisaccepterait volontiers illud, s’il ne croyait pas que les trochées doi-vent étre exclus du premier pied dans cette pièce. - I3. G : Maltrenebre. - i4. G : arciq; au-dessus: (j. La correction est de GOselon Dübner [Schwabe]. La main est très-récente; Bonnet le déclareaussi. O : orciq;. - G : bella. Au-dessus : al’ pillera (G4 selonDübner). - :3. G : michi. - 16. G 0D L, etc. :Bonumfacrum mailbonus ille passer. L’édition Princeps a: O male factum, battu: in:

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coquNrAiu. 36;passer. L’Aldine 1 : beIIu: illa paner. Les manuscrits dits Italiens deLachmann et D’ : a miselle passer, admis par Statius, Scaliger, etc.Depuis Lachmann, les éditions modernes écrivent le cri de douleuri0. Ellis : Væfacrum male, me misent. - 17. G : me: puclle, corrigéen mur paella d’une main récente. O : me: puelle. Le Scholiaste deJuvénal : mm. - 18. Le Scholiaste de Juvénal : rurgidali.

COMMENTAIRE. -- Phaléciens, ou hendécasyllabes. Cette piècecélèbre a donné lieu a plusieurs imitations. Cf. Ovide, Amours, u, 6;Staee, Silns, Il, 4. Voyez aussi ce que dit Martial, i, 8, et l’épi-gramme l, 1 10. - 1. Ventre: Cupidinesque. Vénus, la déesse char-mante du printemps et de l’amour, était adorée chez les Romainssous un assez grand nombre de noms divers, ce qui en faisaitcomme des divinités différentes. Cf. Preller, Rani. Myrhol. p. ;96 etsuiv. Les Amours formaienthdans la mythologie grecque, et danscelle des Latins imitée des Grecs, le cortège de Vénus. Ce sont cestypes de grâce légère qu’invoque ici l’imagination de Catulle. -a. Qpanrum en hominum. Génitif partitif; cf. Overholthaus, Synr.Cam". cap. d., p. 29. Cette tournure est fréquente dans Plante;cf. Dræger, Hisr. Synr. I, p. 41;. On en trouve aussi d’analoguesdans Cicéron, Tite-Live, etc. Le sens est : Tout ce qu’il y ad’êtres humains. Après les dieux, il appelle les hommes a pleurerle moineau; il faut ajouter: les hommes qui ont le sentiment de lagrâce. I Venustum est quod cum gratin quadam et venere dica-tur, a dit Œintilien, v1, 5, 18. Comparez enfin la pièce Lxxxv1. -s. Plus oculis. Cf. xw, 1; c1v, a; Térence, Adelphes, Iv, ç, 67:Moschus, ldyll. lll, 9; Callimaque, Hymne à Diane, :1 I. - Melu-rus. Cf. lelll, 1; XCIX, x; Plante, Pseud. 1, a, 47; Cicéron, A1Arric. 1, 18, 1; Apulée, Miram. v, p. 161, 31. - Suam. Cf. Ti-bulle, I, 4, 7;; il, 5, 10;. Ellis remarque ingénieusement queCatulle emploie pour le moineau le terme dont on se sert pour dési-gner une maîtresse. - 7. lpmm. Avec Ellis je crois qu’il faut join-dre ce mot à malum. - 9. Circumsiliens. ll faut aller jusqu’à Juvé-nal, x, 218, pour trouver un autre exemple de ce mot. --- M0110 hac,mode iIIuc. Cf. Cicéron, Ad Am’c. xm, 25, g : a Academiam vola-ticam modo hue, modo illuc. n - 12. Cf. une allusion a ce passage,Sénèque, Apocolocym. x1, 6. Catulle semble l’avoir imité des Alexan-drins; Théocr. xvn, ne; x11, 19; Philétas, fr. 4 Schn. :’Arpa.1tèv si;033m ’Bwaa. tin cône) Tl; burin in" 680m; - 1;. At, etc. Cl". unetournure analogue, xxvnl, 14. - 14. Orci. Divinité de la mort chezles Romains ; cf. Preller, Rem. Myrhal. p. 45;. - Omnia bella dryo-

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366 COMMENTAIRE.taris. Cf. Bion, 1, s4, 5; z Unpatço’va... si) 3l m’a 11.13.51: î; a!- Ovide, Am. 11, 6, y). --- 16. Parfum male. Cicéron, Ali Anic l,1, 1, emploie la même exclamation en parlant de la mort d’Aluion.- 18. Turgiduli. Diminutif probablement imaginé par Catqu cl.Teufel, De voc. singul., p. :6. Le mot se retrouve dans saint Paulinde Périgueux, v, 4go. Voyez la même idée exprimée par Tibulle. 1.

8, 68; par Properce, 1, 21, 1.

1V.

NOTES CRITIQUES. -- Cette pièce est dans G O séparée de laprécédente par une ligne; G écrit en rouge, dans cet intervalle: D:plias-alla corrigé en de phaseloÆn marge trimera iambicus. - 1. 0:hasellus; la lettre initiale manque. G : phasellus (la seconde l grattée).Le Scholiaste de Berne, Ad Virg. 6., 1V, 289 :phasillus. Dl : phas-selus. L :phaselus. La même forme se trouve dans Terentianus Mamie.2276, Marius Victorinus, p. 257: P. ; Augustin, De Musica, V, s ;11, 16; Censorinus, p. 68, Hultsch; le Scholiaste de Lucain, ad V,518. Voyez enfin le grec (piaules. - a. G O et tous les manusmtsde Schwabe et d’Ellis z aiunt. Tous ont aussi celerrimum, sauf que Oa celerimum. Le Scholiaste de Berne a la leçon de G. Mais elle ne pans’accommoder avec le premier vers. Ait, et celerrimus sont dans lesmss. de la parodie qui est entre les Catalecta attribués à Virgile. Ait aété rétabli par l’édition de 1481, Calpurnius; celtrrimus dans celle de1486, Parthe’nius. Toutefois l’Aldine de 1go: a encore celerrimum.- 3. G0 et les manuscrits z illius. Ullius est dans la parodie, rétablipar Calpurnius, 1481. Tous les manuscrits ont tordis; Calpumius arétabli nabis. Sillig admet alitis, qu’offrent d’anciens témoignages etqu’approuvent Hand et Orelli.-- 4. GO et la plupart des manuscrits :neq ; esse. Bæhrens conjecture ingénieusement qu’il y a eu nequeisu.La correction est dans l’édition de 147;. - GO, etc. : sine. La paro-die a si". - 5. GO, etc. : sine. La correction, comme pour le versprécédent, est dans l’édition de 147;. - 6. O : et h’ (: hac)[Bæhrens]. - GOD z mina ci. L: ci minas. La correction est dansl’édit. de 147;. - 7. O: insula vegeladas. G : Cicladas. - 8. O:Rhodiumque, selon Ellis, de même que Dl. Bæhrens ne signale pasde variante. --- GO ont horridamque et non horridamve. Remarquonsque le premier et le dernier membre de l’énumération sont unis parva, le second et le troisième par que. Il y a symétrie.- 9. GO: tractant.

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confirmant. 367- 9. O z sima, au lieu de sinum, selon Bæhrens. - Io. O : Ubuxte..,phasellus. G : phascllus (la Seconde l grattée). -- 1 1.0 a omis dansle texte et reporté en marge silva, -- GO z citeorio. O, selon Ellis:citeono; le mot est bien difficile à lire, dit Bæhrens. Parthénius, 1486,a rétabli Cytario. - 12. G : Slpt. - 1;. GO : Citheri. DI z gidien.Calpurnius, I481 : cythore. Ald. 1go: : tyran. -- 14. G z hac. -GO, etc.: : cognotissima. La parodie a cognitissima. -- 1;. O:phasdlus. G : pharellus (la seconde 1 grattée). - I7. O a tua. G D Lainsi que la parodie, tuas, qui ici ne peut se scander. Tua: est dansl’édition de 147; . -G, selon Bæhrens : ini finisse. -- G : quart.-19. GO : Imam. --G :1011. - ne. GO, etc. : vocare cura. D : vacantcura. Vacant aura est dans qq. manuscrits inférieurs. C’est une cor-rection du xv’ siècle qui a passé dans les éditions. Lachmann, 1861,Haupt : "goret aura. - GO : lupiter. - 21. O, selon Ellis: secun-do: : Bæhrens ne signale pas cette variante. -- 2:1. 0 : littoralibus. -2;. G0, etc.: amant. osmiques manuscrits d’ordre inférieur et lesanciennes éditions : a marc ou a mari. Lachmann a montré que amare!était une fausse lecture de a marei, forme d’orthographe archaïque. -24. Novissimc est la leçon des manuscrits principaux, entre lesquelsGODILHC, de l’édition princeps, d’Avancius, Ald. 1502, Statius, queje maintiens avec Lachmann, Rossbach, Haupt, L. Müller. La Vul-

ate est novissimo admis par Schwabe, Ellis, Bæhrens. - 2;. O z’ (: hac), mais selon Bæhrens il est difficile de distinguer le sigle

de h’ (: hoc). G : hoc. - O : recomdita. - 26. La parodie a minMais cf. Charisius, p. 252, éd. Keil, et Diomède, p. ;44, Keil. --27. Diomède, p. 344, Keil, et les manuscrits inférieurs : castor. O :castrû. G. : castrant; au-dessus z al’castor. (G) selon Dübner).

C DMMINTAlRL -- Pièce écrite en iambiques senaires composésd’îambes purs, à l’imitation des anciens ïambographes, Archiloque et

Simonide. Cf. Hermann, 51cm. doctr. me". p. 105; QIicherat,Traité de versùîcation latine, 3’ édition, p. 216. En voici la figure :

u - u - o -- u - u - u --. La césure principale est au milieu du;’ pied; c’est celle des vers 1, a, 7, Io, 11, 15, 2;. Subsidiai-rement on rencontre celle du milieu du 4’ pied, vers ;-6, 9, Io,:14, 2;; elle est soutenue v. ;, s, 6, 9, 24, :5, par la diérèseaprès le second pied, v. 4, Io, par une césure au milieu du se-cond pied. Aux v. 8, 11, la césure après le second pied se pro-duit au moyen d’une élision; au v. 14, au moyen d’un monosyl-labe, précédé d’une élision. - Ce morceau où Catulle parle de sonvoyage de Bithynie est en conséquence de cette mention postérieur a

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368 COMMENTAIRE.

l’an 697]", et on peut le placer, avec Schwabe, en 698’36, Catulleétant âgé de il ans. On s’est demandé si ce navire n’était pas celui

avec lequel il avait accompli son retour de Bithynie, et qui l’avaitporté jusque dans le lac de Garde, cf. Schwabe, Quart. Camll.1,p. 17;; Ribbeclt, C. Val. Catullus, p. 41. Mais il est difl’icile decomprendre comment un navire capable de tenir la mer pouvait serendre par l’embouchure du Pô et le Mincio dans le lac de Garde,même en supposant des canaux aujourd’hui disparus et dont il res-terait à établir l’existence. Puis ce voyage qui met Rhodes sur laroute du poète à son retour, le fait partir du Pont-t’uxin, et accom-plir une navigation ininterrompue, tandis que nous savons d’ailleursqu’il a traversé la Troade, devient bien extraordinaire. Voyez lesdifficultés que soulève Westphal, Catulls Gedichte, etc., p. 172, 17;,et que l’on n’a pas encore résolues. Tout cela est pris trop à lalettre. La réalité et l’imagination se font une part toutes deux dansl’œuvre de Catulle. Dans les papiers de M. Patin se trouve surcette pièce une page déjà utilisée par lui, Études sur la P. L., t. I,p. 69 et suiv., et qui, complétée par quelques détails, rend biencompte de la conception poétique. Peut-être le poète est-il près dulac de Garde, peut-être est-il seulement près de l’arrière-bassind’un port. Lacum peut signifier un bassin tranquille aussi hierqu’un lac. Cf. le rôle que jouent dans Virgile, G. II, 160 et suiv.le lac Lucrin et le lac Averne. ll voit une vieille carcasse de navire;c’est la le point de départ de son imagination; il se demande cequ’a été ce bâtiment, et le lui fait dire à lui-même. Il n’est guèredouteux que cette pièce comme beaucoup d’autres ne soit une imi-tation du grec. Les Anthologies contiennent plus d’un morceau oudes navires, des barques se vantent de cette sorte, où on les dédiede même à quelque divinité. Cf. les indications données dans lesnotes de l’édition Dœring-Naudet. La forme spéciale et sévère dumètre décèle aussi un effort pour reproduire sur un thème semblableles traits d’un modèle aujourd’hui perdu. Catulle fait racontes- aunavire son voyage et le reconduit a sa terre natale, le Pont, le montCytore, célèbres par leurs bois de construction. Une gradationingénieuse d’expressions vives nous peint les qualités nautiques duvaisseau. Puis par une assimilation naturelle, l’idée d’une navigationlointaine reporte Catulle à celle qu’il vient de faire lui-même; il lareprend dans un sens inverse, rappelant la mer Adriatique dont lestempêtes l’ont efl’rayé, les Cyclades auprès desquelles il a pagé;Rhodes, où il n’est pas certain qu’il ait abordé, mais a laquelle il asongé, comme séjour ordinaire d’Apollonius, l’un de ses modèles, et

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COIMENTAIRE. 369dont il s’est sans doute fait montrer la direction , la Thrace, la Pro-pontide, qui baigne les rivages de Troade, et aussi le Pont-Euxin,par lequel il a pu naviguer, soit a son premier voyage, soit a sonretour de Bithynie. Arrivé sur ces rivages, le vaisseau redevient dansles vers du poète une foret au feuillage sonore, rapprochement fré-quent chez les poètes grecs et latins, mais nulle part aussi poéti-que. Nouvelle métamorphose : l’arbre du mont Cytore redevientvaisseau, vaisseau maître de la mer et des vents, qui jamais n’in-voqua les dieux du rivage, depuis le temps ou il a pris la mer jus-qu’au jour où il s’est arrêté dans ce lac ou ce bassin, sa retraite.Ici un retour subit, mélancolique, attendrissant, qui emporte la pen-see à la considération des vicissitudes de ce monde, sur ce que levaisæau est aujourd’hui: Sed hac pria: filtre. Enfin il est bon deremarquer que le navire se dédie lui-même par une figure poétique,mais qu’il n’est nullement question d’un ex vota formel du poète.Nous sommes en présence non d’une relation proprement dite, maisd’un développement poétique, où un sentiment d’un caractère géné-

ral tient la principale place, a d’ailleurs est renouvelé non-seulementpar l’art habile qui en ménage les nuances, mais aussi par des sou-venirs personnels qui donnent à l’expression de la propriété. Cemélange du général et du particulier, de l’imagination et de la réalité

fait le mérite de la composition poétique, surtout de celle des anciens.C’est en méconnaître le vrai caractère que de réduire cette pièce àêtre une sorte de chronique, un journal de navigateur. On conçoitdonc pourquoi il n’y a pas lieu d’entrer dans le détail des déduc-tions de Munro, rapportées par Ellis dans son commentaire. Oged’ailleurs Ovide, Tristes, i, Io, ait eu de nombreuses réminiscencesde Catulle, cela semble hors de doute; mais que de la relation ver-sifiée d’0vide, on conclue à ce que Catulle nous donne une relationversifiée, c’est ne pas se rendre compte de la dilïérence qui séparel’inspiration des deux poètes, -- i. Phaxelus. Nonius, p. 62;, éd.anherat, donne pour interprétation à ce mot : navigium campa-nurn. Il cite un passage de Salluste, Hist. tu z a Cahors une grandiphaselo vecta, a d’où il résulte que ces sortes de navires, dont lespremiers modèles étaient les barques de papyrus du Nil (Virg. G.tv, :89), pouvaient avoir d’assez grandes dimensions. -Ho:pites.Catulle s’adresse-t-il à des hôtes qu’il a près de lui sur les bords dulac de Garde, ou plutôt n’est-ce pas un appel, semblable à celui queque l’on voit sur les inscriptions, et équivalant au grec Eivot. Cf.Cicéron, Tuscul. t, 42, Io]. - a. Airfuisre celerrimur. Attractionde l’attribut de la proposition infin. avec le sujet de la proposition

24

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370 COHIENTAlIlE.principale. Cf. Horace, Epixt. r, 7, 2:. Voy. Madvig, Gram. la.s qoi, Rem. 3. - Nayium celerrimus. Attraction du superlatif quis’accorde avec phaselus et non novum. Cf. Madvig, s 309, Rem. l.- 3. Narantis. Cf. Virg. Æn. iv, 398. - lmpetum. Cf. Ennius,Ann. 579, Vahlen : a Labitur uncta carina; volat super impetusundas. a - Trabr’s. Cf. Ennius, Ann. 598, Vahlen; Virg. En. tv,566; Horace, Odes, r, r, 1;, etc. C’est le grec 30’921 ou 561w. -4 et 5. Cf. Apollonius, in, "5. - Sire,... me. Cf. Ovide, Tristes,I, to, j. - Palmulix. Cf. Virg. Æn. v, 16;. Festus, p. 220:a Palmuiæ appellantur .remi a similitudine menus humanæ. a -- s.Volare. Cf. Ennius, Ann. 379, Vahlen. Nature, ire, volare, sont desmétaphores usitées pour peindre la course d’un navire. Ici, quoi qu’en

dise Muret, elles sont bien graduées. Le navire flotte, il marche, ilvole, et l’idée de la voile qü’enfle le vent concourt à rendre la der-

nière juste. - 6. Minacis. Cf. Horace, Odes, r, 3;, r; ; in, ;, 5;III, 9, 22. - Adriatici. Catulle seul a employé cet adjectif sans ma-ris. Cf. Overholthaus, Synt. Candi. cap. Il, p. n. - 7. Cyclath’.Dans la mer Égée. - 8. Rhodum. Sur la côte de Cilicie, dans lamer de Carpathos. -- Nobilem. Cf. Horace, Odes, r, 7, x : a cla-ram. n - Horridam. Adjectif qui peint l’aspect de la mer houleuse.dont les flots se hérissent. Cf. Horace, Odes, III, 24, 4o. AvecHeyse, Munro et Ellis, il faut en effet prendre Thracium pour uneépithète à Proponrida. Cette interprétation fait disparaître un asyn-déton peu ordinaire au milieu d’une énumération, établit une symé-trie régulière entre les deux membres de phrase, composes chacunde trois mots dont l’un est une épithète de qualité, l’autre une épi-thète de lieu, et enfin explique par la pause nécessaire l’allongementde la dernière syllabe de Proponridu à la diérèse. Ovide a dit, Fas-res, v, :57 : a Thracen et læva Propontidos. a ll n’y a pas d’exemplede a Thracia a substantif avant Ovide. - 9. Proponrr’du. La diérèse,la pause du sens, la présence de tr au commencement de tracent,autorisent l’allongement métrique de la dernière syllabe. Propan-ris est la mer de Marmara, entre la Thrace au nord et la Phrygie.Ponticus Sinus est le golfe du Pont, c’est-à-dire le Pont-Euh ouMer Noire, ou le vaisseau a navigué pour venir d’Amastris, ou plu-tôt comme : Sinus Ponti n dans Justin, xxrv, 4, les pays baignespar le Pont-Euxin. C’est en effet à la terre baignée par le l’ont quepeut s’appliquer l’adverbe ubi. Traceur caractérise l’aspect sauvage

de la contrée et de la mer qui la baigne. - to. P051... antea. Cf.Callimaque, Ep. v, r, «actinon... v6v.- Il. Comma. Cf. Horace,Odes, rv, 7. a. - film. Cf. Horace, Odes, I, r4, n. - Cyrano

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COMIENTAlRE. 37Iin juge. Le Cytore est une montagne de l’aphlagonie. - 12. Loquente.Cf. Virgile, Bucol. vtlt, 22.- t3. Amastri. Amastris, ville située surles confins du Pont et de la Bithynie. - Buxifer. Ce mot est unriflai dauphin de Catulle. Cf. Teufel, De Car. troc. sing., p. a7. Surla production du buis sur le Cytore, cf. Virg. G. n, 437. - SelonEllis, cette forme d’apostrophe est imitée de Callimaque. - t5. Co-gnitissima, superlatif dont il n’y a pas d’autre exemple. Ovide aemployé deux fois le comparatif cognitior, Tri". tv, 6, 18, et Me’t.xiv, 15. Cf. Neue, Lat. Formenl. t. Il, p. 1:1. -- ultima ex origine.Ces mots ne veulent pas dire que le bois du navire était dans la foretdepuis les temps les plus anciens, mais qu’il est issu de générationsd’arbres qui ont fait partie de la foret des les temps les plus reculés.Cf. Com. Népos, Anic. r, c Pomponius ab origine ultima stirpisRomanæ generatus. n - 16. 5min: dicir. Suppression poétiquedu sujet de la proposition infinitive. Cf. Madvig, Cr. lat. s 4m. -1 7. lmbuisse in requare. lmbuere se construit avec l’ablatif sans pré-position. In aquare n’est donc pas pour aquore. Mais in aquore rua,dans tes flots, palmula: imbuit unda ou absolument imbuit, ilmouilla ses rames. - 18. Inde est un adverbe de lieu, et marquele point de départ des courses du navire. - lmpotenn’a. Qri nesavent pas se commander, violents. Cf. xxxv, in : a lmpotensamor. n Horace a dit, Odes, tu, 3o, 3 : a lmpotens Aquilo. a -Totfreta. Les mers dont il a été question plus haut. - 19. Erum.Catulle, si l’on croit qu’il s’agit de son navire. Mais il n’y a rienqui détermine nécessairement ce sens. L’imagination du poète op-pose les services que le vaisseau a rendus à celui qui l’a possédé aurepos dont il jouit maintenant. Le premier sire est omis; cf. Horace,Odes, t, 3, 16; Ennius, Ann. 457, Vahlen. - 20. Vocarer. Ce verbesignifie ici déterminer l’allure, solliciter a marcher dans un sens oudans l’autre suivant la direction du vent; ce n’est pas tout-à-faitcomme Æn. tu, 356, et lll, 69. -- Juppirer. Cf. Ennius, cité parVarron, L. L. v, 65 : a Jupiter... quem Græci vacant Aigu, qui ven-tus est et nubes, imber postes, a etc. - :1. Secundus. Petit-être7.5i»: digue, qui avait un temple célèbre à Chalcédoine. - Incidisset.Cl. Apollonius, 1, 566 : t’v à”: AIT); «(ou crisse. Homère, 0d. v, 318.

a employé firmes, en parlant du vent qui s’abat sur la mer. Virg.C. tr, 107 : a navigiis violentior incidit Eurus. a - Pedern. En grec,506:, le cordage attaché à l’un des côtes inférieurs d’une voile carrée,qui lui fait recevoir le vent d’un côté, l’écoute; uterque pes, les e’couter.

Aux v. 19 et ne, le vent soufileà droite ou a gauche ; aux v. no eta 1, il est favorable et tend à la. fois les deux écoutes; il est donc en

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372 COMMENTAIRE.poupe. -- 22. Liraralibus diis. Cf. Virgile, G. l, 436, 437; En.v, :40 et suiv., Stace, Silv. 111, a; Servius, Ad Ærr. 111, 12. Preller,Rani. Mythol. p. 505. C’est donc Phorcus, Portunus, Protée, etcEllis remarque que Pan a dans Théocrite l’épithète de (aux; Priape,dans l’Anrhologie Palatine, v1, 33, 1, celle d’ circuit-ne. On peutavec Preller ajouter à sa liste les Lares. -- 235131, c’est-à-dire a se.- Marei. Orthogr. arch. pour mari. - a4. Navissime marque ladernière course du navire et est développé par ad hum: Iimpidurnlacum qui en détermine le terme. - 25. Recondita. Cf. xxxrv, 11.- Sed hac prias fuere. Cf. Tibulle, tu, 5, 3a. Il semble bien difficiled’appliquer ces termes, ainsi que les mots recondira et serrer a unnavire que Catulle aurait fait construire lui-même peu de tempsauparavant pour accomplir son voyage, et qu’il montrerait à peinede retour à son hôte. - 26. 5ener. Mot archaïque qui se trouvedans Pacuvius, 275, 304, Ribb. et dans Attius, 612. Cf. Charisius,et Diomède, aux notes critiques. - Seque dedicat. Le navire qui n’apas fait de vœux aux dii lirorales, se consacre à deux d’entre euxmaintenant, (tif in’ aimai; Montrer: Ataaxo’pm, Eurip. lph. Tour. 272),les plus puissants, dont le poète marque l’indisaoluble union en re-doublant l’adj. gemellus. Il leur rend grâces ainsi de leur constanteprotection.

V.

Nous CRITIQUES. - La pièceest séparée de la précédentepar un espace d’un vers dans G O. Dans cet espace G place enencre rouge ad lesbiam (1" leçon : de Lesbia, Bonnet), puis cetteindication métrique faleuticus endecasillalzus. -- 1. O : inamus,selonBæhrens; Ellis ne note pas cette variante, non plus que la suivante.Voyez ce que dit à ce sujet Schulze, Hermes, xrtt, p. 58. -- 3. O:esrinemus. G Dl : exrimemus. - 4. 0: ocidere. Cf. Schulze,Hermes, xrtt, p. 5:. - 5. G 0 et la plupart des mss. : nobiscum.Ellis ajoute : correxerunr kali. La vulgate ponctue nabis, cum. Lavirgule qui est dans Lachmann, Rossbach, Haupt, a été rejetée.après Klotz, par Schwabe, Ellis, L. Muller. - 8. O z Deinde millealrem deinde secundo. G : Deinde mi » altera du - secundo amant.Sous la rature on peut l:re mille et der’nde. Les anciennes éditions,celles de 1475, de Calpurnius, 1481, ont deinde mi altera dusecundtt, etc., Sillig : dein mille altera, da etc. Heyse : deinde mi

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COMMENTAIRE.airera mille, chimie scutum. La leçon vulgaire se trouve déjà dansl’Aldine I, de 1502, quoique Sillig en attribue l’invention à Statius. -to. G 0 : lainât. G : millia. Mais l’orthographe milia, s’il faut encroire le silence de Bæhrens, est dans O. dans l’Ambrosianus, citépar Ellis, dans L (le ms. de Laurent Santen), H (le Humburgensisde Schwabe), A l’AmIzrosiunus d’Ellis, et aussi dans Muret. Ci.Brambach, Hülfsbûchlein, etc., 1876, p. 48. - u. GO: conurba-vimus. G O : nesciamus. - I4. G O : tanins.

COMMENTAIRE. Pièce écrite en vers Phaléciens; voy. p. un).Elle a été imitée certainement par Ausone, Epigr. 19, comme l’in-dique Süss, Catull. p. in. Martial y fait allusion, v1, ;4, 7 et xu, 59, 3.Les imitations des poètes français sont extrêmement nombreuses.C’est sans doute un des premiers morceaux qui aient été adressés àLesbie. Catulle est à la première page de son roman d’amour. Jung-claussen place la pièce de 62 à 60; Schwabe en 61-6o; Westphal en61 . - l. Vivamus. Horace développe l’expression, Epirres, I, 6, 66:a Vivas in amare jocisque. n On la rencontre d’ailleurs dans diversauteurs latins, entre autres Varron dans Nonius, p. :56 : a Prope-rate vivere pueræ, quas sinit ætatula ludere, esse, amare et Veneristenere bisas. n On cite aussi plusieurs passages de Pétrone. LesGrecs empioient dans ce sens (in. - a. Rumores, les bruits qu’ilsrépandent en nous blâmant. - ;. 0mm: est rapproché de unius, desorte que les deux mots se font ainsi valoir. - 4. Ci. Moschus, m,zoo-los, éd. Didot; Horace, Odes, w, 7, i3 et suiv.- 5. Biais lux.Ex. assez rare d’un monosyllabe terminant le vers sans être précédéd’un autre monosyllabe. Ci. L. Müller, meat. p. 71. -- 6. Pape-rua. Simonide, (Stobée, Serin. 126), avait dit : Kpuchslç 8è info 11’):airai M75: 16v immun lpo’vw. Anthol. Polar. xu, sa, 7, 8 z bittâtroi. 7,96m: oüxt’n noulûv lfiùit. fin papis vuxr’ àvunauao’psûa. --

7. Da mi basin, c’est-è-dire basic me. Cf. v1", 18 : a quem basia-bis. n Ellis l’ait remarquer que c’est le sens le plus ordinaire, tout enrappelant qu’Ovide, He’m’idts, xm, ne, semble avoir pris cette locu-tion dans un autre sens : a Multa tamen rapiesoscula, multa dabis. n- 8. Mille airera, un second millier. L’emploi de alun: rend le nom-bre distributif. Cf. Virgile, Bucol. vu, 7l ; Horace, Epitrts. l, 6, 34,où il y a a totidem allers. a - 9. Usque, à la suite, sans mettred’intervalle. - l0. MuIra miliaftcerimus c’est-à-dire Summum mul-lorum milium busiarurn. - n. Conturbubimux. Suppléez numerum,rationna. Les interprètes remarquent que ce mot de conturbure se ditdes dissipateurs, qui brouillent les comptes de leurs dettes. -

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374 communias.u. Ne qui: malus. Un envieux pourrait jeter un sort; cl’. Virgile,Bucol. vu, 27, 38. ll est bon de ne pas l’aire montre descs biens. -1;. Cam ramum, etc. Ce vers est repris dans les Priape’es, li], la,avec un léger changement dans la Syntaxe z I Cum tantum scietesse

mentularum. a lVl.

NOTES canneurs. Pièce séparée de la précédente par uneligne dans G, qui offre le titre ad flarium, à l’encre rouge. il y aune rature. Bonnet donne : ad ..... um (7) - ad flavium. C a ad

flavum. Dans O la pièce est unie à la précédente selon Bæhrens.Ellis ne donne aucune indication. - x. 0 : Catulo. - a. Tous lesmss. principaux ont ne et aussi l’édition de 1475. L’édition de i472 zni. Ce texte est devenu la vulgate, jusqu’à Lachmann, qui a écritnei. C’est en elTet de cette forme que les copistes ont dû faire ne.Nei est accepté par les éditeurs modernes - G : iIIzpide. -;. Bæhrens écrit valais... posscis. Nie. Heinsius proposait velis...possix. Les mss. ont relies... passes. - 7. G z Nequicquam. 0 2Nequid quam. Statius et Heinsius veulent nequaquam. Martial, x1v,gr), comme le remarque Ellis, confirme la leçon des mss : a Dulcisconscia lectuli lucerna, (kricquid vis facias licet z tacebo. a J’écrisnequiquam, selon le précepte de Brambach, Hülfsbüchlein, p. 49. -8. G O : asirio. Avantius, Muret, Statius, Scaligergetc., en ont faitau syrio. Ellis écrit z smisque ac syrio, s’appuyant sur D qui a sa-ris-que. Bæhrens : sertis et Lyric. Peut-être, dit-il, avec l’asyndeton :sertis, assyrio. - G O : flagrant. L (seconde leçon en marge)et D : fragrans. Les anciennes éditions, 147;, Ald. 1502, Sca-liger, etc. maintiennent flagrans, soutenu par Brouclrusius, et par

al. hic. al. illa.divers philologues modernes. - 9. G : "(que et hac a illa0: h’ (hæc) et illa. Ellis lit dans O : 157c et illa : Bæhrens cor-rige : et heic a iIIeic. - Io. il écrit lassa; D a cassa. Le ms. duMusée Britannique que Ellis nomme a (l) a de première main : casa.- n. G : in ambulatiaq;. - la. G z ni isra premier nichil. O :

(I) Axanir de ce moment lelindicatiom rapportées a Ellil sont faites d’aprèsla accon e édition, celle de nil-rit. que, par une imine faveur, dont je remerciel’auteur, J’ai reçue de lui en don.

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COMMENTAIRE. 37,-

inirta pyalet nich’. Dl :in ina. L: ni ina. i472, 1473,148i, i486:Nam ni penaler isra nil taures. Ald. ne: : Nam mi purule! irtanil macre. Muret : Nam ni prævaln ista nil raceres. Statius : Nainni est rurpe, volens nil taures. Scaliger : Nain ni supra, valet mlracere.Vossius : Nam ni inapte, valet nil taure. Passerat : Nain nilpræraler isra, nil racere. Heinsius : quam nil prævalel ista mi lacera.Dœring, Naudet, Sillig reprennent le texte de l’Aldine de un,Haupt a proposé la leçon que l’on voit ici, et qui a été admise parLachmann, dans sa seconde édition, par Schwabe, par Ellis, par L.Müller. Bæhrens écrit z Nam nu surprit valet nihil lacera. Munro, Critic.and Elucid. p, 27 : Muni, stupra valet. - 1;. G 0 : etfutura panda.Les mss. italiens ont exfututa. Panda: est la seconde leçon de D. Lesanciennes éditions des I473 ont ces deux leçons, Lachmann a rétablieçfututa. - i4. G O etc.: nec. a de Ellis : ne. L’Aldine de :502 :ne. Scaliger : nacra quid fadas. Guarinus a ni accepté par Muret.Mareilius, Asterism. 1604. pr0pose mi, admis par Lachmann, et aprèslui par Schwabe, Ellis, L. Muller, Bæhrens. Haupt, 186:, a ni. --l 5. G : quicquid. O : quid quid flubes (Schulze, Hermes, xm, p. se)boniq; Wliq;. - I7. G : celum. O : versant.

COMMENTAlII. - La pièce est écrite en vers phaléciens; cf. lecommentaire du nsl. - i. Flavi. On ne sait qui est ce person-nage. - Delicias nus. On explique ordinairement ce mot, par l’ob-jet de tes. amours, comme dans Plante, Mont". l, I, I4, et ailleurs,Virgile, Bucal. Il, a. Ellis remarque que ce mot en ce sens est ordi-nairement une apposition tandis que ce pluriel Se continue avec lesadjectifs qui suivent illepidz et inelegames, et propose d’entendreplutôt comme s’il y avait amour, tes amours, tes plaisirs. --- a. Ille-pidœ arque indaguas. Catulle insiste sur cette idée que son amimanque de goût. Ce qui le choquc c’est moins l’obscénité, le mal enlui-même, que le défaut d’élégance. A chenue instant reparaissent

chez lui ces expressions; cf. a illepidus, n x, s; xxxvu, I7, etdans ce dernier cas uni au mot a invenustum. a c lepidus, a à lafin de cette même pièce. v. i7 et Lxxvm, a; 1, x; xxxv1, io. Lemot a lepos n revient aussi bien souvent, XVI, 7; x", 8; xxxu, a;L, 7. Il en est de même de l’adjectif a elegans, n Xlll, to; xxxnx,8; x11", 4; et surtout de a venustus, n un, a; Xlll, 6; xxu, a;XXX], la; xxxv, i7; LXXXIX, a; xcvu, 9; et a invenustus n x, 4;x", 5; XXXVI, 7. - j. Velles. Ellis d’accord avec Munro, Criric.and EIucid. p. 27, croit justement que l’imparfait peut être ici dé-fendu contre ceux qui admettent relis, parsis. Le présent marque que

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376 communias.le fait est certain. L’imparfait indique que le fait de pouvoir et devouloir n’a pas eu lieu : tes amours sont laids et vulgaires, sansthtu aurais voulu les dire, tu n’aurais pu les taire. Cf. Virgile, G. N,II7; Tibulle, l, 8, sa; Lucrèce, v, 276. L’imparfait latin a ici àpeu près la valeur d’un plus-que-parfait; cf. Madvig, Cramm. lat.s 347, b, Rem. a. Et dans une constniction pareille, Tibulle, I, 4.6;, il y a en eflet le plus-que-parfait. -- 4. Febriculosi. Mot qui setrouve pour la première fois dans Catulle. Cf. Teufel, De Catulli, (la,roc. singul. p. :6. ll aici le sens de maladif, mal portant, Aulu-Celle, xx, I, a7, appelle a morbus febriculosus. n une maladieaccompagnée de fièvre. Dans Fronton, De or. l, ce mot signifie : quidonne la fièvre. - Sconi, génitif artitif. Cf. Overholthaus, Synt.Catull. cap. duo, p. a9. -- 6. Vilain. C’est ainsi que Properce adit a viduus torus, I Il, 9, I6; Ovide : a viduum cubile, IAmour:,u, Io, I7. On trouve dans Plaute, Cistell. I, I, 46, u vi-due, a la courtisane qui n’a pas d’amants. - Tacimm. Munro veutfaire de ce mot non pas un adjectif, mais un participe formant appo-sition au vers précédent; cf. Plaute, Panulus, Prolog. v. I4. Jepréférerais avec Ellis le rapprochement des mots tacirum et clamai;comme dans Cicéron, Caril. I, 8, al : a cum tacent, clamant. aVoyez encore Anthol. V, 4, I , l’épigrammeè Philodémus: à; 8:75"!auviaropz r5" Mimi: Halva. Cf. Martial, xxv, ,9. Propa’ce a dit- tacita vestis, n l, 4. I4. - 8. Syrie. Cf. Bion, I, 77, Théoc. xv,l t4. Olivum est une expression poétique pour oieum. Horace, Odes,I, 8, 8, l’emploie pour désigner l’huile dont on se frotte au gymnase;Properce, III, I5, ; I, pour un parfum comme ici. - Fragrans. ll estprobable que le lit conserve la trace des parfums dont étaient cou-verts ceux qui s’y sont couchés et non pas que le lit lui-même a étéparfumé par un raffinement de luxe. Pour sertis cf. Apulée, Me’ramor»

phases, Il z a jacta rosa serta ac rosa soluta in sinu tuberante ..... co-rollis revincto, ac flore persperso. n - 9. Hic et ille, Cf. Ovide,Amours, lll, I4, 3:. - Io. Qpassa, c’est-à-dire inambulario lemquasi et ideo rremuIi. - I I. Argutario. Mot qui ne se trouve qu’ici.Cf. Teufel, De Catulli vos. ring. p. I9. Inambulario se trouve dansCicéron, mais avec un autre sens, on le conçoit. Arguratio est en-tendu par Statius du bruit du lit souvent ébranlé et qui vacille encriant, et vient de argurus, qui désigne un son aigre. Inambulaiio,s’explique par ces vers d’Ovide, Amours, III, I4, 26 : a Spondaquelasciva mobilitate tremat. n - I2. Nihil après nil donne plus d’in-tensité à l’expression. Ellis compare, xvu, a I, et Virgile, Bucol. VIH,Io4. - q. churura. Participe du verbe eçfuruo que l’on retrouve

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connu-11111:. 377dans le chant des soldats sur César triomphant; voyez Suétone,Casar, si. Cf. Teufel, De Cmulli roc. sing., p. 3s. Ce mot se re-trouve, Priap. xxvt, 7. Il signifie ici :épuisé par la débauche. Pan-das, auquel Ellis compare Sénèque, De ira, 11, as, I : c dissolutideliciis n marque la démarche abandonnée et fatiguée. Cf. Ovide,Amours, 111, 11, 1;. Panda: est ici le subjonctif de parafera, appelépar la phrase conditionnelle, et non, comme le veut Dœring, l’indi-catif de pandore. - 1;. Qyidquid 1146:3. Cf. Horace, Odes, 1, 27,17. -- 16. Dic nabis. Cf. Lv, 2;. - Tua: amans. Cf. x,1;x1v, 1;1.x:v, 27-, x1, 1; x1, 7. -. 17. A1 cælum vocare. Cf. Cicéron, AdAnic. x1v, 18 : a rem gestam alicujus in cælum efl’erre. n Philipp. w,3, 6 : a ferre aliquem in cælum. n A1 Anic. v1, a, 9 : a Tollere ali-quem decretis ad cælum. a Lucrèce, l, 79 : a exæquat nos victoriacælo. n Horace, Epist.1, 1°, 9 : a Que vos ad cælum eiïertisminore secundo. n Théocrite, v, 144 : î; oùpav’ov 614.11.11: 611169.41.

Vil.

Nous CRITIQUES. O laisse un espace d’une ligne entre cettepièce et la précédente. G :111 labium en rouge; Endecasillabifdleutici. 1. - G : quais q: (O : uod, Ellis; q: Bæhrens) michi.Dl a quad. - a. G une. - 0: ibisn harem. G : lybisse arme.

al’ frais

Ed. 147; : libyen hargne. - 4. G : Iasarpici fait juan ry aunir al’ Cyrenis. O : lusarpici fait faces ryrzni: (Cyrenis se trouvedans l’éd. princeps, ryrrenis dans celle de 1473). - s. O G : ontdurit. Selon Bæhrens O a omnium. D : Oradum Jam, Schwabe. 0rddu": dam, Lachmann et Ellis. D semble avoir été copié ici sur un

durams. intermédiaire qui avait corrigé ainsi la faute : on: dam. -

al’ beari

G : emmi - 6. 0: et beari. G : n beati. Les mss. italiens etl’édition princeps: a buti. Barri est dans l’Aldine de 190:. - 7.G O : adent, orthogr. qui se trouve dans l’édition princeps, celle

al. basicde 147;, l’Aldine de 1502. - 9. G : basiei. 0: basizi. Lesanciennes éditions ont corrigé. -- 1°. O : Catula. - 11. G : que.O : curiosi ,

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378 COMMENTAIRE.

COMMENTAIRE. - Vers hendécasyllabes ou phaléciens. Voyezp. 359; le second et le quatrième vers commencent par un ïambe.Lev. 7 se termine par un monosyllabe, comme V, 3. - 1. Basic-tiontt. Ce mot qui ne se trouve pas dans les comiques, et qui doit ap-partenir à la langue de la conversation du temps de Catulle, reparaîtdans Martial, 11, 2;, a et vu, 9g. Ellis renvoie a Servius, ad En. 1,26° : a Sciendum osculum religionis esse, savium voluptatis: quam-vis quidam osculum filiis dari, uxori basium, scorto savium dicant. n-- a. Tua. Ellis fait justement remarquer qu’il s’agit de baisersdonnés a Lesbie et non reçus d’elle. Cf. v. 9. - Saris superque. For-mule fréquente chez les écrivains latins. Süss, Candi. p. n, ob-serve que v. 1o Catulle emploie la tournure moins ordinaire sati: asuper, que l’on peut comparer à a satis ac super, n Ovide, Maam.Iv, 4:9. - ; et suiv. Réminiscence de Callimaque; cf. Suss, Corail.p. 39. D’ailleurs la comparaison avec les grains de sable pour expri-mer un nombre infini est ordinaire dans l’antiquité. Ellis cite Bombe.ll.1x, fis; 11, 800; Pindare, Olymp. 11. 179; Pyth. 1x, 84; Calli-maque, H. Dian. 25;; Horace. 0d. 1, 28, 1. - Libynæ. Forme in-troduite par Catulle d’après Callimaque, H. d Apoll. 8;. On laretrouve dans Columelle et dans Silius. - 4. Lasarpici cris. Motformé probablement par Catulle; cf. Teufel, De Candi. roc. siug.p. 28. Lamrpicium est déjà dans Plaute, Ruùnt, 111, a, 16. Pline,H. N. x1x, ;8: a Laserpicium quod græci Silphion vocant, in Cyre-naica provincia repertum, cujus sucum laser vocant magnificum inusu médicamentisque. n C’était une des richesses de Cyrène qu’ellerecueillait dans une région d’ailleurs sablonneuse et stérile, voisinede son territoire; cf. Strabon, xv11, 3, 22; 11, 3, ;7. Le silphium(c’est la Thapsia, que l’on retrouve aux environs de Barcah) étaitfiguré sur les monnaies de Cyrène et uni à la légende de Battus. Plinedécrit la plante, H . N. x1x, 38-48. Sur les formes lana! et laser, cf.Teufel, lac. cit. et les autorités qu’il indique. - Cyrmis. La quantitéde la première syllabe est langue dans les autres poètes latins. Catullel’abrégé à l’exemple de Callimaque, H. d Apoll. 73, 9;; Epigr.a l, 5. L. Cyrenis doit ici être considéré comme un datif. Le lieu estmarqué d’une manière précise hors de Cyrène même par les versg et a. On ne peut donc admettre l’ablatif. - s. Oraclum Joyis.C’est-adire de Jupiter Ammon. - Æstuasi. épithète déterminéepar l’agitation des sables pareille à celle de la mer, disent Dœringet Hertzberg, j’aime mieux avec Heyse, Klotz, Ellis, entendre ce motdel’ardente chaleur qui règne en ces contrées. Cf. Horace, 0d. 1,sa, 5 : c Synes... æstuosas. n - Boni mais. Héros fondateur de

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COMMENTAIRE. 379

Cyr’ene. Cf. Hérodote, tv, 113-139; Pindare, 5th. tv, 39-63; v,3 3-94; Callimaque, Hymne d Apollon, 74-96. Callimaque lui-mémése prétendait issu de Battus; cf. Strabon, xvu, 3, 21. - 5epulaum.Le tombeau de Battus était sur l’un des côtés de la place publiquede Cyrène. Cf. Pindare, Pyrh. v, 123. C’est donc une manière poé-tique de dire : entre Cyrène et l’oasis d’Ammon. - 7. Sidera. Cf.Callimaque, Hymne d Délos, 173 : i iniptôpct Tsiptmvnîvixa «laieraau? fiiez Bwuliwrm. - 8. Vidcnr. Cf. une métaphore analogueun", 39. - 9. Te, accusatif régime de basiart. Basin maltama’rque la mesure et développe le sens du verbe. Ellis compare uneconstruction analogue de Moschus, 111, 69, 7o : «plus: 31 «allafilin i se 90.an T6 «961v ràv "Adam indéfini-a, (phonon. -1°. Vesano. Cf. c, 7. - 11. Parnumerare. Ce mot est dans Plauteavec un sens un peu différent, Epid. v, 1, a3. - Curiosi, dans cesens, est peu ordinaire dans la bonne latinité. Cependant, selonSchulze, Muret remarque que curium: se prend presque toujours enmauvaise part, comme dans Haute z a curiosus nemo est quin sitmalevolus, n Stick. 1, 3, 33. Voyez un peu plus haut, v. 43 :c Curiosi... aliénas qui res curant studio maxumo. - -- 1a. Malalingua. Cf. Virgile. Bucol., vu, 38. - Fascinare. Le mauvais sort sejette en parlant, comme en regardant (Virgile, Bucal., 111, 103).

Vlll.

Nous ennoyas. - O laisse une ligne entre cette pièce etla précédente. G y inscrit à l’encre rouge Ail seipsurn. Note margi-"alu: trimnri iambici. - 1. O : iser Catule. Heinsius conjecturaitici : daine ah! ineptire, E! quad vides paisse, perditunl duce. -4. Selon Bæhrens O a cum de telle sorte que le c est le résultat d’unecorrection. Dl . Tum. Ed. de 1472 et 1473 :quom. G :â res.1 litt.) [Bæhrens]. O: q :quod. Douze le fils, Heinsius, Broucku-sius, proposent dicebar. L’Ambrosianus, le Colberrinus, le Laurentia-nu: ont dauber. - 3. Hand croyait ce vers interpolé, parce qu’il serépète, xxxvn, 12. Ellis, après Sillig, signale d’autres répétitions

analogues, xx1, a, 3; xx1v, a, 3; xux, a, 3. - Baehrens écritrubis. -- 6. Dl : iIi - G : cum changé en mm [Bonnet]. L’édit, deReggio, 1481, de Vicence, 1487, de Brescia, 1483, Guarini, Hand,Lachmann, Rossbach, Haupt, L. Müller, Schwabe, Ellis: tum.Avan-tius, Muret: cum, leçon de O. Ed. de 1472, 1473 : quam, leçon du

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380 communias.Hamburgrnsir. Le Dresdensis: rumen. Scaliger, Vossius, Vulpius,Conrad de Allie, Dœring, Naudet, Sillig : mm. - 7. G :que. -il. G. : candidat" [Bæhrens]. -- 9. O: inpote. G : import. ils omet-tent tous deux, ainsi que DLCH, le mot noii introduit par Avantius.Ed. de 1472. 1473 :impotens et. Aldine de 13a: : [taud paris.quote. Muret: haudpotes quare. Scaliger, Bæhrens: impotent ne sir.Vossius: tu quoqu: ipse le refer. Heinsius : impotenr mentis. Sillig,après impotent, laisse une lacune. Lachmann, Haupt, Schwabe,L. Müller, Ellis, Munro, adoptent impotent noli, qui selon Sillig étaitdéjà devenu la leçon vulgaire. - Io. G : nec que. 0 z necq; -13. G: ne te que. 0 : ne trip. Tous les mss. ont ne te, excepte. leHamburgensis et le Phiiiippensi: qui ont nec te, Dl : mu, le Cujacia-nus: rare. Ed. 1473, 1473 : ne te. Aldine 1302 : te ne. Parisiens.13:8 : tu ne. Muret : nuiii, suinta te ne. Sillig: nuiiam, Sociaux,nacrem, avec Vossius, Heinsius, Hand. Dœring, Naudet : Scciesta.nacre. Scaligerzrere. Lachmann : ne te. Ellis : 1’ ne te. il propose laiqui: tibi manet vira, en rappelant Lucrèce, III, 1o46 : u Monua Cl]!vita est a, et Maximien, Eieg. 1, 269: a vitam ducere mortis. -Haupt, L. Müller, Schwabe, Bæhrens: sa te, leçon de BalthazarVenator; cf. Haupt, Observ. critic. p. 7. Prolich: Scelesra, que te,va tibi, manet vira. - 16. 0 : adhibit. 18. O : cit labelia.

COMMINTAIM. -l’ièce écrite en iambiques trimètres hipponac-téens, ou scazons, dont le sixième pied est un spondée, le cinquièmenécessairement un ïambe. Le premier pied peut être un spondée, undactyle ou un anapeste, le deuxième un tribraque, le troisième undactyle ou un spondée, le quatrième un tribraque. La césure est plussouvent penthémimère qu’hephthémimère. Catulle est très-sévèredans les règles qu’il s’est imposées. Dans la présente pièce, il n’ad-

met de substitutions que le spondée; les vers 1, 6, 12, n’ont que lespondée obligatoire de la fin. Les vers a, Io seuls n’ont que la césurehephthémimère; aux vers 9, 13, elle est après deux monosyllabesd’ailleurs étroitement unis.

Cette pièce a été composée au moment où commencent les que-relles entre Catulle et Lesbia; voyez la VIE Dl CATULLI, placéeen tète de ce volume, page LV111. Schwabe fixe la date aux premiersmois de l’an 693 [39 , Westphal entre le retour de Métallus et sa mort693lôt et 693l39, Ribbeck avant 697l37. Selon Dœring, dans cettepièce, Catulle reconnaît la folie de l’amour et revient a la sagesse.repentefit philosophur. Combien plus justement avec M. Naudet, ony aperçoit les tourments d’une âme déchirée et les agitations d’un

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COMMENTAIRE. 38:cœur irrésolu! Comme dit Lucrèce, w, l i4: : a Difficile est... captumretibus ipsis Exire et valides Veneris perrumpere nodos. n Tout con-court a montrer le trouble du poète, le vocatif qu’il emploie pours’adresser à lui-même, les subjonctifs (lainas, duca: (subjunctivu:horrativus), les vers; et 8, qui reviennent comme un refrain, lasimplicité et la force des expressions, qui: tu yolebux, illa non vult,les termes violents, doltbis, sedum. Enfin ces souvenirs des plaisirspassés, v. 6, 7, x6, 18, cette insistance à prendre une sorte d’en- "sagement l, l x, u, I), sont bien d’un homme faible et peu mal-tre de lui-même (lm mais) au moment même où il prononce ces

mots : destinant: ab ara. II . Catulle. Voyez des vocatifs semblables, xm, 4; u, 1;; un, x, 4;LXXIX, 2.-Ineptire. Cf. Tibulle, l, 4, 24 : a ineptus amor. n- Ferdi-tum dans. Cf. Plaute, Trin. 1V, ;, :9 : c main tu quod periit, perisseducis? n - ;. Candidi soles. Le premier mot répond au grec Muté:employé dans le même sens; cf. Eschyle, Perses, ;ot g le second augrec filme. 404m, dans le sens de jour. Cf. Süss, Curulliuna, p. 4;.Plante d’ailleurs avait déjà dit au sens propre n lux Clara et candide, nAmphit. l, 3, 59. Horace, au figuré dans le sens contraire, dit:a sol niger, n 5m. 1, 9, 72. - 4. Ducebat, c.-à.-d. wombat, venir:

j ubebm. Ellis remarque que ce mot indique combien était entière lasoumission de Catulle aux ordres de celle qu’il aimait. -- 5. Nobis.Catulle ne se parle plus à lui-même; il revient à la première per-sonne; on sent combien ces alternances ont un caractère passionné,et quel avantage a nabis sur la leçon volai: que propose Bæhrens. -6. Ibi mm. Cf. Térence, Andriennt, w, 1, Io, où comme ici, sui-vant Ellis, cette locution a le sens de n’es d’6. - Illa. Pronom em-phatique qui renouvelle le souvenir de la scène - Jorosu. Cf.c jocari, n Il, 6. Les Jeux, a Joci, n sont entre les suivants de Vénus,et accompagnent l’Amour. Horace accole ce mot a a amor, n Epit. l,6, 64: a vivas in amore jocisque. n Voyez dans Plaute le dévelop-pement du mot de Catulle, Pseudolus, l, I, 62 : a Nunc nostri amo-res, mores, consuetudines, Jocus, ludus, sermo, suavis saviatio, n etc.- 7. Cf. Ovide, Amours, m, 7, s. a Cupiens pariter cupiente puella. n-8. Ce vers répète le v. 3, mais en lui donnant plus de forcepar lechangement de quondum en vert. Cf. Schulze, Z. fuir du: Cymnas.xxxx, p. 69;, et De Catullo Grœcor. imitutarc, p. 37. ll y a la uneimitation des procédés detla poésie alexandrine. - 9. Impotenx,incapable de maîtriser ta passion. Cf. Terence, Heautom. n, ;, 13°;Andr. v, 3, B. Comme traduit M. Naudet: Trop faible cœur, sachedonc aussi la dédaigner. Munro, Critic. and EIucid. p. 28, fait voir

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382 COMMENTAIRE.combien la conjecture noli qui répond à non yult et à noltbat est [onLférablea toutes les autres. - Io. Nec qua fugît sedan. Cf. Théo-crite, xi, 9; : si ro’v cochon: Swing. - La négation nec confirmeici la conjecture noli, Net se met pour ne" quand il n’y a pas denégation dans la première proposition impérative; et en effet nolia une valeur négative, mais grammaticalement le verbe n’est pasaccompagné d’une particule négative. - l l. Obstinata mente.Avant Catulle, on trouve dans Accius: a obstinato animo. n -Fer-fer, obdura. Cf. Ovide, Tristes, v, n, 7; Amours, in, n, 7.Horace, Sur. Il, 5,39 : a Persta et obdura. n Ovide imite Catulle di-rectement , Horace a-t-il changé le premier terme parce que l’emploiintransitif de perfora est rare? --- u. Vole. C’est le grec s’apaise. liy a un mouvement pareil mais plus fort, XI, l7 : a Cum suis vivatvaleatque mœchis. n Dans ce passage il va jusqu’à l’imprécation; icion pourrait compléter le sens avec ce vers des Capti s de Haute,lll, 5, 86: a Vale atque salve, etsi aliter ut dicam meres. a -i3. Rogabir. Cf. Ovide, Amours, 1, 8. 4;. a Caste est quam nemorogavit. » - I4. Nùlla équivaut à omnino non, promut! non. Munro,Critic. and Elucid. p. 39, défend très-bien ce sens contre les hésita-tions d’Ellis. Cette construction, quoi qu’en dise Holtze, est admis-sible avec le passif, et comme le fait voir Haupt, Obstrr. erit. p. 4.elle est bien en harmonie avec le style simple de Catulle. - I s. Su-leer. Ellis fait observer que ce mot dans Plaute a quelquefois le sensde malheureuse, infortunée; mais il faut dire qu’il s’y joint toujoursquelque idée de faute commise. Catulle ici ne va pas encore aux vio-lences qui l’emporteront plus tard ,mais il y touche presque dans sonémotion. - Va te. On trouve va avec l’accusant; Plaute, Ann. Il,a, 7s; Sénèque, Apacolocynt. 4, 3. Cf. Raph. Kuhner, Ausf.Crumrn. der lat. Spr. t. n, s 7o, s. - Tibi manet, reste pour toi dé-sormais. Cf. Kühner, Ausfuhrl. Gramm. der lat. Spr. t. n, s 70, I,Anm. l. - I6. Adibit a le même sens à peu près que regelait duv. i3. -Bella, charmante. Plautc, Asin. tu, 3, 84 : a Nimis bellaes et amabilis. n Cicéron, Ad Anic. v1, 4, 3 : a Puellre Cæciliæ bd-lissimæ. a Catulle semble affectionner cette épithète du langagecaressant. Elle a donc ici une valeur particulière. - :7. Cujus mediceris. Cf. Ovide, Amours, tu, [2, s; Pmperce, u, 8, 6. --Mordebis. Cf. Plaute, l, l, 64 : u Teneris labellis molles morsiun-cule. n Horace, Odes, x, I3, 12 5 Tibulle, l, 6, i4; Ovide, Amours, tu44, 34; Lucrèce, lV, n°3. - 19. Destinarus a pour équivalentanus, cui carra et fixa soda sententia. Cet emploi est d’ailleursrare.

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COMMENTAIRE. 38;

lX.

Nous cantiques. - O laisse une ligne entre cette pièce et laprécédente. G y écrit ad Verannium. En marge : endlcasillabifuleu-rici. - l. Les mss. ont Veranni. excepté a d’Ellis. Ce nom seretrouve dans les inscriptions avec un seul n. En outre, xu, 16, t7;xxvui, g ; xwu, 3, il est orthographié dans les mss. sans que la con-sonne soit redoublée. Schwabe, 1.. Müller, Ellis ont adopté la formeVerni; avant eux on voit partout Vlranni. - 0 omet t. - a. Tousles mss. ont antistas, que soutient Hand et qu’admet Sillig. Ald.l se: l: antistâs, avec une virgule à la fin du vers. Palladius, tsoo:amenant. Scaliger : autistes, conservé par Heyse. Avantius, Sca-liger, éd. 1600, Vossius, Dœring, Lachmann, Haupt, Schwabe,L. Müller, Ellis : antistans. M." Naudet qui adopte cette leçon penseque celle du mss. vient de ce que la barre placée au-dessus de a etqui représente n a été effacée par l’usage ou omise par un copiste.

- G: millibus. - 4. O : une anima sanamque. G z une anima01’ surnom

namque. Ed. 1472, I475 z manique. Unanimos a été rétabli desles premières éditions. Qælques mss. de second ordre avaient una-nimes. L’édit. de Vicence, 1481, a tuamque que donnent Ald. 1502,Muret, Scaliger. Avantius et Statius : stnemque. La leçon définitiveanum est due à Faenius. - s. OC : nuncii. - G : michi. - 6. O:incolutît. - 9. GO : oculosq; suabior. D: suariabor. Ed. I475 :sua-

’vior. Ald. 1503, etc. : suaviabor. Ellis pense que l’erreur vient de ceque l’archétype avait sabiubor, que le copiste a voulu corriger. L’or-thographe des mss. GO est ailleurs suyium, ce qui autorise à l’ad-mettre ici avec Ellis et Bæhrens. - n. G : lnius. Selon Bonnet laleçon primitive est lecius. - Bæhrens : beatiusque avec divers mss.de second ordre.

COMMENTAIRL - La pièce est écrite en vers phaléciens; cl.p. 359. Ici toutes les bases sont des spondées. - Le Véranius, dontil est ici question, n’est d’ailleurs connu que par les mentions difl’é-rentes qu’en fait Catulle, avec Fabullus, xxvnt, xwu, xu, i5. Munro.Critic. and. Elucid. p. 43. conjecture d’une manière très-vraisem-blable que ce sont des jeunes gens de rang équestre, appartenant ades familles équestres ou sénatoriales, et qui s’attacliaient a des gou-verneurs de provinces. A cette époque, l’Espagnc pacifiée par Pom-

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384 COMMENTAIRE.

pée était le plus important des séjours provinciaux. D’Espagne,Véranius et Fabullus ont envoyé a leur ami Catulle des cadeaux, xu,I4; xxv, 5, auxquels il tient beaucoup. Plus tard, XVlll et xxwu,Véranius et Fabullus font partie de la suite de Pison en Macédoine,à peu près en même temps que Catulle accompagne Memmius enBithynie. Les anciens intetprètes, et Ellis cherche à faire revivre leuropinion, croient que Pison est un gouverneur d’Espagne et qu’ils’agit dans toutes les pièces où il est question de Véranius et deFabullus d’un seul et même voyage. Mais, comme le dit Munro,p. 44, Scliwabe a démontré d’une façon triomphante que le Piscndont parle Catulle est celui contre lequel Cicéron a écrit son invec-tive. Westphal, p. Iss, suppose, ce qui est possible, que Véraniuset Fabullus ont accompagné César en 6x et 60, et que leurs rela-tions avec lui leur ont plus tard procuré le moyen d’entrer dans la suitede Pison, ami de César et enfin devenu son beau-père. Les piècesix, xu, x1", xxv, d’une part, XXVlll et XLVll de l’autre se rappportemà des époques différentes de la carrière de Véranius et de Fabullus.On ne sait pas bien quand ils revinrent d’Espagne; mais xnl est pos-térieur a leur retour, et comme Catulle n’est pas encore brouilleavec Lesbie, ce que l’on peut inférer de xm, II, la pièce est auplus tard de 794lôo. J’ajouterais qu’elle doit avoir été écrite avant

la mort du frère de Catulle qui est de cette année. ll y règne uneclfusion de jeunesse où l’on voit une âme contente, et que le mal-heur n’a pas encore atteinte. Le charme de l’amitié est profondément

ressenti. Comparez Horace, Odes, l, 36; Il, 7; Juvénal, Sur. xu.-I. Antistans. Toi qui passes avant. Le verbe est de la langue ancienne,cf. Caton, D: r: R. 156, I; Claudius QIadrigarius, cité par A. Celle,Ix, I3. ll est dans ces passages employé avec le datif comme ici;voyez encore Cicéron, De invent. Il, I, a. A. Celle, XII, 9, le cite de(L Métellus Numidicus avec l’accusatif. Cicéron, De "pub. Il], I8,:8, et Lucrèce, v, sa, s’en sont servis, sans lui donner de régime. -a. Milibus trecentis. Ce chiffre désigne ici un très-grand nombre,un nombre indéfini. Cf. XLVIll, 3; xIl, Io; tu, I8; xxnx, I9. Lesauteurs latins sont pleins d’exemples analogues. Cf. Horace, 5.1!. I1,3, I I6. - 3. Penates. Le nom des dieux du foyer domestique n’estpas ici une simple figure; ce mot complète domum et est heureuSe-ment suivi de l’énumération des parents groupés autour du foyer.-- 4. Unanimos francs. Cf. Virgile, Æn. vu, 33s. - Anum est iciemployé adjectivement; cf. xwm, 47 : a charte anus; a Lxxvui, la:I fama anus. a Ovide, Art d’aimer, I, 766; n cerva anus. a MattialyVI, 27 : u amphora anus. n Martial, XI, 23, I4, a dit aussi : a mater

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COMMENTAIRE. 38s

anus; n Xlll, H : a anus conjux; a Haute : c anus uxor, a a sacerdosanus. n - Numii beuri. Ellis veut expliquer cette construction parun pluriel; Overholthaus, J’ym. CuruH. cap. duo, p . ;i, incline àcette opinion, que combat Süss, Carull. p. 44, en citant Properce, v(iv), 7, ai : a Fœderis heu taciti. n Kühner, Ausfiihrl Grimm. derin. Spr. t. Il, p. gos, considère cette locution comme un génitif

objectif. L’emploi du pluriel serait bizarre. - 6. Incqumem. Cf.Juvénal, xu, i5, i6, M. Patin remarque combien le goût de Catulleest plus pur que celui de Juvénal. - Hiberiim. Gén. pluriel.-7. Lacu, l’aspect de la contrée. Fuma, les faits d’armes, les exploits.Nurionts, l’aspect divers des hommes, du à leur séparation en tri-bus nombreuses. Ellis rappelle ce passage de Cicéron, ad Q, fr. li,i6, 4 : I Œos tu situs rerum et locorum, quos mores, quas gentes,quas pugnas... habes. n La curiosité s’attachait alors à la connais-sance des nations ou tribus barbares. César lui.méme songe à fairedes expéditions pour voir de nouveaux pays, Bell. Cu". in, 7, i:c Eas quoque nationes adire et cognoscere volebat. I - 8. ApplicanscaIlum. Ellis rassemble divers passages desquels il résulte d’une ma-nière vraisemblable que qplicure colliirn, c’est prendre le cou de lapersonne que l’on embrasse pour la rapprocher du baiser , cf. Elegi’ude marre Drusi, i4 : a Collaque et os oculosque illius 0re premam, Iet l’expression grecque àvulâv rèv câlin. -9. Os oculosque. Cf.Homère, Odyssée, xw, i5; Cicéron, Ail Fumil. xw, 27, a : a tuos-que oculos dissaviabor. n Munro ajoute, Cicéron, Philipp. Viii, no;Virgile, Æn. Viii, 152; Ovide, Ibis, iss. Enfin voyez XLVIIi. - ioet Il. O quantum est. C.-’a-d. Qyid me latins beaiiusve inter cosquoique! surit beuri. Overholthaus. Synr. CuriiII. cap. duo. p. 29, ras-semble un assez grand nombre d’exemples de génitifs partitifs de cegenre, tournure que Catulle semble avoir alîectioniiée. D’ailleurselle se trouve dans la langue ancienne; cf. Térence, Phormion, v,6, i ; ,Heuuromimor. iv, 8, i 5 et aussi chez les classiques, Horace,Sur. il, 6, i : I Lydorum quidquid, n etc. ll y a ici une inversionsemblable à celle de Catulle, comme dans Plante, Captifs, iv, a,56, les expressions s’accumulent de la même façon qu’ici. n Calan-tum est hominum optume optumorum n; cf. beuriarum... burins.Suss remarque, Caiull. p. H, que Catulle aime à placer des com-paratifs à la fin du vers phalécien. Enfin pour la pensée, cf. cvn, 7:c (bis me uno vivit felicior. n

35

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386 COMMENTAIRE.

X.

Nous CRITIQUES. - Cette pièce est unie à la précédentedans O et G. - i. O G : Varius. D i Verannius. H : Varrus. LeBonaniensi: z Varius. C : Varia. Cette leçon, qui est la vraie, estdéjà dans plusieurs anciennes éditions, dans Guarinus, dans Muret;elle est admise par les derniers éditeurs, Lachmann, Haupt, Schwabe,L. Muller, Ellis. Vurru: se retrouve dans l’Aldine i902, Statius,Scaliger, Dœring, Naudet, Sillig. Schulze, Hamid, xni, p. 3;, penseque la leçon Variu: est issue du redoublement de la consonne daml’archétype de O G. -- 0: mi: pour meus. G z mais; au-dessusmeus. - a. G :ocioxum. O :occiosum. - i. G :michi. -- O:me, d’où Bæhrens écrit rune. G : tu. - 4. G : nltpidum changéenillepidum [Bonnet]. -- 7. G : la": birhinia. O : Iarbithinia. -O : quomô. G : quai’ii. G O : passe haberet. L’erreur est déjà corrigée

dans des mss. secondaires et dans les anciennes editions. - G :al’quonam

tr quoniam michi. O : et quoniam. Ed. i472, 147; : et quonurn.Ald. 1502, Scaliger : et quantum. Muret : et quanta. Statius, Hand,Lachmann, Haupt, Schwabe, L. Muller, Bæhnens : ecquonam. Dea-ring, Naudet, Sillig, Ellis conservent et quorum. - G O : litre. --

uI’ neque ipsis nec

9. G : nichil neque in a ipxis. O : nihiI neque nec in ipsis. L’édi-tion princeps donne déjà nihiI neque ipsi’r, devenu la vulgate, admispar Lachmann et la plupart des éditeurs modernes. Statius, Scaliger:mihi neque ipji. Aldine i502, Guarinus : nihil neque ipsi. Bæhrens :nihiI luceIIi. -- io. G i preroribus. Bæhreiis : quai-(oribus avecMuret et Turnèbe. Marcile, Heinsius : praconibus. lei Munro proposeCriiic. and Elucid., p. ;i, de mettre un point après cohoni, et defaire du vers ii une proposition interrogative en discours indirect,mais non dépendante de (ne. 1l cite divers passages de César, B. G.i, 4o, a; iv, i6, 2; B. C. i, 72, qui rendent la correction très-

al’ nec

vraisemblable. - q. G : prnor non jacent. Dübner attribue lacorrection à (Il. O et le Laurenti’anus ont nec; les autres non quise trouve dans plusieurs éditions anciennes. 1472 et i475 ont tu;

factum. Scaliger écrit non faCCrCÏIÏ,’ Gronovius, non furieux. Laleçon nec fucern admise par Avantius est dans ’i’Aldine i502. -- Is-Avantius écrit au au lieu de un; Statius z asse. - i6. O : lericam.

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COMMENTAIRE. 387

G : lnicaom... puelle. - x7. Avantius, Muret, Vossius, Vulpiusont beariorum. - 18. G : michi. - l9. G : qd. - 22. G 0:

franumqut. La leçon fractum qui est dans D et les anciennes édi-tions. - :4. G O : domit. G :cinediorem. O : sinediorem. Docuir,qui est dans l’éd. :472, i475, est remplacé par demi: dans l’Aldine

usas. --- as. G :qucro....michi. O z in uid. - 36. G : com-modo nom. Bonnet : camodd mi. O : commît: nom. Il est impossibled’admettre l’abréviation de la dernière syllabe de commodo. Ellis com-

pare plusieurs passages de Haute. Mais le système général de laprosodie est tout difl’e’rent. Ellis suppose que commodo est un neutreet encore propose: isros. - Quo modoÎ. - Nom. Ce passage dèsles premiers temps a exercé la sagacité des critiques. Aldine 1502 :commodira vola. Statius : nant vola commode. Scaliger: commodomimai-land : commodum mini, leçon admise par Haupt, Schwabe,Munro, Bæhrens. La leçon que j’ai adoptée est celle de L. Müller.Schulze, De Catulle Crac. inuit, p. 6, admet que commodo est unféminin singulier se rapportant au sujet de vola, et équivalant à un

al’ se

adverbe. - G : ad Sdrapirn. O : ad :trapîni. La forme Sarapis pourSerapis est justifiée par un nombre suffisant d’inscriptions grecqueset latines que cite Ellis. Bæhrens propose ad Saropis. -- a7. 0 :

al’ dgftrri

deum". G : demli. - Les mss. ont mon: me inquir (O : in quid).G : puelle. J’ai adopté mon: me avec Lachmann; mais il n’est guèrepossible d’admettre l’abréviation de la dernière syllabe. Les ancienséditeurs écrivent mon: en abrégeant e sur la voyelle initiale de inquitou plutôt inquii rétabli par Parthénius, ou inquio que l’on trouve dansAld. I301, Guarinus, Muret, Statius. Haupt, Schwabe, Ellis acceptentce texte. Munro conjecture meminei. J’aimerais mieux la leçon d’Ald.

1502, suivie par Haupt et L. Muller : minime. -- Après ce versLachmann, Haupt et L. Muller supposent une lacune que d’ailleursaucun ms. ne laisse voir, et que le sens n’appelle pas. - ;o. G :Cumul. O : Cimm. - Selon Bæhrens et Ellis G et O ont gravis. Il mesemble que l’on peut lire aussi grain. 147) et :475 : Cuma: est gra-vis. x47; : Coins, leçon vulgaire depuis Ald. 1502. Lachmann arétabli Coins. -- 5x. G O : quid onze. - p. G : michi. - 3;.G :ru insuld. O : misa. Les mss. postérieurs et les anciennes édi-tions : insulta. Bæhrens 2 ru mulsa. - Selon Bonnet mon (7) changéen male. - G O : et au lieu de ac. - Selon Bæhrens, O : nivu.-- 34. G O : negligenrem.

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388 COMMENTAIRE.

