VEINE #09 THE ENERGETIC ISSUE

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A magazine focusing on art & fashion

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Interviews of Alan Taylor, Al Que Quiere, Benjamin Schmuck, Gidge and Studio Brichet Ziegler. Photo shoots by Andreas Waldschütz, Chiara Predebon, Dorothée Murail and Yuji Watanabe, article on Jacque Shaw by Xavier Sweeney. With the collaboration of Stock 71 and Julien Magalhaes.

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A magazine focusing on art & fashion

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Ola.Ce numéro a mis du temps à sortir. Il correspondait à une période de l’année cruciale pour

nos vies personnelles, et nous avions besoin de nous concentrer sur d’autres choses. Faire les choses dans l’ordre.

C’est justement notre crédo, depuis le tout début. Déjà deux ans, et Veine avance à petits pas, mais de façon certaine. Nous savons qu’il ne faut brûler aucune étape, au risque de devoir revenir en arrière. Et nous ne voulons pas perdre de temps.

Ce numéro est donc, encore une fois, le plus évolué à ce jour. Jusqu’au prochain sans doute. Notre contenu s’affine, mais nos horizons s’agrandissent. Un artiste, un designer, au lieu de trop, avec qui nous avons eu le temps d’échanger, de dialoguer. Du design, avec deux studios éloignés dans l’espace, différents dans la démarche, et toujours des éditoriaux, qui se rapprochent eux aussi à chaque fois un peu plus de l’esthétique que nous recherchons réellement, et nous permettent de commencer à tisser des liens avec des gens qui, nous l’espérons très fort, continuerons d’évoluer avec nous.

Nous élargissons également notre collaboration avec Stock-71, qui apportera une partie musique à nos prochains numéros, par le biais d’interviews ou d’articles. Et puisque l’on parle d’articles, nous en avons pour vous, toujours dans l’idée de rendre notre contenu plus intéressant et dynamique. Ce qui commence avec Xavier Sweeney.

Enfin, les chroniques des défilés disparaissent, pour trouver leur place sur notre site, où elles seront plus à même d’êtres lues et échangées.

Encore une fois, ce n’est qu’un début donc, mais comme notre thème, nous sommes bourrés d’énergie.

Bonne lecture.

Guillaume FerrandRédacteur en chef

Anne WissDirection artistique

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Ola.This issue took some time to come out. It was matching a crucial time of the year for our

personal lives, and we had to focus on other things. Do things in order.

Hopefully, this always has been our credo. Two years already, and Veine is growing by making baby, but concrete steps. We know we must not jump the gun, at the risk of being forced to walk back. And we don’t want to lose any time.

For all those reasons, this issue is, one more time, our most evolved. Until the next one obviously. Our content is getting sharper, but our vision spreads. One artist, one designer, instead of too many, with who we’ve been able to exchange, to discuss. Some design, with two studios distant in space, different in steps, and as always, editorials, that are getting closer and closer of the exact aesthetic we’re looking for, and allow us to meet people who, as we really hope, we’ll keep evolving with us.

We also made a new step in our collaboration with Stock-71, who will now bring a music part to our next issues, through interviews or articles. Talking about articles, we have some now, always following the idea of making our content more interesting and dynamic. Which starts with Xavier Sweeney.

Finally, the catwalk reviews disappear to find a better place on our website, where they should be more read and shared.

Again, this is just the beginning, but as our theme says it, we’re full of energy.

Good reading.

Guillaume FerrandEditor in chief

Anne WissCreative Direction

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CoverCaitlin D. @ Boom Milanby Chiara Predebon

Interviews6 Benjamin Schmuck14 Alan Taylor46 Gidge by Stock 7160 Studio Brichet Ziegler by Julien Magalhaes86 Al Que Quiere

Photoshoots22 Hattie Watson by Yuji Watanabe50 Street is neat by Chiara Predebon70 A Walk in Stone by Dorothée Murail and Marine Gaillard94 Kinetic by Andreas Waldschütz

Article108 A conversation with Jacque Shaw by Xavier Sweeney

TeamRédacteur en chefGuillaume Ferrand

[email protected]

Direction artistiqueAnne Wiss

[email protected]

Advertising — Submission — Love [email protected]

Everything elsehttp://veinemagazine.fr

Crédits2-3 Google Images "energetic"

4-5 http://www.policymic.com/articles/39229/twerking-youtube-san-diego-high-school-students-suspended-for-twerking-video

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Alan TaylorAl Que Quiere

Andreas WaldschützBenjamin Schmuck

Chiara PredebonDorothée Murail

GidgeStudio Brichet Ziegler

Jacque ShawYuji Watanabe

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Benjamin

SchmuckTenter d'atteindre.

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Veine MagazineTu as toujours voulu

être photographe ? Quel est ton parcours ?

Benjamin Schmuck N'ayant pas vraiment le profil dé l’élève modèle j'ai dû m'orienter après le collège vers des études professionnelles. À seize ans, mon intérêt pour les arts visuels m'a dirigé vers la photographie plus que vers la chaudronnerie. J'ai enchaîné un CAP photo puis un BAC pro photo. Quatre longues années qui me donnèrent réellement goût pour ce médium et qui m’ont poussé à continuer ma formation à l'école des Gobelins dont je suis sorti en 2012 à l'âge de vingt et un ans. Mon parcours a finalement été très scolaire malgré moi, j'espère que mon travail et ma vision de la photographie ne le sont pas.

Que cherches-tu à transmettre dans tes images ? J’essaie d’avoir une approche un peu expérimentale dans la construction de mes séries. La post-production est un exercice très exigeant à mes yeux et me prend souvent énormément de temps. J’essaie de déceler derrière la surface des images une sorte de profondeur où je n'ai plus pied. Il y a une forme d'accident où le potentiel de l'image, de la scène, ne me saute jamais aux yeux au moment de la prise de vue, ni même au moment de la première lecture. C'est cette chose impalpable que j'aimerais transmettre dans mes images. Je cherche à faire des images sans artifices, dans lesquelles on se perd un peu. Le traitement très doux des contrastes et des couleurs y participe, mais je pense en être encore bien loin. J'ai remanié la quasi-totalité de mon travail en 2012, il en est sorti une série d'une vingtaine d'images intitulée La Vague qui a été mal relayée sur internet, qui est malheureusement, je crois, le support le moins adapté à cette série, et pour cause : elle parle de lenteur.

Serais-tu capable de définir un sujet de prédilection ? Un fil conducteur traversant l’ensemble de ton travail ? Je suis assez curieux, je me sers clairement de la photographie pour me porter sur des sujets, des domaines qui me sont inconnus. Si ce cadre m'enrichi, ce n'est

pas pour autant le sujet de mon travail. Par exemple j'ai photographié en 2011 des anciens incorporés de force Alsaciens et aujourd'hui je m'intéresse à ce qu'il reste d’eux une fois qu’on leur retire cette étiquette. Décontextualisés, on ne voit plus que la manière dont les gens et les choses font corps avec l'espace. Cette idée du mimétisme, je crois, est présente dans la totalité de mon travail.

J’ai l’impression que tu voyages beaucoup. Cette question du déplacement,

de l’errance est-elle importante pour toi ? J'ai la chance de voyager pas mal, oui, et cette question d'errance est importante pour moi, même si le lieu de déplacement importe de moins en moins. Depuis m'a sortie d'école, la pratique du portrait « de commande » ainsi que l'utilisation d'un

appareil numérique (et donc le faible coût de production), m'ont vraiment donné goût à produire sur Paris.

T’intéresses-tu aux travaux d’autres photographes émergents, comme certains que nous avons pu interviewer (Osma Harvilahti, Bryan Schutmaat, Delaney Allen, Jessica Auer…) ? Je suis un peu un boulimique de l'image. Je regarde chaque jour un nombre incalculable d'images sur internet et suis de très près les travaux de photographes qui évoluent dans mon milieu. J'adore le travail d'Harvilahti et sa très grosse maîtrise de la couleur ainsi que ses aplats de noirs et me retrouve beaucoup dans l'approche de la nature qu'a Delaney Allen.

Que penses-tu du statut de la photographie aujourd’hui ? Dirais-tu qu’il y a une nouvelle génération, voir une nouvelle école de photographes ? Je suis assez jeune, ma vision de la photographie ne s'étale pas énormément dans le temps, mais je crois que la photo créative revient vraiment en force avec l'augmentation de tout les supports un peu alternatifs. J'ai la chance d'avoir vu naître internet et son flux d'images

Je suis un peu un

boulimique de l'image.

