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    Amnager durablementles petites communes

    c o Q u a r t i e r e n m i l i e u r u r a l ?

    Une tude ralise par lagence Verdier-Tappia, Mathilde Kempf et Armelle Lagadec

    Une tude commandite par le bureau de lAmnagement oprationnel durable etdes EcoQuartiers, DGALN, MEDDTL sous matrise douvrage dlgue au Certu.Cette tude a servi de support la publication coQuartiers en milieu rural ?Amnager durablement les petites communes, une publication DGALN CERTU,

    www.certu.fr.

    Document de travail intermdiaire

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    tude ralise sous la direction de :

    Dominique Oudot-Saint Gry, DGALN, chef du bureau AD4Franck Faucheux, DGALN, adjoint du bureau AD4Erwin Riclet, DGALN, chef de projet bureau AD4Laure Der Madirossian Certu, charge de missions dpartement Urbanisme, CertuBrigitte Vautrin, Certu, charge dtudes dpartement Urbanisme

    Composition du comit de pilotae :

    Pierre Bernard, PUCAYves Gorgeu Mairie Conseils, Caisse des dpts et ConsignationNicolas Sanaa, Fdration des Parcs Naturels RgionauxPhilippe Moutet, Fdration des Parcs Naturels Rgionauxric Prudhomme, ADEME, Service Animation TerritorialeSophie Debergue, ADEME, Service Organisations UrbainesYves Helbert, FNCAUECline Guichard, DREAL Rhne-AlpesJuliette Maitre, Cete de lOuest, ple co-quartiersRonan Cariou, Cete de lOuestCyril Pouvesle, Cete de LyonIsabelle Leroy-Dutilleul, Cete du Sud Ouest, ple co-quartiersChristine Mesurolle, Certu, charge de missions auprs du directeurCatherine Poirieux, Certu, chef du groupe Habitat, politique de la ville

    quipe de matrise dure :

    Marc Verdier et Nathalie Tappia de lagence Verdier-Tappia architectes-urbanistes,mandataire81-83, rue Saint-Georges F-54 000 NANCYTl. +333 83 40 04 04 [email protected]

    Armelle Lagadec, architecte-urbaniste3, ruelle Port Neuf F-64 100 BAYONNETl. +336 62 37 55 36 - [email protected]

    Mathilde Kempf, architecte-urbaniste

    20, rue Guillaume Tell F-90 000 BELFORT40, avenue Thielemans B-1150 BRUXELLESTl. +333 70 99 50 99 [email protected]

    Stphane Spach, photographeTl. +336 13 12 32 12 [email protected]

    Remerciements :

    lensemble des membres du comit de pilotage,Aux lus, chargs de mission, matres doeuvre, partenaires techniques et nanciersqui ont accept de partager leur exprience et de la diffuser.

    Anne :

    tude ralise de janvier 2009 avril 2010.

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    c o Q u a r t i e r e n m i l i e u r u r a l ?

    Amnaerdurablementles petites communes

    respectdes tramespaysares

    responsabilitlocale

    densication

    densication

    extensionurbaine

    actiit

    estion desressources

    rapporturbain/rural

    appropriation

    mobilit

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    Le terme dcoQuartier est-il adaptaux petites communes ?

    Ladaptation des modes de vie et de dveloppement est aujourdhuiune ambition partage par le plus grand nombre. Elle se traduit entreautres en matire damnagement et de dveloppement urbain parlexprimentation grande chelle des coQuartiers . Ce sontdes dmarches situes qui associent des approches complmentairesgarantes dune meilleure durabilit environnementale et sociale. Ces

    projets se dveloppent largement dans les villes ; ils bncientdune bonne lisibilit des objectifs et de moyens adapts daide aumontage technique.

    La notion dcoQuartier possde un pouvoir dinvention et derassemblement dinitiatives. Elle prsente une ambition afcheet un renouvellement de la pense en matire damnagement, etporte en elle les principales valeurs que lon attend dun urbanismemieux adapt. Un risque li lexemplarit - comprise dans le sensde lexception territoriale justie par lexcellence - existe cependant.Des bilans de dmarches dcoQuartiers dans des pays qui ontdvelopp ces attitudes avant nous mettent en avant cette dviationpossible vers la dnition de modle g et strotyp.

    Dans les petites communes, les attitudes dvelopper restent maldnies. Lutilisation mme du terme coQuartier ne semble pastoujours adapte ces chelles car un lu responsable dune communede 200 ou 2000 habitants ne se retrouve pas ncessairement dansla notion de quartier ; dans ces territoires, il est plus juste de parlerdextension de bourg ou de village, damnagement global, tantchaque construction ponctuelle participe rorganiser lquilibregnral de la commune.

    La puissance des contextes paysager, gographique, historique,patrimonial est une donne porteuse de sens. La rupture ncessairevis--vis des modalits damnagement pratiques depuis les annes

    1960 demande remettre en vidence les valeurs qui ont fondces espaces btis. Elles permettent aux communes de prserver(retrouver ?) leur identit. Par ailleurs, ces valeurs sont lexpression devritables critres dadaptation aux conditions locales et constituentles fondements dun amnagement responsable.

    Lamnagement durable ne se traduit pas par un nouveau modle quilconviendrait de gnraliser partout et que les communes devraientadopter sans nuance. La conjonction et la complicit dune situationtrs locale et de conditions globales qui simposent vont dterminerles nouvelles attitudes de projet.

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    Lmergencedune nouvelleattitudedamnagement dans les petites communes

    Une organisation territoriale spcique soumise de fortesmutations

    31 691 communes, soit prs de 90 % des communes en France, accueillentmoins de 2000 habitants (source INSEE 2007).

    Elles sont lexpression dun hritage conomique et politique dun territoiredont la richesse sest fonde sur une valorisation des ressources locales (lessols, leau, lensoleillement, les savoir-faire, la culture) crant les conditionsdun dveloppement humain intimement li aux pratiques conomiques basessur lactivit agricole et forestire.

    Les patrimoines (paysage, bti, culture) issus de la grande priode dedveloppement, dont lapoge peut tre situe dans la deuxime partie duXIXe sicle, ont construit des identits locales, qui restent puissantes. Lessystmes conomiques, technologiques, dmographiques, politiques etculturels qui avaient prvalu la constitution de ces patrimoines ont tsoumis de fortes mutations depuis les annes 1960. La mcanisation de laproduction agricole, lattractivit des villes, la rorganisation des territoires partir dune expansion considrable ont brouill les cartes de cette identit etont contribu imbriquer les cultures.

    Les communes rurales ont subi des volutions diverses selon leur emplacement :dans laire dinuence des bourgs et des villes les plus dynamiques (accessibilitrenforce par lamlioration continue des infrastructures et par le faible cotde lnergie) ou dans des situations plus autonomes vis--vis des ples etrseaux urbains.

    Une trs grande partie des communes rurales a accueilli de nouveaux habitants.Certains dentre eux avaient choisi de venir habiter la campagne, mais ce ntaitpas le cas pour tous. Une part non ngligeable de ces nouveaux arrivants taitdes familles la recherche de conditions acceptables dhabitat, portes parlenvie daccder un logement individuel avec un jardin et ne trouvant pas derponse adapte ni de foncier disponible un cot acceptable dans les villesqui rassemblaient lessentiel des emplois, services et commerces.

    Un bilan sans concession des 50 dernires annesdurbanisation

    La forme dominante du lotissement peu dense et limplantation ponctuelle etisole de nouvelles habitations, souvent dconnectes de la structure urbainedu village dorigine et offrant des produits immobiliers assez strotyps,ont constitu une rponse trs uniformise cette demande de logementindividuel que la ville na pas su organiser. Il y a dans cet hritage des derniresdcennies un systmatisme formel, urbain et paysager, qui a contribu altrer lidentit et la diversit des villages.

    Les territoires commencent prendre du recul par rapport ce typede dveloppement et mettent en vidence les faiblesses de ces modesdurbanisation en termes dimpacts environnemental, social et conomique.

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    De nouvelles attentes mergent. Dvidence, une raction se matrialise.Elle est issue de la conviction quil devient indispensable de proposer desalternatives ce mode de dveloppement, et provient galement de la monteen puissance dune conscience environnementale.

    Hsitant entre une situation de dpendance la ville - une position inverse celle du XIXe sicle - et une afrmation dtermine didentit et de valeurindispensable la socit moderne, le monde rural entre dans une nouvellepriode de renouvellement et dadaptation aux conditions gnralises dundveloppement soutenable.

    Le paysae comme modle dinention de nouelles attitudes

    La n des annes 1980 a vu merger une demande de paysage.

    Les projets de paysage ont russi - et russissent toujours - inventerdes formes de gouvernances (intercommunalits, communes, partenairesconomiques, habitants) capables de transformer et dadapter auxconditions daujourdhui des territoires en situation de perte didentit ou deperte dmographique et conomique. La loi Paysage avait act en 1993 lapertinence de lapproche paysagre dans la reconqute territoriale et offertdes outils aux collectivits.

    Ce modle porte en lui une dimension interdisciplinaire et semble tre unematire denseignement, au moment o les collectivits font remonter defaon toujours plus forte lenvie et la ncessit de penser autrement laccueilde nouvelles populations.

    Aujourdhui, ce sont des projets trs innovants et dclencheurs dune nouvellenergie territoriale qui apparaissent. Lapproche urbaine devient un nouveauvecteur dinventivit dans le monde rural, dans ce tissu diversi et richeque constitue la trame des bourgs et des villages. Mode de gouvernanceouverte et partenariale, association des habitants, croisement des enjeux etinteraction entre les donnes et les contraintes constituent des lmentsclefs de mthodes et de dmarches aptes inscrire le dveloppement despetites communes dans un monde plus durable, qui nen reste pas moinsdivers, respectueux des identits et des valeurs locales.

    La recherche qui a constitu la matire premire de cet ouvrage a permisde rassembler plus de deux cents projets en gestation des stades plus oumoins avancs dans des petites communes. Ce nombre trs important deprojets rend compte de la demande, dune attitude nouvelle en train de seformaliser dans ces territoires, souvent un peu oublis des publications etouvrages dappui et daide la dcision, trs orients sur la ville.

