Presse territoriale, préparer l’avenir
Didier Rigaud
Etude sur les rubriques «politiques » de la presse territoriale
Pourquoi cette étude ?
• Deux constats :
• Contenus de moins en moins politisés
• Pages « politiques » très peu lues
• L’étude a porté sur les publications des communes de plus de 50 000 habitants.(123 communes)
• présentation des résultats sur les 70 plus grandes communes.
• Analyse du contenu des 3 premiers numéros de l’année 2013
Les éditoriaux.
• Un éditorial est un article qui exprime les vues de la direction d’un journal.
• 92% des publications ont un éditorial signé par le maire.
• 8% des publications étudiées ne disposent pas d’un éditorial du maire. (pour 1 ville, l’édito est rédigé par la rédaction)
• 60% se nomment édito • 15% éditorial • 25% utilisent un autre nom: quelques exemples: bloc notes,
rendez-vous, ouvertures, chroniques, le Maire vous répond, entre nous, interview, res publica, ce que j’en pense, dites-nous,…
L’emplacement.
• 56% des éditoriaux se trouvent en page 3
• 13% en page 5 • 8% en page 2 • Le plus « éloigné » se trouvait en
page 9
La surface dédiée
• 69% 1 pleine page • 17% moins d’ ½ page • 10% ½ page • 4% plus d’1 page (le maximum
étant 4 pages)
photos
• 98% des éditoriaux sont illustrés par au moins une photo
• Seulement 6% sont illustrés par plus d’une photo
• Dans 77% des cas il s’agit d’une photo du maire, en buste.
• 19% des photos montrent le maire en situation
• Pour 79% des publications la photo du maire utilisée pour l’éditorial ne change pas d’un numéro à l’autre.
• L’éditorial « type » • Situé en page 3 • Une page pleine • Sous le nom d’édito • Contient une seule photo du maire,
toujours la même de type portrait • Est signé du nom du maire et de sa
fonction
• Pas de mise en page incitative pour le lecteur.
• Les ¾ (77%) des éditoriaux ont un titre
• 71% sont sans aucun intertitre • 56% des textes des éditoriaux
débutent sans lettrine • 25% ont une phrase mise en
exergue.
le contenu.
• En moyenne le maire traite de deux sujets différents par éditorial
• 71% des éditoriaux sont rédigés en utilisant la 1ère personne du pluriel (nous)
• Ce qui est paradoxal, car 96% sont signés par seulement le maire.
• Le contenu des éditoriaux est très souvent consensuel, peu polémique, et faisant souvent appel aux lieux communs.
• Les sujets les plus traités sont : • Projet ou réalisation d’un nouvel
équipement ou d’aménagement urbain • Un événement culturel ou sportif • Puis, le contexte de crise économique,
l’emploi, le logement, le budget et la réforme scolaire (rare sujet pour lequel les maires ont dans leurs éditos des prises de position affirmées)
• 90% des éditoriaux ne contiennent aucun lien, adresse ou renvoi vers des réseaux sociaux
en résumé.
• Les éditoriaux ne sont pas attractifs pour les lecteurs par leur mise en page
• Leurs contenus impliquent peu leurs auteurs et apportent bien peu d’informations au lecteur.
L’expression des groupes politiques
• 6% des publications de l’échantillon ne disposaient pas d’espace d’expression des groupes politiques
• 18 intitulés différents pour nommer cette rubrique
• 40% de ces noms de rubrique contenaient le mot « tribune »: tribune politique, tribune libre, tribunes,…
• 35% contenaient le mot « expression »: libre expression, expression des élus, expression politique,…
• Autres noms :forum, débats, politique de la majorité, opinions, tous citoyens,…
• le nombre de groupes disposant d’un espace d’expression est en moyenne entre 4 et 5 (4,7) (1 au minimum, le groupe majoritaire !!! et 11 au plus.)
• 45% de ces espaces occupaient une seule page
• 35% 2 pages, 6% 3pages et 13% 4 pages
• Pour 44%, les groupes Maj. et Min. disposaient d’un espace d’expression équivalent.
• Pour 40% l’espace de la Maj. était plus important que celui de la Min.
• Pour 9% seule s’exprimait la Min. • Pour 7% l’espace de la Min. était
supérieur à celui de la Maj.
• Vraiment équivalent ? • La majorité ne s’exprime-t-elle pas
dans les autres pages de la publication?
• Comment ne pas attirer les lecteurs?
• Iconographie peu utilisée : • 65% des pages d’expression ne
contiennent aucune photo • Celles qui ont des photos : 9 fois sur
10 il s’agit de photos des élus constituant les groupes politiques (type identité)
• 93% des textes disposent d’un titre • 16% une lettrine • 19% des intertitres • 0% dessins, tableaux, graphiques • 88% de ces espaces d’expression
sont placés en fin de magazine • 65% ne contiennent aucun lien,
adresse ou renvoi vers des réseaux sociaux
Le contenu
• Beaucoup plus polémique et partisan que les éditoriaux.
• Titres souvent provocateurs pour les groupes minoritaires (toujours compréhensibles pour un public non initié?)
• Le terme « opposition » plus souvent utilisé que « groupe minoritaire »
les sujets les plus traités sont : - Le budget, les impôts locaux - La réforme des rythmes scolaires - La crise, économique, sociale, - L’intercommunalité - L’emploi - Les moyens de transport - L’environnement, l’énergie - La sécurité (insécurité)
• De très nombreuses expressions sont en rapport avec l’actualité ou la politique au niveau national et non local.
• Esprit de la loi ou respect de la loi ?
• Arrêt de l’expression du groupe majoritaire mais pas de l’éditorial du Maire ?
• Quel intérêt de certaines expression pour le lecteur ?
• Et le directeur de la publication?
• Est-ce que le débat politique est valorisé ?
En conclusion.
• L’expression politique peut-elle être traitée d’une autre façon ? Plus attractive pour le lecteur ? Plus démocratique ?
• La presse territoriale néglige-t-elle l’information politique ?
• Le concept de city magazine, la recherche d’un lectorat plus large pour la presse territoriale ne l’éloigne-t-elle pas de sa mission première, l’information sur la gestion locale?
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