COMMENTAIRE. - La pièce est écrite en vers phaléciens;cf.p. no. Le Varus dont il est ici question, semble être le même quecelui à qui est adressée la pièce xxu. Les anciens interprètes le confon-daient avec Alphénus Varus, le jurisconsulte, et croyaient que c’est alui qu’est envoyée la pièce xxx. Schwabe, s’appuyant sur une sugges-tion de Muret, croit que c’est Quintilius Varus, celui dont Horace dé-plore la mort, Odes, I, 2;, dont il parle. A. P. 438 et suiv., enfindont saint Jérôme rapporte la mort à l’an 730p.. Cf. Suétone, cd.Reifl’erscheid, p. 4; . Schwabe, Qyæsr. Catull. p. 289, et suiv., admet

sque Varus serait un peu plus âgé que Virgile et Horace, un peu plusjeune que Catulle; il aurait eu entre vingt et trente ans, à la dateprésumée de cette pièce. Elle doit avoir été écrite l’année qui suivit

celle du voyage de Catulle en Bithynie, à la suite de Memmius, c’est-à-dire en 69856. Cf. Via on CATULLE, pp. un et suivantes. c’estune petite scène de comédie. Rien n’est plus agréable et plus instruc-til’ que ce morceau, où l’on voit peintes l’adresse intéressée des cour-

tisanes, les mœurs relâchées des jeunes Romains, la position gibel-terne et précaire de Catulle, l’avarice de Memmius. C’est un tableau

de mœurs fort curieux. - x. Ad me: amour visum. Cf. Ovide,Amours, Il, a, a! : a lbit ad aH’ectam quæ non languebit amicamVisere. n Lucrèce, v1, 1238 : n visere ad ægros. n Térence, H023",I, a, "4; Pison dans Aulu-Gelle, v1, 9, 5 : c ad collegam venissevisere ægrotum. a De l’emploi ordinaire de cette tournure, Ellisconjecture ingénieusement que la courtisane était indisposée et qu’ellevoulait aller au temple de Sérapis, pour implorer du Dieu sa guéri-son. - g. Sconillum. Diminutif sans doute inventé par Catulle quiest le seul a l’avoir employé. Cf. Teul’el, De Catulli roc. singul.p. l7. - Repente, aussitôt, a première vue. - 4. Jane. Partie.concessive : je veux bien l’avouer, certes. - Illepidum. Cf. v1, a,commentaire. - Qyid and. C’est-à-dire in quo statu (ne! provincia:quelle sorte de pays au point de vue des gains a y faire. C’est ce quedéveloppe quomodo se lichera, comment la province se travaillait enfinances [Naudet], quant lucrom et quæxruom (sur respecta rediruum.--- 8. Ecquonam. Littéralement : Si elle ne m’avait pas été utile enquelque argent, si je n’y avais pas fait quelque profit. Dans le styledirect, il y aurait : est-ce qu’elle n’a pas rendu quelque service à votrebourse, et c’est ce mouvement que rend ecquonam. - Id quad (rat.Cf. César. B. Goll. 1V, 32, etc. - Ipsis. L’ancienne interprétationentendait sous ce mot les Bithyniens, c’est-à-dire les habitons du pays,comparant T. L. w, ;o. Schulze loue Ellis d’avoir rapporté ce monprororibus, le second nec n’étant ajouté que pour opposer plus nette

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COIIENTAIRE.ment pratoribus à cohorti. Ordinairement nec ou traque se place ainsiquand en téta de la phrase se trouve un mot comme nemo, nihil,nusquom, nunquum, mais cette construction se trouve aussi avec non.Cf. Kuhner, Ausfûhrl. Gramm. d. l. Spr.T n, p. 6:6; on peut laconcevoir avec neque. D’ailleurs cette interprétation du passage setrouve déjà dans les trad. de Hertzberg, de Heyse, de Westphal. ---l0. Prætoribus. Pluriel désignant les préteurs qui se succèdent enBithynie. Cohoni, la suite qu’ils emmenaient avec eux, pour admi-nistrer la province, composée de leurs amis, ou de ceux qu’on leuravait recommandés; en quelque sorte leur état-major. La Bithynieétait trop pauvre pour qu’on y eût l’occasion de s’enrichir (non esse

a", etc.) surtout quand le préteur était tel que Memmius. - Il.Capot matins. Cf. Plaute, Pseudol. l, a, 84. Métaphore tirée de ceque les gens riches se parfumaient la tète. --- l2. lrrumaror, débau-ché. Ce mot se trouve dans Firmicus Maternus dans ce sans. lei ildoit aussi être pris au propre. Memmius était un épicurien non seule-ment de doctrine, mais encore de conduite. Cf. Schwabe, Quint.Catull. p. r71. Teufel, De Car. voc. sing. p. si. Les débauchesde Memmius absorbaient tous les gains qui pouvaient se faire. -l 3 . Nec. Ici doit se suppléer qui. Cf. Madvig, Cr. lot. s 32;, a. ---I4 et 1;. Qyod iIIic norum esse dicitur. On explique ce passageen disant que l’invention de la litière a huit porteurs est Bithy-nienne, ou que suivant un antique usage les rois de Bithynie se fai-saient ainsi porter. Mais Ellis interprète parfaitement bien en tradui-sant : ce qui est, dit-on, un produit naturel du pays. Les porteurs àRome étaient surtout des esclaves Bithyniens. Comparez a natum,genitum dans Pline le jeune. Pane’g. xx1x. -- l 6. Ad Iectiram hominis.C’est-adire lecticarios. Sur cette forme de l’accus. pluriel, cf. Bûcheler,Décl. lat. trad. L. Havet, p. 94. - l7. Unum ajoute ici une idée departicularité, il sejoint ordinairement dans ce sans au superlatif. En-tendez d’ailleurs unum beatiorem quom «mon: cohortern. Sur le com-par. ’ala fin du vers, cf. Suss, Catull. p. 34. - Facerem. Le verbea le sens de z représenter, se représanter comme. Cf. xcvu, 9 : - et sefacit esse venustum. a - r8. Non mihifuit maligne. Sur la cons-truction de l’adverbe avec sum, cf. Madvig, Cr. lut. s 209, b, Rem.j. Moligne a ici le sens de : chichement. La fortune n’a pas agi si chi-chement avec moi que, etc., non udeo molignu fortuno usus sum.- 19. Main, où ll y avait peu à gagner. -- Incidisset équivaut ’aobtigisset. - no. Octo nominer. Cf. Cicéron, Verrines, v, Il :a Nam ut mos fuit Bithyniæ regibus, Iectica octophoro ferebatur. a-- Parure, se procurer, en grec «spittant. - Rectos. Cf. Suétone,

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390 COMMENTAIRE.César, 47 z a rectiora servitia. n - al. At mi millas, etc. Parenthèsequi ne fait pas partie des paroles du poète a ses amis. -- Hic, à flanc.lllic, en Bithynie. - 22. Cralmti. L’espèce la plus vile de lit ou delitière. -- Pedem, l’ais, le bâton qui soutient la litière et s’appuiesur l’épaule des porteurs. - 2;. In colla sibi collocare. Cf. Plaute,Asin. In, ;, 67 : c Hic istam colloca cruminam in collo plane. a Il ya ici une allitération évidemment volontaire chez les deux poètes.Voyez encore Plaute, Epidicus, Iv, a, :4. - Fosse! manque, commele veut Ellis, qu’il n’avait pas même d’esclave dont on pût faire unporteur à l’occasion. -- 24. Cinædiorern. Ce mot, suivant Ellis,marque la mollesse; j’aimerais mieux avec les anciens interprètesl’entendre de l’effronterie. Cf. Martial, v1, ;9, u : aQuartus ci-naeda trente. n - 26. Avec istos suppléez un mot qui signifie pré-ter. -- Commode, à mon aise, confortablement. - Ad Serapim, autemple de Sérapis. Ce temple était hors de la ville, et ainsi la cour-tisane eût traversé la ville dans cet attirail luxueux. Le culte de Sé-rapis était une de ces nouvelles superstitions dont se moque Var-nondans les Satires Ménippées, Eume’nides. - 27. Man: me. Voyez Nousauriques. - :8. Istud... fugit me ratio. On attendrait istius; mais ily a une attraction déterminée par le relatif. ant à la locutionfugit me ratio, cf. Plaute, Amphit. I, I, a;o-, Rhetor. ad Herenn.Il, I6, 24. J’ai mécompté, comme dit Scaliger, je me suis trompédans mon compte. -- ;o. Cinna Gaius. Le poète C. Cinna, auteurde la Smyma; cf. xcv; Virgile, Bucol., Ix, 3s; Martial, x, a: . --;I. Mei, pronom possessif au nom. pluriel. - Quid ad me. Locu-tion familière: qu’importe? - ;2. Quurn mihi patarin équivaut àquarn si mihipararim. - 3;. Insulsa male. L’adverbe ne nie pas icila qualité marquée par l’adjectif. il insiste sur le sans; cf. Süss,Catull. p. 32 : Tu es bien fâcheuse et bien désagréable. Via-ù,terme de langage commun, équivaut à es. - ;4. Neglegentem Cf.Cicéron. ad Anis, I, I7, 6: a (Lue in genet-e mihi neglegenti essenon licet. n

XI.

Nous auriques. - Pièce séparée de la précédente par unintervalle d’un vers dans O. Toutefois le signe : précède le premiervers. G.: adfurium et aureIium. Note marginale: hic duo garerametrorum juncta surit et est dycolos terrastrophos. Primum genus estsaphycum. I : GO. Ed. I472 : penetnm’t. Aide 1502, Muret: penc-

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COMIENTAIRE. 391trarit. Ed. i473, Guarinius, Scaliger, etc. : panerrabir, leçon devenuevulgaire, --- 3. GO : Ilf. La plupart des autres mss. : ubi ainsi que leséditions antérieures à Statius. - g. Statius, Sillig : remuons. O:and. -- 5. O selon Bæhrens: hircanos. G: araba: ue. O : nimbant.Schwabe, L. Muller conservent: arabcne. Ellis: am asque. Bæhrens:amboine. La leçon vulgaire est arabaxque. - GO z rive sagax. Edit.princeps: mais. Ed. i475 : raguai. La correction sa: mon: est deve-nue vite définitive. -- O : :agitiferasve. G : sagitriferosve. La leçonvulgaire est sagittiferosque. Passent, dans son commentaire, pro-pose : caryriferosque. - 7. G: flaque. O z :iveq;. Statius, Sillig,Rossbach, Bæhrens, Ellis, ont admis sin quæ. La leçon vulgaire est sinqua que l’on retrouve dans Lachmann. Schwabe. Haupt, L. Müller. --8. G.: equora. O : epra. - 9. O: sui selon Ellis et Schulze; sin, se-lon Bæhrens. -- to. G : Cesaris. En marge : Hinc vidant quadCatullus fait pas! Cuarem, cum rumen ante Virgilium Romanumtous!!! (un: aine. - I i. O : unum selon Bæhrens. --- G : horrifi-lisque. O: oribilesque. Les autres mss. ont horibiles. L’ed. princepsdiapres Ellis t horribilesque et, admis par Statius. Edit. 147:, I475 :horribiles et, suivi par Scaliger, Vossius, Sillig. Horribilesque ulti-mosîue, leçon vulgaire admise par Lachmann. Ellis : horribileminsu am. Haupt, Observ. p. a7, a proposé horribile aquor, ac-cepté par Schwabe, L. Müller, Bæhrens. G place ulri à la fin duv. 1 l, mais répète le mot au v. la, ne laisse subsister que masquesuivi d’une rature. O commence le vers par ultimosque sous la formevirimosque. -- 1;. G: hac quantique. GO : fera. Ed. I475 :fere.L’éd. princeps selon Ellis a fera, correction qui d’ailleurs s’est bien-

tôt introduite. - I4. G : celirum. - G: renta". O: rampant. -- I 5. G. : nunciare mec palle. O: nunciure. - 17. GO : mechis.- 22. GO : cul illius. - 2;. G : premtuntc. Aprèsposrquam il y adans G quelque chose d’efl’acé. On peut lire encore: rus....est. Le v. 24 est tout entier du correcteur. O met maux attitra estau v. 2;.

COMMENTAIRE. - Stmphe sapphique. Voici la forme métrique:

u ..--u---uu-u-uU--o---uu-u--’G

u ..-U---UUOU-U-uu-UCatulle n’a pas la rigueur d’Horace. Il admet le trochée au secondpied, v. 6 et :5, il place la césure après la sixième syllabe, v. l),

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392 COMMENTAIRE.:4, 15, 18; il la place après la quatrième syllabe, v. a; ; il la né-glige, v. 6, 7; au v. l l, la syllabe après laquelle elle doit se trou-ver est élidée. Au v. Il, le mot ultimo: est partagé entre le ;” sap-phique et I’adonique; au v. 19 , la dernière syllabe de omnimns’élide sur I’adonique; au v. a: la dernière syllabe de puni s’élide

sur le vers suivant. - La date de la pièce est facile ’a détermina-au moyen des vers Io-Ia, où il est question de l’expédition de Césaren Bretagne, et certainement des entreprises que Crassus et Gabiniuspréparaient en Orient. Schwabe la place en 699lss, époque ’de lapremière expédition de Bretagne; Ellis, ce qui est plus vraisemblable,en 7oo];4, pensant que les mots: Canaris monimmm mugi", nepeuvent désigner que la seconde expéditio-n où César remporta dessuccès notables. En outre, d’après cette façon de parler du vainqueurdes Gaules, on peut inférer qu’une réconciliation était intervenueentre lui et le poêle. C’est en eITet au printemps de 7oojs’4, queCésar fut l’hôte du père de Catulle. Il est possible qu’à ce momentLesbie ait fait quelque tentative de rapprochement, ou bien queFurius et Aurelius y aient songé. L’expression du mépris est portée àson comble et rejaillit sur ceux qui sont chargés du message. a Ce quime plait le plus dans la pièce, dit M. Patin, c’est le contraste qui latermine, ce double tableau de l’incontinence brutale de Lesbie et de lapassion délicate de Catulle, tendre fleur tranchée au bord du champpar la charrue qui passe :

Velu! prariUltimiflas, provenant; poxrquam

Tutu: araire est.

Image admirable de l’indili’érent égoïsme de la courtisane, détrui-sant l’amour qu’elle fait naître et passant! I Qui sont Furius et Au-Iius? Furius Bibaculus, le célèbre poète épigrammatique, l’auteurd’iambes mordants, dont Horace n’a pas ménagé la vieillesse;L. Aurélius Cotta, préteur, par qui fut promulguée la loi qui resti-tuait à l’ordre des chevaliers le droit de rendre la justice? Telles sontles identifications proposées par les anciens interprètes. Mais rienn’est plus douteux. Il y a eu en ce temps la bien des Furius et desAurélius, et rien n’indique exactement desquels parle Catulle; maisce qui semble certain, c’est qu’il s’agit de ceux qui sont nommésou désignés dans les pièces xv, XVl, xxm, xxrv, xxvt. Dans tousces morceaux (dans xxvn, il y a débat sur la leçon, et même en ad-mettant nostra Dcering croit que Catulle raille Furius), il traite assezmal ces deux personnages. On peut donc croire qu’ici en les char-

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COMMENTAIRE. 393

geant de sa commission, qu’ils aient été ou non les intermédiaires deLesbie, le poète leur inflige un nouvel outrage. L’éloge qu’il fait deleur amitié est ironique. l’eut-être l’amplification géographique a la-quelle il se livre estælle une critique à l’adresse de quelques-uns deses contemporains, en ce temps où la géographie était, comme chezles Alexandrins, matière à développement poétique. Dans tous lescas la longueur du préambule fait encore plus ressortir la brièvetéet l’insolence du message. - l. Comim. Suppléez futuri. - a. Ex-tremos Indes s’oppose à ultimo: Britannox. Cf. Virgile, G. m, as,27 et 3; : a Bisque triumphatas utroque ab litore gentes. a - 3. Uta servi, comme adverbe relatif, à marquer la comparaison, puis lasimultanéité de temps, et quelquefois, comme ici, un lieu ou se passeune action simultanée avec celle que marque le verbe de la proposi-tion principale. Ut équivaut alors ainsi a notre adverbe: ou. -Longe resonunrdcl’. Virg. G. l, "8) rappelle l’expression homériqueremplacées. - 4. Tundirur. Cf. Horace, Epodzs, xvn, 54; Virgile,En. v, un Tibulle, Il, 4, Io.--s. Je ne m’explique pas pourquoiEllis rejette la forme arabas. Ci. T. L. XLV, 9, 6. Kühner, Ausf. Cr.t. I, p. 23°. - Malles. Cf. Tibulle, n, a, 4: n tencr Arabs. n -6. Sans. les Saces, peuple Scythe, limitrophes des Perses et parconséquent des l’arthes en Asie. - Suginiferos. Virgile, Æn. v1",725, applique cette épithète aux Gélons. - 7. Septemgcminus. Cf.Virgile, Æn. v1, 80°. Ovide, Amours, In, 6, 39 : a llle flueras divesseptena par ostia Nilus. n Moschus, Il, si : imam’pq) tapi Nains).Ovide, Met. l, 42:, appelle le Nil a Septemfluus; n v, 187 : a Sep-templex, a etc., etc. - 8. Æquora. Ellis entend ce mot par: la plaine, etcitant un passage d’Hérodote, u, l2, et le a nigra harena a de Virgile,G. IV, au, croit que colora! l’ait allusion a la teinte noire du limondu Nil ; mais alors a quoi bon l’épilhète :epumgeminus .7 Il s’agit bienplutôt de la mer, comme l’ont pensé les anciens commentateurs, etcomme le pense encore Schulze. Cf. Ovide, Amours, Il, 1;, o: nŒmque celer Nilus Iato delapsus in alveo Fer septem portus in marisexit tiquas. n Hercules, XIV, 107 : s Fer septem Nilus portus emissusin æquor. a Les eaux limoneuses du Nil changent à une assez grandedistance de l’embouchure la couleur des eaux de la mer. - Io. Mo-nimenra. Littéralement : les souvenirs, c’est-à-dire les lieux qui rap-pellent les victoires. -- Il. Rhenum. Le premier des Romains, Césarfranchit le Rhin. Le fleuve est appelé ici Celticus, parce que lespeuples de la rive gauche par laquelle les Romains l’abordaient,étaient d’origine celtique, ou réputés tels. Pour les Romains la Ger-manie commençait au delà du Rhin. - Horribile aquor. Cl". les tem-

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394 COMMENTAIRE.

pètes qui ont assailli les Romains. César, Guerre des Gaules, Iv, I8,29, 36; v, Io, 2;. - Ultimes, Cl". xxux, 4; Virg. Bucol. l, 66;Horace, Odes, l, 35, 29. - I3. Omnia hac. Littéralement : tousces pays; mais quacumque fer! représente les dangers contenus dansces lointains voyages. Le relatif a donc pour antécédent grammaticalomnia hac. et pour antécédent logique l’Idée qui accompagne mm.rellement celle des courses lointaines. Donc on peut la substituer al’idée de voyage, et lainsi traduire: vous qui serez les compagnonsde Catulle, soit que, etc., et qui étés prêts a affronter avec lui tous lespérils que lui opposera la volonté des dieux.- Tempfure. Cf. Horace,Odes, lll, 4, ;o. Afert yalunras, cf. avec Ellis, Horace, Odes, l, 7, 25:Manilius, v, 495.- l6. Non buna verba, c.-à-d. male dicta, en grecinsu. oùx sûçnpa. - l7. Vivat valeatque. Formule d’adieu et derenonciation. Cf. Vlll, I2. Térence, Andr. v, g, I8. Vivere et raleresont souvent rapprochés. Cf. Térence, Heaut. m, I, 2l . - I 8. Tre-cenros. Nombre indéterminé. Cf. Ix, a. Horace, Jar. l, g, u.-2o. [lia rumPens. Cf. dans les Priape’es le morceau Lxxxu, attribuea Tibulle, v. 45-, Properce, Il, 16. I4; Martial, xn, 98, 4. -22. Cecidit. Ellis cite Sappho, fr. 74. Bergk. Gin ràv Mafia iv 959m«ailante ivô’pt: [1560! xzrawaipcioi, pipai 3K Tl "éponges bien. Cl.

Virgile, En. Ix, 4; 5.

Xll.

Nous c RITIQUES. - G : ad asinium. Un grattage a fait dispa-raître ad matrucinum. D’ailleurs ce titre se trouve à la suite du derniervers de la pièce précédente. O laisse un espace d’une ligne. - LILCS

al’ aco

mss. ont matrucine. Parthénius a rétabli la vraie leçon. - G: loco.0 : loco. - 3. G : negligenriorum. O: neglegenciorum. - 4. G:al’ falsurn

salsum éé. O: saIsum al .falsum. -- 6. G : michi. Crede Polliani.Haupt : Polioni qui se trouve d’ailleurs dans quelques mss. cités parEllis. - 7. O z frater. - Ici Bæhrens propose la correction : flirtafaire lento multari. - 8. O : valuit. Bæhrens : volis. -- 9. 0 : dis-senus. Cl. Schulze, Hermes, Xlll, p. s4. Au lieu de dismus, quel-ques-uns proposent déferras; Munro, Criric. and Elucid. p. 4l:ducenrurn; il compare Horace, Odes, lv, I, l5. - O : faceciarum.-- Io. GO : endeca sillabas. Dans G le Correcteur a fait la liaison. --

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COMMENTAIRE.l I. G : michi. O : liminaux. - l2. O, selon Bæhrens : mana. -GO : animation. - 1;. G : verum est nemv sinum. O : yerum nanaest sinum. Calpumius, éd. i481, a mnemosinan. Ald. ne: a lemot en grec, ainsi que Muret. ll est en latin dans Scaliger. - 14. G :Inhaba. O z situba, - G0: exhibe", Les mss. italiens, l’éd. prin-ceps, la vulgate: ex hiberis. Lachmann et Haupt ont rétabli ex Hi-bcreis. --- Ellis propose : ex Hibere. - 1;. G : mi:smmt michial’ mimai

mimai. 0: numeri. - 16. G: bec (O : h’). - GO: ameni. -I 7. GO z et au lieu de ut, qui est déjà dans l’éd. de 147;.

COMMENTAIRL-Vers phaléciens; cf. p. "9. - Munro, Criric-and Elucid., p. 39 et suiv., en critiquant Ellis expose bien exacte-ment ce qui a rapport à Asinius Marrucinus. C’était un frère deC. Asinius Pollion, fils de Gnæus. il n’en est question nulle part ail-leurs; il est vraisemblable qu’il était l’aîné des deux frères. La familleétait issue de Téate, chef-lieu des Marrucins. Elle était plébéienne,et comme d’autres familles plébéiennes n’avait point de surnom. Cn.Asinius, le père, vint a Rome et appela l’un de ses fils Polio, nomdont l’étymologie est incertaine. Il est vraisemblable qu’il donna sonprénom à son fils aîné et ainsi celui qui est appelé Gains est lesecond. L’ainé porte le surnom de Murrucinus, probablement parcequ’il naquit a Teate, comme Pollion appela plus tard le sien Gallus,parce qu’il naquit dans la Gaule Cisalpine, et Saloninus par rapporta sa victoire sur les Dalmates. Celui-ci même eut cinq fils, C. Asi-nius Saloninus, Asinius Gallus, C. Asinius Pollion, M. Asinius Agrippaet Asinius Celer. Pour en revenir au sujet, Pollion né en 76, neufans après Catulle, ce qui explique l’emploi du mot puer, était sansdoute un jeune homme de seize ou dix-sept ans, ce qui place la datede la pièce vers 6°, un peu après le retour de Verannius et de Fa-bullus; cl’. pièce 1X. Nous avons la un épisode de la vie licen-cieuse et turbulente de la jeunesse à cette époque. On voit plus tardles jeunes Romains volant les courtisanes, cf. Ovide, An d’aimer, in,447; ici ils se volent les uns les autres. - l. Sinistru. Cf. Plaute,Perm, il. a, 44: n llla furtifica læva. n Ovide, Me’mm. Xlll, in:t Natæque ad furte sinistræ. a - a. In joco arque vina, au milieu dela gaîté que fait naître le vin. - g. Neglegemiorum. Sur cet emploi ducomparatif, cf. Süss, Cutull. p. ;4. - 4. Hoc misant etc. Prends-tucela pour un trait d’esprit? Cf. Martial, il, 4, 6 : a Lusum creditis hocjocumque? non est. n - 9. qumvis est adverbe et équivaut à imide,ddHWJUIn. Cl’. Plaute, Pseud. w, 7, 79 : c anmvis pernix est hic

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396 COMMENTAIRE.

homo. n Rudens, Il, 3, 4a z n QIBmVlS fastidiosus ædilis est. a Onpeut entendre: autant que tu voudras, autant qu’il peut l’être, leprocédé est bas et de mauvais ton. - 6. Non cadis. Cf. Martial,Lib. 51net. 24, s : c non credis? Specta. n - Polioni. D’après la règlede Lachmann, ad Lucret. 1, 313, j’ai mis un seul l. ll eût mieux valupeut-être suivre le texte de GO. PaIIio est plus fréquent dans les ins-criptions que Polio. Cf. Kühner, Aux-f. Cr. der L. Spr. t. 1, p. 12;.---7. Vel talento, même au prix d’un talent, malgré la grandeur de lasomme. - 8. Mutari velir. L’expression, comme dit Munro, Criric.and Elucid. p. 4o, est peu usitée, mais le sens est clair. Re: murera:erre, un objet est changé, c.-à-d. change de propriétaire pour de l’ar-gent; cela peut signifier est vendu, ce qui est l’usage ordinaire, ou bienest acheté; cf. Horace, Saf. il, 7, 109 : I Puer uvam furtiva mutatstrigili. n Donc ici: farta muiamur ralento, le vol est acheté, c.-à-d.racheté, par un talent; on donnerait un talent pour que le vol n’aitpas eu lieu. -- 9. La construction est difficile. ll n’y a pas d’exemplede disenus construit avec un génitif; Munro dit que le génitif dequalité ne se construit pas sans épithète. C’est pourtant cette der-nière manière d’interpréter qui me semble la meilleure. En puer di-senus forme comme une locution composée de laquelle dépendent lesgénitifs Ieporum et fuceriurum. - 1o. Pline le jeune fait une allusionvraisemblable à ce passage, EPiIres, v, la. a. - Hendecasyllabos.Catulle appelle ainsi ses vers à son secours, xut, 1 ; et aussi cm, 8.- 12. Æstimarione. Ce qui touche Catulle, ce n’est pas la valeurréelle de l’objet, c’est le souvenir qui s’y rattache. - 1;. Mnemo-synum, mot grec latinisé. Cf. Teufel, De Cm. roc. ring. p. 1o. Cemot a le même sens que le latin monumentum dans ce passage del’Ene’ide, v, 538, 372, que cite Vulpius: a Monumentum et pignusamoris. n Nous disons de même en français: un souvenir. - 14. 511-dariu Samba. Cf. xxv, 7. Samba, de Sætabis, ville d’Espagne, surun fleuve du même nom, dans la Tarragonaise. L’orthographe, avecla diphthongue æ, est déterminée par les inscriptions et les médailles.Le pays était renommé pour ses étoffes de lin; cf. Pline, H. N.x1x, 9; Silius, lll, 37; et suiv.; Gratius, Cyneg. 41. - Ex Hibereis,du pays des lbériens, c.-à-d. d’Espagne. Cf. Ix, 6. La terminaisoneis est archaïque; elle est usitée dans les inscriptions jusqu’au tempsde Catulle; cl’. Kuliner, Auxf. Cr. der L. Spr. t. I, p. :194. -- u.Miserunt muneri. Tournure fréquente en latin avec minere, dure, acci-pere. Cf. Corn. Nep. Thrusybule, 4; Tacite, Ann. x1v, ;1; Val.Maxime, 1V, 8. -1;. Fabullus et Verunius. Cf. 1x. -- 17. Vannie-Ium. Diminutif d’amitié; comme Septumillus, xt, 1;.

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COMMENTAIRE.

Xlll.

Nous CRITIQUES. -- Entre cette pièce et la précédente O laissel’espace d’une li ne. G écrit : ad fabullum. Un peu plus loin : fulm-ricum endeusilla uni. - 1. O : enabis. - a. OG: dii, ce qui estcontre la mesure. Avec Haupt, L. Müller, je rétablis la forme di.Bæhrens écrit dei. Tout cela d’ailleurs revient au même, les uns fai-sant la contraction, les autres la synizèse. Les diverses formes sontautorisées; cf. Brambach, Hülfsbiichlein, etc., a" éd. p. 11 - 6. G :bec. - GO: si uriquam. - 8. GO: saculus. - 9. O : mens, mau-vaise leçon qui est dans le Lanrentianus de première main, dans plu-sieurs anciennes éditions selon Sillig (toutefois ni Schwabe, ni Ellisn’en signalent aucune; 147:1, 147;, Ald. :502, ont nieras), quil’adopte en s’appuyant sur l’autorité de Martyçi-Lagduna, de Hand,

a oet de Dcederlein. - 1o. O : sen qui. G. : sen qui. G3, selon Düb-ner. - O : eIeganciiu 1e, d’où Bæhrens suppose qu’il y avait eIegan-tins-que. - 11. G. mee puelle.

COMIINTAIRI. - Le mètre est le vers phalécien; cf. p. ;59.La pièce doit être du même temps à peu près que la précédente.On a cru que Catulle voulait se venger d’un dîner où Fabullus ne luiavait donné que des parfums, et on s’appuie sur le ton enjoué decertaines expressions, et aussi sur l’épigramme de Martial a Fabullus,HI, l2, que l’on croit être une imitation de celle-ci. Avec Ellis, jesuis d’avis qu’il s’agit d’un repas à frais communs, où Catulle four-

nira le logis et les parfums. Seulement il s’excuse spirituellement sursa pauvreté actuelle de ce qu’il ne fait pas davantage, et il fait plai-samment valoir ce qu’il offre. - 1. Cf. Martial, x1, sa : n Cenabis belleJuli Cerealis apud me. a - a. Puucis diebus, dans peu de jours, dansquelques jours. Cet ablatif s’emploie pour marquer le terme d’untemps après lequel s’est passée ou se passera l’action; cf. Dræger,Histor. Syntax, n Theil. p. 492; Kuhner, Ausf. Gr. der L. Spr. t. Il,p. 26;. - Si ribi difavem. Cf. Plaute, Caprifs, Il, g, 94; Cie. lnPisan, 16, 38 :Si dis placer. Dans les phrases de ce genre, l’indicatifest stéréotypé, comme dit Dræger, Histor. Syntax, IV Th., p. 672.- 3. Bonam magnamque attuleris. Cf. Térence, Ennuque, 1, a, 4;;a Bonam magnamque partem ad te attulit, -- 4. Candide. Cf. xxxv,8; vauil’, go; Horace, Epodes, x1, 27; Tibulle, iv, 4, 19. -

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398 COMMENTAIRE.

s. Sale. Cf. xv1, 7; Térence, Eun. Ill, 1, Io; Horace, 5.1!. 1, 1°, 3.- Omnibus cachinnix. Cf. XXXI. I4 : a (Eidquid est demi cachinno-rum, n toutes les espèces de rires, osa-d. tous les traits d’esprit,tous les mots plaisants qui peuvent exciter le rire. Voyez Lucrèce,v, 1’97 : I Tum joca, tum sermo, tum dulces esse cachinni; n 14°; :. risus dulcesque cachinni. n J’emprunte ces exemples ’a Ellis, dontles références sont des plus variées et des plus heureuses, comme leremarquent les critiques de son commentaire, Schulze, Munro.-6. Venusre narrer. Cf. v1,a, COMMENTAIRE, p. ;7s.- Amnem.Cf. Plaute, Aulul. I, a, 6. Afranius, 412, Ribb. a Tanne arcula tuaplena est aranearum? n -- 9. Contra, en retour. Cf. Plaute, Curcul. i,;, 4;; Epid. III, ;, 29, etc. Men): amores, la quintessence de l’amour,l’amour tout pur. Cf. la note de M. Naudet : c Apud venustum poestain cenabitur: ergo ibi habitant meri amores, atque spirant in do-mini sermonibus. n Enfin comparez Martial, xw, :06, 1. - Io.Surin: elegantiusve. Suppléez mais umortbur. -- la. Veneres Cupidi-nesque. Cf. III, 1. Le don que Vénus a fait à la maîtresse de Ca-tulle ne rappelle-t-il pas celui qu’Athéné fait à Pénélope, Odyssée,

XVllI, 190-194, et qui est justement le parfum dont se sert Vénusquand elle conduit le chœur des Grâces? - 14. Totum nasum. Elliscite la un passage de Pline, H. N. u, 14, qui lui est fourni parM. Bywater : c Œisquis est deus, tolus est sensus, totus visus. totusauditus, totus animze, totus animi, totus sui. IMunro, Crit. and Elucid.pp. 47 et suiv., rapporte un assez grand nombre d’exemples de cetemploi de torils pris adverbialement, entre autres celui-ci de Martial,xu, 84, ;, où il y a un souvenir évident de Catulle : c Talis eras, modotonse Pelops, positisque nitebas Crinibus, ut totum sponsa videraebur. n

XlV.

Nous CRITIQUES. -- Entre cette pièce et la précédente Olaisse l’espace d’une ligne. G le remplit par ce titre: ad culvum pae-tam. En marge faleuticum endecasillubum. - 1. O : e au lieu de nef.G et la plupart des mss. : ne. D: me. Les mss. secondaires entrelesquels le Colbertinus, l’éd. 1472, etc.: Ni, leçon qui est devenue lavulgate. Lachmann a reconnu que la leçon ne était issue de l’ortho-graphe archaïque nei. - j. G z vaciniuno [Bonnet], qui se retrouvedans le Colbertinus. - s. G : malis. O : mal’, selon Bæhrens, ce qui

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connu-ru". 399peut à la fois représenter male et nolis. Mal: est dans les mss. italiensinterpolés, dans l’édition princeps, la vulgate. -- 6. GO: dit... dam.- 8. G: u... surchargé en ut [Bonnet]. - 9. GO: 5iilla liieraror.Martianus Capella, in, 229, p. 56, a: Eyss. cite ce vers, que lui em-prunte Jean de Salisbury, Melalog. l, 24. Les anciennes éditions ont dès1472 : Sylla. J’écns lineraror d’après Brambach, Hülfxbüchlein, etc.,

p. 46; L. Müller, Onhogr., etc. Summarium, p. 55. - GO: michimale. - 12. GO: Dit. Scaliger transposait les vers nous après g.- I4. GO: misini. La correction est dans l’édition princeps. -

al’ optima

15. G : opime. O: oppinio, selon Bæhrens. Macrobe cite ce vers,Sunna. u, I. 8. La correction est dans les premières éditions. -16. O : h’ (: hac selon Bæhrens) tibi fulsejil adhibit. G : hac tibial’ faire

salse si! aubibit, Mais s de sir surcharge un f. Le premier a denabibit est elïace’ et ab est une surcharge. Les anciennes éditions înté-

a xfleures a Avantius ont faire, que conserve Bæhrens. -- i7. G : lysait.- 18. O : Curé. G : curmm. G z Scrinia changé en scrinea. G : Ct-sios. D: Sosies. -- Aquinos est la leçon des mss. que la mesurerend nécessaire. Turnèbe, Advers. xn, l, conjecture Aquinios qui aété admis par Vossius, Vulpius, Conr. de Allio, Dœring, Naudet,Sillig, d’après un passage de Cicéron, Tuscul. v, sa, 6;: u Adhucneminem cognovi poetam, et mihi fuit cum Aquinio amicitia, qui sibinon optimus videretur. a Si l’on admet Aquinior, il faut faire la synizèseet compter i comme Ellis remarque que certains noms latins ont eula double forme en u: et en iux, comme Fundanus, Fundunius; Vera-nius, Veranus. etc. D’ailleurs Catulle obligé par la mesure a pu es.tropier à dessein le nom d’Aquinius. -- ne. GO: hac. - O : ribi hîissuppliais. - 22. Scaliger z ruiistis. -- 24. GO: Jeudi. O: inco-moda. -- G : pacte.

COMMENTAIRE. - Mètre phalécîen. Cf. p. 359. La pïèce estadressée à C. Licinius Calvus, orateur distingué de ce temps (Cf.Cicéron, ad Diversos. xv, 2l, 4; Brutus, 8:, 28;; Val. Max. 1x.la, 27; (hiintilien, x, a, I I 5; Sénèque le Rhéteur, Controv, Vu, 19,p. au, Bursian) et poète (Sen. rh. lac. cit; Properce, in, :5, 4;Ovide, Tristes, u, 432; Pline le jeune, Epir. v, 3., etc.), était inti-mement lié avec Catulle qui lui adresse les pièces xnv, l, xcvx, etfait mention de lui dans la pièce un. Leur amitié était assez notoirepour que souvent on unisse leurs noms. Cf. Horace, Jar. i, Jo, :9;

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400 COIIENTAIRE.Properce, "un, a; n, 87; Ovide, Amours, in, 9, 62; Tristes, Il,4p; Pline le jeune, Epirres, i, i6. ll était un peu plus jeune queCatulle (né en 672l82), et mourut un peu après lui) vers 706’48).La pièce fait allusion à un envoi plaisant que Calvus fit a son ami lejour des Satumales. ll avait reçu du grammairien Sylla , pour lequelil avait plaidé, un cadeau de livres. Ces livres contenaient les œuvresou du moins des extraits des œuvres de poètes peu goûtes de Ca-tulle. Calvus les adressa donc a celui-ci, qui en retour dans l’épi-8ramme présente le menace de lui donner les productions de mau-vais poëtes de ce temps. - i. Plus oculi: amurem. Ci. in, s. Mécènea imite ce début. cf. Suétone, Vie d’Horace, éd. Reifl’erscheid, p. 45 :

a Ni te visceribus meis Horati Plus jam diligo. a - a. Manne i510,en échange de ce présent, a cause de ce présent. Ellis compare. Té-rence, Eunuqut, Il, a, ;8 : I Hisce hoc munere arbitranlur suamThaidem esse. n C’est un ablatif de cause que l’on peut rattache- acelui qui marque la valeur contre laquelle on échange une chose. -3. Odin Vatiniano, comme dit Dœring : quanta le odit Vatinius. Cf.T. L. Il, 58, qui en parlant d’Appius Claudius emploie cette toar-nure: a odisse plebem plus quem patemo odio. n D’autres enten-dent : je te haïrais d’une haine semblable a celle dont tous les êtrespoursuivent Vatinius. Cf. Macrobe, Sur. Il, 6, l . Cicéron, in Vatinium,16, 39, appelle ce personnage : a Odium publicum populi, senatus;universorum rusticanorum. n Mais Vatinius devait hair Calvus, leplus ardent de ses accusateurs, et Catulle menace Calvus de le hairégalement. ll ne s’agit pas ici d’une haine partagée par beaucoup degens; ce que le poète veut marquer, c’est l’intensité du sentiment.Il a lieu de se plaindre de Calvus, comme Vatinius en a lieu, et sil’on admet le sens de Dœring, qui est d’ailleurs celui de Vulpius,d’Hertzberg, de Teufl’el, de Frohlich, de Jungclaussen, de Schwabe,cela achève la comparaison. Vatinius, agent de César à Rome, sau-vent poursuivi par Cicéron, souvent attaqué par Catulle (ui, un),fut accusé par Calvus, en juillet 7oolg4, et absous seulement par lecrédit de César. ll en conçut contre Calvus une haine mortelle.Schwabe ne croit pas que la pièce x1v se rapporte a ces faits, parcequ’il n’admet pas que Catulle ait vécu plus tard que juillet 700]", etsi cette pièce a été composée après le procès de Vatinius, elle est de

décembre 7ool54. Toutefois, voyez au commencement du volume,VIE DE CATULLE, p. xxvm. Ce qui a la rigueur me ferait adop-ter l’opinion de Schwabe, c’est que le ton du morceau est bien enjoué

pour un homme malade, et qui se sent près de sa fin. -- s. Maltperdues, c.-’a-d. cruciales, mal: multuns. -- 6. Di malt: malta leur.

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continu-une. 401Catulle exagère l’imprécation en employant le pluriel. Voyez la for-mule, Térence, Phormion, v, 8, 8; : a Malum quad isti di deæqueomnes dent. n - Cliemi. C’est ce mot qui montre qu’il s’agit d’uncadeau fait à la suite d’un service rendu dans un procès. - 7. Tan-"un impiorum. ll a dit plus haut la: pouls. Mais ici il revient augénitif partitif qu’il semble affectionner. Cf. Overholthaus, 6’an.Catull. cap. duo, p. 29. lmpii, ce sont les mauvais poètes, quiécrivent malgré les Muses, iratis Musis. Lui-mémé s’appelle pivm,

XVI, s; cf. aussi Virg. Æn. vr, 662. 668. - 8. Repermm. Il a fallufairendes recherches pour le trouver. - Julia. Il est vraisemblable-ment question ici du grammairien Comélius Epicadus, affranchi deSylla, qui prit le nom de son patron et qui. dit-on, acheva ses mé-moires laissés imparfaits. Cf. Suétone, De Gramm. la. Limmtor estici sans doute un terme de mépris. Ci. Suétone, de Grammar. 4 :c Sunt qui litteratum a litteratore distinguant, et illum quidem abso-lute, hune mediocriter doctum existiment. a - Io. Non est mi malt.Cet emploi de l’adverbe comme prédicat est fréquent chez les comi-ques; ci. Dræger, Histor. Syntax. Il Th. s us. Ellis cite Plaute,Trucul. tv, 2, 3l; Mostell. l, l, 49, où se trouve précisément ben:est et male est. -- Ben: ac beau. Cf. Cicéron, Parmi. i, 3, i6. --I1. Di "lagmi. Cf. un, 5. - Sacrum, maudit. Cl’. Turpilius dansNonius, p. 397, 3o : a Sacerrimum domicilium hoc contulit leno. aEn parlant des personnes ce sens n’est pas rare. Cf. Airanius dansNonius, p. 397, a: : c O sacrum scurram et malum. n Plaute, Pan.prol. 90: a homo sacerrimus. a Voyez enfin Catulle, un, l, et Vir-gile, Æn. lll, 57 : a Auri sacra faines. a -- i4. Mini. Syncope pourmirisri. On trouve encore dans Catulle. promisti, cx, 3 ; durai, XCl,9; abmrsti, xcrx, 8; luxri, lXVI, si -, surrepsri, Lxxvn, 3; triai, LXVI,3o. Ces syncopes, dont il y a encore quelques exemples a l’époqueclassique, sont surtout fréquentes chez les comiques. Cf. Kühner,Ausführl. Cr. der Lat. Spr. t. I, p. 308. - Continue, dit Munro,Critic. and Elucid. p: 4B, ne peut avoir d’autre sens que celui qu’ila dans les anciens écrivains : aussitôt, sans intervalle. C’est celuique défend aussi M. Naudet contre Dœring. Calvus envoie son prèsent le matin des Saturnales pour empoisonner aussitôt le bonheurdu poëte.- I 5. Joignez die Saturnalibus. Ellis cite comme exempleanalogue Plaute, Pan. n, 49 z a die bono Aphrodisiis. a Munro citeTiteoLive, xxx, 39, 8 z a Cerealia ludos dictator et magister equitumex senatusconsulto fecerunt. a Les Saturnales, fêtes en l’honneur deSaturne, dieu des semailles, avaient lieu le i4 des calendes de jan-vier, c.-à-d. le I9 novembre. C’était une époque de réjouissances. Du

26

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4o: COIIlNTAlRE.temps de Catulle, il n’y avait encore qu’un jour. A partir de la ré-forme du calendrier opérée par César, il y en eut plusieurs. Cl.Mecrobe, 50mm. l, to. - :6. Non non... sic. Cf. Térenee. Phot-mion, u, i, 7; z a Non non sic futurum est, non potest. n - 5415!.Cf. Horace, Sol. l, 9, (a; : a Male salsus Ridens dissimulere. n -Abibit. Cf. Térence, Andr. I, a, 4 : a Minbar hoc si sit abiret. nCicéron, ad Atric. xw, x, x : o Non pesse ista sic sbire. n Et en-core Dl fin. v, y, 7. - l7. Librariarum. Sans doute librariu asignifié a copiste a comme le remarque Ellis ; mais ici il ne peut guèrevouloir dire autre chose que libraire, c’est-adire ceux qui copiaientou faisaient copier les livres et aussi les vendaient. Cf. Seoèque, DtBentf. vu, 6. - 18. Sainie. Boites ou cassettes de forme circulaire.où l’on serrait des objets précieux et en particulier des livres; cl.Horace. Sur. l, l, ne; Epit. l, l, 11;. Martial a imité cepu-sage, N, 86, 9. Schwabe, N. Jahrb. 1878, p. 26°, prend ce motpour un génitif pluriel. Cela est impossible; il y a apposition, et siSilicium est au singulier tandis que Carie: et Aquinos sont au plu-riel, c’est que le poële insiste sur ce nom. - Casier, Aquinos. Lepluriel marque ici le mépris. On ne sait rien de Cæsius. Sur Aquiniuson a le témoignage de Cicéron (voyez Nous CRITIQUES).-l9-Surfant". Cf. xxn. - Verrerie. Terme déterminé par l’idée que leursVers sont un poison pour le goût, et selon Catulle aussi pour la santé;cf. xuv, 12. - 2°. Hi: suppliciis. Ces mauvais poëles seront ponttoi autant de supplices, quand tu les liras. -- Remunerabor. c’est legrec àvnoœpüaopai. Terence, Eun. Il, ;, 9;, et Iv, 4, sa , emploie demême a gratiam referre n dans le sens de rendre le mal pour le mol.- n. Malum pedum Ellis, avec Guarinus, croit que Catulle joue surle sens du mot pas qui signifie pied d’un vers. - Anulinis. Emploirare du verbe composé. Ellis cite Plaute, Amphit. lu, 4, 6 : a ejusjussu nunc huc me afl’ero. n Un autre exemple du même auteurmontre qu’il y a le quelque impropriété, Prend. Il, 4, au: a Attulihune. -- Œid? attulisti? ----Adduxi volui dicere. n Mais on dit de":marins, dans le sens de faire violence, et il est possible que Catulleait joué sur cette expression, car les poëtes sont entrés chez lui mal-gré lui. - 2;. SæcIi incommoda. Cf. le grec i169: ÔPR’IPIK.

lei se place dans le manuscrit un fragment de quatre vers, don! jecrois qu’il faut faire la seconde préfaCe; cf. lb. M. von Leutsch, dansle Philologu: de 1876, a émis l’opinion que la pièce l était le pro-logue des n" l-XIV, publiés comme un volume à part. Le fragmentdont il est ici question serait le prologue du second volume. Schulzerapporte simplement cette opinion sans la juger, Zcitrchr. fuir Gym.

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couusnnins. 4o;un, 11, p. 697. Mais elle parait peu acceptable. On ne voit pasCe qui assortit particulièrement les pièces 1-x1v, qui ont pour ma-tière des sujets si divers, et dont quelques-unes appartiennent auxderniers temps de la vie de Catulle. C’est une conjecture ingénieuse,rien de plus.

XV.

Nous ca1110.uss.- O laisse un espace d’un vers entre cettepièce et la précédente. G : ad aurclium, en rouge. En marge falza-sium endemsillabum. - 1. O : O manda. - G : lib (7) - tibi enlégère surcharge [Bonnet]. - a. G : pudenttm para, avec des signesmarquant qu’il faut intervertir l’ordre des deux mots. - s. G zmichi. - Bæhrens conjecture pudicum. - GO : appuie. -- G :nichil. -- G : "un" corrigé en reremiur [Bonnet]. -- 8. G : in"corrigé en in r: [Bonnet, Ellis]. - G : paumoit. O:occ11püi:occupari [Ellis]. -- 9. G z un. - Io. GO: bonisque. Mais la fauteest corrigée dans l’éd. princeps. - 11. O : Qpcm tu quolibet ut al’jubn mantra. - G : qualubet (les quatre dernières lettres corrigées)ut qum. Je maintiens la leçon de G, 11! jubet, avec L. Müller etBæhrens. Les autres ont 11: Iubct qui est la leçon vulgaire. SelonSillig, l’édition de 1481 donnait déjà jubet. Statius voulait écrire ut

"lis. D et le Laurentianur de Lachmann ont ut juber. Les très-anciennes éditions avaient admis montra, qui des Avantius est corrigéen monta..-- 1 j. G : hac. - G : prudent" ul’ pudenm. O : pudeu-ur. -- 13.6 : intanram. - 16. O : nomorum. -- 17. O: ah tii

aI’ "un

il. - G z ah rumen le. La première lettre de ah est en surchargesur un grattage. - 18. O : aimais. - 19. G : permirent corrigéen percurunr [Bonnet].

COMMENTAIRE. --Le mètre est le vers phalécien, cf. p. 339.--Cette pièce doit être placée dans les dernières années de la vie deCatulle, avec celles ou il est question de Juventius; l’objet des amoursque le poète recommande ici à Aurélius, est certainement Juventius,ci. XLVIII, Lxxxl, xc1x. Voyez en outre les pièces xx1, xxm, xx1v. Furiuset Aurélius sont les personnages nommés pièce x1. Aurélius reparaît,pièce xx1; Furius, pièce x1", et Catulle, pièce xx1v, emploie lesmêmes termes pour insulter Furius et pour désigner celui contre le-

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404 COMMENTAIRE.quel il veut mettre en garde Juventius. ll est vraisemblable que lecouple odieux à Catulle traversait ses amours avec Juventius. ll em-ploie ici un tour original, en feignant de mettre ce qu’il aime sousla garde d’Aurélius, et suivant un procédé qui lui est familier, d’é-normes obscénités viennent se placer au milieu de phrases du tout leplus élégant et le plus délicat. - 1. M: ac mecs amour. Cf. Té-rence, Phormion, 1, 4, au : a Vobis commendo Phanium et vitarnmeam. a Martial, v, ;4, 2 : a Oscula commendo deliciasque mess. nCf. x, 1 : a ad suos amores. a - Pudentem, modeste. Le mot s’ap-plique en réalité aux sentiments de celui qui demande la faveur; parhypallage il est attribué à la faveur réclamée. - j. Ut détaminel’objet de la demande. - 4. lntegellum. Cf. xxx1v, a : a pueriintegri. a Le diminutif integellur se trouve dans Cicéron, ad Faunil.1x, Io. - s. Comme: pudica Cf. Horace, Jar. 1, 6, 8:. -6. Apopulo dépend de pudice, comme le veut Ellis. Cf. Plaute, Cumul.1, 51 : a tam a me pudica est, quasi soror mes sit. a - 7. [stanc-présente populum. - 9. A te mame. Cf. Plaute, Captifr, tu, 4, 7; :a Si quid metuis a me. s -- Io. Boni: malique. Comme l’indiqueM. Naudet, corrigeant Vulpius et Sillig, vertcundis et prout-ris. -11. il faut ici rapporter quantumvis à monta en supprimant la vir-gule après ce mot, et aussi après foris. Ubi eritforisparatum. c.-à-d.ubiquod sconum erit fori: (hors de la maison où demeurent leamours de Catulle) paramm. a Parata puella dicitur que facile copiam

. sui facit. a Cf. Properce, 1, 9, a; (Dœring). - 1;. Patienter. Monexigence est bien modeste. - 14. Mali: mmsfurorque recors. Cf. au.1 et 4. - 16. Nostrum caput. Périphrasc pour me. - Intidù’r. Cf. nu,7. - I7. Malique fini. Génitii’ de qualité. Overholthaus, Synt. Corail.cap. duo, p. je. - 18. Amorti: pedibus. Muret entend :diductis ndivoricatis. Ceux qui sont chargés d’infliger le supplice tirent lespieds de divers côtés. - Porta, c.-à-d. ri? 1:96:79. Cf. Priapdes,ut, s. ll s’agit de la peine réservée aux adultères, et nommée chezles Grecs àaçavidmctc. On employait pour cela les raiforts, raphmli,ou les mulets, espèce de poisson a grosse tète. Cf. Juvénal, x, 317:a Œosdam mœchos et mugi! intrat. a

XVI.

Nous CRITIQUES. - Pièce unie a la précédente dans GO. -1. GO : dcdicabo. Les éditeurs s’accordent sur l’orthographe de ce

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couusunlas. 4o;mot, que justifient les manuscrits et. les inscriptions. Bûchder, Rit.Mus. 1486;, p. ,86, le fait venir non du grec «m’ai, mais du latinpodex. Pedican :1 podium scindere ou senau. -- a. G : parie: etcinede. - j. G. mi (corrigé en me) exuerriculir. 0 : qui mi ex. -4. G : qd’. La derniere lettre est corrigée et surmontée d’une autreque Ellis et Bæhrens croient un t. Bonnet y verrait plutôt un i. ll yaurait ainsi qui, mais d’une manière incertaine. A mon avis, lalecture d’Ellis et Bæhrens est meilleure. --- G. : 1" leçon : moliculli.2’ : molliculi. Au-dessus du premier i, un l ; le second l barré. -s. Pline le jeune, Epirt. tv, i4, y, cite les vers s et 8. Apulée, Apol.p. 1 7, 12, éd. Krügcp les vers 5-6. -6. G : nichil. - O z nasse.-

a tû7. 0 :qui t5. G : quitamen. Les mss. de Pline : qui tune. - 8. GO :Sil". Les mss. de Pline: sont; d’ailleurs plus loin il y a dans le textede Catulle: passant. Les anciennes éditions ont runt, entre autresl’Aldine 1502 et Scaliger. Muret, Lachmann, Haupt, Heyse, Ellis ontadmis tint. Lachmann, plus bas, écrit passim. Ellis conserve posrunt.en admettant le passage du subjonctif a l’indicatif, ar une nuancede la pensée-Et, mss. de Pline. -- 1o. O : hiirpillosis [Bæhrens].- 12. GO: Vera; -- G: millia. - Quei est une correction deRossbach. L’Aldine 1go: a qui, suivi par Guarinus, Muret. Les an-ciennes éditions: quad, repris par Scaliger, devenu la vul ate, etconservé par Bæhrens. L. Müller: quom. - 14. GO : dedica a.

Couusuruas.- Pièce écrite en vers phaléciens comme la pré-cédente. Elle est adressée aux mémés personnes, et sans doute estun épisode des querelles de Catulle avec elles. Est-ce dans leur com-pétition auprès de Juventius, que, pour le décrier, ils l’accusaientde dévergondage? En tout cas Catulle saisit cette occasion, commel’ont fait tant d’autres, de distinguer entre les mœurs de l’homme etle langage du poète. Le genre, suivant lui, exige une grande libertéde termes, et il se donne dans cette pièce même plus largement car-rière que jamais, en prodiguant les expressions et les images obscè-nes, tandis qu’il exprime avec beaucoup de netteté et d’agrémentl’idée qu’il veut mettre en lumière, v. 3-8. Ces vers ont frappéPline le jeune qui développe la même idée en citant Catulle , Epit.W, 14, 4. Ellis a recueilli de nombreux passages où la même distinc-tion est établie. Cf. les suivants indiqués déjà par les anciens oom-mentateurs. Ovide, Tristes, 11, 334: a Crede mihi, mores distanta carmine nous; vita verecunda est, musa jocosa mihi. n Martial,1, 5, 8 : I Lasciva est nabis pagina, vite probe est. n -- 1. Pe i-

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406 COMMENTAIRE.

cuba, c.-a-d. podium scindant neurula. - Mambo, c.-a-d.Mm expiée. - a. Pathici et cinadi a dicuntur qui muliebria patiun-tur. a Par cette in’ure il répond a celle qui lui est adressée, v. 1;. -4. leod surir mol iculi. Ce diminutif est déjà dans Plante au sanspropre, Canna, il, 8, 58. Tite-Live, XL, n, cite Molliculus commesurnom de Minucius. lei il signifie: ell’e’miné, sentant la débauche.M. Patin, après M. Naudet, insiste sur le sens de l’épithète mollet,dont molliculi est un diminutif, appliquée aux vers de Catulle, et iloppose les nrxiculi molles, a ceux qui portent l’épithète de rami(ci. xxxv, i : a tenero poetæ I), a Hi, dit M. Naudet, lasciviam, illianimi alîectus exprimunt. a M. Patin établit ici ingénieusement deuxcatégories, celle des vers c molles, a dans laquelle il fait rentreles pièces in, xxrv, xxxu, x1vni, w, pour, XCVIII, xcxx, crx, a,celle des vers a teneri a entre lesquels se trouvent les pièces n, m. v;vu, VIH, x1, xxxv, xxxw, xur, xw, Li, lVlll, un, un, vam, un,IXXI, Lxxv, ixxvx, Lxx1x, txxxu, Lxxxm, Lxxxv, lXXXVl, xcn, cm, cm,cvm. Sur quelques points cette classification pourrait être contestée.Néanmoins en général, elle fait bien voir ce double élément de lapassion dans Catulle, qui tantôt n’est qu’une ardeur des sens et uncaprice, tantôt un sentiment profond. A tout prendre, il a raison; ilmérite moins qu’il ne le semble le reproche d’être molli: et pannapudica. ll n’est pas chaste, cama, dans le sens absolu du mot; maisla sincérité qui souvent éclate dans les expressions dont il se sertpour peindre sa passion, l’épure en quelque sorte, et il est un vraipoète, un poète inspiré par les Muses, pin potto. - y. Piinn po:-tam. Ci. xw, 7. -- Tum darique. Union fréquente de ces deux par-ticules, suivies de si, postquam, cum, avec le sens de : seulement. Cf.Plaute, Captifs, I, a, ;9; Cicéron, ad Anic. l, 6, 1;etc.--8. Ellis,qui admet Sil", reconnaît potinant qu’après "un darique l’indicatifest la construction la plus usitée, - 9. Qyod pruriat, c.-’avd. priai-mm libidinis. Cf. Plaute, Sticliux, v, 5, 1;; Martial, l, 36, Io etIl. - io. Hi: piloris, c.-à-d. jam amie provenir. Cf. Martial, n,;6, g; Ix, 28, l et suiv. - Moyen lumbox. Cf. Virgile, Carol. v,si. Sur le fait qui non passant duras, etc., cf. Pétrone, Jamie. ne,éd. Bûcheler. -- Duras, engourdis, qui ne sont plus souples, qui nepeuvent plus se prêter au plaisir. --- la. dei. Ancienne formed’orthographe oui long est représente par ci. - Milia malta bario-rurn. Allusion sans doute aux pièces v et vu. - 1;. Mal: minent.c.-a-d. cinædum, mollem. Cf. Ovide, An d’aimer, i, 5:4: a Etsiquis male vir quærit habere virum. a

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COIIENTAIRS. 407

XVll.

NOTES Cliniques. - Pièce unie a la précédente dans GO.Toutefois dans G un signe, de seconde main, en encre noire, mar-que le passage a une autre pièce. Dans O, selon Ellis, le premiervers est marqué d’un double trait : qui indique qu’une nouvellepièce commence. - 1. G.: O cula in que. O z Ocula inaq;.- GO :lehm, orthographe que Bæhrens croit issue de l’orthographe archaï-que ladere, qu’il rétablit dans son texte. L’édition princeps, selonEllis: O Colonia qua. Ed. de 1475 : oculo une... laiera. La leçondéfinitive est dans l’Aldine de 1 son. - 3. GO z ac sulci: ramis, quel’on retrouve dans l’éd. de 1475. L’édition de Vicence, 1481, Cal-purnius; de Brescia, 148;, Parthénius; l’Aldine 150:, Guarinus,Muret ’: tub hi: tofus. irrediyivur. Scaliger, Dœring, Naudet: ad-sulitantis, inrediviyus. Vossius, Sillig : arculi: nantis. Schwabe:oxalis. Ellis, Bæhrenszacsuleis. Statius, Lachmann, Haupt, L. Mül-ler : assuli: nantis. - G : inrcdiuiuis. O : rediviur. La vulgate avantLachmann était intdivivur. - 4. O : suppinu: car cana ;. - 6.GO: sali subsili sacra suscipiant. Ed. 147g : val Salii le Submliisucra suscipiam. Aldine 1501, Scaliger: val Salisubruli sacra susci-piunro. Guarinus: 11:1 Salirulisuli sacra suscipiantur. Muret: val Sali-subsuli sacra surcipiunror. Statius : Salisubsulir, leçon admise parDœring, Naudet, Sillig, Hand. Lachmann, Haupt, L. Müller :Salisubrili. Bergk, Rossbach, Ellis : Salisubrali. Schwabe, Bæhrens :Salisubrilis. - 7. G : michi. En marge : maximi, d’abord omis. -8. O: quedam. G: quidam. Selon Bonnet le trait est une correc-tion. il ne me semble pas. -- 9. G :precipirum. - 10. O : tocius.G : rotins corrigé en rotius [Bonnet]. - GO : pudiceque paludes.Selon Ellis putidæ est dans l’éd. de 147;. Celle de 1475 a pudi-CŒqllC. Depuis l’Aldine de 150:, il n’y a plus de variante. Toute-fois Heyse admet punicæque. -- 1;. O z himuli. - 14. GO: Cuiiocum sir. Ed. de 147; : Quai cum sir, leçon consacrée par Scaliger.Aldine 1502, Muret: Cui cum sit. - 1;. GO: ut puella. -- 0:renellula delicacior. -- GO z ado. - Et se trouve dans le Lau-rentianur et le Colbertinur, ainsi que dans l’Ambrosianu: d’Ellis.Ur est dans les anciennes éditions. l’Aldine de mon. Nic. Hein-sius conjecturait rad; Dœring : ah; Laclimann : est. Il y a lieude conserver avec les derniers éditeurs, Schwabe, L. Müller,Bæhrens, Ellis: et qui a le sens de et quidam. -- 16. GO: asser-

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408 COIIlNTMIE.vanda. -- O: nigerimis diligenrius. -- 18. Tous les mss. ont ne:me. Depuis l’édit. de 147;, ne: se est rétabli. - G : infusa. -O : alvus. -- 19. Festus p. os, éd. Müller, citant ce passage pourexpliquer suppernara, donne ligari. Mais liguri est la leçon de tous lesmss. de quelque valeur. Ald. 1 son : Iiguris. Muret: ligeri. - GO:ruperata. Les anciennes éditions, Aldine 1502, Muret: separara.

n Politien avait proposé expemata. Statius, Scaliger, Vossius ont faittriompher subpernara ou suppemara. - 21. Passent propose maisstupor. - GO : nichil vider nichil audit. - 2:. O : qui sir. G : quidsir. Selon Bæhrens, d provient d’une correction. Du moins il y a qdet d est sur une surcharge. - 33. G. Nunc cum vola de rua. SelonBonnet, la première leçon est mitera corrigé en minera. Mais celan’est pas très-certain. O : nunc vola vola de tao. Plusieurs mss. desecond ordre ont Hum: cum, d’où Frohlich a conjecturé Hum: menin;Hand, eccum; Sillig, Hum: cum, - a4. GO : Sipomr olidum. Le

texte actuel est une correction de Victorius, Var. Leu. xul, Il.admise depuis le milieu du xv1’ siècle. - GO: exila". --- 5;. G:«blinquera. O a la vraie leçon. qui s’est introduite dans le textedepuis l’Aldine isoz. - GO: cm0. - 26. G z mulla.

C011 Il! N un tu. -- Le mètre est le vers priapeen, composé d’unglyconique catalectique et du second phérécratien. En voici la figure;

-Huaxb h .-o-uu-u-I-5-uu-u.v

La césure est obligatoire entre les deux vers accouplés. Catulle, auxvers 4, 11, 34, 26, a admis une élision entre les deux parties dupriapéen. D’ailleurs la dernière syllabe du glyconique, c.-a-d. la hui-tième du priapéen doit toujours être une longue. Enfin aux vers 19et 20, le poète a remplacé par un spondée le premier trochée duphérécratien. La date de la pièce est difficile à établir; la facture etle mouvement du style dénotent une main très-exercée. Et pourtant,si l’on doit identifier Colonia avec le village de Cologne, voisin deVérone, comme le veut Muret, plutôt qu’avec Mantoue, que proposeCluvier, ou Novum Comum que demande Scaliger, le sujet est em-prunté à quelque aventure qui s’est passée au temps du séjour deCatulle à Vérone. Westphal pense que la jeune lemme dédaignéepar son lourdaud de mari est Aufilena, dont il est question, c, cx,cxt. ll place la liaison de Catulle avec Aufilena après le voyage deBithynie, et par suite cette pièce vers 699155, dans les derniers tempsde la vie du poète. D’autres croient qu’il s’agit de faits antérieurs

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COIIINTAIRE.à sonpremier voyage à Rome. Voyez V11 ne CATULLI, p. xxxiu;Schwabe est moins affirmatif. il croit bien d’après le mot municipem,v. 8, que l’origine de la pièce est une histoire véronaise, mais rienne prouve que la personne dont il est parlé soit Aufilena, commeon peut dire avec Ellis, que si le nom et le site de la colonie se rap-portent a Cologna (Ïuia Verana illuc irer habenribus paludes larissimæcannant que in oco quodam coaraanrur ubi pour: Iigneo sarislongo transiras parer, Muret), rien ne prouve que la ville ait alorsexisté. M. Patin estime, à tort selon moi, qu’on pourrait bien trou-ver ici une allusion au mari de Lesbie. En fait, pendant l’un de sesséjours à Vérone. Catulle s’est moqué d’un époux ridicule négli-

geantsa jeune femme: il lui souhaite de tomber la tète la premièredans un bourbier où il laissera sa sottise, et par la même occasionil parle du pont mal assis de la colonie où habite cet époux. Mais ils’occupe d’abord de ce pont, et rien n’offre plus d’agrément que le

tour inattendu par lequel il amène la peinture de celui qu’il veutrailler. - 1. Ludere. Les ponts servaient de théâtre à certains rites;c’est ainsi que du pont Sublicius à Rome, on jetait les mannequinsnommés Argei, offrande expiatoire au fleuve, ou souvenir peut-êtred’anciens sacrifices humains dans lesquels l’on immolait les vieil-lards impropres a être utiles "a la communauté (sexagenarii deponte, deponrani; cf. Preller, Rëm. Mythol. p. s16). Il sembleque Catulle mêlant tous ces souvenirs souhaite à la colonie decélébrer par des rites connus et des jeux qui les accompagnentl’inauguration d’un nouveau pont, et il lui propose, comme vic-time naturellement trouvée, son sot compatriote, vrai mannequin,comme les argci, et vieillard inutile comme les sexagenarii. -Longo, épithète du pont futur, s’oppose au ponriculus actuel. -2. Parmum habes. Emploi assez fréquent en latin du participeavec le verbe haine. Cf. Kühner, Ausflihrl. Gramm. der L. Spr.t. 11, p. 571. Caton, Plaute, Térence, Cicéron, César, Salluste,Tite-Live en offrent des exemples. - lnepta. Scion Dœring, cemot peut se rapporter aussi bien à colonia qu’a arum ; dans le pre-mier ces, il équivaut à frustra; dans le second, à non satis apte.M. Naudet remarque que le dernier sens est seul admissible. Lacolonie a raison de craindre la chute du pont. -- i. Asrulis, lesais qui soutiennent le pont. -Rediviris. Cet adjectif se dit de vieuxmatériaux qu’on utilise de nouveau dans une construction. - 4. Nerapinas ear. L’adjectif supinus se dit d’une chose qui est en pente,inclinée. Si le poids qui charge le pont est trop lourd, les ais qui lesoutiennent manquent et s’écartent; le tablier du pont s’affaisse; il

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410 COIIIN’I’AIRI.

forme alors des pentes inégales, qui sont comme le ventre d’unhomme couché sur le dos, i! supinur, et finalement il repose surl’eau marécageuse, rlmmbit in palude, dans les creux de laquelle ils’enfonce. - Cam palude. Cf. Ovide, Mit. vu, 37:. -- s. Sic. Cf.Horace, Odes, I, 3, I; Virgile, Ducal. tx, ;o; cette locution estoptative: hisses-tu avoir un pont, etc. Elle s’explique par l’elh’psed’une proposition corrélative, in munit: mihi dabis, remplacé parl’impératif du etc. au v. 7. Martial, vu, 9;, B, a imité ce passage :c Perpetuo liceat sic tibi ponte frui. s - Ex rua libidine, c.-ù-d.plant ex me veto. - 6. Sulirubsilir. Ceux qui admettent salimbsuli,ou ralisubrali, font de ce mot un génitif de Salisubsalus, selon euxancien nom de Mars. Ceux qui écrivent Salisubsulis, ce qui n’est enréalité qu’une autre forme de salixubtilir, expliquent avec Hand cemot par la troupe des danseurs saliens conduits par un prasultor. fuissignale d’après les inscriptions l’existence de collèges de Saliens m parbticulier à Vérone. La sacrifice des Argei était uni au culte d’Hercule,dont certaines légendes les faisaient compagnons. Or, au culte d’Her.cule appartiennent aussi les Saliens; cf. Virgile, En. vm, 285. Ainsis’explique l’allusion que fait ici Catulle. Enfin ces dames étaient unexercice violent; d’où l’emploi de val. - Munus se disait des jeux etdes spectacles. C’est donc un spectacle que Catulle demande enéchange de son vœu, et il va expliquer de quoi il s’agit. -- Maximirima. Génitif de qualité. - 8. glandant municipem menin. Donc z unhabitant de Vérone. - 9. Par capa: plaque, la tète la première. -Io. Verum, C’est notre : mais précisément. La particule, avec cequ’elle a d’adversatif, sert à définir plus exactement la pensée. - Utéquivaut a ubi. Cf. x1, 3. - l l. Lividissima. Cf. Virgile, Æn. in. ne :a Vada livida verrunt. a - u. Insulsissirnus homo. L’adjectif insultasdans ce sens se trouve dans Plaute, nucleus, u, 6, 3;; Térence, Ennuch.v, 9, 49. Ce dernier passage est le plus topique, et contient la défi-nition: a Stenit noctes diesque; neque istum metuas ne amet mu-liel. a Martial, x", 55, a, a repris le superlatif insulsisrimus. -- l .Bimuli. Diminutif qui se trouve (outre ce passage) dans Suétone, Cali-gula, 8. Cf. Teufel, De Camlli... ne. singul., p. as. - Trcmnla111ml, un bras qui berce. Cf. Calpurnius, Eclog. x, a7 et suiv. -I4. Paella riridiuimo flore. Ablatif de qualité : dans la fleur et lavigueur de l’âge. Le substantif marque la jeunesse, l’adjectif la force.- 22.5! équivaut à «quidam-Truellqu delicutior halo. Cf. Théo-crite, XI, no : incluripa devin M6010 yauporipz. Ovide, Mitan.xlll, 79! : a Tenero lasçivior hædo. I Levius, poète s peu prèscontemporain de Catulle, a dit : a manu tenellula,u Prise. p. 9°; P;

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COIIEN’I’AIII. 4l!

1.. Müller, Lmiifragm. p. 77.-I6. Nigmimi: avis. Les raisins mûrssont appelés a un nigræ, a Colum. XI. a, 69, p. 768, édit Gesner.Donc la jeune femme est mûre a point pour l’amour; on ne pandire d’elle ce que dis Horace, Odes, Il, s, Io: a Tolle cupidinemimmitis uvæ. a Et les mots cumula diligeniiur signifient qu’il fautprendre garde qu’elle ne laisse plus échapper son amour, comme lesraisins mûrs laissent échapper le jus qu’ils contiennent. - I7. Lu-dere, c.-a-d. lasciyire, en grec milan, se livrer aux plaisirs de la jeu-nesse. - Pili fucir. Cf. Ix, 1;. - Uni. Déclinaison archalquepour unius. Priscien, p. 694 P., en cite encore un exemple de Titi-nius. - I8. Net se sablerai. Les commentateurs voient ici un sensobscène. Ellis compare Aristophane, Lysistr. 9; 7 z incisant laurés. --Ex sua paru, de son coté, pour sa part. - I9. Les anciens inter-prètes faisaient de Liguri un génitif dépendant de foira. ll est plusvraisemblable avec les modernes d’en faire un adjectif accolé a n-curi. Pourquoi la hache ligurienne? c’est une épithète d’omementtirée sans doute de la nature montagneuse et boisée de la Ligurie,où la hache trouvait à s’exercer. - Suppemam. Festus, p. gos, éd.Müller, interprète ainsi ce mot: a Juppemati dicuntur quibus feminasunt succisa in modum suillarum pemarum. a Arbor suppernata,c’est donc par une métaphore familière, un arbre coupé au pied.- no. Usquam complète le sens de nulla : comme si elle n’existaiten aucune façon. - 2l. Tali: correspond a un corrélatif quali: alun:est, que d’ailleurs le mouvement de la phrase rend inutile. - Meusstupor. C’est ainsi que Phèdre, vu, p, dit par mépris a homo meus. a- Jnipor. Le substantif abstrait remplace ici l’adjectif pris substan-tivement. C’est de cette façon que les Comiques emploient souventa scelus n pour a scelestus homo, a et que Martial, montrant ainsi lavaleur de l’expresion, a dit, XI, 9; : a Non vitlosus homo es, Zoile,sed vitium. a - Nil vider, nihil audit. Ellis cite ce passa e d’Aristo-phane, Meinelce, Courir. frag. in, p. un : Kéûm’al... à fisc; audit:GÜT’MUV «70’ 698w. - sa. Cf. Plaute, Captifl, Ill, 4, 28: a (afinsuum interdum ignorat nomen neque scit, qui siet. a - Id quoquenantit. Ellis compare Lucrèce, Iv, 469: a Denique nil sciri si quisputat, id quoque nescit An sciri possit quoniam nil scire l’atetur. a C’estencore une de ces rencontres qui se produisent parce que les poëlessont contemporains, parce qu’ils usent du même langage. il n’y alà aucune imitation. Voyez ce que dit Jessen, Ucbcr Lutte; and seinVerhdlrniss (a Corail and Spâtarcn, p. l 3. -- a4. Si pote. Suppléez:si i3 pote sir, pour voir s’il pourra. Sur cette construction de si, cf.Madvig, Cr. latine, s 4s I, cl. Pore sert indill’éremment aux divers

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4l: COMMENTAIRE.genres et aux divers nombres. Kühner, Ausfûrhl. Cr. des L. 5p.t. I, p. 359, dit que pore, au lieu de paris, se voit pour la prenais-elois dans Catulle, entre les poètes; c’est d’ailleurs en prose uneforme de la langue familière; cf. Cicéron, Bruns, xwi, 173; Var-ron, L. L. 5, aI.R. R. I, I5; B. Afr. 54, 4 et s, et d’autres exem-ples des écrivains postérieurs. La dernière syllabe de par: s’allongepar l’effet du sigmatisme. - Exciter: ne s’emploie ordinairementqu’avec des régimes directs marquant des objets qui ont en eux unprincipe d’activité; ce serait ici excitare se e retenue. Mais on comprendcomment le poêle a formé son expression. Exciter: emporte avec soiune idée de mouvement; exciter: veremum, c’est donc agitersa torpeuret par suite y mettre du mouvement, ce qui équivaut à la faire disaparaître. - as. Supinam. Cet adjectif marque l’idée d’être couchesur le dos, indolent, insouciant, stupide. - Grasi une. Cf. Tacite,Ann. l, 6s z a Cetera limosa, tenacia gravi cæno. a - 36. Solenferream. Non pas un fer comme celui que nous attachons d’une ma-nière permanente aux pieds des chevaux, mais une sorte de soulierde cuir, ou de qualque autre matière analogue dont on enveloppaitle pied des animaux de trait, dans les passages difficiles. Le dessousen était quelquefois de métal, et c’est cette plaque que Catulle sup-pose ici détachée dans le bourbier.

XVlll - XlX - XX. -- lci les éditions depuis la fin duxvr’ siècle jusqu’à Lachmann placent trois pièces qui ne se trouventdans aucun manuscrit de Catulle. La première est un fragment citépar Térentianus Maurus, v. 2755, comme un exemple de vers pria-péen et attribué par lui a Catulle. Atilius Eortunatianus p. 267;,2676, 2697, P., p. ;I7 et 349, Gaisf. en cite le premier vers. Ma-rius Victorinus le cite p. 2567, 2598, 2600 P. ; I6; et :07, Gaisf.Enfin on le trouve dans Censorinus, p. 2727 P.

Voici cette pièce avec la correction de Scaliger, qu’accepte L.Müller au second vers:

Hum: lucum tibi dedico comecroque Priape,Qui: damas rua Lampsaci est quoque sil": Priape.Nain repræcipue in suis urbibur coli! oraHellerpontia ami: osrriosior cris.

Le mètre est celui qui a été indiqué à la pièce xvn. C’est vrai-

semblablement cette raison qui lui a fait attribuer par les éditeursune telle place dans ce recueil. Elle ne se trouve pas dans les mss.

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couinant". 413des Priape. Du moins L. Müller ni Bûcheler ne l’admettent pas dansleurs éditions. A côté de cette pièce, Muret, Scaliger, Vossius ontencore voulu attribuer à Catulle les deux derniers morceaux desPriapea, ceux qui portent les n" uxxw, et Lxxxv dans L. Müller.L’une de ces pièces est en vers semblables à ceux de la piècexvn, l’autre en vers iambiques purs. Telle est la principale raisonqui les fait attribuer à Catulle.

XXl.

