Vivre, travailler, investir au Sénégal

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vivre, travailler et investir au senegal D OSSIER RÉALISÉ PAR J EANNE D ROMATOURÉ Présentation du pays p. IV Pas à pas, les grandes étapes pour réussir p. VI Trouver un emploi sur place, une mission impossible ? p. X Travailler : quelques pistes... p. XII Les clés de l’économie sénégalaise p. XIV Des perspectives économiques favorables p. XV Créer une entreprise p. XVIII Zoom... sur les téléservices p. XX Zoom... sur le secteur du tourisme p. XXII © NathLaurent Tisserand-Mani - Fotolia.com

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Supplément Vivre, travailler, investir au Sénégal (juil.- août-sept. 2007)

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vivre, travailler et

investir au senegal

D O S S I E R R É A L I S É P A R J E A N N E D R O M A T O U R É

P r é s e n t a t i o n d u p a y s p . I VPa s à p a s , l e s g r a n d e s é t a p e s p o u r r é u s s i r p . V ITr o u v e r u n e m p l o i s u r p l a c e , u n e m i s s i o n im p o s s i b l e ? p . XTr a va i l l e r : q u e l q u e s p i s t e s . . . p . X I IL e s c l é s d e l ’ é c o n o m i e s é n é g a l a i s e p . X I VD e s p e r s p e c t i v e s é c o n o m i q u e s f a v o r a b l e s p . X VC r é e r u n e e n t r e p r i s e p . X V I I IZ o o m . . . s u r l e s t é l é s e r v i c e s p . X XZ o o m . . . s u r l e s e c t e u r d u t o u r i s m e p . X X I I

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VIVRE A L’ÉTRANGER I N°105 III

Le Sénégal, futur paysémergent ?

... Ces temps-ci, le Sénégal, c’est un peu l’endroit idéal pour l’ex-patriation. Un climat doux et ensoleillé tout l’année, une hos-pitalité légendaire, une stabilité politique historique et un

milieu des affaires en pleine mutation : le Sénégal a bien des atouts pour atti-rer les aficionados de l’Afrique francophone. Plusieurs milliers d’étrangers ne s’ysont d’ailleurs pas trompés. Et ils sont toujours plus nombreux chaque année, àvenir tenter l’aventure « sénégalaise » ; que ce soit dans le cadre d’ONG, de gran-des institutions internationales, d’entreprises privées ou via la création d’entre-prise.

Fort d’une démocratie au pluralisme politique intégral depuis 1981 et d’une li-berté d’expression, de presse et de droit à l’information, garantie par la consti-tution, le Sénégal a su s’attirer les louanges de la communauté internationale,les fonds des bailleurs et susciter l’intérêt de nombreux investisseurs.

Après une période difficile dans les années 80, le Sénégal a repris le chemin dela croissance au milieu des années 90, favorisé par la dévaluation du Franc Cfaen 1994. Grâce à de nettes performances enregistrées dans la plupart des sec-teurs d’activité et le bon dynamisme des activités dans le secteur tertiaire, le tauxde croissance est en moyenne de 5 % depuis 10 ans.Avec quelques secteurs phareen plein essor : les télécommunications, le tourisme et l’agro-industrie. Une vé-ritable dynamique s’est même installée car le pays met tout en œuvre pour at-tirer les capitaux étrangers.

Beaucoup reste à faire et c’est bien là le pari du pays.Avec la création de l’Agencenationale pour la promotion de l’investissement et des grands travaux (APIX) etle lancement en 2007 de la Stratégie de croissance accélérée (SCA), le Sénégalmise sur un futur émergent, dans le droit fil du Maroc, de l’Inde et de l’Afriquedu Sud. Le pays a ainsi assoupli les conditions et la durée nécessaires pour lacréation d’une entreprise. Des exonérations douanières et fiscales sont égale-ment accordées dans un certain nombre de secteurs.

Même si le climat des affaires n’est pas encore à la hauteur des exigences in-ternationales et que la région de Dakar, la capitale, est un chantier qui sembleinterminable, les dispositions sont relativement bonnes pour décider de choisirle Sénégal comme plate-forme régionale en Afrique de l’ouest.

senegal EDITO

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IV VIVRE A L’ÉTRANGER I JUILLET 2007

DossierSTUDYRAMA34-38, rue Camille Pelletan92309 Levallois Perret cedexTél. : 01 41 06 59 00Fax : 01 41 06 59 09e-mail : [email protected] au capital de 2 734 555 euros

Directeur de la publicationJean-Pierre [email protected]

Chef de publicité SénégalMélanie [email protected]él. : 06 83 14 43 08

FabricationSéverine Coatalen • Catherine Benoît

Couverture : © NathLaurentTisserand-Mani - Fotolia

La légende est formelle. C’est lepeuple wolof qui aurait un journommé le pays « Su-nu-Gal », notrepirogue.Chemin faisant,le « U » seserait transformé en « E » pour don-ner naissance au « Sénégal ».Vraiou faux, le pays, lui, pointe bienson nez sur la côte Atlantique ducontinent africain.Limité au nordpar la Mauritanie, à l’ouest par levaste Mali et au sud par la Gui-née et la Guinée-Bissau,le Sénégalfait figure de petit territoire d’àpeine 196 000 kilomètres carrés,situé en bordure du Sahel.Quelques11 millions de personnes se par-tagent un pays relativement platmais aux paysages variés.Alors quele nord-est subit les assauts d’uneinexorable avancée du désert et offredes panoramas sahéliens parfoisaustères, la région Casamance ausud irradie de verdure grâce aufleuve du même nom. Seuleconstante : le climat de type tro-pical chaud et humide avec une sai-son des pluies qui s’étend de juil-let à octobre, et une saison sèchemarquée par l’harmattan, un fortvent sec venu du désert.

UN PAYS STABLEIndépendant depuis 1960,le Séné-gal est un modèle de stabilité surle continent. Il n’a jamais connude guerre ni de coup d’Etat.Autantdire que sur la carte incertaine desdémocraties africaines francopho-nes, il fait partie des modèles.La première alternance politi-que a eu lieu dans le calme lors del’élection présidentielle de 2000qui a vu l’arrivée au pouvoir dulibéral Abdoulaye Wade, réélu enfévrier 2007 pour un mandat decinq ans. Fort d’une démocratie

au pluralisme politique intégraldepuis 1981 et d’une liberté d’ex-pression, de presse et de droit àl’information, garantie par laconstitution,le Sénégal a su s’at-tirer les louanges de la commu-nauté internationale,les fonds desbailleurs et susciter l’intérêt denombreux investisseurs.

LES COMMUNAUTÉSÉTRANGÈRESLe Sénégal compte de nombreuxétrangers. Guinéens, Maliens etautres ressortissants des Etatsde la sous région ouest-africainecôtoient des milliers de Libanais etde Toubabs,« les Blancs » en wolof.Arrivés au hasard d’une escale àla fin du XIXe siècle, les Libanaisont peu à peu été rejoints par descompatriotes.Trois à quatre générations plustard,ils seraient aujourd’hui quel-que 20 000 au Sénégal,très actifsdans le domaine du commerce etde la petite PME.Quant au « toubab », il est encore

majoritairement de nationalité fran-çaise. Héritage colonial oblige, lacommunauté de l’Hexagone est lar-gement majoritaire avec quelques16 000 ressortissants immatricu-lés à l’ambassade,à quoi il faut ajou-ter près de 10 000 non-immatricu-lés. Détachés des institutionspubliques, des Organisations nongouvernementales (ONG),des entre-prises privées, de l’armée ou exer-çant dans les institutions religieu-ses, les Français ont investitdifférents champs de la vie éco-nomique sénégalaise.Dans leur sillage,les ressortissantseuropéens et américains se sont éga-lement implantés dans le pays.Avecla crise ivoirienne,les sièges de nom-breuses organisations internatio-nales et d’entreprises ont quittéAbidjan pour le calme dakarois,emmenant avec elles des milliersd’internationaux.La communautécanadienne serait forte d’environ600 personnes,tandis qu’on comptequelques 500 ressortissants belges.

J.D.

