U.F. 14 : Rapport de stage, Une semaine chez les pompiers. · Celui-ci, pompier de formation, me...
Transcript of U.F. 14 : Rapport de stage, Une semaine chez les pompiers. · Celui-ci, pompier de formation, me...
Ecole d’Enseignement et de Promotion Sociale
de la Communauté Française
Rue Saint-Brice, 53
7500 Tournai
Enseignement Supérieur Paramédical
Cadre en soins de santé
U.F. 14 : Rapport de stage, Une semaine chez les pompiers.
Présenté par : Verschelde Aurélien
En vue de l’obtention du diplôme de cadre en soins de santé.
Année scolaire 2011-2012
Table des Matières
Introduction .............................................................................................................. 1
Chapitre 1 : Description du lieu de stage .................................................................... 2
1 : Interventions ...................................................................................................... 2
2 : Véhicules ............................................................................................................ 3
3 : Matériel ............................................................................................................. 3
Chapitre 2 : Le cadre .................................................................................................. 5
Chapitre 3 : Fonctionnement et régime de travail ...................................................... 6
Chapitre 4 : Déroulement du stage ............................................................................ 8
Chapitre 5 : Observations et liens avec les objectifs ................................................. 14
Conclusion................................................................................................................ 16
Annexes ................................................................................................................... 17
1
Introduction
La formation de cadre de santé permet aux étudiants en cours de deuxième année
de réaliser un stage. Les formalités concernant la réalisation de ce stage sont relativement
définies mais laissent une place pour l’autonomie de l’étudiant. En effet, le choix est laissé
à l’étudiant de trouver un lieu de stage avec comme recommandation de sortir du milieu
hospitalier côtoyé quotidiennement afin de découvrir d’autres univers professionnels. J’ai
saisi l’opportunité qui m’était offerte afin de concilier les objectifs de stage et un intérêt
personnel. Je travaille au sein d’un service d’urgences depuis dix ans et suis amené à
travailler en collaboration avec les pompiers. J’ai toujours souhaité connaître l’envers du
décor de ces services d’incendie. Je trouvais inopportun de réaliser ce stage à Mouscron
avec des professionnels que je croise tous les jours. C’est pourquoi mon choix s’est porté
vers le service d’incendie de la ville de Tournai. Un contact téléphonique m’a permis de
recevoir un préaccord de la part du Lieutenant Hoste. Après la formulation des objectifs
spécifiques et l’acceptation de ceux-ci par le professeur responsable du suivi des stages, il
ne me restait plus qu’à confirmer tout cela par courrier auprès du Commandant de la
caserne. Pour la réalisation de ce rapport de stage, j’ai choisi de commencer par une
description du service. Ensuite, un chapitre est consacré à la composition de l’effectif.
Pour l’anecdote, l’effectif et sa représentation hiérarchique est appelé le cadre. Le chapitre
suivant traitera du fonctionnement et du régime de travail. J’ai choisi de décrire le
déroulement de ma semaine de stage dans un chapitre afin d’essayer de faire percevoir
les conditions dans lesquelles j’ai évolué. Je termine ce rapport en mettant en lien les
observations faites sur le terrain avec les objectifs définis avant le stage.
