VIRGILE FRAISSE SEA-ME-WE 3 · 2019-10-23 · Compte-rendu de projet SEA-ME-WE 3 SEA-ME-WE 3 a...

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VIRGILE FRAISSE SEA-ME-WE 3 ……… DOSSIER DE RESTITUTION ……………

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VIRGILE FRAISSE

SEA-ME-WE 3………

DOSSIER DE RESTITUTION……………

VIRGILE FRAISSE

SEA-ME-WE 3………

DOSSIER DE RESTITUTION……………

In response to an anthropologist method, Virgile Fraisse’s work invests communication’s protocols by film and installation. By criticizing neo-liberal strategies, his films investigate cultural influences of transcontinental relationships, for example through an image of a submarine fiber optic cable’s deployment (SEA-ME-WE, 2015-2018), or through absorption mechanisms and extension of occidental patterns (as in Situations Suivantes, 2014, with a South African community’s Americanization process). Therefore, how to measure possibilities to counter the colonization of images circulation? With a pastiche tone, parodying the film format becoming then playgrounds, characters embodies contradictory positions one after the other. Pursuing this dialectical logic with an in situ dimension, the installations convoking architect gestures shape our physical access to information; the installations require the audience to take position.

Virgile Fraisse (b. Paris, 1990) studied at Otis College (USA),  ENSBA (FR) and at Le Fresnoy (FR).  He took part in collective exhibitions such as: Les Ateliers de Rennes, À Cris Ouverts (FR) – Un barbare à Paris, Fondation Ricard (FR) – Hors Pistes Traversées, Centre Pompidou (FR) – 1st Karachi Biennale (PK) – Panorama 20, Le Fresnoy (FR) – Grande section !, CAC Halle des Bouchers (FR) – Instatata, Kunsthal Aarhus (DK) – Hotel Europa, Art Vilnius (LT) – Wicked Problem, Triangle France (FR) – 61e Salon de Montrouge (FR) – LOOP Festival Discovery Award (SP) – Les Voyageurs, Palais des Beaux-arts Paris (FR). His first solo show was organised at Clark House Initiative (IN). His movies were showed many times, including at : FID Marseille (FR), Impakt Festival (NL), Survival Kit (LV), Palais de Tokyo (FR), KHOJ (IN), Caro Sposo (FR), Centre Pompidou (FR), Labor Zero Labor (FR), Festival Séries Mania (FR), Athens Digital Arts Festival (GR), CAC Malaga (ES), Biennale de l’Image Possible (BE), Contemporary Istanbul (TR), Joburg Art Fair (ZA). SEA-ME-WE 3 will soon be screened at FID Marseille (FR) and ICA Singapore (SG).

Compte-rendu de projet SEA-ME-WE 3

SEA-ME-WE 3 a suivi les différentes parties décrites dans le dossier de candidature, le travail de recherche, la réalisation d’un film et d’une installation sculpturale. En plus du CNAP, le projet a été soutenu par le festival Marseille/Provence 2018, les Mécènes du Sud, le CNC-DICRéAM (aide à la production) et la FNAGP (aide au projet).

En amont des recherches menées à Singapour pour la réalisation du film une première étape de travail a été effectuée en France dans les fonds d’archives de France Télécom et à la Seyne-sur-mer à la base maritime d’Orange Marine. Ces recherches m’ont permis d’écrire la performance SMW_S réalisée au FRAC PACA le 1er septembre 2018 et de nourrir des réflexions sur le film alors en développement. La performance au FRAC prenait la forme suivante : pendant une dizaine de minutes, trois comédiens mettaient en scène les différentes parties du projet SEA-ME-WE, que je conduis depuis 2015. Le récit commençait par Marseille, s’augmentant des recherches mentionnées ci-dessus, puis suivant une animation graphique réalisée pour la performance, les acteurs performaient des textes en français et en anglais le long de ce parcours cartographique, traversant les chapitres marseillais, siciliens, pakistanais, indiens et aboutissant à un trailer du film de Singapour présenté à Rennes.

La production du film SEA-ME-WE 3 a également suivi les étapes prévues. Suite à une résidence d’un mois à Grey Projects à Singapour j’ai pu finaliser le travail d’écriture, en m’entretenant notamment avec plusieurs chercheurs. Une interview de la critique d’art Kathleen Elizabeth Tan m’a permis d’appréhender le nouveau système de vente aux enchères par blockchain pour l’art, système également développé par une société singapourienne. De cette conversation est né le personnage de Muna, personnage central du film. Dans SEA-ME-WE 3 Muna est une critique d’art dont la

précarité et l’espoir d’une autre vie la pousse à investir dans le système de blockchain pour l’art jusqu’à sa perte. Une seconde interview de recherche a été effectuée avec le data-analyst Duncan Horne. Duncan Horne travaille pour DataSpark, une filiale de Singtel la société de télécommunications étatique de Singapour. DataSpark est un logiciel de surveillance utilisé pour analyser les habitudes de déplacement des utilisateurs de téléphone portable. Il permet de définir les comportements de la population à travers la dichotomie mouvement (transports en commun, marche etc.) et repos (lieu de vie, lieu de travail). Cette dichotomie a été mise en pratique dans le film en mettant en évidence les performances des acteurs : d’un côté ceux qui se reposent et rêvent et de l’autre les activités de mouvement (jogging, marche…). Ces deux rencontres ont été fondamentales pour le film.

De manière générale, le film met en parallèle le personnage de Muna décrit plus haut, avec celui de Gabriel. Si le personnage de Muna est marqué par une intensité de jeu, avec des adresses caméra et des discours tenant de la critique institutionnelle, le personnage de Gabriel est traité avec des prises de vue plus naturalistes. Cet ouvrier tamil, qui pose des infrastructures de fibre optique sous-marines, est habité de visions de métamorphose et de liberté, commentant la situation de servitude liée aux rapports d’exploitation de travailleurs issus de l’immigration. Un troisième personnage physique entrecoupe la narration des deux autres. Pur symbole aux couleurs de Singapour, une tireuse à l’arc professionnelle de l’équipe nationale de Singapour est filmée avec des prises de vues documentaires, inspirées du sport de haut niveau.

Le tournage de cinq jours a été pris en main par le producteur exécutif Dan Koh qui a su relever les défis d’un tournage très dense avec de la machinerie (grue de 10 m remote control, dolly, jib) et de nombreux lieux de tournage. Les lieux de tournages incluent : le littoral, le quartier des affaires, le rez-de-chaussée ouvert d’un espace d’habitation de classes populaires, un café, une maison connectée, le musée National Gallery of Singapore, un terrain de tir à l’arc, un parc et un atelier de fabrication de câbles de fibre optique. Suite au tournage du film, une présentation

le 08/10/2018 à Paris

du projet accompagné de rushs du film fraîchement tournés a eu lieu à la résidence Grey Projects qui m’hébergeait.

Le projet est aujourd’hui terminé. Le film est installé dans un dispositif sculptural qui a été produit dans les ateliers du centre d’art Passerelle à Brest. Cette structure en annexe est un ensemble de bancs en Alupanel rappelant le design des espaces publics de Singapour. Venant augmenter cet espace, de nombreux textes et diagrammes imprimés sur vinyle sur le sol rendent compte des relations complexes (d’innovation et de surveillance) qu’entretient la ville de Singapour avec ses infrastructures digitales.

Le film SEA-ME-WE 3 sera présenté prochainement au FID Marseille ainsi qu’à l’Institute of Contemporary Arts de Singapour grâce à un soutien de l’Institut Français.

• Éléments d’archive récoltés à la BHPT - Orange.• Images des vidéos d’archive réalisées à Orange Marine à la Seyne-sur-mer.

• Installation de SEA-ME-WE 3 au FRAC PACA dans le cadre des Ateliers de Rennes 2018, À Cris Ouverts, une exposition de Céline Kopp et Etienne Bernard.

IMAGES DU FILM SEA-ME-WE 3

IMAGES DU TOURNAGE

Plan pour installation sculpturale accompagnant le film SEA-ME-WE 3, fosse à l’entrée du FRAC Bretagne, Ateliers de Rennes.

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Artist X finishes a painting, then creates

a Codex identity for it in the company’s

ledger, which

includes close-up

photographs showing precise details.

When he sells it, through Codex’s own

cryptocurrency payment system or by

other means,

he “unlocks”

the

blockchain using a secret, personalised

code and the system records the

change in ownership by assigning the

Codex identity to the new owner,

secured with his or her own code.

In January, Artcoin.art founder Jiang Jie

became the first person to be arrested

in China for launching an ICO. He had

raised 260 million yuan (US$41 million)

to fund “a blockchain-enabled art

trading and

appreciation project”.

