REFORMES FINANCIERES en AFRIQUE SUBSAHARIENNE :
Nature, résultats et enseignements
Par Emmanuel Pinto Moreira
WORLD BANK
Cours d’enseignement à distance Centres GDLN du Bénin, Côte d’Ivoire, Mauritanie et SénégalMission résidente du Burkina-Faso et du Niger
2
INTRODUCTIONTriple Constat :
Secteur financier des pays africains était selon le mot de McKinnon “réprimé”
Echec des politiques d’ajustement structurel sans ajustement du secteur financier
Nombreuses banques en situation de faillite ou de quasi-faillites : 2 au Burkina faso, 9 en Côte d’Ivoire, 4 au Niger, 7 au Sénégal, 4 au Togo et Bénin tout le système bancaire s’est effondré en 1990
3
3 Parties
Ière Partie
NATURE et CONTENU DES REFORMES : Une Comparaison Zone
Franc- Hors Zone Franc
IIème Partie
LES PERFORMANCES MACROECONOMIQUES : ANALYSE et
INTERPRETATION
IIIème Partie
LES PERFORMANCES SECTORIELLES : LES PROGRES
REALISES AU NIVEAU DU SECTEUR FINANCIER et BANCAIRE
Ière Partie
NATURE et CONTENU DES REFORMES : Une Comparaison Zone
Franc- Hors Zone Franc
8
Deux Grands Axes
Mesures de libéralisation financière
Réformes structurelles du secteur financier
9
Mesures de libéralisation financière
• 6 Mesures principales de la L.F. :
– Libéralisation des taux d’intérêt
– Abolition des plafonnements de crédits et de programmes de crédits dirigés
– Développement ou réactivation des instruments indirects de politique monétaire
10
– Restructuration et liquidation des banques en difficulté
– Concurrence accrue dans le secteur financier
– Renforcement du cadre de réglementation et de régulation bancaire : Supervision avec création des commissions bancaires notamment en Zone Franc
NATURE et CONTENU des REFORMES
Hors ZONE FRANC
Une orientation clairement plus libérale et plus rapide
:
12
4 ELEMENTS
Une nouvelle politique monétaire avec utilisation des instruments indirects
Une nouvelle politique de change
Orientation en faveur de l’approfondissement financier
Régulation et supervision bancaires
13
Une nouvelle politique monétaire plus favorable aux instruments indirects1/ Plus de flexibilité des taux
d’intérêt :
Ghana : Février 1988, abandon du contrôle sur le taux base bancaire
Gambie : Juillet 1987, suppression de tous les contrôles sur les taux d’intérêt
14
Une nouvelle politique monétaire plus favorable aux instruments indirects1/ Plus de flexibilité des taux
d’intérêt :
Kenya : Juin 1991, suppression des contrôles sur les taux d’intérêt débiteurs
Nigeria : 1987 : suppression des minimums et maximums imposés sur les taux d’intérêt.
15
2/ Transition vers un processus d’allocation de crédit déterminé par le marché
Ghana : Novembre 1990, abolition de l’obligation d’accorder des crédits au secteur agricole
Gambie : Sept 90, élimination des plafonds sur l’allocation des crédits
Kenya : 1991, suppression des plafonds de crédits ainsi que des taux d’intérêt imposés
Malawi : 1991: suppression des plafonds de crédits
16
Une nouvelle politique de change
Passage d’un régime de fixité vers une plus grande flexibilité : libéralisation du marché des changes et marché aux enchères.
GHANA : 1986 : introduction du marché des devises aux enchères et en Avril 1988 : apparition des bureaux de change privés.
17
Une nouvelle politique de change
GAMBIE : introduction d’un système de changes flexibles et suppression de toutes les restrictions existantes sur les transactions courantes de changes
NIGERIA : l’ évolution vers un régime de taux de change flexible est effectuée en 1986 avec des épisodes de dévaluation répétitive de la Naira
1987 : début de l’unification du marché des changes
18
Orientation en faveur de l’approfondissement
financier
Orientation qui se traduit par l’adoption de plusieurs mesures destinées à renforcer le marché monétaire avec l’introduction des instruments de dette.