2
Chapitre 1 : Description du lieu de stage
1 : Interventions
- Incendies………………………………………………………………………… 61
- Feux de cheminées……………………………………………………………. 47
- Feux d’immondices…………………………………………………………….. 18
- Explosions………………………………………………………………………. 3
- Feux électriques………………………………………………………………… 7
- Feux de voiture, camions, etc…………………………………………………. 55
- Bateaux en perdition…………………………………………………………… 2
- Feux de gaz, fuites de gaz et fumées et odeurs suspectes……………….. 88
- Feux de fritures…………………………………………………………………. 2
- Feux de broussailles…………………………………………………………… 53
- Alerte à la bombe………………………………………………………………..1
- Feux de caves………………………………………………………………… 1
- Préventions pour diverses interventions……………………………………... 35
- Mesures de CO……………………………………………………………….. 9
- Dégagement de personnes (accidents de route)………………………….. 86
- Affaissement de terrains……………………………………………………… 1
- Travaux d’épuisement (vidanges, caves, inondations, etc)……………..... 135
- Apports d’eau………………………………………………………………….. 5
- Nettoyages de routes…………………………………………………………. 172
- Balisage………………………………………………………………………… 141
- Dangers sur la voie publique (antenne TV, arbres, etc)…………………... 56
- Alarmes incendie……………………………………………………………… 129
- Fausses alertes bien intentionnées…………………………………………. 123
- Alertes malveillantes…………………………………………………………. 7
- Noyades………………………………………………………………………… 17
- Pendaisons…………………………………………………………………….. 4
- Gardes (cirque, théâtre, slalom automobile, etc)…………………………… 3
- Exercices……………………………………………………………………….. 11
- Repêchages de voitures………………………………………………………. 3
- Demande de secours………………………………………………………….. 117
- Relevage de personnes………………………………………………………. 26
- Ascenseurs bloqués………………………………………………………….. 55
- Ouvertures de portes…………………………………………………………. 135
- Sauvetage d’animaux………………………………………………………… 29
- Nid de guêpes…………………………………………………………………. 383
- Réquisition (Parquet, Gendarmerie, Ville, etc)……………………………... 7
- Poses de bâches………………………………………………………………. 9
- Etançonnement………………………………………………………………… 10
- Pollutions……………………………………………………………………….. 21
3
- Etudes de plans et visites de prévention……………………………………. 624
- Transports ambulances………………………………………........................ 6069
- Renfort à d’autres services………………………………………………….. 1
- Assemblées générales……………………………………………………….. 2
TOTAL : …………………………………………………………………………… 8763
2 : Véhicules
Dans le rapport qui m’a été fourni, les véhicules sont décrits de manière très précise mais
j’ai volontairement choisi de supprimer les termes très techniques ou les marques des
véhicules, informations que j’estime inutiles pour la réalisation de ce rapport de stage.
- 4 autopompes avec réservoir de 2000l
- 1 camion Bedford équipé d’une motopompe
- 3 camions citernes avec pompe MP 8000l
- 1 auto-élévateur
- 1 échelle automatique de 30 mètres avec nacelle de sauvetage de personnes
- 1 camion de transport d’hommes et de matériel
- 1 véhicule de balisage
- 1 camion grue avec benne
- 1 camion bateau avec barque de sauvetage
- 1 véhicule porte conteneur
- 1 canot de sauvetage sur remorque
- 6 voitures de commandement
- 1 camionnette pour l’équipe de plongeurs
- 6 camionnettes (de secours, de transport, légère)
- 4 ambulances
3 : Matériel
Comme pour les véhicules, je dispose d’un inventaire exhaustif du matériel présent dans
la caserne et ici aussi je me suis contenté de les citer sans entrer dans les détails inutiles.
- 20 pompes immergées
- Matériel d’ambulances
- Matériel Catastrophe
- Accès hydrauliques
- Echelles
4
- Extincteurs
- Matériel de désincarcération
- Matériel plongeur
- Matériel Grimp
- Matériel chimique
- Matériel anti-gaz
- Pollution
- Groupes électrogènes
- Vêtements
- Matériel spécifique
- Protections respiratoires
- Appareils radios
- Matériel informatique
- Matériel d’atelier
5
Chapitre 2 : Le cadre
L’effectif, au 31 décembre 2011, se compose de :
- 1 Capitaine-Commandant professionnel
- 3 Capitaines professionnels
- 2 Lieutenants professionnels
- 1 Sous-lieutenant volontaire
- 1 Sous-lieutenant professionnel
- 1 Lieutenant médecin volontaire
- 3 Adjudants professionnels
- 1 Adjudant professionnel chef d’atelier
- 1 Adjudant moniteur d’éducation physique
- 1 Adjudant volontaire
- 4 Sergents professionnels
- 3 Sergents professionnels formateurs agréés A.M.U.
- 1 Sergent volontaire
- 9 Caporaux professionnels
- 5 Caporaux volontaires
- 62 Sapeurs pompiers professionnels
- 53 Sapeurs pompiers volontaires
5
Capitaine – Commandant Mondo
Lieutenant Hoste
Capitaine Picart Sous-Lieutenant Picas
Capitaine Quain Capitaine Vanderhoost
Lieutenant Van Melkebecke
Responsable de l’A.M.U.
