VI. ORGANISATION ET CONDUITE D’UNE...

COURS DE PLONGEE SOUS-MARINE – MF1 FSGT ORGANISATION

Thierry GOMILA 107

VI. ORGANISATION ET CONDUITE D’UNE PLONGEE 1 - Choix d’un site Un site de plongée se choisi avant tous en fonction du niveau des plongeurs. Un directeur de plongée, niveau 5 ou cadre E3 (MF1, BEES1) en cas d’enseignement, est responsable de ces choix. Si la profondeur du site choisi est incompatible avec les niveaux de pratique de ses plongeurs il peut être poursuivis même si aucun accident n’a lieu.

• Baptêmes et débutant en début de formation : mouillage sur 6m maximum. • Niveau 1, débutant en fin de formation, Niveaux 2 autonomes : mouillage sur 20m

maximum. • Niveau 2, Niveaux 3 autonomes : mouillage sur 40m maximum. • Les plongées à plus de 40m de profondeur se font bateau non mouillé ; le bateau suivant

en continu les bulles en surface. La météo et l’état de la mer peuvent nous amener à modifier notre premier choix :

• le site choisi n’est pas abrité du vent ou de la houle, • le courant est trop important (essoufflement, perte de plongeurs), • le trajet pour le site choisi nous fait passer par une zone où la mer est trop mauvaise

pour le modèle de navire utilisé.

La plongée doit purement et simplement être annulée pour un ou plusieurs plongeurs si : • le second choix (fonction de l’état de la mer ou de la météo) est incompatible avec le

niveau des plongeurs, • une alerte météo est en cours (vigilance cyclonique, avis de grand frais, violent orages,

etc…). Remarque : La détermination du courant peut se faire :

• en observant la traînée derrière une bouée de mouillage, • le positionnement du bateau par rapport au vent (sans courant le bateau a tendance à se

placer face ou dos au vent en fonction de la position de sa cabine de pilotage ; le courant agis sur l’embase du moteur),

• en descendant un plomb au bout d’une corde (garcette pour les puristes) et en regardant l’angle que prend l’ensemble (si bateau mouillé),

• par temps calme et fort courant, le relief sous-marin est visible en surface par les remous observables à la surface de la mer.


Thierry GOMILA 108

2 - Positionnement Une fois le site choisi, encore faut-il le trouver. Soit une bouée de mouillage le matérialise soit vous devrez vous positionner au bon endroit. Vous pourrez le faire soit visuellement par des alignement sur terre soit électroniquement par GPS où tout autre système de positionnement. Ci-contre : position GPS et alignement (amers) du site Narcose au large du Cap la Houssaye (Ile de la Réunion). Tout directeur de plongée qui se respecte ne va jamais plonger sans son cahier d’amer où son GPS plein de sites de plongée plus intéressant les uns que les autres. 3 - Mouillage Rien n’est plus désagréable pour une palanquée que de se rendre compte, en fin de plongée, que son bateau a disparu. Le retour vers la côte peut ne pas être si évident que cela (les plongées pouvant se faire à une distance de 5 milles soit 9 km de la côte). Le mouillage peut s’être décroché, le nœud peut ne pas tenir, le mouillage peut casser. Ligne de mouillage.

Ligne de mouillage

Chaîne Ancre

Bouteilleau pendeur

Pavillon Alpha


Thierry GOMILA 109

Une ligne de mouillage doit être constitué : • d’un bout de diamètre adapté à la taille de notre embarcation (minimum 60m de longueur

pour mouillage à 40m), • d’une longueur de chaîne d’au moins deux fois la longueur du navire, • et d’une ancre réglementaire pour ce dernier.

En outre pour la plongée sous marine on se doit :

• de signaler la présence de plongeur par la présence d’un pavillon Alpha visible sur tous l’horizon,

• de disposer à la profondeur du premier palier prévisible une bouteille supplémentaire au cas où un ou plusieurs plongeur arriverait(ent) en panne d’air.

