Zac gare de rungisune renaissance pour la petite ceinture

Ewen-André Thomas-Jathière Nicolas-Aizier

Au nord du XIIIème arrondissement de Paris, La ZAC Rungis est le porte étendard d’une série de projets ambitieux en termes d’Urbanisme.

Les notions de transition énergétique, de dé-veloppement durable et d’environnement sont ici parties intégrantes dans les questionnements de ce nouveau projet. L’enjeu est de taille quand on connait le passé in-dustriel du site, son réseau de chemin de fer, ain-si que l’influence invisible de la Bièvre. Nous allons vous présentez au cours de ce dossier l’évolution en termes de politique, historique, sociale et environ-nementale de cet ilot noyé dans le paysage urbain.

Notre groupe s’est formé par affinités. Tous les trois avons une origine de formation identique : nous avons tous fait un BTS aménagement paysager. Thomas a également une licence en géographie et une en aménagement d’espaces sportifs. Nos lieux de confinement sont éparpillés en France. Ewen est confiné en Bretagne, Thomas à Chartre en Eure-et-Loir et Nicolas est dans le Massif des Vosges. Le travail de groupe à distance n’est pas un travail évident. La mise en communs des documents et le partage des informations est moins fluides que lorsqu’on est tous ensemble.

Nous avons choisi ce site par curiosité, en se demandant quelles avaient pu être les étapes ayant conduit à la création d’un quartier si contemporain dans un arrondissement pourtant marqué par l’urbanisation des années 30 à 80.Cet exercice a été plus complexe que prévu car aucun des membres du groupe ne connais ce quartier, ni son histoire et ses enjeux, nous avons donc dû nous y plonger sans repères… Seuls les blogs, les sites d’urbanistes, de la mairie de Paris ainsi que les vues aériennes nous ont guidés. L’arpentage par informatique montre que l’on peut rassembler un nombre d’informa-tion important mais qui connait ses limites dans la recherche de détails, d’ambiances sur site. L’arpentage et la découverte physique d’un site reste plus agréable et moins dépendant des informations puisées virtuellement.Les outils dont nous disposons ne nous permettent pas non plus de créer des documents d’une grande précisons car de nombreuses zones restent dans l’ombre. Le manque d’infor-mations sur des parties que l’on souhaitait plus détailler nous a contraints à faire des choix et imaginer ses espaces. .Cependant l’expérience nous a permis de comprendre les enjeux de ce quartier, ses muta-tions et comment il a traversé les siècles en changeant à de nombreuses reprises de fonction jusqu’aujourd’hui. Ce travail nous pousse à aller vérifier et compléter nos données en les com-parants à la réalité du site.

La mise à jour en tenant compte des remarques faites lors de la correction n’était pas évidente. En effet, il est difficile d’avoir un regard critique et objectif lors d’un remaniement de dossier. Nous avons tenté de répondre au mieux aux commentaires pour enrichir et affiner notre travail.

Introduction

Sommaire

ZAC Gare de Rungis nouvelle composante de la petite ceinture un quartier face aux enjeux environnementaux

Jardin Charles-Trenet Lier l’avenir au passé

Historique Gentilly, début XIX ème Gare La Glacière Gentilly, fin XIX ème HBM, XX ème Zac gare de Rungis, XXI ème

Vocabulaire Assainissement Angle de rue Grands ensembles

Synthèse prospective

ZAC Gare de Rungis - nouvelle composante de la petite ceinture

ZAC Gare de Rungis, paris 13

Parc georges Brassens

Bois de Boulogne

Parc Clichy-Ba-tignolles - Martin

Luther-King

Parc des Buttes Chaumont

La ligne SNCF de la petite ceinture est un bandeau qui entoure paris, cette ligne, désaffectée depuis des décennies est devenue un espace de nature spontanée exceptionnel, encore préservé de la construction. Cette ceinture fait communiquer de grands parcs parisiens, comme Montsouris, les Buttes Chaumont, Batignolles...

La construction de l’écoquartier de la gare de Rungis forme un nouveau composant dans ce corridor, un nouveau type d’envi-ronnement écologique, et social, le tout en respectant le passage de la voie ferrée, sans dénaturer son tracé.

