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IUFM DE BOURGOGNE

Professeur certifié

LES ITINERAIRES DE DECOUVERTE

QUELS ENJEUX POUR LE CDI ?

QUEL ROLE POUR LE PROFESSEUR-DOCUMENTALISTE ?

MANGIONE, Stéphanie

DOCUMENTATION DIRECTRICE DE MEMOIRE Maryse LEVRAT

Professeure-documentaliste au collège Jean Vilar de Chalon sur Saône

Année scolaire 2002/2003 N° : 9801998P

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REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier tous ceux qui m’ont soutenu et encouragé pendant la rédaction de cemémoire et durant cette année de stage. Et plus particulièrement Maryse Levrat, madirectrice de mémoire, Anne-Catherine Collot d’Escury, ma conseillère pédagogique, etOdile Cognard, ma formatrice IUFM.

Je souhaite également remercier mes collègues documentalistes stagiaires pour leursoutien et leur bienveillance.

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SOMMAIRE

Introduction

1. Enjeux et difficultés pour le professeur-documentaliste dans la mise en place des itinéraires de découverte

1.1 Intégrer une équipe et aider à la mise en œuvre des IDD 1.1.1 Particularités de l’organisation telle qu’elle a été prévue lors de la journée de pré-rentrée 1.1.2 Un partenariat professeurs de disciplines / documentaliste à redéfinir 1.1.3 Motiver les élèves en leur proposant un véritable parcours de formation

1.2. Formaliser la politique documentaire du CDI 1.2.1 Gérer un centre de ressources 1.2.2 Mettre en œuvre des apprentissages documentaires 1.2.3 Prendre en compte la ruralité de l’ établissement

1.3 Concevoir des outils pour les élèves 1.3.1 Le carnet de bord 1.3.2 La fiche de références bibliographiques

2. Acquisition des compétences documentaires : le documentaliste comme maître d’œuvre

2.1 Enseigner aux élèves une nouvelle façon de travailler 2.1.1 L’apprentissage de l’autonomie 2.1.2 Le questionnement du sujet : une activité nouvelle pour les élèves

2.2 Initier les élèves à la recherche documentaire 2.2.1 Savoir utiliser les usuels 2.2.2 Utiliser BCDI pour trouver les documents pertinents 2.2.3 Internet , une source d’informations incontournable

2.3 Répondre aux difficultés des élèves dans le traitement et la restitution d ‘informations 2.3.1 Le traitement de l’information 2.3.2 La restitution orale 2.3.3 La production

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3. Vers un partenariat professeurs de disciplines / professeur-documentaliste

3.1 Participer à l’évaluation finale 3.1.1 Evaluer la prestation orale des élèves 3.1.2 Noter le parcours de l’élève grâce à une grille d’évaluation

3.2 Bilan du premier itinéraire de découverte 3.2.1 Aspects positifs 3.2.2 Aspects négatifs

3.3 Perspectives pour une meilleure collaboration des enseignants et de surcroît une meilleure réussite des élèves 3.3.1 Pour une meilleure cohésion de l’équipe pédagogique 3.3.2 Préparer l’élève à affronter la société de l’information

Conclusion

Bibliographie

Annexes

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INTRODUCTION

Au collège, les itinéraires de découverte s’inscrivent dans la continuité des parcoursdiversifiés et des travaux croisés. Il s’agit pour l ‘élève de 5e d’apprendre à travaillerautrement. Les finalités sont triples : décloisonner les savoirs, tester les aptitudes desélèves et développer le goût d’apprendre. Je dois dire que ces trois points ont éveillé trèsrapidement chez moi l’envie de participer à ce dispositif. En effet, donner du plaisir àl’élève tout en développant ses compétences est un élément qui me tient à cœur. Quelledéception pour un enseignant de voir un élève s’ennuyer au collège ! C’est alors avecenthousiasme que j’ai souhaité participer aux itinéraires de découverte avec les élèvesde cinquième du collège Pierre Vaux. Mon emploi du temps m’a permis de m’intégrerdans deux projets : un itinéraire inscrit dans le domaine « nature et corps humain » aupremier semestre et le deuxième se déroulant au semestre suivant portant sur les« langues et civilisations ».

Outre le fait de donner du plaisir aux élèves grâce à une pédagogie qui donne du sensaux apprentissages, j’ai souhaité également mesurer l’intérêt de m’inscrire dans uneéquipe. Durant les IDD, je collabore avec des enseignants de disciplines différentestelles que l’éducation civique et les sciences physiques pour le premier projet et lesLettres classiques et l’anglais pour le second IDD. En effet, je tiens à m’assurer que ledocumentaliste peut avoir sa place au sein d’une équipe et de ce fait enseigner descompétences transversales. L’intérêt également pour moi est de mesurer la progressiondes apprentissages documentaires entre un élève de sixième et un élève de cinquième.Pour y parvenir, je tiens à préciser que je suis intervenue auprès de deux classes desixième pour l’initiation à la connaissance et à l’utilisation des ressourcesdocumentaires du CDI. Cela me permet d’évaluer le niveau en matière de compétencesdocumentaires entre un élève de 6e et un élève de 5e. Par conséquent, je peux me rendrecompte de ce qu’ est capable de faire un élève de 5e au CDI. J’ai donc mis en place desactivités documentaires dans le cadre des itinéraires de découverte telles que la maîtrisedu logiciel BCDI ou l’utilisation d’un moteur de recherche sur Internet.

Mon action au sein du dispositif s’inscrit dans la durée puisque notre calendrier compte12 semaines pour chaque itinéraire de découverte. J’ai commencé au mois de septembre2002 pour terminer le premier IDD en janvier 2003. Le second débute en février et il seterminera début juin. Il s’agit d’abord pour moi de voir de quelle manière je peuxm’inscrire dans ce dispositif afin de renforcer le rôle du documentaliste de collège ausein de l’équipe enseignante. Pour ce faire, j’ai dès le mois de septembre consulté lessites Internet des académies pour lire les compte-rendus d’expérience.Malheureusement, je n’ai pas trouvé de réflexion sur notre métier comme je lesouhaitais mais plutôt un cadrage sur l’intervention du documentaliste dans la phase derecherche documentaire.

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Par ailleurs, tout porte à croire que le CDI va être très fortement sollicité au collège. Eneffet, les itinéraires de découverte ne sont pas mis en barrettes et ceci pour permettre àtoutes les classes d’avoir accès au centre de ressources. Voilà pourquoi le CDI est misau cœur du dispositif. Sa fréquentation va être intensive. Ma conseillère pédagogiquem’a vite mis en garde contre l’écueil du documentaliste « prestataire de services » . J’aidonc très rapidement voulu éviter cet état de fait en essayant de m’imposer commepartenaire de formation à part entière. Cela supposait de ma part de connaître lesobjectifs disciplinaires de mes collègues et de faire des propositions d’apprentissagesméthodologiques destinés à faciliter l’accès aux élèves à ces savoirs disciplinaires. Lamise en œuvre de cette stratégie a été un souci constant de ma part. Par ailleurs, le CDIavait été choisi comme lieu unique de déroulement des IDD. Placée devant le faitaccompli, je pressentais que j’allais devoir jouer un rôle de coordonnateur et de« régulateur » qui ne m’incombait pas. Cet état de fait m’a conduit à réfléchir auxlimites à définir de la part du professeur-documentaliste et surtout comment lesimposer ?

C’est pourquoi, au vu de la situation, je proposerai de réfléchir sur la place duprofesseur-documentaliste comme partenaire non-disciplinaire au sein de l’équipe.J’exposerai ensuite comment j’ai essayé d’adapter mes formations aux besoins desélèves et de quelle façon j’ai organisé un accompagnement individuel pour unemeilleure réussite ; ce qui n’a pas été sans difficultés. La dernière partie sera consacrée àun bilan qui devrait permettre de dégager des propositions pour un meilleurfonctionnement du travail en équipe en sachant que finalement ce seront les élèves quien tireront profit.

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CHAPITRE 1 : ENJEUX ET DIFFICULTES POUR LE PROFESSEUR-DOCUMENTALISTE DANS LA MISE EN PLACE DES ITINERAIRES DEDECOUVERTE

1.1 INTEGRER UNE EQUIPE ET AIDER A LA MISE EN ŒUVRE DESITINERAIRES DE DECOUVERTE

1.1.1 Particularités de l’organisation telle qu’elle a été prévue lors de la journéede pré-rentrée

Les itinéraires de découverte sont conçus pour améliorer les apprentissages des élèves.L’interdisciplinarité, axe principal du projet, permet de relier les disciplines entre elleset de ce fait, donne de la cohérence aux processus d’apprentissages. Ainsi les élèvesdonnent du sens aux études et accèdent plus facilement à l’autonomie. Une conséquenceimportante du dispositif, c’est la mise en relief de la fonction documentaire. Ledocumentaliste, qui n’est pas professeur de discipline, doit néanmoins prendre appui surcelles-ci pour faire acquérir des compétences transversales aux élèves. A cela, s’ajouteun rôle éducatif. En effet, face à la surinformation, le documentaliste a pour missiond’initier les élèves à la sélection et au traitement de l’information. Plus qu’unenseignant, le documentaliste devient un guide.

La journée de pré-rentrée est l’occasion pour moi d’avoir une première approche desitinéraires de découverte puisque le Chef d’établissement présente à l’équipe éducativele programme d’actions pour l’année 2002/2003. Ce nouveau dispositif s’intègre dans lapartie du projet d’établissement intitulée « Affirmer l’autonomie de l’élève par uneapproche transdisciplinaire et l’appropriation des savoirs ». Jusque là, cela correspond àl’idée que j’ai du dispositif à travers la lecture des textes officiels sur les nouvellesorientations du collège. Par conséquent, mon implication en tant que professeure-documentaliste dans le dispositif ne fait aucun doute.

C’est au cours de cette journée de pré-rentrée que je participe à une réunion sur lesitinéraires de découverte. Sont présents les enseignants qui sont engagés dans un ouplusieurs itinéraires. Lors de cette concertation, nous harmonisons un certain nombre depoints relatifs à l’organisation des itinéraires de découverte. En discutant avec lescollègues, j’apprends qu’un temps de travail en commun a déjà été consacré parl’équipe au printemps 2002. Les enseignants ont préalablement déterminé les domaines,les disciplines concernées et les couplages disciplinaires. Une grille d’évaluation a étémise en œuvre. Mais rien n’a vraiment été envisagé sur le plan pédagogique. C’est lorsde la pré-rentrée que nous établissons le planning annuel et les grandes phases qui vontêtre abordées avec les élèves. Ensemble, nous reprenons les textes officiels afin d’évitertout éloignement du cadre institutionnel. En fait, notre concertation n’est pas trèsenrichissante. Nous avons omis de parler du plus important c’est-à-dire l’approchepédagogique du projet. Nous aurions dû initier une réflexion autour des activités

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pédagogiques à mener avec les élèves. J’ai compris plus tard que cette absence deréflexion nous a conduits à improviser certaines séances. Mon manque d’expériencem’a desservi car je n’ai pas su aborder les bonnes questions au bon moment . Avec unpeu de recul, je me suis rendue compte que rien n’avait été construit et que c’était unelacune à laquelle il fallait remédier à l’avenir.

1.1.2 Un partenariat professeurs de disciplines / documentaliste à redéfinir

Etre associée à cette concertation m’a permis d’avoir une vue d’ensemble du projet.Cependant, nous avons oublié d’établir le rôle spécifique de chacun dans le dispositif.Nous n’avons pas respecté un certain nombre de contraintes pour une meilleure réussitedu projet. En effet, jamais nous n’avons évoqué des dysfonctionnements possibles. Parexemple, dans le cas précis où un professeur serait absent, qui prendrait en charge lesélèves ? Bien entendu, le professeur-documentaliste n’est pas concerné par ce type dedifficulté sauf que j’ai appris à mes dépens que cela aurait des conséquences sur lefonctionnement du CDI. En effet, au printemps 2002, il a été décidé que les itinérairesde découvertes ne seraient pas mis en barrettes (pas de créneau dégagé pour ledispositif) dans l’emploi du temps. De ce fait, le professeur-documentaliste doitaccueillir les élèves toutes les semaines au CDI. Donc, le documentaliste suit chaqueitinéraire du début à la fin et participe à toutes les phases du projet. Je souligne que lesenseignants ne co-animent pas les séances de deux heures mais se succèdent. Le CDI estfermé aux autres classes six heures par semaine car il y a trois IDD par semestre. Il mesemble que c’est une solution de facilité. En effet, ma fonction de professeur-documentaliste me fait intervenir auprès des élèves dans le cadre de la recherchedocumentaire et du traitement de l’information. Je dois donc former les élèves sur leplan méthodologique et tenter de leur faire acquérir des compétences documentaires enmettant à leur disposition des outils tels que BCDI ou Internet. Mais en participant àtoutes les phases du projet, je m’éloigne de ma mission. Pour aller plus loin, je constateque les enseignants font reposer le projet sur la personne de professeur-documentaliste.Le déroulement des itinéraires de découverte au CDI permet à l’équipe de déléguerquelque peu la responsabilité des activités pédagogiques au documentaliste. Plus quedocumentaliste, je suis devenue malgré moi professeure de discipline voire professeured’itinéraires de découverte. C’est une conséquence de l’occupation régulière et sansraison du CDI. Les élèves ne perçoivent pas le lien et la continuité avec la discipline del’IDD, ils perdent ainsi le sens de leur travail. Il est certes très agréable d’être sollicitéerégulièrement par les élèves mais je dois dire que souvent je suis sortie du cadre qui estle mien en répondant à des questions d’ordre disciplinaire. La co-animation au CDI esttrès intéressante sur le plan pédagogique mais le rôle de chaque enseignant doit êtrebien défini dès le début du projet. J’espère initier une réflexion autour de ce problèmelorsque nous ferons le bilan des IDD à la fin de l’année scolaire et mettre en place unautre type d’organisation pour l’année prochaine.