Vérifiez régulièrement l’état de votre ligne de mouillage. Assurez la au fond en disposant si possible de gros galets sur l’ancre ou en coinçant l’ancre sous un gros rocher. Sur du sable, doublez la longueur du mouillage pour que la chaîne traîne dans toute sa longueur sur le sable. Si le vent est fort, ne vous éloignez pas trop et vérifiez régulièrement, pendant la plongée, que votre mouillage n’a pas bougé. Si le mouillage s’est déplacé stoppez la plongée et remontez. Bouée de mouillage Dans certains sites de plongées très fréquentées ou de mouillage interdit, vous pouvez disposer de bouées permanentes. L’entretient de ces bouées est à la charge de l’organisme qui les a placée. Cependant vérifiez toujours leur état avant de laisser votre embarcation sans pilote à bord.

Bouéeanti-raguage

Bouteilleau pendeur

Pavillon Alpha

Corps-mortouancrage


Thierry GOMILA 110

4 – Conduite d’une palanquée Deux règles principales :

• Toujours la profondeur la plus importante en début de plongée et la moins importante en fin de plongée (pas de profil inversé).

• En cas de courant, la plongée se fait toujours face au courant. L’usage du signe 100 bar (mi-bouteille) nous permet de pratiquer un profil de plongée particulier. Si nous avons consommé 100 bar pour aller d’un point à un autre il est évident que si nous effectuons le retour par le même chemin, nous serons tous en panne d’air arrivé sous le bateau. Cela veut dire que si l’aller, par exemple, s’est fait à une profondeur de 20 m et donc une consommation d’environ 60 litres par minutes le retour devra se faire à 5 m où la consommation ne sera que de 30 litres par minutes. Ceci nous amènera à 50 bars sous le bateau.

Bateau

15m

10m

5m

15m

15m

10m

5m

5m

10m

20m

20m

20m

Signe100bar

Profondeur moyenne 20 m (60l/mn)

Profondeur moyenne 5 m (30l/mn)

Si, dans la palanqué, vous avez un plongeur avec une plus grande expérience que les autres, il est avantageux de le désigner comme serre-fil. En effet il aura la charge alors de se placer à l’arrière et de faire en sorte que tout le monde suive bien le chef de palanquée. Cela sécurise fortement la plongée car le chef de palanquée ne peut pas avoir l’œil sur tout le monde en permanence. Orientation : L’orientation en plongée est également très importante. L’utilisation d’une boussole peut aider mais il faut bien s’en servir car le courant, associé à notre palmage pas forcément très symétrique, nous apporte une dérive importante. Fixer continuellement votre boussole ne vous empêchera pas de tourner en rond. Pour garder un cap il faut repérer un rocher, une algue, une branche de corail particulier dans l’alignement de votre bouée et le rejoindre. Une fois arrivé vous recommencez avec un nouveau repère. Sans boussole d’autres éléments vous permettent de vous orienter :

• La position du soleil peu vous informer. Il faut évidemment repérer avant de descendre où il se trouve par rapport à la direction que vous voulez prendre. Cette méthode est cependant impossible lorsque, en été, on se rapproche de midi.


Thierry GOMILA 111

• Le dessin de vaguelettes sur le sable est toujours parallèle à la côte. Si vous partez perpendiculairement, et que la profondeur diminue, cela veut dire que vous vous dirigez vers la côte.

• Le sens du courant peut également vous renseigner car il vous donne une direction. Il faut bien enregistrer dans quelle direction il va, avant de plonger. Au fond, même si il est léger, en lâchant une poignée de sable et en regardant vers où il tombe vous pourrez repérer facilement d’où vient ce courant.

• Dernier petit truc : quand vous descendez, relevez toujours la profondeur exacte du mouillage. Lorsque vous voudrez le retrouver il suffira de revenir en restant strictement à cette profondeur.

COURS DE PLONGEE SOUS-MARINE – MF1 FSGT MATELOTAGE

Thierry GOMILA 112

VII. MATELOTAGE L’usage des nœuds en nautisme est très codifié. Il y a toujours un nœud plus adapté qu’un autre pour l’usage auquel on le destine. Dans le monde des nœuds marins nous distinguons trois grandes familles :

• Les nœuds d’arrêt : demi-nœud, nœud en huit, nœud de capucin • Les nœuds d’amarre : un tour mort et deux demi-clé, nœud de cabestan, deux demi-clés

à capeler • Les boucles : nœud de plein poing, nœud de chaise, nœud de chaise double. • Les nœuds pour réunir deux cordages : nœud plat, nœud de pêcheur, nœud d’écoute, • Les nœuds pour raccourcir un cordage : nœud de jambe de chien.

