8/8/2019 Vers le Renforcement du Systme de Suivi de la Pauvret Madagascar (Avril 2002)
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Rpublique de MadagascarProgramme des Nations Unies
pour le Dveloppement
Vers le Renforcementdu Systme de Suivi de la Pauvret
Madagascar
AVRIL 2002
Programme PNUD MAG/97/007 DAP1 Gouvernance et Politiques Publiques pour un Dveloppement Humain Durable
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MODALITES DORGANISATION DUN
Avant-propos
e prsent document sinscrit dans le cadre de lappui que le PNUD/Madagascarapporte au gouvernement pour renforcer le systme national de suivi de lapauvret.
LIl comprend quatre chapitres, complmentaires les uns des autres et dont lescontenus rsultent des larges discussions et sances travail avec les partiesnationales concernes.
Le chapitre 1 Modalits dorganisation dun observatoire de la pauvret traite
des questions relatives aux observatoires. Aprs un rappel de ce quest unobservatoire, et plus spcifiquement un observatoire de la pauvret, on trouveradans ce chapitre, une description des missions, fonctions, rles et place dun telobservatoire dans lensemble dun systme de suivi de la pauvret.
Le chapitre 2 examine les sources de statistiques sociales et danalyse de lapauvret Madagascar (les statistiques denqutes, les inventaires, les statistiquesadministratives) et indique les institutions qui en ont la charge (INSTAT, ministres,etc), ainsi que les partenaires extrieurs associs ces diffrentes oprations, etc. Ilbalaie de faon assez dtaille le champ des indicateurs susceptibles dtre collectsdans le cadre du suivi de la pauvret.
Le chapitre 3 La slection des indicateurs pour le suivi-valuation de la pauvret :Mthodes et exemples explique les diffrentes tapes mthodologiquesncessaires pour slectionner les indicateurs retenir dans le cadre du suivi duneStratgie de Rduction de la Pauvret. Il sagit notamment, de la revue pralable desorientations stratgiques prsentes dans les documents de Politique, la mise envaleur dobjectifs mesurables, la slection des indicateurs laide dune grille multi-critres.
Le chapitre 4 Le systme de Suivi-Evaluation de la Pauvret prsente dans unpremier temps, les rsultats dune valuation de la pertinence et de lefficacit des
outils proposs par les ministres, ainsi que le bilan des activits menes par cesderniers entre 1999 et 2001. Suivent ensuite, des propositions sur lorganisationinstitutionnelle du systme dune part, et des propositions relatives aux outils desuivi-valuation dautre part. Enfin, on y trouvera une proposition de plan dactionspour lanne 2002.
Lensemble des propositions et exemples concrets traits dans ce document,correspondent la situation et au contexte du moment Madagascar. Cependant,nous esprons que les diffrents chapitres du prsent document pourront servir deguide utile tous les acteurs intresss par les questions de suivi de la pauvret.
Adama GuindoReprsentant rsident
Programme des Nations Uniespour le Dveloppement
OBSERVATOIRE DE LA PAUVRETE
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MODALITES DORGANISATION DUN
Table des matires
CHAPITRE 1 : MODALITES DORGANISATION DUN OBSERVATOIRE DE PAUVRETE
I. QUEST-CE QUUN OBSERVATOIRE ? ................................................................................ 1II. UNE PLATE-FORME MINIMALE DINFORMATIONS POUR LANALYSE DE LA PAUVRETE ...........
3
2.1. Besoins en matire de donnes pour le suivi et lanalyse de la pauvret..........................
2.2. Sources de donnes et danalyse sur la pauvret et structures responsables
des oprations de collecte et dinvestigation (recherche) ................................................
3
7III. ORGANISATION ET MISSIONS DE LOBSERVATOIRE DE LA PAUVRETE .................................
8
3.1. Principales missions de lObservatoire de la Pauvret ....................................................
3.2. Structures possibles de lObservatoire .............................................................................
9
10IV. ENSEIGNEMENTS ET CONCLUSION ..................................................................................
12
CHAPITRE 2 : LES SOURCES STATI STIQUES, LES INDICATEURS ET LES OUTILS
DISPONIBLES
I. LES SOURCES DE STATISTIQUES SOCIALES ET DE LA CONNAISSANCE DE LA PAUVRETEA MADAGASCAR .............................................................................................................
17
1.1. Les statistiques denqutes auprs des mnages ...............................................................
1.2. Les observatoires et inventaires .......................................................................................
1.3. Les statistiques administratives et dentreprises ..............................................................
181819
II. LES INDICATEURS SUIVIS PAR LOBSERVATOIRE DE LA PAUVRETE ET
LES OUTILS A CONCEVOIR ...............................................................................................
25
2.1. Les indicateurs de la pauvret montaire .........................................................................
2.2. Les indicateurs de pauvret humaine ...............................................................................
2.3. Les indicateurs sociaux ....................................................................................................
2.4. Les indicateurs qualitatifs de perception de la pauvret et du dveloppement humain ....2.5. Les indicateurs instrumentaux .........................................................................................
2.3. Les indicateurs de ciblage ................................................................................................
2.4. Les indicateurs de suivi-valuation ..................................................................................
252732
34353637
CHAPITRE 3 : LA SELECTION DES INDICATEURS POUR LE SUIVI -EVALUATI ON DE
LA PAUVRETE : METHODES ET EXEMPLES
I. LE CADRE LOGIQUE : LA RELATION OBJECTIFSINDICATEURSINVESTIGATIONS ........ 41II. LES CATEGORIES DINDICATEURS ET LES CRITERES DE SELECTION ...................................
43
III. ELABORATION DE LA LISTE RESTREINTE DINDICATEURS ................................................. 46
OBSERVATOIRE DE LA PAUVRETE
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CHAPITRE 4 : LE SYSTEME DE SUIVI -EVALUATI ON DE LA PAUVRETE
I. EVALUATION DE LEXISTANT ............................................................................................ 59
1.1. Le cadre gnral de programmation-budgtisation .........................................................1.2. Le suivi des dpenses .......................................................................................................
1.3. Le suivi des activits et des rsultats ...............................................................................
1.4. Lvaluation des impacts .................................................................................................
59616466
II. PROPOSITIONS SUR LORGANISATION DU SYSTEME DE SUIVI ET EVALUATION ....................
69
2.1. Les objectifs et les principes ............................................................................................
2.2. La rpartition des tches du S&E (DSRP, programmes et projets) .................................
6971
III. LES INSTRUMENTS POUR LE S&E ....................................................................................
76
3.1. Documents de mthodologie et dorganisation des activits de S&E ..............................3.2. Les tableaux de bord ........................................................................................................
3.3. Les questionnaires ............................................................................................................
3.4. Les rapports ......................................................................................................................
3.5. Le rseau national de suivi et dvaluation ......................................................................
7678797982
IV. PLAN DACTION ..............................................................................................................
82
4.1. Plan daction 2002 ...........................................................................................................
4.2. Actions ultrieures ...........................................................................................................
8387
OBSERVATOIRE DE LA PAUVRETE
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MODALITES DORGANISATION DUN
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Vers le Renforcement du Systme de Suivi de la Pauvret Madagascar
Chapitre 1 :
MODALITES DORGANISATION DUN
OBSERVATOIRE DE LA PAUVRETE
par Gilbert Aho
Le prsent document de travail() a pour objet de contribuer la rflexion en cours sur les
observatoires de la pauvret1. Il sera question dans ce papier de ce quest un observatoire de faon
gnrale et par extension, de ce que pourraient tre des observatoires de la pauvret, notamment leurs
missions, fonctions, rles et place dans dun systme de suivi/valuation de la pauvret. Les lments
de rflexion proposs sappuieront autant que possible sur des exemples de pays2.
I. QU EST-CE QU UN OBSERVATOIRE ?
Selon la dfinition du dictionnaire Le Petit Larousse un observatoire est un lieu do lon
peut observer, amnag pour lobservation ou encore un organisme, groupe charg dobserver des
faits politiques, conomiques, sociaux . Cette dfinition gnrale cache en fait, trois paramtres
essentiels pour caractriser un observatoire :
1) La dimension temps. Un observatoire est cens tre un outil pour observer le changement.
Il doit permettre le suivi et lanalyse de lvolution des phnomnes observs dune date une autre.
Les observatoires requirent donc des activits de mises jour rgulires (dans le temps) des donnes
et informations permettant dapprcier toutes les dimensions lies lvolution du phnomne tudi.
Lesdites informations doivent tre produites et disponibles temps pour les besoins de lanalyse et de
la prise de dcision.3
2) La dimension espace. Au moment de la mise en place dun observatoire, lune des
questions se poser concerne lchelle danalyse. En effet, quelle chelle gographique serait-il
intressant et pertinent de faire lobservation : le niveau national/global, la ville, la rgion, le village
ou un groupe de villages, etc ? Le choix de lchelle gographique peut tre guid par des raisons de
plusieurs ordres :
budgtaires (cot trop lev des oprations si lon veut couvrir tout le territoire)
objectives (dans le cadre du suivi des programmes rgionaux ou locaux, lobservatoire
couvrira seulement les rgions, quartiers ou villages bnficiant de lappui desdits
programmes) - Cest le cas du Rseau des Observatoires Ruraux de Madagascar
dont le nombre a progressivement augment pour atteindre une vingtaine aujourdhui
-, ou pratiques (on peut vouloir tester des outils de suivi/valuation en commenant par un
ou quelques observatoires de zones avant de couvrir lespace national).
3) La dimension champ de linformation . La dlimitation du champ de linformation
constitue un paramtre important pour dfinir les contours des phnomnes observer et analyser.
