Revue de presse « Défense »
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Le 28 octobre 1886 est inaugurée la statue de la liberté
Date : 28 octobre 2014
Sommaire des articles proposés
1) Enjeux de la Défense, Doctrine, Concepts, Missions : Finalement, la marine nationale va garder le patrouilleur hauturier Adroit
plus longtemps que prévu
Budget : la France devrait échapper à l’avis négatif de Bruxelles
2) Relations internationales - Europe de la défense - OTAN : Quels sont les enjeux du nouveau mandat de Dilma Rousseff ?
Elections en Tunisie : Ennahda reconnaît sa défaite.
Crise de sécurité au Mexique : trois questions à Thibaud Marijin
3) Armements - Industries - Économie : DCNS présente le SMX Ocean, un sous-marin à propulsion classique hors
normes
L’organisation Etat islamique a-t-elle un problème de trésorerie ?
DCNS et Airbus Defence & Space signent un accord de coopération pour le développement du système de drone aérien embarqué TANAN
L'industrie française de l'armement est l'otage de la coalition allemande
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4) Les forces armées - Air - Marine - Terre - Gendarmerie : la 1ère BL à l’entrainement
La Marne participe à l’entraînement OTAN Noble Mariner
Le commandant des forces aériennes rencontre les aviateurs de Creil
5) Zones de conflits : Syrie : Bachar el-Assad, libre d'achever la rébellion
L’état islamique dispose d’armes capable d’abattre des avions
Liban : les islamistes reculent devant l’armée
Face aux jihadistes du groupe de l’Etat islamique, les Etats-Unis peinent à prendre l’avantage
6) Renseignements et menaces : «La Thaïlande est aujourd'hui une vraie dictature»
Plus de 120 érudits musulmans accusent l’Etat islamique d’avoir sali l’Islam
La Hongrie envisage de taxer la consommation Internet, et suscite une grogne nationale
Lutte contre la corruption internationale : le retard de la France menace ses entreprises
7) Sécurité intérieure : Alerte aux clowns !
8) Énergie environnement climat : Comment sont produits le gaz et le pétrole que nous consommons ?
Fukushima : large trou dans la couverture du réacteur 1
Photovoltaïque : une baisse annuelle des tarifs d’achat de plus de 5% en 2014
9) Géopolitique de la culture : Ce que les islamistes "modérés" ont en commun avec l'Etat islamique
L’EI utilise un journaliste dans un nouveau type de vidéo de propagande
10) Géopolitique de l’information : Big Data, M2M et NFV au secours des opérateurs télécommande
Sur la route du rhum, premiers tests d’un réseau de communication « souverain »
Espionnage et chat au menu d’Internet Explorer 11
Smartphone Microsoft : l’enterrement de la marque Nokia est officiel
Smartphone Microsoft : l’enterrement de la marque Nokia est officiel
11) Jour après Jour : le 28 octobre
12) Revue de presse internationale en langue étrangère : China's New Nuclear-Armed Submarine Fleet Could Upset The Balance
Of Power In Asia
Here's ISIS' Plan To Destroy American Apache Helicopters
Elinor Sloan : Our made-in-Canada defence problem
To counter China, Indian BrahMos Missiles, Patrol Boats for Vietnam?
Australia should build and maintain its own submarine fleet
Sweden’s defense export agency faces dissolution
13) Liste d’articles non retenus mais pouvant être consultés sur demande.
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1/ ENJEUX DE LA DEFENSE - DOCTRINE - CONCEPTS – MISSIONS
THEME 1 - 1 : Finalement, la marine nationale va garder le patrouilleur hauturier Adroit plus longtemps que prévu Source, journal ou site Internet : zone militaire
Date 28 octobre 2014
Auteurs : Adressé par Jean-Claude Tourneur
À l’occasion de l’édition 2010 du salon Euronaval, une convention fut signée pour permettre à la
Marine nationale de disposer, pendant 3 ans, du nouveau patrouilleur hauturier de la gamme
Gowind développé par DCNS. Long de 87 mètres et disposant d’un équipage réduit (32 marins), ce
patrouilleur hauturier a une autonomie de 8.000 nautiques et peut naviguer à la vitesse de 21 noeuds.
Armé de canons de 20 mm et de mitrailleuses de 12,7 mm et doté de divers capteurs, il est en
mesure de mener plusieurs types de missions, allant de la police des mers à la surveillance en
passant par la lutte contre les trafics. Il embarque en outre un drone. Cet accord conclu en 2010 était
gagnant-gagnant. D’un côté, la Marine nationale gagnait un patrouilleur supplémentaire, alors
qu’elle n’en avait pas de trop, et l’industriel obtenait le label « sea proven », c’est à dire un argment
commercial supplémentaire pour l’exportation de son navire. C’est ainsi que, à partir de 2011,
l’Adroit fut mis en service au sein de la Marine nationale. Par la suite, il prit part à de nombreuses
missions, comme FRONTEX (surveillance de l’immigration illégale) ou Atalante (lutte contre la
piraterie dans l’océan Indien). En septembre 2013, le chef d’état-major de la Marine nationale,
l’amiral Bernard Rogel, s’était très satisfait de la mise à la disposition de ce patrouilleur de la
gamme Gowind, dans la mesure où cela a permis de préparer le programme BATISMAR
(bâtiments de surveillance et d’intervention maritime), dont on ignore quand il sera lancé et
d’expérimenter l’emploi du drone S-100 du constructeur Schiebel. Seulement, en juin dernier, l’on
apprenait que la convention liant la Marine nationale à DCNS n’allait pas être reconduite. En
réponse à une question écrite qui avait été adressée par le député François Cornut-Gentille, le
ministère de la Défense expliqua que l’essentiel des tests prévu sur L’Adroit ayant été réalisé, sa
restitution devait « intervenir le 21 octobre 2014″. Et d’ajouter : « C’est donc dans le contexte d’un
besoin en personnel qu’il a été récemment décidé de dissoudre l’un des deux équipages du
patrouilleur ». Mais ça, c’était avant… Car 4 mois plus tard, cette fois en réponse à une question
écrite posée par le sénateur François Grosdidier, qui s’inquiétait de la flotte de patrouilleurs
hauturieurs de la Royale, le ministère de la Défense a indiqué que, finalement, L’Adroit allait jouer
les prolongations. « En ce qui concerne la mise à disposition du patrouilleur hauturier ‘L’Adroit’, le
partenariat conclu entre la société DCNS et le ministère devrait être prolongé jusqu’à l’été 2015, en
vue de permettre à la marine de poursuivre ses expérimentations à bord et à l’industriel
d’approfondir ses prospections commerciales lors d’escales ciblées », a ainsi répondu le ministère de
la Défense, le 9 octobre. « Cet accord n’a toutefois pas vocation à perdurer, dans la mesure où
‘L’Adroit’ est un bâtiment prototype susceptible d’être vendu ou désarmé à brève échéance », a-t-il
précisé. Interrogé au sujet de L’Adroit lors de son audition en commission élargie, le 23 octobre, le
ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a confirmé que sa « mise à disposition a été étendue ».
Et d’ajouter : « Il faut prêter une grande attention à ce patrouilleur, car c’est une bonne vitrine à
l’exportation : ce modèle, qui se situe en dessous des FREMM [ndlr, Frégates Multimissions] sur le
plan du coût et de la technologie, intéresse aujourd’hui une dizaine de pays ».
THEME 1 - 2 : Budget : la France devrait échapper à l’avis négatif de Bruxelles Source, journal ou site Internet : le Monde
Date : 28 octobre 2014
Auteur : Cécile Ducourtieux (Bruxelles bureau européen) Adressé par Elie Billaudaz
Les efforts de Paris ont payé. Selon les informations obtenues par Le Monde de sources
européennes concordantes, la Commission européenne ne devrait pas sanctionner d'un avis
négatif la France sur son projet de budget 2015, suite à l'envoi par Bercy lundi 27 octobre d'un
courrier annonçant des efforts supplémentaires de l'ordre de 3,6 milliards d'euros. Cette
modification budgétaire faite sous la pression de Bruxelles devrait permettre à la France
d'afficher l'année prochaine une baisse de son déficit structurel – hors effet de la conjoncture –
de 0,5 point, selon le ministre des finances français, Michel Sapin. C'était précisément ce que
la Commission était prête à accepter de Paris pour transiger. Mais lors de l'envoi de son
budget, la France avait initialement proposé un effort de seulement 0,2 % du PIB, un chiffre
jugé indécent par une source haut placée à la Commission. Cette dernière avertissait encore la
semaine dernière : si la France ne revient pas sur ce chiffre, c'est l'avis négatif assuré. Paris
s'était en effet engagé pas plus tard qu'en juin à un effort de 0,8 % du PIB.
« REVENIR DANS LES CLOUS »
Entre temps, la France a réussi à faire valoir que la faible inflation rendait encore plus difficile
de tenir cet objectif. Paris a aussi obtenu que la Commission tienne compte d'un changement
de procédure comptable dans le calcul du CICE, qui permet à la France de gratter 0,1 point
d'effort structurel. Enfin, la France a bénéficié d'un recalcul de sa contribution au budget de
l'Union européenne, dégageant un milliard providentiel. La partie n'est pas pour autant gagnée
avec Bruxelles. S'il n'y a pas d'avis négatif, cela ne veut pas dire pour autant que le projet de
budget hexagonal – qui ne prévoit pas de retour à un déficit sous le plafond de 3 % du PIB –
convient à la Commission, qui doit rendre entre le 15 et le 30 novembre un avis détaillé sur
http://www.senat.fr/basile/visio.do?id=qSEQ140812930&idtable=q290364|q290365|q288787|q288716|q285911|q292116|q291692|q291803|q291804|q291805&_s=11049P&rch=qa&de=19780101&au=20141028&dp=1+an&radio=deau&appr=text&aff=sep&tri=dd&off=0&afd=ppr&afd=ppl&afd=pjl&afd=cvnhttp://www.lemonde.fr/economie/article/2014/10/27/la-france-modifie-son-budget-et-propose-des-efforts-sur-le-deficit-en-reponse-a-bruxelles_4513187_3234.htmlhttp://www.lemonde.fr/economie/article/2014/10/27/la-france-modifie-son-budget-et-propose-des-efforts-sur-le-deficit-en-reponse-a-bruxelles_4513187_3234.html
tous les budgets des 18 pays de l'euro zone. Il va falloir tout au long de novembre que Paris
arrache un délai supplémentaire d'un ou deux ans pour« revenir dans les clous », comme l'a
promis le ministre de l'économie, Michel Sapin. La Commission a déjà prévenu : pas de délai
de grâce sans engagement clair sur un agenda de réformes structurelles.