Nous CllTlQJlli. - 0 laisse un espace d’un vers entre cettepièce et xvu qui la précède. G : ad Aurelium, en rouge. En marge :faleucium endecasillabum. - I. GO : exuricionum. Bergk, Rossbach,Schwabe écrivent essuririonum. - 4. GO: dedicare. - s. Nam estau-dessus de la ligne dans G. - GO: simili exiacaris. - 6. GO:lierais. Muret, Vouius, Vulpius, Conr. de Allie, Lachînînn, Haupt,

a ’ i:

Schwabe, L. Muller: bora. - O z experibis. G: cxperibus. Scaligeradmet experibis. Dans cette confusion de B et de R, Ellis croit voir latrace d’une faute commise quand le texte était en capitales. -- 7.G : michi. Ribbeck et Bæhrem: mihi munirent. - 8. GO: irrumi-mariant. - 9. GO : arque ipsi. Ed. de :47; : nique si flueras.Ald. ne: , Scaliger, Vossius, Vulpîus, Sillig: arqui si. Schwabe:a! qui si. - Io. O : mariera. G : amira- 1 1. G: mime. O : me me.Ed. :47; : rumeur. Ald. ne: : me mais. Paernus: Va meut. Sta-tius: me mais. Vossius: mais me. Huschlte: Jejunus. Schwabe etHeyse : "Il!" mi. Hand,.Ellis: mellims. Bæhrens: renfilas. Scaliger,Haupt, L. Müller: ah! me, me. - u. GO : daim". -- 1;. GO : meLa vulgate est ne. Bæhrens: Mi. -- 0 : fadas filma, avec un signequi marque l’interversion des mots. - GO: irruminanu 5mn.

COIMlNïAll!.- Vers phaléciens, cf. p. "9. Sur Aurélius,cf. XI, xv, m. Martial imite cette pièce, l, 9;. - l. Pater (Hurri-rionum. Expression comique pour dire que d’Aurelius il ne pourravenir que des appétits mal satisfaits. Il est pauvre, et chez lui on neverra que la faim. Par une allusion anale e au fond, différente dansla tonne un personnage de Plaute, 51:51. I, ;, l, s’appelait filsde la faim. Munro cite un passage de Martial, x", 5;, 6, oùil y a de pareilles filiations pour la rapacité: a Sed causa, ut

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4I4 COMMENTAIRE.memoras et ipse jactas, Dire filins es rapaeltatis. quuid tu faimsrudesque quæris, llludas quibus auferasque mentent? Huic scalpavitio pater fuisti. n - a, 3. Cf. XXIV, a, ;; XIJX, a, 3. "un.Les appétits mal satisfaits que nous voyons aujourd’hui. --- Qpetam fuerunt au: sans mit erunt. Formule dont on retrouve desexemples dans Plaute, Bach. v, l, l; Perm, v, a, I; dans Gainron, etc. - 5. Sima! es, tu es avec lui, tu ne le quittes pas, - 7. la-sidias mihi instruentem. Il a dit, xv, s, me ac mecs amures. Munrocompare a insidias instruentem, Tite-Live, vu, 2;, 6: a Quem insidiisinstruendis locum; a xxut, 3;, la: clnter id instrucndæ fraudi inten-tior. n -- 8. Tangam. Le verbe se prend dans un sens obscène; cl.Properce, u, H, 9. - lrrumatione. Mot qui ne se trouve qu’ici.Cf. Teufel, De Catulli roc. singul. p. se. Tangara te ÎWMJIÜW.c.-aod. irrumabo. Cf. xvt, l. -- 9. Salut. Cf. Martial, I, 9;, I4. -Io. lpsum id. lnterversion des mots que l’on trouve déjà dans Té-rence. Adelphes, w, 4, 19. - A me me! exclamation de pitié. -la. Quart! desine. Cf. Horace, Sur. l, a, 77. Martial, l. 4:, la. -1;. Sel inramatus. En effet alors il ne sera plus pudicus.

XXll.

Nous oniriques. - O unit cette pièce à la précédente, enmarquant toutefois le premier vers du signe : . G donne pour titreen rouge ad Varum. Toutefois il n’y a pas d’interligne. Un sigle àl’encre rouge est en tête du l" vers. Le titre est a gauche, à l’ex-trémite de la ligne,lun peu tau-dessus. En marge trimera iambicas. -

a ’ item ;

;. O : idemq. G : idem: Selon Bonnet, versai (Ï) corrigé en versas.- 4. G : illi. La dernière lettre de illi est écrite sur un grattage.- G : milliu. -- Bæhrens propose ad au lieu du premier ont. - t.GO: nec si! in. L’édition de s47: a cette faute bientôt corrigéed’une manière définitive dès l’Aldine I502. O : inpalmisepto. G:in pulmi septo. Un trait de seconde main unit i et s. Ed. i475:fit palmisepto. Ed. pr. selon Ellis : palipsesto. Heinsius : palimp-sestum. Lachmann, Haupt, Schwabe, L. Müller : palimpseston. Leverbe referre appelle en effet l’accusatif; et la barre qui sinuait:l’o a pu s’efl’acer ou échapper au copiste. Ellis : palimpseste avec la

vulgate. Bæhrens: palimpsestes. - 6. GO: carre regie nove libri,d’où Lachmann a conjecturé novei admis par Schwabe, L. Muller,

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COMMENTAIRE. 4:;Ellis. Plusieurs mss. secondaires, entre autres-D, ont nonm que l’onretrouve dans l’édition de un et de 1479. La vulgate est noyi.Bonnet lit curie (?) corrigé en carte. L’a est corrigé sur un grattageléger, et il y a un espace entre car et te. -- 7. GO: membrane.Avantius a corrigé en membrana. Munro, Critic. and Elucid. pp. seet suiv. propose de rétablir membrane qui est dans tous les mas. etde mettre après ce mot un point. -- B. GO: detecta. La correctiondereaa est de Statius. - G : equata. - 9. G : bec. - no. GO : capri.mulgus; un point entre les deux mots dans G. - t t . O : abhoret. -1;. G : hac re tristEus. O : ac retristius. Hand, Sillig défendent laleçon trinias, qui se trouve dans les anciennes éditions, l’Aldine150:, Guarinus. La vulgate depuis la Juntine de no; est tristiusadmis par Lachmann, Haupt, Schwabe. Scaliger: retritius. L. Müller :scitius. Munro, Peiper, Bæhrens: ursins. Ellis écrit tritius en conjec-turant niaisa. - t4. G : in faceto est in faceto rare. O : infacetoê infante rare. -- :5. O : attigit Il? neque nec idem. --- G t unquam .-0: ûq’. -- I6. G : eque. - GO: ha au lieu de ac. - l7. GO:tanquum (qnam en abrégé). - 18. O : nec est. - se. O : siuis, -au. G : mantice.

COIIINTAIII. - Trimètres hipponactéens ou scazons; cf.Vlll. Au vers 8, a la césure, la syllabe après laquelle elle devait seplacer est élidée et suivie de et. Est-ce un artifice semblable a celuide Virgile, dans les vers que cite M. Q1icberat, Traite’ de V ersificatian,p. son, ch. XII, a"! Au vers suivant, la césure est après un mono-syllabe précédé d’un mot de deux syllabes. Au v. la, mode suivi desaura compte pour un ïambe. V. la, la césure est après est précédéed’une élision. V. l g, elle est après le 4’ pied; à la rigueur on peutla placer après poemata dont la dernière syllabe est élidée. V. i9,l’arsis est dissoute en deux brèves et un tribraque remplace l’ïambe.V. 3;, elle est après calque dont la dernière syllabe est élidée. - Onne sait rien de particulier sur Suiïe’nus, déjà nommé, xxv, 19. D’après

la peinture charmante qu’en fait Catulle, il semble avoir été hommedu monde, et détestable poète, amoureux de ses vers. Catulle parun trait inattendu tourne sa satire contre tout le nwnde, et contrelui-même le premier. Nous sommes tous Sulïénus en quelque chose.-- x. Van. Sans doute le personnage qui est en scène, X. - Probe.Terme de la langue familière, qu’on retrouve dans les comiques unia narrare, intellegere, meminisse. Ellis cite de Plaute, a adprobenasse, a Trinumm. IV, a, u s. - a. Venustus. Cf. vt, a, Cou-! ENTAIIE. c’est ce que l’on appelle : un galant homme. - Dieux,

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416 COMMENTAIRE.

celui qui a des mots vifs et plaisants; cf. v. sa z sema. - Urbms,l’honnéte homme, celui qui a l’usage du monde et le goût délicatque donne le séjour à la ville. Cf. Plaute, Mute". r, r, le z a Tuurbanus vero scurra, deliciæ popli, Rus mihi tu objectas. a - j.Longe plurimos, bien plus nombreux que qui que ce soit. -- ç. Per-scripta, écrits jusqu’au bout, tout au long couchés sur le papier. -Ut fit, comme on fait d’ordinaire. - Pulimpseston. Parchemin quel’on avait gratté pour en faire disparaître l’écriture. Cf. Cicéron, al

Famil. vu, r8, a, et qui ainsi servait pour des brouillons-6.Charte regina. Suffénus a employé des feuilles de papier de la meil-leure qualité et du plus grand format; cf. Suétone, éd. Reifferscheid,p. r;r : a Chartarum prima et præcipua augustes regia majorisformæ in honorem Octaviani Augusti appellata. a C’estlamétneespèce que Pline appelle hieratica, H. N. xm, 74. - Noni. Formearchaïque de nomin. pluriel. Cf. Kühner, Ausfürl. Cr. der L. Spr.t. r, p. :87, 288. - Libri a ici le même sens que solumina. filinsrapporte l’opinion de Statius et de Vossius, qui veulent en faire l’ar-veloppe de chacun des rouleaux. Munro, Critic. and Elucid. p. sa,se range au contraire à l’opinion qui identifie libri et ralumina. Ellecite un passage de Suétone, éd. Reiil’ersch. p. r 34 z a Codex multo-rum librorum est, liber unius voluminis, volumen liber est a volvendodictus. a Navei Iibri s’oppose ici à palimpseston et complète l’idée duv. s. Ce n’est pas sur du papier gratté que Suifénus a fait écrire sesvers, c’est sur du papier neuf; de plus son recueil forme plusieursvolumes. -- 7. Umbiiici, ce sont les extrémités ornées des cylindresen bois collés a la fin de chaque livre et sur lesquels s’enroulait lepapyrus. Les amateurs de reliure chez les anciens soignaient particu-lièrement la décoration de ces extrémités. Cf. Stace, Silyes, N, 9, B;Martial, r, 66, ri; ru, a, 9. Ordinairement on peignait les bouts dubâton; quelquefois on y ajoutait des clous , des morceaux de métalfaisant saillie, et qui prenaient le nom spécial de cornac. Cf. Tibulle,lll, r, r; ; Ovide, Tristes, r, r, 8; Martial, xi, ro7, r. -Lomrubra. Ellis et Munro s’accordent avec les anciens interprètes pourvoir ici des cordons avec lesquels on liait le volume roulé. -- Mem-brana, l’enveloppe de parchemin qui faisait l’office de notre couver-ture, et protégeait le papyrus contre les taches ou les dégradationsvenues du dehors, cf. Tibulle, Il], r, 9; Martial, r, 66, au; in, a,to. Cette enveloppe était peinte de pourpre ou de safran, et enjo-livée de diverses manières. Tel est le sens que donne Ellis. il ne par!pas y en avoir d’autres, dit Munro; mais Ellis n’indique pas cumment sur cette couverture des lignes peuvent avoir été tracées a la

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COMMENTAIRE. 4l7règle, ce que signifie tiercera lumbo. Dœring donnait pour équiva-lent à membron 41mm: plum a, a versus in membrana diligenter adlineas parallelas plumbo ducti et exarati. n Mais membrana est duparchemin; le livre est écrit sur papyrus. ll y a donc une confusion.Il est difficile pourtant que datai: plumât: ne marque pas le réglagefait sur les pages, suivant la coutume des anciens, avec une plaqueronde et mince servant de crayon, C’est le sens de plumbum. Commele dit Munro, avec Ellis, dentu plumbo est une expression condenséepour plumbo nature lirais ducris ad regulum. Munro propose donc dereprendre membrumt des mss. contre tous les éditeurs depuis Avan-tius (il y a plusieurs couvertures puisqu’il y a plusieurs volumes),de mettre un point après ce mot, et de rapporter deum; plumbo npumice omnia aquutu a hm: du v. 9. La tournure, reconnaît-il, seraitalors un peu insolite; il s’appuie sur divers passages de Lucrèce, apeu près semblables, où des circonstances diverses marquées pardes participes précèdent la proposition principale. J’avoue que jesuis touché d’une partie de ses arguments et que je rétablirais vo-lontiers membranæ; mais je mettrais seulement une virgule après cemot, et je laisserais un point après tiquant. Dans la phrase ainsi éta-blie, membru: manque il est vrai d’épithète; mais on peut suppléeravec ce mot rubnr, tiré de rubm appliqué à lord. Secondement iln’est pas nécessaire, comme le pense Munro, que omnia représentetout ce qui précède. Omnia représente tout ce qu’on voit dans l’in-térieur du livre, quand une fois on l’a ouvert. Il y a un progrès dansla description que fait Catulle. Ce qui frappe d’abord, c’est le for-mat, chum: regiæ. Après cela , on peut voir que le papier est neuf,novai libri; l’œil s’arrête au centre de la tranche sur l’extrémité du

cylindre qui soutient le rouleau, umbilici; puis se promène sur lacouverture et en admire d’abord le lien, lord, puis l’enveloppe mêmemembranæ. ll faut bien maintenant qu’on ouvre le livre, et on ytrouve tout, u omnia, a bien réglé, et bien poli à la pierre ponce. lcila phrase doit s’arrêter; tout ce qui touche à l’exécution matérielleest décrit. Mais la phrase suivante où il est question des vers et deleur valeur se relève avec le hm: cum Iegus, que rien ne doit embar-rasser auparavant. Le rétablissement de la leçon des mss. peut doncêtre admis, sans d’ailleurs que l’on accepte la ponctuation de Munro.- Pur-nice. Ellis donne comme commentaire z a The inequnlities ofsurface produced by thé fibres ol’ thé papyrus were removed by pu-mice stone. I Munro objecte que les exemples cités par Ellis se rappor-tent à l’opération qui consiste a égaliser les tranches. 1l transcritun passage fort curieux d’Hildebert de Tours où il est question

27

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4:8 COMMENTAIRE.tion de la préparation du parchemin, d’abord à l’aide du rasoir, puisde la pierre ponce avant le réglage; mais, dit-il, c’est un artifice desâges suivants, et d’après lui la pierre ponce servait à enlever les iné-galités de l’écriture, les taches, les ratures, les lettres mal venues.En général, on admet que la pierre ponce servait pour le papyrusà rendre les tranches égales, comme chez nous on les ébarbeou bien on les rogne. Presque tous les passages des poètes se rap-portent a cette opération qui se faisait la dernière, et quand onl’indique, c’est une manière de dire que le livre est achevé. C’estainsi qu’il aurait fallu entendre le vers a de la pièce l. Le papyrusse polissait denté conchaye (cf. Pline, H. N. xm, Il (:5) 8l), avantl’écriture. il ne s’agit pas ici de cette opération, mais rapproché dedeum: plumbo, dont le sens est bien établi, agitato pumice ne peutguère se rapporter à la tranche. Comme Munro, je crois que cepassage échappe à une telle interprétation, et je serais d’avis d’ac-

cepter la sienne. - 9. Hoc, les vers qui sont écrits. - Curalegas. La conjonction cum avec le subjonctif potentiel de la se-conde personne du singulier, avec le sens de a si, a se trouve dansPlaute, souvent dans Cicéron, dans Salluste, dans Quintilien. Cf.Dræcger, Hist. Synr. iv Th. p. 54;. - BcIIus. Cf. Venus-tus v. a,et VIH, 16. - to. Caprimulgus, celui qui trait les chèvres, unchevrier; fesser, celui qui fait les fossés, un grossier paysan, unrustre. Outre ce passage de Catulle, cuprimulgus se trouve dans Pline,H. N. x, 56, Ils, pour désigner un oiseau qui dans les étables sucele pis des chèvres. Cf. Teufel, Dt Car. voc. sing. p. 2;. L’emploide mm, fréquent dans les comiques (cf. entre autres Plaute, Trucul.Il, x, 39), semble, comme le remarque Munro, appartenir au langagede la conversation. Pourfossor, comparez Perse, v, un. -- n.Rursus, au contraire; il paraît le contraire du beIIu: et de l’urbanus.-Abhorrn. Ellis entend abhorrer a se. Mais Munro fait remarquerqu’il n’y a pas d’exemple de cet emploi de abhorrer, et il cite deuxexemples, l’un de Cicéron, de Orut. u, 85, l’autre de Tite.Live,xxx, 44, 6, où abhorrera sans régime est rapproché de ubsurdmnen: et il se demande s’il n’y a pas là quelque synonymie. Quant àmural, pris dans le sens neutre pour muratur, les exemples sont asseznombreux. Cf. Plaute, Rudens, in, 6, 27 , Varron, L. L. v, toi;De R. R. Il, a, etc. et autres cités par Ellis. Selon Munro, cetteliste peut encore s’accroitre.- la. Sauna est pris ici en bonne part:un homme facétieux et plaisant. Ellis cite Phèdre, v, 5, 8: a Scurranotus urbano sale. n - q. Si quid, etc. Cf. mu, 1;. - Tania:est la correction qui s’accommode le mieux avec mura équivalant

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COMMENTAIRE. 4l9

à urbanus. Cf. (Eintilien, xn, Io, no: «judicium acre tersum-que; n x, I, 9; : a tersus atque elegans auctor. n La leçon "infusdes mss. a pu venir, comme le veut Munro, de la forme tanins, com-paratif de tenus, participe arch. de urgea, que Nonius cite de Var-ron et de Caton, p. I79 M. - I4. Infante infacetior rare. Cf.xxxvt, I9, 20. Munro remarque le rapport qu’il y a entre ces mots"in, I4; mode scurra, ta; urbanus, a et ce passage de Plaute,Masull. i, t, I4 : a Tu urbanus vero scurra, deliciæ popli, Rus mihitu objectas. a il est difiîcile qu’il n’y ait pas de la part de Catulleune réminiscence. -- I6. Battus, etc. Cf. Horace, 5p. Il, a, to7 :a Gaudent scribentes, et se venerantur et ultro, Si taccas, laudantquidquid scripsere beati. n - I7. Gaude! in se. Non pas recum,mais en se considérant. In avec l’ablatil’ marque l’objet qui excitela joie ou tout autre sentiment. Cf. Dræger, Hist. Synt. Th. Il, p.606. Cette construction rare dans l’ancienne latinité laisse voir beau-coup d’exemples à l’époque classique. - I8. Idem fallimur. c.-à-d.codent mon. Seulement, comme le remarque Ellis, idem représenteici un substantif du même radical que le verbe, lequel d’ailleursn’existe pas. c’est comme s’il y avait eumdem encrent manias. -

no. Sun: cuiquc attributur est errer. Cf. Properce, Il, :2, I7:a Unicuique dedtt vitium nature creato. a Horace, Sat. I, ;, 68:a Vitiis sine nemo nascitur.n --- 2l. Manticæ quad, c.-à-d. quadmanticæ. Génitif partitif. La besace est a la fois devant et derrière;une partie est donc derrière le dos.-Qyod in targe est. Ct". Phèdre,Iv, Io; Horace, Sait. u, j, :99; Perse, Iv, a; ; Sénèque, de Ira,Il, 28.

XXlll.

Nous CRITIQUES. - Il n’y a aucun intervalle entre cette pièceet la précédente dans GO. Toutefois G écrit en marge a l’encrerouge ad Furium. O à la gauche du premier vers laisse Voir ce signe:. Dans G en marge : faleuticum endecasillabum. - I. GO : Cui.

al’ nous

G : serra. O : une. GO : archa. - a. G : Cimex aiâl’ neq;.O : cimzx al’ neq;. ll y avait ici sûrement dans le texte sur lequelcopiait le scribe de l’exemplaire qui a servi de modèle à G al’ tuqueau-dessus de nec. ll n’a pas compris et a fait entrer la variante dansle corps du texte; le copiste de G a fait une nouvelle faute; il a prisal’ pour la glose animal écrit en abrégé. Cf. Bæhrens, Proleg. ad

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420 COIIENTAIRE.Candi. p. xxxvni. Un correcteur postérieur a bamé aiül. - SelŒ!Bonnet il y a un grattage léger ayant remplacé par negu: igni: pro-bablement nec ignis. On ne distingue plus que ne de l’écriture pri-mitive. Les mss. récents ne laissent pas voir ces erreurs et ces retou-

ches.-7. G : ng’ç mirant. 0 : ne mirum. Les mss. récents se partagententre ne mirum et nimirum. Nie. Heinsius : nil mimm. G ponctueaprèsbene ; on trouve la même faute dans l’ed. de i475. La ponctuationexacte est rétablie dans l’Aldine 1502. - 8. Ellis admet à tort cors-quoquù’is de D. L’éd. de i472, celle de i475 ont quem coquitis, le.çon issue du Hamburgensis ou de ses analogues: cum quo quia). -G : nichil. - 9. O: minas au lieu de ruinas. - 10. 0 :faaa. G:fada avec un point sous le c. D a faro. Fana est une correction deHaupt, Qyæst. Candi. p. 9, admise par Lachmann, Schwabe,1.. Müller, Bæhrens; Munro la jupe certaine. Ellis la rejette et main-tientfacm. Schulze approuve Ellis. - l2. GO: Au! qui. Presquatous les mss. ont cette leçon. Ellis signale arqui dans le ms. qu’ilnomme d et qui est de valeur inférieure. C’est donc une conjectureancienne. Arqui a été rétabli dans les anciennes éditions. Statiusconjecturait ut qui. - 1;. GO z st quid aridum mugi: est. L’éditionprinceps a corrigé la transposition. --- 14. C: esuritione. O : encri-cione. D: aurifiant. La forme nutrition: est due à Bergk. J’ai tou-tefois quelque regret de l’avoir admise dans le texte. - 15. G : (Ilbene. D l’a suivi. -- i6. O omet le second abat. Dans G la lettrefinale du premier abest est une correction. Dubner [Schwabe] sup-posait qu’il aurait pu y avoir abuse. -- i7. G z muccusue. O : muc-tusue. - G : pictuim. -- i8. GO: mundiciem. - 19. O: cuius, eten marge culus. G : cula: et tau-dessus al’ cuius. Telle est la lec-ture de Bælirens et aussi de P. Meyer (Ellis, p. 359). Néanmoinsl’écriture est peu distincte. Dubner [Scliwabe] avait lu 1111115, selonilli, faute pour anus. Ellis avait lu anus; Cobham anus. Bonnet croitqu’il y a eu d’abord a cuiu: surchargé en culas, et tau-dessus a!Ciliilf que l’on peut lire aussi puas, comme l’a fait Dübner. n Ma col-lation personnelle porte cuius au-dessus de culus. - O : ml i110. -au. Janus Guiielmus conjecturait IupilIis; cf. Gruter, Lumpur, tu, 9,446.-2;. La leçon vulgaire est punis. Le texte des mss. est pour;que l’on retrouve dans lesanciennes éditions, dans l’Aldine :502, dans

Scaliger; Passcrat a parsis. Bæhrens conjecture que passes est venude la forme archaïque passais qu’il admet dans son texte. Avec Ellisje conserve posas; il y a des exemples en latin de la propositionconditionnelle au présent du subjonctif, tandis que celle qui est con-

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COMIENTAIRE. 421ditionnéc est à l’imparfait ou au plus que parfait du même mode.Dræger, Histor. Syrinx. tv Th. s s49, c. p. 691 . Aux exemples qu’ilcite on peut ajouter, Tibulle, l, 8, sa; Catulle, Vi, I-;. - a4.GO : hac tua. - G : cômodd. O : comodu. - 26. O : ses!eniaq;.G . sextmia que. Bonnet lit: remercia. - 27. Les mss. ont tous:satis beaux, qui est dans les premières éditions. Calpumius, 148:,a rétabli sur es, ce qui est devenu la vulgate. Sillig écrit suris etsous-entend le verbe substantif. Bergk, Rossbach, Ribbeck: Sari:beaufs. Heyse :centum desine jam sati: bectas. Passerat z sur i:bectas. Munro, Critic. and Eiucid. p. 6l, croit sur es, une correctionnécessaire. L’élision archaïque beaufs n’est plus admise par Cicéron

ni Lucrèce.

COMMENTAIRE. - Pièce écrite en vers phaléciens. C’est, commele dit Munro, une de celles où la versification est le plus achevée,mais aussi une de celles ou la saleté s’étale le plus efi’rontèment. Ellis

la compte parmi les cinq plus grossières de Catulle; les autres sont,d’après lui, xxxni, xxxvu, uv, xcvu. Catulle continue à insulter ceFurius, personnage énigmatique, suivant l’expression de Munro, sortede gentleman (bellus homo, xxw, 7), mais d’une pauvreté basse,honteuse, mal supportée, qui a des prétentions, sans doute espèced’homme à tout faire, au milieu de la société avec laquelle vivaitCatulle. Plus on lit ces pièces, plus on doit se convaincre que, dansla pièce x1, Catulle repousse avec mépris quelque entremise dont ils’était chargé avec Aurélius. Martial, x1, ;2, a imité Catulle en pei-gnant un personnage d’une pauvreté honteuse et méprisable; il arepris quelques traits du motif dans le portrait du faux sage Chère-mon, XI, 56. - I. Furei. Orthographe archaïque pour Furi. Ci.Bücheler, De la déclin. lat. trad. 1.. Havet, p. 72. On peut ajouterl’exemple présent a la forme Tarucei, citée par le traducteur. - Str-vas. N’avoir pas d’esclave est un signe d’extrême pauvreté. Ellis cite

à ce sujet divers cxempîes, dont le plus considérable est celui deSénèque, de Constant. 3 : a Cum paupercm negatis esse sa-pientem, non negatis solere illi et servum et tectum et cibum esse. nIl y avait la sans doute quelque proverbe dans l’antiquité. Luciliuspeint un avare qui porte sa bourse avec lui, en ayant les dehors dela misère : a Cui neque jumentum est nec serves nec cornes ullus; ncf. Lucilius, v1, frag. xvt, v. 22, éd. de L. Müller qui fait le rappro-chement avec Catulle. - Ana, caisse à mettre l’argent, coffre-l’on.Cf. Horace. 5.1!. I, i, 67 : c Nummos contemplor in area. n - 2.Cimtx. C’est une manière de dire qu’il n’a pas même un lit malpro-

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422 COIIENTAIRE.pre, habitation des punaises. Cf. Martial, x1, 32. r : a Nec trituscimice lectus. a -- Net: aroneus, c.-a-d. non damas ubi armez hin-tunt. La présence des araignées est déjà un signe de pauvreté; ci.xni, 8. La forme oraneus est dans Lucrèce, in, 38; . - Ignis, c.-à-d.focus, comme dit-Martial , peut-être l’expression est-elle plus forte,en faisant entendre le mot propre sans le donner lui-même. [Discite un passage d’Alexis qui s’applique bien ici; Meineke, Fmg.comic. Cr. ni, 46; : et... (lm 6111017.de Où 307.6", où zip, sixüpivov, «il «au. - 3. Et parer et noverai. Ci. Virg. Ducal. in, 5;.Pour l’énumération des parents pauvres, ci. Martial,xn, 32, 4 et suiv.- 4. Silicem. Exagération plaisante, comme celle du Panulus, a,77 : a Nam illa mulier, lapidem silicem ut se omet, potest. n Voyezaussi Captif-s, u, l, 84. Ergasile promettant de venir au festin a cumcalceatis dentibus. n Enfin cf. Cæcilius, Fragm. insert. xxxui, éd. deRibbeck, n vallata gula. a - Comme. Forme assez fréquente dansPlaute, et que l’on retrouve dans Cicéron, Pline, Macrobe. Cf. Neue,Formenl. t. n, p. 604,. - 5. Estpulcre tibi, c.-à-d.fon’ummu a.Cf. Cicéron. De N. D. i, on, H4, et Horace, Soi. n, 8, l9. -6. lignai. Cf. Lucrèce, w, Hg, Bernays. - 7. Nec minon. L’el-lipse de est avec cette locution, assez piquante dans Plaute, et quel-quefois se présentant dans Catulle, un, H un, 14; Lxut, 7, n’estpas une forme du langage de la conversation, mais a une son:de valeur rhétorique; cf. Schulze, Z. fur Gymnosialw. mu, Il,p. 697. - Bene valais. Cf. Horace, Sur. u, a, 7°. - 8. Conco-quitis, vous digérez. Emploi comme en français, soit sans régime.soit avec un régime à l’accusatif. - 9. Incendio... ruinas. Cf. Pro-perce, in, a; (Il, 27), 9, to. Sorte de locution proverbiale pour in.diquer les accidents qui menacent les maisons. Ellis cite encoreSénèque, de Vin: buna, 26, a, et de Benqîc. iv, 6, a. - Io. Furiaimpio. On peut tout en conservant la correction de Haupt (voir au:Nous cliniques) admettre ce que dit Ellis, que impiur marquedans Catulle une violation de la loi naturelle. Cf. xxx, 3; LXW,40;; van, as; vani 5, 8; ; xc, 4. - I I. Cam: aliospericulorum. Ci.Horace ,Epitres, Il, x, 121,54". i, i, 77; Martial, v1, n, ;; I Nm.fu te, mortes servorum, incendia. luctus. n Sur la locution coxa: prii-cu arum Ellis rappelle la citation de Dœring, Cicéron, ad Fomil. Yl. 4.t : n ad omnes casus subitorum periculorum magis objecti sumus. aMunro ajoute Cicéron, ad Famil v, :6, g : a casum incommodorumtuorum. n Bell. Alex. 7 : a ad extremum casum periculi, » Bell.Cull. Vin, 34, I : a Similem casum obsessionis. n Suétone, Claude,a; : a ad arcendos incendiorum casus. a -- n. Arqui marque id

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COMMENTAIRE. 423un progrès dans l’énumération : et d’ailleurs. - Sicciora cornu. Cf.avec Ellis, Pline, xxxt, 102 : a cornea videmus corpora piscatorum.»Cicéron, de N. D. n, 57, "4 : a duros et quasi corneolos introitus.nPour siccus, cf. Nonius, p. ;94, M. 458, (bicherai: a Varro, Catovel de liberis educandis : Persæ, propter exercitationes pueriles mo-dicas, eam sunt consecuti corporis siccitatem ut neque spuerent ne-que emungerentur, sufllatove corpore essent. n - 1;. Au: si quidmugis. Cf. xxn, 1;. - 14.501: et frigore a essuririone. Martialimite ce passage évidemment, xn, 32, 7 : a frigore et fame siccus. n- u. Quart est une conséquence ironique. Le moyen, après cela,de n’être pas parfaitement heureux, et le développement suit dansles vers 16 et suivants. - I6. Sudor... saliva. Ellis cite deux passa-ges ingénieusement choisis. Pétrone, vantant un personnage bienportant, dit de lui: 44: c nec sudavit unquam nec exspuit. n Onlit, Priapcia, xxxu, I-7 : a Uvis aridior puclla passis... que: sucocaret est putusque pumex Nemo viderit hanc ut exspuentem. n -I7. Mucusque, etc. Catulle connaissait-il le passage de Varron citéplus haut, ou bien était-ce un proverbe? Mucu: se dit des épaissessécrétions, punira de celles qui sont liquides. - 19. Purior sulilloest. Cf. xcvu, 3 : a mundior. » -- Salillo. La salière chez les anciensdevait être particulièrement propre. Cf. Perse, Il], a; : a Pumm etsine Iabe salinum. a Horace, Odes, Il, 16, :4 : Splendet in mensetenui salinum. a Sulillum est le diminutif de salinum. Ce mot estdéjà dans un passage du Trinummus de Plaute, u, 4, 91, où d’au-tres lisent sutillum et sitellum; cf. Teufel. De CatuIIi voc. singul,

. l7. - 20. Decies cacas, Aristophane a dit de la même manièremain; xé’ùw. Martial, xu, 56, l, imite le decies. nÆgrotas une

decies aut sæpius anno. n - In arma. La préposition sert à indiquerl’espace de temps pendant lequel la chose arrive. Cf. Madvig, Cr.lat, s :76, Rem. g. - 21. Id. c.-a-d. quad cacas. - Darius. Cf.Martial, un, 89, a: a faciem durum, Phœbe , cacantis habes. n .-Fuba. Il s’agit de fèves séchées , lesquelles deviennent en effet fortdures et servaient ainsi à donner les sufTrages dans les tribunauxathéniens, aussi bien que les petits cailloux, lapillis. - 24. Com-mode beaux, des avantages qui sont des faveurs de fortune. - as.Noli spernere me. Emploi remarquable de nec correspondant à lanégation contenue dans le premier verbe. Cf. avec Ellis, Holtze,t. n, p. 32;, Parmi. w, g, ;2 z a Milaari noli neque me centenn-plarier. n - 26. Sestertiu centum. Cent mille sesterces, environ20,000 francs de notre monnaie; la possession de cette somme, sansêtre la richesse, donnait divers avantages, et comme le dit Ellis, une

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424 COMMENTAIRE.

sorte de respectabilité. - Precari, c.-’a-d. vota tibi exposent. -a7. Saris beurus, ta prospérité est suffisante. On conçoit, quand onconnaît les mœurs des anciens, que! parti Furius peut tirer de cetavantage. Cf. Martial. w, sa.

XXIV.

Nous ennoyas. -- Pièce unie à la précédente dans GO.Dans G un léger signe, mais postérieur, à l’encre noire, en tète duvers I. - l. G a est. O : e qui égale est. - O : iuvenciorum, selonBæhrens. Les anciennes éditions, même l’Aldine :502, ont immeu-Iorum. Statius et Muret ont corrigé. - a. GO : gy: yod au lieu dequot. - 3. GO :posrhac.--- G: inurmis. - 4. O : iyicius. - O :mi dedidisses. G : mi dedisses. Quelques mss. d’ordre inférieur: mihidedisses que reproduisent les éd. de i471, 147;, l’Aldine :302,Muret, Scaliger, Dœring. Naudet, Sillig. Is. Vossius a conjecturéMidi: admis par les derniers éditeurs, Lachmann, Haupt, Schwabe,

al’ Cui al’ nec

1.. Müller, Bæhrens, Ellis. - g. G : isti qui neque. 0: isti qui nec.D : cui. Ll : qui. L3 : Cui - G : ardu. - 7. 0 : quid. Bæhrensconserve cette leçon.--8. GO: arche. - 9. O : H’ (:- hoc). G : Hoc.- G z qua label. - 10. GO : archum.

COMMENTAIRE. - Vers phaléciens: cf. p. 139. ll faut noter la findu v. 7, qui est un monosyllabe, que d’ailleurs la grammaire ne liepas étroitement au mot qui précède lequel n’est pas un monosyllabe.Le sujet de cette pièce est un de ces amours comme les mœurs an-tiques en admettaient, tel que celuiquc témoigne Horace à Ligurinus,Tibulle à Marathus, tel que celui dont Virgile fait la peinture dans sonAlexis. Il est vraisemblable que Juventius, aime de Catulle, cf. xwm,et le dédaignant, cf. LXXXI, XCIx, a cédé aux assiduités de ces person-nages dont Catulle menace l’un, pièce xv, insulte l’autre sur sa Pillevretè ignoble, pièce xxni. Fn attendant que dans la pièce xxv. ilpoursuive a son tour le jeune homme de ses vers mordants, il luireproche ici la bassesse de son choix. Œc le préféré de Juvenliussoit le même que Furius, c’est ce qui résulte au v. ç, de la répétitionpresque intégrale du début de xxn. S’agit-il du même personnageque dans la pièce LXXXl, comme le veut Victorius, cela n’est pascertain, dit Ellis. Pourtant tous deux sont dépeints comme pauvres,

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COMMENTAIRE. 42fcomme belli homines. Peut-on établir exactement la chronologie re-lative des pèces xxln, xxw, LXXXl? Ellis fait voir qu’il y a évidem-ment dans chaque pièce allusion aux autres; mais Catulle a-t-ilcommencé par l’invective du n’ xxnl, en voyant quel indigne rivallui était préféré, ou bien a-t-il écrit ce violent morceau dans la ragede voir repousser ses tentatives, c’est ce qu’il est dii’fimle de décider.

Schwabe:, ct on peut accepter Ccttt- indication, place après la ruptureavec Lesbie, et après le voyage de Bithynie, c.-à-d. en 693I56 etôgçjss, la surie des pièces xv, XXIll, xxw. XXVl, XLVIII, Lxxxi. XClX.La pièce xxv est, si l’on adopte la théorie de Schwabe, un derniertrait lancé contre Juventius; dans la pièce x1, qui est de 7oojs4, ilrepousse à jamais de lui Aurélius et Furius, en même temps qu’il re-nonce pour ton-jours à Lesbie, unissant dans le même adieu flétris-sant les objets des passions qui semblent l’avoir le plus préoccupé,l’un par une injure directe, l’autre en faisant intervenir les noms deses intermédiaiics et de ses rivaux. Les interprètes et les commen-tateurs rattachent le Juventius dont il est ici question a la familledes Juventius, issue de Tusculum, dont parle Cicéron dans le ProPlancio, Vin, to et XXIV, 58. Peut-on cronre qu’un jeune homme dehaute naissance ait. pu être l’objet. d’un amour semblable à celui quiest ici décrit? Il suffit de rappeler les imputations auxquelles ont étéen butte la jeunesse de César et celle d’Antoine. Voyez d’ailleursle passage de Cicéron, ad Anis. l, i6, 2s, cité par Scltwabe :a etiam noctes mulierum atque adolescentulorum nobilium intro-ductiones nonnullis judicibus pro mercedis cumulo fuerunt. n --I . Flosculus. Cette expression marque, par le diminutif, la jeunessegracieuse de Juventins. Maisjlos Juventiorum oppose la noblesse dujeune homme a la triste condition de celui a qui il se livrc.--- a. Cf.xxt, 2, 3-, XLIx, a, j. - 4. Divin’us Midæ. La richesse de Midasétait proverbiale. Cf. Ovide, Mit. Xi, 85 et suiv. Martial, v1, 86, 4.-- s. lsti, terme de mépris, développé par la fin du vers. -- Quoi.Forme arcltaique pour cui. Cf. I, l. Voyez Bttchclcr, De la De’cl. lin.trad. L. Havct, p. x8;. Kuhner, Ausf. Cmmm. der L. Spr. t t, p. 399.- 6. Sineres ami-tri. Cf. Ovide, He’roides, XV. 96: a Non utamcs oru,verttm ut amure sinus. n Sur l’emploi du subjonctif après velle etmalle, cf. Drzeger, s ;96, lV Th. p. 349. Ellis renvoie à Holtze, u,p. 167, ou l’on trouve une citaticn de Plaute, Bucch. lV, 9, 124, oùla tournure est piesque identique à celle de Catulle z a Ne illc cdcpolthesi multo mavellcm furet, Dum salvos essct, quant revenissetdomum. I - Qui. Comment donc! Cf. Térence, Andrierxne, I, i,la; : u Cati, czdo. a Plaute, BLICCII. l, i, 19 (5;): a Qii, amabo? n

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426 COMMENTAIRE.

Voyez les nombreux exemples de cet emploi de qui, dans l’anciennelatinité, Holtze, t. x, p. x74 et suiv. Celui que cite Ellis est remar-quable en ce qu’il est aussi suivi d’une interrogation. - Bellur. Cf.VIH, I6; xxu, 9. Juventius prend cela dans un sens favorable:n’est-il pas galant homme? Mais comme le dit Schulze, ce mot peutse prendre aussi dans un sens défavorable. Cf. Plaute, Mercator, N,r, a: : illam esse amicam tui viri bellissimi. n Catulle, Lxxvxn, ;.Aussi Catulle répond : toujours est-il que ce galant n’a ni esclave nicaisse. - 9. Hoc, ce que je viens de dire, qu’il n’a rien. - Alvin,rabaisse cela, fais-en peu de cas. Cicéron, Orator, xxxvr, :27, op-pose abicere à nagera, en parlant des choses que l’orateur peut fairevaloir ou rabaisser. Cf. encore de Out. lu, 26, m4. - Bleu a lemême sens à peu près.

XXV.

NOTES carrrquu. - Pièce unie à la précédente dans GO.Mais O met à la marge du premier vers le signe :. G écrit à lamarge de droite à l’encre rouge: ad Tallum. La forme Thallus estadmise depuis Parthénius, éd. de 1486. - r. GO : Cinede Mlle. -a. O: medullula. G : medulla. - O: imulla. - G : moricilla. 0:moriculu, selon Ellis. Bæhrens lit moricillu. Schulze, Hernies, xm,p. go : moïcula : moricula, dans O. Les anciennes éditions ont untexte inintelligible; Ald. 1502 z inuln mollicella. Statius: val inuleamaricilla. Muret: val hinnuld unellu. La correction est due à Sca-liger. Oricilla est une autre orthographe d’uuricilla. Pline, H. N, x1.:76, éd. von Jan, cite un passage de Trogue Pompée, où se trouvela forme oricularum. Voyez P. Diacre, Excerpr. in libr. Pomp. Pari,xlu. p. lll, éd. Lindemann: a Orata genus piscis a colore auridicta, quod rustici orum diccbant, ut auricules oriculas. n Sur latransformation fréquente de au en a long, cf. Priscien, p. 562 P.Kühner, Ausf. Cr. der L. Spr. t. l, p. s4. c’est de cette forme devvenue populaire qu’est issu notre français oreille. - 3. G : crûm-roso al’ aramon). O : aracoroso. -- 4. G : talle. O: tale. -- 5.

(d’une: ul’ mies i

G z Cam diva mulier alios ostende! os chantes. Dans Fin.tervalle il semble y avoir eu un s gratté. O : cum diua ml’rgn’es os-sismnm. Passage à peu près désespéré. Les anciennes éditions ont:quem diva mulier au: ostendit oscimntes. Alda 1502 : cum diva mu-

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COMMENTAIRE. 427lier alite: attendit occinenteis, que garde Sillig en reprenant mulier,Muret : cum dia mater alite: attendit oscitanteix. Guarinus z cum diramari: h ems aves attendit excitantes. Scaliger, Dœring, Naudet : cum devia mafia aves osrendit incitantes. Haupt : cum dira mulierario: osten-dir excitantes. Frohner : Lasciya mulier ut natet attendit excitantes.Munro : conclave cum vicariat entendit oscitantes. Bæhrens : cum dirayinulenties ostendit excitantes. On pourrait citer encore. Ellis laisse lepassage sans correction. Ceux qui maintiennent mulier me semblentblesser le sens général; aussi m’arrête-je avec Schwabe et 1.. Mullerà la correction de Lachmann qui est reproduite dans le texte. --6. Mihi. Bœhrens: meum, mihi. -- 7. G : sudarirrm - G : Sue-thubum. O : Sathabum. --- GO: catagraphos que Thinor. - 8. G :inepteq; changé en inepteë. O: inepteq;. -- 9. 0: remite. -- ro.Scaliger, au lieu de manutque, conjecturait natitque. - O 2 mollicelas. - Il. GO: intula turpiter. Insula est dans l’éd. de I475.[muta est de Calpurnius. éd. de r481. Scaliger conjecturait inlusa.GO z conscribtlent. - la. G : estues yeIut inimica. O : velu! iminica.L’éd. de r47; a minuta. - u. G : deprehenxa.

COMMENTAIRE. - Mètre ïambique tétramètre catalectique ousepténaire. Les Comiques en font un assez fréquent usage. Catullene l’a employé que cette fois. Aux vers 3, 4, s, 7, 9, ro, il, r3,il admet un spondée au I" pied au lieu de l’iambe. Aux vers 5,1;, il admet aussi un spondée au 5’ pied. La figure métrique estdonc celle-ci:

U-u-lu-u-"Ë-u-Iu-U.Le vers Il otite une curieuse particularité, c’est l’emploi du motconscribillent que l’on rencontre d’ailleurs chez un contemporain deCatulle, Varron, cité par Nonius, p, 82, 2 et 8;, r. Mais les deuxpassages semblent en prose et on n’en peut rien tirer pour la quan-tité. A s’en tenir a l’étymologie, la syllabe scri doit être longue.Aussi a-t-on proposé des corrections. Muret : consigillent; Slatius:conserillent; Conrad de Allio : contribillent. D’autres constrigillent,concribillent, et c’est cette leçon que M. (Æicherat adopte dans la2’ édition du Thesaurus avec le sens de percer. De plus il éCrit na-tesque. a Ohé jam satis est, n s’écrie M. Naudet après contribillent,et il admet avec Vossius que l’antépénulti’eme peut être abrégée.

Lachmann admet cette doctrine, ad Lucret. ;ôo. ll attribue cetteinfraction à la règle à ce que certains mots anciens et vulgaires ontune quantité incertaine. Mais quoi dans le vers ïambique septénaire

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418 COIMENTAIRE.souvent un spondée occupe la septième place. Ci. par exemplePlaute, Miles, v. 36°, 369, ;BS, 407, éd. Brix; Térence, Heautont.v. 63:, 687, 694, 70°, 707, éd. Wagner. Sans doute le vers deCatulle est très-régulier et n’admet pas les licences des Comiques.En revanche il aime l’emploi des spondées, témoin son goût pourles vers spondaïques (il en a 2;, dont un entièrement compose despondées, cxvr, ;), témoin le spondée qu’il introduit à la place dudactyle dans les vers phaléciens de la pièce Lv. Le présent vers est unesorte de spondaïque et il se peut qu’il ait admis le spondée à la sep-tième place et non abrégé l’antépénultième. En somme il faut conscr-ver conscribillent, toute correction est mal venue, mais on ne peut con-clure certainement à la quantité du mot. - Schwabe, Quart. Catull.p. r49, identifie Thallus avec Juventius; ce mot est suivant lui unelégère altération voulue de Thalna, surnom d’une branche des Juron-tius. Ellis croit qu’il s’agit d’un danseur dont c’est le vrai nom (Thallus

se retrouve dans les inscriptions, cf. Orelli, 4266), qui joignait àl’exercice de sa profession celui d’un métier moins honnête, comme

beaucoup de ses pareils. Schulze, De Catullo Græcor. imitat. p. 34,identifie Tlrallus avec Pollion (620km : pollen); il établit des rap-prochements entre la pièce xrt et celle-ci. ll repousse l’idée de Bu-cheîcr, qu’il faut voir dans Cicéron, ad Q. fr. n, 15, r4, une allusiona Catulle. L’identification avec Pollion est bien douteuse; on a vuque la pièce xrr est à peu près de l’an 60; celle-ci, écrite évidem-ment après le voyage de Bithynie, ne peut être antérieure à 56. Ceserait supposer une bien longue habitude du vol chez Pollion , et unbien grand défaut de précautions chez Catulle. Assurément, on nepeut pas directement prouver contre Ellis qu’il s’agit de Juventius.Mais cela me semble ressortir de la lecture des pièces qui entourentcelle-ci ; elle est a dessein réunie aux autres; c’est le dernier outrageà celui qu’il dédaigne après l’avoir aimé, comme, dans la pièce un,

il redemande furieusement ses tablettes à une femme qui ne peutêtre que Lesbie. Il est possible qu’à cause de la violence de l’in-sulte et du rang de l’insulté, il ’ait déguisé son nom de maniéré a

prévenir toute réclamation directe, quoique le cercle de ses amisdut bien voir de qui il était question. Quant aux mœurs qui sontpcintes ici, il n’y a qu’a renvoyer au commentaire de la pièce xn.-- r. Cinæde... mailler. Cf. Plaute, Aulul. tu, a, 8 : a ne fus-trbus surn mollior magis quant ullus cinædus a - Capillo. Cemot se dit du poil des animaux; Aulu-Gelle le dit de celui deschevreaux, x", t, 15; Columellc, 1x, la, r, du duvet qui couvrele corps des abeilles. - Crrmcvli. Mot assez fréquemment employé

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COMMENTAIRE. 429par les écrivains du temps et qui semble d’origine espagnole. Ci.Varron, D: R. R. lu, la, 6: a Terti generis est, quod in Hispanianescitur, similis nostro lepori ex quadam parte, sed humile, quemcuniculum appellent. a Voyez Süss, Candi. p. 47, et Vanicek, Prem-dwëner im Griech. and Latein. p. 69. - 2. Ansflis medullula.Expression imitée dans les Priape’es, wa, t. Toutefois il y a là me-dulla. Le diminutif ne se lit que dans Catulle; cl. Teufel, De Car.troc. ring. p. 16. Depuis Vossius les interprètes s’accordent pour en-tendre ce mot du duvet qui est sous les plumes de l’oie, commedans Pline, H. N. x, 3;, cd. vou Jan: a pluma mollior quze corporiproxuma. n Martial, xxv, tôt, I, a : a: pluma lnterior cycni. n --lmula oricillu. il doit y avoir ici un proverbe; cf. Cicéron, ad Q,fr.Il, 15, 4. Ellis c.te, après Bucheler, Ammien Marcellin, xlx, in, s.--- 3. situ aramon). Cf. Priupics, Lxxxu, je. Situr, littéralement:la moisissure des araignées, c.-à-d. les toiles d’araignées à l’aspectsale et mou. --- 4. Rapucior. Mœurs de courtisane et de débauché,cf. Horace. Epist. i, 14,3; z a Cinaræ rapaci. n --- 5. L’idée gé-nérale est que Thalius profite pour voler de l’occasion que lui olTrele sommeil de ceux avec qui il se trouve. Cl. Martial, Vin, 59. Etainsi Il n’y a pas lieu avec Hand de supprimer le vers qui est né-cessaire au sens. Mais qui est cette diva? Est-ce Vénus, qui a fatiguéles convives? la mystérieuse Angerona, déesse du silence? Larundaou Lavema, divinité de l’obscurité protectrice des voleurs? Murcie,la déesse de l’inertie, que propose Munro, Criric. and EIucid. p. 6;?Murcie est d’ailleurs aussi un surnom de Vénus. Les anciens inter-prêtes voulaient que ce fût Thétis. Muntrarios est un mot, d’aprèsOgintilien, Vin, ;, 14, employé pour la première fors par Auguste etqui sert à désigner ceux qui donnent les jeux de gladiateurs, ou cequi a rapport à ces jeux. Si on l’admet ici, il ne signifie que ceuxqui l’ont des présents et qui à moitié endormis se laissent soustrairece qu’ils n’ont guère envie de donner. -- é. Pallium. Est-cc un man-teau qui a glissé de ses épaules pendant un festin (cf. Martial, VIII,59, le), ou bien la chose s’est-elle passée au bain comme le veu-lent quelques interprètes? - Involasti. On a dit involure in et l’acc.voler sur, s’abattre sur; inclure in possessionem, puis avec l’accusa-tif, involare aliquid alicui. Cl. l’étroite, 58. Nonius, p. 32 M, hésiteentre deux étymologies: a aut a volatu, aut a vola, id est, mediamanu, dictum. » - 7. Sudarium smabum. Cf. xu, 14. - Cum-graphoxque Thymus. Munro déclare franchement, Critic. and Elucid.p. 6;, qu’il n’a pas la moindre notion de ce que peuvent être cesobjets. Les anciens commentateurs ont essayéà cette occasion de

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430 COMMENTAIRE.modifier le texte. Muret a proposé caragmphonque linum. Vossius:caragruphonque Thynan, et il croit que ce sont des tablettes de quatrecouleurs fabriquées en Bithynie. Scaliger : Chirogmphosque Tiques, etSaumaise adopte ce texte en supposant que ce sont des anneauxavec un cachet d’origine bithynienne. Ellis qui, dans son Commen-taire, rapporte les différentes opinions, semble dans les notes de sanouvelle édition du texte, s’arrêter à quelque chose de semblable.ll s’appuie sur un vers de Mècene cité dans l’Amhologie: c Nec quosThynica lima perpolivit aneilos; n sur un passage des Scholia Ber-nenriu, ad G. 559 : « Timet ne quis sibi involet opus suum et sig-net, a et croit que ce sont des cachets, unulos signarorior, dontThallus songe a marquer le manteau qu’il a volé, et qu’en revancheCatulle le marquera de son fouet. Rien n’est plus ingénieux, maisrien n’est moins sûr. Les anneaux de Bithynie n’ont aucun rapportavec ce dont il est question; le passage des Scholia Bemenria nonplus, et si Catulle menace Thallus de lui laisser ses marques avecson fouet, c’est une promesse que l’on fait à des esclaves ou à desgens méprisables, sans qu’ils aient volé un cachet pour s’en servir.En somme Teufel, De Car. roc. sing. p. in, a raison; le mot Tiquesne peut être qu’un substantif, et ne signifie que u les Thyniens in et nondes objets fabriqués en Bithynie, et catugraphos est un adjectif. Lemotse trouve au neutre dans Pline, H. N. xxxv, ;4, pour dési erdes objets dessinés de profil et en raccourci. Thynos catagrap or.comme l’a cru Statius, ce sont donc des figures de Bithyniens, peintsou représentés sur une étoffe en raccourci; c’est un tissu orné defigures, comme dans Virgile, G. tu, as. Probablement c’est unecuriosité que Catulle a rapportée de Sun voyage de Bithynie, commeses amis lui ont envoyé d’Espagne des tissus de Sætabis. -8. Inaprt,vu la mesure, ne peut être qu’un vocatif. - Palam habere. Elliscite justement Horace, Sur. I, a, 84. - Soles. Ellis cite Cicéron,Ve". i, 22, 6° : n Solet hæc quæ rapuit et luratus est nonnunquamdicere se emisse. a Avim, c.-à-d. ex jure harcdiraris accepta. Cf.Horace, Sur. i, 6, 78 : a avita ex re. n - 9. Reglurind. Mot qui setrouve pour la première fois dans Catulle; cf. Teufel, De Car. roc.singul. p. 37. AI: unguibus reglutina, c.-a-d. amine ab unguibiuquasi glutine oblilis. Cf. xxxul, j .- a Dextra inquinatiore. n Ellis citedeux passages topiques, l’un de Lucilius, xxvui, 58, éd. de L. Muller:a omnia viscatis manibus leget, omnia sumet. nL’autre de Namatianus,i, 609 : c Harpyias quarum discerpitur unguibus arbis, Que pedeglutineo quæ tetigere trahunt. n Le verbe rtglurinare se retrouve dansMart. Capelle, cap. v1, s 586. Prudence, Ptristeph. to, 874, le plaid

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COMMENTAIRE. 4]!dans le sens de iterum glutinare, - no. Lunzum, c.-à-d. molle. -Lamsculum. Cf. Lucrèce, lV, ;ii, Munro. - Mollicellus. Diminutifdu diminutif mollit-nias qui se trouve dans Catulle, xvl, 4; dansPlaute, Cusin. Il, 8, 55 (33;); Panul. l, a, 154 (2;6); Charisius,a 8; P. Teufel, Dt Car. roc. sing. p. 26. Ces diminutifs multipliésdans la pièce servent à peindre l’efl’éminé Thallus, - l I. lnusm rur-piler. Cicéron, Cutil. l, 6, 1;, a dit: c Nota turpitudinis inusta vitætua. n La métaphore est analogue sauf que dans Catulle elle s’ac-compagne d’une autre. On dit en effet a uri flagellis in; cf. Horace,Episr. l, 16, 47. - Conscribillent. Cf. Plaute, Pseudal. i, 5, l;l:n Œasi quom in libro scribuntur calamo litteree Stilis me totum us-que ulmeis conscribito. n - la. Insolent" exastues. Dœring z pra-rer modum subagireris et jactais. Il y a la toutes sortes d’allusions.L’efi’éminé Thallus n’a pas coutume de se donner beaucoup d’exer-

cice. Ou bien encore: il en aura un plus échauffant encore que ceuxauxquels il se livre, et on comprend ce que cela veut dire. -- Mi-nute. Munro remarque ingénieusement que ce mot appartient sansdoute au langage populaire dont Catulle fait si souvent usage. Il y ades écrivains qui ne l’emploient jamais dans le sens de penny; aucontraire on le trouve dans Plaute, dans Térence, dans les lettres deCicéron (ad Amie. xvt, x, g : u minuta navigia), n dans la Guerred’Afrique et la Guerre d’Espagne, deux livres écrits en style plébéien;

dans Vitruve. Ellis cite un passage de Properce, analogue à celui-ci,où la petitesse de la barque est opposée à la force de la mer, et oùse trouve minutas. Properce, I, n, 9, Io : a Atque utinam magete remis confisa minutis, Parvula Lucrina cymba moretur aqua. a -Magna. Epithète, opposée ici à minuta, et qui sert a l’antithèse, quid’ailleurs est souvent appliquée à la mer. Cf. entre autres passagestrès-nombreux, Lucrèce, il, i. -- 1;. Deprema. Cf. Virgile, Æn. v,sa. Lucrèce, v1, 429. - Venmiente. Les lexiques, Klotz entre autres,citent ce mot comme adjectif. Teufel, De CaruIli voc. sing. p. 38,fait remarquer que le verbe vexanire se retrouve dans Cassiodore,H. Eccles. Ix, go, et qu’ainsi ce mot peut être compté comme par-ticipe.

XXVI.

Nous CRITIQUES. - Pièce unie a la précédente dans GO.Un sigle en encre rouge à gauche dans G, le sigle : dans 0.

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432 - COMMENTAIRE.

Dans G, ad Furium en encre rouge dans la marge de droite. --t. O : m. G z nome. Les anciennes éditions ont Mura, sauf cellede un. Muret, Douza, Heinsius, Dœring approuvent "nm ouyastra. Munro incline pour cette leçon. Schwabe et Bæhrens l’intro-dnîscnt dans le texte, avec raison à mon avis. - 2. O omet ce vers.G z Furanii, d’où Bæhrens conjecture Favorm’. - 3. G : nui Boraont Apheliorc. La vulgate et Lachman: apcliatæ. - 4. G : MiIIiJ.- s. Bonnet remarque que, dans G, la lettre O qui commence levers est écrite sur un grattage.

COMMENTAIRE. - Vers phaléciens; cf. p. 359. - Le Furius àqui la pièce est adressée est sans doute celui dont il a été questiondéjà précédemment. Comme le remarque Munro, il est bien peuprobable que Catulle plaisante avec lui sur ses propres embarrascomme il l’a fait avec Fabullus (xml; cette épigramme semble unesuite ou un accompagnement des sanglantes railleries de la pièce xxn.Peut-être Furius, ce bellus homo, mêlé à la bonne société, vantait-ill’exposition de sa maison de campagne, ou s’en plaignaitoil? Il fai-sait, comme on dit, grand bruit de sa proPrie’té. Catulle lui répond.Il y a d’ailleurs une imitation de Callimaque, Epist. 47, Meinekc:latinisa; pqilwç... Sandow. Cf. Magnus, Z.fi1r Gymnus. xxxu, i878.p. sot. - l. l’aura. Elle apparlient à Furius et à sa famille; cf.xxtu, 7, 8: r valetis... concoquitis..., nihil timetis. - 2. Opposim.Catulle joue ici sur le mot. L’adjectif maiqne l’exposition à unerégion dont le vent soufile; mais le verbe apporter: signifie aussimettre en gage. Cf. Térence, Pharmion, Vlll, ;, 56: c Ager op-positus pignon, 0b (iccem minas. » Les interprètes citent beaucoupd’autres exemples analogues. - Apheliotz. Catulle cite plaisammentles quatre points cardinaux. L’Auster est le vent du sud; le Favonius,le vent d’ouest; Bouée, le vent du nord; l’Apliéliote est le ventd’est, qui souffle à l’équinoxe, celui que les Grecs appelaient encoreBurin, et les Romains subsnIunus. Cf. Pline, H. N. 47 (46-47),tu) à 125, éd. von Jan; Aqu-Gellc, Il, 22, s-i8. - (hume milled:ux cc:ts sesterces, 3040 francs environ. La somme n’est pastrès-cotmdèrable, et justement Catulle en profite pour exagérerl’expression du vers 5 et faire ainsi ressortir l’indigence de Furius.

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connu-ruas. 433

XXVll.

Non: cnmqutis. - Pièce unie à la précédente dans GO.Dans O, le sigle : est à côté du premier vers. Dans G un siglerouge à gauche, ad pincemam suum en rouge dans la marge de droite.- Aulu-Gelle a cité les quatre premiers vers, v1, se, 6. - I. O :Fa-(ami. - a. G: ingere mi. O : ingeremi. Les mss. d’Aulu-Gelle ontinger mi ou ingnmi. Glass. Labb. p. 9; b : inger, tîçtpaaov. Leséditions de i472, 147;, i475 ont ingere, de même que I’Aldine1502, Statius, Muret. Guarinus: infer. Heinsius : jauge. luger estdans les éditions de i481 (Reg), de I48I (Vicence), 1486 (Brescia),dans Vossius, Markland, et tous les éditeurs modernes. - ;. G :Ponhumie... magma. - Quelques-uns des mss. d’Aulu-Gelle ontinvar. - 4. GO: thiase acino. A. Celle: n Catullus quoque ele-gantissimus poetarum in hisce versibus : Minister - ebriosioris, cumdicere ebrio (les mss. ont ebrioso, ebri’osi, hebriasi) posset et quodcrat usitatius acinum in neutro genere appellare, amans tamen hiatushomerici suavitatem abria (les mss. ont ebriomm) dixit propter inse-quentis a litteræ concentum. ou ebriosa (les mss. ont hebriosam ouebriomm) autem Catullum dixisse putant aut ebrioso (les mss. ontabrions), nam id quoque temere scriptum invenitur, in libres scilicet decorruptis exemplaribus factos inciderunt. a De ce texte assez altéré etmédiocrement clair, il résulte qu’A. Celle entre diverses leçons préférait

abria acina, avec l’hiatus, cf. Haupt, Opusculu, t. Il. p. ut, etc’est la leçon adoptée par Bæhrens, mais qu’il y en avait deux autresde son temps, ebrioso acina et abriant acind. L’indication d’A. Celleest trop formelle pour que le féminin n’entre pas dans le texte. La leçondation des mss. est aussi favorable à ce texte, et c’est un copiste quiplus tard a écrit ucino, forme qu’ll connaissait mieux. Mais l’hiatusebrio acina est tout-à-l’ait contraire à l’usage de la versification deCatulle, et avec Lachmann, Rossbach, Haupt, Schwabe, L. Müller,Ellis, j’écris ebrioso ucina. Munro, Critic. and EIucid. p. 67, écritebrioso dCinD. Les plus anciennes éditions transcrivent les mss. d’unemanière inintelligible. Ebrioxu ucind est dans la Bresciane de i486,dans l’Aldine de mon et est devenue la vulgate. - 5. O: diluas.- GO : quad iuyet. La correction est dans l’édition de Calpurnius,i481, et depuis est devenue la vulgate. - GO : Iimphe. - 7.GO : thionianus.

28

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434 COIIENTMRE.COMMENTAIRE. - Vers phaléciens; ci. p. 359. La base du

premier est un iambe; celle du quatrième un trochée. Le sujet dela pièce est analogue à beaucoup de morceaux du même genreque l’on trouve dans les lyriques éoliens . dans les comiques grec,depuis dans Horace; cf. la fin de I’Epode 1x, I; , et Martial,ix, 94; x1, 36. Tibulle, in, 6, 62. - I. VeiuIi. L’emploi dudiminutif semble ici consacré par une sorte de proverbe de bu-veurs; cl. Macrobe, hmm. vu, la, 9; Martial, i, i8 i; xi, 26, a.- Minisrer Falerni, échanson qui verses le vieux Falerne. M. Nau-det voudrait construire Falemi comme le régime de calices, ce quiest inutile. - a. luger. L’emploi du verbe ingero est ordinaire dansune telle circonstance. Cf. Plaute, Pseudolus, l, a, :4 : a Tu quiurnam habes, aquam ingere. n Ici d’ailleurs ce mot signifie : apportemoi. miam à la forme, elle est justifiée par des analogues, cf.Kühner, Auxführliche Cramm. der Lai. Spr. t. t, p. 4;. - dmrions, c.-à-d. où la saveur pénétrante du vin se fasse plus sentir,où il y ait moins d’eau, des coupes où le vin soit plus pur. Horace,Odes, l, 27, 7l, appelle le vin de Faleme a severum; a mais 56nèque, 5p. txm, 5, emploie les mêmes termes que Catulle; a in vinenimis veteri ipsa nos amaritudo delectat. n Catulle probablementcherche à reproduire le mot d’Homère : Iliade, Ix, 20:; Zupeîflçm Bixipatu. Il le fait en employant un terme de la langue courante et enmettant suivant l’habitude son comparatif à la fin du vers phalè-cien, cf. Sûss, Cam". p. ;4. L’antiquité est pleine d’allusions à cette

coutume de boire à la fin dans de plus grandes coupes et du vinplus pur. C’est ainsi que les vins les plus capiteux se servent cheznous. - ;. Posthumt’tz maginm. Posthumia était la reine du festin,chargée de fixer le nombre des coupes et la qualité du vin que l’ondevait boire. Cela s’ap elait regnum, cf. Horace, Odes, l, 4, i8;magisterium: Cicéron, je Senect. xxv, 46; dictature, Plaute, Perm,V, I, 8; ceux qui présidaient ainsi aux festins étaient nommés magisvi,domini patres, dictatores, reges convivii, arbirri bibendi. Leurs ordresétaient des lois, cf. Horace, Saï. il, 6, 69 : a legibusinsanis. n -4.Ebn’osa acina, c’est un grain de raisin gonflé de jus qui mrl’efi’et de

la fermentation le laisse échapper et y est comme noyé. De plus lejus du raisin produit l’ivresse, et le poète l’applique au raisin, commeTibulle a dit : n sobria pocula, s I, 6, 28, en parlant des coupes oùl’eau abondamment mêlée empêche l’ivresse. Ebriosur marque d’ail-

leurs l’ivresse habituelle. M. Patin traduit: comme le veut la loi denotre reine, Postumia, plus amie de l’ivresse que n’est dans la cuveenivrante le raisin lui-même. -- Qfi est Posthumia? Ce ne peut

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COMMENTAIRE. 43;être qu’une courtisane ou la maîtresse d’un des convives. -- s. QuoIubet abite. Cf. Plaute, Miles, tv, i, :7. - Abite l’alpha. Cf.Pétrone, Saur" sa: a aquam foras, vinum intro inclamavit. a Onpeut ici noter l’emploi du pluriel, qui augmente le sens d’une façonpoétique. Cf. Overholthaus, Synr. Catull. cap. duo. p. 4. - 6.Vini pemieiex, fléau du vin. Voyez la plainte de Martial sur unmélange de vieux Palerme avec un vin inférieur, l, 18. Properce, aucontraire, tv, ;i, :7 (il, 24, 27), dit que c’est le vin qui a gâté(corrupir) l’eau. - Senne, c.-à-d. sobrios. Cl. Horace, Episr. i,:9, 1o : a siccis a et severis n dans le même sens. - 7. Thyanianus.Thyone est dans certaines légendes la mère de Bacchus, et quel-quel’ois on l’identifie avec Sémélé; cl’. Cicéron, De Nm. Dear. lll, 2;,

58. De la le dieu a reçu le nom de Thyoneus; cl. Horace, Odes,i, :7, 2;. De ce nom est formé l’adjectif Thyonianus avec lequelon peut suppléer un mot tel que liguer. Sur la lignée de Bacchus,fils de Thyone, cf. Preller, Griech. Mythol. t. Il, p. s57.

XXVIll.

Nous eunuques. - Pièce unie à la précédente dans GO.’ Lesigle :i dans O. Un sigle rou e à gauche dans G. A droite le titreen rouge z Ad Verannium et Fa ullum. Selon Bonnet, il y avait d’abordvernmnium. - a. Schwabe conjecture anis. - 3. 0 : Vera. -4. O:satisue.- 6. GO z Et quidnam.- O :p; au lieu depum.- 7. G: Mi-chi. -8. G : premrem. - O: refl’ero- 9. 0: Orné mi. -G: Omnenimi.- 0 z suppinum. Ellis met un point après Iucello; Schwabe, unpoint d’interrogation; il enferme les vers 9 et Io dans une parenthèse,les faisant ainsi dépendre de durant lucello; Lachmann, Haupt, L. Mül-ler ne placent après lucello aucune ponctuation. En somme je suis,en adoptant la ponctuation de Bæhrens, ce sens qui est déjà imaginépar Guarinus et Scaliger. Dans l’Aldine de i501, Statius, Muret, auvers 9 commence une nouvelle épigramme qui a pour titre : lnMemmium. - to. G : Trahe. - Vossius conjecture tennis au lieu de

4 al’ pari10mn. -- 0 : yrrumtmi. - n. G : parant. - GO :fuisti. -al’ nabis

l2. G : nichila minore verba. O : urpu. - [4. G : nabis. Le Il esten suncharge. 0: nabis. GO: diideeque. -- i5. O : oprabriamutule.

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436 connu-rune.COIIINTAIII. - Vers phaléciens; cf. p. ;59. Sur Veranius et Fa-

bullus, voyez le commentaire de la pièce IX. Si l’on identifie le Paonde Catulle avec L. Pison Cæsoninus, on peut avec Schwabe placercette pièce en 699155, ainsi que le n’ xtvu. Cf. Schwabe, Quart.Candi. p. a; l. Westphal adopte à peu près la même date. -x. Cahors. Cf. x, to. - lnanis, ne rapportant rien. On trouvedans Prudence, Pen’steph. n, :04, l’expression développée : a inanisa marsupio. a - a. Apris, etc. Le diminutif sorcinuli: montre déjà lepeu de profit que Veranius et Fabullus ont pu faire en Macédoine.Apte rarcinulæ et expeditæ, ce sont des bagages qui s’ajustent bienaux mains et sur les épaules, que l’on peut porter facilement, et aveclesquels on marche sans peine. Ellis cite les exemples suivants quimontrent l’emploi de ces mots (on les retrouve d’ailleurs dans leLexique de Klotz), Ovide, He’roîdes, tv, 24 : a Sarcinaque hacanimo non sedet apte mec. s Pétrone, Sur. 99 : a expedite sarcinu-tas. a Enfin miles expeditur signifie un soldat qui ne porte pas debagage. - Qyid rerum geriris. Cf. Plaute, Aulul. I, a, 39. - g.V me. Littéralement ce mot signifie du vin éventé; il a pris figuré-ment le sens de vaurien. Cf. Horace, 5m. l, i, log; I, a, i2. Plu-sieurs commentateurs croient voir ici une allusion ironique au surnomde Frugi que portait, une des branches de la famille Calpumia, àlaquelle appartenait Pison. - Frigoraque et fameux. Schwabe rap-proche de ces mots un passage de l’invective de Cicéron, In Pis.xvn, 4° : a an exercitus nostri interitus ferre, lame, pestilentia? n etrenvoie au discours de Provinc. consularibus, tu, ;. - 6. Pater.Terme propre pour marquer ce qui se lit sur un registre, in tabulir.Cf. Cicéron, Pro Roseio com. n, 5.-Lucelli. Cicéron, Var. in, 30,71, emploie aussi ce terme pour exprimer le bénéfice que peut fairele subordonné d’un magistrat. - 7-8. Experuum signifie dépensé,porté en compte de dépense. Le sens est donc : voit-on sur vos re-gistres quelque gain porté en compte... on s’attendraità voir: derecette, mais au vers 7, on voit arriver: de dépense, osât]. avez-vous enregistré des pertes au lieu de gains, et vos livres n’ont-ils quedes colonnes de dépenses? -- Ut mihi. Suppléez: accidt’t ou paterin tabulis. Catulle fait un soudain retour sur lui-même. Il prétend plai-samment avoir inscrit sur son registre, refera darum lucello, les mots quisuivent, c.-à-d. les vers 9 et l0. Lucello est un datif qui dépend derefera. Datum ordinairement équivaut à expensum et s’oppose a ac-ceprum. Mais aussi cela peut s’entendre donné à Catulle par le pré-teur. Je. transcris l’annotation de Scaliger qui est ce qu’il y a de plusclair sur ce passage: a Cum deberem in tabulis scribere acceptum

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COIIENTAIRE. 437refero lucello, vicem ejus scribe : o Memmi bene mihi illusisti, quiin contubernio tuo pollicebar mihi montes auri... Titius dat, Mæviusaccipit. Mævius acceptum refert Titio: Titius datum et expensumrefert Mania. Hoc et ipsi pueri sciunt. Sed quia sunt mûre «pite ri,oonvertuntur, si personam commutes. Nam Mævius potest scribere :refe’ro datum mihi, idem enim ac si dicat, acceptum refera qutes-tori. ltaque Catullus refert sibi datum lucello, hoc est refert acceptumMemmio. Œid’flllud, quod sequitur : O Memmi. Haec sunt verbe,que Catullus in rationibus accepti vult referre. a - 9. Sur Memmius,cf. x, COMIINTAIII. - Ben: ac dia, a ton aise et longtemps. -Supimtm. L’image employée ici par Catulle est obscène. a Sapinsadumbrat alitent hominis muliebria patientis. a Dœring. -- to. Trabe.a Trabs est r’o M896»: otiôoiov. a Dœring. Le Dict. de Georges donne

pour équivalent mentula. - Lama, avec insouciance, sans te gêner.a Lentitudinem vero Catullus tardam incuriam et socordem négli-gentiam prætoris a non facientis pili cohortem adpellavit. n Schwabe,Quart. Candi. p. I7]. Statius compare, Afranius, Emanciparus (Ribb.p. :76) : c quem lente tractat me atque inludit, n Laberius,Compitalia(Ribb. p. 18;) : n Nunc tu lentius, nunc tu susque deque fers. a --lrrumartt’. Allusion aux mœurs débauchées de Memmius (cf. x, la) etd’ailleurs ne signifiant ici que vexani. -- l7. V3174. Mot obscèneéquivalent a mentulu; cf. Martial, x1, 46, a; Priape’es, ;5. Il appar-tient à la langue du peuple. Ellis dit qu’il se retrouve trois fois dansles inscriptions de Pompéi. - 13. Parti. Jeu de mots. Fana: de

farcin, rempli, comblé, et aussi on voit ce que signifie fartant euevape. -- Pere nobiles arnicas. Retour ironique sur les illusions deceux qui croient s’enrichir en suivant les gens d’illustre naissance.l’ison, dont Cicéron dit, à plusieurs reprises, qu’il dut ses magistra-tures a l’éclat de sa naissance, Memmius, qui, bien que neveu duMemmius dont parle Salluste, Jug. 27, infesta: potentat nobilitatir,était sorti d’une famille qui se prétendait issue de Mnesthée, compa-gnon d’Enée (Virg. Æn. tv, i 17), sont des nobles au plus haut titre.- V obis. l’ison et Memmius. -At sert à marquer que l’on passe àun mouvement passionné, qui fait ainsi une sorte d’opposition avecce qui précède; cf. vtu, i9. lei cela sert à passer à l’imprécation.Mala malta. Cf. xw, 6. - Di dengue. Les anciens invoquaient tou-tes les divinités à la fois dans leurs vœux. Cf. Virgile, G. t, 21. se-nèque, Epit. 95, a! : di illas deæque male perdant. n On pourraitmultiplier les exemples. - 1;. Obprobria. Orthographe du ms. G.il y a des exemples de cette dissimilation. Cf. Brambach, Hülfsbiieh-lein, 2’ édit. p. i9. Obprobria, honte de Romulus et Rémus. c.-a-d.