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absolument incroyable dans lequel on trouve autant de merdes que de petites pépites. Les artistes sont très forts et font évolué le truc à grande vitesse. L'idée du photographe « de portrait » ou de celui « de paysage » s'efface de plus en plus et c'est bien ! Maintenant on photographie tout ! Assez révélateur je trouve, c'est la hausse de la nature morte « à base de tout et de rien » comme peuvent la pratiquer Nico Krijno, Thomas Albdorf ou encore Johan Rosenmunthe. Cela fait appel à un nouveau sens où le photographe devient un peu sculpteur, type de créativité que je n'avais pas vu avant à si grande échelle dans la photographie. C'est vraiment enrichissant de produire autour de tout ça !

T’intéresses-tu /Pratiques-tu d’autres

médiums artistiques ? Je m'intéresse aux autres médiums mais ne pratique pas. J’aimerais comprendre comment marche la photographie avant de m’aventurer dans les méandres d’autres pratiques artistiques.

L’histoire de l’art, les références sont-elles importantes pour toi ?

Puises-tu certaines pistes de création dans l’art, la littérature, la musique… ? J’ai étudié l’histoire de l’art, je passe mes journées à regarder des images et je tuerais sans doute pour un Eggleston ou un Ghirri dans mon salon. Tout ça m’influence et c’est sans conteste la qualité de certains travaux qui me pousse a photographier.

Quels sont tes projets pour cette année ? J’ai commencé il y a six mois une série sur notre approche du ciel et de l’espace que je continue encore aujourd’hui et que j’espère avoir terminé pour la fin de l’année. Sinon je pars aux Etats-Unis quatre mois et espère y faire beaucoup d’image.

Retrouvez Benjamin sur internet via :

www.schmuck.fr

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Veine MagazineHave you always wanted to

be a photographer ? What is your career path ?

Benjamin Schmuck Not having the exact profile of a model student, I had to look at professional studies after medium school. When I was sixteen, my interest in visual arts lead me to photography more than boilermaking. I graduated with a CAP photo and a BAC pro photo. Four long years that really gave me the taste of this medium and pushed me to pursue my training at the Gobelins school, in Paris, from I graduated in 2012 at the age of twenty one. Finally, and despite of me, my path is very scholar, I hope my work and my vision of photography are not.

What do you try to convey through your images ? I try to have a kind of experimental approach in the building of my series. The editing is a very demanding exercise to me, and usually takes a lot of time. I try to find, under the surface of images, a kind of deepness where I’ll be out of depth. There’s a sort of accident in the image and the scenery’s potential that never appear to me during the shooting, or even when I « read » my images for the first time. It’s this unreachable thing that I’d like to convey. I want to make straightforward images, in which you can lose yourself a bit. The very soft treatment of contrasts and hues help it, but I think I’m still really

far from it. I reworked most of my 2012 work, and what came out is a series of images called La Vague that hasn’t been well shared on the Internet, which was, unfortunately, the less relevant medium for it, for a good reason : it treats of slowness.

Would you be able to define a main subject ? A thread running along your whole body of works ? I’m pretty curious, I clearly use photography to treat of subjects and fields I’m not familiar with. If this idea enriches me, I couldn’t talk about it as the main subject of my work. For example, in 2011 I photographed veterans of the Alsatian forces, and what I’m interested in today is to see what’s left of them once they got rid of this tag. Out of context, you don’t see the way people and space interact anymore. This idea of mimicry is, I think, visible in all my different projects.

I have the sensation that you travel a lot. Is this concept of moving, of wandering, important to you ? I have the chance to travel a lot, that’s true, and this wandering idea is important to me, even if I care less and less about the destination. Since I got out of school, the practice of « ordered » portraits and the use of a digital camera (and hence the low production costs) really gave me the taste to produce in Paris.

Do you watch the works of other emerging photographers, like the ones we had the chance to interview (Osma Harvilahti, Bryan Schutmaat, Delaney Allen, Jessica Auer…) ? I’m a bit of an images bulimic. Everyday, I watch a countless amount of images on the Internet and follow very closely the works of photographers who evolve in my field. I love the work of Harvilahti and his perfect mastery of colours, such as his black solid colour fills, and I find a lot of myself in Delaney Allen’s approach of nature.

What do you think of the current status of photography ? Would you say there’s a new generation, or even a new school of photographers ? I’m still quite young, my vision of photography is obviously not very old, but I think creative photography is having a real strong comeback with the uprising of all the alternative mediums. I had the chance to testify of the birth of the Internet, and of its absolutely stunning flow of images, in which you can find as much shit as little treasures. Artists are really strong and make this thing evolve so quickly. The idea of « portrait », or « landscape » photographers is disappearing, and it’s great ! Now we photograph everything ! Something revealing is the growing of « all and nothing » still lifes,

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There’s a sort of accident in the image and the scenery’s potential that never appear to me during the shooting, or even when I

« read » my images for the first time.

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as Nico Krijno, Thomas Albdorf or even Johan Rosenmunthe can practice it. It calls on a new sense where the photographer becomes a kind of sculptor, a creativity that I’ve never noticed at such a high scale in photography before. It’s really enriching to produce with all this !

Are you interested in / do you practice other mediums ? I’m interested in other mediums but don’t practice any. I’d like to understand how photography works before diving in the meanderings of other artistic practices.

Are History of art, references important to you ? Do you find some creative tracks in art, literature, music… ? I studied the History of art, I spend my days watching images and I could kill to hang an Eggleston or a Ghirri in my living room. It influences me and the quality of some works pushes me to photograph with no doubt.

What are your upcoming projects for this year ? Six months ago, I started a series treating of our approach of sky and space, I’m still on it and I hope I’ll end it for the end of the year. Besides, I’m traveling to the United States and hope to shoot a lot.

Find Benjamin on the Internet through :

www.schmuck.fr

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Veine MagazineAprès avoir eu ton diplôme

en 2010, tu as travaillé avec différents designers, comme Simone Rocha ou McQueen, avant de lancer ta marque en 2011. Comment vont les choses pour toi ? Est-ce difficile de tenir une marque indépendante aujourd’hui ?

Alan Taylor Les choses vont très bien, j’ai de grandes choses prévues pour 2013. Ça a été dur de lancer ma propre marque, mais maintenant je travaille sur mon label et suis désireux d’évoluer.

Comment en es-tu venu à la mode, et pourquoi ? En fait, je suis tombé dedans. Je suis entré en classe préparatoire à l’Université, ai vu ce que les gens faisaient au département mode, et ai été fasciné. J’ai toujours eu une fascination pour la construction des choses en général, donc ça a tout de suite fonctionné.

Que cherches-tu à partager dans ton travail ? Es-tu plutôt un designer technique, cherchant à moderniser les codes de la mode masculine, ou suis-tu un concept, une idée principale qui traverse l’ensemble de ton travail ? Mon travail est toujours énormément

basé sur des concepts, mais je cherche l’équilibre entre la création abstraite et conceptuelle, et la viabilité commerciale.

Tu as travaillé pendant trois saisons avec Simone Rocha. Qu’as-tu tiré de

cette collaboration ? Être avec Simone a été fantastique, car j’ai pu découvrir le business d’un bout à l’autre. De tout ce que tu peux apprendre à l’Université, il est impossible de comprendre l’industrie jusqu’à ce que tu y sois complètement immergé.

Pourrais-tu expliquer l’utilisation du tweed dans ta collection automne/hiver 2013 ? Je collabore étroitement avec Magee Tweeds, une entreprise familiale vieille de six générations basée dans le nord-ouest de l’Irlande. Je travaille avec eux parce qu’ils ont les même valeurs pour leurs tissus que moi pour mes créations, ils sont solidement ancrés dans l’héritage mais cherchent constamment à moderniser leur travail.

Penses-tu que tu pourrais faire de la femme un jour ? Absolument, je m’en tiens à l’homme pour l’instant afin d’aiguiser ma pratique et mon style.

C’est comment de vivre à Londres, lorsque l’on est de Dublin ? Est-ce que l’Irlande est importante pour toi ? Pour

Alan

Taylor —Déconstruire et maîtriser.

ton inspiration, tes créations ? J’aime être à Londres, il y a ici une population incroyablement créative qui cherche constamment à pousser les frontières de la mode contemporaine. Je m’inspire constamment de différents aspects de l’Irlande, culturellement et par le biais de l’art et de la littérature.

