Urgences : infirmier en souffrance

40
J J 1 JOURNALISTE D’UN JOUR Supplément spécial, réalisé par des lycéens. Ne peut être vendu. Vendredi 18 octobre 2019 Urgences : infirmier en souffrance Page  27 Archives DNA/Alain Cheval Francine Mayran, l’art pour dénoncer les génocides Page 11

Transcript of Urgences : infirmier en souffrance

Page 1: Urgences : infirmier en souffrance

J J1JOURNALISTE D’UN JOUR

Supplément spécial, réalisé par des lycéens. Ne peut être vendu. Vendredi 18 octobre 2019

Urgences : infirmier en souffrance

Pa

ge 

 27

Archives DNA/Alain Cheval

Francine Mayran, l’art pour dénoncer les génocides

Page 11

Page 2: Urgences : infirmier en souffrance

EnvironnementJOURNALISTE D'UN JOUR2

Les pages « Environnement » de cette édition ont été réalisées par des élèves du lycée René-Cassin de Strasbourg.Les élèves :Anissa Abarkan, Rania Abdelaziz,Laura Adam, Lina Ammar, Julie An-dres, Sibel Balta, Clara Baltazar, Laura Bazzani, Anas Biar, Samuel Bourreau, Jessie Brennus, Tanguy Dorval, Mylène Eichler, Alyson Gan-gloff, Anahita Garcia, Adrien Geiger,Ludivine Kohly, Valentine Kotowski,Florence Lauth, Hélène Ley, Anya Muess, Khadiatou N’Diaye, Mar-gaux Rey, Maurane Rummelhard,Lisa Scalera, Sephora Soufi, CandiceThebe, Lætitia Ulrich, Clara Waech-ter.Les professeurs accompagna-teurs : Amandine Mathieu, Denise Vix et Sailesh Gya.Les techniciens du lycée Charles-Pointet : Nacer Benslimane etMarwan Guermat.Les journalistes : Olivier Arnal, Ma-rie Dédéban et Charlotte Dorn.La responsable de site : Linda Mundschau.

L’équipe J1J de Strasbourg

Les élèves de 1TCOM du lycée René-Cassin. Photo DNA/Charlotte DORN

Page 3: Urgences : infirmier en souffrance

Environnement JOURNALISTE D'UN JOUR 3

La Ligue de la protection desoiseaux (LPO) fait partie des 38associations qui appellent à ma-nifester mardi 22 octobre pro-chain à Strasbourg, devant le Par-lement européen, pour une autrepolitique agricole commune(PAC).Le mot d’ordre : « Ensemble, con-tre l’agrobusiness ». Il s’agirad’interpeller les eurodéputés quidoivent se prononcer ce jour-làsur une nouvelle réforme de laPAC. « On n’est pas une associa-tion militante, mais on adhèrecette fois-ci à cette action », dé-clare Cathy Zell, membre de laLPO à Strasbourg.

Travailler avecdes fermes bio

« Avant la guerre, l’agricultureétait présente sous forme de peti-tes cultures mosaïques appeléespolyculture. Les espèces étaientadaptées à ces milieux ouverts oùelles pouvaient se nourrir de grai-nes. Aujourd’hui, avec la transfor-mation de l’agriculture d’antanen monoculture intensive, toutesles espèces agricoles qui se repro-duisent dans les cultures sont endanger », souligne Cathy Zell.La solution proposée par la LPO

serait de travailler avec des fer-mes bio. Pour lutter contre ledéclin de la biodiversité, la LPOorganise aussi des conférences,ou des animations dans des éta-blissements scolaires.Elle lutte notamment contre l’uti-lisation du glyphosate et autrespesticides mais également contre

la spéculation des agricultures in-tensives. Créée en 1957, la Liguepour la protection des oiseauxcompte aujourd’hui plus de50 000 adhérents prêts à défen-dre les populations d’oiseaux quimeurent.

Mylène EICHLERet Julie ANDRES

Une autre politique agricole commune pour la survie des oiseaux

« Aujourd’hui, toutes les espèces qui se reproduisent dans lescultures sont en danger », explique Cathy Zell, à la LPO. Archives L’Alsace/Detlev JUPPE

Depuis juin dernier, le Smic-tom d’Alsace Centrale, chargéde la collecte et du traitementdes déchets ménagers, récupè-re les biodéchets : épluchures,restes de repas, mouchoirsusagés… Vincent Koenig s’oc-cupe de développer le servicedans les 90 communes.

Pourquoi votre territoire s’est lancé dans cette collec-te ?Le tri des biodéchets à la sour-ce sera prochainement uneobligation réglementaire et leSmictom a mené des étudespour décider du mode de col-lecte adapté à son territoire.En 2018, nous avons mené untest en apport volontaire (via

des bornes, comme la collectedu verre) qui s’est révélé con-cluant. C’est le mode le plus

approprié à notre territoireplutôt rural.

Combien de bornes ont été installées ou sont en cours d’installation ?Fin septembre, on avait 311bornes sur le territoire. Au fi-nal, on devrait en avoir entre500 et 600. Nous avons un trèsbon accueil de la population, àtel point que l’on a déjà dûdoubler certains points. À la findu mois dernier, nous avonsdéjà collecté 131 tonnes debiodéchets, ce qui est plutôtencourageant.

À quoi vont servir les biodé-chets ?Les biodéchets vont être valori-

sés en chaleur, énergie et en-grais agricole, via un procédéde méthanisation par notreprestataire Agrivalor, à Ribeau-villé.Les déchets fermentés vontproduire de la chaleur pourchauffer le centre de balnéovoisin. Le biogaz produit par lafermentation va générer del’électricité. Le résidu du pro-cessus appelé digestat sera ré-pandu sur les champs tel unengrais naturel.On a un objectif de 4 000 ton-nes de biodéchets à l’année,cela prendra plusieurs annéespour y arriver.

Propos recueillis parClara BALTAZAR

et Valentine KOTOWSKI

Vincent Koenig travaille auSmictom d’Alsace Centrale. DR

« Récolter 4 000 tonnes de biodéchets à l’année »

Les idées chouettesde la LPO

Le doux gazouillis des oiseaux :ce bruit, la Ville de Strasbourg et la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) cherchent à le faire revenir en ville. La poli-tique Zéro Phyto, mise en pla-ce en 2010, bannit les pestici-des pour préserver les sources de nourriture pour les volatileset la santé des habitants stras-bourgeois. Des structures en bois ont été installées dans la ville, telles des nichoirs ou hô-tels à insectes, permettant auxoiseaux de se nourrir plus faci-lement. La Ville et la LPO cher-chent aussi à neutraliser des pièges comme les surfaces vi-trées, les piscines ou les po-teaux creux que les oiseaux peuvent confondre avec leurs espaces naturels, risquant d’y laisser leurs plumes. De son côté, la LPO fabrique des hôtelsà hirondelles. Ces structures, composées d’un mât, avec despetites plateformes et recou-vertes d’un petit toit, ont été imaginées par François Kwast, un des créateurs de la LPO.

Page 4: Urgences : infirmier en souffrance

EnvironnementJOURNALISTE D'UN JOUR4

L’écoquartier « Les Thurots » fait figu-re de précurseur depuis sa création en2009. Il a été développé par la Ville deHaguenau pour intégrer davantage la nature dans le quartier proche de lagare et aider au respect de l’environ-nement. La résidence Alter & Toit en fait partie.Cette résidence a ouvert en septem-bre 2016 pour accueillir les jeunes, étudiants ou alternants, à la recher-che d’un logement peu onéreux. Dès l’origine du projet, la mairie a propo-sé à la résidence Amittel d’implanter un nouveau bâtiment dans le futur écoquartier. Aujourd’hui, la résidence compte 85 studios, occupés à 100 %. « L’éco-quartier est un élément indispensa-ble dans notre société pour la prise encompte de l’écologie et du mieux vi-vre ensemble : aucun accès pour les voitures mais seulement pour les pié-tons », se réjouit Marie-Lucie Mulot, gérante de la résidence étudiante.« Cet écoquartier peut être considéré comme une ville dans une autre vil-le au vu des nombreuses infrastructu-

res construites et en cours de cons-truction jusqu’en 2023 », précise-t-elle.En tout, à la fin de l’opération, l’éco-quartier comptera près de 700 loge-ments, des commerces et des activi-

tés locales, et un parking silo accueillant 300 places pour les voitu-res afin que les véhicules restent en dehors de cet endroit préservé.

Lætitia ULRICHet Jessie BRENNUS

« Les Thurots » : une ville dans la ville

L’écoquartier de Haguenau a été imaginé il y a dix ans etaccueillera ses derniers habitants en 2023. Photo J1J/Lætitia ULRICH

Un écoquartier, c’est un pro-jet d’aménagement local pourfaire face au défi écologiqueplanétaire. Un label a été crééen 2008, avec vingt critères,comme lutter contre l’étale-ment urbain, intégrer des en-jeux de santé tels la qualité del’air, favoriser la solidarité, lescircuits courts, les mobilitésdouces ou encore préserverles ressources en eau et labiodiversité.Aujourd’hui, seulement sixécoquartiers en France rem-plissent tous ces critères, mais235 000 logements ont déjàété construits (ou rénovés) etprogressent encore dans la dé-marche.À Strasbourg, l’Eurométropolecompte actuellement six pro-jets en cours ou dans les car-tons : Danube au centre-villede Strasbourg, Brasseries àCronenbourg, Les Rives du Bo-hrie à Ostwald, Les Prairies ducanal à Illkirch-Graffenstaden,les Vergers Saint-Michel àReichstett, et le quartier prio-ritaire de la ville de L’Elsau.

Habitats participatifs

Les engagements de la charteécoquartier recouvrent quatredimensions. La dimension« démarche et processus »consiste à réaliser des projetsen répondant au besoin detous en s’appuyant sur les res-sources et contraintes du terri-toire. Un écoquartier doit aus-s i mettre en œuvre unequalité urbaine et architectu-rale, contribuer à un dévelop-pement économique local,équilibré et solidaire sur leterritoire. La dernière dimen-sion « environnement et cli-mat » vise à limiter la produc-tion des déchets et à valoriserle recyclage dans une logiqued’économie circulaire.Un écoquartier, c’est aussi unlieu de vie avec des habitatsparticipatifs. Le principe :mettre en commun les res-sources des familles pour fi-nancer et entretenir les loge-ments.

Maurane RUMMELHARDet Anahita GARCIA

Écoquartier, mode d’emploi

HLM, immeubles flambant neufs et zone pavillonnaire, la Meinau, au sud de Strasbourg est un quartier contrasté, où se mélangent des po-pulations de tous horizons. Il ne fait pas partie des écoquartiers de Stras-bourg, mais des efforts écologiques ont été faits, comme la création d’unjardin expérimental.Mathieu Cahn, adjoint délégué à ce

quartier, se dit très satisfait des résul-tats de l’enquête menée dans le ca-dre de la rénovation urbaine. « Nousavons eu des retours positifs. Les habitants qui ont été sondés esti-ment à 70 % que le quartier a changéen bien, depuis dix ans ».Mais pour Hamed Ouanoufi, éduca-teur spécialisé au centre sociocultu-rel de la Meinau, ce n’est pas si

simple : « Moi qui habitais dans un vieux bâtiment qui n’a pas pu bénéfi-cier de cette rénovation, je me re-trouve toujours avec des charges re-vues à la hausse. »Les Meinauviens n’adoptent pas for-cément une démarche écologique. « Je pense qu’il y a encore des pro-grès à faire. Je crois qu’aujourd’hui, tout le monde est conscient de la nécessité de la transition écologique.À la Meinau, par exemple, c’est la question du tri des déchets où l’on a de vraies difficultés pour qu’il soit correctement fait », affirme MathieuCahn. Hamed Ouanoufi, lui, recon-naît qu’il a encore beaucoup de tra-vail à faire sur lui-même. « Pour le traitement des déchets, j’essaye de respecter les normes, mais je peux encore m’améliorer. »Le quartier accueillera bientôt le pro-jet EkO2. Géré par le promoteur Al-cys, cet ensemble de logements pri-vés, situé au bout de l’avenue de Normandie, devrait être « le premierbâtiment bas carbone » de la métro-pole de Strasbourg.

Rania ABDELAZIZet Khadiatou N’DIAYE

L’écologie au quotidiendans le quartier de la Meinau

La rénovation urbaine à la Meinau a préservé ou développé lesespaces verts. Le plus important dans le quartier, c’est le parcSchulmeister. Photo J1J/Rania ABDELAZIZ.

Page 5: Urgences : infirmier en souffrance

Conseil de l'Europe JOURNALISTE D'UN JOUR 5

Depuis dix ans, même si la situa-tion de la communauté rom s’estaméliorée grâce aux actions euro-péennes, il reste de nombreuseszones d’ombre. Le Bulgare DanchoYakimov, membre de l’équipechargée des questions liées auxRoms et aux gens du voyageauprès du Conseil de l’Europe, estengagé contre l’antitziganisme.

Considérez-vous que la commu-nauté rom est une minorité oppressée ?Oui, bien sûr ! La communautérom est stigmatisée en Europe etau-delà, dans le monde. Il suffit devoir les études sur la perception decette communauté pour compren-dre que celle-ci n’est pas bien per-çue par l’opinion publique.

Comment agissez-vous pour que les choses changent ?Sur les dix dernières années, lasituation s’est tout de même amé-

liorée grâce aux actions de l’UnionEuropéenne et du Conseil de l’Eu-rope. Il y a eu une prise de cons-cience des populations au niveaueuropéen et national. Cependant,il reste de nombreux points noirs,

comme les crimes de haine, lamontée de l’extrême droite en Eu-rope, ou encore l’utilisation politi-que des Roms, notamment en Bul-garie où le sujet est souventévoqué.

Faire changer les mentalités, c’est possible ?Il faut tout d’abord rappeler quel’antitziganisme est une forme deracisme. Dès le plus jeune âge, lescommunautés doivent être mélan-gées pour favoriser le vivre ensem-ble. Nous avons tous un rôle, sur-tout les médias, pour montrer lesexemples de réussite des Roms.Il faut comprendre la réalité danslaquelle on vit, dans une Europesans frontières, avec des commu-nautés différentes. C’est une chan-ce de pouvoir s’enrichir de cettediversité. Depuis vingt ans, lesRoms osent s’afficher et certainsdeviennent des icônes, de plus enplus occupent des postes impor-tants, tels des professeurs ou desmédecins. C’est un changement positif qui participe à l’améliora-tion de la situation.

Propos recueillis parSamuel BOURREAUet Rania ABDELAZIZ

« L’antitziganismeest une forme de racisme »

Dancho Yakimov, accompagné de Clémentine Trollont-Bailly,membre du Conseil de l’Europe et interprète d’un jour

Photo J1J/Sailesh GYA

Page 6: Urgences : infirmier en souffrance

EnvironnementJOURNALISTE D'UN JOUR6

Isabelle Autissier navigatricefrançaise, a parcouru les mers etocéans du monde entier et s’en-gage dans la protection de l’en-vironnement. Elle est à la tête duWWF France (World WildlifeFund). Elle a notamment experti-sé les baleines en Méditerranée.

Quelles sont les sortes de pollutions que vous avez le plus fréquemment rencontrées au cours de vos navigations ?Je ne vois pas les pollutions lesplus graves comme les micropar-ticules, les pollutions chimiques,ou encore les résidus de médica-ments.Mais j’aperçois près des côtes lessortes de pollutions les plus fré-quentes comme le plastique, desflaques d’hydrocarbures et desengins de pêche.

Est-ce qu’il existe des espèces marines qui dégradent les océans ?Ce ne sont pas les espèces mari-nes qui dégradent les océans.Tant que leur prolifération n’estpas invasive, cela ne pose pas deproblème.Les espèces sont amenées à dis-paraître quand des espèces nou-velles s’intègrent de manière in-vasive. Leurs prédateurs, qui auraient dû les manger, vontalors mourir. Cela entraîne doncun déséquilibre de la nature.

Quelles sont les solutions, selon vous, permettant d’arrê-ter la destruction de ce milieu essentiel ?La pollution dépend de nous,c’est à nous de faire attention àl’environnement. On peut utili-ser des produits biodégradablespour que ces derniers se recy-clent dans la nature. On pourraitfaire, dans quelques années, desproduits à base de végétaux telsque le maïs qui seront biodégra-dables. Vous pouvez aussi, par

exemple, télécharger notre ap-plication WWF qui s’appelleWAG (We act for good). C’est uneplateforme digitale où les gestesde chacun se transforment enactions collectives. Dans cetteapplication, il y a plusieurs rubri-ques : la reconnexion à la natu-re, bien manger, vers le zérodéchet, se déplacer, optimiserl’énergie, « do it yourself », aubureau, « l’odyssée des Kids »…

Propos recueillis parHélène LEY et Anas BIAR

Isabelle Autissier :« la pollution dépend de nous »

Isabelle Autissier est à la tête du WWF., DR

L’école Solange-Fernex, ouver-te en septembre dans l’éco-quartier Danube, avenue duRhin à Strasbourg, bénéficied’un projet de l’Eurométropo-le appelé « moins de pollutionà la récréation ».Le cabinet d’architectes Nunca travaillé sur la constructionde cette école et notammentpour essayer de diminuer lapollution de l’air près de l’ave-nue très empruntée par lescamionneurs et les automobi-listes.Pascaline Samyn, adjointe auchef de service gestion et pré-

vention des risques environne-mentaux de l’Eurométropole,explique : « Comme l’école estsituée dans un quartier trèspollué, les architectes ont dé-cidé de surélever les étages dubâtiment. Pour limiter la pollu-tion, ils ont orienté l’école dosà la route et inséré un bâti-ment très élevé entre l’écoleet l’avenue. Ils ont décidéd’aménager l’espace ainsipour faire écran aux émissionsde dioxyde d’azote (gaz toxi-que). »Grâce à cet agencement d’es-pace, l’indice de la qualité de

l’air (Atmo-grandest.eu) dansla cour de l’école est passéd’un indice rouge (très mau-vaise-9) à jaune (moyenne-5).Pascaline Samyn ne s’intéres-se pas uniquement à l’air exté-rieur, mais également à celuides salles de classe : « Les ar-chitectes ont installé une ven-tilation à double flux à l’inté-rieur de l’école pour pouvoiraérer sans ouvrir les fenêtres.Bien évidemment, en cas d’in-cendie, les fenêtres peuventêtre utilisées. »

Candice THEBEet Clara WAECHTER

Moins de pollutionà la récréation

Autopartage, vélos et trottinet-tes en libre-service : Strasbourgoffre des alternatives à la voiturepersonnelle.Citiz. Depuis 2002, Citiz proposeun large choix de voitures : descitadines polyvalentes et des lu-dospaces, louables via une appli-cation.La location de voitures peut sefaire sans abonnement, cinq heu-res par mois maximum.Pour une plus longue utilisation,l’entreprise propose un abonne-ment à partir de huit euros parmois, auxquels se rajoutent diffé-rents frais : le carburant, l’assu-rance, l’entretien, l’assistance.Vélhop. Chez Vélhop, on peutlouer en agence un vélo pour unecourte durée (d’une heure à troisjours), ou une longue durée(d’un à douze mois), pour destarifs qui varient d’1 à 36 euros.« Aujourd’hui, c’est un objectifécologique », ajoute Florian, em-ployé chez Vélhop. Différents vé-los sont proposés : enfant, tan-dem, classique, remorque,électrique.Une pièce d’identité, 150 eurosde caution, un justificatif de do-micile, sont demandés pour l’ins-cription.Knot. Les trottinettes Knot,quant à elles, sont louées depuisl’application à un tarif d’un euroles 30 minutes. La start-up, 100 %strasbourgeoise, propose uneutilisation plus simple de cedeux-roues en vogue : aucun do-cument n’est demandé, il suffitd’aller à une station et de payersa trottinette. Sans oublier de larapporter.

Sephora-Sarah SOUFI,Anissa ABARKAN,

Ludivine KOHLYet Samuel BOURREAU

Trois solutions sans voiture

Une station vélhop à l’arrêtde tram Université.

