ANDRIANOROVELO Lovanarindra
PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER
UNIVERSITAIRE GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE
DE BEFELATANANA
Thèse pour l’obtention du Diplôme d’Etat de Docteur en Médecine
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
FACULTE DE MEDECINE
Année : 2017 N° : 8945
PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE AU CENTRE HOSPITALIER
UNIVERSITAIRE GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE
DE BEFELATANANA
THESE
Présentée et soutenue publiquement le 13 Mars 2015
à Antananarivo
Par :
Monsieur ANDRIANOROVELO Lovanarindra
Né le 03 janvier 1988 à Fanovana Ambatovola
Pour obtenir le grade de
DOCTEUR EN MEDECINE (Diplôme d’Etat)
Directeur de thèse : Professeur RAKOTO ALSON Aimée Olivat
MEMBRES DU JURY
- Président de thèse
- Juges
- Rapporteur
: Professeur RAKOTO ALSON Aimée Olivat
: Professeur ANDRIANAMPANALINARIVO Hery Rakotovao
: Professeur RAJAONARISON Bertille hortense
: Docteur ANDRIANIRINA Mamitiana
DEDICACES
DEDICACES
SEIGNEUR ; PSAUME 103 :1. JOBA 8 :7. “ Mon âme bénis l’Eternel ! Et que tout
ce qui est au dedans de moi (bénisse) son Saint Nom. Et ton commencement aura été
petit, mais ta fin sera très-grande ”.
Je dédie cette thèse,
A ma mère
Qui a attendu ce moment, et dont les immenses sacrifices et peines m’ont permis
d’arriver à cet objectif : devenir médecin.
Votre aide et votre soutien dans les moments difficiles ont été pour moi des forces
précieuses qui m’ont poussé à réaliser cet ouvrage.
Je vous souhaite une longue vie et tout le bonheur possible.
A mon oncle et sa famille
Qui m’ont épaulé jour et nuit afin d’atteindre cet objectif tant souhaité. Ce travail est
le nôtre, je ne peux rien faire sans vous, vous me guidez et me conseillez depuis
mon enfance
A ma famille
Que ce travail soit une pierre de plus pour renforcer notre union car l’union fait la
force
Affectueusement
A ma femme
Je vous offre ce travail avec amour qu’il puisse nous motiver à atteindre nos rêve.
Au nom de notre amour
Mes amies et la promotion ATRIKA
Merci !
A tous ceux qui, de près et de loin, par leur collaboration et leur effort m’ont aidé à
réaliser cet ouvrage
Toute ma sympathie
A NOTRE MAITRE PRESIDENT ET DIRECTEUR DE THESE
Madame le Docteur RAKOTO ALSON Aimée Olivat
- Professeur Titulaire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en
Hématologie Biologique à la Faculté de Médecine d’Antananarivo.
- Responsable et Chef de Mention Médecine Humaine Faculté de Médecine
d’Antananarivo
- Directeur d’Etablissement CHU/JRA Antananarivo
Vous nous avez fait le grand honneur de présider cette thèse malgré vos multiples
occupations.
Nous avons apprécié vos qualités d’enseignant, votre simplicité et votre haute valeur
professionnelle.
Nous vous en remercions vivement.
Veuillez trouver ici l’expression de notre profond respect.
A NOS MAITRES ET HONORABLES JUGES DE THESE
Monsieur le Docteur ANDRIANAMPANALINARIVO HERY Rakotovao
- Professeur Titulaire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en
Gynécologie Obstétrique à la Faculté de Médecine d’Antananarivo
- Directeur d’Etablissement CHU/GOB Befelatanana Antananarivo
Madame le Docteur RAJAONARISON Bertille Hortense
- Professeur Titulaire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en
Neuropsychiatrie à la Faculté de Médecine d’Antananarivo
- Chef de section Santé Mentale à l’EUSSPA d’Analakely Antananarivo
Votre logique et rigueur scientifiques, ainsi que le passage dans votre service nous
vous ont été bénéfiques en tous points.
Nos sincères remerciements pour votre accueil et la compréhension avec lesquels,
vous avez acceptés de juger notre travail malgré vos fonctions et vos occupations
respectives.
Veuillez trouver ici l’expression de notre profond respect.
A NOTRE MAITRE ET RAPPORTEUR DE THESE
Monsieur le Docteur ANDRIANIRINA Mamitiana
- CES d’Anesthésie Réanimation
- Chef de service au CHU GOB Befelatanana
Vous nous avez inspiré le sujet de cette thèse et vous nous avez guidé et soutenu
dans la réalisation de ce travail malgré vos lourdes responsabilités. Votre aimable
accueil nous a touchés
Nous vous remercions sincèrement de bien vouloir rapporter cette thèse,
Nos plus vifs remerciements.
A NOTRE MAITRE ET DOYEN DE LA FACULTE DE MEDECINE
D’ANTANANARIVO
Monsieur le Professeur SAMISON Luc Hervé
« Toute notre gratitude et tous nos remerciements »
A TOUS NOS MAITRES, ENSEIGNANTSET MEDECINS DES HOPITAUX
D’ANTANANARIVO :
Qui nous ont encadrés tout au long de nos études médicales.
Soyez assurés de notre profonde reconnaissance.
Remerciements.
A TOUS LES PERSONNELS ADMINISTRATIFS ET TECHNIQUES DE LA
FACULTE DE MEDECINE D’ANTANANARIVO ET CHU-GOB
Merci !
SOMMAIRE
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS PAGES
I- DEFINITION. ...………………………………………………………….…
I-1 Transfusion sanguine………………………………………………….….…..
I-2 Transfusion sanguin massive …………………………………….…….…….
I-3 Polytransfusion…………………………………………….……….….……..
I-4 Transfusion autologue ………………………………………………….….…
I-5 Anémie aigue ………………………………………………………….…….
I-6 Immunisation ………………………………………………………….……..
I-7 Allo-immunisation ………………………………………………….………..
I-8 Antigène ……………………………………………….…………..…………
I-9 Anticorps ………………………………………………….…….…….………
II- HISTORIQUE…………………………………………………………………
III- PHYSIOLOGIE. ……………………………............................................
III-1 Composition de sang ………………………..………………………..……..
III-2 Lieu de production des cellules …………….………………………..……..
III-3 Hémogramme………………………………………………………..………
III-4 Physiologie d’Hémostase. …..……………………………………..……….
III-4-1 Hémostase. ………………………….………….……………..……..
III-4-2 La coagulation………………………………….……………….…….
III-5 Règle transfusionnelle ……………………………………….....................
III-5-1 Le groupe ABO ………………………………………......................
III-5-2 Règle de transfusion du système ABO …...…………….……….…...
III-5-3 Le système rhésus……………………………………...…….............
III-5-4 Les autres systèmes ………………………. ……………..…….……
III-5-5 Les règles de transfusion dans le système rhésus …….………….…..
III-6 Les produits sanguins ………………………….. ………………….……..
III-6-1 Sang total ……………………………………………………..……….
III-6-2 Concentré érythrocytaire …………………………………..........………
III-6-3 Concentré plaquettaire …………………………..………….………..
III-6-4 Plasma frais congelé ………….………….…………………..……….
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III-7 Sécurité transfusionnelle
III-7-1 Contrôle pré-transfusionnel ...……………………………………………
III-7-2 Recherche des anticorps irréguliers……………………………………..
III-7-3 Surveillance post transfusionnelle ……………...……………………….
III-7-4 Dossier transfusionnel et traçabilité ……..…………… ..………………
IV- BESOIN TRANSFUSIONNEL
IV-1 Seuil transfusionnel………………..……………………………………….
IV-2 La masse érythrocytaire du patient …………………….…………………..
IV-3 Perte sanguine moyenne estimée …………………………………………..
IV-4 L’urgence transfusionnelle …….…………………………………………..
V- LES COMPLICATIONS TRANSFUSIONNELLES
V-1 Les complications immédiates
V-1-1 Les accidents transfusionnels immunohémolytiques…………………
V-1-2 Le choc par transfusion contaminée………………………………….
V-1-3 La réaction allergique ………………………………………………..
V-1-4 La réaction frisson hyperthermique ………………………………….
V-1-5 L’œdème aigu pulmonaire ……………………………………………
V-1-6 Les accidents métaboliques ………………………………………….
V-2 Les complications retardées
V-2-1 L’ictère hémolytique post transfusionnel ..…………………………
V-2-2 Le purpura post transfusionnelle …………………………………………..
V-2-3 La réaction du greffon contre l’hôte …………………………………
V-2-4 L’allo- immunisation transfusionnelle……………………………….
V-2-5 Les accidents infectieux...………….………………………………...
DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE ET RESULTATS
I- METHODOLOGIE
I-1 Contexte et justificatif ………………………………………………………
I-2 Objectifs …………………………………………………………………….
I-3 Cadre d’étude………………………….…………………….……………….
I-3-1 Lieu d’étude……………………………….…………………………….
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I-3-2 Type d’étude. .……….…………………..….…………….……………
I-3-3 Population d’étude …………………...……………………….………..
I-3-4 Durée d’étude …………………………………………………………..
I-3-5 Méthodes de recueil de donnée ………..……………………………….
I-3-6 Les critères d’inclusion…..…………………………………….............
I-3-7 Les critères d’exclusion ……………………………….……………….
I-4 Paramètres d’études ………………………………………….……..............
I-5 Mode d’analyse des données ………………………………….…………….
II- RESULTATS
II-1 Domaine d’études …………………..…………………………………….
II-2 Taux de transfusion ………………………………………………………
II-3 Age ...……………………………………………………………………..
II-4 Profession…………………………………………………………………
II-5 Situation familiale ……………………………………………………….
II-6 Age gestationnel …………………………………………………….
II-7 Gestité, parité, avortement ………….……………………………………
II-8 Mode d’entrée ……. ……………………………………………………..
II-9 Motif d’entrée……………………………………………………………..
II-10 Jour et heure d’arrivée. ..…………………………………………………….
II-11 Selon l’antécédent transfusionnel ……………………………………….
II-12 Nature de produit sanguin labile demandé ……………………………………
II-13 Groupage …………………….………………………………………….
II-14 Produit sanguin demandé ………………………………………………
II-15 Nombre de poches reçues …..…………………………………………..
II-16 Durée de demande …... …………………………………………………
II-17 Motif de manque de sang ………...…….……………….………………
II-18 Type de transfusion …………………………………………………….
II-19 Signe clinique d’anémie avant transfusion………………………………
II-20 Niveau d’urgence transfusionnelle……….……………...……………….
II-21 Hémoglobine et plaquette avant transfusion ………..………………….
II-22 Résultats cross-match et operateur……...………………….……………
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II-23 Les étiologies …………………………………………………….……..
II-24 Anémie post transfusionnelle ……………………….…….…………...
II-25 Réaction et complication post transfusionnelle ………….…………..
II-26 Pathologies ……………………………………………………………..
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION …………………………….………………
CONCLUSION…………………………………………………………...………….
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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64-65
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I- Les valeurs limites de la normalité de l’hémogramme.........…................
Tableau II- Les facteurs de la coagulation ………………………….………...............
Tableau III - Les génotypes et phénotypes du système A………………………………
Tableau IV- La règle de 5 de GLICHER…………………………………..…..............
Tableau V- Répartition des patientes selon l’âge……………………………………….
Tableau VI- Répartition des patientes selon la profession………..……......................
Tableau VII- Répartition des patientes selon le nombre de poches de sang demandé…
Tableau VIII- Répartition des patientes selon le nombre de poches de sang reçues…...
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LISTE DES FIGURES
Figure 1- Hématopoïèse ………………………………………………………………
Figure 2- Taux de transfusion sanguine ...…………………………………………….
Figure 3- Répartition des patientes selon la situation familiale.……………..............
Figure 4- Répartition des patientes selon l’âge gestationnel …..……………………..
Figure 5- Répartition des patientes selon la gestité, parité, et avortement……………
Figure 6- Répartition des patientes selon le mode d’entrée..………………………….
Figure 7- Répartition des patientes selon le motif d’entrée……..…………………….
Figure 8- Répartition des patientes selon le jour et l’heur d’arrivée………………….
Figure 9- Répartition des patientes selon l’antécédent transfusionnel….…………….
Figure 10- Répartition de sang selon la nature de la demande ……………………….
Figure 11- Répartition des patientes selon leur groupage sanguin ……………………
Figure 12- Répartition des patientes selon la durée de demande de sang ……………
Figure 13- Répartition des patientes selon le motif de manque de sang ……………..
Figure 14- Répartition des patientes selon le type de transfusion ……………………
Figure 15- Répartition des patientes selon les signes clinique d’anémie et l’état
de choc. …………………………………………...………………..………
Figure 16- Répartition des patientes selon le niveau d’urgence…………...………….
Figure 17- Répartition des patientes selon l’hémogramme …………………………..
Figure 18- Répartition des patientes selon l’operateur transfusionnel. ..…………….
Figure 19- Répartition des patientes selon l’étiologie ………………………………..
Figure 20- Répartition des patientes selon le signe clinique d’anémie et
Hémogramme post transfusionnel..………………………………..………
Figure 21- Répartition des patientes selon les réactions et complications
Post transfusionnelles ………………………………………………………
Figure 22- Répartition des patientes selon leur pathologie …………………………..
