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Premier Congr& Pédologique Interafricain de l'Organisation de l ' b i t 6 Africaine (Accpa - Ghana, 10-15 Nowmbre 1980)
DE LA NECESSITE D'ETABLIR UNE TAXONOMIE 0BJE"E DES SOLS FERRALLnIQUES
SUR DES BASES PW-(iZ2EZ'IQUES
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I
i! Par Jean-Piem MULLER
Pédologue de 1'ORSTOM D.G.R.S.T. - Institut de la Recherche Agronod-que- Station A.,oronomique de Nkolbisson - Bp 2067 - Yaoundé - CAMEROUN.
TITRE: : De l a nécessité .dr6tablir une taxonomie object;= des sols femalli- tiques sur des bases phylo-génétiques .
IiEsuME: - La repAsentation q k l 'on se fait des sols fe
leurs h&s taxonomiques comspond 3 une vision fka.gm voire désordoh- née, Les lhrktes 2 l 'objectivité et a l 'exhaustivit6, tant & leur étude qtve de leur sys'témtique, tiennent à la fois aux ambitions de la p6dologie (formlation pficoce de lo i s spéculatives), aux idées-clés e t apports alloghes (lag? inspi- ration par la géologie e t l a géomrphologie), 2 la subjectivit6 de l'observateur (attitude pmjective e t &ductrice), aux insuffisances dans la formulation, aux difficultés du choix des frontières du " s y s t h sol" étudié.
Une &siori p l k globale des objets e t des phénomènes nous oblige 3 les situer ddns un s y s t k physique de liaisons spatizíles e t d'antéddences te*orelles ! le relatiohnel e t le devenir paraissent deux notions fonda-entales et la né&ssité d'établ5r une taxonomie objectiw sur des bases phylogén6tiques devient évidente, Leurs fondemnts sprit les muverrents d'orthogénèse e t de diwrsification, les pulsations e t dérives, les génkses de fome e t de fond qw pfisente la femaUitisation e t qu ' aees ten t les organisations reliques qui p a r s h m t la longue histoin? de ces sols.
La systémtique des sols ferrallitiques devrait donc tendre peu a peu 3 devenir une véritable "anatonCie" e t "physiologie" de %yst&es-soZ", peY'nettant de reconstituer leur histoire organique, expliquer leur envirwnnemnt e t rendye vraisemblable leur distribution géogmphique .
MOTS-CES : Sols femallitiques - Taxonomie - Approche globale.
t I ' I
I TITLE : TIE s.s-ting up necessity of an objective taxonomy o€ femdLlitic - ' t
soils O n phylogpnetic principles.
3
I -me idea one can have upon femallitic soils t h u g h their taxr>nomic reflection corresponds t o a sketchy pkture and even a disorganised picture.
7 ,
I
LFirLts t o objectivity and to exhaustivity on the i r study and set depend on' both pedologic &XIS (speculative lms'early fommilatêd)', on the main &kas *
and foreign supplies (bm3.d inspi;?ation fmm geology and geomrphology), on ehe obsenkp's subjectivity (reducing and project hadequacies, on difficulties "in choking the
a&.*), on formulation il 'nounderies to be studied.
A m r ~ global view of objects and phenoena malce it corrpulsory to place these later within a physical system of space links and t enpod antecedences : Intercoume and Evolukion thus appear to be two basic notions and tk need of establishing an objectiw taxonouy on phylognehcs bask becorres evident. T h e h fomtia-tiom axe of orthogenesis and diwxsification mtions, beatings and derivatiws, grlesis of coritent and form, that f e m a i t i s a t i o n presents and which are testified by relic organizations w h i c h sprinkle t h e long history of -&ose sofls,
I
, 1
Th2 feml-litic soils set should then gradually becom a mal "anatomy"
- and "physiolo&' of l%oils-systemsll allowing the restoration of the&? organic .. . , . . - .. . I
history, the ex@anation of their e n v d n t and enabling to IMlo2 t h e b distribution plausible
I - 1 - I. . . % . ... .