Ce chapitre a t publi prcdemment sous forme de Document de travail n 2. PNUD Madagascar (2002)1 Je remercie Mr. Christian Bonifas, consultant et Mrs Jean-Luc Dubois et Jacques Charmes, chercheurs
lIRD, de mme que Mme Rosine Sori-Coulibaly (senior economist au Pnud/Bnin), Mr. Karounga Keita
(conomiste au Pnud/Mali), Mr. Jean Razafindravonona de lINSTAT/Madagascar et Mme Rachel Ravelosoa
de MADIO/Madagascar, pour leurs diffrents commentaires sur les versions prliminaires du texte.2 En particulier le Bnin et Madagascar pour lesquels nos connaissances sont plus approfondies3 Que ces donnes soient collectes par lobservatoire ou par dautres institutions spcialises na pas
dimportancepour caractriser un observatoire.
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Vers le Renforcement du Systme de Suivi de la Pauvret Madagascar
Cest ainsi que concernant les conditions de vie des populations, des pays ont dcid de surveiller
lvolution de certains phnomnes spcifiques, compte tenu de leur importance dans la problmatique
du dveloppement. Ils ont ainsi mis en place des observatoiresthmatiques comme : Observatoiredes prix (dont le rle est de surveiller le mouvement des prix, pour prvenir linflation, ou la pnurie
des biens), Observatoire de lemploi (pour mieux connatre les secteurs crateurs demploi, dceler des
opportunits, etc.), Observatoire de la parit (pour surveiller les gains ou les blocages dans lgalit
des sexes), Observatoire dmographique (pour tudier les processus de renouvellement des
populations comme la fcondit, la mortalit, les migrations), Observatoire de la dmocratie (pour
observer les progrs ou les reculs enregistrs eu gard aux principes fondamentaux des droits de
lhomme, la mise en place des institutions dmocratiques), etc.
Ces trois paramtres voqus ci-dessus sont ncessaires pour dcrire ce quest un observatoire
et quoi il peut servir. A titre dexemple, on peut considrer les Instituts nationaux de la statistique
comme des observatoires macroconomiques puisquils fournissent priodiquement (temps) des
indicateurs sur le PIB et linflation (informations dsires) pour juger de ltat de lconomie du pays
(espace national ou rgional).
Pour un mme phnomne observer, on peut avoir plusieurs observatoires, compte tenu de lanature des observations que lon dsire avoir. Ainsi, certains pays ont jug ncessaire la mise en
place, ct des instituts de la statistique, dunits lgres de prvision macroconomique pour les
clairer de faon rapide sur les tendances de la conjoncture en vue de meilleures prises de dcision au
niveau des finances publiques. Ces units jouent le rle dobservatoires macroconomiques quils
sappellent ou non observatoire. Cest ainsi quon trouve en France, un observatoire sur la conjoncture
conomique, au Bnin uneDirection de la Prvision et Madagascar un Secrtariat Permanent de la
Prvision Macroconomique, rattachs aux ministres de lconomie et des finances. Ces exemples
ont pour but de montrer que la nature et les missions dun observatoire ne sont pas figes mais
dpendent des besoins danalyse et du contexte de chacun des pays.
A la lumire des dveloppements prcdents, on peut imaginer quun Observatoire de la
Pauvret, soit une institution spcialise en charge du suivi et de lanalyse de lvolution dans le temps(pass, prsent et futur) et dans lespace (national ou rgional), des dimensions de la pauvret (ou plus
gnralement des conditions de vie des populations). Mais, contrairement aux exemples cits plus
haut, les modes dorganisation dun observatoire de la pauvret seront beaucoup plus complexes pour
deux raisons essentielles :
dabord, la pauvret est caractrise par de multiples dimensions (revenu, sant,
nutrition, ducation, emploi, culture, participation, etc.) dont certaines peuvent faire
lobjet dobservatoires spcifiques (observatoires thmatiques comme indiqu plus
haut).
Deuximement, la nature mme des informations sur la pauvret implique
lintervention de plusieurs structures ou institutions, charges de la collecte et de
lanalyse de linformation dans leur domaine propre (ministres de la sant, desaffaires sociales, de lducation, institut de la statistique, ONG, projet, etc.).
Lorganisation et le fonctionnement dun observatoire de la pauvret seront donc multiformes
et diffreront dun pays lautre. Les diffrences proviendront de deux lments majeurs :
o premirement, le rle (mandat et missions) que chaque pays voudra bien confier
cette unit dobservation et danalyse de la pauvret. Selon les pays, lobservatoire
peut faire de la collecte de donnes ou se limiter coordonner les producteurs de
donnes ou encore ne faire que des synthses de linformation.
o Deuximement, la place (positionnement institutionnel ) qui lui est rserve dans le
systme plus global de suivi/valuation de la pauvret. Lobservatoire peut trerattach un ministre particulier( finances, plan, affaires sociale, etc..),ou la
primature ou encore tre intgr dans un centre de recherche.
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Vers le Renforcement du Systme de Suivi de la Pauvret Madagascar
Le systme de suivi/valuation de la pauvret dont lobservatoire nest quun maillon, peut
tre dcompos en deux sous-systmes intgrs: (i) un sous-systme dinformation et danalyse surla pauvret et le dveloppement humain et (ii) un sous-systme li au suivi/valuation des projetset programmes mis en uvre pour lutter contre la pauvret. Bien que ces deux sous-systmes soientimportants, le prsent papier se concentrera essentiellement sur le sous-systme dinformations (qui
comprend une partie des informations gnres par le 2ime sous-systme) car, cest ce niveau que
se trouve vritablement pose la problmatique de lobservatoire de la pauvret. ( Diagramme N1).
Diagramme No 1 : les deux sous-systmes de suivi/valuation de la pauvret
Sous-systmedinformation surla pauvret et ledveloppementhumain
Sous-systme liau suivi/valuationdes projets etprogrammes de luttecontre la pauvret
A titre dexemples dindicateurs que lon peut retrouver lintersection des deux sous-
systmes, on peut citer, la part des dpenses publiques consacres lducation (obtenue auprs des
services du Budget ou auprs des responsables des programmes publics dducation), les indicateurs
de malnutrition (obtenus auprs des responsables de projets de scurit alimentaire ou directement lors
dune enqute EDS), etc.
I I . UNE PLATE-FORME MINIM ALE D ' INFORMATI ONS POUR L ANALYSE DE LA PAUVRETE
Apprhender la pauvret dans ses multiples dimensions demande qu'une batterie de variableset d'indicateurs soit mise en uvre pour la caractriser et lanalyser. Dans la mesure o il nest gurepossible, ni souhaitable de tout mesurer, il sagira de rflchir sur les besoins rels en donnesncessaires et pertinentes mais aussi, sur les mthodes et outils pour leur collecte et analyse.
2.1. Besoins en matire de donnes pour le suivi et lanalyse de la pauvret
Pour formuler une stratgie de lutte contre la pauvret et pour faire le suivi de limpact desmesures prconises, les dcideurs ont besoin dinformations sur la situation des mnages (leurs
conditions de vie) et des groupes pauvres et vulnrables. Il leur faut notamment savoir quelle estlampleur de la pauvret et, surtout, quelles sont les formes de pauvret pour lesquelles desinterventions doivent tre prconises. Concernant ces diffrents formes de pauvret, il est apparuutile de proposer un certain nombre dindicateurs quil conviendra de mesurer et de suivre. Lestableaux 1, 2 et 3 donnent des exemples dindicateurs pour les principales formes de pauvret(montaire et humaine).
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Tableau 1 Exemple dindicateurs de pauvret montaire et frquence de collecte
Dimensions Indicateurs OutilsFrquencemoyenne
PIB par tte et consommation moyenne par tte Comptes
nationaux 1 an
Niveau de vie
Indices des prix relev mensuel
Nombre de personnes en dessous du seuil de
pauvret
Ampleur de la pauvret
Incidence de la pauvret (Po)
Ecart la pauvret Profondeur de la pauvret (P1)
Contribution de la rgion la
pauvret
Contributions respectives des rgions
Indice de Gini, Indice de TheilIngalits de revenu
Part du revenu des 10% les plus riches et des
10% les plus pauvres
Enqute
mnage
2-4 ans
Les indicateurs de pauvret montaire permettent de mesurer le niveau de vie des populations
un instant donn et de suivre son volution qui peut tre trs fluctuante, tant donn la trs grande
sensibilit du revenu et de la consommation aux chocs (catastrophes naturelles, perte demploi, dcs,
dons, etc. ).
Par contre, les indicateurs du tableau 2 permettent dapprcier les manques en termes de
conditions de vie (besoins essentiels) tandis que ceux du tableau 3 retracent un ensemble de
potentialits/capacits dont labsence constitue un facteur explicatif de la pauvret et la possession
dun moyen pour en sortir.