    Une dizaine de ralisations (pages 49 165) tmoigne de la faon dont deslus, des partenaires actifs leurs cts, des professionnels ont pu mettreen uvre, de faon chaque fois situe, un mode durbanisation adapt auxenjeux environnementaux, sociaux et conomiques qui se font tous les joursplus pressants et qui mobilisent tous les niveaux de la socit, de ltat auxhabitants.

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    P R E M I R E P A R T I E009

    A - CONTEXTES ET PROCCUPATIONS1. Des interrogations locales partagesAccueillir de nouveaux habitants ?Anticiper les volutions des populationsComposer avec les complexits institutionnelles et nancires

    2. Un contexte global qui volueUne volution des dynamiques territorialesLa prise de conscience de limpact environnementalEnvisager autrement lintervention sur le territoire

    B - DES ATOUTS SPCIfIQUES : UN ENvIRONNEMENT fAvORABLEAU DvELOPPEMENT DURABLE1. Le gnie du lieu : une matire projet trs contemporaine

    Une utilisation parcimonieuse de lespace

    2. Linteraction avec les milieux naturels, agricoles et forestiers

    Des espaces permables

    3. La richesse du local : construire avec les habitants et les entreprises

    Utiliser intelligemment la proximit entre lus et habitantsLutilisation des ressources comme levier de lconomie locale

    C - DES HOMMES ET DES MTHODES : UNE AMBITION COLLECTIvEQUI SE DESSINE1. Les conditions de russite du projet

    Le portage politique : une organisation stratgiqueSappuyer sur des comptences externes : une quipe de partenairesautour de la matrise douvrageLe partage de la dmarche avec les habitantsFavoriser lapproche transversaleLe temps : matire du projet

    2. Une tape pralable : connatre et comprendre

    Dnir des objectifs damnagementtablir un diagnostic adapt aux objectifs et au contexte

    Rinterroger lopportunit du projet3. La phase de conception : dnir le projet damnagementChoisir un site pertinentlaborer un programmeConcevoir un projet damnagement

    4. La phase de ralisationDes matrises doeuvre coordonner autour du projet globalDes matrises douvrage associesDes outils oprationnels au service du projet damnagementLes partenaires nanciers

    CONCLUSIONvaluer, faire vivre, adapter, anticiper...

    Lopportunit du renouvellement urbain en milieu rural

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    CRDITS PHOTOgRAPHIQUES178

    T R O I S I M E P A R T I E

    LES ROUSSES - Le Fort des Rousses : un quartier mixte et intergnrationnel enautopromotion

    BONNEVAL-SUR-ARC - Lagriculture partie prenante de la dmarche durbanismeHERY-SUR-ALBY - Une dmarche globale durbanisme intgrant un travail

    pralable dtudiantsFAUX-LA-MONTAGNE - Le Four pain : un projet issu dune initiative associativerelaye par la collectivit

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    176 LOCALISATION DES PROJETS MENTIONNS

    D E U X I M E P A R T I E

    TABLEAUSynthse des parcours

    PARCOURSLA RIVIRE - Revitalisation du coeur de bourgSAINTE-CROIX-AUX-MINES - Une alternative au lotissement standardisLA-CHAPELLE-DES-MARAIS - Densier un village pour concilierdveloppement local et prservation de lespace agricole

    COMMUNAUT DE COMMUNES DE LA VALLE DE SAINT-AMARIN -Requalication dun site industriel en fricheCOMMUNAUT DE COMMUNES DU VAL DE GALILE - Eco-territoire et solidaritdes communes

    ASSOCIATION BRUDED - Un rseau de communes mobilises autour dudveloppement durable

    HD-BAZOUGES - Un lotissement environnemental mixte et diversiSILFIAC - Une dmarche globale de dveloppement local et la participationcomme moteurs la revitalisation dun village en dprise

    SAINT-NOLFF - Lagenda 21 comme colonne vertbrale de toutes lesactionscommunales

    LANGOUT - Une approche cologique et sociale aux chelles communale etintercommunale

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    p r e m i e r e p a r t i e

    Cette partie apporte des lments de rexion pour resituer les projetset les dmarches durbanisme des collectivits dans un contexteplus global et cohrent. Elle donne des bases mthodologiques cet ouvrage pour laborer des projets durbanisme durable dans lespetites communes.

    De nombreux exemples viennent illustrer des lments de rexionet de fond sur :

    - les interrogations auxquelles doivent faire face les lus des petites

    communes ;- les spcicits et les atouts du milieu rural ou des territoires moinsdenses et moins urbains ;

    - les dmarches, les outils et les mthodes qui doivent tre misesen uvre pour mener des projets durbanisme durable dans cescontextes particuliers.

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    10 [Agriculture, environnement, biodiversit, flires courtes, conomies dnergie... des logiques nombreuses concilier pour envisager le dveloppement du territoire - lotissement Prairie Madame Langout (Ille-etVilaine).[ [

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    11A - Contextes et proccupations

    Contextes et proccupations

    Les petites communes font face de nombreuses interrogationsconcernant leur devenir, sans forcment disposer de moyensou de recul ncessaire pour y rpondre de faon simple. Faceaux proccupations quotidiennes (laccs aux services, laccueilde nouveaux habitants, le vieillissement de la population)viennent sajouter des enjeux plus globaux : le rchauffementclimatique, une consommation plus raisonne de lespace, lamatrise ncessaire des consommations nergtiques.

    En quoi la confrontation de ces enjeux des chellesdiffrentes (du bourg la plante) vient-elle requestionner ledveloppement urbain des petites communes ?

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    Le Domaine de Kermabon.

    Un airial traditionnel.

    Batz-sur-Mer (Loire-Atlantique) : de nouveaux habitants

    accueillis dans un quartier en continuit du bourg

    39 maisons groupes qui reprennent les principes dorganisation du

    village : constructions accoles, alignement sur la rue, voirie interne

    pour la desserte prive, chemins pitons...

    Pays des Landes de Gascogne (Gironde, Landes) : les

    particularits locales comme socle des politiques durbanisme

    Une action de concertation construite par les lus, les acteurs et les

    habitants a servi de support :

    - des chartes intercommunales durbanisme retranscrites dans des

    PLU communaux mutualiss ;

    - des formations des matres doeuvre, amnageurs et lotisseurs ;

    - une assistance matrise douvrage sur la cration de lotissements,etc.

    12 A - Contextes et proccupations

    Les lus des communes de petite taille sont souvent isols pourformaliser leurs questionnements. Pourtant, cette premire tapeest indispensable. Linterprtation des contextes, lexpressiondes problmes et les attentes des responsables locaux sont desfacteurs dterminants dans la mise en place de toute dmarche deprojet. La dnition des besoins, leur mise en perspective dans letemps et leur formalisation constituent la base du programme etpermettent dorganiser une mthode de projet.

    Ces lus partagent souvent les mmes interrogations, mmesi leurs fondements et leurs rponses varient grandementselon les contextes. Ces questions rcurrentes renvoient desproblmatiques riches qui sentrecroisent : chaque questionprcise doit tre envisage face dautres enjeux que celui auquelelle se rfre directement. Les responsables locaux se trouventalors confronts une grande difcult car la complexit simpose partir de questions pourtant simplement poses !

    Sans remettre en cause la lgitimit de toute commune etde tout territoire offrir les meilleures conditions de vie seshabitants - cest--dire leur assurer des conditions favorablesdaccs lemploi, aux services, la culture -, les moyens mettre en uvre pour atteindre cette ambition sont multiples.Celui qui consiste dvelopper son urbanisation ne reprsentequune des options possibles. Les solidarits territoriales, lesvaleurs agronomiques ou naturelles, les risques, les contraintesde mobilit et daccessibilits reprsentent autant de critres

    confronter au projet communal. Le dveloppement durable aconrm la ncessit de revoir les chelles de dveloppement enprenant la mesure des responsabilits qui incombent aujourdhui tout dcideur. Louverture lurbanisation de nouveaux terrainsne peut plus tre considre comme la traduction immdiate du dveloppement .

    Des interroations localespartaes

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    Loffre en logements seulene suft pas crer undynamismePour crer un dynamisme localement et dans le

    long terme, la production de logements ne suft

    pas. Il faut se poser la question des modes devie proposs, et ainsi :

    . proposer des typologies varies et mixtes

    . travailler les connexions entre les quartiers, les

    espaces publics, laccs aux quipements

    . organiser laccueil...

    Pont-lEvque (Oise) : une densication du tissu bti existant

    Un projet urbain global a dni trois sites de projets dans lenveloppebtie. Chaque opration a une typologie diffrente et respecte des

    principes communs : mixit et conomie, continuit de la trame

    urbaine, matriaux traditionnels, sparation des garages et des

    accs pitons, prverdissement, architecture contemporaine.

    Trois projets de densication urbaine.

    La place du Champ de Foire redonne la priorit aux pitons.

    Treffort-Cuisiat (Ain) : redynamiser le coeur de bourg

    La collectivit a men une politique immobilire et foncire. Ellea revaloris les espaces publics et a recr des commerces, des

    services et des logements dans le tissu bti existant. Cette opration

    est blanche pour la collectivit grce aux loyers perus.

    13A - Contextes et proccupations

    Accueillir de nouveaux habitants?

    Sinscrire dans un projet territorial

    Laccueil de nouvelles populations nest pas toujours issu dunevolont locale, mais peut tre impos par une dynamiqueterritoriale forte. Par exemple, dans le cadre dun SCOT (Schmade cohrence territoriale), dun PLH (Plan local de lhabitat). Laquestion pose localement sinscrit alors dans une approche cadreau niveau dune petite rgion et la commune est dpositaire duneattente globale et rchie, laquelle elle aura t associe.

    Ce cas assez favorable, mesur et assum, est gnralementaccompagn dune rexion priphrique sur les quipementsassocis aux besoins en logements (services, transport).

