Download - Solitude non choisie

Solitudenon choisie…

Mission Evangélique Brailleau service des aveugles et malvoyants francophones

un chemindelumière

3/2010

bulletin d’information et de prière

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La solitude, ça n’existe pas…Chez moi il n’y a plus que moi,Et pourtant ça me fait pas peurLa radio, la télé sont là,Pour me donner le temps et l’heure…Et quand il fait trop froid dehorsJe vais chez les petites sœurs des cœurs!

Interprétée il y a 40 ans par Gilbert Bécaud, cette chanson m’est reve-nue à l’esprit en écho au thème de ce numéro: Solitude non choisie…Cherchant d’autres interprètes, mon choix s’est arrêté sur un chanteurcanadien connu: Garou.

Celui qui n’a jamais été seul…Au moins une fois dans sa vieSeul au fond de son litSeul au bout de la nuitPeut-il seulement aimerPeut-il aimer jamais…Autre époque, autre approche… mais la même recherche d’un besoinrelationnel, antidote de la solitude.

Pour beaucoup de personnes handicapées de la vue, c’est une réellesouffrance. Alain Décoppet nous en parle dans « les aveugles et la so-litude», suivi du témoignage bouleversant de Malika « les Ch’tis nem’ont pas laissée seule!»

Les vacances annuelles organisées par la MEB, temps fort de partagecommunautaire, ont permis aux nombreux participants de faireconnaissance, de parler de leur vie et pour certains, d’exprimer leursouffrance ou leur crainte face à la solitude. «Arrêt sur image» vousdonne un aperçu des activités vécues cet été. L’an dernier, notre filsNicolas, tombé dans la marmite des camps MEB quand il était toutpetit ( ! ), a tenté une approche slam de l’événement…Retour sur image en page13.

Pour tous ceux et celles qui sont intéressés aux projets réalisés par laMEB en Afrique, Heinz Rothacher vous invite à le suivre au Congo-Brazzaville et au Congo-Kinshasa, deux pays dans lesquels il s’estrendu cet été. D’autre part, le Centre «Nouvelle Aurore» en Côted’Ivoire a une nouvelle directrice: Mme Heidi Sandé-Fatzer. Avec sonmari, ils étaient récemment de passage à Vevey.Bonne lecture, à la découverte de quelques facettes de notre ministère.

Christian Munier · Responsable productions MEB et bénévolat

Crédit photographique: MEB Vevey, sauf mention contraire.

meb · un chemin de lumière · 3/2010 3

édito

ImpressumMEBAv. Louis-Ruchonnet 20CH-1800 Vevey/SuisseTél. +41 ( 0 )21 921 66 88Fax. +41 ( 0 )21 922 26 [email protected]

Revue trimestrielle«Un chemin de lumière»Publiée par la MEB à Vevey

ImpressionAtelier Grand SA

Abonnement annuelCHF 25.– / € 17.–

CCP SuisseCCP 10-1350-1

CCP FranceChèques, virementsou versements postaux sont à adresser à :Banque postale, Centre Financier69900 Lyon Cedex 20No de compte : 1340391 VMission Evangélique Braille Vevey

Les chèques peuvent aussiêtre envoyés sous pli à :MEB, Avenue Ruchonnet 20,CH-1800 Vevey

CCP BelgiqueVirements ou versements postauxBruxelles 000-071 2436-68Mission Evangélique Braille Vevey

Paiements bancaires internationauxMission Evangélique BrailleCrédit Suisse ZürichIBAN : CH12 0483 5083 8555 5000 0

ou de bousculer une personne qui, enplus, a peut-être un verre à la main?

2. La difficulté de trouver du travail :le taux de chômage parmi les handi-capés, les aveugles en particulier, estnettement plus élevé que parmi lesbien-portants. Pourtant, l'exercice d'uneprofession apporte tout un réseau de re-lations, par les collègues, sans parler dela dignité d'avoir un métier et un revenu.

3. La difficulté de trouver un conjoint:on dit qu'un homme aveugle sur deuxest marié et une femme aveugle surquatre. Un conjoint, surtout s'il estvoyant ou, ce qui arrive souvent, mal-voyant, facilite à son partenaire aveugleles contacts et par conséquent l'inté-gration sociale.