Then, in February, China’s central bank

announced a ban on all cryptocurrency

trading websites and ICOs.

Temasek

is a Singaporean holding

company o

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and a

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Company.

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data to generate intelligence of

the population using a Mobility

Genome framework. Location

signals from the Telcos are

analysed in

an anonymous,

aggregated way.

The Mobility Intelligence APIs

provides programmatic access

to a rich mobility intelligence

dataset.

Crypto

billionaire

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asters

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ver

BUY, HOLD, S

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Éléments de l’installation sculpturale accompagnant le film SEA-ME-WE 3.

• Performance SMW_S au FRAC PACA dans le cadres du Festival Marseille / Provence Quel Amour ! 2018

LES PERFORMEURS

ANTONIN TOTOT FLORA CHÉREAU SÉPHORA PONDI

CALENDRIER DE PRODUCTION

19 février - 2 mars 2018Repérages à Singapour, mise en contact avec le producteur executif et scénariste. Recherches et début d’écriture du scénario

de SEA-ME-WE 3.

8 juin - 15 juillet 2018Pré-production et tournage à Singapour.

31 juillet - 11 août 2018Construction de la structure dans les ateliers du centre d’art

Passerelles à Brest.

16 août - 28 août 2018Écriture de la performance SMW_S à Marseille.

23 août - 26 août 2018Création des animations spécifiques à la performance et du trailer

du film SEA-ME-WE 3 pour SMW_S à Marseille.

29 août - 31 août 2018Répétitions avec les comédiens.

1 septembre 2018Performance SMW_S au FRAC PACA de Marseille dans le cadre du

Festival Marseille / Provence 2018 Quel Amour !

2 septembre - 12 septembre 2018Post-production du film SEA-ME-WE 3.

13 septembre - 25 septembre 2018Placage et finition de l’installation au Frac Bretagne.

27 septembre 2018Ouverture de l’exposition À Cris Ouverts - Les Ateliers de Rennes

Biennale d’art contemporain.

SCENE 1EXT. SEASIDE - MORNING

(crane) GABRIEL is floating dreamily on the sea. Skyscrapers in the distance. A rope stretching out to sea, marking the passage of a submarine fibre optic cable. There is a feeling of a slower, suspended world. Music.

(crane) Camera gets closer to him. Camera tilt and pan: GABRIEL emerged in the water straightens up, looks at the seashore where the WORKER TEAM is busy with work. GABRIEL reaches the shore has a jogger passes by.

SCENE 2EXT. CITY CENTRE with SKYSCRAPERS - MORNING

NOORLINAH is jogging in the empty city centre.

NOORLINAH(V/O, crisp English; checking one of her watches)

Start with the end in mind.

Some people are born to be employees. Me? I run.

My own path. Follow the money. Another morning, 5 clicks, another $20k.

POEMS.

To think it was all thanks to POEMS that opened my mind to the enlightening world of Forex and Futures. There I was, another bright-eyed, bleeding-heart English Literature student cramming away on my Wordsworth and Brecht on the train, when that fateful POEMS

advertisement presented itself. "Poems on the Underground", I thought!

But financing my own future? Thank you, SGX.

Or rather, thank me, all of you. What's the good of an Art History PhD, when you would rather die than deign to "curate" imported blockbuster shows by the most obvious lunatics for the selfie-taking, merchandise-

hungry masses? Or write rambling tomes on how no one reads or

SCRIPT

appreciates my rambling tomes? No, when the world wide web pays 10 cents per word, POEMS it is for me. For us.

There is an us.

NOORLINAH passes more skyscrapers on her way to Marina Bay. View of city’s urbanism as a smart grid, efficiency, democracy and power. She monitors her stocks on one watch, her calorie-burning count on another. They both keep rising, on and on. As she keeps jogging, she receives a call.

NOORLINAH

Pa.

She starts jogging faster.

It's 7am. I don't know if I'll be home for dinner.I've an assignment, okay?

Kang kong is fine.No, Yati didn't.

He'll be okay, Pa. Just let him borrow from a classmate––

Pa?I can't hear you––

Phone cuts off.

SCENE 3

NOORLINAH ends up at Merlion. The Bay is before her. She jogs on the spot, catching her breath, collecting her thoughts.

NOORLINAH(V/O)

What was that she wrote?

"Dear You,"

"The longer I live here…the more I want to spend the rest of my days

in this fair tropical landwhere even the proverbial starving artist

can live a life of dignity."

"Dear You,"

"These warm nights...these deathless days."

SCENE 4EXT. SEASIDE - MORNING

Workers are packing up the cable-laying equipment and tools.

Away from the group, GABRIEL checks his phone, looking worried. He returns to the group and chats with a fellow worker, RAJA.

GABRIEL(Tamil)

Like it here already?

RAJA(Tamil)

Everything looks so nice.

Pause.

RAJA(Tamil)

Your first time too?

GABRIEL(Tamil)

Not really.

Pause.

GABRIEL(Tamil)

You'll be back too.Just wait and see.

RAJA(Tamil)

I don't mind. 5, 10 years; enough to make a new life.How much did you pay to come here?

GABRIEL(Tamil)Enough.

No risk, no gain.

RAJA(Tamil)

This company is good?

GABRIEL(Tamil)

They pay on time.Just don't offend the boss.

They have ways to send you back tomorrow.

RAJA(Tamil)

But the work is okay?

GABRIEL(Tamil)

I like it, better than construction.Gives you a seaview!

Next to freedom.

RAJA(Tamil)

You used to do this, back home?

GABRIEL(Tamil)

I was always next to the sea.Ready to slip away.

EXTRA(Tamil - offscreen or blurry in the background - loud &

provocative)

Hey lazy guys, come and give us a hand.

GABRIEL and RAJA address a few words in Tamil to their co-workers as they catch up with them. Together, they move away from the beach into the forest.

SCENE 5INT. CAFE - LATE MORNING

NOORLINAH and her friend KAT are having a coffee. NOORLINAH is still in her jogging gear while KAT is dressed chicly.

KATMade your steps for the day?

NOORLINAHGetting there, getting there.

With my portfolio too, you know, one step at a time.

KAT looks at NOORLINAH silently for a moment, then asks:

KATWhy are you still bothering with Forex and Futures?

Hello, the future is already here.

NOORLINAHWhat do you mean?

KATFintech.

NOORLINAHFintech?

KATIt's democratising the art market beyond the 1%.

We need to find new clientele that's interested in art as an investment tool, and now the banks are the middle

class, right?

NOORLINAHWait, wait. What is this, some kind of...the new thing on the Internet...what's it called again? Blockchain?

KATExactly, a stock exchange for art! You start with blue-

chip art––your Picasso, Mondrian, whatever––that's assured value, your solids. Then you can start taking risks. The risky investments are the young artists.

Basic investment, right?

NOORLINAHOf course, of course, you're right! You can buy it low and sell it high.

KATYou don't need to buy the whole damn artwork.

NOORLINAHIs there a minimum?

KATThere's no minimum! But if you ask me: start with 10%,

so when it's flipped––

NOORLINAHI'll get paid!

KATSpeculation isn't a bad thing. It’s all 'upside' for us - plus you’d actually monetize that art critic's eye of

yours and make a shitload of profit, fast.

NOORLINAHWait a minute. I've used up all my money.

KATGirl? Don't be stupid. Borrow!

The waiter brings the bill. KAT gets the bill, winks at NOORLINAH.

SCENE 6EXT. ARCHERY FIELD - LATE MORNING

Female archer arrives at a field, picking up her equipment, getting ready. She approaches the target boards. Closer camera shots of the target boards.

SCENE 7COMPUTER SCREEN - DAY

Video playing on a laptop of geoanalytics software. Colour blocks of human density are gradually congregating in the centre area of Singapore map.

SCENE 8INT. SMART HOME - NOON

NOORLINAH is lying down on the sofa/bed in an empty, messy Smart Home. It is unclear if it is her own home. She closes her eyes, rolls around languorously, checks her phone.

Slowly, she gets up and puts on cleaning gloves. As she moves around the house, the lights, air-conditioning, and flat-screen TV automatically turn on. The TV plays a Singtel advertisement (with sound). NOORLINAH picks up a mop and broom, going around the house, cleaning up.

NOORLINAH

(V/O)This is the most material part of my day. Real dust and dirt, instead of oil and pixels. Another empty

home; better than another empty gallery. But there is a direct sense of achievement here, yes, especially since

I'm being paid by the hour.

Small pause. NOORLINAH plays with the iPad controlling the Smart Home.

