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Sommaire n°°°°3 - Juillet 2003

Les médias japonais (Agnès)

- Principaux quotidiens - Radios publiques et privées - Radios et télévisions - La télévision éducative japonaise - Le documentaire télé - L’édition - Le cinéma

Wagashi – La patisserie japonaise(Tcha) L’histoire du Bôgu – 2ème partie (Naginata)

- Bôgu et Sojutsu - Bôgu et Kenjutsu

Sumo : Les Gyôji (Jean-Michel)

- Historique et rôle - Les 14 principaux gyôji actuels

Les fêtes japonaises en juillet (Jean-Michel)

- Sôma Nomaoi - Gion Matsuri - Hakata Gion Yamagasa - Kangensai - Warei Taisai - Tenjin Matsuri - Hamaorisai

Proverbes japonais (Jean-Michel) Mots à caser (Agnès)

- Squelette - Liste des mots à caser

Tanizaki – Puisque je l’aime – suite (Antoine)

- Scène X - Scène XI - Scène XII - Scène XIII - Scène XIV - Scène XV

Mots à caser – Solution (Agnès) Informations techniques et crédits

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Les Médias Japonais (Auteur : Agnès)

Les cinq principaux quotidiens japonais : Comparée à la presse française, la presse japonaise se distingue par la puissance de ses grands quotidiens, quand on songe que le Yomiuri tire à près de 14 millions d’exemplaires, l’Asahi à 12 millions et le Mainichi à 6,6 millions. Deux autres quotidiens à grand tirage, le Nihon Keizai (Nikkei) journal économique, et le Sangyo Keizai (Sankei), journal des milieux industriels, tirent à près de trois millions d’exemplaires chacun. En outre, les trois grands hebdomadaires tirent chaque jour également une édition en anglais, et le Nihon Keizai une édition hebdomadaire. Quarante millions d’exemplaires pour les cinq grands journaux cités, et cela ne représente que la moitié du tirage quotidien de journaux ! Des mastodontes donc, aux moyens financiers énormes, et qui constituent de véritables empires, s’appuyant sur des chaînes de télévision et de radio (ainsi l’Asahi a des intérêts dans des dizaines de chaînes de télévisions et de nombreuses radios), organisant des manifestations culturelles (le Mainichi est par exemple connu pour son grand concours de calligraphie) et sponsorisant des activités les plus diverses. Ainsi le Yomiuri possède-t-il la plus célèbre équipe de base-ball du Japon, les Giants, ainsi qu’un orchestre symphonique, un parc d’attraction, des agences de voyages, des firmes immobilières, etc. L’Asahi (Fondé en 1879 à Ôsaka, sous le nom de Ôsaka Asahi Shinbun. Il publia une édition à Tôkyô en 1888, intitulée Tôkyô Asahi Shinbun) dont le budget, tout comme celui du Yomiuri, est colossal, possède en plein cœur de Tôkyô un immeuble de vingt étages, surmonté d’un héliport réservé aux hélicoptères et à deux avions, avec à l’intérieur du bâtiment des salles de rédaction mais aussi quatre cents lits, un coiffeur, des salles de gymnastique, des cours de tennis, des boutiques, un restaurant servant 3 500 repas vingt-quatre sur vingt-quatre et un musée, etc. Bref, un véritable centre névralgique qui contrôle les innombrables journalistes opérant au Japon et à travers le monde. Les journaux vivent bien sûr de la publicité (43 % des revenus), mais surtout des abonnements qui constituent 99 % de leur distribution. Le système de livraison à domicile explique le tirage astronomique des quotidiens, d’autant qu’un Japonais sur deux, environ, est abonné à un quotidien au moins. Chaque journal possède son propre réseau de vente et ses propres distributeurs. Ainsi le Yomiuri compte 9 000 distributeurs, employant 80 000 personnes dans le pays : tous les matins, entre cinq et sept heures, et tous les soirs entre quatre et six, les freins de la bicyclette, conduite par un étudiant, grincent, annonçant l’arrivée de l’édition du matin ou du soir dans votre boîte à lettres. Nombreux sont les Japonais qui lisent quatre journaux par jour, mais ce n’est pas assez : 93 % des personnes abonnées à un quotidien lisent aussi un hebdomadaire ou un mensuel (il existe trente mille publications périodiques dont une dizaine approchent le million d’exemplaire). Aujourd’hui, un lectorat fidélisé par le système « d’abonnement-livraison » est une des clés du succès des quotidiens japonais : il y a dix ans, les deux principaux quotidiens d’information, le Yomiuri et l’Asahi, s’étaient livrés une guerre commerciale sans merci afin de gagner de nombreux abonnements : places gratuites pour les matches de base-ball, abonnements gratuits pendant

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un mois, distribution de savonnettes, mouchoirs, tout était bon, avant de mettre fin d’un commun accord à cette surenchère de cadeaux qui risquaient de les mener à terme à la faillite. [L’Asahi possède également des éditions à Ôsaka, Sapporo, Nagoya et Kita-Kyûshû et a actuellement un tirage d’environ 13 millions d’exemplaires (9 éditions quotidiennes, 7 millions d’exemplaires pour l’édition du matin, 3,5 millions pour celle du soir et 2,5 pour les éditions régionales) et entretient un réseau de 3 500 journalistes, dont plus de 50 correspondants répartis dans 27 bureaux à l’étranger. Il publie également un journal quotidien en anglais, l’Asahi Evening News, 9 hebdomadaires parmi lesquels le Shûkan Asahi, fondé en 1922, et la revue hebdomadaire Aera, créée en 1988 (tirant à 300 000 exemplaires), ainsi que quatre périodiques mensuels et des livres divers. On le dit influencé par le Sôka Gakkai.] [Le Yomiuri Shinbun, quotidien du matin fut fondé en 1874 et fut complété en 1920 par une édition du soir. Il devint rapidement un des quotidiens les plus lus dans la région de Tôkyô. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il s’associa à un autre journal et prit le titre de Yomiuri-Hôchi. Il devait reprendre celui de Yomiuri Shinbun en 1946. En 1952, il sortit une édition à Ôsaka et fut rapidement distribué dans tout le pays, notamment à Tôkyô, Ôsaka et Kita-Kyûshû. Il comprend maintenant plusieurs autres bureaux régionaux et entretient vingt filiales à l’étranger où il est associé à l’Associated Press, à l’Agence France-Presse (AFP) et à l’Agence Tass. Il publie également un quotidien en langue anglaise, le Daily Yomiuri. Sa circulation, la plus élevée du monde, est estimée à près de neuf millions d’exemplaires. Le Yomiuri Shinbun établit également, en 1958, une télévision commerciale, Yomiuri Terebi, basée à Ôsaka.] [Le Mainichi Shinbun, journal quotidien fondé en 1876 à Ôsaka sous le nom de Ôsaka Nippo, puis de Ôsaka Mainichi. Il prit le nom de Mainichi Shinbun en 1911. Ce quotidien est actuellement un des plus importants du Japon, avec près de cinq millions d’exemplaires distribués chaque jour. Il publie également une édition en langue anglaise, le Mainichi Daily News, et possède cinq grands bureaux régionaux, à Tôkyô, Ôsaka, Nagoya, Kita-Kyûshû et Sapporo, ainsi que vingt bureaux à l’étranger, en connexion avec les grandes agences de presse internationales, comme l’Agence France-Presse, United Press International et l’Agence Tass.] Si donc la presse japonaise est remarquable par sa puissance, elle l’est également par son uniformité car à quelques nuances près, les différents journaux reprennent les informations et les commentaires de la même manière : il n’est pas exagéré de dire qu’il existe une vue unifiée de la presse, sur tous les grands sujets du moins, ce qui implique d’ailleurs une puissance d’impact considérable pour les messages transmis. Les articles sont en général rédigés collectivement, fruit d’un consensus reflété par la non-signature de ces articles qui subissent d’ailleurs de nombreux niveaux de correction avant la mise sous presse. D’autant qu’il existe le système des Kisha clubs (club de presse par où transitent les informations) créé en 1882 : installés au sein des administrations, des partis politiques, des bâtiments de police, ils diffusent certes efficacement l’information, mais n’en exercent pas moins leur toute-puissance sur des journalistes peu désireux de se montrer originaux et de se voir exclus de ce précieux moyen d’information (ce qui est le cas des journalistes free-lance et, malgré une amélioration récente, dans certains cas, de la presse étrangère). Certes, l’Asahi se dit vaguement « à gauche » et « plus intellectuel », alors que le Yomiuri se veut plus « populaire ». L’Asahi se fit remarquer pour ses opinions progressistes, qui le firent interdire plusieurs fois. De toute façon, une telle masse de lecteurs ne peut qu’aboutir à la

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standardisation et à l’uniformisation. Pourtant cette presse semble jouer le rôle de contre pouvoir : les grands quotidiens dénoncent méthodiquement les politiciens véreux ( le cas de Tanaka Kakuei impliqué dans le scandale Loockeed © en est le plus célèbre exemple, même si c’est un journaliste free-lance qui avait levé le lièvre), prêts d’ailleurs à étaler la vie privée de ces derniers à la une, et prêts également à dénoncer les relations entre certains groupe de pression et les partis politiques. Mais ce scepticisme systématique, qui consiste à renvoyer dos à dos tous les partis et tous les hommes politiques dans une commune défiance, n’apparaît plus guère susceptible de réveiller l’esprit critique. Radios publiques et privées : Le Japon est peut-être le pays au monde le plus saturé de télévision, et malgré l’importance de la NHK, la grande chaîne publique fonctionnant à partir des redevances et sans publicité, c’est bien la télévision commerciale qui triomphe partout. La publicité règne sur le petit écran, et il n’est pas rare, lorsque l’on zappe parmi les cinq stations privées de Tôkyô appelées Key Stations, que Fuji (spécialisé dans le domaine de la « culture de divertissement »), NTV (lié au groupe Yomiuri), TV Asahi (proche du journal du même nom), TBS (en partenariat avec le Mainichi Shinbun) et TV Tôkyô, de ne tomber que sur des publicités. Il faut bien admettre aussi que le plus souvent les émissions des chaînes privées sont de qualité assez médiocre, avec une propension nette pour les jeux le plus souvent abêtissants, pour des émissions à caractère sexuel d’un goût douteux. Quant aux fameux drama qui évoquent la vie quotidienne et ses problèmes au sein de la maison, de l’entreprise ou de l’école, et s’adressent aussi bien aux adultes qu’aux adolescents, ils ne valent sur le plan dramatique guère mieux que des westerns de série B. Trouver des sponsors, les garder coûte que coûte, c’est là l’objectif principal des chaînes. La plupart du temps elles font appel à des maisons de production qui leur peaufine une émission clef en main, que les responsables de la chaîne se contentent de superviser. Ces maisons de productions sont spécialisées dans un genre (information, dramatique, variétés), ce qui explique sans doute en partie que le produit fourni soit standardisé et répétitif. Sur les écrans se succèdent les émissions les plus diverses les fameux talento (du mot anglais « talent »), présentateurs et animateurs à la mode. S’ils n’ont pas forcément un grand talent, du moins travaillent-ils dur (jusqu’à ce qu’ils ne soient plus à la mode), passant leur temps à courir d’une chaîne à l’autre, en un marathon sans fin. Dans les années quatre-vingt, ce fut également le déferlement des Aidolu, ces jeunes chanteuses fabriquées sur mesure par la télévision, au joli minois, et que l’on oubliait aussi vite qu’elles étaient apparues. Ces chaînes associées à de grands quotidiens nationaux ne mettent non plus guère d’originalité dans leurs journaux télévisés. Pourtant les gros budgets leur permettent parfois de produire de bons reportages. C’est le cas également de la NHK qui se prétend le fleuron de la télévision japonaise. La chaîne généraliste est spécialiste des prix internationaux obtenus pour des reportages souvent en collaboration avec une télévision étrangère. La NHK attire une grande audience avec ses deux satellites, la chaîne généraliste et la chaîne éducative. Cette dernière réserve 80% de ses émissions à la télévision scolaire où on peut aussi bien suivre l’enseignement de la cuisine, du golf ou des échecs, que des langues étrangères. Le tout mis à la portée du plus grand nombre avec les excès mais aussi les bienfaits que cela peut rapporter par rapport à des émissions élitistes.

