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UN SENTIER VERS LA VICTOIRE
La campagne alliée d’Orient
Macédoine
Septembre – novembre 1918
LCL Christophe de LAJUDIE CFAT/DIV PLANS/BAC/ Chef de section Contact
La première version de cette étude succincte est parue en 2003, en Anglais, sous forme de feuilleton, sur le réseau informatique de la force européenne de l’opération CONCORDIA et du Quartier Général OTAN de Skopje (NHQS), sous le titre « A Path to Victory – The Allied Eastern Campaign in Macedonia, September-November 1918 ». La présente version n’en est que la version française corrigée et légèrement remaniée. Les cartes et croquis notamment, qui constituent la partie essentielle de ce travail, ont été corrigés et augmentés. L’expression « a path to victory », choisie pour évoquer un chemin détourné et étroit et une approche indirecte, a été depuis choisi, dans le même esprit, par l’historien américain Douglas Porch comme titre d’un ouvrage traitant également du théâtre méditerranéen, mais dans la Seconde Guerre Mondiale cette fois : Douglas Porch, The Path to Victory, The Mediterranean Theater in World War Two, Farrar, Straus and Giroux, New York, 2004.
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Entre le 15 septembre et le 3 novembre 1918, en dépit de leur mauvaise réputation, les Armées Alliées d’Orient, sous le haut commandement du général Franchet d’Esperey, rompaient le front des Puissances Centrales en Macédoine et décidaient de la fin de la Grande Guerre après une poursuite épique menée sans désemparer pendant 6 semaines sur plus de 500 kilomètres.
“LES JARDINIERS DE SALONIQUE” Le 3 octobre 1915, à la suite de la tentative désastreuse contre les Détroits (Dardanelles et Gallipoli) une force franco-britannique de 20.000 hommes débarquait à Salonique afin de soutenir la Serbie attaquée. Cette force réduite, sous le commandement du général Sarrail, ne put rien faire pour les Serbes. Débordées par les forces allemandes, autrichiennes et bulgares, les armées serbes et leur roi préférèrent quitter leur pays plutôt que de capituler. A l’issue d’une terrible retraite d’hiver à travers les monts d’Albanie, les survivants furent transportés à Corfou où ils furent réarmés et réorganisés par les Français, et remontèrent en ligne dès l’été de 1916 au nord de Salonique. Un mois plus tard, surpris par une violente attaque bulgare, ils retraitèrent pendant 5 jours avant de contre-attaquer vigoureusement, franchissant la frontière serbe, s’emparant de Monastir (Bitola) et du sommet du fameux Kaimaktchalan. Durant “l’année terrible” de 1917 et le début de 1918, Sarrail et son successeur Guillaumat essayèrent de grignoter un peu de terrain par des attaques limitées sans grands succès. Il semble déjà heureux que les « Jardiniers de Salonique », manquant de relèves et de renforts, mal ravitaillés et souffrant de la malaria, leurs arrières menacés en permanence par une Grèce hésitante, aient pu tenir leur terrain. Dans l’intervalle, la Grèce rejoignait l’Entente, la Roumanie était écrasée et envahie et la Russie était poussée hors du conflit par la Révolution bolchevique, permettant aux Puissances Centrales de renforcer leurs positions.
Personne alors n’imaginait que la guerre pourrait se terminer avant une ou deux années, encore moins qu’un résultat stratégique puisse être obtenu dans ce “side show”. En juin 1918, Clémenceau se débarrassait du général Franchet d’Esperey, bouc émissaire des échecs du printemps, en l’envoyant à Salonique. Le nouveau venu avait pour consigne de mener des attaques limitées avec des objectifs tactiques dans le seul but de soutenir le front ouest. Mais le nouveau commandant en chef du Commandement des Armées Alliées d’Orient allait vite se révéler d’une autre trempe.
Attaque austro-allemande le 15 octobre 1915
Attaque bulgare le 24 octobre 1915
Retraite Serbe vers Corfou Novembre 1915-Avril 1916 Avance Française vers Krivolak
Octobre-Novembre 1915
Ligne de front d’août 1918 1918
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FORCES ET FAIBLESSES Le général Guillaumat laissait à son successeur une situation politique assainie, une armée un peu renforcée en artillerie lourde, et un commandement totalement réorganisé. Plus important, l’amélioration de la logistique et un investissement personnel auprès des contingents alliés avait permis un extraordinaire redressement du moral et l’établissement de relations de confiance en dépit des difficultés liées à une excessive multi-nationalité : le CAA, Commandement des Armées Alliées, groupait en effet des contingents français, britanniques, serbes et autres yougoslaves, italiens, et grecs, sans compter deux bataillons albanais, chaque contingent représentant une culture propre et des intérêts militaires et politiques divergents. Les forces alliées représentaient à peu près 31 divisions d’infanterie plus une division et une brigade de cavalerie, pour une force totale de 289 bataillons, 2.069 bouches à feu et 2.682 mitrailleuses.
Face à cette coalition hétéroclite, les Puissances Centrales alignaient des forces à peu près équivalentes, les 14 divisions d’infanterie et une de cavalerie, autrichiennes, allemandes, et bulgares, représentant un total de 297 bataillons, 1.850 bouches à feu et 2.539 mitrailleuses. Deux avantages notables allaient cependant se révéler décisifs dans la main d’un chef déterminé : 47 escadrons de cavalerie contre 26, et 200 avions contre 80. Mais finalement, le principal avantage pour le CAA se révéla être le moral. Un mois après sa prise de commandement, Franchet d’Espérey avait réussi à établir une excellente confiance mutuelle avec les commandants de contingents alliés, notamment britannique et serbe. Vétérans serbes et volontaires yougoslaves brûlaient d’attaquer pour reconquérir leur patrie et venger leurs souffrances passées. Et les Grecs soutenaient massivement la décision du Premier ministre Venizélos de se joindre à l’Entente. Au même moment, la coalition des Puissances Centrales souffrait d’un grave manque de cohésion. La population bulgare n’avait jamais soutenu la décision de son Roi de se joindre aux Empires pour attaquer ses frères salves orthodoxes. La Bulgarie s’opposait à l’Autriche à propos de l’accès à l’Adriatique. Soldats et officiers bulgares, commandés sans ménagement ni égards par des généraux allemands et seulement renforcés de quelques unités de réserve et d’appui allemandes, étaient persuadés d’être sacrifiés aux intérêts allemands. Les soldats bulgares, mal habillés et très mal ravitaillés, avaient passé trois durs hivers dans les montagnes de Macédoine. Ils étaient très inquiets pour leurs champs et leurs familles. Le moral était bas et les désertions endémiques, surtout dans les unités éprouvées qui tenaient les secteurs montagneux. Et la confiance mutuelle était si inexistante que le commandement plaçait systématiquement des mitrailleurs allemands derrière les troupes bulgares en lignes.
L’organisation du commandement du CAA tenant compte de l’articulation pour l’offensive du 15 septembre 1918. Une mécanique complexe. D’après G. Fassy, Le commandement français en Orient, octobre 1915 - novembre 1918, Economica – Institut de Stratégie Comparée, Paris, 2003. Les notions modernes d’OPCOM, OPCOM, etc, n’existent évidemment pas à l’époque et ne correspondent pas exactement à la réalité des relations de commandement : elles ne sont utilisées que pour aider à la compréhension.
CAA
XXXXX
AFO
XXXX
SE
XXXX
UK
XXXX
HE
XXXX
Conférence de Rome, 5-8 janvier 1917 : le commandant de chacune des forces alliées doit exécuter les ordres du commandant en chef en conservant le droit de communication directe avec songouvernement.
XXXX XX
XX
XXX XXX XXXXXX XXX
XXXX
Organisation du Commandement des Armées Alliées d’Orient
après la réorganisation du général Guillaumat
XX
ADCON
FULCOM
SOUTIEN
OPCOM
“OPCON”(-)
XX
II
Tabor albanaisEssad Pacha
XX XX XX
1GDI 2GDI 3GDI1SE 2SE
III
2bis ZouavesGrpt Tranié créé septembre 1918
17DIC et 122DI attachées 2ème armée serbe septembre 1918
XX
IT
4
La réorganisation des états-majors du CAA par le général Guillaumat a permis, d’une part de faire du CAA, état-major purement français, un véritable état-major interallié, étape nécessaire au rétablissement de la confiance mutuelle, d’autre part de rationaliser l’organisation du soutien logistique et notamment du ravitaillement. On oublie trop souvent les difficultés énormes de ravitaillement subies par cette armée, laquelle vivait en partie sur un pays aux ressources extrêmement limitées et dépendait, pour le reste, d’un ravitaillement par voir maritime menacé par les opérations des sous-marins autrichiens. La direction des services agricoles avait la responsabilité de l’organisation des potagers. Ceux-ci comptaient des potagers d’armée, de division et de régiments, dont les ressources étaient indispensables mais qui occupaient un effectif important. Le mot de Clémenceau est donc injuste : les poilus d’Orient étaient jardiniers par nécessité.
XXXXX
CAA
Direction de
l’Arrière
SCEM OPS
SCEM SOUT
B2 RENS
B3 OPS
B1 B4 RAV
Base de Salonique
Zone arrière
Etapes
Chemins de fer
Routes
Services agricoles
Services forestiers
Services industriels
Renseignement militaire
Renseignement Politique
Sûreté
Info Presse Propagande
Section britannique
Section serbe
Section grecque
Liaison italienne
Artillerie
DCA
Génie
• Centre d’étude de l’artillerie Verria
•Réserve générale d’artillerie lourde
Organisation des états-majors du CAA après la réorganisation du général Guillaumat
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ARTICULATION DES FORCES DES
PUISSANCES CENTRALES
SEPTEMBRE 1918
XXX
AUXIX
XXXXX
XXX
62
XXX
61
XX
OCHRIDA
XX
XXXX
6
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1
XX
4
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2
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302
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3
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7
XX
XX
11
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8
2
XX
XX
10
XXXX
1BU
XXXX
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XXXX
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GENERAL VON SCHOLTZ
XXXX
XIGE
GENERAL
VON STEUBEN
GENERAL
SÜREN
GENERAL
FLECK
X
1/8
GENERAL
PFLANZER-BALTIN
GENERAL
NEREZOV
Les forces en présence. Les divisions grecques sont pour la plupart de création récente et certaines n’ont pas encore connu le feu. Quant aux divisions « allemandes » de la XIème armée, elles sont composées de forces bulgares appuyées et encadrées par des unités allemandes. Les troupes allemandes du Heeresgruppe von Scholtz se limitent en réalité à 3 bataillons de Jäger, 10 sections de mitrailleuses, 16 batteries de campagne et 6 batteries lourdes, 2 batteries de minenwerfer, 3 compagnies de génie, 4 escadrons de cavalerie et 3 escadrilles. En mai 1918, sur l’ensemble du front, les forces allemandes, états-majors et services compris, représentaient 6 bataillons, 51 batteries et 15.000 hommes.