Tableau de nœuds marins 1 - Nœuds d’arrêt. Le demi-noeud Autrement appelé, le noeud simple, il est dangereux : si on le serre bien, il est difficile à défaire mais pas assez souqué, il se dénoue tout seul.

1

2


Thierry GOMILA 113

Le noeud en huit Ce noeud est également appelé "noeud de Savoie", car il figure sur les armes de la Maison de Savoie, où il symbolise la fidélité. C'est le noeud d'arrêt par excellence. Même si il a été écrasé contre une poulie ou un filoire, il est facile de le dénouer. En revanche, quand il est exécuté sur une écoute de foc, il a tendance à se défaire tout seul lors des virements de bord. C'est pour cette raison qu'il faut alors laisser au moins 20 centimètres entre l'extrémité de l'écoute et le noeud. En exécutant plusieurs noeuds en huit les uns à la suite des autres, on réalise alors une chaînette très décorative de ceinture ou de courroie.

1

3

2

Le noeud de capucin C'est le noeud qui orne la ceinture en cordon que les moines utilisaient autrefois pour se flageller. Les marins britanniques le qualifiaient de "noeuds de sang", parce qu'il garnissait les lanières du chat à neuf queues, redoutable fouet qu'utilisa la Royal Navy jusqu'en 1948. Aujourd'hui, le noeud de capucin sert principalement à faciliter la prise en main des tires-veilles de wishbone sur les planches à voile. Malgré son apparente simplicité, son exécution est beaucoup moins facile qu'il paraît, car, pour lui donner la forme régulière qui fait toute son élégance, il faut le tordre sur lui-même pendant qu'on le serre. 2 - Nœuds d’amarre.

1

4

2

3

Tout mort et deux demi-clés C'est le noeud le plus sûr et le plus rapide à réaliser pour amarrer un cordage sous forte tension à un point fixe. Une fois réalisé, il ne demande aucune force pour le tenir tout en étant facile à défaire lorsqu'il n'y a plus de tension.

1 2

3 4


Thierry GOMILA 114

Le noeud de cabestan ou deux demi-clés à capeler Ce noeud offre l'avantage de pouvoir être établi d'une seule main. Mais attention, quand il n'est pas soumis à une tension constante, quand il y a des à-coups, il a tendance à se desserrer. Il faut donc penser à toujours l'assurer par deux demi-clés sur un dormant.

1

2

3

4

Le noeud de taquet Le noeud de taquet permet de fixer solidement une corde sur un taquet. Il peut se défaire facilement, même s'il a été fortement souqué ou que l'amarre est mouillée (ce qui a généralement pour effet de bloquer un noeud). Le noeud commence par un tour mort autour du taquet puis continue en faisant des huit. On termine le noeud par deux demi-clés inversées.

31 2

1 2

3 4

5 63 - Les boucles. Le nœud de plein poing Ce noeud, facile à exécuter et qui ne risque pas de se défaire si la tension se relâche, constitue la meilleure façon d'isoler la partie abîmée d'un cordage. En revanche, on rencontrera les pires difficultés à le dénouer, mais à quoi bon ? Mieux vaut tranchée la partie endommagée du cordage.

1 2 3

Le noeud de chaise Son appellation vient du fait qu'il est possible de s'assoire dans la boucle pour se hisser. C'est un noeud qui ne glisse pas et qui est toujours facile à défaire.

1 2 3


Thierry GOMILA 115

Le noeud de chaise en double Ce noeud sert à hisser un équipier dans le gréement quand l'urgence est telle qu'on n'a pas le temps de gréer une chaise de calfat. En faisant coulisser le noeud avant de le serrer, on peut donner à chaque boucle un diamètre différent et dans ce cas, on s'assied sur l'une et on utilise l'autre comme dossier, au niveau des aisselles.

1 2 3 4 4 - Réunir deux cordages. Le noeud plat Il existe une façon très simple de défaire un noeud plat serré très fort : il suffit de tirer d'un coup sec sur un des brins qui dépassent du noeud, à la perpendiculaire de l'amarrage. L'efficacité de cette méthode démontre à quel point ce noeud est fragile.