Mon implication dans les IDD s’est faite naturellement puisque la fonctiondocumentaire dans projet ne fait aucun doute. J’ai souhaité participer à deux itinérairesdurant l’année. Le premier a pour titre « la sécurité : quels risques courons-nous, quelsrisques faisons-nous courir ? » ( annexe n°1). Deux disciplines sont associées :l’éducation civique et les sciences physiques. Le deuxième débutant au secondsemestre a pour thème « la vie des langues » . Je travaille avec une enseignante de

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Lettres classiques et un professeur d’anglais ( annexe n°2 ). J’ai consacré davantage detemps à mettre en place le premier IDD car j’ai procédé par tâtonnement. Neconnaissant pas les acquis des élèves et les méthodes de travail des enseignants, j’ai peuanticipé par rapport à l’évolution du projet. Le deuxième est organisé

avec des bases plus solides puisque j’ai en ma possession quelques outils tel que lecarnet de bord et une meilleure connaissance des compétences des élèves. De plus, lepartenariat avec les enseignants est beaucoup plus productif sur le plan pédagogique quela première fois. Les échanges sont nombreux. Les enseignants se succédant au CDIpendant les deux heures d’IDD chaque semaine, c’est moi qui fais le lien , quim’occupe du passage de témoin entre les deux professeurs. Ce point n’a d’ailleurs pasfait l’objet d’une discussion lors de notre concertation de pré-rentrée. Au début de ladeuxième heure, j’explique au collègue qui arrive ce qui a été fait précédemment. Forceest de constater que je deviens la charnière du projet. J’observe qu’il s’agit d’ une autreconséquence liée à l’occupation du lieu CDI. Par ailleurs, des petits bilans se déroulentau CDI après chaque séance avec les enseignants. Nous évoquons la progression dugroupe et le cas des élèves en difficulté. Cela permet notamment de fixer quelquesobjectifs pour les séances à venir. Par exemple, c’est à cette occasion que nous avonsdécidé d’accompagner davantage un élève en grande difficulté et en marge dansl’itinéraire. Nous avons décidé qu’il ferait très peu de recherche et qu’à la place nousallions lui fournir tous les documents nécessaires à son travail. De cette manière, il peutévoluer au même rythme que les autres. Ces petits bilans avec l’équipe m’aident àm’intégrer dans ma nouvelle fonction de documentaliste. Je peux mettre en place lesséances de recherche documentaire et fixer des contraintes telles que l’utilisationd’outils propres au CDI ( BCDI).Pour éviter une implication du documentaliste au-delà de sa fonction, il me semble qu’àl’avenir une renégociation doit être envisagée et le rôle de chacun doit être redéfini.Pour limiter l’occupation du CDI, il faut mettre en place une nouvelle organisation.Lorsque nous ferons le bilan, je proposerai que le professeur-documentalisten’intervienne que dans certaines phases du projet ( recherche documentaire, traitementde l’information, production). L’investissement du documentaliste est trop important carje suis la progression d’un groupe deux heures consécutives chaque semaine et de cefait le CDI est fermé aux autres classes six heures par semaine. Cette organisationdéterminée par l’équipe avant mon arrivée est certes très intéressante car les élèves ontles ressources du CDI à leur disposition pendant tout l’itinéraire mais comment cela vat-il se passer lorsque les classes de 4ème seront engagées dans les IDD l’annéeprochaine . Cela signifierait que le CDI serait fermé douze heures par semaine auxautres classes. En sachant aussi que les classes de sixième participent à une initiationCDI une heure par semaine en demi-classe et en faisant un petit calcul, je constate quel’année prochaine le CDI serait mobilisé 18 heures par semaine pour des activités declasses ou de groupes. Des résistances commencent à se profiler dès cette année de lapart des autres membres de l’équipe pédagogique . En effet, une enseignante de latin asouhaité faire des recherches avec ses élèves au CDI mais je n’ai jamais pu l’accueillircar ces heures de latin se superposent aux les heures IDD du collège. On voit clairementles limites d’un tel système. Par conséquent, lors de la phase de bilan des IDD avec lesenseignants, je proposerai un nouveau fonctionnement pour l’année prochaine. Bienentendu, je trouve qu’il est gratifiant pour nous autres professeurs-documentalistesd’être intégrés et de s’intégrer dans l’ensemble du dispositif. Mais notre fonctiond’accueil dans l’établissement nous impose de participer à d’autres activitéspédagogiques et de garder du temps pour la gestion et la veille documentaire. Or avec

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les IDD tels qu’ils fonctionnent dans mon établissement, nous sommes limités danscette voie. C’est donc un problème qu’il serait souhaitable de soulever avec l’ensemblede la communauté éducative.

1.1.3 Motiver les élèves en leur proposant un véritable parcours de formation

La motivation est un axe clé du projet. Par le choix de l’itinéraire, il s’agit de rendrel’élève actif et responsable de son apprentissage. Mais à ma grande surprise, j’apprendslors de cette phase de concertation que les IDD ne sont pas en barrette dans notreétablissement. Plus précisément, cela signifie que les élèves n’ont pas le choix des 2itinéraires prévus dans l’année. Si on se réfère au texte officiel concernant la mise enœuvre des itinéraires, il est prévu que les élèves fassent des choix :

« Sur l'ensemble du cycle central, les élèves devront réaliser quatre itinéraires,choisis dans au moins deux domaines, en fonction de leurs goûts et de leurstalents. Dans chaque domaine, plusieurs sujets d'itinéraires peuvent êtreproposés aux élèves en fonction des différentes combinaisons disciplinaires : cequi constitue une seconde possibilité de choix offerte aux élèves.

Cette possibilité de choix présente deux vertus essentielles :

- elle engage les élèves à une prise de responsabilité dans leurpropre formation : l'expérience concrète du choix permet aussi bienl'expression d'une préférence que l'obligation d'aller jusqu'au termedu projet. - elle contribue à stimuler le plaisir d'apprendre et l'intérêt pour letravail scolaire. »1

Je me suis donc posée des questions quant à la motivation des élèves. Il est difficile des’ engager dans un projet qu’on ne choisit pas. Mais dans l’ensemble, je dois direqu’ils n’ont jamais remis en cause ce « non choix ».

La première séance débute le 16 septembre 2002. Le dispositif est présenté par leprofesseur de discipline. Je ne prends pas part à cette présentation. Ensuite, j’expliqueaux élèves que je suis chargée de leur enseigner des apprentissages documentaires. Peuaprès, les élèves choisissent le sujet sur lequel ils ont envie de travailler. Lors dupremier IDD, nous avons proposé les sujets et les élèves ont commencé à réfléchir et àse fixer des objectifs de travail. J’ai constaté que cette démarche pose problème à desélèves de cinquième. Par conséquent, j’ai rectifié cette séance lors du deuxième IDDen proposant un questionnement du sujet aux élèves (voir chapitre 2). De plus, en lesinitiant à la recherche documentaire, je leur montre que leurs compétences sonttransférables dans les autres disciplines. D’ailleurs, je constate que les élèves decinquième viennent régulièrement au CDI faire des recherche dans le cadre d’un cours.Ils réinvestissent ce qu’ils apprennent dans les itinéraires de découverte. Ils utilisentfacilement les outils de recherche tels qu’Internet ou BCDI. Donc, je considère que lesitinéraires de découverte sont un tremplin vers l’autonomie.

1 France. Ministère de la Jeunesse, de l’Education et de la Recherche. Préparation de la rentrée 2002 dansles collèges et mise en œuvre des itinéraires de découverte : Circulaire n°2002-074 du 10 avril 2002

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1.2 FORMALISER LA POLITIQUE DOCUMENTAIRE DU CDI

1.2.1 Gérer un centre de ressources

● Un fonds documentaire adapté aux besoins des élèves…« Le documentaliste-bibliothécaire est responsable du centre de ressourcesdocumentaires multimédia : Sa mission consiste d'abord à veiller au bonfonctionnement d'un centre de ressources documentaires qu'il met à la disposition desutilisateurs. Il assure la responsabilité du fonds documentaire, de son enrichissement,de son organisation, de son classement et de son exploitation en faisant appel auxnormes et aux techniques répertoriées de documentation, qu'il s'agisse de livres, dedocuments, de photographies, de diapositives, de films ou de bandes sonores. Ilcontribue à son enrichissement en s'appuyant notamment sur les indications que luidonnent les professeurs de chaque discipline. »2.

En tant que gestionnaire d’un centre de ressources et comme le préconise la circulairede missions, mon rôle est de mettre en place la politique documentaire du CDI pour lesIDD et plus précisément mettre à la disposition des élèves des outils de travail.Organiser un service c’est-à-dire gérer un espace et un fonds est donc une de mespriorités. Le CDI devenant le « centre nerveux » de l’établissement il est nécessaire deprévoir les futurs besoins des usagers.

Ma première tâche est de répertorier les documents pertinents quant à leur contenu etleur niveau. De plus, il faut prendre en compte le fait que le CDI n’ait pas été doté d’unbudget spécifique aux IDD. Les enseignants sont arrivés au CDI avec leurs sujets finprêts une semaine avant le début du projet. J’ai alors préparé le travail de recherche surle thème de la sécurité qui s’inscrit normalement dans le programme de la classe decinquième. J’ai vérifié la pertinence du fonds documentaire en commençant par unpremier repérage des sujets dans les différents manuels scolaire présents au CDI. A magrande déception, très peu de sujets sont expliqués dans les manuels scolaires. On nepeut lire que quelques lignes sur la combustion ou la pollution. Ce n’est donc pas unesource d’informations d’une grande utilité pour les élèves. Ensuite, j’ai constaté quenous avions un certain nombre de livres documentaires qui pourraient être trèslargement exploités par les élèves. Des sujets comme la drogue, la sécurité routière oule tabac étaient largement traités. De plus, un grand nombre de périodiques tels queScience et vie junior, Les Clés de l’actualité ou Okapi permettent aussi de trouver lesréponses aux sujets posés. Cependant, pour certains sujets, aucun document n’estdisponible dans le fonds réel. Il est alors nécessaire de vérifier si Internet peut répondreaux futures demandes des élèves. Le fonds virtuel semblait proposer un nombreimportant de sites adaptés au niveau des élèves. Aussi, il a fallu envisager de guider lesélèves qui allaient travailler sur des sujets tels que le nucléaire, les avalanches ou l’effetde serre. Aussitôt, je mis au point une sitographie que je mettrais à disposition des

2 France. Ministère de l’Education nationale, de la Recherche et de la Technologie. Missions despersonnels exerçant dans les centres de documentation et d’information : Circulaire n°86-123 du 13 mars1986

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élèves en temps voulu. Dès lors, le CDI peut répondre efficacement aux attentes et auxdemandes des uns et des autres.

● …Mais un accès matériel parfois difficileJ’ai cru avoir tout prévu en matière d’offre documentaire. Cependant, j’ai omis certainsaspects et notamment ma position au CDI. En tant que professeure-documentaliste, jedois mettre à la disposition des élèves l’information utile aux usagers. J’ai rempli mafonction mais je suis devenue malgré moi « prestataire de service ». En effet, lors de laphase de recherche avec les élèves, j’ai passé beaucoup de temps en salle d’archives àleur fournir les périodiques qui s’y trouvaient. Bien entendu, je peux laisser faire lesélèves en leur permettant de se servir dans nos boîtes cartonnées soigneusement rangéesdans les armoires. Toutefois, cela est difficilement envisageable avec 28 élèves dansune salle exiguë. En tant que formatrice, je regrette de ne pas avoir le temps d’expliquertoutes les étapes de la chaîne documentaire. Lors du deuxième itinéraire, j’ai observéune meilleure organisation des élèves. Cependant, les élèves ont peu utilisé lespériodiques du CDI. Je n’ai donc pas rencontré ce type de difficulté. Cependant, il estsouhaitable de mieux s’organiser à l’avenir. J’envisage donc de constituer des groupesde recherche. J’ai procédé de cette façon au second semestre en faisant travailler ungroupe sur le logiciel documentaire, un autre groupe sur Internet et les autres élèves onttravaillé sur les usuels. De cette manière, tous les élèves n’ont pas demandé lespériodiques archivés en même temps.