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438 continu-Ante.honte de la nation romaine. Cicéron, In Pis. xxm, 5;, emploie pourl’ison le terme de dedans et pour I’insulter davantage, il rappelle ducôté maternel son origine provinciale : a familias non dicam Calptt-niæ sed Calventiæ, neque hujus urbis sed Placentini municipii nequepatemi generis sed bracatæ cognationis dedecus. n - Ronald.Forme archaïque du génitif. Kühner, Aux-f. Cr. der L. Spr. t. l,p. 28), 284. - Comparez pour la locution, un", s; xux, I;xxxtv, 2:.

XXlX.

No res c urique s. - Pas d’intervalle entre cette pièce et la pu:Lcédante. Dans 0, le sigle : à gauche. DansG, un sigle rouge à gauche;dans la marge droite en rouge : in romulum cmhamitum. - a. lesanciennes éditions ont alto. L’Aldine 1502, Scaliger, Vossius z 11:11:10.

Mais cl. Chiintilien, x1, 4, un. - 3. GO: Nom murram. Pline,H. N. xxxw, 48, éd. von Ian, fait allusion à cette épigramme ettous les mss. ont mamurra. --- O: comma, selon Ellis. Ban-brens nesignale rien. -.- 4. GO : cum te. Les anciennes éditions ont cette leçonqui n’a pas de sens. L’Aldine 15°: : a canna. Faernus : mai, ad-mis par Vossius, Heinsius, Dœring, Schwabe (unau), Ellis. Scaliger:uncrum. Muret : alunis. Statius, Lachmann, Mommsen, l.. Muller,Bæhrens : ante, que préfère aussi Munro; cf. Crilic. and Elucid.p. 96. -- O : Brinaniæ, selon Bæhrens. Douza le père écrivait:ultima Britanniæ. Selon Ellis (cf. aussi Schulze, Hernies, xm, p. sa),O a Erinania. - s. G : Cinede. Bonnet signale que la dernière lettrede Romule est écrite en surcharge sur un grattage. - 0 : hac. G:hec. Bæhrens écrit hac. - Le vers 6 n’est pas dans les mss. ni dansles anciennes éditions. L’Aldine x son le donne pour la première fois;on le retrouve dans Scaliger, Dœring. Vossius le rejette, ainsi queSillig, Lachmann, Haupt, Schwabe, Ellis, Munro. Bæhrens et L. Mul-ler récrivent, comme je l’ai fait, en caractères difl’érents. L. Muller.

Prafur. p. xvn, le défend : a Nom qui in primo carmine negaratCæsaris facinora quemquam posse adspicere æquis coulis, nisiimpudicum et voracem et aleonem, eum putabis quasi per soporemtribus versiculis jam oblilum quad mode dixerat et rtu’sus quasi ex-pcrrectum e somno versui decimo adicere id quod aut utmque locoaddi oportuit aut neutro. a - 8. GO : perambuluvit. - 9. GO:Tdoneux. La correction Adoneu: est de Statius, elle a été ad tee parScaliger et la plupart des éditeurs. Aldine 1302, Muret: ca umbulus

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COMMENTAIRE. 439

Dionæus. Sillig: Dioniux. il dit dans les notes que quelque épithètegéoglraphique peut être cachée sous idoneux. - Io. G : Cinede. -O : et. G : heu. Bæhrens: hoc. - Après le v. I I, Bæhrens, avecMommsen, intercale les quatre derniers vers; Schwabe, les deuxderniers. Ribbeck place aussi ici les deux derniers, il met sa, 2;,avant 17-2I. - I4, GO : nome diflinura. l’extra ou rosira setrouve dès l’Aldine I502. D fournissait cette leçon, correction vrai-semblablement faite par un copiste intelligent. Schwabe, L. Müller:defurura. - I5. 0 : ducencies et truandes. - 0 : commet. G : co-nteur. - I6. GO: alir. Les anciennes éditions ont alir avec uneponctuation qui n’a pas de sens. Ald. 1502, Muret: quid est un hac.Guarinus: uliud. Statius a rétabli ulid. La ponctuation a beaucoupvarié; celle qui est adoptée est due a Lachmann. - I7. O : par-fum. - :8. Les mss. ont primum. La correction est due à Turnèbeet à Scaliger. -- I9. G : predu... renia. - ne. G : hybera q, si:anini aurifer Tha us. O: amni, le reste comme le texte. Bonnet anoté que y de Hy en: est sur un grattage. - 2l. GO : Hunc Gallierimer et Brimnnie (O z brimmie). La pièce est en iambes purs, ce quirend nécessaire une correction. J’ai adopté celle de L. Müller. AldineI son, Muret : Hunc Galliæ riment, riment Britanniæ. Avancius : Ti-mentque Galliæ hune riment Britanniæ. Scaliger : lnundar anima ecceLusitaniæ. Turnèbe : Timemque Galliit hune, rimer Britannia. Douze,le père : Timetque GulIiu hune, riment Britannia. Dœring, Sillig : HuncCollier rimais et Britanniæ. Lachmann a renoncé à corriger. Il pro-pose en note: Time Britannia hune, rimer: Galliæ. Haupt: TimeteGalbe, hunc rime Britanniu. Ellis: Neque una Gallia au! tintent Bri-tanniæ. Schwabe z Nunc Gullia riment! et Britanniæ. Bæhrens : EeineColin: optima et Britanniæ? -- 22. GO : quid hIc .-- 2;. G : urbi:opulemissime. O : urbis oppuienrinime. Scali er : imperator unice.Lachmann : urbi: a piisxime. Ellis : urbi: a punît mec. -- as. Dansles Cumiecm attribués à Virgile, ce vers est imité, lll, 6, mais il y agener sacagne, inversion que Ellis a adoplée.

COMMENTAIRE. - Vers iambiques purs , cf. pièce Iv, p. 367.La coupe des vers offre certaines particularités. La césure est aumilieu du 4’ pied dans les vers l, 7, 9, :5, 16, 2:; mais alors lesdeux premiers pieds forment toujours un mètre isolé et sont séparésdu 3’ par une diérèse. Cette règle n’est négligée que pour le v. a; ;

encore peut-on admettre la diérèse après la préposition de du verbecomposé devorare. Les vers a, 3, 8, il, I4, I7, I8, I9, no, a;ont la césure au milieu du 3’ pied. Dans le v. ac, cette césure est

e

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440 COMMENTAIRE.précédée de deux monosyllabes, d’ailleurs unis par le sens. Au v. a,la césure se produit après un monosyllabe précédé d’une élision; aux

v. s, Io, 1:, 1g, 31, a la césure se trouve une élision; aux v. j,Io, 21, cette élision est suivie d’un monosyllabe, aux v. 12 et 1;,d’un mot composé dont le premier membre est une prépositionmonosyllabique. Au v. :4, ily a élision au 3’ pied, et césure au 4’.Sur l’abus des élisions dans Catulle et sur celles qu’il s’est permises,

cf. Haupt, Opurcula, t. 1. p. 9o; Reeck. De Cmulli cumin. regrammar. et matrice, p. 68. Au v. a, la dernière syllabe de ultimaest allongée devant la muette suivie d’une liquide; elle est suivied’une diérèse, comme Iv, 9. C’est au cinquième pied que se produitcette particularité, IV, 18. Catulle s’est, du reste, pour ce qui regardel’allongement de la dernière syllabe d’un mot, allongement produitpar la présence de deux consonnes au commencement du motsuivant, donné plus de liberté qu’aucun autre poète; cf. Reeclr, DeCurulli corm. re grammor. et merrica, p. 66. Enfin il faut ici tenirpour une brève la première syllabe de Mamurram, v. 3, quoiqueHorace, Sur. 1, s, 37, la fasse longue; voyez aussi plus loin, tvu,a. Autrement il y aurait une infraction fâcheuse à la règle quele poète semble s’être imposée d’employer l’iambique pur. Cettepièce, l’une des plus célèbres et des plus achevées de Catulle, doitavoir été écrite entre les deux expéditions de Bretagne, c’est-a-dire dansl’hiver de 55-54, comme le veut Munro. Elle est dirigée d’abord coati!Mamurra et subsidiairement contre ceux qui l’ont protégé, Pompécet surtout César. La violence y est poussée à l’extrême, a l’expression

y est a la fois cynique et élégante, caractère ordinaire de ce épi-grammes, mais la brutalité des images et des mots a une grandeportée satirique. En rabaissant, en dégradant, en salissant César,celui qu’il appelle imperator unicur, Romulus, il fait remonter jusqu’àlui la solidarité du luxe insolent, de l’incontinence efl’rénée deMamurra, des vices qu’il autorise, qu’il partage, qu’il nourrit de!dépouilles de l’univers. a (M. Patin). Il faut rechercher ce qued’ailleurs l’histoire nous apprend de Mamurra. Il était de For-mies

(ci. xu,4; quI, 5; 1vu,4; Horace, Satin, I, s, 37), chevalierromain, et il occupa auprès de César en Gaule la charge de præfemlîfabrum (Pline, H. N. xxxvr, 6, 48); c’était une situation équivalenteà celle de commandant en chèf du génie dans une armée moderne.Le præfecrur fabrum n’était attaché à aucune légion et n’avait pas de

place dans la hiérarchie des grades militaires; il était choisi par legénéral et maintenu par lui en vertu de la confiance personnelle qu’illui témoignait. (Marquardt, Handbuch der Ram. Alrmh. v, p. 499-)

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COIIENTAIRE. 44!Les travaux de l’ingénieur ont été trop considérables dans les cam-pagnes de César, pour qu’il se fût adjoint un homme qui n’aurait pasété d’un mérite reconnu. De plus les vers :9 et 20 ne peuvent s’expli-quer avec Haupt (Quart. Cam". dans les Opuscula,t. I, p. I; et suiv.),Schwabe (Qpasr. Cam". t. I, p. 19;), Munro (Criric. and Elucid. pp.8; , 86), que du butin recueilli par Pompée dans sa guerre contreMithridate, et de celui que César conquit dans son gouvernementd’Espagne après sa préture; la guerre de Pompée dura de 66 à 6; , legouvernement de César de 62 a 60-, il est possible que Pompée aittrouvé Mamurra en Asie ayant déjà servi sous Lucullus contreMithridate. Comme le dit Munro, Critic. and Elucid. p. 86, c’était àl’époque qui nous occupe un personnage d’un âge mûr et d’une haute

notoriété professionnelle (I he was a man of mature age and ofhigh professionnal distinction a Toutefois ce devait être unhomme de goûts luxueux et un homme de plaisir. Pline nous apprend,H. N. xxxvt, 6, 48, que le premier il fit entièrement revêtir demarbre les parois de sa maison sur le mont Célius, que toutes lescolonnes en étaient de marbre de Caryste ou de Luna. Pour fourniraux dépenses que nécessitait ce luxe, il dut piller les pays où il faisaitla guerre et cela sous la protection de ses patrons, comme d’ailleurseux-mêmes et leurs autres lieutenants. Cf. Cicéron, ad Attic. vu, 7 :a Et Labieni divitiæ, et Mamurræ placent, et Balbi horti et Tuscu-Ianum? n Cicéron, dans une autre lettre a Atticus, xm, sa, parleencore de Mamurra. C’est un passage dont le sens et le texte sontfort controversés : a tum audivit de Mamurra, vultum non mutavit. omais le meilleur ms. ne contient pas le mot vultum. Manuce a penséqu’il s’agissait d’une condamnation encourue par Mamurra pourinfraction aux lois somptuaires, et a laquelle César ne changea rien ;d’autres, qu’il entendit parler, sans changer de visage, des épigram-mes dirigés par Catulle contre Mamurra et contre lui-même; c’est uneopinion peu probable, puisque sans doute ces épigrammes étaientdéjà bien connues, et que d’après Suétone, César, 7;, une sorte de

réconciliation entre Catulle et lui avait eu lieu. Enfin Nipperdey etSchwabe croient qu’il s’agit de la nouvelle de la mort de Mamurra,que César apprit alors sans changer de visage. De ce passage,entendu de l’une ou de l’autre façon, il résulte ou bien une preuvenouvelle des profusions de Mamurra, ou une autre raison de croirequ’il n’était plus un jeune homme, et qu’en conséquence il n’y aura

pas lieu de prendre a la lettre certaines expressions très-vives deCatulle. D’ailleurs les autres écrivains romains ne nous ont rientransmis à son sujet qui justifie dans tous leurs termes les imputa-

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442 COIIENTAIRE.tions du poète. Mais que Mamurra ait été homme de plaisir, est a:qui est très-vraisemblable. De plus il est fort probable qu’il a été lerival et le rival heureux de Catulle. ll est certain que la même percsonneest désignée xu et xuu, et de xu, 4, et xuu, s, qui savent àétablir cette identité, on peut conclure qu’elle a été la maîtresse de

Mamurra (comparez avec ces vers le v. 4 de la pièce uni); ajoutasqu’elle a repoussé Catulle, ou du moins qu’elle lui a demandé deses faveurs un trop haut prix (xu, a), un prix que sans doute a pupayer Mamurra. Dans ces sortes de mésaventures, Catulle étaitl’homme le moins patient; il insultait a la fois dans sa colère l’objetnaguère aimé, et ses rivaux plus favorisés. On putt s’en rendrecompte dans l’histoire de sa passion pour Lesbie, voyez x1, et de safantaisie pour Juventius, voyez xxtv, xxv. De la sans doute sesfureurs contre Ameana, et aussi contre Mamurra qu’il pausait sansrelâche dans sa maîtresse, xu, xuu, qu’il a lui-même sollicitée etqu’il outrage aujourd’hui, dans ses prétentions poétiques, c1(Mamurra faisait sans doute des vers comme tous les Romains dis-tingués de ce temps-là), dans sa richesse scandaleuse et sa dépenSeinsolente, CXIV, cxv, dans ses mœurs, xczv; enfin il atteint jusqu’àses protecteurs dans le terrible morceau qui porte le n’ xxtx. Pompe:(rama, v. 14; Ponrica pralin, v. t9; generque, v. 3;) et César(v. a, 5, 6, to, 1512,20, :I, 3;), sont rendus responsables despillages, des profusions, des galanteries de Mamurra. ll me sembleque l’amant éconduit se laisse voir assez clairement dans les vers 7et 8. En même temps sont prodigués a César les outrages violents.v. a, 5, 6, Io, les dérisions cruelles. Ces appellations de Romulus,d’imperawr unicus, que l’on donnait souvent à ceux qui rendaientde grands services, aux généraux victorieux (voyez les exemplesde Salluste et de Tite-Live, que cite Munro, (Critic. and Elucid.p. 9a), que les flatteurs de César lui donnaient sans doute publi-quement, Catulle en fait ici un objet de moquerie en montrant lebut ridicule de tous ces exploits. Il reprend toute la vie du proconsultriomphant, en fait voir tous les mauvais côtés, relève l’administra-tion avide et violente avec laquelle il a épuisé les provinces qui liaont été confiées, suggère que ses expéditions de Gaule et deBretagne n’ont d’autre but que de le gorger de richesses malacquises lui et ses indignes lieutenants. Enfin il y a un refrain san-glant où il rappelle les imputations qui couraient sur les mœurs deCésar, sur ses galanteries, sur les honteuses complaisances dont ondisait que sa jeunesse avait été flétrie, tout cela sans doute exagère,poussé a l’extrême, inventé peut-être dans le monde des ennemis de

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COIIENTAIRE. 443César, les Memmius, les Dolabella, les Curion, les Calvus (Suétone,César, 49-52; 7;), mais rassemblé, concentré de manière à pénétrerprofondément, à blesser de la façon la plus douloureuse celui mêmeque l’ambition avait cuirassé de la plus résolue impassibilité.(Quelle est la portée de ces accusations, et quelle créance mériteCatulle? Assurément les mœurs de César n’ont pas été plus puresque celles de la plupart des Romains de son temps (cf. Suétone,César, 5o). Il faut prendre garde toutefois que certaines imputationsreposent sur des fondements légers. Suétone dit (César, 49) que sonséjour à la cour de Nicom’ede est la seule circonstance qui portaatteinte a sa renommée, et que ses ennemis lui reprochèrent toutesa vie. Munro, Criric. and Elucid. p. 87 et suiv., explique d’unemanière suffisante quelques-uns des détails du séjour de César ’a la

cour de Nicomède; il fait voir que le principal témoin est ceMemmius, si mal traité par Catulle lui-même, et qu’à tout prendrece ne sont que des bruits et des accusations amplifiées, en passantde bouche en bouche, comme ces imputations contre la vieprivée des personnages politiques qui courent de nos jours lesrues de Londres et de Paris. ll rappelle les insultes qu’a essuyées deses ennemis Pompée dont Cicéron, A1 Attic. XI, 6, 5, célèbre lagravité et les mœurs sévères. ll cite le mot de Velle’ius (n, 41),comparant César à Alexandre, mais à un Alexandre sobre et desang froid; il énumère les qualités de bon goût, de délicatesse, lesnobles manières qui, au rapport de Suétone, caractérisaient César,et il essaie, non sans succès, de convaincre Catulle d’emportementet de violence injuste. Mais comment le poète était-il arrivé àconcevoir de tels sentiments? ll me semble bien difficile d’en faire,comme le veut Ribbeck (C. VALsnius eruuus, Einelimrarisdi-historixchc saine, p. 45) un déterminé républicain, effrayé des dan-,gers que César faisait courir a la liberté. Ses amitiés, ses liaisonsavec la jeunesse attachée à la forme républicaine ancienne, l’incli-naient déjà a combattre ceux qui semblaient destinés à devenir lesmaltres de l’Etat. On s’explique qu’un difiérend personnel avec undes amis de César l’ait engagé dans la lutte, et que les applaudis-sements qui accueillirent ses épigrammes et llardeur de la polémiquel’aient maintenu. La preuve que l’animosité n’était pas bien forte,ni la conviction trèsprofonde, c’est l’espèce de réconciliation quiintervint entre César et Catulle, dont nous parle Suétone (César, 7;)et ou le poële fit en quelque sorte ses excuses (ratisfucimrem). Munrocroit qu’il reprit sa guerre de mots piquants et admet que la pièce unest postérieure au repas ou César et Catulle se trouvèrent ensemble

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444 COIIENTAIRE.chez le père de celui-ci. C’est ce que rien ne prouve. J’admettraisvolontiers qu’après les premières épigrammes contre Mamurra, on aitdit a Catulle, peut-être Mamurra le lui a-t-il fait dire. que ces am-ques déplaisaient au proconsul, lié d’hospitalité avec son père. Ca-tulle aura répondu par la pièce xcul, puis piqué au jeu et excité parses amis, il aura écrit la pièce xxnx et la pièce LVIl. César se seraoffensé, et il y avait bien de quoi, de se voir atteint ainsi par unhomme dont le père était son hôte; Catulle redoublant aura écrit lapièce UV, où il brave son adversaire, et la pièce cxni, où il attaquea la fois César et Pompée. En effet Mucilla, dont il estquestion danscette épigramme (Mucillu est une correction des plus heureuses dueà Pleitner, admise par Schwabe, Quint. Candi. I, p. a: 3 , L Muller,Bæhrens), est un diminutif méprisant du nom de Mucia, femme dePompée, convaincue d’adultère avec César, pendant que Pompée fai-sait la guerre en Orient, remariée depuis à Æmilius Scaurus, et raidir:fameuse par ses désordres (cl. Val. Max. VIH, x, 8; Schwabe, Qpn.Catull. l, p. 3x7). Plus tard la réconciliation se sera faite, et ce!alors que Catulle parle de César sans injure dans la pièce xi, quai-que peut-être encore avec une légère nuance d’ironie, en mêlant sonnom à celui des Furius et des Aurélius, et en souvenir de Lesbie. Si,comme le suppose Munro (Criric. and Elucid. p. 8°), la querelleavec Mamurra a commencé à la fin de l’année 5;, sans doute lors-que le chef des ingénieurs de César s’occupait de rassembler lesmatériaux nécessaires à la construction d’une nouvelle flotte et auxréparations qu’exigeait l’ancienne, et lorsque dans ce but il séjour-naît en Cisalpine (César fit chercher de tous côtés, jusqu’en Espa-gne ce qui lui était nécessaire, Bell. Gall. v, i), elle doit avoir fini,du moins le repas signalé par Suétone doit avoir eu lieu au printempsde 54, lorsque le proconsul revint d’lllyrie et passa par la Gaule ci-salpine (Bell. Cu". v, a, I). Tout le débat n’a donc duré que queLques mois, puisque aucune des épigrammes dirigées contre César nepeut être datée avant ou après cette courte période. ll y a la uneraison de croire que la politique proprement dite jouait un rôle peuimportant dans les sentiments de Catulle. Le poète nous apparaücomme toujours ardent, emporté, mais mobile 6L léger, admirabled’ailleurs comme polémiste, prompt à l’attaque et à la riposte, asachant lancer des traits dont la blessure est inguérissable. - l-Qyis potest puti. Formule assez fréquente. Cf. César, Bell. Ca". l.43; Plaute, Panul. m, ;, 82 : a Siquidem potes pati esse tu inlepido loco. a Schulze, Z. Gymn. t. xxxr, H. Il, p. 698, en citeun grand nombre d’exemples de Térence et de Plaute. - a. Impu-

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COMMENTAIRE. 44;dieux. C’est César qui est ainsi désigné, et ce vers reparaît commeun refrain, 6 (où il a été restitué par une heureuse conjecture) etI a. Il y a ici une allusion évidente aux faits dont parle Suétone,César, 49. Vaux paraît une injure banale plutôt qu’un reprocheréellement mérité par César. Munro, Crilic. and Elucid. p. 92, 9;,discute les attaques dont César pourrait être l’objet de ce côté, etmontre qu’il n’y a pas grand chose a tirer du passage de Cicéron,ad Atric. xui, sa : ipsrucàv agebut. Suétone, qui parle du goût pourle jeu de quelques-uns des empereurs, en particulier d’Auguste,Aug. 70, ne dit rien de César à ce sujet. En réalité Catulle accu-mule ici les reproches sur les vices qui étaient le plus contraires auxanciennes mœurs romaines, ce qui fait un plus grand contraste avecles exploits de César, et sa gloire. Peut-on tirer quelque indice ducélèbre mot : «à: àvsppiqaôu 1666:? Ce serait beaucoup s’avancer; une

’ formule de ce genre peut être employée par un homme qui n’estpas joueur. A160 est un mot archaïque et du langage de la conver-sation pour alcoran ll se trouve dans Névius cité par Paul Diacre,p. 29, s, Müller : a Pessimorum pessime, audax, ganeo, lustro,aleo. a ll semble comme ici que ce soit le dernier terme de l’impu-tation injurieuse. ll y a une pièce de Pomponius, citée par Nonius,p. :47, qui a pour titre Alarmes. - 3. Mamurram. L. Müller,Onh. et pros. lat. Samarium, p. 5;, admet avec raison à monavis que la quantité de la première syllabe de ce mot a du varierchez les Latins. - Comma Gallia. La Gaule transalpine; son noms’oppose a celui de la Gallia ragota, ou Gaule cisalpine. Cf. Cicéron,Philipp. VIH, 9, a7 : a Galliam, inquit, togatam remitto, comatampostulo. n Ce mot ne se trouve pas dans César. Ellis penseque la Gallia Comum s’oppose ici à la Narbonnaise, Gallia bra-ma. Cela est possible à la rigueur; mais le passage de Cicéronserait contre cette interprétation. Antoine voulait le gouvernementde la Gaule transalpine en général qu’avait eu César. La Gaulerécemment conquise n’était pas encore séparée de la Province,c’est-ù-dire de la Narbonnaise. ll est vrai que le costume barbare,les longs cheveux étaient plus répandus dans la partie située aunord des Cévennes. Mais les cavaliers auxiliaires tirés des VolcesArécomiques ou Tectosages avaient-ils déjà abandonné cette parurede leurs ancêtres? - a. Ceux qui écrivent midi l’entendent sousforme de génitif partitif comme unau parrimonia du v. 2;. - Ul-timo. Cf. ultimo: Britamws, XI, la. - g. Cinade Romule. Cetteappellation de Romulus semble avoir été usitée dans les chantstriomphaux; cf. T. L. v, 49, 7 : a Romulus ut parens patriæ conditor-

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446 COMMENTAIRE.

que alter urbis haud vanis laudibus appellatur. a Et la pièce deCatulle avec ses injures et ses refrains semble avoir été conçue de lamême manière, sauf toutefois qu’il appuie surtout sur l’injure, tan-dis que dans les chants triomphaux l’injure, le plus souvent, accom-pagnait l’éloge, pour faire ombre au tableau, Munro dit, Giric. andElucid. p. 76-78, pour détourner le mauvais présage, comme dansles vers fescenniru. La malignité de Catulle semble d’avance saisirtout ce qui pourrait être dit. Une statue fut élevée a César, aprèssa mort avec cette inscription : Parenri patrie; cf. Suétone, César,85. Cinæde, qui équivaut a impudice, résume les accusations domparle Suétone, César, 49, et les vers satiriques chantés par le sol-dats a son triomphe. En même temps cette appellation de Romain:semble avoir été ironique a cette époque. Salluste, "in. I, 4, 4sfait appeler par Lépidus, Sylla: Sana: isre Romulus. Le Pseudo-Salluste, dans la Déclamation contre Cicéron, rv, 7, l’appelle Ro-mule Arpinas. Schwabe, Neu: Juhrbiich. f. Phil. 1878, 4, p. 261,rappelle ce passage de Plutarque sur Pompée, Pompée, a; ; duPmpûlcv (nm: où (ploiera: rainoit mon.» rang. - 7. "le. Marmara.-5uperbux ac superfluens. Le second mot explique le premier.Superfluenr marque la richesse; cf. Sénèque, De Relief. I, n :a pecunia non superfluens. a Et comparez a tout le passage de Ca-tulle, Horace, Epodes, Iv, 5 : a Licet superbus ambules pecunian --8. Parambulabir. Il y a dans le mot une idée de triomphe facile, defatuité qui se Sent sûre du succès. M. Naudet rappelle a ce SujetSalluste, Jug. ;I z n lncedunt per ora vestra magnifice. n - Albumcolumbus. Les lexiques ne citent pas, avant Catulle, d’exemple dupremier de ces mots, qui d’ailleurs est assa fréquent pour désignerla couleur des eaux. Le diminutif ajoute ici à l’ironie. Voyez la listedes diminutifs dans Catulle, Haupt, Opuscula, l, 87. - Columbus. Lepigeon est l’oiseau amoureux, consacré à Vénus; cf. Alexis, Meineke,Frag. Comic. Iv, p. 48 r : Acuxà: 19993111; tipi 7è? «19101196; -- Ado-neus, forme ancienne pour Adonis (cf. Plaute, Menachm. l, a, 3;;r44 R.), c’est le favori de Vénus. - la. liane immine. Est-ce pourcette raison, sous ce prétexte que. Cf. Cicéron, Pro Catin. as :a Honesto ac probabili nomine. a Vell. Patent. Il, 104, a : a 50nominé. a Tacite, Annales, x1v, 59. ll y a beaucoup d’autres exemplsanalogues. - Unies. Cf. T. L. v1, 6, r7 : a Perinde quam opinionemde imperatore unico, cum spam de hello haberent. a vu, la, r):a Electum esse eximium imperatorem, unicum ducem. a Catulle icireprend malignement avec ironie cette appellation sans doute publi-quement attribuée a César par un de ses partisans. - :3. Ultimo.

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COMMENTAIRE.Cf. v. 4. - i4. Vomir. A toi et a Pompée, racer (marque. Ellisremarque que dans Catulle un" n’est jamais équivalent de mus. Cf.xxvt, r. - Difilmna. Épuisé de débauches. Cf. VI, r; z a eflututa. I ITeufel, De Catulli... roc. ring. p. 34, veut écrire, ce que préfèreLachmann dans ses notes, defurum, et il cite xu, l. Mais le sans estdifl’érent. Mamurra, plaisamment figuré sous le nom de Mentula

: membru": virile), s’épuise en débauches actives, qui se multi-plient ; cf. v. 8. Ameana, xu, I , est une femme flétrie par les nom-breuses entreprises qu’elle a subies. Le premier verbe est une sortede moyen; l’autre un passif pur, et l’action exprimée n’est pas lamémé. La particule di ou dix convient au premier ces; de au se-cond. -- r5. Duc-entier au! mamies. Suppléez amena millia se:-rmium : vingt ou trente millions de sesterces, quatre ou six millionsde francs. Exagération probable, qui ajoute a l’effet. Pourtant onconnaît les immenses profusions des Romains. - Cornant. Méta-phore fréquente. Cf. Cicéron, Adfamil. x1, a: : a Servilium negle-gamus, qui res novas quærit, non quo veterem comederit. a ProSema, si : a ut bons solus comesset. a Pro Flacco, 36 : u quasibona Rome! comesse non liceret. a Adfamil. 1x, 2o c a ne tua bonacomedim. a - 16. Alid. Forme archaïque de aliud, fréquente dansLucrèce; Catulle, LXVI, 28, a écrit alis pour alias. Charisius, p. 1;; P,cite un exemple de Salluste. Cf. Kühner. Ans-f. Gromm. der Lar.Spr. t. ll, p. 409. On en trouve quelques exemples dans les inscrip-tions. La forme secondaire alir pour alias fut en usage jusqu’à la findu vn’ siècle de Rome; cf. Bûcheler, De la déclin. latine, trad. Ha-vet, p. 46. Qpid est alid, etc. N’est-ce pas la une funeste libéralité?Une funeste libéralité est-elle autre chose? Halm, Comm. de laI" Philipp. 9, 22, cite de Cicéron, plusieurs exemples de cette cons-truction : Philipp. n, 7 ; v, a, s ; x, a, 5.-Sinisrra. Ellis compare Plinele jeune, Epirr. vu, 28, g z a Sinistre diligentia. a - Liberaliras. Ellisrappelle le mot de Salluste, Caril. 57 : a Bona aliéna largiri, libera-litas vocatur. a Cicéron, Alfamil. vu, r7, a, vante a Trébatius lalibéralité de César : a hominis liberalitatem incredibilem. a Il l’appelleplus bas: a clarissimi ac liberalissimi viri. a Ellis fait remarquer quedans divers passages des Philippiques, Cicéron appelle cette libéra-lité profusion et montre comment Antoine en a abusé; Philipp. u,45, r16, et se, go. Suétone, J. Citer, 26: a nullumlargitionis inquemquam genus publice privatimque omisit. a - i7. Exparmvir.Muret donne pour sens : libidinibus absumpsir. Scaliger: a expatrareest scortando pacifiai, imo dotiânoOat, germanice : verhüren.Glossæ: capturait, (rumen. Ce mot ne se trouve que dans Ca-

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44.8 connu-ruas.tulle; Teufel, De Catull. roc. sing. p. ;s. Ellis compare gym,Suét. César, tr. - Elluums est. Expression figurée, comme cames-ser, v. :5. Cicéron rapproche les deux verbes, Pro Smio, sa, Ill.-- :8. Lancinam. Le verbe lancinare a le même sens que laura",et selon quelques étymologistes, cf. Vanièek, Etymol . W ônab. p.908,le radical est le même. On peut donc comparer à ce passage Plaute,Mercator, Prol. si : a Lacerari suum rem. a Salluste, Corilina, :4, a:a Ogicumque impudicus, adulter, ganeo, manu, ventre, paie, bondpatria laceraverat. a - 19. Prædu Ponrica. La part de butin qu’il avaitreçue de Pompée après la guerre contre Mithridate. - no. Hibtra.C’est le butin que César recueillit dans scin commandement d’Espa-gne, après sa préture. Suétone, César, 54: - Lusitanorum quædamoppida, quemquam nec imperata detrectarent et advenienti portaspatefacerent, diripuit hostiliterm Plutarque, César, la .- étrillât 117:(replia; 0.1516; 11 19.06610; lys-voisé: ml rois; «parlota: 691111130: 51è760v «patarin. - Sait. Emploi semblable de cette manière de pua»dre à témoin un objet insensible en le personnifiant, Virgile, Æn. xi,259; Virgile a d’ailleurs souvent ainsi personnifié des fleuves; et.Lünzner, Ueber Persannificarionen in Vergils Gedidtun, p. 17. Ca-tulle appelle a témoin le Scamandre, leV, "9. -- Aurifer. Ovidea repris cette épithète en l’appliquant aussi au Tage, Amours, I, us,;4. On voit ce qu’elle a ici d’approprié, et ce qu’elle ajoute au sans.

-- al. En admettant ce texte, il faut donner a ne le sens de nanar.Cf. Madvig. Gr. lat. 3 451, a. - Ellis remarque que l’on trouve lepluriel Gulliæ et Brilunnia dans Pline, H. N. xvn, 42, 4;, éd. vanJan, et dans Tacite, Ann. xm, p; la leçon de ce dernier passageest contestée. Mais dans Catulle le pluriel a un sens intensif; il serta amplifier l’idée du pays où la crainte s’étend. - Depuis Lachmann

on ponctue de manière a faire de mulum un adjectif pris substanti-vement se rapportant a hune. Cf. Horace, S. 1, 4, ; : a quad ma-lus ac fur. r Munro, reprenant l’ancienne interprétation, en voudrai!faire l’interjection maIum ; quelle folie ! Sur ce sens cf. Manha, Railde philologie, 1879, janvier. Ce sens pourrait aller ici et le mouwment d’indignation de Catulle s’y prête. -- Fonds. Le pluriel s’ap-pliquc à César et à Pompée. - 2;. Uncu, riches, opulents. Ci.Martial, v, 44, 7 : a Captus es unctiore cena. a -- Patrimonia. Elliscite Cicéron, parlant d’Antoine, Phil. Il, 27, 67 : c Non mode uniuspatrimonii, quamvis amplum, ut illud fuit, sed urbes et régna c9leriter tante nequitia devorare potuisset. n - 24.Eone nantira. Catullereprend le vers la. C’est en quelque sorte le refrain de la secondepartie de la pièce, dont les parties sont ainsi vigoureusement liées;

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COMMENTAIRE. 449seulement la période est plus courte. - Porissimei. Forme archaï-que pour potissimi. Ce superlatif, qui est une conjecture, est autorisépar des exemples; Plaute, Me’n. II, 3, 9 : a potissimus nostra: domiut ait. a Salluste, Jugurrha, 94, a : a potissima videbantur. n Tacite,Ann. xw, 65 : a potissimosliberatorum veneno interficere a. - as.Socer gangue. César avait donné sa fille Julie en mariage à Pompée,en 69559. Ce passage a été imité par l’auteur des Caralecta, III, 6,renversant l’ordre des termes : gaur marque. Munro, Criric. andElucid. p. tu, montre que Catulle attaquant plus directementCésar que Pompée, a dû le désigner le premier. Dans la parodiel’interversion est naturelle; c’est contre le gendre Noctuinus quel’épigramme est surtout écrite. Ce passage a d’ailleurs été l’objet

de nombreuses imitations; cf. avec Ellis, Æn. VI, 830; Lucain, I,I :4; Martial, Ix, 7o, 3, et sur l’interversion des mots genet arquesont dans ce poète, Paultstadt, De Martial: Catulli imirarore, p. 9;avec Schwabe, Jahrbücherf. Philol. 1874, 4.Heft, p. am: Sidon.Apollin. Carm. Ix, nô, p. la]; Sirm.; Minucius Félix, Ocmv. 18, 6;Florus, Il, I3, I3. - Avec la leçon adoptée joignez urbi: omnia.Ellis et Munro multiplient les exemples des passages ou pair: omnia,ou bien perlier: omnia se trouvent sans que omnia soit déterminé. Celaest une objection importante; mais il est bien difficile d’adopterleurs corrections à eux-mêmes.

XXX

Non: CRITIQUES. - G : Ad Alphenum en rouge à droite, unsigle rouge a gauche. O : le sigle : précède le premier vers. Lapièce est unie à la précédente sans intervalle dans GO. - I. GO :Alphene. L’orthographe Alfa: a été introduite depuis Rossbach etSchwabe d’après les inscriptions. Cf. Mommsen C. l. L, t. I, p. a Io,n’ 8; I . Lachmann, Haupt, Schulze conservent Alphene que présententles anciennes éditions. - GO : salse. La correction se trouve déjàdans les mss. d’ordre inférieur et dans les éditions anciennes. - a. G :nichil. O : al. - 3 et suiv. Lachmann place les vers 4 et 5 aprèsla. Bæhrens admet l’ordre suivant s, g, 4, 6. Ellis suppose unelacune après 4. - ;. GO :jam non me dubitas. Ed. de I473 :jamprude". jam ou non. -4. G : calicolis. Nec parait languissant àEllis ;Schwabe écrit nom, Bæhrens, nunc. - s. G : que. Ed. I475,Aldine l son, etc. Dœring, Sillig, Lachmann, Haupt, Rossbach,

29

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4f0 COMMENTAIRE.Schwabe, Ellis :qua. Guarinus, et Avantius ; quos. Bæhrens: quem.Munro : quom. J’écris quad avec L. Muller. Cette forme du reliaireprésente mieux la phrase précédente, qui tout entière lui sertd’antécédent. - GO : negligis. - O : inmolis. --6. GO et les me:oheu. La correction est devenue vulgaire depuis l’Aldine I502. -GO : dico. L’éd. de I475 : dictant. Pontanus, Muret, Scaliger, ontrepris la leçon des édit. de 14h, I485, ne: : die, suivie parles éditeurs, excepté par Ellis qui écrit dire et par Bæhrens, quiadopte sic. - O : cuine. - 7. G : tu Il. Les mss. omettent nuéela fin du vers. Mais inique se termine dans G par un sigle qui semblecelui de am. - 8. G et un grand nombre de mss.: quasi omnia mumi. O omet luta. La correction est déjà faite dans Ald. I son. - 9.G : inde. Idem est dans O et dans une série de mss. secondaires. -Io. GO: Venta. La correction est faite des l’Aldine I son et se nous?dans un certain nombre de mss. secondaires. - O : fini: d’aprèsBæhrens. Ellis ne note rien. - I I. G : situ. G0 : ut dij. L’édit. deI475 a ut. L’Aldine de I302 : ut, admis depuis par les éditeurs.Martyni-Laguna, Sillig : at dl meminere, or meminirfides. -- I2.G:que... penueat.

Comum-lune. - La pièce est écrite en grands asclépiades.C’est la seule fois que Catulle ait employé cemètre, que l’on retmuw

dans Horace, Odes, I, Il, I8 et Iv, Io. Les commentateurs, depuisLaclImann, s’accordent a reconnaitre que Catulle a divisé le morceauen strophes de deux vers, à l’imitation de Sappho. Le grand asclé-piade se compose d’une base spondaïque suivie de trois choriambeset se termine par un ïambe; on peut le considérer comme le petitasclépiade entre les deux moitiés duquel s’intercale un choriambe. Inréalité on a un second phérécratien catalectique, suivi d’un choriambequi répète la dernière cadence du phérécratien, et enfin un premierphérécratien catalectique :

"-l-Wl-lI-uvl-ll-wl-ulïHorace observe avec soin les césures après le premier et le seconlchoriambe, c’est-à-dire qu’il détache le second choriambe du mille"du vers. Catulle ne s’est pas astreint à cette règle. Au I" vers, lacésure après le premier choriambe a lieu entre nique et le mot suivlm.Au v. 4, il n’y a pas de césure après le premier choriambe, non Plu’qu’aux vers 7 et 8. La césure après le second choriambe ne se rem"equ’au moyen d’une élision ; il en est de même au vers 9. Enfin aux m5

Il et I2, cette césure est absente, et les deux vers finissent par un

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COIMENTAIRE. 451anapeste suivi d’un ïambe. il y a la de quoi mériter l’épithète de du-riusculi que L. Müller accole à ces vers. Mais si la souplesse de la ver-sification fait encore défaut à Catulle, artisan de rythmes nouveaux, iln’en est pas de même du style. Dans toute cette pièce respire un sen-timent profond, encore accru par l’habileté avec laquelle les mots sontchoisis et placés. M. Patin remariage ici le mot du" auquel a peut-êtrepensé Virgile, Ducal. x, 47 : - Alpines, a, dura, nives et frigora RhenimIl rapproche le pedide du passage de Racine : a Tu ne remportaispasune grande victoire, Perfide l n Les attraits d’une amitié trompeusesont admirablement peints dans cette pièce. il faut y voir en effet lesreproches adressés à un ami, qui a déçu la confiance qu’on avait miseen lui, et non comme Dœring et Ellis, les plaintes d’un amant induiten un amour funeste. C’est ce qu’avec son goût si sûr explique nette-ment M. Naudet. On ne sait qui est l’AIfz’nu: dont il est ici questionni de quels faits Catulle veut parler. Juste Lipse s’est imaginé qu’ily avait une allusion a l’exil de Cicéron, trahi par Pompée, représentésous le nom d’Alfe’nus. On a pensé qu’il s’agissait d’All’énus Varus dont

parle Horace, Sur. l, 3, 130. Mais Schwabe, ansr. Catull. I, p. 8;.84, a montré que les dates ne s’accordaient pas. Ellis croit qu’il peuts’agir d’un P. Alfénus, mentionné comme consulsqfi’urus, en 71;];9.

- l. lumemor. Cf. leV, sa. - Ununimir. Cf. Ix, 4. - Faim. Cf.Claudien, Iv Consul. Hon., :78: u falsus amicis. a - a. Juin,maintenant, à partir de ce moment. - Dulcis. Cf. XLV, Il. --Amiculi. Dimiputiùi’nfleçtion. - ;. Prodere. Mol. usité pour signi-fier l’abandon, la rupture de l’affection. Cf. wa, I9l ; Ariane seproclame prodim. Le verbe «9936031: a le même sens en grec;Théognis, 529 : oùdt’va me fipüôôüm 90m un mm lrzîpov. -4. Vers qui semble traduit d’Homère, Odyssée, xtv, 8;-4 : où ph«même. (971 baal pinça (piliouat, muât Siam flouai. mû, 010quEn’âvlça’mmv. - Ntc a ici le sens de non, en y ajoutant plus deforce. Munro, Critic. and Elucid. p. I 14, renvoie à son Commen-taire sur Lucrèce, Il, 3;. Dœring renvoie a Drakenborch, T. 1.. I,y, 27. Statius admettait déjà ce sens. Cf. Dræger, Hisr. Syntax,t. u, p. 64. Madvig. s 458, b, dit que nec se met à la place dusimple non, quand une proposition négative est rattachée a ce quiprécède par enim, rumen, un). Ici rumen n’est pas écrit; mais lemouvement de la phrase le supplée facilement : Et pourtant l’impiéléne plait pas aux Dieux. -- à Qyod, ce fait que les Dieux haïssentl’impiété. - Neglegis. Cf. Théocr. xu, 29 z riv d’où pilai. où [En Ai’

oùô’iv. -- In mulis. CLTérence, Sun. n, ;, I7 :c Me inhis deseruistimalin. n - 6. Quid fadant. Locution qui exprime l’embarras ; cf.

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4f2 COMMENTAIRE.Virgile, Bucol. lll, 16; I, 40 ;vn, 1;. -- Dit. Formule qui rend laquestion plus pressante. Cf. Horace, Odes, I, 8, l , Virgile, fin. Yl,34; ; Martial, x, 4l, 3. -- Cuire hubeantfidcm. Cf. Térence, Axà.il, s, I4. - 7. Cette, Cf. mV, 150. --- Turc, toi-même, commemi se. Cf. Kühner, Augf. Gr. der Lot. Spr. t. i, p. 38;. -Animam tru-ere.Cf. Cicéron,pro Rose. Amer. 146 : a ls tibi omnia præter animaux

tradidit. n - laique, comme la mesure l’indique, est ici un vocatif.- 8. "ducem. Ce mot sert à marquer un piège où l’on engagequelqu’un. Voyez les exemples rassemblés par Brouckhnsius, Tibulle, i7, Il. ---Tuta omnia. Virgile renverse l’idée, En. w, 298 :nomniatuta timens. a - 9. Retrahis le. Cf. Horace, Epit. i, i8, sa; Sénèque.Epit. xvt, 9 : a Retrahe te a vanis. I - Dicta factaque. Elliscite Plaute, Monell, tu, no : a dicto aut facto l’ancre, u et d’autresexemples ou diaafactaque sont réunis : Sénèque, de Clemem. 3 ;Pétrone, Saï. 1; Tacite, Ann. u, 28-, Suétone, Vesp. :9. - to. Ventesirrita ferre. Cf. thv, 6°, H3; lXV. Io. Schulze cite les antécédentsde cette locution de Catulle: Anacréon (Rose), 58, 9: E95" çpnîflgin 0.59m: oignit idoine. Mime. Euripide, flood. 4I9 : dupa; pipait:napa3i8mpi,et454: 8:3 Geai; 0.59m: 919mm. imitations : Culex,;So; Ovide, Mémm, vm, 3;; ;Rem. Am. 286; Art d’aimer, l, (ne;Amours: l, 4, 11;", Il, 3; ; :6, 45 et suiv. Tristes, l, 8,";Lygdamus: 4, 96; 6, 27 ; Properce, v, 7, au. Horace, certainementaussi, se souvient de cette image, Odes, l, 26, a. Stace, Achill. u.286 :c Inrita ventosæ rapiebant verba moellæ. l-l l . At, du moinsCf. Madvig, Cr. lut. s 437, c. - Fi es, la Bonne Foi personnifiée,divinité qui avait un temple à Rome; cl.T. L. I, et, 4 ; Horace, Odes.l, 5, ai; Cicéron, de Ofliciis, In, 29,104. -- Postmodo.Ci. Horace.O «,1, 28,31.

XXXl.

Nous CRITIQUES. - Pièce unie à la précédente, sans inter-valle, dans GO. G: ad Sirmium insulam en rouge à gauche enmarge. A droite un sigle. Dans 0 un sigle bleu avant la premièrelettre P. - x. GO: Perle insularum. -- G : selon Bonnet Siriniotransformé en Sirmio. O: Sirinio, d’après Bæhrens; Ellis ne signalerien. -- 3. Dans G Bonnet lit Nepruiius. Dœring conjecture dentulien de fert. -- 4. GO: libente. D a Iibemer. Passent conjecturaitliben: le. -- G: leur. - 5. G: michi. O: mihi. - C: craintsau-dessus al’ credens. Crederis se trouve aussi dans D. - GO: rhi-

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COMMENTAIRE. 453

miam orque. -- O: Birhinios. Dans G, i est gratté entre n et a.Bæhrens et Ellis, reprenant une conjecture de Schwabe écrivent Thu-m’am arque Birhunos. - 6. G: intuta. - 7. Ed. de I475 : o quisolurus est. Le texte est rétabli dans l’Aldine I501. -- 8. O: meus,selon Bæhrens. Ellis ne signale rien. - 9. Conjecture de Bæhrens:ab orbe au lieu de labare. -- la. GO: haro. - i;. G : gouda: vosquoque lydie locus unde. O: gaude vos quoque lidt’e locus unde. Aldinel 502 : vasque limpidi locus undæ. Scaliger : vasque Iudiæ locus undæ.Muret: Lydia. Vossius, Martyni-La na, Sillig : vasque loriæ locustender. Guarinus, Bergk, Koch: luciole], avec le ms B de Ellis. Heyse:vos quoque inciræ. Munro propose: vasque o vividz. La leçon admiseest duea Lachmann, qui a rétablio avant lydia, mais qui dans lanote conjecture libuæ, admis par L. Müller.

Continuum. - Trimètres hipponactéens ou scazons; cf.p. 38°. Catulle n’admet ici d’autres substitutions de l’ïambe que lespondée. Lacésure est penthémimère sauf au vers 8, où elle esthephthémimère. Elle a lieu au moyen d’une élision, vers a et to; elleest placée après un monosyllabe précédé d’une élision, vers Il et 1;.

- Catulle écrivit cette pièce en 56 à son retour de Bithynie; voyezv. 5 et 6. Cf. VIE ne CATULLI, p. Lxm. Ellis veut placer le voyage deBithynie en 65, 64; mais cette opinion ne peut être admise. Lemorceau est charmant. s Pour Catulle comme pour Horace, il y aun coin du monde qui l’emporte sur tous les autres, c’est la pres-qu’île de Sirmione où il avait une maison. On en montre aujourd’huide magnifiques débris qui ont dû appartenir "a quelque habitationplus riche. Avec quel délicieux accent de bonheur Catulle en reprendpossession après son stérile voyage en Bithynie; comme il sent lecharme du chef soi, du repos d’esprit, comme sa campagne luiplaît, comme ces lieux dont il se croit, dont il se dit le maître, luiparaissent beaux! a M. Patin. -- l. Pæninsulorum. On compare àcette formation les locutions, a pæne miles, a Cie. De Repub. Il, il,I I ; a pæne puer, a Ovide, Epist. xv, 357, ;59; - pæne puella, oAusone, Epigr. cvu, a; u pæne obsessio, a César, Bell. GuIl. vt,36. - a. Ocelle. Expression qui marque la supériorité, surtout auxyeux de celui qui parle. Cf. Cicéron, Ad Attic. XVI, 6: a cur ocellositaliæ villulas meas non vidéo. a Les Grecs emploient de mêmeappui, épongé; - L’épithète liquenlibus, selon Ellis, comprendl’idée de clarté et de fluidité. C’est ainsi que Virgile dit a liquentinflumina, a n campi liquentcs. n - 3. Uterque Neptunus. Selon Vul-pius et Dœring, lmôalz’aatoe mi. immun; le dieu qui règne sur les

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4H connus-ruas.lacs et les eaux de la mer. D’ordinaire on entend le dieu dei:mer Adriatique et de la mer Tyrrhénienne; cf. Virgile, G. Il, 158:a An mare quod supra memorem, quodque alluit infra. n Vessieadmet que l’on trouve ici la mer Méditerranée et l’Oeéan. AvecEllis je crois que l’opposition migrais quuentibus et mari rasta renditpremier sens préférable. -- 4. Catulle, reprenant ici la formuleleur: lubens, emploie avec le premier verbe l’adverbe, avec lesecond lladjectil’. Cf. Süss. Candi. pp. n, ;4. - s. Thyniam aigu:Bithynœ. Cl. Étienne de Byzance : vine,» «674.1.4.6; pardi: envia; niBLÙJYÎQÇ. La Thynie semble avoir été la partie septentrionale de laBithynie, occupée par les Thynes, peuplade d’origine Thrace. CLTeu-fel, Dt Cmullivoc. singul. p. 9. - 6. Du mot campos, Ellis infèreque Catulle a habité la partie de la Bithynie située à l’ouest du San-garius, la seule de ce pays où il y ait des plaines. Mais camposBirhynos n’est qu’une périphrase pour Bithyniam. - In turc, c’estlegrec iv écoulai. Expression dictée par le sentiment de bien-étrequcfait éprouver le retour au sol natal. - 7. Saluti: anis. Expressiœpoétique pour anima talma anis. Cf. T. Live, lll, 8: a E0 solution:cura in Lucretium incidunt consulem. s - 8. Ptregrino labore, lapeine supportée en pays étranger. Percgrinus s’oppose à nommalurent. Munro combat la correction ab orbe de Bæhrens, en citantMartial, "Il, :9 : a peregrinæ sencctæ, n et T. Live, tu, 16, 4:e peregrino terrore. n - 9. Larzm. Le dieu de la maison qui cilauprès du foyer; clest une manière de dire: à notre foyer. Sellierles dieux lares était ce que faisaient diabord les Romains en ren-trant dans leurs maisons. - Io. Acquizxcimux. Cl". Cicéron, De 0m.Il, 7l, 9° : a deversorio libenter acquieturum. n Tibulle, I, l, 43!- requiemere lecto, si liCet, et solito membra levare toro. I - II-Hoc est quad Imam est. La seule compensation que j’aie obtenue demes fatigues (Cl. n" x et xxvm), c’est le plaisir plus grand que l’onéprouve à rentrer chez soi après une longue absence. - En 51minréjouis-toi de ton maître, clest-à-dire de posséder de nouveau la"maître. Cl. wa, 46: a Tota domus gaudet. n - 1;. Vasque,vous aussi. Ellis compare Properce, m, au. :6: a Qualisœmquemihi tuque puella vale. a - Lydia. Les eaux du lac de Garde son!appelées lydiennes parce qu’autrefois dans le voisinage dominaientles Étrusques, auxquels liantiquité" attribuait une origine lydienne.Cl. Tite Live, v, 3;; Tacite, Ann. tv, 55. Virgile a dit dlune laça!analogue: a Lydius Thybris, n Æn. Il, 782; Horace, 5. l, 6,1:- Lydorum Etruscos fines. s - il y a ici une attraction de l’épithèteau substantif undæ, qui a arrêté les commentateurs et suscité bien

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COMMENTAIRE. 45’;

des. conjectures. La construction naturelle serait Lydii locus nadir;Ellis justifie heureusement ce passage en comparant Eschyle, 511mm.29:: mégot: îv rai-ni; liGuetmiç, et Properce, i, no, 9: a Gigantealitoris ora. a - :4. Ridete. Cf. wa, 284: u domus jucundo risitodore. n

XXX".

Nous CRITIQUES. - Pièce unie à la précédente dans GO.Dans O le sigle : au premier vers. Un sigle rouge à droite dans G ;à gauche en rouge: ad ipsiciIlum. -- l. O : mm. G : mm suivi d’ungrattage. - O: ipsi illa. G: i nihilo. Les mss. de second ordre etles anciennes éditions: ipsirhil a, qui est devenu la vulgate, adoptéefar Lachmann, L. Müller, Ellis. Bûcheler et Schwabe : lpsirilla.Frôhner: ipsicillu. Bat-brens: lpsimiIIa. Turnèbe conjecturait Hospi-tilla ; Scali et, Hypsiihilla; Vossius, Hispirilla. - a. 0: me: delicie,G: me: dîme. - 3. 0: mire. - 4. Les anciennes éditions, Ellis,mettent la virgule avant illud. - Turnèbe, Heinsius, Bentley,Bœhrens: adjubero. - s. 0: luminis. - 6. O: Iubefom hubirc.- 8. GO: fulucianes.

COMMENTAIRE. -Vers phaléciens; cf. p. 359. Les vers l, a, 3,8 commencent par des ïambes; les vers 6, 7 par des trochées; lesautres par des spondées. La personne dont il est question est absolu-ment inconnue; on ne peut déterminer à quelle époque de sa vieCatulle a pu écrire ce billet d’un ton si vif, mais si leste de fond etde forme. Bûcheler considère le mot [psilhilla qu’il éCrit sans hcomme un diminutif de ipso. Ribbeck adopte cette opinion. DansPlaute, Casino, IV, a, Il, ipso désigne la maîtresse d’une esclavecomme le grec aima-ni; Catulle lui-même, Il, 9, et in, 7, désigne samaltresse par ipmm. Ipsililla serait donc une manière de dire :ma chère petite maîtresse. ll s’agirait alors de Lesbie. Mais il estdouteux qu’une telle lettre ait pu lui étre adressée. D’autres s’ap-

puyant sur ce que les diminutifs cailla sont fréquents dans les ins-criptions latines y cherchent le diminutif d’un nom réel; de la lesconjectures relatées aux notes critiques. Dans l’incertitude, je m’ensuis tenu a la leçon des meilleurs mss. - l. Amabo, je t’en prie.Formule fréquente chez les comiques, et dans le style familier. --a. Mci lapons, mon charme. Cf. Plaute, Casino, Il, ;, :8: a res-pice, o mi lepos. a .. ï Julie "niant. Construction avec le sub-jonctif plus rare que la construction avec l’infinitif. Cf. Madvig, Cr.

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41’6 COMMENTAIRE.

lat. s 390, le. a. -- Meridiarum. Supin du verbe nitridio oumeridior; les deux formes existent dans le sens d’étrecouché il’heure de midi. Voyez Ovide, Amours, r, s. - 4. Adjuvant, raids-moi ce Service, fais-moi cette grâce. -- s. Liminis rubanant, péri-phrase pour januam. Littéralement: la planche de la porte, qui étantfermée ferait obstacle à mon entrée, la porte. - 7. Cf. Ovide,Amours, ru, 7, as, 26. - 8. Parutions. Mot qui se trouve pour lapremière fois dans Catulle, mais que Martial a repris, r, 106, 6:a Certæ nequitias fututionis. n - 9. Si quid ages, si tu consens;littéralement: si tu fais quelque chose avec attention, si tu n’es pasdistraite, si tu fais attention à ma prière. - lobera. Supplée: union.- ro Pransus. Ayant fait le repas qui correspond a notre de,dede midi environ, et après lequel les Romains faisaient survenussieste. Ellis cite Plaute, Monell. in, a, 4-9; Pseudolus, u, a, 69. -Il. Martial semble avoir imité ce vers, x1, 16, 5. Cf. Paulstadt,De Man. Car. imit. p. an.

XXXlll.Non: CRITIQUES. - Pièce unieà la précédente dans GO.-

a. G: cinede. O: Cincle, selon Ellis. - 4. O: vannions. Gnom-riore, a! volantiore. Conjecture de L. Carrio (Gruter, Lamas 1,2;): Dextra pour est voraciore, culofilius inquinariorz. - s. GO!haras. - s. O: quando quidam. - GO: rapine. - 7. GO: non.- 8. GO: pour! au indican. La correction est déjà faite dam lesanciennes éditions, notamment l’Aldine 150:.

COMMENTAIRE. - Vers phaléciens. Cf. p. ;59. Tous les vascommencent par un spondée. On ne sait qui sont les Vibennius dontil est ici question, et dans quel temps la pièce peut avoir été écrite.-- l. Optima, le meilleur, c.-è-d. le plus habile. Optima: est pusici ironiquement comme ailleurs bonus. Schulze, Z. d. Gymno-t. xxxr, p. 698, cite un grand nombre d’exemples analogues. -Furum balneariorum. Le second mot est un adjectif : qui exercentleur industrie dans les bains publics. Sur le fait même, cf. Hauts,Rudms, n, ;, si; Pétrone, Sur. ;o; Digeste, vau, r7. - ;.Ian"-nation, plus souillée par les vols. - 4. Voraciore. Cf. Martial, Hisi, 6. - y. Exilium dépend de in exprimé avant aras. C005-truisez in exiiium et in aras, cf. une tournure analogue, Perse, I1l 3 r . - Malus aras, régions incultes et insalubres, lieux de déPOF’

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COMMENTAIRE. 45”]

tation; cf. Térence, Phormion, v, 7, 86. --- Piiosas. Cf. Perse, rv,4o; Juvénal, 1x, 1s.

XXXIV.

Nous carrlquss. - Pièce unie à la précédente dans GO.Dans G: carmen diane en rouge dans la marge de gauche; un siglerouge à droite. - 1. O: diane. G: dyane. -- 0: infide. - a. GO:pas le. - 3. Ce vers manque dans tous les mss. ll se trouve pourla première fois dans l’Aldine 1 son; toutefois il y a Diana et nonDianam. Dianam est dans Muret, Scaliger, etc. - 4. GO: paella-que. - g. O: latania. - 7. G: delyam. - 8. Les mss. ont dipo-suit. La correction nécessaire deposivit est de Palladius. - ro. O:virencium. G: virencium corrigé en virenrirrm. -- 11. O: 5.1111"anrecunditorum. -- 1:. O: omniumque sonanrium. G: omnium œnan-rium. - 15. tht notho et ai et nota es. -- 17.60: menmua. Lacorrection est dans l’Aldine 1502. - 18. O : maliens irer animum.- 21. O: Sis âcùque, selon Bæhrens. Ellis lit reis. G: Sois quccûqueribi placet, a! sis quonique tibi placet. Bæhrens écrit sais. Dans lavariante Bonnet lit une barre au-dessus de e de placer, ce qui faitplacmt. - a3. Klotz écrit auriquei. Merula, Scaliger, Vulpius,Heyse: amigne. Dans G le mot se termine par un sigle qui peut êtrecelui de quom. (fichues mss., les premières éditions ont anti-quom.

Comum-rams. - Six strophes composées chacune de troisglyconiques catalectiques et d’un phérécratien. Le premier pied dechaque vers peut être un spondée (1, 3, 5, 7, ro, 13, 14,17, 21,a3), ou un trochée (6, 8, 9, 11, la, 1;, 16, 18, 19, au, 2:, :4).Aux vers a, 4, c’est un iambe. Voici la forme du glyconique:

-- U -- u u - u y.u -et celle du phérécratien:

- G - u u - ôu -La dernière syllabe du vers 11 et du vers a: s’élide sur la premièredu vers suivant. il semble que l’hymne ait été chantée par un doublechœur de jeunes garçons et de jeunes filles. Les jeunes garçons auraientchanté les strophes 3 et 5, les jeunes filles les strophes a et 4, le chœurentier les strophes 1 et 6. Œœlques commentateurs anciens, entre autres

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478 COMMENTAIRE.Scaliger, ont cherché sans succès à établir que la pièce avait été composée pour les Jeux Séculaires. ll est plus vraisemblable que c’est pourun sacrifice particulier a Diane, peut-être celui des Ides d’août, ou dudernier jour de mars. Enfin la pièce peut être comparée avec l’ode a:du 1" livre d’Horace, laquelle est adressée a Apollon et a Diane. -1. Infide, sous le patronage, dans la clientèle. Cf. Cicéron, ProRose. Amer. xxxrrr, 93: a quære in cujus fide sint et clientela. nSuét. Cas. 71: u fides ergo clientes. n -- a. Inregri. Cf. xv, 4 :a integellum, a donné a peu près comme synonyme de custom. Ho-race, C. S., 6: a Virgines lectas puerosque castos a. Ellis remarqueavec raison que integri ne se rapporte qu’à pueri. La déesse, viergeelle-mémo. ne doit être célébrée que dans les chants d’une jeunessepure. Cf. Decharme, Mythologie de la Grèce antique, p. 130. - 5.Latonia, fille de Latone Sur ce mythe, cf. Declrarme, Myt ol., etc.,pp. 96, 97. -- 6. Magna. En rapprochant ce positif du superlatif,Catulle à la fuis célèbre la grandeur de Diane et la met, comme ilestjuste, au-dessous de son père le dieu suprême. - 7. Deliam.Sur le lieu de la naissance de Diane, il y avait dans l’antiquité plusieurslégendes. Cf. Hymn. Homer. in Apoll. Del. 16. Mais l’Ortygie dont ilest question se confond souvent avec Délos. Un fragment de Pindarecité par Strabon, x, 5, p. 416, éd. Didot, fait naître Diane avecApollonà Délos. - 8. Deposivit. Forme archaïque de parfait, re-connue par Charisius et Priscien, qui donnent posiyr à côté de posai:a et posivi veteres dixerunt. a Noue, Lin. Formenl. t. n, p. 491,cite un certain nombre d’exemples de formes analogues dans pana etses composés. Remarquez surtout Cicéron, Tuscul. v, a9, 83 : a po-siverunt. n D:ponere est la grec àrwriômilzi. Cf. Callimaque, H. inDian. a5: (pilon «inconnu miam. - Olivam. L’olivier est placépar une légende entre les arbres au pied desquels eut lieu la nais-sance d’Apollon et de Diane; cf. Preller, Griech. Myrhol. t. 1,p. 186. Declrarme, Mythol. p. 97. - 9. Monrium domina. Cf. Ho-race, Odes, rn, 22, 1 : c Montium custos nemorumque, Virgo. -Odes, 1, 21, 5 ; Homère, Odyssée, v1, Io: et suiv., Hymn. homéri-ques, xxvrr, la et suiv.; Callimaque, Hymn. in Diun. 18 et suiv. SurArtémis, divinité des montagnes, des bois et des sources, cf. Preller,Griech. Mythol. t. r, pp. 231-235 g Decharme, Mythoi. pp. 131-133.- I0. Silyarum. Horace, C. 5. 1, appelle Diane a silvamm po-tens. a - 11. SJlruum. Cf., avec Ellis, Némésien, Cyne’g. 86 :a quæ saltus placides silvasque pererras, Latonæ, l’hœbe magnumdccus n. - u. Sonantum. Sur la syncope au milieu de sonantium,cf. Kühner, Ausfiihrl. Cr. der L. 5p. t. 1, p. 218. Amnes sommes,

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COMMENTAIRL 4ç9

c’est le grec attrapai xalzômà ému; Les fleuves encaissés descontrées méridionales roulent avec bruit sur un lit de cailloux. - 1;.Cette identification de Diane avec Juno Lurina est plus particulière-ment propre a la mythologie latine ; cf. Varron, D: L. L. v, 69; Cicé-ron, De Nat. Dear. u, 67 ; Horace, C. 5. 1;. Voyez Preller, Rem.Mythol. p. 284. Mais déjà chez les Grecs, Artémis se confond avecllithyia, divinité de la naissance; cf. Preller, Griech. Myth. t. t,p. 4m. - r5. Trivial. Cf. Varron, L. L. vu, :6. Diane se confondici avec Hécate, qui porte en grec le surnom de rçiaâirtç. Ciestalors la déesse des enchantements, et des impressions sinistres de lanuit. Cf. Decharme, Mythol. p. us. De la l’épithète de pattus; cf.Ovide, Héroîd. xu, 167; Virgile, Æn. vx, 247. - r5. Nadia,parce que la lune emprunte sa lumière du soleil; cf. Lucrèce, v,575: a Lunaque sivc notho fertur loca lumine lustrons. I -- I7.Menstruo. Cf. Varron, D: R. R. l, s, 4: a quæ ad solis circuitumannuum sint referenda et quæ ad lunæ menstruum cursum. n -r 8. Malien: iter annuum. Les mois, déterminés par le cours de lalune, marquent des divisions, c.-a-d. une mesure dans la course an-nuelle du temps. - no. La lune dans la mythologie romaine est unedivinité qui préside à la maturation des fruits de la terre; cf. Preller,Rem. MyrhoI. p. 284 et suiv. Elle se rapproche par la de la divi-nité asiatique dont l’Artémis d’Ephèse était la représentation la plus

considérable; cf. Decharme, MyrhoI. de la Cr. am. p. :38. Sur laprotection que Diane exerce à l’égard des moissons; cf. Callimaque,In Dian. I;o. - il. oncumque. Diane ou la divinité qui lui cor-respond dans le panthéon grec, porte, comme son père Jupiter, desnoms divers; elle est noxuoiwpoç; cf. Callim. In Dian. 7 et Aristo-phane, Thesmaph. po. - 23. Sanaa, respectée. c’est d’ailleurs,comme le remarquent les divers commentateurs, une des épithètesque les inscriptions donnent à Diane. Cf. Orelli, 1444. - 23. An-tique, dans les temps anciens, de tout temps. - Barra ope. Cf. van,a. - 24. Sospirer. Mot usité dans les formules de prières; cf. En-nius, fr. 249, Ribb.; Pacuvius, fr. 2;4, Ribb.; Plaute, Aulul. m, 6,Io; Horace, C. S. 40: a sospite cursu. a

XXXV.

Nous CRITIQUES. - Pièce unie à la précédente dans GO.En marge, dans G, un sigle rouge à gauche; à droite: ad cecilium

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460 COIIENTAIRE.jurât! libella laçai, O a le sigle :1 en tète du r" vers. - r. G :pacte. -- a. G: cecilio. O: occilio. O G: papire. - 4. G: mena-un.La dernière lettre est effacée. 0: veniam. - s. G: quordanl chan-gé en quardum [Bonnet]; vola (un sigle sur le second o) cogitation: ,-- 8. G : millier. O, selon Ellis: millier. Le second iest ajouté en-tre let e. Bæhrens n’indique rien. - Io. O: initie: selon Bæhrens;initient selon Ellis. - u. G: que... michi. - G O : nuncianrar. -l2. G 0, et un grand nombre de mss.: impurement. Charisius,p. les P., p. 1;; K: inporenre. La correction est déjà faite dansl’éd. de 1472. - Selon Bæhrens, G a amorem avec la demi’aelettre elïacée ; amortir: est dans O. Bæhrens conjecture avec vraisemoblance, inpotentei ancrai. -- q. Tous les mss. ont indomtam. Pal-ladius proposait indicateur, Guarinus: incohamm, ce qui est la meil-leure orthographe; cf. A. Celle, u, 3. - l4. G 0: Dindimi. G :au. - r6. G : saphyca. O : mphica. - 17. O : dollar, selonBæhrens; docior, selon Ellis; cf. aussi Schulze, Hernies, xnl, si. -18. G a: Cecilia. - G : indican. Guarinus conjecturait inocula,comme Calpumius et Parthénius. Avantius : a cccilio.

COMMENTAIRE. - Vers phaléciens;cf. p. 159. Les vers r, a.6, 9, commencent par un iambe; les vers i4, r8, par un trochée,- On ne sait quel est le Cécilius dont il est ici question; ce devaitêtre un ami intime de Catulle, dont les sentiments d’affection s’ex-priment d’une façon a la fois gracieuse et vive. Ce poème est inté-ressant, en ce qu’il nous montre l’attrait qu’avait alors pour les ima-ginations le culte de Cybèle qui a inspiré Catulle dans l’Attis,Lucrèce, n, 600 et suiv. , Varron, Jar. Menipp. Eumenider, et aussi legoût pour la littérature que prenaient même les femmes en cetemps-là (cf. v. I; et suiv.). Schwabe, Q1101. Catull. I, :95,remarque que Comum, colonisé par César en 695 I 59 a pris cetteannée-la le nom de Novum Comum, d’où il résulte que cette piècede Catulle ne peut avoir été écrite avant cette date. La forme ingé-nieuse de l’envoi, où le poète s’adresse à son papier, a été reprisepar Horace, Eplrrex, l, 8, l. - r. Tenera. Cette épithète s’appliqueaceux qui traitent des choses de l’amour; cf. Ovide, Remerl. Am. 757;Art d’aimer, n, 27;. Tenerum carmen, ce sont les vers qui parlentde l’amour; cf. Ovide, Amours, m, 8, a. - a. Papyre. Cf. Pline,H. N. xul, r r, 21-26. - Velim dicas. Sur la construction de vola,cf. Dræger, Hist. Jyntax, t. Il, p. :48, 249. - 4. Novi Comi mœ-nid. Aujourd’hui Corne, à l’extrémité méridionale du lac Larius,aujourd’hui lac de Corne. - Latium, du lac Larius. L’adjectif a la

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COIIENTAIRE. 461même forme que le substantif. - g et 6. Cogirarionar amici suimaiqua. L’interprétation ordinaire est: je veux lui communiquer lesréflexions d’un ami commun. Schwabe croit qu’il s’agit de 1341m, et

que Catulle se désigne lui-même par le mot amici. Alors à mai oncomparerait Horace, 501.", 6, 48, où nanar équivaut à (go. - 7.Viam vorabir, il viendra le plus rapidement possible. Nous disons enfrançais: dévorer l’espace. -- il. Candide. Cf. xm, 4. - Miliar.Cf. Cicéron, Al A". n, 19, j. -- 9 et suiv. Charmant tableaud’amour et de passion; comparez la pièce xw. - Eunram. C.-è-d.proficisci paranram. Cf. Virgile, En. u, Il! : a ter-mit auster eun-tes. n -- n. Si ora nuntianrur. Cf. avec Statius et Ellis, Cicéron,A1 Famil. x, ;3, r : a Nam et robur et suboles militum interiit, siquidam qua! nuntiantur ulla ex parte vers sunt. a - la. Daparirillum. Emploi de l’accusatif avec ce verbe intransitif, fréquent dansPlaute. Cf. Overholtaus, Synt. Car. cap. duo, p. a4. - lnporanra.Un amour qui ne se possède plus. Cicéron, Philipp. v, 8, 42, a ditc impotens anîmus a; Tuscul. v, 7, l7: a impotens lætitia. a Ta-cite, Hisr. tv, 44: a impotens amoris. n Pline, Epir. Il, l : a amerimpotens. a -- :3. Quo rampera. Cf. Martial, x1, la, 26. il y ad’ailleurs une inversion compliquée d’une attraction: ax ao ramperaque. - Le sujet de Iagir est Cécilius. - lncohatam. Cécilius avaitcommencé un poème sur Cybèle, et en avait donné communication àses amis et a sa maîtresse. Cf. Cicéron, Brutus, v, ne, où il estquestion d’une exposition commencée par Cicéron et que ses amisl’invitent à faire complète. - i4. Dindymi. Le Dindyme, monta-gne de Phrygie consacrée à Cybèle. -- Misallæ, la maîtresse deCécilius que la passion consume. - 1;. lgnas. Pluriel qui sert ici àmarquer l’intensité de la passion. - Blum madullam. Cf. Virgile,En. IV, 66. - I6. Sapphica Musa. Sappho, dans plusieurs épigram-mes de l’Anthologie Grecque est appelée la dixième Muse. - Pualla.Vocatif. - l7. Doctior. Cf. Martial, x, n, i6. L’adjectif dodusmarque ici le goût et le talent de la poésie.

XXXVI.

Nous CRITIQUES. -- Pièce unie à la précédente dans G O.Dans G, un sigle rouge à gauche; à droite en marge: ad lusi cacarû.- r. GO: annuala sua lusi cacata carra (O: annula). La correctionest faite dans l’Aldine de :502. - 3. GO: Sanaa. - 4. O: rouir.

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462 couueu’ruas.Si. - 5. GO: dadinamqua. La correction est d’Avantius; elle setrouve dans l’Aldine I503. -- G: fibrine; le second r est en sur-charge. -- G:yambos. - 6. G : peut. - 7. Scaliger, Spengelsoutiennent datura qui est dans D. - 8. G0: uttilanda. La correc-tion est dans l’Aldine I502 et s’est maintenue quoique Statius écriveencore usriIanda. Le mot se trouve dans les Priapaa, XlV, a; un, 7.Samuttulatu: est dans Varron et Cicéron. -- Io. GO : rama sa di-vis. Sa a disparu dans l’Aldine I502. Scaliger: joco sa. - 1 1. 0omet o, G l’unit a carulao. - G: 1mm. O: panda. -- 12. G :que... adalium; au-dessus: al. y alium Inrioxqua; O: adaliurnuriorqua. - L’Aldine I502 a ariorqua. Scaliger: uriosqua. Vossius;Syrosqua. Statius: ariorque. Les éditions de 1481, I486, Muret,Heinsius, Haupt, Schwabe, Ellis, Bæhrens, L. Müller: urios. -- GO :aperros. - 1;. G: quaqua. -- G0 : gnidumqua. - 14. GO : coli:que amathunra (O : amathuntû) quaqua alcos. La correction est dansl’Aldine I502. On l’attribue a Avantius; Muret prétend qu’elle estd’Hermolaus Barbarus. - r5. GO: Durachium haùia. - 18. O:interro... inignam. - l9. GO: "Iris at inficaciarum. La correctionruris est de Palladius et se trouve déjà dans les éditions de 1481.-- no. G : annuala rua luri cacata carra. O : annale sua lusii ; le restecomme G.