1

2 Le noeud du pêcheur Bien que peu utilisé par les pêcheurs à la ligne et souvent difficile à défaire, ce noeud mérite d'être connu car parfois c'est le seul qui tienne, notamment sur des cordages raides et glissants.

2

1

3


Thierry GOMILA 116

Le noeud d'écoute Aussi appelé "noeud de tisserand" et "noeud de filet" car il permet de former des mailles. Compte tenu des nombreux mousquetons sur les bateaux, ce noeud sert encore pour fixer les drisses des pavillons envoyés sur les barres de flèche.

21 3 5 - Raccourcir un cordage. Le noeud de jambe de chien Ce noeud doit toujours rester sous tension, sinon il se défait naturellement.

2

1

3

COURS DE PLONGEE SOUS-MARINE – MF1 FSGT PEDAGOGIE

Thierry GOMILA 117

VIII. PEDAGOGIE 1 - Pédagogie général a - Objectifs et compétences terminales L’objectif final de toute formation en plongée sous-marine est l’obtention du niveau désiré (Niveau 1, 2, 3 ou 4). Les compétences que devront avoir les plongeurs pour l’obtention de ce niveau sont tous simplement celle qui sont liées à leur futurs profondeurs d’évolutions et leur autonomies. Il faut donc, qu’en fin de formation, le plongeur puisse assumer entièrement les prérogatives qui vont lui être données. Le texte de base n’est donc pas un ouvrage de référence écrit par un où plusieurs plongeurs émérites que la plupart des formateurs vous demanderont de garder en livre de chevet mais tous simplement le code du sport et ces articles A322-71 à A322-87.

APTITUDES À PLONGER

encadré par un guide de palanquée

LE PRATIQUANT DOIT JUSTIFIER des aptitudes suivantes auprès du directeur de plongée

PE-1 Aptitudes à évoluer en palanquée encadrée

dans l'espace de 0 à 12 mètres

Maîtrise de l'utilisation de son équipement personnel, notamment le scaphandre autonome avec gilet stabilisateur

Maîtrise de la mise à l'eau, de l'immersion et du retour en surface à vitesse contrôlée Maîtrise de la ventilation et maintien de son équilibre

Connaissance des signes usuels Intégration à une palanquée guidée

Respect de l'environnement et des règles de sécurité



Maîtrise des aptitudes PE-1 Maîtrise de sa propulsion et de sa stabilisation

Maîtrise de sa vitesse de remontée et maintien d'un palier Connaissance des signes et des réponses adaptées, maîtrise de la communication avec

ses coéquipiers Intégration à une palanquée guidée avec surveillance réciproque



Maîtrise des aptitudes PE-2 Maîtrise de la vitesse de descente lors de l'immersion

Maintien d'un palier avec utilisation d'un parachute Connaissance des signes spécifiques à cette profondeur et maîtrise de la rapidité

d'exécution dans les réponses Maîtrise d'une remontée en sécurité en cas de perte de palanquée

PE-4 (*) Aptitudes à évoluer en palanquée encadrée


Maîtrise des aptitudes PE-3 Adaptation aux conditions d'évolution subaquatique à une profondeur de 40 à 60 mètres

Intégration à une palanquée guidée à une profondeur de 40 à 60 mètres

(*) Cet espace d'évolution est réservé aux plongeurs titulaires d'un brevet mentionné à l'annexe III-14 b.

Eléments de l’Annexe III-14 a du Code du sport Créé par Arrêté du 18 juin 2010 - art. 16


Thierry GOMILA 118


en autonomie (sans guide de palanquée)

LE PRATIQUANT DOIT JUSTIFIER des aptitudes suivantes auprès du directeur de plongée

PA-1 Aptitudes à évoluer en palanquée autonome dans l'espace de 0 à

12 mètres

Maîtrise des aptitudes PE-1 Maîtrise de l'orientation et des moyens de contrôle de sa profondeur, de son temps de

plongée et de son autonomie en air Maîtrise de la propulsion à l'aide des palmes en surface et en immersion

Maîtrise de la communication avec ses coéquipiers et des réponses adaptées aux signes Intégration à une palanquée avec surveillance réciproque entre coéquipiers

Planification de la plongée et adaptation aux conditions subaquatiques


20 mètres

Maîtrise des aptitudes PA-1 et PE-2 Maîtrise de l'utilisation de l'équipement de ses coéquipiers