Photo J1J/Sephora-Sarah SOUFI

Page 7: Urgences : infirmier en souffrance

Environnement JOURNALISTE D'UN JOUR 7

Des déchets sur les branches aubord de la route de la forêt deHaguenau, dans le secteur Souf-flenheim-Betschdorf, surprennent tous les jours les automobilistes etles promeneurs.Cette mise en scène serait l’œuvred’un retraité vivant à Soufflen-heim. De sa propre initiative, cediscret personnage ramasserait lesdéchets de la forêt pour les accro-cher à des branches le long de laroute dans le but de sensibiliser lespassants à cette pollution.Technicien forestier du triage etresponsable de ce secteur, BlaisePoudras est aux premières loges.« Ce n’est pas beau à regarder. Leproblème est qu’en cas de tempê-te, les déchets s’envolent pour finirà nouveau dans la nature. Mais jepense que cela fait tout de mêmeréagir ceux qui jettent leurs dé-chets sans penser aux conséquen-ces et au nombre incalculable d’or-dures que l’on retrouve dans nosforêts. Cela me fait penser à de

l’art contemporain. »Jeter des déchets dans la naturepeut coûter cher. Pour la Ville deHaguenau, tout d’abord, puis-qu’elle doit mettre la main à lapoche. « La Ville dépense environ35 000 euros par an pour nettoyer

les déchets de sa forêt, où on trou-ve principalement des pneus, dessachets de fast-food, des canettesde Coca-Cola… », ajoute le techni-cien forestier.S’ils se font prendre sur le fait, lespollueurs risquent gros. L’époque

de l’impunité est révolue pour lespersonnes qui pensent que la forêtest une déchetterie. Avec l’aide dela gendarmerie, Blaise Poudrastient à retrouver les contreve-nants. « Quand on ramasse un tic-ket de caisse, on essaye de remon-ter jusqu’à la personne », lance-t-ilavant d’ajouter : « Nous avons dé-jà réussi à retrouver une personnequi avait jeté ses déchets Macdo-nald dans la forêt. Même s’il avaitpayé en espèces, nous avons con-tacté le restaurant où il est allé etgrâce à l’heure de la commande etaux caméras du drive, nous avonspu lire sa plaque d’immatriculationce qui nous a menés à lui. »La loi est claire à ce sujet : uneamende de 5e classe pouvant allerjusqu’à 1 500 euros est encouruepour le dépôt de déchets en forêt,ainsi que des peines complémen-taires telles que la confiscation duvéhicule et la suspension du per-mis de conduire.

Anya MUESS et Florence LAUTH

Des déchets dans les branchespour faire réagir

Les créations en déchets au bord de la forêt seraient l’œuvred’un retraité de Soufflenheim. Photo J1J/Anya MUESS

Derrière les belles couleurs dela forêt en automne, les arbressouffrent et meurent de soifdans le Grand-Est.« Cela fait plusieurs années quenous n’avons plus assez d’eau,de pluie, de neige pour que nosgrandes espèces forestières al-saciennes se maintiennent enbonne santé », rapporte Jac-ques Wentz, chargé de faire

appliquer la réglementation enmatière de forêts à la Directiondépartementale des territoiresdu Bas-Rhin.En comptant 2015, la région aconnu selon lui une successionde quatre années sèches etchaudes, ce qui affaiblit les ar-bres qui souffrent de stress hy-drique et ne sont plus capablesde se défendre naturellement

contre les parasites.

Les épicéas touchés

Les épicéas de notre régionsont particulièrement touchéspar ces problèmes. Ils sont at-teints d’un parasite mortel, lescolyte, qui fait mourir des di-zaines de milliers d’arbres de-puis quelques années. Ce para-site va percer l’écorce, pondre,et ses larves font faire leur cy-cle de développement en senourrissant de la sève de l’ar-bre.« La solution, c’est ce que prô-nent tous les gens qui ont unecertaine responsabilité en ter-mes de politique et d’écologie :arrêter ou limiter fortement lesémissions de gaz à effet de ser-re et de polluants, pour essayerde stabiliser cette augmenta-tion du thermomètre. Parceque c’est la clé, il faut y arriverd’une façon ou d’une autre »,estime Jacques Wentz.

Margaux REYet Chloé CHEBOUD

Les arbres du Grand Est en danger

Des épicéas rongés par le scolyte, à Kirchberg, dans le Haut-Rhin. Photo J1J/Nicolas LEONARD

Biodiversité pour tous est uneassociation située à Illkirch. Fon-dée en 2013, elle préserve etpromeut la biodiversité d’Alsaceauprès de tous les publics.

Projet de trame verteet bleue

L’association voudrait dévelop-per à Strasbourg un projet mi-nistériel de trame verte etbleue, sorte de schéma quimaintient et reconstitue descontinuités terrestres et aquati-ques. Le but : contribuer à lapréservation des espèces, amé-liorer les habitats naturels etpréserver le bon état écologiquedes masses d’eau.Pour protéger la biodiversité,l’association met aussi en placeplusieurs actions comme lemaintien de réseau des espacesverts, au plus proche de leurétat naturel. Elle aménage aussides espaces de sable pour lesabeilles sauvages.

Sibel BALTA et Lisa SCALERA

« Biodiversité pour tous »

Page 8: Urgences : infirmier en souffrance

CultureJOURNALISTE D'UN JOUR8

Les pages « Cultures » de cetteédition J1J ont été réalisées parles élèves de première histoire-géographie-géopolitique-scien-ces-politiques du lycée Freppeld’Obernai. Les élèves : Eva D’antonio, My-riam Dembélé, Élisabeth Duqué-nois, Mia Gasser, Clément Lanter-nier, Baptiste Marcilloux, SaloméMoench, Fanny Perdu-Cleve, Cas-sandre Provost, Lâm Schmitt,Baptiste Spielmann, FionaStarck, Osman Ates, Matthieu Ca-saux, Nathan Kuntzmann, Salo-mé Marchandon, Florine Blanck,Açelya Bulut, Lizzie Clauss, AntonDeroo, Axel Rinn, Aimie Verrier,Inès Bouchkane, Laura Da Rocha,Juliette Evangelista, Manon Hof-fer, Anna Maillard, Valentine Ma-tkovic, Léa Munck, Léa Ruggero,Maude Vernet, Océane Aron,Augustin Clément, Elvan Dogan,Jules Heintz, Agate Jehl, RobinLescout, Luc Wahrheit, EmreAkdag, Laura Augelmann, LinaEnnah, Ezgi Eren, Josslin Gau-chey-Bergel, Leyla Grbic, Laura

Lamour, Alicia Maetz, KenaëlMartin et Thomas Music. Les professeurs accompagna-teurs : Sophie Hoerth-Gnaemi(proviseur adjointe), Corinne Le-

guellec et Thierry Ley (professeurd’histoire).Les techniciens du lycée CharlesPointet de Thann : Ludovic En-derlin et Dorian Broglin.

Les journalistes : Armelle Bohn,Christelle Didierjean et CatherineChencinier.Le responsable du site : NicolasWingert.

L’équipe de J1J de Sélestat

Les élèves de première histoire-géographie-géopolitique-sciences-politiques du lycée Freppeld’Obernai à l’intérieur de la médiathèque de Sélestat. Photo L’Alsace/Armelle BOHN

Page 9: Urgences : infirmier en souffrance

Culture JOURNALISTE D'UN JOUR 9

La Bibliothèque humaniste de Séles-tat est une vénérable institution ré-novée en juin 2018, qui accueille 60 000 visiteurs par an. « Le musée a été créé grâce à la donation de Bea-thus Rhenanus, qui a choisi de léguersa collection personnelle composée de plus d’une centaine d’ouvrages, àsa ville natale », explique Chloé Car-ré, animatrice de l’architecture et du patrimoine et responsable médiationde la Bibliothèque humaniste. Sa mort à Strasbourg en 1547 n’a pas coupé Beathus Rhenanus de ses ori-gines sélestadiennes. Cette bibliothè-que patrimoniale conserve de nom-breux ouvrages et objets dont le plusvieux est un lectionnaire (livre liturgi-que) mérovingien du VIIe siècle. Cela implique que la conservation des œuvres soit méticuleuse. C’est pour-quoi celles-ci sont présentées au pu-blic par rotations. Néanmoins, les lo-caux ont dû être rénovés dans le but de mieux conserver les pièces les plusprécieuses, comme la véritable reli-que du musée, le cahier d’écolier de

Beathus Rhenanus. Les œuvres célè-bres, Les Miracles de Sainte-Foy et Lacosmographie de Ptolémée, y sont également conservées.

« L’idée c’est d’avoir l’esprit ouvert »

La bibliothèque s’ouvre également à des ateliers pédagogiques, à des acti-vités scolaires et à des visites gui-

dées. Un auditorium privatisable a même été créé pour accueillir des conférences, des concerts, etc.Cette modernisation a permis d’atti-rer un plus large public. L’année der-nière, a eu lieu dans l’auditorium unemasterclasse d’un DJ pour apprendreau public le fameux geste du « scratch ». « L’idée c’est d’avoir l’es-prit ouvert », déclare Chloé Carré.

Ces sources de financement permet-tent de participer au budget, par ailleurs soutenu par la Ville de Séles-tat. Les collections évoluent perpé-tuellement grâce aux dons des parti-culiers et aux acquisitions propres. Néanmoins, le responsable des col-lections ne peut tout accepter car tout n’a pas forcément de rapport avec l’humanisme. Il a aussi été déci-dé de créer une salle d’exposition temporaire, afin de mettre en valeur le fonds de la Bibliothèque humanis-te. Le principe de cette collection pu-blique de livres anciens est que cha-cun est libre de venir la découvrir, même si la consultation est encadréepar le personnel, seul habilité à mani-puler les ouvrages. Sélestat, Ville d’art et d’histoire, profite de ce mu-sée pour mettre en valeur son cadre de vie et son patrimoine. Ce beau succès lui a valu la reconnaissance del’Unesco et l’inscription au registre Mémoires du monde en 2011.

Élisabeth DUQUENOIS,Cassandre PROVOST et Mia GASSER

La Bibliothèque humaniste,machine à voyager dans le temps

Chloé Carré dans la salle d’exposition principale. Photo J1J/Mia GASSER

Depuis 26 ans, Nathalie Monteillet est chargée de communication et dela promotion du fonds Eurimages qui fête ses 30 ans.

Tout d’abord, qu’est-ce qu’Eurima-ges ?Eurimages est un fonds culturel du Conseil de l’Europe, qui accorde desavances sur recettes à des coproduc-tions internationales. À ce jour, 40 états en sont membres et deux Étatsnon européens - le Canada et l’Ar-gentine - bénéficient du statut de membre associé.

Quel rôle joue Eurimages dans la culture européenne ?Eurimages participe à la promotion du cinéma indépendant en accor-dant un soutien financier aux films de fiction, d’animation et aux docu-mentaires. En soutenant une centai-ne de coproductions cinématogra-phiques par an, il favorise le dialogue interculturel entre les paysmembres du fonds. Le cinéma est unmiroir de notre société, qui a pour

rôle d’éveiller les consciences, de faire évoluer les mentalités sur des questions d’égalité et de diversité.

Devez-vous voyager ?Il m’arrive de me déplacer dans les festivals dans lesquels Eurimages re-met des prix, comme celui de Rome.Chaque année, je me rends à Berlin,Cannes et Venise, où nous dispo-sons d’un stand au sein du marché du film. Enfin, deux ou trois fois par an, je participe à une réunion du comité de direction d’Eurimages. L’un des pays membres en invite lesreprésentants, qui se réunissent chez lui pour étudier les demandes de soutien financier, mais égale-ment afin d’échanger entre profes-sionnels de l’industrie du cinéma.

Quels sont les films connus finan-cés par Eurimages ?En 30 ans, plus de 2000 coproduc-tions ont été soutenues par le fonds.Certaines ont été récompensées dans les plus grands festivals inter-nationaux. Ce succès témoigne de la

reconnaissance d’Eurimages com-me un label de qualité dans le ciné-ma d’art et essai. Parmi les films quiont bénéficié du soutien de cet orga-nisme européen, La Belle Époque vient d’obtenir l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. Dancer in the Dark a été récompensé par la Palme d’or au Festival de Cannes. D’autres films plus anciens, comme Germinal ou plus récemment Mus-

tang, ont été couronnés de prix dans de grands festivals à travers le monde. Hier jeudi 17 octobre, Euri-mages a fêté ses 30 ans, en présencede Catherine Trautmann, la vice-pré-sidente de l’Eurométropole de Stras-bourg. À cette occasion, le film de Zabou Breitmann, Les Hirondelles de Kaboul, a été projeté à l’Aubette.

Léa MUNCK, Léa RUGGEROet Valentine MATKOVIC-CLAUDEL

Dancer in the Dark de Lars von Trier, Palme d’or au festival deCannes, a bénéficié du soutien d’Eurimages. DR

Eurimages en fait tout un cinéma

Page 10: Urgences : infirmier en souffrance

CultureJOURNALISTE D'UN JOUR10

Âgée de 23 ans, Clara Marcilloux, originaire de Rosheim, a commencé à s’intéresser à la guitare grâce à sonpère, alors qu’elle avait 12 ans. « Un soir, j’étais avec lui à la cave lorsqu’ila commencé à jouer quelques notes.Ça m’a donné envie de découvrir cet univers », se souvient-elle. Elle a ap-pris à jouer en autodidacte à l’aide detutoriels sur internet. Ce n’est qu’à l’âge de 16 ans qu’elle a commencé àchanter et à écrire ses premiers mor-ceaux, sans but précis, juste pour se divertir. C’est alors qu’une amie l’a motivée à partager ses « covers » (re-prises, N.D.L.R.) sur Youtube, chose qu’elle n’avait pas envisagée initiale-ment. Clara Marcilloux s’est filmée en reprenant des chansons françai-ses et anglaises, ce qui lui a permis decréer une petite communauté autourd’elle, notamment grâce à son inter-prétation de « Under » d’Alex Hepburn qui totalise plus de 40 000 vues sur Youtube. Cette expérience lui a ouvert les portes de la maison deproduction nationale Musician Solu-

tion. Cette société l’a accompagnée dans la création de son premier EP, financé par du crowfunding. Le prin-cipe étant de motiver les gens à faire des donations en se faisant connaîtregrâce au bouche-à-oreille et par une petite vidéo de présentation. Grâce à cette plateforme, la chanteuse a réu-ni la somme nécessaire.

Un premier albumElle a alors pu produire son premier album comportant quatre mor-ceaux, sortis le 22 novembre 2018 sous le titre « Utopiste ». Elle l’a tota-lement écrit, bénéficiant de l’apport de Benjamin Gauthier pour les par-ties instrumentales et l’arrangementdes morceaux. Elle s’est rendue à

Paris pour réaliser son clip sur le titre,« Bang Bang », avec Cassidy Schoef-fel, un photographe. Cet EP est dispo-nible sur toutes les plateformes de streaming. La jeune artiste n’a pas desource d’inspiration particulière, elle a juste écrit « ce qui lui passait par la tête ». Clara Marcilloux transmet sesidées dans ses textes, « c’est un moyen de s’exprimer ». Ce projet est le résultat de quatre années de tra-vail menées en parallèle de ses étu-des de communication à Strasbourg. Après deux tentatives télévisées avortées au casting de la Nouvelle Star, elle est actuellement en pério-de d’écriture, ce qui aboutira certai-nement à la sortie d’un album com-plet. La chanteuse ne se presse pas, car elle désire d’abord finir ses étudeset laisser libre cours à son inspiration.« L’album arrivera lorsqu’il devra ar-river, cela se fera naturellement. Je ne veux pas me fixer de date préci-se », conclut-elle.

Anton DERRO, Lina ENNAHet Baptiste MARCILLOUX

Clara Marcilloux : la musique,« un moyen de s’exprimer »

La jeune artiste en couverture de son premier EP intitulé« Utopiste ». DR/Cassidy SCHOEFFEL

Fabiola Kocher, femme polyvalente, mène plusieurs carrières : comédien-ne, journaliste, formatrice à l’art ora-toire. Assoiffée de connaissances, el-le est passée par le Cours Florent, unconservatoire, l’Institut philosophi-que et la master class de l’École d’artoratoire. Elle a débuté son parcours professionnel en tant qu’archiviste photo pour le Conseil de l’Europe, puis elle a poursuivi au service audio-visuel comme scripte, avant de re-joindre au Parlement Européen, l’Or-ganisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Cela fait donc 20 ans qu’elle travailledans l’audiovisuel pour des institu-tions européennes. « Je voulais être comédienne pour avoir plusieurs vies différentes », explique Fabiola Kocher, qui a prêté sa voix à des doublages pour Arte, la chaîne Natio-nal Geographic et France Télévision.

Formatriceen art oratoire

On peut ainsi l’entendre dans Scoo-by-Doo ou les Experts. Au théâtre, elle a tenu un rôle notamment dans les pièces « Une maison de poupée »et « Mademoiselle Julie ». À 51 ans, elle a un nouveau projet, elle est formatrice en art oratoire. Elle aide des jeunes en difficulté afin qu’ils prennent confiance en eux. Elle ac-compagne aussi de jeunes avocats dans leur découverte de l’art oratoi-re. Ses multiples intérêts rejoignent tous le même but : changer le mon-de. « J’aime pouvoir transmettre un message à travers les arts. »

Inès BOUCHKANE,Juliette EVANGELISTAet Myriam DEMBELE

Fabiola Kocher,la femme aux mille voies

Fabiola Kocher est, entreautres, formatrice en art ora-toire. Photo J1J/Marie DUNKEL

Au cœur de l’Alsace, à l’intérieur des remparts d’Obernai, se cache un sculpteur plasticien, Dominique Asselot, né le 3 décembre 1949. Sa carrière a débuté il y a 30 ans. Depuis il expose dans le monde en-tier. Cet artiste sculpte ses œuvres sur plusieurs thèmes, notamment la musique (« Saxopholie »), l’ivres-se (« Champagne »), la mécanique (« Ferrari »), la science (« Médeci-ne ») et le temps (« Horloge »).

Des tableaux en 3DLors de ses voyages, à l’occasion desquels il parcourt le monde en-tier, il collecte des objets en métal, en cuivre et en papier, qui l’inspi-rent pour en faire des assemblages harmonieux. Les objets sont ensuitepositionnés au centre d’un tableau,ce qui donne un effet 3D. Il travaillehuit heures par jour dans son ate-lier, y compris le dimanche. Domini-que Asselot expose ses créations à Dubaï, en Allemagne, à Bruxelles, en France dans les villes de Mar-seille, Paris, Annecy, Nice, Greno-ble, etc. Son travail, qui combine

l’observation et l’imagination, a étérécompensé par différents prix : Trophée de la francophonie à Mon-tréal, Prix international du salon des métiers de Montréal, Prix d’ex-cellence à Kyoto, Affiche Grande Pa-rade du Jazz à Nice.

Ezgi EREN et Leyla GRBIC

SURFER https ://www.asselotdomi-nique.fr/la-mecanique/

Donner une âmeaux objets inanimés

Dominique Asselot assemblemaints objets comme ici lesmini-flacons de parfum. Archives L’Alsace/Jean-Louis LICHTE-NAUER

Page 11: Urgences : infirmier en souffrance

Culture JOURNALISTE D'UN JOUR 11

Née en 1958 à Strasbourg, Francine Mayran, psychiatre de profession, a fait de l’art sa passion. Dans son métier, elle soigne les souffrances individuelles. Grâce à la peinture, mais aussi la céramique, elle a le pouvoir de montrer les souffrances collectives, en l’occurrence la mé-moire de la Shoah et des génocides. La psychiatrie et la peinture créent un équilibre entre les différentes souffrances dont l’artiste a connais-sance.Ce thème du génocide n’a pas été choisi par Francine Mayran, il s’est imposé à elle. En effet, elle peignait sur le thème des chômeurs puis, un jour, elle est tombée sur une photo de déportés. Depuis, elle reste focali-sée sur ce sujet qui lui permet de dénoncer ces terribles souffrances. Ce déclic s’est réellement accentué lors d’une rencontre avec une com-munauté tzigane. Elle s’est alors in-

téressée à leur histoire. La peintre estrestée sur l’idée de partager les afflic-tions des différents peuples. « Je n’aiplus envie de peindre autre chose », dit-elle.C’est à travers ses œuvres qu’elle transmet la mémoire des victimes des génocides. « Je mets des numé-ros, c’est ma façon de représenter l’inhumain », explique l’artiste. Elle fait comprendre qu’en attribuant un numéro à un homme, il perd son statut d’humain. C’est pour cela qu’elle accentue les regards pour leur donner un aspect fort et mon-trer l’importance de chaque homme.

« Refuser de rester impassible »

« J’ai l’impression de faire quelque chose pour notre monde qui est noir aujourd’hui, notamment en expo-sant mes œuvres dans les écoles et

en travaillant avec les enfants », dé-clare Francine Mayran. Elle souhaite faire changer le comportement des personnes, dans leur manière d’agir et de penser. Elle démontre, à tra-vers ses œuvres, qu’il ne faut pas oublier les différences des personnesqui nous entourent.

L’artiste aimerait que chacun soit vigilant avec autrui, qu’il le protège. Elle insiste sur le fait qu’il faut « tou-jours réfléchir par soi-même, suivre son instinct et refuser de rester im-passible face aux injustices ».

