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Rapport climatologique 2016
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Rapport climatologique 2016
Editeur
Office fédéral de météorologie et de climatologie
MétéoSuisse
Département climat
Operation Center 1
CH–8058 Zürich-Flughafen
www.meteosuisse.ch
Rédaction
Dr Stephan Bader, Thomas Schlegel
Auteurs
Dr Stephan Bader, Michael Begert, Dr Martine Collaud Coen,
Dr Christoph Frei, Dr Sophie Fukutome, Dr Regula Gehrig,
Dr Eliane Maillard Barras, Dr Rolf Philipona, G. Romanens,
Dr Simon Scherrer, Thomas Schlegel, Dr Christoph Spirig,
D. Reto Stöckli, Dr. René Stübi, Dr Laurent Vuilleumier
Distribution
OFCL, Vente des publications fédérales, CH–3303 Berne
publicationsfederales.admin.ch
Numéro d’article 313.001.f
ISSN 2296-1496
Photo de couverture
Décembre féerique au bord du Hüttnersee
Photo: Daniel Gerstgrasser
Merci de bien vouloir citer le présent rapport comme suit:
MétéoSuisse, 2016: Rapport climatologique 2016. Office
fédéral de météorologie et de climatologie. MétéoSuisse,
Zurich. 80 p.
© MétéoSuisse 2017
3Résumé 4
Summary 6
1 Evolution du climat au cours de l’année 10
2 Diagrammes représentant l’évolution annuelle 20
3 Particularités de l’année 2016 383.1 Premier semestre extrêmement pluvieux 38
3.2 Foehn record en novembre 39
3.3 Décembre avec des records de sécheresse 41
4 Climat global et événements météorologiques 2016 444.1 Nouveau record mondial de chaleur 44
4.2 El Niño et La Niña 46
4.3 Evénements particuliers 47
4.4 Glaces marines arctiques et antarctiques 47
5 Surveillance du climat 505.1 Atmosphère 52
5.1.1 Mesures au sol 52
Température 52
Jours de gel 55
Journées d’été 56
Limite du zéro degré 57
Précipitations 58
Jours de fortes précipitations 61
Précipitations des journées très humides 62
Périodes de sécheresse 63
Indice de sécheresse 64
5.1.2 Atmosphère libre 65
Limite du zéro degré 65
Altitude de la tropopause 65
5.1.3 Composition de l’atmosphère 66
Série de mesures de l’ozone d’Arosa 66
Mesures de l’ozone à Payerne 67
Poussière du Sahara 68
Intensité des pollens 69
5.2 Terres émergées 70
Sommes de neige fraîche et journées de neige fraîche 70
Journées de neige fraîche 71
Indice du printemps 72
Floraison des cerisiers près de Liestal et apparition de la
première feuille du marronnier à Genève 73
5.3 Origine des données et méthodes 76
Références 78
Table de matière
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Résumé
En 2016, la température en Suisse a dépassé la norme de
0.7 degré. Moyennée sur l’ensemble de la Suisse, 2016 fait
partie des 10 années les plus chaudes depuis le début des
mesures en 1864. L’année a débuté avec une douceur hiver-
nale proche des records. Le Nord des Alpes a régionalement
enregistré son premier semestre le plus pluvieux depuis le
début des mesures. L’été n’est arrivé qu’en juillet, mais une
chaleur inhabituelle s’est manifestée jusqu’en septembre. A
la fin de l’année, à la suite de conditions anticycloniques per-
sistantes avec une sécheresse record, le manque de neige
en montagne a été frappant.
L’hiver 2015/2016 a été le deuxième le plus doux depuis le
début des mesures en 1864. Moyennée sur les 3 mois de
l’hiver, de décembre 2015 à février 2016, la température a
dépassé la norme 1981–2010 de 2.5 degrés. L’hiver record
2006/2007 avait connu des conditions similaires avec un écart
à la norme de 2.6 degrés. L’hiver 1989/1990 avait également
dépassé la normale de 2.4 degrés.
Les températures du printemps 2016 ont été conformes à la
norme 1981–2010 avec toutefois de nettes différences ré-
gionales. Sur le nord-ouest du pays, les températures du prin-
temps ont connu un déficit jusqu’à 0.6 degré par rapport à la
normale. En revanche, au Sud du pays, l’excédent a localement
atteint jusqu’à 0.7 degré. Mars et mai ont souvent été trop
frais. Par contre, avril a présenté un excédent thermique d’un
à 2 degrés au Sud des Alpes et en montagne.
Le premier semestre 2016 s’est régionalement terminé au
Nord des Alpes avec les sommes de précipitations les plus
élevées depuis le début des mesures en 1864. Les condi-
tions météorologiques ont souvent été pluvieuses depuis le
début de l’année.
En raison d’un mois de juin gris, seules 3 à 8 journées esti-
vales (avec températures égales ou supérieures à 25 degrés)
ont été comptabilisées au Nord des Alpes. Pour le Sud des
Alpes, le chiffre a tout de même été entre 12 et 16 journées
estivales. En juillet et en août, il a été relevé de 26 à 28 jour-
nées estivales par mois au Sud des Alpes, si bien que la cha-
leur estivale a presque été continue. La première quinzaine
du mois de septembre a vu des conditions anticycloniques
persistantes et l’ensemble du mois de septembre a finale-
ment été régionalement le plus chaud depuis le début des
mesures en 1864 en Suisse romande, en Valais et au Sud des
Alpes. Pour les autres régions de plaine du Nord de la Suisse,
il s’agit globalement du quatrième mois de septembre le plus
chaud depuis le début des mesures en 1864.
En novembre 2016, le foehn s’est manifesté avec une durée
inhabituellement longue. A Vaduz et à Altdorf, il a soufflé
sans interruption du 20 au 24 novembre pendant plus de
4 jours. Pour Vaduz, avec 108.2 heures, il s’agit de la plus
longue période de foehn sans interruption depuis le début
des mesures automatiques en 1981. Pour Altdorf, avec 109.3
heures, il s’agit de la deuxième plus longue période de foehn
sans interruption.
En raison de conditions anticycloniques persistantes, le Nord
des Alpes et les Alpes ont souvent vécu le mois de décembre
le plus sec depuis le début des mesures en 1864. La partie
occidentale du Plateau et le Valais n’ont localement vu aucune
goutte d’eau au cours de ce mois de décembre.
Le nord-ouest du pays, les hauteurs du Jura et toute la région
alpine ont souvent connu le mois de décembre le plus enso-
leillé depuis le début de la série de mesures en 1959. Dans
les Alpes et au Sud des Alpes, décembre 2016 a connu 20 à
27 journées pleinement ensoleillées. En revanche, les régions
à brouillard entre le lac Léman et le lac de Constance n’ont
régionalement connu que 2 à 5 journées ensoleillées.
Pour les régions en altitude situées au Nord des Alpes, il s’agit
du deuxième mois de décembre le plus doux depuis le début
des mesures il y a 153 ans et pour le Sud des Alpes du qua-
trième mois de décembre le plus doux. En conséquence de
cette sécheresse persistante avec des températures douces
en montagne, on ne trouvait pas de neige dans les Alpes
jusqu’à près de 2000 mètres d’altitude. Vers 2500 mètres,
les hauteurs de neige n’atteignaient qu’entre 20 et 30 cm.
Au niveau mondial, les années 2016 et 2015 ont nettement
été les plus chaudes depuis le début des mesures en 1850.
Avec un excédent mondial massif de 0.77 degré (2016) et
0.76 degré (2015) par rapport à norme 1961–1990, les deux
années ont franchi de nouvelles limites depuis le début de
la série de mesures des températures globales en 1850. Les
précédentes années record affichaient un excédent thermique
de 0.55 degré. Les experts attribuent ce record mondial massif
de chaleur à l’effet combiné du réchauffement climatique lié
aux activités humaines et au fort événement El Niño.
Dans l’évolution des températures à long terme sur la pé-
riode 1864-2016, l’année record 2016 fournit une contribu-
tion supplémentaire à l’augmentation des températures en
Suisse. Toutes les saisons ont vu des températures plus éle-
vées que la norme 1961–1990. Par-dessus tout, la température
hivernale a dépassé de 3.1 degrés la normale. Le printemps
et l’automne ont dépassé la norme d’un degré, tandis que
l’été s’est trouvé près de 2 degrés plus chaud que la normale.
Conformément à l’augmentation générale des températures
en Suisse, le nombre de journées estivales a considérablement
augmenté, tandis que le nombre de jours de gel a nettement
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diminué. De même, une augmentation de la limite du zéro
degré a été observée, notamment en hiver, au printemps et
en été. Le réchauffement général s’exprime également dans
un développement plus précoce de la végétation.
L’évolution à long terme des précipitations entre 1864 et
2015 montre au Nord des Alpes une tendance significative
à la hausse des sommes de précipitations pour l’année et
en hiver. Pour les autres saisons, aucun changement à long
terme n’apparaît dans la somme pluviométrique. Au Sud des
Alpes, aucun changement à long terme dans le régime des
précipitations n’apparaît pour toutes les saisons et aussi pour
l’année. Le nombre de jours avec de fortes précipitations n’a
pas évolué dans les sites de mesures étudiés. De même, les
précipitations des journées très humides n’ont pas changé. La
durée des périodes sèches les plus intenses ne montre aucune
évolution significative pour les sites de mesures examinés.
Les relevés plus que centenaires de la neige montrent régio-
nalement une légère diminution des sommes de neige fraîche,
alors qu’il n’y a aucun changement pour d’autres régions plus
étendues. Pour le nombre de jours avec de la neige fraîche,
certaines régions montrent une légère augmentation, tandis
que certaines autres régions montrent une légère diminution.
Mais d’autres régions ne montrent aucun changement. Ce-
pendant, ces analyses ne sont pas basées sur des données
homogénéisées.
Ces dernières années, la situation de l’ozone dans la haute at-
mosphère au-dessus de la Suisse est restée stable. Cette sta-
bilité fait suite à une diminution de l’ozone totale de quelque
6% qui s’est produite entre 1970 et 1995.
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Summary
In Switzerland the year 2016 was 0.7 °C milder than normal
values 1981–2010. Averaged over the country it was among
the ten warmest years since observations started in 1864. The
year began with an almost record-breaking warm period in
winter. Several regions north of the Alps registered a first half
of the year with the highest precipitation totals since observa-
tions started. Summer only arrived in July, but it persisted with
uncommon warmth until September. Towards the end of the
year a stable zone of high pressure with a record lack of pre-
cipitation led to a significant lack of snow in the mountains.
The winter 2015/2016 was the 2nd warmest in the measure-
ment period started in 1864. Averaged over the three winter
months December 2015 to February 2016 a temperature sur-
plus of 2.5 °C resulted for Switzerland compared with normal
values 1981–2010. Only the record winter 2006/2007 brought
similarly mild conditions with a surplus of 2.6 °C and the win-
ter 1989/1990 with a surplus of 2.4 °C.
Averaged over the entire country the spring temperature 2016
was within the normal values 1981–2010, however, there
were substantial regional differences. In the north-west the
spring temperature remained up to 0.6 °C below the climate
normal. In southern Switzerland there were local surpluses as
high as 0.7 °C. In many parts the months of March and April
were too cold. In the mountains and south of the Alps April
was 1 to 2 °C too mild.
North of the Alps the first half of the year 2016 ended with
the highest precipitation totals in certain regions since obser-
vations started in 1864. This was caused by the impact of con-
tinuous strong precipitation activity since the start of the year.
North of the Alps a grey month of June supplied only 3 to 8
summer days with temperatures of 25 °C and higher, though
south of the Alps 12 to 16 summer days were recorded. In July
and August stations north of the Alps registered around 20
summer days. South of the Alps it was summery and warm
almost throughout, with 26 to 28 summer days.
South of the Alps, in the Valais and in western Switzerland,
continuous high pressure influence in the first half of the
month led in parts to the warmest September since obser-
vations began in 1864. In lower altitudes of northern Switzer-
land it was – overall – the fourth-warmest September since
observations started in 1864.
In November 2016 the “Föhn” showed exceptional tenacity.
At the stations of Vaduz and Altdorf it persisted from 20 to
24 November for over four days without interruption. For Va-
duz it was the longest continuous “Föhn” period with 108.2
hours, for Altdorf the second-longest with 109.3 hours since
measurements started in the year 1981.
North of the Alps and in the Alps a stable high-pressure zone
led to the month with the least precipitation in many areas
since observations started in 1864. In several regions of the
western half of the Plateau and in the Valais December did
not receive any precipitation at all.
Many parts of north-western Switzerland, the Jura heights
and the Alpine zone experienced the sunniest December
since the beginning of their data series in 1959. Many sta-
tions in the Alps and south of the Alps registered 20 to 27
sunshine days. In the fog areas between Lake Geneva and
Lake Constance, however, there were, in some parts, only 2
to 5 sunshine days.
At higher altitudes north of the Alps, the second-warmest,
south of the Alps the fourth-warmest December in the mea-
suring period spanning 153 years was recorded regionally.
As a consequence of the persistently dry and mild mountain
weather the Alps remained without snow up to 2000 m a.s.l.
At 2500 m a.s.l. snow depth amounted to a mere 20 to 30 cm.
Globally the two years 2016 and 2015 were by far the warmest
on the record since beginning of the measurements in 1850.
With a massive global surplus of 0.77 degrees (2016) and 0.76
degrees (2015) compared with normal value 1961–1990, the
two years put new limits. The record-surpluses of the pre-
vious years showed amounts around 0.55 degrees. Experts
attributed the massive global heat records on the combined
effect of persistent anthropogenic climate warming and the
strong El Niño event.
With a view to the long-term temperature change 1864–2016
the record year 2016 contributed again to the elevated mean
temperature in Switzerland. All seasons brought above-nor-
mal temperatures. Especially in winter the overall mean tem-
perature surplus amounted to 3.1 °C far above the the normal
value 1981–2010. Surpluses of nearly 1.0 °C are registered in
spring and autumn, and summer was nearly 2 °C milder than
normal values 1981–2010.
In accordance with generally higher temperatures the number
of summer days has increased considerably while the num-
ber of frost days has decreased. The zero degree level has
risen by around 400 m during the last decades, mainly in the
winter, spring and summer seasons. The general rise in tem-
perature has also led to an earlier development of vegetation.
North of the Alps the long-term precipitation development
1864–2015 shows a trend to higher precipitation totals for
the year and for the winter season. No long-term changes in
the precipitation totals have been registered for the remain-
ing seasons. South of the Alps no long-term change in the
precipitation pattern has been registered, both as regards
7annual totals and seasonal totals. The number of days with
heavy precipitation and the precipitation totals of very wet
days have remained largely unchanged. The length of the
most intensive dry periods has not changed.
The over 100-year-old snow records indicate in some re-
gions a slight decrease, in other regions however, there is no
change in the fresh snow totals. In the number of days with
fresh snow some regions show a slight increase, in other re-
gions however the measurement series indicate a slight de-
crease or no change.
In the past years the ozone situation in the upper atmosphere
over Switzerland has remained stable. This stability follows a
decrease of the ozone total of around 6 % which took place
between 1970 and 1995.
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1| Evolution du climat au cours de l’année
Deuxième hiver le plus doux
L’hiver 2015/2016 a été caractérisé par des conditions très
douces presque sans interruption. Décembre 2015 a été anor-
malement doux avec un écart à la norme 1981–2010 de près
de 4 degrés. Il a été 1 degré plus doux que le précédent mois
de décembre record qui datait de 1868. Une fraîcheur bien
hivernale avec des températures largement sous la normale et
une couche de neige jusqu’à basse altitude ne se sont présen-
tées que pendant quelques jours vers la mi-janvier. Moyennée
sur les 3 mois de l’hiver, de décembre 2015 à février 2016, la
température a dépassé la norme 1981–2010 de 2.5 degrés.
L’hiver record 2006/2007 avait connu des conditions similaires
avec un écart à la norme de 2.6 degrés. L’hiver 1989/1990
avait également dépassé la normale de 2.4 degrés. Tous les
autres hivers doux depuis le début des mesures en 1864
avaient connu un excédent thermique inférieur à 2 degrés.
Un début d’année très contrasté sur les précipitations
Janvier a été copieusement arrosé au Nord des Alpes. Les
précipitations ont été fréquentes avec une activité forte à la
fin du mois. Certains postes de mesures ouverts depuis plus
100 ans ont comptabilisé la somme pluviométrique la plus
élevée pour un mois de janvier: 185 mm à Eschenz/TG vers
le lac de Constance, 189 mm à Mormont/JU. Le deuxième
mois de janvier le plus pluvieux a été relevé à Saint-Gall avec
165 mm et à Bâle avec 132 mm. Pour les régions de plaine
du Nord des Alpes, janvier 2016 a souvent été le deuxième
mois de janvier le plus humide depuis le début des mesures
en 1864. En revanche, le Sud des Alpes n’a régionalement
recueilli que la moitié des précipitations habituellement re-
levées en janvier. Là-bas, des mois de janvier sans précipita-
tions se sont déjà produits.
Une fin d’hiver extrêmement douce
Au cours du mois de février, plusieurs épisodes doux se sont
manifestés. Le 21 février, la température à Samedan a grimpé
jusqu’à 11.7 degrés, égalant la valeur record pour un mois
de février relevée le 19.2.1998. Les données de températures
maximales à Samedan ont été homogénéisées jusqu’en 1869.
A Berne, les 16.4 degrés mesurés constituent la cinquième
valeur la plus élevée pour un mois de février depuis le début
des mesures en 1864.
Fortes chutes de neige en mars au Sud
Début mars, de fortes chutes de neige ont affecté le Sud des
Alpes avec 22 cm en un jour à Locarno-Monti, 15 cm à Lugano
et 61 cm au San Bernardino (à 1640 mètres). Les mesures de
neige à Locarno-Monti remontent jusqu’en 1935 et seule la
journée du 17 mars 1975 avait connu encore plus de neige
fraîche en mars avec 25 cm. Au San Bernardino, le record de
neige fraîche pour un mois de mars qui date de 1979 a été
égalisé. Toutefois, les mesures de neige fraîche pour cette
station ne sont disponibles que depuis 1968.
Des records de pluie localement en mai
Le printemps s’est souvent montré pluvieux dans l’ensemble.
Seul le mois de mars a été plus sec que la normale, à l’exception
du Sud des Alpes. En avril et surtout en mai, les quantités de
précipitations ont souvent été excédentaires. Localement, les
sommes de mai ont représenté l’équivalent de 180 à 250%
de la norme. Lucerne avec 270 mm, Château-d’Oex avec 239
mm et Thoune avec 198 mm ont connu leur mois de mai le
plus pluvieux depuis le début des mesures au 19ème siècle.
En 2016, la température en Suisse a dépassé la norme 1981–2010 de 0.7 degré. Moyennée sur l’ensemble de la Suisse, 2016 fait partie des 10 années les plus chaudes depuis le début des mesures en 1864. L’année a débuté avec une douceur hivernale proche des records. Le Nord des Alpes a régionalement enregistré son premier semestre le plus pluvieux depuis le début des mesures. L’été n’est arrivé qu’en juillet, mais une chaleur inhabituelle s’est manifestée jusqu’en septembre. A la fin de l’année, à la suite de conditions anticycloniques persistantes avec une sécheresse record, le manque de neige en montagne a été frappant.
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De longues périodes avec du foehn
En avril déjà, le foehn a soufflé pendant plusieurs heures dans
les endroits classiques à foehn. A Altdorf, il a soufflé pendant
65 heures, soit pendant presque 3 jours sans interruption. Un
mois plus tard, il a soufflé sans interruption pendant 93 heures,
soit presque 4 jours, du 7 mai en matinée au 11 mai en ma-
tinée. Il s’agit de la deuxième période la plus longue avec du
foehn à Altdorf depuis le début des mesures continues en 1981.
En fait, l’épisode de foehn avait déjà commencé 2 jours au-
paravant, mais le foehn était brièvement tombé pendant 2
bonnes heures le 7 mai. Ainsi, Altdorf a été sous l’influence
du foehn pendant 5.5 jours. En avril 1993, l’épisode de foehn
le plus long à Altdorf avait persisté pendant 138 heures et 20
minutes, soit pendant presque 7 jours.
Des températures au printemps conformes à la normale
En moyenne nationale, les températures du printemps 2016
ont été conformes à la norme 1981–2010 avec toutefois de
nettes différences régionales. Sur le nord-ouest du pays, les
températures du printemps ont connu un déficit jusqu’à 0.6
degré par rapport à la normale. En revanche, au Sud du pays,
l’excédent a localement atteint jusqu’à 0.7 degré. Mars et mai
ont souvent été trop frais. Par contre, avril a présenté un ex-
cédent d’un à 2 degrés au Sud des Alpes et en montagne.
Début de l’été avec des intempéries
Le mois de juin a globalement été gris et pluvieux. Au cours
de la première quinzaine, des orages ont provoqué de fortes
précipitations et des inondations locales. Vers la mi-juin, de
l’air méditerranéen humide a généré de fortes précipitations
sur la Suisse méridionale et orientale. Les sols, déjà bien dé-
trempés par les pluies répétées depuis le début du mois, ont
fortement réagi à la suite de ces nouvelles précipitations avec
des inondations et des glissements de terrain, ce qui a loca-
lement créé d’importants dégâts. Le lac de Constance et le
Walensee ont débordé, tandis que le Rhin a été en crue. La
dernière décade du mois a connu des orages parfois violents
avec de nouveaux dégâts sur la moitié orientale du pays.
