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Lettre économique
Japon, Corée, Australie et Nouvelle-Zélande
n°37
© DG Trésor 27 juin 2012
Sommaire 1) Japon : ne pas sous-estimer le Japon, 3ème économie mondiale et puissance financière de premier plan ........ 3
Si le poids du Japon dans le PIB mondial est passé en 2010 en troisième position derrière la Chine, le
Japon reste la première ou la deuxième puissance financière du monde sur plusieurs critères : position
extérieure nette, poids dans les institutions financières internationales, encours des agences de crédit
export… Il est donc un partenaire de long terme dont le poids financier ne diminuera pas
instantanément. Plus qu’un simple héritage du passé, les actifs financiers du Japon sont aussi utilisés
de manière dynamique pour servir ses intérêts économiques.
2) Japon : le pays est-il en train de perdre son industrie électronique ? ................................................................. 6
Les pertes record annoncées par les grands groupes d’électronique grand public et de microprocesseurs
pour l’année fiscale 2012 pourraient laisser penser qu’après l’Europe, le Japon est en train de voir son
industrie électronique lui échapper. Ces difficultés se concentrent cependant sur deux filières, les
téléviseurs et les mémoires, que le Japon a tardé à rationaliser face à la concurrence coréenne en
particulier. Tirant les leçons des échecs passés, des solutions inédites comme des alliances avec des
manufacturiers taïwanais marquent un tournant dans le positionnement de l’industrie électronique
japonaise. Le Japon reste par ailleurs dominant sur d’autres segments du marché, comme les
composants et les services B2B. Sa position reste forte mais en érosion sur les autres produits grand
public hors téléviseurs.
3) Corée : situation macroéconomique et financière au premier trimestre 2012 ................................................ 10
L’économie coréenne a enregistré une légère reprise au premier trimestre 2012, à 0,9% en glissement
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trimestriel, mais loin de la performance du premier trimestre 2011. La croissance a été tirée par la
consommation domestique, toujours dynamique, les exportations et l’investissement productif.
Toutefois, l’évolution en glissement annuel illustre la fragilité des échanges extérieurs de la Corée,
impactés par le renchérissement des importations et le ralentissement de la demande externe. Le
dynamisme de la demande domestique publique et privée, dans un contexte pré-électoral propice aux
mesures de redistribution, est fragilisé par le resserrement prévisible des finances publiques, la pression
inflationniste et le poids de l’endettement des ménages. Enfin, l’impact de la crise financière mondiale
sur la Corée fluctue au rythme des négociations sur la crise de la dette européenne.
4) Corée : le secteur bancaire ................................................................................................................................ 13
Le système bancaire coréen, restructuré en profondeur après la crise de 1997, a traversé la crise
financière de 2008 sans accident majeur, mais se retrouve néanmoins affecté aujourd’hui par la
détérioration de la situation économique mondiale depuis 2008, en raison de sa dépendance aux
banques étrangères pour les financements en devises. La crise a mis la libéralisation progressive du
secteur entre parenthèses et pousse les autorités coréennes à tenter de réduire les principales fragilités
internes du système bancaire en favorisant la concentration du secteur et en reprenant le processus de
privatisation engagé avant la crise de 2008. Mais la réalisation de ces objectifs ne parait pas
envisageable à brève échéance, en raison de nombreux obstacles, dont la sous-capitalisation des
groupes bancaires privés susceptibles d’absorber leurs concurrents publics, la qualité médiocre des
bilans des banques publiques et l’opposition politique à l’entrée d’acteurs étrangers dans le capital des
banques coréennes.
5) Australie : l’agriculture face au défi de la demande asiatique ......................................................................... 18
Même si la part de l’agriculture dans l’économie nationale décline, l’Australie reste une puissance
agricole mondiale dont le poids devrait s’accroître compte tenu de la hausse de la demande asiatique.
De nouveaux accords de libre-échange lui permettraient de tirer tout le parti possible de ce marché
agricole émergent. Il lui faudra aussi concilier des intérêts contradictoires, compte tenu de la rareté de
la ressource hydrique, des terres arables et de la main d’œuvre, et des craintes que peuvent susciter
les investissements étrangers dans ce secteur.
6) Nouvelle-Zélande : consultation annuelle du FMI (article IV)........................................................................... 22
Le Fonds monétaire international a publié, en juin, son rapport annuel (article IV) sur la Nouvelle-
Zélande. Le FMI salue la politique de réduction des dépenses publiques du gouvernement néo-
zélandais mais conseille de veiller à mettre les ressources ainsi dégagées au service d’un
accroissement de la compétitivité et de la productivité du pays. Le Fonds fixe au gouvernement comme
priorité la réduction de la vulnérabilité extérieure et d’améliorer sa politique d’attractivité des
investissements internationaux.
7) Japon, Corée, Australie et Nouvelle-Zélande : indicateurs économiques ........................................................ 25
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Japon : ne pas sous-estimer le Japon, 3ème
économie mondiale et puissance financière de premier plan Si le poids du Japon dans le PIB mondial est passé en 2010 en troisième position derrière la Chine, le Japon reste
la première ou la deuxième puissance financière du monde sur plusieurs critères : position extérieure nette,
poids dans les institutions financières internationales, encours des agences de crédit export… Il est donc un
partenaire de long terme dont le poids financier ne diminuera pas instantanément. Plus qu’un simple héritage
du passé, les actifs financiers du Japon sont aussi utilisés de manière dynamique pour servir ses intérêts
économiques.
1. Depuis 2010, le Japon est la troisième économie mondiale en termes de PIB mesuré
en dollars courants En 2012, le PIB de la Chine devrait déjà être supérieur à celui du Japon d’un tiers. En termes de PIB à parité de
pouvoir d’achat (PPA), qui prend en compte le coût relatif des paniers de consommation, le Japon avait déjà
été dépassé par la Chine depuis 2001 et par l’Inde en 2011. Malgré ce poids relatif en réduction, selon les
projections du FMI, le Japon devrait rester le cinquième pays contributeur à la croissance mondiale pour les
cinq prochaines années (2012-2017) avec une contribution similaire aux principaux émergents hors Chine : son
poids relatif reste large par rapport aux autres économies avancées (1,7 fois plus que l’Allemagne) et par
rapport aux économies émergentes en forte croissance (3½ fois plus que l’Inde, 3 fois plus que la Russie, 2½
plus que le Brésil). Le PIB par habitant en dollars courants est similaire à celui des pays d'Europe et trois fois
supérieur à celui des pays émergents du G20.
2. Déplacer l’analyse des flux (PIB) aux stocks (richesse) conduit cependant à rééva-
luer le poids du Japon 2.1 Un pays riche :
▪ La position extérieure nette du Japon, qui mesure les avoirs nets du Japon vis-à-vis du reste du monde, est
de plus de 60 points de PIB, ce qui place le Japon en première position. Cette situation n’est expliquée que
partiellement par les actifs publics : les réserves de change japonaises, de 20 points de PIB, sont les deuxièmes
derrière la Chine et une fraction du fonds des réserves publiques des retraites est aussi investie à l’étranger. Le
secteur privé joue le rôle principal avec des avoirs nets en investissements directs de 12 points de PIB et des
investissements de portefeuille nets de 30 points de PIB.
▪ Le Japon reste le deuxième contributeur au sein des institutions financières internationales, avec des
droits de vote autour de 8% en moyenne, derrière les Etats-Unis avec 16% (moyennes non pondérées). Son
rôle est naturellement renforcé au sein des organisations ou accords régionaux, avec 13% au sein de la Banque
Asiatique de Développement ou 32% pour les accords de Chiang Mai (CMIM).
▪ Au niveau sectoriel, les actifs des ménages représentent 300 points de PIB et leur endettement, de 60
points de PIB, est bien inférieur à celui de nombreux de ses partenaires. Même si elle est principalement
orientée vers des actifs non risqués, l’épargne nationale contribue aussi au fait que les bourses japonaises (TSE
et OSE qui projettent de fusionner cette année) se placent au deuxième rang en matière de capitalisation
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mondiale.
▪ Les actifs bancaires transfrontaliers du Japon sont désormais en troisième position derrière les Etats-Unis
et le Royaume-Uni, mais devant la France et l’Allemagne depuis le dernier trimestre de 2011, avec un poids de
12% dans l’échantillon couvert par la Banque des Règlements Internationaux (BRI). Outre le secteur bancaire
privé, les agences japonaises de crédit exports (JBIC et NEXI) ont des encours de prêts et de garanties qui sont
deux à trois fois supérieurs à ceux de ses concurrents des pays avancés.
2.2 Cette situation traduit cependant aussi certaines faiblesses. Le rendement des actifs extérieurs du Japon
est relativement plus faible que celui de ses partenaires. L’accumulation de réserves de change est le pendant
des interventions de change, elle expose à un risque de perte en cas d’évolution défavorable du taux de
change comme après le choc Lehman, et elle a eu pour contrepartie l’émission de billets de Trésorerie qui ont
contribué à augmenter la dette publique à 230 points de PIB en termes bruts. La situation tendue des finances
publiques a aussi contribué à une réduction graduelle du budget APD du Japon, un autre vecteur d’influence
extérieure : de premier contributeur dans les années 1990, le Japon est désormais le cinquième. De même, la
richesse des ménages est élevée mais devrait se réduire avec le vieillissement démographique qui explique la
réduction du taux d’épargne des ménages de 25 à 7% en 25 ans. L’épargne des ménages traduit aussi les
incertitudes en matière de sécurité sociale.
3. Plus qu’un simple héritage du passé, le Japon sait faire une utilisation dynamique
de ses actifs financiers ▪ Le FMI a souligné le rôle leader du Japon pour augmenter les ressources du FMI en 2012, au-delà des
contributions déjà promises par les Etats européens. Le Japon a aussi utilisé ses réserves de change pour
souscrire à hauteur de 15% en moyenne aux obligations émises par le FESF.