1.2.2. Mettre en oeuvre des apprentissages documentaires

« Le documentaliste-bibliothécaire assure, dans le centre dont il a la responsabilité,une initiation et une formation des élèves à la recherche documentaire : […] Il prend,par ailleurs, toutes initiatives opportunes pour amener progressivement les élèves à : -se repérer dans le C.D.I. et connaître ses ressources et les différents types dedocuments

-définir un objectif de recherche et identifier les mots clés correspondants-utiliser les instruments de recherche de l'information (dictionnaires,

encyclopédies, tables des matières, index, systèmes de classement, fichiers informatisésou non...) -sélectionner des documents pertinents en fonction des objectifs de recherche -comprendre les informations contenues dans un document (écrit, sonore,visuel) -prendre en note et résumer ces informations -organiser logiquement les informations recueillies en vue de la communicationfinale indiquée par le professeur (fiche de lecture, exposé, dossier, exposition,affiche...). » 3

Je me dois donc de m’inscrire dans le cadre des IDD. De plus, les textes officiels sur lapréparation des itinéraires ont largement mis en avant le rôle de l’enseignant- 3 France. Ministère de l’Education nationale, de la Recherche et de la Technologie. Missions despersonnels exerçant dans les centres de documentation et d’information : Circulaire n°86-123 du 13 mars1986

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documentaliste. On peut lire : « le rôle pédagogique du professeur documentaliste estréaffirmé pour accompagner chaque élève dans la mise en œuvre d'une démarchepersonnelle de recherche documentaire et de maîtrise de l'information ».4 Dans laperspective d’offrir des conditions de travail idéales aux élèves, mon rôle consiste en unaccompagnement individuel pendant les IDD et en dehors de ces heures. En effet, desélèves ont profité de leurs heures d’étude pour travailler sur leurs itinéraires.Logiquement, le CDI leur était ouvert et les demandes de leur part ont été importantes.Par ailleurs, la salle informatique a également été mise à leur disposition pendant lesséances car le CDI ne compte que deux postes informatiques. Dans le cadre del’accompagnement individuel, les apprentissages documentaires ont largement porté surla maîtrise du logiciel BCDI et la recherche sur Internet notamment avec le moteur derecherche Google ( voir chapitre II).Mais le traitement de l’information est égalementprivilégié(voir chap.II). J’ai constaté que les élèves ont de grosses difficultés à trouverl’information utile dans un texte. Il faut les accompagner de manière à ce qu’ils puissentrestituer une information et non pas faire du « copier/coller » comme ils en ont souventl’habitude. De plus, je me suis attachée à leur expliquer l’importance de ces savoir-faire.Le but est qu’ils puissent réinvestir ces connaissances dans le prochain itinéraire maiségalement dans les autres disciplines. Malheureusement, j’ai noté qu’ils ont pour laplupart un manque de cohérence. Et il est très difficile pour eux de transférer ce qu’ilsapprennent dans les autres disciplines. Cependant, je pense que ce n’est pas une causeperdue. J’ai l’intime conviction que les IDD de 4ème seront une nouvelle occasion demettre en pratique ces apprentissages et ainsi de les consolider.

1.2.3 Prendre en compte la ruralité de l’établissement

Le collège Pierre Vaux de Pierre de Bresse est un petit établissement de 250 élèvesavec une équipe pédagogique composée de 25 enseignants. Le collège étant situé dansune zone rurale, il est fondamental d’en tenir compte dans notre organisation. En effet,l’établissement est isolé et la ville importante la plus proche, Chalon-sur-Saône est à 45kilomètres. Cela signifie que les élèves n’ont pas accès à une bibliothèque municipalepour faire quelques recherches complémentaires. Je précise toutefois qu’il existe unepetite bibliothèque dans la commune mais qui ne répond pas aux besoins des élèves. Deplus, les élèves habitent les villages voisins et pour la plupart ils n’ont pas la possibilitéde fréquenter la bibliothèque de Pierre de Bresse. Le CDI se doit alors de répondre àtoutes les demandes car il est le seul lieu d’accès à l’information. Je dois direqu’Internet est très largement utilisé lorsque cela semble utile et notamment commebanque d’images pour illustrer les travaux des élèves. Cette exigence à satisfaire lesdemandes permet de corriger les inégalités . En effet, très peu d’élèves ont unéquipement informatique et une connexion Internet à la maison. Dans l’ensemble, il mesemble que toutes les demandes ont été satisfaites et nous n’avons pas trop souffert decet isolement géographique.

4 France. Ministère de la Jeunesse, de l’Education et de la Recherche. Préparation de la rentrée 2002dans les collèges et mise en œuvre des itinéraires de découverte : Circulaire n°2002-074 du 10 avril 2002

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1.3 CONCEVOIR DES OUTILS POUR LES ELEVES

1.3.1 Le carnet de bord

○ La documentaliste

Travailler autrement nécessite de construire de nouveaux outils d’apprentissages pourles élèves. Les travaux personnels encadrés (TPE) au lycée ont été une grande sourced’inspiration quant à la création du carnet de bord. Je me suis tout naturellement référéeaux textes officiels sur les TPE :« Un carnet de bord que chaque élève tient tout au long de son travail, ou il consignel’avancée de son projet et des recherches, les difficultés rencontrées et les solutionsapportées avec l’équipe ou le professeur. Ce carnet de bord est un outil qui permettraau professeur de mesurer l’implication, la méthode et la progression personnelle dechaque élève. » 5« Un carnet de bord, tenu par chaque élève, permettra de mesurer la progression dutravail »6 Aussi, cet outil doit être construit pour apprendre la rigueur à l ‘élève etl’inciter à se situer dans une démarche de projet. Au départ, j’ai évoqué le carnet debord pendant la phase de concertation avec l’équipe pédagogique qui a vu tout de suitel’intérêt d’un tel outil. Les différents sites Internet de l’éducation proposent un certainnombre d’exemples de carnets de bord conçus pour les lycéens. Il a fallu s’en inspirerpour créer un outil adapté aux collégiens. Le carnet de bord doit absolument comportercertaines rubriques telles que les dates des séances IDD, le travail effectué pendant les 2heures hebdomadaires, les outils utilisés pendant la phase recherche, les difficultésrencontrées et le travail à envisager pour la prochaine séance. Cet outil se doit d’êtresimple et fonctionnel pour des élèves de cinquième qui l’utilisent pour la première fois.Une fois le carnet de bord réalisé, il est distribué à chaque élève sous la forme d’unefeuille de format A3. Les enseignants et moi avons sans cesse rappelé aux élèves lanécessité de remplir le carnet de bord ( annexe n° 3 ).

○ L’élève

Trace d’un itinéraire personnel, le carnet de bord oblige l’élève à noter saprogression dans le temps. Il a ainsi une trace des étapes de réalisation de son travail.De plus, le carnet de bord permet à l’élève d’apprendre à anticiper en y notant son futurtravail. Il peut relier les séances éloignées dans le temps et rendre ainsi plus évidents lacontinuité et le sens de ce qu’il apprend. Grâce à cet outil, l’élève a aussi l’occasion defaire un premier pas vers l’autonomie et la prise de responsabilités. Seul, il réfléchit etprend du recul par rapport à son activité dans l’IDD. De cette manière il peut se

5 France . Ministère de l’Education nationale, de la Recherche et de la Technologie et Centre Nationale deDocumentation Pédagogique. Protocole pour l’expérimentation des TPE en classe de première ( annéescolaire 1999-2000)6 France. Ministère de l’Education nationale. Le B.O. : Bulletin officiel de l’Education nationale, 20 avril2000 , n°3.

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remettre en question. A l’apprentissage de l’autonomie s’ajoute l’autoévaluation car sestâtonnements notés dans le carnet l’aident à réajuster son travail et rectifier ses erreurs.Ce schéma idéal a très bien fonctionné avec les élèves qui on tenu leur carnet de bordde façon régulière. A chaque fin d’heure, j’ai rappelé aux élèves qu’ils devaientconsacrer cinq minutes pour remplir leur carnet de bord. Certains l’ont fait et d’autrespas. En effet, je n’ai jamais ramassé les carnets de bord donc certains ont jugé bon de nepas le remplir correctement. C’est évidemment un point de l’itinéraire que nous avonsrectifié lors du deuxième IDD. En effet, avant chaque séance, nous vérifions que lecarnet est bien rempli et nous nous sommes engagés auprès des élèves à le ramasserrégulièrement. De ce fait, les élèves sont plus attentifs et se questionnent davantage.Certains demandent régulièrement des conseils quant à la manière de bien remplir lesdifférents parties de cet outil.

○ Les enseignants

Le carnet de bord doit permettre à l’élève d’exercer son autonomie par une démarchede progression. De ce fait, il est prévu de laisser l’élève gérer seul son carnet de bord.Nous avons donc établi que nous ne le ramasserions qu’à la fin de l’itinéraire. Il doitnous servir d’outil pour évaluer le travail. Nous avons convenu de prendre en comptetoutes les hésitations, les erreurs, la démarche globale et bien entendu la progression.Dans la démarche d’évaluation finale, c’est-à-dire de notation, nous avons observé lecarnet. Un élève qui a régulièrement rempli son carnet et analysé sa démarche obtientalors le maximum de points. Certains élèves n’ont pas compris l’intérêt et n’ont pasrempli le document. Nous avons décidé de sanctionner ces élèves par la notation.

1.3.2 La fiche de références bibliographiques

Cette fiche est réalisée pour compléter le carnet de bord. Elle est conçue pour faire appelà des savoir-faire transférables dans d’autres domaines, d’autres disciplines. Sur unefeuille complémentaire, les élèves ont l’obligation de noter les références utilisées dansleur travail, classés par support d’information : les livres documentaires, les cédéroms,les sites Internet, les périodiques ( annexe n° 4). Comme pour le carnet de bord, elle doitêtre facile à utiliser par les élèves. Cette démarche ne va pas de soi pour eux, il faut leurexpliquer l’intérêt d’un tel travail. Mais, ils ont beaucoup mieux rempli leur fiche deréférences que leur carnet de bord. A mon avis, cela leur a paru plus concret. De plus,ils en ont vite compris l’utilité. Pendant la phase de recherche, cela leur a permis deretrouver rapidement un document d’une semaine sur l’autre puisqu’ils ont noté laréférence sur leur fiche. En ce qui me concerne, j’ai pu observer quelles ont été lesressources les plus utilisées par les élèves. Cela m’a permis de faire un premier bilan surl’utilisation du fonds documentaire du CDI. Cette fiche a également été prise en comptedans l’évaluation finale des élèves.

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Au cours de la préparation de ce premier IDD avec les collègues, j’ai pressenti quelquesdifficultés et écueils. Je me suis demandée comment m’intégrer dans ce dispositif déjàbâti dans son ensemble mais auquel il manquait une organisation pédagogique précise.D’autres interrogations se sont imposées et notamment comment pourrais-je déterminerle contenu de mes séquences pédagogiques si je ne peux m’appuyer sur des exigencesdisciplinaires précises de mes partenaires. Enfin, comment jouer le rôle decoordonnateur et de régulateur qui m’était implicitement dévolu et que je ne pouvais pasrefuser au risque de mettre en péril le déroulement de l’IDD ?

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CHAPITRE 2 : ACQUISITION DES COMPETENCES DOCUMENTAIRES LEDOCUMENTALISTE COMME MAITRE D’OEUVRE

2.1 ENSEIGNER AUX ELEVES UNE NOUVELLE FACON DE TRAVAILLER

2.1.1 L’apprentissage de l’autonomie passe par :

● l’accompagnement des élèvesL’apprentissage de l’autonomie ne signifie pas « espace de liberté ». Les itinéraires dedécouverte font appel à une pédagogie active qui nécessite de modifier le travail del’enseignant et de l’élève. L’objectif est d’aider l’élève dans ses apprentissages pour lerendre autonome. L’enseignant , tout en encadrant l’élève, doit lui laisserprogressivement un espace de liberté. L’enseignant documentaliste œuvre égalementdans ce sens. Il aide l’élève dans « l’appropriation des méthodes de recherchedocumentaire et contribue à l’acquisition progressive des compétences propres àl’autonomie ; prise d’initiatives, pertinence de l’aide demandée, gestion du temps,persévérance, capacité à choisir, prise de parole en public, aptitude au recul critique parrapport à sa propre production… »7

Lors des premiers IDD au collège, je me suis longuement interrogée sur cette notiond’autonomie. Comment rendre les élèves autonomes au CDI en prenant compte de leurniveau ( cinquième) ? Les IDD permettent de donner une finalité à l’initiation desélèves en classe de sixième. Il est donc nécessaire pour moi de prendre appui sur leursacquis. Les élèves de cinquième 2 avec lesquels je travaille dans ce projet sont issus detrois classes de sixième différentes. Je sais que tous les élèves ont participé à l’initiationau CDI. Mais tous n’ont pas eu une formation au logiciel documentaire BCDI( voir 2.2).Je dois prendre en compte le fait que tous les élèves n’ont pas tous les mêmes acquis.Ma formation devra alors s’adapter à l’hétérogénéité de la classe. De plus, il me fauttrouver un équilibre entre un cadrage trop rigide et une liberté trop grande. Cetéquilibre, qui doit conduire à l’autonomie, se retrouve dans les consignes que je donneaux élèves.