1
1 - INTRODUCTIOX :
Science jeune, la pédologie a voulu s ?érigr, dès sa naissance, en science autonom, possédant une doctrine. E l l e est ainsi devenue rapidemant sp&ïLative en cherchant à résoudre les délicats p m b l k s de ghèse, Cette
ambition d'être 2 l a fois descriptive et explicative est la plus n e t t w n t exprimée par la dualité des fonctions& csrtzknes classifications dites mrpho-géné-tiqes : Pensum des connaissances ( systère de désignation, identifi- cation e t 6mrisa t ion) et SystémtiqE des sols (structuration de ces C O M ~ ~ S S ~ T P
ces en un ensemble intelligible).
,
Nais d2s sa première phase, celle de la collecte des données l*i&o~ mition' passe par des filtres, au niveau &squ+s s 'crpère un tri, oblige 2 diverses shpl i f icat ions , e t débouche SIE des explkations .eqrehtes de subjectivité, voire sujettes aux m&s. Ce sont autant d'obstacles 2 une analyse objective e t exhaustive.
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- I 2
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fort bien analysées par SEGALEN (1977) a Pow les sols femallitiqEs, toutes donnent, a divms d e e s , ll%rpressLon qw l a représentation qw l 'on se fai.t du sol 2 travers son :'LTMge taxonomique Trrezpond à une vision fragmntaire. -
i ij Partant d'un emwn critiqu.2 Se la ~&Kx% dvétude de ces sols, nous
tenterons plus g"de objectivité de l ' i n f o m t i o n e t de sa izransfission.
i c i de jeter q ~ l q u e s bayes d'une qpmche llglobalell, visant h une
2 - LIMITES A L'OBJECTIVITE ET A L'EXEI.WSTIVITE : -- NOUS en examinem& les principales causes avant d'en rearcher les
re&&%. Outre l'obligation d2 faire des choix inposés par notre savoir, il est des tares qu ' i l parait déjà possible ck "battre. Elles sont inhérentes :
a - Aux 'ambitions &&&dologk : Les b i s g6nétiques spéculatives, ___^_-_I ...I
foOrrm6es très t ô t ,. ont fortemnt inf luen6 1 'analyse pédolog.ique 2 tous les niveaux. Les types mqhologiqu?s sont conqis c o m des stades évolutifs. Mah fi n'y a pas de séparation bien nette entre le concret e t l 'h terpr6tat ion théorique. Ainsi la classification CTCS (19S7) associe-t-elle, a un rang taxono- Idque &eVé, des concepts gén6tiques 6e 17Temaniemnt'F ou de l'ra.-jeunissemnt'' 2 la pssence d'un horizon d'accumulation d'6lCknts grossiers (SEGAI;EN, 1969) ou une faible épaissew du solum (DE BOISSZZON, 1969).
I
- 2 - * 8 , t
,I- I
I 1
Lfinstabil i té e t l 'hpr6cision &s s'est repercutée au niveau de l'observation : exerrple des sols "rajeunis" (MULLER, 2 parsshre). En outre la formlation pr6cocv3 d'me 'pensée gén6tique" (CHATELIN, 19761, en privilégiant certaines voies de recherche, a longteqs polarisé l 'attention des pédologues s m certains aspects &s sols ferrallitiques (altération, induration, . . I , en délais-- sant d'autres (la "mturation structurale" des B mubles, NULLER, 1977 a, par exenplel. ,x
b - Aux idées-clés e t apports allogènes :
La pédologie a certes développé des voie's propres de recherche, mais a au-si scienmnt re&rché des bases considérées c o m s h s , dans &s classifi-- cations voisines mieux &ablies, cela a influ& notable&nt sur le choix de
' l 'objet 2 étudier. La géochimie des altérations (QELtVIGNE, 1965) ou des c~&?ases (LkF'R~, 1979), e t la mise en place des m t é r i h x ISEGflLEN, 1967 ; MARTIN, 1957- 1970 ; au &"),
ont ahs i ,lak.gerrent hspw l'étu& des sols Temallitiques (CHATELIN, 1972).