▪ S’il partage la culture de consensus affiché dans les institutions internationales, Japon peut aussi jouer le
rôle d’électeur médian en cas de division des votes, avec un poids qui double alors celui de son droit de vote.
▪ Au niveau du secteur privé, l’appréciation récente du yen a conduit à accélérer les fusions-acquisitions à
l’étranger. Le secteur bancaire japonais a aussi profité du retrait de certaines banques européennes ou
américaines en Asie pour accroître son exposition sur la région.
*
Le remplacement du Japon en matière financière ne se fera pas instantanément. Celui-ci sera nécessairement
graduel, comme illustré sur un autre exemple dans un article de The Economist1 qui montre que le rattrapage
des Etats-Unis par la Chine en matière de flux d’activité ou de dépenses pourrait, selon les critères, s’étaler sur
plus de 25 ans. Même si la Chine est désormais devant le Japon le premier pays en termes de réserves de
change, il ne faut pas sous-estimer le Japon ; il restera non seulement une grande puissance économique mais
gardera aussi un stock de richesse de premier plan.
1 http://www.economist.com/blogs/dailychart/2010/12/save_date
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Annexes : poids économique du Japon dans le monde
Tableau. Poids économique du Japon dans le monde
Le Japon dispose de la plus large position extérieure nette, pour … mais il en tire apparemment aussi un rendement plus faible
partie grâce aux deuxièmes réserves de change mondiales que ses principaux partenaires.
mais surtout grâce au secteur privé (IDE et portefeuille)…
En matière de droits de vote au sein des institutions financières … et il est soucieux de maintenir son poids relatif vis-à-vis de
internationales, le Japon reste second derrière les Etats-Unis la Chine au sein de ces institutions.
avec 8% des voix en moyenne…
Les encours transfrontaliers des banques japonaises ont Après un déclin continu jusqu'en 2007, à 14% du total mondial, la
triplé en 12 ans et ont augmenté de 20% depuis le choc Lehman. part des actifs transfrontaliers bancaires est remontée à 18%.
1/ Les statistiques de la BRI présentent un biais important, avec une couverture de 90% des économies avancées
en termes de PIB mais seulement 20% des économies émergentes ou en développement.
Sources: BRI; FMI; rapports annuels des IFI; WFE; SER de Tokyo.
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Sources: BOJ.
Rendement des IDE externes, en 2010 (%)
Source: BRI 1/
Sources: FMI, données nationales.
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Japon : le pays est-il en train de perdre son industrie électronique ? Les pertes record annoncées par les grands groupes d’électronique grand public et de microprocesseurs pour
l’année fiscale 2012 pourraient laisser penser qu’après l’Europe, le Japon est en train de voir son industrie
électronique lui échapper. Ces difficultés se concentrent cependant sur deux filières, les téléviseurs et les
mémoires, que le Japon a tardé à rationaliser face à la concurrence coréenne en particulier. Tirant les leçons
des échecs passés, des solutions inédites comme des alliances avec des manufacturiers taïwanais marquent un
tournant dans le positionnement de l’industrie électronique japonaise. Le Japon reste par ailleurs dominant sur
d’autres segments du marché, comme les composants et les services B2B. Sa position reste forte mais en
érosion sur les autres produits grand public hors téléviseurs.
1. Le secteur de l’électronique japonais connaît une évolution contrastée avec des
difficultés sévères sur la télévision et les microprocesseurs, mais maintient ses parts de marché dans le domaine des composants et de certains créneaux grand public
Le secteur électronique est le deuxième secteur industriel du Japon avec 12% de la production industrielle,
contre 17% pour les transports. Il se décompose lui-même entre l’électronique grand public, qui pèse 4% de la
production industrielle, et les circuits intégrés et autres composants électroniques qui pèsent pour 8%.
1.1. Deux sous-segments connaissent actuellement des difficultés importantes :
Les grands groupes électroniques enregistrent des pertes importantes sur l’activité téléviseurs (en particulier
les divisions en charge de la production de dalles d’écran). Ainsi, Sony, Sharp et Panasonic cumulent une perte
sur l’exercice fiscal 2011 de 1 600 Mds de yens2 (16 Mds d’euros). Cette activité, toujours fortement intégrée,
est déficitaire pour Sony depuis huit ans.
Les difficultés de la filière microprocesseurs sont plus aigües encore. La part mondiale des entreprises
japonaises dans ce domaine est passée de 55% en 1990 à 24% en 2010. Elpida, dernier producteur japonais de
mémoires DRAM, a déposé le bilan en février 2012 avec une dette de 448 Mds de yens. Renesas (n°3 des semi-
conducteurs derrière Intel et Samsung) a annoncé pour 2011 une baisse de 22% de son chiffre d’affaires et une
perte de 63 Mds de yens. Face à ces difficultés, il a annoncé un plan de suppression de 30% de ses effectifs
(moins 14 000 employés) et un besoin de recapitalisation de 100 Mds de yens.
1.2. Sur les autres composants et le reste de l’électronique grand public, les entreprises japonaises restent
cependant bien positionnées, voire dominantes :
Le segment des composants reste très performant, comme l’attestent les parts de marchés mondiales
d’entreprises innovantes : Nidec (80% des moteurs de précisions utilisés dans les disques durs), Kyocera
(leader mondial des produits à base de céramique), Murata (35% des condensateurs céramiques
monolitiques), Nitto Denko et Sumitomo (49,5% des films polarisants pour écran LCD), Tokyo Electron Corp.,
2 376 Mds de yens pour Sharp, 772 Mds pour Panasonic et 456 Mds pour Sony. Les trois entreprises anticipent un retour à l’équilibre en
2012.
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Advantest (machine de tests pour puces utilisées dans les smartphones) et Alpine Electronics (équipements
pour automobiles).
Si, sur certains produits grand public, des entreprises japonaises conservent des parts de marché
mondiales historiquement fortes, leur absence est patente sur les segments en plus forte croissance. Sont
toujours en grande partie d’origine japonaise (de marques japonaises) les photocopieurs (88% du marché
mondial), les appareils photos et caméras numériques (75%), les robots industriels (60%), et les ordinateurs et
équipements périphériques (20%). A contrario, sur des segments porteurs tels que les équipements de
communications mobiles, les produits japonais n’ont pas su s’imposer sur les marchés étrangers, à l’image des
téléphones mobiles où Sony, la seule entreprise japonaise présente sur le marché global, ne détenait que 1,8%
de part de marché au 4ème trimestre 2011.
2. Trois causes principales expliquent les difficultés sur les microprocesseurs et l’éro-
sion sur secteur grand public 2.1. Pression concurrentielle. Les produits technologiques sont devenus des commodités sous l’impact de la
pression concurrentielle, qui se traduit par une érosion des parts de marchés japonaises, illustré par trois
produits : les mémoires DRAM passées de 70% de parts de marché en 1990 à 7% en 2008 ; les panneaux à
affichage à cristaux liquides de 100% en 1995 à 10% en 2008 ; les lecteurs DVD de plus de 90% à 10% sur la
même période.
2.2. Echec de la consolidation impulsée par l’Etat. La consolidation par filière déficitaire au niveau national,
avec l’appui de l’Etat, pour créer des champions nationaux ne fonctionne pas : Renesas et Elpida sont le
résultat de fusion en 2003 des activités déficitaires de NEC, Mitsubishi et Hitachi dans respectivement les semi-
conducteurs et les mémoires DRAM. Malgré l’échec de cette stratégie, les consolidations avec l’aide de l’Etat
se poursuivent : le gouvernement via l’INCJ3, a annoncé la fusion des activités de Panasonic et Fujitsu dans les
microprocesseurs (LSI)4 avec celles de Renesas et, dans le domaine de la production de panneaux LCD, la
fusion des activités d’Hitachi, de Sony et de Toshiba au sein de la société nouvellement créée Japan Display
(l’Etat détiendra 70% des parts après injection de 200 Mds de yens).
2.3. Absence de vision stratégique. Il manque en effet une vision pour définir une chaîne de valeur profitable
et la part de la production dans celle-ci. Trois exemples illustrent cette absence de vision dans un domaine où
les évolutions technologiques dans les semi-conducteurs requièrent des investissements considérables, de
l’ordre de 300 à 500 Mds de yens par usine ; Renesas n’a initié que récemment des négociations avec
l’américain Globalfoundries pour la production de microcontrôleurs dans l’usine de Singapour. Sharp a investi
430 Mds de yens dans son usine de Sakai près d’Osaka de production de dalles LCD de 10ème génération, qui ne
fonctionne qu’à demi-capacité depuis son inauguration en 2009. A contrario, Toshiba, qui avait abandonné la
production des dalles LCD en 2008, a rétabli la profitabilité de son activité téléviseurs au cours des trois
dernières années.
3 Innovation Network Corporation of Japan.
4 Les deux entreprises ont accusé une perte cumulée de 80 milliards de yens dans ce secteur en 2011.
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3. Face à l’échec des politiques japonaises conventionnelles, des entreprises explorent de nouvelles voies, comme la recherche de nouveaux partenaires ou de nouveaux marchés
3.1. Allier la technologie japonaise et l’efficacité productive étrangère. Ce nouveau modèle conduit les
entreprises japonaises à privilégier une alliance avec des géants régionaux plutôt que de prendre part à la
consolidation au niveau national. Les rapprochements avec des entreprises taïwanaises sont ainsi
particulièrement nombreux face à la concurrence des groupes coréens intégrés (cf. annexe 1).
