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Diocèse de Mont-Laurier Chancellerie

Des funérailles ecclésiastiques

de l’incinération et de la disposition des cendres

Rappel des lignes directrices

’est un fait de société qu’aujourd’hui la coutume de l’incinération du corps des défunts tend à remplacer l’ensevelissement du corps. L’Église catholique a sa vision

sur la mort et donc sa position affirmée en ce qui concerne les funérailles ecclésiastiques, l’incinération et la disposition des cendres du corps d’un défunt.

Le présent écrit vise à rappeler en bref la position de l’Église catholique en général. Il vise aussi à indiquer que les directives pastorales du diocèse sont guidées et inspirées par ce que l’Église donne comme normes à suivre en matière de funérailles ecclésiastiques. Le diocèse de Mont-Laurier adopte ce que l’Église recommande en tenant compte des particularités des tendances actuelles au sein de notre société.

1. UN DROIT FONDAMENTAL

« C’est le mystère pascal du Christ que l’Église célèbre, avec foi, dans les funérailles de ses enfants. Ils sont devenus par leur baptême membres du Christ mort et ressuscité. On prie pour qu’ils passent avec le Christ de la mort à la vie, qu’ils soient purifiés dans leur âme et rejoignent au ciel tous les saints dans l’attente de la résurrection des morts et la bienheureuse espérance de l’avènement du Christ. »1

En plus des membres de la famille directe, le décès d’une personne concerne aussi toute la communauté. L’Église catholique a établi, pour cela, une législation sur les funérailles consignées dans le code de droit canonique. Le canon 1176 du code actuel de 1983 dit ce qui suit :

§1 Les funérailles ecclésiastiques doivent être accordées aux fidèles défunts, selon le droit. §2 Les funérailles ecclésiastiques, par lesquelles l'Église procure aux défunts le secours spirituel et honore leurs corps en même temps qu'elle apporte aux vivants le réconfort de l'espérance, doivent être célébrées selon les lois liturgiques. §3 L'Église recommande vivement que soit conservée la pieuse coutume d'ensevelir les corps des défunts ; cependant elle n'interdit pas l'incinération, à moins que celle-ci n'ait été choisie pour des raisons contraires à la doctrine chrétienne.

1 CECC, La célébration des obsèques, Rituel des funérailles, 2

e édition , Paris, Desclée-Mame, 1994, p.8.

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C’est le droit le plus fondamental de tout fidèle d’avoir des funérailles ecclésiastiques, à moins d’avoir renoncé à la foi catholique ou d’avoir choisi l’incinération pour des raisons contraires à la foi chrétienne (canon 1176). Par l’instruction Piam et constantem (La pieuse et constante coutume chrétienne d’ensevelir les corps) du 8 mai 1963, de la Sacrée Congrégation du Saint-Office, l’Église autorise l’incinération pourvu que ce ne soit pas pour des motifs contraires à la foi.

2. DES RÈGLES LITURGIQUES

Tout comme les sacramentaux, qui « préparent à recevoir la grâce et disposent à y coopérer »2, les funérailles ecclésiastiques sont des signes de la prière de l’Église pour les défunts en même temps que réconfort et espérance pour les vivants. Elles doivent être célébrées selon les règles liturgiques en vigueur dans l’Église catholique, c’est-à-dire que : « L’Église préconise toujours les funérailles chrétiennes en présence du corps suivies de l’inhumation; ces funérailles ont de très profondes racines dans notre culture locale et demeurent un mode privilégié de vivre le départ d’un être cher. »3 Cependant, depuis 1985, la Congrégation pour le Culte divin permet aux évêques du Canada d’autoriser la célébration des funérailles aussi bien en présence du corps d’un défunt qu’en présence de ses cendres.4 Les funérailles en présence des cendres est une dérogation à une loi universelle qui ne considère que la seule présence du corps. « Parmi les nombreuses coutumes funéraires dont témoigne l’histoire de l’humanité, la crémation ou incinération