19
Orientation en faveur de l’approfondissement
financier
– GHANA : Introduction des bonds à 90 jours de la Banque du GhanaNovembre 1990 : renforcement du marché boursier
– Kenya : 1990 : introduction d’un marché mensuel des titres aux enchères à moyen-terme
20
Régulation et supervision bancaires
GHANA : Juillet 1989 : adoption d’un plan de restructuration et de supervision des banques.
GAMBIE : 1986 : introduction d’un rapport hebdomadaire sur l’état du bilan des banques et renforcement du contrôle de leurs activités.
NIGERIA : 1990 : obligation faite à toutes les banques de reporter les activités de leurs sucurssales et imposition d’un capital minimum.
Nature et contenu des réformes en Zone Franc
Une orientation libérale plus tardive Une nouvelle politique monétaire
Restructuration et supervision bancaires
Restructuration et supervision des compagnies d’assurance
LA NOUVELLE POLITIQUE MONETAIRE
4 ELEMENTS
1/ La transition vers les taux d’intérêt déterminés par le marché n’intervient qu’au cours des années 90 et surtout après la dévaluation du FCFA de Janvier 94
LA NOUVELLE POLITIQUE MONETAIRE
4 ELEMENTS
en UEMOA : Octobre 93 : Une nouvelle politique monétaire dont les changements sont :
- Une nouvelle politique de taux d’intérêt : réduction du nombre des taux de la BCEAO
- Taux d’intérêt déterminés par le marché
24
-Les taux préférentiels de refinancement des trésors publics nationaux sont désormais rattachés au taux du marché
-Introduction d’un nouveau système de réserves obligatoires
25
en CEMAC :
Octobre 1990 : libéralisation des taux d’intérêts (Abolition de la facilité de réescompte préférentiel, unification des taux d’escompte…)
1991 : Introduction de la programmation financière
1994 : Introduction d’un marché monétaire
26
2/ UEMOA :
Mécanisme de classification des prêts afin de contrôler a posteriori la politique de crédit des banques suppression du privilège de refinancement auprès de la BCEAO accordé au secteur agricole
CEMAC : Refinancement des banques est limité
3/ Imposition des ratios de liquidité notamment en CEMAC
27
4/ Marchéisation de l’économie :
en UEMOA : Transformation des créances irrécouvrables en titres négociables émis par la BCEAO adoptant la méthode de la Côte-d’Ivoire
Création de la Bourse régionale des Valeurs d’Abidjan en CEMAC : Les prêts improductifs vont être progressivement remplacés par des titres émis par les Etats membres et la BEAC.
Réformes du secteur bancaire
Restructurations-liquidations bancaires et Supervision
bancaire
29
Processus de restructuration-liquidation a
concerné une vingtaine d’institutions dont 8 banques au Cameroun, 3 au Gabon, 2 au Congo, 2 en RCA, 2 en Guinée Equatoriale, etc.
administré par des institutions crées spécifiquement à cet effet telles que la Société de Recouvrement des Créances au Cameroon et Guinée Equatoriale ou par des liquidateurs accrédités (Gabon, RCA, Tchad).
30
Exemples de restructuration et de liquidations bancaires
31
BURKINA
Restructuration de l’ancienne banque pour le financement du Commerce et des Investissements du Burkina (BFCIB) qui donne naissance à la Société Générale des banques du Burkina (SGBB), filiale du groupe français, la Société Générale. Dans cette nouvelle structure, l’Etat ne conserve que 15% du capital
1998 : Entrée en activité de la SGBB et de la Bank of Africa (BOA).
32
CAMEROUN Programme de restructuartion en
deux étapes : 1ère étape : Restructuration-
liquidation-acquisitionDébut de la restructuration : Décembre
1995Liquidations/Acquisitions :
Banque Meridien-BIAO Cameroun (Oct. 1996)
Crédit agricole (Juin 1997)
33
CAMEROUN (SUITE) Programme de restructuartion en
deux étapes : 1ère étape : Restructuration-
liquidation-acquisitionBICIC (Juin 1997)BICEC (Banque Internationale pour l’Epargne et le Crédit) créée par l’Etat pour reprendre les engagements et les actifs sains de la BICIC.