Cette réelle solitude des aveugles ex-plique pourquoi les vacances-retraitesde la MEB ont un succès sans cesse re-nouvelé. Cette année, il y avait plus de90 personnes inscrites, et nous avons dûmalheureusement refuser du monde.

L'atout majeur de la MEB est d'offrirgratuitement, grâce à la générositéd'amis qui paient eux-mêmes leur sé-jour, des accompagnants qui vont per-mettre aux aveugles de passer quinzejours de repos et de détente, libérés destâches de la vie journalière et du stressqu'elles engendrent.La solitude de nos amis est ainsi rompuepour un temps, et ils peuvent être puis-samment renouvelés dans tout leur être(corps, âme et esprit ) pour entamercourageusement une nouvelle tranchede vie.

Alain Décoppet

Les vacances-retraitesde la MEB offrentaux participantsde différentesgénérationsdes occasionsde contacts multiplesqui engendrentparfois une relationamicale etfraternelle durable.

Pour les aveugles,la relation

n'est pas facileà établir.

Les voyantsne se rendent

pas toujours comptecombien le contactvisuel leur facilite

la tâche !


Beaucoup d'aveugles écrivent ou télé-phonent à la MEB, pour dire combienils souffrent de solitude. C'est certes

un problème général denotre société occidentaleindividualiste, mais pour lesaveugles, il est amplifié parplusieurs facteurs qui sou-vent se cumulent et même

parfois se transforment en cercle vi-cieux. J'en citerai trois, sans prétendreépuiser le sujet :

1. La difficulté matérielle de se dépla-cer et de s'insérer dans un groupe :pour un aveugle, même s'il a suivi descours pour apprendre à se déplacer, serendre seul dans un endroit inconnu re-présente une énorme dépense d'éner-gie ; cela peut parfois constituer unproblème suffisamment lourd pour ledécourager de sortir seul. Demander de

l'aide est humiliant, alors, de guerrelasse, l'aveugle préfère se replier chezlui.Mais il serait faux de crier victoire unefois qu'on a résolu le problème du dé-placement : dans une salle remplie demonde, il n'est pas rare de trouver unaveugle solitaire, attablé dans son coindevant une tasse de café vide depuisbien longtemps, alors qu'autour de lui,les voyants papotent en de petitsgroupes d'amis heureux de se retrouver!C'est que pour un aveugle, le premiercontact n'est pas facile à établir. Lesvoyants ne se rendent pas compte com-bien le contact visuel leur facilite latâche. Et puis, essayez de vous imaginer,seul, les yeux bandés, au milieu du brou-haha d'une foule. Vers qui aller? Et sivous avez réussi à repérer une voix amie,comment y aller si, au passage, vouscourez le risque de heurter un meuble

Les aveugles et la solitude

Pour un aveugle,se rendre seul dansun endroit inconnu

représente une énormedépense d’énergie

4 meb · un chemin de lumière·3/2010

Eglise toute proche de la clinique oùj'étais. Et là j'ai bénéficié de toute unechaîne de solidarité, d'amour et de gen-tillesse: des personnes sont venues merendre visite. Je citerais parmi elles, An-gèle. Elle a été extraordinaire pour moi.Elle venait tous les dimanches, et en ac-cord avec le médecin, on allait à dixheures à l'église, puis ensuite, on étaitinvitées dans des familles différentes, eton pouvait échanger. Ce qui m'a touchéchez ces personnes-là, c'est qu'au-delàde la théologie, il y avait de l'amour, il yavait de l'écoute, c'était concret. Là, j'aivu l'amour en action.

Après quatre mois, je suis sortie de l'hô-pital, j'ai été vivre chez Angèle, mais lasolidarité a continué: toutes les se-maines des gens priaient pour moi et memanifestaient leur amour d'une manièreincroyable. Bien sûr, je suis passée par larévolte, par le déni, par les questions :«Seigneur pourquoi?» Mais tous cesmoments-là ont été accueillis, notam-ment par Angèle qui était formée à larelation d'aide, mais aussi par d'autrespersonnes.