Quelles sont tes sources principales d’inspiration ? J’ai différentes sources d’inspiration, allant de l’art à la littérature, des films à la photographie. Je dirais que la sculpture et l’installation des années quarante ont une grande place dans mes références.

Si tu devais nommertrois choses que tu

souhaites absolument faireen, disons, trois ans,quelles seraient-elles ? Défiler à la London Fashion Week, visiter le Japon, et prendre un chien.

Retrouvez Alan sur internet via :

www.alantaylordesign.co.uk

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Veine MagazineAfter graduating in 2010,

you’ve worked with several designers, like Simone Rocha or McQueen, before launching your own brand in 2011. How are things going for you ? Is it hard to run your own independant brand nowadays ?

Alan Taylor Things are going very well, I have big things planned for 2013. I think it has been hard to run your own independent brand at any point, but I’m just working on my own label and I am eager to grow.

How did you come tofashion, and why ?

I actually fell into fashion. I went into foundation year in University and saw what people were doing in the fashion department and was facinated. I always have had a facination with the construction of everything so it just worked.

What do you aim to translate in your work ? Are you more a technical designer, trying to modernize the codes

of menswear, or do youfollow a concept, a main idea running through your whole body of work ? My work is always heavily concept based but I am trying to achieve the balance between abstract conceptual design and commercial viability.

You worked with Simone Rocha for three seasons. What did you learn out of this collaboration ? It was amazing being with Simone for this time as I got to see the business for the grow right from the ground up. As much as you develop in University you can never understand the industry until you are fully immersed in it.

Could you explain the use of tweed in your autumn/winter 2013 collection ? I work closely with Magee Tweeds, a sixth generation family business based in the North West of Ireland. I work with them as they have the same values with their fabrics as I do with my

designs, they have a solid root to their heritage but are constantly pushing their work in a contemporary way.

Do you think you could design womenswear one day ? Definitely, I am sticking to menswear for the moment so I can properly hone my voice and style as a designer.

How is it to live in London while being from Dublin ? Is Ireland important for you ? For your inspiration, your creations ? I love being in London, there is an incredible creative population here that is constantly pushing the boundaries of contemporary Fashion. I am constantly inspired by different aspects of Ireland, culturally and through art and literature.

What are your main sources of inspiration ? Are you interested in art, literature ? I have varied sources of inspiration from art and literature to films and photography. I would say that sculpture and installation art from the 1940’s onwards play a big part in my inspiration.

If you had to name three things you absolutely want to do in, let’s say, three years, what would they be ? Have a solo catwalk show in London Fashion week, visit Japan, and get a dog.

Find Alan on the Internet through :

www.alantaylordesign.co.uk

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Photography Yuji Watanabe

Model Hattie Watson

Hair Aiko Sato

Make-Up Rayoung Kim

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Stock-71Salut Gidge !Gidge

Salut !

Qui êtes-vous ? Nous sommes des producteurs de musique électronique. On peut aussi dire que nous sommes artistes, si vous voulez un mot plus poétique, mais nous sommes des producteurs.

Comment définiriez-vous l’esprit de Gidge ? Comme beaucoup de producteurs aujourd’hui, nous partageons l’idée que la musique dansante n’a pas à manquer d’émotion. La musique dansante sans âme n’est rien d’autre que ça : sans âme. Et bien qu’il n’y ait rien de mauvais à ça — nous aimons la techno « four-to-the floor » comme n’importe qui — nous cherchons quelque chose de plus. Il n’y a pas de raison à ce que les gens qui dansent ressentent quelque chose en même temps. Nous voulons donner aux gens la sensation d’être ailleurs, comme lorsque vous lisez un très bon livre, ou regardez un film. Nous voulons que les gens se perdent dans notre musique.

Décrivez votre musique en cinq mots. Électronique, organique, mélancolique, vaste et boisée.

Laquelle de vos chansons serait la meilleure pour plonger dans le monde des sirènes ? For Seoul, Pt II, évidemment !

C’est quoi la musique, pour vous, aujourd’hui ? Pour nous, la musique, c’est lorsque que quelqu’un se dépasse pour créer quelque chose de vraiment bon. Maintenant que toute personne possédant un ordinateur peut être un producteur il y a énormément de nouvelle musique qui fait surface, de tous les endroits du monde. Pour nous, la bonne musique ce sont les albums, par exemple, (oui, nous préférons toujours le format « album » aux autres façons de distribuer la musique) qui se démarquent, ceux qui vont durer et devenir quelque chose de plus grand au fur et à mesure du temps.

Quoi de neuf pour vous ? Nous travaillons sur un EP qui sera largement inspiré des forêts de chez nous, dans le nord de la Suède.

Pourquoi être venus à Paris ? Nous avions besoin de changer de paysage. Nous aimons Paris. Nous aimons avoir la possibilité de boire du vin à 14h et un café à 23h, plutôt que l’inverse. Nous avions également des amis ici, donc nous nous sentions déjà un peu à la maison.

Quelle est la meilleure chose dans le fait d’être un musicien suédois basé en France ? Les artistes de musique électronique suédois ont une bonne réputation en Europe, donc nous pouvons remercier tous nos talentueux frères et soeurs pour ça. Ils ont tracé le chemin pour nous, et nous n’avons plus qu’à le suivre. Cependant, cela

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veut aussi dire que nous avons une certaine pression. Les gens en attendent beaucoup lorsqu’ils savent que vous êtes suédois.

Écrivez une nouvelle chanson nommée « Veine ». Jon Hopkins l’a déjà fait.

Dites-nous un secret. Vous d’abord.

Quelle est la recette de votre succès ? Aussi longtemps que nous aimerons ce que nous faisons en nous sentant en accord avec nous-même, nous aurons une base solide pour produire de la bonne musique. Mais l’ambition, et être conscient des buts que tu t’es fixé sont également très importants. Dans ce business, personne ne fera le travail à votre place, donc il faut être prêt à travailler dur pour obtenir ce que l’on veut.

Votre enfant rêvé ? Nous nous aimons, mais nous ne sommes pas encore prêts à avoir un enfant.

Le nom de votre prochain morceau ? T.I.N.A.P (Gidge Remix)

Retrouvez Gidge sur internet via :

soundcloud.com/gidgeofficial

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Dans ce business, personne ne fera le travail à votre place, donc il faut être prêt à travailler dur pour obtenir ce que l’on veut.

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Stock-71Hello Gidge !Gidge

Hello !

Who are you ? We are electronic music producers. You could also call us artists, if you want a more poetic word for it, but we are producers.

How could you define Gigde’s spirit ? Like plenty of producers today, we share the philosophy that dance music doesn't have to lack emotion. Mindless dance music is exactly that : Mindless. And while there is nothing wrong in that per say — we enjoy basic four-to-the-floor techno as much as the next guy — we want to do something more. We don't see a reason why people shouldn't dance and be able to feel something at the same time. We want to give people the sense of being somewhere else, like when you're reading a really good book or watching a film. We want people to lose themselves in our music.

Describe your music in five words. Electronic, organic, melancholic, vast and wooden.

Wich one of your songs could be the best to dive down the mermaid world ? For Seoul, Pt II obviously !

What is music for you today ? Music for us is when someone goes the extra mile to make something truly great. Now that anyone with a computer can be a producer there is so much new music coming out, from all over the world. For us, good music is for instance the albums (yes, we still prefer the album-format to any of the other new ways of releasing music) that really stick out, the ones that will last and in time become something bigger.

What’s the news ? We're working on an EP that will be inspired largely by the forests of our home in Northern Sweden.

Why did you come to Paris ? We needed a change in scenery. We love Paris. We love being able to have wine at two in the afternoon and coffee at eleven in the evening, instead of the other way around. We also had friends here, so we felt a bit at home already.

What‘s the best about being Swedish musician in France ? Swedish electronic artists have a pretty good reputation in Europe, so we have our many talented brothers and sisters from Sweden to thank for that. They have paved the road for us, and we can simply walk in their path. However, that also means we have a lot to live up to. People expect a lot when they hear you are from Sweden.

Write a new songcalled « Veins ».

Jon Hopkins already did that.

Now tell us some secrets. You first.

What’s the recipe ofyour success ? As long as we enjoy what we are doing and feel that we're being true to ourselves, we have a good foundation for making great music. But ambition and being aware of your goals is also very important. In this business, no one will do your work for you, so you need to be willing to work hard to get what you want.

Your dream child ? We love each other, but we're not quite ready for a child yet.

