SAINT SEVERIN
et son
QUARTIER MEDIEVAL
13 octobre 2014
durée 15 minutes
Située au croisement du boulevard Saint-Michel et de la rue Danton, cette fontaine a la particularité d’occuper à elle
seule tout un mur pignon. Elle est haute de 26 mètres et large
de 15. Son emplacement est ingrat: situé en plein nord et
donc mal éclairé, l’architecte a utilisé la polychromie pour
équilibrer le manque d’éclairement.
A l’époque médiévale, au bout du pont Saint-Michel
couvert de chaque côté, il y avait une petite place plus
étroite que celle d’aujourd’hui. On y voyait
alors des étaux de boucheries, un marché au pain et toutes sortes de
boutiques.. C’est là aussi que s’exerça pendant plusieurs
siècles la justice de l’abbé de Saint-Germain-des-Prés; un
poteau de justice s’y dressait! La place actuelle occupe l’emplacement de
l’ancien carrefour agrandi de l’abreuvoir Macon et d’une
partie des rues de Hurepoix, de l’Hirondelle et de la Clef.
La construction du pont Saint-Michel fut ordonnée en 1378
et achevée en 1387. Comme il devait faire communiquer l’île de la Cité avec la rive gauche
de la Seine, il prit le nom d’une chapelle Saint-Michel
qui occupait l’angle sud-ouest de la cour de la Sainte-
Chapelle dans l’intérieur du Palais. Il subit plusieurs catastrophes du fait des
glaces et fut reconstruit tantôt en pierres, tantôt en bois. En
1616, on le reconstruit en pierres par une compagnie qui se réserva le droit d’y bâtir 32 maisons; elles disparurent par
un décret de Napoléon Ier, rendu le 7 juillet 1807 au camp
de Tilsitt.
Le quartier a été complètement remanié par Haussmann dans les années 1850. Pour le préfet de la Seine du second Empire, il était
important que ses nouvelles « percées », relient visuellement des points forts de la ville. Or, vue de la Cité, la perspective du boulevard du
Palais était interrompue par le désaxement du nouveau boulevard
Saint-Michel. Alors Haussmann décida de faire construire la fontaine Saint-
Michel, pour créer un motif terminal à la perspective.
quartier Saint-Séverin
La rue de la Huchette est une très ancienne
voie de Paris. Elle fut sans doute
ouverte au début du XIIIe siècle lors de
l’assèchement de la frange de terrains qui bordaient la
Seine. Son nom n’a jamais changé. Son
appellation viendrait d’une enseigne
attestée à la fin du XIIIe siècle, la
Huchette d’Or. Au Moyen Age, la huche désignait un grand
coffre de bois rectangulaire où l’on
mettait les provisions.
Aujourd’hui, la rue de la Huchette possède
la plus grande densité de
restaurants attrape-touristes de la rive
gauche.
La rue de la Harpe est à l’emplacement d’une ancienne
voie romaine, la Via Inferor, doublant, en contrebas de la montagne Sainte-Geneviève, l’autre voie romaine (la rue
Saint-Jacques) conduisant vers le midi. C’était une rue très longue qui allait jusqu’à la
sortie de Paris d’alors, actuelle place Edmond Rostand; une
bonne moitié a été absorbé par l’ouverture du boulevard Saint-Michel au milieu du XIXe siècle. Aujourd’hui, elle se compose de
deux parties: d’abord celle allant de la rue de la Huchette
jusqu’à la rue Saint-Séverin puis celle conduisant eu
boulevard Saint-Germain. Il y a un contraste saisissant entre la partie nord qui a conservé ses
vieilles maisons et la partie sud qui est longée par des
immeubles haussmanniens. Son nom provient sans doute , comme souvent à Paris, de
celui d’une enseigne.
Le poète Paul Verlaine a demeuré dans un petit hôtel qui s’élevait au n°6; il y croisa le célèbre
Bibi-la-Purée.
Au n°12, un ancien hôtel particulier avec
une petite porte surmontée d’une baie
caractéristique. Le peintre sud américain Eladio Velez a vécu ici
de 1929 à 1931.
A l’emplacement de cet immeuble, le
n°18, se trouvait une petite rue: rue
Poupée qui venait de la rue Hautefeuille.
Cet immeuble occupe la place d’une ancienne
voie, la rue Percée.
Au n°35, un bel immeuble
renferme un escalier avec rampe en fer
forgé classé aux Monuments historiques depuis 1979
Les lettres « St » ont été grattées
Au n°13 de la rue Saint-Séverin, une ancienne maison a conservé une
belle enseigne, Au Signe de la Croix. Ce
genre de sculpture sur les façades des
immeubles, servaient principalement de point
de repère pour situer l’endroit où on habitait
La numération des immeubles à Paris date
de 1507, mais ne se généralise qu’à la fin du XVIIIe siècle; le sytème actuel date du décret
du 4 février 1805.
La rue Xavier Privas porte aujourd’hui le nom
d’un chansonnier, organisateur des soirées Procope. C’est l’ancienne
rue Zacharie. Au XIIIe siècle, elle s’est appelée
Sac-à-Lie, nom dü à la présence dans cette voie
de marchands fournisseurs de sacs
dans lesquels on transportait la lie de vin,
séchée et calcinée, appelée cendre gravelée. Elle servait pour apprêter les peaux et les tissus. Le
nom de Sac-à-Lie fut déformé en Saqualie
puis, au XVIIe siècle, en Zacharie. Presque toutes
les maisons actuelles sont du XVIIe siècle.