2/ RELATIONS INTERNATIONALES - EUROPE DE LA DEFENSE - OTAN :
THEME 2 - 1 : Quels sont les enjeux du nouveau mandat de Dilma Rousseff ? Source, journal ou site Internet : affaires stratégiques info
Date : 27 octobre 2014
Auteur : Jean-Jacques Kourliansky, chercheur à l’IRIS Adressé par Jean-François Mazaleyrat et Elie Billaudaz sur un article du monde (28
octobre) : « Brésil : les trois chantiers de Dilma Rousseff »
Comment peut-on comprendre ce résultat aussi serré ? La victoire de Dilma Rousseff
était-elle prévisible ?
Ce résultat serré peut s’expliquer par différents facteurs. Tout d’abord, il convient de pointer
du doigt le contexte économique général qui se caractérise par une croissance économique
très faible (une croissance de moins de 1% est attendue pour cette année contre plus de 7% en
2010). Cette morosité ambiante touche plus particulièrement les classes moyennes. On ne
peut également nier la réalité du phénomène d’ « usure du pouvoir » et une attente de
renouvellement des dirigeants au sein de la population : cela fait désormais 12 ans que le Parti
des travailleurs (PT) est au pouvoir. Enfin, les secteurs économiques, mécontents de la
stagnation actuelle, souhaitaient un changement de modèle et s’étaient en conséquence
mobilisés comme jamais en faveur de l’alternance afin de retourner la situation. Ils ont ainsi
mené une campagne de déstabilisation massive de la candidature de Dilma Rousseff, en
publiant notamment de faux sondages ou encore en ne respectant pas les règles électorales en
matière de communication. Les médias ont ainsi massivement joué en défaveur de la
présidente sortante participant à l’une des campagnes électorales les plus brutales depuis le
retour de la démocratie au Brésil. Cette campagne a été pleine de rebondissements : s’il y a
un an la victoire de Dilma Rousseff ne semblait guère laisser de doute, cette éventualité
paraissait presque impossible il y a un mois à peine. On a ainsi vu l’émergence d’une
candidate alternative, Marina Silva qui, après avoir été créditée d’une confortable avance sur
la présidente sortante, s’est finalement faite éliminer au terme du premier tour. Dans l’entre-
deux-tours, c’est Aecio Neves, le candidat outsider du PSDB (centre-droit), qui est apparu
pendant longtemps, dans la presse et dans certains sondages, comme le mieux placé pour la
victoire finale, ce qui a nourri jusqu’au dernier moment un climat d’incertitude. Deux raisons
peuvent cependant expliquer ce retournement de situation en faveur de la présidente sortante :
tout d’abord l’engagement personnel de l’ancien président Lula (2003-2011) aux côtés de
Dilma Rousseff, a permis de remobiliser des segments électoraux qui avaient des doutes sur
sa candidature et sur l’avenir du pays. Il ne faut pas également oublier le rôle central joué par
le PT au Brésil : ce parti est une gigantesque machine électorale et constitue le plus important
d’Amérique latine en nombre de militants. Il a de ce fait permis à sa candidate d’avoir les
moyens d’irriguer l’ensemble du pays et de contrecarrer les grands médias de masse qui
jouaient contre la présidente sortante.
Quels sont les principaux enjeux auxquels devra faire face Dilma Rousseff lors de son
second mandat ?
Dilma Rousseff les a évoqués dès son discours de remerciement. En première place, on trouve
le projet de réforme électorale, qui est un vieux serpent de mer de la vie politique brésilienne
et revient régulièrement sur le devant de la scène depuis le retour de la démocratie au Brésil.
Il consiste en une nécessaire réforme de la loi électorale visant à limiter la fragmentation du
parlement en une multitude de partis, créant jusqu’alors un système difficilement gouvernable
et empêchant de créer des majorités politiques stables, ainsi qu’une nouvelle loi de
financement électoral visant à limiter la présence de l’argent des firmes dans les campagnes.
Ces fonds sont en effet régulièrement au cœur de scandales (comme celui lié à Petrobras).
Cette promesse d’organiser une réforme du système politique brésilien, bien qu’inscrite dans
le programme du PT, est cependant passée relativement inaperçue. Un référendum d’origine
populaire sur le sujet a cependant été organisé par des associations citoyennes au mois de
septembre, recueillant l’approbation de 7 millions de citoyens en vue de pouvoir organiser un
référendum officiel sur la réforme politique. Dilma Rousseff a annoncé qu’elle allait négocier
avec le Congrès pour étudier les modalités de la mise en place d’une telle réforme. Ce projet
se heurte cependant à l’opposition des petits partis qui sont les bénéficiaires du système actuel
et donc hostiles à la réforme politique. Le second enjeu majeur du nouveau mandat de Dilma
Rousseff sera de rétablir la confiance avec les milieux financiers et économiques brésiliens
afin de relancer la machine économique et retrouver le chemin de la croissance.
Quel sens Dilma Rousseff entend-elle donner à la politique extérieure de la 7ème
puissance économique mondiale ?
Comme dans de nombreux pays, la politique extérieure a largement été absente de la
campagne électorale brésilienne. Deux projets internationaux assez différents se sont
cependant opposés. Celui de Dilma Rousseff entendait privilégier les rapports avec les voisins
sud-américains, puis latino-américains et les pays du Sud. De son côté, celui d’Aecio Neves
entendait privilégier un rapprochement avec le Japon, les Etats-Unis et l’Union européenne.
Sortie vainqueur du second tour, la présidente va vraisemblablement confirmer les
orientations qui ont été les siennes depuis le début de son premier mandat. Il est assez notable
ce constater que les premiers messages de félicitations adressés à Dilma Rousseff provenaient
des autres pays d’Amérique du Sud car ces derniers étaient relativement préoccupés par
l’éventualité d’une victoire d’Aecio Neves, victoire qui aurait bouleversé la face des relations
entre pays latino-américains ainsi que la relation du Brésil au Mercosur.
THEME 2 - 2 : Elections en Tunisie : Ennahda reconnaît sa défaite. Source, journal ou site Internet : Le Monde
Date : 28 octobre 2014 (Tunis, envoyée spéciale)
Auteur : Charlotte Bozonnet Adressé par Elie Billaudaz
Devant le siège du parti islamiste Ennahda, dimanche 26 octobre. Nicolas
fauquet/imagesdetunisie.com pour le monde
Le duel annoncé a bien eu lieu. Les premiers résultats officiels des élections législatives
tunisiennes n’étaient attendus que lundi 27 octobre, mais dès dimanche soir, les premières
estimations annonçaient un partage de la future Assemblée entre Nidaa Tounès, principale
formation anti-islamiste, donnée en tête, et son rival du parti islamiste Ennahda, en net recul.
Les islamistes d'Ennahda ont reconnu être en seconde position de ce scrutin-clé pour le
berceau du Printemps arabe. Le leader historique d'Ennahda, Rached Ghannouchi, a félicité le
président de Nidaa Tounès, Béji Caïd Essebsi, pour sa victoire, a indiqué sur son compte
Twitter sa fille, Soumaya Ghannouchi, en publiant une photo de son père au téléphone. Le
parti islamiste avait déjà admis être, selon ses propres premières estimations, distancé par
Nidaa Tounès, son porte-parole Zied Laadhari affirmant que l'écart entre les deux formations
était d'une douzaine de sièges.« Nous les félicitons et nous n'avons aucun problème avec cela
», a-t-il dit à la radio privée Mosaïque FM. Selon des résultats non officiels, et encore
incomplets, diffusés lundi matin par l’agence de presse turque Anadolu, Nidaa Tounès
pourrait avoir emporté 83 sièges (38,24 % des voix), contre 68 pour Ennahda (31,35 %), qui
perdrait ainsi 21 sièges par rapport à 2011. L’Union patriotique libre (UPL) de Slim Riahi,
richissime homme d’affaires, propriétaire du Club africain de football, arriverait en
3e position avec 17 sièges (7,83 %) devant le Front populaire d’Hamma Hammami (extrême
gauche, 12 sièges, 5,55 % des voix). Aucun parti ne serait en capacité de former une majorité
seul.
Paysage rééquilibré
Ces résultats n’ont pas été confirmés par l’Instance supérieure indépendante pour les élections
(ISIE), chargée de l’organisation du scrutin. Mais les tendances – victoire de Nidaa Tounès et
affaiblissement d’Ennahda – constituent déjà un événement politique majeur pour la jeune
démocratie tunisienne. Sans réel rival depuis 2011, Ennahda va devoir travailler dans un
paysage politique rééquilibré. Toute la nuit, les représentants des deux partis présents dans les
11 000 bureaux de vote à travers le territoire ont fait remonter au compte-gouttes les résultats
jusqu’à leur siège, nourrissant les espoirs des uns et les craintes des autres. Devant le siège de
Nidaa Tounès, dans le quartier des Berges-du-Lac, plusieurs centaines de militants et
sympathisants s’étaient rassemblés dès 21 heures pour fêter la victoire de leur parti dans un
concert de klaxons. Certains drapés du drapeau tunisien. « C’est l’aboutissement de trois ans
de militantisme », exultait Olfa, universitaire tunisoise, sur le perron du parti : « Ces gens
voulaient changer notre modèle de société, mais on a réussi à les sortir par les urnes. La
Tunisie va à nouveau être un modèle pour la région. » « On a récupéré notre Tunisie, se
réjouissait, à côté d’elle, une mère de famille, cadre dans une société étrangère. Si les
islamistes d’Ennahda avaient à nouveau gagné, on serait revenus vingt ans en arrière.» Créé
en 2012 autour de la figure de Béji Caïd Essebsi, 88 ans, un ancien compagnon de lutte de
Bourguiba, la formation s’était clairement donné pour objectif de battre Ennahda. La direction
du parti se voulait, dimanche soir, plus prudente que ses militants. « Nous ne pouvons parler
des résultats de ces élections qu’une fois qu’ils seront annoncés officiellement, a prévenu Béji
Caïd Essebsi lors d’une conférence de presse organisée au siège de la formation, sans
toutefois cacher son optimisme. Nous avons des indicateurs positifs selon lesquels Nidaa
http://imagesdetunisie.com/image-article://4512927:illustration/
Tounès pourrait être en tête. » Dans les couloirs, on n’hésitait pas à annoncer une victoire
haut la main. L’atmosphère était bien différente dans le quartier Montplaisir, au siège du parti
Ennahda. Le podium avait été monté, les drapeaux accrochés, mais la fête annoncée n’a pas
eu lieu. Alors que la plupart des dirigeants de la formation, dont Rached Ghannouchi, le chef
d’Ennahda, et Ali Larayedh, son secrétaire général, étaient réunis dans les étages, plusieurs
dizaines de militants patientaient au pied de l’immeuble, visiblement inquiets d’entendre
certains médias parler d’une nette victoire de Nidaa Tounès. « L’écart ne devrait pas être
supérieur à quelques sièges », tempérait un membre du parti en aparté, misant sur 67 sièges
pour Ennahda.
