salondulivre.ch 28 avril 2016
Le jeudi
La Gazette du 30
e
Salon du livre et de la presse de Genève rédigée par les étudiants
de l’Académie du journalisme et des médias de l'Université de Neuchâtel
Edito par
Christophe Passer
Au-delà de Dicker
Filial
Médical
L'exposition «Titeuf par la bande» est l'un des événements du 30ème Salon du livre:
une septantaine de géants de la bande dessinée ont croqué le gamin à mèche blonde
à leur manière. Pour Zep, c'est un hommage émouvant de ses pairs et amis, et aussi
l'occasion de s'interroger sur son lien à ce personnage qui lui ressemble, et dans
lequel il se projette depuis bien plus longtemps qu'une enfance. Interview. Page 4-5
Yann Queffélec est
à Genève et
raconte dans son
dernier livre ses
relations avec son
père. Page 7
Zep: «Je suis dans la peau de Titeuf. Je sais
ce qu'il sent et ressent.»
Urgentiste durant
15 ans, Lorraine
Fouchet raconte
son passage de la
médecine à
l'écriture. Page 2-3
Ils ne sont pas nombreux, les écrivains
suisses à «vivre de leur plume», cette
expression un peu désuète supposée
définir le succès. Martin Suter et quelques
autres en Suisse alémanique ont des
tirages plus importants et sont parfois
traduits dans d’autres langues.
Joël Dicker, grâce aux millions
d’exemplaires vendus de «La vérité sur
l’affaire Harry Quebert» fait en Suisse
romande figure d’exception heureuse. On
s’y est interrogé sur ce triomphe, air du
temps ou chance, marketing ou roman
d’une époque. Mais la première raison
des chiffres de vente formidables de
Dicker, c’est d’abord son immense talent
d’écrivain.
Mais comment se met en mouvement le
succès d’une littérature? Comment en
faire savoir ailleurs la richesse,
l’universalité? C’est de cela dont l’on
parle aujourd’hui lors des Assises de
l’édition, consacrées au métiers du livre
en Suisse, que le salon accueille pour la
deuxième fois. Editeurs, professionnels,
Dicker bien sûr, représentants des
politiques culturelles fédérales ou locales
vont s’interroger sur la manière la plus
efficace d’exporter et faire connaître
mieux la littérature de notre pays. C’est
aussi la démonstration d’une envie, et
sans doute d’une fierté légitime: oui, il
existe sur la bien nommée place suisse
des écrivains majeurs, et ils méritent
d’être lus partout. Le Salon du livre, à
Genève, sert aussi à s’en rappeler.
Zep: «J'aurais bien aimé voir
4 28 avril 2016
A l’occasion de l’exposition «Titeuf
par la bande», l’indétrônable mioche à
mèche blonde est réinterprété par une
septantaine de grands noms de la
bande dessinée. Parmi eux, Cosey, Luz
ou encore Uderzo, ont taillé le portrait,
à leur façon, du personnage…pour le
bonheur des petits et des grands.
Rencontre avec le papa de Zep.
«Titeuf par la bande», c’est une
exposition exclusive pour le Salon du livre,
qui rassemble trente œuvres
commandées et exposées pour la Galerie
Glénat (Paris) en septembre dernier,
complétées par quarante autres portraits
encore jamais vus. Certains dessins ou
peintures sont issus de la collection
personnelle de Zep, qu’il a reçus au fil
des années, ou qui avaient déjà été
publiés pour des journaux, notamment. Le
public pourra donc découvrir des Titeuf
dans toutes les situations possibles et
encore enfants ou adolescents
boutonneux. En effet, les œuvres
commandées par la Galerie Glénat
fêtaient l’entrée dans l’âge bête du
personnage, à l’occasion de la sortie du
dernier album, «Bienvenue en
adolescence!». Des œuvres originales et
virtuoses.
En voyant tous ces dessins de Titeuf
rassemblés, quelles ont été vos
impressions?
Je suis amusé et fier. A chaque dessin,
c’est une surprise. Lorsque j’ai reçu celui
de Gotlib, j’ai été énormément touché…
Par Noémie Matos
10:00 - 11:00 - Atelier
Petits pâtissiers sans gluten
Antenne des diététiciens
genevois
11:00 - 11:45 - Atelier
Je booste ma concentration
Florence Vertanessian
11:45 - 12:30 - Atelier
Je booste ma concentration
Florence Vertanessian
12:30 - 13:30 - Atelier
Les Faux-mages véganes
Andonia Dimitrijevic
13:30 - 14:30 - Table Ronde
Recherche médicale : doit-
on tout dire au public ?