I Le Sénégal

senegal PRÉSENTATION

• Superficie : 193 722 km2

• Population : 11 millions

d’habitants

• Densité : 51 hab./km2

• Langues : le français est la

langue officielle, le wolof est

la langue locale la plus parlée

• Monnaie : franc CFA

(parité fixe avec l’euro)

1 euro = 655,96 franc CFA

• Capitale : Dakar

• Religions : islam (90 %),

catholicisme (5 %), animisme

(5 %)

• Climat : tropical, humide au

sud, sahélien au nord

Les chiffres

REPERES

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VI VIVRE A L’ÉTRANGER I JUILLET 2007

QuelquesadressesI Air France :www.airfrance.com/snI Air Sénégal :www.airsenegalinternational.snI SN Brussels Airlines :www.brusselsairlines.comI Royal Air Maroc :

www.royalairmaroc.comI Iberia :www.iberia.comI TAP Air Portugal :www.tap.ptI Alitalia :www.alitalia.comI Fram :www.fram.frI Nouvelles Frontières :www.nouvelles-frontieres.fr

Y ALLERPremière destination touristiqueen Afrique noire francophone, leSénégal est desservi par de nom-breuses compagnies aériennes.AirFrance et Air Sénégal Internatio-nal relient Paris quotidiennement,SN Brussels Airlines propose 6 volspar semaine à destination de la capi-tale belge,tandis que quelques voya-gistes ont mis en place des vols char-ters, avec des départs qui se fontdepuis les villes de province del’Hexagone (Lyon et Marseille,deuxfois par semaine). Les tarifs sonttrès variables et dépendent de lapériode de votre voyage. Le flotde touristes venant surtout pendantl’hiver, les prix sont alors plus éle-vés.La meilleure stratégie est doncde réserver tôt.Pour faire face à la concurrencedes voyagistes, les grandes com-pagnies proposent également denombreuses promotions. Si vousn’êtes pas pressé,vous pouvez opterpour les billets dernières minutes,invendus des compagnies réguliè-

res et charters. D’une semaine àquinze jours avant le départ, voustrouverez sur Internet des réduc-tions allant jusqu’a 50 % sur le prixinitial du billet. Dernière solution,la technique du « pied de grue ».C’est bien simple : il suffit de ten-ter sa chance le jour du départ, àl’aéroport,au guichet de la compa-gnie.S’il reste des places, la com-pagnie vous embarquera à des prixdéfiant toute concurrence.

DE L’ENTRÉE À LA RÉSIDENCEPour les ressortissants de l’Unioneuropéenne,pas besoin de visa pourfouler le sol sénégalais. La pré-sentation d’un passeport valide etd’un carnet de vaccination à joursuffiront (fièvre jaune indispensa-ble). Au-delà d’un séjour de troismois,une carte de résident est indis-pensable. Elle est délivrée par leministère de l’Intérieur.Petit plus,non obligatoire,la carte consulaire.

Elle vous assure une protectionen cas de problème, et offre quel-ques facilités en matières de for-malités administratives telles quel’inscription sur les listes électo-rales ou la demande d’aide sociale.

DÉMÉNAGERIl y a ceux qui ont pour seul bagageun sac d’une vingtaine de kilos surle dos et ceux qui veulent empor-ter avec eux tout leur « petit chezsoi »...Qu’à cela ne tienne,plus d’unedizaine de compagnies de déména-gements internationaux assurentles liaisons avec Dakar. Un agentviendra estimer le volume de char-gement et vous proposera un devis.Il vous renseignera également surles modalités de passage en douaneet sur les assurances à contracteravant le déménagement.

SE LOGERAchat ou location,appartement ouvilla,centre-ville ou banlieue ? Tout

I Pas à pas, les grandesétapes pour réussirS’installer au Sénégal n’est pas bien compliqué, à condition de connaître les pratiques et adresses locales. Voici quelques pistes.

senegal S’INSTALLER

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dépendra de vos goûts,de votre bud-get et surtout de votre lieu de tra-vail.Car Dakar est une ville embou-teillée où il faut parfois plus d’uneheure et demie pour relier deuxpoints extrêmes.Quel que soit l’endroit, louer unehabitation à un tarif raisonnabledevient difficile.D’après les profes-sionnels de l’immobilier, les prixauraient été multipliés par 4 voirepar 10 dans certains quartiers,ces dix dernières années.Le centre-ville reste donc un luxequi se paye. Pour les incondition-nels de l’ambiance « klaxon » et vienocturne, ce coin offre quelquesavantages.On y trouve de nombreuxappartements de standing et pourlesquels il n’est pas nécessaire dese soucier des problèmes de sécu-rité, car un gardien est souventchargé de surveiller les entréesdes immeubles.On peut égalementy dénicher des villas,dans le quar-tier du plateau, le plus huppé ducentre. Inconditionnel du bord demer, vous trouverez votre bonheurdans les nombreux quartiers chicsqui s’étalent le long de la Corniche,de la pointe de Fann jusqu’auxAlmadies.C’est d’ailleurs dans ceslieux que de nombreuses institu-tions internationales et les ambas-sades ont élu domicile.Avec l’urbanisation galopante, denouveaux quartiers dit « semi rési-

dentiels » et moins onéreux ont éga-lement vu le jour ces cinq derniè-res années (Sacré Coeur 1 et 3,Extension VDN). Les adeptes desambiances populaires, n’ont quel’embarras du choix avec les quar-tiers tels que les Libertés,les Sicap,Amitié,Yoff et Ngor pêcheur, mêmes’il vaut mieux se renseigner aupréalable sur les conditions de sécu-rité... et de bruit. Pour cela, riende tel que les « on-dit de la rue »et une petite déambulation.Un bonmoyen de prendre le pouls du quar-tier et de se tenir informé d’une éven-tuelle location.Car en matière d’im-mobilier, l’information circulebeaucoup de bouche à oreille.N’hé-sitez pas à demander à un habitantsi un logement est disponible,il sauravous aiguiller.Dans certains endroits, on trouvedes « courtiers » qui ont dans leursdossiers parfois autant de logementsque certaines agences.Leur hono-raire de visite tourne en généralautour de 1000 francs CFA.Les nombreuses agences immobi-lières qui ont l’exclusivité pour lesgrands logements, demandent unmois de loyer de frais d’agence etune caution de deux mois.Avant designer un bail, pensez à procéderà un état des lieux minutieux,sansjamais hésiter à exiger les amé-nagements nécessaires (réservoirsd’eau,etc.) au risque d’avoir à payer

vous-même les travaux... Et sur-tout, n’oubliez pas les arriérés defacture, un grand classique !

S’ÉQUIPER,ÉLECTRICITÉ, EAU,GAZ, INTERNET

Trouver de l’électroménager et meu-bler sa maison n’est pas un pro-blème. De nombreuses enseigneslocales proposent tout ce qu’il faut,neuf et d’occasion.Ne vous atten-dez pas pour autant à faire des affai-res : tous les produits sont impor-tés ! Petite compensation toutefois :le plaisir de se faire faire des meu-bles sur mesure chez le menuisierdu coin.En matière d’électricité, les pri-ses et le voltage sont les mêmesqu’en France (230 V).Pour toutedemande d’abonnement,il suffit dese rendre dans une des agencesSénélec, la compagnie généraled’électricité, muni du numéro decompteur et du bail.Reste que lescoupures sont fréquentes. Autantdire qu’un groupe électrogène estpresque incontournable pour qui neveut pas passer sa journée à rumi-ner contre la Sénelec. L’eau, elle,coule à flot et est d’assez bonne qua-lité. La Sénégalaise des eaux enassure la distribution.Pour ce qui est du gaz,on trouve desbouteilles dans les stations services,les grandes surfaces et dans les petitscommerces.La bouteille de 12,5 kgcoûte 7 190 francs CFA.Avec le « boom » des télécommuni-cations,l’accès à Internet s’est démo-cratisé et le réseau fonctionne rela-tivement bien.Orange-Sonatel proposeune connexion illimitée (ADSL 512)moyennant 20 000 francs CFA parmois.Les accros du haut-débit,peu-vent se réjouir :des connexions d’unméga et de deux mégas sont éga-lement disponibles depuis peu(40 000 et 72 000 francs CFA).

SCOLARISEREn matière de structures scolaires,les bonnes adresses ne manquentpas :de l’école privée au Lycée fran-çais en passant par les établisse-

VIVRE A L’ÉTRANGER I N°105 VII

I AGS Sénégal :

Tél. : (221) 821 09 06 / 822 54 30.

E-mail : [email protected] SGC Sénégal :

Tél. : (221) 545 03 35.

E-mail :

[email protected]

SGC Sénégal est également

présente en France.I DTAM :

Tél. : (221) 820 50 66/ 820 50 68.