XXXXX
XXXX
AFO
XXX
1SE
XXX XXX
2SE
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58BCP
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XX
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3GDI 2GDI 1GDI
XX
57
156 30
76
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11
Grpmt d’infanterie
TRANIE
42 et 44 RIC/11DIC + 58BCP
XX
11
(-2)
DANUBE
DRINA
MORAVA
XX
YOUGOSLAVE
XX
CHOUMADIA
XX
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XX
17
XX
122
16
4
ARCHIPEL
26
27
28
14
SERES
CRETE
1
2
13
XXXX
UK
I I I2bis RZ
Articulation des forces alliées du front d’Orient
Septembre 1918 Général FRANCHET D’ESPEREY
Général
HENRYS
General
MILNE
XXXX
SEPrince-régent ALEXANDRE Voïvode MICHITCH
FERRERO BOYOVITCH STJEPANOVITCH D’ANSELME
CAA
XX
XX
6
LA « BATAILLE DU RENSEIGNEMENT » Le général Franchet d’Esperey arrivait sur le théâtre avec le plan de son prédécesseur, lequel recommandait des offensives locales sur des fronts réduits avec des buts tactiques limités, soit dans la Boucle de la Cerna sur la direction Monastir-Prilep, ou le long du Vardar. Guillaumat conseillait d’éviter la région des lacs comme les hauteurs de la Moglena pour toute action offensive. Mais les renseignements recueillis par le B2 de l’état-major de Salonique allait permettre au nouveau commandant en chef de suivre ses propres idées et de chercher une manœuvre plus ambitieuse poursuivant un but stratégique. Le commandant Cartier, chef du 2ème bureau du CAA, bénéficiait de deux grands avantages. La supériorité aérienne alliée lui permettait de conduire de nombreux vols de reconnaissance au dessus et en arrière des lignes. Elle lui permit aussi de faire larguer des tracts sur les lignes bulgares, promettant une terre en Afrique du Nord à tout déserteur qui fournirait un renseignement. Ces actions eurent suffisamment de succès pour lui permettre de reconstituer l’ordre de bataille et le déploiement germano-bulgares jusqu’au niveau des compagnies et des batteries. Une vue d’ensemble de la situation opérationnelle montrait clairement que le commandant en chef allemand attendait une attaque principale dans la boucle de la Cerna au sud de Prilep, ou le long du Vardar à partir de Doiran. Le commandant Cartier fit en sorte de confirmer son impression , en dépit des préparatifs importants et très visibles lancés sur le front de la Moglena, en lançant la rumeur d’une arrivée de chars sur le théâtre, ces matériels ne pouvant être engagés que dans une attaque majeure en plaine. A première vue, la Moglena constituait un obstacle infranchissable, culminant à plus de 2.000 mètres d’altitude, chaque sommet constituant un blockhaus naturel bien organisé par les Bulgares au cours des trois années précédentes. Les assaillants auraient parfois à grimper plus de 1.000 mètres pour atteindre la première ligne. Et s’ils pouvaient percer, on les enfermerait facilement dans le triangle de montagnes, de forêts et de précipices entre Cerna et Vardar. La vision du renseignement était cependant légèrement différente. Le secteur n’était défendu que par 4 régiments bulgares des 2ème et 3ème divisions (dont 2 appartenant à la brigade 1/8, détachée temporairement dans ce secteur) pour un front de 22 kilomètres : un effectif total théorique de 10.000 hommes, en réalité guère plus de 5 ou 6.000. Seulement 3 ou 4 bataillons en réserve. Le secteur était le plus pauvre en artillerie de tout le front avec un volume de 55 pièces pour 22 kilomètres (à comparer au 33 pièces sur 4 kilomètres dans la boucle de la Cerna ou aux 59 sur 3,5 kilomètres au nord de Doiran.) Il n’y avait que 2 batteries de montagne, pas de positions de rechange et, de toute façon, pas suffisamment d’animaux de bât pour manœuvrer les pièces. Les positions étaient puissantes mais discontinues, il n’y avait pas de 2ème position organisée, et aucun observatoire ni poste de commandement n’avait de vues au delà des arrières de la deuxième ligne tandis que les observateurs français et serbes sur Floka avaient d’excellentes vues sur les positions de première et deuxième ligne. La position était mal reliée à l’arrière par des routes difficiles, des pistes et des câbles de téléphérique et les mouvements de rocades dépendaient de rares ponts. Le secteur de la Moglena pouvait donc être considéré comme le plus faible du front. Et de sa ligne de faîte, il serait facile de dégringoler le long des crêtes principales directement vers les lignes de communication ennemies, notamment parce que les réserves du théâtre étaient localisées assez loin dans la plaine, autour de Prilep et dans la vallée de la Struma.
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Carte générale du théâtre macédonien
BULGARIEBULGARIE
ALBANIEALBANIE
SERBIESERBIE
GRÈCEGRÈCE
Monastir
Veles
GradskoKrivolak
Kalkandelen
Kumanovo
Koli čani
G O L E Š N I C A
P L A N I N A
Babun
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Vardar
Vard
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Topol čani1048
Štip
Kjustendil
Kavadarci
Valandovo
Struma
Kačanik
Kruševo
Ponts de Razim Bey
SALONIQUE
USKUB
Ohrid
Prilep
Défilé de Kalkandelen
Kriva Palanka
Vodno
Drim
CRNA GORA
MOGLENA
Col de Pletvar
Lac deDojran
Lacd’Ohrid
Lac dePrespa
ŠA
R
Strumica
Kajmak čalan 2526
Floka 2300
Koziak 1898
KravicaSokol 1825
Front au 15 septembre 1918Front au 15 septembre 1918P L
A I
N E
D E
P E L
A G
O N
I E
Dobruševo
1434
Chutes de la Basse Crna
Carte établie sur la base de la carte au 1/500.000e OTAN de la Macédoine
Kriva Reka
Lacd’Ostrovo
Brod
Défilé de Demir Kapu
Gostivar
Skra di Legen
Perister 1541
P L A N
I N A
B A B U N A
Gevgelija
LCL
Chr
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de L
AJU
DIE
-20
03
8
Le réseau routier et ferroviaire du théâtre permet d’illustrer les positions clés représentées par Prilep, Gradsko et Veles, mais aussi la position stratégique d’Uskub (Skopje) par lequel passent toutes les communications ferroviaires vers le nord et d’où les forces venant de l’est et du sud-est peuvent déboucher dans la plaine vers le nord ou vers l’est. Tenir Uskub, c’est donc couvrir l’action face à l’ouest contre toute menace venant d’Albanie, de Kalkandelen (Tetovo) ou du Kosovo, mais c’est aussi interdire toute voie de retraite aux forces ennemies situées entre Monastir (Bitola) et le secteur des lacs, ne leur laissant comme alternative que l’Albanie par la vallée du Drim, ou le Kosovo.
BULGARIEBULGARIE
ALBANIEALBANIE
SERBIESERBIE
GRÈCEGRÈCE
Monastir
Veles
GradskoKrivolak
Kalkandelen
Kumanovo
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Chutes de la Basse Crna
Carte établie sur la base de la carte au 1/500.000e OTAN de la Macédoine
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03
Routes accessibles aux camions
Routes pour arabas et mulets
Voie ferrée
Voie ferrée Decauville
Routes accessibles aux camions
Routes pour arabas et mulets
Voie ferrée
Voie ferrée Decauville
9
Le secteur de la rive droite de la Cerna (l’encadré désigne le secteur central de la Moglena, dont le détail figure sur la carte suivante).
Vitolište
Polčište
Monastère Sv. Ilija
Bešište
GradešnicaStarovina
MelnicaSelo Monastir
Panteleimon
Allšar
Kajmakčalan2526 Floka
2300
Sokol
Pyramide
Charnière
Kravica
Dobropolje
Vetrenik ouest
Vetre
nik e
st
Pont de Brnik
Passerelle d’Iveni
Zovik
Monastère de Cebren
Caniste
CrnaR
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Ponts de Razim Bey
Kruševica
Budimirci
Gruniste
Rapeš
Petalino
Rožden
Poroj
Mrezečko
Zihovo
Zaduka
Gradešnica
Lešnica
Bele Vode
Parašnica
Bičkija
Sušica
Arzov
Yešin
Katunac
Pojarska
Kossaa
Matova
Dugački Zid
Trois moulins
Ljubenica
1430
1070
Pte. Ljubenica
1791
Pt. Koziak
1898Gd. Koziak Brigade Höhen
Kučkov Kamen
Gd. Tribor1705
Pt. Tribor
1557
Žurov Kamen
1580
1360
Gd. Piton de
Gruniste
Piton Noir
Piton de
Budimirci Kamenica
1er Greben
17652e Greben
3e Greben
Obla Čuka
Oreille d’éléphant
Le Dard 1345
Šlem1414
Golo Bilo
Kukuruc
Pt. Kukuruc
Elen
Hlebar
CLA
IRIÈR
E
Dva Gradišta
CourtineCoupure
Trapèze
1372
Preslap
CerničevoBahovo
Prebedište
1278
Topolac
Kožuh
0 1 2 3 4 5 km
D’après la carte établie par J. Marini, 1967, in Louis Cordier, Victoire éclair en Orient , Editions U.S.H.A., Aurillac, 1968
Les cotes sont celles des cartes françaises de 1918.
10
Le secteur de rupture, entre Sokol et Vetreniks, secteur d’attaque de la 2ème armée serbe :
Kravica
Vetrenik Occidental
Vetrenik
Orienta
l
Sokol
Dobropolje
Courtine
Clarière
deK
ravica
Kotka
L’Oreille d’éléphant
Le Dard Kravi čki Kamen
RibareffCharnière
Pyramide
Goliak Hérisson
1 000 m 2 3 4 5
Testerasti Kamen
Ouzonovata Kanara
Stavra
Col yougoslave
Brêche de la Presedlica
1ère Ligne
2ème Ligne
Duga
čki Zid
1er Greben
2ème Greben
3ème Greben
Obli Zeleni Čuvik P8A
P10A
P2
P3Coupure
Borova Čuka
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I
Bele Vode
Arzov
Mat
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Katounatz
BičkijaStavrin Vis
P9A Mali Verdun
Quadri latère
Obla Čuka
IIIII
Eperon du Katounac
Govedarska K
ossa
Trapèze
Drago
v
Yechine
Poroj
Hlebar
Elen
Carte établie sur la base de la feuille au 1/50.000e OTAN. Les altitudes ne correspondent pas à celles de la carte française de 1918. Corrections apportées sur la base des cartes figurant dans Les Armées Françaises dans La Grande Guerre, tome VIII, La campagne d’Orient, 3ème volume.
Kamen
Govedarski
Kamen
1 800
LCL
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07
11
Cuvette du DobropoljeLa Pyramide du
Dobropolje
1.875 m
Crête frontière
Déversoir de l’Arzov
Testerasti Kamen
Blockhaus
Col Yougoslave
Kotka Nord
1,850 m
Gouffre de la Lechnitza
Govedarski Kamenposte d’observation
français P.10A
Obli Zeleni Tchouvik
P.8ASokol
La Courtine
Kajmaktchalan2.526 m
Floka2.363 m
Kotcho Bey 2.435 m
Belo Grotlo
2.139 m
La Charnière
Positions clés de la seconde ligne bulgare
Vue panoramique de la cuvette du Dobropolje et de la crête frontière, vus depuis La Charnière
Positions clés de la seconde ligne bulgare
Vue panoramique de la cuvette du Dobropolje et de la crête frontière, vus depuis La Charnière
SUD
Kravitza
Koziak
Vetrenik Occidental
Vetrenik Oriental
Sokol
Dobropolje
Courtine
Clari ère de
Krav i tza
Kotka
L’Oreille d’éléphant
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2nd Greben
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Piton 2
Piton 3
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12
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Kamen
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d’éléphant
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Clairière de Kravitza
1.771
EST
Piton 3?