Record de pluie au premier semestre
En raison de conditions météorologiques souvent pluvieuses
depuis le début de l’année, le premier semestre 2016 s’est ré-
gionalement terminé au Nord des Alpes avec les sommes de
précipitations les plus élevées depuis le début des mesures
en 1864. A l’exception du mois de mars, tous les autres mois
ont connu des quantités de précipitations largement au-des-
sus de la normale. A Bâle avec 732 mm, à Neuchâtel avec 771
mm et à Lucerne avec 875 mm, les sommes de précipitations
mesurées de janvier à juin n’ont jamais été aussi élevées de-
puis le début des mesures il y a 153 ans.
12 Enfin un peu d’été
En raison d’un mois de juin gris, seules 3 à 8 journées estivales
(avec températures égales ou supérieures à 25 degrés) ont été
comptabilisées au Nord des Alpes. Pour le Sud des Alpes, le
chiffre a tout de même été entre 12 et 16 journées estivales.
En juillet et en août, il a été relevé 20 journées estivales par
mois au Nord des Alpes, 26 à 28 par mois au Sud des Alpes,
si bien que la chaleur estivale a presque été continue là-bas.
Brève canicule record
A partir du 22 août, un anticyclone s’est installé au-dessus de
l’Europe centrale et a déterminé le temps en Suisse jusqu’au
28. L’ensoleillement a été maximal et les températures au Nord
des Alpes ont fréquemment grimpé au-dessus des 30 degrés
à partir du 25 août. La période du 25 au 31 août a connu
une chaleur record. Le 27 août, il a fait jusqu’à 33.5 degrés à
Genève et 33.8 degrés à Bâle. Pour Genève, il s’agit très net-
tement de la valeur la plus élevée pour une fin août depuis le
début des mesures en 1864. Bâle avait déjà connu une tem-
pérature maximale similaire le 27 août 1992 avec 33.7 degrés.
Chaleur extrême en septembre
La première quinzaine du mois de septembre a vu des condi-
tions anticycloniques persistantes et cette quinzaine a été la
plus chaude depuis le début des mesures en 1864 en Suisse
romande, en Valais et au Sud des Alpes. De nouveaux records
pour l’ensemble d’un mois de septembre ont été relevés avec
une température dépassant la norme 1981–2010 de 3.1 degrés
à Locarno-Monti, 3.2 degrés à Sion et 2.7 degrés à Neuchâtel.
A Lugano, le précédent record qui a dépassé la norme de 2.8
degrés a été égalé. Pour Genève, la température a dépassé
la normale de 2.6 degrés et n’a juste pas atteint le précédent
excédent record. Pour les autres régions de plaine du Nord
de la Suisse, il s’agit globalement du quatrième mois de sep-
tembre le plus chaud depuis le début des mesures en 1864.
Offensives hivernales en automne
Octobre 2016 a été nettement plus frais que la normale et a
brusquement mis fin à la chaleur inhabituelle de septembre.
La neige est tombée jusqu’en moyenne montagne et plusieurs
gelées au sol jusqu’en plaine ont plutôt donné un caractère
hivernal à ce mois. La première quinzaine de novembre a
connu une fraîcheur bien hivernale. Vers la mi-novembre, il
a abondamment neigé en montagne. Quelques domaines
skiables relativement élevés ont déjà pu ouvrir.
Foehn record
En novembre 2016, le foehn s’est manifesté avec une durée
inhabituellement longue. Du 20 au 24, il a soufflé sans inter-
ruption pendant plus de 4 jours à Vaduz et à Altdorf. Pour
Vaduz, avec 108.2 heures, il s’agit de la plus longue période
de foehn sans interruption depuis le début des mesures auto-
matiques en 1981. Pour Altdorf, avec 109.3 heures, il s’agit de
la deuxième plus longue période de foehn sans interruption.
Comme le foehn a encore soufflé à 2 reprises au début du
mois, la somme mensuelle avec du foehn à Vaduz s’est élevée
à 137 heures, ce qui constitue un record pour un mois de no-
vembre. A Altdorf, cette somme s’est élevée à 135.5 heures,
soit la deuxième valeur mensuelle pour un mois de novembre.
Salve de records en décembre
En raison de conditions anticycloniques persistantes, le Nord
des Alpes et les Alpes ont souvent vécu le mois de décembre
le plus sec depuis le début des mesures en 1864. La partie
occidentale du Plateau et le Valais n’ont localement vu aucune
goutte d’eau au cours de ce mois de décembre.
Le nord-ouest du pays, les hauteurs du Jura et toute la région
alpine ont souvent connu le mois de décembre le plus enso-
leillé depuis le début de la série de mesures en 1959. Dans
les Alpes et au Sud des Alpes, décembre 2016 a connu 20
à 27 journées pleinement ensoleillées. En revanche, les ré-
gions à brouillard entre le lac Léman et le lac de Constance
n’ont régionalement connu que 2 à 5 journées ensoleillées.
Pour les régions en altitude situées au Nord des Alpes, il s’agit
du deuxième mois de décembre le plus doux depuis le début
des mesures il y a 153 ans. Pour le Sud des Alpes, il s’agit
régionalement du quatrième mois de décembre le plus
doux depuis le début des mesures. En conséquence de cette
sécheresse persistante avec des températures douces en mon-
tagne, on ne trouvait pas de neige dans les Alpes jusqu’à près
de 2000 mètres d’altitude. Vers 2500 mètres, les hauteurs de
neige n’atteignaient qu’entre 20 et 30 cm.
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Station Altitude Température °C Durée d’ensoleillement h Précipitations mm
m moyenne norme écart somme norme % somme norme %
Berne 553 9.4 8.8 0.6 1760 1682 105 1056 1059 100
Zurich 556 9.9 9.3 0.6 1642 1544 106 1297 1134 114
Genève 420 11.1 10.5 0.6 1821 1828 103 886 1005 88
Bâle 316 10.9 10.5 0.4 1640 1637 103 997 842 118
Engelberg 1036 7.3 6.4 0.9 1357 1350 101 1612 1559 103
Sion 482 11.2 10.1 1.1 2086 2093 100 587 603 97
Lugano 273 13.3 12.4 0.9 2138 2069 103 1681 1559 108
Samedan 1709 2.8 2.0 0.8 1773 1733 102 750 713 105
norme moyenne climatologique 1981–2010écart écart de la température à la norme 1981–2010% rapport à la norme 1981–2010 (norme = 100 %)
Tableau 1.1
Valeurs annuelles 2016
pour une sélection de
stations MétéoSuisse
en comparaison avec la
norme 1981–2010.
Bilan annuel
La température annuelle en 2016 a dépassé la norme 1981–
2010 de 0.4 à 0.9 degré dans la plupart des régions de la Suisse.
Pour certains sites de mesures, la normale n’a été dépassée
que de 0.2 à 0.3 degré, tandis que pour d’autres, l’excédent
thermique a été entre 1.0 et 1.3 degré. En moyenne natio-
nale, la température en 2016 a dépassé la norme 1981–2010
de 0.7 degré. Ainsi, 2016 fait partie des 10 années les plus
chaudes depuis le début des mesures en 1864.
Les précipitations annuelles au Nord des Alpes ont fréquem-
ment atteint l’équivalent de 90 à 120 % de la norme 1981–
2010, localement jusqu’à 120–130 %. Dans les Alpes et au
Sud des Alpes, il est tombé l’équivalent de 80 à 110 % des
sommes annuelles. En raison du premier semestre qui a été
exceptionnellement humide au Nord des Alpes, il était déjà
tombé au 30 juin l’équivalent de 75 à 90 % des valeurs
annuelles.
Pour toute la Suisse, les sommes annuelles d’ensoleillement
ont représenté l‘équivalent de 90 à légèrement plus de
100 % de la norme 1981–2010. En moyenne nationale, seuls
les mois d’août, de septembre et surtout de décembre ont
connu un ensoleillement supérieur à la normale. Un ensoleil-
lement normal à supérieur à la normale a été relevé en juillet
dans toute la Suisse, en mars dans les Alpes et au Sud des
Alpes. Les sept autres mois de l’année ont souvent connu un
ensoleillement déficitaire.
14 Températures, précipitations et duréed’ensoleillement de l’année 2016
Figure 1.1
Répartition spatiale des températures, des précipitations et de la durée d’ensoleillement en 2016. Les valeurs
mesurées sont représentées à gauche et les rapports à la norme climatologique 1981–2010 à droite.
Valeurs mesurées en 2016
Températures moyennes annuelles en °C
Somme annuelle des précipitations en mm
Rapport à l’ensoleillement annuel maximal en %
Ecarts à la norme 1981–2010
Ecart à la norme de la température moyenne en °C
Somme des précipitations en % de la norme
Durée d’ensoleillement en % de la norme
2.5
−9−8−7−6−5−4−3−2−10246789101214
−2.5−2−1.6−1.3−1−0.8−0.6−0.4−0.20.20.40.60.811.31.622.5
10
500
700
900
1100
1300
1500
1700
2000
2500
3000
50
70
82
90
94
98
102
108
118
130
145
170
30
35
40
45
50
55
60
65
70
80
85
90
93
96
99
101
107
113
119
128
140140128119113107101999693908580
70
65
60
55
50
45
40
35
30
1.6
1.0
0.6
0.2
-0.4
-0.8
-1.3
-2.0-2.5
14
10
8
6
20
-2
-4
-6
-8
170145130118108102989490827050
3000
2500
2000
1700
1500
1300
1100
900
700
500
1010
500
700
900
1100
1300
1500
1700
2000
2500
3000
50
70
82
90
94
98
102
108
118
130
145
170
30
35
40
45
50
55
60
65
70
80
85
90
93
96
99
101
107
113
119
128
140
−9−8−7−6−5−4−3−2−10246789101214
−2.5−2−1.6−1.3−1−0.8−0.6−0.4−0.20.20.40.60.811.31.622.5
15Température mensuelle 2016:écart à la norme 1981–2010
Figure 1.2
Répartition spatiale de la température mensuelle, écart à la norme 1981–2010, en °C.
Janvier 2016
Avril 2016
Juillet 2016
Octobre 2016
Février 2016
Mai 2016
Août 2016
Novembre 2016
Mars 2016
Juin 2016
Septembre 2016
Décembre 2016
−7−6−5−4−3−2−1.5−1−0.50.511.5234567
−7−6−5−4−3−2−1.5−1−0.50.511.5234567
−7−6−5−4−3−2−1.5−1−0.50.511.5234567
−7−6−5−4−3−2−1.5−1−0.50.511.5234567
−7−6−5−4−3−2−1.5−1−0.50.511.5234567
−7−6−5−4−3−2−1.5−1−0.50.511.5234567
−7−6−5−4−3−2−1.5−1−0.50.511.5234567
−7−6−5−4−3−2−1.5−1−0.50.511.5234567
−7−6−5−4−3−2−1.5−1−0.50.511.5234567
−7−6−5−4−3−2−1.5−1−0.50.511.5234567
−7−6−5−4−3−2−1.5−1−0.50.511.5234567
−7−6−5−4−3−2−1.5−1−0.50.511.5234567
−7−6−5−4−3−2−1.5−1−0.50.511.5234567 7.0
5.0
3.0
1.5
0.5
-1.0
-2.0
-4.0
-6.0
16 Précipitations mensuelles 2016en pour cent de la norme 1981–2010
Figure 1.3
Répartition spatiale des précipitations mensuelles en pour cent de la norme 1981–2010.
Janvier 2016
Avril 2016
Juillet 2016
Octobre 2016
Février 2016
Mai 2016
Août 2016
Novembre 2016
Mars 2016
Juin 2016
Septembre 2016
Décembre 2016
15
35
50
65
80
95
105
120
140
180
220
300
15
35
50
65
80
95
105
120
140
180
220
300
15
35
50
65
80
95
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120
140
180
220
300
15
35
50
65
80
95
105
120
140
180
220
300
15
35
50
65
80
95
105
120
140
180
220
300
15
35
50
65
80
95
105
120
140
180
220
300
15
35
50
65
80
95
105
120
140
180
220
300
15
35
50
65
80
95
105
120
140
180
220
300
15
35
50
65
80
95
105
120
140
180
220
300
15
35
50
65
80
95
105
120
140
180
220
300
15
35
50
65
80
95
105
120
140
180
220
300
15
35
50
65
80
95
105
120
140
180
220
30030022018014012010595806550351515
35
50
65
80
95
105
120
140
180
220
300
17Durée mensuelle d’ensoleillement 2016en pour cent de la norme 1981–2010
Figure 1.4
Répartition spatiale de la durée mensuelle d’ensoleillement en pour cent de la norme 1981–2010.
Janvier 2016
Avril 2016
Juillet 2016
Octobre 2016
Février 2016
Mai 2016
Août 2016
Novembre 2016
Mars 2016
Juin 2016
Septembre 2016
Décembre 2016
25
50
65
75
85
95
105
115
125
140
160
200
25
50
65
75
85
95
105
115
125
140
160
200
25
50
65
75
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105
115
125
140
160
200
25
50
65
75
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95
105
115
125
140
160
200
25
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65
75
85
95
105
115
125
140
160
200
25
50
65
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115
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140
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200
25
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65
75
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95
105
115
125
140
160
200
25
50
65
75
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105
115
125
140
160
200
25
50
65
75
85
95
105
115
125
140
160
200
25
50
65
75
85
95
105
115
125
140
160
200
25
50
65
75
85
95
105
115
125
140
160
200
25
50
65
75
85
95
105
115
125
140
160
200 20016014012511510595857565
25
50
65
75
85
95
105
115
125
140
160
200
5025
18
19
20
2| Diagrammes représentant l’évolution annuelleTempérature, durée d'ensoleillement et précipitations
Figure 2.1
Evolution annuelle de la
température journalière,
de la durée journalière
d‘ensoleillement et des
sommes de précipitations
journalières à la
station de mesure de
Berne-Zollikofen.
Plus haute/plus basse moyenne journalière de la température de l‘air dans la série de mesures homogènes de la période 1864–2015Moyenne journalière homogène de la température de l‘air de la période 1981–2010 (norme)Ecart type de la moyenne journalière homogène de la température de l‘air de la période 1981–2010Durée d‘ensoleillement journalière maximale possibleSomme mensuelle moyenne des précipitations durant la période 1981–2010, répartie uniformément sur les jours du moisSomme mensuelle des précipitations répartie uniformément sur les jours du mois
Berne-Zollikofen (553 m) 1.1. au 31.12.2016
Températures journalières moyennes de l‘air en °C
Moyenne: 9.4, norme: 8.8
Durée journalière d‘ensoleillement en h
Somme: 1759.8, norme: 1683.2
Somme journalière des précipitations en mm
Somme: 1056.0, norme: 1058.6
−20
−10
0
10
20
0
5
10
15
0
10
20
30
40
50
−20
−10
0
10
20
0
5
10
15
0
10
20
30
40
50
JAN FÉV MARS AVR MAI JUIN JUIL AOÛT SEP OCT NOV DÉC
20
10
0
-10
-20
15
10
5
0
50
40
30
20
10
0
−20
−10
0
10
20
0
5
10
15
0
10
20
30
40
50
JAN FÉV MARS AVR MAI JUIN JUIL AOÛT SEP OCT NOV DÉC
−20
−10
0
10
20
0
5
10
15
0
10
20
30
40
50
JAN FÉV MARS AVR MAI JUIN JUIL AOÛT SEP OCT NOV DÉC
21
Lugano (273 m) 1.1. au 31.12.2016
Températures journalières moyennes de l‘air en °C
Moyenne: 13.3, norme: 12.4
Durée journalière d‘ensoleillement en h
Somme: 2137.6, norme: 2068.9
Somme journalière des précipitations en mm
Somme: 1680.5, norme: 1559.0
Figure 2.2
Evolution annuelle de la
température journalière,
de la durée journalière
d‘ensoleillement et des
sommes de précipitations
journalières à la station de
mesure de Lugano.
−10
0
10
20
30
0
5
10
15
0
10
20
30
40
50
63.6
70.6
94.7
110
62.3
JAN FÉV MARS AVR MAI JUIN JUIL AOÛT SEP OCT NOV DÉC
30
20
10
0
-10
15
10
5
0
50
40
30
20
10
0
−10
0
10
20
30
0
5
10
15
0
10
20
30
40
50
63.6
70.6
94.7
110
62.3
JAN FÉV MARS AVR MAI JUIN JUIL AOÛT SEP OCT NOV DÉC
−10
0
10
20
30
0
5
10
15
0
10
20
30
40
50
63.6
70.6
94.7
110
62.3
JAN FÉV MARS AVR MAI JUIN JUIL AOÛT SEP OCT NOV DÉC
Les diagrammes d’évolution annuelle pour toutes les stations du réseau suisse de mesures climatiques [1] figurent à l’adresse mentionnée ci-dessous: www.meteosuisse.admin.ch/home/climat/actuel/evolution-du-climat.html
22 Evolution annuelle du rayonnement global
Figure 2.3
Moyenne annuelle du
rayonnement global
(W/m2) pour 2016, à partir
de données satellites. Les
cercles donnent les
mesures correspondant
aux données des stations.
Le rayonnement global est la somme du rayonnement direct
et du rayonnement diffus sur une surface de réception hori-
zontale. Le rayonnement global revêt une importance parti-
culière pour la production d’énergie.
Le rayonnement global moyen sur l’année a atteint 170–190
Wm-2 dans les Alpes bernoises et valaisannes (Figure 2.3).
Cela correspond à une énergie cumulée sur l’année d’environ
1600 kWh m-2. Le Plateau suisse en reçoit nettement moins en
raison des brouillards hivernaux et d’une plus grande opacité
de l’atmosphère : à peu près 120–150 Wm-2 (1200 kWh m-2).
La différence entre les régions de montagne et de plaine est
aussi nette aux différentes stations: alors que la station de
Bâle-Binningen a mesuré 133 W m-2, celle du Jungfraujoch a
reçu 187 W m-2. Le Tessin, souvent décrit comme le coin le
plus ensoleillé de Suisse, ne parvient pas à dépasser le rayon-
nement de la haute-montagne: Locarno-Monti a reçu au cours
de l’année 2016 une moyenne de 157 W m-2.
120
130
140
150
160
170
180
190
●
●
●
●●
●
●
●
●
●
●
●
●
●
●
●
●
●
●
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●
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●●
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●
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●
●
●
●●
●
●
●
●
ABO
AIG
ALT
ANDANT
ATT
BAN
BAS
BEH
BER
BEZ
BIE
BIZ
BLA
BOL
BRL
BUF
BUS
CDF
CEV
CGI
CHA
CHD
CHM
CHU
CHZ
CIM
CMA
COMCOV
CRM
DAV
DEM
DIA
DIS
DOL
EBK
EGH
EGO
EIN
ELM
ENG
EVI
EVO
FAH
FRE
GEN
GIH
GLA
GOE
GOR
GRA
GRC
GRE
GRH
GRO
GSB
GUE
GUT
GVE
HAIHLL
HOE
ILZ
INT
JUN
KLO
KOP
LAE
LAG
LEI
LUG
LUZ
MAG
MAHMER
MLS
MOA
MOE
MRP
MSK
MTR
MUB
MVE
NAPNEU
ORO
OTL
PAY
PIL
PIO
PLF
PMA
PSI
PUY
RAG
REH
ROB
ROE
RUE
SAE
SAMSBE
SBO
SCU
SHA
SIA
SIO
SMA
SMM
SPF
STC
STG
TAE
THU TIT
UEB
ULR
VAB
VAD
VIOVIS
WAE
WFJ
WYN
ZER
190
180
170
160
150
140
130
120
23
En comparaison avec la moyenne des 10 dernières années,
les valeurs du rayonnement global pour 2016 ont été infé-
rieures de 2–5 %. Cependant, ces anomalies négatives n’ap-
paraissent pas sur la crête principale des Alpes où 1 à 3 %
de plus a été mesuré.
Sous nos latitudes, le rayonnement global est déterminé par
un cycle saisonnier marqué qui suit l’écliptique (Figure 2.4).
Les moyennes journalières du rayonnement solaire varient
toutefois fortement selon la couverture nuageuse journalière.
Les colonnes grises, dominantes au cours du premier se-
mestre, illustrent que l’hiver et le printemps ont générale-
ment été gris. En revanche, la fin de l’été a été caractérisée
par des journées ensoleillées de manière quasiment continue.
Décembre a été nettement plus ensoleillé que la moyenne
avec 4 jours seulement qui ont affiché des valeurs inférieures
à la période de référence.
JAN FÉV MARS AVR MAI JUIN JUIL AOÛT SEP OCT NOV DÉC
W/m2
350
300
250
200
150
100
50
0
Figure 2.4
Moyenne journalière du
rayonnement global pour
toute la Suisse pour 2016.
Les barres orange indiquent
un rayonnement supérieur
à la moyenne et les barres
grises des valeurs infé-
rieures à la moyenne
par rapport à la période
2004–2015.
moyenne 2004–2015minimum / maximum 2004–2015
24 Limite du zéro degré en atmosphère libre
Figure 2.5
Altitude moyenne de la
limite du zéro degré en
atmosphère libre au-des-
sus de Payerne en 2016.
Radiosondage aérologique
00 UTC et 12 UTC. La valeur
médiane (période de
référence 1981–2010) a été
calculée avec des données
homogénéisées et lissée
avec un filtre numérique.
90 % des valeurs
moyennes journalières se
situent dans les percen-
tiles 5 % et 95 %.
L’évolution de la limite du zéro degré en atmosphère libre,
déterminée à partir des ballons-sondes quotidiens, reflète
les températures élevées de la seconde quinzaine d’août et
de la première quinzaine de septembre, ainsi que de la se-
conde quinzaine de novembre et de l’ensemble du mois de
décembre de l’année 2016. En octobre et début novembre,
la limite du zéro degré avait tendance à être plus basse que
la valeur médiane de la période de référence 1981–2010.