Gage d’expérience
Le parti islamiste savait qu’il connaîtrait un recul de popularité mais n’avait pas imaginé un
tel revers. Elu triomphalement en 2011, date du premier scrutin libre après la chute de Ben
Ali, le mouvement a connu deux années difficiles au gouvernement, marquées par un échec
économique, des assassinats politiques et une montée du terrorisme. Dimanche, les électeurs
n’hésitaient pas à dire qu’ils avaient voté Ennahda en 2011 et que déçus ils avaient décidé de
se tourner vers Nidaa Tounès. « Nous avons besoin de gens qui fassent avancer le pays »,
soulignait un habitant de Rafraf, petite ville côtière du nord, séduit comme beaucoup
d’électeurs par la figure de Béji Caïd Essebsi, ancien premier ministre de la transition et chef
de Nidaa Tounès. La présence au sein de cette formation hétéroclite d’anciennes figures du
régime de Ben Ali a été vue comme un gage d’expérience. Pour les militants d’Ennahda, elle
est au contraire le symbole d’un retour à l’ancien régime et de sa répression anti-islamiste. En
attendant l’annonce des résultats officiels, l’ISIE avait révélé, dimanche soir, le chiffre de la
participation. Alors que quelque 4 millions d’électeurs s’étaient rendus aux urnes en 2011, ils
n’ont été que 3 millions à faire le déplacement cette année, signe du désenchantement des
Tunisiens trois ans après la révolution.
THEME 2 - 3 : Crise de sécurité au Mexique : trois questions à Thibaud Marijin Source, journal ou site Internet : IFRI/politique étrangère
Date : 28 octobre 2014
Auteur : recueillis par Marion Duval Adressé par Jean-Claude Tourneur
Thibaud Marijn a rédigé un article sur les groupes d’autodéfense au Mexique, à paraître dans
le numéro d’hiver 2014 de Politique étrangère. Il a bien voulu répondre à trois questions, en
exclusivité pour politique-etrangere.com.
1) L’affaire des 43 étudiants disparus d’Iguala, au Mexique, fait les gros titres de
l’actualité. Pouvez-vous revenir sur les tenants et aboutissants de ces événements, et sur
ce qu’ils révèlent de la crise que traverse l’État mexicain ?
Tout d’abord, il y a un manque d’informations fiables sur cet événement. L’hypothèse la plus
probable est que la disparition – et la possible mise à mort – des 43 étudiants soit liée à une
alliance sordide entre le maire d’Iguala et sa femme (tous deux en cavale), les forces de police
locales et un micro-cartel, Guerreros Unidos, issu de la fragmentation de l’Organisation
Beltran Leyva, ex-acteur majeur du narcotrafic sur la côte Pacifique. Ce point est important :
la fragmentation des grands cartels crée un vide dans lequel s’engouffrent des petits groupes
ne possédant ni les moyens financiers, ni les codes d’honneur de leurs prédécesseurs – qu’il
ne faut pas non plus idéaliser, bien sûr. Ces petits groupes sont des mafias locales car ils n’ont
pas la stature pour organiser un trafic d’envergure. Ils fondent leur emprise sur de petits
territoires par le crime, la corruption, l’extorsion, etc. Ce fait divers tragique est une nouvelle
preuve de la fréquente collusion entre institutions politiques, policières et crime organisé. Ce
genre d’exemple peut clairement pousser les citoyens à s’organiser en tant que groupes
d’autodéfense. Il est probable que la lumière ne sera jamais faite sur cette affaire, ce qui va
décrédibiliser encore plus les institutions politiques et la police, déjà au plus bas dans les
enquêtes d’opinion. Au-delà de l’émotion et du choc, il faut bien comprendre que l’ennemi
n’a qu’un seul nom : non pas le trafic illégal, mais la corruption, celle des fonctionnaires de
base et celle « en col blanc » dans les plus hautes sphères. On peut rappeler qu’Iguala se
trouve dans l’État de Guerrero, l’un des plus touchés par la criminalité (Acapulco a remplacé
depuis trois ans Ciudad Juarez en tête du classement des homicides), l’un des plus ruraux et
des plus pauvres (avec des services publics peu efficaces et un investissement public faible).
Sans surprise, on y trouve de nombreux groupes d’autodéfense. Si l’on se réfère aux
conclusions du rapport de 2013 de la CNDH (Comision Nacional de los Derechos Humanos)
sur les conditions de sécurité au Guerrero, l’affaire des « disparus d’Iguala » n’est pas
surprenante au vu de la déliquescence de son système institutionnel. Enfin, il y aurait
également beaucoup à dire sur ce que cela révèle en termes de criminalisation des
mouvements sociaux au Mexique, mais également dans de nombreux pays de la région, à
commencer par le Guatemala où l’impunité et l’usage de la force pour réprimer la
contestation sociale atteint des niveaux extrêmement graves.
2) Plusieurs chefs de cartels ont été arrêtés ces dernières années dans le pays, est-ce le
signe que le crime organisé est en train de perdre la partie ?
Oui et non. Enfin, pas vraiment pour le moment. Continuons avec l’exemple de
l’Organisation Beltran Leyva : Alfredo Beltran Leyva a été arrêté en janvier 2008 ; son
remplaçant, Arturo Beltran Leyva, a été tué par les Marines mexicains en décembre 2009 ;
son remplaçant, Hector Beltran Leyva, vient d’être capturé le 1er
octobre par la police fédérale
; son remplaçant a déjà été nommé, il s’agit de Fausto Isidro Meza Flores, alias El Chapo
Isidro. Ces captures successives ont certes contribué à limiter l’importance de l’organisation,
mais lorsqu’une organisation perd du terrain, d’autres en gagnent. Donc le « crime organisé »
pensé dans sa globalité ne perd pas. Au contraire, il se diversifie dangereusement. Les
captures sont des victoires à la Pyrrhus à fort impact médiatique. Cette « guerre contre les
cartels » révèle deux tendances contradictoires. La première est la reconfiguration des
rapports de force autour de deux cartels majeurs, que l’on qualifie de TCO (Organisations
Criminelles Transnationales) de par la diversité de leurs activités et leur rayonnement
international. Le Cartel de Sinaloa de l’ex-Chapo Guzman, domine l’Ouest du pays, et les
Zetas dominent l’Est du pays. D’autres organisations « historiques » ont été affaiblies :
l’Organisation Arellano Felix (ou cartel de Tijuana), l’Organisation Carrillo Fuentes (ou cartel
de Juarez) ou encore le Cartel du Golfe. Seconde tendance, l’explosion du nombre de micro-
cartels ou mafias locales. Dans l’État de Guerrero, l’affaiblissement de l’Organisation Beltran
Leyva a conduit ses anciens « gangs locaux » à prendre de l’importance et à travailler à leur
propre compte. C’est le cas du Cartel Independiente de Acapulco, de La Nueva Empresa, de
Guerreros Unidos, qui donnent dans la distribution de drogue, les extorsions, etc. Arrêter les
capos n’a pas fait baisser le volume de drogue produite ou transitant dans le pays. Le nombre
d’homicides a fini par diminuer depuis 2011, mais celui des kidnappings et des extorsions
explose. Cette stratégie de fragmentation est assumée par le gouvernement mexicain : selon
lui, une fois fragmentés, les cartels seront plus faciles à démanteler et cela empêchera les
grandes organisations de s’étendre comme elles le voudraient. Cette vision idyllique est plutôt
contredite par les faits, du moins pour le moment. Le Cartel de Sinaloa – et à un degré
moindre les Zetas – sont des organisations tentaculaires opérant dans des dizaines de pays,
voire jusqu’en Europe. Elles s’engouffrent dans toutes les faiblesses institutionnelles,
juridictionnelles et géographiques possibles et imaginables, leurs meilleurs alliés étant la
corruption et les frontières. Pour confronter ces groupes transnationaux, la réponse doit être
internationale et inclure les pays d’Amérique centrale (nouvel Eldorado du blanchiment
d’argent), les pays des Caraïbes (handicapés par leur petite taille), le triangle Venezuela –
Colombie – Équateur (d’où est transportée la cocaïne) et bien évidemment les États-Unis.
Vaste chantier.
3) Votre article à paraître dans le numéro d’hiver de Politique étrangère s’intéresse en
particulier aux groupes d’autodéfense civile. Qui sont ces groupes d’autodéfense, et quel
est leur rôle dans le paysage politique mexicain ?
Les groupes d’autodéfense constituent une des réponses citoyennes à la perception généralisée
d’une collusion et d’une corruption omniprésentes. Ils sont présents à des degrés divers dans
certaines municipalités de la moitié des États du pays. Ils ont fait les gros titres de l’actualité
dans l’État de Michoacán, où les citoyens ont pris les armes contre les excès du cartel des
Caballeros Templarios : extorsions, expropriations, appropriation des ressources productives,
violences sexuelles, etc. Dans un État comme le Michoacán, terre de production de
stupéfiants, le crime organisé est institutionnalisé depuis longtemps et exerce un pouvoir quasi
effectif. Mais les Caballeros Templarios ont rompu l’équilibre classique avec la population,
fondé sur un échange du type : « tu me laisses faire mon business, je te laisse vivre en paix et
on en profite tous ». Vu que les forces de police et de justice étaient inefficaces et/ou
corrompues, il est difficile de considérer l’action des groupes d’autodéfense comme
illégitime, même si elle est de fait illégale. Ils présentent un dilemme pour les pouvoirs
publics : ceux-ci ne peuvent justifier que des citoyens se fassent justice eux-mêmes, mais ces
groupes sont leurs alliés objectifs puisqu’ils combattent le crime organisé. De surcroît, ils ne
développent pas de discours insurrectionnel : au contraire, ils demandent que l’État soit plus
présent et assume ses prérogatives en termes de sécurité publique et de développement. Le
gouvernement a mis du temps à réagir. Il a réussi à institutionnaliser certaines forces
parallèles au Michoacán en les intégrant dans un nouveau corps de police, la Fuerza Rural.