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LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES
- Ac : Anticorps
- Ag : Antigène
- ATP : Adénosine triphosphate
- CG : Culot globulaire
- CHD : Centre hospitalier de district
- CHU: Centre hostipalier universitaire
- CIVD : Coagulation intravasculaire disséminée
- CMV : Cytomégalovirus
- CPN : Consultation prénatale
- CSB : Centre de santé de base
- EDTA : Ethylen diamine tetraacetic acid
- EFS : Etablissement Français de transfusion Sanguine
- EPU : Enseignement post universitaire
- GEUR : Grossesse extra utérine rompue
- GR : Globule rouge
- Hb : Hémoglobine
- HIV: Human Immunodeficiency Virus
- HPP: Hémorragie du post partum
- HRP: Hématome retro-placentaire
- Ht : Hématocrite
- HVB : Hepatitis Virus B
- Ig : Immunoglobuline
- MAP: Menace d’accouchement premature
- MST : Masse sanguine totale
- OAP : œdème aigu du poumon
- PFC : Plasma frais congelé
- PSA : Perte sanguine acceptable
- PSL : Produit sanguin labile
- RAI : Recherche agglutinines irrégulières
- ST : Sang total
- TRALI : Transfusion related acute lung injury
- UR: Urgence relative
- UV: Urgence vitale
- UVI: Urgence vitale immédiate
- VST : Volume sanguin total
INTRODUCTION
1
INTRODUCTION
La transfusion sanguine ne cesse d’évoluer depuis le XVIIIe
siècle. C’est un acte
médico-légal [1] inévitable surtout en matière de gynécologie obstétricale. Il est souvent
nécessaire en urgence pour des sauvetages maternels en période périnatale. La
prescription de bon de sang engage beaucoup de responsabilités sur l’efficacité et la
surveillance même à distance de l’acte [1,2].
En gynécologie obstétrique l’anémie aigue par syndrome hémorragique représente le
motif de prescription le plus fréquent. L’étiologie est souvent constituée par
l’hémorragie du post partum, la grossesse extra-utérine rompue, le saignement
peropératoire sur hématome retro placentaire et l’avortement hémorragique [3].
L’efficacité de la transfusion en urgence dépend d’une prise en charge multisectorielle :
médecin, interne, sage femme, technicien du laboratoire et agent d’appui. Sa réalisation
nécessite une vigilance par le respect de la loi et la sécurité transfusionnelle [2].
Du fait de la prescription itérative de la transfusion, des effets indésirables qui lui sont
attachés, la faible disponibilité des produits sanguins entraînant une insatisfaction des
besoins dans notre établissement nous ont incité à réaliser cette étude portant sur la
pratique de la transfusion sanguine.
L’objectif est d’évaluer et d’analyser la pratique transfusionnelle au CHU GOB
Antananarivo afin de justifier l’intérêt de la création d’une annexe de banque de sang
au sein de notre établissement.
Pour ce faire, notre travail sera divisé en trois parties ; outre l’introduction et la
conclusion :
- la première sera consacrée aux rappels théoriques ;
- la deuxième correspond à la méthodologie et aux résultats ;
- la troisième partie réservée aux commentaires, discussion et suggestions.
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
2
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
IŔ DEFINITIONS
I-1 Transfusion sanguine
Acte thérapeutique courant, relevant d’une compétence médicale et prescrit devant
de nombreuses pathologies médico-chirurgicales ; elle consiste à introduire dans un
organisme receveur du sang ou d’un produit dérivé du sang venant d’un organisme
donneur. Cela nécessite ainsi une application directe de la connaissance des groupes
sanguins [4].
I-2 Transfusion massive
La définition habituelle est un remplacement volémique aigu par de sang
homologue en moins de 24 heures de la moitié ou plus de la volémie ou de la masse
sanguine théorique (MST) totale du receveur, ou une transfusion très rapide atteignant
100 ml par minute ou plus pendant plusieurs minutes. Rappelons que la MST=70ml de
sang par kilo de poids corporel.
Une définition dynamique et clinique plus pertinente de la transfusion sanguine
massive est la transfusion de quatre culots globulaires ou plus en espace de deux heures
alors que le saignement est encore actif ou le remplacement de 40% du volume sanguin
pendant trois heures [5].
I-3- Polytransfusion ou transfusion chronique
Transfusion d’une certaine quantité par jour et s’étalant sur plusieurs jours [6,7].
I-4- Transfusion autologue ou d'autotransfusion périopératoire
On regroupe sous ce nom, l'ensemble des procédés qui permettent de rendre aux
patients ses propres globules rouges récupérés avant (autotransfusion différée), pendant
(autotransfusion extemporanée) ou après l'acte chirurgical.
Les objectifs sont de:
- disposer au moment de l'intervention des produits sanguins autologues,
- d'éliminer les risques de transmission virale, microbienne et les
conséquences immunologiques,
- de stimuler l'érythropoïèse pendant la période périopératoire. [8, 9].
3
I-5- Anémie aigue hémorragique
L’anémie aigue correspond à des saignements importants entrainant une perte de la
masse globulaire (hypovolémie) suivie d’un trouble hémodynamique (choc) et par
conséquent une anémie aigue [10,11].
I-6- Immunisation
C’est la réaction de l’organisme à la suite de l’introduction d’un antigène étranger.
I-7- Allo-immunisation
C’est l’immunisation au sein même d’une espèce.
I-8- Antigène
C’est une substance chimique étrangère à l’organisme pouvant engendrer une
immunisation lorsqu’elle est introduite chez la personne qui ne la possède pas [10].
I-9- Anticorps
Ce sont des immunoglobulines ou protéines se fixant spécifiquement sur les antigènes
[10].
II- HISTORIQUE DE LA TRANSFUSION
L’histoire de la transfusion sanguine a commencé très tôt avec l’histoire de
l’homme [12, 13] :
- 1505- 1576, Hieronymus et Magnas Pegelius. Suggestion sur la possibilité
de transfusion inter humaine.
- 1628, William Harvey. Découverte et description de la circulation sanguine
dans sa monographie « Exercitatio anatomica de Motu Cordus et Sanguinis
in Animalibus ».
- 1628, James Blundell. Expérimentation animalière, il affirme que
« Le sang est utilisé en médecine parce qu’il est nécessaire à la réanimation
des malades et non plus par le transfert des vertus de l’animal donneur ».
4
- 1652, Francis Potter après la découverte de la voie veineuse il a pratiqué des
transfusions d’un poulet à un autre.
- 1665, Richard Lower : Expérience d’exsanguino-transfusion chez le chien.
- 1667, Jean Denis : Médecin de Louis XIV donne la première description «
du choc transfusionnel et les signes classiques de l’accident de transfusion»
et décrit les signes classiques de l’accident de la transfusion après injection
de 270 g de sang d’agneau à un homme, transfusion faite chez trois malades
qui sont décédés par la suite et ayant entraîné une poursuite judiciaire et une
interdiction de cette pratique sauf accord de la faculté de médecine.
- 1678, Lower ET King essai de transfusion à partir du sang du mouton adulte
pour éviter l’accident de transfusion grave.
- Fin du XVIIIe siècle Blundell: la transfusion entre dans ses phases modernes
et expérimentales.
- 1768-1883 : Docteur Philip Syng Physiks ou 1790- 1838 : Obstétricien
James Blundell a pratiqué le premier acte transfusionnel sur l’homme à
partir du sang humain.
- 1818, Blundell, LeacocK et Barbados : avaient expérimenté et démontré que
la transfusion au sein d’une même espèce était généralement efficace pour le
receveur. A l’inverse, l’échec était pratiquement de règle.
- 1873, Landois démontre l’agglutination lorsque le sang humain est mélangé
à celui d’un animal. Il justifie l’utilisation du sang de la même espèce et
contre indique de façon formelle l’utilisation de sang d’espèce différent.
- 1900 : K Landsteiner : Découverte du premier système de groupe sanguin
érythrocytaire ABO.
- 1902, Sturli et De Castelle : découvrent le groupe AB.
- 1907, Hektoen : la transfusion entre réellement dans sa période
immunologique en sachant l’aspect des phénotypes érythrocytaires.
- 1914-1918 et 1939-1945 : Wierner, Lavine, Dausset, Payne, Grubb, Coombs,
Mourant, Race, Guerres Mondiales. Intensification de la pratique
transfusionnelle et mise au point des détails techniques, prélèvement,
conservation.
5
- 1939- 1940 : Diamond découvre l’allo- immunisation après avoir bénéficié
une exsanguino-transfusion.
- 1923, Don de sang : A.Tsank hôpital Ste Antoine Paris premier centre de
transfusion sanguine en France.
- 1940, Landsteiner et Wierner reçoit le prix Nobel en découvrent le système
rhésus, P et MN.
1958-1968 : Dausset, Shulman Grubb : découverte des antigènes M.A.C, HLA, et
antigène plaquettaire à l’origine d’incidents et accidents transfusionnels [12, 13]
III- PHYSIOLOGIE
III-1- Composition du sang
Le sang est une suspension de cellules dans un liquide complexe appelé
« PLASMA ». Ce dernier est constitué d’eau, de sels minéraux et de molécules
organiques (glucides, lipides et protides) et des protéines globuliniques. Il assure le
maintien de la volémie grâce à la pression oncotique, le transport des substrats
énergétiques, des hormones, des enzymes de l’organisme. Il joue un rôle dans le
maintien de l’équilibre du milieu intérieur en transportant les produits de déchets
métaboliques. Certains facteurs de coagulation s’y trouvent: facteurs II, V, VIII, IX, X,
XII [7].
Le tissu myéloïde donne naissance :
- aux globules rouges qui représentent 95% des éléments figurés de sang et dont la
durée de vie est en moyenne de 110+/-10 jours, de formes arrondies et aplaties, ils sont
biconcaves et leurs fonctions principales sont de transporter l’oxygène du poumon vers
les tissus.
- aux polynucléaires qui sont d’origine médullaire et dont les noyaux possèdent des
granulations spécifiques [14] :
* Les neutrophiles de 10 à 14 µ m, leurs noyaux ont deux à cinq lobes, leur cytoplasme
contient des granulations neutrophiles brunes de petite taille. Ils jouent un rôle essentiel
dans la défense immunitaire « bactéricidie » par phagocytoses des particules étrangères.
La durée de vie est très courte de l’ordre de 6 - 18 heures.
* Les éosinophiles de 12 à 15 µm, ont un noyau à deux lobes arrondis et un cytoplasme
faiblement acidophile avec des granulations orangées.
6
* Les basophiles ont un noyau assez volumineux, un cytoplasme et un noyau recouverts
de grosses granulations irrégulières violacées ou noirâtres.
- aux monocytes qui sont de grandes cellules de 15 à 22 µm de diamètre et un noyau
de forme variée (rond ou réniforme), la chromatine est fine et peignée ou plissurée, le
cytoplasme est faiblement basophile et contient une poussière de fines granulations
azurophiles. Les monocytes d’origine médullaire, se transforment, après migration
tissulaire, en macrophages qui participent à la réponse immune.
- aux plaquettes qui sont de petits éléments de 2 à 3 µm de diamètre, légèrement colorés
en pourpre, et contenant une dizaine de granulations azurophiles dans leur cytoplasme
dépourvu de noyau. Leur durée de vie est de 8 à 12 jours. Leur destruction
physiologique se fait principalement dans la rate et le foie. Ils jouent un rôle principal
dans l’hémostase primaire [15].
Le tissu lymphoïde est constitué par des cellules à noyau arrondi ou ovoïde, à
cytoplasme dépourvu ou pauvre en granulations. Le noyau a une chromatine mal
dessinée, ouatée, sans nucléole visible. Le cytoplasme, plus ou moins basophile, est plus
ou moins abondant : réduit à une fin liséré périnucléaire dans le petit lymphocyte , plus
abondant et pouvant contenir quelques granulations azurophiles rouges vives ou
violettes dans le grand lymphocyte. Ils jouent un rôle important dans l’immunité à
médiation cellulaire et humorale [1].
7
Figure 1 : L’hématopoïèse
Source : Lefrère JJ, Rouger P. Connaissance des composants du sang. 4eme
ed. Paris:
Masson ; 2011 ; 57-73.
III-2- Lieu de la production des cellules.
Macroscopiquement, les cellules sanguines proviennent de la rate à partir du 3eme
mois de la vie intra-utérine et de la moelle osseuse à partir du 5eme
mois. A la naissance,
seule la moelle osseuse est fonctionnelle. Puis progressivement, la moelle active
« rouge » va subir une involution centripète au profit de la moelle adipeuse « jaune ». A
l’âge adulte, la moelle active se limite au niveau des os de la tête, des os du tronc et de
la partie proximale des os des membres. La masse totale de cellules nucléées dans la
moelle osseuse est environ 1012
chez l’adulte. [1]
Microscopiquement, les cellules hématopoïétiques se disposent en nappes entre les
lamelles d’os spongieux ne couvrant qu’environ 50% de l’espace situé entre ces
lamelles, le reste étant constitué par les adipocytes. La trame de soutien est constituée de
fibres de réticuline argentaffines formant un réseau sur lequel s’adossent les cellules
réticulaires. Les cellules médullaires sont en étroit contact avec les sinusoïdes,
8
capillaires nés des ramifications des artères nourricières de l’os; les cellules sanguines
arrivées à maturité passent entre les cellules endothéliales, dans la lumière de sinusoïdes
dilatées, de là, dans la circulation générale. [1, 16]
III-3- Hémogramme.