Une limite du zéro degré inférieure à la normale a été relevée
mi-janvier, fin avril et pendant une partie des mois de mai et
juin. Malgré cela, la valeur médiane de la limite du zéro de-
gré pendant l’année 2016 a été 110 mètres plus élevée que
la valeur médiane de la période de référence 1981–2010.
Médiane 2016: 2.63 km; 1981−2010: 2.52 km
Alti
tude
en
km
Evolution annuelle 2016Médiane 1981−2010Percentiles 5 % et 95 % 1981−2010
L’altitude de la limite du zéro degré ne peut pas toujours être
déterminée avec la plus grande précision au moyen d’un
ballon-sonde. Dans les situations d’inversion avec plusieurs
limites du zéro degré, nous prenons l’altitude la plus élevée.
Les jours où les températures sont globalement négatives,
nous calculons une limite du zéro degré fictive en ajoutant
0.5 °C à la température au sol par 100 mètres d’altitude de
moins. Lorsqu’il fait très froid l’hiver, il peut en résulter que la
limite du zéro degré se situe sous le niveau de la mer.
−1
0
1
2
3
4
5 5
4
3
2
1
0
-1
JAN FÉV MARS AVR MAI JUIN JUIL AOÛT SEP OCT NOV DÉC
Altitude de Payerne
25Altitude de la tropopause
La tropopause sépare la troposphère caractérisée par le temps
de la stratosphère très sèche et plutôt stable. La tropopause se
caractérise toujours par un changement notable de l'évolution
des températures et correspond souvent à la température la
plus basse entre la troposphère et la stratosphère. L'altitude
de la tropopause est établie par des ballons-sondes lâchés
deux fois par jour à Payerne. L'altitude de la tropopause est
déterminée à l'aide d'un algorithme automatique, conformé-
ment à une directive de l'OMM.
Comme pour la limite du zéro degré, l’altitude de la tropo-
pause pendant l’année 2016 a également montré des va-
leurs très élevées entre fin janvier et tout début février. Des
valeurs au-dessus de 15'000 mètres sont rares en hiver et
Figure 2.6
Altitude quotidienne de la
tropopause au-dessus de
Payerne en 2016. Radio-
sondage aérologique 00
UTC et 12 UTC. La valeur
médiane (période de
référence 1981–2010) a été
calculée avec des données
homogénéisées et lissée
avec un filtre numérique.
90% des valeurs moyennes
journalières se situent
dans les percentiles
5% et 95%.
Médiane 2016: 11.40 km; 1981−2010: 11.32 km
Alti
tude
en
km
Evolution annuelle 2016Médiane 1981−2010Percentiles 5% et 95% 1981−2010
16
14
12
10
8
6
JAN FÉV MARS AVR MAI JUIN JUIL AOÛT SEP OCT NOV DÉC
correspondent plutôt à des valeurs équatoriales. L’altitude de
la valeur médiane a été 80 mètres plus haut que la moyenne
à long terme de la valeur médiane de la période de référence
1981–2010. Des valeurs plus basses ont été relevées en oc-
tobre et en cours de la première quinzaine de novembre. Ces
valeurs ont suivi une évolution similaire à la limite du zéro
degré qui était également plus basse au cours de la même
période en 2016. L’altitude de la tropopause la plus basse en
2016, située à 6500 mètres, est apparue au cours de la pre-
mière quinzaine de février, juste quelques jours après l’alti-
tude la plus élevée de l’année.
6
8
10
12
14
16
26 Fortes précipitations exceptionnelles
Pour déterminer si un événement météorologique exception-
nel est survenu, des analyses de fréquence (ou analyses de
valeurs extrêmes) sont effectuées. Ces analyses donnent des
indications sur la fréquence avec laquelle l’événement observé
pourrait se produire en moyenne sur une très longue période
(période de retour). L’année 2016 n’a connu que de rares épi-
sodes avec des sommes journalières de précipitations sur 1
jour correspondant à des périodes de retour élevées. Ces pé-
riodes de retour étaient généralement comprises entre 10 et
20 ans. Les stations avec les périodes de retour les plus éle-
vées en 2016 (> 40 ans) étaient le Säntis (80 ans, 161.9 mm/
jour) et Semsales (>300 ans, 103.8 mm/jour).
Figure 2.7
Périodes de retour des
plus importantes sommes
de précipitations en 1 jour
en 2016 (06 h : 06 h).
La taille des points et leur
couleur (échelle à droite)
indiquent la longueur de
la période de retour en
années. La couleur grise
représente des périodes
de retour de 10 ans
ou moins.
300
200
100
50
20
10
10
20
50
100
200
300
10
20
50
100
200
300
Evénements hivernaux (DJF)
Evénements printaniers (MAM)
Evénements estivaux (JJA)
Evénements automnaux (SON)
Pour Semsales, les 103.8 mm de pluie relevée en 1 jour à la
suite d’un violent orage qui a éclaté le 11 juillet 2016 consti-
tuent la valeur journalière la plus élevée mesurée sur ce site
depuis l’ouverture du poste pluviométrique en 1969. La
somme journalière de 161.9 mm mesurée au Säntis se classe
au 5ème rang de la série de mesures qui a débuté en 1882.
Une zone dépressionnaire au-dessus des Alpes provoquant
des précipitations continues était à l’origine de ces quantités
élevées de précipitations.
27Cycle annuel du rayonnement UV erythémal
Figure 2.8
Moyennes journalières
2016 de l‘irradiance UV
érythémale à Payerne,
Locarno-Monti Davos et au
Jungfraujoch, moyennes
glissantes mensuelles
(31 jours) correspondantes
et cycles annuels moyens
établis sur les années
1995–2015 (Davos),
1997–2015 (Jungfraujoch),
1998–2015 (Payerne) et
2001–2015 (Locarno-Monti).
La partie UV-B du spectre solaire est d’une grande impor-
tance car ce rayonnement a une influence significative sur les
êtres vivants et se révèle dans certains cas un problème de
santé publique (cancer de la peau, dommages à la cornée,
etc.) alors que dans d’autre cas il peut être bénéfique (pro-
duction de vitamine D). Les mesures UV sont faites avec des
biomètres UV érythémal. Ces instruments mesurent l‘intensité
du rayonnement UV avec un filtre érythémal dont la réponse
reproduit la sensibilité de la peau, principalement aux UV-B
avec une petite contribution des UV-A. Ces mesures sont faites
par MétéoSuisse à Davos depuis mai 1995, au Jungfraujoch
depuis novembre 1996, à Payerne depuis novembre 1997 et
à Locarno-Monti depuis mai 2001.
La comparaison des moyennes glissantes mensuelles avec
les cycles annuels moyens montre qu’en 2016 le rayonne-
ment UV a été significativement inférieur à la norme durant
les mois d’avril, mai et juin à toutes les stations, alors qu’il a
0.08
0.07
0.06
0.05
0.04
0.03
0.02
0.01
0.00
Irrad
ianc
e W
/m2
JournalierMensuel 2016Mensuel climatologie
Payerne
été supérieur à la moyenne de juillet à septembre de nou-
veau à toutes les stations sauf Davos pour le mois de juillet.
En 2016, les valeurs de la colonne totale d’ozone n’ont pas
présenté de particularités significatives et les écarts à la clima-
tologie reflètent plutôt l’influence de la nébulosité avec une
nébulosité généralement plus importante que la moyenne au
printemps 2016 en accord avec les pluies soutenues observée
à cette période. En été et début d’automne en revanche, la
nébulosité a été moins importante qu’en moyenne reflétant
les conditions de beau temps, et même caniculaires à certains
moments, qui ont eu lieu en août et septembre.
0.08
0.07
0.06
0.05
0.04
0.03
0.02
0.01
0.00
Irrad
ianc
e W
/m2
Davos Jungfraujoch
Locarno-Monti
JAN FÉV MARS AVR MAI JUIN JUIL AOÛT SEP OCT NOV DÉC JAN FÉV MARS AVR MAI JUIN JUIL AOÛT SEP OCT NOV DÉC
28 Série de mesures de l’ozone d’Arosa
L’évolution annuelle de la colonne totale d’ozone sur Arosa
(Figure 2.9) montre la fluctuation annuelle typique, avec les
valeurs élevées atteintes au printemps et les valeurs basses
en automne. L’évolution annuelle de la colonne totale d’ozone
est fortement dominée par le transport d’ozone à partir des
régions du Pôle Nord, où l’on atteint le niveau maximum
d’ozone à la fin de la nuit polaire, donc au début du printemps.
Figure 2.9
Evolution annuelle de la
colonne totale d’ozone
sur Arosa en 2016. Courbe
noire: moyennes jour-
nalières. Courbe rouge:
moyennes mensuelles. La
courbe bleue montre l’évo-
lution annuelle moyenne
au cours de la période
1926–1970, avant que ne
survienne le problème de
la destruction de la conche
d’ozone. Le 80% des varia-
tions autour de la courbe
moyenne à long terme
(1926–1970) se situent
dans la bande bleue.
ozon
e to
tal [
DU
]
JAN FÉV MARS AVR MAI JUIN JUIL AOÛT SEP OCT NOV DÉC
450
400
350
300
250
200
Figure 2.10
Les profils d’ozone
mesurés par un spectro-
photomètre Dobson
à Arosa en 2016. Le
graphique montre la
concentration d’ozone en
Dobson Units (DU) (échelle
de droite entre 0 et 90 DU).
100 DU = 1mm d’ozone pur
à 1013 hPa et 0°C.
50
40
30
20
10
Alti
tude
en
km
JAN FÉV MARS AVR MAI JUIN JUIL AOÛT SEP OCT NOV DÉC
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
En 2016, les valeurs d’ozone ont été inférieures à celles de la
période de référence 1926–1969 qui correspondent à l’état
de la couche d’ozone avant la perturbation d’origine anthro-
pique. La baisse continue de l’ozone total mesurée depuis
Arosa a débuté vers 1970, époque à laquelle les émissions de
substances de la couche d’ozone ont commencé à fortement
augmenter. A partir du début des années 2000, on remarque
une stabilisation de la colonne d’ozone en dessus de la Suisse.
Moyenne journalière 2016Moyenne mensuelle 2016Moyenne mensuelle 1926–1970Percentiles 10% et 90% 1926–1970
Les profils d’ozone sont mesurés par un spectrophotomètre
Dobson depuis 1956 à Arosa, ce qui constitue la plus longue
série temporelle au monde. La variation annuelle d’ozone en
DU pour 2016 est représentée sur le graphique (Figure 2.10)
suivant en couleur et les valeurs moyennes des années 1970
à 1980 sont représentées en noir (courbes de niveaux pour
20, 40, 60 et 80 DU). Ceci permet de visualiser en fonction
de l’altitude les différences des valeurs d’ozone de l’année en
cours par rapport aux valeurs climatologiques.
29
Alti
tude
en
km
JAN FÉV MARS AVR MAI JUIN JUIL AOÛT SEP OCT NOV DÉC
55
50
45
40
35
30
25
Figure 2.11
Les profils d’ozone
mesurés par un radiomètre
micro-onde à Payerne en
2016. Le graphique montre
la concentration volumique
relative (VMR) en parties
par million (ppm) d’ozone
(échelle de droite entre
1 et 10 ppm).
Mesures de l’ozone à Payerne
Le radiomètre micro-onde SOMORA mesure la distribution
verticale d’ozone depuis 2000 à Payerne avec une résolution
temporelle de 1h. La variation annuelle d’ozone en ppm pour
2016 est représentée dans le graphique suivant (Figure 2.11) en
couleur et la variation annuelle pour 2015 est représentée en
noir (courbes de niveaux pour 4, 6 et 8 ppm). Ceci permet de
visualiser en fonction de l’altitude les différences des valeurs
d’ozone de l’année en cours par rapport à l’année précédente.
10
8
6
4
2
0
Les mesures de la distribution verticale de l’ozone dans l’at-
mosphère jusqu’à une altitude d’environ 30 km sont réalisées
dans le cadre des lâchers de ballons-sondes. Les données re-
cueillies permettent de déterminer l’évolution dans le temps
de la quantité d’ozone dans les différentes couches de l’at-
mosphère. La figure suivante montre l’évolution détaillée pour
l’année 2016 pour quatre niveaux distincts:
– A basse altitude (niveau 925 hPa), le niveau maximum
d’ozone est atteint en été en raison du fort ensoleillement
et de la pollution de l’air (qui augmente la quantité d’ozone).
– Dans la partie supérieure de l’atmosphère libre où se dé-
roulent la plupart des phénomènes météorologiques (ni-
veau 300 hPa = ~9000 m), le maximum estival est forte-
ment réduit, étant donné que les conditions n’y sont pas
optimales pour la formation d’ozone. Les pics importants
correspondent à des entrées d’ozone venues des couches
supérieures de l’atmosphère (stratosphère) ou à une baisse
temporaire de la tropopause en dessous du niveau 300
hPa (avril 2016).
– Dans la stratosphère moyenne (niveau 40 hPa = ~18 km),
l’évolution annuelle de l’ozone est dominée par le trans-
port d’ozone par les courant dominants. Ici, la plus forte
concentration d’ozone est atteinte dans la période fin de
l’hiver – début du printemps.
– Aux altitudes plus élevées (15 hPa = ~25 km), l’ensoleil-
lement important entraîne un niveau maximum d’ozone
l’été lorsque le soleil est haut dans le ciel.
30
Figure 2.12
Evolution de la concen-
tration d’ozone (pression
partielle en nanobars)
en 2016 pour deux alti-
tudes dans la troposphère
(<10 km, niveaux 925 hPa
et 300 hPa) et deux alti-
tudes dans la stratosphère
(>10km, niveaux 40 hPa et
15 hPa). Les couleurs cor-
respondent à un critère de
qualité basé sur la compa-
raison avec une mesure in-
dépendante de la colonne
d’ozone depuis la station
d’Arosa (bleu: très bon
accord; vert: bon accord;
rouge: différence
significative).
925
hPa
Ozo
ne [n
b]
220
200
180
160
140
120
100
80
300
hPa
Ozo
ne [n
b]40
hPa
Ozo
ne [n
b]15
hPa
Ozo
ne [n
b]
JAN MARS MAI JUIL SEP NOV
JAN MARS MAI JUIL SEP NOV
JAN MARS MAI JUIL SEP NOV
JAN MARS MAI JUIL SEP NOV
120
110
100
90
80
70
60
50
60
50
40
30
20
10
120
100
80
60
40
20
31
JAN FÉV MARS AVR MAI JUIN JUIL AOÛT SEP OCT NOV DÉC
Diff
usio
n m
-1
Mesures des aérosols au Jungfraujoch
Les aérosols influencent l’atmosphère par leurs effets directs
(absorption et diffusion du rayonnement solaire) et indirects
(formation des nuages). L’ampleur de ces effets en termes de
réchauffement ou de refroidissement reste l’une des grandes
incertitudes des modèles climatiques [15]. Les mesures des
aérosols effectuées au Jungfraujoch depuis 1995 font partie
des plus longues séries de mesures au monde [16].
L’évolution annuelle des paramètres des aérosols au Jungfrau-
joch fait apparaître des valeurs maximales l’été et des valeurs
minimales l’hiver. Les aérosols générés par des processus na-
turels et anthropogéniques s’accumulent principalement dans
la couche limite planétaire, couche basse de l’atmosphère,
haute typiquement de 0.5 à 2 km selon la saison.
Figure 2.13
Evolution en 2016 des
coefficients d’absorption
à 880 nm et de diffusion
à 550 nm ainsi que de la
concentration en nombre
des aérosols au Jungfrau-
joch. La courbe noire cor-
respond à la climatologie
de la période 1995–2015,
et les courbes grises aux
5 et 95ième percentiles.
Abs
orpt
ion
m-1
Conc
entra
tion
nom
bre
cm-3
10-6
10-8
10-4
10-6
1500
1000
500
L’été, le réchauffement du sol entraîne une convection ther-
mique qui permet le transport des aérosols à des altitudes
plus élevées; le Jungfraujoch est alors davantage dans la zone
d’influence de la couche limite planétaire.
L’hiver, le Jungfraujoch se trouve la plupart du temps dans la
troposphère libre [27] et est donc propice à la mesure des
propriétés optiques et de la concentration des aérosols loin
des sources de pollution.
JAN FÉV MARS AVR MAI JUIN JUIL AOÛT SEP OCT NOV DÉC
JAN FÉV MARS AVR MAI JUIN JUIL AOÛT SEP OCT NOV DÉC
32
plus basses que la normale. Les pas-d’âne et les anémones
des bois qui ont fleuri en mars étaient souvent dans une pé-
riode conforme à la normale. Le déploiement des feuilles des
arbres et la floraison des arbres fruitiers, des dents-de-lion et
des cardamines des prés qui se sont produits en avril étaient
en avance de 2 à 10 jours par rapport à la moyenne. Mais,
à partir de la mi-avril, les observations de ces phases étaient
de plus en plus classées comme précoces à très précoces.
Les cerisiers situés au-dessous de 600 mètres ont fleuri le 11
avril en moyenne (4 jours plus tôt que la normale). Les hêtres
situés au-dessous de 600 mètres ont déployé leurs feuilles
le 17 avril (9 jours plus tôt que la normale).
En mai, le développement de la végétation s’est effectué
conformément à la normale, car peu de journées ont été véri-
tablement chaudes. Le déploiement des aiguilles des épicéas
a été normal dans 46% des stations, tardif à très tardif dans
également 46% des stations. En mai, de nombreuses plantes
se sont développées entre 800 et 1800 mètres: le déploie-
ment des aiguilles des mélèzes, le déploiement des feuilles
des hêtres, la floraison des arbres fruitiers et des dents-de-lion
se sont produites dans une période conforme à la normale.
Les prés ont été fauchés entre le 3 et le 8 mai, soit avec une
avance de l’ordre de 10 jours, car le temps ensoleillé au cours
de cette période était favorable pour obtenir des foins secs.
Eté
En raison d’un mois de juin gris et pluvieux, la végétation ne
s’est développée que très lentement. Les sureaux noirs ont
fleuri à la fin du mois de mai et surtout au cours de la pre-
mière quinzaine de juin. Alors que les annonces en mai étaient
considérées comme normales à précoces, celles observées
en juin ont été considérées comme normales à tardives. En
moyenne, la floraison du sureau s’est développée avec un re-
tard d’un à six jours par rapport à la moyenne 1981–2010. En
montagne, au-dessus de 1000 mètres, les marguerites ont
fleuri et les épicéas ont déployé leurs aiguilles avec un retard
entre 2 et 12 jours. Les tilleuls à grande feuilles et ceux à pe-
tites feuilles ont fleuri en juin et en juillet avec un léger retard
de l’ordre de 4 jours. Parmi les observations, 41%, respecti-
vement 43% étaient considérées comme tardives à très tar-
dives, 45%, respectivement 52% ont été considérés comme
normales. La maturité des fruits des sorbiers des oiseleurs et
des sureaux noirs s’est manifestée en août et en septembre,
conformément à la normale.
Automne
Fin septembre déjà, on a observé quelques arbres isolés qui
se sont parés de couleurs automnales. Le processus de la co-
loration des feuilles s’est amplifié à partir de la mi-octobre. La
coloration des forêts est devenue visible, car de nombreuses
En décembre 2015 déjà, les premiers chatons de noisetiers
ont fleuri. En janvier et en février, le développement de la vé-
gétation avait une avance de près de 4 semaines par rapport
à la moyenne 1981–2010. Par la suite, l’avance du développe-
ment de la végétation printanière s’est réduite à une semaine
(Chap. 5 indice du printemps). En début de l’été, le dévelop-
pement de la végétation a été encore ralenti. Des observa-
tions même tardives sont parvenues pour le déploiement des
aiguilles des épicéas ou la floraison des tilleuls. En automne,
des températures élevées en septembre ont engendré un
léger retard dans la coloration des feuilles.
L’année en cours est comparée avec la période de référence
1981–2010. Pour ce faire, les données de la période de réfé-
rence sont réparties dans des classes. La moitié des données
situées au milieu de la courbe de distribution sont classées
comme normales, les 15% situés de chaque côté comme
précoces, respectivement tardives, et les 10% situés aux ex-
trémités de la courbe comme très précoces, respectivement
très tardives. Les écarts en jours par rapport à la moyenne
de la période de comparaison ont été spécifiés pour le 50%
des cas de toutes les observations en 2015 pour la médiane.
Printemps
Dès la fin novembre 2015 déjà, la floraison de quelques cha-
tons de noisetiers a débuté. Seize stations (sur 100) du ré-
seau d’observations phénologiques ont annoncé un début
de floraison en décembre. Le début de la floraison du noi-
setier est observé depuis 1996. Pour de nombreux sites, ce
début de floraison n’avait jamais été observé aussi précoce-
ment au cours de ces 20 dernières années. Pour la floraison
générale du noisetier (observée depuis 1952), 14 stations qui
disposent d’au moins 30 ans de mesures ont relevé la date la
plus précoce de la série et pour 16 stations, il s’agit de la date
la plus précoce de la période de comparaison 1981–2010. En
janvier, le développement de la végétation avait une avance
de plus de 30 jours. Globalement, la floraison des noisetiers
s’est déroulée avec une avance moyenne de 22 jours par rap-
port à la moyenne de la période de comparaison 1981–2010.
