L E J O U R N A L D E L A C O O P É R A T I O N B E L G E
BIMESTRIELAVRIL/MAI 2005 N° 2
La Princesse
Mathilde
en visite
au Mali
Les Objectifs
du Millénaire
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SERVICE PUBLIC FÉDÉRAL AFFAIRES ÉTRANGÈRES, COMMERCE EXTÉRIEUR ET COOPÉRATION AU DÉVELOPPEMENT
La Princesse Mathilde au Mali 3Les femmes et les enfants d'abord
Le lauréat du Prix international 10Roi Baudouin pour
le Développement 2004-2005 Ousmane Sy, pionnier
de la décentralisation au Mali
Les Objectifs du Millénaire 12pour le Développement
au Parlement belge
Enfance et paix 14Battre tambour pour la Paix
EditorialDepuis 1992, la démocratie malienne est en plein essor: le pays s'est doté d'une constitution, d'un parlement démocratiquement
élu,de partis politiques,d'une presse libre et d'un Etat de droit.Par suite de la coexistence séculaire de divers groupes de popu-lation au sein de grands régimes historiques, le Mali connaît peu de problèmes ethniques et l'islam, auquel la grande majorité de lapopulation adhère, y est particulièrement tolérant. La décentralisation confère aux communes une plus grande autonomie et leuroffre l'opportunité de prendre eux-mêmes les rênes. Les Maliens continuent à oeuvrer tranquillement à une vraie démocratie afri-caine, et leur économie connaît ses premiers succès. Le pays a atteint l'autosuffisance pour certains produits alimentaires essentielset est le deuxième producteur africain de coton après l'Egypte.Outre l'or, le principal produit d'exportation depuis plusieurs années,des mines de diamant y sont aujourd’hui en exploitation et des gisements de pétrole seront peut-être bientôt forés.Mais tout ce qui brille n’est pas or. Figurant toujours parmi les pays les plus pauvres au monde, le Mali reste fort dépendant del'aide étrangère. En tant que tel, il est, depuis plus de vingt ans, l’un des partenaires prioritaires de la coopération au développementbelge. Les programmes et projets belgo-maliens s'alignent sur le programme de lutte contre la pauvreté et sur le processus de décentralisation du Mali. Au printemps, S.A.R. la Princesse Mathilde et le Ministre de la Coopération au Développement Armand De Decker se sont rendus sur place pour y faire le point. ■
La rédaction
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Dans ce numéro
Photo couverture: Mali: la récolte du millet, un dur labeur.© FIDA/R.Faidutti
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Mission humanitaire
La Princesse Mathilde au Mali
Les femmes et les enfants d'abordEn février dernier, la Princesse Mathilde et le Ministre de la Coopération au Développement
Armand De Decker se sont rendus pour une visite de trois jours au Mali. Ils y ont rencontré les
autorités officielles, en la personne notamment du Président Amadou Tounami Touré,mais aussi des
chefs traditionnels, des groupes cibles de notre coopération au développement et, bien entendu,
des coopérants belges. Les visites sur le terrain étaient placées sous le signe des thèmes politiques
prioritaires de la coopération belge au développement au Mali: l’éducation, la santé, la consolida-
tion de la société et la décentralisation, avec une attention particulière sur les femmes et les
enfants. A travers cette mission, la Princesse souhaite attirer l'attention sur le travail de terrain
effectué par la coopération qui est centré sur la lutte contre la pauvreté et s'aligne donc parfaite-
ment sur les Objectifs de Développement du Millénaire des Nations unies. La lutte contre la pau-
vreté est également l'objectif général de la coopération belge au développement. Le Mali, qui est
l’un des 18 pays partenaires privilégiés (*) de la coopération belge, bénéficiera pendant la période
2004-2007 de nouveaux projets et programmes pour un montant de 30 millions d'euros.
© O.Polet
Le marché de la médina de la capitale Bamako. Grâce à un petit crédit, cette veuve vend des bijoux qui lui permettent de subvenir aux besoinsde sa famille.
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Mission humanitaire
e Mali compte plus de onze millions d'habitants, faitpresque 40 fois la Belgique et est le quatrième pays leplus pauvre au monde. Plus de 60% de la population viten dessous du seuil de pauvreté avec un revenu de 0,50
euro par jour – le revenu national brut par habitant atteint environ300 dollars US par an. L'espérance de vie moyenne dans des condi-tions « normales » est de 49 ans, hors sida, car comme partout enAfrique subsaharienne, la pandémie frappe aussi le Mali: 140.000personnes contaminées, 12.000 décès par an (estimations de 2003)
Sous l'emprise du sida Le lendemain de leur arrivée, la Princesse Mathilde et le MinistreDe Decker ont rendu une visite au Centre d’accueil de l'HôpitalMère-Enfant, un centre pour les patients du sida dans le quartierpopulaire de la capitale Bamako, Hamdallaye, créé à l'initiative deLobbo Touré, l'épouse du président malien, et soutenu par laFondation pour l’Enfance et l'ONG Plan Mali. Ce centre d'accueilspécial, qui a ouvert des portes en janvier 2004, prodigue des soins
à 125 sidéens, dont 97 enfants (pour la moitié orphelins) et 28adultes. Les patients y restent quatre jours, le temps de procéderaux analyses nécessaires et d'initier un traitement antirétroviral; ilsrentrent ensuite chez eux, où ils poursuivent le traitement.L'accueil et les soins dispensés dans le centre sont gratuits. Grâce àla coopération belge au développement, le centre pourra acquérirentre autres un appareil CD4 (calcul de base avant la prise en char-ge avec des antirétroviraux) pour déterminer dans quels cas unethérapie antirétrovirale s'avère nécessaire.
