8/18/2019 Liberation 6 Avril 2016
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2,00€ Première édition. N o 10846 MERCREDI 6AVRIL2016 ww
IMPRIMÉ EN FRANCE / PRINTED IN FRANCE Allemagne 2,50 €, Andorre 2,50 € , Autriche 3,00 €, Belgique 2,00 € , Canada 5,00 $ , Danemark 29 Kr, DOM 2,60 €, Espagne 2,50 € , Etats-Unis 5,00 $, Finlande 2,90 € , GranGrèce 2,90 €, Irlande 2,60 € , Israël 23 ILS, Italie 2,50 € , Luxembourg 2,00 € , Maroc 20 Dh, Norvège 30 Kr, Pays-Bas 2,50 € , Portugal (cont.) 2,70 € , Slovénie 2,90 €, Suède 27 Kr, Suisse 3,40 FS, TOM 450 CFP, Tunisie 3,00 DT,
Lesfemmesquhabitssexyimpmodesont-ellequecellesquirleurcorps? En«lamodeislamlaministreLauRossignola div
jusqu’auxfémiTRIBUNES,PAG
«PanamPapers»suites eEpinglésdans le scvélédimanche,le Pislandais a démissches du Front nala Société général
PAGES10 ET15
ManoeldeOlivemanoird’outre-
En1982,croyantêde sa vie, le cinétourne «Visite», œdestinée à sortir aquisurviendratreplus tard.L’ACTUDUCINÉM
Legouvernement s’apprêteà faire des concessionsà la jeunesse.Malgré unemobilisationenbaisse hier,mais quipourrait reprendredeplusbelle samedi. PAGES2-5
LOITRAVAIL
Opérationdéminage
VOILEMINIJMÊMEDIKTA
IDÉES/
Dess ine
t on c hem in
M Paris L E P A R
I S D E S E N F A N T
M Paris L E P A R
I S D E S E N F A N T S
u l n rui i r
i n u ril. u
r n uAvec ce n
P l a c e d e l a N a t i o n , à
P a r i s , h i e r m a t i n . P H O T O
A L B E R T F A C E L L Y
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u LibérationMercredi6Avri
Dansle cortègeparisien,mardi.
L’exécutifcherchesacartejeunes
LAUREBRETTON,AMANDINECAILHRACHIDLAÏRECHE etLUCPEILL
Photo ALBERTFACE
ITORIALGOIREBISEAU
nvie
ut desfenêtresdesministériels, unementétudiant et ly-ui,un jourdemétéonte, s’essouffleestursunebonnenou-C’estsouvent le signecoureurde l’ouver-’uneporte desortie.autant, le gouverne-deManuelVallstortde se féliciterite. Iln’a rien gagné.unpeu de temps.rd,parceque cecor-u journ’estqu’uneface d’unmouve-protéiforme, inédit
ance, quidéborde leclassiquede lamobi-n syndicale.Né(s)due la loitravail,ce(s)ement(s) quientre-nt)mal-être étudiant,érationsociale, dé-ond’unquinquennatoind’unnouvelhori-gauchepeut encoredir.Ou mutersouses formes.Depuisedi, dansplus d’uneainede villes,desmil-e Français investis-haquesoir lescen-illes pourdébattre,ger…chercherunefaçondepenseret dee lapolitique.Nulneavoirce que cet em-vadevenir. Ily a’inconscient dupeu-gauche(maisaussiunepartiede l’électo-droite)uneénormequequelque chose sese déclenche.Unement.Un espoir. Lende bouger lesmeu-d’ouvrirles fenêtres.
qui? Comment?uoi? Personne nesaitrd’huirépondreà cesons.Maisle faitemajoritédeFran-utiennentencoreobilisations contre lavailest la traductionteenvied’avoiren-e cettepeur que toutbedans unetorpeurfère.Le succèsde laoncontre la loiomriet celui de l’ap-organisationd’uneiredes gauches sontnesqu’il y a, certes,déception,de laco-mais pasde résigna-’est uneexcellentelle pour lepays.pasforcément pour
vernement.•
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LibérationMercredi6 Avril2016 www.liberation.fr f facebook.com/liberation t@libe u
Pause, essoufflement? Unmoisaprèsson lancement,le mou-vementcontrele projetde loi
travail semble mar-quer le pas. A l’occa-sion de la cinquièmejournéed’action, mardi, les oppo-sants n’étaientplus que24000 unpeupartouten France,dont3 300àParis, selon la police, c’est-à-direentredeuxet trois fois moinsqueles17 et24 mars. Cette journée, ce-
pendant, concernait essentielle-ment les lycéens et étudiants. Lesorganisations syndicales s’atten-dent ainsi à unemobilisationpluslarge, samedi: lessalariéssont éga-lementappelés à descendredanslarue. «Il y aura bien plus de mondele9 avril,carles jeunesontcomprisque ce qui était efficace, c’était demener la batailleavecle monde dutravail»,préditainsiWilliam Marti-net,présidentdu syndicat étudiantUnef. Autre élément qui pourraitprendre le relaisd’une contestation
déclinante: lemouvement«Nuitde-bout», quiréunitdes milliersde per-sonnessurles placespubliquesunpeupartout enFrance.Au-delàdu projetEl Khomri, uneconcertationva cependants’ouvrir,ce mercredi,entreorganisationsdejeunesse et gouvernement, autourdela ministredu Travail, celledel’Educationet sonhomologueà laVille.Objectifpour l’exécutif: atten-drirl’Unefet l’UNL(lycéens),dansl’espoir d’enrayerla contestation.
Quelleestla positiondesjeunes?Rester «ferme»,tout enjouantle dia-logue. Réclamerle retrait du projetdeloi travail,maisfaire aussienten-dre«sescontre-propositions pourfa-
voriserl’emploistable,l’accès aux droits so-ciaux, la formation
professionnelle et la luttecontrelesdiscriminations». Telleest la posi-tioncompliquée del’Unefà l’appro-chede cette concertation.«Personnene peutêtre satisfaitdu statuquo»,expliquait ainsiWilliam Martinet,
mardisurLCI.Lenuméro1 del’Unef comptedonc gratterdes avancéesdansle cadre du«compromis dyna-mique etambitieux»proposé parlePremier ministre.Au menudes re-vendications du syndicat: plusdemoyenspourla garantiejeune(dis-positif d’insertion à destinationdes16-25 ansdont l’extensiona étéannoncée le12 marspar Hollande),maisaussi«uneaidefinancièrepour larecherchedu premieremploi,dontunedéclinaisonpourraitêtre le pro-longementdu droit auxbourses»,ex-
plique Martinet. Autres pistes del’Unef: unesurcotisation desCDDpour favoriser l’accès au CDI, «un
plan nationalpourlaformationpro- fessionnelle»prévoyantnotammentun «financementde placessupplé-mentaires»,unereconnaissancedesdiplômespar lesconventions collec-tives pour lutter contre le phéno-mènededéqualification,un nivelle-mentpar lehautdes rémunérationsdesapprentisou la généralisationduCV anonyme.La formation professionnelle estaussiau cœurdes revendications dela Fidl, syndicat lycéen. «Il fautcréerplus delycéespolyvalents,re-valoriserla filièreprofessionnelle etl’adapteraux métiersde demain»,expliqueun porte-parole.Autrere-
quête: le passage du coderoute gratuitpour tousles lyet unesorte de compte perd’activité(CPA) pourles jeundeleurdonner unstatutet valeurparcours.Quant auxlycél’UNL, ils plaident pour unmentation du niveau des bou encore unecouverturemuniverselle.
Cedont neveutpaslegouvernementCela ressembleà une deces
tions politiques insolubles lonnentle quinquennatde FrHollande: semontrer lepluspossible aux revendicationsyndicatsétudiants, sansmola loi travail. Car les réponl’exécutifen directionde la jesonten préparationdepuisdmois et doivent figurerdantureloi «égalitéet citoyennetvoilée la semaine prochaind’uncomité interministérietiendra mercredi à Vaulx-elin(Rhône).Ce texte, piloté ptrickKanner,«devientun élémréponse par un hasard de drier»,reconnaît un conseilnistériel. Carsur la loiEl Khles marges de manœuvre–queset budgétaires–semblefaibles depuis quele gouverny a intégré la généralisatio«garantie jeunes»,ce quiluimisde «rebrancherles fils»syndicat étudiantFage.Par ailleurs, plusieurs pavancés par l’Unef sont d’odéjàrecalés etce,quelque sohicule législatif, loi
Reçues cemercredi parles ministres duTravail,de la Ville et del’Education, lesorganisations de jeunessedoivent exposer
leurs propositionsà ungouvernementprêtà lâcher un peu de lest,alors que la loi travail estamendée auParlement.
La réécriture commence. Dixjours aprèssaprésentation enConseil desministres, leprojetdeloi réformantlecodedu travail a
débarquécettesemaineà l’Assemblée nationale.Sousla vigilanced’ungouvernementsoucieuxdemaintenir «l’équilibre»–entre «nouvelles libertés
pourlesentreprises»et«nouvellesprotectionspour lesactifs»,nomofficieldecetteloi –,les députéssocialistesont bienl’intentionde polirun texte
quela majorité d’entreeux rejetait dans sa pre-mièreversion. Exercice compliqué: «Dès qu’ontouche à unéquilibre,c’estla CFDTqui se barre,dèsqu’onen toucheun autre,ce sontlesorganisa-tions patronales quimenacent dequitterla table»,souffleCatherineLemorton, présidentePS delacommission des affaires sociales, qui a com-mencé,mardi,l’examendu projet deloi, amende-mentpar amendement.
«Billes». Lors d’un petit-déjeuner organisé àMatignonaveclePremierministre, Manuel Valls,le porte-parole du gouvernement, StéphaneLe Foll, la ministre du Travail, MyriamElKhomri,et lesecrétaired’EtatauxRelations
avecle Parlement, Jean-Marie Le Guen, Lemor-tonet lerapporteurdu texteà l’Assemblée,le dé-puté PS Christophe Sirugue, ont pu tester lesmarges demanœuvre quecomptelaisserl’exécu-tifaux troupes parlementairescette semaine.Sauf surprise, parmile millier d’amendementsdéposés encommission,un bonnombresignéspar des députés socialistes devraient faireévo-luerle texte.Par exemple,il seraproposé–et ac-cepté– queles règles dulicenciementéconomi-que soient différentes selon la taille del’entreprise (un trimestre de baisse du chiffred’affairespour lesmoinsde 10salariés,deuxtri-mestresconsécutifspour lesmoinsde 50 etqua-tretrimestres pourles plusde 50).En revanche,aucuncompromisn’aété trouvésur le périmètreà prendreen comptepour l’appréciationdu motif
économique (lorsqu’uneentrepriseveut licen-cier), fixé enFrancedansla loi.«Oncontinueàtravailler surce sujet»,expliqueSirugue.La ma-joritédes députés PS aimeraientque les calculssoient faitsà l’échelle mondiale–etnonfrançaiseou européenne–pour empêcherdegrands grou-pesde licencieren Francequand ilsréalisentdesbénéfices au niveaumondial.Le débat devraitdonc êtrereportéau mois demai dans l’hémicy-cle: «Le gouvernement se garde aussi quelquesbilles», glisse un parlementaire.Par ailleurs, lesdéputésdevraient revenirsur lecaractèresui generisdu licenciement,quand unsalariérefuseune modification deson contrat detravailà lasuited’unaccordd’entrepriseconsacré
à lapréservationou à ladéfensede l’emploaller jusqu’à leremplacerpar unlicenciemenomique– quioffre demeilleuresconditla commissiondes affairessocialesdevraittune«troisièmevoie»pour offrir «un accommentspécifique» aux salariés concernés.unamendementproposépar Sirugue– etaen commission– a supprimé duprojetdlistede «principes essentielsdu droit dutrsur lesquels doits’appuyer la commissiopertset depraticiensdes relationssocialerefonderla partielégislative du codedu t«Ce sont,pour quelques-uns, desprincipestutionnels,et pourd’autres,des dispositionlégales. Celan’a rien à fairedansce texte»,loirSirugue qui,au passage,feratomberlsurles «convictionsreligieuses»quifaisait
ladroiteet unepartiede la gauche– enpartles radicaux.