34
CAMEROUN (SUITE)
Entrée en activité de 3 nouvelles banques depuis 1997 :
- la City Bank
- la Commercial Bank of Cameroon (actionnaire principal le groupe camerounais Fostso recapitalisé en 1999)
- la Highland Bank qui a repris l’agrément obtenu par la Merchant Bank en 1992
35
CAMEROUN (Suite)2ème étape : Assainissement des bilans
bancaires
3 axes : Transfert des créances douteuses dans une
structure de cantonenment appelée la Société de Recouvrement des Créances (SRC).
Recapitalisation
Titrisation des créances sur l’Etat
36
CAMEROUN (Fin)
2 premiers axes achevés : les créances sur l’Etat portées par 4 banques camerounaises (la BICEC, la SBC-CLC, la SGBC et la SCBC soit 164 milliards) ont été transformées pour moitié en titres d’une échéance de 4,5 à 12 ans et pour l’autre moitié en titres d’une échéance de 30 ans.
37
Restructuration et Supervision Bancaires
Restructuration et liquidation de plusieurs banques : introduction de ratios prudentiels (ratio de liquidité et ratio de solvabilité).
Supervision assurée par les commissions bancaires – octroi des licences aux banques ;
38
Restructuration et Supervision Bancaires
– exercice de la discipline sur le marché monétaire ;
– contrôle du respect par les banques des ratios de liquidité et de solvabilité ;
– assiste les banques dans leurs opérations comptables
39
Restructuration et Supervision des Entreprises
d’Assurance
Promulgation d’un nouvelle législation pour accélérer et améliorer les procédures de résolution de conflit.
Contrôle régulier (tous les 2 ans) des compagnies d’assurance.
40
Création des systèmes de financemenent
décentralisés en UMOA
Exemples : Grameen Bank au Bangladesh et Banco Del Sol en Bolivie.
Définition : systèmes de financement qui regroupent une variété d’expériences d’épargne et/ou de crédit, diverses par la taille, le degré de structuration, les objectifs…
41
3 types de structures : institutions ou coopératives d’épargne et de crédit : épargne est généralement préalable au crédit ;
organisations ayant comme activité unique ou principale la distribution du crédit ;
organisations pour lesquelles l’octroi de crédit est une activité accessoire
42
3 types de structures :
Cadre jurique établi par la loi PARMEC (Projet d’Appui à la Réglementation sur les Mutuelles d’Epargne et de Crédit) initiée par BCEAO avec appui de la Coopération Canadienne.
Importance : Quelques Chiffres : Nombre de SFD : Déc 93 : 107 Déc 97 : 188 ; Nombre de bénéficiaires (clients) : Déc 93 : 465916 Déc 97 : 1 440979
43
Plus importantes sont : FECECAM au Bénin ; RCPB au Burkina ; FENACOOPEC en Côte d’Ivoire, TAIMAKO au NIGER, FUCEC au TOGO et CMS au Sénégal, etc.
Efficacité des SFD :en termes de collecte de l’épargne
Epargne collectée en 1993 : près de 13 milliards ; en 1997 : près de 60 milliards de FCFA
44
Efficacité des SFD :
8 SFD les plus importants ont collecté au 31 Déc 1997 : 1 milliards de FCFA
Taux d’intérêt créditeurs les plus courants varient entre 3% et 5%. Taux d’intérêt débiteurs les plus courants varient entre 14% et 20%
45
en terme de taux de pénétration nationale (rapport du nombre total de bénéficiaires des activités des SFD au nombre de familles) : assez faible pénétration : 12% au Burkina, 5% en Côte d’Ivoire, 6% au Niger, mais 41% au Bénin et 26% au Togo.
en termes de populations bénéficiaires : milieu rural : groupes cibles : agriculteurs, éleveurs, pêcheurs, artisans, etc.
milieu urbain : salariés des secteurs public et privé mais surtout micro-entrepreneurs (artisans, PME)
46
en termes des activités financées : davantage orientées vers le financement des activités réalisées dans le secteur informel : achats d’intrants, petit commerce, transformation et commercialisation de produits agricoles, artisanat, etc.