Le Dard Kravitchki
Kamen
KravitzaL’Oreille
d’éléphant
Borova Tchouka
Clairière de Kravitza
1.771
EST
Piton 3?
Positions clés de la seconde ligne bulgare Vue panoramique depuis La Charnière en direction de l’est
Kravitza
Koziak
Vetrenik Occidental
Vetrenik Oriental
Sokol
Dobropolje
Courtine
Cl arière de
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Kotka
L’Oreille d’éléphant
Ribareff
Charnière
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Col yougoslave
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Poroj
Le Dard Kravitchki
Kamen
Piton 2
Piton 3
Obla Tchouka
Hlebar
Elen
Brêche de la Presedlitza
Sokol
Brêche de la Presedlitza
Falaise du Dugatchki Zid
XX
XX
NORD
Serpentines
Sokol
Brêche de la Presedlitza
Falaise du Dugatchki Zid
XX
XX
NORD
Serpentines
Le Sokol et le Dugatchki Zid, p remiers objectifs de l’aile droite de la 1ère armée serbe, vus depuis l’observatoire de Stavrin Vis
A droite, les serpentines, ancien sentier de liaiso n entre les premières et deuxièmes positions
bulgares sur l’arrête du Sokol et limite entre les 1ère et 2ème armées serbes
14
Kravitza
Koziak
Vetrenik Occidental
Vetrenik Oriental
Sokol
Dobropolje
Courtine
Clar ièr e de
Kr avi tza
Kotka
L’Oreille d’éléphant
Ribareff
Charnière
Pyramide
Goliak
Hérisson
1 000 m 2 3 4 5
Testerasti Kamen
Ouzonovata Kanara
Stavra
Col yougoslave
1 800
2nd Line
Dugatchk i Zid
1st Greben
2nd Greben
3rd Greben
Obli Zeleni Tchouvik
P8A
P10A
P2
P3Coupure
Borova Tchouka
Lechnitza
Gradeschnitza
Piton 1
Bele Vode
Arzov
Mat
ova
Katounatz
Bitchkij aStavrin Vis
P9A Mali Verdun
Quadrilatère
1st Line
Eperon du Katounatz
Govedarska K
ossa
Trapèze
Dragov
Yechine
Poroj
Le Dard Kravitchki
Kamen
Piton 2
Piton 3
Obla Tchouka
Hlebar
Elen
Brêche de la Presedlitza
Sokol1.825 m
Dugatchki Zid
Okrougla Chouma
La Coupure
Saillant P.3
Serpentines
Veza, sentier de liaison entre les 1ére et 2ème armées serbes
Usamliena Stena
NORD
Observatoire de Stavrin Vis Vallée de la
LechnitzaSokol1.825 m
Dugatchki Zid
Okrougla Chouma
La Coupure
Saillant P.3
Serpentines
Veza, sentier de liaison entre les 1ére et 2ème armées serbes
Usamliena Stena
NORD
Observatoire de Stavrin Vis Vallée de la
Lechnitza
Itinéraire suivi par le peloton du SLT LEFLON, élément d’extrême gauche du 1/148 et de la 2ème armée serbe
Axe d’attaque du 1/148
Axe de progression du 6ème RI de la division Drina
15
Kravitza
Koziak
Vetrenik Occidental
Vetrenik Oriental
Sokol
Dobropolje
Courtine
Clarière d
e
Kravi tza
Kotka
L’Oreille d’éléphant
Ribareff
Charnière
Pyramide
Goliak
Hérisson
1 000 m 2 3 4 5
Testerasti Kamen
Ouzonovata Kanara
Stavra
Col yougoslave
1 800
2nd Line
Dugatchki Zid
1st Greben
2nd Greben
3rd Greben
Obli Zeleni Tchouvik
P8A
P10A
P2
P3Coupure
Borova Tchouka
Lechni tza
Gradeschnitza
Piton 1
Bele Vode
Arzov
Mat
ova
Katounatz
Bi tchkijaStavrin Vis
P9A Mali Verdun
Quadri latère
1st Line
Eperon du K
atounatz
Govedarska K
ossa
Trapèze
Dragov
Yechine
Poroj
Le Dard Kravitchki
Kamen
Piton 2
Piton 3
Obla Tchouka
Hlebar
Elen
Brêche de la Presedlitza
Obli Zeleni Tchouvik
P8A
P10A
La PyramideBela Zemlia
Trapèze P9
La CriqueCol Yougoslave
Pravi Rid ravin
Srednji Rid ravin
Réduit serbe de P9A Mali Verdun
NORD
QUADRILATERE
Obli Zeleni Tchouvik
P8A
P10A
La PyramideBela Zemlia
Trapèze P9
La CriqueCol Yougoslave
Pravi Rid ravin
Srednji Rid ravin
Réduit serbe de P9A Mali Verdun
NORD
QUADRILATERE
16
Positions des PC, observatoires et ambulances des divisions et brigades bulgares dans la Moglena. La carte permet de mettre en évidence l’absence totale de vues sur les premières lignes et l’éloignement des PC. Durant toute la bataille de rupture, les commandants resteront dans l’ignorance de la situation par suite de la rupture des fils téléphoniques. Les observateurs franco-serbes ont des vues sur tout le secteur depuis Floka et les PC des divisions de rupture et des divisions de deuxième échelon étaient co-localisés sous le nez de l’ennemi sous l’arête du Sokol et sur les éperons du Katounatz et de la Pojarska Kossa d’où les commandants de division pouvaient apercevoir une partie au moins de leurs unités d’assaut (celles qui n’étaient pas sous bois) jusqu’aux crêtes de la Coupure et de la Courtine, de Vetrenik et de Kotka.
Vitolište
Polčište
Monastère Sv. Ilija
Bešište
GradešnicaStarovina
MelnicaSelo Monastir
Panteleimon
Allšar
Kajmakčalan2526 Floka
2300
Sokol
Pyramide
Charnière
Kravica
Dobropolje
Vetrenik ouest
Vetre
nik e
st
Pont de Brnik
Passerelle d’Iveni
Zovik
Monastère de Cebren
Caniste
Crna
Rek
a
Ponts de Razim Bey
Kruševica
Budimirci
Gruniste
Rapeš
Petalino
Rožden
Poroj
Mrezečko
Zihovo
Zaduka
Gradešnica
Lešnica
Bele Vode
Parašnica
Bičkija
Sušica
Arzov
Yešin
Katunac
Pojarska
Koca
Matova
Dugčki Zid
Trois moulins
Ljubenica
1430
1070
Pte. Ljubenica
1791
Pt. Koziak
1898Gd. Koziak Brigade Höhen
Kučkov Kamen
Gd. Tribor1705
Pt. Tribor
1557
Žurov Kamen
1580
1360
Gd. Piton de
Gruniste
Piton Noir
Piton de
Budimirci Kamenica
1er Greben
17652e Greben
3e Greben
Obla Čuka
Oreille d’éléphant
Le Dard 1345
Šlem1414
Golo Bilo
Kukuruc
Pt. Kukuruc
Elen
Hlebar
CLA
IRIÈ
RE
Dva Gradišta
CourtineCoupure
Trapèze
1372
Preslap
CerničevoBahovo
Prebedište
1278
Topolac
Kožuh
0 1 2 3 4 5 km
D’après la carte établie par J. Marini, 1967, in Louis Cordier, Victoire éclair en Orient , Editions U.S.H.A., Aurillac, 1968
PO 2e DI
PO 3e DI
PO Bde 1/8 PO Bde
2/3
XX
2
XX
3
X2/3
2/3
X1/8
1/8
XX
XX
XX
XX
XX
17
Déploiement de l’infanterie bulgare dans la Moglena. Les observatoires régimentaires étaient aussi aveugles que ceux des brigades ou divisions, ne pouvant voir que les arrières de leur deuxième ligne. Et le soutien logistique n’était assuré qu’au prix d’efforts surhumains à partir de dépôts éloignés au fond de vallées aux pentes vertigineuses.
Kravica
Vetrenik Occidental
Vetrenik
Orienta
l
Sokol
Dobropolje
Courtine
Clarière
deK
ravica
Kotka
L’Oreille d’éléphant
Le Dard Kravi čki Kamen
RibareffCharnière
Pyramide
Goliak Hérisson
1 000 m 2 3 4 5
Testerasti Kamen
Ouzonovata Kanara
Stavra
Col yougoslave
Brêche de la Presedlica
1ère Ligne
2ème Ligne
Duga
čki Zid
1er Greben
2ème Greben
3ème Greben
Obli Zeleni Čuvik P8A
P10A
P2
P3Coupure
Borova Čuka
Lechnitza
Gradeschnitza
I
Bele Vode
Arzov
Mat
ova
Katounatz
BičkijaStavrin Vis
P9A Mali Verdun
Quadri latère
Obla Čuka
IIIII
Eperon du Katounac
Govedarska K
ossa
Trapèze
Drago
v
Yechine
Poroj
Hlebar
Elen
Carte établie sur la base de la feuille au 1/50.000e OTAN. Les altitudes ne correspondent pas à celles de la carte française de 1918. Corrections apportées sur la base des cartes figurant dans Les Armées Françaises dans La Grande Guerre, tome VIII, La campagne d’Orient, 3ème volume.
Kamen
Govedarski
Kamen
1 800
LCL
Chr
isto
phe
de L
AJU
DIE
-20
07
III32
II?/32
II?/32
II?/32
II1/10
III10
II3/10
II2/10
Dépôt Gradeschchnitza
Ambulance à 9 km
Dépôt Gradeschchnitza
Ambulance à 9 km
II1/30
II3/30
III30Dépôt à 3h00 de marche
Ambulance à 7,5 km
Dépôt à 3h00 de marche
Ambulance à 7,5 km
II2/30
III29
II1/29
II2/29
II3/29
Dépot du 29RI au Koziak
29
214 220
Unités allemandes
+1 canon isolé 105L tirant du Koziak sur le PC de la 2ème armée serbe
PC-PO du 10ème RIPC-PO du 10ème RI
PO du 30ème RIPO du 30ème RIPO du 29ème RIPO du 29ème RI
18
Déploiement de l’artillerie bulgare dans la Moglena. 59 pièces sur un front de 22 kilomètres y compris les feux de flanquement provenant notamment de Golo Bilo (nord-est des Vetreniks). Le groupement centre, surnommé « le nid de batteries de la clairière de Kravitsa », battait d’enfilade toute la façade ouest des Vetreniks, donc les tranchées de départ et les objectifs de la division Choumadia. Le groupement Skoda, dont une partie était déployée sur Golo Bilo, enfilait les positions de départ et objectifs de la 17ème DIC et de l’aile droite de la 122ème. Le 105 long allemand isolé, dessiné ici sur Helen, était en réalité situé au pied sud du Koziak, un peu plus au nord, et ne tirait que sur le PC de la 2ème armée serbe sur les pentes de la Moglenitsa.