(du latin cinis "cendre") n’a pas de profonde racine culturelle dans notre Occident judéo-chrétien... sauf à

remonter à l’antiquité romaine! Continuant la coutume d’Israël, le christianisme a en effet imposé l’inhumation

comme unique pratique funéraire pendant de longs siècles : d’abord dans les catacombes, au temps des

persécutions, puis, une fois le christianisme devenu religion officielle, dans les églises et les cimetières

paroissiaux. »5

« La piété populaire s'est éloignée des pratiques de momification, d'embaumement ou d'incinération du corps, car

elles induisent l'idée que la mort provoque la destruction totale de l'être humain; elle a donc retenu l'inhumation

comme modèle de sépulture pour le fidèle. En effet, celle-ci évoque, d'une part, la terre d'où l'homme est tiré (cf.

Gn 2, 6), et à laquelle il doit retourner (cf. Gn 3, 19; Si 17, 1) et, d'autre part, elle se réfère à la sépulture de

Jésus, grain de blé tombé en terre, qui a porté beaucoup de fruits (cf. Jn 12, 24). »6

Les fidèles qui font le choix de l’incinération « sont expressément invités à ne pas

2 CATÉCHISME DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE, Mame-Librairie Éditrice Vaticane, 1992, n

o 1670.

3 ASSEMBLÉE DES ÉVÊQUES DU QUÉBEC, Guide canonique et pastoral au service des paroisses, 3

e édition révisée et

mise à jour, Wilson & Lafleur, Montréal, 2006, chapitre VII-2.4.1.

4 CECC, Bulletin National de Liturgie, n

o 101, « Célébration des funérailles en présence des cendres ».

5 LOUVEAU, Philippe, « L’incinération : qu’en penser ? », Port Saint Nicolas, adresse Internet

www.portstnicolas.org/article.php3?id_article=100&psn_f=gono&psn_id-1176-1185, octobre 1996. 6 CONGRÉGATION POUR LE CULTE DIVIN ET LA DISCIPLINE DES SACREMENTS, Directoire sur la piété populaire et la

liturgie, no. 254.

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conserver les urnes des défunts de leurs familles dans leurs maisons, mais à leur donner une sépulture décente, jusqu'à ce que Dieu fasse resurgir ceux qui reposent dans la terre et que la mer rende les morts qu'elle contient (cf. Ap 20, 13). »7 « Pour respecter l’intégrité de la personne humaine, les funérailles proprement dites seront célébrées en présence de la totalité du corps ou des cendres. L’incinération est permise, à moins qu’elle ne soit choisie pour des motifs contraires à la foi; par ailleurs, l’Église recommande de procéder à l’incinération après les funérailles en présence du corps, à moins de raison majeure. L’urne funéraire doit recevoir les mêmes marques de respect que le cercueil. »8 Le cercueil contenant l’intégralité du corps d’un être humain là où l’urne contient l’intégralité des restes d’un être humain aussi.

-------------------------- RAPPEL IMPORTANT -------------------------

TEMPS ET LIEU DE CÉLÉBRER LES FUNÉRAILLES

a) Selon le Guide canonique et pastoral, pour le Canada, la coutume interdit les funérailles à ces moments-ci : - le dimanche, aux fêtes de Noël et de la Maternité divine de Marie (le 1er janvier). – Pendant le Triduum pascal, une restriction : les funérailles se célèbrent sans eucharistie et donc sans communion.

b) Pour des raisons pastorales et en fonction de la surcharge des prêtres à certains jours

notamment le samedi, le droit particulier de chaque diocèse peut émettre des normes concrètes après concertation avec les instances diocésaines concernées. Ainsi le diocèse de Mont-Laurier a émis des normes en rapport avec la célébration des funérailles : le lieu, le moment, le responsable, le célébrant avec ou sans eucharistie, les frais et honoraires. (Consulter le document émis par le diocèse de Mont-Laurier, décembre 2009 : Célébrer le passage de la vie à LA VIE). Ce document (dépliant) fait suite à la formation des laïques à la présidence des funérailles organisée par le diocèse.