Examen obligatoire devant tout patient présentant un syndrome hémorragique qui est
effectué sur du sang veineux prélevé sur anticoagulant sec (EDTA) selon deux
méthodes: la méthode automatique et la méthode manuelle.
C’est un quantitatif ; Numération des cellules sanguines, mesure du taux d’Hb, de
l’hématocrite; et qualitatif : Etablissement de la formule sanguine, observation de la
morphologie des éléments, appréciation de la quantité des plaquettes sur le frottis
sanguin mais beaucoup de variation physiologique surtout à la troisième partie de la
grossesse à l’origine du trouble hématologique [14, 17,18].
TABLEAU I: Les valeurs limites de la normalité de l’hémogramme
Homme Femme Nouveau-né Enfant -10 ans
Hématies (*1012
/l) 4,5- 5,9 4- 5,4 5,5 - 6 3,2- 4
Hématocrite (%) 40- 54 37- 45 50- 64 32- 40
Hémoglobine (g /dl) 14- 18 12- 16 14- 19,5 10- 13
Leucocytes (*109/l) 4- 9 4- 9 12- 25 5- 11
Plaquettes (*109/l) 150- 400 150- 400 150- 400 150- 400
Sources : Jallades L, Dupuis O, Maguad JP. Hémogramme et grossesse; Revue de
Francophone des Laboratoires;2010(421);35-6.
III-4- Physiologie de l’hémostase et de la coagulation
III-4-1- L’hémostase
L’hémostase comprend classiquement une succession d’un temps vasculaire, un temps
plaquettaire et un temps plasmatique.
9
III-4-2- La coagulation
L’apparition de filaments de fibrine à la surface des plaquettes vient consolider le
clou hémostatique et par extension, aboutit à la formation du thrombus rouge ou caillot.
La coagulation nécessite l’intervention de nombreux facteurs.
TABLEAU-II : Les facteurs de la coagulation
facteur synonymes Utilité de la
vitamine K Demi-vie
Taux
nécessaires
I Fibrinogène 0 4- 6 j 0,5- 1 g/l
II Prothrombine + 3- 4 j 40 %
V Proaccélérine 0 15- 24 h 10- 15 %
VII Proconvertine + 4- 6 h 5- 10 %
VII Anti-hémophilique A 0 10- 14 h 25- 30 %
IX Anti-hémophilique B + 20- 28 h 20- 25 %
X Facteur Start + 48- 60 h 10- 20 %
XI Facteur Rosenthal 0 48 h
XII Facteur Hageman 0 50- 70 h
XIII Stabilisation fibrine 0 3- 7 j 2- 3 %
Sources : Catherine BN. Hématologie physiologique de la grossesse. Masson;2012;16-
8.
10
III-5- Les règles transfusionnelles,
III-5-1- Le groupe ABO.
La membrane du globule rouge porte des substances antigéniques (A, B, O, AB)
génétiquement déterminées et découvertes en 1900 par Landsteiner. La transfusion est
alors basée sur la loi de Landsteiner respectant les règles de la compatibilité sanguine
afin d’éviter les accidents immunologiques.
La difficulté d’approvisionnement ou l’urgence amène à déroger cette règle. Dans cette
circonstance, le groupe sanguin O est considéré comme «donneur universel » et le
groupe sanguin AB comme « receveur universel» [2,12]
TABLEAU III: Les génotypes et phénotypes du système ABO
Génotype Phénotypes Antigènes
globulaires
Anticorps
naturels
sériques
OO O Ni A ni B Anti-A+B Donneur
universel
AO ou AA A A Anti- B
BO ou BB B B Anti- A
AB AB A et B Absence Receveur
universel
Source : Genetet B, Mannorri P. La transfusion. 6ème
éd. Paris: Flammarion médecine-
scieneces;1973;2696:73-5.
III-5-2- La règle de transfusion du système ABO.
Un sujet de groupe O ne peut recevoir que des GR du groupe O.
Un sujet du groupe A ne peut recevoir que des GR du groupe A ou du groupe O.
Un sujet du groupe B ne peut recevoir que des GR du groupe B ou du groupe O.
Un sujet du groupe AB peut recevoir des GR du groupe A, B, AB, O.
11
III-5-3- Le système rhésus
C’est l’élément clé pour la sécurité transfusionnelle (clinique, médico-légal,
anthropologie) car le plus souvent incriminé dans les accidents par allo- immunisation.
C’est un système complexe, découvert en 1939 par LEVINE ET STETSON,
indépendant du système ABO. En effet, il n’existe pas d’anticorps naturels dans le
plasma mais ce n’est plus le cas après l’administration du sang qui contient cet antigène.
Le système rhésus comporte 3 allèles qui codent pour 5 Ag majeurs D, C, c, E, e
correspondant à 6 gènes. Les Ag sont mises en évidence par les anticorps spécifiques de
types immuns. Dans la pratique courante c’est la présence de l’antigène D qui détermine
l’appartenance au groupe standard Rhésus + c'est-à-dire D présent ; par contre l’absence
de l’Ag D détermine le Rhésus Ŕ mais leur sérum ne possède pas l’agglutinine anti-
rhésus d’origine immune [2].
III-5-4- Les autres systèmes
Ces systèmes sont responsables d’incompatibilité transfusionnelle (surtout chez les
sujets polytransfusés) ou d’accidents fœto-maternels. Ils sont soit bi-alléliques simples
soit complexes.
On les classe selon leur pouvoir immunogène : D> K> c > E > Fya
>Jka et ils sont
dénommés :
- le système Kell : K/k,
- le système Kidd : Jk (a) / Jk (b),
- le système Duffy : Fy (a) / Fy (b),
- le système luthérian Lu (a) / Lu (b).
D’autres systèmes donnent rarement des accidents immunologiques et sont considéré
comme des marqueurs génétiques: MNSs, P, Xg, Li, Diego, Lewis.
III-5-5- La règle de transfusion dans le système rhésus.
Selon la loi transfusionnelle et pour optimiser la sécurité transfusionnelle, le
premier choix doit être « la transfusion isogroupe isorhésus » et de ne jamais transfuser
des rhésus positif à un rhésus négatif. Mais un Rhésus positif peut recevoir du sang Rh
positif et Rh négatif [2,13].
12
III- 6- Les produits sanguins
III- 6-1- Le sang total
C’est le premier à être collecté dans la poche avec au maximum 400ml et une
concentration d’hémoglobine ≥ 100g/l. Il est indiqué pour une hémorragie aigue
massive, un état de choc et une exsanguino-transfusion. On peut le conserver pendant
21j à - 4°C si dilué à 15-20% par un anticoagulant composé par :
- Le citrate prévient la formation de caillot ;
- Le dextrose est une solution de conservation, source d’énergie sous
forme d’ATP;
- Le phosphate est une solution de tampon ;
- L’adénine permet la resynthèse de cette ATP.
La présentation varie en fonction de l’âge :
- Adulte 300 à 400 ml de sang pur ;
- Enfant 150 à 200 ml de sang pur ;
- Nourrisson 75 à 100 ml de sang pur [19 - 22].
III- 6-2- Le concentré érythrocytaire
Obtenu après centrifugation d’une unité de sang total. Après soustraction du plasma
on obtient un volume de 200 à 250 ml. La teneur en hémoglobine est ≥220g/l, ainsi une
poche de concentré érythrocytaire entraine une élévation de 1g d’Hb et 2%
d’hématocrite. Il est indiqué pour une anémie importante (Hg≤80g/dl) sans
hypovolémie et/ou mal tolérée. La durée de conservation est la même que celle du sang
total mais peut aller jusqu’à 35j en présence de l’adénine et si le séjour en température
ambiante avant transfusion est limité à 2h.
Ils existent plusieurs préparations spécifiques : les GR phénotypés, déplasmatisés,
déleucocytés, lavés, irradiés, CMV négatifs et ayant chacun une indication particulière.
[20 - 24].
III-6-3- Le concentré plaquettaire
Conservable pendant 5j à 22°C sous agitation continue. Le délai entre le
prélèvement et l’utilisation ne doit pas dépasser 12h. Il existe deux types selon l’origine
et la quantité :
13
- Concentré plaquettaire standard, obtenu par centrifugation d’une unité de sang,
contenant 5x1010
plaquettes sous un volume de 30 Ŕ 50 ml. La posologie
habituelle est de 1 à 2 unité pour 10 kg, d’où la nécessitée de plusieurs donneurs
et l’augmentation de risque d’accident transfusionnel.
- Concentré unitaire de plaquette, obtenu à partir d’un seul donneur, et qui
contient au moins 4x1011
plaquettes sous un volume maximum de 500 ml.
Il est indiqué au cours d’une hémorragie sur thrombopénies graves < 20x109/l
d’origine centrale, à titre préventif : aplasie, leucémies et exceptionnellement au cours
d’une thombopathie et de purpura thrombopénique idiopathique [15,21, 25,26].
III-6-4 Le plasma frais congelé
C’est un plasma qui provient d’un seul donneur et congelé à Ŕ 30°C dans les heures
qui suivent le prélèvement sur un poche de 200 à 240 ml. Il est conservable jusqu’à un
an.
Il est caractérisé par: le taux de facteur (VIII et V) > 70% au taux normal, le taux
protéines ≤50g/l, le taux d’hémoglobine <0,05g/l et le taux de paquettes< 30x109/l.
Il possède une double indication:
*la première à visée hémostatique: déficit en facteurs vitamine K dépendant,
suites d’une intervention chirurgicale lourde, coagulopathie de consommation et le
syndrome hémorragique d’un patient cirrhotique ;
*la seconde à visée de remplissage: hypovolémie associée ou non à des
désordres de l’hémostase, choc hypovolémique, transfusion massive et réanimation
chirurgicale [22, 26- 29].
III-7- Sécurité transfusionnelle
III-7-1 - Le contrôle pré-transfusionnel
III-7-1-1 Sécurité des prélèvements
- L’identité du patient doit être complète sur le tube est sur la fiche.
- Ne pas mettre les identités qu’après le prélèvement.
- Informer le laboratoire devant un patient comateux sans identification.
Ainsi, dans certains cas (accidents, coma) le receveur peut ne pas être
identifié que par un sigle ou un numéro [21].
14
III-7-1-2 Sécurité des groupages sanguins
- Le laboratoire doit avoir des réactifs sévèrement contrôlés.
- Deux déterminations sont obligatoires, effectuées par deux techniciens
sur deux prélèvements différents de sang.
- Un résultat n’est définitif qu’après une seconde détermination.
- En cas d’extrême urgence la transfusion peut être effectuée à partir d’une
détermination correcte mais la seconde doit être réalisé ultérieurement
[21,29]
III-7-1-3 Sécurité de la distribution du sang
Il faut une :
- Concordance de groupe ABO et Rhésus du sang du container.
- Concordance entre la demande et la sortie.
- Vérification de l’identité du malade, la durée exigée maximale au
transport, nombres, volume, concentration, couleur et aspect de la poche
de sang.
III-7-1-4 Sécurité transfusionnelle au lit du malade
C’est la dernière vérification sous responsabilité médicale stricte et dont le
non-respect constitue une lourde faute.
- Contrôler l’identité, phénotypes ABO du malade et de chaque l’unité.
- Confronter la carte de groupe sanguin du receveur et l’étiquette de la
poche de sang.
- Ne commencer la transfusion qu’après la vérification ultime des
phénotypes ABO soit par méthode de Beth Vincent soit par l’épreuve de
compatibilité croisée « cross-match » entre le sang du malade et le sang
de la poche.
- Vérifier et respecter les délais de transfusion:
Globule rouge : 6 heures.
Plasma : 6 heures.
Plaquette : Sans délais [8, 10, 28].
III-7-2- La recherche des anticorps irréguliers
La détection de ces anticorps in vitro fait appel à des techniques d’agglutination,
d’hémolyse ou de fixation du complément qui consiste à utiliser un « PANEL »
15
d’hématie. Cette recherche doit être effectuée pour tous malades « polytransfusés » ou
une femme ayant eu plusieurs grossesses [2].
III-7-3- La surveillance post transfusionnelle :
- Appréciation de l’efficacité de la transfusion (contrôler les paramètres
vitaux toute les ½ heures pendant 4 heures).
- Recherche des réactions transfusionnelles (immédiate ou tardive).
- Coloration des urines, pouls, tension, température.
- Conserver le contrôle de la carte ultime et le produit sanguin labile
transfusé pendant 2 heures. En l’absence d’incident transfusionnel, on
peut les jeter.
- Contrôle biologique 24h après la transfusion.
- Contrôle virologique et immunohématologiques 3 mois après une
transfusion à la recherche d’agglutinine irrégulière ou d’une maladie
transmissible. [21]
III-7-4- Le dossier transfusionnel et la traçabilité
Permet de faire un lien unique et anonyme entre un donneur et le receveur. Les
objectifs sont d’assurer la liaison receveur-produit sanguin-donneur afin de permettre
des enquêtes ascendantes et/ou descendantes.