Kravica
VetrenikOccidental
Vetrenik
Orienta
l
Sokol
Dobropolje
Courtine
Clarière
deK
ravica
Kotka
L’Oreille d’éléphant
Le Dard Kravi čki Kamen
RibareffCharnière
Pyramide
Goliak Hérisson
1 000 m 2 3 4 5
Testerasti Kamen
Ouzonovata Kanara
Stavra
Col yougoslave
Brêche de la Presedlica
1ère Ligne
2ème Ligne
Duga
čki Zid
1er Greben
2ème Greben
3ème Greben
Obli Zeleni Čuvik P8A
P10A
P2
P3Coupure
Borova Čuka
Lechnitza
Gradeschnitza
I
Bele Vode
Arzov
Mat
ova
Katounatz
BičkijaStavrin Vis
P9A Mali Verdun
Quadri latère
Obla Čuka
IIIII
Eperon du Katounac
Govedarska K
ossa
Trapèze
Drago
v
Yechine
Poroj
Hlebar
Elen
Carte établie sur la base de la feuille au 1/50.000e OTAN. Les altitudes ne correspondent pas à celles de la carte française de 1918. Corrections apportées sur la base des cartes figurant dans Les Armées Françaises dans La Grande Guerre, tome VIII, La campagne d’Orient, 3ème volume.
Kamen
Govedarski
Kamen
1 800
LCL
Chr
isto
phe
de L
AJU
DIE
-20
07
75 l12/16
I
105C1/6
5/2 120
5/2 120
1502/1
77
Détachement Boretz
11 canons
Détachement Boretz
11 canons
I
105C6/2
I
75?I
5/3/6I
7/3/8
I
105H
Groupe Skoda
20 canons
Groupe Skoda
20 canons
I
758/6
I
105C4/6I
105C4/2
105L
DétachementCentre
15 canons
DétachementCentre
15 canons
19
BULGARIEBULGARIE
ALBANIEALBANIE
SERBIESERBIE
GRÈCEGRÈCE
Monastir
Veles
GradskoKrivolak
Kalkandelen
Kumanovo
Koli čani
G O L E Š N I C A
P L A N I N A
Babun
aCrn
a Rek
a
Treska
Mor
ava
Kičevo
Vardar
Vard
ar
Brega
lnic
a
Topol čani1048
Štip
Kjustendil
Kavadarci
Valandovo
Struma
Kačanik
Kruševo
Ponts de Razim Bey
SALONIQUE
USKUB
Ohrid
Prilep
Défilé de Kalkandelen
Kriva Palanka
Vodno
Drim
CRNA GORA
MOGLENA
Col de Pletvar
Lac deDojran
Lacd’Ohrid
Lac dePrespa
ŠA
R
Strumica
Kajmak čalan 2526
Floka 2300
Koziak 1898
KravicaSokol 1825
Front au 15 septembre 1918Front au 15 septembre 1918P L
A I
N E
D E
P E L
A G
O N
I E
Dobruševo
1434
Chutes de la Basse Crna
Carte établie sur la base de la carte au 1/500.000e OTAN de la
Macédoine
Kriva Reka
Lacd’Ostrovo
BrodDéfilé de
Demir Kapu
Gostivar
Skra di Legen
Perister 1541
P L A N
I N A
B A B U N A
Gevgelija
LCL
Chr
isto
phe
de L
AJU
DIE
-20
03
XXXXX
VON SCHOLTZ
FRANCHET D’ESPEREY
XXXXX
CAA
XXX
AUXIXPFLANZER-BALTIN
XXX
IT
FERRERO
XXXX
XIGE
VON STEUBEN
XX
XX
XX
XX
XXX
61SÜREN
XXXXX
SEMICHITCH
XXX
BOÏOVITCH
SE1
XXX
STEPANOVITCH
SE2
XXX
3GDI
XXX
2GDI
XXX
1GDId’ANSELME
XXXX
2BUX
XX
X
XXXX
1BU
NEREZOV
XXX
I I
58BCP
I I I2bis RZ
XX
96 pièces/18 km 5,3/km
59 pièces/3,5 km 16,8/km
33 pièces/4 km 8/km
43 pièces/22 km 2,5/km
XXXX
UK/HEMILNE
XXXX
AFO HENRYS
XXX
62FLECK
XX
X
RESERVES
RESERVES
RESERVES
RESERVES
20
LE PLAN FRANCHET D’ESPEREY
Le plan Guillaumat visait à inquiéter les Bulgares et à soutenir le front ouest par des actions limitées. Franchet d’Esperey avait été au contraire profondément convaincu, dès septembre 1914, de la nécessité de rechercher un succès stratégique en Orient plutôt que de le forcer sur le front occidental. Et il estimait la situation favorable pour un effort majeur, étant donné l’état désespéré des armées et des arrières bulgares. En conséquence, son plan avait pour objectif de disloquer les forces bulgares pour atteindre les lignes de communication du théâtre dans la vallée du Vardar, autour de Krivolak, de la gare-dépot de Gradsko et de Veles, afin d’exclure la Bulgarie de la guerre en une manœuvre unique. “Les opérations combinées qui vont être conduites par le gros des Armées alliées d’Orient visent à rompre le front et à disloquer les forces bulgares… L’action principale qui se déroulera dans le secteur Dobropolje-Vetrenik et vers le nord, vise à couper en deux l’armée bulgare en séparant les forces qui opèrent dans le secteur Vardar-Struma de celles qui tiennent la région de Monastir. » La 1ère et la 2ème armées serbes (6 divisions), renforcées de 2 divisions françaises et considérablement renforcées en artillerie, en aviation et en moyens de transport et des services, devaient mener l’attaque principale sous le commandement du jeune Prince Régent Alexandre, commandant en chef, et du Voïvode Michitch, chef d’état-major général. La première phase consistait en une attaque de rupture dans le massif de la Moglena, soutenue par deux attaques secondaires dans les secteurs anglo-héléniques et français, visant à fixer les réserves ennemies. Pour la seconde phase, le commandant en chef ordonnait de lancer l’exploitation aussi tôt et aussi loin que possible, avec audace et souplesse, afin de couper les lignes de communication dans la profondeur. Les armées serbes devaient s’emparer de la zone Kavadarci-Negotino-Krivolak-Gradsko puis pousser vers le nord. L’armée française d’Orient (AFO) devait s’emparer de Prilep et de Kichevo puis basculer sur Uskub (Skopje) pour couper la retraite à toutes les forces germano-bulgares remontant par l’ouest de cette ville depuis le secteur de Monastir et des lacs. Des directives détaillées étaient données pour garantir la surprise tandis qu’on concentrait les forces et leurs ravitaillements sur le front de rupture, au prix de la construction de plusieurs dizaines de kilomètres de routes sous les vues directes de l’ennemi. 299 canons furent mis en batterie, au prix de 7 à 15 jours d'efforts chacune, sur les éperons et les sommets jusqu’à 800 mètres de la première ligne bulgare. Après quelques hésitations sur la date finale, le 14 septembre, les divisions Timok et Yougoslave de la 2ème armée furent relevées en première ligne par la 122ème DI et la 17ème DIC. La nuit suivante, alors que les observateurs bulgares les croyaient au repos dans la vallée de la Moglenitsa ces divisions remontaient et serraient les rangs, un kilomètre derrière les divisions de tête.
Le 28 juin 1918, le Prince régent Alexandre, le Voïvode Michitch (chef d’état-major général des armées serbes), le général Franchet d’Esperey et le général Boyovitch (commandant la 1ére Armée Serbe) grimpent à l’observatoire de Floka (2.363 m)
21
BULGARIEBULGARIE
ALBANIEALBANIE
SERBIESERBIE
GRÈCEGRÈCE
Monastir
GradskoKrivolak
Kalkandelen
Kumanovo
Koli čani
Golešnica
Babun
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Mor
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Topol čani
1048
Strumica
Štip
Kjustendil
Kavadar či
Valandovo
Struma
Kačanik
Kruševo
Pont de Razim Bey
SALONIQUE
USKUB
Ohrid
Prilep
Défilé de Kalkandelen
Kriva Palanka
Vodno
Drim
Crna Gora
Moglena
Col de Pletvar
Lac de Doiran
Lac d’Ohrid
Lac de Prespa
Lac d’Ostrovo
Brod
Dobruševo
Veles
XXXX
AFOHENRYS
XXXX
UK/HEMILNE
XXXX
SE VOIVODE MICHITCHSOUT
SOUT
XXX
1GDIXX
TRANIÉ
L’armée anglo-hellénique (general Milne) devait soutenir l’effort principal en attaquant en direction de Doiran et Strumitsa pour fixer les réserves ennemies dans la vallée de la Strouma.
Un détachement divisionnaire de l’AFO (général Tranié, 42ème et 44ème RIC, 58ème BCP, 1 groupe de 75, 1 groupe de 65 de montagne) devait s’engager sur la rive gauche de la Crna pour réduire le front des armées serbes et les soutenir.
Le 1er groupe de division d’infanterie (général d’Anselme, 16ème DIC, 2 divisions grecques) devait assurer la liaison entre les armées serbes et l’armée anglo-hélénique en attaquant à l’ouest du Vardar
Les armées serbes, renforcées de 2 divisions françaises (122ème DI et 17ème DIC) devaient percer le front et exploiter pour s’emparer des carrefours et franchissements de la vallée du Vardar, gare régulatrice de Gradsko, Veles, Krivolak.
L’AFO (général Henrys) devait soutenir l’attaque principale en fixant les réserves ennemies dans la boucle de la Crna et s’emparer des carrefours de Prilep et Kicevo avant de se rabattre sur Uskub, clé du théâtre. Mais son offensive dut être retardée de trois jours pour permettre de redescendre du sommet de Floka l’artillerie lourde qui devait appuyer l’effort principal.