Tableau 2 Exemple dindicateurs de pauvret humaine en terme de conditions de vie, et frquencede collecte
Dimensions Indicateurs Outils Frquencemoyenne
Dpense moyenne de sant du mnage par tte
Part budgtaire des mnages consacrs la sant
Contribution financire des mnages au systme PFU
Enqute mnage 2-4 ans
Nombre de mdecins par habitant
Nombre de sages femmes par habitant
Nombre de consultations par habitant
Frquence de consultation des catgories de mnages
Nombre de vaccinations (par maladie)Naissances suivies par du personnel qualifi
Recueil
administratif
1 an
Sant etDmographie
Pourcentage de population risquant de dcder avant 40 ans
Taux de morbidit
Taux de mortalit infantile
Taux de mortalit maternelle
Taux de mortalit juvnile
Indice synthtique de fcondit par catgories sociales
Taille du mnage par catgories sociales
Enqute
dmogra-
phique et sant
(EDS)
Enqute MICS
Recensement
5 ans
5 ans
10 ans
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Dimensions Indicateurs Outils Frquencemoyenne
Aide alimentaire par tte
Dpense moyenne alimentaire du mnage par tte
Part budgtaire de lalimentation dans le mnage
Part de certains produits de base dans lalimentation
Enqute
mnage
2-4 ansNutrition et
Alimentation
Proportion denfants macis
Proportion denfants avec un retard de croissance
Proportion denfants avec insuffisance pondrale EDS 5 ans
Rpartition par type dhabitat
Nombre moyen dhabitants par pice
Taux daccs des installations sanitaires adquates Enqute
mnage
2-4ansHabitat, eauet assainis-sement
Taux daccs leau potableTaux daccs llectricit
Taux de raccord un rseau dassainissement
Enqute
mnage
Recueil
2-4 ans
1 an
Transports Dpense moyenne de transport des mnages par ttePart budgtaire du mnage pour les transportsTemps daccs un transport collectif
Temps moyen de transport
Enqutemnage 2-4 ans
Dpense moyenne dducation des mnages par ttePart budgtaire de lducation dans le mnage
Dpense moyenne du mnage par lve
Enqute
mnage 2-4 ans
Taux dadultes analphabtes Recensement
Enqute
mnage
10 ans
2-4 ans
Education
Taux brut de scolarisation tous niveaux
Taux brut de scolarisation par niveau de scolarit
(enseignement fondamental, secondaire, normal, technique,
suprieur)Taux de dperdition scolaire
Taux de redoublement
Rapport de scolarisation entre sexe
Ratio lves par salle de classe
Ratio lves par enseignant
Recueiladministratif
Enqutemnage
1 an
2-4 ans
La comparaison de ces indicateurs dans le temps, dans lespace et par catgories sociales peut
clairer sur les domaines, les rgions et les groupes de population pour lesquels des mesures de
politiques sont ncessaires.
La pauvret humaine ne sarrte pas ces deux formes de pauvret(tableaux 2 et 3) mais elle
englobe dautres formes comme la pauvret politique (absence de participation au processus dedcisions, violation des droits de lhomme, etc.) ou la pauvret thique (corruption, violence et
dlinquance, inscurit, perte des valeurs culturelles etc.) pour lesquelles des indicateurs doivent
galement tre proposs.
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Tableau 3 Exemple dindicateurs de pauvret humaine en termes de potentialits et, frquence
de collecte
Formes de potentialits Indicateurs Outil Frquencemoyenne
Couverture sanitaire (5 et 10 km)Couverture scolaire)
Enqute
communautaire
Inventaire
2-4 ans
4 ans
Taux de logement en matriaux dfinitifs
Taux daccs la proprit de la terre Enqute mnage
Enqute agricole
4 ans
1-2 ans
Potentialits matrielles
(moyens possds par les
mnages pour sortir de la
pauvret)
Taux daccs au crdit (formel ou
informel) Recueil et enqute 1 an
Esprance de vie la naissance
Couverture de vaccination EDS
Recueil
5 ans
1 an
Taux de prvalence du Sida Recueil 1 an
Taux dalphabtisation des adultes
Nombre moyen dannes dtude russies Enqute mnage 2-4 ans
Potentialits humaines
(capital humain favorisant
linnovation et la
productivit)
Taux de chmage
Taux de pluri-activit
Taux de salarisation
Taux de salaire horaire
Enqute emploi 1-2 ans
Proportion des femmes chefs de famille
Taux de familles monoparentalesPart des transferts dans le revenu
Taux dappartenance des associations
Part des emplois obtenus par relation
Enqute mnage
EDS
MICS
2-4 ans
5 ans
5 ans
Nombre denfants des rues
Taux de dlinquance Enqute
Recueil
2 ans
Potentialits sociales
(vulnrabilit et degr
dinsertion sociale)
Nombre dorphelins du Sida Enqute mnage
Recueil
4 ans
1 an
Il est important de noter que lanalyse de la pauvret va au-del du suivi de son volution, sous
ses formes montaire et humaine. Deux autres aspects ont souvent fait dfaut dans beaucoup de
documents/rapports sur lanalyse de la pauvret :
o Il est aujourdhui reconnu que la comprhension des changements sociaux passe par
lobservation des comportements (dinnovation et de marginalisation) des populations.
A cet effet, il devient utile de connatre la faon de percevoir des populations (et des
pauvres en particulier) et davoir leur avis sur la situation de la pauvret et sur les
mesures de politique proposes et mises en uvre.
o Il est galement ncessaire, de disposer des indicateurs pertinents sur la contribution
relle des politiques et programmes sur les conditions de vie des pauvres. Ces
indicateurs peuvent tre obtenus travers des exercices de revue des dpenses publiques
et plus gnralement travers le fonctionnement du 2ime sous-systme(
suivi/valuation des pojets).
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2.2. Sources de donnes et danalyse sur la pauvret et structures responsables
des oprations de collecte et dinvestigation (recherche)
Lorganisation dun systme dinvestigation permettant de recueillir et danalyser sur une base
permanente, tous les types de donnes/indicateurs mentionns plus haut, est lune des missionsprincipales du sous-systme dinformation sur la pauvret. Ces donnes proviennent en gnral de
plusieurs sources dont les six principales sont examines ci-dessous.
- Lune des premires sources de donnes et danalyse sur la pauvret, et sans doute la
principale, est constitue par les Instituts Nationaux de la Statistique qui fournissent les donnes debase sur la pauvret (seuil, incidence et profondeur de la pauvret, taux de mortalit, esprance de vie
la naissance, etc.). Ces donnes sont gnres travers la ralisation denqutes quantitatives auprs
des mnages (type LSMS, enqute prioritaire, enqute DHS, enqute 1-2-3, etc.). Malheureusement
leur ralisation est relativement coteuse et ne permet pas, en outre, davoir des donnes exploitables
avant une deux annes aprs le dbut de la collecte. Cest pour ces raisons quelles nont lieu que
tous les 2, 3 ou 4 ans, et mme plus dans certains pays. Cest partir de cette catgorie de sources de
donnes, que lon obtient lescomptes de la nation travers lesquels on retrouve le PIB, linflation, etc.La ralisation du recensement gnral de la population constitue galement une activit importante
pour ces instituts car elle fournit les indicateurs de base sur la dmographie, le taux danalphabtisme,
les taux daccs aux services sociaux de base, les taux de scolarisation, etc. Le recensement constitue,
en outre, la base de toutes les enqutes raliser dans le pays, puisquil fournit les informations pour
la constitution des chantillons. Pour des raisons financires, le recensement de la population a lieu
tous les 10 ans dans les pays en dveloppement. En outre, ces Instituts de la Statistique ont galement
pour missions dappuyer les autres structures du pays, dans la ralisation de leurs enqutes et de veiller
lharmonisation des mthodologies ainsi qu la dfinition du contenu des variables, lors des
oprations de collecte.
- La deuxime source est constitue par lensemble des services statistiques des ministres
techniques (Education, Sant, Dveloppement rural, environnement, Emploi, etc.) et destablissements ou offices, chargs de recueillir rgulirement ce quon appelle les statistiquesadministratives et dentreprises (taux de scolarisation, nombre dlves par classe, nombre de
mdecins, superficies cultives, rendement, salaire, etc.). La frquence de collecte de ces donnes est
en gnral annuelle. Il est important de noter ici que ces institutions, en plus de produire des donnes
administratives, peuvent, selon leurs capacits, faire raliser ou raliser eux-mmes des enqutes
quantitatives ou qualitatives pour leurs propres besoins danalyse et de suivi. A titre dexemple, les
ministres de lagriculture ralisent priodiquement des enqutes agricoles. A ct de ces services
statistiques, les services financiers des ministres constituent des sources importantes pour lesdonnes financires sans lesquelles, une analyse des choix budgtaires et leurs impacts sur les pauvres
deviendrait des exercices hasardeux.
- La troisime source est constitue par des institutions de collecte spcifiques et/ou desobservatoires thmatiques. Par exemple, au Bnin, lONC (Office National des Crales) et laDCCP (Direction du Contrle et du Conditionnement des Produits) ont pour mandat de collecter des
donnes sur les prix en milieu rural, tandis que lObservatoire de lEmploi se charge de la collecte des
statistiques relatives lemploi salari, formel et informel, priv ou public. De manire gnrale, ces
observatoires thmatiques quand ils existent, ont souvent recours des enqutes objectifs spcifiques
(nutrition, sant, emploi, ducation, etc.) quils ralisent avec ou sans lappui des Instituts nationaux
de la Statistique. On peut classer galement dans cette catgorie les units de recherches desuniversits et les centres de recherches semi-publics (par exemple, les centres de recherche etdanalyse macroconomique mis en place avec lappui de lACBF en Mauritanie, en Cte dIvoire, au
Bnin, Madagascar, etc.)
- Une quatrime source est constitue par les ministres du budget, des finances et delconomie pour les donnes financires fournies travers le budget de lEtat (fonctionnement etinvestissement). En effet, les finances publiques sont les principaux outils dont dispose un
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Vers le Renforcement du Systme de Suivi de la Pauvret Madagascar
gouvernement pour accompagner une stratgie de lutte contre la pauvret. Cest pourquoi, il est
important danalyser les orientations du budget et les affectations de ressources aux diffrents secteurs,
travers une revue priodique des dpenses publiques. Ces revues, limites aux services sociaux de
base, constituent lessence des tudes 20/20 .
- La cinquime source de donnes et danalyse regroupe les Bailleurs de fonds, les ONG et lesecteur priv qui, pour leurs propres besoins, ralisent des oprations de collecte de donnes ou desenqutes. En gnral, il sagit de donnes permettant ce groupe de mesurer limpact et lefficience de
leurs interventions sur le terrain. On pourrait classer dans cette catgorie le Rseau des Observatoires
Ruraux de Madagascar. Ce dernier, mis en place avec lappui de diffrents bailleurs de fonds, a
pour mission de mesurer et de publier sur une base annuelle, les progrs enregistrs dans les
conditions de vie des mnages vivant dans les zones dintervention de ces bailleurs.
