Une muse, des voix Sommaire - choeurcalliope.ch · fait du piano et j’ai rejoint le chœur de mon...

40
1 Sommaire Cheffe depuis 40 ans 40 ans d’aventures 40 ans de collaborations 40 ans d’images 40 ans d’anecdotes 40 ans de concerts Une muse, des voix Martine Jaquet Présidente Souvent, à la question dont je ne détiens pas la réponse : pourquoi, Calliope ? j’ai esquissé : Mais c’est une muse ! et, peut- être, car Euterpe avait déjà donné son nom à un ensemble vocal… En fait je n’en sais rien. Puis alors, qui est Calliope ? C’est déjà plus facile, les dictionnaires de la mythologie et le web viennent à mon aide : la muse de la poésie lyrique et de l’éloquence, l’une des neuf filles de Zeus et de Mnémosyne, mère de nombreux enfants issus de dieux, et en particulier mère d’Orphée. Et le poète Horace, qui lui dédie une ode : Descends de l’Olympe, ô Calliope, ô reine, Et dis sur la flûte un chant de longue haleine ; Ou plutôt, la lyre entre les doigts, Marie un air au timbre de ta voix. Horace, Odes, III, 4 (A Calliope) Voilà, Calliope, c’est cela : la voix, ou plu- tôt, les voix. Calliope aujourd’hui ? Une soixantaine de personnes qui, un soir par semaine et certains week-ends, se regroupent autour de Florence Grivat pour découvrir et partager avec elle des perles 2 8 16 20 32 36 musicales ou avoir la joie d’interpréter des œuvres du répertoire. Des voix de tous âges : quel plaisir d’être rejoints par la génération des enfants des choristes ! Certains ensembles vocaux, véritables institutions locales, sont portés par leurs membres et recrutent un directeur. Calliope est porté par l’énergie de sa directrice. Non, ce n’est pas le terme qui convient ! Un tuteur plutôt, autour duquel un rosier grimpant s’épanouit et fleurit, comme autant de choristes et de moments de musique partagés. Calliope, ce n’est pas une ligne droite vers un objectif. Ce sont plutôt des envies, des coups de cœur, des opportunités, des défis renouvelés : des œuvres parfois délicates, chanter par cœur pour un spec- tacle scénique ; alterner des programmes plus conventionnels et des découvertes. C’est aussi une ambition : avancer, mettre en valeur les voix, faire de la musique de qualité, la partager avec nos amis dans des lieux inspirants et avec un public renouvelé. Et en coulisses, pas toujours gratifiant, le travail de celles et ceux qui s’engagent pour que Calliope vive, que l’argent rentre dans la caisse, pour que les affiches soient belles, que l’église soit réservée, que les partitions soient commandées, que les contrats soient envoyés, que le pianiste soit à l’heure, que les chaises soient en nombre suffisant et l’apéro bien garni… Calliope, c’est aussi des fous rires, des souvenirs partagés, des départs, des retrouvailles. Calliope a atteint l’âge cano- nique ; la plupart de ses choristes n’ont plus 20 ans… Non, l’EMS n’est pas d’ac- tualité : Santé et merci à tous, à Florence en particulier !

Transcript of Une muse, des voix Sommaire - choeurcalliope.ch · fait du piano et j’ai rejoint le chœur de mon...

1

Sommaire

Cheffe depuis 40 ans

40 ans d’aventures

40 ans de collaborations

40 ans d’images

40 ans d’anecdotes

40 ans de concerts

Une muse, des voixMartine JaquetPrésidente

Souvent, à la question dont je ne détiens pas la réponse : pourquoi, Calliope ? j’ai esquissé : Mais c’est une muse ! et, peut-être, car Euterpe avait déjà donné son nom à un ensemble vocal… En fait je n’en sais rien. Puis alors, qui est Calliope ? C’est déjà plus facile, les dictionnaires de la mythologie et le web viennent à mon aide : la muse de la poésie lyrique et de l’éloquence, l’une des neuf filles de Zeus et de Mnémosyne, mère de nombreux enfants issus de dieux, et en particulier mère d’Orphée. Et le poète Horace, qui lui dédie une ode :

Descends de l’Olympe, ô Calliope, ô reine,Et dis sur la flûte un chant de longue haleine ;Ou plutôt, la lyre entre les doigts,Marie un air au timbre de ta voix.Horace, Odes, III, 4 (A Calliope)

Voilà, Calliope, c’est cela : la voix, ou plu-tôt, les voix. Calliope aujourd’hui ? Une soixantaine de personnes qui, un soir par semaine et certains week-ends, se regroupent autour de Florence Grivat pour découvrir et partager avec elle des perles

2

8

16

20

32

36

musicales ou avoir la joie d’interpréter des œuvres du répertoire. Des voix de tous âges : quel plaisir d’être rejoints par la génération des enfants des choristes !Certains ensembles vocaux, véritables institutions locales, sont portés par leurs membres et recrutent un directeur. Calliope est porté par l’énergie de sa directrice. Non, ce n’est pas le terme qui convient ! Un tuteur plutôt, autour duquel un rosier grimpant s’épanouit et fleurit, comme autant de choristes et de moments de musique partagés. Calliope, ce n’est pas une ligne droite vers un objectif. Ce sont plutôt des envies, des coups de cœur, des opportunités, des défis renouvelés : des œuvres parfois délicates, chanter par cœur pour un spec-tacle scénique ; alterner des programmes plus conventionnels et des découvertes. C’est aussi une ambition : avancer, mettre en valeur les voix, faire de la musique de qualité, la partager avec nos amis dans des lieux inspirants et avec un public renouvelé.Et en coulisses, pas toujours gratifiant, le travail de celles et ceux qui s’engagent pour que Calliope vive, que l’argent rentre dans la caisse, pour que les affiches soient belles, que l’église soit réservée, que les partitions soient commandées, que les contrats soient envoyés, que le pianiste soit à l’heure, que les chaises soient en nombre suffisant et l’apéro bien garni…Calliope, c’est aussi des fous rires, des souvenirs partagés, des départs, des retrouvailles. Calliope a atteint l’âge cano-nique ; la plupart de ses choristes n’ont plus 20 ans… Non, l’EMS n’est pas d’ac-tualité : Santé et merci à tous, à Florence en particulier !