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Aujourd’hui, on se tourne vers l’élaboration de nouvelles techniques. C’est la retransmission par satellite vingt-quatre heures sur vingt-quatre commencée en 1989, c’est aussi la télévision haute définition et bientôt les bulletins fac-similés que les journaux aimeraient voir diffuser sur les ondes. En tout cas, le mariage du prince héritier Hironomiya avec la roturière Masako en juin 1993 déclenché une de ces nouvelles fièvres cathodiques : le petit écran reste bien le média le plus prisé des Japonais.

*** Radios et Télévisions : La radiodiffusion a commencé le 22 mars 1925 au Japon. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, la libéralisation des fréquences a été suivie, à partir de 1950, par l’apparition de radios privées. Les premières télévisions sont créées en 1953 et la diffusion en couleurs apparaît en 1960. Depuis la fin de la guerre, secteurs public et privés coexistent dans le paysage audiovisuel japonais. Le service public est assuré par la Société publique de la radiotélévision (NHK : abréviation de Nippon Hôsô Kyôkai) financée à plus de 97% par les redevances (payée par 35 millions de foyers. Pour l'année fiscale 1995, elle représentait 570,78 milliards de yens (28,5 milliards de francs). Le reste du budget provient des recettes des filiales du groupe, dont la vente de programmes. La NHK collecte elle-même la redevance, mais son budget est approuvé par la Diète). Actuellement, il existe 123 sociétés privées de télévision terrestre au Japon (48 en VHF et 75 en UHF) dont 36 sont à la fois opérateurs de radio et de télévision. S'ajoutant aux diffuseurs commerciaux du satellite et du câble, 198 opérateurs constituent le secteur privé de la diffusion au Japon. Secteurs public et privés sont réunis au sein de la très puissante Association nationale des radiotélédiffuseurs commerciaux (NAB fondée en 1951 qui compte aujourd'hui environ 165 diffuseurs, télévisions et radios, en majorité hertziennes, ainsi que l'opérateur par satellite Wowow. Elle s'est donnée pour objectif d'assurer l'autorégulation des médias, en les dotant d'un code professionnel, de défendre et régler les problèmes communs, comme les droits d'auteur ou les problèmes technologiques). La gestion de la redevance représente une charge estimée en 1996 à 3,83 milliards de francs (13 % des dépenses totales). En 1995, les recettes publicitaires de la télévision privée ont procuré un chiffre d'affaires de 1 755,3 milliards de yens (87,7 milliards de francs), soit 32,3 % des investissements publicitaires au Japon. Ceux-ci se montaient en 1995 à 5 426 milliards de yens (271,3 milliards de francs), soit 1,13 % du PNB qui se chiffrait alors à 479 755,5 milliards de yens (23 987 milliards de francs). De janvier à juin 1996, les recettes publicitaires du marché de la télévision ont atteint 8,933 milliards de dollars. Entre avril et septembre 1995, les recettes commerciales ont représenté 80,9 % du revenu total des chaînes privées (dont 33,6 % provenant du parrainage et 47,4 % des spots publicitaires). 18 % du revenu provenaient de la production et de la vente de programmes.

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Le volume de publicité ne doit en aucun cas dépasser 18 % du total de la diffusion hebdomadaire d'une chaîne commerciale. L'implication des annonceurs et des sponsors dans la production audiovisuelle explique en partie la faible part des programmes audiovisuels étrangers diffusés sur les chaînes commerciales terrestres japonaises. La NHK, fondée en 1926 par la fusion de plusieurs sociétés de radiodiffusion, [elle débuta ses émissions en 1953] couvre l’ensemble du territoire national avec deux chaînes de radio « grandes ondes », une chaîne de radio FM, un service de radio internationale à ondes courtes (Radio Japan), deux chaînes de télévision hertziennes ( généraliste et éducative), et deux chaînes de télévision directe par satellite. La NHK diffuse également de nombreux programmes en langues étrangères, et emploie près de 20 000 personnes. Toujours dans le secteur public, une université d’Etat radiotélévisée, gérée par le ministère de l’Education nationale, diffuse des cours sur une fréquence locale UHF et sur une fréquence de radio FM. Toutes les stations de radio et de télévision, qu’elles soient publiques ou privées, sont soumises à la loi sur la radiodiffusion. Elles opèrent avec une licence de trois ans renouvelable, délivrée par le ministère des Télécommunications sur l’avis d’un organisme consultatif : la Commission du contrôle des ondes. La télévision éducative japonaise : Pour étancher la soif de savoir de son « grand » public, la NHK diffuse sous le nom de Kyôiku Bangumi quatre grandes catégories d’émissions. 1 – Les « cours » de culture générale, avec, par exemple, l’Université populaire (Shimin daigaku), sont des séries (vingt par an) de douze à treize épisodes d’une heure sur des sujets tel que le droit, l’histoire de l’art, les sciences, les religions, auxquelles participent d’éminents spécialistes. Chaque série fait l’objet de publications à grands tirages. ETV 8 est une autre unité qui produit aussi des séries en deux ou trois parties, sur des thèmes plus spécifiques : « Le cerveau royaume de l’inconnu » ou « Gros plan », un magazine sur le développement scientifique et les nouvelles technologies, « La galerie d’art du dimanche » qui a visité la plupart des grands musées du monde. 2 – Les Hobbies sont des programmes de vie pratique : cuisine, jardinage, danse, photo, ordinateur, sports, etc. « L’heure des échecs » a ainsi fidélisé 700 000 téléspectateurs par semaine. 3 – Les langues étrangères : NHK offre sept cours hebdomadaires de qualité, diffusés deux fois chacun. En tête d’écoute : l’anglais, puis l’espagnol, le français, l’allemand, le chinois, le russe, le coréen. 4 – Les émissions « Santé » abordent les problèmes des handicapées, des personnes âgées, et permettent le dialogue entre les téléspectateurs et des médecins.

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Selon un sondage de 1988 NHK, 80% de Japonais déclarent s’instruire ou s’être instruits en regardant la télévision éducative de manière régulière. Il est vrai que dans un pays où la vie est chère, les 16 410 ¥ (chiffre de 1996, soit 710 FF) de redevance annuelle représente un culture très abordable. Les mille événements du documentaire-télé : Au cœur même du divertissement, les Japonais aiment apprendre. Un feuilleton pourra être un chapitre d’histoire, et un jeu prétexte à découvrir une culture. Le documentaire se vend bien. Sur les chaînes privées, chaque semaine, la flore, la faune et les civilisations du monde entier apparaissent en kaléidoscope, le samedi soir surtout et pendant les golden hours. La championne hors pair du documentari, tant par la fréquence, la longueur que par la qualité, est cependant la NHK. (Voir ci-dessus). Elle investit une partie de ses considérables moyens dans de gigantesques entreprises : les NHK Tokushû. Recherche scientifique avec Naissance de la Terre, fresque historique avec L’Ere Shôwa, brûlante enquête économique avec La Guerre des pièces détachées, anamnèse culturelle avec La Route de la soie ; chaque dossier est préparé par une équipe spéciale qui, selon les sujets, produira une seule ou plusieurs émissions de cinquante minutes chacune (la moyenne est une dizaine d’émissions, dont la préparation peut durer plusieurs années). La section NHK Tokushû est tenue de programmer trois émissions par semaine, ce qui illustre son dynamisme ! Fréquemment primées, ces prestigieuses enquêtes sont souvent réalisées en coproduction avec de nombreuses télévisions étrangères. Très appréciées au Japon, ces documentaires au long cours servent aussi à la NHK de vitrine internationale. Edition : L’édition au Japon ne se dissocie pas de la presse en général, la plupart des grandes maisons participant à des entreprises de presse ou publiant elles-mêmes des mensuels et des hebdomadaires. Bien que l’on compte environ 4 300 maisons d’édition, qui publient dans tous les genres et tous les domaines livres et revues, bandes dessinées (manga) livres-cassettes, disques compacts, etc., la plupart sont de petits éditeurs plus ou moins spécialisés. La plus grosse part du marché échoit à quatre grandes maisons : Kôdansha, Gakken, Shôgakkan et Shûeisha, qui totalisent à elles seules près de 40% des titres publiés. Une des caractéristiques des livres japonais est leur qualité de présentation et de brochage. Une autre est le grand nombre de « livres de poche » très bon marché malgré leur qualité. Plus de la moitiés des ouvrages publiés sont vendus par l’intermédiaire de quelques grands distributeurs « nationaux » comme Tôhan (Tôkyô Shuppan Hanbai) et Nippan (Nippon Shuppan Hanbai), en grande partie financés par les éditeurs. Les Japonais lisent beaucoup. Les ouvrages les plus appréciés sont les livres documentaires, d’histoire, d’essais divers, de témoignage, suivis par les romans et les livres d’art (d’une très grande qualité, et de prix abordable). Nombres de romans paraissent d’abord en feuilletons dans les quotidiens ou hebdomadaires. Les tirages atteignent souvent le million d’exemplaires, et les titres vendus à plus de cent mille sont nombreux. Il apparaît chaque année environ 37 000 titres nouveaux, dont 7 000 romans. Malgré cela, la masse des invendus atteint parfois un tiers es tirages, perte qui est compensée en partie par la diversification des « produits ». Les éditeurs font de la publicité dans tous les journaux pour leurs publications les plus récentes, et des encarts dans les grands journaux. Des articles de fond sont publiés sur leurs ouvrages et