1 \
, -
préowtqations issu5s de la géologie e t la g6omrphologiz
Outre q E ces id6es subissent des changmnts (lsexzrrple de l a %tone- lhe" est éloqumt), elles suscitent des interpr6tatims contmdictoires sur des
points fondamntaux, tels qur; la conoeption ISE du sol (§ e ) e I1 en &sulte a s s :
un déphasage dans le niEauMes connaissances, l a géochhie des alt6rations se situant g é n h l e m n t à leur pointe (CIIATELIN, 1974). Ce n'est que très d c e m n t qu'am% des &thocles d!inwstigation mdernes, telles q E la rnicrosccrpk, que oertains aspects "oubliésqf des sols ferrallitiques ont kté abordés en dgtail . T e l est le cas des microstructures des B argileux (BEAUI?OU, 1975 ; BEp,uDOU e t al* 1977 ; CHAWEL, 1976 ;I EUOL, ESWARAN , 1977 ; MULLER, 1977 bj .
*
3 -
c - A la subjectivit-6 de l'obsexivateur :
L'analyse mxphologiqm est encore pour l 'essentiel soumise 2 l a perception d h c t c i de l'observateur. S'il est i l l u s o h de se débarrasser de toute subjectivité, certaines pressions ou contingnoes peuvent être restreintez v o h 6limi.nées. Un observateur, fortenent conditionné pa? les objectifs qu ' i l se f h , est amné 2 n é g l i p r certains faits. A i n s i , pendant une certaine périoda les élémnts gmsskrs n'ont fait l 'objet d'aucune attention particulière, puis ont envahi tout à coup les paysages e t polarisé les attentions. Des pkdologws p ~ i s a n s d'un allochtonisrre outrancier ont néglig6 les horizQns supérieurs e t leur-poss_-fble continuité awc les B m a l e s profonds 2 tmwrs lfhorizon grossier ( v'discontinuit6 dymniqm endogène '' , MULLER, 1977 c l .
(cf. le "m~~$&e de la stoni line", VOGT, V l " 1966) , chacune dwchant 3 vérifier des cbncepts d'enp.kzuit, anihillant a h s i la ~~~ de données pourtant parfaitemnt d&lables (cf. l'exemple p&cédent &s n-ïicros-kwixres)
d - Aux insuffisances dans la formlation :
La terminologie p6dologique, bien q e c o n d e e t rick, "que de
I
rigwur e t de stabilité. D'oÙ une diversification artifioielle de faits dé$ o o n p ~ e ~ s , qui retarde leur r e p u p e m n t en m a s q F t leur fAqence, et rend difficize la f o w a t i o n de c o d l a t i o n s e t filiaeions évidentes. La description *s organisations d~es mtériawc 'm~bles ou inchirés en fournit a nonimwt ex2rrples
e - l?
- $ (MULLER, 1977 d).
un sol, ensemble d'élémnts en intemlaTíon, est un'!syEjtèns~~. ]ir; nacenserrent de ses él6rmts conduit hévitablemnt 2 l s l , , i~n t i f i ca t ion de ses k n t i è r e s . W s errprehte de subjectivité l a définit?on"&s limites inférieures
* e t latérales est 1'objet.de profondes diwrgenes. I1 s 'agi t , explicitenent ou non, de définir, v o h de lhiter, les objectifs que l'on se propose ou q= l'on propose au systi;Jre. ~a taxono& USDA repose par exemple SUT 1'e-n hpmfifs ck 2m. La l s t e inférieure du sol est mtérialisée par la stom-line au Congo (SYS, 1959) Eu ég& 3 l'épaisseur &é+Lemnt nniltir&trique du seul solum du
'
manteau f e r rd l i t i que , ces &oix sont doncit&s dis&tionn&s Un jnportant p m b l h r&thodologique se pose : ''Il no& faut disposer dvune façon de &flé.Chir 3 l'en-nnenent d'un systèm plus rich et plus subtile qu'une' shple recherche de frontières" (CHURCHMAN, 1968).
-
3 - VERS UNE VISION G L O W # .