E-mail : [email protected]

Travaille avec de nombreux

groupes français et

internationaux.I SDV :

Tél. : (221) 839 00 00.

E-mail : [email protected] Maerks Sénégal :

Tél. : (221) 859 11 11.I Air Trans International :Tél. : (221) 869 83 30.

E-mail : [email protected]

La société est présente

principalement en France et en

Italie.

y

Compagnies dedéménagement international

REPERES

CONTACTSEn FranceI Ambassade du Sénégal :

14, avenue Robert-

Schumann, 75007 Paris.

Tél : (33) 1 47 05 39 45.I Consulat du Sénégal :

22, rue Hamelin, 75116 Paris.

Tél : (33) 1 47 04 40 56.

www.amb-senegal.fr

En BelgiqueI Ambassade du Sénégal :

196, avenue Franklin-D.-

Roosevelt, Bruxelles 1050.

Tél. : (32) 2 673 00 97.

En SuisseI Consulat honoraire duSénégal :

25, route de Berne, 1010

Lausanne.

Tél. : (41) 21 652 18 42.

Egalement d’autres

consulats honoraires à

Zürich, à Lugano et à

Fribourg.

Au SénégalI Ambassade de France :

1, rue Hassan-N’Doye, Dakar.

Tél. : (221) 839 51 00.

http://www.ambafrance-

sn.orgI Ambassade de Belgique :

Avenue des Jambaars, BP 524

Dakar.

Tél. : (221) 889 43 90.

www.diplomatie.be/dakarfrI Ambassade de Suisse :

Rue René-N’Diaye (angle rue

Seydou-Nourou-Tall), B.P.

1772, Dakar.

Tél. : (221) 823 05 90.

http://www.eda.admin.ch/d

akar

Page 6: Vivre, travailler, investir au Sénégal

VIII VIVRE A L’ÉTRANGER I JUILLET 2007

ments internationaux.Pour les adep-tes de l’enseignement « à la fran-çaise », le mieux reste les struc-tures conventionnées par l’Aefe(Association des écoles françai-ses de l’étranger) car les ensei-gnements des programmes sontidentiques à ceux des écoles, descollèges ou des lycées de l’Hexa-gone, assurés par des professeursdétachés de l’Education nationale.Pas de différence de niveau nonplus. Et les examens (brevet et bac-calauréat) sont organisés sur place.Cela permet donc aux élèves depoursuivre leurs études en France,sans retard.Petit bémol toutefois :les frais d’inscriptions qui restentélevés.Autre solution, l’enseigne-ment à distance. Les cours y sontdispensés par le Centre nationald’enseignement à distance (Cned).Tous les niveaux et plus de 3 000thèmes d’enseignements sont pro-posés. Une option presque incon-tournable pour qui réside hors deDakar (à l’exception de Saint-Louis,Thiès et Ziguinchor qui comptentdes écoles élémentaires convention-nées).Pour ce qui est de l’enseigne-ment supérieur,de nombreuses uni-versités européennes et canadiennesproposent également un certainnombre de diplômes par correspon-dance avec, dans certains cas, desexamens organisés sur place.Pour en savoir plus :www.cned.frhttp://telesup.univ-mrs.fr/, le sitede la Fédération Interuniversitairede l’enseignement à distance enFrance (FIED) (385 formationsproposée par 37 universités).www.teluq.uquebec.ca, le site del’enseignement à distance de l’uni-versité du Québec à Montréal(UQUAM).

GÉRERLe Sénégal fait partie de l’UEMOA(Union économique et monétaireouest-africaine) qui regroupe 8 paysde la sous-région.A ce titre,la mon-naie est le franc CFA, indexé surl’euro depuis janvier 1999,avec uneparité fixe.

senegal S’INSTALLER

Des Masters français delivrés au SénégalI Le Centre TRAINMAR de Dakar, pôle d’excellence de formation,première structure en Afrique à délocaliser des masters français,démarre ses inscriptions pour l’année académique 2006-2007.

Sous la tutelle du ministère de l’Economie Maritime et des Transports MaritimesInternationaux et sous l’égide du Conseil Sénégalais des Chargeurs (COSEC) et duPort Autonome de Dakar (PAD), le Centre Trainmar de Dakar a démarré depuis2003, en partenariat avec l’Université des Sciences et Technologies de Lille, desformations débouchant sur l’obtention de deux Masters :• Euro Master en Commerce et Management des Affaires Internationales (Master CMAI)• Euro Master en Management Logistique et Ingénierie des Transports (Master MLIT)Il s’agit d’une délocalisation des enseignements en vue de l’obtention dediplômes français de 3ème cycle à Dakar.Niveau~minimun requis: Maîtrise, diplôme d’Ingénieur ou équivalent.Les trois premières promotions du Centre Trainmar de Dakar ont eu pour Parrainsrespectifs:

ISon Excellence Maitre Abdoulaye WADE, Président de la République du Sénégal,

IMonsieur Macky SALL, Premier Ministre ,

IMonsieur Djibo Leyti KA, Ministre d’Etat, Ministre de l’Economie Maritime et

des Transports Maritimes Internationaux.Les recrutements pour l’année académique 2006/2007 ont démarré. Lespersonnes intéressées par ces formations sont priées de prendre contact avec leCentre TRAINMAR de Dakar dans les meilleurs délais.Attention, le nombre deplaces est limité. • Pour toutes informations complémentaires, contacter:Le CENTRE TRAINMAR de Dakar, Immeuble COSEC1er étage avenue Malick SY X Autoroute - DakarTel : 822 51 20 - 8490707 - 651 96 18 - Fax : 823 1659 - 823 Il 44 E.mail: [email protected] - ctrainmar@yahoofr • Site web : www.trainmar.sn

1. LES ÉTABLISSEMENTSHOMOLOGUÉSI Lycée Français Jean Mermoz :

Route de Ouakam, Dakar.

Tél. : (221) 860 45 33.

http://membres.lycos.fr/lyceeme

rmozdakar-I Institution Sainte Jeanned’Arc :

147, avenue du Président

Lamine-Guèye, BP 2074, Dakar.

Tél. : (221) 821 67 69/ 821 30 52.I Cours Sainte-Marie-de-Hann :

Route des Pères-Maristes,

Dakar.

Tél. : (221) 832 08 29.

www.refer.sn/sngal_ct/edu:csmh

/accueil.htmI Ecole Franco-Sénégalaise DialDiop :

56, avenue Franklin-Roosevelt ;

B.P. 6033, Dakar.

Tél. : (221) 821 64 73.

www.efsdialdiop.com

I Ecole Franco-Sénégalaise deFann :

Rue Aimé-Césaire, BP 5045,

Dakar.

Tél. : (221) 825 04 58.

E-mail : [email protected]

2. LES ÉTABLISSEMENTSINTERNATIONAUXI Dakar Academy :

Route des Pères-Maristes, Hann

II, B.P. 3189, Dakar.

Tél. : (221) 832 06 82.

www.dakar-academy.orgI The International School ofDakar :

Fenêtre Mermoz, BP 51 36,

Dakar.

Tél. : (221) 825 08 71/860 23 32.

www.isd.snI Ecole Actuelle Bilingue :

Corniche Ouest, BP 21 901,

Dakar.

Tél. : (221) 825 48 25.

Scolarisation

Page 7: Vivre, travailler, investir au Sénégal

LES BANQUESLes opérations de change peuvents’effectuer dans les banques,à l’aé-roport et dans la plupart des grandshôtels,mais ils prélèvent une com-mission de 2 à 5 %.Mieux vaut donc utiliser les guichetsde retraits. Les frais seront moinsélevés,quoiqu’ils soient variables enfonction des établissements bancai-res.Votre conseiller saura vous lepréciser.Même si les cartes de cré-dit sont acceptées dans un nom-bre croissant de commerces,la mon-naie liquide reste de vigueur enmatière de paiement. Pas de pro-blème,de nombreuses banques natio-nales et internationales sont repré-sentées au Sénégal. Desétablissements bancaires françaisaux banques américaines (Citibanket Western Union) en passant parla banque marocaine.Toutes sontéquipées de guichets de retrait.