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leurs auteurs dans ces mêmes journaux. Ils font également de la publicité à la radio et à la télévision. Cinéma : Les premières projections furent faites en 1897, avec un appareil semblable à celui des frères Lumière. Jusqu’en 1937, le cinéma japonais prit une grande extension et donna des films de qualité, typiquement accordés à l’esprit nippon, qui ne pouvaient être exportés. De 1937 à 1945, les studios ne produisirent que des films de propagande, ou politiquement orientés, la production étant strictement contrôlée par le gouvernement. A partir de 1941 les films américains et anglais disparurent totalement des écrans japonais. Le cinéma japonais reprit ses droits après la fin de la guerre et en 1946 réapparurent les films américains. Le Japon commença à exporter sa production et, en 1951 le film Rashômon reçut le grand prix du festival de Venise. Ce succès incita le public occidental à vouloir mieux connaître le cinéma japonais, de ce fait, les exportations de films japonais firent un bond en avant. Le cinéma japonais actuel, un des plus importants du monde pour le nombre de films produits, est cependant de qualité fort inégale : les films « exportables », en général de remarquables chefs-d’œuvre sont relativement peu nombreux en comparaison des films « domestiques » qui souffrent en général d’être réalisés trop vite et par des metteurs en scène parfois médiocres. La faveur du public japonais va surtout aux films américains et occidentaux d’une part, et aux films traitant de thèmes spécifiquement japonais d’autre part. Les superproductions japonaises qui connaissent un grand succès à l’étranger sont souvent boudés par le public japonais. En revanche, les dessins animés japonais ont conquis une grande part des marchés occidentaux, notamment celui de la télévision. Les trois plus grands studios de cinéma sont actuellement ceux de la Tôhô, de Matsutake et de la Tôei, la firme Nikkatsu ayant fait faillite en 1993. Néanmoins, dans les années 60, le nombre d’entrées au cinéma a connu une très brusque chute. Cela est à rapprocher avec l’apparition du petit écran. Son apparition a été massive au moment des jeux Olympiques de Tôkyô, en 1964.

***** Sources : Petit dictionnaire du Japon, par Christian Kessler, aux éditions « Desclée de Brouwer ». L’Etat du Japon, sous la direction de Jean-François Sabouret, aux « Editions La Découverte ». Le Japon, Dictionnaire et Civilisation, par Louis Frédéric, aux éditions « Bouquins – Chez Robert Laffont ». Le Sénat

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Wagashi (Auteur : Tcha) Il est bien connu que les pâtisseries ne sont pas légion dans le menu quotidien au Japon, souvent même inexistantes sur les cartes des restaurants japonais. Et pourtant, la pâtisserie typiquement japonaise, composée d’une multitude de petits gâteaux existe bel et bien. Au Japon, le gâteau n’est pas comme en Occident un emblème de la gastronomie ou de la gourmandise mais plus un symbole gustatif relatif aux cérémonies ou aux festivités. Cela n’enlève pas à la pâtisserie japonaise d’être délicieuse et appréciée ; les principaux critères en sont alors le raffinement de la présentation et la symbolique. Oui, la pâtisserie japonaise reflète bien le coté esthétique si caractéristique du Japon.

Souvent servi en petites portions, le gâteau japonais accompagne un rituel (Chanoyu) ou une célébration (changement de saison, fêtes….). On apporte une grande importance artistique à la forme, à la couleur et à la texture du gâteau. Les gâteaux japonais peuvent être appelés de différentes manières :

- Keeki (du mot anglais « cake » prononcé à la japonaise) qui désigne les pâtisseries fabriquées par les japonais inspirées des pâtisseries occidentales et adaptées au goût nippon.

- O-kashi désignant les pâtisseries typiquement japonaises, comme par exemple le Wagashi qui est souvent servi lors de la cérémonie du thé japonais (Chanoyu).

Les Kashi ont comme ingrédients de base des matières végétales, dont les principaux sont le Anko ou An (pâte de haricot rouge sucré), le Mochi (pâte de riz cuit et pilonné), le Kinako (farine de soja) et le kanten (gelée d'algues). D’autres ingrédients sont ensuite additionnés selon l’usage et la destination du gâteau comme le Wasambon-tô (sucre traditionnel japonais). Ce sucre extrait de cannes à sucre est raffiné selon des procédés traditionnels japonais. le Wagashi est souvent offert pendant le Chanoyu, lors du service de l’Usucha (thé léger), juste avant de boire le thé vert (Macha) afin de garder une note sucrée en bouche. Le Wagashi doit prolonger le goût du thé vert et en atténuer l'amertume.

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Si vous avez l’opportunité d’être invité à partager le « Chanoyu », quand vous entendrez « o kashi o doozo » vous aurez alors le privilège de déguster votre gâteau. Le Wagashi est toujours présenté avec un raffinement et un goût très épurés afin d’être en harmonie avec l’attitude Zen de la cérémonie du thé japonais. On lui attribut des formes, des couleurs et des noms en rapport avec la Nature (arbres, oiseaux, nuages, fleurs…).

Par exemple, au printemps, on peut servir : - Le Tô-Zakura (Horizons Vaporeux de Cerisiers en Fleurs).

- Le Takama-Mochi originaire de Nara, qui évoque par son rose pastel les cerisiers avec ses rossignols. - Le Samidare qui est un joli gâteau bicolore, cuit doucement à la vapeur, qui allie une pâte de yôkan jaune et une moelleuse pâte de shippun (mélange de pâte de haricot et de farine de riz). Son graphisme abstrait et son esthétique toute japonaise recrée cette typique pluie saisonnière de printemps. - Le Hozu no Sato est un bel ovale blanc, décoré d’une touche estompée de vert tendre et d’un motif de batelier, estampillé au fer chaud. - Le Magaki no Midori (Rêves de Lierre) en forme de feuille de Lierre.

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Pour les autres saisons nous pouvons aussi déguster en été le Ao-Nashi, en automne le Kozue no Aki (Palette d’Automne) qui lui, évoque les couleurs chatoyantes des feuillages changeants, surtout ceux des érables.

Kozue no Aki

Ao-nashi

En hiver le Kan-Kôbai. Bref ! une multitude de wagashi peuvent être dégustés, en premier lieu avec les yeux et ensuite avec la bouche. Bonne dégustation.

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L’’’’histoire du Bôgu (deuxième partie)

de Nakamura Tamio Traduit du Kendo World Magazine par David D’hose [Naginata] Kendo World Magazine, Vol. 1 Issue 1, 2001 Bôgu utilisé en Sojutsu (combat de lances) La question qui se posa alors est : du kenjutsu ou du sojutsu, quelle discipline utilisa la première une armure d’entraînement? Dans le Shimokawa Ushio's Kendo no Hattatsu (L’évolution du Kendo) il est fait état des différences entre les techniques du kenjutsu (surtout des coupes) et le sojutsu (surtout piqué), et on y tente aussi de percevoir lequel des deux est le plus dangereux. Il semble logique que des éléments d’armures tel que le do et le tare sont sans doutes nés pour protéger des frappes du sojutsu et furent ensuite repris par le kenjutsu Au début de l’époque Edo, beaucoup d’écoles d’arts martiaux se spécialisèrent dans l’utilisation d’armes particulières. Cependant elles ne pouvaient ignorer l’utilisation des autres armes. Ainsi, une école spécialisée dans la pratique du sojutsu se devait d’apprendre à gérer un combat contre une personne armée d’un sabre. Ce fait rend toutes conclusions difficiles quant à la création du bôgu pour le sojutsu et seulement ensuite la reprise de celui-ci par les pratiquants de kenjutsu. Je laisse le débat concernant la parité du bôgu au sojutsu ou au kenjutsu ouvert, et vais me pencher plus en détails sur l’évolution du bôgu utilisé en sojutsu comparé à celui utilisé en kenjutsu. En ce qui concerne la première illustration, j’ai précisé que le « men » utilisé semblait être en bambou et ne possédait ni protection sur le dessus de la tête ni à la gorge. Le combattant n’utilise pas non plus de « kote » à cette époque ce qui se vérifie dans d’autres illustrations de Hishikawa. Cependant, sur les illustrations de Kashibuchi Arinori's Geijutsu Buko-ron (1768), représentant le bôgu utilisé par les pratiquants de sojutsu de l’école Masaki-ryu sojutsu, l’armure est d’un style amélioré. Le « men » possède ici des protections à la gorge et au-dessus de la tête ; sans parler de la grille protégeant le visage qui est en métal. Le « tare » est attaché au « do » de bambou et on distingue des protections aux bras et à la taille.

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Ainsi en l’espace d’un siècle, nous constatons un bon dans l’évolution du « men » ; Il est plus robuste de par sa grille en métal, et procure une meilleure protection à la gorge et à la tête grâce à de larges pattes. Ces évolutions sont vérifiables dans un texte décrivant l’équipement utilisé dans l’école Fuden-ryu, écrit à la fin de l’époque Edo. Il confirme que le « tsuki-dare » était fait de bambou et de cuir, et avait la même largeur que le « men ».

Ce texte possède aussi des illustrations de « kote » (protections poignets), qui étaient probablement utilisés pour des combats contre kenjutsu, et des « sune » (protections jambes) utilisés, plus que probablement lors de combats contre naginata. Ceci tend à prouver aussi que beaucoup d’entraînements de sojutsu n’étaient pas basés sur des combats de yari contre yari, mais aussi yari contre un adversaire utilisant une multitude d’armes différentes (isshu-jiai), et que l’évolution du bôgu fut influencée par de telles possibilités. Ceci fut probablement dû à l’engouement que l’on portait, à l’époque, aux tournois entre écoles (taryu-jiai).

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Quoiqu’il en soit, d’autres textes révèlent que l’utilisation du tsuki-dare n’était pas universelle au sein des écoles et ce même en 1812, comme l’évoque l’illustration ci-dessus. On y voit un entraînement de sojutsu avec des « men » sans « tsuki-dare », et un « do » de cuir au Dojo de Nisshinkan. Cette image particulière dépeint l’une des trois écoles actives de sojutsu du clan Kaitsu (Ouchi-ryu, Hozoin-ryu, Isshi-ryu), bien qu’il soit difficile de dire laquelle. Ce que nous savons c’est que l’entraînement s’y faisait en armure et avec des « yari » d’entraînements (sans pointe). En regardant toutes les images de plus près, vous remarquerez que pour la plupart, les « kote » ne sont pas présents. Ceci est probablement dû au fait que l’entraînement aux « yari » se faisait à mains nues, et que l’usage des « kote » n’était pas requis initialement pour cet art ; en tous cas il ne le fut pas avant la période Bakumatsu (1850). Comme nous allons le voir plus loin, les « kote » furent probablement intégrés dans la pratique du sojutsu au contact du kenjutsu, où ils étaient utilisés depuis le début de l’époque Edo. De toutes évidences, les deux disciplines s’inspirèrent l’une de l’autre pour améliorer le bôgu afin que progressivement il atteigne la forme qu’on lui connaît actuellement. Bôgu utilisé en Kenjutsu (combat de sabre) En ce qui concerne les types d’armures de protection utilisées en kenjutsu, Shimokawa fait état dans son « Kendo no Hattatsu » qu’à l’école Jikishinkage-ryu, Yamada Heizaemon Mitsunori (1639-1716) se lamentait que beaucoup de pratiquants se concentrant trop sur l’apprentissage des katas au détriment de l’esprit de combat. Dès lors, il imagina un système d’entraînement qui permettrait aux pratiquants d’attaquer de toute leur force sans danger de souffrances ou de blessures importantes.