(Camera address)What's the good of all this convenience if you can't

even look after yourself? A Smart Home filled with such dumb people. Outsource everything to an app. You don't even need to see who does the dirty work while you're away. And if I don't take the job, someone else will. I might as well not

exist.

(She puts her thumb fingerprint on a clean window.Then resumes cleaning. Speaking out loud:)

But you will always need someone like me in a Smart Home, a Smart Nation. One day we will all live like

the rich, with a life of leisure to spare. We will have automated cars, AI bankers, robo-cleaners...but you

will still prefer some jobs to be done by people like me. I will become an...artisanal gig worker! An artist

of menial jobs.

(Then trying to hide from imagined cameras then standing up quickly.)

I will be everywhere.

(Waving hand to CCTV camera. Talking out loud:)

Hello! My name is Muna and I'm an art critic-slash-cleaner-slash-trader.

(Camera address. Prophetic tone.)Once we get into blockchain, the true democratisation of art will arrive. No more art locked away in "smart"

fortresses for machines to look at.Just digital certificates of authenticity, decentralised

art galleries, everywhere.Vive la révolution!

Rhythm calms down, NOORLINAH changes into a chic outfit and applies makeup.

SCENE 9INT. VOID DECK - NOON

Post-lunch. Group of workers sleeping on cardboard boxes on the floor, their blinking phones next to them. Laid among them is a large cable. The composition is very horizontal and still.

RAJA is tossing and turning, the only one unable to sleep. He rubs his stomach.

RAJA(Tamil)

Urgh, I think the lunch was off.You feel it too?

RAJA looks over to GABRIEL, who is lying down on his side – reminiscent of NOORLINAH in the Smart Home. GABRIEL's eyelids are fluttering, as if he is dreaming. After a long pause:

GABRIEL(eyes closed; Tamil ; singing)

Brother.

Very slowly, GABRIEL contracts his body in a foetal position, then extends it, turning on his other side.

RAJAHm?

GABRIEL(Tamil ; singing)Mother needs you.

She is calling you.

RAJA is confused. He checks his phone.

RAJA(Tamil)

No one is calling.

GABRIEL(Tamil ; singing)

Tell her I'll be back soon.

RAJA(Tamil)

You want me to tell your mother that…?

GABRIEL(Tamil)

I've had this vision for a few months.

RAJA is listening.

GABRIEL(Tamil)

We are all eels, you know?Our bodies can shrink so thinthat I’m fitting in a cable.

Then expand to fill the super highwaythrough time and space.

My mind sends outlight as electric signal

deep in the water.So deep,

we're endlessly free.

RAJA has gone to sleep.

GABRIEL slowly opens his eyes, surprised to find himself still here. He looks over at RAJA and the cable next to him.

GABRIEL(Tamil)

You awake?

RAJA(eyes closed ; Tamil ; more rough)

Go to sleep.We have a big day ahead.

GABRIEL touches the cable and traces his fingers along it. Slowly, he stands up and picks up the cable. He starts following its path.

SCENE 10INT. NATIONAL GALLERY - PADANG ENTRANCE (L1) - AFTERNOON

NOORLINAH is on a media tour of a new exhibition led by a female TOUR GUIDE, the Museum's PR Executive. The group is made up of a diverse mix of journalists: senior art critics to a teenage art blogger, locals to

non-locals. They are at ground floor, near the steps.

SCENE 11INT. NATIONAL GALLERY - OUTSIDE SINGTEL SPECIAL EXHIBITION GALLERY 2 EXIT, near Lift Lobby A (L3) - AFTERNOON

The tour starts outside the gallery, in front of a sign reading "Singtel Special Exhibition Gallery" with various rules and regulations signs.

TOUR GUIDEWelcome, dear media friends!

We and our lead sponsor are so thrilled to have you here today.

Are you ready to discover the world's largest public collection of Southeast Asian art?

NOORLINAH rolls her eyes. Starts looking around group as the TOUR GUIDE continues.

TOUR GUIDEWith the school holidays and National Day coming up,

we hope you infect your readers with the excitement of collecting and donating art, which is eligible for a

generous tax deduction.Everyone can #SupportLocal, and support the SEA! Before

we proceed, (looking at teenage blogger)

may I remind some of you, who may be here for the first time, that

flash photography and selfie sticks are strictly prohibited.

(pointing at the rules & regulations sign)

NOORLINAH(V/O)

Ahh...my bourgeoise buddies, the gatekeepers of culture!

Human artworks.Like this fashion influenza––good luck making national

art Instagrammable.Little does she know that in a few years,

she becomes trusty ol' Mei Ling, our finest press-release rewriter.

Luckily, I've found my way out.

TOUR GUIDEIf you'd follow me…

SCENE 12INT. NATIONAL GALLERY - SINGTEL SPECIAL EXHIBITION GALLERY 2 - AFTERNOON

TOUR GUIDE ushers group into Exhibition's main hallway, in front of Chua Mia Tee's painting, Portrait of Dato Loke Wan Tho.

TOUR GUIDEThis handsome man is who we must all thank for first

building our national collection. Dato Loke Wan Tho was a movie magnate, who, from 1960,

donated over 100 artworks…

TEENAGE BLOGGERCan I interview him?

TOUR GUIDEDato Loke died in 1964, so unfortunately he couldn't

join us here today.Luckily, we have this lovely oil painting to remember

him by.

NOORLINAHWhat a consolation.

TOUR GUIDE(smiles stiffly)

Moving on...

TOUR GUIDE ushers group into Exhibition's main room, in front of Liu Kang's Batik Workers.

TOUR GUIDE

As you may know, Singapore Art starts with the Nanyang style, which fused the East and West. Trained in

Shanghai, Liu Kang travelled to Paris, where he was influenced by Post-Impressionists like Paul Gauguin.

NOORLINAH sighs audibly.

TOUR GUIDE

In 1952, the Nanyang painters went on an inspiring trip to Bali, where this pretty painting was produced.

NOORLINAH(V/O)

Bali, Tahiti: naked, native women everywhere...

NOORLINAH wanders off as TOUR GUIDE continues:

TOUR GUIDECan you see the influence of batik in this oil painting?

Every figure is outlined in white. Most of the areas have a single flat colour.

Small details fade away: the women in the back don't have faces!

TOUR GROUP moves off.

TOUR GUIDEOver there is...

NOORLINAH is at Georgette Chen's painting, Family Portrait.

NOORLINAH(V/O)

Oh, Georgette. Dear You.Didn't you use to call Singapore your Tahiti?

(peering at wall label)1954...you had just settled down here.

Eugene had long since died, you had left the second.So you started teaching, to make a living.

Your solo exhibition was to be decades away...

It all revolves around her, doesn't it?Bearing the news of the day: Nanyang, the South Seas.

NOORLINAH receives another phone call. As she chats loudly, she walks back to the tour group, which is now at Lee Boon Wang's painting, Shipyard.

NOORLINAH

Hello? Why, darling?Mommy is busy now, can you go tell Ah Kong about this?

No, Mommy is looking at art.I'll bring some home for you okay?

OK, bye bye darling.

Part of the Tour Group is staring at NOORLINAH.

TOUR GUIDESingapore art has been experiencing a Renaissance,thanks to increasing public and private support.

NOORLINAH is looking at her phone, making blockchain art investments.

NOORLINAH(looks up from phone)

This painting. How much?

TOUR GUIDEHis other works have sold from S$10,000 to S$130,000.

Unfortunately, he passed away last...

NOORLINAHYes!

NOORLINAH turns around.

NOORLINAH(camera address)

If we all have a part to play,mine must be in fractionalising Singapore art.

Divide and conquer!It's a market I feel, andwith a painting share,

I will own a part of this and this and this!(whispers)

Even if it's borrowed.

Asking one of the critics, who turns around:

NOORLINAHIt's bound to increase, right?

NOORLINAH keeps investing frantically on her phone as she paces off from the tour group.

SCENE 13INT. NATIONAL GALLERY - STATS BOARD (SINGTEL SPECIAL EXHIBITION GALLERY 3) - AFTERNOON

NOORLINAH is in front of a colourful infographic wall with figures of The Gallery's Collection in Figures. She gives a speech to camera with a presentation stick.

NOORLINAH(camera address)

Numbers. Numbers are everything.Why aim for diversity when we can diversify?

How many percent are female? Wait, where are the trans?How about their ethnicities?

Dual citizenship? Anonymous artists? Countries torn apart?

Count it under "Others".And look at this!

61% donated artworks. Is art collection up to gifts or chance?

Mediums: We believe in solids, the physical, the real.Well, this is data art.

Percentages, bars, graphs, ratios, colours; visualise it.

