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Nom de l’œuvre ou L’objet d’art - Nom de l’auteur ou de l’artiste

CARTEL Artiste : Marc CHAGALL Titre de l’oeuvre : Paris par la fenêtre Dimensions : 136 x 141,5 cm Lieu de sa conservation : Musée Guggenheim à New York Date ou époque : 1913 Genre : Paysage Urbain de Paris Technique & Matériaux : Peinture à l’Huile Courant artistique : « chromatisme onirique »

PARIS PAR LA FENETRE

Arts du son Arts du langage Arts du quotidien

Arts du spectacle vivant

Arts de l’espace Arts du visuel

Oeuvres liées, références, etc.

Liens : 1 - Musée : http://www.arts-up.info/maitres/chagall/chagall.htm 2 - Musée : http://www.musees-nationaux-alpesmaritimes.fr/chagall/

MARC CHAGALL Vitebst (Biélorussie) 1887 - Saint Paul de Vence 1985 (Moyshe Shagal, dit) Né en 1887 dans le quartier juif de Vitebsk en Russie. Issu d’un milieu modeste, il grandit dans un shtetl de Biélorussie. Il s’installe à Paris en 1910, mais retourne en Russie à diverses reprises. Il est naturalisé français en 1937. Il s’inspire de la tradition juive et du folklore russe comme en témoignent particulièrement bien ses représentations de La Bible. Il n’appartient à aucun courant pictural, mais se rapproche du surréalisme et parfois du cubisme. Il s’est également essayé à la poésie et à la peinture sur vitrail (cathédrales de Reims et de Metz), c’est sans doute la raison pour laquelle son oeuvre est poétique et colorée comme si elle était perçue à travers des vitraux. Il a également peint « Le Poète » D’ailleurs, nous retrouvons les mêmes couleurs, ce qui nous permet de voir l’importance du bleu, du rouge et du vert dans sa palette.

Contexte (historique, social, artistique …) 1910/1914 Né dans la Biélorussie, au sein d'une famille juive hassidique, Moishe Zakharovitch Shagalov est l'aîné de neuf enfants. Il montre très jeune des dispositions pour le dessin et fait ses débuts dans un atelier de peintre. En 1907, il se rend à Saint- Pétersbourg, où il réussit à entrer à l'École impériale des beaux-arts. En même temps, il fréquente le cours d'art moderne que Léon Bakst vient d'ouvrir et y découvre les impressionnistes français. Dès lors, Paris l'attire : il y arrive en août 1910, francise son nom et devient Marc Chagall. Il se lie aussitôt avec l'avant-garde artistique (Delaunay) et littéraire (Apollinaire, Cendrars) de la capitale. À Van Gogh et aux fauves, Chagall demande d'abord une leçon de couleur (l'Atelier, 1910 ; le Père, 1910-1911). C'est pourtant au cubisme qu'il emprunte une manière nouvelle de présenter les rapports formels. La composition gagne alors en clarté et en dynamisme, le dessin en fermeté : Moi et le village (1911, MoMA, New York) est la première synthèse, sur un thème fréquemment traité, du folklore poétique qui lui est propre et des principes en vigueur à Paris ; À ma fiancée (1911, Berne) est riche d'un symbolisme érotique fort rare à cette époque dans le milieu parisien. D'autres importants tableaux indiquent peu après une exploitation plus concertée du cubisme, mais toujours à des fins et par des moyens originaux : teintes saturées soumises au dégradé rapide des valeurs, motifs très solidement construits (À la Russie, aux ânes et aux autres, 1911-1912, MNAM, Paris ; Le soldat boit, 1912-1913, Guggenheim Museum, New York). La première exposition particulière des oeuvres de l'artiste a lieu à Berlin en 1914.

Mes impressions sur cette oeuvre :

DESCRIPTION ET ANALYSE DE L’OEUVRE

Un paysage urbain Le premier plan est constitué par l’intérieur de l’appartement avec l’homme au double visage vu de profil, la chaise au dossier fleuri et le chat sur le rebord de la fenêtre. Au deuxième plan, on voit un train à l’envers et un couple semble flotter dans les airs horizontalement.

À l’arrière-plan, la ville avec ses immeubles et la tour Eiffel. Le paysage est vu depuis la fenêtre de l’appartement. C’est la tour Eiffel qui permet d’identifier la ville. Elle est mise en valeur par sa verticalité qui domine le paysage urbain. Sa partie supérieure est coupée, suggérant sa hauteur sans fin. En la peignant en blanc, le poète a accentué son caractère poétique. À l’arrière-plan, c’est la couleur blanche qui domine dans le tableau, comme si la tour Eiffel illuminait toute la ville. Un paysage poétique et moderne Les personnages ne sont pas traités de façon réaliste : le chat a une tête humaine, l’homme a un double visage, le couple semble flotter dans les airs à l’horizontale ; dans les airs, une figure énigmatique semble représenter un parachutiste, dont le parachute est traité comme le ciel, de manière géométrique, en triangle. La composition du tableau Elle s’organise autour des lignes verticales de la fenêtre au premier plan et de la tour Eiffel à l’arrière-plan. Une ligne oblique partage la composition en deux parties : une partie brune au premier plan et une partie blanche à l’arrière-plan.

Interprétation L’homme au visage double renvoie à la figure de Janus. On l’a interprété comme la figure du peintre regardant à la fois vers ses origines russes à l’Est et vers la France à l’Ouest, où se trouve sa nouvelle vie. Derrière la fenêtre, qui sépare l’espace intime et l’extérieur, un train avec sa machine à vapeur représente la modernité issue de la révolution industrielle. Mais cette représentation inversée des wagons et des roues donne à cette image un caractère étrange. Les couleurs qui dominent sont le blanc, le bleu, le brun et le rouge. Ces couleurs qui ne correspondent pas à la réalité donnent à la toile un caractère subjectif et poétique. La lumière semble émaner de la tour Eiffel qui irradie le paysage urbain de sa couleur blanche. Dans ses tableaux, Chagall aime à mêler le rêve et la réalité. Cette vision de Paris n’y échappe pas. Si la tour Eiffel et les immeubles nous renvoient précisément à la ville et à Paris, leur traitement plastique n’est pas du tout réaliste. Ainsi voit-on la tour Eiffel comme une apparition blanche, lumineuse et fantomatique qui se détache sur un ciel traité en losanges colorés sans aucun rapport avec la réalité des ciels parisiens. Par ailleurs, l’artiste peuple son univers urbain de personnages étranges : chat à tête humaine, homme à double visage, couple flottant horizontalement sur une mer de brume.

ConclusionChagall a été décrit comme « le poète aux ailes de peintre ».Cette appellation rend compte de sa sensibilité artistique et onirique. Sa peinture ouvre les portes de l’imaginaire et de l’inconscient. Son langage plastique est symbolique, métaphorique, soulignant ainsi la parenté entre poésie et peinture. C’est donc une vision éminemment subjective et poétique que le peintre nous donne de Paris. On peut voir le tableau de Chagall comme le reflet des préoccupations artistiques et poétiques du début du XXème siècle : - Une recherche de formes nouvelles - Un nouveau regard sur le monde moderne - Un double mouvement de rupture et de continuité