Cela tient également compte des derniers noisetiers qui ont
fleuri en avril au-dessus de 1000 mètres d’altitude. En 1994,
la floraison des noisetiers avait été encore légèrement plus
précoce que cette année, tandis qu’en 1993 et en 2007, elle
avait été légèrement plus tardive. La raison de cette floraison
exceptionnellement précoce a été les températures élevées
des mois précédents: troisième mois de novembre le plus
chaud et mois de décembre le plus chaud depuis le début
des mesures en 1864. Début février, les premiers pas-d’âne
ont commencé leur floraison, ce qui correspond à une avance
de près de 4 semaines et a été classé comme un stade très
précoce. En mars, l’avance du développement de la végéta-
tion s’est réduite à une semaine, car les températures ont été
Développement de la végétation
33
Phänologischer Kalender für die Station Rafz (1981−2010) und Saison 2016
1.1. 1.2. 1.3. 1.4. 1.5. 1.6. 1.7. 1.8. 1.9. 1.10. 1.11. 1.12.
Haselstrauch − Allgemeine Blüte
Huflattich − Allgemeine Blüte
Buschwindröschen − Allgemeine Blüte
Rosskastanie − Allgemeine Blattentfaltung
Haselstrauch − Allgemeine Blattentfaltung
Lärche − Allgemeiner Nadelaustrieb
Wiesenschaumkraut − Allgemeine Blüte
Löwenzahn − Allgemeine Blüte
Kirschbaum − Allgemeine Blüte
Buche − Allgemeine Blattentfaltung
Birnbaum − Allgemeine Blüte
Apfelbaum − Allgemeine Blüte
Roter Holunder − Allgemeine Blüte
Rosskastanie − Allgemeine Blüte
Fichte − Allgemeiner Nadelaustrieb
Margerite − Allgemeine Blüte
Heuernte − Beginn
Schwarzer Holunder − Allgemeine Blüte
Weinrebe − Allgemeine Blüte
Sommerlinde − Allgemeine Blüte
Winterlinde − Allgemeine Blüte
Vogelbeere − Allgemeine Fruchtreife
Herbstzeitlose − Allgemeine Blüte
Weinrebe − Weinlese
Buche − Allgemeine Blattverfärbung
Buche − Allgemeiner Blattfall
�
�
�
�
�
�
�
�
�
�
�
�
�
�
�
�
�
�
�
�
�
�
�
�
© MeteoSchweiz pheno.calendar 0.38 / 27.01.2017, 10:23
Hêtre − chute générale des feuilles
Hêtre − coloration générale des feuilles
Vigne − vendanges
Colchique d‘automne − floraison générale
Sorbier − maturité générale des fruits
Tilleul à petites feuilles − floraison générale
Tilleul à larges feuilles − floraison générale
Vigne − floraison générale
Sureau noir − floraison générale
Fenaison − début
Marguerite − floraison générale
Épicéa − déploiement des aiguilles
Marronier − floraison générale
Pommier − floraison générale
Sureau rouge − floraison générale
Poirier − floraison générale
Hêtre − déploiement géneral des feuilles
Cerisier − floraison générale
Pissenlit − floraison générale
Cardamine des prés − floraison générale
Mélèze − déploiement général des aiguilles
Noisetier − déploiement géneral des feuilles
Marronier − déploiement géneral des feuilles
Anémone des bois − floraison générale
Pas-d‘âne − floraison générale
Noisetier − floraison générale
JAN FÉV MARS AVR MAI JUIN JUIL AOÛT SEP OCT NOV DÉC
Figure 2.14
Calendrier phénologique 2016 de Rafz. La répartition montre la période de référence 1981–2010. La date
de l’année courante est représentée par un carré noir et la période de référence est colorée de très pré-
coce à très tardif en fonction de son ordre chronologique. Si l’observation est manquante en 2016 ou si
elle se situe précisément dans la médiane, la période de comparaison reste blanche.
Phänologischer Kalender für die Station Rafz (1981−2010) und Saison 2015
1.1. 1.2. 1.3. 1.4. 1.5. 1.6. 1.7. 1.8. 1.9. 1.10. 1.11. 1.12.
Haselstrauch − Allgemeine Blüte
Huflattich − Allgemeine Blüte
Buschwindröschen − Allgemeine Blüte
Rosskastanie − Allgemeine Blattentfaltung
Haselstrauch − Allgemeine Blattentfaltung
Lärche − Allgemeiner Nadelaustrieb
Wiesenschaumkraut − Allgemeine Blüte
Löwenzahn − Allgemeine Blüte
Kirschbaum − Allgemeine Blüte
Buche − Allgemeine Blattentfaltung
Birnbaum − Allgemeine Blüte
Roter Holunder − Allgemeine Blüte
Apfelbaum − Allgemeine Blüte
Rosskastanie − Allgemeine Blüte
Fichte − Allgemeiner Nadelaustrieb
Margerite − Allgemeine Blüte
Heuernte − Beginn
Schwarzer Holunder − Allgemeine Blüte
Weinrebe − Allgemeine Blüte
Sommerlinde − Allgemeine Blüte
Winterlinde − Allgemeine Blüte
Vogelbeere − Allgemeine Fruchtreife
Herbstzeitlose − Allgemeine Blüte
Weinrebe − Weinlese
Buche − Allgemeine Blattverfärbung
Buche − Allgemeiner Blattfall
�
�
�
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© MeteoSchweiz pheno.calendar 0.23 / 08.01.2016, 14:08
très
préc
oce
10%
préc
oce
15%
norm
ale
50%
tard
ive
15%
très
tard
ive
10%
espèces d’arbres ont vu leurs feuilles se colorées au même
moment. Pour le hêtre, la coloration des feuilles est interve-
nue assez tardivement avec un retard de 8 jours au-dessus
de 1000 mètres, mais de 2-3 jours seulement au-dessous de
1000 mètres par rapport à la période de comparaison 1981-
2010. La coloration des feuilles d’autres arbres est observée
depuis 1996. Par rapport à cette période de comparaison, la
coloration des feuilles des bouleaux, érables et tilleuls s’est
manifestée avec un retard de 4 à 6 jours, mais près de 50%
des observations ont été classées comme tardives à très tar-
dives. La diminution de la durée du jour influence principale-
ment la période de la coloration des feuilles, mais la météo y
contribue aussi. Un mois de septembre chaud retarde la co-
loration des feuilles, tandis qu’une sécheresse en septembre
l’accélère. Bien que ce mois de septembre fût sec, la tem-
pérature élevée a probablement contribué à ce léger retard
de la coloration des feuilles. La plupart des observations de
la chute des feuilles du hêtre ont été annoncées entre le 25
octobre et le 10 novembre. Il n’y a eu aucune différence en
fonction de l’altitude, si bien que les hêtres ont perdu leurs
feuilles en même temps, aussi bien à basse qu’en moyenne
altitude. Par rapport à la période de comparaison 1981-2010,
la chute des feuilles est intervenue dans une période consi-
dérée comme normale à légèrement tardive. En moyenne, le
retard s’est élevé à 3 jours.
34
moyenne de la période 1996–2015. Mais les concentrations sont
restées faibles jusqu’à la mi-avril. De fortes charges polliniques
de graminées ont commencé à être mesurées au Tessin à partir
du 20 avril, ce qui correspond à une avance de presque 2 se-
maines par rapport à la moyenne. Pour la plupart des stations
du Nord des Alpes, du pollen de graminées a été régulièrement
mesuré entre fin avril et début mai, une période conforme à la
normale. Pour plusieurs stations du Nord des Alpes, un temps
frais et pluvieux en mai et juin a permis de retarder au-delà du
20 mai l’augmentation de la charge pollinique à des niveaux
forts. Pour certaines stations, il a fallu attendre la fin de la pé-
riode pluvieuse et ce n’est qu’à partir du 20 juin que les charges
maximales ont été mesurées, soit près d’un mois plus tard que
la moyenne. Le début de la saison de l’armoise et de l’ambroi-
sie est influencé par la durée du jour, si bien qu’il ne varie que
de quelques jours selon les années.
Durée de la saison pollinique
La période contenant du pollen dans l’air a été longue car on
trouvait déjà du pollen de noisetier et d’aune en décembre.
Cette période a duré de décembre à septembre avec les der-
niers pollens d’armoise et d’ambroisie. Certains types de pollen
comme ceux du noisetier, de l’aune et du bouleau ont connu
une longue saison, alors que la saison a été très courte avec le
pollen de frêne. De fortes charges polliniques de bouleau ont
été mesurées au Tessin jusqu’à la mi-mai, soit pendant plus de
2 semaines de plus que la moyenne. Au Nord des Alpes, les
dernières fortes concentrations de pollen de bouleau ont été
mesurées début mai, soit une semaine plus tard que la nor-
male. Après une faible floraison des graminées en mai et juin,
la période avec de fortes charges a duré jusqu’en juillet, voire en
août par conditions météorologiques favorables. Cela a été plus
long que la moyenne de quelques jours pour de nombreuses
stations, de 2 à 3 semaines pour d’autres stations.
Intensité des pollens
D’après le nombre de jours avec de fortes dispersions de pollen
et la quantité totale de pollen, la saison pollinique du noisetier
et de l’aune a été très intense. Pour 5 sites de mesures (Berne,
Genève, Locarno, Lugano et Münsterlingen), il s’agit de la sai-
son pollinique du noisetier la plus forte de la période de com-
paraison, et pour 2 autre stations, la deuxième la plus forte. La
saison pollinique de l’aune a été la plus intense de la période de
comparaison pour 7 stations (Bâle, Berne, La Chaux-de-Fonds,
Lugano, Lucerne, Münsterlingen et Zurich) et la deuxième la plus
intense à Genève. De nombreuses journées avec des conditions
favorables pour la dispersion du pollen ont favorisé ce départ in-
tense de la saison pollinique. Avec 16 à 21 journées au Nord des
Alpes caractérisées par une forte charge de pollen de bouleau,
la saison du bouleau a été d’intensité moyenne. Au Tessin, où le
cycle sur 2 ans de floraison des bouleaux est bien observable, les
vols de pollen ont été intenses et Lugano et Locarno ont mesuré
Saison pollinique
La saison pollinique 2016 a déjà débuté en décembre 2015
avec la floraison des noisetiers. La saison pollinique des noi-
setiers, aunes, charmes et hêtres a été forte. Les pollens du
bouleau ont été dans des valeurs normales tandis que ceux du
frêne ont été faibles. La saison pollinique des graminées a été
longue, mais plutôt faible en mai et juin en raison des précipi-
tations. La saison pollinique 2016 a été comparée à la moyenne
sur 20 ans 1996–2015.
Sur le site internet de MétéoSuisse, des graphiques illustrent
la charge pollinique moyenne journalière des 14 principales
sortes de pollens allergènes du réseau de mesures polliniques
de Suisse. Pendant la saison pollinique, ces graphiques sont
actualisés hebdomadairement.
Début de la saison pollinique
Les premiers chatons de noisetiers ont déjà fleuri en décembre
2015, car les températures étaient nettement au-dessus de la
normale depuis novembre. A Lugano et à Genève, les pièges à
pollen étaient en service et ont enregistré les premières charges
modérées le 1er décembre à Lugano et le 22 décembre à Ge-
nève. A Lugano, la charge pollinique a été modérée pendant 10
jours en décembre et le 29 décembre, elle a même été forte. A
Genève, des concentrations modérées ont été relevées entre
Noël et Nouvel-An. Du pollen de noisetiers aussi abondant et
de manière aussi régulière n’avait jamais été relevé en décembre
dans notre réseau de mesures polliniques. Au cours de la pre-
mière quinzaine de janvier qui a été douce, les vols de pollen
de noisetiers ont été faibles à modérés au Nord des Alpes. Cela
a confirmé que quelques chatons de noisetiers avaient fleuri
en plusieurs endroits, mais qu’une grande partie des chatons
étaient encore fermées. A partir du 25 janvier, les températures
ont été plus élevées et les chatons de noisetiers ont pu davan-
tage fleurir dans toute la Suisse. La charge pollinique a atteint
de fortes valeurs. Cette augmentation s’est produite avec une
avance de près de 3 semaines par rapport à la moyenne sur
20 ans 1996–2015. Une augmentation encore plus rapide des
charges pollinique au niveau fort avaient été constatée en 1994,
2007 et 2008. En décembre, du pollen d’aune a également été
mesuré, mais avec des concentrations un plus basses que pour
le noisetier. L’augmentation des concentrations du pollen d’aune
s’est manifestée entre fin janvier et début février avec une avance
de près de 3 semaines par rapport à la moyenne. Pour le Nord
des Alpes, 2016 fait partie des 3 années les plus précoces de
la période de comparaison. Comme le mois de mars a été frais,
la saison pollinique du bouleau n’a débuté que le 26 mars au
Tessin et le 31 mars au Nord des Alpes, une période conforme
à la normale. La saison pollinique du frêne a commencé au
même moment avec quasiment une semaine de retard que la
moyenne. Du pollen de graminées a déjà été mesuré au Tes-
sin à la fin du mois de mars, soit 3 à 4 semaines plus tôt que la
meteosuisse.admin.ch/home/climat/actuel/phenologie-et-pollen/saison-pollinique.html
35
Dezember Januar Februar März April Mai Juni
0
100
200
300
400
© MeteoSchweiz poll.seasonclim 0.38 / 27.01.2017, 10:45
Hasel (Corylus): Lugano (273 m)2016
Polle
nkon
zent
ratio
n [m
−3]
Figure 2.15
Evolution de la saison pol-
linique en 2016 des noise-
tiers à Lugano (en haut) et
des graminées à Lausanne
(en bas) en comparaison
à la moyenne sur 20 ans
1996–2015 (en bleu). La
saison pollinique des noi-
setiers a commencé très
tôt au Tessin et a été in-
tense et longue. La saison
pollinique des graminées a
été plutôt faible en mai et
juin en raison des précipi-
tations. Les charges maxi-
males ont été atteintes
à Lausanne un mois plus
tard que la normale.
Conc
entra
tion
pollin
ique
par
m3 400
300
200
100
0
MARS AVR MAI JUIN JUL AOÛT SEPMärz April Mai Juni Juli August September
0
100
200
300
400
© MeteoSchweiz poll.seasonclim 0.38 / 27.01.2017, 10:43
Gräser (Poaceae): Lausanne (570 m)2016
Polle
nkon
zent
ratio
n [m
−3]
Conc
entra
tion
pollin
ique
par
m3 400
300
200
100
0
DÉC JAN FÉV MARS AVR MAI JUIN
leur deuxième, respectivement quatrième plus forte saison pol-
linique du bouleau par rapport à la période de comparaison. Au
total, 33 journées à Locarno et 30 journées à Lugano ont connu
des charges polliniques fortes à très fortes, soit 11 à 14 jours de
plus que la moyenne. Les charmes et hêtres ont fortement fleuri
cette année, les charmes en même temps que les bouleaux, les
hêtres à partir de la mi-avril. Sept sites de mesures de MétéoSuisse
en Suisse alémanique et au Tessin n’avaient jamais relevé une
saison pollinique du charme aussi intense depuis le début des
mesures. Pour le hêtre, il y a eu 4 records en Suisse alémanique.
Au cours de cette année remarquable qui se produit tous les 2
ans, les deux espèces d’arbres ont produit beaucoup de fleurs
et plus tard dans l’année de fruits et de graines. Les pollens de
charme et de hêtre contiennent des allergènes similaires à ceux
du bouleau. En revanche, la saison pollinique du frêne a été très
faible. Pour 8 stations de mesures, la quantité totale de pollen
a été la deuxième ou la troisième la plus faible de la période de
comparaison sur 20 ans. Beaucoup de frênes en Suisse souffrent
d’un champignon qui fait flétrir les branches. Comme déjà en
2014, cette très faible production de pollen est probablement
un effet de la maladie. La saison pollinique de l’aune vert a été
plus forte que la normale au Nord des Alpes, plus faible que la
normale au Tessin et en Valais. Un événement avec un très fort
transport s’est produit le 23 juin où des capteurs éloignés des
Alpes, comme ceux de Münsterlingen et Neuchâtel, ont connu
une forte charge pollinique.
L’intensité de la saison pollinique des graminées a été dans la
moyenne dans de nombreuses stations. En mai et juin, les concen-
trations ont été inférieures à la moyenne en raison d’un temps
frais et pluvieux. Seules les stations de Buchs, Lucerne et du Tessin
ont connu une saison pollinique des graminées plus forte que la
normale. Au Tessin, l’intensification de la saison pollinique des
graminées, qui est observée depuis quelques années, se pour-
suit cette année encore, mais le raison n’est pas encore connue
(voir chap. 5 sur l’intensité des pollens). La saison pollinique de
l’armoise en Valais a également été moyenne. Alors que la sai-
son pollinique de l’ambroisie à Genève a été un peu plus forte
que la moyenne, elle a été plus faible que la moyenne au Tessin
comme les années précédentes déjà. La raison est la présence
d’un coléoptère (Ophraella communa) au Tessin et dans le nord
de l’Italie qui nuit très fortement les plantes d’ambroisie et réduit
par conséquent la production de pollen. Aucune propagation
de ce coléoptère n’est connue à ce jour à Genève et en France.
36
37
38
3| Particularités de l’année 2016
Le premier semestre 2016 a été très pluvieux au Nord des
Alpes avec localement des sommes record de précipitations
depuis le début des mesures en 1864. A l’exception du mois
de mars, tous les mois du premier semestre ont connu des
quantités de précipitations largement au-dessus de la normale.
Pour les sites de mesures de Bâle, Neuchâtel et Lucerne, les
sommes pluviométriques du premier semestre 2016 ont net-
tement battu les précédents records d’une série de mesures
Figure 3.1
Cumuls pluviométriques
du premier semestre (jan-
vier-juin) avec des sommes
record depuis le début des
mesures en 1864 pour le
site de Bâle. La ligne inter-
rompue montre la norme
1981–2010 (395 mm).
longue de 153 ans. Les cumuls pluviométriques suivant ont
été relevés: 732 mm à Bâle, 771 mm à Neuchâtel et 875 mm
à Lucerne. A Bâle, où la norme pluviométrique annuelle est
de 842 mm, il était déjà tombé l’équivalent de presque 90%
de la norme annuelle. A Neuchâtel, il a été mesuré l’équivalent
de presque 80% de la norme des précipitations annuelles
qui s’élève à 978 mm. Pour Lucerne, 75% des précipitations
annuelles qui s’élèvent à 1173 mm ont déjà été mesurées.
0
200
400
600
800
1860 1870 1880 1890 1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020
Nie
ders
chla
gssu
mm
e m
m
Niederschlag Basel Januar bis Juni 1864 ‒ 2016
1860 1870 1880 1890 1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020
800
600
400
200
0
Préc
ipita
tions
mm
Suisse orientale proche des records pluviométriques
Le premier semestre 2016 a été le deuxième le plus pluvieux
pour Saint-Gall, le quatrième le plus pluvieux pour Zurich et
Winterthur depuis le début des mesures au 19ème siècle. Ces
trois stations de Suisse orientale sont restées loin des records
de 1876. Cette année-là aussi, 5 des 6 mois du premier se-
mestre avaient connu des sommes pluviométriques excé-
dentaires. Seul le mois de janvier 1876 était resté déficitaire
en précipitations.
Mars et juin 1876 avaient été spécialement humides. En mars
1876, il avait plu l’équivalent de plus de deux fois la norme et
juin 1876 l’équivalent de plus de 3 fois la norme 1981–2010.
En juin 1876, des sommes pluviométriques de 451 mm à
Saint-Gall, 285 mm à Winterthur et 359 mm à Zurich avait
été mesurées. Il s’agit des valeurs mensuelles les plus élevées
pour ces 3 stations.
En mars 1876, des dégâts liés aux inondations s’étaient pro-
duits de Bâle à la Suisse orientale en passant par le canton
d’Argovie. Vers la mi-juin 1876, les fortes précipitations avaient
provoqué des inondations historiques les plus massives en
Suisse orientale et centrale [34].
Figure 3.2
Cumuls pluviométriques
du premier semestre
(janvier-juin) pour le site
de Zurich-Fluntern de
1864 à 2016. La ligne inter-
rompue montre la norme
1981–2010 (539 mm).
0
200
400
600
800
1000
1860 1870 1880 1890 1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020
Nie
ders
chla
g in
mm
Niederschlag Zürich-Fluntern Januar bis Juni 1864 ‒ 2016
1860 1870 1880 1890 1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020
1000
800
600
400
200
0
Préc
ipita
tions
mm
3.1 Premier semestre extrêmement pluvieux
393.2Foehn record en novembre
Le foehn n'apparaît pas toujours aussi clairement y compris
dans les endroits typiques à foehn. Alors que l'air doux et très
sec est clairement visible à Altdorf, le foehn à Vaduz est souvent
plus frais et pas aussi sec. MétéoSuisse détecte les conditions
de foehn avec 3 niveaux de valeur qui sont représentés dans
l’index de foehn. Un index de 2 signifie clairement du foehn.
Pour le site en question, les conditions douces et sèches sont
complètement remplies. Un index de 1 fait référence à de l’air
mélangé (pseudo-foehn). L’air foehné est mélangé avec l’air
froid et humide qui coule depuis les vallées latérales. Les cri-
tères de foehn sont partiellement remplis. Un index de 0 signi-
fie pas de foehn. Pour une analyse sur le foehn, on prend les
critères de l’index 2 (foehn net). Pour un site à foehn comme
Altdorf, ce n’est pas un problème car les conditions de foehn
avec un index 2 sont presque toujours remplies. Cependant,
une telle analyse n’est pas toujours correcte. Pour un site à
foehn comme Vaduz, où l’air de foehn est souvent mélangé
lorsque le foehn souffle, la définition pour l’index 2 est trop
restreinte. L’analyse en prenant les index 1 et 2 pour Vaduz
a apporté de nouvelles connaissances. En novembre 2016,
le foehn a soufflé pendant une période exceptionnellement
longue. A Vaduz et à Altdorf, le foehn a soufflé du 20 au 24
novembre, soit plus de 4 jours sans interruption. A Vaduz, il
a soufflé pendant 108.2 heures. Il s’agit de la période la plus
longue depuis le début des mesures automatiques en 1981.