Responsable Formation
Responsable Matériel
Responsable Administratif
Responsable Groupe D
Responsable Groupe A
Responsable Groupe C
Responsable Groupe B
Groupe A Groupe B Groupe C Groupe D
1 Adjudant 1 Adjudant 1 Adjudant 1 Adjudant
2 Sergents 2 Sergents 2 Sergents 2 Sergents
2 Caporaux 2 Caporaux 2 Caporaux 2 Caporaux
+- 15 Sapeurs +- 15 Sapeurs +- 15 Sapeurs +- 15 Sapeurs
O
F
F
I
C
I
E
R
S
Sous-
officiers
6
Chapitre 3 : Fonctionnement et régime de travail
L’effectif professionnel est réparti en quatre groupes (A B C D).
12 heures de travail de jour suivies de 24 heures de repos.
12 heures de travail de nuit suivies de 48 heures de repos.
Chaque groupe est composé d’une vingtaine d’individus et la présence minimale est de
douze personnes la journée et onze la nuit. La journée commence à sept heures du matin
par la relève de l’équipe précédente. Il y a toujours un officier de garde. Chaque membre
de l’équipe a un rôle qui lui est attribué : un centraliste, 1ère ambulance, 2ème ambulance,
3ème ambulance, AP1, AP2, AP3, AP4, AP5 (AP pour autopompe). De 07h30 à 08h30, les
pompiers s’adonnent à une heure de sport. Ensuite, en fonction de leur rôle, chacun
effectue la vérification du matériel et des véhicules qu’il aura à utiliser. Une pause d’une
demi-heure est accordée à 09h30. Les diverses activités et interventions se déroulent et
l’équipe essaie de se réunir pour passer le moment du repas ensemble. Il s’agit d’un
moment convivial auquel participent parfois certains officiers. L’activité de l’après-midi est
très variable selon la quantité d’interventions. J’ai pu constater que des moments un peu
plus creux étaient mis à profit pour réaliser certaines tâches : vérification de matériel,
formation en nouveau matériel, exercices réalisés au sein de la caserne. A 17 heures une
deuxième pause de trente minutes a lieu. La journée se termine à 19 heures par la relève
de l’équipe suivante. La page suivante représente la succession des groupes lors de ma
semaine de stage. Le hasard de mes dates de stage et le fonctionnement interne a eu
pour conséquence que j’ai pu observer chacun des quatre groupes.
7
Lundi 04/06
7h-19h / 19h-7h
Mardi 05/06
7h-19h / 19h-7h
Mercredi 06/06
7h-19h / 19h-7h
Jeudi 07/06
7h-19h / 19h-7h
Vendredi 08/06
7h-19h / 19h-7h
Samedi 09/06
7h-19h / 19h-7h
Dimanche 10/06
7h-19h / 19h-7h
D D D D
A A A A
B B B
C C C
8
Chapitre 4 : Déroulement du stage
- Lundi 04 juin :
Je suis accueilli dès mon arrivée par le Lieutenant Hoste qui m’amène vers le
secrétariat et me propose de m’y présenter. Il confie ensuite à un des membres
présents la responsabilité de me faire visiter la caserne. Celui-ci, pompier de
formation, me montre l’intégralité des lieux en me donnant déjà une foule de
renseignements. La caserne a été inaugurée le 19 mai 2006. Le bâtiment principal
comprend deux étages. A l’étage se trouvent les bureaux des officiers (chaque
officier dispose d’un bureau personnel), le secrétariat, le réfectoire, la salle de
détente, des sanitaires, les casiers personnels des membres de la caserne ainsi que
la salle de sport. Au rez-de-chaussée se trouvent des locaux destinés à
l’entreposage de matériel ou d’équipement, une salle de cours, l’amicale, des
sanitaires et la centrale. La centrale étant l’endroit où l’opérateur reçoit toutes les
demandes d’interventions et déclenche le départ des différentes missions. Le garage
qui juxtapose ce bâtiment contient tous les véhicules cités dans le chapitre 1, divers
locaux aux fonctions diverses : local A.M.U., local pour la vérification et le
reconditionnement des appareils respiratoires, local pour les plongeurs, local pour
l’équipe « GRIMP » ainsi qu’un impressionnant atelier de mécanique. La caserne
dispose d’espaces à l’arrière permettant la réalisation d’exercices ou de formations.