COMME NTAlRI. -- Vers phaléciens; cf. p. ;59. Les vers 7, i5,commencent par un trochée; les vers 9, Io, I4, par un iambe. - Ils’agit de quelque plaisanterie d’amoureux, d’ailleurs fins connais-seurs en littérature. ll y a eu brouille entre Catulle et Lesbie, car ilne peut guère être question d’une autre que de Lesbie. Est.ce unebrouille sérieuse 7 Les trucas iambi du vers 5 font-ils allusion,comme le propose, sans l’affirmer, Ellis, à la pièce vm, à la piècexxxvn, ou même à la pièce LVIII? Tout cela est fort douteux; peut-être ne s’agit-il que d’une brouille légère. En tout cas Lesbie a faitvœu, si Catulle revient a elle, de sacrifier au dieu du feu, et elle achoisi pour victime ce qu’a produit de meilleur Volusius, c’est-à-direTanusius; car les commentateurs s’accordent à penser qu’il s’agit dumême poële que Sénèque a désigné sous le nom de Tanusius, Epit.xc1II, 9. L’ouvrage, Annales en vers, imitées peut-être d’Ennius, ousuite de ce poète, semble avoir été sans valeur. Au moins était-ce leproduit d’une école poétique bien différente de celle où Catulle tenaitun des premiers rangs. Schwabe place la pièce en 695I59. Il est cer-tain qu’elle ne peut guère avoir été écrite plus tard. Mais il est difliciled’en fixer au juste la date. Elle est pleine d’esprit et de finesse, mal-

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cornemuse. 463gré sa tournure rabelaisienne. -- I. Cacato. C.-à-d. starcora inqui-nata, cligna qui: stercora inquinatur. Pomponius, I58, Fragm. Comic.Ribbeck, emploie de la sorte commictilis. Martial, xu, 61, 9,.Io, aune idée analogue, mais légèrement différente. --- 5. Sanaa Vanni.Cf. lXVIll’, 5. Cupidon est appelé Sanctus, leV, 96. -- 4. Restitutus.Cf. cvrl, 4. -- 5. Traces, terribles et menaçants. Horace, Odes, l,16, a, emploie pour les iambes l’épithète de criminosi. Œintilien, x,l , 60, parlant d’Archiloque, l’auteur de la poésie ïambique, dit qu’on

y trouve - cum valida: tum breves vibrantesque sententiæ. a Vi-brarasert il marquer une idée semblable a celle de notre françaisa darder a. c’est un trait que l’on lance et qui pénètre. - 6. Par-sirni pour. Volusius est-il déjà désigné, comme le croit Ellis, oubien l’expression a-t-elle un caractère général, comme le croitM. Raper. cité par Ellis? Je serais plutôt de cet avis. -- 7. Tardi-padi deo. Vulcain qui est boiteux. Le mot tardipas se trouve pour lapremière fois dans Catulle. On le voit ensuite dans Columelle, x,419. Pour l’idée, cf. Tibulle, l, 9, 49-, Properce, tv (v, 7, 78) ; Ho-race, Odas, 1, 16, 3. Ellis croit voir dans l’intervention de Vulcain,une allusion aux rhythmes boiteux de Volusius; Vulcain est aussil’époux malheureux de Vénus. - Daturam. Le pronom réfléchi estomis; cf. KulIner, Ausf. Cr. der Lat. Spr. t. Il, p. 516. -- 8. Infe-liciblls. L’emploi d’un bois maudit ajoute encore à ce que le vœu ade terrible. Sur les arbres maudits, cf. Macrobe, Saturn. tu, no, a.Les objets monstrueux se brûlaient avec le bois des arboras infelicas.Ces arbres étaient le poirier sauvage, les ronces, les broussailles, engénéral ceux qui produisaient des fruits noirs et d’un goût âpre. -Io. Jocose lapida. Asyndeton justifié par le sens des deux mots. Cf.xtvt, 11 z a diversæ variæ a. -- Il. La longue énumération destitres de Vénus ajoute à la valeur de l’invocation. - Creata ponta. Cf.Decharme, Mythol. de la Cr. ontique, p. 177 ; Prcller, Criach.Mythol. t. I, p. 26;. -- la. ldalium. Promontoire et ville de l’île deChypre, où se trouvait un sanctuaire de Vénus. Sur l’importance dessanctuaires cypriotes dans le culte de Vénus, cf. Preller, Griech. Myrhol.t. l, p. 262; Virgile, En. l, 692; Æn. x, 51 et suiv. - Urios por-tus. Probablement il s’agit ici d’une baie située sur la côte d’ltalie.Strabon, v1, 5, 6 (Didot), place une ville de Uria (Oùçia) en lapygie,entre Tarente et Brindes, et plus loin, v1, 5, 9, une ville de Urium(059mm), au pied du Gargan, en face des iles de Diom’ede. Il y avaitlà sans doute un temple de Vénus. Ellis remarque en efi’et queDenys d’Halicarnasse place un Portus Venaris sur la côte d’lapygie,où d’ailleurs la légende fait aborder Enée. - 15. Ancona. Ancône,

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464 COIIIENTAIRI.port du Picenum, dont Vénus était la divinité protectrice. Cl. Ju-vénal, w, 40: - Ante domum Veneris quem Dorica sustinet Aucun- Cnidum. Ville de Carie, ou se trouvait un temple de Vénus, danslequel était placée une statue de Praxitèle; cf. Pline, H. N. un,ne, éd. von Jan. -- Harundinosam. Ce mot ne se trouve que dansCatulle. Sur les roseaux célèbres de Guide, cf. Pline, H. N. m, ;6(64), l 57 ; Ausone, Epifl’. vu, sa. - 14.Ammhunra. Ville de Chypre,où se trouvait un temple de Vénus et d’Adonis; cf, Pausanias, ut, 4l,a. - Golgas. Ville de Chypre, où se trouvait un temple de Vénus;cf. Théocrite, xv, me. - 1;. Durrachium Habit: tabnnam. Cf.Strabon, vu, s, 8 : Em3dpvo: Klpxupaimv niaisa. à 75v méfiai"épouilla: m" llëèowiacp lqopl’vn iç’ 690m. C’était le rendu-vous

des marchands et des marins de l’Adriatique; les courtisanes y abon-daient. De la cette ville est considérée comme chère à Vénus. Cf.Plaute, Mât. n, l, 34: n Voluptarii «que potatores maxumi; Tumsycophantæ et palpatores plurimi in urbe hac habitant; tum merle.trices mulieres Nusquam perhibentur blandiores gentium. n - 16.Acceprum face redditumque votant. ll y a ici une allusion à la ma-nière dont on s’acquittait des dettes chez les Romains. Le débita"disait : a acceptum facis hoc? a reconnais-tu que tu as reçu tellechose; le créancier répondait: a facio. n Cf. Digest. an, 4, 1.C’était une manière de donner décharge. Lesbie et Catulle se sontréconciliés; Lesbie est donc débitrice a l’égard de Vénus; elle vapayer sa dette, Catulle demande à Vénus de lui en donner déchargeen disant : fado votant acceptum et reddirum; j’ai reçu le vœu etvous vous en êtes acquitté. Catulle semble aimer la forme archaï-que face qu’il emploie encore Lxm, 78 et 82. -- l7. Si, s’il est vraique. Non invenunum, non contraire à ce qui convient a la déessede la grâce, Vénus. - 18. Imam. Le mouvement de la panséeest celui-ci : que Vénus nous donne décharge, vous cependant, vous, devotre côté, etc. - I9. Ruris. La rusticité, comme dans le versd’Horace, 5p. Il, I, :60 : n hodieque marient vestigia nids. n VoyezCatulle, xxll, I4. - lnficetiarnm. Ce substantif pluriel ne se trouveque dans Catulle: cl. Teufel, De Candi. roc. singul. p. 2;.

XXXVlI.

Non: cantiques. - Pas d’intervalle dans GO entre cettepièce et la précédente. Dans G un sigle rouge à gauche , à droite

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COMMENTAIRI. 46;en rouge ad contubernales dans la marge. Dans 0 le sigle : en tétédu premier vers. - l. O : voxque. - a. GO : pilleari: (le second lgratté dans G) non afrarribus. Le texte a été rétabli dans Calpur-nius, éd. de :481. - 3. 0 : menruala: (lecture de Ellis confirmée parSchulze (Hernies, Xlll, si); Bæhrens lit mentuales. - 5. GO : con-fume... hyrcos. Hand supprimait ce vers, 053:. 84. -- 6. O z conti-nenmr, selon Ellis; Bæhrens ne signale rien. - 9. O z at qui. Bæhrensavec Hand écrit jamque. - 0 z racinas. G : rodas corrigé enrotins, comme a bien lu Bonnet. - to. GO: hiberne mpionibus. Cepassage a donné lieu a beaucoup de conjectures. Vossius retient laleçon des mss. sopionibux; Marcilius et depuis Koch proposent scrip-tiaaibus; Heinsius : scopionibur; Heyse : sponxionibus; Pleitner:scorpioniblu xcindam; Schwabe : scipioniblu qui se trouve dans plu-sieurs mss. de second ordre, et dans les premières éditions. AvecL. Müller, Ellis et Bæhrens, j’admets la leçon de Lachmann et deHaupt: Icarpianibur scribam. -- n. GO : Nam me que. Avantius,Ald. ne: : namque qua. La leçon nam mi est due à Heinsius. -l 3. O : quant. - G : michi. Scaliger et Heinsius écrivaient : panardau lieu de pugnata. - i4. O: commlit’. - 16. O :punilli... semi-tani. --- G : mechi. - Après ce vers G écrit en rouge dans la marge dedroite ad egnarium, et place un sigle rouge à gauche. Un certain nom-bre de mss. d’ordre secondaire laissent un espace vide, ce qui adonné a plusieurs éditeurs lieu de croire qu’il y avait ici une lacuneou une transposition, et en effet les derniers vers de la pièce, dansles anciennes éditions, sont rejetés après xxxxx, 9; depuis Muretles éditeurs les rattachent à la pièce xxxvu, sauf Hand et Sillig. -l7. G : pater... une. Au-dessus de ce mot le ms. contient cettevariante : al. une. La leçon une est confirmée par Priscien, p. 67; P.-- :8. GO: CllrlÎCIIIOIe. - G : celtiberi. 0: celtiberiz. Priscien citele passage avec la forme «biberon. Vossius propose CeIris peton.Bæhrens: Celtis, venue. - 19.0 : apache. - :0. O: Edenx.

COMMENTAIRE. - Pièce écrite en trimètres hipponactéens ouscazons; cf. p. 38°. Le premier vers n’a qu’un seul spondée, celuide la fin. Le cinquième admet au i" pied un dactyle. Le vers g n’aqu’une césure hephthémimere précédée d’une sorte de diérèse après

le second pied. Le 13’ a une césure penthémimère formée à l’aidedu monosyllabe sur"; le io’ a une césure penthémimère obtenue aumoyen d’une élision suivie du monosyllabe et. -- Vraisemblablementcette pièce fut composée par le poète au moment de sa brouille avecLesbie; voyez V1 a o I CATU LIE, p. xux. ll n’est pas d’ailleurs abso-

30

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466 COIIENTAIRE.lument nécessaire de supposer qu’elle était tombée au degré marqueavec exagération dans la pièce LVIII. il suifit de penser qu’elle sesera rendue une fois dans la maison désignée par le mot 5.11.1: ra-berna, où se réunissaient pour banqueter, et se livrer au plaisir, dansune sorte de cercle ou de club, de jeunes débauchés, parmi lesquelsse trouvait son nouvel amant. Catulle attaque toute la bande et enparticulier un certain Egnatius, inconnu d’ailleurs, Espagnol d’origine,bellâtre à la barbe épaisse et aux dents blanches; cf. xxxlx. On peutavec Schwabe mettre la composition de la pièce dans l’année 69 mg.- l. Talmud. Cf. Capa, g. L’épithète s’applique à la maison.parce que ceux qui la fréquentent sont débauchés, salaces. - Con-rubernalu. Expression qui se dit de ceux qui à la guerre occupentla même tente, des compagnons d’armes; ici, compagnons de dè-bauches. - a. Nana pila. Apposition a hiberna, neuvième pilier,c.oa-d. maison qui est au neuvième pilier à partir du temple des Dies-cures. Tel est le sens de pilleurifralres. Les Dioscures tiraient cenom du bonnet en forme de demi-coquille d’œuf renversée qui leurcouvrait la tête, et qui semble un ornement de la noblesse laco-nienne. Paul Diacre: a Pillea Castori et Polluci dederunt antiquiquia Lacones fuerunt, quibus pilleatis pugnare mos est. n Le templede Castor et Pollux était situé sur le Forum, près de la fontaine deJutume. Cf. Ovide, Tristes, i, 705-708. Non loin de là était la mai-son de Clodius. -- 4. Quicquid en puellarum. Voyez de nombreuxexemples de ce génitif partitif, Overholthaus, Synr. CaruII. cap. Il,p. 29. Martial a imité ce passage, 1x, 27, 7 î t Œldqmd "liquamlegimus pilosorum.n - s. Confuruere. Mot qui ne se trouve que dansCatulle, mais qui d’ailleurs appartient certainement à la langue de laconversation grossière. -- Hircos. Ellis entend ce mot par miam.Schulze critique cette interprétation et rappelle celle de Dœring:hirci cortrari et deux citations de Plaute, Mercator, Il, a, I, et Il, 2, 4«Enfin dans Aulu-Gelle, Ix, 9, I0, on trouve que Varron donne pouréquivalent à taper, qui excastmtus est. Schulze aurait pu citer encoreMartial, Ix, 48, 5 : a Œod et hircosis scrum est. a D’autres pensentqu’il est fait allusion à l’odeur du bouc qui est rebutante pour lesfemmes. Mais je m’en tiens à l’opinion d’Ellis. Les compagnons queraille Catulle croient qu’il leur est à eux seuls permis d’aimer; chezles autres la passion n’est qu’une honteuse lubricné que condamned’ailleurs leur aspect rebutant. - 6. An quad. Ellis retrouve dansPlaute cette construction; cf. Miles, n, 6, I9, ne. - Continmm,à la suite les uns des autres, en file. -- Safaris. Expression employéepour ceux qui perdent leur temps (desidex) dans une maison de plai-

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COMMENTAIRE. 467

sir; elle se dit aussi des prostituées qui se tiennent assises a l’entréede leurs demeures. Cf. avec Ellis, Plaute, Pan. i, a, 54 : n prosedaspistorum arnicas... sessibulum. a C’est ce qui explique ici le verbestriais, le substantif "nous, v. 8, et enfin le mot comedir, v. r4.Lesbie est allée comme une courtisane au milieu de ces habitués demauvais lieu. - 8. lrrumare. Cf. XXVlll, 10.- to. Les interprètesvarient beaucoup sur le sens de ce vers. En somme il signifie queCatulle se vengera au moyen d’une inscription ou d’un dessin quisti matisera la façade de la maison où est allée Lesbie, fromentla enta. Pour cette coutume d’écrire sur les façades, cf. Plaute, Mer-cator, n, ;, 74 : n Ne impleantur meæ fores elogiorum carbonibus. Ill s’agit d’un vieillard qui ne veut pas d’une jeune servante dont labeauté attirerait les galants et leurs inscriptions. Catulle construit iciscriberefronrtm rubernæ avec un ablatif d’instrument. La conjecturescriptionibus indique justement l’inscription qui sera mise; mais scri-ban :criptianibu: est bien faible. Généralement ces inscriptions semettaient avec du charbon; voyez le passage de Plaute cité ci-dessus.De la la conjecture sopironibus de Vossius, qui croit que l’on peutconsidérer sopirone: ou sapions: comme un équivalent de sophi carbones.C’est encore pour cette raison que quelques-uns ont admis thioni-bus. Scaliger qui admet scîpionibus, croit à une faute, qu’il ne peutcorriger; car il ne se rend pas compte de la manière dont on arrivede scipionibus à l’idée de carbonibus. Et on ne peut admettre avecMuret qu’il stigmatisera de coups de bâton le front de ceux qui habi-tent la maison. Froment hiberna ne peut avoir ce sans. Je ne m’ex-plique guère la conjecture d’Heinsius, scopionîbus. Je ne dis rien decelle de Munro, pusionibus, dont il fait un datif se rapportant a yobis.Sponsionibus de Heyse signifie des promesses de vengeance. ResteIcorpionibus introduit par Lachmann, accueilli par Haupt, L. Müller,Ellis. Pleitner rapporte cela aux machines de guerre de ce nom etrapproche ce mot de pugnara belle du v. 1;. Cela est ingénieuxmais inadmissible. Enfin Ellis croit, en s’appuyant sur divers passagesdes auteurs anciens, que l’idée de scorpion était associée a la puni-tion de l’adultère, et que cela convient aux machi Lesbiæ, ou encore,que le scorpion était l’emblème d’un péril imminent et caché. Ca-tulle avait donc dessiné des figures de scorpion sur la façade de larubana. Von Leutsch applique ce mot aux vers irrités de Catulle.L’opinion de Scaliger reste la plus probable: le sens général estcertain, mais il y a ici une altération irrémédiable. - I I. ici se pla-cent des vers charmants. Au milieu d’un torrent de grossièretés,Catulle revient à l’expression délicate de sa passion. - la. Cf.

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468 COIIENTAIRE;Vin, 5. - l ;. Balla pugnata. Cf. Horace, Odes, lll, ce, 7: a Grandecertamen. a Ovide, Amours, il, la, donne le développement decette idée. - i4. Boni baltique. Selon Ellis: hommes de haut ranget de grande fortune. Heyse traduit simplement : nobles seigneurs.L’expression est ironique; elle marque la complaisance avec laquelleils s’entendent pour se partager l’amour de Lesbie, et la confiancequ’ils ont dans la durée de leur bonheur, le contentement d’eux-memes qu’ils éprouvent. Les mots 0mm: amati: font rapporter bonibaltique aux sentiments des rivaux de Catulle plutôt qu’a leur situa-tion sociale. -- I5. Et quidam. Cf. Cicéron, ad Amie. xu, 47. - I6.Fusilli, gens de peu de valeur. Cf. Juvénal, x, un. - Sanitarii.Mot qui ne se trouve que dans Catulle. Cf. Teufel, De Catulli ne.singul. p. ;4. Vulpius interprète : Qui marchiez: consecmmini 0Moin ungipartir prostates. Seminr, ce sont les ruelles étroites. - x7.Une. Priscien justifie ce vocatif, p. 67; P. Unu: ainsi construit avecune expression partitive a la valeur d’un superlatif: le plus chevelu,le plus beau des fils chevelus de l’lbérie. - Capillaris. Cf. Cicéron,De kg: agrar. u, a), si). - :8. Cunicuiosæ. Sur les médailles,I’Espagne est représentée comme une femme ayant un lapin à sespieds, emblème sans doute de ses mines et des galeries qu’ellesobligent les habitants à creuser. Or cuniculur signifie i la fois, parun rapprochement que l’on s’explique, lapin et galerie de mine. -Celriberiæ. Les Celtibères occupaient une région centrale de l’Espa-gne au sud de l’Ebre. - 19. Egnari. ll n’y a pas lieu d’identifier cepersonnage, comme le veut Bæhrens, avec l’auteur du poème il:Rerum Nature dont parle Macrobe, Set. vu, s, a et u. Cf. Magnus,2.]. du: Gymn. t. xxxn, p. son. Egnatius est un beau de Rome,de ceux que Cicéron appelle barbati ou barbatuli. Cf. Catil. u, I0.Clodia semble avoir goûté cette parure, cf. pro CæIio, xrv, 3;.-Opaca barba, c.-à-d. a barba, quæ inumbrat genas n [Dœring]; oropacur a le sens de qui inumbrat. -- 2°. Dans, etc. Cf. xxxxx.

XXXVlll.

Nous CRITIQUES. - Pièce unie a la précédente, sans sigle nititre dans G. Dans O se trouve le sigle : à gauche du premier vers.- i. GO : Mule en si carnifici. L’édition de 148: omet si; Palladiuset Avantius ont restitué le mot cornifici, qui se trouve dans l’Aldine:502. -. a. GO: male si me (O: sima) hercule et labariore. Les

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connu-Min. 469anciennes éditions font l’hiatus après hercule; et Roubach, Ellis adop-tent cette leçon. Muret propose hercule me. Lachmann : ci et, admispar Haupt. Sillig, Frœhlich, Schwabe, L. Müller: et est, que "aiadmis. L. Müller, de Re matrice, p. 254, proposait mehercul’ .Bæhrens : et a. - 3. O : indics. - 4. O :faciIimumque. --- 5. O :alocutione. - 6. Heinsius: die. - 7. O: olocutionis. - Vossius,quid jurer. Heinsius: quad jurer. L’édition de Reggio de 1481 :quidjubet. -- 8. G : mestius... Symonideis. - Parthénius, Muret, Statiussupposent qu’il y a une lacune après le dernier vers.

COMIINTAIII. - Vers phaléciens; cf. p. "9. Les vers l et acommencent par un iambe; le v. g par un trochée. - Je crois avecHeyse, Teuffel la Schwabe que cette pièce est des derniers temps dela vie de Catulle. Cf. Vu ne CATULLI, p. uxtx. Le Cornificiusdont il est ici question semble être le poète dont parle Ovide, Tristes,n, 4,6, et qui mourut en 7I;I41. Cf. Teufl’el, Gesch. der Rem.Lin. p. 407. Catulle se plaint a lui de ce que dans son affliction ilne lui a envoyé qu’une consolation banale et non une élégie où ilprenne part a sa tristesse. Lucilius gourmande de même un ami quia négligé de lui rendre visite. Cf. Aulu-Gelle, xvm, 8 ; Lucilius, éd.L. Müller, p. 26. -- l. Mule est. Emploi fréquent en latin de l’ad-verbe comme prédicat avec le verbe me. Cf. Kühner, Ausf. Gr.der Lat. Spr. t. i, p. 7. - a. Laboriose. Ellis remarque ici avec raisonque ce mot s’applique surtout aux souffrances physiques; ci. VilDl CATULLI, p. un!!! et txxix. - ;. Magis mugis. Voyez encore,nov, 27; un autre emploi de cette locution sans la conjonction etni que. - s. Allocution: équivaut à consolation, carmine consola-torio. Varron, de L. L. VI, s7, p. 94, Müller : a Hinc allocutum mu-lieres ire aiunt, cum eunt ad aliquam locutum consolandi causa. IVoyez encore Sénèque, Ad Helv. mat. r. -- 6. Mecs amans. Onsous-entend curas. Mais il y a doute sur le sans de mecs amans.Cela ne peut signifier ici les objets de ma passion. Les uns disent:ma passion, les autres: mon amitié pour toi, celle que je t’aitémoignée. J’aimerais mieux le premier de ces deux sens. Cornificiusest un poète érotique; Catulle aurait voulu qu’il chantât ses amoursmalheureux, comme plus tard Virgile a chanté la passion malheu-reuse de Gallus pour Lycoris. - 7. Avec Ellis je suppléerais quelquemot comme du devant pallium quid lubet. - 8. Marius, où le senti-ment d’une sympathie douloureuse se montre encore plus quedans les vers de Simonide. - Simonideis. c’est le grec Enpœvibuoç. Lemot se retrouve dans Servius, De Cmtim. l 82° et 1822, P. CLTeufel,

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470 COIIENTAIRE.De Car. vos. xingul. p. 3;. Simonide de Céos avait fait des poèmesd’un genre plaintif. Cf. Œintilien, x, I, 64: a Præcipua tamen ejusin commovenda miseratione virtus.- Et Horace, Odes, Il, a, 36 : a NeCet: retractes munera næniæ. n

XXXlX

Non: CRITIQUES. - Nul intervalle ni si le entre cette pièceet la précédente. - l. O : Egnarius... candies. -- G : un avecla plupart des mss. O : ni, ancienne forme d’orthographe pour si.- 3. 0 : rubrcellum. G : rubidium. - GO : cum excita: amer

fletum. La correction est d’Avantius. - 4. G : pii (en marge a! iman)regumfilii. 0: impii regumfilii. Ellis conjecture avec vraisemblancequel’erreur vient de la variante in pii tin-dessus de adpii. Bæhrens perseque la forme filii qui ne peut entrer dans le vers vient de l’ancienneorthographe filai, laquelle il introduit dans son texte. - 5. O: ln-gzmr orbicum flet. - 6. G : ubicunque. - 7. G : quadcizque.- 8. 0:nec. - 9. GO omettent te, qui est une addition de Spengel, admisepar Lachmann et les éditeurs modernes. Les anciennes éditions chan-geaient monandum est en monandus es. -- l l. GO : parcus. Scaligerproposait porcus. D’autres conjectures ont été proposées sur ce molque d’anciens glossaires remplaçaient par pinguis. Lcewe : crama.Vossius, Dœring, Schwabe : pasrus. J’admets la leçon de l.. Mulleret de Bæhrens. -- Bonnet remarque que la première lettre deErruscus est en surcharge. Dans tous les ces la lettre a été refaitepar la première main. 0 a et truscus. - u. GO : ldml’îimü.1.. Müller, de Re mariai, p. 252, propose d’écrire et admet dansson édition Lanuinu: qui d’ailleurs est dans le Datanus. - 1;. GO:au: au lieu de in, correction qui est déjà dans le Datant. - :6.G sépare in (pro. O: risti au lieu de l’ÎSII. -- :7. GO omettent et.L’Aldine 15°: : Celriberux. Facmus: Celtiberque. Scaliger : Celribaex Celriberia. La correction adoptée par les récents éditeurs est dueà Conrad de Allia. La dernière syllabe de Ccltiber reste longue commecelle de lber. Lucain, v1, 258; Val. Flaccus, v1, 7go. -- O : imam.- 18. O: quique mixit h. s. s. îane. G : mixil, comme le remarqueBonnet. - 19. GO : ruxam. Le passage est cité par Apulée, Apolog.p. no, 8, éd. Krueger avec la forme rusant. Apulée au lieu dedefricure écrit pumicare. - ne. O: n-r au lieu de "sur. --- sa.O: expolitor. G (1" leçon): expoh’tor. Un sigle, apostrophe ou i I

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COMMENTAIRE 47!été ajouté plus tard entrer et o. - O : Jeux. - 21. G: pudica.-- GO : lotus. La correction lori est déjà dans l’Aldine l son.

Comum-rune. -- Trimètres hipponactéens ou scazons; cf.p. 380. Aux vers l, a, 14, i7, la césure penthémimére est placéeaprès un monosyllabe qui suit la première dipodie; au v. 8, il y ade plus une élision avant le monosyllabe; les vers 7 et 2l n’ontqu’une césure hephthémimère. Enfin au v. I5 se trouve une césurepenthémimère si l’on tient compte de l’élision de la dernière dessyllabes dans "aidera; il y a d’ailleurs une césure hephthémimère aprèsasque. - Cet Egnatius est le même personnage dont il est question,xxxvn, 19. Le défaut qui lui est reproché est une coquetterie ordi-naire surtout chez les femmes; Ovide en parle, Art d’aimer, tu,279; voyez Alexis, dans Athénée, xm,: suçoit; 680314; tu"; (Echapon: 85; ryùiv, Îva. empcitv cinapo’vrt: 75615114, ûsxopilio’v (papi. Ellis

ajoute Plaute, Trucul. Il, I, 14 : a Bonis esse oportet dentibus lenamprobam, adridere quisquis veniat. n Martial au contraire conseille àune femme qui n’a pas de dents de ne pas rire, Il, 4l. Cettecoquetterie est bien ridicule chez un homme, comme disaient lesComiques. Meineke, Fragm. Comic. Crac. tv, 342: Film; campo;iv figerai; Surin math. Et p. 343 : Tek; d’6 péage: xiv 11 p.9. 1t7tciov 1’1.

Mais qu’en dire lorsqu’elle rappelle le dentifrice celtibérien 1 - a.Renidn, il prend un air riant, rayonne de joie, et par censéquent ala bouche a demi ouverte de façon à ce qu’on voie ses dents. -thue quaque, en tout temps, en tout lieu, en toute occasion. Cf.Martial, x1,98, 3 : a Et hinc et illinc usque quoque quacumque. » Lemême Martial énumère une série de circonstances où pourrait setrouver un personnage et il met à la fin le mot rider. Cf. lll, ne.- 3. Subsellium désigne ordinairement le siège desjuges, des avocats,quelquefois du plaignant, ici de l’accusé. Cf. d’ailleurs Cicéron,ad Fam. Vlll, 8, l : a et ego invocatus ad subsellia rei occurro. a D’unemanière générale, ce sont les bancs de la salle où se juge un procès.Catulle ajoute ici rai pour faire contraste avec le rire continuel etdéplacé d’Egnatius. - 7. Morbum. Cf. Sénèque, De Clement. n, 6 :

Scies morbum esse, non hilaritatem, semper adridere ridentibus etad omnium oscitationem ipsum os diducere. a Les Latins appellentmorbus et les Grecs vo’aaç, Menu, un mouvement machinal passéen habitude, ce que nous nommons un tic. - 9. Monendum te est.Cette construction appartient presque exclusivement à la langue ar-chaïque; pourtant on en trouve des exemples au temps de Catulledans Lucrèce, Varron, Cicéron. Ci. Kühner, Aux-f. Gramm. der Lat.

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473 COIIINTAlII.5p. t. il, p. 543. Voyez aussi Virgile, En. XI, 23° : a l’accu: Tro-jano ab rege petendum. e - Io. Si. Laconjonction équivaut à : quandmême. L’idée est celle-ci : quand même tu serais un citoyen deoespays où l’on a des habitudes de propreté, ou bien où la pureté del’air et la force de la santé font la blancheur des dents, je trœmuton défaut ridicule; mais l’idée qu’éveille la blancheur de tes dents

est si sale, que cela chez toi est pire. - Urbanus, de Rome; laisse prend souvent pour Rama. - Sabimu au: Tibun. Cf. xuv, I ; cequi amène ces noms dans les vers de Catulle est-ce le ressouvmirde sa maison située en Sabine, prés de Tibur? D’ailleurs l’air deTibur avait selon les anciens la propriété de blanchir. Cf. les passa-ges cités par Ellis: Properce, tv, 7, 8:; Martial, w, 6:; vu, i3;vni, 28, l i; Silius, xu, :29. -- l I. Fana: Umber au? abattu Eins-cus. C’est la bonne chére qui rend blanches les dents de l’Ombrienet de l’Étrusque. - l2. Le teint basané du paysan de Lanuvium faitressortir la blancheur de ses dents, due à sa robuste constitution.-I3. Transpadanus. Dans la Gaule cisalpine on distinguait la régionsituée en deçà du Pô et la région située au delà. C’est à cette der-nière qu’appartenait Vérone, patrie de Catulle-:4. Purirer. Adverbede formation archaïque comme les affectionne Catulle; celui-ci setrouve dans Caton, Ennius, Pomponius, Novius. - Lait. Présentindicatif du verbe Iavere. --- 16. Cf. les vers de Ménandre cités plushaut. - l7. Celtibtria in terra. Cf. xxxvtl, t8. Diodore de Sicile,v, 33, 5 : si) capa. 1.96me 6599 lui fol); 6803114. Strabon, tu, 4, lb.Pour la forme in terra Celtiberia, cf. T. L. m, 7, 4 et les exem«pies analogues cités par Weissenbom. - I8. Sur la double formemixi et minxi, cf. Neue, Formenlehre, 2’ édit. t. n, p. 494. -- :9.Russam. Ce qui donne cette couleur rougeâtre à la gencive, c’estl’urine qui sert de dentifrice. - :0. l’ester. De vous, Celtibériens;il s’adresse a Egnatius. - Egolirior. Columelle, n, ac, 6, fournitun autre exemple de ce comparatif. -- a l . Bibine. Ce n’est pas pré-cisément: avoir avalé, mais: avoir mis dans ta bouche.--Loti. Géli-tif de lotirait, urine.

XL.

Non: ennoyas. - l’as d’intervalle entre cette pièce et laprécédente dans GO. Le sigle : en tète du premier vers dans 0.Un sigle rouge a gauche dans G; a droite en marge ad Romani

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COIIENTAIRI. 473l’encre rouge. - l. G z quenam. -- a. G : precipitem. -- 3. O: leur.0 : afvocanu. G : avocatus. - s. G : peneniamux inora. O : perve-niamris inhvra. - 8. O : perm. G : panna. al perla.

COIMINTAIRI. -- Vers phaléciens; cf. p. 339. les vers a, s.7, commencent par un trochée; le v. 3, par un ïambe. On ne saitqui est ce Ravidus. les uns croient qu’il a fait la cour a Lesbie; lesautres qu’il a essayé d’être le rival de Catulle auprès de Juventius.Pour cette dernière opinion on s’autorise de certaines expressionsSemblables dans cette pièce et dans celle qui porte le n’ xv. Le motiambe: semble désigner ici des vers satiriques en général dans les-quels sont compris les hendécasyllabes. Pourtant quelques-uns pen-sent que Catulle menace Ravidus d’une pièce en vers iambiques.Mais cela est douteux. Le ton de mépris que le poète emploie mon-tre qu’ilse contentera de cette atteinte contre Ravidus. - l . Le premiervers est imité d’Archilgque : "(in [tondisse «du (opiats 16h; Ticoù; neprîuçs «pende; A: ria «ph grignon, in 83 8th noli); Àarsiat(paissait mon Maïa mens, esprit égaré, égarement d’esprit. - Mi-selle. Diminutif de dédain. - Ravi e. Ce mot par synizese est disyl-lobe; cf. L. Müller, de Re Mmica, p. 27x. - a. Agit præcipirem.La même expression se retrouve dans Cicéron, Verrines, l, a, 6. -3. Qui: Jeux. Cf. Archiloque, Fragm. 93, Berglt : ri: in Slipmv mitian ZOMÛPIVOÇ; et auparavant Homère, Iliade, xvn, 469 : Aüw’pûw, ri;roi vu 046w mpîs’a Boulin: Èv traineau (hua, mi flâna opalin-Nonbene advocatus, invoqué mal à propos. - 4. Vecordem. Cf. xv, x4.- 3. Ut pervenia: in ora vngi. Est-ce pour que ton nom soit connudu peuple? - 6. Qpid ris? Cf. Térence, Heauranr, t, l, 9 : a (andvis tibi? quid quæris? n Properce, l, 3, 3 : u cana tibi vis, insane?mecs sentire furores. I Horace, Epodes, xu, I. - En: noms. Cf.Martial. x, 3, n : a Cur ego laborem hotus esse tam prave. a - 7.Mecs amans. Cf. x, 1.- 8. Cam Ionga pana. C.-à-d. de telle sorteque le châtiment t’accompagne longtemps, au prix d’un châtimentqui s’attachera a toi.

XLl.

Non: cnmquu. Pièce unie à la précédente, sans inter-valle, ni sigle, ni titre. - l. O : A me an. a. G : A me au mon...Les éditeurs hésitent beaucoup sur ce nom. Les éditions primitives,

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474 COIIENTAIRE.entre autres x47; et I475 : a me an illa. L’Aldine 15°: :110!!!illa, illa puella. Et en tète de le pièce se trouve le titre : D: dam,que l’on lit encore dans Sillig. La pièce est d’ailleurs unie à la sui-vante. L’édition de Reggio, 1481 z agui: an illa. Scaliger: ah me unilla. Vossius : ain mm: illa. Conrad de Allio, Dœr.ng z me mui114, accepté par M. Naudet, et appuyé par Schulze, Z. Cyan.t. xxx1, p. 699. Frohner croit que Amand est mis là pour ammiana,et remarque que le nom Amianus se trouve dans Cicéron. ad finit.v1, l, 1;. Heyse : amarra illa. Haupt : Amninu repris par L. Muller.Schwabe écrit amena, mais conjecture Anniuna, Peiper: Andine.Pleilner: amen: illa. Avec Statius, Lachmann, Ellis, Bahrens, jeretiens la leçon des mss. - a. G : millia. - O :poponir. - 3. O:forniuni. G : formiani. Le premieri tau-dessus de la ligne; m estrefait. Bonnet a vu avec raison qu’il y avait d’abord:fomiani.-- 5. GO :puelle cure. - 6. GO : cnnvocare. - 7. GO: rogne.Les mss. de second ordre et les anciennes éditions ont ragua quej’admets avec L. Müller. - 8. GO : saler. nymaginosum. Les ma-nuscrits italiens ont sole! hac imaginosum qui est reproduit parlesanciennes éditionsjusqu’à Muret et Scaliger. Vossius : sol" ixia-pinôtant. Lachmann, Rossbach : et imo inosum. Dœring z en imagino-sam repris par Heyse. Haupt : 301135 est imaginant. Frohlich, Ellis,Bæhrens z saler in imaginosum. J’admets avec Schwabe et L. Muller:saler un imaginosa.

COMMENTAIRI. -- Vers phaléciens; cf. p. ;59. Les vers x, 2,;ont au premier pied un trochée, les vers 5, 6, un ïambe. La per-sonne dont il est ici question est la même que celle contre qui estdirigée la pièce XLlll. Elle était la maîtresse de Mamurra, qui est ap-pelé dococtor Formianus. Voyez p. 442. D’un autre côté Catulle.si l’on s’en rapporte à la pièce xuu, n’est pas encore définitivement

brouillé avec Lesbie. Comme Schwabe place cette rupture en 69mg,la pièce serait de cette date, suivant lui. Mais la pièce max est del’hiver de 53 à s4 ; cf. p. 44°. La querelle de Catulle et de Ma-murra aurait-elle donc duré cinq ans? Cela est bien douteux, etc’est une rancune bien longue. J’aimerais mieux croire que des æ-tours de passion ont traversé, même après la rupture, l’âme dtCatulle, et que l’image de l’infidèle a toujours eu à ses yeux le plusgrand charme. Voyez VIE DE CATULLE, p. un. Je mettraisdonc cette épigramme en 55 avec celle qui porte le n’ xut. -l. Defututd. Cf. p. 447, note l4. Ellis constate que Armand peutêtre une l’arme rustique pour Amiana. - a. Milia deum, dix mille

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COMMENTAIRE.sesterces, environ nioo francs. Tom, tout entiers, c.-à-d. biencomptés, sans qu’il y manque rien. Catulle a payé un prix sem-blable à l’entremelteur Silon; cl. cm, l. -- Poposcir. Cf. Horace,5.1!. Il, 7, 89 : a Oginque talenta Poscit te mulier. a - ;. Turpi-cula. Diminutif qui sen ici de péjoratif. Cl. ani, l. Le mot setrouve dans Varron et dans Cicéron. - 4. Dtcoctoris. Cf. Cicéron,Philipp. Il, 18, 44. Decocror, c’est i: qui decoquit, l’homme qui dissipeson bien, ou celui qu’on lui a confié. Ainsi on trouve dans Spartien,Hadr. xvm, 9 : a decoctor bonorum suonim; n dans le Code Théo-dosien, xu, i, i i7 : u decoctor pecuniæ publics: a. -4. Formiani.Cf. p. 440. - 9. Propinqui. Les parents de ceux qui étaient atteintsde folie devaient prendre soin d’eux. Cf. Horace, Epir. Il, a, i;6 :a Hic ubi cognatorum opibus curisque relectus, Expulit helleboromorbum. » --- 6. Amicos. Les amis étaient appelés au conseil defamille. -- Medicos. Cl’. Horace, Epit. i, i, ici : a lnsanire putassollemnia me neque rides Nec medici credis nec curatoris egere. n -8. lmaginoxa. Comme dit Teufel, De Car. roc. singul. p. 32 z u Enquæ solet imaginationes sibi fingere animo. n Ceux qui écrivent a:imaginosum entendent ce mot par : miroir. Ellis accumule les exem-ples de courtisanes a qui l’on conseille de consulter leur miroir pourvérifier leur laideur. Avec cette interprétation, il faut construire:non sole: rogne a: imaginosum qualis sir. Cette explication est très-ingénieuse; mais le mot imaginosum peut-il avoir ce sens? Or il nese trouve que dans ce passage de Catulle, et l’expression latinea imaginationes in somno, n Pline, H. N. xx, 7 (26) 68, a imaginari, aappelle plutôt le sens d’halluciné, avec l’adjectif imagineras. -

XLII.

Nous cxiriquu. - Pièce unie à la précédente sans inter-valle, ni sigle, ni titre. -- i. GO : endechasillabi. - a. O : que!q’t -- O : omne: représenté par l’abréviation fi. - 3. G : locum ettau-dessus al iotum. - G z merlin. O: mua. - 4. G : michi. --La leçon vulgaire est mima. Tous les mss. ont vestra. -- 5. Vossius,Conrad de Allie, Sillig finissent la phrase après pugillaria et ratta-chent si pari pourris à la suivante. Meleager écrivait: sic pari pore:-ti: 7- 7. GO: que si! queritit. - G : illum. O : illa. - 8. G : mir-mice. O: mariniez. Les anciennes éditions : myrmice. La correctionestdueà Tumèbe, Adym. xvui, 1;. Scaliger proposait rhythmice.

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476 continuums.-- 9.60 : camlli. -- Il. G: media. O:meca.- I2. G: hucha. O.-moeca. -- I ;. G: 011mm. L’édition princeps, celle de I475, en ontfait olidum. Statius proposait : o lurum lllparum ou bien o hmm alupanar. - I4. O : perdirius. - Pour! est la leçon vulgaire em-pruntée aux mss. italiens de second ordre. Je maintiens celle de GO,pores, avec Spengel, Bæhrens et Munro. - I7. G : ferre. a amis. Leslettres oca sont écrites d’une autre encre quela premièresm un grattage.-I8. O : alciore.- 19. G: media. O : meca.-- no. G: macho. Ellisa lu merlu; mais il ne me semble pas qu’il en soit ainsi.--2I. G:nichil prqficimu: nil (ensuite un grattage; il semble qu’il y ait eunichil). O: nic’ rojîcimus n’.- ne. G : racio.- GO: nobiLLesmss.italiens ont v0 i5, qui concorde mieux avec le "ma du v. 4. Lesanciennes éditions ont nabis, repris par Spengel et Bæhrens. les au-tres depuis Avantius et l’Aldine l sa: ont rubis.

Comum-Alu. - Vers phaléciens; cf. p. 3,9. les vers t, 3,s, a4, commencent par un iambe; les vers 4, 6, I l, la, I7, I9, 2°par un trochée. Elhs, approuvé en cela par Munro, ne peut pascroire que la personne attaquée ici soit Lesbie. Ils disent qu’il nelui a jamais parlé ainsi en s’adressant a elle; ils croient que cettepièce s’adresse à Ameana, comme la précédente et la suivante. Maisil y a ici un accent trop âpre pour qu’on puisse croire qu’il ait ainsiparlé à celle qu’il traite d’ailleurs avec tant de dédain. Voyez la pro-

gression vraisemblable des sentiments du poète, Vu on CATULLI,p. thx et Lxx. - l. Hendecaxyllabis. Catulle menace un adversairede ses hendécasyllabes, xu, Io. - a. Catulle s’est appliqué autant quecela lui a été possible à ne pas former un pied avec un seul mot.Ici pourtant, chaque pied est rempli par un seul mot. Voyez encoreIl, 9. Ce sont les seuls exemples qu’offre Catulle; cf. Paulstadt,De Man. Cmulli imimrare, p. 29. -- 1. Jocum me pina! un. Cf.Pétrone, 57 : a ut nemini jocus sis. a - 4. Vestra. Les tablettes dupoète sont comme la propriété, la demeure ordinaire de ses hendé-casyllabes. -- Reddituram. Sur l’omission du pronom réfléchi sujetde la proposition infinitive avec le futur actif infinitif, cf. Kühncr,Ausführl. Cr. der L. Spa, t. Il, p. p7. - Fugilluria. Cf. Charisius,p. 75 P. : « Hos pugillares et masculino genere et semper pluraliterdicos, sicut Asinius in Valerium, quia pugillus est qui plures rebellascontinet in seriem sutas. At tamen hæc pugillaria sapins neutraliterdicit idem Catullus in hendécasyllabis. item Laberiua in Piscatoresingulariter hoc pugillar dicit. n L’objet nommé pugillarzr servait àécrire des lettres d’amour et c’est ici ce que réclame Catulle. Ellis

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COIMENTAIRI. 477se demande si la forme neutre n’est pas un provincialisme. - 6. Re-flagiremus. Cf. v. Io. Il n’y a pas d’autre exemple du verbe reflu-gimre. Cf. Teufel, De Car. voc. singul. p.,;7. Flagirare se construitavec l’accusatil’ de la personne et celui de la chose; de sorte que la"!peut être le régime de reflagiremus, et en outre on peut suppléerpugillaria. Ce verbe signifie d’ailleurs réclamer avec instance etd’une façon bruyante. Cf. Plaute, Pseudol. I, 5, I4; : a Clamore etmulto flagitabere. I - 8. Turpe. Munro dit contre Ellis que ce motn’est pas un adverbe, mais le neutre accusatif de l’adjectifjoint auverbe incedere, comme dans la phrase a perfidum ridens Venus. a- lneedere. La décence de la démarche était remarquée chez lesanciens. Cf. Ovide, Art d’aimer, Il], 299 : a Est in incessu pars nontemnenda decoris? Adlicit ignotos illa fugatque viros. Hæc movetune latus tunicisque fluentibus auras. n Pétrone, CXXVI : a lncessusarte compositus. n Schwabe, N. Jahrb.f. Phil. I878, p. 36:, citeune inscription latine, c. l. L., t. I, n’ I007 : a Sermone lepido, tumautem incessu commodo. n Cicéron, pro Cal. xx, 49, censure la dé-marche de Clodia, ce qui rend bien vraisemblable que cette pièceest dirigée contre elle. -- Mimice ac moleste semble à Ellis une parodiedu passage contraire de Plaute, Perm, III, 8 : a modice et modeste. aMimice se retrouve dans Sénèque le Rhéteur, Controv. In, s s, Bur-sian : a incidit in meretricem inter omnia mala etiam feeundam veremimice. a Tertullien, Apol. 46 : a Mimice philosophi afl’ectant veri-tatem. n Cf. Teufel, De Car. ne. sing. p. ;9. -- 9. Catulle raillele rire de celle qu’il attaque et lui reproche vraisemblablement detrop ouvrir la bouche. ll la compare aux chiens de chasse de laGaule qui ouvrent une large gueule en aboyant. -- Io. Ce vers forméavec le v. 6 une sorte de refrain. Un autre commence au vers sui-vant et sereprend avec des variations, vers II et I2, I9 et ne, 24.Cf. Paultstadt, De Martiale Catulli imirarore, p. :4, a; , 26, :7,les nombreux passages où Catulle répète ainsi les mêmes mots avecune légère variation, et les imitations de Martial. Munro comparePlaute, Mime". ôoo: a Mihi fænus reddat, fænus actutum mihi...Cedo fænus, redde fænus, fænus reddite. a Voyez aussi Ovide, Artd’aimer, lll, 449 et suiv. - II. Farida, méprisable, infecte. - Ca-dicillos. La même chose que pugillaria, collection de petites planchet-tes qui servaient à écrire des notes, des lettres d’amour, etc., commea tabellas, n Horace, Épodes, xu, a. - I;. Non uni: facis. Ci.Priap. vnI, ; : a Non assis l’aciunt euntque recta. a - O lurum.Cf. Cicéron, ln Piton. 62 : a O tenebrae, lutum, sordes. a. - I6.Potes! a le sens de potenfieri. Ellis croit que l’on peut entendre

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478 COMMENTAIRE.

pour! exprimi. Munro écrit pore, ut. - I7. Femo cani: are. Cf.Cicéron, ln Pis. XXVI, 6; : a Os tuum l’erreum senatus convicio ver-berarimaluisti. a Aristoph. Acharn. 590 : énigmes; in adapta-I;r’a’nnîp. Térence, Eunuch. Iv, 7, 3 : a Ain vero canis. n -- 2;. Si.pour essayer si. Sur cet emploi de la conjonction si avec les verbesqui marquent une tentative, cl’. Kühner, Ausf. Cr. der L. Spr. t. Il,p. 946. -- 24. Pudicn etpralm. Ellis rapproche de cette palinodiece passage, d’Afranius, Ribbeck, Fragm. Camic. 2’ édit. p. I79 etNonius, éd. Oliicherat, p. 28; : a Narn roba et pudica quod sum,consulo et parce mihi, a et Horace, Êpo a, xvn, 4o, 4I : a tu pu-dica, tu probe, Perambulabis astre sidus aureum. n

XLIll.

Nous canaques. -- Pièce unie a la précédente dans GO,sans titre, intervalle, ni sigle. -- 7. O : compuruntur. - 8. G : 0sedum. Le c est sur un grattage. O : O sedum. -G z in sapiens arquearque in furetant. c’est sur un grattage que x de sapiens et arque ontété écrits. -- Scaliger écrivait avec un des mss. secondaires, le Cuja-cianus z nimio.-Muret avec quelques-uns des mss. secondaires écri-vaît insipien: et inficetum. Depuis Lachmann l’autre orthographe aété reprise.

COMMENTAIRE. -Vers phaléciens; cl’. p. ;59. Tous ici com-mencent par un spondée. Il s’agit de la même personne que dans lapièce xtI. Magnus, Z. für du: Gymn. t. xxxn, p. SOI, rapprochede cette épigramme le morceau xuu des Priape’er. ll y a quelque analo-gie; mais le ton et l’expression sont bien difl’érents.-- I. Nec minima

nase. De ce portrait on peut rapprocher celui que fait Horace,Sur. I, a, 9; : a Depugis, nasuta, brevi latere, et pede longe est. a- a. Nec belle pede. Sans doute elle avait de grands pieds. Cf. aucontraire Ovide, Art d’aimer, I, 62; : I Et teretes digitos exiguum-que pedem. a Amours, III, 3, 7 : I l’es erat exiguus; pedis est ar-tissima forma. n-Nec nigris oculis. Cf. Properce, III, t (Il, la), 2;;Horace, Odes, I, ;2, I I. C’est sans doute l’éclat de la jeunesse dansdes pupilles brillantes que l’on caractérisait ainsi. Ovide dit, Amours,In, ;, 9 : a Argutos habuit, radiant ut sidus occlli. a- ;. Nec longi:digirir. Cf. Properce, Il, a, s : a Fulva coma est longæque manus,et maxima toto Corpore. a - Nec on sicco. Cf. Aulu-Gelle, I, I5-

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COMMENTAIRE. 479

«Verbis humidis et lapsantibus diflluunt. a - 4. Nec une nimiselegante lingua. Le sens le plus vraisemblable est celui que proposeM. Naudet z ineleganria loquendi. Ameana n’avait ni la cultured’esprit, ni la grâce de parole de Lesbie par exemple et de la maî-tresse de Cécilius; cf. xxxv. - 5. Cf. xu, 4. - 6. Provincio. Sansdoute la Gaule cisalpine. - 8. Saclum, génération. -- Insapien: etianCflum. Cf. xxn, I4.

XLIV.

NOTES CRITIQUES. - Pièce unie a la précédente dans GO,sans titre ni sigle. --- a. G met avant quibus, cum qui a été gratté.--- 3. G I ledere. - 4. O : qua vis, --- GO : pignoris. La correctionest déjà dans les mss. d’ordre inférieur. Bæhrens écrit pignori, et enefl’et cette ancienne forme d’ablatil a pu être la cause de l’erreur.

-- 6. O : intuu. - 7. GO : villa oliamque. -- GO: expulsussim. La correction est d’Avantius. Scaliger propose expui tusxim. -G : îmerenri quom michi mens verlur. -- O a la même leçon à peuprés, sauf que dans vertur, er sont représentés par un sigle. -- Io.O :festionu: au lieu de Sesriunus. - II. G z orutiané minunliumpetirorum (l’u est corrigé). O z oralione minantium pelitorem. Lacorrection se trouve dans l’Aldine I502, sauf que l’éditeur a écritAccium. Cette variante se trouve dans Guarinus et dans Muret. Sca-liger: Atrium. - I2. O :pexrilente. G :pertilentie. - In. AvantLachmann, la leçon vulgaîre est legit. Les mss. ont legi. - I;. O:un sigle équivalent à hoc au lieu de hic. Bæhrens : hoc. -- GO ontgravide. - I4. O: intuum. - I5. GO z ocioque. Bernardus Pisanusa proposé otymoque, admis par Muret. -- I7. Au lieu de ulm Bach-rens écrit ultu. - I9. GO : satire cepso qui. - 2°. G : non michi.O : non mihi. - GO : sectio. - 2x. G : qui tune (la première leçongrattée est hune ou nunc). O : rune. La leçon mm est due à Haupt.-- GO : legir. Lachmann : legi. J’ai admis la correction de Bæhrens:

fait.COMMENTAIRE. -Vers scazons ou hipponactéens; cl. p. ;80.

Au vers a, qui d’ailleurs se termine par deux monosyllabes, et auv. I5, la césure est accompagnée d’une élision. Aux vers II et u.la césure se produit après un monosyllabe précédé d’une élision;

aux vers I7, I8, a I, la césure se produit après un monosyllabe. -

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480 connin-Alu.Catulle a voulu devenir l’hôte de Sextius et assister à un grand repasque donnait celui-ci ; il a donc lu, sans doute pour lui en faire com-pliment, le discours de Sextius contre Antius. Mais la froideur decette œuvre lui a causé un refroidissement dont il ne s’est guéri quepar un séjour à la campagne dans le repos. S’il lui arrive encore derecevoir les discours de Sextius, il consent à ce que les douleurs etles ennuis de cette indisposition viennent atteindre non lui-même,mais Sextius. Il y a là un exemple de ces tours inattendus, rasé«pochaient, qui sont un des éléments de l’épigramme. Le Seuilsdont il est ici question semble être celui pour lequel Cicéron éa’ivitle Pro Sextio, qui était un peu plus à é que Catulle (voyez les rai-sons que donne Schwabe, Quart. Cam l. l, p. ci), et dont le talentest apprécié fort sévèrement par Cicéron, a Fumil. vu, 33, I,etad Attic. vu, I7, a. ll était aussi d’un caractère violent et dispu-teur; cf. Cicéron, A4 Quinr.frarr. n, 4, I; adAnic. W, 3, 3. (Laest Antius, contre lequel Sextius avait écrit un discours? On ne saitguère s’il s’agit de celui dont parle Cicéron, ad. Anis. tv, 16, 6, 7,ou de celui qui peu de temps après la loi Emilia, l’année 676]78,fit porter une nouvelle loi somptuaire; cf. Macrobe, Sortant. Il, I1;Aulu-Gelle, Il, 24, l j, et dont le nom se retrouve sur des médaillesfrappées en 70;]49 et 709I4s. Schwabe ne croit pas que l’on puissefixer une date certaine pour la composition de cette pièce. Toutefoisje la placerais sinon dans la dernière armée, au moins dans lesdernières années de la vie de Catulle, quand sa santé était déjàébranlée; cl. Vis on CATUlll, p. uxvm. - I. La maison decampagne de Catulle était vraisemblablement située sur les limitesde la Sabine et du pays de Tibur. Mais comme celui-ci était plusriche et plus fertile, ceux qui tenaient à ne pas mécontenter l’amour.propre de Catulle disaient que la propriété était en pays Tiburtin;ceux qui cherchaient a le vexer prétendaient, ce qui est probable-ment plus près de la vérité, que le bien était en Sabine. C’ est surce petit sujet de contestation que plaisante le poète. -- a. diminuant.Ce verbe marque non-seulement l’opinion, mais l’assertion, l’afiibmotion d’un fait. - ;. Cordi en. Locution du langage familier etqui équivaut à : il est agréable. Qyiblu cordi est, ceux qui aiment,qui se plaisent à faire une chose. Nous disons en français : avoirà cœur de faire une chose. - 4. Qyovis pignon contadin". Cl.Phèdre, tv, ne, s : a A me contendet fictum quovis pignore. IPignu: est ici en quelque sorte l’enjeu d’un pari. C’est le gage quel’on consent à perdre si le fait qui est l’objet de l’afiirmation ne setrouve pas exact. -- 5. Vain. le poële cherche plaisamment ici à

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COMMENTAIRE. 48I

faire prévaloir l’opinion qui flatte sa vanité. - 6. Fui Iibenter. Elliscompare Cicéron, ad Artic. Ix, 3, I : a Tusculanum ubi cetemquinsurn libenter. a Ce sont des termes de la conversation familièreversifiés. - Suburbana. Tibur était assez près de Rome (cinq milles)pour être considéré, à la rigueur, comme faisant partie de la ban-lieue. -- 7. Expuli tussim. Cf. Cicéron, ad Famil. vu, 26 : a Simorbum depulero. a Horace, Epirres, Il, a, I;7: a Expulit helle-boro morbum bilemque maraco. - 8. Cf. Martial, xu, 86. - 9. Damapparu. Sur cet emploi du présent dans les propositions incidentesen tête desquelles se trouve dam, cl. Kühner. Aurf. Cr. du Lat.Spr. t. Il, p. 88. --- Io. Conviva. Cf. Pétrone, Io : a ut loris cenares,poetam laudasti. n - l l. Faitorem. Ce mot s’applique ou à celui quidemande une charge, ou a celui qui dépose une plainte. On ne peutsavoir ici s’il s’agit d’un procès où Sextius était l’accusateur, ce qui

conviendrait mieux au premier cas, ou bien s’il repoussait une attaque,ce qui conviendrait au second. --- 11. Ventni. Cf. Horace, 5m. l,7, I z a Proseripti Regis Rupili pus atque venenum. a ll s’agirait alorsde l’âpreté et de la violence des termes employés par Sextius, ce quise rapporterait aux témoignages de Cicéron, signalés plus haut. Ellisremarque cependant que, x1v, Io, venait: ne sert à marquer que lamauvaise qualité des œuvres poétiques de ceux dont se moque Ca-tulle, et que dans d’autres endroits de Cicéron, aussi indiqués plushaut, il est question du peu de valeur littéraire des productions de Sex-tius. - l 3. Gravido. Orthographe des mss. et que d’ailleurs on trouvepour ce mot dans divers autres textes. Celse, lv, 5, décrit cette in-disposition : a Nares claudit, vocem obtundit, tussim siccam movet:sub eadem salsa est saliva, sonant aures, venæ moventur in capite,turbide urina est. Hæc omnia 1096:4; Hippocrates nominat. a -I4. annavir. Cf. Virgile, G. III, 496 : a quatit ægros Tussis anhelasues. a Macrobe, Sur. vu, I5, I9: a Tussim nimis asperam et aliasquassationes. a - I4. Fugi. C’est ainsi que Cicéron incommodé à lasuite d’un grand repas, ad Famil. vu, :6, dit: a Fugi in Tuscula-num. a - I5. Otioque. Dans le traitement de cette indisposition,Celse recommande le repos, Iv, 5 : a ln gravedine primo die quies-cere, neque esse, neque bibere. a ll prescrit ensuite une nourriturelégère, et Iv, 4, il place l’ortie entre les aliments légers. - I6. Re-frain. Horace, Eplt. l, I8, :64 : a Me quotiens reficit gelidus Di-gentia rivus. --- l7. Ulm. Catulle chah e ici de sujet et substituepar une confusion naturelle villa à funin. - 19. Recepso. Formearchaïque pour recepai). Cf. Neue, Formmlthre, t. n, p. 545. -no. Frigus est ici la froideur du style et de la composition; cf.

3l

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482 COMMENTAIRE.

Cicéron, Brut. van, 256; de Oral. Il, 64, 260. - aI. Vocat. Voyezles plaisanteries du parasite des Captif: de Haute sur le sens du motinoculas, I, I, a et suiv. Catulle, XLVIl, 7 : a Quærunt in triVIisvocationes. n - Tum, cum. Martial, Il, 79, a reproduit les termes elle mouvement de ce passage: a lnvitas tum me cum scis, Nasica,vocasse. a

XLV.

NOTES CRITIQUES. --- Pièce unie à la précédente dans GO.sans intervalle ni sigle. - I. GO : ac men. - G : septimes. O :septinnos. Selon Ellis : seplimior. - a. O : inquid. - GO: ac me.- 3. GO: une parditi. - Frœhlich, Schwabe: aman, au lieu deamure. --- 4. O: omens. - 5. GO . potest, contre la mesure. Cal-pumius, éd. de I48I, a port. - 6. GO: libia. L. Muller écritIndien. -- 7. GO : cesio. -- 8. Bæhrens conjecture sinistra abAcme. Scaliger: Hoc In dixit amant, amor sinislra. Vossius : amersinister orin. - 9. GO : dextra... approbation. O : approbato-t.Scaliger : dexter approbationtm repris par Bæhrens, Ellis, Munro.Les anciennes éditions jusqu’à Muret : dextra approbations. - Io.O: ad hac me. G: ad hac me. --- I2. GO: saniam. - I5. 0:inquid. GO: septinulle. - I4. G : uni; il semble qu’il y avait d’a-bord uno. - I5. G : michi. --- I7. GO:sinistmuit au". -- I8.GO : dexrram. Les mss. secondaires ont dextra. --- O z approbacionê.- I9. G: auspitio.- aI. O : septimuus. - GO : agmen. -- sa.GO: mauult. - O : tiriasque. G : syriasqut. - 0 : Britaniasqut.-2;. GO: reprimio. -- GO: ac me. - 24. G : delitias. - O:auspicactorem.

COMMENTAIRE. - vers phaléciens; cf. p. 359. Les vers a, Io,a4, 25, commencent par un ïambe; les vers 6, 7, I9, no, par untrochée. a Cette petite pièce ressemble à une chanson ; elle en a lescouplets. les refrains. Était-ce une de celles que chantaient Hermo-gène ou Démélrius au grand déplaisir d’Horace un peu jaloux? Elleégale le charmant dialogue amoureux d’Horace et de Lydie. Del’ont: sinistra on peut conclure qu’elle a été composée après unebrouille, et pour célébrer une réconciliation. a M. Patin. On ne saitqui est ce Septimius; Acmé semble avoir été une affranchie d’ori-gine grecque. Du vers sa, on peut conclure qu’elle a été composée

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COMMENTAIRE. 483

en 699[55 ou l’année suivante. Cette année, en efl’et, César fit sapremière expédition de Bretagne, et Crassus partit pour la Syrie.Cf. Schwabe, Quæst. Cam". I, p. ;I6. - I. Stptumiur. Orthogra-phe justifiée par G au v. al, et par la faute de O. A cette époquela forme de l’adjectif numéral était septumur. --- Suc: anions. Cf.x, 5. - Perdue. Cf. Térence, Heaui. I, I, 45. - Porro, à l’avenir.Cf. Térence, Phorm. v, 7, 44. -- 5. Quantum qui pote plurimumpérira, autant que celui qui peut aimer le plus. Pot: se construit ainsisans le verbe surn, Cicéron, ad Attic. qu, ;8 z a Hoc quicquampote impurius. a Cf. Kühner. Ausf. Cr. der Lat. Spr. t. I, p. 5aI.Pote sert pour tous les genres, cf. Properce, Il, I, 46 : a qua potequisque. a Cf. Kühner, t. I. p. ;59. Paire est pour deptrire, équi-valant a amure. Cf. xxxv, ra. -- 6. Passage imité de Simonided’Amorgos, fr. I4, Berglr. : aux div Tl; «in» Senior; I’v cüptmv Àv’hplim’îsuatv «38a nipdahv Moüvc; «marnai oupmtciov iv équarri). Sta-

tius a fait le premier ce rapprochement, comme le remarque Schulze.-- lndiaque tortu. Cf., avec Statius, Virgile, C. Iv, 4:4 : a Jam rapidostorrenssitientes Sirius lndos.u Tibulle, Il, ;, 55 : a llli sintcomites fusci,quos lndia torret. I -- 7 . Carlo, aux yeux glauques. Les commentateursrappellent le passage de Pline. H. N. VIII, 54 z a Leonum omnis visconstat in oculis. a Mais d’autres, et parmi eux M. Patin, y ajoutentcelui d’Homère, Iliade, xx, I72, où paumoit donne l’idée d’un regard

farouche. Après cela, comme le remarque Ellis, les nombreux combatsde lions Offerts par Pompée avaient pu faire du regard glauque etfarouche du lion le sujet des conversations des Romains. -- Veniamobvias. S’il ment, Septimius consent à être exposé à de terriblesdangers. - 7. sinistra et dexrra sont ù l’ablatil’ et signifient a gau-che, ’a droite, en sous-entendant paru. Cf. César, Guerre civile, Il,I5, 5: a Miles dextre ac sinistra muro tectus. a Cicéron, Acad. pr.xt, I25 z a Supra infra, dextre sinistra. a - Ut ante.-- La conjonctionsert à opposer les deux circonstances; dans le second membre dephrase on pourrait suppléer ira avant doura. C’est comme notrefrançais si: Si l’amour avait jusque-là donné des augures défavo-rables, alors il en donna d’heureux. Cf. Kühner, Ausf. Cr. der L.Spr. t. Il, p. 964. - 9. Sternuit. On attachait a l’éternuement unprésage favorable. Pénélope dans l’Odyrse’e, xvu. 545, augure heu-reusementdel’éternuement de Télémaque. QIelque dieu a éternué surton passage, disent à Ménélas, heureux époux d’Hélène, les jeunesLacédémoniennes, Théocrite, IdyII. xvuI, I6; on lit chez le même:ztptlidqt ph Égal-ra; inimapov. Cela avait passé chez les Latins,comme un heureux présage d’amour; cf. Properce, Il, 5, a4:

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484 COMMENTAIRE.

a Nom tibi nascenti primis, mea vite, diebus Candidus argutnmsternuit omen amer. I L’accusatif est construit avec stemune, commecomplément de l’idée contenue dans le verbe, pour la développer etla rendre plus forte. Cf. Kühner, Augf. Cr. der Lat. Spr. t. u,p. 208, 209. - Io. Rçflm’tns. Acmé est dans les bras de Septi-mius; elle se retourne vers lui. - il. Pueri. le jeune homme; cf.Horace, Odes, I, s, I; I, 1;, n, - Ebrios ocellos. C’est ce queQuntilien, x1, 3, 76, appelle a lascivi et mobiles, aut natantes, etquadam voluptate sufl’usi, eut limi et, ut sic dicam, venerei. n LesGrecs emploient la forme (1196;; et encore dans Anacréon, :9,Bergk, cl. utôûmv Z9011. - 12.I110 relève l’expression, et sembleindiquer un objet déjà célèbre : cette belle bouche. -- Purpuua.Cf. Simonlde, fr. 72, Bergk : nopoupe’ou in?) crépue: Éden. omît»«19055:, citation, comme le dit Schulze, déjà faite par Statius.Cf. Apulée, Apol. 40; 2 - oris savia purpurei. n --- 1;. Sic corres-pond à ut du v. 15. L’affirmation redevient plus forte; c’est presqueune formule de serment. - Mm vira. Terme de tendrem; cf. CN,I I, ClX, l. Plaute, Slichus, w, a, 6, etc. -- i4. Huic uni domino.En disant ces mots elle montre Septimius, ou le regarde; ces motséquivalent à tibi. M. Naudet préfère la seconde interprétation deDœring, celle qui rapporte hui: domina a l’amour; mais la corres-pondance entre les paroles d’Acmé et celles de Septimius n’est plusaussi exacte. L’indication de G dans les NOTES CRITIQUES n’estpas suffisante pour que l’on introduise ici la forme archaïque une:il faudrait au moins en outre le témoignage de O. --- 1;. Malta mihimajor. Suppléez quom flbÎ.--16. lgnis mollibus arde! in medullis. Cf.Virgile, Æn. w, 66 : a Est molles flamme medullas. n - :9. Nunc.Cette formule marque ici une opposition et équivaut à in nunc. -Amant amanlur. Cf. Martial, VI, n : n ut ameris, ama. a Catullea-t-il pensé, comme le suggère Ellis, à Théocrite, xu, i; : 1H:ro’r’è’aaav Xpüaetat milan M 91;, ôr’àvrrlçÜmc’Ô oiÀnOciç.-- a I. Miselllu.

Ce mot marque la passion qui domine Septimius, et le diminutif (ily en a d’autres dans la pièce) donne une couleur tendre au morceau.Voyez la liste des diminutifs dans Catulle, Haupt, Opurcula, t. i, p. 87-Le refrain, l’allittération, l’agencement des mots ajoutent encore aucharme de la peinture; cf. Paukstadt, De Martial: Catulli imita-rare, p. 26. -Syrias Brildnniasque. Le pluriel sert ici à amplifial’idée. La Syrie, où allait Crassus, et ou Gabinius fit d’énormes bé-

néfices, et la Bretagne (cf. p. 442) semblaient pour les Romains,comme le Pérou plus tard pour les Espagnols, une source inépui-sable de richesses. - 2;. Une in Sepfumio. Ces mots dépendent de

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couMENrAInE. 48;fait, mais aussi defidelis. Cette tournure ressemble à celle de Vir-gile, En. Il, S4! : a Talis in hoste fuit Priamo. a Néanmoins icielle marque quelque chose de plus; Acmé s’enferme dans sa passionpour Septumius; c’est comme un lieu où elle reste. Dræger, Hin.Synt, t. I, p. 649, qui explique que cette construction est fréquentelorsqu’il s’agit d’un sentiment, remarque qu’elle est surtout propre àl’époque classique, rare dans l’ancienne latinité, rare encore à partirde l’âge d’argent. - 24. Facir delicias. Cf. LxXIv, a. - :6. Auspi-cariorem. Ce participe au comparatif a été repris par Pline, H. N. XIII,sa, 38. Cf. Neue, Latein. Formml. t. l, a" édit., p. un.

XLVl.

Nous CRITIQUES. - Pièce unie à la précédente dans GO sansintewalle ni sigle. - I. GO: ver: gelidos. Selon Bonnet dans G,ces mots sont écrits sur un grattage. - a. G. celi squinocrialis. --O : qui nonidis. -- 3. O : Cephin’ filait. -- 4. O : liquamur. -GO :fn’gii. - O: Coude. - 5. GO: Manque agar ruber (dans G r estcorrigé en r : rabe!) estuore. - 6. G : mye. O : asie. -- 8. GO : lui.Schwabe propose lare. - 9. O: calus. G : urus. -- Io. GO: quoIimlll. - I I. GO : diverse varie vie. Guarinus écrivait divan: varia;Scaliger, divers: variæ. Aldine 1502 z diverse: varia. De même Muret.C’est la leçon des mss. italiens. Celle que j’adopte se trouve dansLachmann et ceux qui l’ont suivi.

COMMENTAIRE. - Vers phaléciens; cf. p. ;59. - Tous com-mencent par un spondée. Cette pièce doit avoir été écrite au printempsde 698];6, quand Catulle songeait a quitter la Bithynie. Cf. VIE D!CATULLE, p. un. - I. Eg:lidas.Cet adjectifsignifie très-froid, la pré-position ayant un sens intensif, ou n’étant plus froid avec ex privatif.Il est clair qu’ici c’est le dernier de ces deux sens. - a . L’équinoxe dontil est ici question est celui de mars, où les tempêtes se déchaînent.C’est donc après mars, c. à-d. en avril, qu’il faut mettre la composi-tion de ces vers. - 3. Aurais. Orthographe archaïque pour auris. Cf.Brambach, Die Neugesraltung du Orrh. p. q, qu. -- 4. Phrygii. LaBithynie faisait autrefois partie de la Phrygie, dite ad Hellexpamum.Voyez le n’ 6 du petit Orbis antiquus de Menke, de façon que parextension Phrygii campi peut comprendre la Bithynie. Mais en quit-tant la Bithynie pour se rendre dans les villes d’Asie qu’il veut visi-

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486 COMMENTAIRE.

ter. Catulle traverse le nord de la Phrygie. La ville de Nicée dontil est question au vers suivant (cf. Strabon, xu, 4, 7), située au borddu lac Ascanlus, est en Bithynie. De l’autre côté du mont Olympe,et sur le haut Sangarius, on est en Phrygie. --- s. Marque trliber armant. Strabon dit «agonirai. Si 15:94;) zain: i a. tu avinât:lôaalfMN où «in 8’: ûïtm’av 106 61’909; Homère, liiale, au", 79; :

Àmtavin; iptSuî).a.xo;. - 6. Clara: Asie urbes. Cf. Horace, Epix. I,l I, i-; : n CEid tibi visa Chics, Bullati, notaque Lesbos, (au con-cinna Samos? (And Crœsi regia, Sardis? Smyrna quid et Colophon’l nOdes, l, 7. I et a : c Claram Rhodon, eut Mitylenen,aut Epheson. nOvide, Tristes, I, a, 78; Pont. n, l0, au. - Prærrepidans. Mot quise trouve dans Catulle pour la première fois et ensuite dans saintPaulin de Périgueux, vu, 492. Prælrepidare marque l’impatience etla joie d’un désir accompli. C’est ainsi qu’un cheval vif piafle, tu:Lmit, mord son frein. - 8. Joignez [mi studio. - Studio, c.-à»d.studio vagandi. - 9. Cents. Ses compagnons de la cohorte de Mem-mius. Cf. xxvnl. - u. Diverse varia. Asyndéton dont il ne manquepas d’exemples dans Catulle; cf. Süss, Cam". p. I; ; il fautremarquer aussi la recherche de l’assonnance. Diverse: marque ladirection différente des routes tendant à des buts éloignés les uns desautres; varia, la diflérence d’aspect des contrées a parcourir.

XLVll.

Nous oniriques. - Pièce unie a la précédente dans GO, sansintervalle ni sigle. - l. GO : due sinistre. -- a. G: subies. Le bestsur un grattage. -Vulpius, Dœring, Sillig écrivent Memmi qui a dis-paru des textes depuis Lachmann. - 4. GO : proposuir. En marge Gd’une main récente a cette note . Verpus pu. di . impudicum digitumquo judei dicuntur sabbaro anum purgare. Unde judei verpi dicuntur.- 7. G : quarrant. -- O : intrivio.

COMMENTAIRE. - Vers phaléciens; cf. p. 359. Le vers 6commence par un trochée. Sur la date, les personnages de Pison,Véranius, Fabullus, cf. commentaire de la pièce xxvn, p. 436 etsuiv. Porcius et Socration étaient deux agents des rapines de Pison,le second peut-être grec d’origine et affranchi. Cf. Schwabe. mon.CuruII. I, p. 248 et suiv. - I. sinistra. C.-à-d. sinistra manas. Cf.