Le dossier transfusionnel fait partie du dossier médical d’un patient transfusé. Il
regroupe les données immunohématologiques du patient et permet d’assurer la
traçabilité des produits sanguins. Ce dossier comprend :
- L’identité complète du patient.
- Les donnés immunohématologiques, la carte de groupage, la date et
résultats du RAI. La nature d’anticorps dépistés et les consignes transfusionnels.
- L’histoire de transfusion.
Le dossier transfusionnel doit être conservé dans le dossier du patient ou centralisé dans
le service d’immuno-vigilance [19, 21].
16
IV - LE BESOIN TRANSFUSIONNEL
IV-1 - Le seuil transfusionnel.
Chez l’adulte jeune sans antécédents cardiovasculaires ou d’anémie, le seuil
d’hémoglobinémie acceptable est de 7 g/dl. Chez un sujet atteint d’insuffisance
coronarienne, ce seuil est de 10 g/dl. Si en peropératoire ou le patient présente une
pathologie cardiovasculaire autre que l’insuffisance coronarienne, le seuil tolérable est
de 9g/dl [29, 30].
IV-2 - La masse érythrocytaire du patient.
Il se calcule par la formule ci-après :
VOLUME ERYTHROCYTAIRE = VST x Ht.
Où VST= Volume sanguin total et Ht= hématocrite.
Cette formule dépend de plusieurs critères d’où la règle de 5 de Glicher [23].
TABLEAU-IV : La règle de 5 de Glicher
Patients Caractéristiques Formule (ml.kg-1)
Femme Obèse 60
Maigre 65
Normale 70
Athlétique 75
Homme Idem que chez la femme + 5
Enfant > 1 an 70
Nourrisson (< 1 an) 70 à 75
Nouveau-né 75 à 85
Source : Ponchel C, Saby RC, Gil C, Petrognani R, Charpentier JP. Evaluation de
besoin transfusionnel: un moyen d’améliorer la gestion des produits sanguins durant la
période opératoire; Med Trop; 2005(65)189-94.
17
IV-3 - La perte sanguine autorisée
Les pertes sanguines chirurgicales (PSC) varient selon les types de chirurgie, les
opérateurs. Elles sont quantifiables dans les bocaux d’aspiration, les compresses ou les
champs opératoires dont 100g de compresses imbibées de sang correspond à une perte
de 10 ml de sang.
Les pertes sanguines acceptables (PSA en ml) correspondent à des pertes à partir
desquelles on doit transfuser. Il se calcule selon la formule suivante :
PSA = VST x (Hbi Ŕ Hbf)
Hbi
Où VST= volume sanguin total, Hb= hémoglobinémie, l’indice i= initial, l’indice f=
final.
Cette théorie n’exclut pas les critères cliniques tels que:
- l’hypotension artérielle
- la tachycardie
- les pâleurs conjonctivales et palmaires [30, 31].
Exemple : femme de 70kg de caractère normal avec Hbi= 10 et Hbf=8
La perte sanguine autorisée est de : 70x7(10-8)/8 = 125 ml
IV-4 - L’urgence transfusionnelle
C’est un langage commun entre le médecin du site transfusionnel et le prescripteur.
Cette classification permet de délivrer les produits sanguins dans un délai plus ou moins
rapide en fonction de l’urgence signalée. On distingue trois niveaux d’urgence définis
par l’EFS :
Urgence vitale immédiate (UVI): permet d’obtenir sans délai les produits
sanguins sans réalisation au préalable de groupage sanguin ni de recherche
d’agglutinines irrégulières (RAI). Les prélèvements immunologiques sont
effectués avant la transfusion et seront traités le plus tôt possible.
Urgence vitale (UV): permet d’obtenir les PSL en moins de 3O minutes. Ce
délai permet de faire le groupage ABO sans attendre les résultats de la RAI.
Urgente ou urgence « relative »: permet d’obtenir des PSL iso groupes et iso
rhésus, dans un délai de 2 à 3 heures. Cette procédure permet la réalisation
18
des examens immunohématologiques (RAI si elle date de plus de 72 heures,
carte de groupe complète) [24, 32].
V- LES COMPLICATIONS TRANSFUSIONNELLES
V-1 - Les Complications immédiates
V-1-1- Les accidents transfusionnels immunohémolytiques
Ils sont graves (en fonction du titre d’anticorps) mais évitables. Ils peuvent être
immédiats dès les premiers millilitres de sang transfusés car ils sont en rapport avec une
hémolyse intravasculaire massive du sang transfusé par des anticorps naturels réguliers
(erreur ABO) ou irréguliers (naturels, immuns).
Généralement, il se manifeste par une malaise, une agitation, une sensation de
chaleur ou de brûlure dans la veine d’injection, une nausée, des céphalées, une
constriction thoracique, des douleurs lombaires bilatérales.
L’examen physique montre une rougeur de la face, une polypnée, une tachycardie,
une chute de la tension artérielle systolique évoluant vers un signe de choc, un
saignement anormal au niveau des champs opératoires et des points d’injection (CIVD)
[4, 7, 26, 33].
Dans ce cas:
- Arrêter la transfusion en laissant l’aiguille en place (Garder la veine).
- Effectuer un prélèvement et l’envoyer au laboratoire avec le reste du sang.
- Surveillance +++ : éviter : - la transformation de collapsus,
- la CIVD
- l’insuffisance rénale aiguë
V-1-2 Ŕ Le choc par transfusion de sang contaminé
Dû à une contamination bactérienne massive, le plus souvent à germes gram négatif
(entérobactéries), heureusement rare car de mauvais pronostic. Il se traduit souvent par
un collapsus grave associé à des douleurs abdominales, des nausées, des vomissements
et surtout une diarrhée abondante et fétide. La température monte en quelques heures à
40-41°C. L’évolution est souvent mortelle [7, 21, 33].
Dans ce cas :
- Arrêter la transfusion.
19
- Envoyer le sang au laboratoire pour examen bactériologique.
- Administrer de l’Hémisuccinate d’hydro-cortisone et une antibiothérapie.
- Traiter le choc et prévenir l’insuffisance rénale et la CIVD.
V-1-3 - La réaction allergique
Dans les heures qui suivent la transfusion. Elle se traduit par une urticaire, un
œdème de Quincke et plus rarement par une crise d’asthme. Deux étiologies sont les
plus fréquentes: l’immunisation anti-IgA et la réaction mettant en cause les IgE.
Dans ce cas:
- Arrêter la transfusion.
- Injecter immédiatement un corticoïde et traiter en urgence l’OAP et l’Asthme.
- Surveillance +++.
V-1-4- La réaction frisson-hyperthermie
C’est une manifestation assez rare (1-2 /100) qui se manifeste 30 min à 1h après le
début de la transfusion. Elle est due à l’immunisation anti-leucoplaquettaire se
traduisant cliniquement par des frissons avec une cloche thermique durant la
transfusion. C’est un accident bénin et d’évolution favorable sous traitement et dont la
récidive doit être évitée par des transfusions de sang déleucocyté [4, 10,19].
Dans ce cas:
- Injecter du corticoïde.
- Faire un dépistage immunisation anti-HLA et rechercher un anticorps irrégulier.
- Transfuser ultérieurement du sang déleucocytés.
V-1-5 - L’œdème aigu pulmonaire
C’est une urgence vitale immédiate. Il y a deux mécanismes différents:
Œdème aigu de surcharge circulatoire
Cet incident survient en général après une transfusion massive ou chez une malade
transfusée dont la volémie est normale. Donc il y a un déséquilibre entre la pompe
cardiaque et le volume circulant. Il se manifeste par des toux quinteuses avec une
expectoration mousseuse, une dyspnée, une sensation d’oppression et de constriction
20
thoracique, des râles crépitant et une augmentation de la pression veineuse. L’évolution
est mortelle si la prise en charge est retardée:
- Arrêter la transfusion.
- Faire une injection de diurétique ou une saignée.
Œdème aigu pulmonaire lésionnel ou TRALI « Transfusion Related Acute
Lung Injury »
Accident rare par rapport à la surcharge, c ’ est le fait d’un œdème pulmonaire
inflammatoire majeur avec une lésion de la membrane alvéolaire secondaire à une
activation des neutrophiles au contact de l’endothélium des capillaires pulmonaires.
D’une prise en charge plus lourde et d’évolution encore plus mortelle, il apparait au
cours de la transfusion soit avec des leucocytes soit avec du plasma.
Cliniquement, l’apparition de premier signe après temps de latence de 50- 60 min, puis
apparition brutale d’une fièvre et d’une hyperthermie. S’ensuivent les signes cardio-
pulmonaire : la toux sèche mais parfois avec une expectoration hémoptoique, la
dyspnée, des douleurs thoraciques, une tachycardie, une cyanose des extrémités. La
radiographie thoracique est évocatrice. [7,21, 34,35]
Dans ce cas :
- Arrêter la transfusion.
- Injecter l’hydrocortisone.
- Transférer en urgence à la réanimation.
V-1-6- Les accidents métaboliques
Surcharge en citrate
Le risque se produit à partir de 100 mg/l de citrate dans le sang c’est à dire au cours
d’une transfusion massive et/ou très rapides, surtout chez le patient ayant un problème
hépatique ou en état de choc. Elle se manifeste cliniquement par une paresthésie péri-
buccale et une trémulation musculaire associée à une malaise, une bradycardie, une
hypotension artérielle systolique et parfois un syndrome hémorragique. Devant ce cas, il
faut faire une injection gluconate ou chlorure de calcium.
Surcharge potassique
Au décours d’une transfusion massive de sang conservé. En effet, au bout de 3 semaines
de conservation le taux de potassium dans un litre de sang est de 20- 30 mEq/l.
21
Les manifestations sont dominées par des signes cardiaques.
Dans ce cas il faut administrer du Kayexalate per os.
Hypocalcémie
De même circonstance que la précédente, elle serait prévenue par l’injection d’une
ampoule de calcium tous les cinq unités de sang transfusé.
V-2 - Les complications retardées
V-2-1 - L’ictère hémolytique post-transfusionnel
Se voit chez les polytransfusées, chez les femmes pluri gestes qui se sont déjà
immunisées dans un système autre qu’ABO. Les anticorps en cause sont: anticorps anti
rhésus (E, C), anti-Kells (K), anti-Kidd (jka), anti-Duffy (pya). Les manifestations sont
dominées par l’ictère cutanéo- muqueux avec des selles hypercolorées. Affirmer par les
recherches d’agglutinines irrégulières [1,10].
V-2-2- Le purpura post- transfusionnel
Accident rare et de bon pronostic, le plus souvent chez des femmes immunisées par
leurs grossesses antérieures contre l’antigène plaquettaire ou immunisation déclenché
par la transfusion antérieure. La manifestation apparait 5- 10 j après la transfusion.
Dans ce cas:
- Faire un dépistage immunisation anti-plaquettaire, une corticothérapie et une
plasmaphérèse.
V-2-3 - La réaction greffon contre l’hôte
Ce sont des accidents rares mais graves et imprévisibles à traiter par des
immunosuppresseurs. Elle se produit dans les trois circonstances suivantes:
- Histocompatibilité donneur-receveur.
- Lymphocytes visibles dans le produit injecté (concentré leucoplaquettaire).
- Incapacité du receveur à rejeter les lymphocytes injectés (immunodéprimé,
nouveau-nés).
22
V-2-4- L’allo-immunisation transfusionnelle
Toute transfusion est immunologiquement incompatible, c’est une conséquence
directe du polymorphisme humain dans trois circonstances: grossesse, transfusion et
transplantation d’organe.
V-2-5 - Les accidents infectieux
- Virus : Hépatite virale, HIV, Cytomégalovirus
- Bactérie : Syphilis, Brucellose, rickettsioses, trypanozoma cruzi.
- Parasite : Paludisme, toxoplasmose, trypanosomiases, filarioses. [10, 36, 37]
DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE ET
RESULTATS
23
METHODOLOGIE ET RESULTATS
I- METHODES.
I-1 : contexte et justificatif
Après le CHU-HJRA, le CHU GOB constitue un grand consommateur de PSL du fait
des hémorragies physiologiques de la délivrance mais également pathologiques des
anomalies notamment placentaires.
Ces situations motivent la prescription importante de PSL au CHU GOB justifiant la
réalisation de cette étude.
I-2 : Objectifs :
- Décrire et évaluer la pratique transfusionnelle au CHU/GOB.
- Justifier l’intérêt de la création d’un stock de sang annexe
I-3 Cadre d’étude
I-3-1 Lieu d’étude
Cette étude a été réalisée au centre Hospitalier Universitaire de Gynécologie
Obstétrique de Befelatanana (CHU-GOB), situé dans le centre ville d’Antananarivo.
I-3-2 : type d’étude
Il s’agit d’une étude prospective transversale descriptive.
I-3-3 : population d’étude
Toutes les patientes (nouvelles ou anciennes) qui ont été admises et qui ont reçu
du PSL jusqu’à la 48eme
heure post transfusionnelle dans les six services existants :
_ ATU (Accueil, Triage, Urgence),
- Accouchement,
- Réanimation et unité de soins intensifs,
- Obstétrique et suite de couche,
- UGR (Unité de Grossesse à risque),
- Gynécologie.