«Fildurasoir».Assez deconcessions potenirune majoritédansl’hémicycleet s’évrecours au49.3? «Ceseravraiment surle fisoir», faitsavoirChristian Paul,chef del’ailegaucheau seindu groupe socialistejours opposé autexte.«ChristopheSirugun travail honnête depompier, ilessaied’alechoc, maisça nechangepasla philosophiraledu texte», ajoutele députédela Nièvquel rappellequel’avisde sescamaradeséaussi,enfonctiondece quise passedans
LILIANALEMA
A l’Assemblée nationale,unexercice de scribes et d’équilibreLa commissiondesaffairessocialesa débutémardil’examenduprojetde loietdes quelque 1000amendementsdéposés,pourune largepart, par des élusPS.
«Personne nepeutêtre satisfaitdu statuquo.»
WILLIAMMARTINET
présidentde l’Unef,mardi surLCI Suite
DÉCR YP T A GE
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u LibérationMercredi 6 Avri
El Khomri ounner. Le gouvernement neasde lacréation d’un RSAjeu-
«Nouspréféronspromouvoirlantie jeunes qui s’inscrit dansgique d’insertion, làoù le RSAs dansl’assistanat», fait-onsa-
uministèrede laJeunesse.Pasion nonplus de la prolonga-es bourses étudiantesau-delà
btentiond’un diplôme.Ou en-du CV anonyme: «Et on faitour l’entretien,les jeunesvien-
n cagoule?» justifieune sourcetérielle.
les sont lespistesouvernement?nistèredu Travail, sansdévoi-
moindre piste préciseavantlez-vousde mercredi, on expli-
ue«tout ce quifavorise l’inser-ociale et professionnelle dess, a fortiori les plus en diffi-c’estbien». Unministreen estincu:«Vallsveut faireun geste
rection de l’Unef.» Plusieurssontà l’étude. En matièrede
ment, l’idée serait d’élargir laonà l’ensembledes jeunes,no-
ment à tous ceuxqui nesont ni
és ni étudiants. C’est-à-direipalementles travailleurs in-
ndants ouen lesjeunes enfor-n.Ensuite, le gouvernementhit à faire baisser le coût duis de conduire,en proposantursde codeavant la majorité
navec l’Educationnationaleervicecivique. Autrepiste: of-
ne garantiedes soins pourless désocialisés. Maisà chaque’est le même problème: «Ça
cheret onn’a pasde cagnotte»,un ministre.
redi,Manuel Vallsréunittroistresà Matignon pourfaire le,avec de possibles annoncesa foulée. La veille de la pro-
ejournéede mobilisation con-loiEl Khomri, samedi…•
dela page3
Al’université Paris-VIII àSaint-Denis, lesjournées demobilisation commencent
souventparun subtil jeudu chat etde la souris entre la sécurité de
l’établissementet les étudiants. Ilssont unecinquantaine à 7 heuresdu matin, mardi, pour constituerunamas dechaises,tableset pou-bellesaux pointsd’entréeles pluschauds. «Onn’estpas assez cema-tin», s’inquiète Mathis. Pendantquel’effortest concentrésur l’en-trée principale, l’administrationtente d’ouvrirune grille dérobée.Après unpetit affrontement mus-cléavec lesagents de sécuritédel’université, les étudiantsparvien-nent à la condamner.«Jene veuxpas me demandertoutemavie sij’ai lesmoyensde m’ache-terdela viandeoudu poisson»,dé-clare Bettina, étudiante ensciences
politiques. Avec elle, Milena,27 ans,enseignante vacataire,elle-même en grève: «Vivresoi-même la précarité n’estpas forcément ce qui pousse les étudiantsà manifester,ily a destonnesd’autresraisonsdevouloir s’engager.» Milena,perfectosurles épauleset K-Way noir par-dessus, estchargée d’uncoursinti-tulé«Action et participation politi-que». «C’estun peules travaux pra-tiques ce matin», rigole Bettina,adosséeà uneporte quel’adminis-trationtente d’ouvrir. Ce sont les
départements de philosophie, so-ciologie et sciences politiquesquisont lesplus mobilisésdepuisunmois.Le bâtiment C accueille dé-sormais les étudiants engagéscontre la loi travail. C’est là quesont invités des travailleurs deSaint-Deniset des environs.C’estun des objectifs de la journée: laconvergencedes luttes.
«Corvéable».Les débats com-mencentvers 10h 30avec unsala-riéde L’Oréal quirappellela raisonde la colère: «Cette loiredonnele pouvoir auxpatronspourqu’onsoitcorvéablesà merci.»Sont présentsdesfonctionnaires dela ville,des
enseignants du secondaire, desagentsde laRATP oude laSNCF,entre autres.Deuxheuresplus tard, le cortègepartderrière deuxbanderolespourun petit tour,avant de prendre lemétroet de rejoindrela manifesta-tion parisienne. A pratiquement200, ilsmarchent endirectionducentre de Saint-Denis. «C’est im- portant de mobiliser au niveaulo-cal,car c’est dansce départementdéjàprécariséque lesgensseront les plus touchés parla loitravail», s’in-
quiète Martin, 31 ans. En collantquelques stickerssur le chemin, ceprofesseur dans le secondaireégraineles plans sociauxqui frap-pent lesentreprisesde laville «de Franprix à lapiscineLa Baleine»…Jordan, en deuxième année demaster de sociologie, insiste surl’importancedu mouvementdansleur vie étudiante: «On a mis en placedes projections,des coursal-ternatifsoù l’on discute,par exem- ple, des différents concepts de ra-cisme oudes oppressionsde genre.»L’unde leurs professeursa invitéPierre Jacquemain, le conseillerpolitique deMyriamEl Khomriquia claquéla portedu ministère, car
opposé à la loitravail. «Cesomomentsraresque l’on vit, al’étudiant, les amphis sontboonveut produire dusavoirettersans cesse.»
«RMI».«Laloi travail, c’estmou crève,Saint-Denisrépond grève, grève», chante les matants, arrivés place de la Bapour ledépartà 14heures. Dcortège, Miguel, étudiant ensième annéede sociologie, aavoireu l’occasionde conna
pressiond’un management«sif». Ila travaillé pour la«ban PSA»,quis’occupedu financede l’entrepriseautomobile.«Cquim’a fait changer de voie [ede la sociologie]», explique-tSur le trajet vers Denfert-Rreau,Milena et Bettina portbanderole(«Labourgeoise aulepatronatau RSA»).Derrièrle cortègedonne de la voix mleur petit nombre cette foQuelques étudiants se sondonnérendez-vous à Répubpourrejoindre«Nuitdebouttoire de prolongerencoreuun moment «précieux».
ISMAËLHALI
A l’universitéParis-VIII, «ce son
desmoments rares que l’on vit»Lesétudiants ontorganisémardiune journéederencontresavecdessalariésavantderejoindrelamobilisationparisienne.
NOMBREUSESTERPELLATIONSuvelle journée delisation,mardi, contre laavail, a donné lieu àterpellationsà Paris,dontpart «pour vérificationntité», a précisé lacturede police. Parmi lesnnes interpellées,onzetéplacéesen gardeà vue.procédures sontengagéesviolencescontre forcesde
e,jets deprojectilesoudiesvolontaires»,cisé lapolice. Lesforcesrdre ontfaitusagede gazmogèneet chargé lesfestants à plusieurssespour disperser despesde jeunesqui leurntdespierres,deseillesenverreet desœufs.vallois-Perret,dans less-de-Seine, le halldu lycéeard-de-Vinci a, lui,étéuit»par un incendietaire, selonle ministèreducation nationale,ia conduit à l’ouvertureeenquête.
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Des étudiantsde Paris-VIIIsurle pontd’Austerlitzà Paris,mardi.PHOTOMARTIN
COLOMBET
Il a l’œil rieur, Jean-Pierre Mercier,quandon luiparlede l’opération «Nuitdebout»surla placede laRépublique,
à Paris. «Avec eux, c’est la nuit debout,maisla journéecouchée,se marre-t-il. Cerassemblement participe à l’ambiancecontrela loitravail,maisje neme trompe pas de combat. C’est pas avec des inter-nauteset destweets que Vallsva reculer. Jemetstoutemonénergieà cequelessala-riésoccupent leurboîte.» Le syndicalisteCGT de PSAPeugeot Citroën, anciendel’usinefermée d’Aulnay-sous-Bois(Seine-Saint-Denis)désormais reclasséà Poissy(Yvelines), étaitpourtant bienl’une des
têtesd’affichede la nouvellesoiréed’oc-cupation de la placeparisienne.Mercier, ouvriercariste de 48 ans, est undes protagonistes du film Comme deslions, projeté mardi sur les coupsde 22 heures à République, qui retracedeux années de lutte des salariés del’usine automobile d’Aulnay. Le conflits’était soldé parla fermeture deschaînesde montage employant3 000personnes,maisavecune amélioration spectaculaire
Des salariésde PSA Peugot
Citroën,boulevard
Arago à Paris,mardi. PHOTOALBERTFACELLY
desconditionsde départ.Il y a six joursdéjà, c’estle docu Mercipatron!, de Fran-çois Ruffin, qui avait été montré sur laplace parisienne. L’ambiance est à la
«convergence des luttes», pour reprendreunélémentde langagedes mouvementssociaux.Avecses potesde PSA,Mercier faitdepuisquelquessemainesla tournéedes facsetdes cinémasindépendantspour montrerCommedes lions. «Une boufféed’oxygène,explique-t-ilen déambulant dansle cor-tègeparisiencontre la loitravail. Quandon estallé à l’université Paris-VIII à Saint- Denis,c’étaitdu délire.Dès queHollandeou Montebourg apparaissaientà l’écran,lesétudiantsétaientdeboutsur lestablesà hurler. Ilssonttrèsà l’écoutedenotreex- périence pourfaire grandir la lutte.»