Au terme de cette présentation complète des lieux je rencontre à nouveau le
Lieutenant Hoste qui me propose, pour le reste de la matinée, d’accompagner
l’ambulance lors des interventions. Nous réalisons plusieurs missions notamment un
accident de circulation ainsi qu’une intervention commune avec le Smur de Tournai
auprès d’une patiente présentant un AVC. L’aide médicale extrahospitalière faisant
partie de mon quotidien je m’attache surtout à observer la façon dont procèdent les
ambulanciers ainsi que les rapports entre les différents intervenants lors de ces
sorties. Après le repas, le Lieutenant me propose de s’entretenir avec lui dans son
bureau et convie un des pompiers formateur en aide médicale urgente. L’échange
s’avère constructif. Nous abordons différents thèmes tels que l’évolution de l’A.M.U.,
la formation en A.M.U. (tout ce que les pompiers appellent communément « le
blanc »), mais aussi le management et la gestion du personnel. Au terme de cet
échange de près de deux heures je quitte le lieutenant en le remerciant de sa
disponibilité et accompagne certains pompiers me donnant toute sorte d’informations
jusqu’à la fin de cette première journée. Je croise également le Commandant Mondo
qui me souhaite la bienvenue et s’assure du fait que j’ai été bien accueilli.
9
- Mardi 05 juin :
Départ en fanfare ! A peine ai-je le temps de poser mes affaires et de saluer
quelques membres du personnel qu’un départ d’intervention retentit. Il s’agit d’un
accident de circulation avec un blessé incarcéré dans le véhicule. Ce type
d’intervention nécessite l’envoi de moyens conséquents : une ambulance, un
véhicule de désincarcération, un véhicule de balisage ainsi que la voiture de l’officier
dans laquelle je prends place. L’officier de garde du jour est le sous-Lieutenant
Picas. Je profite du trajet pour me présenter et lui expliquer ma présence. Un rapide
calcul me permet de me rendre compte que sur les 12 pompiers de service ce jour,
dont un responsable de la centrale, il y en a déjà 7 de mobilisés pour cette
intervention ! Mon rôle d’observateur me permet de prendre du recul et d’observer le
fonctionnement de l’équipe présente sur place. L’officier m’explique, qu’en principe,
la direction des opérations en terme technique est assurée par le sous-officier, en
l’occurrence ce jour un sergent et que lui assure le bon fonctionnement de
l’ensemble, la sécurité des intervenants et du périmètre et la coordination des
diverses disciplines présentes sur place : pompiers, policiers et médicaux. Chaque
membre de l’équipe semble connaître sa place et assumer son rôle lors des
manœuvres parfois périlleuses de désincarcération. Une difficulté qui peut se
présenter et que j’ai pu constater est la dispersion des ordres. En effet si ceux-ci
sont donnés par plusieurs personnes ou dans des orientations différentes cela risque
de perturber les intervenants. Comme j’avais pu l’imaginer le style de management
utilisé dans ces situations aigües est relativement directif mais je surprends quand
même les officiers à encourager et féliciter leur équipe en cours de travail. Une fois
l’extraction du patient réalisée, l’équipe médicale prend le relai des opérations. . Un
véhicule supplémentaire est appelé en renfort sur les lieux afin d’étançonner un mur
car la structure de la maison dans laquelle le véhicule s’est encastrée est
fameusement endommagée. Dès que possible les véhicules retournent vers la
caserne et sont remis en ordre. Je n’ai pu résister à l’envie de comparer une photo
prise sur place lors de l’intervention avec celle d’un ravitaillement d’une voiture de
course. L’image parle d’elle-même : chaque personne connait le rôle qui lui est
destiné et l’assume.
10
11
Après cette intervention riche en enseignement, j’ai encore eu l’occasion
d’accompagner l’auto-échelle qui partait en intervention pour aide à l’ambulance.