Mais alors que la police fédérale, l’armée et cette Fuerza Rural sont mobilisées, les
indicateurs de criminalité – au demeurant peu fiables – ne semblent pas diminuer. Si cette
conjonction de forces ne parvient pas à régler la question sécuritaire, la probabilité que les
groupes d’autodéfense s’unissent à nouveau, peut-être même entre différents États, n’est pas à
exclure. Et rien n’interdit de penser que leur ressentiment pourrait alors cibler les
gouvernements locaux, voire le gouvernement fédéral. Il ne faut pas surestimer cette force
aujourd’hui, mais elle a marqué les esprits. Elle est une sorte de compte à rebours : si une
véritable politique de sécurisation, de lutte contre la corruption et de développement des
territoires isolés n’est pas priorisée, certains éléments du peuple sont prêts à en tirer les
conséquences, armes à la main.
Propos recueillis par Marion Duval, le 22 octobre 2014
3/ ARMEMENTS - INDUSTRIES – ECONOMIE THEME 3 - 1 : DCNS présente le SMX Ocean, un sous-marin à propulsion classique hors normes Source, journal ou site Internet : zone militaire
Date : 27 octobre 2014
Auteur : Laurent Lagneau Adressé par Jean-François Mazaleyrat
En 2010 et 2012, le constructeur français DCNS avait présenté des concepts de submersibles
très innovants, comme le SMX-25, optimisé pour les missions spéciales et le recueil de
renseignements tout en ayant une capacité de frappe ou le SMX-26 Caïman, optimisé pour les
opérations littorales. Cette année, DCNS a fait plus classique, en piochant dans les
technologies déjà disponibles. Et cela donne le SMX Ocean, dont il sera fait grand cas lors de
l’édition 2014 du salon Euronaval qui vient d’ouvrir ses portes. Ainsi, le SMX Ocean est,
pour faire court, une version classique du sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Barracuda,
dont le premier exemplaire sera livré à la Marine nationale d’ici la fin de cette décennie. Du
coup, un des avantages de ce type de navire est qu’il pourra être commercialisé rapidement
s’il intéresse une force navale étrangère (et l’on pense à l’Australie, par exemple, qui a de
grandes ambitions en la matière). En clair, ce n’est pas tout à fait un nouveau concept
puisqu’il est possible de passer à la phase industrielle dans des délais courts. Concrètement, le
SMX Ocean est un sous-marin à propulsion classique qui reprend donc dans les grandes
lignes le design du Barracuda. Du coup, avec ses 4.750 tonnes en déplacement, il mesure 100
mètres de long pour 8,8 mètres de diamétres, ce qui en fait le submersible conventionnel le
plus imposant jamais imaginé en Europe. Profitant des dernières innovations de DCNS, le
SMX Ocean a une autonomie de 90 jours (deux fois plus que le Scorpène) et évolue à une
vitesse de croisière de 14 noeuds grâce à 6 moteurs diesels de 1.250 kw et de 3 ensembles de
batteries Li-ion. En tout, il peut rester en immersion pendant un mois. Bien évidemment, la
discrétion acoustique a été optimisée. De même que ses équipements électroniques. Il dispose
ainsi d’un sonar d’étrave pour assurer une détection à 360°, des sonars latéraux et une antenne
remorquée. Il compte également 8 mats pouvant accueillir différents capteurs pour le recueil
http://www.opex360.com/2010/10/08/le-smx-25-le-dernier-concept-de-sous-marin-de-dcns/http://www.opex360.com/2012/10/12/le-smx-26-caiman-un-sous-marin-specialement-concu-pour-les-operations-littorales/http://www.opex360.com/wp-content/uploads/smx-ocean-20141027.jpg
de renseignements. Enfin, il peut être équipé de la bouée multifonctions VIPERE qui permet
de communiquer et de collecter des données quand le navire est en plongée. Côté armement,
le SMX Ocean en dispose d’une large palette. Il peut en emporter 34 de différentes sortes, de
la torpille lourde F-21 au missile de croisière naval (MdCN ou Scalp naval), en passant par le
SM-39 Exocet et même le missile anti-aérien Mistral. Il peut aussi mettre en oeuvre un
module « forces spéciales », notamment des nageurs de combat, avec une capacité d’accueil
de 35 commandos, ainsi que des drones aériens et sous-marins. Enfin, dans la mesure où
l’automatisation est poussée au maximum, son équipage sera des plus réduits, ce qui peut être
un argument de poids pour les marines qui doivent réduire leurs effectifs ou qui peinent à
trouver des sous-mariniers.
THEME 3 - 2 : L’organisation Etat islamique a-t-elle un problème de trésorerie ? Source, journal ou site Internet : slate
Date : 28 octobre 2014
Auteur : Joshua Keating Adressé par Elie Billaudaz
David Cohen, l’homme à la tête de l’antiterrorisme au département du Trésor
américain estime que la campagne militaire américaine contre l’organisation Etat islamique
commence à faire des dégâts dans les revenus du groupe. C’est nécessairement à partir de
spéculations et d’estimations qu’on imagine comment l’organisation se finance, mais des
chercheurs commencent à voir plus clair dans les comptes du groupe. Eckart Woertz, un
membre du Centre for International Affairs de Barcelone livre un résumé utile de ce qu’on
l’on sait des bouées de sauvetage financières de l’organisation. Les revenus du groupe varient
probablement entre un et cinq millions de dollars par jour. Un membre du renseignement
américain a raconté au Guardian un peu plus tôt cette année que ses actifs avaient gonflé de
875 millions à plus de deux milliards de dollars après la chute de Mossoul.
Pétrole, pillage et rançons
La plus grosse partie vient du pétrole. On estime que l’organisation Etat islamique contrôle
six des dix champs de pétrole de la Syrie et qu’elle en fait de même en Irak. Le groupe
s’appuie sur des réseaux de contrebande, dont certains datent de l’embargo de l’ONU contre
Saddam Hussein dans les années 1990. Un article paru en septembre dans le Financial
Times suggérait que sur le marché noir, le pétrole est souvent raffiné depuis des usines du
Kurdistan irakien. Ceci signifie que l’organisation Etat islamique expédie son pétrole en
passant par des territoires ennemis. Une autre partie de ses revenus vient du pillage de
nouvelles zones conquises –bien que le butinait parfois été exagéré– et de taxes, et extorsion
des personnes qui vivent sur le territoire de l’EI. Il y a aussi l’immobilier (les réfugiés qui
fuient ces territoires laissent derrière eux des logements qui peuvent être loués). Et puis, bien
sûr, il y a les rançons payées par certains gouvernements qui acceptent de négocier contre le
retour de leurs otages. L’organisation Etat islamique a également reçu des financements de la
part de riches donateurs, beaucoup venant des pays du Golfe, particulièrement à ses débuts,
même si selon Eckart Woertz, les montants n’ont jamais atteint ce que l’on croit. La plupart
de ces sources de revenus n’est peut-être pas viable. L’EI continue de gagner du terrain, mais
plus lentement et à un coût plus important qu’il y a encore quelques mois, quand il balayait
tout sur son passage dans les bandes dégagées d’Irak. Le meilleur exemple, c’est Kobané, en
Syrie, que ses défenseurs surnomment désormais «Stalingrad». L’Etat islamique peut toujours
exploiter ceux qui vivent dans les régions sous son contrôle, mais il se méfie. Son
http://www.nytimes.com/2014/10/24/world/middleeast/us-strikes-cut-into-isis-oil-revenues-treasury-official-says.htmlhttp://en.wikipedia.org/wiki/Barcelona_Centre_for_International_Affairshttp://www.cidob.org/es/publicaciones/notes_internacionals/n1_98/how_long_will_isis_last_economicallyhttp://www.theguardian.com/world/2014/jun/15/iraq-isis-arrest-jihadists-wealth-powerhttp://www.ft.com/intl/cms/s/2/34e874ac-3dad-11e4-b782-00144feabdc0.html#axzz3FfGlccp6http://www.ft.com/intl/cms/s/2/34e874ac-3dad-11e4-b782-00144feabdc0.html#axzz3FfGlccp6http://www.ft.com/intl/cms/s/0/0378d4f4-0c28-11e4-9080-00144feabdc0.html#axzz3H5sqraqfhttp://www.juancole.com/2014/10/estate-terrorists-property.htmlhttp://www.slate.com/blogs/the_world_/2014/08/21/isis_demanded_ransom_for_james_foley_why_was_the_u_s_willing_to_make_a_deal.htmlhttp://online.wsj.com/articles/militants-advance-despite-airstrikes-1413157551http://www.newsweek.com/2014/10/24/kobane-diary-four-days-inside-city-keeping-incredible-and-unprecedented-resistance-277509.html
prédécesseur, al-Qaida en Irak, avait fait face à une révolte populaire au milieu de la dernière
décennie quand les habitants en ont eu assez de son joug.
Fermer le robinet
L’organisation Etat islamique détient toujours des milliers d’otages, mais les épouvantables
morts de James Foley, Steven Sotloff et Alan Henning pourraient amener moins de citoyens
occidentaux (dont les gouvernements paieront des rançons plus importantes) à se rendre dans
la région. Il y a également des preuves que d’anciens soutiens de l’organisation commencent à
revenir sur leur position, alors que le groupe s’agrandit. Ceci rend le rôle du pétrole encore
plus critique. Etant donné qu’il faudra peut-être attendre un anavant que l’armée irakienne ne
soit en état de lancer une contre-attaque majeure, et vu le manque de coordination entre les
rebelles syriens modérés et leurs soutiens internationaux, empêcher l'EI de récupérer l'argent
du pétrole est peut-être la chose la plus productive que les Etats-Unis et leurs alliés puissent
faire pour arrêter la progression du groupe. Si on rangeait l'EI dans les «Etats», il serait au
niveau de la RDC ou de l'Afghanistan Les frappes aériennes, les sanctions ciblées, et les
mesures de répression sur les routes de contrebande font partie de cet effort. Le fait que les
alliés saoudiens de Washington semblent accepter de fixer des prix bas pour le pétrole est
également utile. Tout cela pourrait changer si l’EI parvenait à prendre possession de plus de
champs de pétrole en Irak, mais beaucoup sont dans les territoires kurdes, dans le nord et dans
les zones chiites, dans le sud –pas vraiment du gâteau. Eckart Woertz remarque que les
revenus de l’organisation Etat islamique –même s’ils viennent à être réduits par rapport à leur
niveau actuel– sont «important pour un groupe terroriste, mais pas pour une organisation qui
veut diriger un Etat et imposer sa loi sur un territoire étendu». Comme le pointe Hayes
Brown, si l’on classifie l’EI comme «l’Etat» qu’il clame être, ses 875 millions de dollars
d’actifs le mettent «plus ou moins au niveau de la République démocratique du Congo et de
l’Afghanistan, deux pays pas vraiment connus pour leurs importantes dépenses publiques».