Le micro-crédit sur le marché de BamakoLa coopération belge au développement soutient plusieurs projetsde micro-crédit au Mali, à travers des ONG belges. L'occasionidéale pour la princesse Mathilde de prendre connaissance dufonctionnement et des résultats de ces petits crédits destinés auxpetits entrepreneurs. La Belgique finance ainsi, via l'ONG SOS-Faim, une ligne de crédit de la Kafo Jiginew (« le grenier d'argent »),une agence de micro-crédit qui octroie chaque année quelque97.000 petits crédits (ne dépassant parfois pas les 50 euros).Avecses 186.000 membres, la Kafo Jiginew est la plus grande caisse d'é-pargne et de crédit au Mali. Il n'y a pas de meilleur endroit pourvoir comment le système est mis en pratique que le marché de lamédina de Bamako, qui fourmille d’exemples: ici, un petit com-merce de chaussures a été mis sur pied à l'aide d'un micro-créditde la Kafo Jiginew; là, une veuve ayant également bénéficié de cesystème vend des bijoux très simples afin de pouvoir envoyer sesneuf enfants à l'école ; plus loin encore une mère de famille a puacheter une machine à coudre et confectionne des habits pour leshabitants de son quartier… Autant d'exemples qui démontrentque le micro-crédit offre de nouvelles opportunités de rompre lecercle vicieux de la pauvreté à ceux qui sont exclus des circuitsbancaires classiques. Les femmes constituent d'ailleurs un groupecible spécial en matière de micro-crédit, puisque celui-ci réduitconsidérablement leur dépendance et renforce leur statut écono-mique, social, culturel et politique.
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Au Mali, les femmes donnent naissance en moyenne à six ou septenfants. La croissance démographique du pays est dès lors importante: 2,9% par an (2002). Plus de la moitié de la population a moins de 15 ans.
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Mission humanitaire
La Princesse Mathilde est l‘undes ambassadeurs des Nationsunies pour l'Année internationa-le du micro-crédit 2005. « Lespauvres ne demandent pas la cha-rité, ils souhaitent seulement unsupport pour leurs activités écono-miques », a déclaré la Princesselors de l'inauguration de l'Annéeinternationale aux Nations uniesà New York. La PrincesseMalthide a participé, en marsdernier, à un séminaire de deuxjours sur la microfinance, organi-sé au palais d'Egmont à Bruxellespar la DGCD.
De Mopti à N’Gomidans le delta intérieur du NigerLa ville de Mopti, située au confluent des rivières Niger et Bani, àplus de 500 km de la capitale, est la cinquième ville du Mali et uncentre économique important. Elle a été bâtie surtrois îles reliées entre elles par des digues. Le portbouillonne d'animation avec les allées et venues despinasses, chargées à ras bord de marchandises et depassagers. Ces embarcations en bois constituent leseul moyen de communication entre Mopti et le norddu pays. Mopti est aussi appelée la « Venise de l'Afriqueoccidentale », mais la différence est grande entre leluxe de la ville des Doges et la terre glaise de cetteville du Sahel…
A Mopti, la délégation belge a visité trois centresmédicaux bénéficiant d'un appui belge dans le cadredu programme national de santé dans la région deMopti. La Princesse Mathilde s'y est entretenue avecdes femmes et s'est intéressée à leurs problèmes quo-tidiens: les grossesses, les maladies infantiles, les vacci-nations contre la polio et, surtout, l’excision féminine(clitoridectomie). Jusqu'à 94 % de toutes les jeunesMaliennes sont excisées. Une âpre lutte est engagéepour mettre fin à cette tradition barbare, qui n'est pasdictée par l'islam pratiqué par 90% des Maliens (leCoran n'y contient aucune référence), mais relèved'une habitude séculaire solidement ancrée dans lesmoeurs. Dans la Mauritanie voisine, par exemple, unautre pays pratiquant avec ferveur l'islam, les femmesne sont pas circoncises. Au Mali, pouvoir pratiquerl’excision d'une jeune femme est considéré comme unhonneur par les femmes âgées et bon nombre d'entreelles sont d’ailleurs formées à cet effet; pour d'autres,c'est seulement du business, à raison de 5 euros parfille. L'intervention, effectuée entre la quatrième et ladouzième année, entraîne une kyrielle de problèmesde santé: tétanos, incontinence d'urine, fistules, kysteset abcès, relations sexuelles pénibles, problèmes à l'ac-
couchement, saignements inten-ses, stérilité et traumatismespsychosexuels et psycholo-giques, pour n'en citer quequelques-uns… L'utilisation delames non stérilisées favoriseaussi la propagation du VIH/sida.Le gouvernement tente de cont-rer la pratique de la circoncisionféminine, mais ce n'est pas choseaisée.