- La sixime source est apparue au dbut des annes 90 dans les pays qui, dj cette poque,
considraient la lutte contre la pauvret comme lobjectif central de leurs politiques de dveloppement.
Cest ainsi que pour formuler leurs plans et programmes de lutte contre la pauvret et en assurer
efficacement le suivi, ces pays ont mis en place des cellules techniques charges de la lutte contre la
pauvret (structures lgres oprationnelles), dont les premires tches consistaient produire desprofils de pauvret et des documents danalyse sur la pauvret. A titre dexemple, le Bnin a instaurune cellule technique DSD (Dimension Sociale du Dveloppement) qui, non seulement a aid la
formulation des premiers documents de stratgie de lutte contre la pauvret, mais, en outre, a produit
et publi de nombreux ouvrages sur la pauvret. Il en est de mme pour le SNAD (Secrtariat
National lAuto-promotion et au Dveloppement) Madagascar.
- Lensemble de ces donnes, lorsquelles existent sous forme dsagrges( par genre, province
ou rgions par exemple) peuvent donner lieu dautres sources et niveaux danalyse plus fins ( niveau
provincial par exemple).
La question que lon peut se poser ce stade, est de savoir quelle pourrait bien tre la valeur
ajoute dun observatoire de la pauvret, face aux sources de donnes et danalyse de la pauvret quiviennent dtre prsentes. Ce sont les rponses cette question qui seront prsentes dans les
sections suivantes.
I I I. ORGANI SATION ET MISSIONS DE L OBSERVAT OIRE DE LA PAUVRETE
Les raisons qui ont conduit jusqu prsent la cration dun observatoire de la pauvret
varient dun pays lautre. Le Mali a voulu une structure autonome vis--vis de ladministration,
avec comme mandat essentiel4, dappuyer le gouvernement dans le suivi de la pauvret. Cet
observatoire, dnomm Observatoire du Dveloppement Humain Durable et de la Lutte Contre la
Pauvret (ODHD/LCP) (pour signifier que lanalyse doit dpasser la simple pauvret montaire),
sest vu confier comme tches : le suivi de la mise en uvre de la Stratgie Nationale de Lutte contre
la Pauvret et la production priodique dun Rapport National sur le Dveloppement Humain dans
loptique dindiquer au pays les progrs enregistrs dans ce domaine. Lexprience mauritanienne,
peu de chose prs, est semblable celle du Mali. Cependant, lobservatoire de la Mauritanie a
dvelopp, en outre, des outils dappui la formulation de micro projets auprs des populations de
certains villages. Par contre au Bnin, ce type de structure dnomme Observatoire du Changement
Social , qui est en fait un rseau dobservatoires, sest donn comme mandat de re dynamiser
lappareil statistique travers le renforcement de lensemble de ses composantes. Cest grce
lensemble des produits gnrs (profils de pauvret, analyse sectorielle et thmatique de la pauvret,
etc.) par ce rseau, que le Bnin a produit assez rapidement sa stratgie DSD et, par la suite, sa
stratgie de lutte contre la pauvret.
Aujourdhui, la lutte contre la pauvret nest plus lapanage de ces seuls pays mais est devenula priorit et la proccupation centrale des politiques publiques de tous les pays en dveloppement.
4lide tant de sassurer de la disponibilit entire des cadres de lobservatoire.
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Cette proccupation sest concrtise pour beaucoup de pays, travers la production des Documents
de Stratgie de Rduction de la Pauvret (DSRP) comme cadre de coopration avec lensemble des
partenaires. Dans ce nouveau contexte, il devient urgent de clarifier ce quun Observatoire de la
Pauvret peut apporter pour amliorer le systme de suivi de la pauvret.
3.1. Principales missions de lObservatoire de la Pauvret
Pour bien cerner les missions de lobservatoire, il est essentiel de se rfrer celles du systme
de suivi/valuation de la pauvret dont il nest quune composante. Parmi les activits de suivi et
dvaluation de la pauvret, sont rappeles ci-dessous, les tches minimales, savoir :
- Sassurer, avec la collaboration des producteurs de donnes, de la collecte effective et sur
une base permanente, des informations relatives la pauvret.5
Cest lune des missions
essentielles dun systme de suivi. Le choix des informations (frquence, nature, dtails
observer) et donc des indicateurs de pauvret ncessaires pour le suivi et lanalyse,
dpendra de la situation de lexistant et des objectifs retenus dans la stratgie de lutte
contre la pauvret. Pour accomplir cette tche, il est ncessaire davoir recours une
structure spcifique, mandate par le gouvernement, pour indiquer les priorits et lesorientations en la matire.
- Organiser la concertation entre dune part, les producteurs dinformations6
et dautre part
entre ces derniers et les utilisateurs des donnes et analyses produites. En effet, les
producteurs de donnes, dans la plupart des cas, tendent signorer mutuellement (aussi
bien dans leurs attributions que pour les produits raliss) en se considrant, tort, comme
des concurrents. Par ailleurs, associer les acteurs non producteurs dinformations
lanalyse des donnes reste encore une pratique rarissime.
- Analyser les informations suivant une dmarche oprationnelle. Lanalyse des
informations ne doit pas se limiter un exercice purement statistique et de recherche
thorique. Les rsultats de ces analyses doivent tre suffisamment concrets et pertinentspour interpeller, autant le Gouvernement que les bailleurs de fonds, de telle sorte quils
influent dans leur prise de dcision au profit de la rduction de la pauvret.
- Assurer la synthse des informations disponibles sur la pauvret dans le pays. La
comprhension et lanalyse de la pauvret appellent des comptences techniques et
administratives diverses qui, chacune dans son domaine, produit des informations de
nature complmentaire qui doivent tre synthtises. Cette fonction de synthse doit tre
assume par une structure, sorte de point focal, qui lon sadressera pour avoir une vue
rapide et globale sur la situation de la pauvret du pays et sur son volution, ainsi que sur
les principales politiques et mesures de lutte contre la pauvret mises en uvre dans le
pays.
Lensemble de ces tches minimales justifie la prsence dun observatoire de la pauvret pour
donner les orientations et indiquer les priorits en matire dorganisation du systme dinformation et
pour fournir au gouvernement et autres acteurs du dveloppement des analyses synthtiques de la
pauvret, utiles la prise de dcision. Ainsi donc, la mise en place dun Observatoire de la Pauvret
nest pas et ne doit pas tre une fin en soi. LObservatoire devrait tre un outil qui permet de mesurer
les progrs ou les reculs enregistrs dans la lutte contre la pauvret, dindiquer les causes des reculs et
les facteurs des progrs et de produire des analyses sur lefficacit des politiques et programmes mis
5 Il faut rappeler que dans le cadre de lanalyse de la pauvret, il est ncssaire de disposer dune base
dinformations statistiques et financires, rgulires et de qualit. Comme les ressources sont limites, le
systme dinformations devrait sinscrire dans un processus de dveloppement moyen terme de lappareilstatistique national, alternant enqutes lourdes et lgres.6 Il ne sagit pas ici, dune simple coordination technique que peuvent valablement assurer les comits de
coordination statistique( CCISE Madagascar, SNISA au Bnin,)
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en uvre pour rduire la pauvret. A ce titre, il est aussi un moyen permettant de fournir en temps rel,
aux dcideurs, des lments nouveaux en matire danalyse, susceptibles de renforcer les politiques en
cours.
Si lobservatoire de la pauvret remplit efficacement ces missions, le pays disposerait dun
cadre de rfrence pour la production et lanalyse des informations sur la pauvret. Vu sous cet angle,
lobservatoire de la pauvret, loin de se substituer aux Instituts Nationaux de la Statistique,
contribuerait au contraire, renforcer le rle des producteurs de donnes (principalement les Instituts
Nationaux de la Statistiques, les Ministres sectoriels et dans certains cas, les structures spcifiques
comme les observatoires thmatiques ou rgionaux) et de contribuer au renforcement de lappareil
statistique national.
En plus des tches minimales voques ci-dessus, viendront sajouter dautres missions pour
les observatoires de la pauvret, selon le contexte politique des pays et les niveaux dorganisation
(concertation et dialogue entre les acteurs du dveloppement) et de performance de lappareil
statistique. Ces lments expliquent pourquoi les structures et les modalits dorganisation des
observatoires de la pauvret ne seront pas les mmes, dun pays un autre.
3.2. Structures possibles de lObservatoire
Lexistence de multiples producteurs de donnes (section 2.2.) permet de concevoir
lObservatoire de la pauvret comme une composante particulire au sein dun rseau intgr de
diffrentes sources dinformations/analyse qui rpondent aux multiples objectifs dinvestigation et qui
mettent en jeuplusieurs niveaux danalyse (micro, macro, national ou rgional, sectoriel, thmatique,
etc).
Figure 1 : Cadre organisationnel des diffrentes units de support de
lobservatoire de la pauvret (architecture intermdiaire)
Observatoires
thmatiques
(emploi,
scuritalimentaire,etc)
Suivi/valuation desstratgies de rduction
de la pauvret
Directions
statistiques des
ministres
(sant, eau,ducation,
finances etc
Institut national de
la statisti ueObservatoire de
la Pauvret
Plusieurs cas de figure sont alors possibles. La figure 1 reprsente le cas dun pays qui dcide
de mettre en place des observatoires et/ou des units danalyse thmatiques pour renforcer les donnes
et analyses produites par les instituts nationaux de la statistique et les services statistiques des
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ministres. Ce cas de figure est assez frquent dans les pays qui veulent approfondir la connaissance
de certains problmes majeurs qui pourraient entraver leur dveloppement. On retrouve ainsi, chez
eux, des units dobservation spcifiques pour la scurit alimentaire , les catastrophes
naturelles , le VIH/SIDA , etc.