En d’autres mots, si l’Etat islamique prévoit de continuer à agir comme un Etat, il pourrait
avoir un sérieux problème de trésorerie dans un futur proche. S’il change de tactique et agit
plus comme un réseau terroriste traditionnel, qui veut plus infliger des dégâts à ses ennemis
plutôt que de construire des institutions locales, il devrait pouvoir s’appuyer sur ses réserves
pendant encore un moment.
THEME 3 - 3 : DCNS et Airbus Defence & Space signent un accord de coopération pour le développement du système de drone aérien embarqué TANAN. Source, journal ou site Internet : DCNS
Date : 28 octobre 2014
Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur
DCNS et Airbus Defence & Space ont signé à Paris – dans le cadre du Salon Euronaval 2014
– le mardi 28 octobre 2014 un accord de coopération visant au développement d’une capacité
de drone hélicoptère embarqué. Ce partenariat permettra d’accélérer la mise sur le marché du
drone tactique hélicoptère (VTOL) TANAN prenant en compte dès l’origine les exigences du
milieu naval et son intégration efficace sur tout type de navire armé. Les travaux permettront
l’intégration du drone TANAN au système de combat du navire : définition de son système de
mission, intégration au système de combat du bâtiment, enrichissement de la tenue de
http://www.newsweek.com/isiss-forgotten-hostages-islamic-state-still-holds-thousands-272353http://www.csmonitor.com/World/Middle-East/2014/1013/Rise-of-IS-elicits-soul-searching-in-Arab-Gulf-a-source-of-funds-and-fightershttp://www.csmonitor.com/World/Middle-East/2014/1013/Rise-of-IS-elicits-soul-searching-in-Arab-Gulf-a-source-of-funds-and-fightershttp://abcnews.go.com/International/isis-hit-hard-iraq-offensive-year/story?id=26420221http://www.slate.com/blogs/the_world_/2014/10/01/syria_airstrikes_bashar_al_assad_is_the_u_s_losing_the_country_s_moderate.htmlhttp://online.wsj.com/articles/oil-glut-keeps-prices-depressed-1412157930http://www.buzzfeed.com/hayesbrown/us-official-theres-no-way-isis-can-pay-its-billshttp://www.buzzfeed.com/hayesbrown/us-official-theres-no-way-isis-can-pay-its-bills
situation du navire avec les données reçues des différents capteurs embarqués sur le TANAN.
Ils comprennent également l'intégration physique du drone TANAN au navire : emplacement
et compatibilité du système antennaire, appontage, harpon et grille, arrimage et sécurisation
en hangar, ainsi que soutien. Airbus Defence and Space réalisera l’ensemble du système de
drone certifié, le véhicule avec son emport de charges utiles, la liaison de données et la station
de contrôle du drone. DCNS réalisera l’intégration du système de drone au navire et son
système de combat, de la définition des fonctions attendues et des échanges avec le système
de combat, jusqu’à la réalisation des modules drones correspondant, et permettant le contrôle
des opérations par le commandement du navire, l’emménagement et l’accueil à bord et des
dispositifs de mise en œuvre. Airbus Defence and Space développe des systèmes de drones
depuis plus de trente ans, et ceci pour une gamme étendue d'applications tant civiles que
militaires : des plus lourds (HALE/EuroHawk et MALE/Harfang) aux minidrones (Tracker,
DVF2000, Copter4) en passant par les drones tactiques (Atlante, Tanan) et les drones
pseudolites à haute altitude (HAPS/ Zephyr). DCNS est à ce jour le seul maître d’œuvre de
navires militaires proposant dès à présent une solution - entièrement à la main du
commandant - de mise en oeuvre au Central Opérations de drones aériens de surveillance ou
pouvant être armés. Dans ce domaine, DCNS poursuit son action de précurseur entamée il y a
plus de dix ans, avec l’ambition d’intégrer des drones aériens tactiques sur l’ensemble de sa
gamme de navires, du patrouilleur hauturier jusqu’aux frégates très armées, grâce à un
investissement important et continu en recherche & développement. « Cet accord souligne le
très haut niveau d'expertise entourant notre programme TANAN et notre volonté de proposer
au marché naval et en collaboration avec notre partenaire DCNS un système parfaitement
adapté. » a déclaré Jean-Marc Nasr, Directeur Général Airbus Defence & Space SAS
THEME 3 - 4 : L'industrie française de l'armement est l'otage de la coalition allemande Source, journal ou site Internet : L’Opinion
Date : 28 octobre 2014
Auteur : Jean-Dominique Merchet Adressé par Jean-Claude Tourneur
Au moment où les deux pays veulent fusionner Nexter et Krauss-Maffei, Berlin bloque des
exportations françaises du fait de la présence de composants allemands A Paris, l'agacement
est palpable. «On va monter dans les aigus» confie une source gouvernementale. Sont
directement visés les “camarades” d'Outre-Rhin – les sociaux-démocrates du SPD au pouvoir
à Berlin au sein de la Grande coalition avec la CDU d'Angela Merkel. Leur attitude très
réservée à l'égard des exportations d'armes pose un sérieux problème aux milieux français de
la Défense, que ce soit sur des contrats en cours ou des projets communs. «La position
purement politique de Sigmar Gabriel (vice-chancelier et ministre de l'Economie) et de Frank-
Walter Steinmeier (ministre des Affaires étrangères) est rétrograde» juge-t-on dans
l'entourage du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian. Paradoxe : dans le «débat
violent» à l'intérieur du gouvernement allemand sur les ventes d'armes, les socialistes français
soutiennent la droite contre la gauche... Trois contrats d'armements français sont suspendus à
une décision favorable des autorités politiques de Berlin, parce que les matériels en question
incorporent des composants allemands. Il s'agit de la vente de missile antichars Milan-ER par
MBDA à un pays du Golfe, de Véhicules de l'avant blindé VAB par Renault Trucks Defense
à un pays du Moyen-Orient et d'hélicoptères Fennec et Puma par Airbus Helicopters à
l'Ouzbékistan. A chaque fois, le gouvernement allemand entend vérifier, comme la législation
nationale le lui impose, que ces contrats s'inscrivent dans un cadre politique favorable à la
paix et respectent les droits de l'homme. «Il va falloir qu'on passe au German free» (pas de
composants allemands), soupire-t-on dans les milieux industriels français. En principe, un
accord signé en 1972 par les ministres de la Défense Michel Debré et Helmut Schmidt interdit
à l'un des deux pays de mettre son veto sur des contrats de son voisin, sauf
«exceptionnellement», dit le texte. Or, ce n'est pas la première fois que la France se heurte à
des blocages allemands : il a fallu de longs mois de discussions pour que Nexter obtienne
l'autorisation, en 2012 et 2013, de vendre des véhicules blindés légers Aravis à l'Arabie
saoudite, car son châssis est produit par Daimler. A l'époque, le gouvernement allemand était
tout entier de droite, mais l'Aravis est le concurrent du Dingo allemand... En Allemagne, le
secteur de l'armement relève à la fois du ministère de la Défense et de celui de l'Economie. Le
premier est confié à Ursula von der Leyen (CDU) favorable à une implication plus forte de
l'Allemagne dans la sécurité internationale alors que l'Economie relève de Sigmar Gabriel
(SPD). C'est de ce dernier, principalement, que viennent les difficultés actuelles. Pour l'heure
allié de Merkel, le vice-chancelier n'a pas renoncé à devenir chancelier après les élections de
2017, à la tête d'une majorité de gauche. Il ménage ses potentiels alliés, l'aile gauche de son
parti ainsi que les Grünen (écologistes) et Die Linke (gauche post-communiste). Cette gauche
allemande est profondément marquée par une culture pacifiste, voire antimilitariste que l'on
ne trouve guère en France. Plus que tout, les ventes d'armes sont, pour beaucoup, considérées
comme un mal absolu. Cela n'empêche pas l'Allemagne d'être le troisième exportateur
mondial d'armements, selon le dernier rapport de l'Institut international de recherche sur la
paix de Stockkolm (Sipri). Avec 10% du marché mondial, l'Allemagne fait mieux que la
France, mais elle vend d'abord à des pays démocratiques, avec plus de la moitié de ses
contrats (54%) en Europe et dans les Amériques. L'Allemagne exporte d'abord des blindés et
des sous-marins. Ainsi, elle a trouvé douze clients européens pour son char lourd Leopard 2,
quand le Leclerc français ne s'est exporté (à perte) qu'aux seuls Emirats arabes unis. Ces
difficultés franco-allemandes interviennent alors qu'un processus de rapprochement de deux
industriels du matériel terrestre, le français Nexter et l'allemand Krauss-Maffei-Wegmann
(KMW) a été lancé le 1er juillet. D'ici avril 2015, les deux entreprises de taille comparable
devraient former une société unique, même si les marques seront maintenues. Leurs marchés
sont, pour l'essentiel, à l'exportation, d'où l'inquiétude de leurs dirigeants – et des pouvoirs
publics français – quant à «la situation politique au sein de la coalition allemande». Plus
Nexter et KMG seront intégrés, plus les produits made in France comprendront des
composants allemands et ne pourront s'exporter qu'avec le feu vert de Berlin. Pour contourner
l'obstacle, les deux industriels espèrent pouvoir mettre en œuvre une «licence globale de
projet» destinée aux «entreprises transnationales», prévu par un accord de 2000 entre six pays
européens, mais jamais appliqué. Reste à convaincre le vice-chancelier Sigmar Gabriel, qui
semblait préférer un rapprochement entre les deux grandes entreprises allemandes du secteur
(KMG et Rheinmetall) plutôt que le projet franco-allemand.
