La compagnie Les enfants du Siècle
présente
Sur la Neige Mouillée Théâtre rock
d’après Les carnets du sous-‐sol Fédor M. Dostoïevski
Création au théâtre de l’Elysée -‐ mai 2013
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«Ces jours-ci, il y a un vieux souvenir qui m’oppresse entre tous. Comme un air de musique affligeant qui ne veut plus se décoller de vous. Il faudra bien qu’il se décolle, pourtant»
F. Dostoïevski, Les Carnets du sous-sol
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Sur la Neige Mouillée
Mise en scène Antoine TRUCHI
Assistant à la mise en scène
Baptiste MONGIS
Création musicale Tommy LUMINET
Création lumière
Jeremie QUINTIN
Régisseur son Pierrick BACHER
Chant
Julien ROMELARD
Jeu Tommy LUMINET et Julien ROMELARD
Production
Compagnie Les enfants du Siècle
Avec le soutien Ensatt, Théâtre de la Renaissance – Oullins, Théâtre de la Croix-
Rousse, L’art scène La Fabrik - Issoire
Création au Théâtre de l’Elysée – mai 2013
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Durée estimée : 1h20 NOTE D’INTENTION
Soit un souterrain, un espace mental où l’âme se réfugie. Lieu protégé du monde extérieur. Lieu où l’homme et son double métaphysique peuvent entrer en dialogue pour se défendre de la réalité, celle qui meurtrit. Au creux d’une solitude sublime, méprisante, ironique, voire même mystique. Lieu hanté de souvenirs obsédants, où l’on pourra ressasser les scènes clés d’une vie, les rejouer à son avantage. Ce souterrain sera notre plateau, où dialoguent les deux faces d’un même personnage : le dandy amer, blessé, et son double asocial, incontrôlé. Ses guitares sous la main, ce double convoque le souvenir par la voie de la musique, cet “air de musique affligeant qui ne veut pas se décoller de vous”. Il appelle les images, projections vidéo à l’image sale, saturée, comme de vieilles VHS démagnétisées à force d’être regardées sans cesse. Le protagoniste ne peut plus fuir, il doit raconter. Raconter les vexations, les rancoeurs, les humiliations d’une vie sociale mesquine. Ridiculiser ce qui naguère fut sa vie. Cracher sa bile. La hurler. En faire un chant rock. Se moquer de lui même, réfugié volontaire au sein de sa propre puanteur. C’est ici qu’il cherche la beauté. C’est ici qu’il cherche Lisa. Cette prostituée qu’il crut aimer, puis qu’il détruisit. Il ressasse. Crée un fantôme, veut croire à la vision, lui parle, la touche. Halluciné, il tente de danser avec elle. Elle se dérobe. Ils se battent, se l’arrachent, jusqu’au démembrement.
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THÉATRE ROCK L’écriture de Dostoïevski est pour moi une écriture rock : directe, tourmentée émotionnelle. Ce qui m’a frappé c’est cette parole brute, lâchée «sans ordre ni système». Le résultat d’un trop plein, d’une rancoeur trop longtemps contenue.
C’est le rock, de par ses formes multiples qui va nous permettre de mettre en scène ces carnets avec la distance nécessaire. En effet, la musique composée par Tommy nous permet de mettre en valeur le texte sous ses différents aspects : des accès de fureur, de rage sous forme de chants rock ; des envolées romantiques comme des odes antiques, des ressassements en litanies, des errements de la pensée dans des espaces musicaux sous formes de nappes. Evidemment, tout n’est pas chanté. Les adresses telles celles au public ainsi que celles aux protagonistes des scènes rejouées sont conservées ; Elles sont matière au jeu entre nos deux comédiens. La musique permet de suggérer un espace mental, une émotion, de révéler ou d’accentuer des aspects sous-‐jacents du texte. Elle permet également d’accompagner le comédien dans ses envolées lyriques, ou bien d’aller à l’encontre du texte pour en faire jaillir son ambivalence et ses contradictions. «Ce n’est pas une confession lyrique qu’écrit Dostoïevski mais un texte satyrique d’une amère, sans doute, mais prodigieuse bouffonnerie».