Et puis, un jour, j'ai vraiment choisi devivre. Ça s'est passé lors d'un séminaireoù l'orateur a parlé des données inchan-geables de notre vie, qui peuvent nouspourrir l'existence si on ne les acceptepas. Pour moi, c'était le fait de ne plusvoir. Par un acte public, j'ai remis ce far-deau au Seigneur. Alors un réel change-ment de regard s'est opéré en moi :timidement d'abord, puis de plus en plusfranchement, j'ai commencé à remercierDieu tous les jours pour ces personnes

qui étaient là et me témoignaient del'amour. Mon climat intérieur a com-mencé de changer. Mon regard sur moi,sur ma situation, sur Dieu, tout cela achangé.

Aujourd'hui je sais que si je suis encoreen vie, c'est vraiment un miracle. Monhandicap n'est plus un fardeau, je le viscomme une limitation qui me permet devivre quotidiennement de la grâce deDieu, et chaque jour, je peux dire bon-jour à la vie.

Malika


J'avais 24 ans, un diplôme d'ingénieuren poche, et de plus, sept mois aupara-vant, j'avais rencontré Jésus Christ. Unegrande paix régnait dans mon cœur. Ce

vendredi-là, j'allais voir unclient. J'étais dans ma voi-ture ; devant moi, un ca-mion… et puis, tout à coup,plus rien…

Quand je me suis réveillée, ilfaisait tout noir. J'ai de-

mandé de la lumière, et on m'a ré-pondu: «Mais il fait grand jour ! » J'aicompris que j'étais aveugle. J'ai hurlé…

Par la suite, on m'a raconté ce qui s'étaitpassé : le camion qui roulait devant moia perdu deux planches de son charge-ment. L'une d'elle a traversé mon pare-brise et m'a écrasé le visage. J'ai eu untraumatisme crânien, avec perte immé-diate de la vue – nerf optique sec-tionné. On m'a opérée. Les semaines quisuivirent furent très difficiles : le choc,la dépression, l'envie de mourir, le trounoir…

A ce moment-là, il s'est passé quelquechose de très beau: les chrétiens de monÉglise d'origine, à Paris, ont prévenu une

Les ch’tis ne m’ont pas laissée seule!

6 meb · un chemin de lumière · 3/2010

Malika, Morina,Bouli et Andrea,

un quatuor en baladequi respire joie etbonne humeur !Profondément

encouragéspar leur présence

et leur dynamisme,notre souhaitest que ces

prochaines années,d’autres jeunes

tentent l’expérienceet leur emboitent

le pas !

Témoignage

On m’a répondu:mais il fait grand jour!

J’ai compris quej’étais aveugle.

J’ai hurlé…

Chez ces personnes-là,au-delà de la théologie,il y avait de l'amour,il y avait de l'écoute,

c'était concret.

Mon handicap,je le vis commeune limitationqui me permetde vivre dela grâce de Dieu ;chaque jour,je peux direbonjour à la vie !

meb · un chemin de lumière · 3/2010 98 meb · un chemin de lumière · 3/2010

Andrea, la Suissesse alémanique, a brillam-ment relevé le défi d’accompagnante dans uncontexte francophone ; Jeanne, malvoyante deToulouse, guidait son père aveugle et Morina,Allemande, souhaitait connaître le monde deshandicapés de la vue avant de partir 3 se-maines dans une école d’enfants aveugles àBoulsa (BF ).

M. Serge Volken, calcéarchéologue et conservateurdu Musée de la chaussure de Lausanne nous a faitdécouvrir une centaine de chaussures de toutesépoques, reconstituées d'une manière tout à faitscientifique avec l'aide de son épouse cordonnière.Passionnant!

M. Benoît Zimmermann, organiste titulaire, a offert la pos-sibilité de jouer quelques accords sur «son» instrument àJacques Méau, professeur de musique aveugle qui ne s’estpas fait prier!

Photo de famille de la«volée 2010». Près d’un quart desparticipants venaientpour la première fois;nous voilà bien partispour… la 35e édition!

Ce cortège inhabituel de cannesblanches serpentant dans les ruesde Payerne a surpris plus d’un pas-sant le jour de notre excursion! Vi-site du temple, exposé et concertd’orgue étaient au programme dela matinée.

