Vibration Clandestine

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Mars / Avril 2012

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# 202012

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L’effervescence culturelle

Magazine gratuit - 1000 Points de distribution 8 Départements RHÔNE-ALPESDo not litter on the street

Damien Louche-Pélissier > 16

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4 Cie Litécox Danse contemporaine

5 6am Pop Culture

6 Les dompteurs de papier Arts plastiques[...]

8 Minicécile Bipolaire

9 Blatman Récup'

10 Neguentropie Crew Graphisme

12 Jean-Paul Jullian Desayes Peinture/sculpture

13 Cie les Trois Clés Théâtre gestuel [...]

14 Clauda Sculpture bronze

22 Bigre !

Jazz

24 Fragments of Dirt Rock-indé/Post-punk

25 Café Bertrand Rock en Français

26 LoGre

Dark Bass

28 Micropoint

Hard Core

29 Green Valley Vibes Reggae

30 Tram des Balkans Pop’n Trad

32 Kharapace

Power Trio

33 Ubikar

Post-rock

34 Mirabo

Rock indé

EditoConnaissez-vous ce fameux genre de livre dont vous êtes le héros ?Ce genre de livre où, selon le choix que vous faites, vous vous retrou-vez dans une situation bonne ou mauvaise. Vous êtes, par exemple, une sorte de Thierry la Fronde avec quelques pierres dans la poche, vous arpentez un village abandonné et là, d’un coup, un mur devant vous, avec 2 portes. Choisissez la porte de gauche "allez à la page 54", porte de droite "rendez-vous à la page 132", vous hésitez... va pour la page 132.Dommage, vous entrez dans la tanière du dragon, il vous réduit en cendre, f in de l’histoire, vous posez le livre sur la table de chevet. Toute la nuit, vous regrettez cette fameuse porte 54. À tous les coups Robin des bois et Frodon vous attendaient, une tournée était déjà servie sur le zinc du bar des sports de la forêt noire.Diff icile de trouver le sommeil, tant pis pour le bar des sports, un verre d’eau dans la cuisine fera l’affaire. Mauvais choix ! Vous entrez dans la chambre du bébé, une heure pour qu’il se rendorme. Huit heures du matin, vous arrivez au bureau mais vous ne retrou-vez pas vos affaires, votre tasse de café, rien. Après quelques hurle-ments auprès de la direction, on vous rassure et vous explique que votre lieu de travail c’est dans l’immeuble d’en face et vous n’avez sûrement pas dû franchir la bonne porte. Dommage, la charmante personne de l’accueil, que vous n’aviez d’ailleurs pas reconnue, vous avait accueilli avec son plus beau sourire. 18 heures, la libération, vous prenez le métro, la chance a l’air de tourner. Il y a deux places assises qui vous attendent, enf in un peu de répit. La journée f inira comme elle a commencé. Le trajet se terminera au côté d’un pré-ado, tout droit sortie d’un clip de Snoop Dog, qui confond téléphone portable et chaîne hi-f i.Diff icile de faire tout le temps le bon choix, d’être toujours au top, de ne jamais rien regretter, de ne jamais pouvoir se f ier à 100 % à ses petites habitudes, au petit train-train… Mais heureusement que c’est comme ça, la vie serait d’un ennui !D’ailleurs vous noterez que ce magazine, lui aussi, n’est pas comme d’habitude. Il vous propose maintenant huit pages de plus et une nouvelle rubrique dédiée aux labels de la FEPPRA (Fédération des Editeurs et Producteurs Phonographiques en Rhône-Alpes) et à la plateforme musicale régionale 1D-RhôneAlpes.com, rien n’est f igé, tout change, même Vibration Clandestine, décidément rien n’est f iable…

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16-17 Damien Louche-Pélissier Plasticien [...]

20-21 Filastine Outernational Bass music

18-19 Labels Feppra

Vibration Clandestine est une association loi 1901 à but non lucratif, non subventionnée. Ce

magazine autofinancé a pour but d’assurer la promotion des artistes et de diffuser la culture

en Rhône-Alpes.

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"L’effervescence culturelle"04 11 84 00 45www.vibrationclandestine.comcontact@vibrationclandestine.comwww.myspace.com/vibrationclandestine15 000 exemplaires, 1000 points de distribution 8 départements du Rhône-Alpes + WebzineVibration Clandestine Édition 209, rue du vieux Clet - 30410 Meyrannes

Contact pub et partenariat :[email protected] 03 31 79 42Contact artistes :[email protected] distribution :[email protected] de publication : Léonor GuimierConception graphique : www.mille-patte.comCorrection/relecture : Nan, Fan et Grégory

Vibration Clandestine Distribution400 points public + 600 points pros : 1000 points de distribution raisonnés et certifiés par la société SITEL,Imprimerie : Imp’act impression imprimerie écologique - IMPRIM’VERT ®

Principaux collaborateurs et rédacteurs :Fan, Nan, Grégory, Fanny, Laétitia, Pierre, Laura, Leslie, Vincent, Olivier, Sébastien, Jess, Thomas, Julien et sa tribu, Dav', Léo, Jean-Mi, Zoé

Contact promo Feppra :[email protected] articles et photos publiés engagent la responsabilité de leurs auteurs. Tous droits de reproduction réservés.Remerciements : DaFont.comMagazine gratuit © 2006 Vibration Clandestine Magazine et association non subventionnés.Dépôt légal : 2008 - I.S.S.N : 1961-4985

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Interview de Daisy Fel de la Cie Litécox par Vibration Clandestine

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e20 ans et 20 créations derrière elle, la Compagnie Litécox a une soif de création inaltérable. Avec des spectacles qui ont voyagé dans toute la France mais aussi à l'étranger, dans des pays comme la Turquie, la Tunisie et l'Algérie. D'innombrables collaborations et résidences avec l’Opéra Théâtre de Saint-Étienne, la Maison de la Culture Le Cor-

busier de Firminy, le Kharavan théâtre de Chassieu, le théâtre de Privas, le théâtre Dunois de Paris, pour ne citer que quelques espaces culturels, les rencontres et les moments de partage se multiplient. Cette compagnie travaille également dans le but de sensibiliser tous les publics possibles pour donner goût à la danse contem-poraine. Scolaires, amateurs, jeunes publics, ils savent aiguiser leurs curiosités. La danse est plus qu'une passion pour Litécox.

Cie Litécox

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Voilà 20 ans que la compagnie a été créée, pouvez-nous parler de vous et de cette aventure ?20 ans d’énergie déployée et de créations toutes très diffé-rentes les unes des autres…Nous avons travaillé sur des productions de formes variées, plus ou moins importantes en termes de scénographies, de contraintes techniques, de diffusion… Mais toujours avec l’appui d’une équipe d’interprètes, technique et administrative impliquée et professionnelle, ce qui nous permet aujourd’hui de réaliser une très belle saison pour 2011/2012. Au fil du temps, nous avons pu tisser un réseau dans le milieu culturel, notamment auprès des programmateurs, [...] Tous ces colla-borateurs nous permettent aujourd’hui de nous appuyer sur un réseau fort ; qui nous aide à créer et produire, à réaliser des résidences d’artistes et à diffuser ! Je pense notamment à des directeur(ice)s de théâtres qui nous programment régulière-ment…parfois sans même avoir vu les nouvelles créations !Une vraie relation de confiance artistique s’est établie.Vous dites qu’une partie de la danse de la Cie Litecox se situe aux frontières du théâtre, pourquoi ?Je me sens en dehors des modes, un peu en dehors du monde de la danse, celui qui est reconnu par l'institution... Mais je me sens profondément auteur, je sens que j'ai ma place de poète, de chorégraphe hors circuit, dans un style qui est le mien, imagé et visuel, entre abstraction et narration. Au fond la danse me sert à raconter des histoires, qui s’inscrivent dans le réel, à interroger et faire rêver le spectateur, tout en essayant moi-même de répondre à quelques questions existentielles !Je crois que cela apparaît beaucoup dans la pièce "Entre la Pomme et l’Ananas", actuellement à notre répertoire, qui est un hommage à Robert Desnos. J’associe dans cette choré-graphie le mouvement et la voix, et d’ailleurs, l’un des inter-prètes est un homme de théâtre… un peu danseur, tandis que les danseuses, elles, deviennent un peu comédiennes…La personnalité des interprètes m’inspire beaucoup pour créer des personnages.Vendredi 11 Mai, vous proposez à l’espace culturel Jean Carmet (69), Imago Mue, une de vos dernières créations, pouvez-vous nous parler de ce spectacle ?Imago Mue est la continuité d’un spectacle créé en 2008, en Bulgarie… [...]. C’est une pièce dont la scénographie est très intense, joue un rôle très important. Je me suis inspirée d’une

exposition du musée où l’on pouvait voir des robes constituées entièrement de rubans…Les interprètes se fondent et jouent un rideau de rubans. Ce spectacle est un hymne à la vie, il parle de la naissance, de la transformation (la mue) et bien sûr de la mort. Il parle aussi des femmes. D’abord parce que ce sont elles qui donnent la vie, mais aussi parce que les danseuses s’apparentent tantôt aux parques, à Pénélope, à Ariane….autant de figures féminines mythologiques qui tissent le fil de la vie et impactent sur la destinée…[...]Vous êtes très sensible au fait d’éveiller la curiosité sur la danse contemporaine, pourquoi ? La danse contemporaine est un art jeune qui a besoin d’être (re)connu auprès d’un large public. C’est l’art le plus méconnu je pense, lorsque vous dites à certaines personnes que vous êtes danseuse, on sent une perplexité de leur part, ou une exci-tation parfois ! Ils pensent soit aux danseuses de cabaret, soit aux danseuses en tutu, en tous cas la danseuse est associée dans l’imaginaire collectif à un rapport au corps qui ne laisse pas indifférent… [...]. La danse contemporaine est multiple, les corps sont différents, les frontières entre les styles (hip hop, danses traditionnelles…) et les disciplines (cirque, théâtre…) se perméabilisent, il faut qu’un large public puisse découvrir toute cette créativité bien actuelle.[...]

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Interview du collectif 6am par Vibration Clandestine

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Tout d’abord pouvez-vous nous parler de vous, du collectif 6am et de la Cie Vladimir Steyaert, compagnie avec qui vous avez conçu le projet la rue de la révolution ?Le collectif 6am est né en 2004 avec la volonté de créer un label artisanal de musique pour donner vie à nos projets [...] autour de 3 entités artistiques (B R OAD WAY, Deschannel et Jerry).La particularité de ce collectif est la passerelle entre le son et l'image que nous avons voulu défricher depuis le début en uti-lisant l'image comme un instrument de musique. [...] Vladimir Steyaert, le metteur en scène du projet, est issu du monde théâ-tral. Nous l'avons rencontré lors d'une création de la Comédie de Saint-Étienne Baroufe à Chioggia de Carlo Goldoni qu'il co-mettait en scène avec Jean Claude Berutti et pour laquelle le groupe B R OAD WAY du Collectif 6am signait la musique et jouait en live lors des représentations. Depuis, nous travaillons et défrichons, avec la compagnie de Vladimir dans nos projets res-pectifs, le choc vertueux entre textes contemporains, musique et image. Nous avons ainsi créé la pièce Débris de l'auteur anglais Dennis Kelly en avril 2010 à la Comédie de Saint-Étienne [...] puis La ligne de partage des eaux d'Alex Lorette en novembre 2011 au Théâtre du Verso à Saint-Étienne avant de le reprendre à l'automne 2012 à Paris au Théâtre des Déchargeurs.Pourquoi avoir choisi le thème de la révolution ?2012 est l'année de la révolution : il y a 2 élections présiden-tielles majeures [...] ; les Mayas ont prédit la fin du monde ou la fin des révolutions humaines ; il y a 500 ans, Copernic apportait une dimension scientifique et astronomique majeure en remet-tant l'homme et son nombril à sa place, etc... Ce thème nous est apparu tout de suite comme une évidence. J'ai également le sentiment que cette année entérine une démocratisation de la révolution numérique à l'échelle 1.0 du peuple (smartphone, facebook par ex). J'aimerais enfin ajouter que nous avons choisi ce thème et commencé à écrire le spectacle bien avant les évé-nements révolutionnaires récents des pays arabes, comme quoi !Mettez-nous l’eau à la bouche, parlez-nous de ce projet révolu-tionnaire.240 m2 d'images seront projetés sur une façade avec 7 comé-diens en chair et en os, 5 musiciens et tout leur attirail jouant live, 2 vidéastes et 2 ingénieurs arts numériques mixant et bidouillant en direct, 1 graffeur. Tout sera joué live, c'est très important pour nous. Il ne s'agit pas de faire une retranscription historique des faits mais de les utiliser comme matière première de création et de se laisser aller librement quitte à les trahir un peu. C'est un regard artistique de 2012 sur le début du siècle. Nous