La délégation belge s'est ensuiterendue à bord de pinasses àN’Gomi, un îlot sur le fleuveNiger, pour y visiter des projetsde captage d'eau soutenus parnotre pays. L'ONG belge
PROTOS a lancé en 2004 un projet du Fonds belge de Survie rela-tif à la gestion des ressources en eau à Mopti et ses environs avecplusieurs communes et ONG locales. Il vise la construction de 12
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Le Mali est presque entièrement envahi par le désert. Une caravanefait route vers les mines de sel.
Cette petite briqueterie a pu être créée grâce à un micro-crédit.Au Mali, les cons-tructions en argile relèvent d’un art séculaire.
à 15 puits par an (puits protégés, extraction des eaux souterrai-nes avec des pompes à main ou extension du réseau d'eau pota-ble existant de la ville de Mopti) desservant chaque fois environ500 personnes, la construction de latrines et de puits à fondperdu, et de futurs investissements plus importants en vue del'assainissement de la ville de Mopti. Le projet participe aussi àl'aménagement de périmètres rizicoles irrigués et à la constructionde digues sur de petits lacs où est cultivé le riz. Il prévoit en outrela formation des usagers de l'eau, de 7 ONG locales et de 4 administrations communales.
L'eau est une ressource très précieuse et très rare dans ce paysdésertique et semi-désertique qu'est le Mali. Les conséquencesdramatiques pour les habitants et les cheptels des sécheressescontinues des années 70 et 80 du siècle précédent sont encoreprésentes à la mémoire de tous les Sahéliens.Tant dans les pério-des d'abondance que de pénurie, c'est encore aux femmes qu'in-combe l'approvisionnement en eau, comme partout en Afrique.Que « les hommes ne participent pas du tout au ménage » vaut
donc aussi pour le Mali.Voici à quoi ressemble une journée nor-male d'une Malienne en région rurale: elle se lève à cinq heuresdu matin et entame sa longue journée ininterrompue de travail.Elle ramasse du bois pour le feu, va chercher de l'eau pour fairela cuisine, parcourt souvent des kilomètres pour aller vendre deslégumes sur le marché ou y acheter ce qu'elle ne peut cultiverelle-même. De plus elle doit aussi travailler aux champs. Sans l'ai-de de leurs filles, les mères ne peuvent s'acquitter de toutes cesresponsabilités. Aussi, de nombreuses fillettes ne sont pas scola-risées. Car si elles vont à l'école, qui les remplacera dans le ménage?
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Aujourd’hui la représentativité des femmes dans la viepublique est plus grande. Mais dans la vie de tous les jours lesMaliennes demeurent dans l’ombre de leurs maris
Le Mali, deuxième plus grand pays de l'Afrique de l'Ouest, compte plus de 11 millions d'habitants. Environ 10 % de la population habite dans lacapitale Bamako ou ses environs. La population est très diversifiée: elle se compose principalement de Bambaras, de Malinkés, de Songhaï, dePeuls, de Touaregs et de Maures.
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La première pierre est toujours porteused'espoir et d'avenir L’éducation est une des priorités de la coopération belge au Mali.A l'instar d'autres pays en développement, l’éducation y est aucoeur du développement humain et de la lutte contre la pauvreté.Le dernier jour de sa visite, la Princesse Mathilde a posé à Bankassla première pierre de l'Institut de Formation professionnelle financépar la DGCD. « La première pierre est porteuse d’espoir et d’avenir »,a déclaré la Princesse dans son discours de circonstance, réitérantégalement son engagement personnel pour un enseignement dequalité, en particulier pour les filles. « Car une fois adulte, une filleéduquée contribuera au développement et au bien-être de ses enfants,de sa famille et de sa communauté ».
Si le Mali enregistre des progrès lents mais réels sur le plan de l'en-seignement, une énorme inégalité continue d'exister entre les dif-férentes régions du pays et entre les garçons et les filles. Les chiff-res se passent de commentaires: seuls 46% de la population de plusde 15 ans savent actuellement lire et écrire, dont 53% d'hommes
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La Princesse Mathilde pose à Bankass la première pierre d'une école technique destinée à favoriser l'emploi et le développement économiquedans la région de Mopti.
« Amélioration de la santé des mères», « Droit aux études»,« Scolarisation des filles », « Génération sans sida »... les messagesdestinés à la princesse Mathilde et au ministre De Decker se passent de commentaire.
et 39% de femmes. Il faudra donc consentir encore de nombreuxet longs efforts avant que le Mali n’atteigne d'ici 2015 les Objectifs
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2 et 3 du Millénaire, à savoir: un enseignement fondamental acces-sible à tous les garçons et à toutes les filles et l’abolition du traite-ment inégal des hommes et des femmes.