Agathe JEHL, Océane ARONet Lam SCHMITT

Une artiste qui dénonce les génocides

Simon Marjenberg, enfant juif caché pendant la SecondeGuerre mondiale, tient son portrait peint par Francine Mayran,à droite sur la photo. DR/Dominique CONRATH

Créée en 1996, l’association Alsace-Crète compte près de 1 500 membrespassionnés, originaires de toute la France et de la Crète. Son objectif, explique son président, Jean-Claude Schwendemann, est de faire connaî-tre et aimer la Crète. Dans ce but, ellepropose chaque année des conféren-ces sur des sujets qui ont trait à la Grèce (littérature, archéologie, régi-me crétois, musique…). Elle organise aussi des concerts de musique crétoi-se, des expositions, participe chaque année à Strasbourg à des manifesta-tions telles que La Quinzaine du Ciné-ma grec et Le festival Strasbourg-Mé-

diterranée. Son journal « Pes mou » paraît trois fois par an et propose des informations diverses, des recettes, des topos de randonnées, des coups de cœur, une rubrique histoire.

Quant à son site www.alsacecre-te.eu, il présente toutes ces informa-tions, ainsi que des galeries de photoset des témoignages.

Un tourisme alternatifUne grande partie des activités de cette association concerne l’organi-sation de voyages guidés en groupe (une dizaine chaque année dont un pour des lycéens), loin des grandes infrastructures qui bordent la côte nord, dont des séjours pour un touris-me alternatif qui respecte la Crète et les Crétois. Dernière activité, l’impor-tation pour ses membres de produits

typiques de Crète : huile d’olive (14 tonnes), olives, miel de thym, raisins secs, origan, paximadi (biscottes tra-ditionnelles), fleur de sel. Sans oublier la volonté de rapprocher la Crète de l’Alsace à travers un jumela-ge entre le village crétois de Kavousi et Stutzheim-Offenheim et le parte-nariat entre les villes de Rethymnon et de Strasbourg. « L’objectif est de faire découvrir la Crète, répète Jean-Claude Schwendemann, afin de facili-ter le partage et concevoir une rela-tion interculturelle ».

Elvan DOGAN, Robin LESCOUTet Luc WAHRHEIT

Jean-Claude Schwendemannpérsident de l’association. DR

Une association pour faire aimer la Crète

Page 12: Urgences : infirmier en souffrance

CultureJOURNALISTE D'UN JOUR12

Plantu, dessinateur de presse aujournal Le Monde, a inauguré, sa-medi 21 septembre au Palais Ro-han à Strasbourg, l’exposition in-titulée « Les droits de l’Homme,c’est pour quand ? ». Elle présen-te l’œuvre de dessinateurs depresse du monde entier, membresde Cartooning for Peace. Plantu acréé cette association, avec desconfrères et d’autres personnali-tés, pour aider les dessinateursmenacés et « pour défendre la li-berté de s’exprimer, tout le tempset partout ». « On dresse un étatdes lieux de la liberté de penser,précise-t-il. Quand je vais visiteren prison un dessinateur iranien,on le fait savoir. Notre soutien,notre image, font que les dessina-teurs de presse menacés dispo-sent d’un meilleur bouclier. »

« On peut rire de tout,mais pas avec n’importe qui »

Comment naît un dessin ? Avec« une idée qui relève d’une curieu-se alchimie. À partir d’évène-ments de l’actualité », explique

Plantu : « Je vois tout de suite desimages apparaître ». Le dessina-teur choisit deux ou trois sujetspar jour qu’il soumet au rédacteuren chef et « lorsqu’on est d’accordsur un thème, je propose un des-sin que je peux transformer en casde problème ». La difficulté dudessin de presse est sans doutequ’« on peut rire de tout, mais pas

avec n’importe qui ». Même s’ilavoue : « Un mauvais dessin, çam’arrive ». Depuis le début de sacarrière, Plantu a constaté les évo-lutions du métier et de la libertéde la presse : « Dans nos démocra-ties en Europe, nous avons tousles outils pour dire ce que nousvoulons. Sauf que maintenant, il ya des intermédiaires, entre les lec-

teurs et les dessinateurs, qui péto-chent. Et avec des gens qui péto-chent, on ne peut rien faire. Il y ades pays où les dessinateurs ris-quent leur vie. Mais on ne doit pasavoir peur à Paris ou Bruxelles. Or,j’ai rencontré des gens qui ontpeur et ça, c’est nouveau ». Àpropos de l’autocensure, il estimequ’« il ne s’agit pas de changer lesdessins, mais d’en mesurer lesconséquences. » Plantu et son as-sociation interviennent dans lesétablissements scolaires. « Jetrouve important d’expliquer montravail, de dire les raisons de telou tel dessin, d’évoquer l’auto-censure que l’on peut s’imposer,car aucun dessinateur n’est capa-ble de tout dessiner. Il est trèsimportant de lutter contre l’igno-rance, alors qu’il y a des nombreu-ses polémiques autour des carica-tures », explique-t- i l. I l estconvaincu de la force de l’imagede presse : « Je me dis que lesdessins peuvent faire bouger leschoses ».

Laura LAMOURet Fanny PERDU-CLEVE

Plantu, la liberté à la pointe de son crayon

Un dessin de Plantu exposé à Strasbourg. Photo J1J

Marc Middleton est un guide col-marien de 39 ans qui travaille auHartmannswillerkopf, l’un desquatre monuments nationaux dela Grande guerre. Depuis deuxans et demi, c’est avec une gran-de fierté que ce passionné d’his-toire propose des visites com-mentées sur le champ de bataillepour les scolaires et les groupes.« L’histoire, en termes d’intri-gues, de renversements de situa-tions, de récits, vaut n’importequel jeu vidéo, n’importe quellesérie », estime-t-il. D’ailleurs, iltrouve le métier de guide indis-pensable pour montrer les lieuxles plus insolites aux visiteurs,mais surtout pour rendre l’His-toire plus vivante.Le mémorial du Hartmannswille-rkopf, situé à 43 kilomètres deColmar, sur les hauteurs vosgien-nes, a accueilli 100 000 visiteursdepuis 2017. Le mémorial propo-se des visites allant d’une à troisheures. Celles-ci passent par lemusée qui abrite une exposition

permanente illustrant la périodequi s’étend de 1871 avec le Traitéde Francfort jusqu’à août 1914 etle début de la guerre. Une autrepartie explique les combats duHartmannswillerkopf qui ont dé-buté en 1915. Ces visites incluentun tour de la crypte et de lanécropole nationale et peuvents’étendre avec la découverte duchamp de bataille, dont le tourcomplet peut durer à lui seuljusqu’à trois heures.

« Si on n’étudie pasle passé, on ne saitpas d’où on vient »

Originaire d’Angleterre, Marc Middleton propose depuis sonarrivée des visites en anglais pour le public étranger. Le mé-morial reçoit des visiteurs dumonde entier, majoritairementdes Français et des Allemandsmais également des Suisses, enplus petit nombre. Le nombre devisites a beaucoup augmentégrâce au centenaire de la Premiè-

re Guerre mondiale. De nom-breux établissements scolairess’y rendent dans le but de mieuxcomprendre les enjeux de laguerre et les conditions de viedes soldats. « Si on ne connaîtpas son passé, on est condamnéà le refaire. Et si on ne le com-prend pas et qu’on ne l’étudie

pas, on ne se sait pas où on va etsurtout, on ne sait pas d’où onvient », conclut Marc Middleton,rappelant ainsi l’importance dudevoir de mémoire.

Marie ESCHBACH,Salomé MOENCH,

Kenaël MARTINet Laurine WALTER

Le mémorial propose des visites allant d’une à trois heures.Photo L’Alsace/Vincent VOEGTLIN

Le Hartmannswillerkopf : un haut lieu de mémoire

Page 13: Urgences : infirmier en souffrance

Culture JOURNALISTE D'UN JOUR 13

Manda, de son vrai nom Marie-Claude Jeanpierre, est une artiste alsacienne et traductrice de poésie japonaise. E l le t raduit des « haïkus », de courts textes de poé-sie traditionnelle. Manda est l’une des rares « haïkistes » en France. Son atelier se trouve à Obernai et ses œuvres sont exposées au Japon.

Quel est votre parcours ?J’ai commencé à dessiner très tôt, jedevais avoir 7 ans, j’ai pris des coursde dessin, de piano et de danse. Plustard, mon choix s’est porté sur le dessin et la peinture. J’ai donc fait une formation académique en pein-ture occidentale. En parallèle, j’ai aussi eu une formation médicale puisque ma mère a voulu que je metourne vers la médecine. J’ai accep-té à une seule condition : que je puisse continuer les arts plastiques.En résumé, j’ai eu une vie de rêve.

Est-ce que vous vous êtes intéres-sée à l’art japonais dès le début devotre vraie carrière dans les arts ?

Non, ma vraie carrière je l’ai tou-jours menée, j’ai toujours fait des expositions, je les ai commencées à20 ans. Je travaillais la peinture, à l’huile essentiellement, ainsi que l’aquarelle. Mais en 1985, j’ai pris un virage, je dirais que j’étais un peu gênée par les tournures trop « trash » que prenait l’art à ce mo-ment-là, ce n’était pas du tout pourmoi la mission de l’art. J’ai trouvé dans l’art asiatique ce que je cher-chais, c’est-à-dire des choses beau-coup plus plaisantes, beaucoup plussereines.

Comment travaillez-vous au quoti-dien ?J’ai deux types d’activités, la traduc-tion et la peinture, mais je ne peux pas faire les deux en même temps. La traduction fait appel à un cer-veau cartésien, il faut être très pru-dent pour bien retranscrire ce qu’a voulu dire l’auteur du haïku. La peinture, elle, fait appel à mon côtéémotionnel. Quand je peins ou je fais de la calligraphie, il faut que je

sois seule et ne vois personne. Les idées me viennent sans réfléchir.

Et pour finir, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre pro-chain livre ?Le prochain livre sur lequel je suis entrain de travailler actuellement, il m’est difficile d’en parler car la for-

me n’est pas tout à fait finalisée, mais je pense que ce sera un ouvra-ge collectif dans un cadre bien parti-culier de poètes japonais, comme Soseki et Takahama Kyoshi, des ar-tistes qui sont pratiquement incon-nus en France.

Aimie VERRIER, Axel RINNet Eva D’ANTONIO

Manda dans son atelier à Obernai. Photo J1J/Eva D’ANTONIO

Manda entre deux mondes : l’Alsace et le Japon

Eric Westermann est le chef cuisi-nier du Buerehiesel, restaurantétoilé au guide Michelin, qui sesitue au cœur du parc de l’Oran-gerie à Strasbourg. Passionné decuisine, il affirme être « commeObélix, tombé dedans tout pe-tit ». En effet durant son enfanceet jusqu’au lycée, il a vécu au-dessus du restaurant, alors tenupar son père, Antoine Wester-mann, lui-même grand chef étoi-lé. Eric Westermann décide decommencer le métier de cuisinieren 1994, après l’obtention de sonbaccalauréat et de son BTS hôtel-lerie-restauration. En 2007, il ra-chète le fonds de commerce à sesparents. Eric Westermann a gar-dé le nom d’origine du restau-rant, Buerehiesel, qui signifiemaisonnette des paysans. Sa gas-tronomie est basée sur des platstraditionnels, ce qui n’empêchepas une touche de modernité,mais comme il le précise : « Je nepense pas proposer une cuisineplus moderne que ça, ni à lamode ». Parce que pour le pas-sionné de gastronomie, les mo-

des sont éphémères. Pour lui, lesracines sont très importantes, ilne faut pas s’en couper. De mê-me, Eric Westermann affirmeque l’on peut cuisiner des platsétrangers, tout en gardant lestechniques typiquement alsa-ciennes. Par exemple, dans une

terrine à baeckeoffe, on peut fai-re un tajine. Malgré une cuisineessentiellement locale, le chefaime uti l iser des produitsd’ailleurs pour apporter de nou-velles saveurs à ses plats. Il pro-pose, par exemple, dans son me-nu, un filet d’anguille fumée

avec une sauce teriyaki, ce quin’est pas alsacien mais pas pourautant un plat exotique. « Lesclients ne viennent pas chez moipour chercher des plats typique-ment exotiques », déclare lechef. Suivant les saisons, EricWestermann adapte ses plats,« c’est le produit qui va nousguider ». Le chef étoilé accueillerégulièrement des stagiaires dedifférents horizons. Grâce à tou-tes ces ouvertures culturelles,Eric Westermann arrive à créerde nouveaux plats en s’inspirantdu vécu et de leurs origines. Pourlui, la culture a un lien majeuravec la gastronomie. Selon lespays, les repas ne sont pas pris aumême moment, les aliments con-sommés sont différents et les re-pas traditionnels varient. « Tousles événements, qu’ils soient po-sitifs ou tristes, ont toujours tour-né autour de la table », estimeEric Westermann. Convivialité,fête et partage sont les maîtresmot pour une table réussie.

Anna MAILLARD, Fiona STARCKet Maud VERNET

Une étoile à L’Orangerie

Eric Westermann est le chef cuisinier du Buerehiesel, restau-rant strasbourgeois, étoilé au guide Michelin.

Photo J1J/Maud VERNET

Page 14: Urgences : infirmier en souffrance

SportJOURNALISTE D'UN JOUR14

Les élèves de première TCI etde seconde TU du lycée Blai-se-Pascal de Colmar ont réali-sé, jeudi, les pages « Sport »de cette édition, au Pôle mé-dia-culture Edmond-Gerrer.Les élèves : Maxime Bau-mgart, Kilian Clement, PedroPaulo Fialho De Sousa, LionelHassenfratz, Théo Eric Hos-tetter, Hilario Loprete, Ben-hachour Ridja, Lauryne Trop-p i , Y o a n n W e i s s , M a r cMoegling, Adam Ferhat, Si-rko Hamza, Laura Neyer, Car-men Lecointe et Ethan Huts-chka.Les professeurs accompa-gnateurs : Bruno Meyer etBruno Michel.Les journalistes : VéroniqueBerkani, Alice Herry et Jean-Paul Frey.Les techniciens du lycéeCharles-Pointet de Thann :Thomas Cochin et Théo Dis-saux.La responsable du site : My-riam Agdal.

L’équipe J1J de Colmar

Les élèves du lycée Blaise-Pascal de Colmar, ici sur la scène du Pôle média-culture. Photo L’Alsace/Alice HERRY

Page 15: Urgences : infirmier en souffrance

Sport JOURNALISTE D'UN JOUR 15

« La vitesse, l’adrénaline, lacompétition, c’est ce quim’attire dans le karting », ex-plique Hilario Loprete, pilotepassionné depuis quatre ans.Pour conduire, le jeune hom-me de 16 ans se rend auxclubs de karting de Barten-heim et de Sélestat, qui dispo-sent tous deux de hangars.Le karting est un petit véhicu-le automobile monoplace,sans carrosserie, sans boîtede vitesses, à châssis sanssuspension, qui impose uneconduite délicate caractéri-sée par une succession de dé-rapages contrôlés. « Le portdu casque est obligatoire carce sport peut être dange-reux », affirme celui qui bai-gne dans les sports mécani-

ques depuis tout petit. Issud’une famille férue de Formu-le 1, Hilario Loprete a eu en-vie de pratiquer le kartingparce que c’est « la disciplinequi se rapproche le plus de laF1 ».

« On mange le vibreur »

« Le but est de boucler destours de piste le plus vitepossible et de respecter destrajectoires. On mange le vi-breur (plaques de ralentisse-ment rouges et blanches), onroule sur l’extérieur pour ren-trer sur l’intérieur. On croquela ligne, en fait. » La longueurdes pistes de karting est de700 à 1500 mètres environ.Leur largeur est de huit mè-

tres. « Sur le bitume, on peutêtre une cinquantaine dekarts en tout lors d’une cour-se. »Avant de rouler en karting, unentraînement s’impose, quiest réalisé avec ce qu’on ap-pelle le « batak ». « Il s’agitd’une machine pour travaillerles réflexes. Il faut appuyerdessus le plus rapidementpossible dès que le boutons’allume. » Hilario s’entraîneplusieurs fois par mois. « Jepréfère piloter en intérieur. Ily a une certaine ambiance etil y aussi des barrières quinous empêchent de faire dessorties de piste. Le bruit despneus qui grincent sur la pis-te, c’est unique ! »

Lionel HASSENFRATZ

Le karting, un sport de réflexes

Hilario Loprete, concentréavant le départ, lors d’un en-traînement à Bartenheim.

Photo J1J/Lionel HASSENFRATZ

Jean-Bernard Allen, 43 ans,est pilote automobile depuisquatre ans. L’homme allie sapassion à sa profession. Eneffet, il tient un garage àWolfgantzen. « Ce que je pré-fère, c’est la vitesse, le bruitet les sensations au volant »,raconte Jean-Bernard Allen,qui pratique la course auto-mobile depuis qu’il a 39 ans.Un sport dérivé du rallye decourse, qui est tout aussitechnique et qu’il a décou-vert à la télévision.L’homme conduit un bolide,une Seat Leon Supercopa,

une voiture qui vient duWTCC (championnat du mon-de de course sur circuit) avec350 chevaux pour un poidsd’une tonne. À côté de sapassion, il est à la tête de songarage, Auto JB performanceà Wolfgantzen. « Le sport meprend environ 10 % de montemps. »

Une seule victoireau compteur

Jean-Bernard Allen a partici-pé à une vingtaine de coursesrégionales et nationales et adécroché une seule victoire.

« J’ai souvent passé la ligned’arrivée à la deuxième ettroisième place. Je vais conti-nuer à courir. » Les règlessont simples : arriver premieravec la voiture en état demarche et être le plus effica-ce possible au volant.Selon lui, les qualités requi-ses pour pratiquer ce sportsont la concentration, la pré-cision et le lâcher prise. « Ilfaut réfléchir le moins possi-ble pour être performant. »

Carmen LECOINTE,Laura NEYER

et Ethan HUTSCHKA

Jean-Bernard Allen dans songarage Auto JB Performance,à Wolfgantzen. DR

Des mains agiles dans le cambouis

Page 16: Urgences : infirmier en souffrance

SportJOURNALISTE D'UN JOUR16

Originaire du sud-ouest de laFrance, Jean-Yves Devos, profes-seur de mathématiques et desciences au lycée Blaise-Pascal deColmar, est également entraî-neur et arbitre du club de Touch àColmar.Le touch rugby est un sport plutôtméconnu en Europe, qui fait par-tie de la famille du rugby, l’Ovalie(ou monde du ballon ovale). Con-trairement au rugby traditionnel,le touch rugby se joue sur unemoitié de terrain. Dans ce sport,qui est une version « soft » durugby, on ne plaque pas l’adver-saire pour l’arrêter. Il suffit de le

toucher, d’où le nom de la prati-que. Les équipes de touch rugbysont composées de six joueurs,souvent mixtes. Les mêléesn’existent pas, ni le jeu au pied eton doit marquer des essais. Ils’agit d’un sport de passes etd’évitement. Les qualités princi-pales sont l’esprit d’équipe et, auniveau physique, la rapidité, lavivacité et l’adresse. Il ne faut pasavoir peur de plonger pour mar-quer l’essai.Le Toulousain Jean-Yves Devos adécouvert ce sport en Australie eten Nouvelle-Zélande lors de sesvoyages, mais ne s’y est intéressé

qu’en revenant en France. Unefois installé à Colmar, il apprendqu’il existe un club de touch rug-by dans la ville alsacienne, le seuldu département à l’heure actuel-le.

Des objectifs éducatifsEstimant que les compétences dé-veloppées par ce sport sont com-patibles à 100 % avec les objectifséducatifs, Jean-Yves Devos a pro-posé aux professeurs d’éducationphysique et sportive (EPS) de fairedécouvrir ce sport aux lycéens del’établissement Blaise-Pascal, à l’image des lycées d’Australie, de

Nouvelle-Zélande ou de Grande-Bretagne, qui obtiennent des ré-sultats au niveau national.Les entraînements se déroulentau stade de la Mittelhardt tous leslundis et les mercredis. La licenceest ouverte à partir de 16 ans.Lors des derniers championnatsdu monde en Malaisie, les Austra-liens ont tout « écrasé » devantdes dizaines de milliers de specta-teurs. Pourquoi pas bientôt enFrance ? C’est ce qu’on souhaite àce sport décidément très sympa-thique.

Adam FERHAT, MarcMOEGLINGet Enzo SPAMPATTI

Ne me « touch » pas !