Peut être plus que tout autre, e t pour k s raisons invaquées ci-d~sus, le domaine femallitiqw nous apparait donc a r t i f ic ie l lemnt f"nt6, l'informa-. tion ékant fortenent ClenttSe sur quelques "corrpmt5m-&s!' (GAVAUD, 1977) spécifique (a l t é r i t e , cubasses, horizons superficiels.. .I A la l i m i t e les faits nous paraissent présentés com des associations fortuites ou cks juxtapositions ami- dentelles *
Depuis dix amées =pendant on peryoit un changerrent d'attitude, Visant ?i une plus gran& 'objectivité de I'informatfon e t de sa t m n s d s s h , qwlqtrss pGdologues p m i s a n s d'une vision géngtique historiqur; e t globale des fa%ts, dom
conpfihensivs e t eklicative, ont entmpris $'analyse t r è s dgtaillée e t pmfmde de la stmcture e t du fonctionnement de "systèrrm-sol'', en quelquss sites sélectionnés pour leur représentativité. A travers q=lques publications cm perçoit deux notions fondmntales : LR reZationne2 et le devenCr ; avec d'autant plus d'acuité pour les sols fexmillitiques que des formations relictuelles t6migm3n.t: de phases évolutives successivx. '
I Le manteau ferraUtique qui a pu longtenps passer à nos yeux pour un h n s e état d'équilibre se déboite de proche en pmckb3 au fur e t a I I E S ~ fk nos hwst igat ions dans le pa&é. Ainsi dans la des sols ferrdll2tiqcles, les figures que no& cataloguons se disposent en ?'nappesfî successives, dont t&dpnt, par exenple , les q l m i s m m n t s cdrassés &tag& topogaphiqwmnt, e t dont chacune semble avoir occupé à tour de r6J.e une grande partie du paysag? avant de se d&"ler plus ou m h s complétemnt, rerrrplac& par l a nqpe suivante. k s cuirasses bauxitiques, & niveau h t e d d i a k , de haut, myen et bas glacis
4 - QUELQUES BASES PHYLO-GENETIQUES D'UNE SYE2ZMATIQUE DES SOLS FnuuulLX"IQvES 2
I1 ne peut s 'agir i c i de proposer une taxonomie exhaustive. Nous nous . . contentems d'en discuter les fondemnts, 2 notre avis objectifs, su r la base
de qualques emqles.
31
En do&e €em?allitiqus nous avons renoncé 2 la conception d'une évolution
Conplkation Croissarite du'pmcessus ck 1,'6Vblution : t
trcp shple, &gÚLière, continue e t tot& d=s sols. La pédog&èse peut paraître ici Corrpl&emnt figée pendant de longues périocks (cuirasses s o d t a l e s anciennes 1& reprise e t croissante (E?&LET, 1978 a), 3.3 encore toujours f?&he et nrmtante (solsltfaijblenent ferralYitiques~~, f ' f e r r i s o ~ ~ ~ ) i 13 au contxwizx peine naissant5 ( ~ s t - C " m , SUT matéTiau volcmiqye 1 A 1 y intérieur d'un &m ensenible Oe*& individus seulemnt peuvent se =tire 2 &anger (horizons supérieurs neubles), pendant que les a&s demurent -biles (l i thoreliqws indur& pm€on&s) , s i bien qu' à côté des types nouveaux on voit longtemps pers i s tw &s
€oms anciennes. Mais en mison de la discontinuité %quente des organisations CPlWUZR, 1977 cl , nous désespérons ck mcwrckr bx6n par brin les généalo&s pou nous mntenter d'une sériation approchée, seue possible awc les é l h n t s dont nous disposons (MULLER, 1974).