La Belgique soutient le programme décennal de l’éducation auMali, au niveau de l'enseignement aussi bien fondamental quetechnique et professionnel, comme le futur Institut de Formationprofessionnelle de la ville de Bankass. Cette école entend offriraux jeunes de l'intérieur du pays les mêmes opportunités deformation que celles des grandes villes. Il s'agit en l'occurrencede formations dans le cadre de l'économie locale et de filièresporteuses d’emploi, comme l'agriculture et la maroquinerie parexemple. L'école pourrait ainsi devenir un moteur important
du développement économique de cette région isolée du paysdes Dogons.
« Mathilde puissancy! »Longue de 200 kilomètres et dominant la plaine à 300 mètres d'al-titude, la Falaise rocheuse de Bandiagara s'étale le long de la fron-tière avec le Burkina Faso. C'est sur ce plateau de grès que se sontréfugiés les Dogons, un peuple pratiquant encore pour la majoritéde vieilles traditions animistes.
Le départ de la Princesse Mathilde, du Ministre De Decker et de ladélégation belge a été fêté, dans le pays des Dogons, dans uneatmosphère de mystères séculaires et de liesse raffinée par des
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A peine 2 % des terres conviennent à la culture. Les terres les plus fertiles se situent le long du Niger et du Bafing (Sénégal), deux fleuves très poissonneux. Le Niger traverse le Mali sur une longueur de 1.700 km et le Bafing sur 800 km.
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danseurs masqués et des marionnettes, aux rythmes effrénés destambours. Les danses des masques des Dogons sont spectaculaireset renommées dans le monde entier. Certaines de ces danses nesont exécutées que tous les soixante ans à l'occasion des fêtesrituelles « sigui » qui marquent le début d'une nouvelle génération(le premier rituel suivant aura lieu en 2025). Le hogon (chef reli-gieux animiste) – qui ne se montre jamais – a daigné descendre deson rocher pour venir saluer la Princesse, ce qui n'est plus arrivédepuis la visite il y a deux ans de l'ancien président américain JimmyCarter. S'ils n'ont pas échangé de poignées de mains, rite taboupour les Dogons, des marques d'entente et de respect ont étééchangées de part et d'autre.
Partout où elle s'est rendue au Mali, la Princesse a été accueilliesous le vivat de « Mathilde puissancy! », qui peut être librement
traduit du bambara (la deuxième langue, après le français)comme: « la venue de Mathilde nous donne des forces pour continuer ».
Le Mali est le deuxième pays africain que la Princesse visite dans lecadre de la coopération belge au développement. L'an dernier, ellea visité des projets au Niger. ■
Myriam De Winter
(*) Les autres pays partenaires bilatéraux sont: Algérie, Bolivie, Bénin,Burundi, RD Congo, Equateur, Mali, Maroc, Mozambique, Niger, Palestine,Pérou, Rwanda, Sénégal, Ouganda,Vietnam,Afrique du Sud.
Quelques sites sur le Mali : www.info-matin.com;www.malipages.com; www.bamako-culture.org
La coopération belge au développement au Mali: un aperçuLe temps compté de leur visite au Mali n'abien entendu pas permis à la PrincesseMathilde et au Ministre De Decker de visitertous les projets belges, dont voici un aperçu.La coopération entre la Belgique et le Maliremonte au début des années 80. Elle a pourobjectif principal de contribuer à l'améliora-tion des conditions de vie des plus démunis àtravers des actions en matière de soins desanté, de développement rural, d'enseigne-ment, de décentralisation et de préventiondes conflits.
La coopération est totalement intégrée à la Stratégie de Luttecontre la Pauvreté du Mali et s'inscrit dans un processus de déve-loppement durable et participatif.
L'égalité entre les hommes et les femmes, l'économie sociale, lalutte contre le VIH/sida et l'environnement sont les quatre thèmespris en compte dans toutes les actions de développement.
La troisième Commission mixte belgo-malienne de juin 2004 a fixéles grandes lignes du programme indicatif de coopération pour lapériode 2004-2007, qui bénéficiera d'une aide belge à concurrencede 30 millions d'euros.
Cette coopération s'opère à travers quatre canaux:• la coopération bilatérale directe d'Etat à Etat qui se situe
essentiellement dans les régions de Koulikoro, Gao,Tombouctou et Mopti. Le programme 2004-2007 se concentresur quatre secteurs prioritaires: l'éducation, le développementrural et les secteurs connexes (horticulture et élevage), la
décentralisation et la prévention desconflits. Les interventions en matière desoins de santé et d'environnementseront poursuivies. En outre, une aideest également accordée à plusieurs aut-res programmes multisectoriels.Depuis 2000, l'exécution de la coopéra-tion bilatérale avec les pays partenaires dela Belgique, dont le Mali, est entre lesmains de la Coopération technique belge(CTB). Outre l'exécution du programme
en cours, la CTB contribue aussi à la préparation des nouveauxprogrammes et projets.• la coopération bilatérale indirecte qui s'opère via le cofinance-
ment de projets d'organisations non gouvernementales belges:Autre Terre, le Fonds Ingrid Renard, Médecins du Monde, Oxfam,SOS Faim et Vétérinaires sans Frontières ;
• le Fonds belge de Survie (FBS), un programme spécial consacré àl'amélioration de la sécurité alimentaire et de la santé des popu-lations en Afrique subsaharienne. Le FBS exécute actuellementplusieurs projets au Mali en collaboration avec les organisationsinternationales FIDA et FENU, les ONG belges PROTOS etOxfam, et la CTB ;
• la coopération multilatérale, via le financement de projets de sixorganisations internationales et du Fonds européen deDéveloppement.