LIBERALISATION du SECTEUR FINANCIER
EXTERIEUR
CONVERTIBILITE du COMPTE COURANT et du COMPTE CAPITAL
48
CONVERTIBILITE du COMPTE COURANT
3 Groupes de pays : 1/ Pays qui exercent des
restrictions sur la convertibilité de leur compte courant :
Pays Zone Franc, Angola et Ethiopie
49
CONVERTIBILITE du COMPTE COURANT
Exemple : en Z.F. : Principe de liberté des transferts à l’intérieur de la Zone mais contrôles discrétionnaires sur les transferts hors de la zone existent toujours
2/ Pays qui ont partiellement
libéralisé leur compte courant : Botswana, Ghana,
50
Madagascar, Rwanda, Afrique du Sud, TanzaniePays qui ont accompli des efforts significatifs vers la libéralisation des transactions courantes mais certaines formes de contrôles existent toujours (exemple sur la cession des recettes de devises).
3/ Pays qui ont le plus haut degré de libéralisation de leur compte extérieur : Kenya, Maurice, Ouganda et ZambieTaux de change déterminés par le marché et flottant indépendamment
51
CONVERTIBILITE du COMPTE CAPITAL
3 Groupes de pays :
Pays qui imposent des restrictions sur la convertibilité du compte capital : Zone Franc, Ghana, Madagascar, Rwanda et Tanzanie.
52
CONVERTIBILITE du COMPTE CAPITAL
Exemple : CFA : investissement direct requiert l’approbation préalable sous les codes d’investissement ; Ghana : investissement direct à l’intérieur ou à l’extérieur du pays est soumis à une approbation préalable
53
2/ Pays qui ont partiellement libéralisé le compte capital : Botswana, Malawi, Mozambique, Namibie et Afrique du Sud
Contrôles directs et restrictifs sur les transactions en capital avec l’extérieur
Exemple : Botswana : les investissements en portefeuille sont traités de façon libérale mais les non-résidents sont interdis d’acheter les certificats des échangés par la Banque du Botswana dans les opérations d’Open-Market.
54
3/ Pays qui ont réalisé la convertibilité totale de leur compte capital : Kenya, Maurice, Ouganda et Zambie Degré élevé d’ouverture dans les mouvements de capitaux et la vente d’actifs entre résidents et non-résidents
Exemples : Maurice : politique d’ouverture à l’activité bancaire offshore ; Zambie : pas de contrôle sur les transferts de K
IIème Partie
LES PERFORMANCES MACROECONOMIQUES : ANALYSE
et INTERPRETATION
56
PERFORMANCES de l’INTERMEDIATION
FINANCIERE(Ratios M2/PIB, Quasi-
monnaie/PIBTaux d’intérêt réels et Crédit
au secteur privé)
57
Evolution of M2/GDP Ratio
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
M2/
GD
P (in
per
cent
)
CAMEROON
GABON
CÔTE d'IV
SENEGAL
GHANA
KENYA
MAURITIUS
INDONESIA
KOREA
MALAYSIA
58
EVOLUTION M2/GDP RATIO
0
5
10
15
20
25
30
35
M2/
GD
P R
atio
Benin
Burkina Faso
Mauritanie
Cote d'Ivoire
Niger
Senegal
59
Evolution of Quasi-Money/GDP Ratio
0
10
20
30
40
50
60
70
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
Qu
asi-
Mo
ney
/GD
P R
atio
(in
per
cen
t)
CAMEROON
GABON
CÔTE d'IV
SENEGAL
GHANA
KENYA
MAURITIUS
INDONESIA
KOREA
MALAYSIA
60
EVOLUTION OF QUASY-MONEY / GDP RATIO
0
2
4
6
8
10
12
14
Qu
asy-
Mo
ney
/ G
DP
Rat
io
Benin
Burkina Faso
Mauritanie
Cote d'Ivoire
Niger
Senegal
61
Evolution of Credit to Private Sector Ratio (in percent of GDP)
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
110
120
130
14019
80
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
Cre
dit t
o Pr
ivat
e Se
ctor
/GD
P (in
%)
Cameroon
Cote d'Ivoire
Gabon
Gambia, The
Ghana
Indonesia
Kenya
Korea, Rep.
