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La santé des médecins généralistes des départements duCalvados, de la Manche et de l’Orne : évaluation de leurparticipation aux campagnes de dépistage organisé des
cancers du sein et du côlon et au dépistage individuel ducancer du col de l’utérus
Valérian Doizy
To cite this version:Valérian Doizy. La santé des médecins généralistes des départements du Calvados, de la Manche etde l’Orne : évaluation de leur participation aux campagnes de dépistage organisé des cancers du seinet du côlon et au dépistage individuel du cancer du col de l’utérus. Médecine humaine et pathologie.2019. �dumas-02316478�
UNIVERSITÉdeCAEN-NORMANDIE-------
FACULTÉdeMÉDECINEAnnée2019
THÈSEPOURL’OBTENTION
DUGRADEDEDOCTEURENMÉDECINE
Présentéeetsoutenuepubliquementle:22Mai2019
par
MonsieurDOIZYValérian
Néle25Juin1990àBruges(Gironde)
:LasantédesmédecinsgénéralistesdesdépartementsduCalvados,delaMancheetdel’Orne:évaluationdeleurparticipationauxcampagnesde
dépistageorganisédescancersduseinetducôlonetaudépistageindividuelducancerducoldel’utérus.
Président: MonsieurleProfesseurLAUNOYGuy
Membres: MonsieurleProfesseurMEFLAHKhaled
MonsieurleDocteurSAINMONTNicolas
MadameleDocteurQUERTIERMarie-Christine,Directricedethèse
UNIVERSITE DE CAEN · NORMANDIE
UFRDESANTE– FACULTEDEMEDECINE
AnnéeUniversitaire2018/2019
DoyenProfesseurEmmanuelTOUZÉ
Assesseurs
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ProfesseurSoniaDOLLFUS&ProfesseurEvelyneEMERY(3èmecycle)
DirectriceadministrativeMadameSarahCHEMTOB
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prévention
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opératoire
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prévention
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communication
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M. LEBASFrançois(fin31/08/19) Médecinegénérale
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Remerciements AMonsieurleProfesseurGuyLAUNOY.Pourl’honneurquevousmefaitesenacceptantdeprésidercejurydethèse.Veuillezrecevoirletémoignagedemagratitudepourl’intérêtquevousavezportéàmontravail. AMonsieurleProfesseurKhaledMEFLAH.Vousme faites l’honneurde juger ce travail, veuillez trouver ici l’expressiondemonprofondrespect. AMonsieurleDocteurNicolasSAINMONT.J’ai apprécié travailleravecvous lorsdemesGAAPdedébutd’internat.Mercid’avoiracceptéd’êtremembredujurydecettethèse. Al’ensembledesmédecinsayantréponduàcetteétude.Cetravailn’auraitpasétépossiblesansvous. AMarie-Christine.Merci d’avoir accepté de relever le défi de diriger ta première thèse. C’est peut-être le débutd’unelonguesérie!C’étaitunplaisirdetravailleravectoi.«Laviec’estcommeuneboîtedechocolats,onnesaitjamaissurquoionvatomber.»ForrestGump. Amesmaîtresdestage.Merci de m’avoir transmis votre savoir et votre passion pour la médecine générale. Lecompagnonnageestlaclé!«Jedistoujourslavérité,mêmequandjemensc’estvrai.»Scarface. Amesparents.Mercipourvotreamouretvotresoutien.«Vous pouvez être sûr que si Joseph d’Arimathie a pas été trop con, le graal, c’est un bocal àanchois!»Kaamelott.
ANathalieetBenjamin.Ilesttempsdeserapprocher,l’hémisphèresudnousappelle!«Qu’est-cequec’estquecepays?C’estpaspossible,ilfaitaumoins-8000!»AstérixetObélix:missionCléopâtre. ANathalie,Marie-FranceetChristian.D’avoirétélàquandlesmiensnel’étaientpas.«Fautvoirgranddanslavie,quitteàvoyageràtraversletempsauvolantd’unevoiture,autantenchoisirunequiaitdelagueule!»Retourverslefutur. ATissetGhislain.Vousêtesfousetbeaux.Maisvousêtessacrémentfous!«J’suispasbête,sielleestavecmoic’estpourmonpognonhein,c’estpaspourmonodeur.Etça,çafaitmal!Dikkenek. AuxBerrichonsJevousattendnombreuxpourfairedusurfaumilieudesrequins!«-Vousêtesclassédanslacatégoriehumain?-Négatif,jesuisunemiteenpull-over.»Lecinquièmeélément. AMaud,Charloute,OmbietArthur.Aufinal,grâceàvous,j’aidebonssouvenirsdesdébuts!«Situveuxunconseil,oubliequet’asaucunechance.Onsait jamais,surunmalentenduçapeutmarcher.»Lesbronzésfontduski. AuxLoubards.Onauraperduquelquespointsdeviemaisçaenvalaitlapeine!«Unedictaturec’estquandlesgenssontcommunistes,déjà,ilsontfroid,avecdeschapeauxgrisetdeschaussuresàfermetureéclair.»OSS117:Rionerépondplus.
Etbiensûr, ABasile.Malgrétes80centimètres,tun’enespasmoinsunesacréerévolution!«Untypefier,untypefort,quipeutêtretrèstrèsméchantquandilalahaineetquin’acceptepasqu’onluimarchesurlespieds!»RastaRocket. AAnne.Mercid’êtretoietenroutepourdenouvellesaventures!«Lebonheurn’estréelquelorsqu’ilestpartagé.»Intothewild.
Listedesabréviations
ACR:AmericanCollegeofRadiology
AFU:AssociationFrançaised’Urologie
ANSM:AgenceNationaledeSécuritéduMédicamentetdesproduitsdesanté
BDSP:BanquedeDonnéesenSantéPublique
BIRADS:BreastImagingReportingAndDataSystem
CCIS:CancerCanalaireInSitu
CCR:Cancercolorectal
CFAR:CollègeFrançaisdesAnesthésistes-Réanimateurs
CISMeF:CatalogueetIndexdessitesMédicauxFrançais
CLIS:CancerLobulaireInSitu
CMU-c:CouvertureMaladieUniversellecomplémentaire
CNOM:ConseilNationaldel’OrdredesMédecins
CNP:CommissionNationalePermanente
DGS:DirectionGénéraledelaSanté
DRESS:DirectiondelaRecherche,desEtudes,del’EvaluationetdesStatistiques
EGB:EchantillonGénéralistedesBénéficiaires
FCU:FrottisCervico-Utérin
FNMR:FédérationNationaledesMédecinsRadiologues
HAS:HauteAutoritédeSanté
HCSP:HautConseildeSantéPublique
HPV-HR:HumanPapillomaVirusHighRisk
INCa:InstitutNationalduCancer
OMS:OrganisationMondialedelaSanté
OPEPS:OfficeParlementaired’EvaluationdesPolitiquesdeSanté
PSA:ProstateSpecificAntigen
SFR:SociétéFrançaisedeRadiologie
SUDOC:SystèmeUniversitairedeDocumentation
URML:UnionRégionaledesMédecinsLibéraux
WONCA:WorldOrganizationofNationalCollegesandAcademies
ListedesfiguresetdestableauxFigure1:diagrammedeflux...................................................................................................................................33Figure2:répartitiondesmédecinsgénéralistesduCalvados,delaMancheetdel’Orneen
fonctiondusexe......................................................................................................................................................34Figure3:répartitiondesmédecinsgénéralistesenfonctiondudépartementetdusexe.....34Figure4:répartitiondesmédecinsgénéralistesenfonctiondusexe.....................................................35Figure5:répartitiondesmédecinsgénéralistesenfonctiondudépartementetdusexe.....35Figure6:répartitiondeshommesenfonctiondel'âge............................................................................36Figure7:répartitiondesfemmesenfonctiondel'âge...................................................................................36Figure8:répartitiondesmédecinsenfonctiondusexeetdumoded'exercice.................................37Figure9:répartitiondesmédecinsenfonctiondusexeetdeladéclarationd'unMT....................37Figure10:répartitiondesmédecinsagésde50a74ansenfonctiondusexeetlaprésence
d'antécédents...........................................................................................................................................................38Figure11:répartitionenfonctiondusexeetdelapratiquerégulieredutestdedepistagedu
cancercolorectal....................................................................................................................................................39Figure12:tauxdepratiquedutestdedépistageducancercolorectalchezleshommes..............40Figure13:tauxdepratiquedutestdedépistageducancercolorectalchezlesfemmes...............40Figure14:tauxdepratiquedutestdedépistageducancercolorectalpardépartementchezles
hommes(n=116)..................................................................................................................................................41Figure15:tauxdepratiquedutestdedépistageducancercolorectalpardépartementchezles
femmes(n=62).....................................................................................................................................................41Figure16:hommesâgésde50a74anssansantécédent(n=88).............................................................42Figure17:femmesâgéesde50a74anssansantécédent(n=42)...........................................................42Figure18:tauxdeparticipationaudépistageducancercolorectal2017-2018................................42Figure19:tauxdeparticipationdeshommesaudépistageducancercolorectal2017-2018.....43Figure20:tauxdeparticipationdesfemmesaudépistageducancercolorectal2017-2018......43Figure21:évaluationdeleurdépistage:seconsidèreàjour?50-74ans.............................................44Figure22:évaluationdeleurdépistage:seconsidèreàjour?Tousâges............................................44Figure23:sensationdedifficultéàréaliserletestdedépistageducancercolorectalchezla
populationciblemasculine(n=116)............................................................................................................45Figure24:sensationdedifficultéàréaliserletestdedépistageducancercolorectalchezla
populationcibleféminine(n=62)..................................................................................................................45Figure25:natureetrépartitiondesdifficultésàréaliserletestderecherchedesangdansles
selles............................................................................................................................................................................46Figure26:encouragementdesapatientèleàréaliserletestdedépistageducancercolorectal
50-74ans...................................................................................................................................................................46Figure27:encouragementdesapatientèleàréaliserletestdedépistageducancercolorectal
tousâges....................................................................................................................................................................47Figure28:répartitionenfonctiondelaprésenced'antécédentsfamiliauxdecancerdusein....47Figure29:pratiquedelamammographiedanslecadredudépistageducancerdusein..............48Figure30:tauxdepratiquedelamammographiechezlesfemmesneprésentantpas
d'antécédentsfamiliaux(n=70).......................................................................................................................48Figure31:tauxdepratiquedelamammographiechezlesfemmesâgéesde50a74anssans
antécédentsfamiliaux(n=70).........................................................................................................................49Figure32:répartitionenfonctiondelafréquencederéalisationdelamammographiedes
femmesâgées50-74anssansantécédentsfamiliaux(N=66)...........................................................50Figure33:tauxdeparticipationdesfemmesâgéesde50à74ansàlacampagne2017-2018(N=
89)................................................................................................................................................................................50Figure34:tauxdeparticipationaudépistageducancerduseincampagne2017-2018...............51Figure35:évaluationdeleurdépistage:seconsidèreàjour?..................................................................51
Figure36:sensationdedifficultéàréaliserlamammographiechezlesfemmesâgéesde50à74ans(N=89)................................................................................................................................................................52
Figure37:natureetrépartitiondesdifficultésàréaliserlamammographie......................................52Figure38:encouragementdesapatientèleàlapratiquedelamammographiededépistage....53Figure39:répartitionenfonctiondelaprésenced'antécédentspersonnelsdepathologiesdu
colutérin....................................................................................................................................................................53Figure40:pratiqueduFCUdanslecadredudépistageducancerducoldel'utérus......................54Figure41:pratiqueduFCUpartranched'âgechezlesfemmessansantécédentpersonnel(N=
136)..............................................................................................................................................................................54Figure42:tauxdepratiqueduFCUchezlesfemmesâgéesde25-65anssansantécédent
personnel(N=136)...............................................................................................................................................55Figure43:répartitionenfonctiondelafréquencederéalisationduFCUdesfemmesâgéesde
25-65anssansantécédentpersonnel(N=124)........................................................................................55Figure44:réalisationdelapopulationcibleduFCUentre2016et2018(N=136).........................56Figure45:tauxdeparticipationaudépistageducoldel'utérusentre2016et2018......................56Figure46:évaluationdeleurdépistage:seconsidèreàjour?..................................................................57Figure47:sensationdedifficultéàréaliserleFCUchezlesfemmesâgéesde25-65ans(N=
165)..............................................................................................................................................................................57Figure48:naturedesdifficultésàréaliserleFCU............................................................................................58Figure49:réalisationduFCUàsespatientes....................................................................................................58Figure50:encouragementdesapatientèleàlapratiqueduFCU.............................................................58Figure51:pratiqued'undépistagedescancerscutanés..............................................................................59Figure52:professionnelréalisantledépistage................................................................................................59Figure53:évaluationdeleurdépistage:seconsidèreàjour?..................................................................60Figure54:pratiquedudépistageducancerdelaprostate..........................................................................60Figure55:tauxdepratiquedudépistageducancerdelaprostatechezleshommesâgésde40à
74ans(N=201).......................................................................................................................................................61Figure56:examendedépistageducancerdelaprostateutilisépartranched'âgechezles
hommesâgésde45à74ans(N=115)..........................................................................................................62Figure57:fréquencedelapratiquedudépistageducancerdelaprostatepartranched'âgechez
leshommesâgésde45à74ans(N=115)...................................................................................................63Figure58:évaluationdeleurdépistage:seconsidèreàjour?..................................................................63Tableau1:comparaisondelaparticipationaudépistageducancercolorectaldelapopulation
étudiéeàlapopulationgénérale.....................................................................................................................64Tableau2:comparaisondelaparticipationaudépistageducancerduseindelapopulation
étudiéeàlapopulationgénérale.....................................................................................................................65
SommaireIntroduction....................................................................................................................................................1
Premièrepartie:Lecancerdusein........................................................................................................3I-L’histoiredelamaladie......................................................................................................................................3II-Lecancerduseinenchiffres...........................................................................................................................4III-Ledépistageducancerdusein.....................................................................................................................5A)Leniveauderisque..............................................................................................................................................................5B)LedépistageducancerduseinenFrance.................................................................................................................5C)LedépistagedansleCalvados,laMancheetl’Orne...............................................................................................8
IV-Laparticipationaudépistageorganiséducancerdusein..................................................................9A) EnFrance.............................................................................................................................................................................9B)DansleCalvados,laMancheetl’Orne......................................................................................................................11
V-Ledépistageducancerduseinchezlesmédecinsgénéralistes......................................................11Deuxièmepartie:Lecancercolorectal................................................................................................12I-Histoiredelamaladie......................................................................................................................................12II-Lecancercolorectal(CCR)enchiffres......................................................................................................13III-Ledépistageducancercolorectal.............................................................................................................14A)Leniveauderisque...........................................................................................................................................................14B)L’organisationdudépistageducancercolorectalenFrance.........................................................................14C)L’organisationdudépistageducancercolorectaldansleCalvados,laMancheetl’Orne..................14D)LesmodalitésdudépistagecolorectalenFrance................................................................................................15
IV-Laparticipationaudépistagecolorectal.................................................................................................17A)EnFrance..............................................................................................................................................................................17B)DansleCalvados,laMancheetl’Orne......................................................................................................................17
V-Ledépistageducancercolorectalchezlesmédecinsgénéralistes.................................................18Troisièmepartie:Lecancerducoldel’utérus.................................................................................19I-Lecancerducoldel’utérusenchiffres......................................................................................................19II-L’histoiredelamaladie..................................................................................................................................19III-Lapréventionducancerducoldel’utérus............................................................................................21A)Lapréventionprimaire:lavaccinationanti-HPV...............................................................................................21B)Ledépistageetdiagnosticprécoce:lefrottiscervico-utérin(FCU)............................................................21
IV-Ledépistageducancerducoldel’utérusenFrance..........................................................................22A)Versundépistageorganisé...........................................................................................................................................22B)Lesmodalitésdudépistageorganisé........................................................................................................................23
V-Laparticipationaudépistageducancerducoldel’utérusenFrance...........................................24VI-Desmesuresspécifiquesciblées...............................................................................................................25VII-Ledépistageducancerducoldel’utéruschezlesmédecinsgénéralistes................................26
Quatrièmepartie:Autrescancers.........................................................................................................26I-Lescancerscutanés..........................................................................................................................................26II-Lecancerdelaprostate.................................................................................................................................28
Matérielsetméthode.................................................................................................................................30I-Objectifprincipal...............................................................................................................................................30II-Hypothèseavancée..........................................................................................................................................30III-Letyped’étude................................................................................................................................................30IV-Lapopulationétudiée...................................................................................................................................31V-L’élaborationduquestionnaire...................................................................................................................31VI-Ladiffusionduquestionnaire....................................................................................................................32VII-L’analysestatistiquesdesdonnées.........................................................................................................32
Résultats.........................................................................................................................................................33I-Participation.......................................................................................................................................................33II-CaractéristiquesdesmédecinsgénéralistesduCalvados,delaMancheetdel’Orned’aprèslalisteobtenueparl’URMLNormandie..............................................................................................................34III-Analysesocio-démographiquedesmédecinsgénéralistesdel’étude.........................................35
A)Lesexe....................................................................................................................................................................................35B)L’âge........................................................................................................................................................................................35C)Lemoded’exercice............................................................................................................................................................36D)Ladéclarationd’unmédecintraitant.......................................................................................................................37
III-Lecancercolorectal.......................................................................................................................................38A)Lesantécédentspersonnelsoufamiliaux...............................................................................................................38B)Lapratiquedudépistageducancercolorectal.....................................................................................................38C)Réalisationdutestdedépistagepartranched’âge............................................................................................39D)Réalisationdutestdedépistagepardépartement.............................................................................................40E)Fréquencedelapratiquedutestdedépistageducancercolorectal..........................................................41F)Tauxdeparticipationàlacampagne2017-2018dudépistageducancercolorectalparsexe.......42G)Tauxdeparticipationàlacampagne2017-2018dudépistageducancercolorectalpardépartement..............................................................................................................................................................................43H)Evaluationdeleurdépistage........................................................................................................................................44I)Difficultéàréaliserletest................................................................................................................................................45J)Naturedesdifficultés........................................................................................................................................................45K)Encouragementdelapatientèleàlapratiquedudépistage...........................................................................46
IV.Lecancerdusein..............................................................................................................................................47A)Lesantécédentsfamiliaux.............................................................................................................................................47B)Lapratiquedudépistageducancerdusein..........................................................................................................48C)Réalisationdelamammographiepartranched’âge..........................................................................................48D)Réalisationdelamammographiepardépartement..........................................................................................49E)Fréquencedelapratiquedelamammographie...................................................................................................49F)Tauxdeparticipationàlacampagne2017-2018dedépistageducancerdusein................................50G)Tauxdeparticipationàlacampagne2017-2018dudépistageducancerduseinpardépartement.........................................................................................................................................................................................................50H)Evaluationdeleurdépistage........................................................................................................................................51I)Difficultéàréaliserlamammographie......................................................................................................................52J)Naturedesdifficultés........................................................................................................................................................52K)Encouragementdelapatientèleàlapratiquedudépistage...........................................................................52
V.Lecancerducoldel’utérus............................................................................................................................53A)Lesantécédentspersonnels..........................................................................................................................................53B)Lapratiquedufrottiscervico-utérin........................................................................................................................54C)RéalisationduFCUpartranched’âgechezlesfemmessansantécédentpersonnel............................54D)RéalisationduFCUpardépartement.......................................................................................................................55E)FréquencedelapratiqueduFCU................................................................................................................................55F)Tauxdeparticipationaudépistageducancerducoldel’utérussurlesannées2016,2017et2018.........................................................................................................................................................................................................56G)Tauxdeparticipationaudépistageducancerducoldel’utérusentre2016et2018pardépartement..............................................................................................................................................................................56H)Evaluationdeleurdépistage........................................................................................................................................57I)DifficultésàréaliserleFCU.............................................................................................................................................57J)Naturedesdifficultés........................................................................................................................................................57K)PratiqueduFCUpoursespatientes..........................................................................................................................58L)EncouragementdelapatientèleàlapratiqueduFCU.......................................................................................58
VI.Lescancerscutanés.........................................................................................................................................59A)Dépistagedescancerscutanés....................................................................................................................................59B)Sioui,parqui?....................................................................................................................................................................59C)Evaluationdeleurdépistage........................................................................................................................................60
VII.Lecancerdelaprostate................................................................................................................................60A)Pratiquedudépistageducancerdelaprostate...................................................................................................60B)Tauxdepratiquedudépistageducancerdelaprostatechezleshommesâgésde40à74anspartranched’âge.............................................................................................................................................................................61C)Examendedépistageutilisé..........................................................................................................................................61D)Fréquencedelapratiquedudépistageducancerdelaprostate.................................................................62E)Evaluationdeleurdépistage........................................................................................................................................63
VII.Comparaisonparrapportàlapopulationgénérale...........................................................................64A)Lecancercolorectal..........................................................................................................................................................64
B)Lecancerdusein...............................................................................................................................................................65Discussion......................................................................................................................................................66I-Lesbiaisméthodologiquesetleslimitesduquestionnaire................................................................66A)Lesbiaisdesélection.......................................................................................................................................................66B)Lesbiaisd’information....................................................................................................................................................66C)Leslimitesduquestionnaire.........................................................................................................................................66
II.Lescaractéristiquesdémographiques.......................................................................................................67A)Répartitionselonl’âge.....................................................................................................................................................67B)Répartitionselonlesexe................................................................................................................................................68
III.Lecancerdusein..............................................................................................................................................68IV.Lecancerducôlon...........................................................................................................................................69V.Lecancerducoldel’utérus............................................................................................................................70VI.Lescancerscutanés.........................................................................................................................................71VII.Lecancerdelaprostate................................................................................................................................71
Conclusion......................................................................................................................................................73
Bibliographie................................................................................................................................................77
Annexes...........................................................................................................................................................83Annexe1:Organigrammedépistageorganiséducancerdusein.........................................................83Annexe2:ClassificationBIRADSdel’ACRdanslecancerdusein.........................................................84Annexe3:Donnéesdel’InVSdelaparticipationàlacampagnededépistageducancerdusein2017-2018................................................................................................................................................................85Annexe4:Cartedeparticipationparcantonàlacampagnedudépistageorganiséducancerdusein2016-2017duCalvados,delaMancheetdel’Orne ..........86Annexe5:Cartedeparticipationrégionaleaudépistageorganiséducancerdusein2017-2018.Donnéesdel’InVS...................................................................................................................................................87Annexe6:Adapterledépistageducancercolorectalselonleniveauderisque.............................88Annexe7:Donnéesdel’InVSdelaparticipationàlacampagnededépistageducancercolorectal2017-2018............................................................................................................................................89Annexe8:Cartedutauxstandardisédeparticipationparrégionaudépistageorganiséducancercolorectal2017-2018.Donnéesdel’InVS........................................................................................91Annexe9:Lettreintroductiveauquestionnaireadresséeauxmédecins..........................................92Annexe10:Questionnaireadresséauxmédecins......................................................................................93
1
Introduction
Depuis quelques années, la société savante se préoccupe de la santé du médecin et plus
particulièrementdecelledumédecingénéraliste.
Ilparaitévidentquepourpouvoirbiensoignerlapopulation,lemédecinlui-mêmedoitêtreenbonne
santé,qu’ellesoitphysiqueoupsychique.
C’estpourquoilaWONCA(WorldOrganizationofNationalCollegesandAcademies)préciseen2002
que lesmédecinsgénéralistes«ont laresponsabilitéd’assumer ledéveloppementet lemaintiende
leur équilibre personnel et de leurs valeurs pour garantir l’efficacité et la sécurité des soins aux
patients»(1).