The name of your next track ? T.I.N.A.P. (Gidge Remix)

Find Gidge on the Internet through :

soundcloud.com/gidgeofficial

We don't see a reason why people shouldn't

dance and be able to feel something at the same

time.

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is neatPhotographer Chiara Predebon

Stylist Yosephine MelfiModel Caitlin D. @ Boom Milan

Make up/ hair Serena Congiu

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Brichet & ZieglerInterview— Julien Magalhaes

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Veine MagazineBonjour Caroline Ziegler

et Pierre Brichet, pouvez vous vous présenter ?

Quel est votre parcours ?Pierre Brichet Je ne me destinais pas au design au départ, j'ai d'abord suivi un parcours d'ingénieur mais je me suis rapidement rendu compte que ce n'était pas fait pour moi, alors j'ai tenté le concours de l'ENSAD de Paris et j'ai eu le chance d'en sortir quelques temps plus tard diplômé en design d'objets. Après ça, j'ai, entre autres, travaillé successivement avec les Radi Designers et chez Normal Studio, et parallèlement je participais au collectif Dito, où j'ai rencontré Caroline.

Caroline Ziegler Pour ma part, j'avais fait mes études à l'ESAD de Reims, et à l'époque où j'ai rencontré Pierre, je travaillais dans quelques agences en free-lance. Après avoir réfléchi un moment à l'idée de donner au collectif Dito, qui se composait au départ de seize personnes venant d'horizons très différents, une forme plus professionnelle, nous avons commencé avec Pierre à travailler pour notre propre studio. Petit à petit, BrichetZiegler a pris de plus en plus de place dans notre temps de travail, pour devenir notre activité principale depuis vraiment un an et demi.

De quelle manièretravaillez-vous ?

Comme on a commencé à travailler sans avoir de commandes de clients, on a gardé cette habitude de dessiner des choses très librement. On part d'une idée, ou de l'envie de travailler une matière : c'est ce qu'il s'est passé un jour avec le verre par exemple. Une fois que l'on a eu un projet qui tenait à peu près la route, on a contacté le CIAV de Meisenthal, qui est un centre de recherche verrier pour designers et artistes. Notre idée leur a plu et ils nous ont par la suite invités plusieurs fois à travailler avec leurs souffleurs. Même si parfois on soumet directement nos projets à des éditeurs, cette démarche de partir d'une envie qui nous est propre nous est restée, ça nous permet aussi d'avoir pas mal de projets en réserve, ou de pouvoir ré-interpréter une idée de départ qui prend une autre direction suite à la rencontre avec un autre artiste, un autre besoin…

Nous avons remarqué quelques belle collaboration parmi votre portfolio,

c'est une façon de diversifier votre production ? Ça nous plait beaucoup de travailler avec des artisans, ou des petites maisons d'édition de design, de se saisir de ce qu'ils ont à proposer et de s'adapter à leurs outils. Les projets que l'on dessine se développent forcément de façon conjointe. Pour les étagères Y a pas le feu au lac par exemple, on a travaillé avec une petite entreprise familiale, à la base spécialisée dans les chevilles de bois. Leur ambition de se lancer dans le meuble nous a donné l'occasion d'utiliser au mieux leur savoir-faire, et a en plus été le lieu d'un ping pong avec une graphiste jointe au projet. C'est ça l'intérêt pour les deux parties : de notre côté on peut anticiper autant que possible les questions qui se posent à la production des objets que l'on dessine, notamment grâce à la formation de Pierre, et de l'autre, les artisans mettent leur habileté au service de notre projet.

Qu'est-ce qui vous amuse dans votre pratique du design ? Tous les projets que l'on entreprend sont susceptibles de nous amuser. C'est à chaque fois un terrain d'expérimentation, que ce soit dans la forme ou dans le matériau, on essaie de se renouveler à chaque fois en s'adaptant aux contraintes qui se présentent à nous. D'autant plus que les phases d'un seul projet sont tellement différentes qu'on arrive à se surprendre nous-mêmes du résultat. Le croquis, la modélisation, la maquette, tout se passe dans la discussion et l'échange, jusqu'à ce que l'objet devienne cohérent,

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Le croquis, la modélisation, la maquette, tout se passe

dans la discussion et l'échange, jusqu'à ce que l'objet devienne cohérent, intelligent et intelligible.

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intelligent et intelligible. C'est aussi très stimulant de trouver aujourd'hui en France des fabricants ou des petits éditeurs qui sont passionnés par ce qu'ils font et motivés par nos projets. C'est vrai que c'est un travail de longue haleine pour réussir à les trouver, mais ces rencontres en valent la peine, aussi bien professionnellement qu'humainement, c'est aussi pour ça qu'on arrive à passer du temps sur nos projets. Trop d'ailleurs, parfois.

Vous qui êtes designers, vous vous êtes attaqués à l'espace en repensant les locaux

de l'imprimerie du Marais, ce changement d'échellea-t-il changé votre façonde travailler ? L'imprimerie du Marais avait déjà fait venir deux décorateurs d'intérieur avant de faire appel à nous. Leurs locaux sont très particuliers parce qu'ils sont situés en plein Paris, dans des espaces très disparates, où se côtoient des commerciaux, des artisans et des machines énormes, et ne correspondaient pas vraiment à leurs besoins. Tout s'y était accumulé avec le temps sur un mobilier des années soixante-dix, et quand on est arrivés là bas il nous a fallu faire une longue enquête auprès du personnel, pour réussir à cerner leurs besoins, rendre l'espace plus cohérent et répondre à une vraie demande de mobilier. Ça été un projet assez long, qui nous a demandé beaucoup de présence sur place, et qui a au final donné naissance à environ une cinquantaine de meubles. C'est ce qui fait vraiment la différence entre un projet que l'on présente quasiment tout prêt à une maison d'édition, et une commande qui doit répondre à des besoins spécifiques. On voit comment les gens utilisent nos meubles et les font vivre, c'est très enthousiasmant. Et le projet s'est gonflé au fur et à mesure : au départ nous n'étions censé refaire qu'une toute petite partie de leurs locaux, et finalement tout ou presque est passé par notre crayon, jusqu'aux petits accessoires de bureau.

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Vous avez tous les deuxdes parcours assez

différents, qu'est-ce qui fait quevous fonctionnez bienen tant que duo ? On est pas mal complémentaires, c'est d'ailleurs de là que naissent la plupart de nos projets : de la discussion autour de nos visions et façons d'attaquer un projet. Du fait des contradictions qui peuvent naître entre nous, on pousse l'évolution de nos idées. C'est quelque chose qu'on avait déjà expérimenté dans notre collectif Dito. Mais on prend part quasiment de manières égale à tous les projets, après c'est simplement notre manière d'attaquer un travail qui nous différencie. Caroline est peut-être plus portée sur le dessin et moi sur la 3D, même si on fait chacun de l'un et de l'autre, mais c'est vrai que ces différences s'atténuent aussi à mesure qu'on travaille ensemble, c'est un rythme que l'on prend, petit à petit.

Dans votre projet Pleats & Rollup vous avez laissé une place à l'accident, à l'irrégularité de la main, qui contraste avec le reste de votre travail, pouvez vous nous en dire plus ? Il faut réinscrire ces objets dans leur contexte : ils sont nés de workshops organisés par l'atelier BL119, installé

à Saint Etienne, qui s'inscrit dans une démarche assez fédératrice d'organiser des expo, des événements, où pas mal de designers sont conviés. Pour Pleats & Rollup, on avait été invités à travailler avec un couple de céramistes dans la Loire pendant trois jours, et la charte était de faire nous-mêmes les objets qu'on allait proposer. Plutôt que de chercher à maîtriser des techniques trop compliquées pour les assimiler en si peu de temps, on est partis sur le principe de travailler la matière de la façon la plus brute possible. On aurait pu effacer les imperfections, passer du temps à lisser la terre, mais on voulait que ça parle de la façon dont elle avait été travaillée, des gestes réalisés pour la former. Ça ne nous intéressait pas d'arriver avec un dessin figé et d'essayer de façonner l'objet qui y ressemblerait le plus possible. Cette approche nous a en plus permis de produire une petite série d'objets qui correspondent à leur contexte, pour nous c'était ça l'essentiel.