● La création d’outilsLe développement de l’autonomie s’acquiert au CDI grâce aux apprentissagesdocumentaires mis en œuvre par le professeur-documentaliste. J’ai donc mis à ladisposition des élèves des outils pédagogiques. Le carnet de bord ( voir 1.3 et annexe n°3) permet de planifier les tâches des élèves. C’est aussi un outil d’analyse très

7 annexe de la circulaire n° 2002-074 sur la mise en œuvre des itinéraires de découverte

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précieux. L’élève développe des compétences telles que l’organisation, la gestion dutemps et l’esprit critique puisqu’il analyse sa pratique.

● Le développement d’un comportement citoyenL’enseignant accompagne, crée des outils mais doit aussi permettre aux élèves dedévelopper un comportement citoyen. L’autonomie passe par un comportement citoyen.En effet, développer l’autonomie, c’est apprendre à l’élève à bien se comporter et àrespecter les autres c’est-à-dire ses camarades et les enseignants. Plus qu’enseignante, jesuis devenue une éducatrice. Travailler avec 28 élèves au CDI n’est pas une tâche aisée.Les IDD nécessitent une organisation différente de celle de l’espace classe. Les élèvessont amenés à échanger et se déplacer. Il faut donc organiser l’espace et maintenir « l’ordre ». Le plus difficile est d’éviter les bavardages intempestifs. Malheureusement ,nous avons eu des difficultés à y parvenir. Nous avons dû rappeler à chaque séance cegrand principe aux élèves. Les élèves n’ont pas toujours fait preuve de civisme. Lorsdes activités , le CDI est devenu le lieu du « brouhaha » collectif. Certains élèves l’ontmême noté dans leur carnet de bord : « trop de bruit au CDI ! , ça m’a donné mal à latête . » D’autres ont interpellé les camarades trop bruyants et leur ont demandé de setaire. Le bruit est une gêne pour un travail collectif. Lors du deuxième IDD, la premièreséance a consisté à mettre en garde les élèves trop bavards. Dans l’ensemble, ils ont touscompris l’intérêt de travailler dans le calme. Ils ont pour la plupart corrigé leurcomportement et nous arrivons à travailler dans de meilleures conditions. Ainsi, lesobjectifs de l’autonomie tels que savoir écouter, bien se tenir, se déplacer calmementsont selon moi presque atteints au second semestre. Bien entendu, pour travailler dansde meilleures conditions, il est nécessaire de diviser la classe en groupes. C’est que nousavons essayé de faire au second semestre. Les élèves n’ont plus l’occasion de sedisperser. C’est plus agréable pour eux mais également pour l’équipe d’enseignants quiles encadrent.

2.1.2 Le questionnement du sujet : une activité nouvelle pour les élèves

La démarche de questionnement est la phase préparatoire à la recherche documentaire.Elle permet de formaliser une problématique somme toute modeste pour des élèves decinquième. Elle est essentielle car elle aide l’élève à structurer sa pensée et son savoir.

"L'absence d'un véritable questionnement traduit un arrêt dans la construction de lapensée. (...) Nous n'insisterons donc jamais assez sur la place du questionnement.D'abord il traduit une motivation, il est moteur du savoir. Si "on ne fait pas boire unâne qui n'a pas soif", on constate qu'il en est de même dans les processus d'élaborationdes connaissances. C'est uniquement par ce biais que l'apprenant tente de chercher uneinformation qui répond à un besoin réel d'explication. (...) Il faut ajouter enfin que,dans toutes les études que nous avons menées en histoire des sciences sur laconstruction des concepts, nous avons constaté que le savoir s'était toujours constitué àpartir d'une question, ou de plusieurs qui s'étaient posées successivement." 8

8 GIORDAN, A., DE VECCHI, G. Les origines du savoir. Delachaux, Niestlé.

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Lors du premier IDD, j’avoue n’avoir pas mesuré l’importance du questionnement et jene l’ai pas vraiment mis en pratique avec les élèves. D’ailleurs, j’ai constaté par la suiteque les enseignants n’avaient pas l’habitude de l’employer. Lorsque les élèves ontchoisi leur sujet , je n’ai pas pensé à consacrer une séance pédagogique sur lequestionnement du sujet. Mon inexpérience m’a desservi. J’ai compris assez vite monerreur. J’ai très peu expliqué aux élèves l’enjeu d’un telle démarche. De manière nonformelle et oralement, j’ai demandé aux élèves de se poser des questions sur leur sujet.Malheureusement, il me semble qu’ils ne l’ont pas fait et j’ai observé cette lacune toutau long du parcours de l’élève. Le manque de questionnement est visible dans laproduction et la synthèse orale. On constate que les informations ne sont pas toujourscohérentes et parfois hors sujet car l ‘élève ne s’est pas posé les bonnes questions. Lequestionnement est resté approximatif car l’élève n’a jamais eu l’occasion de lepratiquer en classe et dans les disciplines d’enseignement. Il est donc normal que celafasse défaut pour l’itinéraire de découverte. Pendant la phase de recherchedocumentaire, cette lacune est également perceptible. Il y a une manque de réflexionchez les élèves. Ils ne savent pas quelles informations chercher et où les trouver toutsimplement parce qu’ils n’on pas interrogé leur sujet. La démarche de questionnementqui a été présentée rapidement n’a pas été assimilée par la classe et la recherche n’estpas efficace. Une remise en cause personnelle s’est alors imposée et j’ai souhaitéremédier à mon erreur dans l’itinéraire suivant.

Lors du deuxième IDD sur la vie des langues, j’ai intégré rapidement une séance sur lequestionnement du sujet. Les collègues enseignants n’ont pas vraiment vu l’intérêt de ladémarche mais ils ne s’y sont pas opposés. Je regrette quand même leur manqued’enthousiasme et leur timide collaboration sur ce point qui me semble déterminantdans le projet. En effet, le questionnement du sujet est une activité que les élèvesutiliseront pendant toute leur scolarité (dans leurs travaux de recherche, IDD, TPE ouPPCP…) et il est important de le leur faire pratiquer le plus vite possible. Les IDD sontun dispositif qui se prête facilement à ce type d’activité. Ma séance se déroule de lafaçon suivante. Je présente aux élèves l’objectif c’est-à-dire se poser des questions surle sujet. Pour ce faire, je distribue une fiche élève avec une proposition de méthode(voir annexe n° 5 ). Grâce à cette fiche outil, ils doivent se poser les bonnes questions enappliquant la méthode QQQOP ? ( Qui ? Quand ? Quoi ? Ou ? Comment ?). Ils ont surla feuille des exemples sur lesquels ils peuvent s’appuyer. Je constate rapidement ledésarroi des élèves. Ils ont des difficultés à comprendre la consigne. Ils sont même trèsétonnés par ce type de travail qu’ils n’ont jamais fait et ils n’en voient pas l’utilité. Jedois alors répéter la consigne de nombreuses fois et passer auprès de chaque élève pourobserver l’avancée du travail. Je leur explique que chaque question peut être l’objetd’une partie de leur futur plan. Après de nombreux efforts, ils comprennent enfinl’intérêt de cette activité. Certains commencent même à réfléchir aux réponses et auxfuturs recherches de documents. Je vérifie les questions de chaque élève et je répètequ’ils devront les utiliser pour la phase de recherche. Une fois les questions posées, jeleur propose de mettre au brouillon tout ce que leur inspire leurs questions et leur sujet.Certains prennent l’initiative de consulter les dictionnaires et encyclopédies sansconsignes particulières de ma part. Ils cherchent des définitions. Force est de constaterqu’ils sont de plus en plus autonomes.

Sur le plan pédagogique, le questionnement du sujet est une démarche très riche. Grâceà cette activité, les élèves ont une idée précise de ce qu’ils cherchent. Je remarque que ledémarrage de la phase de recherche est beaucoup plus rapide et facile pour les élèves

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que lors du premier IDD. La plupart des élèves ont compris que les documentsrecherchés doivent répondre aux questions qu’ils se sont posés. Par contre, je n’ai pasl’impression que cette activité aide particulièrement les élèves en difficulté. Avec ceux-ci, un accompagnement individuel pour chaque étape est nécessaire. Je ne vois pasvraiment se profiler l’autonomie requise par le dispositif. Cependant, il est trop tôt pourfaire un réel bilan. Je suis quand même heureuse de constater que ces élèves fréquententrégulièrement le CDI en dehors de heures IDD. J’envisage les IDD en classe dequatrième avec optimisme. Les élèves ont assimilé l’activité de questionnement et jesuis sure que l’année prochaine ils se poseront rapidement les bonnes questions. Deplus, ils prennent des initiatives comme la consultation d’usuels. Je suis de moins enmoins présente sur le plan de l’accompagnement et je guide moins les élèves. Ilsarrivent en début d’heure avec une idée précise du travail qu’ils ont à accomplir. Il seraalors peut être possible de leur donner un peu plus de liberté sur le plan pédagogiquel’année prochaine.

2.2 INITIER LES ELEVES A LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE

« La démarche de projet, dans laquelle s'inscrivent les itinéraires de découverte,conduit les élèves à travailler seuls ou en petits groupes. En raison de l'âge des élèveset du nombre de séances, les professeurs ont un rôle essentiel à jouer pour les préparerà cette situation et pour les guider dans leur cheminement, fait de tâtonnements etd'erreurs, de critiques et de remises en cause. Dans cette perspective, le rôlepédagogique du professeur documentaliste est réaffirmé pour accompagner chaqueélève dans la mise en œuvre d'une démarche personnelle de recherche documentaireet de maîtrise de l'information ».9

2.2.1 Savoir utiliser les usuels

Pour mener à bien le travail requis dans les itinéraires de découverte, une maîtrise de larecherche documentaire est fondamentale. La place du professeur-documentaliste estaffirmée mais celui-ci ne doit pas être instrumentalisé. Les élèves de cinquième ducollège Pierre Vaux ont tous eu une initiation en sixième à l’utilisation des ressourcesdu CDI. Ils connaissent les différents supports accessibles au CDI. Quelques élèvesn’ont pas eu de formation au logiciel documentaire BCDI. Par conséquent, les IDDsont l’occasion de remédier à cette lacune ( voir 2.2.2).

Après la phase de questionnement, nous sommes passés à la phase de recherchedocumentaire. Nous avons procédé de la même façon lors des deux IDD. J’ai demandéaux élèves de commencer leurs recherches en utilisant les usuels du CDI ( dictionnaires,encyclopédies et manuels scolaires). La première consigne est de trouver une ou 9 France. Ministère de la Jeunesse, de l’Education et de la Recherche. Préparation de la rentrée 2002. LeB.O : Bulletin officiel de l’Education nationale, 18 avril 2002, n°16.

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plusieurs définitions des mots de leurs sujets. Je note que le Quid a beaucoup servi danscette phase préparatoire à la recherche informatisée. Cette activité permet de réviseravec les élèves comment se repérer et rechercher une information dans un usuel . Je n’aipas fait à proprement parlé de séance sur les clés du livre ( sommaire, index,glossaire…). Je sais que ces outils de recherche ont été largement étudié en sixième. Deplus, je n’ai pas vraiment eu le temps d’effectuer ce type d’activité. J’ai donc choisi defaire un accompagnement individuel. Avec du recul, je pense qu’il est souhaitable deretravailler ces notions d’index, table des matières avec les élèves. J’ai pu constatercertaines difficultés surtout avec le Quid. Je n’exclus pas la possibilité de faire uneséance sur les outils de recherche lors d’un IDD l’année prochaine. J’ai également mis àla disposition des élèves l’encyclopédie cédérom Encarta. Très peu d’élèves l’ontutilisée. Il me semble qu’ils ont trouvé les informations nécessaires dans l’encyclopédiepapier. Je regrette que les élèves n’aient pas davantage utilisé les manuels scolaires. Jecrois que mon rôle de médiateur a été insuffisant dans ce domaine. J’ai proposé auxélèves de consulter les manuels mais je constate qu’ils ne le font pas naturellement. Si jene leur apporte pas les manuels, ils ne vont pas les consulter sur les étagères du CDI.C’est dommage car j’ai pu voir de nombreux sujets sur « la sécurité » traités de manièretrès simple dans les manuels scolaires. Je prends note de cet échec. Je pense qu’àl’avenir je consacrerai un travail autour de ce type d’usuels.