3.2. Concentration de l’activité dans les domaines profitables et les services. Selon la Mizuho Corporate
Bank, sur les revenus que représente le marché de l’électronique japonais, les deux segments (téléviseurs et
microprocesseurs) où les entreprises japonaises accumulent le plus de pertes ne génèrent que 12% des
revenus du secteur ; les entreprises japonaises cherchent donc à renforcer leur positionnement sur d’autres
segments, comme les infrastructures sociales, les segments à haute densité technologique, l’électronique
industrielle ou les services (cf. annexe 1).
4. Ces stratégies s’ajoutent au mouvement de délocalisation de la production pour
l’assemblage des produits finis, un segment de la chaîne de production où la valeur ajoutée est faible mais les possibilités de gains de coûts du travail importantes
Ces délocalisations s’opèrent en grande majorité en Asie et en particulier en Chine. Cette tendance se retrouve
dans plusieurs indicateurs structurels :
L’excédent commercial régional dans le secteur de l’électronique s’est réduit depuis 2004, de 39%, le Japon
important de plus en plus de produits finis (notamment dans le domaine de la téléphonie mobile) en
provenance d’Asie et en particulier de Chine.
Les investissements japonais dans les pays asiatiques se sont multipliés au cours des cinq dernières années et
représentent désormais 26% du stock total d’IDE japonais sortants en 2010, avec une forte composante
industrielle (65%).
Le nombre d’employés dans les filiales d’entreprises japonaises d’électronique a plus que doublé au cours
des quinze dernières années et se concentrent à 90% en Asie dont 50% en Chine.
*
Jusqu’il y a deux ans, le Ministère japonais de l’économie, du Commerce et de l’Industrie (METI) était réticent à
soutenir les stratégies de délocalisations à l’étranger. Aujourd’hui, il voit plutôt le phénomène sous l’angle de
l’intégration totale de la valeur ajoutée des entreprises japonaises dans la zone Asie.
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Annexes
1. Les nouvelles stratégies de développement dans le domaine de l’électronique
Domaine Exemple d’action récente
Nouveaux partenaires Participation capitalistique, synergie industrielle, externalisation :
- Sharp a annoncé le 26 mars 2012 la cession du contrôle5 de son usine de Sakai au
taïwanais Hon Hai Precision Industry Co. (Foxconn). Hon Hai devient par ailleurs le premier actionnaire de Sharp avec 10% du capital. - Négociations en cours pour un rapprochement entre le taïwanais AU Optronics et Sony dans la production de téléviseurs à technologie OLED.
- Renesas : va externaliser une plus grande partie de sa production à la société Taiwan Semiconductor Manufacturing Co. (TSMC – y compris pour sa technologie la plus avancée - 40 nanomètres).
Nouveaux marchés Infrastructures sociales (transports, eau, énergie, TIC) :
- Toshiba (cette activité représente 71% de la marge opérationnelle en moyenne entre 2009 et 2011, contre 39% entre 2002 et 2007) - Hitachi (pertes historiques en 2008 de 787 Mds de yens), s’est éloigné des segments peu performants (arrêt de la production de dalles plasma pour téléviseurs notamment), est redevenu bénéficiaire (374 Mds de yens en 2011) et se développe dans ce segment.
Segments à haute densité technologique :
- Mitsubishi Electric (électronique de puissance). - Renesas (microcontrôleurs qui ne représente aujourd’hui que 40% de son activité mais affiche 10% de marge et 40% de part de marché mondial) ; - Panasonic (électronique et batteries), Toshiba (mémoires NAND Flash).
Electronique industrielle :
- Mitsubishi Electric (équipement d’automatisation des usines) ; - Hitachi (systèmes TIC, équipements et systèmes électroniques) ; - Toshiba (équipements pour systèmes de production d’électricité).
Services :
- Fujitsu (intégration de systèmes, services d’infrastructures : 62% du chiffre d’affaires), NEC (entre 2008 et 2012 la part dans les revenus des services TIC et réseaux a augmenté de 8% celles des composants électroniques a baissé de 27%) ; - Panasonic (B2B : systèmes de communication, systèmes de production…).
2. Evolution du classement international des groupes d’électronique japonais
5 Annonce de fin mars 2012 : vente de 46% de ses parts à Hon Hain, et de 7% à Toppan Printing Co. et Dai Nippon Co. Sharp conservera
moins de 40% des parts de l’usine ; elle en détenait jusqu’à présent 93% des parts et Sony 7%.
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Corée : situation macroéconomique et financière au premier tri-mestre 2012 L’économie coréenne a enregistré une légère reprise au premier trimestre 2012, à 0,9% en glissement
trimestriel, supérieure à la performance des trois derniers trimestres 2011, mais loin de la performance du
premier trimestre 2011. La croissance a été tirée par la consommation domestique, toujours dynamique, les
exportations et l’investissement productif. Les exportations restent le moteur principal de la croissance, avec
une progression de 3,5% par rapport au dernier trimestre 2011. Toutefois, l’évolution en glissement annuel
illustre la fragilité des échanges extérieurs de la Corée, impactés par le renchérissement des importations et le
ralentissement de la demande externe. Les derniers chiffres publiés par le ministère de l’industrie pour avril
confirment un net ralentissement des exportations coréennes, en baisse de 4,7% en glissement annuel.
La demande domestique affiche toujours un fort dynamisme, tiré principalement par la consommation
publique, dans un contexte pré-électoral propice aux mesures de redistribution. Cette tendance, tout comme
son effet d’entrainement sur la consommation privée, est toutefois fragilisée par le resserrement prévisible des
finances publiques, la pression inflationniste et le poids de l’endettement des ménages. Enfin, l’impact de la
crise financière mondiale sur la Corée fluctue au rythme des négociations sur la crise de la dette européenne ;
après une nette amélioration sur les marchés financiers domestiques au premier trimestre, le regain
d’inquiétude dans la zone Euro a de nouveau fait plonger les indices boursiers et les indicateurs de confiance en
mai.
1. Le PIB enregistre une croissance trimestrielle en amélioration par rapport au dernier
trimestre 2011, mais les facteurs de ce rebond sont largement conjoncturels 1.1. Le PIB est en hausse de 0,9% au premier trimestre 2012, par rapport au quatrième trimestre 2011. C’est
la plus forte progression depuis quatre trimestres, tirée principalement par les exportations, l’investissement
productif et par la consommation publique et privée. En revanche, en glissement annuel, la croissance au
premier trimestre 2012, à 2,8%, est la moins forte depuis le troisième trimestre 2009. Le ralentissement de la
demande externe (Chine, Union Européenne) explique en grande partie ce ralentissement, ainsi qu’un effet de
base par rapport au premier trimestre 2011 au cours duquel le PIB avait progressé de 4,2%. Pour rappel, le
consensus pour les prévisions de croissance s’établit à 3,5% pour 2012, mais certains analystes sont moins
optimistes (2,8%).
1.2. Les consommations privée et publique constituent les deux facteurs les plus dynamiques. La
consommation publique est en nette augmentation, passant d’une croissance à 1,4% au premier trimestre
2011 à 4,4% au premier trimestre 2012, tirée par les mesures budgétaires de soutien aux ménages, liées au
contexte de campagne électorale. Ces dépenses publiques ont un effet d’entrainement sur la consommation
privée, en progression de 1,6% en glissement annuel. Les dépenses dans les biens durables tels que
l’informatique ou l’automobile, comme dans certains biens non durables tels que les produits pharmaceuti-
ques et prestations de santé, contribuent largement au dynamisme de la consommation.
1.3. Les investissements dans les capacités de production sont en forte augmentation, à 10,8% par rapport
au quatrième trimestre 2011 et 9,1% par rapport à premier trimestre 2011, en raison des investissements
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réalisés dans le secteur des semi-conducteurs. Ce phénomène, alors que le secteur souffre actuellement de
surcapacités, est lié à l’acquisition du groupe Hynix Semiconductor par le groupe SK, qui investit massivement
pour remettre à niveau l’équipement industriel. La production est en baisse dans les secteurs de la
construction et de la production d’électricité/gaz/eau, tandis que le secteur manufacturier et les services
progressent. Le secteur manufacturier est en progression de 4,2% en glissement annuel et de 2,2% par rapport
au quatrième trimestre 2011. La production industrielle est tirée par les secteurs automobile, de la chimie et
de la pétrochimie. Le secteur des services est en progression de 2,3% par rapport au premier trimestre 2011 et
de 0,9% par rapport au quatrième trimestre 2011. Il est tiré par les secteurs de l’information et de la
communication et les services sociaux et de santé. Le secteur de la construction a bien connu une hausse de
3,2% par rapport au premier trimestre 2011 mais est en baisse de 1% par rapport au dernier trimestre 2011. La
reprise de la construction non résidentielle ne parvient pas à compenser le déclin des mises en chantier dans le
résidentiel et l’ingénierie civile.
1.4. Le revenu national brut est en hausse de 1,9% par rapport au premier trimestre 2011, mais de
seulement 0,9% par rapport au dernier trimestre 2011. Cette faible croissance trimestrielle s’explique
notamment par des conditions commerciales défavorables pour la Corée, telles que la hausse continue des
prix énergétiques.
1.5. Après une hausse continue de novembre 2011 jusqu’en février 2012, le taux de chômage a reculé en
mars et avril à 3,7% et 3,5%. Le gouvernement coréen met cette baisse sur le compte d’une hausse des
emplois dans le secteur des services : emplois dans la santé, l’éducation et les services à la personne, en
grande partie liée aux créations d’emplois dans les services publics.