Malawi
Malaysia
Nigeria
Senegal
Thailand
Uganda
Mauritius
62
EVOLUTION OF CREDIT TO PRIVATE SECTOR RATIO (%GDP)
0
10
20
30
40
50
60
1980
1982
1984
1986
1988
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
Benin
Burkina Faso
Mauritanie
Cote d'Ivoire
Niger
Senegal
63
REMARQUES et COMMENTAIRES
Approfondissement financier ne semble pas s’être amélioré significativement en ASS au vu des 2 indicateurs (M2/PIB et Quasi-monnaie/PIB) sauf pour des pays comme Maurice et le Kenya
64
REMARQUES et COMMENTAIRES
Résultats nettement inférieurs à ceux de l’Asie du Sud : Seuls Maurice et Kenya ont des ratios comparables à ceux de l’Asie du Sud
Le secteur privé ne semble pas avoir bénéficié de la libéralisation financière : le crédit au secteur privé demeure faible dans les pays d’ASS
65
Raisons Générales : faiblesse de l’intermédiation financière
petite taille du secteur privé en ASS
inefficacité du système des paiements
niveau élevé des réserves obligatoires non rémunérés
66
Raisons Spécifiques en Zone Franc :
Réforme des crédits de campagnes en BCEAO : forte diminution de ces crédits depuis la réforme monétaire de 1989 crédits soumis aux mêmes conditions de refinancement
67
Raisons Spécifiques en Zone Franc :
BEAC : crise du secteur bancaire notamment du Cameroun
Amélioration des conditions financières des entreprises d’exportation après la dévaluation recours à l’autofinancement
68
Examen des indicateurs macroéconomiques et
financiers Crédit au secteur privé
Taux d’épargne et taux d’investissement
Taux de croissance
69
Libéralisation financière et Evolution des taux
d’intérêt :de larges spread en
Afrique Subsaharienne
70
1990 1991 1992 1993 1994 1995 199623 pays ASS 5.9 5.4 5.2 6.7 6.7 9.6 10.6Pays OCDE 5.0 5.1 5.2 4.9 4.3 4.5 4.3
Source : FMI, Occasional Paper, n 169, 1998
Spread entre les taux prêteurs et les taux débiteurs
71
PERFORMANCES MACROECONOMIQUES et
FINANCIERES(Taux d’Epargne, Taux
d’Investissement et Taux de Croissance économique)
72
Pays Moyenne du tauxd’épargne, du tauxd’investissement etdu taux de croissanceavant la libéralisation
Taux d’épargne,d’investissement et
de croissance l’annéede la libéralisationdes taux d’intérêt
Moyenne du tauxd’épargne, du taux
d’investissement et dutaux de croissance
après la libéralisationCameroun
Real Deposit RateSaving Rate
Investment RateGrowth Rate
6.723.121.13.8
16.620.917.3-6.1
16.2 (A D) 2.5(Ap. D)18.2 (A.D.) 20(Ap.D.)15.5 (A .D) 15.2(Ap.D.)-3.1 (A.D) 2 (Ap.D.)
Côte d’IvoireReal Deposit Rate
Saving RateInvestment Rate
Growth Rate
8.320.516.4-0.6
16.311.910.3
3
17.8 (A.D.) NA10.4 (A.D.) 20.4(Ap.D.)8.4 (A.D) 12.7(Ap.D)-0.3 (A .D) 5.2(Ap.D.)
