Une médiathèque et ses ateliers-découverte NL 102/Pages 43 44 FURET 82... · L’objectif...

2
RESPONSABLE DE LA mÉDIATHèqUE DU FURET Marie Christine Burger mediatheque@ lefuret.org Rentrée des ateliers 2016 sur : www.lefuret.org PHOTOGRAPHIE Médiathèque Le Furet Entre témoignages et expériences partagés Accueil, rappel des diverses activités du Furet pour ceux qui viennent pour la première fois, et de la thématique du jour. Puis l’intervenant se présente et donne la parole à chaque participant qui explique en quoi le thème traité le concerne et s’inscrit dans une problématique liée à son lieu de travail, ses recherches, ses questions, sa propre expérience. Ce premier échange donne le ton. Premier temps : pendant près d’une heure, l’intervenant invité témoigne d’une expé- rience ou d’une réflexion spécifique tout en répondant aux questions posées ; souvent ses propos sont illustrés par des images. Deuxième temps : l’échange s’élargit, les participants apportent leurs propres expériences et leurs questions. Il est difficile de s’arrêter à 11 heures précises, tant la matière est riche. Les ateliers de la médiathèque ont lieu une fois par mois depuis octobre 2010. Cette année-là, Araceli Valdez, engagée comme médiathécaire, a fini de réorganiser et d’informatiser le fonds documentaire. L’objectif premier de ces ateliers est de le faire connaître et de le faire vivre. Il s’agit aussi de toucher un public varié, de statuts divers, mais concerné par la petite enfance, de mieux connaître ses attentes et de l’accompagner dans ses projets. Ce n’est pas une formation, mais un temps d’ouverture à la réflexion. Une formule souple pour répondre à des besoins Un peu dubitatifs au départ quant au succès possible de l’entreprise, nous constatons que ces ateliers répondent, en fait, à de forts besoins : besoin de retour sur son activité en dehors de la pression du quotidien et de la charge émotionnelle de son lieu de travail, besoin de formuler, de partager, de se ressourcer auprès des autres, de découvrir des pratiques, des pédagogies mises en œuvre dans des contextes spécifiques… La formule est souple, les frais de participa- tion minimes, l’inscription simple, la durée raisonnable -deux heures un vendredi matin. Les participants affluent. Fin 2011, le poste d’Araceli Valdez ne peut être transformé en emploi durable, elle continue malgré tout à animer bénévolement pendant un an les ateliers, qui par la suite seront repris par des bénévoles. En septembre 2016, nous en sommes à l’atelier numéro 55. Formation et médiathèque Une médiathèque et ses ateliers-découverte Marie Christine Burger VENDREDI MATIN, 9 HEURES… COUPS DE SONNETTE. LES DERNIERS ARRIVANTS VIENNENT S’ASSEOIR DANS LE CERCLE D’UNE VINGTAINE DE PERSONNES QUI ONT INVESTI LA MÉDIATHÈQUE DU FURET À STRASBOURG. DOSSIER Le furet - Numéro 82 - Septembre 2016 - 43

Transcript of Une médiathèque et ses ateliers-découverte NL 102/Pages 43 44 FURET 82... · L’objectif...

RESPONSABLE DE LA mÉDIATHèqUE DU FURETMarie Christine [email protected]ée des ateliers 2016 sur :www.lefuret.org

PHOTOGRAPHIEMédiathèque Le Furet

Entre témoignages et expériences partagésAccueil, rappel des diverses activités du Furet pour ceux qui viennent pour la première fois, et de la thématique du jour. Puis l’intervenant se présente et donne la parole à chaque participant qui explique en quoi le thème traité le concerne et s’inscrit dans une problématique liée à son lieu de travail, ses recherches, ses questions, sa propre expérience. Ce premier échange donne le ton. Premier temps : pendant près d’une heure, l’intervenant invité témoigne d’une expé-rience ou d’une réflexion spécifique tout en répondant aux questions posées ; souvent ses propos sont illustrés par des images. Deuxième temps : l’échange s’élargit, les participants apportent leurs propres expériences et leurs questions. Il est difficile de s’arrêter à 11 heures précises, tant la matière est riche.Les ateliers de la médiathèque ont lieu une fois par mois depuis octobre 2010. Cette année-là, Araceli Valdez, engagée comme médiathécaire, a fini de réorganiser et d’informatiser le fonds documentaire. L’objectif premier de ces ateliers est de le faire connaître et de le faire vivre. Il s’agit aussi de toucher un public varié, de statuts divers, mais concerné par la petite enfance, de mieux connaître ses attentes et de l’accompagner dans ses projets. Ce n’est pas une formation, mais un temps d’ouverture à la réflexion.