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COMMENTAIRE. 487

Cicéron, Verrines, Act. n, in, 27: c Comites illi tui delecti manaserant tuæ; præfecti, scribæ, accensi, medici, haruspices, præcones,menus crant bien. Ut quisque maxime cognatione, afiinitate, necessi-tudine aliqua attingebat ita maxime manus tua putabatur : cohors totatua illa quæ plus mali dedit Siciliæ quam si centum cohortes fugitivo-rum fuissent, tua menus sine controversia fuit. a En second lieu, cf.xu, l, COMMENTAIRE. - a. Jcabiexfamesque mundi, lèpre et faminede l’univers, c’est-à-dire, vous qui vous attachez à l’univers commeune lèpre et le dévorez, vous qui le réduisez à la famine. C’est unefigure qui peint ce qu’il y a a la fois de bas. d’obstine’, de re-poussant, et de nuisible dans les rapines de Porcins et de Socration.Pourquoi mundi? Parce que, s’ils sont actuellement dans une pro-vince, ils vont avec d’autres gouverneurs dont ils se font les com-plaisants, et le monde entier est successivement le théâtre de leursméfaits. Statius pense en effet que ce Porcins peut être le même quecelui dont parle Cicéron dans le Pro Fonteio, 1x (v), i9. D’autrescommentateurs, au rapport d’Ellis, entendent que Porcins et Socra-tion sont les types de la rapacité. - 4. Verpus Priapus. Priape,divinité du cortège de Bacchus, dont le culte se localisa sur lesbords de l’Hellespont et de la Propontide, et se répandit en Grèceet surtout en Italie, représente l’énergie productive de la nature, lapuissance de fécondation de la nature végétale, de la nature ani-male surtout. ll est le protecteur des jardins et préside à la propa-gation des animaux. ll est aussi le type de l’amour brutal et obscène.Cf. Decharme, Myrhol. de Iu Grèce antique, p. 4go, 451. On voitde la l’application à Pison. Cf. d’ailleurs xxvni. Vtrpus, c’est le cir-concis. celui dont le gland est découvert, et comme c’est l’épithètedes Juifs alors méprisés, l’injure devient encore plus cruelle. - 5.Laura. Muret cite Festus : u lautitia, ait Festus, epularum magnificen-tia. e L’expression est fréquente; cf. Afranius, Virga, Frag. i4, Ribb. :c Lautum convivam. n Ennius: a Lzetus lautus, n en parlant du pa-rasite. Laura: est le participe du verbe lava, lavera. Laura: convint,c’est le convive qui a pris un bain ct s’est paré pour un repas magni-fique; laurum convivium, le repas pour lequel on s’est paré, le repasmagnifique. - 6. De die. Cf. Horace, Sur. i, 8, a : a de medio potaredie. n Au lieu de faire le repas le soir, on le commence des le jour,ce qui permet de le prolonger. Cf. T. L. xxln, 8. - 7. ln triyio.Comme les parasites. Cf. Plaute, Caprifx, HI, l. Dans la mêmepièce il y a un jeu de mots, i, i, 2, ou invocatus signifie non invité;v. 8, trocart signifie inviter; d’où vacariarm, invitations.

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488 COMMENTAIRE.

XLVlll.

NOTES CRITIQUES. - Pièce unie a la précédente, sans inter-valle ni sigle dans GO. - I. O: invenri. G: in yenri. - 3. G :millia. - 4. GO: nec numquam inde cormier. Guarinus a rétablivideur satur. Statius écrivait videur. L’éd. de I475 : unquam indesarur cor exrfuturum. L’Aldine I503, Muret, Scaliger : nec unquamsaturant inde cor futurum est. Calpumius, I48I, donnait le mêmetexte sans est. Vossius : nec unquam ero saturfururur. Dcering, Sillig,comme Scaliger; c’est depuis Lachmann que les éditeurs sont reve-nus à la leçon de Guarinus. - 6. O : sinh Le t de G est sur ungrattage qui s’étend un peu après. - GO : nome.

COMMENTAIRE. - Vers phaléciens; cf. p. ,59. Le vers 4 com-mence par un ïambe, les autres par des spondées. Cf. COMMEN-TAIRE de la pièce xv, p. 493, et de la pièce xxw, p. 4:4. On peutadmettre avec Ellis que cette pièce est la première de celles que sapassion pour Juventius a inspirées a Catulle. - I. Mellitas. Cf.In, 6. - Ocula: baxiare. Cf. XLV, II et I2; Ix, 9; Plaute, Casino,I, I, 48 z a Sine tues oculos deosculer, voluptas mea. n- 5. Dernieraridi: arisris. Comparaison fréquente chez les poètes; cf.Ovide, Pont.Il, 7, :5 : a Cinyphiæ segetis citius numerabis aristas. n Est-ce d’ail-leurs cet exemple qui a fait imaginer à Markland la variante : africi:aristis? Vulpius cite un exemple de saint Augustin, Cite’ de Dieu,Iv, 8, qui maintiendrait le texte des mss. : u Œamdiu seges ab initiisherbidis usque ad aridas aristas perveniret. a

XLlX.

Nous canaques. - intervalle d’une ligne dans O; le sigle: a gauche du premier vers. Dans G, le titre ad cicerone": dansl’intervalle. Ad est en rouge, le reste en noir; mais on reconnaît latrace d’un mot à l’encre rouge où Bonnet croit lire Tullium. - a.O z M. TuIIi. G : muret; l’a est surmonté d’un o. - 4. O : gracias,- 5. O : pessumus. - 7. G :patronum.

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COIIENTAIRE. 489COMMENTAIRE. - Vers phaléciens; cf. p. ;59. Les vers i, 5,

commencent par un ïambe; le vers 4 par un trochée. - Cette piècea donné lieu dans ces derniers temps à des interprétations diverses.On y voyait autrefois une louange sincère et enthousiaste de Cicé-ron, on se demandait à quelle époque et à quelle circonstance de lavie de l’orateur elle pouvait être rapportée. Schwabe croit que c’estun remerciment pour le Pro Calio, où Cælius ami de Catulle a étédéfendu contre les accusations qui lui étaient intentées a l’instigationde Clodia, c.-a-d. de Lesbia (voyez Vu on CATULLE, p. [xx,note). ll faudrait alors admettre la date de 698I56. Westphal penseque c’est un remercîment pour avoir été introduit chez Clodia, aveclaquelle Cicéron entretint des relations d’amitié assez étroites pourrendre jalouse sa femme Térentia; ce serait alors vers 692I62. Maison a remarqué un choix de termes, disertus, au lieu de cloquais (cf.0mm, v, 18), Romulinepom (cf. mu, g et xxvui, l 5),qui ne pouvaitguère plaire à Cicéron,des formules fréquentes chez les Comiques,quorsur", quorquefuere, etc., une accumulation de superlatifs, une so-lennité affectée, Marc: TuIIi. d’où l’intention ironique semble ressortir.

On s’est demandé comment Catulle pouvait avoir des sentimentsbienveillants pour Cicéron, dont Calvus, son ami de cœur, a tou-jours été l’ardent adversaire. O Jalin (Préface de son édition del’Orarar), Ribbeck (Val. Catullus, aine Lin. "in. Skine. p. sa), Süss.(Candi. p. ;o, 31), Schulze (Z. für du: Gymn. t. xxx1, p. 700;Ram. Eleg. p. go), ont pensé qu’il y avait la une ironie. l’eut-étrele poète répond-il aux boutades de Cicéron contre les vla’lTlpcl, lescantons Euphorionix. Peut-être s’indigne-Ml de ce que Cicéron a dé-fendu ou se prépare à défendre Vatinius (cf. Cie. ad Famil. l, 9, 19)sur les instances de César. Cette pièce serait alors du même tempsque le n° Lll et le n’ un, c.-à-d. de la dernière année de la vie deCatulle, et 5üss a remarqué justement que le n’ xux est rapprochédes morceaux où il est question de l’éloquence de Calvus et de sesattaques contre Vatinius. Assurément Catulle ne se croit pas unmauvais poète, et l’on voit facilement tout ce qu’il y a de mordantdans le dernier vers. D’ailleurs ce vers est à double entente. Cicéronest le meilleur des avocats, parce qu’il a la parole la plus facile, di-senissimus, et parce qu’il défend toutes les causes et les gagne,optima: pommas. Le latin peut signifier parrainas optima: omniumpatronorum, ou optimus patron: omnium recrum. Plus on étudie lesarguments présentés par Süss et par Schulze, plus ils deviennentconvaincants. - x. Distm’ssime. Martial, vm, 53, imite cette cons-truction avec le superlatif z a Formosissima quæ fuere vel Sunt, Sed

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490 COMMENTAIRE.vilissima que: fuere vel surit. n - a, 3. Cf. xxn, a, 3; xxn, a, 3.- s. 7. Paulstadt, De Mari. Catulli imil. p. ;o, remarque que cestrois vers ont exactement les mêmes césures. Ellis reconnaît qu’il y adans le pessimus pattu une humilité bien grande pour n’être pasfeinte, quand on songe que cette épithète pessimus est appliquée ail-leurs a Volusius et a Sufl’énus. - Quanta... lama. Martial a imiteCatulle, l, 7i : a Stellæ delicium mei columba, vicit, Maxime, pas-serem Catulli, Tante Stella meus tuo Catulle, quanta passera majorest columba. n Cf. Paukstadt, ouvr. cité, p. 26. - Ellis remarqueque Cicéron ne considère pas l’appellation de patrons comme biendistinguée. Cf. Brutus, xcvu, n: : n Nec enim decet te omatumuberrimis artibus numtrari in vulgo patronorum. a

L.

Nous cm Tl ques. - Intervalle d’une ligne dans GO. Dans G zad lucinium en rouge. Dans O le sigle: à gauche du premier vers. -l . GO : ociosi.- a. Au lieu de in mais Sabellicus conjecture imicem,Schwabe: in mais. - s. 0 : illas. - 7. GO : ubiit. -8. GO : lociru’faceti ruique- to. GO: somnos. -- Il. G : ln domirus. -- la. GO :versaraur. - 1;. O : simuliqut ut essem. G : ut omnzm a! essem. Cettevariante semble de la première main. - i4. GO : ad. -- :7. OG zex qua : - i8. GO : cauris. La correction une sis est dans l’Aldine150:. - O : precepsque. - 19. GO: ocelle. - ne. GO: ne pendsne messis "pana! (O z resposca!) me. -2 i. GO : vthemens. La cor-rection vemens est de Statius; elle a été reprise par Haupt et depuisadoptée par les éditeurs; cf. L. Muller, de Re Marina, p. 2H. -G : ledert.

COMMENTAIRE. - Vers phaléciens, cf. p. ;59. Le vers i5commence par un trochée, les autres par des spondées. - Allusionà une joute d’esprit entre les deux amis, Catulle ai. Calvus (cf. p.400), a l’intérêt qu’elle a excité chez Catulle, qui semble désirer larenouveler. Ellis croit que Cicéron a connu cette pièce, et qu’on enpeut voir une réminiscence, ad Amie. 1x, no, l. Schulze, Z. fût dasGymn. t. xxxs, p. 7er, fait observer avec raison que ce qu’il y a decommun entre les deux passages est ce qu’un ami peut écrire ’a sonami, et qu’il y a une grande différence entre la cause du défaut desommeil pour Cicéron et pour Catulle. - a. Lusimus. ll s’agit du jeu

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COMMENTAIRE. 49lde l’improvisation et de la fantaisie poétique. - ;. Muret, Dœringconstruisent deIicaros avec versiculos; mais cette ponctuation, commele remarque Ellis, est contre le rhythme des vers phaleciens. Dali-cati, ce sont les gens d’esprit et de bon goût qui d’ailleurs passent leurtemps à s’amuser. - 5. Numero. lls changeaient de mètre, usanttour à tour de l’hendécasyllabe, de l’ïambique, du distique. - 6.Reddens mutua, échangeant les répliques, nous répliquant l’un àl’autre. -Per jocum arque vitium. Cf. xu, a : - in joco atque vino. aSüss, Cam". p. l3, l 3, remarque que la locution Indus jacusqueest fréquente en latin, mais que pet jocum arque vitium semble uneformule originale inventée par Catulle. - 7. lllinc, de cette joute.- 8. lncensus. Enflammé d’admiration, par le charme de ton es-prit. - 9, io. Ellis compare Homère, Iliade, xxxv, 128 : Mtpvnisa’vo:068i n ciron Oôr’u’ivi’iç. ll est possible que Catulle ait fait une sorte

de parodie. - i9. Tegerel. Comparez, avec Ellis, Sophocle, Elsa",78°: in" 661: wxr’o; 6mm, oür’iE fipipa: ’Epi capitan 1’186v. Vir-

gile, G. lv, 414: a lncepto tegeret cum lumina somno. n - l i, la.Comparez avec Ellis, Iliade, xxxv, 3 - 6 : a ainsi (LEV G190: Üpunaüapairmp du’iflpiçtr’i’vfla mi bien". I Et plus loin, io : anet-11:1«lu-api: uruaipmç, ânon 8’a5rt Trust, ânon 3è «and; - u.Cf. Properce, i, i4, a i z a Et miserum totojuvenem versare cubili. n -Cupiens vider: lucem. Cf. Homère, Iliade, Ix, air) : Apâral 3’: raina-raÇIVT’llLIVŒl Hà: (Yin. - 1;. Ut "cum laqueur, etc. C’est la figure que

l’on appelle hysreron ronron. -5imul esse, locution du langage fami-lier; cf. Cicéron, a Famil. 1x, i, a; Horace. Episr. l, io, se. -15. Semimanua. Mot qui se lit pour la première fois dans Catulle;cf. Teufel, De Catulli vac. singul. p. ;o. Dœring explique: elanguida,inenia adeoque exhausta viribus, ut vix amplius versuri passent. Ce motse retrouve dans Apulée, Métam. Vi, 26. Ellis le cite d’Hy in. Il a dû

appartenir à la langue de la conversation. - 16. Jucun e. Cf. xw,l. Horace, Satires. I, 3, 9;, et i, ;, 44. - :7. Meum dolorem, leregret de ne pas converser avec toi. - i8. Cave. Cette quantitébrève dela dernière syllabe, fréquente chez les Comiques, se retrouvedans Cicéron, Orat. 62, Horace, Properce, Ovide; cf. Noue, Forman-lehre, 2’ éd. n, p. 4; s. - u). Oramus. Cf. 1V, I. Tout ce passage ad’ailleurs l’allure d’une formule solennelle d’obsécration. - Despuas.L’emploi de ce verbe ne marque pas le mépris, mais l’action de rejeter,comme un mauvais présage. - Ocelle. Terme d’amitié; cf. xw, l ;Plaute, Asinaire, in, ;, 74. - no. Nemesis. Divinité qui punit l’or-gueil et le dédain. - Reposant. Cf. Virgile, En. il, 139. Vossiusfaisait de a le le nom de Ail, la déesse dont parle Homère, Iliade,

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492 COMMENTAIRE.

1x, ;OS-sll. Mais cette leçon, qui trouble le rhythme phale’cien,puisqu’il faut mettre un point après reposait, donne trop de solennitéaux paroles familières de Catulle. Avec l’intervention de Némésis, lebadinage est agréable; si l’on ajoute son cortège, cela devient pè-dant. - ai. l’anus du, c’est une divinité terrible; comparez legrec flapi); (n’oç.

L1".

Nous CRITIQUES. - Dans GO un espace entre cette pièceet la précédente. G le remplit par le titre ad labium en rouge.- l. G: mi sur un grattage où il y avait auparavant michi.O : m surmonté d’un i. -- GO: impur. - ;. O omet te. DansG, comme le remarque Bonnet, ce mot est ajouté d’une secondemain. - 4. O: te spam". G z speatar. 5p: est une surcharge.Y avait-il : te spam! ou suspectar? --- s. O: miseroque. G:miseroq; mais que est en surcharge. Avant la rature il y avait quad.- 7. G : nichil. - G: supermi changé en super mi [Bonnet]. -8. Il n’y a ni vers ni trace de lacune dans les mss. On a essayé dedifl’érentes manières de suppléer ce qui manque. Parthénius, Aldinel joa,Guarinus, Robortelli, Tumèbe: quad quuar omnis. Ed. de 147;:suprema vau locuta. Pleitner : in pedum vocis. Westphal: garnir:vocis. Ritter, Dœring, Frohlich, Heller, Heyse: rocis in au. Maixner:vocis amanti. -- 9. G : subortus. - l0. GO :flamina. - G : d:-manat. Le second a est corrigé. -- il. GO : gemma. Leçon main-tenue par Ellis. Schwabe, L. Muller, Bæhrens admettent la correctionde Schrader: gomine. Spengel propose gamina a. Dans ce casgamina se rapporte à Iumina. Autrement on ne voit pas ce quesignifierait gamina noue. - la. G : limina. ll n’y a pas d’intervalleentre le vers la et le premier vers de la strophe suivante, de lapièce u”. J’ai d’abord opéré cette division en deux morceaux, al’exemple de Statius, Teufel, Bergk, Bruner, Schwabe, L. Müller,Spengel. D’autres ont cru à une lacune; d’autres ont considéré lastrophe Orium, etc.,comme interpolée. On remarque qu’il y a unbrusque changement dans la pensée, et que ces vers semblent serapporter à un autre sujet. En premier lieu, la ressemblance dustyle et de la forme métrique, la présence de la dernière strophedans tous les mss. doivent faire disparaître tous les doutes relative-ment à l’authenticité du morcaau. En second lieu, on a fait ob-

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COMMENTAIRE. 493

set-ver que le brusque changement de direction dans la pensée n’arien de si extraordinaire. Après l’expression d’un violent amour , lespoètes font retour sur eux-mêmes, sur leur vie, leurs devoirs. Cf.Virgile, Bucol. u, 68 et suiv.; Tibulle, l, 4, 8i-84; Catulle lui-même, vui, i2-i9; xxn, :8; ixiii, jO-ÔI. Cette invective contrel’oisiveté à laquelle condamne l’amour, est un sentiment romain. Cf.

Horace, Odes, u, 16, l et suiv. , Ovide, Remed. amer. 1;; et suiv.Térence. Heautontim. l, I, 57; Plaute, Trinummus, il, se. i et a;tu, se. a. Et comme le dit fort bien Schulze, la pièce n’est pas seu-lement une imitation de Sappho, elle est aussi l’expression des senti-ments de Catulle. Je me rangerais donc, pour unir les deux morceaux,aux arguments de Dcering, de Schulze, Z. fur du: Gymn. t. xxxt,p. 7m, de Süss, Corull. p. 28, :9. Je croirais volontiers d’ailleursque la pièce est la première que Catulle écrivit, après sa présenta-tion à Clodia, d’accord avec Schwabe, en 69;]6i. c’est alors juste-ment que l’idée lui vint d’exprimer ses sentiments en imitant Sappho,et c’est cette imitation, le souvenir de la grâce spirituelle, les goûtspoétiques de Clodia, qui lui firent imaginer ce nom de Lesbia. Maisen songeant à cette passion, au tort qu’elle pouvait lui faire, le poètetermine par la strOphe dont on fait la pièce u”. Süss ajoute queCatulle aime a varier les rhythmes et qu’il serait étrange qu’il eûtécrit deux pièces de suite dans le mètre sapphique dont il y ad’ailleurs chez lui peu d’exemples.

COMMENTAIRE. - Strophe sapphique; cf. p. ;9i. La césure estaprès la 6’ syllabe, vers i et 1. Le vers 3 finit par un monosyllabe.Il est remarquable que tous les vers suivant un vers qui finit par unevoyelle commencent eux-mêmes par une consonne. Catulle a imitéun passage bien connu de Sappho. En voici le texte d’après Berglt:

(poivrai (au. xivo; iooç OsciotvÉmis»: tin-n , 6cm: (vair-rio: roi

itéra, aux «ladin dm) omni-oa; immun

mi 10min; iptço’tv- ré pot pasxapsiav tv 67710th induira.in: qui? si; d’iris) Spatial; in (Pù’WGÇ

068k ir’t’i’xti.

tillât zip. ph paîtrez i111, Murex 3’curiaux 1 à 1:69 busâtâpo’paxwémince: 3’ oùb’tv êpnp’imëëcp-

Gaïa". stéatome

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494 COMMENTAIRE.La traduction n’est pas littérale. Le début est plus fon; Catqu

compare celle qu’il aime aux Dieux, tandis que le terme En: Me.du grec ne s’emploie qu’en parlant des héros (cf. Süss, Cm1].p. 40), puis, en Romain, il atténue cette parole de peur d’attirerunmauvais présage. ll remplace àôù (po-"ion; par lulu ridtnum. Est-cece rire qui l’a charmé quand il aimait, et que plus tard il caractérised’une façon si sanglante? Cf. xul, 9. ll transpose quelques détailsàla fin. L’emploi de l’indicatif, v. 8, au lieu du subjonctif, nous me!mieux en présence du fait, et suggère l’idée d’une rencontre déter-minée, sans doute de la première rencontre. - 3. ldtnridem, sou-vent. Cf. x1, 19. - 3. Dulac ridtnrtm. Cf. Horace, Odes, l, I, n.a 3 . -- ond a pour antécédent les deux verbes spam": et andin. -Misera. Cf. XLV, au : u misellus Septumius. n - 6. Eripir "mais. Cl.vax, a; : «sensibus ereptis. n - 9. Lingua tomer. Cf. ValeursÆdituus dans Aulu-Gelle, XIX, 9 : a Membra labris abeunt. a Lu-crèce, tu, 155 : a lnfringi linguam vocemque aboriri, Caligare oculus.sonere suris, succidere artus. Horace, Epodts, xu, 9; Odes, l, n, s;Iv, I, ;s. - Tennis. C’est le grec luné» 1:59. -- Io. Demain. Motarchalque (cf. Aulu-Gelle, xvn, x i, l) qui se retrouve dans saint Am-broise. - Suopre. Ce mot marque que le son se produit de lui-méme sans agitation extérieure de Vain-u Luminu. Cf. Archiloquc.[03, éd. Bergk : raïa; 1’19 (paliure; 1.90: lm?) llpszN 0.900111; wifiun" illi»! épiaire»: t’y-won Milan; in ambiant àfifilà; çpivaa

l.l’.

NOTES CRITIQUES. - l. GO: ocium. Bonnet pense qu’ilyaeu dans G otium corrigé en ocium. D’ailleurs le t très-semblable auc est souvent retouché ou légèrement gratté. - G: cutuIli. O:caruIi. - a. GO: ocio. - 3. GO z acium.

COMMENTAIRE. --l.e second pied du premier vers est un tro-chée. - a. Exulla: nimiumque gestis. Cf. P. Diac. p. 93 1a gestit, qui subdita felicitate exliilaratus nimio corporis matu præ-ter consuetudinem exulter. n Cicéron, Tamil. v. 6, I6 : « inmilætitia exultans et temere gestiens. I Voyez encore Tu:cu1.iv, 6, l;-Tite-Live, v1, ;6 : c gestientes olio. u - 4. Perdidil. Horace emploiece mot pour désigner les efl’ets d’un amour funeste, Odes, l, 8, ;.

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COMMENTAIRE. 49g

Lll.

NOTES CRITIQUES. - Dans GO, intervalle d’une ligne entrecette pièce et la précédente. G y place le titre ln nouium en rouge..- 1. GO : mari. La correction (mari est dans l’Aldine I502. Maiscette édition et Muret ont quad, justement condamné par Dœring.---a. Marius Victorinus, p. 2575 P. donne scrofu. Mais struma se litdans Atilius Fortunatianus, p. 267; P., dans Pline, H. N. xxxvll,81, dans Boice, De Consol. III, 4. Tous ces témoignages serventà établir le nom de Nonius que GO écrivent noyius. - O z curulu.A cause de cette faute Ellis écrit curulei. -- G : pariera! Vacinius.-- 4. GO : mari.

COMM EN’I’AIRE. - Vers iambiques. Le premier et le quatrièmesont composés d’iambes purs; il n’est admis ailleurs d’autre substi-tution que le spondée. La césure est partout penthémimère. - Cettepièce doit être des derniers temps de la vie de Catulle; il y règne unton de souffrance désespérée comme dans le n’ xxxvnI. Mais Schwabea très-bien montré qu’on ne peut la rapporter à l’année 7o7I47 oùVatinius fut consul. ll suffit que les espérances de Vatinius aient étéenflées par la promesse que lui avaient faite les triumvirsà l’entrevuede Lucques, 698]56. Ces espérances ont du s’accroître encore quandVatinius fut nommé préteur contre Caton en 699]; 5. Je rapporteraiscette pièce au même temps que les n" xxxvnI, xux, un, c.-à-d.à l’année 700’54, celle même où mourut Catulle. On ne sait qui estle Nonius dont il est ici question. Le nom de Struma semble être unsurnom dû à quelque difformité physique. Pline, H. N. xxxvn, 87,dit que son fils déjà sénateur fut proscrit par Antoine. Schwabe croitque c’est Nonius Asprenas, dont il est fait mention, Guerre d’Afrique,80, et Guerre d’Espugne, Io. D’autres songent ’a Nonius Sufenas qui

fut tribun du peuple en 696[;B. En tout cas on y voit l’indignationqu’excitent chez Catulle mourant les scandaleuses élévations dues àl’intrigue et a la faveur. C’est ainsi qu’Horace s’irrite du succès deMénas, Epodes, Iv. - I . Quid moraris (mari. Cf. Horace, Odes, III,27, 58: a (and mori cessas? n - Emori. La préposition ajoute ausans du verbe; c’est une mort définitive et sans espoir. Cf. Salluste,Catil. no. - a. Sella in curuli. Cela suppose que ce Nonius avaitobtenu au moins l’édilité. - Struma. Ce mot désigne une tumeurqui naît ordinairement au cou. -- ;. Pejerur. C.-à-d. comme dit

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496 COMMENTAIRE.

Schwabe, consularu quasi teste invocuto perjuria facit. ll n’était pasnécessaire qu’il fût consul; il espérait l’être, et croyait l’obtenir par

le moyen de César. Cf. Cicéron, In Varin. Il, 6-, XVl, ;8. EnfinEllis cite le jugement de Cicéron sur Vatinius, ln Varia. I, 5:a lnconstantiam cum levitate, tum etiam perjurio implicatam. I

Llll.

NOTEs CRITIQUES. - Pièce unie a la précédente dans les mss.Sans intervalle ni sigle. -- I. O : nisi. - O: G : que, selonBonnet; quem, selon Bæhrens; il y a qui. - GO : et coronu. Dans Get c sont sur un grattage. Bæhrens écrit cc; la Vulgate est e. - a.G : vuciniana. La première leçon était Vatiniania. - 3. GO: mm;crimina calvos. Au-dessus de crimina, la seconde ou la troisièmemain de G a écrit al carmina. - O: explicaset. - 4. 0 : amiraru.-- G : hac. - 5. GO z Dii magni salupamium desmum. On trouvele passage cité dans Sénèque, Contrav. vu, A (I9) p. 35a Kiessling,avec la forme salaputtium. Les mss. de Catulle d’ordre secondaireont sulcpantium, salapatium et salaputium. Ils sont évidemmentcorrigés par les scribes, peut-être d’après le texte de Sénèque. Lespremiers éditeurs ont solapycium, solopechium, solopachium. AldineI502 : sophapichion. Muret, Vossius : salicippium. Turnèbe: sala-pirrium. Saumaise: salopugium. Depuis Lachmann on a admis salirputium déjà proposé par Guarinus. -- Au-dessus du v. 5, dans G, setrouve, a droite, dans la marge à l’encre rouge, le titre D; adoniscapte.

COMMENTAIRL - Vers phaléciens; cf. p. 359. Le f com-mence par un ïambe. - Avec Schwabe, je placerais cette pièce en7ool54, au mois d’août, quand Calvus attaquait Vatinius défendupar Cicéron (ad Q.-fr. Il, I5, ;). Sur Calvus, cf. xw, I, p. ;99 et I.- I. ln tartina. Carona, c’est le cercle de ceux qui autour dutribunal assistent aux plaidoieries et au jugement. Cf. Cicéron,Pro Milone, I z a Non enim comme consessus vester cinctus est, utsolebat. a - a. Mirifice. Cet adverbe ne se rapporte pas seulementà la clarté de l’exposition, mais aussi à l’action avec laquelle Calvus

développait ses arguments, et qui devait frapper ce personnage,peut-être d’une éducation inférieure, comme dit Sénèque, EpiI. cxw,la : a a corona sordidiore. a La vivacité de l’action de Calvus est

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COIIINTAlRE.attestée par diverses anecdotes. Cf. Sénèque le Rhéteur, Contrer.vu, 19. - 4. Munuxque tallent. C’est le grec liiez; àvaaxdptvoçCf. Horace, Sur. u, 5, 96 : a Donec a Ohe a jam Ad cælum mani-bus sublati’s dixerit. u - 5. Sulupinium. Ce mot est sans douteformé comme pmputium, de «600m, et de smilax; il équivaut à salua:mentulu. c’est une plaisanterie du genre de celle qu’Auguste em-ployait à l’égard d’Horace, quand il l’appelait puricsimum plut"! etIepl’ciinimum homuncionem. Le spectateur fait allusion à la petitetaille de Calvus (cf. Sénèque, Contrer. passage cité, et Ovide, Tri:-res, Il, 4; i) : c Œoiqu’il en soit, le sens n’est pas douteux : voilàun petit homme bien éloquent. Mais la grossièreté familière du motdonnait du sel à ce compliment venu de très-bas et qui devait d’au-tant plus flatter la vanité de Calvus. Les Romains plaisantaientvolontiers et entendaient la plaisanterie sur ces défauts corporelsdont ils tiraient quelquefois leurs surnoms. Ici le distraira faisaitpasser le mluputium. Calvus ne se serait pas fâché non plus de l’exi-gui d’Ovide. n M. Patin.

LlV.

Non: CRITIQUES. - Pièce unie à la précédente dans GO. -I . GO : omnis. - O : cupud. - O : apido. G z opida sur un grat-tage; il y avait d’abord oppida. - GO après oppido ont est. -0 :puxillum. Bæhrens écrit pusillum or! - Ici GO répètent lesdeux vers i; et i6 de la pièce L, qui dans G se trouvaient en têtede la page précédente : Hoc jocunde tibi potmufeci Ex quo perspi-cere: meum dalorem. Il semble que cette erreur du copiste pro-vienne du ms. que transcrivaient O et G. -- a. O : E! cri. G : etEeri. L’addition de h semble de la seconde ou de la troisième main.Muret, Statius, Lachmann, Schwabe conservent Heri. Vossius, Dce-ring: Veni. L. Muller : Nui. Bæhrens : Afri. Peiper z Thori. Ellispropose Hirri en comparant Pline, H. N. 1x, 171. Munro : et friras-tia. - GO ont rus-tic: que conserve Statius. Aldine i502, Tumèbe,les éditeurs: rusticu. - O: crutu. - 4. Bæhrens remplace si nonomnia par illa nomine. - 5. GO : Suficio. Scaliger: Fuflïlia. Ellis :Fuflicio. Les autres éditeurs depuis Haupt : Fuficio. - 0 : unioncoma. G : senior: accro, et tau-dessus de la première syllabe de coctoal p, de la seconde ou troisième main. Bæhrens écrit senti au lieude uni. Entre les vers 5 et 6, G dans la marge in camerium en

32

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498 COHIENTAIRE.rouge. - Les traces de confusion et d’altération que l’on trouvedans la copie ont fait supposer aux éditeurs qu’il y avait ici des la-cunes. Ce sont, dit Muret, des fragments réunis de diverses épi-grammes. Les anciens éditeurs, Parthénius, Guarinus, l’ont de h;une première pièce, de 4-7 une seconde, au miliai de laquelle il y aune lacune. L. Muller suppose deux pièces, l’une t-s avec deslacunes après I et après 3; l’autre 6-7. L’Aldine 1502 réunit i-s ala pièce un et 6-7 à la pièce Lv. Rossbach suppose deux pièces,l’une i-;, avec une lacune après l; l’autre 4-7, avec une lacuneaprès s. Sillig ne fait qu’une seule pièce, avec une lacune après s .Lachmann, une seule pièce avec des lacunes après ; et après 5,Ellis adoptece système, en intercalant après 3 : A! non effigie: me:intubas, vers que donne Porphyrion, dans le commentaire d’Horaee,Odes, I, 16, 24, et qui ne se retrouve pas dans Catulle. Selon lui lapièce a dû avoir i; ou x4 vers. Mais j’ai suivi Scaliger, Vulpius,Dœring, Frœhlich, Heyse, Schwabe, Munro, Bæhrens qui ne voientla qu’une pièce sans lacunes. Comme dit Scaliger, c’est une épi-gramme contre quelques-uns de ceux que César admettait dans safamiliarité, et par conséquent en partie contre César lui-même.Cf. plus haut, p. 444. J’admets donc la leçon de Schwabe quisupprime u! après oppido; avec lui je crois que Hui est le génitifd’Hérius, nom propre fréquent dans les livres et les inscriptions.Cf. Velléius Paterculus, Il, i6, d’après lequel ce nom est porté damla famille des Pollion; Willmanns, Exemplu Inscript. i9;, 883. miétaient Othon, Hérius, Libon 7 Des secrétaires de César, comme ledit Scaliger, ou des infâmes a qui la malignité publique attribuaitdes débauches avec César et ce Fuflicius que l’on ne connaît pasnon plus? C’est cequ’il importe peu de savoir. Catulle signale leursimperfections physiques comme il a signalé celles d’Ame’ana, xu etXLlli ; cela suffit a son épigramme, avec les derniers vers ou il braveCésar.

COMMENTAIRE. - Vers phaléciens; cf. p. ;59. Les vers l, a, ç,commencent par un ïambe, les autres par un trochée. - a. Ceuxqui conservent îqulCG en font un vocatif et d’après eux il y a chan-gement de personne. Mais "mica peut avoir une sorte de valeur ad-verbiale, comme dans Virgile, Æn. m, 70 : n lenis crepitans. a -Scmiluura, selon Teufel, De Catulli voc. singul., p, ;o, ne 9e trouvequedans cet endroit. Il équivaut, comme le veut Vulpius, a mal: luta. -g. Pedimm. Ne se trouve qu’ici, équivaut au grec mas, un pet.Scaliger dit qu’avec les épithètes cela signifie comme le grec 5850p,

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COMMENTAIRE. 499un vent sans bruit mais d’une odeur désagréable. -4. Si non omnia.Le sens est : si tu supportes le reste des désagréments de tes mi-gnons ou de tes amis, au moins j’aurais voulu que Fuficius et toivous vous fussiez choqués de ceux qui précèdent; c’eût été de votre

part une preuve de bon goût. On peut remarquer que dans ce vers,comme dans le second et le (septième, la césure ordinaire est ab-sente. Les mots remplissent exactement un pied ou deux pieds.Paukstadt, De Man. Catulli. imit., p. 29, remarque que deux foisCatulle a rempli chaque pied avec un mot: cf. il, 9 et xtu, a. -- s.Figficio. Schwabe signale un C. Fuficius Fangon dont parle Dion Cas-sius, vaui, 22, qui administra la province d’Afrique, fit une guerremalheureuse a Sextius, et se tua en 71;]4t. il était devenu de sim-ple soldat sénateur. On sait le out de César pour les hommes debasse condition; cf. Cicéron, adeFumil. Vlll, 4, a : a Solet infimorumhominum amicitiam sibi qualibet impensa adjungere. a Mais, ditSchwabe, il est difficile qu’il ait mérité l’appellation de aux, qua-torze ans avant, en 699155. Ellis signale un Fuficius dont Vitruveparle dans sa Préface, comme l’un de ceux qui les premiers écri-virent sur l’architecture chez les Romains. Comme dit Schwabe:a obscura hæc relinquere intacte omnino præstat. a - 5. Recocto.C’est un vieillard que l’amour rajeunit, comme le vin ranime la vieilledont parle Pétrone, dans Diomède, p. 517 P.: a anus recocta vino. u- 7. Unie: imperator. Cf. XXIX, la.

LV.

Non s Cliniques. - Les mss. dans cette pièce ont omis les versqui portent ici les n" 14-24 et les ont rejetés après Lvm. Pour cetteraison Sillig et von Leutsch ont cru que ce fragment appartenait aune autre pièce adressée a Camérius. Mais il rentre trop dans lesujet pour qu’on ne le rattache pas a la pièce tv; il y a eu dans latranscription quelque confusion dont on ne s’est aperçu qu’aprèscoup, pour rétablir au moment où on l’a vue les vers omis sans sesoucier de leur vraie place. Riese croit que le second fragment estune interpolation. Œelquespuns ont rétabli a la fin du morceau lesvers omis, Scaliger, Vossius, Vulpius, Dœring, Heyse; mais le traitde la fin se trouve ainsi moins aiguisé. L’Aldine :502 fait de mêmeen ajoutant de plus au commencement les deux derniers vers del’épigramme Liv. Hand, Lachmann, Haupt, Rossbach, L. Müller,

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8’00 continuums.replacent le morceau omis après le vers st. Westphal et Bæhrensfont de même, mais en supposant une lacune d’un vers après celuiqui porte le chiffre I;. Schwabe, Frcehlich, Ellis, placent le morceauomis après le vers i4. Ces différences reposent non»seulement surdes combinaisons de sens, mais encore sur une autre observation,c’est que dans cette pièce, la seule de Catulle qui présente cetteparticularité, un certain nombre de vers remplacent le dactyle dusecond pied par un spondée, et, dans ce cas, la base, c.-a-d., lepremier pied est toujours un spondée. De plus ces vers sont disposéssymétriquement de façon à ce que ceux qui ont un dactyle et ceuxqui ont un spondée au second pied se succèdent alternativement. Ilen résulte une sorte de strophe de deux vers. Selon Hand, la piècese divise d’abord en strophes de deux vers dans lesquelles un versoù le second pied est un dactyle succède a un vers où le secondpied est un spondée, et en conséquence, au v. 8 il écrit video au lieude yidi ; au v. I4, il intercale ego après si. Puis viennent six vers.où le dactyle régulier est au second pied. Enfin dans les douze den-niers, se présente un nouveau système où le vers dont le secondpied est un spondée vient après celui dont le second pied est undactyle; c’est le distique du commencement disposé dans un ordreinverse. Von Leutsch, qui ne croit pas que les vers un) fassentpartie de la pièce LV, admet la série des strophes ou distiques, etpour les compléter suppose une lacune d’un vers après i; et après22. Riese, Pleitner, Westphal, établissent aussi des dispositions par-ticulières de la pièce. Schwabe admet le distique jusqu’au vers 6; lesdeux suivants ont un spondée au second pied; les vers 9-Ia formentdeux distiques , puis comme il met le vers :4 à son ancienne place,il a deux vers de suite dont le second pied est un spondée; il écritI; après I6, ce qui de I446 fait un nouveau distique; puis vien-nent six vers dont le second pied est un dactyle, I3, I7, I841 ,un distique comme les précédents: a:-2;; enfin quatre distiquesdont le premier vers a un dactyle, et le second un spondée au se-cond pied, 25-32. Ellis reconnaît trois parties, l’une de I4 vers,l’autre de Io, la troisième de 8 : d’abord les vers i-6 divisés endistiques dont le premier vers a un spondée au second pied ;les vers 7-8, distique dont chaque vers a un spondée au secondpied; 9-12, double distique avec le premier vers spondaïque; I 3 et :4distique spondaïque. La seconde partie se compose des vers I4-23,c.-’a-d. d’un couplet de six vers entre deux distiques dont le pre-mier vers est spondaïque; la troisième est formée des vers as-p,c.-a-dire de quatre distiques dont le second vers est spondaïque. la

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COIILN’I’AIRE. f0!

restitution de la pièce est diflîcile et donne lieu a des contestations,comme le reconnaît Schwabe. J’ai fait imprimer le texte de L. Mül- " iler; aujourd’hui en tenant compte du sens et des particularitésmétriques, j’établirais trois parties, la première comprenant les versme; la seconde les vers i;-24; la troisième les vers 35-32.c’est justement a cause de cette division, peut-etre marquée dansquelque ms., que le couplet du milieu s’est égaré de sa place.Dans le premier, Catulle a admis le distique commençant par le versspondaïque; aussi avec Hand écrirais-je, vers 8, vider: au lieu devidi; ce changement de temps dans les phrases relatives n’est passans exemple chez les poètes (cf. Kühner. Ausf. Cr. du L. Spr.t. Il, p. 88; Ley, de Temporum mu Vergiliuno, p. 4, g). L’emploides spondées, comme le dit L. Müller, marque la fatigue et la peinedu poète "a la recherche de son ami. Le second couplet commencepar un vers spondaïque résumant et aggravant l’idée de cette peine,puis se continue par des vers légers où le dactyle exprime la rapi-dité de la course du poète, s’il avait les secours dont il parle; aussiavec Hand intercalerais-je ego au v. u. L’énumération cesse auv. ao.et aux v. a: et sa, le poète reprenant la peinture de sa fatigue,use de nouveau des spondées. Dans le troisième couplet, il emploiepar un artifice symétrique des distiques où les vers sont disposésdans un ordre inverse de celui qu’ils suivent dans le premier. il adonc observé le même ordre a la fin du second couplet, imitant ainsil’art des Comice dans les Comiques, qui en passant d’un rhythme àun autre conservent dans les premières mesures du nouveau rhythmequelques formes de l’ancien, et avant d’en adopter un nouveau lefont pressentir dans les dernières mesures du précédent. Ainsi leI" et le f couplet pour la symétrie s’opposent l’un à l’autre dans

la lamie du distique; le v. i; marque dans le second la transition,les vers 21-24 la préparent. il y a dans tout cela un art délicat etsubtil qui concourt a l’effet de la description curieuse et du sentimentrafl-iné. Pour terminer ce qui concerne la versification je dirai que jene puis accepter la leçon aven: de Schwabe, v. 9, qui mettrait unïambe entête du vers spondaïque. Au v. Io il faut compter lestrois premières syllabes de Cumm’um non pour un tribraque maispour un iambe, comme s’il yavait Camerjurn. Autrement ce serait lepremier exemple d’un tribraque au premier pied du phalécien. Auv. 4, Il s’abrége au lieu de s’élider. Le v. I; se termine par unmonosyllabe. Enfin tous les vers, sauf Io, commencent par un

ndée. - l. GO : non molestas 0.- a. Les mss. ont demorumrqu’il vaudrait mieux écrire avec Bæhrens. J’ai suivi a tort dans le

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[on COMMENTAIRE.texte l’orthographe du Datanus, admise par Lachmann, L. Nulle,Schwabe, Ellis. Ce n’est pas que cette orthographe ne puisse êtreacceptée (ci. Corssen, Ueberflussprache, etc. , 2’ édit., t. Il, p. a sa); maisil n’est pas sur que dans D elle ait une origine ancienne, et en pré-sence du témoignage contraire de GO, il n’y a pas de nécessité àl’accueillir. - GO : me tenebre. Palladius proposait une lorebm. Mais"mon: est plus lort et présente une image plus intéressante. - g.GO: quesiyimus in minore. Biehrens écrit quasiyimur inminore campoet place le vers g avant celui-ci : Sillig : te in campo q. in. Ed. :473,147;, Muret : te quaxivimus in minore campo. --- 4. GO : id circo.G, au-dessus de la ligne, de seconde ou troisième main, écrit a: in.- 6. Biehrens propose te in Magni.-- 7. G :prehendi.-- 8. Bohrensécrit vigili. Les mss. ont vidi. --GO : sereno. D : senne: avecd’autres mss. de second ordre; quelques autres: sereno. C’ est unecorrection des scribes. - 9. GO : culte. D : mellite. De mêmel’éd. de 147;. Aldine l son : avelii sinite. Muret : lias le si: ramant.Scaliger : lias "Il le. La correction est de Lachmann. Schwabe pro-pose aven: te; Ellis : nivellent. Bæhrens : visent te sic inde. - Io.GO: michi pessime pueIIe. --- n. O :quedani. G : qumdam. -O : inquid.- GO et la plupart des autres mss. ont ici nudum redue.Avantius : nudum sinum reducens, ce qui est devenu la leçon vul-

aire. Riese : nudum tinum recludens. Schwabe : nudinn redue pael-finn. Ellis : nudum reducra peaux. Le passage est trésraltéré; j’aiadmis la leçon de Bæhrens qui est la plus claire et la plus latine. -la. G : cm remplacé par hem en surcharge. O : em, que l’on pour-rait conserva. Cf. sur cette particule, son sens et ses propriétés,Brix, éd. du Trinummur de 187;, p. 31, note 5. lly a dans Catulleassez d’emprunts aux formules des Comiques, pour que l’on admettecelui-ci. - G : hec. O : h’. Les mss. secondaires : hie. Schwabe aécrit heic. - O : inroseis. - 16. Scaliger, Vossius et d’autm ontintercalé si devant ego. -- G: primipene et en marge a! pinnipes.O : primipe: ne. - 17. G : non thsi nivee cireque fige. O: nonthaï vine: cirque bi e. Muret: niyeis cirisque bigir. Bæhrens: DaRheri ninas citasque igas. - 18. G : plûmipedas. Mais voyez Teu-fel. De Cor. roc. ring. p. :9. - se. Cunaos est une correction deSchrader admise par Schwabe et L. Muller. D et d’autres mss. ontjuncros. O a vidas. Plusieurs mss. ont vinera: qui est la vraie leçonde G sous cette forme nieras. C’est une main postérieure tries-facileà reconnaitre qui a d’une autre encre que le premier copiste uni lesecond jambage de 11 a i; le signe remplaçant le point qui surmontei est comme tous les signes de ce genre d’une autre main que celle

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COMMENTAIRE. f0;du transcripteur. Si l’on considère que vitres est La leçon non contes-tée de O, on reconnaîtra que uincros est le tonte du Veronensis perdu;c’est ce texte qu’avaient lu,peut-étre avant la tufiection de G, les mss.qulEllis appelle A BHLa l P ah, tandis qu’apîèsla correction CDLLo Iont lu iunctos. Mais innaos est d’une interprétation difficile, canerasest plat. Catulle a sans doute pensé à Homère, 0d. x, 17-26. fiole,pour hâter le retour d’Ulysse dans sa patrie, lui remet tous les ventsenfermés dans une outre (rapprochez de vineras, maritime, 0d. x, ne,et 21.41.1311, v. a 3), en ne laissant souiller que celui qui doit favorisersa course. Catulle énumère toutes les légendes où il est questiond’une course rapide, celle de Talus, de Pégase, de Ladas, de Per-sée, des chevaux de Rhésus, des talonnières de Mercure, de Dédale,de Zétès et Calais, des Harpyes; il faut que les vers :18, 29, fassentaussi allusion à une légende déterminée, ce qui n’est pas avec junc-ros, ou avec auneras. Avec vineras se présente celle d’Ulysse, quiétait près de toucher à son but et dont la direction était sûre, quandl’imprudence de ses compagnons les porta à dénouer l’autre fatale.J’écrirais donc z vineras. - G : michi. - si. O: dçfl’essus.-2a. O :grenus au lieu de pensas. - 2;. O : esse... amiceque riranda. G:michi... querimndo. - 24. G z toma te in. O : te infasru. La cor-rection est de Muret. - 26. O : audaciter.- G0 z hoc commirre credelucet. Au-deasus de crede, la seconde ou la troisième main de G aécrit crude. Aldine 1302, Muret: camiti licenter ede. Scaliger a intro-duit dans son texte luci, et dans son commentaire l’excellente leçonlucei. - a7. Bæhrens, Ellis : nunc re. - G : lacteole puelle. L’a dupremier mot est sur un grattage. - a8. G: silinguam. - GO:renens. - 29. G : proijcies. 0 : prohicies. - 3o. Laquella est dansGO. - 31. G : sinis. - 32. O : vesrri sis. G : verni sis; au-dessus,de seconde ou troisième main, ai na. Les mss. de second ordreont nosrri sis. Aldine 1502, Muret : vesrri sim ego. Scaliger, Lach-mann, Schwabe, L. Müller :voslri sim. Bæhrens: vesrri sis. Statius,Wesphal, Ellis - nostri sis.

COMMENTAIRE. - Vers phaléciens; cf. p. "9 et plus hautNous CRITIQUES. - La pièce ne peut pas être antérieure aumilieu de 6995;, date de la construction du portique du théâtre dePompée; cf. Schwabe, Qpæsr. Catull. p. 3:4. On ne sait qui est ceCamérius dont Palladius a voulu à tort faire une représentationallégorique de Jules César. La pièce donne une image curieuse dela vie élégante et oisive à Rome, ainsi que de remarquables indica-tions topographiques. Selon Vulpius, Dœring, Ellis, Plaute, Amphir.

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704 COIIENTAIRE.w, I, l et suiv. peut avoir suggéré l’idée première d’une pareille

énumération; voyez encore Epidicus, Il, a, i; et suiv., Té-rence, Adelphes. Iv, 6, I-s. -- l. Si non molesrum est. Formuleque l’on retrouve dans Cicéron, Pro Cluenrio, Lx, 168; Térence,Adelph. v, 3, au. Voyez encore Plante; Epidicus, tu, 4, as ; Mar-tial, I, 96, i; v, 6, I. Cf. Süss, Catull. p. n. - a. Tenebra.Cl. avec Ellis, Cicéron, Pro Julia, Ix. 20 : c diuturnæ tenebræ lus-trorum ac stuprorum, n en observant toutelo.s que le ton n’est pasdu tout le même dans Catulle. - ;. Campa minore. Voyez la dis-cussion d’Ellis. Il s’agit d’une partie restreinte du Champ de Mars,peut-être celle qui était comprise dans l’angle formé par le Tibre,ou la jeunesse de Rome se baignait (cf. Cicéron, Pro Calio, xv,36), et où se tenaient les courses appelées Equiria (cf. Ovide, Fortes,lll, 520). Pourtant Scaliger propose le mont Cælius où les Equiriaavaient lieu quand le Champ de Mars était inonde ; cf. Ovide, F0515,IV, sa]. On peut suivre alors Catulle allant du mont. Cælius, auCireur maximus, où se tenaient surtout les courtisanes attirées parla présence de la jeunesse romaine (cf. Juvénal, vu, 65), au Forumoù se tenaient les boutiques des libraires (cl. Cicéron, Philipp. Il,9, a Il, au Capitole et enfin au portique du théâtre de Pompée. -4. Libelli a le sens de Tubernæ librariorum, comme dans Martial, v,ne, 8 : a libelli, Campus. porticus... Hzec essent semper loco. n Cf.Paukstadt, De Maniale Catulli imitutore, p. 2;. - s. ln templo Jorissacrum. Les femmes galantes fréquentaient les temples; cf. Ovide,Tristes, Il, 287-294. - Ma ni ambulation. Sur le public de cettepromenade, cf. Ovide, An ’uimer, l, 67; Properce, 1V, 8, 7;. -7. Femelles. Ce mot ne se trouve pas ailleurs; cf. Teufel, De Car.voc. singul. p. 16. Ce n’est pas a dire que Catulle l’ait inventé. Ilappartenait évidemment au langage de la conversation. - Prenderesignifie aborder, accoster; cf. Térence, Phormion, xv, g, :5. Ovide,Art d’aimer, Il, 527: c Excuties omncs ubicumque puellas. n -8. Maigre mes soupçons, je ne trouvais sur leur visage aucune tracede trouble qui lit supposer que l’une d’elles t’eùt ravi. -- q. A,exclamation de chagrin. Vol sic, par exemple de la manière sui-vante, c.-à-d. : Hélas, voici à peu près de quelle façon je te récla-mais a elles. - l0. Pessimæ puelIæ, sont: d’injure plaisante : mau-vaises pièces; cf. XXXVI, 9. - Il. Cf. Properce, v, 8, 47 (édit.1.. Muller).--- 1;. Hrrculei. Orthographe archaïque pour Herculi, 3e-nitif de Hercules (cf. Neue, Formenlehre, 2’ édit. I, na) commeHerculis. - Lubos. Autre forme archaïque; cf. Neue, Formenl.2’ édit. p. 168. -Te ferre, te supporter, supporter les peines que

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COMMENTAIRE. f0;tu m’imposes. -- t4 et suiv. Cf. Properce, Ill, 28 (u, ;o) ;-6:a Non si Pegaseo vecteris in acre dorso, Nec tibi si Persei moveritale pedes, Vel si te sectæ rapiant talaribus auræ, Nil tibi Mercuriiproderit alta via. a Alexis, Fragm. des Comiques de Meinelte, Ill, 476:Égal «apeurais: XplÎTTW fis: 71E) "maies? il roi; Btptidat: i si Tl oint»:ln reflet Allais Adl’ltfûc Èrthouraib’p. - Custos illc Cretum.Talos, géant d’airain, donné par Vulcain à Minos, pour garder laCrète, dont il fait trois fois le tour en un jour. Sa légende semble ala fois une légende solaire, et une de celles qui se rattachent al’orage; il s’y mêle aussi des idées empruntées au culte du Molochphénicien. Cl’. Decharme, Mythologie de la Grèce antique, p. 624,62s. Ce qui a induit Catulle ’a l’aire l’allusion est probablementApollonius, IV, t6, ;6 et suiv. -- Fingar. Cf. Tibulle, tv, l, 206:e muta figura Seu me finget equum rigides percurrere campos. n- 1;. Pegaseo. Cl. Ovide, Pont. tv, 7, s2: n ante citos quantumPegasus ibat equos. a Sur la légende de Pégase, cl’. Decharme,ou". cite’, p. 580 et suiv. - I6. Ladas. Vainqueur célèbre ’a lacourse dans les Jeux Olympiques; cf. Pausanias, tu, 2l, t. - Pin-nipes. Mot qui semble formé par Catulle; cf. Teufel, De Car. voc.singul. p. 29. Sur Persée et ses sandales ailées. dérobées aux Grecs,cf. Decharme, on. cite’, p. 59;. --- t7. Rhesi. Rhésus, roi de Thracequi vint au secours de Priam; cf. Iliade, x, 4;7. - Niveæ. DansHomère, les chevaux de Rhésus sont appelés Aauxdflçu 75050:,«(sur d’âvt’poww ôpciot; dans Euripide, Rhes. 30;, xidvcçiiauqt’oflpot.

- Au v. t6, suppléez si sim ou siferar; au v. t7, si mihi sint. En-traîné par son énumération, le poète néglige les verbes. --- 18.Plumipedes. Mot qui se trouve ici seulement, formé comme pinnipes.Le poète désigne ceux qui dans la légende reçurent des dieux dessandales ailées, ou bien eux-mêmes se munirait d’ailes, Zétès, Calais,Dédale; cf. Ovide, Me’t. vt, 7t6, et vttt, t89 et suiv.-- t9-2o.Cf. plushaut Nous CRITIQUES. - Diane a ici le sens de donner, remet-tre pour mon usage. - 2x. Cl. Plaute, Stichus, 340 : a at ego periiquoi medullam lassitude perbibit.»- 26. Audacrer. Cf. avec Schulze,Plaute, Pan. tv, 2, 4; Trin. gis); Epid. I, t, t4; Mercator, tv, 3,27 ; Miles, 887. - Lucei. Datif, comme in lucem. Ce mot fait op-position a tuæ "mon: du v. 2. Statius croyait qu’il y avait la unvocatif du prénom de Camérius, c.-à-d. de Lucius; comme d’autresv. 9. cherchaient à introduire un autre prénom : Aulum. - 27. Lac-teola. Ce diminutif, employé pour la première fois par Catulle,marque la blancheur de la peau, la beauté charmante; cf. Horace,Odes, I, 1;, 2: I lactea bracchia n d’après la leçon de Bentley.

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506 COMMENTAIRE.

Virgile, En. x, I;7: a lactea cet-vitra Le diminutif laaeolus seretrouve dans Ausone, et dans Prudence. Cf. Teufel, De Car. ne.sing. p. 2s. - 29. Cf. Lucain, v, 794: n ExtrunIquue perit tainlongi fructus amoris. a - ;o. Cf. Properce, I, 9, 3;, ;4. - ;I.Palatttm. Cf. dans un sens a peu près analogue, Ovide, Amours,

’II, 6, 37; Perse, I, 35. ’

LV1.

Notes CRITIQUES. -- Intervalle d’une ligne dans GO. AI!Carottem dans G. Le sigle .-: a gauche du premier vers de O. -2. G : chachittno. - g. O : tilde. - s. GO :populum paelle. --6. O : diane. G : dyone. Westphal : Diana. - 7. Statius, Scaliger,Lachmann, Schwabe, L. Müller, Ellis : protelo. Bæhrens conserveavec les mss. pro rein, -- G. Ridida changé en rigida [Bonnet].

Cou MINTMRL -Vers phaléciens, cf. p. 3 59. Tous commencentpar un spondée. Qui est le Caton dont le nom se trouve ici? Selon laplupart, c’est Valérius Caton, le grammairien dont parle Suétone, DeGramm. II , qui enseigna l’art de la versification a la jeunesse lettréede Rome du temps de Catulle, auteur lui-mémé d’une Lydia, d’uneDictynna, de vers érotiques (cf. Ovide, Tristes, II, 4; 6). Cette dernièremention rend moins improbable que la pièce lui soit adressée. Cf.Schwabe, Qttæst. Candi, p. jas-312. Ellis toutefois croit que Catonpeut être Caton d’Utique dont le caractère était mêlé de sérieux etd’enjouement, selon Plutarque, Caton l’Utique, passim. On ajoute queCaton fit des vers à la façon d’Archiloque, et que le début de cettepièce est imité d’Archiloque. Mais s’il n’est pas possible d’obtenir

de preuve directe, à tout prendre, la familiarité de Catulle avec Va-lérius Caton est plus vraisemblable qu’avec M. Porcius Caton. mûest la personne désignée par le terme de paella? il est bien peuprobable qu’il s’agisse de Lesbie. Catulle lorsqu’il parle d’elle neprend pas plaisamment les choses de ce genre. Ellis ferait volontiers depaella un génitif, a; alors selon lui ce serait Clodius, qui est appelépusio, Pro Gallo, xv, ,6. Mais ce ne sont la que des imaginationsd’émdit. Catulle a rencontré un enfant ou un très-jeune homme serrantde près une jeune femme sur laquelle lui-même se croyait des droitset il lui a infligé le supplice des adultères: cf. Horace, Satan, 44. -I . Cf. avec Westphal a Ellis, Archiloque, fr. 79, Bergk : Eçopovidachilat, même. rot plain Èps’œ, nolis çlÀTM. fruition, riflera datation.

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COMMENTAIRE. [O7- 2. Scaliger proposait alignant naribus; mais cf. la locution dig-nunI attribus, Cicéron, Adfamil. v1, 7, g; Brutus, Il, 6. - g. Quic-quid équivaut ici a quatenus, quantum. - s. Depretuli. Ce verbe sedit de l’action de surprendre en flagrant délit d’adultère ou de ten-tative amoureuse. Cf. Horace, Sas. I, 2, H4; et, 4, "4 : a De-prensi non belle est fama Trebonl. a - Pupulum. Diminutif depapas, dont le sens est pusio, puerIIlIts, puellulus, cf. Sénèque, 5p.xu, 3. -- Paella est un datif. - 6. Trusantern. Mot forgé par Ca-tulle; fréquentatif de trudere; I obscene dicitur de iis qui irrito conatustuprum puellæ inferre allaborant a [Dœring]. Vossius veut écrire ala place crisantem qu’il interprète par le grec xtlnrilwra. - Si pla-cet Diona. Formule semblable à la formule connue si placet Diis,Ivt, 2. Seulement ici il fait intervenir Dioné, mère de Vénus (Il. v,370), à laquelle il attribue sa bonne fortune. - 7. Pro telo. En deuxmots le sens se voit clairement. Ceux qui écrivent protelo l’entendentcomme continuo, immédiatement. - Rigida. Cf. Lxxx, a tenta. aMartial, Ix, 48, 6 : a rigidum. a - Cecidi. Le verbe carier: est unterme spécial dans Ce sens. - Apulée, Me’tam. liv. Ix, raconte unehistoire pareille a celle-ci.

LVl l.

Nous CRITIQUES. - Pièce unie a la précédente sans inter-valle ni sigle. -- I. O : pulchre. G : puis"; h est ajouté (tu-dessusde la ligne entre c et r. -- G : cinedis. - 2. G: Mamurre... cent-rique. - ;. G. macule. Paris est dans GO et resque tous les mss.Sur cette forme de nominatif, cf. Bücheler, De a déclin. latine, trad.Havet, p. 5;. - s. G : Impresse. O : lmprese. - GO : nece luen-tur. - 6. Haupt, au lieu de gemelli, propose tenelli; Bæhrens:maceili. Avec Rossbach et L. Müller je ne mets point de virguleaprès unique. - 7. 0: lecticulo, admis par Bæhrens, par Schulze etpar Munro; cf. Bæhrens, p. xxtII, note; Schulze, Z. fiir du: Gymn.t. xxx, p. 470; Munro, Critic. and Elueid. p. I;I. Lectulo qui setrouve dans les autres mss. et dans G, s’explique par l’abréviationde la voyelle finale, et se soutient par une réminiscence évidented’Apulée, Me’t. Ix, 27 : a tribus nobis in une conveniat lectulo. a Ilme semble plus probable qu’un scribe a voulu faire le vers régulierplutôt que de croire qu’il a cherché à remplacer un mot nouveaupar un autre plus connu. Je crois donc que la vraie leçon est

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5’08 COMMENTAIRE.

lectulo. Parthénius, Conrad de Allie, Lachmann, Haupt, Schwabe,Bæhrens, effacent la virgule avant erudituli; mais cf. Teufel, DeCatulli roc. singul. p. 24. - 9. 0: nivales. --- GO: socii et.La correction est due a Scaliger. Toutefois elle ne s’est introduitedans les textes que depuis Haupt. - to. G : cinedi.

COMM!NTAIII. - Vers phaléciens; cf. p. ;59. Tous les verscommencent par un spondée; cependant on peut tenir le premierpied du vers 2 pour un ïambe; cf. pp. 440 a: 445. -Sur Mamurracf. le Commentaire de la pièce xxxx. pp. 4;9et suiv. Voyez aussiSchwabe, Jahrbücher f. Philol. t. cxvtt, I878, p. 26x. - t. Con-venit. Martial, VIII, 35, imite ce passage en le retournant: u Cum sitissimiles paresque vita, Uxor pessima, pessimus maritus, Miror non baieconvenire vobis. a Et ainsi se marque le sens de convenire qui marquel’accord produit par la ressemblance des mœurs et des caractères. Cf.Paultstadt, De Man. Catulli imitat. p. I5. QIant "a la répétition dupremier vers a la fin de la pièce, cf. son, xxxvt; Martial, vtt, 26. - Im-probis, éhontés. Cf. Juvénal, tv, Iob : a lmprobior satiram scribenteciuædo. » - 2. Le que répété unit étroitement les deux personna-ges. D’ailleurs la place qui est donnée a cette conjonction tient,comme le dit Munro, Critic. and Elucid. p. In, a un usage dustyle de Lucrèce et de Catulle; cf. LXXVI, II. -- ;. Macula, mar-ques de flétrissure. - Utrisque. Selon Ellis ce pluriel ne marque puseulement que les marques d’infamie souillent Mamurra et Césarchacun en particulier, mais encore les séparent du reste des hommes.- 3. Ces souillures, César les a contractéesè Rome, Mamurra a For-mies.-- 5. Eluentur. Cf. Plaute, Pan. I, I, 7o : a Inest amoris maculahuic homini in pectore Sine damno magna qua eIui neutiquam po-test. . - 6. Morbosi. Cf. Priape’es, xtvs, t, 2 2 a O non candidiorpuella Maure, Sed morbosior omnibus cinædis. - Horace, Odes, t,;7, 9 : a Contaminato cum grege turpium morbo virorum. a Bent-ley dans son Commentaire cite le scoliaste: a Morbo turpes dixit,quia fere ii efl’eminati sunt. n Et plus loin le glossaire de Philo-xène : morbosus, «abotés. n - Gemellt’, paIeils, égaux, vrais jumeauxdans l’ardeur de débauche. Ellis cite justement un passage de Cicéron,

Verr. tu, 66, I55 : -Volo mi frater fraterculo tuo credas; consortiquidem in lucrisatque furtis gémina et simillimo nequitia, improbitate,audacia. Gemelli, dans le sens de pareil, se trouve dans Martial, xu,49, I2; cf. Paukstadt, De Man. Car. imit. p. I6, qui d’ailleursadopte pour ce passage la ponctuation de Schwabe. -- 7. Uno in lec-tqu. Cf. Martial, tv, 4o, 6: - Communis nobislectus et unus état. a -

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COMMENTAIRE. f097. Erudituli. Mot qui ne semble pas avoir d’autre exemple; cf. Teufel,D: Car. ne. sing. p. 34. Si l’on place une virgule après unique et qu’onla supprime après lectulo, ce mot signifie r instruits dans un même litaux mêmes débauches. Autrement c’est une raillerie des prétentionsde César et de Mamurra a l’érudition grammaticale. fart recherchéedans ce temps, et à la culture littéraire; cf. pour Mamurra, cv. -8. Non hic mugis quixm illc. Cette locution équivaut a mm... quant,autant l’un que l’autre. Cf. Kühner, Aurf. Cr. der Lat. Spr. t. Il,pp. 98;, 986.- Vorax aduller. L’adjectif marque l’ardeur ’a la faute;cf. mon", 4. Allusion d’ailleurs aux débauches de César (cf. Sué-tone, César, se, 3l, sa) et à celles qui sont reprochées a Mamurra,xxnx, 7-9. - 9. Scaliger explique rivale: sociti, ut distinguunrur arivalilm: amulis. Le sens proposé par Haupt, Opuscul. l, p. 4x, estplus complet: - Rurales socii dicuntur qui et socii sint amatoresquepuellarum et rivales enrumdem tanquam pathici. lteratur igitur mu-liebris patientiæ criminatio in qua totum carmen versatur. n Schwabepréfère l’interprétation de Scaliger. Sur la forme raclai cf. Bûcheler,De la déclinaison latine, trad. Havet. p. 6:.

LVlIl.

Nous CRITIQUES. -- Pièce unieà la précédente, sans sigle niintervalle. - I. GO : Celi. -- GO et presque tous les mss. : "me.Néanmoins quelques textes d’ordre secondaire et d’époque récenteont opéré la correction honni qui s’impose et qui est devenue lavulgate. ---- a. 0 : Catulus. -- 4. G : quadruviir. - s. 0 :magnaamimnini nepom. G : magna ad miremini. La correction magna-nimes Rami nepom qui est devenue la vulgate se trouve dans l’édi-tion de Calpumius de 1486. Vossius, Schwabe, Baehrens : magna-nimi Rami nepom. - lci se place sans intervalle le fragment depuisreporté, tv, 14-23.

COMMENTAIRE. - Vers phaléciens; cf. p. ;59. Le second verscommence par un trochée; tous les autres par des spondées. Le pre-mier vers offre cette particularité que chaque pied est formé d’un motisolé. Toutefois ce qui distingue ce vers de u, 9, xLu, a, cités parPaukstadt, De Man. CaruIli imitat. p. 29, c’est l’élision de la dernièresyllabe de Lesbia devant illa. Le v. 3 de la pièce Xlll manque aussi detout enjambement d’un mot sur un pied; seulement le second pied est

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3’10 couacs-ruas.composé de deux mots : me purot. - Avec Ellis je rapporterais vo-lontiers cette pièce où règne un mépris désespéré, aux demiestemps de la passion et de la vie de Catulle, et je la mettrais après x1,c’est-à-dire dans les derniers mois de 7ool54. Jungclaussen et Schwabela croient de 698]; 6, date du Pro Cælio. Elle est encore plus forteque celles qui portent les u" xxxvu et xui; l’outrage plus court yest plus sanglant; le seul passage analogue est la strophe :6-20 dela pièce xi, et la brièveté de celle-ci marque une progression nou-velle dans le sentiment. 041i est le Cælius, a qui elle est adressée?Peut-être le même que le personnage du même nom de la pièce c?Mais alors ce n’est pas le même que le Rufus des pièces aux etLxxvu, et que l’on admet généralement (cl. Schulze, Z. für du:Gymn. XXVIII, p. 70°, 701), étre Célius Rufus, le correspondant deCicéron, pour lequel il écrivit le Pro Cella, qui fut d’abord l’ami,puis le rival de Catulle auprès de Clodia, c.-à-d. Lesbia, et contrelequel le poète a écn’t deux pièces, l’une si violente, l’autre si dou-

loureuse. Tout ce que l’on pourrait admettre c’est que dans lapièce Lvm, si Cælius est l’orateur, il y a la une ironie amère et san-glante, accentuée par le mot nenni, comme celle qui prend, dansla pièce XI, Furius et Aurélius, comme messagers auprès de Lesbia.Mais il s’élève une nouvelle dilficulté; Catulle pour désigner le mêmepersonnage aurait donc employé deux noms différents. ll l’a fait, ilest vrai, pour Calvus, qu’il appelle ainsi pièce un, et qui est Lici-nius, pièce L. En tous cas le CæIius de la pièce c ne peut étre identifiéavec Rul’us des pièces inx et LXXVII, et il est plus vraisemblable quec’est lui dont Catulle fait le témoin de son mépris pour les débauchesde Lesbie. On a douté que Lesbie pût être Clodia, à cause de l’im-putation du dernier vers , mais ce qu’il exprime n’est pas plus fort queque le surnom de quadrantaria donné a Clodia par Cicéron (cl. grin-tilien, Vlll, 6, 5;, Pro CæIio, xxvr, 62, que le tableau des désordresde Clodia exposé dans le Pro Colin, par exemple xvn, ;8 et xx, 49),passages que cite tout au long Ellis. -- x. Lesbia, Lesbia illa, lllaLesbia. Cf. avec Ellis, Cicéron, ad Anis. Il, 24, a : a Venius, illc,illc noster index. -- ;. Cf. vm, s; xxxvu, la; LXXXVII, l. -4. Angi-portix. Cf. Horace, Odes, l, 2;, 10:. Flebis in solo levis angi-portu. a Les courtisanes se tenaient a l’entrée des impasses. au fonddesquelles se trouvaient leurs demeures. - 5. Clubit. Littéralementce verbe signifie enlever l’écorce, peler. lci il a un sens obscène. Cf.deglubere, Ausone, Epigr. Lxx, 7.- Magnonimos. Emploi ironique decette épithète.- Remi rupines. Cf. xux, l, et xxvtu, I 5: a Oppro-bria Romuli Remique. I Juvénal, x, 73 : a Sed quid turbe Rémi? o

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COMMENTAIRE. f"

LlX.

Nous ennoyas. - G : nul intervalle entre cette pièce et laprécédente; In rufum en rouge dans la marge de droite; un sigle agauche. 0 : le sigle : a gauche du premier vers. - l . GO : ru-furn. Palladius, dans son Commentaire, dont Sillig a vu une éditionde :496, rétablit Rufulum qui est nécessaire a la mesure. L’Aldinel son a cette leçon, devenue depuis la vulgate. Pleitner écrit rufamfulum et Munro se montre favorable à cette manière d’écrire. -O :fellar. G :fallar. Les éditions de i481, i486, Muret, Vossius,Dœring et les plus récentes ont fellar. L’Aldine l son : follet. Scali-ger :fallar. .- a. GO: sepe. - 0 : insepulcretir. - 3. O : derogo.- a. O: ex igne. - 5. 0 : tibi! miraro.

Couuwram. - Vers scazons ou hipponactéens; cf. p. 380.Le vers ; admet au troisième pied un dactyle; au v. 4, la césurese place après la préposition ex qui est précédée d’une élision. -Cette pièce semble écrite pour railler de ses amours basses et hon-teuses le personnage qui est désigné par le mot de Rufulus. Cepersonnage est-il, comme le croit Schwabe, le même que le Rufusdes pièces Lxlx et Lxxvn, stigmatisé ici par un diminutif de mépris, etqui ne serait autre que l’orateur M. Cælius Rufus? Cela est possible,mais on ne peut de cette opinion fournir la preuve directe. Néan-moins il est plus probable de croire que Rufulus est le diminutifme’pri-sant de Rufus, que de penser qu’il s’agit ici d’un de ces tribuns mili-taires, rufuli, nommés par le consul (cf. Marquardt, Rani. Altenhum.t. v, p. 3 54), comme parait l’admettre Munro. Mais je crois volontiersque qua n’est pas un nom propre, mais une épithète de dédainservant a rabaisser encore les amours de Rufus. Rapprochons, avecMunro, Térence, Heautonrim. :06: ; Martial, il, 32; xu, je, 4, etl’inscription de Pompéi, 2421 : a Rufa, ita vole, quare bene felas. aL’action se passe-belle à Bologne, a cause du mot BonaniensirïMais ne peut-on admettre que cette épouse de Méuénius qui estdans une si triste situation et qui se prostitue indignement est sim-plement d’origine bolonaise?- l . Fellut. Cf. sur ce genre d’obscénitéla pièce Lxxx. - 2. Sepulcretis. Ce mot dont Catulle seul ici fournitun exemple désigne les endroits où s’accomplissaient les cérémoniesde la sépulture, puisque plus bas il est question de bûcher. - 3.Rayer: de rogo cenam. ll s’agit des mets que l’on plaçait à coté du

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fl2 COMMENTAIRI.mort pour être brûlés avec lui et que les pauvres gens s’efi’orcaientd’enlever. On les appelait pour cette raison bustimpi; cf. Plaute,Pseudol. I, , in; Térence, Eunuque, in, a, ;6. Voyez Mar-quardt, Hundbuch der Ram. Alterth. t. vu, th. l, p. ;69. - s. Us-tore. L’un des employés de l’entrepreneur des pompes funèbres,chargé de mettre le cadavre sur le bûcher et d’entretenir le feu,sans doute aussi d’empêcher les pauvres gens d’enlever les objetsplacés sur le bûcher, et qui armé d’un fouet ou d’un bâton écamit

ceux qui ramassaient les objets tombés. - Semiraso. Mot qui setrouve ici pour la première fois et qui reparaît dans Apulée, Me’rarn.Ix, l2. Les usrorer étaient des esclaves de bas étage; d’ailleurs onleur imposait les signes de deuil tel que l’entendaient les Romains,la tète rasée, les vêtements sales. Cl. Lucaiu, VIII, 7,8 : I Sordidusustor. a

LX.

Nous CRITIQUES. - Pièce unieà la précédente sans iota-valle, titre, ni sigle. L’Aldine i502, Scaliger n’en font qu’une seulepièce. - l. G : leena. - G : libisinir. O : libixsinir. La con’ectionLibyrtinis est de Scaliger. - a. GO : tilla. - ;. GO : terra. -4. G : IllppllCllS changé en suppliciis. Mais Bonnet a raison de rémarquer qu’il y avait d’abord suppliais. La queue du second les!de seconde main. O : suplicus. La dernière syllabe est d’ailleursreprésentée par un sigle. - 5. G z contepram. O : contentera.p d’une main récente est écrit au-dessus entre n et t. - GO : ani-mis fera.