If it all comes together to 100%,it will all be fine.

SCENE 14INT. NATIONAL GALLERY - UPPER LINK BRIDGE (L4) - AFTERNOON

NOORLINAH(camera address)

As long as we stay as positive as the market!Look at how widely they circulate, how desired they can

be,how artists are dropping dead:

A treasure trove sitting right under our noses!Ethereum, bitcoin, ART tokens, cryptocurrencies.

These will be our secret, securepaths to financial independence!

SCENE 15OUT. NATIONAL GALLERY - PADANG ENTRANCE (L1) - AFTERNOON

NOORLINAH(camera address)

We are in the hyperfast lane now,decisions have to be made quickly.

Buy, hold, sell:Buy it all, buy it all!

SCENE 16COMPUTER SCREEN - DAY

Geoanalytics software processing data collected. Graphs and bars of different areas; data broken down into demographics.

SCENE 17EXT. ARCHERY FIELD - AFTERNOON

Female archer shooting arrow after arrow into target boards.

SCENE 18EXT. CITY HALL STEPS - SUNSET

NOORLINAH walks down the grand steps of the National Gallery. She receives many text alarms and vibrations from all her devices.

NOORLINAH(Still optimistic)

Live sensors, updates and vibrations. What an orgasmic world!

As NOORLINAH receives more alarms and vibrations from her devices, she almost trips on the steps. She sits down to go through them. From the plummeting graphs, NOORLINAH receives the bad news about her investments. Her expression goes from shock to a silent scream to hysteria. She calms herself down and recites a mantra/prayer.

NOORLINAH

The markets open again tomorrow.Write off your losses; seize new opportunities.

Be fearful when others are greedy, be greedy when others are fearful.

She gets up and starts walking.

SCENE 19INT. SMART HOME - END OF DAYLIGHT

Archer is eating a bowl of noodles at table.

SCENE 20EXT. PARK - LATE NIGHT

NOORLINAH is walking along a street. She lies down on a park bench and tries to rest. After a while, she gets up and starts walking again, exhausted.

SCENE 21COMPUTER SCREEN - NIGHT

Geoanalytics software processing data collected. Graphs and bars of different areas; data broken down into demographics.

SCENE 22INT. WORKSHOP - NIGHT

GABRIEL is building his DIY fibre-optic cable. He makes the final breakthrough. He falls asleep.

SCENE 23EXT. SEASIDE - MORNING (next day)

The same group of workers are back at the seaside, without GABRIEL. His DIY cable is on the beach. Another worker has replaced him. NOORLINAH walks across like she did yesterday, notices the new worker. NOORLINAH sits on the beach, facing the industrial seaport.

END

FILM CREDITS

Production: Virgile FraisseCo-executive producer: Triangle FranceLine Producer: Dan KohWritten by: Virgile Fraisse & Dan Koh

Cast: Noorlinah Mohamed, Gabriel Nantha, Joanne-Marie Sim, Karthik Jayaram, Kayli Lum, Jocelyn Low

Assistant Director: Laavania KrishnaLocation Manager: Dan KohProduction Manager: Sophia SimCasting Manager / Assistant Production Manager: Png Hui MinProduction Assistants: Vicki Yang, Elton Low

Director of Photography: Victor Zébo1st Camera Assistant / Focus Puller: Choo Weiming2nd Camera Assistant / Focus Puller: Sam Quen DeanGaffer: Muhammad AlfianGrips: Zachary Tang, Ong Soon LaiKey Grip (Vehicle Rig): Elton LimKey Grip (Crane): Miguel NervaAssistant Crane Grip: Eric DarmandiData Wrangler: Pocholo dela CruzTechnical Assistant: Andrea LeeLocation Sound / Boom Operator: Ismail bin IshakArt Director: Phoebe Zoe HoArt Assistant: Dylon GohKey Make-up Artist / Hairstylist: Jeffrey Linus LeeSenior Assistant Make-up Artist / Hairstylist: Kwan CYAssistant Make-up Artist / Hairstylist: Bella

Extras: Pipe District waiter, Salim Hossen, Rifat Khan, Shohel MD, Khan Momen, MD Mamun, Muhammad Hakim, Wong Yunjie, Nisha Siripurapu, Vincent Lim, Donna Garcia, Louis, Jerlya, Natalie Wong

Editor: Félix RehmMusic: Abi Tariq, I Putu Gede SujaryanaSound editor: François-Xavier DelabyMixing: Arno Ledoux, François-Xavier DelabyMixing studio: SonosapiensCalibration room: Le FresnoyColor grading: Baptiste EvrardDCP: Vidéo de poche

Special Thanks: Céline Kopp, Etienne Bernard, Akanga Film Asia, Caterina Riva, Chris Yeo, Duncan Horne, Fran Borgia, Frankie Yat, Goh Choo Keat, Judith Tong, Kathleen Elizabeth Tan, Luca Lum, Kin Chui, Lim Hong Wei, Lisa Horikawa, Nicole Ho, Qinyi Lim, Seha Saifuddin, Charles Lim, Wee Lilin, Ming Wong, Sumeshwar Sharma

Location sponsors: Telok Blangah CC & Archery Club, National Gallery Singapore.

SEA-ME-WE 3 received support from FNAGP, CNC-DICRéAM, CNAP, Mécènes du Sud, Ateliers 2018 Quel Amour and Ateliers de Rennes - contemporary art biennial.

SEA-ME-WE 3 © Virgile Fraisse 2018

Virgile FraisseBorn in 1990, Paris, [email protected] rue Barbette 75003 Paris, France.+33 6 12 90 46 52http://www.virgilefraisse.com/

BIO

2017 - 2018 Fresnoy - Studio national des arts contemporains - Michelangelo Antonioni promotion.

2009 - 2014 MFA Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris (Ensba) with jury honors, France ;

Claude Closky studio.

2012 - 2013 MFA Otis College of Art and Design, exchange residency program, Los Angeles, USA.

RESIDENCIES

2018 Grey Projects, residency program, dir. Jason Wee, Singapore.

2018 Ateliers Marseille/Provence 2018, Marseille, France.

2017 Cité Internationale des Arts, residency program, dir. Bénédicte Alliot, Paris, France.

2016 Clark House Initiative, residency program, dir. Sumeshwar Sharma & Yogesh Barve, Mumbai, India.

2016 Triangle France, residency program, dir. Céline Kopp, Marseille, France. 2016 Les Réalisateurs, research program, dir. Fabrice Hybert, Nantes, France.

GRANTS & PRIZES

2018 Centre National des Arts Plastiques (CNAP) – Research & production grant

2018 Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques (FNAGP) – Production grant

2018 CNC-DICRéAM – production grant.

2016 CNC-DICRéAM – development grant.

2016 Mécènes du Sud – production grant.

2016 ADAGP – production grant, Salon de Montrouge.

2015 Beaux-Arts de Paris Foundation Video Prize.

2013 Colin-Lefrancq – residency grant.

EXHIBITIONS

2019 Relevés II (Favorinos), group show, cur. Fabien Vallos & Lætitia Talbot, Arles, France.

2019  100%, group show, cur. Armelle Pradalier, Grande Halle de la Villette, Paris, France.

2019 Grande section, CAC La Halle des Bouchers, group show, cur. Marc Bembekoff, Vienne, France.

2018 Ateliers de Rennes – Contemporary Art Biennial, group show, cur. Céline Kopp & Etienne Bernard,

Rennes, France.

2018 Un barbare à Paris, group show, cur. Joachim Hamou, Barbara Sirieix et Maija Rudovska, Fondation

d’entreprise Ricard, Paris, France.

2018 Panorama 20, Studio national des arts contemporains – Fresnoy, group show, cur. José-Manuel

Gonçalvès, Tourcoing, France.

2018 Séries Mania - Séries d’artistes, Tripostal, festival & group show, cur. Saison Vidéo & Fresnoy, Lille,

France.

2018 Le Continent des Anecdotes, Galerie Felix Frachon, group show, cur. Théo-Mario Coppola,

Bruxelles, Belgium.

2017 Variation Media Art Fair, cur. Dominique Moulon, Cité Internationale des Arts, Paris, France.

2017 Karachi Biennale, group show, cur. Amin Gulgee, liaison by Abi Tarik, Karachi, Pakistan.

2017 Hotel Europa, group show, Art Vilnius, cur. Théo-Mario Coppola for Galerie Nivet-Carzon, Vilnius,

Lithuania.

2017 Multiple Art Days (MAD#3), Lic & éditions Mix. booth, la maison rouge, Paris, France.

2017 Instatatata, solo online show and book publishing, cur. by Jacob Fabricius, Kunsthal Aarhus,

Denmark.