«Plaisir». François Davisse, la réalisa-trice venuemanifesteren trottinette,con-
firme: «Lepublic s’attendà voirun truc un peudéprimantsurunefermeture d’usine. Alorsqueles ouvrierssont marrants, qu’ilsontla patate. Ilsdécouvrentpeu à peu, ense mobilisant,qu’ils peuvent devenir ex- perts.Que sebattre, c’estaussiun plaisir,qu’on devient plus intelligent.» Ce prin-temps social contre le texte El Khomrin’estpas pourlui déplaire.«Toutle mondea conscience que çadéconneen haut,chez lespolitiqueset lesdirigeants. Il y a dela
colère, mais ça reste le brouillard pour imaginerunautrefutur.Commedes lionsmontredes gensquiprennentconfianceenleurs capacités etvoientque leschosespeu-
vent s’organiser d’en bas.»Philippe Julien,59 anset enpréretraitedepuisson départd’Aulnay, faitle mêmeconstat: «Çafaitdesannéesqueles sala-riés vont derecul enrecul.Les grèves, de- puis1995,onttoutesétéperduesau niveau global. Le climataurait dû être explosif avec ceprojet deloi travail, maisil fautêtrepatient.» Jean-Pierre Mercierappuie:«Ne vous y trompezpas: lessalariésontcompris les conséquences graves de la loitravail. Mais ilsont perduconfiance, ils pensent qu’ils ne sont plus capables de fairereculer un gouvernement.»Son collègue Philippe Evrard, avec sa
gouaille rageuse,ne veubras. «Onestdosau murestattaqués,il fautse dépoil plus optimiste. Les
siondu chômage depuisd peur. Maisça commenclestêtes. Al’usinede Poisquin’ontpas faitgrève demaisqui vontvenir manOnva leschercherun paqu’il y aura ce week-en«bienplus demondequ
Apparition.Luiporteveillantsur lesoccupants«Cesjeunesfoutent la trola bourgeoisie.» Le gatrois ansde baraquechezcore eu le temps de pobarbe blanche à Répubquandon embaucheà 5h pour aller à l’usine, j’ena
de bagnole,contre dix-sep jebossaisà Aulnay.» Maiterdu week-endpoury fapparition: «C’estbien detiqueà la base plutôtqu gestionnaires.»Françoisesatrice de Commedes lifaire ainsi: «Onne vient pdeschosesd’enhaut. Enmontre uneexpérience d
SYLVAIN
Chez les salariésdePSA,«ça commence à tourner dans les têteDesouvriersde l’usinedePoissyfont la tournéedesfacs pour diffuser ledocu
«Commedeslions» et faire«converger les luttes».
«Nevous y trompezpas: les salariésontcompris lesconséquencesgravesde la loi travail.Mais ilsont perduconfiance.»
JEAN-PIERREMERCIER
ouvriercaristede48ans
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u LibérationMercre
uelValls a l’habitude depar-
air: c’estune qualité.Cette, pourtant, n’est pas toujoursde.Il arrive même au Pre-
ministre, une foisn’estpasume, de s’exprimer… dans
bscure clarté. C’est ce qu’ildefaire, en tout cas, lors de
ntervention au forumrsautintitulée«L’islamismeécupération populiste en
Europe». Inquiet –à justetitre–de la montéede l’influencesala-fisteauprès d’unepartie «impor-tante» dela jeunesse,il a déclarétoutde go quece courant fonda-mentaliste «étaiten train dega-
gner la bataille idéologique et
culturelle». Est-cesi sûr? La pré-sencedes courants salafistes surles réseaux sociaux est indiscuta-ble. Leur influenceau sein de laminorité musulmane est réelle etangoissanteà beaucoup d’égards.Ont-ils gagné? C’est faire passerunpeu vitesousla tablelesautrescourants del’islam,ou encorelesFrançais de culture musulmane
parfaitement rétifs à tout endoc-trinement,qui sont évidemmentla grande majorité.Oublier d’enparler, c’est négliger ces alliésdela Républiquequi font beaucoupd’efforts pour juguler le danger.Aprèsles attentats de novembre,les autorités représentatives del’islam françaisse sont réunies àl’Institut du mondearabepourréaffirmer leurattachement auxvaleurs communes,pour se livrer
à unesorted’examende cons-cience sur les responsabilitésdeleur religion,pour accueilliret ap-plaudir le ministre de l’Intérieur,Bernard Cazeneuve,et pour chan-teren finde séanceune vibrante
Marseillaise. Auraient-ilsdéjàperdu la partie? N’est-cepas lesaffaiblirque detenirun discoursaussi défaitiste alors queleurmo-bilisationest indéniable?Maisl’essentieln’est pas là.Pour-suivantson raisonnement, le Pre-mier ministre a placé le combat«identitaire» au premier rangdeses priorités.Qu’entend-il par là?S’ils’agit de défendreune iden-
tité républicaine ouverte, fermemaistolérante, inscritedans latradition laïque française, quiconsisteà assurerà la foisla neu-tralité del’Etat etla libertédeconscienceet de culte,fort bien.Cette identité-làse distingue clai-rementdes thèses desnationalis-tes, qui proclament l’existenced’une «identitéfrançaise» fixe
que deséléments allogènes pour-raient corrompre. Manuel Vallssemble aller dansce sensquandil faitréférence auxvaleurs répu-blicaines. Maisle Premierminis-tre ometde rappelerquelaFrance estle seul paysen Europeà avoir interdit le foulardislami-que dansles salles de classe,aussibienque leport duvoile in-tégral dansl’espacepublic, loistout à fait justifiéesmais quine
désignent certainement pas no-trepays comme celui du laxismeenversles intégrismes.Aux yeuxde beaucoup d’Anglo-Saxons, parexemple, ces interdictions sem-blent une limitation excessivedes libertéspubliques.La bataillepour l’«identité»porte-t-elle sur ces règleslaïques,ou bien s’agit-il de désigner l’is-lamen général comme unemenacedirigée contrelaFrance? L’exposé deManuel Vallsestambigu surce point.Il risquemême dedevenir contre-pro-
ductif.Dans la ba-taille pourles princi-pes universels, il fautaussi s’appuyer sur cesmusulmans,ou surcesFrançais de culturemu-sulmane, quiles ontadop-tés, de manière à bien sépa-rerles intégristes et lesautres.Ce n’estpas seule-
ment unequestionmais aussi un raisotactique élémentairisqued’unir cettemverse contreles loiestdangereux.Dantaille,il fautdes alldre leschosesà l’endésigner commedepotentiels. L’ambigquand le Premier mentendre qu’il pou
l’étape supérieure elégislation sur le voOn croit comprendsimpleéclaircissemtousles doutes– qument envisage de pfavoriser, l’adoptioterdisant le voileàFunesteidée.Autagrandefermeté doi
pourassurer llois laïqu
cette mvelle,desjemajeuleursc
commbrede c
d’autresparaîtra
beaucomansdiscret simtoutel’huile
Avec l’«identité»,Valls joueambiguïtéRENTJOFFRIN
teurde la rédaction
rent_Joffrin
ÉDITOS/
N O UVE L
L E É DI T I ON
PAUL magiciendes signesKLEE
Pas un jour sans une ligne. La vie de Paul Klee traverse la premièremoitié du xxe siècle. Celui qui se percevait comme un dessinateurdécouvre la couleur en 1914 en Tunisie. Il élabore un dictionnairede formes avec Kandinsky, professeur comme lui au Bauhaus.Intéressé par la poésie, par la biologie et l’architecture, maiségalement musicien, Paul Klee était un artiste accompli.
A l’occasion de deux grandes expositions, au Centre Pompidouet au Centrum Paul-Klee de Berne Télérama réédite son hors-sérieventechezvotremarchanddejournaux
ANALYSE
Si on devaitsituerl’avancéedu projet dechaîne d’infoen continuque FranceTé-lévisions etRadio Francedoivent lanceren communen septembre,on hésiteraitentre «c’est pas gagné» et «ça promet».
Onen estseulement au choixdu nomdecettefuture entité, etdéjàrienne vaplus.Même sice n’estpas définitif, ona apprisily a quelquesjours, parvoiede presse,que lesdirectionsconcernéespenchaientpourle nomde «FranceInfo». Personnen’estcontent, maison a l’impressionquetoutle monde attendait la bonne occa-sionpour sortir destranchées. Les jour-nalistes de France 2, France 3 et Fran-ceTVInfo ont organisé un voteinterneetrésultat, ilsontrejetéà 94% ladécisiondenommerainsila futurechaînecom-mune. «Nous ne voyons pas commentcettemarque, présentéepar Michel Field,directeur de l’information, comme“tota-lementvieillotte et surannée”, peut pré-
tendreconquérir de nouveaux publics, ex-
veauxusages.»LesjournaInfoapprécierontau paquesaimablessur les«faradio.De leurcôté, cesdvoixdu syndicatSNJ– se
émusde cechoix,craignmarquese diluerdans l’ement nepas voir alors, dsion surle nom, l’annonacquisition? Pour qui
FranceInfotravaillerontdioFrance? FranceTéléSi lesdeux côtésse retroudansla crainted’unefusdoutent.Depuis le débutsalariéset syndicats de chse regardent en chiens dà réagir aumoindrefauxque ce projet est stratédeuxentreprisesde servpaspour lesmêmesraisoest avant tout un projet
phine Ernotte,volontariFrance Télévisions quiétendards de son mandFrance, il s’agit plus d’mais on se demandetouInfo– quiavaitréussi saressaisons– avait enviele bateau pourtrouverdededéveloppement ou scontrainteet forcéepar sasurer un minimum dchaîne.Et justement,quidesmoyens,commecellprogrammes, et donc driale? Voilàles «petites»sontégalement aucœurdetqui serontcompliquée
casd’absencede volonté
Chaîned’infopublique:nondenom
Par
DAVIDCARZON
Directeur adjointde la rédaction
@davidcarzon
L U I S G R A Ñ E N A
8/18/2019 Liberation 6 Avril 2016
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ationMercredi6 Avril2016 www.liberation.fr f facebook.com/liberation t@libe
Un Juppépeutn cacher un autre
Une rumeur promet-teuse a précédéce li-vre.La maison Flam-
on allait publier, cel,«un brûlot» sur Alain
é. C’estce qu’avaientcrurendre –et bien sûres- ses concurrents à la
aire de la droite. Ilsse-éçus.Ni brûlotni pané-
ue, Lapins et merveillesn récit loufoque et par-avoureux quine devraitorter tort à l’insolentearité du favorides son-présidentiels.u contraire. Au détourenquête dontl’auteuredebouten bout,le per-
age principal,on en ap-d debelles sur le mairerdeaux. Difficile, après
plongée dans son inti-familiale,de ne voirene l’éternelsurdoué, sanson ni émotion,que sespagnons gaullistesnt surnommé «Ams-marque leaderd’ordi-
urs PC à la fin des an-80. On l’imaginait
antdansun environne-plutôt conformiste eté, on le découvre à launetribuoriginale, dé-lexée, à des années-lu-descodesrancisd’unene droitefrançaise.ure, Gaël Tchakaloff, a
prèsd’un anà faire ledeJuppéet desespro-
r «Lapinsmerveilles»,
urnalistelTchakaloff fectuéplongéeinédites la familleplus
o quecoincéemaire dedeaux.Révélantammentomplicitéentreex-femmeactuelle.
INAUFFRAY
se demande commentle di-recteurde campagne, GillesBoyer,intraitable taulier delamaison Juppé, a pu laisserfaire. Elle les aura eus àl’usure. Cette envahissante«journaliste-portraitiste» au
Nouvel Economiste(c’est ainsiqu’ellese présente)casse tous
lescodesdu jour-n al i sm e. E ll etombeamoureusede ses personna-ges,tousnomméspar leurs pré-noms.Elle dragueGilles (Boyer)sansretenue, se frottec on t re A l ai n(Juppé) dans un bar duXVIIIe arrondissementde Pa-ris, dîne avec Christine (Le-blond, première femme deJuppé)qui laprenddanssesbras à lafindu repas.Ce bou-quin? Avec son voyeurisme
joyeusement assumé, c’estl’anti-livre politique. Soyonsfrancs: on ne perd pas auchange.