La Commission Nationale Permanente (CNP) insistait dès 2000 sur l’intérêt d’un suivi médical du
médecinenexercice,poursapropresécuritécommepourlasécuritédespatientsdontilalacharge.
Mais le médecin malade n’est pas un patient comme les autres car il est à la fois producteur et
consommateurdesoins.Cetteambivalencen’estainsipassanspesersurl’objectivitéaveclaquelleil
analysecettesituation:«fusionnerenuneseuleetmêmepersonnelesoignantetlesoignésoulèvede
nombreusesdifficultésparmi lesquelles ledéni, l’impossibilitédeprendredureculetdesedégager
d’interférencesémotionnelles(...)»rappelleleProfesseurFalissard(2).
Sonsavoir,sacapacitéàdiagnostiquerainsiquesapossibilitéd’auto-prescriptionlaissentfacilement
lemédecin seul face à sonproblèmede santé et à sa prise en charge.Depar son appartenance au
milieumédical,leparcoursdesoinsdumédecinmaladeestsouventatypiqueetdésordonné,résultant
d’unmalaisepartagéparlemédecinsoignéetparlemédecinsoignant(3).
Allantdanslemêmesens,l’étudemenéeen2006parSutymettaitenévidenceundénidelamaladie,
jusqu'àcequelessymptômesdeviennenttropimportants,etuneabsencedepriseenchargeobjective
parunetiercepersonnequisetraduisaitparunretarddiagnosticparfoisdramatique(4).
Suite à de nombreuses publications sur le sujet et à la l’émergence du phénomène d’épuisement
professionnel,untristeconstats’impose:lasantédumédecinn’ajamaisétéaussimauvaise(5).
Depuis2003,leConseilNationaldel’OrdredesMédecins(CNOM)amisenplaceunobservatoiresur
la sécurité desmédecins ayant pour but de répertorier toutes les difficultés auxquelles lemédecin
peutêtreconfronté.
2
Danssonrapportde2008intitulé«Lemédecinmalade»(5),leCNOMdressaituntableauinquiétant
surlasantédesmédecinseninsistantsurlesrisquesliésàl’auto-prescription,lachargedetravail,le
stress et l’absence de suivi médical par un confrère médecin généraliste. 80% des médecins
généralistessonteneffetleurpropremédecintraitant.
UnnouveaurapportduCNOMen2016(6) faitde lasantédumédecinunenjeudesantépublique.
60%desmédecinsrépondantà l’étudesedéclaraientenmauvaiseoumoyennesantéetestimaient
queleurrythmedetravailavaitdesrépercussionssurleurviesocialeetsurleurviefamiliale.
Ainsi,confrontéàsasantéouàlamaladie,lemédecinpeutavoiruncomportementquin'estpascelui
qu'ilpréconise(4).
Cette problématique s’avère particulièrement importante en matière de prévention et notamment
danslecadredesdépistagesdecertainscancers.Eneffet,cesprogrammesnationauxrestentencore
tropinsuffisammentsuivisparlapopulationgénérale(7).Maislemédecingénéraliste,dontlerôlede
chef d’orchestre dans le parcours de soins de ses patients a été renforcé en 2009 (8), n’est-il pas,
paradoxalement,unfreinàcetteparticipation,dufaitdesonproprecomportement?
Lemédecingénéralisteparticipe-t-ilauxcampagnesdedépistageducancercolorectal?Fait-ill’effort
de visiter un confrère ou une consœur pour pratiquer le frottis cervico-utérin dans le cadre du
dépistageducancerducoldel’utérus?Réalise-t-illamammographierecommandéedansledépistage
ducancerdusein?
Pourapporterunélémentderéponseàsesinterrogations,nousavonscherché,danslecadredecette
thèse, à évaluer la participation des médecins généralistes des départements du Calvados, de la
Manche et de l’Orne aux campagnes de dépistage organisé des cancers du sein et du côlon et au
dépistageindividuelducancerducoldel’utérusviauneétudedescriptivequantitativerétrospective
réaliséeàpartird’unquestionnaire.
Dansunpremiertempsnousallonsprésenterlesthèmesabordésparcetteétude.Puisnousdécrirons
lamanièredontelleaétémenéeetnouspréciserons lesrésultatsobtenus.Enfin,nousanalyserons
nosrésultatsenlesconfrontantauxrésultatsdelapopulationfrançaise.
3
Premièrepartie:Lecancerdusein
I-L’histoiredelamaladie Le cancer du sein est unemaladie qui se développe à partir des cellules qui constituent la glande
mammaire. Une cellule initialement normale se transforme et se multiplie de façon anarchique et
excessive,pourformerunemasse,appeléetumeurmaligne(9).
Ondistinguedifférents typesde cancersdu sein, selon le typede cellules à partir desquelles ils se
forment.Lescancersduseinlesplusfréquents(95%)sontdesadénocarcinomes.
Ilexisteégalementd’autresformes,beaucoupplusrares,commedeslymphomesetdessarcomes(9).
L’adénocarcinome mammaire est une maladie diffuse de l’épithélium glandulaire avec passage de
l’hyperplasieatypiqueaucarcinome insitupuisà la tumeur invasiveavecrupturede lamembrane
basale.
Lecancerdébuteleplussouventdanslescanauxgalactophoriques(cancerscanalaires),parfoisdans
leslobulesgalactophoriquesterminaux(cancerslobulaires).
Parmilescancersépithéliaux,ondistinguelesformesnoninvasivesouinsitu,desformesinvasives
ou infiltrantes. Les cancers in situ sont le plus souvent des cancers canalaires in situ (CCIS) et
représentent85%descancersinsitu.Lescancerslobulairesinsitu(CLIS)sontplusrares.
Lorsquelescellulescancéreusesontinfiltréletissuquientourelescanauxouleslobules,onparlede
canceroucarcinomeinfiltrant.
L’extensionse faitavant toutvers lesganglionsaxillairesde l’aisselle (debasenhaut ;puisvers le
creuxsus-claviculaire).Lessitesmétastatiques lesplus fréquentssont le foie, lesoset lespoumons
(9).
Ce cancer peut aussi apparaître chez l’homme, mais c’est extrêmement rare (moins de 1 % des
cancersdusein).
Lescirconstancesdedécouvertesontdans90%descaslorsd’undépistagesystématiqueetdans10
%descasdevantdesélémentscliniquesévocateurs(palpationd’unetumeur,écoulement,rétraction
dumamelonetc...).
4
Outrelesexe(plusde99%descancersduseintouchentlesfemmes),lesquatreprincipauxfacteurs
derisquedecancerduseinsont:
- L'âge,quiestdeloinleplusimportant(80%descancersduseinsurviennentaprès50ans);
- Les antécédents personnels de maladie (par exemple cancer du sein, de l'ovaire et/ou del'endomètre);
- Lesantécédentsfamiliauxdecancers(sein,ovaire,...);
- Lesprédispositionsgénétiquesaucancerdusein.
D’autresfacteursontégalementétéidentifiés:
- Lesantécédentspersonnelsd’irradiationthoracique;
- Certainstraitementshormonauxdelaménopause;
- Laconsommationdetabac;
- Laconsommationd’alcool;
- Peuoupasd'activitéphysiqueetlesurpoids.
II-Lecancerduseinenchiffres LecancerduseinestlecancerleplusfréquemmentobservéchezlesfemmesenFrance,commedans
l'UnioneuropéenneetauxÉtats-Unis.
En 2017 en France, le cancer du sein reste de loin le cancer féminin le plus fréquent avec 59 000
nouveauxcas. Il représenteplusdu tiersde l'ensembledesnouveauxcasdecancer chez la femme.
Viennentensuitelecancercolorectaletlecancerdupoumon.
Lamortalitéestestiméeà11883décèsdurantl’année2017chezlafemme.Cequifaitducancerdu
seinlecancerleplusmeurtrier.Maiscelarisquedesemodifierdanslesannéesàveniravecunenette
augmentationdesdécèsdusaucancerdupoumonavec10176décèsen2017etdestendancesàla
hausse(10).
Lecancerduseinfaitpartiedescancersdetrèsbonpronostic.Lasurvienettestandardiséeà5ansest
de87%pourlescancersdiagnostiquésen2005-2010(11).
Lasurviedépendaussidelaprécocitédudiagnosticetdoncdustadeducancerselonlaclassification
TNM.Plustôtestdiagnostiquélecanceretmeilleurestlepronostic,toutenlimitantlesséquellesliées
àcertainesthérapeutiques(12).
5
III-Ledépistageducancerdusein
A)Leniveauderisque
Leniveauderisquedéterminelamodededépistage
Ondéfinittroisniveauxderisquepourlecancerdusein(12).
- Les personnes à risque «très élevé»sont atteintes de mutations génétiques avec une
prédispositionaucancerdusein.IlexistenotammentlesmutationsfamilialesBRCA1ouBRCA
2. Cela justifie un suivi en oncogénétique et une surveillance particulière pour lesquelles le
dépistageorganiséducancerduseinn’estpasadapté.
- Les personnes à risque «élevé» ont des antécédents personnels de cancer du sein ou de
l'utérus ou certaines affections du sein (hyperplasie atypique ou affection proliférative
bénigne)ouontdesantécédentspersonnelsd’irradiationthoraciqueàhautedoseavant l'âge
de30ans,parexemplepourletraitementd'unlymphomedeHodgkinouontdesantécédents
familiauxde1erdegré.Dansl’undecescasdefigure,unesurveillancespécifiqueestproposée
etledépistageorganiséducancerduseinn’estpasadapté.
- Les personnes à risque «moyen» sont les femmes qui ne présentent pas d’autre facteur de
risquequeleurâge.Ellessontdoncéligiblesaudépistageorganiséducancerdusein.
B)LedépistageducancerduseinenFrance
Unprogrammenational de dépistage organisé du cancer du sein a étémis en place, en France, en
1994,parlaDirectiongénéraledelasanté(DGS)etgénéraliséàtoutleterritoireaudébutdel’année
2004conformémentau1erPlancancer.C’estlepremierdépistageorganisémisenplaceenFrance.
Ilapourciblelesfemmesâgéesde50à74ansàrisqueestimé«moyen».
En sont exclues théoriquement les femmes présentant des facteurs de risque «élevés» ou «très
élevés».
Les femmes de 50 à 74 ans sont invitées à bénéficier tous les deux ans d’unemammographie de
dépistageviaun courrier envoyépar leur structuredegestion. La listedes radiologues agréés, du
départementconcerné,est jointeàcettepriseencharge.Pourpouvoirparticiperauprogramme, le
radiologue dit «premier lecteur» s’engage à suivre une formation spécifique, de même que les
manipulateurs en électroradiologie travaillant au sein de son centre d’imagerie, à effectuer au
6
minimum500mammographiesparanetà fairecontrôlerses installationschaquesemestreparun
organisme de contrôle de qualité externe agréé par l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du
Médicamentetdesproduitsdesanté).
Le dépistage comprend un examen clinique réalisé par le médecin radiologue et deux clichés
radiologiques par sein (de face et oblique externe). Si le radiologue «premier lecteur» le juge
nécessaire, il peut également réaliser immédiatement des clichés complémentaires (localisé, profil)
voireunbilandediagnosticimmédiat(échographieouagrandissement).
LerésultatsuitlaclassificationBIRADS(BreastImagingReportingAndDataSystem)del’ACRquiest
une classification internationale établie par l’American College of Radiology. Elle permet de
détermineruneattitudecommuneenfonctiond’uneanomaliedépistéeenimageriemammaire.
Ledépistageestprisenchargeà100%parl'assurancemaladie,sansavancedefrais.
Si aucune anomalie n'est décelée, la mammographie est ensuite systématiquement relue par un
secondradiologue.Cettesecondelecturecentraliséeestorganiséeetréaliséeauniveaudelastructure
de gestion. Les radiologues «seconds lecteurs» sont des radiologues volontaires justifiant d’une
formation spécifique et s’engageant à effectuer 2000 lectures par an (500 en qualité de premier
lecteuret1500enqualitédesecondlecteur).Siuneimageestnonexploréeparlepremierlecteurou
suspecteendeuxièmelecture,lesfemmessontrappeléespoureffectuerunbilandiagnostiquedifféré.
Lorsqu'une anomalie est décelée, le radiologue premier lecteur effectue immédiatement un bilan
diagnostique, pour raccourcir le délai d'une éventuelle prise-en-charge et éviter une attente
angoissantepourlapatiente(13).
Laparticularitéduprogramme françaisaétéde faireappelaux structuresmédicalesexistantes, en
particulierde radiologie, sans créerd'unités spécialisées.Cetteorganisationauraitpu se substituer
d’elle-même au dépistage opportuniste auquel la population française avait eu accès avant le
démarrageduprogramme.Ainsiennovembre2011,laHAS(14)préconisaitderenforcerl’orientation
des femmes ne présentant pas de facteur de risque élevé mais souhaitant bénéficier d’une
mammographie,versledépistageorganiséetdelimiterlespratiquesdedépistageindividueldansla
populationcibledudépistageorganisé.Ilavaitmêmeétéenvisagé,àcetteépoque, un arrêt de la prise
encharge financièrede lamammographiededépistage individuel chez les femmesde50à74ans.
Lesorganisationsprofessionnellesderadiologues(FNMRetSFR)incitentrégulièrementleurspairsà
proposerledépistageorganiséauxfemmesseprésentantavecuneordonnancedeleurmédecinhors
mammographiedediagnostic,rappelant legagedequalitéapportéessentiellementpar ladeuxième
lecture.Celle-cipermetdedétecter6%del’ensembledescancers,s’enpasserestunepertedechance
pour lapatiente. Pour autant,même s’ils sont convaincusde leur influence sur laparticipationdes
7
femmes au dépistage organisé, les radiologues ne se sentent pas toujours autorisés à modifier la
prescriptiondumédecin(15).
Le programme tel qu’il est organisé depuis 2004 se fonde sur des recommandations nationales et
européennes et ce sont les structures de gestion qui se chargent de sa mise en œuvre au niveau
départemental(16)(17).
Lesdonnéesdeparticipationdelapopulationetdusuividesdossierspositifssontrecueillieschaque
annéepar les structures de gestion et sont transmises à SantéPublique France. Les indicateurs de
performance du programme sont calculés pour estimer l’activité de dépistage, les résultats des
dépistagesetlescancersdétectés.
Depuisjanvier2019,onobserveunerégionalisationdesstructuresdegestiondontl’undesobjectifs
estdefaciliterlacollectedesdonnéesd’évaluationduprogrammededépistageorganiséducancerdu
seinmaisaussipourledépistageorganiséducancercolorectalainsiqueledépistageducancerducol
del’utérus.
Concernant notre région, dans les suites du rapprochement engagé par les structures de gestion
normandesdepuisjanvier2016etdansl’optiqued’unerégionalisation,lacréationd’uneassociation
régionaledudépistageorganisédescancersavaitétédécidéeparleursPrésidents.Lesstatutsdecette
nouvelleassociationrégionale«Normandiedépistagedescancers»ontétépubliésauJournalOfficiel
le28janvier2017.L’objetprincipaldecetteassociationrégionaleétaitdepouvoirrépondreàl’appel
à candidatures pour la mise en place du dépistage organisé du cancer du col de l’utérus, tout en
gardant les cinqentités juridiqueset les structuresdépartementalesparfaitement identifiéespar la
populationetlesprofessionnelsdesanté.
Conformément à l’arrêté du 23 mars 2018, publié au Journal Officiel du 4 avril, l’organisation du
dépistageorganisédescancers,reposantsurunestructuredegestionpardépartement,aévoluévers
lamiseenplaced’uncentrerégionaldecoordinationdesdépistagesdescancers.Cetteorganisation
régionaleestunedesmesuresdutroisièmePlanCancer2014-2019(Action16-4).
Ainsi, lesstructuresdedépistagedescancersdeNormandie:DECAD’Edansl’Eure,EMMAenSeine-
Maritime,IRISManchedanslaManche,MATHILDEdansleCalvadosetlarégiedépartementaledela
préventionetdusuividescancersdansl’Orneontfusionnéle1erjanvier2019auseind’unestructure
régionale:DÉPISTAGEDESCANCERS,Centredecoordination,Normandie.
Lesmissionsrestentidentiques:
- Dépistageorganiséducancerdusein
- Dépistageorganiséducancercolorectal
8
- Mise en place du dépistage organisé du cancer du col de l’utérus au cours de l’année 2019,
conformémentàlamesure1-1du3èmePlanCancer.
Lerôledumédecintraitantesttransversaldanslapréventionducancerdusein.
En prévention primaire, il doit identifier les facteurs de risque et déterminer les modalités du
dépistage.Ilinformesurlesbénéficesàpratiqueruneactivitéphysiquerégulièrepourluttercontrela
sédentaritéet ildonnedesconseilsdiététiquespour luttercontre l’obésité. Ildoitaborder l’aideau
sevragetabagiqueainsiquelesrisquesliésàlaconsommationd’alcool.Ildoitrepérerlesdifficultés
culturelles,économiquesetsocialespouvantlimiterl’accèsaudépistage.
Enpréventionsecondaire,celui-cipratiqueunexamencliniqueannueletenseignel’autopalpation.Il
encouragesapatientèleàparticiperaudépistageorganiséendonnanttoutefoisuneinformationsur
lesbénéficesetlesrisquesdecedépistagepourunedécisionéclairée.
En prévention tertiaire, il assure et coordonne le suivi médical, social et psychologique. La
prescriptiond’uneactivitéphysiqueadaptéeestrecommandéeetdiminuelerisquederécidivedans
lecancerdusein(18).
C)LedépistagedansleCalvados,laMancheetl’Orne
LedépistageorganiséducancerduseinaétémisenplaceenBasse-Normandiepardeuxsitespilotes:
l’Orneenpremierlieuen1992etleCalvadosen1996.En2003,suiteaulancementdu1erPlanCancer,
touslesdépartementsfrançaisontmisenplacecedépistage.L’entité juridiquedecesstructuresde
gestiondépartementalesnormandesainsicrééesétaitassociativepourdeuxd’entreelles(MATHILDE
etIRISManche)etsousformederégiedépartementalepourl’Orne.
Ledépartementdel’Ornefutprécurseurdansla luttecontreles inégalitésà l’accessibilitéauxsoins
avec lamise en place dès 1992 de campagnes de dépistage gratuit du cancer du sein par unité de
radiologie mobile, le mammobile 61. Il est aménagé pour recevoir les patientes, effectuer la
mammographieetl’examenclinique.Cecamionsillonnetoutel’annéeledépartementcequipermet
detoucherlespopulationsruraleséloignéesdescentresderadiologie.En2012,l’Orneestlepremier
départementdeFranceàmettreencirculationunmammobileéquipédetechnologiesnumériques.
Les femmes résidant dans un canton desservi par le mammobile reçoivent une convocation à se
présenter au mammobile avec un rendez-vous précisé sur le courrier mais elles peuvent aussi
modifiercerendez-vousenappelantlenumérovertduserviceouallerchezleurradiologuehabituel.
9
Ellesontdonclechoixentreeffectuerleurdépistageaucabinetderadiologieouàl’unitémobilede
radiographie qu’est le mammobile dans le cadre de la première invitation. En cas de relance, la
participationnepourrasefairequ’aucabinetderadiologie.
IV-Laparticipationaudépistageorganiséducancerdusein
A) EnFranceAprès avoir atteint un tauxdeparticipationmaximal de52,7%durant la campagne2011-2012, le
tauxdeparticipations’eststabiliséetsembleavoiramorcéunebaissedepuislacampagne2015-2016.
5 163 744 femmes ont été invitées en 2018 et 2 595 396 femmes se sont fait dépister, ce qui
correspond à un taux de participation de 50,3%. Ramené sur la campagne 2017-2018, le taux de
participationestde50,1%,cequiconfirmelatendanceàlabaissemêmesicelle-citendàs’estomper
(19).
Laparticipationdemeurenettement inférieureaux recommandationseuropéennes,quipréconisent
untauxdeparticipationde70%afind’obteniruneréductionsignificativedelamortalitéparcancer
duseinavecuncoûtraisonnablepourlasociété.
EnFrance,commedanslesautrespaysoùilexisteunprogrammenationaldedépistage,leprincipal
facteurdéterminantest l’environnementsocio-économiqueavecuntauxdeparticipationplusfaible
pourlespopulationsdéfavorisées(20).Cetteluttecontrelesinégalitésd’accèsestl’undesobjectifsdu
plancancer2014-2019(21).
L’offremédicaleet l’accessibilitéauxcentresderadiologie jouentaussiunrôledéterminantdans la
participationaudépistageducancerdusein.
Depuisquelquesannées,desouvragesouarticlesàdestinationdugrandpublicoudesprofessionnels
desantéparaissentremettantencausel’utilitédudépistageducancerdusein.
Surdiagnostic, surtraitement, cesnotionsmisesenavantpeuvent fairedouter lesprofessionnelsde
santé et effrayer les patientes dont certaines ont le sentiment d’avoir été opérées ou subi des
traitementslourds«pourrien»oudefaçonexcessive.
Ces articles sont particulièrement virulents lors desmois d’octobre,mois demobilisation contre le
cancerdu sein et depromotiondudépistageorganisé avecdes titres volontairementprovocateurs
comme «cancer du sein ce qu’il faut savoir du dépistage: efficacité douteuse, diagnostics erronés,
traitementsinutiles»(Quechoisiroctobre2012),oudesarticlesrécurrentsdanslarevuePrescrireen
10
2012,puisen2014dont«dépistageducancerduseinparmammographiediagnosticsenexcès:effet
indésirableinsidieuxdudépistage».
En2015,dixansaprès lagénéralisationdudépistageorganiséducancerdusein,etenpartiepour
répondre aux demandes des détracteurs de ce dépistage, Madame Marisol Touraine, ministre en
chargedelaSantéasaisi l’InstitutNationalduCancer(INCa)pourl’organisationd’uneconcertation
citoyenneetscientifique.L’objectifétaitl’améliorationdelapolitiquededépistageducancerdusein.
D’octobre2015à avril 2016, tous les acteurs concernéspar ledépistage (citoyen, professionnelde
santé,institution,association…)pouvaients’exprimersurunsitedédié.
Àlasuitedecetteconsultation,unpland’actionpourlarénovationdudépistageorganiséducancer
duseinestprésentéenavril2017.Ceplancomporte10axess’adressantauxfemmesâgéesde50à74
ans, dont la mise en place d’une consultation à 50 ans dédiée à la prévention et au dépistage, la
créationd’outilsdecommunicationcontenantlesélémentspourunedécisionéclairée:lesavantages
maisaussilesrisquesetlimitesdudépistage,unaccèsfacilitéaudépistage,unequalitérenforcée.Ce
plan prévoit également une évaluation du risque et une approche personnalisée pour les femmes
entre25et50ansavecnotammentlacréationd’uneconsultationdeprévention.A25ans,lesfemmes
seront invitées à consulter leurmédecin traitant ou gynécologue dans le cadre d’une consultation
dédiéeà lapréventionetaudépistage. Leniveauderisquedoitêtredéterminéafindeproposerà
chaquefemmeunsuivipersonnalisé.Enfin,ilestprévuunsuivipersonnaliséchezlesfemmesàpartir
de75ans.
Malgrécesmesuresprévoyantuneinformationaccrueetunsuivipersonnaliséenfonctionduniveau
de risque, lespolémiquesperdurent.Uncollectif réunissantdesmédecinsdedifférentes spécialités
s’organise en association «Cancer rose» et crée leur propre site d’information sur le dépistage du
cancerdusein,lapaged’accueilmentionnequecesiteapourbutde«vousfaireconnaîtrelesdonnées
scientifiques lesplusobjectiveset lesplusrécentessur ledépistageducancerdusein,cellesauxquelles
vousavezdroit,etdontonvousprivelorsdelacampagnerose».(22)
Plus récemment en avril 2018, une lettre ouverte est adressée à l’INCa par un collectif regroupant
entreautresFormindep,CancerRose,UFCQueChoisiraccusantcette institutiondenepasévoquer
sursonnouveausited’information«préventionetdépistageducancerdusein»lesrisquesliésàce
dépistageetnotamment le surdiagnostic.Cette lettreouverteaétécitéedansdenombreuxmédias
radio,réseauxsociauxetpresseféminine.