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Son troisième fils, Naganuma Shirozaemon Kunisato (1688-1767), acheva cette tâche entre 1711et 1716. Je vais prendre la théorie de Shimokawa comme base pour me plonger dans l’évolution du bôgu utilisé en kenjutsu. L’école Jikishinkage-ryu a commencé avec Sugimoto Bizen-no-Kami Masamoto et se nommait alors Shinkage-ryu. Le 5ème héritier de la tradition, Kamiya Denshinsai Sadamitsu changea le nom en Jikishin-ryu. Ce nom fut prolongé en Jikishin Seitoha par le 6ème maître, Takahashi Danjozaemon Shigeharu et enfin Yamada Heizaemon Mitsunori, le 7ème maître de l’école changea son nom en Jikishinkage-ryu. Selon le « Heiho Denki Chukai », un manuscrit de l’ecole Jikishinkage-ryu, Yamada Heizaemon fut gravement blessé à l’age de 18 ans au cours d’un combat avec bokuto. Il arreta la pratique du kenjutsu jusqu'à l’age de 32 ans lorsqu’il fut en contact avec l’enseignement de l’ecole de Takahashi Danjozaemon ou des masques faciaux et des gants de protections étaient utilisés afin de permettre un affrontement sans risque de blessure. Il ne perdit pas plus de temps et devint étudiant de cette école, et à l’age de 46 ans il obtint une licence de professeur (menkyô). Cela date de 1684, mais il est évident que l’école de Takahashi Danjozaemon utilisait le bôgu depuis un certain nombre d’années déjà. Cependant ce bôgu ne se composait que d’un masque et de gants, et aucun élément ressemblant à un « do » n’était utilise. Une autre école dans le nord, la Sagawa Shinkage-ryu, utilisait seulement des masques et gants de protection lors d’entraînements. Cependant, ceci indique que toutes les écoles liées à la ligne de la Shinkage-ryu utilisaient le « fukuro-shinai » (prototype du shinai moderne) ainsi que le « men » et le « kote ».

Sur ce dessin de Suzuki Shozo's Sendai Fuzoku-shi (1927), nous voyons un pratiquant de l’école Shinkage-ryu utilisant un « fukuro-shinai » et paré d’un « men » et de « kote ». Ainsi, il constate : “Comme le tronc n’était protégé que par la mince étoffe du kimono que l’un portait, l’autre apprend la signification de la douleur après avoir été touché à ce point vulnérable, lors d’un keiko ! »

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Le professeur de Takahashi Danjozaemon, Kamiya Denshinsai, décréta que « Lorsque l’on combattait dans le cadre d’un concours contre une autre école, il fallait toujours utiliser un bokuto L’utilisation du shinai était strictement prohibée. » Il était un fervent défenseur de la pratique des katas, et ce ne fut pas avant l’époque de Takahashi Danjozaemon que le bôgu devint la norme et non l’exception. Dans le texte « Heiho Zakki », de Yamada Heizaemon, il écrit : « pour réellement atteindre une compréhension du combat mortel, il est nécessaire que les deux personnes qui s’affrontent lors d’un combat d’entraînement audacieux et sans retenue portent le men et les kote ainsi que d’autres pièces d’armures protectrices car par la confusion rencontrée ils se forgent un esprit combatif.» Ce passage particulier se réfère aux uchikomi-geiko, (entraînements avec des attaques au shinai), que Heizaemon recommandait de manière évidente au cours de ses dernières années. Heizaemon mourut en 1716, période qui correspond avec l’affirmation de Shimokawa que le bôgu était déjà bien amélioré à cette époque. De plus, l’épitaphe de la tombe de Naganuma Shirozaemon Kunisato (1688-1767), l'héritier de la tradition du Jikishinkage-ryu, troisième fils de Yamada Heizaemon, dit que ses exploits incluent l’amélioration du bokuto et du shinai, et le raffinement de l’armure par l’ajout d’une grille de métal au men et d’épaisses protections de coton aux kote. Kunisato hérita de la tradition de son père Heizaemon en 1708, et tous deux travaillèrent dur à l’amélioration du bôgu jusqu'à la mort de Heizaemon Selon ces écrits, il semble prudent de conclure que les améliorations apportées au men et aux kote utilisés à l’école Shinkage-ryu, et l’apport du do pour protéger le tronc furent des innovations de Yamada Heizemon et de son fils Naganuma Kunisato autour de 1711-1716.

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Sumo : Les Gyôji (Auteur : Jean-Michel)

Le personnage vêtu de façon très élaborée, au centre du dohyô, est le gyôji (l’arbitre). Historiquement son rôle a été extrêmement lié à celui des Yobidashi (annonceurs), mais la création de deux fonctions distinctes est assez récente. Pendant la période Heian, la division des rôles était très vague et ce ne fut qu’au cours de la période Edo que le rôle spécifique des gyôji est apparu plus clairement. Le costume que porte le gyôji est d’ailleurs issu de cette période. Il porte en effet un « hitatare » qui est une tenue de cérémonie portée à la cour pendant la période Ashikaga. Le « gunbai » (éventail) qu’il arbore est lui aussi issu de cette période. Cependant,, le rôle de ces arbitres n’a été clairement établi que plus tard, quand ils ont pris un rôle décisif dans la hiérarchie du sumo et qu’ils ont créé leurs propres « heya » (centres d’entraînement). L’autorité de ces premiers arbitres était incontestée, puisqu’à cette époque les juges n’existaient pas encore. Ces derniers ne sont apparus que vers la fin du 18ème siècle en réaction à des plaintes sur certaines décisions injustifiées des arbitres. Dans le sumo actuel, les décisions des arbitres sont contrôlées en permanence par 5 juges assis autour du dohyô. L’arbitre prend sa décision et l’annonce au public en pointant son « gunbai » vers le lutteur vainqueur. Dans le même temps, les juges décident aussi d’un vainqueur. Dans la grande majorité des cas, la décision de l’arbitre n’est pas contestée, mais contrairement à beaucoup de sports professionnels, dans le sumo, l’arbitre n’est pas la plus haute autorité. N’importe quel des 5 juges peut lever la main et contester sa décision. Il en résulte alors une délibération entre les juges que l’on appelle « mono ii » et qui a lieu au centre du dohyô. L’arbitre n’est pas autorisé à justifier sa décision sauf s’il y est implicitement invité par les juges, et cela se fait d’ailleurs souvent, par courtoisie. Après le yobidashi, le gyôji annonce lui aussi les noms des deux futurs combattants et les guide pendant le rituel qui précède le match. Il annonce également le début du match (jikan) mais ce sont les lutteurs eux-mêmes qui décident du moment exact de la charge initiale. A ce moment appelé « jikan no katta », l’arbitre change de position et se tient face aux deux lutteurs. Il y a aussi un changement dans sa façon de tenir le « gunbai ». Il le tient maintenant ouvert contre lui, et tout le public se rend compte alors que le combat va commencer. Pendant tout le combat il ne cesse d’encourager les lutteurs tout en contrôlant la position de leurs pieds (dans les limites ou à l’extérieur). La limite du dohyô est appelée « tawara » et est constituée de paille de riz mis en boule. A l’extérieur du tawara, une bande de sable de 20 cm de large est constamment balayée par les yobidashi afin que les arbitres puissent y détecter la moindre empreinte. L’arbitre doit décider d’un vainqueur à chaque match, même s’il n’en est pas tout à fait sûr. Le match nul n’existe pas au sumo… En cas de doute, les juges décident alors d’un « mono-ii » et délibèrent au centre de l’arêne. La plupart du temps, il y a « torinaoshi » et le match est rejoué, au plus grand plaisir des spectateurs, mais la décision peut aussi être inversée ; il s’agit alors d’un « sashichigai ». Une abondance de « sashichigai » peut sérieusement nuire à la promotion d’un arbitre.

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Dans certains cas, l’arbitre peut décider d’arrêter le combat, par exemple s’il estime que le combat est trop long et que les lutteurs ont besoin de repos. Il est aussi de sa responsabilité de vérifier que les ceintures des lutteurs restent correctement attachées. Si une de ces ceintures se détend, il stoppe le combat et la ressert. Les arbitres sont soumis au même ordre hiérarchique strict que les lutteurs et les privilèges dus à leur rang en sont les mêmes, y compris le fait d’avoir des assistants (tsukebito). Les promotions sont basées sur la séniorité et les « tate gyôji » (les 2 plus haut gradés) sont généralement dans leur cinquantaine et ont déjà une expérience de 30 années d’arbitrage. La façon la plus simple pour reconnaître le rang d’un arbitre consiste à examiner son costume. Les plus jeunes officient vêtus de coton et pieds nus alors que les plus anciens sont vêtus de soie, portent un « tabi » luxueux (ceinture) et des « zori ». La couleur de la cordelette qui pend de son éventail permet aussi de les distinguer. Quand ils sont au zénith et atteignent les plus hauts grades, on les appelle des « tate gyôji ». Ils ne sont que deux : le plus important est appelé Kimura Shonosuke et le suivant Shikimori Inosuke. A l’inverse des lutteurs, les arbitres ne peuvent pas prendre de nom original (shikona) mais doivent prendre les noms des deux lignées d’arbitre. La première partie de leur nom sera donc toujours soit Kimura soit Shikimori. Les deux « tate-gyôji » ont un rôle important au moment de la bénédiction du dohyô (dohyô matsuri) puisqu’ils interviennent alors en tant que prêtres Shintô et en portent le costume. Les gyôji sont les seules personnes qui ne sont ni lutteurs ni anciens lutteurs à apparaître sur le « banzuke ». Leurs noms sont listés dans la partie centrale du banzuke, sous le nom et la date du tournoi et au-dessus des noms des juges. Depuis que la Nihon Sumo Kyôkai n’emploie plus de calligraphes professionnels pour la réalisation du banzuke, ce sont les gyôji qui ont la charge de le réaliser à la main. Les noms des deux principaux arbitres apparaissent également sur les bannières colorées (nobori) qui flottent à l’extérieur de l’enceinte où a lieu le tournoi, avec les noms des lutteurs. L’arbitre est une figure centrale dans toutes les cérémonies du sumo puisqu’il prend part au « dohyô iri » au « yokozuna dohyô iri » (entrée du yokozuna), Il annonce les noms des prochains combattants et les matchs du jour suivant. Il est encore présent au moment de la cérémonie de l’arc qui termine la journée. Toutes ceci est réalisé avec dignité. Dans le monde du sumo, les gyôji sont les personnes les plus prestigieuses et les plus puissantes après les lutteurs.