Cerbère.A l’originedecetteentreprise, «Gaël» racontequ’ilyalamortdesamèreetlavolontéde seplonger corpset âmedansun projetd’écri-ture. C’esttombésur Juppé.Unpeu parhasard,parce queVirginie Calmels, premièreadjointe à la mairie de Bor-deaux et copine de l’auteure,lui certifiait que c’était untypeformidable. Avec force
détails,la journaliste décrit lesiège du quartier général.Commentadoucir le cerbèreBoyer? Elle dort dans leshô-telsoù ila seshabitudes, luienvoie des lettres d’amour(«Gilles chéri, arrête d’avoir
peur. […]Trop tard pour fairedemi-tour, tum’en as tropdit,
trop montré»).Page 38, elle révèlequ’après dix moisde bombarde-ment,elle finit par«levioler»: «Il s’estlaissé faire, celan’a pas été unemince affaire»,fanfaronne lapor-
traitiste.Interrogé par Libé-ration, Boyer nous rassure:«Ily a,dans celivre,quelqueséléments romancés…» Cequin’enlèverien, selon lui, à «lavaleur dece regard subjectif»,nourri de citationsqui, elles,
seraient «toutes exactes».A ce stade, le lecteur seratenté de laisser là Lapins etmerveilles, parce qu’il se fi-che un peu du badinage deGaël et deGilles.Tchakaloff n’est pasMarivaux. La suitevaut pourtant le détour. No-tamment, au chapitre IX,l’improbable rencontreavecLaurent, néen 1967, fils aînédu très jeune normalienAlainJuppé etde sapremièreépouse, Christine Leblond.Comme samère etsa sœur, ilparle pour la première foispubliquement de son père.
La narratricele décrit débar-quant à leurpremier rendez-vous,dansun café dela Portede Saint-Cloud, à Paris: jean,blousonde cuir, dépenaillé,boucle d’oreille et lunettesbleues à la John Lennon.«C’estun mecgénial, dit-ildesonpère. J’aimerais qu’ilde-vienneprésident parce queceserait un moteur pour moique les gentils gagnent à la
fin.» Ce père aimé qu’il ap-pelle chaquedimanche, il ledécrit comme hanté par ledésir de «se retrouver faceàlui-même,dans unepiècefer-
mée,avecdesbougieset des li-vres» comme dans sa jeu-
Alain et IsabelleJuppéàBordeaux, le31mars. PHOTOUGOAMEZ. SIPA
elle. La deuxième famille,fondée à lafin desannées80avecIsabelle, ex-journalisteà la Croix,seraitplutôt «rivedroite» tandis que la pre-
mière, cellede Christine, fon-déevingtans plus tôt, seraitpeupléede «doux dinguesdé-contractés, transgression etliberté en bandoulière».Christineet Isabelle se voientvolontiers. Elles ontfêté en-
L’HISTOIREDU JOUR
morte: «Iln’écoute pas,mêmeen famille. Il occupe tout leterrain. Il parle beaucoup,tout le temps. […] J’ai l’im-
pressi on de n’avoi r reçu
aucune affection de sa part,dans l’enfance.[…] Même simaintenant je sais, je suis
persuadée qu’il m’a aimée.»Marion ajoute : «Je l’ai em-merdé comme il n’estpas per-mis d’emmerder un père. Ons’estretrouvés à l’âge adulte.»Laurent renchérit : «Je ba-taillais pour la dépénalisa-tiondu cannabis,j’étais scan-dalisé qu’il rencontre
Jean Paul II,compte tenudesa positionsurle préservatif.»
«Transgression». C’estainsi, conclutla journaliste,
que Juppé a été «dégrossi»par sa famille recomposée
semble, avec tits-enfants,lehomme. «Leusauteaux yeuxaussi», notela
Certes, «Alainmodèled’exubavons eu unesionnelle,maiavec lui, il nementaimer»,etine,tout en coamour» estle pait connu.«Jerai jamais»,épouse. Unecsemblentpouvà leur comptesonnagesde cDans le campboude pas sonplan com, vo
tombe ducielroqueet impu
«Nous avons euunerelationpassionnelle,mais quandonvit avec lui,il ne sait pascomment aimer[…] Je nele désaimerai
jamais »
EXPRESSO SURLIBÉRATION.FR
Blog «CarnetsdecampagneUS»HillaryClintonabénéficiéde l’appuihistoriquede lacommunauténoireàsonmari,quandBernieSanders semblaitnepasy porterattention.Depuis,leseconda soigné lamiseen scènedesonengagementhistoriqueauprèsdesAfro-Américains.PHOTOAFP
D R
GaëlTchakaloff.
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u LibérationMercredi6 Avri
SURLIBÉRATION.FR
Mardi politiqueCertes, ce n’était«pas]son]choix», mais le patrondu PS,Jean-Christophe Cambadélis,n’abandonne pas l’idéed’organiseren «décembre-janvier»une primairede toute la gauche, FrançoisHollande inclus, a-t-il déclarésurRFI.PHOTOREUTERS
EXPRESSO/re-Dame-des-Landes: un rapportgéavant leréférendumle 26 juin
C’estun rapportqui permetaux proet auxanti-aéroportde Notre-Dame-des-Landes(NDDL) decriervictoire.Remisà la ministredel’Environnement,SégolèneRoyal, mardi,
rédigépartroisingénieurs.«Force estde constater queet,fruit d’uneconception ancienne, estsurdimensionné»,nt-ilsà propos duprojetcontroversédetransfertde l’aé-tde Nantes.Siles experts nedisentpasquele projetde
estinutile, ilssuggèrentà l’Etatde choisir entredeuxns: lerevoirà labaisse,«redimensionnéà uneseule piste,udes deuxprévues», ou moderniser l’aéroportactuel.esopposants, ce rapportremet encausele référendumspar François Hollande. La FondationNicolas Hulot
elémardi l’exécutif «à renoncer à un projetsurdimen-éplutôt qued’aller versune consultationinutile». Royalpasdecetavis:«Toutle mondeva pouvoir sesaisirde certets’exprimersur la meilleuresolution»,a-t-ellejustifié,
nçantla date du26 juin pour la tenuede ceréférendum.elValls,lui, a «zappé» le mot «surdimensionné» dansmmuniqué, oùilsouligneque «selon [ce rapport],le sitetre-Dame-des-Landesest la meilleuresolution pourlefert de l’aéroport». Chaud devant…C.Sc.
RAPPORT
is deFrance«n’hésiterapasendre [legouvernement] enotage»
Plusieurs dizaines de taxis perturbaientmardi matin l’accèsà la zoneaéroportuairedeToulousepourprotestercontrela concur-
des véhicules de transport avec chauffeur (VTC), unement reconduitlundisoir malgré lesannoncesdu gou-ment. Aumême moment,sur FranceInfo,le présidentaxisde France,IbrahimaSylla,a expliqué qu’il n’étaittisfait de la proposition du gouvernementde racheterrixgarantiles licencesdes chauffeursquile souhaitent.l’Euroqui arrive, onn’hésitera pasà leprendre enotageoquer tous lesmatchsde foot.Vous voyezce quisepasseouseen ce moment…» a déclaré Sylla, quiparticipe en-u groupede travailet denégociation avec le gouverne-Ilsouhaitevoirle statutdes VTCsuppriméet leschauf-
concernés s’intégrerparmi lestaxis.
MENACE
Aprèsles attentatsde Pariset Bruxelles,les autoritésmultiplient lesexercicespourpd’éventuelles menacesterroristes(radiologique,biologique et chimique).Lundi, Saint-Éta étéle théâtred’unesimulationd’attaquedurant l’Eurode football (10juin-10 juilletunesubstance contaminante (photo). Le soir,ce futau tourde Bordeauxd’expérimentesimulationd’attentatà unhorairecoïncidant avec uncelui d’uneretransmissiond’unmsurgrandécransur la place desQuinconcesquipourrait réunir jusqu’à 62000 persoAutotal,le dispositifa mobilisé 600personnes. Ceci«afin d’éprouver les dispositifs m place pour pouvoir intervenir rapidement dans un contexte où la menaceest extrêmeélevée»,
a déclaré leministrede l’Intérieur, BernardCazeneuve.PHOTOPHILIPPEDESMAZE
Simulationsd’attaques terroristesà Bordeauetà Saint-Etienne en vue de l’Euro 2016
EN IMAGE
LaCLCV, l’unedes grandesassociationsde consomma-teurs,entend bien faire ap-pliquerla loi surl’encadre-mentdeloyers,queManuelVallset denombreuxéluslo-cauxtentent d’enterrersousla pression des lobbys del’immobilier. Les ménagesont beauconsacrer parfoisjusqu’à 50 % de leurs reve-nusau payement d’uneloca-tion, ce sont lesgroupesdepression quiont l’oreilledu
gouvernementet decertainsmaires. D’où la campagne«Consommation, logementet cadre de vie» lancée parla CLCV «pour mobiliser le public et l’inciter à interpel-lerson élulocal».Unsitedé-dié, Monloyertropcher.fr,
permet en quelques clicsd’envoyer un mail à sonmaire ou à sondéputé.Deux ans après la publica-tiondelaloiAlur[laloiDu-flot, ndlr] «l’application desa mesure phare, l’encadre-
ment desloyers, selimite à laseule villede Paris, déplorel’association. Or, ce sont 1151 communesde 28 agglo-mérations différentes [Lyon, Marseille, Bordeaux, Lille,Toulouse,Nice, Nantes,Gre-noble…] qui sont concernées
par le disp ositi f». Pourla CLCV, cettesituation «ré-sulte très clairement dumanquede volontédes éluslocaux, lesquels n’entrepren-nentaucune démarche pour faireappliquer la loi».Pire, certains députés PS,comme PascalTerrasse (Ar-dèche)ou ChristopheCares-che(Paris),ne font querela-yerlesélémentsdelangagedes professionnels. Face àcetteinertie,«laCLCVlanceunecampagne pourdeman-der l’application de l’enca-drement des loyers à toutesleszones tendues»en saisis-sant leséluspourqu’ilsfas-sent appliquerla mesure.L’associationrappelle quecedispositif «a pourobjectifde
limiter les abusde cer propriétaires qui, nomentpour despetitessces, exigent desloyers tment aberrants. Com justifierqu’unstudiode puisse êtreloué 600euParis,ndlr] ? Nous avontrouvé un studio de 15500euros situé à Saint-[Hauts-de-Seine]». Aexemples: un 19m2
510euros à Lyonou 2Aix-en-Provenceà 765e
Or, pour l’associationsouventplusd’unecend’euros par moisquiraient êtreéconomiséles ménages.T.S.
Pour évaluer votre loyer
carte interactive sur Libé
Encadrement des loyers: une campagnenationalepourque les citoyensmobilisent leurs élus
COUP DE SANG
«Juju-lesbellesbretelles»s’éjected’AirFrance
Surprisechez AirFrance-KLM.LePDGdu groupe, Alexandre de Juniac(photo), dont le mandat avait été re-nouveléen mai2015,a décidéde quit-terses fonctionsen juillet. Cetancienhaut fonctionnaire, arrivéen 2011à la
AirFrance après avoirdirigéle cabinet deChristine La-à Bercy,doitatterrirdébutaoût à la tête del’associationationaledu transportaérien(Iata).Réputépour safran-t sonsens dela provocationmaispeuapprécié despilo-
eclesquelsles négociationsrestent bloquées, «Juju-lesbretelles»,comme l’ontsurnommécertains, a annoncépartmardisoir.S’il n’a pasété pousséversla sortie parpremieractionnaire dugroupe, onimagineque legou-ment n’a pasforcémentcherché à le retenirmalgréleauxbénéficesen 2015.C.Al.