2. Le dynamisme des exportations, principal moteur de la croissance, est fragilisé par
la dégradation de la conjoncture internationale 2.1. Par rapport au dernier trimestre 2011, qui avait enregistré des chiffres de croissance négatifs, les
exportations ont progressé de 3,4%, malgré le ralentissement marqué des exportations de produits
électroniques, de navires et d’acier. L’automobile et les produits chimiques et pétrochimiques ont permis de
compenser ce ralentissement, en raison notamment du dynamisme de la demande adressée par l’Union
Européenne et les Etats-Unis pour le premier poste et la Chine pour le second. Cependant la demande globale
de l’Union Européenne est en forte baisse : selon les douanes coréennes, les exportations en direction de l’UE
ont diminué de 17%, avec des valeurs extrêmes pour l’Allemagne (-26%) et la France (-77%), qui sont les deux
premiers marchés de débouchés pour les produits coréens. La demande des pays émergents se serait tassée
également au premier trimestre, avec un fort ralentissement des exportations vers la Chine (0,7% par rapport
au trimestre précédent), l’Inde (-9,6%), le Brésil (-3,8%) et le Mexique (-26%). Les importations s’inscrivent
également à la hausse, à 4,5%, à un rythme plus rapide que les exportations, alors que la part des produits
énergétiques progressent (36% des importations en valeur). En glissement annuel, le ralentissement des
échanges coréens est encore plus manifeste : les exportations ont progressé de 5% au premier trimestre 2012,
contre +17% au premier trimestre 2011. S’agissant des importations, elles sont en progression de 4,6% contre
un recul de 11% il y a un an.
2.2. Les termes de l’échange se détériorent pour la Corée, le prix de ses importations (matières premières et
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énergie) augmentant plus rapidement que la valeur de ses exportations (baisse des prix pour les semi-
conducteurs et les produits électroniques). Avec un indice de base 100 en 2005, l’indice des termes de
l’échange est passé de 80 au premier trimestre 2011 à 75 au premier trimestre 2012, ce qui induit une
dégradation relative de la compétitivité des produits coréens, que la conjoncture internationale dégradée ne
permet pas de compenser par des hausses de prix. Le ministère de l’industrie table sur un rythme de
croissance maintenu mais ralenti, des exportations plus lentes et une réduction de l’excédent commercial du
fait de facteurs externes : la prolongation de la crise de la dette européenne, le ralentissement de la croissance
chinoise et l’affaiblissement du yen japonais. L’excédent commercial devrait également être affecté par les
incertitudes sur la stabilisation politique au Moyen-Orient et la reprise de la hausse des prix des matières
premières.
3. Le gel du taux directeur depuis onze mois suggère que le dilemme entre la maîtrise
de l’inflation et le soutien aux exportations par le taux de change est toujours arbitré au profit du premier terme
3.1. Si les conditions d’accès aux financements longs externes se sont assouplies au cours du premier
trimestre, le marché financier domestique reste très sensible aux incertitudes sur la sortie de la crise de la
zone Euro. La banque de Corée maintient son taux directeur inchangé à 3,25%, pour le onzième mois
consécutif. Cette décision traduit le regain d’inquiétude concernant les facteurs de risque externes tels que la
situation de la zone euro ou le ralentissement chinois, qui affectent grandement le dynamisme des
exportations coréennes. La Banque centrale manifeste également sa grande vigilance sur un possible retour
des pressions inflationnistes, liées notamment au renchérissement du prix des matières premières.
3.2. L’évolution des prix à la consommation a ralenti graduellement depuis décembre 2011, pour s’établir à
2,5% en avril, dans la cible d’inflation de la banque centrale (2% - 4%). Mais ce ralentissement semble plus
conjoncturel que structurel, car il résulte de la conjonction d’une série de facteurs dont les effets ne devraient
pas perdurer : l’affaiblissement de l’inflation importée avec la baisse du prix des matières premières en fin
d’année 2011, l’effet base induit par le pic d’inflation de 2011 et surtout les mesures microéconomiques de
contrôle des prix en période pré-électorale (électricité, gaz, eau, transports publics), dont la soutenabilité pour
les opérateurs publics et l’État est désormais ouvertement soulevée.
3.3. Au premier trimestre 2012, le won s’est échangé en moyenne à 1133 KRW / USD, soit une légère
appréciation de 1,7%, par rapport à la moyenne du dernier trimestre 2011. Cette appréciation est
directement liée à l’apaisement des inquiétudes sur la zone Euro et aux signes de reprise de l’économie
américaine. Pour les même raisons, le KOSPI a enregistré une tendance à la hausse sur les trois premiers mois,
repassant la barre des 2 000 points. Mais avec le regain d’inquiétude sur la sortie de crise en zone Euro, le
KOSPI a perdu 6% entre le début d’avril et la mi-mai.
3.4. Les conditions d’accès au financement en devises étrangères, difficiles en janvier, se sont graduellement
améliorées jusqu’en avril. La prime des CDS est passée de 150 pb en janvier à 121 en avril, le spread court-
terme de 32,7 pb à 8,9 pb, et le moyen long-terme de 130 à 11 pb. Le spread sur les taux à 5 ans a enregistré
une nouvelle hausse en avril (26 pb), à 216 pb, en raison des craintes renouvelées sur la crise de la dette dans
la zone Euro. Les banques coréennes ont mené depuis septembre 2011 une importante campagne de
sécurisation de leurs financements longs en devises, comme le démontre un taux de roll-over élevé tout au
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long du quatrième trimestre 2011 et du premier trimestre 2012, avec un pic en janvier 2012 : 382% pour les
emprunts long-terme. Depuis janvier, les taux de roll over court et long-terme des banques coréennes restent
élevés mais s’inscrivent à la baisse au moins jusqu’en avril. La Banque centrale estime que les banques
domestiques ont sécurisé leurs besoins en devises sur le court-terme, mais les encourage néanmoins à
maintenir leur niveau actuel de liquidité en devises.
Corée : le secteur bancaire Le système bancaire coréen, restructuré en profondeur après la crise de 1997, a traversé la crise financière de
2008 sans accident majeur. Les banques coréennes sont néanmoins affectées aujourd’hui par la détérioration
de la situation économique mondiale depuis 2008, en raison de leur dépendance aux banques étrangères pour
leurs financements en devises. Cet état de fait est lié à leur faible internationalisation, mais aussi à la volonté
des autorités monétaires coréennes de réduire l’exposition du pays à l’instabilité des flux de capitaux en
limitant les possibilités de financement offshore.
La crise a mis la libéralisation progressive du secteur entre parenthèses et pousse les autorités coréennes à
tenter de réduire les principales fragilités internes du système bancaire en favorisant la concentration du
secteur et en reprenant le processus de privatisation engagé avant la crise de 2008. Elles espèrent ainsi
permettre à l’Etat de se désengager du secteur dans lequel il est massivement impliqué depuis les années 2000,
et créer des champions nationaux capables d’accompagner les groupes coréens dans leur développement
international.
Malgré des rumeurs récurrentes de rapprochement entre les différents groupes bancaires locaux, publics et
privés, la réalisation de ces objectifs ne parait pas envisageable à brève échéance, en raison de nombreux
obstacles, dont la sous-capitalisation des groupes bancaires privés susceptibles d’absorber leurs concurrents
publics, la qualité médiocre des bilans des banques publiques et l’opposition politique à l’entrée d’acteurs
étrangers dans le capital des banques coréennes.
1. Le secteur bancaire coréen a traversé la crise financière sans dommage, en raison
de sa faible exposition aux risques internationaux 1.1. Peu exposées aux produits toxiques déclencheurs de la crise financière de 2008, de même qu’aux dettes
souveraines européennes, les banques coréennes traversent la crise sans dommage. Elles sont malgré tout
indirectement affectées par la raréfaction de la liquidité en Dollar qui renchérit le coût de leur financement.
Elles affichent aujourd’hui des bilans et des résultats satisfaisants, avec de bons ratios de liquidité, grâce à une
politique vigoureuse des autorités pour restructurer les établissements les plus en difficultés, par l’imposition
de ratios prudentiels renforcés notamment en termes de liquidités. Selon le rapport publié par la BIS en
octobre 2011, la mise en place de la réglementation Bâle II est achevée en Corée, et un premier projet de
réglementation de Bâle III devrait être publié au cours du premier semestre 2012.
Depuis 2008, les banques coréennes ont augmenté leur ratio de capital Tier 1 de plus de 2,5% et leur résultat
net a atteint 10 Mds USD en 2011 (+29 % par rapport à 2010), grâce à des résultats exceptionnels provenant
de la cession de titres de sociétés restructurées et de la baisse des provisions. La profitabilité du secteur
bancaire s’améliore mais reste faible néanmoins, comparée à celle des banques japonaises ou européennes. Le
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taux de retour sur actif (ROA) est passé de 0,40% en 2009 à 0,54% en 2010, loin toutefois des valeurs
enregistrées avant la crise (1,10% en 2007), et le taux de retour sur actions (ROE) est remonté à 7,22% en 2010
après un point bas à 5,75 % en 2009, et des valeurs à deux chiffres avant la crise (14,6% en 2007). Ces
indicateurs placent le système bancaire coréen parmi les plus profitables des pays développés, à des niveaux
comparables aux banques européennes ou japonaises. Toutefois, le secteur bancaire coréen reste peu exposé
au risque de volatilité de la rentabilité de l’activité bancaire, en raison de son relatif isolement et de l’absence
de tout établissement domestique à dimension systémique.
Les autorités de supervision du secteur financier sont de création récente, liée à l’histoire des crises financières
qui ont touché la Corée : les deux organes de supervision et de régulation, le Financial Supervisory Service et la
Financial Services Commission, ont été créés respectivement en 1999 et 2008. La libéralisation des marchés de
capitaux est fortement poussée par le régulateur (FSC) qui souhaite accélérer la financiarisation de l’économie.
Le mouvement a été lancé en 2007, avec l’adoption du Financial Investment Services and Capital Market Act,
aussi connu sous le nom de Capital Markets Consolidation Act qui a permis aux établissements financiers
d’exercer plusieurs activités différentes sans toutefois instituer le principe de la banque universelle. La crise de
2008 a cependant ralenti le mouvement de libéralisation et renforcé la surveillance des opérateurs dans un
contexte de grande vulnérabilité du marché aux chocs externes, en raison du poids des investisseurs étrangers
qui détiennent 30% de la capitalisation boursière.