22
LA RUPTURE SUR LES CRÊTES – 15 SEPTEMBRE 1918 Le 14 septembre 1918 à l’aube éclatait la plus forte préparation d’artillerie jamais vue sur le front d’Orient. Toute la journée, un feu soutenu ravagea les première et seconde lignes bulgares sur l’ensemble du front, détruisant les organisations défensives, rompant les communications téléphoniques, endommageant les routes vers l’arrière. Dans la Moglena, l’artillerie bulgare, totalement surclassée, fut immédiatement incapable de contre-battre les nombreuses batteries soudainement révélées. Après une nuit de tirs de harcèlement, le barrage roulant s’abattit le 15 septembre à 5h28 pour être immédiatement reporté vers la deuxième ligne. A 5h30, sur le front de la 2ème armée serbe, les unités de tête des 122ème DI et 17ème DIC françaises et de la division Choumadia quittaient la tranchée de départ et s’élançaient dans l’obscurité vers leur premier objectif. A droite, prise d’enfilade par l’artillerie de Kravitza, la division Choumadia était rapidement arrêtée sous le sommet des Vetreniks. A gauche, le 1/148ème RI (122ème DI) était bloqué 100 mètres sous le sommet du Sokol avec de fortes pertes tandis que le reste de la division réussissait dès 8h30 à s’emparer de la première ligne entre la Coupure et Kotka, isolant la Pyramide du Dobropolje et dominant la cuvette et la Crête Frontière. Au centre, le 1er RIC, aile gauche de la 17ème DIC, était arrêté dans la cuvette par un violent barrage de mitrailleuses venant de tous côtés mais s’emparait du Piton I, tandis que l’aile droite (3ème RIC) réduisait les organisations du Quartier Ribareff. La colonne centrale (54ème RIC) allait mettre 10 heures à franchir les bois, dévastés par le barrage, pour atteindre son objectif Goliak-Kravitsa mais sa 6ème compagnie (capitaine Cazeilles), s’infiltrant à l’estime et ralliant au passage des isolés de toutes unités, débouchait des bois et atteignait Kravitza dès 6h25, obligeant l’artillerie bulgare de la clairière à lever son tir sur le flanc de Vetrenik Ouest. Libéré d’un coup du feu d’artillerie, le 12ème RI de la Choumadia coiffait d’un bond son premier objectif et poursuivait vers l’Oreille d’Eléphant dont il s’emparait dès 10h25, prenant au passage de nombreux canons. Appuyé par un canon de 37 et quelques mitrailleuses battant la crête d’enfilade depuis Kravitza, le 1er RIC prenait le Goliak d’assaut à 11h00. Le 1/45ème RI (122ème DI) attaquait le long de la crête frontière et submergeait les défenseurs de la Charnière, deuxième clé du Dobropolje, dès 14h00. De 7h00 à 15h00, les défenseurs français de Kravitza, bientôt renforcés par deux bataillons sénégalais, disputait le sommet face à plusieurs contre-attaques désespérées appuyées par l’artillerie bulgare « débouchant à zéro ». Les jeux étaient faits : au milieu de l’après-midi, des unités de la Choumadia obliquaient vers l’ouest attaquant à travers bois vers Obla Chouka et Kravitza, débordant les organisations principales et libérant bientôt les défenseurs de Kravitza. Finalement, à 20h30, le 2/148, en réserve sous Kotka à l’aile droite de la 122ème DI, basculait à l’aile gauche et s’emparait du Sokol, débordant les défenseurs de la falaise du Dugachki Zid, et permettant à la division Drina (1ère armée serbe) de franchir la falaise par la brèche de la Presedlitza. Serrant derrière les unités de tête, les divisions Yougoslave et Timok passaient les lignes avant la nuit, lançant une irrésistible poursuite.
23
15 septembre 1918, vers 8 heures du soir : la Division Yougoslave, 2ème échelon de la 2ème Armée serbe, dépasse les 122ème DI et 17ème DIC françaises qui viennent en une journée de s’emparer des premières et deuxièmes positions bulgares au Dobropolje. A l’arrière plan à gauche, l’imposant bloc rocheux du Teterasti Kamen, transformé en blockhaus par les Bulgares et dont les mitrailleuses battaient à revers les pentes de la cuvette depuis la croupe de Kotka, réduit le matin même par un groupe franc de 50 tirailleurs du 95ème BTS sous les ordres du sous-lieutenant Roux-Sibillon. Formée de volontaires d’origine « yougoslave » venus de tous les pays d’Europe et des Etats-Unis, la Division Yougoslave était équipée comme toute l’Armée serbe de matériels français.
15 septembre 1918 au soir : des colonnes de prisonniers bulgares dévalant vers Pojar et la vallée de la Moglenitsa.
24
L’ossature simplifiée du secteur de la Moglena permet de mettre en évidence le commandement exercé sur l’ensemble de la zone par l’ensemble Kravitsa-Koziak par lequel se relient toutes les crêtes maîtresses et secondaires. Elle montre aussi comment le terrain impose un effort au profit de la 2ème armée pour faire tomber directement les positions Pyramide-Kravitsa, permettant d’accéder directement à la crête maîtresse nord-sud, de tourner les obstacles énormes devant la 1ère armée (Sokol, falaise du Dugatchki Zid et gouffres successifs de la Lechnitza, de la Gradechnitza et de la Zaduka) et de déborder les défenseurs du Dugatchki Zid combattant le dos à ces vallées.
Topolac 1278
Preslap 1372
Floka 2300
Sokol
Kajmaktchalan 2526
Golo Bilo 1414
Ljubenitza 1430
Panteleimon 1360
Pyramide
Kravitsa
Koziak 1898
Petit Tribor 1557
Grand Tribor 1705
Vetrenik 1570
Cerna
Zaduka
Gradechnitsa
Bélé-Vodé
Lechnitsa
Mog
leni
tsa
Poroj
Parachnitsa
Dobropolje
Ponts de Razim Bey
PRILEP
BROD
KAVADARCIVARDAR
25
Dispositif d’attaque de la 2ème armée serbe entre le Sokol et Vetrenik ouest. De gauche à droite, la 122ème DI, la 17ème DIC et la Division Choumadia. Les bataillons de tête gagnent dans la nuit leurs positions de départ souvent à quelques mètres des tranchées bulgares qui les surplombent. Le commandant en chef a exigé et obtenu que les divisions Yougoslave et Timok se massent à moins d’un kilomètre de la première ligne, la première sous le revers du Govedarski Kamen , la seconde au fond du ravin de la Bitchkija. Kravitza, position clé parce qu’elle commande la clairière du même nom et l’accès à toutes les crêtes, est l’objectif du 96ème Bataillon de Tirailleurs Sénégalais mais sera prise par hasard par la compagnie Cazeilles du 2/54ème RIC. Sur l’aile gauche, la 1ère armée déploie en 1er échelon les divisions Drina (renforcée d’un RI de la Morava) à droite et Danube à gauche et garde en 2ème échelon au sud est de Budimirci la division Morava et la division de cavalerie serbe.
Kravica
Vetrenik Occidental
Vetrenik
Orienta
l
Sokol
Dobropolje
Courtine
Clarière
de Kravica
Kotka
L’Oreille d’éléphant
Le Dard Kravi čki Kamen
RibareffCharnière
Pyramide
Goliak Hérisson
1 000 m 2 3 4 5
Testerasti Kamen
Ouzonovata Kanara
Stavra
Col yougoslave
Brêche de la Presedlica
1ère Ligne
2ème Ligne
Dugački Zid
1er Greben
2ème Greben
3ème Greben
Obli Zeleni Čuvik P8A
P10A
P2
P3Coupure
Borova Čuka
Lechnitza
Gradeschnitza
I
Bele Vode
ArzovM
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Katounatz
BičkijaStavrin Vis
P9A Mali Verdun
Quadri latère
Obla Čuka
IIIII
Eperon du Katounac
Govedarska K
ossa
Trapèze
Drag
ov
Yechine
Poroj
Hlebar
Elen
Carte établie sur la base de la feuille au 1/50.000e OTAN. Les altitudes ne correspondent pas à celles de la carte française de 1918. Corrections apportées sur la base des cartes figurant dans Les Armées Françaises dans La Grande Guerre, tome VIII, La campagne d’Orient, 3ème volume.
Kamen
Govedarski
Kamen
1 800
LCL
Chr
isto
phe
de L
AJU
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07
III45III
84
3/84
3/45
2/452/ 84
II
1/6
2/6
III6
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1/148
3/148 5Cie
III148 (-1)
II1/10
II3/10
III11
III
XX
XX
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II2/10
1/12
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III54
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III32/1
962/54
1/ 54
II
95
II1/ 1
II
1/ 45
II
2/ 148
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III21
III22
III1V
III2V
XX
Division yougoslave
XX
XX
122
17
XX
DivisionTimok
XXRéserve
26
Déploiement de l’artillerie franco-serbe sur le front de rupture. Les cartouches centraux montrent les batteries données en renforcement aux divisions de têtes, en plus de leur artillerie divisionnaire organique. Certaines batteries ont été déployées dans la tranchée de départ à moins de 800 mètres de la ligne bulgare. La mise en place de cette artillerie a exigé des travaux colossaux et des efforts de camouflage importants, ordonnés par le GQG de Salonique, qui n’ont cependant pas trompé le commandement bulgare : les divisionnaires et la 1ère armée ont multiplié les compte rendus alarmistes sans parvenir à briser l’aveuglement du haut commandement allemand à Prilep et à Uskub. Au total, le commandant en chef aligne 299 pièces contre 55, y compris les feux de flanquement, sur le front de rupture, sacrifiant sciemment la capacité à appuyer simultanément une attaque de l’AFO. A l’époque, une batterie compte 4 pièces et un groupe 3 batteries.
Vitolište
Polčište
Monastère Sv. Ilija
Bešište
GradešnicaStarovina
MelnicaSelo Monastir
Panteleimon
Allšar
Kajmakčalan 2526 Floka
2300
Sokol
Pyramide
Charnière
Kravica
Dobropolje
Vetrenik ouest
Vetre
nik e
st
Pont de Brnik
Passerelle d’Iveni
Zovik
Monastère de Cebren
Caniste
CrnaR
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Ponts de Razim Bey
Kruševica
Budimirci
Gruniste
Rapeš
Petalino
Rožden
Poroj
Mrezečko
Zihovo
Zaduka
Gradešnica
Lešnica
Bele Vode
Parašnica
Bičkija
Sušica
Arzov
Yešin
Katunac
Pojarska
Kossaa
Matova
Dugački Zid
Trois moulins
Ljubenica
1430
1070
Pte. Ljubenica
1791
Pt. Koziak
1898Gd. Koziak Brigade Höhen
Kučkov Kamen
Gd. Tribor1705
Pt. Tribor
1557
Žurov Kamen
1580
1360
Gd. Piton de
Gruniste
Piton Noir
Piton de
Budimirci Kamenica
1er Greben
17652e Greben
3e Greben
Obla Čuka
Oreille d’éléphant
Le Dard 1345
Šlem1414
Golo Bilo
Kukuruc
Pt. Kukuruc
Elen
Hlebar
CLA
IRIÈR
E
Dva Gradišta
CourtineCoupure
Trapèze
1372
Preslap
CerničevoBahovo
Prebedište
1278
Topolac
Kožuh
0 1 2 3 4 5 km
D’après la carte établie par J. Marini, 1967, in Louis Cordier, Victoire éclair en Orient , Editions U.S.H.A., Aurillac, 1968
Les cotes sont celles des cartes françaises de 1918.