René Girard in Mensonge romantique et vérité romanesque. Le plateau sera donc le lieu où se rejoue la tragédie, sous forme de farce. L’endroit où les deux entités qui composent notre personnage entrent en confrontation, dialoguent, cherchent l’accord. Reclus dans son souterrain, au creux de sa solitude, l’individu se permet d’expérimenter les extrêmes. Extrême déchéance, extrême beauté. Un lieu où l’on peut se rêver victime d’un monde trop violent, star du rock ou bien amoureux transi, sans autre forme de jugement que celui que l’on se porte soi-‐même. L’endroit où l’on peut se ridiculiser. Rire de sa propre stupidité. Expérimenter le pathos puis le foutre en l’air d’un revers de manche et se fendre d’un éclat de rire.
«Moi, je suis seul, et eux, ils sont tous»
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NOTES DE MISE EN SCENE
La rencontre
« Sur la neige mouillée » fut d’abord une recherche de mise en musique/mise en chant des Carnets du sous-‐sol par Tommy Luminet et Julien Romelard. Les rejoignant pour une première séance de travail à la Comédie de Saint-‐Etienne en mai 2011, j’ai complètement adhéré au projet. La musique de Tommy poussait Julien à sortir de son jeu de comédien, à appréhender le texte d’une manière différente, ciselée, chantée, psalmodiée. Le texte me parvenait, limpide, émotionnel. L’humour s’en dégageait de lui-‐même, de même que sa charge lyrique. La musique définissait des espaces, des sensations, rendant le texte encore plus ré-‐actif. J’aurais pu donner un simple regard artistique à leur projet, déjà viable en tant que poème rock. En faire un quasi concert, à écouter plus qu’à voir. Mais j’ai eu envie d’en faire du théâtre
La mise en scène
“Voyez-vous: une fantaisie m’est entrée dans la tête, et je veux la réaliser quoi qu’il m’en coûte. Voilà de quoi il s’agit.”
«Sur la neige mouillée», notre souterrain, est une adaptation pour le plateau des Carnets du sous-‐sol de Dostoïevski. C’est une pièce construite pour deux comédiens, une marionnette, des guitares LapSteel, des micros, un vidéoprojecteur, un plateau et un public. Nous allons donner à voir la lutte de l’homme du souterrain et de son double, dans cet espace mental qu’est le sous-‐sol. Julien sera la face civilisée de l’homme du souterrain, sorte de dandy échoué, portant la parole de l’auteur par son chant. Tommy sera son double hallucinatoire, incontrôlé, tantôt rival tantôt frère. Celui qui provoque, celui qui console. La partie inconsciente de l’individu, sauvage. Son registre sera celui du clown. Je veux les amener à ressasser ensemble les raisons de l’enfermement volontaire : une vie d’humiliation et de frustration, d’espoirs déchus, de bassesses, de rêves brisés par la peur de vivre. Les résurgences de la mémoire seront la vidéo, enregistrée ou bien auto filmée, et la musique, rappelant sans cesse les refrains que l’on tente d’oublier. Enfin l’autre, la femme, Lisa, est au centre de la tragédie. Elle est l’élément nécessaire pour que marche le trio dostoïevskien de l’échec programmé : moi, mon rival, et l’objet du désir. Son fantôme sera là. Omniprésent.
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SCENOGRAPHIE - ESTHETIQUE
L’espace Le plateau, notre souterrain, est divisé en deux parties face/fond, séparé par un tulle. Il est blanc, sale, comme une neige boueuse. C’est une toile vierge. La partie avant prend les deux tiers de la profondeur du plateau. C’est l’espace de jeu, de dialogue, d’adresses public. Le tulle sert à la fois de support de projection pour les images-‐vidéos mais également de limite mouvante. Par les jeux de lumière il nous permettra de dévoiler ou d’occulter l’espace arrière. Il est perméable aux comédiens par deux fentes, une à cour et une à jardin. Au fond, derrière ce tulle, est l’espace du souvenir. Un lieu de fantasmes, de fantômes. Un refuge, un lieu d’images. Ici se tient en attente la marionnette de Lisa, on la devine parfois. C’est de ce lieu qu’arrivent les comédiens. Ils ont la possibilité d’y retourner pour se retrouver, créer des scènes muettes, prier, souffler. C’est l’antichambre. Des câbles pendent des cintres dans l’antichambre. Ils sont des racines venues de la surface, vaisseaux où circule l’influx électrique, pluie solidifiée. Ils envahissent à la manière d’une jungle de liane puis dégueulent par les fentes du tulle vers les zones Cour et Jardin. Ils relient les deux comédiens et alimentent dans le même temps les instruments et micros. L’espace central est libre de ces câbles.