    Rair

    Dans dautres cas, laccueil de nouveaux habitants peut trelexpression dune raction un sentiment de perte, une ralit dedprise dmographique, une volont de maintien dun quipementtel que lcole ou un commerce encore prsent. La difcult pour lacommune consiste alors la ncessaire transformation du rexelgitime en projet rchi mettant en lien toutes les donnes lies la question de lhabitat, pose aux bonnes chelles.

    faoriser les conditions daccueil

    Au-del de la question de loffre de logements, de plus en plusdlus sont attentifs la faon dont ils peuvent organiser rellementlaccueil pris au sens le plus fort du terme de nouveauxhabitants. Valoriser les modes de cohabitation avec la populationactuelle et dterminer les conditions que la commune va offriraux nouveaux habitants sont des enjeux essentiels. Commentces arrivants souhaits vont-ils participer la vie locale ? Quellesattentes vont-ils exprimer ? Comment faciliter les liens entreles familles arrivantes et celles qui habitent dj la commune ?Autant de questions qui renvoient aux quipements, aux services, la concertation, aux continuits spatiales et lespace public,aux liens entre les nouveaux amnagements et larmature btieexistante... Des sujets qui doivent tre matire rexion, dbat,

    programme et projet.

    Rpondre aux besoins en terme de serices, depratiques

    Outre ces questions lies lamnagement, il convient de rpondreaux besoins quotidiens des populations, aux quipements et auxservices. Il est ncessaire de prendre en compte les possibilitsoffertes par les quipements existants, les ractions et lesexigences des populations confrontes ds aujourdhui ou demain des difcults de dplacements, les supports de la vie locale etassociative, de lanimation, de la convivialit dans la commune, etc.

    Ces lments sont dterminants pour de nombreuses communeset se rapportent la notion mme de vie au village . Ils doiventsystmatiquement tre mis en perspective en regard des volutions venir des conditions de vie.

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    Des besoins diffrents chaque eLes faons de vivre et les possibilits de se

    dplacer sont diffrentes selon les ges des

    habitantsil faut rpondre aux besoins immdiats

    et galement se projeter dans le temps pour

    envisager la faon dont les projets pourront se

    renouveler, voluer, sadapter une population

    vieillissante...

    Un accs indpendant et des petits espaces extrieurs privatifs pour

    chaque logement.

    Saint-Lger-sur-Dheune (Sane-et-Loire) : des logements

    sociaux raccords aux espaces publics

    Une opration dhabitat locatif social intermdiaire pour des

    personnes ges, avec une densit et une bonne accroche au tissu

    bti, proximit des services et des commerces.

    Thgra (Lot) : un hameau intergnrationnel

    Le concept de Maisonne : un habitat semi-collectif intergnrationnel

    proximit du bourg, fond sur la solidarit. Le hameau organis

    autour dun espace public comprend une salle commune (garderie,

    foyer pour les personnes ges).

    Des logements individuels et collectifs mitoyens pour des populations

    dges et de niveaux sociaux varis.

    14 A - Contextes et proccupations

    leur chelle, les petites communes sont soumises aux mmes

    mutations que lensemble de la socit. La population vieillit maisreste autonome tard, les mnages se transforment, les famillesmonoparentales se multiplient, des clibataires actifs souhaitenttrouver un logement adapt Ces volutions viennent transformerles ralits et les quilibres plus traditionnels qui avaient rsistdans le monde rural. Elles impliquent des rponses adaptes.

    Anticiper les volutions despopulations

    Un illae pour tous les es ?

    Vivre dans un village ou une petite commune apparat comme uneplus-value pour les familles qui sont en qute dune bonne qualit devie. Les jeunes enfants et les adultes peuvent en effet y trouver desrythmes et des espaces adapts leurs attentes et leurs besoins.Ce nest pas toujours le cas pour les populations dadolescentsou les jeunes adultes, pour lesquels il nest pas toujours simplede disposer des meilleures conditions dpanouissement, deformation, dactivits et douverture culturelle. Beaucoup dlussont confronts cette difcult de rpondre aux attentes decette population jeune, et implicitement celle des parents. Larponse simple est souvent celle du terrain de football ou de lasalle associative, mais elle appelle aussi rchir la question deloffre culturelle et de loisirs une chelle plus large.

    Une vritable offre de culture et de moyens adapts lpanouissement de jeunes adultes en particulier, ge o lonsouvre et o lon prpare sa capacit sadapter un mondecomplexe, semble ncessaire mettre en place. Une communeseule est gnralement dmunie et ne peut rpondre que de faon

    trs ponctuelle cet enjeu essentiel de la notion dhabiter ,plus riche que celle de rsider . La mise en rseau des moyens,lchelle intercommunale, les solidarits entre les villes, bourgset un tissu de villages simpose pour pouvoir proposer une offrevarie et adapte. Cette dimension du dveloppement rejointvidemment les enjeux de mobilit et daccessibilit.

    Par ailleurs, de nombreuses collectivits sont proccupes parles rponses apporter pour permettre aux anciens de rester etvieillir au village. Quelle place leur fait-on au sein de la commune ?Comment rpondre leurs besoins spciques ? Quelle organisationdes services et des offres de commerces, supports du maintien derelations humaines au sein mme du cadre de vie quotidien, au-del des services rendus ? Des rponses peuvent tre apportesdans des domaines diffrents : mobilit des personnes qui font face des difcults pour se dplacer, services de sant, commerces de

    proximit, adaptation des logements...

    Ladaptation de loffre en logement

    Lvolution structurelle et sociale des mnages est indiscutable,y compris dans les territoires ruraux. Elle impose de prvoir laconstitution ou ladaptation dune diversit doffre de logements : ilsagit de donner une place de lhabitat locatif et des logementsde petite taille, de proposer des alternatives la maison individuelleet aux grands terrains (charges ou entretien parfois difciles assumer), de permettre laccueil des personnes handicapes oumoins mobiles... Les lus sont de plus en plus conscients de ladifcult du march rpondre dans de bonnes conditions cette

    demande croissante. Le projet social, culturel et politique de lacommune devra proposer des attitudes vis--vis dun marchmonolithique et mal adapt.

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    15A - Contextes et proccupations

    Enaement public et ralit conomique

    Les petites communes ont des moyens techniques et nancierslimits. Lamnagement durable qui intgre de nouvelles dimensionsoprationnelles et politiques est-il plus cher mettre en oeuvre que

    lamnagement au l de leau ?La rponse cette question cruciale est videmment multiple. Lescots se dplacent. Les investissements en temps, en recherche, enrexion pralable, en tudes spciques sont non seulement desgarants de la meilleure adquation possible des ralisations auxconditions et aux besoins rels de dveloppement, mais constituentgalement des potentiels dconomies signicatives en globalisantdes enjeux et des projets qui auraient t grs de faon isoleet indpendante. Les nanceurs, dans leurs modalits daide auxcommunes, sont de plus en plus sensibles ces dmarches intgres,garantes defcacit et de gestion long terme des investissementspublics.

    Des temps et rythmes diffrents concilier

    Le temps de lamnagement et du dveloppement des communes dansune ambition durable nest pas celui de lhabitant ou de lentreprise quivit au quotidien et exprime des besoins immdiats. Les lus sont tousconfronts ce dilemme : rendre compte au quotidien dune actionau service de la collectivit le temps dun mandat et simultanment,respecter les ncessits de la rexion associant de nombreuxpartenaires, des savoirs croiss, des rglementations complexes, desdlais incompressibles de mise au point dune dmarche garante dequalit future des amnagements.

    Le temps est une composante part entire des projets. Il estindispensable de le considrer comme une valeur, capable depermettre lassociation du plus grand nombre de comptences (etdhabitants), dvaluer, de dbattre, de dcider de faon ouverte,

    participative et collaborative. Le temps du montage des projetsqui peut paratre long permet de mettre en vidence les tapes franchir et une maturation des projets. Chacune de ces tapes, ycompris technique ou administrative, doit alors tre mesure commeune avance. Le phasage des projets est indispensable, mme deschelles minimes.

    Une ncessit daccompanement et de suii

    Les petites communes sont confrontes une relle difcult desoutien et de conseil au montage des projets.

    La petite taille des projets (quelques logements seulement parfois,un quipement, des espaces publics) nimplique pas la rduction de lacomplexit de la dmarche ni lappauvrissement des mthodes. Lescommunes font toutes tat de cette ncessit de les aider organiserleurs dmarches et les accompagner dans les diffrentes tapes,depuis lexpression des besoins jusqu lassistance la matrisedouvrage pour le suivi de la ralisation, en passant par lanimationdes groupes de travail, les montages de partenariats, les misesen forme dautorisations diverses, les recours aux professionnelsindispensables associer

    Certains territoires bncient de structures de rexion, de soutien

    aux projets ou daide la matrise douvrage, comme les services deltat (DREAL, DDT(M)), les Parcs naturels rgionaux, les CAUE oudes collectivits locales (dveloppement local, soutien aux projetsinnovants). Lchelle de la solidarit territoriale et des projets deterritoires (intercommunalit, projets exprims dans les chartes deParcs, politiques de suivi des SCOT) reprsente certainement une desclefs de mise en uvre de cette aide la dcision et au montage deprojets.

    Composer avec les complexitsinstitutionnelles et nancires

    Les 46 Parcs naturels rgionaux reprsentent prs de 4000

    communes, 21 Rgions et 69 dpartements, 3 millions dhabitants,

    13% du territoire.

    88 dpartements franais (DOM compris) disposent dun CAUE.

    Des tudiants interviennent rgulirement pour crer une culture

    locale et nourrir la rexion des collectivits.

    Parc naturel rgional du Massif des Bauges (Savoie, Haute-

    Savoie) : une assistance technique et nancire pour dvelopper

    la concertation, des mthodes et des moyens.

    Le SADD (Schma damnagement et de dveloppement durable)

    regroupe des collectivits dans un projet de territoire intercommunal.Cette approche non rglementaire trs concerte se retranscrit

    ensuite dans les PLU communaux. Le Parc propose aussi un

    nancement dorientations damnagement pour dnir les projetsurbains.

    Les Parcs naturels rgionaux et les CAUE, des structures

    daccompagnement dans les dmarches de projet

    Ces structures offrent des services dassistance matrise douvrage

    et daide lingnierie aux collectivits, avec une culture du projet.

    Les Parcs apportent galement une approche transversale et

    dfendent les valeurs du dveloppement durable.