I-3-4 Durée d’étude
L’étude a duré 4 mois du 01er
Mars 2015 jusqu’en 30 Juin 2015.
I-3-5 Mode de recueil des données
Une fiche individuelle de surveillance transfusionnelle a été établie contenant
tous les paramètres et les variables à étudier. Nous avons aussi utilisé les registres
24
d’hospitalisations des six services, les dossiers individuels de toutes les patientes
hospitalisées et les cahiers de registre de commande de sang durant la période d’étude.
I-3-6 critères d’inclusion
Toutes les patientes qui ont subi une transfusion durant leur hospitalisation dans
ces six services différents ont été incluses dans l’étude
I-3-7 critères d’exclusion
Toutes les patientes qui n’ont pas été transfusées même si elles ont reçu de bon
de sang ou qui sont décédées dans le 30 minutes après la transfusion.
I-4 Paramètres à étudier
Pour atteindre les objectifs, nous avons étudié les paramètres suivants:
SOCIO-DEMOGRAPHIQUES
- Etat civil
Age
Profession
Gestité, parité, avortement
Age gestationnel
Situation familiale
- Mode d’admission des patientes transfusées.
PRE-TRANSFUSIONNELS
- Motif d’entrée
- Jour et heure d’arrivée
- Antécédent transfusionnel
- Motif de transfusion
- Groupage-rhésus
- renseignement concernant la transfusion
- Nature et nombre du PSL demandé
- Nature et nombre sang reçu
- Durée de demande de bon de sang.
- Phénotype.
- Recherche agglutinine irrégulière.
25
- Type de transfusion
- Clinique avant transfusion
Paramètres hémodynamiques
Signe de choc
Anémie par pâleur conjonctivale
hémovigilance
- Paraclinique
Taux hémoglobine
Taux de plaquette
POST-TRANSFUSIONNELS
- Diagnostic final
- Clinique après transfusion
Hémodynamique après transfusion
Signe de choc
Anémie par pâleur conjonctivale
- Paraclinique
Taux hémoglobine
Taux de plaquette
- Réaction et complication post transfusionnelle
- Classification des pathologies
I-5 : mode d’analyse des données :
Les données ont été saisie avec le logiciel Microsoft office EXCEL 2007
puis traitées par le logiciel ®.2.9 .
II- RESULTATS
II-1 Domaine d’étude
La population d’étude c’est-à-dire toutes les patientes qui ont reçu de poche de
sang durant cette période de 4 mois.
Sur 3485 patientes admises au CHU GOB pendant les 4 mois d’études, 352 ont
bénéficié d’une transfusion sanguine soit 10,1%.
26
II-2 : Fréquence de transfusion sanguine
FIGURE 2 Fréquence de transfusion sanguine
Pendant notre période d’étude, 10,1% des malades admises au centre étaient
transfusées.
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
3485
352
nom
bre
p
atie
nte
s
Patientes admises
patientes transfusées
27
II-3 : l’âge :
TABLEAUX V: Répartition des patientes selon l’âge
Age
(ans)
Effectif
n = 352
Pourcentage
(%)
<20 30 8,52
[20- 30] 120 34,09
] 30- 40] 135 38,35
>40 67 19,03
La moyenne d’âge de notre population d’étude était 31,75 ans avec des extrêmes de 13
à 78 ans.
28
II-4 Profession
TABLEAUX VI: Répartition des patientes selon leur profession
Profession Effectif
n = 352
Pourcentage
(%)
Ménagère 194 55,11
Cultivatrice/éleveur 38 10,8
Employée de bureau 20 5,6
Employée en zone franche 10 2,84
Commerçante 53 15,06
Autres 37 10,51
La majorité de notre population d’étude était des ménagères dans 55,11% des cas.
29
II-5 Situation familiale
FIGURE 3 : Répartition des patientes selon la situation familiale.
La majorité de notre population d’étude était mariée légitimement (69,6%).
30,40%
69,60%
CELIBATAIRE
LEGALE
30
II-6 : Age gestationnel:
FIGURE 4: Répartition des patientes selon l’âge gestationnel
Parmi les 352 cas, 270 patientes étaient enceintes et notre population saignait durant le
troisième trimestre de la grossesse (36,93%) des cas.
41,48%
10,37%
48,14%
I ere trimestre
II eme trimestre
III eme trimestre
31
II-7 : Gestité, parité et avortement
FIGURE 5 : répartition des patientes selon la gestité, parité et avortement.
Dans notre étude la plurigeste est la plus exposée à la transfusion correspondant un taux
de 55,11%
Les multipares constituaient 37,2% tandis que les paucipare est de 39,77%, 18,5% ont
présenté au moins un avortement dans les antécédents
5,11%
39,77%
55,11%
23,58%
39,20%
37,20%
81,53%
17,14%
1,36%
0,00% 20,00% 40,00% 60,00% 80,00% 100,00%
O
1 à 2
≥3
AVORTEMENT
PARITE
GESTITE
32
II-8: mode d’entrée
FIGURE 6: Répartition des patientes selon le mode d’entrée
La majorité des malades transfusées (62,78% des cas) était des malades référées par
d’autres centres et/ou par des autres agents de santé.
62,78%
36,36%
0,86%
REFERE
ENTRANT DIRECT
PROGRAMMEE
33
II-9 : motif d’entrée
FIGURE 7 : Répartition des patientes selon les motifs d’entrées
La moitié des motifs d’admission de notre population d’étude était le saignement
génital.
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
40%
45%
50%
50%
19,03%
12,22% 9,38%
5,97%
2,27% 1,14%
POURCENTAGE
34
II-10: Répartition des patientes selon le jour et l’heure d’arrivée
FIGURE 8: Répartition des patientes selon le jour et heure d’arrivée
La majorité de la transfusion chez notre population d’étude était effectuée pendant les
jours ouvrables dans 75% et pendant les heures de la journée de travail dans 52,27% des
cas.
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
WEEK-END JOUR
OUVRABLE
8-16H [17-8H[
25%
75%
52,27% 47,73%
POURCENTAGE
35
II-11 : selon l’antécédent transfusionnel et type transfusion antérieure
FIGURE 9: Répartition des patientes selon l’antécédent transfusionnel et le type
transfusion antérieure
Pendant cette période d’étude, 7 malades soit 1,99% avaient un antécédent
transfusionnel et parmi lesquelles 5 ne connaissaient pas leurs groupages.
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
70,00%
80,00%
90,00%
100,00%
98,01%
1,99%
71,43%
29%
0,00%
36
II-12 : Selon la nature de sang demandé
FIGURE 10: Répartition des patientes selon la nature du PSL
Durant la période d’étude, la majorité de la transfusion était effectuée avec du sang total
dans 57,95%.
0,00% 10,00% 20,00% 30,00% 40,00% 50,00% 60,00%
ST
ST+CG
ST+PFC
CG
ST+CG+PFC
PFC
CG+PFC
57,95%
18,18%
13,35%
6,25%
3,69%
0,28%
0,28%
ST
ST+CG
ST+PFC
CG
ST+CG+PFC
PFC
CG+PFC
37
II-13 : Répartition des patientes selon leur groupage
FIGURE 11: Répartition des patientes selon leur groupage sanguin
La totalité de notre population d’étude appartenait au groupe rhésus positif dont 45,45%
était du groupe O.
Une seule patiente avait subi un phénotypage et aucun cas n’avait subi une recherche
d’agglutinine irrégulière.
0,00%
5,00%
10,00%
15,00%
20,00%
25,00%
30,00%
35,00%
40,00%
45,00%
50,00%
A B O AB
24,15% 23,86%
45,45%
6,53%
A
B
O
AB
38
II-14 : PSL demandé
TABLEAUX VII : Répartition des patientes selon le nombre de demande de sang
Nombre de PSL
demandé
Nombre patiente
n= 532
Poches demandes
n= 1415
Pourcentage
(%)
2 133 266 37,78
3 13 39 3,69
4 121 484 34,38
5 6 30 1,7
6 40 240 11,36
7 4 28 1,14
8 21 168 5,97
9 1 9 0,28
10 7 70 1,99
12 3 36 0,85
13 1 13 0,28
14 1 14 0,28
18 1 18 0,28
Durant cette étude, le nombre total de poches demandées était de 1415 avec une
moyenne de 4,02 poches et des extrêmes de 2 à 18 poches.
39
II-15 : Répartition des patientes selon le nombre de poche reçue
TABLEAUX VIII: Répartition des patientes selon le nombre de poche reçue.
Classe de PSL reçue
Nombre patiente
n= 352
Total de PSL reçue
n= 719
Pourcentage
(%)
1 154 154 43,75
2 115 230 32,67
3 42 126 11,93
4 20 80 5,68
5 12 60 3,41
6 5 30 1,42
7 1 7 0,28
8 1 8 0,28
10 1 10 0,28
16 1 16 0,28
Durant cette étude, le nombre total de poches reçues était de 719 avec une moyenne de
2,05 poches et des extrêmes de 1 à 16.
40
II-16 : Répartition des patients selon la durée de demande
FIGURE 12 : Répartition des patientes selon la durée de demande de sang
La majorité des transfusions (96,59%) durant cette étude était effectuée après une durée
de 30 à 180 minutes d’attente(UV). Seule, 0,85% était réalisée en moins de 30 minutes
(UVI).
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
70,00%
80,00%
90,00%
100,00%
<30 MIN 30 - 180 MIN > 180 MIN
0,85%
96,59%
2,56%
<30 MIN
30 - 180 MIN
> 180 MIN
41
II-17: Répartition selon le motif de non disponibilité de la transfusion
FIGURE 13: Répartition des patientes selon le motif de manque de sang
Durant notre étude, 99,43% de la demande (350/352) n’étaient pas honorées en totalité.
Seule 2 demandes (0,57%) étaient honorées en totalité.
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
70,00%
80,00%
90,00%
100,00%
99,43%
0% 0% 0,57%
POURCENTAGE
42
II-18 : Répartition des patientes selon le type de transfusion
FIGURE 14: Répartition des patientes selon les types de transfusion
L’autotransfusion n’était pratiquée au CHUGOB durant notre période d’étude. La
majorité de cette transfusion était constituée par la transfusion isogroupe dans 99,72%
des cas.
0,00% 20,00% 40,00% 60,00% 80,00% 100,00%
ISOGROUPE
HETEROGROUPE
AUTOTRANSFUSION
99,72%
0,28%
0%
POURCENTAGE
43
II-19 : Répartition selon l’état clinique et le signe d’anémie des patientes avant
transfusion
FIGURE 15: Répartition des patientes selon les signes cliniques d’anémie et l’état
de choc
Dans cette étude, 84,09% soit 296/352 patientes présentaient des signes d’anémie
clinique et 4,26% soit 15/352 présentaient un état de choc à l’entrée.
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
70,00%
80,00%
90,00%
100,00%
OUI NON
84,09%
15,91%
4,26%
95,74%
ANEMIE
ETAT DE
CHOC
44
II-20: Répartition selon le niveau d’urgence transfusionnelle
FIGURE 16: Répartition des patientes selon le niveau d’urgence
Durant cette étude, 59,15% de la transfusion doit être fait en urgence vitale et 40,85%
doit être reçu une transfusion en urgence relative.
28,98%
30,17%
40,85%
URGENCE VITALE
IMMEDIATE
URGENCE VITALE
URGENCE RELATIVE
45
II-21 : Répartition selon le paramètre biologique avant la transfusion
FIGURE 17 : répartition des patientes selon l’hémogramme
Pendant notre étude 53,69% soit 189/352 cas n’avait pas fait d’hémogramme mais avait
reçu une transfusion. Environ, 78,53% des patientes avait une anémie sévère, 11%
présentait une thrombopénie.
La moyenne d’hémoglobine était de 6,42g/dl avec des extrêmes de 2,1 g/dl et 9,8g/dl.
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
70,00%
80,00%
90,00%78,53%
21,47%
0%
8,70% 2,90%
88,34%
53,69%
46
II-22 : Répartition des patientes selon les opérateurs de la transfusion.
FIGURE 18: Répartition des patientes selon l’acteur transfusionnel
Durant notre étude, la majorité soit 77,56% de la transfusion était exécutée par les
paramédicaux.
Toutes ces transfusions étaient faites seulement après qu’un cross match avait été fait et
que ce dernier était négatif.
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
70,00%
80,00%
1,70%
12,50%
77,56%
2,56% 5,68%
47
II-23 : Répartition des patientes selon les étiologies
FIGURE 19: Répartition des patientes selon l’étiologie
Durant notre période d’étude, l’avortement hémorragique et la grossesse extra utérine
étaient l’indication majoritaire de la transfusion.
0,00% 5,00% 10,00% 15,00% 20,00%
AVORTEMENT HEMORRAGIQUE
GEUR
HPP
AUTRES PATHOLOGIES
HRP
FIBROME HEMORRAGIQUE
PLACENTA PREVIAE
NEO COL HEMORRAGIQUE
ECLAMPSIE
HYPERPLASIE ENDOMETRE
TROUBLE MENSTRUEL
RUPTURE UTERINE
MAP
LESION PARTIE MOLLE
18,75%
13,92%
13,07%
13,07%
8,81%
7,67%
7,39%
4,55%
4,26%
2,27%
2,27%
1,70%
1,42%
0,85%
48
II-24 : Répartition des patientes selon le signe d’anémie et hémogramme post
transfusionnel
FIGURE 20 : Répartition des patientes selon les signes cliniques d’anémie et les
résultats de l’hémogramme.