naviguerons dans 7 tableaux en commençant par la révolution tellurique et scientifique de Copernic et Galilée puis nous pas-serons par les révolutions française, ouvrière, industrielle. Nous effectuerons ensuite une parenthèse onirique en évoquant les révolutions freudienne et surréaliste. Nous terminerons le spec-tacle avec le Mur de Berlin et la révolution numérique. [...]Pouvez-vous nous parler d’un des thèmes choisis, la révolution freudienne ?La psychanalyse et la figure de Freud ont marqué le siècle et les esprits jusqu'à notre époque. Ce qui est intéressant c'est qu'il s'agit d'une révolution de la vision de l'homme. Le cerveau humain nous ouvre alors ses méandres et ses façons parti-culières de traiter avec le réel. Les surréalistes ont par la suite utilisé les "dysfonctions" du cerveau révélées par Freud (la folie, le rêve, l'hystérie) comme source poétique, ils désiraient rompre la frontière entre rêve et réalité pour opérer une révolution totale des esprits. Ces deux événements (naissance de la psychana-lyse et Révolution surréaliste) sont un terrain de jeu idéal pour composer un tableau vidéo plutôt subjectif et évoquer la façon dont l'art se nourrit des événements et des courants de pensées.Est-il important de proposer diversité et nouveaux projets dans ce genre de festival ?Selon nous, l'aspect pluridisciplinaire de l'art, des arts, est essen-tiel et moderne. Cette transversalité entre les disciplines ouvre le champ des possibles là où certaines disciplines sont un peu à bout de souffle. L'effet est double, dans un premier temps vous créez des formes nouvelles permettant d'aborder d'autres sen-sations, d'autres sentiments et d'un autre côté quand vous reve-nez dans votre discipline de prédilection, le goût et les saveurs, la palette de création s'est ouverte plus fortement qu'avant. [...]

La révolution… Un simple mot, un devoir, un projet, une issue, une étape. Ce mot peut générer beaucoup de remous, d’idées ou encore de souvenirs. La révolution n’est pas qu’un peuple qui se rebelle ou qu’une évolution technolo-gique donnant un nouvel élan à une nation. La révolution c’est un mot fort, plein de sens et d’histoire. Fin Mars, lors du festival Électrochoc aux Abattoirs, à Bourgoin-Jallieu, le collectif 6am et la Cie Vladimir Steyaert nous présen-teront leur nouveau projet, La rue de la révolution. Une réalisation qui met en scène 7 révolutions qui ont marqué notre histoire, d’après vous, quels sont ces sept repères historiques qui ont été choisis ?

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Interview des dompteurs de papiers par Vibration Clandestine

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Les dompteurs de papier sont l’association de deux jeunes femmes, Clothilde Staes et Matild Gros. Passionnées de gravure, de petits dessins et traits colorés, elles proposent seules ou avec d’autres associations, des expositions, des stages, des interventions pédagogiques et une multitude d’autres projets avec toujours le même but. Leur intention est de faire découvrir à tous, le monde passionnant de la petite édition et de tout ce qui accompagne ce petit univers bien rempli.

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Les dompteurs de papier sont installés en Ardèche, mais cela n’a pas toujours été le cas. Pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours ?Nous venons du nord de la France.En 2009, nous avons mis notre atelier sur roulettes et avons parcouru la France en proposant des ate-liers de gravure dans les villages. Nous avons dé-couvert l'Ardèche par le sentier des Lauzes à St Melany et l'atelier des cailloux aux Vans. Véritable coup de cœur, nous avons décidé, un an après, d'y poser nos valises.

Pourquoi cette passion pour la gravure et la petite édition ?Nous partageons l’amour du papier, du trait sen-sible sur la page, des matières riches de la couleur imprimée qui sont propres à la gravure et aux livres édités en petit nombre.

Il vous arrive d’organiser des interventions pédago-giques, quel est le but de ces actions ? À la manière d’un marchand ambulant, nous instal-lons un laboratoire d’expérimentation ludique ainsi que tout le matériel nécessaire à la découverte et l’initiation de la gravure (presse, rouleaux, encres, tarlatane, supports pour graver…).Les ateliers de gravure ambulants sont une occasion de rencontrer le public par le geste de la gravure. Les gens laissent leurs traces, s'expriment sur la plaque. Les ateliers sont aussi un moment d'échange et de transmission d'une technique ancienne : la gravure, à laquelle nous ajoutons quelques expérimentations (tâche d'écoline, manière blanche, monotype).

Lors de vos expositions, interventions et autres projets, vous rencontrez beaucoup de monde. D’une manière générale, comment réagissent ces personnes ?Les retours sont très positifs chez l'enfant et l'adulte car la gravure et les ateliers proposent des possibilités d'expression person-nelle, un autre regard sur soi, valorisant l'imaginaire et le développement d'un regard artistique face à son territoire.

Quels sont les futurs projets des dompteurs pour 2012 ?Des expos ventes (le 3, 4 mars à Thueyts, les dimanches de cet été dans la rue des arts à Joyeuse).Un projet de livre d'artiste avec l'école primaire de Meyras, au mois de mars. Une création d'exposition sur le thème des étoiles en décembre 2012, à la médiathèque d'Aubenas.Nous cherchons encore des projets autour de l'image imprimée, avec des villages, des écoles, des lieux d'exposition ...N'hésitez pas à nous contacter !

À ceux qui ne connaissent pas ou peu votre univers, quel mot glisseriez-vous à leurs oreilles pour leur donner envie de le découvrir ?Les dompteurs de papier c'est de l'encre sur les mains, des gravures de brindilles et herbes folles, de la boite de sardine gravée, des feuilles de cerisiers imprimées.

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Interview de Minicécile par Vibration Clandestine

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Originalité, créativité et surtout diversité font partie intégrante du vocabulaire de Minicécile. Que ce soit pour la réali-sation d’un décor de théâtre, une fresque, des éditions de cahiers érotiques, la réalisation de timbres pour envoyer nos courriers les plus sérieux avec une pointe de couleur ou encore de peintures décalées parfois inattendues, Minicécile répond toujours présente. En pleine préparation du Bann’Art festival où cette artiste exposera une partie de ces œuvres, nous avons grignoté un peu de son temps pour vous faire découvrir son travail.

Minicécile

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Certains de nos lecteurs ont peut-être déjà vu vos réalisations sans savoir qui vous étiez, pouvez-vous nous parler un peu de vous ?C’est vrai que beaucoup de gens, sans le savoir, ont léché le derrière de mes réalisations !! Je suis illustrateur et j’ai fait, entre autres, pas mal de timbres pour La Poste. Illustrateur, c’est le métier génial qui me fait vivre tous les jours, un crayon à la main depuis presque 10 ans. Entre deux boulots, je fais des peintures qui me correspondent plus, avec des person-nages dans des univers très colorés et plutôt humoristiques. J’ai longtemps peint mon perso fétiche, Eva Zion, un per-sonnage mi pin up mi clown. Aujourd’hui, mon univers oscille entre des personnages plus freaks ou des images religieuses détournées. Vous travaillez et vous réalisez pour des milieux très variés : réalisation de timbres, de fiches techniques pharmaceutiques,

de fresques et décors en binôme avec l’artiste Blatman etc. Pour-quoi toutes ces directions ?Cela vient de ma double formation en Arts Appliqués. J’ai commencé par 2 ans en fresque/mosaïque où j’ai travaillé le modèle vivant et j’ai fini par de l’illustration médicale où j’ai fait du dessin de dissection humaine ou/et de bloc opératoire, le tout en passant des mois comme copiste au Louvre devant le radeau de la Méduse entre autres. Le lien c’est le dessin et le corps humain. Le dessin c’est une drogue à très forte addic-tion à consommer sans modération ! [...]. Enfin, depuis 3 ans avec Blatman, nous faisons cohabiter nos 2 univers dans de grandes compositions murales et des décors de théâtres. Nous sommes vraiment complémentaires, lui a le sens du volume, moi celui de la 2D, ça nous donne un style à 4 bras polyvalent mais aussi novateur. Nous aimerions vraiment développer cette activité ensemble.Vos techniques de travail doivent être multiples, avez-vous quelques exemples à nous donner ?[...] Je réalise des grands décors à la tempera, une technique de peinture ancienne à base d’œuf et de pigment, mais je passe le plus clair de mon temps devant mon ordinateur, plus pratique pour les boulots pro. Cependant la technique reste la même, en grand ou en petit, à la palette graphique ou à l’huile. Le plus important pour moi c’est de m’amuser avec le dessin, peu importe le sujet. En ce moment je fais un bouquin sur les pustules et le psoriasis du cuir chevelu pour des éditions scien-tifiques. J’en profite pour travailler une nouvelle technique sur mon PC, alors mon travail est beaucoup plus motivant.

Le festival d’art singulier de Banne (07), le Bann’Art festival, se déploie cette an-née sur plusieurs lieux afin d’accueillir encore et toujours plus d’artistes, et vous faites partie des exposants retenus. Quel est votre avis sur le festival et son déve-loppement ?Blatman et moi avons découvert le Bann’Art l’année dernière juste après avoir déménagé de Paris et nous avons été bluffés. L’ambiance, la qualité et la diversité des artistes sur une aussi petite commune nous a boostés pour être sé-lectionnés cette année. Quand Marthe Créjus nous a informés de notre participation au festival, on avait l’impression d’avoir gagné la timbale ! Ce festival c’est d’la balle ! Qu’il se déve-loppe en Ardèche c’est le signe que la région ne se renferme pas sur elle-même et vit dans l’air du temps. Je suis vraiment très fière d’y participer. Vous êtes domiciliée dans le village Les Vans en Ardèche, il y a-t-il un rapport entre votre activité et ce bout de région où se croisent chaque jour soleil et artistes ?J’ai passé plus des 2/3 de ma vie à Paris, alors oui être aux Vans c’est vraiment un plus. Il y a moins de stress, notre atelier est plus grand donc c’est plus de créativité ! Je compte sur le festival pour rencontrer les nombreux artistes talentueux de la région.

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Interview de Blatman par Vibration Clandestine

L’idéal pour découvrir certaines œuvres de Blatman serait de ne mesurer que quelques centimètres de haut. Avec cette taille, nous pourrions directement nous promener à l’intérieur de ses créations et croiser animaux, soldats, dino-saures, super héros et le tout navigant dans un univers futuriste créé de toutes pièces. Il peut être difficile d‘imaginer un tel milieu mais en collant le nez à ses sculptures et en autorisant notre imagination à travailler un peu plus que d’habitude, nous pourrions vite avoir envie de goûter la fameuse potion d’Alice où il est indiqué « buvez-moi ». Et vous, face aux assemblages de Blatman, aurez-vous une petite soif ?

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Blatman, pouvez-nous parler de vous et de ce qui égaye votre vie d’artiste ?J’ai grandi à Amiens en Picardie, un skate au pied et une bombe à la main. Après avoir marqué les murs, je suis passé à la peau en étant tatoueur. Puis des aiguilles, je suis passé au scalpel et au chalumeau sur des poupées Barbies, puis j’ai customisé des objets, des meubles, des lampes et même des animaux (empaillés) bref tout ce que je trouve. En effet, je suis un Art-recup man. Je récupère les objets délaissés telle une blatte. Le jeu est le sens de ma vie. Rien ne doit être pris au sérieux pas même ma propre peau que j’aime customiser comme le reste.Certaines de vos réalisations sont en partie conçues avec de simples jouets (poupées, soldats etc). Vous leurs donnez une seconde vie, un peu décalée. Pourquoi utiliser ces jeux d’enfants ?J’aime la récupération en général, mais celle du jouet d’enfant apporte un sens plus direct. Ils sont une repré-sentation miniature et idéalisée de nos vies d’adultes. J’ai commencé par la poupée Barbie qui a une connota-tion très forte et riche en codes. J’en ai alors fait des phénomènes de foire, siamoise ou femme tatouée. Je joue avec des jouets pour détourner leur sens. J’aime le jouet essentiellement à cause du pouvoir de conditionne-ment qu’il possède. Votre créativité ne se limite pas à ces sculptures. Pouvez-vous nous parler de vos autres créations ?Mon autre jouet de prédilection, c’est mon appareil photo numérique que je garde tout le temps avec moi. Comme avec le reste, je joue et je détourne les fonctions de l’appareil pour créer des images décalées et irréelles. Je fais aussi du body pain-ting où je transforme les corps en machines bio mécaniques. Dans ces domaines, j’aime créer des illusions d’optiques, créer des reliefs là où on ne les attend pas.Il vous arrive de travailler avec l’artiste Minicécile, quels types de projets réalisez-vous quand vous êtes en binôme ? Avec Minicécile, nous formons une équipe à 4 bras spécialisée dans le grand format. Nos univers, bien que différents, se rejoignent souvent. Nous avons aussi tous les deux des capacités très complémentaires, moi en volume et bricolage, elle en 2D et présentation.