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32 - Orthogénèse et &vex%ification :
(ESCHENBRENNER, GRANDIN, 1970) sont les traces dgautant d'expressions &sthews
- 1 - 5 - ! %
i 5 . ' I
Ce nSm plus on descend vers l'infinirrent petit,plus on accède a des
changerrents extrêms. Des organisatiofis qui nous paraissent 3"Cr;e un &sidu inchangeable s~avèrent être en constante évolution e t se réso1'ien-t en figures traduisant une &aine de transformations rapides (exenple des microstructures des horizons B rreubles)
Il ne stagit pas de saccades désordonnées, m i s d'une riche vmiét6 de muwrrents bien définis, parmi lesquels nous distinguerons deux couples privilégiés :
l a 9 les muvenGnts d'ortho@èse e t diVersification :
P La seule chose bien entendu que puisse nous l iv rer l'observation SOUS
toute l'épaisseur dvun intervalle de tenps, ce ne mais leurs traces (organisation t h i n s ) , non pas des évolutions conthues mais une skte d '&tats s&riat5msnt dist@ués. En remntant le teirps le pédologue se trouve donc mn€mnté a des séries discontines; Au s e 9 des ensembies qu' i l repère e t isole se dessinent deux -types 2 pupem3ntd
pas les mumrrents eux-drres
' &
f
- k s t ems de la série étudi& se disposent successivemnt dans le terrps. Le pointi l lé dégagé comspond 3 un processus génétique l i n g e : 1'6vo-
21- tout ou partie de l p a l t 6 r i t e ou de l'alteroplasrraa de la rraajorité des sols femal-
5ype orthogénBtique. I1 en est ainsi de l'indurasion constante de
I. - ,
- Parallèlerrent, la g a " d'états e t -ds foms sounke a lVé'pE?uw stratigra@hiqm peut se &v&ler être fo& de t ems appmximtherent sisrultanés. L a série considé& ne comspond plus 2 uns seule trajectoire évolutive, mais 3 une diversification des f o m s . L'évplrrtion est de type dispersif. Lvalt6mplas- mation (EOULFT, 1974) e t la pédoplasmation (FLACH e t iil. 1968) ont conduit au développerrent 'tsinil-t-anéll (&tat actuel) dlhcm&z,m rroxiqws'l e t de cuirasses 2 s&cture lithologique conservée dans les ''vieu"' sols ( m n t s topographiques)
sols plus "jeunes" (avals) (MULLER, inédit).
b - Pulsations e t ¿¡êrives :
S i inportants soient ces efforts dispersifs, c'est, de plus en plus
s horizons %ltiquesfl e t des carqaces argilomrphes fragiles dans des
* .
. 1
et en demière analyse, 2 l a pkgression des divers ensembles de sols suivant cs r tabs axes privilégiés - c'est 2 dire aux orthogénèses - que nous nous adressons poursessayer de comprendre ce que signifie e t o Ù nous &e 116volution. Cela nous amhe 4 h t r o d u k une inportante distinction au sein de cette notion d'orthogénèse ou encore de transfomation lindaire d i r ig&,
2 -
' * < I
- 6 - 1
I 1
r i peut paraître logiquz - ce qui n 'a pas été fait pour les sols
pour comncer, le regard du cherdheur peut ê-tre femallitiques - de dégager succxssivemnt les mumrrents de 116volution par ordre croissant dPaiil i tude sensible aux évolutions de périodes relativemnt .brèves , aiuc ''puZsations'f3 s y s t h s souvent basés sur des &canisms osciliants. C'est par exRmple le cas des phénomènes superficiels, particuli&rknt ceux liés aux variations sahonniè- res des facteurs _- fle l'envkonnemnt, (HUMBEL, 1976 ; s'rnim~yse plasmique '' HILIER, 1977 e j phénomène 'ld'ul-tFades!&ation'v, CHAUVEL, 1976). A une échelle
spatio-tenporelle supérieure n o b avons mis en évidente, au Carremun, de lzOnibreuses différenciations discordantes, qui comspondent 2 ,autant de pulsations p6dog6- nétiques dont les effets se &"nt WLLEB, inédit). La couverture pédologiqw.
fois, ce qui constituerait au moins cinq pulsations d'ordre supérieur sur Z p ~ ~ e
de Z 'ezymsion ;f~rraZZ-i.tiquc.