LCL
Chr
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phe
de L
AJU
DIE
–20
07
4,5pnd
120L120L
I
105L
I
Grpt de Contre-batterie Aymard
58 pièces
155L
I
122 (FR)DIArtillerie divisionnaire :
96 pièces (75 and 65mm)
IIII
75
120L155C
I
120L120C
I
I I
17 (FR)DICArtillerie divisionnaire :
96 pièces (75 and 65mm)
II
75
120L155C
I
120L120S
I
I I
II
(SE)DI ChoumadiaArtillerie divisionnaire :
58 canons
120L155C
I
120L
I
I
Feux de flanquements du1GDI
105K
120L120L
I
105L
I
120L155C
I
155L
I
120L105l
I
Détachement lourd Floka Belo Grotlo
30 pièces
27
Progression des échelons de tête jusqu’à 8h30 : tandis que la 122ème DI, bloquée au Sokol (1/148, commandant Pétin tué), s’empare de la Coupure et de la Pyramide, et que le 1er RIC est fauché par le barrage de mitrailleuses sur les pentes sud de la cuvette, la compagnie Cazeilles, « en enfants perdus », s’empare de Kravitza, attirant à elle les feux et la défense bulgare et permettant du même coup l’assaut des Serbes sur Vetrenik ouest.
Kravica
VetrenikOccidental
Vetrenik
Orienta
l
Sokol
Dobropolje
Courtine
Clarière
de Kravica
Kotka
L’Oreille d’éléphant
Le Dard Kravi čki Kamen
RibareffCharnière
Pyramide
Goliak Hérisson
1 000 m 2 3 4 5
Testerasti Kamen
Ouzonovata Kanara
Stavra
Col yougoslave
Brêche de la Presedlica
1ère Ligne
2ème Ligne
Dugački Zid
1er Greben
2ème Greben
3ème Greben
Obli Zeleni Čuvik P8A
P10A
P2
P3Coupure
Borova Čuka
Lechnitza
Gradeschni tza
I
Bele Vode
Arzov
Mat
ova
Katounatz
BičkijaStavrin Vis
P9A Mali Verdun
Quadri latère
Obla Čuka
IIIII
Eperon du Katounac
Govedarska K
ossa
Trapèze
Drag
ov
Yechine
Poroj
Hlebar
Elen
Carte établie sur la base de la feuille au 1/50.000e OTAN. Les altitudes ne correspondent pas à celles de la carte française de 1918. Corrections apportées sur la base des cartes figurant dans Les Armées Françaises dans La Grande Guerre, tome VIII, La campagne d’Orient, 3ème volume.
Kamen
Govedarski
Kamen
1 800
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Chr
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III11
III
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XX
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2/6
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93
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1/12
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III3
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962/54
XX
3/84
3/45
2/45
1/148
3/1485Cie
1/1
Ligne atteinte à 8h30
Peloton Leflon 1/148
28
Evolution de la situation jusqu’à 14h30 : tandis que le 96ème BTS et les éléments du 54ème RIC résistent sur Kravitsa, le deuxième échelon de la 122ème DI (1/45) attaque le long de la crête frontière, submergeant Stavra, Ouzonovata Kanara et la Charnière. Le 1er RIC s’empare de la crête du Goliak tandis que les unités de la Choumadia s’emparent de l’Oreille d’Eléphant puis poursuivent vers le nord et l’ouest, débordant les éléments bulgares de la Clairière de Kravitsa. Vers le milieu de l’après-midi, le 2/148, réserve de la 122ème DI, reçoit l’ordre de basculer sur l’aile gauche au pied du Sokol, ce qui lui impose de descendre puis de remonter le gouffre de la Matova, aidé par les chevaux du train de combat du régiment.
Kravica
VetrenikOccidental
Vetrenik
Orienta
l
Sokol
Dobropolje
Courtine
Clarière
de Kravica
Kotka
L’Oreille d’éléphant
Le Dard Kravi čki Kamen
RibareffCharnière
Pyramide
Goliak Hérisson
1 000 m 2 3 4 5
Testerasti Kamen
Ouzonovata Kanara
Stavra
Col yougoslave
Brêche de la Presedlica
1ère Ligne
2ème Ligne
Dugački Zid
1er Greben
2ème Greben
3ème Greben
Obli Zeleni Čuvik P8A
P10A
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Borova Čuka
Lechnitza
Gradeschnitza
I
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Bički jaStavrin Vis
P9A Mali Verdun
Quadri latère
Obla Čuka
IIIII
Eperon du Katounac
Govedarska K
ossa
Trapèze
Drag
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Yechine
Poroj
Hlebar
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Carte établie sur la base de la feuille au 1/50.000e OTAN. Les altitudes ne correspondent pas à celles de la carte française de 1918. Corrections apportées sur la base des cartes figurant dans Les Armées Françaises dans La Grande Guerre, tome VIII, La campagne d’Orient, 3ème volume.
Kamen
Govedarski
Kamen
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III12
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III148 (-1)
1/ 45
II
2/ 148
II(-1)
III45
III3
1/ 54
II
95
II
DIVISION YOUGOSLAVE
DIVISION TIMOK
29
Evolution de la situation jusqu’à 19h30 : tout le front bulgare s’effondre entre la Presedlitza et les Vetreniks. Le 2/148 s’empare du Sokol, débordant les défenseurs du Dugatchki Zid, permettant au 6ème RI de la Drina de franchir la brèche. Vers 19h30, la division yougoslave passe les lignes au Dobropolje en direction du Koziak tandis que la division Timok dépasse la Choumadia et descend dans la vallée du Poroj.
Kravica
Vetrenik Occidental
Vetrenik
Orienta
l
Sokol
Dobropolje
Courtine
Clarière
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L’Oreille d’éléphant
Le Dard Kravi čki Kamen
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1 000 m 2 3 4 5
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Ouzonovata Kanara
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Col yougoslave
Brêche de la Presedlica
1ère Ligne
2ème Ligne
Dugački Zid
1er Greben
2ème Greben
3ème Greben
Obli Zeleni Čuvik P8A
P10A
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Borova Čuka
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Obla Čuka
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Eperon du Katounac
Govedarska K
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Yechine
Poroj
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Elen
Carte établie sur la base de la feuille au 1/50.000e OTAN. Les altitudes ne correspondent pas à celles de la carte française de 1918. Corrections apportées sur la base des cartes figurant dans Les Armées Françaises dans La Grande Guerre, tome VIII, La campagne d’Orient, 3ème volume.
Kamen
Govedarski
Kamen
1 800
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Division Yougoslave
XX
XX
122
17
XX
III10
xx
Timok
XX
30
Avance des unités des 1ère et 2ème armées serbes le 16 septembre soir : les divisions d’exploitation ont avancé de près de 10 kilomètres malgré le terrain. A gauche, le détachement Tranié, dépendant de l’AFO, n’a pas encore démarré et s’est juste assuré d’une base de départ autour de Starovina, pour soutenir et couvrir la division Danube et se prépare à déboucher en direction du nord-ouest pour franchir la Cerna et marcher sur Prilep. Le 13ème bataillon de chasseurs saxons n’arrivera que le 17 matin, épuisé et sans mitrailleuses, au Koutchkov Kamen, sur des positions non organisées, pour aider les 2ème et 3ème DI bulgares à colmater la brèche, alors que ces divisions sont déjà en pleine déroute.
Vitolište
Polčište
Monastère Sv. Ilija
Bešište
GradešnicaStarovina
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Sokol
Pyramide
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Dugački Zid
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1430
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Pte. Ljubenica
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Pt. Koziak
1898Gd. Koziak Brigade Höhen
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1er Greben
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0 1 2 3 4 5 km
D’après la carte établie par J. Marini, 1967, in Louis Cordier, Victoire éclair en Orient , Editions U.S.H.A., Aurillac, 1968
Les cotes sont celles des cartes françaises de 1918.
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Timok
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Détcht. Tranié
II
13RES17 septembre matin
xx
3(HE)
31
Lignes atteintes par les armées serbes le 19 septembre soir : Tandis que les divisions françaises et la Choumadia s’échelonnent en arrière, les divisions serbes lancent la poursuite. Le 19 soir, la 1ère armée borde la Cerna au nord des Ponts de Razim Bey avec les divisions Danube et Morava, flanquée à son sud par des éléments de la 11ème DIC et de la 3ème division hellénique. La 2ème armée atteint la plaine au sud de Vozarchi, village que la cavalerie serbe dépassera la nuit du 19 au 20. A droite le groupement d’Anselme s’empare des hauteurs de la Dzena en liaison entre la 2ème armée et l’armée anglo-hellénique.
Gradešnica
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Mrežičko
Klinovo
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Bojančište
Konopište
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Krnjevo
Radnja
Koprišnica
Barovo
Strmaševo
Garnikovo
Vrpsko
Sbotsko
Noti
Ružiani
SeverianiCrničevo
Kapiniani
Budimirci
Petalino
Ligne atteinte le 16 septembre soir
xx
Morava
xx
Danube
xx
Timok
xx
Yougo
xx
Choumadia
xx
xx
122
xx
17
XXX
1GDId’ANSELME
xx
Drina
Lignes atteintes le 19 septembre soir
32
LA COURSE A PRILEP – 16-23 SEPTEMBRE 1918
Ayant passé les lignes le 15 septembre en fin d’après-midi, la division Yougoslave se heurtait dans la foulée à la défense désespérée opposée par le 81ème RI bulgare sur le Koziak. Cette résistance cessait dès 19h00 et se révéla être la dernière : l’armée bulgare n’avait ni réserves disponibles ni deuxième position dans la profondeur. Le général von Scholtz tenta de rameuter des troupes pour occuper des positions défensives successives, la première au sud des Ponts de Razim Bey, la deuxième couvrant la rocade Prilep-Gradsko, la dernière pour couvrir Velès. Mais ses réserves situées autour de Prilep avaient à couvrir plus de 60 kilomètres en montagne par une chaleur tropicale. Le 17 septembre, le 13en Reserve Saxenjäger Bataillon parvenait, épuisé et sans ses mitrailleuses, au Koutchkov Kamen pour y occuper des positions non organisées. D’autres bataillons parvinrent à rejoindre mais la 2ème DI bulgare traversait au même moment la Cerna, laissant ces quelques défenseurs combattre en retraite au long des crêtes, mêlés aux fuyards du Sokol et de Kravitza. Toutes les positions furent submergées dans la foulée l’une après l’autre. Le 19 septembre, les Serbes avaient progressé de 25 kilomètres sur un front de 35 kilomètres. A 18h00, le GQG serbe rendait compte de ce que la division de cavalerie avait passé Vozarchi et approchait de Kavadarchi, menaçant l’unique rocade reliant Prilep à l’aile gauche bulgare. La 2ème armée serbe avait pu repousser quelques contre-attaque venant de l’est et atteignait le Vardar dans les environs de Negotino. La 1ère armée serbe tenait les ponts de Razim Bey. La bataille n’était cependant pas gagnée car dans l’intervalle, l’armée anglo-hellénique avait été battue et rejetée dans ses tranchées de départ au prix de 7.000 tués et blessés tandis que l’AFO, attendant toujours son artillerie lourde qu’il fallait redescendre des croupes de Floka et Belo Grotlo, n’avait pas encore attaqué. Le même jour, les commandeurs allemands et bulgares retinrent leur décision, les Bulgares souhaitant contre-attaquer vers Salonique avec leur aile gauche invaincue, les Allemands, méfiants à l’égard de leurs alliés et peu désireux de s’aventurer sous le feu des batteries de la flotte alliée, préférant se replier vers une nouvelle ligne défensive : l’ordre de repli fut donné finalement le 21 mais ces deux jours de retard allaient se révéler fatals. De son côté, le général Franchet d’Esperey décidait de poursuive l’effort. Le 21 septembre, l’AFO attaquait depuis Monastir (Bitola) vers Prilep et Kichevo. Von Scholz essayait de se replier et d’organiser une couverture sur la ligne Collines de Topolchani (15 km au sud de Prilep), Col de Beli Kamen (sud du col de Pletvar), Chutes de la Basse Cerna, afin de couvrir Prilep et la rocade. Mais le même jour, la division Yougoslave s’emparait de Krivolak. Dès le lendemain, la Brigade de cavalerie française, venant du nord de Monastir, et le détachement d’infanterie Tranié, qui avait franchi les gorges de la Cerna à gauche de la 1ère armée, atteignaient simultanément Prilep tandis que la division Yougoslave et la 17ème DIC s’emparaient après un dur combat de la gare régulatrice de Gradsko et de ses énormes stocks.
