Une place pour chacun, une place pour tous

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!!! Une place pour chacun, une place pour tous !! ! Une place pour chacun, une place pour tous COLLECTION T HÉORIE & PRATIQUE EDITION : ACEPP / UNE SOURIS VERTE Recueil de repères pour l’accueil d’enfants en situation de handicap et leurs familles dans les structures de la petite enfance

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Extrait d'un livret réaliser pour l'ACEPP et traitant de l'accueil des enfants en situation de handicap dans les structures de la petite enfance.

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!!! Une place pour chacun,une place pour tous

!!! Une place pour chacun,une place pour tous

COLLECTION THÉORIE & PRATIQUE

EDITION : ACEPP / UNE SOURIS VERTE

Recueil de repères pour l’accueil d’enfants

en situation de handicap et leurs familles

dans les structures de la petite enfance

! Le projet

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« Les structures [de la petite enfance] constituent, par essence et par excellence, des lieux de participation, de citoyenneté partagée, d’inclusion. Les enfants ne s’y trouvent pas soumis aux contraintes de la toise scolaire et de programmes brevetés, imposés, contrôlés. Ni pré-requis, ni examen, ni concours. Ni tyrannie de la performance. Seulement des lieux conviviaux où ils peuvent se côtoyer et apprivoiser ainsi le maquis de la diversité humaine, ses discontinuités et son cortège de fragilités. Des lieux de !uidité sociale qui font droit à la singularité, autorisant chacun à apporter au bien commun sa biographie originale. »

GARDOU Charles, Développer l’accès des enfants handicapés aux structures d’accueil collectif de la petite enfance, de loisirs ou de vacances, dès le plus jeune âge ! Préface de l’Etude – Plateforme nationale Grandir Ensemble – Juin 2009

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1 QUEL PROJET SOCIAL POUR FACILITER L’ACCÈS DES ENFANTS EN SITUATION DE HANDICAP ?

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!!! 1 Quel projet social pour faciliter l’accès des enfants en situation de handicap ?

Thibaud présente un handicap moteur. Ses parents travaillent, et après un an de congé parental destiné à s’occuper de lui, ils souhaitent reprendre une activité professionnelle. Mais son handicap semble faire peur et ses parents sont confrontés à des refus successifs de structures qui ne se sentent pas prêtes à assumer son accueil.

Les parents de Laurie ont été orientés vers un lieu d’accueil dans lequel un tiers des enfants est en situation de handicap. Ils pensaient que le projet spécifique de cette structure permettrait que leur famille soit admise. Ils ont été très déçus quand la directrice leur a appris que leur fille n’était pas acceptée. Ils ont vécu cela comme une injustice et ont l’impression que la décision a été prise de manière arbitraire.

Une structure a travaillé en équipe afin d’inscrire l’accueil des enfants en situation de handicap dans son projet, mais, après plusieurs mois, aucune demande ne leur est parvenue alors que d’autres structures ne peuvent répondre positivement à toutes les sollicitations.

I! L’équipe

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« La prise en compte de la diversité des enfants conduit à prendre en compte aussi la diversité des adultes qui composent l’équipe. Non seulement à prendre en compte, mais aussi à exploiter cette richesse, en utilisant les compétences parfois insoupçonnées, souvent méconnues, toujours sous-estimées. Dans ce contexte, notre capacité d’adaptation vient non pas en plus, mais est partie intégrante de notre fonctionnement. »

HERROU Cécile / KORFF-SAUSSE Simone, « Intégration collective de jeunes enfants, semblables et di"érents. » Erès 1999 – 153 pages

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1 COMMENT FAIRE POUR QUE L’ACCUEIL DES ENFANTS EN SITUATION DE HANDICAP SOIT PORTÉ PAR TOUTE L’ÉQUIPE ?

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!!! 1 Comment faire pour que l’accueil des enfants en situation de handicap soit porté par toute l’équipe ?

« Dans la structure, il y a un référent pour Stella et Maoud qui sont en situation de handicap. C’est lui qui s’occupe de ces deux enfants, la limite en est que le reste de l’équipe se sent peu concerné. »

« Le gestionnaire de la structure nous demande d’accueillir des enfants en situation de handicap. En tant que directrice, je suis convaincue de l’intérêt de le faire, mais les profes-sionnels sont e"rayés et voient cela comme une contrainte, une surcharge de travail... »

L a question de l’accueil des enfants en situation de handicap génère parfois des craintes de la part des professionnels qui ne s’y sentent pas préparés et ont le sentiment que certaines situations nécessitent une posture et des compétences particulières.

II! Les relations entre enfants

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« Ce que l’accueil à changé pour les autres enfants ne se mesure pas immédiatement. Mais il a o"ert l’occasion de côtoyer la di"érence, de découvrir une société plurielle... »

SAPIN Pascale (sous la direction de RESTOUX Pauline, avec CUSSET Sylvie et BOTTA Jean-Marc) « L’accueil d’un enfant di"érent. » WEKA – 2005 – 148 pages

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!!! 1 Comment faciliter la communication entre les enfants ?

« Lou se recroqueville sur elle-même, se cache le visage dès qu’un enfant l’approche. En retour, certains enfants la brusquent pour l’obliger à communiquer. »

« Hakim ne parle pas, il grogne et manifeste son mécontentement par des cris rauques et en se frappant très violemment le visage. Les autres enfants en ont alors très peur... »

U n enfant en situation de handicap génère souvent des question-nements de la part des autres enfants qui sont interpellés par la di!érence : « Pourquoi Arthur a des tuyaux ? », « Pourquoi Manon, elle marche comme les bébés ? », « Pourquoi elle a les yeux comme ça ? ».