Accueillis chaleureusement par le per-sonnel de l’Ecole romande de chiens-guides de Brenles, nous avons découvertquelques étapes que doit franchir unchien-guide avant d’être opérationnel.Pour beaucoup, ce fût aussi l’occasion des’attendrir sur des chiots «craquants»!

La chorale s’est produite au Temple St-Vincent àMontreux lors du culte auquel nous étions invitésainsi qu’à la soirée de clôture du séjour.

Séjour de vacances 2010 pour personnes handicapées de la vue. Arrêt sur image…

Bouli, jeune aveugle Tchadien étudiant le Droit à Tou-louse s’est bien intégré aux campeurs, notamment grâceà la bienveillance de Thomas, un guide journalier dé-voué!

Notre partenaire, Jérémie Balungisa,est un serviteur inlassable ! Il est à lafois une référence pour les nombreuxhandicapés de la vue et le relais entreles églises et les aveugles. Impres-sions de mon séjour effectué en aoûtdernier.

La misère, toujours omniprésente, en-gendre nombre d'injustices et deconflits. Les transports dans cette im-mense ville restent chaotiques et posentun réel problème pour réunir les aveu-gles. C'est dans ce contexte que Jérémieexerce son charisme, mais il est dé-bordé! Pour l'aider, la MEB prévoit deréaliser des centres de proximité dansdiverses communes de la ville (Mont-Ngafula, Masina, Kimbwala, Ngaliema).Les églises et les aveugles eux-mêmes yparticiperont; cette coopération localepermettra de garantir la stabilité desprojets retenus.A la Cité des aveugles à Mont-Ngafula,la communauté s'organise pour lancer

la fabrication d'aliments. A Kimbwala,Maman Julienne, aveugle, met son ter-rain à disposition pour construire uneécole spécialisée. A Masina, la paroisse«Arche de l'Alliance» réunit des fondspour acquérir une parcelle qui abriteraun Centre polyvalent. A Ngaliema, lesaveugles pourront cultiver leur ma-nioc… Tous ces amis handicapés de lavue démunis, éparpillés dans cette mé-gapole, veulent s'organiser.Courageusement, Jérémieles conduit dans ce choix.Plus d’infos sur le site :www.mebraille.ch.

Heinz Rothacher


L'ONG «Viens & Vois» renforcée

Jérémie,l'aumônier desaveugles kinois


Par sa prédication,délivrée de mémoirependant plusd'une heure,le pasteur aveugleGrâce Musesu,a si fortementimpressionné les2000 paroissiens de"L'Arche de l'Alliance"à Kinshasa qu’ils ontdécidé de soutenirson projet !

Notre collaborateuren RDC, JérémieBalungisa, dirigel'antenne de la MEBdepuis 19 ans.Régulièrement,il visite des familleset vient à leur aide,comme ici où les deuxépoux sont aveugles.

La mission de Heinz Rothacher, Secré-taire général de la MEB, lors de sonvoyage au Congo Brazzaville était d’ef-fectuer le suivi des projets en cours,d’évaluer le degré d’autonomie denotre partenaire local et de collaborerau renforcement institutionnel.

Le jeune président aveugle, EmersonMassa, cravaté, souliers lustrés et sourireaux lèvres, présente fièrement son ONG«Viens & Vois» qui réunit une centainede personnes handicapées visuelles. Le

comité de pilotage, toutaussi jeune, parle des ac-tivités qui font vivre l'ONGet qui motivent les aveu-

gles. On ressent une joie communicative,une sérénité et une grande reconnais-sance quand ils me font part du pro-gramme qui m'attend: «Nous avonsmaintenant nos propres centres àBrazza et à Pointe-Noire ! Nous vousmontrerons notre cybercafé, nous par-

ticiperons à 4 émissions de TV, nous se-rons reçus par deux ministres de l'Etatet nous prendrons l'avion pour aller en-courager les aveugles de Pointe-Noire…» Pour moi, cette semaine a étéplus que remplie comme toujours, maisj’ai pu constater avec beaucoup de joieque l'envol vers une intégration et uneautonomie est bel et bien amorcé. J'aivu des aveugles avec leur baccalauréaten poche, d’autres qui ont été reçus parles plus hautes autorités, sur des pla-teaux de télévision, qui ont organisé unconcert avec 8 chorales, se déplacentseul en avion, se sont mariés, ont fondéune famille et la liste pourrait s’allon-ger… car ils ont encore plein d’idées in-téressantes ! Témoin visuel de cedynamisme, je les félicite et les encou-rage à poursuivre!