PAYER SES IMPÔTSAu Sénégal, le régime de l’impôtsur le revenu est déclaratif. Ilincombe au contribuable d’effec-tuer sa déclaration d’impôt auprèsde l’administration fiscale.Toute-fois, ce système n’est pas applica-ble aux contribuables n’ayant quedes revenus salariaux.Ces dernierssont soumis au régime de la rete-nue à la source.Le mode de calcul repose sur undroit proportionnel et un droit pro-gressif.En ce qui concerne le droitprogressif, il y a dix tranches derevenus avec des taux variant de0 à 50 %. Pour des revenus de 0à 600 000 francs CFA,le taux estde 0,de 600 001 à 2 475 000 francsCFA, il varie de 18 % à 28 %.Au-dessus, il s’échelonne entre 30et 50 %.Le barème progressif pré-voit l’application de 5 parts maxi-mum selon la situation de famille

et le nombre d’en-fants à charge.Les versementsvolontaires pourla constitutiond’une retraite,lesprimes d’assu-rance vie,les pen-sions et les rentesviagères sontdéductibles durevenu global.L’ensemble desavantages ennature (loge-ment,véhicule defonction) consen-tis par les entre-prises au profit deleurs salariés estsusceptible d’êtreintégré dans lecalcul de l’impôt.

J.D.

VIVRE A L’ÉTRANGER I N°105 IX

BanquesI CBAO :1, place de l’Indépendance, BP 129, Dakar.Tél. : (221) 839 96 96.www.cbao.snI Banque international pour le Commerce et lecrédit du Sénégal (BICIS) :2, avenue Léopold-Sédar-Senghor, BP 392, Dakar.Tél. : (221) 839 03 90/ 839 03 91.www.bicis.snI Société générale des banques au Sénégal(SGBS) : 19,Av. Président Léopold-Sédar-Senghor,BP 323 Dakar.Tél. : (221) 839 55 00.www.sgbs.snI Attijariwafabank :31 Avenue Léopold Sédar Senghor, Dakar.Tél. : (221) 889 98 98.www.attijariwafabank.snI Caisse Nationale du Crédit Agricole duSénégal (CNCAS) :45, avenue Albert-Sarrault, BP 3890, Dakar.Tél. : (221) 839 36 36.www.cncas.sn

Page 8: Vivre, travailler, investir au Sénégal

X VIVRE A L’ÉTRANGER I JUILLET 2007

QuelquesadressesEn France• Espace Emploi International :48, boulevard de la Bastille,

75012 Paris.

Tél. : (33) 1 53 02 25 50.

www.emploi-international.org

• Apec International :51, boulevard Brune, 75689 Paris

Cedex 14.

Tél. : (33) 1 40 52 20 01.

www.apec.fr

A Dakar

• ANAEM :place de l’Indépendance, 4,

avenue L.-S.-Senghor, BP 4114,

Dakar.

Tél.: (221) 821 08 42

www.anaem.social.fr

• Comité Consulaire pourl’emploi :1, rue EL Hadj Amadou-Assane-

Ndoye, Dakar.

Tél. : (221) 839 52 63.

Ils sont jeunes, parfois moins jeu-nes, ils veulent changer de vie ousont déçus par le manque d’em-ploi ou de perspectives de carrièreintéressantes dans leur pays.Alorsils viennent au Sénégal. Un choixd’expatriation qui n’est pas sansembûches. « C’est loin d’êtrefacile », constate Mari Lehoux,directeur de la représentation del’Anaem,l’Agence nationale d’ac-cueil des étrangers et des migra-tions au Sénégal et au Mali, « il ya pas mal de gens qui restent surle carreau. » Car le marché de l’em-ploi est encore très restreint auSénégal : alors qu’on estime que40 % de la population active estsans emploi,c’est le secteur infor-mel qui capte près de 70 % des tra-vailleurs.Au total, il y aurait quel-que 200 000 emplois recensés dansle secteur « formel »,dans à peineplus de 1 000 entreprises. Autantdire que les offres ne courent pasles rues.Vu le nombre de chômeurs,certains corps de métiers ont unepolitique de préférence nationale.

A titre d’exemple, les architectes,avocats,pharmaciens n’ont aucunechance d’obtenir un permis de tra-vail.Pour les autres, il faut faire lachasse à la petite annonce dans lesjournaux internationaux et sur lessites des grands groupes qui ontdes filiales au Sénégal.Vous pou-vez aussi tenter une petite balade surles nombreux sites des cabinets derecrutement spécialisés sur l’Afri-que.Sur place, les moyens de déni-cher une offre d’embauche sont min-ces. En un an, l’Anaem n’a diffuséqu’une petite dizaine d’offres d’em-ploi. Si ce n’est pas par bouche àoreille ou grâce à un bon réseau rela-tionnel que l’information vous arrive,il y a une autre une solution,pour lesressortissants français :le comité del’emploi au Consulat de France.Crééen 1995, cette structure fait unedémarche active auprès des entre-prises de l’Hexagone et étrangè-res.Et si votre profil convient à unedes entreprises,vous voilà en bonnevoie. « Il a fallu se faire connaîtremais maintenant on a de plus en plus

d’offres », affirme Delphine Guzzo,conseillère emploi-formation auConsulat de France. « En 2002,on n’a eu que 25 postes à pourvoir,alors que depuis 5 mois nous en som-mes a 41. »Les profils les plus recher-chés sont les techniciens et ingénieursde l’industrie et du BTP, les com-merciaux et les cadres pour les direc-tions administratives et financiè-res. Une condition donc : apporterune plus-value.Même s’il ne faut passe faire d’illusion : dans la majo-rité des cas, les entreprises propo-sent des contrats locaux. « Lesemployeurs ont changé leur manièrede recruter »,explique Mari Lehoux,« ils abandonnent le contrat expa-trié et se tournent vers une main-d’œuvre locale de mieux en mieuxformée et meilleure marché. »Il vousfaudra donc faire face à une rudeconcurrence dont celle de jeunesSénégalais très diplômés parfois sor-tis tout droit d’écoles européenneset qui reviennent travailler dans leurpays. Point positif toutefois : bonnombre d’entreprises locales aimentà faire remarquer qu’elles emploientdes expatriés. Bien souvent,le per-sonnel international apporte desexpériences et des connaissancesenrichissantes à l’établissement.Côté salaires, il vaut mieux ne pasmiser sur les niveaux occidentaux.A moins bien sur, d’avoir un profiltrès recherché et cela se négocie.Mais rien n’est impossible ! Avec un salaire local, on peut trèsbien vivre,en faisant quelques petitscompromis,sur le confort par exem-ple ou la nourriture. Une questionde choix de vie...

J.D.

I Trouver un emploi sur place, une mission impossible ?

Ils sont quelques-uns à venir tenter leur chance au Sénégal, sans le sésame du contrat d’expatriation. Un pari culotté, mais pas impossible, même si la route vers un emploi est parfois chaotique.

senegal TRAVAILLER

I Il vous faudradonc faire face

à une rudeconcurrence dont

celle de jeunesSénégalais très

diplômés parfoissortis tout droit

d’écoles européenneset qui reviennent

travailler dans leur pays.

Page 9: Vivre, travailler, investir au Sénégal

XII VIVRE A L’ÉTRANGER I JUILLET 2007

LE VOLONTARIATINTERNATIONALPartir en mission à l’étranger touten bénéficiant d’un statut publicprotecteur ? Voilà qui est possiblegrâce au Volontariat internatio-nal (VI). Chaque année, une cen-taine de jeunes diplômés effectuentleur Volontariat au Sénégal,que cesoit dans le secteur privé (VE) oudans l’administration (VA).Pour postuler à l’ancien statut deCoopérant du service national(CSN) il faut remplir certainesconditions : avoir entre 18 et 28ans, être de nationalité françaiseou européenne, être en règle avecles obligations de service nationalde votre pays, mais surtout fairepreuve d’une grande motivation.Ladurée des missions est de six à vingt-quatre mois.Véritable tremplin pour les jeu-nes diplômés, le VI concerne tousles secteurs de métier,avec une pré-dominance pour le BTP,l’informa-tique,le commerce et la médecine.Rendez-vous sur le site Internet,vous y trouverez toutes les infor-mations et les offres à pourvoir.