Vous trouverez plus d'informations à ce sujet dans les brochures(gratuites) « La Coopération belge au développement au Mali »( [email protected] ou sur le site www.dgcd.be) et « La Coopération technique belge au Mali » ( [email protected] ou surle site web www.btcctb.org).
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Riziculture à Mopti, un projet du Fonds belge deSurvie et de l'ONG belge Protos.
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La coopération belge au développement au Mali
iplômé en agroéconomie et développement agricole,docteur en développement économique et social,Ousmane Sy est chargé de programme du PNUD auMali de 1987 à 1993.A partir de cette année-là, et jus-
qu’en 2000, il pilote la « Mission de décentralisation et des réformesinstitutionnelles » chargée de conduire ce processus voulu par lenouveau pouvoir démocratique. En 2000, il entre au gouvernementcomme ministre de l’Administration territoriale et desCollectivités locales, ce qui lui offre l'opportunité de passer du tra-vail technique aux actions politiques. Il est également chargé d’or-ganiser les élections présidentielles de 2002. Entre-temps, il a crééson propre centre d’expertises politiques et institutionnelles enAfrique, le CEPIA ([email protected])
Un ancrage local, un retour à la diversitéAu début de l’opération de décentralisation, le pays comptait 19communes urbaines. En 1998, 703 communes avaient été instau-rées; chaque fois, les populations locales avaient été étroitementassociées à leur création. Une dizaine de partis participent aujour-d'hui à la politique gouvernementale et exercent une responsabili-té sur plusieurs fronts: la décentralisation a conduit à la diversitépolitique.Ousmane Sy résume l’enjeu : « La décentralisation permet de conso-lider le processus démocratique, en élargissant sa base. Elle l’ancre auniveau local, en soumettant la démocratisation à l’épreuve des réalitésde l’échelle locale. Elle constitue également un levier pour la dynamisa-tion de l’économie locale, en rapprochant les décideurs des acteurs
Le lauréat du Prix international Roi Baudouin pour le Développement 2004-2005
Ousmane Sy, pionnier de la décentralisation au MaliPendant leur séjour au Mali, la Princesse Mathilde et le Ministre De Decker ont rencontré
Ousmane Sy (1949), le lauréat du Prix international Roi Baudouin pour le Développement 2004-2005.
Ousmane Sy est considéré comme la figure de proue de la décentralisation et de la réforme de la
gouvernance dans son pays, mais il l'est également au niveau de la sous-région de l’Afrique de l’Ouest,
où il plaide et œuvre pour que les réformes mises en œuvre au niveau local et national aillent de pair
avec des réformes au niveau régional.
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Le 27 mars de chaque année,Tombouctou organise la cérémonie des« Flammes de la Paix ».
Tombouctou abrite trois des plus anciennes mosquées du monde.L'islam malien est réputé pour sa grande tolérance.
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La coopération belge au développement au Mali
locaux. (…) Désormais, les décideurs sont des proches, issus du terroir,et non plus des gens nommés par le pouvoir central. De plus, l’interpel-lation des pouvoirs locaux peut se faire dans les langues régionales: ladécentralisation a été synonyme de reconnaissance de la diversité lin-guistique et culturelle ».
Le projet de décentralisation a effectivement servi de base aux négo-ciations avec les mouvements rebelles des populations touaregs dansle nord du Mali. Il a permis de satisfaire les revendications de cesmouvements portant sur la reconnaissance de leur existence: ladécentralisation est une réponse aux questions que pose la diversité.
Un modèle exportable?Fort de son expérience, Ousmane Sy a fondé avec d’autresAfricains le réseau « Gouvernance en Afrique », qui couvre actuelle-ment 14 pays d’Afrique occidentale et centrale. De nombreux paysafricains ont ceci en commun qu'une minorité y détient le pouvoirde décision et la gestion. Ils sont confrontés à une même crise, néede la centralisation héritée du pouvoir colonial. La décentralisationpeut offrir une solution à cet égard. Mais elle ouvre aussi automa-tiquement un débat fondamental, par exemple, sur le rôle et laplace des autorités traditionnelles. Il revient maintenant à l'Afriquede trouver une réponse à cette question trop souvent éludée.