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La marionnette : Lisa Il me semblait évident, vu la place qu’occupe le personnage de Lisa dans la dernière partie des Carnets du sous sol, qu’il fallait la représenter. C’est le seul personnage féminin, une prostituée, que notre protagoniste rencontre lorsqu’il décide de s’encanailler, de se «confronter à la réalité», comme ces occidentaux qui se rendent en Asie pour profiter de leur supériorité sociale. Elle agit comme un miroir déformant, renvoyant son arrogance au personnage. C’est le mur contre lequel il s’écrase. Mais elle n’est qu’un souvenir. Une projection du désir, son objet. Elle n’est pas aimée pour ce qu’elle est mais pour ce qu’elle représente. Celle que l’on peut sauver ou détruire, qui regonfle l’orgueil, qui construit le héros romantique. Il m’est apparu comme une évidence que sa représentation serait une marionnette. Un corps que l’on peut manipuler, soumettre à son désir. Une poupée gonflable, ou plutôt une de ces «real-‐doll», des poupées réalistes en silicone fabriquées pour assouvir les besoins sexuels de certains. Un mannequin de supermarché articulé. C’est le côté impersonnel qui m’intéresse, interchangeable. C’est un réceptacle à fantasmes, à désir, à projection. Ce n’est pas un individu. C’est un objet.
De plus, la marionnette porte en elle-‐même, de manière intrinsèque, la mort. Elle lutte pour survivre, comme un souvenir qui ne veut s’effacer. Ce corps peut être manipulé à vue par chacun des comédiens pour créer des situations, provoquer son partenaire, l’emmener dans son histoire. J’ai envie que ce corps soit étreint, touché, violenté, jeté, idolâtré, démembré, embrassé.
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L’EQUIPE Antoine TRUCHI
Metteur en scène, comédien et manipulateur
Il se forme en tant que comédien à la «Scène sur Saône» entre 2002 et 2005 où il réalise ses premiers essais de mise en scène. Il rencontre Antoine DESCANVELLE et son «théâtre de l’Exécuteur» où il sera comédien et se confrontera aux textes contemporains dans un théâtre brut, hardcore : Woyzeck de Büchner, Instrument(s) d’après «Prostitution» de Pierre Guyotat, et Crêve de Antoine DESCANVELLE. Les comédiens y pratiquent la guitare, la batterie, le chant, sur le thème du dépouillement.
Dans le même temps il crée et joue des lectures musicales sur bases d’auteurs contemporains: Ginsgerg, Tarkos, Artaud, Sarah Kane en compagnie de Jazzmen dans les bars de Lyon.
En 2007 Il crée La Ville de Evgueni Grichkovets au sein de la compagnie «Ampoule théâtre» qu’il co-‐dirige pendant deux ans avec Nicolas ZLATOFF.
Il rencontre ensuite la marionnette et intègre le «Collectif ZonZons» à la tête du «théâtre des marionnettes de Lyon». Il y joue et met en scène plusieurs pièces musicales pour enfant dont «l’Evangile selon Gnafron» en novembre 2010. Ce travail se poursuit actuellement en collaboration avec Cyril BOURGOIS, artiste associé. Dans le même temps il collabore avec Johanny BERT pour qui il est assistant à la mise en scène dans L’opéra du dragon de Heiner Muller actuellement en tournée en France. Il est également comédien manipulateur dans Hansel et Gretel, opéra de E. Humperdinck créé en novembre 2011 et actuellement en tournée. Il est aussi chanteur et auteur du groupe de rock «Rackam» depuis 2002.
Tommy LUMINET musicien, comédien
En parallèle de sa licence d’art et du spectacle, il se forme pendant trois ans à l’école de « la scène sur Saône » à Lyon, où il poursuit une formation burlesque et clownesque.
Il entre ensuite à l’école nationale supérieure de la Comédie de Saint-‐Etienne d’où il sort en 2009. Il travaille ensuite sous la direction de François RANCILLAC sur un texte de Jean Giono, Le bout de la route, co-‐production Théâtre de l’Aquarium, Comédie de Saint-‐Etienne. Il travaille ensuite sous la direction de Jean Claude BERUTTI (Macbeth de Heiner Muller – créé à la Comédie de Saint-‐Etienne).
Il s’investit dans des projets plus personnels tels que le solo de clowns et la musique. Il se forme à la musique en autodidacte et sa curiosité lui permet de se lancer dans la
percussion, les instruments à cordes mais également le piano.