CIVI : 77, boulevard Saint-Jacques, 75998 Paris Cedex 14.Tél. : (33) 810 10 18 28.www.civiweb.com

L’ENSEIGNEMENTPour pénétrer le monde de l’en-seignement au Sénégal,mieux vautêtre titulaire d’un diplôme dansle métier.Pour les Français,ce seral’Education nationale (Capes,

Capet,agrégation,concours de pro-fesseurs des écoles) avec une voieroyale :postuler depuis la France,lors des demandes d’affectationannuelles.Le Sénégal est une des-tination très demandée, mais lesbesoins sont importants. Dix éta-blissements sont gérés ou travail-lent en collaboration avec l’AEFE(Agence pour l’enseignement fran-çais à l’étranger) qui affecte etrémunère les titulaires de l’Educa-tion nationale.Sorti du cursus classique,il est pos-sible de se faire recruter par un éta-blissement sur place en contrat localet ce en postulant directementauprès des structures.L’Alliance française, qui assure ladiffusion de la langue et de la cul-ture française,embauche aussi desenseignants.Le personnel est géréle SCAC (Service de coopérationet d’action culturelle) de l’Am-bassade de France et des postessont ouverts aux non-titulaires.

A.E.F.E : 19/21, rue du Colonel-Pierre-Avia, 75015 Paris.Tél. : (33) 1 53 69 30 90 / (33) 1 53 69 31 99.www.aefe.diplomatie.fr

L’HUMANITAIREOn ne compte plus les ONG et lesassociations de solidarité interna-tionales implantées au Sénégal,sur-tout à Dakar. Il faut dire que letravail est énorme,que ce soit dansle domaine de la santé, de l’édu-cation ou du développement. Onestime que plus de 50 % des Séné-galais vivent en dessous du seuil

de pauvreté. Une pauvreté qui necesse d’augmenter ces dernièresannées. Depuis la dévaluation duFranc CFA en 1994, le chômages’est accru. L’explosion démogra-phique, la diminution de la pro-duction agricole et l’augmentationdu prix du baril de pétrole n’ont pasarrangé les choses.La plupart des structures interna-tionales possède une antenne àDakar (Unicef, HCR, Pam, etc.)et bien souvent un bureau régio-nal pour l’Afrique de l’Ouest quicoordonne les bureaux des pays.Beaucoup d’ONG sont égalementimplantées, parmi lesquelles, LaCroix Rouge Internationale (CICR),l’Ordre de Malte, Caritas, Aide etAction, Oxfam,Tostan, Save TheChildren.Sans compter les milliersd’ONG sénégalaises dont les siè-ges fleurissent à chaque coin de rue.Le Congad,le Conseil des ONG d’Ap-pui au Développement pourra vousfournir la liste des structures pré-sentes au Sénégal.Toutes ont besoinde personnel, mais le recrutementse fait souvent depuis l’étranger,surle site ou par bouche à oreille.Et lescandidatures sont nombreuses. Ilfaut donc avoir une formation solideet une expérience de terrain avérée.Les structures embauchent aussibien du personnel médical,que destechniciens dans les secteurs del’agronomie et des juristes.

Congad : Sacré Cœur 3,Villa N°114, BP 4109, Dakar,Sénégal.Tél. : (221) 824 41 16.www.congad.sn

J.D.

I Quelques pistes...En plus du secteur privé, il y aussi un certain nombre de grandes institutions des Nations Unies et d’ONGinternationales qui recrutent.

senegal TRAVAILLER

I Véritable tremplinpour les jeunesdiplômés, le VI

concerne tous lessecteurs de métier,

avec uneprédominance pour

le BTP, l’informatique,le commerce et la

médecine.

Page 10: Vivre, travailler, investir au Sénégal

XIV VIVRE A L’ÉTRANGER I JUILLET 2007

LE SECTEUR PRIMAIRE (14,7 % DU PIB)L’agriculture a enregistré une haussede 12,2 % en 2005, grâce à unebonne campagne agricole. Maisdans l’ensemble,son taux de crois-sance est incertain car la produc-tion agricole, dominée par l’ara-chide et les céréales (mil),se heurteaux contraintes liées aux aléas cli-matiques et aux restructurationsdes circuits de distribution. Et sielle continue à occuper la majo-rité de la population active sénéga-laise,sa désaffection est constante,même si aujourd’hui, des effortsencore timides sont faits sur les cul-tures maraîchères d’exportation.La pêche, essentiellement artisa-

nale,connaît également une baissede ses rendements depuis plusieursannées en raison d’une diminutionde la ressource halieutique.

LE SECTEURSECONDAIRE (21,7 % DU PIB)Les tensions inflationnistes du mar-ché pétrolier ont été défavorablesau secteur secondaire. Sa crois-sance est estimée à 4,2 % en 2005contre 6,2 % en 2004.L’extraction des ressources natu-relles constitue le pan le plus impor-tant du secteur secondaire, avecnotamment des phosphates :1,5 million de tonnes de phospha-tes sont produites et transforméeschaque année. L’industrie agroa-limentaire représente une part

importante du tissu industriel enterme de chiffre d’affaire.Avec seshuileries, les unités de décorti-cage des arachides et du riz,sucre-ries,conserveries industrielles,usi-nes de transformation des produitsde la mer et brasserie,elle se tailleune part importante.De nombreux produits de consom-mation sont également produits surplace tels que les emballages, lesparfums et les cosmétiques. Dansle domaine de la construction, lesinvestissements de la diaspora sou-tiennent l’activité du BTP et la pro-duction de ciment (plus de 2 mil-lions de tonnes par an).

LE SECTEUR TERTIAIRE (63,6 % DU PIB)Depuis plus d’une dizaine d’années,le secteur connaît une véritableembellie. Il enregistre une haussede 5,5 % en 2005,grâce aux télé-communications.Les très bonnes infrastructures ontengendré de nombreux investis-sements dans les téléservices (cen-tre d’appel) et l’Internet.En matière de tourisme,le Sénégalest entré dans le peloton de tête despays africains recevant des milliersde touristes.Près de 700 000 pour l’année 2006,d’après les chiffres du gouverne-ment.Malgré son potentiel,le sec-teur connaît quelques difficultés.

J.D.

I Les clés de l’économiesénégalaiseDepuis une dizaine d’année, l’économie sénégalaise se porte relativement bien en raison d’une croissancesoutenue, portée par un secteur tertiaire dynamique. Toutefois, la base économique du pays reste fragile enraison d’une faible diversité des activités, d’un tissu industriel peu développé et d’une dépendance importante vis-à-vis de l’agriculture.

senegal INVESTIR

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L’hôtellerie, un secteur porteur

• PIB : 353 019 francs CFA par

habitant en 2006.

• Croissance du PIB : 5 %

(2000-2005), 2 % (2006).

• Inflation en 2006 : + 2,1 %.

• Exportations : + 8,4 % en

2005. Produits arachidiers,

produits de la pêche, acides

phosphoriques et engrais.

• Importations : + 12,3 % en

2005. Il s’agit de produits

pétroliers, de riz, de blé et de

biens de consommation.

• Balance commerciale :

déficitaire d’environ 1,45

milliards d’euros.

• Les clients : Le Mali est le

premier client, suivi par l’Inde

et la France. La Gambie, l’Italie

et l’Espagne deviennent aussi

d’importants clients.

• Les fournisseurs : la France

est de loin le premier

fournisseur du Sénégal : 28 %

de part de marché en 2005.

Suivie par le Nigeria, le Brésil,

la Thaïlande, les Etats-Unis et

la Chine.

• Dette publique extérieure :

47 % du PIB en 2005, 17 %

en 2006. Elle a diminué en

raison de l’annulation de la

dette par le FMI.