Une formule souple pour répondre à des besoinsUn peu dubitatifs au départ quant au succès possible de l’entreprise, nous constatons que ces ateliers répondent, en fait, à de forts besoins : besoin de retour sur son activité en dehors de la pression du quotidien et de la charge émotionnelle de son lieu de travail, besoin de formuler, de partager, de se ressourcer auprès des autres, de découvrir des pratiques, des pédagogies mises en œuvre dans des contextes spécifiques… La formule est souple, les frais de participa-tion minimes, l’inscription simple, la durée raisonnable -deux heures un vendredi matin. Les participants affluent.Fin 2011, le poste d’Araceli Valdez ne peut être transformé en emploi durable, elle continue malgré tout à animer bénévolement pendant un an les ateliers, qui par la suite seront repris par des bénévoles. En septembre 2016, nous en sommes à l’atelier numéro 55.

Formation et médiathèque

Une médiathèque et ses ateliers-découverteMarie Christine Burger

venDreDi Matin, 9 Heures… coups De sonnette. les Derniers arrivants viennent s’asseoir Dans le cercle D’une vingtaine De personnes qui ont investi la MéDiatHèque Du furet à strasBourg.

D O S S I E R

Le furet - Numéro 82 - Septembre 2016 - 43

Qui sont les participants ?Essentiellement des professionnels de la petite enfance, éducateurs, puéricultrices, psycholo-gues, directeurs de structures, accueillants bénévoles… travaillant en crèches, jardins d’enfants, LAEP (lieu d’accueil enfants-parents), PMI ; mais aussi des étudiants, quelques bibliothécaires de service jeunesse, des représentant de la Communauté Urbaine de Strasbourg. Ils viennent de Strasbourg et des petites villes environnantes du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.

Les thèmes choisisLes thèmes choisis répondent aux valeurs fondatrices du Furet : offrir un accueil de qualité aux enfants, travailler avec les familles et prendre en compte leur diversité, rester souple et créatif, assurer une qualité de la posture professionnelle. Reprenant des thèmes traités dans la revue, ils tiennent compte des attentes des participants questionnés à la fin de chaque atelier. Quelques exemples : Pédagogies d’Emmi Pikler, Steiner, Montessori, plurilinguisme et diversité culturelle, accueil de l’enfant handicapé, respect de l’imaginaire de l’enfant, place des émotions, libre motricité…

Des intervenants bénévolesCe sont, au départ, des membres du Furet, puis des personnes ayant été accompagnées dans leur projet, éducateurs, directeurs de structures, psychologues, enseignants, artistes… Des col-laborations se mettent en place avec La Maison de l’Enfance à Strasbourg, le magasin de jouets Carijou, le Centre de Formation de Musiciens Intervenants à Sélestat. Un atelier réunira étudiants et éducateurs à Sélestat sous l’égide d’un professeur du Centre. Ils travailleront par duos, étudiant-éducateur. Certains ateliers s’inscrivent dans un cadre régional : mois de l’ESS Économie Sociale et Solidaire, Semaine de l’Égalité…

Que retiennent les participants ?« Parfois je repars du Furet la tête pleine de nouvelles idées ou avec un sentiment de fraîcheur, parfois aussi avec une sorte de fatalisme face à la réalité du terrain. Quoi qu’il en soit je ne

ressors jamais sans questionnement, sans bourdonnement. Ça fait du bien ! »

Les bilans de fin d’atelier soulignent l’importance de la réflexion : mettre des mots sur sa propre pratique, prendre conscience des valeurs, de la vision du monde et de la place donnée à l’enfant que suppose cette pratique, donner du sens à ce que l’on fait. Les participants entrent dans ce processus grâce à l’attente des autres et peuvent alors partager leur propre expérience et découvrir d’autres pratiques, d’autres points de vue. Il n’y a pas de réponse toute faite. Deux intervenants sur une même thématique, deux positions différentes.« Tout est une question de positionnement, ces regards croisés permettent de ne pas s’enfermer

dans Une approche plutôt qu’une autre et de construire sa propre pensée. »

Chacun construit sa pensée et sa pratique, peu à peu, dans un processus dynamique, illimité. Pour cela l’écoute et l’attention bienveillante des autres sont indispensables.

« Ce qui est important pour moi, c’est l’esprit de bienveillance. » La transmission se fait d’une personne particulière, située dans un contexte particulier, à des individus confrontés à la réalité du terrain ; aucune pédagogie ne reste une réflexion abstraite.

C’est plus une remise en question, des pistes de réflexion (qu’une application directe de ce qui a été présenté), mais après le Waldkindergarten2, j’ai l’impression qu’on allait plus dehors. » Les ateliers s’appuient donc sur des documents proposés par la médiathèque, qu’ils mettent en valeur, mais leur enjeu se situe aussi ailleurs : donner l’impulsion à un processus de construc-tion des personnes et entre les personnes, grâce à la réflexion et à l’écoute, cette construction sur laquelle s’appuieront ensuite aménagements, pédagogies, projets, recherche de solutions face aux diverses problématiques…

N O T E S

1 // Participants aux ateliers

2 // Waldkindergarten : un atelier consacré aux jardins d’enfants en forêt, nombreux en Allemagne

D O S S I E R

- Le furet - Numéro 82 - Septembre 201644