A Altdorf, avec une durée de 109.3 heures, il s’agit de la deu-
xième période la plus longue depuis le début des mesures.
Figure 3.3
Les plus longues périodes
de foehn sans interruption
à Vaduz et à Altdorf.
50.8
56.2
83.5
52.3
54.8
56.5
73.3
60.0
52.8
58.0
54.8
66.0
108.2
0 20 40 60 80 100 120
Nov 1982
April 1989
März 1991
Jan 1994
Feb 1994
Nov 1996
Dez 1997
April 2000
Feb 2001
Nov 2003
März 2013
April 2016
Nov 2016
Dauer in Stunden
Föhnperioden mit mindestens 50 Stunden (>2 Tage), Vaduz 1981 – 2016(nur Perioden ohne Unterbruch)
64.865.2
81.3138.3
60.591.7
79.066.066.2
61.760.2
65.093.5
109.3
0 20 40 60 80 100 120 140 160
April 1983Nov 1984
März 1991April 1993Nov 1995April 1996Dez 1997Jan 2008
April 2009April 2009April 2012April 2016Mai 2016Nov 2016
Dauer in Stunden
Föhnperioden mit mindestens 60 Stunden (2 ½ Tage), Altdorf 1981 – 2016(nur Perioden ohne Unterbruch)
NOV 1982
AVR 1989
MARS 1991
JAN 1994
FÉV 1994
NOV 1996
DÉC 1997
AVR 2000
FÉV 2001
NOV 2003
MARS 2013
AVR 2016
NOV 2016
Périodes de foehn sans interruption durant au moins 50 heures (> 2 jours), Vaduz 1981–2016
0 20 40 60 80 100 120 heures
Périodes de foehn sans interruption durant au moins 60 heures (> 2.5 jours), Altdorf 1981–2016
AVR 1983
NOV 1984
MARS 1991
AVR 1993
NOV 1995
AVR 1996
DÉC 1997
JAN 2008
AVR 2009
AVR 2009
AVR 2012
AVR 2016
MAI 2016
NOV 2016
0 20 40 60 80 100 120 140 160 heures
40
Etant donné que le foehn a également soufflé les 5 et 8 no-
vembre, si on prend la somme des heures de foehn en no-
vembre 2016 à Vaduz, on arrive au nombre record de 137
heures. Pour Altdorf, ce nombre s’élève à 135.5 heures, ce
qui le place en 2ème position, derrière la valeur record rele-
vée en novembre 1984 avec 143.8 heures. Pour les deux sites
de mesures, seuls 2 mois de novembre depuis le début des
mesures en 1981 ont connu plus de 100 heures de foehn.
Figure 3.4
Heures de foehn en
novembre de 1981 à 2016
pour les sites de Vaduz
et d’Altdorf.
0
20
40
60
80
100
120
140
160
1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020
h
Föhnstunden November, Vaduz 1981 – 2016Heures de foehn à novembre, Vaduz 1981–2016
160
140
120
100
80
60
40
20
01980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020
Heu
res
0
20
40
60
80
100
120
140
160
1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020
h
Föhnstunden November, Altdorf 1981 – 2016Heures de foehn à novembre, Altdorf 1981–2016
160
140
120
100
80
60
40
20
0
1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020
Heu
res
127.
3 137.
0
143.
8
135.
5
413.3Décembre avec des records de sécheresse
Le Plateau suisse a vécu son mois de décembre le plus sec
depuis le début des mesures en 1864. Du lac Léman au lac
de Constance, une moyenne de 2.0 mm de précipitations
a été mesurée. Sur la moitié occidentale du Plateau, il n’est
localement même pas tombé une seule goutte d’eau. Des
conditions anticycloniques persistantes sont à l’origine de ce
manque de précipitations.
Figure 3.5
Précipitations en
décembre sur le Plateau
suisse depuis le début des
mesures. La ligne noire
interrompue montre la
norme 1981–2010 (87 mm).
En moyenne (norme 1981–2010), on relève sur le Plateau une
somme mensuelle en décembre de presque 90 mm. Les mois
de décembre relevant moins de 10% de la norme sont ex-
trêmement rares. Depuis le début des mesures il y a 153 ans,
les mois de décembre les plus secs jusqu’à présent s’étaient
produits en 1963 avec 4.8 mm et en 1864 avec 6.0 mm. Avec
2.0 mm de précipitations seulement, décembre 2016 monte
sur le podium des trois mois les plus secs sur le Plateau suisse.
Seuls septembre 1865 avec 1.7 mm et avril 1893 avec 1.1 mm
avaient connu encore moins de précipitations.
0
50
100
150
200
1860 1870 1880 1890 1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020
Nie
ders
chla
gssu
mm
e m
m
Niederschlagssumme Dezember Mittelland 1864 – 2016
20162.0 mm
200
150
100
50
0
mm
1860 1870 1880 1890 1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2110 2020
20162.0 mm
Pour l’analyse des précipitations, 11 longues séries de mesures
homogénéisées de précipitations sont disponibles jusqu’en
1864 pour le Plateau suisse. Malgré un mois de décembre
extrêmement sec cette année, les données ne montrent clai-
rement aucune baisse de la pluviométrie en décembre sur
le Plateau au cours des dernières décennies. La norme des
sommes de précipitations a même augmenté en décembre,
passant de 78 mm sur la période 1961–1990 à 87 mm sur
la période 1981–2010.
Le Sud des Alpes a également enregistré un mois de décembre
extrêmement sec. A Lugano, il n’a été mesuré que 1.4 mm de
précipitations et à Locarno 3.4 mm. Vers la fin du mois, plu-
sieurs incendies de forêt se sont déclarés au Tessin et dans
la Mesolcina. Des mois de décembre aussi peu arrosés au
Sud des Alpes s’observent tous les 15 à 20 ans en moyenne.
Précipitations en décembre sur le Plateau suisse 1864-2016
42
43
44
Abwe
ichu
ng °C
−0.8
−0.6
−0.4
−0.2
0.0
0.2
0.4
0.6
0.8
1.0
1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
Jahres−Temperatur − HadCRUT4 (global, land&ocean) − 1864−2016Abweichung vom Durchschnitt 1961−1990
Jahr 2016: +0.8°C (Rang 1 ↓ ,153 ↑ )(Abw. von 1981−2010: +0.5°C)
Jahre über dem Durchschnitt 1961−1990Jahre unter dem Durchschnitt 1961−1990Linearer Trend 1864−2016 (least squares): 0.56°C/100y (p−val: 0)Durchschnitt 1981−2010
homogval.evol 2.14.3 / 22.03.2017, 09:46
Figure 4.1
Evolution à long terme de
la température globale
moyenne (terres émergées
et océans). Le graphique
indique l’écart annuel de
la température à la norme
1961–1990 (rouge = écarts
positifs, bleu = écarts
négatifs). La courbe noire
indique la moyenne
pondérée sur 20 ans.
Ecar
t à la
nor
me
en o C 1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
0
-0.2
-0.4
-0.6
-0.8
1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
4| Climat global et événements météorologiques 2016
4.1Nouveau record mondial de chaleur
Selon le set des données globales anglaises (University of East
Anglia), la température annuelle mondiale a dépassé de 0.77
degré la norme 1961–1990. L’année 2015 avait été tout aussi
chaude avec un dépassement de la norme de 0.76 degré. Les
deux années record 2015 et 2016 ont franchi une nouvelle
limite depuis le début de la série de mesures des tempéra-
tures globales en 1850. Les précédents excédents record
dépassaient la norme 1961–1990 de l’ordre de 0.55 degré.
Au niveau mondial, comme déjà pour 2015, l’année 2016 a nettement été la plus chaude depuis le début des mesures en 1850. Des températures moyennes annuelles au-dessus de la normale ont été mesurées sur la plupart des surfaces terrestres et maritimes. Les plus grandes régions avec des températures moyennes annuelles inférieures à la normale se trouvent surtout sur le nord du Pacifique, sur le centre de l’Atlantique Nord, sur la partie sud de l’Amérique du Sud, ainsi que sur les surfaces maritimes autour de l’Antarctique. La situation décrite ci-dessous se fonde principalement sur la Déclaration annuelle de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) sur l’état du climat mondial [25].
Les anomalies positives les plus fortes (2 à 5 degrés par rap-
port à la norme 1961–1990) se sont situées sur une vaste
région s’étendant de l’Europe orientale à l’Asie centrale
jusqu’en Sibérie, sur une région allant du nord-ouest cana-
dien à l’Alaska, ainsi que sur le Groenland. Comme en 2015
déjà, l’hémisphère Nord a été nettement plus affecté par des
températures au-dessus de la moyenne que l’hémisphère Sud.
Les anomalies négatives les plus fortes (-0.5 à -1 degré par
rapport à la norme 1961–1990) ont été observées sur des ré-
gions maritimes polaires autour de l’Antarctique [25].
Données: University of East Anglia, 2017 [14], nouveau record HadCRUT4-gl.
45
Période °C/10 ans °C/100 ans
1864–2016 +0.06 +0.56
1901–2016 +0.08 +0.79
1961–2016 +0.15
Tableau 4.1
Tendances de la température annuelle globale au cours
des périodes 1864–2016, 1900–2016 et 1961–2016, calcu-
lée pour les terres émergées et les océans globalement.
Le Tableau 4.1. indique les tendances de la température an-
nuelle mondiale. La modification totale de la température
globale (terres émergées et océans) de 1864 à 2016 s’élève
à +0.86 degré. La température moyenne globale se situe aux
alentours de 14 °C. Le schéma de l’évolution à long terme de
la température globale, avec une accumulation d’années très
chaudes récemment, se retrouve aussi dans la série de tempé-
ratures en Suisse (Figure 5.1). Le changement de température
en Suisse est donc cohérent par rapport aux autres continents.
Données de base : University of East Anglia, 2017 [14], nouveau record HadCRUT4-gl.
46
-3-2-101234
1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
Indi
ce M
EI 4
3
2
1
0
-1
-2
-31950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
4.2El Niño et La Niña
El Niño, qui s’était développé depuis fin 2015, a été le troi-
sième événement le plus intense des 65 dernières années.
Jusqu’en avril 2016, El Niño est resté intense (phase chaude).
Une période d’affaiblissement s’est ensuite mise en place et,
à partir de septembre 2016, des conditions La Niña (phase
froide) se sont mises en place. Des épisodes El Niño se déve-
loppent en moyenne tous les quatre à sept ans. Les épisodes
intenses sont nettement plus rares que les épisodes faibles
qui apparaissent nettement plus fréquemment.
El Niño, respectivement El Niño Southern Oscillation (ENSO),
est un facteur principal qui contribue aux variations annuelles
de la température globale. El Niño a une influence sur la circu-
lation atmosphérique globale qui se traduit par des conditions
météorologiques modifiées dans le monde entier et par une
augmentation de la température globale. Les experts attri-
buent les records massifs de chaleur mondiale 2015 et 2016
à l’effet combiné du réchauffement climatique lié aux activités
humaines et au fort épisode El Niño qui s’est développé [25].
Figure 4.2
Indice multivarié d‘El Niño southern oscillation (MEI).
Les valeurs indicielles de la phase El Niño (phase
chaude) sont indiquées en rouge, les valeurs indicielles
de la phase La Niña (phase froide), en bleu. Le MEI est
calculé à partir de la pression de surface, des compo-
santes est-ouest et nord-sud du vent de surface, de la
température de surface de la mer, de la température
de l’air au niveau de la mer et de la couverture
nuageuse. Les mesures sont effectuées dans la
partie équatoriale de l’Océan Pacifique. Les
données sont disponibles sous [26].
474.3 Evénements particuliers
De nombreuses régions de la Terre ont connu de grosses
sécheresses en 2016. Les experts attribuent essentiellement
ces événements à El Niño. La région la plus concernée a été
le sud de l’Afrique qui a connu sa deuxième année consé-
cutive de sécheresse intense. Les pertes sur les récoltes ont
été de plus de 10%. Près de 17 millions de personnes ont
été concernées. En plus de la sécheresse, le sud de l’Afrique
a subi une canicule estivale intense. Le 7 janvier, la tempéra-
ture maximale a grimpé jusqu’à 42.7 degrés à Pretoria et 38.9
degrés à Johannesburg. Ces deux valeurs ont été 3 degrés
au-dessus des précédents records de température.
Une chaleur extrême a également affecté l’Asie du Sud-Est
avant l’arrivée de la mousson. En Thaïlande, une température
de 44.6 degrés a été mesurée en avril, ce qui constitue un
nouveau record national. En Inde, la température a atteint en
mai un nouveau record de 51.0 degrés. L’Iran a également
enregistré un nouveau record national de température avec
53.0 degrés.
Une vague de froid particulièrement extrême a concerné
l’Asie du Sud-Est. Il a neigé pour la première fois depuis 1967
à Canton, en Chine méridionale. A Hong Kong, la température
a chuté jusqu’à une valeur particulièrement basse de 3.1 de-
grés. Il s’agit de la sixième température la plus basse depuis
le début des mesures.
La Tasmanie a vécu un changement pluviométrique particu-
lièrement extrême. Alors que la région a connu sa période
septembre-avril la moins pluvieuse depuis le début des me-
sures, la période mai-octobre a été la plus pluvieuse depuis
le début des mesures. A la suite de précipitations souvent
continues entre avril et juillet, le bassin du fleuve Yang Tse
en Chine a connu ses plus grosses inondations depuis 1999.
L’activité cyclonique dans l’Atlantique Nord a été plus intense
que la norme 1981–2010. C’était la saison la plus active de-
puis 2012. La tempête la plus forte et la plus coûteuse avec
de nombreuses victimes a été l’ouragan Matthew qui a parti-
culièrement dévasté Haïti. Plus de 1600 personnes ont perdu
la vie et les dégâts ont été estimés à 15 milliards de dollars
américains. Dans le Pacifique oriental, l’activité cyclonique a
également été plus intense que la norme. Cependant, la sai-
son a été moins active que les deux précédentes années. Sur
le Pacifique Nord-Ouest, l’activité cyclonique a été conforme
à la normale.
4.4 Glaces marines arctiques et antarctiques
En 2016, la superficie de la banquise arctique s’est rétrécie
au cours de la période estivale de fonte pour atteindre un
minimum de 4.14 millions de km2 en septembre, ce qui cor-
respond à la deuxième place de l’étendue la plus réduite de-
puis le début des mesures satellite disponibles en 1979. Le
maximum saisonnier atteint vers fin mars 2016 avec 14.52
millions de km2 a été, comme l’année passée déjà, le plus
faible depuis le début de la série de mesures.
Le minimum estival de la banquise autour de l’Antarctique
avait fin février une étendue de 2.60 millions de km2 inférieure
à la moyenne. Le maximum hivernal a été atteint début sep-
tembre 2016 avec une étendue de 18.44 millions de km2, soit
un peu moins que la moyenne. De la mi-septembre à la fin
de l’année, l’étendue de la banquise antarctique est toujours
restée nettement au-dessous des moyennes saisonnières.
48
49
50
5| Surveillance du climat
Le chapitre suit la structure GCOS (Global Climate Observing
System) des variables climatiques essentielles [22]. Sont ainsi
traités le domaine atmosphérique et le domaine terrestre
(Tableau 5.1), et, à l’intérieur de ce dernier domaine, les me-
sures au sol. Il s’agit en l’occurrence des séries de mesures
classiques de la température et des précipitations et des pa-
ramètres qui en découlent. Pour pouvoir se concentrer le plus
directement possible sur l’évolution du climat au niveau des
différents paramètres, l’origine des données et les méthodes
sont traitées séparément au point 5.3.
Tableau 5.1
Variables climatiques
essentielles selon le GCOS
Second Adequacy Report
[24], complétées par les
variables s’appliquant
spécifiquement à la
Suisse. Tiré de [22].
Le chapitre «Surveillance du climat» fournit un aperçu de l’évolution à long terme du climat en Suisse, en référence à l’année du rapport. Pour les paramètres principaux, la température et les précipitations, l’évolution du climat peut être retracée depuis le début des mesures officielles à l’hiver 1863/64. Pour la plupart des autres paramètres, des séries de mesures existent depuis 1959.
Domaine Variables climatiques essentielles
Atmosphérique Mesures au sol Température de l’air, précipitations, pression atmosphérique, bilan du rayonnement en surface, vitesse et direction du vent, vapeur d’eau
Atmosphère libre Bilan radiatif (rayonnement solaire incl.), température, vitesse et direction du vent, vapeur d’eau, nuages
Composition Dioxyde de carbone, méthane, ozone, autres gaz à effet de serre, aérosols, pollen
Océanique Variablesde surface
Température de surface de la mer, salinité, niveau de la mer, état de la mer, glaces marines, courants, activité biologique, pression partielle en CO2
Variablessub-superficielles
Température, salinité, courants, nutriments, carbone, traceurs océaniques, phytoplancton
Terrestre Ecoulement, lacs, eaux souterraines, utilisation de l’eau, isotopes, couverture neigeuse, glaciers et calottes glaciaires, pergélisol, albédo, couverture terrestre (y compris le type de végétation),indice de surface foliaire, activité photosynthétique, biomasse, perturbation par le feu, phénologie
51
Tableau 5.2
Indicateurs climatiques
utilisés dans le domaine
atmosphérique et le
domaine terrestre. Les indi-
cateurs OMM sont définis
dans l’OMM/ETCCDI [4].
Selon le GCOS, la température et les précipitations constituent
deux indicateurs clés des changements climatiques [22]. L’or-
ganisation météorologique mondiale (OMM) en a tiré un en-
semble d’indicateurs climatiques spécifiques [4] dans le but
de cerner l’évolution du régime de température et de préci-
pitations de manière détaillée et globalement uniforme, dont
la fréquence des gelées et la fréquence des fortes précipita-
tions (domaine atmosphérique, mesures au sol). Par ailleurs,
nous évoquons des indicateurs climatiques propres à la Suisse,
dont la couverture neigeuse, facteur important pour un pays
alpin (domaine terrestre).
Selon la recommandation de l'OMM, la norme (période al-
lant de 1961 à 1990) doit être utilisée pour les analyses de
l’évolution du climat [4], [28]. Ce chapitre applique cette re-
commandation en conséquence.
Désignation Type Définition Signification/ caractéristique
Température Température Température moyenne journalièreconventionnelle (du matin au matin suivant), agrégée en température mensuelle et annuelle
Indicateur clé des changements climatiques et variable climatique essentielle [22].
Jours de gel(OMM)
Température Jours de l’année civile affichantune température minimaleTmin < 0°C
Le nombre de jours de gel dépend essentiellement de l’altitude de la station. Indicateur climatiqueparticulièrement pertinent à haute altitude.
Journées d’été(OMM)
Température Jours de l’année civile affichantune température maximaleTmax ≥ 25°C
Le nombre de jours d’été dépend essentiellement de l’altitude de la station. Indicateur climatiqueparticulièrement pertinent à basse altitude.
Limite du zéro degré Température Altitude à laquelle le thermomètreaffiche zéro degré, déterminée surla base des mesures effectuées par les stations au sol et au moyen de ballons-sondes
L’altitude de la limite du zéro degré est un indicateur de la température de l’atmosphère compte tenu du facteur altimétrique.
Précipitations Précipitations Somme journalière conventionnelle (du matin au matin suivant), agrégée en somme mensuelle et annuelle
Indicateur clé des changements climatiques et variable climatique essentielle [22].
Jours de fortesprécipitations(OMM)
Fortesprécipitations
Jours de l’année civile présentantdes précipitations journalièresP ≥ 20 mm
Le seuil de plus de 20 mm ne correspond pas à un niveau de précipitations extrêmes rares. Des niveaux de 20 mm sont enregistrés plusieurs fois par an en Suisse.
Précipitations desjours très humides(OMM)
Fortesprécipitations
Somme des précipitations des jours de l’année civile où les précipitations journalières atteignent P >95 percen-tiles des précipitations journalières (référence: 1961–1990)
Une journée est considérée comme très humide quand la somme des précipitations est supérieure à la moyenne à long terme des 18 jours les plus humides de l’année.
Nombre max. dejours consécutifssans précipitations(OMM)
Précipitations Nombre maximum de joursconsécutifs dans l’année civile oùles précipitations journalières sontinférieures à P <1 mm
Période ininterrompue de jours consécutifs sans préci-pitations (moins de 1 mm de précipitations).
Indice de sécheresse Précipitations SPEI (standardized precipitationevapotranspiration index); Écart par rapport au bilan hydrique moyen (différence entre les précipitations et l’évaporation potentielle)
La valeur indicielle d’un mois déterminé indique le déficit d’eau accumulé / l’excédent d’eauaccumulé au cours de la période qui précède par rapport à la norme.
Somme de neigefraîche
Précipitations Somme de neige fraîche des moisd’octobre à mars (semestre d’hiver)
Les quantités de neige et les chutes de neige fraîche dépendent - dans un rapport complexe – de la température et des précipitations. Elles réagissent donc de manière très sensible aux changements climatiques à long terme [9], [10], [11], [12], [13].
Jours avec neige fraîche
Précipitations Nombre de jours avec neige fraîchemesurable des mois d’octobre àmars (semestre d’hiver)
52
5.1 Atmosphère
5.1.1
Mesures au sol
Les indicateurs climatiques de l’OMM utilisés ici (Tableau 5.2)
sont représentés essentiellement à titre d’exemple à la lumière
des séries de mesures des stations de Berne (zone de plaine
du Nord des Alpes), Sion (vallée alpine), Davos (région alpine)
et Lugano (Tessin). Ils sont calculés en tant que valeurs an-
nuelles (nombre de jours de gel par an par exemple), étant
entendu que l’on se réfère toujours à l’année civile (du 1er
janvier au 31 décembre).