Christian Chevrolet
14:30 - 15:30 - Rencontre
30 ans sans médicaments
André Giordan
et Patrick Morier-Genoud
15:30 - 16:30 - Rencontre
Maman et papa : à chacun
sa manière
Cyril Jost, Abigail Seran
et Patrick Morier-Genoud
16:30 - 17:30 - Rencontre
Alimentation sans gluten
Marion Kaplan et Pascal
Schouwey
17:30 - 18:15 - Rencontre
Une vie pour être soi
William F. Cornell
et Patrick Morier-Genoud
10:00 - 11:00 - Animation
Contes suisses
11:00 - 12:00 - Animation
Ecrire le bonheur
Anne-Catherine Pozza
12:00 - 13:00 - Rencontre
Solo avec Gérard Salem
Gérard Salem
13:00 - 14:00 - Rencontre
Parrains&Poulains
Blaise Hofmann et Bruno
Pellegrino
14:00 - 15:00 - Débat
C’est glaçant ! Pierre
Béguin, Antoine Jaquier,
Sébastien Meier et Marc
Voltenauer
15:00 - 16:00 - Rencontre
Encre fraîche & Friends
Olivier Chapuis, Olivia
Gerig, Alexandre Regad et
Brigitta Wettstein
16:00 - 17:00 - Rencontre
Prix suisse de littérature
2016 Ruth Schweikert et
Leta Semadeni
17:00 - 17:30 - Rencontre
Habiter la marge Ariel
Bermani, Marie-Christine
Horn et Pierre Fankhauser
17:45 - 18:15 - Rencontre
La relève de l’Aire Xochitl
Borel et Matthieu Ruf
18:00 - 19:00 - Table ronde
Prochain arrêt : Fribourg !
Christian Campiche, Isabelle
Fluekiger, Jean-François
Haas et Claude Reichler
10:15 - 11:00 - Animation
Dessine-moi un conte
Anani André-Pierre Accoh
11:15 - 12:00 - Rencontre
Un éditeur, un auteur
Dramane Boaré et
Mahmoud Soumaré
12:30 - 13:15 - Table ronde
L’écrivain comme
personnage de roman
Théo Ananissoh et Douna
Loup
13:45 - 14:30 - Table ronde
Hommage à Bernard
Dadié Barnabé Laye,
Henri-Michel Yéré
et Jacques Chevrier
15:00 - 15:45 - Débat
Les nouveaux palabreurs
Joss Doszen, LaRéus
Gangoueus et Marc
Alexandre Oho Bambe
16:15 - 17:00 - Table ronde
Haïti, patrimoine vivant
Valérie Marin La Meslée,
Kettly Mars, James Noël,
Casimir Veillard et Evains
Wêche
17:30 - 18:15 - Table ronde
Patrimoine artistique
André Magnin et Liliane
Meffre
18:15 - 18:45 - Projection
de film
Les statues meurent aussi
de Chris Marker et Alain
Resnais
10:00 - 12:00 - Contes
Halima Hamdane
10:00 - 18:00 - Atelier
Initiation à la calligraphie
arabe
10:00 - 19:00
Exposition de calligraphie
arabe
Abderrazak Hamouda
13:00 - 14:30 - Projection
du film
Boualem Sansal, un
écrivain engagé, en
avant-première mondiale
Suivi d’une rencontre avec
Boualem Sansal, les
réalisateurs Nancy et Philip
Barwell, ainsi que Servanne
Briand
15:00 - 16:00 - Table ronde
Langues métisses
Kaouther Adimi, Rafik Ben
Salah, Abdellatif Chaouite et
Lamia Berrada Berca
16:30 - 17:30 - Table ronde
Récits de voyageurs arabes
en Occident
Nouri Al-Jarrah, Ons
Debbech, Paule
Fahmé-Thiéry et Rania
Samara
18:00 - 19:00 - Rencontre
Dire non
Boualem Sansal, Fawzia
Zouari et Lamia Berrada
Berca
8 28 avril 2016
14:00 - 14:30 - Table ronde
Ecrire pour la jeunesse
David Léger, François
Lévesque
et Jean-Luc Marcastel
15:00 - 15:30 - Table ronde
C. J. Daugherty et sa
Websérie
17:00 - 17:30 - Table ronde
Pascal Pinteau et ses effets
spéciaux
10:00 - 11:30 - Conférence
Atelier « e-penser » de
Bruce Benamran
12:00 - 12:45 - Rencontre
Paule Constant, une fable
africaine
13:00 - 13:45 - Rencontre
Lorraine Fouchet et Jean
Désy,
écrivains-médecins
14:00 - 14:45 - Rencontre
Le roman de la finance,
Myret Zaki
15:00 - 15:45 - Rencontre
Monique Proulx et
Marie-Christine
Horn, dialogue Québec -
Suisse
16:00 - 16:45 - Rencontre
Erik Orsenna et Yann
Queffélec,
la faute à papa
17:15 - 18:00 - Rencontre
Hubert Reeves et Bruce
Benamran, science mon
amour
L'apostrophe La place du Moi La place suisse Le pavillon des
cultures arabes
Le Salon africain L'espace
young adult
L'agenda
Toutes les rencontres sont
suivies de dédicaces.