Simultanément une équipe se déplaçait dans une grande entreprise de la région
pour un départ d’incendie. Après le repas je sollicite un entretien avec le Lieutenant
Van Melkebeke. Celui-ci étant responsable de toute la partie administrative. Il
s’agissait à nouveau d’un entretien enrichissant car le Lieutenant m’a décrit ses
missions de manière concrète. J’ai pu voir comment, par exemple, le service devait
fonctionner pour l’achat de matériel. A la suite de cet entretien, le calme semblant
enfin être revenu dans la caserne j’ai encore eu l’occasion d’échanger avec le sous-
Lieutenant Picas que j’avais accompagné en intervention le matin. Après un bref
échange concernant l’intervention du matin, le sous-Lieutenant Picas m’a expliqué sa
mission de responsable de la formation. Nous avons quitté le bureau et visité un
chantier en cours de réalisation derrière la caserne où se prépare un parcours
reflétant les conditions réelles d’intervention. Appartement enfumé avec
franchissement d’obstacles sans aucune visibilité, heureusement qu’il ne s’agissait
que d’observation ! La journée se termine avec un bref entretien avec le sergent
présent lors de l’intervention matinale qui me demande de lui faire part de mes
observations. Agréable sentiment de se sentir concerné et surprise quand celui-ci
réunit toute l’équipe et suggère un débriefing. J’assiste à un moment très constructif
où chacun se livre sur le vécu du matin. Je comprends au travers des propos que
l’officier et le sergent se sont déjà rencontrés et ont déjà échangés au sujet de
l’intervention. Les membres de l’équipe évoquent les difficultés perçues en
intervention, sont écoutés et quittent la salle avec le sentiment d’avoir bien fait leur
boulot, conscients et désireux de pouvoir encore s’améliorer lors d’une prochaine
intervention. Je dois reconnaître que je ne m’attendais à ce genre de pratiques et,
même si ma présence en tant qu’observateur a peut-être eu une incidence sur la
décision de pratiquer ce genre de débriefing, je ne peux que saluer ce type
d’initiatives.
12
Mercredi 06 juin :
Pour la troisième fois consécutive je rencontre une nouvelle équipe et
réexplique les raisons de ma présence. J’en profite pour insister sur le fait que,
systématiquement, passés les premiers instants, chaque individu quelque que soit
son niveau dans la hiérarchie se montre intéressé et n’hésite pas à se confier et à
discuter ouvertement. Ce matin-là j’accompagne un binôme et nous partons à la
chasse aux guêpes. Il s’agit d’interventions nettement moins impressionnantes mais
très intéressantes à vivre. Il s’agira finalement d’un nid d’abeilles pour lequel nous
avons dû faire appel à un apiculteur très loquace à l’idée de partager sa passion puis
d’un nid de bourdons. Après le repas auquel je suis toujours le bienvenu, l’adjudant
annonce une formation pour présenter un nouveau matériel. Celle-ci se déroule en
comité restreint : les hommes présents et disponibles à ce moment-là, c’est-à-dire
une huitaine d’hommes, l’adjudant et le sous-Lieutenant Picas, responsable de la
formation rencontré la veille. Après une brève explication, chacun peut s’exercer
avec ce nouveau matériel. Je suis ravi de pouvoir assister à cette formation où
chacun a pu poser ses questions et s’exercer. A la suite de cette formation nous
sommes envoyés en intervention sur l’autoroute pour un véhicule qui a perdu une
partie de son chargement, du gravier pour le coup. J’accompagne le sergent dans la
voiture de l’officier et nous suivons le véhicule de balisage. Je profite à nouveau du
temps de trajet pour écouter les recommandations d’usage concernant les
interventions sur autoroute. Quelques coups de balai feront l’affaire et je clôture ma
journée avec cette mission.
Jeudi 07 juin :
Je rencontre le dernier groupe que je n’avais pas encore eu l’occasion de
suivre et passe la matinée avec l’ambulance. Dès le matin je m’entretiens avec
l’adjudant responsable du groupe et nous échangeons sur le thème du management.