GambieReal Deposit Rate
Saving RateInvestment Rate
Growth Rate
8.94.8
21.61.9
-10.66.4
15.80.3
13.55.2
19.52.7
73
GhanaReal Deposit Rate
Saving RateInvestment Rate
Growth Rate
-18.94.46.30.7
-9.85.8
13.34.6
-5.95
154.5
KenyaReal Deposit Rate
Saving RateInvestment Rate
Growth Rate
4.819.819.94.2
6.720
19.31.5
11.819.419.52.2
MalawiReal Deposit Rate
Saving RateInvestment Rate
Growth Rate
4.813
14.71.2
-5.49.2
15.33.1
0.44.2
14.33.9
74
MauriceTaux d’intérêt réel sur
les dépôtsTaux d’épargne
Taux d’investissementTaux de croissance
NA10.523.3-9.5
1.214.821.95.7
7.523.124.25.7
NigeriaTaux d’intérêt réel sur
les dépôtsTaux d’épargne
Taux d’investissementTaux de croissance
0.415.917
-0.9
-24.119.917
-0.7
-6.525
19.84.7
OugandaTaux d’intérêt réel sur
les dépôtsTaux d’épargne
Taux d’investissementTaux de croissance
-30.92.78.80.1
-53.40.6
10.88
-1.72.7
14.67
75
Remarques et Commentaires
1/ Dans la plupart des pays à l’exception de Maurice, les taux d’épargne ne semblent pas augmenté significativement suite à la libéralisation des taux d’intérêt
Explications possibles : Conflit entre les effets de
substitution et de revenu
76
Remarques et Commentaires
Une augmentation des taux d’intérêt qui entraîne une hausse de l’épargne financière ne signifie pas augmentation de l’épargne globale
Libéralisation financière ne touche pas le secteur informel c’est-à-dire n’arrive pas à drainer vers les circuits financiers formels cette épargne
77
2/ Dans la plupart des pays, à l’exception de Maurice et de l’Ouganda, l’investissement ne s’est pas accru significativement après la libéralisation financière
Explications possibles : Les déterminants de l’investissement sont multiples et vont bien au-delà de la simple libéralisation financière et comprennent : *Stabilité de l’environnement macroéconomique (variabilité de l’inflation, du taux de change réel, poids de la dette…)
78
* Facteurs institutionnels*Niveau de développement du capital humain (éducation, scolarisation, formation…)
3/ La croissance demeure faible dans de nombreux pays, à l’exception de Maurice et de l’Ouganda. 4/ Le regain d’investissement et de croissance observé en Zone Franc est à lier plutôt à la dévaluation du FCFA et au redressement des cours des produits de base.
RISQUES et PROBLEMES de la LIBERALISATION FINANCIERE
EFFICACITE DE LA POLITIQUE MONETAIRE FONDEE SUR DES
INTRUMENTS INDIRECTS
LIBERALISATION FINANCIERE
SURLIQUIDITE BANCAIRE et EFFICACITE de la
POLITIQUE MONETAIRE
CAS DE LA BCEAO
81
Surliquidité bancaire en UMOA
En 1996, l’excédent des réserves constituées sur les réserves requises représentaient 390 milliards de FCFA soit 17% des dépôts et 12,2% des dépôts en 1998.
82
Raisons
Absence d’opportunité d’investissement dans le secteur privé
Coût élevé de l’intermédiation financière
Chocs extérieurs (choc positif des termes de l’échange,dévaluation, afflux massif de capitaux extérieurs).
83
Raisons
Explications Spécifiques à la Zone Franc :
Rapatriement des fonds qui ont été placés dans les banques étrangères suite à la spéculation au sujet de la dévaluation.
Ralentissement de l’activité bancaire nationale pour se protéger contre un risque de défaut élevé
84
‘’Excess Liquidity’’ : Une menace pour l’efficacité de la politique monétaire
Surliquidité peut gêner l’efficacité de la politique monétaire.
Surliquidité : réserves des banques sontsupérieures aux réserves obligatoires le marchémonétaire est ‘’hors-banque’’ uneaugmentation du ratio de réserve obligatoiren’aura aucun effet sur la régulation monétaire.
85
Effets de la surliquidité en UEMOA : Réduction de la part du marché monétaire :
Part du marché monétaire dans le refinancement des banques par la BCEAO (fin de période)
1990 1985 1991 1992 19931994 Sept 1995
32.832.240.526.023.718.722.0
86
Les Solutions de la BCEAO et leur efficacité Juillet 1994 : BCEAO demande aux
banques commerciales d’utiliser leurs excès de liquidités pour acquérir des titres garantis par elle
Solution inefficace car la trésorerie des banques est demeurée très importante en raison des rapatriements des fonds et de la réduction des dettes publiques dues aux banques privés
87
1996 : Persistance de l’excès de liquidités Solution de la BCEAO : réduction de ses plafonds indicatifs de refinancement des banques de 274 milliards de FCFA à 102 milliards
Echec de cette politique :
Fin 1996 : l’excédent des réserves constituées sur les réserves requises représentaient 390 milliards de FCFA, soit 17% des dépôts
88
1997 et premier semestre 1998 : la surliquidité du secteur bancaire s’est légèrement résorbée.