Programme sous réserve
de modifications.
10:00 - 12:00 - Atelier
Viens inventer ta propre
enquête !
Christine Pompéï
12:30 - 13:15 - Rencontre
Corinne Jaquet : Genève
comme scène du crime
14:00 - 14:30 - Animation
Cluedo littéraire. Top
départ !
Hélène Gaillard et Rachel
Maeder
14:30 - 15:15 - Rencontre
Olivier Barde-Cabuçon:
écrire le Diable
15:30 - 16:00 - Animation
Cluedo littéraire. Les
résultats
Hélène Gaillard et Rachel
Maeder
16:15 - 17:00 - Rencontre
La psychologie du serial
killer
Michèle Agrapart et
Stéphane Bourgoin
17:15 - 18:00 - Table ronde
Le polar suisse sous
la loupe
Nicolas Feuz, Corinne
Jaquet, Giuseppe Merrone,
Valérie Solano et Mark
Zellweger
10:00 - 11:30 - Animation
Philosophes en herbe
Association Pro Philo, Eva
Rittmeyer et Maria Julia
Stonborough-Eisinger
13:00 - 13:45 - Rencontre
Populisme et religion : des
liaisons dangereuses ?
Pierre-André Stucki et
Jacques Poget
14:00 - 14:45 - Table ronde
Métaphysique et culottes
courtes
Francine Bouchet, Jean Paul
Mongin, Marion
Muller-Colard, Maria Julia
Stonborough-Eisinger et
Carole-Anne Deschoux
15:00 - 15:45 - Rencontre
Un savant au pays des
microbes
Erik Orsenna et Jacques
Poget
16:00 - 16:45 - Rencontre
L’athéisme est-il un
obscurantisme ?
Jean Birnbaum et Matthieu
Mégevand
17:00 - 17:45 - Rencontre
Y a-t-il un racisme
anti-français en Suisse ?
Marie Maurisse et Chantal
Tauxe
12:45 - 13:15
Projection de dessins
animés
13:30 - 14:00 - Rencontre
Melvile, entre BD,
musique et smartphone
Romain Renard
14:15 - 14:45 - Animation
Le duel dessiné de
Vigousse
Debuhme et Pigr
15:00 - 15:30 - Animation
Performance dessinée
Victor Hussenot
15:45 - 16:15 - Rencontre
Paroles & dessins
José-Luis Munuera
15:45 - 16:15 - Animation
Leçon de dessin -
Spirou & Fantasio
Yoann
17:15 - 17:45 - Rencontre
Paroles & dessins
Turk
18:00 - 19:00
Projection de dessins
animés
salondulivre.ch 9
11:00 - 11:45 - Rencontre
L’Algérie, entre tradition
et modernité
Thierry Perret
12:00 - 12:45 - Rencontre
Cap sur l’Indonésie
Franck Michel
13:00 - 13:45 - Rencontre
Pour l’amour de Haïti
James Noël, Valérie Marin
La Meslée et Casimir
Veillard
14:00 - 14:45 - Rencontre
Découvrir le monde
Yann Queffélec et Daniel de
Roulet
15:00 - 15:45 - Rencontre
Notre père Bouvier
Bruno Pellegrino et Aude
Seigne
16:00 - 16:45 - Rencontre
À la (re)découverte de
l’Autre
Françoise Gardiol et Jil
Silberstein
10:30 - 12:00 - Atelier
Alimentation humaine :
la Préhistoire à
aujourd’hui
Yvan Schneider
et Patrick Morier-Genoud
12:00 - 13:30 - Animation
Recette familiale et
printanière
Denise Philipona et Natalie
Sbaï
13:30 - 14:45 - Animation
Pasta rapida
Sylvia Gabet et Natalie Sbaï
15:00 - 16:30 - Animation
Flambons, Découpons,
c’est servi
Esteban Valle et Natalie Sbaï
La scène de la BD La place du voyage La scène du crime La scène philo La cuisine des
livres
10:00 - 11:00 - Atelier
Découvrir et faire
l’ébauche d’un
kamishibaï
Sylvie Schurter
10:00 - 11:00 - Débat
La vie entre ses Mains
Clapase
11:00 - 12:00 - Débat
Raconte-moi tes peurs…
Marie-Claire Borle et
Jacqueline Girard-Frésard
13:00 - 14:00 - Débat
Immigration et innovation
Fathi Derder et Johan
Rochel
14:00 - 15:00 - Dédicace
La druidesse et le peuple