2017 Hors Pistes - Traversées, group show, cur. Geraldine Gomez, Centre Georges Pompidou, Paris.

2017 SEA-ME-WE: Of all Wired Blocks Holding a City, solo show, cur. Sumeshwar Sharma,

Clark House Initiative, Mumbai, India.

2017 ARCO Off: Supersimetrica, solo, Triangle France booth, Madrid, Spain.

2016 LABOR ZERO LABOR, group show and online broadcasting, cur. Benjamin Valenza & Triangle

France, Triangle France, Marseille, France.

2016 Multiple Art Days (MAD#2), performance and edition, Lic & Mix editions, la maison rouge, Paris.

2016 LOOP Discovery Award, group show, cur. Loop Festival, El Celler de Rubí, Catalogne, Espagne.

2016 61e Salon de Montrouge, group show, cur. Ami Barak and Marie Gautier, Montrouge, France.

2016 Les Réalisateurs, group show, cur. Fabrice Hybert, Galerie Paradise, Nantes, France.

2016 Wicked Problem : Dan Walwin, Lauren Hall, Virgile Fraisse, group show, cur. Céline Kopp,

Triangle France, Friche la Belle de Mai, Marseille, France.

2016 8+/-2, cur. Azad Asifovitch, group show, Galerie Mansart, Paris, France.

2016 Les voyageurs, cur. Hou Hanru, group show, Palais des Beaux-arts, Paris, France.

2015 LOOP Discovery Award, group show, Contemporary Istanbul, Istanbul, Turkey.

2015 LOOP Discovery Award, group show, FNB Joburg Art Fair, Johannesburg, South Africa.

2015 LOOP Festival Discovery Award, group show, curating Bartomeu Marí, Javier Duero, Julia Morandeira,

Martí Perán and Carlos Duran, Antiga Fabricà Estrella Damm, Barcelone, Espagne.

2014 Situations suivantes, solo show, DNSAP, Ensba, Paris, France.

2014 Tous les coups sont permis, cur. for Closky’s studio, Ensba, Paris, France.

2012 Jusqu’au ciel, group show, cur. L’inlassable galerie, Paris, France.

SCREENINGS

2019  SEA-ME-WE, special screening, cur. Caterina Riva & Melanie Pocock, Institute of Contemporary Art

Singapore, Singapore. [upcoming]

2019  SEA-ME-WE 3, FID Marseille 30th edition, Marseille, France.

2019 Scénarios d’occupation, screening, cur. Le Bal / La Fabrique du regard, Le Centquatre, Paris.

2019 Scénarios d’occupation, screening, cur. Le Bal / La Fabrique du regard, La Fémis, Paris.

2019  Affected Words, Facts and  Fabrications, cur. Maria Morata, Impakt Festival Center, Utrecht, Neth-

erlands.

2018 Survival Kit 10, public program, cur. Solvita Krese, Inga Lāce, Sumesh Sharma, Àngels Miralda, Riga

Circus, Rīga, Latvia

2017 Effi Weiss & Amir Borenstein - Virgile Fraisse, Saison Vidéo, online broadcasting media, cur. Mo

Gourmelon, Lille, France.

2017 KHOJ - Coriolis Effect: Migration, Memory and the Current Moment, Screening, KHOJ, New

Delhi, India.

2017 Kinematic Modern (Gondwana series), talk & screening, cur. Sumeshwar Sharma, Centre Pompidou,

Paris, France.

2017 Hors Pistes Production, screening, cur. Geraldine Gomez, Centre Pompidou, Paris, France.

2017 SEA-ME-WE, screening, cur. Claire Moulène, Tarmac, Palais de Tokyo, Paris, France.

2017 SEA-ME-WE 2, screening, Hors Pistes Festival 2017, Centre Georges Pompidou, Paris.

2017 Virgile Fraisse (Focus), Saison Vidéo, online broadcasting media, cur. Mo Gourmelon, Lille, France.

2017 Clips Claps, screening, cur. Caro Sposo, Cinémathèque Robert-Lynen, Paris, France.

2016 Perdu à Pepinster, screening, cur. Mathilde Ganancia and Charlotte Lagro, Biennale de l’Image

Possible, SPACE Gallery, Liège, Belgique.

2016 LOOP Discovery Award, screening, Athens Digital Arts Festival (ADAF), Athens, Greece.

2016 LOOP Discovery Award, screening, CAC Málaga, Málaga, Espagne.

2015 LOOP Festival Discovery Award, screening, Club Matador, Madrid, Espagne.

TALKS & INDUSTRY EXPERIENCES

2019  Cultures de demain, workshop for Le Bal, Paris, France.

2018  SEA-ME-WE 3, talk, Grey Projects, Singapore.

2017 Viva Villa, talk with Abi Tarik (Karachi Biennale), Cité Internationale des Arts, Paris, France.

2017 Workshop for Strate École de Design, Sèvres, France.

2017 Conference, École Supérieure d’art d’Aix-en-Provence (ESAAix), Aix-en-Provence, France.

2016 Art Protect 2016, benefit, cur. Aides Foundation and Yvon Lambert, EDF Foundation, Paris.

PERFORMANCES

2018 SMW_S, performed screening, FRAC PACA, Festival Marseille/Provence 18, Marseille, France.

2017 SEA-ME-WE, chapter two: Of all Wired Blocks Holding a City, performed screening, Hors Pistes

Festival 2017, Centre Georges Pompidou, Paris.

2016 La valeur de 45 minutes, la maison rouge, Paris, France.

2016 Scénarios d’occupation III, Salon de Montrouge, Montrouge, France.

2016 Scénarios d’occupation II, La Gad : Galerie Arnaud Deschin, Église St Théodore, Marseille, France.

2016 Scénarios d’occupation I, Friche la Belle de Mai, Triangle France, Marseille, France.

2015 La dialectique des câbles, Palais des Beaux-Arts, Paris, France.

PRESS & CATALOGS

Meurice 4 Stoning, co-written with Georgia René-Worms, open letter, documentations.art, France 2019.

La Villette, terrain de jeu de la jeune garde artistique, press article by Emmanuelle Lequeux, Le

Monde, France, 2019.

6, press article by Pedro Morais, Le Quotidien de l’Art, France, 2019.

Virgile Fraisse – SMW_S, interview with Guillaume Mansart & Natacha Seignolles, Festival MP18 &

Mécènes du Sud, France, 2019.

Opérations à cris ouverts (Les Ateliers de Rennes 2018), review by Élisabeth Lebovici, Le Beau Vice,

2018 December.

Vu à Rennes – Ateliers de Rennes, glissements et rythme, press article by Renée Zachariou, Point

Contemporain, France, 2018 November.

Urlando al futuro, press article by Sonia d’Alto, Artribune, Italy, 2018 November.

Les artistes du futur, press article by Pablo Maillé, Usbek & Rica, France, 2018 October.

Virgile Fraisse (Focus), Interview by Mo Gourmelon, Saison Vidéo, France, 2017 April.

Virgile Fraisse : SEA-ME-WE, press article, Quotidien de l’Art, by Pierre-Alexandre Mateos, February

10th France, 2017 February.

Marginalia, press article, Witte de With Review, by Natasha Marie Llorens, Netherlands, 2017 March.

TV Resists, Zero Deux Review, by Ingrid Luquet-Gad, France, 2017 January.

Deep sea diving, Mid-Day, by Joanna Lobo, India, 2017 January.

Passage to Marseille, Artforum (09.03.16) by Linda Yablonsky, USA, 2016 September.

61e Salon de Montrouge, text by Hanna Alkema, exhibition catalog, France, 2016.

Les Voyageurs, Interview by Camille Paulhan, Catalogue for congratulated graduation

exhibition, Beaux-Arts de Paris éditions, France, 2015.

Ceci n’est pas (This is not), Fabrik Magazine, Los Angeles, USA, 2013.

Exchanging Paris for Los Angeles, Ceci n’est pas, USA, 2013.

Entrée des artistes, Nouvel Observateur, France, 2011 December.

PRESS & TEXTS

VIRGILE FRAISSE – SEA-ME-WE 3in conversation with Guillaume Mansart and Natacha SeignollesMarseille/Provence Festival 2018

SEA-ME-WE est un projet au long cours, soutenu par Mécènes du sud en 2016.Quel est son postulat de départ ?