La petite ceinture dans le 14 èmeSource : la voie du 14ème

Direction Montsouris

Direction Buttes Chaumont

Parc montsouris

La Bièvre

1 / 150 000

Structure et bâtiment

voie de circulation

Trame verte et bleu

Plan des différentes matrices du paysage du site

La densité du bâti est très hétérogène avec en majorité des logements sociaux. Les voies de circulation viennent délimiter le bâti sous formes d’ilots. La vé-gétation appuie les formes des voies de circulation par les ali-gnements. Il existe également un nombre conséquent de jardins privés et de toitures végétali-sées.

A la suite de réflexions liées à la redynamisation de la ZAC de Rungis, Paris engage à l’horizon 2014 le réaménagement de la gare désaffectée en un écoquartier de 4ha. Le projet est une référence en termes de mixité sociale avec des logements, bureaux, une crèche, un EHPAD et logements universitaires destinés à différentes classes sociales. En termes de développement durable, l’aménagement des voies de circulations est dédié à la promenade et au transport non motorisé, l’accès aux rues est limité pour les automobilistes. Un parc permet la gestion des eaux pluviales. De plus le projet immobilier s’articule sur la volonté d’améliorer les performances énergétiques des bâtiments, ainsi que de déployer des énergies renouvelables sur l’ensemble de la ZAC (panneaux solaires et éoliennes).

ZAC Gare de Rungis - un quartier face aux enjeux environnementaux

LEGENDE

Emprise trottoir

Emprise voie de circulation

Emprise espace vert

Rétention d’eau

Emprise cimetière

Arbre

Bâtiment

Voie ferroviaire

Limite secteur pri-vé/public

Plan masse - ZAC de Rungis

Echelle : 1/2000ème

Coupe technique - ZAC Rungis Jardin

Charles-Trenet

Rue des longues raies

Petite ceinture

0m20m

50m100m

200m

Jardin Charles-Trenet - Lier l’avenir au passé

Ce jardin, créé en 2015,notemment par le paysagiste Michel PENA est composé d’une grande passerelle en bois permettant de le traverser d’Est en Ouest pour rejoindre le boulevard Kellermann à la Place de Run-gis. Ce jardin se veut être écologique, il fait partie du programme visant à réaliser 30 hectares d’espaces verts ans Paris avant fin 2020. Trois ter-rasses bordées d’allées, de talus fleuris et d’arbres fruitiers. Une terrasse centrale, le « salon solaire » est un espace voué au repos et à l’admiration du site donnant sur une mare évoquant le passage de la Bièvre. Ce bassin de 700m2 permet ainsi la récupération de 300m3 d’eau de ruissèlement des quartiers environnants, permet l’épuration par des plantes aquatiques et recréé une ambiance de cours d’eau, dont le quartier était privé depuis bientôt deux siècles.

Le jardin est un lieu qui rassemble les populations des logements proches, les enfants peuvent profiter de trois aires de jeux pour se défouler, mais à raison d’une heure par jour en période de confinement !

bien que très contemporain dans sa composition, est conçu pour relier le nouveau quartier aux rues adjacentes. Ce Jardin dont la topographie peut sembler étrange en plein Paris, est en fait creusé de façon à retrouver une idée du paysage de la Bièvre avant l’urbanisation frénétique du XIX et XX -ème siècle.

Le jardin est planté d’arbres fruitiers, de saules, les murs sont agré-mentés de Lonicera grimpant, et le bassin bénéficie de végétaux hélo-phytes et hélophiles. Les végétaux plantés sont issus de l’écosystème pa-risien et donc adaptées au climat.