Dautres pays vont plus loin dans le dveloppement de larchitecture en y ajoutant, en plus, des
observatoires ruraux et/ou des observatoires urbains (Figure 2). Lavantage apport par la mise en
place de ces deux nouveaux observatoires rgionaux, cest quils permettent dobserver de faon plus
approfondie, certains aspects de la pauvret du monde rural et des villes. Pour cela, il est souhaitable
doprer un ddoublement entre milieu urbain et milieu rural parce que les effets des politiques
macroconomiques (en particulier les programmes de restructuration conomique) et des crises (chocs
endognes et exognes) ne se font pas sentir de faon uniforme dans ces deux milieux. En effet, le
milieu rural est, en gnral, plus pauvre en infrastructures sanitaires et scolaires par rapport au milieu
urbain ; par contre dans les villes il y a plus d'emplois crs, mme s'ils sont prcaires, rendant la lutte
pour la survie plus difficile. Par ailleurs, les producteurs agricoles bnficient davantage de la
libralisation des prix en raison de l'amlioration des prix aux producteurs ruraux et de la suppression
des subventions des prix aux consommateurs. Deux pays - Madagascar et le Bnin ont opt pour
cette architecture, avec toutefois une diffrence dapproche.
Figure 2 : Cadre organisationnel des diffrentes units de support de
lobservatoire de la pauvret (architecture avance)
Suivi/valuation desstratgies de
rductionde la pauvret
Observatoiredu milieu urbain
Observatoires
thmatiques
(emploi,
scuritalimentaire, etc)
Cellule Technique de
suivi de la Pauvret
(Primature ou structure
quivalente)
Institut national de
la statisti ue
Observatoire
du milieu rural
Units
administratives
(sant, eau,
ducation,finances, etc)
Madagascar a choisi travers le projet MADIO - de mettre en place sur une base raisonne,
des Observatoires ruraux dans diffrentes zones (4 en 1995 largies 17 aujourdhui), o sont
gnralement engages des actions de dveloppement avec des bailleurs de fonds (Coopration
Franaise, Union Europenne, Coopration Allemande, Coopration Suisse). Bien que lide soit de
suivre dans le temps un certain nombre dindicateurs dimpact des politiques conomiques sur les
mnages ruraux, chacun de ces observatoires vise illustrer en particulier une problmatique clef de
lagriculture malgache (petite polyculture familiale dominante agricole, culture de rente,
enclavement, etc.). Il est noter, que ces observatoires nont pas vocation une reprsentativit
rgionale (encore moins nationale) mais peuvent aider mettre le doigt sur certains problmes clefs,
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qui seraient passs inaperus autrement, charge aux enqutes plus lourdes den vrifier limportance
au niveau national.
De la mme manire, sans lui donner lappellation dobservatoire du milieu urbain, le projet
MADIO a concentr, pendant plusieurs annes, ses analyses sur lemploi et la pauvret dans le monde
urbain, sur la ville dAntananarivo o les conditions de vie et de pauvret des populations ont t
observes dans le temps travers des enqutes 1-2-3. Depuis lanne 2000, ces analyses ont t
tendues aux six autres principales villes du pays
Les analyses produites par ces deux types dobservatoires viennent en complment celles des
enqutes mnages plus lourdes ralises par lInstitut National de la Statistique (Enqute intgrale de
type LSMS en 1993 et Enqutes prioritaires en 1997, 1999 et 20017).
Par contre au Bnin, lObservatoire sur les mnages ruraux et lObservatoire du milieu urbain
produisent, tous les deux, des analyses reprsentatives lchelle nationale. Cest ainsi que les units
dobservations ont t choisies en milieu rural de faon assurer une couverture des huit zones
agrocologiques (et 6 provinces administratives) du pays tandis que les six principales villes
fournissent lchantillon national dobservation, une population proportionnelle sa taille et entenant compte de sa structure dmographique.
Des enqutes mnages diffrentes (urbaines et rurales) sont ralises pour obtenir le profil de
pauvret du pays. En milieu rural, quatre passages annuels sont observs pour capter les effets
saisonniers contre deux en milieu urbain. Les questionnaires utiliss8
comprennent des modules
thmatiques spcifiques (emploi, emploi du temps, ducation, sant, etc) administrs selon la
problmatique du moment. Une enqute agricole est ralise annuellement pour approfondir lanalyse
sur la production et lemploi.
Au Bnin, cest lensemble des units du rseau, organises autour de la Cellule Technique qui
est dnomme Observatoire du Changement Social , alors qu Madagascar il est envisag que
lObservatoire de la Pauvret soit la cheville ouvrire de la Cellule Technique dont il ferait partie.Cette diffrence dans lorganisation des deux Observatoires de la Pauvret nest en fait quapparente
puisquau bout du compte, les activits des diffrents rseaux poursuivent le mme objet.
IV . ENSEIGNEMENTS ET CONCLUSION
Un maillon faible dans la chane de production des informations pour lanalyse
de la pauvret
Les modalits dorganisation de lobservatoire de la pauvret prsentes dans la section III,
nont tenu compte que du sous-systme dinformations et danalyse sur la pauvret et le
dveloppement humain, ce dernier ntant quune composante du systme plus global dusuivi/valuation de la pauvret. Dans la pratique, les informations fournies par ce sous-systme ne
suffisent pas pour analyser les impacts des programmes/projets sur les pauvres. Il y a donc lieu de
considrer galement les activits relatives au suivi/valuation des programmes/projets, mis en uvre
dans le cadre des stratgies de rduction de la pauvret, qui constituent un autre sous-systme.
7Les donnes de 2001 sont en cours de traitement.8L'enqute doit tre construite sur la base d'un questionnaire modulaire comprenant au minimum trois types de
modules : (i) un module de base permettant d'obtenir les informations socio-dmographiques sur les mnages ;
(ii) des modules spcifiques adresser chacun des membres du mnage pour apprhender les caractristiques
du groupe (vulnrable, pauvre ou non pauvre) auquel il appartient et ses stratgies et comportements pour faire
face la crise ou aux mesures de politique et (iii) un ou des modules conjoncturels lis aux thmes (dvaluation,ducation, temps de travail, dpenses, etc) pour lesquels on veut connatre de faon approfondie la situation
des mnages.
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Ce 2me
sous-systme devra satisfaire, tout comme le premier, les besoins dinformations de
lObservatoire de la Pauvret. Il sagira toutefois dinformations de nature diffrente, puisque leur
objet est de permettre une valuation de la performance des programmes/projets et de leurs impacts
sur les conditions de vie des pauvres. Les informations recherches dans ce cas, devraient aller au
del de celles fournies lors dun suivi financier classique de projet, et comprendre des analyses
faisant le lien entre les indicateurs financiers et les indicateurs de pauvret (ces derniers tant fournis
dans le cadre du premier sous-systme). Dans le pass, cette dimension de suivi/valuation a souvent
t marginalise dans le cadre du monitoring de la pauvret et a constitu le maillon faible dans
la chane de production des informations sur la pauvret. Cest ainsi que les informations ont souvent
t centres sur les indicateurs de pauvret et que les appuis institutionnels ont privilgi les Instituts
Nationaux de Statistique et quelquefois les directions statistiques des ministres sectoriels.
Les principaux acteurs de ce deuxime sous-systme sont les ministres sectoriels (et tous
autres structures ou agences autonomes) qui ont en charge le financement et lexcution des
programmes et projets. La coordination de leurs activits dans le cadre du suivi/valuation au niveau
national, est assure par deux directions techniques responsables de la politique conomique du
gouvernement : la Direction Gnrale du Budget et celle de la Planification du Dveloppement et de la
Programmation des Investissements Publics.
Sur la base des analyse prcdentes, il apparat que le fonctionnement de lensemble du systme
de suivi/valuation de la pauvret dpend de plusieurs acteurs. Tandis que le deuxime sous-systme
met en exergue le rle de leadership des directions gnrales du Budget et du Plan (en matire de
programmation, de budgtisation et de revue des dpenses), le premier sous-systme fait ressortir le
rle cl des instituts nationaux de la statistique (schma directeur de la statistique, harmonisation des
mthodologies de collecte et des nomenclatures, validation des indicateurs, etc).
Le positionnement institutionnel des Observatoires de la Pauvret
Les dveloppements prcdents confirment les Observatoires de la pauvret dans leur rle de
coordonnateur et danimateur du systme national de suivi/valuation, pour assurer la liaison entreloffre et la demande dinformations sur la pauvret dans le pays et produire les analyses de synthse
ncessaires. Ceci pose le problme de lancrage institutionnel des observatoires.
Au moins deux options peuvent se prsenter selon le degr dautonomie de lobservatoire
par rapport lautorit gouvernementale. Il sagit ici dune autonomie de gestion dans le
fonctionnement plutt que dune indpendance dans le statut. Par exemple, lODHD/LCP du Mali est
administrativement rattach un ministre mais est autonome dans son mode de fonctionnement.
Ceux qui sont favorables la premire option, caractrise par une autonomie de lobservatoire,
estiment que cette forme dorganisation garantirait lindpendance et lobjectivit/crdibilit dans les
analyses qui sont produites. Un deuxime avantage de cette option, cest quelle permet
lObservatoire dchapper aux problmes de lourdeur administrative. Elle prsente toutefois, un
risque majeur : la non appropriation par les autorits gouvernementales des analyses etrecommandations de lobservatoire. Ce risque est encore plus grand, lorsque le ministre de tutelle de
lObservatoire na pas de poids dans le choix des politiques conomiques et sociales du pays.