Et pour le projet Banquise, qui est dans la même veine ? Pour la biennale de Saint Etienne de cette année, le studio BL119 avait proposé de créer une petite manufacture autour du plâtre. De notre côté on s'est posé la question de la production, la contrainte étant que l'objet soit moulable. On a choisi de faire le moule et de créer une interaction à la fois avec les gens qui allaient mouler le plâtre, et avec ceux qui allaient acheter l'objet. On a travaillé avec des pigments de couleurs, en faisant plusieurs essais, et en laissant le côté aléatoire du mélange. Quand les petites ailettes de l'objet sont cassées, pour obtenir la forme finale, on peut découvrir ces espèces de motifs colorés et granuleux, qui laissent aussi une trace de cette action.

Si vous aviez une enviepour la suite ?

Pourquoi pas une galerie. Ça nous permettrait de pousser plus loin des projets que l'on ne peut pas faire dans un contexte d'édition, parce qu'on n'est pas sur les mêmes prix ou sur les mêmes temps de développement ou de savoir-faire. On aimerait bien aussi s'essayer à du design industriel, sur de l'électroménager par exemple.

Quels conseils donneriez vous à de jeunes designers qui souhaiteraient débuterun collectif ? Avant de fonder un collectif, l'agence c'est quand même un bon exercice, on y apprend beaucoup. Surtout quand on en visite plusieurs, ça facilite un certain éclectisme dans son travail qui est vraiment nécessaire. Ça semble difficile aujourd'hui de commencer sa vie professionnelle par un collectif, surtout si on n'a pas auparavant monté son réseau en agence, en ayant bossé pour des gens qui se souviennent de nous et qui nous aident à travailler ensuite. C'est un passage qui complète vraiment l'apprentissage de l'école, ça force à prendre conscience des réalités économiques du métier, des temps de rendu très courts aussi, on n'a pas autant le temps de penser au discours de son objet qu'à l'école. Ça apprend à aller à l'essentiel.

Retrouvez le studio Brichet Ziegler sur internet via :

www.studiobrichetziegler.com

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Veine MagazineHello Caroline Ziegler and

Pierre Brichet, could you introduce yourself ? What is your career pathway ?

Pierre Brichet I wasn’t planning to study design at first, I followed an engineering cursus but quickly realized it wasn’t made for me, so I tried to enter the ENSAD in Paris and had the chance to come out a few years later with a diploma in objects design. After that, and amongst other things, I worked with the Radi Designers and then for Normal Studio, while taking part of the Dito collective, where I met Caroline.

Caroline Ziegler Personally, I studied at the ESAD in Reims, France, and when I met Pierre, I was freelancing for some agencies. After thinking to give the Dito collective, which was at first made of 16 people coming from very different horizons, a more professional shape, Pierre and I started to work for our own studio. Step by step, BrichetZiegler took more and more space in our work schedule, to finally become our main activity since a year and a half.

How do you work ? Since we started to work with no clients orders, we kept this habit to draw things very freely. We talk about an idea, or about the desire to use some matters : this is what happened with glass for example. Once we found a roughly concrete project, we got in touch with the CIAV of Meisenthal, France, which is the glass center of research for designers and artists. They liked our idea and then invited us several times to work with their glass-blowers. Even if we sometimes directly submit our project to the editors, this very personal way of starting from a desire stayed that way, it also allows us to have quite a lot of projects in mind, or to reinterpret an idea that will take another direction after we meet with an artist, or find another need…

We’ve noticed some beautiful collaborations in your portfolio, is it a way to diversify your production ? We really like to work with craftsmen, or little houses of design edition, to use what they have to offer and to adapt to

their tools. The projects we draw inevitably grow with them. For the Y a pas le feu au lac shelves for example, we worked with a little family business, firstly specialized in pegs. Their will to evolve in the furniture production gave us the opportunity to use their skills at their best, and have also been the occasion to collaborate with a graphic designer. This is the interest for both sides : we can, as much as possible, think ahead about the production of objects we draw, notably because of Pierre’s training, and craftsmen can devote their skills to our project.

How do you have fun with the practice of design ? All our projects are potential sources of fun. It’s always a new field of experiment, may it be in the shape or in the material, and we try to renew ourselves everytime by adapting to the constraints. Also, the several steps of one project are so different that even us are sometimes surprised by the final result. The sketch, the modelling, the scale model, everything takes place in discussion and exchange, until the object becomes coherent, intelligent and intelligible. It’s also very stimulating nowadays to find in France craftsmen or small editors who are passionate by what they do and motivated by our projects. It’s a lengthy process to find them, but those meetings worse it, as professionally than humanly, and it’s also for that reason that we can spend so much time on a project. Even too much, sometimes.

You are designers, although you worked with space by rethinking the Imprimerie

du Marais’ office in Paris. Did this change of scale modified the way you work ? The Imprimerie du Marais already had two interior decorators to work for them before contacting us. Their premises are very particular because they’re based in the center of Paris, in disparate spaces, where you can find marketing people, craftsmen and huge machines, and didn’t really match their needs. With time, everything accumulated on 70’s furniture, and when we went there we had to work with employees, to understand their needs, make the space more coherent and fill a real lack of furniture.

It’s been a pretty long project, which demanded

us to be on-the-spot, andthat finally gave birth to nearly 50 pieces. That’s what makes the difference between a project you bring nearly finished to an editor, and an order respecting some specific needs. We see how people use our furniture and make it live, it’s very compelling. Moreover, the project grew up from time to time : at the beginning we were just supposed to work on a very small part of their offices, and we finally redrew nearly everything, even the small desk accessories.

You both have quite different paths, what makes your duo work so well ? We’re very complementary, and this is what most of our projects come from : we talk about our visions and our way to start a new work. From some contradictions that can rise between us, we make our ideas evolve. It’s something we already experimented in the Dito collective. But we’re generally equal on all of our projects, it’s just our way to start them that makes a difference. Caroline may be more attracted to drawing and me to 3D, even if each of us practice them both, but it is true that our differences disappear while we work, it’s a rythm that we take, step by step.

In your Pleats & Rollup project you left a room for the accidental, the irregularity caused by handwork, and

they contrast with the rest of your work. Could you tell us more about that ? It is necessary to replace those objects in their context : they’re born from workshops organized by the studio BL119, in Saint Etienne, France, specialized in exhibitions and events where a lot of designers are invited. For Pleats & Rollup, we decided to work with a couple of ceramists based in the Loire department, in France, during 3 days, and the chart was to create the objects we wanted to show. Rather than trying to master some too complicated technics to be assimilated in such a short time, we decided to work the matter as roughly as possible. We could have erased imperfections, spend time to smooth the clay, but we wanted it to express the way we used it, the gestures made to

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shape it. We were not interested in the idea of coming with a defined drawing and try to create the object as identical as possible. This approach also allowed us to produce a small series of objects matching with their context, and it was essential for us.

And what about the Banquise project, which is in the same vein ? For the Saint Etienne’s biennial of this year, the studio BL119 offered to create a small plaster factory. We wondered about the production, the constraint being that the object had to be moldable. We decided to build the mold and to create an interaction both with people who were going to mold the plaster, and with those who were going to buy the object. We worked with colour pigments, by doing several tries, and by accepting the random aspect of the mix. When the little fins are broken, to get the final result, we discover those kind of colourful and granular patterns, that also leave a trace of this action.

If you had a desire forthe future ?

It could be a gallery. It would allow us to push some objects we can’t realize in an editing context further, because we’re not on the same prices or on the same production and knowledge times. We’d also like to try industrial design, with household appliances for example.

What kind of advice would you give to young designers who would wish to build a collective ? Before creating a collective, agencies are a good exercise, you can learn a lot from them. Moreover when you visit several of them, it allows some eclecticism in your work that is really necessary. It seems hard today to start a professional life with a collective, even more if you haven’t built your network in agencies before, by working for people who will remember you and will help to work after. It’s a step that really completes the school learning, it pushes you to become aware of this work’s economical realities, of the very short rendering times, you

don’t have as much time to think about a project’s concept than in school. It teaches you to aim the essential.

Find the Brichet Ziegler studio on the Internet through :

www.studiobrichetziegler.com

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Photography Dorothée Murail & Marine Gaillard

Stylism Dorothée Murail

Make-up Aline Macouin

Hair Julie Le Bris

Model Jonathan Bauher Heyden@Natalie

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Soyons sérieux, soyons fous.

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Veine MagazineL’identité de Al Que Quiere, et la section

« informations » de votre site, semblent tenir plus du manifeste que de la simple déclaration. Pourrait-il y avoir un moyen de décrire AQQ Design en quelques mots ?