Je constate avec une certaine surprise que la formation offerte aux pompiers en vue
de l’obtention des différents brevets contient beaucoup de cours traitant du
management, de la psychologie. Les théories de gestion du personnel ou théories
des motivations sont enseignées dès le passage du brevet de caporal. Après une
matinée passée sur les routes, le sergent annonce lors du repas qu’un exercice sera
réalisé dans l’après-midi. Je vous dispense des termes techniques mais il s’agit
d’alimenter un camion équipé de lances susceptibles de produire de la mousse à
l’aide d’un autre camion qui puisera l’eau directement d’un puits. Déploiement
impressionnant de matériel et explication donnée en directe à côté du camion. Ce
sont les membres les moins aguerris de l’équipe, choisis par le sergent, qui
réaliseront cet exercice. La journée se terminera avec quelques dernières missions
d’ambulances.
13
Vendredi 08 juin :
Retrouvailles avec le groupe avec lequel j’ai commencé mon stage le lundi.
Nous intervenons pour une ouverture de porte. Une voisine a entendu son voisin
gémir pendant la nuit et celui-ci ne réponds plus à ces appels. Une fois la porte
ouverte, nous découvrons avec surprise un corps totalement carbonisé. Après s’être
assuré du décès du patient, les ambulanciers cèdent la place à la police. La
collaboration entre ces services semble bien se dérouler. Les intervenants ne
semblent pas être choqués outre mesure et dédramatisent la situation en discutant
ensemble. Nous réalisons encore diverses missions et notamment des nids de
guêpes. Je quitte la caserne en prenant soin de remercier tout le monde pour leur
disponibilité et ravi d’avoir vécu une semaine enrichissante à plus d’un titre.
14
Chapitre 5 : Observations et liens avec les objectifs
Dans les annexes de ce rapport de stage j’ai repris le projet de stage et
contrat d’objectifs. Le premier objectif était d’observer les types de management
appliqués au sein d’une corporation que j’estimais très hiérarchisée, avec l’éventuelle
utilisation de type de management différents selon le moment et l’endroit. J’ai la
chance d’avoir pu côtoyer et converser avec des membres de tous niveaux au sein
du cadre. Les officiers ont des missions et des responsabilités différentes et sont un
peu plus éloignés de la vie des groupes même s’ils rencontrent quotidiennement les
effectifs et partagent certains moments ensemble. L’adjudant responsable d’un
groupe a pour mission d’attribuer les rôles aux membres de l’équipe. C’est lui qui,
selon moi, a la fonction qui se rapproche le plus de la fonction d’infirmier chef d’unité.
J’ai pu constater que cette répartition des tâches ne se déroulait pas de la même
façon dans les différents groupes. Dans la plupart des groupes il s’agit d’un
roulement plus ou moins régulier où chacun assume à peu près le même nombre de
fois les différents rôles. Dans un autre, où certains membres ne partageaient pas la
répartition organisée par l’adjudant, celui-ci en arrive à un tirage au sort quotidien
des rôles à répartir ce qui ne satisfait que très moyennement l’effectif. Les sergents
et caporaux font partie plus intégrante de l’équipe. Avec mon œil de novice j’ai
parfois eu de la difficulté à les distinguer des sapeurs. Je n’ai pas ressenti de
sentiment de hiérarchisation à l’extrême, certains sapeurs appelant les officiers soit
par leurs noms, soit par leurs grades, en fonction de l’affinité plus ou moins
prononcée qui les lit. La majorité des officiers disent utiliser un management
participatif, voire délégatif puisque certains membres ont des missions de formation
au sein de la caserne par exemple. Lors d’interventions, et notamment pendant
l’intervention du mardi matin car il s’agit de l’intervention à laquelle j’ai assisté où les
moyens humains et matériels engagés étaient les plus importants, le style utilisé est
manifestement plus directif. Ce qui semble logique et manifestement accepté par
chacun. Je reviens sur l’observation faite sur jour-là et précise que si le management
est directif, il doit l’être alors dans un seul sens au risque de perturber les
intervenants. J’ai compris ce jour-là que le sergent et le sous-Lieutenant s’étaient
entretenus après l’intervention afin d’optimiser les futures interventions et avaient
organisé ensuite un débriefing avec l’équipe auquel j’ai pu assister et qui s’est avéré
très constructif puisque chacun a pu en retirer le positif et les enseignements à tirer.