I
P
, du Nord de la Côte d'Ivoire (cf. supra) parait sctêtre renouvelée au mins cinq
*'JA
1
Ges ondes toujours plus longues se laissent donc entrevo%, sous-jacentes aux pulsations d'ordre inférieur, elles paraissent plutôt traduire des de'x4ues
singulières ou irr6wrsibles. Il en est ainsi de la d6rive des sols à horizons ''oxiques", (très rouges fortenrent microstructurés) e t à cuirasses à faciès lithodépendant (LEPRUN,, 1979 , 2 hématite e t gibbiste dominante), aux sols 2
en passant par de nombreux intergrades 'khistoriq~es~~ s horizons "ultiquesqV (jaunes e t compacts) e t
. "(3 gcethite dominante) carapace frqgilëF d'alt&mplasm
(cf. supra, PWLLER &-&dit) I
I2 fau t donc à Za f o i s consi%&er Zu %drive gdne"raZe de fond e t Zes
diverses bxunches en ZGsqueZZes, en cows de route eZZe se diffacte.
_l_..l-- . 33 - Génkse de f o m s e t de fond :
Les recherches pkdog&&tiq=s entreprises ces dix demières m & s
...e
font apparaZtn? une spdciation des matériaux ferrdllitiques. C'est à dire que non seulerrent le catalogue individus-sol grossit, mais que ces individus paraissent se passekler autour de grands types dominants. Le problèxe es t de déterminer les figures engendrées par ces forces de spéciation au cours du terrps.
On sait q e 196volution d'un mtériau déterminé peut se faixe dans des directions divergentes (ex. : D. MULLER, 1979, pour la différenciation des horizons nodulaires). Mal& de nombreux articles ex&ant ces vecteurs ramifde's, nos connaissances sont encore r u d h n t a i r e s e t f i a p n t a h s sur la s t r u c m
inteme de ces ::pklyias:' e t leur transformation progressive, e t surtout leurs in temla t ions e t les lois de leur succession e t de leur distribution d'ensemble ;
..
I - , 7 - I '
i * X'
tout particulièrenent quant naissent des discontjnuités, &"tes en domaine femlitique (MULLER, '1977 cl. Ainsi, &gré une énom quantité de natériaux accurrmlés, ¿k concepts élabofis, aucune véritable phylétique des sols ferralli- tiques n 'a pu &re fornul&.
Peut être faut-il voir là notre persistanœ à accOrder une plus grande inportanœ a la diwrsification (collection de faciès, W G , 1939) Z 'intensification orientde, aux forms &sultantes
qu'a qu'aux ph&"ìes xesponsdbks
a - Génkse de f o m s : .
I1 s e m b l e r a i t que dans le foisonnenent des 9thdividus1f pkdologiqms, souvent considérés c o m indépendants les uns les autres, les grands pupes traduisant des évolutions ou "phy Za pdd0gdm2tiqueo'~ de premier ordre s '6vanouissen-t. La diwrsification des traits semble défomr un développemnt des caractères selon awtains axes privilégiés. Mais ce demier r6apparait immnquabkmt sur le "tracé d'ensenble'' s i celui-ci est obSept5 avec quelque recul. Nous awns soulevé ce p r o b l k d m ~ Srois publications &en tes :
- Etudiant le ph6noGne superficiel d'appaumisserrent en argile sous l'aspect dee 8 . quelques caractères (MULLER, $,972), nous l'avons vu a p p d t r t ? non COIZBTE un sinple gradient dfargile, d s cqpe un ensemble de "fibres tgpoZugiquesFy plus ou moins contrastées e t discontinues. Une étuck plus globale (rans;ER 1977 d et 1978), introduisant deux prorpiétés fondanentales des sysths-sol - l '~ncZus&m
(espace) e t la f<ZiatCon (tenps) - a permis de ~~;coM&~E, par &ssus es fibres, un faisceau continu, vecteur le loríg duquel les différents types se greffen*, forms typologiques marquant dimrses etapes du ph6nonhe.
c - L'étu& compl&e d'un prof i l de sol l'rajeuni par troncature" (PULUR, 3 pamiitre), dont la mrphologk p&sente les critères taxonomiqum des: processus de 'Lrajeunissemnt I', remainemnt If, %ppauv&x"t" (CRS , 1967 1 , "nous a amné 2 envisager une subordination des a t t d m t s pddoZug3qzles e t une f iZiation d m processus p6dogdndtiques.