Jean-Yves Devos (au milieu, en chasuble rouge), professeur de mathématiques et de sciences au lycée Blaise-Pascal de Colmar,est également entraîneur et arbitre du club de Touch (rugby) à Colmar. DR

Un joueur en pleine action, en train de marquer un essai. DR Jean-Yves Devos en défense (au milieu, en chasuble rouge). DR

Page 17: Urgences : infirmier en souffrance

Sport JOURNALISTE D'UN JOUR 17

La trottinette freestyle est unsport extrême dont le but est defaire des figures techniques, ap-pelées « tricks ». Ce sport se pra-tique soit dans un skatepark, soitdans la rue (en street).Lucas Engel, trottirider semi-pro-fessionnel de 17 ans et lycéen enterminale à Sélestat, a démarréce sport il y a cinq ans. « J’ai vu unami qui le pratiquait et j’ai trouvéce sport beau et amusant. » Lejeune homme ne compte plus lesallers-retours aux urgences. Rienne le freine ni ne l’arrête, mêmeaprès s’être cassé plusieurs foisles tibias et les malléoles interneset externes. « C’est un sport dan-gereux comme tous les sports deglisse, mais je continue parcequ’il y a l’adrénaline et la joie deplaquer des nouveaux tricks. »Les compétitions rassemblentjusqu’à 50 compétiteurs qui fontdeux ou trois passages d’environ60 secondes. Le freestyle consisteà enchaîner un maximum detricks devant un jury qui note enfonction de la complexité, de latechnicité et de la beauté du ges-

te. Ce sport peut être coûteux. Leprix d’une trottinette neuve debonne qualité est d’environ200 € ; le prix le plus bas pour unequalité minimum est d’environ120 €. Il faut également investirrégulièrement à cause de l’usurede certaines pièces, notammentles roues et les poignées. Maistous les trottiriders ne font pas dela compétition.

Six à sept heures d’entraînement par jour

Le niveau requis est en effet trèsélevé : pour acquérir un bon ni-veau et progresser rapidement, ilfaut y consacrer jusqu’à six à septheures par jour. Mais avant tout,c’est une passion qui se partage.« Avec mon pote Kilian, tous lesjours pendant les vacances, on seretrouve à la fontaine de Guémarpour aller s’entraîner dans la rue. Pour s’échauffer, on fait letrajet vers le city-park et on répè-te des tricks déjà appris et maîtri-sés. Ensuite, on fait un mini-jeuappelé « Game of scoot », où cha-

cun doit annoncer un trick. Si onréussit, l’autre doit le faire et s’iln’y arrive pas, il perd une “vie”.Le jeu se termine quand un desdeux a perdu ses cinq vies, corres-

pondant aux lettres du motscoot. » Pratiquer ce sport, c’estassurément cool. Avis aux ama-teurs…

Kilian CLEMENT

Trottinette en l’air

Lucas Engel, trottirider semi-professionnel de 17 ans, avec sondeux-roues de freestyle. Photo J1J/Kilian CLEMENT

L’esport est une compétition dejeux vidéo à haut niveau qui sejoue sur Playstation, Xbox ou unordinateur. Chaque joueur vientà son poste, avec son propreclavier, souris et casque. Lesjoueurs, qui sont des garçonspour deux tiers et des filles pourun tiers, sont, en règle générale,très jeunes. Les mineurs doiventobtenir l’autorisation de leursparents.La France compterait plus de100 000 membres et, depuis2016, une fédération, France Es-ports, comme pour les autressports. Plus d’un million de com-pétitions sont organisées cha-que année dans le monde. Cesont des jeux qui se pratiquentpar équipes de cinq joueurs,sous la direction d’un coach (en-traîneur). Selon les circonstan-ces, les équipes sont sur unescène ou dans une simple salle.Assis devant leurs écrans, lesjoueurs d’une même équipecommuniquent entre eux avec

des casques et des micros etpeuvent voir l’équipe opposée.

Des qualitésde… sportif

Il y a plusieurs niveaux dejoueurs. Pour participer auxcompétitions, il faut faire partied’une équipe ou d’un club pro-fessionnel, très nombreux en

Corée. Il y a des jeux spécifiquespour ces compétitions : essen-tiellement des jeux de guerre(Fortnite, Counter-Strike, Call ofDuty…), à côté de jeux de cartesou de football. Ils se pratiquentsur des territoires : chaquejoueur voit sa base ou celle deson équipe. Il s’agit de détruirel’équipe ou la base adverse,

comme dans le jeu Leagues ofLegends, par exemple.Le vocabulaire utilisé est inspiréde l’anglais : team fight (com-bat d’équipes), tank (personnetrès résistante, par oppositionau squishy), prendre dans leback (par-derrière), flanker (at-taquer sur les côtés), rusher quelqu’un ou chase (le rattra-per), ganker la lane de l’adver-saire (lorsqu’un joueur s’associeavec un autre joueur de sonéquipe pour attaquer l’ennemi).Le total des prix d’une compéti-tion était de plus de 40 000 dol-lars en 2018, mais il peut monterà plusieurs millions de dollars,qui sont en général fournis parles sponsors (marques de ga-ming, de téléphone, etc.).Les qualités requises sont : fairemontre de bons réflexes etd’une bonne vision du jeu, êtreattentif et avoir une bonne com-munication dans l’équipe. Desqualités de sportif, en somme…

Yoann WEISS

Un joueur professionnel, lors d’un tournoi PC Fortnite, auColmar Esport show, en janvier 2019. Archives L’Alsace/Vanessa MEYER

L’esport, un vrai sport ?

Page 18: Urgences : infirmier en souffrance

SportJOURNALISTE D'UN JOUR18

La section foot du lycée Blaise-Pascal, à Colmar, fête son quartde siècle d’existence. Immersionchez ces jeunes qui rêvent tous defaire une carrière professionnelleen courant après le ballon rond.La section foot du lycée Blaise-Pascal de Colmar est encadréepar Jonathan Jager, assistantd’éducation au lycée, égalementex-joueur professionnel de foot-ball au FC Metz et à Fribourg, etpar Dominique Lihrmann, profes-seur d’éducation physique etsportive (également ancien en-traîneur de la grande équipe desSR Colmar).

Une école de la vieLes encadrants témoignent deconcert : « C’est un épanouisse-ment personnel qui nous aide àgrandir en tant qu’adultes. Celanous permet de transmettre nosvaleurs. Entraîner ces jeunesnous apporte réellement du plai-sir ». Il est intéressant de voir queces cadres de haut niveau s’épa-nouissent en formant des jeu-nes ; ce sont de vrais amoureux

du football.La section offre aux jeunes lapossibilité de préparer un bacca-lauréat tout en se faisant plaisiret en s’entraînant au football, leslundis et mercredis de 16 h à18 h. La séance du mercredi estréservée au futsal, activité ludi-que par excellence. L’élève joue,l’élève apprend. La technique in-

dividuelle des joueurs s’améliorependant les séances de futsal quise pratiquent sur un plus petitterrain. Le foot, comme tous lessports collectifs, est une excellen-te école de la vie. Il y a des règlesde respect, d’écoute, de fair-playet de ponctualité qui doivent êtrerespectées.Ce sport développe aussi la tech-

nique individuelle et les straté-gies collectives, sans oublier biensûr l’épanouissement personnelet la confiance en soi, indispensa-bles pour réussir. Ceux qui hési-tent encore à s’inscrire lors de laprochaine rentrée scolaire onttort. Ils ont tout à gagner à venirtaper la balle !

Benhachour RIDJA

Taper le ballon avec des experts

Une séance d’entraînement au gymnase du lycée. Photo Dominique LIHRMANN

Blaise-Pascal. Il ne s’agit pas duphilosophe, mais du lycée col-marien où Jean-Michel Nieder-berger, professeur de physique-chimie et président du karatéclub aux multiples succès d’Hor-bourg-Wihr, a créé un club

UNSS (Union nationale du sportscolaire) en 2016. Rencontreavec un passionné d’arts mar-tiaux.

Jean-Michel Niederberger, qu’est-ce que le karaté ?

Ce sport est un art martial decombat japonais, qui se prati-que comme le judo sur des tapisassez r igides, permettantd’amortir les chutes. La surfacede combat se pratique sur destatamis qui ont au maximum

80 mètres carrés.

Quelles sont les principales qualités requises pour prati-quer le karaté ?Ce sport demande de la persévé-rance : on progresse rapide-ment, mais, pour devenir fort, ilfaut du temps. Plusieurs annéessont nécessaires pour devenirceinture noire. Il faut de la forcephysique, de la concentration etla confiance en soi.

Quels sont les résultats obte-nus par le club UNSS du lycée Blaise-Pascal ?L’année dernière, la section aété championne de FranceUNSS. Il y a deux ans, nousétions vice-champions de FranceUNSS : une vraie fierté pourl’ensemble de notre établisse-ment scolaire et une manièred’encourager les futurs élèves àrejoindre notre section.

Propos recueillis parSirko HAMZA et Hajrusi FATJI

Jean-Michel Niederberger avec les champions de France UNSS du lycée Blaise-Pascal de Colmar :Jordane Foulon, Eva Ritzenthaler, Xavier Dekreon, Valère Rénaux et Chloé Deblieck.

Photo L’Alsace/Laurence NIEDERBERGER

Blaise-Pascal ceinture noire en karaté

Page 19: Urgences : infirmier en souffrance
Page 20: Urgences : infirmier en souffrance

ÉconomieJOURNALISTE D'UN JOUR20

Les pages « Économie » de cetteédition de J1J ont été réalisées surle site de Mulhouse par la classede terminale E1 du lycée Albert-Schweitzer de Mulhouse.Les élèves : Gizem Alev, Zoé Ar-nold-Janet, Albin Bekovic, RomaneBinnert, Julia Bodenan, Elsa Bru-der, Matteo Burkat-Muller, LuciaCmiljanovic, Olympe De Moura,Chloé Dias, Léa Douat, Marina Fa-brizio, Alexandra Grappelli, Flori-ne Hilbrunner, Rayyan Khen-naoui, Elyssa Julie Lajmi, SarahLecaille, Claudiane Lofaka, FloraMarinoni, José Mateus, MyriamMebarek-Falouti, Julie Monnier,Maxime Obermeyer, SabrinaOuled Diaf, Cyril Pierrat, ClaudiaRafael, Adeline Ruggiero, MarieSalen, Roxane Schneider, ManonVon Banck, Pauline Willigsecker,Valentin Woelfl, Cihad Yildirim etLou-Ann Zussy.Les professeurs accompagna-teurs : Dorianne Ferru et ClaireChampert, professeurs documen-talistes, et Ossama Megchiche,professeur de sciences économi-

ques et sociales.Les journalistes : Christelle Him-melberger, Catherine Ludwig et

François Fuchs.Les techniciens du Charles-Poin-tet : Alexandre Genevois et Axel

Bihry.La responsable de site : NarimaneBouchelaghem.

L’équipe J1J de Mulhouse

À l’œuvre, hier, sur le site de Mulhouse, les élèves de la classe de terminale E1 du lycéeAlbert-Schweitzer de Mulhouse. Photo L’Alsace/François FUCHS

Page 21: Urgences : infirmier en souffrance

Économie JOURNALISTE D'UN JOUR 21

Le tourisme fait partie de la straté-gie économique mulhousienne, avec trois grandes ambitions : ren-forcer le potentiel de la ville et de ses environs, valoriser l’image du territoire et favoriser la consomma-tion.En 2018, 1,4 million de touristes ont visité Mulhouse et son agglo-mération. 63 % sont français et 37 % étrangers, provenant majori-tairement des pays frontaliers com-me l’Allemagne ou la Suisse. « Mais on retrouve également des touristes du Benelux » (Belgique, Luxembourg et Pays-Bas), précise Ondine Dantung, chargée de l’amé-lioration de l’accueil à l’office de tourisme de Mulhouse et sa région.Qu’est-ce qui attire les touristes à Mulhouse ? Selon Ondine Dan-tung, surtout : « La Cité de l’auto-mobile, reconnue à l’échelle inter-nationale ; également le parczoologique et botanique mais aussila vieille ville, grâce à ses bâtimentshistoriques et à son patrimoine in-

dustriel ; la Cité du train. Et puis, lagrande région mulhousienne compte au total 28 musées. »Nous nous sommes penchées sur l’exemple d’un lieu touristique pro-che de Mulhouse, le parc du Petit Prince, à Ungersheim, au succès grandissant. Selon le guide « Mul-house et sa région », il est le pre-mier parc aérien au monde. Il pro-pose 34 attractions, des animations

et des spectacles. En juillet dernier,l’attraction « Pierre de Tonnerre » aété lancée, ainsi qu’une zone ani-malière permettant de créer un liendirect avec les différents animaux.Anaïs Wrobel, chargée du marke-ting et de la communication du parc, donne quelques chiffres et : « 200 000 entrées en 2018 et des premiers résultats pour 2019 satis-faisants. » Elle confirme l’augmen-

tation de l’afflux touristique,« avec un peu plus de 15 % de touristes étrangers », précise-t-elle.Le thème du Petit Prince est très porteur à l’étranger car l’ouvrage de Saint-Exupéry est traduit dans beaucoup de langues.

Développer les baladeset les visites ludiques

Mulhouse a de nouveaux projets pour attirer encore davantage de touristes : le développement des pistes cyclables et d’itinéraires de balades, avec la proximité des Vos-ges ; des visites plus ludiques gui-dées par des greeters (des habi-tants bénévoles qui font partager leur vision de la ville et des envi-rons)…Autre atout de Mulhouse, le street-art ne cesse de se développer et lesgrands murs peints qui font partie de la tradition mulhousienne atti-rent de plus en plus de curieux.

Lucia CMILJANOVICet Romane BINNERT

Mulhouse, un tourismeaux multiples visages

La Cité du train, l’un des nombreux atouts touristiques deMulhouse. Photo J1J/Romane BINNERT

Les magasins bio font partiede la nouvelle économie qua-ternaire. Nous sommes alléesdans deux magasins à Mul-house, Biocoop du Rebberg,avenue de Riedisheim, oùnous avons rencontré Pierre-Marie Le Filliatre, le gérant, etHalles Nature Cœur de ville,rue des Maréchaux, où nousavons échangé avec une em-ployée.« Le bio, c’est l’avenir », Pier-re-Marie Le Filliatre en est con-vaincu. Il est vrai que le mon-de est dans une urgence auniveau de la santé et de l’ali-mentation ainsi que de l’envi-ronnement. Certains commer-ces font le choix d’être de plusen plus sur le marché du bio.« C’est plus un choix philoso-phique », témoigne le gérantdu magasin Biocoop du Reb-berg.Ce secteur économique porteles valeurs du bio au lieu de sefocaliser sur les revenus finan-

ciers. « La production bio a uncertain coût car elle a besoinde beaucoup plus de main-d’œuvre », nous confie Pierre-Marie Le Filliatre.Mais les clients qui se tour-nent vers le bio pour leur ali-mentation et leur vie domesti-que sont prêts à investir unpeu plus car ils sont convain-cus du bienfait de ces produitspour eux-mêmes et pour l’en-vironnement. « Je mange biopour éviter les produits traitéset pour défendre l’écologie »,nous dit par exemple unecliente habituée de Biocoopdu Rebberg. Aux Halles Natu-re, notre interlocutrice préciseque la clientèle est large :« Nous avons beaucoup declients fidèles la semaine et endiscutant avec eux, on remar-que qu’ils viennent de diffé-rentes catégories socioprofes-sionnelles. Le week-end et enpériode de vacances, nousavons aussi des clients étran-

gers, des Allemands, notam-ment, et des cyclistes. »La stratégie commerciale deBiocoop est simple : « On res-te un commerce de proximitéavec de petites structures […]C’est cette proximité qui nouspermet d’exister », expliquePierre-Marie Le Filliatre.

Une prise de conscience

L’offre en produits bio s’estfortement développée à Mul-house ces dernières années.« Bien sûr, on ressent toujoursl’arrivée d’un nouvel acteursur ce marché », reconnaît no-tre interlocuteur. Mais il souli-gne que les clients de Biocoopconnaissent l’éthique de l’en-seigne et lui restent fidèles.Ce marché du bio va sans dou-te continuer de se développerfortement compte tenu de laprise de conscience croissantedes enjeux environnementauxpar les consommateurs. Cela

conduit aussi les autres ac-teurs de l’économie à se re-mettre en question, observePierre-Marie Le Filliatre : « Onest déjà en train d’importerénormément dans l’alimen-taire. Tous les secteurs del’économie en France se ren-dent compte qu’on ne peutpas continuer comme ça, onva droit dans le mur. »

Roxane SCHNEIDER,Adeline RUGGIERO,

Marina FABRIZIOet Pauline WILLIGSECKER

Dessin J1J/Adeline RUGGIERO

« Le bio, c’est l’avenir »

Page 22: Urgences : infirmier en souffrance

ÉconomieJOURNALISTE D'UN JOUR22

Travailler autrement à Mulhouse,c’est désormais possible avec lerestaurant Un petit truc en plus quia ouvert ses portes à la rentrée etemploie des personnes atteintesde trisomie 21. Aurélie Bernard,ancienne cuisinière du Centre deréadaptation de Mulhouse, a misen place ce projet d’insertion pro-fessionnelle, qui est une innova-tion pour Mulhouse.Ce restaurant est un lieu uniquequi donne l’opportunité aux per-sonnes qui ont un chromosome enplus d’avoir la chance de travaillerdans un milieu ordinaire avec unsalaire et un contrat de travail comme tout le monde.

Des conditionsde travail réelles

« Ce sont vraiment les conditionsde travail réelles avec bien sûr desadaptations à leur handicap, maisnous ne sommes pas du tout dansun milieu protégé, ils vivent pleine-ment les contraintes et les beauxinconvénients de ce métier », sou-ligne Aurélie Bernard.Les personnes qui travaillent dans

ce restaurant sont satisfaites carelles sont passionnées par ce mé-tier comme Maxime, l’un des em-ployés : « J’ai toujours aimé la cui-

sine, je veux en faire depuis petit »,témoigne-t-il.Le Centre de réadaptation de Mul-house a contribué au développe-

ment de ce projet original. Cetétablissement propose diversesformations - du niveau CAP jus-qu’au diplôme d’ingénieur - dansle but de réinsérer dans la vie acti-ve des personnes atteintes de diffé-rents types de handicaps. Une foisleur cursus achevé, elles obtien-nent un diplôme qui leur permetde trouver un travail adapté à leurhandicap. Ainsi, être handicapé ettravailler est aujourd’hui possiblegrâce à tous ceux qui œuvrent pourl’insertion professionnelle des per-sonnes concernées.Le Centre d’orientation et de for-mation professionnelle ouvrira sesportes le lundi 18 novembre de13 h à 17 h afin de faire découvrirses différentes offres de formation.

Gizem ALEV, Florine HILBRUNNERet José MATEUS

Y ALLER Un petit truc en plus, 3,place de la Paix à Mulhouse. Ouvertdu lundi au samedi de 12 h à 14 h,tél. 09.83.07.50.80. Centre de réa-daptation de Mulhouse, 57, rue Al-bert-Camus à Mulhouse, tél.03.89.32.46.46.

À Mulhouse, du travail pour tous

Élise, Antoine et Juline (de g. à d.), trois des employés durestaurant Un petit truc en plus. Photo J1J/José MATEUS

Longtemps fréquentées par despersonnes en situation instableou précaire financièrement, lesfriperies étaient mal vues par unegrande partie de la population.Cependant, depuis quelques an-nées, Céline Schwartz, responsa-ble de communication et dévelop-pement des friperies Ding-Fring,constate « que les individus sontplus sensibles à la consommationresponsable et que ces dernierss’habillent de plus en plus enfriperies pour des raisons écologi-ques ou économiques ».Dans les nombreuses boutiques,les pièces sont uniques. Il y a desvêtements de marque, mais aussides choses plus basiques, deschaussures ou du linge de mai-son.Céline Schwartz précise : « Aprèsle tri des vêtements par qualité etmatière, une infime catégorie ap-pelée la crème, qui sont les vête-ments de bonne qualité, sontceux revendus dans nos magasinsà petits prix. »

En Alsace, le Relais Est s’est impo-sé comme une entreprise de réin-sertion avec ses friperies dontDing-Fring. Elles ont un mode defonctionnement différent et inno-vant par rapport aux autres fripe-ries, car leur collecte repose uni-quement sur le don grâce aux1450 bornes de collecte mises enplace dans toute la région. Lesvêtements sont ensuite rapatriésdans les sept boutiques géréespar Relais Est.

La fripe,c’est tendance

Malgré la forte concurrence avecles friperies en ligne qui peutdiminuer, en 2017, le Relais Est atrié 24 tonnes de textiles par jourgrâce à ses 135 salariés. La struc-ture recrute des jeunes qui n’ontpas de formation ou qui n’ont pastravaillé depuis un moment, desbénéficiaires du RSA (Revenu desolidarité active) ou encore despersonnes qui ont du mal à trou-ver un emploi. La plupart des

vêtements sont vendus, mais cer-tains peuvent aussi être donnés àdes associations quand elles fontappel aux friperies.On pourrait penser que les fripe-ries ont une place minime parrapport à l’achat de vêtementsneufs, mais la tendance s’inver-

se. Aujourd’hui, les friperies atti-rent de plus en plus de personnessoucieuses de faire des écono-mies tout en respectant l’environ-nement en ne consommant plus àoutrance.