Vous participez pour la première fois au festival d’art singulier, Bann’Art, Festival à Banne (07), comment préparez-vous ce moment ?Aujourd’hui, je suis passé à des assemblages de jouets plus complexes voir surchargés. Je pré-pare de plus grandes compositions que je finis par peindre de façon uniforme, ce qui leur donne le côté presque mystique des cabinets de curiosité. Quand vous êtes en pleine création, quel est le genre d’ambiance que l’on peut trouver dans votre atelier ?J’ai plusieurs coffres, que je traine depuis des années, que j’étale autour de moi, donc mon atelier en pleine création c’est le bordel. Je trouve une pièce maîtresse pour commencer et c’est au fur et à mesure, en fouillant dans ma montagne d’objets glanés, que se construisent mes créations. Je ne sais jamais ce qui va se passer, et comment ça va finir.

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eNeguentropie Crew c’est une seule personne qui agit tel un collectif regroupant différentes identités artistiques. On peut trouver au sein de Neguentropie, Unknown Armies pour le côté réalisation graphique à

destination professionnelle, L.A Bastard pour le côté Graphiste Activiste, militant et corrosif. L.A Bastard tente de réveiller les mentalités endolories pour les guider vers une révolution mentale, le grand réveil. Enfin, l’artiste, à la base du projet Neguentropie Crew, utilise le pseudo d’Arkham pour ses projets plus personnels dans les directions où il dit être un artiste maudit. Vous l’aurez compris cet artiste a de l’énergie et de la créativité à revendre et un sérieux penchant pour la révolution et la rébellion.Alors schizophrénie créative ou stratégie offensive avec en ligne de mire le système en place ?

Neguentropie Crew

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Nous t’avions déjà rencontré en Septembre 2009 pour un premier passage dans le magazine, puis en Septembre 2010 quand tu avais redessiné un de nos personnages, Mars 2012 te revoilà ! Pourquoi le Neguentropie Crew ?Neguentropie : Facteur d'organisation des systèmes phy-siques, ou sociaux, qui s'oppose à la tendance naturelle à la désorganisation (l'entropie). La vie est une forme de néguen-tropie. Simplement c'est pour éviter l'amalgame. Chaque identité a une vocation bien précise : Unknown Armies pour l’ouverture et les collaborations. L.A Bastard pour l’activisme, je voulais une identité forte et reconnaissable. Et si ces deux identités représentent l’art sous contrôle alors Arkham incarne celle où l’art me domine ; d’où le crew.

Comme tu l’imagines bien, l’objectif de L.A Bastard de trans-former les moutons de Panurge en féroces béliers rebelles nous interpelle, peux-tu nous en dire plus ? L.A Bastard existe parce que la parole sans les actes ne vaut rien. Parce que ce monde n’est que le reflet de ce que nous sommes et que si nous voulons le changer c’est nous qui devons changer et c’est l’objectif : changer l’Homme dans ses fondations, dans son essence. Qu’il arrête de se lamenter d’une situation qu’il a voulue, qu’il prenne sa vie en main.C’est ça la révolution mentale de l’espèce humaine que, par l’intermédiaire de L.A Bastard, je tente de provoquer.

Interview de Neguentropie Crew par Vibration Clandestine

Finalement, tu remplaces le cocktail Molotov par la souris et le stylo, ou il y a de la place pour tout le monde ?Oui exactement parce que la violence est le dernier refuge des lâches et des incompé-tents. C’est une preuve de stupidité, ça divise et dessert les idées. Elle donne les armes et les moyens à vos adversaires pour vous « abattre », vous discréditer. En choisissant la violence, on a déjà perdu. Le pacifisme permet quand même la lutte et au final apporte la victoire. Tu fais partie de la Zness Team, peux-tu nous en dire un peu plus sur ce projet ?Zness team est une entreprise créée par l’artiste Theyknow. Suite à une rencontre au pied d’un mur pour un graff et autour de quelques projets graphiques et surtout de l’envie de prolonger cette collaboration et de l’étendre à d’autres artistes, est née Zness Team, pochette qui assure la réalisation de covers, affiches et sérigraphie. (Plus d’info sur facebook /Zness Team)Quels sont tes objectifs, tes projets et tes envies concernant Neguentropie Crew?Réaliser des visuels pour aller toujours plus loin et frapper toujours plus fort.Tu nous as récemment proposé une très belle série inédite concernant nos illustrations, pouvons-nous en parler ou attendons-nous encore un peu ?Nous pouvons en parler. Cette série est un hommage au travail que vous effectuez et à l’aide que vous apportez aux arts et artistes que vous représentez et qui vous représentent.J’ai mélangé tout ça avec vos personnages et ça a donné cette série.Merci à toi, nous dévoilerons cette fameuse série inédite à nos lecteurs, dès que possible.

Jtenmerde - Arkham

'Hey you! Move!' - L.A.Bastard

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'Hey you! Move!' - L.A.Bastard

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Interview de Jean-Paul Jullian Desayes par Vibration Clandestine

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Une première exposition en 1973 puis plus rien ou plutôt plus de présentations jusqu’en 1997. À partir de cette date, les évènements se sont enchaînés au rythme des années qui passent : réalisation de fresques, de sculptures, invité d’honneur à divers concours d’art etc. Notre artiste

est convoité mais reste néanmoins discret car ce qu’il aime, ce qui le passionne c’est son art, son atelier, le travail du bois, du métal et de toutes les autres matières qu’il utilise. Une imagination sans fin pour un créatif gourmand.

Jean-Paul Jullian Desayes

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Voilà maintenant une quarantaine d’années que vous évoluez dans le monde de l’art, d’où vous viennent cette passion et cette imagination ?[...] Pour remonter à la source de cette passion, je peux faire référence à mon enfance quand je construisais dans mon jar-din de petites maisons en terre que j'habitais de mon imagi-naire. Elles ne sont plus que des images poétiques dans mon souvenir, mais restent fondatrices de mon activité artistique. Mon envie est d'ailleurs de travailler prochainement sur ces réminiscences.Pour le deuxième point qui est l'imagination. Et bien je dois dire que je ne sais pas trop que répondre. Certes avant de faire, j'ai souvent des images qui m'habitent et en lien avec une idée, mais c'est avant tout dans l'action que je trouve. Et c'est peut-être l'expérience maintenant qui me fait retenir une chose et pas une autre dans la construction, et avec un soin d'éviter le convenu. Cela passe souvent par le dessin au crayon ou à l'encre, avec un trait d'abord très lâché, puis la forme se res-serre et se précise peu à peu, je vais alors pouvoir m'y appuyer pour réaliser une sculpture ou une peinture qui va elle-même évoluer. [...]Vous gérez également un lieu destiné aux arts plastiques et au spectacle vivant, pouvez-vous nous en dire plus ?Oui, en général, les arts me passionnent. J'ai fait très modes-tement du théâtre, et j'en ai gardé la volonté d'aider les artistes qui se produisent sur scène, créant en 2008 un lieu pour le spectacle vivant (théâtre, musique, performance, installation). J'essaie de proposer une qualité et une singularité [...]. Vous dire aussi que nous sommes quelques-uns avec cette envie de petites programmations, sur l'Isère, l'Ardèche, la Drôme, la Haute-Loire, et nous formons un réseau pour nous passer des "tuyaux". Je cherche dans ces rendez-vous, une convivia-lité et un échange entre le public et les artistes, et ce type de représentation, avec un verre servi après le spectacle, semble atteindre son but. Ce lieu, une ancienne grange, est aussi amé-nagé pour recevoir des expositions, mais ces manifestations restent plus occasionnelles.La grange des Ayes est aussi un lieu où vous proposez des ate-liers et des stages de modelage, comment cela se passe-t-il ?Effectivement, j'ai monté en 2010 des ateliers dans l'idée d'un enseignement plutôt académique. Il y a actuellement deux niveaux. En première année, on décompose les éléments du corps humain, par exemple en étudiant et réalisant un pied, une oreille, une main, pour arriver peu à peu au corps dans

ses attitudes.En deuxième année, les élèves com-mencent à travailler avec un modèle vivant. Mais nous ne restons pas dans un cadre qui pourrait être trop rigide, et la liberté d'expression est laissée à tout un chacun (le troisième trimestre est plus fou). [...].[...]Que diriez-vous à nos lecteurs pour leur donner goût à la sculpture ?Pour inviter à la sculpture comme à la création en général, je dirais aux lecteurs qu'il faut réapprendre à être libre comme l'enfant que nous étions devant sa feuille à dessin ou sa pâte à modeler. Néanmoins, il faudra passer par quelques contraintes techniques pour arriver à s'exprimer pleinement, mais lorsqu'on patouille la terre avec son premier instrument, sa main, on a de superbes sensations, on se sent à la fois démiurge et infiniment modeste.

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Afin d'en savoir plus sur vous, pouvez-vous nous parler de l'origine de cette com-pagnie et de ceux qui la composent ? La compagnie les Trois Clés regroupe des artistes chilien, brésilien, roumain et français. Fruit d’une longue complicité au sein de différentes compagnies de cirque et théâtre[...]. Les deux créateurs Eros P Galvao et Alejandro Nunez Flores, artistes latino-américains, décident d’ex-plorer un théâtre qui s’intitule, aujourd’hui, théâtre gestuel ou théâtre du geste et de l’image. Issus d’une formation pluridis-ciplinaire [...], Eros et Alejandro sont en France depuis 1990. La création, en 2004, de la compagnie Les Trois Clés est à l’image de ses créateurs et membres. Les talents qui les réunissent sont à chaque création, et pro-longent, le dialogue entre différents arts et cultures. [...]Les Trois Clés évolue dans différentes direc-tions, l'acrobatie, les marionnettes, la danse etc. Pourquoi ce mélange des genres ? Par les possibilités qu’offrent ces arts dans la recherche d’un théâtre sans paroles où le sens est véhiculé autrement que par le texte, mais par le mouvement, par la mu-sique, par la plastique d’une œuvre. C’est un théâtre qui s’interroge sur le monde actuel et qui veut toucher un large public. Pour ceux qui ne connaissent pas ou peu l'univers des marionnettes, pouvez-nous parler de ce qui vous passionne dans ces divers personnages créés de toute pièce ? L’art de la marionnette, pour nous, suscite un mystère et ainsi explore les limites du réel. Elle peut aller très loin dans l’expression de la réalité. C’est un art subversif dans tout ce que ce terme englobe, parce qu’elle brouille

les limites de notre perception, de l’émotion. Nous traitons des thèmes actuels et, par la violence qui se dégage des sujets qu’on aborde : dont la dictature, les enfants sol-dats, l’oppression des femmes…la marion-nette offre un filtre, une représentation, autre, qui nous touche d’autant plus et nous parle, justement parce que le moyen d’ex-pression n’est pas réaliste. À travers ce dialogue entre animé et ina-nimé, on découvre un miroir encore plus grotesque de notre société. Nous croyons pouvoir émerveiller et troubler le specta-teur, par cet art, qui est parfois sous-estimé, parce qu’associé à l’enfance, et heureuse-ment qu’il parle aux cœurs qu’ils soient des adultes ou des enfants !!! Qu’il continue à nous bouleverser et brouil-ler notre perception.Nous vous retrouvons donc le 24 Mars au CCO de Villeurbanne pour le spectacle La Gigantéa, pouvez-vous nous parler de ce spectacle qui propose légende et voyage ? La Gigantea est un spectacle qui raconte l’histoire d’un enfant qui vit au désert. Un

jour, en allant rechercher de l’eau avec sa mère, il est capturé par une armée d’être hybrides (mi-hommes, mi-bêtes) et devient soldat. Mais un rêve poursuit l’enfant, retrouver La Gigantea, la plante magique qui par ses longues racines ra-mène l’eau, l’or bleu.Par cette forme de conte fantastique, nous touchons deux sujets sensibles de la scène internationale, le partage de l’eau et les enfants soldats. On découvre une réalité contemporaine dure, à travers un univers plastique fasci-nant, un voyage dans un monde onirique, poétique qui nous laisse constamment en haleine et nous fait passer du rire aux larmes.