Quelques chiffres

REPERES

Page 11: Vivre, travailler, investir au Sénégal

« En route vers le sommet. »Tel estle slogan actuel du gouvernementsénégalais. Des grands panneauxpublicitaires répartis sur les grandsaxes de la capitale se chargent dele rappeler.Le Sénégal ambitionned’être un pays émergeant et pourcela, il met les bouchées doubles.Grands Travaux et promotion del’investissement,voilà les deux maî-tres mots de la stratégie mise en

œuvre pour atteindre un taux decroissance soutenu d’au moins 8% à l’horizon 2015.Les perspec-tives sont plutôt favorables, maisil reste beaucoup à faire.Après une période difficile,le Séné-gal a repris le chemin de la crois-sance au milieu des années 90,favo-risé par la dévaluation du franc CFAen 1994.Les indicateurs économi-ques sont alors passés au vert : le

taux de croissance du PIB a étéen moyenne de 5 %, entre 1995et 2005,avec un pic de 6,1 % pourla seule année 2005. L’économiesénégalaise a enregistré de nettesperformances dans la plupart dessecteurs d’activités,portée par undynamisme des activités dans lesecteur tertiaire (commerce et télé-communications) et l’agriculture.Fort de cette trajectoire de crois-

I Des perspectives économiques favorablesAvec une croissance soutenue, des infrastructures en plein essor et une fiscalité favorable, le Sénégal fait les yeuxdoux aux investisseurs.

senegal INVESTIR

VIVRE A L’ÉTRANGER I N°105 XV

Page 12: Vivre, travailler, investir au Sénégal

La CCIAD auservice dudéveloppementéconomiqueActeur incontournable Créée en 1888, la Chambre deCommerce d’Industrie etd’Agriculture de Dakar est unétablissement public àcaractère professionnel.Interface privilégié entre lespouvoirs publics et le secteurprivé, elle joue un rôle pivotdans l’économie sénégalaise. LaCCIAD représente l’ensembledes opérateurs économiques dela région de Dakar et défend lesintérêts généraux desentreprises industrielles,commerciales et agricoles. Elleest consultée sur toutes lesquestions concernant la vie del’entreprise et donne son avissur tous sujets d’actualitééconomique.Les missions de la CCIADElle participe activement audéveloppement de la région deDakar et mène de nombreusesactions pour remplir sesmissions.• Assister les entreprisesLa CCIAD joue un rôleprépondérant dans lesdomaines de la création, lapromotion, l’encadrement etl’assistance des entreprisesprivées. Elle met son expertiseau service des opérateurséconomiques en leur offrantune large gamme de servicesadaptés à leurs besoins.• FormerOffrir des ressources humainesde qualité en formant deshommes et des femmes aptesà répondre aux besoins desentreprises, c’est l’une desmissions fondamentales de laCCIAD. Le Centre de FormationConsulaire propose uneformation initiale et continueadaptée aux exigences dumarché.• InformerLa CClAD fournit desinformations économiquespratiques et fiables. Elle éditede nombreux ouvrages,brochures et revues et disposed’un fonds documentairespécialisé très riche.

XVI VIVRE A L’ÉTRANGER I JUILLET 2007

sance et ces bons résultats,le Fondsmonétaire international a annulésa dette multilatérale.Résultat :en2006,la dette extérieure du Séné-gal n’était plus que de que 17 %du PIB.« On est dans un contexterelativement favorable aux inves-tissements », confirme Michel Der-rac,chef de la Mission économiqueà l’Ambassade de France de Dakar,« d’autant que le pays présente beau-coup d’avantages : il est politi-quement stable, le cadre de vie estagréable et il est bien situé par rap-port aux capitales européennes etNew-York. »

DYNAMIQUE ÉCONOMIQUEEn raison de sa position géographi-que, le pays est aussi un véritablepoint d’entrée sur toute l’Afriquede l’Ouest. L’ancrage du Sénégaldans de nombreuses structuresrégionales (Union économique etmonétaire ouest-africaine,le Nou-veau partenariat pour le dévelop-pement de l’Afrique, l’Union afri-caine) et l’amélioration progressivedes relations avec les pays voisins,pourrait à terme permettre de véri-tables débouchés vers les 70 mil-lions de consommateurs de larégion. Le Sénégal a certes unepetite économie,mais elle présentede nombreuses niches d’investisse-ments,notamment en raison de lafaiblesse de son tissu productif.Depuis 2000 et l’arrivée au pou-voir du Président libéral AbdoulayeWade, d’importantes réformesstructurelles ont modifié le paysageéconomique du pays. Au fil desannées,de nombreuses entreprisespubliques ont été privatisées, à lafois dans la filière agricole (Sona-cos pour l’arachide et Sodefitexpour le coton) et dans les infrastruc-tures (eau, transport ferroviaireet surtout télécommunications).

FAVORISER LA CROISSANCEAutant d’atouts que l’Apix (Agencenationale pour la promotion de L’in-vestissement et des grands travaux)

n’hésite pas à mettre en avant pourattirer les entrepreneurs du mondeentier. Cette structure autonome,créée en 2000, est la pièce maî-tresse d’une dynamique économi-que dévolue aux investisseurs prin-cipalement étrangers.Afin de créerun environnement favorable auxaffaires,un guichet unique a été misen place dés 2000,mais n’est véri-tablement opérationnel que depuispeu.« Grâce à la simplification desprocédures et le regroupement detoutes les entités ministérielles dansnos locaux, il ne faut aujourd’huique 48 heures pour créer une entre-prise »,assure Soulèye Wade,chargéde communication à l’Apix.Un nou-veau code de l’investissement ins-tauré en 2004 a également per-mis des exonérations douanières etfiscales dans un certain nombrede secteurs.Depuis janvier 2005,les autorités sénégalaises ont mêmelancé une Stratégie de croissanceaccélérée (SCA),mise en oeuvre en2007.L’objectif est d’atteindre unecroissance soutenue de 7 à 8 % afinde faire du Sénégal un pays émer-geant d’ici à l’horizon 2015.Aveccette stratégie,les autorités se lan-cent un défi à elles-mêmes en décla-rant vouloir transformer l’actuelenvironnement des affaires,encoretrop souvent compliqué,en un envi-ronnement des affaires de classeinternationale.Pour cela,5 « grap-pes » à fort potentiel ont été iden-tifiées autour desquelles il s’agit debâtir de véritables pôles de compé-titivité (Agriculture et agro-indus-trie, NTIC,Tourisme et produitsdérivés,Textile et confection,Indus-trie culturelle artisanat d’art etles produits de la mer).

NOMBREUX CHANTIERSEt comme il n’y a pas d’investis-sement sans infrastructures,l’Etata entamé de nombreux chantiers.Jusqu’à présent, le pays vivait surles infrastructures en place à sonindépendance.Plus de 40 ans après,les routes sont en mauvais état etaucune autoroute ne permet de dés-

engorger l’urbanisation galopanteet la pression des activités dansla région de Dakar qui regroupe àelle seule près d’un quart de la popu-lation.Quant à l’aéroport,il devientvite saturé sous l’affluence des 700000 voyageurs annuels.« Le retardd’équipement est important »,pré-cise Michel Derrac,« mais cela com-mence à bouger, même si c’est unpeu désordonné. » Résultat,depuisun an : la capitale sénégalaise etsa banlieue sont truffées de trous.Les grues et les entrepreneurs s’ac-tivent, si bien qu’aujourd’hui, lesbâtiments et les routes bituméescommencent à sortir de terrecomme des champignons.Le nou-vel aéroport International BlaiseDiagne, devrait être opérationneld’ici 5 ans. Quant à la premièrephase de l’autoroute (Dakar-Pikine,12 kilomètres), elle serait en ser-vice en 2008. Dans la zone Norddu port,des réaménagements pourles portes conteneurs devraient éga-lement permettre d’améliorer lacompétitivité du Port autonome deDakar,un des plus modernes sur lescôtes d’Afrique de l’Ouest.

INVESTISSEMENTSEN HAUSSELes investisseurs ne s’y sont d’ail-leurs pas trompé.Héritage colonialoblige,la majorité d’entre eux,sontfrançais et ils couvrent tous les sec-teurs d’activités. On compteaujourd’hui au moins 250 entre-prises hexagonales implantées auSénégal,dont deux tiers de PME.Mais si la France reste le premierbailleur de fonds et le premier inves-tisseur du pays,l’implantation d’au-tres nationalités est de plus en plusimportante. Les Américains, lesCanadiens,les Espagnols viennentainsi se frayer un chemin sur le mar-ché sénégalais aux cotés des redou-tables concurrents que sont les paysémergeants tels que l’Inde,la Chine,l’Afrique du Sud ou le Maroc.En 2004, une forte progressiondu taux d’investissement (7 %) aété enregistrée. Cette année-là, ilreprésentait 21,1 % du PIB séné-

senegal INVESTIR

Page 13: Vivre, travailler, investir au Sénégal

galais (contre 20,4 % en 2003)et serait même de 21,8 % du PIBen 2005. Peu a peu, l’investisse-ment privé devient plus dynamiqueque l’investissement public et rap-proche le pays de son objectif de25 % établi dans le cadre de la stra-tégie de croissance accélérée.