En novembre 2018, le Professeur Norbert Ifrah, Président de l’INCa, s’inquiète de la baisse de
participation et considère que les détracteurs de ce dépistage «peu nombreuxmais très actifs, sont
irresponsables»etrappellequeledépistageprécoce,alliéauxprogrèsthérapeutiques,permetd’éviter
entre15et20%dedécès(23).
11
Ces polémiques sont régulièrement évoquées pour expliquer le faible taux de participation au
dépistage organisé et la baisse de celui-ci depuis quelques années, mais nous ne pouvons en être
certains d’autant que le dépistage individuel ne semble pas affecté par ces éléments de
communicationcontradictoires.Celui-ciétaitestiméà10%delapopulationcibleen2011-2012par
l’InVSetentre10et15%àprésentparl’INCa(9).
B)DansleCalvados,laMancheetl’Orne
Avecuneparticipationde137008femmesdurantlacampagnede2017-2018danslesdépartements
du Calvados, de la Manche et de l’Orne, le taux de participation est supérieur à la participation
françaiseavecuntauxestiméà55,6%maisresteinférieurauxrecommandationseuropéennes.
DansleCalvados,62303femmessesontfaitdépistersur111539femmeséligiblesaudépistage.Le
tauxdeparticipationestestiméà55,9%surlacampagne2017-2018.
LaManchereprésenteletauxdeparticipationleplusimportantdestroisdépartementsdel’ex-Basse-
Normandieavecuntauxde56,2%(47874femmesdépistéessur85179éligibles).
Ledépartementdel’Orneresteletauxdeparticipationleplusfaiblemaisestnéanmoinsau-dessusde
lamoyennenationaleavecuntauxde53,8%(19).
Selonuneétuderétrospective,lamiseenplacedumammobiledansl’Orneapermisdediminuerles
inégalitéssocialesetgéographiquesdelaparticipationaudépistageorganiséducancerdusein(24).
Enannexe4se trouve lacartedeparticipationparcantonà lacampagnedudépistageorganisédu
cancer du sein 2016-2017 pour ces trois départements. Celle-ci met bien en évidence le rôle
importantquejouelaproximitédescentresderadiologiesurlaparticipationàlamammographiede
dépistage.Ilestd’autantplusmarquépourledépartementduCalvados.Ledépartementdel’Orne,via
le mammobile, a su faire participer les femmes résidant dans les cantons pourtant éloignés des
centresderadiologie.
V-Ledépistageducancerduseinchezlesmédecinsgénéralistes UnelargeétudesurlasantédesmédecinsgénéralistesfrançaisdelaDRESSdatantde2010amisen
évidence une forte participation des médecins généralistes aux dépistages des cancers
gynécologiques.
12
83%desmédecinsfemmesâgéesde50à74ansontdéclaréavoirréaliséaucoursdesdeuxdernières
annéesunemammographiededépistage,conformémentauxrecommandationsdebonnepratiqueet
auxprogrammesdedépistageorganiséssurl’ensembleduterritoiredepuis2004(25).
Une participation équivalente a été retrouvée chez les médecins généralistes bas-normands dans
l’étudedel’ObservatoireRégionaldeSantédeBasse-NormandieréaliséeconjointementavecL’URML
deBasse-Normandieen2011(26).
En2015,72%desmédecinsgénéralistesfemmesdeFranche-Comtéâgéesde50à74ansdéclaraient
avoir réalisé une mammographie dans les deux ans (13) contre 76 % des médecins généralistes
franciliensdansuneétudede2017(27).
D’aprèslalittératurescientifique,lesmédecinsgénéralistesfemmessontclairementimpliquéesdans
ledépistageducancerdusein.
Deuxièmepartie:Lecancercolorectal
I-Histoiredelamaladie Le côlon et le rectum contiennent différents types de cellules qui peuvent, chacun, être à l’origine
d’uneformedecancerspécifique.Maisdanslaplupartdescas,lescancerscolorectauxsedéveloppent
àpartirdesglandesquitapissentl’intérieurdelaparoiducôlonetdurectum.Cetteformedecancer
estappeléeadénocarcinome.
Ilexisted’autrestypesdetumeurscancéreusesmaiscelles-cisontbeaucoupplusrares:lestumeurs
carcinoïdes,lessarcomesetleslymphomes.
La grande majorité des adénocarcinomes coliques dérive d'un polype adénomateux. Tous les
adénomesnesetransformentpasencancer.Leplussouvent,ilssontpetits(moinsd’uncentimètrede
diamètre)etrestentbénins.Cependant,avecletemps,certainssemettentàgrossiretfinissentparse
transformerencancer.Cettetransformationprendenmoyenneentre10et15ans.Onestimequesur
1000adénomes,100atteindront1cmet25d’entreeuxdeviendrontcancéreux(28).
Du fait de son évolution lente, les symptômes ne se manifestent que tardivement dans le
développementdelamaladie(29).
13
II-Lecancercolorectal(CCR)enchiffres En 2017 en France, ont été diagnostiqués 44 872 nouveaux cas de cancer colo-rectaux dont
20837femmeset24035hommes.
Cequifaitducancercolorectalle2èmecancerleplusfréquentaprèslecancerduseinchezlafemmeet
le3èmecancerleplusfréquentchezl’hommeaprèslecancerdelaprostateetdupoumon.
Lamortalitéestestiméeà17684décèsdurant l’année2017,dont8390femmeset9294hommes
faisantducancercolorectal la2èmecausededécèsparcancerenFranceaprès lecancerdupoumon
(30).
Ilestdiagnostiquéaprès50ansdans95%descas.
L’âgemédiandudiagnosticen2015estde71anschezl’hommeet75anschezlafemme.
Le CCR a une incidence plus importante chez les hommes que chez les femmes avec un ratio
homme/femmeégalà1,5pourlecancercolorectaletégalà2pourlesadénomes(31).
L’incidencedu cancer colorectal a augmenté ces dernières annéesmais, parallèlement, lamortalité
diminuegrâceauxprogrèsdelapriseenchargeetàlamiseenplacedesstratégiesdedépistage.
Lecancercolorectalreprésentelecandidatidéalpourundépistageorganiséàlargeéchelleenraison
desagrande fréquence,du longdélai (aumoinsdixans)entre l’apparitiond’unpolypebéninet sa
dégénérescenceet,enfin,del’efficacitédutraitement,avecuneguérisondansneufcassurdixs’ilest
dépistésuffisammenttôt(32).
Le taux de survie de ce cancer dépend de plusieurs facteurs pronostiques : le stade du cancer,
l’atteinte ganglionnaire, la présence de métastases, la profondeur de l’envahissement pariétal,
l’invasiond’organesdevoisinageetlaprécocitédutraitement(33).
Lecancercolorectalaunbonpronostics’ilestdiagnostiquéàunstadeprécoceavecdestauxdesurvie
à5ansde(suivantlaclassificationTNM):
-94%s’ilestdiagnostiquéaustadeI
-80%austadeII
-47%austadeIII
-5%austadeIV(31).
14
III-Ledépistageducancercolorectal
A)Leniveauderisque
Ondéfinittroisniveauxderisquepourlecancercolorectal.
EnFrance,lastratégiededépistageduCCRsedéclineselonleniveauderisque:
- Lespersonnesàrisque«trèsélevé»(risquedeCCRvieentièrede40à100%)sontatteintes
d’une mutation prédisposant à ce cancer (le syndrome de Lynch, la polyadénomatose
familiale).Elles justifientd’unsuivienoncogénétiqueetd’unesurveillanceparcoloscopieou
parfoischromo-coloscopie(marquagedecertaineszonesdutubedigestif).
- Les personnes à risque élevé (risque de CCR vie entière de 4 à 10%) ont des antécédents
personnels ou familiaux au premier degré d’adénomes ou de cancers colorectaux, ou sont
atteintsdemaladiesinflammatoiresintestinales(maladiedeCrohn,rectocolitehémorragique).
Undépistageparcoloscopiedoitalorsêtreproposé.
- Lesautrespersonnessontconsidéréesàrisquemoyen(risquedeCCRvieentièrede3à4%)et
sontlacibleduprogrammenationaldedépistage(34)(35).
B)L’organisationdudépistageducancercolorectalenFrance
Après une phase pilote sur 23 départements métropolitains, le dépistage organisé du cancer
colorectalaétégénéraliséàl’ensembleduterritoireàpartirde2008.
Depuis2010,ceprogrammecouvretouslesdépartementsfrançais,àl’exceptiondeMayotte.
Leprogrammededépistageducancercolorectalestplacésousl’autoritéduministreenchargedela
Santé.Ilestco-pilotéauniveaunationalparlaDirectiongénéraledelaSantéetl’InstitutNationaldu
cancer(INCa).L’InstitutdeVeilleSanitaire(InVS)estchargédesonévaluation.
Ledépistageestcoordonnéauniveaulocalpardesstructuresdegestiondépartementalesoudepuis
peu,pardesstructuresdegestionrégionales(13).
La structuredegestiondupointdevueadministratif est leplus souventuneassociationLoi1901.
Celle-cidoitorganiseretévaluerleprogrammededépistage.
C)L’organisationdudépistageducancercolorectaldansleCalvados,laMancheet
l’Orne
Ledépistageducancercolorectaladémarréen2004danslesdépartementsdel’OrneetduCalvados
eten2008dans ledépartementde laManche.Lagénéralisationdecedépistage figuraitégalement
danslesmesuresdu1erPlanCancer.
15
D)LesmodalitésdudépistagecolorectalenFrance
LapréventionduCCRreposeengrandepartiesur l'exérèsedes lésionsadénomateusescolorectales
(4), lésionsprécocesquipeuvent êtredétectéespar ledépistage, via la recherchede sangdans les
selles.
Lapopulationcibledecedépistageorganiséestconstituéedeshommesetdesfemmesâgésde50à
74ansàniveauderisquemoyen(36).
Lesstructuresdegestioninvitent,parcourrier,tousleshommesetlesfemmesâgésde50à74ansà
consulterleurmédecintraitantdanslecadredudépistageorganiséducancercolorectal.
Celui-ci à un rôle clé puisqu’il choisit le test le plus adapté aux antécédents de son patient en
déterminantleniveauderisquedeCCR.
Silerisqueestestimémoyen,lepatientestéligibleautestderecherchedesangdanslessellestous
les2ansjusqu’à74ansencasdetestsnégatifs.
Encasdetestpositif,ledépistagedoitêtrecomplétéd’unecoloscopie.
Seulelacoloscopiepermetdeconfirmerlaprésenced’unpolype.Touttestpositifdoitdoncêtresuivi
decetexamen.
Silacoloscopieestnégative,lepatientréintègreleprogrammededépistageorganiséaprèsundélai
de5ans.
Si la coloscopie identifie des lésions coliques, la prise en charge thérapeutique sera fonction des
résultatsdel’analyseanatomopathologique(31).
EnFrance, c’est le seuldépistagevalidéquine requiertniunacte techniquedumédecincomme le
frottis cervico-utérin (FCU), ni la prescription d’un bilan biologique ou d’un examend’imagerie. Le
patientdoitréaliseruntestchezlui,dontlesmodalitésdoiventêtreexpliquéesparlemédecintraitant
(36).
Entre2009et2014,letestdedépistagederéférenceétaitHemoccultII®,outestaugaïac.C’étaitune
méthode colorimétrique à lecture visuelle. Le test était positif en cas de coloration bleue du gaïac
oxydé par l’activité pseudo-peroxydasique de l’hème présent dans l’hémoglobine. Sa sensibilité
(probabilitéqueletestsoitpositifencasdepatientmalade)étaitde50%etsaspécificité(probabilité
queletestsoitnégatifencasdepatientsain)étaitde97%.Safaiblesensibilitéreprésentaitunfreinà
lagénéralisationetausuccèsdudépistagedont le tauxdeparticipationnedépassaitpas les30%.
16
Cette trop faible participation pouvait aussi s’expliquer par le nombre de prélèvements de selles
nécessaires:deuxprélèvementsparselle,surtroissellesconsécutives.
Unnouveautestdedépistageestdoncchoisienvued’augmenterletauxdeparticipationetderendre
plusefficientleprogrammededépistage(36).
Cetestimmunologiqueestinitialementproposédanscertainsdépartementspilotes,notammentdans
leCalvadosavecletestMagstream®utiliséseulenpopulationgénéraledès2008,puisremplacéen
2012parletestOC-Sensor®poursegénéraliserdanslaFranceentièreenavril2015.LaHASnotait
en décembre 2008 que les données disponibles concernant les tests immunologiques étaient
suffisantespourrecommandersansattendrelasubstitutiondestestsaugaïacparcestestsàlecture
automatisée(37).Cettesubstitutionaété effectiveenmai2015seulementet aprèsunarrêtde la
campagnedeplusieursmois.
Cenouveaudispositifestplussensibleetpermetdedétecter2,4foisplusdecancerset3,7foisplus
d’adénomesavancés(lésionsprécancéreuses)quel’ancientestaugaïac(29)(36).
Il s’agit d’un test immunologique quantitatif qui détecte l’hémoglobine grâce à des anticorps
spécifiques de la globine humaine. Il ne sera donc pas rendu positif en présence d'hémoglobine
animaleissuedel'alimentation.
Le taux d’hémoglobine humaine est alors exprimé en μg/quantité de selles. Le seuil de positivité,
modulable,aétéfixéàplusde30μg/gpourunmeilleuréquilibresensibilité/spécificité(38)(39).
Danscesconditions,4à4,5%destestsréaliséssontattenduspositifs(32).
L'automatisation de la lecture garantit à la fois la fiabilité et la reproductibilité des procédures de
recherchedesangoccultedanslesselles,cequipermetd'enrenforcerl'assurancequalité(40).
Ilnenécessitequ’unseulprélèvement.Eneffet,selonlesétudesdudocteurGuittet,ilaétédémontré
quelaréalisationd'unseulprélèvementdetestimmunologiqueavecunseuildepositivitébasconduit
auxmêmesperformancesquedeuxprélèvementsdetestimmunologiqueavecunseuilplusélevé,tant
dupointdevuedelasensibilité,quedelaspécificité(41).
Le principe de remise du test est resté le même, avec l’envoi d’un courrier et de deux relances à
plusieursmoisd’intervalle.Lemédecintraitantrestelepilierdecedépistage.
Enpréventionprimaire,lemédecingénéralistedoitidentifierlesfacteursderisqueetdéterminerles
modalitésdudépistage.Ildoitinformerlesrisquesliésàlaconsommationd’alcool,aborderl’aideau
sevrage en cas de tabagisme etmettre en avant les bénéfices à la pratique d’une activité physique
régulièrepourluttercontrelasédentaritéetconseillerd’adopterunrégimealimentaireadaptépour
luttercontrel’obésité.
17
Enpréventionsecondaire,lemédecintraitantorienteverslespécialistelespersonnesàrisqueélevé
ou trèsélevé.En casde risquemoyen, son rôleestdéterminantdans ladistributiondu test. Ildoit
encourager son patient à y participer, expliquer les modalités du test et donner une information
complètesurl’attitudeàadopterencasdetestpositifounégatif.
En prévention tertiaire, il assure et coordonne le suivi médical, social et psychologique. La
prescription d’une activité physique adaptée est aujourd’hui recommandée. Elle a montré une
diminutiondurisquederécidivedanslecancercolorectaletungaindesurvieglobaleetspécifique
(18).
Lesrésultatssontenvoyésaumédecintraitantetàlapersonne15joursaprèssaréalisation.
Enmars2019,desmodificationsontétéréaliséessurlecahierdeschargesdudépistageorganisédu
cancer colorectal, qui introduisent de nouvellesmodalités de remise du kit de dépistage. Le kit de
dépistage peut être remis par le médecin traitant, par un spécialiste (gynécologue et hépato-
gastroentérologue) et par unmédecin de centre d’examen de santé du régime général d’assurance
maladie. L’envoi postal du kit peut être effectué à la seconde relance pour les personnes ayant
participéaumoinsàtroiscampagnesprécédentes(42).
IV-Laparticipationaudépistagecolorectal
A)EnFrance
Beaucoupd’espoirsétaientportéssurletestimmunologiquepourpermettreunemeilleureadhésion
de lapopulation françaiseaudépistageducancercolorectal.Mais laparticipationresteencoretrop
faibleet iln’yapaseud’augmentationdelaparticipation,commeattenduesuiteauchangementde
test.SelonlesdonnéesdeInVS,lacampagne2017-2018retrouveuntauxdeparticipationde32,1%
toussexesconfondus.Cetauxestencoreplusfaiblequedurantlacampagneprécédente2016-2017
quiétaitde33,5%.
Le tauxdeparticipation reste très inférieurà l’objectif européenminimalacceptablede45%pour
queleprogrammededépistageaitunrapportefficacité/coûtpositif.Letauxdepersonnesayantun
testimmunologiquepositif(4,0%)estconformeàl’attendu(43).
B)DansleCalvados,laMancheetl’Orne
Le tauxdeparticipation reste encorenettement inférieur à l’objectif européenmêmesi le tauxpar
départementestsupérieurautauxnational.
18
L’Ornealetauxdeparticipationleplusimportantparmicestroisdépartementsavecuntauxestiméà
37,2%toussexesconfondusdurantlacampagnede2017-2018(30901patientsdépistéssur97357
éligiblesaudépistage).Letauxdeparticipationestplusélevépourlesfemmesquepourleshommes.
Les femmes ont un taux de participation de 39,8% (16 893 femmes dépistées et 49 892 femmes
éligibles)contre34,8%pourleshommes(14008hommesdépistéset47465hommeséligibles).
LaMancheauntauxdeparticipationde34,8%toussexesconfondus(51045participantset167225
éligibles)etprésenteaussiunemeilleureparticipationpourlesfemmesquepourleshommes:37%
(27592femmesdépistéessur85180possibles)contre32,8%(23453hommesdépistéset82045
hommeséligibles).
LeCalvadosprésenteuntauxdeparticipationpourlesdeuxsexesde32,8%(60871patientsdépistés
sur212054éligiblesaudépistage).
Le taux de participation des femmes est estimé à 34,6% (33 917 femmes dépistées sur 111 539
patientes éligibles) et le taux masculin à 30,8 % (26 954 hommes dépistés et 100 515 hommes
éligibles)(43).
V-Ledépistageducancercolorectalchezlesmédecinsgénéralistes
En2010aétémisenévidenceuntauxdeparticipationaudépistageducancercolorectalparletest
Hemoccult®deseulement36%desmédecinshommeset34%desmédecinsfemmes(25).
Cefaibletauxdeparticipations’estvuconfirmerlorsdel’étudesurlasantédesmédecinsgénéralistes
bas-normandsde2011:40,5%deshommeset30%desfemmesâgésentre50et74ans,avaitréalisé
leurpropretestdedépistage(26).
En2015,51,5%desmédecinsgénéralistesdeFranche-Comtétoussexesconfondusavaitréaliséun
testHemoccult®(53,6%deshommeset49,3%desfemmes)(13).
En Ile-de-Franceen2017,46%des femmesmédecinsgénéralisteset 33%deshommesmédecins
généralistesétaientàjourdeleurdépistageparletestimmunologique.Letauxdeparticipationtous
sexesconfondusétaitde39,5%(27)(44).
19
Le taux de participation des médecins généralistes semble être plus important que celui de la
populationgénéralemaiscelaresteinférieurautauxrecommandéde45%.Leshommesparticipent
plusquelesfemmesdanslesétudesréaliséesavecletestHemoccult®.
Troisièmepartie:Lecancerducoldel’utérus
I-Lecancerducoldel’utérusenchiffres EnFrance,lecancerducoldel’utérusreprésentela12èmecausedecanceravec3000nouveauxcas
paran.
Lamortalitéestestiméeàenviron1100décèsannuelsfaisantdeluila12èmecausedemortalitépar
cancerchezlafemme(45).
L’âgemoyendudiagnosticestde56ans.
L’incidence et le taux de mortalité du cancer du col de l’utérus ont fortement diminué depuis les
années80maiscettedécroissanceralentitdepuis2000.
L’incidence a diminué de 1,3%par an entre 2000 et 2012. La diminution du taux demortalité est
estiméeà2,0%paransurcesmêmesannées(43).
Letauxdesurvieà5ansadiminué.Pourlescasdiagnostiquésentre2005et2010ilestde64%alors
qu’il était de 68% pour les cas diagnostiqués entre 1989 et 1991 (47). L’hypothèse évoquée pour
expliquer cephénomèneest que, grâce à l’effet dudépistage, ondiagnostiquemoinsde cancers au
stadeinvasif,maisceuxquisontdiagnostiquéssontdeplusmauvaispronostic(48).
II-L’histoiredelamaladie
Le cancer du col de l’utérus est une pathologie d’origine infectieuse. C’est le premier cancer à être
reconnuparl’OrganisationMondialedelaSanté(OMS)commeétantattribuable,dansprèsde100%
des cas, à une infection viraleparunouplusieurspapillomavirushumains à haut risqueoncogène
(HPV-HR).
20
Cette infection sexuellement transmissible est le plus souvent asymptomatique et disparaît
spontanémentmais,lorsqu’ellepersiste,ellepeutaboutiràlaformationdelésionsprécancéreusesqui
peuventévoluerversuncancerinvasifducoldel’utérusen15à20ans(48).
Unevingtained’HPVontétéidentifiéscommepouvantêtreàl’origineducancerducoldel’utérus.Les
plusfréquemmentencauseenEuropedel’OuestsontlesHPVdegénotypes16et18,responsablesde
prèsde70%descancersducoldel’utérus(48).
Laquasi-totalitédescancersinvasifsducoldel’utérussontdescarcinomesépidermoïdes(85%).Ils
sedéveloppentàpartirdel’épithéliummalpighiendel’exocol.Lesadénocarcinomessedéveloppentà
partirdel’épithéliumglandulairedel’endocoletreprésententprèsde15%desautrescancersducol
del’utérus.
Il existe d’autres formes rares de cancers du col de l’utérus comme le sarcome, lemélanomeou le
lymphome(49).
La persistance du virus HPV au niveau du col utérin peut être favorisée par certains facteurs: le
tabagisme actif, l’existence d’autres infections génitales associées, l’utilisation au long cours de
contraceptifsorauxouencoreundéficitimmunitaireacquis.
L’apparitiond’uncancernécessiteunpassagepardeslésionsprécancéreusesquisontdedeuxtypes:
- leslésionsmalpighiennesintra-épithélialesdebasgrade(LSIL)
- leslésionsmalpighiennesintra-épithélialesdehautgrade(HSIL)
Pour chaque lésion cervicale précancéreuse, il existe une probabilité de régression vers un
épithéliumnormaletuneprobabilitédepersistanceoudeprogressionversunstadeplusavancé.
Lepassagedustadedel’infectionàdeslésionsdebasgrademetentre2et5ans.Ilpeuts’écouler4à
5ansentreles lésionsdebasgradeetdehautgrade.Enfin, lepassagedeslésionsdehautgradeau
carcinomeinvasifmetentre9et15ans(49).
Cetteévolutionlenteetl’existencedelésionsprécancéreusescurablesfaitducancerducoldel’utérus
uncandidatidéalaudépistage.Lavaccinationanti-HPVestuneméthodepréventivecomplémentaire.