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Julien ROMELARD comédien
Il intègre en 2011 la Comédie Française en tant que Comédien-‐stagiaire pendant une saison. Il se forme au Conservatoire d’art dramatique d’Orléans dans les classes de Christophe MALTOT, Christophe CAUSTIER et Christiane COHENDY. En 2007 il intègre la classe de CEPIT. Il intègre ensuite l’Ecole nationale supérieure d’art dramatique de la Comédie de Saint-‐Etienne (diplômé du DNSPC) où il travaille avec Jean-‐Claude BERUTTI, Antoine CAUBET, Dante DESARTHE, Jean-‐Pierre GARNIER, Christophe LEMAITRE, Marilù MARINI, Redjep MITROVITSA, Anne MONFORT, Darren ROSS, Vincent ROUCHE et Anne CORNU.
Dans le cadre des spectacles de l’école, il travaille sous la direction de Nathalie ORTEGA (Nouveaux désordres européens), Sylviu PURCARETE (Ce formidable bordel), Hervé LOICHEMOL (Le fils naturel) et Yann-‐Joël COLLIN (La noce). Au théâtre, il travaille sous la direction d’Eric RUF (Peer Gynt, Ibsen – 2012 – Comédie Française), Alain FRANCON (La trilogie de la Villégiature, Goldoni -‐ 2011 – C-‐F), Jérôme DESCHAMPS (Le fil à la patte, Feydeau -‐ 2011 – C-‐F) Catherine HEGIEL (L’avare, Molière -‐ 2011 – C-‐F), Frédéric JESSUA(Tailleur pour dames, Feydeau -‐ 2011 -‐ Festival NTP), Caterina STEGEMANN (Macbeth, Shakespeare -‐ 2008 -‐ Théâtre de l’université de Nanterre), Fabrice PRUVOST (Donc, Picq -‐ 2008 -‐ CDN Orléans), Christophe MALTOT (La dame à la faulx, Saint Pol Roux -‐ 2007 -‐ Orléans), Catharina GOZZI (Le songe d’une nuit d’été, Shakespeare – 2006 ; Les prétendants, Lagarce – 2005 -‐ CDN Orléans). Il met en scène Voyageur – 51723 avec Morgane ARBEZ dans lequel ils sont également interprètes.
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PRODUCTION
La compagnie Les enfants du Siècle est une compagnie théâtrale fondée en octobre 2011 par Morgane ARBEZ et Julien ROMELARD. Comédiens, ils sont formés à l’Ecole de la Comédie de Saint-‐Etienne, où ils se rencontrent humainement et artistiquement. Evoluant côte à côte durant leurs trois années de formation, ils ont l’occasion d’échanger, d’expérimenter et de percevoir une sensibilité commune forte de leurs singularités. Naît alors le désir évident de s’engager ensemble dans une aventure artistique. Voyageur-‐51723 est leur première création, co-‐produite par le CDN de Saint-‐Etienne et subventionnée par la Drac Franche-‐Comté, la ville de Saint-‐Claude et de Saint-‐Lupicin et par le conseil Général du Jura. Création à l’automne 2012 et en tournée.
Planning prévisionnel Une première cession de travail a été effectuée en mai 2011 à la Comédie de
Saint-‐Etienne et se reprendra sous cinq résidences : dix jours à Avignon, une semaine à l’Ensatt, deux semaine au Théâtre de la Renaissance, une semaine à la Croix-‐Rousse et une semaine à la Fabrik – l’art scène à Issoire.
Une première création se fera au Théâtre de l’Elysée du 31 mai au 8 juin. Nous souhaitons reprendre le spectacle sur les prochaines saisons.
Action culturelle
Nous voulons aller à la rencontre du public, sous différentes formes que ce soit (ateliers, stages, rencontres, débats, séances de travail ouvertes…). C’est pourquoi une action culturelle en fonction des lieux et structures reste à imaginer. Nous pourrions, entre autre, faire découvrir notre approche de la langue, de ses rythmes, ses sons, ses images. Proposer une approche différente, musicale, autour des Carnets du sous-‐sol, ou d’autres œuvres majeures, afin de sensibiliser un public (lycéens, étudiants…).
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CONTACT
Les enfants du Siècle
5 rue Ronchaud 39170 Saint-‐Lupicin
Morgane ARBEZ Directrice artistique
[email protected] Tél : ++33 (0)6 87 70 84 45
Julien ROMELARD Adjoint à la direction artistique
[email protected] Tél : ++33 (0)6 10 56 22 06
Antoine TRUCHI Metteur en scène
[email protected] Tél : ++ (0)6 17 92 08 56
Site internet – www.lesenfantsdusiecle.fr
Crédit photo : Antoine Truchi Croquis préparatoires : Anne-Elise Redeuil
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