Coma lNTAlRE.- A qui s’adresse cette pièce, c’est ceque l’on nepeut déterminer. Schwabe croit que le poète se plaint de l’ingratiotude de quelqu’un de ses amis, comme xxx et xxxvni. Schulze rap-porte la pièce à Lesbie, ce qui n’ofl’re aucune vraisemblance. Ellisvoit la une imitation d’Euripide, Médée, un, un, et pense quec’est quelque imitation d’Euripide, une étude personnelle, que le poètea introduite ici à la fin de la première partie de son recueil; maisSchulze réplique que c’est une sorte de lieu commun souvent traitépar les poëles grecs et latins, et que les rapprochements pourraientse multiplier plus qu’Ellis ne l’a fait. Süss, CatulI. p. 29, remarqueque cette dernière pièce de la première partie a de l’analogie pour le

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COIIENTAIRE. fr,sujet avec la dernière pièce de la troisième, celle qui porte le n’ cxvt,et il rapproche le v. 5 : a suppliois vocem contemptam habere navec le v. 6 de la pièce cxvn : a nec nostras valuisse preces. a -n-i. Cl’. Euripide, Médée, 1342, 1H3; Eschyle, Eume’nides, un;Théocrite, ldylles, xxul, :9, etc., et enfin Catulle lui-même, Lxlv,x ;4. -Libystinis. Macrobe, Sur. l, i7, a4. parle d’un Apollo Libysti-nus a qui était l’objet d’un culte chez les Siciliens. Teufel, De Car. voc.singul. p. ;8, remarque d’ailleurs que nombre d’adjectifs ont étéformés par les Latins de la même racine, par exemple : Lilas, quiest dans Sidoine Apollinaire et dans Pline; Libyens dans Virgile, Horace,Ovide, Calpurnius, Silius, Pline, Lactance; Libys dans Silius, Sal-luste, Ovide; Libyscus, dans Columelle; Libyssus, dans Catulle, vu,3, Silius, Pline, Eutrope, Ammien Marcellin; Libysris dans Virgile,Libyus dans Varron et Tacite. -- a. Scylla. Cf. Homère, Odyssée,xu, 85 et suiv.; Lucrèce, v, 89:; Virgile, Bucol. w, 77; Tibulle,tu, 4, 89; Properce, Iv, 4, 40; Ovide, Méram.xul, 7,2. - ;. Terra.lnhumaine. -- In noyixsimo cum, dans le dernier malheur, dans unmalheur suprême. - 5. Contempmm habens. Cf. Sur cet emploidu participe halicte, Cf. Kühner, Autf. Cr. der Lat. Spr. t. u, p. s71 .

LXl.

Le texte de cette pièce est défiguré par des lacunes, ce que per-mettent de constater des observations métriques incontestables. Lesrefrains et la mesure des vers nous font voir que le morceau sedivise en strophes de cinq vers dont les quatre premiers sont desglyconiques catalectiques. -- u -- u u - u -, le cinquième un plière-cratien, -- u - u u - 6. Or, après le vers 75, se rencontrent dansles mss. cinq glyconiques. Il faut donc supposer qu’il y en a un detrop, ce qui est peu vraisemblable, ou plutôt qu’il y a une lacune;chaque strophe étant de cinq vers, et ne contenant que quatre glyco-niques, nous avons ici la preuve qu’il y avait deux strophes; or,deux strophes comprenant huit glyconiques et deux phérécratiens,il manque trois glyconiques et un phérécratien, c’est-a-dire la find’une strophe et le commencement de la suivante. De même aprèsle vers no, nous avons un seul glyconique entre deux phérécra-tiens, il manque donc trois glyconiques, c’est-à-dire le milieu d’unestrophe. Les vers 9;, :45, omis dans les mss., sont réclamés par laloi du refrain. Ellis admet encore une autre lacune d’une strophe en-tière après le vers 180; cela tient à un système assez compliqué sur

33

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flq COIIENTAIRE.la constitution de la pièce dans son duemble. Pleitner la croit divi-sée en quatre parties, la première (n43) et la quatrième (:914; s)de neuf strophes, la seconde (46-120) et la troisième (in r-r9o) dequatorze strophes, chaque partie devant être chantée alternative-ment par les jeunes garçons et par les jeunes filles. Hartung croitque les jeunes filles seules ont formé le chœur. Ellis divise le poèmeen deux (orties, l’une chantée devant la maison de l’épousée, laseconde plus tard. Chacune de ces parties, selon lui, se partage àson tour en trois; d’abord la première de neuf strophes, un,contient l’invocation au dieu de l’hymen et célèbre la beauté del’épouse; la seconde de six strophes 46-75, est l’éloge de I’Hymé-

née; dans la troisième de neuf strophes, 76-120, le chœur encou-rage l’épouse. Ensuite viennent neuf strophes, rai-:65, où l’ons’adresse à l’époux et à l’épouse jusqu’au moment ou celleci tram

chit le seuil de la maison nuptiale. La dernière, qui est de neuf stro-phes, commence au vers l9], au moment où l’épouse est dans lacouche; mais celle qui s’étend du v. :66 au v. r91 et qui est le cou-cher de l’épousée ne contient que cinq strophes au lieu de sur.comme celle qui lui correspond dans la première moitie de l’épi-thalame. C’est la qu’Ellis, non sans vraisemblance, croit à une la-cune d’une strophe, et la place après le v. 180. Il obtient en elïetainsi quarante-huit strophes. Pleitner, que Schwabe a suivi. réduita quarante-six strophes la totalité de la pièce qui en contient enréalité quarante-sept, et pour cela il est obligé de reporter après lev. rio le v. 82, ce qui offre peu de probabilité.

La strophe, imitée de Sappho et d’Anacréon, d’après Lachmann.est divisée en deux parties, l’une de trois vers, l’autre de deux vers.En elïet, Haupt, Quint. Cutull. pp. 24-27 (Opusculu, t. t, pp. I840)a remarqué qu’il ne doit pas y avoir d’hiatus entre les vers glyconi-ques, et que ces vers ne doivent pas se terminer par une brève. Cetterègle se trouve cependant violée en douze endroits. Le v. 192, Uxor inthalumo a! tibi peut se corriger facilement par l’interversion des deuxderniers mots, tibi en; le v. au; pourrait aussi être corrigé enremplaçant insciir du v. précédent par omnibus et vice une. Mais iln’en est pas de même des autres passages. Or, on a remarqué quel’infraction à la règle se trouve toujours au 3’ vers; on en a concluqu’il y a la interruption de la série métrique, et que dans les stro-phes mêmes on devait introduire une nouvelle division. Munro, Critit.and EIucid. pp. 134 et suiv., se refuse à cette observation qu’il appelleun ukase de Lachmann et fait observer que dans tous les passages.autres que les deux cités plus haut, et où l’on rencontre un hiatus,

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COMMENTAIRE. in!le vers suivant commence par id dans les mss. quoique les éditeursaient remplacé ce mot par O. La première lettre, deviendrait alorsconsonne et se lirait je. La difficulté est que, dans le même vers, à lafin, in est compté pour deux syllabes, et qu’ainsi le même mot auraità la fois deux quantités diflérentes. Munro cite, pp. 136, I;7, et dis-cute divers passage des Comiques, de Martial, d’où il résulte suivantlui que i0 a en la mesure tantôt monosyllabique, tantôt disyllabique.Dans un passage tout-a-fait incontesté, Ovide, Me’t. v, 62;, ce motforme deux syllabes, il est aussi nécessaire qu’il forme deux syllabesà la fin du vers refrain de Catulle. Mais le copiste n’a-t-il pu setromper, en se laissant entraîner par une formule consacrée, et placercontre la mesure au commencement des deux derniers vers de cha-que strophe le cri i0 qui est nécessaire à la fin de l’avant-dernier?Cela est d’autant plus vraisemblable qu’il a commis une erreur évi.dente en écrivant ce mot i0 à la fin de chaque vers, ou alors il feraitVoir un glyconique au lieu d’un phérécratien. ll savait que i0 étaitle cri ordinaire des noces, il le trouvait une fois à sa place; il l’aintroduit au lieu de O au commencement de chacun des verset à la fin du premier vers du refrain, dans un endroit où tousles critiques sont obligés de l’effacer entièrement, et d’où il adéjà disparu dans l’Aldine de 1501. Mais il y a encore d’autres l’an-

tes sur ce refrain. Au v. 4, O se trompe en omettant hymen; au v. ç,O se trompe en ajoutant hymen devant le vers : hymen o hymenæehymen; au v. 4o, GO se trompent en écrivant le vers ainsi: a hyme-næe hymenæe hymen. Entre 49 et 6o, GO intercalent compurier (O:comparies) ausit. Au v. go, GO écrivent: O hymen hymenee hymen;au vers 39, GO omettent marris et écrivent de même les deux versse), 6o : O hymenee hymen hymen: et G en correction intercale adevant le dernier mot. Munro dit à cela que peut-être cet i0 du re-frein quand il reparaît la seconde fois, et cet hymen ont été placéshors du mètre en vue de marquer qu’a la fin de chaque strophe lechœur faisait une pause et criait dans un cas i0, dans l’autre, hymensur un ton plus haut, ou tous les choristes ensemble. Mais ce n’estla qu’une conjecture que rien ne justifie. S’il devait y avoir desreprésentations fréquentes ou au moins répétées de l’épithalame, on

comprendrait ces indications; mais peuvent-elles se trouver sur unmorceau chanté une seule fois et devenu aussitôt une œuvre pure-ment littéraire et destinée uniquement à la lecture? Enfin cela n’ex-plique pas l’lrrégularité du v. 60. Le plus vraisemblable, c’est quele copiste de l’archétype, a un moment quelconque dans la série destransmissions, a perdu de vue. la mesure, et n traite les passages

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fl6 connu-ruas.où se tronve en refrain l’invocation à l’hyménée comme une indicationdu cri ordinaire dans les noces, et qu’il s’y est permis toute liberté.On a donc le droit de les corriger, en les ramenant à la règlemétrique. Lachmann, éd. de :861, Ellis et Bæhrens écrivent in.Le premier ne marque pas la division en demi-strophes, les deuxderniers la signalent, ce dont les blâme Munro. Mais jusqu’à cequ’on ait prouvé d’une façon bien formelle que dans le même versin peut être monosyllabe et disyllabe, j’écrirai o des anciennes édi-tions et je conserverai la division en demi-strophes avec Haupt,Schwabe, L. Müller, Ellis et Bæhrens.

ll est assez difficile de trouver dans l’histoire une identificationexacte des personnages dont les noms se lisent ici. Celui mêmede l’épousée donne lieu à des contestations et on l’écrit de différen-

tes manières, Junia, Vinia, Julia. Toutefois cette dernière appella-tion qui se trouve dans quelques anciennes éditions, entre autresDœring et Sillig, est aujourd’hui abandonnée. le débat se trouvecirconscrit entre les deux premières. Lachmann, Haupt, Rossbach.L. Müller, Bæhrens, admettent Viniu; Schwabe, Heyse, Ellis, Junia;D, le Datunus, a paraît-il, Viniu, et c’est ce qui a du déterminer lacorrection de Lachmann. Selon Ellis, GO portent au v. I6 : funin,et Schulze, Hermes, xxn, p. si, ne signale pas d’erreur. SelonBæhrens, G a initia; O : uinia. La difl’érence entre les deux mots estpresque insensible. G en réalité est en cet endroit corrigé, commele remarque Bonnet. La leçon actuelle est Junia avec une majusculeinitiale. Y avait-il uiniu d’abord comme semble le croire Bonnet, oubien la correction n’a-belle consisté qu’à substituer une majuscule àune minuscule? j’inclinerais pour cette dernière supposition, surtouten considérant que le titre, lequel, en admettant qu’il soit d’originerelativement récente, a été néanmoins fabriqué d’après le texte, portesans aucune hésitation en rouge Junie et Mallij. Mais qu’il y ait Juniaou Vinia, on ne sait à quelle branche de la famille Junia attribuerl’alliance, et on ne peut dire que! rôle a joué la famille Vinia, nice qu’elle était alors. Une autre difficulté c’est que, contrairement àl’usage romain pour les femmes, la fiancée a deux noms : outre celuisur lequel il y a contestation le nom d’Aunmculeiu. G a AmnculeiJ,O : Aurunculeia; mais ce sont deux formes de la même appellation,et s’il n’y a pas de faute de copiste dans G, c’est une altération deprononciation semblable à celle qui a l’ait écrire Aguxrus pour Au-gustin, Cladius pour Claudius (cf. Corssen, Aunpr., etc., t. l, pp. 66;,664, redit). Comme cette altération est ancienne, je croirais volon-tiers que c’est la plus véritable forme du texte, et que Aurunculeia est

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COMMENTAIRE. f]?une correction d’un copiste qui a cru à une faute et ne se rendaitpas compte de la raison de cette orthographe. En effet, Willmans,Exemplu Inrcr. Lat. n" 665 et 666, nous donne le nom de L. Amn-culcius Calao, à Brixia. Arunculeiu est divisé entre les vers 86, 87, envertu de la licence qu’autorise la synaphie, par laquelle les différentsvers de la strophe ne forment en réalité qu’un seul système. Autredifficulté : comment cette jeune femme porte-belle deux noms? Ordi-nairement, chez les Romains. une femme ne porte que le nom dela famille sans surnoms ni prénoms. Schwabe, pp. ;;4-; ; 5, rappellel’opinion de Scaliger admise par Krebs et Sillig, qu’elle a passé paradoption d’une famille dans une autre; le dernier de ces savantsconjecture que s’appelant d’abord Arunculeia, elle a passé dansla famille Juniu, et que le poète lui donne d’abord le nom qu’elleportait définitivement et qui était devenu légalement le sien, ensuiteson ancien nom qu’elle gardait dans l’usage de la famille. Chiant àl’époux, il est nommé aux vers 16 et au, Manlius; au v. 226, sonfils sera un jeune Torquatus; il n’y a donc pas de difficulté: ilappartient à la famille des Manlius et à la branche des Torquatus.Or de tous les Manlius Torquatus connus dans l’histoire, un seul(cf. Schwabe, p. in) peut convenir ici; c’est L. Manlius Torquatus,dont le père fut consul en 689[65, qui lui-même fut préteur en70;]49, et qui par conséquent naquit en 665Mo, deux ans avantCatulle. ll accusa P. Sylla en 688[66. Cicéron, en 69i]6;, parle delui dans le Pro Salin, xu, ;4. En égalés, il demande la questure ’al’âge d’environ vingt-Sept ans; enfin, s’attachant au parti de Pom-pée, il périt dans la guerre d’Afrique, 7o7l47 (Bell. Afric. 96).Cicéron parle de lui, Brutus, LxxVI, 26;, et aussi dans le De Finibasbonorum n muforum, l, 7, 25, où il le représente lisant assidûmentles poètes et confiant beaucoup de vers à sa mémoire. Catulle aécrit pour lui la pièce LXVlll’, dont les vers 5 et 6, comme l’ontdéjà vu Parthénius et Palladius, témoignent qu’il vient d’éprouver

un grand deuil, vraisemblablement celui de la perte de sa femme.Schwabe place la pièce txvnr en 696]58. Celle qui porte le n’ thdoit être un peu antérieure. Schwabe dans son tableau chronolo-gique de la vie et des poèmes de Catulle la place en 694I60.

Avec Lxl commence une nouvelle division dans le recueil; cf.p. 348. Riese croit, ce qui est peu probable, qu’ici s’arrête la sériedes pièces que Catulle a publiées lui-méme. Ce qui est le plus vrai-semblable au contraire, c’est qu’il a placé ici les quatre grandespièces LXl-LXIV, de manière à séparer les courts morceaux lyriquesdes morceaux élégiaques.

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fis COMMENTAIRE.L’épithalame de Junie et de Manlius décrit exactement les céré-

monies du mariage romain. Comme le remarque Ellis, le refrain estgrec, ainsi que l’exorde; le mètre choisi est grec. Mais la scèneen elle-même, les allusions, les traits de mœurs sont romains. Cf.v. ;, le souvenir de l’enlèvement des Sabines (tapera virginem);v. 55, l’indication de la formule (in manas) par laquelle la jeunefemme passe au pouvoir de son époux; v. 7o et suiv., lerappel dela loi qui veut que les défenseurs du pays soient issus d’un mariagelégitime; v. :26, la mention des vers fescennins; v. H4, celle duvieux cri, Talario; v. :66, le passage du seuil de la maison, v. 182,la présence du jeune homme vêtu de la robe prétexte; v. 186, celledes femmes âgées d’honnete famille qui placent la mariée dans sacouche.

(I) Nous CRITIQUES. - Olaisse, après ut, s, un intervalle decinq lignes à la fin de la page; dans G un intervalle d’une ligne oùse trouve le titre suivant en rouge : Epithafumiu: Junie et Mnlli)’. -l. O: obellicon ici. G : o EIiconei. - a. G. Uranie. - 4,. GO : O

COMMENTAIRE. - t. C’est comme fils d’une Muse que l’Hy-ménée est appelé habitant de l’Hélicon. Cf. Hésiode, Thiog. I.

Cultor est déjà pris dans ce sens par Plaute, Amphit. v, t, tg.Voyez aussi plus loin LXIV, ;oz. - 2. Uranie: gentry. Ces mots équi-valentà Uraniu genitur. Claudien, xxxr, ;t, appelle l’Hyméne’eMusa genitum. La Fable fait de ce dieu un fils de Bacchus et de Vé-nus, ou encore d’Apollon et de Calliope, d’Apollon et de Terpsr-chore. ll n’en est guère parmi les Muses, malgré leur renom dechasteté, et bien que l’Amour chez Lucien, DiuI. Dtor. xnt, a, disequ’il ne peut les blesser, à laquelle on ne puisse reprocher quelquefaiblesse de ce genre. Le Rhésus d’Euripide, par exemple, est filsd’une Muse. Nonnus, Dion. xxxm, 67 et suiv. fait aussi, sans douted’après quelque source alexandrine , I’Hyménée fils d’Uranie :vilain; Tut’vztoç’ àEPGIV’JIG’J 81’ 1216607.; Oüpzvin: ouatât Env: imo-

raty.s’vn; 395w» 5079m 2 15sz 57m spoliais-61v 012’614: Mura in;et xxw, 88 : (Milouin pintait évidai-"mu 612’050: raidit; in.)jetaient; indvupcv. Cf. Schwabe, Nette Juhrbücher, 1878, p. 26;.

(i) Pour cette pièce et quelques autres de longue étendue, il a paru néces-saire de mettre autant que cela était possible le commentaire ct les notes criti uesdu" le voisinage les une: de l’autre par une disposition typographique paniculiere.

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conMENTAIas. 9’19

hymnes. 0 omet hymen. - s. O: hymen o hymens: hymen. G : Ohymen: hymen. - 7. G : amurici. O : amarici (a au-dessus du pre-mier i). -B. GO:flamettrn... lnus. - Il. GO :hyluri. - la.GO: tontineras. - 1;. 0 : tinuula. Dans G la dernière syllabe detinruda est sur un grattage. - us. GO: miam. Palladius conjectu-rait spinaux, d’après un passage de Festins. Turnèbe maintientpineam, en rappelant la Cirir v. 439. - t6. Ellislit iunia dans GO;

- ;. Rapis. Les vierges romaines se faisaient en quelque sorte ar-racher des bras de leurs mères ou de leurs proches, souvenir proba-blement des anciens rapts qui se faisaient de tribu à tribu, et querappelle la légende de l’enlèvement des Sabines. Festus, p. 289°:a Rapi simulatur virgo ex gremio matris, eut si ca non esset ex pro-xima necessitudine, cum ad virum traditur, quod videlicet ca resféliciter Romulo cessit. n Selon Dœring, c’est une manière de mar-quer symboliquement la pudeur de la fiancée. ll cite Claudien,Epith. mon, 124. - 4. Héphestion, p. I;o, Gaisford, cite unfragment de Sappho où le refrain intimait revient après chaque vers.Cf. Aristophane, Oireaux, i7;6, :742, i754. - 6.Cinge rempota

floribux. Le poète prête à l’Hyméne’e comme attribut l’une des pa-

rures rituelles de l’épousée. Cf. Paul Diacre, p. 6; z a Corollamnove nupta de floribus verbenisque herbisque a se lectis sub amiculo(c.-à-d. sub flammeo) ferebat. a - 7. Amamci. La marjolaine,plante odoriférante, cf. Pline, H. N. xx1, il, ;9; Virgile, Æn. t,69;. - Flammeum. Voile de couleur jaune éclatante. Cf. Pline, H.N. xx1, 46; Lucain, u, ;6t. Paul Diacre, p. 89 : a Flammeo ami-cxtur nubens. a - to. Sacrum. Chaussure a Rome réservée aux fem-mes (cf. Suét. Calig. sa: a Soccus muliebris a), que le dieu porteici parce que c’était sans doute un des objets de la parure de la ma-riée, ce que prouve la couleur qui est celle du voile nuptial. ---I i. Hiluri die. Les noces devaient avoir lieu un jour où ne tombaientpoint de fêtes d’un caractère triste ou funèbre, de ceux que l’onappelait uni ditL-I i. Vote tinnuIa, d’une voix argentine, comme estcelle des femmes; cf. un fragment de Pomponius, conservé parMacrobe, Sur. vt, 4, i; ; Ribbeck, Frag. comic. 2’ édit. p. 2;4. -t4. Pelle humum pedibus. Cf. Ennius, i, Vahlen : a Musæ quæ pe-dibus magnum pulsatis Olympum n. - 15. Pinta rada. Cf. Ovide,Tristes, n, 358; Virgile, Æn. vu, 397; Ciris, 4;9: a Pronuba neccastos accendit pinus odores. a Sénèque, Médée, ;7. -- t6. JuniuMunlio. a Ces deux mots doivent être conservés en tète de la strophe,

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à

3’20 COIIENTAIRE.Bæhrens : uinia dans O, iunia dans G. La première lettre dans G estsur un grattage. - GO : mollie. - I7. GO : id aiium. Dans C ily a un grattage devant id. il y avait primitivement ad alium. - la.G0 :frigium. - 21 O : vult au lieu de relut. - 22. GO : minus,G : asya. - 2;. GO : amadriades du. -- 24. GO: Iudricum. -2;. G :humore. Les anciennes éditions ont natrium in humore. Danscertains mss. de Statius et d’Avantius: murin! in honore. Maehly

ce qui n’a pas lieu dans les traductions. La comparaison qui vientensuite et suspend la phrase est pleine de grâce, ainsi que l’anan-gement symétrique des derniers mots. Catulle est un grand artisteen paroles, mais sans rien de maniéré et de l’roid. u M. Patin. -l7. Cf. Homère, Iliade, xxxv, 29 : a; vaincu Ouï; au si pinnuleshavre. - 19. Judicem. Cf. Euripide. Troad. 924 : à?!" relavasI610: 68s TÎIGGÔV 0min. - Bonn cum bond. Répétition élégante.

- Bond aire. Servius, ad Æn. w, 4; : a Nuptiæ enim captatisfiebant auguriis. Varro, de pudicitia, ait, auspices in nuptiis ap-pellatos ab auspiciis, quæ ab marito et nova nupta per nos auspicescaptabantur in nuptiis. n - 2:. Mynus. Ellis rappelle que Nausicaadans Homère est comparée a un jeune palmier, Odyssée, w, 16;,Hélène à un cyprès, Théocrite, xvm, ;o. Cette comparaison d’unejeune femme au myrte est dans Horace, Odes, l, 2;, I8. -- Amy.La première syllabe est longue, ce qui fait qu’on explique par adusiam paludem, un myrte qui croit dans la région humide voisinedu Caystre, située en Lydie. Cf. Homère, Iliade u, 461 ; Virgile.G. l, ;8; . Ellis reprend l’opinion de Muret qui veut voir dans ce motsimplement le sens d’asiatique. ll s’appuie sur ce fait que les poètesalexandrins ont fait régulièrement longue la première syllabe du mothaie; Ovide a imité cette quantité, Mit. v, 648; Ix, 447. --- 3;.Hamadryader du. Cf. Decharme, Mythol. de la Grèce antique,p. ;3 ;. Nymphes dont le nom exprime la vie sympathique avec lesarbres qu’elles avaient choisis comme domicile. Cf. Hymne: homéri-quer, tv, 257 et suiv. - 24. Ludicrum. C’est le grec immun Cf.Hymn. home’riq. v, :6. Les Hamadryades se font un jeu, un plaisirde faire croître les rameaux du myrte. - Rondo. En grec 3:39a-pt’voç, Spoatpèç. Ce mot ne semble pas se renconuer ailleurs. Ontrouve dans Properce, 1V (v), 4, 48 : a roridus. v Cf .Teufel, DeCatuili rac. singul. p. ;4. - 25. Le dactyle du phérécratien est iciremplacé par un spondée. - 26. Aditumfereru. Cf. v. 4;. L’ex-pression est imaginée comme celle de pedem ferre, ferre graduai,

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COMMENTAIRE. f2!conjecturait : nurriumur honore. -:7. GO : terpie. - 28. O:aouios. - 29. O : nimpha. G : nimpha corrigé en nymphe. -;3. G0: revincenr. - ;4. GO: edera. - 36. G: integre. -- ;8.

qui est fréquente en latin. - 27. Page ferre, hâte-toi de laisser. Surce sens de pagne avec l’infinitif, cf. Térence, Phormian, v, 6,27; Virgile, Æn. v1, 198. Cicéron, Ad Fami1., xv, 4. Horace, Odes,Il, :8, 16. - Thespiæ. Les premières pentes de l’Hélicon, du côtéde la plaine, commencent à Thespies, ville de Béctie. Les Musesétaient appelées Thespiades du. Cf. Varron, L.L. vu, a, 9;. Voyezencore Ovide, Me’t. v, po; Cicéron, Verrines, u, 4, a, 4; Pline,H. N. xxxvt, s, 4, ;9 : c Catulle distribue heureusement dans lastrophe les trois noms géographiques de Thespies, d’Aonie et d’Aga-nippe. Nous avons ici sous les yeux un charmant paysage : des roches,une grotte, l’eau tombant en cascades d’une source qui la rafraichit;super fait image. Tout cela en quelques mots, à la manière antique,qui par le choix de quelques détails et leur arrangement reproduitrapidement tout un ensemble. n M. Patin. - 28. Aonios specus.Cf. Virgile, Bucol. x, 12 : a Aonie Aganippe. n -- :9. Nympha. Telest le texte des meilleurs mss. La source est personnifiée; c’est lanymphe qui y réside qui fait jaillir l’eau qui en sort. - ;o. Frige-rans. Catulle donne le premier un exemple de ce mot. On le retrouvedans Cælius Aurélianus, médecin du v’ siècle après J .-C. leur. pas.

Il], 31, 208. Scribonianus emploie perfrigera; refrigero est dansCicéron, Celse, Columelle, etc. Cf. Teufel, p. n. Frigerure devaitêtre un mot du langage de la conversation. - ;o. Dominam... do-man-Agréable jeu de paroles. (baud la mariée romaineentraitdans lamaison de son mari, on lui remettait les clefs, symbole de son autoritédomestique. Catulle touche poétiquement à ces rites nuptiaux. nM. Patin. Cf. l’étrone, 76 : a Dominus in domo factus surn. n- ;4. L’image du lierre, enveloppant l’arbre de son étreinte,semble grecque. Cf. Süss, Catull. p. 4;. Horace l’a reprise, Epod.xv, s. Ovide, Métam. W, 36;. - ;s. Errata. Cf. Cicéron, deSemer. 11 z n Serpens multiplici lapsu et erratico. n Virgile, Ducal.IV, :9 : a errantes hederas. n Perse, Promu. : a hedera sequax. nHorace, Odes, l, ;6, se : c laseivæ hederæ. a Le mot erranr placé icià la fin de la strophe fait image. M. Patin remarque que les stro-phes 5, 6, 7, se terminent chacune par un gracieux tableau; ellessont comme encadrées dans d’autres dont la chute attire moins l’at-tention; quelques-unes se terminent simplement par des mots sa-

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522 COMMENTAIRE.

GO : noduni. - 39. GO : hymenee. -- 4o. GO : a hynrenn lynchéehymen. 0 écrit hintenee et lumen. -- 4l. O: lubencius. - 4a. 0 :citaries.- 44. G : bone.- 46. Les mss. ont amatis qui ne peut s’en-tendre. Guarinus, Sillig : mugis ac mugis. Scaliger : mugis ah mugis.Aldine t5o2 : optimis. Bergk, Schwabe: magis est ama-Tis perendus.Bæhrens : magis a! malis. J’admets la leçon de Haupt, Lachmann,L. Müller : (anxiis, ancxiis, amcsiis). -49. G: celitum o hymmee.- Entre 49 et 5o G insère comparier (O z conparies) .tusit. - 5o.G0: o hymen (0 : himen) hymen" hymen. - 5l. GO: sui si renta-lus. G, de seconde ou troisième main, audessus de romains : a! re-mus. L’éd. de 147; a suis trentains qui se trouve déjà dans quel-ques mss. italiens, et qui depuis l’Aldine :502 est consacré. - 5;.

cramentels. -- 56. Integræ. Cf. xxxtv, 2. - ln modum. Cf. v. l a5:a Concinite in modum. n Ces mots équivalent à in numerum, enmesure. Pleitner, blâmé par Ellis, voudrait entendre in modumsollemnem. - 4l. Audiens. Ellis compare Callimaque, Hymne siApollon. 21 : 6mm? in mafias simoun. - 41. Citarier. Infinitifpassif archaïque; cf. Kuhner, Ausfu’hrl. Cr. der Lat. Spr. t. l,pp. 447 et suiv. - 4;. Marius suum. Sa fonction c’est de consacrerles noces honnêtes et légitimes. - 44. Banc Veneris. Déjà dans lamythologie grecque Vénus, déesse de la génération, féconde l’union

des époux et est ainsi en relation avec le mariage et avec la famille.Cl. Decharme, au". :ite’, p. un. Voyez aussi Ovide, Faites, tv,:55, :54. -- 45. Conjugatar. Mot qui ne se trouve qu’ici. Teufelcite jugurord’Arnobe, 5, a5; subjugator d’Apulée. Ellis rappro-che le passage de Cicéron, De oflic. t, l7, 58. I Estque ea jucun-dissima quam similitudo morum conjugavit. a -- 46. Ici commencel’éloge d: I’Hyménée, chanté comme en présence du dieu que l’on

suppose s’être rendu a l’appel du chœur - Anxiis. Cf. Tibulle,l, ;, i6 : u CEærebam tardas anxius usque moras. n Stace, silves, l,a, 81 : n mantes juvenis premat anxius igues. n - 5l. Tremulns.Cf. txtv, 509: a Corpus tremulum, n en parlant des Parques etde leur aspect sénile. Térence, Eunuch. Il, 5, 44: a Incurvus, the-mulus, lubis demissis gemens. a - 5;. Zonula. Cf. 1’, 6. D’ail«leurs, l’action de dénouer la ceinture dans le lit nuptial était un dsrites du mariage. Cf. Paul Diacre, p. 6;, M. Le lexicographe sesert du mot cingulum. Le cingulunt se portait sous le sein; la fanatau-dessus des hanches; cf. Rich, au mot (and. Mais l’expression doitêtre prise en général dans le sens de perdre la virginité. Zonulu

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COMMENTAIRE. inO : (oublia. - 54. Douze: rumens; Muret: riment; Statius i re-nens; Passerat : ciens. --- 55. GO et les autres mss. de quelqueimportance z moriros, erreur amenée évidemment par l’orthographenovas. - 56. G : fer o inveni. O : fer oiureni. -- 58. GO : agremiosue marris. Ce dernier mot qui appartient au vers suivant est par lesmss. placé a celui-ci. - 59 et 6° z GO : O hymmee hymen hymenee,en un seul vers. G après hymen écrit o au-dessus de la ligne. - 61.G : nil sur un grattage; il y avait auparavant nichiI. D : nich’. --62. O :fânta. -- 66. G z qui! sur un grattage; il y avait auparavant

est ici un ablatif d’instrument; c’est avec la ceinture, c.-a-d. en ladénouant, que les jeunes filles rendent libres les plis de leurs vête-ments. Le diminutif se trouve pour la première fois dans Catulle.Voyez ensuite Lampride, Alex. Sert. 52, 5t;, et Serenus cité parNonius, p. 629, (bichent. Cf. Teufel, De Car. roc. ring. p. t8.-54. Te timens. Le nouvel époux craint ce qui pourrait s’opposer ason bonheur. - Noves. Cette forme archaïque novas a fait imaginerdes sens bien bizarres a quelques éditeurs. Ils veulent admettre iciun accusatif régime de rimens dont le sujet serait par anacoluthevirgo. Il y en a même qui écrivent riment. Comparez, avec Ellis,Varrowdans Nonius, p. 4B, Qgicherat z a Novos maritus tacitulustaxim uxoris solvebat cingulum. a - 5 5. Caprar. Ci. T. L. xxxvttt, 7 :a Aure admota sonitum capture. n L’époux cherche à saisir le bruitdes pas du cortège que conduit I’Hyménée. - 56. Fero. C’est l’ar-deur de l’amour qui l’entraîne. Ce mot s’oppose agréablement à

floridam puellulam. Il rappelle en outre le rite romain où le mariageétait figuré comme une sorte d’enlèvement. -- ln manus. L’expres-sion technique est in manum. Cf. Cicéron, Tapie. llI, t4 et tv, 2;.-58 Dedt’s. L’expression est plus forte que das. Cf. thv, ;76. Par lefait du mariage, tout ce qui appartenait a la femme avec ellemèmedevenait la propriété du mari. - A gremio. Cf. Festus, p. 289 M. :u Rapisimulatur virgo ex gremio matris; ont, si ea non est, exproxima necessitudine cum ad virum traditur, quod videlicet en resféliciter Romulo César. n -- 6x. Sine te. Cf. Claudien, Epithal. ;; :a Hoc sine nec primas la: est attollere tænias. a Il y a lieu de remar-quer ici l’emploi du pronom personnel, 5t, 54, 56, 61, 04, 66,69, 7l, 74, qui laissant toujours le premier rôle a llHyménée , faitde tout ce morceau un ensemble. Il y a aussi dans chaque partie unart savant de gradation et de disposition des détails. - 62. Cf.Térence, Phormton, tv, 5, t2. -- 6;. Commodi. Ellis compare Té-

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p4 COIIENTMRE.quid. - 68. G : vicier. En tenant compte de la forme confuse dec et de i; de u et de n je lirais volontiers nirier. O : aides. Aldineun : niiier, ce qui me semble, avec Ellis, la leçon à reprendre.Scalîger, Vossius, Dœring : iungier. Muret : dicier. Schrader, Haupt zcingier. Lachmann :vincier. - 7o. O : comparies. - 7l. G :que. -7:. G : premier. -- 7;. O : comparier. - 76. G : ianue. - 77.Les mss. ont (des: conservé par Ellîs. Ailes est généralement admisdepuis Schrader. - 78. O z quecium. - Aucune lacune n’est indi-quée dans les mss. Des éditeurs, les uns la mettent après 78, lesautres après 79. J’ai suivi la disposition de L. Muller. Lachmann, etaprès lui, Haupt, Pleitner, Schwabe, reportent le vers 84 après levers no, en faisant le premier de la strophe qui finit par candide

rence, Eunuch. In, 5, 25, et v, 5, I. Il fait remarquer que c’est uneexpression du langage courant. Mais avec M. Naudet, on peut aussinoter la chasteté de l’expression. - 67. En effet, la mise au mondedes enfants et la continuation de la race était chez les Romains leprincipal but du mariage. Voyez la formule citée par A. Celle,Iv, ;, a : u jurarc a censoribus coactus erat, uxorem se liberumquærundum gratin habiturum. n Et les enfants qui n’étaient point ne;d’un mariage régulier ne comptaient point; cf. Gaius, i, 64, citépar Pleitner et Ellis. -- 68. Ellis qui adopte la leçon nitier la sou-tient à l’aide d’un passage de Propence, Iv, I i, 69 2 a Et serie fuldlegenus, n et d’un autre de Pline le jeune, Episr. IV, ai, 3. Je croisd’ailleurs qu’une exacte considération de la tradition diplomatiquedoit faire préférer ce texte. - 71. Fraudes, des défenseurs. Cf.Plaute, Rud. w, 4, 8 : a lte domum ex præsidio præsides a? - 76.L’épouséc va sortir de sa maison, le cortège se mettre en marche;les strophes se succèdent en marquant la situation, en notant lessentiments par lesquels passe la nouvelle épouse; elles sont rempliesd’éloges, d’encouragements et deviennent de plus en plus vives. -77. Le poète s’adresse ici à la jeune femme, comme le marque cequi reste de la strophe. Cf. Sénèque, OEdip. ;ii : a lgnis... sum-mam in auras fusus explicuit comam. n Eschyle en parlant de la fou-dre, Promâlh. I044, dut : mye; ùpçfixn: 36679010; - 79. Dans lalacune qui suit ce vers, il doit être question de la pudeur à laquelled’abord on conçoit que l’épousée se laisse aller (j’aime mieux faire

de rude! un subjonctif que, comme Ellis, un indic.de tardera-Qui:du vers 84, se rapporte à pucier, sinon exprimé du moins devenul’idée principale du passage omis. ll y a ici, comme le dit M. Patin.

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COMMENTAIRE. f2;1nde Inti. - 86, 87. O : Aurunculeia. G : Arunculeia. Les deux mss.mettent le mot tout entier au v. 87. C’est Turnèbe qui le premier,Adv. xv, :2, a reconnu que la première syllabe devait être comptéeau vers 86. L’Aldine :502 : Herculeiu. - 88. G : palaior. - 89.GO : occeuno. - 92. 0 : orrullo. G avait d’abord cette leçon; il ya eu un-grattage qui n’a laissé que ortulo. - 9;. G : iucinrinus.0 : iaaitinus. - 94. GO : ubiir. Bæhrens croit que cela tient à l’an-cienne forme abeir qu’ll rétablit dans son texte. - Le v. 9s est omisdans les mss. On le trouve dans l’Aldine 1502. - 98. G : vidai in.

un tableau charmant du combat de l’amour et de la pudeur. Elliscite Plutarque, Quart. Rani. la; : à Bië’pœv siam" 6m landgraviat543v ai amplifiai quinaude palmai 3è ai. Tamia; - 86, 87. Amn-culeia. Sur la forme de ce nom et sur la séparation du mot en deux,voyez le préambule du commentaire de cette pièce. - Ellis cite iciTitinius, ap. Nonium. 2:7: a Accede ad aponsum audacter, virgonulle est tali’ Setiæ. a Mais Ribbeck dans ce vers écrit sponsum, cequi change complètement le sens. Les mss. ont d’ailleurs quoniam.Mais la considération des autres fragments de la pièce rend la con-jecture vraisemblable. - 87. Cf. Sappho, fragm. io6, Bergk : si)1&9 in trips «si; il» 74:59;: cadran-89, 9o. Agréabletableau duréveil de l’épouse décrit dans cette périphrase, de laquelle Ellis rap-proche celle de Callimaque, H. in Diun, :49 : ce) S’côfl Mamanalfa-rai. 136;. - 94. Rapprochez de cette comparaison, Lxu. 46 et suiv.- Varia, c.-à-d.floribu5 versicoloribus distincte. - 9a. Diyftis. Cf.Homère. Iliade, xi, 68: dv1895: pinça; un" épousai. - 9;. Plushyacinihinus. Transcription du grec ûuivflwcv me; cf. Homère,Odyssée, v1, a; i; xxul, :38; Euripide, lphig. à Au]. i288. Maiscette expression qui se trouve pour la première fois dans Catulle(Teufel, De Car. voc. ring. p. ;4), prend un autre sens dans Perse,I, 3l et ailleurs; ce mot marque la couleur. Ellis remarque queVirgile a dit plus correctement: a florem hyacinthi, a En. XI, 69.-- 94. Abir dies. Ce n’est pas le jour, fini déjà lorsque la cérémo-nie commençait, mais le temps. Cf Festus, p. 245°, g : a noctunubcbant. a Et Servius, ad Bue. Vlll, 29: a per noctem nubentesducebantur a sponsis. n Enfin Catulle, an, l. - 9;. Il y a iciune lacune que l’on a comblée avec le refrain qui reparaît au verssuivant, et qui était une formule. Cf. Plaute, Cusina, I, i, ;o :a lucebis novæ nuptæ facem. n Voyez Marquardt, Handb. der Rani.Alrmh. vu. Baud, l Th., p. sa. --- 97. si tibi yidnur. Formule

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s26 COIMENTAIRE.0 :videri ut. Aldine mon, Scaliger, Hand, Sillig, Lachmann (2’ éri-tion), Haupt, Schwabe, Pleitneri ,viden?fuces. La Bresciane deI486, Statius, Lachmann (I" édit.), Rossbach, L. Müller, Bæhrens,Ellis: vide utfacts. --- Ici. GO: mus. - Ion. G: ad airera. --lot. GO : prlcatur. pic perseqwns. Calpurnius, édition de Vicence.I487, Bresciane de I486, Guarinus, Muret, Dœring, etc. : probeturpiu. Aldine I502 : pro qua 1mm. Scaliger : proue, turpia. Heyse:proue. - tes. 0: se cubera. - lob. G :lzntuq. O : lama si.Aldine Isa: : [enta qui admis par Dœring, Lachmann, Ellis. Bah-rens et Schulze: lento sed ou set. Muret : [enta quia admis par Haupt.Schwabe, L. Müller. --- G : Velu! ad silos. O : nuit ad sites. - log.GO : abijt. -- Entre III et I I; les mss. ne marquent pas de lacune.

qui sert à adoucir l’ordre ou l’invitation. - 98. Nostm verba. Ellisse demande s’il n’y a pas la une allusion aux nuptd verba, parolesde femmes mariées, interdites aux jeunes filles; mais cette inter-prétation ne paraît pas nécessaire. - Ion. Luis. Opposition àbono virgo, I9 et sa, boni cordages, 2p. -- Deditus in. Locutionqui se trouve dans Lucrèce; cf. III, 647; Iv, Bis. --- Ici. Probra.Ce mot est souvent en latin rapproché de flugitium et de vitium.Ci. Plaute, Curcui. I, ;, 4:; A. Celle, vu, II, citant un passage deScipion l’Africain. Plaute, Miles, Il, g, I). Il a le sens d’adultère,Plaute, Amphit. I, a, ig; Cicéron, Philipp. Il, 38, 69. - Io4, ses.Cf. Lucrèce, l, ;8 : a tuo recubantem pectore sancto. a Virgile, En.vm, 406 : a Conjugis infusus gremio. a - Ioô. Ellis admet que Cevers est peut-être suggéré par Sappho, fragm. Io4, Bergk: o’àçaiÀt 11,4391’, and»: finies»; (391mm [induira et xi).tar’îîxa’08u. --

Adsims équivaut a juxtu sans. Dans cette comparaison de l’épouxet de l’épouse a la vigne et à l’arbre qui la soutient, ordinairementla vigne représente l’épouse qui est plus faible et qui s’appuie surson mali. Ainsi dans le passage de Columelle de Re R. xu, 2, 79:- ulmi vitibus recte maritantur, u dans Catulle, un, 62, la vigneest l’épousée. Mais ici la comparaison est autre, elle ne porte passur l’idée de l’appui prêté, mais sur celle de l’enlacement; on con-

çoit donc que la comparaison soit autrement présentée. - lll.Passage altéré et mutilé, ou l’on voit qu’il est question du lit nuptial.

L’Aldine mon essaie de le restituer ainsi: a O cubile quot omineCandido lacteo pcdc (hm tibi veniunt bona, Gaudeas sed abit dies,Prodeas nova nupta. a Muret : a O cubile quot omina Candido pedelectulis, Que tibi veniunt bona? Gaudeas, sed chit dies. Prodeas nova

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couItNTAlaE. 3’27--’- ll6. G: que. - GO: lino. - l’l7.’ GO: guudiuque. - "8.GO : macque. -- l I9. GO : abiit. -- lai. GO omettent o. Bæhrensécrit en. --- un. G :flumineum. O :flummineum. - O: rida. --Aldine ne: : venin. - G place le v. la; après las, O après tuct omet l25.-I2;. O : concinete.--I24, las. G 2 in hymen hymne!io répété deux fois. O ne l’écrit qu’une fois sous la forme i0 himtnhimenee i0. Le texte que j’ai adopté avec L. Müller est dans l’Aldinc

I502. - l26. GO : maoris promu. La correction est déjà dans lespremières éditions. - l27. O :foscenninnu Iocucio. G : lotutio.ni. locutio. Ellis : Fusrtnnina Iocutio. Heinsius z joclltia admis par

nupta. I Les restituteurs ne tiennent pas compte du fait que le versu Candide, etc., n est un phérécratien et par conséquent doit tenni-ner la strophe. On trouve dans Priscien, p. (in P. une invocationpareille au lit nuptial et qui est attribuée a Ticidas, poète un peupostérieur à Catulle, un peu antérieur a Cinna (ci. Ovide, Tristes,Il, 4; 3) a a Felix lectule talibus Sole amoribus. n On peut y reconnaî-tre un glyconique suivi d’un commencement de glyconique ou dephérécratien. C’est donc le même mètre que celui qu’a employé

Catulle. .-- ll7. Vugu nacre. Avec cette expression on peut compa-rer vagit: sol et vagit Iuna. Statius remarque que l’on donnait un charil la nuit. Cf. Tibulle, il, l, 87, et les nombreux passages cités parBroucllusius à propos de ce vers. V aga nox marque donc la rapiditéavec laquelle la nuit s’écoule. - Medio die. Cf. xxxu, ;. Ellis citeaussi Ovide, Amours, l, ç, l. -- l l9. Gaudent. Avec cette construc-tion gaudiu guindera, cf. Térence, Andr. v, 5, 8. - I22. Videounira. Littéralement: je vois que le flambeau arrive. Sur la difl’é-rence de l’emploi du participe et de l’infinitif après I-ideo, cf. Kühner,Ausfu’hri. Gramm. der L. Spr. t. Il, p. sl9. La dernière syllabe denuire s’élide sur le vers suivant. --- 12;. In modum. Cf. v. 38. -l26, l27. Procux Fescennina jaunie. Le chant des vers iescennins,remplis d’allusions obscènes. Cf. S. Cyprien, De hubilu virginis:a Oposdam non pudet nubentibus interesse et in illa lascivientiumlibertate sermonum colloquia inceste miscere. a On donne du motFescenninus une double étymologie, d’abord la ville de Fescennium,puis fuscinum. Cf. Festus, Epit. p. 85 : - quia putabantur fascinumarcere. a - u Fuscinum pro virili parte posuitn Cf. Porphyrion, adHorat. Epod. 8, l8. Le vers ft-scennin c’est donc le chant du Phal-lus, ce qui en explique le caractère. Cf. Marquardt, Handb. derRum.Alterth. vu Bond, ITh. p. sa. - l28. Nuces. Ordinairement le

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1’28 COMIENTAIRE.

Heyse, Schwabe, Munro, L. Müller, Bæhrens. - :29. Au lieu dedomini «tudieu: qui est la leçon des mss. Schwabe propose Domini"dans; Pleitner r dominai dolais, Bæhrens: domini a! deltas. -:31. G: nuce’-I;a. O: sans domini.-i;4. O : Nain. - :36. G:

mari jetait des noix aux enfants. C’était une sorte de symbole quiannonçait le commencement d’une vie plus sérieuse, le renoncementaux frivolités du jeune âge; c’est dans ce sens que Perse entendI nuces relinquere, n Sur. l, no. Scholies de Virgile, recueillies parA. Mai. ad Bucal. VIH, 30 : c Puerorum colligentium nuces strepituvox puellae non auditur. Vel ne infausta verba ad aures ferantur. Estet illa opinio, quod qui nuptias contrahunt, lusus relinquunt. IVoyez divers autres passages indiqués dans Marquardt, ou". cité, ibid.p. sa, 5;. - 1:9. Desmum amoral! domini. Le maître abandonnel’amour qu’il avait pour son favori. D’autres entendent : le maîtreabandonne, dédaigne l’amour que son favori avait pour lui. Le pœ-mier sens parait préférable. - 130. Concubinur. Allusion à un traitde mœurs antiques qui, malgré son infamie, semble n’avoir pas étédéshonorant. - un bien. Epithète tirée de la vie molle et del’apparence efféminée du personnage en question. - 134. 5minTalaxio. Le concubinus jusqu’ici inoccupé et faisant dans la maisonà peu près ses volontés, est requis de prendre sa part dans la céne-monie. Tulasia était un cri du rite des noces. lci c’est évidemmentun datif. Dans d’autres passages des auteurs anciens on peut croireque c’est un nominatif, dont le génitif serait ralassivnix; cf. Martial,i, ;s, 6, 7; in, 93, 2;. On trouve aussi les formes Thalam’us(T. L. I, 9, I2), Talunus (Martial, v, 42, 4), Thaldsio (Servius, adÆn. I, 65 I). Voyez l’histoire que raconte Tite-Live, qui rattache cecria la légende de l’enlèvement des Sabines. Varron fait venir cemot de dupa, quasillum, et ainsi ce serait une allusion au travailde la laine auquel doit se livrer la femme mariée. Enfin on admetqu’il s’agit d’un des dieux primitifs du Latium, identifié ou confonduavec l’l-lyménéc des Grecs. Mercklin croit que c’est le même motque flûtâmes épithète du dieu Consus. Cf. Marquardt, ouïr. cité,B. vu, I Th. p. sa. -- i;6. Sordebam tibi villicæ. On a proposépour ce passage beaucoup de conjectures et de corrections; maiselles ne semblent pas nécessaires. Le concubin: dédaignait les soinset les caresses des femmes esclaves des maisons de campagne dumaître, qui le recherchaient à cause de sa gentillesse; il va perdrel’un des attributs de sa beauté, ses longs cheveux (cf. Martial, l,

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COMMENTAIRE. 3’29

milice. O : viiice. -- I;9. G: ah. O: misera miser. - 141.GO : alitera. -- G : male. Au-dessus, de seconde ou troisièmemain, I ajouté. O: malle. -G : mais. Après a une séparationde temps postérieur. ,- i4z. GO: unguema le. --- :44. GO : lahymen hymente in. - 14;. Omis par GO. -- 146. G : Iibiq; changéen tibi]. O : tibiq.; Scaliger: qua. ll faisait de eadem, au v. :48, unadverbe. - 149. GO: Io hymen hymen: in. - 130. O omet cevers. G répète le précédent.-I s I. G : que fuis. -- I 54. GO : commerag. --- 15;. Omis par O; placé en marge par G, de seconde ou

; i, 6), et deviendra un esclave comme un autre. Pline a employésorcier: alicui dans ce sens. H. N. xxxv, 88: a Protogenes sorde-bat suis, ut plerumque domestica. a - 137. Hodie arque htli, na-guère; c’est le proverbe grec les; mi 1:96am - l i8. Cincrarius, lecoiffeur; littéralement : celui qui faisait chaufl’er dans les cendres lesfers à friser. - l;9. Tamia! os. Cf. Martial, XI, 78, 4 : a tondebitpueros jam nova nupta tuos. o -- 141. Dictris. Ellis prend ce mot pourun futur, ce qui ne semble pas nécessaire. - 132. Unguenmre. Onse parfumait pour les rendez-vous d’amour; cf. Plaute, Casino, n,3, a; : n Senecta ætate unguentatus incedis. n Et aussi pour le ma-riage. - Glubris. Pour se donner un aspect plus féminin, les mi-gnons usaient de cosmétiques épilatoires. La dernière syllabe demarin s’élide sur le vers suivant. - 14;. Après abstint il y a hia-tus. La synaphia n’exerce pas son influence. Voyez le préambule.- [46. Catulle ici veut dire que l’époux n’a point connu de plaisirscondamnés par la loi, comme l’adultère, la séduction de vierges ond’enfants libres. -- Liant. Dans la langue archaïque liure est unverbe personnel; cf. Neue, Formtnlehre, 2’ édit. Il, p. 62;, 626;d’ailleurs Ovide, Sénèque, Stace en offrent encore des exemples. -:47. Cognim. Cf. Ovide, Hc’mid. v1, 1;; z a Turpiterilla virumcognovit adultera virgo. n César dit de même, B. G. VI, a! :u habere notitiam feminæ. n La dernière syllabe de murito s’élidesur le vers suivant. - 148. Non eadem. Littéralement: non les mé-mes, mon de la même manière, non comme auparavant. - 152.03e la femme ne se refuse pas aux désirs de son mari, de peur qu’iln’aille chercher ailleurs les plainrs qu’il ne trouve pas dans l’unionconjugale. - 152. Sur ce! la synaphie n’exerce pas son influence,et la syllabe est brève comme à la fin des vers ordinaires. --Ni a icila valeur de ne. Cf. Lucrèce, éd. Munro, comm. du v. 7;4, livre n”.Plusieurs mss. de second ordre ont ne. Avec GO, D conserve ni.

34

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5’30 ICOIIIIENTAIRE.

troisième main, répète le précédent.- :56. Beaucoup d’ancienneséditions avaient ici et palans. Pleitner ponctue: En tibi dormi: -llf polars et buta! - riri mi. - :58. GO: que tibi sine serait.D: sine fin: servir. La leçon sinefine cri: est restituée déjà dansl’Aldine :502. Bæhrens: qua tibi sin: senior, leçon de l’édition de:486, reprise par Passent. Hand, Sillig, Heyse, Pleitner, Schwabe.- :59, :60. G :épèle deux fois i0 hymen hymen! i0. O n’écritcela qu’une seule lois. - :62. G : similis (ras. O : anilis nus. -:64 et :65. Comme :59 et :60. - :68. O : nussilemque sibi. G:

--- :56. J’accepterais volontiers la ponctuation de Pleitner; voyezaux Nous CRITIQUES. --- Patens et beuh: marquent la richesse. -:58. Erin La dernière syllabe compte pour une longue comme à lafin du vers. Avec la leçon qui: tibi sine senior, le mot sine est l’im-pératif de sino. - :59, :60. Ici le refrain s’intercale au milieu dela phrase. -- :6:. Trcmulum tempus. Allusion au tremblement dela tête des vieillards qui semblent toujours dire oui : animera. Cf.Ovide, He’mid. xvnI, 46 z a Adnuit illa fere, non nostra quod osculacuret Sed movet obrepens somnus anile caput. n --- :62. Tempus.Mot rare au singulier, cf. cependant Kim. ad Heram. :v, 5;; Vir-gile, Æn. Ix, 4:7, etc. - Aniliras. C’est le seul exemple dece motdans la bonne latinité. Mais il est formé comme jweniliras, plurili-tas que l’on trouve dans Varron; virilims dans l’auteur de la Guerred’Alcxandrie. Cf. Teufel, De Car. roc. sing. p. a;.- 16;. La der-nière syllabe de ennui! compte pour une longue à la fin du vers. -:66. Transfer amine (un: bono. La nouvelle épouse ne devait pasheurter du pied le seuil de la maison nuptiale; elle était soulevéeentre les bras de ceux qui l’accompagnaient ou franchissait ce seuilen sautant. litait-ce un symbole du rapt primitif, comme le veutPlutarque, ou plutôt était ce pour éviter un mauvais présage? Cf.Lucain, Il, :58 : a Turritaque premens frontem matrona corona Tra-lala vetuit contingere limina planta. n Plaute, Casino, N, 4, : z I Sen-sim super attelle limen pedes, nova nupta. a Le seuil était consacreà Vesta. D’où Varron, in Æliis (Serv. ad Bucol. Vlll, 29) : a dicitlimen non tangere ne a sacrilegio incoharent si deposituræ virgini-tatem calcent rem Vestæ. n - :67. Aureolos. Epithète détermméepar la couleur des chaussures de l’épousée. - :68. Rasilcm fortin.La porte bien polie avec les instruments propres a travailler le bois.ou garnie de métal. Ordinairement on emploie le pluriel, les porteschez les anciens ayant deux battants. Il y a aussi des exemples du

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COIIENTAIRI. f3!REiIemque sibi. - :69, :70. Comme :59, :60. - :7:. GO:unus. La correction inius est de Statius. Scaliger proposait imus.Heinsius: unaus. -- :71. GO: thora. - :74, :75. Comme: 59,:60. lillis ni Bæhrens ne signalent l’omission du second vers par0. - i76. GO: hac tibi. - :77. G en marge : al’urimur. -:78. 0 : flûmd. G :flumu. - :79 et :80. Comme :74 et :75.Après ce vers Ellis suppose la lacune d’une strophe. - i8i. O:mire. --- :82. Ozprlztextare. - GO :puellc. -- :8;. G: adam.Les mss. de valeur moyenne avaient adam: admis par Scaliger,

singulier. Cf. Ovide, Postes, il, 738; Art d’aimer, lll, :28; Pour.il, a, 4a; Térence, Adelph. il, 3, il. - :7:. J’avoue que je nepuis admettre le sens forcé que veut donner Ellis a la leçon anusqu’il maintient, et de toutes les conjectures, celle de Statius, infus,semble la meilleure. En franchissant la porte la nouvelle épousevoit devant elle dans l’atrium le lit sur lequel se tient l’époux, à table

avec ses amis. Cf. Juvénal, il, un: I lngens cena sedet, gremiojacuit nova nupta mariti. n Ce festin avait quelquefois lieu avantla deduciio. - 172. Tyrio in tara. De ce détail résulte l’idée derichesse et de magnificence. - in. Tom: imminent. Selon quel-ques-uns, ces expressions marquent la violence des désirs de l’époux.--- Tibi. Après ce mot il y a hiatus. lei la synaphie n’a pas lieu.-- :77. Uritiir flamme. Scaliger compare l’expression grecque1:69 chinai. -- :78. Penne. Ce mot n’a pas d’autre exemple.Teufel, De Car. roc. sing. p. je), cite peniiissime de Sidoine Apol-linaire, Ep. lv, 9; Ellis, penitissumo de Plaute, Cistell i, :, 6;. --La dernière syllabe de mugis compte pour une longue à la fin dela série métrique où la synaphi’e n’exerce plus son influence. -- :8: .Brachiolum. Exemple unique de ce mot dans ce sens. Dans Végèce,Voter. l, 2;, 4, il sert à désigner un muscle du corps du cheval.lci c’est un de ces diminutifs, comme les aime Catulle , et qui d’ail-leurs appartenaient sans doute au langage de la conversation fami-lière-:82. Prætextuie. C’est l’enfant revêtu de la robe prétexte, qui

servait de paranymphe. Cf. Festus. p. a,” : c Patrimi et matrimipueri prietextati ti’es nubentem deducunt; unus qui facem præfeit exspina alba, quia noctu nubebant, duo qui tenent nubentem. a --i 8;. Adeut a pour sujet puelluia. Ceux qui entendent mitant admet-tent pronubæ et putIlula. Cf. Claudien, Enlèv. de Proserp. il, ;6: :a Ducitur in thalamum virgo z stat pronuba juxta Stellantes noxpicta sinus. tangensque cubile Omina perpetuo genitalia l’œdere

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s3: COMMENTAIRE.

Hand, Dcering, Sillig. - :84, 18;. Comme :74, :75. -- :86.Va: est dans les mss. italiens et admis par l’Aldine :502, et laplupart des éditeurs; GO l’omettent. Pleitner : jam. Bæhrens: a.--GO : bon: smibus unis. Avantius, Muret, Sillig, Rossbach : maissenibus banc. Passent z bonis senibus barra. Bæhrens : bono urubu:bonis. La leçon que j’ai acceptée a été proposée par Statius et estdevenue la vulgate. - :87. GO : cognitc bernefemine. D et d’autresmss. d’ordre inférieur: braye, admis par Scaliger et Lachmann.Ben: se trouve dans des textes italiens, dans l’édit. de :48: , l’Al-dine 1502, Turnèbe, etc. - 188. GO :puellam. -- :89, :93.Comme 174, :75. -- :92. GO: est tibi. La correction tibi estdue à Bentley a été acceptée par Lachmann et Haupt. - :94. Aulieu de velu! 0 a ult; G 2 vult changé en quru, en marge a! luth.Après :9; se place dans les mss. la strophe 20:40; que Scaligera heureusement transposée. - 196. GO z ad maritum lumen jure-nem. D : ut. La correction est de Scaliger. L’Aldine : son, Guarinus,Muret : ut man’lam mon: rumen -- :97. G: alites. - O : nich’ami-nus. G : nichëilaminus. - :98. GO :pulcre Il: nec. Les anciennes

sancit.n - Viri. Hiatus après ce mot. - :86. Le poète s’adrese auxfemmes âgées qui servaient de pronuba. Elles devaient n’avoir euqu’un seul époux. - :87. Cognira bene. Cf. XCI, ;. - :88. Pud-lulam. Hiatus comme plus haut. -- CoIIocdte. Cf. Térence, Ennuch.m, 4, 4s : a deinde eam in lecto collocamnt. n -- :9:. Marin.La dernière syllabe s’élide sur le vers suivant. -- :92. La correc-tion tibi est au lieu de est tibi empêche l’hiatus qui à cette placeserait contraire à la loi de cette strophe. -- 19;. Floridulo. Cf.plus haut v. s7, a floridam puellulam. n Ce passage est le seulqui présente un exemple de l’adjectif floridulus. Cf. Teufel, DeCal. ne. sing. p. 24. - :94. Parthenice. Sorte de plante, lamatricaire. Ce mot se trouve ici pour la première fois. Cf. Pline.H. N. xxn, :76, édit. von Jan: c Parthenium alii Ieucanthes.alii amaracum vocant, Celsus apud nos perdicium et muralem.Nascitur in hortorum sæpibus, flore albo, odore mali, saporeamaro. n - :93. Luteum. Cet adjectif désigne une couleur ap-prochant du rose. Pline, H. N. x1x, :69, signale trois espèces depavots. La troisième qu’il appelle c erraticum, flore rufo et protinusdeciduo n semble celle dont il est ici question. - :96. ha me ju-vent. Suppléez dans les locutions de ce genre : comme je dis lavérité. - :97. Nihilo minus. Tu n’es pas moins beau qu’elle.--I98.

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COHIENTAIRE. n;éditions : pulchræ ru. L’Aldine :302, Muret: palabra res. La correc.tion est de Scaliger. Ellis trouve cependant pulcer e: dans l’explica-tion de Robortelli. Pise, :548. - :99. G : negligit. GO : sed ubiir.La mesure rend ubit nécessaire. Bæhrens écrit abeir. -- zoo. G:rememomre. O a la leçon exacte. ainsi que D et plusieurs autres mss.- aol. G 2 remordra es. O : remora t3. -- 20;. GO : inventif.L’édition princeps avait invenir. La correction juverit est d’Avantius.- 204. O : quad cupis cupir. Leçon acceptée par Heinsius, et Bach-rens. G, selon Bonnet, a de première main, tupi: cupis changé encupis tapis. - nos. GO z a scandas. La correction est dans l’Al-dine I502. - 206. GO : ericei. La correction Africi est d’Heinsius.Les anciennes éditions jusqu’à Muret z erythrei. Scaliger : enrhei.Dœring, Schrader: uridi. Sillig admet la conjecture d’Heinsius.Lachmann a proposé l’orthographe : africei. - 209. GO: nantinumerure volant. La con-ection vomi est de Scaliger. Calpumius en:48: : vult. Lachmann, après Statius : volt. - no. G : millia -G0 z Iudere. L’Aldine :502 : lusuum. Muret :Iusus. Selon Ellis,l’édition Parisienne du xv’ siècle z Iudi. La correction ludli est de

Scaliger. Depuis Dœring elle est devenue la vulgate. - a: I. GO:Et Iudire et Iubtt et brevi. Selon Bæhrens, O: b’yi, ce qui équivautà berui. La correction est dans l’édition Bresciane de Parthénius,

Cf. Homère, Iliade, W, :27 : 068i on" Monial, Oui. pina?" 111’500!"Mahaut-u. -- zoo. Ne remordre. Cf. Plaute, Casinu, Iv, 3, 7 : a Namquid illæc nunc Tamdiu intus remoratur? I - 20:. Bonn. Epithètequi s’applique aux dieux, lorsqu’ils sont favorables. Cf. Virg. Bucol.v. 65: c Sis bonus o felix que tuis. n --- 20;. Pulam, ouvertement,sans le cacher, comme il convient dans une union légitime. - 205 .Le trochée du premier pied est remplacé par un spondée. - 206.Pulverir afrîcei. Cf. Pindare, OI. a, 98 Dissen. : hui 44131414; nousfilptfil’çluîtv, bain: au. lippu’dnoi; Mx", si: En opium (fouira;Callimaque, Hymne il Diane, 2;; : 60.31409: ion. Voyez plus haut,vu, 3 : a numerus Libyssæ arenæ, n et vu, 7 :w sidera multa. a-na). Qyi Voir. Construction inusitée , quoiqu’elle puisse s’expliquer.On attendrait ici plutôt le subjonctif: qui velit.-- 2:0. Ludei. Subs-tantif collectif, comme on dit mille cris. Sur le sens de ce mot, et.Properce, I, Io, 9: uNon tamen a vestro potui secedere lusu. -TiteLive, xxvt, se, 4 z a frui ludo ætatis. n - a: I. Ludite, in lu-bet. CI’. plus haut, xvn, 17. Lutine a ici le sens du grec «Citant,ce sont les ébats amoureux. - au. lndidem, du même endroit,

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COMMENTAIRE.:486. -2:s. O (ainsi que D) : ingenerati. - 2:6. O : Torcxmisvola penulus. -- 2:7. O : egremio. Bæhrens écrit et: gremio. -

I

G nua-220. GO: sed mihi (G : michi, 0 z m)ame. La Brescianede :48; : sed Mante. Aldine :532, Muret: sed minime. Scaliger:semihiunle. J’admets, avec L. Müller et Bæhrens, la forme semhianre.- 222. O: Maniio. Burmann proposait furie au lieu de facile. --GO : insciens. Inrciis se trouve déjà dans quelques mss. de secondordre et se lit dans l’Aldine :562. L’orthographe inscieis est deLachmann. - :2;. 0 : noscite ab. Pleitner, pour éviter que la der-nière syllabe de omnibus soit comptée comme longue, proposaitobvieis. - 224. GO : pudiciciam. Dans G le premier c est sur ungrattage. - GO z sium. Sue est dans l’édition de "8:. - 226. G:abona. GO placent le mot marre à la fin de ce vers au lieu de lemettre au commencement du suivant. -- 226. O : egenus. -- 228.

c.-àvd. en produisant de nouveaux rejetons de la même souche. -2:5. Ingenerari a pour sujet nomen et est ici un passif dans un sensmoyen. Le nom doit se replanter. - 2:6. Panqus. Cf. Virgile, Æn.tv, 528: a Si quis mihi parvulus aula Luderet Æneas, qui te tamen0re referret. ---2:9. Dulce. Emploi de l’adjectif neutre dans le sensadverbial. Cf. Horace, Odes, l, 22, 2;. -- 22°. 5emhiante. Mot quise trouve ici pour la première fois. Comparez d’ailleurs Aulu-Gelle,Xix, n, 4 : - Semhiulco savio. n Apulée, Me’tam. x, 28 : Semhian-tes labias. a: Et Florid. u, :5 : a Canticum 0re tereti, semhiantibusin conatu labellis eliquare. n - 22:. Cf. Hésiode, OEuvrer et jours,232 : 1’60:th dl Tania; Étude: rima. ïauümv. Théocrite, Id.xvn, 6; z 6 3è fiŒTp’t (cotai; Haï; cit-71117.76; ;YEYTO. Horace, Odes, w,

s, 2; : a Laudantur simili prole puerperæ. IVoyez sur cette ressem-blance des pères et des enfants, Lucrèce, tv, uns-:222. - Similesest ordinairement construit avec le génitif, lorsqu’il s’agit d’une res-semblance physique. Les éditeurs de Cicéron, Dejin. v, 5, écriventsimilis punis, quoique les mss. aient patri. Cf. Dræger, Hist. Synt.t. l, p. 44;, 2’ édit, - 22;. Noscitetur. Cf. T. L. xxn, 6 : n facienoscitans consulem. a - La dernière syllabe de omnibus est comptéecomme une longue il la fin de la série métrique. -- 224. Pudici-riant. Cf. Martial, Vi, :7, g, 4 : a Est tibi que: patria signatur ima-gine vultus Testis maternæ nata pudicitiæ. D -226. La strophe estpeut-être un peu chargée et embarrassée. Elle se lie pourtant a laprécédente. Le fils par ses traits prouve l’honnêteté de la mère. La

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COIIENTAIRE. ç"O omet ab. - un. G, ainsi que D : TheIeamaco. - ne. G D:panelopeo. O :pene logea. - a; i. GO : hostie. Dans G une mainrécente a mis un trait au-dessus de a. -- 2p. O: adbanlei. G:ad bolnei, ul’bonei. La variante est de seconde ou troisième main.- en. GO : banc vite et. - 234. GO : assidue, admis par Ellîs.- a". O: exercera, selon Bæhrens. Ellis ne note rien. - O : ex-plicit epithalamium.

mère par sa vertu atteste la légitimité du fils. - :28. Unica,unique en son genre, supérieur à tout ce que l’on peut concevoir.Cf. XXIX, la. - :29. Manet. Cf. Ovide, Tristes, v, i4, i; :c Adspicis ut longo maneat laudabilis ævo Nomen inexstinctum Fene-lopea fides. n - 3p. Luximusmtix. Expression qui marque qu’il s’agitd’un chant de fête. -- 2H. Manne. Le devoir des époux; cf. a afi-cium a, Properce, u, 22, 24.-Exercete. Le trochée du premier piedest remplace par un spondée - Schulze cite ici l’explication deRobortelli : dam juvener astis florenti mare, date apennin liberis et inconiugio exercflejuyemum. Ci. Stace, Silves, I, 160: c Exerce formamet fugientibus utere donis. a Et :80 : a Ergo age junge toros atqueotia deme juventæ. n

LXll.

NOTES cantiques. - Ici aux mss. GO s’ajoute le Thuuneu:(T) du ix’ ou x’ siècle; cl. p. ne. La pièce est d’ailleurs mutilée,cequi se prouve d’abord par la différence des mss. ; T a seul le versI4 qui manque dans GO; G a seul les vers si, sa qui manquentdans TO. M. Bæhrens, Præfat. p. xxxu, pense que ces vers ne setrouvaient pas dans l’archétype commun au Thuaneus et au ms. Vsur lequel GO ont été copies. Ils n’étaient donc pas originairementdans V; mais ils y ont été introduits d’après un autre ms. avecles variantes ajoutées en marge , et comme G seul a transcritces variantes, il a seul aussi repris les deux vers qui manquentdans O. En second lieu, la pièce évidemment a la forme amébée,c’est-à-dire se compose de couplets qui doivent se répondre, et untrouble réel se fait voir dans les strophes symétriques. Ainsi au cou-plet chanté par les jeunes gens, i-s, correspond celui qui est chantépar les jeunes filles, (J-IO. Vient ensuite un morceau chanté par les

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nô I COMMENTAIRE.

jeunes gens, i i-xr), se terminant d’ailleurs par le refrain. Les jeunesfilles font entendre les vers 20-25, auxquels répondent les vers 26-;oprononcés par les jeunes gens. Ici, quoique les mss. ne laissent pasvoir de lacune, les anciens éditeurs ont reconnu qu’il en fallait ad-mettre. En efi’et, le v. 34 est certainement prononcé par les jeunesfilles, les vers 44-45 par les jeunes gens. Mais dans ce dernier monceau le v. 4° laisse supposer qu’il manque quelque chose auparavant.au moins deux vers. La strophe en aurait alors huit avec le refrain;et il faut mettre dans la bouche des jeunes filles, une strophe d’égaledimension; il manque donc six vers avec le refrain de la ligne 57qui n’est pas dans les mss. et qui aurait dû être imprimé en cal-ac.tères romains. Plusieurs éditeurs imaginent ici une lacune très-considérable, 60 vers selon la première édition de Lachmann, ;oselon Haupt, dans ses Quastione: Catulliamr. Les jeunes filles chan-tent ensuite le couplet qui s’étend du v. 46 au vers s6; les jeunesgens celui qui va du v. s7 au v. 67. Mais ici manque le refrainqui semble placé à chacune des divisions de la pièce. Si on l’ajoute(c’est le v. 67), il manque un vers dans la strophe attribuée auxjeunes filles; avec Hermann, Schwabe, L. Müller, Bæhrens, je sup-pose une lacune d’un vers après 48. Le dernier morceau est chantépar les jeunes gens. Ogelques éditeurs veulent qu’il corresponde àcelui qui s’étend du v. i l au v. 19 et admettent une lacune d’unvers après 7°. Il serait trop long de rapporter ici les systèmes di-vers imaginés pour la disposition des strophes, la longueur des lacu-nes. Voyez le volume du texte d’EIIis. -- Entre cette pièce et laprécédente O écrit Explicir epirhalarnium; G : Examerrù carmen nup-tiale. T, en tète de la pièce: Epithalamium Cutulli. - i. G. enmarge : Turba virorum. - O tolimpo. -- 3. 0T : pinguis, fomiequ’il eût fallu préférer. G z pingues.-O z liguera. - Après remplirau-dessus de la ligne, G a la glose est. - 4. TG : hymeneus. O:imeneus. - s. T: Hymeno hymenea hymnode: o hymenæa. GO:Hymen o hymenee h men des o hymenee. O écrit deux fois himenet la dernière fois lf’imenee. -- 6. G, en marge : puelle. - GO:innupre. Dans T la dernière lettre est représentée par le sigle quiéquivaut à a; le t est tau-dessus de la ligne. -- T : canxurgi (retira.Le texte sur lequel le scribe de T a copié contenait des abrévia-tions qui ont été mal lues. Bæhrens cependant en tire la leçon inac-ceptable consurgere terra, qu’il fait suivre d’un point d’interrogation.- 7. T : O en: eox. O: h’ (hæc) e03. G: hoc e03. - T: imbus.GO: imiter. - Parthénius admettait e005 avec les mss. italiens.L’Aldine de 1502 a igneis. Statius : OEmvus ostendit Noctifer umbras.