TRANSFERT
A F P
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Libération Mercredi 6 Avril2016 www.liberation.fr f facebook.com/liberation t@libe
VUDEL’ESPACEETSURLI
VidéoUnpeuplusd’unmopublicationd’un timelapsemd’observationdu Soleil,la Nlundiunenouvelle vidéodedepuisla Stationspatiale int(ISS), à 400kilomètresde lanotreplanète.Desimages tofascinantes.PHOTODR
Parfois, un bon coup degueulepeut faire avancer leschoses. Inquiet de l’enlise-ment actuel de l’initiatived’une«primairedes gauchesetdel’écologie»,lancéparunappelpublié mi-janvierdans Libération, Daniel Cohn-Benditdoute.Dans une interview au Monde, l’ancien patron desécolos au Parlement euro-péenalerte surles difficultésqueconnaîtl’opérationdesti-née,au départ, à rassemblerdèsle premier tour dela pré-sidentielleles forces de gau-che pour éviter de laisser lesecondtourà ladroite etl’ex-trêmedroite. «J’observequele fossé entre toutesles compo-santesdela gaucheet deséco-logistes ne cesse de grandir,explique-t-il. Pour faireune primaire,ilfautunminimumdeconfiance et de respect.Lerefusjusqu’à la hainecontrele gouvernement, toutcommela condescendance dece der-nierface auxautresforcespo-litiques à gauche, rend lesconditions pour organiser uneprimairede plus enplusdélicates.»
Montre.Se disant «person-nellement très pessimiste»,
Cohn-Benditrappellequ’au
départ, «l’argumentselon le-quel la gauche seraitabsentedu second tour s’il n’y avait pas qu’un seul candidat de gaucheau premiertourde la présidentielle a fonctionné comme un argument mas-sue». Ecologistes, Parti com-muniste puis même la direc-tion du Parti socialisteavaient répondu«oui» auxsi-gnataires, issuspour l’essen-tieldu monde universitaire,culturel et associatif. «Maisaujourd’hui, on arrive à un pointcrucial et compliqué»,dit-il.Ce week-end, EE-LV et le PSdoivent affiner leurs posi-tions –notamment entermesde règles et de calendrier–surcette primaire.Or,beau-coup craignent que chacunjoue la montreet nes’engagepaspleinementdans cepro-cessus qui impliquerait desoutenir le candidat dési-gné… y compris s’il s’agit deFrançois Hollande.«Le climat politico-culturelrend infaisable cette bonneidée, regrette Cohn-Bendit.C’étaitune proposition juste,quiauraitpu permettreà la gauche et aux écologistes desortir par le haut du ma-rasme danslequelnous nous
trouvons. Mais étant donnéce
quis’estpasséautourde la dé-chéancede nationalité et del’accueildes réfugiés, trouver unepositioncommune entrela gauche sociale-libérale etunepartiede la gauchedela gauche, en passant par lesécologistes,me paraîtprati-quementimpossible.»«Danyest un joueur solitaire, une foisque ça ne l’amuse plus, il passeà autrechose,critiqueun de ses camarades écolo-gistes. Tout le monde savaitquecette histoire de primairele gaverait très vite.»
Nonpartidaire.Si la pri-maireéchoue,Cohn-Benditmisera alors surNicolasHu-lot, qui a exclu –commeJean-Luc Mélenchon– departiciper à une primaire.«Lui seul aura lacapacitéderassemblerdes écologistes,en partiedessocialisteset mêmedes centristes,selon l’ex-dé-putéeuropéen. Il peut repré-senterune candidaturenon partidaire.» Pour autant,Cohn-Benditne lâche pasen-core l’affaire de la primaire.Le 16avril, ilsera présent auforum«NotrePrimaire»,or-ganisé par Libération auThéâtre de la Porte Saint-Martin.
LILIANALEMAGNA
Cohn-Bendit necroit guèreplusdansuneprimaireà gauche
Médias: BollorésepaieBerlusconi
Unesourceprochedu dossiera confirmé l’informationà Libération: Vincent Bolloré, le patron de Vivendi, doit,d’icila semaine prochaine,acquérir le bouquet transalpinde télévisionpayantedétenuparle groupe Mediaset,dontlepremieractionnaireest Silvio Berlusconi.Vivendiet Me-
diaset vont procéder paréchange d’actions. A l’issuedel’opération,chacun desgroupespossédera3,5% ducapitaldel’autre.Maiscommeilsne pèsentpasdu tout lamêmechose enBourse(Vivendivaut24 milliardsd’euros etMe-diasetà peineplus de 4 milliards),l’entreprisefrançaiseprendraitau passage le contrôle de MediasetPremium,sorte de petit Canal+ italien, valorisé aux alentoursde 800 millions d’euros par l’opération. PHOTOREUTERS
LEDEAL
Mis enexamen ily a unanpourdes violsprésuméssurdes élèves, l’ex-directeurd’école de Villefontaine,dans l’Isère, s’est pendudans la nuit de lundi àmardià lamaison d’arrêtdeLyon-Corbas.Uneenquête a étéimmédia-tementouverte car «l’indi-vidufaisaitl’objetd’une sur-veillance particulière,ayantdéjà tenté de se suicider»,a rappeléle ministèrede la
Justice. Agé de 46 ans, ilétaitendétentionprovisoiredepuis un an, soupçonnéd’avoir imposé «par sur- prise » des fellations àplusieurs desesélèvesde CPdans le cadre de ce qu’ilappelait «un atelier du
goût», durantlequel lesen-fants, les yeux bandés,de-vaient identifier des «cho-ses» que l’enseignant leurfaisait goûter. L’enquête amontrédepuisqu’ilfilmaitsesactes; desvidéosontété
trouvées chezlui.La justicedénombreune soixantainede victimes potentielles.Aumomentde sonarresta-tion, le ministèrede l’Edu-cation «découvrait» qu’ilavait écopé en 2008 d’unepeined’emprisonnementde
six mois aavoirtéléchpédopornCette peingnée d’unsoins deded’uneinteren contactIl avaitdonseigner, le rnepas avocette condaguraitpourjudiciaire.L
lieu à unAdopté auobligeraà lreurs à alenationaleenationdéfidèsla misefaitsde péd
L’ex-directeurd’école deVillefonse pend en prison
DROITDE SUITE
© Agef ot ost ock
979C’est le nombre deso-
ciétés offshore créées
par la banque fran-
çaiseSociété générale
via Mossack Fonseca,
rapporte le Monde après
analyse des données«PanamaPapers». «Nous
avons fermé notre im-
plantation au Panamail
y a plusieurs années, se
défend au Monde la So-
ciété générale.
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u Libération Mercredi 6 Avril
ession aura été tropUn peu plus de qua-
-huit heures après lesations du Consortiumationaldes journalistes
estigation, le scandalePanama Papers» a faitr une première tête:du chef du gouverne-islandais, Sigmundur
ð Gunnlaugsson. Aud’unejournéeforteenues dignes de la série
quedanoise Borgen, surde pays au bord d’uneelleéruption politique,mierministrede 41ans,arrièreexplosive, a an-ésa démission.ues heures plus tôt,ilait part,sur Facebook,intentionde dissoudre
lement,s’il nerecevaitsoutiendesonallié,lee l’Indépendance. Maissident, Ólafur Ragnarson,irritéselonlesmé-landaisquela dissolu-tétéévoquéesurlesré-sociauxavant qu’il en
é informé, a fait savoir’étaitpasprêtà convo-
de nouvelles électionsatives. «J’ai fait savoir emierministrequeje ne
pourrai y consentiravant dem’êtreentretenu avecles res- ponsables des autres partis pourconnaîtreleurposition».Un refussans précédent…Finnur Þ.Gunnþórsson,pré-sidentdu conseilexécutifduPartidespirates,quivogueàprèsde40%danslessonda-ges, l’assure:le retrait duPre-mier ministre était «laseule position acceptable,notam-ment au regard des événe-mentspassés».Uneréférenceàlacrisefinancièrede2008qui a vu l’effondrementdu système bancaire islan-dais. Et d’ajouter: «C’est presque un miracle que leschoses aillent aussi bienaujourd’hui.Nousne pouvons pas tolérer ce genre de com- portement alors que nousavonsessayé depuis, commenation, de rebâtir une rela-tion de confiance.»En déplacement aux Etats-Unis,Gunnlaugssonest ren-tré d’urgence en Islandelundi. Malgré une pétitionqui a rassemblé plus de30000 signatures (dans unpays de 329000 habitants),ainsi qu’une manifestationmonstre lundi dans lesrues
de Reykjavik, réclamant sadémission, Gunnlaugssoncontinuaitcependantde s’ac-crocheràsonposte,clamantqu’iln’avaitcommis aucunefaute, si ce n’est peut-êtred’avoir refusé de répondreauxquestions dejournalistesd’une chaîne de télé sué-doise.Le clip estdevenul’il-lustration du scandale: unchefde gouvernementpris lamain dans le sac. La vidéomontre en effet sa stupeurquand il comprend que lesjournalistes en face de luiconnaissentl’existencede lasociété Wintris,une compa-gnie offshore basée aux îlesViergesbritanniques,dont ilétaitun desdeuxactionnai-resavecsafemme,jusqu’àcequ’il lui revende ses partspour un dollar symbolique,le 31 décembre 2009, quel-
ques mois après son entréeau Parlement.Mais sa position était deve-nue intenable. Lundi soirdéjà, des élus de sa propreformation, le Parti du pro-grès,dansla villed’Akureyri,dans lenord dupays,avaientréclaméson départ,consta-tant «le déficit de confiancequi s’est ouvert entre le Pre-mierministreet lesmembresduParti du progrès».Mardi,dansl’après-midi,c’estlebu-reaudupartiquis’estrassem-bléà Reykjavik, actant la dé-chéance deGunnlaugsson etproposantqu’ilsoit remplacéàlatêtedugouvernementparSigurður Ingi Jóhannsson,ministre de la Pêche et del’Agriculture.Gunnlaugssonreste cependant chef duparti. Desmilliersd’Islandaisavaientde nouveauprévudemanifester devant le Parle-ment mardi soir où ilsavaient,la veille, jetéduskyr,un fromage local. Ils conti-nuentderéclamerlatenuedenouvelles élections.
ANNE-FRANÇOISEHIVERT
Correspondanteen Scandinavie
PanamaPapers: lePremierministre islandais capitule
undurDavið Gunnlaugsson,chez lui,à Reykjavik,mardi matin. PHOTOSIGTRYGGURJOHANNSSON.REUTERS
À CHAUD
Jump aroundAprèsNeil Young, le groupe derock améri
R.E.M et la chanteuse britannique Ad
Everlast manifeste sa colère contre Do
Trump. Everlast, de sonvrai nomErik Schqui s’estconverti à l’islam,a étél’undes premrappeursblancs à succès etil a interditau fdelaprimaire républicaine d’utiliser JumpAr
(1992),succèsdurappeuraméricain,dans sestings. «Jevoudraispouvoirvousfairefaceetarracher ce toupet du crâne», crachait Evelundi surInstagram,le traitantnotammentd’rantetderaciste.Marqueurdelaculturepopmorceau esttrèssouvent joué dans lesstadesambiancerles rencontres.
ISRAËLDe grands restaurants
israéliens servaient de-
p u i s d e s m o i s d e l a
viandede contrebande
importéed’AmériqueduSud et reconditionnéeavec defauxcertificatsvé-térinairesetdefaussesda-tesdepéremptionparunréseau israélo-palestiniendémantelélundiparlapo-liceisraélienne.Elleaar-rêtélundi neufIsraélienset Palestinienssoupçon-nés de faire partie d’unvaste réseau de trafic deviande. La marchandisecongelée arrivait au portd’Haïfa (Nord) et étaitstockéeà A-Ram, en Cis-jordanie occupée.Au mé-prisdes règlessanitaires,la viandepassait du côtéisraélien à l’aide de ca-mions à doublefond.Elleétaitreconditionnéedansla zoneindustrielled’Ata-rot,prèsde Jérusalem.Lapolicea aussisaisienviron30 tonnesde viande, desdizaines de milliers deshekelsen liquide et desvéhiculesde contrebande.