2 Cheffe depuis 40 ans

3

Quand tu as lancé les « Gais Pinsons », imaginais-tu une seconde que l’aventure allait durer 40 ans ?Absolument pas. Je ne réalise toujours pas que cela fait 40 ans… Quand on avance sans arrêt, qu’on enchaîne les projets, on ne regarde pas en arrière.

Pourquoi un chœur ? Pourquoi pas un groupe de musique ?Parce que chanter, c’est ce que je sais faire ! Diriger, j’avais vu d’autres le faire, chanter, c’était le contenu de mes études, être au piano et accompagner, je savais le faire. Donc c’était la forme d’activité qui mettait le plus à profit mes compétences. Et mes envies.

Diriger, c’est aussi être la cheffe du groupe. Est-ce que tu avais déjà l’âme d’une leader ?Modestement, je pense que oui. Il suffit de demander à mes camarades d’école, quand je les emmenais nettoyer les Grangettes en bottes de caoutchouc… J’ai été scout, cheffe cadet, donc être leader a toujours été un trait de mon

caractère. La présidente actuelle du chœur, Martine Jaquet, me surnomme parfois « la monarque », et pas toujours éclairée… (rire)

D’où vient ce besoin de chanter ?C’est familial. Ma mère a chanté durant des années dans un chœur, une grande tante avait une voix magnifique. Et avec mes deux sœurs, lors de nos départs en vacances, nous avons braillé de Lausanne à Gênes, pour le plus grand bonheur de mes parents. Nous avons toutes les trois fait du piano et j’ai rejoint le chœur de mon école. Je vis continuellement avec la musique, que je sois en train de gratouiller mon jardin ou de promener mon chien. La musique est là en permanence dans ma tête, mais elle ne m’empêche pas de me ressourcer.

Chanter dans un chœur, ce n’est pas comme faire du chant en solo. C’est ce que je trouve formidable : regrou-per le plaisir de chanter et harmoniser les voix et les êtres, qui peuvent venir d’uni-vers très différents. J’adore ce mélange :

nous unissons nos voix pour une cause commune. Le chant a aussi l’avantage de ne pas exiger des années d’apprentissage au Conservatoire : tout le monde peut chanter et éprouver rapidement de la joie.

« Tout le monde peut chanter » : c’est la philosophie que tu appliques au chœur Calliope. Il n’y a pas d’audition et certains choristes ne savent pas lire une partition.C’est vrai que je trouverais dommage de se passer de l’énergie et de l’enthou-siasme de quelqu’un qui aurait été bou-leversé par un concert magnifique et

voudrait chanter. Même si cette personne s’y met sur le tard et n’a pas de forma-tion dans ce domaine. Cela exige que ceux qui déchiffrent bien acceptent d’être solidaires. Je ne suis pas élitiste. J’ai subi des chefs extrêmement exigeants, mais je suis persuadée qu’on n’accouche pas de nos plus beaux sons sous la terreur. C’est pourquoi je n’oublie jamais que les choristes ont une journée de travail derrière eux et qu’ils doivent trouver une satisfaction dans le chant.

Quelles sont les valeurs que tu veux trans-mettre ?En premier lieu, le plaisir d’aborder de la belle musique. C’est pourquoi je chante toujours moi-même les œuvres, car je ne suis pas fan de musique contemporaine avec des intervalles improbables, qu’on

Florence Grivat : « Chanter, c’est harmoniser les voix et les êtres »

Florence Grivat 57 ans, musicienne

Mariée, un enfant

4

ne peut chanter qu’avec un diapason dans la poche et une technique spectaculaire. Je préfère le côté expressif du chant. En deuxième lieu, les valeurs humaines : toute activité qui regroupe des gens exige de la tolérance, de l’exigence, la recherche d’un équilibre entre l’harmonie et l’indivi-dualisme.

Un chœur, c’est aussi mettre tout le monde sur un même niveau et laisser les egos au vestiaire.Oui, même si j’espère que les personnali-tés des gens peuvent toujours s’exprimer. Tout le monde doit tirer à la même corde pour atteindre le but commun. Nous sommes tous ensemble et c’est stimulant.

Du noyau de départ sont restés quelques choristes, mais sinon le chœur a toujours intégré de nouvelles personnes. Comment trouves-tu l’énergie pour répéter mille fois les mêmes indications ?Je la trouve surtout dans le plaisir de partager mes connaissances. Ou aussi dans l’excitation de réaliser qu’après une première lecture, je sens que nous progressons ensemble et que la mayon-naise prend. Et évidemment dans le côté humain: je me suis toujours retrouvée entourée de gens sympathiques ! Donc je n’ai pas besoin de mobiliser une énergie particulière, cela me vient assez naturel-lement.