Matthew Sullivan Ce qui m’importe réellement est d’enrichir un discours ; d’être intensément critique et toujours curieux lorsqu’il s’agit de culture.

Qu’est-ce que le « Design » pour vous ? Je commencerais plutôt par définir ce qui, je pense, n’en est pas. Lorsque l’on utilise le terme de « design », ce dont on parle réellement est de « Designer », avec un « D » majuscule, comme dans « Designer de meubles » ou « Designer d’objets ». Ce que ces objets sont, ce n’est clairement pas du design. Ces propositions n’ont rien à voir, d’une quelconque façon, avec l'Ingénierie Physique et Structurelle. Si le Metropolitan Transit Authority (les ponts, tunnels et services de transports de la ville de New York et de Long Island, ndlr.) a besoin de lumières pour leurs projets nocturnes, ils ne vont pas demander à Marc Newson ; ils vont trouver l’artisan qui produit les lumières les plus éclatantes et les plus économiques. Le « Design » prétend être fonctionnel et ergonomique mais ce n’est pas le cas, en réalité ce n’est que la modification de signifiants culturels. Pour reprendre les termes de Christopher Dresser, le « Design » est « une grammaire de l’ornement », que ce soit le Baroque ou le Bauhaus. Parler de « Design » comme quelque chose d’avant tout « utile » est régressif, ennuyant et malhonnête. Pour être encore plus clair, les vrais designers du fonctionnaire et de l’utilitaire sont le temps et le collectif. Une chaise utilitaire, ou une cuillère, sont générationnels. Si Richard Sapper désigne un ensemble de couverts, sa fonction principale est la beauté, sémiologiquement parlant, pas l’utile.

Comment y êtes-vous venus ? Depuis mon adolescence jusqu’à mes trente ans, je suis passé par différents médiums artistiques. Quand la roulette s’est arrêtée pour la dernière fois, c’était sur la case « design de meubles ». Il s’avère que c’était un moment où j’étais prêt à m’installer et à continuer. Bien que j’aime ce que je fais, c’était sans aucun doute un processus arbitraire.

Que cherchez-vous à offrir dans votre travail ? À partager, à transmettre ? Malheureusement je vais devoir me répéter un peu, le travail de AQQ est de mettre la pression sur « La Grammaire de l’Ornement », d’être un herméneuticien du beau.

Est-ce important pour vous de travailler en équipe ? Êtes vous généralement ouverts aux collaborations avec quelqu’un qui ne ferait pas partie de l’équipe ? Ce n’est pas un impératif. La collaboration est comme n’importe quelle relation, tu peux être impliqué par

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paresse, névrose ou santé personnelle. J’aime les collaborations quand elles marchent, mais je ne suis pas voyant, donc parfois ça fonctionne, et parfois ça ne fait que te ralentir.

Qu’est-ce qui vous inspire ? Les idées qui luttent.

As-tu une pratique personnelle, quelque chose tu ne partages, ou ne vends pas ? Je ne crois pas. Bien que ce soit un mode de vie qui évolue beaucoup. Avec un peu de chance, dans dix ans je serai aussi transparent et puissant que du cristal, mais pour l’instant les fenêtres par lesquels je communique sont plutôt sales.

Vous êtes basés à Los Angeles. Es-tu né ici ? Pourquoi cette ville, plus qu’une autre ? Je suis né à Brooklyn, ai grandi à Long Island et ai vécu à New York pendant ma vingtaine. J’ai déménagé à Los Angeles quand j’avais vingt-neuf ans. Los Angeles est une ville qui, de manière générale, résiste au vernis du bon goût. Quand elle brille, c’est souvent naïvement grotesque, en opposition à une ville comme New York qui, lorsqu’elle brille, est profondément grotesque. C’est peut-être mieux comme ça : qu’une ville soit fière d’elle-même, comme New York et les new yorkais le sont, c’est stupide. Ce dont il faut être fier, c’est un ensemble de trucs, une combinaison. Los Angeles est généralement considérée comme une ville superficielle, le niveau zéro de la chirurgie plastique et la Mecque des toxicomanes, mais il ne faut pas être Louis Ferdinand Celine pour savoir que partout où il y a des humains, les choses seront grossières et malhonnêtes.

Quel est le futur de Al Que Quiere pour 2013 ? Ici, j’aimerais citer mon ami Folkert Gorter citant Terence McKenna. Je vais « faire attention et continuer à respirer ».

Retrouvez Al Que Quiere sur internet via :

www.aqqdesign.com

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Avec un peu de chance, dans dix ans je serai aussi transparent et

puissant que du cristal.

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Veine MagazineAl Que Quiere’s identity,

and your « informations » section on your website, seem to be a manifesto more than a simple statement. Could there be a way to describe AQQ Design in a few words ?

Matthew Sullivan All I really care about is adding to a discourse ; to have a voice that is acutely critical and speculatively aspirational as relating to culture.

What is « Design » for you ? I would have to start with what I think design isn't. When we talk of « design » we really mean "Designer" with a capitol "D", as in "Designer Furniture" and "Designer Objects". What these objects are, are clearly not design. These offerings do not, in any serious way, deal with Physics and Structural Engineering. If the Metropolitan Transit Authority (The bridges, tunnels, and transit for New York City and Long Island, ed.) wants flood lights for their night projects, they don't ask Marc Newson to design them ; they find a manufacturer that makes the brightest and most economical lights. "Design" pretends it's functionally and ergonomically inclined but it is not, rather it is the reconfiguration of cultural signifiers. To repurpose Christopher Dresser's term, « Design » is about « the grammar of ornament » whether Baroque or Bauhaus. To speak of "Design" as primarily "useful" is rearguard, boring and dishonest. To make the point even more explicit, the designer of the truly functional, the truly useful is time and it is collective. A useful chair or spoon is made generationally so to speak. If Richard Sapper designs a set of flatware, its main function is beauty by way of semiology (hence the grammar) not broad usefulness.

How did you come it ?

From my teens up 'til my early thirties, I sort of fell through the various mediums of the Fine Arts. When the roulette ball stopped this last time it landed on "furniture design". It happened to be a time when I was ready to settle and pursue. Although I love doing it, it was certainly an arbitrary process.

What do you try to convey through your work ? To share, to transmit ?

Unfortunately I am going to have to be a bit repetitive here, the work of AQQ is to put pressure on "The Grammar of Ornament, " to be a hermeneutician of beauty.

Is it important for you to work with a team ? Are you usually open to collaborations with someone who wouldn’t be part of this team ? It is not imperative. Collaboration is like any relationship, you can get involved because of laziness, neurosis or centered-health. I like collaboration when it works, but I am not a seer, so sometimes it works and sometimes it just slows you down.

What are you inspired by ? Ideas that strive.

Do you have a personal practice, something you don’t share, or sell ? I don't think so. Although this is a fairly evolving way of life. Hopefully in a decade from now I will be as transparent and powerful as a crystal, but for now the windows I communicate through are fairly dirty.

You’re based in Los Angeles, California. Are you from there ? Why this city, more than another ?

I was born in Brooklyn, raised on Long Island and lived in New York City for most of my twenties. I moved to Los Angeles when I was around twenty-nine. Los angeles is a city that, generally speaking, resists a tasteful polish. When it shines it's usually naively grotesque, as opposed to a city like New York, which shines and is thoroughly grotesque. Maybe it's best like this : for a city to be

proud of itself, like New York is and New Yorkers are, is retarded. What's to be proud of, it's just a bunch of stuff, an axis of combination. Los Angeles is generally considered a shallow place, ground zero for plastic surgery and a mecca for crackpots, but you don't have to be Louis Ferdinand Celine to know that wherever there are a bunch of humans, things are going to be pretty gross and dishonest.

What is the future of Al Que Quiere in 2013 ? Here I would like to quote my friend Folkert Gorter quoting Terence McKenna. I will « pay attention and keep breathing ».

Find Al Que Quiere on the Internet through :

www.aqqdesign.com

EN

Design pretends it's functionally and ergonomically inclined but it is not,

rather it is the reconfigurationof cultural signifiers.