Le jardin Charles TrenetPlan de masse - SEMAPA.FR

Photographie de Jean-Pierre ViguéSur cette photographie, on peut observer en arrière-plan la richesse et la diversité d’architecture des bâ-timents. Se côtoient des immeubles Haussmanniens ainsi que des HBM en brique rouge sur la droite, et des constructions contemporaines sur la gauche, positionnées devant une HBM. Un alignement d’arbres poursuit le jardin en dehors de son enceinte dans les rues avoisinantes (rues Annie Girardot, Brillat-Savarin et rue Madeleine Brès).Détails du jardin

Bassin de rétention

Aire de jeux

Jusqu’à la moitié du XIXème siècle, la commune de Gentilly est indé-pendante de Paris, elle surplombe la Bièvre depuis sa rive gauche. Il s’agit d’une commune agricole, bien que les rives de la Bièvre soient rapidement industrialisées, moulins, blanchisseries et tanneries s’y implantent par di-zaines. Cette industrialisation fait de la Bièvre un affluent pollué, et dange-reux lors de ses crues.

Gentilly, début XIX ème 1.3 Historique

La Bièvre

En 1844, la construction de l’enceinte de Thiers est terminée, englo-bant une partie de Gentilly. A partir de 1852, une ligne de chemin de fer est construite dans cette enceinte, c’est la petite ceinture qui vise à favoriser le transport de Fret à Paris et dans toute la France. En 1860, les quartiers de Gentilly compris dans l’enceinte sont annexés par paris. Ce sera le 13 -ème arrondissement. En 1882 la Gare de la Glacière Gentilly est inaugurée, se situant entre la place de Rungis et le Boulevard Kellermann, elle permet l’acheminement de marchandise dans le 13,14 et 15-ème arrondissement. L’enceinte est quant à elle déjà obsolète face aux nouvelles armes de l’armée Prussienne. Quant à la Bièvre, elle est cannalisée selon des convictions hygiènistes .

Gare La Glacière Gentilly, fin XIX ème 1.3 Historique

La Bièvre

Entre 1919 et 1929, l’enceinte de Thiers est détruite, car devenue inu-tile et insalubre. De nombreux projets sont avancés pour réhabiliter cette zone, mais les projets les plus ambitieux sont abandonnés pour laisser place à la construction d’une ceinture d’HBM, encerclant Paris.Pendant ce temps, la petite ceinture commence à perdre de son attracti-vité, remplacée par le transport routier. En 1934, le transport de voyageur est interrompu, le Fret survivra jusqu’aux années 1990. En 1998, la gare de la Glacière Gentilly est officiellement désaffectée, après de longues années d’agonie, laissant derière elle une immense dent creuse au nord du 13ème arrondissement

HBM, XX ème 1.3 Historique

La Bièvre

En 2004, un projet de quartier durable est lancé, le site de 4 hectares est confié à la SEMAPA. Le projet est de remplacer la gare par un quartier mêlant, architecture contemporaine et écologie. Le projet final a porté sur la réalisation d’un quartier accroché sur la pente naturelle reconstituée. Le quartier se développe autour d’un jardin public de 5 000 m² environ, placé au centre de la composition. La perméabilité visuelle entre les espaces publics et privés, est rendue possible par le bâti qui alterne les volumes hauts et volumes bas, les terrasses et les balcons. Cette conception est pensée pour relier les habitants de l’arrondisse-ment, autrefois séparés par une friche, et désormais reliés par un aménage-ment, qui fait revivre un site et son histoire.

Zac gare de Rungis, XXI ème 1.3 Historique

La Bièvre

Aujourd'hui, Gare de Rungis, premier éco-quartier parisien est terminé. Les premiers immeubles, la résidence étudiants/chercheurs et l'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes ont été livrés en 2012, la crèche en 2013, l'im-meuble de bureaux et les logements familiaux et le centre social en 2014. c'est avec l'ouverture du jardin en février 2015 que se termine l'aménagement de ce premier éco-quartier parisien.

L’assainissement des sols : Le terme d’assainissement peut aussi être utilisé pour désigner la dépollution d’un sol, avant sa ré exploitation, notamment lors de requalifications de friches industrielles. L’assainissement d’un sol peut nécessiter l’évacuation de déchets volumineux, la destruction de bâtiments, l’excavation du sol, son transport et son traitement. La pose de drains pour assécher un sol est aussi une forme d’assainissement.