4/ Les forces armées- Air - Marine - Terre – Gendarmerie
THEME 4 - 1 : la 1ère
BL à l’entrainement Source, journal ou site Internet : defense.gouv. fr
Date : 28 octobre 2014
Auteur : Victor Poulain Adressé par André Dulou
Du 29 septembre au 24 octobre, plus de 2 500 militaires de la 1re brigade logistique (1re
BL) ont manœuvré dans le cadre de l’espace d’entraînement brigade (EEB), au camp de La
Courtine.
Durant cet EEB, les sections ont enchaîné les ateliers de combat, de sécurisation, de
surveillance et de convoi en zone urbaine. Objectif : maîtriser les savoir-faire des missions de
protection de l’armée de Terre (PROTERRE). Ce séjour en camp a permis également de
procéder à une expérimentation tactique du porteur polyvalent logistique (PPLOG), camion à
cabine blindée en dotation dans les régiments du train depuis l’été 2013. Des exercices de tir
en tourelle et des entraînements dans les conditions des théâtres d’opérations extérieures, de
jour comme de nuit et parfois en ambiance NRBC (nucléaire, radiologique, bactériologique,
chimique) ont été organisés au cours de ce mois. Comme chaque année, un cross de masse
réunissant l’ensemble des participants est venu clôturer cette période, dans la cohésion et la
bonne humeur.
THEME 4 - 2 : La Marne participe à l’entraînement OTAN Noble Mariner Source, journal ou site Internet : defense.gouv.fr
Date : 28 octobre 2014
Auteur : marine nationale Adressé par André Dulou
Du 16 au 26 octobre 2014, le Bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Marne
a participé à l’entraînement OTAN Noble Mariner au large des côtes espagnoles. L’objectif
majeur était de valider la capacité de l’état major espagnol à commander une force maritime
dans un contexte d’opération amphibie.À l’issue d’une escale à Rota, base OTAN située à
proximité de la ville de Cadiz, et la participation à des conférences préparatoires, la Marne a
appareillé le 16 octobre pour l’océan Atlantique avant de rapidement repasser dans un
http://www.defense.gouv.fr/terre/a-la-une/la-1re-bl-a-l-entrainementhttp://www.defense.gouv.fr/marine/decouverte/equipements-moyens-materiel-militaire/batiments-de-soutien/petroliers-ravitailleurs/dossiers-pr/marne-a-630http://www.defense.gouv.fr/terre/a-la-une/la-1re-bl-a-l-entrainementhttp://www.defense.gouv.fr/var/dicod/storage/images/base-de-medias/images/terre/terre-images/images-articles/la-1re-bl-a-l-entrainement/4325608-1-fre-FR/la-1re-bl-a-l-entrainement.jpghttp://www.defense.gouv.fr/var/dicod/storage/images/base-de-medias/images/marine/photos-des-breves/noble-mariner/4325854-1-fre-FR/noble-mariner.jpg
dispositif d’escorte le détroit de Gibraltar vers la mer d’Alboran. Rassemblant plus de 9
nations et 17 navires, cet entraînement de haute intensité a permis au bâtiment de renforcer sa
capacité à travailler en environnement interallié au sein d’une force composée exclusivement
de navires de nationalités étrangères.
Le bilan est extrêmement positif avec 17 ravitaillements à la mer effectués, plus de 3200 m3
de gazole délivrés, des visites de bâtiments, des tirs d’artillerie sur cibles tractées aériennes et
de surface, du treuillage plage avant et pour finir un entraînement permettant de reproduire
une situation de conflit dans des conditions extrêmement réalistes (ravitaillements sous faible
préavis, navigation sous escorte, avaries simulées…). Cette période à la mer a permis de
mieux appréhender la complexité du travail dans un groupe constitué et a été particulièrement
enrichissante en terme de manœuvre tactique. La Marne a également embarqué un simulateur
de guerre électronique OTAN (TRACSVAN) et a donc été largement sollicitée par les autres
unités.
THEME 4 – 3 : Le commandant des forces aériennes rencontre les aviateurs de Creil Source, journal ou site Internet : defense.gouv.fr
Date : 28 octobre 2014
Auteur : armée de l’air Adressé par André Dulou
Le général Serge Soulet, commandant les forces aériennes (CFA) s’est rendu sur la base
aérienne (BA) 110 de Creil, jeudi 23 octobre 2014, après l’annonce par le ministre de la
Défense, Jean-Yves Le Drian, de la fermeture de la plateforme aéronautique en 2016. Le
commandeur a notamment rencontré les aviateurs de la flotte Casa CN235, des escadrons de
transport (ET) 1/62 « Vercors » et 3/62 « Ventoux », unités impactées par les restructurations,
pour leur en expliquer les implications. Les ET 1/62 « Vercors » et 3/62 « Ventoux » seront
transférés vers la base aérienne d’Évreux en 2016. Un échelon précurseur d’une vingtaine
d’aviateurs sera également constitué en 2015 pour préparer l’accueil des Casa CN235, de
leurs équipages et de leurs mécaniciens. La montée en puissance de l’A400M Atlas,
accompagnée du retrait progressif des C160 Transall, permet de moderniser la flotte de cargos
tactiques et de simplifier le réseau de bases « transport ». Ce dernier sera réarticulé autour de
deux pôles : un pôle A400M sur la BA 123 d’Orléans-Bricy et un pôle cargo léger et moyen
sur la BA 105 d’Évreux. Les visites aux ET 3/60 « Estérel » et escadron de transit et d'accueil
aérien (ETAA) ainsi que plusieurs tables rondes sur le thème des restructurations ont
également ponctué cette journée.
http://www.defense.gouv.fr/var/dicod/storage/images/base-de-medias/images/marine/photos-des-breves/dsc00707/4325849-1-fre-FR/dsc00707.jpg
5/ ZONES DE CONFLITS THEME 5 - 1 : Syrie : Bachar el-Assad, libre d'achever la rébellion Source, journal ou site Internet : Le Point
Date : 27 octobre 2014
Auteur : Armin Arefi Adressé par Jean-François Mazaleyrat
Le président syrien profite des frappes américaines anti-djihadistes pour bombarder
les dernières poches de résistance des rebelles, sans épargner les civils.
Un combattant rebelle marche seul dans une rue d'Alep
dévastée, le 25 octobre 2014 (photo d'illustration). © Karam Almasri / NurPhoto
De prime abord, le reportage de France 2 à Alep diffusé dimanche soir a comme un air de
déjà-vu. Carcasses d'immeubles éventrés, slalom de combattants entre les décombres pour
échapper aux rafales d'armes automatiques, ou encore fente creusée dans un mur pour mieux
viser, puis abattre ses adversaires, le document intitulé "Au coeur de la bataille d'Alep" ne
semble guère différer de toutes ces plongées au sein de la rébellion syrienne proposées depuis
maintenant deux ans à la télévision. Jusqu'à ce que l'un des soldats annonce à la caméra :
"Entre nous et les rebelles, ici, il n'y a même pas dix mètres de distance." Vous l'aurez
compris, les combattants qui accueillent l'équipe de France 2 ne sont pas des opposants
syriens, mais des membres de l'armée de Bachar el-Assad témoignant de leur reconquête de la
seconde ville de Syrie. Une première en France, dans cette cité ravagée par deux ans de
combats sanglants entre régime et opposition, et le dernier signe que le vent a tourné sur la
révolution syrienne. En effet, en dépit de leurs dénégations répétées, les États-Unis, en
s'engageant dans une guerre contre l'organisation État islamique (EI), ont bel et bien renforcé
le président syrien. Et tué ses opposants.
Punition collective
Comme un symbole, pendant que l'aviation américaine multiplie les frappes contre les
positions djihadistes à Kobané, son homologue syrienne a tout loisir de pilonner massivement
les derniers territoires tenus par la rébellion. Alep, Idleb, Hama, Quneïtra, Damas ou encore
Deraa, aucune province rebelle n'échappe aux bombardements de l'armée, d'une ampleur
inégalée depuis la semaine dernière. Missiles air-sol lancés depuis des avions de chasse ou
barils de TNT projetés par des hélicoptères, les frappes n'épargnent pas les populations
civiles. Une punition collective qui a encore fait au moins 43 morts civils dimanche, dont 13
enfants, dans les provinces de Homs et de Deraa. Pendant que l'attention de la communauté
internationale reste focalisée sur le martyre de Kobané, le rouleau compresseur du régime
fond en toute impunité sur les dernières poches de résistance. Après avoir réussi au printemps
http://www.francetvinfo.fr/monde/revolte-en-syrie/video-syrie-au-coeur-de-la-bataille-d-alep_729287.htmlhttp://www.lepoint.fr/tags/alephttp://www.lepoint.fr/tags/france-2http://www.lepoint.fr/tags/bachar-el-assadhttp://www.lepoint.fr/monde/syrie-pourquoi-l-intervention-americaine-rehabilite-bachar-el-assad-25-09-2014-1866460_24.phphttp://www.lepoint.fr/monde/syrie-pourquoi-l-intervention-americaine-rehabilite-bachar-el-assad-25-09-2014-1866460_24.phphttp://www.lepoint.fr/monde/kobane-l-arbre-qui-cache-la-foret-djihadiste-en-irak-15-10-2014-1872740_24.phphttp://www.lepoint.fr/monde/kobane-l-arbre-qui-cache-la-foret-djihadiste-en-irak-15-10-2014-1872740_24.phphttp://www.lepoint.fr/images/2014/10/27/almasri-syrianci-npkbv-syrie-bachar-assad-djihadis-2885359-jpg_2520482_652x284.JPG
dernier à reconquérir l'ouest du pays, coupant la rébellion du Liban où elle s'approvisionnait,
Bachar el-Assad est sur le point de reproduire le même coup de force à Alep (Nord-Ouest). En
effet, si le régime syrien parvenait à encercler l'ex-poumon économique du pays, il priverait la
rébellion de ses ravitaillements depuis la Turquie. Et sonnerait par là même son arrêt de mort.