SECTEUR DEL’ÉNERGIEReste que sur cette partition har-monieuse il y a quelques petitsbémols. Et pour cause : en 2006,le Sénégal a enregistré un des tauxde croissance du PIB le plus fai-ble de cette dernière décennie avecà peine plus de 2 %. « Cela nousa fait très mal, mais il ne faut pasavoir de conclusions hâtives il s’agitd’un petit soubresaut », précise Sou-lèye Wade, « c’est un ensemble defacteurs qui nous ont porté préju-dices : nous avons essuyé un ande campagne électorale dans un

pays ou tout est très politique etil faut dire que l’augmentationdu prix du pétrole a fait tomber àl’eau toutes nos prévisions. »Le Sénégal fait face à un accrois-sement considérable de sa facturepétrolière. Une augmentation quifait aussi resurgir un problèmestructurel, celui de la productiond’énergie.La Senelec, l’entreprisenationale connaît des difficultés detrésorerie et souffre de l’insuffi-sance de la production. Or, « lesecteur de l’énergie est incontour-nable si on veut relancer l’envi-ronnement des affaires », estimeMadani Tall, directeur des opéra-tions à la Banque Mondiale.Le pays n’a jamais cherché à déve-lopper les énergies alternatives,alorspour palier ces manques d’électri-cité,il a recours à des centrales indé-pendantes et à la production du bar-rage de Manantali au Mali quifournit l’appoint nécessaire d’élec-

VIVRE A L’ÉTRANGER I N°105 XVII

REPERES

POUR EN SAVOIR PLUS

I S’implanter au Sénégal,Mission économique deDakar, UbiFrance, 2006 -230 pages - 64,40 euros H.T.Réf. : 9782279451813.

I L’Apix :www.investinsenegal.comI La Mission économique del’Ambassade de France:www.ambafrance-sn.orgI Investir en zone Franc :http://www.izf.net/izf/index.htm

tricité.Mais si la situation s’est untout petit peu améliorée, le mau-vais état des infrastructures enmatière de transport et de redis-tribution d’électricité cause encorede fréquents délestages et pannes,au point d’handicaper de nombreu-ses entreprises.Alors même si àl’heure actuelle, le Sénégal par-vient à attirer des investisseurs étran-gers, Madani Tall estime « que cen’est pas à la mesure de son poten-tiel. Il faut pour cela que l’environ-nement des affaires soit bien meil-leur ». Un point de vue que partagel’ensemble des acteurs de l’écono-mie au Sénégal. « Une réforme desinstitutions est nécessaire pour empê-cher les impayés et la corruption,admet Michel Derrac, car les entre-prises courent souvent après leurpaiement et font face à des contrô-les fiscaux un peu tordus et ce sontles PME qui en souffrent le plus. »

J. D.

Page 14: Vivre, travailler, investir au Sénégal

XVIII VIVRE A L’ÉTRANGER I JUILLET 2007

Créer une entreprise au Sénégal estrelativement simple et rapide. Unguichet unique a été mis en placeen 2000.C’est l’Agence nationalepour la promotion de l’investisse-ment et des grands travaux (APIX)qui regroupe dans ses locaux desreprésentants de chaque minis-tère impliqué.Le temps nécessaire pour la créa-tion de l’entreprise a donc considé-rablement diminué : il faut désor-

mais entre 48 heures et une quin-zaine de jours.En matière de financement,il existede nombreuses possibilités. Auniveau national,les banques implan-tées au Sénégal, les organismesde crédit-bail et de micro créditet l’Agence de développement etd’encadrement des petites et moyen-nes entreprises (ADEPME) peu-vent accompagner les entrepre-neurs. Au niveau international, la

Société financière internationale(SFI),l’Agence française de déve-loppement (AFD) et sa filière Pro-parco proposent des appuis à l’in-vestissement.La Banque européenne d’investis-sement (BEI) et la Banque ouestafricaine de développement(BOAD) fournissent également desprogrammes de financement.

PRÉCAUTIONS ÀPRENDREAvant de se lancer dans l’aven-ture il est recommandé de bien serenseigner.Toute implantation sup-pose des études préalables.Pour sefamiliariser avec le marché local,rien de tel que des voyages de pros-pection.Il ne faut pas non plus hési-ter à frapper aux portes des cabi-nets locaux de conseils àl’implantation, et même à sonnerchez les « anciens », les entrepri-ses déjà implantées.Ils peuvent êtrede très bon conseil.Au moment de la création, il vautmieux se tourner vers des spécia-listes, avocats d’affaires et notai-res reconnus,car s’il faut toujoursprendre des précautions avant touteimplantation,cette pratique est par-ticulièrement valable ici.« Le Séné-gal, c’est beaucoup d’informel, mêléà un cocktail de contrôles adminis-tratifs, il faut être blindé », remar-que un chef d’entreprise.Et pour cause :l’environnement desaffaires n’est pas entièrementassaini et les cas d’arnaques sontencore fréquents. « On voit beau-coup de gens qui viennent ici et

I Créer une entreprise au SénégalAvec des procédures simplifiées, la création d’une entreprise devient un jeu d’enfant.

senegal INVESTIR

Un groupe qui investit et croit au Sénégal

Doté de 500 km de côte sablonneuse le long de la

façade occidentale la plus avancée du continent

africain, le Sénégal est au confluent de l’Europe et

des Amériques et à ce titre, est à un carrefour des

grandes routes maritimes et aériennes.

Le Groupe Bolloré établi au Sénégal depuis 1926

par le biais de la SOCOPAO, est aujourd’hui, leader

dans les branches d’activités que sont : la

Consignation, la Manutention, la Logistique, le

Transit et l’Entreposage.

Elle est représentée par les filiales du groupe que

sont SDV, SAGA, SOCOPAO et SENEGAL -TOURS.

Le Groupe Bolloré peut se targuer d’avoir accompli,

par sa capacité d’anticipation et de vision à long

terme, un travail de titan qui porte ses fruits.

De fait, avec prés de 2000 personnes au Sénégal et

des investissements annuels de plusieurs milliards

de Francs CFA, le Groupe au Sénégal fait partie des

acteurs économiques de référence.

Ce ne peut être une fin en soi car la concurrence et

l’ouverture des marchés pouvant à tout moment

affaiblir ce leadership.

Une place de choix qu’il faut conserver sinon

développer

Au port tout comme dans les rues de Dakar, la

« marque » SDV, SAGA ou SENEGAL-TOURS est

indéniable. C’est dire que le groupe pèse dans

l’échiquier national au vu du montant des taxes

douanières collectées via ses services transit, des

impôts qui sont versés à l’Etat et de la masse sala-

riale octroyée à ses employés.

Il convient de souligner que dans un milieu écono-

mique particulièrement difficile, le Groupe Bolloré

reste « un partenaire incontournable pour le déve-

loppement économique de notre pays » selon le

Ministre sénégalais du travail, de l’Emploi, de la

Fonction Publique et des Organisations

Professionnelles

Le groupe BOLLORE au Sénégal lève un coin de voile...

Page 15: Vivre, travailler, investir au Sénégal

qui se cassent les dents parce qu’ilsne sont pas préparés », note unindustriel.

OPTIONS POSSIBLESPour implanter une activité au Séné-gal,il y a plusieurs alternatives.Pre-mière possibilité :créer un bureaude représentation qui n’a pas voca-tion commerciale et qui sert de relaisentre le siège et le pays.Deuxièmeoption : la succursale.Cette struc-ture n’a pas de personnalité juri-dique et elle a vocation à existerdeux ans au maximum. Ou bien,et c’est le modèle le plus répandu,la filiale de droit sénégalais. L’en-treprise peut prendre plusieurs for-mes : SARL, SA, entreprise indi-viduelle, groupement d’intérêtéconomique ou société en nom col-lectif.L’appui aux entreprises estassuré par divers établissements.

Trois questions à...I Pierre Michaud, Directeur de Fidafrica, cabinet de conseiljuridique et fiscal membre de Price Waterhouse Coopers.

Le Sénégal souhaite avoir un environnement des affaires de classe

internationale. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Il y a une réelle volonté politique pour améliorer l’environnement des

affaires, mais il faudrait encore que les initiatives arrivent au plus bas

niveau de l’administration. Il suffit de voir les contrôles fiscaux pour

s’apercevoir qu’il y a quand même un peu de corruption. C’est la même

chose en matière de justice. Mais personne n’en parle.

Que conseillez-vous aux entrepreneurs qui veulent investir au

Sénégal ?

Il faut être le plus réglementaire possible. Les gens ont parfois tendance

à aller voir untel, lui donner quelque chose pour faire avancer le dossier,

mais c’est biaisé dès le départ. Ce qu’il faut, c’est de la patience et

l’affaire finira par avancer d’elle-même.