Cest pourquoi dautres personnes suggrent, au contraire (ceci est la deuxime option), que
lobservatoire soit un organe intgr la Cellule Technique charge de la lutte contre la pauvret, elle-
mme rattache la Primature ou une autre institution ayant le mandat de piloter et de coordonner
laction gouvernementale. Selon les dfenseurs de cette option, le risque de ne pas avoir des analyses
objectives et critiques pourrait tre attnu par le fait que ce sont les sources de donnes qui
produisent en ralit les analyses primaires sur la pauvret, lesquelles sont par la suite synthtises et
renforces par lObservatoire de la Pauvret. Cest cette deuxime option qui est propose pour
Madagascar. En effet, pour donner la jeune Cellule Technique du DSRP (cre seulement depuis
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lan 2000) les moyens et les outils techniques lui permettant de jouer efficacement son rle, il apparat
ncessaire de dvelopper en son sein un observatoire de la pauvret9.
Quelque soit loption retenue, la qualit et le dynamisme des cadres mis la disposition de
lObservatoire de la pauvret dans chaque pays , seront des lments dterminants pour son efficacit.
Cest pourquoi il est suggr davoir recours une quipe pluridisciplinaire, rompue aux techniques de
planification stratgique et danalyse statistique mais galement capable de mener des travaux de
recherche-action. Compte tenu des moyens disponibles, cette quipe pourrait comprendre au moins
trois experts dont : un macroconomiste, un statisticien et un sociologue.
Quelques considrations pratiques pour un bon fonctionnement de lobservatoire
Certains enseignements tirs des expriences de divers pays, pourraient aider un meilleur
fonctionnement de ces observatoires :
- De la mme faon quil ny a pas de solution universelle et globale pour apprcier et
analyser la pauvret, il nexiste pas de solution unique pour observer son volution dans le
temps. Chaque dimension de la pauvret demande une observation spcifique dpendantdes impratifs retenus au moment de la formulation des politiques et programmes nationaux
et rgionaux. Ceci implique que la qualit dun observatoire de la pauvret et son efficacit
dpendront du bon fonctionnement de lensemble des structures du systme (rseau)
dinformations et danalyse de la pauvret.
- Lobservatoire de la pauvret nest quun lment du rseau dunits oprationnelles
composant le systme de suivi et dvaluation de la pauvret. Cela signifie, qu un moment
donn (par exemple, lors du dmarrage des activits de lobservatoire ou aprs quelques
annes de fonctionnement), il sera ncessaire de procder une valuation de lorganisation
et des capacits des principales units composant le systme, en vue de dboucher sur un
plan commun de travail, ou dfaut, des plans de travail harmoniss. Une valuation
spcifique devra tre ralise pour lappareil statistique national, y compris la situation et laqualit/fiabilit des donnes statistiques.
- Le bon fonctionnement dun observatoire dpend galement de lefficacit de la
coordination autour de fonctions cls. Cest dans ce cadre que lObservatoire du
Changement social au Bnin a identifi quatre fonctions organises lintrieur de sous-
systmes (collecte et analyse dindicateurs agrgs, enqutes auprs des mnages,
valuation dimpacts, suivi dexcution du DSRP).
- Il y a un cot associ au suivi et lanalyse de la pauvret. Tout dabord, il y a un cot rel
absolu (financier) li aux oprations de collecte de linformation. Mais il y a aussi un cot
dopportunit li la recherche de la prcision des donnes. En effet, plus on cherchera la
prcision, plus cela ncessitera des ressources financires, et moins les fonds serontdisponibles pour des actions au bnfice direct des pauvres.
- La recherche de consensus sur les indicateurs de mesure et de suivi de la pauvret est
ncessaire. En effet, les informations nauront de valeur que si elles sont reconnues
valables et justes par les acteurs concerns (ministres et agences gouvernementales,
ONG, groupes et associations, syndicats, et bailleurs de fonds). Pour cela, il y a une
ncessit pour ces institutions se concerter, dialoguer et changer des informations et
des techniques.
9Il ne sagit pas de crr une nouvelle structure, ct de celles qui sont dj assez nombreuses dans le rseau
de production et danalyse de la pauvret dans le pays, mais de renforcer les capacits de la Cellule Technique
du DSRP.
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- Lobservatoire de la pauvret, fonctionnant en rseau avec les autres units/structures
nationales de collecte et danalyse, il est urgent de mettre en place, en son sein, un site
Internet sur la pauvret. Ce dernier contiendra toutes les tudes et analyses sur la pauvret
dans le pays, les donnes statistiques, les tableaux de bord sociaux, sectoriels et autres
informations.
- Lobservatoire de la pauvret pourrait galement soccuper, en plus de ses autres tches, de
raliser et de diffuser sur une base priodique, un inventaire des bonnes pratiques de lutte
contre la pauvret, contribuant ainsi amliorer lfficacit des projets et programmes en
faveur des pauvres.
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REFERENCES
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Nationale du Bnin.
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cadre du DSRP. Rapport de mission, PNUD Madagascar
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Paper n254. World Bank - Washington
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6. CHARMES, Jacques (1993), Lobservatoire statistique des pays soumis des changements socio-
conomiques rapides : dialectique des mthodes - Journes dtudes sur les observatoires,
ORSTOM, Paris.
7. DUBOIS, J.-L (1999), Proposition dindicateurs et de systme de suivi de la pauvret. Rapport de
mission. PNUD/OIT. Mauritanie.
8. DUBOIS, J.-L (1996) Quels systmes dinformation pour les politiques de lutte contre la pauvret.
Cahiers de Sciences Humaines. Paris.
9. PACCOUD, T. (1995) Quelques rflexions sur les systmes dinformation pour lvaluation de
lanalyse et le suivi de la pauvret dans les pays en voie de dveloppement lexprience de six
pays africains dans le domaine de lanalyse de la pauvret, Documentation dun sminaire-atelier
Document de travail n10 Srie politique sociale (GTZ), Cotonou/Bnin.
10. INSTAT/MADIO (2000). Aperu de ltat des campagnes malgaches en 1999-2000. Premiers
rsultats des observatoires ruraux. Antananarivo. Madagascar.
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Chapitre 2 : LES SOURCES STATISTIQUES, LES
INDICATEURS ET LES OUTILS DISPONIBLES()
par Jacques Charmes
INTRODUCTION
Dans le cadre du processus de formulation et de suivi dune stratgie nationale de rduction dela pauvret, la mise en place dun observatoire de la pauvret savre ncessaire. Compte tenu desnombreuses oprations de collecte opres depuis ces dernires annes Madagascar, du redmarragedes activits lies la statistique administrative, et du suivi de la mise en place et de lefficacit desprojets de lutte contre la pauvret, le rle dun tel observatoire est moins de collecter que decoordonner, synthtiser et analyser linformation disponible, et aussi de concevoir et de suggrer toutindicateur susceptible de rendre plus efficace la stratgie de lutte, mise en place par les pouvoirspublics avec lappui des bailleurs de fonds.
Lobservatoire de la pauvret qui est ici projet pour Madagascar, ne vise pas collecter desinformations supplmentaires, mais bien rassembler celles qui existent afin de les traiter de faonsystmatique et comparative, en continu, en vue de leur amlioration pour une plus grande efficacitet une meilleure utilisation par les acteurs du dveloppement. Bien entendu, nombreux sont les acteursqui, dans la priode actuelle que traverse Madagascar, traitent la question de la pauvret. Maisprcisment, ce traitement sopre partir dune source privilgie sans toujours en confronter lesrsultats avec les autres sources possibles. Do la mission supplmentaire de synthtiser et decoordonner, non dans le but dexercer une suprmatie quelconque, mais de comparer et de confronterafin dclairer des questions que les collectes existantes peuvent avoir laisses dans lombre.
Aprs un bref rappel des sources disponibles, des oprations de collecte ralises ouprvues et des programmes en cours, on indiquera quels indicateurs serait charg de suivrelobservatoire de la pauvret, et quels outils doivent tre mis au point cet effet. Enfin, on prciseraquelles sont les tapes envisageables pour la mise en place de lobservatoire.
I. LES SOURCES DE STATISTI QUES SOCIALES ET DE LA CONNAI SSANCE DE LA
PAUVRETE A MADAGASCAR
Ces sources, ainsi que les rsultats qui peuvent en tre tirs ont t longuement et prcismentprsents dans un rapport antrieur (Charmes, 2000). On se contentera ici den rappeler les principauxtraits et dactualiser cet inventaire-bilan.
Aprs une longue priode de vide statistique, les oprations de collecte et de traitement desinformations caractre conomique et social se sont multiplies Madagascar au cours de ladernire dcennie. Lvolution a t si rapide quelle ne va pas sans incohrences, contradictions, etquun certain manque de coordination semble prvaloir avec pour consquence une absence de visiondensemble du systme, devenu complexe, prsentant de larges espaces de chevauchement, mais aussides domaines lacunaires qui devraient tre combls. De sorte quun bilan de lexistant nest pas inutiledans la perspective dune ncessaire coordination.
Trois principales sources de donnes peuvent tre distingues :
Le contenu de ce chapitre est le mme que celui de notre rapport de mission en aot-septembre 2001
Madagascar.
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Vers le Renforcement du Systme de Suivi de la Pauvret Madagascar
- les statistiques denqutes auprs des mnages,- les observatoires et inventaires,- les statistiques administratives et dentreprises.
1.1. Les statistiques denqutes auprs des mnages
Le recensement de la population et de lhabitat de 1993 (qui devrait tre renouvel en2003) marque un tournant de la collecte, puisque ses travaux prliminaires, puis ses rsultats, vontpermettre la ralisation denqutes par sondage auprs des mnages.