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Photography Andreas WaldschützStylism Adia Trischler

Model Benedikt Angerer @wienermodels.comNastassia Yatchuk @modelwerk.de

Hair Patrick GlatthaarMake-Up Stefanie Lamm

Photo assistant Michael obexDigital imaging Christian Friedrich

Thanks to David AunerMarlena Merlin Koenig Volkmar

Geiblinger Wienermodels.com Modelwerk.deSupported by EigensinnigSchauraum für Mode & Fotografe –

www.eigensinnig.at Andrea Pievetz Boutique – www.andreapievetz.comoliver Ruuger -www.oliverruuger.com

Peter Movrin -www.notjustalabel.com/petermovrin

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Dress Rick owens Shoes Stylists own Jewellery available at Andrea Pievetz Boutique

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Coat Peter Movrin Shoes Stylists own

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Coat/Shirt/Pants Hannibal (available at Eigensinnig.at) Umbrella oliver Ruuger Shoes Rick owens

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A conversation with

Jacque Shaw by Xavier Sweeney

En sortant de mon modeste appartement grand comme un carton, je suis déséquilibré par une importante brise typique de Wellington. Cette brise, à laquelle je m’adapte doucement, oblige mon corps à faire des mouvements désagréable et non-naturels afin d’éviter de percuter des objets mouvants… Deux hommes se battent pour transporter un tapis Persan beaucoup trop grand de leur van à un showroom… Une femme s’agrippe avec peine à son landau alors que le vent la précipite dans ma direction. Que l’on m’excuse si j’exagère un tant soit peu la sévérité d’un « léger souffle », je ne vis dans cette ville que depuis trois mois, à peine plus. Après m’être battu avec la tempête donc, j’arrive légèrement en retard au café où Jacque avait suggéré que nous nous retrouvions (la ponctualité et Xavier n’ont jamais vraiment réussi à tenir dans la même phrase). Je m’excuse rapidement mais un élégant « aucun problème » suffit à calmer mes nerfs. Alors que je fouille dans la poche de ma veste à la recherche de mes notes pour l’interview, Jacque propose que nous changions de table afin de s’entendre parler au-dessus du bruit du vent. Perdu dans mes pensées, je n’avais pas réalisé à quel point cela aurait pu compromettre l’interview.

Si Jacque m’explique qu’elle est née et a grandi à « Windy » Wellington, sa peau claire et ses cheveux d’un blond luminescent donnent peu d’indices sur son héritage. Jacques est en fait à moitié indienne. « Lorsque j’étais plus jeune, les gens me demandaient si j’étais adoptée », dit-elle avec un léger rire, faisant référence à la couleur de peau de sa mère. La famille de cette dernière faisait partie des plus de 8000 indiens qui ont migré en Nouvelle-Zélande entre 1951 et 1981. Elle explique

que « la plupart des hommes firent d’abord le voyage pour voir si la Nouvelle-Zélande serait un bon endroit pour s’installer, avant de décider d’y amener femmes et enfants ». Jacque décrit ses parents comme deux personnalités plutôt opposées. « Mon père est professeur de musique — il est calme et pas contraignant. Ma mère au contraire est absolument sérieuse. Elle travaille très dur. La plupart du temps plus de douze heures par jours. Elle ne se teint jamais les cheveux, ou ce genre de choses. Elle n’a pas vraiment d’intérêt pour la mode, mais fait très bien la distinction entre ce qui est beau et ce qui ne l’est pas. Mes parents ne sont définitivement pas mes meilleurs critiques. Mais ils seront toujours prêts à me conseiller si nécessaire, et ne chercheront pas à adoucir leurs propos parce que je suis leur fille ».

Jacque sort diplômée de la Wellington School of Design à la Massey University en 2011, où elle se spécialise en Mode. « Le détail qui m’a poussé à lancer ma propre marque n’est pas encore tout à fait clair ; je pense cependant à un facteur qui y a contribué. Après l’université, j’ai eu quelques vacances et en rentrant chez moi, je me suis rendu compte que je pouvais apporter quelque chose qui manquait à la scène Mode néo-zélandaise. Pendant le lycée, je m’intéressais plutôt à la pratique de l’art, comme la peinture et le dessin. Bien que j’ai suivi des cours de textile et matières, je n’ai jamais vraiment vu mes capacités et mes connaissances comme quelque chose qui pourrait m’affirmer dans ce médium qu’est la mode ». Alors que je bois

Je me suis rendu compte que je pouvais

apporter quelquechose qui manquait

à la scène Modenéo-zélandaise

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mon café, évidemment délicieux (Wellington est connue pour la culture du café), Jacque m’explique à quel point ses collections d’études pouvaient être considérées comme conceptuelles au regard des autres. Ce qui fait tout à fait sens lorsque l’on sait que son autre plan de carrière aurait été d’étudier les Beaux-Arts.

Pendant que l’interview se déroule, je m’intéresse à la présence naturelle de Jacque. Je commence à lui poser une question, elle y répond dans la seconde. D’une certaine façon, elle est capable de comprendre les sentiments que je cherche à faire passer sans réellement réussir à les formuler. Les inspirations de sa seconde collection sont plutôt claires, à savoir l’idée de bonheur qui accompagne les bonbons — la réglisse, sous toutes ses formes, pour être précis. « Je souhaitais créer une collection portable, sans pour autant perdre quoi que ce soit de ce que je cherchais à transmettre ». Avec une espièglerie toute enfantine, Jacque rit et dit doucement «… C’était super drôle ! » Au-delà de la création de cette collection, elle a vécu un certain éclaircissement qui lui a été bénéfique. Elle voit son travail actuel comme l’identifiant mieux en tant que créatrice, et comme lui ayant permis de comprendre ce qu’elle cherche. « Je suppose que l’aspect dominant de l’esthétique que je développe est ce jeu de lignes fortes et de contours. Mes idées vont sûrement évoluer au fur et à mesure du temps, mais je pense qu’après quelques collections de plus, mon « look » sera indubitablement plus raffiné. Et j’accueillerai

ces changements les bras ouverts ».

L’utilisation du noir, du blanc et de touches de rose crée une collection concise

et équilibrée, soulignée par une ligne d’accessoires faits-main.

Je pense que Jacque a les capacités pour se frotter aux plus grosses marques de Nouvelle-Zélande en termes de pièces haut de gamme. En s’adaptant pour mieux répondre aux besoins d’un marché international en perpétuel changement tout en gardant ses valeurs de fond et ses croyances, sa collection printemps/été va sans le moindre doute susciter beaucoup d’intérêt, alors que nous nous approchons de la fashion week néo-zélandaise.

Je souhaitais savoir pourquoi Jacque a décidé de rester en

Nouvelle-Zélande après avoir fini ses études, et en particulier à Wellington. « D’abord, j’ai ma famille ici. Ensuite, je crois que la Nouvelle-Zélande est encore un jeune pays, et Wellington d’autant plus, ce qui pousse les gens, pour la mode en tout cas, à être plus ouverts à de nouvelles idées, et à accepter de nouvelles pratiques, simplement parce qu’il n’y a pas de conservatisme, ou une seule façon de faire les choses. Tout le monde est toujours en train de tenter de nouveaux styles, ou de réfléchir aux différentes façons de faire quelque chose, parce qu’ils ont une liberté sociale. Nous vivons dans une société

qui observe avant d’émettre un jugement. Tous ces facteurs m’ont aidé à cultiver mon processus créatif

jusqu’à ce qu’il est aujourd’hui. La base de l’industrie de la mode néo-

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zélandaise, à savoir Karen Walker et Kate Sylvester, vont continuer à faire ce qu’elles font, alors qu’il y a un vide à remplir. Il y a beaucoup de créateurs et de marques qui ne sont pas particulièrement connus et qui, je pense, vont grandir dans les années à venir, et pousser l’industrie dans une nouvelle direction. Soit elle s’étendra au reste du monde, soit elle prendra une voie complètement différente. Je n’en suis pas sûr, il faut attendre et voir ».

Un peu avant la fin de notre rendez-vous, Jacque me propose de reprendre deux cafés. Conscient de l’heure, j’explique que j’ai un rendez-vous auquel je ne peux échapper avec mon propriétaire. Pour parler de l’absence de chauffage et d’isolation dans le carton qui me sert d’appartement, et de pourquoi les fenêtres ne peuvent pas être véritablement fermées. Je parcours rapidement mes notes de journaliste amateur pour tomber sur quelques questions cruciales que j’avais failli manquer. Je souhaitais savoir dans quel autre médium artistique elle excellerait sans doute le plus. « Je pense que ce serait l’installation. Lorsque j’étais à l’université je passais souvent devant les bâtiments de design industriel et m’émerveillais des techniques et des machines qu’ils utilisaient, ainsi que de ce qui pouvait ressortir de ce qu’ils créaient ».