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Les 14 principaux gyoji actuels : Nom – Grade – date de naissance – débuts dans la profession – Heya - Département

Kimura Shonosuke

Tate-gyoji Né le 01-02-1938

D : mai 1955 H : Dewanoumi

P : Saga

Shikimori Inosuke

Tate-gyoji Né le 03-12-1940

D : mai 1955 H : Tatsunami P : Hokkaido

Kimura Shigetaka

Sanyaku-kaku Né le 13-02-1941

D : mai 1955 H : Dewanoumi

P : Hokkaido

Kimura Mitsunosuke

Sanyaku-kaku Né le 10-02-1941

D : septembre 1955 H : Futagoyama

P : Hokkaido

Kimura Asanosuke

Sanyaku-kaku Né le 28-03-1942

D : septembre 1955 H : Izutsu

P : Aomori

Shikimori Kindayu

Sanyaku-kaku Né le 06-08-1940

D : novembre 1957 H : Nishonoseki

P : Saga

Shikimori Yodayu Makunouchi-kaku Né le 21-04-1943

D : mai 1956 H : Isenoumi

P : Tokyo

Kimura Koichi

Makunouchi-kaku Né le 03-03-1941

D : mai 1958 H : Kitanoumi P : Nagasaki

Kimura Jonosuke Makunouchi-kaku Né le 29-10-1946

D : mai 1962 H : Tatsunami P : Miyazaki

Shikimori Kandayu Makunouchi-kaku Né le 17-08-1942

D : mai 1958 H : Isegahama

P : Aomori

Shikimori Yonokichi Makunouchi-kaku Né le 16-05-1948

D : mai 1964 H : Izutsu

P : Kagoshima

Kimura Nobutaka Makunouchi-kaku Né le 27-02-1950 D : juillet 1965

H : Hanaregoma P : Kyoto

Kimura Shozaburo Makunouchi-kaku Né le 16-04-1950 D : juillet 1965

H : Oshima P : Aomori

Kimura Masanao Makunouchi-kaku Né le 03-08-1953

D : mai 1969 H : Asahiyama

P : Gifu

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Les fêtes japonaises en juillet (Auteur : Jean-Michel) 相馬野馬追い Sôma Nomaoi

- Sôma-shi – Fukushima – 23 au 25 juillet Cette fête a été initiée au 10ème siècle et était à l’origine une sorte d’entraînement pour les guerriers. La partie la plus connue de cette fête est une course de chevaux de type médiévale appelée « katchû-keiba » qui se tient le 23 juillet. La deuxième partie intéressante est une simulation de bataille appelée « shinki-sôdatsuen » et a lieu le 24 juillet. Le but de cette fête magnifique, est de rappeler à la population la manière de combattre et de s’habiller des guerriers d’antan.

祗園まつり Gion Matsuri

- Kyoto – Yasaka Jinja – 1er au 29 juillet Il s’agit d’une des plus importantes fêtes japonaises et elle existe depuis le 9ème siècle. Cette fête dure un mois environ et les deux principaux évènements en sont le « yoiyama » et le « yamahoko-junkô » en milieu de mois. Le « yamahoko-junkô » est une parade de 24 « yama » (chars géants pesant entre 12 et 16 tonnes et tirés par des équipes de 10 à 20 personnes), et de 7 « hoko » (chars encore plus gros, avec des roues de 2m de diamètre, et qui peuvent faire 20 m de haut).

博多祗園山笠 Hakata Gion Yamagasa

- Fukuoka-shi – Fukuoka – Kushida Jinja – Entre le 1er et la 15 juillet Plusieurs villes organisent des « Gion Matsuri » dans tout le Japon en référence à la fameuse fête de Kyoto. Celle de Fukuoka en est une des plus importantes avec son très intéressant « Oiyama » une course de « kakiyama » de 5km. Un « kakiyama » est une sorte de mikoshi qui pèse environ une tonne et est porté par une équipe de 28 personnes.

名他祗園まつり Autres « Gion Matsuri »

- Narita Gion-e Narita-shi – Chiba – Naritasan Shinshôji – 7 au 9 juillet Parade de chars et de mikoshi

- Tajima Gion Matsuri Tajima-machi – Fukushima – Kumano Jinja – 19 au 21 juillet Connu pour ses chars sur lesquels des spectacles de Kabuki sont donnés.

- Yamaguchi Gion Matsuri Yamaguchi-shi – Yamaguchi – Yasaka jinja – 20 au 27 juillet Fameuse pour ses danses appelées « sagi mai »

- Tobata Gion Ôyamagasa Kitakyushu-shi – Fukuoka – 3 journées aux alentours du 4ème samedi de juillet Parade énorme de mikoshi et chars illuminés de lanternes

- Kokura Gion Daiko Kitakyushu-shi – Fukuoka – Yasaka Jinja – 3èmes vendredi, samedi et dimanche de juillet Un grand spectacle de « taiko » (tambours japonais)

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管絃祭 Kangensai - Miyajima-chô – Hiroshima – Tsukushima Jinja

Cette fête se déroule sur des bateaux. Des « mikoshi » sont placés devant la grande porte du temple « O-torii » et un spectacle de « gagaku » y est donné. Le soir, des lanternes sont allumées sur les bateaux et donnent un très joli spectacle. Le « gagaku » est une musique de cour existant depuis le 10ème siècle.

和霊大祭 Warei Taisai

- Uwajima-shi – Ehime – Warei Jinja – 23 et 24 juillet Cette fête créée au 18ème siècle est la plus spectaculaire des fêtes estivales du département de Ehime. Le spectacle est dans le port avec une centaine de bateaux décorés, et en ville avec des parades de mikoshi et celle appelée « ushioni » au cours de laquelle une étrange créature ressemblant à un croisement entre une baleine et un dragon, est portée dans les rues de la ville. La créature fait 7 m de long et est portée par 15 à 20 personnes.

天神まつり Tenjin Matsuri

- Osaka-shi – Osaka – Temple Osaka-Tenmangu – 24 et 25 juillet Une des 3 plus grandes fêtes du Japon. Cette fête comprend différents événements comme des parades de mikoshi, des parades de bateaux (funatogyo), des spectacles musicaux comme le « danjiri-bayashi » et des feux d’artifices.

浜降り祭 Hamaorisai

- Samukawa-machi – Kanagawa – Samukawa Jinja – 15 juillet Les fêtes de type « kaijôtogyo » sont celles ou des mikoshi sont emportés sur la mer (dans des bateaux). Dans celles de type « kaichûtogyo » les mikoshi sont portés à pieds jusque dans l’eau. Cette fête est une des plus célèbres de ce type.

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���������������� Proverbes japonais (Auteur : Jean-Michel)

- ����� abu hachi torazu (ne prendre ni taon ni guêpe) Qui court deux lièvres à la fois, n’en prend aucun

- ������ ahô ni toriau baka (c’est stupide de traiter avec un sot)

- �����������

aite no nai kenka wa dekinu (on ne saurait se quereller sans adversaire) Il faut être deux pour se quereller

- ������ akinai wa ushi no yodare (les affaires sont comme la salive du bœuf) Il faut traiter les affaires avec patience

- ���� �!"�#$%&'

akubi o isso ni sureba mikka-itoko (si on baille ensemble, on est cousins pour 3 jours) Bailler est contagieux

- ()*+�,-

akuji senri o hashiru (les mauvais actes couvrent mille lieues) Les mauvaises nouvelles ont des ailes.

- (.�/0�12

akusai wa hyakunen no fusaku (une mauvaise épouse, c’est comme cent ans de mauvaise récolte) Un mauvais mariage est le début de la mauvaise chance

- 3456789-

ame futte ji katamaru (après la pluie, le sol devient ferme) (une dispute dissipe les dissentiments entre les gens) Après la pluie, le beau temps

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スケルトンスケルトンスケルトンスケルトン 漢字漢字漢字漢字 漢字漢字漢字漢字

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漢字漢字漢字漢字 B 漢字漢字漢字漢字

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漢字漢字漢字漢字 K 漢字漢字漢字漢字

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APM-3

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リストリストリストリスト ● 2 文字文字文字文字 ● アビアビアビアビ ウソウソウソウソ 「鷽」

カモカモカモカモ 「鴨」

キジキジキジキジ 「雉」

サギサギサギサギ 「鷺」

シメシメシメシメ

タカタカタカタカ 「鷹」

ツルツルツルツル 「鶴」

トキトキトキトキ トビトビトビトビ 「鳶」

トリトリトリトリ 「鳥」

バンバンバンバン

ヒナヒナヒナヒナ 「雛」 ルイルイルイルイ 「類」

● 3 文字文字文字文字 ● アヒルアヒルアヒルアヒル 「家鴨」

ウカイウカイウカイウカイ 「鵜飼い」 ウズラウズラウズラウズラ 「鶉」

オウムオウムオウムオウム 「鸚鵡」

カケスカケスカケスカケス クイナクイナクイナクイナ ヒタキヒタキヒタキヒタキ ヒバリヒバリヒバリヒバリ 「雲雀」

ミサゴミサゴミサゴミサゴ ヨタカヨタカヨタカヨタカ ● 4 文字文字文字文字 ●

アゲタカアゲタカアゲタカアゲタカ 「禿鷹」

アジサシアジサシアジサシアジサシ エミューエミューエミューエミュー カナリアカナリアカナリアカナリア キーウィキーウィキーウィキーウィ カササギカササギカササギカササギ カワセミカワセミカワセミカワセミ キツツキキツツキキツツキキツツキ キリアイキリアイキリアイキリアイ コウライコウライコウライコウライ 「高麗」

サバシリサバシリサバシリサバシリ セキセキセキセキレイレイレイレイ 「鶺鴒」

ソリヅチソリヅチソリヅチソリヅチ

ダイセンダイセンダイセンダイセン タイバリタイバリタイバリタイバリ 「田雲雀」

ダチョウダチョウダチョウダチョウ 「駝鳥」

ニワトリニワトリニワトリニワトリ 「鶏」 ハチクイハチクイハチクイハチクイ 「蜂食」

ベニジルベニジルベニジルベニジル ヘラサギヘラサギヘラサギヘラサギ ペリカンペリカンペリカンペリカン ムナグロムナグロムナグロムナグロ ヤマシギヤマシギヤマシギヤマシギ ヨシキリヨシキリヨシキリヨシキリ ● 5 文字文字文字文字 ● アホオドリアホオドリアホオドリアホオドリ 「信天翁」

ウミガラスウミガラスウミガラスウミガラス 「海烏」

カイツブリカイツブリカイツブリカイツブリ カツオドリカツオドリカツオドリカツオドリ 「大番鳥」

ゴシキヒワゴシキヒワゴシキヒワゴシキヒワ

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ハクチョウハクチョウハクチョウハクチョウ 「白鳥」

ミソサザイミソサザイミソサザイミソサザイ ミヤコドリミヤコドリミヤコドリミヤコドリ ● 6 文字文字文字文字 ● カンムリヅルカンムリヅルカンムリヅルカンムリヅル 「冠鶴」