21
III-Lapréventionducancerducoldel’utérus
A)Lapréventionprimaire:lavaccinationanti-HPV
IlexistedeuxvaccinsrecombinésdirigéscontrecertainsHPV:
- leGardasil®estefficacecontrelesgénotypes6,11,16et18.
- leCervarix®esttournécontrelesgénotypes16et18.
Leurbutestdestimulerl’immunitéetdelimiterlerisqued’implantationduvirusauniveauducolde
l’utérus.
Cevaccinneprotègepas les femmesdéjà infectéespar ces génotypes etn’adoncaucuneefficacité
thérapeutiquedanscecas là.Sonbénéficeestd’autantplus importantque lepatientn’apasencore
étéencontactaveclevirus.
LavaccinationprophylactiqueestrecommandéeenFrancepourtouteslesjeunesfillesde11à14ans,
depuis le 28 septembre 2012, avec rattrapage pour les jeunes filles de 15 à 19 ans révolus qui ne
seraientpasencorevaccinées(48).
Iln’yapasenFrancedecampagnesystématiquedevaccination,celle-ciestdedécisionindividuelle.
Au31décembre2017,lacouverturevaccinalecontrelesHPVdesjeunesfillesde16ansétaitde21,4
%.Malgréunelégèrehaussedutauxdecouverturevaccinaledepuisdeuxans,ilrestetrèsfaiblepar
rapportauxtauxdesautrespaysquiontintroduitlavaccinationcontrelesHPV(50).
Ilimportedoncderelancercettevaccination,enveillantàsacomplémentaritéavecledépistage.Les
jeunes filles non vaccinées avaient un profil socioéconomique similaire à celui des femmes qui
échappentaudépistage(51).
B)Ledépistageetdiagnosticprécoce:lefrottiscervico-utérin(FCU)
LeFCUestletestdedépistagederéférencedeslésionspré-cancéreusesetcancéreusesducolutérin.
C’est un examen cytologique qui consiste en un prélèvement de cellules épithéliales situées à la
jonctionentrelamuqueusemalpighiennedel’exocoletlamuqueuseglandulairedel’endocol.
La procédure a été décrite initialement en 1943 par Papanicolaou avec un étalement sur lame du
prélèvement.Letestrecommandéen2019estuntestenphaseliquide.
Lefrottisenmilieuliquidepermetnotammentl’utilisationdumatérielrésiduelpourd’autres
méthodesdiagnostiques,enparticulierladétectiondel’ADNdel’HPV.
22
L’interprétationduFCUparlesanatomo-cytopathologistessebaseactuellementsurlesystème
de Bethesda 2001 et détermine le type et le degré de gravité de l’anomalie cytologique éventuelle
(52).
IV-Ledépistageducancerducoldel’utérusenFrance
A)Versundépistageorganisé
La diffusion du dépistage par frottis depuis les années 1960 a été contemporaine de la forte
diminutiondecettepathologiedanslespaysindustrialisés.
Entre les années 1990 et 2010 en France, le dépistage est individuel. Il est réalisé à l’initiative du
médecinoudelapatiente.Undépistageorganiséducancerducoldel’utéruss’estmisenplacesousla
formed’initiativeslocalesselondifférentesmodalités.
Le taux de couverture du dépistage du cancer du col de l’utérus est défini par le pourcentage de
femmesâgéesde25à65ansayanteuaumoinsunfrottissurunepériodedetroisans.
Ce taux de couverture du dépistage n’atteint pas l’objectif cible de 80 % fixé par la loi de Santé
Publiquedu9août2004etce,d’autantplus,qu’ilamêmediminuéde53,5%à50,8%entre2007et
2014selonlesdonnéesdel’EchantillonGénéralistedesBénéficiaires(EGB)(51).
C’estpourquoilePlanCancer2014-2019arecommandélamiseenplaced’unprogrammenationalde
dépistageorganisé(21).
Envuedesagénéralisation,uneexpérimentationaétémenéependant3ansdans13départements:
l’Isère,laMartinique,l’Alsace(2départements),l’Auvergne(4départements),leCher,l’Indre-et-Loire,
leMaine-et-Loire,LaRéunionetleVal-de-Marne.
Ilaétémisenévidenceunenetteaugmentationdunombredefemmesréalisantcetexamensuiteàla
miseenplacedudépistageorganisédanscesdifférentsdépartements.Letauxdecouvertureglobal
dudépistageestestiméà62%avecunetrèsgrandevariabilitéselon lesdépartements:41,6%en
Martiniquepourletauxleplusfaibleet72,5%enAlsacepourletauxleplusimportant.
L’étudeconfirmelaforteparticipationdesfemmesjeunes(moinsde35ans)parrapportauxfemmes
plusâgées(60-65ans)(46).
23
Lesuccèsd’unteldispositifreposesurlamobilisationdeprofessionnelsdesanté,dusecteursocialet
médicosocial et l’implication de collectivités territoriales. Grâce à la généralisation à l’échelle
nationale,l’objectifestqueletauxdecouverturedudépistagedanslapopulationciblepassede60%
à 80% et que le dispositif soit plus facilement accessible aux populations vulnérables ou les plus
éloignéesdusystèmedesanté.Eneffet,lespopulationslesmoinstouchéesparledépistageenFrance
sontlesfemmesménopauséesetlesclassessocialesdéfavorisées(47).
B)Lesmodalitésdudépistageorganisé
Leprogrammededépistageorganiséaétélancéle4mai2018aveclapublicationdel’arrêtérelatifà
sonorganisation.Sonobjectifestderéduire l’incidenceet lenombrededécèsparcancerducolde
l’utérusde30%à10ans,enatteignant80%de tauxdecouverturedans lapopulationcibleeten
rendantledépistageplusfacilementaccessible.
LeFCUestrecommandéparlaHauteAutoritédeSanté(HAS)chezlesfemmesasymptomatiquesde
25à65ans,tousles3ansaprès2frottisnormauxréalisésà1and’intervalle(saufchezlesfemmes
ayanteuunehystérectomieetlesfemmesn’ayantjamaiseuderapportssexuels)(34).
Un rythmededépistageplus importantouplusprécocen’apportepasdebénéfice et augmente les
risquesdesur-diagnosticetdesur-traitement(53).
Danslessituationssuivantes,ledépistageducancerducoldel’utérusn’estpasrecommandé:
– les femmes ayant une infection sexuellement transmissible en cours d’évolution ou de
traitement;
– les femmes ayant des signes fonctionnels ou cliniques faisant suspecter un cancerdu col de
l’utérus(ellerelèved’unexamenimmédiatàviséediagnostique);
– lesfemmesayanteuuntraitementconservateur(cryothérapie,vaporisationlaser,conisation
au bistouri à froid ou au laser, résection à l’anse diathermique…) pour une lésion
précancéreuseoucancéreuseducolde l’utérus.Ces situations relèventd’un suivi spécifique
selon les recommandations en vigueur et la reprise du dépistage doit être évaluée par le
professionneldesantéassurantlesuivigynécologique;
– les femmes dans les situations suivantes présentant un risque majoré de cancer du col de
l’utérusquinécessiteunsuiviparticuliermaisnedevantpasêtreexcluesdelapopulationcible
du programme : les femmes immunodéprimées (infectées par le VIH, sous traitement
immunosuppresseur,grefféesouayantuneimmunodépressionconstitutionnelle);lesfemmes
exposéesaudiéthylstibestrol(deuxièmegénération).
24
La mise en place d’un programme de dépistage organisé national vise à améliorer la qualité du
dépistageetdusuividetouteslesfemmes.Samiseenœuvreestconfiéeauxstructuresenchargedela
gestiondesdépistagesorganisésdescancersduseinetcolorectal(54).
Lastructureenchargedelagestiondesdépistagesdescancersadressepersonnellementauxfemmes
ne participant pas spontanément au dépistage un courrier les invitant à consulter leur médecin
traitant,gynécologue,ousage-femmepourréaliserledépistage.
Unerelanceestadressée12moisaprès l’invitationaux femmesquin’auraientpasencoreréalisé le
dépistageaprèsl’invitation.
Audémarrageduprogramme,ilestrecommandéd’inviterenprioritétouteslesfemmesdestranches
d’âges lesplusélevéesde lapopulationcible(62à65anséchus).Ellespourrontainsibénéficierau
moins une fois du dépistage organisé, et être conseillées par leur médecin sur l’opportunité de
bénéficierd’unsuiviindividuel.
Danslapréventionducancerducoldel’utérus,lemédecintraitantjouealorsunrôlepivot.
Enpréventionprimaire,ildoitidentifierlesfacteursderisque,aborderl’aideausevragetabagiqueet
proposer la vaccination anti-HPV aux patientes éligibles. Il doit repérer les difficultés culturelles,
économiquesetsocialespouvantlimiterl’accèsaudépistage.
En prévention secondaire, celui-ci propose la réalisation d’un FCU en expliquant le rythme
recommandé.
Enpréventiontertiaire,ilassureetcoordonnelesuivimédical,socialetpsychologique.
V-Laparticipationaudépistageducancerducoldel’utérusenFrance
Le tauxdeparticipationaudépistageenFranceestestiméà61,2%sur5anssur lapériode2010-
2014(50).
Lerythmededépistageconstatén’estpasadaptéauxrecommandations:parmilesfemmeséligibles
audépistageducancerducoldel’utérus,cellesquirespectentstrictementl’intervallededépistageest
de7,8%.
51,6%desfemmesréalisentundépistageàunrythme«sousoptimal»avecunintervalleentreFCU
supérieurà3ans.
25
40,6%réalisentunsur-dépistageavecunFCUtousles2ansoutouslesans(53).
Descaractéristiquesparticulièresdenon-participationaudépistageontétémiseenévidence:letaux
denon-participationaudépistageaugmenteavecl’âgeetnotammentpourlesfemmesdeplusde50
ans.IlenestdemêmepourlesfemmesensituationdesantédéfavorableenlienavecuneALD,une
invaliditéouquiontunmoindrerecoursausystèmedesoin.
Les caractéristiques sociales et économiques sontdéterminantes aussidans lanon-participationau
dépistage comme les femmes bénéficiant de la CMU-c, les femmes vivant dans une commune
identifiéecommedéfavoriséeoulesfemmesensituationirrégulière(47).
VI-Desmesuresspécifiquesciblées Pour lutter contre les inégalités d’accès, des actions spécifiques doivent être mise en place en
directiondecertainespopulationsvulnérableset/ouéloignéesdusystèmedesanté.
Comme il vient d’être annoncé, des caractères spécifiques ont étémis en évidence concernant les
femmesneparticipantpasaudépistageducancerducoldel’utérus(47).C’estàpartirdecesdonnées
qu’unemiseenplacedestratégiescomplémentairespeutavoirunimpactpositifsurlaparticipation
au dépistage de ce cancer: accompagnement au dépistage,médiation sanitaire, auto-prélèvements,
unitésmobiles,etc.
En Indre-et-Loire a été réalisée une étude sur l’auto-prélèvement vaginal. Les femmes n’ayant pas
réponduàl’invitationàréaliserleurFCUreçoiventàdomicileunkitd’auto-prélèvementvaginal.Alors
que les simples courriers de relance n’ont pas d’efficacité, l’envoi de ce kit permet de doubler la
participationaudépistage(22,5%versus11,7%)(55).
Faut-il donc utiliser cette technique comme méthode de relance systématique des femmes non
dépistéesaprèslapremièreinvitationincitantàréaliserleFCU?
Dans tous les cas, il est primordial demettre en place des interventions socialement différenciées
pournepasexacerberlesinégalitéspré-existantes.Eneffet,laplupartdescampagnesdeprévention
quinesefixentpaspourbutladiminutiondesinégalités,mêmelorsqu’ellesontatteintleurobjectif
d’améliorationdelasantédelapopulationgénérale,augmententlesinégalitésdufaitd’unemeilleure
appropriationparlespopulationslesplusfavorisées(18).
Développerdesstratégiesadaptéespouratteindrelesfemmesréfractairesaudépistageducancerdu
coldel’utérusestl’undesenjeuxdecedépistageorganiséetenfaitsaspécificité.
26
VII-Ledépistageducancerducoldel’utéruschezlesmédecinsgénéralistes D’aprèsl’étudedelaDRESSréaliséeen2010,79%desmédecinsfemmesontdéclaréavoirréaliséau
coursdestroisdernièresannéesunfrottisdedépistageducancerducoldel’utérus.Lesplusjeunes
sontplusnombreusesàréalisercedépistagequeleursaînées:88%pourles35-39anscontre66%
pourles60–64ans(25).
77%desmédecinsfemmesétaientàjourdeleurdépistageducancerducoldel’utérusdansl’étude
réaliséechezlesmédecinsgénéralistesbas-normandsde2011(26).
EnFranche-Comtéen2015,51,9%desmédecinsgénéralistesfemmesdisaientêtreàjoursuivantun
rythmeadaptédeunFCUtous lestroisans.Prèsde40%desfemmesmédecinsétaitsur-dépistées
(13).
Parmi lesmédecins généralistes femmesd’Ile-de-France, 30%ontundépistage adapté et36%se
fontsur-dépister(20).
La population médicale semble avoir un taux de participation plus important que la population
généralemaissanspourautantrespecterlerythmerecommandéparlaHAS.
Quatrièmepartie:Autrescancers
I-Lescancerscutanés
Lescancersdelapeausontsoitdescarcinomescutanés,soitdesmélanomes.
Lesplusfréquentssontlescarcinomes:ilsreprésentent90%del'ensembledescancerscutanés.
Ils surviennent généralement après l'âge de 50 ans, sur les zones découvertes du corps.
Contrairement au mélanome de la peau, le point de départ de ces cancers cutanés n’est pas les
mélanocytes mais d’autres cellules, les kératinocytes, également situées dans l’épiderme. On en
distinguedeuxtypes:
- les carcinomes basocellulaires, quisont de bon pronostic, ont une évolution lente et un
envahissement local.Les facteursderisquesont, sur leplan individuel, lephototypeclair, la
prédispositiongénétiqueetl’âge.L’expositionsolaireforteetintermittentelorsdesloisirs, la
27
PUVA thérapie, l’exposition aux radiations ionisantes et l’immunosuppression acquise
constituentdesfacteursderisqueenvironnementaux(48).
- les carcinomes épidermoïdessont plus rares et ils sont de moins bon pronostic, car leur
évolution est plus rapide, leur envahissement se fait enprofondeur et ils se compliquentde
métastases par voie sanguine ou lymphatique. Ils se développent généralement à partir de
lésions précancéreuses (kératose actinique, maladie de Bowen). Ils sont favorisés par
l’exposition solaire, la radiothérapie, la PUVA thérapie, l’immunodépression, et surviennent
volontierssurlescicatricesdebrûluresetplaieschroniques(57).
Le mélanome fait suite à la transformation maligne des mélanocytes. Il est plus rare et
potentiellement beaucoup plus grave que les autres cancers cutanés du fait de sa forte capacité à
métastaser.
Les facteurs favorisants sont un phototype clair, des antécédents personnels ou familiaux de
mélanome,uneexpositionsolaireintensedansl’enfance,denombreuxcoupsdesoleildansl’enfance,
de nombreux nævus de grande taille, des nævus atypiques ou grands nævus congénitaux et une
immunodépression(50).
Lemélanomecutanéfaitpartiedescancersdontl’incidencecommelamortalitéontsignificativement
augmentésurlapériode1980-2012.Onestimequ'ilatouché14325personnesetcausé1773décès
en2015(59).
Iltoucheunpeuplusdefemmes(53%)qued’hommes(47%)etl’âgemoyenaudiagnosticestde56
ans.
En2006,laHASavaitconcluquelemélanomecutanénerépondaitpasauxcritèresdemiseenplace
d’undépistagesystématiqueorganisé(60).
Ellerecommandeundépistageciblédespersonnesprésentantdesfacteursderisqueparunexamen
cutanéannuelréaliséparunmédecinetunauto-examentousles3mois.
Touslesansdepuis1998sedéroulelajournéenationaledepréventionetdedépistagedescancersde
la peau. Organisée par le syndicat national des dermatologues vénérologues et avec le soutien de
l’INCa,cettejournéeproposeundépistagecutanégratuitetchercheàalerteretsensibiliserlespublics
lesplusàrisquedecancerscutanés.
Lerôledumédecintraitantestdoncd’identifierlesfacteursderisqueetdedéterminerlesmodalités
du dépistage dans le cadre de la prévention primaire. Il doit aussi informer sur les risques de
l’expositionsolaire,notammentauxenfants,auxadolescentsetauxprofessionnelsexposés.
28
Enprévention secondaire, il doit réaliserunexamenclinique régulier en sensibilisant sapatientèle
surlessignesdevantlesameneràconsulter.Encasdedoute,ilorientelepatientverslespécialiste.
Enpréventiontertiaire,ilassureetcoordonnelesuivimédical,socialetpsychologique.
II-Lecancerdelaprostate Laprostateestuneglandegénitalemasculine,situéesouslavessieenavantdurectumettraversée
parl’urètre.Elleestresponsabledelaproductionduliquideséminaletdesonémission.
Lecancerdelaprostateestunadénocarcinomedansplusde90%descas.Ilestsouventd’évolution
lentesurplusieursannéesetrestelongtempsasymptomatique.
Les principaux facteurs de risque sont l'âge, les antécédents génétiques et familiaux et l'origine
africaineetantillaise.
Le cancer de la prostate est de loin le cancer le plus fréquent chez l’homme avec environ 54 000
nouveauxcasparanenFrance.L'âgemoyenaumomentdudiagnosticestde70ans.
Samortalitéestestiméeà8700décèsparan,cequifaitducancerdelaprostatele3èmecancerleplus
meurtrierchezl'hommeaprèslecancerdupoumonetlecancercolo-rectal.Lestauxdesurvieàunet
cinqanssontrespectivementde94%etde80%(61).
L'intérêt du dépistage est de faire le diagnostic du cancer de la prostate à un stade précoce, les
traitements étant alors plus efficaces, et les chances de guérison plus grandes. Mais à un stade
précoce, il n’existe pas encore de moyen pour distinguer les cancers qui vont devenir agressifs,
nécessitantuntraitement,descancersquivontresterlatentsnenécessitantpasdetraitement.
Lerisquedesur-diagnosticetdesur- traitementestalorsdedétecterpuisde traiteruncancerqui
progressesuffisammentlentementpourquelepatientatteintdécèded'uneautrecauseavantmême
quelecancerenquestionnedeviennesymptomatique.
Laprocéduredudépistageassocielaréalisationd'untoucherrectaletledosageduPSA.L'intervalle
optimalentredeuxprocéduresn'estpasétabli.Enpratique,ilestsouventdedeuxans(62).
LePSAest l'acronymede la traductionanglaisede«antigènespécifiquede laprostate».C'estune
protéineproduitequasiexclusivementparlescellulesépithélialesdelaprostatequijoueunrôledans
la liquéfactiondu sperme.LePSAest l'antigène spécifiquede laprostate,maispasdu cancerde la
29
prostate (l'hypertrophie bénigne de la prostate, la prostatite ou la réalisation récente d'un toucher
rectal entrainent également une augmentationduPSA). La valeur normale du taux sériqueduPSA
inferieureà4ng/mLestlaplusutilisée(63).
Depuis plusieurs années, la légitimité du dépistage du cancer de la prostate est débattue. Les
recommandationsdessociétéssavantes,ainsiquelespratiquesdivergent.
L’intérêt du dépistage dans le cancer de la prostate a été évalué par deux grandes études, l’étude
américaine PLCO (Prostate, Lung, Colorectal and Ovarien Cancer Screening Trial) (64) et l’étude
européenne ERSPC (European Randomized Study of Screening for Prostate Cancer)(65). Elles ont
comparéundépistagesystématiqueducancerdeprostateparPSAversusl’absencededépistage.Leur
objectif étaitd’évaluer l’effetdudépistagesur lamortalité spécifiqueparcancerde laprostate.Les
conclusions de ces deux essais étaient apparemment contradictoires puisque l’essai américain ne
montraitpasdedifférencesignificativedemortalitéalorsquel’essaieuropéenmontraituneréduction
significativedelamortalité.
En France, les recommandations de laHauteAutorité de Santé (HAS) et de l’Association Française
d’Urologie(AFU)sontdifférentes.
L’HASaconfirméqu’iln’yavaitpasdejustificationàlamiseenplaced’unprogrammededépistage
systématiqueducancerdelaprostateparledosageduPSA,estimantquelePSAnedoitêtreréalisé
qu’enprésencedesignescliniquesetnonpourdespatientsasymptomatiques.
Concernant lespopulationsàhautrisque(hommesayantdesantécédents familiauxdecancerde la
prostateet lespersonnesd’origineafricaineouantillaise), laHAS indiquequ’iln’apasétéretrouvé
d’élémentsscientifiquespermettantdejustifierundépistageducancerdelaprostatepardosagedu
PSAdansdespopulationsmasculinesconsidéréescommeplusàrisque(66).
Elleinsistesurl’importancedel’informationàapporterauxhommesenvisageantlaréalisationd’un
dépistageindividuelducancerdelaprostate
Desoncôtél’AFUrecommandeunedétectionprécoceindividualiséeducancerdelaprostatechezles
patients ayant une espérance de vie supérieure à 10-15 ans, avec une information éclairée sur les
modalités, lesenjeuxet les risqueséventuels liésauxdifférentesstratégiesdepriseenchargeavec
pourobjectifessentieldenepasméconnaitreuncanceragressif(62).
30
Avec des recommandations contradictoires, les médecins généralistes se retrouvent dans une
situation d'incertitude où réside le risque d’une pratique hétérogène du dépistage du cancer de la
prostate.
Ainsi,lerôledumédecintraitantdanslapréventionducancerdelaprostateestdéterminant.
En prévention primaire, il doit identifier les facteurs de risque et déterminer les modalités d’un
éventueldépistage.Ilinformesonpatientsurlesbénéficesd’uneactivitéphysiquepourluttercontre
lasédentaritéetsurlesbénéficesd’unealimentationadaptéepourluttercontrel’obésité.
Enpréventionsecondaire, ilapporte les informationsnécessaires,pourquesonpatientpuisse faire
unchoixéclairé,enrappelantlesbénéficesetlesrisquesdecedépistage.
En prévention tertiaire, il assure et coordonne le suivi médical, social et psychologique. La
prescriptiond’uneactivitéphysiqueadaptéeestaussirecommandéepourlimiterlerisquederécidive
danslecancerdelaprostate(18).
Matérielsetméthode
I-Objectifprincipal Evaluer le taux de participation desmédecins généralistes du Calvados, de laManche et de l’Orne
ayant réalisé leurs tests de dépistage pour le cancer du sein, du colon et du col de l’utérus et le
comparerautauxdeparticipationdelapopulationgénéraledescestroisdépartements.
II-Hypothèseavancée A la lumière des études déjà réalisées sur le sujet, nous partons de l’hypothèse que les médecins
généralistesparticipentplusque lapopulationgénéraleaux campagnesdedépistagesorganisésdu
cancerduseinetducôlonainsiqu’audépistageindividuelducancerducoldel’utérus.
III-Letyped’étude L’étudemiseenplaceestuneétudeobservationnelledescriptivequantitativeetrétrospectiveàpartir
d’unquestionnaire.
31
IV-Lapopulationétudiée
La population étudiée correspond auxmédecins généralistes des départements du Calvados, de la
Mancheetdel’Orne.
Etaient exclus les médecins à exercice particulier (angiologue, acupuncteur, allergologue) et les
médecinsremplaçants.
V-L’élaborationduquestionnaire
Lequestionnaireaétéréalisésuiteàunerecherchebibliographiquevialesplateformesderecherche
SUDOC,PubMed,CISMeFetlaBDSP.