cheval
Patricia Wyssenbach
14:00 - 15:00 - Débat
La vie entre ses Mains
Clapase
15:00 - 15:45 - Conférence
La Réforme matin du
monde
Michel Grandjean et
Georges Pop
16:00 - 17:00
Rencontre avec Daniel
Abimi
17:00 - 18:00 - Dédicace
Petit Caillou
Isabelle B.-Antille
18:00 - 19:00
Rencontre avec Marina
Salzmann
www.swizma.ch
Le classique que
vous rêvez de finir
Plus de 20 volumes de la Comédie
humaine de Balzac trônaient dans
la bibliothèque de la mère de
Vincent Kucholl, comédien et
humoriste. «Gosse, ça me faisait
peur, je n’ai jamais osé m’y
attaquer. Si je m’y mettais, ça me
permettrait peut être de trancher
dans la polémique: Le père Goriot
plagie-t-il Le roi Lear?» PR
#Parlersexualité? #normes #pudeur #pulsion #unterrainminé...
#CatherineBlanc #sexologue #répondàtoutesvosquestions:
#désir #épanouissement #sexualitédufutur #savoirsécouter
@ la place du Moi, G731, de 14h à 15h.
salondulivre.ch
Par Romain Michaud
11
Aujourd’hui, Catherine Blanc parle de votre sexualité
L'Algérien Boualem Sansal, auteur du
livre 2084: La fin du monde, fait le lien
entre Orwell et l'islam.
Le dernier ouvrage de l’auteur algérien
Boualem Sansal 2084: La fin du monde
raconte le destin d'Ati. Il vit dans
l’Abistan, du nom de son prophète Abi, le
délégué sur terre du dieu unique Yölah. Le
peuple de cette contrée vit uniquement
dans le bonheur d’une foi aveugle.
Comme dans le chef d’œuvre de Georges
Orwell 1984, les Abistanais évoluent dans
un monde où les pensées personnelles
sont bannies. Un monde où les actes
déviants sont connus grâce à une
surveillance totale. Et comme dans
l’œuvre de l’auteur britannique, Ati
commence a se poser des questions.
Il faudrait être de mauvaise foi, si l'on peut
dire, pour ne pas voir que Boualem Sansal
attaque frontalement l’extrémisme
religieux et principalement l’islamisme
dans cet ouvrage. L’auteur n’est pas à
son premier fait d’arme. Il a été, par le
passé, censuré dans son pays et a même
perdu sa place de haut fonctionnaire au
ministère algérien de l'Industrie. «Depuis
des décennies, je vois l'islamisme détruire
des pays entiers, les uns après les autres,
dont mon propre pays. Il faut arrêter ça.
Dans ce cadre, et parmi beaucoup
d'autres, je fais ce que je peux, on
dénonce, on explique, on mobilise»,
souligne Boualem Sansal.
Le natif de Theniet El Had, village au
sud-ouest d’Alger, est surtout touché par
les insultes et les critiques. «Le
gouvernement et ses plumitifs m'ont fait
une réputation que le diable lui-même ne
mérite pas. Je suis anti-tout: Allah, le
président, la nation, le peuple, les martyrs,
la révolution, l'islam, etc… etc… Je me
demande s'ils se rendent compte que ça
peut exciter des fous, que cela revient à
les appeller au meurtre.»
Malgré tout, il préfère continuer de vivre
en Algérie. «Nos pays ont besoin de
nous, ce n'est pas le moment de fuir»,
explique Boualem Sansal. 2084 a reçu un
accueil mitigé dans le monde musulman.
«Ceux qui ont souffert de l’islamisme et
du djihadisme comprennent mon livre et
me soutiennent. Les autres pensent que
j'exagère, ils veulent oublier. Se taire, ne
rien dire, se faire invisible, pour ne pas
réveiller le monstre, c'est leur philosophie.