2.2.2 Utiliser BCDI pour trouver les documents pertinents

Les itinéraires de découverte permettent d’initier les élèves à l’utilisation d’outilsinformatiques et notamment le logiciel documentaire BCDI.

« Les TICE comme outil de production, de communication, d’accès à l’information etaux savoirs mais aussi d’archivage, entrent en adéquation avec « un apprentissagesignifiant ». Ses principes s’appuient sur les théories constructivistes : les TICEaugmentent la capacité de résolution de problème des élèves qui peuvent choisir lesstratégies qui conviennent dans leur démarche, en fonction de leur connaissancesantérieures. Elles permettent aussi de développer les compétences métacognitives, dansla mesure où les élèves doivent sans cesse évaluer « le degré de pertinence de leurschoix » et donc pour cela, évaluer ce qu’ils savent et ce qu’ils ne savent pas. Ellespermettent aussi de relier les savoirs et de leur donner du sens, grâce à la constructionde projets transdisciplinaires. » 10

Les itinéraires de découverte sont alors l’occasion d’utiliser les TICE. L’objectif pourmoi est de faire en sorte que les élèves utilisent des savoirs et savoir-faire déjà acquis etdéveloppent des compétences nouvelles.En accord avec les enseignants, j’ai mis à profit les IDD pour reprendre avec les élèvesune initiation au logiciel documentaire. J’ai utilisé la salle informatique qui met 8 PC àla disposition des élèves. L’objectif de cette initiation est double. Dans un premiertemps, elle permet d’actualiser les connaissances des élèves sur BCDI ( pour ceux qui

10 F. BERTEN, professeur de français à l'Institut Saint-Joseph, à Saint-Hubert,Membre de la Commission "Français et Informatique "

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ont eu la formation en sixième). Ensuite, je me place dans la perspective des IDD enquatrième. Ainsi, les élèves auront des bases solides pour l’année prochaine.

Le plus important dans cette formation n’est pas l’aspect technique c’est-à-dire lescompétences manipulatoires mais l’aspect informationnel. J’ai remarqué que les élèvesassimilent vite le fonctionnement du logiciel. Mais ils ont des difficultés àconceptualiser leur recherche, à définir des mots-clés pour affiner leur sujet. BCDIdemande une rigueur dans la formulation de la requête.« Dans l'univers scolaire, un mot-clé, c'est un mot porteur du sens, un " supermot ",celui qui permettra au lecteur de découvrir l'idée qui est tissée autour de lui ». 10

L’élève doit être capable de traduire l’idée en mot-clé. Cette action nécessite la mise enœuvre de compétences informationnelles. L’élève doit faire preuve d’un esprit desynthèse.Un travail en amont doit être réalisé avant d’effectuer la recherche sur le logiciel. J’aialors mis à la disposition des élèves une fiche méthode BCDI ( annexe n° 6 ) et desexemples de mots-clés pour un sujet. Malgré un questionnement du sujet réalisépréalablement, les élèves ne parviennent pas ou très difficilement à transformer leursujet en mots-clés pour interroger la base. J’ai même dû trouver les mots-clés à la placedes élèves dans certains cas. Par la suite, j’envisage de réaliser un travail autour de lanotion de mot-clé en partenariat avec un enseignant disciplinaire car cette notion posede réelles difficultés aux élèves.« Plus que jamais, l'élève doit se servir de mots-clés: le développement de l'Internet,l'utilisation régulière de moteurs de recherche demandent que l'on se serve de mots-cléspourtravailler.L'expérience montre cependant que leur utilisation correcte nécessite un apprentissage,et que la notion même de mot-clé n'est pas comprise de la même manière par tous.Pour les élèves (mais aussi pour les adultes !), la difficulté de cerner précisément lanotion de mot-clé est le résultat de la différence entre la manière humaine de réfléchiret le traitement formel, seule chose dont est capable l'ordinateur, dans l'état actuel desrecherches ». 11

2.2.3 Internet , une source d’informations incontournable

Comme pour BCDI, j’ai prévu une formation à la recherche d’informations sur Internet.J’ai réalisé cette formation dans la salle informatique et les élèves ont poursuivi leursrecherches au CDI ( 2 PC uniquement à la disposition des élèves). J’ai mis à leurdisposition une fiche méthode (annexe n° 7 ) et nous avons travaillé sur le moteur derecherche Google. C’est un outil que je connais bien et il me semble facile à utiliser enclasse de cinquième. Je leur ai donné comme consigne de réutiliser les mots-clés qu’ilsont trouvé pour BCDI. J’ai malheureusement rencontré un problème de temps. En effet,j’ai une heure seulement pour expliquer l’utilisation d’un moteur et le fonctionnementd’Internet en général (l’hypertextualité). C’est très peu mais le manque de préparationdu projet avec l’équipe est en cause. N’ayant aucune expérience lors de la réunion deconcertation ( septembre 2002), je n’ai pas pensé à proposer des activités autour de

10 F. BERTEN, professeur de français à l'Institut Saint-Joseph, à Saint-Hubert,Membre de la Commission "Français et Informatique "11 Intégrer les nouvelles technologies de l’information : quel cadre pédagogique ? / J. Tardif – ESF, 1998

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l’utilisation d’Internet. Bien entendu, aucun enseignant n’a soulevé le problème. En cequi me concerne, je n’ai pas réalisé que les apprentissages des élèves étaient très limités.Ils maîtrisent mal l’outil informatique car ils utilisent rarement Internet avec leurprofesseur de discipline. Je pense que j’ai surestimé les compétences des élèves. C’estun point à revoir avec l’équipe.

Je retrouve les mêmes difficultés que sur BCDI. Les élèves ne parviennent toujours paspour certains à formuler des mots-clés. Ils tapent leur sujet sur le moteur en croyant queGoogle va leur donner les documents qu’ils souhaitent. J’ai donc perdu beaucoup detemps à expliquer le fonctionnement du moteur et d’Internet en général. De plus, letraitement des informations trouvées sur les sites pose problème aux élèves. Je constatelà mon erreur. Un véritable parcours de formation à Internet s’impose en fonction deslacunes des élèves. Malheureusement, je n’ai rien prévu avec l’équipe. Je dois doncimproviser les règles d’utilisation en fonction des demandes et des erreurs des élèves.C’est un véritable parcours du combattant pour les élèves qui se perdent sur la toile. Jesuis obligée de les guider pas à pas. Je leur signale les règles de base ( choisir un siteuniquement s’il répond à la question posée, voir si l’information est accessible…). Jeconstate alors que former les élèves aux TICE est un élément fondamental dans mafonction de professeur-documentaliste. A l’avenir, je ne reproduirai pas certaineserreurs telles que me lancer dans un projet sans vérifier les acquis des élèves.

J’aurais apprécié de pouvoir travailler sur la validité des sources. Je n’ai pas pu le fairependant les IDD mais c’est une notion qui me semble nécessaire de voir avec les élèves.Les élèves n’ont pas de recul vis-à-vis l’information trouvée sur Internet. C’est moi quileur ai indiqué si le site était pertinent ou pas. Avec mon accord, ils on eu la possibilitéd’imprimer leur document. L’esprit critique s’acquiert et se construit. Dans ce casprécis, c ‘est moi qui ait fait preuve d’esprit critique et je leur ai expliqué mon choix.J’ai expliqué la démarche à chaque élève mais une formation générale est à envisager.En effet, des élèves ont complété leur recherches Internet à la maison. Là, je n’ai pas puvérifier la pertinence et la validité des documents trouvés. Par ailleurs, je note que lacollaboration des enseignants dans ce domaine et faible voire inexistante. Ils ont toutsimplement délégué cette tâche au documentaliste. Internet étant une sourced’informations très importante pour les IDD, il est nécessaire de remobiliser l’équipesur ce point précis des apprentissages documentaires. Je conçois parfaitement que ledocumentaliste prenne en charge la formation des élèves mais un véritable partenariatdoit s’établir. Le documentaliste ne doit pas être seul. Une dynamique autour de larecherche sur Internet doit être effective à l’avenir. Pour ma part, j’ai pris note desdifficultés des élèves et c’est un axe du projet que j’aimerai approfondir par la suite.

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2.3 REPONDRE AUX DIFFICULTES DES ELEVES DANS LE TRAITEMENTET LA RESTITUTION D’INFORMATIONS

2.3.1 Le traitement de l’information

Le traitement de l’information est une phase très importante du dispositif. Mon rôle entant qu’enseignante-documentaliste est primordial. Par conséquent, je suis beaucoupintervenue dans cette partie du projet.

Une fois les recherches terminées, les élèves ont amassé différents types de documents(articles de périodiques, extraits de livres documentaires, pages Internet…). J’ai alorsexpliqué aux élèves que la priorité maintenant est de faire le tri dans cette masse dedocuments. Le tri passe naturellement pas la lecture plus ou moins rapide desdocuments. Les élèves n’apprécient pas cette phase du travail qu’ils trouvent fastidieusemais qui est néanmoins nécessaire. Avec les enseignants, nous avons essayé de voir tousles élèves. Ensemble, nous avons conseillé les élèves en leur montrant les informationspertinentes lorsqu’ils ne parviennent pas à le faire seuls. C’est un point de lacollaboration professeurs-documentaliste qui est positif. Nous sommes tous intervenusauprès de la classe avec des objectifs communs.

Pour traiter l’information, il faut la lire et prendre des notes. Malgré quelques consignessur la prise de note, les élèves de cinquième ont des difficultés. La plupart recopie letexte mot pour mot sans même le comprendre. Nous avons indiqué aux élèves ce quesignifie la prise note. Il faut recopier une information lorsqu’elle nous paraît importante.Une information est importante lorsqu’elle répond à la question que l’élève se pose surson sujet. Il est alors nécessaire de questionner le sujet tel que nous l’avons fait dans laphase préparatoire à la recherche documentaire. De plus, j’explique à l’élève qu’il doitsélectionner les idées essentielles du document c’est-à-dire repérer les informations quise détachent du texte telles que les titres, le texte en caractère gras, les résumés et lesdonnées chiffrées. L’information ainsi traitée doit être proposée avec un vocabulaireadapté c’est-à-dire avec les propres mots de l’élève. Ce qui est difficile pour un élève decinquième, ce n’est pas tant de prendre des notes mais de savoir prendre des notes,c’est-à-dire trier l’information répondant aux questions qui sont posées. Cela nécessitetout un processus de formation que l’on ne peut qu ‘ébaucher : savoir lire un textedocumentaire, repérer les titres, sous-titres, souligner les mots-clés. Les élèves decinquième parviennent difficilement à prélever l’information utile dans un document. Ily a une notion nouvelle pour eux : la pertinence. Chercher dans un texte uniquement cequi se rapporte à leur sujet n’est pas une tâche aisée. Elle demande de l’entraînement.En effet, prendre des notes correctes nécessite une bonne compréhension du texte. Ils’agit ensuite d’organiser l’information en un plan cohérent.

Par ailleurs, j’ai pu constater cette difficulté dans la prise de notes en dehors des heuresIDD. Tous les élèves de cinquième ont fait un travail en SVT sur les maladies cardio-vasculaires. Leur professeur leur a demandé de faire des recherches au CDI afin derépondre à quelques questions. Là encore, j’ai observé les mêmes problèmes. Ils font leplus souvent du « copier/coller ». Avec les enseignants, nous avons fortementsanctionné les élèves ne respectant pas les consignes. En effet, certains élèves ont tout

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simplement découpé l’information imprimée à partir d’un site Internet. Ils ont reportél’information découpée sur leur production, le plus souvent sur leur affiche.

Je n’ai pas effectué de travail méthodologique sur la prise de notes. Peut-être que lesIDD auraient été un contexte idéal pour le faire ? Cependant, je ne suis pas qu’unprofesseur de méthodologie et par conséquent j’estime qu’un professeur de disciplineaurait très bien pu mener ce type d’activité. Je constate que le manque de concertationavec les enseignants à jouer sur l’efficacité et le bon fonctionnement du dispositif.Cependant, ce premier IDD est en quelque sorte expérimental pour l’équipepédagogique qui je pense travaillera avec beaucoup plus de concertation à l’avenir.