Nihele BELKAHLAet Claudiane LOFAKA

Dessin J1J/Claudiane LOFAKA

Nos vêtements ont plus d’une vie

Page 23: Urgences : infirmier en souffrance

Économie JOURNALISTE D'UN JOUR 23

La Fonderie, reconvertie en universi-té, est sans doute l’ancien site indus-triel de Mulhouse le plus connu des jeunes. Pourtant, ce n’est pas la seuleancienne manufacture à avoir été ré-habilitée dans la ville.Jean-François Hurth est développeur de projets chez Loft Company, une société qui réhabilite d’anciens bâti-ments en logements et a mené à biendes projets tels que, à Mulhouse, la Manufacture 340 ou l’Atelier. « Cha-que projet est différent. Nous réamé-nageons des manufactures et ven-dons des lots bruts », explique-t-il.Ces opérations sont soutenues par lesbanques et pour certains chantiers par les collectivités, comme par M2A (Mulhouse Alsace agglomération). Beaucoup de personnes approuvent ces réhabilitations mulhousiennes. D’autres rénovations sont espérées ailleurs en Alsace, comme à Gue-bwiller. Nous avons rencontré diffé-rents habitants de la Manufacture 340, un ensemble de lofts aménagés dans un ancien bâtiment de Manu-

rhin, dans le quartier de Bourtzwiller.John Colombo, architecte, fait partie du groupe d’une dizaine d’amis qui ont investi, il y a environ dix ans, dansce qui est aujourd’hui une coproprié-té où vivent à la fois des propriétaires et des locataires. « L’idée, c’est que ça perdure, c’est une nouvelle philo-sophie de vie », nous dit-il.

Des logements, un café,des artistes

Les appartements, très atypiques, et tous uniques, font pour la plupart au moins 200 m². Les plus grands peu-vent même atteindre 350 m². Tous les habitants sont formels : la vie dans ce bâtiment est différente et la réhabilitation a permis une nouvelle vision du quartier de Bourtzwiller. Cette vie a toutefois un coût : le prix de ces lofts est d’environ 2000€/m².À l’Atelier, un ancien bâtiment de la SACM reconverti en lofts dans le quar-tier de la Fonderie, il n’y a pas seule-ment des logements. Le No’Mad Ca-fé, par exemple, s’est installé au rez-

de-chaussée. Un beau contraste s’est créé entre les anciens murs de bri-ques bruts et les lignes contemporai-nes qu’a pris l’immeuble, « tout en conservant le patrimoine industriel de Mulhouse », relève Jean-François Hurth. Une vue imprenable sur le Sundgau est offerte aux habitants des triplex du haut, très spacieux.Sur le site DMC s’est notamment ins-tallée Motoco, une résidence d’artis-

tes – ils sont près de 140 - qui organisede nombreux événements. Tout près,le plus grand mur d’escalade de Fran-ce est en cours de construction. Enco-re une illustration de la richesse que constituent les friches industrielles de Mulhouse pour assurer le renou-veau de la ville.

Zoé ARNOLD JANET,Olympe DE MOURA

et Julie MONNIER

Mulhouse : ils vivent ou travaillentdans d’anciennes usines

L’atelier, à Mulhouse, un ancien bâtiment de la SACM que laLoft Company a reconverti en duplex et triplex.

Photo J1J/Zoé ARNOLD JANET

Quand on vous dit cigogne, àquoi pensez-vous en premier ? ÀMulhouse, Cigogne, c’est le nomd’une monnaie locale. Mais ellereste encore inconnue du plusgrand nombre. Nous avons inter-rogé Franck Argast, qui est char-gé de la coordination générale duprojet, et Stéphane Bock, chargéde développement du réseau pro-fessionnel.

Comment définiriez vous la monnaie locale ?La Cigogne est une monnaie asso-ciative qui a pour but la réappro-priation citoyenne de la monnaieet le renforcement de l’économielocale en circuits courts dans leHaut-Rhin. Il faut retenir que laCigogne est une monnaie com-plémentaire qui trouve ses origi-nes dans un premier projet ci-toyen initié en 2007. Le succèsdans le temps d’un projet demonnaie locale repose sur plu-sieurs paramètres : la construc-tion d’un groupe de personnes

volontaires pour réaliser leursachats avec cette monnaie, ledéveloppement d’une ingénieriepour assurer la circulation de lamonnaie au sein du réseau. Lamonnaie locale est alors un biencollectif et accessible à tout lemonde.

Pourquoi a-t-elle été créée ?Cette monnaie a pour objectif desensibiliser à l’environnement :elle réduit la circulation de mar-chandises, par exemple de Mul-house à Paris pour ensuite reve-nir à Mulhouse, donc atténue lapollution. En effet, avec la Cigo-

gne nous achetons des produitsde proximité, qui n’ont pas néces-sité de transport important. Cequi permet également de mainte-nir des échanges sur les territoi-res. Elle offre une sécurité avecun réseau limité et autonome.

Comment fonctionne cette monnaie ?On parle de « système paritaire »car une cigogne équivaut à uneuro. Tout le monde peut adhérerà l’association. Il suffit de se ren-dre dans des comptoirs, lieux deconvivialité où l’on peut échan-ger la monnaie auprès des béné-voles. Ensuite on peut faire desachats dans les commerces parte-naires avec la Cigogne. Les euroscollectés par l’association lors dela conversion sont déposés sur uncompte dédié auprès de la Nef,une banque éthique. Ainsi cha-que Cigogne en circulation estgarantie par un euro déposé.

Alexandra GRAPPELLI,Léa DOUAT et Claudia RAFAEL

Comme Strasbourg, Ungersheim, Barcelone et bien d’autres,Mulhouse a sa monnaie locale. Ici, elle s’appelle la Cigogne.

Photo J1J/Léa DOUAT

La Cigogne face à l’euro !

Page 24: Urgences : infirmier en souffrance

ÉconomieJOURNALISTE D'UN JOUR24

Avec 350 commerces faisant vivreprès de 1 000 familles, le marchédu Canal couvert de Mulhouse a saplace comme acteur dynamique etéconomique de cette ville cosmo-polite. Ce véritable « poumon vert », aux marchands multicultu-rels, est engagé dans une démar-che de qualité tout en « favorisantles circuits courts », explique DavidAmbrosi, manager du marché.

Accessible à tous, ce lieu attire uneclientèle très diversifiée grâce à untrès grand choix de produits, tanten mercerie que pour la consom-mation alimentaire. Sa proximitéavec les trois frontières, Allemagneet Suisse, lui assure la place de plusgrand marché de l’Est de la France,comme l’indique Marc Wurtz, pré-sident de l’Association du marché.Ouvert trois jours par semaine

(mardi, jeudi et samedi), il permetune dynamique sociale dans toutle quartier et ses alentours.Lieu de rencontres et de retrou-vailles en semaine, le marché peutaccueillir près de 10 000 visiteurs lesamedi. Cette forte attractivité s’explique par des prix variés, ac-cessibles et même parfois trèsavantageux, proposés par les com-merçants à leurs clients. L’imagede concurrence que l’on pourraitse faire est d’ailleurs ici une vérita-ble force pour les multiples ven-deurs. Ce pôle d’attractivité ouvreaussi ses portes à des producteurslocaux qui proposent à la vente desproduits du terroir.Les acteurs du marché paient leuremplacement au mètre carré, àprix très attractif, un avantage parrapport aux commerces sédentai-res. Ici se retrouvent donc familles,amis, voisins et même touristes,dans cette « grande maison »qu’est le marché, comme le souli-gnent David Ambrosi et MarcWurtz.

Sarah LECAILLE, Julia BODENANet Manon VON BANCK

Le marché,une force pour Mulhouse

Dessin/Sarah LECAILLE

KMØ signifie kilomètre zéro,qui est le départ de la premiè-re ligne ferroviaire entre Mul-house et Thann au XIXe siècle,en référence à la gloire et à lamodernité de l’industrie mul-housienne.KMØ est un écosystème de 570personnes dédié au numéri-que et à l’industrie, qui ras-semble des entreprises, desstart-up, des organismes deformation et des étudiants(appelés auditeurs) dans d’an-ciens locaux de la SACM, àMulhouse. Le site les héberge,les aide dans le domaine com-mercial et propose des forma-tions.Nartex, spécialisée dans lesapplications mobiles profes-sionnelles et utilitaires, et Pre-mière Place, spécialisée dansle domaine du web et de l’e-marketing, font partie des en-treprises déjà installées sur lesite.Le but de KMØ est d’apporter

des échanges, des collabora-tions, de la visibilité entre lesdifférentes structures pour ré-pondre à des problématiquesspécifiques ; également d’ac-célérer le processus d’innova-tion et d’amélioration. « On sesent plus au cœur des événe-

ments, des conférences, desrencontres et des challengesde création d’entreprise », té-moigne, par exemple, Marie-Eve Dorath, responsable com-m u n i c a t i o n à l ’ a g e n c ePremière Place, installée àKMØ.La nouvelle cité numériquemulhousienne influe sur l’éco-nomie locale de différentesmanières : emploi de person-nes qualifiées (ingénieurs,spécialistes en commerce oumarketing, etc.) ; riche coopé-ration entre entreprises etstart-up… Tout cet écosystèmepeut attirer des start-up quirecherchent un milieu qui faci-lite leur développement.Située dans la zone des TroisFrontières, KMØ permet aussiaux structures qu’elle ac-cueille d’avoir une meilleurevisibilité à l’étranger.

Rayyan KHENNAOUI,Maxime OBERMEYER

et Valentin WOELFL

KMØ, un écosystème innovant

Le site de KMØ, dans le quar-tier de la Fonderie à Mulhou-se. Photomontage J1J/Rayyan KHENNAOUI

Échanges avec Olivier Becht, députéde Mulhouse et sa région.

Longtemps, Mulhouse a souffert de stéréotypes négatifs, pensez-vous que cela soit toujours le cas ?Mulhouse, en réalité, n’est pas une ville pauvre sur le plan économique,c’est une ville qui a souvent été, dans le passé, un moteur pour l’in-dustrie de notre pays, en mécani-que (Mitsubishi), automobile (Peu-geot). Je ne dirais pas qu’on souffre d’un déficit d’image, mais que l’on souffre pour l’instant d’un déficit decapacité à trouver suffisamment de PME qui peuvent croître, créer de larichesse et compenser le nombre d’emplois perdus.

Une des particularités de Mulhou-se est sa position géographique, est-ce un atout économique ?Oui ! Incontestablement. Les terri-toires les plus compétitifs aujour-d’hui sont les territoires les mieux connectés au monde. Nous sommesau carrefour de grandes voies com-merciales, très bien connectés au fluvial. Autre atout : l’EuroAirport, ildessert toutes les grandes capitalesnationales et régionales en Europe et est bien connecté avec un termi-nal « tout-cargo » qui permet d’en-voyer des marchandises. Et on est frontalier avec la Suisse et l’Allema-gne.

Mulhouse a-t-elle des faiblesses économiques ? Auriez-vous des solutions pour y remédier ?La principale faiblesse, c’est de ne pas savoir orienter le capital vers lesentreprises innovantes. Nous avonsune région encore très riche, c’est l’une des régions d’Europe qui a le plus d’épargne.Des milliards d’euros dorment dans les caisses de nos banques alsacien-nes. On doit maintenant oser ! Les talents on les a, les projets on les a,il faut prendre le risque !

Propos recueillis parMarie SALEN, Lou-Ann ZUSSY

et Flora MARINONI

« On doit oser ! »

Le député haut-rhinois OlivierBecht. Photo J1J

Page 25: Urgences : infirmier en souffrance

Economie JOURNALISTE D'UN JOUR 25

Pascal Rieth, responsable des servi-ces transport et mobilité à M2A (Mulhouse Alsace agglomération), nous parle de toutes les mesures mises en place par la collectivité pour se déplacer autrement.

Pourriez-vous nous éclairer sur ce terme d’écomobilité devenu tendance ?Nous n’utilisons pas le terme d’éco-mobilité, mais plutôt de mobilité durable, c’est-à-dire une politique de mobilité respectueuse de l’envi-ronnement et peu polluante.

Pouvez-vous nous parler du Compte mobilité ?Après une première réflexion en 2015 avec nos partenaires, ce con-cept a pris de l’ampleur l’an passé avec son lancement par M2A, avec différents acteurs. Le Compte mobi-lité mulhousien est le premier MaaS(Mobility as a Service) de France et est souvent cité en exemple. Le prin-cipe est de faciliter la multimodalité,

qui est l’utilisation de l’un ou l’autremode de transport selon ses besoinsou ses envies : le vélo pour les peti-tes distances, le bus pour les distan-ces moyennes…Le principe du Compte mobilité est d’accéder à tous les modes de trans-

port en facilitant le parcours de l’usager. Avec une inscription uni-que, ce dernier a accès à tout : vélo en libre-service, tram, bus, autopar-tage, bornes de recharge électrique,location de vélos classiques ou élec-triques, train, stationnement… À la fin du mois, il est facturé en fonctionde ce qu’il a réellement consommé avec une garantie du meilleur tarif. L’objectif est d’inciter les gens à utiliser d’autres modes de déplace-ment que la voiture en leur facilitantla vie, en n’ayant par exemple plus besoin d’avoir de monnaie sur eux.

Les entreprises mulhousiennes incitent-elles leurs salariés dans cette démarche ?Oui, sous la forme du plan de mobili-té entreprise, qui est obligatoire pour les entreprises de plus de 100 salariés.

Des entreprises sont-elles parte-naires du Compte mobilité ?Oui, il y a par exemple Vélocité, Citiz

ou encore Soléa.

Le Compte mobilité est-il rentable pour l’usager ?Oui, vu que le meilleur prix est ga-ranti et que l’inscription est gratui-te.

Et pour la collectivité ?Je ne sais pas, car on ne réfléchit pascomme cela. La politique de trans-port en commun n’est jamais renta-ble et coûte à la collectivité. Le prix du billet payé par l’usager ne couvreque 25 % du coût de transport. Le reste est payé par une taxe sur les entreprises et par M2A.

Quelles sont les démarches à suivre pour créer un Compte mobilité ?Il faut simplement télécharger l’ap-plication et s’inscrire. La seule res-triction pour le moment est d’avoir plus de 18 ans.

Sabrina OULED DIAFet Myriam MEBAREK-FALOUTI

Agglomération mulhousienne :« Faciliter la multimodalité »

Les vélos en libre-service deVéloCité sont l’un des moyensde transport que le Comptemobilité permet d’emprun-ter.

PhotoJ1J/Myriam MEBAREK-FALOUTI

Tuba est une association d’expéri-mentation de nouveaux usages,qui crée de nouveaux conceptspour améliorer les besoins des ci-toyens de Mulhouse. Son nom re-prend la métaphore d’un tube àexpérimentation. L’objectif estd’innover au maximum pour ré-pondre aux besoins de la popula-tion. Tuba est majoritairement fi-nancé par des grands groupes telsEDF, Véolia ou La Poste, et parM2A (Mulhouse Alsace agglomé-ration), qui a soutenu son installa-tion.Des projets sont déjà en cours,comme la dynamisation de l’ave-nue Aristide-Briand à Mulhouse,qui s’inscrit dans le programmenational de renouvellement ur-bain. Les fonds d’investissementsont débloqués par l’État pour ré-nover des bâtiments et trouverdes nouveaux commerces pour dy-namiser le quartier. Le chef de

projet, Romain Fontanel, est ac-compagné d’une trentaine de por-teurs de projets qui ont des idées àconcrétiser sur le terrain.

Partage d’idéesL’association est principalementdéfinie par le « living lab », uneméthode de création d’un bien enconcertation avec ses utilisateurspour que l’objet créé réponde àleurs besoins. Tuba organise desévénements comme les « Start-upweek-ends » ou « Hackathon ». Les « Start-up week-ends » sontorganisés une fois par an. Desporteurs de projet partagent leursidées. Les gens votent et les parti-cipants planchent intensémentdurant trois jours sur les projetsretenus. Ils passent ensuite de-vant un jury. Deux ou trois projetssont sélectionnés et récompensés.« L’Hackathon », lui, requiert plusde compétences technologiques.

Tuba a aussi organisé un événe-ment sur la manière d’améliorerle climat. « Ce ne sont pas lesseuls politiques qui vont dire ceque Mulhouse va faire pour leclimat sur les trente prochainesannées, mais on va plutôt rassem-

bler des citoyens, des experts, desélus et des associations pour lesfaire travailler ensemble afin deressortir 30 plans d’actions con-crètes pour le climat », expliqueRomain Fontanel. Les 120 person-nes ainsi réunies, dont des ci-toyens et des experts, se sont ré-parties par groupes de six pourtrouver des solutions.Pouco Jardin, une association enpartenariat avec Tuba, nous faitpart de sa démarche. « Il s’agit deréconcilier l’Homme et la nature àtravers des jardins partagés pourcréer une meilleur éco-citoyenne-té, indique Morgan Jourdin, le dé-veloppeur de Pouco Jardin. C’estune conception associative où lesgens donnent une certaine part deleurs récoltes aux plus démunis.C’est donc là un échange de va-leur. »

Cyril PIERRAT, Albin BEKOVICet Cihad YILDIRIM

« Ici on ne prédit pas l’avenir,on le construit », telle est ladevise de Tuba.

Photo J1J/Cihad YILDIRIM

Un Tuba pour mettre vos projets en musique

Page 26: Urgences : infirmier en souffrance

SociétéJOURNALISTE D'UN JOUR26

Les terminales ES et L du lycéeÉpiscopal de Zillisheim ont plan-ché, jeudi, sur des sujets desociété, à la médiathèque deSaint-Louis.Les élèves : Élise Adolf, BaptisteAffholder, Clémence Bach, LéaBaeumlin, Thibaut Bennatan,Clara Bourgeat, Gauthier Bruc-ker, Héloïse Buhler, CamilleBuzolich, Erdem Cengiz, Léa Da-Mota, Carla Fix, Zoé Forte, Chia-ra Francavilla, Victoire Gaba-gnou, Margaux Gerrer, RobinGherardi, Romain Hubert, DavidKaiser, Thomas Lelong, Julie Le-sage, Luna Marandola, TomNesci, Eva Petito, Lisa Retter,Aline Wininger, Manon Bauden-distel, Margaux Baudendistel,Nicolas Botella, Noémie Bron-sard, Jonas Cardoso, Florent Fre-chin, Nicolas Heitz, Clara Mes-singer, Léa Mies, ArmandMoretti, Kathlin Richard, Maxi-me Thoma, Kiara Uragano-Reis-ser, Emma Xech, Juliette Bel-t r a n , M a r g a u x B e n i n c a ,Florianne Boulogne, Alice DalSoglio, Jade Donald, Louise Dur-

get, Léa Fevre, Coralie Geoffroy,Sarah Hamze, Axel Prob, MariaSchnurpel.Les professeurs accompagna-teurs : Nicole Poinçot et Luc Bo-

hler.Les journalistes : Pierre Gusz,Florian Zobenbiehler et FrancisMicodi.Les techniciens du lycée Char-

les-Pointet de Thann : Stépha-ne Boepflug et Quentin Elmlin-ger.La responsable de site : PamelaBouktab.

L’équipe J1J de Saint-Louis

Les terminales ES et L du lycée Épiscopal de Zillisheim. Photo L’Alsace/Francis MICODI

Page 27: Urgences : infirmier en souffrance

Société JOURNALISTE D'UN JOUR 27

Depuis avril 2019, les urgentistes al-saciens alertent sur leurs conditions de travail : insuffisance de matériel, manque de personnel, manque de compréhension de la part de l’Agen-ce régionale de santé (ARS) du Grand Est… David Ball, ancien infirmier aux urgences de l’hôpital Émile-Muller à Mulhouse, de 2016 à avril 2018, té-moigne de son expérience personnel-le et de la situation « dramatique et préoccupante » des urgences. Il évo-que des pressions et une fatigue jour-nalière intenable : « Je vivais pour travailler au lieu de travailler pour vivre. » Le Mulhousien de 25 ans a, depuis, décidé de se préserver, en se mettant à son compte. D’infirmier à l’hôpital, il est devenu infirmier libé-ral.

Des conditions de travailloin du rêve imaginé

David Ball a exercé durant un an et demi aux urgences de Mulhouse. « Un métier choisi par passion, pour aider les autres et pour sa spécificité très formatrice, excitante et enrichis-sante », témoigne-t-il. Le métier d’in-firmier urgentiste requiert, en règle générale, énormément de compé-

tences et de sang-froid dans des situa-tions très variées, allant de simples maux de tête à des crises cardiaques.C’est pour ces cas de figure que de nombreuses personnes comme Da-vid Ball se forment avec un rêve en tête, celui de devenir infirmier.« Aux urgences, l’ambiance était trèsélectrique lors des journées les plus difficiles », confie encore l’infirmier

Sans parler du manque de personnel de garde et de lits. L’homme a été confronté à l’incompréhension des patients face aux temps d’attente, interminables. Un foyer propice aux tensions entre patients et urgentis-tes, qui tentent d’organiser au mieuxleurs multiples tâches. « Le person-nel est sans cesse débordé mais on essaie de se soutenir un maximum

entre collègues », poursuit David Ball. « Avec mes patients, je m’effor-çais d’être le plus disponible possible et d’être toujours souriant. »David Ball affirme même qu’il « sem-ble essentiel d’être vigilant à sa com-munication verbale et non verbale pour prendre en charge au mieux les patients ». Cependant, il se sentait régulièrement frustré de ne pas leur accorder tout le temps qu’il aurait souhaité.