Un bataillon de chasseurs Saxons défilant dans Prilep
33
BULGARIEBULGARIE
ALBANIEALBANIE
SERBIESERBIE
GRÈCEGRÈCE
Monastir
Veles
GradskoKrivolak
Kalkandelen
Kumanovo
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Topol čani1048
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Struma
Kačanik
Kruševo
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SALONIQUE
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Ohrid
Prilep
Défilé de Kalkandelen
Kriva Palanka
Vodno
Drim
CRNA GORA
MOGLENA
Col de Pletvar
Lac de Dojran
Lac d’Ohrid
Lac de Prespa
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Strumica
Kajmak čalan 2526
Floka 2300
Koziak 1898
KravicaSokol 1825
Front au 15 septembre 1918Front au 15 septembre 1918
P L A
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P E L
A G
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Dobruševo
1434
Chutes de la Basse Crna
Carte établie sur la base de la carte au 1/500.000e OTAN de la Macédoine
Kriva Reka
Lac d’Ostrovo
Brod
Défilé de Demir Kapu
Gostivar
Skra di Legen
Perister 1541
P L A N
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B A B U N A
Gevgelija
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03
Ligne atteinte le 23 septembre
XX
Tranié
X
XX
302
Topolatz 1278
Preslap 1372
Floka 2300
Sokol
Kajmaktchalan 2526
Golo Bilo 1414
Ljubenitza 1430
Panteleimon 1360
Pyramide
Kravitsa
Koziak 1898
Petit Tribor 1557
Grand Tribor 1705
Vetrenik 1570
Cerna
Zaduka
Gradechnitsa
Bélé-Vodé
Lechnitsa
Mog
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tsa
Poroj
Parachnitsa
Dobropolje
Razim Bey bridge
PRILEP
BROD
KAVADARCI
Koutchkov Kamen
10 km 20 30 40
XX
AFO TRANIE INF DECHMT
Les commandants allemands tentent d’installer une nouvelle position entre Panteleimon et Tribor, mais celle-ci est submergée avant même d’être occupée.
Après un premier échec, l’armée anglo-hellénique parvient à s’emparer de Strumitza.
La 2ème armée serbe, avec la division de cavalerie serbe et la 17ème DIC, prend Krivolak le 22
septembre et la gare régulatrice de Gradsko le 23.
La division yougoslave, couverte sur sa droite par la division Timok défait les défenseurs du Koziak le 15 septembre dans la nuit puis marche sans rencontrer de sérieuses résistances, bientôt précédée par la division de cavalerie serbe et suivie par la 17ème DIC.
Le général von Scholz espère encore le 23 septembre pouvoir arrêter ses unités en déroute sur une nouvelle ligne défensive partant du sud de Véles et continuant vers l’est jusqu’à la frontière bulgare.
Dans la nuit du 23 au 24 septembre, la 302en ID allemande tente de se replier pour se rétablir sur la ligne Topolchani-Col de Beli Kamen-chutes de la basse Cerna, afin de couvrir la route Prilep-Gradsko : deux jours trop tard…
L’AFO, avec une division hellénique et une division italienne, lance son attaque les 21, 22 et 23 septembre.
Le détachement d’infanterie Tranié soutient la 1ère armée sur sa gauche, traverse les gorges de la Cerna et marche sur Prilep qu’il atteint le 23 septembre au soir.
Arrivé au Koutchkov Kamen le 17 septembre, épuisé et sans mitrailleuses, the 13en Reserve Saxenjäger Battalion est incapable de tenir ses positions et combat en retraite
Le 23 septembre, vers 10h00, la brigade de cavalerie de l’AFO quitte Dobruschevo pour atteindre Prilep le soir même
La 2ème armée serbe, avec la division de cavalerie serbe et la 17ème DIC, s’empare de Krivolak le 23 septembre et de la gare régulatrice de Gradsko le lendemain.
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“USKUB? C’EST LOIN…” – 23-29 SEPTEMBRE 1918
Le 23 septembre vers 10h00, la brigade de cavalerie d’Afrique, en réserve de l’AFO, se trouve à Dobruschevo, au nord de la plaine de Pélagonie, derrière la division italienne, lorsque le commandant en chef en personne ordonne à son chef, le général Jouinot-Gambetta, de marcher vers le nord immédiatement. “La cavalerie devra atteindre les hauteurs au nord-ouest de Prilep puis poursuivre en direction d’Uskub (Skopje), par les montagnes au nord de la route Prilep-Brod. Elle devra : désorganiser les colonnes ennemies en retraite, détruire tout le matériel ennemi qu’elle ne pourra emporter, couper toutes les lignes téléphoniques et les routes vers Uskub et s’emparer d’Uskub. Après son arrivée dans la région de Prilep, elle enverra des reconnaissances vers Kichevo, Kruschevo et Pribilci pour reconnaître si la XIème armée allemande est en retraite vers le nord ou vers le nord-ouest. Lorsque la cavalerie aura épuisé ses ravitaillements, elle vivra sur le pays… » A première vue, un tel raid était extrêmement audacieux : la distance à couvrir était de plus de 100 kilomètres à vol d’oiseau, certainement plus de 150 en réalité, sur un terrain difficile où de nombreuses unités ennemies menaient des actions de retardement. Avec ses 3 régiments (1er et 4ème régiments de chasseurs d’Afrique et 1er régiment de marche de Spahis marocains), la brigade de cavalerie ne rassemblait guère plus de 1 500 carabines, 12 mitrailleuses, 2 canons de montagne et deux pelotons d’automitrailleuses, une force équivalant à peine à la moitié d’un régiment d’infanterie. La brigade atteignit Prilep dans la soirée, au moment même où le détachement Tranié pénétrait dans la ville par l’est. Le lendemain, les montagnes au nord-ouest de la ville furent reconnues comme impraticables par la cavalerie tandis que le peloton d’automitrailleuses trouvait la route de la Babuna et de Veles tenue par plusieurs unités allemandes renforcées de mitrailleuses. Après avoir reconnu la route de Brod, la brigade de cavalerie se rabattit donc dans le chaos de la Goleschnitza Planina où elle marcha jour et nuit sans routes ni pistes, escaladant des crêtes de plus de 1700 mètres. Le 26 septembre, on dessella les chevaux pour la première fois après avoir parcouru 68 kilomètres à la boussole. Fers et clous commençaient à manquer. Finalement, le 28 septembre à la nuit tombante, les cavaliers débouchèrent à Kolichani, d’où ils pouvaient apercevoir les lumières d’Uskub, et se remirent en selle. Le 29 septembre, les Spahis attaquèrent dans le brouillard et s’emparèrent des hauteurs de Vodno dès 5h00 d’où ils déboulèrent en ville. A 9h30 ils franchissaient le vieux pont sur le Vardar et marchaient en direction de Kalkandelen (Tetovo) pour bloquer les colonnes germano-bulgares arrivant de l’ouest. Le 4ème RCA s’emparait de la gare sans pouvoir empêcher un train blindé allemand de s’échapper tandis que le 1er RCA contournait la ville par l’est. A 10h00, un avion français survolant la position put transmettre la nouvelle à Salonique : cependant le GQG ne put ajouter foi à la nouvelle et envoya deux autres avions pour confirmer enfin que la cavalerie était à Uskub. Pendant ce temps, le détachement Tranié (42ème et 44ème RIC, 58ème bataillon de chasseurs à pieds, 1 groupe de 65 de montagne et 1 groupe de 75) avait forcé le passage vers la vallée du Vardar, atteint Veles où il avait dû passer le fleuve à gué, et pressé le pas en direction d’Uskub, retardé par le 12ème et des parties du 13ème bataillons de chasseurs saxons, renforcés de plusieurs sections de mitrailleurs de montagne. Le 1er Octobre, vers 8h30, il atteignait les faubourgs de la ville et se déployait, tandis que son artillerie ouvrait immédiatement le feu sur les colonnes ennemies prêtes à attaquer à l’ouest et au nord-ouest de la ville . Les cavaliers épuisés avaient attendu 39 longues heures, isolés au milieu du dispositif ennemi, le dos à une ville hostile, combattant les avant-garde bulgares arrivant de l’ouest.
1500 carabines 12 mitrailleuses
6 auto-mitrailleuses
X Brigade de cavalerie
d’Afrique JOUINOT-GAMBETTA
I I I
1RCA
I I I
4RCA
I I I
1RMSM
... I I I
44RIC
XX Détcht. TRANIÉ
I I I
42RIC
I I
58BCP
I I
75mm
I I
65mm mont
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Progression du 24 au 30 septembre 1918 : la 2ème armée serbe se trouve quelques kilomètres au sud de Kriva Palanka tandis que la 1ère armée atteint les faubourgs sud de Kumanovo. La brigade de cavalerie atteint Uskub le 29 septembre, coupant la retraite du 62en AK du général von Fleck, dont les unités retraitent depuis les lacs et le secteur de Monastir par Kalkandelen (Tetovo) et ne peuvent atteindre Uskub avant le 30. Le détachement Tranié progresse de vive force par la Babuna et Veles puis la vallée du Vardar pour atteindre Uskub le 1er octobre matin.