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    Des espaces en mutationpermanenteLes usages changent ; nos cadres de vie aussi.

    Les patrimoines urbain, bti, paysager peuvent

    offrir des espaces riches, varis et spciques.les adapter et les transformer pour

    rpondre nos besoins actuels permet de crer

    des projets et des situations uniques, inscrites

    dans lhistoire locale

    Burdignes (Loire) : des opportunits de dveloppement dans lesfriches industrielles, nombreuses en milieu rural

    Des logements et des espaces mixtes crs dans une ancienne usine

    rhabilite, linitiative dun matre douvrage priv. Le projet intgre

    les exigences environnementales dconomie dnergie et dutilisation

    des ressources locales, des jardins partags

    Rivire (Pas-de-Calais) : des typologies urbaines qui favorisent

    la compacit

    Des reconversions de btiments agricoles organiss autour de

    grandes cours intrieures permettent de dvelopper des quartiers

    dhabitat inscrits dans le tissu existant avec une trs forte densit.

    Le Domaine de Montchal.

    Le bguinage, une forme urbaine traditionnelle qui retrouve une

    modernit.

    Une volution des dynamiquesterritoriales

    Face aux interrogations pratiques des responsables communaux,des niveaux de proccupations une chelle plus globale sesuperposent. Dune part, les petites communes sont en premireligne dans les rorganisations territoriales lies aux grands quilibresen recomposition des bassins de vie et demploi orchestrs parles polarits des grandes villes et par les accessibilits. Dautrepart, la prise de conscience accorde au dveloppement durablevient tmoigner dun nouveau mode de pense et de production delespace qui les concerne directement.

    En quoi ces contextes gographique et philosophique changeantsviennent-il rinterroger les modes durbanisation dans les petitescommunes ?

    Le paysage rend compte dune histoire. Il est donc en constantevolution. Son analyse permet de mettre en vidence de grandespriodes de mutation :

    - le XIXe sicle a su organiser et crer un territoire riche et diversi,

    fondateur de notre identit et dun patrimoine paysager et bti ;- lindustrialisation, lexode rural et la mcanisation agricoleont fond une nouvelle organisation sociale et conomique desterritoires. De nouveaux quilibres sont apparus, les communessadaptent ;

    - la mobilit pour tous, facile et bon march depuis les annes1960 jusqu aujourdhui, allie des mutations sans prcdentde lagriculture, a mis mal lhritage culturel et patrimonial descommunes rurales, lorganisation traditionnelle des modes de viedans les campagnes.Lurbanisation des territoires sous inuence directe des villes en estune consquence. On parle dtalement urbain, de consommationdespace. On observe des difcults prserver des qualits de vieglobale dans les communes (services, commerces) et nalement,la campagne se rsidentialise au dtriment de sa richesse

    initiale de vie et de fonctionnement ;- une nouvelle priode se dessine, initie par laugmentationdu cot de lnergie, par une nouvelle valeur attribue aux sols(nature, agriculture, biodiversit) qui initiera une mutation aussipuissante que les prcdentes.

    Reconsidrs dans cette mise en perspective, les bouleversementsqui sannoncent deviennent plus comprhensibles, mme si lesprojets (politiques, techniques, culturels) doivent au mieux et auplus vite anticiper et prparer le changement, on peut imaginerque les territoires seront organiss diffremment dans une oudeux gnrations, actant ainsi dune socit qui aura su sadapteraux conditions nouvelles.

    Un contexte lobal qui olue

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    Plus de 30 tudes urbaines communales ont t ralises sur les 59

    communes que compte le Parc.

    Parc naturel rgional Oise-Pays de France (Oise) : undveloppement urbain conome qui sappuie sur les trames

    existantes

    Pour prserver la fonctionnalit des corridors cologiques, le Parc a

    organis le dveloppement urbain du territoire travers le concept

    des mristmes : un terme botanique rinterprt qui dtermine le lieu

    o il est possible de se dvelopper et la forme du dveloppement.

    Une des 10 structures paysagres des Alpilles : les cnes de vue.

    Parc naturel rgional des Alpilles (Bouches-du-Rhne) : une

    entre rglementaire pour prendre en compte les paysages

    La Directive paysagre, porte par ltat, dnit les structurespaysagres fondatrices du territoire an de construire lesamnagements et le dveloppement du territoire en sappuyant sur

    ces donnes.

    17A - Contextes et proccupations

    Une armature territoriale spcique issue dunehistoire lonue

    Le projet politique et social post-rvolutionnaire (la terre auxpaysans) a forg une France riche didentits et de valeurs enutilisant avec une tonnante intelligence locale la diversit desterritoires et de leurs terres productives. Les conditions dunessor dmographique et conomique puissant a entran ledveloppement sans prcdent des bourgs et des villages danstoute la France. Larmature urbaine hrite est trs hirarchiseet rete une organisation politique et technique qui sappuiesur une administration rigoureuse des territoires : prfectures etarrondissements (sous-prfectures), chefs-lieux de canton et letissu dense des villages.

    La n du XIXe sicle et lindustrialisation modient fortement desrgions entires tout en prservant cette armature conomique etpaysagre. Ds lors, deux mondes se superposent et cohabitent,trouvant des complmentarits, inventant de nouveaux statutspour les hommes, tel que celui douvrier-paysan.

    Cette situation de superposition se lit dans le paysage de

    nombreuses rgions, confrontant des organisations rurales denouvelles implantations industrielles et associant de nouvellesformes dhabitat aux bourgs et aux villages.

    De lentre-deux-guerres aux annes 1960, la mcanisation puisla monte en puissance de lurbanisation lie lamliorationcontinue des possibilits de dplacement individuel, lexode ruralet les transformations des sites industriels vont dstabiliser denombreuses rgions rurales et commencer modier fortementles structures sociales et conomiques des campagnes.

    Des mutations plus rcentes au sein des petitescommunes

    Les cinquante dernires annes conrment la tendance dudveloppement des villes. Une forme dorganisation territorialeplus contraste sinstaure aujourdhui, rpartie en deux grandesentits : celle dun systme urbain polaris, centralis autourdes agglomrations et appuy sur des relations fonctionnellesentre villes ; celle dun monde rural confront des problmesde mutation lis aux transformations de lactivit agricole et defortes modications des ralits sociales (les agriculteurs ne sontplus majoritaires).

    Certaines rgions rurales sont emportes dans la dynamiqueurbaine, en accueillant des habitants rattachs aux ples urbains(par leur travail, leur mode de consommation, ), au risque dedevenir villages-dortoirs si cette dpendance reste subie. Dautresse trouvent marginalises et subissent une dprise dmographique,elle-mme entranant une perte de services, de commerces

    Cette organisation territoriale est amene invitablement trefortement rinterroge par la remise en cause des mobilits facileset peu chres. Une rexion sur des modes intgrs et adaptsde dveloppement se dessine, en dnissant le devenir descommunes, soit partir des systmes urbains dominant, soit partir du renforcement solidaire de territoires ruraux forts.

    Une recomposition territoriale en marche

    travers une observation pragmatique des inuences et desmodalits de soutien aux territoires, il est possible de redessinerune carte de ce qui peut toujours tre appel monde rural et dednir de nouveaux contextes pour penser un avenir et des projetsde faon constructive et adapte :

    - des communes sous inuence urbaine directe : le priurbainlargi

    Espaces ruraux intgrs dans des mtropoles ou dans des rseaux

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    Une approche transersalepour mieux anticiperPrendre en compte lensemble des usages du

    sol et particularits du territoire simultanment

    permet de mieux apprhender :

    . la ncessit dconomiser lespace

    . les diffrents cycles loeuvre sur le territoire

    . les perspectives dvolution court, moyen et

    long terme

    une approche qui permet de faire des

    choix en meilleure connaissance de cause

    18 A - Contextes et proccupations

    La prise de conscience delimpact environnemental

    Un monde de ressources rares

    La proccupation climatique, voque depuis dj de nombreuses

    annes, vient aujourdhui srieusement remettre en cause lesmodes de dveloppement dominants des dernires dcennies. Lamatrise des consommations dnergie, les limitations de rejets degaz effet de serre, la rduction de la consommation despace sontdevenues urgentes et apparaissent peu peu dans les priorits delaction publique diffrents niveaux, des accords internationaux

    jusquaux plans climat territoriaux.

    Linuence mdiatique a par ailleurs aid cette prise de conscience lchelle de lindividu, et il apparat aujourdhui manifeste que lechoix dun dveloppement durable pour notre socit sappuie engrande partie sur nos modes de comportement, nos conditions devie et donc les modalits damnagement de notre cadre de vie.

    Un espace multifonctionnel prcieux

    Dans cette perspective, la consommation de lespace est un enjeuessentiel de lurbanisation des petites communes. Les chiffres sontalarmants (lquivalent de la surface dun dpartement franais estconsomm tous les dix ans par lurbanisation), les lois sont claires(loi SRU, loi Grenelle 1). Pourtant cet enjeu nest pas facile intgrerpour les habitants, les acteurs conomiques et les responsableslocaux du milieu rural. Sauf exception (risques naturels, milieuxhumides), les petites communes semblent disposer de territoiresvastes, possibles urbaniser sans rel impact sur les activitstraditionnelles comme lagriculture, qui sest transforme etmobilise moins de terres. Lenjeu dconomie despace doit ainsitre mis en relation avec des dimensions environnementales

    plus globales (prservation maximale du potentiel dexploitationagricole, maintien des milieux naturels, protection des ressourceset de leur qualit), mais aussi en faisant le lien avec des effetsinduits connexes lutilisation de lespace (le lien entre talementurbain et mobilit motorise par exemple).

    de villes moyennes, accueillant la plus grande partie du phnomnede ltalement urbain (premire et deuxime couronnes).

    - des espaces prservs et dynamiques

    Territoires de forte plus-value environnementale, patrimoniale, auxproblmatiques de gestion clairement identies. Les Parcs naturelsrgionaux rassemblent une grande partie de ces espaces.

    - des sites exceptionnels

    Paysages de niveau patrimonial qui subissent (et bncient) defrquentations touristiques hors du commun, des grands sites quifont lobjet de politiques exemplaires en matire de projet et degouvernance.