Un avenir encore flouMême si David Ball s’est éloigné des urgences ces derniers mois, il estime que la situation ne peut plus durer : « L’avenir du service reste flou. Un recrutement rapide de médecins ur-gentistes est nécessaire ! » La nomi-nation à la tête du service des urgen-ces de l’hôpital de Mulhouse du Dr Marc Noizet laisse pourtant entrevoirun avenir plus serein. « J’espère sin-cèrement qu’elle [cette nomination] ouvre une nouvelle page pour le ser-vice et qu’une équipe médicale pour-ra rapidement se reconstruire », con-clut David Ball.

Victoire GABAGNOUet Camille BUZOLICH

Urgences de Mulhouse : « Je vivais pour travailler au lieu de travailler pour vivre »

David Ball (au centre), a exercé aux urgences de l’hôpital deMulhouse de 2016 à 2018. Afin de se préserver, l’infirmiers’est, depuis, mis à son compte. Archives DNA/Alain CHEVAL

Uber Eats est un service de li-vraison de plats cuisinés. Il estdisponible depuis peu en Alsa-ce.La plateforme permet de resterchez soi tout en ayant l’impres-sion de manger au restaurant.On y trouve toute sorte de nour-riture, asiatique, italienne,américaine…Vous n’aimez pas cuisiner ?Commandez ! Vous n’avez pasle temps ? Commandez ! Vousvoulez goûter de nouveauxplats ? Commandez !L’apparition d’Uber Eats dans larégion a permis de créer desemplois et d’augmenter le chif-fre d’affaires des restaurants.La plateforme embauche plusprioritairement des jeunes per-sonnes. À noter que 25 % deslivreurs étaient sans emploiavant leur embauche.

Grâce à ce service, les restau-rants peuvent toucher un publicplus large.C’est un véritable atout pour lesétablissements à la recherchede notoriété.

Des avis partagés« Si il y a une erreur sur leproduit commandé, le prix decelui-ci peut vous être rembour-sé » confie Mélody, une jeuneutilisatrice fidèle, qui remarquequ’en fonction du restaurant etdu nombre de commandes, letemps de livraison peut varier.Parmi les personnes que nousavons interviewées, la plupartdisent être satisfaites du serviceainsi que de la qualité des pro-duits lors de leur réception.D’autres sont un peu déçuespar le temps de livraison et parle repas, arrivé froid. Camille

confirme avoir déjà été rem-boursée pour un oubli de pro-duits.Vicky, une lycéenne, livre que« le prix de la commande peutêtre un peu excessif en fonctiondu lieu d’habitation et que l’ap-plication pourrait être amélio-rée », celle-ci ayant déjà euquelques problèmes de récep-tion de commandes.Quant à Charlotte, du lycée Clu-ny à Mulhouse, elle avoue « nepas aimer l’application car cel-le-ci règle directement la com-mande dès l’entrée des infor-mations bancaires dans leprogramme ».Que l’on soit adepte du télépho-ne pour se faire livrer ou plutôttenté par le fait maison, onvous souhaite un bon appétitquand même !

Julie LESAGE et Léa DA MOTADessin J1J/Héloise BUHLER

Uber Eats : un coup de fil et à table !

Page 28: Urgences : infirmier en souffrance

SociétéJOURNALISTE D'UN JOUR28

Une tendance se développe à Stras-bourg depuis trois ans : l’ouverture de maisons, ou plutôt de « haus », regroupant des drag queen. Peu im-porte l’identité de genre, une drag queen se distingue dans notre socié-té par une tenue vestimentaire – et parfois capillaire – spécifique et des performances artistiques, dans des bars ou lors de fêtes, dignes de shows.Amanda LaGrande a fondée la toute première « haus » à Strasbourg en 2016, à l’époque dans le seul bar LGBTQI + (lesbiennes, gays, bi-sexuels, trans, queer, intersexe et as-similées) de la ville. Le Coven, la deuxième « haus » strasbourgeoise, a ouvert le 14 septembre dernier. Celle-ci regroupe quatre drag queen :Stéphane Poix alias Rose Tental, Roy-nita, Alexia Pugliese alias Why B et Guillaume alias Blue. « Le drag, c’est une manière de s’exprimer avant tout, de montrer qu’on peut être qui on veut quand on veut. Moi, j’ai un métier très prenant avec beaucoup de responsabilités. Le drag, ça per-met de m’évader, d’être quelqu’un d’autre pendant quelques heures »,

indique Roynita.« J’aime transmettre des émotions à ceux qui me voient, que ce soit du dégoût, de la peur ou de la fascina-tion », explique Rose Tental.

« À chacun sa beauté »On dit « elles », mais peut-on dire « ils », au fait ? « Honnêtement, on

s’en fiche. On se considère tous com-me cisgenre, mais entre nous, ça n’a pas d’importance. Ce qui me dérangeplus, c’est lorsqu’on dit « il » quand je suis en drag », poursuit Rose Ten-tal. Les mentalités s’ouvrent de plus en plus. C’est en tout cas le constat qu’elles ont établi à l’ouverture du « Coven ». « Les réactions ont été

majoritairement positives. Mes pro-ches s’en doutaient car ils ont eu l’habitude de me voir m’habiller de façon féminine dans mon enfance », témoigne Rose Tental. « Nos famillesnous ont soutenues, ça nous a rap-proché d’elles », poursuit Roynita. Laréaction des passants, dans la rue, est plus contrastée. « Les gens pren-nent parfois des photos sans notre accord. En soirée, on est face à des personnes qui ne comprennent pas sion est un homme ou une femme. Surles réseaux, les gens pensent parfois que je suis une prostituée », reprend Rose Tental. Si la plupart réagissent bien, d’autres peuvent se montrer plus maladroits ou insultants. « La dernière fois, au bar Le Korrigan, des personnes voulaient nous toucher. C’est la pire des réactions. On ne sait pas forcément comment réagir », confie encore Rose Tental. S’il y a un message à faire passer, c’est que le drag est un art comme un autre et qu’il permet l’acceptation de soi et de son corps. « À chacun sa beauté »,ajoute Roynita.

Héloise BUHLERet Aline WININGER

Les « reines » de la drag

Les quatre membres de la « haus » Le Coven à Strasbourg. DR

Chaque mardi, dans la cave d’unpetit bar strasbourgeois, des pas-sionnés de Super Smash Bros, unjeu de combat, se retrouventpour un tournoi organisé parMaxime Deferre, Nicolas Mattio-ni et Mélanie Bouyssen. Ils nousracontent l’ambiance de leur« communauté ».

Décrivez-nous l’ambiance dans ces tournois...C ’ e s t u n e d e u x i è m e f a -mille. C’est devenu un grouped’amis, vraiment. Pas juste ungroupe de connaissance, on avraiment développé des affinitésfortes.

Quel est le préjugé que vous entendez le plus ?On entend souvent que lesjoueurs sont des gens qui nebougent pas de chez eux, qui nefont que jouer. Là, ce n’est pasdu tout le cas. On se déplacerégulièrement, toutes les deuxsemaines et au moins une fois

par mois à Paris. On est égale-ment allé en Suisse et aux Pays-Bas pour rencontrer des gens. Çanous permet de bouger, de par-tager. Ce caractère asocial ne sevérifie pas.

Arrive-t-il que des gens exté-rieurs s’intéressent à ce que vous faites ici ?C’est arrivé plusieurs fois, desgens qui descendent, jettent unœil et qui, finalement, sont inté-ressés. On en a eu deux-trois quisont revenus la semaine suivan-te pour participer.

Avec la sortie du nouveau jeu, Smash Bros Ultimate, comment évolue l’arrivée de nouveaux joueurs ?On a eu beaucoup de joueurs trèsjeunes qui sont arrivés. Avant, lamoyenne d’âge tournait autourde 20 ans, voire un peu plus.Maintenant on a beaucoupd’adolescents ; ça commenceautour de quatorze ans. Ce n’est

pas évident à gérer quand on al’habitude d’être avec des adul-tes mais c’est juste une habitudeà prendre. Avant le nouveau jeu,nous étions 16 joueurs. Mainte-nant, nous sommes entre 25 et30 participants.

Quelle est la place des filles dans la communauté ?

Elles sont franchement en mino-rité. Mais on a quand même desjoueuses qui commencent à faireparler d’elles. Il y en a égalementbeaucoup qui vont s’impliquerdans l’organisation, au moinsautant que les hommes.

Propos recueillis parRobin GHERARDI

et Baptiste AFFHOLDER

Maxime « Hedgeon » Deferre et Sébastien « Fire » Sutterlin (àdroite), en pleine partie de Super Smash Bros. Ultimate.

Photo J1J/Robin GHERARDI

« Le jeu vidéo, ça rassemble »

Page 29: Urgences : infirmier en souffrance

Société JOURNALISTE D'UN JOUR 29

Que notre Alsace est belle avecses frais vallons, son histoire, sestraditions, sa culture… Mais pour-quoi avons-nous l’impression quecette identité est sur le point dese perdre ? Comme une image quis’estompe peu à peu et qui de-vient floue ?A l’ère du multiculturalisme, on aparfois l’impression que l’Alsacen’a plus vraiment sa place dansnos vies. Est-ce au regard de notrepassé ? Ou est-ce parce que nousne prenons plus le temps de nousarrêter sur des traditions…Nous avons réalisé un petit son-dage dans notre lycée qui démon-tre, entre autres, que l’alsacien,ce dialecte parlé par nos aïeux, seperd.

Différentes actions pour retrouvercette région

Sur 487 lycéens interrogés, 70 deleurs grands-parents parlent alsa-cien tandis que seulement 41 pa-rents le parlent encore. Une po-p u l a t i o n q u i t o m b e à s i xpersonnes pour les élèves !

De ce fait, nous en sommes venusà la conclusion que la langue alsa-cienne se perd petit à petit et qu’ily a une nette séparation intergé-nérationnelle. Pourtant est-ce une raison suffisante pour mettrel’alsacien en langue vivante obli-gatoire à l’école ? Peut-être quecela est un peu exagéré et doitrester dans le domaine du loisir.

On pourrait imaginer des actionspour remettre un peu en avantcette identité perdue. Aujour-d’hui, on peut déjà observer quel-ques aménagements qui vontdans ce sens. Comme par exem-ple les panneaux qui annoncentle nom du village écrit notam-ment en alsacien. Il y a aussi descours d’alsacien qui sont mis en

place pour ceux qui souhaitentrenouer avec le dialecte. Dans leslycées, il existe aussi des optionsqui permettent aux jeunes de dé-couvrir le patrimoine de leur ré-gion.« Il est important de rendre saplace à l’alsacien dans notre bellerégion », estime Paul Bohler, quiest un de ceux qui luttent pourdéfendre la culture et le dialecte àtravers l’association AGATe (Asso-ciation pour la graphie alsaciennetransfrontalière). Celle-ci a pourbut de créer une grammaire et undictionnaire spécifique à la lan-gue alsacienne.Sur le terrain politique, en 2021,l’Alsace ne fera plus partie duGrand Est mais ne formera plusqu’une seule région qui sera nom-mée La Collectivité Européenned’Alsace.Nombreux sont les Alsaciens quifont tout pour retrouver l’Alsacequ’ils ont connue il y a quelquesannées et défendre culture et dia-lecte.

Coralie GEOFFROYet Manon BAUDENDISTEL

Alsace : culture et dialecte en danger

Dessin J1J/Alice DAL SOGLIO

Place de la Réunion ou encorerue Henriette, certains murs deMulhouse permettent à des ar-tistes de tous les horizons des’exprimer. Ces murs peints,c’est une tradition à Mulhouse,où trône son hôtel de ville cons-truit en 1552 et peint la mêmeannée : « Il y a toujours eu cet-te tradition qui a été réinterpré-tée au fil du temps. Il y a unevéritable sensibilité à ce typed’expression », explique Natha-lie Aubé, chargé d’étude au ser-vice urbanisme de Mulhouse.

Faire le M.U.R chaque mois

Si vous passez par le boulevarddu Président Roosevelt, vousverrez l’œuvre « D’El Sembra-dor » (Le Semeur). Il est réalisésur une surface de 160m² et aété commandé par la ville deMulhouse à l’artiste chilien In-ti. Tout en permettant de don-ner une touche locale à sonpersonnage favori, il a eu re-

cours à un habillement de mo-tifs textiles imprimés à Mulhou-se.Si vous passez rue de la Mosel-le, vous ne manquerez sûre-ment pas le M.U.R. Il accueillechaque mois un nouvel artistelaissant place à sa créativité. Cemur est une invitation qui per-met aux artistes de s’exprimerlibrement. Il résulte de l’étroitecollaboration entre la ville etl’association Epistrophe.Dans un autre registre, la gale-rie Orlinda Lavergne accueilleactuellement une exposition :« Follow the rainbow » de l’ar-tiste Stew. Cet artiste originairede Paris, débute sa carrière enparticipant à l’événement « laTour Paris 13 », l’une des plusgrandes expos street art horsles murs. L’exposition a lieu du18 octobre au 16 novembre.« C’est un art généreux, inven-tif et accessible », complète Or-linda Lavergne, à la tête de lagalerie.

La Ville de Mulhouse se joint àl’Office de tourisme et proposeun parcours de visite d’art ur-bain accompagné d’un guide.

David KAISERet Gauthier BRUCKER

Y ALLER Exposition de Stew, du18 octobre au 16 novembre, à lagalerie Orlinda Lavergne, 33,rue des Trois Rois à Mulhouse.Plus d’infos sur www.orlin-da.gallery

Rue de Moselle à Mulhouse, une immense œuvre a étéréalisée par David Depose, un des artistes du M.U.R.

Photo J1J/David KAISER

Street art : Mulhouse s’exprime

Page 30: Urgences : infirmier en souffrance

SociétéJOURNALISTE D'UN JOUR30

Au vu de la situation géographique avantageuse de l’Alsace, de nom-breux ménages passent la frontièrequotidiennement pour se rendre sur leurs lieux de travail. Près de 300 000 Alsaciens traversent la frontière chaque année pour tra-vailler, contre 10 000 Allemands et Suisses dans le sens inverse.

Le trajet, un inconvénient ?

Contrairement à ce que l’on pense, selon Gilles Nesci, 46 ans, gérant dela société Offergeld Logistic, en Alle-magne : « Le trajet n’est pas une contrainte, puisque l’autoroute est située à proximité de mon domicile.Je mets environ 30 minutes à me rendre au travail. De plus, certainesentreprises allemandes permettent à leurs salariés d’obtenir une voitu-re de fonction et par conséquent delimiter les frais de transport ». Pour-quoi ne pas rester en France ? Tou-jours pour Gilles Nesci, « la raison est financière, en effet un travail équivalent en France est moins bien

payé. Cela fait 25 ans que je tra-vaille dans cette société et elle m’a donné la chance de gravir les éche-lons au fil des années. » Ce ressentiest partagé par la majeure partie des travailleurs frontaliers. Nicolas Wilhelm, commercial habitant en Suisse, estime que les travailleurs frontaliers sont essentiels mêmes’il y voit un point noir : « Dans mon

entreprise, il y a environ une dizai-ne de travailleurs frontaliers et monavis sur eux est mitigé. Je pense quecela est nécessaire à l’économie suisse car nous manquons de mainsd’œuvre. Le point négatif, c’est qu’un travailleur français est moinsbien payé qu’un Suisse pour le mê-me travail. Certaines entreprises vont donc choisir plus de frontaliers

que de travailleurs suisses pour baisser leurs coûts et cela cause un problème de dumping social. » Les travailleurs frontaliers font donc partie intégrante de la sphère pro-fessionnelle suisse et allemande. LaSuisse, particulièrement, attire de plus en plus de monde en raison deses salaires plus élevés.

Tom NESCI et Erdem CENGIZ

Près de 300 000 Alsaciens traversent la frontière chaque année pour travailler, contre 10 000Allemands et Suisses dans le sens inverse. Archives L’Alsace/Denis SOLLIER

De l’autre côté de la frontière

Abstention, corruption, manque de transparence… Autant de problèmessoulevés lorsque l’on parle de politi-que avec les jeunes que nous avons rencontrés. Mais les jeunes portent-ils tous le même œil négatif sur la politique. Ont-ils tous le même désin-térêt ? Certains aïeuls n’hésitent pasà nous rappeler que « les jeunes et lapolitique française, ça fait deux ! ». Mais qu’en est-il vraiment ?Nous avons discuté avec Léa, Ca-mille, Julie et Victoire de leurs liens etleur vision de la politique. Victoire et Camille « s’intéressent à la politi-que », « suivent l’actualité » mais malgré certains reproches qu’elles peuvent faire à la politique française,elles en ont « une vision positive » etsoulignent « son importance ».

« Des explicationstrop compliquées »

Selon Victoire, « la politique est vita-le à notre société et s’y intéresser c’est comprendre le monde qui nousentoure ». Pour Camille, la relation ambiguë entre les jeunes et la politi-que s’explique par le « manque d’éducation sur ce sujet ». En effet, il

est rare que la politique soit évoquéedans l’enceinte de la République pour les jeunes, l’école.Léa et Julie nous confessent qu’elles ne s’y connaissent que « très peu » en politique et lorsque nous leur demandons qu’elles en sont les rai-

sons la réponse ne se fait pas atten-dre : « nous ne nous y intéressons pas ». Si cette discussion s’arrêtait, nous ne parviendrions pas à percer lemystère du désintérêt de certains jeunes pour la politique. Mais nous avons insisté. Léa et Julie expli-

quent : « Nous savons que la politi-que est importante, mais nous n’en entendons pas assez parler, ou les explications sont trop compli-quées ». Elles reprochent aux médiasde « ne pas assez s’adresser aux jeu-nes » et leur source d’information - essentiellement les réseaux sociaux -n’est « pas suffisamment exploitée pour éclairer les adolescents sur la politique de leur pays. » Certains ten-tent de s’y atteler, notamment HugoDécrypte sur Instagram et Youtube mais malheureusement pour Léa et Julie « ça ne suffit pas. »Le désintérêt des jeunes pour la poli-tique n’est donc pas si général et de nombreux jeunes donnent de leur personne pour impacter la politique de notre pays notamment pour le climat lors des manifestations de la jeunesse. Les jeunes citoyens, futurs électeurs, comprennent donc en ma-jorité l’importance de la politique dans leur société, il ne reste plus qu’à généraliser l’intérêt qu’ils lui portent pour que les élections et la jeunesse ne soient plus synonymes d’abstention mais de mobilisation.

Jonas CARDOSO et Jules ZISSWILLER

Politique : quel intérêt chez les jeunes ?

« Oui », « non », « peut-être » : quelle est l’implication desjeunes dans la vie politique ? Photo J1J/Jonas CARDOSO

Page 31: Urgences : infirmier en souffrance

Société JOURNALISTE D'UN JOUR 31

Prendre en charge des enfants de 0 à7 ans, issus de milieux défavorisés ou porteurs de handicap, c’est le quotidien des éducateurs et des édu-catrices de jeunes enfants. Caroline Conti, éducatrice de jeunes enfants àla crèche l’Accueillette à Mulhouse, située à proximité du centre social etculturel Papin, dans le quartier Fran-klin-Fridolin, s’occupe ainsi d’en-fants en situation précaire habitant un quartier défavorisé. Leurs parentssont souvent de nouveaux arrivants.

Veiller à leur épanouissementet les protéger

Elle est aussi confrontée à des en-fants présentant un retard au niveaudu langage ou pour effectuer des gestes simples (manger, se dépla-cer). « Pour nous, le lien avec la famille est primordial. Sans ce lien, l’accompagnement de l’enfant est plus délicat », confie Caroline.« Accueillir de nouvelles familles, c’est comme accueillir son enfant »,

estime la directrice de la crèche, Audrey Jankowski. « Mon rôle est deguider l’équipe de 20 permanents et4 vacataires. Je m’occupe égalementde l’admission et des relations avec les familles. » La crèche est en rela-tion constante avec la Caf (Caisse d’allocations familiales), la PMI (Pro-tection maternelle et infantiles), afin

d’accompagner au mieux les nou-veaux arrivants et les enfants por-teurs de handicap, ou présentant des signes de maltraitance. Des Cape(contrat d’accompagnement pa-rents-enfants) sont également mis en place.Anne Rohr, de son côté, travaille avec des adolescents de 14 à 18 ans

provenant de toute l’Alsace, dans unfoyer à Mulhouse. « Accueillir, édu-quer, former et accompagner sont des notions primordiales afin d’assu-rer l’insertion sociale et profession-nelle des adolescents », indique-t-el-le. Cette dernière veille à leur épanouissement, tout en les proté-geant, et en les accompagnant en vue de la préparation d’un Cap (certi-ficat d’aptitude professionnel). Son métier dépend de la situation des adolescents. Ceux qui sont, par exemple, en décrochage scolaire et ayant des difficultés à s’intégrer vont rester au sein du foyer pendantdeux ans, afin de se préparer à un futur métier. La majorité d’entre euxsont en internat la semaine et ren-trent chez eux le week-end et pen-dant les vacances scolaires. Anne estelle aussi à l’écoute, s’adapte cons-tamment aux uns et aux autres, afinde renforcer le lien « parents-en-fants ».