- A une échelle encore plus vaste, une étude des eoupes le long du c k m h de Fer Transmrounais t8ocQuIEX, MULLER, 1973 5 MUL,LER, 19741, a permis la &se en évidenœ de systèms i n d d s a faciès variés, emboiti% dans l'espace et dont la disposition relative des mganisations'suggèmit une succxxxxion des
différenciations dans le teqs f emboitements spatio-tqoreZs) .
' - 8 -
encore n'est-ce pas que suivant ces divers llazim.itssl elle ait toujours, dans le fond, essayé dans le GE sens, .c'est à dire :
- D'un point de vue géochimique, vers une altération très profonde des minéraux primaires (le quartz étant l u i &m atteint, CLAISSE, 1972) , e t la
Ce qui, finalement, doit dominer dans l a phyZQgdne'se des grands groupes, ce n'est pus Zu dispersion mais Za r'canaZisatConrf des fomes.
se r a n e r 2 collectionner e t étiqueter. Dès cette phase de nornbreuses limites 2 l 'objectivité e t l'exhaustivité se sont imposées ; elles ont conduit à une h g e fragmntée, v o h désordonnée, du d o h e ferrallitique.
I
Par contre, s i on essaie d'&lairer nos repr6sentations des notions de comncement e t de devenir ( f i l iaf i ions) il nous parait pxognssivemnt que toutes
les fomes obse&s sont dans un état de d&pendmce physique e t organique (ou serucfwaze et fonctZonneZZej.
Ainsi les types ou phases observés apparaissent non pas c o m des pojnts isolés, inertes, isotropes , mis repr5sentent des "vuectars &Z&mentaims", dagissant additivenent dans un S r r e sens p6féren t ïe l aux facteurs du milieu,
r *
b - &èse de fond :
5 - CONCLUSIONS :
c
D'un point de vue taxonomique cela signifie que la systdmatique des s o h , partie pour dtabZir une s.impZe classification nominale ou Zogique des sols, devrd t tendre peu à peu, sous Za pression des faits, à devenir une ve'ritable "anatomieft ou "histologieì9 de l a couverture pe'dologique. Ceste nécessité se rélève avsc'd'autant 'plus d t a c d t é pour les sols ferrallitiques quL 4 des s t r u c m s
reliques p a r s k n t lem longue histoire. Particulièremnt, n 'est-i l pas possible de classer les sols f ~ ~ c ~ i ~ i q ~ s suivant quelques axes privilégiés de l'&voZutio:z, sur des bases phylogénétiques - brièvemnt abordées ici - ou bien une vue "objec- tive" des choses ne nous obligerait-elle qu'a n'apercevok qu'un foisonnemnt kr6gulkr de figures qui apparaissent pour ahs i dire au hasard ? plprès avoir critiqué>'ici quelques bases de cette alternative il nous devient évident que pow coqxendre un sol, il ne. suf f i t plus d avoir énun&é ses caractères ; e t suivant un quelconque de deux-ci - &néralemnt le plus comde ou le plus apparent (cf. $3 2) - de l 'avoir ajouté 2 l'un ou l 'autre chapitre d'un catalogue. Il fau?, travail bien plus profond, avoir, au mohs d'une faGon approximative e t pmviso%?~ re"st i tud son histoire organique, q t i q u d son entourage (environnement), et ma.&t
vmisembZabte sa distribution géogmphique. Finalemnt aucun sol ne devrd t p d t r e intelligible que par la place qu ' i l t i en t , de par sa gdne'se, dans 1'6diE.c entier d'un %ystdme-soZ If. Les "bons" caractères, aussi bien génériques q e spkci-
fiques, sont p&cis&r@nt ceux qui d6cSleqrt le mieux cette situation.
On ne peut nier d'ailleurs que les études toposéquentielles renées en Zone tropicale sèche par BOCQUIER (19731, BOULET (19741, CHAWEL (1976) - pour ns citer que quelques exemples - nous ont fait fake des progrès considérables dans no- connaissance des sols txmpicaux, e t que le syst&m, puisqu'il s 'agi t bien de cela, est dès mxhtenant qPérationne1,y coqris en domine femallitique (EOWm, 1978131.
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' 3 I B L I O G R A P H I E . I .
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