Dans 295/352 soit 83,81% des cas, un contrôle biologique post transfusionnel n’était
pas effectué. Lorsque celui-ci était fait, le taux moyen d’hémoglobine était de 8,1 g/dl
avec des extrêmes de 5,2g/dl et de 12g/dl, et aussi 21,05% a une anémie inferieur à
7g/dl avec état hémodinamiquement instable.
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
70,00%
80,00%
90,00%
100,00%
56,82%
43,18%
66,61%
21,05% 22,33%
2,14%
7,55%
90,31%
83,81%
49
II-25 : Répartition des patientes selon les réactions et complications post
transfusionnelles.
FIGURE 21: répartition des patientes selon les réactions et complication post
transfusionnelles
Durant cette étude, seules 5/352 patientes soit 1,42% avaient présenté une réaction
transfusionnelle.
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
70,00%
80,00%
90,00%
100,00%
FRISSON FIEVRE URTICAIRE PRURIT CEPHALEE DYSPNEE PAS
0,57% 0,28% 0,57% 0% 0% 0%
98,56%
POURCENTAGE
50
II-26 : répartition des patientes selon les pathologies
FIGURE 22: Répartition des patientes selon leur pathologie
La pathologie gynécologique était la situation majoritaire ayant nécessité une
transfusion dans 198/352 des cas soit 56,25%.
0,00% 10,00% 20,00% 30,00% 40,00% 50,00% 60,00%
GYNECOLOGIE
OBSTETRIQUE
56,25%
43,75%
POURCENTAGE
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
51
C’est une étude prospective transversale effectuée pendant 4 mois en rapport
avec la pratique transfusionnelle au CHU GOB.
La transfusion sanguine est un acte très important en milieu gynéco-obstétrique. Mais sa
fréquence est variable selon les différents pays.
Nous allons diviser cette discussion en deux parties selon les paramètres pré-
transfusionnels et post transfusionnels.
I- FREQUENCE DE LA TRANSFUSION
La fréquence de transfusion ne cesse d’augmenter dans le CHU GOB, le résultat
antérieur montre un taux de transfusion 7,1% en 2014 [38] qui est un résultat similaire
avec ceux des pays en voie de développement.
En effet, au CHU de Cocody, elle était de 5,79% [39] en 2012; au CHU-GO Yalgado
Ouédraogo ce taux de transfusion était de 7,55% en 2011 [40] et dans le service de
gynécologie obstétrique de Libreville Gabon, ce taux était de 7,5% en 2012 [41] et en
Inde était de 8,92% en 2015 [42]
Dans notre étude, le taux de transfusion sanguine est très élevé par rapport à ces
différents pays. Il est de 10,1% (Figure 2) au sein de CHU-GOB durant notre période
d’étude.
Cette situation peut s’expliquer :
- l’insuffisance d’une surveillance et de l’éducation sanitaire, sociale, scolaire et
culturelle en particulier la philosophie malgache « sery vitan’anamalao ve dia
hamonoana vatrok’akoho »;
- l’impact de la crise sociale à la suite de la crise politique qui a sévit pendant
une période assez longue dans le pays entraînant un appauvrissement et une certaine
difficulté à se soucier des problèmes de santé dans la famille,
Ainsi, nous proposons :
- un renforcement de la consultation prénatale et la surveillance de la grossesse
jusqu’à l’accouchement par un personnel médical bien formé avec une bonne
conscience professionnelle pour diminuer l’incidence de la transfusion et détecter la
grossesse qui a besoin d’une prise en charge en milieu spécialisé.
52
- une éducation de la femme enceinte eu ce qui concerne les éventuelles
complications de la grossesse et surtout pour les femmes en âge de procréer sur les
complications de l’avortement et sur la prévention de l’hémorragie au cours de la
grossesse.
II- ETUDE EPIDEMIOLOGIQUE DE LA POPULATION
II-1- L’âge :
L’étude de la répartition des tranches d’âge montre que plus de la moitié des
patientes se situent entre 20 à 40 ans, répartie en deux selon l’âge de [20-30] et] 30-40]
avec un taux respectif de 34,09% et de 38,35% (Tableau V).
Notre moyenne d’âge était de 31,75 ans qui est comparable à celle trouvée à Abidjan
qui était de 30,6 ans [43].
Cette moyenne d’âge est assez élevée par rapport à celle trouvée à Libreville qui était de
26,8 ans [41], au CHU d’Yalgado qui était de 27,7% en 2012 [44] et au CHU-GO
d’Yaoundé qui était de 28,43 ans [45].
Cette tranche d’âge [20-40] témoigne que la transfusion apparait surtout au cours de la
période d’activité génitale, et l’âge élevé nous affirme que la plupart des femmes
malgaches mettent au monde des enfants jusqu’à la ménopause.
II-2- Le niveau socio-professionnel
Plus de la moitié de nos patientes 55,11% (Tableaux VI) sont des ménagères, ce qui
est légèrement inférieur par rapport au centre de référence au Koutiala qui est de
86,6% [46].
Trente virgule quatre % (figure 3) des patientes ne sont pas mariées légitimement
compte tenu des us et coutumes dans la plupart des cas.
Le manque de travail, responsable du bas niveau socio-économique, fait que la
population ne vient au centre de santé qu’en cas de difficulté. Tout cela fait partie des
facteurs de risques d’apparition d’une hémorragie, que ce soit au cours de la grossesse
ou au cours de l’accouchement.
53
II-3- L’âge gestationnel
Dans notre étude la transfusion se situe surtout au cours du troisième trimestre et au
premier trimestre de la grossesse avec un taux respectif de 36,93% et de 23,82% (Figure
4).
Ce résultat montre que l’avortement et l’hémorragie du troisième trimestre sont les
plus fréquents. En effet, 68,7% de nos patientes transfusées sont enceintes.
Donc le saignement pendant la grossesse est fréquent du fait du non suivi de grossesse
selon les normes. Les avortements clandestins sont souvent hémorragiques.
II-4- La gestité, la parité et les antécédents d’avortement
Selon nos résultats, la multi-gestité expose plus à la transfusion sanguine que la
pauci-gestité avec un taux respectif de 55,11% et 39,77%,( Figure 5) et avec une même
fréquence pour le paucipare et le multipare avec un taux respectif de 39,2% et de
37,2%, et 18,47% pour l’avortement.
Ce résultat diffère est très élevé par rapport à celui trouvé en Abidjan 2011 qui était
de 26,9% pour les multipares [43].
Ce résultat confirme que la multi-gestité et la multiparité constituent un facteur de
risque hémorragique et par ricochet de la transfusion sanguine au cours de la grossesse.
L’avortement clandestin avait une grande place de motif de transfusion à cause de la
grossesse non désirée.
Ainsi nous tenons à proposer :
- un renforcement surtout au niveau du planning familial (surtout chez les jeunes
pour espacer ou limiter le nombre d’enfants et prévenir la grossesse non désirée ), une
consultation prénatale et un suivi étroit de grossesse surtout à risque par un personnel
médical bien qualifié.
- pour le ministère de santé publique, une éducation et information pour le
changement de comportement, vis-à-vis des traditions.
- pour la direction une information continue au ministère de la santé publique selon
les besoins du centre.
- pour l’Etat une recherche de partenariat pour la création de micro-entreprise pour
les femmes et recherche d’aide pour faciliter l’accès aux soins (matériel, médicament
54
...) Une information sanitaire gratuite par audiovisuel mensuel par le personnel de santé
et le don de sang, une formation sur l’intérêt du mariage légal.
III- ETUDE SUR LE MODE D’ADMISSION
III-1 Le mode d’entrée
La majorité de nos patientes transfusées est admise par une référence (en
provenance d’un autre centre de santé et/ou d’un agent de santé) avec un taux de
62,78% (Figure 6).
Ce taux de référence est assez élevé par rapport à celui trouvé par Koutiala qui était
de 55,2% [46].
Ce résultat s’explique par le fait que le CHUGOB est le centre de référence
habituelle des autres centres périphériques. En effet, c’est un centre de niveau III en
matière de gynécologie-obstétrique et il se trouve en pleine centre-ville donc facile
d’accès.
Ainsi nous suggérons:
- Pour l’Etat la mise en place d’autres centres de santé en périphérie et/ou une
création de nouveaux centres périphériques bien équipés avec personnel médical
bien formé.
- Pour la direction d’établissement, une organisation adéquate avec une formation
continue du personnel médical et un bon équipement pour la réception des
patientes.
III-2- Le motif d’entrée
Parmi les patientes admises dans ce centre qui ont eu besoin de transfusion
sanguine, le saignement génital (du premier et troisième trimestre de la grossesse
comme précédemment cité) constitue 50% de motif d’entrée suivi de la douleur
pelvienne avec un taux de 19,03% (Figure 7).
III-3- L’heure et jour d’arrivée
Dans notre étude on constate qu’il n’y a pas de différence significative pour la charge
de travail pendant le jour ouvrable qui est de 75% soit 15% /j et le week-end qui est de
55
25% soit 12,5%/j et même pour l’heure de travail 52,27% et l’heure de garde 47,73%
(Figure 8).
Cela signifie que le nombre de personnel qui s’occupe la transfusion sanguine doit
être le même pendant le jour ouvrable et week-end de même que durant les heures de
travail et de garde.
Nous proposons :
- Un nombre plus élevé d’équipe la nuit et le week-end
- une coopération avec la banque de sang et notre centre pour faciliter l’accès à la
demande de sang pendant la nuit et le week-end.
- une création de centre annexe de banque de sang au CHU-GOB.
III-4- L’antécédent transfusionnel
Parmi le 352 cas, très peu de patientes ayant reçu un antécédent transfusionnel qui
était de 1,99%, mais dont plus de la moitié ignorent leur groupage dans 73,43% des
cas (Figure 9). Cela montre qu’il y a une mauvaise information de nos patientes et une
mauvaise surveillance post transfusionnelle.
Ainsi, nous proposons :
- Que de la carte de groupage soit délivrée aux malades à leur sortie de
l’hôpital et un duplicata restera dans leur dossier
- D’instaurer un système de surveillance post transfusionnelle nécessitant une
réorganisation et une coopération entre les différents services et la banque de
sang ;
- A ce que le groupage sanguin soit inscrit dans le bilan de grossesse
obligatoire et sera pris en charge par un programme national au même titre
que les sérologies.
IV- ETUDE SUR LA TRANSFUSION
IV-1- La nature de la demande
Pendant cette période, plus de la moitié soit 57,97% (Figure 10) de sang demandé,
était constitué par du sang total.
56
La demande de transfusion sanguine varie selon le pays et le centre hospitalier, avec des
fréquences tellement différentes.
La demande de sang total était de 82,88% à Abidjan [43] ; 15,4% au CHU Yaoundé
[45]. Elle est suivie en second rang par le culot globulaire avec 6,25% qui est à un taux
moindre par rapport au taux élevé du CHU-GO de Yalgado 97,21% [40] et de 83,1% au
CHU Yaoundé [45] et 53,1% au CHU/HJRA [47].
Ceci peut s’expliquer par le fait que les médecins travaillant au CHUGOB sont
habitués à prescrire le sang total tout en sachant que cette prescription peut être source
de plusieurs effets secondaires. En effet, lorsqu’ils commandent du sang frais, la banque
de sang leurs délivrent du sang total. Conditionnés ainsi, ils ont pris la mauvaise
habitude de prescrire du sang total même si les consignes données sont la prescription
de sang frais.
Ainsi, nous proposons que l’équipe de la banque de sang puisse donc :
- faire une EPU au niveau des hôpitaux et des centres qui s’approvisionnent chez
eux pour mettre à jour leurs connaissances et faire connaitre la réalité qui prévaut dans
cette banque ;
- maintenir la production de sang frais, car avec les saignements des hémorragies
du post partum, c’est le produit idéal pour compenser la perte.
IV-2- Le groupage sanguin
La plupart de nos patientes incluses dans cette étude appartenait au groupe O
dans 45,45 % (Figure 11) des cas et elles sont toutes Rhésus positif. Cette même
tendance a été retrouvé au CHU Ŕ GO Yalgado avec 43,3% de groupe O. Il en est de
même au cours de l’étude d’immunisation transfusionnelle par Masson 2011 qui est de
45% [48] et à l’urgence de CHU Cocody, il est de 47,9% et au centre de transfusion
d’Afrique francophone, il est de 41% [49].
Aucun examen n’a été fait pendant cette étude concernant la recherche d’agglutinine
irrégulière, et seulement une patiente a fait une phénotypage devant l’apparition de la
réaction transfusionnelle.
En France selon l’arrêté du 10 septembre 2003 portant l’homologation du règlement de
l’agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. (AFSSAPS) définissent
57
« réalisation d’examens pré-transfusionnels obligatoires : groupage ABO-Rh [ABO,
RhD] phénotypage et RAI » [50]. Mais le délai doit être inferieur à 72h pour la RAI.