Le réseau « Gouvernance en Afrique » permet l'échange, entre lesdifférents pays ouest-africains, des expériences locales, dont certai-
nes sont d'ailleurs antérieures au processus de décentralisation auMali. Les participants ont ainsi rapidement pu se rendre compteque la question de la gouvernance ne se pose pas seulement auxEtats mais aussi au niveau de l'intégration régionale.
Le message de Ousmane Sy est clair: « Le changement est possibleen Afrique, malgré les images et l’actualité négatives qui engendrent tropsouvent un afro-pessimisme.Tout mon discours, tout mon travail consis-tent à montrer que les changements sont possibles, à un certain nom-bre de conditions parmi lesquelles la décentralisation, une intégrationrégionale et une meilleure gouvernance s’inspirant du vécu des Africainsfigurent en bonne place ».
Le Prix international Roi Baudouin pour le Développement(150.000 euros) est décerné tous les deux ans depuis 1980 par leConseil d'administration de la Fondation Roi Baudouin. Il vise àcouronner l'action de personnes ou d'organisations qui apportentune contribution importante au développement des pays du Sudou à la solidarité entre les pays industrialisés et ceux en dévelop-pement. Les lauréats sont actifs dans des domaines très divers:alphabétisation, formation des agriculteurs, transfert de technolo-gie, nouvelles formules de crédit, droits humains, commerce équi-table… Le Prix 2004-2005 sera remis au Dr. Ousmane Sy le 3 mai2005 au Palais royal de Bruxelles. ■
Informations: www.kbprize.org
A Bamako, la Princesse Mathilde et le ministre Armand De Decker rencontrent le lauréat malien Ousmane Sy. © O. Polet
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Les Objectifs du Millénaire
’est l’histoire d’un vieux rêve qui vaut la peine qu’on semobilise pour le réaliser... En 2000, lors de l’Assembléegénérale des Nations unies, 189 chefs d’Etats et deGouvernements s’engageaient à réduire de moitié la
pauvreté dans le monde d’ici 2015. Pour atteindre ce but, ilsfixaient huit objectifs, appelés les « Objectifs de Développement duMillénaire » (ODM), qui vont de l’enseignement de base généralisépour tous les enfants, à la lutte contre la faim, le sida et les maladiestropicales, en passant par l’autonomisation des femmes et la miseen place d’un partenariat mondial pour le développement1. Cinqans plus tard, si on note quelques progrès dans certains domaines,le résultat est insuffisant. Au rythme actuel, en Afrique
Subsaharienne, la pauvreté a des chances d’être éradiquée de moi-tié à l’horizon… 2147. Pourtant, la réalisation de ces objectifs estencore possible, comme l’indique le rapport de Jeffrey Sachs,conseiller spécial pour les ODM auprès de du Secrétaire Généraldes Nations unies (voir Dimension 3, n°1 2005), mais à conditionde fournir un effort ciblé et important. Il faudrait une augmentationde l’aide annuelle de 50 milliards de dollars jusqu’en 2015 pourrencontrer ces objectifs. A l’échelle de la Belgique, cela signifiedoubler l’aide en l’augmentant de 145 millions, soit de 11% chaqueannée pour atteindre les 0,7% du PNB promis. Un défi…pourlequel chaque minute compte car chaque semaine un tsunami silen-cieux de la pauvreté s’abat sur le monde en développement.
Les Objectifs du Millénaire pour leDéveloppement au Parlement belgeLes Objectifs du Millénaire représentent un défi planétaire sans précédent contre la pauvreté dans le
monde.Mais leur accomplissement demande un effort important et soutenu du Sud comme du Nord
de la planète. Le compte à rebours pour le Sommet international « Objectif du Millénaire + 5 ans » a
commencé. La Belgique de son côté s’est mise à l’heure des premiers bilans et voit différents acteurs
se mobiliser. Ce 7 mars, c’était au Parlement fédéral.
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1 Voir le Dimension 3 n°5 -2004
© DGCD/D.Ardelean
DIMENSION 3 • LE JOURNAL DE LA COOPÉRATION BELGE • 02/2005 13
Les Objectifs du Millénaire
L’heure d’un premier bilan international est arrivée. Il se tiendra enseptembre prochain lors d'une conférence mondiale aux Nationsunies. En préparation de celui-ci, le Parlement fédéral, laCoopération belge, représentée par la DGCD, son Ministre et laCTB (Coopération Technique Belge) ainsi que de nombreuxresponsables d’ONG et de syndicats se sont unis au Parlement afinde faire le point et de clamer leur soutien aux objectifs duMillénaire.A cette occasion, était présenté le premier rapport d’a-vancement de la Belgique sur le huitième objectif de développe-ment du Millénaire concernant le partenariat mondial pour ledéveloppement.Tous les pays en développement et donateurs sontencouragés à établir ce type de rapport car il constitue un outilimportant du suivi des progrès accomplis. Celui de la Belgique arri-ve après les rapports des Pays-Bas, du Danemark et de la Norvège,et d’un grand nombre de pays en développement.