Une des spécificités du chœur Calliope, c’est aussi de ne pas se contenter d’un concert annuel, mais de monter des pro-jets ambitieux.Ce sont souvent des rencontres qui dé-clenchent ces projets. Des gens viennent parfois nous proposer des œuvres. J’aime les idées originales, qui permettent de décloisonner l’opéra et de le transporter ailleurs, comme ce que nous avions fait à la Cathédrale avec Les Funérailles de la Reine Mary, de Purcell. Le metteur en scène avait vidé la Cathédrale de tout le

Calliope,jusqu’à quand ?

Jusqu’à l’EMS !

L’œuvreque tu as toujours rêvé de chanter ?

La Messe en si de Bach

5

mobilier et nous avions installé de la tourbe sur le sol. C’était une expérience très forte pour le public… sauf éventuellement pour le spectateur qui était assis à côté de la grosse caisse ! Nous avons aussi chanté pour protester lors de la fermeture d’une garderie à Lausanne, ou lors d’une mani-festation contre les disparitions forcées en Algérie. A défaut de chanter comme l’Ensemble vocal créé par Michel Corboz, nous sommes partis dans des projets qui nous ont permis de nous différencier des autres chœurs lausannois et d’exister.

Verdi. Avec ça, pas besoin de drogue ! Et mon enthousiasme est resté intact. Cela me bouleverse tout autant aujourd’hui qu’avant.

Certaines œuvres reviennent périodi-quement dans le répertoire de Calliope, comme la Petite messe solennelle de Rossini. Pourquoi ? Parce que c’est une œuvre génialement expressive, presque humoristique, avec un accompagnement au piano et har-monium, donc parfaite pour de petites

églises. Nous l’avons chantée très tôt, avec l’enthousiasme de nos 25 ans, et j’ai trouvé que ce serait bien de la rechanter avec davantage de maturité.L’air qui t’émeut

aux larmes ?

Celui du ténor quand Mimi meurt,

dans La Bohèmede Puccini

«J’aime les idées originales, qui permettent

de décloisonner l’opéraet de le transporter ailleurs.»

On peut donc réaliser de beaux projets avec un chœur d’amateurs.Bien sûr. Un de mes credos, c’est le tra-vail vocal. Avec un peu d’entraînement, nos voix se bonifient, notamment aussi grâce aux exercices de yoga que j’ai intro-duits dans nos mises en voix. Le chant, c’est physique, on s’exprime au travers de notre corps et de nos émotions. Mes plus grandes émotions artistiques, je les ai vécues en entendant des voix splendides à l’opéra. Je m’éclate en écoutant des duos de voix de femmes de Mozart ou de

«Mon enthousiasme fait que je dis rarement non

et que je ne regrette rien du tout !»

6

Calliope a aussi chanté des compositeurs très peu connus. Mon enthousiasme fait que je dis rare-ment non et que je ne regrette rien du tout ! Lors d’un festival de voix sacrées au MAD (Moulin à Danses à Lausanne), nous avions chanté la messe d’un compositeur qui avait perdu son fils lors d’un braquage aux Etats-Unis et qui avait composé cela comme « thérapie ». Il est venu jouer du saxophone avec nous et c’était très tou-chant. Sa musique n’était pas exception-nelle, le MAD sonnait comme une boîte à chaussures, mais cela a quand même été un moment très émouvant. Quand il y a au moins un paramètre qui me touche, soit la musique, soit la personne, j’accepte.

N’as-tu jamais songé à diriger un chœur professionnel ? Non, jamais. Je ne suis pas carriériste et quand je suis avec des gens avec lesquels je m’entends bien, cela me convient. Quand je dois diriger des orchestres professionnels que je ne connais pas, je ne me sens pas à l’aise. Je suis consciente de mes limites : je suis tombée dans la musique très jeune et je n’ai pas la formation qu’ont les chefs aujourd’hui, qui peuvent sauter d’un orchestre à un autre. J’ai trop besoin de liens affectifs pour pouvoir chanter, et c’est ce que je trouve chez Calliope. J’ai besoin qu’on m’aime !

Ton modèle musical ?

Jacques Pache quand il dirigeait

le chœur de Béthusy: il avait un enthousiasme

à renverser les montagnes

Une musique qui te ressource ?

Paolo Conte, ou du fado

7

8 40 ans d’aventures

9

Les débuts

C’est l’histoire d’un voyage en Grèce qui a débouché sur une aventure humaine passionnante. Florence Grivat étudie au gymnase au milieu des années 70, lors-qu’elle part en voyage d’études en Grèce avec des camarades. Le petit groupe d’hellénistes cultive la passion du chant. Au retour de ce voyage, ils se disent qu’ils ne peuvent pas s’arrêter après ce partage de grands moments. Le groupe décide de continuer et de fonder un chœur. Ce sera le chœur Kouaks, d’après une citation d’une célèbre onomatopée d’Aristophane.