LEnqute Permanente auprs des Mnages (EPM), du type LSMS (Living StandardMeasurement Study), a t ralise en 1993, 1997 et 1999 et a produit des informations sur lesprincipaux indicateurs de niveaux de vie et de conditions de vie des mnages (dmographie, accs auxservices, activits agricoles et non agricoles, dpenses, revenus, ducation, sant, nutrition des enfants,). Son renouvellement en 2001 ajoutera ces domaines, le recueil dinformations qualitatives sur laperception de la pauvret, ainsi que la mesure de lemploi du temps des personnes ges de 6 65 ans.Sans que cela soit formellement dcid, on soriente vers un renouvellement de ces enqutes EPM
tous les 2 ans. Leur financement est actuellement assur sur les fonds de contrepartie de linitiativeIPPTE. La mise en perspective des donnes recueillies de 1993 1999, ainsi que lanalyse de donneslongitudinales a dj permis de produire un rapport sur lvolution de la pauvret Madagascar de1993 1999 (Razafindravonona J., Stifel D. et Paternostro S., 2001).
LEnqute Nationale Dmographique et Sanitaire (ENDS), du type DHS (Demographicand Health Survey) a t ralise en 1992, 1997 et elle est programme pour 2002 ; le financement estassur par lUSAID. Cette enqute collecte les donnes, variables et dterminants de la fcondit, dela mortalit maternelle, infantile et juvnile, de la planification familiale et de la malnutrition ainsi quelaccs aux services. Les enqutes MICS (Multiple Indicators Cluster Surveys) de 1995 et 2000 sontconues comme des enqutes intermdiaires entre deux enqutes ENDS, relevant la plupart de leursindicateurs ; la dernire, dont les rsultats sont disponibles un mois seulement aprs la collecte,
relevant en outre des donnes sur le travail des enfants de 6 17 ans. Le financement en a t assurpar lUNICEF et lUSAID.
Toutes ces enqutes, EPM, ENDS, MICS, sont reprsentatives au niveau national, urbain etrural, ainsi quau niveau provincial ; cependant la taille des chantillons ne permet pas descroisements trs dtaills des diverses variables analyses.
Enfin une enqute sur lemploi, ralise Antananarivo en 1995, 1997,1998 et 1999, a ttendue lensemble des chefs lieux de province et Antsirabe en 2000 et 2001, collectant desinformations sur la population active, lemploi et le chmage, la recherche demploi et les trajectoiresindividuelles. Des questions dopinion-perception ont t ajoutes certaines de ces enqutes. En1995 et 1997, et 2001, des enqutes sur le secteur informel et sur la consommation des mnages
concerns ont t articules sur l enqute emploi (enqutes 1-2-3). Le financement de ces enqutes at assur conjointement par lUnion Europenne et la Coopration Franaise.
Toutes ces enqutes ont t ralises par lINSTAT, ou au moins avec son appui ou dans soncadre.
1.2. Les observatoires et inventaires
Bien que le milieu rural soit couvert par la plupart des enqutes auprs des mnages,lagriculture reste la grande absente des progrs rcents dans la collecte. Une enqute agricole,entreprise en 1998-99 a avort. Et il ny a gure que les observatoires ruraux (au nombre de 13 puis
16, chacun portant sur 500 mnages) donner quelque information sur les mutations du monde rural.Encore ces observatoires (financs par lUnion Europenne et divers bailleurs de fonds bilatraux) nesont-ils pas reprsentatifs de lensemble dun milieu rural extrmement divers et lopration qui
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couvre aujourdhui quelque 8000 mnages laide dun questionnaire trs dtaill sur les activits etles conditions de vie des mnages, sert plus mesurer les volutions de populations encadres par desprojets ou des ONG, qu clairer un milieu rural dont on ignore toujours les ractions et les mutationsrcentes. De ce point de vue, les indicateurs de pauvret, mesurs travers les volutions de prix et desalaires ne sont gure plus reprsentatifs. Lanalyse longitudinale des donnes des enqutes EPM estune autre tentative en vue de saisir des volutions encore mconnues. Des inventaires, notammentdinfrastructures ont galement t tents, afin de rassembler linformation disponible au niveau local(fivondronana), ou dtablir la carte sanitaire ou la carte scolaire, oprations qui seront utiles pour lamise en place des Provinces Autonomes. La ralisation en cours dun inventaire communal par leFOFIFA et lINSTAT dans le cadre du programme Ilo avec lUniversit Cornell et lUniversitdOxford mrite une attention spciale car ce sera la seule tentative de collecte systmatique un telniveau dcentralis en attendant le recensement gnral de la population de 2003.
Un projet (Banque Mondiale) de combinaison des rsultats des enqutes sur les conditions devie des mnages (EPM) et sur la sant (ENDS) avec les donnes censitaires (RGPH 1993) etdinventaires (programme Ilo prcdemment cit), pourrait permettre, sil voit le jour, dtablir unecarte de la pauvret suffisamment dtaille pour orienter la prise de dcision.
Encadr n 1 : Linventaire des communes de Madagascar (programme Ilo)
Lenqute Ilo (FOFIFA/INSTAT) auprs des 1392 communes de Madagascar est ralise entre Aot et
Novembre 2001 et les rsultats devraient en tre disponibles en Fvrier 2002. Dans chaque commune, un
questionnaire est administr par des enquteurs un focus group de 8 personnes-ressources dont le maire de
la commune. Si les thmes centraux de lenqute sont lagriculture et lenvironnement, de nombreuses
informations intressent lObservatoire de la Pauvret : lexistence dinfrastructures physiques, administratives
et socio-conomiques dans la commune ; la prsence dentreprises et de projets de dveloppement par secteur et
type dintervenant ; le prix de certains produits de base , de la terre et de la main duvre au cours des 4 derniers
trimestres ; les taux de criminalit (vols de zbus, etc) ; les productions du secteur primaire ; les cots de
transport ; le capital social ( travers le nombre de membres des associations prsentes) ; la perception du bien
tre et de la pauvret ; la dure de la priode de soudure ; le budget de la commune et sa rpartition ; le dtail des
infrastructures sanitaires avec le nombre de mdecins, infirmiers, sage-femmes, etc.
1.3. Les statistiques administratives et dentreprises
Quant aux statistiques administratives, elles ont continu tre rgulirement publies, malgrles difficults (Education), ou nont repris que rcemment (1998 pour la Sant) : les annuaires ontcontinu tre publis avec une certaine rgularit ou viennent de reprendre un rythme que lon peutesprer rgulier. Les statistiques de leau et de lassainissement rsultent essentiellement desenqutes auprs des mnages. La statistique des ralisations (et de loffre) en est encore ses dbuts.
Mais lensemble de ces statistiques (de ressources et de rsultats) souffre dune certaine
mconnaissance des populations de rfrence, par suite de la non disponibilit et de la nonactualisation des projections de population. De nouvelles projections (avec lappui du PNUD),fondes sur les rsultats des rcentes enqutes, notamment lENDS 1997, sont en cours dlaborationet devraient tre prochainement disponibles. En ltat actuel des choses cependant, la Division de laPopulation des Nations Unies a dores et dj procd une telle rvision et de faon relativementdrastique puisque lesprance de vie la naissance a t ramene 52,1 pour la priode 1995-2000(UN, 2001).
Quant aux statistiques de lemploi et des salaires, elles restent encore trs incertaines. Endehors des enqutes auprs des mnages, on connat peu de choses sur lemploi salari priv couvertpar la CNaPS, mais la saisie entreprise rcemment des salaires dclars permet desprer ladisponibilit de statistiques trimestrielles de lemploi et des salaires par sexe, branche dactivit et
province dans un dlai dun an. En ce qui concerne les statistiques de la fonction publique, malgr unrecensement effectu rcemment (1999), elles restent encore contestes, mais il faudra bien en venir
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un accord qui permettra de disposer dune statistique dtaille de ce segment du secteur formel. Seulelenqute industrielle annuelle de lINSTAT permet de disposer aujourdhui de donnes sur les
salaires, mais avec un retard de 2 ans tenant aux contraintes mmes de la collecte et une incertitudelie au problme des non rponses. De ce fait les estimations du secteur informel ne peuvent treralises qu lintrieur dune fourchette dapproximation assez large. Seules les donnes denqute(1-2-3) sur Antananarivo, et dsormais sur le milieu urbain, sont plus prcises et dtailles ce sujet.
Les tableaux 1 et 2 ci-aprs constituent une synthse rcapitulative de ces sources, de leurcontenu et de leurs caractristiques.
Encadr n 2 : Le Tableau de Bord Social
Dans la priode actuelle que traverse Madagascar, deux points mritent dtre souligns : tout dabord,la qualit et la fiabilit des sources peuvent toujours tre discutes, mais leur confrontation est susceptible defournir des clairages utiles, mme si certaines contradictions ou incohrences peuvent tre releves. Encorefaut-il organiser cette confrontation gnrale et ne pas sen tenir de simples positions et oppositions decirconstance. Rassembler de faon ordonne, aussi complte que possible et aussi didactique que possible,des informations qui restent disperses et donc sous utilises ou mal utilises : tel est lobjectif somme
toute la fois modeste (il ne sagit pas de collecter de nouvelles donnes, mais de sen tenir lexistant) etambitieux (il sagit de mettre en perspective des donnes disparates, en insistant sur les questions de mthodes,de concepts et de couverture) du Tableau de Bord Social. Cet instrument doit se construire progressivement partir dune coordination dont devrait se charger lINSTAT. Le Tableau de Bord Social (dont la productionbnficie de lappui du PNUD) en est dj sa seconde dition. Les commentaires et les critiques quil asuscits permettront de lamliorer et de le complter danne en anne afin den faire une publication rgulireet routinire, bnficiant des contributions et des suggestions de toutes les institutions parties prenantes,quelles soient productrices ou/et utilisatrices de statistiques sociales.