キクイタダキキクイタダキキクイタダキキクイタダキ シジュウカラシジュウカラシジュウカラシジュウカラ 「四十雀」

セイキチョウセイキチョウセイキチョウセイキチョウ 「青輝鳥」

セイタカシギセイタカシギセイタカシギセイタカシギ ナイルチドリナイルチドリナイルチドリナイルチドリ ハクセキレイハクセキレイハクセキレイハクセキレイ ● 7 文文文文字字字字 ● シチメンチョウシチメンチョウシチメンチョウシチメンチョウ 「七面鳥」

ズアオホオジロズアオホオジロズアオホオジロズアオホオジロ 「頭青頬白」

ダイシャクシギダイシャクシギダイシャクシギダイシャクシギ ナイチンゲールナイチンゲールナイチンゲールナイチンゲール ベニハシガラスベニハシガラスベニハシガラスベニハシガラス ヤドリギツグミヤドリギツグミヤドリギツグミヤドリギツグミ 「やどり鶫」

● 9 文字文字文字文字 ● アカアシイワシャコアカアシイワシャコアカアシイワシャコアカアシイワシャコ ヨーロッパアオゲラヨーロッパアオゲラヨーロッパアオゲラヨーロッパアオゲラ ヨーロッパコマドリヨーロッパコマドリヨーロッパコマドリヨーロッパコマドリ

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SCENE X LES MÊMES, KEINOSUKE

KEINOSUKE Ma mère, Yamada ne veut pas s'en aller. Pour le moment, le domestique s'entretient avec lui dans le vestibule. Il

faut en finir vite. S'il insiste pour la voir (regardant Sumiko avec des yeux très durs), ou bien nous en finirons et nous lui remettrons Sumiko, ou bien, suivant ce qu'il aura dit au domestique, je le recevrai moi-même.

MIYOSHI

Attends ! Je vais le recevoir, moi. Je t'en prie, ne parle plus comme tu viens de le faire. Tout est arrangé. Mlle

Sumiko a enfin accueilli ma demande.

MAKIKO

M. Miyoshi vient en effet, de m'en faire part ; il était sur le point d'aller t'en avertir... (à Sumiko) II ne te reste plus qu'à obtenir le pardon de ton frère, Sumiko.

SUMIKO

Je te demande de me pardonner, Keinosuke. Je t'ai causé beaucoup de chagrin. Tu me pardonneras n'est-ce pas ;

jusqu'aujourd'hui, je n'ai commis que des fautes.

KEINOSUKE

II me serait impossible, à moi, de te pardonner... Mais, en présence de la bonté de M. Miyoshi, je ne te dirai rien. (à Miyoshi) Cher ami, je te remercie vivement. Si mon père était en vie, il te serait aussi très reconnaissant. Tu me pardonneras mes idées absolues. Et tu comprendras naturellement tous mes sentiments. Pour le moment, je ne puis rien faire que te remercier. Pardonne-moi comme tu as pardonné à Sumiko. Tu auras désormais le droit d'aimer Sumiko en tant que ma jeune sœur ; je puis aujourd'hui t'adresser cette demande... Nous en parlerons longuement, à loisir, plus tard. Pour le moment, est-ce que tu tiens à recevoir toi-même Yamada ?

MIYOSHI

Oui, j'y tiens. Surtout en qualité de représentant de Mlle Sumiko. Si Yamada a certaines choses à dire, je les

écouterai.

KEINOSUKE

Mère, ne crois-tu pas qu'il serait bon que je le reçoive avec Miyoshi ? Yamada en effet est l'homme que nous savons, et, quant à Miyoshi, il a une tendance à être bon jusqu'à la faiblesse.

MAKIKO

Tu as raison ; cependant si tu vas avec M. Miyoshi, ne feras-tu pas tout de suite une scène violente ?

KEINOSUKE

Oui, certes, si Yamada avait assez de cœur pour se quereller. Mais c'est parce qu'il manque de cœur que nous n'arrivons pas à en finir une bonne fois. C'est un être fuyant. Il est lâche. Au besoin, quand il est acculé, il ment, il a recours à n'importe quel mensonge, il a des ruses inépuisables. Nous sommes impuissants et sans prises sur lui. C'est un scélérat fieffé. Si nous n'en finissons pas d'un seul coup, il sera encore ici à la nuit. Si je ne suis pas aux côtés de Miyoshi pour, le cas échéant, employer les grands moyens, nous n'en sortirons jamais.

MIYOSHI

Pardon ! Mais si tu emploies ces moyens-là, j'aurai peut-être alors pitié de Yamada.

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SUMIKO

Yamada étant bien l'homme que dépeint Keinosuke, il vaut mieux que Keinosuke soit là.

MAKIKO (à Miyoshi)

Alors, c'est entendu. Quelle que soit son insistance, vous lui direz nettement que l'on ne peut lui laisser voir

Sumiko, que Sumiko ne veut pas le recevoir ; que, du moment qu'elle est revenue à la maison de sa propre volonté, elle est un membre de la famille, et que, dans ces conditions... (à Sumiko) Quant à toi, si tu as quelque chose à dire à Yamada, tu en chargeras M. Miyoshi.

SUMIKO

Merci, Maman. Non, je n'ai plus rien à lui dire. II n'y a que cette question du contrat dont nous avons parlé

ensemble tout à l'heure.

KEINOSUKE

Je ferai tout le nécessaire. Comme Yamada est un être oblique, si nous refusons de te rendre à lui, il nous proposera certainement de liquider notre affaire en donnant de l'argent. A mon avis, comme l'a conseillé tout à l'heure le policier, nous aurons à lui donner la somme inscrite sur le contrat, pour liquider l'affaire.

MAKIKO

Mais est-ce qu'il s'en contentera ?

KEINOSUKE

S'il ne s'en contente pas, nous n'avons aucune raison pour faire d'avantage. Nous avons déjà fait pas mal d'expériences semblables avec lui... Nous lui remettrons une somme de, comptant, en échange du contrat. Et de plus, nous allons lui faire rédiger une déclaration légale comme quoi il ne devra plus avoir rien de commun avec la famille... Sans cette précaution, il ne servirait à rien de lui donner de l'argent. Je me charge de tout. S'il n'accepte pas notre proposition, il ne nous restera plus qu'à le remettre à la police.

MAKIKO

Nous ne regarderons pas à la somme ; ce qui importe, c'est d'en finir nettement. Si, un jour, il arrivait que

Sumiko le rencontrât dans les rues, il serait vraiment scandaleux que Yamada se permît de la saluer comme une per-sonne de connaissance. Yamada devra être désormais, pour toute la famille, un inconnu. Tu tâcheras de bien préciser ce point. Tu me comprends.

MIYOSHI

II dépend uniquement de notre attitude que nous nous retirions de tout cela sans dommage. N'ayez aucune

inquiétude. L'attitude que nous prendrons sera très ferme.

MAKIKO (à Sumiko)

Si tu as quelques effets à lui reprendre ?...

SUMIKO

Quelques effets, oh ! il ne reste plus rien... Tout a été perdu !...

KEINOSUKE

S'il en reste quelques-uns, il vaut mieux les lui laisser. A quoi bon les reprendre ?

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SCENE XI MIYOSHI, SUMIKO, KEINOSUKÉ, MAKIKO; — voix du Domestique et de Yamada ; — puis YAMADA tenu

par le domestique (Des bruits violents en dehors de la porte à droite. On entend une vive discussion entre le domestique et

Yamada. Le domestique crie « Attendez l Où allez-vous ! Entrer sans permission, c'est une violation ! » Yamada supplie : « Laissez-moi voir Sumiko ! Je vous en conjure ! Il faut que je la voie, à tout prix. Ici, c'est ici! Elle est dans le salon. J'entends sa voix. » Yamada crie tout cela d'une voix larmoyante. Makiko et Sumiko vont s'échapper par la gauche, quand, tout d'un coup, la porte de droite s'ouvre, Yamada (trente-deux à trente-trois ans), vêtu d'un veston bleu marine crasseux, portant un col mou, les cheveux ébouriffés, entre, tenu par les bras par le domestique.)

YAMADA

Ah ! Sumiko !

(Il s'élance vers Sumiko. Sumiko lui jette un regard ; puis elle sort de scène, accompagnée par Makiko.)

SCENE XII MIYOSHI: KEINOSUKÉ, YAMADA; une entrée du domestique

YAMADA (avec une voix plaintive)

Dis, Sumiko ! Pourquoi t'en vas-tu ? Écoute-moi et sauve moi, je t'en prie. Je viens d'échapper au policier qui me

suivait. Pourquoi refuses-tu de me voir. Tu veux donc me laisser arrêter ? C'est toi qui me sauveras, c'est toi seule qui es capable de me sauver.

(Il veut suivre Sumiko et se débat pour se délivrer du valet qui le tient toujours.)

KEINOSUKE (se plaçant devant lui pour l'en empêcher, l'air sarcastique)

Allons. Calmez-vous ! II est inutile de vous exciter. Nous connaissons très bien vos façons d'agir. Calmez-vous

et asseyez-vous là. C'est nous qui vous entendrons à la place de Sumiko, si vous avez quelque chose à lui dire.

YAMADA (vacillant sous le regard ferme de Keinosuke}

Vous parler ? Non, non, je ne veux pas. Je veux parler à Sumiko.

KEINOSUKE Mais qu'est-elle pour vous ?

YAMADA

Elle est ma femme.

KEINOSUKE

Votre femme ? Allons donc ! Elle a vécu avec vous, c'est vrai ; mais n'oubliez pas une chose : c'est que personne n'a ratifié votre union.

YAMADA

Eh quoi ! N'est-elle pas venue à moi de sa propre volonté ?

(Voyant que Yamada s'est calmé un peu, le valet lui lâche les poignets.)

KEINOSUKE

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Est-ce que vous n'avez pas lu la lettre que Sumiko a laissée chez vous ? Elle est revenue à nous de sa propre volonté.

YAMADA

Je ne le crois pas. Sumiko n'est pas une femme capable de cela. Elle n'est pas capable d'écrire une pareille lettre

de sa propre volonté. (L'air moqueur, voulant se gausser de la candeur de Keinosuke). Laissez-moi donc voir Sumiko. Moi, vous savez, je m'entends très bien avec elle.

(Le valet, voyant que sa présence n'est plus nécessaire, sort de scène.}

MIYOSHI

Bonjour, M. Yamada. Je suis ici.