répétitions abrégées se terminaient au bistrot. Souvenirs émus de Florence Grivat : « C’était de l’ordre du temps des copains. Cette expérience m’a révélé à moi-même et j’ai constaté qu’une de mes activités musicales préférées était de transmettre le goût du chant et de la musique. » Le chœur Kouaks est lancé. Les premières années lui permettent de se roder avec des concerts privés dans le cadre de la paroisse Saint-Marc à Lausanne et dans des EMS.1979 marque une première étape, avec les premiers concerts. Ce sera un grand classique de la musique baroque italienne pour débuter la série : le Gloria de Vivaldi en 1979. Suivront des pièces de la Renaissance une année plus tard et une première visite du répertoire de Jean- Sébastien Bach en 1981. Cette première incursion sera suivie de beaucoup d’autres. On retrouve Bach très régulièrement tout au long des décennies suivantes, jusqu’en février 2015, avec trois célèbres cantates données à l’église lausannoise de Saint-François.Au début des années 80, le chœur Kouaks prépare la Petite messe solennelle de Rossini. Plusieurs concerts sont donnés dans les églises de la région. Monter un tel programme convient au chœur, car l’effectif instrumental est réduit. Un piano et un harmonium suffisent, l’harmonium pouvant dans certains cas être remplacé par un accordéon. La Petite messe solennelle permet au groupe de se produire pour la première fois à l’étranger. Ce sera en Italie en 1984. Dans cette première partie des années 80, outre la messe de Rossini, Vivaldi (reprise du Gloria), Bach, Mozart et Mendelssohn sont au programme.

Auparavant le groupe avait fait ses débuts en s’appelant les « Gais Pinsons », mais il s’était vite rendu compte qu’il faisait de la concurrence à un club d’accordéonistes !Florence Grivat joue du piano et chante depuis plusieurs années. Elle prend naturellement la direction de ce petit noyau d’une vingtaine de copains qui commence à répéter avec des chansons de la Renaissance. On est alors en 1975. La jeune direc-trice se rappelle de répétitions parfois interrompues, faute de voix masculines, car le groupe manquait de ténors. Les

Deux générations pour une aventure

Au début,les répétitions étaientparfois interrompues,

faute de voix masculines

10

Les premiers spectacles scéniques

En parallèle, le chœur se lance dans l’opé-rette, avec La Belle Hélène de Jacques Offenbach. Une occasion pour le groupe de tenter une expérience dans le re-gistre scénique. Le chœur a la chance de participer à ce spectacle monté par André Steiger (production du théâtre de Vidy) avec la participation de Pascal Auberson et de la comédienne Anna Prucnal. Le spectacle est salué par la cri-tique. L’hebdomadaire L’Illustré juge que « c’est un étonnant cocktail que ce plateau d’acteurs et de chanteurs évoluant dans un décor kitsch à souhait ».

Kouaks devient Calliope,l’ancien nom

n’étant pas très vendeursur les affiches

11

En 1985, le groupe change de nom. Kouaks devient le chœur Calliope, du nom de la muse de la poésie épique et de l’éloquence. Un organisateur italien de concert semble être à l’origine de ce changement de nom, jugeant que l’ancien nom n’était pas très vendeur sur des af-fiches ! En 1988, un deuxième spectacle fait sensation : Les Funérailles de la Reine Mary, de Purcell. Les critiques saluent la performance. « Les Funérailles de la Reine Mary, dans cette version, tiennent plus du spectacle, que du concert proprement dit. Les choristes (…) défilent en procession. Ils sont costumés et maquillés de su-perbe manière. Quant à la chorégraphe Diane Decker, qui danse avec lenteur en avançant, elle symbolise la défunte », écrit alors René Zahnd dans La Gazette de Lausanne, qui parle « d’un alliage magique, d’images et de musique ». L’ancienne Tribune de Lausanne, tout aussi élogieuse, parle « d’effet acoustique saisissant. »1990 est l’année où Calliope fait preuve d’une très forte ambition artistique avec son nouveau programme : les Vêpres de Rachmaninov. C’est une véritable aventure car il n’existe pas de partitions avec une transcription lisible. Cela oblige Florence Grivat à trans-crire toute la partition, en slavon à l’ori-gine, de manière phonétique pour que les choristes puissent la chanter. Calliope a la chance de pouvoir s’associer à Nicolaï Gedda, l’un des ténors plus célèbres du XXe siècle.Dans 24 Heures, Myriam Tétaz souligne la réussite de ce programme : « Le chœur Calliope a trouvé une pertinence des tem-pos et un climat d’intimisme très convain-cants. » A propos de Nicolaï Gedda, elle

relève que « sa voix, puissante malgré l’âge, se charge de l’émotion juste avec une éloquence toute naturelle. »Cette même année 1990, Calliope pré-sente la cantate Saint-Nicolas de Benjamin Britten, Britten étant avec Purcell l’un des compositeurs favoris de Florence Grivat.Les années se suivent et sont marquées par un grand éclectisme dans les choix des œuvres présentées, qu’il s’agisse de Purcell (avec The Fairy Queen, monté en 1994 à la Grange de Dorigny, dans une mise en scène de Christophe Balissat, et aussi Le Roi Arthur), Schubert, Mozart, Bach, Pärt, Gounod, Janaček ou encore Haydn, qui complètent ce tableau. Quelques défis notables sont relevés, par exemple celui de chanter à 400 mètres

Purcell tient une place à part

dans le répertoirede Calliope

sous terre dans les Salines de Bex en 1993. Calliope y présente le Requiem de Duruflé. Le projet est une nouvelle fois salué par la critique qui apprécie l’aspect insolite du lieu. Dans tous ces spectacles et concerts, Purcell tient une place à part dans le répertoire de Calliope. Six ans après Les Funérailles de la Reine Mary, Fairy Queen est monté en 1994 à la Grange de Dorigny dans une mise en scène de Christophe Balissat. En 1999, Florence Grivat retrouve Christophe Balissat et Diane Decker pour Le Roi Arthur. « C’est tellement génial que j’essaie petit à petit de monter toutes ces œuvres vocales, puisque le terme d’opéra ne convient pas toujours. (…) Pour Le Roi Arthur, j’ai sou-haité faire un pas de plus et m’accompa-gner de musiciens baroques », explique Florence Grivat au quotidien 24 Heures. Les étudiants de l’Académie de musique ancienne de Genève accompagnent le chœur. Le spectacle rencontre un grand succès. Purcell sera une nouvelle fois au programme en 2004 avec l’opéra Didon et Enée. C’est une nouvelle collaboration avec Diane Decker.