Vous êtes un observateur de la vie économique sénégalaise depuis

plus de 30 ans, y a-t-il des secteurs particulièrement porteurs

aujourd’hui ?

Dans un contexte de mondialisation et avec la concurrence de pays

comme l’Inde ou la Chine, les investisseurs européens doivent apporter

de la plus value. S’il s’agit d’industrie, il faut entreprendre dans des

domaines techniques très précis. Sinon, il faut s’orienter vers le

tourisme, les centres d’appels et les cultures agricoles de contre-saison.

Je pense qu’un des secteurs d’avenir, c’est l’agro-industrie.

La Chambre de commerce offreaux opérateurs économiques uneassistance en aval et joue le rôlede médiateur entre les pouvoirspublics et les acteurs privés.Troissyndicats patronaux existent auSénégal tandis que le CIFAS (Clubdes investisseurs français au Séné-gal) regroupe 110 entreprises.

Pour en savoir plus :• Apix : www.apix.sn• Agence française de dévelop-pement : www.afd.fr• Banque ouest africaine dedéveloppement : www.boad.org• Agence de développement etd’encadrement des petites etmoyennes entreprises :www.adepme.sn• Banque européenne d’investis-sement : www.bei.org

J.D.

Page 16: Vivre, travailler, investir au Sénégal

XX VIVRE A L’ÉTRANGER I JUILLET 2007

Alors que certaines entreprises sesont frayé un chemin dans le sec-teur des télécommunications,d’au-tres optent pour les téléservices,unsecteur qui connaît une belle embel-lie depuis 5 ans.Le premier centre d’appel a été crééà Dakar en 2002.Aujourd’hui, onen compte près d’une vingtaine.« C’est un des secteurs les plus pro-metteurs en terme de croissanceet de service que l’on peut géné-rer », estime Gilberto de Barros,spécialiste du secteur privé à la Ban-que mondiale.Dans les pas du Maroc, mais àun degré moindre, le Sénégalessaye de se positionner sur le mar-ché mondial.Le secteur fait d’ail-leurs partie d’une des cinq bran-

ches de la Stratégie decroissance accélérée

(SCA) et bénéficie àce titre d’un cer-

tain nombred’avantages fis-

caux et doua-niers.

Il fautdire que le pays ne man-

que pas d’atouts.La main-d’œu-vre est relativement bien formée et,surtout,les infrastructures télépho-niques sont de très bonne qualité.Le réseau de la téléphonie fixe està la pointe de la technologie avecdes centres de commutations numé-

risés tandis que le débit de la bandepassante ne cesse d’augmenter.Aujourd’hui,le Sénégal peut se tar-guer,à l’image de l’Afrique du Sud,de gérer l’un des réseaux du conti-nent les mieux ouverts sur l’inter-national grâce aux liaisons télépho-niques directes utilisant latransmission par câble sous-marinà fibre optique et les transmis-sions par satellites.

J.D.

I Zoom... sur les téléservices

Avec des infrastructures téléphoniques à la pointe et de nombreux investissements, le secteur des téléservices esten plein boom.

senegal INVESTIR

I Aujourd’hui, leSénégal peut se

targuer, à l’imagede l’Afrique du Sud,

de gérer l’un desréseaux du

continent les mieuxouverts sur

l’international.

Trois questions à...I Alexis Madrange, administrateur Général du groupe ADHAO

Que fait un Centre de contact multimédia ?On propose des services haut de gamme pour le compted’entreprises françaises. On fait notamment de la prise de rendez-vous en couplant appels téléphoniques et mails. On utilise aussi lechat, les SMS ou le Fax. On a démarré il y a un an en optant pourun marché de niche, ce qui nous permet d’assurer la pérennité denos investissements. On a actuellement 22 clients et 34 personnesen production et nous prévoyons d’être une centaine début 2008.

Vous être installé au Sénégal, quels avantages présente le payspour une entreprise comme la vôtre ?Avant tout, on voulait faire du service mais en y associant unenotion de développement. Le Sénégal nous permettait de monterune entreprise de taille relativement importante en sachant quetrès vite elle serait rentable. Dans la logique d’un service haut degamme, il nous fallait aussi du personnel qualifié. Or on est dansun pays francophone, et on trouve des jeunes à minimum bac +3, àqui on propose de bons salaires.

Pensez-vous que dans le domaine des téléservices, le pays aitles moyens d’être parmi les leaders mondiaux ?Le Sénégal commence à se positionner sur le marché commeoutsider. En matière d’offshore, il fait aujourd’hui partie des quatrepremières destinations citées, ce qui n’était pas le cas l’annéedernière.Mais il y a encore quelques efforts à faire notamment en matièrede locaux : les bureaux n’existent presque pas et les coupuresd’électricité représentent aussi un coût supplémentaire à gérer.

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XXII VIVRE A L’ÉTRANGER I JUILLET 2007

Mélangez des plages de sable blancavec un climat doux et ensoleillétoute l’année,ajoutez-y une pointede patrimoine historique et vousobtenez le Sénégal.Une tambouillequi a de quoi attirer les curieux.« La Californie de l’Afrique »comme aimait à la définir le poèteLéopold Sédar Senghor, estaujourd’hui la première destinationtouristique d’Afrique Noire fran-cophone.Pour autant,« le tourismen’en est encore qu’à ses balbutie-ments », remarque Jean-ClaudeRash,le directeur à Dakar de Séné-gal Tour. Depuis les années 80, lesecteur connaît des hauts et desbas. Après un ralentissement del’activité dans les années 90,en rai-son de la crise casamançaise,le tou-risme balnéaire « made in Séné-gal » a su se faire un nom.Résultat :en 2005, le pays a enregistré plusde 700 000 entrées de touristes,d’après les statistiques frontaliè-res. Un chiffre qu’il faut toutefoisrelativiser.Selon les statistiques des

professionnels,seules 467 000 per-sonnes se seraient rendues dans desétablissements hôteliers cette mêmeannée, un chiffre quasi identiquedepuis près de 5 ans.

UN SECTEUR ÀPROMOUVOIR« On stagne, lance un hôtelier, heu-reusement que les Français conti-nuent à venir par sympathie sinonla destination n’est plus très attrac-tive. » Principal frein à ce déve-loppement du tourisme : le prixdu billet d’avion. Les taxes d’aé-roport représenteraient en effet prèsde 30 % du prix d’un billet char-ter,à quoi il faut ajouter la concur-rence de destinations comme cel-les des Caraïbes. « Avec la paritéfranc CFA/euro et un dollar faible,nos prix ont considérablement aug-menté par rapport à nos concur-rents de la zone dollar », regretteJean-Claude Rash.Malgré la créa-tion d’une Agence nationale de pro-motion touristique, le secteur est

encore insuffisamment promu,alorsque les professionnels estiment quecela suffirait à relancer la desti-nation sur le marché.De plus,la for-mation dans le domaine de l’hô-tellerie, du tourisme et de larestauration reste faible, tant envolume qu’en qualité.

TOURISME D’AFFAIRESMais la donne pourrait bien chan-ger d’ici peu,car le secteur consti-tue une des priorités de la Straté-gie de croissance accélérée (SCA).Pour atteindre les 1,5 million detouristes à l’horizon 2010,un cer-tain nombre d’exonérations doua-nières et de crédits d’impôts sontaccordés aux entrepreneurs.Dansle cadre des travaux qui sont effec-tués pour le sommet de l’Organisa-tion de la conférence islamique(OCI) qui doit se ternir à Dakaren mars 2008, l’Etat mise égale-ment sur le tourisme d’affaires. Ils’agit de faire de Dakar, une capi-tale attractive avec des hôtels cinqétoiles et des lieux d’accueil pourles congrès. Un pari que le paysn’aurait pas de mal à réussir. Dequoi, peut-être, créer une vérita-ble dynamique profitable à l’ensem-ble du secteur...

Pour en savoir plus :www.sapco.snBureau du tourisme à Paris,Ambassade du Sénégal à Paris :14, avenue Robert-Schumann,75007 Paris.Tél.:(33) 1 47 053973. www.ambassenparis.com

J. D.

I Zoom... sur le secteur du tourismePilier majeur de l’économie sénégalaise, le secteur du tourisme est aujourd’hui à la recherche d’un deuxièmesouffle.

senegal INVESTIR

I En 2005, le pays a

enregistré plus de 700 000 entrées

de touristes, d’après

les statistiquesfrontalières.

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Le lac rose Ret Ba