Virgile Fraisse – J’ai commencé à m’intéresser aux infrastructures numériques suite à un projet sur les mines de cuivre en Afrique du sud. J’étais tombé sur les premières révélations d’Edward Snowden dévoilant l’espionnage de la NSA sur les câbles de fibre optique sous-marins transcontinentaux, dont SEA-ME-WE. Comme une performance au long cours, j’ai décidé de remonter le câble de Marseille à Singapour, filmant des fictions de ports en ports. Le projet est né en 2015 à Marseille et Palerme puis s’est poursuivi en 2017 à Karachi et à Mumbai. J’ai ensuite réalisé deux nouveaux volets dans le cadre de l’événement « Quel Amour ! » : la performance SMW_S au FRAC PACA, et l’installation filmique SEA-ME-WE 3 aux Ateliers de Rennes. Les pièces ont été écrites dans le cadre de recherchesà la bibliothèque historique des postes et des télécommunications et sur la base de rencontres à Orange Marine à la Seyne-sur-Mer.

Comment Décalab est-il intervenu dans ce projet ?

Natacha Seignolles – Nous avons rencontré Virgile une première fois lorsqu’il a visité les collections historiques d’Orange avec Agnès de Cayeux, artiste sélectionnée dans le cadre de la Art Factory, un programme de résidence déployé par Décalab au cœur d’Orange.La force de SEA-ME-WE, c’est qu’il s’agit d’une création très hybride qui permet d’aller au cœur du sujet, en renvoyant également aux formes du capitalisme aujourd’hui et à la matérialité de ce réseau sous-marin qu’on connaît peu. La plupart des gens n’imaginent pas que la majorité de nos données passent sous la mer. Son intelligence, c’est qu’il croise une réflexion sur le capitalisme d’aujourd’hui, sur l’innovation, ainsi que sur la société dans son ensemble. La mise en relation entre Virgile et Orange Marines’est avérée assez complexe parce que cette filiale autonome d’Orange opère dans l’industrie lourde. Prendre le temps d’accueillir un artiste n’est pas un acte du quotidien. Ce qui est intéressant c’est qu’il y a des similitudes entre le travail d’Orange sur le réseau, celui d’Orange Marine sur les câbliers, et la production artistique de Virgile à la croisée de la recherche, de la performance et de l’installation.

Comment s’articulent le travail d’écriture préalable et l’imprévu des rencontres ?

V.F. – Les projets se sont écrits en même temps. La résidence m’a permis de faire des recherches sur l’histoire méditerranéenne des télécoms, de la fibre optique à la télégraphie. C’est un vaste chantier pour une édition à venir, liant les récits de l’innovation à ceux de l’histoire coloniale, et compilant des anecdotes autant triviales que techniques. Cela a nourri la performance à Marseille et mis en perspective l’écriture du film de Singapour.

Vous travaillez sur cette contradiction entrel’idée de télécommunications dématérialiséeset la réalité très physique de ce réseau. Quels sont les enjeux ?

V.F. – L’idée c’est de parler de cette matérialité sans jamais la montrer à l’image, de suivre un câble sans le documenter. Il sert de véhicule pour parler de problèmes technologiques, politiques, humains, émotionnels et même d’amour, en lien avec l’augmentation des télécommunications, l’accélération

du monde. Les câbles sont au cœur de guerres politiques géostratégiques : qui possède quoi et où ? Quels pays ont la liberté de développer leurs propres infrastructures ? Celles du Pakistan, par exemple, sont achetées par la Chine, la Russie et la Norvège.

Comment arrive-t-on à convaincre un groupe comme Orange d’accueillir un artiste qui s’intéresse à un sujet géopolitique sensible ?

N. S. – J’ai un accès facilité à l’entreprise pour laquelle j’ai travaillé douze ans et la mise en place de la Art Factory a aussi simplifié les choses. La résidence offrait « un champ d’innovation à explorer », et un échange de bons procédés. On est vraiment dans cette complémentarité de regards. On confronte celui d’un chercheur, avec celui d’un ingénieur, d’un artiste et on mène un projet sur une thématique qui concerne l’entreprise, avec la production d’une œuvre ou d’une réflexion. L’innovation est le sujet avec Orange. Là il y avait aussi les enjeux du patrimoine que je trouvais vraiment vitaux pour la culture d’entreprise.

V.F. – J’ai eu, grâce à Natacha, plusieurs contacts chez Orange. Suite à des conversations avec Patrice Carré, j’ai orienté mes recherches à la BHPT. Ensuite, il y a eu Marseille, les rencontres à la Seyne-sur-Mer avec Frédéric Exertier. Ça n’était pas évident de rentrer en contact avec lui, parce que c’est le directeur de la base Orange Marine, il est donc extrêmement sollicité. Il a été très généreux et m’a fait rencontrer les gens qui fabriquent et réparent les câbles. On a échangé sur l’histoire de la base de la Seyne-sur-Mer.

Les éléments documentaires issus de vos recherches s’inscrivent toujours dans une trame narrative. Qu’amène la fiction ?

V. F. – De la liberté. Je réalise des portraits de gens dans des situations intriquées aux nouvelles technologies. J’observe ce que le rapport aux télécommunications peut produire humainement, émotionnellement. La fiction me permet de déjouer des rapports de pouvoir grâce aux ironies du drame et de la comédie. Les éléments documentaires sont impulsés entre des moments de flottement et d’intensité. À Singapour, je me suis par exemple intéressé au logiciel de géolocalisation DataSpark, qui analyse l’urbanisme en fonction des moments d’activité et de repos sur nos smartphones. La fiction est pour moi l’outil privilégié pour rendre compte, sensiblement, de cette manière de prélever de la donnée. La narration, c’est un moyen d’incarner le géopolitique, de le subjectiver.

Avez-vous filmé à l’intérieur de l’entreprise de télécommunications à Singapour ?

V.F. – Singtel est encore plus inaccessible qu’Orange. J’ai été en contact avec des « data scientists » qui travaillent pour DataSparks, une filiale de l’entreprise. Le film SEA-ME-WE3s’organise en retrait, autour des activités de philanthropie et de mécénat de l’entreprise, notamment le sport de haut niveau et l’art contemporain. En finançant la création de la National Gallery de Singapour, Singtel s’est vue attribuer une aile entière du musée dans laquelle elle organise des expositions. Aussi je me demande, que devient le musée lorsque l’entreprise se fait commissaire d’exposition ?

Virgile Fraisse ————————— en résidence chez Orange Marine ————————-——— présentation au FRAC PACA et aux Ateliers de Rennes Virgile Fraisse — SEA-ME-WE 3 — Performance présentée au Fonds régional d’art contemporain Provence-Alpes-Côte d’Azur, installation présentée aux Ateliers de Rennes, réalisées en résidence chez Orange Marine, dans le cadre des Ateliers Quel Amour ! initiés par MP2018 et coproduits par Mécènes du sud Aix-Marseille. — En partenariat avec Triangle France, Décalab et CAC Passerelle. — Avec le soutien de : FNAGP, CNC-DICRéAM, CNAP.

En écho à la démarche de l’anthropologue, le travail de Virgile Fraisse investit, par le film et l’installation, les protocoles de communication. Se faisant critique de stratégies néolibérales, les films examinent les influences culturelles des relations transcontinentales. Orange Marine, filiale d’Orange, est spécialisée dans le domaine des télécommunications sous-marines, depuis la phase d’étude et d’ingénierie, jusqu’à l’installation de liaisons intercontinentales et la maintenance de câbles existants. Décalab est une agence d’ingénierie culturelle et d’innovation dans le domaine art-science-technologie qui opère une veille des mutations contemporaines par le prisme de l’art et du design.

Virgile Fraisse — SEA-ME-WE 3

SEA-ME-WE est un projet au long cours, soutenu par Mécènes du sud en 2016.Quel est son postulat de départ ?

Virgile Fraisse – J’ai commencé à m’intéresser aux infrastructures numériques suite à un projet sur les mines de cuivre en Afrique du sud. J’étais tombé sur les premières révélations d’Edward Snowden dévoilant l’espionnage de la NSA sur les câbles de fibre optique sous-marins transcontinentaux, dont SEA-ME-WE. Comme une performance au long cours, j’ai décidé de remonter le câble de Marseille à Singapour, filmant des fictions de ports en ports. Le projet est né en 2015 à Marseille et Palerme puis s’est poursuivi en 2017 à Karachi et à Mumbai. J’ai ensuite réalisé deux nouveaux volets dans le cadre de l’événement « Quel Amour ! » : la performance SMW_S au FRAC PACA, et l’installation filmique SEA-ME-WE 3 aux Ateliers de Rennes. Les pièces ont été écrites dans le cadre de recherchesà la bibliothèque historique des postes et des télécommunications et sur la base de rencontres à Orange Marine à la Seyne-sur-Mer.

Comment Décalab est-il intervenu dans ce projet ?