BULGARIEBULGARIE
ALBANIEALBANIE
SERBIESERBIE
GRÈCEGRÈCE
Monastir
Veles
GradskoKrivolak
Kalkandelen
Kumanovo
Koli čani
G O L E Š N I C A
P L A N I N A
Babun
aCrn
a Rek
a
Treska
Mor
ava
Kičevo
Vardar
Vard
ar
Brega
lnic
a
Topol čani1048
Štip
Kjustendil
Kavadarci
Valandovo
Struma
Kačanik
Kruševo
Ponts de Razim Bey
SALONIQUE
USKUB
Ohrid
Prilep
Défilé de Kalkandelen
Kriva Palanka
Vodno
Drim
CRNA GORA
MOGLENA
Col de Pletvar
Lac de Dojran
Lac d’Ohrid
Lac de Prespa
ŠA
R
Strumica
Kajmak čalan 2526
Floka 2300
Koziak 1898
KravicaSokol 1825
Front au 15 septembre 1918Front au 15 septembre 1918
P L A
I N E
D E
P E L
A G
O N
I E
Dobruševo
1434
Chutes de la Basse Crna
Carte établie sur la base de la carte au 1/500.000e OTAN de la Macédoine
Kriva Reka
Lac d’Ostrovo
Brod
Défilé de Demir Kapu
Gostivar
Skra di Legen
Perister 1541
P L A N
I N A
B A B U N A
Gevgelija
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Ligne atteinte le 30 septembre
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LA CAPITULATION – 30 septembre – 3 octobre 1918
Le 30 septembre, le général von Scholtz ordonnait au 61ème corps d’arrêter ses unités sur une nouvelle ligne de défense, 20 kilomètres au sud-est d’Uskub et 40 kilomètres au sud de Kumanovo et d’attendre le 62ème corps retraitant par Uskub. Le jour même à 23h00, des plénipotentiaires bulgares signaient à Salonique un accord de cessez-le-feu. Toutes les troupes bulgares situées à l’ouest du méridien d’Uskub devaient déposer les armes et se constituer prisonnières. La nouvelle parvint au QG du 62ème corps à Kalkandelen le même soir et le général von Scholtz passa aussitôt le commandement des troupes bulgares au général Kantardjev, son divisionnaire le plus ancien. L’armistice fut confirmé par téléphone dans la nuit mais les conditions ne furent connues que le 1er octobre. Le général Kantardjev entra en contact avec le général Tranié à Uskub. Cependant, en attendant des ordres et une notification officielle, il déploya ses unités pour attaquer la ville. Dans l’après-midi , quelques troupes bulgares de la 1ère division refusèrent de marcher. Enfin, le 2 octobre, un officier arriva du GQG bulgare pour confirmer les conditions : seuls les officiers pouvaient garder leurs armes, les emblèmes et les archives devaient être détruits. La reddition commença le 3 octobre le long de l’actuelle route de Tetovo à Skopje : 77 000 prisonniers, dont 3 généraux et 1 500 officiers, 350 canons dont 200 pièces lourdes, 10 000 chevaux et 20 000 autres animaux furent pris. Ce fut le seul exemple de capitulation d’une armée en rase campagne durant tout le conflit.. Pendant ce temps, le 1er octobre, la 1ère armée serbe, qui n’avait plus que 9000 hommes en état de combattre, se heurtait aux 2ème et 4ème divisions bulgares renforcées de débris des brigades 1/8 et 3/2 à Mlado Nagoritchane, à l’est de Kumanovo : les défenseurs malheureux de la Moglena n’étaient pas compris dans l’armistice de Salonique et tentaient de retraiter vers la Bulgarie. En dépit de la faiblesse de ses effectifs, la 1ère armée les encercla et les força à se rendre le 2 octobre. L’étape suivante allait consister à pousser vers le nord afin d’interdire au Feld Marschall von Mackensen d’installer un nouveau front en Serbie ou sur le Danube et de rapatrier les troupes allemandes de Roumanie et de Bulgarie, coupant définitivement le lien Berlin-Constantinople et ouvrant la route de Vienne et de Berlin.
Skopje, 3 octobre 1918 : un tirailleur du 42ème Colonial (détachement Tranié), affecté à la garde des parcs d’artillerie et de minenwerfer des 3 divisions bulgares désarmées par l’armistice de Salonique
Mlado Nagoritchane, 2 octobre 1918 : le butin de la 1ère armée serbe après la reddition des 2ème et 4ème divisions bulgares.
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LA COURSE AU DANUBE OU “DIE DEUTSCHE ANABASIS”
2 octobre-3 novembre 1918 Le 2 octobre, les reliquats du 61ème corps allemand faisaient liaison à Vranje, sur la haute Morava, avec la 9ème DI autrichienne tandis que les unités allemandes du 62ème corps gagnaient le Kosovo et la vallée de l’ Ibar par la piste de Kalkandelen à Kachanik (l’actuelle route LION de l’OTAN), en abandonnant leur matériel lourd. Le commandement allemand tentait de regrouper des forces autour de Nisch pour y établir un nouveau front et envoyait de nouveaux renforts : la 217ème DI allemande venant de Crimée et la 219ème de Courlande, la 30ème DI, l’ Alpenkorps retiré du front français, deux escadrilles de Russie, le tout appuyé par une artillerie nombreuse et bien approvisionnée. Le 3 octobre, la 1ère Armée (Voïvode Boyovitch), renforcée de la brigade de cavalerie et d’une batterie de 105 françaises attaquait Vranje. Les Serbes emportaient la place le 4, atteignaient Leskovatz le 6. Le 8, la 1ère Armée avait repoussé les “forces fraîches” de l’ennemi sur plus de cent dix kilomètres en six jours et approchait de Nisch : décimée par la grippe, n’ayant plus qu’une journée de munitions d’artillerie, faisant face à des forces quatre fois plus nombreuses que les siennes, cette armée était au bord de l’épuisement. Les mauvaises communications (les Allemands avaient réussi à détruire derrière eux ouvrages d’art et voies ferrées) jointes à l’épuisement inévitable des troupes et à l’épidémie qui faisait rage dans toute l’armée d’Orient ne pouvait permettre au commandant en chef de maintenir un tel rythme : la 2ème armée se trouvait sur la frontière bulgare à l’est de Kriva Palanka, les divisions françaises et grecques suivaient en échelons à l’arrière. Inquiet de la menace venant d’Albanie (où les Italiens n’avançaient que lentement), le général Franchet d’Espérey ordonna au Voïvode Boyovitch de suspendre l’offensive et d’attendre les divisions de tête de l’AFO. En dépit de cet ordre, le Prince régent Alexandre, le Voïvode Michitch et le Voïvode Boïovitch décidèrent lors du conseil de guerre du même soir d’attaquer sans délai afin d’empêcher les Allemands de fortifier leurs positions. Nisch fut emportée à l’issue d’une bataille de trois jours par les divisions Morava, Danube et Drina, littéralement transportées par l’enthousiasme. Ni l’Alpenkorps bavarois, surpris à sa descente du train devant Alexinatz, ni la 59ème DI autrichienne, ne purent endiguer le flot. A travers toute la Serbie, les paysans se soulevaient pour participer aux combats et les unités austro-allemandes avaient les plus grandes difficultés à retraiter en bon ordre : plusieurs unités cédèrent à la panique autour de Smederevo, Belgrade ou Chabatz. Dès la fin du mois, la cavalerie française atteignait le Danube par la vallée du Timok tandis que la 1ère armée pénétrait dans Belgrade le 3 novembre et franchissait le Danube.
Le 4 octobre 1918, la division Morava, 1ère armée serbe, en route pour Vranje
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SOFIA
USKUB
NIČ
Kraljevo
Kručevac
Paračin
Alexinac
Pojarevac
LeskovacMitrovica
Priština
KumanovoKalkandelen
TIRANA
SARAJEVO
Kriva Palanka
MONTENEGROBULGARIE
SERBIE
ROUMANIEBOSNIE
HONGRIESLAVONIE
ALB
ANIE
StrumaM
orav
a
Vardar
Morava occidentaleIbar
Drina
DANUBE
GRÈCE
BELGRADE
PODGORICA
Tim
ok
Lom Palanka
Front le 15 septembre 1918
Ligne atteinte le 3 octobre 1918
Ligne atteinte le 8 novembre 1918
DANUBE
Drim
Skumbi
xxx
1SEx
xxx
2SExxx
FR/YU
xxx
IT
Vranje
xx
17FR
Portes d
e
Fer
Prizren
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ENTERREMENT D’UNE VICTOIRE “Cela va bien, trop bien même … La guerre se décidera ici et non là-bas, » disait Clémenceau à Poincarré juste avant l’armistice de Salonique. Les gouvernements français et britannique aussi bien que le général Foch, commandant en chef interallié, souhaitaient avant tout ramener un maximum de troupes sur le front principal tandis que les Britanniques souhaitaient aussi renforcer leurs forces en Palestine. Dès le 29 septembre, le Grand Quartier Général allemand demandait au gouvernement d’entamer immédiatement des pourparlers de paix. Le 2 octobre, un officier du GQG présentait devant le Reichstag la situation militaire comme critique : tout ce qui pouvait encore être fait était de demander un armistice pour éviter l’invasion. Le 3 novembre, le jour même de l’entrée des Serbes à Belgrade, l’Autriche-Hongrie signait un armistice avec l’Italie. Le même jour, les pourparlers commençaient avec la Hongrie qui devaient mener à la capitulation hongroise du 13 novembre. Les forces alliées étaient autorisées à traverser la Hongrie et à utiliser 100 locomotives et 2000 wagons ainsi que toutes les voies ferrées et ouvrages d’art de Hongrie. Franchet d’Esperey planifiait le rassemblement de vingt divisions à Prague, prêtes à rentrer en Allemagne pour marcher sur Munich ou Berlin. Sa cavalerie pouvait pénétrer en Allemagne avant le 20 novembre. Mais dès le début de novembre, à la nouvelle d’une possible défaite, la révolution éclatait dans toute l’Allemagne et, le 11 novembre, les plénipotentiaires allemands signaient un armistice sur le front ouest à Rethondes, sans que le commandant en chef en Orient en soit même informé. Au lieu de conclure la guerre en envahissant le territoire ennemi, Franchet d’Espérey se voyait ordonner de pénétrer en Roumanie pour faire face aux armées soviétiques. A la nouvelle de la capitulation bulgare, tous les gouvernements alliés avaient promptement tourné leur attention vers leurs intérêts nationaux. L’Italie tenait à prendre le contrôle de l’Albanie et à contrôler la côte monténégrine afin de neutraliser les prétentions serbes dans la région. La Grande Bretagne tournait son effort contre les Turcs, marchait sur Constantinople et s’emparait de la Palestine et de la Syrie, privant la France de toute possibilité de contester sa suprématie au Levant. Les troupes de Franchet d’Espérey, qui occupaient deux capitales ennemies, pénétrèrent en Roumanie, où elles allaient passer près de deux années de plus, mal ravitaillées, oubliées de tous, situation qui devait mener aux fameuses “mutineries de la Mer Noire.” En retour, le commandant en chef français décida de prendre son homologue allemande comme prisonnier. Le 31 décembre, un escadron de Spahis embarquait dans un train à Temesvar pour débarquer le 1er janvier à l’aube à Budapest, marcher sur le château de Foth et y arrêter le Feld Marschall von Mackensen. Le commandant en chef allemand du front oriental allait passer près d’un an dans la zone de responsabilité de l’AFO, au château de Futtak près de Novi Sad, sous la garde du 1er RIC, les vainqueurs du Dobropolje. Ainsi finit la Grande Guerre, par des accords de paix manqués qui devaient avoir des effets exactement opposés à ce que les Puissances avaient poursuivi depuis des décennies. L’Allemagne sortit de la révolution plus unie et puissante que jamais et pressée de venger les conditions humiliantes et imméritées qui lui avaient été imposées par les traités. Elle était entourée d’un glacis illusoire de jeunes états nationaux, faibles mais agressifs, bâtis sous la direction des vainqueurs sur les ruines des Empires ottoman et austro-hongrois. L’équilibre traditionnel des puissances européennes était définitivement rompu. Et le chemin était ainsi pavé vers un nouveau conflit qui se révèlerait pire que le précédent.
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