Ce spectacle est soutenu par Amnesty In-ternational, qu'est-ce-que cela implique ? Cela implique un engagement, on par-ticipe comme eux et autrement dans la construction d’un monde plus juste.

Que veut dire ou que représente le nom de votre compagnie, les Trois Clés ?

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Interview de la cie les Trois Clés par Vibration Clandestine

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En pleine préparation de La Gigantéa, spectacle prévu au CCO de Villeurbanne (69) pour la fin du mois de mars, nous avons rencontré la Cie les Trois Clés. Une compagnie de théâtre gestuel franco-brésilienne qui réunit des artistes de différentes nationalités et qui mélange arts du cirque, danse et arts plastiques, afin de proposer un univers légendaire où le réel et le fantastique s'entremèlent. La parole n'a pas sa place dans cette mise en scène (sauf sous forme de musique) car le mouvement, les sons et le geste suffisent pour que le public lui aussi reste sans voix. La Cie les Trois Clés recherche l'équi-libre constant entre danse, marionnettes et acrobatie et s’interroge sur le monde actuel, à vous d'imaginer le reste.

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Les Trois Clés est le nom de notre premier spectacle. Un conte des indiens de l’Amé-rique du Nord qui parle de la création de l’homme et de la femme. C’est une histoire qui attribue à la femme les trois clés du pouvoir féminin, donné par Dieu. Mais l’utilisation de ces trois clés, ces secrets et pou-voirs était l’œuvre du diable, pour faire face au pouvoir de l’homme. Les trois clés de la femme sont : la nourriture, les enfants et le sexe !!!

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Interview de Clauda par Vibration Clandestine

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Clauda est en exposition permanente en France à La Rochelle, Bordeaux, Paris, Vaison-la-Romaine et à l’étranger à Londres, en Hollande et en Espagne. Cette artiste est présente également dans des collections particulières, dans des pays plus lointains tels que l’Irlande, la Norvège, l’Australie, les Etats-Unis ou encore le Japon. Les personnages aux membres disproportionnés de Clauda ne cessent de voyager et de susciter les attentions. Pour-quoi ces personnages ont-ils de si grands pieds et de si grandes mains ? Stabilité, équilibre, sûreté, Clauda nous l’expliquera peut-être…

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Clauda, pouvez-vous nous parler de vous et de ce qui vous pousse à créer, à donner vie aux matières que vous travaillez ?D’origine suisse, je me suis installée en France à l’âge de 20 ans. J’ai toujours aimé créer avec mes mains, donner forme à mes idées. Autodidacte, j’ai appris et pris conseil auprès d’amis artistes (peintre, sculpteur). C’est tout naturellement que travailler le bronze s’est glissé en moi. Je m’inspire au fil du regard que je pose sur les gens, sur les choses.Pouvez-vous nous en dire plus sur vos méthodes de travail ?Je travaille le bronze à la cire perdue. Les pièces sont faites en cire, puis on les entoure de plâtre, on les cuit. La cire fond et dans le vide on coule le bronze. Le coulage des pièces se fait dans une fonderie. Je finis mes pièces par un travail de ciselure et de patine. Pourquoi tant de disproportions volontaires dans les personnages que vous créez, quels sont leurs points communs ?Parce que mon ressenti passe par le corps et que ce sont les attitudes qui créent l’expres-sion.Vos créations sont présentes dans de nom-breuses villes en France et à l’étranger. Comment vos sculptures ont-elles fait pour conquérir tant de personnes et de lieux ?J’ai participé à de nombreux salons, en expo-sante libre ou avec des galeries. Mon travail attire le regard du visiteur de par la dispropor-tion de mes pièces. On me parle souvent de générosité, de pudeur, d’humour. Ces sentiments sont exprimés en France comme à l’étranger.Le monde extérieur peut-il influencer votre créativité ou au contraire votre atelier est hermétique à ce qui l’entoure ?Je suis très sensible aux personnes, aux choses qui m’entourent. Un geste, un mou-vement peuvent m’influencer, mais c’est dans mon atelier que prend forme ce que j’ai envie d’exprimer. J’ai besoin de temps, de tourner en rond pour sortir de ma tête ma " future création ".Quel est le genre des pièces sur lesquelles vous travaillez actuellement ?Mon écriture reste la même, mais mon regard sur les êtres et les choses changent.

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Service Culturel de l’Université Lumière Lyon 2 – Musée des moulages

[email protected] - [email protected]

Musée : 04 72 84 81 12 - Ivola Demange : 06 70 56 83 30

www.univ-lyon2.fr/culture/actualites-culturelles/

museedesmoulages.univ-lyon2.fr

www.auteursdetroubles.com

annahalprin.org - ivolademange.weebly.com

Interview d’Ivola Demange, enseignante et directrice artistique

de la recréation de Parades & Changes, par Jean-Michel Comte

Avant tout, Ivola, pouvez-vous nous parler un peu de vous, de votre parcours et peut-être de votre rencontre avec Anna Halprin ?Je débute mon parcours de danseuse contemporaine à Lyon (Théâtre du Mouvement, Creuset) puis à l’EDDC (European Dance Development Center) aux Pays Bas. Je me rapproche ensuite naturellement du courant post-modern et en particulier du milieu de la performance en extérieur et dans l’environnement naturel. J’aime trouver mon inspiration au travers de la nature, de son changement permanent, de son mouvement. J’ai collaboré avec le compositeur Edward Schocker, et je débarque alors à San-Francisco en août 1999. C’est là que je rencontre Anna Halprin, un peu mystérieusement, sans préméditation… Sa personne et son enseignement me touchent par sa liberté et sa précision, la confiance qu’elle a en l’être humain, et sa relation unique, directe avec l’environnement naturel. Le synchronisme heureux de la vie fera qu’elle désira m’engager dans la recréation de la pièce Parades & Changes, que nous performerons 4 mois plus tard pour ses 80 ans à San Francisco. Je m’installe alors 3 ans à San Fransisco et reste ainsi à ses côtés, m’imprégnant de son enseignement du mouvement et de son art de la performance. Nous redanserons Parades & Changes à Paris, au Centre Pompidou, en 2004. Cette pièce continue à cheminer en moi, et, finalement, Anna me lèguera sa confiance et la responsabilité artistique pour une première recréation de Parades & Changes en 2006, pour les Nuits Blanches de Paris et l'inau-guration du Générateur.

Vous avez donc travaillé avec Anna Halprin pendant de nom-breuses années. Pouvez-vous nous parler plus précisément de cette collaboration ?Une collaboration faite de temps, de grande proximité, et aussi de distance. Une proximité lorsque j’étais dans son collectif, travaillant avec elle sur tous ses matériaux et ses recherches du moment. Une distance car il est important de s’éloigner de son mentor, et aussi parfois pour faire différemment. Elle est Américaine, je suis Française (enfin quelque chose comme ça… !). La géographie, qui nous a séparées, m’a mise à l’épreuve, pour finale-ment renforcer mes inspirations, choix et directions de travail. Son travail a toujours été très intuitif pour moi, et a résonné depuis mon premier cours. Comme si elle avait tout de suite donné une clef et j’ai immédiatement ouvert la porte et plongé dans cette mine de possibles…Il me fut, en fait, très simple de continuer à suivre le canal de travail qu’elle ouvrait. Et elle le sait !

Vous participez activement au festival Auteurs de Troubles. Pouvez-vous nous parler de cet évènement qui semble être fédéra-teur de mouvements, d’émotions et de sensations ?Le festival, qui en est ainsi à sa troisième édition, est proposé par Dominique Audin, enseignante de danse à Lyon 1, accueille des universités au delà des frontières de l'Europe favorisant en cela une expression et un partage poétique plus universel.

Auteurs de Troubles, festival présentant des créations universitaires, souhaite se placer au carrefour de cultures, d'idées, de regards, de sensibilités et d'expériences. Nous aimons les territoires inconnus et œuvrons pour une compréhension de l’"étrangeté". Nous ouvrons, à tout étudiant engagé dans la création, un espace pour partager son travail, valorisant en cela sa singularité, sa fantaisie, son imaginaire. Nous posons, depuis la création du festival, la question du lien entre l'individu et le collectif, et nous invitons les artistes étudiants amateurs et les professionnels qui nous accompagnent à collaborer en actes et en réflexions autour de ce qui, pour nous, est fondamental : la liberté autori-sant la créativité, et la responsabilité sans laquelle l'altérité est impossible.

Pour la re-création de cette pièce, vous avez fait le choix de tra-vailler avec des étudiants qui réfléchissent et s’interrogent sur le fonctionnement, les capacités et la gestion du corps humain. Pour-quoi ?Le choix de reprendre cette pièce à l’Université s’inscrit comme une évidence. À la suite de la première reconstruction de la pièce, pour la Nuit Blanche de Paris en 2006, il y eut le désir de poursuivre une démarche autour de cette pièce. C’est seulement lors de ma rencontre avec les jeunes personnes de Lyon 2 que cette possibilité est devenue palpable. Depuis 4 ans, le travail avec les étudiants ouvre un espace de création vivant et hors du commun. Leur richesse et leur ouverture d’esprit permettent d’aborder un processus artistique où la malléabilité, les questionnements et le croisement de nos regards nous guident ensemble vers le créatif, le transformatif.S’appuyant sur "les scores" (partitions du danseur), utilisant le "RSVP Cycle", l’improvisation et l’exploration sont les bases du processus. Ainsi, le collectif Dancer’s Group, créé pour la reconstruction de cette pièce, est composé d’étudiants venant de tous horizons et s’appuie sur ces valeurs communes. Parades & Changes est à la fois une réflexion sur ce pro-cessus, et, dans le cadre universitaire, une transmission et réactualisation vivante de l’héritage culturel d’Anna Halprin. De part ma filiation directe, la pièce Parades & Changes nous permet de rester fidèles à la vision et à la recherche d’Anna. À la façon dont Anna a rencontré les jeunes gens du "flower Power" dans les années 60 avec lesquels elle a collaboré, je rencontre les jeunes gens de 2012 avec leur immense potentiel de spontanéité et de transformation. L’essence de mon travail avec les interprètes fut de créer la confiance, moins dans l’acceptation de la nudité que dans la redécouverte d’une motricité sensible, humaine, naturelle, en relation, la déconstruction des habitudes stylisées du mouvement. Retrouver la terre dans sa simplicité, la connexion au sol. La marche devient alors elle-même un mouvement à reconstruire. La version présentée de Parades & Changes est extraite de sa version originale de 65, comportant elle une multitude de scores. La chorégraphe Anne Collod a récemment reconstruit cette performance dans son intégralité.

Pour plus d'infos

Nous avons rencontré Ivola Demange qui travaille à la préparation du spectacle de danse Parades & Changes qui sera présenté lors de la 3ème édition du festival chorégraphique et universitaire Auteurs de Troubles. Cet évènement saura vous faire vibrer, vous surprendre, vous interroger et peut-être même vous troubler. Lors de cette manifestation, du 4 au 6 avril prochain, qui célèbre la danse et l’art du mouvement, vous aurez la possibilité de croiser le chemin de nombreuses compagnies, de partager divers sensations et sentiments avec le public présent et de découvrir ou redécouvrir certaines pièces qui vous laisseront peut-être sans voix. C’est de Parades & Changes dont nous aimerions vous parler : un spectacle qui, en 1965, avait séduit le public suédois, conquis les européens et terriblement choqué en 1967 les Etats-Unis, au point d'interdire la pièce pendant 20 ans et de lancer un mandat d’arrêt à l’encontre d’Anna Halprin, célèbre chorégraphe et pionnière de la post-modern danse, créa-trice de cette pièce Parades & Changes.