Natacha Seignolles – Nous avons rencontré Virgile une première fois lorsqu’il a visité les collections historiques d’Orange avec Agnès de Cayeux, artiste sélectionnée dans le cadre de la Art Factory, un programme de résidence déployé par Décalab au cœur d’Orange.La force de SEA-ME-WE, c’est qu’il s’agit d’une création très hybride qui permet d’aller au cœur du sujet, en renvoyant également aux formes du capitalisme aujourd’hui et à la matérialité de ce réseau sous-marin qu’on connaît peu. La plupart des gens n’imaginent pas que la majorité de nos données passent sous la mer. Son intelligence, c’est qu’il croise une réflexion sur le capitalisme d’aujourd’hui, sur l’innovation, ainsi que sur la société dans son ensemble. La mise en relation entre Virgile et Orange Marines’est avérée assez complexe parce que cette filiale autonome d’Orange opère dans l’industrie lourde. Prendre le temps d’accueillir un artiste n’est pas un acte du quotidien. Ce qui est intéressant c’est qu’il y a des similitudes entre le travail d’Orange sur le réseau, celui d’Orange Marine sur les câbliers, et la production artistique de Virgile à la croisée de la recherche, de la performance et de l’installation.

Comment s’articulent le travail d’écriture préalable et l’imprévu des rencontres ?

V.F. – Les projets se sont écrits en même temps. La résidence m’a permis de faire des recherches sur l’histoire méditerranéenne des télécoms, de la fibre optique à la télégraphie. C’est un vaste chantier pour une édition à venir, liant les récits de l’innovation à ceux de l’histoire coloniale, et compilant des anecdotes autant triviales que techniques. Cela a nourri la performance à Marseille et mis en perspective l’écriture du film de Singapour.

Vous travaillez sur cette contradiction entrel’idée de télécommunications dématérialiséeset la réalité très physique de ce réseau.Quels sont les enjeux ?

V.F. – L’idée c’est de parler de cette matérialité sans jamais la montrer à l’image, de suivre un câble sans le documenter. Il sert de véhicule pour parler de problèmes technologiques, politiques, humains, émotionnels et même d’amour, en lien avec l’augmentation des télécommunications, l’accélération du monde. Les câbles sont au cœur de guerres politiques géostratégiques : qui possède quoi et où ? Quels pays ont la liberté de développer leurs propres infrastructures ? Celles du Pakistan, par exemple, sont achetées par la Chine, la Russie et la Norvège.

Comment arrive-t-on à convaincre un groupe comme Orange d’accueillir un artiste qui s’intéresse à un sujet géopolitique sensible ?

N. S. – J’ai un accès facilité à l’entreprise pour laquelle j’ai travaillé douze ans et la mise en place de la Art Factory a aussi simplifié les choses. La résidence offrait « un champ d’innovation à explorer », et un échange de bons procédés. On est vraiment dans cette complémentarité de regards. On confronte celui d’un chercheur, avec celui d’un ingénieur, d’un artiste et on mène un projet sur une thématique qui concerne l’entreprise, avec la production d’une œuvre ou d’une réflexion. L’innovation est le sujet avec Orange. Là il y avait aussi les enjeux du patrimoine que je trouvais vraiment vitaux pour la culture d’entreprise.

V.F. – J’ai eu, grâce à Natacha, plusieurs contacts chez Orange. Suite à des conversations avec Patrice Carré, j’ai orienté mes recherches à la BHPT. Ensuite, il y a eu Marseille, les rencontres à la Seyne-sur-Mer avec Frédéric Exertier. Ça n’était pas évident de rentrer en contact avec lui, parce que c’est le directeur de la base Orange Marine, il est donc extrêmement sollicité. Il a été très généreux et m’a fait rencontrer les gens qui fabriquent et réparent les câbles. On a échangé sur l’histoire de la base de la Seyne-sur-Mer.

Les éléments documentaires issus de vos recherches s’inscrivent toujours dans une trame narrative. Qu’amène la fiction ?

V. F. – De la liberté. Je réalise des portraits de gens dans des situations intriquées aux nouvelles technologies. J’observe ce que le rapport aux télécommunications peut produire humainement, émotionnellement. La fiction me permet de déjouer des rapports de pouvoir grâce aux ironies du drame et de la comédie. Les éléments documentaires sont impulsés entre des moments de flottement et d’intensité. À Singapour, je me suis par exemple intéressé au logiciel de géolocalisation DataSpark, qui analyse l’urbanisme en fonction des moments d’activité et de repos sur nos smartphones. La fiction est pour moi l’outil privilégié pour rendre compte, sensiblement, de cette manière de prélever de la donnée. La narration, c’est un moyen d’incarner le géopolitique, de le subjectiver.

Avez-vous filmé à l’intérieur de l’entreprise de télécommunications à Singapour ?

V.F. – Singtel est encore plus inaccessible qu’Orange. J’ai été en contact avec des « data scientists » qui travaillent pour DataSparks, une filiale de l’entreprise. Le film SEA-ME-WE 3s’organise en retrait, autour des activités de philanthropie et de mécénat de l’entreprise, notamment le sport de haut niveau et l’art contemporain. En finançant la création de la National Gallery de Singapour, Singtel s’est vue attribuer une aile entière du musée dans laquelle elle organise des expositions. Aussi je me demande, que devient le musée lorsque l’entreprise se fait commissaire d’exposition ?

———————————————————————————————Virgile Fraisse - artisteNatacha Duviquet-Seignolles - fondatrice de Décalab, Malakoff

———————————————————————————————

5

1

2

4

3

876

Recto — Virgile Fraisse—— SEA-ME-WE 3—

1 — SEA-ME-WE 3—— © Virgile Fraisse—

2 — SEA-ME-WE 3—— © Virgile Fraisse—

3 — Orange Marine, La Seyne-sur-mer—— © Virgile Fraisse—

4 — SEA-ME-WE 3 (vue d’installation)—— Ateliers de Rennes — 2018—— © A. Mole

5 — © Fonds d’archives BHPT——

6 — SEA-ME-WE 3—— © Virgile Fraisse—

7 — SEA-ME-WE 3—— © Virgile Fraisse—

8 — SMW_S—— Virgile Fraisse—

05/11/2018 Reportage dalla Biennale di Rennes | Artribune

https://www.artribune.com/dal-mondo/2018/11/reportage-biennale-rennes/?fbclid=IwAR2QmocH0mAWAP1L2ytjZrxIT239G5vJ_wrHMTxqvSm_cNj1dBw7ud… 1/4

“Les Ateliers de Rennes” è la seconda biennale più importante in Francia. Con 31 artisti di 13 nazionalità diverse, giunge alla sua sestaedizione, curata da Étienne Bernard & Céline Kopp.

Fare un’inchiesta, che sia anche artistica, su quello che accade oggi significa confrontarsi con uno scenario poco promettente

in termini di futuro. I due curatori de Les Ateliers de Rennes hanno scelto un titolo e una costellazione di artisti che cerca in

maniera utopica di immaginare il tempo che verrà attraverso la sovversione. Già il titolo gioca con un’ambiguità che esclude

ogni fissazione e formalismo: À Cris Ouverts (a grida aperte) in francese suona anche come à crise ou-vert / vers, generando

mutazioni di senso già dal ritmo del titolo. È l’appello sonoro e visivo ad abitare il mondo in modo diverso e sconosciuto

attivando modalità di esistenza per dissonanze, contestazioni e rotture di senso. È l’appello alla creazione di una nuova

collettività capace di sovvertire le convenzioni, che esse siano gerarchie di potere, di razza, di classe e di genere. Per

abbozzare questo piano di riformulazione sociale e storica e per inscenarlo all’interno di una biennale, Étienne Bernard &

Céline Kopp hanno pensato di organizzare delle riunioni preliminari alla biennale dove, con quasi tutti gli artisti coinvolti, si

costruiva collettivamente la narrazione del progetto espositivo. È la volontà di mettere in atto pratiche fuggitive e

metamorfiche, per sfuggire a ogni possibile censura dettata dalla regolamentazione. Approcci in modalità selvagge, umili,

alternative e trasformative per generare un nuovo sguardo sul mondo. È un gioco di connessioni e di ritmi che si ripropone

apertamente tra le opere e in maniera diversa a seconda degli spazi in cui sono ospitate.