Sur le site internet de MétéoSuisse, vous trouverez des in-
formations complémentaires sur les indicateurs climatiques:
Température
La température annuelle en 2016 en Suisse a été en moyenne
nationale 1.5 degré au-dessus de la norme 1961–1990. Ainsi,
l’année 2016 fait partie des 10 années les plus chaudes de-
puis le début des mesures en 1864.
L’hiver 2015/16 a dépassé de 3.1 degrés la norme et a été
le deuxième le plus doux en 153 ans de mesures. Malgré
un printemps 2016 particulièrement pluvieux, la tempéra-
ture a dépassé la norme de 0.8 degré. L’été 2016, avec un
excédent thermique de 1.8 degré au-dessus de la norme,
se classe au 11ème rang de la série de mesures qui débute
en 1864. Enfin, l’excédent thermique en automne est resté
modeste avec une valeur dépassant de 0.9 degré la norme
1961–1990 (Figure 5.2).
Abwe
ichu
ng °C
−2.0
−1.5
−1.0
−0.5
0.0
0.5
1.0
1.5
2.0
2.5
1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
Jahrestemperatur Schweiz 1864−2016Abweichung vom Durchschnitt 1961−1990
Abwe
ichu
ng °C
Ecar
t en
o C
Six mois de l’année ont été nettement plus doux avec un dépas-
sement de la norme de 2 degrés. Il s’agit des mois de janvier,
février, juillet, août, septembre et décembre. Trois mois, avril,
juin et novembre ont connu un dépassement de la norme de
1 à 1.6 degré. Mars et mai ont connu un excédent thermique
inférieur à 1 degré. Enfin, octobre a connu des températures
inférieures à la norme de 0.7 degré.
Pour l’ensemble de la Suisse, la tendance à long terme de la
température annuelle se situe à +1.3 °C/100 ans, ce qui corres-
pond à un changement total de +2 degrés (entre 1864 et 2015).
Les tendances saisonnières se situent dans une zone allant de
+1.2 °C/100 ans et +1.4 °C/100 ans. Le Tableau 5.3 donne une
vue d’ensemble des tendances en matière de température.
2.5
2.0
1.5
1.0
0.5
0
-0.5
-1.0
-1.5
-2.0
Figure 5.1
Evolution à long terme de
la température annuelle
moyenne pour l’ensemble
de la Suisse. Le graphique
indique l’écart annuel de
la température à la norme
1961–1990 (rouge = écarts
positifs, bleu = écarts
négatifs). La courbe noire
indique la moyenne
pondérée sur 20 ans. 12
séries de mesures homo-
gènes de la Suisse servent
de base de données.
1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
meteosuisse.admin.ch/home/climat/actuel/indicateurs-de-climat.html
53
Abwe
ichu
ng °C
−6.0
−4.0
−2.0
0.0
2.0
4.0
6.0
1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
Quartals−Temperatur (MAM) − Schweiz − 1864−2016Abweichung vom Durchschnitt 1961−1990
Abwe
ichu
ng °C
Abwe
ichu
ng °C
−6.0
−4.0
−2.0
0.0
2.0
4.0
6.0
1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
Quartals−Temperatur (SON) − Schweiz − 1864−2016Abweichung vom Durchschnitt 1961−1990
Abwe
ichu
ng °C
Abwe
ichu
ng °C
−6.0
−4.0
−2.0
0.0
2.0
4.0
6.0
1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
Quartals−Temperatur (JJA) − Schweiz − 1864−2016Abweichung vom Durchschnitt 1961−1990
Abwe
ichu
ng °C
Abwe
ichu
ng °C
−6.0
−4.0
−2.0
0.0
2.0
4.0
6.0
1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
Quartals−Temperatur (DJF) − Schweiz − 1865−2016Abweichung vom Durchschnitt 1961−1990
Abwe
ichu
ng °C
Ecar
t en
o CEc
art e
n o C
Figure 5.2
Evolution à long terme de la température saisonnière
moyenne pour toute la Suisse. Le graphique indique
l’écart annuel de la température saisonnière à la norme
1961–1990 (rouge = écarts positifs, bleu = écarts
négatifs). La courbe noire indique la moyenne
pondérée sur 20 ans.
Hiver (décembre, janvier, février) 1864/65–2015/16 Printemps (mars, avril, mai) 1864–2016
Eté ( juin, juillet, août) 1864–2016 Automne (septembre, octobre, novembre) 1864–2016
1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
6.0
4.0
2.0
0
-2.0
-4.0
-6.0
1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000 1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
6.0
4.0
2.0
0
-2.0
-4.0
-6.0
6.0
4.0
2.0
0
-2.0
-4.0
-6.0
6.0
4.0
2.0
0
-2.0
-4.0
-6.0
54
0.0
0.5
1.0
1.5
2.0
2.5
2015 2014 2011 1994 2003 2002 2007 2016 2000 2006 2009 2012 1997 1989 2008 1990 1992 1947 2001 2004
Abw
eich
ung
zur N
orm
196
1–19
90 in
°C
Die 20 wärmsten Jahre in der Schweiz seit 1864
Ecar
t par
rapp
ort à
la n
orm
ale
en °
C 2.5
2.0
1.5
1.0
0.5
0.02015 2014 2011 1994 2003 2002 2007 2016 2000 2006 2009 2012 1997 1989 2008 1990 1992 1947 2001 2004
Figure 5.3
Classement des 20 années
les plus chaudes depuis
1864. Les barres montrent
l’écart de la température
annuelle moyenne en
Suisse à la norme 1961–
1990. Les années de
chaleurs record depuis
1990 sont représentées
en rouge.
Sur le site internet de MétéoSuisse, vous trouverez des informations complémentaires sur l’évolution de la température en Suisse:
meteosuisse.admin.ch/home/climat/actuel/tendences-climatiques.html
meteosuisse.admin.ch/home/climat/actuel/tendences-climatiques/tendances-observees-aux-stations.html
Période Printempsmars–mai
°C
Etéjuin–août
°C
Automneseptembre–novembre
°C
Hiverdécembre–février
°C
Annéejanvier–décembre
°C
1864–2016 +0.12fortement significatif
+0.13fortement significatif
+0.14fortement significatif
+0.12fortement significatif
+0.13fortement significatif
1901–2016 +0.16fortement significatif
+0.19fortement significatif
+0.18fortement significatif
+0.15fortement significatif
+0.17fortement significatif
1961–2016 +0.47fortement significatif
+0.49fortement significatif
+0.24fortement significatif
+0.30fortement significatif
+0.38fortement significatif
Tableau 5.3
Tendances des tempéra-
tures saisonnières et an-
nuelles en degrés Celsius
par tranches de 10 ans au
cours des périodes 1864–
2016, 1901–2016 et 1961–
2016, (valeurs moyennes
pour toute la Suisse). La
spécification fortement
significatif est expliquée
dans la section tempéra-
ture sous 5.3 origine des
données et méthodes.
Les années affichant une température largement supérieure
à la moyenne se sont accumulées depuis la fin des années
1980. Sur les 20 années les plus chaudes enregistrées depuis
le début des mesures en 1864, 18 l’ont été depuis 1990 (Fi-
gure 5.3). Le schéma de l’évolution à long terme de la tempé-
rature en Suisse, avec une accumulation d’années très chaudes
récemment, se retrouve aussi dans la série de températures
globale (Figure 4.1). Le changement de température en Suisse
est donc cohérent par rapport au monde.
Sans mesures efficaces d’intervention, on attend en Suisse
un nouveau réchauffement important d’ici à 2050. D’ici à
2099, selon les scénarios climatiques actuels, à la lumière de
la moyenne de la période 1981–2010, le réchauffement sai-
sonnier devrait être de l’ordre de 3.2 à 4.8 degrés. C’est en
été que l’on attend le réchauffement le plus important (plus
de 4 degrés), avec même une pointe d’environ +5 °C dans
les régions méridionales du pays [23].
55Jours de gel
En raison de mois hivernaux généralement doux, le nombre
de jours de gel en 2016 a été au-dessous de la moyenne pour
tous les lieux de mesures représentés ici. A Berne, sur le nord
du Plateau, il a été comptabilisé 95 jours (norme 115), à Sion
en Valais 82 (norme 97), à Davos dans les Alpes orientales 184
(norme 210) et à Lugano au sud de la Suisse 10 (norme 35).
Suite au net réchauffement des hivers, on constate une dimi-
nution des jours de gel dans les séries de mesures de Berne,
Davos et Lugano. Par décennie, on y dénombre environ 4 à 7
jours de gel de moins. Pour la série de Sion, on n’observe pas
de changement significatif dans le nombre de jours de gel.
Figure 5.4
Evolution dans le temps
des jours de gel (jours de
l’année civile affichant une
température minimale
<0 °C) pour les stations
de Berne, Sion, Davos
et Lugano.
250
200
150
100
50
0
1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 2010
0
50
100
150
200
250
0
50
100
150
200
250
Frosttage [Tmin < 0°C] (Tage)Kalenderjahr (Jan.−Dez.) 1959−2016
1960 1970 1980 1990 2000 2010
Berne-Zollikofen
Sion
Davos
Lugano
Selon les scénarios climatiques actuels et sans mesures ef-
ficaces d’intervention à l’échelle globale, il est attendu pour
la période 2077–2099, 25 à 50 jours avec gel pour la région
de Berne, 50 jours pour la région de Sion et 125 à 150 jours
pour la région de Davos. Pour la région de Lugano, pratique-
ment aucun jour de gel n’est attendu [32].
56 Journées d’été
En raison d’une fin août et d’un mois de septembre nettement
plus chaud que la normale, le nombre de jours d’été a été
au-dessus de la moyenne. A Berne, sur le nord du Plateau, il
a été comptabilisé 51 jours (norme 30), à Sion en Valais 81
(norme 55) et à Lugano au sud de la Suisse 86 (norme 50).
A Davos dans les Alpes orientales, le nombre de jours d’été
a atteint une valeur de 6 (norme 1).
Le fort réchauffement estival qui a débuté depuis des années
1980, a impliqué une forte augmentation des journées d’été,
notamment sur les régions basses de la Suisse. Cette ten-
dance apparaît clairement dans les quatre séries de mesures
représentées ici. Par décennie, on observe quatre journées
d’été de plus à Berne, six à Sion et sept à Lugano. A Davos à
1600 m, la hausse est de deux journées d’été par décennie.
Figure 5.5
Evolution dans le temps
des journées d’été (jours
de l’année civile affichant
une température maxi-
male ≥25 °C) pour les
stations de Berne, Sion,
Davos et Lugano.
Berne-Zollikofen
Sion
Davos
Lugano
Selon les scénarios climatiques actuels et sans mesures ef-
ficaces d’intervention à l’échelle globale, il est attendu pour
la période 2077–2099, 60 à 80 jours d’été pour la région de
Berne, plus de 100 pour les régions de Sion et de Lugano et
environ 15 pour la région de Davos [32].
120
100
80
60
40
20
0
1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 2010
0
20
40
60
80
100
120
0
20
40
60
80
100
120
Sommertage [Tmax >= 25°C] (Tage)Kalenderjahr (Jan.−Dez.) 1959−2016
57Limite du zéro degré
La limite du zéro degré climatologique (calculée ici par des
stations de mesures au sol, voir annexe) se situe dans la
moyenne des années 1961 à 2016 vers 770 m en hiver, aux
alentours de 1960 m au printemps, à environ 3360 m en été
et à environ 2440 m en automne.
La limite du zéro degré a significativement grimpé au cours
de la période 1961–2016 et pour toutes les saisons (p-valeurs
< 0.05). Selon la saison, la limite augmente de 40 (automne) à
70 m environ (printemps) tous les 10 ans. De manière générale,
ces valeurs correspondent à une élévation de la limite du zéro
degré de 150 à 200 m environ par degré de réchauffement.
Au cours de l’hiver 2015/16, la limite du zéro degré s’est si-
tuée à presque 1300 mètres, soit plus de 300 m au-dessus
de la moyenne de la tendance linéaire des années 1961 à
2016. Seul l’hiver 2006/07 avait connu des valeurs aussi éle-
vées depuis 1961. Au cours du printemps 2016, la limite du
zéro degré s’est située à presque 2000 mètres, soit nette-
ment au-dessous de la moyenne de la tendance linéaire de
1961 à 2016, mais toujours au-dessus de la moyenne de la
série depuis 1961. L’été 2016 a connu une limite du zéro de-
gré un peu au-dessus de 3500 mètres, soit exactement dans
la moyenne de la tendance à long terme. Le même constat
s’applique pour la limite du zéro degré au cours de l’automne
2016 qui était située vers 2500 mètres.
L’altitude saisonnière de la limite du zéro degré décrit assez
bien les températures moyennes saisonnières relevées en
2016 (hiver très doux, printemps normalement doux, été et
automne légèrement plus chauds).
1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020
1250
1500
1750
2000
2250
2500
2750
1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020
1750
2000
2250
2500
2750
3000
3250
1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020
2500
2750
3000
3250
3500
3750
4000
4250
1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020
−250
0
250
500
750
1000
1250
15001500
1250
1000
750
500
250
0
-250
4250
4000
3750
3500
3250
3000
2750
2500
Figure 5.6
Evolution de la limite
saisonnière du zéro degré
(ligne noire et points noirs
en mètres d’altitude) avec
la tendance linéaire (ligne
rouge interrompue), la
moyenne pondérée sur 20
ans (ligne rouge grasse) et
les données de la tendance
(modification et impor-
tance). La zone grise montre
l’incertitude de l’estimation
de la limite du zéro degré.
Hiver augmentation : 67.6 m/10 ans; valeur p: 0.002 Printemps augmentation : 71.7 m/10 ans; valeur p: < 0.001
Eté augmentation : 72.8 m/10 ans; valeur p: < 0.001 Automne augmentation : 38.8 m/10 ans; valeur p: 0.018
2750
2500
2250
2000
1750
1500
1250
3250
3000
2750
2500
2250
2000
1750
1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020 1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020
1960 1970 1980 1990 2000 2010 20201960 1970 1980 1990 2000 2010 2020
58 Précipitations
En 2016, les quantités de précipitations sur le nord du pays
(Plateau) ont atteint 111% de la norme (Figure 5.7). Le premier
semestre a fortement contribué à cet excédent, car il a été
régionalement le plus humide au Nord des Alpes depuis le
début des mesures en 1864 (Chap. 3.1). En automne (Figure
5.8) et surtout en décembre, les quantités de pluie ont été
déficitaires. Décembre a même souvent été le plus sec sur le
nord du Plateau depuis le début des mesures (Chap. 3.3). Au
sud de la Suisse, les quantités de précipitations en 2016 ont
été conformes à la norme avec 99%.
Sur le Plateau, on observe une tendance de précipitations à
long terme (1864–2016) de +7.0%/100 ans (+0.7%/10 ans).
Sur le plan saisonnier, une tendance significative n’apparaît
toutefois qu’en hiver (+21%/100 ans, soit +2.1%/10 ans). Au
printemps, en été et en automne, on ne relève aucune ten-
dance à long terme (1864–2016) à une éventuelle augmen-
tation ou baisse des précipitations. La Suisse méridionale ne
montre aucune tendance à long terme à une hausse ou à une
diminution des précipitations, pas plus sur une base annuelle
que saisonnière. Le Tableau 5.4. et le Tableau 5.5 présentent
une vue d’ensemble de précipitations sur les versants nord
et sud des Alpes.
Figure 5.7
Evolution à long terme des
sommes des précipitations
annuelles moyennes sur le
Plateau. Est représenté le
rapport des sommes des
précipitations annuelles
à la norme 1961–1990. Les
séries de mesures homo-
gènes de Genève, Bâle,
Berne et Zurich servent
de base de données. La
courbe noire indique la
moyenne pondérée
sur 20 ans.
Verh
ältn
is
0.5
0.6
0.7
0.8
0.9
1
1.1
1.2
1.3
1.4
1.5
1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
Jahres−Niederschlag − Mittel(BAS,BER,SMA,GVE) − 1864−2016Verhältnis zum Durchschnitt 1961−1990
Verh
ältn
is
1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
%
140
120
100
80
60
59
Verh
ältn
is
0
0.2
0.4
0.6
0.8
1
1.2
1.4
1.6
1.8
2
1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
Quartals−Niederschlag (MAM) − Mittel(BAS,BER,SMA,GVE) − 1864−2016Verhältnis zum Durchschnitt 1961−1990
Verh
ältn
isVe
rhäl
tnis
0
0.2
0.4
0.6
0.8
1
1.2
1.4
1.6
1.8
2
1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
Quartals−Niederschlag (SON) − Mittel(BAS,BER,SMA,GVE) − 1864−2016Verhältnis zum Durchschnitt 1961−1990
Verh
ältn
is
Verh
ältn
is
0
0.2
0.4
0.6
0.8
1
1.2
1.4
1.6
1.8
2
1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
Quartals−Niederschlag (JJA) − Mittel(BAS,BER,SMA,GVE) − 1864−2016Verhältnis zum Durchschnitt 1961−1990
Verh
ältn
isVe
rhäl
tnis
0
0.2
0.4
0.6
0.8
1
1.2
1.4
1.6
1.8
2
1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
Quartals−Niederschlag (DJF) − Mittel(BAS,BER,SMA,GVE) − 1865−2016Verhältnis zum Durchschnitt 1961−1990
Verh
ältn
is
%180
140
100
60
20
Hiver 100% = env. 200 mm Printemps 100% = env. 250 mm
Eté 100% = env. 300 mm Automne 100% = env. 250 mm
Figure 5.8
Evolution à long terme des
sommes des précipitations
saisonnières moyennes sur
le Plateau. Est représenté
le rapport des sommes des
précipitations saisonnières
à la norme 1961–1990 (vert
= écarts positifs, brun =
écarts négatifs). Les séries
de mesures homogènes
de Genève, Bâle, Berne et
Zurich servent de base de
données. La courbe noire
indique la moyenne pon-
dérée sur 20 ans. Il est à
noter que les étés 2008
à 2011 ont produit 100%
de précipitations, d’où les
colonnes «manquantes»
dans le graphique.
%180
140
100
60
20
1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000 1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
%180
140
100
60
20
%180
140
100
60
20
1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000 1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
Figure 5.9
Evolution à long terme
des sommes des précipita-
tions annuelles moyennes
en Suisse méridionale. Est
représenté le rapport des
sommes des précipita-
tions annuelles à la norme
1961–1990. Les séries de
mesures homogènes de
Lugano et Locarno-Monti
servent de base de don-
nées. La courbe noire
indique la moyenne
pondérée sur 20 ans.
Verh
ältn
is
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
0.9
1
1.1
1.2
1.3
1.4
1.5
1.6
1.7
1.8
1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
Jahres−Niederschlag − Mittel(LUG,OTL) − 1864−2016Verhältnis zum Durchschnitt 1961−1990
Verh
ältn
is
1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
%
160
140
120
100
80
60
60
Période Printempsmars–mai
%
Etéjuin–août
%
Automneseptembre–novembre
%
Hiverdécembre–février
%
Annéejanvier–décembre
%
1864–2016 +0.8non significatif
+0.1non significatif
-0.1non significatif
+2.1fortement significatif
+0.7significatif
1901–2016 +0.5non significatif
-0.5non significatif
+0.9non significatif
+1.7significatif
+0.7non significatif
1961–2016 -0.4non significatif
+0.3non significatif
+3.7non significatif
+0.7non significatif
+1.6non significatif
Tableau 5.4
Tendances de précipitations
saisonnières et annuelles
en pour cent par tranche
de 10 ans au cours des
périodes 1864–2016, 1901–
2016 et 1961–2016, calculées
pour le Plateau. Les spéci-
fications fortement
significatif, significatif et
non significatif sont expli-
quées dans la section pré-
cipitation sous 5.3 origine
des données et méthodes.
Tableau 5.5
Tendances de précipitations
saisonnières et annuelles
en pour cent par tranche
de 10 ans au cours des
périodes 1864–2016, 1901–
2016 et 1961–2016, calcu-
lées pour la Suisse méri-
dionale. La spécification
non significatif est expli-
quée dans la section pré-
cipitation sous 5.3 origine
des données et méthodes.
Période Printempsmars–mai
%
Etéjuin–août
%
Automneseptembre–novembre
%
Hiverdécembre–février
%
Annéejanvier–décembre
%
1864–2016 +0.2non significatif
-0.1non significatif
-0.5non significatif
+1.0non significatif
-0.2non significatif
1901–2016 -1.0non significatif
-1.2non significatif
-0.1non significatif
+0.6non significatif
-0.5non significatif
1961–2016 +0.3non significatif
+2.5non significatif
+1.3non significatif
+2.1non significatif
+1.2non significatif
Sans mesures efficaces d’intervention, à partir de 2050,
une baisse considérable des précipitations est prévisible en
Suisse. D’ici à la fin du siècle, cette baisse pourrait se situer
aux alentours de 30% à l’Ouest et au Sud selon les scénarios
Verh
ältn
is
0
0.5
1
1.5
2
2.5
3
1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
Quartals−Niederschlag (MAM) − Mittel(LUG,OTL) − 1864−2016Verhältnis zum Durchschnitt 1961−1990
Verh
ältn
isVe
rhäl
tnis
0
0.5
1
1.5
2
2.5
3
1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
Quartals−Niederschlag (SON) − Mittel(LUG,OTL) − 1864−2016Verhältnis zum Durchschnitt 1961−1990
Verh
ältn
is
Verh
ältn
is
0
0.5
1
1.5
2
2.5
3
1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
Quartals−Niederschlag (JJA) − Mittel(LUG,OTL) − 1864−2016Verhältnis zum Durchschnitt 1961−1990
Verh
ältn
isVe
rhäl
tnis
0
0.5
1
1.5
2
2.5
3
1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
Quartals−Niederschlag (DJF) − Mittel(LUG,OTL) − 1865−2016Verhältnis zum Durchschnitt 1961−1990
Verh
ältn
is
1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
Hiver 100% = env. 220 mm Printemps 100% = env. 480 mm
Eté 100% = env. 520 mm Automne 100% = env. 470 mm
Figure 5.10
Evolution à long terme des
sommes des précipitations
saisonnières en Suisse
méridionale. Est représenté
le rapport des sommes
des précipitations saison-
nières à la norme 1961–
1990 (vert = écarts positifs,
brun = écarts négatifs).