L'aide des États-Unis
Les États-Unis ont beau rappeler que le départ de Bachar el-Assad est inéluctable, et entraîner
pour se faire des opposants "modérés" en Jordanie, ils restent totalement sourds à l'appel des
rebelles réclamant à la coalition de bombarder de toute urgence les positions du régime. Au
contraire, Washington ne fait qu'affaiblir l'opposition syrienne en frappant les djihadistes du
Front Al-Nosra (al-Qaida en Syrie), la branche la plus radicale mais aussi la mieux armée de
la rébellion, dans cette même région d'Alep. Entièrement livrés à leur sort, les rebelles
demeurent aujourd'hui pris en étau entre deux forces autrement plus armées qu'eux : les
soldats de Bachar el-Assad et les djihadistes de l'État islamique. Vous comprendrez aisément
pourquoi le président syrien ne pipe mot face aux bombardements américains menés depuis
un mois sur son propre territoire, en dépit de l'illégalité totale d'une telle opération.
THEME 5 - 2 : L’état islamique dispose d’armes capable d’abattre des avions
Source, journal ou site Internet : Le Figaro
Date : 27 octobre 2014
Auteur : Roland Gauron Adressé par Elie Billaudaz
Depuis la prise de l'aéroport syrien de Taqba, le groupe terroriste a mis la main sur des
systèmes portables de défense anti-aérienne, affirme le renseignement allemand. La
nouvelle a de quoi inquiéter les pays occidentaux. L'État islamique serait en possession de
lance-missiles susceptibles d'abattre un avion de ligne, affirme le Bild am Sonntag .C'est du
moins la crainte exprimée par les services allemands de renseignement, le BND, qui s'en est
ouvert la semaine dernière à des parlementaires lors d'une réunion confidentielle. Ces armes
seraient issues des stocks de l'armée syrienne. Elles dateraient pour certaines des années 1970
mais d'autres seraient de conception plus récente. Il s'agirait plus spécialement de systèmes
portables de défense anti-aérienne (Manpads) d'inspiration russe qui, précise le journal
allemand, pourraient toutefois avoir été fabriqués dans d'autres pays, comme la Bulgarie et la
Chine. En fait, Daech serait rentré en possession de telles armes il y a au moins plusieurs
mois. Fin août, leWashington Post expliquait déjà qu'avec la prise de l'aéroport de Taqba,
situé à proximité du fief syrien de l'État islamique, l'organisation terroriste avait très
certainement mis la main sur une des caches d'armes de l'armée syrienne. À l'époque, Charles
Lister de la Brookings Institution relevait sur Twitterla présence d'une photo montrant un
djihadiste qui porte l'un de ces fameux Manpads. Et, selon un autre expert interrogé, il ne
s'agirait sans doute pas de la seule arme de ce genre tombée dans l'escarcelle de l'État
islamique. «Habituellement, quand vous prenez une base aérienne, vous ne trouvez pas
seulement un ou deux Manpads, expliquait Damien Spleeters du Conflict Armament
Research. Vous en trouvez beaucoup plus que ça car les aéroports militaires ont pour but de
stocker ce genre d'armes.»
http://www.lepoint.fr/monde/ce-que-preparent-les-etats-unis-en-syrie-19-09-2014-1864818_24.phphttp://www.lepoint.fr/monde/ce-que-preparent-les-etats-unis-en-syrie-19-09-2014-1864818_24.phphttp://www.lepoint.fr/monde/syrie-pourquoi-l-intervention-americaine-rehabilite-bachar-el-assad-25-09-2014-1866460_24.phphttp://t.co/ho44y7D343http://www.washingtonpost.com/news/checkpoint/wp/2014/08/25/islamic-state-might-have-taken-advanced-manpads-from-syrian-airfield/https://twitter.com/Charles_Lister/status/503679240588365824
Des armes capricieuses
Cette idée inquiète aujourd'hui au plus haut point les autorités américaines, comme le relayait
dimanche leNew-York Times .L'État islamique aurait ainsi publié un guide expliquant à ses
combattants comment utiliser ces armes. Car les Manpads sont capricieux. Afin d'être
opérationnel, le système doit être complet et tous les éléments en état de marche. Les plus
anciens modèles comportent de nombreuses limites. Les avions de combat de fabrication
récente disposent de systèmes de défense efficaces. À l'inverse, ces missiles sol-air sont
redoutables face à des hélicoptères. L'armée américaine stationne à Bagdad une demi-
douzaine d'Apache. Ces derniers ont pris part ce mois-ci à l'offensive contre l'État islamique
et pourraient constituer des cibles idéales pour Daech. Et ces Manpads ont coûté plusieurs
appareils à l'armée irakienne. L'autre inquiétude porte sur un système plus récent et plus
sophistiqué de missile sol-air, le SA-24. Celui-ci possède une portée de 20.000 pieds, soit plus
de 6000 mètres. Certes, il ne constitue aucun danger pour les vols commerciaux naviguant à
une altitude de croisière. Il en va tout autrement pour un appareil en phase de décollage et
d'atterrissage. Or Daech a pris position à l'ouest de Bagdad, à une dizaine de kilomètres
seulement de l'aéroport international. Sur ce point, les Irakiens se veulent rassurants. «Nous
sommes tout à fait certains que l'aéroport international de Bagdad est sûr pour le décollage
comme pour l'atterrissage, explique auNew York Times le capitaine Saad Mahdi Saeed al-
Khafaji, directeur général d'Iraqi Airways. Pourtant, un pilote de la même compagnie affirme
que son avion a essuyé en août des coups de feu à proximité de l'aéroport. Une simple rumeur,
rétorque Saad Mahdi Saeed al-Khafaji.
THEME 5 - 3 : Liban : les islamistes reculent devant l’armée Source, journal ou site Internet : le Figaro
Date : 27 octobre 2014
Auteur : Georges Malbrunot Adressé par Elie Billaudaz
Reclus dans un quartier de Tripoli, les activistes sunnites avaient affronté pendant trois
jours les soldats. Après 72 heures de violents combats face aux islamistes sunnites, l'armée
s'est déployée lundi dans le quartier pauvre de Bab al-Tebbané à Tripoli (nord du Liban), où
un calme précaire est revenu. Les affrontements, qui ont tué huit civils et onze soldats,
s'étaient arrêtés dans la nuit de dimanche à lundi. Depuis, les hommes armés liés au Front al-
Nosra, la branche syrienne d'al-Qaida, qui s'y étaient retranchés, ne sont plus visibles. «Les
radicaux sunnites n'ont pas trouvé de terrain fertile auprès de la population pour continuer le
combat», affirme depuis Beyrouth un diplomate occidental, qui insiste sur la détermination de
l'armée à durcir son affrontement contre les islamistes. Sur fond de divergences profondes à
propos du conflit syrien, les activistes sunnites dénoncent une alliance entre l'armée libanaise
et le Hezbollah, la formation chiite pro-iranienne. Soutiens des rebelles en Syrie, les radicaux
sunnites, qui ont fait de Tripoli l'un de leurs principaux bastions au Liban, fustigent l'aide que
le Hezbollah apporte au régime de Bachar el-Assad ainsi que la complaisance de l'armée à
l'égard de la milice chiite. Lundi matin, l'armée a commencé à ratisser Bab al-Tebbané,
saisissant des armes et neutralisant des mines laissées par des extrémistes dans la deuxième
ville du Liban, où la tension est vive depuis des mois entre opposants à Assad et soutiens au
régime de Damas. Dimanche soir, après une médiation de leaders religieux, l'armée a laissé
partir des milliers de civils, qui ont fui les affrontements, avec probablement des rebelles
http://www.nytimes.com/2014/10/27/world/middleeast/missiles-of-isis-may-pose-peril-for-aircrews.html?referrer=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/10/25/97001-20141025FILWWW00056-liban-assaut-de-l-armee-contre-les-islamistes.php#inside-navigation
cachés parmi eux. Dimanche toujours, quatre soldats en patrouille au nord de Tripoli ont été
tués dans une embuscade. Et, quelques heures auparavant, un autre soldat avait été enlevé à
Bab al-Tebbané, le deuxième militaire à être kidnappé en une semaine à Tripoli. Le Front al-
Nosra, qui détient au total une trentaine de soldats à travers le pays, a menacé d'exécuter des
otages si l'armée ne cessait pas ses combats. Soumise à la pression des familles de soldats
enlevés, l'armée libanaise paraît décidée à s'attaquer fermement à la menace islamiste sunnite,
exacerbée par la proximité du conflit syrien. Dans un récent entretien au Figaro, son
commandant en chef, le général Jean Kahwaji, assurait que les djihadistes, reclus dans les
montagnes, à la frontière libano-syrienne, près de la ville d'Ersal, planifiaient de s'ouvrir un
accès à la mer vers Tripoli. Il semble que l'arrestation la semaine dernière d'un terroriste,
Ahmed Mikati, ait finalement poussé l'armée à agir. Interrogé depuis par les renseignements
militaires, l'homme aurait avoué le plan des radicaux sunnites: attaquer des villages chiites à
l'occasion de l'Achoura, la fête religieuse chiite, qui commence la semaine prochaine. La
neutralisation de Mikati a été saluée par la classe politique libanaise, y compris par Saad
Hariri, le chef du camp sunnite. Il reste cependant de nombreux autres terroristes décidés à
«punir» l'armée libanaise ou commettre des attentats suicides dans un pays submergé par les
réfugiés syriens.