Les domaines abords par le tableau de bord sont les suivantes : Population et Dmographie, Emploiset Revenus, Education, Sant, Accs aux services, Comptabilit Nationale et Prix, Agriculture et Scuritalimentaire, Justice et Scurit. Autant que possible, les indicateurs sont fournis au niveau national etprovincial, par milieu (urbain et rural). Lorsquil nexiste pas de donnes ces niveaux, le tableau de bord peutse rfrer des donnes plus ponctuelles ou localises. Les indicateurs correspondant ces domaines devraientpouvoir rpondre aux besoins requis pour la dfinition et le suivi de la stratgie de lutte contre la pauvret, ainsiquaux besoins des diverses agences des Nations Unies, pour le suivi de leurs actions (indicateurs delUNDAF) et aux besoins en indicateurs dimpact rcemment mis en avant par les bailleurs de fonds (UnionEuropenne notamment) soucieux de lefficacit de leurs actions en directions des populations-cibles. En outrele domaine de la population et de la dmographie viserait fournir sans ambigut la population de rfrencepour le calcul des indicateurs dducation et de sant.
Encadr n 3 : Suivi de lIPPTE
En rfrence avec la proccupation des bailleurs de fonds et dans le cadre de lInitiative en faveur desPays Pauvres Trs Endetts, lINSTAT est charg de mettre en place en 2002 une enqute auprs desinstitutions et organismes officiels concerns par lInitiative, afin de suivre lvolution physique et financirede la ralisation des objectifs fixs : en ce sens, chaque institution est cense prciser ses objectifs, la stratgieet les activits dfinies pour y parvenir, les indicateurs de ralisation, dimpact et de rsultat et lhorizon desactivits. Les mthodes utilises relveront du suivi budgtaire, des enqutes quantitatives auprs des mnages,et des enqutes qualitatives auprs de focus group .
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Tableau 1 : Tableau rcapitulatif des SOURCES DE DONNEES sur les statistiques so
Domaine,thme ou
secteur
Source Type de source Champ,couverture
Variables analyses Institution encharge
Partenairebilatral ou
multilatral
DispAccs au
RGPH 1993
RGPH 2003
Recensement National, urbain,rural, provincial,
communal
Dmographie,ducation, populationactive, emploi, habitat,
eau, assainissement
INSTAT FNUAP
EPM 1993 Enqute mnages(Intgrale)
National, urbain,rural, provincial
Emploi, dpenses,revenus, ligne de
pauvret, nutrition
INSTAT BanqueMondiale
PNUD
EPM 1997 Enqute mnages(Prioritaire)
National, urbain,rural, provincial
Emploi, dpenses,revenus, ligne de
pauvret, nutrition
INSTAT BanqueMondiale
EPM 1999 Enqute mnages(Prioritaire)
National, urbain,rural, provincial
Emploi, dpenses,revenus, ligne de
pauvret, nutrition
INSTAT BanqueMondiale
EPM 2001 Enqute mnages
(Prioritaire) avec
module emploi du
temps
National, urbain,
rural, provincial
Emploi, dpenses,
revenus, ligne de
pauvret, nutrition,
emploi du temps
INSTAT Gouverne-ment
sur fonds de
contrepartie
IPPTE
1-2-3 1995 Enqute mixtemnages/ta-blissements
Antananarivo Emploi, dpenses,revenus, ligne de
pauvret, revenus delentreprise
INSTATMadio
UnionEuropenneCoopration
Franaise
1-2-3 1998 Enqute mixtemnages/ta-blissements
Antananarivo Emploi, dpenses,revenus, ligne de
pauvret, revenus delentreprise
INSTATMadio
UnionEuropenneCoopration
Franaise
Conditionsde vie,
Niveaux
de vie
1-2-3 2001 Enqute mixtemnages/ta-blissements
7 principalesvilles
Emploi, dpenses,revenus, ligne de
pauvret, revenus delentreprise
INSTATMadio
UnionEuropenneCoopration
Franaise
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Tableau 1 (suite) : Tableau rcapitulatif des SOURCES DE DONNEES sur les statistiques
Domaine,
thme ousecteur
Source Type de sourceChamp,
couvertureVariables analyses
Institution encharge
Partenaire
bilatral oumultilatral
Dis
EnquteEmploi
1995,1997,1998,1999
Enqute mnages AntananarivoPopulation active,emploi, chmage,
salaires
INSTATMadio
UnionEuropenneCoopration
FranaiseEmploi,
revenus EnquteEmploi 2000,
2001
Enqute mnages 7 principales villes Population active,emploi, chmage,
salaires
INSTATMadio
UnionEuropenneCoopration
Franaise
Salaires CNAPSStatistique
administrativeNational Emploi salari
immatricul, salaires,charges sociales
CNAPSMINFOP/ TLS
Education
Annuaire desstatistiquesde lEdu-
cation
Statistiqueadministrative
National,provinces
Taux de scola-risationpar sexe, par province,taux de russite, indica-
teurs de qualit
MINESEB BanqueMondiale
ENDS, 1992,1997, 2002
MICS 1995,2000
Enqute mnages National, urbain,rural, provinces
Taux de mortalit,malnutrition, plani-fication familiale,
vaccinations, ducation,accs aux services
INSTAT USAIDFNUAP
SantAnnuaire desStatis-tiquesde la Sant
Statistiqueadministrative
National,provinces
Effectifs des per-sonnelsde sant par 1000habitants, taux de
frquentation des centresde sant
Ministre de laSant
UnionEuropenne
Eau, Assainis-sement
Recense-ment des
points deau
Statistiqueadministrative
National(en cours)
Nombre de mnagesayant accs leau
potable, lassainissement
Ministre delEnergie et desMines, JIRAMA
BanqueMondiale
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Tableau 2 : Tableau rcapitulatif des THEMES ET DOMAINES par sources
Niveaux de vie Population
active
Emploi Revenus Salaires Education
RGPH 1993
RGPH 2003
Populationactive,
chmage
Emploi parbranche,
profession,statut
Niveau dducationde la populationactive et de la
population totale
EPM 1993
Dpenses,revenus, ligne de
pauvret
Populationactive,
chmage
Emploi parbranche,
profession,statut
Revenus des mnagespar sources, revenus delentreprise individuelle
Salaires parbranche dactivit,
sexe, et milieu,province
Niveau dducationde la populationactive et de la
population totale
Vaccenp
EPM 1997
Dpenses,revenus, ligne de
pauvret
Populationactive,
chmage
Revenus des mnagespar sources, revenus delentreprise individuelle
Niveau dducationde la populationactive et de la
population totale
EPM 1999
Dpenses,revenus, ligne de
pauvret
Populationactive,
chmage
Emploi parbranche,
profession,statut
Revenus des mnagespar sources, revenus delentreprise individuelle
Salaires parbranche dactivit,
sexe, et milieu,province
Niveau dducationde la populationactive et de la
population totale
Vaccenp
ENDS 1992
Taux
vac
ENDS 1997
Activit desfemmes de15 49 ans
Niveau dducationpar sexe et ge
Taux
vacc
MICS,1995,2000
Travail desenfants de 6
17 ans
Niveau dducationpar sexe et ge
Tauxp
vacc
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Tableau 2 (suite): Tableau rcapitulatif des THEMES ET DOMAINES par source
Niveaux de vie Population active Emploi Revenus Salaires Educatio
Enqute Emploi
1995, 1997,1998,
1999, 2000, 2001
Population active,chmage
Antananarivo,
milieu urbain partir de 2000
Emploi par branche,profession, statut
Antananarivo, milieuurbain partir de 2000
Revenus par catgoriesocio-professionnelle enmilieu urbain partir de
2000
Salaires parbranche
dactivit Antananarivo,milieu urbain partir de 2000
1-2-3 1995,1998,2001
Dpenses, revenus,ligne de pauvret
Antananarivo, milieuurbain partir de
2000
Emploi dans le secteurinformel
Antananarivo, milieuurbain partir de 2000
Revenus par catgoriesocio-professionnelle en
milieu urbain
CNAPSEmploi salari
enregistr
Salaires parbranche
dactivit, parsexe et province
MINESEB
Taux de scolarpar sexe, p
province, tau
russite, indicde qualit
Ministre de laSant
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I I . LES INDICATEURS SUIVIS PAR L OBSERVATOIRE DE LA PAU VRETE ET LES OUTILS
A CONCEVOIR
On peut classer les indicateurs en 7 catgories :
- indicateurs de pauvret montaire,- indicateurs de pauvret humaine,- indicateurs sociaux,- indicateurs qualitatifs de perception,- indicateurs instrumentaux,- indicateurs de ciblage (carte de pauvret),- indicateurs de suivi-valuation.
La plupart des indicateurs qui vont tre prsents ont t identifis et slectionns par lesdiverses institutions concernes par le suivi de la pauvret et du dveloppement humain. Ils sont engnral disponibles dans les sources prcdemment cites. Dans ces conditions, il est possible desuivre leur volution pour au moins trois annes-charnires. Ce sont les tendances refltes par ces
volutions qui permettront de choisir les indicateurs prioritaires, tant donn quil nest sans doute pasncessaire que la liste en soit trop longue et que nombre dentre eux sont lis.
2.1. Les indicateurs de la pauvret montaire
Ce sont les indicateurs classiques fournis par les enqutes sur les conditions de vie desmnages : par rapport un seuil de pauvret dfini, les coefficients dincidence (proportion de pauvresen dessous de la ligne de pauvret), de profondeur ou dintensit (cart par rapport la ligne depauvret) et de svrit sont calculs au niveau national, urbain, rural, provincial et mme urbain etrural au niveau provincial. La contribution de chaque milieu et de chaque province la pauvret totalepeut aussi tre calcule. Les mmes indices peuvent tre calculs pour la population extrmementpauvre. Enfin les indices de Gini et de Theil mesurant lingalit sont galement disponibles pour lesannes denqute, cest--dire 1993
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