c) Dans le diocèse de Mont-Laurier, en résumé : - L’église est le lieu des funérailles avec

corps ou cendres. – Le moment : Du lundi au vendredi de préférence. Le samedi avant-midi, les funérailles peuvent être célébrées surtout s’il s’agit d’un corps. – Jamais : le dimanche, le jour de Noël et le 1er Janvier. – Possible mais sans eucharistie ni communion : la matinée du Jeudi saint et du Vendredi saint ainsi que du Samedi saint. Le modérateur est le responsable de l’organisation de ce service dans son secteur pastoral. Il est tenu de respecter les normes liturgiques et diocésaines qui encadrent la célébration des funérailles dans l’Église en général et dans le diocèse en particulier.

7 Ibid.

8 ASSEMBLÉE DES ÉVÊQUES DU QUÉBEC, Guide canonique et pastoral au service des paroisses, 3

e édition révisée et

mise à jour, Wilson & Lafleur, Montréal, 2006, chapitre VII-2.4.1. Voir aussi la note sur les rites et les textes de la

Congrégation pour le culte divin, Prot. 327/84 Mgr Virgilio, Secrétaire écrit ceci : «La présence de l’urne funéraire

exige le même comportement de dignité et de respect que celle du cercueil» (Rome 12 mars 1985).

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3. PAR RESPECT

« En vertu du même respect dû à la personne humaine et sa condition corporelle, il nous paraît inconvenant que les cendres

soient jetées à l’eau, dispersées à tout vent, conservées dans un lieu privé dont la propriété et l’usage peuvent changer.

Il convient qu’elles soient plutôt déposées dans un lieu public, cimetière ou mausolée. On s’assure ainsi d’un lieu de mémoire pour les générations futures. Il y a lieu de se demander si certains gestes ne trahissent pas une perte du respect que l’ensemble des civilisations, même primitives, a généralement accordé à leurs défunts. »9 La pratique de distribuer les cendres d’un défunt entre les différents membres de la famille est à réprouver puisqu’elle ne respecte pas l’intégrité de la personne humaine et la foi de l’Église. La mutilation symbolique du défunt par la remise des cendres en plusieurs urnes ne peut cesser qu’avec la promulgation d’une loi civile. Car, la loi canonique n’est pas coercitive en cette matière entre autres.

CONCLUSION

Les funérailles ecclésiastiques ne sont pas l’affaire de quelques-uns, qu’il s’agisse des membres de la famille ou des entreprises funéraires. Mais « tous ceux qui appartiennent au peuple de Dieu doivent se sentir concernés par la célébration des funérailles. »10 Ainsi le rappel des normes qui nous guident est aussi nécessaire que le risque de s’éloigner du sens chrétien des funérailles est réel. L’expérience pastorale est là pour nous démontrer que les gens nous proposent toutes sortes de façons lors de la préparation des funérailles d’un des leurs. Nous avons à accueillir avec empathie et à aider les familles à célébrer la liturgie de l’espérance et de la foi en la résurrection des morts : voilà la finalité évangélique et pastorale de ce ministère qui nous incombe au premier degré.

Athanase Ndikumana, ptre Chancelier

Ce document est produit et révisé substantiellement

à partir d’un travail antérieur de la chancellerie sur le même objet. 2013-07-31

Y:\Document Athanase NDIKUMANA\Pastorale\FunéraillesEcclésiastiquesDispositionsdesCendres2013.rtf

9 ASSEMBLÉE DES ÉVÊQUES CATHOLIQUES DU QUÉBEC, En fin de vie... prendre soin, dans le respect de la dignité

humaine, Montréal, 2005, pp. 8-9.

10 Ibid.