De son côté, la commission spéciale « Mondialisation » du Parlementdonnait son analyse de ce que la Belgique a déjà entrepris,doit entre-prendre pour remplir sa part du contrat OMD. La commission intra-parlementaire, et en particulier la section du Sénat en charge de lathématique « objectifs du Millénaire », a en effet fourni ces derniè-res années un travail important à travers l’audition de personnalités
du secteur public, privé, syndical et associatif qui ont débouché surdes recommandations précises au gouvernement. (www.senat.be)
Au centre des débats ce 7 mars au parlement, les 0,7% du PNB belge àconsacrer d’ici 2010 à la coopération au développement, promesse de ladéclaration du Millénaire confirmée par le Premier Ministre à Monterreyen 2002. Pour y arriver, il faut prévoir une augmentation énorme et cons-tante du budget de la coopération.Certains plaident à ce propos en faveurde recherches sur de nouveaux moyens de financement alternatifs etcumulatifs à l’aide publique au développement,comme la taxe sur les trans-actions financières et une taxe sur le kérosène2. Financer, c’est déjà bien,mais encore faut-il proposer une aide de qualité,efficacement coordonnée.Celle-ci doit relever d’une certaine cohérence politique, « pour ne pasreprendre d’une main ce qu’on a donné de l’autre»,comme c’est le cas parexemple des subventions agricoles ou du remboursement de la dette.Il fautaussi que cette aide soit orientée sur les objectifs du Millénaire.Ce qui esten grande partie le cas pour la Belgique puisqu’elle consacre 60% de sonbudget à ce thème,ce qui lui confère une position de « chef de file » selonJohn Mc Arthur, manager du projet du Millénaire aux Nations unies.Tousces efforts ne peuvent être consentis sans le soutien de l’opinion publique,c’est dans ce but que la DGCD s’est engagée à faire connaître au grandpublic la réalité de la coopération au développement.
Au-delà des grandes discussions, concluait le Parlement, il faut sedéfier d’oublier que le vrai sujet est l’humain et sa dignité, qu’encette seule minute, 11 enfants sont en train de mourir à cause dela faim. Il faut dès lors se mobiliser et agir car, comme aime à le rap-peler Kofi Annan « la pauvreté n’attend pas». ■
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Brochures, documents, campagnes à ne pas rater pourceux qui se mobilisent pour les Objectifs du Millénaire(liste non exhaustive):- « Partenariat mondial pour le développement » : premier
rapport d’avancement de la Belgique sur l’objectif duMillénaire 8 pour le développement. Peut être obtenueauprès de jeroen.franç[email protected]
- « La coopération belge au développement et l’égalité entreles femmes et les hommes » Peut être obtenue auprès dejeroen.franç[email protected]
- « La coopération belge relève le défi » (CTB) www.btcctb.orgPour illustrer son travail sur le terrain, la CTB a choisi huitprojets concrets qui contribuent aux ODM.
Campagnes - “Global call for action against poverty” (consortium interna-
tional d’ONG, syndicats, entreprises et associations)(www.whiteband.org)
- Campagne de la CIDSE (coupole internationale d’ONGcatholiques) (www.cidse.org)
- Campagne des Nations Unies (www.millenniumcampaign.org)
- Campagne de “2015 – De tijd loopt” (11.11.11 www.11.be) - Campagne des ONG anglaises
(www.makepovertyhistory.org)2 Ce ne sont là que quelques-unes unes des propositions émises par le rapportLandau, commandité par Jacques Chirac pour le club des quatre (Chili, Espagne,Brésil, France).
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Eveline Herfkens, coordinatrice de la campagne mondiale de sensibilisation des Nations unies, plaide avec ferveur devant le Parlement belge en faveur de la sensibilisation de la population aux Objectifs du Millénaire.
DIMENSION 3 • LE JOURNAL DE LA COOPÉRATION BELGE • 02/200514
Enfance et paix
L’actualité nous le rappelle quotidiennement, la violence est une probléma-
tique brûlante. Pas un jour ne passe sans que l’on apprenne l’existence d’un
conflit entre deux communautés, d’exactions gouvernementales ou d’un
nouvel attentat meurtrier.A force d’entendre encore et encore ces mêmes
nouvelles horribles, nous prêtons moins d’attention à ces violences qui font
pourtant de nombreuses victimes, parmi lesquelles beaucoup d’enfants.
e rôle de la coopération au développement est de luttercontre la pauvreté, de favoriser l'égalité et la dignité detous les hommes, femmes et enfants dans le monde. Lapaix, la sécurité et le bien être sont des conditions
indispensables pour y parvenir.
Dans ce contexte, la Coopération belge au développement soutientun ensemble de projets de sensibilisation de l’opinion publique enBelgique. Parmi ceux-ci, la Journée Mondiale Poésie-Enfance pro-pose depuis l’an 2000 les « Tambours pour la Paix », sous le hautpatronage de la Reine Fabiola, l’Unesco, l’Unicef,Toots Thielemanset feu Peter Ustinov, ambassadeur extraordinaire de l’Unicef. Cetteaction s’inscrit dans le cadre de la résolution 53/25 de l’Assembléedes Nations unies qui proclame les années 2001-2010 : « DécennieInternationale de la promotion d’une Culture de la Paix et de la non-vio-lence au profit des enfants du Monde ».Elle se déroule en trois étapes et a pour objectif premier de faireprendre conscience que les enfants peuvent, dès leur plus jeuneâge, être les acteurs d’un monde en paix.