Les autorités affichent toujours leur détermination à faire de l’industrie financière un moteur de croissance
pour le pays, mais cette orientation rencontre l’opposition du contrôleur des marchés (FSS) et de la banque
centrale qui ne souhaitent pas une libéralisation trop rapide.
1.2. Le système financier coréen distingue six catégories d’institutions : les banques commerciales, les
institutions financières non-bancaires, les compagnies d’assurance, les sociétés d’investissement financier et
les holdings financières. Les banques commerciales (domestiques et étrangères) sont soumises à la
réglementation du « Banking Act », tandis que les banques spécialisées (publiques ou semi-publiques) font
l’objet de législations spécifiques. Pour les banques et institutions financières étrangères, même si le secteur
financier coréen est globalement l’un des plus ouverts d’Asie, il existe encore des restrictions à l’entrée ou du
moins des difficultés en termes d’opérations : limitations au transfert des informations personnelles entre
filiales au sein d’un même groupe ; exigence de localisation en Corée des données clients ; difficultés d’accès
au système de compensation et longueur du processus d’obtention des licences.
Dans le cadre des accords de libre-échange conclus avec l’Union Européenne et les Etats-Unis, la Corée a pris
des engagements visant à libéraliser davantage le cadre réglementaire du secteur financier.
Les opérateurs européens se sont fortement mobilisés pour la mise en œuvre de ces engagements dans les
trois ans suivant l’entrée en vigueur de l’ALE UE-Corée le 1er juillet 2011.
1.3. La dépendance à l’égard des investisseurs étrangers est particulièrement nette dans le financement des
exportations et des projets à l’international. Les banques étrangères, européennes principalement, y
occupaient des positions très fortes avant le phénomène de deleveraging de la fin 2011, les banques
coréennes étant peu compétitives en raison de leur accès peu aisé à la liquidité en dollars.
Les banques coréennes, majoritairement détentrices d’actifs en won, doivent recourir à des swaps onéreux
pour financer des projets en euro ou en dollar, qui leur imposent des taux élevés et ne leur permettent pas de
s’aligner sur les conditions faites par les banques étrangères. La faiblesse de leur couverture internationale
explique en grande partie le manque de compétitivité des banques coréennes dans les financements en dollar,
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notamment à long terme, mais la politique poursuivie depuis deux ans par les autorités monétaires coréennes
qui vise à réduire l’endettement externe de la Corée a largement contribué à limiter leur accès aux finance-
ments offshore en dollar.
Ce sont donc les banques étrangères qui assurent l’essentiel des financements export et financements de
projet à l’étranger pour le compte des grands groupes coréens. Les banques européennes (crédit export LMT)
et américaines (surtout Trade finance court-terme), fournissent respectivement 54% et 27% de ses finance-
ments en devises. Ce dispositif qui offre un financement rapide et compétitif aux entreprises coréennes, est
néanmoins mis en difficulté en cas de crise financière internationale.
Depuis septembre 2011, la crise de la dette souveraine en Europe a provoqué le repli des banques
européennes qui ont limité leur exposition sur le marché coréen, réduisant leur capacité à financer les
entreprises coréennes en dollar dans leurs opérations à l’export. Face à ce mouvement de deleveraging, on
constate un mouvement de sécurisation de financement en devises de la part des banques locales, un effet de
substitution des banques européennes par d’autres banques étrangères (américaines et asiatiques) et une
forte mobilisation du gouvernement via ses institutions financières et ses banques spécialisées comme la
KEXIM.
2. La vague de consolidation du secteur, lancée après la crise de 1997, reste inachevée
et ses perspectives d’aboutissement très incertaines. 2.1. Le paysage du secteur bancaire coréen est l’héritier de la crise financière de 1997 qui avait durement
frappé le pays. Cette dernière a conduit à une importante restructuration du secteur, avec un rachat massif de
créances douteuses par l’Etat (près de 130 Mds USD de fonds publics ont été injectés), la nationalisation des
établissements les plus fragiles, un mouvement de concentration des acteurs, l’ouverture aux investisseurs
étrangers et une mise en œuvre de critères de transparence comptable.
La forte implication de l’Etat dans le secteur reste encore très visible aujourd’hui puisqu’il contrôle toujours
trois des dix plus grandes banques (Woori FG, Industrial Bank of Korea et Korea Development Bank) et que ces
dernières comptent pour 30% des actifs et des encours de prêts accordés.
Le secteur reste confronté au problème persistant des prêts non performants. Le taux des crédits non
performants – en impayé depuis trois mois et plus – était de 1,85% au 31 décembre 2010, soit le taux le plus
élevé depuis six ans, reflétant les séquelles encore présentes de la crise même si une certaine amélioration est
constatée fin septembre 2011, à 1,66%.
Sous la pression des pouvoirs publics, les banques commerciales détentrices de NPL ont mis en place un
dispositif de défaisance, via la Korea Asset Management Corporation (KAMCO), structure publique qui avait
acquis près de 3,3 Mds USD de NPL fin 2011, et l’United Asset Management Company (UAMCO), capitalisé par
un consortium des six grandes banques commerciales, qui a négocié le rachat de 1,6 Md USD de NPL portées
par les banques actionnaires du consortium. Une nouvelle vague de rachat est prévue en 2012. La situation
s’améliore toutefois, puisque les banques coréennes ont réduit la croissance de leurs prêts et concentrent
leurs engagements sur les segments les moins risqués, avec une plus grande diversification des prêts.
2.2. Malgré le mouvement de concentration et de consolidation initié par la crise de 1997, le paysage
bancaire coréen est toujours très fragmenté. Il est dominé par quatre banques commerciales domestiques :
Kookmin Bank (14% du total des actifs bancaires en 2011), Woori Bank (13%), Shinhan Bank (12%) et Hana
Bank (8%). Seules deux banques étrangères sont présentes dans l’activité de détail – Standard Chartered (4%)
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et Citibank (3%) – grâce au rachat de banques locales après la crise de 1997.
On compte également six banques régionales et cinq banques spécialisées, détenues par l’Etat, et dotées de
missions spécifiques de financement de l’économie (soutien aux exports / développement économique). Parmi
ces banques, deux sont particulièrement importantes, Korean Development Bank, qui joue le rôle
d’investisseur de long terme et détient une grande partie du capital des entreprises publiques (KEPCO, K.
Water, Korea Aerospace Industries), et Korea Exim Bank, dédiée au financement du commerce extérieur et à
l’aide au développement.
A cet ensemble s’ajoute un grand nombre d’institutions financières « non-bancaires », qui se livrent
néanmoins à des activités de crédit : 105 banques d’épargne, 57 établissements de crédits et 2 354
coopératives mutualistes. Ces institutions constituent le point de fragilité du secteur financier coréen et font
l’objet d’une surveillance particulière du régulateur. Faiblement capitalisées, elles représentent près de 15%
des actifs financiers et des encours de prêts. Le secteur des banques d’épargne a connu une crise sérieuse
pour avoir poursuivi une politique imprudente en matière de crédit à la construction alors que le marché
immobilier se retournait sous l’effet de la crise en 2008. Depuis 2011, quinze banques d’épargne ont vu leurs
activités suspendues par le régulateur (FSC) en raison de leur sous-capitalisation. Pour éviter la contagion et
stopper les effets de « bank runs », les pouvoirs publics ont entrepris d’assainir le secteur avec la mise sous
tutelle de la Korea Deposit Insurance Company de 108 banques d’épargne et le rachat forcé de certaines par
les grandes banques commerciales. Le règlement du problème sous l’égide des pouvoirs publics est
aujourd’hui très avancé et n’a pas eu d’effet de contagion au reste du secteur.
Alors que l’endettement des ménages excède désormais 800 Mds USD (71% du PIB en 2011), le gouvernement
a rétabli progressivement les mesures de régulation prudentielle qu’il avait démantelées pour soutenir la
consommation dans le cadre du plan de relance de 2008/2009. Ces mesures visent à limiter l’accès au crédit
auprès des banques commerciales, en imposant des ratios d’endettement pour les ménages et des ratios de
risques pour les banques. Ces mesures ont permis le ralentissement de la croissance de l’encours de prêts,
mais le problème semble s’être déplacé vers les institutions non bancaires, notamment les prêteurs sur gage,
dont l’encours des prêts continue d’augmenter. Par ailleurs, si l’évolution de l’encours des prêts immobiliers,
qui représentent près de 80 % de l’encours global, marque un certain ralentissement, en revanche les crédits à
la consommation progressent très rapidement, notamment ceux liés aux cartes de crédits. La dette des
ménages est largement libellée à court terme et à taux variable, ce qui dissuade la banque centrale de relever
son taux directeur afin de lutter contre l’augmentation des prix, autorisant de fait des taux d’intérêt réel
négatifs qui favorisent l’inflation.
2.3. Encouragées par les pouvoirs publics, qui souhaitent se défaire des établissements nationalisés et
réduire l’influence des banques étrangères sur le marché domestique, les banques coréennes se sont
engagées dans des opérations de consolidation qui vise à renforcer leur bilan. Après deux tentatives, les
autorités coréennes ont finalement approuvé l’acquisition de Korean Exchange Bank par Hana Financial Group
du fonds américain Lonestar.
La privatisation des établissements nationalisés après 1997 a été lancée en 2009, avec la séparation de Korea
Development Bank en deux entités distinctes, Korea Finance Corporation qui conserve le rôle de banque
stratégique de l’Etat (détention des participations de l’Etat et investissements de long terme) et KDB Financial
Group (KFG) regroupant quatre entités à but commercial dont KDB. Cette première phase était destinée à
préparer la privatisation de la branche commerciale (KFG), mais la volonté politique se heurte à la faible
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appétence du secteur privé pour une institution à l’image archaïque et à la profitabilité incertaine.