12

Le temps de la maturité

Un spectacle marque à nouveau les esprits en 1997 : Goyescas de Enrique Granados, dans une mise en scène de Denis Maillefer au théâtre de l’Arsenic à Lausanne. Quelque 2000 spectateurs viendront voir les 11 représentations.Au tournant du millénaire, Calliope fête ses 25 ans. Le chœur le fera avec une incursion dans la musique grecque en montant le Requiem de Théodorakis. Les années qui suivent permettent d’élargir la programmation avec Mozart, Schubert, Brahms, Dvorak , notamment. Ces années sont aussi l’occasion pour le chœur de travailler avec des formations profession-nelles. En 2003 pour la Cantate Saint-Ni-colas de Britten, Calliope a la chance de s’associer avec l’Orchestre de Chambre de Lausanne. Calliope retrouve l’orchestre deux ans plus tard pour la Messe en mi bémol de Schubert et le Requiem de Finzi. En 2015, l’OCL permet à Calliope de com-mencer les festivités de ses 40 ans de manière somptueuse avec le Requiem de Mozart joué dans une cathédrale de Lau-sanne archicomble. Autre collaboration

professionnelle: en octobre 2008, le Sinfonietta de Lausanne se joint au chœur pour le Requiem de Dvorak.Calliope n’abandonne pas pour autant ses expérimentations artistiques. En 2008, une nouvelle aventure se réalise avec le spectacle intitulé Eros et Psyché. Cette œuvre est une commande au compositeur Lee Maddeford. « Demander à un chœur qui donne dans le répertoire classique depuis 30 ans d’oublier ses préceptes n’est pas chose aisée », précise le pro-gramme. Ce défi musical sera relevé avec brio. Il en va de même en 2014 avec une

création intitulée C’est quoi ce cirque ? , mêlant musique et théâtre, créée par les deux frères Jean Bovet (texte) et Guy Bovet (musique).Enfin les années 2000 donnent également l’occasion à Calliope d’enregistrer sur CD la Petite messe solennelle de Rossini, œuvre qui a accompagné le chœur depuis le début de son activité.

13

Le style Calliope

Le répertoire de Calliope est un mélange subtil d’œuvres contemporaines, de spec-tacles novateurs qui obligent les choristes à se familiariser avec des styles extrême-ment différents et de pièces classiques exigeant un travail très rigoureux. En 40 ans, Calliope a vu ses effectifs fortement augmenter, de 20 choristes au début, à presque 60 actuellement.Le ton des répétitions est resté le même. Le travail est rigoureux mais s’effectue

de manière détendue. Seule exigence: la présence régulière aux répétitions et week-ends de travail qui permet au groupe de se fédérer. Faire partie d’un chœur amateur ne signifie pas que l’ab-sentéisme est toléré. Cela est régulière-ment rappelé, parfois de manière humo-ristique dans le ton propre à Calliope où l’on fait les choses sérieusement sans se prendre trop au sérieux. Ainsi en 1992, une circulaire demande aux membres de s’engager pleinement pour chaque projet ou alors de renoncer. « Vous savez

14

Calliope a désormais 40 ans. Le dyna-misme et le plaisir sont intacts. Une partie du groupe a traversé toutes ces années avec Florence Grivat. Une autre partie a rejoint Calliope plus récemment. Tous goûtent au réel bonheur de faire de la musique en groupe. Avant le concert du Requiem de Mozart en 2015, Florence Grivat a souvent insisté sur la chance qu’avaient les choristes de pouvoir

que pour le prochain concert, vous serez submergé de travail, en vacances à Tom-bouctou, en train de langer votre petit dernier ? Vous avez le choix entre vous mettre en congé pour cette période ou démissionner. »

En 40 ans,Calliope a vu ses effectifs

fortement augmenter,de 20 choristes au début,

à presque 60 actuellement

15

chanter à la cathédrale de Lausanne avec un orchestre aussi prestigieux que l’OCL. Que ce soit pour des concerts avec des grands ensembles, pour des concerts en plus petit comité, le plaisir de voir le niveau musical augmenter au fil des répétitions et la perspective de s’approcher des dates de concerts est chaque fois jubilatoire. La fête va continuer, car les projets et les envies d’explorer de nouveaux répertoires ne manquent pas.

16 40 ans de collaborations

17

Jean-Marc Grobchef d’orchestre

Souvenir rime avec plaisir…Tout le monde vous le dira, collaborer avec Florence Grivat et le chœur Calliope (une des filles de Zeus et mère d’Orphée !) c’est rassembler une belle collection de bons souvenirs. Avant tout – si Florence vous propose un concert – il est difficile de résister à son sourire et à l’ardeur qu’elle déploie à faire découvrir une œuvre, sou-vent insolite, à SES choristes et au public. Ensuite, car les répétitions se passent dans un climat de bonne humeur commu-nicative – sans oublier le sens du travail bien fait et une intense volonté de cohé-sion. Et enfin, le concert est toujours la promesse d’un miracle, l‘émotion vécue par les chanteurs transcendant encore le niveau atteint durant sa préparation.La réussite de Calliope, c’est 40 ans d’engagement de sa cheffe, ses qualités musicales et amicales, relayés par l’enthousiasme de ses membres, qui fleurissent aujourd’hui. Que la fête soit belle et que son succès perdure !