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COMMENTAIRE. 3’37

Marcilius : OEtæo se ostendit nocttfer igne. Scaliger : Oceano se as-!endir noctifer imbre. Muret approuvait opiums ou 05mm. Enfin laleçon actuelle est due à Vossius, approuvée par Heinsius et Dœring.Berglt proposait: OEtæas (nomin.) se astendit Naaifer umbreis. -8. T: sic carte. i. O : sic cene si. G : sic cette, puis un grattage ouil y avait st. -- 9. T : quad viser: par est, admis par Vossius, Dœ-ring, Sillig, Ellis. Lachmann : qua visere par est. GO : que viser:parés. Scaliger: cavent qua jure parent se. Aldine 1502 2 quo rincer:par est. Guarinus, Muret : qua: vina". l’asserat approuve quadvincere par est, accepté par Haupt, Heyse, Rossbach, Schwabe,L. Müller. Bæhrens z qua vincere cura est. - Io. T : hymenehymeneue«des ahymeneç. O : comme v. 5. Dans G Bonnet lit: hymen hymene.Le reste comme v. s. - 11. G, en marge z pueIle. -- T :facilis na-bilis (qualis. GO : equalis. - la. O: aspice. - T: innupte. Le restecomme au texte. O : innupte tirât seau ù meditare sa. G :innuptaque

suum in media": querùr. - 1;. O : hune au lieu de habem. G :hïn.- T: maman: psile. Bonnet, dans G, trouve que dans quad uneabréviation a été prise pour une autre. -- 14. Vers omis dans GO.Scaliger le croit interpolé. La plupart des éditeurs l’admettent.Bzehrens écrit neimirum. - 1s. T: non au lieu de nos. G, d’unemain récente, au-dessus de divisimus, porte al’ dividumus. - 16.Dans G, à la marge de droite une main à l’index étendu. -- 17.GO : non au lieu de nunc; committite au lieu de convenire. Cettedernière leçon est admise par Vossius, Haupt, Heyse, L. Müller,Bæhrens. Je la crois bien préférable. - 18. T z incipiænt. SelonBonnet, c’est incipiant corrigé en incipient. -- 19. Comme le v. s.- no. G :puelle, en marge. - T : quis. - 21. T: complexuavelere. Un l est ajouté après le premier au-dessus de e. GO : com-plexu. -- O: amerris. - sa. GO : complexa. - T: anile. -- a4.T : credelius. Bonnet lit (j’ai vérifié sa lecture) houer dans T. - 2;.GO : comme le v. s. -- T:Kyrneno hymenee Kimenades a Kymenee.Lecture d’EIlis et de Bonnet, que j’ai vérifiée moi-même. - 26.T : quis cela. - G : juvenes, en marge. -- GO: cela... jocundior.- :7. T :fines. -- O : cannabia. G : cônubia flama. - :8. T:que... vit. GO: qua. - :9. O z yinxere, selon Ellis. Bæhrens nesignale rien. - je. T : Jatur diuis. - O : aptacius. - ;1. Commeas. -- ;4. G :puelle, en marge. -- T: æqualis. 0 : equules. G:æquales. Un correcteur a mis m au-dessus de s. -- T : Après Hes-perus se trouve le sigle qui correspond à æ. Les mss. ne signalentaucune espèce de lacune dans tout ce passage. -- ;7. Ce vers nese trouve dans aucun des mss. Il aurait dû dans le texte être écrit

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s38 COIMENTAIRE.en caractères romains. - 4o. T écrit vigilur et au vers suivant lu-tent. Du moins au lieu des a il y a des jambages ressemblant àu. -- 41. TGO : sept. - 4a. T : campertndir nomine empan.G : compreandis. O : compndis. - G : easdem. O : easd’. Statius aproposé Eaus, conjecture confirmée par Schrader, admise par Sillig,Pleitner, Ribbeclt, Schwabe, L. Müller, Bæhrens. Au contraire,Lachmann, Haupt, Ellis conservent easdem. -- 4;. T : adlucn.GO : at liber. - G : in nupris. - G z questu. - 44. T : quic-rum. G : quad rumen; au-dessus al quid. O : quad rumen. -- T:curpiunr. -- T: malta quemu. GO : quom. Aldine r50: : quad. Laleçon vulgaire est quem. Cf. Ciris. 351. - 45. T : Kymena Kyme-net: Kymenules Kymeno Kymenae. GO : comme a5. - 46. G : enmarge paelle. - GO : repris... anis. - Bæhrens ajoute si devant inseptis. - 47. G : côtusus; les trois lettres tôt sont sur un grattage.O s conclusus. T a conualsus, leçon admise par Vossius, Haupt, Lach-mann (2’ éd.), Heyse, L. Müller, Bæhrens. -- 48. T : que mulcensaurefirmu soleducut. -- G : aure... ymber. - 49. Les mss. ne lais-sent pas voir ici de lacune. Mais cf. plus haut le préambule desNous CRITIQUES. -- 5o.T. abtuvere. G : muIre etpuelle.- 5: et5a omis dans TO. G : nulle et puelle. - 5;. TGO : tum cura. -T : suis G : sui sed. O: sui si. Le vers est corrigé à l’aide d’unecitation faite par Quintilien, Ix, à, I6 : a Dum innupta manet, domcara suisest. n - 55. T :jucun u. - 56. T :Kymenea Kymenea Ky-menudes Kymeneæ. -- 57. T : Et viduu... quenascitur. G : que. Jure-nes en marge à droite. - 58. T : quum muniream ducat unau. G:deux fois nunquum. -- O : vitem, au lieu de mirem. - 59. T :ptr-

flectens. -- 6°. T : flucellum. - 61. T: Hum nulli ugrig’.cuI’çmulti ucoluere. G : ugricale... ca lue". Entre a et l un grattage oùil y avait d’abord l. - 62. T: upsi. - G : est ul est sur un grat-tage. - T : muriru. - 6;. T: agriculç... a caluere. - GO: agri-ca e... uccoluere juvenci. Dans G le c de ce dernier mot est sur ungrattage. Ogclques mss. secondaires (HLa de Ellis) ontjuvenri. Les mss.italiens ont coluere, qui est devenu la Vulgate. Bæhrens écrit calani.- 64. T à tum inculru. - 65. T : conubiûmatura. GO: connubium.- 66. TGO: cura qui se trouve aussi dans D et qu’admet Pleitner.Cura est la leçon des mss. inférieurs admise déjà par les éditionsanciennes. - 67 est omis dans les mss. - 68. T : Et tua nec. GO:Et tu nec. Vossius, Ellis admettent Et tu ne. Aldine i 5o: : At tu ne.Bæhrens écrit nei. - 69. T : nanequami. GO: equa. - 71 . Omispar T. - 72. T : Terria purris purs é dura renia marri. G : Terciupurs patri duru purs duru terciu muni. L’orthographe terciu signalée

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COIMENTAIRE. 3’39

par Bonnet est certaine. O: Tercia par: puni en dam renia marri. --7;. T: Tania relit tu est noli mignon duabus. L’i et le t rappro-chés de salit sont en réalité un u mal fait. Dans ruinure, je liraisun 1: grec ou une lettre approchante, suivie d’un u. - 75. T:Kymzn o Kymeneæ Kymenade: a Kymenm. G : Hymen a hymen:hymenude: a hymne. 0 : comme 25.

COMMENTAIRE. - I Dans la pièce précédente c’est le poète quidécrit toutes les circonstances d’une noce romaine et se rend l’inter-prète des sentiments que ces circonstances l’ont naître. Dans celle.ciil cède la parole aux jeunes gens et aux jeunes filles qui vont rece-voir la nouvelle épousée. Ce n’est plus ici tout a fait de la poésielyrique; il s’y mêle l’inlérét d’une scène, quelque chose de dramati-

que. Dans ce carmen amabæum, c’est-à-dire où les couplets alternentet se répondent, les deux chœurs expriment des sentiments fortdivers, ici une certaine liberté pétulante, la une modestie et descraintes pudiques, un peu hypocrites; ils se disputent ingénieuse-ment la victoire jusqu’à ce qu’ils se réunissent pour exhorter la jeuneépouse a céder de bonne grâce à son époux. C’est donc à la fois del’ode et du drame, une de ces pièces que l’on confondait sous lenom d’Eclogæ. L’art de la composition, le choix, la précision desdétails, l’élégance achevée de l’expression, l’harmonie des vers, tout

rapproche cette pièce des Églogues de Virgile, qui n’étaient pasloin. n M. Patin. Catulle en composant cette pièce a certainementeu sous les yeux l’idylle xvm de Théocrite et aussi Sappho, dontquelques fragments semblent avoir été imités ici; cf. Süss, Candi.p. 4o. Œelques commentateurs se sont demandé si la pièce n’avaitpas été composée dans les mêmes circonstances que la précédenteet à la même occasion; il est plus vraisemblable d’admettre, avecEllis, que ce morceau a un caractère idéal. La scène semble êtreainsi déterminée. Un banquet a lieu dans la maison de l’époux; lesjeunes gens sont à une table, les jeunes filles à une autre. Un peuavant l’arrivée de l’épouse, les deux groupes se lèvent successivement,et chantent jusqu’au moment ou l’épouse entre dans la chambrenuptiale.

l. Vespa, l’étoile du soir. Cf. Virgile, Bue. VI, 86; G. I, a; l . -Olympe, de l’Olympe, c,-à-d. du ciel. Il ne faut point ici dans lesdésignations de l’Olympe, de l’OEta chercher la description exacted’un paysage thessalien. Catulle parle en poële qui se sert de laphraséologie poétique sans y mettre de rigueur. - a. Expecmradm tandem. Cf. Juvénal, Vlll, 87. - Lamina. Cf. v. 7 : igntx. Le

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540 COMMENTAIRE.

pluriel est ici déterminé par l’idée des nombreux rayons possèdel’étoile et de son éclat. Cf. Overholthaus, Synr. CatuII. duo cap.p. 4. - ;. Pingues menses. Cf. Martial, l, 3;, I f. - 4. Surl’allcn-gement de la finale de dicerur devant un mot grec de quatre syllabes,a l’arsis, cf. L. Müller, De te metricu, p. ;28. Voyez encore Catulle.vax, Il, anv, no, et les exemples que fournit Virgile. - g. Faut-ilici compter hymen comme un spondée par une infraction a la proso-die ordinaire, ou admettre que le vers commence par un iambe, etque la dernière syllabe de hymenæe ne s’élide pas? Cf. Théocrite,xvm. 58. - 6. Les jeunes filles s’apprêtent à soutenir la lutte; con-.rurgere contra est une sorte de terme militaire. Chacun des vers dupremier couplet a sa réponse; ainsi au v. 7, le lever de Vesper estde nouveau décrit. -- 05mm. Cf. Virgile, Bue. Vlll, ;o; Culex,202. - Oxtendit. Cf. Horace, Odes, Il], 29, 19. - 8. Viden inexiluere. Sur cet indicatif cf. Virgile, Æn. vt, 779, Kühner, Ausf.Gramm. t. n, p. 995. - 9. Par est est impersonnel; il convient,il est juste. Qyod rincere par est, il est juste, il convient que ce chantremporte la victoire. -- Il. Æquulis. Vocatif pluriel, cf. Bucheler,de lu De’clin. lutine, trad. Havet, p. ;4. - u. Medimtu. Participepris dans le sens passif. Cf. Pline le Jeune, Pune’g. 3 :c carmen me-ditatum. n Dans le même auteur, Lettres, l, I6, a subite, n lesrésultats de l’improvisation s’oppose à - méditera. n - 1;. Mento-rubile quad sit. Ellis compare le grec àEtopvnye’vwrov. - 1;. Lescommentateurs comparent Virgile, Æn. Iv, :85. Le sens du passageest que les jeunes gens sont à la fois occupés à écouter et à songerà leur réponse. -- i6. Ellis cite ce vers d’un fragment de Sophocle:vînt ncù’içu 75W Jupon fini: ténu. - Comparez Ciris, ç; : a AmatPolyhymnia verum. n - 17. Convertite. Tournez tout l’efl’ort de votreattention vers cette lutte. - se. Cala fertur. Littéralement : estemporté dans le ciel. Cf. Germanicus, Progn. a, édit. Bæhrens:I Per idem Cythereius ignis Fertur iter. n --- a]. Cf. m, 58. -- 2;.Ardenti. Cf. an, 56. --24. Cf. Virgile, Æn. Il, 746; Properce, tv,8, 5;. - 26. Cf. Homère. Iliade, xxn, ;18 : Étrange; a; tintera;iv 05.9135) l1?1.71.t dot-fig. Et surtout Apollonius, I, 775-780. Bien,Idyll. vni, a, 8. Voyez encore le fragment de Sappho cite dans Suss,Curull. p. 4x : Ëampt niveau imam mm «bien. -- :8. Viripn-renter. Les parents des deux époux, mais les deux pères. Les hommesavaient seuls droit de conclure toute espèce de convention; et cesouvenir trouve bien sa place dans la bouche des jeunes gens,afiirmant la supériorité de leur sexe. - ne. Exrulit. Cf. Virgile.Æn. Vlll, 59:. -- Ardor. Cf. Virgile, Æn. x, 27;. - ,4. Æquulis.

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COMMENTAIRE. 5’41

Cf. v. x I. Ce mot ici signifie : compagnes, vous qui êtes demon âge. -- 4o. Sur la lacune qui précède, voyez le préambuledes Nous CRITIQUES. -- Tua adventu s’adresse à l’étoile du soir.- Cuttodiu. Ceux qui veillent pour écarter les voleurs. - 4l. Nacrelatentfuret. Cf. Ovide, Art d’aimer, I, 249 : a Nocte latent mendie. nIdem. Hespérus et fous sont la même étoile, qui porte deux nomsdifférents, quand elle parait le matin et le soir. -- Sæpe. Cf. Virgile,Æn. I, I48. - 42. Cf. Ciris, ;52 z a Hesperium vitant, optant ar-descere Eoum. :Callimaque, fragm. sa, O. Schneider, Callimacheu.t. II, p. son : Hviza. ph 7’19 ravine curium ivôpeimtaw, Autel phçùtiouo’, ll’H’Gl 31’ et flippieaaw. Èam’ptcv otlieoatv, drap aroït’cunw

îtîmvÆllis multiplie les citations relatives au double nom de l’astre. Laplus importante est celle-ci de Cinna, ami de Catulle, rapportée parServius, ad G. I, 288 : - Te matutinus flentem conspexit Eous Etflen-tem paulo vidit post Hesperus idem. n - 4; . Les jeunes gens accu-sent d’hypocrisie ces plaintes des jeunes filles contre Vesper. Catullea dit ailleurs la même chose des douleurs virginales de Bérénice, LXVI,I5 et suiv. - 44. Qyid tum. Locution qui peut s’expliquer ainsi:Pourquoi alors le font-elles puisque, etc.; et cela équivaut : mais nemaudissent-elles pas celui dont en secret elles regrettent l’absence? --46. ici commencent les tableaux en contraste, sous forme de com-paraison, de la pureté virginale et de la honte du célibat. - 46.Sæptis. Cf. Ovide, Art d’aimer, lll, 562 : I Cingenda est altis sæpi-bus ista Seges. n - Secretus. A l’abri de toute atteinte. -- 47. Pe-cori. Cf. Columelle x, 27. - Convolsus urutro. Cf. plus haut, XI, aiet suiv. Virgile, Æn. Ix, 4H. -- 48. Educut. Cf. Priapea, Lxxxv,éd. L. Muller, v. I4 : a Uva pampinea rubens educata sub umbra. a-- Mulcent aura. Cf. Ovide, Met. l, 108 z a Mulcebant zephyri natossine semine flores. a Properce, Iv, 7, 6°: a Mnlcet llbl Elysias, aurabeata rosas. n-so. Cf. OvideI Me’t. In, ;5;. Virgile, Æn. X5581.-; I. Cf. Virgile. Æn. XI, 68. Properce, I, no, ;9 z a Decerpens teneropuériliter ungui. n - 3;. Dum répété équivaut a quand... asque eoou quumdiu... tumdiu. Cf. QIintilien, IX, g, I6; Ktihner, Ausf. Cr.der Lat. îpr. t. II, p. 908. Schwabe, Jahrb. fur Phil. 1878, p. 264.-Custumflorem. L’adjectifdétermine ici le sens du substantif: la fleurde la chasteté. - s7. Viduu. Cf. Horace, Odes, Iv, s, ;o: a Etvitem viduas ducit ad arbores. n -- Nudo une. Un terrain où rienn’est planté. Cf. Virgile, Buc. I, 4,7 : c lapis nudus. n Salluste, Jug.79 z a loca nuda gignentium. a --- Numquam se extollit. a Heureuseélision qui marque bien la faiblesse et l’effort. n M. Patin. --- Educutvirum. Cf. v. 48. Ovide, Pontiques, I, ;, si z a Non agar hic po-

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5’42 COMMENTAIRE.

mum, non dulces educat uvas. n - 59. Cf. avec Ellis, Cicéron, deSemer. xv, 52 : a Vitis quæ nature caduca est et nisi fulta sit ad terramfertnr. n - 60. Cantingit summum rudicefldgellum. il y a ici unehypallage pour a radicem contingit summo flagella. n Flagellum, cesont les pousses de l’extrémité des sarments; cf. Virgile, G. II, 399-,Varron, de Re R. I, ;I, ;. - 6I. Vers qui, en toutes choses, sy-métrie, élision, etc., répond à celui de l’autre couplet, v. sa:n multi illum, n etc. -Süss, Catull. p. 4l, rapproche le frng. 94 deSappho, dans Bergk : clair :àv 613:1va tv Miami. neigeuse âwfps: [Idemlaraweiflwm, légat 8:11: :ëpçupcv ives; -- 62. Cf. un, 106 etsuiv. - QIintilien, vnI, ;, 8, dit c ulInum mat-item, a et le Thad-neus a maritu. Pourtant je croirais volontiers que Catulle a fait icide ulmo une opposition à marito. Il est certain que l’idée appelle lemasculin marina; le féminin marin: surprendrait. La terminaison deulmo se prête a cette confusion des idées, quoique ulmu: soit duféminin. - 64. Cf. vers 5;. Ellis rapproche heureusement de Sl-nescit ce vers d’Aristophane, Lysistrute, si); : mai Ta? 8l xeçûv t’yroi: oméga: 11191615065)! anticipant. - 6;. Pur ronubium. Ovide,He’roid. Ix, ;a : a Si qua voles apte nubere. nubc pari. n - Maturerempare. Cf. Virgile, Æn. vu, 5;. - 7I. Virginitus. Ellis rapprochece passage de deux fragments de Sappho, IOZ, éd. Bergk : il p’l’nnapôtvia; lmBa’).cp.a.I, et I09 : flapôzvia. Hapôtvîa, naïfs linte’dzy;cüattn fait» 1:96; au. alun i5». - 7;. Noli pugnare uobus. Emploidu datifanaloguc au grec: pillaozl mi. Cf. Virgile, Æn. Iv, ;8:a Pugnabis amori. n Properce, I, Io, al : n pugnare puellæ. n Etautres passages cités par Süss, Catull. p. 44. Pour la pensée, cf.Platon, Lois, XI, on) : 1:96; 86° pipant ml Envie. luisois. Phè-dre, 89 : 1:96; 86e cùs’llpaLXÀi;

LXlll.

Nous CRITIQUES. --Pas d’intervalle entre cette pièce et laprécédente dans O. Un intervalle dans G, où il est écrit à l’encrerouge z De Berecinthia et Athi. - I. O : urus. - GO : qui: reine.Bæhrens écrit celerei, leçon probable. Le vers I est cité par Teren-tianus Maums, p. 2447 P., v. 2899; Marius Victorinus, p. 2601, Il;au G; Is4, 3;, K. -- GO: Frigium. Ce vers est cité par AtiliusFortunatianus.p. 2677 P.; ;ao, ;aI G. Cf. Cæsius Bassus (Keil,

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COMMENTAIRE. 443p. 262, 2;, et p. :6;, 7). Dans les deux endroits in est omis;dans le premier les mss. omettent pedz, et écrivent cita. - 3. O:adutq;. - G z du. L. Müller propose River. - 4. GO: Stimulant:ubi. - GO : vagin amnis. -- 5. GO : devolyit Hua: acuto sibi on-der: silices. Ed. x47; : 0001m lectas acuro sibi pondue siicts.Aldine I502 : 000M: in: acuto sibipondera silice. Scaliger : De-volyit illa deum sibi pondent silice. Les anciennes éditions: lucre:qu’on interprétait par mm. Statius : devovi! illc iclu. Vossius : lamaacuro. Haupt, Quæsr. p. 7o, a fait admettre la conjecture deyolxitaccueillie par Lachmann (éd. il), Schwabe, L. Muller, Bæhrens.Berglt a fait accepter la conjecture illi par Schwabe, L. Muller,Bæhrens. [lei est une forme archaïque du génitif i1i de ilium. Vos-sius, Vulpius, Dœring, Sillig, L. Muller, Schwabe : pondent silice.Bæhrens : pontifia silicei. Passent, Lachmann (éd. I), Rossbach,Heyse, Ellis :ponder: silicis. - 7. GO : Et iâ. - G: une. -GO :maculas. Ed. I475 : macula. La correction est dans l’Aldine I502.- 8. O: tîpunum. G : rympanum. La correction est de Scaliger. -9. O : timpanum. G .- rympanum. -- GO : rubam ablier tu. -- O :mati. -- C : inicia. - Tuom pour Iubam est une correction due àLachmann ainsi que Cybtbe. Bentley proposait déjà Cybebes. Bæhrensécrit Cybelle. Ellis: rypanum, tubum Cybtlles. -- l0. G: quaciens.- GO : q sigle équivaut à quad. - GO : Mari et, dont Lachmanna fait, par une juste correction, murai. -- Il. G : bec. --- O : h’.- la. ngallz cibeln. 0: cibtlles.- I3. 0: dindimene. G : dindi-mente (le dernier e ajouté par une main postérieure G3) domine. -GO : yoga parant. Cette faute se trouve encore dans l’édition de1475-, elle est corrigée dans l’Aldine 1502. --- i4. G0 r alicnaq:. -Après leur les mss. ajoutent celai qui seretrouve même dans l’AldineI son, mais que Guarinus a fait sortir du texte. --- 1;. GO : Executt.Schwabe et Bæhrens admettent la conjecture de Bergk : realia. -

lG : m. -- 16. GO : pelagi. Pelage, leçon de Victorius, proposéepar Spengel et admise par Haupt, Rossbach, Schwabe, L. Müller,Bæhrens. -- Bæhrens accepte rabidum, conjecture de Bergk. - i7.O : evinmis. - 18. G : hylamre crocitaris. 0 z trocimtis. - GO:("oribus un animum. Avantius a corrigé : en: citatis, leçon généra-lement adoptée. Bæhrens : i0 citatis. Ellis : me citatix. L’AldineI son z me concimtis. - 19. G : mon: est sur un grattage qui à laligne précédente atteint la queue de l’y de hylarare. -- G : cedur;au-dessus, d’une main poflerieure, C; : al cedit. -- O: siml’te. -ne. GO : Frigium. -O : cibellex. - G : cibeles. - GO : phrigia. -

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544 COMMENTAIRE.GO :dee. -- Cybebes est une correction admise par Santon, Sillig,Lachmann, Haupt. Rossbach, Heyse, Schwabe, L. Müller. lehmset Ellis: Cybelles. L. Müller au lieu de du: propose Rima. -- au.O : cimbalum et rimpana. --- u. G : Tybicen sur un grattage. Jecrois qu’il y avait tubicen. - GO : phrix. -- 2;. GO z Mander:sui... ei derigere. La correction est dans l’Aldine 150:. - 2;. G :dive. - :7. G : hec. O: h’ - GO: anis. G : nota mulier. 0 : mu-lies notha. -28. G : Thyfsiis. O: Thiasis. -Vossius: strepimmibu:ou en irantibus. Rossbach : strepirantibus. - 29. O z timpanum etcimbnfit.-- ;o. G :ydam. - G : anelans. - O : animagens. C zanima gens sur un grattage, et comme le dit Bonnet z les lettres imagéssont du correcteur. Avantius propose animo egens, admis par l’Al-dine 1502. Scaliger, etc.; Statius: animi egens. Lachmann: animantagens, avec presque tous les éditeurs modernes. Bæhrens z animacarats. -- je. O : timpano. - GO : dais. - O: oppaca. -- u.GO : Iuci au lieu deiugi, faute déjà corrigée dans liédition princeps.- ;4. GO : rapide Bæhrens. avec Bentley : rabidæ. - O : secun-tur. G : sequmur. - GO: galle propere perlent. Ald. un: : gall:pede propero. La correction due à Meleager (Balthazar Venator) s’estintroduite dans le texte depuis Vossius. - j s. G : ur domum cibeles.O : cibeIIes. --- G :Iassule. O : lasulle. - t 7. O : hiis. - G :labanre;a sur un grattage. - 38. 0 : obit. G : abiit inquiete. - GO:molIis.Festus qui cite ce vers, p. 27; M. donne abit et molli. - w.GO : kari: aureis. - 4o. GO r airera. -- GO: sol adam. -- 42.O: sans. G: rônin. - GO : excitant. La correction est due àLachmann. - 4;. GO: eum au lieu de cum. - GO : pasitheo. -Bentley proposait à ce vers : rrepidanre quem. Les anciennes éditions.jusqu’à Dœring. Sillig, ont rrepidanrem. Depuis Lachmann on écrittrepidanre eum. - 4;. GO : ipse. La correction ipsa due à Guariniest déjà dans l’Aldine l ton. Sillig la rejette sans raisons suffisantes.-46. O: sineq; i5. G : tineq; his. -- 47. GO : amante! usant... "durendit. La correction due à Victorius est admise depuis Spengel etLachmann; les anciennes éditions portaient rursum.-49. G: t" leçonalocuta; 2’ leçon d’une autre encre: allacuta.-GO omettent mana etcontinuent est ira toc: miserints. (G tau-dessus de ce mot: al miserimt.- G termine par maiexms, O par magextarem. L’édition de :475à la fin du vers, au lieu de maiesrat: mastura. L’édition de Vicenceus: : voce est ira mana miserirer. La leçon définitive est admisedepuis Muret. Schwabe conserve mixeritus. - go. Guerini proposoito met: creatrix. - O : entai. - GO: omea. --- O: genitrix.- si.Frœhlîch a conjecturé misent, hdmis par Schwabe et adirons. --

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COMMENTAIRE. 545

GO : herifuge. - 52. O: adide. G : adyde. - G : retuli. --O : memora. - 5;. G0 : Ur Cdplll. -- O : stabiliu. G : stabtlla;mais la première leçon était stabilia, comme l’a bien vu Bonnet. -54. GO: omnia conservé par Schwabe et Ellis. Scaliger écrivait:et (arum ut omnia. Muret : arnica. Heyse z omisse. Bæhrens:alumna. J’ai accepté la leçon de L. Müller. - 55. O : patriü; maisla barre a été grattée. - 56. GO :popula une. -- 58. G : Ego neamen remom hec. Ferar changé en ferar. --- 60. G :palesrra. --O : gùmasiis. G: ginnasiis changé en gynnasiis, puis en gymnasiis.Les trois dernières lettres de plus sont sur un grattage. La formeguminasiis a été admise par Ellis, L. Muller, Bæhrens. -- 61. O :ha.G a oh. O: qrendum est-G : etiam arque eciam. C’est ce qu’a luBonnet avec raison -62. GO :figura est. Lachmann en a faitfigurtrsr,et cette orthographe a été admise par Schwabe, L. Müller, Ellis,Bæhrens. Elle ne difl’ère d’ailleurs que par la forme de la leçon vul-gaire figura est, et puisqu’elle résulte de la leçon des mss. j’auraisdû l’adopter. - GO : quid abierim, dont Statius a fait quad obierim,accepté par Schwabe, Ellis, Btehrens. Scaliger écrivait quad habue-rim que je retiens avec Lachmann, Haupt, L. Muller. - 6;. O : mu-lies. Scaliger écrivait ego palier, repris par Bœhrens. Rossberg : egojuvenis. -- 64. GO: gimnasri. -- O :fui. G : sui. - GO : oie].Bæhrens: oIeei. - 65. GO : michi ionue..... michi. -- 66. GO:michi. - GO : similis. Dans l’édition de Vicence de Calpurnius,1481, la Bresciane de 1486, l’Aldine de 1502, il y a corolis oucorollis, leçon reprise par Muret, Scaliger, etc. - 67. GO : Liquen-dum... michi solo. Solo est dans l’édition de 1475, mais sole se litdans l’Aldine de 1502. La correction a eu lieu sans doute dansl’intervalle. -- 68. GO : Ego nec deum (G : degum). - O : minis-trat et. Telle est la leçon d’Ellis; Bæhrens ne signale rien. G : mi-nima. La dernière lettre surmontée d’un sigle. - O : cibellos. G:cibelles. -. O :famula ferar. Le dernier mot suivi d’un sigle. G :

famulafemrum. Santen a corrigé ego nec en ego nunc. Auparavanton admettait ego ne. On trouve les conjectures egone et, Nobbe; egone (partie. affirm.); egorte heu, Ahlwardt. L. Müller, au lieu de deum,a proposé Rheæ admis par Bæhrens. Ferarum est encore dans l’édition

de 1475,ferar dans l’Aldine 1502. - 69. G: menus. -- Danspar: les deux dernières lettres sont sur un grattage. - 7o. O : idenene. G : yde nene. La lettre r1 est incertaine; le copiste aura mallu. - 71. G : Phrygie. O :frigie. - GO : colùnibus. La correctiona été faite dans l’édition de Calpurnius, 1481. -- 72. GO: Silyicultrix. - 0 : apex. - GO : nemari yogas. - 7;. G: q, agi...

38’

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S46 connu-nul.permet. - 74. Au lieu de huit, G : bine, O : hic. - Cela est omisdans GO qui ont tous deux adiil. Munro: ciras adiir. Les mss. iu-liens, pour faire le vers, ajoutaient palan-x devant rouiras, et ce mot seretrouve dans les anciennes éditions. Scaliger: palans. Muret: Abiirrouiras palum. Vossius ramène palam avant IabelIis. Sillig : propulammaints abil. Bentley: sanitus cita: adiir. Lachmann: sonirus abiil celer.Frœhlich et Schwabe : Janus edirux adiir. Ellis : rouira: drus abiir.Munro : ciras adiir. Bæhrens : soniru: gemcns abeil. J’ai admis laleçon de Hcyse et L. Müller. - 7s. Ahlwardt : Munis deonim,admis par Bæhrens. Lachmann: eminus marris. W. Wagner: gl-mirus dearum. Munro : gaminas in mm. - O : ahuris. - GO:nunciu. -- 76. GO: ubi. -- Bæhrens, dans 0, hésite entre les le-çons iuncra et uincra. - G: cibelz. O : airelle. - 77. G : 1:":qupanaris. O : Imumque pracrit. Bæhrens : pectori. La leçon panarisest dans l’Aldine 1502. Dans G,m de hosrem et s initial de stimu-lant sont sur un grattage. - 78. O: inquid. GO omettent i quia été restitué par Scaliger, et agiter une conjecture de l’édition deCambrid e de i702. L’Aldine 1502 : agedum, inquit, age faox,hum: agesum aggrtdercfuror. Muret substitue ferax à furon- Scaligerajoute i devant fac qu’il écrit faire et termine le vers par fumribus.Le vers a pris la forme qu’il a maintenant depuis Lachmann. Schwabeet Ellis conservent face. Ellis propose animer au lieu de agita,d’après Claudien, Land. Hercul. 9l. -- 79. GO : in au lieu de mirétabli par Lachmann. Les anciennes éditions avaient ur hune. -GO: ictum. La correction est dans l’Aldine 1502. -- 8l. O : age«de. G : a «de. Au-dessus dans l’interligne : a! age cade. - 0:rerga. G : rage. - Au lieu de verbcru , GO ont ver suivi d’un sigleet yard, c.-à-d. verlan nm. La correction est dans l’Aldine un,qui d’ailleurs écrit à la fin du vers partant. Pater: est dans Muret.- 82. G: cama. - 84. G : lm... cibele. 0 : cibellt. Cybebe estdans Santen. Sillig, Lachmann, Haupt, Rossbach, Heyse, Schwabe,L. Muller. Ellis et Bæhrens écrivent Cybelle. - O : regligarqw. -8;. G : udhormlis. Bonnet remarque que la fin de ce mot est surun grattage et qu’il y avait d’abord udhormlu. O : adhorrai. Schwabeavait proposé rubidum; il a renoncé à cette conjecture. Bæhrenspropose rubidum in animum. - 87. O : bumida. G z humide.-O : lirioris. -- 88. GO : tenerumque. La correction est de Lachmann.- GO : prope marmoreu pelage. L’édition de x47; a marmora p!-Iago; celle de Calpurnius, 14th : murmura pelagi. Ellis conjecturemurmura pelagi. Bæhrens : pelagei. -- 89. 0 : fictif. G : feuil. --GO : file. La correction est de Lachmann. - 9o. O : ü pour opime.

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COMMENTAllE. f47-- G : vire. - O : spacium. - G : un grattage entre I et a defumula. - 91. O: cibelle. G : cibele. Cybebe est la leçon deSanten. Sillig, Rossbach, Heyse, Schwabe, L. Müller. O: Jeu do-mina dindimei. G : du domina dindimenei. Bæhrens écrit damna.J’ai repris avec L. Müller la leçon de Scaliger : Didymei du do-mina. -- 92. GO: amen. - GO: rua. La leçon vulgaire est mus.La correction rua: est due à Usener. - G : hem. O a au. - 9;.GO : rapidos.

COMMENTAIRE. - Entre les poésies de Catulle, l’Atys est unede celles qui ont le caractère le plus original. C’est la glorifica-tion de la puissance de la Mère des Dieux, Cybèle, et la peinturedu culte orgiastique qui était célébré en son honneur, avec le récitd’une partie de la légende dans laquelle était racontée l’origine de ce

culte.Catulle, en écrivant cette pièce, semble avoir obéi à une double

inspiration. Il a reçu, vraisemblablement, une impression très vivedu développement que prenait en ce temps.là le culte de la Mèredes Dieux chez les Romains. D’un autre côté, il trouvait chez lesAlexandrins, objet de ses constantes études, le sujet déjà traité, ettraité dans un mètre diificile et bizarre.

C’était donc pour lui une œuvre ayant, dans une certaine mesure,un rapport avec les préoccupations, les idées, les sentiments dutemps où il vivait, et en outre, un rapport direct avec les tentativesqu’il faisait pour ce qui concerne la poésie et la versification.

Le résultat a été ce morceau curieux, si net de forme malgré ceque l’instrument a d’incommode et d’étrange, où les efl’ets tirés du

rhythme sont si puissants malgré une versification rendue par laforce des choses sautillante et laborieuse, où se trouvent un mélangeextraordinaire d’images poétiques pleines de grandeur avec desdétails baroques, des fragments de la tradition orientale et pastorale,avec des tableaux empruntés à la vie élégante des Grecs, enfin unsentiment trouble et confus où le poète semble railler, et ou cepen-dant il laisse voir une sorte de terreur secrète, qui se décèle surtoutdans l’invocation des derniers vers.

Le culte de Cybèle est une de ces religions asiatiques où la natureest personnifiée dans une déesse, mère féconde de tous les êtres.La déesse du mont Sipyle, du Dindyme, du Bérécynthe, Cybèle, c’est-aodire la déesse des cavernes (Decharme, Mythologie de la Grèceantique, p. 34;), dont le culte s’est surtout développé en Phrygie,est la terre dans sa libre et sauvage énergie, la reine de la nature

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;48 COIIENTAIRE.sauvage; elle domine les animaux qui habitent son domaine, quisont contraints à lui obéir et à lui faire cortège. Une exaltation pas-sionnée qui éclate tour à tour en transports de joie et en longs gémis-sements de douleur est le propre de son culte. On y célèbre symbo-liquement la croissance et le dépérissement annuel de la végétation.Celui qui personnifie surtout le printemps, c’est Atys ou Attis, unbeau jeune homme paré de toutes les grâces de son âge, et enlevépar une mort prématurée, mais destiné à revivre. La déesse épriseet jalouse de lui l’a obligé à se dépouiller de sa virilité, et le veuttout entier consacré à son service. ll est le premier et le chef desprêtres, eunuques comme lui et livrés à toutes les fureurs des céré-monies orgiastiques que comportent les religions de la nature.

Le culte de Cybèle, qui prit naissance en Asie-Mineure, pénétrade bonne heure dans les colonies grecques établies sur la côte d’Asie,et de la se répandit en Grèce, se confondant avec celui de la Rhéahomérique, et, sans s’y mêler absolument. se développant d’unemanière parallèle avec celui de Déméter,et aussi celui de Bacchus etdes autres divinités qui représentent les phases diverses de la végé-tation.

A Rome, il est reconnu officiellement pendant la seconde guerrepunique. Ce fut sans doute une manière d’en limiter le développementet de le renfermer dans les règles où la puissance publique pouvait lecontenir. La Mère des Dieux eut un prêtre et une prêtresse d’originephrygienne, le cortège des Galles put, a la fête solennelle.parcourirles rues en chantant ses hymnes (r6: [1.1.7me pila), en faisant reten-tir ses flûtes et ses tambours. Mais il fut interdit à tout Romain denaissance de s’y joindre. On s’efforça d’établir une assimilation avec

la vieille divinité nationale, Magna Mater, Main. On traita le nouveauculte autrement que les autres religions étrangères ; il eut sontemple sur le Palatin et non hors de l’enceinte du Pomœriuni(Mar-quardt, Handbuch der Rômischtr Alterthümer, t. w, p. 35; et suiv.).Cependant quand les guerres orientales eurent mis Rome directementen communication avec les centres religieux du culte de la grandeMère des Dieux, la Phrygie, la Cappadoce, le Pont,ce culte prit natu-rellement des développements. La religion de Cybèle entra dans lalégende de l’origine des Romains (Cf. Éne’ide, liv. ix, v. Bo-iai). Siles cérémonies de la nouvelle l’été du printemps (2247 mars) nefurent officiellement consacrées que sous les premiers empereurs.peut-être sous Claude, cette consécration dut être le résultat définitifd’un accroissement graduel de la splendeur extérieure du culte.

L’imagination des poètes contemporains de César en a été vive-

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COMMENTAIRE. ;49

ment frappée; Varron dans ses Satires Mlnippe’es (voy. surtoutEume’nidex, p. 132 et suiv. Riese.), Lucrèce (il, 610 et suiv.) pei-gnent le tumulte désordonné qui envahit alors les rues de la ville.Varron, dans l’invasion des religions nouvelles, voit la décadence etla ruine des vieux sentiments romains. Lucrèce pense reconnaîtredans cette croyance étrangère et dans les cérémonies qui l’accom-pagnent un symbole inconscient d’une doctrine philosophique quia dégénéré en superstition. Catulle y trouve un thème poétiqueintéressant et fécond.

Déjà dans l’hymne homérique Bi; Mnrt’pa. 016w, dans les fragments

de Pindare et de quelques autres poëles lyriques, dans le Philoctèlede Sophocle, l’Orexte d’Euripide, on trouve des allusions au culte deCybèle et à ses prêtres. Les Comiques en font le sujet de leurs rail-leries. Mais plus tard. Hermésianax, l’ami et le disciple de Philétas,écrit un poème sur Altis, où il expose une des formes de la légendequise rattache à ce nom. Callimaque,on semble aujourd’hui l’admettregénéralement, invente le mètre galliambique, heureuse trouvaille d’unfin connaisseur de style, qui donne un rhythme étrange et tourmentébien digne de revêtir le récit d’une tradition bizarre où le raffinementse mêle à la barbarie. Vilamowitz-Mollendorf croit que Catulle, quicomplimente son ami Cécilius (xxxv, :8) de ce qu’il avait commencéun poème sur la Magna Miner, en a voulu faire un lui-mémea l’imi-tation de Callimaque. Il pense que les deux vers cités par Héphestion(p. 7;, Gaisford) sont la preuve de l’imitation de Catulle, Les deuxpoètes changent grammaticalement le genre qu’ils attribuent à leurspersonnages après la mutilation d’Attis et de ses compagnons. Tou-tefois l’imitation n’est pas servile; on peut reconnaître des tracesd’autres imitations essayées par Catulle, qui a uni ses souvenirsdivers avec son modèle principal, et dont l’œuvrea ainsi une origina-lité suffisante dans la composition et l’agencement des réminiscences.Néanmoins, c’est sans doute, une de ces œuvres d’imitation généralealexandrine à laquelle le poète se livra, comme étude de versificationet de style, quand après la mort de son frère et la ruine définitive deson amour il revint à la poésie. Cette pièce est vraisemblablementdu même temps que celle qui porte le n’ lel, traduction du ménage:de Callimaque, et que l’élégie d’Allius. Mais je ne puis suivreVilamowitz-Môllendorf dans son affirmation qu’il n’y a la rien quitienne au temps et à l’état de l’âme de Catulle, et que nous sommesen présence d’un morceau où la forme est la seule préoccupation del’auteur. Catulle s’est appliqué à reproduire une forme choisie et il ya mis toute la perfection qu’il a pu ; mais il n’était pas seulement

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fît) COMMENTAIRE.

versificateur, il était poète, et son choix a été certainement déterminépar le courant d’idées qui entraînait ses contemporains, et les spec-tacles qu’il avait sous les yeux ont contribué à colorer sa poésie. Sonœuvre est un fragment détaché qui n’a ni commencement ni fin,dont il a emprunté le fond a Callimaque, mais si j’accorde que l’ins-piration n’est pas seulement religieuse, elle n’est pas non plus seu-lement littéraire.

Le poète suppose Attis, déjà saisi de la fureur orgiastique, traver-sant les mers, abordant en Phrygie, s’enfonçant dans les bois et semutilant; puis il se livre avec ses compagnons aux danses frénétiquesque les prêtres de la déesse reproduisaient en les accompagnant dela sauvage musique de la flûte, des cymbales et des tambourins.La fatigue accable les Galles qui cèdent au sommeil. Le soleillevant est ensuite décrit dans des vers d’un éclat digne de ceux d’Ho.mère. Attis réveillé pleure ce qu’il a fait dans son délire; il regrette lesjoies de la vie hellénique, et compare tristement l’existence barbare àlaquelle il est maintenant condamné. Mais Cybèle détachant un de seslions l’envoie effrayer le jeune homme qui rentre dans les forêts, esclavedésormais de la déesse. Le tumulte, le fracas de l’orgie, le charmede la vie grecque, la tristesse profonde qui suit l’emportement dudélire forment une série de contrastes saisissants. On y reconnut lacontagion des sentiments qui enveloppent avec la foule les individus,on y voit le regret poignant des Aines délicates qui ont cédé à desentraînements irréfléchis et se sont engagées dans des liens qu’il leur

est impossible de briser. S’il a pris à Callimaque le fond de sonpoème, c’est le poète des pièces ou l’observation morale est si pro-fonde, le poète qui a fait sur son âme à lui des études si douloureu-ses, c’est Catulle qui a su reconnaître avec tant de vérité la succes-sion des sentiments divers et les rendre avec tant d’énergie. Si l’oncompare cette pièce avec celle qui porte le n° LXVI où la traductiondirecte est évidente, il est impossible qu’on ne soit pas frappé de ladiHérence. En tout cas si Catulle n’a fait ici que traduire Callimaque.il faut admettre que celui-ci était un grand poète, et son traducteuren le reproduisant si habilement, a lui-mémé plus que du talent; ilsdu génie.

La versification est aussi d’un haut mérite. Le mètre galliambiquen’est pas un mètre dont il nous reste beaucoup d’exemples en latin.A part la pièce de Catulle, il n’y a que les vers types de TérentianusMaurus (2888-2900), les vers que cite Atilius Fortunatianus, donttrois sont attribués à Mécène, et ceux que nous présentent les frag-ments des Satire: Ménippe’e: de Varron (pp. l 14, 1,2, :64, :28 .

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COIMEN’I’AlRE. f7!

cd. R.). Ce vers que les grammairiens latins scandent singulière-ment, en le composant d’un ïambique dimètre catalectique suivi d’unanapeste, d’un tribraque et d’un ïambe, et en admettant commesubstitutions, au premier pied le spondée et le procéleusmatique, audeuxième le tribraque, au premier pied du second hémistiche lespondée et au deuxième l’ïambe, est en réalité un ionique mineurcatalectique avec anaclase unissant le premier et le second pied,césure sévèrement observée après la quatrième anis et dissolutionobligatoire (le la sixième.

L’ionique mineur tétramètre pur, a la forme suivante :

ou-- I uu--" uu-- I uu--.C’est la forme que les éditeurs donnent d’ordinaire aux deux pre-miers vers de chaque strophe, dans l’ode i; du lll. livre des Odesd’Horace. Chaque mètre se compose de deux pieds iambiques dontles deux rimes et les deux une: sont réunies. Si l’on supprime ladernière unir, le vers devient catalectique et l’on a la forme.

UV --UU--VU-’-UU-.La dernière syllabe jouit de la propriété des syllabes qui terminentla série métrique, c’est-à-dire qu’elle peut être brève ou longue.Mais elle ne peut pas, si on la tient pour longue, admettre la dissolu-tion en deux brèves. D’où il suit que v. r; il faut admettre pecomdes mss. italiens d’Avantius et des éditeurs modernes, et non pectorade GO. Une des particularités des vers galliambiques est l’anaclase,c’est-à-dire que le premier et le second pied ioniques sont unis detelle sorte que la troisième thaïs se place avant la seconde unir, lenombre des temps dans l’hémistiche restant le même de la façonsuivante z

U U - U - U - -De plus il y a ordinairement dissolution de la seconde anis dusecond hémistiche et la forme régulière du vers est la suivante :

UU-LU-I-U- :- uni-LuxÏiquJ.lJamais la troisième et la quatrième une: ne peuvent se dissoudre.

Cela est au contraire permis pour la première, (v. 2;, 48, 64, 7o),et la seconde, (v. 4, sa, 27, ;o, ;I, (il), 76, 77, 78, 9:),ou mêmepour toutes deux (v. 6;). Dans .ces deux derniers ces, le vers oùse trouve l’anaclase ne peut se distinguer de l’ionique mineur pur.

La troisième anis du second hémistiche doit toujours être dissoute.Mais il arrive aussi que la dernière syllabe de cette qui: dissoute secontracte avec la première de la Ihesis qui la suit, comme aux v. t4,H, 7;, 76; l’emploi de la forme guminasiis au v. 60, au lieu degymnasiis, empêche cette particularité d’avoir lieu. Les deux premiè-

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"2 connu-ruas.res rimes peuvent secontracter en une longue (v. g, 1;, 22, :6, 40,67, 7;, 77, 82, 86); il en est de même des deux premières dans dusecond hémistiche, (v. 18, au, ;4, 7;, 8;, 86). Ce qui frappe dansce mètre, c’est la multiplicité des brèves, surtout a la fin du vers;on y trouvait un rapport avec les mouvements incertains, la démar-che chancelante des eunuques, prétres de Cybèle,

Tremulo: quad au Gallis habilesputant modes. Ter. Maurus, 289i .

Telle est donc la forme définitive du gallîambique :

U l l l l t lU U - U - U -- - 0 U - U U 0 U -et voici toutes les substitutions de syllabes qu’il admet :

ou ou - y uou - U - U - -- vu - unaus) ’Le v. 73 est curieux ; c’est celui de toute la pièce qui renferme le

moins de brèves, et c’est aussi celui qui termine les plaintes d’Attiset exprime le plus nettement son retour à la raison et son regret deson acte de folie. Le vers (a; qui exprime le désespoir d’Attis ausouvenir de son premier état, est celui qui contient le plus de brèves.N’y a-t-il pas l’a un artifice du poète, et n’use-t-il pas habilement desressources que lui ol’l’re la versification ? Elle est extrêmement soignéedans la pièce. La césure est exactement observée 3 le v. ,7 seul offreune légère élision d’une brève. Les vers 32, 57, ont seuls un mono-syllabe à la fin du vers; les vers 2l, 32, 23, 39, 49, 55, 57, 58,62, 64, 68, 69, 78, 8o, 92, ont un monosyllabe avant la césure,lequel n’est pas précédé d’un mot avec lequel la grammaire l’unit

étroitement comme v. l l, 56, 6l . Enfin au v. 3;,la dernière syllabede gelidu est allongée à cause des deux consonnes qui commencent lemot suivant. (Cf. L. Müller, De Re mariol, p. po). La nécessité dumètre a obligé de restituer les formes typunum (v. 8 et 9)guminusiis(v. 60) et guminasi (v. 64). Toutes deux se trouvent dans Vamn, lapremière dans un vers galliambique, Sur. Men., p. 132, Riese.

I. Anis. Ce nom a, dans la mythologie, les formes diverses:Atys, Arrys, yin, Arles, Anis, idis, Ante, tœç, Atrin, inis. Des mss.on peut induire que Catulle a préféré la forme Anis. Les légendes sontassez diverses au sujet du héros. Voyez celle que rapporte Arnobe;Ady. Nut.,v, 4etsuiv.; celle d’0vide, Faites, W, vers un et suiv.,celle de Servius, Ad Æn. Ix, nô; celle de Diodore, Il], 38, 59;celle de Pausanias, vu, I7, 5. Ordinairement, il est considéré comme

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COMMENTAIRE. "3un berger phrygien, fils de Nana, fille du fleuve Sangarius. lei,Catulle semble en faire un jeune Grec qui passe de Grèce en Phry-gie, entraîné par les fureurs orgiastiques du culte de Cybèle. ll n’apas songé à raconter la légende, il n’est préoccupé que de ce qu’il

y a, dans le moment spécial, de pittoresque et de pathétique. Ellisrappelle l’analogie de ce début avec celui du chœur d’He’Iène dans

Euripide, 1p: et suiv., où est décrite la course de la Mère desDieux, à la recherche de sa fille, et il rapproche celai rate de Ouimi, Odyssée, lll, (n. - a. Phrygium nemus. Dœring se demande sice sont les bois du Dindyme. ll n’est pas vraisemblable que Catulleait voulu mettre dans la désignation du lieu une précision si particu-lière. Le culte de Cybèle est surtout pratiqué en Phrygie; il s’estcontente de cette indication. D’ailleurs, la scène se passe non loinde la mer, et la Phrygie n’est pas riveraine de la mer. - Cintraperle est une expression analogue à chulo grudu, et cirato cursu, enhâte. Cupide, comme le veut Ellis, s’unit plus naturellement aveccitato qu’avec tetigit. - g. Silvis redimita loca. Les lieux couronnésde forets, c,-’a-d. entourés. Cf. Ovide, Mimm. v, ’88 : a Silva co-ronat aquas, cingens latus omne. n Cette expression suggère l’idéed’une clairière au milieu des bois. -- 4. Stimululus. Ellis citel’expres-sion marsupiale; sien-gai employée dans l’AnthoIogie, vs, au), l,pour caractériser un homme livré a l’enthousiasme du culte deCybèle.- Vugus animis, hors de lui, égaré. C’est le grec imam,le latin amans. Cf. Virgile, Æn. IV, Je; z u amens animi. a ll y ad’ailleurs ici l’ablatif qui modifie le sens. Ce n’est pas seulement dans

l’âme que se trouve le trouble; mais il y a une lutte violente dessentiments. Cf. Æn. Vlll, 228 : a furens animis. n -- s. Dnolsit.Parfait irrégulier de duelle. --- llei est un génitif de ilium, autreforme de ile, dont le pluriel. plus usité, est iliu. Le génitif, du tempsde Catulle, était ili, et la terminaison de la forme ilei est l’ortho-graphe de i long. Ilei pondent, c’est la même chose que testicules.Schwabe, Juhrb.für durs. Philol. I878, p. 264, compare Pétrone,92 : a Habebat enim pondus inguinum tam grande, ut ipsum ho-minem laciniam fascini crederes. n Martial, vu, ;s, 4 : a Sed meus.ut de me taceam, Læcania, servus Judæum nuda sub cule pondushabet. n Arnobe, vu, p. no: a lngentium herniarum magnitudineponderosi. n -- Arum silice. Cf. Ovide, Passes, w, 2,7 z a llle etiamsaxo corpus laniavit acuto. u - 6. Sine vira, c.-ù-d., sine tu parlequi: viri sumus. Cl’. Martial, I, 4! : a Spadone cum sis eviratior fluxoet concubino mollior Cellenæo Œem sectus ululat Matris entheæGallus. a Lucain dit de même, x, in z u Juventus... exsecta vi-

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fç4 COIIENTAlRE.rum o. Et Arnobe, v, r; : a Se vira privare. n - 7. Tare sole.Périphrase pour terrant. Cf. Lucrèce, v, 1:95 : a Solum terre. p-- 8. Citant. Attis, par sa mutilation. a perdu son sexe; le poèten’emploie plus, pour le désigner, que le féminin. Dœring remarqueen outre que le mot drains revient à plusieurs reprises dans la pièce,et ici il donne pour équivalent impetu quodam abrcpu. - Niveis.Anis, devenu femme, a tous les attributs de la beauté féminine. -Le". Cette épithète sert à distinguer le tambourin, formé d’une peautendue sur un cercle de bois, et que l’on frappait avec la main, dela timbale formée d’une peau tendue sur un bassin de métal. Typd1mm est l’orthographe rendue nécessaire par la quantité. Cette formese rencontre déjà dans les Hymne: homériques, xrv, ; ragerais-vwndvuv 714111. Elle se retrouve dans Varron, éd. Riese, Eume’mdes, 4,et dans les vers de Mécène que cite Atilius Fortunaüanus. Lucrèceemploie la forme rympanum; u, 618 : c Tympana tenta tomant palmismDans les instruments du culte de Cybèle, on compte aussi une sortede trompette, canula; Lucrèce, Il, 619; Varron, éd. Riese, Ethni-nider, 6. Mais ce n’était pas la tuba. Polyæn. Strumg. l : mince:upsilon ni ajut-civet; irrigatvn aura ohm-770;. D’ailleurs, on auraitlieu de s’étonner que typanum fût rejeté sans épithète au v. 9.-Cybcbe,en grec KuËfiÊn,un des noms de Cybèle, que l’on l’ait dériver de me».

caverne (Cybèle est en effet la déesse des cavernes),ou que l’on rap-proche de mâterait, litt. cabrioler, a cause des mouvements violentset désordonnés de ses prêtres. -Tua iniria, dont les initiés se ser-vent dans les cérémonies de ton culte. - Io. Terga ruuri and. Cf.Anthol. P. v1, 219, 21 : 5631m; remaniai) uvt’ov 8051:". Ovide, Fonts,w, ;42 z a Taurea terga n. - Tennis digirir. Cf. Ibis, 458 : c Etquatias molli tympana rauca manu. a -- n. Tremebunda. Le corpsagité par la fureur orgiastique. - la. De ce vers on peut rappro-cher ceux de Callimaque cités par Héphestion, Gaisford, p. 7; :l’insu phi-9b: éprît; confisant 3969.1235, Ai: ivre: camarine; niZinzin mâtant. Catulle cmpoie ici le féminin Cana, au lieu du mas-culin Galli, par le même artifice qu’il a écrit citrin: pour désignerAnis, vers 8. Le nom des Cdlli, selon Pline, H. N. v, 147, esttiré de celui du fleuve Gallus qui se jette dans le Sangarius, en Phry-gie, et qui paraît être l’un des endroits où le culte de la Mère desDieux prit naissance, où il etait célébré avec le plus de ferveur.-Cybeles. Hésychius donne cette étymologie : 1681M 5911 Opuïia: midvrpz mi cingla. Ce nom est donc analogue à celui de l’aérien.La déesse s’appelait KuGiAn en Phrygie, KuËviÉn en Lydie. Voyez

Decharme, p. 34;, note. - 1;. Dindymenæ domina. Cf. Apol-

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COIMENTAIRE. "çlonius de Rhodes, I, rus, appelant Rhéa: padou. Anâupinvnoltmofvizv. Le mont Dindyme était en Phrygie un des centres duculte de Cybèle. -- Voga puera. Allusion a l’égarement des Gallesà leurs mouvements désordonnés qui n’avaient plus rien d’humain.-

14. Exules. Cf. v. si), Go, et Euripide, Bacch. surtout v. s5 et suiv.-I s. Serrant meam accula. Ayant consenti à me suivre dans monnouveau genre de Vie, la voie où je suis entrée. Cf. Cicéron, ProCalio, xvn, 4o. Ellis rappelle encore Nævius, de Bell. Pan. fragm.Io, Vahlen: a Eorum sectam secuntur multi mortales. n - 16. Ra-

pidum miam. Cf. txrv, 358 : a rapido Hellesponto. n - Truca-lenra, redoutables. Cf. LXIV, 189 : a Ponti truculentum æquoruPeluge se trouve dans Lucrèce, v1, 619. - r7. Evirarris. Ce motse trouve dans Varron, Marcipor, fr. xvr, Riese: - Spatule eviravitomnes Venerivaga pueros. n -- 18. lira. ll s’agit de Cybèle. -Ciraris erroribus. Ce sont les courses précipitées a travers la cam-pagne. Ellis cite Cicéron, De Horurp. responsir, xx, 24: a Matremmagnam accepimus agros et nemora cum quodam strepitu fremi-tuque peragrare. n -- 20. Phrygiam ad domum. Cf. Val. Flaccus,lv, 26: c Hoc nemus, hæc lotis mihi jam domus. n - al. Cym-balum doit ici être tenu pour un génitif pluriel. Ellis qui trouvedure cette construction, propose de faire de cymbalum un accu-satif dépendant de sonar comme dans vox hominem sonar, Æn. I,328, et explique comme s’il y avait lOX sonar sonum cymbali. Maisil est alors bien difficile d’expliquer vox et de lui donner un sensconvenable. V02: est le son de la voix articulée ou non d’un hommeou d’un animal,ou le bruit d’un instrument qui sert d’appel. Lescymbales sont deux demi-globes creux en métal que l’on frappaitl’un contre l’autre, dans le culte de Cybèle et de Bacchus. --- 22.Construisez : ubi tibicen canif grave, où le joueur de flûte phry-gien fait entendre des sons graves sur la flûte recourbée. La flûtephrygienne était en buis, et à l’extrémité opposée à l’embouchure

se trouvait un bout recourbé. Cf. Æn. x1, H7 : a Curva tibia Bacchi.-Tibulle, Il, r, 86. Le mode phrygien était celui qui agissait le plussur les âmes pour produire l’enthousiasme. Cf. Tibulle, l, 4, 7o:a Et secet ad Phrygios vilia membra modes. n Chez les anciens, latradition attribuait aux Phrygiens l’invention de la flûte. -- 23.Manudes. C’est proprement le nom des lemmes qui accompa-gnent de leurs cris les cérémonies du culte de Bacohus. Mais, outrela ressemblance de certaines formes extérieures du culte, il y avaitdéjà quelque rapprochement entre la légende de Dionysius et cellede Rhéa, identifiée avec la mère des Dieux. Dans les Boulimie:

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3’16 COMMENTAIRE.

d’Euripide, v. s8, on voit la mention de Rhéa rappelée par le chœur:ràmxu’ipt’iv «in: 0901M flip-mu, Pic; n pnrpà; épi r’tùp-rîpau. On

comprend donc facilement que pour caractériser lessuivants de Cybèle,changés en femmes par leur mutilation, le poêle les désigne par le nomd’un groupe analogue, et auquel ils se sont mêlés d’après la tradi-tion.-Ederigem. Cette épithète convient aux Bacchantes qui portentdes thyrses ornés de lierre. Ce mot ne se trouve qu’Ici. Cf. Teufel,De roc. sing.. etc., p. 27. - Vijaciunr capira. Dans leur fureur,elles agitent violemment la tête. - 24. Sacra agitant. C’est-à-direclichant. - Acutis. Le ton aigu est celui de la voix des femmes etdes eunuques. - 2g. Volitare. C’esbà-dire discurrere, vagari. Cf.wa, 23;. - llla cohen. Le pronom sert ici à relever l’expressionet a montrer qu’il s’agit d’un objet bien connu, célèbre. - 26. Tri-pudiis, les danses sacrées, et en même temps les danses d’un ca-ractère sauvage du culte de Bacchus et de Cybèle. - 27. Simul,c.-à-d. rimai ac. --- Norha mulier. Cf. Ibis, 457. c Nec feminanec vir. n Anacr. xlu, l2 : 139mm; - 28. Thiasur, le cortège deceux qui suivent Attis. Catulle le désigne par le nom qui appartientplus spécialement au cortège des suivants de Bacchus. -- Trtpidan-tibus. Ce mot indique un mouvement précipité, violent et tumul-tueux. - 29. Recrepant, retentissent. Mot qui ne se trouve que dansce passage de Catulle et dans la Cirir, 108 z a Sæpe lapis recrepatCyllenia murmura pulsns. » Cf. Teufel, De voc. sing., p. 39. --je. Viridem. Cf. Virgile, Æn. v, 2H: « Frondosa Ida. n L’ldaétait un des lieux préférés du culte de Cybèle. Cf. Decharme, My-thologie, p. 342. Cf. Hésiode, Thëog. imo : me; Manteau. Théocr.xvn, 9 : Lia» i; mMStvôpov. - j r. Ellis rapproche de animantaga: Apollonius de Rhodes, u, ne : 5’; tin-muni la mimine Auvp’àvatpumo’mv. -- ;4. l’roperipedem. Mot qui n’a pas d’autre exemple

en latin. Cicéron, ad Allie. Ix, 7. I, et Ausone, Epigr. in, ;2.Parent, 27, 4,ont écrit celeripes. Cf. Teufel, De roc. sing., p. 29.--; s. Donium Cybebes, la demeure, le sanctuaire de la déesse,peut-être un temple proprement dit. Les temples ou les autels étaientsouvent construits par les anciens au milieu des bois. Ellis rappellequ’Ovide, Mit. x, 686, décrit précisément un temple de Cybèlebâti par Echion dans une profonde foret, près d’une caverne. -Lasrula. Cf. Teufel, De voc. sing., p. 2;; Haupt, Opuscula, t. t,p. 87. Ellis admet que le diminutif suggère ici, pour les compagnesd’Attis, une idée de pitié et de sympathie. -- 36. E labo", c.-à-d.statim post laborem. La fatigue est la cause du sommeil auquel elless’abandonnent. Cf. Apollonius de Rhodes, tu, 616 z x5991" si Élie"

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connu-rune. "7dîniez nucléon" 5m04. - Sine cerne, c.-à-d. incanta. Arnobe, v.16, p. 189,éd. Reifl’erscheid, suppose que cette abstinence, qui faisaitpartie du rituel, est une imitation du jeûne auquel se condamna ladéesse dans sa douleur. - ;7. Labanle Iangare. Ablatif de causequi dépend à la fois du verbe opcrit et de l’adjectifpigtr : un som-meil profond ferme leurs yeux, par suite, a cause de l’abattement(où elles se trouvent) qui fléchit, se laisse aller.- 38, Quiet: molli.Cf. v. 44. -- 39. Oris aurei. Génitif de qualilé. - Sed ubi, etc. Cf.Théocrite, xan, 26: [Id-m ’cir ’a’tvrincwa au)?» Sitcpavt 119611:01:01:

Âo’i: - Radianribus. Cf. Ovide, Trixr. Il, 3:; z u Radiantia luminasalis. a - Oculis. Cf. Ovide, Mer. Iv, 227 : c Omnia qui video, perquem videt omnia tellus, Mundi oculus. n --- 4o. Album, clair, se-rein. Cf. Euripide, Andlomuque , 1228 :ltuxim aiina. - Sala, laterre. Cf. Ennius, Arum, 44; : a Sole terrarum. n Lucrèce Il, 598 zc Sole terrae. n L’adjectif dura distingue ici le sol ferme des eauxliquides. Cf. Virgile, Bue. VI, ;5 : a Tum durare solum. n -- Ftrum.Epithète qui caractérise la mer, qui n’a pas d’habitants. C’estcomme le àrpûytrcv homérique. Dœring entend tempesruosum. ---4:. Pepulir ambras. Cf. Virgile, Æn. xu, il; : a Solis equi, lu-cemque elatis naribus efflant. n - 4;. Pusirhea. Réminiscence d’Ho-mère, Il. Xiv, 268, 269 et 275, 276. -- Trepidame :inu. Cette in-cise exprime la joie de l’asithe’a en recevant son époux dans ses bras.-44. lm, comme sic, souvent dans Virgile, résume la descriptionqui précède: quand Anis est réveillée, idée que renouvelle en laprécisant de quine molli; de quitte, après son sommeil, qui a dissipesa fureur. --- Rapida, qui l’avait entraînée. -- 4;. Simul, aussitôtque. - lpm pectore, en elle-même, dans sa pensée. c’est commela locution : [PHI secum.-Cf. Cicéron, Philipp. xni, ne, 4; z a uæsi tecum ipse recolueris. n - 46. Liquidu, calme, tranquille, repo-sée. Cf. Plaute, Epidicus, v, i, 36 z a Animo liquido et tranquilloes. a --Sine quis ubique, sans quelles choses et où. Qpis peut sedévelopper comme le fait Dœring : V irilirurz, panic, parenribux.Ubique équivaut a et ubi. -- 47. Anima astuanre, l’âme pleine d’an-

goisse. Cf. Cicéron, Verr. Il, ;o, 74 : c Æstuabat dubitatione. nŒintilien, x, 7, 3; : c Æstuat inter utrumque animus. n - Joignezrusum à redirum. -- 48. Homère fait aussi exhaler près du rivageses plaintes à Chrysès, à Achille, à Ulysse. Dans Virgile, Æn. v,6:4, les Troyennes considèrent les flots en pleurant. - 49. Pu-rrium. Ellis rappelle ici un passage de Varron, Lex Mania, p. 15;,Riese, où celui qui se rend eunuque est considéré comme com-mettant un attentat à l’égard de la patrie. -- Miseriur, d’une

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ff8 COMMENTAIRE.voix lamentable. D’autres exemples de cet adverbe sont fournis parLabérius, Apulée, Julius Valérius, Priscien. - se. Mei acomat. Cf.Lucrèce, l, 6:9 : a Rerum nature creatrix. n L’emploi de mei aveccreurrix, tandis que generrix est accompagné de mm, montre que lepremier de ces mots n’est pas un simple substantif comme le se-cond, mais conserve encore la force du verbe dont le radical aservi à le former. -- si. Herifugæ. Mot qui ne se rencontre quedans ce passage de Catulle. - 5;. Aput nivem. Cf. Euripide,Troyennes, 1066 : Bai: meccço’pa vin 116v: urippura meulais.- ;4. Ellis fait remarquer avec raison que, comme au v. si, Ca-tulle fait parler Attis au masculin, furibundii ne peut se rapporterqu’a lmibulu. Le sens doit être alors: où leur fureur se déploie.--- 56. lpsu,d’elle-mème. Mes regards se tournent d’eux-mêmes.Pupulu, la pupille de l’œil, la prunelle, l’œil. - Adam. Littérale-ment: Ia pénétration de la vue. Cela équivaut à Je dirigera. -57. Curen: est équivaut à caret. Cf. Cicéron, De Nui. Deor., il, 8,21 : a Omnia hæc meliora sunt quem ea quæ sunt his carentia n.Carats est, littéralement: se trouve exempt, ce qui marque la duréependant laquelle l’esprit est calme. plus que simplement: est exempt,cum. - 58. Comparez , avec Ellis, Apollonius de Rhodes, Iv, 36! t"impur: 304’110 pqipœv 16760:1; renia; Noaçwz’pmv, ri pu inbfipuaJDnuot M’A-n zinnia-tv 10.!le m’vnv âp’iuw’vxcm QGPIÜPÆL -

60. C’est ici que le poète met dans la bouche d’Attis les regretsde ce qui faisait l’occupation principale de la jeunesse grecque, etcaractérise surtout le personnage. Palastm, l’exercice de la lutte;stadia, celui de la course. Guminasiis pour gymnasiis, résume l’idéede ces divers exercices. Les mss. ont gymnaxiis ; mais l’épenthèsedcl’i permet d’observer la dissolution de la seconde anis du troisièmeionique mineur. Cumindsium se trouve dans Varron, De Re Rustiw, I,55, 4. Voyez encore un certain nombre d’exemples analogues,Kühner, Augfu’hr. Gr. der Lat. Spr., t. l, p. 87. - 61. Cf. Lxr, I;9.- 63. Quod est ici déplacé et mis après non, à cause du vers. -Qyod genusfiguræ est. Ces mots désignent les différentes conditionsheureuses par lesquelles a passé Anis, et qui se sont caractérisées parl’aspect charmant qu’il a eu aux différentes époques de son existence.

- 6; . Fui est à suppléer du v. 64, avec tous les nominatifs du v. 6;,sauf avec mulier, avec lequel mot il faut sum. Adolescens, désigne unjeune homme en général, ephebus le jeune homme élevé dans legymnase grec de 16 à no uns; puer, l’enfant au-dessous de I7 ans.Attis reprend les divers moments de sa carrière, en commençant parle moment présent. Puis il s’arrête sur le temps le plus brillant, ce-

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COMMENTAIRE. 559lui où il était, d’après les mœurs grecques, l’objet de l’amour de ses

compagnons. -- 64. Cuminasi. Cf. v. 60. Ici l’épenthèse n’est pasnécessaire, mais il serait étonnant, qu’a si peu de distance, Catulleeût employé deux formes différentes. Le vers, d’ailleurs, est parfai-tement régulier par la dissolution de la première arsis. -Decu:014i. Dans les exercices du gymnase, on se faisait frotter d’huile. -65. Pre ucntes. Sa porte était assiégée d’admirateurs de sa beauté.-Tepi a limina. Le seuil était échauffé par la foule de ceux quivenaient s’y presser. Cf. Platon, Banquet, p. 18;:xcip’rîcrunni06911:. La beauté des formes se montrait surtout au gymnase. Cf.Platon, Lynx, p. 154, D z si. mais: àmËüvat 362:: ou incitante; cives651m r6 min; nui-pané; in. - 66. Cf. Ovide, Mir. xw, 708-710 :a lnterdum madidas lacrimarum rore coronas Postibus intendit,posuitque in duro limine molle latus. a Lucrèce, tv, 1169 : n Atlacrimans exclusus amator limina saepe Floribus et sertis operit pos-tisque superbos Unguit amaracino et foribus miser oscule figit. I-- 67. Ono sole. Les gymnases s’ouvraient au lever du soleil. -Cf. ce fragment de Callimaque: pipêhro ri’donvflatç 61mn: nippa; inmaillât! il lot-rein. C’est pour Wilamowitz Mollendorf une preuve del’imitation que Catulle a faite du poète alexandrin. W. M. met unpoint aprèsflos. Cf. Hermes, t. xiv, p. :98. - 68. Femr au lieude :im est un terme qui peint l’agitation des servants de Cybèle.L’emploi du féminin famula peint l’opprobre auquel sa mutilationcondamne Attis. - 69. Menus. Cf. v. 2;. - 7o. Magnus com-pare Théocrite, XI, 47 : à no).uô’s’v89r.c; Ain: Muni; in privez, et Cal-limaque, Hymne il Diane, 4 i: luné»: En Kpmitov 59°; xucpnpivw un.-- 71. Columinibus. Sommets, hauteurs; expression poétique équi-valente à culminibu: et prise pour montibus. Turnèbe et Vossiusprennent ce mot pour un équivalent de arboribus. Ellis croit qu’ils’agit de rochers en pointe et creusés de cavernes intérieures, dontil se trouve, parait-il, un assez grand nombre en Phrygie. Mais il nesemble pas qu’il y ait réellement, dans tout le paysage où Catulleplace cette scène, des souvenirs personnels. - 73. Silviculrrix, ne-morimgus. Mots qui ne se trouvent qu’ici. Cf. Teufel, De roc. sin-gul., p. 29 et ;o. Phèdre, il, 4, 3, a employé nemoriculrrix.Lucrèce, n, 597, a dit monlivagus. Avec vagir: ont été encoreformés les adjectifs muliivugus, nodivugus, omniyugus, poniivugur,remivugus, solivugur, volgivugus. Ellis cite pieruriculrrix de PublilinsSyrus, dans Pétrone, p. 55, 6. - 7;. Bolet, pitnim. Cf. Attius,Neoprol. 47x, Ribb. 2 u Dolet pudetqne Graium me et vero piget. a- 74. Ramis. Cette épithète a le même caractère que ninis, v. 8.

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f60 COMMENTAIRE.- 75. Ceminas. CI’. Virgile, v1, 788 : a Hue geminas flecte noies. nStace, Silver, Iv, 4, 26 : c Certum est; inde sonus geminas mihi cir-cuit aures. n-Nuntia. Littéralement z Ce message d’un nouveaugenre, ces paroles, indices des nouveaux sentiments d’Attis. Le neu-tre se trouve dans les Tabula Censoriæ, citées par Varron, L. L. w,86. Nuntium, selon Sewius, ad En. x1, 897, a le sens de res nun-riatd, quad nunriatur. - 76. Juncmjugu. Cf. l’acuvius, 347, Ribb.:u Angues ingentes alites juncti juge. n Virgile, Æn. x. 25; : c BijugiIcones. a Juncta juga, c’est-à-dire juga quibus juncti arum. -- Il ya dans Martial, Vlll, ;5, i4, une allusion à ce vers : c A Cybelesnumquid venerat ille juge. n Cf. Paukstadt, DeMan. Car. imir. p. 9.- 77. Schulze fait remarquer avec raison qu’il n’est pas questionici de la division des sewants de Cybèle en Béni et àgtmgni. Jene crois pas non plus que Imam soit l’équivalent defunestum, ni quel’on doive admettre la correction :ævum.Lærum, c’est ad Imamjunctum. - Pecoris hostem. Le lion est un destructeur du bétail. -Stimulus. La déesse tient a la main une baguette ou quelque chosede semblable dont elle se sert comme d’un aiguillon. - 78. Ellis,d’après Statius (Estaço), compare Plaute, Menæchm. v, a, 109-] :6.- 79. Furori; ictuest, comme le remarque Dœring, plus fort quefurore ou furoribus, et équivaut à furori: impelu vehtmentissimo. Je nepuis entrer dans l’assimilation que Ellis, après Statius, veut établiravec le fouet que l’on employait pour punir les Galles réfractaires.-8o. Construisez ulmi: libere. Cf. Süss, Catulliuna, p. ;2. -- lm-periu, c.-à-d. ministerium, 54cm mm. -- 8 t. Cf. Homère, Iliade, xx,170 : 0139i Si «lugé; uni Enfin àuçatt’gœôzv Maoritrat. in &aùtèv

(rot-9mm guindant. Cf. aussi Lucain, l, 208 : n Se saevæ stimulavilverbere caudæ. n - 82. Retonenr. Ce mot ne se trouve que dans Cepassage de Catulle. - 8; . Cf. Sénèque. Hemfur. 948 : c Et rutilajubam cervice jactat. n - Torosa. Cf. Æn. xu, 6 : a Movet armaIeo gaudetque comantes excuticns cervice tores. n - 84. Religar,c.-à-d. rolvit. Cf. Palladius, lll, 1;, a : n Providendum est omnibusannis vitem resolvi et religari. n La particule le, dans les verbescomposés, marque quelquefois une action contraire a celle qui estexprimée par le verbe simple, par exemple refigere: c Leges Exilpretio atque refixit. n Cf. Virgile, Æn. v1, 622. Toutefois, ces exem-ples sont rares. Aussi quelques commentateurs ont-ils compris queCybèle rattache au joug, pour les empêcher de pendre, les coureroies qui servent à atteler ses lions. - 85. Perm. l’animal sauvage.Cl. Virgile, Æn. vu, 489-, Phèdre, l, 21, 8. - Ses: adhormnr. Cf.César, De Balla gull. v1, 37 : c Perrumpere nituntur seque ipsi ad-

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COMMENTAIRE. f6!horLantur. n- 86. Refringit. Cf. Stace, Thëb. tv, in : a Nonaliter silves umeris et utroque refringent Pectore, montano duplexHylæus ab antro Præcipitat. a - 88. Cf. Lucrèce, u, 666 : a Ma-re... Vertitur in canos candenti marmore fluctus. n - 89. Nemarafera, c.-à-d. les bois, retraites des bêtes sauvages. - 9l. Cf. Pro-perce, tu, i7, 3; : a Vertice turrigero juxta dea magna Cybelle. n-92. Cf. Ovide, Putes, W, :16: c A nobis sit procul iste furor. a--- 93. Inclure: est développé par rabidos, en proie à tes fureurs.Voyez sur cette prière le préambule du commentaire de cettepièce.

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