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Quand n’aura-t-elle plus peur ?
Qu’est-ce que la violence ?
Qu’est-ce que ce mot ?
Désigne-t-il la souffrance
Des victimes de tous les maux ?
Personne ne peut ignorer la douleur
D’une petite fille qui pleure.
J’ai de la chance
Quand elle fait preuve de persévérance.
Je pars à l’école
Quand elle part en guerre.
Je ris à l’infini
Quand elle risque sa vie.
Tout le monde regarde les armes
Personne ne réagit à ses larmes.
Quand s’achèvera sa douleur ?
Quand n’aura-t-elle plus peur ?
Esra Koksal, 12 ans
Athénée Fernand Blum, Schaerbeek
Battre tambour pour la Paix
21 mars 2005: les tambours pour la paix défilent d'abord dans les rues d'Uccle avant de faire leur entrée dans le Parlement belge.
DIMENSION 3 • LE JOURNAL DE LA COOPÉRATION BELGE • 02/2005 15
Enfance et paix
Appel aux enfantsParce que chaque être est unique, parce qu’à ce titre saparole est importante, les enfants du monde entier sontinvités à faire résonner leurs aspirations à vivre dans unmonde plus solidaire, moins violent et plus respectueuxdes différences, le 21 mars 2006, de 11h30 à 12h00, sur lesplaces publiques de leur ville ou de leur village.
En tant qu’action créée pour les enfants et réalisée parceux-ci, l’action des TAMBOURS POUR LA PAIX nenécessite pas d’investissement financier.Elle demande aux adultes de la bonne volonté, de l’en-thousiasme et le désir de contribuer activement au déve-loppement d’une culture de la Paix et de Non-Violence.
L’initiative vous intéresse ? N’hésitez-pas donc pas à contacter :Journée Mondiale Poésie Enfance,Chaussée de Wavre 150, 1050 Bruxelles.Tél. 02/511 91 22Email : [email protected]
Il est en effet essentiel qu’ils ne soient pas de simples spectateurs,mais qu’ils puissent exprimer et faire entendre leur refus de la vio-lence, leur besoin de sécurité. Chacun peut mener cette action oùil se trouve. Elle ne demande pas de moyens particuliers, juste unevolonté de construire ensemble un monde meilleur.La première phase du projet consiste à réfléchir sur le thème de laviolence. Celle qui existe dans le monde, comme celle qui nousentoure dans nos écoles ou nos familles. Les enfants, sous la houlet-te de leurs professeurs, sont invités à décrypter dans les médias,dansleurs actes et leurs échanges ce qui leur paraît être source de vio-lence ou, au contraire, porteur de paix. Ensuite, ils mettent des motssur leurs observations et les sentiments qui en résultent. En leséveillant aux mots à travers la poésie, il sont incités à modeler leurpensée et à l’exprimer. Ainsi, par leur découverte des images poé-tiques et des richesses de l’écriture, les enfants trouvent un nouveloutil d’expression leur permettant de nous interpeller. Enfin, pourque leurs messages soient entendus le plus loin possible, les partici-pants sont invités à se rassembler le 21 mars de chaque année surles places publiques de leurs villes ou villages pour y battre tambourde 11h30 à12h. Par ce jour et cette heure communs à tous, unedimension universelle est données aux nombreuses activités localesmises en place pour l’opération des « Tambours pour la Paix ».Un dépliant reprenant l’information concernant ce projet citoyen etvolontaire est disponible sur simple demande au 02/511 91 22. Desoutils facilitant la mise en œuvre des démarches pédagogiques pro-posées, ainsi que la liste complète de tous les rassemblements 2005attendus sont consultables sur le site: www.drumsforpeace.org ■
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Éditeur responsable:Martine Van DoorenDirectrice Générale
Rédaction:DGCD - Direction Programmes de
Sensibilisationrue des Petits Carmes 15
B-1000 BruxellesTél.: 02/519 08 81 - Fax: 02/519 05 44E-mail: [email protected]
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Rédactrice en chef:Myriam De Winter
Graphisme et production:www.inextremis.be
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la rédaction.
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Coopération au Développement(DGCD)
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‘Partenariat mondial pourle développement
Objectif du Millénaire pour le Développement 8Premier rapport d’avancement de la Belgique 2004’
(Français, Néerlandais,Anglais) – gratuit
pdf : www.dgcd.bee-mail: jeroen.franç[email protected]
Direction Presse et Communication (P&C3),Rue des Petits Carmes 15
1000 Bruxelles
‘La Coopération belgerelève le défi8 projets de la Coopération Technique Belgepour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement’(Français, Néerlandais,Anglais, Espagnol) - gratuit
pdf : www.btcctb.org e-mail : [email protected] CTB – CommunicationRue Haute 1471000 Bruxelles
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