C'est un peu ce qu'on fait en Europe,
n'est-ce pas?»
Jeudi 28, Le pavillon des cultures arabes,
13h à 14h30, "Boualem Sansal, un
écrivain engagé". Samedi 30, Le Salon
africain, 16h15 à 17h15, "Une heure avec
Boualem Sansal". Dimanche 1er mai,
L'apostrophe, 15h30 à 16h15, "Yasmina
Khadra et Boualem Sansal, le choc" .
Sansal, un écrivain fait front
«Le père
Goriot»
Maxim
eF
ayet
DR
Pau
lin
eR
um
pf
Vincent Kucholl était en tournage mercredi au salon
pour l'émission 26 minutes.
ensemble. «Ils sont très différents, mais
nous faisons tous les deux très attention à
l’écriture et à la langue. Je pense que le
travail stylistique est plus important que
l’intrigue dans nos deux ouvrages.»
L’écrivain genevois ne cache pas sa fierté
d’avoir gagné le prix 2016 du Salon du
livre. «J’étais déjà très heureux quand j’ai
vu mon nom dans la liste des auteurs
sélectionnés. Il y avait des écrivains de
talent parmi les livres choisis. Je n’aurais
jamais pensé être préféré à eux.» Un prix
littéraire qui donne évidemment plus de
visibilité à ce père de famille de trois
enfants. «Il y a beaucoup plus de monde
et de médias qui s’intéressent à moi,
surtout pendant le salon, mais c’est une
notoriété relative. Cette récompense
compte beaucoup à mes yeux, car cet
ouvrage est le plus risqué et le plus
personnel que j’ai écrit.» Florian Eglin
12 28 avril 2016
Par Romain Michaud
Le prix du salon est romand
Le Salon du livre a célébré, hier soir,
son prix 2016. Double première: le jury
a primé deux auteurs romands.
Le Graal n’a pas été remis à un, mais à
deux auteurs romands. La première
lauréate est l’écrivaine franco-suisse
Douna Loup pour son livre L’oragé aux
éditions Mercure de France. Celui qui
partage les feux des projecteurs avec elle,
est l’écrivain genevois Florian Eglin pour
Solal Aronowicz, Holocauste aux éditions
La Baconnière.
Un doublé gagnant que défend Metin
Arditi, Président du jury du Prix du Salon
du livre de Genève. « C’est une décision
collégiale. Certains membres du jury ont
apprécié l’un des deux ouvrages,
d’autres ont aimé les deux. Je suis
président de ce prix depuis le début (ndlr:
cinq ans). Jusque là nous n’avions jamais
primé un auteur romand. Le Salon du livre
doit couronner un livre incroyable, mais il
a aussi une dimension romande.» Metin
Arditi salue le travaille des deux auteurs.
«Ces auteurs sont habités par l’écriture.
On sent que quand ils se lèvent ils
pensent écriture, quand ils se couchent ils
pensent toujours écriture.»
Une passion pour l'écriture
Un amour des mots qui lie les deux
auteurs primés hier soir malgré des
thèmes et des styles très différents.
L’oragé de Douna Loup est une fiction
poétique qui raconte les jeunes années à
Madagascar de deux poètes. Une histoire
qui se passe dans les années vingt alors
que l’île est une colonie française. D’un
autre côté Solal Aronowicz, Holocauste,
de Florian Eglin, est le dernier tome d’une
trilogie. Un roman surréaliste et trash qui
raconte la vie d’un groupe de mafieux
genevois emmené par un juif habité par le
luxe, l’alcool et le meurtre. Ces hommes
vont devoir se confronter à un problème:
la colonisation de leur jardin par un groupe
d’arabes concurrent.
Malgré ces différences, Florian Eglin
trouve que les deux livres vont très bien
avoue même avoir acheté le livre de sa
co-lauréate. «Je suis en train de le lire.
Honnêtement ce n’est pas mon genre de
littérature, mais il y a des immenses
qualités d’écriture.»
Un prix du Salon du livre qui prend de plus
en plus d'importance pour le directeur du
jury Metin Arditi. «Ce prix est une
reconnaissance du milieu littéraire devant
le monde littéraire. Ce n’est pas un prix
en catimini, il est remis devant tous les
représentants francophones: éditeurs,
écrivains et journalistes. C’est une
magnifique occasion pour un lauréat.
Douna Loup primée pour son livre L’oragé. Florian Eglin, lauréat avec Solal Aronowicz, Holocauste.