Noémie BRONSARDet Emma XECH

Elles accompagnent les jeunes en difficulté au quotidien

« Accueillir de nouvelles familles, c’est comme accueillir sonenfant », estime la directrice de la crèche l’Accueillette àMulhouse. Photo J1J/Emma XECH

Nous sommes tous différents. Noussommes tous issus d’une famillequi a un passé, une histoire. Noussommes parfois aussi différents parnotre vécu, notre naissance, à cau-se une maladie… Nombreuses sontles familles qui ont dans leur entou-rage une connaissance, un cousin,un oncle… « différent ».Certains d’entre eux vivent mal cet-te différence et peinent à trouverde quoi subvenir à leurs besoins… Àl’heure où l’Etat a mis en place etrenforcé la loi de 1987 qui oblige les entreprises à embaucher 6 % detravailleurs handicapés, trouver sa place dans la société est malgrétout bien difficile…D’autres personnes dans cette si-tuation vivent leur vie pleinement,parce qu’ils sont bien intégrés dansla société. Ils ont pu trouver unemploi, une formation qui leur per-met de s’intégrer dans le monde dutravail. Bref, ils peuvent vivre… Et,c’est parfois grâce à la création de structures spécialisées qui ac-cueillent des jeunes mais aussi des

moins jeunes au sein de leur mai-son.L’entreprise du Domaine du Hirtz,se situant à Wattwiller, est l’une d’elles. « La création de cette en-treprise adaptée est devenue uneévidence lorsqu’un enfant de notrefamille, souffrant d’un handicap, aeu 18 ans, explique la directriceadjointe de l’établissement, Judith Masse. Deux choix se posaient à nous : le placer dans une sorte de maison adaptée où il serait pris encharge complètement, ou lui fairedécouvrir le monde du travail encréant notre entreprise actuelle ».

Découvrir le même monde du travail

Mais le domaine du Hirtz n’est pasle seul établissement qui a déve-loppé cette façon d’embaucher despersonnes handicapées. Les Asso-ciations Sinclair (Marguerite Sin-clair et Les Ateliers Sinclair, entre-p r i s e a d a p t é e ) s o n t d e u xassociations au service de la per-sonne proposant un restaurant

mais aussi des prestations de jardi-nage ou de ménage. Le restaurant est un très bon exemple de l’em-bauche des personnes handicapéesdans la vie active ce qui leur per-met de découvrir le même monde du travail avec des camarades endifficulté, mais aussi des personnesqui les épaulent et les guident dansleur quotidien.

Notre société a encore des progrès à faire dans ce domaine, mais peu àpeu, on remarque que beaucoupde projets sont mis en œuvre afin de pouvoir accueillir toutes les per-sonnes dans la population active.Afin que tout le monde puisse ap-prendre à vivre ensemble !

Margaux BAUDENDISTELet Maria SCHNURPEL

Judith Masse, directrice adjointe du Domaine du Hirtz, àWattwiller, qui emploie des travailleurs handicapés, et Nata-lie, une employée. Photo J1J/Maria SCHNURPEL

Apprendre à vivre ensemble

Page 32: Urgences : infirmier en souffrance
Page 33: Urgences : infirmier en souffrance

Grand Est JOURNALISTE D'UN JOUR 33

Les élèves du lycée Frédéric-Chopin de Nancy ont participé àla 25e édition de l’opération J1J.Les élèves de 2nde 3 :Fazal Abdou, Laure Clément,Léo Collignon, Nina Da Silva,Dimitri Dallaire, Kimberley Fleu-rence, Juliette Harduin, Ma-riam Houmad, Zoé Hueber,Louka Jean, Ines Lagneau, Lu-cas Libert, Alyssa Marula, LoulaMathieu, Jessika Micha, Na-than Michel, Camille Muller,Maël Nembrini, Nathan Nico-las, Emma Personeni-Deforge,Luka Picart, Solène Picot, PierreRochotte, Virgil Roussel, LonySavine, Carla Schweitzer, NisrinSoukri, Camille Stibling, HamzaTibichte, Valentine Vaune et Lu-ca Zimme.

L’équipe J1J du lycée Chopin de Nancy

Les élèves du lycée Frédéric-Chopin de Nancy se sont glissés dans la peau de journalistes. Photo J1J

Le taekwondo est un art martial aujourd’hui connu et omniprésent aux Jeux Olympiques mais, il y a 40 ans, ce sport était très peu pratiqué. Découvrez comment s’est affirmé ce sport en Lorraine à travers la vie de Michèle Quil, ex-taekwondoïste, et pionnière en France.

« Ma première adversaire faisait unetête de plus que moi »

Michèle Quil est née à Nancy et a commencé le taekwondo à 23 ans, en 1978, à l’académie d’arts mar-tiaux de Lee Kwan Young : « Ce qui m’a motivée était que j’allais appren-dre un art martial ouvert aux fem-mes », dit-elle. En effet, dans les an-nées 70-80, les arts martiaux étaient principalement réservés aux hom-mes. Michèle est la première femme française reconnue ceinture noire par la fédération mondiale de taekwondo, ce qui lui donne le titre de pionnière !« Les garçons me respectaient mêmesi j’étais la seule fille aux cours car je devenais aussi forte qu’eux en tech-nique et physiquement, ils m’ont convaincu de participer à la premièrecompétition ouverte aux filles ».Michèle Quil effectue cette première compétition à Paris en 1980.Il n’existe alors pour les filles que trois catégories variant selon le

poids. Michèle fait partie de la 3e ca-tégorie avec un poids de 55,5 kg, mais ses adversaires n’ont pas du tout le même gabarit qu’elle, « ma première adversaire faisait une tête de plus que moi et 15 kg de plus, j’étais terrorisée mais je n’avais plus le choix ». Malgré ce désavantage, Michèle est championne de France à deux reprises.Son maître, Lee Kwan Young, vantaitson élève en la comparant à une Jean-ne d’Arc du taekwondo car Michèle afait connaître et développer cet art martial en Lorraine. Elle a d’ailleurs continué sa pratique en donnant des cours et en formant de nombreuses ceintures noires. Elle a arrêté à la naissance de sa fille, en 1985.

Louka JEAN et Luca ZIMMER

Michèle Quil, ceinture noirede taekwondo

La Lorraine Michèle Quil adeux titres de championne deFrance. DR

Coach, sensibilisateur, préparateurd’handisport ou encore parrain del’association des chiens guides duGrand Est, William Guenfissi est unhomme très investi dans ce qu’ilentreprend. Originaire de Briey enMeurthe-et-Moselle, ce jeune hom-me de 35 ans a été victime d’unechute dans les escaliers en 2015 quia entraîné la perte de l’usage deses jambes. Ça ne l’a pas empêchéde devenir préparateur sportif.

« Les aider à se reconstruire »

Le handisport c’est quoi ?C’est un sport dont les règles ont été aménagées pour qu’il puisseêtre pratiqué par des personnesayant un handicap physique ou vi-suel. Ces activités sont issues de laloi « pour l’égalité des droits et deschances, la participation et la ci-toyenneté des personnes handica-pées » de Jacques Chirac.Depuis 2000, William est coach debasket-ball de joueurs valides. Il ajoué pour la première fois au bas-ket fauteuil à la suite d’une journéed’initiation quand il était en forma-tion du Brevet d’État d’éducateursportif. Il a apprécié cette disciplineet s’est lancé depuis 2012 dans le coaching d’handisport pour deuxraisons : il y avait « très peu decoach dans le handisport et j’avais

beaucoup de copains de l’arméequi sont revenus blessés du com-bat, c’était l’occasion de les aider àse reconstruire ».Le handisport lui apporte beau-coup au quotidien, par exempleson équipe de tennis de table estclassée 17e mondiale. Cependant,s’investir dans autant de projets luiréserve des journées très chargées.Motivé, son agenda bien rempli nel’empêche pas de pratiquer desdisciplines sportives comme du car-dio, de la musculation et du handi-basket.Le quotidien rythmé de ce jeunehomme nous prouve que des évé-nements difficiles n’empêchentpas de vivre intensément sa vie.

Camille STIBLINGet Jessika MICHA

William Guenfissi :une vie rythmée par le sport

William Guenfissi est prépara-teur sportif. DR

Page 34: Urgences : infirmier en souffrance

Grand EstJOURNALISTE D'UN JOUR34

Dans la région Grand Est, le lycée 4.0 est en place depuis 2017 dans 293 établissements. Cette année, 31 000 lycéens ont pu bénéficier de cette ren-trée numérique. Le lycée 4.0 est un projet qui offre un ordinateur à cha-que lycéen de la seconde à la termina-le. Il lui permet également un libre accès aux ressources numériques. Plus de 24 millions d’euros d’investis-sement sont ainsi mis en œuvre en 2019.Alors papier ou numérique ?« Les livres papiers sont lourds, pren-nent de la place tandis que les livres numériques sont sur l’ordi et on peuty avoir accès avec nos téléphones », confie Zoé. Les lycéens ont l’air d’êtreplutôt partant pour la modernité. La réponse d’un professeur de français est un peu plus mitigée. Elle trouve laressource numérique intéressante mais elle regrette « ne plus pouvoir feuilleter un livre et donc tomber par hasard sur une photo ou un texte in-terpellant. »Qu’en est-il de l’utilisation des PC ?« On n’utilise pas assez les ordis pour écrire les cours. Il faudrait que l’on utilise que l’ordinateur et non les ca-hiers, à part pour les maths, la physi-que et le français », revendique Léa. Les lycéens ont donc l’air peu satis-faits de l’utilisation du PC pour la pri-se de notes en cours. « L’ordinateur est une bonne initiative, pour l’ins-tant on l’utilise peu car les élèves ne sont pas nombreux à avoir installé leurs livres mais je pense que l’utilisa-tion va se mettre en place petit à pe-tit. Il y a aussi la crainte que les élèvesfassent autre chose sur les PC », répli-que un professeur. On remarque que l’avis sur l’utilisation de l’ordinateur est encore mitigé car ce nouvel outil pédagogique n’est pas entièrement exploité mais les lycéens semblent dans l’ensemble satisfaits de la mise en œuvre de ce projet.

Inès LAGNEAUet Carla SCHWEITZER

Lycée 4.0 : premier bilan

Le lycée 4.0 est un projet quioffre un ordinateur à chaquelycéen, de la seconde à laterminale. Photo J1J

Cela faisait de nombreuses an-nées que les amateurs de sportsde glisse attendaient un tel équi-pement.Un skate-park a été aménagé àl’angle du boulevard d’Austrasieet de l’avenue Collignon dans lequartier de Meurthe-Canal à Nan-cy. Avant le skate-park, les adep-tes de sports de glisse les prati-quaient dans la rue ce quiprovoquaient des nuisances pour

les résidents qui réclamaient aus-si cette structure.Maintenant qu’il est construit, unautre problème survient : le lieuest souvent saturé, la cohabita-tion y est parfois difficile entre lesdébutants et les pros de la glisse.Des panneaux sont placés à tou-tes les entrées du lieu expliquantles règles mais le park est surtoutrégi pas des règles de bonne con-duite tacites que les débutants et

leurs parents ne connaissent pasforcément. Guillaume explique :« Les gens amènent leurs enfantsici et ils ne les surveillent pas, onpeut plus faire de skate sans seprendre quelqu’un »L’engouement est tel que les pra-tiquants réclament déjà uneautre piste.D’ailleurs, un groupe de skateurscréé actuellement un skate-parksous-terrain, dans une des cavesde l’LNVRS avec le soutien de lamairie de Nancy.Les amateurs de sports de glissepeuvent néanmoins s’épanouirdans ce lieu sans restriction, car ilest ouvert 24 heures sur 24. Entermes d’équipement, les prati-quants ne peuvent pas se plain-dre, le skate-park est très moder-ne et au goût du jour. « C’estl’une de mes meilleures sessions,le park est trop cool », ce sont lesmots du rapper/skater Lomepalaprès son passage en ce lieu.

Léo COLLIGNONet Dimitri DALLAIRE

Ça bouchonne au skate-parkde Nancy

Le skate-park a beaucoup de succès. Revers de la médaille : lastructure est parfois saturée. DR

Régis Hector, auteur de BD et illus-trateur au Républicain Lorrain, s’est prêté pour nous au jeu de l’interview. Il nous dépeint son mé-tier avec humour et passion.« Être dessinateur de presse c’est ne jamais avoir l’esprit au repos. » En bref, un dessinateur apprend et s’informe en dessinant.Malgré son travail de qualité, il lui est déjà arrivé de voir ses produc-tions refusées pour un article, ce n’est pas un problème pour lui « ce-la prouve que l’on regarde ce que jepropose », ajoute-t-il avec malice. Son but est d’accompagner l’articletout en collaborant avec le journa-liste auteur du papier. « Dessins et photos sont complémentaires », mais de manière générale, le dessinn’est pas assez présent alors qu’il peut donner envie au lecteur de s’intéresser à un article, cela peut être un atout conséquent. « Après les attentats de Charlie Hebdo en janvier 2015, tout le monde sem-blait reconnaître ou découvrir le rôle et l’importance du dessin de presse, c’est vite retombé ! », ajou-te un peu amer Régis Hector. « Tra-

vailler longtemps c’est une souf-france, et moi je n’aime pas la souffrance. » C’est pourquoi uneproduction demande entre 1 heure et 1 heure et demie pour être créée,tout dépend du dessin demandé et du sujet à traiter.Au-delà de son travail au journal, Régis Hector réalise diverses illus-

trations pour des romans, des cam-pagnes de publicité, des BD et il anime le jeu des 8 erreurs : « Je ne passe pas une journée sans dessi-ner ! ».Alors, vous êtes passionné de des-sin, pourquoi ne pas devenir dessi-nateur de presse ?

Alyssa MARULA

Portrait en mots du dessinateur Hector

Dessin Régis HECTOR/l’Est Républicain

Page 35: Urgences : infirmier en souffrance

Grand Est JOURNALISTE D'UN JOUR 35

Pour vous introduire au sujet, nous allons vous rappeler ce qu’est une maison passive. C’est un bâtiment dont la consommation énergétique est très faible voire nulle, la chaleur est souvent apportée par les diffé-rents apports solaires (la lumière) oubien encore la chaleur émise par les appareils de la maison ou des habi-tants. Généralement, une maison passive coûte 20 % plus cher à l’achat mais s’amortit sur environ 20ans. Une maison passive est aussi autonome, donc capable de produi-re ses propres ressources alimen-taires par le biais d’un potager ou d’un verger par exemple. Les pre-miers habitats passifs sont apparus dans les années 70, dans les pays scandinaves à cause de leurs climatsextrêmes mais les principes de base de l’architecture passive remontent à l’antiquité où l’on utilisait déjà la fraîcheur des murs et la chaleur du soleil pour réguler la température. En France, les premiers habitats sontapparus vers 2010 ce qui montre l’écart d’innovation avec les autres pays européens.Pour vous aider à visualiser ce qu’estce type d’habitat nous allons pren-

dre un exemple nancéien, une mai-son passive à Villers-Lès-Nancy dont vous pouvez voir la photo. Elle a été construite sur les bases d’une école maternelle par un le cabinet RMA à Nancy, il y a environ 6 mois. Il nous raconte son expérience : pour lui la canicule n’a pas été un calvaire con-trairement à la plupart d’entre nousqui l’avons subi de plein fouet. En effet, il nous explique que dans la bâtisse la température était cons-tante grâce aux différents matériauxet techniques de régulation de la température, nous attendons avec impatience son ressenti pendant cethiver qui s’annonce rude. L’habitat passif est donc le futur, une manièrede préserver la planète sans boule-verser grandement nos habitudes.

Gatien OUDOIRE et Lilian NDOUR

Les atouts des maisons passives

Les maisons passives sont aussiautonomes. Rolf Matz Architecture

La cathédrale de Strasbourg sert de locomotive au tourisme dans le Grand Est. La région est de plus en plus touristique, chaque année envi-ron 25 millions de touristes viennent ou y font escale. L’arrivée de voya-geurs est aussi due aux nouvelles of-fres que proposent des compagnies comme la SNCF grâce à des TGV Oui-go et dont le trajet Nancy-Paris est à partir de 14 €. La région a aussi été marquée par de grandes personnali-tés comme le Général De Gaulle qui a son mémorial ainsi que sa maison à Colombey-Les-Deux-Eglises qui se trouve à 139 kilomètres de Nancy.Le Grand Est est riche en type de mo-numents montrant un patrimoine militaire très conséquent. Le Grand Est attire aussi des touristes grâce à son passé durant les différentes guer-res (ouvrages de la ligne Maginot).La région possède un patrimoine ar-chitectural très riche et tout un tas d’autres types de monuments tous plus fabuleux les uns que les autres. Les grandes villes du Grand Est ont aussi de magnifiques lieux que l’on peut visiter comme la place Stanislas

de Nancy. Les touristes viennent aus-si en cure puisque la région entretientun patrimoine thermal important comme les villes de Vittel, Contrexé-ville ou Amnéville. Amnéville attire aussi des visiteurs grâce à sa piste de ski couverte ou encore à son zoo qui est l’un des plus beaux d’Europe et qui possède une diversité d’animaux des cinq continents. Durant les fêtes, la région met en place de fabuleux marchés de noël comme celui de Strasbourg, de Colmar ou de Metz.

Hugo ROBIN, Valentin TISSIER,Théo GEORGIN et Raphaël GRAND

Quelle est la position du Grand Est au niveau touristique ?

La place Stanislas pendant lesJardins éphémères 2019. Archives L’Est Républicain/Patrice Sau-court

L’œnotourisme est un nouveau mo-de de tourisme arrivé très récem-ment, il consiste à faire une visite gui-dée des caves des vignerons ainsi qu’une possible et certaine dégusta-tion de leurs produits. La plus célèbre de ces activités dans cette catégorie est la route des Vins en Alsace. L’œno-tourisme représente une grosse part de l’économie française d’autant plus que 60 % de la production vitico-le est exportée dans les autres pays. Le champagne reste, lui, toujours lea-der incontesté dans la vente, l’écono-mie et l’exportation.

Lou-Anne DANTAS,Élora ALBERTI

et Yujie GROSSELIN

Œnotourisme : un bon cru

Visites guidées des caves etdégustations ont le vent enpoupe. Photo J1J

Les élèves du lycée Henri-Loritzde Nancy ont participé à la 25eédition de l’opération Journalis-te d’un jour.Les élèves :Élora Aalberti, Kenzo Arbi, Mar-gaux Aubrege, Jules Bauer, Hu-go Cauzid, Marius Champa-

gnat, Lou-Anne Dantas, SachaFrikha, Théo Georgin, PaulineGoncalves, Raphaël Grand, Yu-jie Grosselin, Louis Guery, AlbanHavet, Hugo Martin, LilianMartin-Chenin, Jules Mauvezin,Lilian Ndour, Augustin Niclas,Ève Nivet, Gatien Oudoire, So-

fiane Ouldji, Mathieu Ray-mond, Théo Rizzo, Hugo Robin,Mael Romary, Léo Savelon, Ga-briel Sirjean, Alexandre Stoia-noff-Nenoff, Valentin Tissier, Ti-touan Tricquet, Raphaël JolyGarcia, Hamza Saterih et PierreSchmitt Satori.

L’équipe J1J du lycéeHenri-Loritz de Nancy

Les élèves du lycée Henri-Loritz de Nancy ont réalisé plusieurs reportages. Photo J1J

Page 36: Urgences : infirmier en souffrance

Grand EstJOURNALISTE D'UN JOUR36

Les élèves de première AbiBacdu lycée Jeanne-d’Arc de Nancyont participé à la 25e éditionde Journaliste d’un jour.Les élèves : Siméon Baudot,Nathanael Betous, CharlotteBonfante, Adélaïde Brouillet,Léane Brumerelle, FrançoisClaudel, Eloa Dehove-Alosi, An-ne Didier, Margaux Durand,Aymeric Euzen, Romane Ge-not, Clara Gilson, Aurelie Gros-george, Yannis Kuhn, Pierre La-plume, Manon Malgouverne,Charlotte Malingrey, FelicienMuller-Choley, Manon Radlo-vic, Valentine Regent, Zoé Ss-cwan, Cléo Sturm-André, InesTejedo Cruz, Salomé Tous-saint, Camille et Louise Wo-lowiec.