L’assainissement des eaux : En ville, le système d’assainissement est un composant à part entière du paysage urbain, ces systèmes visent à évacuer les eaux usées et excrétas ainsi que les eaux pluviales. S’il subsiste des traces de systèmes d’évacuation des eaux usées et des eaux pluviales réalisés dans les temps très anciens, les structures que l’on trouve dans nos villes sont plus récentes. Elles sont pour une petite part héritées du Moyen-Age et pour une plus grande part du XIXe siècle, mais elles sont aussi le fruit d’autres évolutions survenues dans les dernières décennies.

Assainissement n. m. Le fait d’assainir ; son résultat. Assainir v. tr. d. Le soleil assainit les maisons humides = Les rend plus saines. Synonymes : Désinfecter, purifier, normaliser Définition Bordas, 1972

Assainissement

Vue de l’orangerie ; Jean Cotelle ; Château de Versailles Au sud du château de Versailles, la pièce d’eau des Suisses a permis d’assainir les marais, terrain destiné au Potager du roi.

Les égouts, service de l’assainissement, collecteur Sébastopol, Paris ; XXème siècle, scanné par Claude Shoshany

Projet réalisé après l’assainissement des friches de la gare La Glacière Gentilly ; Paris 13ème

Sources : "LA VILLE ET SON ASSAINISSEMENT Principes Méthodes et Outils pour une meilleure intégration dans le cycle de l’eau" Cédérom, 2003, Ed. CERTU https://www.bg-21.com/sites-contamines-et-friches-industrielles BG ingénieurs Conseils

Ewen André DEP 1

ANGLE DE RUEDéfinition

- Intersection de deux lignes droites ou de deux surfaces planes; coin : L’immeuble se trouve à l’angle des deux rues.

Apparition, fonction et forme

L’angle de rue existe depuis la création des pre-mières villes mais c’est avec l’avénement de la voiture que l’angle de rue a subi une réflexion approfondie pour diverses raisons :

• Espace social :

L’angle de rue constitue l’espace de rencontre des différents flux (véhicules, piétons, cyclistes). On favorise sur cet espace la dynamique pié-tonne de telle sorte à ce que le piéton passe le moins de temps possible sur l’espace alloué aux véhicules.

Voie de circulation

Trottoir

Bâtiment

Flux decirculation

Flux piéton

Schéma de dynamique des flux sur un carrefour

• l’angle, le bâti et les voies de circulation :

La voie de circulation est un élément qui agit sur la forme et la disposition de l’angle. Le tissu ur-bain agit également sur la nature de l’angle dans certains cas.On en distingue trois :

- Voie rapide, qui agissent sur les angles afin de ne pas perturber la vitesse des véhicules.

- Voie structurante sont utilisées afin d’accueillir le transit dans la ville. Il s’agit des boulevards, avenues et toutes voies importantes pour l’ac-cessibilité de la ville. Les angles de ces voies sont souvent structurés de manière à garder une bonne lisibilité de l’espace urbain.

- Voie de quartier, voie secondaire du tissu ur-bain qui comprend souvent une vitesse limitée. L’angle oblige le ralentissement par manque de lisibilité d’espace.

Voie rapide

Dessin des angles des ilots bâtis

Dessin des angles des ilots bâtis

Voie structurante

Dessin des angles des ilots bâtis

Voie de quartier

• Les différentes formes de l’angle :

Il existe plusieurs formes d’angles en architec-tures avec des vocatgions particulières comme par exemple la réduction ou augmentation de vi-tesse, réduction ou accroissement du champ de vision, limité les situations accidentogènes.

Angle stricte

Angle chanfrein

Angle arrondi

Angle arc de cercle

Angle goulot

L’angle dans la culture populaire :Ci contre, le Flatiron Building, quartier de Midtown à Manhattan (New York). Angle architectural iconique dans la culture populaire. Apparition fréquente dans le ciné-ma, la littérature et la peinture.

Ci dessous, la gare de terminus Hoenheim à Strasbourg. Architec-ture de Zaha HADID. Les angles de la gare sont effacés au profit de poteaux soutenant la toiture.

