Le tourbillon… - Mars 2017 -
… de Ma vie vue d’ici et autres projets - thème de cette nouvelle exposition au Petit Musée du Collège
Etienne de Flacourt – vous parviendra peut-être...
Le 24 mars 2017, lors du vernissage, le public - composé des élèves, des personnels et de bon nombre de
parents curieux de découvrir les productions de ces graines d’artistes – a vu la caverne d’Ali Baba s’ouvrir.
Caverne d’Ali Baba, oui, pour la multitude et la densité des créations exposées.
Autour du thème central, les artistes du Collège (de la 6° à la 3°) ont exploité le trait, la couleur, le volume, le
collage, les mots aussi, afin de rendre compte de leur vision de la vie en plan large ou serré : un paysage marin,
céleste, campagnard ; un véhicule en deux ou trois dimensions témoignant de la nécessité du mouvement, de la
navigation ou de l’envol ; un groupe humain composé de parents ou d’amis ; un montage associant les réseaux,
les tissus de relations et les nouveaux medias ; une maison ou une chambre laissant voir l’espace intime et de
prédilection ; un objet en gros plan, chargé ou non d’une valeur affective… Parfois, leur langage s’exprime de
façon directe et expressive. Parfois, plus secrètement, avec la place belle laissée au spectateur de deviner ce qui
est suggéré.
L’abstraction n’a pas fait faux bond. Elle s’est associée à la géométrie dans des productions des élèves de CM2
et de quatrième qui exploitent des couleurs et des figures, des compositions de verticales et d’horizontales
parfaites.
L’estime que porte l’art aux mathématiques et à la géographie est rendue à travers des villes durables
imaginaires en plongée réalisées à l’aide des règles de perspective cavalière.
Les arbres, virevoltants, tournoyants, gais ou tortueux des élèves de CM2 apportent aussi un rayonnement
certain à la galerie par l’éclat des couleurs vives et des courbes hypnotiques.
Les photographies des visages composés d’aliments, de fruits et légumes des plus petits (CE2) ainsi que les
villages de brousses réelles ou inventées (CM1) ne nous laissent pas pantois.
Au centre de la galerie, des véhicules à propulsion autonome (6°), aux formes parfois étonnantes, sont
exposées sur une table. Ils attendaient bien sûr une démonstration de leur capacité énoncée afin de faire voir à
quel point la technologie n’est pas étrangère aux langages des arts.
En dehors des murs, en suspension autour du Petit Musée, des affiches de promotion de livres lus (cycle 3 et
cycle 4 /APP Ravinala) rendent compte des lectures intéressées ou passionnées et de l’importance du langage
écrit et oral dans la vie en général. Et c’est ainsi que Ma vie vue d’ici débute ou se boucle, c’est selon,
inlassablement.
Le jour du vernissage, certains artistes se sont exprimés, au micro, devant le public. Afin de communiquer
leurs intentions, ce qui les a conduits à opter pour une forme, un sujet ou un autre… Aussi, nous pouvions être
touchés de plein fouet par le témoignage de Maître Guston qui racontait à quel point son Taxi-brousse inspiré
de Monfils, celui qui relie Tuléar et Fort-Dauphin, représentait sa vie à lui, cette route longue et difficile qui
rejoint sa ville maternelle ; ému par celui de Maître Maya qui éclairait sa fantaisie au centre de laquelle le crayon
de la couleur et des mots avait toujours donné un sens à sa vie ; troublé par celui de Shamsir qui s’en sortait une
nouvelle fois tout en préservant son mystère lorsqu’il déclara que son œuvre abstraite était sa façon à lui de voir
la vie en couleurs.
Autour du verre de l’amitié, sous la toiture clairsemée de verdure, d’autres, tournés désormais vers demain,
saisissaient l’évènement pour jouer du djembé et chanter à l’improviste et témoigner ainsi du fait que le
vernissage souriait au vivre ensemble, à la fenêtre reflétée en cascade sur les libertés d’expression qui font bouger
le(s) mondes(s).
Bernard DEMOLIN, professeur d’Histoire-Géographie-EMC et d’Arts plastiques
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