Malheureusement la non prescription de la RAI chez nous, le cout très cher avec le
phénotypage et aussi le nombre très bas de don de sang, nous empêchent de réaliser ces
examens.
IV-3- Le nombre de sang demandé et reçu
Le CHU GOB Befelatanana fait partie des plus grands consommateurs auprès du
centre transfusionnel d’Antananarivo. Avec les 10,1% de nos patientes qui nécessitaient
une transfusion sanguine, on avait besoin de 1415 poches (Tableaux VII) de sang soit
une moyenne de 4,02 poches de sang par personne. Ce taux est élevé par rapport à celui
de l’hôpital de Libreville Gabon qui avait trouvé une moyenne de 2 poches par personne
[41].
Sur les 1415 poches de sang demandées, seulement 719 poches (Tableaux VIII) ont été
reçues soit un taux de couverture de 50,81%. Par conséquent, il y a une mauvaise prise
en charge au cours de la réanimation des cas d’hémorragie et des anémies chez les
patientes du CHU-GOB, un allongement de séjour et une élévation du coût
d’hospitalisation. Heureusement on n’a recensé aucun cas de décès dû au manque de
poche de sang pendant notre période d’étude.
Ce faible taux de couverture des besoins risque aussi de modifier la façon de prescrire
des médecins en gonflant leur besoin tout en sachant que le taux de couverture ne serait
que de moitié.
Ainsi, nous proposons :
- l’élaboration d’une campagne de renforcement de l’information à une échelle
nationale pour promouvoir le don de sang bénévole ;
- que chaque famille de patiente qui arrive au CHU-GOB puisse proposer au
moins un donneur de sang familial pour couvrir son besoin et sauver la vie
d’autrui ;
- qu’un programme d’éducation civique soit introduit à l’école sur le devoir de
faire un don de sang ;
58
- que la banque de sang renforce sa politique pour aller au-devant des
donneurs bénévoles en venant dans les casernes des militaires, dans les
usines pour prélever les travailleurs et dans les lycées et universités pour
prélever les étudiants.
- Une amélioration et optimisation au niveau de stock [51].
IV-4- La durée de l’attente de sang et le degré d’urgence
La maîtrise de la durée de livraison du sang est un élément très important pour la
prise en charge d’un choc hémorragique en milieu gynéco-obstétrique. Cette durée doit
correspondre à l’état clinique de la patiente selon la classification de l’urgence
transfusionnelle à trois niveaux [32].
Dans notre étude, presque la moitié de la demande 59,11 % (Figure 16) est un besoin de
sang en urgence. Ce taux est très élevé par rapport à celui trouvé à l’hôpital d’Aras en
France qui était de 18,44% [52], mais plus bas par rapport à celui du CHU Yalgado à
90,5% [40] et du CHU Abidjan à 72,01%.Parmi ces urgences de chez nous, 28,98% des
patientes ont besoin d’être transfusées en urgence vitale immédiate mais seulement
0,85% a reçu du sang avant 30 min (Figure 12). Ce taux est inférieur par rapport au
taux trouvé au CHU d’Aras en France en 2011 qui était de 32,83%.Concernant
l’urgence vitale et l’urgence vitale relative, le taux retrouvé durant notre étude est
respectivement de 30,17% et 40,85% alors que ce taux est respectivement supérieur de
28,84% et 38,33% au CHU d’Aras en France en 2011 [52].
Ainsi, nous suggérons pour raccourcir la durée de livraison de sang pour la prise en
charge correcte d’un état de choc hémorragique, d’un syndrome anémique sévère de :
- une amélioration de la technique de groupage,
- un renforcement de la ressource humaine,
- un moyen de transport plus rapide et plus performant comme le drone qui est
en phase d’expérimentation à la Réunion et au Rwanda. Il est aussi possible de doter
d’une moto les agents qui s’occupent de l’acheminement des poches. Mais pour
supprimer le temps d’attente, nous suggérons la création d’une annexe de banque de
sang au sein du CHUGOB.
59
IV-5- Le motif de manque de sang
Dans notre étude presque la totalité des patientes 99,43% (Figure 13) n’a pas reçu le
nombre de poches demandées. Dans notre banque de sang au CHU-HJRA le premier
motif de manque de sang est l’insuffisance de stock du fait de l’absence de donneur
bénévole volontaire. En effet, la seule banque de sang n’arrive plus à couvrir le besoin
transfusionnel pour les CHU d’ Antananarivo. Ce résultat est très élevé par rapport au
résultat trouvé au CHU d’Yalgado qui était de 62,61% de besoin transfusionnel non
couvert [53].
Ainsi, une campagne de masse du public pour promouvoir les dons volontaires en
coopération avec l’état et les sponsors doit être relancée.
IV-6- Le type de transfusion
Dans notre population d’étude, 99,72% (Figure 14) des patientes ont reçu de sang
isogroupe avec l’absence d’une recherche d’agglutinine irrégulière. Ce résultat est
équivalent à celui trouvé à Abidjan en 2011 qui était de 97,28% [43].
Dans notre étude, il n’y avait aucun cas de transfusion autologue qui est la plus sécurisé
sur le plan immunologique et infectieux contrairement à la pratique Ivoirienne
d’Abidjan qui avait effectué dans 2,72% une transfusion autologue [43].
Ainsi, nous suggérons dans une future proche de procéder à une étude et une promotion
de cette pratique transfusionnelle pour toutes patientes au programme et nécessitant une
transfusion sanguine.
V- SELON LA CLINIQUE
V-1- Le signe d’anémie
Dans la majorité de notre cas, c’est seulement l’état clinique de la patiente qui a
motivé la transfusion, sans attendre les résultats de l’hémogramme, du fait du retard de
ce résultat et du non disponibilité du laboratoire pendant la nuit.
En clinique, la couleur de la conjonctive est un élément important pour juger de la
nécessité de la transfusion. Dans notre étude 84,09% (Figure 15) ont présenté un signe
60
clinique d’anémie. Ce taux est plus élevé par rapport au taux trouvé dans le CHU-GO
de Yaoundé qui était de 61,5% [45].
L’état de choc chez une patiente qui saigne est un signe de gravité de la maladie et
la nécessité absolue d’une transfusion. Dans notre étude, cet état de figure était présent
dans 4,26%.
Ainsi, nous suggérons à la Direction de l’établissement de recruter des techniciens de
laboratoire pour que le pool de ces derniers permette d’effectuer un tour de garde. De
ce fait le taux d’hémoglobine serait disponible à tout moment et que la transfusion serait
justifiait scientifiquement.
V-2- L’hémogramme pré-transfusionnel
La valeur de l’hémogramme est un indicateur important pour évaluer la sévérité de
l’anémie mais dans notre cas, plus de la moitié des cas soit 53,69% (Figure 17) n’a pas
fait cet examen.
Parmi les 46,31% qui ont fait l’hémogramme on a 78,33% qui présentent une anémie
sévère avec une moyenne d’hémoglobine à 6,42g/dl et dont 11% parmi eux
présentaient une thrombopénie. On constate qu’il n’y a pas de différence trop
significative de la moyenne d’hémoglobine par rapport à ce que l’on a trouvé à
Libreville qui était de 5,6g/dl [54], de 5,9g/dl au CHU Yalgado Ouédraogo [40] ,7g/dl
au Urgence CHU Majunga [55] et 8,1g/dl au CHU d’Yaoundé [45] .
A ce stade, nous suggérons à la Direction du CHUGOB l’acquisition d’un appareil
type Hémocue® pour que le taux d’hémoglobine puisse être chiffré à tout moment et en
tout lieu dans cet établissement.
V-3- Les prescripteurs et les acteurs de la transfusion et Cross-match
Dans notre centre d’étude, le CHU-GOB de Befelatanana, seul le médecin diplômé
d’état est autorisé à faire une demande de sang. C’est donc un acte médical [1].
Au CHU d’Yalgado, l’interne en médecine prescrivent presque la totalité de la demande
73,2% et les paramédicaux 26,2% [44].
61
Concernant l’acte transfusionnel, après avoir vérifié la négativité du cross-match,
77,56% des actes transfusionnels sont effectués par le paramédicaux et 12,5% par
l’interne (Figure 18). La sécurité transfusionnelle repose sur un respect strict des étapes
d’un processus qui va de la prescription des produits sanguins labiles, des examens
immunohématologiques nécessaires jusqu’à l’administration de produits sanguins
labiles (PSL) au receveur et à son suivi [56].
Nous suggérons :
- Pour le ministère et l’Etat à discuter une création de loi pour que les
paramédicaux soient aptes à réaliser la transfusion après avoir été formés.
VI- POST-TRANSFUSIONNEL
VI- 1- Etiologies
En milieu gynéco-obstétrique, les pathologies hémorragiques sont responsables
d’une anémie aigue et tiennent une place majeure pour le motif de la transfusion. En
effet, dans notre étude, les étiologies principales sont l’avortement hémorragique, la
grossesse extra-utérine et l’hémorragie du post-partum avec une valeur respective de
18,75%, 13,92% et de 13,07%(Figure 19).
En France l’hémorragie du post-partum est la première cause de mortalité maternelle
[57,58].
A l’hôpital de Bamako il y a 10 ans l’hémorragie du post partum était de 1,3% [59].
Ailleurs, comme à Abidjan-RCI, l’étiologie principale est dominée par la grossesse
extra-utérine dans 51,9% suivi de l’hémorragie du post- partum avec un taux de 44,87%
[43].
Le même taux était observé à Libreville en 2009 avec 50% pour la grosse extra-
utérine [54]. Au CHU-GO d’Yaoundé, 30,8% pour la grossesse extra-utérine et 20%
pour l’hémorragie du post-partum [45].
Dans ces différents sites d’étude, les trio étiologiques sont toujours présentes avec un
taux plus ou moins constants.
A part ce trio, l’hématome retro-placentaire est d’une fréquence assez élevée de
8,81% avec un pronostic fœtal très sévère.
Au Niger, il était de 3,6% [60] et dont les causes principales sont traumatiques et
l’hypertension artérielle.
62
Aussi nous proposons :
- Pour le personnel médical, une campagne de formation et une éducation
relative au planning familial pour la prévention de grossesse non désirée.
- Pour le ministère une intégration dans le programme scolaire depuis le
secondaire, l’éducation contre l’MST et leurs complications, l’intérêt du
CPN et le suivi de la grossesse.
- Pour les femmes, les inciter à venir au centre ayant un personnel médical
qualifié dès qu’il y a des difficultés ou problèmes sur la grossesse en vue
d’une prise en charge immédiate.
VI- 2- Clinique et hémogramme post-transfusionnel
En post-transfusionnel, la surveillance de la couleur de la conjonctive et le dosage
de l’hémoglobine sont important pour évaluer l’anémie et l’interrogatoire pour savoir la
tolérance de la patiente.
Dans notre étude, plus de trois quart soit 83,81% (Figure 20) n’ont pas fait de contrôle
d’hémogramme et plus de la moitié soit 56,82% ont toujours présenté un signe clinique
d’anémie.
Parmi les 16,26% qui ont fait un contrôle post transfusionnel, 66,61% présentent une
anémie modérée, et 21,01% présentent une anémie sévère, avec un taux moyen
d’hémoglobine de 8,1 g/dl et 17,54% présentent une thrombopénie. La faible fréquence
de contrôle d’hémogramme fait augmenter la durée du séjour et le coût
d’hospitalisation. Cette persistance de taux d’hémoglobine basse témoigne de
l’insuffisance de la compensation sanguine au cours de la phase aigüe de l’hémorragie
confortée par cette thrombopénie qui signe la tendance vers un trouble de la crase
sanguine qu’est la CIVD.
Cette fréquence de contrôle d’hémoglobine est très basse par rapport à ce qui se
passe au CHU d’Yaoundé atteint les 72,42% avec une moyenne d’hémoglobine de
9,6g/dl [45].
VI- 3- Accidents et incidents
La sécurité transfusionnelle commence depuis la prescription jusqu’à quelque jours
en post- transfusionnel. En France, elle est régi par l’article 32 du Code de déontologie
63
française stipulant que «le médecin s’engage à assurer personnellement aux patients des
soins consciencieux et dévoués et fondés sur les données acquises de la science » [61].
Durant cette étude, nous n’avons eu aucun cas d’erreur de groupage-rhésus sanguin. Par
contre, nous avons trouvé quelques cas de frisson, d’urticaire et de la fièvre en per et
post-transfusionnel dans 1,68% (Figure 21) des cas.
Ce taux est le plus faible par rapport à celui trouvé à Abidjan qui était de 5,9% [44], du
CHU Yalgado de 2,49% [40], CHU Yaoundé de 9,2% [45], et l’Urgence CHU
Majunga qui est de 26,5% [55].
Les graves erreurs n’étant pas fréquentes en transfusion, nous proposons dans notre
étude, l’utilisation de fiches de surveillance transfusionnelle (annexe 1) pour avoir des
informations complètes de surveillance pour le clinicien et le biologiste et aussi une
meilleure prise en charge des complications, et enfin un contrôle de concordance ultime
en dernier lieu sur le lit [62].
VI- 4- Pathologies
Selon les résultats finals de cette étude, nous n’avons pas trouvé de différence
significative selon le besoin transfusionnel entre les pathologies gynécologique et
obstétrique avec une valeur respective de 56,25% et de 43,75% (Figure 22).