Les pouvoirs publics ont récemment annoncé le retrait de KDB, KFG et IBK (Industrial Bank of Korea) de la liste
des institutions publiques, un mouvement interprété comme un premier pas vers une plus grande autonomie
de gestion de ces établissements.
KDB a également annoncé prévoir son introduction en bourse en 2012 et IBK est officiellement engagée vers
sa privatisation, même si aucun calendrier précis n’existe.
Woori Bank prépare également sa privatisation, qui passerait par la cession de la moitié des actifs détenus par
l’Etat (la banque est contrôlée à 57 % par l’Etat), mais l’effondrement de la valeur du titre sur la bourse de
Séoul (-35% depuis 2010) rend très incertaine l’issue de cette mise sur le marché.
Il parait probable que les autorités ne permettraient pas à un opérateur bancaire étranger d’acquérir une
participation significative dans les banques privatisables. Les pouvoirs publics privilégient une solution
domestique aussi bien pour KFG que Woori, mais à ce stade les candidatures font défaut.
La création d’une mégabanque par fusion des acteurs publics, sur le modèle japonais, permettrait de faire
émerger un champion national, à même, selon le souhait des autorités, de rivaliser avec les grandes banques
internationales et de libérer les entreprises coréennes de leur dépendance vis-à-vis des financements externes
en devises. Mais outre que la fusion des acteurs publics coûterait probablement très cher sans garantie de
résultat, cette solution présente l’inconvénient majeur de ne pas permettre à l’Etat de récupérer ses investis-
sements passés.
2.4. L’ambition du développement à l’international est un thème récurrent dans le débat public, mais qui
tarde à se concrétiser. Le Transnationality Index (TNI), qui mesure les avoirs étrangers des banques, met en
lumière le très faible degré d’internationalisation des banques coréennes : en juin 2011 il était de 3% pour les
banques coréennes en moyenne, contre 65% pour HSBC. Un marché domestique limité et très compétitif
pousse les banques coréennes à faire régulièrement état de leur ambition à l’international, et plus particulière-
ment en Asie du Sud-est où elles concentrent 30% de leurs opérations à l’étranger. Un potentiel de croissance
existe dans les pays émergents où les entreprises coréennes sont bien implantées comme en Chine, au Viet
Nam, en Inde, au Brésil ou en Indonésie. Enfin, les banques coréennes réfléchissent à la possibilité de cibler
les pays y compris développés où résident de fortes communautés coréennes comme aux Etats-Unis, au Japon
mais aussi dans les pays émergents d’Asie Centrale. *
Faiblement internationalisé et très régulé, le secteur bancaire coréen ne peut assurer le financement des
projets export et à l’international des entreprises locales. Cette activité, très profitable, est réalisée par les
banques étrangères implantées en Corée, qui devraient par ailleurs bénéficier à court-moyen terme
d’aménagements réglementaires dans le cadre des ALE conclus avec l’UE et les Etats-Unis. Un positionnement
compétitif des banques domestiques sur cette activité cruciale pour l’économie coréenne nécessiterait la
poursuite du mouvement de consolidation et de privatisation ainsi qu’un changement dans l’attitude du
régulateur coréen, enclin depuis la crise à renforcer la réglementation existante. Malgré les incitations
politiques pour la création d’une « mégabanque » coréenne, ce projet a peu de chances d’aboutir à court-
moyen terme, et le FSS maintient son objectif de contrôle des capitaux avec d’autant plus de vigueur que la
crise de la dette européenne n’est pas encore réglée et que la croissance économique mondiale ne montre pas
de signes de reprise clairs.
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Australie : l’agriculture face au défi de la demande asiatique Même si la part de l’agriculture dans l’économie nationale décline, l’Australie reste une puissance agricole
mondiale dont le poids devrait s’accroître compte tenu de la hausse de la demande asiatique. De nouveaux
accords de libre-échange lui permettraient de tirer tout le parti possible de ce marché agricole émergent. Il lui
faudra aussi concilier des intérêts contradictoires, compte tenu de la rareté de la ressource hydrique, des terres
arables et de la main d’œuvre, et des craintes que peuvent susciter les investissements étrangers dans ce
secteur.
1. Bien que son poids dans l’économie nationale décline, l’agriculture australienne
affiche de très bonnes performances en 2011 1.1. Depuis dix ans, la part de l’agriculture dans l’économie nationale décline. L’agriculture, la sylviculture et
la pêche représentent 2% du PIB en 2010-2011 contre 3% en 2000-20016. Son poids dans l’emploi total (hors
industrie agro-alimentaire) s’établit désormais à moins de 3% contre 4,8% en 2000-2001. L’agriculture
représente désormais 12% des exportations de biens et services australiens (en valeur), contre 21% il y a dix
ans.
1.2. L’Australie reste néanmoins un grand pays producteur. La valeur de production a été de 37,8 Mds € en
2010-2011, soit une augmentation de 19% par rapport à 2009-2010. Les principaux moteurs de cette
croissance ont été le coton (+340%), le riz (+93%), le blé (+59%), le canola (+54%) et le sorgho (+51%). Tous ces
secteurs ont bénéficié de la hausse des cours internationaux à l’exception du riz dont la valeur ajoutée a crû
grâce à une forte augmentation de la production (+368%). Les principales productions en 2010-2011 ont été,
par ordre décroissant de leur contribution à la valeur de la production : le blé (14,6%, 27,9 Mt), la viande
bovine (13,9%, 2,1 Mt), le lait (7,5%, 91 M hl), les légumes (6,4%, 2,1 Mt), et les fruits et noix (6,1%, 0,75 Mt).
L’Australie est le deuxième producteur mondial de viande ovine, de laine, de pois chiches, de lupin et d’orge7.
1.3. L’Australie est la 10ème puissance agricole mondiale en 2010, avec 2% des exportations mondiales de
produits agricoles8. Sur l’année 2011, le secteur agricole aura dégagé un excédent commercial de 16,6 Mds
AUD9. Les exportations (28,3 Mds AUD) se décomposent en aliments de base (45%) et alimentés transformés
(55%), et les importations (11,7 Mds AUD) se décomposent en 15% d’aliments de base et 85% d’aliments
transformés.
2. La demande asiatique est une opportunité pour la production australienne
2.1. Le livre blanc sur « Australian in the Asian Century », en cours de préparation, insistera sur le potentiel
des marchés asiatiques pour l’agriculture australienne.
6 Données ABARES, agricultural commodities – vol 2 n°1. March quarter 2012.
7 Données FAO, 2010.
8 Données de l’OMC, statistiques du commerce international 2011.
9 Trade in primary and manufactured products, 2011, DFAT
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Au cours des dix dernières années, la part de l’Asie dans les échanges commerciaux agricoles de l’Australie
s’est fortement accrue. Il y a dix ans, l’Asie représentait 52% des exportations australiennes, 62% aujourd’hui,
dont 21% pour les pays de l’ASEAN, 10% pour la Chine, 15% pour le Japon et 15% pour le reste de l’Asie. En
parallèle, l’Asie est devenue le premier fournisseur agricole de l’Australie. Elle y détient 30% du marché
agricole contre 25% il y a 10 ans et dépasse désormais l’Union européenne (22% contre 26% il y a dix ans).
Ces tendances vont s’accentuer du fait de la hausse de la population asiatique, de l’augmentation du revenu
par habitant et de la modification des modes de consommation. Ainsi, la consommation de viande en Asie de
l’est explose : elle était inférieure à 20kg par habitant et par an en 1984-1986 et atteindra 50kg en 201510.
Evolution de la demande agricole mondiale (ABARES)
Par régions Par produits
2.2. L’Australie est très bien positionnée pour répondre à cette demande asiatique grâce à sa localisation
aux portes de ce marché, au fait de pouvoir offrir des produits hors saison et à sa forte complémentarité
avec les agricultures asiatiques. Ainsi, le Japon et la Corée du sud s’appuient en particulier sur les exportations
australiennes de graines, de fromage, de viande de bœuf et de sucre pour compléter et diversifier l’offre
alimentaire domestique. De même, l’amélioration du pouvoir d’achat chinois favorise l’importation de
produits laitiers australiens.
2.3. Au-delà, des mouvements de fond plus structurants sont à l’œuvre, en particulier les efforts chinois de
sécurisation de chaînes d’approvisionnement en Australie. Même s’il n’y a eu en 2011 que 4 M AUD d’inves-
tissements chinois dans l’agriculture, la pêche et la forêt, approuvés par le Foreign Investment Board
australien, l’intérêt d’investisseurs chinois serait fixé sur les filières bovines et ovines, sucrières et laitières, à
hauteur de 500 M AUD. Les territoires ciblés seraient la Ord River, dans le Western Australia, les Territoires du
Nord et l’Atherton Tableland dans le Queensland. Le Shanghai Zhongfu group a déjà jeté son dévolu sur 30 000
hectares de terres irriguées dans la Ord River. Les autorités du Queensland ne cachent pas le succès de leurs
campagnes récentes pour attirer des investisseurs chinois dans « l’agro-business ». Le ministre du Commerce,
Craig Emerson, se veut rassurant compte tenu de l’hostilité traditionnelle d’une majorité de la population à la
cession de terres agricoles à des intérêts chinois. Selon lui, ces projets d’investissement rehausseront le niveau
de production agricole australien pour satisfaire les besoins planétaires et contribueront à la commercialisa-
tion de technologies agro-alimentaires australiennes et au financement d’infrastructures dans des territoires
10
Source : Food and Agriculture Organization of the United Nations.