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Interview de Damien Louche-Pélissier par Vibration Clandestine

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Damien, pouvez-vous nous parler de votre univers, de ce qui vous anime et de ce que vous aimez créer ? La création est, pour moi, un fabuleux moyen de créer des univers, de m’échapper d’une certaine réalité, raconter des histoires, exprimer toutes sortes d’émotions, de manière poé-tique, drôle, parfois cynique et avec une touche de douce mélancolie. Partir d’une feuille blanche, créer une identité visuelle et insuf-fler la vie à des personnages est devenu pour moi une véritable obsession. Je viens du dessin. J’ai longtemps travaillé sur des films d’animations. Il y a l’idée d’alchimie, le côté magique de la création. Je retrouve cela dans mon travail de plasticien en réu-tilisant divers matériaux glanés sur mes chemins. En parallèle, je travaille sur la scénographie avec une compagnie de théâtre. Ce qui m’anime, c’est la curiosité, tout ce mélange d’univers artistiques, d’influences, de rencontres, créer des ponts entre le dessin, le théâtre, la danse, la photo, la musique, la vidéo, le cinéma, bref de pouvoir entrer et sortir d’une case. La création est, pour moi, un brassage de toutes ces énergies.Au cours de vos quêtes en nature, vous dites vous transformer en entomologiste de l’imaginaire, en archéologue ou encore en explorateur de mondes à découvrir, pourquoi ?C’est le moment où le monde devient un immense terrain pour ma chasse aux trésors, une véritable quête pour trouver la matière première. Ce processus fait partie de mon travail. C’est un aller-retour entre mon travail dans le cocon de l’atelier et le monde extérieur. C’est, pour moi, une véritable quête pour trouver la pépite, que ce soit dans ma rue ou dans une forêt, sur une plage, dans un parc à côté de chez moi ou à l’autre bout du monde. Je cherche, je glane puis je ramène tous ces objets, ces échantillons de nature dans mon atelier. Une fois installés dans des vitrines ou sur le mur d’une exposition, cela devient une collection de vestiges, sortes de témoignages fragiles et précieux de la vie.Il y a dans ma démarche cette volonté de sortir de l’atelier, pour glaner, ou pour exposer mais c’est aussi partir à la rencontre de l’être humain, aller vers l’inconnu, prendre du recul, se confron-ter, c’est chercher, le mouvement, l’adrénaline et avoir toujours plus de stimulation.Certaines de vos installations sont remarquables, pouvez-vous nous parler de celles qui utilisent et mettent en scène des in-sectes ? J’ai toujours attaché une grande importance au travail d’instal-lation. On rentre dans un univers, le spectateur doit être happé par la scénographie. C’est avec le travail sur l’insecte végétal que j’ai commencé mes premières installations. Je suis fasciné par ce lien qu’il y a entre le monde du végétal et le monde des insectes. C’est par le végétal que j’ai découvert la beauté de l’insecte. J’ai voulu mettre en scène des variétés de proces-sions avec toutes sortes d’insectes imaginaires. Je ne cherche pas à reproduire la réalité, simplement raconter leurs étranges voyages. Il y a dans les expositions, toutes sortes de réactions face à ce travail, entre la fascination, le mystère de l’insecte, le dégoût et aussi la phobie face à ce grouillement. C’est avant tout un travail artistique fait d’assemblage de divers éléments provenant de la nature.Je veux apporter un autre regard sur la nature, et sur le monde qui nous entoure. Je me place surtout comme un entomolo-giste de l’imaginaire, un glaneur de bout de nature et autres rebus.

Un tout autre genre de créations s’inscrit dans vos œuvres, la série Magnolia, pouvez-vous nous en dire plus ? Cette série est le résultat d’une pérégrination dans les parcs de Madrid lors d’un séjour à la casa Velasquez. J’ai été subjugué par la douceur et l’élégance du pétale de Magnolia, sa dou-ceur, sa chair blanche. J’ai décidé d’en ramasser chaque matin et d’explorer un maximum de possibilité créative.Vers l’automne, je suis passé aux feuilles, avec la série des messages gravés. J’ai glané sur les murs de différentes villes, des messages, des Tags. Ce travail est une sorte de rencontre, d’alchimie entre une feuille, un mot, un lieu, un inconnu, sa résonance, le regard d’un spectateur sur un autre mur, d’ex-position cette fois. En dehors de leurs contextes, les phrases reprennent vie ailleurs, elles rebondissent un peu plus loin, encore un peu plus longtemps. Ainsi, j’ai fait inscrire les mots « Aujourd’hui Vie » (provenant d’un mur à Marseille) sur le mur de la honte à Ramallah.Vous avez créé également La Carvanabraille pouvez-vous nous expliquer ce que renferme cette création ?Un oncle est tombé malade, il a perdu la vue. Un sens disparaît et c’est un chamboulement brutal du quotidien. J’ai voulu faire une exposition pour lui, pouvoir partager des émotions avec une œuvre d’art pour les non-voyants et qui soit aussi acces-sible à tous. On entre dans cette Caravanabraille, on caresse les œuvres, on déchiffre les messages. Les phrases traduites en point Braille, les divers matériaux utilisés créent dans cet espace intimiste une sorte de petit voyage sensoriel. Je parle de cécité, de la différence, mais aussi de la sensation tactile et de la sensualité des matières. Le braille était pour moi un peu comme un langage étranger, mystérieux, je voulais le faire découvrir et le partager. J’ai été très touché par les retours des gens, voyants et non-voyants se retrouvaient ici, deux mondes se rencontraient autour de ces oeuvres. J’ai fait faire la visite à mon oncle qui n’avait pas vu d’exposition depuis bien long-temps.De part vos créations il est évident que vous êtes très proche de la nature, quel est votre avis sur la manière dont l’homme la traite en général ?L’homme face à la nature est pour moi une grande interro-gation. Il se passe aujourd’hui des choses assez terrifiantes. Quand je vois ce que représentent le poids de l’économie, la main mise de gros groupes industriels et leurs non-respects de l’environnement, à ce moment-là l’être humain me fait assez peur ! Il m’indigne aussi, pour reprendre un terme à la mode. D’un autre côté, il y a encore des personnes qui, à différents niveaux d’engagement, font face à la malveillance de certains. J’ai travaillé sur une série TV en dessin animé Ma petite planète chérie, et Patate et le jardin potager (Folimage). Ces films abordent, de manière humoristique, des sujets sur l’environne-ment. Il m’arrive de présenter ces programmes qui passent au cinéma. Les problèmes sont toujours les mêmes, mais il faut continuer à sensibiliser les gens. C’est aussi ce que j’essaie de faire avec les expositions, montrer la fragilité et le caractère éphémère de la nature. Je pense que ça passe par l’éducation et ce, dès le plus jeune âge.

Bienvenue dans un univers hors du commun ! C’est avec grand plaisir que nous faisons découvrir cet artiste. Damien Louche-Pélissier sait utiliser la nature pour créer de véritables œuvres d’art. Que ce soient des installations, de petits personnages ou des créations présentées sous verre, la

surprise et l’imaginaire sont toujours au rendez-vous. Dans tout ce qui l’entoure, nous trouvons toujours une note de légèreté, une touche aérienne ; le tout dans un aspect de fragilité et de précieux évident. Mises en scène d’insectes, de feuilles d’arbre qui deviennent feuilles de papier, de coquilles d’escargots qui re-trouvent une deuxième vie etc. Damien Louche-Pélissier offre une seconde chance aux éléments que Dame Nature a su créer, et il met un point d’honneur à respecter l’environnement qui lui fournit sa matière première. De plus, Damien ne se limite pas à ces sujets déjà nombreux, il a aussi d’autres cartes en main mais nous n’allons pas tout vous dévoiler, nous gâcherions la surprise !

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Interview de Damien Louche-Pélissier par Vibration Clandestine

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Interview de Grey Filastine par Vibration Clandestine

Au moment où nous écrivons ces quelques lignes, Nova, Astu et Filastine se battent corps et âmes pour la mise en avant d’un projet vidéo qui mérite le détour de vos yeux et de votre pensée. Filastine, auteur compositeur, Nova, chanteuse pour les 2 morceaux qui composent ce projet et Astu Tooliq qui s’occupe du tournage, montage et réali-sation de ces courts métrages, ont arpenté certaines parties du globe afin de mettre en avant deux courts métrages : Collony Colapse et Gendjer’s.

Aberrations politiques, catastrophes écologiques au bénéfice du capitalisme, rapport entre l’humain et ce qui l’entoure etc sont les sujets traités. Tant de sujets mis en images et en musique par ce trio qui a besoin de fonds pour réaliser et continuer la création de ce genre de projets. Faute de pouvoir remonter dans le temps, au moment où vous lirez ces quelques lignes, le projet de financement pour Collony Colapse et Gendjer’s sera terminé mais il ne sera pas trop tard pour découvrir ce travail et prendre conscience des diverses absurdités que l’humain sait si bien générer par moment. Parfois, pour certains projets, découvrir peut rimer aussi avec soutenir, il n’est jamais trop tard pour s’informer et réagir.

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Grey, pouvez-vous nous présenter l’équipe à l’origine de Col-lony Collapse et Gendjer’s ?Tooliq est le réalisateur et animateur qui tourne et monte ses vidéos ; Nova est l’interprète des chants et a aussi aidé à coor-donner les vidéos. Tous les deux sont de Malang, à Java. J’ai eu les idées pour les vidéos, et les cartes de crédits pour les réaliser ; je suppose que cela fait de moi le producteur.

Pouvez-vous présenter à nos lecteurs les contenus de Collony Collapse et de Gendjer’s ?Collony Collapse a été filmé sur des sites écologiquement sensibles, la faille entre l’Humanité et la Nature (du moins ce qu’il en reste). Nous nous sommes faufilés sur un site d’extrac-tion de gaz qui a mal tourné et se situe au milieu des embou-teillages dans une mégalopole où ces énergies fossiles sont gaspillées. Nous avons filmé des décharges à ciel ouvert, un supermarché d’où proviennent ces emballages abandonnés. C’est l’apocalypse au ralenti, inconfortablement proche et per-sonnelle.Gendjer’s, c’est une combinaison entre un style perdu de soul musique clandestine indonésienne et de théâtre d’ombres classique qui se pose en rituel contre l’hégémonie de la lobo-tomie des cultures de masse. Les paroles parlent d’une plante sauvage comestible consommée en période de famine, mais qui est porteuse du double sens de la pauvreté et de la mar-ginalité.

Pourquoi ces destinations pour faire vos vidéo-montages ?Collony Collapse ne dit rien de spécifique sur l’Asie, mais cela traite des questions sur l’extraction des ressources, la pollution et les populations. Toutes ces choses sont plus visibles donc faciles à capturer dans des lieux comme l’Indonésie, où cette misère écologique est moins cachée.Comment pouvons-nous supporter et/ou participer directe-ment ou indirectement à ce genre de projets ? Nous avons

mis en place un système de récolte de dons via la plateforme Kickstarter :http://www.kickstarter.com/projects/filastine/2-new-filas-tine-music-videos-colony-collapse-and-g?ref=live

Pourquoi autant de ferveur pour les droits sociaux et la défense de l’environnement ?Honnêtement, je ne peux pas répondre à cette question. Mes motivations ne me viennent pas par logique, mais par instinct et empathie. Mais si on préfère voir les choses à partir d’une logique implacable, on peut voir l’activisme écologique, non comme une cause abstraite mais, comme une forme directe d’auto- défense.

Quels sont vos projets futurs ?Pour le moment, réunir du matériel et une équipe pour faire des interventions sonores. Le projet s’appelle SHHH ! Cela fonctionne par l’émission de sons dans différents endroits afin d’organiser des orchestres dans des espaces publics pour des objectifs politiques spécifiques.Dans plusieurs cas, ce seront des télé-phones portables (diffusion audio multi-ca-nal en continu), et dans d’autres, une douzaine de haut-parleurs (alimen-tés par des micro-trans-metteurs FM piratés). Le premier exemple est sur youtube : http://www.youtube.com/watch?v=6AByp-rHl_o .

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Bigre ! Quel groupe !Normalement on emploie le mot bigre lors d’étonnement, de sur-prise, bien que cette expression soit de plus en plus laissée au

placard. Le label Grolektif nous a proposé de quoi dépoussiérer cette fameuse interjection, car Bigre ! c’est depuis quelques années 19 musi-ciens flirtant entre jazz chaleureux et rythmes colorés qui s’entremêlent pour faire exploser une musique vous invitant à danser aux 4 coins du monde dans les pays les plus toniques.

Interview de Félicien Bouchot (le chef) par Vibration Clandestine

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19 musiciens, un peu long pour présenter chacun de vous, alors parlez-nous plutôt de cette alchimie qui vous rassemble, Bigre !L’alchimie c’est la musique, au pluriel, donc les musiques. Bigre ! c’est un big band de jazz, mais un jazz tout sauf nombri-liste. La plupart des musiciens de Bigre ! sont passés par des groupes de rock, de musiques du monde, de soul-funk, et j’en passe. On a attaqué Bigre ! par le versant groove et mainte-nant on laisse plus de place aux autres couleurs et surtout aux autres rythmes. Le leitmotiv de départ était tout sauf le swing. Preuve que les choses ne sont jamais figées, on se retrouve dans une nouvelle création qui revisite les crooners des années 50-60... le mouvement en somme.