HALLE DE LA COURROUZE

La sede centrale, per esempio, la Halle de la Courrouze, è probabilmente il luogo dove è più visibile questa fluttuazione di

confini e questo spirito di insubordinazione e clandestinità. Si inizia con le opere di Julien Creuzet, sculture composte da

materiali diversi, materiali di scarto e tessili, che, combinandosi con video glitch, investigano il grado di tossicità delle

relazioni. Questo rapporto con la materia e i suoi significati lo ritroviamo anche nell’installazione di Jesse Darling che

percorre una buona parte del soffitto della prima sala. È una composizione animata da quello che l’artista chiama “plastic

Urlando al futuro. Reportage dalla Biennale di RennesBy Sonia D'Alto - 5 novembre 2018

05/11/2018 Reportage dalla Biennale di Rennes | Artribune

https://www.artribune.com/dal-mondo/2018/11/reportage-biennale-rennes/?fbclid=IwAR2QmocH0mAWAP1L2ytjZrxIT239G5vJ_wrHMTxqvSm_cNj1dBw7ud… 2/4

china bullshit”. L’installazione di Kenzi Shiokawa, fatta di figurine in legno e macramè, celebra i sincretismi culturali. Erika

Vogt esplora con le sue sculture i rimandi temporali che le forme primarie evocano, prolungando la sua riflessione

all’ambiguità dell’oggetto scultura e ai significati che assume a seconda del contesto temporale, sociale e politico. In questa

prima sezione va infine senza dubbio menzionato il video dell’artista francese Julia Béna. Installato come un peep- show,

Who wants to be my horse? è collocato all’interno di una struttura cinta da barre metalliche. Tra oscenità e qualità

scenografica, con la presenza di Madison Young, militante del movimento pro-sex, il video racconta con ironia burlesque

l’autobiografia sessuale dell’artista e include sketch comici a opera di Dita Lam e Shanta Rao.

Anna Le Troter ci fa immergere in una sala frigorifera in cui è conservato lo sperma umano, ponendoci di fronte

all’ambiguità dell’emancipazione del desiderio.

Les Ateliers de Rennes 2018. Installation view at Musée des beaux arts, Rennes 2018. Photo © Aurélien Mole

LE ALTRE SEDI

Tra le altre sedi della Biennale il Frac Bretagne accoglie una narrazione espositiva più pacata e istituzionale, prettamente

focalizzata sul tema del corpo. Al piano inferiore troviamo l’installazione video di Virgile Fraisse, che continua la sua serie

inaugurata con l’indagine condotta tra le sponde di Palermo e Marsiglia. Questa volta il suo nuovo film si svolge a Singapore.

Al piano superiore si entra in uno spazio colmo di luce, dove a ogni sala corrisponde anche una frase. La prima sala è

dedicata all’italiano Enrico David (tra i nomi del prossimo padiglione italiano alla Biennale di Venezia), lasciando spazio a

forme strane e metamorfiche che figurano sulle tele e nelle sculture dell’artista. Seguono una sala dedicata al lavoro del

canadese Raymond Boisjoly e le video-sculture-installazioni di Oreet Ashery. Terry Adkins ci proietta invece nel liveness

della storia africana. Il percorso espositivo del Museé des Beaux Arts porta per la prima volta una biennale all’interno delle

collezioni, tentando di cambiare la grammatica della narrazione espositiva. Come nel caso dell’opera di Sonia Boyce, che ha

filmato un video a partire dall’improvvisazione di giovani studenti d’arte di fronte alle opere del museo. Presso la Galerie Art

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china bullshit”. L’installazione di Kenzi Shiokawa, fatta di figurine in legno e macramè, celebra i sincretismi culturali. Erika

Vogt esplora con le sue sculture i rimandi temporali che le forme primarie evocano, prolungando la sua riflessione

all’ambiguità dell’oggetto scultura e ai significati che assume a seconda del contesto temporale, sociale e politico. In questa

prima sezione va infine senza dubbio menzionato il video dell’artista francese Julia Béna. Installato come un peep- show,

Who wants to be my horse? è collocato all’interno di una struttura cinta da barre metalliche. Tra oscenità e qualità

scenografica, con la presenza di Madison Young, militante del movimento pro-sex, il video racconta con ironia burlesque

l’autobiografia sessuale dell’artista e include sketch comici a opera di Dita Lam e Shanta Rao.

Anna Le Troter ci fa immergere in una sala frigorifera in cui è conservato lo sperma umano, ponendoci di fronte

all’ambiguità dell’emancipazione del desiderio.

Les Ateliers de Rennes 2018. Installation view at Musée des beaux arts, Rennes 2018. Photo © Aurélien Mole

LE ALTRE SEDI

Tra le altre sedi della Biennale il Frac Bretagne accoglie una narrazione espositiva più pacata e istituzionale, prettamente

focalizzata sul tema del corpo. Al piano inferiore troviamo l’installazione video di Virgile Fraisse, che continua la sua serie

inaugurata con l’indagine condotta tra le sponde di Palermo e Marsiglia. Questa volta il suo nuovo film si svolge a Singapore.

Al piano superiore si entra in uno spazio colmo di luce, dove a ogni sala corrisponde anche una frase. La prima sala è

dedicata all’italiano Enrico David (tra i nomi del prossimo padiglione italiano alla Biennale di Venezia), lasciando spazio a

forme strane e metamorfiche che figurano sulle tele e nelle sculture dell’artista. Seguono una sala dedicata al lavoro del

canadese Raymond Boisjoly e le video-sculture-installazioni di Oreet Ashery. Terry Adkins ci proietta invece nel liveness

della storia africana. Il percorso espositivo del Museé des Beaux Arts porta per la prima volta una biennale all’interno delle

collezioni, tentando di cambiare la grammatica della narrazione espositiva. Come nel caso dell’opera di Sonia Boyce, che ha

filmato un video a partire dall’improvvisazione di giovani studenti d’arte di fronte alle opere del museo. Presso la Galerie Art05/11/2018 Reportage dalla Biennale di Rennes | Artribune

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& Essai, invece, Paul Maheke ha coreografato una splendida performance che completava l’ambiente installato e il racconto

dei video nelle sale più piccole. L’atmosfera scenografica è magica: carte da gioco, tende, sfere di cristallo, grandi cerchi

poggiati sul pavimento e l’idea del mago che fa sparire e riapparire le cose, facendole incontrare. Anche l’immagine del

fantasma è centrale, come simbolo di iper visibilità, di passato, presente e futuro, ma anche simbolo delle identità minori.

Complessivamente l’artista, che in passato ha esplorato le identità sessuali, si è servito ancora delle teorie femministe, ma

questa volta astratte attraverso l’idea di cosmologia. Una cospicua parte delle opere esposte in biennale sono dei video, come

già è accaduto per la Manifesta di Palermo, per la Biennale di Berlino. Una delle opere d’eccezione è We hold where study

(2017) di Wu Tsang: film sperimentale creato con la collaborazione coreografica di Boychild e Ligia Lewis, che esplora l’idea

dell’immagine come passaggio attraverso un video a due canali. Elementi rituali ed effetti di trasparenza e opacità dello

schermo, forza dell’immagine e idea di transness.

OLTRE RENNES

Anche la Galerie Raymond Hain, fuori da Rennes, nel bellissimo paesino bretone di Saint-Brieuc, accoglie un video di

Madison Mycroft, cui si deve anche un’installazione di opere che assemblano figure metamorfiche, ibride, semi animali,

semi puppet, a metà tra oggetti scenografici e oggetti da museo etnografico. Il film invece racconta la storia di due donne

pirata che si imbarcano in un viaggio fingendosi uomini. I personaggi sono androgini e giochi di camouflage prolungano

visivamente la mollusk theory dell’artista. La Criée di Rennes, invece, accoglie i video di Meriem Bennati, anch’essi dalla

natura ibrida: servendosi della docu-fiction, l’artista segue le vicende di due personaggi sulle sponde del Marocco,

registrando gli effetti della mondializzazione e la mutazione delle tradizioni locali. Alcune scene vedono l’inserimento di

effetti d’animazione, anche in questo caso molti animali fanno la loro irruzione. Infine, anche 40mcube ospita un video,

adopera di Pauline Boudry /Renate Lorenz, dove più soggetti, identità queer, attiviste punk come Kathy Acker, prendono la

parola in un unico monologo composto di frammenti e di slittamenti. Siamo certamente in una crisi aperta; gli artisti in

questione ci offrono delle piste da seguire.

Sonia D’Alto

Rennes // fino al 2 dicembre 2018

Les Atelier di Rennes À Cris Ouverts

SEDI VARIE

www.lesateliersderennes.fr

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Les Ateliers de Rennes 2018. Paul Maheke. Installation view at Galerie Art & Essai Université Rennes 2 . Photo © AurélienMole

URLANDO AL FUTUROby Sonia D’AltoArtribune

SEA-ME-WEby Pablo MailléUsbek & Rica