Pour terminer avec l’observation des styles de management utilisés j’ajoute que lors
des formations auxquelles j’ai participé le ton était convivial, incitant chacun à
participer et à intervenir.
Un deuxième objectif était de clarifier les formations reçues en terme de
management. J’ai été surpris d’apprendre que dès le passage du brevet de caporal
des formations axées sur le management avaient lieu. Avec du recul, cela paraît
logique car, lors d’une intervention, un caporal peut être amené à assumer un rôle de
chef d’équipe. Sans avoir eu accès aux cours proprement dits, j’ai compris que ces
15
cours se basaient sur des acquis théoriques avec des matières telles que la
psychologie, la gestion des personnes, l’assertivité, les types de managers, …
Je m’interrogeais avant le stage aussi sur la façon dont ces professionnels étaient
évalués. Il y a d’abord une formation théorique et pratique : l’école du feu et l’aide
médicale urgente. Régulièrement, les pompiers doivent prouver des heures de
formation continuée. La prolongation du badge « AMU » se fait après validation
d’heures de formation ou de stages. Ensuite, le principe est que les professionnels
sont évalués tous les deux ans lors d’un entretien avec la personne concernée, un
sous-officier de son équipe et supervisé par un officier. Je comprends que la
réalisation de ces évaluations régulières n’est pas forcément facile et que les délais
entre les évaluations sont parfois allongés.
Le dernier objectif proposait d’essayer de percevoir les sentiments des officiers ou
sous-officiers par rapport à leur proximité avec l’effectif. J’ai observé et écouté un
nombre conséquent d’avis ou de confidences. Comme j’avais pu l’imaginer, les avis
divergent selon les personnes et selon le niveau qu’elles occupent dans la
hiérarchie. Des sapeurs se plaignent d’une modification d’attitude ou d’état d’esprit
d’un de leur collègue qui accède à un niveau hiérarchique supérieur par exemple.
Certains sont décrits comme étant trop laxistes, d’autres trop autoritaires. De leurs
côtés, les officiers sont conscients qu’en accédant à un nouveau grade les relations
avec leurs collègues sont modifiées. Certains prônent de rester le plus proche
possible de l’effectif, d’autres mettent volontairement une distance. Je constate une
ambigüité prononcée pour les fonctions intermédiaires comme celles assumées par
les adjudants. En effet, les membres de l’équipe comprennent l’éloignement qui les
sépare des officiers, de part la différence de leurs missions quotidiennes et leurs
responsabilités. Les caporaux, et les sergents dans certains cas, quant à eux sont
encore considérés comme faisant partie intégrante de l’équipe. A chacun de trouver
sa place. Les officiers sont pour la plupart fiers d’être issus du cadre et les pompiers
sont plus modérés à l’idée de voir arriver des officiers non-issus du cadre, du civil par
exemple.
16
Conclusion
Pompiers et infirmiers, si différents et portant si proches ! Lors de ma pratique
professionnelle j’avais déjà pu constater que les aspirations de ces deux professions
pouvaient différer. J’ai réalisé grâce à ce stage que lors d’une mission, les
intervenants médicaux se focalisent peut-être un peu trop sur les patients, blessés
ou victimes. Cependant, nous ne sommes pas si différents les uns des autres. J’ai
entendu et observé lors de ce stage des commentaires transposables dans tous les
métiers où le travail d’équipe s’applique. Des sujets tels que : la motivation du
personnel, le manque de financement et d’effectif, d’éventuelles mésententes entre
membres du personnel, avec la hiérarchie, autant de thèmes rencontrés dans les
hôpitaux aussi. C’est pourquoi je considère que ce stage, qui nous pousse à
rencontrer d’autres univers professionnels, est une bonne chose pour une éventuelle
future fonction à responsabilité. Prendre du recul, étudier le phénomène dans son
ensemble sont autant de facteurs destinés à mener à bien des missions.
Ceci étant dit, j’aimerai insister une dernière fois sur la disponibilité dont ont fait
preuve tous les gens que j’ai rencontré qu’ils soient sapeurs, officiers, ou faisant
partie du personnel administratif. Ils m’ont permis de mener à bien la réalisation de
ce stage et je les en remercie encore.