Finaliste du Concours National de Jazz de la Défense et élu Révélation Jazz Magazine avec votre dernier album, c’est plutôt encourageant et motivant non ?Oui c’est sûr, on ne va pas se plaindre de ces distinctions... Ce qui compte c’est qu’elles ouvrent des portes. Les succès d’estime c’est important, le succès public c’est une autre paire de manches ! On a eu la chance que quelques journalistes curieux, quelques programmateurs aventureux, viennent voir ça de près. Et que le public suive ici. Chaque concert que l’on a donné au Périscope à Lyon a fait le plein. Le bouche à oreille fait encore beaucoup de choses, mais les grandes scènes restent l’accélérateur par excellence.Il semblerait que pas mal de projets soient en train de se mettre en place, pouvez-vous nous en dire plus ?Cette saison, on a travaillé sur un nouveau programme, dans le prolongement de ce qu’on avait développé sur le 2ème album Tohu-Bohu. Aujourd’hui, on se retrouve au programme de Jazz à Vienne, pour un concert au Théâtre Antique le 5 juillet (merci Jazz à Vienne !), et on va travailler sur un répertoire spécial pour les Francofolies avec du beau monde (merci les Francos !). On espère que ça ouvrira des portes et même des fenêtres !

19 musiciens à réunir pour chaque répétition, concert etc. N’est-ce-pas une logistique trop compliquée à gérer ?Il y a un peu plus de destinataires pour chaque mail, un doodle illisible et le téléphone sonne plus souvent ! Plus sérieusement, il faut effectivement s’y prendre tôt car tout le monde joue dans plusieurs groupes donc les agendas ne sont pas toujours très conciliants. Mais pour les salles ou les festivals, on fait ce qu’ il faut pour que tout soit le plus simple possible. Une fois à Paris, on est tous allés dormir chez des amis pour éviter les frais d’hôtel, à Genève c’était carrément le logement dans un squat, une autre fois on a sorti les gamelles pour le dîner, une autre fois encore on est allés négocier à la SNCF un tarif de groupe... Dans la culture les budgets sont en baisse mais il reste la motivation !En 2010 vous avez travaillé avec N’Relax pour un 6 titres intitulé Shining Bright Today. Pourquoi cette collaboration, ce partage ?Comme N’Relax, Bigre ! est un groupe dans le giron du Grolektif, collectif de musiciens. Lucas, le trompettiste de N’Relax, a également officié dans Bigre ! pendant 2 ans. Ça s’est fait naturellement. N’Relax pensait que sa musique sonnerait bien avec un orchestre à cordes. On n’avait pas de violons mais on avait du cuivre ! Le reste c’est du travail d’arrangement et de répétition, mais on se connaissait bien donc le choc entre les deux univers s’est plutôt bien passé. On remercie encore François Postaire pour les premiers concerts et l’enregistrement à l’Opéra de Lyon, et Thierry Serrano pour avoir fait revivre le projet pour A Vaulx Jazz. Un mot pour nos lecteurs ?Adoptez-nous !

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Interview de Fragments of Dirt par Vibration Clandestine Vous venez pour la plupart de formations différentes, qu’est-ce-qui vous a poussés à vous rassembler pour Fragments of Dirt ?Fragments of Dirt c’est surtout une réunion de musiciens qui gravitaient au sein des locaux de la Tannerie. Nous avons joué des styles différents (Pop-rock, Métal, Goth,…) dans nos formations précédentes et voulions explorer une nouvelle direction musicale. Notre passion commune pour des groupes tels que Editors, The Cure, ou encore Artic Monkeys a contribué à nous rappro-cher et à faire de la musique ensemble.

En 2011, vous avez bénéficié de l’A.D.D.I.M de l’Ain pouvez-vous nous en dire plus sur ce projet ?Nous avons répondu à un appel à candidature lancé par l’AD-DIM de l’Ain. Pour l’anecdote, nous nous sommes inscrits trop tard, après la date butoir, mais après un entretien dans leurs locaux ils nous ont finalement intégrés au sein du programme.Notre originalité leur a plu et nous a permis d’avoir un accom-pagnement musical. Fragments of Dirt a pu, grâce à cela, enregistrer sa première démo 4 titres ainsi que notre mini-cd à paraître. De plus, deux de nos titres figureront sur leur compilation dis-tribuée dans les S.M.A.C et dans d’autres salles de concert.

Au moment de l’interview nous précédons de peu la sortie de votre 6 titres, pouvez-vous nous parler de ce prochain CD ?Ce mini-cd propose un large échantillon de notre musique. En effet, les titres varient du post-punk au rock anglais car nous ne voulions pas nous enfermer dans une catégorie musicale.Notre idée est de nous servir de nos influences pour créer des compositions puissantes tout en gardant toujours une priorité à la mélodie. Nous allons bénéficier d’une distribution via la VPC du label Infrastition.Pour le moment vous jouez surtout sur les scènes locales qui vous soutiennent comme la Tannerie, la Ferme à Jazz etc. Quels sont vos prochains objectifs de dates ?Notre but est de faire le maximum de dates pour nous faire connaître et se faire une place sur la scène française et pour-quoi pas, internationale...Actuellement, nous avons de nombreux contacts pour jouer en dehors du département, voir même de la région.Dans l’immédiat, une date à Lyon est prévue au Trokson, le 31 mars 2012.Quels sont vos autres projets pour 2012 ?Trouver un label, un tourneur, ainsi qu’enregistrer notre premier album avant la fin de l’année. Dans un futur proche, nous aimerions faire une résidence pour travailler notre jeu de scène, nous faire connaître à travers notre mini album et surtout... jouer un maximum !

Après un premier 4 titres sorti en Mai 2011 et un 6 titres qui devrait voir le jour pour ce début d’année John, Mick, Zeff et Greg nous offrent un son psychédélique sur une base rock’punk. Entre The Cure et Depeche Mode, Fragments of Dirt est en train de trouver sa place. Quelques dates derrière eux, quelques-unes de prévues, des premiers clips à découvrir en ligne, Fragment of Dirt est le groupe émergent type, en pleine ascension.Doucement mais sûrement...

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Une quarantaine de dates partagées avec Deep Purple, 2 concerts avec AC-DC, à l’affiche des plus grandes scènes, présents dans de nombreux médias spécialisés, 2 albums et un dvd derrière eux, est-il encore utile de présenter Yuri, Alain, Nicolaï et Walther… Un groupe qui a fait sa place depuis de nombreuses an-nées dans le paysage du rock français. 2012 risque d’être une très grosse année pour ces 4 hommes. Ayant consacré la fin de l’année 2011 à la préparation de leur nouvel album Les mains dans l’encre, tel un jet de stylo plume, Café Bertrand vous lance en pleine face leurs 15 nouvelles chansons aussi profondes que rageuses.Attention, vous risquez d’en redemander !

Interview de Café Bertrand par Vibration Clandestine

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[...] Depuis la création du groupe il y a eu quelques chan-gements, ce temps est passé et la stabilité semble être de mise. Quelle est l’énergie qui rassemble les 4 artistes sous un seul nom, Café Bertrand ?En effet, de nombreux musiciens ont composé Café Ber-trand et le dernier line-up a été très réfléchi dans le sens où je voulais jouer avec des frères et plus des musiciens de passage. Aussi depuis 2 ans, les frères Quintero, que je connais depuis plus de 20 ans et que je croisais déjà en 1993 dans de nombreux festivals avec leur groupe nyc ont été contactés et ont rejoint le groupe, c’est-à-dire Alain Pe-rusini mon bassiste depuis 8 années maintenant et moi qui ai repris la guitare en plus du chant, comme à nos débuts.C’est de l’amour qu’il y a entre nous ! Une vraie amitié in-défectible, nous sommes une vraie famille et l’énergie du groupe vient tout simplement du fait que j’ai trouvé 3 tarés qui sont prêts à mourir sur scène et qui donnent tout à chaque prestation. C’est donc l’envie de se retrouver à chaque fois, étant tous éparpillés sur l’hexagone (Dijon, Annecy, Aix-en-Provence) qui donne cette énergie et de surcroit, ils ont le respect de mes textes, mais surtout une vraie connaissance de ce qu’est Café Bertrand. Nous sommes tous au service de ce groupe qui est devenu notre vie à part entière.De belles rencontres avec Deep Purple et AC-DC pour ne citer que les plus médiatiques, pour un groupe de rock français, partager des scènes avec de tels groupes ça veut dire quoi ?C’est une belle reconnaissance de notre travail et une marque de confiance venant de la part de Gérard Drouot qui nous a fait jouer avec Deep et ACDC. Plus de 370 000 spectateurs en 3 ans. Ça veut dire aussi qu’un groupe fran-çais qui fait du rock peut assurer dans des ultra-shows et sans avoir l’air ridicule. Une notion que beaucoup de pro-grammateurs devraient intégrer !

Les mains dans l’encre, votre nouvel album vient de voir le jour, pouvez-vous nous parler de ce dernier opus ?C’est notre 3ème album produit et il est très important pour nous. [...] Nous avons pris le temps de faire les choses par rapport aux précédents albums, donc le tout s’est étalé sur plusieurs mois car nous voulions réellement que les titres soient dignes du patronyme de l’album. Les mains dans l’encre s’appelle comme ça parce que musicalement il a fallu retrousser les manches, afin de réactualiser des anciens titres toujours demandés par notre public et surtout composer de nouveaux titres qui puissent s’inscrire dans une continuité créative logique par rapport à Café Bertrand et avec une prise de risque différente. Le groupe a donc mis métaphoriquement les mains dans le cambouis et moi j’ai du faire des textes plus aboutis, plus fouillés, puisque pour une fois, je suis accompagné de musi-ciens au service du texte en plus d’être les responsables des climats que présente cet album. [...][...] Vous allez donc bientôt retourner sur le sentier des dates de concert et des festivals ?Bien sûr ! À partir de Mars nous recommençons à tourner dans toute la France, soutenus par tout notre staff et la pro-duction, dans plusieurs festivals et dans de belles salles également. Café Bertrand jouera aussi en affiche de fes-tivals sur la Suisse et en Belgique. Nous calons des dates pour toute l’année 2012 depuis Décembre dernier, c’est gratifiant de constater que le groupe est désormais connu et apprécié par un public de plus en plus large et par des programmateurs ou des médias qui avant, malgré tous ces zéniths, stades, passaient à côté de nous sans trop nous voir. Nous sommes prêts à démonter quelques scènes, on va recommencer à tourner dès le 17 Mars avec Lofofora (Big Fuzz à Jonzac) avec qui nous avions partagé des scènes déjà en 1996. On est juste chauds comme la braise comme on aime à le dire.Bonne route à vous !

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Un univers glauque, étrange étant un adjectif trop faible, certains qualifieront même l’énergie dégagée par LoGre de malsaine. Des sons parfois stridents, violents, un peu d’électronique 8 bits, des samples soigneusement choisis, une énergie sombre et puissante, le tout emmené par des personnages peu rassurants. Un monde comme celui-ci n’exclut

pas une qualité d’exécution qui, dans ce cas précis, est au rendez-vous. LoGre vous ballote de droite à gauche, vous donne chaud, froid, vous pousse dans vos retranchements les plus enfouis, vous dérange autant qu’il vous intrigue.LoGre c’est… comment dire… Un régal !