Maîtrise de sa décompression et du retour en surface à vitesse contrôlée, maintien du palier de sécurité avec parachute de palier

Maîtrise d'intervention sur un plongeur en difficulté depuis le fond


40 mètres

Maîtrise des aptitudes PA-2 et PE-3 Maîtrise des procédures de décompression

Maîtrise de la décompression de ses coéquipiers et vigilance sur la cohésion de la palanquée

Adaptation des procédures d'intervention sur un plongeur en difficulté à une profondeur de 20 à 40 mètres

PA-4 (*) Aptitudes à évoluer en palanquée autonome dans l'espace de 0 à

60 mètres

Maîtrise des aptitudes PA-3 et PE-4 Maîtrise de la gestion de plongée à une profondeur de 40 à 60 mètres

Maîtrise de la gestion des premiers secours Maîtrise de l'organisation de sa propre immersion dans toute zone d'évolution

(*) Cet espace d'évolution est réservé aux plongeurs titulaires d'un brevet mentionné à l'annexe III-14 b.

Eléments de l’Annexe III-14 a du Code du sport Créé par Arrêté du 18 juin 2010 - art. 16

BREVETS DÉLIVRÉS PAR la FFESSM, la

FSGT, l'UCPA, l'ANMP et le SNMP

BREVETS DÉLIVRÉS par la CMAS


encadré par un guide de palanquée


en autonomie (sans guide

de palanquée) Plongeur niveau 1-P1 (*) Plongeur 1 étoile PE-2 Plongeur niveau 2-P2 (*) Plongeur 2 étoiles PE-3 PA-2 Plongeur niveau 3-P3 (*) Plongeur 3 étoiles PE-4 PA-4

(*) Tous ces brevets doivent justifier que leurs titulaires ont démontré un niveau technique au moins équivalent à celui des brevets de même niveau de la fédération délégataire, la FFESSM, et qu'ils ont été délivrés dans des conditions similaires.

Eléments de l’Annexe III-14 b du Code du sport Créé par Arrêté du 18 juin 2010 - art. 16 A partir de ces articles vous devez être à même de concevoir votre propre base de progression pédagogique pour amener un plongeur de niveau N au niveau N+1. Bien sur, pour vous aider, il existe plusieurs guides du moniteur édité par plusieurs fédérations sportives comme la FSGT. Ces guides vous donneront les compétences visées par chacun des exercices proposés. Ayez toujours un esprit critique face à ces exercices qui parfois datent de la préhistoire de la plongée et n’ont plus, maintenant, de réelles raisons d’exister hormis le fait d’être des exercices d’aisance et de maîtrise du matériel et des éléments environnants. Pensez bien que si vous ne faites pas cette analyse, le plongeur auquel vous proposez l’exercice ne manquera pas de vous demander pourquoi il doit le réaliser.


Thierry GOMILA 119

Ce n’est pas parce que, dans votre cursus de plongeur, on vous a fait faire des choses, dont vous ne vous expliquez toujours pas l’intérêt, qu’il faut les reproduire à l’identique. Pour toutes ces formations, le guide du moniteur FSGT demeure une bonne base pour élaborer vos séances pédagogiques. Les objectifs et compétences recherchés y sont expliqués le plus simplement possible. b - La séance de formation La structure d’une séance de formation doit toujours débuter par une vérification des pré-requis. Comment définir les pré-requis d’un exercice ? Il suffit d’énumérer les différents savoirs que doit avoir le plongeur pour réaliser le nouvel exercice. Si c’est la première fois que vous voyez ce plongeur, tout exercice doit être considéré comme nouveau. Exemple : Vous voulez apprendre le vidage de masque. Pour vider son masque, le plongeur doit être capable de souffler par le nez sans inspirer par ce dernier (inspirer par la bouche, expirer par le nez). Ceci veut dire que le pré-requi de base du vidage de masque est la dissociation bucco-nasale effectuée en surface la tête sous l’eau. Ce pré-requi suffit pour un vidage de masque à une profondeur non dangereuse (3m maximum). Pour pouvoir effectuer un vidage de masque à 6 mètres vous devrez vérifier qu’en cas de problème il sache remonter en expirant (Remontée sur expiration). Ceci veut dire que pour un vidage du masque à 6 m vous devrez vérifier les pré-requis dissociation bucco-nasale et la remontée sur expiration. Explications avant la plongée technique : Avant toute plongée préparatoire à un niveau de plongeur, vous devez expliquer en détail les exercices qui vont être réalisés et leur intérêt dans la formation. Cette explication ne doit pas être trop longue. Si elle dure plus de 5 minutes vous devrez, à la fin, rappeler, en moins de 5 minutes, les exercices dans l’ordre qui seront réalisés. La plupart des gens n’enregistrent bien que les 5 dernières minutes d’un entretien (la mémoire dite des poissons rouges n’existe pas que chez les poissons rouges). L’exercice : Je suis partisan que tout exercice soit démontré au fond par le moniteur. Le plongeur, en voyant son moniteur faire l’exercice, se remémore les explications données précédemment en surface. De plus on n’apprend bien que ce que l’on peut voire. Il me paraît anormal qu’un moniteur ne soit pas capable de réaliser parfaitement l’exercice qu’il demande à son stagiaire. L’exploration : Une fois l’ensemble des exercices de la séance réalisés, la palanquée peut (et doit dans la mesure du possible) continuer la plongée en exploration simple. Cette phase est aussi importante que la phase d’enseignement qui la précède.