XD
R
Rencontre et dédicaces avec Florian Eglin et
Douna Loup, les deux lauréats du prix du Salon
du livre, stand Association Marges (C340),
jeudi 28 de 15h00 à 17h00
salondulivre.ch
Hubert Reeves est devenu un personnage du récit de Daniel Casanave.
13
Raconter l’univers en dessin, en 62 pages? C’est le défi que
se sont lancés Hubert Reeves, vulgarisateur scientifique, et
Daniel Casanave, dessinateur. Le résultat est poétique, et la
fin arrive beaucoup trop tôt.
Quel est le but, le message de l'album?
HR Le but, c’est faire plonger dans le cosmos les personnes qui
avaient peur de se noyer dans les écrits savants.
DC Et le message, c’est de proposer aux gens d’embellir
l’univers.
Que permet la BD à la science?
HR Elle va toucher ceux qui ne lisent jamais la littérature
scientifique. Le lectorat s’élargit et c’est tant mieux!
DC La BD peut tout faire, donc finalement la science, comme tout
autre domaine du savoir, peut rentrer dans nos petites cases et
notre système de narration.
Et vice versa, que permet la science à la BD?
DR Elle m’a permis de dessiner des choses que je n’avais
jamais expérimentées, comme des instruments de mesure, des
galaxies, des étoiles ou des comètes.
HR Et elle lui apporte de nouveaux lecteurs!
Etiez-vous intéressés par la BD, ou respectivement par la
science, avant de vous lancer dans ce projet commun?
HR Pas vraiment. J’ai tant de livres et de revues scientifiques à
lire et le temps n’est pas extensible: il n’en restait pas pour la
moindre BD. Depuis, j’ai au moins lu celle sur les requins!
DC Ça n’était pas du tout dans mes préoccupations, mais ça a
un peu changé depuis.
A qui ce livre est-il destiné?
DC Ce n’est pas forcément un livre pour les enfants, plutôt pour
les ados, disons de 12 à 102 ans!
HR L’avantage, c’est qu'on se sent jeune en le lisant.
Comment raconte-t-on l'univers en seulement 62 pages?
HR Faire court est ma devise. Je ne sais pas combien ça ferait si
on concentrait le texte hors de l’image mais c’est suffisant pour
se sentir « poussières d’étoiles ».
DC Et finalement, ce livre porte aussi sur la création artistique.
Que retenez-vous de cette expérience, à titre personnel?
DC Pour moi, le plaisir de fabriquer un livre qui n’est pas
forcément une narration, ou « les aventures de ».
HR Pour moi, l’envie de recommencer avec Daniel Casanave...
L'Univers, une poésie dessinée
Par Pauline Rumpf
Jeudi 28, 17h et
vendredi 29, 10h
Vendredi 29,
13h15
La scène de la BD
Cet album fait partie de La petite Bédéthèque
des Savoirs, un projet des Editions Le
Lombard. Pour l’instant, la collection a déjà
abordé les requins, l’intelligence artificielle,
l’univers et …le heavy métal.
Chaque jour, la rédaction de Vigousse (stand 590) dessine pour la Gazette
16 28 avril 2016
C'était comment il y a 30 ans?
Il y a trente ans, Fred Astaire rendait
l’âme suite à une pneumonie et Dalida
mourrait, non pas sur scène, mais dans sa
maison de Montmartre, après avoir
ingurgité trop de médicaments. Fini les
claquettes, la danse de salon et les
longues robes de soirée. Place aux
mouvements de tête saccadés et aux
jeans troués. Le rock salue l’arrivée du
phénomène mondial Nirvana, mené par
les riffs de Kurt Cobain. Héroïnomane
certes, mais nevermind, puisqu'il tombe à
pic pour remplacer Freddie Mercury, qui
apprend la même année qu'il est atteint du
virus du SIDA. The show must go on,
comme on dit. Du côté français, Noir Désir
sort son premier album, comprenant
notamment le titre La Rage. Ça aurait pu
nous mettre la puce à l'oreille concernant
la tendance à la violence de Bertrand
Cantat.
En parallèle, la musique électronique se
fraie un chemin dans les rues de Détroit,
berceau originel de la techno. C’est aussi
le début des raves parties en Angleterre,
et aucun doute que les DJs de l'époque
auraient été d'accord avec Oxmo, quand
celui-ci affirme que "c'est du son qui coule
dans les veines, en BPM".
Par Delphine Riand
Par Bérénice
Top Related