Interview de LoGre par Vibration Clandestine

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Profitant du moment où vous n’êtes pas dans votre tanière, pou-vez-vous nous parler de votre univers ?Notre univers se veut multiple : angoissant, sombre voire gore, mais aussi envoûtant, énergique et dans certains cas dansant. Étant 2 bassistes, il est clair qu’il ne faut pas craindre les fré-quences basses. Principalement instrumentale, notre musique s’agrémente de rythmiques et de samples évoquant un sujet de manière plus ou moins concrète, le plus souvent en position de narrateur. Basse, contrebasse, batterie, samples chirurgicaux, autant de sources nécessaires pour faire vibrer et torturer un public qui en redemande. Comment expliqueriez-vous cela ?Même si nous sommes un duo, l’objectif n’est pas de fournir une musique minimaliste. Nous essayons d’utiliser toutes nos ressources internes et externes. En effet, nous sollicitons des musiciens extérieurs dans la conception de certains samples et sommes très ouverts à des collaborations notamment avec des groupes d’univers totalement différents. Par exemple, nous avons partagé la scène et enregistré un titre avec le groupe Voodoo Clan qui est un groupe de hip hop/chanson/swing/électro.Votre dernier album, La déchirure, a vu le jour au début de l’été dernier, pouvez-vous nous parler de ce cd tout droit sorti de la Tanière Production ?Il s’agit de notre premier album réel, conçu en 2010-2011 et sorti en mai 2011, il est disponible (en numérique et physique) sur le site 1D-Rhonealpes, sur notre site Internet et bien évi-demment sur nos concerts. On y retrouve 2 featurings (Dalshim avec Tom Troïdes, et Smoothy avec le Voodoo Clan) et un re-mix par Goran (Charnu). L’une des particularités est que nous avons composé un triptyque sur la mort (Chimères, la Grande Faucheuse et le Fléau) car c’est un sujet auquel nous sommes sensibles et qui nous obsède. Cela symbolise notre attrait pour le macabre. Chaque titre traite un sujet particulier et pourrait

se voir comme une BO de film. Nous sommes passionnés et fortement inspirés par le cinéma.La création du projet de LoGre était en lien avec un court mé-trage, pouvez-vous nous en dire plus ?Au départ, nous souhaitions faire un court métrage avec 2 amis plasticiens. Le groupe LoGre constituait juste 2 personnages du film. Cela a amorcé la création du groupe, nous avons com-mencé à composer quelques titres. Voyant que le court métrage peinait à se concrétiser, nous avons décidé de tester LoGre en live. Toutefois, nous n’avons pas mis de côté l’aspect visuel car depuis maintenant 2 ans, 2 vidéastes de Tan Kha prod nous suivent en live avec des projections vidéo pendant le concert. Quels sont vos projets, vos objectifs pour continuer à dévelop-per le monde de LoGre ?En terme de projets, nous travaillons sur un nouveau clip qui devrait être dispo au printemps, nous avons 2 titres inédits sur la compilation Charmattes 2012, et nous travaillons sur le pro-chain album qui devrait être accompagné d’un DVD pour 2013, celui-ci devrait plus tourner autour de la vie et l’étude de l’être humain. [...]Pour ceux qui ne savent pas encore s’ils doivent courir vous voir en concert ou s’enfuir loin de vous, que leurs diriez-vous ?Nos concerts peuvent dérouter mais restent accessibles et puis en général on nous donne à manger avant les concerts donc les gens ne risquent rien ;-)Nous prenons un énorme plaisir à être sur scène, certaines per-sonnes qualifient nos concerts de « performance » musicale tournant autour du thème de la mort, mais c’est beaucoup plus vaste que cela, on essaie de créer un univers que le public peut s’approprier ou pas, nous ne sommes pas enfermés dans une seule direction.Le mieux est de venir découvrir et rencontrer nos personnages sur scène et se faire un avis par soi-même.

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Micropoint, c’est qui ? C’est quoi ?Al Core et Radium aka Denis Cohen Scali et Daniel Tecoult, officiant depuis bientôt 20 ans en teuf sous le nom de Micropoint... avec la volonté affirmée de rendre notre public fou à coup de bpm !

Voilà bientôt 20 ans que vous avez créé Micropoint, qu’est-ce-qui vous a donné envie de travailler à deux ?On avait la même passion pour la musique live. À l’époque on jouait déjà ensemble dans un groupe de rock, puis chacun de notre côté, on est tombé dans les premières raves… C’est alors que tout est arrivé… (1992).

Exit Mankind est donc le dernier album de Micropoint, comment s’est passée la réalisation de cet album ?On a réalisé les premières ébauches en home studio Daniel et moi, puis on a recruté les musiciens. S’en est suivi les séances de répétition, puis d’enregistrements finaux… Tout s’est fait de façon assez naturelle et évidente, finalement...

Pour cet album vous avez travaillé avec 2 artistes issus du milieu Punk-Rock-Métal, pourquoi ajouter ces couleurs à votre musique ?

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Le théâtre du bruit prouve notre puissance ! Les fans de musique électronique hardcore, en lisant ces quelques mots, comprendront instan-

tanément de qui, de quoi et de quel univers nous parlons.Acteurs principaux de la scène hardcore française depuis presque 20 ans, Al Core et Radium sont toujours là et apparemment, ce n’est pas prêt de changer. C’est à l’occasion de la sortie d’Exit Mankind, leur nou-veau projet, que nous avons rencontré ces 2 artistes. Un album ouvert sur d’autres directions. Micropoint signe là un enchainement de pistes, teinté de couleurs rock-métal qui fusionnent adroitement avec le hardcore.

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En fait, ça a commencé avec l’album Anesthe-sie International où on avait déjà un net pen-chant pour le crossover… Cet album est une suite logique, plus aboutie.

Quel est votre regard sur la vague de vinyl hard-tech, tribe et hardcore pressés ces dernières années ? Il y a toujours un sursaut underground, c’est bien, même si le vinyl a de plus en plus de mal à s’imposer face au digital… Même si les artistes tribe ont de plus en plus tendance à délaisser le mix au profit du live...

La formule Al Core et Radium a l’air encore de bien fonctionner non ?Oui, on se connaît depuis assez longtemps maintenant pour savoir ce qu’il faut faire ou pas !

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Chaleur, métissage, unité, autant de qualificatifs que nous pourrions utiliser pour vous présenter les Green Valley Vibes. Un son qui se laisse écouter avec douceur et qui sait donner envie de se lever, d’avancer, de se battre pour des valeurs, des évidences qui ne le sont malheureusement plus pour certains.Un groupe, créé en 2006, bien décidé à franchir toutes les barrières et à parcourir autant de kilomètres qu’il le faudra pour aller faire vibrer tous les amoureux du mouvement reggae, les autres aussi, bien entendu … !

Interview de Green Valley Vibes par Vibration Clandestine

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Alors les Greens, pouvez-nous parler de vous et de votre rencontre ?Les Greens, c’est une belle rencontre, née en Vallée Verte et au fil de nos concerts. De cinq musiciens en 2006, nous sommes allés jusqu’à neufs personnes. Toutes ne jouent plus avec nous aujourd’hui, mais toutes ces rencontres ont imprégné l’histoire des Greens. Maintenant à 8, nous sommes prêts à avancer encore, à partager, et à jouer notre musique partout où faire se peut.

Vous dites vouloir nous emporter dans un univers prônant l’unité et l’ouverture d’esprit, pouvez-vous nous en dire plus ?La musique permet de porter un message à un grand nombre de personnes. Les valeurs qui sont reines au-jourd’hui ne sont pas les nôtres. Nous essayons de le mon-trer au travers de nos chansons. Nous nous apercevons, au fil des concerts, que les gens ne partagent pas les idées intolérantes de nos dirigeants. Nous n’avons pas la préten-tion de faire changer les choses, mais partager permet déjà d’avancer.

Après Baptiste et Elisa et the Defibrillators vous participez au projet d’accompagnement d’artistes du Château Rouge d’An-nemasse (73) " Sortie de pistes ", comment ça se passe ?Nous avons enregistré 3 titres pour ce dispositif chez FBI Prod à Annemasse. Tout s’est bien passé, reste le maste-ring, en attendant le pressage. Nous avons aussi été accompagnés durant les répétitions par Fred Folmer, un intervenant du conservatoire, qui nous a proposé des pistes de travail très intéressantes.

Pour un groupe comme le vôtre, quelles sont les choses les plus importantes que peut vous apporter un dispositif comme " Sortie de pistes " ?Une structure comme Château Rouge peut nous permettre de rencontrer des personnes très compétentes et de très bon conseil. Par la suite, cela pourra aussi nous aider à jouer plus hors de notre département, où nous avons moins de contacts actuellement.

En Juin 2010, vous avez sorti votre premier 4 titres, envisagez-vous la sortie d’un album pour 2012 ?Après les trois titres de " Sortie de piste ", notre souhait est de retourner en studio, pour enregistrer entre 10 et 15 chansons, pour sortir un album avant la fin de l’année. Les news seront sur notre site en temps voulu.

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Dansez, sautez, rêvez, laissez votre esprit se faire accaparer par ce groupe, où l’énergie et les mélodies enivrantes ne font qu’une.Le Tram des Balkans est une véritable bombe artisanale pleine de bonne humeur, de rythmes explosifs et de sono-rités arc-en-ciel, prête à exploser à tout moment. Ce groupe vous éclaboussera de bonnes ondes, attention elles sont peut-être indélébiles !

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Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, pouvez-vous nous parler de vous et de votre musique balkanique ?Nous sommes 5 musiciens chanteurs, complices depuis une dizaine d’année et réunis par l’envie de frotter les sonorités d’Europe de l’est à nos influences musicales respectives : pop, jazz, chanson, musique du monde, polyphonie vocale... de façon variée, joyeuse, énergique et sentimentale !

Vous mélangez clarinette, accordéon, violon, banjo, mando-line, contrebasse etc.Pourquoi ce festival de sonorités dans votre musique ?Ce sont nos instruments, tout simplement. On a, avant tout, l’envie de jouer ensemble, de travailler avec différentes sono-rités, d’assumer notre besoin de diversité, nous faire plaisir avec nos voix et les timbres de nos instruments. Notre musique découle de cette ouverture.

Début 2012, votre 2ème album, Rubber Man, voit le jour, pouvez-vous nous parler de ce 2ème opus ?Ce nouveau projet nous a permis de faire le point sur ce qui nous lie artistiquement, notre socle commun après 10 ans d’existence, mais aussi les envies et influences de chacun, qui vont du twist au chant tibétain en passant par le free jazz ! Du coup on est allé bien plus loin dans ce qu’on peut exprimer avec nos voix et nos instruments tout en affirmant notre identité musicale.Notre album précédent, Shtirip’ Tour, était un live, une photo prise sur le vif. L’élaboration de Rubber Man s’est faite sur 1 an et demi, on a pris le temps de tester des choses, d’aboutir bien plus les arrangements et l’interprétation. On a également fait appel à des musiciens extérieurs (cuivres, guitare...) qui donnent à l’album un son plus ample et percutant qu’on aime bien.

De 2009 à 2011 vous avez tourné en République Tchèque, Allemagne, Autriche et Hongrie, comment se sont passés ces divers voyages ?C’est toujours excitant de sortir de chez soi pour aller voir com-ment la musique est reçue, en particulier dans les pays dont on emprunte un peu la culture ou la langue. Ça s’est toujours super bien passé. On garde quelques très beaux souvenirs de concerts, de rencontres, de petits verres de gnole locale offerts par des spectatrices... et pas mal d’heures de camion dans les pattes !

Vous avez travaillé pour l’illustration de Rubber Man avec l’artiste Damien Louche-Pélissier, pouvez-vous nous parler de cette collaboration ?Damien est un plasticien dont on a découvert le travail lors d’une expo. On a tout de suite accroché avec son univers poétique et plein d’humour, en se disant que ses petits person-nages sont une incarnation rêvée de nous et notre musique. Il nous a proposé de choisir une figurine parmi une de ces séries pour illustrer la pochette de notre album. Le joueur de trompette s’est imposé naturellement comme une invitation à la fête ! Dans certaines salles on propose une for-mule " concert + expo ".

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Interview de Kharapace par Vibration Clandestine Novembre 2006 vous donnez naissance à Kharapace, pouvez-vous nous en dire plus sur votre trio rock ?Liph : Kharapace, c’est la rencontre de trois loustics au carac-tère musical bien affirmé qui ont chacun une vision particulière du rock mais qui arrivent à les mélanger pour construire une musique unique entre rock mélodique, musique progressive et métal qui tache...Phil : L’idée de base est de créer une musique qui nous res-semble… Quelque chose que l’on peut défendre sur scène sans tricher… Sans se cacher derrière un style pré-défini…Qu’est-ce-qui vous a poussés à fonder le groupe ?Liph : Un manque... le besoin vital de créer... de créer une mu-sique qui manque à notre univers quotidien...Ben : Le groupe a été fondé sur l’étrange et ambitieuse idée d’utiliser la musique pour se libérer de la carapace protectrice qui nous rend durs, froids, impassibles…Phil : Prendre du plaisir… se vider la tête … et laisser une trace à nos enfants ! Vu qu’ils n’auront pas de sous !