Thierry GOMILA 120

La plongée d’exploration va vous permettre de juger et éventuellement corriger des défauts d’équilibrage, de palmage, d’attention, etc… De plus ce sera le seul moment où vous pourrez vérifier que le plongeur est capable de signaler à son moniteur le niveau de sa bouteille (100bar, réserve). Le retour au club : De retour au club, vous devez revenir sur les exercices réalisés et expliquer brièvement les correction ou les oublie qu’il faudra corriger pour la prochaine fois. Il faut toujours finir sur quelques points positifs pour rassurer le candidat. 2 - Les cours théoriques Comme dans le cadre de la formation technique du plongeur vous devez parfaitement connaître ce que vous voulez transmettre à vos élèves. Pour cela vous devez vous préparer :

• A partir d’une documentation de base (livres, revues, polycopiés, etc…), vous devez élaborer un cours ou fiche de synthèse par sujet. Vous pouvez les élaborer en groupe de manière à bien mettre en commun les compétences de chacun de vos camarades et en bénéficier.

• Vous devez vous entraîner afin de prendre l’habitude de parler en public (face à vos camarades, face à un moniteur).

Vos supports de cours ou fiches de synthèses ne doivent cibler que le niveau de connaissance nécessaire pour le niveau de plongée préparé. Pour le niveau 1, ce support, associé aux justifications des exercices demandés, peut suffire. Pour les autres niveaux, un ou plusieurs cours théoriques sont nécessaires pour aborder l’ensemble des connaissances associées à ce niveau. a - Utilisation du tableau

PLAN1. justification2. Rappels3. a) ............ b) ............ c) ............4. Applications5. Conclusions /résumé

TITRE ESSENTIEL

LoiFormules…

Partie utilisée pour le développement du cours


Thierry GOMILA 121

Le « plan », qui doit toujours rester en haut à gauche du tableau, va vous servir de guide et informer les élèves de l’avancement de votre cours. Tous ce qui est important et qui doit être impérativement retenu par l’élève doit être recopié en haut à droite du tableau et y rester jusqu’à la fin du cours. Il vous reste donc la zone centrale du tableau pour développer votre cours. Remplir le tableau, c’est bien, mais un cours ne doit pas être conduit dos au public. Vous devez faire votre cours avec un maximum de temps face à votre public. Ne restez pas devant le tableau lors de vos explications mais légèrement à coté. Une longue règle ou tout autre objet similaire peut vous permettre de pointer sans cacher les informations importantes. b - Environnement Physique : Que ce soit sur le bateau ou dans une salle de cours de nombreuses perturbations peuvent empêcher votre public de bien recevoir votre message.

• Le bruit : moteur du bateau, rue ou stade ou tout autre cours à proximité. Fermer les fenêtres et les rideaux (si possible). Choisir l’endroit le moins bruyant et parler fort.

• Le public : présence d’élément perturbateur (élève dissipé). Prévoir une pose toutes les 45 minutes à 1 heure (boissons chaudes ou froides et amuses gueule vont aider à scinder le groupe et en augmenter la dynamique).