Laprincipaledifficultédansletravailderecherchebibliographiqueaétédefaireressortirdestravaux
s’intéressant à la santé du médecin généraliste. Il est difficile par mots-clés de répondre à cette
subtilité.
Pourcefaire,lesprincipauxmots-clésutilisésontété:
«attitude envers la santé», «médecin généraliste», «bilan de santé», «comportement de santé»,
«prévention cancer», «dépistage cancer», «dépistage cancer du sein», «dépistage
cancercolorectal»,«dépistagecancerducoldel’utérus».
PourlabasededonnéesPubMedlesmots-clésutilisésontété:
«general practitioners», «general medecine», «early detection of cancer», «health survey»,
«colorectal neoplasms», «colorectal cancer screening», «breast cancer screening» et «cervical
cancerscreening»
Lequestionnaireestcomposéde37questionssubdiviséesen5parties:
- La première partie correspond aux caractéristiques socio-démographiques du médecin
généraliste.
- Ladeuxièmepartiecontientlesquestionsenrapportavecledépistageducancercolorectal.
- Latroisièmepartiecontientlesquestionsenrapportavecledépistageducancerdusein.
- Laquatrièmepartieestcomposéedequestionsen lienavec ledépistageducancerducolde
l’utérus.
- Lacinquièmepartieévalue lapratiquedudépistageducancerde laprostateetd’unexamen
cutanédanslecadredescancerscutanés.
32
VI-Ladiffusionduquestionnaire
Le questionnaire a été envoyé par courrier postal à destination des médecins généralistes des
départementsduCalvados,delaMancheetdel’Orne.
Lenometlesadressesdesmédecinsgénéralistesontétéobtenusàpartirdelalistedesétiquettesdes
médecinsgénéralistesinstallésdesdépartementsduCalvados,delaMancheetdel’Ornefourniepar
l’URML(UnionRégionaledesMédecinsLibéraux)Normandie.
L’ensembledelalisteaétéretranscriteentableauExcelpuisclasséeenfonctiondusexedupraticien,
défini par le prénom. En cas de doute devant des prénoms mixtes, le sexe a été obtenu via une
rechercheinternetgrâceaunuméroSIRET.
L’envoidesquestionnairess’estfaitaveclesoutiendesstructuresdegestiondesdépistagesorganisés
de l’ex-Basse-Normandie: Mathilde dans le Calvados, Iris Manche et la Régie Départementale des
Cancersdel’Orne.
ChaqueenveloppecontenaitunquestionnaireetuneenveloppeTderetour fournieparcesmêmes
structuresdegestion.
Lequestionnaireaétéenvoyédébutnovembre2018etleretourétaitattenduavantle15décembre
2018.
L’ensembledesquestionnairesaétérécupéréetcentraliséàlastructureMathildeàCaen.
Aucunerelancen’aétéeffectuée.
VII-L’analysestatistiquesdesdonnées
Lesdonnéesrecueilliesontétéintégréesàpartird’untableauExcel.
L’analysestatistiqueaétéréaliséeàpartirdulogicielRversion3.5.3(67).
LetestexactdeFisheraétéchoisicommeteststatistiquepourl’analysedestablesdecontingencesdu
faitdelafaiblessedenoseffectifs(68).
Unevaleurdepinférieureà0,05aétédéfiniecommeseuildesignificativitéstatistique.
33
Résultats
I-Participation
Surun totalde1247questionnaires envoyés,420questionnairesnousont été retournés.6ont été
excluscarlemédecinpratiquaitunexerciceparticulier(angiologueouallergologue).
414questionnairesontétéanalysés.Letauxderéponseétaitde33%.
Figure1:diagrammedeflux
34
II -CaractéristiquesdesmédecinsgénéralistesduCalvados,de laMancheetde l’Orne
d’aprèslalisteobtenueparl’URMLNormandie
D’après la liste desmédecins généralistes, sur 1247médecins, 64% étaient des hommes et 36%
étaientdesfemmes.Lesex-ratioétaitde1,77.
Figure2:répartitiondesmédecinsgénéralistesduCalvados,delaMancheetdel’Orneenfonctiondusexe.
Figure3:répartitiondesmédecinsgénéralistesenfonctiondudépartementetdusexe.
421
245
132
238
142
69
Calvados
Manche
Orne
Répartitiondesmédecinsgénéralistesenfonctiondudépartementetdusexe
Hommes Femmes
64%
36%
Répartitiondesmédecinsgénéralistesdes3départementsenfonctiondusexe
Hommes(N=798) Femmes(N=449)
35
III-Analysesocio-démographiquedesmédecinsgénéralistesdel’étude
A)Lesexe
59%desmédecinsayantréponduauquestionnaireétaientdeshommeset41%étaientdesfemmes.
Lesex-ratioétaitde1,43.
Figure4:répartitiondesmédecinsgénéralistesenfonctiondusexe.
Figure5:répartitiondesmédecinsgénéralistesenfonctiondudépartementetdusexe.
B)L’âge
L’âgemoyendelapopulationinterrogéetoussexesconfondusétaitde52,4ans.
L’âgemoyendesmédecins femmesétaitde49,3ansetceluideshommesétaitde54,6ans.Leplus
jeunemédecinavait29ansetétaitunefemme,leplusâgéétaitunhommede82ans.
59%41%
Répartitiondesmédecinsgénéralistesenfonctiondusexe
Hommes(N=244) Femmes(N=170)
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Calvados
Manche
Orne
Calvados Manche OrneHommes(N=244) 131 79 34
Femmes(N=170) 97 51 22
Répartitiondesmédecinsgénéralistesenfonctiondudépartementetdusexe
36
Figure6:répartitiondeshommesenfonctiondel'âge.
Figure7:répartitiondesfemmesenfonctiondel'âge.
C)Lemoded’exercice
60%deshommesmédecinsétaientenlibéralencabinetdegroupeet32%encabinetindividuel.
Concernant les femmes, 70 % étaient en libéral en cabinet de groupe contre 25 % en cabinet
individuel.Letauxdemédecinsalariéétaitéquivalentpourlesdeuxsexesde2%.
6%deshommeset3%desfemmesavaientuneactivitémixte.
0
40
34
70
86
12
2
<30ans
Entre30et39
Entre40et49
Entre50et59
Entre60et69
Ente70et79ans
>79ans
Répartitiondeshommesenfonctiondel'âge
2
40
39
57
30
2
0
<30ans
Entre30et39ans
Entre40et49ans
Entre50et59ans
Entre60et69ans
Ente70et79ans
>79ans
Répartitiondesfemmesenfonctiondel'âge
37
Figure8:répartitiondesmédecinsenfonctiondusexeetdumoded'exercice.
D)Ladéclarationd’unmédecintraitant
73%deshommeset60%desfemmess’étaientdéclaréscommeétantleurpropremédecintraitant
auprèsdelasécuritésociale.Ladifférenceestnonsignificative(p=0,27).
Seulement31%desfemmeset20%deshommesavaientdéclaréuneconsœurouunconfrèreentant
quemédecintraitant(p=0,06).
7%deshommeset9%desfemmesn’avaitpasdemédecintraitantdéclaré.
Figure9:Répartitiondesmédecinsenfonctiondusexeetdeladéclarationd'unMT.
Parmi ceux qui ont déclaré une consœur ou un confrère, 38% des femmes et 40% des hommes
avouaientnejamaisleconsulter.Seulement10%desfemmeset6%deshommesconsultaientleur
médecintraitantplusd‘unefoisparan.
0 20 40 60 80 100 120 140 160
CabinetindividuelCabinetdegroupe
SalariatMixte
Nonrépondu
Cabinetindividuel
Cabinetdegroupe Salariat Mixte Non
réponduFemmes(N=170) 43 119 3 5 0
Hommes(N=244) 78 146 4 15 1
Répartitiondesmédecinsenfonctiondusexeetdumoded'exercice
0 50 100 150 200 250 300
Moi-mêmeConsoeurouConfrère
NonNonrépondu
Moi-même ConsoeurouConfrère Non Non
réponduHommes(N=244) 177 48 18 1
Femmes(N=170) 102 52 15 1
Répartitiondesmédecinsenfonctiondusexeetdeladéclarationd'unMT
38
III-Lecancercolorectal
A)Lesantécédentspersonnelsoufamiliaux
30%deshommeset29%desfemmesâgésde50à74ansprésentaientdesantécédentspersonnels
oufamiliauxdepolypesoudecancerdigestifoudemaladieinflammatoirechroniqueintestinale.
Figure10:répartitiondesmédecinsagésde50a74ansenfonctiondusexeetlaprésenced'antécédents.
B)Lapratiquedudépistageducancercolorectal
76%deshommeset68%desfemmesâgésde50-74ansquisontéligiblesaudépistageorganisédu
cancercolorectaleffectuaientrégulièrementletestderecherchedesangdanslesselles.Ladifférence
estnonsignificative(p=0,72).
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
Oui
Non
Nonrépondu
Oui Non NonréponduHommes50-74ans
(N=167) 50 116 1
Femmes50-74ans(N=89) 26 62 1
Répartitiondesmédecinsâgésde50à74ansenfonctiondusexeetlaprésenced'antécédents
39
Figure11:répartitionenfonctiondusexeetdelapratiquerégulièredutestdedépistageducancercolorectal.
C)Réalisationdutestdedépistagepartranched’âge
Chez les hommes, lesmédecins âgés de 55-59 ans étaient ceux qui pratiquaient le plus le test de
dépistageducancercolorectalavecuntauxde87%.Lesmédecinsâgésde65-69ansétaientceuxqui
leréalisaientlemoins.Ilsavaientuntauxdepratiquede60%.
Chez les femmes, le tauxdepratique leplus important correspondait, à l’inversedeshommes, à la
tranched’âge65-69ans.Latranched’âge70-74ansavaituntauxnulmaisavecuneseuleréponse.La
tranched’âge55-59ansauntauxde48%chezlesfemmesalorsqu’ilétaitletauxleplusimportant
chezleshommes.Ladifférenceentrelesdeuxsexesdecettemêmetranched’âgeestnonsignificative
(p=0,26).
Hommes50-74anssansATCD(N=116)
Femmes50-74anssansATCD(N=62)
Oui 88 42
Non 28 20
020406080100
Répartitionenfonctiondusexeetdelapratiquerégulièredutestdedépistagedu
cancercolorectal
40
Figure12:tauxdepratiquedutestdedépistageducancercolorectalchezleshommes.
Figure13:tauxdepratiquedutestdedépistageducancercolorectalchezlesfemmes.
D)Réalisationdutestdedépistagepardépartement
C’étaitledépartementdel’Ornequiprésentaitletauxdepratiquedutestleplusimportantpourles
deuxsexes.Ilétaitde84%pourleshommesetde86%chezlesfemmes.
LeCalvadosavaituntauxde75%chezleshommesetde67%chezlesfemmes.
LaMancheavaitletauxdepratiqueleplusfaiblepourlesdeuxsexes:72%chezleshommeset63%
chezlesfemmes.
50-54ans 55-59ans 60-64ans 65-69ans 70-74ansNon 5 4 8 8 3
Oui 15 27 28 12 6
0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%100%
Tauxdepratiquedutestdedépistageducancercolorectalchezleshommes
50-54ans 55-59ans 60-64ans 65-69ans 70-74ansNon 5 11 3 0 1
Oui 14 10 11 7 0
0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%100%
Tauxdepratiquedutestdedépistageducancercolorectalchezlesfemmes
41
Figure14:tauxdepratiquedutestdedépistageducancercolorectalpardépartementchezleshommes(n=116).
Figure15:tauxdepratiquedutestdedépistageducancercolorectalpardépartementchezlesfemmes(n=62).
E)Fréquencedelapratiquedutestdedépistageducancercolorectal
88%deshommespratiquaientletestdedépistageaurythmerecommandéparlaHAS.9%d’entre
euxétaienten«sous-dépistage».
Concernant les femmes, 93 % pratiquaient au rythme recommandé et 7 % étaient en «sous-
dépistage».
0% 20% 40% 60% 80% 100%
CalvadosManche
Orne
Calvados Manche OrneOui 41 31 16
Non 13 12 3
Tauxdepratiquedutestdedépistageducancercolorectalpardépartementchezleshommes
(N=116)
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Calvados
Manche
Orne
Calvados Manche OrneOui 26 10 6
Non 13 6 1
Tauxdepratiquedutestdedépistageducancercolorectalpardépartementchezlesfemmes
(N=62)
42
Figure16:hommesâgésde50a74anssansantécédent(n=88).
Figure17:femmesâgéesde50a74anssansantécédent(n=42).
F) Taux de participation à la campagne 2017-2018 du dépistage du cancer
colorectalparsexe
Le taux de participation à la campagne 2017-2018 du dépistage du cancer colorectal était de 58%
pourlesdeuxsexes.
Figure18:tauxdeparticipationaudépistageducancercolorectal2017-2018.
88%
1%9% 2%
Hommesâgésde50à74anssansATCDs(N=88)
1x/2ans
>1x/2ans
<1x/2ans
Nonrépondu
93%
0% 7%0%
Femmesâgéesde50à74anssansATCDs(N=42)
1x/2ans
>1x/2ans
<1x/2ans
Nonrépondu
68
36
48
26
0% 50% 100%
Hommes
Femmes
Tauxdeparticipationaudépistageducancercolorectal2017-2018
Campagne2017-2018
Eligiblesmaisnonparticipants
43
G) Taux de participation à la campagne 2017-2018 du dépistage du cancer
colorectalpardépartement
Letauxdeparticipationdeshommesétaitestiméà68%dansl’Ornepuisà60%danslaMancheet
enfinà53%dansleCalvados.
Letauxdeparticipationdesfemmesétaitaussileplusimportantdansl’Orneavecuntauxestiméà86
%.LaMancheavaituntauxà50%etleCalvadosà56%.
Figure19:tauxdeparticipationdeshommesaudépistageducancercolorectal2017-2018.
Figure20:tauxdeparticipationdesfemmesaudépistageducancercolorectal2017-2018.
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Calvados
Manche
Orne
Calvados Manche OrneCampagne2017-2018
(N=68) 29 26 13
Eligiblesmaisnonparticipants(N=48) 25 17 6
Tauxdeparticipationdeshommesaudépistageducancercolorectal2017-2018
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Calvados
Manche
Orne
Calvados Manche OrneCampagne2017-2018
(N=36) 22 8 6
Eligiblesmaisnonparticipants(N=26) 17 8 1
Tauxdeparticipationdesfemmesaudépistageducancercolorectal2017-2018
44
H)Evaluationdeleurdépistage
Chezlesmédecinsâgésde50à74ans,leshommesseconsidéraientàjourpour74%d’entreeuxet
lesfemmespour60%.Ladifférenceestnonsignificative(p=0,3).
Figure21:évaluationdeleurdépistage:seconsidèreàjour?50-74ans.
Lesmédecinshommesetfemmesdetoutâgeavaientuntauxderéponse«Oui»respectivementde59
%etde42%alorsquelapopulationestplusjeune.Celaestenrapportavecletauxdenonréponse
quiétaittrèsnettementsupérieurdanslapopulation«toutâge».Letauxdenonréponseestde5%
chezleshommesde50à74ansetde24%chezleshommesdetoutâge.Ladifférenceestsignificative
(p=5,49E-6).
Celametenévidenceunedeslimitesduquestionnaireréalisé.
Figure22:évaluationdeleurdépistage:seconsidèreàjour?Toutâge.
Oui Non NonréponduHommes50-74ans
(N=167) 124 34 9
Femmes50-74ans(N=89) 53 24 12
020406080
100120140
Evaluationdeleurdépistage:seconsidèreàjour?
Oui Non NonréponduHommestoutâge
(N=244) 145 40 59
Femmestoutâge(N=170) 71 26 73
020406080100120140160
Evaluationdeleurdépistage:seconsidèreàjour?
45
I)Difficultéàréaliserletest
81%deshommeséligiblesaudépistageducancercolorectaln’éprouvaientpasdedifficultéàréaliser
letestderecherchedesangdanslesselles.
Chezlesfemmes,letauxétaitde79%.
Figure23:sensationdedifficultéàréaliserletestdedépistageducancercolorectalchezlapopulationciblemasculine(n=116).
Figure24:sensationdedifficultéàréaliserletestdedépistageducancercolorectalchezlapopulationcibleféminine(n=62).
J)Naturedesdifficultés
47 % des hommes ayant éprouvé des difficultés à la réalisation du test de dépistage du cancer
colorectalévoquaientl’oubli.21%évoquaientlemanquedetemps.
Pour les femmes, l’oubli était prédominant pour 55% d’entre elles. 18% évoquaient lemanque de
temps.
16%
81%
3%
Sensationdedifficultéàréaliserletestdedépistageducancercolorectalchezlapopulation
ciblemasculine(N=116)
Oui
Non
Nonrépondu
18%
79%
3%
Sensationdedifficultéàréaliserletestdedépistageducancercolorectalchezlapopulation
cibleféminine(N=62)
Oui
Non
Nonrépondu
46
Figure25:natureetrépartitiondesdifficultésàréaliserletestderecherchedesangdanslesselles.
K)Encouragementdelapatientèleàlapratiquedudépistage
Parmilesmédecinséligiblesaudépistageducancercolorectal,95%deshommeset89%desfemmes
lerecommandaientàleurpatientèle.
Lorsque l’on évalue cela sur l’ensemble de la population étudiée, le taux d’encouragement des
hommesétaitde82%etceluidesfemmesde71%.Onremarquequeletauxdenonréponseestbien
plusimportantdanscettecatégorie.Ilyavait9%denonréponsechezlesfemmesâgéesde50à74
ansalorsqu’ilyavait28%denonréponsechezlesfemmesdetoutâge.Ladifférenceestsignificative
(p=0,0036).
Encoreunefois,celametenévidenceundéfautd’agencementdesquestionsdanscequestionnaire.
Figure26:encouragementdesapatientèleàréaliserletestdedépistageducancercolorectal50-74ans.
012345678910
Natureetrépartitiondesdifficultésàréaliserletestderecherchedesangdanslesselles
Hommes(N=19)
Femmes(N=11)
159
79
0
50
100
150
200
250
Oui Non Nonrépondu
Encouragementdesapatientèleàréaliserletestdedépistageducancercolorectal
Femmes50-74ans(N=89)
Hommes50-74ans(N=167)
47
Figure27:encouragementdesapatientèleàréaliserletestdedépistageducancercolorectaltoutâge.
IV.Lecancerdusein
A)Lesantécédentsfamiliaux
79%desfemmesâgéesde50à74ansneprésentaientpasd’antécédentsfamiliauxdecancerdusein.
Figure28:répartitionenfonctiondelaprésenced'antécédentsfamiliauxdecancerdusein.
201
39
121
47
0
50
100
150
200
250
300
350
Oui Non Nonrépondu
Encouragementdesapatientèleàréaliserletestdedépistageducancercolorectal
Femmestoutâge(N=170)
Hommestoutâge(N=244)
18
70
1
0 20 40 60 80
Oui
Non
Nonrépondu
Répartitionenfonctiondelaprésenced'antécédentsfamiliauxdecancerdusein
Femmes50-74ans(N=89)
48
B)Lapratiquedudépistageducancerdusein
93% des femmes âgées de 50 à 74 ans déclaraient réaliser lamammographie dans le cadre d’un
dépistageducancerdusein.Concernantlesfemmesneprésentantpasd’antécédentsfamiliaux,94%
d’entreellespratiquaientlamammographie.
Figure29:pratiquedelamammographiedanslecadredudépistageducancerdusein.
C)Réalisationdelamammographiepartranched’âge
Les femmes âgées de 60 à 64 ans présentaient le taux de réalisation de lamammographie le plus
faible.
Cesont les femmesâgéesde65à69ansquiprésentaient le taux leplus important.Toutcommela
tranched’âge70-74ansmaisquin’étaitcomposéequed’unseulmédecin.
Figure30:tauxdepratiquedelamammographiechezlesfemmesneprésentantpasd'antécédentsfamiliaux(n=70).
0 20 40 60 80 100
Femmes50-74ans(N=89)Femmes50-74anssansATCD
Femmes50-74ans(N=89) Femmes50-74anssansATCDfamiliaux(N=70)
Oui 83 66
Non 6 4
Pratiquedelamammographiedanslecadredudépistageducancerdusein
50-54ans 55-59ans 60-64ans 65-69ans 70-74ansNon 1 1 2 0 0
Oui 21 23 14 7 1
80%82%84%86%88%90%92%94%96%98%100%
Tauxdepratiquedelamammographiechezlesfemmesneprésentantpasd'ATCDfamiliaux(N=70)
49
D)Réalisationdelamammographiepardépartement
100%desfemmesétudiéesdel’Ornedéclaraientréaliserlamammographiededépistage.
DansleCalvados,98%desfemmesâgéesde50à74ansetneprésentantpasd’antécédentsfamiliaux
déclaraientréaliserlamammographie.
Letauxdepratiqueleplusfaibleétaitretrouvédans ledépartementde laMancheavecuntauxqui
étaità84%.
EntreledépartementduCalvadosetceluidelaManche,ladifférencecalculéeestnonsignificative(p
=0,84).
Figure31:tauxdepratiquedelamammographiechezlesfemmesâgéesde50a74anssansantécédentsfamiliaux(n=70).
E)Fréquencedelapratiquedelamammographie
Parmi les femmes âgées de 50 à 74 ans et sans antécédents familiaux qui déclaraient réaliser la
mammographie,83%suivaientlerythmerecommandéparlaHAS.11%étaienten«sur-dépistage»
et6%en«sous-dépistage».
75% 80% 85% 90% 95% 100%
Calvados
Manche
Orne
Calvados Manche OrneOui 41 16 9
Non 1 3 0
Tauxdepratiquedelamammographiechezlesfemmesâgéesde50à74anssansATCDfamiliaux
(N=70)
50
Figure32:répartitionenfonctiondelafréquencederéalisationdelamammographiedesfemmesâgées50-74anssansantécédentsfamiliaux(N=66).
F)Tauxdeparticipationàlacampagne2017-2018dedépistageducancerdusein
Le taux de participation à la campagne du dépistage du cancer du sein 2017-2018 de l’ex-Basse-
Normandieétaitde73%.
Figure33:tauxdeparticipationdesfemmesâgéesde50à74ansàlacampagne2017-2018(N=89).
G)Tauxdeparticipationàlacampagne2017-2018dudépistageducancerdusein
pardépartement
Avec un taux de participation estimé à 82%, le département de l’Orne présentait le taux le plus
importantdestroisdépartementsétudiés.
LeCalvadosavaituntauxde75%departicipationàlacampagne2017-2018etlaMancheuntauxde
67%.
83%
11%6%
Répartitionenfonctiondelafréquencederéalisationdelamammographiedesfemmesâgées50-74anssansATCDfamiliaux(N=66)
1x/2ans
>1x/2ans
<1x/2ans
73%
27%
Tauxdeparticipationdesfemmesâgéesde50à74ansàlacampagne2017-2018(N=89)
Oui
Non
51
Figure34:tauxdeparticipationdépistagecancerduseincampagne2017-2018.
H)Evaluationdeleurdépistage
87%delapopulationcibledudépistageducancerduseins’estimaitàjourdansleurdépistageparla
mammographie.
Lorsqu’onévaluecetteproportionsurl’ensembledelapopulationféminine,celle-cichuteà59%.La
différenceestnonsignificative(p=0,057).Maiscelas’expliquepar le tauxdenonréponsequiétait
nettement supérieur dans la catégorie «tout âge» avec un taux estimé à 33 % vs 2 % dans la
populationcible.Ladifférenceestsignificative(p=2,34E-7).