THEME 5 - 4 : Face aux jihadistes du groupe de l’Etat islamique, les Etats-Unis peinent à prendre l’avantage Source, journal ou site Internet : l’Expression
Date : 28 octobre 2014
Auteur : Adressé par André Dulou
Les groupes jihadistes de Daesh, qui se
battent sur tous les fronts en Syrie et en Irak, tiennent tête malgré les frappes US et de la
coalition
Après plus de deux mois de bombardements, la coalition emmenée par les Etats-Unis a réussi
à empêcher la chute de la ville syrienne de Kobané, mais peine à freiner les avancées des
jihadistes de l'EI sur d'autres fronts. Le bilan des frappes lancées depuis le 8 août par les Etats-
Unis et leurs alliés est mitigé. L'EI continue de gagner du terrain dans l'ouest de l'Irak et
renforce son contrôle ailleurs. Mais les responsables américains insistent sur le fait qu'il ne
faut pas tirer de conclusions tant que les forces irakiennes et kurdes n'ont pas reconstitué leurs
http://www.lefigaro.fr/international/2014/10/09/01003-20141009ARTFIG00355-liban-daech-veut-rallumer-la-guerre-civile.php#inside-navigationhttp://www.lefigaro.fr/international/2014/10/09/01003-20141009ARTFIG00355-liban-daech-veut-rallumer-la-guerre-civile.php#inside-navigationhttp://www.lefigaro.fr/international/2014/10/09/01003-20141009ARTFIG00341-ersal-repaire-de-djihadistes-syriens-au-liban.php#inside-navigationhttp://www.lefigaro.fr/international/2014/10/09/01003-20141009ARTFIG00341-ersal-repaire-de-djihadistes-syriens-au-liban.php#inside-navigationhttp://www.lexpressiondz.com/http://www.lexpressiondz.com/
capacités. «Nous ne sommes que dans les premières minutes du match», explique un haut-
responsable du Centcom, le commandement militaire américain pour le Proche-Orient et
l'Asie centrale, qui dirige l'opération. De hauts responsables de l'administration américaine et
de l'armée reconnaissent que la remise au niveau de l'armée irakienne prendra encore
plusieurs mois, du moins pour qu'elle puisse reprendre au groupe EI ses bastions dans l'ouest
et le nord de l'Irak. Et les tribus sunnites d'Irak ne se sont pas encore jointes à l'effort de
guerre, leurs chefs attendant des ouvertures politiques du nouveau Premier ministre, Haider
Abadi. A Kobané, à la frontière entre la Syrie et la Turquie, les responsables américains
estiment, tout en restant prudents, que les forces kurdes ont pour le moment réussi à repousser
les assauts des jihadistes grâce aux nombreux bombardements. Les Américains y ont privé
l'EI d'une victoire symbolique, mais sur le terrain la situation est dans l'impasse et les appels à
l'aide désespérés des Kurdes, ainsi que la froide réponse des Turcs, ont révélé les profondes
divisions au sein de la coalition anti-EI. Les objectifs américains «ne peuvent pas être atteints
car les intérêts des divers partenaires sont diamétralement opposés», estime Vincent
Desportes, professeur de stratégie à Sciences-Po et général à la retraite. La fragilité de la
coalition tranche avec la relative unité des alliés de la Guerre du Golfe en 1991, d'après lui.
«En 1991, ça a réussi car les Américains ont réussi à s'aligner avec les Etats du Golfe». Le
rôle de la Turquie est une source constante de tensions. Selon des analystes, les Etats-Unis ont
sous-estimé la détermination d'Ankara à éviter toute action qui renforcerait les Kurdes sur le
terrain. Parallèlement, la Turquie et des pays arabes s'agacent du refus de Washington de s'en
prendre directement au régime du président syrien Bachar al-Assad. Les Européens
participent à l'opération en Irak, mais refusent d'envoyer leurs avions en Syrie. Selon un
responsable français, les objectifs de la guerre sont trop mal définis pour fédérer l'ensemble
des partenaires de la coalition. «Il y a une série de problèmes politiques, qui ont des
répercussions sur la stratégie militaire», reconnaît ce responsable sous couvert d'anonymat. Le
but initial était de stopper les avancées des jihadistes en érigeant une «barrière de feu», le
temps que les forces irakiennes soient capables de lancer une contre-offensive terrestre. Mais
après plus de 630 raids aériens en Syrie et en Irak, l'EI a continué à gagner du terrain,
notamment dans la province d'Anbar, dans l'ouest de l'Irak. Les Etats-Unis «ont compris que
les forces irakiennes étaient encore plus faibles que ce qu'ils croyaient initialement», écrit
Anthony Cordesman, du centre de réflexion Center for Strategic and International Studies, à
Washington. La campagne aérienne est bien moins intense que celle menée par l'Otan en
Libye en 2011, poussant certains à la qualifier de timorée. Pour le général américain à la
retraite David Deptula, les Américains ont déclenché une «bruine» quand il faudrait un
«orage». Au Pentagone, on indique que les frappes sont limitées par la crainte de faire des
victimes civiles, et par le fait que les forces irakiennes ne sont pas encore capables de lancer
des assauts à grande échelle.
6/ RENSEIGNEMENTS ET MENACES : THEME 6 - 1 : «La Thaïlande est aujourd'hui une vraie dictature» Source, journal ou site Internet : Libération
Date : 27 octobre 2014
Auteur : Cordélia Bonal Adressé par Jean-François Mazaleyrat
Le général Prayuth Chan-ocha, nouvel homme fort du régime, Premier
ministre autoproclamé. (Photo Chaiwat Subprasom. Reuters)
(Photo Twitter)
Il ne sait pas s’il pourra un jour retourner en Thaïlande. «Là-bas, je suis passible de trois à
quinze ans de prison. Pour que j’y retourne, il faudrait qu’il y ait une amnistie, ou qu’un
mouvement populaire renverse la junte militaire.» Jaran Ditapichai, 69 ans, militant des droits
de l’homme en Thaïlande, vit en exil à Paris depuis le 15 juin. Il a déposé une demande
d’asile politique. Il connaît bien la France pour s’y être déjà réfugié dans les années 80. Figure
du soulèvement étudiant d’octobre 1973 à Bangkok, il avait rejoint le Parti communiste
thaïlandais puis, entré dans la clandestinité lors de la répression, avait trouvé refuge à Paris en
1984. Ex-étudiant en philo à la Sorbonne, il en garde quelques bons restes de français. Il est
l’un des meneurs des «Chemises rouges», les partisans de l’ex-Premier ministre en exil,
Thaksin Shinawatra, renversé par un coup d’Etat en 2006. Homme d’affaires richissime,
Shinawatra était aussi détesté par les milieux royalistes et par l’armée que populaire chez les
démunis grâce à ses programmes sociaux et ses subventions. Mais il avait aussi entretenu à
son profit tout un système de corruption, ce qui lui a valu d’être condamné. Après un nouveau
coup d’Etat mené par la junte militaire le 22 mai, Jaran Ditapichai a préféré s’exiler, laissant
femme et enfant à Bangkok, plutôt que de risquer la prison. Déjà sous le coup de mandats
d’arrêt, il a été accusé le 27 août par la junte de lèse-majesté. Son crime ? Avoir organisé
l’année passée une pièce de théâtre pour une cérémonie de commémoration du soulèvement
étudiant d’octobre 1973. Pour les autorités, la pièce critiquait la monarchie. Deux étudiants
qui y participaient ont depuis été jetés en prison. En exil, Jaran Ditapichai tente d’alerter les
politiques, les ONG, les médias sur la situation en Thaïlande. Situation «complexe», comme il
le reconnaît lui-même. «Les touristes qui viennent ne le savent pas forcément, mais mon pays
est devenu une vraie dictature militaire, dont le but est de réduire au silence les partis
politiques et la tendance antimonarchiste qui avait pris beaucoup d’ampleur depuis quelques
années. La junte veut en particulier museler le Pheu Thai [«Pour les Thaïlandais», le parti
pro-Thaksin, ndlr], parce qu’elle le sait trop puissant électoralement.» Le roi Bhumibol
Adulyadej, 86 ans et malade, était de fait de plus en plus ouvertement critiqué.
Attaques systématiques de la junte
Pour faire passer son coup d’Etat, le chef de la junte, et Premier ministre autoproclamé, le
général Prayuth Chan-ocha, a, tout en s’arrogeant un pouvoir absolu, promis des élections
pour la fin de l’année prochaine et une réforme démocratique. Celle-ci est censée être portée
par un Conseil national des réformes, qui s’est réuni pour la première fois mardi. «Je n’y crois
pas, ni aux élections ni à la réforme. Ce n’est que mensonge, balaie Jaran Ditapichai. Le
Conseil national des réformes est entièrement composé de "Chemises jaunes", c’est-à-dire
ceux-là même qui défendent l’élite aristocratique, qui ne croient pas en la démocratie, qui
n’ont pas intérêt à la réforme.» Avec d’autres opposants, il a créé, en juin, FreeThaïs,
l’Organisation pour la Thaïlande libre, les droits de l’homme et la démocratie, qui se veut le
centre de ralliement des Thaïlandais, en exil ou non, qui «réfutent la légitimité de la junte
militaire et aspirent à une démocratie pleine et entière». Jaran Ditapichai dénonce les
attaques systématiques de la junte contre la liberté d’expression et de réunion politique (la loi
martiale, instaurée après les manifestations de fin 2013-début 2014 et qui interdit les
rassemblements politiques, est toujours en vigueur). Plusieurs dizaines d’intellectuels,
journalistes et militants ont, comme lui, pris la fuite à l’étranger, plus d’une centaine d’autres
sont détenus dans des camps militaires. «Les autres, convoqués par la junte, ont été libérés au
bout de quelques jours après avoir dû signer un contrat qui les engage à ne pas quitter le
pays et à cesser toute activité politique, autrement dit faire allégeance à la junte.» Les médias
sont sommés de relayer la propagande officielle. Jaran Ditapichai raconte aussi comment, la
semaine dernière, un homme de 67 ans s’est retrouvé accusé de crime lèse-majesté pour avoir
gribouillé un commentaire antiroyaliste dans des toilettes publiques d’un centre commercial
de Bangkok. Il sera jugé par un tribunal militaire, sans possibilité d’appel ni de libération sous
caution. Autre signe de la répression en cours, un musicien s’est vu infliger en août quinze ans
de prison pour des propos jugés insultants envers la monarchie postés sur Facebook en 2010
et 2011.
«La société thaïlandaise est profondément divisée»
«Des voix critiques se font encore entendre à Bangkok, mais timidement, constate Jaran
Ditapichai. Les dissidents sont obligés de se cacher. Les débats sont muselés.» Dans le même
temps, le mécontentement grandit. «Les gens voient bien aussi que l’économie s’effondre. Le
prix du riz a chuté de moitié, ce qui pousse certains riziculteurs au suicide. Le tourisme est en
baisse.» Que peut faire la communauté internationale ? «Plusieurs gouvernements, dont la
France, ont fermement condamné le pustch du 22 mai, mais depuis, rien. Il faudrait qu’ils
fassent davantage pression. Par exemple, suspendre la livraison des hélicoptères commandés
par l’armée thaïlandaise à Airbus [quatre appareils EC725 doivent être livrés à partir de 2015
et sept autres ont été commandés cette semaine, ndlr].» A l’en croire, «le chemin vers la
démocratie reste possible, mais ce sera très difficile. La société thaïlandaise est aujourd’hui
profondément divisée entre les Chemises jaunes, c’est-à-dire les partisans des élites au
pouvoir, et les Chemises rouges, le petit peuple. Cette ligne de fracture d
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