• La visibilité : trop ou pas assez de lumière peuvent empêcher votre public de bien lire ce que vous écrivez. En extérieur, mettez vous à l’ombre (le soleil ne doit ni éblouir votre public ni créer des reflet sur votre tableau). En intérieur ou le soir, prévoir un éclairage suffisant de l’ensemble de votre zone de travail (votre public doit être en mesure de bien lire votre tableau et pouvoir prendre des notes dans de bonnes conditions).

Élément perturbateur

BruitMariotte :PxV=Cte

Mauvaise position

Mauvaiséclairage

De nos jours, il est plus pratique d’utiliser un projecteur vidéo pour réaliser ses cours. Un support informatique vous permettra plus facilement d’illustrer vos cours de planches explicatives claires et complètes (Physiologie, matériel, etc…).


Thierry GOMILA 122

Attention à l’éclairage : • un éclairage faible permet de projeter de magnifiques animations mais empêche la prise

de notes par les élèves. • Un éclairage fort (extérieur) empêchera vos élèves de bien distinguer votre présentation.

Préférez un font clair et un texte sombre. Abolissez les couleurs pastel. Cependant, si votre présentation n’a nullement besoin de prise de note (film, documentaire, …), vous pouvez tout à fait prévoir un éclairage faible voir nul et donc une présentation texte clair sur fond sombre. Des logiciels tels que PowerPoint, OpenOffice, … peuvent être aisément utilisés. Si vous demeurez réfractaire à toute utilisation de l’outil informatique, il vous est toujours possible d’utiliser des planches que vous ou d’autres ont réalisées. Elles devront être claires et d’un format suffisant pour être vues par tous vos élèves. Sociologique : En plongée sous-marine comme dans toutes activité sportive le public est très largement disparate. Vous pouvez avoir des élèves ayant un niveau d’instruction faible comme des élèves d’un niveau bien supérieur au votre. Des règles simples sont à suivre :

• Si le cours donne lieu à des exercices chiffrés, il faut absolument que vous réalisiez un exercice d’exemple suivi de 2 ou 3 exercices types.

• La partie du cours demandant un effort intellectuel important doit être limité à une quinzaine de minutes et située de préférence en milieu de séance.

• Si un élève pose une question à laquelle on ne sait pas répondre, il ne faut surtout pas inventer mais dire qu’on va se renseigner et que la réponse leur sera donnée au cours suivant.

• Si l’on se trouve en présence de donnée contradictoire, vous pouvez présenter les valeurs indiquées par les différents auteurs, en citant vos sources et ne pas prendre parti. Vous ne pouvez pas être spécialiste dans tous les domaines touchant la plongée sous-marine.


Thierry GOMILA 123

c – Niveau de connaissance Les tableaux suivant essayent de préciser le niveau de connaissance que doit atteindre chaque plongeur pour réussir convenablement son niveau de plongée.

Niveau 1 Niveau 2 Niveau 3 Niveau 4 Autonomie Non Oui 20 m Oui 60 m Oui 60 m Zone d’évolution 0-20m 0-40m 0-60m 0-60m

Objectif Principal (Compétence terminale)

Etre apte à évoluer, encadré, en toute sécurité, dans la zone 0-20m

Etre capable de diriger une palanquée et d’assister un ou deux camarades de même niveau dans la zone 0-20m

Etre capable de diriger une palanquée dans la zone 0-60m et d’assister un ou deux camarades de même niveau dans la zone 0-40m

Etre capable de diriger une palanquée de niveaux 1, 2, 3 ou 4 dans leurs zone respectives d’évolution.

Niveau taxonomique Théorie Niveau 1 Niveau 2 Niveau 3 Niveau 4 Tables de plongée 1 3 4 4

Lois physiques 1 2 3 4 Physiologie 1 1 2 4 Accident barotraumatique 2 3 3 4

Accident de décompression 1 2 3 4

Hyperoxie 0 1 3 4 Essoufflement 1 2 3 4 Noyade 0 1 2 4 Bouteille de plongée 1 2 3 4

Détendeurs 1 2 3 4 Gilets 1 2 3 4 Compresseur 0 1 2 3 Ordinateur 0 1 2 3 Organisation et conduite d’une plongée