Figure35:évaluationdeleurdépistage:seconsidèreàjour?
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Calvados
Manche
Orne
Calvados Manche OrneCampagne2017-2018
(N=65) 38 18 9
Eligiblesmaisnonparticipants(N=24) 13 9 2
Tauxdeparticipationdépistagecancerduseincampagne2017-2018
Oui Non NonréponduFemmes50-74ans
(N=89) 77 10 2
Femmestoutâge(N=170) 100 14 56
020406080100120
Evaluationdeleurdépistage:seconsidèreàjour?
52
I)Difficultéàréaliserlamammographie
86%desfemmesâgéesde50à74ansestimaientnepasrencontrerdedifficultéàlapratiquedela
mammographie.
Figure36:sensationdedifficultéàréaliserlamammographiechezlesfemmesâgéesde50à74ans(N=89).
J)Naturedesdifficultés
Parmilesfemmesressentantdesdifficultésàlapratiquedelamammographie,laprincipaleénoncée
était lemanque de temps. Cela était décrit pour 27% d’entre elles. Lemanque de confiance et la
douleurétaientannoncéspour18%d’entreelles,puislapudeuretl’oublipour9%.
Figure37:natureetrépartitiondesdifficultésàréaliserlamammographie.
K)Encouragementdelapatientèleàlapratiquedudépistage
Parmi les femmes âgées de 50 à 74 ans, 94% encourageaient leur patientèle à la pratique de la
mammographiecontre72%desfemmesdetoutâge.Letauxdenonréponseestnettementsupérieur
12%
86%
2%
Sensationdedifficultéàréaliserlamammographiechezlesfemmesâgéesde50à74
ans(N=89)
Oui
Non
Nonrépondu
00,51
1,52
2,53
3,5
Pudeur Oubli Douleur Manquedetemps
Manquedeconfiance
Natureetrépartitiondesdifficultésàréaliserlamammographie
53
danscettecatégorie,37%vs5%.Ladifférenceestsignificative(p=8,17E-5).Ilenestdemêmepour
l’encouragementdesmédecinshommesquin’apaspuêtreanalysédufaitd’untropgrandnombrede
questionsrevenuessansréponse.
Figure38:encouragementdesapatientèleàlapratiquedelamammographiededépistage.
V.Lecancerducoldel’utérus
A)Lesantécédentspersonnels
5%desfemmesâgéesde25à65ansprésentaientdesantécédentspersonnelsdepathologiesducol
utérin.82%d’entreellesn’avaientpasd’antécédent.
Figure39:répartitionenfonctiondelaprésenced'antécédentspersonnelsdepathologiesducolutérin.
Oui Non NonréponduFemmes50-74ans
(N=89) 84 1 4
Femmestoutâge(N=170) 123 1 46
020406080100120140
Encouragementdesapatientèleàlapratiquedelamammographiededépistage
8
136
21
0 50 100 150
Oui
Non
Nonrépondu
Répartitionenfonctiondelaprésenced'antécédentspersonnelsdepathologiesducolutérin
Femmes25-65ans(N=165)
54
B)Lapratiquedufrottiscervico-utérin
91%desfemmesâgéesde25à65anssansantécédentpersonneldéclaraientpratiquerleFCUdansle
cadredudépistageducancerducoldel’utérus.
Figure40:pratiqueduFCUdanslecadredudépistageducancerducoldel'utérus.
C) Réalisation du FCU par tranche d’âge chez les femmes sans antécédent
personnel
Letauxdeparticipationleplusimportantétaitretrouvédanslatranched’âge25-34ans(100%)
maiscettepopulationn’était composéequede15médecins. Il yavait40médecinsdans la tranche
d’âge35-44ansetellesavaientuntauxdepratiqueestiméà95%.Lesfemmesâgéesde45à54ans
déclaraientpratiquerleFCUà90%(N=40)contre85%pourlesfemmesdelatranched’âge55-65
ans(N=41).
Figure41:pratiqueduFCUpartranched'âgechezlesfemmessansantécédentpersonnel(N=136).
124
11
1
0 50 100 150
Oui
Non
Nonrépondu
PratiqueduFCUdanslecadredudépistageducancerducoldel'utérus
Femmes25-65anssansATCDpersonnel(N=136)
25-34ans 35-44ans 45-54ans 55-65ansNonrépondu 0 0 0 1
Non 0 2 4 5
Oui 15 38 36 35
05
1015202530354045
PratiqueduFCUpartranched'âgechezlesfemmessansATCDpersonnel(N=136)
55
D)RéalisationduFCUpardépartement
LeCalvadosétaitledépartementavecletauxdepratiquedeFCUleplusimportant.Ilétaità96%.85
%desfemmesétudiéesdudépartementdelaMancheetdel’OrnedéclaraientpratiquerleFCU.
Figure42:tauxdepratiqueduFCUchezlesfemmesâgéesde25-65anssansantécédentpersonnel(N=136).
E)FréquencedelapratiqueduFCU
69%desfemmesâgéesde25à65ansquineprésententpasd’antécédentpersonnelpratiquaientle
FCUaurythmerecommandépar laHAS.12%d’entreellesétaienten«sur-dépistage»et18%en
«sous-dépistage».
Figure43:répartitionenfonctiondelafréquencederéalisationduFCUdesfemmesâgéesde25-65anssansantécédentpersonnel(N=124).
75% 80% 85% 90% 95% 100%
Calvados(N=76)
Manche(N=40)
Orne(N=20)
Calvados(N=76) Manche(N=40) Orne(N=20)Oui 73 34 17
Non 3 5 3
Nonrépondu 0 1 0
TauxdepratiqueduFCUchezlesfemmesâgéesde25-65anssansATCDpersonnel
(N=136)
69%
12%
18%
1%
RépartitionenfonctiondelafréquencederéalisationduFCUdesfemmesâgéesde25-65
anssansATCDpersonnel(N=124)
1x/3ans
>1x/3ans
<1x/3ans
Nonrépondu
56
F)Tauxdeparticipationaudépistageducancerducoldel’utérussurlesannées
2016,2017et2018
Enex-Basse-Normandie,lesfemmeséligiblesaudépistageducancerducoldel’utérusavaientuntaux
departicipationde68%entre2016et2018.
Figure44:réalisationdelapopulationcibleduFCUentre2016et2018(N=136).
G)Tauxdeparticipationaudépistageducancerducoldel’utérusentre2016et
2018pardépartement
La Manche présentait le taux de participation le plus important avec un taux estimé à 72 %. Le
Calvadosavaituntauxde71%.Letauxleplusfaibleétaitretrouvédansledépartementdel’Orneà
45%.Ladifférenceentrelesdépartementsrestenonsignificative.72%vs45%(p=0,37).
Figure45:tauxdeparticipationaudépistageducoldel'utérusentre2016et2018.
68%
32%
RéalisationdelapopulationcibleduFCUentre2016et2018
(N=136)
Oui
Non
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Calvados
Manche
Orne
Calvados Manche OrneParticipation
2016-2017-2018(N=92)
54 29 9
Eligiblesmaisnonparticipantes(N=44) 22 11 11
Tauxdeparticipationaudépistageducoldel'utérusentre2016et2018
57
H)Evaluationdeleurdépistage
78%des femmesâgéesde25à65anss’estimaientà jourdans leurdépistageducancerducolde
l’utérus.
Figure46:évaluationdeleurdépistage:seconsidèreàjour?
I)DifficultésàréaliserleFCU
74%desfemmesâgéesde25à65ansestimaientnepasressentirdedifficultéàlapratiqueduFCU.
21%décrivaientdesdifficultés.
Figure47:sensationdedifficultéàréaliserleFCUchezlesfemmesâgéesde25-65ans(N=165).
J)Naturedesdifficultés
45%desdifficultésévoquéesétaienten lienavec lemanquede temps.17%desdifficultésétaient
liéesà l’oublidepratiquer leFCU.Lemanquedeconfiancedans leFCUétaitévoquédans11%des
cas.
Oui Non NonréponduFemmes25-65ans
(N=165) 128 31 6
0
50
100
150
Evaluationdeleurdépistage:seconsidèreàjour?
21%
74%
5%
SensationdedifficultéàréaliserleFCUchezlesfemmesâgéesde25-65ans(N=165)
Oui
Non
Nonrépondu
58
Figure48:naturedesdifficultésàréaliserleFCU.
K)PratiqueduFCUpoursespatientes
88%desfemmesâgéesde25à65ansdéclaraientréaliserleFCUàleurspatientes.
Figure49:réalisationduFCUàsespatientes.
L)EncouragementdelapatientèleàlapratiqueduFCU
95% des femmes âgées de 25 à 65 ans encourageaient leur patientèle à se faire dépister pour le
cancerducoldel’utérusparleFCU.
Figure50:encouragementdesapatientèleàlapratiqueduFCU.
Pudeur Oubli Douleur Manquedetemps
Manquede
confianceNégligence Non
répondu
Nombrederéponses 7 8 1 21 5 3 1
05
10152025
NaturedesdifficultésàréaliserleFCU
Oui Non NonréponduFemmes25-65ans
(N=165) 146 12 7
020406080100120140160
RéalisationduFCUàsespatientes
Oui Non NonréponduFemmes25-65ans
(N=165) 157 1 7
050100150200
EncouragementdesapatientèleàlapratiqueduFCU
59
VI.Lescancerscutanés
A)Dépistagedescancerscutanés
49%deshommeset46%desfemmesdecetteétudedéclaraientpratiquerunexamencliniquepour
dépisterlescancerscutanés.Ladifférenceestnonsignificative(p=0,79).
Figure51:pratiqued'undépistagedescancerscutanés.
B)Sioui,parqui?
71% des hommes et 78% des femmes se faisaient dépister chez le spécialiste (p=0,66). 4% des
hommeset0%desfemmessefaisaientdépisterchezunconfrèremédecingénéraliste(p=0,16).
Figure52:professionnelréalisantledépistage.
0 50 100 150 200 250
Oui
Non
Nonrépondu
Oui Non NonréponduHommes(N=244) 120 124 0
Femmes(N=170) 79 91 0
Pratiqued'undépistagedescancerscutanés
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
Auto-examen
Médecingénéraliste
Dermatologue
Auto-examen Médecingénéraliste Dermatologue
Femmes(N=79) 17 0 62
Hommes(N=120) 30 5 85
Professionnelréalisantledépistage
60
C)Evaluationdeleurdépistage
55%deshommeset53%desfemmesseconsidéraientàjourdeleurdépistagedescancerscutanés
(p=0,93).
Figure53:évaluationdeleurdépistage:seconsidèreàjour?
VII.Lecancerdelaprostate
A)Pratiquedudépistageducancerdelaprostate
48%deshommesinterrogésdéclaraientsefairedépisterpourlecancerdelaprostate.
Figure54:pratiquedudépistageducancerdelaprostate.
Oui Non NonréponduHommes(N=244) 133 94 17
Femmes(N=170) 90 74 6
020406080100120140
Evaluationdeleurdépistage:seconsidèreàjour?
0 20 40 60 80 100 120 140
Oui
Non
Nonrépondu
Oui Non NonréponduHommes(N=244) 117 124 3
Pratiquedudépistageducancerdelaprostate
61
B)Tauxdepratiquedudépistageducancerdelaprostatechezleshommesâgés
de40à74anspartranched’âge
Apartirde50ans,lapratiquedudépistageducancerdelaprostatesemblaitêtrehomogène.Iln’ya
pasdedifférencesignificativeentrelestranchesd’âgeallantde50à74ans.
Leshommesâgésde55à59ansétaientceuxquidéclaraientpratiquerleplusledépistageducancer
delaprostateavecuntauxdepratiqueà75%.
Letauxdepratiqueleplusfaibleétaitchezleshommesâgésde40à44ans.
Figure55:tauxdepratiquedudépistageducancerdelaprostatechezleshommesâgésde40à74ans(N=201).
C)Examendedépistageutilisé
LedosagedesPSAestl’examenleplusutilisédanschacunedestranchesd’âgechezleshommesâgés
de45à74ans.
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
40-44ans(N=14)
45-49ans(N=20)
50-54ans(N=26)
55-59ans(N=44)
60-64ans(N=55)
65-69ans(N=31)
70-74ans(N=11)
40-44ans
(N=14)
45-49ans
(N=20)
50-54ans
(N=26)
55-59ans
(N=44)
60-64ans
(N=55)
65-69ans
(N=31)
70-74ans
(N=11)Oui 0 3 17 33 34 21 7
Non 14 17 9 11 20 10 4
Nonrépondu 0 0 0 0 1 0 0
Tauxdepratiquedudépistageducancerdelaprostatechezleshommesâgésde40à74ans(N=201)
62
Figure56:examendedépistageducancerdelaprostateutilisépartranched'âgechezleshommesâgésde45à74ans(N=115).
D)Fréquencedelapratiquedudépistageducancerdelaprostate
Lafréquenceàlaquelleledépistageestpratiquéétaithétérogènedanschacunedestranchesd’âge.
Les hommes âgés de 55 à 59 ans, qui pratiquaient le plus le dépistage du cancer de la prostate,
décrivaientunefréquencedudépistageplusd’unefoistouslesdeuxanspour42%d’entreeux.
50%deshommesâgésde60à64ansavaientunefréquencededépistaged’unefoistouslesdeuxans.
Cerythmeétaitpratiquépour57%deshommesâgésde65à69ans.
Cettehétérogénéité retrouvéemet en évidence lemanquede recommandation claire concernant le
dépistageducancerdelaprostate.
0 5 10 15 20 25 30
45-49ans(N=3)
50-54ans(N=17)
55-59ans(N=33)
60-64ans(N=34)
65-69ans(N=21)
70-74ans(N=7)
45-49ans(N=3)
50-54ans(N=17)
55-59ans(N=33)
60-64ans(N=34)
65-69ans(N=21)
70-74ans(N=7)
Lesdeux 1 1 7 12 9 3
DosagedesPSA 2 15 25 22 12 4
Toucherrectal 0 1 1 0 0 0
Examendedépistageducancerdelaprostateutilisépartranched'âgechezleshommesâgésde45à74ans
(N=115)
63
Figure57:fréquencedelapratiquedudépistageducancerdelaprostatepartranched'âgechezleshommesâgésde45à74ans(N=115).
E)Evaluationdeleurdépistage
61%deshommesdecetteétudeseconsidéraientàjourdeleurdépistageducancerdelaprostate.Le
tauxd’hommesquineseconsidéraientpasàjourétaitde25%.
Figure58:évaluationdeleurdépistage:seconsidèreàjour?
0 5 10 15 20 25 30 35 40
45-49ans(N=3)
50-54ans(N=17)
55-59ans(N=33)
60-64ans(N=34)
65-69ans(N=21)
70-74ans(N=7)
45-49ans(N=3)
50-54ans(N=17)
55-59ans(N=33)
60-64ans(N=34)
65-69ans(N=21)
70-74ans(N=7)
1x/2ans 2 2 9 17 12 4
>1x/2ans 1 6 14 11 2 1
<1x/2ans 0 8 10 5 7 1
Nonrépondu 0 1 0 1 0 1
Fréquencedelapratiquedudépistageducancerdelaprostatepartranched'âgechezleshommesâgésde45
à74ans(N=115)
Oui Non Nonrépondu
Hommes(N=244) 149 61 34
0
50
100
150
200
Evaluationdeleurdépistage:seconsidèreàjour?
64
VII.Comparaisonparrapportàlapopulationgénérale
A)Lecancercolorectal
Populationgénérale
2017-2018
Population
étudiée
2017-2018
TestexactdeFisher
Cancercolorectal
Nbre departicipants*
Populationcible**
Taux departicipation
Nbre departicipants
Populationcible
Taux departicipation
p
Basse-NormandieFemmes
78402
214030
36,6%
36
62
58%
0,03018
CalvadosFemmes
33917
97039
30,4%
22
39
56%
0,07904(NS)
MancheFemmes
27592
74533
37%
8
16
50%
0,49325(NS)
OrneFemmes
16893
42458
39,8%
6
7
86%
0,21467(NS)
Basse-NormandieHommes
64415
198768
32,4%
68
116
58%
0,0002
CalvadosHommes
26954
86845
31%
29
53
53%
0,01853
MancheHommes
23453
71625
32,7%
26
43
61%
0,01685
OrneHommes
14008
40298
35%
13
19
68%
0,06765(NS)
Basse-NormandieH+F
142817
412759
35%
104
178
58%
3,899E-5
CalvadosH+F
60871
183851
33%
51
92
54%
0,004765
MancheH+F
51045
146155
35%
34
59
58%
0,02895
OrneH+F
30901
97357
37%
16
26
73%
0,02895
*D’aprèslesdonnéesdel’InVScampagnededépistageducancercolorectal2017-2018
**Aprèscalculdutauxd’exclusionfournisparl’InVScampagnededépistageducancercolorectal2017-2018
NS=Nonsignificatif
Tableau1:Comparaisondelaparticipationaudépistageducancercolorectaldelapopulationétudiéeàlapopulationgénérale.
65
B)Lecancerdusein
Population
générale
2017-2018
Population
étudiée
2017-2018
Testexact
deFisher
Cancer du
sein
Nbre de
participants*
Population
cible
Taux de
participation
Nbre de
participants
Population
cible
Taux de
participation
p
Basse
Normandie
137008
246609
56%
65
89
73%
0,0933
(NS)
Calvados
62303
111539
56%
38
51
75%
0,1854
(NS)
Manche
47874
85179
56%
18
27
67%
0,6416
(NS)
Orne
26831
49891
54%
9
11
82%
0,3555
(NS)
*D’aprèslesdonnéesdel’InVScampagnededépistageducancerdusein2017-2018
Tableau2:Comparaisondelaparticipationaudépistageducancerduseindelapopulationétudiéeàlapopulationgénérale.
66
Discussion
I-Lesbiaisméthodologiquesetleslimitesduquestionnaire
A)Lesbiaisdesélection
Cesbiaissontliésàlasélectiondessujetsàétudier,ilspeuventconduireàcequelessujetsobservés
neconstituentpasunéchantillonreprésentatifdelapopulationcibledel’étude.
- Le biais de recrutement : le questionnaire a été diffusé par voie postale et l’adresse
d’expéditionaétéobtenuevialelistingdesmédecinsgénéralistesinstallésdesdépartements
duCalvados,delaMancheetdel’Ornecrééparl’URML.Unmédecinnonprésentsurcetteliste
n’apaspurecevoirlequestionnaireetyrépondre.
- Lebiaisdevolontariat:lesmédecinsayantréponduàcequestionnairesontsusceptiblesd’être
plus l’aise avec leur propre dépistage et donc il peut y avoir une surestimation de la
participationauxdépistages.
B)Lesbiaisd’information
- Le biais de déclaration: les résultats obtenus proviennent d’informations données par la
population étudiée et n’ont pas été vérifiés à partir d’une autre banque de données. Nous
sommesdoncdépendantsdelasincéritédesrépondants.
- Le biais demémorisation: certaines questions portaient sur des données rétrospectives qui
ontpuêtrefausséesparundéfautdemémorisation.
C)Leslimitesduquestionnaire
Dans ce type d’étude, l’élaboration du questionnaire est une étape cruciale. Celui-ci doit être
compréhensible, clair et concis touten cherchantàapporter lesélémentsde réponsenécessairesà
l’écrituredecettethèse.
Lorsdelaréceptiondesdonnéesetl’analysedesquestionnairesreçus,deserreursdanslecontenuet
danslamiseenpagesontapparusévidentsmalgréunerelectureplurielleavantl’envoi.
L’absence de question sur le sexe dans une étude épidémiologique est un oubli difficile à accepter
mais de par les réponses obtenues, il a été très aisé de séparer les questionnaires hommes des
questionnaires femmes. Aucun questionnaire analysé n’était douteux concernant le sexe du
répondant.
67
De nombreuses questions se sont retrouvées sans réponse et cela provient probablement de la
dispositionetdel’ordredecesquestions.
Apartirdelaquestion6,lesquestionsportaientsurlesdépistagesdescancers.Lepremierdépistage
étaitceluiducancercolorectal indiquéchez leshommeset les femmesâgésde50à74ans. Il s’est
avéré qu’un nombre important demédecins qui ne présentaient pas l’âge requis pour le dépistage
colorectaln’ontpasréponduàlaquestion13quiétaitàdestinationdetoutelapopulationsanslimite
d’âge.Nousn’avonsdoncpaspuanalyser laquestion13par rapport à l’ensemblede lapopulation
étudiée.Cetteerreurs’estrépétéedanslapartiecancerduseinpourlaquestion21etdanslecancer
ducoldel’utéruspourlaquestion29et30.Achaquefois,letauxdenonréponseétaittropimportant
pourpouvoirlesanalysersurl’ensembledelapopulation.Ilauraitdoncétéplusjudicieuxdeposerla
questiondel’encouragementdelapatientèleendehorsducadredudépistagedescancerspouréviter
queseulelapopulationéligibleyréponde.
La formulation des questions 7 et 15 était maladroite: «Effectuez-vous régulièrement le test de
dépistage du cancer (...)? ». Le terme «régulièrement» n’avait pas d’intérêt et a probablement
engendréunecertaineconfusionchezlespersonnesn’ayantparticipéqu’uneseulefoisaudépistage.
Ilauraitétépréférablelaformulecommesuit:«Effectuez-vousletestdedépistageducancer(...)?».
Le questionnaire est composé de questions fermées avec des réponses allant de «a» à «f» dans
certains cas. La question 22: «Présentez-vous des antécédents personnels de pathologies du col
utérin?»n’estpassuiviedepropositionderéponsesetcelle-cidevaitêtrerépondueenmanuscrit.
Cettedifférencedemodeopératoirepeutêtreresponsabled’untauxdenonréponseplusimportant.
II.Lescaractéristiquesdémographiques
A)Répartitionselonl’âge
L’âgemoyendesmédecinsdenotreétudeétaitde52,4ans.Ilétaitde50,8anspourledépartementdu
Calvados,53,8anspourledépartementdelaMancheetde55,7anspourledépartementdel’Orne.
Lesmédecinsdenotreéchantillonétaientdonclégèrementplusâgésquelamoyenned’âgeétabliepar
lacartographieinteractivedeladémographiemédicalequiretrouveunâgemoyende51ansen2019.
L’âgemoyenduCalvadosestde48ans,50anspourlaMancheet52anspourl’Orne(69).
68
B)Répartitionselonlesexe
Dansnotreétude,59%desmédecinsétaientdeshommeset41%étaientdesfemmes.Larépartition
pardépartementétaitde57%d’hommeset43%defemmesdansledépartementduCalvados.Les
départementsdelaMancheetdel’Orneavaientlamêmerépartitionquiétaitde60%d’hommeset40
%defemmes.
Comparéauxdonnéesde la cartographie interactivede ladémographiemédicale,notreéchantillon
étaitd’avantagemasculinavecunsex-ratiode1,43.Ilestde1,28danslestroisdépartementsdel’ex-
Basse-Normandieen2019(69).
III.Lecancerdusein
Dansnotreétude, letauxdeparticipationà lacampagnededépistageducancerdusein2017-2018
était de 73 % chez les médecins généralistes. Ce taux de participation correspond aux données
retrouvéesenFranche-Comtéen2015ainsiqu’enIle-de-Franceen2017quiétaitrespectivementde
72%et76%(13)(27).
Durantlacampagne2017-2018,letauxdeparticipationdelapopulationgénéraleétaitde50,1%en
Franceetde55,6%enex-Basse-Normandie.
Parmi ces trois départements, l’Orne était le département avec le taux de participation le plus
important chez les médecins alors qu’il était celui avec le taux le plus faible dans la population
généraleen2017-2018(82%vs53,8%).