Lee Maddeford compositeur de Eros et Psyché

Eros et Psyché était une occasion formi-dable pour moi de travailler avec l’auteur du texte Adrian Rachieru, le metteur en scène Robert Bouvier, le chœur Calliope et bien sûr Florence Grivat. C’était une joie du début à la fin de sentir le spectacle prendre forme et de voir Florence travail-ler avec les choristes. Je me rappelle avec une larme à l’œil être monté sur scène à la fin de la première représentation avec l’auteur, tout aussi ému que moi de se trouver à cet endroit à ce moment-là. Merci à vous !

Calliope a eu de la chance de travailler avec différents metteurs en scène, compositeurs et chefs d’orchestre qui ont beaucoup apporté au chœur. Des rencontres enrichissantes, qui ont permis au groupe de poser ses partitions et d’apprendre à bouger, à faire du travail corporel, à se mélanger, bref, à se « mettre en danger ». De véri-tables aventures humaines !

18

Denis Maillefermetteur en scène de l’opéra Goyescas

Goyescas à l’Arsenic c’était d’abord des vélos. Il y en avait quarante, cinquante, je sais plus. Ils remplissaient le studio côté métro avant d’entrer en scène. Je me disais, je ne suis pas metteur en scène, j’organise un garage à vélos. C’était beau, toutes ces bicyclettes en scène… Et c’était aussi Isabelle, Isabelle Henriquez, merveilleuse mezzo, mer-veilleuse personne. Isabelle est morte en 2015, Goyescas c’est elle, sa voix ré-sonne dans les murs du théâtre, encore un peu, pour toujours…

Diane Deckermetteuse en scène de l’opéra Didon et Enée

La préparation ne s’est pas passée dans la plus grande facilité ! Je me souviens du chœur Calliope plutôt dubitatif, parfois très divisé à propos du travail que je pro-posais. Certains solistes, également, peu habitués à un travail « chorégraphique », ne comprenaient pas toujours les enjeux. Je me souviens avoir dépensé beaucoup d’énergie, simplement pour emmener tout ce monde vers un résultat qui puisse leur apporter quelque plaisir. Mais je me souviens aussi du soutien inconditionnel du claveciniste Philippe Despont et de Florence, qui, jamais, n’ont laissé tomber. Ce fut une aventure rude, mais en même temps je n’ai aucun regret et j’en garde de très belles rencontres. Au sortir des représentations, beaucoup de compli-ments et, je crois, un public enchanté.

19

Robert Bouviermetteur en scènede la fantaisie musicaleEros et Psyché

Les musiques de Lee Maddeford ont toujours eu le don de m’enchanter et sa partition si enlevée et contrastée d’Eros et Psyché ouvrait de folles perspectives à l’exploration du désir. Quelle joie de travailler avec des choristes osant s’aven-turer dans le merveilleux, la fantaisie et l’humour tout en restant très exigeants, emmenés par Florence qui veillait à ce que le spectacle soit aussi réussi du point de vue musical que théâtral. J’ai le sou venir de répétitions tourbillonnantes et d’un spectacle en liberté, un peu fou et servi par de magnifiques interprètes (musi-ciens, choristes, solistes). Une harmonie inoubliable entre nous tous ! François Rochaix

metteur en scènedu spectacle

C’est quoi ce Cirque ?

Joyeux anniversaire, cher chœur Calliope !

J’ai vécu avec toi une belle aventure. J’ai aimé ta disponibilité théâtrale, le dyna-misme et l’exigence de ta cheffe, ta force musicale. J’ai surtout apprécié les vivants échanges que j’ai eus avec toi en tant que directeur du cirque, tout au long des représentations : Là, un sourire malicieux, là, un regard inquiet, là, un geste théâ-tral épatant… Tu m’apparaissais comme un kaléidoscope, brillant de nombreuses facettes, collectif et individuel ! Merci.

20 40 ans d’images

21

1983 : La Belle HélèneJacques Offenbach

22

1988 : Les Funéraillesde la Reine MaryHenry Purcell

23

1990-1992 : Les Vêpres Sergueï Rachmaninov

24

25

1994 : The Fairy QueenHenry Purcell

26

1999 : Le Roi ArthurHenry Purcell

27

2004 : Didon et EnéeHenry Purcell

28

29

2008 : Eros et PsychéLee Maddeford

30

2014 : C’est quoi ce cirque ?Guy Bovet

31

32 40 ans d’anecdotes

33

« Krékékeps kouaks kouaks »

Raconter des anecdotes sur le chœur Calliope, c’est d’abord raconter les souvenirs des choristes autour de Florence Grivat, puisqu’elle a impré-gné et imprègne encore ce chœur de son invraisemblable énergie et de sa présence charismatique. C’est racon-ter aussi ces petites phrases dont elle gratifie les choristes répétition après répétition, lapsus amusants, petites piques voulues ou fous rires partagés. Edith Naegele Hoesli, camarade de gymnase de Florence et choriste de la première heure, partage ses souvenirs.