Raisons : forte hausse des coefficients des réserves obligatoires et retraits de liquidités par émission des bons BCEAO
Mais le problème de surliquidité persiste : fin 1998, elle représentait 304 milliards de FCFA soit 12,2% des dépôts
IIIème Partie
LES PERFORMANCES SECTORIELLES : Des résultats
encourageants mais des faiblesses structurelles
persistent
LES PERFORMANCES SECTORIELLES : PROGRES REALISES AU NIVEAU DU
SECTEUR FINANCIER et BANCAIRE
91
Evaluation des Performances en matière de supervision bancaire :
Résultats des ROSC
Cas de la Côte d’Ivoire
92
Côte d’Ivoire: Evaluation des résultats de la supervision
bancaire et Identification des faiblesses structurelles du
secteur bancaire
93
Plusieurs cas de violation de la réglementation prudentielle (au
31 Décembre 1999)
1 banque sur 15 ne satisfait pas la règle de capital minimum (CFAF 1 milliards)
4 banques (détenant 38% des dépôts) étaient en violation de la règle de concentration des risques
94
Plusieurs cas de violation de la réglementation prudentielle (au 31
Décembre 1999)
6 banques (détenant 56% des dépôts) ne satisfaisaient pas le ratio de liquidité
7 banques (détenant 69% des dépôts) avaient un ratio ressources à long terme/crédits à long terme en dessous du minimum prudentiel
95
Faiblesses structurelles du système bancaire
ivoirienForte Concentration :
Activité bancaire concentrée entre les 5 banques les plus grandes qui (à l’exclusion de la Caisse Autonome d’Amortissement) représentent 85% des dépôts et des prêts.
Les deux plus grandes comptent pour presque la moitié de l’activité totale.
96
concentration sectorielle des risques
Prédominance du financement de l’industrie du café et du cacao
Concentration sur quelques emprunteurs
Système bancaire incapable de mobiliser l’épargne de long terme : 90% des dépôts sont d’une durée de moins de 6 mois.
97
CECP (l’ancienne SIPE, compte d’épargne chèques postaux), a accumulé des pertes d’exploitation estimées à plus de 60 milliards de FCFA (près de 1% du PIB)
Caisse Autonome d’Amorstissement importantes difficultés de liquidités.
98
Sources réelles du risque système du secteur bancaire
Forte dépendance à l’égard du secteur du café/cacao
Pertes enregistrées par les exportateurs de café et de cacao au cours des campagnes 1996/97 et 1997/198 ont entraîné :
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un stock de prêts improductifs de CFAF 80 milliards at à la fin de 1999 6% du total des actifs des banques.
A la fin 1998, les prêts irrécouvrables du système dans son ensemble représentaient 344 milliards de FCFA presque 25% du total des crédits (of total outstanding credit).
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Tableau : Prêts improductifs en Afrique Subsaharienne.
Classification des pays
Indicateur : Total prêts improductifs/ Total Net des
prêts
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Ratio PaysMoins de 1% Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinea,
Mauritius, Zambia1– 5 % Botswana, Burundi, Cameroon, Cape
Verde, Chad, Ethiopia, Malawi, Namibia,South Africa, Zimbabwe
5 – 10% Mali, Mozambique, Rwanda, Swaziland,Uganda,
10 –15 % Benin, Tanzania15 – 20 % Angola, Gambia, SudanPlus de 20% Kenya
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Enseignements et Conclusion
Pays africains ont fait des progrès considérables en matière de réformes du secteur financier
Résultats au niveau macroéconomique ne se font pas sentir
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Enseignements et Conclusion
Au niveau microéconomique, d’importants résultats en matière de restructuration bancaire, d’assainissement des bilans des banques et de supervision
Mais les faiblesses structurelles du secteur financier persistent : marché oligopolistique et concentré, prêts non performants, grande exposition à un secteur et risque systémique
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Enseignements et Conclusion (Suite et
fin)
Solidité du système financier (“Financial Soundness”) n’est pas acquise