LeCalvados avait un tauxdeparticipationde75%chez lesmédecins et il était de55,9%dans la
populationgénérale.PourledépartementdelaManche,letauxétaitde67%chezlesmédecinsetil
étaitde56,2%danslapopulationgénérale.
Onpeutainsiremarqueruneinversiondestauxdeparticipationentrelesmédecinsetlapopulation
généralepourlesdépartementsdelaMancheetdel’Orne.
Lafaiblessedenotreéchantillonn’apaspermisdemettreenévidencedesdifférencessignificatives
entrenotrepopulationétudiéeet lapopulationgénéralemais il semblenéanmoinsque les femmes
médecinsgénéralistessont impliquéesdans ledépistageducancerduseinetqueleurparticipation
estsupérieureauxrecommandationseuropéennes,quipréconisentuntauxdeparticipationde70%.
Il faut rappeler aussi que dans le cadre du dépistage du cancer du sein, il existe en plus de la
participation au dépistage organisé,une participation dans le cadre d’une démarche de détection
individuelledontletauxestestiméentre10et15%pourlesfemmesâgéesde50à74ans(70).Cette
participationaudépistageindividueln’apasétéévaluéedansnotreétude.
69
94 % des femmes éligibles au dépistage du cancer du sein de notre étude encourageaient leur
patientèle à réaliser lamammographiedans le cadredudépistageorganisé. Il sembledoncque les
critiquesdumondescientifique,àl’égarddudépistageorganisé,n’ontpaseud’impactsurlaconfiance
desmédecinsgénéralistesencelui-ci.
IV.Lecancerducôlon
Dansnotreétude,letauxdeparticipationàlacampagne2017-2018étaitidentiquepourleshommes
etlesfemmesetilétaitde58%.
Il est surprenant de retrouver une participation équivalente entre les deux sexes. Concernant la
populationmédicale, ilesthabituellementdécrituneparticipationplus importantedeshommessur
celle des femmes au dépistage du cancer colorectal que ce soit avec le test au gaïac ou un test
immunologique.L’étudedelaDRESSen2010évoquaituneparticipationde36%pourleshommeset
34 % pour les femmes avec le test Hemoccult® (25). Lors de l’étude sur la santé des médecins
généralistesbas-normandsréaliséeen2011,40,5%deshommeset30%desfemmesavaientréalisé
leurtestdanslesdeuxans(26).Ilenestdemêmedansl’étudefranc-comtoisede2015,leshommes
médecins participaient plus au dépistage colorectal et les résultats sont proches de ceux retrouvés
dansnotreéchantillon(53,6%pourleshommeset49,3%pourlesfemmes)(13).
Danslapopulationgénérale,lesfemmesontuntauxdeparticipationplusélevéqueceluideshommes.
Durantlacampagne2017-2018,enFrance,letauxdeparticipationbrutestestiméà30,9%pourles
hommeset33,5%pourlesfemmescequiéquivautàuntauxde32,3%toussexesconfondus.Ilenest
demêmepourlestroisdépartementsduCalvados,delaMancheetdel’Orneoùlaparticipationdes
femmesestsupérieureàcelledeshommes.
Les hommes et les femmes médecins de notre étude semblent plus participer que la population
généraleà lacampagnededépistageducancercolorectalde2017-2018.Maisparfois lecalculdela
différence n’est pas significatif puisque les échantillons sont trop faibles, notamment lorsque l’on
comparepardépartementetparsexe.Enrevanche,letauxdeparticipationdesmédecinstoussexes
confondusdel’ex-Basse-Normandieestnettementsupérieuràceluidelapopulationgénérale(58%
vs35%)etcelaavecuncalculduppermettantd’exclurel’hypothèsenulle:p=3,899E-5.
Il estdoncprobablequ’avecdeséchantillonsdeplusgrande taillenous retrouverionsdes résultats
équivalentslorsdelacomparaisonpardépartementetparsexe.
Ilsemblequelesmédecinss’approprientdemanièreadaptéeledépistageducancercolorectal,mais
celui-ci est insuffisamment pratiqué par leur patientèle. Or, d’après une étude réalisée par l’INCa,
lorsqueletestderecherchedesangdanslessellesestremisetexpliquéparlemédecintraitant,letest
estréaliséprèsde9foissur10(71).
70
L’effetattendusurletauxdeparticipationsuiteàl’instaurationdutestimmunologiquen’apaseulieu.
Cela peut-être en partie expliqué par un défaut d’explication quant aux bénéfices attendus du
dépistageauprèsdelapatientèleouparunemaladressedecommunication.Eneffet,certainsoutilsde
communicationontmontré leur efficacitédans laparticipationdespatients audépistage colorectal
(72).Maisexpliquerdefaçonclaireetappropriéenécessitedutempsetcelui-cifaitdéfautpour27%
desmédecinsgénéralistes(71).Ilaétéévoquédemettreenplaceuneconsultationdédiéeàlaremise
du kit de recherche de sang dans les selles, celle-ci aurait le mérite de permettre au médecin
d’énoncer les intérêts du dépistage organisé sans être phagocyté par de multiples motifs de
consultation (73). Une seconde hypothèse pour expliquer la stagnation du taux de participation
malgrélapropositiond’untest immunologiqueest l’arrêtdel’envoidutestaveclaseconderelance,
(arrêtédu23sept2014),alorsquecetenvoiétaitsystématiqueavecletestaugaïac.Cettehypothèse
estpriseausérieuxpar laDirectionGénéralede laSantéàtelpointqueparmi lesmodificationsdu
cahierdeschargesdudépistageorganiséducancercolorectalnotifiéesdans l’arrêtéendatedu19
mars2018figurelareprisedel’envoid’untestaudomiciledespersonneséligiblesaveclecourrierde
seconde relance à condition que celles-ci aient participé au moins à l’une des trois précédentes
campagnesdedépistageorganisé.
V.Lecancerducoldel’utérus
Dansnotreétude,letauxdeparticipationparFCUentre2016et2018étaitde68%.Cerésultatest
plus faible que l’estimation qui avait été réalisée par la DRESS pour laquelle 79 % des médecins
femmesavaientdéclaréêtreà jourde leurdépistageducancerducolde l’utérus(25).Dans l’étude
réaliséechezlesmédecinsgénéralistesbas-normandsde2011,77%desmédecinsfemmesétaientà
jourdeleurFCU(26).
Néanmoins,laparticipationdenotreétudeestplusimportantequecelleretrouvéedanslapopulation
généraledeNormandieestiméeà56,9%entre2015et2017(49).
Lerythmeauquel les femmespratiquent leFCUpeutnepassuivre lesrecommandationsde laHAS.
Danslapopulationgénérale,seulement7,8%desfemmesrespectentledélaide3ansrecommandé
entrechaquedépistage.Ainsi51,6%desfemmesréalisentundépistageàunrythme”sousoptimal”
avecunintervalleentreFCUsupérieurà3anset40,6%réalisentunsur-dépistageavecunFCUtous
les 2 ans ou tous les ans (53). Dans notre étude, les médecins femmes respectaient le rythme
recommandé par laHAS dans 69% des cas. Seulement 12% étaient en «sur-dépistage» et 18%
étaienten«sous-dépistage».
71
Lesfemmesmédecinssemblentplusparticiperquelapopulationgénéraleetcelatoutenrespectant
mieuxledélairecommandéentrechaquedépistage.Maisletauxresteencoreinférieuràl’objectiffixé
de80%departicipationsur3ans.
VI.Lescancerscutanés
Lamoitiédeshommesetdesfemmesdel’étudedéclaraientnepaspratiquerd’examencliniqueenvue
d’undépistagedescancerscutanésetnotammentdumélanome.
Celaparaîtétonnantdeprimeabord,sachantquelemélanome,pourêtredebonpronostic,doitêtre
dépisté tôt. Il est évident que ce résultat est dépendant de la zone géographique dans laquelle la
questionestposéemais laproximitédescôtesenBasse-Normandieet toutes lesactivitésassociées
sontdesfacteursd’expositionsolaireànepasnégliger.
Une très largemajorité dans les deux sexes consultait le spécialiste plutôt qu’un confrèremédecin
généraliste. En effet, il semble de par cette réponse, que le médecin généraliste, dans le cadre du
dépistagecutanédeslésionspigmentées,n’apassuffisammentconfianceensacapacitéàreconnaître
lescancerscutanésetcelaseretrouvenotammentdanssapratique:lemédecingénéralisteadresse
très facilement vers le dermatologue les plaintes concernant les nævi (74). Mais l’évolution
démographiqueprévisionnelledesdermatologuessembledéfavorable,lenombrededermatologue
devraitbaisserde30%d’ici2030(75).C’estpourquoilatélémédecinesembleintéressantedansce
domaine, elle peut ainsi faciliter l’accès aux soins sur l’ensemble du territoire et répondre aux
évolutionsdémographiques(76).
Le médecin généraliste, en tant que médecin de premier recours, est idéalement placé pour le
dépistageprécocedece typede lésion,encoredoit-il se sentir capableet compétentpourune telle
démarche.
VII.Lecancerdelaprostate
L’âgeestundéterminantmajeurdansledépistagedelaprostatechezlemédecingénéraliste.Lalimite
d’âge inférieuresembleêtreauxalentoursde50ans, cequi correspondà l’âgemoyendudébutde
prescriptiondudosagedePSAenFrancedanslapopulationgénéraleetcelasuitlesrecommandations
del’AFU(77).
Allantdanslemêmesens,71%desmédecinsgénéralistespréconisaientcedépistageàpartirde50
ansdansl’étudemenéeparl’INCaen2010(71).
72
Dansnotreétude, leshommesquipratiquaient leplus ledépistageducancerde laprostateétaient
plusjeunesquedanslapopulationgénérale.Lesmédecinsétaientâgésentre55et59ansalorsqu’en
2011danslapopulationgénérale,ilsétaientâgésentre65et69ans(78).
L’âgemoyend’apparitionducancerdelaprostateestde70ans,pourautant,lapratiquedudépistage
dèsl’âgede50ansestfréquente.
LedosagedesPSAseulétaitl’examenleplusutilisédanschacunedestranchesd’âgechezleshommes
âgés de 45 à 74 ans de notre étude. Ce résultat est retrouvé dans la population générale dans le
BaromètreCancer2010(34).
Concernantletoucherrectal,moinsdelamoitiédesmédecinsdenotreétudesefaisaientdépisterpar
cet examen, qu’il soit associé ou non au dosage des PSA. L’étude de l’OPEPS (Office Parlementaire
d’EvaluationdesPolitiquesdeSanté)de2009constateuntauxdepratiquedutoucherrectalde40%
danslapopulationgénérale(79).
Tout commechez lesmédecins, il existedans lapopulationgénéraleunegrandevariabilitédans la
fréquenceàlaquelleledépistageestréalisé(71).Celatémoignedel’absencedeconsensusscientifique
etdel’absencedepositioninstitutionnelletranchée.
73
Conclusion
Lesrésultatsdenotreétudesontcohérentsetrejoignentceuxdelalittératurescientifique.
Lesmédecinsgénéralistesbas-normandss’emparentdesdépistagesorganisésdescancersduseinet
du côlon ainsi que du dépistage individuel du cancer du col de l’utérus. Leur participation est
supérieure à celle de la population générale pour chacun des programmes de dépistage. Cette
pratiquetraduituneconfiancecertainedanslesprogrammesmisenplaceparlesautoritésdesantéet
celamalgrélescontroversesetcritiquesessuyées.
A la lumièredes travaux antérieurs complétésparnotre étude, cela permetde faire ressortir deux
problématiques.Lapremièreestquemalgréuneparticipationactive,lemédecinn’estpassatisfaitde
sa prise en charge ainsi que de son comportement par rapport à sa propre santé. La deuxième
questionne sur les raisons d’un défaut de participation de la population générale alors que leur
principalinterlocuteuryparticipe.
Ainsi, concernant le dépistage, le comportement du médecin généraliste semble plutôt adapté et
objectif.Néanmoins,prèsde70%desmédecinsdenotreétudes’étaientdéclaréscommeétantleur
propremédecin traitant. Ce chiffre estmêmemoins important que celui estimé par le rapport du
CNOMde2008quiétaitde80%(5).Ens’auto-déclarant,lemédecinperdparlàmêmelesbénéfices
d’un examen clinique, d’interaction et d’objectivité d’une tiercepersonne, ce qui peut, nous l’avons
déjàévoqué,avoirdesconséquencesdélétères.
C’est pourquoi en 2017, le Collège Français des Anesthésistes-Réanimateurs (CFAR) a décidé de
lancerlacampagnedesensibilisation«Disdoc,t'astondoc?»(80).Elleapourvocationd’inciterles
médecins à se faire soigner en abandonnant l'autodiagnostic et l'automédication. Ce projet a une
vocationincitative.
Mettre en place des mesures plus contraignantes comme l’interdiction de se déclarer comme son
propremédecin traitant n’a pas permis demodifier la pratique desmédecins généralistes d’outre-
Manche : près de 80% d’entre eux ne consultaient jamais leur médecin traitant déclaré (44). En
Haute-Normandie,en2009,aétécrééeIMHOTEP,unestructuredédiéeauxmédecinsetàleursanté.
Celle-ci pouvait proposer un soutien psychologique, des consultations anonymes mais aussi des
examenscomplémentairesàl’ensembledesmédecinsdelarégion.Libreàeuxd’yparticiperounon.
En 2015, faute de moyens et d’activité, la structure a dû fermer (81). Donc, même lorsque les
dispositifsexistent,lesmédecinsnelesutilisentpas.
Chaque médecin est libre de se prendre en charge comme il le souhaite, comme tout patient. En
revanche,s’ilestsuffisammentinformédesavantagesetdescontraintesquis’offrentàlui,sonchoix
se fera de façon éclairée. Se pose alors la question d’un manque d’information délivrée aux
74
professionnelsdesanté.Celle-cipourraitêtredélivréeauxmédecinsmaisaussiauxétudiantspendant
leur cursus médical. Le troisième cycle des études médicales pourrait intégrer des formations
concernant lagestiondesapropresanté.Alorspeut-êtrequelesmédecinsdedemains’empareront
desstructuresmisesenplace.Puisquecemodèlesemblefonctionnerpour lesdépistagesorganisés,
nouspouvonsimaginerlapossibilitéd’uneinvitationàlapratiqued’unexamencliniqueetd’unbilan
complémentairedanslecadred’unemédecinepréventive.
L’augmentationrécentedunombredetravauxeffectuéssurlasantédumédecinconfirme,entoutétat
decause,quecetteproblématiquesemblepréoccuperlesnouvellesgénérations.
Les principaux acteurs et prescripteurs de ces dépistages de cancers semblent être convaincus de
leurs bénéfices puisqu’ils y participent. Comment expliquer un tel décalage de participation par
rapportàleurpatientèleetcommentchercheràleréduire?
Il semble qu’un premier élément de réponse réside dans le concept de «gradient social» des
inégalités de santé. Il est illusoire de croire que les effets des programmes de prévention sont
homogènes pour tous les groupes de population (24). La capacité à tirer profit des interventions
préventives est d’autant plus importante que la classe socio-environnementale est dite favorisée.
Ainsi, les groupes de population favorisée vont tirer profit des mesures préventives, et cela de
manière plus efficace que les populations défavorisées, engendrant une accentuation du gradient
socialdesinégalités.
Enaccordavecceprincipe,lemédecin,entantqueprofessionneldesantéetfaisantpartiedesclasses
socialesfavorisées,estbienplacépourcomprendreetmettreenpratiquetoutl’intérêtdescampagnes
dedépistage.Maisl’objectifestbienderéduirecegradientdesinégalitésdesanté.Ilfautdoncmettre
enplacedesmesurespermettantauxpersonnesquineparticipentpasd’avoiraccèsauxinformations
nécessairespourqueleurchoixdefaireoudenepasfairesefassedemanièreéclairée.Lesprincipes
d’égalitéetd’équitésontdoncimportantsàintroduire.L’égalitéreposesurlavolontéd’offrirlamême
chose à tous sans distinction. Une telle pratique peut-être donc à l’origine d’une majoration du
gradientsocialdesinégalitésdesantésachantquelespopulationsdéfavoriséesn’ontpaslesmêmes
besoinsenmatièredesanténi lesmêmescapacitésàtirerbénéficedesprogrammesdeprévention.
L’équité vise à s’assurer que les populations ont en fonction de leurs besoins. C’est s’adapter à la
populationpourqu’ellepuissetireraumieuxlesbénéficesd’unprogrammemisenplace.L’équitéest
donclemoyenetl’égalitélerésultat.Cesontpardesmesuresetactionsspécifiquesàdestinationde
groupesdepopulationsocialementdifférenciésque l’onpourraespéreruneparticipationplus forte
delapopulationgénéraleauxcampagnesdedépistageorganisé.Ainsi, legradientsocialpourraêtre
moinsmarqué.
75
Lamiseàdispositiond’unmammobiledanslesautresdépartementsdelarégionNormandiepourrait
ainsi être envisagéepour favoriser l’accès audépistagepour les populations les plus éloignéesdes
systèmesdepréventionetdesoin.Lacartedeparticipationparcantonà lacampagnedudépistage
organiséducancerdusein2016-2017desdépartementsduCalvadosetde laMancheenannexe4
metenévidenceunlienentrel’éloignementdescentresderadiologieetuneparticipationplusfaibleà
la pratique de lamammographie. Il serait intéressant de déterminer si il en est demêmedans les
départementsdel’EureetdelaSeineMaritime.
Afin d’évaluer l’apport du mammobile dans le dépistage du cancer du sein et la lutte contre les
inégalitésd’accès à cedépistage, l’équipede l’unité1086 INSERMANTICIPEdeCaena élaboréun
protocole de recherche sur deux ans concernant les quatre départements normands dépourvus de
mammobile,protocolevalidéparl’InstitutNationalduCancer.Ceprojetcollectifassocielesconseils
départementaux de l’Eure, du Calvados, de la Seine Maritime et de la Manche, qui financent
l’acquisition du mammobile, l’Union Régionale des Médecins Libéraux et les représentants des
radiologuesdelarégion, l’AgenceRégionaledeSanté, l’associationDépistagedescancersCentrede
coordinationNormandieet lesantennesdépartementales, l’InstitutRégionaldeTravailSocial.Cette
étudeprospectiveetrandomiséedevraitpouvoirdémarrerdébut2020.
Concernantlapréventionprimaireducancerducoldel’utérus,laFranceprésenteunretardcertain
de couverture vaccinale anti-HPV (82). On sait que pour près de 100 % des cas, le cancer est
attribuable à une infection d’HPV à haut risque oncogène (83). Le Haut Conseil de Santé Publique
(HCSP) rappelle en 2016 que l’augmentation de la couverture vaccinale des jeunes filles reste la
prioritépourlapréventiondesmaladiesliéesàl’infectionparlesHPVetqu’unecouverturevaccinale
élevéechez les femmesprocureuneprotection indirectechez leshommeshétérosexuels (84).Mais
qu’enest-ildelavaccinationdesjeuneshommespourlaprotectionindirectedesfemmes?Pourtant,
déjàquatrepaysrecommandentdevaccineràlafoislesjeunesfemmesmaisaussilesjeunesgarçons.
Cesontl’Australie,lesEtats-Unis,leCanadaetl’Autriche(85).
Danslecadredudépistageducancerducoldel’utérus,commeiladéjàétéévoqué, l’envoid’unkit
d’auto-prélèvementvaginal lorsde larelancechez les femmesnondépistéespourrait favoriser leur
participation.Lecahierdeschargesduprogrammenationaldedépistageorganiséducancerducolde
l’utérus publié au Journal Officiel le 6mai 2018 précise que la réduction des inégalités d’accès au
dépistageestunedesprioritésde ceprogrammeet incite fortement les structuresenchargede ce
dépistage àmettre enplacedes actions spécifiques et à les évaluer.Mais ceci supposedesmoyens
conséquents, avec des professionnels formés à l’accompagnement des populations en situation de
précarité, en situation de handicap, et un partenariat solide avec les associations de terrain et les
travailleurssociauxpourconstituerunvéritablemaillageterritorial.
76
Lamiseenplaced’uneconsultationdédiéeauxdépistagesorganisésauraitpouravantagedevaloriser
laplacedumédecingénéralistedansleparcoursdesoinsdesonpatient,danslecadredescancerset
de leur prévention. De plus, cela permettrait aux médecins d’avoir du temps pour délivrer les
informations nécessaires au patient, d’évoquer les bénéfices et risques inhérents à chacun des
dépistagespourquecelui-ci fasseunchoixéclairéquantàsapropreparticipation.Uneconsultation
étaitprévuepour les femmesâgéesde25ansmaismalgréuneannonceofficielleeffectuéeenavril
2017,cetteconsultationn’estpaseffectiveàcejour.
Le territoire normandbénéficie d’unmoins bon environnement socio-économiqueque le territoire
national et il se distingue des autres régions par une surmortalité par cancer pour l’ensemble des
localisationscancéreuses. (86) Il envadoncde la responsabilitédespouvoirspublicsdemettreen
placedesmesuresadaptéespourrépondreàune telleproblématique,etdedonner lapossibilitéet
donclesmoyensauxacteursdeterrains,professionnelsdesanté,chercheurs,travailleurssociauxet
associationsd’œuvrerpourunemeilleureéquitédans lapréventionet l’accèsauxsoinsauxtravers
d’actionsvalidéesetévaluées.