2.3.2 La restitution orale

Pour bien restituer l’information, il faut avoir correctement traité les informationstrouvées. Les élèves qui ont suivi les consignes sur le traitement de l’information ont engénéral fait une bonne restitution orale. La restitution orale s’effectue sous formed’exposé. Avec les professeurs, nous avons donné les bases d’un bon exposé. J’aiexpliqué aux élèves l’organisation de l’information dans un exposé oral. Il estnécessaire de faire un plan. A l’oral, deux possibilités sont offertes. Ils peuventexpliquer et décrire leur production finale ou tout simplement faire une synthèse de leursujet d’étude. Dans l’ensemble, malgré des consignes claires de la part des professeurs,les exposés ont été décevants. Les élèves n’ont pas respecté le temps qui il leur a étéoffert ( 5 minutes). En moyenne, ils ont parlé 3 minutes. C’est très court par rapport auxinformations en leur possession. Je note là un manque de rigueur de la part des élèves. Ily a quand même un point positif à relever. J’ai été agréablement surprise par l’aisancedans la prise de parole des élèves. Rares sont ceux qui ont fait preuve de timidité. Deplus, j’ai apprécié la curiosité des élèves. Ils ont été nombreux à poser des questions àleurs camarades sur le sujet traité. Par ailleurs, ils ont tous été à l’écoute en faisantpreuve de respect et d’un sérieux remarquable. Nous leur avons aussi demandéd’exercer leur esprit critique en jugeant la prestation et la production de chaque élève.Ils ont alors tous mis en avant des arguments valables en dénonçant aussi bien les pointspositifs que négatifs. C’est selon moi un aspect de l’autonomie qui est réussi.

2.3.3 la production

Les textes relatifs aux IDD prévoient qu’une production sera réalisée au terme duprojet. Pour le premier IDD, la plupart des élèves ont choisi de réaliser soit une affiche,soit un dossier ou un petit livret. Nous leur avons laissé leur libre arbitre quant à lanature de la production. Malheureusement, il s’est avéré un manque d’originalité dansles productions.

Je n’ai pas prévu de séances de méthodologie sur l’affiche ou le dossier puisque lesélèves ont des productions différentes. J’ai fait le choix d’effectuer un accompagnementindividuel. J’ai alors proposé une fiche méthode (annexes n° 8 et 9) correspondant à laproduction réalisée. Par exemple, pour faire une affiche, je propose des indices tels quecentrer le titre, écrire lisiblement , mettre une légende sous les images, organiserl’information sur le panneau selon l’importance des données… Malheureusement,malgré mon intervention dans ce domaine, je suis déçue de voir que les productions sont

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décevantes. Certaines affiches sont illisibles. Les petits livres manquent d’originalité etde créativité. Les élèves n’ont fait aucun effort. Seules quelques productions sontréussies. En ce qui concerne les livrets et les dossiers, j’ai fortement insisté surl’importance d’y trouver un titre, un sommaire, un index et un glossaire. Les élèves ontplus ou moins respecté les consignes.

Mon opinion sur la restitution orale et la production est sans doute trop négative. Il mesemble avoir surestimé le travail d’un élève de cinquième. Mais je dois prendre encompte le fait que c’est la première fois qu’ils sont confrontés à ce type de travail où onleur demande d’être actifs. Je suis toutefois optimiste pour les prochains IDD avec eux.En effet, les résultats seront mesurables sur le « long terme » et comme le dit RaoulPantanella dans son ouvrage sur les TPE : « Ce n’est qu’à la fin des études que lemaître peut espérer avoir rendu son élève autonome. »

Concernant les apprentissages documentaires, je dirais que je suis intervenue seule maistoujours en accord avec le reste de l’équipe. J’ai proposé une activité de recherche surBCDI et une autre activité sur le moteur de recherche Google. Nous avonsessentiellement travaillé en équipe dans les phases de traitement et de restitution del’information. Avec du recul, je constate que mon rôle au sein des deux dernières phasesn’a pas toujours été clairement déterminé. En effet, les élèves ont fait appel à moi pourdes compétences autres que documentaires et plus précisément des savoirsdisciplinaires. J’ai dû faire appel à ma culture générale ou lorsque mes doutes étaientgrands renvoyer l’élève vers le professeur. Je sais maintenant que mon intervention dansla phase de traitement n’est pas indispensable. Il est évident que les élèves auraient dûtravailler dans leur classe avec les professeurs pour éviter toute confusion.L’occupation du CDI n’a pas toujours été liée à l’utilisation des ressourcesqu’il contenait. Il serait bon de revoir ce problème avec l’ensemble de l’équipe.

Mon implication dans l’IDD a enrichi mon expérience. En effet, j’ai mis en œuvre desséquences pédagogiques en essayant de les adapter aux difficultés des élèves. Pour lesaider dans leur acquisition de l’autonomie, j ‘ai élaboré des outils. Enfin, ce qui meparaît le plus important c’est d’avoir pu les accompagner dans la durée.J’ai aussi pris lamesure de certains éléments. Il est nécessaire de faire une évaluation diagnostique desacquis des élèves avant de construire de nouveaux apprentissages. De plus, les élèvesont de grandes difficultés à construire eux-mêmes leurs savoirs car cela met en jeu descompétences nombreuses qu’ils ne peuvent qu’acquérir que progressivement et quinécessiteront de nombreux investissements avant d’être maîtrisés.

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CHAPITRE 3 : VERS UN PARTENARIAT PROFESSEURS DEDISCIPLINES / PROFESSEURE-DOCUMENTALISTE

3.1 PARTCIPER A L’EVALUATION FINALE

« L ‘évaluation des itinéraires de découverte est au cœur du dispositif, elle lui donnetoute sa dimension et tout son sens. Elle doit être d’abord formative, c’est-à-dire auservice de l’élève pour l’aider à progresser […]. Progressive et continue, elle s’appuiesur des tâtonnements de l’élève, ses erreurs, ses réussites […]. Motivante, elle mesureles progrès accomplis par chaque élève et pas seulement le résultat obtenu ». 12

3.1.1 Evaluer la prestation orale des élèves

En tant que professeure-documentaliste, je suis amenée à évaluer les élèves tout au longde leur parcours. En suivant la même classe durant un semestre, j’ observe laprogression dans les apprentissages. Toutes les séances IDD se déroulant au CDI, j’aiapporté mon aide pour une meilleure évolution de leurs compétences documentaires.Par conséquent, mon intervention et mon intégration dans l’évaluation finale des élèvesétait un aboutissement logique de ma participation.

Les séances de présentation orale se déroulent au CDI ou dans les classes en fonction dumatériel disponible ( ex.: rétroprojecteur). Je me suis alors déplacée dans la classe pourécouter la prestation. Les élèves ont 5 minutes pour présenter leur travail. Ensuite, encollaboration avec le professeur présent, nous posons des questions à l’élève. D’uncommun accord, nous ne nous sommes pas répartis les tâches. Je ne suis pas seulementintervenue dans le domaine documentaire et l’enseignant dans sa discipline. Nous avonsposé des questions très variées en fonction de ce que nous avons observé pendant laprésentation orale de l’élève. Ensuite, les camarades de classe ont la possibilitéd’interroger l’élève. De cette façon, il peut apporter des précisions lorsque des pointsimportants n’ont pas été abordés. Enfin, les élèves ont jugé la production présentée(affiche, dossier…). Avec l’enseignant, nous avons tenu à garder quelques minutes pourfaire un bilan du travail effectué par l’élève. A ce rythme, nous avons pu faire passerquatre élèves par heure.

Ayant participé au déroulement de l’IDD dans son intégralité, j’ai apprécié d’intervenirdans cette phase finale de présentation. J’ai alors eu la possibilité de donner mon pointde vue de professionnelle de l’information. J’ai observé surtout la qualité de laproduction mais je n’ai pas négligé la qualité informationnelle. A la fin de chaqueséance, nous avons proposé une note provisoire que nous avons mise de côté afin del’intégrer dans la notation finale.

12 Les Nouvelles Orientations du Collège – site eduscol –http//www.education.eduscol.fr

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3.1.2 Noter le parcours de l’élève grâce à une grille d’évaluation

La grille d’évaluation finale de l’élève est utilisée par l’équipe pédagogique pour établirla note IDD qui figure dans le bulletin trimestriel. Cette grille a été proposée par un petitgroupe de travail composé d’enseignants du collège au printemps 2002. Ils ont alorsdéfini les grands critères d’évaluation c’est-à-dire le travail fourni dans le projet, laproduction et la synthèse orale.

Avant de passer à la notation, cette grille a été modifiée par l’ensemble de l’équipe etnous avons attribué un barème :

TRAVAIL PRODUCTION ORAL MOTIVATION

Tenue du carnet debord

Tenue de la fiche deréférencesbibliographiques

Qualité de laproduction

Qualité du contenuinformationnel

Qualité de laprestation orale

Qualité du contenuinformationnel

Sérieux

Motivation

… / 6 … / 6 … / 6 … / 2

A l’origine, le critère de motivation n’avait pas été instauré. Mais lors des IDD, nousavons constaté que c’est souvent un critère de réussite du projet. De plus, il est normalde récompenser les élèves qui ont fait des efforts. Les 2 points attribués pour lamotivation ne sont pas difficiles à obtenir mais sur 28 élèves seuls 13 ont les 2 points.

Echelle des notes :

Note 8 16 10 3 15 12 14 8 7 18 3 7 9 13 18 12 7 16 8 3 6 18 9 8 17 6 10 19Motiv. 1 2 2 0 2 1 2 1 2 2 0 1 1 2 2 2 0 2 1 0 0 2 1 1 2 1 1 2Oral 3 5 2 2 3 6 5 3 2 6 1 2 4 4 4 3 3 3 2 1 2 5 3 2 4 2 4 5Prod. 2 4 3 0 6 3 3 2 1 6 1 2 2 4 6 3 3 6 2 1 2 6 3 2 5 2 3 6Trav. 2 5 3 1 4 2 4 2 2 4 1 2 2 3 6 4 1 5 3 1 2 5 2 3 6 1 2 6

On constate que les notes sont très hétérogènes. Toutes ces notes reflètent parfaitementla qualité du travail et l’hétérogénéité des élèves. Je suis déçue par le peu de travailfourni par des bons élèves qui ont pris l’IDD comme une récréation. Cependant,j’observe une prise de conscience de ces élèves dans le deuxième IDD. Dès le début, ilsm’ont dit avoir tiré les leçons de leur échec et se sentir plus responsables et sereins pouraborder le deuxième projet.

Voilà comment nous avons procédé pour noter chaque élève. Avec les enseignants,nous nous sommes retrouvés au CDI. Nous avons tous ( les 2 professeurs de disciplineset le documentaliste) donné notre avis sur l’IDD de chaque élève. J’ai moi-même évalué

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selon les quatre critères cités ci-dessus. On ne m’a pas fait noter uniquement lesapprentissages documentaires ( carnet de bord, fiche de références bibliographiques).J’ai donné mon opinion sur toutes les phases de travail puisque j’ai vu évoluer chaqueélève dans la totalité du parcours. Dans l’ensemble, nous avons tous le même avis sur lanote à donner pour chaque élève. De plus, chaque enseignant s’est appuyé sur monjugement puisque j’ai participé à 2 heures d’IDD chaque semaine avec la classe de 5°2(l’enseignant de discipline a une heure hebdomadaire à son emploi du temps). Macollaboration avec les professeurs est très positive quant à l’ évaluation finale. Je n’aimême pas dû m’imposer car on m’a naturellement inclus dans la phase de notation. Jeme suis sentie un intervenant à part entière et mon rôle dans l’établissement s’estaffirmé. De plus, ma position au CDI en tant que professeure stagiaire a été légitimée,reconnue. Selon moi, l’étape de la notation est incontournable pour le documentaliste.Je suis contre le fait d’évaluer seulement une petite partie du travail c’est-à-dire larecherche documentaire. Il ne faut pas morceler l’évaluation finale. Comme pour lestravaux personnels encadrés au lycée, le professeur documentaliste de collège doitpouvoir être un membre à part entière du jury et donner son avis sur l’ensemble dutravail. Trop souvent le documentaliste est cantonné à un rôle mineur. C’est l’occasionidéale pour s’affirmer en tant qu’enseignant. Participer à l’évaluation finale de l’IDDréhabilite notre fonction. Par ailleurs, les collègues enseignants apprécient cettecollaboration qui s’étend en général en dehors des heures IDD pour d’autres activitéstelles que des recherches ponctuelles au CDI.

3.2 BILAN DU PREMIER ITINERAIRE DE DECOUVERTE

Avant de commencer le deuxième itinéraire, une réunion bilan s’est imposée. Le CDIest devenu le temps d’une réunion le lieu de médiation entre l’ancienne et la nouvelleéquipe de professeurs des IDD. Lors de cette réunion, nous avons fait le bilan dupremier IDD et commencé à penser au second. Nous avons dégagé plusieurs aspects(points positifs et négatifs). J’ai retenu les aspects les plus fondamentaux de l’IDD etceux qui m’ont interpellée en tant qu’enseignante documentaliste stagiaire. Cependant,j’observe le manque d’enthousiasme de la part de l’équipe. Tous n’ont pas participé à cebilan. Les commentaires se sont faits rares et la réunion n’a pas abouti à des avancéessignificatives. Je reconnais que faire le bilan me permet de me remettre en question surle plan professionnel et d’améliorer les apprentissages mis en œuvres avec les élèves.De ce fait, voilà ce que je retiens de ma première expérience dans les IDD.