Les débuts

« Nous étions des ados décalés, farfelus, on avait choisi le grec parce que c’était une langue inutile, et on aimait la musique. Nos profs nous ont proposé de faire un voyage d’études en Grèce, pendant les vacances de Pâques, avec un vieux bus qui fumait dès la sortie de la ville et dans lequel il manquait un siège, du coup on se relayait sur un siège pliable. En Grèce, le régime des colonels venait de tomber et il n’y avait que très peu de touristes. On chantait et les gens nous invitaient à manger ou à dormir. Dans le théâtre d’Epidaure, nous avons vécu un grand moment : pour tester l’acoustique, nous nous mettons à chanter. A la fin, on passe le chapeau et tout le monde a versé quelques pièces. C’était notre premier concert. Là, on s’est dit qu’on ne pouvait plus s’appeler «Les Gais Pinsons » et on a cherché du côté de nos lectures en grec ancien. Comme les grenouilles du texte d’Aris-tophane chantaient «krékékeps kouaks kouaks », nous sommes devenus les «Kouaks ». »

Les aventures

« Florence s’est toujours engagée corps et âme. Elle mettait ses rencontres au service du chœur et cela donnait des projets fous pour un groupe d’amateurs. La rencontre avec Jean-Marc Grob nous a permis de faire notre premier concert, le Gloria de Vivaldi. Florence nous avait fait répéter, Jean-Marc a dirigé. Nous avons poursuivi la collaboration avec lui et avec son ensemble, l’orchestre des scien-tifiques anti-nucléaires. C’étaient des sommités qui à côté de leur profession avaient un très bon niveau instrumental en tant qu’amateurs, qui venaient de toute la Suisse. Nous avons souvent chanté avec eux, du Schubert, du Haydn, du Mozart. C’étaient de belles personnes. Ils débar-quaient en Birkenstock, on riait bien. »

Les traumatismes

« Le plus grand cauchemar du chœur a été le Requiem de Finzi, dans la Cathédrale pleine : les hommes sont partis un ton au-dessous dans la partie a cappella. Il y a eu une vague de panique qui a traversé le chœur. Florence a hésité à interrompre, mais finalement elle a respiré et laisser passer.Un autre souvenir terrible, c’est le concert au MAD : on était éclairés par en dessous, on avait l’air de zombies et la musique était sinistre. Florence est toujours partante pour des projets loufoques, elle a un regard bienveillant sur ce qu’on lui propose. Sur le moment, cela ne semble pas terrible, mais ça laisse des bons souvenirs ! »

34

Quelques citations mémorables de Florence

Faites comme les escargots,laissez une trace

Aux basses : l’important, c’est d’utiliser les sopranos comme tremplin

C’est Aquaparc, on fait la queue pour descendre la cascade

Aux ténors : ça ressemble à du papet vaudois sans la saucisse.

Je ne sais pas ce que vous avez mangé, mais vous allez trop vite.

Un peu moins les soldes, un peu plus Bon Génie

Ça demande beaucoup plus de technique que vous en avez, mais parfois il y a de petits miracles...

J’admire votre belle homogénéité : vous êtes capables de vous tromper tous au même endroit !

Non, n’ajoutez pas encore un « doit » dans cette mesure, il y a déjà assez de « doit ». Je parle de « doit », pas de « doigt ». Vous voyez, ce sont ces compositeurs qui me font dire des bêtises !

Même si vous ne chantez pas les bonnes notes, je m’en tamponne le bourillon avec le pinceau de l’indifférence !

Mollo avec le point G, c’est l’un des plus doux, je voudrais qu’on l’atteigne sans problème

35

Je me branche le pace maker à 84

Aux basses : tas de pépés,c’est une dégoulinade!

Vous n’êtes pas en train de faire de la luge aux PléiadesOn dirait la sortie du Comptoir

Bien régulier les noirs, pour bien secouer les croches

Vous chantez comme un gazon anglais

Aux soprani: qui vous stimule le plus ? Les basses ou les ténors?

Non, non ! Vous avez éteint le « Lux » ! Il y a juste le mors qui claque, le bit aussi s’il vous plaît !Il faut s’encanailler dans le Requiem !

Les messieurs doivent venir se mettre dans les dames, les basses doivent se mouler dans les ténors

Altis, ça fait lime à ongles ! Il ne faut pas que les gens se grattent en vous écoutant chanter.

Faut vous débrouiller pour articuler, les gars, parce que là c’est de la choucroute !

Cessez de vous branler les ténors, on a l’impression que vous repassez votre chemisette.

Il y a encore des sixtus là au milieu (« cum vix justus sit »)

Les basses, vous arrivez comme la CGN, les sopranes, vous attaquez comme une cuisinière à gaz

L’important, c’est d’arriver en haut sans être trop bas

36 40 ans de concerts

37

2016The Armed Man: A Mass For Peace, de Jenkins, à St-Jean de Cour à Lausanne

2015Cantates 106, 150 et 182 de Bach à St-François à Lausanne et à St-Louis des Français à Lisbonne

Requiem de Mozart et Oratorium nach Bildern der Bibel de Fanny Hensel-Mendelssohn à la Cathédrale de Lausanne

2014Spectacle C’est quoi ce cirque?, de Guy et Jean Bovet, sous chapiteau à Ecublens et Neuchâtel

2013Musique romantique de Brahms et Dvorak, au Casino de Montbenon à Lausanne

Requiem de Verdi au Victoria Hall et à la Cathédrale de Lausanne

2012« Musique religieuse française du XXe siècle »(Gelineau, Fauré, Poulenc, Raboud) à Mézières, à Montreux et à l’Abbaye de St-Maurice

2011Messe en do mineur de Mozart et Schicksalslied de Brahms au Métropole à Lausanne