Sources : ENSA Nantes («Relation de l’angle architectural à l’intersection» Kevin HARTWELL), NACTO (nacto.org)

Thomas JATHIERELecture UrbaineDEP 1 Versailles - Marseille 2019

VOCABULAIRE URBAIN - AIZIER Nicolas - DEP1

DES DEFINITIONS COMPLEMENTAIRES

Selon le dictionnaire Larousse, un grand ensemble correspond à un groupe d’habitations nouvelles constituant une véritable agglomération (quartier d’une ville, ville nouvelle, groupe de quartiers de villes mitoyennes), dotée des équipements résidentiels, scolaires et administratifs nécessaires. (Dictionnaire en ligne consulté le 19 avril 2020)

Un complément du dictionnaire Le Robert nuance « un groupe d’habitations, quartier, immeubles d’habitations neuves conçues ensemble » (Le Robert Micro, édition Poche, 1999).

Termes associés : banlieue, HLM (habitat à loyer modéré), ZUP (zone à urbaniser en priorité), ZEP (zone d’éducation prioritaire), ville nouvelle, barres, tours, caves, cité, marge urbaine.

Le terme de grand ensemble s’utilise pour parler des nouveaux quartiers d’habitation édifiés en périphérie urbaine dans les années 1950 et 1960. On les distingue des cités ouvrières du XIXe siècle et des cités-jardins de l’entre-deux-guerres.

Pour la première fois mentionné par l’architecte et urbaniste Maurice ROTIVAL, dans la revue L’Architecture d’Aujourd’hui, en 1935 désignant la Cité de la Muette construite dès 1932 à Drancy, le terme de grands ensembles est plus largement employé après avoir été repris par Adrien SPINETTA (directeur de la Construction du ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme) en 1953 dans la même revue précédente.

L’appellation de « grands ensembles » s’applique plus largement pour désigner une construction normalisée avec une architecture de barres et de tours de grande ampleur, le plus souvent à caractère social, en périphérie de villes édifiés de façon très rapide entre 1955 et 1975 selon des méthodes répétitives de la construction industrialisée. Ces lieux sont souvent accompagnés de vaste espaces ornementaux composé de simples pelouses ou d’alignements d’arbres mais aussi d’un nombre important de places de parking pour répondre aux besoins de ménages.

Quelques-uns des grands ensembles les plus connus sont la Cité des Etats-Unis à Lyon (1920-1935), la Grande Borne à Grigny (1967-1971), l’Ilot Bièvre à Paris 13e (1956-1967).

Ce modèle d’aménagement du territoire prit fin le 21 mars 1973 par le Circulaire GUICHARD qui interdit la construction de tours et barres aux proportions démesurées par rapport à la population d’une ville.

D’après le service de l'Inventaire du ministère de la Culture français, un grand ensemble est un « aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments isolés, pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan-masse constituant une unité de conception. Il peut être à l'usage d'activité et d'habitation et, dans ce cas, comporter plusieurs centaines ou milliers de logements ».

Mais pour le géographe Yves LACOSTE, un grand ensemble est une « masse de logements organisée en un ensemble qui repose sur la présence d'équipements collectifs (écoles, commerces, centre social, etc.), une unité d'habitat relativement autonome formée de bâtiments collectifs, édifiée en un assez bref laps de temps, en fonction d'un plan global qui comprend plus de 1000 logements». Il n’existe cependant pas réellement d’accord pour l’emploi du terme selon un seuil de logement

Le sociologue René KAES ajoute le critère « d’habitat collectif entièrement nouveau répondant à une situation économique, technique et démographique nouvelle ».

MODERNITE ET STANDARDISATION

Le système de grands ensembles se développe en France dans un contexte particulier voulant s’opposer aux taudis insalubres représentés par des enfants jouant les caniveaux de ruelles sombres et étroites. Ses buts sont de limiter l’étalement urbain des zones pavillonnaires, de contrer l’insalubrité, de répondre à la demande en logements face à l’exode rural important et à la crise en logements d’après-guerre. Cette politique d’aménagement est une véritable avancée technologique, sanitaire et industrielle : ces logements se veulent être modernes, standardisés. Elle participe à l’essor de l’industrie du béton et des éléments préfabriqués. Grâce à ce type de logements, chaque foyer a accès à un confort nouveaux (frigidaire, téléviseur), des toilettes, à l’eau courante et une pièce d’eau alors qu’auparavant, beaucoup de ménages français n’avaient pas cette modernité.