3.2.1 Aspects positifs

Que les élèves aient mené un projet à son terme est un aspect très important pour moiqui débute dans la fonction de documentaliste. Je note qu’aucun élève n’a remis encause le dispositif. Les objectifs demandés par l’équipe pédagogique sont respectés. Eneffet, tous les élèves ont abouti à une production et une présentation orale de leurtravail. Cependant, la lassitude gagne quelques élèves à la fin de l’itinéraire. Jeremarque en tant qu’enseignante qu’il est parfois difficile de conserver l’attention desélèves des semaines durant. Notre projet s’est en effet étalé sur douze semaines. Je me

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rends compte qu’un investissement sur une aussi longue durée dépasse peut-être lescapacités psychologiques de jeunes élèves.

L’aspect relationnel est une composante du projet que j’ai souhaité prendre en comptedans mon bilan. Je tiens à souligner que mes rapports avec les autres professeurs sonttrès positifs. Même si la collaboration est encore timide, nous partageons nos points devue en toute liberté. J’ai beaucoup appris sur leur façon de travailler. En ce qui concerneles élèves, ils sont attentifs aux consignes des professeurs mais les respectent plus oumoins bien. Les relations entre élèves sont très bonnes. Les élèves s’entraident souventet donnent leur avis sur le travail de leurs camarades de classe. Des groupes de travailpar affinité se sont naturellement composés. Par conséquent, une dynamique se créeentre les élèves les plus motivés et ils posent de nombreuses questions aux enseignants.De plus, les élèves viennent faire des recherches en dehors des heures IDD ce que jeconçois très bien mais je refuse de me substituer à l’enseignant de discipline. Le risqueest grand de devenir le professeur IDD de l’établissement.

3.2.2 Aspects négatifs

L’effectif trop important ( 28 élèves en même temps au CDI) est le point négatif le plusimportant du dispositif. Le groupe classe ne permet pas de mener correctement desactivités. La disponibilité des enseignants est limitée pour chaque élève. De ce fait, lesuivi individualisé pose problème car je passe d’un élève à un autre en maîtrisant malleur sujet et leur progression. J’essaie de voir tous les élèves et de consacrer un peu plusde temps aux élèves en difficultés. Mais ce n’est pas toujours possible. En effet, jeremarque que je suis le plus souvent sollicitée par les élèves qui ont des facilités et quisont les plus motivés. Le temps consacré à chaque élève n’est pas égal. J’observeégalement un autre problème que nous n’arrivons pas à résoudre avec les enseignants. Ilm’arrive de donner des consignes différentes de celles données par mon collègueprofesseur de sciences physiques ou éducation civique et inversement. Par exemple, jepense à un élève à qui j’ai dit de terminer l’analyse des documents alors que macollègue d’éducation civique lui a demandé de commencer la production. Notrefonctionnement au CDI ne nous permet pas de modifier cet aspect du problème pour lepremier IDD car notre concertation a été insuffisante. Nous n’avons pas clairementdéfini les objectifs. Il aurait été judicieux d’adapter des formations méthodologiquesaux besoins des acquis disciplinaires. De plus, le rôle de chacun n’a pas été défini. Voilàpourquoi le documentaliste a été considéré de manière implicite comme maître d’œuvre.Pour éviter de reproduire ce schéma au deuxième IDD, il est indispensable de revoirnotre façon de travailler. Une concertation reprenant tous ces points s’impose de définirles attentes de chacun de membres de l’équipe enseignante et notre rôle au sein dudispositif.

Le carnet de bord est un outil qui n’est pas suffisamment exploité par les élèves. Ils leremplissent mais ne prennent pas en compte leur document d’une semaine à l’autre.Certains le remplissent mal ou pas du tout. Cette lacune provient d’un manque derigueur et une habitude pas encore acquise. C’est pourquoi, nous envisageons de leramasser au second IDD. Cela nous permettra de voir quelles sont les difficultés desélèves et de faire le point avec eux.

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La pauvreté de l’établissement en TICE ne permet pas de les utiliser au maximum dansles IDD. En effet, le CDI ne dispose que de deux postes informatiques. Je remarque parailleurs que la salle informatique du collège n’est pas correctement équipée. Aucuntraitement de texte n’est installé sur les pc. Aucune volonté d’améliorer les installationset d’enrichir le collège en logiciels ne s’est initiée avec l’arrivée des IDD.Heureusement, le CDI a fait l’acquisition d’une imprimante laser avant la mise en placedu projet. Elle sert essentiellement aux élèves pendant les IDD.

Les sujets établis par les professeurs sont souvent vastes et difficiles et ne sont pastoujours dans l’esprit des textes .En effet, je constate que certains sujets ne sont pasinterdisciplinaires (éducation civique / sciences physiques). C’est le cas de la sécuritéroutière par exemple. Ainsi, quand on demande aux élèves à la fin du projet s’ilsperçoivent le lien entre les disciplines d’enseignement, ils répondent le plus souventnon.

L’apprentissage méthodologique est un point qui fait défaut dans notre enseignement àtous mais aucun membre de l’équipe ne souhaite le remettre en question. En tant queprofesseure-documentaliste, j’ai proposé les méthodes quant à la recherchedocumentaire, la prise de note, la réalisation d’une affiche ou d’un dossier. Il me sembleavoir fait des choix judicieux sur la proposition de méthodes aux élèves mais je refusede faire un cours magistral pour enseigner la méthodologie de la prise de note oul’exposé oral. Le manque de collaboration dans ce domaine se répercute sur l’efficacitédes élèves.

Par ailleurs, je note le manque d’originalité des productions élèves. La plupart font uneaffiche ou un dossier. Mais peut-être ne leur avons-nous pas donné les moyens de faireautre chose ? Je note quand même des productions qui se détachent des autres. Parexemple, une élève a préparé des transparents pour être utilisés sur rétroprojecteur.L’exposé est d’ailleurs à la hauteur du travail proposé c’est-à-dire très bon.

3.3 PERSPECTIVES POUR UNE MEILLEURE COLLABORATION DESENSEIGNANTS ET DE SURCROIT UNE MEILLEURE REUSSITE DESELEVES

3.3.1 Pour une meilleure cohésion de l’équipe pédagogique

« La collaboration professeurs – documentaliste a pour enjeu la formation des élèves.Elle ne doit pas être tributaire de volontés individuelles mais bien être induite par unenécessité pédagogique. Si elle est incontournable, elle doit aussi être réaliste etnégociée […]. Elle doit répondre à des critères précis. Elle ne doit pas conduire à

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accepter tout et n’importe quoi pour le professeur-documentaliste qui doit définir despriorités. » 13

Après ma première expérience dans un projet pédagogique, je pense que le rôle duprofesseur-documentaliste ne se limite pas seulement à former les élèves à la recherchedocumentaire. Bien entendu, cette activité est du ressort du documentaliste mais il peutparticiper de manière active à l’ensemble du projet. Je partage alors l’avis de MadameChristian Etevé, documentaliste à l’INRP qui a dit en parlant des Travaux PersonnelsEncadrés :« Le documentaliste ne souhaite pas se retrouver à assurer la maintenance desordinateurs ou former les élèves et les enseignants à Internet. Ils ont des compétencesdans la production documentaire et peuvent définir des critères de qualité concernant leprojet de l’élève ».Il me semble que j’ai pris le parti d’adopter cette position dans les itinéraires dedécouverte. Mon rôle et ma participation s’accroissent dans le deuxième IDD car j’aiacquis une expérience et je m’appuie sur mes erreurs pour m’adapter aux attentes desélèves.

Quant à la place du CDI, je constate que trop souvent il est répertorié comme la salle declasse IDD. Par conséquent, je souhaite modifier cette vision de l’espace CDI enproposant aux collègues d’utiliser plus souvent leurs salles de classe. Ainsi, le CDIpourra accueillir d’autres activités pédagogiques. Par ailleurs, je ne souhaite pas nonplus que l’occupation régulière du CDI comme outil transversal signifie que ledocumentaliste soit à l’initiative du projet comme nous avons pu le constater cetteannée. Il est nécessaire de trouver un juste équilibre entre les partenaires. Selon moi,cet équilibre entre les partenaires découle d’une meilleure préparation des séancespédagogiques. Une véritable collaboration professeurs-documentaliste doit s’établir etc’est ce qui a manqué cette année. Je remarque que nous avons travaillé ensemble maisnous avons très peu collaboré. Pour que le partenariat soit effectif, il aurait fallu quechacun des membres de l’équipe pense à définir ses attentes , fixe des objectifs clairs etadapte les formations méthodologiques aux besoins des acquisitions disciplinaires.Chaque enseignant aurait dû avoir un rôle équitable et non considérer implicitement ledocumentaliste comme maître d’œuvre.

De plus, je constate un certain attentisme des professeurs : les premiers IDD sontconsidérés comme une expérience. De ce fait, les enseignants se sont quelque peudéchargés de leur responsabilité pédagogique sur le documentaliste présent à toutes lesséances. En effet, ils ont pris appui sur ma fonction qui m’oblige à mener des actionstransversales et interdisciplinaires au quotidien. Cependant, je note que les enseignantsenvisagent les apprentissages transversaux avec les élèves avec beaucoup plusd’aisance. De ce fait, notre collaboration est beaucoup plus dynamique et nouscommuniquons davantage.

Pour conclure, je souhaite faire un bilan sur les enjeux de la participation du professeur-documentaliste dans la perspective d’un meilleur partenariat. Les quatre objectifsfondamentaux liés à la fonction sont selon moi atteints dans les deux itinérairesauxquels j’ai participé : aider l’élève à acquérir des compétences, appartenir à une

13 Charte pédagogique minimum – Espacedocweb – Groupe de recherche de l’académie de Lyon

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équipe pédagogique, gérer et faire vivre le CDI, être reconnu au sein de l’établissement.J’ai tout au long des deux IDD fait des efforts pour atteindre ces quatre objectifs que jeme suis fixée en début d’année scolaire. J’apprécie la reconnaissance des enseignantsenvers moi, professeure-documentaliste. La plupart des enseignants avec lesquels j’aicollaboré m’ont dit ne pas pouvoir se passer de la présence du documentaliste dans leprojet. Ainsi, le partenariat professeurs-documentaliste est maintenant «institutionnalisé » dans l’établissement. Même s’il existait avant, les itinéraires dedécouverte permettent de formaliser cette démarche et de la rendre plus concrète.Cependant, l’efficacité de ce partenariat est « lié à la capacité du documentaliste et del’enseignant à bâtir un projet ensemble. La complémentarité est nécessaire, mais elledoit être conçue dans une perspective d’actions croisées et non juxtaposées. » 14

3.2.2 Préparer l’élève à affronter la société de l’information

Les IDD s’inscrivent dans un ensemble de dispositifs auxquels l’élève participera toutau long de ses études. En cinquième, les IDD ne sont que les prémices d’autres actionsplus conséquentes telles que les TPE ou PPCP. Il me semble avoir un rôle important àjouer dans les apprentissages documentaires. Avec les IDD, j’essaie de construire descompétences qui seront développées lors des dispositifs suivants. Ainsi, l’élèveabordera le lycée avec sérénité.

De plus, l’arrivée du B2I au collège va certainement bousculer la formation des élèvesen matière de compétences TICE. Rien n’est encore prévu au collège Pierre Vaux maisnous allons devoir y penser. Le Brevet informatique et Internet permet de valider descompétences qui peuvent être mises en œuvre dans les IDD. La maîtrise des TICE estalors développée pendant les apprentissages transversaux. En tant que documentaliste,je peux intervenir dans la formation et la validation des acquis. Il me sembleparfaitement possible d’intégrer cette évaluation dans les apprentissages que j’ai mis enplace cette année pendant les itinéraires de découverte.

Enfin, il est indispensable de préparer l ‘élève à affronter la société de l’information.Avec les IDD, enseignants et documentaliste y contribuent. Aujourd’hui, l’informationdoit être maîtrisée pour être intégrée. Face à la quantité exponentielle d’informations, ledocumentaliste a un rôle essentiel à jouer pour aider l’élève à s’approprier lesinformations afin qu’il devienne un citoyen éclairé. Je pense qu’il faut s’appuyer sur desdispositifs tels que les IDD pour développer les compétences de l’élève dans cettemaîtrise de l’information. Le CDI , outil de socialisation, est alors un instrumentd’égalité pour tous les élèves. Seuls ceux qui seront capables de déchiffrer etd’appréhender la complexité de l’information pourront réussir dans notre société enperpétuelle mutation. Il faut donc mettre toutes les chances de leur côté. C’est ce quej’essaie de faire pendant les itinéraires de découverte. En effet, familiariser les élèvesavec l’outil informatique par exemple est un moyen d’accéder à la réussite car les TICE

14 L’Ecole des Lettres collèges 2001-2002 , n°11

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sont incontournables. Les nouveaux dispositifs, tels que les itinéraires de découvertesont une occasion de développer de façon institutionnelle notre rôle de pédagogue del’information. C’est un aspect fondamental de notre fonction et toutes les activités quenous menons sont au service de ce rôle pédagogique.