L’équipe J1J du lycée Jeanne-d’Arc de Nancy

Les élèves du lycée Jeanne-d’Arc de Nancy se sont prêtés au jeu du reportage. Photo J1J

Früher Erzfeinde, jetzt gute Freunde. Seit 1945 blühen die Beziehungen zwischen Frankreich und Deuts-chland auf. Sie sind in glücklichen Momenten und ernsten Angelegen-heiten füreinander da, historische Gesten zwischen den Staatschefs ha-ben die Geschichte geprägt. Man denkt auch an Schüleraustausche und Gedenkfeiern, wenn von den bei-den Staaten die Rede ist. Diese Freundschaft bringt aber auch viele neue Projekte in verschiedenen Be-reichen.

Eine starke wirtschaftliche Verbindung

Für die Wirtschaft wurde zum Beis-piel die deutsch-französische Han-delskammer 1955 gegründet, die die Wirtschaftsbeziehungen fördert und deutsche Firmen auf dem französis-chen Markt unterstützt. Aktueller ist die Agenda 2020. Sie zählt 80 Maßna-hmen, die nach der Wirtschaftskrise

entstanden sind und dazu beitragen sollen, sie einzudämmen. Forschung und Innovation müssen z.B. geför-dert werden. Vor Kurzem wurde das Modell eines Kampfflugzeuges en-thüllt, das von beiden Ländern finan-ziert werden soll. Es gehört zu einem umfangreicheren Projekt: das „Futu-re Combat Air System“. Dieses soll den zukünftigen europäischen Luft-kampf entwickeln.Und die Umwelt? Die Umwelt und der Klimawandel sind auch Themen, die beide Länder zurzeit beschäfti-gen. Deshalb wollen Deutschland und Frankreich beispielsweise die „E-Mobilität“ vorantreiben. Die Wirts-chaftsminister aus beiden Staaten haben Anfang des Jahres angekün-digt, die Produktion von Batteriezel-len fördern zu wollen. Die Fabrik, die für Ende 2019 geplant ist, soll in der Nouvelle Aquitaine liegen und ca. 200 neue Arbeitsplätze schaffen. Im Stromsektor wollen sie auch zusam-menarbeiten und den Ausbau von er-neuerbaren Energien unterstützen. Frankreich muss die Zahl der Atom-kraftwerke verringern und Deuts-chland die der Kohlekraftwerke.Auch in anderen Bereichen existierenProjekte, wie im kulturellen oder im ozialen. Die deutsch-französische Zu-sammenarbeit ist also noch lange nicht zu Ende und hat noch eine schöne Zukunft vor sich.

Anne DIDIERund Charlotte MALINGREY

Deutsch-französische Projekte: immer noch aktuell?

Bruno Lemaire und Peter Alt-maier . Foto DR

Interview von Kaaris und Booba über die Freundschaft zwischen Frankreich und DeutschlandUlrich Wickert: Guten Tag, heute haben wir das großartige Privileg mit Kaaris, Booba, Die Région Grand-Est, Jean Monet und Darth Vader zu sein.Kaaris: Guten Tag.Booba: Grüß Gott.Die Region Grand Est: Servus.Jean Monet: Hallo.Darth Vader: (tiefe Atmung)...Ulrich Wickert: Das Thema von die-sem Gespräch ist die Freundschaft zwischen Frankreich und Deuts-chland, Sie kennen sich mit diesen Themen aus, oder?Jean Monet: Ja, kommt drauf an, wenn ich mit meinem Hinkelstein fertig bin, sitze ich gern an dem „Lacde Madine“, lese die Biografie von Robert Schuman, das bleibt sehr in-teressant, er hat sehr viel für Europagemacht.Darth Vader: Oh, ja, es war ein sehr großer Mann.Ihr habt so ein Glück, so viel Zeit zu haben!Ich wollte Diplomatie studieren, aber leider ist die dunkle Seite eine Droge. Ich habe meine ganze Zeit damit verbracht, Rebellen zur Ver-nunft zu bringen.Booba: Ich finde auch, dass ich meinLeben verpasst habe. Ich schreibe Lieder, aber die deutsch-französis-che Freundschaft habe ich erst spät

für mich entdeckt. Diplomat scheint ein sehr angenehmer Beruf zu sein, aber leider kann ich nicht zurück undich muss mich noch mit einem Kol-legen prügeln. Wie Alexandre Pou-chkine und Georges-Charles de Heeckeren d’Anthès, aber ohne Pis-tole, und es ist besser so, ich darf keine Waffen besitzen.Ulrich Wickert: Aber, was halten Sievon Europa, das Buch von Robert Schuman?Die Region Grand Est: Der Inhalt macht Spaß, und so wird meine The-se in germanischer Sprache benutzt.Booba: Ach, Lesen bleibt immer der beste Zeitvertreib für hochgebildete Menschen wie wir. Und Jean Monet wird immer mein Lieblingsautor sein. Die „Repères pour une métho-de: Propos sur l’Europe à faire“ ah, das erinnert mich an einen Witz vonMaupassant, wollen Sie ihn hören?Alle: Ja, natürlich!Booba: Also, Guy de Maupassant hasste den Eiffelturm, aber wisst ihr,warum er so oft in dem Restaurant des Eiffelturms aß?Alle: Nein!Booba: Weil es der einzige Platz in Paris war, wo er ihn nicht sah.Alle: Hi hi hi!Ulrich Wickert: Das war sehr interes-sant, und jetzt haben wir eine Sendung mit Patrick Sébastien über die Schönheit von Luxenburg. Gute Nacht an alle.

Félicien MÜLLER

Interview über die deutsch-französische Freundschaft

Page 37: Urgences : infirmier en souffrance

Grand Est JOURNALISTE D'UN JOUR 37

Seit 1972 fahren Jugendlichezwischen 12 und 27 Jahren mitdem Interrail Pass durch ganzEuropa. Der Interrail Pass istein Zugticket, mit dem Jugen-dliche in europäische Länderreisen können, weil die Zugge-sellschaften kooperieren.Um die Meinung der Jugendli-chen zu kennen, haben wir In-terviews im „Lycée Jeanned’Arc“ gemacht. Léa hat unse-re Fragen beantwortet : „Ichhabe schon von diesem Passgehört und habe schon an einsolches Projekt gedacht. Ichmöchte mich gern bewerben,um es kostenlos zu bekommen.Im Jahre 2018 haben 15 000junge volljährige Europäer die-sen Pass bekommen. Damitkönnte ich mit einer deutschenFreundin, die ich bei einemAustausch kennen gelernt ha-be, eine Reise durch Europamachen. Ich möchte gern soviele Länder wie möglich besu-chen.“Melina und Alex haben dasschon erlebt. Sie sind letztes

Jahr durch Spanien, Polen undandere europäische Länder ge-fahren. Wir haben sie gefragt,was es ihnen gebracht hat :„Mit dem Interrail Pass habenwir ganz Europa entdeckt undnicht nur die westeuropäis-chen Länder. Wir haben Unab-hängigkeit gewonnen, weil wir

pünktlich sein mussten, um un-sere Züge zu erwischen unddas Budget und die Strecke or-ganisieren mussten. Wir habenviele Partys gefeiert und vieleFreunde kennen gelernt unddie Freundschaft zwischen uns(Melina und Alex) hat sich vers-tärkt. Aber wir hatten auch Kul-

turelles auf dem Programm,wie Museen oder Kino in ande-ren Sprachen.“Also: dieses Programm ist su-per, um kostengünstig zu rei-sen. Der Pass kostet 512€, alsowenn du in ganz Europa reisenwillst, ist diese Fahrkarte eingeiler Kompromiss! Außerdemkannst du auch mit deinenFreunden fahren. Zu zweit odermehr macht es immer mehrSpaß! Aber sei vorsichtig. Die Fahrtist nichts für diejenigen, dieWert auf Komfort legen. Tatsä-chlich wirst du wahrscheinlichmanchmal in den Zügen schla-fen, oder sehr früh aufwachen,um in ein anderes Land zu fa-hren. Also wenn du Abenteuermagst, neugierig bist, oderwenn du nur neue Länder en-tdecken willst, los geht’s ! Die-ses Ticket ist für dich!

Eloa DEHOVE-ALOSI,Manon MALGOUVERNE,

Cléo STURM-ANDREund Salomé TOUSSAINT

Der Interrail Pass - Reise der Freiheit

Mit dem Interrail Pass quer durch Europa. Zeichnung J1J

Ab dem 1. Juli 2019 hat die„New York Times“ beschlos-sen, die politischen Karikatu-ren in der InternationalenEdition zu verbieten. Wa-rum? Wegen einer Pressezei-chnung, die von Antonio Mo-reira Antunes gezeichnetwurde, und die für einenSkandal gesorgt hat. Mankann Trump als Blinden er-kennen, er führt den israelis-chen Premierminister Netan-jahu an einer Leine, der alsHund dargestellt wird. Ne-tanjahu trägt außerdem ei-nen jüdischen Stern als Ket-t e . D e s w e g e n w i r d d i eKarikatur für antisemitischgehalten.Wo liegt die Grenze?Dieses Beispiel zeigt eine Pro-blematik der Pressezeichnun-gen. Tatsächlich kann mansich fragen, ab wann einehumorvolle Zeichnung diskri-minierend wird. Einige Kari-katurenzeichner treiben die

Pressefreiheit zu weit undbenutzen sie, um Leute zuerniedrigen. Sie greifen oftMinderheiten an, die schonim Alltag kritisiert werden.Andererseits gibt es aberauch Pressezeichner, die die-se Freiheit nicht haben, unddie dazu zensiert werden. Siesetzen ihr Leben aufs Spielund müssen manchmal insExil. Diese Gefahr findet manweniger in Frankreich und inDeutschland, denn es sindLänder, die demokratischePrinzipien umsetzen. Hier istdie Pressefreiheit eine Reali-tät und es wird über-hauptnicht daran gedacht, dass siewieder in Frage gestellt wer-den könnte. Jedoch zeigendie Anschläge von CharlieHebdo am 7. Januar 2015,dass die Bedrohung immernoch da ist. Wegen einerKarikatur, die sich über dieislamische Religion lustig ge-macht hat, wurde die Zeitung

„Charlie Hebdo“ das Ziel vonTerroranschlägen. SolcheProblematiken kann manauch in anderen Ländern inEuropa wiederfinden. So wirdzum Beispiel die Karikaturenvor der deutschen Pressezei-chnerin Franziska Becker alsislamfeindlich und rassistischbezeichnet. Ihre Darstellung

von Frauen mit Kopftuch hatnämlich einige gestört. We-gen dieser Mehrdeutigkeitder Karikaturen schränkensich ein paar Pressezeichnerein und wollen besondereThemen nicht mehr behan-deln. Schade für alle?

Pierre LAPLUMEund Manon RADLOVIC

Pressezeichnung von Chappatte nach der Entscheidung der«New York Times». Zeichnung CHAPATTE

Die verborgene Seite der Pressezeichnungen…

Page 38: Urgences : infirmier en souffrance

Grand EstJOURNALISTE D'UN JOUR38

Le terme « populisme » revient enpermanence dans les médias euro-péens. Il a fait l’objet d’une ques-tion à l’ambassadeur d’AllemagneNikolaus Meyer-Landrut et à Hu-bert Védrine, ancien ministre desAffaires étrangères, à l’occasion dela conférence sur l’Europe au Cen-tre Mondial de la Paix de Verdun.L’ancien ministre a insisté sur lelien entre populisme et peuple.Le terme populisme vient du latinpopulus qui signifie peuple. Le po-

pulisme désigne donc un courantpolitique qui veut faire accéder lepeuple à un pouvoir qui lui estrefusé. Aujourd’hui, on associe lepopulisme aux partis extrêmes. Cefaisant, on légitime ces derniers enleur accordant l’exclusivité de lavoix populaire. Eux-mêmes se pré-tendent plus proches du peuple etde ses problèmes. Par exemple,lorsque le parti d’extrême-droite leRassemblement National est arrivéen tête aux élections européennes

pour la première fois en 2019, saprésidente a déclaré : « Le peuple arepris le pouvoir ! ». Par cette dé-claration, Madame Le Pen revendi-quait clairement une investiturepopulaire. On peut bien sûr s’inter-roger sur la spontanéité de cespropos. On peut prendre un exem-ple de l’autre côté de l’échiquierpolitique. En 2018, lors de perquisi-tions dans le cadre d’une enquêtepolicière, Jean-Luc Mélenchon, leprésident du parti d’extrême-gau-che la France Insoumise, s’excla-mait dans un registre théâtral :« La République, c’est moi ! ». Ladiffusion en direct de cette tiradesur les réseaux sociaux constituaitune tentative d’appel direct au

peuple. Ces partis prospèrent surles crises sociales et sur une confis-cation de la légitimité populairepour accéder au pouvoir. D’aprèsl’Ambassadeur, pour lutter contrela montée du populisme, il fautdonc « dénoncer clairement leursdiscours et mettre en lumière leursidées extrémistes ». « Cependant,il est inutile de stigmatiser leursélecteurs. Il faut plutôt solutionnerleurs problèmes et ainsi ne paslaisser l’exclusivité de la représen-tation populaire aux extrêmes ».

Tristan LANGLOF,Anna ZIMOCH, Lou ENDLE,

Charlotte MiITHOUARD,Alison LEGER,

Théo BALZANO et Solange VANEL

Peuple et populisme : réflexions sur un abus de langage

Dessin J1J/Elsa

La profession de dessinateur depresse est avant tout un métierde passion. Le dessin est faitsur demande du journalistepour accompagner un article,faire rire et réfléchir que lepapier soit politique, éditorialou de la justice. Le dessinateurtravaille étroitement avec lejournaliste qui a rédigé l’articlepuisque c’est lui qui va donnerl’axe principal au dessinateurmais aussi lui faire part de sesidées. Pour évoluer dans cettebranche, il faut un réseau im-portant et souvent un dessina-teur travaille pour plusieursjournaux. De plus, il est rarequ’un journal impose une in-terdiction quelconque, le dessi-nateur se l’impose souvent lui-

même. Parfois un dessin peutêtre refusé. C’est pour cela queles dessinateurs font très at-tention à la manière dont ils

font passer leur(s) message(s)et ont besoin d’avoir une cer-taine flexibilité et ouvertured’esprit. Aujourd’hui, lorsque

quelqu’un évoque le dessin depresse on peut penser à CharlieHebdo et par conséquent à unmétier dangereux. Certes, cer-taines œuvres inspirent parfoisviolence ou méchanceté. Il arri-ve de recevoir son dessin anno-té, une lettre de menace, unappel téléphonique peu char-mant. Cependant, les aspectspositifs sont toujours pré-sents : les dessinateurs reçoi-vent également des lettresd’encouragement ou d’admira-tion. Donc, oui, c’est un métierqui peut être dangereux maiscette partie noire n’est pas do-minante ! Et vous quelle estvotre opinion sur le dessin depresse et sur ce métier ?

Léa SIGU

Pour Régis Hector, dessinateur de presse au RépublicainLorrain : « La profession de dessinateur de presse est avanttout un métier de passion. » DR

Qu’est-ce que le métier de dessinateur de presse ?

L’ambassadeur d’Allemagne Nikolaus Meyer-Landrut et Hubert Védri-ne, ancien ministre des Affaires étrangères, ont animé une conférence sur le populisme. Photo L’Est Républicain/Frédéric MERCENIER

LYCÉE FABERT de Metz

Page 39: Urgences : infirmier en souffrance

Grand Est JOURNALISTE D'UN JOUR 39

Le Conseil représentatif des institu-tions juives de France (Crif) existe depuis 1944. Pierre Haas, délégué du Crif-Alsace, travaille avec une équipe de six autres bénévoles. Le rôle du Crif repose sur quatre pi-liers, selon Pierre Haas.

Lutter contre « les diffuseurs de haine »

Le premier est de défendre les inté-rêts des juifs français et de les repré-senter auprès des institutions natio-nales. « Nous avons le rôle d’un lobby, c’est-à-dire d’exercer une in-fluence sur les dirigeants politi-ques, notamment lors du dîner an-nuel présidé par le président de la République », explique Pierre Haas.Le deuxième pilier est la défense del’État d’Israël, « le Crif soutientl’idée de l’existence d’un foyer na-tional juif et, dans ce sens, il est sioniste », néanmoins « le Crif n’a aucun rôle politique avec Israël ».Le troisième est de transmettre la mémoire de la Shoah. Pierre Haas et son équipe organisent chaque année la Yom HaShoa, place Bro-glie à Strasbourg, où les 4 000 noms

des déportés juifs alsaciens sont luspubliquement. « Il est important deleur redonner leur nom, car dupoint de vue des nazis ils n’étaient que des chiffres », estime le délé-gué régional. Le Crif soutient égale-ment la mémoire des autres génoci-des. Le dernier pilier est la lutte

contre le racisme, l’exclusion et toutes formes de discriminations. Le CRIF agit de plusieurs façons. Tout d’abord, il lutte contre « les diffuseurs de haine ». Il a effacé la fresque de Dieudonné, « humoriste antisémite et raciste », et bloqué ladiffusion de ses idées. De plus, le

Crif fait maintenant partie de la cellule de veille aux affaires racis-tes, au tribunal de grande instance de Strasbourg, et intervient essen-tiellement lors des cas antisémites. Il entretient également l’amitié ju-déo-chrétienne et judéo-musulma-ne. « Chaque année, nous partici-pons à l’élaboration du calendrier de toutes les fêtes religieuses orga-nisé par Strasbourg ». L’amitié avecles autres religions est capitale, néanmoins il mène un réel combat contre toutes formes d’extrémisme exprimées, selon Pierre Haas, par les fascistes, souvent responsables des tags antisémites dans les cime-tières, le Rassemblement national, ou encore l’extrême gauche. Le Crif, qui fédère 70 associations, a récemment intégré l’association soutenant les LGBT juifs, ce qui montre leur réactivité face aux évo-lutions de la société. « Il faut s’en-gager contre les personnes voulant cliver notre société : combattre l’expansion de la peur et de la hai-ne », conclut Pierre Haas.

Alicia MAETZet Salomé MARCHANDON

Le Crif, militant universel

Pierre Haas, délégué du Crif-Alsace qui lutte contre « leracisme, l’exclusion et toutes formes de discriminations. »

Photo J1J/Alicia MAETZ

Depuis bientôt trente ans, l’associa-tion Themis veille au respect des droits des enfants, de 0 à 21 ans, conformément à la convention des droits de l’enfant mise en place par l’ONU en 1989. Active dans toute l’Alsace au travers de trois centres implantés à Strasbourg, Mulhouse et depuis peu Colmar, elle s’occupe aujourd’hui de 1 500 enfants par an.La directrice Monia Scattareggiamet en avant une « aide individuel-le proposée à chaque enfant, par des juristes, travailleurs sociaux, éducateurs spécialisés et psycholo-gues. » Les thématiques sont diver-ses : enfants victimes d’une sépara-tion difficile, d’infractions pénales, en conflit avec la loi, pour lesquels la scolarité est difficile et qui ont besoin d’un accompagnement.Parallèlement, l’association Themisconsacre une partie de son activité àla prévention en milieu scolaire ou dans différentes structures d’ac-cueil. « Divers actions sont organi-sées dans des écoles primaires, col-

lèges et lycées, afin de former les citoyens de demain », précise la di-rectrice. Dans ce but, Themis donnela possibilité aux enfants de s’enga-ger dans la vie municipale, avec notamment la création d’un conseilmunicipale des jeunes à Stras-bourg, tenu entièrement par des enfants, sans l’intervention d’adul-te, ce qui est une fierté pour l’asso-ciation.

Assurer une prise en charge optimale pour les jeunes

L’association participe également au respect des droits des enfants étrangers et à leur prise en charge par des organismes d’accueil. « Ces interventions peuvent s’avérercompliquées à cause de la barrière de la langue, mais permettent de nepas laisser d’enfants sans domicile, à la rue », confie la directrice. Ainsi,Themis travaille avec d’autres asso-ciations afin d’assurer une prise en charge optimale pour les jeunes.L’association s’engage également

dans la prise en charge de jeunes qui n’ont pas la chance d’être ac-compagnés par leurs parents du-rant une audience. À ce moment-là,Themis prend la position d’un tu-teur légal et accompagne l’enfant, tout en lui laissant une certaine

autonomie. Bientôt, l’association fêtera ses 30 ans et prépare différen-tes animations à travers la région. Les dons et les bénévoles sont les bienvenus.

Romain HUBERTet Clara BOURGEAT

L’association Thémis est dirigée par Monica Scatteraggia. DR

Themis : au service des jeunes

Page 40: Urgences : infirmier en souffrance

Grand EstJOURNALISTE D'UN JOUR40