SYRIEL’Etat islamique a
quél’armée syrien
gazmoutarde près
ville de Deirel-Zor
chef-lieu de la profrontalière del’Irak,porté l’agence offiSana lundi soir. «Leroristesont visé l’aérmilitaire de Deir eavec des obus contedu gaz moutarde, pquant descas de suftions», a indiquél’agLe gaz moutarde aétéutilisépar l’EI enet en Irak. A Deir eplus de 200000 cisont quasi encerclél’EI.Les Russes partent régulièremel’aide. Lundi, sept ontététuésdansunbardementdel’EI, dl’Observatoire sdes droits de l’ho(OSDH). Lequel a ément rapporté quemené lundi un ascontrelevillagedeJprès de l’aéropormoyen de deux kamzes,sansfournirde
LIBÉRATION.FR
gLes400culsDansun ouvrageintitulé Apollinaireet lesmes (La Musardine),Alexandre Dupouy, bibliophilespécialisé
lescuriosa,combleunelacune immense: il n’y avaitjusqu’iciseu debiographieportant surla vieintime dupoète… fils d’unecratepolonaiseet prostituée.Les amours d’Apollinaire enva-nt lespoèmes qu’ilécrit. Ellessont indissociablesd’uneœuvree d’emprunts auxlettres enflamméesqu’ilenvoiepuisdontil ré-e copie. Agnès Giarddonneun avant-goûtde sesaventures.
EXPRESSO/
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LibérationMercredi6 Avril 2016 www.liberation.fr f facebook.com/liberation t@libe
CARLOS
TAVARES
patrondePSA
Peugeot Citroën,
mardi R E U T E R S
«Cequia choquéreprésente
aumaximumla moitié du salairedemes pairs.»
Gabon: NzoubaNdamaprovoqueBongo enduel
Le président démissionnairede l’Assembléenationale ga-bonaise,Guy Nzouba Ndama,a annoncélundi sa«candida-turesolennelleà la présiden-tielle» prévue au second se-mestre2016.Figurepolitiquedu pays, président de l’As-semblée depuis bientôtvingt ans, Guy NzoubaNdama a également annoncésa décision de se «mettre àl’écart» du Parti démocrati-
quegabonais(PDG,au pou-voir).Il se présenterafaceauprésident Ali Bongo On-di mb a , ca ndi da t à u ndeuxièmemandat.Ali BongoOndimba a été élu en 2009après le décès de son père,Omar, aupouvoirdepuis1967.
ÉLECTION
Condamnée à troismoisdeprisonavec sursispour avoiravorté
Belfast,printemps 2014.Une jeune fille de 19ans tombeenceinte.Elle évoque à sescolocatairesson désir d’alleravorterdansune cliniqueen Angleterre– la seulesolution,puisque, en Irlande du Nord, l’IVG estinterdite. Maiselleneparvient pasà réunir l’argentnécessairepour le voyage.Elle achètedoncsurInternetdespilulesabortives–de lamifépristone et dumisoprostol. Le 12 juillet2014,elle metfinà sagrossesse. Le lendemain,ses colocatairestrouventdesaffaires imprégnéesde sang et le fœtus dans la pou-bellecommune.Selon la procureurede la Couronne, cesderniersdécident de ladénoncer à la police carils esti-maientque la jeune fille avait,à ce sujet, «uneattitudequisemblait indifférente». Ellevientd’être condamnée à troismoisde prisonavecsursis. L’Irlande du Nordne reconnaît
pasla loide 1967 autorisant l’IVG enGrande-Bretagne.Là-bas, l’avortementpeutainsiêtrepuni d’une peine deprisonà vie,en vertud’une loi, la plus répressived’Europe: la«1861Offences Against the Person Act».Malgré les pous-séesdu camp«pro-choix»,l’Assemblée nord-irlandaise afini parvoter, enfévrier, contrel’assouplissement de la lé-gislationsur l’avortement,même aprèsun viol ouen casde malformation du fœtus.J.L.
JUSTICE
Sielle passele cut,elleseralapremière femme secrétaire
généraledes Nations unies.Sa candidature officialiséepar le gouvernement néo-zélandais, Helen Clark seposed’emblée en favoriteà lasuccessionde BanKi-moon,septièmepatrononusien,quiachève sonmandatfin 2016.L’actuelle patronne du Pro-gramme des Nations uniespour le développement(Pnud) n’estévidemment paslaseulepostulante –ily a dé-sormaishuitcandidats–, nila seule femme –elles sontquatre– à briguerle poste dupremierdiplomate de la pla-nète. Mais il s’agit sans nuldoute de la candidature laplus solide.A 66 ans, cette ex-Premièreministre travaillistependantneuf ans et trois mandatssuccessifs, de 1999 à 2008,apris les rênes du Pnud, unepremière pour une femme.Transparence,rigueur, effi-cacité: l’agence a subi unethérapie de choc. Qu’ellera-contaitainsi à Libération, quil’avaitrencontréel’an passé:«Il a fallu pas mal repenser notre fonctionnement, repen-ser la façon de changer, deréinventernotre communica-tion,nos rapportsavecla so-
ciété civile. On a donc vécuunesortede petiterévolutionculturelle avec la volonté d’êtrele plustransparent pos-sible via la divulgationd’auditsinternes,la publica-tionde rapportsbudgétairesmensuels…»La pression, Clark la sup-porte sans fléchir. Elle agrandi dans une familleconservatrice d’agriculteursde l’îledu Nord.Elleest en-trée en politique en protes-tantcontre la guerre duViet-nam et en s’opposant auxtournoisde rugbydans l’Afri-que du Sud de l’apartheid.Ellea milité, unefoisau pou-voir, contrel’envoi detroupesen Irak. Clark aimeles nuan-
ces,et nese démunitjamaisd’optimisme,une condition
essentielle pour piloterl’ONU. « Je persiste à penser qu’il y a plus debelleshistoi-resde développement, depaysquisont surle chemind’une prospérité équitable, qued’histoiresuniquementcatas-trophiquesde paysdans l’im- passe», nousconfiait-elle.Desonposte auPnud,elleacompris que le monde, àl’image du changement cli-matique,est unenjeuà soli-daritéobligatoire: «Lesagen-das lient désormais tous les pays, et non plus seulementlespluspauvres.Tous nosfu-turssont réunisdans un éco-système global, climatique,économique, géopolitique.»Signe destemps,le processusde sélection du prochainse-crétairegénéral del’ONUseveut plustransparentqueparle passé. Les postulants de-vrontnotammentmultiplierles rencontres informellesavec les 193 pays membresdes Nations unies. Et lesquinze membres du Conseilde sécuritérecommanderontun(e) candidat(e) qui devraêtre approuvéen assembléegénérale. Pourune réelleré-volution culturelle ?
C.Lo.
HelenClark pourrait devenirla première femme à la tête de l’ONU
PROFIL
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A P
Le président
PSA,CarlosTmardi qu’ilequessurle qde sonsalaid’euros en2,75 millionsjugéque celrieur à la mtronsdu seclespatrons dindustriels,cdefootballouun marché»mardi surEValls avait agretter cettequi «ne corrréalité» dess
miquesur cTavaresse vtaquetsur ledePSA.Il a ade 26 nouvesix ans donques.Et veuaux Etats-U
LA LISTE 99ans.CiprianoMarti-nezpeut faireunecroixsursa carrière de rugbyman.Pilierde l’équipeargentinePu-cara,il a eu,ceweek-end,legesteaussiviolentqu’imbécilededécocherun coupdepiedauvisaged’unadversaireà terre,en match.
1 Doublepeine.LeGal-loisChris Jones, ancien
pilier deTreorchy a étébannià vie…deuxfois, audébut desannées80. Unepremièrefois,en1982et lasecondeaprèsqu’il eutrécidivéenmettant unjoueurK.-O., 18moisaprèsavoirobtenu ledroit de rejouer.
2 7 semainMcRae,un
cognecommeunprisesl’IrlandaispendantunmatcHuit pointsdesuO’Gara etla placpalmarès desbarugbydressépar
3
Rugby: virils,incorrects
et suspendus
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u LibérationMercre
n Birmanie, «l’eau fait ce
qu’elle veut, elle emporte tou
nvironnement Leshabitants
es zones rurales le long du fleuverawady sont directement affectésar le réchauffement climatiqueladéforestation à tous crins.
ous son large chapeau, Tin Win nes’érigepas en expertdu réchauffement
c’estautrechose,c’estpire quetout», raconte-t-il dans lasalle du pavilloncommunal bâtisur pilotis où les85 élèves de ShweZin onttrouvé refuge, sous le portrait protecteurd’Aung San, le père de l’indépendance. Le
perron de l’école qu’ilsont dû quitterdébou-che sur une crevasse qui dévisse dansla ri-
Shwe Zin, village de bambouet de paillotesà 110 kilomètresau nord-ouest de Rangoun.
On l’atteintaprès unpéripleà moto,en piro-gue et une pénible marche à pied dans30 centimètresd’une boueargi-leuse.Posé surune île-galetteduplus grandfleuvebirman,le ha-meau de245 habitantsest promisà unemortlente,victime d’unréchauffementclimatiqueaux effetsdélétères en Birmanie.Avec sesdeux salles de classeaux murs vertset ouvertesau vent, l’écoleà desairsd’embar-cadère.C’esten faitune barge quiva bientôtsombrerdans les flotslimoneux.Le bâtimenta déjà bougé. Ils’estaffaissé d’uncôtéet a pi-votélégèrement.«En août, ona enlevélesar-maturesen fer, lesstores,leschaises,les tables,toutce qu’on pouvaitrécupéreravant quetoutdisparaisse, se désole TinWin, quiraconte
combien la population s’est saignée pourconstruire en dur un bâtiment qui n’aura
vivre de l’autre côtédu mur là l’abri.» TinWin pointela di
gueque lesBritanniques avabut duXXe siècle.Il n’estpassserasuffisant. Ceest presquearrivtalus où court
terre,laissant unedizaine derépit pour lepassagedes piéto
RACINESÀL’AA Shwe Zin,les courantsontéetpas seulement pourl’école.juillet, un bruita donnél’alerres, après dessemainesde pluune sorte de grondement veC’était larivière en furie quidOna courutout desuite verslage eten quelquesinstants, m
avalée»,raconted’unevoix blunvillageois inquiet de se ret
NAUDVAULERIN
yé spécialà Shwe Zin(Birmanie)
sGUILLAUMEPAYEN
R E PO R T A G E
MONDE
cause desondationsrépétées,
l’écoledu villageShwe Zin,
situé suruneîle dewady, est
ur lepointsombrer,
moinsdeux ans
eulementaprès sa
struction.
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ationMercredi6 Avril2016 www.liberation.fr f facebook.com/liberation t@libe
n banc desable quiaffleuresousl’eau. Il’imaginer que sa maison était là il y a
ques mois, juste à côté de l’école.urd’hui,l’Irrawaddya toutenvahi. «C’estble ici,tambourinedu piedun villageois.
faitce qu’elle veut,elleemportetout, toutte.» Lechefdu village, Tin Win,quisu-
ncoriace baptême du feu pour sa pre-eannéede mandat, se félicite,sanssou-qu’aucun villageois n’ait été emporté.urs, unecinquantaine de personnes onté lamort.Mêmelors dupassagedu cy-Nargis, quitua près de 138000person-2 mai 2008 danstout lepays,Shwe Zint connuautant de destructions.Les évé-ntsde l’étésont unecatastropheappe-erépéterpour cevillageisolédesradars
utorités birmanes.Zinconcentre tous lesproblèmesliés au
auffement climatique. La déforestatione ungrandrôle. C’estdu restela teneuressagedélivréà TinWin parle ministère
Forêt.«Cette déforestationrestele pro-e le pluspressantet le plusgranddanger l’environnement. Il est le principal fac-
de la détériorationde l’environnementetnombreuses conséquences»,confirmait
tobre Win Myo Thu, le directeur deG EcoDev.