YAMADA

Ah ! C’est vous, M. Miyoshi. Faites-moi voir Sumiko, vous. Je vous en prie, faites-la venir ici. Elle vous obéira, à vous. Elle écoutera tout ce que vous lui direz. Vous comprenez très bien ses sentiments, vous. Vous savez très bien qu'elle n'est pas une femme qui puisse m'abandonner. Vous savez aussi que Sumiko a un profond sentiment de gratitude envers vous : elle dit toujours que c'est grâce à vous que nous avons pu nous unir. Vous souhaitez toujours le bonheur de Sumiko, vous, au lieu de nous en vouloir. Je rends hommage à votre générosité. Je viens chercher refuge auprès de votre sympathie. Faites-moi voir Sumiko. Elle ne sera jamais heureuse si on me traite ainsi.

MIYOSHI

(très perplexe)

Non, il m'est impossible de vous faire voir Mlle Sumiko. Pour son bonheur !

YAMADA

Comment ?

MIYOSHI

Je ne veux pas vous laisser croire que j'aie de la sympathie pour votre cas. Il est vrai qu'à un moment donné je vous ai été favorable ; mais à présent que Mlle Sumiko ne vous appartient plus, je me trouve dans une situation très embarrassante vis-à-vis de vous.

YAMADA

(sur un ton déclamatoire)

Quoi ! Vous aussi, vous en êtes à parler ainsi ! Ah ! Vous êtes trop cruel ! Je n'attendais pas cela de vous !

MIYOSHI Je dois vous informer solennellement d'une chose ; Mlle Sumiko est ma femme. Elle est devenue ma femme à

partir d'aujourd'hui. (Yamada, atterré, devient très pâle et fixe ses regards sur Miyoshi)

MIYOSHI

Vous ne pouvez pas protester contre cela. Je ne crois pas que vous en ayez le droit. Elle est revenue à moi... à qui

elle devait revenir.

YAMADA

J'y vois clair maintenant. Vous m'avez trompé. Vous vous êtes entendus entre vous pour me duper.

MIYOSHI Non ! Vous accusez à tort les autres, car c'est vous qui avez trompé Mlle Sumiko. Je vous avais cédé Mlle

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Sumiko parce que je croyais que vous l'aimiez. Mais puisque vous ne l'avez pas aimée, je peux maintenant revendiquer mon droit. C'est vous qui m'avez dupé.YAMADA

Non ! Non !... Inutile !... Je vois maintenant la chose clairement. Moi !... Je n'aime pas Sumiko ? Mais qui ose

dire une chose pareille ?

MIYOSHI C'est elle-même qui le dit...

YAMADA

C'est impossible ! C'est elle qui ne m'aime pas... Plutôt, non ! Elle ne demande qu'à m'aimer ; seulement quelqu'un contrecarre l'amour qu'elle a pour moi. Tout le monde s'est entendu pour exciter chez Sumiko cette rancune obstinée dans laquelle se butent les femmes. On a fait violence à Sumiko et on l'a contrainte à me rejeter, en lui racontant toutes sortes d'histoires. On lui a fait m'écrire cette lettre... Une lettre pareille !... Et... (sourire crispe) et moi, voilà comme on me traite!... (à Miyoshi) Vous vous êtes entendu avec elle, derrière moi ; oui, oui, c'est évident ! Tout a été arrangé. Vous m'avez dupé. N'êtes-vous pas pourtant un galant homme ? (il se met à pleurer)... Je ne suis pas un homme honorable comme vous... Je n'agis pas toujours honnêtement comme vous... Je suis aux prises avec la police, moi... Vous, tout le monde vous aime, même Sumiko, même alors qu'elle n'est pas à vous. Mais moi, si ce n'est pas Sumiko qui m'aime, personne ne m'aimera.

(Avec le ton affecté et exagéré d'un acteur, il pleure et se plaint, élevant la voix pour tâcher d'être entendu du dehors par Sumiko. On a de la peine à démêler, dans ce qu'il fait, la part de la comédie et celle de la sincérité.) Vous voulez me voler ma femme. Vous êtes un voleur ! Un imposteur ! Avec votre air de ne pas y toucher, vous

voulez duper un pauvre diable comme moi. Je ne suis pas honorable comme vous, moi. Je suis un misérable ; mais elle m'appartient, à moi, puisqu'elle est venue à moi de sa propre volonté. (Il se prosterne tout à coup devant Miyoshi et, baissant la tête jusqu'au plancher) : Faites-moi voir Sumiko je vous en supplie. Rendez-la moi.

(Miyoshi stupéfait et perplexe, reste interdit. Yamada gémit comme un enfant.)

KEINOSUKE Allons, en voilà assez ; nous ne sommes pas ici au théâtre. Vous pouvez crier tant que vous voudrez ; mais

sachez que vous ne verrez jamais Sumiko. C'est elle, elle-même, qui refuse de vous voir. Vous avez dit que nous vous avions trompé, que nous avions fait violence à la volonté de Sumiko et que nous avions excité en elle cette rancune obstinée dans laquelle se butent les femmes, tout cela pour la séparer de vous. Toutes ces présomptions sont injustes. Nous nous donnons la peine de vous expliquer les faits. Tout au contraire, nous vous abandonnions Sumiko. Et nous vous la donnerions très volontiers, si elle était femme à se laisser entraîner facilement par un coquin comme vous.

YAMADA

Non, ce n'est pas vrai. Vous êtes des menteurs. Pourquoi m'avez-vous dit qu'elle n'était pas ici ?

KEINOSUKE Nous n'avions nullement l'intention de vous voler votre trésor ; mais votre trésor, maltraité par vous, vous a

échappé. Dans tout cela, il n'y a pas de notre faute. Il faut aussi que nous pensions à M. Miyoshi, qui n'a jamais cessé de s'inquiéter du sort de Sumiko et qui doit s'occuper d'elle. Nous avons un devoir amical vis-à-vis de lui. Si Sumiko se repent de ses fautes et revient à nous, nous devons la protéger contre un coquin comme vous. Voilà notre devoir.

YAMADA

Non ! Non ! Je n'ai que faire de vos discours. Je veux lui parler. Laissez-moi la voir, une minute. Je peux être

arrêté d'un moment à l'autre. Je serai condamné... Je ne puis croire qu'elle veuille me laisser arrêter. Elle n'est pas une femme si impitoyable.

KEINOSUKE

Vous répétez toujours la même chose : vous allez être arrêtée Mais rien n'est plus naturel. Voilà le fait le plus

naturel du monde. Nous n'avons pas le temps de nous occuper de tout ça.

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YAMADA

Menteur ! Menteur ! Vous voulez séparer de force, l'un de l'autre, deux amoureux comme nous.

(On frappe à la porte. Le domestique entre d'un pas précipité.)

KEINOSUKE Qu'est-ce qu'il y a ?

LE DOMESTIQUE C'est le policier qui est venu tout à l'heure. Il demande qu'on remette M. Yamada entre ses mains.

KEINOSUKE Fort à propos. Faites-le entrer.

LE DOMESTIQUE Bien, Monsieur.

YAMADA (terrifié)

Ah ! C'est le policier ! J'ai été suivi par lui. On va m'arrêter... Vous le voyez, M. Miyoshi ! Ce que j'ai dit était

vrai ! Je n'ai pas menti.. On va m'arrêter, vous dis-je. J'ai dit la vérité. (se prosternant de nouveau devant Miyoshi, pleurant et d'une voix pitoyable) Faites-moi voir Sumiko ! Faites-moi la voir une minute ! Une seconde !... de grâce !

(Ses supplications deviennent plus pressantes.) Écoutez-moi. Je reconnais tous mes crimes. J'ai été un menteur. C'est moi qui vous ai dupé. (Le policier entre et reste debout du côté gauche de la scène. Il regarde Yamada. Yamada ne l'a pas vu entrer.)

SCENE XIII LES MÊMES, LE POLICIER, puis MAKIKO

YAMADA

Je vous demande pardon. Je serai honnête désormais, si vous consentez à ma prière... Je ne recommencerai jamais.

(En disant ces mois, il se retourne pour regarder derrière lui, sous l'impression instinctive d'un vague malaise.) Ah !...

(Il essaie de fuir, le policier le saisit par le cou et les bras et il l'abat au milieu de la scène.) Quoi... qu'est-ce que vous me voulez ?

LE POLICIER Ah ! Tu veux résister ?

(Il le gifle à plusieurs reprises.)

YAMADA Aïe ! Qu'est-ce qui te prend ? Tu vois bien que je ne résiste pas.

(Sa chevelure et ses vêlements sont en désordre. Ayant entendu des bruits de voies de fait, Makiko entre par la porte de droite et les contemple avec anxiété.)

LE POLICIER

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Scélérat ! II y a bien longtemps que te cherche. Tu m'as échappé pour venir faire du chantage ici, dans une maison où un individu de ton espèce n'a rien à faire. Allez !... au commissariat ! Debout ! Tu ne veux pas ? Houst !

YAMADA

(le visage contracté, l'air gouailleur, souriant et s'efforçant d'être calme)

Attends!... Laissez-moi me relever... Qu'est-ce que vous -avez dit ? Une maison où je n'ai rien à faire ? Tu veux rire, Monsieur. La fille de cette famille est ma femme. On a beau protester ; mais c'est un fait, elle est ma moitié, M. l'agent. Si vous voulez m'arrêter parce que j'ai commis une escroquerie, vous devez l'arrêter elle aussi ; elle est coupable, elle aussi. Je ne m'enfuirai pas; vous pouvez être tranquille. Dépêchez-vous d'aller arrêter Sumiko. J'irai partout avec elle.

LE POLICIER

Comment ? Qu'est-ce que tu nous chantes ? Tu n'as pas commis seulement une escroquerie ; tu as commis un

vol. C'est comme voleur que la police t'arrête. Lève-toi. Tu ne veux pas ? Entêté coquin ! (il le gifle de nouveau et essaye de le relever.)

YAMADA

(II se lève et prend une attitude de gouape qui met en relief la fourberie de son caractère.)

Ah ! Bon ! Vous dites que je suis un voleur. Très bien ! C'est comme voleur qu'on m'arrête. Alors, en effet, ça ne regarde plus ma femme. La fille de cette maison — la demoiselle de la famille de Hashimoto — a bien commis l'escroquerie ; mais elle n'a pas commis le vol. Ça, c'est très bien arrangé. Elle a vraiment de la veine d'être née dans une famille riche. Moi, étant pauvre, je ne peux pas être traité comme elle.

(Il prend un air sarcastique.)

LE POLICIER Ah ! Tu lanternes tout le temps ! Un gredin comme toi doit y aller plus carrément. (S'adressant à Makiko et aux

autres personnes, avec un air déférent et courtois qui tranche avec le ton de l'agent dans l'exercice de sa profession) Je regrette vraiment ; je suis vraiment désolé d'avoir jeté le trouble dans votre maison. A la suite de notre entretien de tout à l'heure, j'étais allé à Nezu pour faire le guet. Apprenant qu'il était allé chez vous, à la recherche de Mademoiselle, stupéfait de son audace, j'ai couru après lui. Je suis content que tout ait bien marché. Vous n'avez plus maintenant à vous tourmenter.