LE PROCES DES GRANDS ENSEMBLES

Depuis les années 1960, cet urbanisme est vivement critiqué d’abord au cinéma avec Quarante mille voisins de Pierre TCHERNIA, Mélodie en Sous-sol d’Henri VERNEUIL en 1963 et Elle court, elle court la banlieue par Gérard PIRES en 1973. Puis dans les médias avec l’émission de télévision Droit de réponse de Michel POLLAC « Faut-il raser les grands ensembles ? » du 23 janvier 1982, avant de conquérir la population. Sont remis en question leur forme, l’aspect ville dortoir, leur gigantisme dévoreur d’espace, leur rupture avec la ville ancienne et leur monotonie.

La sarcellite envahit les foyers, son usage évoque la maladie des grands ensembles à partir de l’emblème des tours de Sarcelles

S’en suivent l’image clichée actuelle, d’habitat social précaire, d’un lieu dégradé, de façades lépreuses, d’uniformité grise, de banlieue où vit une population marginalisée et où l’alcoolisme, la criminalité, la délinquance sont fortement présents, mais cela n’est pas une généralité. On observe le retour de l’image de taudis dont cet aménagement voulait justement éradiquer à ces débuts.

PORTEUR DE GERMES POUR L’AVENIR

Pour certains architectes et urbanistes comme Cyrile HANAPPE, ces espaces sont porteurs de renouveaux aux niveaux environnemental, économique et sociale. Les grands ensembles vont-ils connaître une heure de gloire après des années de déchéances face à ces enjeux ?

Les grands ensembles sont riches de qualités inconscientes, souvent bien situés, avec une bonne orientation solaire et d’exposition au vent, ces lieux sont pourvus de vastes espaces ouverts et de parcs communs laissant imaginer des jardin-potager, des basses cours-urbaines dans une tendance aux nouveaux enjeux environnementaux et écologiques. Les façades en béton lisse peuvent accueillir des supports pour des murs végétaux, les toits-terrasses des ruches, des éléments d’énergies renouvelables (solaire et éolien).

Les grands ensembles d’hier pourraient faire l’objet de projets dans l’air du temps, porteur pour l’avenir.

Copropriétés de La Rouvière (9e arr.) à Marseille construit par Xavier Arsène-Henry de 1966 à 1975

Carte postale (éditions Combier) Grand ensemble de Sarcelles, 1975, Plus grand ensemble de France

Film documentaire en ligne : MENJOULET Jeanne, Filmer les grands ensembles, 2015, documentaire couleur, France, CHS (CNRS / Paris 1), 43 min. Avec les historiennes FOURCAUT Annie et CANTEUX Camille. Disponible sur : https://histoire-sociale.cnrs.fr/les-grands-ensembles-films/ , consulté le 18 avril 2020. Articles : SPINETTA Adrien, « Les grands ensembles pensés pour l’homme », L’architecture d’aujourd’hui, 46, février-mars 1953. MENGIN Christine, « La solution des grands ensembles », Vingtième Siècle, revue d’histoire, 64, « Villes en crise ?», octobre-décembre 1999, p. 105-111 LEGER Jean-Michel, « Grands ensembles », Politique du logement [En ligne], mis en ligne en juin 2016, consulté le 19 avril 2020. URL : https://politiquedulogement.com/dictionnaire-du-logement/g/grands-ensembles/ HANAPPE Cyrille, « Le grand ensemble peut faire du grand et de l’ensemble », Libération [En ligne], mis en ligne le 6 octobre 2016, consulté le 25 avril 2020. URL : https://www.liberation.fr/debats/2015/10/06/le-grand-ensemble-peut-faire-du-grand-et-de-l-ensemble_1398482 BERTHO Raphaële, « Les grands ensembles », Études photographiques [En ligne], 31 | Printemps 2014, mis en ligne le 08 avril 2014, consulté le 25 avril 2020. URL : https://journals.openedition.org/etudesphotographiques/3383#tocto1n4