Cette répartition est différente du résultat de Bamako en 2007 qui est de 82,1% pour
l’obstétrique et 18,3% pour la gynécologie [46].
CONCLUSION
64
Cette étude effectuée du 01 mars au 31 juin 2015 au Centre Hospitalier
Universitaire Gynécologie Obstétrique de Befelatanana dissèque la pratique
transfusionnelle.
La fréquence de la transfusion ne cesse d’augmenter, en effet, en l’an 2014 il
était de 7,1% alors que durant notre étude elle était de 10,1%. L’unicité du centre
national de la transfusion dans la ville d’Antananarivo qui compte plus de 2 millions
d’habitants pose deux grands problèmes à la pratique quotidienne:
- choix de produit sanguin face au manque de sang,
- respect de la sécurité et de la vigilance transfusionnelle.
Pendant cette étude, trois étiologies constituent le trio de tête : l’avortement
hémorragique, la grossesse extra-utérine rompue et l’hémorragie du post partum.
En général, l’indication transfusionnelle repose sur deux critères :
- la clinique: l’anémie, l’hémorragie ou l’état de choc,
- La paraclinique : l’hémogramme.
Mais malheureusement 16,19% seulement ont fait cet examen avec une valeur
moyenne d’hémoglobinémie à 6,4g/dl avec des extrêmes de 2,5g/dl à 12g/dl. En
absence de laboratoire (heure de garde et jours fériés), la pratique
transfusionnelle se base généralement et uniquement par la clinique.
Parmi les bons de sang effectué, 57,95% était constitué de sang total et que
50,81% des demandes sont honorées.
On n’a effectué qu’une seule détermination du groupe ABO au cours de la
demande à la banque de sang, et suivie seulement d’une réalisation du cross-match
avant l’administration du sang.
Le retard de l’arrivée de la poche de sang aggrave le tableau clinique. La
situation était urgente car en effet, 28,98% des patientes nécessitent une transfusion en
moins de 30 min mais seulement 0,85% d’entre-deux l’a reçu à temps à cause de la
distance parcourue entre le centre et la banque de sang et le temps nécessaire pour faire
le groupage et le test de compatibilité.
Avant la sortie, aucune fiche n’a était remplie pour le suivi de la transfusion
et seulement 16,19% patientes qui ont fait un contrôle d’hémogramme avec une
moyenne d’hémoglobine de 8,1g/dl. Parmi les transfusées, 56,82% des patientes
65
présentent encore un signe clinique d’anémie post transfusionnelle du fait du manque de
sang.
Pour améliorer la pratique transfusionnelle au CHU-GOB on a besoin :
- D’une annexe de stock de sang au sein de notre service pour réduire le
temps d’acheminement du sang depuis l’HJRA jusqu’au GOB.
- D’une mise en place d’un centre d’hémovigilance pour assurer la formation
continue du personnel.
- un appareil type Hémocue®
pour que le taux d’hémoglobine puisse être
chiffré à tout moment et en tout lieu dans cet établissement.
- Un moyen de transport le plus rapide pour diminuer la durée de demande.
- D’une création d’une fiche de surveillance transfusionnelle et d’une carte de
groupage pour chaque patiente transfusée.
- D’un programme d’éducation nationale pour promouvoir le don bénévole de
sang.
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FICHE DE SURVEILLANCE TRANSFUSIONNELLE EN CHU GOB 2015 (Compléter et entourer) TRIAGE: LIT:
1- ETAT CIVIL: - Age : - poids : - taille : - G: P: A: - AG: - CPN : - GROUP/Rh: - Profess ion : - situation famiiiaie : - Adresse: 11- MOTIF D'ENTREE: - ED - REFEREE - PROGRAMMER
Pour: III - DATE ET HEURE D'ARRIVEE: le / / / à
IV - ATCD: - transfusion: [OUI] - [NON] - autres :
V - MOTIFS DE TRANSFUSION: CLINIQUE : - syndrome hémorragique - syndrome anémique PARACLINIQUE :
- autres :...... - QTTE perdue : ± cc
A - PRE- TRANSFUSIONNELLE 1 - NATURE ET NOMBRES DE SANG DEMANDE : HEURE DE LA DEMANDE :....
CG 1 2 3 4 5 PHENOTYPAGE TEST COMP RAI GP/Rh
ST 1 2 3 4 5
OUI NON OUI NON OUI NON PFC 1
1 2 3 4
4 5
2 3 5
Il - NATURE ET QUANTITE DE SANG RECU + GP/Rh : HEURE DEBUT TRANSFUSION : ... CG 0 1 2 3 4 5 =cc GP/Rh Reçu
ST 0 1 2 3 4 5 =cc
PFC 0 1 2 3 4 5 :;;cc
0 1 2 3 4 5 =cc DUREE
111- TYPES TRANSFUSIONS : ISOGROUPE - HETEROGROUPE - AUTOTRANSFUSION
IV - EXAMEN CLINIQUE AVANT TRANSFUSION : a) PARAMETRES: - TA : - FC : - FR:
b) SG: - ASTHENIE - ANOREXIE - AMAIGRISSEMENT - SUEUR c) SF:
d) SP: CONSCIENCE: GW :... .. .. /15 CONJONCTIVE : PALE - COLOREE
V - HEMOVIGILANCE: cross-match: [NEG] - [POS] fait par:
VI --PARACLINIQUES AVANT TRASFUSION :
NFS ://Du IiiB - PER ET POST- TRANSFUSIONNELLE
1 - TYPE ANESTHESIE SI PO: AG - ALR
Il - DIAGNOSTIC:
III - EXAMEN CLINIQUE APRES TRANSFUSION :
a) PARAMETRES: - TA : - FC : - FR :
d) SP : - CONSCIENCE : GW : ./15 - CONJONCTIVE : PALE : COLOREE :
IV - PARACLINIQUES APRES TRANSFUSION : 1 GR Du : 1 1 NFS : Hb
--GB
-:P=-=Q---'----- -- - -- -- -
V - REACTION TRANSFUSIONNELLE : OUI - NON
SIGNES Pendant transfusion Après transfus ion -48H CAT FRISSON 1
PRURIT URTICAIRE FIEVRE NAUSEE VERTIGE CEPHALEE DYSPNEE
VI- DATE ET DIAGNOSTIC DE SORTIE : REMARQUE :
VELIRANO
Eto anatrehan’Andriamanitra Andriananahary, eto anoloan’ireo mpampianatra
ahy, sy ireo mpiara-mianatra tamiko, eto amin’ity toeram-pianarana ity, ary eto
anoloan’ny sarin’i HIPPOCRATE.
Dia manome toky sy mianiana aho fa hanaja lalandava ny fitsipika hitandrovana
ny voninahitra sy ny fahamarinana eo am-panatontosana ny raharaham-pitsaboana.
Hotsaboiko maimaimpoana ireo ory ary tsy hitaky saran’asa mihoatranoho ny
rariny aho, tsy hiray tetika maizina na oviana na oviana ary na amin’iza na amin’iza aho
mba hahazoana mizara ny karama mety ho azo.
Raha tafiditra an-tranon’olona aho dia tsy hahita izay zava-miseho ao ny
masoko, ka tanako ho ahy samirery ireo tsiambaratelo aboraka amiko ary ny asako tsy
avelako hatao fitaovana hanatontosana zavatra mamoafady na hanamoràna famitàn-
keloka.
Tsy ekeko ho efitra hanelanelana ny adidiko amin’ny olona tsaboiko ny anton-
javatra ara-pinoana, ara-pirenena, ara-pirazanana, ara-pirehana ary ara-tsaranga.
Hajaiko tanteraka ny ain’olombelona na dia vao notorotoronina aza, ary tsy
hahazo mampiasa ny fahalalako ho enti-manohitra ny lalàn’ny maha-olona aho na dia
vozonana aza.
Manaja sy mankasitraka ireo mpampianatra ahy aho ka hampita amin’ny
taranany ny fahaizana noraisiko tamin’izy ireo.
Hotoavin’ny mpiara-belona amiko anie aho raha mahatanteraka ny velirano
nataoko.
Ho rakotry ny henatra sy ho rabirabian’ireo mpitsabo namako kosa aho raha
mivadika amin’izany.
PERMIS D’IMPRIMER
LU ET APPROUVE
Le Directeur de Thèse
Signé : Professeur RAKOTO ALSON Aimée Olivat
VU ET PERMIS D’IMPRIMER
Le Doyen de la Faculté de Médecine d’Antananarivo
Signé : Professeur SAMSON Luc Hervé
Name and first name: ANDRIANOROVELO Lovanarindra
Title of thesis : «TRANSFUSION PRACTIVCE AND OBSTETRIC
GYNECOLOGY/HOSPITAL STUDY AT BEFELATANANA».
Rubric: RESUSCIATION
Number of pages: 63
Number of figures: 22
Number of references bibliographical: 61
Number of Tables: 08
Number of Schedules: 01
SUMMARY
Introduction: Blood transfusion, an alternative therapy act is a vital importance to save
live s in obstetric gynecology. It has also side effects.
Methods and patients: It is about a descriptive and cross prospective study made at
CHUGOB on Match 1st to June 31
st 2015 on the patients who benefited blood
transfusion.
Results: Among 3 485 admissions, 352 patients have been transfused, performed a
frequency of 10, 1%. The average age of patients were of 31,75years
They were nulliparous in 23, 58% of the cases and referred in 62, 78%. Bleeding blood
group was the main reason in 50% of the cases and 1, 98% of those patients had a blood
transfusion past. Blood group was O Rhesus positive in 45% of the cases. In57, 9% of
the cases, the blood products asked was total blood, PRBC1 in 6.25% and fresh frozen
plasma in 0, 28% Most of the quality asked were delivered and transfused in 50, 8%.
Indications were shown by hemorrhagic abortions (18,75%), ruptured ectopic
pregnancy(13,92%) and post-partum hemorrhagic (13, 07%). On 28, 98% requiring a
transfusion in less than 30 min, only 0,85% among them received it. post-transfusion
reaction has been noticed with five patients (1, 42%)
Conclusion: Blood transfusion is essentially about young subjects which main
indication is hemorrhagic abortion. In spite of rareness of noticed facts, transfusion
practice at HUGOB doesn’t respect all recommendations of transfusion safety yet.
Key Words: Anemia, Indications, obstetric, gynecology, transfusion safety, blood
transfusion.
Director of thesis : Professor RAKOTO ALSON Aimée Olivat
Reporter of thesis : Doctor ANDRIANIRINA Mamitiana
Address of Author : Lot IIIX 152 Ter M Anosibe Ouest
Nom et Prénoms: ANDRIANOROVELO Lovanarindra
Titre de la thèse : « LA PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE ET GYNECOLOGIE
OBSTETRIQUE ETUDE HOSPITALIERE A BEFELATANANA »
Rubrique : REANIMATION
Nombre de pages : 63 Nombre de tableaux : 08
Nombre de figures : 22 Nombre d’annexes :01
Nombre de référence bibliographique : 61
RESUME
Introduction : La transfusion sanguine, acte thérapeutique de substitution est d'une
importance capitale pour sauver des vies humaines en Gynécologie Obstétrique. Elle
n'est cependant pas dénuée d'effets indésirables.
Méthodes et patients: Il s’agit d’une étude prospective descriptive et transversale
réalisée au CHUGOB du 1er
mars au 31 juin 2015 sur les patientes ayant bénéficié
d’une transfusion sanguine.
Résultats : Sur 3485 admissions, 352 patientes ont été transfusées, réalisant une
fréquence de 10,1%. L'âge moyen des patientes était de 31,75 ans. Elles étaient
nullipares dans 23,58% des cas et référées dans 62,78%. Les saignements génitaux
constituaient le motif d’entrée dans 50% des cas et 1,98% de ces patientes avaient un
antécédent de transfusion sanguine. Le groupe sanguin était O Rhésus positif dans
45,45% des cas. Dans 57,95% des cas, les produits sanguins demandés étaient du sang
total, culot globulaire dans 6,25% et du plasma frais congelé dans 0,28%. Les quantités
demandées ont été effectivement livrées et transfusées dans 50,81%. Les indications
étaient essentiellement représentées par les avortements hémorragiques (18,75%), la
grossesse extra-utérine rompue (13,92%) et les hémorragies post-partum (13,07%). Sur
28,98% nécessitant une transfusion en moins de 30 min, seulement 0,85% d’entre elles
l’a reçu. Une réaction post-transfusionnelle a été observée chez cinq patientes (1,42%).
Conclusion : La transfusion sanguine concerne essentiellement les sujets jeunes avec
comme principale indication les avortements hémorragiques. Malgré larelative rareté
des incidents observés, la pratique transfusionnelle à l’HUGOB ne respecte pas encore
toutes les recommandations de sécurité transfusionnelle.
Mots clés :Anémie, Indications,Gynécologie, Obstétrique, Sécurité transfusionnelle,
Transfusion sanguine.
Directeur de thèse :Professeur RAKOTO ALSON Aimée Olivat
Rapporteur de thèse :Docteur ANDRIANIRINA Mamitiana
Adresse de l’auteur :Lot III X 152 Ter M Anosibe Ouest
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