77
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Annexe3:Donnéesdel’InVSdelaparticipationàlacampagnededépistageducancer
dusein2017-2018
Participation au programme national de dépistage organisé du cancer du sein (taux bruts) - Années 2017 et 2018
1/2
'Nombre de
femmes dépistées
Population Insee cible
Taux de participation
Insee (%)
Nombre de femmes
dépistées
Population Insee cible
Taux de participation
Insee (%)
Nombre de femmes
dépistées
Population Insee cible
Taux de participation
Insee (%)France entière 2 541 909 5 091 348 49,9 2 595 396 5 163 744 50,3 5 137 305 10 255 092 50,1Ile-de-France 310 580 805 013 38,6 321 204 812 867 39,5 631 784 1 617 880 39,1. Paris 43 182 152 788 28,3 43 918 153 261 28,7 87 100 306 049 28,5. Seine-et-Marne 45 225 93 052 48,6 47 357 94 513 50,1 92 582 187 565 49,4. Yvelines 41 161 100 951 40,8 40 948 101 668 40,3 82 109 202 620 40,5. Essonne 34 086 84 137 40,5 37 245 85 008 43,8 71 331 169 145 42,2. Hauts-de-Seine 37 624 107 184 35,1 38 790 108 562 35,7 76 414 215 747 35,4. Seine-Saint-Denis 35 190 95 243 36,9 37 428 96 414 38,8 72 618 191 657 37,9. Val-de-Marne 37 721 91 773 41,1 38 000 92 786 41,0 75 721 184 559 41,0. Val-d'Oise 36 391 79 884 45,6 37 518 80 652 46,5 73 909 160 536 46,0Grand-Est 224 591 433 201 51,8 235 920 438 893 53,8 460 511 872 094 52,8. Ardennes 12 150 22 213 54,7 11 521 22 532 51,1 23 671 44 745 52,9. Aube 13 539 24 373 55,5 14 231 24 653 57,7 27 770 49 026 56,6. Marne 25 775 42 842 60,2 25 412 43 329 58,6 51 187 86 171 59,4. Haute-Marne 8 195 15 393 53,2 8 867 15 460 57,4 17 062 30 854 55,3. Meurthe-et-Moselle 28 019 54 920 51,0 28 262 55 533 50,9 56 281 110 454 51,0. Meuse 8 209 15 563 52,7 7 906 15 822 50,0 16 115 31 386 51,3. Moselle 37 443 83 102 45,1 39 408 84 060 46,9 76 851 167 162 46,0. Bas-Rhin 41 816 84 074 49,7 50 869 85 448 59,5 92 685 169 522 54,7. Haut-Rhin 31 884 58 758 54,3 31 893 59 622 53,5 63 777 118 381 53,9. Vosges 17 561 31 960 54,9 17 551 32 431 54,1 35 112 64 391 54,5Hauts-de-France 222 413 442 082 50,3 228 910 448 003 51,1 451 323 890 085 50,7. Aisne 20 498 42 351 48,4 22 213 42 899 51,8 42 711 85 250 50,1. Nord 90 150 183 727 49,1 90 750 186 160 48,7 180 900 369 887 48,9. Oise 31 063 59 507 52,2 32 166 60 424 53,2 63 229 119 931 52,7. Pas-de-Calais 56 003 112 400 49,8 58 062 113 831 51,0 114 065 226 232 50,4. Somme 24 699 44 096 56,0 25 719 44 688 57,6 50 418 88 784 56,8Normandie 149 327 264 547 56,4 152 377 268 101 56,8 301 704 532 648 56,6. Calvados 30 934 55 377 55,9 31 369 56 162 55,9 62 303 111 539 55,9. Eure 26 036 46 091 56,5 26 078 46 818 55,7 52 114 92 909 56,1. Manche 23 396 42 255 55,4 24 478 42 924 57,0 47 874 85 179 56,2. Orne 13 082 24 784 52,8 13 749 25 107 54,8 26 831 49 891 53,8. Seine-Maritime 55 879 96 039 58,2 56 703 97 089 58,4 112 582 193 128 58,3Centre-Val-de-Loire 122 441 208 147 58,8 122 853 210 685 58,3 245 294 418 832 58,6. Cher 16 012 27 375 58,5 17 222 27 729 62,1 33 234 55 104 60,3. Eure-et-Loir 19 128 33 363 57,3 18 793 33 741 55,7 37 921 67 105 56,5. Indre 10 964 20 593 53,2 11 142 20 845 53,5 22 106 41 439 53,3. Indre-et-Loire 30 054 47 617 63,1 29 699 48 139 61,7 59 753 95 757 62,4. Loir-et-Cher 17 406 28 336 61,4 17 394 28 722 60,6 34 800 57 059 61,0. Loiret 28 877 50 861 56,8 28 603 51 506 55,5 57 480 102 367 56,2Bourgogne-Franche-Comté 128 849 230 645 55,9 129 185 233 453 55,3 258 034 464 099 55,6. Côte-d'Or 23 602 40 905 57,7 25 512 41 436 61,6 49 114 82 342 59,6. Doubs 22 451 39 421 57,0 21 961 39 871 55,1 44 412 79 292 56,0. Jura 11 710 21 707 53,9 12 112 21 989 55,1 23 822 43 696 54,5. Nièvre 10 414 20 545 50,7 10 522 20 735 50,7 20 936 41 281 50,7. Haute-Saône 11 067 19 942 55,5 9 982 20 267 49,3 21 049 40 210 52,3. Saône-et-Loire 27 295 48 243 56,6 27 967 48 826 57,3 55 262 97 070 56,9. Yonne 16 458 29 224 56,3 15 791 29 588 53,4 32 249 58 813 54,8. Territoire de Belfort 5 852 10 655 54,9 5 338 10 739 49,7 11 190 21 394 52,3Pays de la Loire 169 923 284 084 59,8 164 073 289 315 56,7 333 996 573 399 58,2. Loire-Atlantique 60 058 99 689 60,2 59 671 101 662 58,7 119 729 201 351 59,5. Maine-et-Loire 35 783 59 587 60,1 35 395 60 534 58,5 71 178 120 121 59,3. Mayenne 14 094 23 523 59,9 13 454 23 927 56,2 27 548 47 450 58,1. Sarthe 27 082 44 633 60,7 23 705 45 313 52,3 50 787 89 946 56,5. Vendée 32 906 56 651 58,1 31 848 57 877 55,0 64 754 114 529 56,5Bretagne 148 738 265 541 56,0 151 059 270 506 55,8 299 797 536 048 55,9. Côtes-d'Armor 29 722 52 542 56,6 29 959 53 437 56,1 59 681 105 980 56,3. Finistère 39 442 75 505 52,2 41 735 76 763 54,4 81 177 152 268 53,3. Ille-et-Vilaine 40 929 72 219 56,7 41 756 73 647 56,7 82 685 145 866 56,7. Morbihan 38 645 65 274 59,2 37 609 66 659 56,4 76 254 131 933 57,8Nouvelle-Aquitaine 271 627 502 746 54,0 276 420 510 393 54,2 548 047 1 013 139 54,1. Charente 16 743 31 429 53,3 15 963 31 770 50,2 32 706 63 199 51,8. Charente-Maritime 29 342 59 564 49,3 30 115 60 580 49,7 59 457 120 144 49,5. Corrèze 11 456 21 809 52,5 11 961 22 119 54,1 23 417 43 929 53,3. Creuse 5 501 11 559 47,6 5 821 11 713 49,7 11 322 23 272 48,7. Dordogne 21 611 40 097 53,9 21 418 40 703 52,6 43 029 80 801 53,3. Gironde 63 805 117 809 54,2 64 801 119 734 54,1 128 606 237 544 54,1. Landes 20 831 36 345 57,3 22 483 37 084 60,6 43 314 73 429 59,0. Lot-et-Garonne 17 773 30 032 59,2 16 287 30 418 53,5 34 060 60 450 56,3. Pyrénées-Atlantiques 31 109 57 285 54,3 33 345 58 096 57,4 64 454 115 381 55,9. Deux-Sèvres 18 197 30 648 59,4 17 937 31 124 57,6 36 134 61 772 58,5. Vienne 16 680 34 257 48,7 17 766 34 743 51,1 34 446 69 000 49,9. Haute-Vienne 18 579 31 909 58,2 18 523 32 307 57,3 37 102 64 217 57,8
Année 2017 Année 2018 Années 2017-2018
04/03/2019 - Santé publique France
86
Annexe4:Cartedeparticipationparcantonàlacampagnedudépistageorganisédu
cancerdusein2016-2017duCalvados,delaMancheetdel’Orne
89
Annexe7:Donnéesdel’InVSdelaparticipationàlacampagnededépistageducancer
colorectal2017-2018
Participation au programme national de dépistage organisé
du cancer colorectal - Années 2017-2018
1/2
' Nombre de personnes dépistées
Population Insee cible
Taux d'exclusions brut (%)
Taux d'exclusions standardisé* (%)
Taux de participation Insee
brut (%)
Taux de participation Insee standardisé* (%)
France entière 5 474 434 19 676 417 13,7 13,3 32,3 32,1Auvergne-Rhône-Alpes 668 131 2 304 932 14,9 14,4 34,1 34,0. Ain 57 081 185 429 13,4 13,2 35,6 35,6. Allier 34 630 117 390 16,9 15,7 35,5 35,2. Ardèche 19 318 112 683 11,5 10,9 19,4 19,1. Cantal 13 937 52 984 10,2 9,7 29,3 29,0. Drôme 44 276 160 607 11,9 11,4 31,3 31,0. Isère 123 075 354 231 18,6 18,2 42,7 42,7. Loire 59 894 227 851 12,2 11,5 29,9 29,7. Haute-Loire 19 584 76 436 13,3 12,7 29,5 29,4. Puy-de-Dôme 57 727 202 917 14,5 13,9 33,3 33,2. Rhône 117 232 454 275 17,1 16,7 31,1 31,1. Savoie 45 315 133 355 15,6 15,2 40,3 40,1. Haute-Savoie 76 062 226 777 13,2 13,0 38,7 38,6Bourgogne-Franche-Comté 288 558 901 467 13,4 12,6 37,0 36,5. Côte-d'Or 40 234 158 479 12,2 11,5 28,9 28,6. Doubs 53 017 153 628 14,6 14,1 40,4 40,2. Jura 28 822 85 446 12,5 11,9 38,5 38,3. Nièvre 20 333 79 743 8,2 7,6 27,8 27,3. Haute-Saône 24 098 79 451 13,9 13,3 35,2 34,9. Saône-et-Loire 71 254 188 500 17,4 16,3 45,8 45,1. Yonne 37 646 114 551 10,4 9,6 36,7 36,0. Territoire de Belfort 13 154 41 670 14,1 13,7 36,8 36,6Bretagne 314 252 1 034 278 17,3 16,7 36,8 36,6. Côtes-d'Armor 57 185 204 519 16,6 15,6 33,5 33,1. Finistère 75 130 293 954 19,4 18,7 31,7 31,6. Ille-et-Vilaine 107 268 281 505 18,0 17,7 46,5 46,5. Morbihan 74 669 254 301 14,8 14,0 34,4 34,3Centre-Val de Loire 250 633 809 559 18,1 17,3 37,8 37,7. Cher 33 953 106 290 19,4 18,4 39,7 39,4. Eure-et-Loir 39 089 130 828 13,7 13,2 34,6 34,6. Indre 23 448 80 723 16,9 16,0 35,0 34,7. Indre-et-Loire 55 577 183 671 24,2 23,4 39,9 40,1. Loir-et-Cher 37 627 110 317 20,9 20,0 43,1 43,0. Loiret 60 939 197 732 13,3 12,7 35,6 35,5Corse 15 411 107 134 9,0 8,7 15,8 15,9Grand Est 539 100 1 694 243 17,0 16,6 38,3 38,3. Ardennes 25 618 87 534 11,6 11,2 33,1 33,0. Aube 27 808 94 696 15,0 14,3 34,5 34,2. Marne 49 651 164 318 21,3 20,5 38,4 38,2. Haute-Marne 17 936 60 482 9,1 8,6 32,6 32,5. Meurthe-et-Moselle 70 297 210 861 12,5 12,1 38,1 37,9. Meuse 18 426 62 558 16,0 15,4 35,1 35,0. Moselle 100 969 324 163 12,0 11,7 35,4 35,4. Bas-Rhin 106 146 331 668 24,0 23,7 42,1 42,4. Haut-Rhin 81 312 232 882 20,2 19,8 43,8 44,0. Vosges 40 937 125 082 17,3 16,6 39,6 39,3Guadeloupe 39 488 129 503 7,5 7,4 33,0 32,7Guyane 6 112 45 142 3,8 4,3 14,1 14,1Hauts de France 431 393 1 698 798 15,1 14,8 29,9 30,0. Aisne 42 420 165 598 15,3 14,9 30,3 30,3. Nord 174 245 696 986 16,2 15,9 29,8 29,9. Oise 54 932 233 893 14,3 14,2 27,4 27,6. Pas-de-Calais 115 155 431 402 12,8 12,4 30,6 30,6. Somme 44 641 170 920 17,3 16,7 31,6 31,6Ile-de-France 778 368 3 087 835 10,9 10,8 28,3 28,3. Paris 107 049 569 671 6,3 6,1 20,0 20,0. Seine-et-Marne 105 759 365 288 13,8 13,7 33,6 33,7. Yvelines 103 744 388 228 11,3 11,1 30,1 30,1. Essonne 96 458 326 585 15,2 15,2 34,8 35,0. Hauts-de-Seine 95 901 404 628 9,4 9,4 26,2 26,1. Seine-Saint-Denis 86 749 374 907 10,6 10,8 25,9 26,1. Val-de-Marne 95 558 350 431 11,8 11,7 30,9 30,9. Val-d'Oise 87 150 308 098 12,6 12,6 32,4 32,5La Réunion 46 323 220 026 13,2 14,0 24,3 24,5Martinique 38 213 134 753 10,3 10,2 31,6 31,3Normandie 308 011 1 023 670 11,8 11,2 34,1 33,8. Calvados 60 871 212 054 13,3 12,6 33,1 32,8. Eure 53 920 180 732 12,0 11,6 33,9 33,7
Tous sexes
25/02/2019 - Santé publique France
91
Annexe8:Cartedutauxstandardisédeparticipationparrégionaudépistageorganisé
ducancercolorectal2017-2018.Donnéesdel’InVS
92
Annexe9:Lettreintroductiveauquestionnaireadresséeauxmédecins
ChèresConsœurs,ChersConfrères,
JesuisinterneenMédecineGénéraleàlaFacultédeMédecinedeCaen.Jeréalisedanslecadred’untravailderecherchepourmaThèsedeDocteurenMédecine,uneétudeconcernantledépistagedescancerschezlesmédecinsgénéralistesdesdépartementsdelaManche,duCalvadosetdel’Orne,aveclesoutiendesstructuresdegestiondesdépistagesorganisésdel’ex-Basse-Normandie(Mathilde,IrisetlaRégieDépartementaledel’Orne).Viacequestionnaire,jesouhaiteraisévaluerletauxdeparticipationdesmédecinsgénéralistesdecestroisdépartementsauxdépistagesindividuelset/ouorganisésducancerducoldel’utérus,ducancerduseinetducancercolorectalparrapportàlapopulationgénérale.Deplusenplusd’étudessontmenéespourévaluerlasantédumédecingénéralistemaisilenexisteencorepeuconcernantledépistagedescancers.Lequestionnaireest anonyme, composéde33questionspour les femmeset20questionspour leshommes. Le temps de passation est estimé à moins de 10 minutes pour l’ensemble desquestions.Jevousremercieparavancedutempsquevousmeconsacrerezetvouspriedebienvouloirretournercequestionnaireanonymeavantle15Décembre2018,grâceàl’enveloppeTci-jointe.Veuillezagréermesmeilleurssentiments.ValérianDOIZY
93
Annexe10:Questionnaireadresséauxmédecins
La santé des médecins généralistes : évaluation de leur participation aux campagnes de dépistages organisés et individuels des cancers du sein, du côlon et du col de l’utérus
Questionnaire préliminaire
1. Quelestvotreâge?2. Quelestvotremoded’exercice?
a. Libéralencabinetindividuel.b. Libéralencabinetdegroupe.c. Salariat.d. Mixte.e. Autre:...
3. Quelestvotredépartementd’exercice?a. LeCalvados(14).b. LaManche(50).c. L’Orne(61).
4. Avez-vousdéclaréunmédecintraitantpourvous-même?a. Oui,moi-même.b. Oui,uneconsœurouunconfrère.c. Nonjen’aipasdemédecintraitantdéclaré.
5. SivousavezdéclaréunMTautrequevous-même,vousleconsultez:a. Jamais.b. Parfois(unefoisparan).c. Souvent(plusd’unefoisparan).
Participation personnelle au dépistage organisé du cancer colorectal (femme et homme de 50 à 74 ans)
6. Présentez-vousdesantécédentspersonnelsoufamiliauxau1erdegrédepolypesoudecancerdigestifoudemaladieinflammatoirechroniqueintestinale?
a. Oui.b. Non.
7. Effectuez-vousrégulièrementletestdedépistageducancercolorectal(testderecherchedesangdanslesselles)?
a. Oui.b. Non.
8. Sioui,aquellefréquence?a. Unefoistouslesdeuxans.b. Plusd’unefoistouslesdeuxans.c. Moinsd’unefoistouslesdeuxans.
9. Dequelleannéedatevotrederniertestdedépistageducancercolorectal(recherchedesangdanslesselles)?
10. Vousconsidérez-vousàjourdansvotredépistageducancercolorectal?a. Oui.b. Non.
11. Eprouvez-vousdesdifficultésàfaireréaliservotretestdedépistageducancercolorectal?a. Oui.
94
b. Non.12. Sioui,quellessont-elles?
a. Pudeur.b. Oubli.c. Manquedetemps.d. Manquedeconfiance.e. Autre:...
13. Encouragez-vousvospatientsàparticiperaudépistageorganiséducancercolorectal?a. Oui.b. Non.
Participation personnelle au dépistage organisé du cancer du sein (femme de 50 à 74 ans)
14. Avez-vousdesantécédentsfamiliauxau1erdegrédecancerdusein?a. Oui.b. Non.
15. Concernantvotremammographiededépistage:faites-vousrégulièrementréalisercetexamen?a. Oui.b. Non.
16. Sioui,àquellefréquence?a. Unefoistouslesdeuxans.b. Plusd’unefoistouslesdeuxans.c. Moinsd’unefoistouslesdeuxans.
17. Dequelleannéedatevotredernièremammographiededépistage?18. Vousconsidérez-vousàjourdansvotredépistageducancerdusein?
a. Oui.b. Non.
19. Eprouvez-vousdesdifficultéspourfaireréaliservotremammographiededépistage?a. Oui.b. Non.
20. Sioui,quellessont-t-elles?a. Lapudeur.b. L’oubli.c. Ladouleur.d. Lemanquedetemps.e. Lemanquedeconfiance.f. Autre:...
21. Encouragez-vousvospatientesàparticiperaudépistageorganiséducancerdusein?a. Oui.b. Non.
Participation personnelle au dépistage individualisé du cancer du col utérin (femme de 25 à 65 ans)
22. Présentez-vousdesantécédentspersonnelsdepathologiesducolutérin?23. ConcernantleFrottisCervico-Utérin(FCU):faites-vousréalisercetexamenpourvous-même?
a. Oui.b. Non.
95
24. Sioui,àquellefréquence?a. Unefoistouslestroisans.b. Plusd’unefoistouslestroisans.c. Moinsd’unefoistouslestroisans.
25. DequelleannéedatevotredernierFCUpersonnel?26. Vousconsidérez-vousàjourdansvotredépistageducancerducoldel’utérus?
a. Oui.b. Non.
27. Eprouvez-vousdesdifficultéspourfaireréaliserleFCUpourvous-même?a. Oui.b. Non.
28. Sioui,quellessont-t-elles?a. Lapudeur.b. L’oubli.c. Ladouleur.d. Lemanquedetemps.e. Lemanquedeconfiance.f. Autre:...
29. Pratiquez-vousleFCUpourvospatientesdanslecadredevotreactivitédemédecinegénérale?a. Oui.b. Non.
30. Encouragez-vousvospatientesàparticiperaudépistageindividualiséducancerducolutérin?a. Oui.b. Non.
Autres dépistages
31. Est-cequevousvousfaitesdépisterpourlescancersdelapeau(Carcinome,Mélanome)?a. Oui.b. Non.
32. Sioui:a. Parvous-même(auto-examen).b. Parunmédecingénéraliste.c. Parundermatologue.
33. Vousconsidérez-vousàjourdansvotredépistagedescancerscutanés?a. Oui.b. Non.
34. Est-cequevousvousfaitesdépisterpourlecancerdelaprostate?a. Oui.b. Non.
35. Sioui,dequellemanière?a. Toucherrectal.b. DosagedesPSA.c. Lesdeux.
36. Etàquellefréquence?a. Unefoistouslesdeuxans.b. Plusd’unefoistouslesdeuxans.
96
c. Moinsd’unefoistouslesdeuxans.37. Vousconsidérez-vousàjourdansvotredépistageducancerdelaprostate?
a. Oui.b. Non.
Si vous le souhaitez, vous pouvez me laisser votre adresse email afin d’être informé des résultats de cette étude.
97
«PardélibérationdesonConseilendatedu10Novembre1972,l’Universitén’entenddonneraucune
approbationniimprobationauxopinionsémisesdanslesthèsesoumémoires.Cesopinionsdoivent
êtreconsidéréescommepropresàleursauteurs».
98
VU,lePrésidentdeThèse
VU,leDoyendel’UFRSanté
VUetpermisd’imprimer
enréférenceàladélibération
duConseild’Université
endatedu14Décembre1973
PourlePrésident
del’UniversitédeCAENetP.O
LeDoyendel’UFRdeSanté
99
ANNÉEDESOUTENANCE:2019NOMETPRÉNOMDEL’AUTEUR:DOIZYValérian
TITREDELATHÈSEENFRANÇAIS:LasantédesmédecinsgénéralistesdesdépartementsduCalvados,delaMancheetdel’Orne:Evaluationdeleurparticipationauxcampagnesdedépistageorganisédescancersduseinetducôlonetaudépistageindividuelducancerducoldel’utérus.RÉSUMÉDELATHÈSEENFRANÇAIS:Par son savoir et son indépendance, le médecin a tendance à nier ses maux et pratiquer l’autodiagnostic etl’automédication.L’objectifdecetteétudeestd’évaluerlecomportementdumédecingénéralisteenmatièredepréventiondanslecadredesdépistagesorganisésducancerduseinetducôlonainsiquedudépistageindividuelducancerducoldel’utérus.Pourcefairenousavonsréaliséuneétudeobservationnelledescriptivequantitativeetrétrospectiveàpartird’unquestionnaire permettant d’estimer la participation des médecins généralistes des départements du Calvados, de laMancheetdel’Orneàcescampagnesdedépistageetainsicomparerleurparticipationàlapopulationgénérale.Sur1247questionnaires envoyés, 414ont été analysés.Avecun tauxdeparticipation estimé à58%pour les deux sexesdans lecadredudépistageducancercolorectalsurlacampagne2017-2018,lesmédecinsgénéralistesbas-normandsparticipentplusquelapopulationgénéralequiprésentaituntauxdeparticipationde35%(p=3,899E-5).Lesfemmesdenotreétudeavaientuntauxdeparticipationàlamammographiepourlacampagnededépistage2017-2018estiméà73%contre56%pour la population générale (p=0,0933). Le taux de participation par FCU entre 2016 et 2018 était de 68% pour lesfemmeséligiblesaudépistageducancerducoldel’utérusdenotreétudecontre56,9%entre2015et2017enNormandiedanslapopulationgénérale.Malgréuneparticipationdesprincipauxprescripteursdesdépistagesdecancers,lapriseencharge dumédecinmalade n’est pas optimale selon eux et desmesures ciblées sont nécessaire pour obtenir une plusgrandeparticipationdelapopulationgénérale.MOTS-CLÉS:
- Médecinsgénéralistes- Dépistageorganisé- Prévention- Attitudeenverslasanté
TITREDELATHÈSEENANGLAIS:ThehealthofthegeneralpractitionersofthedepartmentsofCalvados,MancheandOrne:Reviewoftheirparticipationtotheorganisedbreastandcolorectalcancerscreeningandtotheindividualcervicalcancerscreening.RÉSUMÉDELATHÈSEENANGLAIS:Becauseofhisawarnessandindependance,thedoctorusestodenyinghisownsiknesstheautodiagnosisetautomedication.Thegoalofthisstudywastoevaluatethebehaviourofthegeneralpractitionerinthepreventionandearlydetectionincolorectal,breastandcervicalcancerscreening.Todoso,weconductedaobservationaldescriptivequantitativeandretrospectivesurveybasedonaquestionaryinordertoestimatetheparticipationofthegeneralpractitionersofthedepartmentsofCalvados,MancheandOrnetothosescreeningprogrammesandcomparetheparticipationtothegeneralpublic.Among1247questionarysent,414wereanalyzed.Withaparticipationrateestimatedat58%forbothsexinthecolorectalcancerscreeningof2017-2018,thegeneralpractitionersofourstudyaremoreinvolvedthatthegeneralpublicwhoshowedaparticipationrateestimatedat35%(p=3,899E-5).Thewomenexploredhadaparticipationrateforthebreastcancerscreeningat73%against56%forthegeneralpublic(p=0,0933).Theparticipationratebycervicalsmearswereabout68%forthewomenofourstudywhocouldparticipatetothecervicalcancerscreenigbetween2016and2018against56,9%between2015and2017inNormandyinthegeneralpublic.Despiteofanactiveengagementofthemaininfluencersinscreeningcancers,thecareofthesickdoctorisnotoptimumintheiropinionandtargetedmeasuresarenecessaryinordertohaveanincreasedparticipationofthegeneralpublic.KEYWORDS:
- Generalpractitioners- Organisedscreening- Prevention- Attitudeofhealth
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