La Birmanie a le funesteprivi-lègede trônerdansle pelotonde tête despays qui déboi-sent à grandevitesse,der-rière le Brésilet l’Indoné-
sie. Le territoire, quidispose de l’une des der-nièresforêts de la planèteriche en biodiversité, aperdu 546000 hectares de-puis 2010, avance l’organisa-tiondes Nations uniespour l’ali-mentationet l’agriculture.C’est plusde 51 fois lasuperficie deParisqui a étéfau-chéen l’espacede cinq ans.Le payscoupeà bras raccourcis pour sechauf-fer, fabriquer du charbonde boiset, surtout,pour l’exploitation commerciale du tek, ceboisprécieuxdontildétient80% desréservesmondiales.Et cesdernièresannées,les auto-ritésn’ontpas molli dans leurconversiondezonesforestièresen terres agricolescommer-
ciales. «Legouvernementdu Myanmar a al-loué aumoins5,2millionsd’acresde forêtset prévoitd’attribuer 11autres millionsà despro- jets agro-industrielsprivés», révélait, en mars,l’ONGForest Trends, insistant sur l’ampleurdu phénomèneet sesconséquencespour lespopulationslocalesprivées de leurs terrainset d’unmoyen desubsistance. Pourtant, danssa contributionnationale (INDC)à laCOP21,Naypyidaw indique qu’à l’horizon 2030, «leterritoire national doit être composé de30% de forêts publiques protégées».
TAPISDE BOUE
«Ladéforestation estla principalecausedesévénementsmalheureuxde cetété,expliquaitle climatologue et météorologue TunLwindans lescolonnes de l’hebdol’Irrawaddy, en
grader, le lit des rivièresdevientmoins profond.»La dégradationdes bas-sins versants, la multi-plication des terrains
dénudés ne font qu’ac-centuer les effets despluies violentes et desinondations.
C’est l’autre aspect duchangement climatique
qui a frappé le hameau deShwe Zin. Cette année,la Birma-
niea affronté enmême temps deux épisodesdemousson,l’un dansle nordde labaieduBengale,l’autredans le sud.«Etpourne rienarranger, le cycloneKomen s’estformédans le golfe duBengale en juillet», détaille TunLwinqui, depuis trente ans scrute avec un œilavertile climataudépartement demétéorolo-
gieet d’hydrologie. Il s’estplochives dela Birmaniepourétet 2014, la récurrence des temnesen dehorsde lamoussonminimaleétaiten moyenned
quand j’ai vérifiéle nombre toet 2014,dans la saison post-mà décembre,nousavonseu trtroismois.»C’estle pire momtures, quand les agriculteursnotamment.Or, cetteannéeinondations chargées en terronttout emportésurleur pasqu’un tapis de boue argileu perduprèsde lamoitié deses rloir dépenserplus pour seno
TinWin.Et prendredes forceterun nouveau déluge,ou abdebonla galettede sablemende l’Irrawaddy.•
ers22heures, aprèss semaines depluie,a entenduune sortegrondementvenantfleuve. C’étaitivière en furie qui
200 km
Shwe Zin
Rangoun
G o l f e
d u
B e n g a l e
Naypyidaw LAOS
BANG.
I N D E
THAÏLANDE
C H I N E
V I E T N A M BIRMANIE
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u LibérationMercredi 6 Avri
FN Les candidats au
contrôle techniqueégislativesTirant les leçonss précédents scrutins, le particadre et évalue de très près ses
otentiels représentants pour 2017
Une périoded’essai pourles candidatsauxlégislatives: l’idéene sort pasduprojetde loitravail, mais duFrontna-
tional, quise prépareà l’expérimenter. A qua-torzemois duscrutin, leparti d’extrêmedroite
a attribué mardi de premières«pré-investitu-
res»à unepoignée de candidatspotenPotentiels, carceux-ciserontsoumispenplusieurs mois à uneévaluationen con« Ilsaurontdesobjectifs à accompliret noévalueronssur leurtravail»,explique NBay, secrétaire général du FN. Unenoterneadressée auxpostulants détailleltèresd’évaluation: les «pré-investis»s’gent à «diffuser plusieurs milliers de chaque mois», rédiger un minimumdecommuniquéspar mois,être présentssréseauxsociaux et dans la presselocalementerde 10% lenombre d’adhérents
leur circonscriptionou encore organimoins un événementen présenced’unrégionalou nationaldu FN. Endépit dces devoirs,les précandidatsne pourrose présentercommetels auprès de la pC’est en find’année seulement, et en fonde leursrésultats,qu’ilsseront ounondtivementinvestispar le parti. Desprécauquis’expliquentpar les débordements ovéslors desderniers scrutinslocaux.Aunicipales de 2014 et aux départemende 2015,certainscandidats frontistesavlaissélibre courssur Internet à leurracou à leurhomophobie, renvoyantuneimaged’un particensément «dédiabo
Méthodesmanagériales.Pas quepour leFN dese voir denouveaumon
doigt. D’autant queles législativesrepr
Par
DOMINIQUEALBERTINI
FRANCE
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LibérationMercredi6 Avril2016 www.liberation.fr f facebook.com/liberation t@libe
tentun enjeu considérable. Leurrésultatdé-termineraen effet le montant dela subven-tion publique accordée auparti.De plus,unebonne performance pourrait permettre auFNde compenser une présidentielle que leurchampionnen’aguèrede chancesde rempor-ter, comme l’avouent en privé certainsfron-tistes.«Savictoire ou sadéfaitede 2017, ce seraaussi le nombre dedéputés», juge unélu.Pourunautre,«cequi se passeraau prochaincon- grès duFN nedépend pastantde la présiden-tiellequede cettequestion: ungroupeou pasà l’Assemblée?» Y parvenir impliquerait dedisposer de quinze députés, contre deux àl’heureactuelle.Un objectifque le parti d’ex-trême droitejuge réaliste,au vudes résultatsenregistrésdepuis2012. Ausecond tourdesrégionalesde décembre,les listes«bleu Ma-rine» ontobtenu plus de 40% desvoixdans101 circonscriptions – dont 37 en régionHauts-de-France,33 en Provence-Alpes-Côted’Azuret 12 dansl’anciennerégion Langue-doc-Roussillon. Dans 14d’entreelles, le FNamêmeobtenula majorité des bulletins (voir l’infographie). Pour transformerl’essai,la di-rection frontistese veutplus pointilleusequejamais dans le choix de ses candidats, queJean-Lin Lacapelle, secrétairenational auxfédérations et, depuis peu, secrétaire de lacommission d’investiture du parti, présentecomme«lesporte-paroleet les ambassadeursdeMarineLe Pen.»Plusgénéralement,le FNa multipliéces der-nières semaines les initiativespour renforcerson appareil. Encore peu professionnel, ce-lui-ci a notammentsubi une multiplicationdesdéfectionsde conseillersmunicipaux élusen2014.Lacapelle s’estvu confierla missionde consolider cetteinstablestructure.Anciencadrede L’Oréal revenufin2015dansle gironfrontiste,il n’hésite pasà s’inspirer desmé-thodesmanagériales du privé pourmotiveret, si besoin, sanctionner ses troupes. «Envingt-cinqans deboîte,on apprenddes choses,expliquait-ilen janvier. La mode,c’estle vivre-ensemble: moi,je veuxaméliorer le travailler-ensemble. Le management,c’est unensemblede techniques.» Exempleparmid’autresde cestechniques: le concours d’adhésions, lancéen marspourles fédérations locales.«Tousles
mois, un courrierdonnele classement,expli-
que Lacapelle. Etfinjuillet, lestrois meilleures fédérationsgagneront une invitationau Parle-menteuropéen,ou peut-être un petit coupde pouce financier.» Cesdernierstemps,le FNamultiplié les sessionsde formation en direc-tionde ses cadreset desesélus –ce seraceweek-end le tourde ses358 conseillersrégio-naux, attendus dans un hôtel parisien.
Standardisation.S’il manie lacarotte,leFN n’oublie pas le bâton: lors des derniersscrutinslocaux, le partisurveillait deprès lespublications de sescandidatssurles réseauxsociaux. «Onne lesconnaît pasforcément tous,ils ne sont pastous forcémenten phase avecnous, justifie le sénateuret maire de Fréjus,DavidRachline. Ilpeuty avoirdesdivergencesmajeureset, oui,des racistes.Ceux-là, il fautqu’ils s’en aillent. Donc pendant les campa- gnes,il y a une structure dequelquespersonnesqui vérifie les déclarations, et c’està amplifier dansles prochainescampagnes locales.» L’en-cadrementpasse égalementpar la standardi-sationdu matérielde propagandevia lesfa-meux «kits» de campagne fournis par lasociété Riwal(lire ci-contre),etquelepartiafortement recommandésà ses représentantslorsdes derniers scrutins locaux. Actuelle-ment dans leviseurde lajustice pour escro-querieprésumée auxdépens del’Etat, cesys-tèmen’est pas sansréels avantages.Coupantcourtaux éventuelles fantaisiesde ses candi-dats, ilassureau FNla diffusiond’un messageet de codesgraphiques homogènessurtoutle territoire. Symbole d’un parti repeint en«bleuMarine» dusolau plafond,et donttoutela vieinternese voit subordonnée audestin
présidentielde sa dirigeante.•
A l’université
d’étédu Front
national,
en septembre
2015. PHOTO
LAURENT
TROUDE
Nombre de
circonscriptionsselon le score
3 circonscriptions
4 circonscriptions
3 circonscriptions
4 circonscriptions
LE POTENTIEL DU FN AUX LÉGISLATIVES 2017Scores au 2e tour des régionales 2015rapportés aux circonscriptionslégislatives en Francemétropolitaine
Pas-de-Calais
Bouches-du-Rhône
Vaucluse
Var
10%
20%
30%
40%
50%
83
119
159
124
40
14
Nationalisme et capi-talisme globalisépeuvent-ils fairebon
ménage? Oui,semblent indi-quer les «Panama Papers»,cette fuite de documentsmettant aujour unvastesys-tèmed’évasionfiscale. Selonle Monde, deux proches duFront national auraient eurecours à de complexes
montagespourfaire sortir del ’a r ge nt d eFrance: Jean-MarieLe Pen,ex-président du mouvement,et Frédéric Chatillon, amipersonnelde MarineLe Penet important prestatairedu FN.
Qu’apprend-onsurJean-MarieLe Pen?Les informationsà sonsujetrenforcent dessoupçons déjàexistants de fraude fiscale:depuis septembre 2015, lepère de Marine Le Pen estvisé parune plaintedu fisc,quile suspecte d’avoirdissi-mulé environ 2,2 millionsd’euros sur un compte off-shoregérédepuisla Suisseetliéau trust BalertonMarke-ting, basé aux îles Vierges.L’ayant droit de cettesociétéestaujourd’huiGérald Gérin,l’homme de confiance deJean-MarieLe Pen.La justicele soupçonnede n’êtrequ’unprête-nompour l’ancienpré-sident du FN. Contacté parle Monde, Gérin reconnaîtêtrel’ayant droitde Balerton,mais assure que les flux fi-nanciers n’ont «rien à voir avec Jean-Marie Le Pen» :«C’étaitpour mesvieux jours, jene m’enoccupaispas, c’était[l’avocat suisse] Marc Bon-nant qui s’en occupait».Quant à Jean-Marie Le Pen,il rétorque simplement que«les affaires de M. Gérin neconcernent que M. Gérin».