Sarcelles – Vue sur le parc

Les Tours Nuages – Nanterre - 1981

GRAND ENSEMBLE

La ZAC Gare de Rungis est donc un nouvel aménagement public complet voulu par la Mairie de Paris et souhaitant répondre à différents besoins. Cet espace ce veut inclusif d’un point de vue social ainsi qu’environnemental au point de vue écologique. Son emplacement sur une ancienne gare installé sur un coteau de la Bièvre, entre le parc Montsou-ris et la porte d’Italie permet une articulation de l’espace urbain densément peuplé avec une forte circulation au niveau de la Place de Rungis. L’emprise de cette ancienne gare formait un espace im-perméable entre le quartier de la place de Rungis et celui du boulevard Kellermann et ce nouveau lieu de vie a pour objectif de redynamiser le quartier en favorisant les circulations douces. Cette transformation spatiale est un lieu de rencontre entre plusieurs entités comme la petite ceinture, le jardin Charles-Trenet et les nouvelles constructions.

Pour compléter cet exercice, nous aurions aimés pouvoir constater la réalité du terrain. Y a-t-il vraiment une mixité sociale ? Comment les habitants se sont approprié ce nouvel aménagement public ? Quelles traces du passé sont encore visibles aujourd’hui ? Sont-elles mises en valeurs, utilisées intelligemment dans l’espace public, ou bien ont-elles été détruites ? Sur place nous au-rions souhaité faire une coupe Nord-Sud de la rue des Longues Raies jusqu’à la rue Brillat-Savarin comprenant la petite ceinture, le jardin avec sa passerelle, le bassin de rétention et la rue avec ces immeubles adjacents. Arpenter les lieux nous aurait permis d’avoir une meilleure perception des espaces et de leurs interactions. De plus, on aurait aimé récolter des détails portant sur la nature des matériaux, des revêtements de sol, sur les relations entre les cheminements de la petite ceinture et ceux du jardin, ou encore sur les espaces en pieds-d ‘immeuble. Une visite sur site aurait également été intéressante pour se rendre compte de la taille des végétaux et des essences plantées et nous en aurions profité pour voir l’ombre portée de ces jeunes végé-taux ainsi que des immeubles alentour. L’appropriation de l’espace par les habitants du quartier est aussi un aspect social que nous aurions voulu connaître, si les personnes profitent pleinement des nouveaux usages qu’offre ce lieu.

Synthèse prospective

Mots-clefs

Plan avec composition ecoquartier ZAC Rungis :- https://mjscapes.wordpress.com/category/urban-development-2/

Information sur les objectifs attendus pour la ZAC Rungis :- https://deborahantoinat.wordpress.com/2010/02/10/zac-rungis-ancienne-gare-ecoquartier/- http://www.universal-paysage.fr/nos-projets-en-cours.html consulté le 20 avril 2020- https://www.paris.fr/equipements/jardin-charles-trenet-18077#photos consulté le 20 avril 2020- http://www.parisgarederungis.fr/Actualites/Gare-de-Rungis-le-chantier-se-termine consulté le 19 avril 2020Maitre d’ouvrage :

- https://alto-ingenierie.fr/projets-menu/references/immeuble-de-bureaux-zac-de-rungis-a-paris-13eme- http://www.tnplus.fr/projet/paris-zac-rungis/

Information vie du quartier ZAC Rungis : - https://www.paris.fr/pages/nouveaux-quartiers-du-cote-de-la-place-de-rungis-2845

Plan : géoportail + googlearth

Carte ancienne :- https://iiif.lib.harvard.edu/manifests/view/ids:7724973

informations petite ceinture et histoire :https://www.petiteceinture.org/Gare-du-Parc-de-Montsouris-1867.htmlhttps://www.petiteceinture.org/Description-de-la-Petite-Ceinture.htmlhttp://archives.paris.fr/arkotheque/visionneuse/visionneuse.php?

Sources

Assainissement - Ewen André

Grand ensemble - Nicolas Aizier

Angle de rue - Thomas Jathière