Ancien hôtel particulier au
n°45 de la rue de la Harpe, avec
porte monumentale classé en 1928 aux Monuments
historiques
La rue de la Parcheminerie fut
une des plus célèbres du quartier Latin. Au
XIIIe siècle, les écrivains publics et
les copistes de manuscrits
l’habitaient; d’où son nom d’alors de rue des Ecrivains. En
1387, elle prit le nom actuel car les marchands de parchemin, y
exerçaient leur commerce très
prospère au XVe siècle. Les étudiants
venaient s’approvisionner en
parchemins; au XVIIe siècle on y allait
encore se fournir en livres.
Au n°29 de la rue de la
Parcheminerie se situe le charmant hôtel Dubuisson
datant des environs de 1750. Sa façade classée
comporte trois étages à deux fenêtres, des
mansardes et un grenier surajouté.
La façade est ponctuée de baies à petits carreaux avec ferronneries
et motifs sculpturaux.
Le nom de cette rue est la
corruption du nom
d’Erembourg en Brie qui
l’habitait à la fin du XIIIe siècle. C’était alors là
que les enlumineurs
exerçaient leur art.
Longtemps entrée principale de
l’église, cette porte est surmontée d’un
tympan représentant saint Martin partageant son manteau. Elle est située sous le
clocher qui renferme la plus
ancienne cloche de Paris; elle fut
fondée en 1412 et se nomme Macée
En 1837 on a remplacé l’ancienne
porte servant d’entrée secondaire,
par la porte de l’ancienne église Saint-Pierre-aux-
Bœufs dans la Cité, démolie à cette
époque. Cette entrée date de la première
moitié du XIIIe siècle.; son tympan où figure la Vierge
entre deux anges est moderne.
L’église Saint- Séverin comporte
deux périodes architecturales
distinctes: celle du XIIIe siècle, de style gothique et celle du XVe siècle de style
flamboyant
En 1970, Jean Bazaine pose des
vitraux non figuratifs qui font que Saint-Séverin
renferme une collection de
vitraux s’étageant sur 7 siècles.
En 1763, Jules Hardouin Mansard supprime trois travées du
charnier voisin pour élever sur le côté droit de l’église, la chapelle de la Communion de forme ovale et dont le plafond a l’air de tenir
par magie!
L’édifice abrite une véritable
palmeraie de pierre dont le
pilier tors autour duquel s’enroule les 14 nervures
de la voûte de l’abside.
L’église Saint-Severin,
possède l’un des 367 puits recensés de la ville de Paris;
il a une profondeur de
7 mètres et n’a pas de margelle.
Pierre tumulaire de Nicolas de Bomont,
marchand et bourgeois de Paris. Elle faisait partie du calvaire provenant
des anciens charniers de l’église.
Sur le côté de Saint-Séverin subsiste le seul charnier que le Moyen-Age ait laissé à Paris.
Bien qu’ouvert vers 1250, les premiers
documents attestant d’une sépulture dans le cimetière remontent à
1465. Ce lieu fut entouré sur trois côtés
d’une galerie analogue à celle d’un cloître vers le milieu du XVe siècle. Au-
dessus des baies formées par les arcades, se situaient le charnier et, encore au-dessus,
des bâtiments de deux étages servaient de
logements aux prêtres de la paroisse. En 1920, le cimetière fut restauré et a été transformé en
paisible jardin.
L’impasse Salembrière est une très ancienne voie datant d’avant le XIIIe siècle, étant
attestée sur des plans de 1239 sous le nom de vicus
Salientis. Son nom actuel provient de l’altération de
« Saille en Bien », un propriétaire qui l’habitait. En 1983, une partie fut déclassée
et donnée à un propriétaire privé qui la ferme par une
porte en bois.
La rue du Chat-Qui-Pêche, la plus étroite de Paris, permet de se faire une idée de la largeur des
rues médiévales, encombrées... et criardes. Imaginez un peu : avant de balancer le contenu des pots et bassins par
les fenêtres, on était tenu de crier par trois fois "
Gare à l'eau! ". Ajoutez à cela les cris des quelques
cinq mille portefaix et porteurs d'eau répertoriés en 1599. Avec ses 1,80 m
de largeur, elle est présentée comme la rue la plus étroite de Paris; il y a une voie, le sentier
des Merisiers, dans le XIIe arrondissement qui fait 90 cm de large!!!Notre
rue fut ouverte en 1540 et porta différents noms.
Ici se situait le cinéma Styx qui devint une salle d’art et d’essais puis finalement un restaurant
D’anciennes caves où se réunissaient les
Templiers devinrent le Caveau de la Huchette; il reçoit depuis 1946 les grands
noms du jazz.
Ouverte rue de la Bûcherie en 1951, cette librairie indépendante sert à la fois de librairie et de
bibliothèque spécialisée dans la littérature anglophone. L’étage sert aussi de refuge à des voyageurs connus en échange de quelques heures de travail dans la librairie
chaque jour.
FIN
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