    - des territoires ruraux structurants pour une France agricoleet naturelle forte

    Territoires (majoritaires) isols en matire de moyens en rexion,dassistance et daccompagnement, de dveloppement, danalyseou de connaissance. Outre laide apporte par les services de ltattels que les DDT(M)-ADESAT, les CAUE sont parmi les seuls pouvoiraccompagner les communes, sensibiliser les lus aux mthodeset dmarches garantes de qualit urbaine et environnementale.La monte en puissance de lintercommunalit et les politiquesterritoriales de dveloppement vont galement dans le sens dunsoutien ces communes.

    Une concurrence forte entre agriculture et dveloppement urbain.

    Communaut dagglomration de Nmes-Mtropole en partenariat

    avec le Syndicat de lAOC des Costires de Nmes (Gard) : une

    approche valorisante pour les agriculteurs en contexte de forte

    pression urbaine

    Une coute mutuelle entre les agriculteurs et les urbains a permis de

    construire une dmarche commune, retranscrite dans une charte et

    reprise dans le SCOT.

    Une tude densoleillement pour organiser le bti.

    Forges (Maine-et-Loire) : des liens indissociables entre forme

    urbaine, liens sociaux, nergies et ressources

    Une des 1res AEU ralise sur la recomposition dun coeur de bourg

    et la limitation de limpact des constructions sur lenvironnement, avec

    un travail n sur les cnes de visibilit, les espaces publics et privs,lconomie despace, les modes de dplacement, la gestion conome

    de lnergie et des ressources (eau, bois)...

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    Remettre en cause le modle lotissement ?Le lotissement est frquemment associ

    une forme urbaine unique (accumulation de

    parcelles uniformises accueillant des pavillons

    individuels) et symbolise pour certains tous les

    maux de ltalement urbain.

    Si cette critique est nuancer (les constructions

    diffuses et les secteurs dactivits sont les

    principales causes de consommation despace),

    le lotissement est par dnition un outil juridiquedamnagement dont le recours peut amener

    des formes urbaines, architecturales et

    paysagres riches et de qualit.

    Lco-hameau de Measolle comprend exclusivement des rsidences

    principales, lactivit des habitants doit tre proximit.

    Saint-Michel-de-Chabrillanoux (Ardche) : un co-hameau port

    par une association dhabitants

    Avec lappui de la commune, le terrain a t achet grce un

    fonds commun, galement utilis pour raliser les amnagements et

    quipements partags (chambre dami, serre, espaces extrieurs...)

    en autoconstruction sous forme de chantier participatif.

    120 logements collectifs (communaux ou permis groups par des

    promoteurs immobiliers) ont t crs dans le centre.

    Plan-dAups-Sainte-Baume (Var) : densication dun tissu urbain

    diffus grce une politique foncire

    Une dmarche dacquisition foncire a permis de redynamiser et

    densier le centre-bourg avec laccueil de commerces, de servicesde proximit (cration de 80 emplois) et dhabitat.

    19A - Contextes et proccupations

    vers dautres modles de deloppement urbain en

    petite commune ?La demande de logement individuel et le rve de la maison ontconstitu les phnomnes dominants des dernires dcennies.Le march sest adapt et a su rpondre en masse, soutenu parla volont des communes de maintenir ou de dvelopper leurpopulation. Aujourdhui, le constat des effets induits de cettemonoculture de production dhabitat dans les petites communeset les territoires de premire ou deuxime couronne desagglomrations cre une raction. Les incidences sont nombreuseset la forme urbaine dominante du lotissement standardis semblemontrer ses limites : manque dadaptation aux ralits dunepopulation diverse dans sa structure, son volution, ses moyens,ses attentes, difcults lies au vieillissement des habitants,perte de valeur lie aux effets de laugmentation des cots dedplacements. Le constat aboutit aujourdhui remettre enquestion les modalits et les formes de ce dveloppement.

    Pourtant, des alternatives sont possibles et accessibles aux petitescommunes, aussi diverses que les situations.

    Ces rponses nouvelles prennent appui autour dune dmarchede projet porte par la collectivit, imprgne du contexte initial,transversale dans son approche, partenariale dans son ouverture.Les situations locales sont autant de prtextes diffrents quiviennent alimenter le projet : une gographie, un paysage,une histoire, des contraintes, des proximits, des projets djengags

    La singularit de ces dmarches, qui prennent aussi le temps de lamaturation, du partage et de ladaptation du projet, ne produisentplus un modle uniforme et strotyp mais aboutissent des

    projets urbains, architecturaux et paysagers spciques et ancrsdans leur territoire.

    Envisager autrementlintervention sur le territoire

    La perspective dun dveloppement (urbain, dmographique)durable pour les petites communes comprend la fois la prise encompte de cet impact environnemental, mais galement celle dunmodle conomique et social viable adapt au contexte territorial.Quelle forme de dveloppement peut y rpondre, pour quel modede vie propos ?

    Les diffrents lments de contexte voqus ci-avant remettenten cause certains modles, dont les alternatives taient restes

    jusque l peu visibles.

    La matrise du foncier une condition, un moyen,un outil pour un deloppement raisonn

    La difcult premire en matire damnagement urbain estsouvent lie la proprit prive. Fragmente, miette, dtenuepar des propritaires qui ne sont pas directement concerns parles enjeux dquilibre spatial, environnemental ou conomique quela collectivit porte, cette matire premire de lamnagementurbain semble tre un frein puissant aux projets les plus justes etles mieux adapts aux valeurs du dveloppement durable.

    Les communes ont cependant au moins deux faons simplesdagir.

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    Vzin-le-Coquet (Ille-et-Vilaine) : une mobilit alternative qui

    permet denvisager un dveloppement urbain consquent

    La gestion de la mobilit a t prise en compte ds lamont :

    raccordement du futur quartier par le rseau de bus existants,

    connexion prvue la halte ferre ; maillage piton et vlo ; lignes

    pdibus vers les coles ; liens avec des chemins champtres ;

    parkings regroups hors des espaces de vie...

    Les dplacements dans la ZAC des Champs Bleus.

    La Rsidence du Moulin : des btiments industriels rhabilits, dansun espace public piton.

    Reconversion danciens btiments industriels en parking silo.

    Cramoisy (Oise) : des quipements pour une mobilit alternative

    80 appartements et 20 maisons ont t crs dans une friche

    industrielle en coeur de bourg, en rinvestissant les btiments

    existants proximit dune gare ferroviaire.

    La mobilit et laccs aux serices comme conditionincontournable du deloppement

    Le nivellement des modes de vie et des pratiques collectives lies la consommation, laccs lemploi et la formation, laculture a conduit les habitants des petites communes se dplacerplus souvent et sur de plus grandes distances que ceux des villeset des bourgs-centres. La dpendance au dplacement individuel

    est forte, dans le monde rural plus quailleurs. Les impacts surlenvironnement, les budgets des familles et parfois sur lamarginalisation de certaines populations moins mobiles (personnesges, jeunes, classes sociales dfavorises) imposent la mobilitcomme critre dterminant de la dcision et des modalits dudveloppement.

    Les conditions de la mobilit vont par ailleurs connatre dimportantsbouleversements dans la perspective dune nergie plus chre etplus rare. Lapparition dune nouvelle notion de discriminationsociale comme la prcarit nergtique reprsente une alerte quele dcideur public ne peut ignorer.

    Les plans de dplacement que la loi prescrit aux villes importantesse traduisent par des enjeux damnagement urbain nouveauxtels que la densication de lhabitat proximit des transports

    collectifs ou le dveloppement de nouveaux modles de mobilit.Dans les territoires peu denses, la question se pose diffremmentmais avec autant dacuit. Les dmarches de SCOT ou de projetsde territoires supra-communaux offrent des rponses une chellede solidarit territoriale.

    Cette approche dterminante peut se dcliner des chellesdiffrentes, dune dmarche de plan de dplacement de village pour grer les trajets vers lcole, prvoir des liens doux entre lesdiffrentes parties de la commune jusquaux connexions avecles services de niveau territorial et avec les mobilits rgionalesvoire nationales. Certains territoires ont commenc structurerune nouvelle offre travers la ractivation de haltes ou darrtsferroviaires lorsque les structures taient encore utilisables. Lesadaptations des comportements (organisation de covoiturage,offre locale la demande) sont de plus en plus frquentes.

    Ces possibilits de dplacement raisonnes et durables sontcertainement encore sous-values dans les choix de dveloppementdes communes, qui doivent prendre leurs responsabilits quantaux conditions de vie futures offertes aux habitants accueillis.

    Lacquisition de rserves foncires, y compris avant davoir un projetlabor de dveloppement, permet danticiper et de se constituer soitune relle opportunit de matrise des futurs amnagements dansle cas o la commune a pu acqurir des parcelles stratgiquementpositionnes, soit une monnaie dchange dans le cas o cesterrains sont mal appropris lurbanisation. Lanticipation permetgalement dacqurir ces terrains des prix acceptables. De plusen plus de territoires sont aujourdhui dots doutils fonciers telsles EPFL (tablissement publics fonciers locaux) qui aident lescommunes en assurant un portage foncier vitant la mobilisationde nancements le temps que les projets soient mis au point.

    Au travers du PLU essentiellement, le lgislateur a mis en place denombreux outils, ce qui rajoute un argument de poids lintrtdlaborer ce type de document dans les petites communes. Il estpossible de rserver des espaces stratgiques (espaces rservs),de prempter des terrains (zones U, secteurs dnis dans les PLU,ZAD), dimposer des orientations damnagement sur les terrainsprivs dans les secteurs AU.

    Lesprit des documents durbanisme est bien de proposer uncontrepoids la puissance de la proprit prive en donnant auxcollectivits les moyens de rguler et de matriser lorganisation

    et lamnagement du territoire. Lintrt gnral est videmmentla condition indispensable pour mettre en action ces moyensdintervention.

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    Berrias-et-Casteljau (Ardche) : un co-hameau en auto-

    construction, cologique, intergnrationnel et mixte

    Projet intergnrationnel qui intgre toutes les donnes des

    constructions cologiques : maisons bioclimatiques, construction

    paille, matriaux locaux. Le dveloppement de ce hameau autour

    de bti agricole existant rhabilit sappuie sur les structures

    paysagres du site (relief, terrasses, vues...).