Les séries de mesures
homogènes de Lugano et
Locarno-Monti servent
de base de données. La
courbe noire indique la
moyenne pondérée
sur 20 ans.
%
250
200
150
100
50
0
1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000 1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
%
250
200
150
100
50
0
%
250
200
150
100
50
0
%
250
200
150
100
50
0
climatiques actuels, à la lumière de la moyenne de la période
1981–2010. En revanche, l’hiver, selon les scénarios actuels, la
tendance sera plutôt à un accroissement des précipitations,
en particulier sur le versant sud des Alpes [23].
61
Sur le site internet de MétéoSuisse, vous trouverez des informations complémentaires sur l’évolution des précipitations en Suisse:
meteosuisse.admin.ch/home/climat/actuel/tendences-climatiques.html
meteosuisse.admin.ch/home/climat/actuel/tendences-climatiques/tendances-observees-aux-stations.html
Jours de fortes précipitations
Le premier semestre 2016 très pluvieux a contribué à un
nombre élevé de jours avec de fortes précipitations au Nord
des Alpes. Ce nombre s’est élevé à 13 jours à Berne (norme
10), 15 jours à Davos (norme 10), mais seulement 4 jours à
Sion (norme 5) et 23 jours à Lugano (norme 26). Comme pour
le régime de précipitations en général (à l’exception de l’hiver
sur le Plateau, voir Tableau 5.4), aucune tendance significative
ne peut être observée en ce qui concerne les journées de
fortes précipitations aux stations de mesures mentionnées
ici. En revanche, si on regarde jusqu’en 1901, 92% des 185
séries de mesures montrent une augmentation des fortes
précipitations et 35% montrent même une augmentation
significative. Par ailleurs, 91% montrent une augmentation
dans l’intensité des fortes précipitations et 31% montrent
même une augmentation significative [33].
Figure 5.11
Nombre de jours de fortes
précipitations (≥20 mm)
au cours de l’année civile
pour les stations de Berne,
Sion, Davos et Lugano.
1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20100
10
20
30
40
50
60
0
10
20
30
40
50
60Bern / Zollikofen
1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20100
10
20
30
40
50
60
0
10
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60Sion
1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20100
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60Davos
1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20100
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60Lugano
Tage mit starkem Niederschlag [R > 20 mm] (Tage)Kalenderjahr (Jan.−Dez.) 1959−2016
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1960 1970 1980 1990 2000 2010
Berne-Zollikofen Sion
Davos Lugano
1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20100
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1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20100
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60Sion
1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20100
10
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60Davos
1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20100
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60Lugano
Tage mit starkem Niederschlag [R > 20 mm] (Tage)Kalenderjahr (Jan.−Dez.) 1959−2016
1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20100
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60Bern / Zollikofen
1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20100
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60Sion
1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20100
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60Davos
1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20100
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60Lugano
Tage mit starkem Niederschlag [R > 20 mm] (Tage)Kalenderjahr (Jan.−Dez.) 1959−2016
1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20100
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60Bern / Zollikofen
1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20100
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60Sion
1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20100
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60Davos
1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20100
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60Lugano
Tage mit starkem Niederschlag [R > 20 mm] (Tage)Kalenderjahr (Jan.−Dez.) 1959−2016
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1960 1970 1980 1990 2000 2010 1960 1970 1980 1990 2000 2010
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0
62 Précipitations des journées très humides
La somme des précipitations des journées très humides en
2016 a été nettement au-dessus de la normale pour les sites
de mesures de Berne (302 mm, norme 216 mm) et de Davos
(268 mm, norme 214 mm). A Sion, avec 26 mm, la somme
des précipitations des journées très humides a été nettement
inférieure à la normale qui est à 98 mm. Lugano a connu une
somme légèrement au-dessus de la norme (884 mm, norme
858 mm). Dans l’évolution à long terme, les sites de Berne,
Sion et Lugano ne montrent aucune tendance significative.
Le site de Davos montre une augmentation mais qui reste
juste au-dessous du seuil significatif.
Figure 5.12
Somme des précipita-
tions annuelles de toutes
les journées très humides
pour les stations de Berne,
Sion, Davos et Lugano.
Sont considérées celles
dont la somme des préci-
pitations journalières fait
partie des 5% des préci-
pitations quotidiennes
maximales. La période de
référence va de 1961 à 1990.
0
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1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20100
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1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20100
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Tage mit starkem Niederschlag [R > 20 mm] (Tage)Kalenderjahr (Jan.−Dez.) 1959−2016
2000
1500
1000
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1960 1970 1980 1990 2000 2010
Bern-Zollikofen Sion
Davos Lugano
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1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20100
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1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20100
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Tage mit starkem Niederschlag [R > 20 mm] (Tage)Kalenderjahr (Jan.−Dez.) 1959−2016
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1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20100
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1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20100
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Tage mit starkem Niederschlag [R > 20 mm] (Tage)Kalenderjahr (Jan.−Dez.) 1959−2016
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1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20100
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1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20100
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60
Tage mit starkem Niederschlag [R > 20 mm] (Tage)Kalenderjahr (Jan.−Dez.) 1959−2016
2000
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1960 1970 1980 1990 2000 2010
2000
1500
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1960 1970 1980 1990 2000 2010
2000
1500
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0
1960 1970 1980 1990 2000 2010
63Périodes de sécheresse
Avec 42 journées en 2016, Berne a enregistré sa deuxième
période sèche la plus longue depuis le début de la série de
mesures en 1959. Une période sèche légèrement plus longue
s’était produite à Berne en 1963 pendant 45 jours. A Sion,
la période sèche a également duré 42 jours et il s’agit d’une
des plus longues de la série de mesures depuis 1959. Les
sites de mesures de Davos et Lugano n’ont pas montré de
valeurs remarquables en 2016. Les périodes de sécheresse
les plus longues ont duré 21 jours à Davos (norme 22) et 25
jours à Lugano (norme 33). Dans l’évolution à long terme, au-
cune des séries de mesures mentionnées ne fait apparaître
une tendance significative indiquant un allongement ou un
raccourcissement des périodes de sécheresse.
Figure 5.13
Durée (nombre de jours)
de la plus longue période
de sécheresse par année
civile pour les stations
de Berne, Sion, Davos
et Lugano.
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1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20100
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1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20100
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Maximale Anzahl zusammenhängender Trockentage [R < 1 mm] (Tage)Kalenderjahr (Jan.−Dez.) 1959−2016
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1960 1970 1980 1990 2000 2010
Berne-Zollikofen Sion
Davos Lugano
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1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20100
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1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20100
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Maximale Anzahl zusammenhängender Trockentage [R < 1 mm] (Tage)Kalenderjahr (Jan.−Dez.) 1959−2016
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1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20100
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1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20100
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Maximale Anzahl zusammenhängender Trockentage [R < 1 mm] (Tage)Kalenderjahr (Jan.−Dez.) 1959−2016
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1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20100
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1960 1970 1980 1990 2000 20101960 1970 1980 1990 2000 20100
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40
60
80
Maximale Anzahl zusammenhängender Trockentage [R < 1 mm] (Tage)Kalenderjahr (Jan.−Dez.) 1959−201680
60
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1960 1970 1980 1990 2000 2010
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1960 1970 1980 1990 2000 2010 1960 1970 1980 1990 2000 2010
80
60
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20
0
64 Indice de sécheresse
La sécheresse peut être définie de différentes manières. De
manière tout à fait générale, elle se définit comme un défi-
cit de précipitations sur une longue période pouvant aller de
plusieurs mois à plusieurs saisons. Selon la durée de la séche-
resse, la pénurie d’eau peut affecter diversement différents
domaines (agriculture et sylviculture, approvisionnement en
eau et en énergie, navigation). Le graphique ici présente le
bilan hydrique des mois d’avril à septembre sur la base du
SPEI («standardized precipitation evapotranspiration index»).
Figure 5.14
SPEI durant toute la
période de végétation (6
mois, d’avril à septembre)
à la station de mesure de
Berne. Les valeurs posi-
tives indiquent des condi-
tions plus humides que
la médiane (1864–2015),
les valeurs négatives, des
conditions plus sèches. −3−2
−10
12
3−3
−2−1
01
23
−3−2
−10
12
3
1870 1880 1890 1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 20101870 1880 1890 1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
3
2
1
0
-1
-2
-3
Le semestre d’été (période de végétation) est la période dé-
terminante pour l’agriculture. Les données actuelles de la sta-
tion de Berne/Zollikofen montrent que les dernières années
ont été plus sèches que la moyenne à long terme (médiane)
pendant la période de végétation. A cet égard, l’année 2016
a été complètement dans la moyenne. Les valeurs SPEI les
plus basses (1947, 1865, 2003, 1949, 1893, 1911) de cette
série correspondent très exactement aux années au cours
desquelles l’agriculture a subi les dégâts les plus importants.
Les périodes très prononcées de SPEI négatif correspondent
bien aux sécheresses répertoriées au cours des 150 dernières
années [19], [18].
65
1960 1970 1980 1990 2000 2010
1.9
2.1
2.3
2.5
2.7
2.9
Linear trend Median Altitude of 0C Isotherm 1959 − 2016
Input file: Gzeroanmi.comp10.00−12 Medianlm model years
MeteoSwiss/AnalyseTrendsGzeroGtropoAnneeClimat.r/ Thu Feb 09 09:13:27 2017
5.1.2 Atmosphère libre
Limite du zéro degré
La médiane annuelle de la limite du zéro degré en atmos-
phère libre, déterminée par les ballons-sondes quotidiens, a
atteint en 2016 une altitude de 2610 mètres, une valeur net-
tement plus basse que l’année passée qui avait connu une
valeur record. C’était donc 230 mètres plus bas que l’année
passée et cela montre la forte variabilité de la limite du zéro
degré d’une année à une autre.
L’évolution à long terme de la moyenne annuelle de la limite
du zéro degré en atmosphère libre suit quasiment l’évolu-
tion de la température moyenne annuelle en Suisse. Ce qui
frappe plus particulièrement, c’est le changement rapide qui
s’opère depuis la fin des années 1980. La moyenne annuelle
de la limite du zéro degré en atmosphère libre a augmenté de
manière significative au cours de la période 1959–2015, avec
une hausse de 72 m tous les 10 ans. Un chiffre qui se recoupe
avec les tendances saisonnières de la limite du zéro degré
fournies par les stations de mesures au sol (chapitre 5.1.1).
Figure 5.15
Moyenne annuelle de la limite du zéro degré 1959–2016 telle
qu’obtenue par des lâchers quotidiens de ballons-sondes à
la station aérologique de Payerne. La ligne grise indique la
moyenne 1959–2016 à l’altitude de 2460 m.
1960 1970 1980 1990 2000 2010
2.9
2.7
2.5
2.3
2.1
1.9
Alti
tude
en
km
Figure 5.16
Moyenne annuelle de l'altitude de la tropopause 1959–2016
telle qu’obtenue par des lâchers quotidiens de ballons-sondes
à la station aérologique de Payerne. La ligne grise indique la
moyenne 1959–2016 à l’altitude de 11’300 m.
Altitude de la tropopause
La médiane annuelle de la hauteur de la tropopause a at-
teint en 2016 une altitude de 11‘390 mètres, une valeur net-
tement plus basse que l’année passée qui avait connu une
valeur record de 11'720 mètres. La situation extrêmement
basse de 2010, suivie par une valeur élevée en 2011 s’est ré-
pétée de manière similaire mais dans l’autre sens entre 2015
et 2016. Cela atteste la grande variabilité d’une année à une
autre. La moyenne annuelle de l'altitude de la tropopause a
augmenté de manière significative au cours de la période
1959-2016 avec une hausse de 58 m tous les 10 ans. C'est
parfaitement conforme aux tendances saisonnières de la li-
mite du zéro degré.
1960 1970 1980 1990 2000 2010
10.7
10.9
11.1
11.3
11.5
11.7
Linear trend Median Tropopause Altitude 1959 − 2016
Input file: Gtropoanmi.comp10.00−12 Medianlm model years
MeteoSwiss/AnalyseTrendsGzeroGtropoAnneeClimat.r/ Thu Feb 09 09:14:21 2017
11.7
11.5
11.3
11.1
10.9
10.7
1960 1970 1980 1990 2000 2010
66D
obso
n U
nits
5.1.3 Composition de l’atmosphère
Série de mesures de l’ozone d’Arosa
Avec la série de mesures d’Arosa, la Suisse dispose de la plus
longue série au monde de mesures de la colonne d’ozone
dans l’atmosphère. Du début des mesures en 1926 à envi-
ron 1975, cette série de mesures fournit une moyenne à long
terme d’environ 330 DU. Entre 1975 et 1995, les mesures in-
diquent une baisse significative de l’ozone total qui a diminué
d’environ 15 DU. Le recul continu de l’ozone total au-dessus
d’Arosa a débuté dans les années 1970. C’est à cette époque
que l’on a relevé une forte augmentation des émissions de
substances ayant pour effet de détruire la couche d’ozone.
Ces dernières années, on observe une stabilisation de l’ozone
total [8] avec une valeur moyenne entre 1995 et aujourd’hui
se situant aux alentours de 315 DU.
Cependant, si les années 2010 et 2013 présentent des
moyennes annuelles relativement élevées (resp. 330 et 321
DU), celles des années 2011 et 2012 sont proches de 300 DU
(resp. 301 et 303 DU). Ceci démontre la grande variabilité de
l’ozone total selon les années.
280
300
320
340
360
1925 1950 1975 2000
Ges
amto
zons
äule
[DU
]
Figure 5.17
Colonne d’ozone total
à Arosa au cours de la
période 1926–2016. 100
unités Dobson (Dobson
Unit) = 1 mm d’ozone
pur à 1013 hPa et 0 °C.
360
340
320
300
280
1925 1950 1975 2000
67
Mesures de l’ozone à Payerne
Depuis 1968, l’ozone est mesuré par ballon-sonde à la sta-
tion aérologique de MétéoSuisse à Payerne. Les mesures an-
térieures (1966–1968) proviennent de l’EPF de Zurich. Cette
série ininterrompue de mesures permet de déterminer l’évo-
lution temporelle de la quantité d’ozone dans les différentes
couches de l’atmosphère. Sur la figure suivante, trois niveaux
d’altitudes (3, 22 et 27 km) sont illustrés à titre d’exemple.
Comme le souligne les trois droites horizontales, depuis le
début des années 2000 l’ozone n’a plus changé de manière
significative. Pour les années avant 2000, une diminution de
l’ozone était observée dans la stratosphère (illustré par les ni-
veaux 22 et 27 km), alors qu’une augmentation de l’ozone était
observée dans la troposphère (illustrée ici par le niveau 3 km).
Figure 5.18
Concentration mensuelle
d’ozone à trois altitudes
durant la période 1967–
2016. Bleu: 3 km; rouge:
22 km; vert: 27 km. La
concentration d’ozone
est donnée en pression
partielle exprimée en
nanobars (nbar).
1970 1980 1990 2000 2010
0
50
100
150
200
Ozo
n [n
b]
1970 1980 1990 2000 2010
200
150
100
50
0
Ozo
ne n
bar
22 km
27 km
3 km
68 Poussière du Sahara
Les poussières minérales apportent une contribution impor-
tante aux aérosols atmosphériques et le désert du Sahara en
est la plus grande source. La présence de poussières miné-
rales a été historiquement déterminée par l’analyse des pré-
cipitations ou des dépôts dans la neige et la glace. Depuis
2001, des mesures continuelles des coefficients de diffusion
et d’absorption à différentes longueurs d’onde sont réali-
sées à la station de recherche alpine du Jungfraujoch, située
à 3580 mètres d’altitude dans les Alpes suisses. Ces mesures
ont permis de développer une nouvelle méthode opération-
nelle qui permet de déterminer avec une résolution horaire
les incursions de poussières du Sahara (Saharan dust events,
SDE) au-dessus de la Suisse. Il est dès lors possible d’étudier
la fréquence des SDE dans les Alpes.
Figure 5.19
Nombre d’heures par mois
d’incursions de poussières
minérales en provenance
du Sahara à la station de
mesure du Jungfraujoch,
la climatologie calculée à
partir des mesures 2001–
2016 est représentée en
vert et les valeurs men-
suelles 2016 en rouge.
En 2010–2011, les valeurs
mesurées n’ont pas pu
être utilisées pendant de
longues périodes rendant
impossibles l’enregistre-
ment des SDE.
Nom
bre
d’he
ures
80
70
60
50
40
30
20
10
0
JAN FÉV MARS AVR MAI JUIN JUIL AOÛT SEP OCT NOV DÉC
Moyenne 2001–2015
2016
Une climatologie sur quinze ans des incursions de poussière
du Sahara a été établie. Chaque année, entre 10 et 50 incur-
sions sont mesurées, correspondant à 200 à 650 heures. De
manière générale, les incursions de poussière du Sahara du-
rant le printemps (de mars à juin) ainsi qu’aux mois d’octobre
et de novembre contribuent fortement à la pollution par les
aérosols sur les Alpes. L’été, ces incursions sont plus rares et
l’hiver, elles sont de très courte durée. La plupart des incur-
sions (~50%) ne durent que quelques heures alors qu’un
quart dure plus d’un jour.
69Intensité des pollens
L’intensité de la saison des pollens varie d’année en année et
peut être tantôt très forte, tantôt très faible. Cela a une inci-
dence sur la gravité des symptômes du rhume des foins chez
les personnes allergiques aux pollens.
Dans le cas du bouleau, l’intensité de la saison des pollens
dépend, d’une part, de la météo de l’année précédente, étant
donné que les chatons de fleurs se forment dès l’été de l’an-
née précédente. Un temps chaud se traduit par un plus grand
nombre de chatons. Par ailleurs, l’intensité dépend aussi du
temps qu’il fait pendant la floraison ainsi que la physiologie
du végétal, car les bouleaux ont tendance à fleurir tous les
deux ans. Dans le cas des pollens de graminées, l’intensité
Figure 5.20
Intensité de la dispersion
des pollens de bouleau (à
gauche) et de graminées
(à droite) dans les régions
au Nord des Alpes entre
1989–2016 et au Tessin
entre 1991 et 2016. L’indice
pollinique saisonnier est la
somme des concentrations
quotidiennes de pollen.
La courbe noire indique la
moyenne pondérée
sur 5 ans.
de la saison dépend essentiellement de la météo durant la
floraison des graminées.
La saison pollinique 2016 pour les bouleaux a été dans la
moyenne au Nord des Alpes, mais elle a été la deuxième la
plus forte de la série de mesures au Tessin (voir chapitre 2).
Le cycle de floraison sur 2 ans est bien observable au Tessin.
L’intensité de la saison pollinique des graminées a été dans la
moyenne au Nord des Alpes. Au Tessin, la tendance montre
ces dernières années une augmentation des pollens des gra-
minées. Cependant, les valeurs absolues sont nettement plus
faibles qu’au Nord des Alpes.
Graminées Suisse centrale et Suisse orientale
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
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Birke: Zentral− und Ostschweiz
0
2000
4000
6000
8000
10000
12000
14000
16000
18000
20000
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Bouleau Suisse centrale et Suisse orientale
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
2012
2014
2016
20000
16000
12000
8000
4000
0
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
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2011
2012
2013
2014
2015
2016
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Gräser: Zentral− und Ostschweiz
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
7000
8000
9000
10000
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10000
8000
6000
4000
2000
0
Graminées Suisse romande
Graminées Tessin
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
Jähr
liche
r Pol
leni
ndex
Gräser: Westschweiz
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
7000
8000
9000
10000
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NA NA19
8919
9019
9119
9219
9319
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9519
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9719
9819
9920
0020
0120
0220
0320
0420
0520
0620
0720
0820
0920
1020
1120
1220
1320
1420
1520
16
Jähr
liche
r Pol
leni
ndex
Gräser: Tessin
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
7000
8000
9000
10000
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10000
8000
6000
4000
2000
0
10000
8000
6000
4000
2000
0
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
Jähr
liche
r Pol
leni
ndex
Birke: Westschweiz
0
2000
4000
6000
8000
10000
12000
14000
16000
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20000
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Bouleau Suisse romande
20000
16000
12000
8000
4000
0
1990
1992
1994
1996
1998
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2002
2004
2006
2008
2010
2012
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NA NA19
8919
9019
9119
9219
9319
9419
9519
9619
9719
9819
9920
0020
0120
0220
0320
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0520
0620
0720
0820
0920
1020
1120
1220
1320
1420
1520
16
Jähr
liche
r Pol
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Birke: Tessin
0
2000
4000
6000
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10000
12000
14000
16000
18000
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Bouleau Tessin
20000
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12000
8000
4000
0
1990
1992
1994
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2002
2004
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2008
2010
2012
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2016
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
2012
2014
2016
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
2012
2014
2016
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
2012
2014
2016
70
5.2 Terres émergées
Sommes de neige fraîche et journées de neige fraîche
L’hiver 2015/2016 extrêmement doux avec une douceur re-
cord et très peu de précipitations en décembre a connu des
quantités de neige fortement déficitaires. Pour le site de me-
sures de Segl-Maria en Haute-Engadine, la somme de neige
fraîche du semestre hivernal d’octobre à mars a atteint 2.41
m (norme 3.12 m). A Arosa, elle a atteint 4.78 m (norme 6.31
m), à Einsiedeln 1.39 m (norme 3.41 m) et à Lucerne 10 cm
seulement (norme 83 cm).