Ils sont aveugleset ont plein

d'idées intéressantes!

Le groupe des choristesaveugles devant leurCentre à Brazzaville.

10 cybercaféL'ONG «Viens & Vois »

gère un cybercafé.L'initiation à

l'informatiqueet à internet au moyende la synthèse vocaleouvre une nouvelleporte aux aveugles.

La faim pousse les aveuglesà s'organiser!


A fin août, Madame Heidi Sandé-Fat-zer et son mari étaient de passage àVevey. Ils se sont entretenus avec lecomité de la MEB sur la situation duCentre de Formation pour aveugles«Nouvelle Aurore», à Bériaboukro, enCôte d'Ivoire.

Mme Sandé-Fatzer, déjà présentée dansnotre périodique (v/CDL 2/2009 et1/2010), a été nommée directrice duCentre «Nouvelle Aurore», par Mme

Boni. Le chef et les anciens du villagede Bériaboukro lui ont fait bon accueil,ainsi qu'à son mari Domandé, ensei-gnant en informatique. Le couple ha-bite Toumodi.

Dans un premier temps, Mme Sandé-Fat-zer va œuvrer à resserrer les liens entre«Nouvelle Aurore» et les villageois de

Bériaboukro. Ceux-ci ont mis à disposi-tion des aveugles 192 ha, mais ils atten-dent la réciprocité. Dans cet esprit, ellea donné des formations aux femmes duvillage et aimerait aussi participer à l'al-phabétisation des enfants.

Parallèlement, elle va veiller à une ges-tion plus rigoureuse du centre «Nou-velle Aurore», pour qu'il devienneautosuffisant. Cela passera essentielle-ment par l'agriculture. M. Atchapo, unhomme de la terre, est venu pour diri-ger l'équipe d'animation rurale. C'est unhomme de bon sens, très travailleur etqui a « la main verte ». Il est prévud'agrandir la plantation de cacaotiers,de planter du soya et des moringas. Lepoulailler est fini. Des poussins ont étécommandés pour faire de l'élevage depoulets et de poules pondeuses. Inau-guré en juin 2007, le Centre «NouvelleAurore» développe activement ses ac-tivités en faveur des aveugles.

La nouvelle directricede «Nouvelle Aurore» à Vevey


Comité etcollaborateursont appréciéce temps fort

de partage avecnos invités, vécu

dans une ambiancechaleureuse,détendue et…

souriante !De gauche à droite :,

H. Rothacher,R. Bujard,D. Bueche,

Domandé Sandé,G. Cavin,

A. Décoppet,P.-Y. Rochat,

Heidi Sandé etRichard Jeanneret.

Camp de la MEB vu par un slameur…

Bref arrêt au borddu lac Léman, situé à

deux pas des bureaux dela MEB. Nos amis ontapprécié la beauté du

cadre, tout spécialementDomandé Sandé

pour qui cela était unepremière ! Mon nom est Nico, mon pays le dico, je suis

un coco aux crocs d’croco accroc au micro,je préfère faire écho que d’être juste là pourla déco alors je tente une démo, prends monmémo et vous invite à oublier tous vos mauxafin de plonger dans le monde de mes mots

Le 4 juillet dernier, certains étaient excités àl’idée de découvrir les activités concoctéespar le comité, j’en ai vu mais je ne vais pasles citer, de mon côté je me suis incrusté enessayant d’être discret et sans insister, maischaque année c’est pour moi une nécessité,de vous voir lier des amitiés dans la plusgrande convivialité et de profiter de l’oppor-tunité de former une unité, afin de louer Sabonté avec sincérité, et ce bien que certainsde vous soient obligés d’affronter une ad-versité nommée cécité

La vie est un chemin plat… ou pas, on yavance pas à pas, un jour on se prend pourun sherpa, le lendemain on est raplapla, celane fait plus débat, ces hauts ces bas, ils sontbel et bien là, et certains de ces tracas noustombent dessus avec fracas, mais Dieu estcomme un papa, il guide chacun de nos pas,