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sous exploités. Mais le Parti National dénonce un abandon potentiel de souveraineté et la National Farmer
Federation a demandé que cette question fasse l’objet d’une réponse « structurée » des pouvoirs publics.
3. L’agriculture australienne souffre déjà d’une rareté de ressources en eau, en main d’œuvre et en surfaces cultivables. La pression de la demande asiatique va accen-tuer ces fragilités :
▪ L’Australie est l’un des continents les plus arides (pluviométrie annuelle inférieure à 600 millimètres sur
plus de 80% de sa surface) et les plus touchés par les aléas climatiques (sécheresse et inondations). Le
ministère de l’agriculture finance plusieurs programmes de lutte contre les effets d’une sécheresse quasi
chronique : bonne gestion des ressources naturelles (27 M€) ; accompagnement des agriculteurs en cas de
sécheresse (130 M€) ; bonne gestion de l’eau (Water for the future). Mais la question du partage des eaux du
principal bassin hydrique, la Murray Darling, entre les agriculteurs et l’industrie (minière) n’est toujours pas
tranchée.
▪ S’agissant de la main d’œuvre, le secteur agricole est lui aussi pénalisé par le boom du secteur minier, faute
de pouvoir s’aligner sur ses rémunérations. Les Visas Vacances Travail (dont bénéficient 20 000 jeunes Français
par an) et des accords de travail saisonnier dans le domaine agricole et horticole avec des îles du Pacifique (Est
Timor, Kiribati, Nauru, Papouasie Nouvelle-Guinée, Samoa, Iles Salomon, Tonga, Tuvalu and Vanuatu) sont un
pis-aller.
▪ La surface agricole utile ne représente que 3,4% du territoire, disputé par le secteur minier dans le
Queensland notamment (pour l’exploitation du gaz de houille).
▪ Dans un contexte de raréfaction de la ressource, l’agriculture australienne devrait accroitre sa productivité.
Or, le rapport de la Commission sur la productivité remis le 19 avril au gouvernement indique que l’agriculture
a contribué pour 0,25 point à la baisse de la productivité globale au cours des deux derniers cycles
économiques (1998-2003 ; 2003-2008). Il est vrai que la sécheresse a eu un rôle néfaste sur le cycle 2003-
2008. L’Australian Bureau of Agricultural and Resource Economics and Science (ABARES) souligne lui que
l’investissement public en R&D n’a crû que de 0,6% par an depuis 1980 alors qu’il avait augmenté annuelle-
ment de 6,5% entre 1953 et 1980. La National Farmer Federation demande un effort supplémentaire urgent
de l’investissement public dans la R&D agricole.
▪ Enfin, l’Australie ne tire pas pleinement avantage de sa position géographique dans ses échanges
commerciaux. Certes, elle vient de conclure un accord de libre-échange avec la Malaisie dont elle souligne les
bénéfices potentiels pour son agriculture, mais ses concurrents (Etats-Unis, Nouvelle-Zélande) ont conclu ou
sont sur le point de conclure avant l’Australie des accords commerciaux privilégiés avec d’autres pays
asiatiques (Corée du Sud, Chine). Une étude du Centre for International Economics (CIE) souligne que les
exportations de produits agricoles australiens vers la Corée du Sud pourraient diminuer de 12,4% en termes
réels d’ici 2030 à la suite de la conclusion de l’accord de libre-échange Etats-Unis-Corée du sud. Or, les
négociations d’accords de libre-échange de l’Australie avec la Corée du Sud, le Japon et la Chine patinent.
S’agissant du Japon, ce sont les sujets agricoles qui bloquent, les demandes australiennes de suppression des
barrières tarifaires sur le bœuf, les céréales, le sucre et les produits laitiers étant inacceptables pour le Japon.
Par ailleurs, si l’Europe obtient des avancées dans ses négociations avec les pays asiatiques sur les indications
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géographiques ou les questions phytosanitaires, l’Australie devra en tirer des conséquences sur ses propres
positions vis-à-vis de ces pays dans ces domaines.
*
Considéré cette dernière décennie comme un secteur économique en déclin, le secteur agricole australien
devrait connaître un retour en grâce à la faveur de la flambée des cours des matières premières, soutenus par
la demande asiatique. L’Australie a les cartes en main pour tirer avantage de cette opportunité, pour peu
qu’elle arrive à conclure des accords de libre-échange qui préservent les intérêts offensifs de ses agriculteurs et
qu’elle atténue, par des politiques publiques ciblées, les fragilités de son secteur agricole. Elle y est prête, même
au prix d’une approche beaucoup plus pragmatique de la défense des intérêts agricoles australiens que ses
positions officielles dans le cadre du groupe de Cairns ne le laissent entendre.
Annexes
1. Gross values of production for agriculture, fisheries and
forestry, 2009-2010
2. Value of exports for agriculture, fisheries and forestry,
2010-2011
3. Evolution des importations australiennes
2000-2001
2010-2011
4. Evolution des exportations australiennes 2000-2001
2010-2011
Source : Australian Bureau of Agricultural and Resource Economics and Sciences (ABARES).
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Nouvelle-Zélande : consultation annuelle du FMI (article IV) Le Fonds monétaire international a publié, en juin, son rapport annuel (article IV) sur la Nouvelle-Zélande. Le
FMI salue la politique de réduction des dépenses publiques du gouvernement néo-zélandais mais conseille de
veiller à mettre les ressources ainsi dégagées au service d’un accroissement de la compétitivité et de la
productivité du pays. Le Fonds fixe au gouvernement comme priorité la réduction de la vulnérabilité extérieure
et d’améliorer sa politique d’attractivité des investissements internationaux.
* Des perspectives modestes fortement marquées par une forte vulnérabilité face à l’extérieur, tel est le constat
que dresse, pour la Nouvelle-Zélande, le Fonds monétaire international (FMI) dans son rapport annuel prévu à
l’article IV. Pour le reste, le FMI cautionne les politiques budgétaire et monétaire du pays. Il fixe trois priorités :
▪ réduire la vulnérabilité extérieure (en prenant à bras le corps le problème de la dette vis-à-vis de l’étranger
et celui du financement étranger des banques) ;
▪ encourager l’épargne et réduire le manque-à-gagner fiscal ;
▪ améliorer la compétitivité en jouant sur la parité des taux de change.
1. Les fondamentaux sont solides
Le FMI estime à 1,5% la croissance du PIB en 2011. Ce taux, qu’expliquent les prix élevés à l’exportation,
compense partiellement les graves répercussions des tremblements de terre du Canterbury et la destruction
de Christchurch, la deuxième ville du pays, le 22 février 2011.
Un taux de chômage élevé, supérieur à 6%, ainsi que des mesures publiques d’encouragement à l’épargne ont
permis de contenir l’inflation autour de 2%, conformément aux statuts de la Reserve Bank et ce en dépit d’une
politique monétaire accommodante, qui a fixé en mars 2011 le taux directeur à 2,5%, pour accompagner la
reconstruction de Christchurch. Par la suite, estimant la conjoncture économique internationale peu favorable,
en dépit d’une amélioration économique au niveau national grâce à la bonne tenue des exportations, la
Banque centrale n’a pas jugé bon de relever ce taux directeur.
Le NZD, ou « dollar kiwi » s’est apprécié de 30% par rapport au début de 2009, grâce aux prix élevés des
matières premières exportées ainsi qu’aux capitaux étrangers placés en vue de jouir du différentiel de taux
d’intérêt.
Le déficit public atteint un record de 9% du PIB sur la période 2010-2011, en raison des dépenses
d’infrastructures liées à la reconstruction du Canterbury. La dette publique nette s’élève à 20% du PIB au
second semestre de l’année 2011.
Le déficit de la balance des transactions courantes se maintient autour de 4% du PIB, grâce à l’amélioration
des termes de l’échange, d’une faible demande intérieure et d’un environnement international caractérisé par
des taux d’intérêts bas. La dette extérieure baisse mais demeure élevée, à 72% du PIB fin 2011.
Le secteur bancaire, constitué de filiales de quatre grandes banques australiennes, résiste aux turbulences des
marchés financiers, et fait des profits. La part des prêts non-productifs accordés par les banques reste faible
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(environ 2%). En termes de fonds propres, leur Tier 1, de 10% en septembre 2011, reflète une solide
capitalisation. Le ratio crédit/dépôt (capacité des banques à financer leurs prêts sur leurs dépôts) reste élevé.
2. Des risques existent néanmoins
Le redressement économique de la Nouvelle-Zélande ne se ferait qu’après un temps de latence, même si le
Fonds table sur une hausse de 2,3% du PIB en 2012, due à l’effet de levier des dépenses liées à la
reconstruction du Canterbury car, à court terme, tant leur ampleur que leur mise en œuvre restent confuses. A
moyen terme, en revanche, le Fonds estime à 3,35% dès 2013 la hausse de croissance du PIB, la reconstruction
produisant tous ses effets sur la période 2013-2017.
Comme risques, le FMI identifie tout d’abord l’endettement des ménages, la pression à la hausse sur les taux
d’intérêts (liée à la fois à l’appréciation du NZD et aux incertitudes économiques mondiales) et la rigueur
budgétaire, considérant que l’ensemble continuera de peser sur la consommation et l’investissement.
La deuxième faiblesse que relève le FMI est la grande vulnérabilité de la Nouvelle-Zélande à l’environnement
économique international. Exposée à la conjoncture mondiale et à ses bouleversements financiers possibles,
la Nouvelle-Zélande l’est à plusieurs titres, en raison de :
▪ sa trop forte spécialisation géographique : un tiers des exportations de la Nouvelle-Zélande partent vers la
Chine et l’Australie, ce qui la rend dépendante de leur conjoncture économique. S’y ajoute l’assombrissement
des perspectives européennes et donc, là encore, la variation possible de la demande extérieure adressée à la
Nouvelle-Zélande, avec son impact prévisible sur l’activité et l’emploi.