En ce qui concerne les sommes de neige fraîche tombées au
cours du semestre d’hiver, aucune tendance significative ne
peut être relevée aux stations de mesures d’Arosa et Einsie-
deln. Pour le site de mesures de Segl-Maria, la diminution de
4 cm par décennie n’est juste pas considérée comme signi-
ficative. A Lucerne, on observe une diminution significative
de 2.5 cm/10 ans. Il est toutefois à noter que les enregistre-
ments journaliers et mensuels des quantités de neige ne sont
pas disponibles sous la forme de données homogénéisées.
Figure 5.21
Sommes de neige fraîche
en cm durant le semestre
d’hiver du début des me-
sures à 2016 dans les
stations de mesures de
Lucerne, d’Einsiedeln,
d’Arosa et de Segl-Maria.
1860 1880 1900 1920 1940 1960 1980 20001860 1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
0
200
400
600
800
1000
0
200
400
600
800
1000
Neuschneesumme (cm)Winterhalbjahr (Okt.−Mar.) 1884−2016
1000
800
600
400
200
0
Lucerne 454 m Einsiedeln 910 m
Arosa 1840 m Segl-Maria 1798 m
1860 1880 1900 1920 1940 1960 1980 20001860 1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
0
200
400
600
800
1000
0
200
400
600
800
1000
Neuschneesumme (cm)Winterhalbjahr (Okt.−Mar.) 1909−2016
1860 1880 1900 1920 1940 1960 1980 20001860 1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
0
200
400
600
800
1000
0
200
400
600
800
1000
Neuschneesumme (cm)Winterhalbjahr (Okt.−Mar.) 1891−2016
1860 1880 1900 1920 1940 1960 1980 20001860 1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
0
200
400
600
800
1000
0
200
400
600
800
1000
Neuschneesumme (cm)Winterhalbjahr (Okt.−Mar.) 1865−2016
1860 1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
1000
800
600
400
200
0
1000
800
600
400
200
0
1000
800
600
400
200
0
1860 1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
1860 1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000 1860 1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
71Journées de neige fraîche
Suite à un hiver 2015/2016 extrêmement doux avec une
douceur record et très peu de précipitations en décembre, le
nombre de jours avec neige fraîche mesurable a également
été nettement déficitaire. Pour le semestre hivernal d’octobre
à mars, le nombre de jours avec neige fraîche a été de 23
jours à Segl-Maria en Haute-Engadine (norme 42), 59 jours à
Arosa (norme 71), 31 jours à Einsiedeln (norme 46) et 2 jours
seulement à Lucerne (norme 18).
La série de mesures d’Arosa indique une tendance significa-
tive à l’augmentation du nombre de jours avec neige fraîche.
Ce nombre est de l’ordre de presque +2 jours par décennie.
En revanche, Lucerne montre un nombre de jours avec neige
fraîche un peu plus faible de -0.4 jour par décennie. Il s’agit
d’une tendance significative. Aucune tendance significative
ne se dégage pour les deux stations de mesures d’Einsiedeln
et Segl-Maria. Ici aussi, il faut mentionner que les enregistre-
ments journaliers et mensuels des quantités de neige ne sont
pas disponibles sous la forme de données homogénéisées.
Figure 5.22
Nombre de jours de
neige fraîche au semestre
d’hiver du début des
mesures à 2016 dans les
stations de mesures de
Lucerne, d’Einsiedeln,
d’Arosa et de Segl-Maria.
1860 1880 1900 1920 1940 1960 1980 20001860 1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
0
20
40
60
80
100
0
20
40
60
80
100
Tage mit Neuschnee [Neuschnee >= 1 cm] (Tage)Winterhalbjahr (Okt.−Mar.) 1884−2016
100
80
60
40
20
0
Lucerne 454 m Einsiedeln 910 m
Arosa 1840 m Segl-Maria 1798 m
1860 1880 1900 1920 1940 1960 1980 20001860 1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
0
20
40
60
80
100
0
20
40
60
80
100
Tage mit Neuschnee [Neuschnee >= 1 cm] (Tage)Winterhalbjahr (Okt.−Mar.) 1909−2016
1860 1880 1900 1920 1940 1960 1980 20001860 1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
0
20
40
60
80
100
0
20
40
60
80
100
Tage mit Neuschnee [Neuschnee >= 1 cm] (Tage)Winterhalbjahr (Okt.−Mar.) 1891−2016
1860 1880 1900 1920 1940 1960 1980 20001860 1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
0
20
40
60
80
100
0
20
40
60
80
100
Tage mit Neuschnee [Neuschnee >= 1 cm] (Tage)Winterhalbjahr (Okt.−Mar.) 1865−2016
1860 1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
100
80
60
40
20
0
100
80
60
40
20
0
100
80
60
40
20
0
1860 1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
1860 1880 1900 1920 1940 1960 1980 20001860 1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
72 Indice du printemps
L’indice du printemps est une valeur permettant de caractériser
le développement de la végétation au printemps par rapport
aux années précédentes et à la moyenne pluriannuelle. Le
développement de la végétation au printemps dépend es-
sentiellement des températures relevées au cours de l’hiver
et au printemps [7]. Le développement de la végétation au
printemps 2016 a été plus précoce que la moyenne. Au début
de l’année, la floraison des chatons du noisetier n’avait jamais
été observée aussi rapidement que cette année. En février, la
floraison des pas-d’âne a également été très précoce. En jan-
vier et en février, le développement de la végétation était en
avance de 3 à 4 semaines. En mars et en avril, des périodes
froides ont réduit l’avance à une semaine. En mai, le déve-
loppement de la végétation était plus ou moins conforme à
la moyenne de la période 1981–2010.
Parallèlement aux températures plus élevées relevées en hiver
mais plus encore au printemps à partir du milieu des années
1980, l’indice du printemps indique lui aussi, depuis la deu-
xième moitié des années 1980, une évolution comparable,
par saccades, vers un développement plus précoce de la vé-
gétation au printemps.
Figure 5.23
Etat annuel du dévelop-
pement de la végétation
en Suisse (indice du prin-
temps) 1951–2016 en com-
paraison à la moyenne
pluriannuelle. La courbe
montre la moyenne
pondérée sur 5 ans.
Frühlingsindex 1951−2016
Jahr
Abwe
ichu
ng v
om M
ittel
1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020
−10
−5
0
5
10
sehr
früh
früh
norm
alsp
ätse
hr s
pät
© MeteoSchweiz pheno.springindex 0.38 / 27.01.2017, 10:12
1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020
très tardif
tardif
normal
tôt
très tôt
Ecar
t à la
moy
enne
10
5
0
-5
-10
73
1800 1840 1880 1920 1960 2000
Janu
arFe
brua
rM
ärz
April
Eint
ritts
term
in
© MeteoSchweiz pheno.longts 0.38 / 27.01.2017, 10:31
1800 1840 1880 1920 1960 2000
Avril
Mars
Février
Janvier
Floraison des cerisiers près de Liestal et apparition de la première feuille du marronnier à Genève
La date de floraison des cerisiers dans les environs de la station
de Liestal est notée depuis 1894. On observe depuis 1990
environ une tendance à une floraison plus précoce dans cette
série. La date d’observation du 6 avril 2016 a été conforme à
la moyenne 1981–2010.
La série historique de la date de l’apparition de la première
feuille du marronnier officiel à Genève, qui existe depuis 1808,
revêt également une grande importance. C’est la plus longue
série phénologique de Suisse. A partir de 1900 environ, on
observe une nette tendance à l’apparition plus précoce de
cette feuille. En 2016, l’apparition de la première feuille du mar-
ronnier s’est produite le 16 mars. L’apparition de la feuille du
marronnier dépend très fortement des températures. D’autres
facteurs comme l’âge de l’arbre ou le climat urbain peuvent
aussi jouer un rôle. La raison de la manifestation plus tardive
observée depuis ces dernières années n’est pas encore connue.
Figure 5.24
Floraison des cerisiers
près de Liestal durant la
période 1894–2016 (ci-
dessus) et apparition
de la première feuille du
marronnier à Genève au
cours de la période 1808–
2016 (ci-dessous).
1890 1910 1930 1950 1970 1990 2010
Mär
zAp
rilM
aiEi
ntrit
tste
rmin
© MeteoSchweiz pheno.longts 0.38 / 27.01.2017, 10:31
Mai
Avril
Mars
1890 1910 1930 1950 1970 1990 2010
Cerisier
Marronnier
74
75
76
5.3Origine des données et méthodes
Indicateurs climatiques selon l’OMM
Les indicateurs climatiques selon l’OMM sont calculés selon les
règles et avec le logiciel officiel de l’«Expert Team on Climate
Change Detection and Indices» (ETCCDI) de l’OMM [4]. Les va-
leurs utilisées sont des séries homogénéisées à partir de 1959.
Température
En raison des différents régimes de température rencontrés
sur un territoire exigu (températures plus basses en montagne,
températures plus élevées en plaine), idéalement il vaut mieux
ne pas définir l’évolution des températures en Suisse en tem-
pératures absolues mais sous la forme d’un écart à la norme
1961–1990. Les analyses se basent sur 12 séries de mesures
homogènes [2] du réseau suisse de mesures climatiques (Swiss
National Basic Climatological Network; Swiss NBCN [1]).
Pour les analyses des tendances, il est toujours indiqué à quel
point la tendance est nette. On utilise pour ce faire les niveaux
«fortement significatif» et «significatif». «Fortement significa-
tif» indique que l’on peut dire avec une très grande certitude
qu’on se trouve en présence d’une tendance (valeur p ≤ 0.01;
la marge d’erreur est de 1% ou moins). «Significatif» indique
que l’on peut dire avec une grande certitude qu’on se trouve en
présence d’une tendance (valeur p > 0.01 et ≤ 0.05; la marge
d’erreur se situe entre 1% et 5%). «Non significatif» indique
qu’il n’y a pas de tendance certaine par rapport au seuil de si-
gnification choisi (valeur p = 0,05).
Limite du zéro degré déterminée par des stations de mesures au sol
La méthode suivante est utilisée pour calculer la limite du zéro
degré: pour chaque moment (saisonnier ici, donc l’hiver 1962
p. ex.), la limite du zéro degré est déterminée par régression
linéaire entre les températures moyennes homogénéisées et
l’altitude (avec une évaluation de la marge d’erreur) [6]. La va-
riation dans le temps de la limite du zéro degré est calculée sur
la base des différentes valeurs annuelles (tendance en m/10
ans). L’ensemble des 29 stations du réseau suisse de mesures
climatiques (Swiss NBCN) sont mises à contribution [1].
Il est à noter que la marge d’erreur dans le calcul de la limite du
zéro degré varie fortement en fonction de la saison (barre d’er-
reur grise dans le graphique). Au printemps et en automne, il
est possible de calculer la limite du zéro degré avec une relative
précision, étant donné qu’il existe d’assez bons rapports linéaires
entre la température et l’altitude et que la limite du zéro degré
se situe encore à des altitudes où l’on trouve des stations de me-
sures. L’hiver et davantage encore l’été, le calcul est plus incertain,
pour des raisons différentes néanmoins. L’hiver, le calcul est plus
difficile, parce que des lacs froids, le brouillard et des passages de
fronts froids perturbent fortement le rapport entre la température
et l’altitude et qu’il n’existe pas alors de rapport linéaire franc entre
la température et l’altitude. En été, la relation est certes relative-
ment linéaire mais l’altitude de la limite du zéro degré est située
bien au-dessus des stations disponibles. La moindre incertitude
au niveau du rapport température-altitude a donc une impor-
tante incidence sur la marge d’erreur de la limite du zéro degré.
Précipitations
En Suisse, les régimes de précipitations respectifs des versants
nord et sud des Alpes sont très différents, vu leurs caracté-
ristiques tout à fait spécifiques dans l’évolution à long terme
des précipitations. Une courbe des précipitations pour toute la
Suisse peut masquer ces différences régionales considérables.
C’est pourquoi nous faisons une distinction entre l’évolution des
précipitations sur les versants nord et sud des Alpes. L’évolution
des précipitations pour toute la Suisse (moyenne des versants
nord et sud des Alpes) n’est pas représentée. Les analyses sont
basées sur 12 séries de mesures homogènes [2] du réseau
suisse de mesures climatiques (Swiss National Basic Climato-
logical Network; Swiss NBCN [1]).
Pour les analyses des tendances, il est toujours indiqué à quel
point la tendance est nette. On utilise pour ce faire les niveaux
«fortement significatif» et «significatif». «Fortement significa-
tif» indique que l’on peut dire avec une très grande certitude
qu’on se trouve en présence d’une tendance (valeur p ≤ 0.01;
la marge d’erreur est de 1% ou moins). «Significatif» indique
que l’on peut dire avec une grande certitude qu’on se trouve en
présence d’une tendance (valeur p > 0.01 et ≤ 0.05; la marge
d’erreur se situe entre 1% et 5%). «Non significatif» indique
qu’il n’y a pas de tendance certaine par rapport au seuil de si-
gnification choisi (valeur p = 0,05).
Jours de fortes précipitations
La notion utilisée de «fortes précipitations» sur la base d’un seuil
≥ 20 mm ne doit pas être confondue avec celle des précipi-
tations extrêmes rares. Chaque année, on enregistre plusieurs
fois un volume de précipitations de 20 mm dans la plupart des
régions de Suisse. Le phénomène est donc fréquent. On consi-
dère comme rare un événement attendu à peu près tous les
10 ans ou davantage. A Berne, c’est le cas à partir de 65 mm
environ, à Sion, à partir de 50 mm, à Davos, à partir de 70 mm
et à Lugano, à partir de 130 mm de précipitations journalières.
Il est toutefois difficile, par essence, de dégager des tendances
pour les événements extrêmes en raison même de leur rareté.
Plus les événements sont rares, plus il est compliqué de déga-
ger une tendance [5]. Des informations détaillées sur les rares
fortes précipitations se trouvent sous:
meteosuisse.admin.ch/home/climat/passe/extremes-clima-
tiques/analyses-des-valeurs-extremes.html
Précipitations des journées très humides
Une journée est considérée comme très humide lorsque la
somme de ses précipitations est supérieure à celle des 18
(5%) journées les plus humides de l’année selon la norme.
La période de référence va de 1961 à 1990. Les graphiques
montrent la quantité annuelle totale de précipitations tombant
les journées très humides.
Indice de sécheresse
Les indices SPI (standardized precipitation index) et SPEI (stan-
dardized precipitation evapotranspiration index) montrent les
écarts aux précipitations moyennes et au bilan hydrique moyen
76
77
(différence entre les précipitations et l’évaporation potentielle).
Les valeurs positives indiquent des conditions plus humides que
la moyenne, les valeurs négatives, des conditions plus sèches.
Le SPI (standardized precipitation index [20]), mesure l’anoma-
lie de précipitations sur une période donnée (typiquement de
1 à 48 mois) et se calcule à partir des sommes mensuelles de
précipitations. Les précipitations cumulées des derniers (1 à 48)
mois sont comparées avec les sommes de précipitations rele-
vées au même moment dans le passé. La distribution de ces
sommes de précipitations est transformée en une distribution
normale standard autour de zéro. La valeur ainsi transformée
d’une somme de précipitations donnée constitue la valeur SPI.
Le SPEI (standardized precipitation evapotranspiration index
[21]), est calculé de manière analogue au SPI. La différence réside
dans le fait que le calcul s’effectue non sur la base des sommes
de précipitations sur une période déterminée mais sur la base
du bilan hydrique. Le bilan hydrique correspond aux précipita-
tions moins l’évapotranspiration potentielle. Le SPEI est donc
le bilan hydrique transformé en distribution normale standard.
Selon la définition de la distribution normale standard, les condi-
tions avec un SPI/SPEI inférieur à -1 correspondent à une fré-
quence d’environ 15%, celles avec une valeur inférieure à -2,
à une fréquence d’environ 2%. La sécheresse ou l’excédent
hydrique peut dès lors être classé en différentes catégories en
fonction des indices:
Limite du zéro degré en atmosphère libre
UDans des conditions atmosphériques normales, la tempéra-
ture de l’air diminue avec une hauteur croissante par rapport
à la surface de la Terre. Si la température au sol est positive, il
existe en altitude une surface où la température est de 0 °C.
Au-dessus de cette surface, la température est négative. La
hauteur à laquelle se situe la frontière entre températures po-
sitives et négatives est qualifiée d’altitude de la limite du zéro
degré. En cas d’inversion où la limite du zéro degré est franchie
à deux, voire à trois reprises, le point d’intersection le plus élevé
est généralement considéré comme altitude de la limite du zéro
degré effective selon les directives de l’OMM.
Afin d’obtenir des chiffres comparables concernant l’altitude de
la limite du zéro degré, même lorsque les températures au sol
sont négatives, une valeur théorique est déterminée dans de
telles situations météorologiques. Une altitude ou profondeur
fictive de la limite du zéro degré située sous la surface de la
Terre est calculée à partir de la température au sol indiquée
dans le sondage, en supposant un gradient thermique verti-
cal moyen de 0.5 °C par 100 mètres. De la sorte, on obtient
des limites du zéro degré qui se situent sous la surface et, en
cas de températures au sol de -2.5 °C ou inférieures, même
au-dessous du niveau de la mer et sont donc négatives [29].
L’altitude de la limite du zéro degré figure dans le rapport de
chaque radiosondage. Des moyennes mensuelles sont calcu-
lées à partir de ces valeurs et ultérieurement utilisées pour le
calcul des tendances climatiques.
Intensité des pollens
L’indice pollinique est calculé à partir de la concentration jour-
nalière des pollens dans l’air. La quantité de pollen par mètre
cube d’air pour le type de pollen considéré est déterminé quo-
tidiennement. Les chiffres journaliers sont ensuite cumulés pour
l’ensemble de l’année. La valeur qui en résulte est en définitive
sans dimension.
Stations de mesures polliniques utilisées: Suisse centrale et orien-
tale : Bâle, Buchs, Lucerne, Münsterlingen et Zurich. Suisse ro-
mande : Berne, Genève et Neuchâtel. Tessin : Locarno et Lugano.
Sommes de neige fraîche et journées de neige fraîche
Les mesures journalières et mensuelles de neige ne sont pas
disponibles sous la forme de données homogènes. L’homo-
généisation des données sur la neige n’a pas encore pu être
effectuée. L’interprétation des séries de mesures doit donc se
faire avec toute la prudence requise.
Indice du printemps
L’état du développement de la végétation est enregistré au
moyen de phases phénologiques. La phénologie se penche
sur des phénomènes d’évolution naturels se produisant ré-
gulièrement au cours de l’année. Des observations phénolo-
giques sont effectuées dans environ 160 stations réparties sur
tout le territoire suisse. Pour établir l’indice du printemps, près
de 80 stations disposant des plus longues séries de mesures
sont utilisées.
L’indice du printemps utilisé ici est déterminé sur la base des dix
phases phénologiques suivantes: floraison du noisetier, floraison
du pas-d‘âne, floraison de l’anémone des bois, déploiement des
feuilles du marronnier d’Inde, floraison du cerisier, déploiement
des feuilles du noisetier, déploiement des aiguilles du mélèze,
floraison de la cardamine des prés, déploiement des feuilles
du hêtre et floraison du pissenlit.
Les différentes phases phénologiques dépendent bien entendu
des aléas de la météo. Ainsi, la floraison du noisetier peut in-
tervenir précocement s’il a fait doux à la fin de l’hiver; inver-
sement, si elle est suivie d’une longue période de froid, cela
retardera de nouveau le développement de la végétation. Le
développement de la végétation est en outre tributaire de l’al-
titude. Dans les stations de mesures de basse altitude, où les
conditions sont douces, les phases phénologiques interviennent
plus tôt qu’à plus haute altitude, où il fait plus froid. Ces nom-
breuses données d’observation sont structurées et simplifiées
par une analyse des principaux composants et fédérées, dans
un souci de clarté, en un indice du printemps pour l’ensemble
de la Suisse [7].
77
SPEI ≤ -2.0 extrêmement sec
-2.0 < SPEI ≤ -1.5 très sec
-1.5 < SPEI ≤ -1.0 sec
-1.0 < SPEI < 1.0 normal
1.0 ≤ SPEI < 1.5 humide
1.5 ≤ SPEI < 2.0 très humide
SPEI ≥ 2.0 extrêmement humide
78
Références
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80
Websitemeteosuisse.admin.ch
AdressesBundesamt für Meteorologie
und Klimatologie MeteoSchweiz
Operation Center 1
Postfach 257
CH-8058 Zürich-Flughafen
Ufficio federale di meteorologia
e climatologia MeteoSvizzera
Via ai Monti 146
CH-6605 Locarno-Monti
Office fédéral de météorologie
et de climatologie MétéoSuisse
7bis, av. de la Paix
CH-1211 Genève 2
Office fédéral de météorologie
et de climatologie MétéoSuisse
Chemin de l‘Aérologie
CH-1530 Payerne
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