Entre 0 et 3 ans, l’enfant découvre peu à peu son identité propre et celle des autres, il perçoit les di!érences et les ressemblances, ce qui lui permet d’organi-ser sa vision et sa compréhension du monde qui l’entoure. Par ses expériences, il identifie, distingue, catégorise. Le regard et la comparaison avec les autres lui permettent de se construire comme être singulier. C’est cette confronta-

1 COMMENT FACILITER LA COMMUNICATION ENTRE LES ENFANTS ?

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IV Les relations entre parents

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« Personne ne peut se mettre à la place de l’autre, tout ce que nous pouvons faire c’est écouter, partager, échanger. »

« Paroles de parents autour du handicap . Échanges, partage, envie de se comprendre » Film de Bénédicte Mourgues, 48 minutes, Ensemble et di!érents et AlpeACEPP 04, 2006.

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1 COMMENT FAVORISER LE LIEN ENTRE PARENTS ?

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!!! 1 Comment favoriser le lien entre parents ?

« Tous les jours les parents de Noémie, polyhandicapée, et de Lilian se croisent lorsqu’ils accompagnent leur enfant. Au-delà d’un bonjour échangé furtivement chacun se tourne vers son enfant et disparaît le plus vite possible. Les professionnels sentent un malaise mais ne savent pas comment intervenir. »

« Lucie, la maman de Théo, a eu les larmes aux yeux l’autre jour alors qu’elle a entendu Noé et Cédric, des pères qui parlaient avec enthousiasme et #erté de l’entrée à l’école l’an prochain de leurs enfants. »

L e contact entre les parents d’enfants en situation de handicap et les autres parents n’est pas toujours facile et spontané. Pour des raisons différentes, il arrive qu’ils évitent le contact : parce que les parents d’enfants en situation de handicap appréhendent le regard et les remar-

ques, parce que les autres parents sont mal à l’aise et ont peur de commettre des maladresses.

Parfois, aussi, les parents d’enfants en situation de handicap se sentent eux-mêmes des parents « di!érents », ayant des soucis spéci"ques, qu’ils croient di#ciles à comprendre pour les autres parents. Parfois, en"n, le développement des autres

V Les relations parents/professionnels

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« Pour construire l’alliance, il faut se connaître, dialoguer, construire un projet commun. Pour qu’il y ait réciprocité, il faut se connaître, mais également accepter l’autre et accepter de recevoir de lui. Cela transforme le rapport des professionnels avec les parents pour mettre en place une forme d’alliance éducative. »

BLANC Marie Claude / BONNABESSE Marie Laure, « Parents et Professionnels dans les structures d’accueil de jeunes enfants. Enjeux, intérêts et limites des interactions. » Editions ASH - mai 2008

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!!! 1 Comment échanger avec les parents sur les inquiétudes à propos de l’évolution d’un enfant ?

« Rachid, à plus de deux ans, ne marche toujours pas. L’équipe de la structure soupçonne un problème psychomoteur... Les parents n’en parlent jamais et semblent être dans le déni. Au sein de l’équipe, les avis divergent : que dire ou ne pas dire ? Comment le dire ? »

« Hervé présente un retard important. Les parents qui acceptent mal les di$cultés de leur #ls, souhaitent qu’il aille à l’école avec une aide à la vie scolaire, mais de son côté, l’équipe du Camps où l’enfant est suivi pense qu’il est préférable pour Hervé qu’il reste encore dans la structure d’accueil, la scolarisation, même partielle, ne semblant pas encore être profitable à l’enfant. Les professionnels de la structure d’accueil ne savent comment se positionner. »

« Louise, un an, est accueillie dans la structure. L’équipe observe un retard dans les acquisitions et en fait part aux parents qui ne semblent pas en tenir compte “ tout va bien, il faut lui laisser le temps ”, disent-ils. L’équipe ne sait comment aller plus loin avec les parents. »

1 COMMENT ÉCHANGER AVEC LES PARENTS SUR LES INQUIÉTUDES À PROPOS DE L’ÉVOLUTION D’UN ENFANT ?

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VI Le partenariat des lieux d’accueil

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« L’écart et la complémentarité entre soin et vie quotidienne sont à tisserensemble inlassablement. Il n’y a d’écart possible qu’appuyé sur unecomplémentarité vécue, et de complémentarité que dans le respect etl’échange mutuels entre les deux structures d’accueil [CAMSP et EAJE]. »

Michel Boutin, « Socialisation Précoce et handicap. » In Contraste n°30. 1er semestre 2009

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!!! 1 Est-il nécessaire d’associer des partenaires ?

« Janis présente un handicap majeur. Elle est accueillie deux demi-journées par semaine. Ses parents souhaitent qu’elle fréquente la structure plus souvent mais l’équipe ressent l’impossibilité de répondre à cette demande, son accueil actuel nécessitant déjà une organisation particulière. Il se pose alors la question de faire appel à des spécialistes du handicap pour essayer de dépasser cette appréhension et trouver des ouvertures. »

« L’équipe se trouve en di$culté face au comportement violent d’un enfant accueilli. Cet enfant ne béné#cie pas de suivi extérieur et l’équipe ne sait pas trop vers qui se tourner... Sans soutien les relations avec l’enfant et sa famille sont de plus en plus tendues. »

« Le papa de Gurvan explique au moment de l’inscription que sa femme et lui ont des rencontres régulières avec l’équipe du CAMPS qui suit leur enfant, il souhaiterait qu’un membre de l’équipe y participe... »

1 EST-IL NÉCESSAIRE D’ASSOCIER DES PARTENAIRES ?

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