    Des typologies architecturales qui tirent parti du contexte local pour

    rpondre aux exigences climatiques.

    Lco-hameau des Buis.

    Des matriaux cologiques qui sappuient sur les lires et savoir-faire

    locaux.

    21

    Une responsabilit de plus en plus lourde porterpour les communes

    Les communes, partir des comptences que leur a cones ladcentralisation, se retrouvent aujourdhui plus quhier en priseavec des dcisions qui conditionnent les modes de vie des habitants.

    La difcult vidente de grer une complexit grandissante dechoix et dengagements rend dautant plus difcile lvaluation desprojets.

    Celle-ci est cependant indispensable intgrer, en particulier dansle domaine de lurbanisme qui voit se croiser des critres aussidiffrents que :

    - les risques lis au sol et aux lments ;- laccs au logement pour tous et tous les ges ;- lapparition dune nouvelle forme de prcarit : nergtique ;- loffre en services et accs aux besoins lmentaires ;- lmergence dune difcult daccs la mobilit (moyens etcots) ;- etc.

    Un projet durbanisme dans une commune, quelle quelle soit, a un

    impact fort pour les futurs habitants dans de nombreux domaineset les responsables locaux sont de plus en plus sollicits vis--visdes dcisions prises.

    La dmarche de projet durable sappuie sur une mthodeouverte et croise qui doit permettre dvaluer le maximum dedonnes, crant ainsi les conditions dune rponse adapte etdune certaine scurit dcisionnelle.

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    22 B - Des atouts spciquesLes ressources locales, le paysage, la spcifcit des sols, lhydrographie...

    sont des atouts du contexte rural pour construire de nouveaux projets.[ [

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    23B - Des atouts spciques

    Des atouts spciquesUn environnement favorableau dveloppement durable

    Les villages issus dune tradition rurale agricole ont des gnesdurables. Ils ont t construits avec une grande attention porte la prservation des ressources (sols riches et productifs,gestion de leau, proximit des plus-values environnementales)et aux conditions climatiques (exposition, vent). Lesnouvelles attitudes de dveloppement durable se nourrissentde ces enjeux, qui, loin dtre invents, sont simplementici rinterprts. Lobligation de prservation des valeurscollectives (production, captage de CO2, biodiversit, eau)

    que la socit impose aujourdhui positionne les territoires peudenses au cur de la recherche de durabilit. En matire deproduction agricole et de valorisation de la ressource forestire,lenjeu du dveloppement durable commence tre moteurde nouvelles pratiques.

    Il reste construire une approche aussi claire en matiredurbanisme.

    La difcult impliquer les petites communes dans cettegrande transformation en cours est lie des facteurs divers :le faible impact suppos doprations plutt modestes dansleur taille ; le sentiment despace disponible ; le lien troitet permanent aux valeurs de nature ; la perception dtre enretrait des congestions automobiles, des pollutions ou descontraintes de cohabitations que la ville matrialise de faonplus prgnante.

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    Mortefontaine (Oise) : des conomies de foncier grce la

    reconversion de btiments agricoles inadapts aux usages

    actuels

    Un complexe agricole a t rhabilit par un propritaire priv etun promoteur de logements sociaux en respectant le patrimoine

    bti et en apportant des lments de confort et de sociabilit

    actuels : accs indpendant chaque logement, cour centrale en

    tant quespace public et partag.

    37 logements crs avec des typologies varies.

    24 B - Des atouts spciques

    La remise en cause des modles de dveloppement qui ontdtermin lamnagement des communes dans les derniresdcennies et qui ont ni par apparatre comme normaux est unencessit.

    Le pass, matrialis dans le patrimoine paysager, urbain etarchitectural, constitue une forme de gnie des lieux rinterprteret rutiliser dans nos modes damnagement contemporains. Lepatrimoine reprsente une leon de modernit, en ce sens quilexprime lintelligence que lhomme a su dvelopper pour utiliserau mieux les conditions locales pour dvelopper ses activits etconstruire son cadre de vie, dans une recherche permanentedquilibre entre toutes les donnes.

    De nombreuses questions sur le projet de dveloppementdu XXIe sicle peuvent tre alimentes par lanalyse, ltude,linterprtation des sites et des contextes locaux. La notionde tradition doit tre comprise ici comme tant une notion enpermanente volution, faisant le lien entre les hommes dhier etles ncessits daujourdhui.

    Dans limplantation historique des villages, une grande attentionest porte lconomie de lespace, considr comme prcieuxet productif, mais galement porteur dune dimension de biencollectif et de mise en scne dun cadre de vie pour les habitants.Les espaces ventuellement considrs comme consommablespar lurbanisation daujourdhui seront potentiellement productifsdemain et sont une valeur davenir. Le principe de prcautionsemble devoir ici, comme dans dautres domaines, sappliqueravec force.

    Une adaptation chaque contexte

    Les situations gographiques et climatiques, les pentes, lesexpositions, la protection vis--vis des risques, la gestion de leauconstituent les fondements de toute dmarche dintervention.Lurbanisation aura de toute faon un impact sur les quilibresenvironnementaux, mais lintgration au bon moment et au justeniveau des interactions avec une gographie particulire et descontraintes portes par les espaces naturels peut avoir un effet delevier sur lintelligence des projets de dveloppement urbain, voirede leur gestion dans le temps.

    Les nomenclatures de critres de durabilit qui apparaissentdoivent tre considres avec modration. La relativit doit trecomprise comme tant une rgle qui simpose toutes les autres.La rgle arbitraire de lexposition Nord-Sud, par exemple, doit tretempre et quilibre par dautres donnes : les vents dominants,les reliefs environnants qui crent souvent des conditions localesspciques, des donnes sociales (le voisinage, les intimits oules espaces de rencontre) et conomiques (desserte, accs etsurveillance des ptures), les continuits despaces publics... Uneleon de complexit, donc de projet !

    Le gnie du lieu : une matire

    projet trs contemporaine

    Une utilisation parcimonieuse

    de lespace

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    Une densit et une compacit importantes

    La forte compacit des villages et la typologie riche du patrimoinebti sont le reet des possibilits ouvertes par le recours auxressources et aux savoir-faire locaux (matriaux, espacesintermdiaires). Lide qui veut qu la campagne, il soit possiblede consquer de lespace la nature pour construire est fausse. Lafrugalit territoriale a t une constante dans la construction despaysages et des villages jusquau dbut du XXe sicle, lobservationattentive des hritages reprsente une matire pdagogiqueirremplaable. De nombreuses fausses ides peuvent ainsi trecombattues par une pdagogie claire partir dune observationdu paysage local.

    La notion dconomie de lespace contenue dans les lois SRU etGrenelle 1 reste une donne de base.

    Tisser des liens aec le patrimoine

    Le patrimoine porte en lui une dimension pdagogique, ence sens quil tmoigne dune dingnierie locale passe, maisredoutablement efcace. Il a su, partout, mettre en relationconstructive les ncessits dusage et les ralits locales : lamultifonctionnalit dune ferme, le four pain, le lavoir, un puits, lelien avec le paysage naturel La prise en compte sur le fond (savoirfaire, symbolique, mode de vie) ou sur la forme (intgrationddices, espaces publics anciens ou structures paysagres dansles projets) des hritages est un garant dintgration des projetsnouveaux dans la longue histoire de tout lieu habit.

    Intgrer et rinterprter lhritage reprsente un atout dans larussite sociale, culturelle et mme conomique de tout projetcontemporain. Il faut savoir dmonter le patrimoine par uneanalyse ne, un diagnostic, une confrontation aux problmatiquescontemporaines pour le remonter avec modernit.

    Le lotissement Le Mesnil comprend 11 logements sociaux, avec

    une gestion de leau alternative.

    Un programme mixte : mairie, agence postale, salle associative,bibliothque.

    Le lotissement de la Lichre.

    Veulettes-sur-Mer (Seine-Maritime) : des principes urbains

    et paysagers qui sappuient sur le contexte local avec une

    architecture contemporaine sobre et de qualit

    La typologie et limplantation des constructions (ossature bois,volumtrie simple) sapparentent celles des villages alentours,

    avec des maisons regroupes autour des placettes et des pignons

    en bordure de lespace public.

    Villept (Loire-Atlantique) : architecture contemporaine dans

    une trame urbaine patrimoniale

    La restructuration de llot de la mairie et lextension de btiments

    existants a t loccasion de donner une nouvelle lisibilit des

    fonctions publiques sur la place centrale du bourg. Larchitecture des

    nouveaux btiments reprend des lments de composition urbaine

    existants : alignement sur la rue, utilisation de la brique.

    Saint-Montan (Ardche) : le patrimoine comme projet de

    valorisation et de dveloppement

    Grce une analyse ne du contexte paysager et patrimonial, le

    nouveau quartier poursuit les structures existantes, respecte latopographie et les caractristiques du terrain (murs en pierres

    sches, vgtation, chemins) et cre des continuits avec le

    village.

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    Moins despace pour chacun,plus de paysae pour tout lemonde

    Miribel-Lanchtre (Isre) : une trs petite commune qui

    construit son dveloppement partir des spcicits locales etdes distances courtes

    La commune a souhait se dvelopper en respectant le caractre

    du village accroch la pente, en maintenant le lien entre le

    centre ancien et les nouveaux habitants et en organisant un

    dveloppement conomique. Le lotissement accueille des

    rsidents (accession la proprit, location, logements sociaux),

    des petites entreprises, une chaufferie collective, des btiments

    communaux...

    Les lments paysagers structurants ont t maintenus : vgtation,

    chemins existants

    Les typologies urbaines et architecturales du lotissement du Pr

    Tarachou sappuient sur les caractristiques du village.

    26 B - Des atouts spciques

    Linteraction aec les milieuxnaturels, agricoles et forestiers

    Linteraction puissante qui existe dans les petites communesentre les milieux naturels, les modes de production agricole etforestire et les formes de dveloppement du bti, constitue unechance et une spcicit pour penser les amnagements venir.Ces interrelations propres aux campagnes rendent le milieu ruraldautant plus pertinent et potentiellement innovant vis--vis desvilles qui se posent aujourdhui la mme question du lien entrehabitat et nature.