2010 « Musique vocale du XVIIIe siècle » (Hasse, Mondonville, Pergolèse) à St-François à Lausanne

2009Petite messe solennelle de Rossini à Lausanne et à Rossinière

2008Fantaisie musicale Eros et Psyché de Lee Maddeford, au Casino de Montbenon à Lausanne

Requiem de Dvorak au Métropole à Lausanne

2007Chœurs liturgiques (Tchaïkovski, Barber, Poulenc, Gorecki) à Lausanne, Curtilles, St-Prex et Chêne-Pâquier

2006Magnificat de Bach et Elias de Mendels-sohn à Yverdon, Moudon et Lausanne

2005Et la Vie l’emporta de Frank Martin, Cantate 106 de Bach et Drei Geistliche Lieder de Mendelssohn à St-François à Lausanne

Messe en mi bémol de Schubert et Requiem da Camera de Finzi à la Cathédrale de Lausanne

2004Opéra Didon et Enée de Purcell, au Casino de Montbenon à Lausanne

Cantate 106 de Bach à l’Eglise de Villamont à Lausanne

2003Cantate 131 et Messe luthérienne de Bach au Centre œcuménique du Bois-Gentil à Lausanne

2002Cantates Saint-Nicolas et Misericordium de Britten à la Basilique Notre-Dame à Lausanne

2001Stabat Mater de Haydn à l’Eglise des Terreaux à Lausanne

Requiem de Fauré à Vevey et Lausanne

Les Noces de Figaro de Mozart avec 16 choristes, au Théâtre du Jorat à Mézières

2000Requiem de Théodorakis à St-François à Lausanne

Le Pèlerinage de la Rose de Schumann à Lausanne et à Genève

1999Opéra Le Roi Arthur de Purcell au Casino de Montbenon

Mass for Pentecost Sunday de Richard Landry, au MAD à Lausanne

1998Magnificat de Vivaldi, Messe brève de Mozart et Messe berlinoise d’Arvo Pärt à Lausanne, Romainmôtier et Aigle

1997Lauda per la Natività del Signorede Respighi à la Cathédrale de Lausanne, dans le cadre du festival de la Cité

Opéra Goyescas d’Enrique Granados, au Théâtre de l’Arsenic à Lausanne

38

39

1996Requiem de Gounod et Notre Père de Janaček à la Basilique Notre-Damede Lausanne

1995Ode funèbre pour Gustave III de Kraus à Mézières et à Fribourg-en-Brisgau en Allemagne

Lauda per la Natività del Signore de Respighi au Casino de Montbenon

1994Opéra The Fairy Queen de Purcell, à la Grange de Dorigny

1993Messe en la bémol de Schubert à la Cathédrale de Lausanne et à Bâle

Requiem de Duruflé dans les mines de sel de Bex, à Lausanne, La Tour-de-Peilz et Yverdon

1992Vêpres de Rachmaninov à l’Abbatiale de Romainmôtier

Messa Concertata de Cavalli et Magnifi-cat de Schütz à Morges et à Lucerne

1991Paukenmesse de Haydn à Vevey et à Sursee

La Betulia Liberata de Mozart à la Cathédrale d’Aoste, en Italie

Vêpres de Rachmaninov à Lausanne et à Fribourg

1990Vêpres de Rachmaninov à Lausanne, à Vers-l’Eglise, à Payerne et à Genève

Cantate Saint-Nicolas de Britten à St-Légier et à Mézières

1989La Passion selon St-Marc de Bach, et Antienne funèbre pour la reine Caroline de Haendel, à l’Eglise St-Paul à Lausanne

Petite messe solennelle de Rossini à Acireale en Sicile

1988Opéra Les funérailles de la Reine Mary de Purcell à la Cathédrale, dans le cadre du Festival de la Cité

1987Œuvres diverses de Mendelssohn, Mozart et Purcell à Bursins et Clarens

Petite messe solennelle de Rossini au festival de Trentino, en Italie

1986Gloria de Vivaldi à Lausanne

Magnificat de Bach à Yverdon

1985Litaniae Lauretanae de Mozart à Rome, Trentino et à Pully

Gloria de Vivaldi à Onex

1984Petite messe solennelle de Rossini à Epalinges, à Rome et à Tarquinia

L’enfance du Christ de Berlioz à Genève

1983Elias de Mendelssohn à la Cathédrale de Lausanne

Petite messe solennelle de Rossini à Bursins

Opéra La Belle Hélène d’Offenbach au Théâtre municipal de Lausanne

1982Petite messe solennelle de Rossini et Ode à Sainte-Cécile de Purcell à l’Eglise St-Marc à Lausanne

1981Cantate 21 de Bach à Renens et à Lausanne

1980Pièces de la Renaissance, à la Place Arlaud à Lausanne

1979Gloria de Vivaldi à l’Eglise St-Marc à Lausanne

1976-1978Diverses productions dans le cadre de la paroisse St-Marc et dans des EMS

1975Première répétition des «Gais Pinsons» puis des «Kouaks» à l’église St-Marc

40

Rédaction:Manon Schick et Michel Pont

Photolithographie:Roger Emmenegger

Graphisme:Roland Graz Lausanne, mai 2016

Crédit photographique

Dany Schaer, pages 4, 5, 6 et 7Sylviane Grivat, pages 9, 11, 21, 22, 25 et 27Jean-Claude Péclet, page 17Mario Del Curto, pages 10 et 21Roland Graz, pages 14 et 15Hélène Tobler, page 26