Votre dernier album remonte à Mai 2011, il s’intitule Superman At Home, que pouvez-vous nous dire sur ce dernier opus ?Ben : Même s’il est plus puissant, la ligne de conduite reste la même que pour le 1er opus (Manhattan) : alterner passages incisifs et plages aériennes pour obtenir une palette d’émotion aussi large que possible. Du coup, il est difficile de nous clas-ser, un site a écrit : " quand Helmet rencontre Radiohead ", j’ai trouvé ça pas mal. Liph : Superman est un album que l’on a enregistré dans l’urgence [...], afin de " figer " sur disque ce que nous sommes sur scène... Ce disque c’est trois mecs qui jouent sur de vrais instruments une musique organique et directe.Lors de notre rencontre vous nous avez appris que vous étiez à la recherche d’un tourneur, dites-nous en plus car il fait peut-être partie de nos lecteurs.Liph : On souhaiterait pouvoir accrocher de plus grosses scènes, comme des festivals, car on sait que notre musique peut dépasser le cadre des petits clubs où on est trop souvent obligés de se partager entre compos et reprises.Ben : Le problème lorsque l’on goûte à des scènes intéres-santes, c’est l’accoutumance. Tourneur, arrête de tourner, on est là !Phil : De nos jours, sans une personne qui peut faire du lob-bying pour toi ou qui connait les lois de la jungle, t’es mort ! Actuellement quelle est votre ligne de travail ?Ben : 2011 a été une année extrêmement riche. Le nouvel al-bum nous a permis d’avoir plus de visibilité et d’être repérés par un label qui nous distribue (www.rkorecords.fr). À notre grande surprise, il subsiste un label qui s’intéresse plus à la qualité artistique qu’à la rentabilité de court terme. Je nous souhaite autant de réussite pour 2012.Liph : Nous sommes en train d’écrire un nouvel album, des titres sont déjà ébauchés... il faut maintenant lier tout le maté-riel... Il y aura des chansons énervées, d’autres plus atmosphé-riques... Ce qui est sûr, c’est qu’elles nécessiteront plusieurs écoutes attentives... du pur Kharapace.Mais au fait, en référence à votre dernier album, vous, êtes-vous de véritables supermen à la maison ?Liph : Il faut avoir plusieurs cordes à son arc de nos jours. Ce qui est certain, c’est que s’occuper des tâches domestiques fourni de bons sujets de chansons...Phil : Je ne sais pas mais la dernière fois que j’ai bouffé de la kryptonite, j’ai chopé une Supergastro !Ben : Bon, je dois y aller, j’ai une lessive à étendre…

Kharapace ou quand le rock sait se faire aérien et planant avec un décollage puissant qui promet de vous emmener plus loin que la destination prévue. Ben (Batterie), Phil (Basse/Chœurs) et Liph (Guitares/Voix) sauront aguicher vos oreilles et votre mental jusqu’à mettre tous vos sens en éveil. Certes nous retrouverons dans leurs musiques quelques références qui ont marqué l’histoire du rock’n’roll mais halte aux repères iconographiques, ce groupe n’a rien à leur envier ils ont également un son et un mental bien à eux. Kharapace est en chemin, instruments en bandoulière, gonflé à bloc, une longue route se dessine devant eux, ils n’envisagent pas les arrêts au stand et encore moins les sorties de route.

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Ubikar est un collectif de trois artistes, créé en Ardèche. Ce groupe est dorénavant installé sur Lyon depuis 2008. Plutôt rock surfant sur une légère vague trip-hop avec une fine écume anglo-saxonne, Ubikar ne s’arrête pas là. Ce qui nous a vraiment interpellés c’est aussi leur capacité à générer des morceaux instrumentaux captivants, créa-teurs d’ambiance hors normes, prenant la scène comme un laboratoire sonore et le public comme cobaye volon-taire. C’est en live que ce groupe prend toute sa dimension. Il vous emmène dans un endroit puis vous tire dans un sens puis dans l’autre jusqu’à vous lâcher dans la fosse aux lions où rugissent micros, guitare, basse et batterie.

Interview d’Ubikar par Vibration Clandestine

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Pouvez-vous nous parler de ce qui vous rassemble, Ubikar ?Même si ce projet sous sa forme actuelle n’a qu’un peu plus d’un an, on se connaît et on joue ensemble depuis l’époque du lycée. C’est vraiment ensemble qu’on a appris à jouer de la musique, à créer des morceaux puis à développer un projet artistique. Et bien que maintenant chacun se soit diversifié au travers d’études musicales différentes et de projets parallèles, Ubikar, ce sera toujours trois personnali-tés au service d’une même vision de la musique. L’essence du projet est aussi là : c’est d’être de vrais amis et d’avoir su évoluer dans la même direction au fil du temps, avec les mêmes envies musicales.Quelles sont vos inspirations, les groupes, les artistes ou encore certains évènements marquants ?Au départ il y a une base rock commune, qu’on a enrichie en se faisant découvrir mutuellement des disques. On a toujours écouté énormément de musique, on peut même encore y passer des nuits entières !Et puis la musique c’est un peu un chemin. Après le rock, tu découvres le blues, qui t’amène à toute la musique noire-américaine, du jazz au hip-hop, en passant par la soul et le funk. C’est pareil pour tout ce qu’on écoute d’autre, du trip-hop à l’électro, du dub au dubstep, du post-punk au post-rock. Dans Ubikar c’est un peu comme ça, il y a une base très rock à laquelle on ajoute, suivant les morceaux, une ryth-mique dub, du parlé type " spoken word ", ou bien un thème de guitare, ou encore un clavier dubstep. S’il faut citer des noms, des groupes comme Ez3kiel, Massive Attack, Radiohead, Talk Talk ou Slint nous inspirent pas mal.Et s’il faut citer un évènement marquant, ce serait le futur concert de Johnny en Ardèche. On attend ça avec impa-tience !

En plus d’un rock dynamique vous êtes adeptes de l’instru-mental avec des morceaux intéressants tel que " Blork " ou " Work in progress ", qu’est-ce qui vous motive ?On aime l’idée de proposer à travers nos morceaux une ambiance, un univers particulier. L’idée c’est que chaque morceau, à la manière d’un tableau ou d’une photo, fasse travailler l’imagination, procure des sensations, sans que l’on soit obligé de passer par des mots pour le transmettre. Et même quand il y a de la voix, le texte est souvent plutôt abstrait, dans l’idée que chacun puisse en faire son inter-prétation, en phase avec son ressenti. Dans la composition, c’est assez instinctif, on sent quand certains morceaux appellent de la voix et d’autres non. Pourquoi ces envies d’expérimentations sonores et d’im-pros en live ?Concernant l’improvisation en live, ça correspond plus aux débuts du trio : on avait peu de morceaux écrits donc on comblait notre set avec des passages improvisés à partir d’un point de départ défini à l’avance, comme un riff par exemple. Depuis, on a eu beaucoup plus de matières et de temps pour structurer les morceaux donc l’impro prend beaucoup moins de place [...]. Quant à ce qu’on pourrait appeler " expérimentation sonore " chez nous, c’est plutôt notre attirance pour l’originalité : les mélanges de sonorités, la recherche de sons originaux, dans le but de jouer une musique la plus personnelle possible.Quels sont vos projets pour 2012 ?Nous sommes en train de préparer un EP avec Neuronexion qui devrait sortir à l’automne prochain, ce qui nous donne le temps de préparer une belle sortie, avec, on l’espère, de belles dates ! En attendant on va continuer à roder la formule sur scène avec quelques dates passées et à venir. Nous sommes également en résidence au Clacson d’Oullins pour ce début d’année.

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Seule l’espérance est violente, tel est le nom de leur dernier album sorti en décembre dernier.Ce titre colle à l’esprit du groupe, Mirabo, nom qu’ils ont emprunté à l’écrivain révolutionnaire du même nom et cela n’est pas par hasard. Une musique puissante qui agit avec finesse, des textes rageurs soignés et une énergie massive capable d’enflammer un public dès les premiers accords. Mirabo est tout sauf un simple groupe de rock de passage.

Interview de Mirabo par Vibration Clandestine

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Mirabo, un nom peu anodin, pouvez-vous nous présenter les 4 rageux qui représentent ce groupe ?Quatre rageux, sur scène peut-être bien, mais surtout quatre bons potes qui se retrouvent et s’épanouissent dans ce chouette projet qu’est devenu Mirabo. Pour donner des noms, c’est donc Cyril au chant et à la guitare, Olivier guitariste aussi, Lionel à la basse et Thomas à la batterie. [...] Puis un peu avant l’été 2010, nous nous sommes retrouvés à un moment où nous avions tous envie de construire quelque chose de nouveau, alors autant le faire ensemble : … ainsi naquit Mirabo…Le pari était [...] de tenter d’apporter une certaine modernité dans la production sonore et autres arrangements instrumen-taux surprenants (thérémine, trompette, mélodica, samples…) pour pouvoir développer notre propre identité.Vous revendiquez l’indépendance, qu’est-ce-que l’indépen-dance pour votre groupe ?Belle question ! L’indépendance, pour nous, réside dans la pos-sibilité de pouvoir exprimer pleinement nos ressentis et notre propre vision de la musique à travers nos morceaux, nos textes et nos attitudes… Idéalement, nous cherchons avant tout dans notre processus de composition, à garder la plus grande sin-cérité possible pour être vraiment fiers de nos morceaux, les assumer complètement. La chance de l’indépendance est de pouvoir se focaliser sur cet aspect de la musique et de se dé-tourner autant que possible de toutes les contraintes autour…Nous aimons transpirer cette liberté sur scène dans laquelle nous nous retrouvons tous les quatre, et la partager avec le public qui, je pense, sait ressentir cette forme de sincérité.Décembre dernier vous avez sorti votre dernier album " Seule l’espérance est violente ", pouvez-vous nous parler de cet album et de sa réalisation ?Ce premier album a été une sacrée étape dans la vie et l’évolu-tion du groupe. Le fait qu’il soit arrivé assez vite [...] donne son côté musicalement très intense. Il résume donc ces premiers mois d’existence durant lesquels nous avons eu la chance de pouvoir beaucoup jouer sur scène, majoritairement dans des petits lieux très alternatifs – chez qui il est généralement plus apprécié que l’on envoie’l’bouzin comme on dit – faire plein de très belles rencontres avec notre label/tourneur, nos parte-naires et de chouettes artistes … c’est tout ça que l’on ressent dans l’album ! Puis l’aventure de l’enregistrement elle-même a également été une sacrée belle expérience, une sacrée belle rencontre ! Nous avons fait appel à Olivier Depardon (ex-chan-teur de Virago et déjà réalisateur des disques de Peau nadj,

Maczde carpate, Ortie…) pour la réalisation du disque qui a fait un bien joli travail tout en restant complètement au service de notre musique. Un gars aussi aimable que talentueux comme on aimerait en rencontrer plus souvent…Pourquoi seule l’espérance est violente d’ailleurs ?Héhé ! Bon il y a derrière cette phrase une petite référence à Apollinaire qui vient en quelque sorte boucler l’univers construit autour du groupe, du choix de ce nom… Puis, en même temps, on trouvait sa symbolique assez forte, assez significative de notre musique. On y retrouve le côté " textes en français " qui se voudraient plutôt " littéraires " (en disant ça surtout par opposition aux légèretés francophones largement médiati-sées, et non par quelconque prétention !) tout en devinant un univers presque contradictoire entre une musique qui sait se montrer très électrique, très dense, comme retomber sur des ambiances plus ouvertes ; et là encore, toujours dans l’idée de pouvoir justifier l’interprétation de toutes ces fureurs sonores... il n’y a pas de violence gratuite chez Mirabo !!!Pour finir, je retiendrais aussi l’aspect positif du message dans cette tournure de phrase : nous cherchons à faire avancer les choses et dans le bon sens si possible ! On reste bien attaché à la forme optimiste de notre démarche.Pourquoi un featuring avec Benjamin Vaude (ex Maczde Car-pate) sur le dernier morceau de l’album ?L’histoire de ce morceau (La guerre des trachées) est un peu particulière. Nous avons plus ou moins improvisé son instru en studio, les autres titres étaient rentrés assez vite. Il nous restait un peu de temps et on se sentait tous bien à l’aise avec Oli-vier... Du coup on s’est lancé dans le pari de construire un mor-ceau complètement imprégné du lieu et de l’humeur de l’enre-gistrement. Cela a donné plus de 20 minutes de son que l’on a fini par retailler petit à petit pour en faire un titre plus cohérent... Nous étions tous ravis du résultat final mais bien conscients qu’il fallait quand même une voix et un texte pour couronner le tout ! C’est là que nous avons pensé à Benjamin ! [...]Un mot, une revendication, quelque chose à dire à nos lecteurs ?Allez, je ne vais pas faire dans l’originalité mais on y tient quand même, et on ne le dira jamais assez : Venez nous voir en concert ! Nous et les autres... C’est encore le meilleur moyen de vraiment cerner l’univers d’un groupe !Puis on prend un tel plaisir à chaque fois de jouer en live que, sincèrement, ça ne peut faire de mal à personne de partager ce truc...

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