    Plus quailleurs, lexploitation des ressources du territoire est unedonne originelle du dveloppement local (agriculture, fort),support de lires conomiques existantes ou potentielles.Sappuyer sur ces valeurs pour intgrer, valoriser et mettre enscne lexpression des valeurs naturelles dans lamnagementurbain est un enjeu fort qui permet de favoriser des complicitsentre urbanisme et nature.

    Ce rapport privilgi de lhabitat avec les espaces naturels etagricoles ainsi quune solidarit plus forte entre territoires urbainset ruraux sont des vecteurs dinventivit, de crativit et derenouvellement de la notion de modernit, comme ce fut le casdans les annes 1980 avec les politiques de dveloppement localet dans les annes 1990 avec les dmarches paysagres.

    Le paysae parta

    La notion de paysage, envisage ici comme le lien quunesocit entretient avec son territoire gographique un momentdonn, rend compte de la richesse de cette interface, que cesoit par lexpression des valeurs de production, de la gestion desressources (eau, captage de CO2, biodiversit) ou des usagessociaux (rencontre, promenade, mise en scne du territoire).Sa prise en compte vient interroger les attitudes de projet enmatire durbanisme : toute modication du paysage implique dese poser la question de son impact et de ses consquences sur lasituation environnementale (la biodiversit notamment), et plusgnralement sur lquilibre parfois fragile des milieux conomiques,

    sociaux et environnementaux du territoire. Mais cest aussi unevritable richesse apporte dans la conception du projet que deconsidrer la proximit des milieux naturels et agricoles comme unrel atout, apportant sens et identit au projet, le valorisant pardes ouvertures sur le grand paysage, intgrant la fois la questionde la limite avec lespace naturel et de linteraction avec celui-ci.

    Il est ce propos important de considrer que lespace public dunvillage doit tre largi la mise en scne de son paysage, et aurenforcement des liens qui peuvent exister avec lespace naturel,agricole ou forestier : ceux-ci reprsentent une nouvelle formedespace partag, qui, dfaut dtre public, nen reprsente pasmoins un bien collectif que tout projet urbain doit intgrer.

    Des espaces permables

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    Traailler aec le contextepour iter les modlesstrotypsConnatre, analyser, interprter et composer

    avec le contexte local oblige construire des

    projets qui interagissent avec leur site

    lapproche doit tre transversale,

    donc plus riche et complte

    les mthodes et les dmarches

    peuvent tre reproduites

    les rponses apportes sont toujours

    spciques

    Une rouverture de paysage par lassociation foncire pastorale

    du Vallon de Barembach . En haut, la situation initiale en

    1999 ; en bas, les terrasses agricoles rouvertes en 2005.

    Communaut de communes de la Haute-Bruche (Bas-Rhin) :

    le paysage envisag comme un socle de valeurs communes

    partager

    Depuis 20 ans, la communaut a engag une concertation

    importante sur les paysages, leur rouverture et leur appropriation

    collective, qui a fait prendre conscience de la ncessaire protection

    des terres agricoles. Un outil original (lassociation foncire

    pastorale) a t mobilis pour prserver les terres agricoles ou

    arables en priphrie des bourgs.

    27B - Des atouts spciques

    Espaces naturels : des conditions fondatrices

    La protection des espaces naturels, agricoles ou forestiers etde la biodiversit quils abritent, nimpose pas forcment unesanctuarisation stricte des primtres, mais appelle uneutilisation raisonne et adapte des terres. La rgulation efcacede loccupation des sols doit sinscrire dans le long terme. Unepolitique foncire est utile mettre en place, mme dans les pluspetites communes.

    Linteraction avec les milieux naturels peut aussi dans certains castre signe de risques potentiels (inondation, incendie, glissementde terrain) pour lesquels les collectivits sont tenues uneextrme vigilance travers le respect des primtres sujets ala.Enn, la prservation de la richesse environnementale dun lieupasse galement par la capacit adopter des modes de gestionminimisant les impacts sur le sol et lenvironnement : systmedassainissement, inltration des eaux, gestion des dchets.

    Paradoxalement, le projet durbanisme exige dinverser le regardet de considrer le projet sur lespace naturel comme la tramestructurelle des attitudes damnagement et de dveloppement

    des villages. Lespace naturel ne peut tre la rsultante des projetsde dveloppement. Les documents dits durbanisme (dnominationrductrice vis--vis de cette position) sont des outils trs efcacesdans cette perspective.

    Ce contact direct avec la nature est sans aucun doute un desatouts les plus vidents des petites communes vis--vis des villes,au del de leur rle fondamental de prservation des ressourcescollectives (sols, eau, espace agricole et forestier, biodiversit).

    Les services potentiellement rendus par la nature sontimmenses, y compris lchelle dune petite commune : possibilitdorganiser le bti de faon plus climatique , assainissementpar lagunage, proximit de ressources dnergie renouvelable(biomasse, bois), paysage ouverts

    De lespace public au bien collectif

    La matire essentielle de cohsion la fois gographique et socialedes communes, quelle que soit leur taille, reste lespace public.

    Les petites communes sont dpositaires dun espace public composde parties exceptionnelles (places, parvis, belvdres), de rseauxde chemins, voies et rues hrites de leur dveloppement continu,et dune srie despaces darticulation, aussi bien lintrieur mmedes villages quen situation dinterface avec lespace agricole ouforestier. Lensemble de cette trame constitue la maille principalede vie et de fonctionnement du village.

    Certains de ces espaces ont pu tre altrs par des usages horsdchelle vis--vis de la vie du village lui-mme (une traverse deroute dpartementale fortement circule par exemple). Dautresplus rcemment construits sont parfois strictement penss pourrpondre des besoins de desserte automobile sans vraimentsinscrire dans une continuit de valeur avec la maille hrite(voies en impasse dans les lotissements rcents).

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    La revalorisation du coeur de bourg permet de retrouver des rapportsconviviaux de proximit.

    Des espaces dvolus au stationnement permettent de librer lespacepublic et de conforter lactivit commerciale locale.

    Cournonterral (Hrault) : retrouver une convivialit et un

    dynamisme en agissant sur les espaces et oprations

    publiques

    Les espaces, btiments et quipements publics ont t revaloriss :places rendues aux pitons, parkings et stationnement restreint

    dans des poches bien identies dans le tissu bti, rfection etextension des coles en afrmant leur modernit, greffe dans letissu bti pour crer des oprations de logements sociaux...

    28 B - Des atouts spciques

    Deux enjeux puissants semblent se dgager dune volont dedveloppement nouveau dune commune, si lon considre que cedveloppement doit tre prtexte enrichir et complter, voirerparer, la trame existante :

    - replacer tout ou partie de la trame despaces publics dans unelogique globale, avec un objectif permanent de mieux adapter lesvoies, rues, chemins, places des usages doux et locaux ;

    - considrer que lespace public dun village doit aujourdhui trelargi la mise en scne de son paysage, au renforcement des liensqui peuvent exister avec lespace naturel, agricole ou forestier.

    Le paysage, expression des valeurs globales de production(agricoles, forestires), de la gestion des ressources (eau, captagede CO2, biodiversit) ou des usages sociaux (rencontre, promenade,mise en scne du territoire) recouvre ici la notion gnrique dunenouvelle forme despace partag, qui pour ne pas tre public, nenest pas moins dintrt collectif.

    Tout projet communal devrait sans doute considrer, au del de

    lvidente composition dun espace public fdrateur, que leslimites avec lespace naturel ou agricole, que les articulations avecle paysage extrieur , que les vues et les ouvertures sontautant de valeurs que le priv ne doit pas sapproprier et qui fontbien partie dun bien collectif intgrer dans le projet.

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    29B - Des atouts spciques

    La richesse du local : construire aecles habitants et les entreprises

    Utiliser intelligemment laproximit entre lus et habitants

    Lutilisation des ressourcescomme levier de lconomie locale

    La proximit forte qui existe entre les populations et leurs lusest une caractristique importante des petites communes. Ellereprsente la fois une valeur essentielle pour aller dans le sensdun changement des comportements et dune co-construction ducadre de vie avec les habitants mais galement une contrainteforte lie la sensibilit extrme des propritaires fonciers, deshabitudes et des perceptions.

    Elle peut cependant tre favorable une implication importante dela part des habitants aux projets mens par la collectivit et sinscritainsi directement dans un esprit de dmocratie participative. Ilpeut en merger du bon sens condition que les projets sachentsinscrire dans une vritable pdagogie permanente, dveloppantune participation relle (et pas seulement une information) desdiffrents acteurs aux choix qui engagent la collectivit dans sonensemble. Limplication des individus une chelle trs localepermet galement danticiper sur une gestion durable des espaceset de dsamorcer certains conits dusage.La dcision publique, certes plus complexe, devient ainsi trscertainement plus durable.

    Le dveloppement conomique doit redevenir une composante part entire du projet urbain, si ce nest une condition. Un projetpeut tre issu dune forme dconomie structurante sur le territoire,mais il peut galement sappuyer ou renforcer les lires locales.La proximit de ressources naturelles ou forestires est ainsiune cl dentre pour le choix de certains matriaux dans laralisation des projets (pierres issues de carrires locales, bois deforts voisines). Cette possibilit va au del de lutilisation desmatriaux locaux puisquelle sinscrit dans la valorisation de liresconomiques quelle participe solidier (un rseau de chaleurbois peut ainsi aider une lire bois se structurer localement, unprojet de mthanisation en appui dune diversication de lactivitagricole locale, etc.).

    La cration ou le maintien demplois fonds sur la valorisationdes ressources locales est la partie la plus visible de ce voletconomique des projets. La durabilit dun projet nest alors plusune notion applique une dmarche spcique mais bien unedmarche complte devenant une force supplmentaire pour toutlquilibre territorial, et sur le long terme.

    Le projet de dveloppement urbain dune commune ne peutplus senvisager aujourdhui indpendamment dune stratgie dedveloppement local. Il y a l des cohrences tisser, des nergies concilier, des comptences mettre en rseau.