0 2 3 4

Matelotage 0 1 2 3 Niveaux de taxonomie : 1. NIVEAU D’INFORMATION : le contenu est relatif à l’appréhension d’une vue d’ensemble d’un sujet. Les réalités sont montrées sous certains aspects de manière partielle ou globale «Le plongeur en a entendu parler et sait ou trouver l’information» Pas d’évaluation envisageable à l’examen. 2. NIVEAU D’EXPRESSION : le contenu est relatif à l’acquisition de moyen d’expression et de communication permettant de définir et d’utiliser les termes composant la discipline. Le savoir est maîtrisé «Le plongeur sait en parler»


Thierry GOMILA 124

3. NIVEAU DE MAITRISE DES OUTILS : Le contenu est relatif à la maîtrise de procédés et d’outils d’étude ou d’action (lois, démarches, actes opératifs…) permettant d’utiliser, de manipuler des règles, des principes ou de l’opérateur technique en vue d’un résultat à atteindre. Il s’agit de maîtriser un savoir-faire «Le plongeur sait faire» 4. NIVEAU DE MAITRISE METHODOLOGIQUE : le contenu est relatif à la maîtrise d’une méthodologie d’énoncé et de résolution de problèmes en vue d’assembler et d’organiser les éléments d’un sujet (identifier les relations, raisonner à partir de celles-ci, décider en vue d’un but à atteindre). Il s’agit de maîtriser une démarche. «Le plongeur maîtrise la méthode» Nouveautés : A terme nous devrions également être capable de former des plongeurs à n’importe laquelle des 8 aptitudes élémentaires décrites dans le code du sport. Pour l’aptitude PA1 :

• Pour la partie théorique cela ne change rien : c’est un niveau 1. • Pour la pratique, il devra être capable, en plus des aptitudes du niveau 1, de diriger une

palanquée de 3 niveaux 1 (y compris lui-même) dans la zone 0-12m. Il n’est pas fait mention, dans le code du sport, d’une quelconque compétence en assistance ou sauvetage d’un camarade dans cette zone d’évolution.


Thierry GOMILA 125

3 - Les règles de la présentation par projection informatique a - Les trois règles de l’esthétique

• Homogénéité : Les diapositives doivent se ressembler Les « phrases » doivent avoir la même structure

• Parcimonie : Trop de mots, c’est pire que pas assez. Règle du 36 : 6 mots par ligne, 6 lignes (en moyenne)

• Mouvement : Le sens de lecture de la diapositive doit être facile à détecter (surtout lors de l’utilisation de schémas ou dessins)

b - Les cinq règles du texte

• Minuscule : Les « latins » ont plus de facilité à lire les minuscules que les majuscules (ex : Philosophie vs PHILOSOPHIE)

• Police de caractère Pour les titres, une police sansérif (sans empattements… comme Arial); Pour le texte, une police sérif (avec empattements… comme Times) Pas plus de 2 polices sur une même diapositive

• Taille Les tailles 32 à 44 conviennent bien aux titres Les tailles 18 à 28 conviennent bien au texte

• Forme Les styles Gras, Italique, Souligné, Double ou Ombré doivent être utilisés avec

discernement Les styles doivent être utilisés sur des mots et non sur des phrases Les styles se marient mal sur une même ligne.

• Données : Plusieurs éléments peuvent être présentés plus efficacement en tableau, en graphique ou en dessin.

c - Les règles des jeux de couleurs

• Mariage des couleurs de textes et de fond : Les contraires s’attirent et forment les meilleurs mariages

• Selon plusieurs auteurs spécialisés dans les présentations : pour des présentations électroniques, les fonds sombres sont plus appropriés.

• En contrepartie, le texte doit de préférence être d’une couleur vive • Cette règle peut être remise en question selon la salle où la présentation aura lieu.

Note: Le jeu de couleurs doit être adapté à la luminosité de la salle. Dans une salle où on a le contrôle total de l’éclairage, la règle du « fond sombre, texte clair » donne de très bons résultats. Dans une salle où la lumière naturelle est importante, le spectateur préférera un « fond clair, texte sombre ». Dans le doute, il faut utiliser un « fond clair, texte sombre ».

VI. ORGANISATION ET CONDUITE D’UNE...

Documents

Transcript of VI. ORGANISATION ET CONDUITE D’UNE...