MAKIKO

Je vous remercie infiniment.

KEINOSUKE Je vous remercie. Je vous demanderai, en cas de nécessité, votre concours.

LE POLICIER Très volontiers, Monsieur. Je crois que je serai obligé de venir chez vous encore une fois. Au revoir.

YAMADA Ah ! J’ai compris maintenant. Vous vous étiez entendus avec la police. Vous avez payé pour réparer

l'escroquerie de votre fille, et vous voulez me remettre à la police comme voleur. C'est comme ça que les choses ont été arrangées d'avance, n'est-ce pas ? Ce que j'ai dit était donc vrai : vous avez tous essayé de me duper. Bon, ça va bien. Mais n'oubliez pas que le mari de la demoiselle de cette famille est un voleur. On a beau protester : elle est ma femme ! Quand je la reverrai, je saurai bien ce qu'il faudra faire pour la rattraper. Il n'y a pas de doute qu'elle ne redevienne ma chose. Vous êtes vraiment lâches, vous autres, de vous être arrangés pour que je ne puisse pas la voir. Bon, bon. Je vous la laisse. Je vous la confie pour quelque temps. Si je descends à la maison centrale, j'en sortirai avant peu. Je continuerai alors à regarder Sumiko comme ma femme, soyez tranquilles. Vous aurez beau faire, je m'arrangerai bien pour la voir. Une fois en ma présence, Sumiko ne parviendra jamais à se dégager de mon étreinte. Elle sera à moi.

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LE POLICIER Qu'est-ce que nous tu chantes encore là ? Dépêche-toi, et plus vite que ça !

YAMADA Vous ne manquerez pas de souhaiter le bonjour de ma part à Sumiko.

( Yamada, contraint par le policier, sort par la droite. Tous les trois, soulagés, s'entre-regardent.)

SCÈNE XIV MIYOSHI, KEINOSUKÉ, MAKIKO

KEINOSUKE

(à Miyoshi)

Eh! bien, qu'en dis-tu? Tu n'en reviens pas, n'est-ce pas? Je t'avais bien dit que, sur cet homme-là, on était impuissant et sans prises.

MIYOSHI

Est-ce qu'il est toujours comme cela ?

KEINOSUKE

Pas absolument. Mais aujourd'hui il semble bien qu'il se soit senti tout à fait aux abois. C'est pour cela qu'il a eu recours au grand jeu.

MAKIKO

(à Miyoshi) Cette scène a dû être très dure. Il est tout à fait inutile de se mettre en colère avec des individus pareils. Qu'est-ce

que vous pourriez dire ?...

KEINOSUKE II est cynique dans l'accomplissement de ses canailleries. Quand il se voit acculé, il n'a plus aucune retenue et il

ne connaît plus ni pudeur, ni modération. Il excède la patience.

MAKIKO J'ai compris qu'il se passait quelque chose de grave, c'est pourquoi je suis venue précipitamment... Yamada a

vraiment outrepassé les bornes. Il n'aurait tout de même pas dû causer un pareil scandale... Quelle honte pour Sumiko !

(elle a des larmes dans les yeux.)

KEINOSUKE Non. Ne dites pas cela, Mère. La faute est à nous. Nous n'aurions pas dû nous commettre avec un scélérat

comme Yamada. Mais cette fois, nous avons enfin nettement rompu avec lui ; nous n'avons plus rien à faire avec ce drôle.

MAKIKO

Vous avez raison, Keinosuke Je ne penserai jamais à lui sans horreur. Quel scélérat ! Mais enfin, nous voilà

quittes définitivement. Quelle impression de délivrance maintenant que nous voilà débarrassés du démon de la famille !

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MIYOSHI Je crois que j'ai bien fait de le recevoir. Maintenant j'ai compris tout le caractère de M. Yamada. Je n'aurai plus

jamais aucun égard pour lui. Je pourrai donc être tout à fait fort contre lui. M. Yamada a bien reçu le châtiment dont il était digne pour tout le mal qu'il a fait. Mon triomphe est absolument légitime. Voilà ma ferme conviction. Je pourrai tranquillement me réjouir de notre bonheur désormais.

(Sumiko entre par la gauche, la tête baissée, n'ayant plus la force de se tenir.)

SCENE XV LES MÊMES, SUMIKO

MIYOSHI

Ah ! Mademoiselle. Il est parti. Vous avez entendu tout ce qu'il est venu raconter ici ? Vraiment vous avez bien fait de vous abstenir de vous mêler à tout cela. Il a reçu le châtiment qu'il méritait. Vous devez cesser maintenant de lui adresser des reproches.

SUMIKO

(toujours la tête baissée, elle a un mouvement de recul quand Miyoshi veut s'approcher d'elle )

...J'éprouve de la pitié pour lui... Jamais je n'aurai le courage...

MIYOSHI Comment ? Qu'est-ce que vous dites ?

SUMIKO

...Jamais je n'aurai le courage... Il ne faut pas que je le quitte... (Tous les trois ont un sursaut.)

MIYOSHI

...Comment ?... Vous...

SUMIKO Je veux retourner chez lui. M. Miyoshi, excusez moi... Je sais la bonté que vous m'avez témoignée

jusqu'aujourd'hui. Je suis triste de vous trahir, de trahir votre amour ; mais je ne peux pas quitter mon mari.

MAKIKO Comment ?... Mais... Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

SUMIKO

Je ne peux pas m'empêcher d'avoir de la pitié pour lui... Il est seul... tout seul... Tout le monde se ligue pour le tromper.

KEINOSUKE

C'est toi qui es trompée... Tu n'as pas encore ouvert les yeux ! Es-tu folle ? Quel est ici celui qui a trompé

Yamada ?

SUMIKO D'abord, c'est moi qui l'ai trompé. J'ai compris maintenant que je ne l'ai pas assez aimé, tandis que lui il m'aime

toujours.

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KEINOSUKE Comment ? Il t'aime ? Tu en as la preuve ! Est-ce que tu n'as pas entendu ce qu'il a raconté ici ?

SUMIKO J'ai tout entendu. C'est pour cela que Je veux vous dire que... Il est un malhonnête homme, il ne dit que des men-

songes, mais je crois qu'il y a des vérités parmi ses mensonges, II s'imagine qu'il ment toujours ; mais quelque fois il dit la vérité sans s'en rendre compte. C'est triste. J'ai pitié de lui, de lui qui ne peut dire une vérité qu'en se cachant dans le mensonge.

MAKIKO Tu trouves que cela est logique ? Aie pitié de toi, de toi-même. Est-ce que tu n'as pas entendu ce qu'il a dit de toi

?

SUMIKO

Mais ne s'est-il pas prosterné devant M. Miyoshi ? Quelle preuve d'amour ! Qu'il soit fourbe, oui cela est possible. Mais d'autre part, s'il ne m'aimait pas, il ne se serait pas humilié à ce point devant M. Miyoshi. Tout ce qu'il a dit est vrai. II n'est pas loyal de chercher à me protéger en le livrant aux mains de la police. Tout le monde s'emploie à le tromper.

KEINOSUKE

Voyons. Réfléchis encore, je t'en prie ! Il faut tenir la bride haute à des gens comme ceux-là. Sinon, on ne sait

jamais jusqu'où ils sont capables d'aller. N'a-t-il pas dit : « Quand je reverrai Sumiko, je saurai ce qu'il faudra faire pour la rattraper. Il n'y a pas de doute qu'elle ne redevienne ma chose ». Ne trouves-tu pas qu'il y a là une outrecuidance insupportable, et ne te sens-tu pas humiliée ?...

SUMIKO

Non, je ne trouve pas. Il croit en moi, c'est pour ça qu'il parle ainsi. Il faut que je l'aime. Il se peut qu’il me

trompe, peu importe. Il faut que je l'aime. Et je le sauverai. C'est mon devoir.

KEINOSUKE Bien. Fais ce que tu voudras. Mais rappelle-toi que tu ne seras plus ma sœur, à moi. Et ne reviens jamais.

SUMIKO Mon parti en est déjà pris.

MIYOSHI Mais, mademoiselle, croyez-vous que j'aie trompé, moi aussi, M. Yamada ? Si oui, je n'aurai pas d'autre regret

désormais.

SUMIKO Non, jamais je ne penserai cela. C'est vous qui aurez le droit de m'en vouloir, à moi qui vous aurai trahi.

MIYOSHI Eh ! bien, non... Je comprends très bien vos sentiments, même en ce moment. Pour moi, c'est d'ailleurs, ce qu'il y

a de plus triste. Je serais heureux si j'avais le pouvoir de vous haïr.

SUMIKO Ah l comme je vous demanderais de me haïr, si je pouvais vous le demander... Ne me haïssez pas. N'est-ce pas

que vous ne me haïssez pas ?... Je vous en supplie... Ayez pitié de moi... quoiqu'il arrive !

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MIYOSHI Ne dites pas cela, je vous en prie.

SUMIKO Jusqu'aujourd'hui je n'étais pas sa femme. II faut que je devienne sa femme. Écoutez sa prière. Il est seul.

Personne n'a pensé à lui jusqu'à présent, tandis que vous, il y avait une personne qui pensait toujours à vous...

MAKIKO Réfléchis encore, de grâce, Sumiko. Pense à moi, s'il est trop tard pour dire encore : « Pense à toi ».

SUMIKO Oh ! Non. Maman. Je veux penser à Yamada avant tout.

KEINOSUKE Maman, vous voyez bien qu'il est inutile de lui parler. (à Sumiko) Si ton parti est pris, ne reviens plus chez nous.

Je te défends formellement de revenir chez nous comme tu le faisais jusqu'ici.

SUMIKO (avec un sourire triste)

Oui, j'ai bien compris. Adieu !... Je ne vous reverrai plus. Adieu, Maman.

MAKIKO Sumiko ! Tu veux partir !

(Makiko veut l'arrêter ; mais effrayée par les regards de Keinosuke, elle s'arrête.)

SUMIKO (en sortant)

Adieu, M. Miyoshi. (Sumiko sort tranquillement par la porte de droite. Makiko sanglote affaissée sur la table. Miyoshi reste debout,

sans un geste).

FIN DU PREMIER ACTE

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スケルトンスケルトンスケルトンスケルトン 「「「「解答解答解答解答」」」」

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Crédits Remerciements à tous ceux qui ont participé avec moi, à la rédaction de ce 4ème exemplaire de La Gazette : Agnès, Naginata, tcha, Antoine. La Gazette du Japon est créée et diffusée par le site http://www.lejapon.org ; Ce site est financé en partie par les abonnements à la Gazette et en partie par la publicité. Une grosse partie reste à la charge du webmestre. Si vous appréciez ce travail et les informations qui sont données dans la gazette, si vous aimez l’interactivité et la convivialité qui existe sur le site lejapon.org , pensez à l’aider financièrement en vous abonnant à la Gazette et en cliquant sur les bannières des sponsors. Merci. Jean-Michel Webmestre