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CONCLUSION

Ces derniers mois ont passé très vite. Le deuxième itinéraire de découverte n’est pasencore achevé mais j’ai l’impression d’avoir été utile et surtout d’avoir accomplipleinement ma nouvelle fonction de professeure-documentaliste. Je tiens à souligner unpoint positif qui me tient à cœur, c’est la relation professeur – élève. J’ai le sentimentd’avoir gagné la confiance des élèves et c’est très encourageant et très gratifiantlorsqu’on est stagiaire. J’ai été très souvent sollicitée par les élèves au cours des IDD.Ils m’ont confié leurs attentes mais aussi leurs craintes. J’ai fait de mon mieux pourrépondre à leurs sollicitations et les encourager.

Au départ, je rappelle que deux problèmes s’étaient posés. D’abord, au vu de lasituation initiale, je m’étais demandée si le CDI pouvait devenir le lieu d’une stratégiecollective. Ensuite, je devais m’interroger sur les limites de l’implication du professeur-documentaliste.

Après ces quelques mois de réflexion, je pense qu’il est indispensable d’effectuer untravail en amont avec toute l’équipe. Notre travail a manqué de préparation et parconséquent de cohérence. En effet, le fait que les savoirs disciplinaires n’aient pas étéprécisés a été une faiblesse. Cela n’a pas permis de déterminer avec l’ensemble desprofesseurs les apprentissages méthodologiques à mettre en œuvre. J’ai alors essayé depallier ce manque en proposant un accompagnement individuel. Mais l’absenced’évaluation diagnostique des compétences méthodologiques des élèves a étéindiscutablement une difficulté supplémentaire pour moi. Je me rends compte que j’aitout simplement tenté de répondre aux besoins des élèves au coup par coup sansimposer un parcours de formation à long terme comme pouvait le permettre les IDD.C’est pourquoi, ce travail au sein d’une équipe me laisse penser qu’il est nécessaired’avoir une concertation plus étroite afin que chaque membre ait la possibilité de définirsa place au sein de l’itinéraire de découverte. De plus, une progression précise desapprentissages s’impose pour permettre à l’élève d’avoir un véritable parcours deformation. Il faut donc déterminer clairement les compétences disciplinaires etdocumentaires à mettre en œuvre. Un planning des séances doit alors être établi partoute l’équipe.

Il est également nécessaire de fixer les limites de l’implication du documentaliste. Jeconstate aujourd’hui que j’ai été très présente non seulement en tant que formateur auxcompétences transversales mais aussi comme coordonnateur et « régulateur ». C’est làencore la conséquence d’un manque de concertation entre enseignants disciplinaires etces derniers avec moi, professeure documentaliste. En effet, le documentaliste estdevenu en quelque sorte le « chef de projet » allant même jusqu’à prévoir pour tous lesparticipants ce qui n’avait pas été prévu. De ce fait, le lieu CDI a été utilisé au delà dece qui était nécessaire ce qui ne sera plus possible avec les futurs IDD en 4e.

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Pour remédier à cet état de fait, je proposerai un bilan à la fin de l’année scolaire. Jesoumettrai un certain nombre de modifications à mettre en place pour les prochains IDD( 5e et 4e). La réussite d’un projet tel que les itinéraires de découverte passe par uneconcertation féconde. Bien entendu, les IDD n’en sont qu’à leur début au collège. Voilàpourquoi les enseignants ont tant de difficultés à travailler ensemble. L’expérience decette année devrait permettre aux équipes d’être beaucoup plus soudées. Il sera alorsindispensable de préparer les séances afin que chacun détermine ses objectifs. Celapermettra une meilleure collaboration des enseignants mais également une meilleurecoanimation car il ne faut pas perdre de vue l’objectif principal qui est d’ aider l’élève àdevenir autonome.

Ces nouveaux dispositifs ( IDD, TPE, PPCP) sont une chance pour le professeur-documentaliste. En effet, notre fonction au sein de ces projets nous permet de croiserplus facilement apprentissages méthodologiques avec apprentissages disciplinaires.Nous avons également un rôle à jouer dans la formation du futur citoyen car rendrel’élève autonome doit l’aider à affronter la société de l’information. Enfin, je tiens àpréciser que malgré les difficultés éprouvées, cette expérience a été très enrichissante.Elle me sera très utile dans l’exercice futur de mon métier.

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BIBLIOGRAPHIE

MONOGRAPHIES

COURTECUISSE, Maryvonne. Tu cherches, nous cherchons…La recherched’information au collège et au lycée, du papier à Internet. CRDP de Poitou- Charentes,2001.

ZAKHARTCHOUK, Jean-Michel, et CASTINCAUD, Florence. Croisement dedisciplines au collège. CRDP Amiens, 2002.

Recherche documentaire et maîtrise de l’information. CRDP Rouen, 1999.

REVUES

Enseigner autrement. Tangente Education, supplément au n° 87.

Les itinéraires de découverte au croisement des disciplines. L’Ecole des Lettres descollèges, n° 11, mars 2002.

Travaux croisés, personnels, encadrés…et les autres. MEDIADOC , septembre 2000.

SITES INTERNET

France. Ministère de la Jeunesse, de l’Education et de la Recherche. EDUSCOL. Lesitinéraires de découverte, [en ligne].http://www.eduscol.education.fr/?./D0072/itinerairesdecouverte.htm (consulté le20/11/2002)

France. Ministère de la Jeunesse, de l’Education et de la Recherche. Académie de Paris.Itinéraires de découverte au collège, [en ligne].http://www. parcours-diversifies.scola.ac-paris.fr (consulté le 10/12/2002).

Le Café pédagogique. Dossier spécial IDD, [en ligne].http://www.cafepedagogique.net/dossier/idd/ ( consulté le 10/01/2003)

France. Ministère de Jeunesse, de l’Education et de la Recherche. IUFM de Dijon. Lesitinéraires de découverte, [en ligne].http://www.dijon.iufm.fr/format/formform/idd_site/index.htm ( consulté le 26/02/03)

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TEXTES OFFICIELS

France. Ministère de la Jeunesse, de l’Education et de la Recherche. Le BO : Bulletinofficiel de L’Education nationale, n°16, 18 avril 2002.

France. Ministère de la Jeunesse, de l’Education et de la Recherche. Le BO : Bulletinofficiel de L’Education nationale, n° 31, 29 août 2002 .

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ANNEXES

ANNEXE 1 : sujets du premier IDD « Nature et corps humain »

ANNEXE 2 : sujets du deuxième IDD « la vie des langues »

ANNEXE 3 : carnets de bord

ANNEXE 4 : fiches de références bibliographiques

ANNEXE 5 : fiche élève sur le questionnement

ANNEXE 6 : fiche élève sur BCDI

ANNEXE 7 : fiche élève sur Google

ANNEXE 8 : fiche méthode « réaliser une affiche »

ANNEXE 9 : fiche méthode « réaliser un dossier »

Itinéraires de découverte 5e2

Nature et corps humain

Thème : quels risques courons-nous ? quels risques faisons-nous courir ?

1. Le tabac2. L’alcool3. Le bruit4. Le dopage5. Le sida6. Les médicaments7. L’alimentation8. Les drogues9. Les avalanches10. Les animaux11. Le clonage12. Les OGM13. La sécurité routière14. L’électricité15. Le nucléaire16. Les combustions17. Les explosions18. Les accidents domestiques19. L’effet de serre20. Les feux de forêt21. Les tempêtes22. La baignade23. Les produits ménagers24. Les gestes d’urgence25. Les vêtements de travail26. La sécurité dans le sport27. Les risques des métiers28. Les brûlures29. L’environnement

Collège Pierre Vaux – IDD – septembre 2002

Annexe 1

Itinéraire de découverte 5e2

La vie des langues

Le franglais- Le franglais dans la vie courante, dans la publicité- Le franglais dans l’informatique- Les mots empruntés à l’anglais changent-ils d’orthographe ? Pourquoi ?

Les mots français que l’on retrouve dans la langue anglaise

Les faux-amis (anglais/français)

La question du Québec- Pourquoi y parle-on français ?- Comment font-ils pour lutter contre le franglais ?

Le rayonnement du français dans le monde- Répartition géographique des pays francophones- Qu’est-ce que la francophonie ?

Le Latin est toujours vivant- Evolution de la langue : les doublets- La présence de la civilisation latine dans la publicité- L’influence du latin sur la langue française : préfixes, suffixes, etc.- L’influence du latin sur la langue français : les gallicismes

Les origines multiples de l’anglais- les Vikings et leur contribution- Les Germains et leur contribution

Collège Pierre Vaux – IDD – février 2002

Annexe 2

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FICHE GUIDERELEVER DES REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

DICTIONNAIRES

Titre Titre de l’article PageLe Robert Collège sécurité p.1177………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

ENCYCLOPEDIES

Titre Volume Titre de l’article PageAxis 9 La respiration p.112……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….

DOCUMENTAIRES

Titre Auteur Editeur PageVivre au Moyen Age Andrew Langley Gallimard p.18-19…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

PERIODIQUES ( revues, journaux…)

Titre du périodique N° Date Titre de l’article PageScience et vie junior 156 septembre 2002 La nature en danger p.56-65………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

CEDEROMS

Titre du cédéromL’Egypte au temps des pharaons………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

SITES INTERNET

Nom du site Adresse URL Date de consultationGoogle http://www.google fr 16 septembre 2002…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….…………

Annexe 4

CDI – Collège Pierre Vaux – Pierre de Bresse

5e – Itinéraires de découverteFiche Méthodologique : questionner le sujet

Nom / Prénom : ………………………………………………………………………….

Sujet de recherche : ……………………………………………………………………...

Pour comprendre ton sujet, tu dois te poser des questions importantes. Pour t’aider àquestionner ton sujet, utilise le tableau suivant :

Questions Pistes de recherche Traduis ton sujet sous forme de questionsQui ? Qui + verbe ?

Tous / certainsLesquels ( âge, fonction..)

Quoi ? DéfinitionQu’est-ce que c’est ?

Ou ? Quels sont les lieuxgéographiques ?

Quand ? A quelle période ?

Comment ? Quels sont les moyensutilisés ?De quelle manière ?

Annexe 5

Activités autour du moteur de recherche Google

Mots clés utilisés Adresses des sites retenus

Recherchen°1

Recherchen°2

Recherchen°3

Recherchen°4

FFFIIICCCHHHEEE MMMEEETTTHHHOOODDDEEE

RRRéééaaallliiissseeerrr uuunnn pppaaannnnnneeeaaauuu ddd’’’eeexxxpppooosssiiitttiiiooonnn

Les objectifs du panneau d’exposition : Etre vu et attirer l’attention Informer sur un sujet

LLLeee pppaaannnnnneeeaaauuu ccc’’’eeesssttt uuunnneee aaaffffffiiiccchhheee

111...LLLeee pppaaannnnnneeeaaauuu dddoooiiittt pppooouuuvvvoooiiirrr êêêtttrrreee vvviiisssiiibbbllleee dddeee llloooiiinnn

TEXTES ECRITS EN GROS CARACTERES ILLUSTRATIONS ASSEZ GRANDES

222...LLLeee pppaaannnnnneeeaaauuu dddoooiiittt aaaccccccrrroooccchhheeerrr lll’’’aaatttttteeennntttiiiooonnn

TEXTES ET ILLUSTRATIONS ATTRACTIFS PRESENTATION AGREABLE

COMPOSITION ETUDIEE

CLARTE

333...LLLeee pppaaannnnnneeeaaauuu dddoooiiittt aaappppppooorrrttteeerrr llleee mmmaaaxxxiiimmmuuummm ddd’’’iiinnnfffooorrrmmmaaatttiiiooonnnsssdddaaannnsss uuunnn mmmiiinnniiimmmuuummm dddeee ppplllaaaccceee

TEXTES COURTS , CONCIS ILLUSTRATIONS BIEN CHOISIES

Annexe 8

FFFIIICCCHHHEEE MMMEEETTTHHHOOODDDEEE

RRRéééaaallliiissseeerrr uuunnn dddooossssssiiieeerrr

1.Sur le contenu du dossier

Faire une introduction : quelques phrases pour présenter le thème.

Faire un plan : chaque partie du plan traite d’un point particulier dela question

Conclusion : 2 ou 3 phrases sur les idées importantes abordées dansle dossier

Le contenu du dossier doit correspondre au thème du dossier (ilfaut faire un tri dans les informations trouvées).

2. Sur la forme du dossier

Il faut soigner la présentation

Il faut numéroter les pages

Il faut introduire un sommaire au début du dossier

Il faut mettre des légendes aux illustrations

Il faut citer les sources ( indiquer ou vous avez trouvé l’informationc’est- à- dire le titre de l’ouvrage, l’auteur…)

Annexe 9