    Dans ces territoires o lagriculture constitue une activit encoretrs prsente, si ce nest en matire demploi, au moins en termesde paysage et de gestion des sols, les projets de dveloppementpeuvent intgrer ou conforter des orientations particulires de cetteconomie locale. Une agriculture de circuits courts, vivrire ou demarachage, dappui la mise en place dAMAP (Associations pourle maintien dune agriculture paysanne) est possible soutenir.

    Le projet urbain est, dans ces territoires, intimement li au projetconomique local. Ils ont vocation se renforcer lun lautre,conrmant ainsi lambition de transversalit qui semble bien treune des conditions premires de la durabilit.

    La manufacture des paysages (Hrault) : une animation en

    amont des projets sur la base dateliers et de dbats

    Une association qui intervient en amont des documents ou

    des projets durbanisme pour crer une culture commune et

    formaliser un projet avec les lus et les habitants. Des sances

    danimation et de concertation sont proposes, avec des outils de

    communication.

    Trduder (Ctes dArmor) : des lires locales pour les

    matriaux de construction

    Le propritaire du terrain a choisi de crer un lotissement

    cologique basse consommation autoconstruit. Les matriaux

    utiliss privilgient les lires locales : paille dun champ voisin,

    terre du site pour la fabrication de briques de terre crue (poles

    de masse, murs rfractaires), mlange de copeaux de bois et de

    chaux pour les dalles...

    Des ateliers de construction de maquettes par les lus et les

    habitants pour dterminer les volutions possibles de leur territoire

    et se placer directement en situation de projet.

    Le lotissement de Kerdudal.

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    Des espaces publics varis chelle humaine, La Chapelle-des-Marais

    (Loire-Atlantique)[ [

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    31C - Des hommes et des mthodes

    Des hommes et des mthodesUne ambition collective qui se dessine

    Laction dune quipe municipale ou intercommunale qui sinstalle estconduite par un projet politique qui a t dbattu, rchi et organisdans la perspective du mandat sollicit auprs des habitants. Ce projetporte ncessairement sur le vivre ensemble qui se traduit entreautres par une ambition de transformation et damnagement ducadre de vie. Les conditions de vie proposes aux nouveaux habitants,dans un contexte conomique et environnemental complexe, sontdterminantes. La mobilit et laccessibilit (aux services, auxcommerces, lducation et la culture, lemploi), lanticipation surles nouvelles donnes nergtiques et climatiques sont des domaines

    cl dvaluation des projets communaux ou intercommunaux.Deux grandes valeurs peuvent tre sollicites. Lune se situe enamont des projets, associant lintelligence collective des habitantsau montage du programme et aux dbats qui suivront au momentde la mise au point du projet. Lautre intervient en aval du projet,considrant que la cohsion sociale future de la commune seraprioritairement assure par une rexion efcace et ambitieuse surlespace public.

    Ces deux ressources nouvellement formules, celle de lassociationdes habitants en tant que co-constructeurs de leur habitat et celledune nouvelle dimension de lespace public associant les valeurspaysagres et naturelles dun territoire comme outils de composition

    des formes urbaines, reprsentent une matire essentielle la miseen forme des projets de dveloppement des communes.

    La responsabilit des lus est aujourdhui plus ouverte et sollicitequhier tout en tant souvent bien mieux partage. Au-del desconditions de vie quils vont proposer aux habitants au travers de leursprojets, il y a pour eux une nouvelle ncessit de contribuer organiserla meilleure cohabitation possible entre la vie quotidienne locale, lesobjectifs de dveloppement durable afrms au niveau global, en lienavec les ressources fondamentales de leurs territoires.

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    32 C - Des hommes et des mthodes

    Les conditions de russite du projet

    Le portage politique : une organisation stratgique

    Loriine du projet

    Il ny a pas, et cest tout fait dterminant dans lesralisations analyses, de projet qui se soit construitsans portage politique puissant. La vie du projet estconditionne par la capacit de lquipe municipale :- porter lambition sur le long terme, mettre en placeet animer une quipe associant lus, experts, servicesde ltat ou des collectivits, organismes de suivi ou de

    soutien aux dmarches (Parcs, CAUE) ;- formaliser le plus clairement les objectifs politiques la fois sur le long terme (documents durbanisme) etde faon oprationnelle court terme (rpondre auxattentes et besoins des habitants).

    Une dmarche territoriale engage prcdemment (charteintercommunale, plan de paysage, projet commun, ScoTen cours de rexion) peut tre lorigine, entre autres,dun projet durbanisme, qui sinscrit alors dans uneperspective plus globale et bncie immdiatement desacquis douverture et de mise en relation avec dautresdonnes du territoire. Le monde rural, confront despertes de service, demploi, de commerce, cherche desrponses et un projet daccueil de nouvelles populations,rchi dans une perspective la fois de dveloppementterritorial et dambition environnementale, peut constituerun puissant dclencheur dinnovation.Le projet peut galement tre issu dune opportunit oudun besoin beaucoup plus cibl sur le dveloppementurbain local ou sur la ncessit de rpondre une questionprcise (lcole, les commerces ou services, la mise enplace dun PLU) et devra alors, dans un premier temps,sattacher ouvrir et largir les horizons pour rassemblertoutes les donnes qui sentrecroisent ncessairemententre-elles dans les petites communes.Dans beaucoup de cas, les dynamiques (globales ouponctuelles) se superposent, le global intgrant alors avecune grande facilit lopportunit ponctuelle ou situe.

    Sappuyer sur des comptences externes : une quipe departenaires autour de la matrise douvrage

    Loranisation du portae

    Un projet durbanisme est un projet dun mandat. Les lusdoivent donc sorganiser pour que la dure ne deviennepas pnalisante pour lambition initiale, mais puisse ouvrirrellement des perspectives denrichissement permanentdu projet.

    Une quipe restreinte, capable de sinvestir ds lorigine

    en se formant, en visitant des oprations intressanteset adaptes aux chelles et aux situations futuresde leur projet, dchanger et de rester ouverte auxinnovations, aux propositions, en sappuyant quand celasera ncessaire sur la lgitimit du conseil municipal,reprsentera la matrise douvrage auprs de tous lesinterlocuteurs futurs du projet.

    Cette quipe de projet, organise en interne, pourrasouvrir une commission extra-municipale, rassemblantassociations, habitants motivs, reprsentants descoles, commerces... ouvrant ainsi la voie un dbatlocal et une forme de concertation plus efcace termeavec toute la population.Les cercles concentriques de matrise douvrage peuventainsi bien sorganiser, depuis le ncessaire leadership dumaire, jusqu une AMO externe ventuelle, en intgrant

    de faon cadre et mesure les diffrents niveauxde responsabilit (co-direction du projet, validationspolitiques, comit de suivie et de pilotage, instance deconcertation...).

    La russite dun projet urbain est conditionne par lerecours, au bon moment, aux bonnes comptences.

    Llu - ou lquipe dlus - isol, reste souvent trsdmuni dans les petites communes. Il devra dterminerla mthode de pilotage du projet, en sachant sentourerdune assistance matrise douvrage adapte sacomplexit, qui aura comme rle daider la collectivit traduire lambition politique en outil de programmation etde commande des quipes dexperts et de technicienscapables de mettre leurs comptences au service dun

    projet spcique.

    Permettre et faciliter le dbat avec lesacteurs locaux

    Ces phases de formulation technique et spatiale desprogrammes reprsentent des moments privilgisdassociation des habitants, des acteurs locaux. Cest ce moment cl de mise en forme de la commandequil est le plus judicieux de considrer la concertation,obligatoire dans les dmarches durbanisme, comme unechance et une opportunit damliorer les programmes.

    Les habitants, associs ce stade de la dmarche,sauront alors comprendre que leur rle est bien daider formuler des attentes, des besoins, mais pas dessolutions. La comprhension de ce rle et de ses limites

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    33C - Des hommes et des mthodes

    est dterminant la fois pour valoriser limplication descitoyens habitants dune commune et pour faciliter letravail futur de la matrise doeuvre.

    Il apparat que ce comit de suivi et de pilotage doitacqurir au l du projet une relle comptence et exigencede matrise douvrage, capable de discerner les faiblessesou les forces des propositions, de les orienter, valider oureformuler au l de lavancement du projet. Un bon projetest toujours fond sur une bonne matrise douvrage.

    La concertation, et plus gnralement louverture duprojet dautres regards (ceux qui vont habiter ou ctoyerle projet, ceux qui peuvent apporter leur expertise sur undomaine), doit permettre de partager les ambitions queles lus portent sur lorganisation future de la commune,ses quilibres naturels, sociaux, ses liens avec le reste duterritoire, avec les ples importants de service, demploiElle est galement un outil qui nourrit le projet politique.

    Ce mode de partage de la connaissance peut senvisagertrs en amont dun projet prcis. Il doit mme treconsidr comme un fondement humain et partenarial de

    gestion dun territoire, initiateur dune culture communequi sera utile non seulement pour rpondre au mieux desprojets identis, mais galement pour faire merger desambitions et des attitudes et comportements nouveauxsur le territoire.

    garder la matrise du projet tout ensourant aux comptences institutionnellesou professionnelles

    Lassistance matrise douvrage mettre au service dela dmarche nest pas du mme ordre dans les territoiresruraux que dans les villes et agglomrations quidisposent de moyens concentrs en hommes, services etnancements. Dautres formes daides aux collectivits sestructurent dans les territoires peu denses. Ces modalitsdappui aux petites communes sorganisent partir desspcicits trs particulires du milieu rural : croisementdes enjeux agricoles et urbains, intrt pour les liresconomiques locales, savoirs et informations sur lespatrimoines, proximit forte avec les habitants

    La majorit des communes rencontres font cependanttat dune faiblesse importante : il existe un manquede moyens rcurrent en assistance matrise douvragedans les territoires ruraux. Certaines structures ont suse saisir de ce rle et dmontrent dans leurs missionsquelles peuvent apporter des aides de trs haut niveauaux petites communes. Le territoire couvrir reste

    encore trs important. La force du projet politique seraun lment dte