Et qu’en est-il de ses plans pour l’avenir ? « Je n’ai vraiment rien de gravé dans la pierre, si ce n’est d’espérer pouvoir présenter ma collection printemps/été 2014 à la NZFW dans la catégorie Jeunes Créateurs. Je continuerai de m’exprimer par le biais de la mode et j’espère que quelque chose en sortira. Si non, j’ai au moins la satisfaction d’avoir crée quelque chose dont je suis fière ».

Alors que je songe qu’il faut vraiment que je me rende à mon rendez-vous, Jacque demande si je veux jeter un coup d’oeil rapide à sa collection, rangée à l’arrière d’un showroom/espace de travail partagé (The Design Loft) non loin de là. Le propriétaire pouvait

attendre ! Nous marchons en silence jusqu’au lieu où elle conserve sa précédente collection, toujours disponible à la vente, ce qui n’est dû à aucune gêne ou quoi que ce soit qui puisse bloquer la conversation. Jacque et moi avions parlé… Je pouvais maintenant l’observer dans un espace moins confiné. Ceci me permit de réaliser le haut niveau d’intégrité et de charme qu’elle possède, sans doute même sans le savoir. Bien que l’idée de ne parcourir que rapidement la collection me déplaisait, je savais que je ne pourrais supporter une autre nuit amèrement froide. Et bien que je n’ai pu détailler la collection comme je le souhaitais, je savais que je serais de nouveau sur place la semaine suivante pour saisir quelques images de ses panoplies portées.

À contre-coeur, je la remerciai de m’avoir rencontré, car il fallait que je parte. Je n’ai peut-être que gratté la surface de qui est Jacque Shaw, mais je suis impatient de la voir progresser dans les années à venir.

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Walking from my modest cardboard box of an apartment, I’m thrown off balance by a notorious Wellington breeze. The so-called breeze that I’m slowing coming to terms with causes my body tomake unlikely and unnatural movements in order to avoid collisions with moving obstacles… Two men struggle to transfer an unnecessarily large Persian rug from their van to a basement showroom… A woman barley holds onto a pram as the wind hurdles it in my direction. I can be forgiven for somewhat exaggerating the severity of a ‘gentle wind’ considering I have lived in this city for little over three months now. After battling the gale, I arrive a little bit late to the cafe where Jacque suggested we meet (punctual and Xavier have never quite made it into the same sentence). I quickly apologize for my tardiness but an elegant “that’s alright” is enough to settle my nerves. While I ruffle around in my jacket pocket in search of the notes I’d made for the interview, Jacque suggests we move tables so we can hear one another over the wind. Lost in my thoughts, I had not realized how this would have affected the interview.

While Jacque tells me she was born and raised in « Windy » Wellington, her fair complexion and luminescent white blonde hair gives little of her true heritage away. Jacque is in fact part Indian. “When I was growing up people would ask me if I was adopted” she says with a giggle in reference to her mother skin tone. Her mother’s family was among the more than 8, 000 Indians who migrated to New Zealand between 1951 and 1981. She explains that “many of the men first traveled over to see whether or not New

Zealand would be a good place to live, before deciding to bring their wives and families”. Jacque describes her parents as having almost opposite personalities. “My father is a music teacher – he’s quite easygoing and laid-back. That’s not to say that my mother is overly serious. She works very hard. Most days she will work up to 12 hours. She never dyes her hair or anything like that. She doesn’t generally have an interest in fashion, but she can make a clear distinction between what looks good and what doesn’t. My parents are definitely not my biggest critics. They will however give me advice where needed and they don’t sugar-coat their comments just because I’m their daughter”.

Jacque graduated in 2011 from the Wellington School of Design at Massey University, where she majored in Fashion. “The pivotal decision to start my own label has yet to become clear ; there is however one

A conversation with

Jacque Shaw by Xavier Sweeney

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contributing factor that comes to mind.After finishing University I had a short holiday and when I came home I felt I could contribute something that I thought was missing in the New Zealand Fashion scene. Throughout high school I found myself interested in aspects of fine arts such as painting and drawing.Although I did take general textiles and material classes I was never quite focused on building upon the skills and knowledge I had

gained in such a way that I would eventually assert myself with the artistic medium which is fashion”. As I sip away at my unsurprisingly good coffee (Wellington is famous for its Coffee Culture), Jacque tells me of how her student collections took some what more of a conceptual route in comparison to others. This made perfect sense considering her alternative career plan was to study fine arts.

As the interview continues I’m intrigued by Jacques presence. I start to ask her a question and within seconds she has answered it. Somehow she is able to understand a feeling that I’m trying to convey through a question that I can’t seem to articulate quite right. Inspirations for her second collection are clearly visible, she was particularly inspired by the warmth and joyfulness of candy — licorice of all-sorts to be exact. “I wanted to create a collection that is actually wearable without taking anything away from the ideas I was attempting to translate”. With a childlike quirkiness, Jacque chuckles and says softly “… It was lots of fun ! ” Amidst the

I believe that Jacque has

the ability to compete with

some of the larger New Zealand

brands in terms of higher-end pieces.

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creation of this collection, she has experienced a sense of enlightenment which has been eminently beneficial. She sees her current work as better identifying who she is as a designer and has come to better understand what it is she wants to achieve. “I guess that the most dominant aspect of the aesthetic that I have developed is the strong lines and outlines I use. In saying this my ideas will certainly change over time, I think after I have finished a few more collections my « look » undoubtedly will have become more refined. I will welcome the change with open arms.”

The use of black, white and shades of pink have made for a balanced and concise collection, along with a handmade accessory line to match.I believe that Jacque has the ability to compete with some of the larger New Zealand brands

in terms of higher-end pieces. Adjusting to better suit the needs of an ever changing international market whilst maintaining core values and beliefs, her S/S14 collection is clearly going to generate much interest as we head closer to New Zealand fashion week.

I wanted to know why Jacque has chosen to stay in New Zealand after finishing her degree, and Wellington in particular. “First, I have my family here. Second, I find that when thinking about how young New Zealand is as a country and Wellington especially, in a fashion sense people are often more open to consider new ideas, and allow different method’s to be practiced purely because there is no true conservative or one way in which people do things here. Everyone is always trying out different styles or thinking about different ways they can do something because they have the social freedom, we live in a society that contemplates before expressing judgement. All these factors have helped cultivate my design process to the point at

which it has reached today. The backbone of the New Zealand fashion industry, namely Karen Walker and Kate Sylvester, are going to keep doing what they’re doing though there is a gap that is yet to be filled. There are many designers and brands that are not well-known that I think in the next few years will rise up and push the industry in a new direction. Whether that will be catching up to the rest of the world or taking a completely different course. I’m unsure, we’ll have to wait and see”.

Towards the end of our meeting Jacque offers to buy a couple more coffees. Wary of the time, I explain I have an inconveniently timed appointment with my landlord. To discuss the absence of heating and insulation in my cardboard box of a living space, and why the windows can’t be closed properly. I quickly sort through my unprofessional notes to find a couple of crucial questions that I had almost missed. I wanted to know what other artistic medium she would most like to excel at. “I think it would be installation art. While I was at University I would often walk past the industrial design building and be in awe of the techniques and machines they used, moreover the brilliance that would go into what they would fabricate ».

And what of her plans for the future ? “I truly do not have any plans set in stone other than to hopefully show my spring/summer 2014 collection at NZFW under the Young Designers category. I will continue to express myself through fashion and hopefully something comes of it. If not I have created something which I’m proud of”.

In mid thought of dashing off to my appointment, Jacque asks if I would like to quickly view her collection which currently hung in the back of a shared workspace/showroom(The Design Loft) that is close by. The landlord could wait ! We walk in silence to the space where she has her previous collection still available for purchase. This is not due to any disagreement or anything that

I will welcome the change with open arms

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would cause one to withhold conversation. Jacque and I had talked…. now I had the chance to experience her being in a less confined area. This brought to light the immense level of integrity and charm which she unknowingly possesses. I was reluctant to merely skim through the collection, though in the back of my mind I knew I couldn’t survive another bitterly cold night. And even though I could not inspect the collection to quite the degree I’d like to at the moment I knew I’d be back the next week to get a few shots of her garments in action.

Unwillingly I turned to Jacque and thanked her for meeting with me, I had to be on my way. I may have only scratched the surface of who Jacque Shaw is, I look forward to watching her progression in the years to come.

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Thank you.Now you can go

to the beach.See you !

Love

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