▪ sa trop forte spécialisation sectorielle : exclusivement composées de produits agricoles bruts, les
exportations sont sensibles aux cours des matières premières, ceux du lait notamment, qui constitue 25% du
total des exportations.
▪ du loyer, croissant, de l’argent qu’elle emprunte à l’étranger : le recours massif aux capitaux
internationaux expose la Nouvelle-Zélande aux répercussions non seulement pour les entreprises et les
ménages mais aussi pour les banques, d’une hausse du loyer de l’argent, notamment sur les marchés
financiers de gros.
3. Recommandations du FMI
3.1. Maintenir une politique monétaire accommodante. Le taux d’inflation, revenu sous les 2% maximum
prescrits par les statuts de la Banque centrale, est conforme aux prévisions. Le crédit et la masse salariale
restent contenus. En cas de choc mondial sur les marchés financiers, la marge de manœuvre à court terme de
la Nouvelle-Zélande reste intacte, du fait de l’autonomie de sa politique monétaire. Elle peut jouer sur une
nouvelle baisse du taux directeur et rendre les conditions d’obtention de liquidités encore plus
accommodantes voire diminuer le taux de réserves obligatoires par exemple, permettant au NZD d’amortir les
chocs asymétriques externes. Mais, si la reprise se confirme et que les risques se dissipent, la Banque centrale
devra veiller à peu à peu adopter une politique monétaire plus restrictive, afin de juguler l’inflation.
3.2. Diminuer la vulnérabilité externe. Le déficit courant structurel reflète le faible ratio du taux d’épargne
nationale par rapport aux investissements, résultant de la forte dette nette extérieure. Il devrait, à parité de
taux de change inchangée et en raison de la reconstruction du Canterbury, atteindre 7% du PIB à moyen
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terme, portant la dette extérieure à 90% à l’horizon 2017. Il s’agirait, pour les autorités, d’endiguer toute
dérive du déficit et de la dette en poursuivant la politique d’encouragement à l’épargne des agents
économiques initiée au Budget 2010-2011. Quant à la surévaluation du NZD, qui rend non-viable à long terme
le déficit courant, et qu’explique le différentiel des taux de rémunération de l’argent d’avec les principales
autres monnaies, elle ne saurait durer qu’autant que les autres Banques centrales n’adoptent pas de politiques
plus restrictives.
3.3. Réduire le déficit budgétaire par la pression fiscale. Tout effort de réduction du manque à gagner fiscal
(que reproche aussi à la Nouvelle-Zélande l’OCDE dans son rapport 2011), pour contenir la dette, devra veiller
à préserver l’activité et la reprise économiques. Le gouvernement prévoit un retour à l’équilibre, voire à
l’excédent budgétaire, à l’horizon 2014-2015. Outre qu’il permettrait de soulager la politique monétaire, seul
outil de la politique économique du gouvernement à ce jour, l’accroissement de la pression fiscale permettrait
à la Nouvelle-Zélande d’amortir sur le long terme le choc des générations (notamment celui du financement
des coûts de santé d’une population vieillissante).
3.4. Veiller au maintien de la stabilité financière. A ce jour, la santé bancaire est solide mais elle pourrait se
trouver affectée par des changements de positions des investisseurs, qu’ils soient nationaux (essentiellement
les agriculteurs) ou étrangers, en fonction des besoins en capital et de la rémunération offerte en contrepartie
des disponibilités. S’il salue les efforts de la Banque centrale sur les coûts et les mesures macro-prudentielles
comme son intention de mettre en œuvre les exigences recommandées par Bâle III début 2013, le FMI note
que la concentration bancaire expose le secteur au syndrome du « too big to fail ». Il s’agirait de le contourner
en opérant un durcissement des règles prudentielles. Celui-ci pourrait prendre la forme soit de minima en
termes de capitalisation des banques à un niveau plus élevé que celui prévu par les accords de Bâle III, soit
d’une élévation au-dessus de 75% du ratio sur fonds propres. *
C’est un satisfecit général sur la politique économique néo-zélandaise qu’émet le FMI, considérant qu’en cas de
nouveau choc économique mondial, la marge de manœuvre du gouvernement reste grande, même s’il diffère
son plan de réduction des déficits. En revanche, la surévaluation (d‘environ 15%) du dollar néo-zélandais « nuit
fortement à la compétitivité-prix de ses exportations et donc à l’activité [économique] du pays » selon le Fonds
qui encourage donc la Nouvelle Zélande à une politique volontariste pour corriger cette situation.
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Date de parution : 27 juin 2012
Rédacteurs en chef : Florence Jeanblanc-Risler Chef du service économique régional de Tokyo Ambassade de France au Japon Benoît Gauthier Chef du service économique de Séoul Ambassade de France en Corée Agnès Espagne Chef du service économique de Canberra Ambassade de France en Australie Monique Amigues Chef du service économique de Wellington Ambassade de France en Nouvelle-Zélande
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Japon : indicateurs économiques
PIB : +1,2% en g.t. (1T2012) Exportations : -0,5% en g.m. (mai)
Production : -0,2% en g.m. (avril) Inflation core : +0,2% en g.a. ; Chômage : 4,6% (avril)
Change Indice boursier Nikkei
-6
-5
-4
-3
-2
-1
0
1
2
3
1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Demande extérieure (pt) Demande int. publique (pt)
Demande int. privée (pt) Croissance du PIB (%)
Source : Cabinet Office. -1
0
1
2
3
4
5
6
7
8
05 06 07 08 09 10 11 12
Solde Exportations Importations
Source : douanes japonaises.
(Valeur, CVS, '000 Mds de yens)
40
50
60
70
80
90
100
110
120
130
140
150
05 06 07 08 09 10 11 12
Total Automobile Electronique
Source : METI.
(Indice, base 100 = 2005)
3,0
3,5
4,0
4,5
5,0
5,5
6,0
-3,0
-2,0
-1,0
0,0
1,0
2,0
3,0
05 06 07 08 09 10 11 12
Inflation hors produits frais Taux de chômage
Sources : MHLW, MIC.
(Inflation hors produits frais, %) (Taux de chômage, %)
70
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JPY/EUR
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AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE
SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 26/28
Corée : indicateurs économiques
PIB : +0,9% en g.t. (1T2012) Exportations : +2,2% en g.m (mai)
Production : +0,9% en g.m. (avril) Inflation : +2,5% ; Chômage : 3,1% (mai)
Change Indice boursier Kospi
-6
-4
-2
0
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4
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T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1
2009 2010 2011 2012
Importations Exportations
Stock FBCF
Consommation publique Consommation privée
PIB-5
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15
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25
30
35
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50
2007 2008 2009 2010 2011 2012
Balance Exportations Importations
(Valeur, non CVS, Mds USD)
Source : douanes coréennes.
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2008 2009 2010 2011 2012
Total Electronique Automobile
(Indice, base 100 = 2005)
Source : Banque de Corée.
2,0
2,5
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3,5
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4,5
5,0
5,5
1
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20
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/01
20
11
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20
12
/01
IPC (% y.o.y.)
Taux de chômage (% cvs)
600
800
1 000
1 200
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1 600
1 800
2 000
2 200
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WON/EUR
WON/USD WON/100 JPY
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1 200
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1 800
2 000
2 200
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/01/1
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5
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/03/2
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5
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1
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AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE
SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 27/28
Australie : indicateurs économiques
PIB : +1,3% en g.t. (1T2012) Exportations : +3,8% en g.m. (avril)
Production : +0,8% en g.t. (1T2012) Inflation : +1,6% en g.a. ; Chômage : 5,2% (1T2012)
Change Indice boursier S&P/ASX 50
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1T
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3T
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1T
05 06 07 08 09 10 11 12
Source : ABS.
(Croissance, %)
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05 06 07 08 09 10 11 12
Solde Exportations Importations
(Valeur, CVS, Mds AUD)
Source : ABS.
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4
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2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Source : OCDE.
(Croissance, %, CVS)
4,0
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5,5
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3,0
4,0
5,0
1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Inflation Taux de chômage
Sources : ABS, OCDE.
(Inflation, %) (Taux de chômage, %)
0,9
1,0
1,1
1,2
1,3
1,4
1,5
1,6
1,7
1,8
1,9
2,0
2,1
2,2
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
AUD/USD
AUD/EUR
Ap
pré
cia
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du
do
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us
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n
3 000
3 500
4 000
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2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
L E T T R E E C O N O M I Q U E J A P O N , C O R E E , A U S T R A L I E E T N O U V E L L E - Z E L A N D E N ° 3 7 © D G T R E S O R - 2 7 / 0 6 / 2 0 1 2
AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE
SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 28/28
Nouvelle-Zélande : indicateurs économiques
PIB : +0,3% en g.t. (4T2011) Exportations : -0,5% en g.m. (avril)
Production : -2,0% en g.t. (4T2011) Inflation : +1,8% en g.a. ; Chômage : 6,3% (4T)
Change Indice boursier NZX 50
-1,5
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
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2,0
1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : Statistics NZ.
(Croissance, %)
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05 06 07 08 09 10 11 12
Solde Exportations Importations
Source : Statistics NZ.
(Valeur, CVS, Mds NZD)
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1T
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1T
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3T
4T
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : OCDE.
(Croissance, %, CVS)
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6
7
8
1
2
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5
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1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T1T2T3T4T
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Inflation Taux de chômage
Sources : Statistics NZ.
(Inflation, %) (Taux de chômage, %)
1,1
1,2
1,3
1,4
1,5
1,6
1,7
1,8
1,9
2,0
2,1
2,2
2,3
2,4
2,5
2,6
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
NZD/USD
NZD/EUR
Ap
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nd
ais
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2 500
2 750
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