Si le Seigneur demeure à l’intérieur de notrecœur, c’est le bonheur car nous sommesvainqueurs, mais cela ne nous évite pas tousles heurts et malheurs, les pleurs et les peursou des rancœurs qui nous écœurent, commecette mauvaise nouvelle qui n’arrive jamaisà la bonne heure, semant ainsi la terreurdans notre for intérieur

Car même en compagnie de Notre Père, lechemin n’est pas pépère, faut traverser desdéserts, éviter des geysers, parfois on est encolère car on ne comprend pas à quoi ça sertCourage, car même si Dieu est imprévisible,

il ne reste pas impassible et je prie d’être au-dible et crédible quand je vous dis qu’aveclui rien n’est impossible, soyez paisible, ceciest lisible dans la Bible

Même si j’suis tout sauf un apôtre, mon sou-hait est que nous fassions de ces mots lesnôtres, et que dans la vie nous prenions unechose après l’autre, ne serait-ce que pouréviter qu’on se vautre

Mes amis, quel que soit votre âge, prenezDieu dans vos bagages, qu’il soit même leguide de votre attelage, il vous évitera lesurmenage, contrôlera vos dérapages, vousaidera à passer les virages et à gravir lesétages, car sa bonté n’a rien d’un mirage,ceci étant dit, il me reste plus qu’à vous sou-haiter un bon voyage…

Lors d’une soiréede clôture,

Nicolas Muniera déclamé,

sur fond musical,un slam écrit

pour l’occasion.Extraits choisisde cette forme

moderne de poésieorale et publique.

Photo Patric Schmid


Pour célébrer l'impressiondu premier livre en braille,

la CommissionRomande du Braille

organise une expositionà l'Hôpital ophtalmiqueJules Gonin à Lausanne(Av. de France 15)

du 18 novembre 2010au 25 février 2011.Nous vous invitonsau vernissage le

18 novembre 2010 à 18hsur ce site historique!

Un culte de commémorationaura lieu

au Temple St-Paul à Lausanne(Av. St-Paul 5)le dimanche

21 novembre 2010 à 10hBienvenue à chacun!

La Bibleen braillea 150 ans,son histoirecontinue…

Depuis plusieurs mois, la lumière de Monsieur Jean Tille dé-clinait, et il a suffi d'un souffle, ce 2 juillet dernier, pour l'en-lever brusquement à l'affection de son épouse Béatrice et àcelle de nous tous, dans sa 92e année.

C'est un véritable Béçalel des temps modernes qui s'en va, aveclui: je ne parlerai pas de ses dons artistiques – il aimait peindreet jouer de la musique – mais j'aimerais m'arrêter sur ses donsmécaniques. Il n'était pas de machine en panne, de penduledétraquée ou d'appareil détérioré qui ressortît de son ateliersans avoir été remis à neuf, à nouveau prêt à fonctionnercomme auparavant. Ces dons, tout comme Béçalel quiconstruisit la tente de rencontre pour le peuple d'Israël dansle désert, Jean Tille les a utilisés pour le Seigneur. Pendant prèsde 20 ans, de 1980 à 2000, il les a généreusement mis au ser-vice des aveugles en imprimant pour eux la Bible en braille!Plus de 40'000 mille volumes de la Traduction Œcuméniquede la Bible et en français fondamental sont sortis de ses mains!Il entretenait avec soin la clicheuse qui servait à préparer lesclichés d'imprimerie braille en aluminium, allant jusqu'à refairelui-même une pièce défectueuse pour la réparer. La presseétait bichonnée et régulièrement huilée; il savait lui donnerla juste pression, pour que de ses puissantes mâchoires, sortentdes feuilles imprimées avec un braille au relief de rêve qui don-naient, et donnent encore, envie de savourer la Parole de Dieu!

Alain Décoppet

Hommage à un Beçaleldes temps modernes!

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Avec grand soin,Jean Tille entretenaitla clicheusequi servait à préparerles clichés d'imprimeriebraille en aluminium,allant parfois jusqu'àrefaire lui-mêmeune pièce défectueuse !

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JAB1800 Vevey 1

P P / J o u r n a lCH-1800 Vevey 1

Solitudenon choisie…

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Notre volonté :Soutenir les handicapés de la vueavec amour et respect