Qu’apprend-onsurFrédéricChatillon?Ex-militant radical recon-verti dans les affaires, c’estaujourd’hui un personnagecléde l’économie du FN. Ceprochede MarineLe Pendi-rige la sociétéde communi-
cationRiwal,qui fournit l’es-
sentiel ducampagnefrnama Pape
parcours de 316000eChatillonàfaire sortir ca recouruà uplexe implifrançaise Unciétés hongHarvest et Tlonle Mondtureportantde sites international auafin de justment de fFrance et lmessage puFacebook
çaise quia in galité en Aaussique «ln’a rien à voloinavec cetDéjàconnuprotagonistJeanne»,pocroquerieprmentdel’Etexamen,dezaine de pervice-présidedu Front na
Quellescpour leFrRien, dans ldu Monde, ntement le pgeants. Seloenquêteurssoupçonnéfiltrés parCh«in fine retonational», ml’a pas établifois, de nepapartidansceparaissentsdent,en posquaranteanprestataire,du chiffre d’desa relatioconséquenctions sur le certaines. Ural est peul’extrêmecoet uneactuateuse pour ll’apparitiondles «Panamasurce pointtion d’unpaavecun milibles,dontplredoutent qfinissent par
rine Le Pen
Des nuagesvenusduPanama FrédéricChatillonet Jean-Marie
LePen auraienteurecours à desmontagessophistiquéspourfaire sortir desfondsdeFrance.
«On ne les connaît pastous. Ilpeuty avoirdesdésaccordsmajeurs et,oui, des racistes.Ceux-là,il faut qu’ils s’enaillent.»
DAVIDRACHLINE
sénateuret maire deFréjus
D ÉC R Y P T A G E
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u LibérationMercredi 6 Avri
a semainedernière, les premiersOcu-lusRift en version commerciale ontétélivrés.Cette semaine,c’est autoursqueHTC Vive d’êtreenvoyé auxpre-acheteurs, avant le moisd’octobre où
ystationVR débarqueramarché. Qu’appelle-éalité virtuelle»ou VR,gle anglophone? Jus-il s’agissait de création d’environne-
saveclesquelsil estpossible d’intera-ectement, maisils étaient avanttoutésaux entreprises.La VRaujourd’hui,
urles mois et lesannéesqui viennent,ne lesdispositifstechniquesqui vontettre au grand public d’arpenter ceses numériques: des casquescompo-
écrans haute définitionet de capteursapides. Résultat, l’impression d’évo-l’intérieurde l’environnementnumé-Avectoutça, c’estsûr,la VRva chan-
otrequotidien, voicipourquoi.
equ’onattendçauislongtemps
utremonterà 1968 pour voir lespre-dispositifsimpliquant un casqueet
magedépendantdu regardde sonpor-es premiersessaisun peusérieuxdé-tà lafin desannées80,maisle man-
e réactivité des composants (écranetursde mouvement)crée un décalagel’affichage et les mouvements de laésultat,une envieirrépressible, aprèsuesminutes,de rendreson repas.On
le ça la cinétose ou,plus communé-le malde mer. Laréalité virtuelleenue technologien’arrivepas à percer,lleest durablement entréedansl’ima-e collectif comme un futurpossible.
mouraï virtuel de Neal Stephensonla Citédespermutants de Greg Egan
pourla littérature, Matrixet Existenz pourle cinéma, les possibilités offer-rle faitde pouvoirévoluer dansdes
rsfictifs sontlargementexplorées.Nequ’à concrétisertout ça.
equec’estunedesplusgrandesures technologiquesrécentesèretoute latechnologie de pointe em-
ée dans les trois casques, il y a uneet une seule: le concept de «pré-
».Les prérequis sontd’unesimplicité
uccèsLes géantssecteur sortentfin leurs casques,ec la promesseune révolution.
désarmante: deuximages, unepour chaqueœil, rafraîchies entre 90 et 120fois parse-conde,et quis’adaptent entempsréelauxmouvementsde l’utilisateur.Le résultat,lui,est sidérant: on est transportéailleurs,aveccette impression étrange d’être endeux en-droitsen même temps.«La différence entreunécranet la réalitévirtuelle, c’estla mêmequ’entreregarder un paysagepar unefenêtreet s’ypromener»,explique E. McNeill, créa-
teur californiend’expériences VR. On ap-pelledoncça laprésence, et c’estun nou-veau paradigme à elleseule.Le casquesurlatête, nouspouvonsnoustransporter n’im-porte où,avecl’impressiond’y être.Et pourpeu qu’on disposedes capteurs nécessaires
pour reproduire les mouve-mentsdes mains (livréspar dé-faut avecle HTCVive, disponi-bles dansquelquesmois pour
l’Oculus Rift), l’immersion totale devientuneréalité. «C’estune ruptureontologique plusque technologique,renchéritClémentApap, cofondateurdu siteSensCritique etauteurde la Réalitévirtuelle, tout simple-ment. Jusqu’ici, on étaitforcémentprésentaumilieu dece quinousentoure.Ce qui n’est plusle cas.C’est la promesse de se démulti-
plier, devivre desréalitésqui nesont paslesnôtres.»
Parceque la foi déplace laVRQuand, en 2012, un petit génie passionnéparle sujet arriveavec le prototyped’uncas-quequi fonctionne et quiprovoque infini-mentmoinsde cinétose queses prédéces-seurs, les esprits s’emballent très vite.Palmer Luckey, créateurde l’OculusRift,re-çoitrapidement le soutien de plusieursper-sonnalités, dontJohn Carmack,créateur de Doom et légende vivante du jeu vidéo.Et,lorsqu’illance son financement participatif,prèsde 10000 internautes répondentpré-sent. Il récolte 2,5 millions de dollars(2,2 millions d’euros).Le phénomène se répète systématique-
ment: dès qu’unepersonne essaie le Rift,elledevient persuadée d’avoirvu le futuretse faitun devoir deconvaincrele restedel’humanité. Le Rift estune fabriqueà évan-gélistesde laVR.Et çafonctionneaussiaveclesinvestisseurs.Un d’entre eux,sur le pointdeparticiper à unelevée defondsde 75mil-lions de dollars (72 millions d’euros)fin2013,déclaraitainsi: «Je crois quej’ai vucinq ousix démosqui m’ontfaitpenser quele monde était surle point dechanger. Ap- ple II, Netscape,Google, iPhoneet mainte-nant Oculus.C’est dingue.»Quelques moisplustard,fin mars2014,MarkZuckerberg,patron de Facebook, mettait 2 milliards dedollarssur la tablepouracquérir Oculus.Acette occasion,il écrit: «Le futur arrive etnouspouvons le construire ensemble.»Puis-
qu’on vous ditque ça vacartonner.•
POURQUOI Ç A
V A M A RCHER
FUTURS
Par
ERWANCARIO
Illustration
MARIOWAGNER
L’immersion dans l’imag
bientôt une réalité
8/18/2019 Liberation 6 Avril 2016
17/32
LibérationMercredi6 Avril2016 www.liberation.fr f facebook.com/liberation t@libe
La réalité virtuelle, ça va cartonner.Sauf siça seplante. Cette éventualité,considérée commeincongruepar les
nombreux évangélistes du bidule [lire ci-contre], n’estpourtantpas à écarter. La pre-mière des raisons d’unéventueléchec,c’estqu’aujourd’hui,mis à partquelques geeksavec uncompteen banqueà lahauteur, toutle monde se fiche de la VRcommedu dernierfrigocon-necté. Même les férus dejeux vidéo,cibles privilégiéesde cettetechnologie,semblentplus intéres-séspar la sortieprochained’Uncharted 4queparla perspectivede semettre uncas-quesurla tête.Et au-delà decetteconfiden-tialité,il restede toute façonbiendes obsta-
cles pour quela VRs’impose dans legrandpublic.
C’estuneactivitésolitaireCertains pensent déjà queles gamerssontdes zombies quand ils s’adonnentà leurloi-sir, queva-t-ilse passerquand, avecun cas-quesurla tête,ils deviendrontinjoignables,mêmeassissur le canapé dusalon?L’accep-tation sociale de la réalité virtuelle est unélémentrarementdiscutéet pris encompte,mais ilrisque bien d’être unfreinà l’adop-tion de la technologie. En effet, une foistransportédans un monde numérique, ony évolue seul ou, au mieux, avec d’autresjoueursconnectés.Ce quine posera aucunproblèmeaux célibataires endurcisou auxasociaux quis’enferment déjàdes heuresdurant,mais risque biende jeter un froiddans uncercle familial.Mêmesi Sony com-munique déjàsurdes «partygames»poursonPlaystationVR,où le joueuravecle cas-queinteragit avec lesautresqui ontles ma-nettesdans unmêmejeu, laplupart desex-périences imposentd’être vécues dans lasolitude la pluscomplète.C’est particulière-mentpatent dansune des applications lesplus spectaculairesde laVR : cellequi per-met deregarderun film dansunesalle decinémaavecun écrangéant.L’effet estin-croyable.Mais la salle estvide.
EchecLe côtéasocial de l’appareilet lemanquede perspectivespour des projetsambitieux sontdesobstaclesnotables.
Onne saitpas si les cvont suivreC’est bienjoli, des casquesde visiterdes réalitésalterncorefaut-ilqu’ellesexistence moment, avecl’emballesortiesde 2016,on n’arrêtprojetsde réalitévirtuellesebrede jeuxet d’applicationles différents «stores» Steam, etc.) ne cesse de gpeutse demandersi cephétallersurla durée.En effe
prise devueréelleouen comentnumérique,la produtions VRest coûteuse etle npotentiels, et doncle retoument, risqued’être limitéles ardeurs de ceuxqui savedes mondes complexes superproductions de jeux vaujourd’hui à plusieursmil
res etriennéditeurs vonementceDu coup,le
qu’espèrentles accrosdesmièresventesamènent dductions quiassureront letes)risque bien de deveni
Ily aunpeudeplacedà côté del’appareil à rEn2006, le secteur dujeu veffervescence. On avait vupelait motiongaming,oulalejoueur dejoueravec sondela Wiide Nintendo,SonStationMove»,et Microsopetitbijou de technologiedansun premiertemps, imteurs de sa console Xbfin 2013. Résultat : à p Just Dance d’Ubisoft,aucvenu à s’imposersurla dusoires de motion gaming setrouvés à prendre lapoussicoupellespour fromagefonque lorsqu’il y a desamismaison. Rienne permet dcasquesde réalité virtuelleautre destin.Aujourd’hui,les expériencblent souvent à cellesqu’oparcd’attraction: grandhulibre,vertige,etc. C’est amutes,tout le monde s’émerveveauté bluffante, mais onpourautanttousles jours. Ppose,la VRdoitdépasser l’etrerdansle quotidiendesen estencore loin.•
POURQUOI Ç A
V A SE PL A N TER
...ou une chimèreà jamais virtuelle ?
8/18/2019 Liberation 6 Avril 2016
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u LibérationMercredi6Avri
ootballEn licemercredi faceManchesterCityquarts de Ligue
s champions,milieu duaris-SG veut plustemps de jeu,le fait savoir.
Par
GRÉGORYSCHNEIDER
ADRIEN
RABIOTait œuvre
subtile
AdrienRabiot, 21 anstout juste, icile 5 avril 2015, au Stade-Vélodrome, à Marseille. PHOTOSTÉPHANEMANTEY. PRESSESPO
SPORTS
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